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L'Observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers Édition 2023 : Exercice comptable 2021
Alexine WOILTOCK, Auteur ; Romain DIEULOT, Auteur ; Laurent BAILLET, Auteur ; ET AL., Auteur | CESSON-SEVIGNÉ CEDEX (17 Rue du Bas Village, CS 37725, 35 577, FRANCE) : RÉSEAU CIVAM - PÔLE AD GRAND OUEST | 2023Chaque année, l'Observatoire technico-économique du Réseau CIVAM compare les performances des fermes d'élevage en bovins lait engagées en agriculture durable (en différenciant les résultats bio et non bio), avec celles des exploitations laitières du Réseau d'Information Comptable Agricole (RICA). L'ensemble de ces fermes est situé dans le Grand Ouest (Bretagne, Normandie et Pays de la Loire). Dans cette édition 2023, s'appuyant sur les données 2021, l'Observatoire démontre qu'avec un système de production plus petit, les systèmes en agriculture durable obtiennent un résultat proche de celui des fermes RICA grâce à leur conduite économe et autonomie. Un dossier complémentaire, intitulé « L'attractivité des systèmes pâturants », présente les systèmes pâturants comme une voie d'avenir, de par leur durabilité économique, sociale et environnementale, et particulièrement dans un contexte où la transmission des fermes est un enjeu majeur. Des éleveuses et des éleveurs installés en systèmes pâturants témoignent de leur plaisir au travail et racontent comment ils réussissent à concilier projet professionnel, projet de vie et projet citoyen.
LOenanthe safranée, aussi mortelle que belle
ECHO DU CEDAPA (L'), AuteurCette petite plante à ombelles, présente dans les zones humides, est comestible et appétente pour ses parties aériennes. En revanche, ses racines sont très toxiques, voire mortelles. Les animaux peuvent les consommer lorsquelles sont remontées à la surface, lors du ressuyage des zones humides (éviter le pâturage ras), lors de travaux de drainage ou de curage, ou aux bords de ruisseaux où les animaux sabreuvent.
Organic and agroecological farming: Safeguarding long-term food security
Maria GERNERT, Auteur ; Mar SEGARRA VALENZUELA, Auteur ; Bram MOESKOPS, Auteur | BRUXELLES (Rue du Commerce 124, 1000, BELGIQUE) : TP ORGANICS | 2023La sécurité alimentaire a différentes dimensions : disponibilité, accès, stabilité dans le temps et utilisation de la nourriture (alimentation qui couvre lensemble des besoins nutritionnels). Dans le contexte européen actuel, laccessibilité et la stabilité sont préoccupantes. La flambée des prix alimentaires se traduit, pour les ménages à faible revenu, par des difficultés à sapprovisionner. La stabilité est également menacée par certaines pratiques agricoles intensives, qui peuvent produire des rendements plus élevés à court terme, mais qui entraînent d'énormes coûts environnementaux et sociétaux à long terme. Pour assurer la sécurité alimentaire sous toutes ses dimensions, il est possible dorienter les systèmes agricoles vers des pratiques agroécologiques et vers lagriculture biologique. Cette dernière est reconnue pour proposer un équilibre entre production, protection du climat et préservation de la biodiversité, points essentiels pour envisager une sécurité alimentaire à long terme. Ainsi, ce rapport commence par détailler pourquoi certains systèmes de production ne sont pas durables et en quoi ils représentent une menace pour la sécurité alimentaire (ex. des rendements élevés de lagriculture industrielle basée sur lutilisation de pesticides). Il explique ensuite pourquoi lagriculture biologique et les pratiques agroécologiques sont pérennes et résilientes, et comment elles peuvent nourrir la population. La dernière partie apporte des recommandations politiques : 1 - Mettre en place des lois sur la restauration de la nature et sur la santé des sols ; 2 - Augmenter le soutien à la bio pour atteindre 25 % de terres agricoles bio en Europe ; 3 - Réduire le gaspillage et les pertes alimentaires ; 4 - Réduire la consommation de produits d'origine animale ; 5 - Mettre en uvre une comptabilité analytique qui prenne en compte les coûts environnementaux.
Organic farming offers promising mitigation potential in dairy systems without compromising economic performances
Mathieu LAMBOTTE, Auteur ; Stéphane DE CARA, Auteur ; Catherine BROCAS, Auteur ; ET AL., AuteurFace au manque de données claires (taille réduite des échantillons, omission des émissions liées à l'utilisation des terres ) comparant lempreinte carbone des produits alimentaires biologiques et celle des produits conventionnels, en particulier dans le secteur des produits laitiers, des chercheurs français ont souhaité combler cette lacune en mobilisant un ensemble de données de 3074 exploitations laitières françaises. En utilisant la pondération par score de propension, ils ont constaté que l'empreinte carbone du lait biologique est inférieure de 19 % à celle de son homologue conventionnel, sans tenir compte du changement indirect d'affectation des terres, et de 11 % avec des changements indirects d'affectation des terres. Dans les deux systèmes de production, la rentabilité des exploitations est similaire. Les chercheurs ont simulé les conséquences de l'objectif du Green deal de 25 % des terres agricoles consacrées à lagriculture biologique et ont montré que cette politique réduirait les émissions de gaz à effet de serre du secteur laitier français de 9,01 à 9,64 %.
L'ortie : Et si elle envahissait aussi les râteliers ?
Delphine DANIEL, AuteurPlante bien connue de nos campagnes, l'ortie est consommée spontanément par les animaux d'élevage, en particulier les brebis et les chèvres qui apprécient ses graines. Ses intérêts sont multiples : elle est bien fournie en protéines et très riche en fer, calcium, potassium, vitamines C, K et B. Elle présente aussi des vertus médicinales anti-inflammatoire, tonique, reminéralisante, etc., et représente donc un complément intéressant pour les animaux en production ou en convalescence. Elle peut être consommée fraîche, par exemple après avoir été fauchée puis laissée au champ, ou en foin. Son séchage nécessite, cependant, une certaine technicité.
La Pastothèque. Référentiel des milieux pastoraux du Sud de la France dans un contexte de changement climatique. Tome 1 : Montagne : étages alpin, subalpin et montagnard
Hermann DODIER, Coordinateur ; Laurent GARDE, Coordinateur ; Emmanuelle GENEVET, Coordinateur ; ET AL., Coordinateur | AVIGNON (19 Rue Agricol Perdiguier, 84 000, FRANCE) : CARDÈRE ÉDITEUR | 2023De la mer aux sommets des montagnes, les troupeaux des éleveurs pastoraux se nourrissent en parcourant des pelouses sèches et humides, des landes, des garrigues et des maquis, des sous-bois feuillus et résineux. Sur ces milieux non cultivables, c'est par la seule pratique pastorale que les éleveurs auront à s'adapter aux accidents climatiques plus fréquents et plus intenses. C'est pourquoi il est nécessaire de reconnaître les milieux pastoraux les plus sensibles et d'identifier les plus résilients, susceptibles de fournir des solutions au pâturage. C'est, en effet, l'atout majeur des végétations pastorales que de proposer une diversité de structures et de compositions floristiques avec laquelle il faut savoir jongler, de saison en saison. Herbes grossières, buissons comestibles et abris des sous-bois fournissent une palette de possibilités en complément de l'herbe verte et tendre. La Pastothèque est éditée en deux tomes, Montagne et Méditerranée. Conçue par la plupart des services pastoraux avec l'appui de chercheurs, elle propose une typologie unifiée des milieux pastoraux. Elle permet de les caractériser, décrit les fonctions d'alimentation mobilisables sur chacun, quantifie les ressources et aborde leur fonctionnalité climatique pour fournir aux éleveurs, aux bergers et aux acteurs du monde pastoral, quelques clés d'adaptation aux effets du changement climatique. Le tome 1 est consacré à la montagne.
Le pâturage de couverts : Un partenariat aux multiples atouts
Guillaume SAUMON, Auteur ; Coline DIEVAL, Auteur | MONTIGNAC-CHARENTE (2 Avenue des Aveneaux, 16 330, FRANCE) : CIVAM DU PAYS RUFFÉCOIS | 2023Le pâturage de couverts végétaux présente des intérêts, tant pour les céréaliers ou les viticulteurs qui le proposent (apport en matières fertilisantes, destruction des couverts, déprimage des céréales...) que pour les éleveurs qui en bénéficient. Cependant, la mise en place de tels pâturages ne simprovise pas et implique dorganiser la parcelle (clôtures, eau, ombrage) et le pâturage (chargement, déplacements, pâturage tournant ). Plusieurs acteurs, issus du Pays Ruffécois, en Nord Charente, ou plus éloignés, apportent leurs témoignages sur le pâturage de couverts par différents animaux (ovins, bovins, caprins, et même cochons, canards et poules), sur le partage du travail entre léleveur et le cultivateur, les craintes au départ et les bénéfices recueillis. Dautres surfaces peuvent aussi être pâturées (surfaces de Conservatoires dEspaces Naturels, parcours, zones humides ).
Placer les prairies permanentes au cur d'une transition agroécologique européenne : résultats et enjeux découlant du scénario "Ten Years For Agroecology" (TYFA)
X. POUX, Auteur ; P-M. AUBERT, AuteurSi l'importance des prairies permanentes pour la conservation des habitats à haute valeur naturelle est souvent reconnue, leur rôle dans la plupart des principaux scénarios de systèmes alimentaires durables publiés ces dernières années est moins explicite. Dans le meilleur des cas, dans ces scénarios et dans les agendas politiques, le statut des prairies permanentes est leur conservation de principe. Dans le pire des cas, elles sont simplement remplacées par des terres boisées ou des terres cultivées, considérées comme une meilleure option lorsque l'accent est mis uniquement sur les émissions de gaz à effet de serre (GES). Cet article défend l'idée que plusieurs interprétations des impacts positifs et négatifs des ruminants (qui sont les utilisateurs « naturels » des prairies permanentes) ont été erronées dans ces scénarios, ce qui explique pourquoi les prairies permanentes et les ruminants sont mal pris en compte. Sur la base des résultats d'un scénario agroécologique pour l'Europe (TYFA - Ten Years For Agroecology), dans lequel les prairies permanentes extensives et les ruminants jouent ensemble un rôle important dans la conservation de la biodiversité, le cycle de l'azote, ainsi que dans l'atténuation et l'adaptation au changement climatique, un programme de recherche est envisagé, qui permettrait de mieux informer sur le rôle spécifique des prairies permanentes et des ruminants dans la fourniture de services écosystémiques, et plus particulièrement dans la gestion de l'azote.
Poids et prix de vente des animaux Charolais en 2022
Francis BOUGAREL, Auteur ; Stéphane BRISSON, Auteur ; Jean-Baptiste AUGER, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2023Dans cette synthèse Inosys des poids et des prix de vente des animaux commercialisés, en 2022, dans le bassin charolais, la page 9 est consacrée aux poids et aux prix moyens observés en agriculture biologique, par catégorie : vaches, génisses et bufs. Pour chacune de ces catégories, les prix au kilo sont respectivement de 5.08, 5.25 et 5.17. En annexes, des tableaux présentent les variations, en poids et en prix (au kilo et par tête), mois par mois, et en particulier pour les génisses et les bufs biologiques.
Portrait d'éleveur : « Autonomie alimentaire et progrès génétique » : Les clefs de réussite de Pierre CHABRELY pour vivre de la production bovine bio en race Limousine, à Mauveix-Saint-Bonnet-Briance (Haute-Vienne)
Pierre Chabrely, converti à l'AB en 1996, élève une cinquantaine de vaches allaitantes bio, de race Limousine, à Mauveix-Saint-Bonnet-Briance (87). L'exploitation s'étend sur 77 ha de SAU, dont 1 ha est dédié à la culture de méteil (céréales-protéagineux), 2,2 ha de méteil immature pour l'enrubannage et 74 ha en herbe. L'exploitation est autonome en fourrages et en protéines ; seule la paille (litière) est achetée. Pierre Chabrely commercialise une partie de ses animaux en vente directe (des vaches de réforme, quelques veaux rosés, des bufs, ainsi que de jeunes mâles reproducteurs en vif), le reste (majoritairement des broutards et des broutardes) est vendu hors filière bio. Dans cette fermoscopie, les aspects suivants sont abordés : - Les données de l'exploitation et l'historique ; - Les données techniques pour le troupeau de bovins viande ; - La stratégie de conduite de l'élevage en AB ; - Les indicateurs économiques ; - Les facteurs de réussite.
Les prairies au cur de systèmes de production alimentaire circulaires et durables : quelques éléments de synthèse
O. HUGUENIN-ELIE, Auteur ; S. PLANTUREUX, Auteur ; R. BAUMONT, AuteurLe 29ème congrès de la European Grassland Federation sest penché sur les contributions des prairies au développement de systèmes alimentaires circulaires et durables. Dans cet article, les auteurs résument ce qui, de leur point de vue, a marqué ce congrès. Lévaluation du bouquet de services fournis par les systèmes délevage herbagers a été un des points forts, comme la été lexploration des utilisations de la diversité des communautés végétales des prairies pour renforcer les performances et la résilience de ces systèmes. À léchelle de la parcelle, la diversité végétale intra et interspécifique est un soutien important à la productivité et à la stabilité de la prairie. La diversification des types de prairies à léchelle de lexploitation permet, par contre, de mieux renforcer la multifonctionnalité du système.
Propositions dhypothèses pour le scénario AMS de la SNBC 3 pour le secteur Agriculture
Suite à une demande du Ministère en charge de lagriculture, un groupe de travail, composé dexperts INRAE, a produit des éléments permettant détablir des scénarios et des hypothèses de trajectoire pour réduire les émissions de gaz à effets de serre pour les secteurs de lélevage et des grandes cultures, à lhorizon 2030 et 2050. Ces travaux ont été menés dans le cadre de la nouvelle version de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC3) et portent uniquement sur la faisabilité technique et agronomique de ces évolutions. Concernant les trajectoires de lélevage français dici 2050, trois hypothèses ont été étudiées : 1 une baisse des émissions directes pilotée par les tendances socioéconomiques, accompagnée dune réduction de la consommation de produits animaux ; 2 - une réduction de 40 % des émissions directes et indirectes (liées à l'alimentation animale), accompagnée dune baisse de la consommation qui s'ajuste à cet objectif ; 3 - une augmentation du taux dautoapprovisionnement en produits carnés issus délevages français (dans un objectif de souveraineté alimentaire), tout en veillant à ce qu'il soit compatible avec une baisse des émissions directes et indirectes de 40 %. Côté grandes cultures, le scénario étudié prédit une légère progression des rendements dici 2050, grâce à des investissements en matière dadaptation au changement climatique, mais avec des pertes de récolte accrues sous leffet de chocs climatiques. Le rapport met en avant le potentiel de stockage de carbone dans les sols, notamment grâce aux cultures intermédiaires. Par ailleurs, le potentiel de réduction des pertes dazote (minéral et organique) est estimé à 50 %. A léchelle nationale, le bilan dazote pourrait être bouclé grâce à la réduction de ces pertes combinée à dautres leviers (ex : le développement des légumineuses). Toutefois, la spécialisation des régions agricoles nécessite des études complémentaires sur le bouclage du cycle de lazote.
Quand les "éleveurs tâcherons" se réapproprient labattoir
Stéphane THEPOT, AuteurJacques Alvernhe, consultant, défend le concept dabattoir paysan, estimant que les abattoirs peuvent être gérés autrement, collectivement. Plutôt que les abattoirs mobiles, il préfère mettre laccent sur limplication des éleveurs dans le fonctionnement et la gestion de micro-abattoirs fixes. Il met en avant deux établissements où le travail est réalisé par des « éleveurs tâcherons », éleveurs volontaires rémunérés à la tâche pour le compte de leurs collègues. Ces systèmes évitent les cadences imposées et sont rentables, même pour des petites quantités danimaux abattus.
En quête dautonomie protéique : Connaître la valeur alimentaire de son méteil
Nicolas DESMARIS, AuteurLe projet casdar CARPESO (2020-2023), animé par la Chambre dagriculture de la Haute-Vienne, étudie les méteils pour augmenter lautonomie protéique des élevages. Les méteils (mélanges de céréales et de protéagineux) atteignent régulièrement des taux de matière azotée compris entre 14 % et 16 %. Un autre avantage du méteil est quune bonne partie des semences peut être autoproduite sur la ferme. Il est, toutefois, recommandé de ne pas semer directement la récolte dun méteil, car les proportions des différentes espèces pourraient ne plus correspondre à celles du mélange semé au départ et parce que des graines peuvent être cassées lors du battage. Il est donc nécessaire de passer par une étape de tri. Les mélanges simples (ex : orge pois protéagineux) facilitent le triage. Le panel de mélanges étudiés sur les fermes suivies dans le cadre de CARPESO est très varié. La majorité des mélanges sont composés de 3 ou 4 espèces (que ce soit pour le méteil fourrage ou grain). Pour choisir quelles espèces implanter ensemble, une attention particulière doit être portée à la concordance des stades de maturité entre les céréales et les protéagineux. Concernant le semis, il est possible de recourir à des semoirs avec plusieurs trémies (ils permettent de semer en simultané plusieurs espèces à des profondeurs différentes) ou de semer en deux temps.
Qui veut la peau des vaches ?
NATURE & PROGRES, AuteurLes vaches sont accusées d'être en partie responsables du réchauffement climatique parce qu'elles rejettent du méthane, un puissant gaz à effet de serre. Toutefois, le problème relève principalement de l'élevage intensif et pas de l'élevage à l'herbe bien mené. En effet, les émissions (naturelles) de méthane peuvent être totalement compensées par le pâturage, une prairie bien gérée pouvant séquestrer, dans le sol, jusqu'à 1 t/ha/an de CO2, autre gaz à effet de serre et principal responsable du réchauffement climatique. Dans cet entretien, Claude Aubert, agronome et auteur du livre "Qui veut la peau des vaches ?" (éditions Terre vivante), balaie les idées reçues autour des vaches et, plus largement, autour de notre rapport à la viande, à l'abattage et à l'élevage.
Recensement agricole 2020 : Commercialisation : Près d'une exploitation sur quatre vend en circuit court
Catherine BARRY, AuteurEn 2020, lors du Recensement agricole, des questions plus détaillées ont été posées sur le mode de commercialisation. Les résultats montrent que presque un quart des exploitations de France métropolitaine (90 000 fermes) vendent au moins une partie de leur production en circuits courts. Globalement, ces exploitations réservent les circuits courts à une seule catégorie de produits. Ce mode de commercialisation est, par ailleurs, plus ou moins répandu selon les productions : ce sont les apiculteurs, les horticulteurs et les maraîchers qui commercialisent le plus en circuits courts. Les élevages spécialisés utilisent moins ces circuits. Ceci sexplique, en partie, par les contraintes en matière de conservation et de transformation de la plupart des produits animaux. La vente en circuits courts est plus fréquente dans les exploitations conduites en agriculture biologique : 53 % des producteurs bio commercialisent au moins une partie de leur production en circuit court, contre 19 % des exploitants conventionnels. L'écart est particulièrement marqué chez les viticulteurs spécialisés : 62 % des viticulteurs bio vendent en circuit court, contre 24 % en conventionnel. La vente directe à la ferme est le circuit court le plus répandu : elle concerne près des deux tiers des exploitations vendant en circuits courts. La vente à un commerçant détaillant concerne, quant à elle, un tiers des exploitants qui vendent en filière courte. La vente sur les marchés est présente, surtout chez les maraîchers. Les autres modes de commercialisation en circuits courts (AMAP, restauration collective) sont moins répandus.
Résilience de l'agroécologie face aux crises économiques et climatiques
Les conséquences, sur le secteur agricole français, des crises économique, géopolitique et climatique sont lourdes : pertes de rendements, envolée du coût des intrants, chute du nombre de fermes, pénuries d'eau, surcoûts liés au changement climatique... Face à ces constats, le Réseau CIVAM et le Réseau Action Climat publient un document qui met en lumière les fortes capacités de résilience du modèle agroécologique. Ce modèle comprend : 1 - des systèmes autonomes et économes (calibrage des objectifs de production d'une exploitation à ses capacités de production) ; 2 - des systèmes diversifiés (ateliers de production plus variés, rotations plus longues avec des cultures plus diversifiées, association entre élevage et cultures...) ; 3 - le travail avec la nature (infrastructures agroécologiques, biodiversité cultivée, semences paysannes...) ; 4 - une approche collective et territoriale (partage de connaissances entre pairs, mutualisation des moyens, circuits courts et de proximité...).
Le retour du loup en Bretagne
Simon BROSSILLON, AuteurPatrick Thomas est un éleveur laitier breton à la retraite, passionné de faune sauvage. Il a observé le loup, durant plusieurs mois, sur un territoire où ce dernier est déclaré officiellement absent. Il a ainsi rejoint lObservatoire Du Loup (ODL). Selon les pouvoirs publics, en 2022, seul un loup filmé à Berrien était présent sur le territoire. Mi-2023, ils ont concédé la présence de 3-4 loups, alors que les observateurs estiment leur nombre entre 30 et 35. LÉtat a la charge du suivi du loup, par lintermédiaire de lOffice Français de la Biodiversité (OFB). Toutefois, selon Patrick Thomas, lEtat nassume pas pleinement sa mission pour des motifs budgétaires (lOFB manque actuellement de moyens et de compétences), au détriment des éleveurs. Les troupeaux situés dans des zones potentiellement à risque devraient être protégés par des chiens et des clôtures adaptées. Pour trouver des solutions, certains syndicats agricoles parlent de tuer les loups (abattages). Selon Patrick Thomas, ce nest pas la bonne solution, car tuer un loup peut déstructurer la meute, qui peut alors éclater. Dans ce cas, ses membres ont tendance à délaisser les proies sauvages pour chasser plus danimaux domestiques. Un autre syndicat agricole prône plutôt les moyens de prévention, notamment en intégrant les chiens de protection. Parallèlement, un groupe est en cours de formation au sein de lODL afin de former au pistage et aux bons réflexes à adopter vis-à-vis du loup.
Réussir le sevrage des porcelets bio
Barbara FRÜH, Auteur ; Werner HAGMÜLLER, Auteur ; Michael WALKENHORST, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2023Le sevrage des porcelets constitue un défi de taille pour nombre déleveuses et déleveurs. La perte dappétit, le déficit immunitaire et la diarrhée post-sevrage entraînent souvent une baisse des performances et des pertes danimaux. La réussite ou léchec de lélevage se révèle souvent dès les premiers jours suivant le sevrage. Loptimisation des conditions de logement, de la gestion du sevrage (mesures à prendre avant et après le sevrage) et de l'alimentation à cette période peut contribuer, de manière décisive, à éviter les pertes danimaux et à limiter lutilisation de médicaments. Cette fiche technique, éditée par le FiBL, aborde les difficultés liées au sevrage des porcelets et présente des mesures visant à prévenir les problèmes, voire à y remédier en cas durgence.
RéVABio : À la rencontre des acteurs terrain - Synthèse de 4 rencontres professionnelles
Le projet Casdar RéVABio (2020-2023) vise à améliorer le taux de commercialisation des agneaux élevés en bio sous le label AB. Son objectif est donc déviter des « fuites » dagneaux bio vers des filières conventionnelles lors de leur commercialisation. Pour cela, différents travaux ont été menés pour améliorer la correspondance entre les périodes de production dagneaux bio et les périodes de consommation de viande dagneau (cest-à-dire accroître ladéquation entre loffre et la demande). Quatre « Rencontres professionnelles » ont notamment été organisées, dans le cadre de ce projet, fin 2022 début 2023 : une dans le Grand Ouest, une dans le Nord du Massif central, une dans le Sud du Massif central, et une dans le Sud-Est de la France. Elles étaient réservées aux professionnels de la filière agneaux biologiques (éleveurs, organisations de producteurs, abatteurs ) et avaient pour objectif de favoriser les échanges entre ces derniers. Chacune de ces « Rencontres professionnelles » sarticulait de la manière suivante : présentations rapides des résultats obtenus dans le cadre du projet RéVABio, discussions/débats et visite d'une ferme. Ce diaporama synthétise les principaux points évoqués lors des discussions/débats : le besoin en références technico-économiques, la vulnérabilité des systèmes ovins viande (bio) face à la conjoncture économique et climatique, les leviers mobilisables pour éviter les fuites dagneaux bio vers le conventionnel (la génétique pour favoriser le désaisonnement, le désaisonnement versus la congélation de la viande, les actions de pédagogie auprès des bouchers ), etc. Ce diaporama effectue également une synthèse des leviers (à léchelle des exploitations, des acteurs de laval et des pouvoirs publics) pour développer lélevage des ovins bio.
Sadapter à la flambée des charges : Des pistes en ovin viande dans le Centre-Ouest
Vincent BELLET, Auteur ; Nathalie AUGAS, Auteur ; Julien VAISSET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2023En ovins viande, lindice des prix dachat des moyens de production agricole (IPAMPA) a bondi de 8.1 % en 2021, puis de 18.5 % en 2022, illustration de la flambée des charges qui impacte tous les systèmes de production, aussi bien les élevages spécialisés que les fermes associant ovins et bovins, ou encore ovins et grandes cultures. Les données, issues de fermes suivies dans le Centre-Ouest, montrent, par exemple, une baisse moyenne, en 2022 (versus 2021), de 7000 du revenu par unité de main duvre en élevage spécialisé ovins viande. Toutes les composantes du coût du système dalimentation sont concernées par linflation. Aussi, les producteurs jouent sur lalimentation comme premier levier pour contenir les charges. Trois éleveurs témoignent de leurs pratiques en la matière. Gwen Parry, éleveur bio dans lIndre, a fait le choix daugmenter la part de féverole dans sa rotation pour diminuer, voire pour ne plus acheter daliments pour les agneaux. Le second éleveur, installé dans le Morbihan, a investi dans des chemins et des systèmes de tri pour développer le pâturage, et, du coup, moins acheter de céréales ou réduire lenrubannage. Le dernier éleveur, en Creuse, a décidé darrêter les agnelages de contre-saison pour développer les agneaux à lherbe. Dans tous les cas, le développement du pâturage reste la solution la plus complète.
Se réapproprier les prairies naturelles dans le Pilat
Yasmina LEMOINE, AuteurAu cur du Parc naturel régional du Pilat, plusieurs éleveurs se sont réunis au sein de l'association Pâtur'en Pilat. Créée en 2019, mais issue d'une dynamique plus ancienne (2014), son objet est d'aider les éleveurs à optimiser l'utilisation de ressources fourragères issues de prairies naturelles et de parcours, tout en favorisant la biodiversité, à travers les échanges d'expériences et la mutualisation de moyens. Pour ce faire, les éleveurs sont accompagnés par Caroline Champailler, animatrice du Parc, qui témoigne dans cette interview, aux côtés de Philippe Brun, éleveur membre du collectif. Les éleveurs bénéficient aussi de l'expertise, au travers de formations par exemple, de Scopela et du réseau Pâtur'Ajuste. Les pratiques de pâturage sont diverses - report sur pied, pâturage en sous-bois... - et s'appuient sur le triptyque végétation-troupeau-éleveur.
Services écosystémiques fournis par les prairies semi-naturelles et améliorées - synergies, compromis et bouquets de services
R. LINDBORG, Auteur ; A. BERNUES, Auteur ; R. RIPOLL-BOSCH, Auteur ; ET AL., AuteurBien que les prairies occupent une importante part des surfaces agricoles et qu'elles contribuent de manière importante à la production de fourrages, elles restent encore peu identifiées comme fournissant de multiples services écosystémiques. Cet article étudie l'utilité du cadre conceptuel des services écosystémiques pour la gestion des prairies en Europe. Il se concentre sur deux types de prairies très répandus dans l'agriculture européenne : les prairies semi-naturelles (PSN) et les prairies améliorées (PA), surfaces résultant du labour. Il présente une vue d'ensemble des services écosystémiques fournis par ces deux types de prairies, en considérant les synergies ou compromis entre services, ainsi que leurs associations potentielles (bouquet de services). Cet article montre ainsi que les PSN sont capables de générer une gamme plus large de services écosystémiques que les PA, et qu'il existe des points forts et des points faibles en matière de services écosystémiques pour les deux types de prairies. Par exemple, les PSN fournissent un bon habitat pour la biodiversité, favorisent la pollinisation, le contrôle biologique et le patrimoine culturel, mais sont moins performantes dans la production de biomasse ou pour l'infiltration de l'eau. À l'inverse, les PA produisent de plus grandes quantités de biomasse pour le fourrage, mais contribuent moins au patrimoine culturel. Si les PA et les PSN sont toutes deux probablement nécessaires à la durabilité à long terme de la production alimentaire, un effort plus important de gestion à l'échelle du paysage reste nécessaire pour équilibrer les services écosystémiques fournis.
Sobriété et consommation d'énergie dans les fermes laitière bios
Jean-Claude HUCHON, Auteur ; Coralie ZIELINSKI, Auteur ; Guillaume CHEVALIER, Auteur ; ET AL., AuteurA partir du Réseau Inosys Bovins Lait Ouest, l'équipe régionale Lait réseaux d'élevages des Pays de la Loire a réalisé une étude exploratoire sur les consommations énergétiques de 79 élevages laitiers de cette région, ainsi qu'en Bretagne, en agriculture biologique et en agriculture conventionnelle, sur l'année 2021. Dans un contexte d'inflation, cette étude vise à évaluer la dépendance énergétique de ces exploitations. Les principaux résultats sont exprimés en mégajoules par 1000 L de lait et concernent l'énergie directe (électricité et produits pétroliers) et l'énergie indirecte (liée à la fabrication et au transport des aliments et des engrais minéraux). En moyenne, les élevages biologiques consomment légèrement moins d'énergie : 2550 MJ/1000 L, contre 2700 MJ/1000 L pour les élevages conventionnels. Chez ces derniers, la consommation diminue lorsque la part de maïs produit baisse. Chez les bio, du fait notamment de l'absence d'engrais de synthèse, la part de l'énergie indirecte consommée (un tiers de la consommation totale) est plus faible qu'en conventionnel. La consommation d'électricité, quant à elle, varie peu entre les systèmes, et dépend plus particulièrement des équipements propres à chaque exploitation.
Les strongles digestifs méritent votre attention
Sophie BOURGEOIS, AuteurLa période à risque en bovins allaitants, pour les strongles digestifs, commence en milieu ou en fin dété (larves infestantes de 3ème génération), selon la météo annuelle et le mode de pâturage. Au-delà de 30°C pendant plusieurs jours, les larves résistent très peu. Limmunité des bovins contre ces strongles est efficace à partir de huit mois de contact avec le parasite (hors traitement antiparasitaire), soit environ deux saisons de pâturage. Les traitements sont à raisonner au cas par cas, afin notamment de limiter les résistances aux anthelminthiques. Un dosage de pepsinogène (précurseur de la pepsine et libéré dans le sang en cas de perforation de la caillette par les strongles) à la rentrée en bâtiment, effectué par un vétérinaire, permet de réserver les traitements aux animaux qui en ont vraiment besoin.