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Stockage de carbone dans le sol sous prairies en pâturage tournant dynamique
C. LEMOINE, Auteur ; A. POILANE, Auteur ; F. GASTAL, Auteur ; ET AL., AuteurDans le cadre du projet LIFE Pâturage Tournant Dynamique, une étude a été menée, dans la moitié nord des Deux-Sèvres, afin dévaluer limportance des stocks et la vitesse de stockage (ou de déstockage) de carbone dans les sols de prairies conduites en pâturage tournant dynamique. Cette étude visait également à identifier des facteurs de milieu favorables ou défavorables au stockage de carbone. Pour cela, des mesures de carbone dans lhorizon 0-75 cm ont été réalisées, entre 2015 et 2019, sur un réseau de 35 parcelles. Ces mesures ont ainsi permis dévaluer le stockage et les évolutions de stockage de carbone. Les stocks totaux de carbone sur lensemble du profil (0-75cm) variaient selon la zone géoclimatique, le statut temporaire ou permanent des prairies, et la teneur en argile et en gravier des sols. En moyenne, sur le réseau, le stockage de carbone a été évalué à 1,36 ± 0,88 t C/ha/an. Cette valeur moyenne positive masquait, toutefois, une forte hétérogénéité de situations, avec des parcelles stockantes (26/35) et des parcelles déstockantes (9/35). La vitesse de stockage de carbone sur lensemble du profil de sol dépendait principalement de la teneur en argile des sols et de la valeur initiale du stock de carbone du sol à la première date dobservation. En moyenne, sur le réseau de prairies, le stock de carbone a augmenté significativement entre les deux dates de prélèvement dans lhorizon 25-50 cm, mais pas dans lhorizon de surface 0-25 cm, montrant le rôle important que peuvent avoir les horizons plus profonds que lhorizon 0-30 cm généralement considéré dans les études de stockage de carbone. Toutefois, cest dans lhorizon de surface (0-25 cm) que la vitesse de stockage de carbone variait le plus, pouvant être positive (stockage), mais aussi souvent négative (déstockage).
Stocker du carbone dans les sols français : Quel potentiel par rapport à l'objectif "4 pour 1000" ?
Charles RAZONGLES, AuteurEn 2019, dans le cadre défini par le GIEC pour atteindre la neutralité carbone mondiale à l'horizon 2050, INRAE a réalisé une étude sur le stockage de carbone dans les sols, visant notamment à identifier les pratiques agricoles les plus "stockantes". Après un point sur les connaissances scientifiques récentes sur le carbone et la matière organique du sol (connaissances qui ont grandement évolué et qui prennent désormais mieux en compte l'importance de la vie microbienne, les apports de matière organique souterraine ou encore la complémentarité entre macrofaune du sol et microorganismes), des pratiques permettant un supplément de stockage de carbone dans les sols sont présentées. Il s'agit du passage au semis direct, de la mise en place de cultures intermédiaires, de l'installation de prairies temporaires ou de l'allongement de leur durée dans les rotations, de l'agroforesterie intra-parcellaire, de la plantation de haies, de l'intensification modérée des prairies permanentes, de l'exploitation des prairies permanentes par pâturage plutôt que par fauche, de l'enherbement des vignobles et de l'utilisation de nouvelles sources organiques telles que les déchets alimentaires ou les déchets verts, compostés ou méthanisés.
Stocker du carbone dans les sols français : Quel potentiel et à quel coût ?
Sylvain PELLERIN, Auteur ; Laure BAMIÈRE, Auteur ; Olivier RECHAUCHERE, Auteur ; ET AL., Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2021À la demande de lAdeme et du ministère de lAgriculture et de lAlimentation, lInra (devenu aujourdhui INRAE) a conduit une étude, centrée sur la France métropolitaine, visant à estimer le potentiel de stockage de carbone des sols agricoles et forestiers et, in fine, à mesurer la contribution potentielle de ce levier à lobjectif de réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre. Diverses pratiques candidates (cultures intermédiaires, apport de nouvelles ressources organiques, gestion des prairies, agroforesterie ) ont été évaluées. Les résultats obtenus ont montré une forte variabilité du stockage additionnel de carbone. Létude a également permis destimer le coût supplémentaire, pour les agriculteurs, de mise en uvre de ces pratiques de stockage, puis une estimation du coût relatif à leffort de stockage entre les pratiques et les régions a été effectuée. Ces données permettront aux différents acteurs concernés de faire les meilleurs choix pour stocker davantage de carbone dans les sols. Cet ouvrage sadresse aux décideurs chargés de lélaboration des politiques publiques climatiques dans le domaine agricole, aux responsables territoriaux, aux aménageurs, aux ingénieurs et techniciens, aux agriculteurs et à lensemble des citoyens intéressés par la problématique de lagriculture et du changement climatique.
Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat Résumé exécutif
Cette réflexion prospective, menée par lADEME (lAgence de la transition écologique), décrit quatre chemins cohérents et contrastés pour conduire la France vers la neutralité carbone dici 2050. Ces quatre scénarios, nommés « Génération frugale », « Coopérations territoriales », « Technologies vertes » et « Pari réparateur », sont inspirés des quatre scénarios présentés par le GIEC dans son rapport spécial sur les conséquences d'une réchauffement planétaire à 1,5°C (2018). Ces scénarios visent à articuler les dimensions technico-économiques avec des réflexions sur les transformations de la société. Les impacts relatifs aux secteurs suivants sont détaillés : ceux qui relèvent de la consommation (laménagement du territoire, le bâtiment, la mobilité et lalimentation) ; ceux qui constituent le système productif (lagriculture, lexploitation des forêts et lindustrie) ; ceux qui forment loffre dénergie (le gaz, le froid et la chaleur, la biomasse, les carburants liquides et lhydrogène) ; ceux qui constituent des ressources (la biomasse et les déchets) ; les puits de carbone (liés à la forêt et au changement de pratiques agricoles). Cinq problématiques sont également mises en débat : 1 - La sobriété : jusquoù ? ; 2 - Peut-on sappuyer uniquement sur les puits naturels de carbone pour atteindre la neutralité ? ; 3 - Quest-ce quun régime alimentaire durable ? ; 4 - Artificialisation, précarité, rénovation : une autre économie du bâtiment est-elle possible ? ; 5 - Vers un nouveau modèle industriel : la sobriété est-elle dommageable pour lindustrie française ? Cette prospective est le résultat dun travail de plus de deux ans, réalisé en interaction avec des partenaires extérieurs, afin déclairer les décisions à prendre dans les années à venir.
What is the contribution of organic agriculture to sustainable development? A synthesis of twelve years (20072019) of the "long-term farming systems comparisons in the tropics (SysCom)"
Gurbir S. BHULLAR, Auteur ; David BAUTZE, Auteur ; Noah ADAMTEY, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2021Le programme SysCom (Farming Systems Comparisons in the Tropics), piloté par le FiBL, vise à comparer différents systèmes de production - principalement l'agriculture biologique et l'agriculture conventionnelle - dans trois pays tropicaux : le Kenya, l'Inde et la Bolivie. L'objectif est de répondre à la question "Quelle est la contribution de l'agriculture biologique au développement durable ?". Dans ce document, les résultats de 12 ans d'étude (2007-2019) sont rapportés pour plusieurs thématiques : la productivité des productions végétales (annuelles et pérennes), leur rentabilité, la fertilité et la qualité des sols, et d'autres aspects de la performance des systèmes (résidus de pesticides, teneurs en éléments nutritifs et antinutritionnels des produits agricoles, biodiversité, efficacité de l'utilisation des ressources, stockage du carbone et résilience du système).
Biophysical potential of organic cropping practices as a sustainable alternative in Switzerland
Juhwan LEE, Auteur ; Magdalena NECPALOVA, Auteur ; Johan SIX, AuteurPeu de données sont disponibles sur la mise en place, à grande échelle, de pratiques issues de lagriculture biologique pour atténuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par l'agriculture. Cette étude a simulé les effets que pourrait engendrer un enrichissement des sols en matière organique (via des épandages de fumier et de compost), combiné à un travail du sol réduit et à la mise en place de couverts hivernaux, sur les émissions de GES. Cette simulation a été réalisée sur lintégralité des terres cultivées en Suisse durant la période 1991-2013. Pour cela, le modèle DayCent a été utilisé. De multiples facteurs ont ainsi été pris en compte, tels que le type de sol, l'utilisation des terres ou les conditions climatiques. Les résultats montrent que la conversion à lagriculture biologique des cultures conventionnelles (qui étaient fertilisées uniquement à laide dengrais chimiques) conduisait à une atténuation des émissions de GES provenant du sol entre 0,34 et 1,10 Mg eq CO2/ha/an. Par ailleurs, les stocks de carbone organique contenus dans le sol (COS) ont augmenté de 104 à 259 kg C/ha/an, ce qui contribue largement à diminuer les émissions de GES. Ces résultats suggèrent également que ces pratiques alternatives pourraient inverser le déclin de carbone enregistré dans les sols conventionnels. Ce déclin est estimé à - 241 kg C/ha/an. En revanche, ces pratiques ont eu des effets variables sur les émissions de N2O, allant d'une diminution de - 0,60 kg N/ha/an à une augmentation de 0,29 kg N/ha/an. En outre, la mise en place de ces pratiques alternatives nécessite de prendre en compte et de mieux gérer certains risques, comme l'augmentation des émissions de N2O (en particulier lors de l'utilisation d'amendements organiques à fort potentiel de décomposition de l'azote) ou la baisse de rendements.
Colloque - L'agriculture biologique, solution face au changement climatique ?
A l'occasion de son assemblée générale, en octobre 2020, la FNAB a organisé un colloque, intitulé « L'agriculture biologique, solution face au changement climatique ? ». Ce colloque a permis daborder les thèmes suivants : En quoi l'agriculture biologique est moins émettrice de gaz à effet de serre (GES) ? Est-elle plus résiliente que dautres modes de production et pourquoi ? Comment peut-elle améliorer ses pratiques ? Pour tenter de répondre à ces questions, de nombreux intervenants sont venus échanger et partager leur expertise : Laurence Tubiana (Fondation Européenne pour le Climat), Sylvie Corpart et Christophe Cottereau (agriculteurs bio et élus FNAB Environnement), Antoine Villar et Guillaume Riou (FNAB), Yoann Ollivier (agence franco-belge Vraiment Vraiment), Anne-Laure Sablé (fédération Les Amis de la Terre), Sylvain Pellerin (INRAE), Didier Jammes (Bio 46), Lucas Winkelman (ONG internationale GERES), Paule Pointereau (Association française arbres champêtres et Agroforesteries), et Nicolas Meteyer (association Solagro).
Le compost fixe beaucoup de carbone
Chantal HERZOG, AuteurEn Suisse, Agroscope et le FiBL ont mené un essai en 2017 afin de regarder si le compost et le digestat augmentent les teneurs en carbone dans les sols agricoles et sils favorisent la formation dhumus. Pour cela, des échantillons de terre ont été prélevés dans 59 fermes suisses, dont 41 en conventionnel et 18 en bio. Ces exploitations ont été réparties dans trois groupes : un où les agriculteurs avaient épandu au moins deux fois du compost ces dix dernières années, un autre où du digestat avait été utilisé pour compléter la fumure usuelle (fumier ou engrais minéral), et un groupe témoin dont les parcelles nont pas été amendées. Même si les résultats montrent dimportants écarts au sein de ces groupes, leur analyse a révélé que les parcelles ayant reçu du compost contiennent en moyenne 37 % de carbone en plus que les deux autres modalités (digestat et témoin). Cette augmentation a été constatée aussi bien en bio quen conventionnel. Lanalyse de la biomasse microbienne a également révélé que la biomasse des parcelles ayant reçu du compost est supérieure de 47 % par rapport aux parcelles qui ont reçu du digestat. La comparaison de toutes les parcelles bio et conventionnelles a également montré que cette biomasse est supérieure en moyenne de 25 % dans les parcelles bio.
Dossier : Haies et arbres fourragers
Sylvie LA SPINA, AuteurEn Belgique, la Déclaration de politique régionale wallonne a fixé un objectif ambitieux : planter quatre mille kilomètres de haies dici cinq ans en Wallonie. Cet objectif intervient après plusieurs années de destruction des haies au profit du remembrement et de la mécanisation. En 2012, ce territoire ne comptait plus que 16 mètres de haies par hectare. Les intérêts des haies et des arbres fourragers sont pourtant nombreux. Ils favorisent tout d'abord la biodiversité en consolidant les réseaux écologiques et répondent aux enjeux climatiques en stockant du carbone. En élevage de ruminants, ils présentent dautres avantages : ce sont des appoints dalimentation en cas de sécheresse ; ils améliorent le bien-être animal (abri) ; ils augmentent la fertilité des sols ; leurs feuilles riches en tanins condensés améliorent la digestion et labsorption intestinale des protéines chez les ruminants (ce qui entraîne une diminution des émissions de méthane et de protoxyde dazote), ces mêmes tanins ont également des propriétés antibiotiques et antiseptiques pour les animaux Après avoir détaillé ces divers avantages pour lélevage, ce dossier apporte des conseils techniques et pratiques pour implanter des haies : réflexion autour de la maximisation de leurs bienfaits, méthodes et périodes de récolte, entretien, types darbres (arbres têtards, arbres émondés, cépées et taillis), structure dune haie type, choix des essences Ce dossier propose ensuite des pistes pour privilégier les haies dans les campagnes, en rappelant la place de larbre dans le monde paysan et les causes de son déclin : les leviers à mobiliser pour son retour, limportance de la sensibilisation des producteurs et le développement daides au débouché plutôt quà la plantation.
Dossier : Séminaire bio et climat
Gilles LE GUELLAUT, Auteur ; Brigitte LAMBERT, Auteur ; Vincent HOUBEN, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier regroupe huit articles relatifs à l'agriculture biologique et au climat. Tout dabord, un résumé de la conférence de Julien Moreau (chargé de mission énergie et changements climatiques à la DREAL), intitulée "Stratégie nationale bas carbone : en quoi la bio a un rôle à jouer ?", est proposé. Larticle suivant sintéresse au bilan carbone des circuits courts : comme la bio utilise beaucoup ce type de commercialisation, il est pertinent de sinterroger sur son empreinte carbone et sur les pistes damélioration. Un résumé de la conférence "La Bio est-elle toujours bonne pour le climat ?", donnée par Pierre Dupraz (directeur de recherche à lINRAE), est ensuite présenté. Le 10 décembre 2019, lors dune journée intitulée "Produire Bio est-il toujours bon pour le climat ?", une autre question a été abordée : la spécialisation des systèmes de production. Une table ronde a été organisée sur cette problématique et les principales idées qui en sont ressorties sont évoquées. Une démarche mise en place dans les Pays de la Loire est ensuite détaillée : le "parcours bas carbone lait". Lobjectif du Conseil Régional de cette région est, quen cinq ans, 2 500 éleveurs laitiers sinvestissent dans ce parcours. Autre initiative, établie en Vendée : la création dun groupe 30 000 Ecophyto "TCS-Bio". Il regroupe une trentaine de fermes qui veulent allier AB et agriculture de conservation. Parmi elles, le GAEC des Jonquilles. Un autre témoignage est rapporté, celui de M. Durand. Il est producteur de volailles bio et explique les aménagements agroforestiers quil a réalisés, ainsi que leurs avantages. Enfin, le dernier article cite différentes démarches mises en place dans les Pays de la Loire pour enseigner la bio.
Dossier : Sol, un nouvel horizon ?
Guylaine GOULFIER, AuteurLe sol est un continent encore méconnu qui réserve bien des surprises. Pour apprendre ou continuer d'apprendre comment le sol fonctionne et comment l'améliorer, ce dossier présente 5 articles : - Tous les sols sont bons ! ; Connaître la structure (compacte ou meuble) de son sol et savoir comment l'améliorer ; - Les indices sortent de l'ombre ; Gérard Ducerf explique sa méthode, aboutissement de 40 années de recherche, pour déterminer les caractéristiques d'un sol à partir des plantes qui s'y développent naturellement ; - Huit plantes bio-indicatrices ; Gérard Ducerf propose une sélection de plantes bio-indicatrices courantes pour identifier les défauts de son sol et savoir y remédier en travaillant sur les causes ; - Les astuces d'un paresseux ; Dans son jardin alsacien, "Le Potager du paresseux", Didier Helmstetter cultive des légumes sans le moindre travail du sol et en utilisant le foin comme couvre-sol permanent, dont il recharge la couche tous les 6 mois. Il explique les avantages et les limites de cette technique, mais aussi l'importance de l'observation et l'approche globale de la biodiversité dans son jardin ; - La révolution des sols ; Marc-André Selosse, professeur au Muséum national d'histoire naturelle et à l'université de Gdansk, présente quelques-unes de ses découvertes sur la vie microbienne des sols, à laquelle il a consacré un livre ("Jamais seul : Ces microbes qui construisent les plantes, les animaux et les civilisations"). Il explique notamment comment fonctionne la rhizosphère, cette portion du sol affectée par la présence des racines, ainsi que le rôle de captation et de stockage du CO2 des sols cultivés sans intrants chimiques.
Enhanced soil quality with reduced tillage and solid manures in organic farming a synthesis of 15 years
Maike KRAUSS, Auteur ; Alfred BERNER, Auteur ; Paul MÄDER, Auteur ; ET AL., AuteurDans cet essai à long terme, mis en place depuis 2002 en Suisse, au FiBL, et conduit en agriculture biologique, différentes stratégies susceptibles d'améliorer la qualité du sol sont testées. Cet essai compare : un travail du sol simplifié versus un labour classique, des fumiers compostés et du lisier versus du lisier seul, ainsi que le recours ou non à des préparations biodynamiques. Il est conduit sur un sol limono-argileux situé en zone tempérée. Pour la modalité travail du sol réduit, lanalyse des données compilées depuis 15 ans révèle une augmentation du carbone organique dans la couche arable (+ 25%), de la biomasse microbienne (+ 32%), de l'activité biologique (+ 34%), ainsi quun déplacement des communautés microbiennes. Les sols soumis à un travail du sol réduit sont en effet plus stratifiés en carbone organique et en nutriments. Lapplication de fumier composté a conduit à une augmentation du carbone organique du sol de 6% par rapport à l'application de lisier seul, avec peu d'impacts sur les microorganismes du sol. Les préparations biodynamiques ont eu un impact mineur sur la qualité du sol. Globalement, le type de fertilisation et les préparations biodynamiques n'ont pas significativement affecté les rendements. En revanche, les rendements à la fois les plus élevés et les plus faibles ont été constatés dans le système en travail du sol réduit. Les principaux facteurs de variation du rendement sont la quantité dazote fournie et le niveau dinfestation en adventices (parfois plus important avec un travail du sol réduit). Cet essai à long terme a permis de démontrer quun travail du sol continuellement réduit en agriculture biologique améliore la qualité du sol. Toutefois, il présente des défis supplémentaires en matière de gestion de la culture.
Une ferme délevage face au changement climatique
Camille CHAUVARD, AuteurAnne Martin et Gilles Guellier, éleveurs laitiers bio à la ferme de la Guilbardière (Loir-et-Cher), réfléchissent leur système de production afin de limiter leur empreinte énergétique. Leur SAU est de 72 ha et ils produisent 200 000 L de lait par an. Le lait est soit vendu en lait cru, soit transformé en fromages, soit livré à Biolait. La ferme est actuellement en cours de transmission à cinq jeunes repreneurs. Le terme « adaptation » au changement climatique ne plaît pas à Gilles, car il estime que cette notion est souvent associée à une intensification des pratiques afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre par litre de lait ou par kilo de viande produit. Pour lui, les ruminants ne font que transformer le carbone venant des végétaux, et ce carbone est à différencier du carbone qui provient des cycles longs (ex : combustion des énergies fossiles). Ainsi, ce nest pas lélevage en tant que tel qui participe au changement climatique, mais tout ce qui va avec (distribution daliments, gestion des effluents, etc.). En revanche, ces dépenses énergétiques sont nulles si les animaux sont dehors. Les prairies sont ainsi un véritable atout à développer. Dans ce témoignage, Gilles apporte également son point de vue sur les nombreux freins qui empêchent certains producteurs de mettre en place des pratiques plus respectueuses de lenvironnement.
« Les haies constituent un capital énergétique durable »
ADEME, AuteurSylvain Aillard, agriculteur dans l'Orne, a participé à lélaboration du Label Haie, porté par lAfac-Agroforesteries et soutenu par lADEME. Son exploitation a servi de laboratoire pour définir les indicateurs de ce label afin de sassurer que les haies sont gérées de manière durable (technique de coupe, périmètre de pousse, interdiction des pesticides ). Lorsquil a repris la ferme familiale dans les années 80, les haies arasées étaient en vogue afin de faciliter lexploitation des terres. Sylvain Aillard a souhaité inverser cette tendance sur son exploitation, qui compte actuellement 30 km de haies, pour une SAU de 180 ha. Les haies offrent de nombreux avantages : stockage de carbone, maintien de la quantité et de la qualité des masses deau, réduction de lérosion, capital énergétique durable Sylvain Aillard les valorise en vendant une centaine de tonnes de plaquettes vertes par an à la chaufferie locale.
Méthanisation agricole : Quelles conditions de durabilité de la filière en France ?
Ce rapport présente les conclusions de travaux menés par WWF France, en partenariat avec GRDF. Durant un an, ces deux acteurs ont organisé un cycle dateliers afin de questionner des instituts de recherche, des acteurs institutionnels, des représentants du monde agricole, des représentants de la filière biométhane et des associations sur les conditions de durabilité du développement de la méthanisation agricole en France. Ces ateliers ont été loccasion déchanger sur les bonnes pratiques permettant de garantir linnocuité environnementale de la méthanisation. Ils ont également permis de réfléchir aux moyens nécessaires pour déployer et généraliser ces pratiques. Ces travaux ont fait ressortir trois conditions pour que la méthanisation puisse être durable : 1 Favoriser la mise en uvre de pratiques agroécologiques à léchelle de la parcelle et de lexploitation ; 2 Intégrer la méthanisation au contexte territorial ; 3 Contribuer (via la méthanisation) à la résolution des défis sociétaux globaux. Les participants à la réflexion ont aussi décrit les conditions de durabilité de deux enjeux majeurs de cette filière : la gestion des Cultures Intermédiaires à Vocation Énergétique (CIVE), qui sont identifiées comme lune des principales sources dapprovisionnement des méthaniseurs ; et le retour au sol des digestats, dont la qualité agronomique reste à approfondir.