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Alsace : « La nature nous apporte ses trésors, à nous de l'aider au mieux à se régénérer »
Pierre-Michel VIGNEAU, AuteurEn 2021, Arnaud Schwartz, président du bureau de France Nature Environnement depuis 2020, a créé une pépinière, à Mussig (67), avec son frère. Il y produit, sur 10 hectares de terres familiales, des plants de ligneux, arbres, arbustes et lianes, pour la plantation de haies ou de jardin-forêts, en utilisant des techniques issues de l'agroécologie, de l'agroforesterie et de l'agriculture biologique de conservation des sols. Cet article présente son parcours (formation, engagement militant, histoire de la ferme) et ses projets.
Chiffres 2022 : Le marché bio baisse mais dans une moindre mesure
BIO-LINEAIRES, AuteurEn 2022, en France, le marché bio à domicile, qui représente 92 % des débouchés bio, a connu un recul de 4,6 % par rapport à 2021, plaçant ainsi la restauration hors domicile (en progression de 17 %) comme potentiel relais de croissance. La baisse de la consommation de produits bio a fortement impacté le chiffre d'affaires des magasins bio (-8,6 %), celui de la grande distribution (-4,6 %) et celui des artisans (-2,6 %). 2 % des entreprises de l'aval (notamment des boulangeries, des boucheries...) ont d'ailleurs renoncé à leur certification. Par contre, la vente directe tire son épingle du jeu, avec une progression de 3,9 % par rapport à 2021, confirmant l'intérêt des consommateurs pour le bio local. Avec 83 % du bio consommé en France d'origine France, le bio ressort comme un marché très territorialisé. Cet article présente les chiffres de l'AB pour 2022 : débouchés, évolution des ventes par circuit de distribution, évolution de la SAU bio, emplois, importations/exportations...
David Berto, biodynamiste dans le Lauragais : "Les meilleurs bénéfices sont visibles en conditions extrêmes"
Stéphanie CAMAZON, AuteurDavid Berto, en polyculture-élevage dans le Lauragais, et plus précisément en Haute-Garonne, témoigne de ses pratiques en agriculture biodynamique et du parcours de son exploitation, en bio depuis 20 ans, puis en biodynamie depuis 10 ans. Il réalise des préparations de deux types : lun à base de plantes médicinales pour aider à l'évolution des fumiers et lautre à base de préparations dynamisées pour faciliter la croissance végétative ou encore la fructification. Le fonctionnement de ces préparations sapparente à lhoméopathie : les principes actifs dynamisés aident la plante à se développer. Lagriculteur respecte, sil le peut, les calendriers lunaires et planétaires, mais cest la météo et les conditions agronomiques qui priment. Si lagriculteur note peu de changements dans ses pratiques, il perçoit des résultats significatifs, en particulier dans les conditions extrêmes : bonne tenue des blés malgré la sécheresse en 2022, repousse des prairies rapide dès les premières pluies, pâture plus nourrissante . Laction de la biodynamie est aussi visible sur la structure de ses sols et sur le travail de la pâte et la réaction du levain chez les boulangers.
En direct de lInao : Plants bio : évolutions réglementaires
Julien TAVERNE, AuteurDepuis le 1er janvier 2022, il est nécessaire dutiliser des plants de cultures pérennes certifiés bio, issus de plantes-mères conduites en agriculture biologique depuis au moins deux ans. Afin de répondre à cette exigence, lInao, en partenariat avec Semae, a développé loutil semences-biologiques.org pour y intégrer les plants arboricoles et viticoles biologiques. Cet outil sera dailleurs bientôt renommé semences-et-plants-biologiques.org. De plus, face aux contraintes rencontrées par la filière, plusieurs paragraphes ont été ajoutés dans lannexe II, partie 1 du règlement UE 2018/848. Lun de ces paragraphes autorise lutilisation de matériel de reproduction des végétaux MRV (bouture, greffon, porte-greffe ) non bio en labsence de disponibilité de MRV biologique. Pour linstant, une autorisation générale est accordée pour utiliser ces MRV non bio, mais les pépiniéristes doivent déclarer la quantité employée sur semences-biologiques.org. Cet article est accompagné dun encart qui retranscrit une interview dAlban Le Mao, président de la Commission semences et plants du Comité national de lagriculture biologique (Cnab). Alban Le Mao répond notamment aux questions suivantes : Comment voyez-vous lévolution de la filière plants biologiques ? Quelles sont les difficultés technico-économiques majeures pour la production de plants biologiques despèces pérennes ?
Dossier : Diversifier : La stratégie gagnante en grandes cultures
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Marion COISNE, Auteur ; ET AL., AuteurLa diversification est dans l'ADN de l'agriculture biologique, que ce soit en productions végétales et/ou animales, ou encore à travers des activités complémentaires, comme l'agrotourisme, l'agrivoltaïsme, etc., à l'échelle de la parcelle et/ou de la ferme, sur une campagne et/ou sur une rotation. Ses bénéfices, notamment pour les systèmes de cultures, sont connus : la diversification participe à la régulation des bioagresseurs (maladies, ravageurs et adventices), permettant ainsi de réduire l'usage des produits phytosanitaires (en bio et en conventionnel), fournit des services écosystémiques, et représente un atout indéniable pour la résilience des exploitations, comme en témoigne Jean-Marc Meynard, directeur de recherche émérite à Inrae et président des conseils scientifiques de l'Itab et des Chambres d'agriculture. Toutefois, certaines cultures de diversification, encore peu développées, souffrent d'un manque de références et de recherche à leur égard, et la question des débouchés est encore problématique pour certaines d'entre elles. Dans ce dossier, plusieurs conseillers et producteurs de grandes cultures bio témoignent, reflétant les nombreuses formes de diversification choisies : - en Île-de-France, la diversification prend le pas sur l'hyperspécialisation ; - en Seine-et-Marne, l'EARL La Belle Épine a fait le choix de la diversification (maraîchage, apiculture et travail à façon) pour améliorer le revenu global de l'entreprise et, ainsi, installer le fils du couple d'exploitants ; - dans le Vaucluse, Guillaume Guieu a fait le choix de la culture de chanvre à CBD ; - en Limousin, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, la filière moutarde biologique est en plein essor, sous l'impulsion du transformateur Delouis qui souhaite la relocaliser.
Étude de marché : Projet d'accueil notouristique au Domaine Hameau Touchebuf (42)
Ce mémoire a été réalisé suite à un stage en entreprise, dans le cadre de la Licence professionnelle Agriculture Biologique Conseil et Développement (ABCD). Il présente une étude de marché axée sur la création d'un lieu d'accueil notouristique au Domaine Hameau Touchebuf (42). Le vigneron, Simon Gastrein, a fondé ce domaine en 2013. Déjà bien connu et avec un réseau de distribution bien établi, il a décidé d'élargir sa gamme de vins et d'explorer de nouveaux débouchés. En 2021, il a lancé une activité de négoce et souhaite, à présent, développer davantage son entreprise en créant un espace d'accueil notouristique au sein du domaine, destiné aussi bien aux professionnels des métiers de bouche qu'aux particuliers. Cette étude de marché examine divers aspects, tels que le profil des consommateurs, la concurrence, les opportunités et les défis potentiels. Elle fournit des informations permettant d'évaluer la viabilité du projet.
Évolution des ventes alimentaires biologiques au 1er semestre 2023
C. RENAULT, Auteur ; T. CHEVER, Auteur ; C. LEPEULE, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTREUIL-SOUS-BOIS (12 Rue Henri Rol-Tanguy, 93 100, FRANCE) : AGENCE BIO (Agence Française pour le Développement et la Promotion de l'Agriculture Biologique) | 2023Cette étude, réalisée pour l'Agence BIO, par AND International et l'Agence Good, propose une vision panoramique sur l'évolution du marché alimentaire biologique français au 1er semestre 2023. L'analyse prend en compte les ventes de produits alimentaires (dont les vins), dans les GMS généralistes et les magasins spécialisés bio, chez les artisans-commerçants et les producteurs agricoles (vente directe) et exclut la restauration hors domicile (collective et commerciale). Dans un contexte inflationniste et défavorable à la consommation des ménages, le recentrage de l'offre et de la demande alimentaire sur des produits bon marché, entamé à l'été 2022, s'est poursuivi au premier semestre 2023. En bio, la baisse des ventes en valeur a ralenti (-2,7 % au S1 2023, contre -4,6 % au S1 2022). En parallèle, les ventes en volume ont baissé de 10 %, ce qui entraîne des déclassements (en particulier dans la filière laitière) ou des dégagements, des réductions d'activité (fermetures d'exploitations...), ou encore des déconversions.
Journée inter-réseaux : Modèle de production et durabilité des systèmes
Marine BENOISTE, AuteurA Cavaillon, dans le Vaucluse, le Village est un lieu dinsertion et daccueil de personnes en situation précaire, créé en 1993 et qui propose des paniers de légumes bio, grâce à 8 000 m2 en maraîchage diversifié. La durabilité (environnementale, sociale et économique) est au coeur du projet.
Le marché alimentaire bio en 2022
C. RENAULT, Auteur ; C. LEPEULE, Auteur ; T. CHEVER, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTREUIL-SOUS-BOIS (12 Rue Henri Rol-Tanguy, 93 100, FRANCE) : AGENCE BIO (Agence Française pour le Développement et la Promotion de l'Agriculture Biologique) | 2023Ce rapport d'évaluation du marché alimentaire bio français 2022, réalisé par AND International pour l'Agence BIO, visait à estimer l'évolution du marché en 2022 et les perspectives pour 2023. D'après les réponses des opérateurs économiques des filières biologiques aux enquêtes d'AND International, les ventes de produits alimentaires bio sont en recul de près de 5 % en valeur et de 9 % en volume. Ce sont les ventes de viandes biologiques qui sont les plus impactées par la baisse de consommation des ménages. À ceci, s'ajoute un taux de déclassement atteignant les 40 % à certaines périodes de l'année pour le lait, les ufs et la viande de porc, ce qui pousse certaines exploitations à abandonner la certification bio. Quant à l'aval, le nombre d'emplois est en diminution pour la première fois depuis 15 ans, particulièrement dans le commerce de détail spécialisé. Des analyses transversales sont réalisées sur plusieurs autres thématiques : le commerce équitable bio, la situation dans les différentes régions, le marché de la restauration, les fruits et légumes frais, le vin bio, les céréales, les oléoprotéagineux, le secteur laitier, les viandes de boucherie, les productions avicoles, les produits alimentaires intermédiaires (farine, sucre, huile...).
"Notre conversion bio avec séchoir à foin répond à nos convictions"
Franck MECHEKOUR, AuteurEn Mayenne, Jean-Noël Landemaine et sa compagne sont associés sur le Gaec Louverné. En 2018, ne se sentant plus en phase avec leurs convictions, ils ont converti l'exploitation laitière à l'agriculture biologique. Cette conversion s'est accompagnée d'un investissement dans un système de séchage en grange, dans le but d'optimiser l'autonomie alimentaire du troupeau, tout en se passant du maïs ensilage. Très satisfaits de leur choix, les deux éleveurs font le bilan de ce changement de système sur les plans technique, économique et environnemental (bilan carbone).
Les outils du potager
Dans cet ouvrage, Jean-Martin Fortier, maraîcher et formateur québécois en maraîchage bio-intensif sur petites surfaces, ouvre les portes de sa remise à outils. Quasiment tous de « basse technologie », donc essentiellement manuels et peu coûteux, les outils présentés permettent de travailler la terre en respectant la biodiversité, d'augmenter la productivité de la surface cultivée et d'améliorer l'ergonomie au travail... Adaptés aux professionnels autant qu'aux débutants et aux amateurs, ces outils s'utilisent pour la préparation des sols, la plantation, lentretien et la récolte des cultures. De nombreuses illustrations permettent de comprendre leur fonctionnement, leur utilisation et leurs atouts. Jean-Martin Fortier prodigue également ses conseils et ses astuces afin d'exploiter au mieux chaque outil.
Une paysanne investie dans les structures collectives de son territoire
Samuel RICHARD, AuteurAmélie Bador s'est installée, en 2014, en petits fruits et en PPAM bio, à Chambost-Longessaigne (69), dans les Monts du Lyonnais. Ce portrait retrace son parcours (formations, expérimentation en espace-test, installation et aides) et son investissement dans des structures collectives. Au fil des années, Amélie a augmenté les surfaces cultivées, tant et si bien que la question de l'embauche de salariés s'est imposée. Avec quatre autres fermes, elle crée un groupement d'employeurs pour embaucher deux salariés, à l'année, en CDI, ainsi que deux saisonniers. L'investissement d'Amélie dans le collectif ne s'arrête pas à l'emploi : elle gère aussi sa comptabilité avec une structure associative, pratique le troc d'heures de travail avec d'autres fermes, et a rejoint plusieurs groupes d'échanges, d'entraide, de mutualisation d'atelier de transformation, ainsi qu'un collectif facilitant l'écoulement des surplus de production. Dans cet article, Amélie partage ses astuces pour protéger les cultures de la canicule (irrigation, blanchiment des serres, voiles d'ombrage...) et contre la drosophile suzukii, ravageur des cultures fruitières (traitements préventifs, organisation de la cueillette...).
La petite enfance des plantes : Visites de pépinières
Stéphane COZON, Auteur ; Marion HAAS, AuteurEn France, seulement une douzaine de pépiniéristes (producteurs de plants) pratiquent la biodynamie. Rencontre avec trois d'entre eux, pour découvrir les problématiques spécifiques auxquelles ces professionnels sont confrontés, ainsi que leurs pratiques particulières. 1 À La Feuillade, dans les Cévennes, Denis et Sophie Rauzier pratiquent la biodynamie depuis leur installation en 1993. Ils produisent des plants de fruitiers, de petits fruits et de plantes ornementales, en conteneurs, mais aussi, pour une meilleure résistance au sec et au froid, en racines nues. Avec les soins (détaillés dans l'article) qu'ils prodiguent depuis 30 ans, Denis et Sophie n'ont quasiment pas eu recours au cuivre ou au soufre. 2 Émilie Barde, installée depuis deux ans à l'Alchimie des plantes, dans le Vaucluse, est passée par la case formation pour se lancer en biodynamie. Elle produit plus de 120 variétés de plants de légumes et de plantes médicinales. Son ambition est, à terme, de produire ses propres semences et ses propres boutures. 3 Le projet de Lilian Bérillon, pépiniériste viticole, avec son achat récent du domaine de la Motte (Vaucluse), est de retrouver des vignes plus pérennes et des vins qui se gardent. Il n'existe pas, actuellement, de pépinières viticoles biologiques en Europe ; dans le cas de Lilian Bérillon, la contrainte vient des obligations de traitement pour lutter contre la flavescence dorée.
Le portrait du mois : Un pour tous, tous pour un !
Amandine LEDREUX, AuteurYves Simon a repris la ferme laitière biologique de ses parents en 2004. Il sagit de la ferme du Ptit Gallo, en Ille-et-Vilaine. Yves sest lancé, petit à petit, dans la transformation laitière et dans la vente directe. Quinze ans plus tard, lexploitation a bien évolué : avec sa centaine dhectares et ses 75 vaches, elle produit 450 000 L de lait, dont 400 000 sont transformés en yaourts, riz au lait et desserts, et elle emploie 11 salariés. La ferme du Ptit Gallo fait partie du réseau « Invitation à la ferme », qui mutualise des compétences et des fonctionnements en lien avec la transformation laitière : achat, emballage, communication, etc. (Yves Simon est à linitiative de ce réseau, avec un autre agriculteur, Jean-Michel Péard). Tous les produits transformés sur la ferme sont commercialisés en vente directe : GMS, magasins spécialisés, magasins de producteurs, grossistes, restauration collective. Léquipe de 11 salariés sest constituée au fur et à mesure des rencontres et des besoins. Néanmoins, Yves Simon ne sest pas improvisé patron du jour au lendemain. Il a suivi des formations en management et continue de se former de manière autodidacte. Lors de ses recrutements, il privilégie le « savoir-être » au « savoir-faire ». La cohésion déquipe est au cur de ses préoccupations et il a choisi de se faire accompagner par un organisme en matière de QVT (qualité de vie au travail). Ce témoignage dagriculteur fait partie dune série de portraits, dédiée à lemploi et au travail dans les fermes biologiques.
« Privilégier des arbres issus de graines locales »
Clara DE NADAILLAC, AuteurElise Levasseur, cheffe dexploitation de la pépinière Graines voyageuses, dans la Drôme, recommande dimplanter des essences locales issues de graines sauvages dans les parcelles viticoles. Depuis 2015, la marque collective de lOffice français de la biodiversité « Végétal local » garantit la traçabilité des végétaux locaux et sauvages. Cette marque a été créée suite à un constat : les végétaux implantés dans les haies nétaient pas dorigine locale (ils provenaient plutôt de lEst de lEurope ou dautres régions) et ils avaient de faibles taux de reprise. Les plants issus de graines locales permettent de conserver une diversité génétique, ce qui favorise la résilience des végétaux, et ils sont plus adaptés à leur environnement que les arbres obtenus par bouturage (clone). Toutefois, faire pousser un arbre issu de graine locale demande un certain savoir-faire : les graines, récoltées entre mi-août et mi-novembre, sont en pleine dormance. Il faut donc réussir à effectuer une levée de dormance pour faire pousser larbre. Elise Levasseur travaille avec 80 essences différentes et elles ont toutes des levées de dormance distinctes.
Une ribambelle de prunes
Marie ARNOULD, AuteurLes pruniers sont des arbres fruitiers très résistants à la chaleur et à la sécheresse. Ils se plaisent sur les coteaux ensoleillés, là où ils sont le moins exposés aux gelées tardives. Certaines variétés plus tardives de prunes, de mirabelles et de quetsches sont conseillées, dans cet article, pour les cultures en altitude. Les pruniers sont des fruitiers indépendants : ce sont les moins exigeants en matière de sol et ils détestent la taille. D'ailleurs, les pucerons s'attaqueront principalement aux arbres ayant reçu une fertilisation et/ou une taille excessives. Il faut prévoir, tout de même, un léger entretien, en hiver, quand les pruniers commencent à vieillir. Dans cet article, des pépiniéristes et des arboriculteurs partagent leurs techniques culturales (sol, choix de variétés, fertilisation, porte-greffe, entretien, moyens de lutte contre les ravageurs et les maladies...).
Vu au Sival : Le désherbage mécanique à lhonneur
Tanguy DHELIN, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurAu Sival (salon du végétal spécialisé), dans le hall dédié aux productions légumières, de nombreuses adaptations de matériels déjà existants visant à répondre aux attentes des filières ont été présentées. Cet article présente neuf dentre elles : 1 La société Grimme Asa-Lift a équipé sa bineuse-butteuse GH éco dun nouveau protège-plant pour biner plus sereinement les jeunes légumes ; 2 Le constructeur Oliver a réalisé des améliorations sur sa bineuse de précision Colibri (palpeurs indépendants sur plusieurs éléments, vitesse de rotation désormais réglable ) ; 3 Aur1 a présenté Rotofilm, un outil pour désherber les bordures de films plastiques et les passe-pieds ; 4 MME a annoncé larrivée prochaine dune gamme doutils « light » de désherbage thermique pour les exploitations maraîchères de 2 à 3 ha ; 5 Solemat a développé un déchaumeur à disques pour la destruction de couverts végétaux sur des planches maraîchères ; 6 Naïo a mis en avant son robot Oz équipé dun semoir Ebra ; 7 Leger a présenté la nouvelle version de son robot EcoCut360 qui coupe les drageons des arbres dans les vergers ; 8 Roussel Agri 62 a mis en avant une mini-polisseuse dédiée au lavage des légumes pour la vente au détail ; 9 Elatec a amélioré son cobot à assistance électrique afin de réduire la pénibilité du travail en maraîchage diversifié.
3R : Rencontres Recherches Ruminants : Les 7 et 8 décembre 2022 26ème édition
La 26ème édition des 3R (Rencontres Recherches Ruminants) s'est tenue, à Paris, les 7 et 8 décembre 2022. Ce recueil compile tous les textes, issus de travaux de recherche sur les élevages de ruminants, présentés lors de cette édition. Ces textes sont organisés thématiquement : - Élevage et société ; - Renouvellement des actifs, attractivités des métiers, nouveaux modèles dinstallation ; - Alimentation ; - Autonomie protéique ; - Nouveaux aliments et nouveaux fourrages ; - Génétique ; - Lélevage et la valorisation des jeunes animaux ; - Élevage et changement climatique ; - Environnement ; - Bioéconomie et économie circulaire ; - Économie ; - Reproduction ; - Santé ; - Qualité des produits ; - Sécurité des aliments ; - Mixité dans les systèmes délevage, polyculture-élevage, exploitation et territoire ; - Système d'élevage ; - Bien-être animal ; - Équipement et logement.
Agriculture thérapeutique : Fermes accueillantes
Véronique BUTHOD, AuteurEn Auvergne-Rhône-Alpes, en parallèle de leur activité agricole, un certain nombre de fermes ouvrent leurs portes pour accueillir des personnes en situation de handicap, en difficulté sociale, professionnelle, personnelle Des éleveurs, comme Nicolas Charroin (éducateur sportif formé à la médiation animale) et sa compagne Laure, à Pont-de-Barret (26) ; Anne-Laure et Olivier Pitiot, à Saint-Paul-en-Jarez (42), et Joëlle et Jean-Yves Lyonnet, à Balbigny (42), se sont formés à laccueil thérapeutique au travers de divers réseaux (Accueil Paysan, Civam, lassociation Astra) et travaillent en collaboration avec des structures telles que lASE (Aide Sociale à lEnfance), la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) et les IME (instituts médico-éducatifs). Dans cet article, ils partagent leurs expériences au contact des publics quils accueillent et témoignent des bienfaits thérapeutiques de l'accueil à la ferme sur les accueillis et les animaux. Dans un encart, la ferme urbaine d'Eybens (42), créée par lassociation Arist, est présentée.
Une année de pâturage dans le Trégor
Cindy SCHRADER, AuteurÉric Le Parc, éleveur laitier dans les Côtes d'Armor, a repris la ferme familiale en 1998 (système conventionnel). Il a converti la ferme en agriculture biologique en 2019. Lexploitation se situe sur un secteur très propice à la pousse de lherbe. Cette dernière occupe la grande majorité de la SAU (53 ha sur les 56 que compte la ferme). Tout au long de lannée 2022, cet éleveur explique, dans « Lécho du Cédapa », comment il conduit son troupeau et le pâturage tournant. Dans cet article, il détaille comment il a géré la période estivale (juin à août). Les 135 mm de pluie au début de lété lui ont permis de faire du stock sur pied et dêtre à peu près serein pour alimenter son troupeau jusquen septembre. Il a profité de cette opportunité pour planifier 15 jours de vacances début août. Il a anticipé son départ dès le mois de juin, en construisant son planning de pâturage pour que les déplacements des vaches soient simples et proches des bâtiments lors de son absence. Grâce au bouche-à-oreille, il a trouvé un jeune remplaçant de 18 ans. Outre le fait de bien le rémunérer pour linciter à sinvestir dans son job dété, Éric Le Parc a également rédigé des fiches avec des consignes et il la accompagné durant deux demi-journées pour lui expliquer comment fonctionnait lexploitation. Au final, le remplacement sest tellement bien passé quÉric Le Parc a pris trois semaines de vacances. Par ailleurs, comme il na pas plu durant le reste de lété, les vaches ont eu accès à du foin à partir de début août pour ne pas accélérer le tour de pâturage.
"Avoir des vaches dociles, ça change la vie" ; "Adopter un regard différent sur l'animal"
Emeline BIGNON, AuteurSe former au comportement animal et à léducation positive : un moyen détablir des relations de confiance avec son troupeau et ainsi de gagner en qualité de travail et en sécurité. Audrey Thonnet, éleveuse en Haute-Loire, met en uvre ces principes : « Au départ, cela demande un investissement en temps pour sapproprier la démarche et la mettre en uvre concrètement [ ] mais cest un tel gain par la suite ! ». Elle travaille à instaurer une relation homme-animal de confiance, en tenant compte du comportement des bovins (ex. : gratter ses vaches avec des brosses, des gants avec picots et, ainsi, répondre à un besoin naturel de lanimal, tout en le familiarisant avec le contact et la manipulation). Cette éleveuse pratique aussi lenrichissement sensoriel du milieu avec les veaux, après la séparation avec les mères. En mettant des objets divers (cônes de chantier, ballons, bouées ) dans leurs cases, les veaux apprennent à gérer leurs émotions face à linconnu, une manière de les rendre moins peureux, une fois adultes. Résultat : des animaux plus dociles, faciles à manipuler (ex. pour la pose dun licol), doù un travail plus aisé et avec une plus grande sécurité. Dans le Cantal, Pauline Garcia est éleveuse de bovins viande et comportementaliste animal. Elle propose des formations sur l'éthologie.
Bien-être en question : Du matériel pour l'améliorer
Frédéric RIPOCHE, AuteurLe respect du bien-être animal est fondamental en agriculture biologique. A l'occasion du Space, plusieurs matériels susceptibles d'y contribuer ont été présentés aux visiteurs, parmi lesquels : la niche pour veaux modulable Hybrid, l'écorneur électrique Cosmos, le manteau pour veaux de la marque Tough Covers et le grattoir pour vaches Grat'O Gratte/Dairy Scratchy. Les éleveurs ne sont pas en reste : pour les aider à porter des charges lourdes ou soulager certains mouvements, le fabricant Comau a conçu un exosquelette.
Les bonnes adresses bio Rhône et Loire 2022-2023
Ce guide, édité chaque année par AGRIBIO Rhône & Loire (ex-ARDAB), fournit au consommateur les bonnes adresses où il pourra se procurer des produits issus de l'agriculture biologique locale des départements du Rhône et de la Loire. Il indique les coordonnées de producteurs, d'artisans et de magasins bio, ainsi que les AMAP, les marchés...
C>Terre : Dans le commerce de détail alimentaire, les voies contrastées de lécologisation
Mathieu HOCQUELET, Auteur ; Samira MAHLAOUI, AuteurDans le cadre du projet de recherche C>Terre (compétences dans la transition écologique, représentations et réalités) conduit par le Céreq, une étude exploratoire a été réalisée à partir de lanalyse de discours institutionnels, de la littérature scientifique et dentretiens avec des acteurs du secteur, sur les enjeux écologiques dans le commerce de détail. Dans ce secteur « marqué par la diversification des circuits de distribution », comment sopèrent les dynamiques décologisation et comment cela affecte les métiers et les activités ? En la matière, les discours sont très contrastés, entre des grandes enseignes qui structurent le marché mais peinent à renouveler un modèle commercial fondé sur une distribution et une production de masse, des TPE parfois innovantes, où les préoccupations écologiques structurent les activités et qui sont à la recherche dun modèle économique viable, et les magasins bio qui promeuvent une alimentation de meilleure qualité mais sont tentés dimiter les process de la GMS. Comment vont évoluer les oppositions entre ces différentes orientations décologisation ? Vont-elles aboutir à des circuits de distribution et à des métiers différents, induisant des besoins de formation, eux aussi différents ? Ou observera-t-on un rapprochement avec une des orientations devenant dominante ? Entre différenciation et rapprochement, quel est le rôle des parties prenantes (producteurs, fournisseurs, consommateurs, gérants, salariés, acteurs de la logistique ), chacun étant plus ou moins volontaire dans la démarche décologisation ? Est-ce à ces acteurs de décider de lavenir, ou à la « branche » de décider daller au-delà de simples actions de verdissement, ou encore à laction publique dengager des actions plus volontaristes, en termes notamment demplois et de formation ?
Charte des Paysan·ne·s-Herboristes
LETTRE FILIÈRES FNAB - PPAM, AuteurLa Charte des Paysan·ne·s-Herboristes, votée lors de l'AG 2022 de la Fédération des Paysan·ne·s-Herboristes (FPH), définit le métier et les valeurs défendues par les paysan·ne·s-herboristes et qu'ils et elles s'engagent à respecter dans leur pratique (production artisanale, écologique et locale ; vente directe et/ou en circuits courts en herboristerie ; traçabilité et qualité ; transmission des savoirs...). Fruit d'un long travail collectif, le contenu de cette Charte est reproduit dans cet article.
Comment attirer les porteurs de projet d'installation en agriculture sur nos territoires ? Retour sur le projet « Attractivité des fermes, des métiers et des territoires » sur la partie haut-marnaise du Parc National de Forêts
Marianne NAMUR, AuteurDans LES LETTRES AB - MAGAZINE DES PRODUCTEURS BIO DU GRAND EST (N° 56 Novembre 2022) / p. 12-13 (2)En 2021, Bio en Grand Est, l'ARDEAR Grand Est et Terre de Liens Champagne-Ardenne ont répondu à l'appel à projets ARPIDA du ministère en charge de l'Agriculture, afin de comprendre comment qualifier et améliorer l'attractivité des fermes, des métiers et des territoires, pour favoriser les transmissions hors cadre familial. Dans ce cadre, le projet "Attractivité des fermes, des métiers et des territoires" sur la partie haut-marnaise du Parc National de Forêts a été lauréat. Une première étape a consisté à enquêter des porteurs de projets hors cadre familial, ainsi que les structures accompagnatrices, pour mettre en évidence les facteurs d'attractivité qui se dégageaient (accessibilité du foncier, rentabilité du métier, potentiel de commercialisation, etc.). La deuxième étape a consisté à confronter ces facteurs au territoire pilote (la partie haut-marnaise du Parc National de Forêts) et a permis d'établir un plan d'actions (repérage et sensibilisation des cédants et des propriétaires fonciers, restructuration des fermes, appui aux installations collectives, coopération entre les structures d'accompagnement, etc.), applicable à d'autres territoires. Un dernier comité de pilotage s'est tenu, en octobre 2022, pour dresser le bilan de ces deux années d'étude.
Comment la mention Nature & Progrès est-elle attribuée ?
Zoé EBELLA, AuteurDans cette interview, Samuel Souchay, pépiniériste en Aveyron, raconte comment s'est déroulé le processus d'obtention de la mention Nature & Progrès pour son exploitation. Il explique qu'il est, tout d'abord, devenu adhérent à l'association locale Nature & Progrès, ce qui lui a permis d'adresser, à la COMAC (Commission Mixte d'Agrément et de Contrôle) locale, sa demande d'obtention de la mention en tant que producteur. Ensuite, le producteur a fixé un rendez-vous avec les enquêteurs pour la visite de son exploitation et a préparé les documents nécessaires (déclarations, parcellaire, factures, listes de fournisseurs). Samuel explique comment s'est déroulée la visite : le producteur est questionné sur ses pratiques, la gestion des cultures, son calendrier, la liste de ses fournisseurs, les solutions qu'il met en uvre pour répondre aux différents enjeux et aux exigences du cahier des charges (biodiversité, préservation des sols, saisonnalité, etc.)... Être producteur sous mention Nature & Progrès est un engagement qui demande un investissement, tant pour le temps de l'enquête que pour remplir des tâches à l'association. Samuel, pour sa part, a été secrétaire de la COMAC, mais aussi enquêteur. Fort de sa connaissance des deux versants de l'enquête de la COMAC, Samuel témoigne d'une expérience riche en partage entre enquêteurs et enquêtés ; il fournit également des informations sur les critères qui construisent la fiabilité de la mention.
Le contrat de confiance
Amandine LEDREUX, Auteur ; Antoine BESNARD, AuteurInstallés en maraîchage bio depuis 2017, à Melrand (56), David Herbaut et Thibaut Varet, du GAEC du Bio Légume, cultivent, sur 2 ha, 50 espèces de légumes qu'ils commercialisent en direct (marché, paniers, vente à la ferme, magasins spécialisés et de proximité). Après deux ans d'activité, la demande a explosé, ce qui a poussé Thibaut et David à rapidement faire évoluer la ferme. Ainsi, ils sont passés de 3 à 6 serres et ont commencé à embaucher, jusqu'à parvenir à la conclusion qu'un saisonnier ne suffisait pas. Vient alors, en 2020, la rencontre avec Patrick, ancien mécanicien, que les associés embauchent à temps plein sur la ferme, à l'année. Après deux ans, le bilan est très positif. Néanmoins, un point reste à améliorer : la sécurisation de l'emploi du salarié, actuellement en contrat Tesa, vers un CDI.
Demain, quel système agricole et alimentaire pour quelle société ?
Les 52 organisations rassemblées au sein du Collectif Nourrir sont toutes convaincues qu'une refonte du système agricole et alimentaire français est nécessaire. Cette publication décrit la vision du Collectif Nourrir d'un système souhaitable. Revenu, emplois, territoires, alimentation, santé, bien-être animal, environnement, résilience, autonomie, démocratie, solidarité, approche collective : pour que la transition soit systémique, le Collectif Nourrir donne sa vision des changements à opérer pour répondre à chacun de ces enjeux.
Diversifier ses fruitiers : Les atouts de la grenade
Marion COISNE, AuteurPortée par son image santé, la grenade sest démocratisée. Elle est consommée en frais et en jus. Planter des grenadiers peut donc être une diversification intéressante pour les arboriculteurs et viticulteurs bio, à condition de trouver des débouchés. Les surfaces destinées à cette production en France (difficiles à estimer) seraient de 1 000 ha, quasiment toutes conduites en bio. Le grenadier est assez souple par rapport aux conditions pédoclimatiques. En revanche, il naime pas les sols très asphyxiants ou trop lourds, ainsi que les gels de printemps. Dans le Gard, Thomas et Christine Saleilles se sont lancés dans la culture de grenades bio en 2010. Ces viticulteurs bio cherchaient une culture de diversification. Ils ont commencé par planter un hectare, et en comptent maintenant quatorze (en plus de leurs 20 ha de vigne). Ils utilisent des variétés spécifiques pour les jus et pour les fruits de bouche : les parcelles à jus sont implantées avec Provence et Wonderfull, tandis quAcco, Fleishman, Seedless et Hermione sont des variétés destinées au marché du frais. La disponibilité en plants de grenadiers reste assez faible, ce qui a poussé Thomas Saleilles à produire ses propres plants. Il a ainsi continué à diversifier la production du domaine en devenant également pépiniériste.
Dossier : Alternatives agricoles
Jérôme GOUST, Auteur ; Pierre PEGUIN, Auteur ; Annie KERGOURLAY, Auteur ; ET AL., AuteurEn France, les initiatives pour une agriculture bio et paysanne fourmillent, comme l'insertion, la formation, l'installation, les circuits courts et l'aide à l'accès à la terre. Ce dossier de Nature & Progrès présente plusieurs alternatives, dans les articles suivants : - L'espace-test agricole ; - Optim'ism : l'action bio, positive et solidaire ; - Dans l'Aude, la force de l'union agroécologique et paysanne ; - Les abattoirs à la ferme ; - Les voies (et les voix) du collectif : Voie.X.
Dossier : Des chemins qui tiennent la route
Costie PRUILH, Auteur ; Véronique BARGAIN, AuteurPour valoriser au mieux l'ensemble des pâtures d'une exploitation laitière, les vaches doivent pouvoir y avoir accès dans de bonnes conditions. Ainsi, les chemins ont une importance particulière et il ne faut pas les négliger. Dans ce dossier, sont présentés les grands principes à respecter pour la conception de chemins de qualité, mais aussi de boviducs. Quelques témoignages, en France, en Angleterre et en Irlande, viennent illustrer cela : mélange terre-chaux recouvert de mâchefer, mélange chaux-ciment, dalles alvéolées, béton, ou encore pierres de carrière et finition en sable gris chez Nicolas Rubin, éleveur bio en Ille-et-Vilaine.
Dossier : Le label FNAB « Bio France », présentation des critères sociaux
Thomas SEDLBAUER, AuteurLa FNAB travaille sur le déploiement d'un label « Bio France », applicable à l'échelle des fermes. Après la mise en place de la première brique bio-équitable en 2021, deux nouvelles briques se mettent en place en 2022, sur le social et la biodiversité. Ce dossier est consacré aux 9 critères sociaux qui seront progressivement mis en place, sur 3 ans, afin de : garantir la juste rémunération des agriculteur.rices et un lien employeur-employé plus cadré, de favoriser la transmission des savoirs et le renouvellement des générations (accompagnement des stagiaires et des woofers, plans de formation...) et de renforcer l'attractivité des métiers en agriculture. Les fermes souhaitant s'engager dans cette démarche de progrès bénéficieront d'un accompagnement à la labellisation, par le réseau, au deuxième semestre 2022.
Dossier : Optimiser les charges de mécanisation
Cyrielle DELISLE, Auteur ; François D'ALTEROCHE, AuteurDans un contexte de prix croissants de lénergie et des intrants, maîtriser les charges de mécanisation est plus que jamais un point-clé de la performance dune exploitation en bovins viande. Or, ces charges augmentent de façon continue : + 20 % à lhectare en euros constants entre 1988 et 2018. De plus, il ny a pas déconomie déchelle avec lagrandissement des fermes : ces charges sont plus élevées dans les exploitations les plus importantes. Elles augmentent même avec la taille du troupeau, tout comme les charges fixes à lhectare de SAU, alors que le produit à lhectare évolue peu. Il est donc essentiel de bien raisonner ses besoins en matériel et de définir une vraie stratégie en la matière. Divers leviers déconomies sont possibles, à raisonner selon lexploitation : partager le matériel ou déléguer les travaux ; bien organiser ses chantiers ou encore favoriser la réalisation collective de ces derniers ; adapter la puissance de ses tracteurs ; privilégier le pâturage Ainsi, Thomas Lemée, éleveur bio dans la Nièvre, possédant 70 mères Charolaises sur 140 hectares, a fait le choix davoir le moins possible de matériel en propriété et de le faire durer. Il a recours aux services dune Cuma et, pour les foins et lenrubannage, il travaille avec deux autres agriculteurs, pour récolter ensemble 300 hectares. Autre exemple : Stéphanie Mocques-Goure, éleveuse de 70 Rouges des prés, dans le Maine-et-Loire, elle aussi en bio, « sort ses piquets plutôt que son tracteur ». Elle conduit un système très pâturant et a recours à la location de matériel pour ses gros chantiers. Une étude, menée sur 70 élevages du Réseau France Conseil élevage Loire-Atlantique, Maine-et-Loire et Mayenne, montre dailleurs que les systèmes les plus pâturants ont les charges de mécanisation les moins élevées, avec des retombées positives sensibles sur le volet économique.
Le dossier : Qualité de vie et réductions des charges : ces éleveurs ont choisi lengraissement à lherbe
Soline BOUSSAROQUE, Auteur ; Albane STOFFEL, Auteur ; Louis GUARRIGUES, AuteurDepuis 2020, au sein du réseau ADMM, des éleveurs du Cantal, de lAveyron et du Limousin travaillent conjointement au partage de savoir-faire sur lengraissement et la finition au pâturage. Dans ce dossier, aborde les aspects suivants : Souplesse et autonomie (pour parvenir à lautonomie, les éleveurs sautorisent une souplesse dans la conduite des animaux et de la ferme, par exemple en baissant le chargement si besoin, en apportant du méteil pour préserver la prairie en cas de sécheresse...) ; Valorisation de la filière mâles (en vaches allaitantes, vente des mâles en veaux rosés, jeunes bovins, bufs ou pour la reproduction) ; quelques chiffres sur le buf laitier engraissé à lherbe (bénéfice net 2000 / bête) ; productivité des prairies (récolte de semences de prairies naturelles, sursemis despèces du commerce ) ; sélection génétique des troupeaux pour optimiser l'engraissement à l'herbe (animaux avec de bonnes capacités d'ingestion, rustiques, etc.) ; poids carcasses obtenus ; charges et coûts de production ; bien-être animal et bien-être des éleveurs.
L'élevage pris en tenaille dans la lutte contre le changement climatique
Alizée JUANCHICH, AuteurLors du Space 2022, de nombreux débats ont tourné autour de la question suivante : Comment lélevage peut-il réduire son impact sur le climat ? Lélevage souffre, en effet, de sa dualité : il contribue aux émissions de gaz à effet de serre - GES - (il représente 21 % des GES émis en France et il est le deuxième secteur dactivité le plus émetteur), tout en offrant des services directs (production daliments avec de bonnes valeurs nutritionnelles, création demplois ), ainsi que des services écosystémiques (entretien du paysage ). Cet article analyse cette controverse qui traverse la société française et apporte des pistes pour réduire les émissions de GES au sein des élevages laitiers : limiter les animaux improductifs, implanter des légumineuses, jouer sur la génétique avec la sélection de vaches qui émettent moins de méthane par kilogramme de matière sèche ingérée, etc.
État des terres agricoles en France : Rapport de Terre de Liens
Coline SOVRAN, Auteur ; Jean-Denis CROLA, Auteur ; Nathalie BLIN, Auteur ; ET AL., Auteur | CREST (25 Quai André Reynier, 26 400, FRANCE) : TERRE DE LIENS | 2022La terre est une ressource essentielle à notre vie, mais elle est aussi limitée, fragile, et non renouvelable à léchelle humaine. Or, elle subit des attaques de toute part. La terre agricole est la première victime, tout comme celles et ceux qui la travaillent. Ces 10 dernières années, 80 000 emplois agricoles ont été détruits et un cinquième des fermes a disparu. Celles qui restent continuent de sagrandir, de se spécialiser, de se mécaniser, pérennisant un modèle agricole insoutenable pour lenvironnement et peu souhaitable du point de vue économique et social. Dici à 2030, 100 000 agriculteurs supplémentaires partiront à la retraite, libérant plus dun cinquième de la surface agricole utile métropolitaine. Lavenir de ces terres va considérablement modifier le paysage agricole français. Ce rapport a lambition de faire un état des lieux des terres agricoles et dalerter sur lurgence dagir pour préserver et partager cette ressource essentielle.
Field Survey: Use and impacts of pesticides in four countries in Asia
Alia DIYANA, Auteur ; Dinesh RAJENDRAN, Auteur ; Meriel WATTS, Auteur ; ET AL., Auteur | SIMPANG AMPAT (48, Persiaran Mutiara 1, Pusat Komersial Bandar Mutiara, 14120, MALAYSIA) : PAN ASIA PACIFIC (PANAP) | 2022Une enquête sur l'utilisation des pesticides en Inde, au Bangladesh, au Vietnam et au Laos révèle que la majorité des pesticides utilisés sont considérés comme hautement dangereux (HHP) ou interdits dans un ou plusieurs pays. Cette enquête a été menée auprès de 367 répondants. Les HHP représentaient 100 % des pesticides utilisés au Laos, 92 % au Bangladesh et en Inde, et 60 % au Vietnam. En moyenne, les agriculteurs utilisent plusieurs pesticides interdits dans l'Union Européenne (UE), mais fabriqués et vendus par des sociétés basées dans l'UE (ex : Syngenta, Bayer et BASF), ce qui illustre les « doubles standards » au sein du commerce international des pesticides. Les conditions d'utilisation de ces pesticides sont également désastreuses et engendrent dimportants impacts sur la santé humaine et l'environnement. La majorité des agriculteurs utilisent des pulvérisateurs à dos (73 %) et sont fortement exposés aux pesticides. Les agricultrices sont aussi touchées puisquelles mélangent et transportent ces pesticides. La majorité des agriculteurs interrogés (74 %) n'ont pas été formés à l'utilisation des pesticides, et cette proportion est encore plus importante pour les agricultrices (84 %). Les agriculteurs ne portent pas d'EPI - équipement de protection individuelle - lors de l'application des pesticides (au Bangladesh, 99 % des agriculteurs interrogés nen utilisent pas). Les EPI sont souvent jugés inabordables, inconfortables ou indisponibles. Près de 21 % des agriculteurs stockent des pesticides chez eux, et certains (3 %) les stockent dans leur cuisine. Plus d'un tiers des agriculteurs (femmes et hommes) présentent des symptômes liés à une exposition aux pesticides : étourdissements, maux de tête, transpiration excessive, vomissements, vision floue, éruptions cutanées Ce rapport souligne la nécessité de mettre en place des actions urgentes pour éliminer lutilisation des HHP à léchelle mondiale et apporte des recommandations pour y parvenir.
Hervé Tanguy : L'homme et la machine
Antoine BESNARD, AuteurAprès un grave accident de la route, Hervé Tanguy, maraîcher bio à Saint-Thurien (29), doit réfléchir à alléger le travail physique sur la ferme. En 2021, il investit dans un Toutil, cobot (robot collaboratif) enjambeur polyvaleur qui lui est très utile, notamment pour les plantations en mottes et le désherbage, et qui lui apporte confort et vitesse de travail. Dans son témoignage, Hervé partage ses réflexions quant aux fonctionnalités de l'outil, ainsi quà ses limites, selon les tâches à réaliser. Un encart présente un autre outil ergonomique : la remorque de marché.
« J'élève 220 brebis sans bâtiment ni foin »
Véronique BARGAIN, AuteurFabien Letort élève 220 brebis Landes de Bretagne, en agriculture biologique, sur 82 ha despaces naturels littoraux près de Pornic (Loire-Atlantique). Il sest installé en 2016, après avoir suivi des études agricoles et dans lenvironnement, et avoir créé une entreprise décopâturage. Le Conseil départemental cherchait à mettre en place une gestion plus écologique de 30 ha despaces littoraux avec de forts enjeux au niveau de la biodiversité. L'éleveur a alors signé une convention de huit ans avec le département, a récupéré 40 ha de prairies supplémentaires, et a acheté des brebis. Ces dernières pâturent toute lannée : elles sont en plein-air intégral et mangent uniquement la végétation naturelle (léleveur ne récolte pas de fourrage). Les surfaces pâturées se partagent entre des prairies précoces, des prairies ombragées, des bois, des friches Fabien Letort a établi un plan de gestion agropastoral avec des acteurs locaux et avec PâturAjust (réseau technique pour la valorisation des végétations naturelles par lélevage). La surface est répartie en 70 parcs de 1-1,5 ha, pâturés pendant 1 à 4 jours. Le recours à une race adaptée (rustique et économe), la valorisation en circuits courts (par la vente directe et par l'intermédiaire d'un magasin de producteurs) avec un bassin de consommation à proximité, le contexte pédoclimatique favorable et le parcellaire regroupé permettent à ce système en plein air intégral biologique de bien fonctionner.
Un jour avec Alain Hardy, directeur de lexploitation agricole de La Cazotte
Johanne CHABANET, AuteurAlain Hardy est directeur de lexploitation du Lycée agricole de La Cazotte. Cette exploitation est composée de 240 ha, dont 95 en bio, de 500 brebis Lacaune à la traite (en conventionnel), de 150 brebis Lacaune destinées à la production de viande (en bio), de 23 génisses Aubrac (en bio) et de 20 poneys New Forest. Alain Hardy supervise lensemble des activités de lexploitation, de la gestion des troupeaux et des cultures au suivi des expérimentations en cours, tout en passant par lencadrement dapprenants et de stagiaires. Cet article raconte une journée type, heure par heure, pour ce chef dexploitation.
Le maïs grain humide pour complémenter lherbe
Cindy SCHRADER, AuteurChristian Salaun, éleveur laitier (conventionnel) dans le Finistère, a utilisé du maïs grain humide, pendant plusieurs années, pour compléter sa ration à base dherbe (avant de passer en vêlages groupés au printemps et à une ration 100 % herbe). Plusieurs avantages lont amené à utiliser du maïs grain humide : son appétence, sa bonne complémentarité avec lherbe ou les fourrages, sa bonne conservation (1,5 an, voire plus) et sa facilité de distribution. Litinéraire technique du maïs grain humide est le même que celui du maïs ensilage (dailleurs, si Christian Salaun ne récoltait pas assez de fourrage, il changeait de destination son maïs grain humide en le récoltant en ensilage). La récolte du maïs grain est plus souple que celle du maïs ensilage. Elle seffectue en novembre. Le grain est apporté à la ferme pour être broyé, puis stocké en silos. Ces derniers sont plus petits et donc plus faciles à mettre en place que ceux des ensilages.
Matériels et intrants Vu au Sival
VITISBIO, AuteurCet article présente des matériels et des intrants, majoritairement destinés à la viticulture et utilisables en agriculture biologique, exposés lors de lédition 2022 du Sival (salon dédié aux matériels et aux services pour les productions végétales spécialisées) : 1 Actisol présente sa nouvelle gamme de tondeuses interceps nommée Eolys, ainsi que son porte-outil Combimixt adapté aux vignes étroites ; 2 Beeguard propose le système Beelive (adapté aux ruches dadant et langstroth), qui compte le nombre dabeilles sortant et entrant dans la ruche, et indique ainsi le taux de mortalité journalier de ces insectes ; 3 Biovedas a développé Renfor, un engrais foliaire qui aide à renforcer les parois des baies de raisin afin déviter les pourritures de fin de cycle ; 4 Boisselet met en avant son disque interceps concave Valmatic, ainsi que sa lame « Sabre » pour un meilleur désherbage sur le rang ; 5 CLC - Delta Sud présente Aromy, une cuve en béton (destinée à la vinification) créée sur la base du nombre dor ; 6 Bärh propose des disques émotteurs et des bineuses à doigts pour travailler sur le rang ; 7 Pineau Frères commercialise le Roto Scalp, un outil de désherbage mécanique multifonction pour linter-rang ; 8 Pulvécenter et Praysbee présentent la rampe de pulvérisation Wulp, qui limite les dérives et assure une bonne pulvérisation dans le feuillage de la vigne ; 9 RB3D a développé lexosquelette Exoviti pour soulager le dos des vignerons ; 10 Violleau, spécialiste dans la production de biostimulants et de fertilisants organiques, propose sa gamme 100 % organique VIO®Orga, développée dans une logique de circuits courts.
Maternité : Un congé pas de tout repos
Antoine BESNARD, AuteurMarie Le Roy est installée en PPAM bio avec transformation, à Bannalec (29), depuis 2016. Son compagnon, Vincent Bratzlawsky, l'a rejointe sur l'exploitation en 2018. Dans cet article, Marie raconte la période de son congé maternité et son expérience de la machine administrative en lien avec le service de remplacement, son indemnisation et l'organisation du travail sur la ferme. Marie et Vincent ont pris goût au salariat : ils emploient aujourd'hui deux personnes en saison sur la ferme.
Nouveau label de la Fnab : Biodiversité et social : deux briques en plus
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurDans l'objectif de faire progresser la bio et de combler les lacunes du cahier des charges bio européen, la FNAB, Fédération nationale d'agriculture biologique, développe un nouveau label privé qui se veut être le reflet des valeurs de l'organisation : production d'une alimentation saine, mais aussi respect de l'environnement, de l'humain, du bien-être animal et du climat. Début 2022, deux premières briques de ce label ont été présentées. La première concerne les aspects sociaux de l'agriculture bio, à travers neuf critères relatifs à l'ensemble des personnes travaillant sur les fermes, et ce, afin de "créer les conditions de travail et de vie des acteurs agricoles favorisant leur épanouissement". La seconde, avec onze critères, vise à améliorer les performances des exploitations bio en matière de préservation de la biodiversité.
Nouvelle réglementation pour les plants bio : De nombreux problèmes à résoudre ; Production de plants bio : « Une traçabilité lourde à gérer »
Arnaud FURET, AuteurCes deux articles portent sur la production de plants bio en arboriculture fruitière. Le premier effectue un point sur les problèmes rencontrés dans cette filière suite à lapplication de la nouvelle réglementation : les producteurs bio sont obligés de se fournir uniquement en plants bio depuis le 1er janvier 2022, même pour les cultures pérennes. Or, la production de plants en agriculture biologique demande des adaptations techniques (ex : il nest pas possible de recourir à des hormones de synthèse pour favoriser la rhizogenèse) et plus de foncier (les plants ne peuvent être cultivés que tous les 8 à 10 ans sur une même parcelle, car leur production épuise le sol, et les porte-greffes doivent également être produits en pleine terre, et non en culture in vitro). Si les petits pépiniéristes, souvent en pluriactifs, arrivent à faire face à ces changements, ladaptation est plus difficile pour les pépiniéristes spécialisés. Un encart est dailleurs consacré au témoignage de Benoît Escande, un pépiniériste en filière longue basé dans le Lot-et-Garonne. Le second article décrit lorganisation de travail de Samuel Souchay, un pépiniériste bio, pluriactivité, basé en Aveyron depuis 2012 (Pépinière lArpenteur avec une production de 1 500 plants/an). Il vend sa production localement et majoritairement à des particuliers. En complément de cet article, un encart rapporte le témoignage de Frédéric Lantin, des pépinières Ribanjou. Ce dernier met en avant des incohérences liées au cahier des charges bio pour la production de plants de framboisiers.
Observatoire RSE 2022 : Bioentreprisedurable ® : Le label RSE des entreprises bio qui agissent pour un modèle alimentaire durable !
Créé en 2017, BioED (Bioentreprisedurable) est un label RSE qui permet, aux entreprises de l'agroalimentaire bio, de s'engager à intégrer le développement durable au cur de leur mission et à contribuer positivement à la transformation de la société. En 2022, dans le cadre de la 2ème édition de l'Observatoire du label BioED, le Synabio met en avant la performance des entreprises sur les indicateurs RSE attendus : gouvernance, ressources humaines, environnement, achats et ventes responsables, santé, sécurité, naturalité et ancrage territorial, d'après les données 2021. Par rapport à l'année précédente, les chiffres sont en hausse : le label concernait, en 2021, 59 entreprises (contre 46 en 2020). Ces entreprises ont, notamment, effectué 46 % de leurs achats en matières premières en commerce équitable, contre 21,5 % l'année précédente. Chaque année, elles indiqueront la mesure des indicateurs de performance RSE de l'année précédente, ce qui permettra d'établir un suivi de progression.
Pénibilité du travail : Pas une fatalité
Maëla PEDEN, AuteurEn 2022, le GAB 56 a mené une enquête, auprès des fermes maraîchères du groupe AEP microfermes, concernant la pénibilité du métier de maraîcher, dans le but de dégager des pistes de travail visant à améliorer les pratiques de chacun. Souvent peu mécanisées, ces fermes sollicitent un travail physique ressenti comme pénible (bien qu'à des degrés différents) par la quasi-totalité des enquêtés. Pour remédier à cette pénibilité, des solutions ont déjà été mises en place chez les maraîchers : la réduction du port de charges avec l'utilisation de chariots de récolte, le réaménagement des postes de travail, mais aussi la pratique d'une activité sportive en complément de l'activité maraîchère. Le passage sur les fermes de Guillaume Zuber, ostéopathe et ergonome, a notamment permis d'identifier des postures problématiques, notamment dans les récoltes de fraises, de tomates et de courgettes, mais aussi sur les postes de lavage ou lors du chargement des caisses. Des aménagements pas toujours optimisés sont parfois simples à corriger.
La place des femmes dans l'agriculture
Marie JACQUELINE, AuteurLes agricultrices sont restées longtemps sans droits, statuts ou reconnaissance, et ont longuement travaillé dans lombre. Selon le dernier recensement agricole, datant de 2020, il y aurait 130 000 agricultrices en France. Bien quelles bénéficient de nombreuses avancées sociales et juridiques, il existe encore de nombreuses inégalités. Dans lenseignement agricole, la moitié des étudiant.e.s sont des femmes, et elles sont majoritairement dans les secteurs du service aux personnes et aux territoires, de la transformation alimentaire, ou dans lenseignement supérieur. Pourtant, les femmes du réseau CIVAM ont récemment rédigé un plaidoyer où elles font le constat quelles nont pas le même accès aux espaces dapprentissage techniques que les hommes. Elles nont pas non plus le même rapport aux machines : il est plus difficile pour une femme dutiliser les machines agricoles, que ce soit pour des questions dergonomie, sociales, de formation ou dautocensure. À linverse, ce sont souvent les femmes qui sont à linitiative de la diversification des activités de la ferme et elles sont motrices dans la transition agro-écologique. Aujourdhui, des groupes en non mixité choisie ont été créés. Ils permettent daborder de nombreuses thématiques (ergonomie, rapport vie professionnelle et personnelle ) et davoir une parole plus libérée.
Le portrait du mois : Du fromage au dessert
Antoine BESNARD, AuteurAprès une rupture de GAEC, Nicolas Fauvel, éleveur ovin lait bio à Marpiré, en Ille-et-Vilaine (35), a complètement repensé son système qui fonctionnait déjà avec une salariée. De la production de lait réalisée en monotraite et dont la moitié était transformée en fromages par son ex-associée, Nicolas a adapté son laboratoire de transformation à la production de yaourts, qu'il commercialise, en partie, en GMS. Il a également embauché deux nouveaux salariés. Afin d'éviter les ruptures d'approvisionnement, l'éleveur organise son troupeau en deux lots de brebis, avec des mises bas décalées de 6 mois, ce qui lui permet de traire toute l'année, à raison de deux traites par jour. Les ajustements étant bien établis sur la ferme, Nicolas et ses trois salariés peuvent se permettre quelques libertés, comme celle de repasser périodiquement en monotraite afin de se ménager. Somme toute, malgré l'augmentation de la charge de travail, cette transition a permis au système de Nicolas de gagner en efficacité, en productivité et de créer de l'emploi.
Le portrait du mois : Graines de stars
Amandine LEDREUX, AuteurLe Pays fait son jardin est une exploitation maraîchère bio, localisée au Theil-de-Bretagne (35). Aujourd'hui, la ferme bio produit, sur 5 ha de SAU, des légumes qui sont commercialisés, chaque semaine, en paniers, auprès d'environ 170 adhérents. Créé en 2009 en collaboration avec le Relais pour l'Emploi, ce site a un projet social très fort d'accompagnement de personnes éloignées de l'emploi : paniers solidaires, insertion, formation... Des permanents (les maraîchers encadrants) gèrent une équipe d'une vingtaine de salarié·es en parcours d'inclusion, sur différents pôles, avec pour objectif de développer la polyvalence des salarié·es et, ainsi, de leur permettre d'évoluer professionnellement. Des ateliers, à destination des salarié·es ayant un projet agricole, sont organisés en fonction des envies et des compétences de chacun. Des formations (conduite de tracteur, agronomie, préparation physique au travail...) sont aussi proposées avec des structures partenaires.
Le portrait du mois : Des saisons sans pépin
Antoine BESNARD, AuteurPascale et Xavier Doussinault sont arboriculteurs bio à Plestan, dans les Côtes d'Armor. Ils cultivent, sur 3 de leurs 6 ha de SAU, des pommes à couteau (60 %) et des pommes à jus (40 %) dont ils assurent la transformation. Ils produisent également des poires, des coings, des kiwis, des framboises, des groseilles, de la rhubarbe et du sureau. Ils commercialisent leurs fruits à la ferme, en paniers, en Biocoop et en restauration collective. À l'année, ils font tourner la ferme à 3, avec un salarié permanent ; pour la récolte, ils embauchent 7 saisonniers. Chaque année, ils parviennent à embaucher une équipe complète, souvent recrutée par le bouche à oreille (réseau paysan, annonces dans les paniers...). La récolte commence fin septembre, pour environ un mois. Ensuite, deux semaines sont consacrées à la transformation en jus, durant lesquelles les arboriculteurs gardent un des saisonniers. Pascale et Xavier doivent composer avec la météo et la maturité des fruits, très importantes pour le goût et la conservation des fruits cueillis. L'équipe est briefée chaque matin, avec un point sur la récolte de la veille, et chacun est équipé d'une calibrette, un anneau qui indique la taille minimum des pommes à récolter, afin de respecter, notamment, les critères pour la vente en Biocoop. Gérer des saisonniers requiert beaucoup de pédagogie et quelques astuces de ressources humaines, surtout avec des équipes différentes chaque année : Xavier et Pascale partagent leur expérience d'employeurs.
Le portrait du mois : Salariés fidèles, patrons heureux
Antoine BESNARD, AuteurEntre 2013 et 2016, Aurélie et Adrien Vandermersch ont repris trois fermes pour en faire une de 150 ha, à Elven, dans le Morbihan (56). Au départ, ils s'installent en maraîchage bio diversifié et cultivent des céréales pour l'atelier pains d'Aurélie, vendus en direct ; finalement, l'activité de panification étant trop chronophage, ils se concentrent sur les légumes. Rapidement, Pro Natura leur propose d'approvisionner le groupe ; c'est ainsi que "La Petite Ferme" a développé ses circuits de commercialisation, en gros, avec, en parallèle, la vente en magasins de producteurs, ainsi qu'en demi-gros. L'équipe de salariés s'est progressivement formée et "fidélisée" pour atteindre, aujourd'hui, 4 permanents et 1 apprentie. Patrons attentifs au bien-être de leurs salariés, les Vandermersch ont investi dans un parc de bon matériel et ne lésinent pas sur l'équipement, que ce soit en termes de confort ou de sécurité. Ils ont également instauré des entretiens annuels avec leurs salariés et les forment à tout, afin de les autonomiser sur les chantiers. Aujourd'hui, les relations de confiance construites entre les patrons et les salariés permettent à Adrien et Aurélie de déléguer non seulement le travail sur la ferme, mais aussi la commercialisation (relations acheteurs, commandes) lors de leurs congés d'été.
Pour assainir le matériel fruitier : Le traitement à leau chaude en test
Marion COISNE, AuteurLe projet ThermoFruit, piloté par le CTIFL, sest penché sur le recours au traitement à leau chaude (TEC), afin de lutter contre les maladies épidémiques et émergentes sur le matériel végétal fruitier. Cette technique est déjà connue en viticulture. ThermoFruit vise à la tester sur du matériel végétal issu de plusieurs espèces fruitières, afin détablir des références en matière de durée et de température dimmersion. Le but final étant détablir un protocole applicable par les pépiniéristes et les multiplicateurs. La difficulté réside dans le fait de ne pas trop impacter les tissus végétaux (pour assurer une bonne reprise du matériel végétal), tout en maîtrisant le développement des pathogènes. Huit couples hôte-pathogène ont été testés (six espèces fruitières et quatre pathogènes) : le HLB (Huanglongbing) sur agrumes ; le virus de la sharka et l'ECA (enroulement chlorotique) sur abricotier et prunier ; la sharka sur pêcher ; le feu bactérien sur poirier et pommier. Les tests ont été réalisés sur des rameaux aoûtés. Ces derniers ont ensuite été greffés sous serre, puis leur taux de reprise et la présence du pathogène ont été évalués. Pour le couple prunier-ECA, il faut réaliser un bain à 45 °C durant 50 minutes ou plus. Pour les autres couples hôte-pathogène, les résultats sont intéressants, mais restent à approfondir. Inrae se penche notamment sur la possibilité deffectuer des bains de vapeur pour augmenter la température tout en gardant un bon taux de reprise.
(Re)devenir paysan : Je passe à l'acte
Plus quune lubie ou quune mode, l'exode urbain qui s'affirme depuis quelques années indique un désir de retour à la terre de plus en plus pressant chez les Français. Pour accompagner celles et ceux qui désirent se (re)convertir vers une agriculture paysanne à taille humaine et soucieuse du vivant, Jacques Caplat propose ici un retour dexpérience sensible et pratique. Dans cet ouvrage, il montre que lagriculture peut être un terrain dépanouissement personnel tout en permettant la revitalisation des territoires et la préservation, voire la renaissance de la biodiversité.
Une relation de qualité animal-homme se construit
Sabine HUET, AuteurLa qualité des relations Homme-animal affecte les performances du cheptel : production, santé, reproduction Elle a aussi des conséquences sur le confort et la sécurité au travail de léleveur. Léthologie étudie comment améliorer la relation Homme-animal dans les élevages. Cette science du comportement définit la relation entre un animal et un humain comme une suite dinteractions durant lesquelles chaque individu se fait une représentation (positive ou négative) de lautre. Lun des leviers pour améliorer cette relation est le choix des reproducteurs, car la réaction de lanimal face à un humain a une part dhérédité. Autre levier, construire ou reconstruire cette relation lors de périodes sensibles, telles que la gestation, la mise bas, le jeune âge et le sevrage. Pendant ces phases, lanimal est particulièrement à lécoute de son environnement. Il faut aussi savoir que cette relation se noue avant la naissance de lanimal, car les ftus perçoivent les stimulations extérieures et les mémorisent. Enfin, il ne faut pas sous-estimer limportance de lapprentissage social au sein dun troupeau. Si les relations Homme-animal sont positives, le cercle sera vertueux ; alors que si elles sont négatives, le cercle sera vicieux.
Retour sur l'Assemblée Générale 2022 de la Fédération des Paysans Herboristes
LETTRE FILIÈRES FNAB - PPAM, AuteurCréée en 2016 par des producteurs de plantes médicinales et aromatiques pratiquant la vente directe, la Fédération des Paysans Herboristes (FPH) a pour mission de promouvoir et de favoriser la profession de paysan·ne-herboriste en vente directe. Pour cela, lors de l'AG de janvier 2022, une Charte définissant le métier et les valeurs défendues par les paysan·ne·s-herboristes a été votée, afin de mieux communiquer sur cette profession auprès du grand public, des porteur·euse·s de projets, des producteur·rice·s, des partenaires et des élus. La FPH travaille également, en partenariat avec le syndicat SIMPLES et la FNAB, et avec le soutien de FranceAgriMer, au dépôt d'un référentiel « Paysan-herboriste » au Répertoire national des certifications professionnelles, pour faire reconnaître la profession par lÉtat et permettre la formation de futur·e·s paysan·ne·s-herboristes. Cet article fait également le point sur les travaux en cours, notamment : - l'élargissement de la liste des plantes en vente libre ; - la création d'une base de données, afin de rendre accessibles aux producteur·rice·s les allégations de santé utilisables et permettant d'informer les clients sur les propriétés des plantes.
Témoignage : « Relier écologie et agriculture dans les territoires »
Elsa EBRARD, AuteurEn 2017, dans le cadre de l'appel à projets « Sites pilotes pour la reconquête de la biodiversité » lancé par l'ADEME, le projet AgroEcoPôle du Domaine de Mirabeau, situé à Fabrègues (26), près de Montpellier, a reçu un investissement d'avenir pour la restauration écologique et la mise en place d'activités agricoles. Ce projet a permis de déployer plusieurs activités (viticulture, maraîchage, élevages ovins, caprins, porcins et apiculture), basées sur le modèle de la polyculture-élevage, dans le but de restaurer la biodiversité et les fonctionnalités écologiques du domaine. Si son objectif premier est de démontrer que des modèles agroécologiques qui préservent et s'appuient sur les processus naturels peuvent être productifs, rentables et créateurs d'emplois, le projet AgroEcoPôle a une portée plus large, à l'échelle du territoire : en effet, il est un support pour développer, entre autres, l'approvisionnement alimentaire bio et local, l'insertion professionnelle, ou encore l'éducation à l'environnement... Dans cet entretien, Aude Langlais, chargée de projets agroécologie territoriale au Conservatoire des Espaces Naturels (CEN) d'Occitanie, revient sur la conduite du projet du Domaine du Mirabeau.
Vers un doublement du chiffre d'affaires bio d'ici 2027 ?
NATEXBIO, Auteur ; LA MAISON DE LA BIO, Auteur ; CREDOC, Auteur ; ET AL., AuteurEn 2021, Natexbio et La Maison de la Bio ont lancé une étude, avec l'institut Credoc et AND International, pour répondre à l'interrogation suivante : Comment va évoluer le secteur bio d'ici 2027 ? Les résultats de cette étude ont conduit à quantifier l'effet des facteurs extérieurs (politiques, économiques, sociologiques...) sur le secteur bio, afin d'aider les entreprises à se projeter. Ce travail a permis d'identifier quatre scénarios possibles, du plus pessimiste ou plus optimiste. Le scénario 2, qui envisage une croissance du secteur de +10 % par an (soit un chiffre d'affaires multiplié par deux) accompagnée, notamment, par la création de 137 000 emplois sur toute la filière bio, a été présenté lors de la conférence de presse à Natexpo, le 14 juin 2022. Les actions publiques qui pourraient être mises en place pour évoluer vers ce scénario ont été exposées en détail à cette occasion.
Une vie près de la terre : Une plongée dans le quotidien d'une agricultrice d'aujourd'hui
Marie Gazeau, arboricultrice bio dans les Deux-Sèvres, invite le lecteur à la suivre dans son quotidien à la ferme. Elle décrit, au fil des saisons, ce qui se passe dans son verger et sur l'élevage de son compagnon Bruno. Elle aborde aussi d'autres sphères qui composent son monde : le syndicat agricole, le conseil municipal, le bar associatif, l'organisation de la vie de famille. Dans cet ouvrage, l'auteure raconte également son combat pour défendre une agriculture paysanne, à taille humaine, respectueuse de l'environnement et de l'humain, face à l'empire agro-industriel.
Vu au Sival 2022 à Angers
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurCet article décrit plusieurs produits et innovations vus à lédition 2022 du Sival, le salon dédié aux matériels et aux services pour les productions végétales spécialisées : 1 Lentreprise Cichorium, basée en Espagne, propose un process clé en main pour cultiver des endives ; 2 Degravagri, distributeur de plants de fraisiers, de petits fruits rouges, dasperges et de rhubarbe, élargit sa gamme certifiée bio, notamment en fraisiers et framboisiers ; 3 - De Sangosse présente le Checkmate puffer, un diffuseur de phéromones contre le carpocapse et les tordeuses en arboriculture ; 4 Feldklasse propose deux nouvelles bineuses pour les cultures en planche (bineuse Rukaby) et les cultures sur butte (bineuse Pacorel) ; 5 Koppert, spécialiste dans la sélection de nématodes entomopathogènes contre les ravageurs, élargit sa gamme pour les cultures sous abris ; 6 Partner & Co présente sa gamme de semences Demeter de couverts végétaux ; 7 Sumi Agro propose un fongicide composé de terpènes pour lutter contre les maladies de conservation des fruits à pépins.
Accompagner techniquement ses salariés : Exemple du groupe déchanges insertion
Maxime RENOU, AuteurLe groupe déchanges « Insertion », animé par le GAB 44, rassemble une dizaine de fermes biologiques maraîchères qui ont la particularité dêtre des structures dinsertion ou de travailler avec un public handicapé. Les encadrants se sont regroupés (organisation de quatre rencontres annuelles), afin de travailler sur leurs techniques et sur laccompagnement de leur public. Ces échanges ont mené à la construction doutils permettant daméliorer lautonomie et la technicité des personnes en voie dinsertion ou handicapées. Sept fiches, détaillant des techniques à mettre en uvre, ont ainsi été créées pour la plantation, le désherbage, lentretien de la tomate (version enroulement et version clips), la préparation de la récolte, la récolte de légumes bottes, la récolte de légumes fruits, ainsi que la récolte de légumes feuilles. Ces fiches ont été adaptées, tant dans leur rédaction que dans leur mise en page, au public visé. Ce dernier est parfois non lecteur, non francophone, ou a besoin dune simplification maximale des tâches. Pour cela, les fiches ont été réalisées via la méthode FALC facile à lire et à comprendre et sont un maximum illustrées. Ces différentes fiches sont disponibles sur le site internet du GAB 44.
Améliorer l'efficacité et le confort de travail en maraîchage bio diversifié : exemple de la méthode Lean
Amandine GATINEAU, AuteurLa charge de travail en maraîchage diversifié est très importante. Elle impacte directement la rentabilité des fermes, ainsi que la santé des producteurs : il est donc important doptimiser le temps de travail, cest-à-dire en faire plus en moins de temps. La méthode Lean, initialement développée dans les entreprises Toyota après la Seconde Guerre Mondiale, cherche à améliorer la création de valeur en réduisant les gaspillages. Elle est applicable au maraîchage et se base sur trois étapes. La première étape consiste à organiser la ferme pour éviter les pertes de temps : trier les outils (éviter les objets inutiles, privilégier les outils polyvalents, simples et ergonomiques), ranger (les objets les plus utilisés doivent être les plus visibles), ordonner (organisation du personnel, aide à la communication et à la compréhension des consignes) et faire briller (avoir des espaces de travail lumineux, faciles à ranger et à nettoyer). La deuxième étape vise à identifier doù vient la valeur, cest-à-dire à savoir ce que veulent les acheteurs (ce sont eux qui donnent la valeur au produit). La dernière étape repose sur une amélioration de la production de la valeur, soit en réalisant des actions qui produisent de la valeur (ex : récolter) ou qui sont nécessaires à la production de la valeur (ex : désherber), soit en réduisant les actions qui napportent pas de valeur (ex : déplacements inutiles).
La bio, pour lautonomie et lintégrité du métier de paysan
Fabien GARREAU, AuteurFabien Garreau est installé, en Vendée, sur une ferme laitière biologique avec sa compagne, depuis cinq ans. Si, au moment de la reprise, cette ferme navait pas déjà été en bio, ce couple laurait quand même reprise, puis convertie en bio. Cest la recherche dautonomie décisionnelle qui a les amenés à lagriculture biologique. Pour eux, la qualité de vie au travail passe avant tout par la souveraineté décisionnelle. Le fait de produire de manière plus autonome et économe, tout en respectant lenvironnement, est également une source dautosatisfaction. Le label bio leur permet davoir une reconnaissance de leurs pratiques et leur fournit un statut social, notamment auprès des consommateurs.
Biocoop : La forteresse assiégée
Florence HUMBERT, AuteurDepuis sa création, le réseau coopératif Biocoop est un cas particulier dans le paysage de la distribution alimentaire. Fondé sur la volonté de développer une agriculture biologique équitable, Biocoop, malgré des résultats à deux chiffres, voit son contexte se durcir : plus de concurrence de la part de la grande distribution qui capte un volume important du marché bio ; la reprise de ses valeurs fondatrices par d'autres acteurs du commerce ; une évolution de sa clientèle, peut-être moins militante et plus regardante sur les prix. Comment garder son âme et en même temps survivre face à la concurrence ? Biocoop a besoin de prendre en compte la guerre des prix engagée par la concurrence et, pour ce faire, vise à être plus performant en matière de productivité. Par ailleurs, le nombre de magasins de lenseigne se développe, mais de plus en plus avec des dirigeants de points de vente qui ont une vision plus centrée sur le chiffre daffaires. Ceci se traduit notamment par le fait que les magasins Biocoop ayant le statut de Scop (société coopérative et participative) sont devenus minoritaires dans le réseau face aux magasins avec des structures juridiques plus classiques, type SARL. Par ailleurs, les conflits sociaux sont maintenant plus fréquents au sein du réseau, surtout quand la recherche du profit se fait au détriment des salariés. Aux clients de rester vigilants sur les pratiques de leur magasin (ex. part de produits locaux, niveau du turn over du personnel ) et peut-être, ainsi, de limiter les dérives.
Care : Lhomme et la nature à bons comptes
Lucie GILLOT, AuteurLa transition agroécologique requiert à la fois un changement de modèle agronomique, économique et organisationnel. Dans cette reconception des modèles agricoles, un élément est rarement évoqué, alors quil guide les décisions de toutes les entreprises : le bilan comptable. Le système comptable classique nincite pas forcément à réaliser une transition agroécologique. Par exemple, le fait de planter des haies se traduit par une perte de surface productive doublée des frais de gestion pour leur entretien. Cest pourquoi, depuis plusieurs années, des chercheurs et des acteurs de terrain sinterrogent sur les limites du cadre actuel qui ne prend pas en considération la préservation de la nature et le bien-être social. Cette réflexion a conduit à la conception du modèle comptable Care (Comprehensive Accounting in Respect of Ecology), qui place sur un pied dégalité les capitaux financiers, humains et environnementaux. Bien plus que la création de deux nouvelles lignes dans lexercice comptable, cette méthode chercher à regarder et préserver ce qui compte vraiment.
Le chien de troupeau : un allié des systèmes herbagers
Juliette TUZELET, AuteurEfficace sur tous types danimaux (bovins, ovins, caprins, volailles et porcins), le chien de troupeau constitue un véritable atout pour les éleveurs. Selon une étude de lInstitut de lÉlevage, un chien bien dressé équivaut à 0,5 UTH/an. Il est capable daller chercher les animaux, de les contenir, de les regrouper et même de les trier. Il permet ainsi de gagner en confort de travail, en sécurité et daméliorer la relation avec le cheptel. Les races les plus adaptées au travail sur troupeau sont le border collie, le berger australien et le beauceron. Toutefois, laptitude à travailler nest pas conditionnée par les papiers du chien (LOF) : elle est innée et ne sapprend pas. Par ailleurs, au début, un chien de troupeau doit être à lattache lorsquil ne travaille pas. Durant la phase dapprentissage, le chien doit en effet être contrôlé et canalisé pour ne pas adopter de mauvaises habitudes. Une relation de confiance doit également sinstaller avec son maître. Avec lapprentissage de seulement cinq codes, léleveur pourra ensuite diriger le chien et le troupeau : droite, gauche, stop, avance et au pied.
Diagnostic des besoins en termes de compétences des agents du développement agricole pour accompagner la transition agroécologique à léchelle du système socio-technique
Ce mémoire a été rédigé par Marine CNUDDE, étudiante à lESA (Ecole supérieure dAgricultures dAngers), à lissue de son stage de fin détudes réalisé à lITAB (Institut de lagriculture et de lalimentation biologique). Durant ce stage, Marine CNUDDE a réalisé un diagnostic des besoins, en matière de compétences des agents du développement agricole (conseillers), afin quils puissent accompagner la transition agroécologique en sappuyant sur une démarche de conception dinnovations couplées. Cette démarche permet de reconcevoir des systèmes agricoles en se basant sur une réflexion prenant en compte plusieurs échelles et sur lintégration de divers acteurs dans un cadre participatif. Elle a jusqualors principalement été mise en uvre par des chercheurs, mais ces derniers souhaitent transférer ce rôle aux conseillers agricoles. Lobjectif de ce stage était donc didentifier les besoins des conseillers agricoles pour quils puissent mettre en uvre cette démarche. Pour cela, Marine CNUDDE sest appuyée sur le cadre théorique et méthodologique de la didactique professionnelle. Des enquêtes ont, tout dabord, permis didentifier les nouveautés induites par ces situations de travail pour les conseillers. Puis, une mise en situation a permis didentifier les compétences à développer par ces conseillers pour accompagner la conception dinnovations couplées. Ces deux étapes ont montré que laccompagnement à la conception dinnovations couplées implique une évolution du travail des conseillers. Pour sadapter à ces nouvelles situations, ils peuvent sappuyer sur des compétences déjà mobilisées lors de laccompagnement de collectifs dagriculteurs, mais ils doivent également en développer de nouvelles. Certaines sont plus difficiles à acquérir et nécessitent dexpérimenter la situation.
Diversification agricole : Guide juridique pour les porteurs de projets
De plus en plus dagriculteurs développent des activités qui ne relèvent pas de la production alimentaire, mais qui prennent appui sur lexploitation (accueil pédagogique ou social, vente de proximité, événements culturels ). Or, ces projets diversifiés, parfois à la jonction entre plusieurs droits, peinent à trouver leurs cadres. Les porteurs de projets éprouvent des difficultés à accéder aux informations juridiques adaptées, notamment auprès des structures de conseil agricole et daccompagnement, qui ne sont pas toujours formées à ces combinaisons dactivités. Mal informés, les agriculteurs peuvent sexposer à des situations délicates vis-à-vis de ladministration fiscale, de lURSSAF, etc. Pour répondre à cette problématique, Réseau CIVAM a réalisé un guide daccompagnement aux porteurs de projets, conçu comme un moyen de vulgariser et de démystifier les questions juridiques et d'apporter une vision transversale à plusieurs domaines du droit. Ce guide présente les principaux points de vigilance dans les sphères juridique, sociale, fiscale, mais aussi au regard du droit de lurbanisme. Il a pour vocation daider lagriculteur à sapproprier les éléments juridiques de son projet de diversification agricole.
Dossier : L'agriculture « de précision », son monde et ses marchés
Morgan ODY, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Céline BERTHIER, Auteur ; ET AL., AuteurLe terme agriculture de précision est né aux États-Unis, dans les années 1990. Il a initialement été employé par la communauté scientifique, lorsque des agronomes et des pédologues ont réfléchi à la manière de produire des savoirs en agriculture en utilisant des données numériques pour caractériser des variations au sein des parcelles. Lagriculture de précision a ensuite été développée en lien avec des acteurs industriels de lagro-machinisme. Ce concept a été importé en France à la fin des années 1990. Au début, ce fut un échec. Cest larrivée du GPS dans les tracteurs, au milieu des années 2000, qui a lancé le marché français. Depuis, les technologies liées à lagriculture de précision ne cessent de se développer. Ce dossier, qui est consacré à ce sujet, commence par définir plus précisément ce quest lagriculture de précision et par présenter son historique. Il aborde ensuite les différentes limites et les risques liés à ce type dagriculture : investissements onéreux, perte dautonomie, devenir du stockage des données enregistrées par les outils, charge mentale liée aux alertes électroniques, orientation des aides vers lagriculture de précision, consommation accrue de terres rares pour fabriquer ces technologies, industrialisation de lagriculture
Dossier mécanisation
Philippe MOUQUOT, Auteur ; Olivier GUERIN, Auteur ; Mélanie GOUJON, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier, portant sur la mécanisation des travaux en agriculture biologique, est composé de quatre articles. Le premier est dédié à loptimisation du désherbage mécanique en grandes cultures (optimisation de sa qualité et du débit de chantier). Plusieurs pistes damélioration sont évoquées : le gain en précision grâce au guidage RTK, le gain en régularité si les parcelles sont adaptées au binage ou si les sols sont plats, la possibilité de multiplier les passages à faible profondeur (avant semis) à laide dun scalpeur Plusieurs innovations sur des matériels de désherbage mécanique sont également présentées. Le deuxième article est consacré à la viticulture et propose différentes pistes pour réduire sa consommation de carburant liée à lentretien du sol. Il explique comment optimiser : son tracteur, sa stratégie de contrôle des adventices, ses outils, ses combinaisons doutils, sa vitesse, ses manuvres et ses conditions de travail. Larticle suivant aborde la question des investissements réalisés pour réduire les prélèvements directs (impôt, MSA) : la stratégie est-elle toujours gagnante ? Les investissements peuvent également impacter le revenu disponible de lexploitant. Le dernier article retranscrit le témoignage du GAEC Le Palaineau, situé en Vendée et qui est en bio depuis 2010. Il utilise une bineuse avec guidage par caméra pour gérer les adventices de ses cultures de printemps, implantées en terres superficielles.
Dossier de presse Agence BIO : Le bio, acteur incontournable de la souveraineté alimentaire - Les chiffres 2020 du secteur bio : Juillet 2021
Alors que lannée 2020 a impacté les modes de consommation, lAgence BIO dévoile les chiffres de cette année atypique, marquée par la crise sanitaire. La tendance du consommer sain et durable, local et de saison est plus que jamais dactualité. Une majorité de Français déclarent acheter plus de produits frais (57 %) et davantage de produits de saison (57 %). Près de 6 Français sur 10 (59 %) privilégient les produits locaux et les circuits courts. Le "cuisiné maison" fait de plus en plus dadeptes (55 % ; +8 points vs 2019). En considérant à la fois les achats des ménages pour leur consommation à domicile et les achats en restauration (hors taxes), le marché bio sélève à près de 13,2 milliards deuros en 2020, soit +10,4 % depuis 2019. Il a ainsi presque doublé au cours des cinq dernières années. Du côté de la distribution, la vente directe enregistre une progression de +11,7 % en 2020 (vs +8 % en 2019). La production bio se poursuit dans tous les territoires de l'Hexagone, atteignant 53 255 fermes en bio, soit 11,77 % des exploitations agricoles françaises, pour 9,49 % de la SAU.
Dossier de presse INRAE Agriculture biologique : vers un changement déchelle
Ce dossier de presse présente les différentes recherches en lien avec lagriculture biologique menées par INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement). Après avoir énuméré les 17 dispositifs expérimentaux dINRAE conduits en agriculture biologique, il détaille une trentaine de projets de recherche, ainsi que leurs principaux résultats. Les projets sont classés selon trois thèmes : 1 Du champ à lassiette : santés et qualités à la loupe ; 2 Quelles clés pour les dynamiques de transitions ; 3 A la recherche de la multi-performance de lagriculture biologique. Les thématiques abordées sont variées, par exemple : « Des vers bien pleins... de pesticides ! » ; « La bio, rempart efficace contre les bioagresseurs » ; « Les vertus du régime bio » ; « Du bio et de la diversité chez les maraîchers » ; « Circuits courts : une belle dynamique collective dans les territoires » ; « PAC : il est urgent de passer au vert » ; « Demain, la panne dazote ? » ; « Notation du bio : lACV doit revoir sa copie » ; « LAB fait aussi pousser les emplois »
Dossier : La Qualité de Vie au Travail
Joachim PERROCHEAU, Auteur ; Aurélie RINGARD, Auteur ; Anthony LEBOUTEILLER, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier met en lumière une question importante dans le secteur agricole : Comment concilier temps de travail et temps pour soi ? Plusieurs réponses sont possibles, comme l'illustrent les articles suivants : - Les mutations de l'emploi agricole et de sa main duvre en France concernent d'autant plus la filière bio : éléments à retenir de l'étude Actif'Agri (2019), du Centre dÉtudes et de Prospective (CEP) du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, sur les transformations des emplois et des activités en agriculture ; - Deux métiers différents au sein du projet TRANSAE, mais une même envie : celle de se sentir bien dans son travail ; - Civam 44 : Vers une émancipation des femmes en agriculture ; - La question du travail et de la main duvre dans les formations agricoles : retour d'expérience du Lycée agricole de Saint-Genest-Malifaux ; - S'installer en production laitière bovine quand on est non issu du milieu agricole : Former à l'installation en lait bio des personnes non issues du milieu agricole : L'exemple du CFPPA de Coutances (Manche) ; - L'accompagnement humain dans les exploitations, véritable outil de gestion d'entreprise ; - L'importance de la communication dans le travail agricole - Retour d'expérience du travail de l'ATAG (Association Tarnaise pour le Développement de l'Agriculture de Groupe) ; - Les travailleurs et leur rémunération, la richesse de la Ferme de Malabrit ; - Transformation fromagère et Triathlon ? ; - Être maire et paysan, deux fonctions passionnantes et enrichissantes ; - Une décroissance du volume pour une croissance du temps libre, du revenu et du bien-être ; - En salopette ou en costume, s'engager et travailler dans le bon sens. ; - Au GAEC des Acajous, le travail à la ferme laisse le temps aux engagements extérieurs.
Dossier : Quelles solutions face à des difficultés rencontrées sur lélevage des veaux ?
Cindy SCHRADER, Auteur ; Maxime LEQUEST, AuteurCe dossier regroupe cinq témoignages déleveurs et déleveuses laitiers de Bretagne, sur la conduite délevage de leurs veaux. Deux dentre eux sont en bio. Elisabeth Beuzit, éleveuse en conversion, fait vêler ses vaches tout au long de lannée. Après avoir observé des problèmes respiratoires sur ses veaux en hiver, elle a contacté le GDS pour faire un diagnostic de bâtiment, puis a réaménagé sa nurserie afin daméliorer la ventilation. Benoît Cabaret, en bio, effectue également des vêlages toute lannée et élève ses veaux sous leur mère. Avec cette pratique, il gagne en confort, tout en simplifiant le travail, et les problèmes de diarrhées sont rares.
Dossier : Repenser son système suite au départ d'un associé
Pauline BOGE, Auteur ; Élise SCHEEPERS, AuteurEn France, les fermes sont de plus en plus fréquemment confrontées au départ dun associé. Avec le vieillissement de la population agricole, les fermes continuent de disparaître, faute dun nombre suffisant de repreneurs dans le ratio départ-installation. Afin de favoriser la reprise de lexploitation, les agriculteurs doivent saisir loccasion de repenser leur système en se recentrant sur certaines priorités : gagner en autonomie, installer un jeune, recruter un salarié... Sappuyant sur les données statistiques publiées par Agreste, ce dossier fait, dans un premier temps, létat des lieux des tendances démographiques en agriculture bio en France et, plus particulièrement, pour la région du Grand Est. Il présente également lévolution des profils des candidats à linstallation : une part de plus en plus importante de porteurs de projets sont non issus du milieu agricole (NIMA) et ont, par conséquent, des envies différentes par rapport aux systèmes en place. Pour favoriser la transmission de la ferme, il est donc parfois nécessaire pour les cédants, denvisager différemment leurs productions et leurs modes de commercialisation, ou de mettre en place un projet de diversification avec le repreneur. Le porteur de projet peut exercer son futur métier dans le cadre dun espace-test, lui permettant dêtre accompagné avant de décider de poursuivre, dadapter ou darrêter son projet dinstallation. Pour accéder à cette opportunité, il faut une formation agricole préalable (BPREA conseillé) ou pouvoir justifier dune expérience professionnelle, et présenter son projet (en AB) à lassociation Espaces Tests de la région. Le portrait de Jean-Luc Rosselle, installé en bio sur la ferme familiale, est présenté comme exemple de parcours et décrit les aménagements mis en place, avant le départ à la retraite de son oncle, pour la conversion en bio de l'exploitation et sa transition vers un système plus résilient.
Dossier : Des variétés adaptées à larboriculture bio : Les producteurs se prennent en main
Tanguy DHELIN, AuteurCe dossier fait le point sur la recherche variétale en arboriculture bio, avec des témoignages de chercheurs, de conseillers et d'arboriculteurs (critères de sélection, évolution de la recherche, conception de vergers ). Les producteurs bio réalisent de plus en plus leur propre programme dévaluation, afin davoir des variétés adaptées aux régions, au mode de production bio et au changement climatique. Du côté des sélectionneurs, par exemple, Coxybelle et Ducasse sont 2 variétés de pommes spécialement sélectionnées pour la bio. Aujourdhui, pour répondre à la demande croissante en bio, les nouvelles variétés sont de plus en plus évaluées aussi dans des vergers bio. Par ailleurs, afin daccroître la productivité des vergers bio, différentes expérimentations ont mis en évidence lintérêt daugmenter la densité des arbres dans la parcelle.
L'éthologie appliquée aux animaux délevage
Christophe LESCHIERA, AuteurLors dun webinaire organisé par lAssociation française des journalistes agricoles, Pauline Garcia (éleveuse de bovins Salers dans le Cantal et comportementaliste animalier) et Luc Mounier (vétérinaire en charge de la formation Bien-être/Comportement à VetAgro Sup et responsable de la chaire Bien-être animal) ont présenté les intérêts de léthologie pour une meilleure compréhension du comportement des animaux dans les élevages. Léthologie peut être définie comme la « science des comportements des espèces animales dans leur milieu naturel ». Le comportement et le bien-être animal sont en effet deux notions fortement liées. Ainsi, le comportement des bovins, ovins, équins et autres animaux délevage sera influencé par l'environnement, qui doit répondre aux besoins des animaux, et par le comportement de léleveur. Les éleveurs sont sensibles à cette problématique, comme ils passent beaucoup de temps avec leurs animaux, mais ils nont pas toujours conscience quils laissent des traces dans la mémoire de leurs animaux. Léthologie est un levier pour mieux comprendre ses animaux, travailler plus en sécurité avec eux et avec davantage de plaisir.
La ferme du Forest en polyculture-élevage : Du pain, dans un système résilient
Cécile MARCUS, AuteurLa ferme du Forest, qui est gérée par Dominique Truc, a été la première exploitation de la vallée du Buech (Hautes-Alpes) à passer en bio (en 1990). Fils dun technicien bio de la Chambre dagriculture des Hautes-Alpes et dune boulangère, Dominique Truc sest installé, à 23 ans, sur la ferme de 10 ha de son grand-père. Depuis, la ferme sest bien agrandie (300 ha) et diversifiée (bovins viande, bois, céréales, farines, pains). Elle fait maintenant vivre neuf personnes : 3,5 ETP sur lactivité boulangerie-meunerie, un mécanicien, un bûcheron, un maçon, un poste à mi-temps sur la partie administrative et deux associés, dont Dominique Truc, qui soccupent des bovins et des cultures. En parallèle, les associés ont créé la SAS Moulin du Forest, il y a quatre ans, afin de répondre à la demande croissante en farine bio. Selon Dominique Truc, la cohérence de son système de production sappuie en grande partie sur le transfert de fertilité (prairies, fumier). Depuis deux ans, il est passé en sans labour afin de stocker plus de carbone et de limiter, à son échelle, le changement climatique. Ce changement de pratique est un véritable défi : à plus de 50 ans, cet agriculteur a l'impression de repartir de zéro.
Une ferme urbaine pour l'insertion et l'installation
Marc DHENIN, AuteurOptimism est une entreprise associative bretonne de léconomie solidaire qui développe plusieurs activités : maraîchage bio, écopâturage, entretien écologique despaces verts, animation de jardins partagés Elle expérimente la création de microfermes en milieu urbain. Une première microferme a été créée à Pont-Scorff (Morbihan), dans le cadre de chantiers dinsertion. La ferme de la Croizetière, à Riantec, près de Lorient, a été installée en 2009 sur le même modèle (insertion, vente en paniers ). Parallèlement, Optimism a accompagné linstallation de deux personnes en insertion sur un terrain de lagglomération de Lorient. Dautres expérimentations de ce type sont en cours.
Filière fruits rouges bio en Nouvelle-Aquitaine : Un développement mais encore quelques freins
Séverine CHASTAING, Auteur ; Myriam CARMENTRAN DELIAS, AuteurLa production de fruits rouges bio (fraises, myrtilles, cassis, framboises ) progresse en Nouvelle-Aquitaine. Elle représente 230 ha, soit 0,1 % des surfaces bio de cette région. Cependant, la conversion en bio pose des problèmes aux producteurs de fruits rouges conventionnels. Ces derniers, souvent en hors-sol, auraient des difficultés pour passer leur production en pleine-terre, ce qui complique aussi le travail des salariés obligés de plus se baisser. Il faudrait aussi changer ses débouchés. Ainsi, le plus souvent, les producteurs préfèrent créer une ferme bio, en convertissant le terrain dans un premier temps, puis en implantant des plants qui donneront directement des fruits bio. L'obligation de rotation pour les fraisiers est aussi vécue comme une contrainte par les producteurs conventionnels.
Fourrages et pastoralisme
M-O. NOZIERES-PETIT, Auteur ; L. ETIENNE, Auteur ; F. LAUNAY, Auteur ; ET AL., AuteurCe numéro de la revue « Fourrages » est dédié au pastoralisme. Il commence par un éditorial intitulé « 5 ans de travaux au sein de lUMT Élevages Pastoraux en territoires méditerranéens ». Il apporte des informations sur : 1 - les grands traits de lélevage pastoral aujourdhui en France ; 2 - la reconnexion élevage pastoral agriculture dans les territoires méditerranéens ; 3 - les liens entre élevages pastoraux et territoires (enjeux et regards croisés) ; 4 les nouvelles pratiques agroforestières pour les élevages allaitants du piémont pyrénéen ; 5 - des outils numériques centrés sur le comportement des animaux pour assister la conduite du pâturage sur parcours ; 6 - des outils et des méthodes pour enseigner et accompagner lutilisation des parcours ; 7 la diversité des installations en élevage et des trajectoires dentrée dans le métier déleveur dans les territoires pastoraux.
Le GAEC de Kroaz Min, une installation en brebis lait à Lannion
Anaïs KERNALEGUEN, AuteurDans les Côtes d'Armor, Ana-Gaëlle Le Damany et son compagnon Paul Françoise se sont installés, en 2016, sur la ferme familiale qui était alors en vaches laitières conventionnelles. Toutefois, ce couple souhaitait transformer le système de production pour produire du lait de brebis en agriculture biologique, avec transformation à la ferme et vente directe. Ils sont restés deux ans et demi en GAEC avec le père dAna-Gaëlle, avant le départ en retraite de ce dernier. Durant cette période, les trois associés nont pas suffisamment pris le temps de préparer ensemble les changements de système de production en raison de divergences de valeurs et dun conflit de génération. Par la suite, l'ergonomie a été une préoccupation majeure lorsquil a fallu réadapter la ferme : hauteur des quais de traite, achat dune pailleuse, lactoduc Tout a été pensé pour éviter de porter des charges, deffectuer des gestes répétitifs et davoir à trop marcher. La bergerie et la fromagerie ont été auto-construites par Paul Françoise et son père, ce qui a permis de réaliser 50 à 60 % déconomies. En cinq ans, le couple na pris que trois semaines de congés. Comme la ferme est prévue pour 2,5 UTH, ils sont en cours de discussion avec un autre couple déleveurs de brebis pour partager lembauche dun salarié à mi-temps annualisé.
Guide T&B par Biofil
BIOFIL, Auteur ; Sébastien WINDSOR, AuteurTech&Bio - le salon agricole international des techniques bio et alternatives est organisé tous les deux ans par les Chambres dagriculture. Sa 8ème édition, du 21 au 23 septembre 2021 sur le Lycée agricole du Valentin, a pour fil conducteur le biocontrôle. Ce guide, consacré à ce salon, compile : 1 le programme des conférences ; 2 - les Avant-premières Tech&Bio (des constructeurs et fournisseurs de matériel décrivent leurs produits, équipements et matériels innovants ; 3 différents cahiers techniques des Chambres dagriculture : un sur l'élevage (sur la production de références technico-économiques en bio), un sur le maraîchage (sur des pistes pour réduire la pénibilité du travail, sur la gestion des pucerons via des plantes de services et sur les engrais verts), un sur Biodiversité & Agroforesterie (sur lobservatoire agricole de la biodiversité, sur la gestion des bords des champs pour favoriser la biodiversité, sur la plateforme TAB techniques alternatives et biologiques, sur un partenariat entre agriculteurs et apiculteurs, et sur les outils interactifs Auxilhaie et Auxilherbe), et un cahier technique Grandes cultures (sur ladaptation des systèmes en grandes cultures face à la raréfaction des matières organiques) ; 4 le plan du salon.
Guide maraîchage biologique Nouvelle-Aquitaine 2021 : Organisation ; Planification
Réalisé par le réseau AB des Chambres d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine, ce document est consacré à l'organisation du travail et à la planification en maraîchage biologique. Il propose des fiches techniques : - Rotations et assolements ; - Planification des cultures ; - Organiser son travail ; - La main duvre ; - Banque de temps et de matériel ; - Financer son projet : Le financement participatif.
Maraîchage bio : le sens du métier face à l'usure du corps
Germain BONNEL, AuteurGermain Bonnel, post-doctorant en sociologie à l'Université de Lille, a réalisé une thèse portant sur le travail en production légumière biologique dans le Nord et le Pas-de-Calais. Il a cherché à comprendre les raisons pour lesquelles les agriculteurs restent dans le métier malgré des conditions de travail difficiles. Si la pénibilité n'est pas un enjeu perçu comme important par le maraîcher les premières années suivant l'installation, certains événements, comme la survenue d'un accident, peuvent être à l'origine d'une prise de conscience. Des agriculteurs n'hésitent pas alors à repenser leur organisation et à inventer de nouvelles façons de faire. En simplifiant le désherbage, en facilitant les déplacements sur la ferme ou encore en construisant des outils plus appropriés, ils atténuent la fatigue et la pénibilité souvent attachées au métier de maraîcher bio.
Des méthodes simples pour travailler seul sur une ferme laitière bio : Episode 1/2
Laurent VAISSIERE, AuteurLaurent Vaissière, installé en 1997, élève seul 25 vaches laitières sur sa ferme de 31 ha, et livre 165 000 litres de lait par an à Biolait. Pour maîtriser la charge de travail et pour préserver sa qualité de vie, il a acquis une expérience dans la simplification des tâches quotidiennes. Dans cet article, il donne un premier exemple déployé sur sa ferme : nourrir des vaches laitières l'hiver en 100 % libre-service.
Le Natexbio Challenge consacre BioDemain, Neo Farm et Handi Gaspi
Laura DUPONCHEL, AuteurLa troisième édition du Natexbio Challenge, qui s'est déroulée en juin, a distingué les projets BioDemain (1er Prix), Néo Farm (2ème Prix) et Handi Gaspi (3ème Prix). Le grand gagnant, BioDemain, s'inscrit dans la démarche de favoriser la conversion bio des producteurs, avec une rémunération juste et une valorisation de leurs produits sous la marque BioDemain. Le projet du second lauréat, Néo Farm, repose sur le maillage de micro-fermes en maraîchage afin de produire des fruits et légumes bio et locaux destinés aux circuits courts. Handi Gaspi décroche le 3ème prix : cette biscuiterie, employant des personnes en situation de handicap, confectionne ses biscuits bio à partir de pains invendus.
Natexbio Challenge : Les talents de lavenir de la bio
VEGETABLE, AuteurMalgré la crise covid, la créativité des participants au Natexbio Challenge 2021 est restée intacte. Cette année, les projets ont beaucoup porté sur les matières premières (présentes dans six projets sur dix), sans pour autant contrecarrer les tendances de fond qui poussent vers le gourmand, le zéro déchet, le recyclé, lantigaspillage, le social et lenvironnement. Le premier prix a été remporté par Biodemain. Cette marque, basée sur le commerce équitable Nord-Nord, soutient les agriculteurs qui se convertissent en bio. Elle cherche notamment à donner toute sa valeur à la démarche bio en valorisant les produits issus dexploitations en conversion bio. A terme, cette marque a aussi vocation à accompagner les transitions vers la permaculture et lagroécologie. Le deuxième prix a été attribué à Neo-farm dont le principe repose sur la production et la distribution à grande échelle de légumes, produits en partie sur des micro-fermes. Le troisième prix est revenu à Handi-Gaspi, une entreprise qui produit des biscuits bio et emploie une vingtaine de personnes en situation de handicap mental ou psychique.
« Nous mutualisons pour sécuriser le revenu »
Charles BAUDART, AuteurMickaël Dupeyron, agriculteur dans la vallée de lAdour (Hautes-Pyrénées), multiplie les projets communs avec sa sur, Vanessa Dupeyron (installée sur la même commune), et son filleul, Raphaël Descat (installé également non loin), afin de valoriser au mieux leurs productions. Tous trois sont installés en grandes cultures. Leurs 360 ha sont composés de maïs, de tournesol, de céréales à paille et de soja. Ils ont décidé de créer un groupement demployeurs afin de pouvoir proposer des CDI à leurs salariés, ce qui permet de consolider et de sécuriser leurs projets. Cest également dans un objectif de diversification et de consolidation des revenus quils ont chacun converti une partie de leurs surfaces en bio. Ils ont aussi créé une unité de séchage, de triage et de stockage de maïs et de céréales bio, dune capacité de 7 500 tonnes. Ils peuvent ainsi mieux maîtriser leurs coûts de séchage/triage/stockage et proposer leurs lots de céréales aux organismes de leur choix. Ces trois agriculteurs souhaitent aller encore plus loin dans la mutualisation en mettant en commun leurs matériels au sein dune ETA. Cette dernière est actuellement en cours de constitution.
Nouveaux chiffres de lAgence Bio : Une croissance en continu
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLannée 2020 a dopé la filière bio : son marché a crû de 10 % pour atteindre 13,2 milliards deuros. En parallèle, le nombre dopérateurs progresse dans la filière bio. 53 255 entités agricoles sont désormais en bio (soit près de 12 % des fermes françaises). Ce mode de production procure 128 300 emplois directs en agriculture (+ 13 % comparé à 2019) et la filière bio amont et aval représente 200 000 postes (soit 18 % de lemploi agricole). Les surfaces bio connaissent une augmentation de 12 %, avec un fort taux de conversions en vigne (+ 31 %) et en PPAM (+ 45 %). Côté élevage, la croissance se poursuit, avec des dynamiques différentes selon les productions. En apiculture, le nombre de conversions continue son envol (20 % du rucher national est en bio). La croissance de la filière bio permet à la France dêtre autonome pour un bon nombre de produits (réduisant ainsi les importations), tout en gardant en perspective une nouvelle montée en puissance des produits bio via la restauration collective (loi Egalim).
"On ne naît pas employeur"
Antoine BESNARD, AuteurAvec la création dune yaourterie sur leur exploitation, en Ille-et-Vilaine, et le boom de lactivité de transformation, Yoann et Anne-Soizic Liger, éleveurs de bovins lait bio, ont embauché huit salariés en sept ans. Cela a profondément changé la nature de leur métier. Ils se sont beaucoup formés (droit, ressources humaines, management ) pour prendre du recul, savoir se contrôler et être à lécoute. Ils ont dû apprendre à déléguer, hiérarchiser leur organisation Pour eux, lambiance et lécoute sont primordiales. Il faut également savoir dire quand les choses sont bien faites mais aussi quand ça ne va pas. Ils font les recrutements à deux et prennent le temps de bien analyser le CV, voire de contacter les anciens employeurs.
PACK' à PPAM : Développement d'une filière locale de Plantes à Parfum Aromatiques et Médicinales diversifiées biologiques en région Sud-PACA
Mégane VÉCHAMBRE, AuteurLe GIEE PACK' à PPAM a été créé en juillet 2020 et regroupe une trentaine de producteurs et de cueilleurs de plantes aromatiques et médicinales diversifiées bio en PACA. Ensemble, ils ont décidé de travailler à la réalisation de référentiels communs de production, adaptés localement, et à la mutualisation des moyens de production et de commercialisation.
Paul Fouassier, secrétaire national viticulture à la Fnab
Frédérique ROSE, AuteurPaul Fouassier, viticulteur bio à Sancerre (Cher), est également secrétaire national viticulture à la FNAB (Fédération nationale de lagriculture biologique), depuis mars 2021. Dans cette interview, il explique quil est très investi, aux côtés des salariés de la FNAB, pour défendre le lissage du cuivre. Le lissage des doses est à la fois nécessaire pour les viticulteurs bio, afin quils puissent gérer correctement le mildiou dans leurs vignes, mais également pour les pépiniéristes, afin quils puissent avancer dans la production de plants bio (lun des autres enjeux de la filière viticole biologique). La FNAB et son réseau portent notamment le projet Basic (Bas Intrants Cuivre) qui vise à étudier limpact de différentes concentrations de cuivre sur les sols et la biodiversité. Paul Fouassier explique également que la crise sanitaire a eu de fortes répercussions sur les vignerons. Ces derniers ont bien souvent vendu moins de vin, ce qui entraîne des problèmes financiers pour un certain nombre dentre eux. Le gel sest ajouté à cela et a touché plus de 60 départements en avril 2021. La FNAB a dailleurs créé une commission spéciale sur le gel, en arboriculture et en viticulture, afin de travailler sur différents leviers permettant de contrer ses effets : taille plus tardive avec une pré-taille, variétés ou cépages plus résistants au gel, implantation de couverts végétaux, de haies, de bosquets
Le portrait du mois : Rigueur & souplesse
Antoine BESNARD, AuteurQuentin Guillou, musicien (intermittent du spectacle) et diplômé dun BTS GPN (Gestion et protection de la nature), a racheté la maison familiale, dans les Côtes dArmor, ainsi que huit hectares environnants. Il a alors décidé de sinstaller en maraîchage et a réalisé diverses formations avec le GAB. En 2018, il s'est lancé en tant que double-actif, avec le statut de cotisant solidaire. En 2019, il est devenu chef dexploitation. Au départ, Quentin Guillou voulait un système très diversifié : maraîchage, arboriculture, élevage Mais, il sest vite rendu compte quil séparpillait et quil perdait en rentabilité. Il a fait un autre constat : il nest pas fait pour travailler seul. Il a choisi alors de spécialiser ses cultures et dembaucher. Il s'est concentré sur des produits à forte demande : gamme « ratatouille » en été et gamme « pot au feu » en hiver, quil agrémente de produits dappel (asperges, fraises, pommes de terre nouvelles ). Il vend tout en circuits courts, via des Biocoop, son magasin à la ferme et des paniers. Deux salariés laident aux champs, sa femme soccupe du magasin, de la réception des commandes des clients, des factures et de la comptabilité. Quentin Guillou a conscience que « sans employés, la ferme ne tourne pas ». Il nhésite donc pas à les responsabiliser et cherche à augmenter leur salaire. A terme, son objectif est de monter à 5 UTH pour la production et de dégager 300 000 de chiffre daffaires.
Rapport dinformation sur lautonomie alimentaire de la France et au sein de ses territoires
Pascale BOYER, Auteur ; Julien DIVE, Auteur | PARIS 07 SP (126 Rue de l'Université, 75 355, FRANCE) : ASSEMBLÉE NATIONALE | 2021Le 12 mars 2020, à la veille du premier confinement, le Président de la République a déclaré, dans son discours destiné aux Français, que " Déléguer notre alimentation [...] est une folie ". La crise de la Covid-19 a, en effet, ravivé des craintes anciennes de pénuries alimentaires, puisque les confinements successifs ont révélé un certain nombre de faiblesses structurelles et de dépendances au sein du notre système de production alimentaire. Suite à ce constat, des rapporteurs de la Commission des Affaires économiques de lAssemblée Nationale ont dressé un état des lieux autour de la question de lautonomie alimentaire de la France. Ils ont ainsi pu dégager vingt pistes dactions permettant de bâtir une stratégie pour reconquérir lautonomie alimentaire, tout en répondant à trois grands défis : celui de la compétitivité des prix et de la compétitivité hors prix (la compétitivité hors prix désigne la capacité à gagner des parts de marché en jouant sur des critères autres que le prix) ; un défi humain, puisque les secteurs agricoles et agroalimentaires font face à de profondes crises de vocation ; un défi environnemental, notamment avec les changements climatiques en cours. Ce rapport comprend, à la fois, létat des lieux et les différentes propositions dactions accompagnées de leurs explications.
Review: From humananimal relation practice research to the development of the livestock farmers activity: an ergonomicsapplied ethology interaction
J. BEAUJOUAN, Auteur ; D. CROMER, Auteur ; X. BOIVIN, AuteurL'élevage et les conditions de travail des éleveurs ont considérablement évolué ces dernières années, l'agriculture étant confrontée à des défis économiques, sanitaires, environnementaux et éthiques. L'idée d'un bien-être interdépendant entre les hommes et les animaux devient prégnante. Dans ce travail de recherche, réalisé dans le cadre du RMT "Bien-être animal", deux disciplines ont été associées - l'ergonomie et l'éthologie appliquée - pour parvenir à une compréhension approfondie par l'observation des pratiques d'élevage réelles (par les agriculteurs, les inséminateurs, les vétérinaires). L'ergonomie vise à obtenir une compréhension détaillée de l'activité humaine dans ses dimensions physiques, sensibles et cognitives en relation avec une tâche. Elle vise également à transformer les situations de travail par une approche systémique s'appuyant sur de multiples leviers de changement. L'éthologie appliquée étudie les comportements des animaux gérés par l'homme. Elle vise à comprendre comment ces animaux perçoivent leur environnement, et notamment comment ils construisent leur relation avec l'éleveur. L'objectif de cette recherche est de comprendre comment chaque partenaire perçoit l'autre en fonction de son univers sensoriel et de ses capacités cognitives et émotionnelles, et de prédire, puis daméliorer la relation entre ces deux "partenaires qui se connaissent". Léleveur doit pouvoir travailler de manière sûre et efficace dans un environnement sain, où l'animal est traité comme un partenaire dans la relation. Dans cette perspective, l'enjeu de l'activité de l'éleveur est de co-construire une relation positive.
Survey Data on European Organic Multi-Species Livestock Farms
Defne ULUKAN, Auteur ; Lucille STEINMETZ, Auteur ; Marc BENOIT, Auteur ; ET AL., AuteurLe secteur de l'élevage est critiqué : il utilise beaucoup de terres agricoles et consomme un tiers de la production céréalière mondiale. Lélevage industriel a également des impacts sur la déforestation, le changement climatique, la pollution de l'eau, l'acidification des sols et la biodiversité. La pression exercée par les gouvernements et les citoyens pour s'éloigner de ce modèle s'accentue. Parallèlement, l'agroécologie est de plus en plus promue. Elle vise à évoluer vers des systèmes agricoles plus diversifiés (plusieurs races/variétés ou espèces). Ces systèmes diversifiés favorisent les services écosystémiques, ce qui permet de réduire l'utilisation d'intrants, de stabiliser les niveaux de production et les revenus, tout en renforçant la résilience des exploitations. Les avantages environnementaux et économiques des élevages biologiques diversifiés ont néanmoins été peu étudiés. Entre octobre 2018 et juillet 2019, une enquête reposant sur une approche systémique a été menée dans sept pays européens, afin denregistrer des données sur 128 élevages bio multi-espèces. Elle a recueilli des données sur : la structure de l'exploitation, l'utilisation des terres, la gestion de l'élevage, la gestion des intrants, la gestion des sous-produits, la gestion de la commercialisation, la situation économique de lexploitation, ainsi que les conditions de travail. Des données qualitatives sur les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces ont également été collectées. Une base de données regroupe les données brutes (1 574 variables), ainsi que les 107 indicateurs qui reflètent la structure, la gestion et la durabilité des exploitations. Ces données peuvent être utilisées pour croiser les indicateurs entre eux. Elles peuvent aussi servir de base pour comprendre les leviers et les freins au développement délevages bio multi-espèces.
Système alimentaire des Hauts-de-France : Diagnostic de sa durabilité et de sa résilience
Fin 2020, lADEME (lAgence de la transition écologique) a commandité un diagnostic du système alimentaire des Hauts-de-France. Cette étude a été réalisée en lien étroit avec la Région et la DRAAF. Lobjectif était dorienter les politiques daccompagnement des démarches territoriales autour de lagriculture, des filières agro-alimentaires et de lalimentation. Ce diagnostic a été mis en uvre conjointement par le Bureau dAnalyse Sociétale pour une Information Citoyenne (BASIC) et par Bio en Hauts-de-France, entre janvier et mai 2021. Il a mobilisé un large ensemble de bases de données publiques, détudes et de rapports publiés par la recherche académique, par des institutions et par des acteurs locaux. Ce diagnostic révèle que la région des Hauts-de-France apparaît comme excédentaire en terres agricoles par rapport aux besoins alimentaires de ses 6 millions dhabitants (elle pourrait nourrir 1,8 million dindividus supplémentaires). Ses capacités de transformation agroalimentaire et les volumes demplois associés sont, en revanche, insuffisants pour répondre à la demande en produits transformés des habitants. Du point de vue de la durabilité, son système alimentaire génère des pressions environnementales et sociales sur le territoire : paysages peu favorables à la biodiversité, dégradation de la qualité des sols et de leau, érosion des emplois Il est néanmoins possible de faire évoluer le système alimentaire actuel vers un système plus vertueux. Pour identifier la mise en uvre potentielle de feuilles de route stratégiques, deux scénarios pour 2050 ont été établis, le scénario "Tendanciel" et le scénario "Résilience et préservation". Dans ce dernier, les surfaces en AB passent à 50 %, les emplois agricoles augmentent de 58 %, etc.
Systèmes pâturants : Revenus agricoles et place des éleveurs dans la filière
Philippe TANGUY, AuteurA la demande d'éleveurs adhérents au Civam GRADEL (Groupe de Recherche en Agriculture et Économie Locale), une journée collective a été organisée pour aborder les revenus agricoles et la place des agriculteurs au sein des filières. Cette journée a réuni une trentaine déleveurs de Loire-Atlantique et de Vendée. Sur un panier alimentaire dun ménage de 100 , seuls 6,50 constituent la valeur ajoutée (VA) qui revient à lagriculture, alors que cette valeur était de 12 en 2000. Le partage de la valeur ajoutée est donc de moins en moins en faveur des agriculteurs. Romain Dieulot, du réseau Civam, a également montré que la stratégie « volume » nest pas en mesure dapporter des revenus décents aux agriculteurs ; tandis que la stratégie « réduction de charges », qui sappuie sur loptimisation des processus biologiques, crée davantage de revenu, même si les fermes génèrent moins de produits. Les exploitations conduites en agriculture durable (bio et non bio) créent également plus demplois, que ce soit à lhectare ou concernant le montant daides reçues.
TOUTILO, le cobot enjambeur polyvalent
LA LUCIOLE, AuteurFrieda Biolluz, maraîchère bio en Haute-Savoie, utilise le cobot (terme construit à partir de "coopération" et de "robotique") enjambeur polyvalent Toutilo. Cet outil lui permet de planter et de désherber sans utiliser ses bras, ce qui est un énorme soulagement pour elle, car elle souffre d'une invalidité partielle suite à son ancien métier d'infirmière qui lui a valu plusieurs opérations. L'outil permet également de récolter et de transporter. La machine, sans pot d'échappement, est non polluante pour les cultures bio.
« Les veaux commencent à pâturer à 15 jours »
Franck MECHEKOUR, AuteurDavid Barbot sest installé, en 1999, sur une exploitation laitière située dans la Manche. En 2016, il a converti sa ferme en bio. Il livre actuellement 320 000 L de lait, avec un troupeau de 70 vaches. Lun de ses objectifs est de simplifier son travail, tout en se dégageant assez de revenu. Pour cela, il a décidé délever ses veaux femelles, nés au printemps en plein air, dans un enclos aménagé, dès lâge de dix jours. A noter que, pour produire du lait toute lannée, David Barbot a opté pour deux périodes de vêlages groupés : 40 % au printemps et 60 % à lautomne. Les veaux femelles nés au printemps sont laissés au minimum une semaine avec leur mère. Ils passent ensuite en case individuelle pendant quelques jours, pour les habituer à boire à la tétine ; puis, ils sont mis dans un enclos aménagé et passent à un repas par jour (5 à 7 L de lait). Dès quils ont 15 jours, ils commencent à sintéresser à lherbe. Ils reçoivent cependant également un kilo de concentré fermier tous les jours. Ils seront sevrées à trois ou quatre mois. Léleveur apprécie cette simplification du travail et la croissance des génisses induite avec ce système.
La VitiBio dÉmilie et Benjamin : Viticulteurs et Youtubeurs
Louise JEAN, AuteurDepuis 2018, Émilie et Benjamin Faucheron animent la chaîne Youtube « La VitiBio dÉmilie et Benjamin », à laide de vidéos hebdomadaires dans lesquelles ils expliquent leur conversion, puis leur quotidien de viticulteurs bio. Ils sont suivis par plus de 10 000 abonnés. Lidée de cette chaîne Youtube leur est venue lors de discussions avec des amis et de lenvie de leur expliquer (et dexpliquer au plus grand nombre) la réalité de leur métier. Ces deux viticulteurs sont installés dans lHérault et exploitent 60 ha de vignes certifiées bio depuis 2020. Les sujets traités par leurs vidéos sont variés : certaines sont très vulgarisées, dautres plus techniques (ex : présentation des résultats dessais sur lantimildiou et lantioïdium Fytosave, ou sur des couverts végétaux). Lanimation de cette chaîne Youtube offre également à Émilie et Benjamin de bons moments déchanges avec leurs abonnés : certains leur posent des questions, dautres apportent des compléments ou demandent des vidéos sur un sujet précis
Abattoirs paysans : Eleveurs, consommateurs, tous engagés ! Pour une fin de vie digne des animaux
Coline JOSSE, Auteur ; Martial GRANJON, Auteur ; Stéphanie MOULIN, Auteur ; ET AL., Auteur | LYON (58 Rue Raulin, 69 007, FRANCE) : RÉSEAU AMAP AUVERGNE-RHONE-ALPES | 2020Le projet TRAPPAPAE (TRAnsfert Par et Pour les Agriculteurs, Pour une transition Agro-Ecologique) a été lauréat du programme « Animation régionale des partenariats pour linnovation et le développement agricole » de 2019. Dans le cadre de ce projet, le Réseau AMAP Auvergne-Rhône-Alpes a animé un groupe de travail sur la thématique de labattage de proximité, en collaboration avec la FADEAR et la Confédération paysanne. Les différents travaux effectués ont notamment conduit à la rédaction de cette brochure qui apporte un éclairage sur la situation de labattage en France et donne des arguments pour soutenir labattage de proximité. Elle commence par fournir des données chiffrées sur le nombre (en forte diminution) dabattoirs en France. Elle explique ensuite pourquoi la réappropriation de labattage par les producteurs est un enjeu important pour développer des filières durables et de proximité. Elle sappuie pour cela sur six principaux arguments : 1 soutenir lélevage paysan ; 2 aider à atteindre la souveraineté alimentaire ; 3 respecter la dignité animale ; 4 garantir lautonomie des paysans ; 5 optimiser la qualité de la viande ; 6 améliorer les conditions de travail des membres de cette filière.
Agro-écologie : Les apiculteurs-rices se regroupent en région Auvergne-Rhône-Alpes !
Cloé MONTCHER, Auteur ; Fleur MOIROT, AuteurSuite à une dynamique forte des apiculteurs de Haute-Loire et dArdèche, les GAB de ces deux départements (à savoir Haute Loire BIO et Agri Bio Ardèche) ont, chacun, déposé une demande de GIEE. Lobjectif est que ces collectifs dapiculteurs soient reconnus par lÉtat. Ces producteurs vont ainsi sengager dans un projet de trois ans visant à modifier ou à consolider leurs pratiques pour mettre en uvre une transition agro-écologique, avec à la fois des objectifs économiques, environnementaux et sociaux. Dans un premier temps, des diagnostics agro-écologiques ont été réalisés chez chaque apiculteur, ce qui a permis deffectuer un état des lieux concernant le volet technique, le volet économique, les conditions de travail et les évolutions souhaitées. Plusieurs pistes de travail ont ainsi pu être définies : améliorer les conditions de travail et réduire la pénibilité, optimiser et limiter le nourrissement, mieux appréhender les problèmes sanitaires (varroa), travailler sur la sélection des souches pour obtenir des colonies adaptées Plusieurs travaux de groupes et des formations ont ainsi pu être mis en place, notamment autour du varroa, de la sélection génétique et de lenvironnement des ruchers (recensement d'emplacements, meilleure connaissance des plantes mellifères, liens entre apiculteurs et agriculteurs bio).
Aménager son parcellaire pour maximiser le pâturage et être plus économe
Cindy SCHRADER, AuteurLe GAEC des chênes, ferme laitière bretonne, est en bio depuis 2018. Depuis 1987, elle essaye de maximiser le pâturage pour diminuer ses charges. Pour cela, les associés ont effectué des échanges de parcelles et ont acheté des terres autour du siège de lexploitation, ce qui leur a permis, en 30 ans, de passer de 25 à 58 ha accessibles (sur une SAU de 120 ha). Toutefois, deux routes traversent la ferme, une communale et une départementale. Pour améliorer les conditions de travail, la sécurité et faciliter la transmission de la ferme, le GAEC a décidé daménager deux boviducs. Le boviduc qui traverse la route communale a coûté 20 653 et lautre 28 205 . Une subvention PCAEA (Région Bretagne) a été obtenue pour le deuxième ouvrage. Après avoir calculé les gains liés au pâturage, le GAEC estime que ce deuxième boviduc sera amorti dans 5,3 ans. Par ailleurs, loptimisation du pâturage permet au GAEC de réduire son coût alimentaire à 25 /1000 L.
André Leroy, berger d'alpage
Etienne LANDAIS, Auteur ; Jean-Pierre DEFFONTAINES, Auteur | AVIGNON (19 Rue Agricol Perdiguier, 84 000, FRANCE) : CARDÈRE ÉDITEUR | 2020André Leroy est berger. Originaire des Flandres, il a fait ses études secondaires en banlieue parisienne avant d'entreprendre des études de sociologie, puis de se former finalement à la menuiserie. En 1974, après quelques années à l'usine, il a décidé, à 25 ans, de devenir berger. Les auteurs de cet ouvrage, docteur vétérinaire spécialisé dans l'étude des systèmes d'élevage pastoraux et agropastoraux des zones tropicales et tempérées pour le premier, géographe et agronome, chercheur à l'Inrae pour le deuxième, ont rencontré André Leroy à plusieurs reprises. Leurs échanges ont abouti à un projet de recherche qui a donné lieu à un rapport, publié en 1988, et dont est issu, pour partie, cet ouvrage. Sa diffusion a changé le regard sur l'alpage et sur le métier de berger, en révélant toute sa complexité. André Leroy a décrit son métier avec passion, rigueur et précision et a fourni d'innombrables détails et réflexions sur sa manière d'envisager les relations avec la nature. Sa façon d'exercer son métier de berger s'inscrit dans un cadre large et exigeant, celui d'un projet profondément moderne d'une autre gestion possible de la nature qui plonge ses racines dans le sens commun. Ce projet interpelle profondément nos contemporains et explique en grande partie le profond écho que soulève la lecture de ses propos chez la plupart des lecteurs. Aujourd'hui, André Leroy a plus de 70 ans et continue de garder l'estive. Avec une conception peu commune de son métier d'animalier, il est considéré par ses pairs comme une référence, un des meilleurs bergers du monde.
Le bio local sorganise en « Grap » en Auvergne-Rhône-Alpes
Jade LEMAIRE, AuteurLe Grap (Groupement régional alimentaire de proximité) accompagne, depuis 2013, les acteurs de lalimentation bio et locale autour de Lyon. Il fédère actuellement 54 activités, dont 28 épiceries, 9 bars/restaurants/traiteurs et 14 activités de transformation artisanale (boulangeries, chocolateries, brasseries ). Certaines se sont montées de toutes pièces avec le soutien du Grap, dautres lont rejoint alors quelles étaient déjà lancées. Toutes sacquittent dune contribution coopérative calculée en fonction de leur chiffre daffaires, ce qui leur permet daccéder à différents services : comptabilité, fiches de paie, logiciel de gestion des achats-ventes-stocks, formations, accompagnement Le Grap nest pas une centrale dachat ; en revanche, il aide les épiceries et artisans en circuits courts et bio à identifier des fournisseurs capables de fournir un ou plusieurs adhérents, et aide ces derniers dans leur logistique et leur gestion des approvisionnements. Par exemple, lépicerie Cur dartichaut (43) se fait livrer plus de salaisons quelle nen a besoin car la camionnette Coolivri récupère le surplus et lui livre, par la même occasion, des reblochons quelle est allée chercher en Savoie.
Bio-portrait : La Savonnerie du Cèdre
Camille VERON, AuteurA Kilstett, en Alsace, Frédéric découvre la savonnerie en tant que hobby, avant de suivre des formations et de réaliser une reconversion professionnelle en montant la Savonnerie du Cèdre, en août 2019. Sa sur Sylvie, qui travaillait dans le bâtiment, le rejoint, et ils montent à deux un petit laboratoire. Convaincus par les valeurs de Nature & Progrès, ils y adhèrent dès le début et vendent leurs produits labellisés sur les marchés et dans les boutiques bio. Ils doivent encore développer leur activité pour en vivre, mais cela leur semble bien parti. Partant dexpériences et de sensibilités différentes, ils racontent, lun et lautre, comment ce nouveau projet de vie a changé leur perception de lagriculture biologique (ainsi que celle de leur famille) et comment il a apporté une cohérence entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle.
Bio portrait : Le siège saffréen et ses évolutions
Eurydice WICHELER, AuteurCet article propose une présentation du siège de Biolait, à Saffré, en Loire-Atlantique. Bien que les bâtiments aient évolué au fil des années, un nouveau projet d'agrandissement est actuellement en cours. Une réflexion stratégique, initiée en 2019, a permis de repenser l'organisation. Des recrutements ont été planifiés pour mieux anticiper les besoins des adhérents en matière d'accueil et d'accompagnement. Aujourd'hui, 45 salariés constituent l'équipe permanente.
Blanchiment des abris : Pour le confort des plantes et des travailleurs
Benoit AYMOZ, AuteurEn culture sous abri, avec lexcès de rayonnement et la perte dhygrométrie, de nombreux agriculteurs ont constaté des effets négatifs : coups de soleil, pertes de vigueur, attaques dacariens, feuilles enroulées, coulures de bouquets, nécroses apicales, marbrures physiologiques... Le blanchiment des serres et des tunnels peut permettre de remédier en partie aux fortes chaleurs de lété en coupant le rayonnement de 30 à 50 % et en augmentant lhygrométrie. Il présente également lavantage : de créer des conditions défavorables pour certains ravageurs (notamment les acariens) ; daugmenter la durabilité du plastique ; et de créer des conditions de travail plus agréables. Cet article commence par décrire les cultures sur lesquelles le blanchiment a un effet favorable (tomates, poivrons, concombres, aubergines, fraises). Il explique ensuite comment choisir la période de blanchiment, quel produit utiliser (produits à base de calcium et de résines acryliques ; mélange de chaux aérienne éteinte et de lait ; mélange dargile calcinée et de blanc doeuf - ou de fromage blanc). Des filets dombrage peuvent aussi être installés.
Des blés anciens au pain : une filière bio éthique et équitable dans les Hauts de France
INITIATIVES PAYSANNES, Auteur ; FADEAR, Auteur ; BIOCER, Auteur | SAINT-LAURENT BLANGY (Antenne d'Arras, 40 Avenue Roger Salengro, 62 223, FRANCE) : INITIATIVES PAYSANNES | 2020Cette vidéo retrace l'expérience de mise en place d'une filière "Du blé au pain" dans les Hauts-de-France. L'association de paysan.nes et d'artisans boulangers, Initiatives Paysannes, a cherché à développer une filière bio, éthique et locale. L'association s'est tournée vers le Centre régional de ressources génétiques pour retrouver et cultiver à nouveau des variétés anciennes de blé, plus adaptées à l'agriculture biologique. Ces variétés sont aussi bénéfiques à la santé du consommateur, puisqu'elles donnent des farines plus digestes. La coopérative Biocer s'est investie, en 2017, dans ce projet pour la collecte, l'analyse du blé et le conditionnement de la farine. Elle dispose d'équipements adaptés, comme des trieurs optiques et des meules de pierre, pour garantir un produit de bonne qualité gustative et nutritionnelle. Enfin, les artisans boulangers font découvrir aux consommateurs des pains différents de ceux auxquels ils sont habitués.
Une boulangerie itinérante redynamise la plaine de la Bièvre
Maud PICART, AuteurEn Isère, une boulangerie itinérante a vu le jour en 2018, grâce à Guillaume Dubourg. Guillaume fabrique un pain à base de farines locales, bio et paysannes, pétri à la main et au levain naturel. Il se déplace chaque semaine pour le vendre dans trois villages qui ne disposent plus de commerces. L'itinérance n'a pas que des avantages. Elle requiert de nombreuses manipulations et un investissement conséquent en temps de travail mais, pour Guillaume, sa boulangerie itinérante est avant tout un acte militant : elle fait vivre les campagnes et promeut une agriculture paysanne et des productions agricoles au juste prix... La présence de Guillaume a aussi impulsé une dynamique vertueuse. Dernièrement, d'autres commerçants ont pris l'initiative de venir aussi vendre leurs produits en même temps que lui dans les 3 villages, créant ainsi de petits marchés locaux.
Constructions écologiques pour paysans bio ; La nouvelle « étable à deux fins » du FiBL
Stephan JAUN, AuteurCes deux articles sont consacrés aux constructions durables helvétiques. Ces dernières sont constituées de matériaux naturels (bois, paille, argile ) et permettent de diminuer lutilisation dintrants chimiques. En effet, selon lIFAEPE (Institut fédéral pour laménagement, lépuration et la protection des eaux), jusquà 300 tonnes de pesticides sont utilisées chaque année, en Suisse, dans la construction. Les constructions durables se développent, comme latteste le premier lotissement en balles de paille qui est en train de voir le jour à Nänikon. Le premier article présente des artisans et des particuliers qui allient à la fois savoir-faire ancestral et innovation : la société Truberholz réalise des constructions en bois, sans métal ni colle ; Agi Gehrig a extrait et mélangé elle-même largile utilisée dans la construction de sa maison ; Werner Schmidt (architecte) a déjà construit une cinquantaine de maisons en paille (dont des locaux de transformation, des magasins et des installations agrotouristiques pour des fermes bio). Le second article décrit la nouvelle étable de la ferme du FiBL. Cette étable répond à trois objectifs : 1 - pouvoir fournir des connaissances pratiques aux chercheurs du FiBL ; 2 favoriser le bien-être animal ; 3 être construite de manière durable, en utilisant notamment des matériaux locaux et en employant des artisans régionaux.
Derniers chiffres de lAgence Bio : Toujours en croissance
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLa bio française a poursuivi son essor en 2019 : 47 196 fermes bio sont enregistrées sur notre territoire (le nombre de fermes bio a augmenté de 13 % par rapport à 2018). Tous les maillons de la filière connaissent cette croissance dynamique : + 16 % de transformateurs, + 24 % de distributeurs, + 21 % dimportateurs. En matière demplois, la bio représente 179 500 équivalents temps plein (+ 15 %). Son chiffre daffaires de 11,9 milliards deuros place la France en tête des marchés européens, aux côtés de lAllemagne. Dun point de vue production, la bio couvre 8,3 % de la SAU française, avec 566 000 hectares en conversion (dont 266 970 en C1). Les productions végétales enregistrent la plus forte progression (des données chiffrées sont apportées sur la progression des surfaces bio en fourrages, vignes, légumes frais, grandes cultures, légumes secs, vergers et PPAM). Côté élevage, la croissance des conversions reste soutenue en monogastriques (porcs, volailles de chair et poules pondeuses), mais cette dynamique est plus faible chez les ruminants (bovins, ovins et caprins).
Dossier : Berger, un métier sociable et moderne
Bérenger MOREL, AuteurCe dossier est consacré au métier de berger. Ce métier sest fortement professionnalisé ces dernières années. Il attire une nouvelle génération, plus connectée, souvent en reconversion professionnelle et qui a le désir de faire avancer les choses. Diverses initiatives voient dailleurs le jour pour mieux accompagner cette profession qui peine tout de même à recruter, notamment en raison de la précarité du métier et des conditions de vie difficiles. Par exemple, lors de lédition 2020 du Salon de lAgriculture, bergers, éleveurs, acteurs du pastoralisme et développeurs informatiques sétaient réunis pour créer de nouveaux outils afin de répondre à des problématiques liées à la transhumance et au pastoralisme. Par ailleurs, le métier de berger ne signifie plus être un ermite, il demande au contraire de beaucoup communiquer, notamment avec les éleveurs. Joseph Boussion, berger connu sous le nom de « Carnet de Berger » sur les réseaux sociaux, sest donné pour mission de faire connaître la vie en estive. En 2017, il a créé une page Facebook afin de faire face à un manque daccès à des informations utiles aux bergers (techniques, équipements ). Cette page est vite devenue une interface de communication pour la profession et, depuis un an, elle a été élargie au grand public. Joseph Hurand, berger depuis trois ans dans les Alpes, a constaté que le métier de berger faisait rêver, mais que le grand public na quune vague notion de lintérêt de cette profession et des conditions de travail. Marjolaine Guigue, bergère depuis cinq ans, explique ce que signifie être berger dun point de vue vie sociale. Enfin, de nombreuses initiatives se mettent en place pour collecter les savoirs et savoir-faire des bergers. Par exemple, la Maison de la Transhumance (Salon-de-Provence) détient plusieurs milliers de documents consultables sur place. La FAO a également mis en place une plateforme dédiée aux connaissances pastorales à travers le monde.
Dossier : Des communes pour l'agriculture paysanne
Louise CALAIS, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Denise RASSE, Auteur ; ET AL., AuteurLes communes et les collectivités territoriales peuvent jouer un rôle important dans le maintien dune agriculture locale et respectueuse de lenvironnement. Ce dossier décrit plusieurs initiatives mises en place. Certaines communes ont, par exemple, fait le choix dapprovisionner leurs cantines scolaires en produits locaux et bio, comme la commune de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) qui emploie un agriculteur bio, ou encore Lons-le-Saunier qui a mis en place des partenariats avec des agriculteurs bio locaux. Dautres communes aident de différentes manières des porteurs de projets agricoles : la commune de Quézac (Cantal) a installé trois fermes maraîchères sur ses terrains communaux, et une communauté de communes de lOrne a financé lachat dune serre nécessaire à linstallation dun maraîcher bio. Dans les Alpes-Maritimes, à 20 km de Nice, la commune de Saint-Jeannet a mené une politique de reconquête des terres agricoles avec laide de différents acteurs du territoire. Ceci lui a permis de reclasser 500 ha en zone agricole ou naturelle, et de créer une Zone agricole protégée. Dans le Pas-de-Calais, la commune de Loos-en-Gohelle a fait le choix de mettre des terres à disposition dagriculteurs à condition quils les cultivent en bio et quils convertissent en bio au moins la même surface sur leurs propres fermes. En Haute-Savoie, la commune de Massongy a créé une couveuse dactivités agricoles. Dans le Berry, des agriculteurs et des communes se sont organisés en coopérative pour valoriser les haies en plaquettes de chauffage. Dans les Hautes-Alpes, des éleveurs ont pu, avec le soutien des collectivités locales, ré-ouvrir et gérer eux-mêmes un abattoir de proximité qui était en faillite. Enfin, le kit de mobilisation « Décidons de notre alimentation ! » est présenté. Il a été créé par les Ami.e.s de la Confédération Paysanne pour interpeler les candidats aux élections municipales.
Dossier : L'entreprise agrirurale, une opportunité pour les territoires
Fabrice BUGNOT, Auteur ; Jade LEMAIRE, AuteurEn 2005, Cap rural (centre de ressources sur le développement local en Rhône-Alpes) avait publié un guide pour encourager les élus et les professionnels du développement à sintéresser aux entreprises agrirurales. Ces dernières sont définies comme des entreprises combinant plusieurs activités, dont au moins une agricole. Quinze ans plus tard, une partie des problématiques rencontrées par les porteurs de projet freinent toujours le développement de ces entreprises. Néanmoins, la relocalisation des activités agroalimentaires et le développement de politiques en faveur des produits bio et locaux semblent donner un nouvel élan à ces entreprises. Ce dossier, co-construit par Transrural initiatives et Cap rural, montre pourquoi et comment soutenir et accompagner les entreprises agrirurales au profit dun développement local et durable. Pour cela, il décrit plusieurs initiatives, la manière dont elles sinscrivent dans leur territoire, ainsi que les problématiques auxquelles elles sont confrontées.
Dossier : Précieux outils de jardin
Omar MAHDI, Auteur ; Marie ARNOULD, Auteur ; Perrine DUPONT, Auteur ; ET AL., AuteurAu jardin, plaisir et efficacité dépendent, pour une bonne partie, du choix et de la qualité des outils utilisés. Ce dossier rend hommage au dicton de nos grands-parents "Les bons outils font les bons ouvriers". Outils connus et moins connus sont présentés, avec leurs atouts et leurs usages. La recherche d'améliorations portée par des jardiniers passionnés et des associations est également au programme : - L'ergonomie faite outil ; la campagnole est une sorte de grelinette conçue par la Fabriculture (atelier créé par Vincent Legris), et c'est une adaptation d'un outil russe ; - Fabriqués en France ; Petit tour d'horizon des outils "made in France" et de leurs fabricants, de l'origine des matériaux, des métiers, des exigences de qualité et d'ergonomie ; - Le retour du hache-paille ; A l'heure des broyeurs thermiques et électriques, le hache-paille, vieil outil du XIXème siècle, pourrait sembler dépassé ; il séduit, au contraire, de plus en plus de jardiniers désireux d'autonomie et de low-tech... ; - Recherche paysanne et autoconstruction ; L'Atelier Paysan accompagne les agriculteurs vers l'autonomie technique, grâce à la mise en commun et au partage de savoirs et de savoir-faire de paysans. Les agriculteurs deviennent capables de fabriquer des outils adaptés à leurs pratiques, avec une dimension d'innovation ; - L'art de la manchisterie ; Remplacer soi-même un manche de binette ou autre, ce savoir-faire en disparition, en apparence anodin, mérite d'être sauvegardé. Il repose, entre autres, sur une bonne connaissance des essences de bois.
Dossier de presse Agence BIO : La consommation bio en hausse en 2019 stimule la production et la structuration des filières françaises : Les chiffres 2019 du secteur bio
Dans ce dossier de presse, lAgence BIO présente les chiffres 2019 de lagriculture biologique. La consommation de produits bio en France a atteint, en 2019, 11,93 milliards d'euros, soit une croissance de +13,5 % par rapport à 2018. 6,1 % : c'est la part estimée de produits bio dans la consommation des ménages. On note une montée en puissance des produits bio transformés, avec une croissance spectaculaire de certaines catégories de produits. L'évolution des ventes de produits bio par circuit de distribution est détaillée (2013-2019). La grande distribution détient 55 % des parts de marché. Autre élément important : le taux d'importation, qui s'est stabilisé en 2019, au profit de la production française. Ce document apporte également des informations sur l'évolution des opérateurs et des surfaces bio en France (2004-2019) ; sur les emplois directs du secteur bio ; sur les dynamiques de conversion selon les filières et selon les régions ; sur la bio dans l'Union Européenne ; etc.
Lélevage des truies biologiques en plein air
Florence MAUPERTUIS, Auteur ; Aude DUBOIS, Auteur ; Denis OLIVIER, Auteur ; ET AL., Auteur | ANGERS CEDEX 02 (9 Rue André-Brouard, BP 70510, 49 105, FRANCE) : CHAMBRE RÉGIONALE D'AGRICULTURE DES PAYS DE LA LOIRE | 2020Ce guide technique a été conçu pour accompagner les éleveurs de truies biologiques en plein air. Il rassemble 15 fiches techniques qui peuvent être lues séparément et qui abordent les thèmes suivants : 1 - Lélevage de truies biologiques en plein air intégral : quels avantages et quels points de vigilance ? ; 2 - Choisir lélevage en plein air : quelles sont les questions à se poser ? ; 3 - Lorganisation du travail : quelle conduite en bandes et quelles conditions de travail ? ; 4 - Laménagement de la parcelle : quelle disposition des parcs et des couloirs ? ; 5 - Choisir ses abris : pour quels modèles de cabanes opter ? ; 6 - Choisir ses équipements : quels équipements pour lalimentation, labreuvement ou la contention des animaux ? ; 7 - Lutter contre la chaleur et le froid : comment garantir le confort des truies en toutes saisons ? ; 8 - Maintenir le couvert végétal toute lannée : comment limiter le recours aux anneaux de groins ? ; 9 - Lalimentation des truies : quels besoins nutritionnels et quelle conduite alimentaire ? ; 10 - Pâturage et fourrages grossiers : quels apports alimentaires par le pâturage ou la distribution de fourrages ? ; 11 - Renouveler le cheptel reproducteur : quels types génétiques et quelle méthode dauto-renouvellement ? ; 12 - Réussir la reproduction : comment synchroniser les strus par des méthodes naturelles ? ; 13 - De la mise-bas au sevrage : comment intervenir en sécurité sur les porcelets sous la mère ? ; 14 - Hygiène et pathologies en élevage plein air : quelles règles dhygiène et quelle gestion du parasitisme ? ; 15 - Biosécurité et protection contre la faune sauvage : quels dispositifs pour garantir la biosécurité ? Toutes ces fiches ont été réalisées à partir de conseils dexperts et des 25 années dexpérience en plein air intégral de la ferme expérimentale porcine des Trinottières.
Farmers of the future
Anne-Katrin BOCK, Auteur ; Maciej KRZYSZTOFOWICZ, Auteur ; Jennifer RUDKIN, Auteur ; ET AL., Auteur | BRUXELLES (B-1049, BELGIQUE) : COMMISSION EUROPÉENNE | 2020L'agriculture est l'un des secteurs importants dans la transformation de l'économie et de la société européennes, pour tendre vers une durabilité à long terme. Les agriculteurs européens devront contribuer à cette transition, tout en étant confrontés à plusieurs défis : le changement climatique, la raréfaction des ressources, le changement technologique... Létude exploratoire « Les agriculteurs du futur » sintéresse aux profils des agriculteurs européens en 2040. Elle repose sur une méthode originale qui a combiné des outils de la prospective (exploration des possibles, tendances structurantes) et du design (prototypes, profils). Une démarche participative a permis d'impliquer les différents acteurs du secteur agricole : agriculteurs, chercheurs, ONG, organisations professionnelles Dans un premier temps, douze profils-types d'agriculteurs ont été identifiés en 2020 : six profils dominants et six profils plus marginaux. Les variables intervenant dans l'évolution du métier (sociales, technologiques, environnementales, économiques, politiques) ont également été caractérisées, puis mises en perspective. Ce rapport présente les résultats de cette mise en perspective, sous la forme de portraits fictifs illustrant les douze profils projetés en 2040. L'analyse conclut à une diversité encore plus importante des types d'agriculteurs et des modèles agricoles. Cette multiplication des modèles agricoles constituerait un défi pour les politiques publiques, en rendant plus difficile le ciblage des financements et des mesures.
Le GAEC de Kerdennet, une ferme laitière, mais pas que
Cindy SCHRADER, AuteurDans le Finistère, la ferme laitière de Kerdennet a inspiré toute la famille Queniat, puisque frères, surs et conjoints ont tous créé leur atelier de production autour de cette ferme. En 2007, Pierre Queniat sassocie avec son père, Michel, sur la ferme familiale, qui compte 100 ha et 60 vaches laitières. Cette dernière repose déjà sur un système herbager et Pierre souhaite passer en bio. Avant de convertir lexploitation en 2013, il auto-construit un séchoir en grange afin que la ration dhiver repose principalement sur du foin et non sur du maïs ou de la betterave. Actuellement, il vend les deux tiers du lait quil produit à une laiterie et le reste à deux ateliers de transformation. Lun de ces ateliers est tenu par Céline, la belle-sur de Pierre, qui transforme le lait (beurre, yaourts, fromage blanc ) avec laide de deux salariés et effectue de la vente directe dans son magasin ; lautre atelier est tenu par Gwenaëlle, la sur de Pierre, qui transforme le lait en fromage affiné. Le frère de Pierre, Vincent, sest installé en individuel, mais sur le même site, en porcs sur paille et volailles de plein air bio (vendus en direct dans le magasin de Céline). A terme, ces deux éleveurs pensent sassocier en GAEC. Enfin, Dominique, le conjoint de Gwenaëlle, est apiculteur et il bénéficie de la flore variée de lexploitation.
La gemmothérapie, une médecine de vie
Célia DUPETIT, AuteurLa gemmothérapie correspond à une forme de phytothérapie, utilisant une soixantaine de bourgeons, de radicelles, de jeunes pousses ou d'écorces internes, pris par voie orale sous forme de macérat. Après un bref rappel historique de la gemmothérapie (de lEgypte Antique aux années 1960), une présentation de ses bienfaits est réalisée, dont la fonction de drainage des toxines. Delphine Maillard et Patrick Pasanau, installés près de Saint-Jean-du Gard (dans le Gard), cueillent des bourgeons et fabriquent les macérats-mères utilisés en gemmothérapie, à partir de miel, d'eau et d'alcool. Labellisés Nature & Progrès, ils vendent leurs produits sur les marchés et travaillent avec des naturopathes. Le couple retrace son parcours : de l'installation en apiculture et en maraîchage à la formation en gemmothérapie.
Le guide méthodologique pour une cantine bas carbone
Shafik ASAL, Auteur ; Alice BOURDELAIN, Auteur ; Miléna DOUCET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (La Ruche, 24 Rue de l'Est, 75 020, FRANCE) : ECO2 INITIATIVE | 2020La démarche Climat Cantines est le résultat de laccompagnement, pendant 2 ans, des Caisses des Ecoles des 9ème et 10ème arrondissements de Paris, afin de les aider à travailler sur limpact carbone de leurs menus, tout en garantissant la qualité nutritionnelle et la durabilité des produits achetés (bio, pêche durable ). Les deux entités ont pu réduire de 20% leurs émissions de GES en un an. Des outils de travail adaptés aux modes de fonctionnement de la restauration collective ont ainsi été créés. Ce guide propose une démarche par étapes : réaliser un état des lieux complet de la cantine scolaire, mettre en uvre des actions choisies (parmi des listes proposées en lien avec les plans de menus, les achats alimentaires, le gaspillage alimentaire) et suivre les actions dans le temps. Chaque étape renvoie à des outils spécifiques, disponibles dans le pack doutils associés à la démarche Climat Cantines. Parmi les actions proposées, certaines sont en lien avec lintroduction de produits biologiques (en cohérence avec la loi Egalim).
Haute-Saône : Le Val Fleuri, une fruitière en Scic
Jeanne VANDERKAM, AuteurLavigney est un petit village de 130 habitants. Il abrite lune des dernières fruitières de Haute-Saône, le Val Fleuri, qui est un véritable outil de développement local. Lappellation Comté nexiste pas sur ce territoire, la fruitière produit, en revanche, du Gruyère de France bio. Actuellement, cette coopérative collecte de manière journalière le lait de six fermes (4 800 L de lait par jour) dans un rayon de 50 km. Ces fermes doivent à la fois respecter le cahier des charges de lIGP Gruyère de France et le cahier des charges bio. Ceci permet dassurer un produit de grande qualité : bio, au lait de vaches nourries au foin, et transformé de manière traditionnelle avec une présure naturelle. Le lait est payé 520 / 1000 L. La fromagerie et le magasin de vente emploient deux fromagers et une vendeuse. Les 120 tonnes de Gruyère français bio sont vendues partout en France, mais les pâtes pressées non cuites, le beurre de baratte et la crème crue profitent aux acheteurs locaux. Depuis le 1er juillet 2019, le Val Fleuri sest transformé en Scic (Société coopérative dintérêt collectif) : elle peut désormais associer les consommateurs aux côtés des producteurs. Aujourdhui latelier de production na pas atteint sa capacité maximale et pourrait valoriser plus de lait si de nouveaux producteurs se présentaient.
Les Larmes de ma vigne - Si le bio pouvait parler
Denis POMMIER, Auteur ; Antonio RODRIGUEZ, Auteur | PARIS (23 Rue du Cherche-Midi, 75 006) : LE CHERCHE MIDI | 2020Denis Pommier est vigneron près de Chablis, en Bourgogne. Depuis 2008, il a remisé pesticides et glyphosate. Deux ans plus tard, son cru décroche le titre de " meilleur chardonnay du monde ". Sa conversion au bio est un succès. Il ne s'imagine pas alors à quel point sa décision de renouer avec la nature sera éprouvante pour lui, pour son épouse Isabelle, ses enfants et le domaine. Gel, grêle, mildiou, canicule... À partir du millésime de 2016, les éléments se déchaînent et mettent en péril son engagement. Au prix d'énormes sacrifices, il fait face, sans renoncer à son label bio. En retraçant une année de travail dans les vignes de la taille aux vendanges à travers l'histoire de Denis Pommier, ce livre dresse le portrait puissant et sensible d'un vigneron et fait entrer le lecteur dans le quotidien et les coulisses de la viticulture. Il révèle aussi le travail et les difficultés parfois amères que contient une bouteille de vin bio
Le marché associatif bio entre dans la cour des grands
Sylvie COLAS, Auteur ; Benoît DUCASSE, AuteurUne nouvelle halle a été construite à Billère (banlieue de Pau) pour accueillir un marché bio. Ce bâtiment résulte dune démarche citoyenne cohérente : bois des forêts du Béarn et artisans locaux (scierie, charpentier et architecte). Il est aussi multi-usage : quand il ny a pas de marché (qui est organisé deux fois par semaine), cette halle sert de site de distribution à une Amap et dhébergement pour les activités associatives de la commune. Le maire de Billère, Jean-Yves Lalanne, est dailleurs très fier de cette synergie qui permet d'enrichir le patrimoine de la ville. Une association, ouverte à lensemble de la société et déjà existante, gère ce marché. Elle regroupe actuellement 200 membres, dont 40 paysans et artisans. Un conseil dadministration et une coprésidence, mixtes et paritaires, garantissent lexpression et le partage. Ce système favorise aussi lémergence de solidarités : un chantier solidaire a, par exemple, été organisé lorsquune tempête a détruit les tunnels dun maraîcher. Il permet également dorganiser des actions déducation populaire et culturelles.
Matériels et organisation du travail : Réduire la pénibilité, un enjeu central ; Concevoir un nouveau bâtiment : Laide de la MSA et dun ergonome
Marion COISNE, AuteurLa réduction de la pénibilité du travail est lun des enjeux cruciaux en maraîchage biologique. Deux articles abordent cette thématique suite à lorganisation dune table ronde à ce sujet lors du Sival 2020. Le premier article sintéresse à lutilisation dun robot de désherbage (Oz) ou dun cobot, cest-à-dire un robot non autonome (Toutilo). Ces deux matériels ont été testés à la Station expérimentale en maraîchage de Bretagne Sud. Maët Le Lan (responsable de la station) restitue les principaux résultats : Oz évite beaucoup de pénibilité, mais augmente la charge mentale ; quant à Toutilo, il présente de nombreux avantages (notamment une réduction de la pénibilité), mais quelques points doivent être améliorés et il nengendre pas forcément de gain de temps. Ces informations sont complétées par le témoignage de Lucien Laizé (producteur bio dans le Maine-et-Loire) qui utilise le robot Oz depuis 2015. Le second article traite de laide proposée par la MSA pour concevoir les bâtiments de manière plus ergonomique, et ainsi réduire en amont la pénibilité du travail. Nicolas Haezebbrouck, maraîcher bio dans le Maine-et-Loire, apporte son témoignage : suite à laugmentation de sa production, il a investi dans un nouveau bâtiment de stockage comprenant une aire de lavage des légumes. Pour cela, il sest fait accompagner par un ergonome, dont le coût (5 000 ) a été pris en charge par la MSA.
La méthode RHAPORC : Apprécier les facteurs qui modulent la relation homme-animal pour laméliorer
Valérie COURBOULAY, Auteur ; Caroline DEPOUDENT, Auteur ; Yannick RAMONET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (5 Rue Lespagnol, 75 020, FRANCE) : IFIP - Institut du Porc | 2020En élevage, la relation entre léleveur et ses animaux est un élément important de la durabilité : en effet, elle influence la production, mais aussi les conditions de travail, le plaisir de travailler, la qualité de vie, la santé et la sécurité des éleveurs. Elle constitue également un élément-clé de lacceptabilité sociale de lélevage, car elle caractérise, en partie, léthique professionnelle des éleveurs. Enfin, elle participe au bien-être des animaux, lors des interactions et des manipulations, et elle est un des indicateurs de ce bien-être animal. Le projet Casdar RHAPorc (Relation Homme-Animal en élevage Porcin, 2016-2020) avait pour objectif de développer des outils pour aborder ces questions avec les éleveurs de porcs, en exercice ou en formation, et pour améliorer leur RHA, à la fois au bénéfice de lhomme et des animaux. Ce document est composé de plusieurs parties. La partie introductive, dans laquelle est rappelée limportance de la RHA dans les activités délevage, décrit les capacités sensorielles et cognitives spécifiques du porc. Le corps du document est constitué de fiches qui permettent dévaluer les nombreux paramètres qui peuvent moduler la relation éleveur-animal, quils soient inhérents aux éleveurs, aux animaux, mais aussi à la configuration de lélevage et à lorganisation du travail : - Le discours de léleveur sur son travail avec les animaux ; - Le comportement de léleveur lors de la manipulation des animaux ; - Le comportement des animaux en présence de lhumain ; - La perception de la santé des animaux ; - Lorganisation du travail ; - Lenvironnement de travail ; - Les risques associés à la situation de travail, ou sécurité au travail.
Natexpo à Lyon : Objectif : relocaliser !
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLédition 2020 de Natexpo (salon national bio réservé au commerce inter-entreprises BtoB) a pu se tenir en présentiel, les 21 et 22 septembre à Lyon, avec des restrictions concernant le nombre de visiteurs présents en même temps sur le site. Ce rendez-vous annuel, dédié aux magasins bio, a accueilli 8 000 visiteurs et 700 exposants, dont la majorité proviennent du secteur alimentaire. Cet évènement a permis de constater que ce secteur est dynamique et boosté par la demande (ex : + 48 % pour les farines). Toutefois, selon les différents syndicats des filières aval de la bio, il ne suffit plus dêtre AB, il faut aller plus loin : authenticité, qualités nutritionnelles, liens avec les territoires et les producteurs, préservation de la biodiversité, bien-être animal Par ailleurs, même si le premier confinement a augmenté la croissance du marché bio, lenvol des ventes sest atténué au second semestre. En un an, les magasins spécialisés ont connu une hausse de 6 % de leur CA, ce qui se traduit par un ralentissement de leur croissance, tandis que les GMS progressent de 15 %, avec, comme devise, rendre la bio plus accessible. Cet article est complété par deux encarts : lun apporte le témoignage de Cyrille Moulin, un producteur engagé dans le label Bio Équitable en France, et lautre est dédié à lhuilier biologique Émile Noël, dont les ventes connaissent une forte croissance.
Observatoire des fermes bovin lait de l'Ouest : Depuis 10 ans, les systèmes herbagers montrent leurs performances de durabilité
Romain DIEULOT, AuteurLObservatoire technico-économique du Réseau CIVAM a réalisé une étude sur la durabilité des fermes laitières de lOuest. Pour cela, il a comparé, sur dix ans (2008-2017), les performances des systèmes herbagers CIVAM bio (AD bio) et non bio (AD non bio), et des exploitations laitières conventionnelles du Réseau dInformation Agricole (RICA) du Grand Ouest. Les résultats montrent que les systèmes herbagers dégagent autant, voire plus, de revenu que la moyenne des fermes laitières, et ce, avec moins de terres, danimaux et dinvestissements, tout en faisant vivre plus de monde sur les fermes et en préservant plus lenvironnement. Alors que les fermes laitières conventionnelles subissent les crises du lait et poursuivent une stratégie de maximisation des volumes, les fermes herbagères cherchent plutôt à dégager un maximum de valeur ajoutée, cest-à-dire à produire à moindre coût. Une ferme herbagère non bio dégage en moyenne 24 920 de Revenu Disponible par actif, soit 39 % de plus que la moyenne fermes RICA, avec 85 000 L de lait vendus en moins. Ramenés à la surface de production, les systèmes AD non bio génèrent cinq actifs agricoles supplémentaires sur 10 km2 par rapport aux systèmes conventionnels. Ces résultats sont encore plus intéressants pour les fermes herbagères biologiques (AD bio).
Pépinières en danger !
B. LAPOUGE-DEJEAN, AuteurA l'annonce du confinement de mars 2020 en raison de l'épidémie de coronavirus, les pépiniéristes et les horticulteurs se sont vus brutalement interdire la commercialisation, à un moment de l'année crucial pour les ventes, portées par la dynamique des fêtes des plantes, des portes ouvertes, des marchés aux fleurs, etc. Ceux qui n'avaient pas de boutique en ligne n'ont plus rien vendu, les autres se sont adaptés ; certains départements ont proposé des aménagements ; puis la vente de plants de légumes et de fruits a de nouveau été possible... Les entreprises ont fait preuve d'adaptation pour continuer à vendre (vente en ligne, drive), mais les employés attachés à la production se sont retrouvés au chômage partiel. Alors que des sites de production intensive mettaient au rebut des brouettes de plants en godets, les pépiniéristes-producteurs préparaient l'énorme travail de rempotage pour conserver les plantes. Ces passionnés, gardiens de la biodiversité de nos jardins, experts dans leur domaine, infatigables conseillers, ont plus que jamais besoin d'être soutenus, notamment grâce à nos choix de consommation.
Les personnes non issues du milieu agricole : Le futur du renouvellement des générations en élevage ?
Alizée CHOUTEAU, Auteur ; Maeva BOUSSES, Auteur ; Philippe LESCOAT, Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2020De plus en plus de personnes dites « non issues du milieu agricole » (appelées « NIMA ») souhaitent sinstaller en agriculture. Ces porteurs de projet nont pas de parents agriculteurs et donc, a priori, pas de liens directs avec le milieu agricole. Alors que les inquiétudes sur le renouvellement des générations en agriculture, et notamment en élevage, ne cessent de croître, larrivée de ces nouveaux profils pourrait permettre de dynamiser et de renforcer le secteur agricole, en apportant notamment un nouveau regard sur les métiers dagriculteur et déleveur. La réussite de lintégration des personnes NIMA au monde agricole et leur accès au métier dagriculteur nécessitent dêtre considérés comme des enjeux majeurs permettant de répondre au défi du renouvellement des générations en agriculture. Cest pourquoi, lInstitut de lélevage (Idele) et AgroParisTech ont mené une étude exploratoire sur le profil des personnes NIMA qui souhaitent sinstaller en élevage. Ce rapport en décrit les principaux résultats : Qui sont les personnes NIMA qui portent un projet dinstallation en élevage ? Quelles sont leurs motivations à linstallation ? Leurs freins ? Quels sont les projets portés par les NIMA ? Quels sont les parcours dinstallation suivis par les NIMA ? Il apporte également des informations sur les salariés agricoles NIMA, avant doffrir des pistes dactions à développer pour favoriser lintégration des NIMA dans le secteur agricole.
Des pistes pour réduire la pénibilité du travail
Adrien LASNIER, AuteurNeuf maraîchers sur dix souffrent de troubles musculo-squelettiques. Preuve de limportance de cette problématique, notamment en maraîchage bio diversifié où beaucoup de désherbage seffectue à la main dans des positions inconfortables, une conférence portant sur ce thème avait fait salle comble au salon Tech&Bio. La réduction de la pénibilité et du désherbage manuel en maraîchage bio fait lobjet dune expérimentation à la station de Bretagne Sud (station des Chambres dagriculture de Bretagne). Pour cela, deux stratégies ont été mises en place : 1) la désintensification des rotations afin de mieux gérer le stock semencier des parcelles (ex : réalisation de faux semis) ; 2) le recours au robot Oz, robot de désherbage autonome. Pour ce deuxième axe, le temps de travail et la pénibilité ont été évalués (avec et sans robot) sur une culture de tomates bio : binage, palissage, effeuillage, récolte . Comme aucune grille dévaluation de la pénibilité nexistait pour le maraîchage, celle-ci a dû être créée à partir dautres documents. Les résultats montrent que le robot permet globalement de diminuer la pénibilité du travail. Toutefois, il engendre assez souvent un transfert de pénibilité dune partie du corps à une autre.
Plantes aromatiques : Engouement séduisant ; Plantes aromatiques : Tout un art ! ; De la plante au bonbon
René SCHULTE, Auteur ; Beat GROSSRIEDER, AuteurCe dossier est consacré à la filière plantes aromatiques et médicinales (PAM) bio en Suisse. Le premier article fait un point sur loffre et la demande : les porteurs de projet qui souhaitent sinstaller dans cette production sont nombreux mais, même si la demande en PAM augmente dans ce pays, les nouveaux producteurs doivent sattendre à avoir des difficultés à trouver des débouchés satisfaisants. Ilona Stoffel, de Bio Suisse, recommande dailleurs aux petits producteurs de se grouper en coopérative pour mutualiser le matériel et faciliter les accès à certains débouchés. Il faut également souligner que cette filière manque de références et de transparence (volumes, prix, importations) et que la concurrence étrangère participe à saturer le marché. Le deuxième article sintéresse à la production, avec les témoignages de Birgit Kratt et de Nathalie Graf (deux associées et productrices de PAM bio en Suisse) et de conseillers, il montre à quel point la culture des PAM demande des savoir-faire et est gourmande en travail (notamment manuel) pour obtenir des plantes de qualité. Enfin, le dernier article est consacré au plus grand transformateur de plantes aromatiques en Suisse : lentreprise Ricola. Cette dernière naccepte que les plantes cultivées en bio.
Plants de vigne bio : Le dossier avance
Frédérique ROSE, AuteurComment avoir des plants de vigne bio disponibles en 2035 ? La Fnab avait lancé la réflexion, en organisant un colloque sur ce sujet en janvier 2019. Depuis, les professionnels du secteur se sont emparés de la problématique. La Fédération française de la pépinière viticole a notamment créé une commission technique nationale chargée daborder les problèmes rencontrés par les pépiniéristes, avec un sous-groupe plants de vigne bio. Ce dernier a commencé par réaliser un état des lieux des pratiques françaises et européennes. La prochaine étape est de déposer un dossier Casdar avec la Chambre dagriculture du Var, afin dexpérimenter de nouvelles pratiques pour trouver des alternatives aux impasses techniques actuelles (ex : gestion du mildiou et de la flavescence dorée, alternatives aux paraffines hormonées pour le greffage). Du côté des vignerons, un comité de pilotage a été créé sur le bassin du Val de Loire et de la région Centre-Val de Loire. Il est animé par Bio Centre, la Cab des Pays de la Loire et un conseiller du Gabbto (groupement des agriculteurs bio de Touraine). Ce groupe réalise des actions de sensibilisation sur limportance de la qualité du matériel végétal auprès des vignerons. Il organise également des visites chez des pépiniéristes pour mieux appréhender leurs problématiques et mène des réflexions autour des porte-greffes.
Le portrait du mois : Confort de rigueur
Antoine BESNARD, AuteurDans le Finistère, Kristel Fèvre s'est installée, en 2016, sur la ferme de ses parents bientôt à la retraite, pour y cultiver des céréales et développer une activité de meunerie. Pour des raisons de santé, Kristel a réfléchi à l'ergonomie sur la ferme, afin d'avoir à porter le moins possible de charges lourdes. Potence, table à rouleau, petites planches à roulettes..., toutes ces astuces facilitent son travail et optimisent son organisation. Les espaces ont aussi été aménagés, avec des portes larges, une lumière naturelle, des couloirs de circulation adaptés... Pour la transformation, Kristel a mécanisé tout le processus, depuis le tri des céréales jusqu'au conditionnement et au transport des sacs. Toute la farine est vendue à la ferme, à des particuliers, mais aussi à des crêpiers, des boulangers... Sur la ferme, elle partage du matériel avec ses parents, mais aussi avec sa sur et son mari, installés à 2 km, en brebis laitières avec transformation. Son esprit d'organisation et son sens de la rigueur l'ont poussée à construire un nouveau bâtiment et à reprendre tout le rangement du matériel et des outils, afin que personne ne perde de temps à trouver ce dont il a besoin. Plus que tout, ce que recherche Kristel, c'est un confort maximum au travail et une bonne gestion du temps.
Le portrait du mois : Les grandes petites choses
Antoine BESNARD, AuteurElodie Dragon est une jeune agricultrice à la tête dune ferme bio basée en Ille-et-Vilaine. Sa ferme comprend un atelier de poules pondeuses, un de poulettes démarrées et un autre de vaches allaitantes. Après avoir travaillé dans une banque, puis avoir été salariée durant six ans dans une ferme voisine (dont lun des associés était son père), elle sest installée avec son père, en 2017, lorsque ce dernier a quitté l'association précédente. Comme il arrivait à lâge de la retraite, ils ont cherché ensemble un successeur. Cest la petite sur dElodie, Aline, qui a pris la relève. Cette dernière était coiffeuse et a dû dabord se former au métier dagricultrice. Pour se faire reconnaître comme cheffes dexploitation (et non plus comme employées de leur père ou filles de leur père), les deux surs ont dû faire preuve de pédagogie et parfois simposer. Elles savent tout faire sur la ferme et elles ont réalisé des aménagements pour se préserver physiquement. Leur organisation de travail leur permet dêtre remplaçables, notamment si lune delles part en congé maternité. Elodie Dragon a également récemment pris la tête de la commission « Place des femmes dans le développement de la bio 35 » et compte bien faire émerger des pistes dactions et des idées neuves grâce au collectif.
Le portrait du mois : Un métier, des métiers
Antoine BESNARD, AuteurMarie Rolland était enseignante dans un lycée professionnel dans le Finistère. En 2013, elle décide de se lancer dans le maraîchage bio. Elle commence par produire sur un demi-hectare (prêté par des amis) où elle installe deux tunnels. Cette première expérience lui permet de tester ses techniques, dapprendre de ses erreurs et de développer la vente directe. En 2017, suite au départ en retraite de son père, elle reprend la ferme familiale basée non loin de son premier terrain. Une partie des terres est en prairie permanente et est certifiée bio dès son installation. Le reste est converti à lAB. Sur ses 20 ha, Marie consacre deux hectares au maraîchage (elle cultive une quarantaine despèces de légumes) et 18 ha à lélevage de moutons (75 mères de race vendéenne, nourries principalement à lherbe et complémentées grâce à 4 hectares cultivés en céréales). Pour jongler entre ses deux ateliers de production, le maître-mot de Marie est « organisation ». Épaulée par son père, elle a vite été en avance sur son prévisionnel et a pu embaucher. Elle emploie un salarié à lannée à 75 % et deux saisonniers pour le maraîchage. Maintenant que son système est rodé, elle essaye de laméliorer en limitant lutilisation de paillage plastique, en testant de nouvelles cultures (patate douce) et en travaillant sur lergonomie.
Pourquoi/Comment : (re)penser le travail en systèmes pâturants
Romain DIEULOT, Auteur ; Sophie CHAUVAT, Auteur ; Linda DUPERRAY, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (18-20 Rue Claude Tillier, 75 012, FRANCE) : RÉSEAU CIVAM | 2020Chez les éleveurs de ruminants, le travail est de plus en plus questionné : quantité, nature, pénibilité, organisation, répartition-délégation Ce document compile huit fiches techniques réalisées dans le cadre du projet Casdar Transaé (TRANSformations du TRAvail et TRANSitions vers lagroécologie). Chacune de ces fiches décrit un ou plusieurs systèmes de travail mis en place dans des élevages pâturants : 1 - Système ovin viande valorisant des végétations semi-naturelles (Limousin) ; 2 - Système pastoral ovin de plein-air intégral sur garrigues et estives (Languedoc) ; 3 Système naisseur-engraisseur de vaches charolaises avec cultures de vente à haute valeur ajoutée (Pays de la Loire / Deux Sèvres) ; 4 Système bovin allaitant naisseur-engraisseur en plein-air quasi intégral (Limousin) ; 5 Système bovin lait tout herbe en zone séchante (Ouest) ; 6 - Système bovin lait avec vêlages groupés de printemps et salle de traite fermée deux mois (Ouest) ; 7 Système bovin lait herbager avec un fond de maïs dans la ration (Ouest) ; 8 Système bovin lait herbager avec silo de maïs fermé 4 mois (Ouest). Ces fiches techniques détaillent les impacts du système de production en matière de travail, de savoir-faire et de pratiques mobilisés, de résultats (sur le travail et les personnes). Elles apportent également des témoignages déleveurs.
Productions végétales : des conseillers repensent leur métier
Elsa EBRARD, AuteurEntre 2014 et 2019, Sophie Duhamel a réalisé une thèse, dans le cadre du projet Casdar CHANGER (Échanger sur le métier de conseiller : pour accompagner plus efficacement les agriculteurs dans le changement en productions végétales), porté par la Chambre régionale dagriculture de Normandie. Elle a notamment suivi un groupe déchanges entre conseillers de la Chambre dagriculture de Bourgogne-Franche-Comté, qui, animé par deux conseillères, ont participé à un tour de plaine décalé par rapport aux habitudes (champ de cassis, à l'automne, sans la présence de l'agriculteur). Cette expérience, dont la méthode est proposée dans le Guide Agroseil, a permis aux participants de changer leur vision sur leur propre métier et de faire évoluer leurs pratiques. Sophie Duhamel sest intéressée à ces changements : certains conseillers se retrouvent plus animateurs que conseillers, tout en intégrant un apport de contenus, après avoir travaillé avec les agriculteurs.
Programme National pour le Développement Agricole et Rural (PNDAR) : Illustration dactions sur la période 2014-2018
Le programme national pour le développement agricole et rural (PNDAR), soutenu par le Casdar, permet de venir en appui à des actions menées par les instituts techniques agricoles, les instituts de recherche, les Chambres dagriculture, des associations travaillant à lanimation de groupements de transfert et de soutien aux agriculteurs et les organismes de formation agricole, techniques et supérieurs. Ce document présente une sélection de 23 projets menés dans le cadre du PNDAR. Ils reflètent la grande diversité des productions de lagriculture française (vins et cidre ; fruits ; céréales ; betterave industrielle ; horticulture ornementale ; élevages bovin, ovin, caprin, porcin, avicole, apicole), mais aussi la diversité des métiers/activités pratiqués par les agriculteurs en fonction de leurs choix (producteurs, mais aussi commerçants de leurs produits, mécaniciens sur leurs outils, chefs dentreprise/employeurs, concepteurs et monteurs de projets, observateurs et acteurs de la préservation de lenvironnement). Les projets se répartissent dans huit thèmes phares : L'action collective, un puissant levier d'innovation ; Bien-être animal : préoccupation sociétale et concrétisation en élevage ; Mobilisation pour l'enjeu climatique ; Fournir une alimentation saine et de qualité, 1ère mission des agriculteurs ; Agriculture et biodiversité : services mutuels ; La génétique au service de la réduction des produits phytosanitaires ; L'agroécologie comme nouvelle approche des systèmes agricoles ; Une évolution des métiers pour une agriculture durable.
Projet Persyst : Le maraîchage en vert et contre tout
SYMBIOSE, AuteurLes systèmes en maraîchage biologique diversifié sont complexes en raison de la diversité des cultures quils comportent. Cette diversité entraîne également une utilisation intensive des sols, ainsi quune multiplicité importante des tâches à réaliser. Cest pourquoi la Fédération Régionale des Agrobiologistes de Bretagne (FRAB) a lancé le programme dexpérimentation PERSYST-Maraîchage. Il vise à tester de nouveaux systèmes de culture diversifiés, sur six ans, en Bretagne et en Loire-Atlantique. Son objectif est de faire le lien entre deux enjeux prioritaires : la fertilité des sols et lorganisation du travail. En 2019, PERSYST-Maraîchage a recensé et caractérisé les pratiques innovantes dans lOuest de la France. De 2020 à 2024, il va reposer sur deux actions : 1 le suivi de la mise en place progressive de pratiques innovantes, en lien avec des objectifs agronomiques et ergonomiques sur dix fermes ; 2 lexpérimentation de deux systèmes de culture innovants. Après avoir plus amplement détaillé ce projet, cet article présente les objectifs et les approches développées par deux fermes suivies dans le cadre de ce projet.
Quand la production facilite linsertion ; Linsertion : une autre voie de diversification
Claudine GALBRUN, AuteurCes articles portent tous les deux sur linsertion professionnelle par le biais d'activités agricoles. Le premier explique en quoi la production de fruits et légumes se prête particulièrement bien à léconomie sociale et solidaire, ainsi quà linsertion professionnelle. Pour l'illustrer, larticle sappuie sur l'exemple du Réseau Cocagne. Cette association est reconnue dutilité publique et rassemble 102 ACI (Ateliers et chantiers dinsertion). Ces derniers sont souvent connus sous le nom de Jardins de Cocagne. Ils emploient des personnes éloignées du monde du travail pour une durée maximale de deux ans, tout en leur proposant un accompagnement socioprofessionnel. Le maraîchage biologique est ainsi utilisé comme support pédagogique et de remobilisation. Les légumes sont vendus sous forme de paniers à plus de 100 000 « consomacteurs » au prix du marché, afin de ne pas créer de concurrence déloyale. Le but de ces ACI nest pas de transformer leurs salariés en futurs maraîchers bio (même sils peuvent révéler des vocations), mais de les rendre plus polyvalents, de les responsabiliser et de les faire renouer avec la notion dexigence. Le second article présente le réseau Astra (Agriculture sociale et thérapeutique en région Auvergne-Rhône-Alpes). Cette association a été créée en 2011, pour promouvoir et professionnaliser laccueil de personnes en difficultés chez des agriculteurs.
La responsabilité sociétale des entreprises de F&L : Des fondements théoriques aux mesures concrètes
Catherine GLEMOT, Auteur ; Cécile BERTRAND, AuteurLe développement de démarches de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est une profonde attente des consommateurs. Cet article explique les grands fondements et principes de la RSE, ainsi que son contexte réglementaire et social. Il présente un ensemble dactions concrètes rentrant dans le champ de la RSE pour les différents stades de la filière fruits et légumes : producteurs, expéditeurs, stade de gros, distribution et commerce. Les entreprises peuvent choisir daller plus loin dans la RSE et de mettre en place un label ou une certification. Pour accompagner les entreprises, le CTIFL a développé et mis à disposition un outil de comparaison de différentes grilles de diagnostic.
The World of Organic Agriculture : Statistics and Emerging Trends 2020
Helga WILLER, Auteur ; Bernhard SCHLATTER, Auteur ; Jan TRAVNICEK, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2020Cette 21ème édition de létude "The World of Organic Agriculture", réalisée par le FiBL et IFOAM Organics International, réactualise les données statistiques mondiales sur l'AB et offre une synthèse complète du développement de l'agriculture biologique dans le monde, en présentant des données chiffrées par grandes aires géographiques : Afrique, Asie, Europe, Méditerranée, Amérique latine et Caraïbes, Amérique du Nord et Océanie. Elle sappuie pour cela sur les données de 186 pays durant lannée 2018. 2018 a été une nouvelle année record pour lagriculture biologique mondiale. La surface agricole biologique a augmenté de deux millions dhectares pour atteindre 71,5 millions d'hectares. Les surfaces totales sont de 36 millions d'hectares pour l'Océanie ; 15,6 millions d'hectares pour l'Europe ; 8 millions d'hectares pour l'Amérique Latine ; 6,5 millions d'hectares pour l'Asie ; 3,3 millions d'hectares pour l'Amérique du Nord et 2 millions d'hectares pour l'Afrique. Les ventes du commerce de détail de produits bio ont, elles aussi, continué leur croissance pour atteindre un nouveau record. Cette enquête annuelle montre ainsi que la tendance positive de ces dernières années se poursuit.
TransAÉ : Changer de système, cest changer sa façon de travailler
Anne-Laure SIMON, AuteurLe projet TransAÉ (Transformations du travail et transition vers lagroécologie en élevage de ruminants), qui a été coordonné par le Réseau Civam, vient de sachever. Il a permis daccompagner près de soixante agriculteurs dans la transformation de leur façon de travailler. Pour certains dentre eux, cet accompagnement a eu de véritables impacts sur leur parcours de vie. Cest notamment le cas de Nicolas et de Sylvie, deux éleveurs qui effectuent un retour dexpériences sur leur accompagnement (lun est éleveur de vaches allaitantes, installé dans les Deux-Sèvres ; lautre est une éleveuse laitière, installée en Loire-Atlantique, en GAEC avec un associé tiers). Des fiches, intitulées « le travail en pratique », ont également été réalisées. Elles décrivent le travail pour sept archétypes de systèmes pâturants, ainsi que des pistes pour améliorer le travail dans ces différents systèmes. Les structures daccompagnement qui ont participé au projet ont également pu gagner en compétence sur la dimension travail. Elles ont notamment testé deux outils : « La chronique du changement », créée par Marie Chizallet (thèse Cnam-Inrae), ainsi que « Le guide dentretien individuel et le schéma des 5 carrés » de Leplat & Cuny.
Vigne de Cocagne invente une exploitation viticole solidaire
Catherine GERBOD, AuteurEn 2017, Pauline Chatin (ex-conseillère en développement durable à Paris) a eu lidée, après avoir réalisé un BTS Viti-no, de décliner le principe des Jardins de Cocagne à lactivité viticole. Son objectif est de créer une exploitation solidaire et dapporter une formation solide en viticulture et en vinification à des personnes en réinsertion professionnelle. Cette démarche répond également au manque de main duvre observé dans cette filière. Pauline Chatin a trouvé une exploitation qui convenait à son projet, à 15 km de Montpellier (domaine de 200 ha, dont 7 ha de vigne). Elle a ainsi donné vie à Vigne de Cocagne, avec laide de Jean-Charles Thibault, un vigneron bio qui cherchait une nouvelle façon de transmettre son savoir-faire. Des plantations sont en cours pour atteindre 12 ha de vigne. Lexploitation accueille actuellement trois salariés en insertion (contrat de 32 h/semaine au Smic) et pourra, à terme, en accompagner cinq. Vigne de Cocagne vise un équilibre financier, construit à 80 % sur la vente de vin, des prestations et lnotourisme, et à 20 % via laide aux postes dinsertion.
Vignerons du monde : Domaine Avondale : Johnathan Grieve : Avondale : Terra est vita
Arnaud FURET, AuteurLe vignoble bio dAvondale est situé dans le sud de lAfrique du Sud, près du Cap-Occidental, au pied de la montagne Klein Drakenstein. Johnathan Grieve et son équipe (50 personnes pour la vigne et 90 personnes à léchelle de lexploitation agricole) vivent en communauté et essaient de tirer tout le potentiel de ce terroir austral. La ferme compte 160 ha, dont 80 dédiés à lélevage (bufs Black Angus et poulets de chair) et 70 consacrés à la vigne. Des canards sont entraînés pour traquer les escargots. Pas moins de douze cépages y sont cultivés sur treize types de sols. Avec un climat proche de celui de la vallée du Rhône, Johnathan Grieve valorise ces multiples terroirs selon les principes de la biodynamie, avec une irrigation optimisée et une biodiversité originelle et fonctionnelle. Il produit léquivalent de 300 000 bouteilles par an, quil commercialise principalement à lexport (Scandinavie, France, Canada, USA, Japon, Singapour, Brésil ) et un peu en Afrique du Sud (20 %).
Webconférences La Terre est Notre Métier : Recherche, Technique & Filières
CIVAM BIO MAYENNE, Auteur ; GAB 85, Auteur ; BIO EN NORMANDIE, Auteur ; ET AL., Auteur | CESSON-SEVIGNÉ (FRAB, 12 Avenue des Peupliers, 35 510, FRANCE) : RÉSEAU GAB-FRAB BRETAGNE | 2020A chacune de ses éditions, le salon La Terre est Notre Métier propose un cycle de conférences. En 2020, le contexte sanitaire particulier a amené les organisateurs du salon à proposer des conférences en ligne. La section « Recherche, Technique & Filières » regroupe huit webinaires qui abordent les thématiques suivantes : 1 Des retours dexpériences sur la réduction du travail du sol en agriculture biologique en Pays de la Loire (présenté par le Civam Bio Mayenne, le Gab 85 et trois producteurs bio) ; 2 - La transmission des fermes bio (présenté par Bio en Normandie, la Cab Pays de la Loire, lEnsat, ainsi que par un repreneur et un cédant) ; 3 - Lergonomie et lorganisation du travail en agriculture biologique (présenté par le GAB56, la Mutualité Sociale Agricole et lentreprise MB2 Conseil) ; 4 - La contamination en bio : comment se protéger (présenté par la FNAB et deux producteurs bio) ; 5 - Les alternatives aux intrants controversés en bio (présenté par ABioDoc-VetAgro Sup) ; 6 - La structuration des filières viande bio (présenté par la Commission bio dInterbev, Unebio, Feder, Bretagne Viande Bio et Bio Direct) ; 7 - La transition climatique de l'agriculture bio en Ille-et-Vilaine (présenté par lInrae, Solagro, la Collectivité du Bassin Rennais, Agrobio 35 et un producteur bio) ; 8 - Le soin aux plantes par les plantes via les Préparations Naturelles Peu Préoccupantes (présenté par la Confédération paysanne, lAspro PNPP et un producteur bio).
2èmes Rencontres de l'alimentation durable : Partager les expériences, inspirer la transition
Cette 2ème édition des Rencontres de lalimentation durable sest tenue à Paris le 29 janvier 2019, au Ground Control, un lieu atypique dédié à lalimentation et à lart. Des formats variés et originaux (théâtre forum, World Café, expériences artistiques et culinaires ) ont permis les échanges et la découverte dinitiatives concrètes, de démarches territoriales, détudes récentes, etc. Lévènement était organisé en collaboration avec lADEME, AgroParisTech, la Chaire Unesco Alimentations du Monde, Montpellier SupAgro, lINRA, lUniversitat Politècnica de València, la Banque des Territoires. Les Actes de ces Rencontres présentent les intervenants, les structures, et les initiatives qui étaient au programme, classées en 4 parties correspondant chacune à une démarche pour partager expériences et expertises : - Découvrir (sinspirer des innovations sur le terrain et découvrir des solutions concrètes) ; - Comprendre (Découvrir des études pluridisciplinaires récentes pour comprendre la complexité des systèmes alimentaires) ; - Échanger (Développer son réseau en partageant expertises, bonnes pratiques et envies de collaborations) ; - Expérimenter (Partager et créer des liens par lexpérience artistique, émotionnelle et alimentaire le jour des Rencontres).
Analyse des freins à linstallation en élevage bovin lait des personnes non issues du milieu agricole
Le constat est là : peu de porteurs de projet dinstallation sont à la recherche de fermes laitières, alors que cette production est prédominante en Ille-et-Vilaine. Ce désintérêt pour lélevage laitier est encore plus marqué parmi les porteurs de projets non issus du milieu agricole (NIMA), souvent plus attirés par les productions végétales. Pourquoi ? Dans le cadre du projet « Encourager linstallation/transmission en production laitière en agriculture durable en Bretagne », une étude a été menée, en 2018, sur les freins à linstallation en bovins lait des NIMA. Cette étude, basée sur des entretiens menés auprès de 12 NIMA à divers niveaux davancement de leurs projets, projets en bovins lait ou non, a permis de montrer que la construction du choix de production pour ces personnes dépendait de 4 grands types déléments : la dimension éthique et politique du choix de production (amélioration de la société, proposition dalternative au modèle dominant ), la dimension du mode de vie impliqué par le choix de production (image dun volume horaire important en élevage laitier, par ex.), laccessibilité technico-économique du choix de production (les élevages laitiers sont vus comme trop grands et demandant un investissement trop important), et lacceptabilité sociale de la production choisie (lélevage nest pas toujours bien perçu). Les NIMA ont aussi des difficultés à se projeter dans lélevage bovin lait, pour diverses raisons : absence déleveurs sur des systèmes bio-herbagers dans leur « champ de vision », méconnaissance des bovins ou absence dexemples de reprises en bovins lait portées par des NIMA. Plusieurs préconisations peuvent être faites à lissue de cette étude, autour de 4 grands axes : faire évoluer les perceptions sur lélevage bovin lait, rendre plus accessible la découverte du métier, permettre le changement de choix de production pour le NIMA et transformer limage médiatique des éleveurs laitiers.
Une bergerie tout confort pour le troupeau et léleveur
Mylène COSTE, AuteurAnselme Basset sest installé en Ardèche, en 2013, au sein du Gaec La Caprovine (270 ha de SAU). Ses parents élèvent des chèvres, tandis que lui s'occupe de 400 brebis, dont il commercialise les agneaux à la coopérative. Le troupeau est dehors quasiment toute lannée et il est nourri avec du foin produit exclusivement sur la ferme. Sur lexploitation (en conversion bio), Anselme Basset a construit une bergerie tout confort, autant pour les animaux que pour lui. Ce bâtiment est performant énergétiquement, avec une toiture entièrement isolée qui permet de limiter les différences de température, et un système de ventilation qui améliore la qualité de lair. Laménagement intérieur a aussi été réfléchi, les cornadis peuvent être fermés pour immobiliser les brebis, des nourrisseurs roulants sont présents pour distribuer les aliments et un petit espace avec des balances et des portes est dédié à la pesée et au tri des agneaux. Anselme Basset prévoit encore de réaliser dautres aménagements, toujours dans lobjectif de réduire la pénibilité du travail.
Billet d'humeur : Le bio espagnol au milieu de la polémique
Tomas GARCÍA AZCÁRATE, AuteurLagriculture biologique espagnole, et plus particulièrement celle pratiquée dans la région dAlmería (culture de tomates bio sous serre), est au cur dune polémique. Un article était paru dans Le Monde en septembre 2019 et dénonçait des dérives, notamment en matière de conditions de travail. Tomás García Azcárate répond ici à cet article. Pour cela, il recontextualise certains points et rappelle que le règlement bio européen nencadre pas le droit du travail.
Bioentreprisedurable® : Référentiel dévaluation de la Responsabilité Sociétale des entreprises bio
Le label Bioentreprisedurable® est une initiative privée portée, depuis 2014, par le SYNABIO, le Syndicat National des entreprises de la bio. Le SYNABIO rassemble aujourdhui plus de 200 entreprises de la bio, transformateurs et distributeurs spécialisés. Un des objectifs du label Bioentreprisedurable® est d'inscrire la responsabilité sociétale de l'entreprise (RSE) au cur de la réflexion stratégique des entreprises bio. Le processus de labellisation est détaillé. Les 6 thèmes du référentiel Bioentreprisedurable® sont présentés : Gouvernance de lentreprise ; Relations et conditions de travail ; Environnement ; Pratiques dachat et de vente responsables ; Santé, sécurité et naturalité des produits bio ; Ancrage territorial.
Bretagne : Répondre aux attentes des maraîchers diversifiés
Véronique BARGAIN, AuteurLa Station expérimentale de Bretagne Sud, basée à Auray (Morbihan), est dédiée au maraîchage diversifié, bio et conventionnel. Elle est pilotée par la Chambre dagriculture de Bretagne. Fin septembre 2019, près de 250 maraîchers ont participé à sa porte ouverte. À cette occasion, les résultats de plusieurs essais ont pu être présentés. Certains portaient sur la conservation des potimarrons : la meilleure période de récolte pour assurer à la fois la qualité gustative et la bonne conservation du produit semble être la mi-août. Les essais portant sur la culture de patates douces, en plein champ et sous abri, ont aussi été abordés : variétés, densité de plantation, paillage, fertilisation à base de luzerne fraîche. Enfin, un essai portant sur lamélioration des conditions de travail a été présenté. Trois conduites en maraîchage bio ont été comparées : une témoin, une robotisée (Oz), et une assistée (Toutilo). Les résultats montrent le gain de confort et la polyvalence de Toutilo, mais ce dernier présente un certain coût.
C'est mon métier : Acheteuse bio : Un rôle de chef d'orchestre
VEGETABLE, AuteurFatima Morel est "acheteuse bio". Après une formation en langues étrangères appliquées et en informatique, elle a été embauchée chez Pronatura où elle a occupé successivement plusieurs postes, avant de devenir commerciale GMS pour sa société, puis "acheteuse". Elle planifie les achats, achète et vend des fruits et légumes bio en interne, avec les 7 plateformes de Pronatura. Son travail consiste à faire correspondre l'offre des producteurs et la demande des clients, tout en tenant compte des besoins de rotation de chaque producteur, de ses surfaces, de la périodicité, de son savoir-faire et de ses envies... Elle rencontre des semenciers, des producteurs, des agronomes, etc. Une des grandes qualités de ce métier, c'est d'allier la réactivité et le sens de l'organisation. Fatima aime satisfaire tout le monde et doit parfois trouver des solutions en 48 h. Mais c'est ce qui la motive, travailler dans le vivant, dans le mouvement, en tenant compte de l'humain et en trouvant les ressources pour répondre à chaque problème au moment où il se pose. Un véritable challenge...
Centre-Val de Loire : Relocaliser lemploi saisonnier
Annie RIGAULT, AuteurDans le cadre du programme Territoires dinnovations sociales, le Réseau Cocagne a organisé, le 17 juillet 2019, une journée d'échanges sur le thème de lemploi saisonnier agricole. Deux projets ont été présentés à cette occasion : les unités mobiles dinsertion, avec une idée de plateforme demploi agricole qui permettrait ladéquation entre l'offre et la demande en termes demploi agricole ; et lécopôle alimentaire qui pourrait accueillir, sur un terrain de 8 ha, des personnes ne pouvant être autonomes.
Colloque plants bio : Ouvrir le débat
Frédérique ROSE, AuteurA linitiative de la Fnab et de la Coordination agrobiologique des Pays de la Loire, le colloque sur les plants de vigne bio de janvier 2019 a réuni une centaine de participants (viticulteurs, pépiniéristes, techniciens, représentants des administrations). Actuellement, la majorité des plants sont issus du conventionnel et beaucoup de viticulteurs se contentent de ce système puisquil faut trois ans avant que le plant ne rentre en production (soit le temps dune conversion). Toutefois, avec la révision du règlement bio, ils auront pour obligation de se fournir en plants bio dici 2035. Lobjectif de ce colloque était que tous les acteurs concernés par ce changement échangent sur leurs contraintes respectives. De nombreuses questions ont ainsi été soulevées : Quelle est la définition dun plant de vigne bio ? Quels sont les critères de qualité attendus ? Faut-il continuer la multiplication clonale ou revenir à la sélection massale ? Quelle réglementation spécifique compatible avec les normes techniques et sanitaires en vigueur ? Globalement, les blocages réglementaires concernent principalement la gestion de la flavescence dorée, notamment pour les pépiniéristes et les viticulteurs en périmètre de lutte obligatoire (PLO). Un autre verrou est la dose de cuivre à respecter, plus problématique en pépinière. Le Cnab, via sa commission semences et plants, a déjà travaillé sur ce sujet et a pu apporter quelques propositions pour un futur cahier des charges spécifique à la production de plants de vigne bio.
Congrès du Mouvement de la viticulture biodynamique : Rythmes, plants, calcium-silice
Cécile MARCUS, AuteurLédition 2019 du Congrès du Mouvement de la viticulture biodynamique sest déroulé du 28 février au 1er mars 2019, en Gironde. Les acteurs du monde viticole biodynamique se sont réunis pour témoigner et enrichir leurs pratiques. Plusieurs sujets ont été abordés : - Linfluence des rythmes lunaires sur la germination ; - La réappropriation du métier de pépiniériste et les essais actuels ; - Les étapes vers la biodynamie ; - Lutilisation du calcium et de la silice en biodynamie ; - Lutilisation de la prêle des champs et du chêne pédonculé contre les maladies.
Le désherbage à plat ventre
Adrien LASNIER, AuteurLes automoteurs maraîchers polyvalents (encore appelés lits de désherbage, de langlais « bed weeders ») sont des enjambeurs multifonctions qui peuvent aider à la plantation, au désherbage, à la récolte ou encore au transport de charge. Ils sont apparus sur le marché il y a une quinzaine dannées et permettent de travailler plus confortablement, en position assise ou allongée. Ils sont plus particulièrement appréciés en maraîchage biologique où la part de travail manuel est plus importante. Ils fonctionnent à laide de moteurs électriques et peuvent avancer à de très faibles vitesses pour effectuer des travaux précis. Lors de lédition 2019 du salon Tech&Bio, plusieurs modèles ont été présentés. Les photos et caractéristiques de six dentre eux sont détaillées dans cet article : Bed weeder (de la société Marchal), Ergo (de la société Corsewa), Toutilo (de la société ToutiTerre), Enjambeur électrique (de la société Ponchon), Cat 8 (de la société Elatec) et Sam (également de la société Elatec). La plupart dentre eux ont été conçus pour accueillir deux personnes, mais il existe dautres versions pouvant accueillir jusquà 12 personnes. La gamme de prix des modèles présentés sétend de 4 500 à 25 000 .
Dossier : Climat : Adapter le travail en vert
Catherine GERBOD, Auteur ; Xavier DELBECQUE, AuteurLe changement climatique est une réalité qui impose déjà une adaptation des pratiques et une nouvelle organisation du travail. Jean-Baptise Soula, directeur des domaines Bordeaux Vineam cultivés en agriculture biologique, adapte ses actions, notamment en limitant la surface foliaire (écimage bas...), en arrêtant le travail du sol et en couchant les herbes pour lutter contre lévapotranspiration. Pour Benjamin Bois, chercheur en agroclimatologie viticole, le changement climatique va faire évoluer le cycle de la vigne et la pression des maladies. Notamment, le cycle de la vigne sera plus court, impliquant une maturation précoce. Les conditions de travail pourraient être plus rudes à lavenir, en raison des températures plus chaudes et des pics de travail à prévoir pour la main duvre. Des solutions sont déjà envisagées à travers le recours aux prestataires ou à la mécanisation. Selon Benjamin Bois, les travaux en vert évolueront en conséquence, avec de nouvelles pratiques visant à retarder la maturation (arrosage de la canopée, filets dombrage, rognages plus bas, effeuillage moins dense, etc.). Des recherches ont déjà été menées. Les premiers résultats montrent que rogner plus bas naméliore pas la résistance à la sécheresse, que rogner bas puis à hauteur permet de conserver davantage dacidité dans la grappe ou encore que la vendange en vert (éclaircissage) ne permet pas déconomie deau.
Dossier : Grossistes distributeurs bio : un secteur dynamique
BIO-LINEAIRES, AuteurLes grossistes distributeurs bio, mois connus du grand public que les enseignes de distribution, jouent un rôle majeur dans l'approvisionnement des magasins bio, à la fois sur le plan quantitatif et qualitatif. Certains d'entre eux ont même participé, en tant que pionniers, au développement de la distribution spécialisée. Leurs performances économiques sont très positives et en augmentation depuis 2015. Le chiffre d'affaires du secteur avoisinerait les 900 millions d'euros HT en 2019 (560 millions d'euros en 2015), soit + 61 % en 4 ans. Ce dossier dresse un panorama des grossistes bio en France : pour chacun d'entre eux, une présentation et un historique de l'entreprise, les points forts et les principaux chiffres.
Dossier : Linnovation en AB
Nathalie DELAGNES, Auteur ; Céline MEFFE, Auteur ; Clémentine ROBIN, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier compile des expériences innovantes mises en place par des éleveurs laitiers bio (adhérents de Biolait) pour augmenter leur confort de travail, le bien-être des animaux, ou encore pour être plus respectueux de lenvironnement. La première innovation présentée est celle du GAEC de Loran (Gers) qui a implanté des haies pour augmenter le bien-être de ses vaches Jersiaises. La deuxième est celle du GAEC le Pont des Noues (Loire-Atlantique) qui a investi dans un boviduc pour faciliter son passage à lagriculture biologique et modifier son système de production. Le GAEC Bioloval (Vendée) implante, depuis trois ans, un mélange céréalier dans une prairie dégradée afin dassurer une récolte de grains et de régénérer la prairie (alors que les semis de prairies sont rendus difficiles par les étés et les automnes secs). La SCEA Zins (Meuse) teste, depuis 2014, lisothérapie contre les adventices (nanification des adventices) et lhoméopathie contre certains ravageurs des cultures (bruches). Le Groupement dEmployeurs des Montagnes du Matin (Loire) regroupe sept fermes. Ces dernières partagent un salarié afin de répondre à la surcharge de travail et d'assurer la sécurité de certains travaux en les effectuant à deux. Le GAEC PhilHolstein (Deux-Sèvres) sest tourné vers le financement participatif pour créer une yaourterie avec le réseau Invitation à la Ferme. LEARL des Biaux dElle (Manche) a investi dans un système de séchage en grange il y a une douzaine dannées, avec un ascenseur pour accéder à la plateforme en hauteur. Par ailleurs, les bénéfices des prairies pour le climat ont été abordés lors des journées du projet Nefertiti 2019.
Dossier : Jardiner, c'est la santé
Perrine DUPONT, Auteur ; Antoine BOSSE-PLATIERE, Auteur ; Nadège LANVIN, Auteur ; ET AL., AuteurJardinage et santé, tel est le thème de ce dossier, illustré par des témoignages de jardiniers bio et d'experts en santé, qui montrent que jardiner ne se limite pas à produire des fruits et légumes. Le jardinage offre la possibilité d'effectuer une activité physique au grand air, mais aussi de se connecter à la nature ou encore d'aménager son environnement pour un meilleur bien-être global : - "Côté corps, côté jardin" : cet article propose des conseils d'ergonomie permettant d'ajuster ses postures de travail au jardin pour éviter les maux physiques ; - "Aux bons gestes, les bons outils" : grelinette, sécateur, sarcloir, cultivateur à roue ou à long manche, binette à main... chaque outil, utilisé à bon escient, apporte une solution pratique au travail du jardinier ; - "Le yoga du jardinier" : dix postures de yoga sont présentées pour soulager et équilibrer les membres, les articulations et le dos, fortement sollicités au jardin ; - "Le jardin est thérapeutique" : c'est ce qu'affirme la chercheuse américaine Jill Litt, qui met en évidence les bienfaits non seulement physiques du jardinage, mais aussi psychologiques et sociaux, notamment grâce à la connexion établie avec la nature.
Dossier de presse Agence BIO : Un ancrage dans les territoires et une croissance soutenue : Les chiffres 2018 du secteur bio
Les chiffres 2018 de lAB présentés par lAgence BIO montrent la plus forte progression jamais enregistrée en France, avec une production bio qui a doublé en 5 ans. Avec 5000 exploitations supplémentaires en 2018, on compte aujourdhui un total de 41 600 fermes engagées en agriculture biologique, soit près de 9,5 % des exploitations françaises. Les chiffres-clés concernent : lévolution de la production, des opérateurs et des surfaces certifiées en bio, des emplois (en 2018, 155 347 emplois directs) ; le développement des différentes filières de production végétales et animales ; lévolution de la consommation et de la distribution. Un zoom est fait sur le marché bio dans lUnion européenne. Les actions de promotion de la bio en France réalisées par lAgence BIO sont présentées.
Dossier de presse : Huîtres nées en mer : la transparence garantie avec un cahier des charges Nature & Progrès
"Ostréiculteur Traditionnel", une association réunissant une centaine dostréiculteurs attachés à élever des huîtres issues dune reproduction naturelle en mer, demande, depuis des années, plus de traçabilité et de transparence dans la filière ostréicole. En effet, plus de la moitié des huîtres que lon trouve sur les étals ont été produites en écloserie et une majorité dentre elles seraient triploïdes. Grâce à un nouveau cahier des charges Nature et Progrès, voté lors de lAssemblée Générale de lassociation en avril 2019, les ostréiculteurs vont pouvoir garantir aux consommateurs des huîtres nées et élevées en mer (estuaires et lagunes inclus), dans le respect de lhuître et de son environnement. Quest-ce quune huître née et élevée en mer ? Quels sont les éléments du cahier des charges Nature & Progrès concernant lhuître ? Jean-Noël et Tifenn Yvon en Bretagne, Annie Castaldo en Méditerranée apportent leur témoignage en tant que « paysans de la mer ». Ils sont parmi les premiers ostréiculteurs à être sous mention Nature & Progrès.
Les éléments influençant les futurs cédants dans la perception de la transmissibilité de leur ferme laitière
Aujourdhui, la moitié des chefs dexploitation agricole ont plus de 50 ans et près de 60 % dentre eux ne savent pas encore qui leur succèdera. Lhypothèse peut être faite que nombre de futurs retraités pensent leur ferme non transmissible. Pour mieux comprendre pourquoi et comment agir, une étude a été menée, en 2018, sur la question des éléments influençant les futurs cédants dans leur perception de la transmissibilité de leur ferme, dans le cadre du projet « Encourager linstallation/transmission en production laitière en agriculture durable en Bretagne ». Basée sur des entretiens auprès de 12 éleveurs en bovins lait (dont 4 en AB), installés en Ille-et-Vilaine, futurs retraités et à la tête dune petite ou moyenne ferme (surface inférieure à 58 ha), cette étude a permis dapporter des éléments sur la vision du cédant sur la transmissibilité de sa ferme. Quatre grands facteurs interviennent dans la construction de cette vision : la perception qua le cédant de sa ferme, sa perception de son territoire et de ses dynamiques dinstallation-transmission, sa vision du métier et sa représentation des repreneurs et du lien de responsabilité qu'il peut avoir envers eux. Des acteurs extérieurs influencent aussi le cédant : la famille, les professionnels para-agricoles, les groupes de pairs et les réseaux, les repreneurs, les propriétaires terriens, les voisins ou encore le contexte macro véhiculé par les médias. Mieux connaître linfluence de ces éléments peut permettre dagir, par exemple en aidant le cédant à changer de vision pour sa ferme, ou en jouant sur lenvironnement, pour faire évoluer les représentations de tous, en valorisant notamment les transmissions réussies pour « inverser le discours sur les petites fermes ».
Lemploi et la formation : une force pour la bio
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLors de son assemblée générale 2019, la Fnab s'est penchée sur lemploi et la formation. Nadou Masson, productrice bio dans lOise et présidente de Bio en Hauts-de-France, expose la problématique du manque de salariés qualifiés qui devient un frein à la conversion. Pourtant, le secteur agricole bio est un vivier demplois. Alors que lemploi agricole recule, en 2017, il a progressé de 13,7 % dans les fermes bio. Selon lAgence BIO, les fermes bio proposent 59 % de postes en plus que le secteur conventionnel. Cette rencontre a aussi permis de faire le point sur les conditions nécessaires à la création demplois et sur les compétences requises, afin de faciliter laccès aux emplois dans les exploitations bio. Cest en ce sens que Nadou Masson a signé un contrat avec des établissements scolaires.
L'époustouflante envolée de l'agriculture biologique en Pays de la Loire
Christine GOSCIANSKI, AuteurIl y a seulement quelques années, lagriculture biologique nétait quun marché de niche en Pays de la Loire, mais elle a gagné du terrain : le nombre dexploitations et dhectares en bio a doublé entre 2009 et 2017. En 2017, la bio représentait 10 % des exploitations et 9 % de la SAU. Les conversions bovines ont été les plus nombreuses : sur les 300 conversions enregistrées dans cette région, 27 % l'étaient en bovins lait et 20 % en bovins viande. Les productions légumières et viticoles sont également fortement représentées. Par ailleurs, un lien fort est observé entre les producteurs bio et la vente directe : la moitié des exploitations bio ligériennes vendent lintégralité ou une partie de leur production en vente directe. Lannée 2017 a également été un record concernant le nombre dinstallations aidées en bio dans cette région : 105 installations de ce type ont été réalisées (20 % des installations totales) contre 86 en 2016, nombre qui navait jamais été atteint jusqualors. La part dETP pour les activités agricoles bio a également largement progressé et a atteint 12,2 % des ETP agricoles. Comme en conventionnel, ces exploitations bio vont être confrontées à un enjeu démographique : dans les sept ans à venir, 22 % des fermes bio seront en transmission et 15 % auront un associé à remplacer.
Espaces-test agricoles : Reneta, acteur de la transition
Frédéric RIPOCHE, AuteurAu cours des rencontres nationales du Reneta, les participants ont eu loccasion de visiter lespace-test bio havrais. Concrétisé par la métropole du Havre en 2015, cet espace-test a déjà permis linstallation de trois porteurs de projets dans la région, comme Gladys Heuse, installée en maraîchage bio. Jean-Baptiste Cavalier, coordinateur du réseau Reneta, explique les enjeux de territoire que cela représente : redynamisation par l'installation de nouvelles personnes, création demplois, alimentation des villes. Afin daccompagner correctement les porteurs de projets, la métropole du Havre gère Rhizome, la couveuse de lespace-test. La Métropole sinvestit au-delà, avec la création de NidAgri, en collaboration avec Terre de Liens, le réseau bio et celui des Civam, qui a pour but daccompagner des porteurs de projets dans le démarrage dune activité hors de lespace-test. À léchelle nationale, près de 400 porteurs de projets sont recensés, dont près de 90 % veulent travailler en bio, majoritairement en maraîchage. Reneta compte à ce jour 80 adhérents, dont 50 espaces-test, bien que certains soient touchés par la baisse, voire larrêt, des subventions.
Graines d'une Bretagne d'avenir
Emmanuel ANTOINE, Auteur ; Xavier HAMON, Auteur ; Olivier ROELLINGER, Auteur ; ET AL., Auteur | CHATEAULIN (ZAC de Run ar Puñs, 29 150, FRANCE) : ÉDITIONS LOCUS SOLUS | 2019Cet ouvrage collectif a été rédigé dans le cadre de la campagne "Graines d'une Bretagne d'avenir", à l'initiative de lassociation MINGA, de lAlliance Slow Food des cuisiniers, du Syndicat des Artisans Semenciers et du Groupement des agriculteurs bio du Finistère (GAB 29). Il présente des variétés produites et proposées dans le cadre de cette campagne. Il dessine les contours d'un nouveau métier, celui d'artisan semencier, et montre en quoi celui-ci aide à refonder le métier de maraîcher, à alimenter le métier de chercheur et à accompagner le métier de cuisinier... Les semences variétés populations contribuent à définir une nouvelle agriculture biologique de territoire, moins tributaire de l'industrie agroalimentaire. Dans cette nouvelle agriculture, tous les métiers de l'alimentation participent à créer une alimentation de proximité, propre, juste et accessible au plus grand nombre, comme l'illustrent les témoignages (artisans semenciers, maraîchers, cuisiniers, chercheurs ) présents dans cet ouvrage.
Des idées pour transmettre : si on restructurait les fermes ?
David FIMAT, AuteurLe constat de linadéquation entre les fermes à reprendre (taille, production, etc.) et les projets dinstallation a poussé le pôle InPACT à réaliser une étude sur les transmissions agricoles. Le pôle InPACT défend une transmission-restructuration qui passe par une évolution des fermes via une réorientation de lactivité pour répondre aux besoins du repreneur et à la baisse du nombre d'actifs agricoles (éviter l'agrandissement). La restructuration dune ferme nécessite une implication du cédant et du repreneur. Pour les 17 cas analysés dans l'étude, ces transmissions ont permis de créer un tiers dexploitations en plus (créant ainsi plus demplois), et elles ont conduit à une augmentation des pratiques en bio et une transition vers les filières courtes.
Des idées pour transmettre : Si on restructurait les fermes ?
David FIMAT, Auteur ; Coline FILLON, Auteur ; Thibaud ROCHETTE, Auteur ; ET AL., Auteur | CAEN CEDEX (6 Rue des Roquemonts, 14 053, FRANCE) : INPACT | 2019La non-transmission des exploitations agricoles a un impact aussi bien sur les territoires ruraux et périurbains qu'à l'échelle nationale : agrandissement des exploitations, capitalisation, perte d'emplois, désertification rurale, agriculture non résiliente face au changement climatique, etc. Le collectif InPACT (collectif dassociations agricoles, unies autour de la promotion dune agriculture plus durable) a présenté un rapport sur l'installation et la transmission en agriculture, commandé par le ministère de l'Agriculture. Le travail d'enquêtes a permis de faire des constats sur les obstacles et sur les bonnes pratiques de la transmission agricole. Ce document présente les enseignements tirés de l'étude concernant les transmissions-restructurations qui privilégient léconomie dintrants, le partage du capital et laugmentation dactifs agricoles. La transmission-restructuration comme une des formes possibles de la transmission, est une restructuration des fermes à contresens de la modernisation agricole. Elle ne peut pas être associée à une logique de surendettement, qui contribuerait à produire toujours plus, sur des fermes toujours plus grandes et avec moins d'agriculteurs. Elle est un levier de transition agricole et permet de multiplier les fermes en agriculture paysanne et citoyenne et le nombre d'actifs agricoles et d'emplois de qualité. Cette forme de transmission implique une réorientation de la continuité de l'activité, de la production principale, et de l'usage des terres et des bâtiments. Cette forme de transmission peut constituer une motivation pour l'agriculteur en fin de carrière et un avantage pour le repreneur. Ce document tire les enseignements de l'enquête, en s'appuyant sur une étude de 17 cas de transmission-restructuration. Il s'appuie également sur 3 cas complémentaires et sur 7 initiatives de sensibilisation et d'accompagnement menées par des associations locales.
Jardiner, ça peut pas faire de mal ! : Bons outils, bons gestes et bonnes postures
Au-delà de la satisfaction de récolter des fruits et légumes bio et mûrs à point, le jardinage est source de nombreux bienfaits, physiques ou psychiques. Encore faut-il quil soit pratiqué dans les meilleures conditions, sans sépuiser à des tâches inutiles ni se blesser. Dautant plus que les outils et les gestes bons pour le jardinier sont en général également bons pour les auxiliaires qui uvrent au jardin. Cet ouvrage fait le point sur les gestes et techniques à privilégier, et ceux à remettre en cause. Le buttage des pommes de terre, pénible pour le dos et violent pour le sol, par exemple, nest pas obligatoire et un bon paillage le remplace avantageusement. Bien organiser lespace et le temps s'avère aussi précieux : un jardin bien conçu, cest autant de temps gagné et de travaux économisés. Privilégier les cultures en hauteur, par exemple, limitera le travail au sol et rendra les cueillettes de tomates, pois, haricots grimpants, concombres... encore plus agréables.
Lettre Filières FNAB - Fruits n° 13
Antoine BESNARD, Auteur ; Nathalie FERNANDES, Auteur ; François WARLOP, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Fruits n° 13 est composée des articles suivants : - Elsa Cotton et Claude Daniel - Céréales et arboriculture - Ille-et-Vilaine ; - Recueil des savoir-faire en arboriculture biologique en région Centre-Val-de-Loire ; - Campagne de commercialisation des pommes et poires bio (2019-2020) ; - Des plants fruitiers certifiés AB d'ici 2035 ? Facile à dire... ; - FRUINOV, un projet participatif sur les variétés fruitières de la région PACA ; - Comment savoir si une variété est dans le domaine public ? ; - Comment transformer les produits bio de ma ferme ? ; - La Terre est Notre Métier 2020 : proposez votre conférence !
Lettre Filières FNAB - Viande n° 9
Sophie CHAUVAT, Auteur ; Pierre MISCHLER, Auteur ; Aurélie BILLON, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Viande n° 9 est composée des articles suivants : - Le travail dans les systèmes de polyculture élevage : au-delà des préjugés (Casdar RedSpyce); - Engraisser des bovins charolais à l'herbe, c'est possible ! ; - Favoriser l'usage des plantes en élevage ; - Diversification, travail du sol et couverts végétaux : retour sur un voyage d'étude dans le Gers ; - Des blogueurs culinaires à la rencontre de la filière viande bio ! ; - Bien-être animal en bio : faire toujours mieux ! ; - Devenir agricultrice bio, les clés pour s'installer.
Ma première ruche : Combien ça coûte ? Comment s'en occupe-t-on ? Où puis-je l'installer ? Pourrais-je récolter du miel ? Puis-je en faire une activité lucrative ?
Christine NICOLLET, Auteur ; Bernard NICOLLET, Auteur | HERICY (22 Avenue de Fontainebleau, 77 850, FRANCE) : ÉDITIONS DU PUITS FLEURI | 2019Si de tous temps l'homme a toujours été fasciné par l'abeille, ces dernières années ont vu, en plus, grandir lintérêt de beaucoup dentre nous pour les préoccupations écologiques. Avoir un jardin, un composteur, un poulailler est revenu au goût du jour. Et pourquoi pas une ruche ? Cet ouvrage donne les clés essentielles et indispensables pour réussir la première expérience, en apportant des informations sur les abeilles et sur le fonctionnement dune ruche, mais aussi en abordant des aspects très pratiques comme : choisir, acheter une ruche et l'installer, les différents travaux annuels, les produits de la ruche, les déclarations administratives et la règlementation... Des informations et des conseils sont proposés pour ceux qui souhaiteraient faire de l'apiculture leur métier.
Les magasins bio : des magasins presque comme les autres
P. GLÉNAT, Auteur ; C. LESDOS-CAUHAPÉ, Auteur ; Nadine LAÏB, AuteurLes magasins spécialisés en vente de produits biologiques présentent certaines particularités par rapport à dautres magasins de commerce alimentaire de proximité, selon létude présentée ici et menée à partir de données datant de 2016. Ces magasins représentaient alors 3.5 % des magasins du commerce alimentaire de proximité, mais employaient 4.2 % des salariés du secteur. Ils sont plus souvent organisés en réseaux denseigne (54 % contre 39 % pour les petites et moyennes surfaces généralistes et les autres spécialistes non bio) et en lien avec une part plus importante du commerce associé (18 % des spécialisés bio adhèrent à un groupement, contre 6 % pour les autres). La part des magasins en réseaux denseigne est même plus importante parmi les magasins bio les plus récents, qui sont aussi souvent plus grands que leurs « aînés » et moins implantés dans des grands Pôles urbains mais plus en couronne et dans des zones moins denses en population. Si on peut trouver des magasins bio sur toute la France, ils sont plus présents dans la région parisienne, le sud ou le nord-ouest du territoire. Ces magasins dégagent des marges plus élevées, ce qui peut expliquer leur dynamisme.
Mobilisation collective pour le lait de montagne
Annick CONTÉ, AuteurAlors que les différents atouts du lait de montagne sont en phase avec les attentes des consommateurs, les deux tiers des 3,4 milliards de litres de lait de montagne produits chaque année sont souvent insuffisamment valorisés. Une réflexion collective a démarré au sein de la filière lait de montagne pour y remédier. Depuis cinq ans, le marché du lait est dans une situation difficile liée à la fin de l'organisation commune du marché du lait. Comparés aux élevages laitiers situés en plaine, les élevages de montagne ont plus de mal à surmonter cette situation en raison de leurs coûts de production supérieurs (de 30 à 40 % supérieurs daprès le CNIEL). Les zones les plus touchées sont les Pyrénées et le Massif Central : - 22 % et 14 % de collecte en une décennie. Bien que les appellations laitières soient plus présentes dans les massifs montagnards, elles ne valorisent quun tiers du lait de montagne. Le poids des AOP est dailleurs très variable dun massif à lautre : les AOP valorisent plus de 80 % du lait en Savoie et dans le Jura, mais moins de 25 % dans le Massif Central. Il faut également noter que le maintien de ces élevages impacte aussi la dynamique de ces territoires ruraux : le lait de montagne représente 40 000 emplois directs. Les acteurs de la filière espèrent que les pouvoirs publics vont les accompagner en compensant le surcoût de production et de collecte.
« Nous ne voulons pas être absorbés par le travail » ; Les meilleures croisées blanc bleu belge sont traites
Franck MECHEKOUR, AuteurEn Loire-Atlantique, Yannick Allard, Emmanuel Erbette et Stéphane Lorand ont formé le GAEC Lusanbio, en 2014. Ils élèvent 120 vaches laitières en bio (à 7 600 kg de lait standard) sur une SAU de 190 ha. Ils ont organisé leur système de production de manière à pouvoir se dégager du temps libre tout en maintenant leurs performances économiques (le ratio EBE/produit moyen du GAEC est de 55 % depuis cinq ans). Chaque année, ils prennent léquivalent de 15 semaines de congés : de novembre à fin mars, ils travaillent deux semaines, puis prennent une semaine de congés (soit 7 semaines de vacances durant cette période) ; et le reste de lannée, ils prennent deux fois 15 jours de congés et sorganisent pour ne pas travailler les vendredis après-midi (excepté celui qui réalise la traite du soir). Toutes les traites sont assurées par un seul associé, du vendredi soir au vendredi matin de la semaine suivante. Pour arriver à se dégager du temps, plusieurs tâches ont été simplifiées (traite, renouvellement des prairies ). La gestion des prairies est amplement détaillée et des données technico-économiques sont apportées. Dans un second article, Yannick Allard aborde un autre sujet : la gestion de la reproduction du troupeau laitier. Il explique pourquoi il a choisi de croiser une partie de son troupeau avec du Blanc bleu belge et pourquoi il garde quelques femelles issues de ce croisement.
Les obligations inhérentes à lembauche
Eva CARRIÇO, AuteurAvant larrivée dun salarié sur une ferme, plusieurs formalités doivent impérativement être réalisées. Tout dabord, une déclaration dembauche (la DPAE, anciennement DUE) doit être effectuée auprès de la MSA. Elle peut se faire en ligne, sur lespace personnel de lexploitant, ou via un formulaire papier. Une visite dinformation et de prévention est également obligatoire pour le salarié (elle remplace la visite médicale dembauche). Elle doit être réalisée dans les trois mois qui suivent la prise de poste. La convocation pour cette visite seffectue suite à la déclaration dembauche. Depuis le 1er janvier 2016, lemployeur doit également proposer une couverture santé complémentaire, excepté pour les CDD de moins de trois mois et les temps partiels à moins de 15 h / semaine, où la complémentaire santé peut être remplacée par un versement santé. Lemployeur doit aussi afficher un certain nombre dinformations obligatoires telles que les coordonnées de linspection du travail, des textes de lois, etc Certaines MSA proposent déjà une sélection de documents à afficher. Enfin, le document unique dévaluation des risques professionnels (DUERP) est aussi obligatoire et doit être revu tous les ans. Ce document doit rendre compte des différents risques portant sur la santé et la sécurité des travailleurs. Pour létablir, il est possible de se faire aider par les équipes Santé-Sécurité au Travail de la MSA.
Organisation du travail : 3 étapes clés pour durer dans le temps
Manu BUÉ, AuteurEn maraîchage diversifié, de nombreuses tâches s'effectuent manuellement et le corps est souvent mis à rude épreuve. Pour faire un maximum de choses sans se faire mal et sans attendre qu'il soit trop tard, des conseils en ergonomie et en organisation du travail sont à prendre en compte. Toutes les situations n'ont pas de réponse, mais il existe des pistes d'actions à la fois pour optimiser son temps et pour ménager son corps. 3 étapes clés : 1/ La planification des cultures ; 2/ Tronçonner la semaine, la journée, la demi-journée... façon puzzle ! ; 3/ Sortir la tête du guidon.
Pâtés, viande fraîche ou séchée : Tout est bon dans le cochon bio
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurÀ la ferme bio de la Vacherie, dans les Deux-Sèvres, Étienne Gautreau soccupe de la production (veaux, vaches, porcs) avec laide dun salarié à mi-temps tandis que Claire Bastien soccupe de la transformation et de la gestion administrative. 11 porcelets arrivent tous les deux mois à la ferme et sont engraissés à la ferme avec un méteil produit sur place. Ils sont élevés pendant 7 à 8 mois. La transformation des porcs occupe Claire une semaine par mois. 4 à 8 porcs sont emmenés à labattoir, puis chez le boucher pour découper les carcasses. Aidée dun paysan-pastier, Claire prépare ensuite les pâtés, cuit les têtes, etc. L'étape de mise en boyaux ainsi que l'étape de mise sous vide d'une partie de la viande fraîche découpée sont réalisées avant de préparer les commandes. Au niveau de la conservation, le couple a fait le choix de ne pas utiliser de conservateurs comme les polyphosphates ou les sels nitrités. De nombreux produits sont fabriqués sur place, mais pas de conserves en raison de la complexité de lusage de lautoclave. Les produits sont ensuite commercialisés sur commande en vente directe. Cet atelier de transformation de porcs rapporte 50 000 par an et Claire atteste que la certification bio les a beaucoup aidés pour cette vente.
Pays de la Loire : La Vergne mise sur le collectif
Frédéric RIPOCHE, AuteurLancienne ferme thérapeutique de la Vergne, située en périphérie de la Roche-sur-Yon, est devenue un tiers-lieu coopératif qui a permis linstallation de plusieurs producteurs bio. Suite à larrêt dactivité de lancienne ferme, un collectif dhabitants et dassociations a acheté cette dernière (avec laccord de la Safer) afin de mettre en place des activités en lien avec une économie sociale et solidaire. Deux ans après cet achat, la ferme de la Vergne compte 250 sociétaires et a pris la forme dune Scic. Lagriculture biologique est lun des projets phares de ce lieu coopératif. Sur les 23 ha, 16 ha ont permis daccueillir une association dinsertion nommée « le potager extraordinaire » qui compte 2,5 encadrants et une dizaine de salariés en insertion. Cinq producteurs bio (maraîchage, PPAM, fruits rouges) ont également pu sinstaller. Une soixantaine de bénévoles sont également investis dans lentretien du lieu et du magasin. Ils apportent également leur aide pour des travaux conséquents (montage dune serre, remise en état du système dirrigation ). Dautres projets sont en réflexion, toujours en lien avec la production ou lalimentation : une plateforme de compostage partagée avec une légumerie bio voisine et la reconversion dun ancien bâtiment en halle artisanale incluant une conserverie.
Paysans-Boulangers : Le guide (très) pratique - Redonner de la valeur au grain
Adrien PELLETIER, Auteur ; Yanis IRHIR, Auteur | PARIS CEDEX 10 (8 Cité Paradis, 75 493, FRANCE) : ÉDITIONS FRANCE AGRICOLE | 2019Le métier de paysan-boulanger se situe aujourd'hui à la croisée de nombreux enjeux de société. Passionnant et multiple, il s'articule autour de valeurs et de pratiques qui participent au changement de paradigme agricole. Le grain retrouve sa place de matière noble à la base d'un aliment central de notre culture gastronomique : le pain. Tel est le point de départ de la démarche du paysan-boulanger : redonner au grain de sa valeur. Sa valeur paysanne redonne du sens à la production céréalière, offrant la maîtrise complète de la filière aux agriculteurs, de la semence au pain, en leur permettant la redécouverte de céréales adaptées à des itinéraires techniques agroécologiques. Sa valeur sociétale replace le paysan au cur de nos enjeux contemporains, apportant des réponses positives comme le développement d'une alimentation locale, respectueuse de l'environnement et de grande qualité nutritionnelle. Sa valeur économique permet à ses nouveaux artisans de la terre, de la farine et du levain d'exercer pleinement un métier diversifié, exigeant et permettant de vivre dignement. Ce livre est représentatif de l'existant et c'est une véritable trousse à outils pour découvrir ou approfondir sa connaissance du métier. Que ce soit par une entrée historique, agronomique, boulangère, meunière ou comptable, les auteurs offrent, dans ce guide, une approche pragmatique, technique et économique en s'appuyant sur des témoignages d'experts.
Pépinière : Portrait dune pépiniériste de lAin : AroMary plants
Arnaud FURET, AuteurBien que les installations en PPAM se multiplient, très peu de producteurs se lancent dans lamont de la filière : la production de plants. Mary fait partie de ces rares pépiniéristes. Elle sest installée dans lAin en 2013. Sa ferme de 4 ha est conduite en agriculture biologique. Elle cultive des arbres fruitiers, des petits fruits, des PPAM et des plants hors sol sur 800 m2. Le chiffre daffaires de latelier de production de plants est de 53 000 . Elle produit environ 22 500 plants par an : 7 000 plants de PPAM, 14 000 plants maraîchers, 390 plants de petits fruits et 1 000 plants de plantes ornementales. Cette large gamme lui permet davoir de multiples débouchés, mais présente linconvénient dêtre très chronophage et son système de production est peu mécanisable. La clientèle est constituée à 30 % de professionnels et à 70 % de particuliers. Pour lapprovisionnement des professionnels, Mary sorganise avec eux en amont : ils passent leurs commandes avant une date butoir et elle organise son planning de production en fonction. Mary a avant tout réfléchi son modèle dentreprise comme un service de proximité.
Performance environnementale des exploitations agricoles et emploi
Le lien entre les performances environnementales des exploitations agricoles et lemploi dans ces structures est variable dune orientation à une autre et a été peu analysé jusquà présent. Ce document de travail éclaire cette question sur la base dune revue de littérature et dune analyse économétrique originale, en particulier sur les exploitations biologiques. Il confirme que celles-ci emploient, en général, davantage de main-duvre à lhectare que leurs équivalentes en conventionnel, mais que de fortes disparités existent selon les orientations, les bassins de production et les modes de production. Deux facteurs expliquent ce recours accru à la main-duvre des exploitations biologiques : le remplacement dintrants chimiques par des pratiques exigeantes en travail, et le développement plus important dactivités de transformation et de commercialisation. Un autre résultat est que les exploitations biologiques ne font pas toujours appel au même type de main-duvre (non salariée, salariée permanente ou temporaire) que les exploitations conventionnelles. Des travaux de recherche supplémentaires devraient être menés sur les systèmes de production environnementalement performants autres que lagriculture biologique.
Performances, impacts and bundle of services provided by five autonomous sheep meat farms in France and Ireland
Ce document a été écrit dans le cadre du « 6th International Symposium for Farming Systems Design », qui sest tenu à Montevideo (Uruguay) en 2019. Il analyse les performances multidimensionnelles de cinq systèmes délevage ovins viande. Actuellement, les systèmes délevage sont fortement remis en question par la société, notamment en ce qui concerne leurs impacts sur le changement climatique, la pollution, l'utilisation des terres et le bien-être des animaux. Cette étude analyse les performances, les impacts et lensemble des services fournis par cinq exploitations ayant des systèmes de production efficients en ovins allaitants, dont une en agriculture biologique. Ces fermes, basées en France et en Irlande, ont des systèmes très contrastés, notamment en ce qui concerne leurs stratégies d'alimentation et leurs contextes pédoclimatiques. Lhypothèse, sur laquelle se base cette étude, est que ces différentes stratégies mises en uvre se traduisent par des compromis différents vis-à-vis des services écosystémiques. Ainsi, après avoir présenté les performances techniques, économiques et environnementales de ces cinq systèmes, cette étude réalise des focus sur deux dentre eux. Ces focus détaillent les différents services quils fournissent et leurs impacts sur la production, lemploi (à la ferme et en dehors de la ferme), lutilisation dintrants, lenvironnement (biodiversité, pollution de l'eau, prédation ) et la dimension sociale (paysage, prévention des incendies, évènements culturels ). Ces analyses ont mis en évidence un lien positif entre la maximisation des ressources fourragères et la plupart des performances économiques et environnementales. Les systèmes d'élevage à faible productivité peuvent ainsi fournir simultanément des produits de haute qualité et une multitude de services. Une prochaine étape consistera à évaluer la sensibilité de ces exploitations à plusieurs types de risques.
Les produits laitiers, ses amis pour la vie
Vincent DEMAZEL, AuteurDans lYonne, Fanny Collin a rejoint le GAEC du champ Beaublé (la ferme familiale) et a développé la vente directe de produits laitiers bio. La création de cet atelier de transformation a été rendue possible grâce à la réintroduction dun troupeau laitier sur cette exploitation qui ne produisait plus que des céréales bio. Philippe Collin, lun des deux associés du GAEC initial, souhaitait réintroduire des vaches laitières pour augmenter la cohérence agronomique et économique de la ferme. Il a donc posté une annonce de recherche dassocié et sa fille, Fanny (qui faisait des études dhistoire contemporaine à Québec sur le thème « Paysans-fromagers au Québec »), prend alors la décision de sinstaller à son retour en France, avec un projet de transformation et de vente directe. Elle sinscrit en bac pro agricole par correspondance en 2012 tout en poursuivant son diplôme universitaire, et sinstalle en 2013. Un autre associé (un ancien salarié de la ferme) rejoint également le GAEC. Après la construction de bâtiments délevage, la ferme compte une quarantaine de Montbéliardes en production. Les associés sattèlent ensuite à la construction dun laboratoire de transformation dimensionné pour valoriser 30 000 L de lait. En février 2014, les ventes de produits laitiers débutent et la gamme sagrandit très vite. Le troupeau compte désormais 70 vaches, une centaine de milliers de litres de lait sont transformés chaque année et trois salariés prêtent main forte à Fanny.
À quand une transition agricole et alimentaire globale ?
Ludovic MAMDY, AuteurSelon létude réalisée par lassociation Résolis et le cabinet Terralim, la transition agricole et alimentaire est créatrice demplois. Parmi eux, les emplois liés à la transformation alimentaire, la commercialisation et, dans une moindre mesure, à la pédagogie. Le soutien financier reste moindre, avec des banques qui peinent à appréhender ces activités et des financeurs publics qui ne mettent pas toujours à disposition les moyens nécessaires.
Réseau de boulangeries solidaires soutenu par le fonds Avenir BIO, Métropole de Montpellier
Bou'Sol est une société coopérative dintérêt collectif qui soutient et essaime des boulangeries solidaires, nommées Pain et partage, sur le territoire national. Leur logique : produire du pain bio, local, solidaire à destination de la restauration collective. A Fabrègues, dans lagglomération de Montpellier, des salariés en reconversion professionnelle travaillent une farine de proximité : le blé vient du Gard et de lAude. Ainsi, 4000 pains bio sont produits chaque jour et fournis aux restaurants collectifs. Cest le Fonds Avenir Bio, géré par lAgence BIO, qui a été l'un des catalyseurs du projet. Celui-ci intervient en complément dautres dispositifs financiers et sadresse aux projets innovants, aux filières émergentes ou aux projets nationaux avec des bassins de production sur plusieurs régions. Lobjectif étant de développer un secteur bio pérenne, exigent, et qui réponde aux attentes des consommateurs.
Robots en cuma, c'est possible !
Emmanuelle BORON, Auteur ; Raphaëlle POISSONNET, Auteur ; Pierre CRIADO, AuteurDans la Drôme, la cuma des Marais est la première en France à sêtre dotée dun robot de désherbage (robot Oz de chez Naïo ). Cette cuma a été initiée en 2017 et compte neuf adhérents (maraîchers, arboriculteurs et grandes cultures semencières). 90 % dentre eux sont en agriculture biologique où le désherbage est une étape cruciale et chronophage. Ces producteurs ont fait le choix dinvestir dans le robot Naïo pour diminuer la pénibilité du travail et pouvoir se consacrer à dautres tâches. Naïo désherbe mécaniquement et de manière autonome un hectare en huit heures (son autonomie est de dix heures). Il peut aussi embarquer dautres outils (broyeur, herse étrille, cultivateur ) et travailler la nuit (sauf pour le désherbage puisquil a besoin de détecter les nuances de vert). Son utilisation implique toutefois quelques contraintes : un terrain plat, non motteux, sans enherbement, portant et un inter-rang de 65 ou 120 cm. Pour lacquérir, la cuma des Marais a investi 23 000 , dont 30 à 40 % devraient être subventionnés. Son utilisation est facturée à lheure aux adhérents, sur la base dun forfait de 100 heures. Par ailleurs, le Forum international de la robotique agricole sest tenu en décembre 2018, à Toulouse. La question de la cible des innovations y a été abordée et les constructeurs ont confirmé que les cuma font partie de la réponse.
Sociel - La durabilité sociale des exploitations d'élevage dans leurs territoires
Gérard SERVIERE, Auteur ; Claire BALAY, Auteur ; Sylvie COURNUT, AuteurLa dimension sociale des exploitations délevage est nettement moins documentée que les dimensions économique et environnementale. Le projet Sociel a proposé un cadre pour analyser la durabilité sociale, construit à partir des propos d'une trentaine d'éleveurs et d'autant d'acteurs provenant de quatre petites régions contrastées (montagne, pastorale, polyculture-élevage, périurbaine), pour tenir compte de sa nature subjective et située. Ce projet sest organisé autour de sept grands volets imbriqués les uns aux autres et a croisé des faits avec les ressentis des interviewés. Cette méthodologie a permis daborder la durabilité sociale des exploitations dans leur territoire et a mis en avant sa complexité. La dimension sociale concerne lindividu, la famille, mais aussi des collectifs plus larges. Elle sintéresse à la vie professionnelle, mais aussi à la vie privée, à la participation des exploitations à la vitalité territoriale, et à leur transmissibilité. Les débats auprès déleveurs, de conseillers, denseignants et dacteurs locaux confirment l'importance de cette dimension pour dessiner les avenirs de l'élevage.
Les techniques au champ
Adrien LASNIER, Auteur ; Guy DUBON, AuteurLe salon Tech&Bio a proposé près de 120 conférences et ateliers, dont une grande partie concernait larboriculture et le maraîchage bio. Quelques-unes des présentations sont détaillées dans cet article : une présentation de lutilisation de limagerie agronomique en verger (mesure de la biomasse, de la teneur en chlorophylle, de la teneur en eau, et adaptation des doses de bouillies en fonction de la densité du feuillage) ; une deuxième sur le pilotage de lirrigation des cultures légumières et les économies deau qui peuvent être engendrées ; une autre sur le projet Reppair qui vise à mesurer et à comprendre le devenir des produits phytosanitaires dans lair ; une conférence sur les solutions de réduction de la pénibilité du désherbage en maraîchage diversifié (plus particulièrement concernant le désherbage manuel) ; un atelier sur le paillage biodégradable ; une démonstration dopérations culturales par traction animale.
The World of Organic Agriculture : Statistics & Emerging Trends 2019
En 2017, l'agriculture biologique est pratiquée dans 181 pays. 69,8 millions d'hectares de terres agricoles sont gérés de manière biologique par environ 2,9 millions d'agriculteurs. Selon Ecovia Intelligence, les ventes mondiales d'aliments et de boissons bio ont atteint 90 milliards d'euros en 2017. Cette 20ème édition de The World of Organic Agriculture réactualise les données statistiques mondiales sur l'AB et offre une synthèse complète du développement de l'agriculture biologique dans le monde, en présentant des données chiffrées par grandes aires géographiques : Afrique, Asie, Europe, Méditerranée, Amérique latine et Caraïbes, Amérique du Nord et Océanie. Des statistiques détaillées sur les productions agricoles biologiques sont présentées : surfaces, nombre d'exploitations, d'opérateurs, productions... Ce livre contient également des informations sur le marché mondial des aliments bio, sur les normes, les réglementations, les politiques, ainsi que sur les tendances actuelles et émergentes liées à la production et à la consommation daliments biologiques.
Les Trophées de l'Excellence Bio : Le livre des 10 ans : L'innovation au coeur de l'agriculture biologique
LAgence BIO et le Crédit Agricole lançaient, il y a 10 ans, les Trophées de lExcellence Bio. Cet ouvrage revient sur une décennie didées et dinitiatives remarquables à travers les portraits des vingt porteurs de projets, producteurs, transformateurs et distributeurs récompensés au fil des éditions de ce concours, professionnels exigeants, passionnés et souvent visionnaires dans leur approche de lagriculture biologique. Leur parcours, leurs réussites, leurs difficultés parfois sont présentés, et linnovation (technique, sociale, économique ou commerciale) qui leur a permis demporter la conviction du jury des Trophées est remise en perspective. Le livre raconte aussi « laprès-Trophées », la façon dont les lauréats ont évolué depuis et comment ils contribuent, à leur échelle, à bâtir un autre modèle agricole et alimentaire pour demain.
uvrer au développement dune alimentation locale de qualité
Claire BOUC, AuteurEn 2017, lAdapei de la Gironde a créé une légumerie de 180 m2, afin de promouvoir lutilisation de produits frais, de qualité, issus de lagriculture biologique ou raisonnée, auprès de la restauration collective. Cette légumerie, nommée la légumerie Magellan, produit des légumes de 4ème gamme et emploie douze personnes, dont onze en situation de handicap. Un soin particulier a été apporté à lergonomie afin de concevoir des postes de travail adaptés. La légumerie Magellan est certifiée pour l'AB et sapprovisionne en circuits courts auprès de coopératives ou de producteurs locaux. Elle répond à trois objectifs : créer des emplois pour des personnes en situation de handicap, permettre laccessibilité à tous à des produits bio et locaux via la restauration collective, soutenir le développement du maraîchage sur son territoire. La légumerie Magellan transforme 600 kg de produits frais par jour, principalement des pommes de terre et des carottes, mais aussi des oignons, des courgettes, des concombres, des butternuts, des potimarrons, des navets, des poivrons Un des onze employés en situation de handicap est interviewé : il explique ses missions et ce qui lui plaît dans son métier.
La viticulture bio planche sur ses futurs plants
Catherine GERBOD, AuteurLa production de plants de vigne bio a fait lobjet dun colloque national, le 9 janvier 2019, à Paris. Lobjectif était de préparer la filière à lobligation dutiliser des plants bio à partir de 2035. Un plant bio est issu dun porte-greffe bio, dun greffon bio et dun sol bio. Selon plusieurs acteurs de la filière, il devient indispensable que la recherche débloque des fonds afin de résoudre quelques impasses techniques avant de développer cette production. Le principal obstacle reste la cicadelle, le vecteur de la flavescence dorée (il nexiste pas de produit compatible avec le cahier des charges AB pour lutter contre ce ravageur). Un autre obstacle est celui de la disponibilité des terres bio : une rotation sur cinq ans reste indispensable et il est difficile de trouver suffisamment de surface en bio pour pouvoir lassurer. Christophe Hebinger, pépiniériste en Alsace (lune des rares régions qui nest pas touchée par les problèmes de cicadelle), produit des plants de vigne bio depuis une quinzaine dannées. Il a opté pour une sélection massale. La densité de ses plantations est faible afin que les plants aient plus de nutriments. Les plants croissent plus lentement mais sont plus résistants. Leurs racines sont plus grosses, moins nombreuses, et avec une capacité de reprise tout aussi bonne. Dun point de vue technique, les porte-greffes sont palissés afin de pouvoir assurer un désherbage mécanique.