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Le pâturage des veaux n'affecte pas leur croissance
Emeline BIGNON, AuteurTrois fermes laitières expérimentales du Grand Ouest (fermes de Trévarez en bio -, de la Blanche-Maison et des Trinottières) ont regardé les effets du pâturage des veaux, dès lâge de 15 jours, en regardant leurs performances de croissance. Les résultats ont montré que les performances zootechniques de ces veaux étaient équivalentes aux performances obtenues à laide dune conduite classique (en bâtiment), que ce soit pendant la phase lactée ou pendant la phase post sevrage. Sortir les veaux à lherbe dès leur plus jeune âge présente dailleurs des avantages : la transition au pâturage est facilitée, les veaux consomment moins de lait et moins de concentrés (en compensant par lherbe ingérée), et lutilisation de paille est réduite.
Pâturer en toute saison pour réduire le concentré
Véronique BARGAIN, AuteurLa journée régionale ovine de Bretagne a mis en avant limportance de maîtriser la consommation de concentré. A cette occasion, Vincent Bellet (de lInstitut de lÉlevage) a rappelé que « la consommation de concentré par kilo de carcasse produit est le deuxième facteur de maîtrise de la marge brute, après la productivité numérique ». Selon les systèmes de production, cette consommation varie, en moyenne, de 8 à 11 kg de concentré / kg de carcasse produit. Pour réduire cette consommation, le premier levier est de développer le pâturage des animaux à forts besoins, cest-à-dire les brebis en lactation et éventuellement les agneaux. Lidée est de caler les lactations sur la pousse de printemps, voire sur la pousse dautomne (qui est favorisée par le changement climatique). Pratiquer le pâturage tournant dynamique permet également de mieux valoriser lherbe. Autre piste : le pâturage de couverts végétaux hivernaux sur sa ferme ou chez des voisins. Il existe aussi dautres possibilités, comme baisser le chargement ou jouer sur la génétique, notamment sur la valeur laitière des brebis (pour diminuer les concentrés mangés par les agneaux) et la prolificité.
Phase lactée des chevrettes en agriculture biologique : Etat des lieux des pratiques des éleveurs
Philippe DESMAISON, AuteurSuite aux évolutions du cahier des charges de l'agriculture biologique, qui préconise aujourdhui de nourrir de préférence les animaux non sevrés avec du lait maternel ou, à défaut, avec du lait bio dune autre mère, dune autre espèce, ou encore avec du lait en poudre bio sans composant de synthèse ou dorigine végétale, une enquête a été réalisée l'hiver 2021-22, auprès déleveurs caprins bio sur leurs pratiques et sur les freins à lévolution de ces dernières. 116 éleveurs ont répondu, dont 54 % étaient en AB depuis plus de 5 ans, et dont 61 % transformaient à la ferme tandis que 39 % étaient avant tout livreurs. Parmi les résultats-clés : 46 % des répondants navaient pas fait évoluer leur conduite de la phase lactée des chevrettes, les poudres de lait conventionnelles restant largement utilisées. Raisons évoquées : avant tout le prix du lait en poudre bio, des doutes sur sa qualité, ou encore le manque de disponibilité de ce produit sur le marché. Lutilisation dun lait conforme à la réglementation semble donc difficile pour beaucoup. Pourtant, les éleveurs connaissent les leviers à mobiliser pour utiliser un lait conforme à la réglementation pour les agnelles de renouvellement : lallongement des lactations, la baisse de lâge du sevrage ou du taux de renouvellement, la réduction des coûts de production. Certains parlent darrêter la certification. Au final, on peut distinguer des éleveurs "proactifs" déjà en conformité, dautres enclins à changer dès que le règlement des manquements sera impactant pour eux et certains pour qui toute augmentation du coût de production semble peu acceptable. Ces éléments sont aussi à mettre en perspective avec dautres postes de charges en augmentation, ainsi qu'avec des prix du lait contraints et une consommation de produits bio en baisse : autant de points qui font que lacceptabilité de la nouvelle réglementation nest pas acquise, sans parler du problème des chevreaux mâles pour la boucherie dont la production se ferait pour beaucoup à perte avec du lait en poudre bio.
Plantes toxiques : Tour dhorizon dans les prairies et les couverts
Laura DUPUY, Auteur ; Camille DUCOURTIEUX, Auteur ; Marie LESTRADE, Auteur ; ET AL., AuteurLes cas de pathologie chez les ruminant liés à l'ingestion de plantes toxiques sont heureusement rares. Ils peuvent, cependant, être favorisés par la consommation de couverts non issus de la surface fourragère « traditionnelle » de la ferme, telle que les intercultures, et par des conditions climatiques particulières. Ainsi, les sécheresses qui dégradent les prairies laissent de la place au développement de certaines adventices (morelles noires, datura...) habituellement non présentes dans un couvert dense tel que la prairie. Dans le cadre du projet Inter-AGIT+, qui traite du pâturage par les ovins et par les bovins des intercultures (repousses de céréales, couverts, chaumes), le risque dintoxication par des plantes semées en engrais vert et pas dans un objectif de pâturage (moutarde blanche ou noire, sarrasin ) ou par des adventices (morelles noires, datura ) a été abordé. Cet article compile létat des connaissances, à lautomne 2022, sur les espèces pouvant entraîner une intoxication ; il indique, pour chaque espèce, la partie toxique de la plante, le risque d'intoxication, les seuils de toxicité (dose consommée), les risques de consommation de la plante sur pied ou coupée, ainsi que les symptômes qu'elle provoque chez l'animal. D'autres espèces, inoffensives, mais parfois considérées comme toxiques, sont présentées.
Le point avec Certipaq Bio : PNPP et produits de biocontrôle : des règles précises
Gwénaël LEREBOURS, AuteurLes produits de biocontrôle et les préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP) sont couramment utilisées en agriculture biologique. De quels types de produits sagit-il et quelles sont les restrictions en bio ? Une PNPP est définie par la loi davenir agricole du 13/10/2014 comme une préparation « composée exclusivement soit de substances de base, [ ] soit des substances naturelles à usage biostimulant ». Cet article précise ce que sont réglementairement les « substances de base » et les « substances naturelles à usage biostimulant ». Les produits de biocontrôle sont également définis par la loi davenir agricole. Ce sont « des agents et produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ils comprennent en particulier : les marco-organismes ; les produits phytopharmaceutiques comprenant des micro-organismes, des médiateurs chimiques comme les phéromones et les kairomones, et des substances naturelles dorigine végétale, animale ou minérale ». Cet article apporte également des précisions réglementaires sur ces différents agents et produits de biocontrôle.
Le point avec Ecocert : Grippe aviaire : comment gérer les contrôles ?
Gaëtan SIRVEN, AuteurEn cas de grippe aviaire, les autorités peuvent imposer la claustration des volailles ou linterdiction, pour les organismes certificateurs, daller faire des contrôles physiques. Le premier cas est prévu par le règlement bio et, si des fourrages grossiers sont distribués aux volailles sur la période, léleveur nest pas en situation de non-conformité. Dans le second cas, les contrôleurs peuvent venir visiter les autres productions de la ferme, sil en existe, et/ou consulter en visio. Dès que linterdiction est levée, des contrôles physiques sont réalisés. Ainsi, à lhiver 2021-2022, les producteurs ont tous été contrôlés physiquement dans lannée. Par ailleurs, lutilisation dingrédients protéiques conventionnels a été limitée dans le nouveau règlement bio, aussi bien en termes de matières premières autorisées (protéines de pomme de terres, insectes ) quen types danimaux à qui ils peuvent être distribuées (principalement les jeunes).
Projet Proverbial : Suivis en élevages ditinéraires techniques pour produire des jeunes bovins mâles bio Résultats intermédiaires
Aurélie BLACHON, Auteur ; Emmanuel DESILLES, Auteur ; Alexis GANGNERON, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2022Afin dacquérir des références sur des itinéraires de production permettant de valoriser des jeunes bovins de race allaitante conduits en agriculture biologique, des suivis de fermes ont été réalisés auprès de plusieurs élevages biologiques qui valorisent déjà leurs bovins mâles. Ces élevages sont situés dans différents contextes pédoclimatiques (Allier, Pyrénées-Orientales, Tarn et Haute-Vienne) et représentent une large gamme ditinéraires de production et de circuits de commercialisation : recours à des vaches nourrices, système transhumant, valorisation des bovins jeunes en vente directe Ces suivis ont été réalisés sur deux campagnes contrastées sur le plan climatique (2021 et 2022). Ces fiches présentent, pour chaque élevage étudié, les résultats intermédiaires (résultats de la campagne 2021). Elles apportent les informations suivantes : les chiffres-clés de lélevage étudié, les objectifs de léleveur, litinéraire de production, la croissance des jeunes bovins mâles, lalimentation du couple mère-veau, la qualité et la conformation des carcasses. Ces suivis ont été réalisés dans le cadre du projet Casdar Proverbial (2021-2024). Ce dernier cherche à valoriser localement les jeunes bovins mâles biologiques issus des élevages allaitants, en testant des itinéraires alternatifs (production de jeunes bovins mâles de 12 mois et de bufs rajeunis de 24 26 mois) pour produire de la viande bio à destination de la restauration collective.
Qualité des blés tendres français en agriculture biologique : Récolte 2022
L'enquête Qualité des blés biologiques français, réalisée par FranceAgriMer et par ARVALIS - Institut du végétal, avec le soutien d'Intercéréales, a permis d'évaluer la qualité des blés tendres biologiques collectés, en 2021/2022, dans 65 silos appartenant à des organismes stockeurs, des coopératives ou des négociants. 88 échantillons, représentatifs des catégories mises en place par les collecteurs, ont été prélevés à l'entrée des silos par les agents de FranceAgriMer, pour être analysés aux laboratoires de FranceAgriMer et d'Arvalis - Institut du végétal. Les résultats obtenus sont détaillés dans ce document. Globalement, la qualité des blés récoltés en 2022 est bonne, avec de bons tests de panification, mais avec toutefois des variations sur certains critères (poids spécifiques...).
Quelle place pour les animaux mâles dans l'organisme agricole ?
Marion LEBRUN, AuteurDans les élevages laitiers, le devenir des mâles est source d'importants questionnements. Les mâles qui ne restent pas pour la reproduction sont, dans la pratique courante, engraissés dans la filière longue intensive. Cette situation ne correspond pas à l'éthique de l'agriculture biodynamique et du pacte de domestication entre l'homme et l'animal. Réfléchir sur la taille du troupeau est important pour proposer un système naisseur-engraisseur plus juste. L'abattage à la ferme permettrait aussi de s'interroger sur le devenir de l'ensemble des animaux. L'écopâturage est aussi une solutions pour les mâles.
RELACS: Deliverables & reports: Vitamins
Florian LEIBER, Auteur ; Havard STEINSHAMN, Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2022, 2021 et 2020Le projet européen RELACS - REplacement of Contentious Inputs in organic farming Systems (2018-2022) - avait pour objectif dévaluer des solutions pour diminuer, voire remplacer, lutilisation dintrants controversés dans les systèmes conduits en agriculture biologique. Ce projet sest notamment penché sur les alternatives à lutilisation de vitamines de synthèse dans les rations des animaux. Ces vitamines sont en effet souvent synthétisées à laide de micro-organismes génétiquement modifiés. Quatre livrables ont été publiés pour tenter de diminuer leur utilisation : 1 Lun porte sur la supplémentation en vitamine E dans les rations des ruminants biologiques, et propose notamment une révision des recommandations pour les vaches laitières ; 2 Un autre livrable porte sur lévaluation des besoins en vitamine B2 chez les volailles biologiques et sur des expérimentations visant à réviser les formulations daliments ; 3 Un autre livrable confirme, via des essais en ferme, la révision (à la baisse) des besoins en vitamine E et en vitamine B2 en production animale biologique ; 4 Un dernier livrable modélise les effets économiques et écologiques de la redéfinition des besoins en vitamine E et B2 des animaux délevage biologiques.
La relocalisation de lengraissement : Synthèse de létude menée de juin à décembre 2021
59 exploitations du réseau de la Confédération paysanne et de ses partenaires, dont une large part en agriculture biologique, ont été enquêtées en 2021, afin détudier les valorisations alternatives aux broutards pour les mâles allaitants et aux veaux de 8 jours pour les mâles laitiers. Les valorisations possibles pour les mâles, dans cet échantillon, sont : le buf, le taurillon et jeune bovin, le veau sous la mère (VSLM) et le veau de lait. Le document présente les caractéristiques des systèmes étudiés, les types de commercialisation utilisés, les caractéristiques de la production de VSLM et de bufs, ainsi que les trajectoires de systèmes naisseurs à naisseurs-engraisseurs. Enfin, des systèmes dengraissement sans naissage sont décrits. Pour conclure, le document dresse un rapide bilan et donne des perspectives quant à la relocalisation de lengraissement.
Sommet de l'Elevage 2022 : Parcours bio : Guide des exposants ayant une activité en agriculture biologique ; Programme des conférences bio
Ce guide "Parcours bio" recense les exposants ayant une activité en agriculture biologique et présents au Sommet de lÉlevage en octobre 2022. Une grande variété de professionnels et d'acteurs de la bio (conseil, collecte, transformation, formation, recherche, coopératives, matériel...) y figurent, ainsi que leurs coordonnées.
Travailler avec la lune en élevage
Cet article décrit les trois rythmes lunaires les plus simples et les plus connus (synodique, tropique et sidéral) et les influences quils peuvent avoir sur les animaux et les végétaux (augmentation de la vitalité en lune croissante, augmentation des activités dans les parties souterraines en lune descendante etc). Si les contraintes agronomiques et météorologiques sont bien sûr prioritaires dans lorganisation du travail, il semble pertinent de privilégier aussi certaines périodes en fonction de la lune pour des tâches importantes (entrée ou sortie des bâtiments en lune décroissante, par exemple, pour réduire lexcitation causée ; déparasitage plus efficace 2-3 jours avant la pleine lune ou avant la nouvelle lune ; semis, plantation et interventions sur les cultures en fonction du calendrier lunaire pour de meilleures récoltes et pour une bonne conservation des produits ).
Valorisation des bovins allaitants : « Maximiser le taux de finition » ; Valorisation des bovins allaitants - Témoignage : Mâles et femelles finis en bio
Frédéric RIPOCHE, AuteurRépondre aux demandes du marché, en produisant des animaux finis valorisant au mieux lherbe et en limitant la consommation de concentrés, est un point-clé en élevage bovin allaitant biologique. Les travaux conduits depuis de nombreuses années sur la ferme expérimentale de Thorigné-dAnjou ont permis, notamment, de définir 2 itinéraires techniques permettant de produire, avec de bons résultats, des bovins finis en race limousine. Deux limites ont cependant été identifiées : des animaux avec des poids carcasse trop lourds et une consommation de concentrés, certes autoproduits, encore à réduire. Pour ce faire, la ferme expérimentale sest engagée, depuis 2019, dans de nouveaux essais centrés sur le croisement avec de lAngus en voie terminale pour gagner en précocité. Les premiers résultats sont intéressants, mais restent à finaliser et à compléter. Deux éleveurs de 180 mères limousines en AB, à cheval sur la Haute-Vienne et la Vienne, témoignent de leurs pratiques et de leurs choix pour finir tous leurs animaux, mâles et femelles, en valorisant lherbe au mieux. Exploitant 100 ha de prairies permanentes, 250 ha de prairies temporaires et plus de 40 hectares de méteil, ces producteurs visent lautonomie complète. Pour faire face aux aléas climatiques, ils cultivent aussi, depuis 4 ans, du sorgho fourrager et ont réduit la taille de leur troupeau de 20 mères. Avec deux périodes de vêlages, ils visent à produire des animaux âgés de 28 à 36 mois, bien finis, mais pas trop lourds, car plus faciles à vendre. Aujourdhui, face à lapplication du nouveau cahier des charges bio, ils réfléchissent à de nouvelles conduites de finition. Parmi les pistes envisagées : optimisation du pâturage tournant et du parcours à lherbe, ou encore mise en place de plateformes de distribution au champ avec des protections contre la pluie.
Volailles de chair en filière longue : Les références technico-économiques
Cécilia MONTHUS, AuteurDes enquêtes ont été menées auprès déleveurs de volailles biologiques, élevées pour la chair ou pour la ponte et commercialisées en filière longue. Les élevages étaient situés en Bretagne, dans les Hauts-de-France, dans les Deux-Sèvres, dans le Lot-et-Garonne et en Dordogne. Des références technico-économiques ont été établies. Elles concernent les années 2020 et 2021, en comparaison avec les années 2018 et 2019, et portent sur des ateliers de poulets élevés en bâtiments fixes, ainsi que sur des ateliers de poules pondeuses avec parcours. Lanalyse porte sur les marges poussin-aliment, mais aussi sur les charges variables (achats de poussins ou de poulettes, daliments, frais sanitaires, de chauffage ) et sur les charges fixes (par extrapolation sur la base dexploitations spécialisées dans le cas des volailles de chair). Les résultats montrent, notamment, que la rentabilité des ateliers de volailles de chair ou pondeuses en AB demande une bonne technicité dans la conduite des lots. La gestion de lalimentation est un point-clé pour améliorer la marge poussin/aliment. La gestion sanitaire, en particulier via de bonnes conditions dambiance, est aussi un élément important. La maîtrise des dépenses énergétiques est devenue un enjeu majeur dans un contexte de coût croissant de lénergie et de prix tendus. De plus, lépidémie de grippe aviaire a impacté certains lots (ateliers avec parcours), le confinement des volailles pouvant se traduire par des problèmes sanitaires.