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OVIN VIANDE |
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INRAE de Mirecourt, un système agri-alimentaire diversifié autonome et économe ; INRAE de Mirecourt, un système herbager pâturant mixte bovins-ovins
Maxime LEQUEST, AuteurL'unité expérimentale INRAE de Mirecourt, dans les Vosges, et en agriculture biologique depuis 2004, est un système de polyculture-polyélevage très axé sur la diversification : élevages de bovins laitiers (en monotraite), de brebis allaitantes et de porcs charcutiers, prairies permanentes et temporaires, cultures destinées à l'alimentation humaine, agroforesterie, etc. Neuf éleveurs et porteurs de projet du Cedapa s'y sont rendus à l'automne 2022. Ils ont découvert, notamment, comment le système utilise une salle de traite mobile pour valoriser plus de surfaces accessibles sans spécialiser ces dernières. La valorisation maximale du pâturage permet d'être autonome en fourrage (pâturage et foin). Dans un deuxième article, la conduite de ce système herbager, qui associe bovins et ovins en pâturage simultané en mai et juin, est décrite. Ce pâturage mixte simultané permet de limiter les refus en bénéficiant de la complémentarité entre espèces.
Itinéraires techniques d'étalement de la production d'agneaux bio
Vincent BELLET, Auteur ; Philippe DESMAISON, Auteur ; Vianney THIN, Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2022En France, la demande en agneaux est encore très saisonnée, avec une forte consommation autour de Pâques. Or, les brebis mettent naturellement bas en fin dhiver et les agneaux nés à cette période sont abattus durant lautomne (lorsque la demande est moins importante). Le projet Casdar RéVABio vise à améliorer le taux de commercialisation, sous le label AB, des agneaux biologiques en travaillant sur une meilleure correspondance entre les périodes de production et de consommation. Pour cela, il a notamment étudié des itinéraires techniques déjà pratiqués par des éleveurs bio pour étaler leurs ventes dagneaux. Des enquêtes ont ainsi été réalisées auprès de 33 fermes. Quatorze dentre elles se situent en bassin herbager, les autres en bassin rustique (ces deux grands types de bassins de production sont étudiés séparément, car ils reposent sur des systèmes délevage fortement différents, ce qui impacte les itinéraires techniques et les périodes de commercialisation des agneaux). Quatre itinéraires techniques sont présentés en bassin herbager : un système témoin (classique), un système reposant sur la technique du report dagneaux (sur l'année suivante), un autre sur de lavance de saison (avance d'une partie des agnelages en fin d'automne), et un autre avec deux périodes dagnelages. Cinq systèmes sont également décrits en bassin rustique : un système témoin (classique), la production dagneaux tardons dans les Alpes du sud, les agnelages fractionnés également vus dans les Alpes du sud, un système détalement de la production typique des Pyrénées et un autre typique du Massif Central. Pour chaque itinéraire, les données suivantes sont détaillées : la conduite délevage (reproduction et alimentation) ; les calendriers des agnelages et des ventes dagneaux ; les résultats techniques et le coût de production (données 2019 et 2020).
« Jéconomise en argent et en temps de travail »
Bérenger MOREL, AuteurGuillaume Diquélou a mis en place, avec sa compagne, un élevage ovin bio basé sur la valorisation de lherbe et sur la réduction du temps de travail. Originaire de Bretagne, il sest installé dans lAin en 2011, avant dêtre rejoint par sa compagne en 2014. Ils élèvent 40 vaches allaitantes Aubrac et 200 brebis Hampshire en sélection. Les éleveurs ont choisi cette race ovine car elle est adaptée à une stratégie herbagère (agneaux dherbe) et à lélevage en plein air intégral. Ils ont fait le choix de navoir quune seule période dagnelage (du 20 mars au 5 avril) et pratiquent le pâturage tournant dynamique. Les meilleures parcelles sont destinées aux brebis gestantes, puis, à partir de juillet, aux agneaux à lengraissement. Comme les parcelles sont peu productives et pas faciles à faucher, Guillaume Diquélou préfère acheter du foin plutôt que le faire, ce qui participe à réduire ses charges dexploitation (moins de matériel). Ses brebis sont inscrites au contrôle de performance. Avec ce système en plein air intégral, les performances sont inférieures à celles observées en moyenne par le contrôle de performance, mais l'éleveur na pas de charges de mécanisation, ni demprunt à rembourser. Une partie des agneaux est vendue en direct à la ferme ou en Amap, un autre lot dagneaux est vendu en maigre à un engraisseur, et une autre partie des ventes se fait pour la fête de lAïd-el-Kébir.
« J'élève 220 brebis sans bâtiment ni foin »
Véronique BARGAIN, AuteurFabien Letort élève 220 brebis Landes de Bretagne, en agriculture biologique, sur 82 ha despaces naturels littoraux près de Pornic (Loire-Atlantique). Il sest installé en 2016, après avoir suivi des études agricoles et dans lenvironnement, et avoir créé une entreprise décopâturage. Le Conseil départemental cherchait à mettre en place une gestion plus écologique de 30 ha despaces littoraux avec de forts enjeux au niveau de la biodiversité. L'éleveur a alors signé une convention de huit ans avec le département, a récupéré 40 ha de prairies supplémentaires, et a acheté des brebis. Ces dernières pâturent toute lannée : elles sont en plein-air intégral et mangent uniquement la végétation naturelle (léleveur ne récolte pas de fourrage). Les surfaces pâturées se partagent entre des prairies précoces, des prairies ombragées, des bois, des friches Fabien Letort a établi un plan de gestion agropastoral avec des acteurs locaux et avec PâturAjust (réseau technique pour la valorisation des végétations naturelles par lélevage). La surface est répartie en 70 parcs de 1-1,5 ha, pâturés pendant 1 à 4 jours. Le recours à une race adaptée (rustique et économe), la valorisation en circuits courts (par la vente directe et par l'intermédiaire d'un magasin de producteurs) avec un bassin de consommation à proximité, le contexte pédoclimatique favorable et le parcellaire regroupé permettent à ce système en plein air intégral biologique de bien fonctionner.
« Je valorise au maximum la rusticité de mes aubracs »
Cyrielle DELISLE, AuteurStéphanie Raveneau est installée à Les-Authieux-sur-Calonne, dans le Calvados, sur un terrain accidenté, avec 85 vaches allaitantes Aubrac et quelques brebis, sur 120 ha, le tout en agriculture biologique. Avec, à la base, une licence dinséminatrice pour les équins, Stéphanie est passionnée de génétique animale. Double période de vêlages, pâturage tournant dynamique, mécanisation limitée mais bon équipement en bâtiment, vente directe constituent des points-clés pour cet élevage.
Un jour avec Alain Hardy, directeur de lexploitation agricole de La Cazotte
Johanne CHABANET, AuteurAlain Hardy est directeur de lexploitation du Lycée agricole de La Cazotte. Cette exploitation est composée de 240 ha, dont 95 en bio, de 500 brebis Lacaune à la traite (en conventionnel), de 150 brebis Lacaune destinées à la production de viande (en bio), de 23 génisses Aubrac (en bio) et de 20 poneys New Forest. Alain Hardy supervise lensemble des activités de lexploitation, de la gestion des troupeaux et des cultures au suivi des expérimentations en cours, tout en passant par lencadrement dapprenants et de stagiaires. Cet article raconte une journée type, heure par heure, pour ce chef dexploitation.
Les médecines alternatives en élevages ruminants
En 2022, Bio en Grand Est a conduit une étude sur l'usage réel des médecines alternatives au sein des élevages biologiques ruminants de la région. Le travail a consisté en deux étapes : - l'envoi d'un sondage à destination de la totalité des éleveurs bio possédant des ateliers ruminants en région Grand Est ; - des enquêtes semi-directives, sur une trentaine de fermes du territoire, pour un premier diagnostic. Ce document concentre des données issues de ces travaux, en réponse aux questionnements suivants : Quelles sont les médecines complémentaires les plus utilisées par les éleveurs ? ; Pourquoi y font-ils appel ? ; Quutilisent-ils (en préventif et en curatif) ? ; Comment sapprovisionnent-ils ? ; Font-ils appel à des professionnels de santé ou interviennent-ils eux-mêmes sur le troupeau ? ; Quels types de prévention autres que par ces médecines ? ; Quelles limites à leur recours ? ; Quel accompagnement des éleveurs dans lapprentissage et lappréhension de ces médecines ? Le document est constitué de deux parties : - la première propose une description rapide des médecines alternatives utilisées dans léchantillon déleveurs étudiés ; - la seconde présente les témoignages de 9 éleveur·euse·s bio sur leur utilisation des médecines alternatives.
Mesure de la résilience des systèmes délevages bio herbagers du Massif Central face aux aléas climatiques
Ce mémoire de stage de fin d'études a été réalisé par Célia Boivent, élève ingénieure à lÉcole supérieure dagricultures d'Angers, dans le cadre du projet BioRéférences. Il offre une analyse de la résilience des systèmes délevages ruminants biologiques herbagers du Massif Central face aux aléas climatiques. Grâce aux suivis de fermes réalisés par le Collectif BioRéférences, les résultats technico-économiques de 64 exploitations, suivies sur 6 ou 7 années consécutives (36 fermes suivies de 2014 à 2019, et 28 fermes suivies de 2014 à 2020), ont pu être analysés. Une méthode statistique originale a été développée afin détudier la résilience des fermes au travers de la variabilité de la valeur ajoutée créée sur une année, par rapport au niveau moyen de lexploitation. Des données climatiques, structurelles et zootechniques ont également été prises en compte afin dexpliquer cette variabilité, et d'aborder la résilience dun point de vue pratique. Les résultats ont montré que les élevages bio herbagers du Massif Central ont globalement été résilients face aux aléas climatiques rencontrés entre 2014 et 2019. Ils arrivent à maintenir leur production, notamment en achetant ponctuellement des fourrages à lextérieur pour compenser les déficits fourragers. Une bonne gestion des ressources fourragères (du pâturage à la constitution de stocks), associée à une maîtrise de la productivité animale, sont des facteurs déterminants pour la résilience des systèmes. Les fermes étudiées ne semblent pas impactées de manière durable par les aléas climatiques rencontrés : elles sadaptent sans que cela ne pénalise la conduite du système les années suivantes. Toutefois, des évènements climatiques plus extrêmes, comme les sécheresses généralisées sur toute la France de 2003 ou de 2022, ne laisseront pas indemnes certaines exploitations, avec des conséquences pluriannuelles. Des mutations, au sein des élevages, seront indispensables si la fréquence de ces évènements climatiques extrêmes augmente.
Michel et Marianne Monseur : la force tranquille du bio
Mathilde RODA, AuteurCe bio-portrait présente les activités de Michel et de Marianne Monseur, maraîchers et éleveurs bovins et ovins viande, labellisés Nature & Progrès, en Belgique. Les dix premières années, Michel a travaillé en maraîchage, avant de compléter son activité avec un élevage, à partir de 2003, qui lui garantit laccès à de la fumure bio. Aujourdhui, il possède un troupeau de 45 brebis avec leurs agneaux, ainsi quune dizaine de vaches « Blondes dAquitaine », et sa ferme sétend sur vingt-neuf hectares. Sa ferme fonctionne un maximum en autonomie : il nachète aucun intrant, à lexception de la paille pour la litière, et le magasin permet au couple d'écouler 100 % de la production de la ferme (légumes et en colis de viande).
Mieux valoriser ses ovins viande : « Le premier levier : maîtriser la consommation de concentré » ; Au Gaec Ty Mad'Bio, des agneaux toute l'année ; Ovins viande - Témoignages : Gaec du Caïre : quatre périodes d'agnelage
Frédéric RIPOCHE, AuteurComment mieux valoriser les agneaux issus de troupeaux allaitants biologiques, avec une demande, du consommateur ou des filières, qui s'étale toute lannée, avec néanmoins certaines périodes-clés, comme Pâques, alors que cest une production plutôt saisonnée, avec un pic de vente à lautomne ? Cest sur cette question que travaille le projet Casdar en cours, Revabio, avec comme clé dentrée la complémentarité, entre bassins de production ou entre types de systèmes. Ainsi, le nord de la France a plutôt tendance à commercialiser ses agneaux au cours du second semestre et le sud plutôt au cours du premier. Or, pour répondre à la demande de produits plus locaux, il existe un intérêt à développer la complémentarité entre systèmes au sein dun même bassin. Aussi, dans Revabio, sont étudiés les divers leviers mobilisés dans les fermes, comme la contre-saison (agnelage dautomne pour les races qui dessaisonnent), lavance de saison ou encore le report (des agneaux nés au printemps pour être vendus au printemps suivant). Deux éleveurs témoignent de leurs pratiques, lun en Loire-Atlantique qui a notamment recours au report, dans une logique darticuler filière longue et vente directe, et l'autre en Hautes-Alpes, qui dessaisonne avec quatre périodes dagnelage sur lannée. Dans tous les cas, produire tout au long de lannée sous-entend un surcoût. Les premiers résultats de Revabio, à confirmer, montreraient que ce surcoût serait de lordre de 5 euros par kilogramme de carcasse. Ainsi, maîtriser les coûts de production est un élément-clé avec, en premier lieu, la maîtrise de la consommation de concentrés. Optimiser la valorisation de lherbe, en particulier via le pâturage, est aussi un point majeur.
« Mon projet d'exploitation et d'installation est mûrement réfléchi » (in Dossier éleveuses)
Gilles GAPIHAN, AuteurEn 2019, Claire Dumas, jeune éleveuse de bovins viande biologiques, a rejoint son père, François, sur sa ferme, pour créer la SCEA de Las Faissas, à Voingt (63). La ferme comprend 80 ha de prairies naturelles, éclatées en 120 parcelles, qui sont pâturées par le troupeau de 50 Limousines, divisé en petits lots, en pâturage tournant. Les vaches vêlent toute l'année, ce qui permet d'approvisionner régulièrement la filière bio de l'entreprise Sicaba en veaux rosés sous la mère. Les vaches de réforme sont commercialisées en filière bio à Bovi Auvergne. Excellente animalière depuis son enfance, Claire a développé des compétences en bien-être animal, mais aussi en mécanique agricole. Elle a passé son permis poids lourds, Fimo et CAPtav pour transporter elle-même ses veaux et ses vaches finies à l'abattoir et pour participer aux concours limousins. Au quotidien, Claire s'occupe plutôt des travaux en intérieur (tétée des veaux sous la mère et suivi des génisses de renouvellement dans les bâtiments, pâturages proches des bâtiments, suivis administratifs) pendant que son père, lui, est plus souvent dans les champs. En 2022, un petit atelier ovin a été mis en place, pour permettre à Claire d'expérimenter la vente directe, en production d'agneaux.
Note de conjoncture et d'actualités sur le secteur biologique : Décembre 2022
La Note de conjoncture et d'actualités sur le secteur biologique, publiée par lAgence BIO, apporte une photographie détaillée et actualisée du marché et des filières biologiques en France, avec également des données à l'échelle mondiale. Cette note, publiée en décembre 2022, traite : 1 - des filières animales (secteur laitier ; secteur des viandes bovines, ovines et porcines ; secteur avicole) ; 2 - des filières végétales (secteur des céréales, oléagineux et protéagineux ; secteur des fruits et légumes ; secteur viticole, secteur des PPAM) ; 3 - de l'évolution du marché bio français ; 4 - des échos du monde. Au cours des trois premiers trimestres 2022, la collecte de lait de vache bio a progressé de 1,9 % par rapport à 2021, tandis que les ventes de lait bio en GMS ont reculé de 8,4 % en volume et de 4,3 % en valeur. Les ventes dufs bio ont baissé de 5,5 % en volume et de 1,2 % en valeur en GMS. Les collectes de céréales ont progressé de 15 %.
Note de conjoncture et d'actualités sur le secteur biologique : Mai 2022
La Note de conjoncture et d'actualités sur le secteur biologique, publiée par lAgence BIO, apporte une photographie détaillée et actualisée du marché et des filières biologiques en France, avec également des données à l'échelle mondiale. Cette note, publiée en mai 2022, traite : 1 - des filières animales (secteur laitier ; secteur des viandes bovines, ovines et porcines ; secteur avicole) ; 2 - des filières végétales (secteur des céréales, oléagineux et protéagineux ; secteur des fruits et légumes ; secteur viticole ; secteur des PPAM) ; 3 - de l'évolution du marché bio français ; 4 - des échos du monde.
Note de conjoncture et d'actualités sur le secteur biologique : Octobre 2022
La Note de conjoncture et d'actualités sur le secteur biologique, publiée par lAgence BIO, apporte une photographie détaillée et actualisée du marché et des filières biologiques en France, avec également des données à l'échelle mondiale. Cette note, publiée en mai 2022, traite : 1 - des filières animales (secteur laitier ; secteur des viandes bovines, ovines et porcines ; secteur avicole ; secteur apicole) ; 2 - des filières végétales (secteur des céréales, oléagineux et protéagineux ; secteur des fruits et légumes ; secteur viticole) ; 3 - de l'évolution du marché bio français ; 4 - des échos du monde. Au cours du premier semestre 2022, la collecte de lait de vache bio a progressé de 3,9 %, tandis que les ventes de lait en GMS ont reculé de 8,4 %. Les ventes dufs bio ont baissé de 4,5 % en valeur en GMS. Les collectes de céréales et doléoprotéagineux ont largement augmenté. Les achats de 15 fruits et légumes ont reculé de 11,3 % en volume.
Les Notes de La Fabrique Ecologique Fondation pluraliste de lécologie : Note ouverte à la co-construction citoyenne : Les prairies et lélevage des ruminants au cur de la transition agricole et alimentaire
François DEMARQ, Auteur ; Christian COUTURIER, Auteur ; Elyne ETIENNE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (150-154 Rue du Faubourg Saint Martin, 75 010, FRANCE) : LA FABRIQUE ECOLOGIQUE | 2022Les transitions agricoles et alimentaires, notamment dans le domaine de lélevage, sont indispensables pour faire face à lurgence écologique et aux enjeux sanitaires. Ces transitions savèrent néanmoins complexes. Cette Note, dédiée aux élevages de ruminants, sattèle à résoudre la contradiction apparente entre le besoin de protéger les prairies permanentes (pour le stock important de carbone quelles abritent dans leurs sols et pour les services écosystémiques quelles rendent à lagriculture et à la société) et la nécessité de réduire les émissions de méthane dues aux ruminants (environ 9 % des émissions de gaz à effet de serre de la France), tout comme notre consommation de protéines animales (pour suivre les recommandations de santé publique), ce dernier point impliquant de réduire la place de lélevage dans la production agricole. Pour tenter de trouver un compromis, cette Note apporte des éléments de réflexion et de discussion articulés en deux parties : la première détaille les multiples enjeux auxquels doit répondre et faire face lélevage de ruminants ; la seconde offre une vision et des propositions pour un avenir durable des élevages de ruminants à lhorizon 2050. Ce document est le fruit dun groupe de travail constitué dexperts. Il est ouvert à la co-construction citoyenne : tout citoyen peut contribuer à son amélioration en faisant des commentaires ou en proposant des amendements précis. À lissue d'une période dédiée aux amendements, le groupe de travail se réunira pour retenir les ajouts pertinents.
Osez le pâturage de couverts et céréales par des ovins
Catherine VENINEAUX, AuteurTémoignages croisés de Didier Boichon, céréalier en agriculture biologique, et d'Olivier Pongan, éleveur ovin en agriculture conventionnelle, tous les deux en Isère. Le troupeau ovin d'Olivier pâture plus de 20 ha de couverts et 4 ha de céréales sur les parcelles de Didier. Bien que le troupeau ne soit pas en AB, la réglementation l'autorise à pâturer une parcelle bio pendant une durée inférieure à quatre mois par an, ce qui est le cas ici. Ce partenariat gagnant-gagnant, mis en place depuis deux ans entre les deux exploitations voisines, a permis au céréalier d'améliorer ses rendements (42 qx/ha pour le blé pâturé, contre 35 sur les parcelles non pâturées) et, à l'éleveur, d'accéder à des ressources intéressantes pour son système 100 % pâturant. Les avantages de telles collaborations ont d'ailleurs été mis en lumière dans le cadre du dispositif POSCIF (Pâturage Ovin en Système Céréalier en Ile-de-France).
Pâturer en toute saison pour réduire le concentré
Véronique BARGAIN, AuteurLa journée régionale ovine de Bretagne a mis en avant limportance de maîtriser la consommation de concentré. A cette occasion, Vincent Bellet (de lInstitut de lÉlevage) a rappelé que « la consommation de concentré par kilo de carcasse produit est le deuxième facteur de maîtrise de la marge brute, après la productivité numérique ». Selon les systèmes de production, cette consommation varie, en moyenne, de 8 à 11 kg de concentré / kg de carcasse produit. Pour réduire cette consommation, le premier levier est de développer le pâturage des animaux à forts besoins, cest-à-dire les brebis en lactation et éventuellement les agneaux. Lidée est de caler les lactations sur la pousse de printemps, voire sur la pousse dautomne (qui est favorisée par le changement climatique). Pratiquer le pâturage tournant dynamique permet également de mieux valoriser lherbe. Autre piste : le pâturage de couverts végétaux hivernaux sur sa ferme ou chez des voisins. Il existe aussi dautres possibilités, comme baisser le chargement ou jouer sur la génétique, notamment sur la valeur laitière des brebis (pour diminuer les concentrés mangés par les agneaux) et la prolificité.
Pâtures & Papilles, un label pour la viande à lherbe
Orlane LEU, AuteurLassociation pour le développement et la valorisation de lélevage à lherbe (ADVEH) de Nouvelle-Aquitaine et le CIVAM de Gâtine (Deux-Sèvres) se sont associés pour proposer un label « système », dans lequel la ferme est labellisée dans sa globalité, afin de mettre en avant des animaux engraissés exclusivement à lherbe. Pour le moment, le label « Pâtures & Papilles » est utilisé pour les viandes bovines et ovines, issues de lensemble du territoire français.
Produire des ovins sous panneaux photovoltaïques au sol : Ce qu'il faut savoir avant de se lancer
BULLETIN DE L'ALLIANCE PASTORALE, AuteurIl est de plus en plus fréquent de voir des moutons pâturer dans des parcs photovoltaïques (panneaux au sol), à l'initiative d'éleveurs ou de gestionnaires de telles centrales. Se posent alors de nombreuses questions sur la gestion du troupeau, de la parcelle et du travail pour l'agriculteur. Dans cet article, rédigé à partir d'un document Inn'Ovin et de quelques références existantes, des préconisations sont apportées. Les principaux points de vigilance concernent, tout d'abord, la gestion du troupeau, dont la surveillance peut être rendue difficile et qui peut nécessiter des aménagements particuliers : clôtures au sein du parc pour du pâturage tournant, zone de contention, abreuvoirs... La bonne gestion de la ressource herbagère, pour assurer du fourrage de qualité en quantité suffisante, n'est pas non plus à négliger. La conception du parc solaire doit permettre le passage d'engins agricoles pour l'implantation et l'entretien de la prairie (apports d'amendements, réensemencement...) et il est conseillé d'avoir accès à d'autres ressources pour assurer l'alimentation du troupeau. Les modalités d'usage et d'entretien doivent être discutées et anticipées le plus tôt possible avec le développeur et le gestionnaire de la centrale.
Le programme lumineux en filière ovine : Témoignage dun éleveur
Said TAHENNI, AuteurDans la filière ovine, la question de la saisonnalité de la production de viande dagneau est un enjeu prioritaire pour répondre à la demande française. La période de reproduction des brebis est saisonnée : la saison sexuelle débute à la fin de lété et se termine en hiver (janvier, février). Cette saisonnalité est liée à la photopériode, cest-à-dire au rapport entre la durée de la nuit et du jour : la reproduction est activée quand les jours raccourcissent, et elle est inhibée lorsque les jours sallongent. Il existe plusieurs méthodes pour déclencher des ovulations de brebis en dehors de leur saison sexuelle (lobjectif étant détaler les ventes dagneaux). En agriculture conventionnelle, les éleveurs utilisent principalement des hormones. Ces dernières sont proscrites en agriculture biologique. Les éleveurs bio ont, en revanche, recours à leffet bélier ou au traitement lumineux. Après quelques rappels sur la reproduction des ovins, cet article rapporte le témoignage dun éleveur, installé dans le nord des Deux Sèvres, qui utilise des traitements lumineux depuis neuf ans. Il a mis en place deux programmes différents : un premier qui commence en novembre, pour une mise en lutte de fin mars à début mai ; et un autre qui débute fin janvier, pour une mise en lutte de la mi-avril à la mi-juin (avec un taux de fertilité moindre, comme les jours « courts » du programme lumineux ont lieu au printemps période durant laquelle la durée du jour est longue et les brebis pâturent dehors).
Référentiel élevage ovin viande bio : conjoncture 2021 (édition mai 2022)
Ce référentiel est destiné aux élevages ovins viande biologiques du Massif Central. Il compile des données (conjoncture 2021) sur divers thèmes : 1 - prix des animaux ; 2 - produits des cultures ; 3 - aides et primes ; 4 - prix des approvisionnements (concentrés et fourrages, fertilisants, semences...) ; 5 - niveaux de charges opérationnelles ; 6 niveaux de charges de structure ; 7 - rendements fourragers (données pluriannuelles de 2014 à 2020). Ce référentiel est établi à partir de données collectées dans le cadre du suivi annuel des fermes du collectif BioRéférences (piloté par le Pôle Bio Massif Central), de travaux denquêtes, de données commerciales issues dorganisations de producteurs, de données statistiques et déléments à dire dexperts. Son but est de fournir des repères objectifs dans lexercice du conseil aux éleveurs et létablissement de projets de conversion à lagriculture biologique.
Référentiel technico-économique en élevage ovin viande bio en Pays de la Loire (Conjoncture 2021) - Programme SECURIBIOV
Réalisé dans le cadre du programme Securibiov (Sécurisation des trajectoires de conversion en agriculture biologique des élevages ovins allaitants), ce référentiel présente les principaux résultats technico-économiques obtenus en 2021 à partir de suivis d'élevages ovins allaitants biologiques des Pays de la Loire. Il a été construit à partir de suivis de fermes et de simulations. Selon les opérateurs, le prix moyen du kg de carcasse pour les agneaux a été, en moyenne, sur l'année, de 7,5 en 2019 à 7,9 en 2021, avec un écart de prix qui s'est réduit entre bio et conventionnel à partir de 2020 et de la crise sanitaire liée à la Covid-19. Pour les élevages ayant une mise-bas par an, les frais d'alimentation directe sélevaient à 30 /brebis. Ils atteignaient 50 /brebis dans les élevages pratiquant deux mises-bas par an. Les charges d'approvisionnement des surfaces (semences) et les frais de reproduction sont également présentés, de même que quelques références techniques, le capital mobilisé par ces ateliers d'élevage et le montant des aides allouées aux éleveurs.
Réussir les luttes naturelles de printemps
Bérenger MOREL, AuteurDans les systèmes ovins allaitants, la lutte en contre-saison permet de produire des agneaux qui seront vendus au printemps, période durant laquelle les agneaux sont bien valorisés. Il faut, toutefois, réussir la lutte naturelle (sans hormones) à contre-saison. Dans une même zone, les taux de fertilité des brebis au printemps sont très variables, dun élevage à lautre. Le Ciirpo-Institut de lElevage a mené une enquête, de 2018 à 2021, afin didentifier les critères qui peuvent impacter la réussite des luttes naturelles désaisonnées. Cette enquête a porté sur 3 500 brebis de la région Nouvelle-Aquitaine et a étudié sept critères : la race, le stade de développement (agnelle ou brebis), la date de naissance (femelle issue dune reproduction saisonnée ou désaisonnée), la note détat corporel, leffet mâle, la régularité de la mise à la lutte et lintervalle agnelage-lutte. Leffet race nest plus à démontrer : les races rustiques sont connues pour être fertiles, aussi bien en saison quen contre-saison. Un lien a aussi été observé avec la date de naissance de la brebis : une brebis née à lautomne serait plus fertile en contre-saison quune brebis issue dune reproduction saisonnée. Lintervalle agnelage-lutte joue également : plus cet intervalle est important, plus la fertilité augmente. Leffet bélier et la note détat corporel impactent aussi la fertilité. Un éleveur doit donc cumuler les bonnes pratiques pour maximiser la fertilité de ses brebis en contre-saison.
Review: Quality and authentication of organic animal products in Europe
Le label AB (Agriculture Biologique) et lEurofeuille garantissent un processus de production qui interdit, notamment, l'utilisation d'engrais de synthèse, de pesticides et d'hormones, tout en limitant l'utilisation de médicaments vétérinaires. Toutefois, les consommateurs exigent des garanties concernant la qualité de ces aliments. Cet article dresse un état des lieux des connaissances actuelles sur la qualité des produits animaux biologiques et sur les moyens d'authentifier leur origine biologique. La qualité est ici considérée comme une combinaison de six facteurs : la valeur commerciale, les attributs nutritionnels, sensoriels, technologiques, de commodité et sanitaires. La comparaison de ces attributs entre les produits animaux bio et conventionnels montre une forte hétérogénéité au sein de chaque modalité, due à la variabilité des pratiques agricoles. Deux méta-analyses récentes ont néanmoins montré de meilleurs attributs nutritionnels dans le lait et la viande biologiques, liés à leur teneur plus élevée en acides gras polyinsaturés. En ce qui concerne la qualité sanitaire, un manque d'études a été relevé. L'agriculture biologique réduit le risque de résidus de médicaments et de résistance aux antibiotiques, mais l'élevage en plein air et une période d'élevage plus longue peuvent augmenter l'exposition des animaux aux contaminants environnementaux, ce qui pourrait augmenter le risque de bioaccumulation dans les produits animaux. En général, les attributs liés à la qualité sont plus variables chez les produits bio que chez les produits conventionnels, ce qui peut être dû à une sélection génétique moins importante (notamment en volaille), une plus faible utilisation des intrants et/ou une plus grande variabilité des conditions d'élevage. Cependant, la littérature n'aborde pas limpact de cette plus grande variabilité sur l'acceptabilité par les consommateurs et sur ladaptation des procédés de fabrication.
Du sainfoin en granulés ou en foin : des vertus antiparasitaires contre les strongles qui restent à démontrer
Le sainfoin, qui est riche en tanins condensés, aurait un effet sur les infestations de strongles chez les ovins : selon plusieurs études réalisées en conditions in vitro, la consommation de tanins diminuerait la charge parasitaire et la fertilité des strongles femelles. La diminution dufs rejetés dans les excréments contribuerait ainsi à réduire la contamination durant le pâturage et à ralentir la dynamique des infestations. Ce principe na toutefois pas été validé dans six essais réalisés en conditions délevage, dans le cadre du projet PARALUT (projet piloté par le Centre Départemental de l'Élevage Ovin 64 et financé par le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine). Ces essais ont testé lefficacité du sainfoin en élevage ovin sous trois formes différentes : des granulés de sainfoin pur (contenant 3 % de tanins condensés) ; des granulés à base de sainfoin associés à des extraits de plantes (dosant 20 % de tanins condensés) ; du foin de sainfoin (dosant 0,6 % de tanins condensés). Dans tous les essais, la teneur en tanins de la totalité de la ration était inférieure à 1 %. Dans ces conditions, les effets bénéfiques du sainfoin nont pas été validés.