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2 installations, des vaches et des glaces à Lanvellec !
Morgane COULOMBEL, AuteurÀ la sortie de lécole, Adeline Auffret et Tudual Salliou savaient quils voulaient devenir agriculteurs, mais ils ne savaient pas encore dans quelle production. Après sêtre penchés sur lélevage de lapins en plein air, ils se sont tournés vers lélevage laitier et ont commencé par être salariés agricoles. Dans leur secteur (en Bretagne), beaucoup de fermes vendaient des produits laitiers, mais aucune ne vendait des glaces. Ces jeunes porteurs de projet voyaient également dautres avantages à ce produit : ils appréciaient notamment la souplesse de fabrication et de stockage permise par la congélation des glaces. Ils ont participé, en 2017, à une formation « De lidée au projet », puis, en 2018, à un stage avec la CIAP (Coopérative dInstallation en Agriculture Paysanne). Après de nombreuses visites de fermes, ils ont trouvé, en 2019, une ferme à labandon depuis 2 ans, à Lanvellec. Ils ont acheté le corps de ferme, les bâtiments, les deux maisons en ruines et 4 ha. Ils ont commencé par traire à la main en mars 2020, puis dans une salle de traite en septembre 2020 et ont vendu leurs premières glaces en mars 2021. Leur ferme repose sur un système herbager conduit en agriculture biologique. Leurs 20 vaches laitières pâturent sur 35 ha. Ces jeunes agriculteurs élèvent lensemble de leurs animaux : les veaux mâles sont engraissés et vendus en caissettes, tandis que les femelles sont gardées pour le renouvellement. Sur les 37 000 L de lait produits, 20 000 L sont vendus à Biolait, 6 000 L sont réservés aux veaux et 11 000 L sont transformés en glaces.
"Je souhaite vivre de mon métier"
Cyrielle DELISLE, AuteurEn 2017, cinq ans après son arrivée sur lexploitation familiale dans le Maine-et-Loire, Stéphanie Mocques-Goure, éleveuse, à la tête aujourdhui dun troupeau de 65 mères Rouges des prés, sest retrouvée face au constat que ses annuités étaient plus élevées que son EBE. Elle a alors transformé en profondeur son système naisseur-engraisseur de bufs, dans le but de vivre de son métier. Aujourdhui, le pari est gagnant avec un système bio très pâturant. La part de la surface fourragère est passée de 26 à 90 % en cinq ans. Cela a demandé un gros travail de mise en place de clôtures sur le parcellaire morcelé, ou encore la disparition des parcelles de maïs semence, remplacées par de lherbe ou de la luzerne. En plus de rallonger la saison de pâturage, l'éleveuse a mis en place deux périodes de vêlages (septembre à octobre et mars à avril) et les charges, en particulier de mécanisation, ont été réduites autant que possible. Ainsi, lexploitation ne compte plus quun tracteur au lieu de quatre en 2017. Le système alimentaire est simple, centré sur lherbe, si possible pâturée (une seule fauche par an). Les performances techniques se sont nettement améliorées (ex. les bufs sont commercialisés 8 mois plus tôt, avec 20 kg de plus quauparavant). La très grande majorité de la production est valorisée en direct : drive, vente directe, collectivités et magasins de producteurs. La jeune femme a dailleurs monté, avec deux autres associés, un magasin de producteurs avec atelier de découpe.
Cap Protéines : Autonomie protéique : Les éleveurs témoignent Témoignages d'éleveurs bovins lait bio
Marie REDON, Auteur ; Mathilde JOUFFROY, Auteur ; Stéphane LARTISANT, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2022Le volet « Élevage » du programme Cap Protéines vise à accroître lautonomie protéique des élevages de ruminants et des territoires français. Dans le cadre de ce programme, les pratiques et les systèmes de production de certains élevages (répartis sur lensemble du territoire français) favorisant lautonomie protéique de lexploitation ont été détaillés sous forme de fiches techniques. Une vingtaine dentre elles portent sur des élevages bovins lait conduits en agriculture biologique. Ces derniers ont mis en place plusieurs stratégies : diversifier les fourrages, optimiser la gestion de lherbe, travailler sur la qualité des fourrages Pour cela, ces éleveurs ont actionné plusieurs leviers techniques, que ce soit au niveau des prairies ou des cultures (séchage en grange, implantation de luzerne, de prairies multi-espèces, de cultures dérobées riches en légumineuses, de méteil grain, production et toastage de protéagineux ) ou au niveau de la conduite délevage (pâturage tournant, pâturage tournant dynamique, pâturage au fil avant et arrière, topping, vêlages groupés au printemps pour valoriser au mieux la pousse de lherbe ). Chaque fiche contient ainsi : des renseignements sur lexploitation qui a mis en place ces stratégies/leviers ; des informations techniques sur la mise en place de ces derniers ; des données technico-économiques liées à leur mise en uvre. Ces fiches évaluent également ces stratégies et leviers à laide dindicateurs portant sur différents aspects : lautonomie protéique, la facilité de mise en uvre, le coût de mise en uvre, le délai de réponse et limpact environnemental. Dautres fiches pourront venir compléter ces témoignages. Elles seront disponibles sur le site internet du programme Cap Protéines.
Grouper les vêlages : exemple au printemps
Solène ROUSSELET, AuteurEn élevage bovin laitier, grouper ses vêlages au printemps peut permettre de fermer la salle de traite pendant deux mois, lors du tarissement du troupeau, et ainsi de gagner en qualité de vie au travail pour les éleveurs. La mise en place d'un tel système repose sur plusieurs points-clés présentés dans cet article : la valorisation maximale du pâturage pour une économie de concentrés et, donc, de charges ; et une bonne génétique du troupeau, avec des vaches sélectionnées pour leur fertilité et des croisements de races permettant de bénéficier de l'effet d'hétérosis. Si chaque système est unique, la participation à des groupes d'échange contribue fortement à la bonne réussite de cette pratique. Un exemple de calendrier type, des vêlages en mars-avril à la période de tarissement en janvier-février, est présenté.
Le portrait du mois : Monotraite pas monotone
Antoine BESNARD, AuteurPascal Gapihan, producteur installé depuis 1990 dans le Morbihan et en bio depuis 2014, à la tête dun troupeau de 39 vaches laitières dont le lait est vendu en circuit long, a progressivement fait évoluer son système vers la monotraite. Ses raisons principales ? Moins de travail et plus dautonomie. Dès les années 2000, la réflexion sest axée sur une meilleure gestion de l'herbe. La monotraite sest peu à peu mise en place et, pendant 10 ans, elle était pratiquée 6 mois de lannée, à partir davril, avec des vêlages dautomne. Avec le choix de passer en bio, et la décision dabandonner le maïs et daller vers plus dautonomie, la période de vêlage a été progressivement décalée sur le printemps, pour une production de lait au maximum sur la pousse de l'herbe. Le passage en monotraite totale a été effectif en février 2020, avec un arrêt complet de la traite du 20 décembre au 20 février. Lhiver, les vaches, taries, sont nourries au foin. Un système de vaches nourrices a été mis en place pour alimenter les veaux. Moins de travail, un lait avec de meilleurs taux, des vaches en bonne santé, une bonne autonomie en intrants mais aussi économique (ex. Cuma intégrale, maximum dauto-construction ), un revenu jugé satisfaisant : les résultats sont là. Pour cet éleveur, sa ferme est aussi plus facilement transmissible et, déjà, il travaille à ce nouveau défi, comme un point dorgue au long travail dévolution mis en place.
Un système herbager pour optimiser son système
Maxime LEQUEST, AuteurJean-Luc Onen sest installé en 1993, en continuant le système laitier conventionnel mis en place par ses parents. En 2019, son système reposait ainsi sur 70 vaches Prim' Holstein, qui produisaient environ 9 000 L/an, et sur une SAU de 97 ha, composée de 32 ha de maïs, de 32 ha de blé et de 33 ha dherbe (dont 10,5 ha accessibles au pâturage). Toutefois, plusieurs points le questionnaient ou lui posaient problème : cet agriculteur souhaitait arrêter dutiliser des pesticides et autres produits chimiques (pour préserver sa santé et ne plus avoir à supporter le regard des gens lorsquil traitait) et il voulait un système en phase avec les attentes des consommateurs. Il désirait aussi, globalement, limiter son utilisation dintrants, car il sest rendu compte quil faisait vivre beaucoup de personnes en achetant ces produits, mais quil ne lui restait pas grand-chose à la fin. En mai 2020, il sest tourné vers un système plus herbager et a entamé une conversion à lagriculture biologique. Pour cela, il a modifié son système pour passer en vêlages groupés dautomne. Il répond ainsi à la demande des laiteries qui souhaitent réduire le lait de printemps. Il produit donc plus de lait durant lhiver, cest-à-dire lorsque les prix de vente du lait sont attractifs. La pousse de lherbe au printemps lui permet aussi de maintenir un bon niveau de production durant cette période.
Vu à LTNM ; Vu au Space 2022 ; Vu au Sommet de lÉlevage
BIOFIL, AuteurCet article présente des nouveautés (utilisables en bio) vues lors des salons professionnels de lautomne 2022. Quatre dentre elles ont été repérées à La Terre est Notre Métier : 1 le réseau GAB-FRAB Bretagne a édité un guide de 120 pages « Produire de lherbe biologique en Bretagne » ; 2 le groupe coopératif Innoval accompagne les éleveurs et notamment les éleveurs bio grâce à douze conseillers spécialisés bio ; 3 le fabricant de matériel Farmet propose des outils de transformation des graines et essaye de promouvoir lextrusion à la ferme ; 4 le fabricant de minéraux Néolait (spécialisé dans la nutrition pour les ruminants) propose une gamme UAB. Huit autres nouveautés ont été vues au Space : 1 Altilis propose des farines de tagète (illet dinde) bio pour lalimentation animale ; 2 Biodevas présente la biosolution Sinea pour favoriser le démarrage des porcelets ; 3 Biomat apporte des informations sur ses antiparasitaires à large spectre ; 4 Eurodynam propose des aliments complémentaires et des minéraux pour améliorer limmunité et faciliter les vêlages ; 5 - la SARL Fourrages de Vienne développe du négoce de luzerne bio ; 6 Limagrain ingrédients présente un nouveau produit bio, BabyCorn Milled, utilisé majoritairement dans laliment des porcelets ; 7 Natual met en avant Taritral, une solution pour le tarissement des ruminants ; 8 Porman propose des solutions pour mieux gérer le stress oxydatif des animaux et des cultures. Au Sommet de lÉlevage, Cizeron bio (fabricant en nutrition animale bio) a proposé un nouveau concept de rationnement, basé sur la valorisation de lénergie fourragère et de la qualité des fibres dans les rations des vaches laitières.
L'adaptation des pratiques déleveurs laitiers impactés par le dérèglement climatique
Cindy SCHRADER, AuteurDes éleveurs du CEDAPA (Centre détude pour un développement agricole plus autonome) sont allés visiter deux fermes dans le sud de la Mayenne, afin de découvrir leurs adaptations pour faire face au changement climatique. Plusieurs leviers ont ainsi été mobilisés : choix des races laitières, organisation des vêlages, mise en place de lactations longues, choix des espèces et des variétés prairiales... Le choix des races est orienté vers des races plus adaptées aux conditions séchantes, comme la race brune Suisse. Les fermes étudiées ont également mis en place des vêlages groupés pour réduire la pression du pâturage durant les périodes de faible pousse dherbe : lune les groupe en août-septembre, et lautre les groupe sur deux périodes (au printemps et à lautomne). Ces fermes ont également opté pour des lactations longues afin de diminuer le chargement en limitant le nombre de génisses et de veaux. Comme lautomne est de plus en plus sec, elles essayent daugmenter leurs stocks fourragers au printemps. Elles cherchent aussi à toujours avoir de lherbe sur pied, donc à ne pas faire pâturer trop ras lété.
Une année de pâturage en secteur séchant
Cindy SCHRADER, AuteurThomas Leclerc est éleveur laitier bio dans les Côtes dArmor. Il est installé sur des terres séchantes. Dans une série darticles, il explique sa gestion du pâturage et sa conduite du troupeau durant une année (2021). Ici, il décrit ses pratiques durant lautomne. En septembre 2021, le temps est plutôt propice à la pousse de lherbe. Les vaches effectuent du pâturage tournant sur des paddocks dimensionnés pour deux jours. Thomas Leclerc hésite entre deux stratégies : accélérer le rythme de pâturage pour être sûr de faire pâturer toutes ses parcelles (afin de les « nettoyer » avant lhiver) ; ou faire durer le pâturage dans le temps. La grande inconnue pour faire ce choix est la portance des parcelles une fois les jours pluvieux arrivés. Cet éleveur a également récolté son maïs ensilage et fait une coupe denrubannage. Après avoir calculé son bilan fourrager, il sait quil a stocké 3,1 TMS/UGB. Il est plutôt serein concernant ses stocks, comme il consommait 2,5 TMS/UGB ces dernières années. Thomas Leclerc a également reçu son bilan comptable 2020-2021 : avec la baisse du prix du lait, il a perdu 50 000 de marge brute. Il souhaite donc continuer à maîtriser ses charges et à optimiser le pâturage. Enfin, son salarié sest associé avec lui afin de pérenniser la ferme et, à terme, afin de se dégager plus de temps libre.
Une année de pâturage en secteur séchant
Cindy SCHRADER, AuteurThomas Leclerc est éleveur laitier bio dans les Côtes dArmor, sur des terres séchantes. Il fait pâturer ses vaches sur 32,5 ha, qui sont divisés en 27 paddocks de 1 à 1,5 ha. Le pâturage est géré au fil, qui est avancé chaque jour, et chaque paddock est alimenté en eau par un réseau enterré. Pour pouvoir accéder aux paddocks le plus longtemps possible, Thomas Leclerc a également aménagé les chemins qui les entourent, ce qui a aussi diminué les blessures aux pieds des vaches. Cet éleveur explique également comment s'est déroulé le déprimage de ses parcelles durant le printemps 2021 et il effectue un bilan sur ses vêlages de printemps.
Du Biojolait nouveau : Du bon blanc au pays des vignes
Aymeric MOREL, AuteurAymeric et François sont les 2 associés du GAEC des Chartreux (69), situé à une trentaine de km de Lyon, dans le Beaujolais. Ce GAEC, créé en 1987 par François lors de son installation sur la ferme familiale, a évolué au fil du temps, notamment avec la conversion du troupeau en AB, en 2000. C'est à cette occasion que François commence à repenser complètement son système, dont le pâturage sera désormais le pivot. Aujourd'hui, la ferme comprend 115 ha, dont 92 ha d'herbe, 5 ha de maïs, 3 ha de sorgho fourrager et 15 ha de céréales, dont la moitié en blé panifiable. L'autonomie alimentaire des 45 vaches laitières et des 35 génisses est assurée à 100 %. 280 000 litres de lait bio sont livrés. Selon Aymeric, avec des conditions pédoclimatiques difficiles, le GAEC des Chartreux doit beaucoup de sa pérennité à l'agriculture biologique, mais aussi à Biolait, qui a su l'épauler dans les périodes critiques.
Croisement de races et monotraite en Bretagne : expériences déleveurs herbagers
Solène ROUSSELET, AuteurUn groupe déleveurs laitiers vendéens du GRAPEA et du GAB 85 a visité des fermes laitières bretonnes pour échanger sur le croisement de races et sur la monotraite. Le premier jour, ils sont allés au GAEC Atout trèfle qui est conduit en bio depuis 2009. La ferme reposait initialement sur un troupeau composé exclusivement de Primholsteins, mais ces vaches nétaient pas adaptées à une conduite 100 % herbe (vaches maigres et fertilité en baisse). Le croisement avec des Montbéliardes a permis de gagner en rusticité, en fertilité et de diminuer le nombre de mammites, tout en gardant une production satisfaisante. Dautres croisements ont également été testés, notamment avec la Rouge scandinave. Le groupe déleveurs a aussi rendu visite au GAEC des Trois Fontaines (ferme conventionnelle) qui a opté pour des croisements avec la Simmental (meilleure longévité, plus calme et moins de mammites). Le second jour, le groupe déleveurs a rencontré deux éleveurs qui sont en monotraite toute lannée : Michel Sauvée et Jean-Michel Thébault (en bio). Ce dernier explique la synergie quil a réussi à mettre en place en alliant monotraite, vêlages groupés et vaches nourrices.
« Les veaux commencent à pâturer à 15 jours »
Franck MECHEKOUR, AuteurDavid Barbot sest installé, en 1999, sur une exploitation laitière située dans la Manche. En 2016, il a converti sa ferme en bio. Il livre actuellement 320 000 L de lait, avec un troupeau de 70 vaches. Lun de ses objectifs est de simplifier son travail, tout en se dégageant assez de revenu. Pour cela, il a décidé délever ses veaux femelles, nés au printemps en plein air, dans un enclos aménagé, dès lâge de dix jours. A noter que, pour produire du lait toute lannée, David Barbot a opté pour deux périodes de vêlages groupés : 40 % au printemps et 60 % à lautomne. Les veaux femelles nés au printemps sont laissés au minimum une semaine avec leur mère. Ils passent ensuite en case individuelle pendant quelques jours, pour les habituer à boire à la tétine ; puis, ils sont mis dans un enclos aménagé et passent à un repas par jour (5 à 7 L de lait). Dès quils ont 15 jours, ils commencent à sintéresser à lherbe. Ils reçoivent cependant également un kilo de concentré fermier tous les jours. Ils seront sevrées à trois ou quatre mois. Léleveur apprécie cette simplification du travail et la croissance des génisses induite avec ce système.
Les Vêlages Groupés de Printemps : Travailler avec la nature pour améliorer sa qualité de vie et son revenu
Aurélie CHEVEAU, Auteur ; Maud CLOAREC, Auteur ; Gérard GRANDIN, Auteur ; ET AL., Auteur | PLÉRIN CEDEX (2 Av. du Chalutier Sans Pitié, BP 332, 22 190, FRANCE) : CEDAPA (Centre d'Etude pour un Développement Agricole Plus Autonome) | 2021Ce livre présente le système laitier herbager durable, basé sur les prairies permanentes et le regroupement des vêlages au printemps. Recueil d'expériences et de données chiffrées, il montre un modèle agricole peu exigeant en capitaux et en temps de travail, valorisant au mieux les ressources naturelles et dégageant un bon revenu pour les éleveurs. Les bases du système sont détaillées, à partir des pratiques réalisées sur les fermes d'éleveurs, de plusieurs régions et d'ailleurs dans le monde. La commercialisation des produits et les bilans environnementaux sont également traités. Des conseils sont apportés pour les futurs paysans non issus du milieu agricole.
Dossier Viande Bio : La viande bio ignore la crise
François D'ALTEROCHE, Auteur ; Nicole OUVRARD, Auteur ; Catherine GERBOD, Auteur ; ET AL., AuteurLa viande bovine biologique suit la tendance générale de lAB et continue donc son développement. La crise de la Covid 19 a plutôt conforté lengouement pour la bio, même si les données statistiques 2020 ne sont pas encore connues : il faudra notamment voir léventuel impact de la crise économique prévue pour lautomne. Ce dossier, après un retour sur les chiffres relatifs à la croissance de lAB, présente une interview croisée des responsables du Synabio, de la FNAB et de lAgence Bio, pour qui le développement de cette agriculture se poursuivra, avec parmi les points-clés, la question des aides publiques, la place de lAB dans la future PAC ou encore le risque de décroissance de la démographie agricole dans les prochaines années. Par ailleurs, des références technico-économiques issues du Massif Central montrent la diversité des systèmes allaitants biologiques, avec des stratégies de commercialisation elles aussi diverses, pouvant associer vente directe et circuit long, et plusieurs productions (veaux, génisses, bufs ). Cest ce quillustre notamment lexploitation bio corrézienne du GAEC des Gariolles, qui associe plusieurs ateliers (noix, volailles ) à la production de viande qui représente plus de 50% de son chiffre daffaires global. Elle produit notamment des veaux rosés, commercialisés en vente directe ou par le biais de la Société coopérative agricole Le Pré Vert. Cette dernière, en 100 % bio, sest largement développée ces 20 dernières années en diversifiant ses débouchés, notamment la restauration hors domicile. Enfin, ce dossier revient sur un des enjeux techniques clés en viande bovine biologique : la production danimaux finis plus jeunes (difficulté avec les races allaitantes françaises en limitant la consommation de concentrés ; croisement avec de lAngus testé sur la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou).
L'essentiel de l'homéopathie en élevage laitier
Ce document a été réalisé pour les éleveurs laitiers qui ont suivi la formation « Lessentiel de lhoméopathie en élevage laitier », dispensée par Bio Nouvelle-Aquitaine. Il a été réfléchi afin de donner des repères simples permettant de commencer à utiliser lhoméopathie après avoir suivi la formation. Lutilisation de ce livret seffectue en fonction de ce que souhaite soigner ou améliorer léleveur : le vêlage, la santé des veaux, les mammites, les boiteries ou encore le parasitisme. Pour chacune de ces parties, une situation observée est décrite. Par exemple, dans la partie boiteries, lune des situations est « Boiteries dorigine traumatique », dautres sont « Boiteries suite au temps humide », « Panaris sans complication », etc. Pour chacune de ces situations, une liste de remèdes homéopathiques est indiquée. En face de chaque remède, une description indique les symptômes plus précis pour lesquels il est recommandé de lutiliser. La posologie et le mode dadministration ne sont pas décrits dans ce livret, mais ont été abordés lors de la formation dispensée par Bio Nouvelle-Aquitaine.
Fermoscopie : Les vêlages groupés dautomne au GAEC du Perray
Olivier JOSSET, AuteurDidier Motais sest installé dans les Côtes dArmor, en 1981, sur 17 ha, avec quelques vaches laitières, sur une ferme qu'il a ensuite développée. En 1994, il a été rejoint par son épouse, Sylvie, puis son fils en 2017, a repris une ferme de 42 ha. Dès le début des années 2000, ils ont fait le choix de passer en système pâturant avec 83 ha dherbe, dont 65 ha facilement accessibles. Ils ont également changé de race : ils ont remplacé les Primholsteins par des Montbéliardes. Ils ont profité de ce changement pour mettre en place des vêlages groupés dautomne. Pour cela, ils ont commencé à effectuer des inséminations artificielles. Ces dernières sont toutes réalisées entre fin novembre et mars pour avoir des vêlages de septembre et à novembre. Les vêlages groupés dautomne présentent, pour eux, plusieurs avantages : fermeture de la salle de traite en août (saison sèche où le pâturage est difficile), meilleure organisation du travail, volume de lait vendu en hiver plus important (prix élevé). En revanche, la charge de travail est intense pendant la période de vêlage et il faut prévoir un stock de fourrages plus conséquent. Ils réfléchissent à traire toute lannée, mais ne comptent pas arrêter les vêlages groupés. La ferme est également en conversion bio depuis un an.
Guide 2019 : Elevage biologique en Bourgogne-Franche-Comté : Partie 1 : Les Bovins
Elodie FAYEL, Auteur ; Sarah BESOMBES, Auteur ; Christian FAIVRE, Auteur ; ET AL., Auteur | BRETENIÈRE (1 Rue des Coulots, 21 110, FRANCE) : AGRICULTURES ET TERRITOIRES - CHAMBRES D'AGRICULTURE DE BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ | 2020Ce guide synthétise les expériences et le savoir des conseillers en élevage bovin (allaitant et laitier) biologique de Bourgogne-Franche-Comté. Il compile une quarantaine de fiches techniques réparties en cinq grands thèmes : les fiches « Conduite des animaux délevage bovin » ; les fiches « Alimentation » ; les fiches « Sanitaires » ; les fiches « Logement et équipement » ; les fiches « Gestion du système fourrager ». Ces fiches permettent daccéder à des références techniques, conseils techniques, conseils pratiques
Nouveautés : Zoom sur le matériel grandes cultures ; Zoom sur les produits et matériels pour lélevage
BIOFIL, AuteurSuite à linvitation de Biofil, plusieurs constructeurs et distributeurs de matériels présentent leurs nouveautés ou améliorations techniques. Sur les 21 nouveautés présentées, dix-sept concernent les grandes cultures et quatre lélevage. En grandes cultures, les matériels et produits détaillés sont : des pièces de binage en carbure de tungstène (Adi Carbures) ; des épandeurs à lisier robustes et modulables (Agrimat) ; une option de relevage des éléments sur des bineuses (Agronomic) ; trois modèles de bineuses (Agrosoil, Einböck et Phénix Agrosystem) ; deux matériels destinés au triage des grains (Ateliers Dorez et JK Machinery) ; des charrues mixtes (Demblon) ; un déchaumeur à disques indépendants stable à grande vitesse (Duro-France) ; des presses petites capacités (Farmet) ; un scalpeur-rotor pliable (Lyckegard) ; un système de détection précoce des insectes dans le grain (Systelia Technologie) ; un modèle de centrale solaire photovoltaïque sur bâtiment agricole (Terre et Lac Solaire) ; un thermomètre-hygromètre connecté (Weenat) ; des lentilles anti-limace (Armosa) et un produit biostimulant (Italpollina). En élevage, sont présentés : un complément alimentaire pour améliorer lefficacité ruminale (Denkavit) ; une trousse doutils pour les vêlages (Obione) ; un mélange prairial (Partner&Co) ; un râtelier circulaire anti-gaspillage (Patura).
"Du tout herbe au bio, il ny a plus quun pas"
Emeline BIGNON, AuteurLe GAEC de la Grosse Haie, en conversion bio en Meurthe-et-Moselle, compte 2.3 UMO pour une surface de 172 ha de prairies permanentes et un troupeau de 120 vaches Pie rouge à 4800 L/VL. Très économe, avec un parcellaire groupé autour des bâtiments mais des parcelles de faible potentiel, cette exploitation se caractérise par une bonne résistance aux aléas, une importante efficacité économique et de bonnes conditions de travail. Les éleveurs nourrissent leurs animaux à base de pâturage, denrubannage et densilage de qualité. La reproduction fait l'objet dune attention particulière, notamment pour permettre des mises-bas groupées, à lautomne. Le choix a aussi été fait davoir peu de matériels et de recourir à des prestations extérieures pour la récolte des fourrages et lépandage du fumier. En revanche, ces éleveurs ont investi dans une bonne salle de traite. Avec la conversion, il est prévu de réduire la production laitière à 400 000 litres/an, avec le même troupeau, au lieu des 585 000 L actuels ; de consommer moins de concentré, qui sera acheté localement auprès dun producteur bio ; de développer le pâturage tournant dynamique pour augmenter encore la part dherbe dans la ration et de changer de laiterie pour passer à Biolait. Par ailleurs, il est aussi en projet de développer un atelier de transformation à la ferme. Ce GAEC s'est également investi dans un important projet de méthaniseur collectif avec quatre autres fermes : en plus de la vente du gaz, le digestat sera valorisé sur les parcelles à la place du fumier.
Les BioThémas 2019 : Parlons productions et filières viandes biologiques à base dherbe !
Julien FORTIN, Auteur ; Bertrand DAVEAU, Auteur ; Christèle PINEAU, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - BP 35, 63 370, FRANCE) : PÔLE BIO MASSIF CENTRAL | 2019Le 2 octobre 2019, plusieurs résultats de projets de R&D en lien avec les filières ruminants bio ont été proposés, à loccasion de la 7ème édition des BioThémas, un cycle de conférences dédié à lagriculture biologique et à ses pratiques, co-organisé par le Pôle Bio Massif Central et lItab. Les différents intervenants ont présenté des résultats obtenus dans le cadre des projets BioViandes, BioRéférences et détudes portées par la ferme expérimentale de Thorigné dAnjou. La première présentation portait sur les « Vaches allaitantes en finition : le coût des derniers kilos », avec une comparaison de 14 rations différentes, entre 2000 et 2015, sur la ferme expérimentale de Thorigné dAnjou. La présentation suivante sintéressait à la question « Engraisser et finir des bovins et des ovins majoritairement à lherbe dans le Massif Central : est-ce possible ? » et a apporté des références sur les coûts de production de lengraissement à lherbe. La dernière présentation sintéressait au meilleur couplage entre « Périodes de vêlages et besoins alimentaires » en bovins allaitant (expérimentation menée sur la ferme expérimentale de Thorigné dAnjou).
Bovins lait bio : Qui aime bien tarit bien
Elisa DUBOIS, AuteurParticulièrement en AB où la prévention prime, gérer au mieux la phase de tarissement dune vache est essentiel pour la santé de cette dernière, celle du veau à venir ou encore pour la lactation suivante. Réussir le tarissement, cest : tenir compte de la physiologie de la mamelle et des besoins de lanimal ; respecter certains points-clés (présentés ici) et bien observer. Ainsi, par exemple, il faut une ration alimentaire adaptée, permettant de remettre daplomb un animal si besoin mais pas trop riche pour éviter que les vaches nengraissent trop pendant le tarissement (risques au vêlage). Il faut aussi assurer une bonne couverture en oligo-éléments. Il est, par ailleurs, important de bien calibrer la durée du tarissement et de tarir dans de bonnes conditions délevage : pas de litière sale, lidéal étant plutôt de mettre les animaux à la pâture si possible. Il est plutôt conseillé déviter les traitements systématiques au tarissement et, en cas de suspicion de problème de mamelle, il faut intervenir au cas par cas, voire quartier par quartier. Comme en témoigne Véronique Le Bars, éleveuse de vaches laitières dans les Côtes d'Armor, lhoméopathie peut être une aide précieuse.
Deux sécheresses consécutives : coup rude pour les éleveurs ; Situation dans le Grand-Est ; « Soit on augmente la surface soit on diminue le nombre de bêtes » ; Les systèmes 100 % herbe sont les plus impactés par les sécheresses à répétition
Élise SCHEEPERS, Auteur ; Jean SICOT, Auteur ; Angélique VOISINE, AuteurCe dossier est consacré aux impacts des sécheresses de 2018 et 2019 sur lautonomie fourragère des élevages, et plus particulièrement des élevages laitiers bio situés dans la région Grand Est. Le premier article dresse un bilan de la situation de ces élevages en 2018. Après avoir apporté des données sur le déficit de la pousse de lherbe, il décrit les principaux résultats dune enquête menée par Bio en Grand Est sur les stocks fourragers et les inquiétudes des éleveurs : sur 145 fermes bio enquêtées, une centaine manquaient de stocks et appréhendaient la période hivernale. Le second article fournit des informations complémentaires sur la situation en 2019, à travers la vision dun éleveur laitier bio de cette région (Jérôme Tournay). Ce dernier décrit les adaptations quil a instaurées sur sa ferme : mise en place du pâturage tournant et changement de la période de vêlage pour tarir lété (vêlages en automne). Les deux derniers articles sont des témoignages déleveurs bio : la ferme de Laurent Gravier est située dans les Vosges, avec 85 ha (dont 74 ha de prairies) pour 50 vaches laitières. Il était jusqualors autonome mais, en 2019, il a dû acheter des fourrages pour sécuriser son bilan fourrager. La ferme du Galgenbourg est située dans le Haut Rhin. La totalité de son assolement est en prairie permanente mais, face aux sécheresses à répétition, lexploitation rencontre aussi des difficultés pour sécuriser son autonomie fourragère.
Dossier : Bovins lait : Garder le cap de la cohérence
Frédéric RIPOCHE, AuteurMême si la conjoncture est favorable pour les producteurs de bovins lait biologiques, il est important de mettre en place un système viable, résilient, adapté à son contexte et à ses objectifs. Il ny a pas de système type mais, comme le montrent diverses études, comme dans le projet Casdar Résilait, la recherche dautonomie, la réduction des coûts et le pâturage restent des éléments clés du succès. Lanalyse menée dans Résilait de données issues de 173 exploitations laitières a montré que la résilience des systèmes ne dépend pas du niveau de production par vache, mais que la part dherbe est un facteur favorable et quau contraire, lachat de concentrés est plutôt pénalisant. Mais si lherbe et le pâturage sont essentiels pour la résilience et la performance économique des élevages laitiers, à chaque éleveur de construire son système pâturant, en tenant compte aussi de la nécessité de maintenir la bonne santé de son troupeau. Comme le montrent les témoignages repris ici, issus des expériences menées sur la ferme expérimentale de Mirecourt ou encore de trois producteurs, installés dans la Manche, lAveyron et la Haute-Marne, les leviers daction sont divers et chacun peut être mobilisé différemment : choix des périodes de vêlage, âge du premier vêlage, renouvellement, gestion des stocks, stratégies dachats daliments, croisement, diversification des ressources fourragères, implantation de cultures (pour lautoconsommation ou la vente), utilisation de robots de traite, gestion du travail Sil nexiste pas de solution type, ces témoignages expriment néanmoins, en plus de limportance du pâturage, la nécessité dévoluer et de sadapter en permanence.
Dossier : Grouper ses vêlages au printemps : Une des réponses pour diminuer sa charge de travail en élevage laitier
Félix LEMARÉCHAL, AuteurEn 2014, un groupe de dix éleveurs laitiers du Cedapa sest formé afin de trouver des solutions pour diminuer le temps de travail sur leurs fermes. Après être partis en Irlande et avoir visité dautres élevages, ils ont retenu une solution : les vêlages groupés au printemps et la fermeture de la salle de traite durant deux à trois mois en hiver (décembre à mars). Lobjectif de ces systèmes est de pousser léconomie des charges au maximum, afin quils soient efficients et quils permettent de produire moins de lait. Pour cela, il faut caler la production sur la pousse de lherbe et faire vêler les vaches au printemps. Entre mars et août, la période de travail est chargée. En septembre, le travail diminue avec le passage en monotraite, jusquà la fermeture de la salle de traite fin décembre. Au GAEC Atout Trèfle (deux associés, 35 VL sur 35 ha), cette méthode est pratiquée depuis plus de quinze ans et permet à Pierre-Yves et Sylvie Plessix de travailler chacun 15,5 heures par semaine en moyenne sur l'année. En moyenne, le groupe déleveurs du Cedapa qui applique cette méthode a un EBE de 339 /1000 L de lait vendu grâce à une bonne gestion du pâturage et de la fertilité du troupeau.
Ferme expérimentale de Thorigné-dAnjou : 20 ans de recherches en bio ; C. Huet, président de la ferme expérimentale de Thorigné-d'Anjou : "Éviter l'improductivité"
Frédéric RIPOCHE, AuteurLa ferme expérimentale de Thorigné-dAnjou a fêté ses 20 ans. Depuis sa création, elle conduit des travaux de recherche en élevage naisseur-engraisseur de bovins de race limousine en AB. Les recherches menées s'inscrivent dans quelques grands principes : l'expérimentation doit être conduite dans un contexte viable, vivable, et transposable chez des éleveurs et saxer sur lautonomie, la sécurité et lefficiente alimentaire. Ainsi, de nombreux travaux ont été ou sont encore orientés sur les ressources fourragères (prairies à flore variée, associations céréales/protéagineux, par exemple), la conduite du troupeau, la finition des mâles et des femelles, les régimes alimentaires selon les périodes de vêlage , avec, à chaque fois, une part maximale donnée au pâturage. Aujourdhui, cette ferme expérimentale sengage dans de nouveaux axes de travail avec pour objectifs dabaisser les âges de vêlage de 30 à 24 mois, daccroître le taux de finition des animaux et de les valoriser tous en AB, daugmenter la part de lherbe dans les rations, de diminuer lâge à labattage tout en produisant des viandes de qualité. Dans ce cadre, le choix a été fait dintroduire un taureau Angus dans le troupeau, en lien avec le caractère de précocité de cette race. Christian Huet, président de la ferme expérimentale de Thorigné-dAnjou, et éleveur laitier en bio depuis 1995, souligne dans une interview que tout ce qui se fait dans cette ferme est reproductible chez les éleveurs. Lui-même sest notamment inspiré des résultats des études menées sur les prairies à flore variée semées sous couvert dassociations céréales-protéagineux.
Grille Panse Bêtes : Bovins lait
Thierry MOUCHARD, Auteur ; Nathalie BAREILLE, Auteur ; Christian FAIVRE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2019Cet outil est le fruit dun travail réalisé dans le cadre du projet Casdar OTOVEIL (2016-2019) porté par lITAB. Ce projet vise à renforcer la détection précoce des ruptures déquilibre sanitaire des troupeaux de ruminants, en vue de limiter le recours aux intrants de synthèse (dont les traitements antibiotiques et antiparasitaires) et de renforcer les pratiques sanitaires délevage plus respectueuses du bien-être animal et de lenvironnement, dans une approche de santé intégrée. Léquilibre de santé dun troupeau est un concept évoqué dans les fermes biologiques. Il sagit dun état global de bonne santé du troupeau, avec peu danimaux malades et recevant peu dintrants médicamenteux. Cependant, ce concept nest pas formalisé ; flou, il induit diverses interprétations subjectives. Les travaux conduits dans ce projet avaient pour finalité dobjectiver, par des méthodes statistiques adaptées, la notion déquilibre sanitaire à partir de données enregistrées sur des troupeaux menés en agriculture biologique. Une finalité du projet étant de proposer des méthodes pour la prévention et la surveillance des troupeaux, adaptées à lAB et transposables en élevage conventionnel. Pour y répondre, 5 livrets PANSE BÊTES ont été créés. Le présent livret concerne les bovins lait. Il donne des repères pour observer son troupeau et se poser les bonnes questions à partir de 7 thèmes : regard global sur le troupeau, reproduction, problèmes métaboliques en élevage, santé mammaire et qualité du lait, santé des jeunes de la naissance à la reproduction, maladies parasitaires, santé des pieds. A partir de ces observations, il devient possible de rechercher les causes dune rupture éventuelle déquilibre sanitaire pour une attitude préventive globale.
Grille Panse Bêtes : Bovins viande : Outil d'aide à l'observation et à la prévention de la santé du troupeau pour les éleveurs, vétérinaires, conseillers
Thierry MOUCHARD, Auteur ; Nathalie BAREILLE, Auteur ; Michel BOUY, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2019Cet outil est le fruit dun travail réalisé dans le cadre du projet Casdar OTOVEIL (2016-2019) porté par lITAB. Ce projet vise à renforcer la détection précoce des ruptures déquilibre sanitaire des troupeaux de ruminants, en vue de limiter le recours aux intrants de synthèse (dont les traitements antibiotiques et antiparasitaires) et de renforcer les pratiques sanitaires délevage plus respectueuses du bien-être animal et de lenvironnement, dans une approche de santé intégrée. Léquilibre de santé dun troupeau est un concept évoqué dans les fermes biologiques. Il sagit dun état global de bonne santé du troupeau, avec peu danimaux malades et recevant peu dintrants médicamenteux. Cependant, ce concept nest pas formalisé ; flou, il induit diverses interprétations subjectives. Les travaux conduits dans ce projet avaient pour finalité dobjectiver, par des méthodes statistiques adaptées, la notion déquilibre sanitaire à partir de données enregistrées sur des troupeaux menés en agriculture biologique. Une finalité du projet étant de proposer des méthodes pour la prévention et la surveillance des troupeaux, adaptées à lAB et transposables en élevage conventionnel. Pour y répondre, 5 livrets PANSE BÊTES ont été créés. Le présent livret concerne les bovins viande. Il donne des repères pour observer son troupeau et se poser les bonnes questions à partir de 8 thèmes : regard global sur le troupeau, reproduction, maladies digestives et métaboliques en élevage, maladies digestives et métaboliques en engraissement, santé des veaux, maladies parasitaires, troubles de la mamelle, boiteries. A partir de ces observations, il devient possible de rechercher les causes dune rupture éventuelle déquilibre sanitaire pour une attitude préventive globale.
Le lait de sa propre herbe
Katharina SCHEUNER, Auteur ; Aline KÜENZI, AuteurEn Suisse, plus de deux tiers de la surface agricole est occupée par des cultures fourragères. Selon les estimations, un quart des exploitations délevage pourraient adopter la pâture intégrale mais très peu le font actuellement, car cette méthode est exigeante. La pâture intégrale a besoin dêtre professionnalisée d'autant plus que Bio Suisse a inscrit, dans le cahier des charges 2022, que plus aucun aliment fourrager bio ne pourra être importé pour les ruminants. La pratique de la pâture intégrale commence au printemps par du surpâturage afin de stimuler le tallage des graminées et dhabituer les animaux. Vient ensuite un important travail de planification des pâtures afin de faire correspondre les besoins en fourrage du troupeau à la production des prairies : taille des surfaces, durée et intensité du pâturage, ouverture des pâtures (au moment de la hauteur idéale de lherbe), heure de conduite des vaches au pâturage, etc. Une planification optimale nécessite plusieurs années de travail et dadaptations en fonction des observations réalisées et peut aussi être adoptée en pâture partielle pour les systèmes qui ne peuvent pas développer une pâture intégrale (éloignement des parcelles). Dautres paramètres peuvent influencer la réussite du système, comme la sélection du type de vaches et ladoption de vêlages saisonniers qui permettent de faire coïncider le besoin maximal de fourrages avec la forte croissance de lherbe et ainsi de limiter le coût daffouragement. Le producteur laitier bio Christof Widmer témoigne de son expérience en pâture intégrale et notamment de lintérêt économique (revenu de 43 CHF/heure, contre 26 CHF/h en ferme bio de plaine) et sur le temps de travail (2370 h, contre 3600 h).
"Placer la barre à 24-28 mois est un bon objectif"
Franck MECHEKOUR, AuteurDavid Plouzin, conseiller élevage génisses à la ferme expérimentale des Trinottières (Maine-et-Loire), plaide en faveur du vêlage précoce, même en bio. Il détaille les raisons qui l'orientent dans ce choix. Un encart précise les conditions en bio. Le cahier des charges bio impose une phase lactée dau moins 12 semaines, ce qui, selon David Plouzin, correspond à une distribution de 400 à 450 litres de lait par génisse, voire moins pour certains éleveurs qui arrivent à nen distribuer que 350 litres. Mais les génisses ont alors à disposition un concentré bio à volonté. Cependant, il est nécessaire d'établir le calcul économique en lien avec le coût élevé du lait et du fourrage bio.
Des rations autonomes pour des vêlages dautomne en bio
Sophie BOURGEOIS, AuteurEn élevage bio, les vêlages dautomne sont plus difficiles à mener car il faut nourrir tout lhiver des animaux à forts besoins avec des stocks dont la valeur alimentaire varie d'une année sur l'autre. Cest pourtant le cas de 25 % des élevages bio des Pays de la Loire. À la ferme expérimentale de Thorigné-dAnjou, quatre rations, composées à partir des fourrages produits sur la ferme, ont été testées sur des Limousines en vêlage dautomne, avec pour objectif datteindre lautonomie alimentaire tout en gardant de bonnes performances zootechniques. Les quatre rations sont à base de : foin de luzerne, foin de prairie temporaire à flore variée, foin de prairie naturelle et ensilage dun mélange de céréales et protéagineux. Aucun effet na été notifié sur la production laitière au cours de l'allaitement du veau. Toutes les vaches ont perdu du poids durant la phase en bâtiment, mais sans différence significative entre les rations. Aucun impact sur la reproduction, ni sur la croissance des veaux na été relevé ; en revanche, un gros écart entre primipares et multipares a été constaté. Par exemple, les primipares ont un taux de gestation moyen de 64 %, contre 89 % pour les multipares. Concernant le coût des rations, les quatre restent modestes. La plus avantageuse étant la ration « foin de luzerne et ensilage céréales et protéagineux » avec un coût de 113 pour 100 kg de viande produite. Cette étude montre quavec une ration équilibrée, les vêlages dautomne en bio sont tout à fait possibles.
Dossier : Des troupeaux anglais à la néo-zélandaise
Franck MECHEKOUR, AuteurDans un contexte difficile (foncier très cher, volatilité des prix, peu dinvestissement de lÉtat dans lagriculture, crises ), la majorité des éleveurs laitiers anglais ont choisi lintensification et lagrandissement. Mais certains ont fait un autre choix, inspiré du modèle néo-zélandais : de grands troupeaux, jusquà 500 vaches, un maximum de pâturage, une simplification du travail, des vêlages groupés, la monotraite Des éleveurs français, dans le cadre dun voyage détude, ont découvert quatre de ces élevages anglais atypiques, bio ou conventionnels, basés sur linnovation, la recherche de lefficacité à lhectare et non à la vache et la baisse des coûts. Ce dossier présente, avec à lappui des dires déleveurs, les points forts de ces élevages, comme : i) la gestion de la reproduction en phase avec la pousse de lherbe, avec des vaches croisées, de petits gabarits, qui marchent bien, vêlent bien et donnent un lait de qualité, des vêlages groupés ; ii) une conduite du pâturage simple mais rigoureuse avec des mélanges prairiaux adaptés, une fertilisation réfléchie, de bons chemins daccès, un suivi de la pousse de lherbe, un temps de présence par paddock court et un temps de repousse long ; iii) des choix atypiques pour la traite (monotraite toute ou partie de lannée, absence de décrochage automatique, salle de traite au milieu des paddocks ) ; iv) un élevage des veaux particulier (mise au pâturage à 3 semaines, naissance à lextérieur, lait froid à partir de 15 jours ). Un de ces éleveurs anglais en AB (monotraite, zéro concentré) témoigne : « jessaie davoir lélevage le plus simple au monde ». Son but : profiter de sa famille et avoir du temps libre. Ceci ne lempêche pas davoir des résultats économiques dans le top 10 anglais depuis des années, avec, par exemple, un revenu disponible en 2017 de 174 000 euros.
Lait bio : Elever des veaux avec des vaches nourrices
Anne-Laure SIMON, AuteurLa technique qui consiste à confier les veaux à une vache nourrice comporte de nombreux avantages. Des éleveurs l'ont testée et en retirent de la satisfaction : gain de temps, amélioration de la santé et de la croissance des veaux. Deux à trois veaux sont nourris par une vache nourrice qu'ils vont téter pendant 6 ou 7 mois. Bien souvent, les vaches choisies sont celles à problèmes, type boiteuse, leucocytaire, longue à traire ou qui n'a pas retenu. Elles devront avoir beaucoup de nourriture et d'eau à disposition, point d'attention particulièrement important. Dans cette technique, l'éleveur n'a pas besoin d'intervenir pendant toute la phase lactée, excepté les 10 premiers jours pour faire adopter les veaux par la vache. Yves Simon (éleveur laitier à Montreuil le Gast) témoigne.
Des références sur la production laitière des Limousines en vêlage dautomne
Sophie BOURGEOIS, AuteurLa Ferme expérimentale en AB de Thorigné dAnjou (Maine-et-Loire) a comparé, sur 3 ans, les performances, en termes de production de lait, de vaches Limousines en vêlage dautomne (en septembre et octobre). Ces vaches étaient réparties en 2 lots, avec chacun un régime alimentaire économe, lun à base de foin (foin de luzerne et foin de prairie à flore variée) et le second à base de foin de luzerne et d'ensilage dune association de céréales et protéagineux. Chaque régime apportait la même quantité dUF et de PDI. Étaient relevées la production laitière, la note détat corporel des vaches, la croissance des veaux. Ces derniers avaient du foin à disposition et une complémentation dau maximum 2 kilos par jour (2/3 de triticale-pois et 1/3 de féverole). Létude a permis détablir des références sur la production laitière de Limousines en vêlage dautomne (ex : 7.5 litres/jour en moyenne, 70 jours après vêlage). Elle a aussi mis en évidence l'absence de différence en termes de volumes de lait produits, détat corporel ou encore de croissance des veaux entre les 2 lots, suivant le régime alimentaire. Par contre, il existe de fortes variations de production de lait dune vache à lautre (de 3-4 litres par jour pour certaines à plus de 10 litres pour dautres), avec notamment une production plus faible pour les primipares. La Ferme Thorigné dAnjou travaille aujourdhui à évaluer leffet de la mise à lherbe de vaches en vêlage dautomne sur la production de lait.
Vêlages groupés : Une solution pour améliorer ses conditions de travail
Morgan MAIGNAN, AuteurLa simplification du temps de travail est une question qui revient souvent en élevage bovin lait. Grouper les vêlages peut être un élément de solution. Le choix de la période de vêlage est alors à réfléchir selon ses besoins et son système. Il faut prendre en compte divers points : quelle sera la répartition des ventes de lait et pour quel prix ; les impacts possibles sur les produits viandes (vaches de réforme, veaux) ; les évolutions nécessaires en termes de conduite de lalimentation ; le besoin accru dune bonne maîtrise de lélevage des génisses, de la reproduction et de la santé du troupeau ; les besoins en bâtiments et les capacités de stockage des fourrages, ou encore quelles modifications de la répartition du travail seront induites. Cest ce quillustrent deux témoignages déleveurs du Morbihan en AB, le premier ayant opté pour les vêlages groupés au printemps et le second en été.
Dossier : L'élevage des génisses
Ludovic BILLARD, AuteurL'introduction de ce dossier rappelle l'importance de l'élevage des génisses dans une ferme laitière. Le choix de pratiques d'élevage qui visent un meilleur bien-être animal, une meilleure santé du troupeau, mais aussi de meilleures conditions de travail, sans sacrifier les performances économiques des fermes, compte dans la recherche d'équilibre de cet élevage. Le partage d'expériences entre éleveurs, dans ce cadre, présente de nombreux atouts. Ainsi, des éleveurs témoignent sur certains de leurs choix : - Vêlages 2 ans, 3 ans ? Avantages et inconvénients (Isabelle Mathy, 01) ; - Déléguer l'élevage des veaux à des vaches nourrices pour avancer dans la simplification du système (Gérard Grandin, 61) ; - Le lait fermenté (Joëlle et Jean-Yves Lyonnet, 42) ; - Kéfir et élevage des génisses : deux facteurs indissociables pour moi aujourd'hui (Frédéric Thiriet, 88) ; - Le kéfir de lait (Jean-Yves Papin, 49) ; - Les veaux sous la mère (Didier Bourgeois, 89) ; - Respecter la physiologie est primordiale (résumé d'une intervention de Marine Lemasson, conseillère en systèmes ruminants bio et durables) ; - L'expérimentation des vaches nourrices (Laurent Brunet, 88) ; - Changer de mode d'élevage pour éradiquer la Cryptosporidiose (Alain Guiffès, 49) ; - Le colostrum ou l'or liquide (Nadine Savary, 53) ; - Les vaches nourrices (fermoscopies de 3 exploitations laitières).
Fermebioscopie : GAEC du Pis Vert, Adhérent BIOLAIT du département 61
Jérémie OUY, AuteurIssu d'une fratrie de 5, Jérémie Ouy reprend la ferme familiale bio au moment du départ en retraite de son père. La ferme laitière est alors déjà autonome pour l'alimentation des animaux, transforme ses produits sur place et les vend au marché. Jérémie va améliorer les conditions de travail, investir dans un séchoir en grange, trouver des associés pour former un GAEC. Son témoignage illustre la volonté de poursuivre l'objectif d'autonomie globale de l'exploitation, mais aussi les liens de solidarité entre associés. Jérémie présente quelques éléments sur l'élevage de ses animaux (alimentation/ration, vêlages, pâturage) et les résultats économiques de la ferme pour 2014 à 2016. Afin de relever le défi permanent de faire vivre deux familles, de nouveaux projets ont vu le jour (nouvelle boutique, installation d'un pasteurisateur, création d'une cave à fromages enterrée...).
Dossier : Santé : Méthodes alternatives
Isabelle MATHY, Auteur ; Nadine SAVARY, Auteur ; Catherine EXPERTON, Auteur ; ET AL., AuteurDresser un panorama complet des multiples solutions alternatives de soin aux vaches, c'est ce que propose ce dossier. Il illustre le fait qu'il n'y a pas une seule, mais des vérités concernant la façon de traiter les problèmes de maladies. La santé animale, et celle des vaches en particulier, relève de nombreux paramètres. Les articles qui composent le dossier apportent, chacun à sa manière, un éclairage particulier sur les méthodes alternatives : - Compte-rendu du séminaire du Dr Paul Dettloff chez M. Teunis, Président de Natuurweide Pays-Bas ; - L'utilisation des produits à base de plantes est réglementée et leur utilisation est ainsi freinée en élevage (avec un rappel sur la réglementation) ; - Aromathérapie en élevage laitier : une médecine d'avenir... ou pas ; - Quels sont les principes de base pour qu'un animal soit en bonne santé ? Pour ne pas avoir à le traiter ? ; - Homéopathie ; - Places des "thérapeutiques" alternatives en élevage laitier ; - Guérir, mais aussi maintenir en bonne santé votre troupeau, rien qu'avec vos mains ; - Un système robuste pour prévenir plutôt que guérir ; - Vers une maîtrise sans antibiotique ; - Un produit miraculeux pour limiter les cellules ; - La prévention avant tout ; - Santé et chemins ? Ça n'est pas si loin ! ; - Les méthodes alternatives dans la "Voix Biolactée".
Elevage des futures laitières : Respecter la physiologie est primordial
Marie NAVAS, AuteurAvoir un troupeau laitier en bonne santé, produisant en valorisant au mieux lherbe et les fourrages, passe par une attention particulière donnée à lélevage des génisses. Respecter la physiologie et les besoins de ces dernières, de la naissance à leur premier vêlage, est gage davoir des laitières en bonne santé et productrices. Cet article reprend les principaux enseignements issus dune journée de formation sur lélevage des veaux et génisses. Ces conseils sont à avoir en tête pour appuyer lobservation de son troupeau et améliorer ses pratiques. Parmi ces conseils, on peut retenir le besoin de permettre au veau de téter en quantité suffisante le colostrum de sa mère dans les deux heures suivant sa naissance. De même, un sevrage à six mois (au lieu de trois, âge minimal fixé dans le cahier des charges bio) contribue à renforcer les performances de la future laitière. Les veaux doivent être, si possible, mis en contact danimaux adultes (ex : une femelle tarie), notamment pour développer leur comportement alimentaire. Ne pas donner, ou alors peu, de concentré ou densilage avant un an : les veaux doivent apprendre à devenir des ruminants et la flore de leur rumen doit se développer pour permettre la digestion des fourrages, doù le besoin important de fourrages grossiers à cet âge.
Monotraite : Regards et pratiques déleveurs
Yann EVENAT, AuteurChoisir la monotraite, partielle ou totale, demande une réflexion à léchelle du système et une bonne approche technique. Des choix seront à faire en termes de sélection de races, de croisements, de pâturage, de réforme ou de gestion de vaches nourrices. Quatre éleveurs bio du Finistère présentent leurs pratiques autour de la monotraite, que certains dentre eux pratiquent depuis, parfois, une quinzaine dannées. Si la Holstein semble bien adaptée à cette pratique, ces éleveurs travaillent avec des croisements (ex : Jersiaise, Rouge Norvégien) ou avec dautres races (ex : Jersiaire danoise). La période de monotraite est réfléchie selon les choix du système : plutôt en été pour, selon les cas, faciliter la détection des chaleurs, dégager du temps pour la famille ou encore pouvoir accéder plus facilement à des parcelles de pâturage éloignées. La gestion des nourrices est aussi un enjeu important et les témoignages montrent diverses pratiques. Au final, ces éleveurs sont satisfaits de leur choix de faire de la monotraite et de ses résultats. Mais ces témoignages montrent aussi que ce choix sintègre dans une réflexion globale, à léchelle du système, englobant les objectifs de production et de vie de lagriculteur.
Augmenter la robustesse d'un troupeau de vaches laitières
LETTRE FILIÈRES FNAB - LAIT, AuteurLes vaches n'ont pas la même réaction face à des perturbations. Prendre en compte ce facteur peut augmenter la robustesse de son troupeau. Ainsi, l'INRA du Pin au Haras a étudié deux lots de neuf vaches laitières : l'un avec tous les animaux au même stade physiologique (lactations regroupées) et, dans le second, les vaches sont à des stades hétérogènes de lactation. En cas de perturbation, ce dernier lot montre globalement une meilleure production de lait. A partir de ce constat, l'INRA a étudié une conduite de troupeau basée sur la constitution de deux lots : l'un vêlant au printemps et l'autre à l'automne. Cette conduite présente, en plus d'une meilleure robustesse du troupeau, divers avantages : en périodes de moindre disponibilité alimentaire (été et hiver), une partie du troupeau est tarie ; les vaches vides en fin de période de reproduction peuvent intégrer l'autre lot ; plus de souplesse en termes d'âge à la première mise bas ; pas de pic de travail lié à une seule période de mises bas et étalement de la production.
Colloque Repro 2020 : Sevrer plus de veaux avec moins de vaches
François D'ALTEROCHE, AuteurLa reproduction en bovins allaitants n'a pas été autant étudiée qu'en élevage laitier, c'est pourquoi, dans le cadre du projet Repro 2020, un colloque a été organisé, à l'occasion du Sommet de l'Élevage 2015. Il a réuni des experts d'horizons divers (dont Jean-Paul Coutard, responsable de la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou), pour faire un état des lieux des connaissances et trouver des solutions et voies de recherche pour une meilleure maîtrise de la reproduction en élevage allaitant en France. Cet article rend compte des connaissances échangées et des problématiques qui ont pu être soulevées lors du colloque.
Une ferme laitière biologique en Nouvelle-Zélande
Jean-Marie POILVET, AuteurKévin et Robyn Barrett sont éleveurs à Rahotu, dans la région du Taranaki, sur l'île nord de la Nouvelle-Zélande. Ils possèdent trois fermes en bio, dont celle qui est présentée dans l'article. Les éleveurs gèrent, chaque jour, les surfaces en herbe destinées aux troupeaux, à l'aide d'un herbomètre et d'un système de clôture, qu'ils déplacent en fonction des besoins et des contraintes climatiques. Les douze éleveurs bio de cette région du Taranaki se réunissent, chaque mois, pour partager l'actualité et aborder des points techniques.
Vêlages précoces : Des croissances modérées l'hiver pour optimiser les performances au pâturage
Cyrielle DELISLE, AuteurDes essais ont été menés sur la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou, pendant les hivers 2011-2012, 2012-2013 et 2013-2014, sur des lots de génisses limousines (génisses nées au printemps âgées de 8 à 12 mois ou génisses nées à l'automne âgées de 14-18 mois) pour suivre l'impact d'une croissance classique (650-700 g/j) et d'une croissance modérée (450-550 g/j). Les résultats ont montré que les génisses alimentées pour obtenir une croissance hivernale modérée, quelle que soit leur période de naissance, compensaient leur poids plus faible en fin d'hiver par une meilleure croissance à la mise au pâturage. En effet, on observe une faible différence de poids entre les lots à la mise à la reproduction et les femelles sont assez lourdes pour un premier vêlage à 30 mois. Ainsi, en s'appuyant sur la croissance compensatrice des animaux, on peut réduire les coûts d'alimentation l'hiver, optimiser l'utilisation du pâturage au printemps, tout en obtenant des femelles pouvant se reproduire dès 30 mois. Cette pratique est aussi employée, depuis 2013, dans un GAEC comptant un troupeau de 110 mères charolaises, ce qui a permis de réduire, voire de supprimer les concentrés dans la ration d'hiver des génisses.
Elevage : Les vêlages groupés
Pascal BISSON, AuteurDeux études, réalisées en Deux-Sèvres en vaches allaitantes, se sont penchées sur l'impact des vêlages groupés ou dispersés, d'une part sur la reproduction et le nombre de veaux produits, et d'autre part sur la production de viande et le temps de travail demandé à l'éleveur. La première montre que, en race charolaise, des vêlages groupés sur une période de trois mois permettent d'obtenir 11 % de veaux en plus par rapport aux vêlages étalés. Cela se traduit par différents facteurs : - un âge au premier vêlage inférieur de 1,6 mois ; - un intervalle vêlage-vêlage (IVV) inférieur de 24 jours ; - une moindre mortalité ; - une période de vêlage en été, plus favorable. Pour les races parthenaise, limousine et blonde d'Aquitaine, les différences entre vêlages groupés et dispersés sont moins marquées. La seconde étude a consisté à modéliser le passage d'un système de vêlages dispersés à un système de vêlages groupés. L'incidence de l'IVV et du pourcentage de veaux vivants à 90 jours a été mesurée sur la production de viande. Celle-ci augmente de 10 t, pour un cheptel de 100 vaches, et la production de viande vive par UGB est supérieure de 13 %. A noter que le système en vêlages groupés compte 6 UGB supplémentaires. Par ailleurs, le temps de travail d'astreinte en système de vêlages groupés est moindre, en lien avec un temps réduit en stabulation et une surveillance facilitée. Dans une troisième partie, l'auteur explique comment il est possible de grouper les vêlages. Cela passe par trois éléments essentiels : l'alimentation, la conduite du troupeau et la génétique.
« Faire avec l'existant m'a contraint à réfléchir autrement »
Maud CLOAREC, AuteurCette fermoscopie présente un éleveur du Morbihan qui a choisi de miser sur le pâturage et de grouper les vêlages pour réduire le travail d'astreinte. Lors de son installation, il fut contraint de ne pas s'agrandir. Un mal pour un bien, dit-il, car cela lui a permis de repenser son système. Pour financer ses annuités de reprise, il doit augmenter son EBE. Deux solutions s'offrent à lui : produire plus de lait ou réduire ses charges. La seconde solution le conduit à abandonner le maïs ensilage, croiser ses Holstein avec des races plus rustiques, mieux valoriser les réformes par la génétique et enfin adopter les vêlages groupés pour réduire l'astreinte hivernale. Le temps libéré est consacré à de l'accueil social à la ferme. Les soins aux veaux ont donc été simplifiés et l'achat d'un taxi à lait lui permet de faire face sereinement à la période des vêlages. Il s'agit d'un chariot qui a une capacité de 150 litres de lait, avec une pompe et un compteur, et qui permet de distribuer très rapidement le lait aux veaux qui sont dans des cases individuelles.
A la recherche du temps gagné en systèmes pâturants bas intrants
Maud CLOAREC, AuteurHuit éleveurs bretons en bovins lait ont constitué un groupe pour chercher à réduire leur temps de travail et d'astreinte. Ils ont été lauréats de l'appel à projets 2013 Casdar « Action collective pour l'agro-écologie » et bénéficient d'une animation. Ces éleveurs ont étudié des agriculteurs bretons ayant fait évoluer leur système vers moins de travail, mais plus d'efficacité économique, en s'inspirant de systèmes néo-zélandais, irlandais ou anglais. Ce travail d'étude a permis d'identifier des éléments clés de succès, notamment celui de produire le maximum de chiffre d'affaires à partir du potentiel fourrager de l'exploitation. Ceci amène à mettre toute la surface accessible en herbe, à grouper les vêlages (février-mars), à développer la mono-traite, à sélectionner des vaches plus rustiques avec un bon rapport « besoins / production ». Ayant ainsi identifié ces éléments-clés, les huit éleveurs du groupe travaillent à les décliner chez eux. Tout d'abord, une simulation des évolutions possibles de leur système a été réalisée et, à partir de là, une identification des pistes d'action : attendre la réduction des annuités pour les jeunes installés, maximiser le pâturage et les surfaces accessibles en herbe, diminuer les charges de structure, développer et tester des outils pour mieux piloter la sélection de ses vaches
Veaux, concentrés et vaches à fourrages grossiers
Florian LEIBER, AuteurLa forte croissance du veau dans les premières semaines après vêlage incite les élevages intensifs à leur distribuer d'importantes quantités de concentrés, qui vont croissantes. Or, les taux de croissance des ruminants sauvages ralentissent au cours des premières semaines. Forcer les veaux à croître plus vite ne correspond donc pas à leurs dispositions naturelles. Bien que l'on constate que les apports précoces et abondants de concentrés favorisent le développement des papilles ruminales, ces dernières sont néanmoins naturellement plus adaptées aux régimes alimentaires folivores, c'est-à-dire contenant beaucoup de feuilles, qui sont plus riches en nutriments. Au contraire, un ruminant herbivore (qui consomme de l'herbe plutôt que des feuilles) a les papilles ruminales moins développées. Ainsi, l'estivage des génisses est une bonne méthode pour la constitution de vaches laitières qui valoriseront mieux les fourrages grossiers, ce qui est important en élevage biologique.
Les conseils du vétérinaire Céline Peudpièce pour bien préparer les mères au vêlage
Noëllie LEBEAU, Auteur ; Sandrine POISSON, AuteurLes vaches en gestation ont plus de besoins que celles qui sont en entretien. Des mesures simples permettent de garantir une bonne préparation au vêlage : favoriser la consommation d'eau en abondance (et pas seulement pour les dominantes), éviter tout déficit alimentaire en raisonnant la ration, utiliser la phytothérapie. La période critique pour la surveillance de l'état corporel et de la ration débute à partir du huitième mois de gestation.
Le point technique élevage : Pratiques alimentaires en allaitantes : Gérer ses objectifs et ses contraintes
Madeg JOIN-LAMBERT, AuteurLa production de viande bovine par les éleveurs allaitants, en élevage biologique, nécessite de nourrir les animaux au plus près de leurs besoins, mais aussi très souvent en travaillant sur le coût des rations. Au sein des éleveurs allaitants bio, différentes pratiques coexistent. Elles sont directement liées à leurs objectifs et aux contraintes des fermes. Quatre éleveurs allaitants du Morbihan ont été interrogés : Denis Lucas (Muzillac (56), zone séchante) et Fabien Tigeot (Bohal (56), zone séchante) ont fait le choix de faire de la vente directe de veaux sous la mère en élevant des vaches limousines ; Bernard Mounier (Pluméliau (56), zone intermédiaire) et Daniel Bronsard (Loyat (56), zone séchante) vendent les mâles en broutards qui ne peuvent généralement pas être valorisés en filière biologique. Présentation de leurs pratiques d'élevage : Conduite au pâturage et choix de vêlage ; La finition des animaux à l'herbe ; Du foin et de l'enrubannage au bâtiment ; Ensilage ou enrubannage de méteil ; La finition au bâtiment. Un tableau présente les avantages et les inconvénients de la vente de veaux sous la mère, de broutards, de bufs.
Actualité technique : Bovin viande en agriculture biologique - Résultats économiques 2009
TECHNI BIO, AuteurLes Réseaux d'élevage viande bovine conduits par les Chambres d'agriculture et l'Institut de l'élevage observent une douzaine d'élevages dans les systèmes naisseurs producteurs de broutards, naisseurs engraisseurs de veaux et naisseurs engraisseurs de bufs. Ces suivis pluriannuels ont permis de décrire deux cas types en agrobiologie, qui sont réactualisés chaque année en fonction des évolutions observées. Le résultat des suivis porte sur : - Type 1 : naisseur extensif en agrobiologie (herbe et foin dominent, deux périodes de vêlage, une rentabilité qui se maintient) ; - Type 2 : naisseur engraisseur de veaux de lait sous la mère (herbe et cultures, vêlages étalés pour vendre toute l'année, résultats économiques en légère baisse) ; - Quatre années de recul sur les types 1 (Broutards) et 2 (Veaux sous la mère).
Réseau d'élevage bovin viande en agriculture biologique - Résultats économiques 2009
Les Pays de la Loire comptent plus de 300 éleveurs engagés dans la production de viande en agriculture biologique. Le Réseau d'élevage viande bovine conduits par les Chambres d'agriculture et l'Institut de l'élevage observent une douzaine de ces élevages dans les systèmes naisseurs, producteurs de broutards, naisseurs engraisseurs de veaux et naisseurs engraisseurs de bufs. Ces suivis pluriannuels ont permis de décrire deux cas types en agrobiologie : naisseur extensif et naisseur engraisseur de veaux de lait sous la mère. Pour chacun des cas types sont présentés l'alimentation, les périodes de vêlage, la rentabilité et les résultats économiques. Par ailleurs, pour chacun des cas types, sont présentés, sous forme de tableaux, les caractéristiques des systèmes, le troupeau bovin, la surface fourragère, le produit bovin en 2009, les charges opérationnelles, le résultat économique des systèmes en 2009, ainsi que l'évolution sur 4 ans des deux systèmes de production biologique : broutards, veaux sous la mère.
Elevages allaitants bio en Bretagne (Résultats du réseau d'élevages de 2000 à 2007)
Dans le cadre du réseau élevage, les Chambres d'agriculture de Bretagne et l'Institut de l'élevage ont réalisé des suivis d'élevages allaitants en agriculture biologique. Cette synthèse porte sur les 7 élevages suivis de 2000 à 2007. On y trouve des tableaux présentant : - Les structures de production : les surfaces ; le cheptel, qui varie beaucoup selon les élevages ; la valorisation des animaux mâles, essentiellement en broutards conventionnels ; - Les résultats de reproduction : ils s'améliorent globalement même s'il existe de grosses disparités entre les élevages ; - Les périodes de vêlages : elles sont relativement stables dans le temps et ne sont pas groupées ; - L'autonomie alimentaire des élevages : en fourrage, elle est stable, le taux moyen d'autonomie est de 87%, le foin est le principal fourrage récolté ; en concentré, les éleveurs recherchent plus d'autonomie, les quantités de concentrés consommées sont stables et relativement faibles ; - La valorisation des animaux qui diffère selon les élevages ; - La production de viande vive ; - Les charges opérationnelles, en moyenne 330 par vache ; - Les charges de structure, en moyenne 945 par vache ; - Les résultats économiques obtenus sur la SAU.
Témoignage : Veaux de boucherie
Gérard MONNIER, AuteurSuite à l'épidémie de FCO, entre autres, le commerce des veaux est très perturbé et amène l'éleveur, auteur de cet article, à se questionner sur les conduites d'élevage et les critères de sélection à adopter. Il propose notamment d'allonger le rythme de vêlage pour faire naître moins de veaux et de sélectionner des vaches à bonne persistance laitière. Il livre les observations réalisées sur son troupeau avec des lactations longues de 18 mois, source de nombreux avantages.
Avancer les vêlages n'est pas forcément évident et intéressant
Pour compenser la perte liée à la baisse du prix du lait, une des solutions pourrait consister à avancer les vêlages en juin juillet pour bénéficier de plus values bio plus importantes. La Chambre d'Agriculture des Pays de la Loire a étudié, sur la campagne 2004-2005, l'impact des changements de période de vêlage sur la production laitière et les résultats dans des élevages bio. Il en ressort que les vêlages de juin juillet maximisent la valeur ajoutée pour les éleveurs qui livrent à une laiterie à forte saisonnalité. Pour une laiterie à faible saisonnalité, la meilleure période est plutôt février-mars.