Thésaurus
Documents disponibles dans cette catégorie (584)
Ajouter à la sélection Affiner la recherche
Etendre la recherche sur niveau(x) vers le bas
Alsace : « La nature nous apporte ses trésors, à nous de l'aider au mieux à se régénérer »
Pierre-Michel VIGNEAU, AuteurEn 2021, Arnaud Schwartz, président du bureau de France Nature Environnement depuis 2020, a créé une pépinière, à Mussig (67), avec son frère. Il y produit, sur 10 hectares de terres familiales, des plants de ligneux, arbres, arbustes et lianes, pour la plantation de haies ou de jardin-forêts, en utilisant des techniques issues de l'agroécologie, de l'agroforesterie et de l'agriculture biologique de conservation des sols. Cet article présente son parcours (formation, engagement militant, histoire de la ferme) et ses projets.
Chiffres 2022 : Le marché bio baisse mais dans une moindre mesure
BIO-LINEAIRES, AuteurEn 2022, en France, le marché bio à domicile, qui représente 92 % des débouchés bio, a connu un recul de 4,6 % par rapport à 2021, plaçant ainsi la restauration hors domicile (en progression de 17 %) comme potentiel relais de croissance. La baisse de la consommation de produits bio a fortement impacté le chiffre d'affaires des magasins bio (-8,6 %), celui de la grande distribution (-4,6 %) et celui des artisans (-2,6 %). 2 % des entreprises de l'aval (notamment des boulangeries, des boucheries...) ont d'ailleurs renoncé à leur certification. Par contre, la vente directe tire son épingle du jeu, avec une progression de 3,9 % par rapport à 2021, confirmant l'intérêt des consommateurs pour le bio local. Avec 83 % du bio consommé en France d'origine France, le bio ressort comme un marché très territorialisé. Cet article présente les chiffres de l'AB pour 2022 : débouchés, évolution des ventes par circuit de distribution, évolution de la SAU bio, emplois, importations/exportations...
David Berto, biodynamiste dans le Lauragais : "Les meilleurs bénéfices sont visibles en conditions extrêmes"
Stéphanie CAMAZON, AuteurDavid Berto, en polyculture-élevage dans le Lauragais, et plus précisément en Haute-Garonne, témoigne de ses pratiques en agriculture biodynamique et du parcours de son exploitation, en bio depuis 20 ans, puis en biodynamie depuis 10 ans. Il réalise des préparations de deux types : lun à base de plantes médicinales pour aider à l'évolution des fumiers et lautre à base de préparations dynamisées pour faciliter la croissance végétative ou encore la fructification. Le fonctionnement de ces préparations sapparente à lhoméopathie : les principes actifs dynamisés aident la plante à se développer. Lagriculteur respecte, sil le peut, les calendriers lunaires et planétaires, mais cest la météo et les conditions agronomiques qui priment. Si lagriculteur note peu de changements dans ses pratiques, il perçoit des résultats significatifs, en particulier dans les conditions extrêmes : bonne tenue des blés malgré la sécheresse en 2022, repousse des prairies rapide dès les premières pluies, pâture plus nourrissante . Laction de la biodynamie est aussi visible sur la structure de ses sols et sur le travail de la pâte et la réaction du levain chez les boulangers.
En direct de lInao : Plants bio : évolutions réglementaires
Julien TAVERNE, AuteurDepuis le 1er janvier 2022, il est nécessaire dutiliser des plants de cultures pérennes certifiés bio, issus de plantes-mères conduites en agriculture biologique depuis au moins deux ans. Afin de répondre à cette exigence, lInao, en partenariat avec Semae, a développé loutil semences-biologiques.org pour y intégrer les plants arboricoles et viticoles biologiques. Cet outil sera dailleurs bientôt renommé semences-et-plants-biologiques.org. De plus, face aux contraintes rencontrées par la filière, plusieurs paragraphes ont été ajoutés dans lannexe II, partie 1 du règlement UE 2018/848. Lun de ces paragraphes autorise lutilisation de matériel de reproduction des végétaux MRV (bouture, greffon, porte-greffe ) non bio en labsence de disponibilité de MRV biologique. Pour linstant, une autorisation générale est accordée pour utiliser ces MRV non bio, mais les pépiniéristes doivent déclarer la quantité employée sur semences-biologiques.org. Cet article est accompagné dun encart qui retranscrit une interview dAlban Le Mao, président de la Commission semences et plants du Comité national de lagriculture biologique (Cnab). Alban Le Mao répond notamment aux questions suivantes : Comment voyez-vous lévolution de la filière plants biologiques ? Quelles sont les difficultés technico-économiques majeures pour la production de plants biologiques despèces pérennes ?
Dossier : Diversifier : La stratégie gagnante en grandes cultures
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Marion COISNE, Auteur ; ET AL., AuteurLa diversification est dans l'ADN de l'agriculture biologique, que ce soit en productions végétales et/ou animales, ou encore à travers des activités complémentaires, comme l'agrotourisme, l'agrivoltaïsme, etc., à l'échelle de la parcelle et/ou de la ferme, sur une campagne et/ou sur une rotation. Ses bénéfices, notamment pour les systèmes de cultures, sont connus : la diversification participe à la régulation des bioagresseurs (maladies, ravageurs et adventices), permettant ainsi de réduire l'usage des produits phytosanitaires (en bio et en conventionnel), fournit des services écosystémiques, et représente un atout indéniable pour la résilience des exploitations, comme en témoigne Jean-Marc Meynard, directeur de recherche émérite à Inrae et président des conseils scientifiques de l'Itab et des Chambres d'agriculture. Toutefois, certaines cultures de diversification, encore peu développées, souffrent d'un manque de références et de recherche à leur égard, et la question des débouchés est encore problématique pour certaines d'entre elles. Dans ce dossier, plusieurs conseillers et producteurs de grandes cultures bio témoignent, reflétant les nombreuses formes de diversification choisies : - en Île-de-France, la diversification prend le pas sur l'hyperspécialisation ; - en Seine-et-Marne, l'EARL La Belle Épine a fait le choix de la diversification (maraîchage, apiculture et travail à façon) pour améliorer le revenu global de l'entreprise et, ainsi, installer le fils du couple d'exploitants ; - dans le Vaucluse, Guillaume Guieu a fait le choix de la culture de chanvre à CBD ; - en Limousin, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, la filière moutarde biologique est en plein essor, sous l'impulsion du transformateur Delouis qui souhaite la relocaliser.
Étude de marché : Projet d'accueil notouristique au Domaine Hameau Touchebuf (42)
Ce mémoire a été réalisé suite à un stage en entreprise, dans le cadre de la Licence professionnelle Agriculture Biologique Conseil et Développement (ABCD). Il présente une étude de marché axée sur la création d'un lieu d'accueil notouristique au Domaine Hameau Touchebuf (42). Le vigneron, Simon Gastrein, a fondé ce domaine en 2013. Déjà bien connu et avec un réseau de distribution bien établi, il a décidé d'élargir sa gamme de vins et d'explorer de nouveaux débouchés. En 2021, il a lancé une activité de négoce et souhaite, à présent, développer davantage son entreprise en créant un espace d'accueil notouristique au sein du domaine, destiné aussi bien aux professionnels des métiers de bouche qu'aux particuliers. Cette étude de marché examine divers aspects, tels que le profil des consommateurs, la concurrence, les opportunités et les défis potentiels. Elle fournit des informations permettant d'évaluer la viabilité du projet.
Évolution des ventes alimentaires biologiques au 1er semestre 2023
C. RENAULT, Auteur ; T. CHEVER, Auteur ; C. LEPEULE, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTREUIL-SOUS-BOIS (12 Rue Henri Rol-Tanguy, 93 100, FRANCE) : AGENCE BIO (Agence Française pour le Développement et la Promotion de l'Agriculture Biologique) | 2023Cette étude, réalisée pour l'Agence BIO, par AND International et l'Agence Good, propose une vision panoramique sur l'évolution du marché alimentaire biologique français au 1er semestre 2023. L'analyse prend en compte les ventes de produits alimentaires (dont les vins), dans les GMS généralistes et les magasins spécialisés bio, chez les artisans-commerçants et les producteurs agricoles (vente directe) et exclut la restauration hors domicile (collective et commerciale). Dans un contexte inflationniste et défavorable à la consommation des ménages, le recentrage de l'offre et de la demande alimentaire sur des produits bon marché, entamé à l'été 2022, s'est poursuivi au premier semestre 2023. En bio, la baisse des ventes en valeur a ralenti (-2,7 % au S1 2023, contre -4,6 % au S1 2022). En parallèle, les ventes en volume ont baissé de 10 %, ce qui entraîne des déclassements (en particulier dans la filière laitière) ou des dégagements, des réductions d'activité (fermetures d'exploitations...), ou encore des déconversions.
Journée inter-réseaux : Modèle de production et durabilité des systèmes
Marine BENOISTE, AuteurA Cavaillon, dans le Vaucluse, le Village est un lieu dinsertion et daccueil de personnes en situation précaire, créé en 1993 et qui propose des paniers de légumes bio, grâce à 8 000 m2 en maraîchage diversifié. La durabilité (environnementale, sociale et économique) est au coeur du projet.
Le marché alimentaire bio en 2022
C. RENAULT, Auteur ; C. LEPEULE, Auteur ; T. CHEVER, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTREUIL-SOUS-BOIS (12 Rue Henri Rol-Tanguy, 93 100, FRANCE) : AGENCE BIO (Agence Française pour le Développement et la Promotion de l'Agriculture Biologique) | 2023Ce rapport d'évaluation du marché alimentaire bio français 2022, réalisé par AND International pour l'Agence BIO, visait à estimer l'évolution du marché en 2022 et les perspectives pour 2023. D'après les réponses des opérateurs économiques des filières biologiques aux enquêtes d'AND International, les ventes de produits alimentaires bio sont en recul de près de 5 % en valeur et de 9 % en volume. Ce sont les ventes de viandes biologiques qui sont les plus impactées par la baisse de consommation des ménages. À ceci, s'ajoute un taux de déclassement atteignant les 40 % à certaines périodes de l'année pour le lait, les ufs et la viande de porc, ce qui pousse certaines exploitations à abandonner la certification bio. Quant à l'aval, le nombre d'emplois est en diminution pour la première fois depuis 15 ans, particulièrement dans le commerce de détail spécialisé. Des analyses transversales sont réalisées sur plusieurs autres thématiques : le commerce équitable bio, la situation dans les différentes régions, le marché de la restauration, les fruits et légumes frais, le vin bio, les céréales, les oléoprotéagineux, le secteur laitier, les viandes de boucherie, les productions avicoles, les produits alimentaires intermédiaires (farine, sucre, huile...).
"Notre conversion bio avec séchoir à foin répond à nos convictions"
Franck MECHEKOUR, AuteurEn Mayenne, Jean-Noël Landemaine et sa compagne sont associés sur le Gaec Louverné. En 2018, ne se sentant plus en phase avec leurs convictions, ils ont converti l'exploitation laitière à l'agriculture biologique. Cette conversion s'est accompagnée d'un investissement dans un système de séchage en grange, dans le but d'optimiser l'autonomie alimentaire du troupeau, tout en se passant du maïs ensilage. Très satisfaits de leur choix, les deux éleveurs font le bilan de ce changement de système sur les plans technique, économique et environnemental (bilan carbone).
Les outils du potager
Dans cet ouvrage, Jean-Martin Fortier, maraîcher et formateur québécois en maraîchage bio-intensif sur petites surfaces, ouvre les portes de sa remise à outils. Quasiment tous de « basse technologie », donc essentiellement manuels et peu coûteux, les outils présentés permettent de travailler la terre en respectant la biodiversité, d'augmenter la productivité de la surface cultivée et d'améliorer l'ergonomie au travail... Adaptés aux professionnels autant qu'aux débutants et aux amateurs, ces outils s'utilisent pour la préparation des sols, la plantation, lentretien et la récolte des cultures. De nombreuses illustrations permettent de comprendre leur fonctionnement, leur utilisation et leurs atouts. Jean-Martin Fortier prodigue également ses conseils et ses astuces afin d'exploiter au mieux chaque outil.
Une paysanne investie dans les structures collectives de son territoire
Samuel RICHARD, AuteurAmélie Bador s'est installée, en 2014, en petits fruits et en PPAM bio, à Chambost-Longessaigne (69), dans les Monts du Lyonnais. Ce portrait retrace son parcours (formations, expérimentation en espace-test, installation et aides) et son investissement dans des structures collectives. Au fil des années, Amélie a augmenté les surfaces cultivées, tant et si bien que la question de l'embauche de salariés s'est imposée. Avec quatre autres fermes, elle crée un groupement d'employeurs pour embaucher deux salariés, à l'année, en CDI, ainsi que deux saisonniers. L'investissement d'Amélie dans le collectif ne s'arrête pas à l'emploi : elle gère aussi sa comptabilité avec une structure associative, pratique le troc d'heures de travail avec d'autres fermes, et a rejoint plusieurs groupes d'échanges, d'entraide, de mutualisation d'atelier de transformation, ainsi qu'un collectif facilitant l'écoulement des surplus de production. Dans cet article, Amélie partage ses astuces pour protéger les cultures de la canicule (irrigation, blanchiment des serres, voiles d'ombrage...) et contre la drosophile suzukii, ravageur des cultures fruitières (traitements préventifs, organisation de la cueillette...).
La petite enfance des plantes : Visites de pépinières
Stéphane COZON, Auteur ; Marion HAAS, AuteurEn France, seulement une douzaine de pépiniéristes (producteurs de plants) pratiquent la biodynamie. Rencontre avec trois d'entre eux, pour découvrir les problématiques spécifiques auxquelles ces professionnels sont confrontés, ainsi que leurs pratiques particulières. 1 À La Feuillade, dans les Cévennes, Denis et Sophie Rauzier pratiquent la biodynamie depuis leur installation en 1993. Ils produisent des plants de fruitiers, de petits fruits et de plantes ornementales, en conteneurs, mais aussi, pour une meilleure résistance au sec et au froid, en racines nues. Avec les soins (détaillés dans l'article) qu'ils prodiguent depuis 30 ans, Denis et Sophie n'ont quasiment pas eu recours au cuivre ou au soufre. 2 Émilie Barde, installée depuis deux ans à l'Alchimie des plantes, dans le Vaucluse, est passée par la case formation pour se lancer en biodynamie. Elle produit plus de 120 variétés de plants de légumes et de plantes médicinales. Son ambition est, à terme, de produire ses propres semences et ses propres boutures. 3 Le projet de Lilian Bérillon, pépiniériste viticole, avec son achat récent du domaine de la Motte (Vaucluse), est de retrouver des vignes plus pérennes et des vins qui se gardent. Il n'existe pas, actuellement, de pépinières viticoles biologiques en Europe ; dans le cas de Lilian Bérillon, la contrainte vient des obligations de traitement pour lutter contre la flavescence dorée.
Le portrait du mois : Un pour tous, tous pour un !
Amandine LEDREUX, AuteurYves Simon a repris la ferme laitière biologique de ses parents en 2004. Il sagit de la ferme du Ptit Gallo, en Ille-et-Vilaine. Yves sest lancé, petit à petit, dans la transformation laitière et dans la vente directe. Quinze ans plus tard, lexploitation a bien évolué : avec sa centaine dhectares et ses 75 vaches, elle produit 450 000 L de lait, dont 400 000 sont transformés en yaourts, riz au lait et desserts, et elle emploie 11 salariés. La ferme du Ptit Gallo fait partie du réseau « Invitation à la ferme », qui mutualise des compétences et des fonctionnements en lien avec la transformation laitière : achat, emballage, communication, etc. (Yves Simon est à linitiative de ce réseau, avec un autre agriculteur, Jean-Michel Péard). Tous les produits transformés sur la ferme sont commercialisés en vente directe : GMS, magasins spécialisés, magasins de producteurs, grossistes, restauration collective. Léquipe de 11 salariés sest constituée au fur et à mesure des rencontres et des besoins. Néanmoins, Yves Simon ne sest pas improvisé patron du jour au lendemain. Il a suivi des formations en management et continue de se former de manière autodidacte. Lors de ses recrutements, il privilégie le « savoir-être » au « savoir-faire ». La cohésion déquipe est au cur de ses préoccupations et il a choisi de se faire accompagner par un organisme en matière de QVT (qualité de vie au travail). Ce témoignage dagriculteur fait partie dune série de portraits, dédiée à lemploi et au travail dans les fermes biologiques.
« Privilégier des arbres issus de graines locales »
Clara DE NADAILLAC, AuteurElise Levasseur, cheffe dexploitation de la pépinière Graines voyageuses, dans la Drôme, recommande dimplanter des essences locales issues de graines sauvages dans les parcelles viticoles. Depuis 2015, la marque collective de lOffice français de la biodiversité « Végétal local » garantit la traçabilité des végétaux locaux et sauvages. Cette marque a été créée suite à un constat : les végétaux implantés dans les haies nétaient pas dorigine locale (ils provenaient plutôt de lEst de lEurope ou dautres régions) et ils avaient de faibles taux de reprise. Les plants issus de graines locales permettent de conserver une diversité génétique, ce qui favorise la résilience des végétaux, et ils sont plus adaptés à leur environnement que les arbres obtenus par bouturage (clone). Toutefois, faire pousser un arbre issu de graine locale demande un certain savoir-faire : les graines, récoltées entre mi-août et mi-novembre, sont en pleine dormance. Il faut donc réussir à effectuer une levée de dormance pour faire pousser larbre. Elise Levasseur travaille avec 80 essences différentes et elles ont toutes des levées de dormance distinctes.
Une ribambelle de prunes
Marie ARNOULD, AuteurLes pruniers sont des arbres fruitiers très résistants à la chaleur et à la sécheresse. Ils se plaisent sur les coteaux ensoleillés, là où ils sont le moins exposés aux gelées tardives. Certaines variétés plus tardives de prunes, de mirabelles et de quetsches sont conseillées, dans cet article, pour les cultures en altitude. Les pruniers sont des fruitiers indépendants : ce sont les moins exigeants en matière de sol et ils détestent la taille. D'ailleurs, les pucerons s'attaqueront principalement aux arbres ayant reçu une fertilisation et/ou une taille excessives. Il faut prévoir, tout de même, un léger entretien, en hiver, quand les pruniers commencent à vieillir. Dans cet article, des pépiniéristes et des arboriculteurs partagent leurs techniques culturales (sol, choix de variétés, fertilisation, porte-greffe, entretien, moyens de lutte contre les ravageurs et les maladies...).
Vu au Sival : Le désherbage mécanique à lhonneur
Tanguy DHELIN, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurAu Sival (salon du végétal spécialisé), dans le hall dédié aux productions légumières, de nombreuses adaptations de matériels déjà existants visant à répondre aux attentes des filières ont été présentées. Cet article présente neuf dentre elles : 1 La société Grimme Asa-Lift a équipé sa bineuse-butteuse GH éco dun nouveau protège-plant pour biner plus sereinement les jeunes légumes ; 2 Le constructeur Oliver a réalisé des améliorations sur sa bineuse de précision Colibri (palpeurs indépendants sur plusieurs éléments, vitesse de rotation désormais réglable ) ; 3 Aur1 a présenté Rotofilm, un outil pour désherber les bordures de films plastiques et les passe-pieds ; 4 MME a annoncé larrivée prochaine dune gamme doutils « light » de désherbage thermique pour les exploitations maraîchères de 2 à 3 ha ; 5 Solemat a développé un déchaumeur à disques pour la destruction de couverts végétaux sur des planches maraîchères ; 6 Naïo a mis en avant son robot Oz équipé dun semoir Ebra ; 7 Leger a présenté la nouvelle version de son robot EcoCut360 qui coupe les drageons des arbres dans les vergers ; 8 Roussel Agri 62 a mis en avant une mini-polisseuse dédiée au lavage des légumes pour la vente au détail ; 9 Elatec a amélioré son cobot à assistance électrique afin de réduire la pénibilité du travail en maraîchage diversifié.
3R : Rencontres Recherches Ruminants : Les 7 et 8 décembre 2022 26ème édition
La 26ème édition des 3R (Rencontres Recherches Ruminants) s'est tenue, à Paris, les 7 et 8 décembre 2022. Ce recueil compile tous les textes, issus de travaux de recherche sur les élevages de ruminants, présentés lors de cette édition. Ces textes sont organisés thématiquement : - Élevage et société ; - Renouvellement des actifs, attractivités des métiers, nouveaux modèles dinstallation ; - Alimentation ; - Autonomie protéique ; - Nouveaux aliments et nouveaux fourrages ; - Génétique ; - Lélevage et la valorisation des jeunes animaux ; - Élevage et changement climatique ; - Environnement ; - Bioéconomie et économie circulaire ; - Économie ; - Reproduction ; - Santé ; - Qualité des produits ; - Sécurité des aliments ; - Mixité dans les systèmes délevage, polyculture-élevage, exploitation et territoire ; - Système d'élevage ; - Bien-être animal ; - Équipement et logement.
Agriculture thérapeutique : Fermes accueillantes
Véronique BUTHOD, AuteurEn Auvergne-Rhône-Alpes, en parallèle de leur activité agricole, un certain nombre de fermes ouvrent leurs portes pour accueillir des personnes en situation de handicap, en difficulté sociale, professionnelle, personnelle Des éleveurs, comme Nicolas Charroin (éducateur sportif formé à la médiation animale) et sa compagne Laure, à Pont-de-Barret (26) ; Anne-Laure et Olivier Pitiot, à Saint-Paul-en-Jarez (42), et Joëlle et Jean-Yves Lyonnet, à Balbigny (42), se sont formés à laccueil thérapeutique au travers de divers réseaux (Accueil Paysan, Civam, lassociation Astra) et travaillent en collaboration avec des structures telles que lASE (Aide Sociale à lEnfance), la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) et les IME (instituts médico-éducatifs). Dans cet article, ils partagent leurs expériences au contact des publics quils accueillent et témoignent des bienfaits thérapeutiques de l'accueil à la ferme sur les accueillis et les animaux. Dans un encart, la ferme urbaine d'Eybens (42), créée par lassociation Arist, est présentée.
Une année de pâturage dans le Trégor
Cindy SCHRADER, AuteurÉric Le Parc, éleveur laitier dans les Côtes d'Armor, a repris la ferme familiale en 1998 (système conventionnel). Il a converti la ferme en agriculture biologique en 2019. Lexploitation se situe sur un secteur très propice à la pousse de lherbe. Cette dernière occupe la grande majorité de la SAU (53 ha sur les 56 que compte la ferme). Tout au long de lannée 2022, cet éleveur explique, dans « Lécho du Cédapa », comment il conduit son troupeau et le pâturage tournant. Dans cet article, il détaille comment il a géré la période estivale (juin à août). Les 135 mm de pluie au début de lété lui ont permis de faire du stock sur pied et dêtre à peu près serein pour alimenter son troupeau jusquen septembre. Il a profité de cette opportunité pour planifier 15 jours de vacances début août. Il a anticipé son départ dès le mois de juin, en construisant son planning de pâturage pour que les déplacements des vaches soient simples et proches des bâtiments lors de son absence. Grâce au bouche-à-oreille, il a trouvé un jeune remplaçant de 18 ans. Outre le fait de bien le rémunérer pour linciter à sinvestir dans son job dété, Éric Le Parc a également rédigé des fiches avec des consignes et il la accompagné durant deux demi-journées pour lui expliquer comment fonctionnait lexploitation. Au final, le remplacement sest tellement bien passé quÉric Le Parc a pris trois semaines de vacances. Par ailleurs, comme il na pas plu durant le reste de lété, les vaches ont eu accès à du foin à partir de début août pour ne pas accélérer le tour de pâturage.
"Avoir des vaches dociles, ça change la vie" ; "Adopter un regard différent sur l'animal"
Emeline BIGNON, AuteurSe former au comportement animal et à léducation positive : un moyen détablir des relations de confiance avec son troupeau et ainsi de gagner en qualité de travail et en sécurité. Audrey Thonnet, éleveuse en Haute-Loire, met en uvre ces principes : « Au départ, cela demande un investissement en temps pour sapproprier la démarche et la mettre en uvre concrètement [ ] mais cest un tel gain par la suite ! ». Elle travaille à instaurer une relation homme-animal de confiance, en tenant compte du comportement des bovins (ex. : gratter ses vaches avec des brosses, des gants avec picots et, ainsi, répondre à un besoin naturel de lanimal, tout en le familiarisant avec le contact et la manipulation). Cette éleveuse pratique aussi lenrichissement sensoriel du milieu avec les veaux, après la séparation avec les mères. En mettant des objets divers (cônes de chantier, ballons, bouées ) dans leurs cases, les veaux apprennent à gérer leurs émotions face à linconnu, une manière de les rendre moins peureux, une fois adultes. Résultat : des animaux plus dociles, faciles à manipuler (ex. pour la pose dun licol), doù un travail plus aisé et avec une plus grande sécurité. Dans le Cantal, Pauline Garcia est éleveuse de bovins viande et comportementaliste animal. Elle propose des formations sur l'éthologie.
Bien-être en question : Du matériel pour l'améliorer
Frédéric RIPOCHE, AuteurLe respect du bien-être animal est fondamental en agriculture biologique. A l'occasion du Space, plusieurs matériels susceptibles d'y contribuer ont été présentés aux visiteurs, parmi lesquels : la niche pour veaux modulable Hybrid, l'écorneur électrique Cosmos, le manteau pour veaux de la marque Tough Covers et le grattoir pour vaches Grat'O Gratte/Dairy Scratchy. Les éleveurs ne sont pas en reste : pour les aider à porter des charges lourdes ou soulager certains mouvements, le fabricant Comau a conçu un exosquelette.
Les bonnes adresses bio Rhône et Loire 2022-2023
Ce guide, édité chaque année par AGRIBIO Rhône & Loire (ex-ARDAB), fournit au consommateur les bonnes adresses où il pourra se procurer des produits issus de l'agriculture biologique locale des départements du Rhône et de la Loire. Il indique les coordonnées de producteurs, d'artisans et de magasins bio, ainsi que les AMAP, les marchés...
C>Terre : Dans le commerce de détail alimentaire, les voies contrastées de lécologisation
Mathieu HOCQUELET, Auteur ; Samira MAHLAOUI, AuteurDans le cadre du projet de recherche C>Terre (compétences dans la transition écologique, représentations et réalités) conduit par le Céreq, une étude exploratoire a été réalisée à partir de lanalyse de discours institutionnels, de la littérature scientifique et dentretiens avec des acteurs du secteur, sur les enjeux écologiques dans le commerce de détail. Dans ce secteur « marqué par la diversification des circuits de distribution », comment sopèrent les dynamiques décologisation et comment cela affecte les métiers et les activités ? En la matière, les discours sont très contrastés, entre des grandes enseignes qui structurent le marché mais peinent à renouveler un modèle commercial fondé sur une distribution et une production de masse, des TPE parfois innovantes, où les préoccupations écologiques structurent les activités et qui sont à la recherche dun modèle économique viable, et les magasins bio qui promeuvent une alimentation de meilleure qualité mais sont tentés dimiter les process de la GMS. Comment vont évoluer les oppositions entre ces différentes orientations décologisation ? Vont-elles aboutir à des circuits de distribution et à des métiers différents, induisant des besoins de formation, eux aussi différents ? Ou observera-t-on un rapprochement avec une des orientations devenant dominante ? Entre différenciation et rapprochement, quel est le rôle des parties prenantes (producteurs, fournisseurs, consommateurs, gérants, salariés, acteurs de la logistique ), chacun étant plus ou moins volontaire dans la démarche décologisation ? Est-ce à ces acteurs de décider de lavenir, ou à la « branche » de décider daller au-delà de simples actions de verdissement, ou encore à laction publique dengager des actions plus volontaristes, en termes notamment demplois et de formation ?
Charte des Paysan·ne·s-Herboristes
LETTRE FILIÈRES FNAB - PPAM, AuteurLa Charte des Paysan·ne·s-Herboristes, votée lors de l'AG 2022 de la Fédération des Paysan·ne·s-Herboristes (FPH), définit le métier et les valeurs défendues par les paysan·ne·s-herboristes et qu'ils et elles s'engagent à respecter dans leur pratique (production artisanale, écologique et locale ; vente directe et/ou en circuits courts en herboristerie ; traçabilité et qualité ; transmission des savoirs...). Fruit d'un long travail collectif, le contenu de cette Charte est reproduit dans cet article.
Comment attirer les porteurs de projet d'installation en agriculture sur nos territoires ? Retour sur le projet « Attractivité des fermes, des métiers et des territoires » sur la partie haut-marnaise du Parc National de Forêts
Marianne NAMUR, AuteurDans LES LETTRES AB - MAGAZINE DES PRODUCTEURS BIO DU GRAND EST (N° 56 Novembre 2022) / p. 12-13 (2)En 2021, Bio en Grand Est, l'ARDEAR Grand Est et Terre de Liens Champagne-Ardenne ont répondu à l'appel à projets ARPIDA du ministère en charge de l'Agriculture, afin de comprendre comment qualifier et améliorer l'attractivité des fermes, des métiers et des territoires, pour favoriser les transmissions hors cadre familial. Dans ce cadre, le projet "Attractivité des fermes, des métiers et des territoires" sur la partie haut-marnaise du Parc National de Forêts a été lauréat. Une première étape a consisté à enquêter des porteurs de projets hors cadre familial, ainsi que les structures accompagnatrices, pour mettre en évidence les facteurs d'attractivité qui se dégageaient (accessibilité du foncier, rentabilité du métier, potentiel de commercialisation, etc.). La deuxième étape a consisté à confronter ces facteurs au territoire pilote (la partie haut-marnaise du Parc National de Forêts) et a permis d'établir un plan d'actions (repérage et sensibilisation des cédants et des propriétaires fonciers, restructuration des fermes, appui aux installations collectives, coopération entre les structures d'accompagnement, etc.), applicable à d'autres territoires. Un dernier comité de pilotage s'est tenu, en octobre 2022, pour dresser le bilan de ces deux années d'étude.
Comment la mention Nature & Progrès est-elle attribuée ?
Zoé EBELLA, AuteurDans cette interview, Samuel Souchay, pépiniériste en Aveyron, raconte comment s'est déroulé le processus d'obtention de la mention Nature & Progrès pour son exploitation. Il explique qu'il est, tout d'abord, devenu adhérent à l'association locale Nature & Progrès, ce qui lui a permis d'adresser, à la COMAC (Commission Mixte d'Agrément et de Contrôle) locale, sa demande d'obtention de la mention en tant que producteur. Ensuite, le producteur a fixé un rendez-vous avec les enquêteurs pour la visite de son exploitation et a préparé les documents nécessaires (déclarations, parcellaire, factures, listes de fournisseurs). Samuel explique comment s'est déroulée la visite : le producteur est questionné sur ses pratiques, la gestion des cultures, son calendrier, la liste de ses fournisseurs, les solutions qu'il met en uvre pour répondre aux différents enjeux et aux exigences du cahier des charges (biodiversité, préservation des sols, saisonnalité, etc.)... Être producteur sous mention Nature & Progrès est un engagement qui demande un investissement, tant pour le temps de l'enquête que pour remplir des tâches à l'association. Samuel, pour sa part, a été secrétaire de la COMAC, mais aussi enquêteur. Fort de sa connaissance des deux versants de l'enquête de la COMAC, Samuel témoigne d'une expérience riche en partage entre enquêteurs et enquêtés ; il fournit également des informations sur les critères qui construisent la fiabilité de la mention.
Le contrat de confiance
Amandine LEDREUX, Auteur ; Antoine BESNARD, AuteurInstallés en maraîchage bio depuis 2017, à Melrand (56), David Herbaut et Thibaut Varet, du GAEC du Bio Légume, cultivent, sur 2 ha, 50 espèces de légumes qu'ils commercialisent en direct (marché, paniers, vente à la ferme, magasins spécialisés et de proximité). Après deux ans d'activité, la demande a explosé, ce qui a poussé Thibaut et David à rapidement faire évoluer la ferme. Ainsi, ils sont passés de 3 à 6 serres et ont commencé à embaucher, jusqu'à parvenir à la conclusion qu'un saisonnier ne suffisait pas. Vient alors, en 2020, la rencontre avec Patrick, ancien mécanicien, que les associés embauchent à temps plein sur la ferme, à l'année. Après deux ans, le bilan est très positif. Néanmoins, un point reste à améliorer : la sécurisation de l'emploi du salarié, actuellement en contrat Tesa, vers un CDI.
Demain, quel système agricole et alimentaire pour quelle société ?
Les 52 organisations rassemblées au sein du Collectif Nourrir sont toutes convaincues qu'une refonte du système agricole et alimentaire français est nécessaire. Cette publication décrit la vision du Collectif Nourrir d'un système souhaitable. Revenu, emplois, territoires, alimentation, santé, bien-être animal, environnement, résilience, autonomie, démocratie, solidarité, approche collective : pour que la transition soit systémique, le Collectif Nourrir donne sa vision des changements à opérer pour répondre à chacun de ces enjeux.
Diversifier ses fruitiers : Les atouts de la grenade
Marion COISNE, AuteurPortée par son image santé, la grenade sest démocratisée. Elle est consommée en frais et en jus. Planter des grenadiers peut donc être une diversification intéressante pour les arboriculteurs et viticulteurs bio, à condition de trouver des débouchés. Les surfaces destinées à cette production en France (difficiles à estimer) seraient de 1 000 ha, quasiment toutes conduites en bio. Le grenadier est assez souple par rapport aux conditions pédoclimatiques. En revanche, il naime pas les sols très asphyxiants ou trop lourds, ainsi que les gels de printemps. Dans le Gard, Thomas et Christine Saleilles se sont lancés dans la culture de grenades bio en 2010. Ces viticulteurs bio cherchaient une culture de diversification. Ils ont commencé par planter un hectare, et en comptent maintenant quatorze (en plus de leurs 20 ha de vigne). Ils utilisent des variétés spécifiques pour les jus et pour les fruits de bouche : les parcelles à jus sont implantées avec Provence et Wonderfull, tandis quAcco, Fleishman, Seedless et Hermione sont des variétés destinées au marché du frais. La disponibilité en plants de grenadiers reste assez faible, ce qui a poussé Thomas Saleilles à produire ses propres plants. Il a ainsi continué à diversifier la production du domaine en devenant également pépiniériste.
Dossier : Alternatives agricoles
Jérôme GOUST, Auteur ; Pierre PEGUIN, Auteur ; Annie KERGOURLAY, Auteur ; ET AL., AuteurEn France, les initiatives pour une agriculture bio et paysanne fourmillent, comme l'insertion, la formation, l'installation, les circuits courts et l'aide à l'accès à la terre. Ce dossier de Nature & Progrès présente plusieurs alternatives, dans les articles suivants : - L'espace-test agricole ; - Optim'ism : l'action bio, positive et solidaire ; - Dans l'Aude, la force de l'union agroécologique et paysanne ; - Les abattoirs à la ferme ; - Les voies (et les voix) du collectif : Voie.X.
Dossier : Des chemins qui tiennent la route
Costie PRUILH, Auteur ; Véronique BARGAIN, AuteurPour valoriser au mieux l'ensemble des pâtures d'une exploitation laitière, les vaches doivent pouvoir y avoir accès dans de bonnes conditions. Ainsi, les chemins ont une importance particulière et il ne faut pas les négliger. Dans ce dossier, sont présentés les grands principes à respecter pour la conception de chemins de qualité, mais aussi de boviducs. Quelques témoignages, en France, en Angleterre et en Irlande, viennent illustrer cela : mélange terre-chaux recouvert de mâchefer, mélange chaux-ciment, dalles alvéolées, béton, ou encore pierres de carrière et finition en sable gris chez Nicolas Rubin, éleveur bio en Ille-et-Vilaine.
Dossier : Le label FNAB « Bio France », présentation des critères sociaux
Thomas SEDLBAUER, AuteurLa FNAB travaille sur le déploiement d'un label « Bio France », applicable à l'échelle des fermes. Après la mise en place de la première brique bio-équitable en 2021, deux nouvelles briques se mettent en place en 2022, sur le social et la biodiversité. Ce dossier est consacré aux 9 critères sociaux qui seront progressivement mis en place, sur 3 ans, afin de : garantir la juste rémunération des agriculteur.rices et un lien employeur-employé plus cadré, de favoriser la transmission des savoirs et le renouvellement des générations (accompagnement des stagiaires et des woofers, plans de formation...) et de renforcer l'attractivité des métiers en agriculture. Les fermes souhaitant s'engager dans cette démarche de progrès bénéficieront d'un accompagnement à la labellisation, par le réseau, au deuxième semestre 2022.
Dossier : Optimiser les charges de mécanisation
Cyrielle DELISLE, Auteur ; François D'ALTEROCHE, AuteurDans un contexte de prix croissants de lénergie et des intrants, maîtriser les charges de mécanisation est plus que jamais un point-clé de la performance dune exploitation en bovins viande. Or, ces charges augmentent de façon continue : + 20 % à lhectare en euros constants entre 1988 et 2018. De plus, il ny a pas déconomie déchelle avec lagrandissement des fermes : ces charges sont plus élevées dans les exploitations les plus importantes. Elles augmentent même avec la taille du troupeau, tout comme les charges fixes à lhectare de SAU, alors que le produit à lhectare évolue peu. Il est donc essentiel de bien raisonner ses besoins en matériel et de définir une vraie stratégie en la matière. Divers leviers déconomies sont possibles, à raisonner selon lexploitation : partager le matériel ou déléguer les travaux ; bien organiser ses chantiers ou encore favoriser la réalisation collective de ces derniers ; adapter la puissance de ses tracteurs ; privilégier le pâturage Ainsi, Thomas Lemée, éleveur bio dans la Nièvre, possédant 70 mères Charolaises sur 140 hectares, a fait le choix davoir le moins possible de matériel en propriété et de le faire durer. Il a recours aux services dune Cuma et, pour les foins et lenrubannage, il travaille avec deux autres agriculteurs, pour récolter ensemble 300 hectares. Autre exemple : Stéphanie Mocques-Goure, éleveuse de 70 Rouges des prés, dans le Maine-et-Loire, elle aussi en bio, « sort ses piquets plutôt que son tracteur ». Elle conduit un système très pâturant et a recours à la location de matériel pour ses gros chantiers. Une étude, menée sur 70 élevages du Réseau France Conseil élevage Loire-Atlantique, Maine-et-Loire et Mayenne, montre dailleurs que les systèmes les plus pâturants ont les charges de mécanisation les moins élevées, avec des retombées positives sensibles sur le volet économique.
Le dossier : Qualité de vie et réductions des charges : ces éleveurs ont choisi lengraissement à lherbe
Soline BOUSSAROQUE, Auteur ; Albane STOFFEL, Auteur ; Louis GUARRIGUES, AuteurDepuis 2020, au sein du réseau ADMM, des éleveurs du Cantal, de lAveyron et du Limousin travaillent conjointement au partage de savoir-faire sur lengraissement et la finition au pâturage. Dans ce dossier, aborde les aspects suivants : Souplesse et autonomie (pour parvenir à lautonomie, les éleveurs sautorisent une souplesse dans la conduite des animaux et de la ferme, par exemple en baissant le chargement si besoin, en apportant du méteil pour préserver la prairie en cas de sécheresse...) ; Valorisation de la filière mâles (en vaches allaitantes, vente des mâles en veaux rosés, jeunes bovins, bufs ou pour la reproduction) ; quelques chiffres sur le buf laitier engraissé à lherbe (bénéfice net 2000 / bête) ; productivité des prairies (récolte de semences de prairies naturelles, sursemis despèces du commerce ) ; sélection génétique des troupeaux pour optimiser l'engraissement à l'herbe (animaux avec de bonnes capacités d'ingestion, rustiques, etc.) ; poids carcasses obtenus ; charges et coûts de production ; bien-être animal et bien-être des éleveurs.
L'élevage pris en tenaille dans la lutte contre le changement climatique
Alizée JUANCHICH, AuteurLors du Space 2022, de nombreux débats ont tourné autour de la question suivante : Comment lélevage peut-il réduire son impact sur le climat ? Lélevage souffre, en effet, de sa dualité : il contribue aux émissions de gaz à effet de serre - GES - (il représente 21 % des GES émis en France et il est le deuxième secteur dactivité le plus émetteur), tout en offrant des services directs (production daliments avec de bonnes valeurs nutritionnelles, création demplois ), ainsi que des services écosystémiques (entretien du paysage ). Cet article analyse cette controverse qui traverse la société française et apporte des pistes pour réduire les émissions de GES au sein des élevages laitiers : limiter les animaux improductifs, implanter des légumineuses, jouer sur la génétique avec la sélection de vaches qui émettent moins de méthane par kilogramme de matière sèche ingérée, etc.
État des terres agricoles en France : Rapport de Terre de Liens
Coline SOVRAN, Auteur ; Jean-Denis CROLA, Auteur ; Nathalie BLIN, Auteur ; ET AL., Auteur | CREST (25 Quai André Reynier, 26 400, FRANCE) : TERRE DE LIENS | 2022La terre est une ressource essentielle à notre vie, mais elle est aussi limitée, fragile, et non renouvelable à léchelle humaine. Or, elle subit des attaques de toute part. La terre agricole est la première victime, tout comme celles et ceux qui la travaillent. Ces 10 dernières années, 80 000 emplois agricoles ont été détruits et un cinquième des fermes a disparu. Celles qui restent continuent de sagrandir, de se spécialiser, de se mécaniser, pérennisant un modèle agricole insoutenable pour lenvironnement et peu souhaitable du point de vue économique et social. Dici à 2030, 100 000 agriculteurs supplémentaires partiront à la retraite, libérant plus dun cinquième de la surface agricole utile métropolitaine. Lavenir de ces terres va considérablement modifier le paysage agricole français. Ce rapport a lambition de faire un état des lieux des terres agricoles et dalerter sur lurgence dagir pour préserver et partager cette ressource essentielle.
Field Survey: Use and impacts of pesticides in four countries in Asia
Alia DIYANA, Auteur ; Dinesh RAJENDRAN, Auteur ; Meriel WATTS, Auteur ; ET AL., Auteur | SIMPANG AMPAT (48, Persiaran Mutiara 1, Pusat Komersial Bandar Mutiara, 14120, MALAYSIA) : PAN ASIA PACIFIC (PANAP) | 2022Une enquête sur l'utilisation des pesticides en Inde, au Bangladesh, au Vietnam et au Laos révèle que la majorité des pesticides utilisés sont considérés comme hautement dangereux (HHP) ou interdits dans un ou plusieurs pays. Cette enquête a été menée auprès de 367 répondants. Les HHP représentaient 100 % des pesticides utilisés au Laos, 92 % au Bangladesh et en Inde, et 60 % au Vietnam. En moyenne, les agriculteurs utilisent plusieurs pesticides interdits dans l'Union Européenne (UE), mais fabriqués et vendus par des sociétés basées dans l'UE (ex : Syngenta, Bayer et BASF), ce qui illustre les « doubles standards » au sein du commerce international des pesticides. Les conditions d'utilisation de ces pesticides sont également désastreuses et engendrent dimportants impacts sur la santé humaine et l'environnement. La majorité des agriculteurs utilisent des pulvérisateurs à dos (73 %) et sont fortement exposés aux pesticides. Les agricultrices sont aussi touchées puisquelles mélangent et transportent ces pesticides. La majorité des agriculteurs interrogés (74 %) n'ont pas été formés à l'utilisation des pesticides, et cette proportion est encore plus importante pour les agricultrices (84 %). Les agriculteurs ne portent pas d'EPI - équipement de protection individuelle - lors de l'application des pesticides (au Bangladesh, 99 % des agriculteurs interrogés nen utilisent pas). Les EPI sont souvent jugés inabordables, inconfortables ou indisponibles. Près de 21 % des agriculteurs stockent des pesticides chez eux, et certains (3 %) les stockent dans leur cuisine. Plus d'un tiers des agriculteurs (femmes et hommes) présentent des symptômes liés à une exposition aux pesticides : étourdissements, maux de tête, transpiration excessive, vomissements, vision floue, éruptions cutanées Ce rapport souligne la nécessité de mettre en place des actions urgentes pour éliminer lutilisation des HHP à léchelle mondiale et apporte des recommandations pour y parvenir.
Hervé Tanguy : L'homme et la machine
Antoine BESNARD, AuteurAprès un grave accident de la route, Hervé Tanguy, maraîcher bio à Saint-Thurien (29), doit réfléchir à alléger le travail physique sur la ferme. En 2021, il investit dans un Toutil, cobot (robot collaboratif) enjambeur polyvaleur qui lui est très utile, notamment pour les plantations en mottes et le désherbage, et qui lui apporte confort et vitesse de travail. Dans son témoignage, Hervé partage ses réflexions quant aux fonctionnalités de l'outil, ainsi quà ses limites, selon les tâches à réaliser. Un encart présente un autre outil ergonomique : la remorque de marché.
« J'élève 220 brebis sans bâtiment ni foin »
Véronique BARGAIN, AuteurFabien Letort élève 220 brebis Landes de Bretagne, en agriculture biologique, sur 82 ha despaces naturels littoraux près de Pornic (Loire-Atlantique). Il sest installé en 2016, après avoir suivi des études agricoles et dans lenvironnement, et avoir créé une entreprise décopâturage. Le Conseil départemental cherchait à mettre en place une gestion plus écologique de 30 ha despaces littoraux avec de forts enjeux au niveau de la biodiversité. L'éleveur a alors signé une convention de huit ans avec le département, a récupéré 40 ha de prairies supplémentaires, et a acheté des brebis. Ces dernières pâturent toute lannée : elles sont en plein-air intégral et mangent uniquement la végétation naturelle (léleveur ne récolte pas de fourrage). Les surfaces pâturées se partagent entre des prairies précoces, des prairies ombragées, des bois, des friches Fabien Letort a établi un plan de gestion agropastoral avec des acteurs locaux et avec PâturAjust (réseau technique pour la valorisation des végétations naturelles par lélevage). La surface est répartie en 70 parcs de 1-1,5 ha, pâturés pendant 1 à 4 jours. Le recours à une race adaptée (rustique et économe), la valorisation en circuits courts (par la vente directe et par l'intermédiaire d'un magasin de producteurs) avec un bassin de consommation à proximité, le contexte pédoclimatique favorable et le parcellaire regroupé permettent à ce système en plein air intégral biologique de bien fonctionner.
Un jour avec Alain Hardy, directeur de lexploitation agricole de La Cazotte
Johanne CHABANET, AuteurAlain Hardy est directeur de lexploitation du Lycée agricole de La Cazotte. Cette exploitation est composée de 240 ha, dont 95 en bio, de 500 brebis Lacaune à la traite (en conventionnel), de 150 brebis Lacaune destinées à la production de viande (en bio), de 23 génisses Aubrac (en bio) et de 20 poneys New Forest. Alain Hardy supervise lensemble des activités de lexploitation, de la gestion des troupeaux et des cultures au suivi des expérimentations en cours, tout en passant par lencadrement dapprenants et de stagiaires. Cet article raconte une journée type, heure par heure, pour ce chef dexploitation.
Le maïs grain humide pour complémenter lherbe
Cindy SCHRADER, AuteurChristian Salaun, éleveur laitier (conventionnel) dans le Finistère, a utilisé du maïs grain humide, pendant plusieurs années, pour compléter sa ration à base dherbe (avant de passer en vêlages groupés au printemps et à une ration 100 % herbe). Plusieurs avantages lont amené à utiliser du maïs grain humide : son appétence, sa bonne complémentarité avec lherbe ou les fourrages, sa bonne conservation (1,5 an, voire plus) et sa facilité de distribution. Litinéraire technique du maïs grain humide est le même que celui du maïs ensilage (dailleurs, si Christian Salaun ne récoltait pas assez de fourrage, il changeait de destination son maïs grain humide en le récoltant en ensilage). La récolte du maïs grain est plus souple que celle du maïs ensilage. Elle seffectue en novembre. Le grain est apporté à la ferme pour être broyé, puis stocké en silos. Ces derniers sont plus petits et donc plus faciles à mettre en place que ceux des ensilages.
Matériels et intrants Vu au Sival
VITISBIO, AuteurCet article présente des matériels et des intrants, majoritairement destinés à la viticulture et utilisables en agriculture biologique, exposés lors de lédition 2022 du Sival (salon dédié aux matériels et aux services pour les productions végétales spécialisées) : 1 Actisol présente sa nouvelle gamme de tondeuses interceps nommée Eolys, ainsi que son porte-outil Combimixt adapté aux vignes étroites ; 2 Beeguard propose le système Beelive (adapté aux ruches dadant et langstroth), qui compte le nombre dabeilles sortant et entrant dans la ruche, et indique ainsi le taux de mortalité journalier de ces insectes ; 3 Biovedas a développé Renfor, un engrais foliaire qui aide à renforcer les parois des baies de raisin afin déviter les pourritures de fin de cycle ; 4 Boisselet met en avant son disque interceps concave Valmatic, ainsi que sa lame « Sabre » pour un meilleur désherbage sur le rang ; 5 CLC - Delta Sud présente Aromy, une cuve en béton (destinée à la vinification) créée sur la base du nombre dor ; 6 Bärh propose des disques émotteurs et des bineuses à doigts pour travailler sur le rang ; 7 Pineau Frères commercialise le Roto Scalp, un outil de désherbage mécanique multifonction pour linter-rang ; 8 Pulvécenter et Praysbee présentent la rampe de pulvérisation Wulp, qui limite les dérives et assure une bonne pulvérisation dans le feuillage de la vigne ; 9 RB3D a développé lexosquelette Exoviti pour soulager le dos des vignerons ; 10 Violleau, spécialiste dans la production de biostimulants et de fertilisants organiques, propose sa gamme 100 % organique VIO®Orga, développée dans une logique de circuits courts.
Maternité : Un congé pas de tout repos
Antoine BESNARD, AuteurMarie Le Roy est installée en PPAM bio avec transformation, à Bannalec (29), depuis 2016. Son compagnon, Vincent Bratzlawsky, l'a rejointe sur l'exploitation en 2018. Dans cet article, Marie raconte la période de son congé maternité et son expérience de la machine administrative en lien avec le service de remplacement, son indemnisation et l'organisation du travail sur la ferme. Marie et Vincent ont pris goût au salariat : ils emploient aujourd'hui deux personnes en saison sur la ferme.
Nouveau label de la Fnab : Biodiversité et social : deux briques en plus
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurDans l'objectif de faire progresser la bio et de combler les lacunes du cahier des charges bio européen, la FNAB, Fédération nationale d'agriculture biologique, développe un nouveau label privé qui se veut être le reflet des valeurs de l'organisation : production d'une alimentation saine, mais aussi respect de l'environnement, de l'humain, du bien-être animal et du climat. Début 2022, deux premières briques de ce label ont été présentées. La première concerne les aspects sociaux de l'agriculture bio, à travers neuf critères relatifs à l'ensemble des personnes travaillant sur les fermes, et ce, afin de "créer les conditions de travail et de vie des acteurs agricoles favorisant leur épanouissement". La seconde, avec onze critères, vise à améliorer les performances des exploitations bio en matière de préservation de la biodiversité.
Nouvelle réglementation pour les plants bio : De nombreux problèmes à résoudre ; Production de plants bio : « Une traçabilité lourde à gérer »
Arnaud FURET, AuteurCes deux articles portent sur la production de plants bio en arboriculture fruitière. Le premier effectue un point sur les problèmes rencontrés dans cette filière suite à lapplication de la nouvelle réglementation : les producteurs bio sont obligés de se fournir uniquement en plants bio depuis le 1er janvier 2022, même pour les cultures pérennes. Or, la production de plants en agriculture biologique demande des adaptations techniques (ex : il nest pas possible de recourir à des hormones de synthèse pour favoriser la rhizogenèse) et plus de foncier (les plants ne peuvent être cultivés que tous les 8 à 10 ans sur une même parcelle, car leur production épuise le sol, et les porte-greffes doivent également être produits en pleine terre, et non en culture in vitro). Si les petits pépiniéristes, souvent en pluriactifs, arrivent à faire face à ces changements, ladaptation est plus difficile pour les pépiniéristes spécialisés. Un encart est dailleurs consacré au témoignage de Benoît Escande, un pépiniériste en filière longue basé dans le Lot-et-Garonne. Le second article décrit lorganisation de travail de Samuel Souchay, un pépiniériste bio, pluriactivité, basé en Aveyron depuis 2012 (Pépinière lArpenteur avec une production de 1 500 plants/an). Il vend sa production localement et majoritairement à des particuliers. En complément de cet article, un encart rapporte le témoignage de Frédéric Lantin, des pépinières Ribanjou. Ce dernier met en avant des incohérences liées au cahier des charges bio pour la production de plants de framboisiers.
Observatoire RSE 2022 : Bioentreprisedurable ® : Le label RSE des entreprises bio qui agissent pour un modèle alimentaire durable !
Créé en 2017, BioED (Bioentreprisedurable) est un label RSE qui permet, aux entreprises de l'agroalimentaire bio, de s'engager à intégrer le développement durable au cur de leur mission et à contribuer positivement à la transformation de la société. En 2022, dans le cadre de la 2ème édition de l'Observatoire du label BioED, le Synabio met en avant la performance des entreprises sur les indicateurs RSE attendus : gouvernance, ressources humaines, environnement, achats et ventes responsables, santé, sécurité, naturalité et ancrage territorial, d'après les données 2021. Par rapport à l'année précédente, les chiffres sont en hausse : le label concernait, en 2021, 59 entreprises (contre 46 en 2020). Ces entreprises ont, notamment, effectué 46 % de leurs achats en matières premières en commerce équitable, contre 21,5 % l'année précédente. Chaque année, elles indiqueront la mesure des indicateurs de performance RSE de l'année précédente, ce qui permettra d'établir un suivi de progression.
Pénibilité du travail : Pas une fatalité
Maëla PEDEN, AuteurEn 2022, le GAB 56 a mené une enquête, auprès des fermes maraîchères du groupe AEP microfermes, concernant la pénibilité du métier de maraîcher, dans le but de dégager des pistes de travail visant à améliorer les pratiques de chacun. Souvent peu mécanisées, ces fermes sollicitent un travail physique ressenti comme pénible (bien qu'à des degrés différents) par la quasi-totalité des enquêtés. Pour remédier à cette pénibilité, des solutions ont déjà été mises en place chez les maraîchers : la réduction du port de charges avec l'utilisation de chariots de récolte, le réaménagement des postes de travail, mais aussi la pratique d'une activité sportive en complément de l'activité maraîchère. Le passage sur les fermes de Guillaume Zuber, ostéopathe et ergonome, a notamment permis d'identifier des postures problématiques, notamment dans les récoltes de fraises, de tomates et de courgettes, mais aussi sur les postes de lavage ou lors du chargement des caisses. Des aménagements pas toujours optimisés sont parfois simples à corriger.
La place des femmes dans l'agriculture
Marie JACQUELINE, AuteurLes agricultrices sont restées longtemps sans droits, statuts ou reconnaissance, et ont longuement travaillé dans lombre. Selon le dernier recensement agricole, datant de 2020, il y aurait 130 000 agricultrices en France. Bien quelles bénéficient de nombreuses avancées sociales et juridiques, il existe encore de nombreuses inégalités. Dans lenseignement agricole, la moitié des étudiant.e.s sont des femmes, et elles sont majoritairement dans les secteurs du service aux personnes et aux territoires, de la transformation alimentaire, ou dans lenseignement supérieur. Pourtant, les femmes du réseau CIVAM ont récemment rédigé un plaidoyer où elles font le constat quelles nont pas le même accès aux espaces dapprentissage techniques que les hommes. Elles nont pas non plus le même rapport aux machines : il est plus difficile pour une femme dutiliser les machines agricoles, que ce soit pour des questions dergonomie, sociales, de formation ou dautocensure. À linverse, ce sont souvent les femmes qui sont à linitiative de la diversification des activités de la ferme et elles sont motrices dans la transition agro-écologique. Aujourdhui, des groupes en non mixité choisie ont été créés. Ils permettent daborder de nombreuses thématiques (ergonomie, rapport vie professionnelle et personnelle ) et davoir une parole plus libérée.
Le portrait du mois : Du fromage au dessert
Antoine BESNARD, AuteurAprès une rupture de GAEC, Nicolas Fauvel, éleveur ovin lait bio à Marpiré, en Ille-et-Vilaine (35), a complètement repensé son système qui fonctionnait déjà avec une salariée. De la production de lait réalisée en monotraite et dont la moitié était transformée en fromages par son ex-associée, Nicolas a adapté son laboratoire de transformation à la production de yaourts, qu'il commercialise, en partie, en GMS. Il a également embauché deux nouveaux salariés. Afin d'éviter les ruptures d'approvisionnement, l'éleveur organise son troupeau en deux lots de brebis, avec des mises bas décalées de 6 mois, ce qui lui permet de traire toute l'année, à raison de deux traites par jour. Les ajustements étant bien établis sur la ferme, Nicolas et ses trois salariés peuvent se permettre quelques libertés, comme celle de repasser périodiquement en monotraite afin de se ménager. Somme toute, malgré l'augmentation de la charge de travail, cette transition a permis au système de Nicolas de gagner en efficacité, en productivité et de créer de l'emploi.