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SELECTION ANIMALE |
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Cheptel & renouvellement : Élevage des cochettes, faut-il cocher toutes les cases ?
Cécile RICHARD, AuteurEn élevage porcin, la sélection et l'élevage des cochettes destinées à la reproduction du troupeau sont des points-clés pour avoir une bonne génétique et, donc, de bons résultats zootechniques. En agriculture biologique, où l'achat de reproducteurs doit être limité à 20 % du cheptel, l'auto-renouvellement et le croisement alternatif (inséminations alternativement avec des semences mâles de races différentes) sont les pratiques les plus fréquentes. Le choix des mères des futures cochettes est également important, avec des critères propres à chaque ferme selon ses objectifs : état de santé, qualités maternelles... Une fois les cochettes nées, plusieurs étapes de sélection sont possibles, de la naissance à la mise à la reproduction. Les conditions d'élevage ont également une importance particulière, d'une part pour assurer aux cochettes un bon état corporel et de santé, et d'autre part pour optimiser leurs relations avec l'éleveur (apprivoisement).
Cohérence et rentabilité en élevage laitier : "Le système naisseur-engraisseur est le plus abouti"
Frédéric RIPOCHE, AuteurEn bio depuis 1996, le GAEC Les Rocs, basé en Vendée et adhérent à Biolait, a fait le choix, 7 ans auparavant, de ne pas augmenter sa production laitière, mais plutôt de se lancer dans lengraissement. Aujourdhui, les 4 associés et un salarié pilotent une ferme de 205 hectares, dont 65 % de la surface est en herbe, avec un troupeau de 75 vaches laitières Monbéliardes (qui produisent 500 000 litres de lait/an) et valorisent tous les animaux nés sur lexploitation dans la filière viande bio. Comme lexplique Jean-Marie Roy, un des associés, vice-président dUnébio, ce choix a été notamment motivé par le souhait davoir une bonne qualité de vie et de ne pas sendetter avec de nouveaux bâtiments, ce qui aurait été nécessaire si la production laitière avait été augmentée jusquà 700 ou 800 000 litres, comme le permettait la surface en herbe disponible. Les bufs (castrés à 15 jours) peuvent être finis entre 26 et 32 mois, voire plus si besoin en fonction de la disponibilité en herbe. Pour le renouvellement du troupeau, une quarantaine de vaches sont inséminées en Montbéliard. Le reste des vaches sont inséminées en Charolais. Les veaux issus des génisses croisées en monte naturelle avec un taureau Bazadais sont valorisés en viande. Pour ces éleveurs (qui ont aussi fait le choix dintégrer des pommes de terre et des poireaux dans leur rotation), le système laitier naisseur-engraisseur est le plus résilient. Ils ont ainsi choisi un système qui se tient au niveau agro-écologique, mais aussi avec une capacité à ne pas trop subir les crises d'où qu'elles proviennent.
Fiches Santé des abeilles
APISERVICE, Auteur | BERNE (Schwarzenburgstrasse 161, 3003, SUISSE) : APISERVICE (Service sanitaire apicole suisse) | 2023, 2022, 2021, 2020, 2019, 2018 et 2017Cette page internet regroupe des fiches techniques sur la gestion de la santé des abeilles. Ces fiches ont été réalisées par Apiservice, le service sanitaire apicole suisse, et sont régulièrement mises à jour (chaque fiche mentionne sa date de mise à jour, via un chiffre composé de l'année et du mois de la dernière actualisation). Elles ne sont pas spécifiquement dédiées à l'apiculture biologique, mais elles portent sur des pratiques durables. Il faut également noter qu'elles sont conformes à la législation suisse, mais ne sont pas forcément toujours conformes à la législation française. Un premier groupe de fiches est dédié à la gestion du varroa. Celles-ci abordent notamment des méthodes alternatives (arrêts de ponte, méthode du rayon-piège, hyperthermie...), différents moyens pour diagnostiquer la présence du varroa, ainsi que les traitements d'urgence. Un deuxième groupe de fiches est consacré à la gestion d'autres ravageurs et maladies auxquels peuvent être confrontés les ruchers : loque américaine, loque européenne, présence de petit coléoptère dans la ruche, couvain calcifié, maladies diarrhéiques, fausse teigne, frelon asiatique, virus de la paralysie chronique (CBPV), virus du couvain sacciforme... Le troisième groupe de fiches techniques porte sur l'environnement et sur ses impacts sur la santé des abeilles. Ces fiches apportent notamment des renseignements sur des cas dintoxication d'abeilles, sur les périodes de disette et sur les moyens de limiter les pertes dabeilles lors de la fauche des prairies et des cultures fourragères. Le dernier groupe de fiches est consacré aux bonnes pratiques apicoles : hygiène, nourrissement, hivernage, renouvellement et stockage des cadres, reproduction et sélection, trouver et introduire une reine, réunir des colonies, éliminer des colonies, reconnaître des colonies saines, transhumer des colonies dabeilles
"Je souhaite vivre de mon métier"
Cyrielle DELISLE, AuteurEn 2017, cinq ans après son arrivée sur lexploitation familiale dans le Maine-et-Loire, Stéphanie Mocques-Goure, éleveuse, à la tête aujourdhui dun troupeau de 65 mères Rouges des prés, sest retrouvée face au constat que ses annuités étaient plus élevées que son EBE. Elle a alors transformé en profondeur son système naisseur-engraisseur de bufs, dans le but de vivre de son métier. Aujourdhui, le pari est gagnant avec un système bio très pâturant. La part de la surface fourragère est passée de 26 à 90 % en cinq ans. Cela a demandé un gros travail de mise en place de clôtures sur le parcellaire morcelé, ou encore la disparition des parcelles de maïs semence, remplacées par de lherbe ou de la luzerne. En plus de rallonger la saison de pâturage, l'éleveuse a mis en place deux périodes de vêlages (septembre à octobre et mars à avril) et les charges, en particulier de mécanisation, ont été réduites autant que possible. Ainsi, lexploitation ne compte plus quun tracteur au lieu de quatre en 2017. Le système alimentaire est simple, centré sur lherbe, si possible pâturée (une seule fauche par an). Les performances techniques se sont nettement améliorées (ex. les bufs sont commercialisés 8 mois plus tôt, avec 20 kg de plus quauparavant). La très grande majorité de la production est valorisée en direct : drive, vente directe, collectivités et magasins de producteurs. La jeune femme a dailleurs monté, avec deux autres associés, un magasin de producteurs avec atelier de découpe.
Journée du Bétail Bio dans les Grisons
Ann SCHÄRER, Auteur ; René SCHULTE, Auteur ; Beat GROSSRIEDER, AuteurLe 4 mai 2023, Bio Suisse, le FiBL et Bio Grischun ont co-organisé la troisième Journée du Bétail Bio, dédiée aux bovins, petits ruminants, volailles, chevaux et abeilles. 50 spécialistes étaient attendus au centre cantonal de formation et de vulgarisation agricole Plantahof, dans le canton des Grisons, en Suisse, pour échanger avec les visiteurs sur 16 thématiques : l'affouragement, l'engraissement, le bien-être et la santé animale, les méthodes de sélection, les cultures fourragères ou encore la gestion des engrais de ferme, ainsi que pour discuter lors d'une table ronde consacrée à l'alimentation des ruminants. Dans cet article, quatre de ces thématiques sont brièvement présentées. Du côté des prairies, les sécheresses récurrentes et la baisse des concentrés dans les rations (concentrés limités à 5 % de l'alimentation des ruminants dans les fermes labellisées Bourgeon) poussent les éleveurs à optimiser leurs productions fourragères. Si l'arrosage des prairies peut apporter des réponses, il n'est pas sans conséquences sur la biodiversité. Un bon enracinement des graminées et des légumineuses est aussi recherché pour les prairies temporaires. Marc Grüter, éleveur bio lucernois, pratique le croisement rotatif, croisement de trois races (kiwi néo-zélandaise, Holstein irlandaise et Rouge norvégienne) selon un schéma mettant à profit l'effet d'hétérosis. En volailles, Bio Suisse a voté l'interdiction, à partir de 2026, de tuer les poussins mâles. Ainsi, les acteurs de la filière se penchent sur l'élevage de poules à deux fins (dont les ufs sont généralement plus petits ou plus hétérogènes) et l'élevage de frères coqs (jeunes coqs issus de lignées de ponte). Enfin, des mesures simples pouvant être mises en place par les agriculteurs pour favoriser la présence des abeilles sont présentées : ne pas faucher pendant les heures de vol, mettre en place des bandes-abris non-fauchées ou des haies diversifiées, etc.
Synergie dans les collines : Témoignage de Sébastien Félix
Stéphane COZON, AuteurDepuis 2009, Gabrielle et Sébastien Félix élèvent, en biodynamie, des chèvres en pastoralisme avec transformation fromagère, sur leur ferme localisée à Lauris (84), dans le massif du Luberon. La ferme est autonome en aliments : elle produit des fourrages et des céréales pour compléter le pâturage. Sébastien pratique, depuis plusieurs années, un croisement d'absorption de ses chèvres Alpines avec des boucs de race Commune provençale : en effet, si ses Alpines étaient très rustiques, la Commune provençale, encore plus rustique et plus adaptée aux collines sèches, est préférée pour sa capacité à manger de tout, tout le long du parcours (à la montée et au retour inclus). En 2018, Gabrielle et Sébastien ont acheté des brebis laitières de race Brigasque, pour de la transformation en yaourts. Ces brebis, qui ont des comportements similaires à ceux des chèvres pour s'alimenter, sont également métissées, avec un bélier Lacaune. Sébastien souhaite garder un troupeau supportant bien les parcours, avec un effectif adapté à la place disponible en bergerie, y compris pour les chevreaux qui ne sont jamais séparés de leurs mères. Sébastien s'investit, avec un groupe d'une quinzaine d'éleveurs, dans un projet d'abattoir local et mobile.
Témoignage d'une ferme ovine économe et autonome : chez Freddy Gauvrit
Marie JACQUELINE, AuteurFreddy Gauvrit est éleveur d'ovins allaitants au Poiré-sur-Vie, en Vendée. Installé sur la ferme familiale, qu'il a convertie à l'agriculture biologique en 2007, ses maîtres mots sont la sobriété et l'autonomie. Le troupeau de 340 brebis de race vendéenne et leur suite sont au pâturage toute l'année. Les brebis ne rentrent au bâtiment que pour des mises à l'abri occasionnelles, lors des mises bas. Côté matériel, l'éleveur a fait peu d'investissements, mais l'ergonomie est l'un des points faibles du système. À l'exception des minéraux qu'il achète à l'extérieur, toute l'alimentation est produite sur les 104 hectares de la ferme : prairies permanentes et temporaires, méteil et maïs en guise de concentrés, choux et betteraves pour les agneaux. Avec une sélection génétique "naturelle", sélectionnant les animaux les plus rustiques, Freddy Gauvrit a mis en cohérence les caractéristiques de ses animaux avec la recherche de sobriété du système. Tous les agneaux sont vendus en direct, à 50 % dans des magasins locaux et à 50 % directement aux consommateurs.
Le travail porte des fleurs délicates
Jeremias LÜTOLD, AuteurNiklaus Bolliger et Andi Schmid sont tous les deux arboriculteurs bio en Suisse et se sont lancés, le premier en pommes et le second en pêches, dans la sélection variétale en agriculture biologique. Ces démarches individuelles s'avèrent particulièrement innovantes à deux égards : la sélection fruitière est peu répandue en Suisse, de même que les processus de sélection impliquant dès le départ les conditions de culture biologique. Pourtant, il leur paraît particulièrement important de pouvoir mettre à disposition des agriculteurs des variétés les plus adaptées possibles au contexte local et au mode de production, bien que les conditions climatiques soient très variables d'une année sur l'autre.
Vers une vache idéale pour la pâture
Ann SCHÄRER, Auteur ; Sonja WOPFNER, AuteurEn Suisse, deux projets menés en parallèle, l'un par trois éleveurs bio de la région de Lucerne (Peter Heller, Andi Nussbaumer et David Bründler) et l'autre par le FiBL et Bio Suisse (projet Taureaux bio d'IA), s'intéressent à la sélection animale pour l'élevage bovin laitier bio. Leur objectif commun est de pouvoir sélectionner des taureaux dont la descendance sera la plus adaptée possible à une conduite au pâturage, voire à la pâture intégrale, tout en n'oubliant pas la bonne santé, la fertilité et la productivité. Si ce n'est pas un critère de sélection dans le projet Taureaux bio d'IA, les trois éleveurs sélectionnent également des animaux sans cornes. Par ailleurs, l'utilisation de taureaux issus de croisements n'est pas un souci pour eux, à l'image de leur taureau phare, Campus P, un Holstein néo-zélandais, alors que le projet Taureaux bio d'IA ne s'intéresse qu'à des taureaux de race pure. Ces projets de sélection pourraient permettre de mieux répondre aux besoins des éleveurs laitiers suisses en agriculture biologique.
Conduite d'un élevage de Gauloises au cur de la Bresse
Ce mémoire a été réalisé suite à un stage sur "La Ferme Biodélices", en polyculture-élevage, à Saint-Julien-sur-Veyle, dans l'Ain, dans le cadre de la Licence Professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement" (ABCD). Régulièrement, des patrimoines locaux vivants se perdent et ne pourront jamais être transmis aux générations futures. "La Ferme Biodélices" a un esprit qui repose sur la sauvegarde d'espèces animales et végétales, dans le cadre d'une agriculture biologique, diversifiée et créatrice d'activités. Le souhait est de continuer à faire perdurer la race de poules emblématique la Gauloise de Bresse. Cette race mixte, qui peut se présenter sous trois couleurs différentes, permet de valoriser à la fois les ufs et la chair des animaux. Les Gauloises Noires et Grises sont deux races qui ont quasiment disparu de la Bresse, contrairement à la Blanche qui est élevée pour sa chair (poulets et chapons de Bresse). La problématique du stage est la suivante : Quelle conduite d'élevage adopter pour l'agrandissement de l'atelier avicole afin de sauvegarder et de valoriser l'ensemble des 600 Gauloises, envisagé au cur du berceau Bressan ? Ce mémoire présente les points suivants : historique, étude, sélection, contraintes et maladies, production et valorisation (en termes de rentabilité).
La Cream de la cream
René SCHULTE, AuteurÉleveur de poules pondeuses bio sur la commune de Blauen, dans le canton suisse de Bâle-Campagne, Alvar Aebi élève, depuis décembre 2021, des poules Cream, issues d'un croisement entre les races Bresse Gauloise et White Rock réalisé spécialement pour l'agriculture biologique par l'organisme Ökologische Tierzucht-Gesellschaft (ÖTZ). Cette nouvelle race vise plusieurs objectifs : la double fin, afin d'éviter de tuer les poussins mâles (ce qui sera interdit en Suisse à partir de 2026), mais aussi la robustesse et la résilience. Les poules Cream apprécient particulièrement l'herbe du pâturage et les fourrages grossiers, les vers et les insectes. Leur régime est complémenté par de l'aliment (140 g maximum par jour pour que les poules n'engraissent pas trop). Avec des ufs vendus entre 0,70 et 1,10 franc suisse, Alvar Aebi rentabilise son atelier à hauteur de 30 francs/heure environ.
Dossier Poulettes bio. Une filière qui cocotte ?
Cécile RICHARD, Auteur ; Guillaume RAIMBAULT, Auteur ; Niels BIZE, AuteurLintégration permet à léleveur de poules pondeuses bio de sapprovisionner massivement et à moindre coût en poulettes. Cependant, la production de poulettes en AB est bousculée par lévolution du cahier des charges, avec ses nouvelles règles en matière de bâtiments, daccès aux parcours ou encore dalimentation 100% bio. Or, pour assurer une bonne ponte, les poulettes doivent atteindre un poids suffisant à la fin du cycle de leur élevage, ce qui implique une bonne ambiance en bâtiment, un aliment fractionné en plusieurs phases, le suivi dun programme lumineux spécifique et une gestion sanitaire rigoureuse, paramètres plus difficiles à piloter avec, par exemple, les nouvelles obligations daccès à des parcours. Il faut aussi des poulettes en capacité de sadapter à ces derniers. Dans ce contexte, lautoproduction de poulettes bio se développe, les éleveurs achetant non pas des poulettes prêtes à pondre, mais des poussins qu'ils élèvent pour devenir leurs futures pondeuses. Ce dossier présente les pratiques déleveuses qui ont fait ce choix, leurs motivations et comment elles se sont adaptées. La question de lavenir des poulettes en filière longue est aussi abordée, à travers le retour dexpérience des deux plus importants opérateurs français du secteur (Selco et Eureden). Pour eux, le nouveau cahier des charges conduit à moins de poulettes produites par élevage, avec des coûts plus élevés et plus dhétérogénéité dans les lots. Pour répondre à la demande, dans cette situation, ces opérateurs recherchent de nouveaux producteurs de poulettes biologiques.
Le dossier : Qualité de vie et réductions des charges : ces éleveurs ont choisi lengraissement à lherbe
Soline BOUSSAROQUE, Auteur ; Albane STOFFEL, Auteur ; Louis GUARRIGUES, AuteurDepuis 2020, au sein du réseau ADMM, des éleveurs du Cantal, de lAveyron et du Limousin travaillent conjointement au partage de savoir-faire sur lengraissement et la finition au pâturage. Dans ce dossier, aborde les aspects suivants : Souplesse et autonomie (pour parvenir à lautonomie, les éleveurs sautorisent une souplesse dans la conduite des animaux et de la ferme, par exemple en baissant le chargement si besoin, en apportant du méteil pour préserver la prairie en cas de sécheresse...) ; Valorisation de la filière mâles (en vaches allaitantes, vente des mâles en veaux rosés, jeunes bovins, bufs ou pour la reproduction) ; quelques chiffres sur le buf laitier engraissé à lherbe (bénéfice net 2000 / bête) ; productivité des prairies (récolte de semences de prairies naturelles, sursemis despèces du commerce ) ; sélection génétique des troupeaux pour optimiser l'engraissement à l'herbe (animaux avec de bonnes capacités d'ingestion, rustiques, etc.) ; poids carcasses obtenus ; charges et coûts de production ; bien-être animal et bien-être des éleveurs.
Engraissement des bovins allaitants : Produire des boeufs en bio
Lisa AUBRY, Auteur ; Lola JEANNINGROS, AuteurEn élevage bio, produire des bufs peut permettre de créer de la valeur économique sur lexploitation, tout en répondant à un marché avec un produit plus en adéquation avec la demande sociétale. Or, cette production demande de revoir en profondeur son système. Il faut tenir compte, dabord, de la demande du marché pour des bufs assez jeunes, de moins de 42 mois, relativement légers (carcasses de moins de 450 kg) avec une conformation R/U et un état dengraissement de 3. Le travail de sélection génétique et le choix des veaux dans le troupeau sont importants. Le choix de la période de castration et de la méthode employée est aussi un élément-clé, qui doit tenir compte du cahier des charges bio. Par ailleurs, développer le buf augmente le chargement global, si on nopère pas une réduction des vêlages. Le type de buf produit (période de naissance et âge à labattage) a aussi des conséquences en termes de marge sur les coûts alimentaires et sur les places utilisées en bâtiment. Les itinéraires techniques de production doivent répondre aux besoins des animaux, mais être raisonnés pour limiter les coûts. Cest ce que soulignent les travaux menés sur la ferme expérimentale de Thorigné dAnjou, qui montrent lintérêt doptimiser la phase lactée (ex. repousser le sevrage à 9 mois pour bénéficier dune alimentation riche à moindre coût) ; limportance dun pâturage bien conduit ; le plus que peut apporter le croisement avec des races précoces type Angus ; ou encore la croissance compensatrice au pâturage qui peut permettre de distribuer des rations économes lhiver en bâtiment. La nouvelle PAC peut être un plus pour cette production, laide couplée bovins étant plus favorable aux UGB et à lengraissement. Au final, la production de bufs bio peut être une opportunité, mais il faut bien tenir compte du nouveau cahier des charges bio qui, par exemple, rend maintenant impossible la finition en bâtiment.
Grouper les vêlages : exemple au printemps
Solène ROUSSELET, AuteurEn élevage bovin laitier, grouper ses vêlages au printemps peut permettre de fermer la salle de traite pendant deux mois, lors du tarissement du troupeau, et ainsi de gagner en qualité de vie au travail pour les éleveurs. La mise en place d'un tel système repose sur plusieurs points-clés présentés dans cet article : la valorisation maximale du pâturage pour une économie de concentrés et, donc, de charges ; et une bonne génétique du troupeau, avec des vaches sélectionnées pour leur fertilité et des croisements de races permettant de bénéficier de l'effet d'hétérosis. Si chaque système est unique, la participation à des groupes d'échange contribue fortement à la bonne réussite de cette pratique. Un exemple de calendrier type, des vêlages en mars-avril à la période de tarissement en janvier-février, est présenté.
« J'élève 220 brebis sans bâtiment ni foin »
Véronique BARGAIN, AuteurFabien Letort élève 220 brebis Landes de Bretagne, en agriculture biologique, sur 82 ha despaces naturels littoraux près de Pornic (Loire-Atlantique). Il sest installé en 2016, après avoir suivi des études agricoles et dans lenvironnement, et avoir créé une entreprise décopâturage. Le Conseil départemental cherchait à mettre en place une gestion plus écologique de 30 ha despaces littoraux avec de forts enjeux au niveau de la biodiversité. L'éleveur a alors signé une convention de huit ans avec le département, a récupéré 40 ha de prairies supplémentaires, et a acheté des brebis. Ces dernières pâturent toute lannée : elles sont en plein-air intégral et mangent uniquement la végétation naturelle (léleveur ne récolte pas de fourrage). Les surfaces pâturées se partagent entre des prairies précoces, des prairies ombragées, des bois, des friches Fabien Letort a établi un plan de gestion agropastoral avec des acteurs locaux et avec PâturAjust (réseau technique pour la valorisation des végétations naturelles par lélevage). La surface est répartie en 70 parcs de 1-1,5 ha, pâturés pendant 1 à 4 jours. Le recours à une race adaptée (rustique et économe), la valorisation en circuits courts (par la vente directe et par l'intermédiaire d'un magasin de producteurs) avec un bassin de consommation à proximité, le contexte pédoclimatique favorable et le parcellaire regroupé permettent à ce système en plein air intégral biologique de bien fonctionner.
« Je valorise au maximum la rusticité de mes aubracs »
Cyrielle DELISLE, AuteurStéphanie Raveneau est installée à Les-Authieux-sur-Calonne, dans le Calvados, sur un terrain accidenté, avec 85 vaches allaitantes Aubrac et quelques brebis, sur 120 ha, le tout en agriculture biologique. Avec, à la base, une licence dinséminatrice pour les équins, Stéphanie est passionnée de génétique animale. Double période de vêlages, pâturage tournant dynamique, mécanisation limitée mais bon équipement en bâtiment, vente directe constituent des points-clés pour cet élevage.
Les Notes de La Fabrique Ecologique Fondation pluraliste de lécologie : Note ouverte à la co-construction citoyenne : Les prairies et lélevage des ruminants au cur de la transition agricole et alimentaire
François DEMARQ, Auteur ; Christian COUTURIER, Auteur ; Elyne ETIENNE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (150-154 Rue du Faubourg Saint Martin, 75 010, FRANCE) : LA FABRIQUE ECOLOGIQUE | 2022Les transitions agricoles et alimentaires, notamment dans le domaine de lélevage, sont indispensables pour faire face à lurgence écologique et aux enjeux sanitaires. Ces transitions savèrent néanmoins complexes. Cette Note, dédiée aux élevages de ruminants, sattèle à résoudre la contradiction apparente entre le besoin de protéger les prairies permanentes (pour le stock important de carbone quelles abritent dans leurs sols et pour les services écosystémiques quelles rendent à lagriculture et à la société) et la nécessité de réduire les émissions de méthane dues aux ruminants (environ 9 % des émissions de gaz à effet de serre de la France), tout comme notre consommation de protéines animales (pour suivre les recommandations de santé publique), ce dernier point impliquant de réduire la place de lélevage dans la production agricole. Pour tenter de trouver un compromis, cette Note apporte des éléments de réflexion et de discussion articulés en deux parties : la première détaille les multiples enjeux auxquels doit répondre et faire face lélevage de ruminants ; la seconde offre une vision et des propositions pour un avenir durable des élevages de ruminants à lhorizon 2050. Ce document est le fruit dun groupe de travail constitué dexperts. Il est ouvert à la co-construction citoyenne : tout citoyen peut contribuer à son amélioration en faisant des commentaires ou en proposant des amendements précis. À lissue d'une période dédiée aux amendements, le groupe de travail se réunira pour retenir les ajouts pertinents.
Nouveaux OGM : Les NBT alimentent la polémique
Elsa CASALEGNO, Auteur ; Florence HUMBERT, AuteurLa sélection des cultures se voit révolutionnée par de nouvelles techniques de modification génétique, les New Breeding Technologies (NBT), qui permettent une modification ciblée du génome, sans transgénèse, cest-à-dire sans introduction dun gène étranger, technique à la base des OGM. Les promoteurs des NBT y voient de nombreuses vertus : technique plus rapide, moins coûteuse que la sélection traditionnelle ou les OGM, plus précise aussi, ou encore la possibilité de jouer sur le goût ou la qualité nutritionnelle des produits, de renforcer la tolérance des plantes au changement climatique ou aux ravageurs A contrario, pour dautres, les NBT sont loin davoir montré leur absence de danger pour la santé ou la biodiversité, ou encore leur intérêt pour une agriculture plus durable ou pour faciliter un vrai développement de lagroécologie. Cependant, certains promoteurs des NBT voudraient que la législation européenne ne donne plus à ces produits le même statut quaux OGM, afin de nêtre plus dans lobligation dévaluation des risques, détiquetage et de traçabilité. Or, sans étiquetage, quid de la liberté pour le consommateur de choisir son alimentation ? De même, quen est-il de la privatisation du vivant quinduirait le développement de ces techniques, basées sur des brevets qui sont la propriété de grandes industries ? Les pro NBT ont obtenu que la législation européenne en la matière soit revue en 2023. Or, la question divise le Parlement européen et certains états membres, comme la France sont pour un assouplissement. Face à ce manque de volonté politique à réglementer les NBT, le débat sur ces techniques risque de ne pas avoir lieu et une dérégulation pourrait être décidée sans concertation.
Pâturer en toute saison pour réduire le concentré
Véronique BARGAIN, AuteurLa journée régionale ovine de Bretagne a mis en avant limportance de maîtriser la consommation de concentré. A cette occasion, Vincent Bellet (de lInstitut de lÉlevage) a rappelé que « la consommation de concentré par kilo de carcasse produit est le deuxième facteur de maîtrise de la marge brute, après la productivité numérique ». Selon les systèmes de production, cette consommation varie, en moyenne, de 8 à 11 kg de concentré / kg de carcasse produit. Pour réduire cette consommation, le premier levier est de développer le pâturage des animaux à forts besoins, cest-à-dire les brebis en lactation et éventuellement les agneaux. Lidée est de caler les lactations sur la pousse de printemps, voire sur la pousse dautomne (qui est favorisée par le changement climatique). Pratiquer le pâturage tournant dynamique permet également de mieux valoriser lherbe. Autre piste : le pâturage de couverts végétaux hivernaux sur sa ferme ou chez des voisins. Il existe aussi dautres possibilités, comme baisser le chargement ou jouer sur la génétique, notamment sur la valeur laitière des brebis (pour diminuer les concentrés mangés par les agneaux) et la prolificité.
Retour sur LTNM La Terre est Notre Métier : Multiples pistes pour relever les défis
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLédition 2022 du salon La Terre est Notre Métier (LTNM), le salon officiel de la FNAB, sest tenue les 21 et 22 septembre à Rétiers, près de Rennes. Près de 10 000 visiteurs sont venus rencontrer les 140 exposants, et assister aux 200 conférences, démonstrations et animations. Ce salon a été organisé par les réseaux dagriculture bio de Bretagne, des Pays de la Loire et de Normandie. Il a été loccasion déchanger sur les adaptations des fermes bio au changement climatique et au marché. Plus que jamais, la bio a été positionnée comme une agriculture de solutions, qui répond à divers enjeux (santé, biodiversité, eau, emploi, alimentation locale, économie de ressources ). Cet évènement a également été loccasion de questionner la robotique et le numérique au sein de lagriculture bio. Ces derniers peuvent en effet apporter de nombreux avantages (confort de travail, diminution de la charge mentale, solution pour pallier le manque de main duvre ), mais il ne faut pas quils conduisent à une simplification des itinéraires techniques bio, avec des pertes de savoirs et de savoir-faire. Autres points largement abordés lors de ce salon : les émissions de gaz à effet de serre et la relocalisation de la bio ; la complémentarité entre plusieurs ateliers (qui peut permettre de pérenniser une ferme, de faciliter des installations ou des transmissions) et les atouts du polyélevage (élevage de deux espèces animales ou plus) ; la transmission des exploitations. Un encart est réservé à une race bovine à petit effectif, mise en avant lors de ce salon : lArmoricaine (race mixte plutôt valorisée pour sa viande).
Sélection respectueuse des abeilles pour lapiculture extensive en bio
Ariane MAESCHLI, Auteur ; Salvador GARIBAY, Auteur ; Günter FRIEDMANN, AuteurDurant quatre ans, en Suisse, le FiBL a mené une expérimentation, en collaboration avec lapiculteur Günter Friedmann (certifié Demeter), sur un concept de sélection destinée à une apiculture biologique extensive respectueuse des abeilles. Ces travaux ont été effectués sur labeille noire, car cest la seule abeille mellifère indigène de la région. De plus, cette abeille présente de bonnes caractéristiques pour lapiculture extensive. En 2018, trois ruchers de douze ruches ont été placés dans la région du Rigi (Suisse), à trois altitudes différentes : 400 m, 1 000 m et 1 500 m. Chaque année, les colonies mères ont été divisées en trois colonies. Les jeunes colonies sont restées dans leur rucher, afin que les jeunes reines saccouplent très majoritairement avec les mâles du rucher, dans le but déviter les croisements avec des mâles sauvages. Les ruches ont été traitées contre le varroa et, si nécessaire, ont toutes reçu la même quantité de nourriture. Les conditions à 1 500 m daltitude se sont avérées trop défavorables pour lapiculture, avec trop peu de nectar disponible, combiné à des hivers longs et rudes. Seuls les paramètres de 78 colonies de différentes générations et des deux autres sites ont été analysés. Le dépouillement des données montre que les colonies les plus agressives seraient les plus fortes après hivernage ; ce qui pose question, du fait que la sélection traditionnelle apicole considère lagressivité comme négative.
Tour d'Europe des amis de l'agrobiodiversité : Un voyage pour découvrir comment la sélection végétale et animale biologique contribue à l'avènement de systèmes alimentaires durables
La sélection biologique (sélection végétale et animale en agriculture biologique) est un pilier pour une alimentation saine, savoureuse et diversifiée, mais aussi pour la conservation et l'adaptation des variétés et des espèces, particulièrement dans un contexte de changement climatique. La sélection biologique implique une réflexion autour de la productivité et de la qualité des produits, mais aussi autour du bien-être animal. Ce document emmène les lecteurs et les lectrices à la découverte de 15 initiatives de sélection végétale et animale biologique en Europe. Pour chaque initiative, une personne impliquée en présente les objectifs et les défis. Les exemples sélectionnés donnent une idée de la grande diversité des initiatives visant à maintenir et à promouvoir la biodiversité dans les cultures et les espèces animales biologiques.
Welfare issues and potential solutions for laying hens in free range and organic production systems: A review based on literature and interviews
Claire BONNEFOUS, Auteur ; Anne COLLIN, Auteur ; Laurence GUILLOTEAU, Auteur ; ET AL., AuteurSi les systèmes d'élevage en plein air et en agriculture biologique sont favorables au bien-être des poules pondeuses, on y rencontre toutefois certains problèmes sanitaires ou comportementaux. À travers cet article, les auteurs ont cherché à identifier les principaux problèmes rencontrés dans ces systèmes en Europe, ainsi que les solutions à même d'y remédier. Les résultats proviennent de la littérature et des résultats de projets de recherche, ainsi que d'interviews d'experts réalisés dans le cadre du projet PPILOW. D'un point de vue sanitaire, le risque infectieux est plus important dans les systèmes en plein air, mais plusieurs méthodes préventives peuvent être appliquées pour le limiter : mesures de biosécurité, renforcement des défenses naturelles, phytothérapie et aromathérapie. Autre facteur de risque inhérent à ces systèmes d'élevage en plein air : l'exposition aux aléas climatiques et à la prédation. L'aménagement des parcours, avec des zones ombragées, et l'éventuel recours à des animaux de garde sont ici préconisés. Ces parcours doivent également être pensés de manière à "donner envie" aux poules et aux poulettes d'exprimer pleinement leurs comportements. Au-delà de ces stratégies, l'influence des facteurs génétiques, prénataux et nutritionnels des poules élevées en plein air doit être étudiée de manière plus approfondie.
Ajuster la production avec les lactations longues
Bertrand BLUET, AuteurDepuis leur installation en 2004, les trois associés du Gaec des Cabrioles (Laurent Moreau, Séverine et Thierry Reulier) ont recours aux lactations prolongées dans leur ferme caprine. Ils élèvent 120 chèvres en bio, dans lIndre, pour une production de 100 000 L de lait transformés à la ferme en fromages AOP Pouligny Saint-Pierre (vendus en direct). Lexploitation gère une SAU de 30 ha, dont 27 ha de SFP. Pour produire du lait toute lannée, le système reposait, jusquen 2021, sur deux périodes de mises bas : une au printemps et une à lautomne. En fonction de la réussite de la reproduction, des besoins en lait et des contraintes liées au bâtiment, ces éleveurs étaient souvent amenés à équilibrer les lots, notamment en effectuant des lactations longues. Ces lactations longues représentaient une proportion plus ou moins importante au sein du troupeau (entre 35 et 100 % des chèvres suivant la période). Lorsque les chèvres étaient mises à la reproduction, les associés créaient un troisième lot, dans lequel ils sélectionnaient les meilleures chèvres à mettre au bouc, afin dassurer le renouvellement du cheptel. En 2022, lobjectif de ces éleveurs est de passer à une seule période de mise bas et des lactations longues pour continuer à avoir du lait toute lannée.
En Creuse, des vaches rustiques pour un environnement naturel
Jérôme GOUST, AuteurDevenir éleveurs dans un environnement naturel et avec des bêtes rustiques, c'est le souhait que Jean Lafaille et sa femme ont réalisé, en s'installant sur une ferme dans le nord de la Creuse, il y a près de vingt ans. Sensibles à la préservation de la nature et des races rustiques, les Lafaille ont évolué progressivement vers l'agriculture biologique, avant de découvrir et d'introduire, dans leur troupeau de vaches Limousines, la vache Bretonne Pie Noir, une race très rustique et de petit gabarit. Cet article traite de l'intégration de ces nouvelles bêtes, de race à faible effectif, au troupeau. Il apporte aussi des précisions sur la commercialisation de la viande. À l'approche de la retraite, les Lafaille envisagent de transmettre leur ferme. En complément, un premier encart présente l'association FERME (Fédération pour promouvoir les races domestiques menacées) ; un second encart raconte l'histoire de la vache Bretonne Pie Noir, aujourd'hui défendue par l'ASVBA (Association de Sauvegarde de la Vache Bretonne Ancienne).
Croisement de races et monotraite en Bretagne : expériences déleveurs herbagers
Solène ROUSSELET, AuteurUn groupe déleveurs laitiers vendéens du GRAPEA et du GAB 85 a visité des fermes laitières bretonnes pour échanger sur le croisement de races et sur la monotraite. Le premier jour, ils sont allés au GAEC Atout trèfle qui est conduit en bio depuis 2009. La ferme reposait initialement sur un troupeau composé exclusivement de Primholsteins, mais ces vaches nétaient pas adaptées à une conduite 100 % herbe (vaches maigres et fertilité en baisse). Le croisement avec des Montbéliardes a permis de gagner en rusticité, en fertilité et de diminuer le nombre de mammites, tout en gardant une production satisfaisante. Dautres croisements ont également été testés, notamment avec la Rouge scandinave. Le groupe déleveurs a aussi rendu visite au GAEC des Trois Fontaines (ferme conventionnelle) qui a opté pour des croisements avec la Simmental (meilleure longévité, plus calme et moins de mammites). Le second jour, le groupe déleveurs a rencontré deux éleveurs qui sont en monotraite toute lannée : Michel Sauvée et Jean-Michel Thébault (en bio). Ce dernier explique la synergie quil a réussi à mettre en place en alliant monotraite, vêlages groupés et vaches nourrices.
Dossier : Une journée du Bétail Bio virtuelle
Claire MULLER, Auteur ; Anet SPENGLER, Auteur ; Beat GROSSRIEDER, Auteur ; ET AL., AuteurLa 2ème Journée suisse du Bétail Bio s'est déroulée en ligne, le 10 juin 2021. Mathieu et Noël Saucy, éleveurs laitiers bio dans la vallée de Delémont, ont "accueilli" virtuellement les visiteurs. Ce dossier propose 5 articles sur des thématiques qui étaient au programme de cette journée technique : - Une ferme, deux paysans, 50 vaches ; Présentation de la ferme de la famille Saucy ; - Bonne sélection pour vaches en santé ; Quels sont les principes de sélection dont il faut tenir compte pour avoir un troupeau bien adapté aux conditions locales ? ; - Bovins : Savoir soigner les onglons ; Un pareur d'onglons explique en quoi consiste la prévention des maladies des onglons des vaches ; - Des plaisirs mouillés pour les jours chauds ; Présentation de quelques solutions simples à mettre en place sur la ferme pour rafraîchir les cochons ; - "Face au changement climatique, la diversité est la clef des prairies" ; Olivier Huguenin, spécialiste des systèmes herbagers pour Agroscope, explique l'importance de multiplier, à l'avenir, les espèces et les combinaisons dans les mélanges fourragers.
Dossier : Valoriser les jeunes animaux de la filière laitière
Annabelle WÜRBEL, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Véronique LEON, Auteur ; ET AL., AuteurQue faire des jeunes mâles en élevage laitier, aussi bien les veaux, les chevreaux que les agneaux ? Majoritairement vus comme des « sous-produits » de la production laitière, ils sont globalement envoyés en systèmes dengraissement, organisés diversement selon les filières. Or, ces animaux sont achetés à des prix de plus en plus bas aux éleveurs, souvent en deçà du coût de production. Dans un contexte global de moindre consommation de viande en France, la crise Covid, synonyme de baisse des débouchés (ralentissement des exportations de ces jeunes animaux, ou de la restauration hors domicile), a mis en lumière la dépendance des éleveurs envers les engraisseurs, ainsi que la question plus globale de la cohérence des filières laitières aujourdhui. Les modèles actuels de production laitière, basés notamment sur lhyperspécialisation, ne sont-ils pas à questionner ? Quid du bien-être animal, de lengraissement industriel à la poudre de lait, des schémas de sélection de races, ou encore du manque doutils dabattage/transformation de proximité ? Ce dossier, via plusieurs témoignages, se fait le relai de questionnements de producteurs ou encore dinitiatives de certains pour trouver, seuls ou collectivement, des alternatives : lélevage des cabris sous la mère pour cette éleveuse productrice de fromages en Aveyron ; le passage de lélevage caprin laitier à lengraissement de veaux, de chevreaux et de cochons pour ce couple de producteurs dans lIndre ; une dynamique collective dans les Hautes-Alpes pour une filière « chevreaux » locale autour dun abattoir de proximité géré par des éleveurs ; le projet de création dun label rouge « chevreau lourd » par le Syndicat caprin de la Drôme ; lallongement des lactations, voire le développement de la lactation induite (stimulation de la production de lait par la traite sans mise bas) ; ou encore la mise en place dun système engraisseur à lherbe de veaux laitiers par un producteur du Pas-de-Calais qui achète les veaux à des éleveurs près de sa ferme Au-delà de ces initiatives locales, aller plus loin demandera échanges, réflexions et aussi un engagement des pouvoirs publics.
Mettre fin au massacre des poussins ; Des jeunes coqs chez les jeunes poules
René SCHULTE, AuteurEn Suisse, chaque année, près de trois millions de poussins mâles (issus de lignées de ponte) sont éliminés car ils ne pondront pas dufs et engraissent moins bien. Près dun quart dentre eux sont des poussins bio. Les membres bio de la filière sont daccord sur le fait que cette pratique doit prendre fin, et tentent de trouver des solutions. Actuellement, ils misent sur lélevage de races mixtes pour engraisser les mâles. Toutefois, cette technique pose des questions en matière de rentabilité (coûts de production élevés et petitesse du marché). Afin dobtenir plus de références technico-économiques sur lengraissement des poussins mâles, une expérimentation est en cours chez des éleveurs suisses. Elle est conduite sur des fermes rassemblant quatre unités de 4 000 poussins mâles de race Brown Nick (un hybride de ponte très performant) et sept unités de 500 poussins. Dautres méthodes, qui reposent sur des technologies plus poussées, permettent de déterminer le sexe du poussin dans luf à couver, via la détermination des hormones ou des chromosomes sexuels dans le liquide du sac allantoïque de lembryon. Ces méthodes sont plutôt plébiscitées par les élevages conventionnels.
Des ovins pour le lait et la viande : « Du fromage de brebis au pays du Pélardon »
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurLaurie Petit, ancienne fleuriste, et son époux Jean-Marc, ancien comptable, sont éleveurs, depuis 1999, dans la commune de St-André-de-Valborgne (Gard) : ils élèvent 70 brebis Lacaune bio sur 57 hectares de prés et de châtaigniers. Grâce à une bonne organisation, ils valorisent une large gamme de produits, lait et viande, issus de leur troupeau. Ainsi, ils fabriquent à la ferme et vendent (sur deux marchés et dans une boutique paysanne) plusieurs types de fromages, yaourts, et autres produits laitiers, toujours avec loptique dinnover et de proposer des nouveautés. Les agneaux, sevrés à 16 kg, et les brebis de réforme sont valorisés en vente directe (viande en caissette ou produits élaborés type merguez, plats cuisinés en bocaux, terrines...). Pour ce faire, ils transforment leurs produits dans un atelier de transformation proche, géré en Cuma par des éleveurs de canards, de porcs et d'agneaux. Âgés tous deux de plus de 60 ans, les éleveurs préparent la transmission de leur exploitation, dont les terres et les bâtiments ont été achetés par Terre de Liens en 2016. Aujourdhui, un jeune couple sinvestit auprès d'eux pour apprendre et, si la « mayonnaise prend », la passation pourra se faire.
Provence-Alpes-Côte dAzur : Les GIEE de la filière élevage
Agnès CATHALA, AuteurDepuis 2015, 53 groupements dintérêt économique et environnemental (GIEE) ont été labellisés dans la région Provence-Alpes-Côte dAzur. Quinze dentre eux portent sur lélevage. Ils concernent toutes les productions : bovins, porcins, ovins, caprins, volailles et équins. Le 11 décembre 2020, la Chambre régionale dagriculture a organisé, avec la Maison Régionale de lElevage (MRE) et la DRAAF, une matinée de présentation des résultats de ces GIEE. Deux dentre eux concernent plus spécifiquement lélevage biologique. Dans le Vaucluse, lassociation Agribio 84 porte un GIEE qui regroupe quatre éleveurs de volailles de chair et deux éleveurs de poules pondeuses. Ensemble, ils recherchent de nouvelles races, notamment des races mixtes produisant assez dufs et permettant déviter le broyage des poussins mâles. Un essai est mené sur la race « Poule noire traditionnelle ». Dans le Var, le GIEE « Vers une autonomie alimentaire territoriale et biologique des élevages de volailles de Provence Verte » est porté par le GIE Epi de Blé, qui regroupe des éleveurs de volailles et des céréaliers bio, et il est accompagné par AgribioVar. Lobjectif est que les céréaliers fournissent les éleveurs en grains et que ces derniers les transforment en aliments pour poules.
Réussir sa production de « veaux sous la mère » (VSLM) en agriculture biologique
Christèle PINEAU, Auteur ; Amélie GIDEL, Auteur ; Aurélie BELLEIL, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - BP 35, 63 370, FRANCE) : PÔLE BIO MASSIF CENTRAL | 2021Mobilisant des résultats et des références issues des projets BioRéférences et BioViandes, tous deux portés par le Pôle Bio Massif Central, cette fiche de synthèse a pour vocation dapporter quelques conseils et recommandations aux éleveurs souhaitant se lancer dans la production de veaux sous la mère en agriculture biologique : veaux rosés clairs légers et veaux rosés lourds. De nombreuses questions techniques, logistiques, mais aussi les aspects réglementaires doivent, en effet, être considérés en amont. Après quelques données sur les attentes du marché (issues du projet BioViandes), les atouts et les contraintes des systèmes d'élevage produisant des veaux sous la mère sont explicités pour les types de veaux considérés : conduite d'élevage, ration, travail... Dans une dernière partie, les principaux résultats technico-économiques obtenus par cinq élevages biologiques du Massif central, suivis sur les campagnes 2014 à 2019 (dans le cadre du projet BioRéférences), sont présentés.
Arrêté du 20 août 2020 portant homologation de l'avenant n° 5 au cahier des charges concernant le mode de production biologique d'animaux d'élevage et portant application des règlements (CE) n° 834/2007 modifié du Conseil et (CE) n° 889/2008 modifié de la Commission et les complétant
L'arrêté du 20 août 2020 portant homologation de l'avenant n° 5 au cahier des charges concernant le mode de production biologique d'animaux d'élevage et portant application des règlements (CE) n° 834/2007 modifié du Conseil et (CE) n° 889/2008 modifié de la Commission et les complétant est paru au Journal Officiel de la République Française le 27 août 2020.
Encore plus destime pour les cochons ; Plein dautres couleurs que le rose
Claudia FRICK, Auteur ; Anna JENNI, AuteurCes deux articles sont dédiés à lélevage porcin biologique en Suisse. Le premier commence par effectuer un point sur le marché de la viande porcine bio helvétique : en 2019, la filière avait dû se réorganiser car la demande était beaucoup plus faible que loffre. Les élevages avaient alors été obligés de réduire leur cheptel de 10 % et de saffilier à léquivalent dune organisation de producteurs afin de mieux quantifier les volumes produits. Actuellement, loffre et la demande sont équilibrés et les prix remontent. Cet article aborde également les améliorations en matière de bien-être animal prévues dans le cahier des charges qui encadre cette production en Suisse. Le second article est consacré aux races porcines rustiques adaptées aux élevages biologiques (ex : Berkshire, Hampshire, Noirs des Alpes, Schwäbish Hall). Il sappuie sur plusieurs exemples, dont le projet de sélection « Notre porc domestique » initié en 2018 par Demeter, Bio Suisse et le FiBL. Il cite également les différents avantages liés à lélevage de races rustiques et explique la législation en termes d'importation de porcs dans ce pays.
Guide Orsol Volailles et Oeufs 2020
Emeline VIENOT, Auteur ; Maëva JÉGOU, Auteur | CESSON SÉVIGNÉ (13 Square du Chêne Germain, 35 577, FRANCE) : ÉDITIONS DU BOISBAUDRY | 2020Le guide Orsol Volailles et Oeufs rassemble les coordonnées des acteurs de la filière en France : - Les structures d'encadrement et de recherche ; - Les sociétés de services ; - La sélection et la multiplication ; - Les labels et signes de qualité ; - La production (organisations par région, filières ufs, poulet, dinde, canard et pintade en chiffres) ; - Les matériels et équipements ; - L'alimentation animale ; - La santé, l'hygiène et la diététique ; - L'abattage, la découpe et la transformation ; - Les centres de conditionnement dufs. Quelques acteurs bio sont répertoriés.
La morphologie dicte les performances
Stephan JAUN, AuteurSepp Gander est éleveur laitier bio, à Grafenort LU, en Suisse. Depuis six ans, il utilise la méthode « triple A » pour réaliser la sélection de ses vaches Brune suisse. Avec cette méthode, en observant une soixantaine de critères morphologiques, six types de base (ou groupes de qualités) sont définis : laitier, grand, ouvert, fort, large et beau. Un expert évalue à quel point lanimal tend vers chacun de ces profils. Sepp Gander explique que son idéal est une combinaison des six types de base, afin d'avoir une morphologie équilibrée, qui influencera positivement le métabolisme de la vache et donc ses performances. Ainsi, il fait saillir ses génisses par des taureaux exprimant fortement les types de base que ses génisses présentent peu.
Oeufs de qualité garantis !
Michel AUDUREAU, AuteurL'espace dans lequel les volailles évoluent est déterminant, comme le montre ce témoignage, non seulement pour le bien-être des poules, mais aussi pour le goût de leurs ufs. Avec un parcours restreint (dans un jardin notamment), les poules ne peuvent bénéficier d'une alimentation riche et variée. L'idéal est donc de leur offrir un vaste espace où elles trouveront, à foison et en toutes saisons, graines, insectes, vers et herbe. Il suffira de leur apporter un complément de blé et de maïs cassé. Voilà pour la qualité. La quantité dufs pondus par une poule dépend essentiellement de sa sélection. Si les hybrides modernes ont l'avantage d'être peu onéreuses et peuvent pondre jusqu'à 300 ufs par an la première année, ce score baisse les années suivantes et la ponte s'arrête vers 8 ans. De plus, l'hypersélection de ces volailles (certaines ont abusivement conservé le nom de leur race d'origine) et leur faible diversité génétique occasionnent parfois quelques problèmes de santé. Les poules de races locales ou anciennes sont moins bonnes pondeuses, encore que cela reste à relativiser. Certaines races locales bénéficient aujourd'hui de projets de revalorisation pour la qualité de leur chair et, par la sélection, leur ponte est améliorée pour atteindre des scores voisins de 200 ufs par an. Parmi elles, les races noires à crêtes simples sont très intéressantes, comme les races Gasconne, Barbezieux, Poule noire du Berry, Caussade, etc.
Le projet « Taureaux bio dIA » est en marche
Claudia FRICK, AuteurEn Suisse, dix veaux mâles ont été sélectionnés comme reproducteurs dans le cadre du projet « Taureaux bio dIA » (quatre veaux de la race Brune, quatre de la race Tachetée rouge suisse et deux de la race Simmental). Ces veaux ont été sélectionnés selon des caractéristiques importantes en AB : bonne santé, longévité, grandeur moyenne, bonne productivité laitière même avec des rations à base de fourrages grossiers Lannée dernière, 400 mères et leur progéniture avaient été identifiées. Plusieurs critères ont permis de réduire ce nombre à 25. Par exemple, les veaux des vaches qui recevaient plus de 300 kg/an de concentrés ont été écartés. La valeur génomique des 25 veaux restants a ensuite été testée (ex : pas de défauts héréditaires, absence de transmission de la caséine kappa AA pour la race Brune ). Les premières doses pour pouvoir procéder à des inséminations artificielles pourront être commandées dès lannée prochaine auprès de la société Swissgenetics.
Génétique bovine : En viande : un cycle plus court ; Bovins laitiers : La force du croisement 3 voies
Frédéric RIPOCHE, AuteurLa question du croisement et de la sélection génétique est récurrente en AB, les éleveurs cherchant des animaux en adéquation avec leur système et leurs pratiques. Cest ce quillustrent ces deux articles. Le premier présente le programme de recherche Salamix, piloté par lINRA, dans le Puy de Dôme, et qui expérimente, en AB, le croisement entre Salers et Angus dans le but doptimiser lengraissement à lherbe en zone de montagne et de produire des animaux mâles finis autres que des bufs. En effet, la race Angus se caractérise par sa précocité et sa capacité à engraisser à lherbe. Le second article porte sur le croisement 3 voies développé par des éleveurs bovins lait du Finistère, aujourdhui quasi tous en AB. Ces producteurs cherchent à valoriser au mieux le pâturage, à réduire au plus bas les concentrés, tout en produisant un lait de qualité. Après dix ans, deux schémas de croisement ressortent. Le premier, mère Holstein, père Jersiais et vache fille croisée avec un père Rouge scandinave, semble particulièrement adapté pour des vêlages très groupés et la recherche de taux de matières utiles très élevés. Le second (Holstein Rouge scandinave - Montbéliarde) semble plus adapté pour des élevages moins groupés et qui recherchent la possibilité de « faire un peu de viande ». En bénéficiant de leffet hétérosis des croisements et en augmentant le nombre de lactations par vache, avec un taux de renouvellement moindre pour réduire le nombre danimaux non productifs sur la ferme, ces éleveurs ont renforcé leurs résultats économiques et se sont appropriés la génétique pour répondre à leurs objectifs propres.
Grille Panse Bêtes : Ovins lait : Outil d'aide à l'observation et à la prévention de la santé du troupeau pour les éleveurs, vétérinaires, conseillers
Thierry MOUCHARD, Auteur ; Myriam DOUCET, Auteur ; Mattin EPHERRE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2019Cet outil est le fruit dun travail réalisé dans le cadre du projet Casdar OTOVEIL (2016-2019) porté par lITAB. Ce projet vise à renforcer la détection précoce des ruptures déquilibre sanitaire des troupeaux de ruminants, en vue de limiter le recours aux intrants de synthèse (dont les traitements antibiotiques et antiparasitaires) et de renforcer les pratiques sanitaires délevage plus respectueuses du bien-être animal et de lenvironnement, dans une approche de santé intégrée. Léquilibre de santé dun troupeau est un concept évoqué dans les fermes biologiques. Il sagit dun état global de bonne santé du troupeau, avec peu danimaux malades et recevant peu dintrants médicamenteux. Cependant, ce concept nest pas formalisé ; flou, il induit diverses interprétations subjectives. Les travaux conduits dans ce projet avaient pour finalité dobjectiver, par des méthodes statistiques adaptées, la notion déquilibre sanitaire à partir de données enregistrées sur des troupeaux menés en agriculture biologique. Une finalité du projet étant de proposer des méthodes pour la prévention et la surveillance des troupeaux, adaptées à lAB et transposables en élevage conventionnel. Pour y répondre, 5 livrets PANSE BÊTES ont été créés. Le présent livret concerne les ovins lait. Il donne des repères pour observer son troupeau et se poser les bonnes questions à partir de 6 thèmes : regard global sur le troupeau, reproduction, mamelles et qualité du lait, santé des jeunes, parasitisme, boiteries. A partir de ces observations, il devient possible de rechercher les causes dune rupture éventuelle déquilibre sanitaire pour une attitude préventive globale.
Une pépinière de chevrettes et boucs de race Poitevine en Deux-Sèvres
BULLETIN DE L'ALLIANCE PASTORALE, AuteurMathias Chebrou est éleveur caprin (Ferme du Vieux-Chêne) depuis quinze ans dans les Deux-Sèvres. Début 2019, il sest lancé dans lamélioration génétique de la race Poitevine, en élevant des bouquillons et des chevrettes sélectionnés dans des élevages référents, afin de les proposer ensuite à la vente à dautres élevages. Cette pépinière devrait permettre aux nouveaux éleveurs de sinstaller plus sereinement, en achetant des animaux issus dun même élevage (ce qui minimise les risques sanitaires) et en acquérant des lots de chevrettes homogènes (tant au niveau de leurs qualités laitières, que de leur gabarit et du standard de la race). Depuis février, près de 200 chevreaux sont élevés à la ferme du Vieux Chêne, conduite en agriculture biologique et à taille humaine. Mathias travaille en partenariat avec lAssociation pour la Défense et le Développement de la Chèvre Poitevine (ADDCP) afin dêtre sûr de répondre aux critères et aux attentes de la race. Les animaux suivent un protocole sanitaire rigoureux, appliqué en collaboration avec un vétérinaire spécialisé en caprin, qui se base sur des méthodes naturelles.
Réflexion prospective interdisciplinaire pour lagroécologie : Rapport de synthèse
T. CAQUET, Auteur ; C. GASCUEL-ODOUX, Auteur ; M. TIXIER-BOICHARD, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 07 (147 Rue de l'Université, 75 338, FRANCE) : INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement) | 2019En 2011, lInstitut National de Recherche Agronomique (INRA) a entrepris de définir ce quest lagroécologie (en tant que discipline scientifique) et a publié des recommandations à ce sujet en 2012. En 2017, lINRA a souhaité aller plus loin en lançant une réflexion prospective interdisciplinaire sur lagroécologie, dont les résultats font lobjet de ce rapport. Ce dernier rappelle les initiatives et projets (passés ou en cours) en lien avec lagroécologie et auxquels participe lINRA. Il aborde ainsi plusieurs thématiques : lintégration de lagroécologie dans les filières ; la transition agroécologique dans les exploitations ; la valorisation des processus écologiques, hydrologiques et biogéochimiques dans des paysages multifonctionnels ; la valorisation de la diversité génétique en sélection animale et végétale ; la modélisation des interactions biotiques, en lien avec des dynamiques abiotiques et socio-économiques, pour une vision et une gestion agroécologique des agroécosystèmes ; les solutions agroécologiques proposées par lagroéquipement. Ce rapport est clôturé par des recommandations pour que la recherche puisse continuer davancer sur ce sujet.
Tuer les poussins : Il ny a pas encore dalternative praticable
Claudia FRICK, AuteurEn Suisse, lensemble des acteurs de la bio, dont Bio Suisse, cherchent une alternative viable à labattage des poussins mâles de poules pondeuses. À ce jour, cette pratique est encore autorisée en bio mais soulève des questions déthique. Des alternatives voient le jour, mais aucune nest encore valable à court terme. La première possibilité serait lengraissement de ces « frères coqs » bien quils soient plus petits et plus maigres que les poulets de chair. Aussi, le secteur de la transformation serait sollicité afin dadapter ses outils. Les fermes Demeter et quelques fermes Bourgeon ont déjà lobligation dengraisser au moins un « frère coq » par poule pondeuse. Une seconde alternative serait dadapter la race. En effet, les poules à deux fins pondent certes un peu moins, mais lengraissement des mâles est satisfaisant. La Coop est déjà engagée dans cette démarche et vend les ufs et les poulets de cette race. Enfin, une troisième alternative serait le tri des ufs après détermination du sexe. Le but serait de pouvoir déterminer très tôt le sexe des embryons afin de ne pas faire éclore les ufs mâles. Mais cette possibilité questionne, car, à ce jour, le cahier des charges Bio Suisse interdit le spermasexing en bovin. En attendant de trouver une solution viable, Bio Suisse compte sur le soutien des consommateurs pour faire valoir ces alternatives.
2 Org-Cows : De nouveaux outils de sélection adaptés aux troupeaux de races mixtes laitières conduits en système herbager et en agriculture biologique
Sophie MATTALIA, Auteur ; Antoine ROINSARD, Auteur ; Stéphanie COPPIN, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2018Le projet européen 2-Org-Cows, auquel participaient notamment l'Itab, l'Idele et l'INRA, visait à proposer de nouveaux caractères pour la mise en place de schémas de sélection adaptés à des races bovines mixtes laitières, en agriculture biologique (AB) et systèmes herbagers, avec un focus sur les caractères de santé et de qualité des produits. Dans le cadre de ce programme, en France : - De nouveaux phénotypes relatifs aux aptitudes bouchères et exploitables pour des évaluations génétiques ont été proposés à lensemble des partenaires européens. - De nouvelles évaluations génétiques ont été étudiées : une évaluation génétique officielle a été mise en uvre sur les aptitudes bouchères des jeunes bovins, et les premiers résultats sur la valeur bouchère des vaches de réforme sont extrêmement encourageants. - Dans deux troupeaux expérimentaux de lINRA, des phénotypes relatifs à différents caractères (notamment santé et fertilité) ont été collectés pour interpréter les informations issues dactivomètres et définir des indicateurs issus de ces capteurs potentiellement réutilisables à une plus large échelle. - Létude de ladaptation des races Normande et Montbéliarde, au vu de leurs aptitudes bouchères, a montré que les classements des reproducteurs selon leur niveau génétique ne dépendent pas du mode de production (conventionnel ou AB) dans lequel leurs descendants sont élevés. Les atouts des races mixtes laitières en termes daptitudes bouchères sexpriment de la même manière en élevages biologiques ou conventionnels. Les éleveurs en AB peuvent donc orienter le choix des races et des reproducteurs en fonction des résultats des évaluations génétiques actuellement disponibles. - Les études sur les objectifs de sélection en races mixtes laitières ont montré quil est important dintégrer les caractères bouchers dans lobjectif de sélection, et que les pondérations économiques dépendent plus du type de production (ex : présence ou non dun atelier veaux de boucherie sur lexploitation) que du fait que lélevage est en AB ou en conventionnel.
Dossier : Donnez du poids au produit viande
Bernard GRIFFOUL, AuteurCe dossier est composé de six articles portant sur la valorisation de la viande en élevage laitier. La viande est en effet souvent considérée comme un sous-produit dans ces élevages alors que plusieurs marges de manuvre peuvent améliorer sa valorisation. Le premier article décrit la place des vaches laitières dans loffre de viande bovine, ainsi que leur conformation : près dune vache sur deux est abattue avec un état de finition insuffisant, ce qui ne permet pas doptimiser les carcasses et représente une perte de valeur ajoutée pour les éleveurs et la filière. Il est accompagné de deux encarts : l'un est réservé à la filière FQRN (Filière Qualité Race Normande) mise en place avec Carrefour pour garantir une meilleure conformation des carcasses, et lautre indique les résultats dune étude réalisée afin de comprendre les motivations des éleveurs à finir ou non leurs réformes. Larticle suivant apporte des données technico-économiques sur lengraissement des réformes : la finition des animaux au pâturage reste loption la plus intéressante et lengraissement offre quasiment tout le temps une marge positive, plus ou moins élevée selon la période. Il est complété par le témoignage de Stéphane Le Marchand qui engraisse ses vaches Normandes. Le troisième article aborde lorientation de la sélection des aptitudes bouchères chez les races mixtes (Normande, Montbéliarde et Simmental). Sensuit le témoignage de la SCEA du Pavillon, dans la Loire, qui conduit son troupeau laitier pour optimiser le produit viande. Le cinquième article traite de la valeur marchande des veaux croisés : la pratique du croisement viande sur vache laitière a fortement augmenté depuis 2015, mais il ne garantit pas forcément un bon prix, tout dépend des croisements et de la conformation obtenue. Il est suivi dun article qui porte sur le choix des taureaux à viande. Un encart est réservé à Herbopack, une filière de production de viande à partir de troupeaux laitiers proposant des animaux croisés avec des races à viande.
Dossier : lien humain-animal-territoire : élevons le débat !
Laurent PINATEL, Auteur ; Nadine ASSIÉ, Auteur ; Sylvie COLAS, AuteurCe dossier, composé de 13 articles, analyse le lien homme-animal-territoire alors que ce rapport est bousculé par deux courants opposés : lindustrialisation de lélevage et les causes animalistes. Des informations sont tout dabord apportées sur les différents régimes alimentaires et les causes animalistes : définition, proportion dans les foyers français, historique de la reconnaissance des animaux comme des « êtres doués de sensibilité ». Plusieurs éleveurs témoignent ensuite sur le lien homme-animal-territoire. Dans ces témoignages, sont abordés : la sélection des animaux délevage ; les risques de la biosécurité ; lentretien du paysage ; la mise à mort des animaux et la société ; la « bientraitance » des animaux ; le véganisme à léchelle mondiale vu comme une posture néo-colonialiste et les incohérences de cette philosophie ; le lien homme-animal. Le Réseau Amap Auvergne-Rhône-Alpes souhaite montrer au consommateur quil existe dautres élevages que lélevage industriel via trois vidéos présentant chacune le parcours dun éleveur heureux dexercer son métier, tout en se souciant du territoire et de la reconnaissance des consommateurs. Le dernier article conclut que lélevage paysan est lun des plus grands vecteurs entre les humains, les animaux et le territoire.
Dossier : Quelle race pour quelle stratégie ?
Alexis BILLIEN, Auteur ; Cindy SCHRADER, AuteurBien choisir la race de son troupeau est un point essentiel en système économe. Mais cela se réfléchit au cas par cas, selon son système et ses objectifs, même si la recherche de rusticité reste une constance en système herbager économe. Que ce soit en bovin lait ou viande, en ovin, ou encore en race pure ou avec croisement, le point majeur est de bien définir ses objectifs et de sy tenir. Hésiter, changer dapproche amène à perdre du temps sans obtenir un troupeau répondant à ses attentes. Ce dossier illustre la diversité des approches chez les éleveurs à travers quatre témoignages déleveurs bretons : un système herbager bio en race Holstein pure avec une sélection axée sur la mamelle et les aplombs ; un système laitier bio avec croisement entre Holstein et Rouge scandinave, avec comme objectifs plus de rusticité, une bonne santé notamment au niveau de la mamelle, et une bonne qualité du lait ; une exploitation comptant un atelier secondaire de production de viande avec un troupeau bio composé des Limousines et de Hereford, avec une volonté de valoriser lherbe au mieux en une viande de qualité ; un élevage ovins viande, en race locale Lande de Bretagne, appréciée pour sa capacité à valoriser tous types de ressources herbacées en plein air intégral (en partie en écopâturage) tout en produisant, là aussi, une viande de qualité.
Dossier spécial Elevage herbivore et monogastrique : Vaches allaitantes, vaches laitière bio : Quelle génétique dans nos troupeaux ?
Thierry MOUCHARD, AuteurDans le projet CasDar GenAB (génétique en AB) qui vient de sachever, un travail danalyse a été mené sur la campagne 2014 en bovins lait et allaitants, basé sur le croisement de données issues de diverses bases : les bases de données nationales par filière (SNIG) et celle de lAgence Bio. Ainsi, des informations telles que les surfaces, les types de production ont été croisées avec les performances techniques (ex. niveau de production laitière), les choix de conduite (ex. insémination artificielle ou non) et les choix génétiques. Plusieurs grands enseignements peuvent être tirés de ce travail. Ainsi, en bovins lait, on observe des choix de races différents en bio, avec plus de troupeaux multi-races et plus de croisements, alors quen bovins allaitants, les différences sont moins marquées. Au niveau de la production, le nombre de litres de lait produits ou les performances de croissance des veaux sont plus faibles en AB, mais ceci sexplique par des effets délevage (ex. une alimentation moins complémentée en concentrés en AB). Autre exemple de différence : les inséminations artificielles sont en moyenne moins nombreuses en AB. En allaitants, entre bio et conventionnel, sil y a peu dévolution de races ou de pratiques, on note dans certains cas un changement total de race afin de produire des animaux plus rustiques, avec des carcasses moins lourdes (- de 450 Kg), pour répondre au marché. Létude montre aussi que les éleveurs bio ont des demandes différentes en matière de sélection, peut-être à mieux prendre en compte dans les schémas de sélection.
Dossier : Des troupeaux anglais à la néo-zélandaise
Franck MECHEKOUR, AuteurDans un contexte difficile (foncier très cher, volatilité des prix, peu dinvestissement de lÉtat dans lagriculture, crises ), la majorité des éleveurs laitiers anglais ont choisi lintensification et lagrandissement. Mais certains ont fait un autre choix, inspiré du modèle néo-zélandais : de grands troupeaux, jusquà 500 vaches, un maximum de pâturage, une simplification du travail, des vêlages groupés, la monotraite Des éleveurs français, dans le cadre dun voyage détude, ont découvert quatre de ces élevages anglais atypiques, bio ou conventionnels, basés sur linnovation, la recherche de lefficacité à lhectare et non à la vache et la baisse des coûts. Ce dossier présente, avec à lappui des dires déleveurs, les points forts de ces élevages, comme : i) la gestion de la reproduction en phase avec la pousse de lherbe, avec des vaches croisées, de petits gabarits, qui marchent bien, vêlent bien et donnent un lait de qualité, des vêlages groupés ; ii) une conduite du pâturage simple mais rigoureuse avec des mélanges prairiaux adaptés, une fertilisation réfléchie, de bons chemins daccès, un suivi de la pousse de lherbe, un temps de présence par paddock court et un temps de repousse long ; iii) des choix atypiques pour la traite (monotraite toute ou partie de lannée, absence de décrochage automatique, salle de traite au milieu des paddocks ) ; iv) un élevage des veaux particulier (mise au pâturage à 3 semaines, naissance à lextérieur, lait froid à partir de 15 jours ). Un de ces éleveurs anglais en AB (monotraite, zéro concentré) témoigne : « jessaie davoir lélevage le plus simple au monde ». Son but : profiter de sa famille et avoir du temps libre. Ceci ne lempêche pas davoir des résultats économiques dans le top 10 anglais depuis des années, avec, par exemple, un revenu disponible en 2017 de 174 000 euros.
"La Holstein convient très bien à mon système bio"
Franck MECHEKOUR, AuteurÉleveur de vaches laitières en agriculture biologique dans l'Orne, et ancien éleveur-sélectionneur, Gilles Souvré est un passionné de génétique et de la race Prim'Holstein. Les choix génétiques qu'il fait pour son cheptel, entre autres, lui permettent d'atteindre de bons résultats techniques : production moyenne de 7500 à 8000 litres de lait par vache et par an, ISU (index synthèse unique) moyen de 116 points, TP de 31,80 g/l en 2017, etc. L'éleveur recherche aussi des taureaux portant le variant A2 de la bêta-caséine. D'après Biolait, collecteur à qui Gilles Souvré livre son lait, les protéines issues de ce variant seraient plus digestibles que celles issues du variant A1.
La Salers : "La formule complète"
BULLETIN DE L'ALLIANCE PASTORALE, AuteurLa race bovine Salers, dont le berceau se situerait dans le département du Cantal, est la seule race française élevée à la fois pour sa viande (système allaitant) et pour son lait, valorisé principalement en fromage (système laitier). Aujourd'hui, on peut croiser des Salers dans 25 pays et sur les cinq continents. Cet article présente les différents systèmes d'élevage de la race Salers : - le système traditionnel, associant production laitière et production de broutards ou veaux maigres, pratiqué exclusivement en Auvergne ; - le système 100 % allaitant, dans lequel des croisements avec des Charolais peuvent être effectués ; - les systèmes intermédiaires semi-allaitants (les vaches sont traites seulement trois ou quatre mois avant de rejoindre le troupeau allaitant) ou de double troupeau (un troupeau laitier et un troupeau allaitant). Ces systèmes atypiques se sont développés autour des caractéristiques particulières de la race Salers : rusticité, qualités maternelles et qualités de production.
La sélection pour lagriculture bio
Claudia FRICK, Auteur ; Katharina SCHEUNER, Auteur ; Franziska HÄMMERLI, AuteurLimportance dune sélection pour lAB est de plus en plus reconnue. Il faut des variétés et des races adaptées à la diversité des fermes en mode de production biologique. Il faut aussi des méthodes de sélection compatibles avec lAB qui excluent notamment toute manipulation du génome. Cependant, les moyens manquent, notamment financiers. De plus, la sélection demande des financements sur plusieurs années, peu compatibles avec des financements publics souvent annuels. Par ailleurs, le marché de lAB étant encore limité, les semenciers bio ne peuvent pas financer totalement leur travail de sélection via leurs bénéfices sur les ventes aux agriculteurs bio. Dans ce contexte, les acteurs suisses sorganisent pour favoriser les collaborations (notamment entre la recherche et les semenciers) ou pour faciliter laccès aux fonds publics. Néanmoins, les besoins sont tels quil faut dautres sources de fonds. Lensemble des acteurs, de la production à la consommation en passant par la transformation, pourraient participer. Selon le directeur de Sativa, sélectionneur bio suisse en légumes, « si chaque produit bio était par exemple cinq centimes plus cher, la sélection bio serait entièrement financée ». Un tel système existe en partie pour la sélection du blé bio panifiable : les producteurs Bourgeon sont automatiquement prélevés dun franc par quintal de céréales panifiables bio livrées. Il faudrait aussi privilégier lachat de semences de variétés bio qui soutient les sélectionneurs bio via les droits de brevet, au contraire de lachat de variétés conventionnelles multipliées en AB. Pour ce qui est des techniques de sélection, la transparence sur les méthodes utilisées est essentielle. Ainsi, Bio Suisse a caractérisé les variétés de légumes selon leur modalité de sélection et le travail est en cours pour dautres espèces. Pour ce qui est de la sélection animale, qui en est à ses débuts en AB, le producteur a un rôle important à jouer pour sélectionner des animaux adaptés à ses besoins. Enfin, ce dossier fait un tour dhorizon des projets de sélection développés en Suisse ou impliquant des acteurs suisses (pour les projets européens ou internationaux).
Des vaches laitières robustes : quest-ce que les éleveurs en disent ?
Émilie OLLION, Auteur ; Fabienne BLANC, Auteur ; Chantal CHASSAING, Auteur ; ET AL., AuteurLa robustesse des animaux est un levier d'adaptation identifié dans le contexte de la transition agroécologique, dans la mesure où elle caractérise leur aptitude à maintenir des performances d'intérêt, dans des environnements variables. Il s'agit ici d'analyser comment les éleveurs de vaches laitières caractérisent et évaluent la robustesse de leurs animaux. Des entretiens conduits auprès de 39 éleveurs laitiers ont permis de mettre en évidence quatre définitions possibles de la robustesse d'une vache : - « qui s'adapte à son environnement et aux perturbations » ; - « solide avec du tempérament » ; - « économe et autonome » ; - « moins productive, mais qui dure ». Ces définitions se distinguent sur la base i) des caractéristiques phénotypiques mobilisées pour décrire les animaux (niveau de production, morphologie, docilité ), ii) de l'échelle temporelle mobilisée et iii) du rapport des éleveurs avec leur environnement de production (contrôle ou adaptation). Cette diversité de points de vue doit être prise en compte dans les échanges entre éleveurs et conseillers.
Visite de la Ferme de Neubempt, à Moresnet : Toute la tranquillité et la qualité de vie du beau Pays de Herve
Francis GIOT, AuteurRémi et Véra Hardy-Rixen ont repris la ferme des parents de Rémi, en 1985, à Moresnet (Belgique) et sont passés en bio en 1998. Ils ont commencé en élevage laitier avec un troupeau d'Holstein et lancé une fromagerie, tout en faisant de laccueil à la ferme. Une série de déconvenues, en particulier des analyses positives à la listeria, mais aussi la crise du lait, les a amenés à changer progressivement leur système et à s'engager dans une démarche plus écologique. La vache Holstein a été remplacée par la très rare et non reconnue mixte "Blanc dos" du Pays de Herve, qu'ils cherchent à faire reconnaître. Aujourd'hui, la ferme accueille une trentaine de vaches, des bufs et des veaux, et tous les produits transformés sur la ferme sont vendus en direct. D'autres productions ont été développées : pommes de terre, pommes, poires... Un nouveau gîte a également été construit, accessible aux personnes à mobilité réduite.
Les abeilles peuvent s'en sortir seules
Franziska HÄMMERLI, AuteurLa lutte contre le varroa est une réelle problématique en apiculture. Lors de la Conférence printanière de lapiculture bio, organisée par Bio Suisse et le FiBL, lapiculteur Günter Friedmann a préconisé de favoriser la vitalité des colonies sur le long terme plutôt que de chercher une production annuelle maximale. Pour cela, il conseille de ne pas changer de reine tous les 2 ans, mais après au moins 4 ans, et de laisser renouvellement et fécondation des reines se produire naturellement, pour permettre une sélection de mâles vigoureux. De plus, le choix dabeilles adaptées aux conditions locales permettrait de créer une résistance, comme le prouve la présence de colonies tolérantes en Europe.
Bovins lait : Croisement de races. Bien définir sa stratégie
Valérian LEBON, AuteurDans le Morbihan, un groupe déleveurs laitiers du GAB 56 sest interrogé sur lintérêt ou non de faire des croisements de races dans leurs troupeaux. Pour acquérir des éléments de réflexion sur la question, ils ont visité l'exploitation bio de Jean-Yves et Élisabeth Penn. Pour ces derniers, la mise en place des croisements a démarré en même temps que le passage à un système herbager, dans le but dadapter les animaux au type de ressources produites sur la ferme, ainsi quaux vêlages de printemps (pousse de lherbe maximale) et à la monotraite (une partie de lannée). Pour mieux faire face aux aléas climatiques, les éleveurs ont aussi sélectionné sur la capacité des animaux à tolérer le manque dherbe. Ainsi, environ sept races différentes sont présentes dans la génétique du troupeau. Pour sy retrouver et poursuivre lamélioration continue du cheptel, un suivi génétique rigoureux et une bonne gestion des taureaux (saillie naturelle) sont indispensables.
Ceta de Mouthe (Doubs) : A la recherche de la vache économique
Aurore GUY, AuteurQuest-ce quune bonne vache ? Une vache performante ou économique ? Quelles convergences entre les schémas de sélection génétique et les attentes des producteurs, notamment laitiers ? Ces questions sont à lorigine dune formation de 4 jours mise en place par le Ceta de Mouthe (Doubs) en 2016, afin damener les éleveurs à construire leur outil de sélection. Le premier jour était basé sur la présentation d'Erwan Le Roux, éleveur laitier bio breton de l'EARL du Coteau de l'Aber, à Rosnoën. L'expérience de ce dernier est très particulière : afin didentifier sa ou ses vaches « idéales », il a construit une grille de notation en fonction de ses objectifs (race, poids, capacité dingestion, lait produit, cellules ). Des pénalités sont attribuées à chaque animal en cas de boiteries, ou encore dun taux trop élevé de cellules dans le lait. Cet éleveur utilise depuis 13 ans ce système qui lui permet didentifier les animaux pénalisant ou augmentant la rentabilité de son système (recherche de la vache économique) et dorienter ainsi son travail de sélection. Suite à ce témoignage, les éleveurs en formation ont construit en groupe leur propre grille, adaptée à leur exploitation, en intégrant 4 grands types de critères : lascendance, le profil génétique (Index lait,...), le profil phénotypique (date de vêlage, lait produit, frais vétérinaires ) et le profil économique (prix du lait, réalisation du droit à produire ). Enfin, les éleveurs ont confronté cette grille avec les objectifs de sélection de race (en particulier Montbéliarde), afin de voir comment utiliser par exemple les Index de Sélection Unique en appui avec leur grille de notation. En 2017, les éleveurs de la formation se sont retrouvés afin de poursuivre le travail engagé, lidée étant de le faire sur plusieurs années. Cette démarche fait école et dautres collectifs sont intéressés pour la mettre en place.
Combiner les potentialités de chaque race
Annick CONTÉ, AuteurLe croisement en production laitière bovine se développe. Certains pays sont très avancés, comme la Nouvelle-Zélande, les USA ou les Pays-Bas. Ainsi, pour ce dernier pays, 12 % des vaches laitières sont croisées. Avec seulement 1.5 % des inséminations artificielles premières en croisées, la France est loin derrière, mais ce chiffre est en progression de 30 à 40 % par rapport à 2010. Les éleveurs cherchent à jouer sur leffet bonus sur la production et la fertilité de lhétérosis et sur la complémentarité entre races pour améliorer les aptitudes fonctionnelles. Cet effet est sensible dès la première génération mais, si cette dernière est homogène, les suivantes sont plus hétérogènes. Depuis 2009, un groupe déleveurs herbagers bretons sest investi dans cette voie du croisement, en adaptant leur stratégie de sélection selon les spécificités de leur système. Ils sont aujourd'hui 27, dont 14 en bio. Les résultats du groupe sont intéressants, jusquau volet économique, avec un revenu disponible de plus de 3 000 /UTH en moyenne. Par ailleurs, des simulations économiques sur quinze ans, faites dans le cadre dune thèse, montrent un gain de marge brute de + 20 à 100 euros par vache et par an avec le croisement, mais plutôt à partir de la cinquième année.
Démarche qualité Biolait : Du lait plus digeste par sélection génétique ?
Erwan LE ROUX, Auteur ; Soizick ROUGER, Auteur ; Yves LEVESQUE, AuteurSuite à une mutation génétique il y a quelques 5000 ans, les vaches peuvent produire du lait contenant des béta-caséines (des protéines) de type A1 et de type A2 (type A2 existant avant la mutation). Suivant les vaches, le lait produit peut contenir les deux types (lait A1A2) ou un seul (lait A1A1 ou lait A2A2). Or, au cours de la digestion, le type A1 produit un peptide que diverses études souligne comme étant difficile à digérer. Dans divers pays, dont la Nouvelle-Zélande, l'élevage s'oriente vers la production de lait A2A2, en faisant de sa meilleure digestibilité un argument de vente. Sélectionner un troupeau A2A2 est possible depuis quil existe des tests simples à partir de poils. Dans ce contexte et dans le cadre de sa démarche qualité, Biolait réfléchit à la question de produire du lait A2A2, sachant que constituer des troupeaux uniquement constitué de A2A2 prend du temps, au moins 5 à 6 ans. Cependant, ne vaut-il pas mieux anticiper et profiter dune nouvelle opportunité si la demande en lait A2A2 venait à se développer comme le supposent certains acteurs ? Certains adhérents de Biolait ont déjà passé le cap et se sont engagés dès à présent dans la sélection de troupeaux A2A2, comme Erwan Le Roux, éleveur bio dans le Finistère.
Développer et maintenir des ruchers en apiculture naturelle : Éléments et conseils pour une maîtrise de l'élevage naturel : Tome 2 - 2ème édition
Face au phénomène de mortalité des abeilles, acquérir une bonne maîtrise de l'élevage des abeilles est un enjeu réel pour compenser les pertes. Dans ce livre, lauteur, apiculteur, a souhaité transmettre sa façon de procéder tout en gardant un objectif : comment développer et maintenir une apiculture naturelle quelle que soit la taille de l'exploitation, qu'elle soit de loisir ou professionnelle. Il part de plusieurs constats : l'élevage naturel des abeilles n'est plus maîtrisé, comparativement aux techniques d'une apiculture moderne ; les rudiments concernant la pratique de sélection de l'abeille ancestrale Apis Mellifera Mellifera, dite Abeille noire, sont insuffisants ; et les enjeux que représente la sauvegarde de lAbeille noire sont trop méconnus... Au sommaire : - Qu'est-ce qu'une bonne ruche ? ; - Importer ou élever ? ; - La difficulté du maintien des ruchers ou des cheptels ; - Des abeilles, des maladies au varroa ; - La compréhension du cycle biologique de labeille ; - Lessaimage naturel ; - Lessaimage artificiel ; - Comprendre le développement dune colonie dabeilles ; - La supercédure ; - Les rudiments de la sélection ; - Augmenter son cheptel ; - Notions de montée en puissance dans le développement des colonies d'abeilles et sélection.
Dossier : Croisement de races laitières, effet de mode ou opportunité ?
Isabelle PAILLER, Auteur ; Anne BRIEND, Auteur ; Guylaine TROU, Auteur ; ET AL., AuteurLe paysage de lélevage bovin lait français est dominé par des troupeaux en race pure, au contraire dautres pays comme la Nouvelle-Zélande ou lIrlande. Mais, si le croisement reste minoritaire en France, il se développe aujourdhui, en AB et en conventionnel. Lobjectif des éleveurs qui croisent systématiquement nest pas de rechercher une production maximale mais de sélectionner une vache adaptée à leurs besoins, robuste, qui, par exemple, vêle bien, produit un lait avec de meilleurs taux et est apte au pâturage. Cest ce que montre ce dossier qui reprend divers cas déleveurs bretons qui se sont engagés dans cette voie du croisement, certains depuis plusieurs années, dautres plus récemment, souvent à 3 voies avec notamment de la Normande et de la Jersiaise sur des vaches Holstein. Ainsi, il sest constitué un GIEE en Bretagne, en 2015, ayant pour objectif dévaluer les conséquences de ces croisements, avec l'enregistrement de divers paramètres pour chaque femelle. La ferme expérimentale de Trévarez a aussi fait le choix du croisement sur son troupeau biologique. Dans tous les cas, cest bien la recherche dun troupeau adapté au système qui est le moteur de ces expériences, afin dasseoir ou de renforcer les performances techniques et économiques de lélevage.
Dossier : La génétique en lait bio : Y a-t-il une génétique adaptée à la Bio ?
Alain GUIFFÈS, Auteur ; Soizick ROUGER, Auteur ; Caroline DOS SANTOS, Auteur ; ET AL., AuteurLa plupart des éleveurs en bovins lait bio qui témoignent dans ce dossier souhaitent être le plus autonomes possible dans le pilotage de la génétique de leur troupeau. Ce dossier a pour objectif de : partager des informations, donner des éclairages, y compris scientifiques (INRA), sur les différentes façons d'envisager la génétique en bovins lait, selon les situations et les objectifs, et notamment dans le cadre d'une conversion. Au sommaire : - Le point de vue de Didier Boichard, chercheur INRA ; - Génétique et pâturage (FRCIVAM Limousin) ; - Brunes et fromage (GAEC de Chanac, 48) ; - Semences sexées : Le débat est ouvert ! (SCEA Grasteau, 72) ; - Utilisation de semences sexées en race jersiaise (GAEC des Jersiaises, 72) ; - Insémination par l'éleveur (IPE) (Norbert Peysi, 12) ; - Une reproduction 100 % naturelle (GAEC des Fontenilles, 21) ; - Allonger les périodes de lactation ? (GAEC Roz Voan, 29) ; - Comment adapter son troupeau à ses objectifs ? (EARL du Nid, 43) ; - Le croisement 3 voies pour s'adapter au changement de système (Stéphane Marloux, 15) ; - Les races à petits effectifs, quels enjeux ? (GAEC du Wern, 22) ; - Une agriculture capable de se perpétuer toute seule (EARL des Landelles, 27) ; - Acheter un troupeau adapté aux objectifs de système (Gauthier Fihue, 76) ; - Changement de système (SARL Côté Ferme, 16) ; - Toujours plus d'autonomie (GAEC des Pâquerettes, 42) ; - L'éleveur, gestionnaire de son élevage (échanges entre Olivier Mouton, du GAEC des Pâquerettes, et Olivier Vuillet, SARL VGRS (39)).
Dossier : Des races rustiques pour les massifs
Damien HARDY, Auteur ; François TAHON, AuteurLe Massif Central compte six races ovines rustiques, bien adaptées aux conditions difficiles de cette zone géographique : la Noire du Velay, la Limousine, la Blanche du Massif Central, la Bizet, la Grivette, et la Rava. Regroupées dans l'organisme de sélection ROM Sélection, toutes font preuve d'une grande capacité d'adaptation face à une disponibilité des ressources relativement variable sur une campagne (étés secs, hivers rigoureux...), et de qualités maternelles intéressantes, avec des agneaux qui naissent petits mais grossissent vite. Par ailleurs, leur désaisonnement est relativement aisé. Dans ce dossier, leurs atouts en termes de rusticité et de performances sont mis en avant et illustrés par les témoignages d'éleveurs : Pierre et Wendy Pirson, qui élèvent des Noires du Velay en agriculture biologique, dans les Ardennes belges, et le Gaec du Roure, qui élève des Blanches du Massif Central sur le Causse en Lozère.
État des lieux : Pour maintenir la biodiversité animale, repenser la sélection
Alexandre HYACINTHE, AuteurLa biodiversité domestique est classiquement évaluée au niveau des espèces et des races, sans prendre en compte la diversité génétique au sein dune population. Cette vision de la biodiversité comporte le risque dengendrer une perte de diversité génétique globale au sein des races et espèces par le biais de la sélection. Cet article présente les enjeux liés à la conservation du patrimoine génétique et le cas concret de Florent Mercier, éleveur de vaches laitières bio ayant fait lexpérience de la perte de diversité génétique sur son troupeau (consanguinité, tares héréditaires...).
Miser sur la valeur laitière des mères
Claire JOUANNAUX, AuteurLa valeur laitière des brebis de races allaitantes a un impact sur lengraissement des agneaux. Les agneaux sont en effet élevés sous la mère pendant 2 mois, et lintérêt de la valeur laitière de cette dernière se retrouve dans : l'augmentation du poids des agneaux au sevrage, la diminution de la durée dengraissement, l'amélioration du classement. Pour établir ces données, lOS races ovines du Sud-Est sappuie sur les résultats obtenus en brebis de races Préalpes et Mérinos dArles, et sur ceux obtenus par le Gaec le Mérinos qui élève des brebis de race Mérinos dArles en bio, à Aureille, dans les Bouches-du-Rhône. Les agneaux issus de mères bonnes laitières sont vendus au même poids que les agneaux issus de brebis moins laitières, mais avec un temps dengraissement plus court de 23 jours par rapport à ces derniers. Enfin, il apparaît que le classement des carcasses serait meilleur pour des agneaux issus de bonnes laitières, mais cette tendance reste à confirmer.
Des niveaux génétiques proches entre bio et conventionnels
Cyrielle DELISLE, AuteurCet article présente les premiers résultats dun projet en cours, GenAB, qui vise à développer les connaissances sur la conduite génétique des élevages en AB. Pour ce faire, deux bases de données sont mobilisées : i) le fichier de lAgence Bio qui dispose, pour chaque troupeau, du nombre de têtes, des surfaces et des types de production et ii) la base Snig (système national dinformation génétique) au sein de laquelle les animaux bio ont été identifiés. Parmi les résultats obtenus, on peut noter, par exemple, en bovins viande, que les choix de races sont semblables entre bio et non bio, avec une meilleure représentation en AB des races Limousine, Salers ou Aubrac. Les poids à la naissance sont comparables, mais inférieurs en AB de 17 à 23 kilos à 210 jours, sauf en Salers où on ne note pas de différence significative. Cette différence est à mettre sur le compte des conduites délevage, plus autonomes et économes en AB. Les niveaux dindexation sont comparables et, globalement, les éleveurs bio ont nettement moins recours à linsémination artificielle, mais, toujours en élevage bovins allaitants, croisent moins leurs animaux. Enfin, les facilités au vêlage sont des critères de sélection plus importants pour les éleveurs biologiques.
Novafruits en pommes et poires : Des variétés créées en bio et bas intrants
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurA travers une démarche participative, le Centre wallon de recherches agronomiques de Gembloux (Cra-W), en collaboration avec le Centre régional de ressources génétiques de Villeneuve d'Ascq et les arboriculteurs de l'association Novafruits, a abouti à la sélection d'une variété de pommes adaptée aux agricultures biologique et à bas intrants. C'est la deuxième obtention du Centre après Coxybelle, en 2015. Ce travail de longue haleine a pour point de départ des variétés anciennes, collectées en Belgique il y a plusieurs décennies, et conservées à Gembloux sans aucun traitement. Un programme de sélection, d'abord sans traitement, puis dans des conditions de cultures biologiques et à faibles intrants, a consisté à croiser ces variétés anciennes, ayant des résistances polygéniques et de la robustesse, avec des variétés plus modernes, peu sensibles aux maladies et productives. La qualité gustative a aussi son importance : c'est un des principaux critères de choix des arboriculteurs bio, avec la résistance à la tavelure et le résultat financier. Depuis 2003, ce programme de sélection a pu s'accélérer grâce au programme transfrontalier Interreg III.
« Ökotierzucht », un projet de sélection de races de volailles mixtes adaptées à lAB
Alors que la sélection génétique de volailles bio reste très concentrée et calquée sur le modèle conventionnel, Bioland et Demeter, deux organisations de producteurs bio allemands, ont décidé de se réapproprier la sélection de races plus adaptées à lélevage biologique. Ils ont lancé, en 2015, un projet de sélection de races de volailles mixtes, en créant la société à but non lucratif : l« Ökotierzucht », soit, en français, sélection animale en bio. Les races mixtes (aussi appelées races à double fin) ont lavantage dêtre destinées à la fois à la production dufs et de viande. Leur développement représente un enjeu majeur pour la filière biologique, en permettant notamment de ne plus éliminer les poussins mâles, comme cest actuellement le cas avec les races de poules pondeuses. Lélevage auquel s'adosse le projet, situé sur la ferme de la famille Bodden, dans lOuest de lAllemagne, compte 1500 reproducteurs répartis en 5 lots de croisement. Le projet implique aussi d'autres éleveurs, des conseillers techniques, des chercheurs et des spécialistes de la sélection, mais aussi des représentants de la distribution et des financeurs. Malgré des approximations dues à un manque de recul (le temps de la sélection est un temps long et le projet na débuté quen 2015), les éleveurs associés au projet restent optimistes et attendent beaucoup de ce projet.
Quels programmes d'amélioration génétique des animaux pour des systèmes d'élevage agro-écologiques ?
Florence PHOCAS, Auteur ; Catherine BELLOC, Auteur ; Joël BIDANEL, Auteur ; ET AL., AuteurDans les systèmes d'élevage dits agroécologiques, il est attendu des animaux qu'ils assurent la production tout en disposant de capacités d'adaptation à des contextes variés. Ainsi, il semble nécessaire de réorienter les programmes de sélection en considérant les interactions génotype-environnement et en évaluant les performances des animaux dans des systèmes à bas intrants. Ce sont des profils d'animaux variés, avec une diversité génétique entre races et intra-races importante, qui permettront de répondre aux attentes dans des milieux et systèmes d'élevage divers. Ainsi, les trois grandes étapes de sélection seront impactées par cette évolution des systèmes, à savoir : - la définition des objectifs de sélection ; - l'évaluation génétique ; - la sélection et l'utilisation des reproducteurs. Cet article rapporte une expertise collective de l'Inra, l'Idele, l'Ifip et l'Itavi sur le sujet.
Race locale : La Bretonne Pie-Noir à l'honneur
Frédéric RIPOCHE, AuteurLors de l'édition 2017 du Salon de l'agriculture, c'est la race bovine Bretonne Pie-Noir qui est à l'honneur, représentée par Fine, l'une des vaches du GAEC des Sept Chemins, conduit en agriculture biologique, en Loire-Atlantique. Relancée grâce à un plan de sauvegarde qui a désormais 40 ans, le premier en France pour une race bovine, cette race locale mixte ne manque pas d'atouts. Les trois associés du GAEC en témoignent. Si la productivité de la Bretonne Pie-Noir est modeste (3000 à 4500 L de lait), elle est rustique et s'accommode de peu. Son lait est facile à produire et à valoriser en transformation fromagère.
Rapport annuel 2016 ITAB
LITAB, Institut technique de lagriculture biologique, est constitué dune équipe de 26 collaborateurs impliqués dans 50 projets de recherche et développement. Parmi les thématiques abordées dans ce rapport technique 2016 : conception de systèmes bio plus résilients et durables (références, innovations, territoire), étude sur les externalités de lAB ; mobilisation des ressources génétiques (sélections végétales et animales étudiées principalement dans le cadre de projets européens et notamment le projet Diversifood) ; optimisation des systèmes de production végétale (grandes cultures, fruits et légumes, vignes) ; systèmes de production en élevage autonomes et économes (monogastriques, ruminants, systèmes fourragers, prairies à flore variée, gestion de la santé et utilisation des plantes en élevage ) ; innovation sur la santé des plantes et des animaux en AB (guide des produits de protection, alternatives au cuivre ) ; optimisation des qualités des produits biologiques (santé humaine, méthodes danalyse globale ) ; un fonctionnement en réseau avec les acteurs de lAB (plateforme FROG, partenariats ) ; valorisation (refonte site web, évènements ).
Rapport annuel 2017 ITAB
LITAB, Institut technique de lagriculture biologique, est constitué dune équipe de 28 collaborateurs impliqués dans 62 projets de recherche et développement. Parmi les thématiques abordées dans ce rapport technique 2017 : ITAB Lab, association de structures de recherche-expérimentation en AB ; évaluation et conception de systèmes bio plus résilients et durables (références, innovations, territoire) ; étude sur les systèmes actuels de production en AB ; mobilisation des ressources génétiques (biodiversité, semences et plants bio, sélection végétale bio, réglementation des semences), notamment à travers le projet européen Liveseed (2017-2021) et le projet Diversifood (2015-2019) ; optimisation des systèmes de productions végétales (fertilité, fertilisation, agriculture de conservation, prévention, bio-agresseurs, adventices) ; optimisation des systèmes de production en polyculture-élevage (élevage, lien au sol, autonomie, prévention, bien-être animal) ; innovation sur la santé des plantes et des animaux en AB (substances naturelles, biocontrôle, substances de base, guides ) ; optimisation des qualités des produits biologiques (qualité nutritionnelle, sensorielle, sanitaire, globale, de transformation, pour l'amont/aval, pour les consommateurs ; visant à des systèmes alimentaires durables, sains, équitables et bio) ; un fonctionnement en réseau avec les acteurs de lAB ; valorisation et capitalisation des connaissances.
Résultats technico-économiques 2016 de latelier de naissage plein-air biologique de la ferme porcine des Trinottières
Les résultats technico-économiques 2016 de lélevage naisseur plein-air biologique des Trinottières ont été impactés par deux éléments majeurs : la canicule estivale et une disponibilité moindre en cochettes dauto-renouvellement, amenant à une augmentation de lâge du cheptel. Les diverses données chiffrées présentées montrent, notamment, une productivité numérique plus faible de 1.9 porcelets par truie productive ou encore un nombre danimaux sevrés par portée ramené à 9.3 en moyenne. Malgré tout, la productivité par truie présente reste stable. Une étude est aussi menée sur cet élevage sur leffet du type génétique de la truie sur les performances. Les truies 3 voies auto-renouvelées (50 % Large White 25% Landrace 25 % Duroc) sèvrent en moyenne 0.9 porcelets en plus que les truies Large White croisées Landrace. Ceci sexplique par les « plus » de la race Duroc : meilleures qualités maternelles des mères et meilleure vigueur des porcelets à la naissance.
Retour à la nature avec les bonnes vaches nourrices
Bernadette OEHEN, Auteur ; Claudia SCHNEIDER, Auteur ; Franziska HÄMMERLI, AuteurVu le prix de vente du lait biologique, lutiliser pour nourrir ses veaux peut sembler un non sens économique. Aussi nombre des veaux en élevage lait biologique sont vendus à quatre semaines en conventionnel pour être engraissées. Cet article, à travers notamment le cas de deux exploitations suisses, présente une alternative à ce système : le recours à des vaches nourrices. Premier avantage : cela limite le travail de nourrissage des veaux qui se débrouillent seuls avec leur mère dadoption qui peut ainsi nourrir deux veaux. De plus, le fait quune vache nourrice de race laitière puisse nourrir deux veaux peut être la solution pour produire plus danimaux engraissés. Bertha Mlosch et René Rickenbacher ont même fait le choix darrêter la vente de lait pour produire de la viande, sans changer le troupeau, et avec lachat de veaux auprès dautres fermes afin de produire plus danimaux, grâce au recours aux vaches nourrices. Dans la deuxième ferme, en plus des veaux issus de leur troupeau de 25 vaches, les Grieder achètent 10 à 15 jeunes veaux par an et produisent ainsi 23 bovins dengraissement vendus en filière longue et une quinzaine danimaux dédiés à la vente directe, pour moitié des veaux et pour lautre moitié des bufs de deux ans.
Le croisement de races ne s'improvise pas
Caroline MILLEVILLE, AuteurDans les systèmes herbagers, les éleveurs qui pratiquent le croisement de races recherchent principalement trois effets : 1) réintroduire dans le troupeau des gènes ou des caractéristiques manquantes (améliorer les taux cellulaires, avoir de meilleurs aplombs ), 2) recréer de la diversité génétique dans le troupeau, 3) bénéficier du phénomène dhétérosis (vigueur hybride). Néanmoins, le croisement de races ne simprovise pas et il est très dépendant des objectifs de léleveur (capacité de pâturage, critères fonctionnels ). Loptimum serait de croiser 3 races entre elles. Chaque race a ses avantages et inconvénients (la Jersiaise est une bonne laitière qui pâture bien mais ses veaux se valorisent mal, les races de montagne croisées à la Normande lui font plus ressortir le type viande ).
Dossier : Le bien-être animal chez les volailles : de lélevage de poussins mâles au pâturage
Julia SICARD, AuteurQuinze éleveurs français ont effectué un voyage outre Rhin avec Bioland (marque allemande pour l'AB) pour observer et échanger sur les pratiques déleveurs de volailles. Cette dernière, qui regroupe 5800 éleveurs et 1000 transformateurs, se caractérise par un cahier des charges plus strict que le cahier européen. Ainsi, Bioland interdit la mixité bio/non bio sur les fermes, limite à 6000 le nombre de poules par élevage et applique un lien au sol plus fort : 50 % de lalimentation doit être issue dun périmètre de 50 km. Bioland mène également des projets de recherche sur les volailles : prolongement de la durée de vie, les installations mobiles ou le bien-être animal. Ainsi, lallongement de la durée de vie des poules pondeuses semble une piste prometteuse : par exemple, les poules plus âgées pondent de plus gros ufs que les jeunes ou ont des besoins alimentaires moindres. Bioland travaille aussi sur la sélection dune race mixte qui permettrait de produire des ufs tout en limitant labattage des mâles, ces derniers pouvant alors être valorisés pour la viande. Comme le montrent aussi des actions de recherche en France, les parcours peuvent être des atouts : apport daliments, facteur de bien-être ou de meilleures performances des animaux Cest ce quillustre le cas des deux élevages allemands présentés dans ce dossier. Lun a un parcours très diversifié avec des arbustes, des haies, des arbres fruitiers, du maïs, un couloir de grattage... Le second est basé sur le principe de bâtiments mobiles, installés sur des prairies permanentes et déplacés tous les 10 jours (pâturage tournant dynamique), permettant ainsi un pâturage en alternance avec des vaches allaitantes.
Élevage bovin lait en agriculture biologique : Faire du lait bio avec la Simmental en profitant des atouts de la race
Michel WEBER, Auteur ; Dominique MAYANOBE, Auteur ; Marion LANSAMAN, Auteur ; ET AL., AuteurA Prades de Salars, dans l'Aveyron, le Gaec du Peyssi élève un troupeau de vaches de race Simmental, en agriculture conventionnelle. Cette race, rustique, à double finalité lait-viande, et permettant une bonne valorisation de l'herbe, pourrait s'avérer bien adaptée à une conversion à l'agriculture biologique. C'est ce qu'a voulu vérifier le syndicat Simmental de l'Aveyron, en commandant une étude à la mission Références de la Chambre d'agriculture du département. Le Gaec du Peyssi a ainsi servi de support pour une simulation technico-économique de conversion. Les principales conclusions, en termes de conduite et de résultats technico-économiques, sont présentées dans cet article. Concernant la conduite de l'élevage, les rotations seraient à revoir, pour permettre d'intégrer plus de prairies de longue durée, en diminuant les céréales et le maïs ; le nombre d'UGB, et donc le chargement, diminueraient en jouant sur le renouvellement. L'EBE pourrait se voir amélioré de 14 000 , hors aides bio.
Epigénétique : La vie "au-dessus" des gènes
BIOFIL, AuteurAprès la génétique, il se développe un nouveau champ de recherche : lépigénétique ; cette discipline porte sur ce quil y a « au dessus » (epi en grec) des gènes, sur ce qui dirige, régule, interfère avec lexpression de ces derniers. De plus en plus, on démontre limportance de lacquis sur linné. Connaître le patrimoine génétique dun animal ne suffit pas à prédire le potentiel de ce dernier. Divers facteurs, encore fort mal connus, jouent sur lexpression de ce patrimoine : facteurs externes au cours de la vie embryonnaire (ex : logement, stress pour la mère) ou encore les conditions de vie de lanimal après la naissance. Ceci amène à de nombreux questionnements, comme limpact des traitements des semences sur lexpression du génome dans le cadre des inséminations artificielles ou encore limportance des conditions délevage ou du rôle de léleveur. Comme le soulignent les propos de Marie-Christine Favé, vétérinaire, « rien nest inéluctable » : lépigénétique le confirme, « lextérieur compte autant que lintérieur (le génome), lacquis autant que linné, le mode délevage autant que la nature de lanimal ».
La génétique pour lutter contre les nématodes
Damien HARDY, AuteurPrincipaux parasites internes des petits ruminants nourris à l'herbe, les nématodes gastro-intestinaux entraînent des pertes de production et des surcoûts liés au traitement. Des travaux de recherche montrent que la sélection génétique est intéressante pour limiter les infections parasitaires en complément de la gestion des pâturages, des traitements et de l'utilisation des plantes à tanins. L'article présente un état des lieux des recherches en cours sur le sujet (observations, essais, résultats).
Le ménage des champs : Chronique d'un éleveur au XXIème siècle
Xavier Noulhianne raconte sa vie d'éleveur de chèvres et de brebis bio "à la manière d'un dissident russe pris dans les mailles du système bureaucratique". Il en décortique chaque aspect : de la formation à linstallation agricole, de la certification des produits à lidentification et à la sélection des animaux. Il remonte le fil de l'histoire pour comprendre la mise au pas des paysans et la mise en ordre des champs. « C'est l'État qui nourrit, ce ne sont plus les paysans », écrit-il. Il décrit la réalité qui attend la vague des « nouveaux paysans » qui fuient les mégalopoles à la recherche dun air plus respirable ailleurs. Si lair peut y être effectivement plus frais, ils retrouvent pourtant aussi à la campagne un monde aussi étouffant que celui quils voulaient quitter. Cest cette « cage de vert » que lauteur invite le lecteur à briser avec lui, de lintérieur. Il dessine aussi, à partir de lanalyse de son organisation agricole, une critique de la société dont la portée dépasse celle du monde agricole.
Porcins : A la recherche de races alternatives ; La santé par le plein air - Cochon qui s'en dédit ! ; Sélection personnelle pour adapter les races conventionnelles aux besoins bio ; Sélectionner pour diminuer le soja
Barbara FRÜH, Auteur ; Franziska HÄMMERLI, Auteur ; Katharina SCHEUNER, AuteurEn Suisse, la moitié des porcs de boucherie bio est issue de 9 % de lensemble des producteurs bio helvètes. Ces producteurs en filière longue sont minoritaires et utilisent les races conventionnelles pour fournir des qualités standardisées. Cependant, la grande majorité des éleveurs bio suisses commercialise en vente directe et recherche des races alternatives (60 % des engraisseurs ont moins de dix bêtes). A ce jour, pour ces éleveurs, la meilleure solution est de sélectionner soi-même, selon ses besoins, en croisant des races alternatives avec des races conventionnelles. Parmi les critères de sélection les plus fréquents : la robustesse, les performances de croissance et de valorisation de la ressource alimentaire (recherche danimaux moins consommateurs daliments en volume, mais aussi moins exigeants en aliments de haute valeur, notamment protéique, avec une croissance plus rapide que les races dites alternatives), le comportement maternel (ex. : moins de porcelets à la naissance, mais une meilleure capacité à les nourrir). Sur le volet « valorisation de lalimentation », des études ont montré que 30 % de la population porcine suisse aurait un génotype permettant davoir les mêmes performances de croissance, mais avec moins dacides aminés que ce qui est préconisé dans les rations alimentaires. Travailler à sélectionner ce critère permettrait de réduire les teneurs en protéines brutes des aliments pour les porcs, doù une baisse possible de limportation de soja estimée à 30 % pour la Suisse.
Quels taureaux holstein choisir en système herbager ?
Aurélie CHEVEAU, AuteurMême après leur passage en système herbager, et parfois à l'agriculture biologique, certains éleveurs laitiers continuent à travailler avec la race Prim'Holstein. Toutefois, leurs critères de choix des taureaux peuvent changer, comme en témoignent Philippe et Martine Camus, et Gabriel Lissilour, tous les trois éleveurs dans le Finistère. Le couple Camus, en agriculture biologique, a des vaches Prim'Holstein relativement atypiques : petites et trapues. Ils ne sélectionnent pas leurs taureaux sur l'index lait, mais privilégient plutôt la fertilité, la morphologie ou encore l'état corporel. Si les taureaux génomiques, pour lesquels les performances sont prévues en fonction de leurs gènes par manque de descendance, sont les plus nombreux dans les centres de sélection, les taureaux confirmés sont conseillés, avec une plus forte fiabilité sur leurs performances grâce à l'existence de filles en lactation. L'article présente une liste des taureaux conseillés par Prim'Holstein France pour des systèmes herbagers.
Adapter son troupeau à son système : le croisement 3 voies
Michel MAUGUIN, Auteur ; Marion MENEZ, AuteurLe croisement 3 voies des vaches laitières a été développé aux États-Unis dans l'objectif de profiter au maximum de l'effet d'hétérosis, selon lequel l'individu obtenu par croisement serait supérieur par rapport à ses deux parents de race pure. Concrètement, cela se traduit par des améliorations en termes de fertilité, de résistance aux maladies, de longévité..., comme en témoigne, dans cet article, Michel Mauguin, éleveur laitier en agriculture biologique dans le Morbihan.
Diversité et produits de qualité : Cas du maïs et de la tomate
Véronique CHABLE, Auteur ; Estelle SERPOLAY-BESSON, Auteur ; Pedro MENDES-MOREIRA, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2015A travers le maïs et la tomate, différentes stratégies abordées dans le projet européen Solibam, relatives à la création de diversité et à la qualité des produits, sont illustrées. Au Portugal, est né le premier programme de sélection participative en Europe, et ce, sur le maïs, pour la fabrication de Broa, un pain traditionnel (programme VASO PPB, depuis 1984). En France, une telle démarche s'est mise en place en 2000, dans le Sud-ouest, pour répondre aux besoins de l'AB. Solibam a permis la mise en commun de ces deux expériences et a abouti à l'enrichissement des critères d'évaluation par l'étude des produits finaux. En ce qui concerne les travaux réalisés sur la tomate, la démarche a associé cette fois-ci sélectionneurs professionnels et acteurs de la filière, notamment les maraîchers, en France et en Italie. L'objectif commun recherché était de poser les bases d'une sélection de populations choisies pour leur robustesse mais aussi pour leurs qualités gustatives.
Dossier : Élevage, précieuse biodiversité animale
Julia BESSIN, Auteur ; Nelly PEGEAULT, Auteur ; L. MARKEY, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier comprend plusieurs articles : - La biodiversité animale à la ferme. Avant de devenir éleveuse de brebis laitières dans l'Ain, Julia Bessin a réalisé, dans le cadre de ses études d'ingénieur en agronomie, un mémoire sur le maintien de la biodiversité animale domestique. Elle est allée à la rencontre de nombreux éleveurs afin de saisir toute la complexité des questions liées à la gestion des races animales, des mécanismes de sélection qui sont au point de départ de la perte de diversité génétique et des raisons qui poussent certain éleveurs à préférer des races rustiques ; - "C'est la race qui fait l'élevage". Jocelyne Porcher, ancienne éleveuse, est sociologue, directrice de recherche à l'INRA de Montpellier. Elle s'intéresse aux relations homme / animal dans le milieu de l'élevage. Elle explique dans quelles conditions, selon elle, l'élevage bio peut être l'élevage du futur ; - Races à faibles effectifs : de la conservation à la valorisation. Lucie Markey, de l'Institut de l'Élevage, montre comment le maintien d'un équilibre entre ces deux éléments essentiels et complémentaires de la sauvegarde d'une race est une recherche constante de la part des gestionnaires des races à petits ou très petits effectifs ; - Sauvegarder pour pérenniser : L'action du Conservatoire du Patrimoine Biologique en Midi-Pyrénées ; - Que seraient devenues les montagnes d'Auvergne sans la Ferrandaise ? Jean-François Ondet, Président de l'association "La Ferrandaise" et éleveur au Mont-Dore (63), apporte son témoignage ; - Plaidoyer pour la création d'un collectif autour de la biodiversité et de la sélection animales. Patricia Biau, en charge de la révision des cahiers des charges "élevages" pour Nature & Progrès, fait le point sur l'érosion de la diversité génétique des animaux et l'érosion de l'autonomie des éleveurs.
Dossier - Sélection animale : des pistes pour l'AB
Sylvie DARTOIS, Auteur ; Julie LABATUT, Auteur ; Florent MERCIER, Auteur ; ET AL., AuteurAlors que l'ensemble des acteurs impliqués dans la sélection animale en élevage biologique estime que des références spécifiques à ce mode de production sont nécessaires, celles-ci sont encore manquantes. En novembre 2014, des journées techniques organisées par l'Itab et Bio Centre, et dont un bilan est fait dans ce dossier, ont permis d'aborder ce thème à travers un état des lieux des travaux déjà réalisés et des besoins. Deux types de sélection, qui sont de potentiels modèles pour l'AB, sont ensuite présentés. Le premier concerne la race ovine Manex tête noire et illustre la gestion de race en tant que bien commun. Le second présente la sélection paysanne faite en Suisse sur la race bovine Brune des Alpes. Un dernier article discute des perspectives possibles pour des schémas de sélection animale adaptés et fidèles aux fondements de l'agriculture biologique.
Génétique porc bio : Du Duroc pour limiter les pertes
Frédéric RIPOCHE, AuteurLe projet « Duroc Plein Air Bio », mené de 2012 à 2014, a évalué l'intérêt de sang Duroc par la lignée femelle dans les élevages porcins biologiques. Dans un premier temps, trois a priori vis-à-vis de la race Duroc ont été démentis : comportement d'strus moins marqué, agressivité plus forte et carcasses plus grasses. Dans un second temps, les performances en termes de reproduction ont été étudiées : les porcelets, comptant au final 12,5 % de sang Duroc, connaissent un taux de mortalité plus faible car ils sont plus vigoureux. Si ces résultats intéressent la filière, celle-ci devra développer son propre schéma de sélection, les truies Duna utilisées n'étant plus disponibles en conventionnel. Thierry Bellec, responsable génétique à la société ADN, Franck Giraud, responsable porc bio et Label Rouge à la coopérative Cavac, et Yannick Blanchard, éleveur bio et associé de la SARL La Mérandoire, apportent leurs points de vue sur la question.
Gestion de races comme bien commun : l'expérience de la Manex tête noire
En Pyrénées-Atlantiques, le schéma de sélection de la race ovine Manex tête noire s'est fortement inspiré de celui utilisé pour la race Lacaune (production de Roquefort). Or, des critiques sont peu à peu apparues : sélection trop ciblée sur la production pour certains mais pas assez pour d'autres, moins bonne adaptation à la transhumance, perte du standard esthétique de la race Un diagnostic a alors été entrepris. Il a montré que le modèle de sélection de la Lacaune n'était pas applicable au système transhumant de la Manex tête noire et pouvait influencer les pratiques des éleveurs, que deux systèmes de sélection se développaient en parallèle, et que le standard esthétique des animaux avait une importance non négligeable pour les éleveurs. Suite à cela, une association de défense de la race s'est créée et un projet collectif a été mis en place, avec l'accompagnement de l'Inra.
Première rencontre Itab sur la génétique animale : Reprendre en main la sélection
Annie RIGAULT, AuteurLes 5 et 6 novembre 2014, ont eu lieu, à Châteauroux, deux journées techniques regroupant éleveurs, techniciens et chercheurs autour de la sélection en ruminants et volailles pour la production biologique. L'article relate la nature des débats et livre le témoignage de Mickaël Brochard, de l'Institut de l'élevage, qui précise les besoins en sélection, notamment la robustesse et la longévité des animaux.
Répondre à des pratiques et attentes diversifiées en élevage bio
Il n'existe pas actuellement de schéma de sélection animale spécifique au mode de production biologique. Par ailleurs, la diversité des systèmes d'élevage, particulièrement importante en bio, entraîne l'existence d'objectifs divers et variés chez les éleveurs. Des enquêtes réalisées chez ces derniers et les échanges lors de journées techniques ont permis d'identifier certains besoins de la filière : - besoin de références sur les pratiques de sélection, notamment pour permettre une analyse des interactions génotype x milieu ; - nécessité d'étudier la mise en place d'un réseau d'élevage participatif ; - réflexion en cours sur l'évolution de la réglementation pour les élevages de reproducteurs en volailles ; - ouverture vers l'épigénétique. Plusieurs projets de recherche, dans lesquels l'Itab s'implique, sont en cours sur ces questions de sélection animale.
Schéma de sélection de populations d'abeilles pour une production apicole de qualité : Témoignage : Marc Subirana, Les Ruchers de Marecy à Moissieu-sur-Dolon (38)
Arnaud FURET, AuteurApiculteur bio dans l'Isère, Marc Subirana a mis en place, avec une dizaine d'autres apiculteurs et (au départ) l'appui de l'ADARA (Association de développement de l'Apiculture en Rhône-Alpes), un processus de sélection des abeilles. Il explique comment ils ont procédé jusqu'à l'obtention des lignées sur lesquelles travailler.
La sélection animale en AB en débat
Les 5 et 6 novembre 2014, l'ensemble des acteurs impliqués dans la sélection animale en agriculture biologique (éleveurs, techniciens, chercheurs ) était convié par l'Itab et Bio Centre à des journées techniques autour de la sélection en ruminants et volailles. Cette rencontre, inédite depuis quatre ans, a d'abord permis de confirmer le constat que la sélection aujourd'hui pratiquée ne répond pas toujours aux fondements de l'agriculture biologique et que des travaux sont nécessaires, notamment pour mieux accompagner les éleveurs sur ces questions. Leurs besoins portent, par exemple, sur la rusticité, la résistance aux maladies, la valorisation des fourrages grossiers , des critères insuffisamment pris en compte dans la sélection classique, construite pour l'élevage conventionnel. Un état des lieux des travaux et connaissances existants a ainsi pu être réalisé. Puis, les échanges ont porté sur l'organisation possible des schémas de sélection pour mieux répondre aux attentes des éleveurs bio.
Sélection paysanne sur la Brune des Alpes
Les qualités laitières, la rusticité et les facultés d'adaptation de la race bovine Brune des Alpes ont facilité son développement dans le monde entier. Aux États-Unis, la sélection de la Brune s'est rapidement orientée vers la production tout en conservant le caractère rustique de la race d'origine. On parle là-bas de Brown-Swiss. Le développement de cette sélection américaine peut influer sur le développement européen de la Brune européenne. Face à cela, un groupe de 500 éleveurs suisses s'est mobilisé pour sauvegarder la Brune d'origine. Ils ont ainsi sélectionné, par leurs observations au champ et à la traite, 8500 vaches, effectif en hausse depuis une dizaine d'années. Si les possibilités offertes par le développement de l'indexation génomique, en évaluant de jeunes taureaux, peuvent sembler tentantes, les éleveurs s'interrogent sur les conséquences et conservent pour l'instant leurs pratiques. Jakob Zentner, éleveur de Brunes d'origine en agriculture biologique en Suisse, témoigne. Après que son père eut introduit des lignées Brown-Swiss dans le troupeau familial, Jakob, lorsqu'il a pris la suite, a totalement renouvelé le cheptel avec des Brunes d'origine.
Spermasexing Les paysans bio doivent-ils pouvoir choisir le sexe ?
Adrian KREBS, AuteurEn 2016, les délégués de Bio Suisse devraient débattre d'une éventuelle autorisation du spermasexing (utilisation de doses de sperme sexé) en élevage bovin biologique. Certains éleveurs laitiers souhaiteraient pouvoir avoir recours à cette pratique pour, notamment, limiter le nombre de veaux mâles, mal revalorisés dans la filière laitière. D'ailleurs, la protection suisse des animaux (PSA) déplore le sort fait à de nombreux veaux mâles en race laitière, parfois tués à la naissance ou mal nourris. Mais cette idée du spermasexing est controversée, comme le montre l'échange entre deux agriculteurs biologiques repris dans cet article. Le FiBL considère que cette pratique ne pose pas plus de problèmes éthiques que l'insémination artificielle normale et qu'elle ne peut donc pas être rejetée tant que la seconde est autorisée. Mais le FiBL recommande d'autres stratégies face au problème des veaux mâles en filière laitière : I) au lieu de rester en race pure, favoriser les races mixtes permettant la production de veaux plus facilement valorisables ; II) favoriser la valorisation des mâles en filière biologique ; III) inséminer plutôt en début de chaleurs, les spermatozoïdes femelles survivant plus longtemps que les autres, d'où une augmentation des chances d'avoir des veaux femelles.
Adapted breeds for organic and low input dairy systems
Auvo SAIRANEN, Auteur ; Andreas STEINWIDDER, Auteur ; W. ZOLLITSCH, Auteur ; ET AL., Auteur | EUROPE : SOLID (Sustainable Organic and Low-Input Dairying) | 2014Les vaches laitières de type conventionnel sont sélectionnées principalement pour la production de lait dans un système d'utilisation intensive à base de concentrés alimentaires. Les fourrages, en particulier les pâturages, représentent généralement moins de 50 % de la ration totale dans ce système. Par conséquent, les vaches laitières élevées dans de tels systèmes ne sont pas adaptées aux systèmes de production biologique ou à faibles intrants. Parallèlement, les producteurs ont identifié certaines races et certaines souches potentiellement adaptées aux systèmes à faibles intrants. Pourtant, peu d'études scientifiques se sont penchées sur le sujet. SOLID-Task 2.2 est un projet qui vise à améliorer la compétitivité de la production laitière biologique et à faibles intrants. Il essaie de comprendre le rapport entre le matériel génétique des vaches laitières et son adaptation à une restriction systématique de l'apport de nutriments et de l'énergie. Ainsi, trois essais ont été menés en Europe sur ce sujet. Les niveaux de concentrés alimentaires du groupe témoin et du groupe à faible niveau d'intrants étaient de 656 contre 286 kg en Autriche, de 1657 vs 717 kg en Irlande du Nord et de 2880 contre 1359 kg en Finlande. Les premiers résultats semblent confirmer que la réduction de suppléments de concentrés réduit le rendement laitier, mais ne semblent pas avoir un effet néfaste sur la santé et la reproduction. La réponse des différents génotypes à la réduction des nutriments et à la réduction de l'apport énergétique n'était pas uniforme dans les différentes études. Cela est probablement dû aux différences génotypiques et aux régimes alimentaires.
Développer et maintenir des ruchers en apiculture naturelle - Éléments et conseils pour une maîtrise de l'élevage naturel
Les abeilles connaissent une mortalité de plus en plus importante de nos jours. Face à ce phénomène, nombre d'apiculteurs en particulier les professionnels augmentent leur nombre de ruches. Cela a un coût, d'autant plus grave pour les apiculteurs que la production, elle, en France, baisse. Il est donc primordial pour l'apiculteur - non professionnel en particulier - d'apprendre à maîtriser l'élevage des abeilles ne serait-ce que pour compenser les pertes dues à cette mortalité grandissante. Dans ce livre, Bernard Nicollet, éleveur d'abeilles, a souhaité transmettre sa façon de procéder tout en gardant un objectif : comment développer et maintenir une apiculture naturelle quelle que soit la taille de l'exploitation, qu'elle soit de loisir ou professionnelle. Particulièrement destiné aux apiculteurs non professionnels, cet ouvrage présente différentes méthodes d'élevage qui permettront à tout apiculteur d'acquérir les éléments afin de maintenir son cheptel d'abeilles, mais également pour celui qui désire monter en puissance, voire passer professionnel, les outils pour le développer.
L'élevage biologique des bovins
Comment convertir un élevage conventionnel de bovins lait et viande en un système d'élevage biologique ? Quels sont les éléments indispensables à connaître et les conseils à suivre pour mener à bien cette conversion ? Ce guide pratique s'adresse principalement aux éleveurs conventionnels déjà installés qui possèdent une expérience de l'élevage des bovins lait et/ou viande. Il présente le contexte actuel de l'élevage biologique des bovins laitiers et allaitants, en France et dans la Communauté européenne, détaille la situation du marché biologique des produits laitiers et de la viande bovine ainsi que l'organisation des filières et offre de nouvelles perspectives. Il met également en évidence la singularité des techniques biologiques, comparées aux pratiques conventionnelles, en insistant sur les aspects qui différencient et en précisant pour chacune d'entre elles, les exigences réglementaires, les résultats technico-économiques, mesurés sur un échantillon d'exploitations biologiques représentatives du territoire national, permettant d'appréhender les changements à attendre d'une conversion en agriculture biologique. Enfin, il indique les différentes étapes pour suivre un plan de conversion, basé sur différentes aides dont l'éleveur peut bénéficier, propose des cas concrets et restitue les témoignages de différents acteurs des filières "lait" et "viande" (éleveurs, chercheurs des fermes expérimentales, responsables d'organismes d'aval) pour apporter un éclairage réaliste sur la problématique de conversion et les perspectives du marché biologique des produits laitiers et de la viande bovine. L'auteur, Dominique Antoine, a été responsable du service Agriculture biologique de la coopérative céréalière LIGEA, président de l'ACAB (Association de conseillers indépendants en agriculture biologique) mais aussi président de l'ITAB (Institut technique de l'agriculture biologique). Il est aujourd'hui consultant en agriculture biologique.
Fermoscopie : Le système herbager sécurise une installation coûteuse
Nathalie GOUEREC, AuteurFranck Le Breton reprend la ferme familiale située dans les Côtes-d'Armor et qui compte 70 ha, dont 10 qui se trouvent dans un rayon de 3 km autour des bâtiments et qui servent principalement aux vaches laitières. Face à la nécessité de construire un nouveau bâtiment, il préfère financer cet investissement en économisant des intrants et en rationalisant la production plutôt qu'en intensifiant le système : grouper les vêlages pour gagner du temps, conserver des vaches mixtes pour avoir un revenu viande important tant que l'augmentation de la taille du troupeau n'est pas suffisante. L'éleveur choisit en effet de réduire progressivement l'effectif de Holstein au profit de croisements trois voies entre de la Simmental, de la Rouge scandinave et de la Pie Rouge. L'optimisation du pâturage permet de conserver un faible niveau de concentré : 350 kg par vache et un coût alimentaire total de 65 /1000 litres de lait. Avec un EBE/produit de 56 %, les performances économiques sont au rendez-vous.
Journées Techniques : Sélection animale en AB : 5 & 6 novembre 2014 à Châteauroux
Etienne LEGRAND, Auteur ; Etienne VERRIER, Auteur ; Didier BOICHARD, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2014Les 5 & 6 novembre 2014, se sont tenues, à Châteauroux, des Journées Techniques sur la Sélection Animale, la Diversité Génétique et l'Agriculture Biologique. Organisées par l'ITAB avec l'aide de Bio Centre, ces journées étaient destinées à la réflexion sur la façon dont les schémas de sélection actuels peuvent répondre aux besoins de l'élevage biologique, chez les ruminants et les volailles. Les bases, les enjeux et les outils de la sélection génétique ont été présentés, ainsi qu'un panorama de l'état actuel des connaissances dans le domaine : - L'amélioration génétique des animaux : aperçu historique, principes et application à des productions sous cahier des charges ; - Sélection, systèmes de production et qualité des produits des vaches laitières ; - Sélection des ruminants et agriculture biologique : quelques possibilités et pistes à partir des dispositifs de sélection actuels ; - Les schémas de sélection génétique répondent-ils aux besoins des productions biologiques dans les filières avicoles ? ; - Adéquation de l'élevage aux conditions locales ; - Évaluation quantitative de la robustesse des vaches et du troupeau laitier : quels principes retenir ? ; - La sélection participative en semences paysannes : Raisonnement et enjeux ; - Une démarche de sélection en Brune d'Origine pour une adaptation locale ; - La biodiversité animale à la ferme : pratiques et points de vue d'éleveurs et éleveuses sur la gestion des troupeaux ; - Synthèse de l'état actuel des connaissances en épigénétique : ouvertures vers des questionnements ; - Gérer les races animales locales en biens communs : dispositifs, crises et leviers de la coopération.