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Choisir le produit organique selon les besoins de son sol
Sabrina BOURREL, AuteurDéterminer le bon apport organique est essentiel pour une fertilisation efficace des sols. En premier lieu, il faut analyser le sol, et notamment son taux de matière organique (MO). Trois types de matière organique existent : MO liée (structuration du sol, circulation de l’air et de l'eau), MO libre (source d’énergie) et biomasse microbienne. Les amendements riches en carbone, comme le compost de déchets verts, amélioreront la structure du sol et stockeront du carbone dans le sol ; les fertilisants riches en azote (rapport C/N faible), tels que les fientes de volaille, apporteront plus de nutriments à la culture. La réglementation bio exige de favoriser, en premier lieu, les rotations pluriannuelles, l’usage d’engrais verts, les épandages d'effluents d'élevage..., et, en cas d'apports non issus de la ferme, de vérifier que les produits sont UAB (utilisables en agriculture biologique). Les fertilisants autorisés sont listés en annexe II du règlement 2021/1165, et certains sont détaillés dans l’article.
La matière organique : Pilier des systèmes de grandes cultures bio
Yann EVENAT, AuteurLe déclin de l'élevage, en Bretagne, mais plus globalement en France, entraîne une baisse de la matière organique disponible pour fertiliser les grandes cultures et une augmentation de son coût. Pour optimiser son utilisation, le choix de la matière organique est fait en fonction de l’objectif de fertilisation. Les matières avec une forte valeur fertilisante (lisiers, fientes, etc.) apportent des nutriments (azote, potassium, phosphore, etc.) pour les plantes et les organismes du sol ; les matières à forte valeur amendante (composts) structurent le sol. Les fientes et fumiers de volailles fournissent de l'azote très rapidement aux plantes (en quelques semaines), à l’inverse des fumiers de bovin et des composts de déchets verts, dont l’azote est minéralisé sur plusieurs années. Le rapport carbone/azote (C/N) peut être utilisé pour déterminer la qualité d’un amendement. Aujourd’hui, il est possible d’utiliser certaines matières organiques non biologiques pour la fertilisation d’une ferme bio, mais avec des contraintes règlementaires. Stéphane Postic, céréalier dans le Finistère, recherche des alternatives au fumier, notamment l'implantation de légumineuses dans la rotation ou l'apport de compost de déchets verts. Patrice Medec, producteur de légumes et de céréales dans le Finistère, a créé un partenariat avec des éleveurs locaux pour se fournir en fumier et, en échange, valoriser les engrais verts (légumineuses fourragères) qu’il a intégrés à sa rotation.
Quand et comment … Détruire les couverts végétaux d’hiver ?
Céline ROLLAND, AuteurLa destruction d’un couvert végétal d’hiver demande de l’attention dans le choix de la période et de la méthode de destruction. Idéalement, il faut chercher à détruire le couvert le plus tard possible pour favoriser une biomasse importante et faciliter sa décomposition grâce aux températures plus élevées. Si l'objectif est de dynamiser la vie du sol, il sera possible de détruire deux couverts successifs jeunes plutôt qu’un seul vieux, qui devient trop ligneux. Le ratio C/N du couvert modifie aussi la période optimale de destruction du couvert, afin de faire coïncider la minéralisation de l’azote avec la date du semis de la culture : un ratio C/N faible (légumineuses) permet de détruire le couvert jusqu’à 3 semaines avant le semis, alors qu’un ratio C/N élevé (graminées, crucifères) nécessite de détruire le couvert 2 mois avant le semis. La méthode MERCI permet d’estimer la quantité d’azote disponible après destruction du couvert. La destruction en elle-même doit se faire sur sol ressuyé pour limiter le tassement. Sur un couvert jeune, on pourra appliquer un rouleau, qui écrasera simplement la végétation. En cas de forte biomasse, ou sur une prairie, le mulchage de surface, réalisé par exemple avec un rotovator réglé sur 2 à 4 cm de profondeur, est conseillé. Le broyage est efficace mais assez énergivore. Le fauchage, à vitesse élevée, est également possible ; cette technique est notamment pertinente pour les couverts à double végétation, lorsqu’il faut casser la floraison des espèces d’automne sans détruire le futur couvert de printemps. L’article est complété par un cas concret (Julien Le Priol, Morbihan) : la destruction d’un couvert de moutarde, phacélie, trèfle, radis, avant une culture d’orge de printemps.
Quantification des externalités de l’Agriculture Biologique : Biodiversité : Résumé
En 2016, l’ITAB, en collaboration avec des chercheurs d’INRAE, a réalisé une analyse inédite, commanditée par le ministère de l’Agriculture, sur les externalités de l’agriculture biologique au regard de la littérature scientifique. Huit ans plus tard, face aux crises écologiques et à la montée des préoccupations environnementales et sanitaires, le MTECT (Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires) a confié à l’ITAB, avec l’appui de chercheurs (INRAE, INSERM...), l’actualisation de cet état de l’art par la prise en compte de nouvelles publications scientifiques portant sur plusieurs dimensions (santé humaine, climat, biodiversité, sol). Ce document est un résumé du chapitre “Quantification des externalités de l’Agriculture Biologique : Biodiversité”, rédigé par Bastien Dallaporta, agronome, sous la direction de Natacha Sautereau, agronome. La rédaction de ce chapitre a bénéficié, en particulier, des appuis extérieurs d’experts de la biodiversité : Clélia Sirami, Christian Bockstaller, Lucile Muneret, Lionel Ranjard (INRAE), Vincent Bretagnolle (CNRS). 150 références bibliographiques ont été mobilisées et figurent dans le chapitre “Biodiversité”. Ce résumé de chapitre synthétise les principales externalités de l’agriculture biologique concernant la biodiversité, en référence aux pratiques principalement mises en œuvre en agriculture conventionnelle. Les parcelles conduites en AB ont en moyenne une abondance et une richesse spécifique respectivement supérieures de 32% et 23%. Le chapitre aborde des effets à l’échelle de la parcelle et à des niveaux d’organisation supérieurs, notamment au niveau du paysage, échelle qui contribue également de manière significative à la biodiversité des espaces agricoles. Ce résumé du chapitre Biodiversité s'accompagne d'une note synthétique de l'étude et des résumés des 3 autres thématiques (sol, climat, santé), en ligne à l'adresse : https://itab.bio/thematique-en-details/quantification-des-externalites-de-lagriculture-biologique.
Biochar : Récit d'une expérience collective
Josselin RIVOIRE, AuteurEn septembre 2021, une expérimentation participative a été lancée auprès d'abonnés de la revue des 4 Saisons. L'objectif était d'observer l'effet du biochar (charbon de bois) sur une grande diversité de sols. Cet article fait le récit de cette expérimentation et présente les résultats des essais, menés sur des cultures de radis. Un diagramme permet d'observer les variations de biomasse, en fonction du pH du sol, pour les racines et pour le feuillage des radis.
Circul’AB : La balade des nutriments
Matthieu MILLET, AuteurL’exploitation actuelle du phosphore et la production d’azote pour l’agriculture conventionnelle posent un problème de durabilité : un seuil maximum de production a été atteint pour le phosphate et la crise énergétique réduit les capacités de production d’azote (la production française couvre seulement 30% de l’azote minéral consommé). Circul’AB est un projet de recherche co-porté par INRAe et par le réseau Gab-Frab de Bretagne et lancé en juin 2022. Le projet étudie les flux d’azote et de phosphore en agriculture bio. 8 fermes ont été enquêtées en Bretagne, avec des typologies variées (maraîchage, polyculture-élevage, céréales). Les flux et les modèles de gestion des nutriments sont variés, même entre deux fermes de même type. La principale entrée d’azote est la fixation symbiotique par les légumineuses (32 à 72% de l’azote total) ; en complément, sont utilisés des déchets verts en maraîchage et du fumier sur la ferme céréalière. Par ailleurs, la ferme d’élevage utilise des déchets organiques d’une industrie locale. Les fermes en polyculture-élevage sont les moins dépendantes en intrants azotés grâce à l'utilisation des déjections animales, mais ce sont les systèmes en grandes cultures qui perdent le moins d’azote (en volatilisation et lixiviation). Le phosphore est peu problématique en Bretagne, résultat d’un modèle d’élevage intensif depuis plusieurs décennies. Les résultats de l’étude restent limités à cause du faible nombre de fermes enquêtées, et de l’approche ponctuelle qui ne prend pas en compte les cycles pluriannuels. La suite du projet Circul’AB sera une approche territoriale, qui vise à mesurer les flux entre les fermes bio au sein d’une ou plusieurs filières ; le territoire de Morlaix Communauté s’est porté volontaire.
Dossier : Le compost dans tous ses états
Denis PEPIN, Auteur ; Jean-Jacques FASQUEL, Auteur ; Marie ARNOULD, AuteurAlors que le tri des biodéchets devient obligatoire à compter du 1er janvier 2024, ce dossier regroupe plusieurs articles présentant les pratiques les plus intéressantes en matière de compostage chez les particuliers. 1 - Le premier article s'intéresse aux principes du compostage en tas (ou en composteur) et du compostage en surface. Il explique comment les préparer et les utiliser, en tenant compte de la saison, du type de déchets (restes de cuisine, déchets verts...) et de l'impact recherché sur les plantes ou sur le sol. 2 - Dans une interview, Marc-André Selosse, professeur du Muséum national d'Histoire naturelle et auteur d'ouvrages sur les tanins et sur le sol, décrit la lignine, présente dans le broyat de bois, et comment l'utiliser en compostage. 3 - L'article suivant traite des propriétés du compost à ses différents stades de maturité (apport de nutriments aux micro-organismes du sol pour un compost demi-mûr, avec un impact positif sur la structure du sol, compost mûr pour un effet à plus long terme, avec un rôle d'engrais pour une partie). 4 - "Les habitants du composteur" s'intéresse aux nombreuses espèces qui peuvent être présentes en surface du compost (moucherons, mouches, serpents) ou dans le compost (rongeurs, collemboles blancs, gros vers blancs, fourmis, cloportes, vers rouges...). 5 - Avec l'obligation, à partir du 1er janvier 2024, de trier les biodéchets, cet article fait l'état des lieux des solutions que les collectivités devront mettre à disposition des particuliers pour qu'ils puissent trier et valoriser ces biodéchets (composteurs individuels, points d'apport volontaires, collecte...). 6 - Le dernier article de ce dossier traite de l'humusation (le compostage du corps des défunts).
Fertilisation en maraîchage bio : Trouver un compromis optimal
Arnaud FURET, AuteurEn maraîchage biologique, les pratiques de fertilisation sont au cœur des itinéraires techniques. Deux grandes tendances sont visibles sur le terrain : - la pratique dite traditionnelle, ou bio intensive, dans laquelle la fertilisation est pilotée par des apports d'amendements et d'engrais organiques ; - la pratique plus émergente, nommée maraîchage sur sol vivant, axée sur la préservation des sols, dans laquelle le travail du sol est réduit, voire supprimé. Dans cette seconde voie, les maraîchers s'appuient sur l'activité biologique des sols pour en augmenter la fertilité : mulchs, engrais verts, implantation des cultures dans des couverts couchés ou broyés... Sur les fermes, certains concilient ces deux tendances, à l'image des essais menés, dans le Finistère, dans le cadre du programme Persyst (2019-2024), ou encore des exploitations de Mélanie Martin, dans les Landes, et des Jardins épicés, en Isère, dont les témoignages sont présentés dans cet article.
Le fumier équin, un amendement de choix pour les prairies et les cultures
Julie LAULHERE, AuteurLes effluents équins, produits à raison de plusieurs millions de tonnes chaque année en France, ont des propriétés proches des effluents bovins très pailleux plus couramment utilisés sur les exploitations agricoles. Ainsi, que ce soit sous forme de fumier ou de compost, ils représentent un intérêt non négligeable. Afin que les agriculteurs puissent en bénéficier, la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire et l'Institut Français du Cheval et de l'Équitation ont développé le centre de ressources national Val'fumier, qui permet de rapprocher agriculteurs et producteurs de fumier équin et qui apporte des informations techniques et réglementaires.
« L’Indice de régénération améliore mes pratiques »
Xavier DELBECQUE, AuteurVictor Moreaud est vigneron à Saint-Emilion (33), sur 25 ha et en bio depuis 2018. Il utilise l’Indice de régénération des sols, un outil pour les bio et les non-bio, développé par l’association "Pour une agriculture du vivant" (PADV) et validé par un conseil scientifique (Cirad, INRAe, etc.). Cet Indice intègre des données de pratiques culturales de la ferme, notamment le pourcentage de couverts, le travail du sol, les apports de matière organique, etc. et en déduit un score sur 100. Chez Victor Moreaud, 89% des vignes sont couvertes. Le sol n’est travaillé qu’en période végétative et uniquement sur le rang (1/3 de la surface). Sur l’interrang, le viticulteur ne fait que passer des disques et un semoir combiné en fin d'été ; les couverts sont roulés au printemps et plusieurs fois en été. Ces pratiques lui donnent un score de 73/100, pour un rendement de 45 hl/ha (50 hl/ha avant la conversion en bio et un score estimé à 34/100). Grâce à l’analyse permise par l’outil, Victor Moreaud prévoit, aujourd’hui, de mettre en place de l’agroforesterie sur ses parcelles, pour améliorer encore son score.
La litière forestière pour fertiliser les cultures
Hélène CHALLIER, AuteurLa Lifofer, ou litière forestière fermentée, se confectionne avec des résidus forestiers, du petit-lait, de la mélasse, du son de blé et de l'eau. Elle est pulvérisée, sous forme liquide, sur les parcelles agricoles pour dynamiser la vie du sol. La Lifofer est étudiée, entre autres, par l’IRD, le CIRAD, ainsi que par Arvalis et l’association Terre et Humanisme. Le produit est commercialisé, mais il peut être autoproduit. Régis et Jean-François Feignon, polyculteurs en agriculture de conservation des sols dans l'Indre, témoignent de son usage.
Maraîchage sur sol vivant : Réussir ses engrais verts c'est possible !
Maëla PEDEN, AuteurEn maraîchage sur sol vivant, les apports en matière organique sont réalisés, si nécessaire, à la mise en production (1ère année) pour développer la vie du sol. Par la suite, d'autres apports ont pour but de maintenir l’équilibre du sol (compensation de la matière consommée par les cultures). Les apports en matière organique peuvent provenir de différentes sources (fumier, compost, paille, luzerne fauchée…). Cet article, rédigé à la suite d'une journée de formation organisée chez Aurélien Fercot, maraîcher bio dans le Finistère, traite d’une de ces sources : les engrais verts. Il indique comment choisir un engrais vert et propose un itinéraire technique, du semis à la destruction du couvert.
Philippe Camburet, président de la Fnab : « Lutter contre le discrédit porté sur la bio » ; Colloque Fnab : Les enjeux cruciaux de la fertilité des sols ; Colloque Fnab sur la fertilité des sols : Trois témoignages : vers le plus d'autonomie possible
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurÀ l’occasion de l’assemblée générale et du colloque de la Fnab des 18 et 19 avril 2023, son président est revenu sur les grands défis de la bio aujourd’hui : continuer à développer l’AB, rassurer les consommateurs sur ses garanties, accompagner les producteurs bio les plus touchés par la crise, ou encore le défi de la fertilité des sols et du bouclage des cycles. C’est ainsi qu’ont été présentés, à l’occasion du colloque, les résultats d’une étude prospective, commanditée par l’État, sur l’estimation des besoins actuels et futurs de l’agriculture bio en fertilisants organiques. Qu’en est-il notamment du déficit en fertilisants organiques utilisables en AB (UAB) ? Cette étude a répertorié et cartographié les gisements UAB de MAFOR (matières fertilisantes organiques d’origines résiduaires ou renouvelables, regroupant celles d’origines animales, forestières, urbaines – déchets verts ou tri alimentaire à la source - et industrielles). À ce jour, les Mafor mobilisables en AB pourraient couvrir « entre 90 % et 150 % des besoins nets en azote efficace des cultures bio conduites en France », mais en mobilisant des ressources issues du conventionnel. De plus, le volet prospectif de l’étude montre, quel que soit le scénario retenu : - que l’azote reste le facteur limitant majeur ; - que, dans la majorité des scénarii étudiés, les effluents d’élevages conventionnels restent une ressource prépondérante ; - que les déséquilibres observés à l’échelle nationale sont encore plus criants au niveau régional. Il y a donc un enjeu majeur à travailler sur ces questions de fertilité du sol. Si le défi est d’importance, des solutions sont déjà à l’œuvre, comme le montrent les témoignages de 3 producteurs bio sur leurs pratiques en la matière : arrêt du travail du sol ou du compostage, développement des légumineuses, augmentation de la diversité cultivée, introduction de l’élevage…
Piloter sa fertilisation organique : Combiner les bénéfices à court et à long terme
Robin EUVRARD, AuteurL’optimisation de la fertilisation organique des sols est un moyen d’économiser du temps et de l’argent en viticulture bio. Développé par la Chambre d’agriculture de Gironde, l’outil BOCQS (Boîte à outil pour caractériser la qualité des sols) permet d’analyser le sol de chaque parcelle. Thibaut Déplanche, de la société d’analyses Celesta-Lab, distingue trois indicateurs : la matière organique liée (humus) structure le sol ; la matière organique libre est plus rapidement minéralisée ; la biomasse microbienne représente l’activité vivante du sol. En fonction de ces indicateurs et des objectifs du vigneron, on adaptera une stratégie de fertilisation. La diversité des apports amène aussi à réfléchir. Les éléments fertilisants des composts de bovins sont disponibles en 3-4 semaines, contre 15 jours pour ceux des fumiers de volaille ; les composts permettent d’améliorer des sols pauvres en matière organique, alors que les engrais verts sont mieux adaptés sur des sols déjà riches en matière organique. David Sarry, du Château la Peyruche (33), apporte de la matière organique de manière fractionnée sur ses parcelles peu vigoureuses, et en plus grande quantité sur les plus jeunes vignes. Il a aussi pour objectif de mettre en place une rotation d’engrais verts pour, progressivement, prendre le relai des autres apports. Pour suivre l’efficacité de sa stratégie de fertilisation, il réitère les même analyses tous les 5 ans.
Qualité microbiologique des sols : La biodynamie sort du lot
Frédérique ROSE, AuteurDans le cadre du projet Ecovitisol, un suivi de la qualité microbiologique de 150 parcelles viticoles, conduites à proportion égale en conventionnel, en bio et en biodynamie, a été réalisé entre 2019 et 2020. La biomasse et la diversité microbienne de chaque parcelle ont ainsi pu être évaluées. Lionel Ranjard, directeur de recherche à l’UMR Agroécologie d'Inrae Dijon et membre du projet Ecovitisol, est interviewé sur les principaux résultats de ce projet. La majorité des sols viticoles sont vivants, mais 20 à 25 % sont dans un état critique. Chaque mode de production a des marges de progrès : des sols avec une qualité microbiologique non satisfaisante ont été trouvés pour chaque mode de production. Ecovitisol a aussi confirmé que l’enherbement (temporaire ou permanent), les apports en matière organique et les restitutions de sarments sont bénéfiques pour la qualité microbiologique des sols ; et qu’au contraire, le travail du sol a des effets délétères. Autre fait marquant : 54 % des parcelles en biodynamie ont un bon état biologique, contre 44 % des parcelles bio et 35 % des parcelles conventionnelles. Cette différence pourrait être expliquée par les pratiques spécifiques à la biodynamie (préparations biodynamiques) et par le fait que les vignerons en biodynamie gagnent en compétences (plus d’observations, de techniques, d’éléments de réflexion…). Lionel Ranjard déplore d’ailleurs le manque d’études scientifiques robustes sur les effets des pratiques biodynamiques.