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Des animaux dans les vignes
Marion LEBRUN, AuteurDans cet article, élaboré suite à des rencontres avec des vignerons et des éleveurs en biodynamie, l'auteure rend compte des témoignages qui ont alimenté sa réflexion autour de l'intégration de l'animal dans un système viticole, dans l'idée de tendre vers le modèle de l'organisme agricole. Cet article permet d'aborder différents aspects de l'association animal/vigne : - la nécessité d'organiser et d'aménager le parcellaire de façon à assurer l'alimentation des animaux, avec une bonne gestion du pâturage, et à abriter la biodiversité locale ; - les multiples avantages de l'introduction d'animaux (gain de temps sur les travaux viticoles, apports de matière organique pour le compost et les préparations biodynamiques, lutte contre les ravageurs avec les animaux prédateurs (ex : les poules contre les noctuelles), autonomie alimentaire...) ; - les possibilités de partenariats (mutualisation des moyens et des compétences) et de diversification (proposer de nouveaux produits, ouvrir un nouveau canal de distribution)... Comme pour les cultures, une rotation des espèces animales peut être mise en place, de manière cohérente avec l'organisme agricole. Chaque espèce animale fournit des services spécifiques, qu'il est intéressant de combiner et qui permettent, notamment, de gérer le parasitisme, de limiter les dégâts sur les cultures, de protéger des espèces contre les prédateurs (ex : introduire un âne pour protéger les poules du renard)...
Le bois agroforestier : Les valorisations possibles en systèmes délevage
Les arbres sont omniprésents dans les fermes, depuis des siècles. En France, ces dernières décennies ont néanmoins été marquées par la politique de remembrement qui a encouragé larrachage des haies et leur abandon (manque dentretien). Elles étaient alors perçues comme une contrainte à la mécanisation et le vestige dune agriculture dépassée. Aujourdhui, dans un contexte de changement climatique, elles sont de plus en plus reconnues pour leurs vertus agroécologiques. Les plantations de haies sont même encouragées par différents dispositifs (ex : Plan de Relance en 2021, Politique agricole commune ). Les ressources en bois ont donc tendance à augmenter sur les exploitations agricoles, notamment dans les élevages. Cest pourquoi ce guide offre un panel de valorisations possibles du bois en lien avec lélevage. Après avoir expliqué le contexte qui invite à renouer avec « une culture de larbre », il détaille les valorisations des arbres sous forme de BRF (bois raméal fragmenté), de piquets de clôtures, de plaquettes de bois et darbres fourragers. Il apporte ensuite des informations pour optimiser la ressource en bois, en décrivant différentes techniques dentretien des haies et des arbres (taille de formation, élagage, émondage, recépage, taille têtard), ainsi quen expliquant comment raisonner les besoins à léchelle de lexploitation et comment organiser les chantiers de coupe et de valorisation pour améliorer leur rentabilité. À la fin de ce guide, des fiches synthétiques récapitulent, pour chaque production animale (bovins lait, bovins viande, porcins, ovins et volailles), les différentes valorisations possibles du bois et leurs points-clés. Ce guide a été réalisé dans le cadre du programme multipartenarial Casdar ATT (Actions Thématiques Transversales) Agroforesterie 2021-2023.
Carnet saisonnier d'un vigneron en biodynamie 1 : Printemps
Alain FERRAN, AuteurAlain Ferran pratique la biodynamie depuis 18 ans, au Château Ferran, à Saint-Pierre-de-Bat (33). Il exploite un domaine de 45 ha, composé de 10 ha de bois, de 7 ha de pâtures et de 27 ha de vignes. Il possède un troupeau de 52 brebis Landaises, qui pâturent dans les vignes tout l'hiver, en pâturage tournant. Dans cet article, Alain Ferran détaille les soins printaniers qu'il prodigue à la vigne, pour accompagner son développement et prévenir les maladies (préparations biodynamiques et à base de plantes, cuivre et soufre, matériel, dosage...).
Carnet saisonnier d'un vigneron en biodynamie 2 : Été
Alain FERRAN, AuteurAlain Ferran pratique la biodynamie depuis 18 ans, au Château Ferran, à Saint-Pierre-de-Bat (33). Il exploite un domaine de 45 ha, composé de 10 ha de bois, de 7 ha de pâtures et de 27 ha de vignes. Il possède un troupeau de 52 brebis Landaises et un petit atelier de plantes médicinales. Dans cet article, Alain Ferran détaille les soins biodynamiques qu'il prodigue, l'été, pour accompagner la croissance et la floraison de la vigne et limiter le stress dû aux températures et aux sécheresses excessives.
Carnet saisonnier d'un vigneron en biodynamie 3 : Automne
Alain FERRAN, AuteurAlain Ferran pratique la biodynamie depuis 18 ans, au Château Ferran, à Saint-Pierre-de-Bat (33). Il exploite le domaine de 45 ha, composé de 10 ha de bois, de 7 ha de pâtures et de 27 ha de vignes. Il possède un troupeau de 52 brebis Landaises et un petit atelier de plantes médicinales. Dans ce 3ème volet, Alain Ferran détaille les soins biodynamiques qu'il prodigue à la vigne, l'automne, avant les vendanges, pour harmoniser la maturité des fruits et, après la récolte, pour accompagner la mise au repos du vignoble.
Changement climatique : Réfléchir à une nouvelle conduite de la vigne ?
Arnaud FURET, AuteurLe plan vertical palissé est le mode de conduite le plus répandu pour la vigne. Avec lavènement de la mécanisation, il a supplanté les autres pratiques. Néanmoins, les enjeux liés au changement climatique amènent les viticulteurs à revisiter ces autres pratiques. Cet article effectue un tour dhorizon des autres modes de conduite pratiqués en France et en Italie. En Haute-Savoie, les viticulteurs cultivaient la vigne en crosse, ou hautains, sur des troncs morts de châtaigniers, et cultivaient leur potager sous la vigne. Côté italien, il existe encore une grande diversité de modes de conduite. Dans le Piémont et à Donnas, la vigne est cultivée en terrasses sur les coteaux et monte sur une pergola haute (2 m). La vigne recouvre ainsi toute la largeur de la terrasse. A contrario, du côté de Morgex, la vigne est cultivée avec des pergolas basses, situées à 1 m de hauteur, ce qui impose de travailler à genoux. Ces différences de conduite sont liées au climat : en altitude, les pergolas basses font profiter la vigne de la réverbération du sol, ce qui permet aux raisins darriver à une bonne maturité ; tandis que, dans les vallées, les pergolas hautes assurent un rafraîchissement des baies et une bonne aération. En Sicile, sur lÎle de Pantelleria, les vignes sont conduites ad alberello (en nid doiseau) : la plante est installée dans un trou creusé dans un sol volcanique et est taillée en gobelet de telle sorte que le feuillage capte la moindre humidité. Par ailleurs, dans le Jura, le Domaine Pignier expérimente une conduite haute et retombante pour un cépage hybride résistant. En raisin de table, à Moissac, une expérimentation porte sur une conduite en T-Bord (une sorte de pergola à port retombant).
Cheminer de vigne en vigne
Soazig CORNU, AuteurSuite à une semaine d'échanges avec des vignerons et des vigneronnes biodynamiques du pourtour méditerranéen, sur le terrain, à partager expériences, pratiques et questionnements, cet article restitue un florilège d'idées et de pratiques qui viennent répondre aux problématiques rencontrées. Il fournit des pistes de réflexion sur, notamment, les alternatives au soufre pour le traitement des maladies, la gestion de l'enherbement, le matériel, mais aussi sur des pratiques telles que les vendanges de nuit, la création de haies, les complantations, le pâturage des parcelles par les ovins...
Des cochons Kunekune pour désherber la vigne
Clara DE NADAILLAC, AuteurEn Gironde, l'EARL Montgaillard fait pâturer des cochons Kunekune dans ses vignes. Les animaux assurent ainsi le désherbage des parcelles, mais aussi l'apport de matière organique, et représentent une source de diversification grâce à la vente de leur viande. Avec leur petite taille et leur manque de muscles dans la nuque, ces cochons présentent l'avantage de ne pas détériorer les vignes. Ils ne consomment ni les feuilles, ni les grappes et peuvent, ainsi, rester dans les parcelles toute l'année, a contrario des moutons plus classiquement utilisés.
Palissage : Le fruit à portée de main ; Les fruitiers palissés en pratique
Aurélie SÉCHERET, Auteur ; Jérôme JULLIEN, AuteurTraditionnellement associé aux potagers de châteaux, le palissage des fruitiers a également été adapté à l'échelle des maisons, notamment dans le Nord-Est de la France. Dans le premier article, Eric Dumont, pépiniériste à Sainte-Savine (10), retrace l'histoire de cette pratique et propose ses conseils pour la mettre en place dans son jardin : structure d'accueil, choix des variétés selon l'exposition, entretien et soin aux arbres et aux fruits... Le deuxième article fournit des compléments sur : les différentes formes palissées et les espèces fruitières qu'elles concernent, l'emplacement, la préparation du sol, la plantation et la taille d'entretien. Des illustrations permettent de visualiser les points de taille.
Parcours de vignerons : Domaine Cadeillac Bertrand Henry ; Domaine de lAnchois Stéphan Buffille
Frédérique ROSE, Auteur ; Willy KIEZER, AuteurCet article détaille les pratiques de deux domaines viticoles biologiques français. Le premier se situe en Haute-Garonne. Bertrand Henry a créé le domaine de Cadeillac dans un secteur où la culture de la vigne avait été abandonnée. Il sest installé en 2005, en achetant et en plantant progressivement ses parcelles. Il gère maintenant 15 ha. Seul vigneron installé dans la région, sans conseillers viticoles ni pairs avec qui échanger, il a vite cherché à être le plus autonome possible. Après de sérieux soucis de santé, il est passé en bio (son domaine est certifié bio depuis 2018). Il met également en uvre des pratiques biodynamiques. Il poursuit lobjectif daméliorer constamment la qualité de ses raisins et de ses vins. Pour cela, il est retourné aux vendanges manuelles, il a développé la traction animale, renforcé la biodiversité sur son domaine Il souhaite aussi vendre son vin le plus localement possible. Le second domaine, le Domaine de lAnchois (7,5 ha de vignes et 5 ha doliviers ; certifié bio depuis 2007 et Demeter depuis 2020), est basé dans les Bouches-du-Rhône, à quelques kilomètres de la Méditerranée, sur les rives de létang de Berre. Au départ, Stéphan Buffille cultivait des oliviers, des figuiers et faisait du maraîchage. En 2015, il change de production, en plantant, de manière échelonnée, plusieurs parcelles de vignes avec des cépages anciens, résistants à la sécheresse et à loïdium. Il a ainsi misé sur loriginalité et la distinction, avec des cépages aromatiques peu cultivés. Son premier millésime a été pressé en 2019. Ce vigneron a choisi de confectionner des vins naturels, en fermentation spontanée, sans aucun intrant, hormis quelques sulfites. Il poursuit aussi l'objectif de limiter le travail du sol et de bien nourrir la terre.
Rencontre avec Xavier Stentz, vigneron au domaine André Stentz à Wettolsheim (68)
Clément LAMY, Auteur ; Lucie PIERRE, AuteurEn 1984, André Stentz a repris l'exploitation viticole de son père, à Wettolsheim (68). Il l'a convertie en bio et a adhéré à la charte Nature & Progrès. Aujourd'hui, son fils, Xavier, a pris la suite. Depuis 2016, ils sèment des engrais verts dans toutes les vignes et adaptent le mélange en fonction des besoins des parcelles (de la féverole pour plus de vigueur de la parcelle, du radis pour décompacter le sol), ce qui leur permet de se passer de toute autre opération de fertilisation. Afin de limiter les maladies, la vigne est taillée en Poussard et reçoit très peu de cuivre (1 kg/ha/an). La biodiversité est favorisée par la plantation de haies et d'arbres, et le broyat issu des tailles est utilisé pour pailler les cavaillons. Vainqueurs du Vititrophée, les Stentz ont plus de vingt cuvées avec les sept cépages alsaciens ; les raisins sont vinifiés sans intrants et sont soumis à une fermentation malolactique.
San Polino : Daniel Fabbro : Biodiversité et sangiovese : pour sublimer le terroir
Arnaud FURET, AuteurEn Italie, la famille Fabbro a décidé de sinstaller en Toscane, sur le domaine San Polino (7 ha), dont les terres ont bénéficié dun long repos sans cultures, ce qui a été un atout non négligeable pour ces vignerons. Ils sont ainsi devenus les pionniers de la viticulture biologique dans cette zone géographique (le domaine est certifié bio depuis 1994). Le sangiovese, seul cépage cultivé sur le domaine, est sublimé grâce à la préservation des terroirs, qui est lune des priorités de Daniel Fabbro, le gérant actuel du domaine. Plusieurs pratiques sont mises en place pour préserver léquilibre des sols : implantation dengrais verts, compostage et épandage de déchets verts, travail du sol limité Afin dobtenir des raisins de qualité, et donc des vins de qualité, le domaine possède un atout : la santé et la richesse de son écosystème. La vendange est entièrement réalisée à la main afin de ne pas endommager le potentiel des baies par lintroduction de machines. Au chai, bien que Daniel Fabbro ne revendique pas de faire des vins naturels, il essaie de limiter au maximum les intrants et davoir le moins possible recours au soufre.
L'agrivoltaïsme, un avenir pour la vigne ?
Catherine GERBOD, AuteurL'agrivoltaïsme, association de panneaux photovoltaïques et de cultures sur une même parcelle, les panneaux devant apporter un ou plusieurs services à la culture en question (protection contre les aléas climatiques...), pose beaucoup de questions, en viticulture comme dans les autres filières. Il représente une solution au développement des énergies renouvelables en France, mais ne doit pas s'étendre, notamment, au détriment de la préservation des terres agricoles. Fin 2022, un amendement sur l'agrivoltaïsme doit intégrer le projet de loi d'accélération des énergies renouvelables.
Alain Ferran, le vivant sous toutes ses formes
Soazig CORNU, AuteurAlain Ferran, vigneron et éleveur de brebis en biodynamie en Gironde (33), est installé au domaine du Tucaou depuis 1976. Le domaine est constitué de 28 ha de vignes, 8 ha de bois et 8 ha de prés et de jachères. C'est la découverte de vins alsaciens produits en biodynamie qui a poussé Alain à essayer ce mode de production. D'abord peu convaincu, Alain a cependant observé, au fil de sa pratique, les bienfaits de la biodynamie sur le sol et la vigne et sur la qualité des raisins et du vin qu'il produit. Depuis trois ans, il élève un troupeau de 60 brebis, qu'il fait pâturer dans les vignes. Il commercialise les agneaux en caissettes. La production viticole, aujourd'hui reprise par son fils Julien, est commercialisée en bouteilles, à l'export et à des grossistes comme Biocoop et Naturalia. Aujourd'hui jeune retraité, Alain Ferran se consacre à ses brebis et à l'accompagnement de porteurs de projets en biodynamie. À la fin de cet article, Jacques Fourès explique le processus et les vertus de la dynamisation de l'eau.
Lazote : sa gestion en vinification
Jérémie CEBRON, AuteurLazote contenu dans les baies de raisin est un élément indispensable au bon déroulement des fermentations. Lazote assimilable (Nass) correspond à la part dazote pouvant être assimilée par les micro-organismes dans le moût. Cette part est composée de deux types dazote : lazote minéral et lazote organique. Daprès la littérature, les besoins des levures (qui assurent la fermentation alcoolique) se situeraient en moyenne autour de 150 mg/L dazote assimilable. Il nest toutefois pas rare dobserver des fermentations se déroulant à des taux inférieurs, leur vitesse de fermentation est juste plus lente. Les besoins en azote des levures sont en effet très dépendants du milieu dans lequel elles évoluent. Cependant, comme les deux formes dazote (minérale et organique) ne sont pas métabolisées de la même manière par les levures, un déséquilibre entre ces deux formes pourrait expliquer certains ralentissements de fermentation (même lorsque la concentration dazote assimilable totale semble suffisante). Les bactéries lactiques (qui assurent la fermentation malolactique), ne peuvent, quant à elles, quassimiler lazote organique. En plus de décrire les besoins et les processus dassimilation de lazote par les micro-organismes, cet article apporte des informations sur les indicateurs de la nutrition azotée de la vigne et de la qualité des raisins, ainsi que différentes stratégies dapport d'azote en cours de vinification.
Lazote : de la vigne au moût
Romain BAILLON, AuteurLes vignerons bio sont de plus en plus nombreux à être confrontés à des fermentations paresseuses, parfois inachevées, qui peuvent aboutir à des déviations dans les vins (Brett, volatile...). Ce phénomène peut être amplifié par des aléas climatiques, mais lorigine du problème reste la même : le manque dazote dans les moûts. Même si la correction en cave sest généralisée (solution rapide et simple pour gérer le déficit dazote dans les moûts), il ne faut pas oublier la cause agronomique du problème : la réduction des apports azotés ou une gestion de la fertilisation organique pas toujours maîtrisée. Si lazote est naturellement présent dans le sol, cest le seul élément minéral qui ne provient pas de la roche mère. Il provient de la minéralisation de la matière organique. Les besoins de la vigne en azote sont assez faibles (environ 20 à 30 kg/ha/an) et sont souvent pourvus par lazote contenu dans le sol (la vigne est une culture pérenne avec un système racinaire capable dexplorer un large volume de sol). Toutefois, il faut veiller à la disponibilité de lazote aux moments clés avec des apports organiques si nécessaire. Mais à linverse, un excès dazote peut favoriser le développement du botrytis. Après avoir détaillé les besoins en azote de la vigne, cet article fournit des conseils sur les apports à réaliser et sur la manière de favoriser lactivité biologique du sol. Il explique également pourquoi compenser par des amendements calciques, l'acidification naturelle des sols (processus naturel engendré par lactivité biologique).
Biodynamie : Laction structurante de la silice de corne
Arnaud FURET, AuteurSi la préparation biodynamique 500 (à base de bouse de corne) agit sur le sol, la préparation 501 (à base de silice de corne) élève la plante. La 501 constitue ainsi le deuxième pilier fondamental de la culture biodynamique. Cette préparation ne devrait être appliquée que sur des cultures ayant déjà reçu une préparation 500 ou 500P au printemps ou à lautomne précédent. La silice est un cristal de quartz. Pour fabriquer la 501, ce minéral est réduit en poudre très fine (4 microns), qui est enterrée pendant lété dans des cornes. Une fois déterré, le préparat est dynamisé afin daugmenter sa sensibilité, puis est épandu en brouillard fin, au lever du soleil, sur des plantes en végétation ou en cours de maturation. La silice permet ainsi dapporter de la rigidité aux cellules végétales, ainsi quune plus grande résistance de la cuticule. Elle va également équilibrer la pousse de la plante, qui sera moins exubérante. Dans la seconde partie de cet article, plusieurs viticulteurs expliquent les effets de cette préparation sur leur vigne. Un encart rapporte également le témoignage dÉric Plumet. Ce viticulteur fait partie dun groupe local de biodynamie qui réalise sa silice de corne.
Changement climatique : Quelles clés pour sadapter ?
Robin EUVRARD, AuteurLes vignerons sont confrontés à des aléas climatiques de plus en plus fréquents et de plus en plus marqués. Si les études font état dune hausse de 1,4 °C de la température de lair depuis un siècle (chiffres MétéoFrance), le régime hydrique est également modifié avec de longues semaines de sécheresse et, au contraire, des périodes de précipitations plus intenses. Concernant la vigne, les dates phénologiques ont également évolué : le débourrement a lieu plus tôt, ce qui augmente lexposition des jeunes pousses au gel précoce, et avance les vendanges. Une hausse potentielle de 0.5 à 1° dalcool potentiel est aussi observée. Plusieurs pistes peuvent être creusées par les viticulteurs, bio ou non bio, pour sadapter à ces changements. Cet article fait plus particulièrement un point sur la taille de la vigne (sorienter vers une taille plus douce), sur les cépages dits « résistants » et sur le choix des porte-greffes. Il remet aussi en question certaines pratiques, telles que les densités de plantation, leffeuillage ou le rognage. Un encart questionne également laménagement des parcelles viticoles, et plus particulièrement la place de larbre au sein de ces parcelles.
Le cuivre contre le mildiou
Nina CHIGNAC, Auteur ; Violette SORNIN, AuteurEn viticulture biologique, le cuivre est toujours le produit le plus efficace pour lutter contre le mildiou. Toutefois, s'accumulant dans les sols, il fait l'objet de controverses environnementales et son usage est limité réglementairement à une dose de 4 kg par hectare et par an, lissée à 28 kg par hectare sur sept ans. Afin d'aider les viticulteurs pour un usage raisonné et efficace, plusieurs recommandations, issues notamment de résultats d'essais, sont présentées dans cet article. L'objectif : traiter au bon moment grâce à une bonne connaissance du produit utilisé, du cycle de la vigne et des conditions météorologiques.
Déléguer la pose du Fortisève pour lutter contre l'esca
Xavier DELBECQUE, AuteurFortisève est un produit de lutte contre l'esca, utilisable en préventif sur des ceps identifiés comme malades les campagnes précédentes ou en curatif, et autorisé en agriculture biologique. Le produit étant contenu dans une poche et fonctionnant à la manière d'une perfusion, la mise en uvre de ce traitement peut être fastidieuse pour les vignerons. Aussi, des entreprises de travaux viticoles, à l'image de Vignes du Sud qui est intervenue sur le domaine Terres Destel dans le Var en 2022, proposent de s'en charger.
Écopâturage : Différents modèles possibles et différents animaux
MILDIOU NI MAÎTRE, AuteurLe pâturage de l'enherbement d'un vignoble par un troupeau, via de l'écopâturage ou du vitipastoralisme, présente plusieurs avantages pour les vignes : gestion de l'enherbement avec une moindre compaction des sols qu'avec des engins agricoles, apport direct de matière organique, apport d'un complément de revenu grâce à l'élevage... à condition de bien maîtriser ces pratiques. Les moutons sont les animaux les plus souvent mobilisés pour ce type de pâturage, mais d'autres espèces peuvent aussi avoir accès aux vignobles, comme le montrent plusieurs témoignages. Xavière Hardy, en Loire-Atlantique, et Bérenger Arnould, berger itinérant, travaillent avec des moutons, tandis qu'Émilie Tourette Brunet, dans le Maine-et-Loire, et Marie Carroget, en Loire-Atlantique, ont fait les choix originaux de canards et de poules pour l'une et de cochons pour l'autre.
Évaluer la fertilité d'un sol en viticulture : atelier à Cornas, en Ardèche
Sabrina BOURREL, AuteurLa bonne fertilité d'un sol est indispensable pour une bonne vigueur des cultures mises en place. Cette fertilité peut être évaluée avec différents éléments complémentaires : l'observation de la vigueur de la culture et de ses rendements, le profil de sol et l'analyse de sol. À l'occasion de la journée Tech&Bio Viticulture du 7 juillet 2022, à Cornas, en Ardèche, un exemple concret a été présenté à travers l'étude d'une parcelle de vignes, plantée en Syrah il y a 20 ans. Les pratiques culturales mises en place sont décrites dans cet article, ainsi que le profil pédologique de ce sol sableux sur plusieurs horizons (0-30 cm, 30-65 cm, 65-180 cm, 180-220 cm) et des éléments issus de l'analyse de terre.
Gestion du mildiou : Bilan de la campagne 2021
Martin ROCOUR, AuteurCet article propose un retour sur la campagne viticole 2021 en matière de pression du mildiou et de moyens mis en uvre pour lutter contre cette maladie cryptogamique. L'été 2021 a été pluvieux, en particulier de juin à fin juillet, entraînant le maintien d'une pression du mildiou importante et la nécessité, pour les viticulteurs, de poursuivre les traitements. En effet, il est primordial de protéger les feuilles - et pas seulement les grappes - afin d'assurer la mise en réserve pour les années suivantes, et donc la pérennité de la plante. Plusieurs conseils sont donnés en ce sens. En 2021, les conditions météo estivales propices au mildiou ont fait suite à des épisodes de gel qui avaient déjà fragilisé les ceps, avec des retards de développement végétatif parfois conséquents, mais aussi un buissonnement important de certains ceps qui ont alors nécessité plusieurs passages d'ébourgeonnage.
Le Grass Killer de Caffini limite l'érosion
Ludovic VIMOND, AuteurSuite à la conversion à l'agriculture biologique de son domaine viticole à Andlau, dans le Bas-Rhin, Pierre Wach a investi dans un Grass Killer de Caffini pour la gestion de l'enherbement sur le rang de ses vignes. Il s'agit d'un outil qui envoie de l'eau sous haute pression (950 à 1050 bars) grâce à des buses, découpant ainsi les adventices et leurs racines, jusqu'à 4 à 5 cm dans les sols sableux. Le viticulteur utilise de l'eau de pluie, stockée dans de gros réservoirs.
Guide : Plantes bio-indicatrices
AGROBIO GIRONDE, Auteur ; BIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; FNAB, Auteur | BORDEAUX (347 Avenue Thiers, 33 100, FRANCE) : AGROBIO GIRONDE | 2022Le sol regorge de graines qui n'attendent que des conditions favorables à leur germination pour sortir de leur dormance. Leur développement apporte, en cela, des indications sur l'état et l'évolution des sols. Cet ouvrage, d'abord destiné aux viticulteurs de Gironde, recense les 27 plantes bio-indicatrices les plus fréquentes dans les vignobles de Gironde. Il est également utile aux viticulteurs du Grand Sud-Ouest, où la plupart des espèces décrites peuvent être trouvées. Pour chaque plante, une photo permettant de la reconnaître, ainsi qu'une description de son caractère bio-indicateur sont fournies. L'intérêt de ces plantes, pour un usage en phytothérapie dans les vignes, mais aussi pour la santé humaine, est également indiqué.
Une histoire vigneronne en Catalogne
Soazig CORNU, AuteurJaume Gramona, vigneron en biodynamie à Sant Sadurní d'Anoia, en Catalogne espagnole, s'est associé à son cousin au sein de l'entreprise familiale qui emploie, en 2022, 70 salariés, entre vignes, cave, administratif et commerce. Le domaine est constitué de 65 ha de vignes et de 35 ha de forêt avec, à son cur, des bâtiments de ferme pour accueillir les animaux : une dizaine de chevaux pâturent sous les pins ; un troupeau de moutons permet de gérer l'enherbement des rangs et de réguler les engrais verts ; des oies et des chiens gardent le lieu ; d'autres volailles animent l'espace ; un troupeau de vaches Albera habite dans la forêt. Jaume, conscient de la nécessité de travailler collectivement, partage ses connaissances, son expérience et ses pratiques respectueuses de la nature, à son équipe, à ses élèves (il est professeur chargé de cours dnologie à l'Université Rovira Virgili de Tarragone) et au sein du groupe Alianzas por la Tierra (« Partenariats pour la Terre »), une association de vignerons créée en 2015. La cave actuelle a été construite, en 2002, avec une architecture bioclimatique, afin de réduire son impact environnemental et sa consommation énergétique. Les raisins y sont vinifiés, 20 % provenant des vignes de la famille Gramona, le reste des vignerons du groupe Alianzas por la Tierra. Chaque année, 850 000 bouteilles (deux tiers en vins effervescents, un tiers en vins tranquilles) sont produites et commercialisées en Catalogne (70 %), dans le reste de l'Espagne (17 %) et à l'export (13 %).
Jean-Marc Touzard, directeur de recherche Inrae à Montpellier
Frédérique ROSE, AuteurJean-Marc Touzard est directeur de recherche à Inrae et directeur de lUnité mixte de recherche (UMR) Innovation à Montpellier. Dans cette interview, il répond à la question « Jusquoù reconcevoir la bio pour faire face au changement climatique ? ». Ce chercheur travaille, en effet, depuis plusieurs années, sur ladaptation de la viticulture au changement climatique, notamment via le projet Laccave qui a pris fin en 2021. Ce projet étudiait les adaptations possibles de la vigne et du vin face aux modifications climatiques, ainsi que des pistes pour atténuer le changement climatique. Au départ, la viticulture bio nétait pas prise en compte en tant que telle. Mais, très vite, les viticulteurs bio se sont démarqués de leurs homologues conventionnels : ils étaient plus concernés par les enjeux climatiques et mettaient en place plus de techniques dadaptation. Ils sintéressent aussi plus à la résilience de leurs exploitations (en sinterrogeant sur les interactions entre la vigne et son milieu), sont très présents dans leurs parcelles et savent être réactifs. En revanche, les viticulteurs bio, qui sont plus adeptes des vins natures, ne sont pas forcément prêts à mettre en uvre une nologie corrective pour gérer les degrés trop forts en alcool et les acidités trop faibles. Ils se questionnent aussi sur la place de lirrigation et des nouvelles technologies (robots) dans leur système. En parallèle de cet article, un encart est réservé aux Climathon qui ont regroupé des élus, des vignerons, des chercheurs et des citoyens pour construire un plan daction pour sadapter au changement climatique.
La lutte contre le Black-Rot en viticulture biologique
AGROBIO GIRONDE, Auteur ; BIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur | BORDEAUX (347 Avenue Thiers, 33 100, FRANCE) : AGROBIO GIRONDE | 2022Le Black-Rot ("pourriture noire" en français) est une maladie cryptogamique qui s'attaque à tous les organes verts de la vigne : feuilles, grappes, rameaux. C'est une maladie considérée comme « secondaire » par rapport au mildiou ou à l'oïdium, mais qui, dans certains cas, peut faire des dégâts conséquents, notamment sur quelques cépages très sensibles comme les Sémillon, Muscadelle et Sauvignon. Cette fiche fournit des informations pour lutter contre le développement du Black-Rot en viticulture bio.
De meilleurs taux avec le pâturage de mûrier
Claire BOYER, AuteurSur la ferme expérimentale du Pradel, en Ardèche, un essai "du champ à la fourchette" a été mené sur le pâturage de mûrier blanc par des chèvres. Deux lots de 24 animaux ont été comparés. Les résultats sont encourageants, puisque les chèvres alimentées en partie avec du mûrier ont obtenu une meilleure productivité, de meilleurs taux, un meilleur rendement fromager. La dégustation de fromages par un panel de consommateurs n'a pas montré de différences notables. Un essai similaire a été conduit autour de la consommation de feuilles de vigne par des chèvres.
Mildiou de la vigne : alternatives au cuivre
Claude-Eric PARVEAUD, Auteur ; Maxime JACQUOT, AuteurLe cuivre est une substance utilisée aussi bien en viticulture biologique (dans 97 % des vignobles) que conventionnelle (84 % des vignobles). Il permet de lutter efficacement contre le mildiou de la vigne, avec une certaine facilité d'utilisation et un coût modéré. Toutefois, sa phytotoxicité, l'apparition de résistances ou encore ses effets néfastes sur la faune du sol poussent les acteurs agricoles à chercher des alternatives. La majorité des travaux portent sur des solutions de substitution, qui peuvent être d'origine minérale, animale, microbienne ou végétale (notamment en agriculture biologique), et avec des modes d'actions variés (fongicide, stimulation des défenses naturelles de la plante, hyperparasitisme). Le Grab (groupe de recherche en agriculture biologique) est particulièrement actif sur le sujet. Entre 2007 et 2020, il a évalué 41 substances alternatives à différentes concentrations, avec différents adjuvants, associées ou non à une faible dose de cuivre, soit 64 modalités différentes. Ces essais ont été réalisés dans la vallée de la Drôme, sur le cépage Muscat petits grains. Les résultats les plus marquants, concernant 16 substances, sont présentés dans cet article. Pour les substances alternatives utilisées seules, cinq d'entre elles ont présenté une efficacité significative sur feuille. En revanche, pour les modalités associant une faible dose de cuivre, les produits alternatifs ne permettent pas d'atteindre de meilleurs résultats que le cuivre utilisé seul. Ces travaux de recherche doivent se poursuivre. De plus, la combinaison de leviers phytosanitaires, agronomiques et variétaux semble prometteuse et mérite également d'être approfondie.
De l'oenologie à la viticulture
Alain CARBONNEAU, Auteur ; Jean-Louis ESCUDIER, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2022Aujourdhui, la filière vitivinicole sorganise en définissant, dabord, la demande en vins, puis en choisissant des pratiques adaptées aux potentialités du terroir. Elle doit faire face à lévolution profonde des marchés et des attentes des consommateurs, ainsi quaux défis du changement climatique. Cette nouvelle édition, augmentée et mise à jour, aborde lensemble des étapes allant de lenvironnement de la vigne à lélaboration du vin, jusquà sa dégustation et ses effets sur la santé : climats, sols, terroirs, cépages, santé de la vigne, méthodes de culture, tailles, viticulture durable, appellations, vinification, composition du vin, innovations techniques, qualités organoleptiques, recherche sur les polyphénols et les arômes, dégustation sensorielle. Ce livre illustré concilie les explications scientifiques des processus et la pédagogie des savoir-faire grâce à lexpérience des auteurs. Il sadresse à tout lecteur intéressé par le monde du vin, quil soit viticulteur, nologue, consommateur éclairé ou étudiant.
Phytothérapie : Accompagner la sortie d'hiver
Justine VICHARD, AuteurBien que la végétation soit alors "au repos", la période hivernale n'en est pas moins importante dans la gestion des vignes. En sortie d'hiver, il convient d'agir, en premier lieu, sur le sol, et notamment sur les micro-organismes qu'il contient. Pour que ces derniers jouent pleinement leurs rôles, des solutions riches en vitamines, tanins, oligo-éléments et donc en micro-organismes, peuvent être apportées : thé de compost, litière fermentée, extrait fermenté de plantes. Au moment du débourrement, c'est la photosynthèse qu'il faudra faciliter. L'ortie est une plante-clé, en apportant notamment des nutriments nécessaires à la photosynthèse. Enfin, pour mieux faire face aux gels tardifs, la valériane peut être une alliée, en complément des solutions mécaniques de plus en plus indispensables. Elle crée un voile de chaleur sur les plantes et a une action déstressante pour celles-ci.
Portrait : Rencontre avec Renaud Pierson, arboriculteur-viticulteur dans les Côtes de Meuse, à Billy-sous-les-Côtes (55)
Yoan MICHAUD, AuteurEn 2010, Renaud Pierson a repris la ferme familiale en arboriculture-viticulture, à Billy-sous-les-Côtes, dans la Meuse. Il a démarré la conversion de la ferme en bio en 2012. Il a d'abord passé en bio les mirabelles, qu'il cultive sur 20 ha et dont les 3/4 sont vendues à des grossistes. Une petite partie est transformée à la ferme et est commercialisée sous forme d'eau de vie, de confitures et de nectars. La conversion des cerisiers (1 ha de cerises aigres) s'est faite en 2016 et celle des 9,5 ha de vignes s'est faite en 2017 : Renaud a préféré prendre le temps de commencer les pratiques bio avant la conversion, pour voir si cela fonctionnait. Toute la production de raisins est transformée en vin, commercialisé en bouteilles, principalement en vente directe à la ferme, mais aussi à des restaurants, à des cavistes et à des magasins de producteurs. Membre du GIEE BECO, Renaud participe à la recherche de solutions techniques avec d'autres producteurs.
Les promesses de la vitiforesterie, ou quand l'arbre épouse la vigne
Claire BERBAIN, AuteurAlors que les projets d'agroforesterie dans les vignobles se multiplient en France, de plus en plus de viticulteurs, en Suisse, sont séduits par l'idée de planter fruitiers et haies dans les vignes. En effet, cette pratique permet de contrer les effets délétères d'une monoculture sur la vie du sol et de ramener de la diversité dans les vignes. Les fruitiers et les haies, associés à la vigne, auront un effet brise-vent, créeront un ombrage pour rafraîchir les vignes, abriteront auxiliaires et pollinisateurs et apporteront, à terme, une plus-value grâce à la vente des fruits. Christophe Batardon, viticulteur bio à Soral GE, André Bélard, viticulteur bio à Chexbres VD, et Benoît Vinet, vigneron bio à Lapouyade (33), apportent leurs témoignages. Pour finir, Florian Bassini, formateur en biodynamie, explique en quoi l'arbre rend la vigne plus prospère.
Prophylaxie au vignoble : Comment optimiser la protection du vignoble ? ; Vignoble de Corrèze : De limportance de la prophylaxie
Etienne LAVEAU, Auteur ; Marion POMPIER, AuteurEn années pluvieuses, la protection cuprique ne suffit pas généralement pour maîtriser le mildiou. C'est pourquoi il est important de mettre en place des mesures prophylactiques. La prophylaxie regroupe lensemble des moyens mis en uvre pour empêcher lapparition, laggravation ou lextension des maladies. En viticulture, certaines mesures vont avoir des effets à long et moyen termes, comme la configuration des parcelles, le choix du cépage et du porte-greffe, la fertilisation, la taille de la vigne et lentretien des sols Dautres mesures ont des effets à court terme, voire immédiats, comme le levage, le rognage, leffeuillage ou encore la tonte des inter-rangs. Ces différentes mesures nont toutefois pas toutes le même impact et il est donc important de savoir les prioriser. Les levages ne peuvent souffrir daucun retard, car les rameaux qui traînent au sol peuvent être plus facilement contaminés, puis transmettre la maladie aux autres ceps. Les épamprages peuvent, en revanche, prendre un peu de retard, du moment que les pampres ne sont pas contaminés. La gestion des adventices est importante, mais elle ne doit pas prendre le pas sur les traitements ou les levages. En Corrèze, région où la viticulture se professionnalise, les viticulteurs bio portent une attention particulière à la prophylaxie. Cette dernière est illustrée à travers plusieurs exemples, allant des choix réalisés lors de limplantation des parcelles aux travaux mis en uvre pour maîtriser le développement des maladies et des ravageurs.
Rencontre avec Claudine Rominger, vigneronne à Westhalten (68)
Lucie PIERRE, AuteurDans LES LETTRES AB - MAGAZINE DES PRODUCTEURS BIO DU GRAND EST (N° 57 Décembre 2022) / p. 10-11 (2)Claudine Rominger est vigneronne en biodynamie, à Westhalten (68), depuis 1995. Le domaine, qui s'étend aujourd'hui sur 11 ha, a deux types de sols : - du grès, léger et assez acide, où les vignes sont plus sensibles au mildiou ; - un sol argilo-calcaire, plus lourd, avec des problèmes d'oïdium, situé à la base des coteaux. Pour protéger les vignes, elle utilise beaucoup de plantes en tisanes ou en décoctions, mais aussi en huiles essentielles, ce qui lui permet de réduire les doses de cuivre métal utilisées (200 g/ha). Par ailleurs, elle sème des engrais verts dans les inter-rangs, dont elle module la destruction selon les besoins de la parcelle. Elle vinifie les raisins par cépage et en assemblage et commercialise entre 50 000 et 60 000 bouteilles par an, aux particuliers et à l'export.
Sécheresse : Des pistes émergent
Clara DE NADAILLAC, AuteurEn viticulture, de nombreux essais sont menés afin de trouver des adaptations à la sécheresse. Des filets dombrage ont, par exemple, été testés par les Chambres dagriculture du Var et du Vaucluse. Des filets verticaux noirs, denviron 1 m de hauteur, ont ainsi été disposés dans des parcelles de grenache. Deux facteurs ont été testés : la date dinstallation des filets (entre la préfloraison et la véraison) et lintensité de lombrage (filets à 50 % et 70 % dombrage). Les résultats sont prometteurs (meilleure croissance végétative, moins daccumulation de sucre dans le raisin), mais leur utilisation ne semble pas compatible avec tous les types de cépages. Dans les Pyrénées-Orientales, des expérimentations sont en cours sur linstallation de panneaux photovoltaïques dans les vignes. Ces panneaux ont donné des résultats plutôt prometteurs en réduisant lamplitude thermique (il fait moins chaud en dessous des panneaux durant lété, et plus chaud durant lhiver) et en limitant lévapotranspiration. La Chambre dagriculture du Vaucluse a aussi testé la technique de la brumisation, qui est utilisée en Australie, mais les essais ont montré quelle était moins intéressante que lirrigation dans les systèmes français étudiés. Dautres leviers peuvent être actionnés contre la sécheresse, comme le choix des cépages, la densité de plantation, ou encore la période de taille.
Le semis de bourgeons, pour régénérer la vigne ?
Clara DE NADAILLAC, AuteurL'association Soin de la Terre, accompagnée de quelques vignerons, se penche, depuis plusieurs années, sur le semis de bourgeons pour la multiplication de la vigne. Contrairement à une bouture classique qui compte trois yeux, la technique expérimentée ici ne s'appuie que sur un seul il. Les résultats obtenus en conduite biodynamique montrent le développement d'un chevelu racinaire plus dense. L'association estime également que cette pratique pourrait favoriser des mutations positives des ceps, mais plusieurs années d'observation sont encore nécessaires pour valider cette hypothèse.
Le surgreffage viticole : un gain de temps significatif en complantation
Amandine FAURIAT, AuteurEn Ardèche, les viticulteurs du domaine Perréol-Monier pratiquent, depuis quelques années déjà, le surgreffage. Il s'agit d'apporter un nouveau greffon sur le porte-greffe existant pour les ceps malades ou dépérissants. Comparativement à une complantation (remplacement du cep dans sa totalité par un nouveau pied), cette technique permet une meilleure reprise et un retour plus rapide à la pleine récolte, d'autant plus sur les vignes d'un certain âge. Les nouveaux greffons sont choisis sur les domaines viticoles voisins au moment de la taille des vignes.
Taille douce physiologique : une logique « Guyot-Poussard » qui sintéresse en plus à la mise en réserve de la vigne
MILDIOU NI MAÎTRE, AuteurUne vigne non taillée peut vivre jusquà 100 ans. Il est rare de trouver des vignes aussi vieilles dans les vignobles, à la fois pour des raisons économiques, mais également à cause des pratiques viticoles. Dès la période post-phylloxérique, des hommes comme Dezeimeris ou Poussard attribuaient une importance de premier ordre à linfluence de la taille sur la viabilité et sur la résilience dun pied de vigne, mais les connaissances propres à une taille physiologique « respectueuse » de la vigne se sont étiolées durant le XXe siècle. La taille douce physiologique revient toutefois au goût du jour. Elle combine le respect des flux de sève et celui des réserves localisées dans les bois (notamment dans la baguette). Avant dapporter plus dinformations sur la taille douce physiologique, cet article effectue des rappels sur la physiologie de la vigne (notamment sur les processus physiologiques liés à la production du raisin et sur la circulation des flux de sève), et détaille les trois facteurs de mortalité prématurée de la vigne due à des erreurs de taille (les déséquilibres de taille, les plaies mutilantes et les inversions des flux de sève).
Use of Copper-Based Fungicides in Organic Agriculture in Twelve European Countries
Lucius TAMM, Auteur ; Barbara THUERIG, Auteur ; Stoilko APOSTOLOV, Auteur ; ET AL., AuteurLa réduction de l'usage de produits à base de cuivre est l'un des objectifs de l'agriculture biologique, mais aussi de la politique agricole mise en uvre au niveau européen. Dans ce contexte, cet article vise à dresser un état des lieux de l'utilisation des produits à base de cuivre en agriculture biologique dans douze pays européens : Belgique, Bulgarie, Danemark, Estonie, France, Allemagne, Hongrie, Italie, Norvège, Espagne, Suisse et Royaume-Uni. Il s'appuie sur des connaissances d'experts. Dans ces pays, 3258 tonnes de cuivre sont utilisées, chaque année, en agriculture biologique, soit 52 % de la dose annuelle autorisée. Les principales cultures concernées sont les oliviers, les vignes et les amandiers. 56 % des utilisations recensées le sont à des doses inférieures à la moitié de celles autorisées et, pour 27 % d'entre elles, les doses sont inférieures au quart des doses autorisées. Toutefois, un abandon total des produits à base de cuivre entraînerait des pertes de rendement non négligeables pour les agriculteurs. Pour en limiter encore l'usage, des stratégies préventives doivent être appliquées et développées, de même que des programmes de sélection de variétés résistantes doivent être mis en place. Un prix abordable des produits alternatifs est également une clé de réussite pour une stratégie de lutte sans cuivre.
Vignerons du monde : Cave du Rhodan : Olivier et Sandra Mounir : 3e génération : retour au sol
Arnaud FURET, AuteurDans les Alpes suisses, Olivier et Sandra Mounir gèrent le domaine de la Cave du Rhodan. Ce domaine viticole de 12 ha, situé en zone de montagne, est cultivé en terrasses, avec de fortes variabilités de sol, de topographie et daltitude. Il bénéficie également dune importante richesse ampélographique (25 cépages). Olivier et Sandra Mounir sont la troisième génération à gérer ce domaine, et chacune dentre elles a donné une orientation particulière à la Cave du Rhodan : la première génération, dans les années 1960, avait opté pour la quantité ; la seconde, pour la qualité ; la troisième est passée en bio en 2012 et cherche à préserver au maximum ses sols. Olivier et Sandra Mounir souhaitent, en effet, transmettre un sol vivant, gage de pérennité et de qualité pour les vins. Pour cela, ils ont opté pour des stratégies dentretien adaptées, des doses minimales de cuivre et la préservation de la biodiversité. Avec 70 à 80 cm de sol avant la roche mère, ces vignerons doivent toujours adapter leurs outils à la configuration de leurs parcelles. Ils cherchent également à valoriser au maximum les microclimats. Leur objectif est dobtenir des raisins de qualité, afin deffectuer le maximum du travail à la vigne, et le moins possible au chai. Ils font aussi des expérimentations sur 80 ares, situés en plaine, plantés en cépage résistant (divico), où des moutons dOuessant gèrent lenherbement à lannée. Depuis 2022, ils sont allés plus loin en couvrant cette parcelle de panneaux solaires.
Vignes rouges et co-produits
Véronique BAILLON, AuteurEn phytothérapie, les feuilles de vigne rouge sont utilisées pour leur action sur les troubles veineux grâce à leurs propriétés astringentes et protectrices. Les feuilles de vigne doivent être issues de cépages vitis vinifera, dont les feuilles se parent de rouge après les vendanges. La Nouvelle-Aquitaine, région très viticole, pourrait-elle devenir un lieu d'expérimentation pour valoriser ce co-produit en tant que plante médicinale auprès des transformateurs de PPAM bio de la région ? D'après l'enquête annuelle, réalisée par INTERBIO Nouvelle-Aquitaine auprès des entreprises régionales, au moins 5 entreprises en PPAM bio ont un besoin de feuilles sèches, s'élevant en tout à plus de 7 tonnes. Des essais ont été réalisés, depuis 2020, sur deux cépages intéressants pour l'herboristerie, le Gamay fréaux, utilisé pour les vins rouges et rosés, et l'Egiodola, qui est utilisé pour faire du jus de raisin. Les essais se poursuivent en 2022.
Vin bio : La Bretagne fait péter le bouchon
Antoine BESNARD, AuteurAvec l'évolution de la réglementation permettant de produire du vin hors des régions historiques, la Bretagne voit se développer de plus en plus de projets viticoles. De la cinquantaine de projets de vignes, une vingtaine sont déjà plantées, pratiquement toutes en bio, en biodynamie et/ou en agroforesterie. Cet article résulte de la rencontre du réseau GAB-FRAB Bretagne avec les pionniers de la viticulture bio en Bretagne, ainsi qu'avec des viticulteurs des Pays de la Loire. Pour finir, un encadré présente le témoignage de Jacques Carroget, vigneron bio à Ancenis (44) et référent professionnel viticulture à la CAB Pays de la Loire.
Viticulture biologique : Projets Mildiou Plantes 1 et 2 : Synthèse 2014-2021 : L'utilisation des extraits végétaux dans la lutte contre le mildiou ; Projet Mildiou Plantes 2 : Résultats 2018-2022 sur la réduction de l'utilisation de cuivre en viticulture
Bertille MATRAY, AuteurDans L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE EN PAYS DE LA LOIRE : RÉSULTATS DE RECHERCHE - VITICULTURE (N° 174 et N° 175 Décembre 2022) / p. 1-4 (4) ; p. 1-2 (2)En Pays de la Loire, les projets Mildiou Plantes 1 et 2 se sont penchés, de 2014 à 2022, sur l'utilisation de différents extraits de plantes dans la lutte contre le mildiou sur vignes. Pour ce faire, des essais ont été menés, par la Chambre d'agriculture régionale, en partenariat avec l'ATV49, la CAB et les Lycées agricoles de Briacé et Montreuil-Bellay, chez plusieurs viticulteurs et sur deux plateformes expérimentales, tous en agriculture biologique. Certains sites ont appliqué la même plante toute l'année alors que d'autres ont suivi un programme où les plantes utilisées variaient. Ces modalités étaient comparées à une modalité sans extrait végétal à dose de cuivre équivalente. Les résultats obtenus, malgré l'intérêt de certains d'entre eux, montrent une certaine variabilité, mais, globalement, ne permettent pas de mettre en avant les extraits végétaux comme des alternatives suffisamment robustes comparées au cuivre.
Les zéolithes, une arme contre le mildiou ?
Xavier DELBECQUE, AuteurL'entreprise Solého environnement a mis au point Zéo Vignes, un produit composé exclusivement de zéolithe, un minéral naturel d'origine volcanique. Utilisable en agriculture biologique, il représente un nouvel outil dans la lutte contre le mildiou et les maladies cryptogamiques de la vigne. Il peut être utilisé seul ou en association avec du cuivre et du soufre.
La biocommunication, une piste davenir ?
Clara DE NADAILLAC, AuteurAprès plusieurs années dexpérimentations sur la biocommunication entre différentes formes de vie, laméricain Cleve Backster émet la théorie suivante : les plantes seraient capables de ressentir nos pensées et nos émotions. Dans son livre, « Lintelligence émotionnelle des plantes », il décrit les différents essais quil a conduits (et qui ont débuté en 1966). Ainsi, selon Cleve Backster, lattitude des hommes influerait sur la croissance des végétaux. Lattitude dun agriculteur jouerait donc sur ses productions végétales, telles que des céréales ou de la vigne. Cleve Backster a également mené des expériences de biocommunication avec des micro-organismes capables de communiquer entre eux : bactéries de yaourt, levures et champignons du thé Kombucha.
Création d'un herbier de la flore spontanée du vignoble audois
Anaïs BERNEAU, AuteurDans l'Aude, le GIEE "Vignes en association", accompagné par le BioCivam de l'Aude, travaille sur les couverts végétaux dans les vignobles. Après des travaux sur les couverts semés, les membres du collectif se sont penchés sur les couverts spontanés, présents chez une dizaine d'entre eux. Afin de mieux connaître cette flore spontanée et son évolution, un herbier a été réalisé à partir de prélèvements sur sept parcelles. Cela a permis de mettre en évidence la présence d'environ 130 plantes. Certaines, typiques du climat méditerranéen, sont présentes sur l'ensemble des domaines. D'autres sont plus spécifiques à certains milieux et types de sols. Un second échantillonnage sera réalisé au printemps 2022 sur de nouvelles parcelles.
Cultiver une diversité de cépages : une meilleure résilience et une multitude de possibilités à explorer
Alice ODOUL, AuteurDans le Bugey (Ain), Jean-Christophe Pellerin et ses fils, Lucien et Baptiste, cultivent en bio une quinzaine de cépages différents, sur 6,3 ha. La curiosité et l'envie d'expérimenter de Jean-Christophe l'ont conduit à visiter de nombreux domaines viticoles en France, ce qui lui a permis de construire cette diversité au fil des ans et des plantations, toujours en respectant la nature du sol, l'exposition, la teneur en argile, etc. Aujourd'hui, le Vignoble Pellerin produit toute une gamme de vins blancs, vins rouges et vins mousseux bio, vendus en direct et à l'export. Au-delà du plaisir de la découverte, Jean-Christophe et ses fils mesurent la pertinence de cultiver une diversité de cépages pour améliorer la résilience du domaine face aux aléas climatiques, grâce à des comportements différents dans les parcelles. Les cépages sont ensuite vinifiés séparément dans de petites cuves, sans intrants, avant d'être assemblés, pour certains vins, en fonction des millésimes, afin de produire les plus belles gammes aromatiques.
Densité, cépages, repos du sol : Les vignobles se réinventent
Arnaud FURET, AuteurLa configuration dun vignoble peut être un handicap ou, au contraire, un facilitateur de réussite, notamment en agriculture biologique. Plusieurs motivations peuvent pousser les vignerons à restructurer leur vignoble : renouvellement, efficience technique/mécanisation, modification de lencépagement La restructuration est parfois primordiale pour les grands domaines (15 20 ha), avec peu de personnel, qui souhaitent se convertir en bio ; la mécanisation devient alors nécessaire avec une réflexion globale en lien avec les modifications de pratiques. La configuration du vignoble peut aussi permettre de faciliter la protection phytosanitaire, comme dans le Beaujolais, où léloignement des grappes du sol a permis de diminuer le botrytis, et également de réduire la sensibilité au mildiou et au black-rot. Néanmoins, avant de replanter des vignes, il faut penser au repos du sol : la culture vigne sur vigne diminue la fertilité des sols. Cette période de repos permet également de mieux gérer certaines maladies, comme le court-noué : le programme Jasympt Utilisation des jachères et de la symptomatologie pour améliorer la lutte contre le court-noué, coordonné par lIFV, va se pencher sur ce sujet jusquen 2023.
Dossier : Remettre les porte-greffes au premier plan
Xavier DELBECQUE, Auteur ; Justine GRAVÉ, AuteurEn viticulture, l'importance du rôle des porte-greffes est passée peu à peu au second plan. Pourtant, ce matériel végétal qui fait le lien entre le sol et le reste de la plante est primordial et pourrait offrir de nombreuses possibilités d'adaptation face au changement climatique et aux évolutions des vignobles. Aussi, les recherches sur les porte-greffes pour en augmenter la diversité se développent. Parmi les pistes explorées, figure celle de la vigne sauvage Vitis sylvestris.
Dossier spécial : Viticulture
Laurent COLOMBIER, Auteur ; Sidonie GUEGNIARD, Auteur ; Séverine DUPIN, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier regroupe trois articles dédiés à la réduction des intrants en viticulture biologique, en région Nouvelle-Aquitaine. Le premier sintéresse aux cépages résistant aux principales maladies annuelles de la vigne (mildiou, oïdium). Ces cépages peuvent permettre de diminuer les traitements fongicides de plus de 90 % et sont testés dans le Bergeracois (Dordogne). Larticle aborde les points suivants : les freins législatifs qui ralentissent lutilisation de ces variétés dans les AOP, les mécanismes impliqués dans la résistance génétique de ces cépages, le rôle et les suivis mis en place par lObservatoire national du déploiement des cépages résistants (OSCAR), ainsi que le témoignage des viticulteurs du Château Grinou qui ont intégré le réseau OSCAR. Le deuxième article est consacré aux expérimentations conduites par le Vinopôle Bordeaux-Aquitaine et ses partenaires. Il présente les résultats obtenus avec lOAD DeciTrait® pour moduler les doses de cuivre (projet Opticuivre Viti Bio) et les essais visant à intégrer des produits alternatifs pour lutter contre le mildiou (projet AltFongi Biocontrôle). Le dernier article porte sur limportance des collectifs dagriculteurs pour aller de lavant en matière de réduction dintrants. La Nouvelle-Aquitaine compte 13 réseaux viticoles DEPHY, 23 groupes 30 000 viti et 20 GIEE en lien avec la viticulture. Les principales thématiques travaillées en bio sont le désherbage, les couverts végétaux, la gestion du cuivre, loptimisation du choix de matériel
Gel de printemps à la vigne : Prévenir plutôt que lutter
Claire MULLER, AuteurFace au risque grandissant de gels tardifs, les vignerons adaptent leurs pratiques culturales. Deux vignerons bio, basés en Suisse, expliquent comment ils ont revu leur manière de tailler la vigne. Christian Vessaz a mis en place une stratégie de taille différenciée, en fonction des cépages et surtout des parcelles sensibles au gel. Pour cela, il sest inspiré des pratiques utilisées dans les vignobles allemands, où le gel est plus fréquent. Dans ses parcelles sensibles, il ne laisse pas une, mais deux branches à fruits sur ses ceps conduits en guyot simple. Cest la stratégie de « la branche à fruits de secours » : cette dernière permet de sauver suffisamment de bourgeons en cas de gels tardifs. Lune des deux branches est palissée sur le fil porteur et la deuxième est laissée à la verticale (plus les bougeons sont éloignés du sol, moins ils sont sensibles au froid). Émilienne Hutin Zumbach a, quant à elle, choisi de retarder la taille dans ses parcelles sensibles : ceci permet de retarder légèrement le débourrement. Cette technique engendre, en revanche, quelques difficultés organisationnelles.
Grandes cultures : Zoom sur le matériel ; Autres nouveautés
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, AuteurSuite à lannulation de nombreux salons professionnels en raison de la crise sanitaire Covid-19, la revue Biofil a proposé à des fabricants et distributeurs de matériels dédiés aux grandes cultures de présenter leurs nouveautés. Les matériels et équipements suivants sont décrits : 1 le mulcheur à stelles Stellair dActisol ; 2 des équipements pour pouvoir déchaumer, fissurer et scalper avec un déchaumeur lourd, développés par Adi Carbures ; 3 les semoirs monograines Ozdoken dAgripartner ; 4 le vibro-scalpeur Bio Eurocult dAgrosoil ; 5 la herse étrille Vario VS dAPV ; 6 la ligne de nettoyage des grains bio et semences de Bühler ; 7 la houe rotative Rotanet Control de Carré ; 8 le décompacteur Helios de Grégoire Besson ; 9 la rampe de semis Taro SL dHorsch ; 10 la fraise rotative EL Biomulch de Kuhn ; 11 la herse peigne trois rangées de Kverneland ; 12 le combiné de semis avec trémie frontale de Pöttinger ; 13 les semoirs de semis direct à dents T-Sem de Simtech ; 14 la gamme de fraises rotatives « bio » de Stecomat ; 15 linterface de guidage de Terrateck. Quelques nouveautés destinées à dautres productions sont présentées : 1 le biostimulant Biosmart® dAgrauxine by Lesaffre pour homogénéiser la floraison des vignes ; 2 - le pulvérisateur à dos Pulsar 15 L Electric dHozelock ; 3 lantioxydant Paradigmox Green de Kemin pour éviter loxydation des aliments des animaux délevage.
Guide technique : Conduite du vignoble en agriculture biologique en région Nouvelle-Aquitaine - Décembre 2021
Ce guide technique, qui est une mise à jour de l'édition 2019, actualisée avec le cadre réglementaire de l'AB pour 2022, est un outil d'accompagnement pour les viticulteurs bio et pour les viticulteurs qui envisageant une conversion, ou qui veulent faire évoluer leurs pratiques. Au sommaire : - La viticulture en agriculture biologique ; - Sol et maintien de la fertilité ; - Préserver la santé du vignoble ; - La protection phytosanitaire ; - Des plantes pour soigner des plantes ; - Biodynamie : utilisation en viticulture ; - La vinification AB : réglementation ; - Les points de vigilance lors d'une conversion ; - Témoignages de viticulteurs et de viticultrices en conversion AB en Nouvelle-Aquitaine.
Mon fabuleux jardin en permaculture : Légumes, fruits, fleurs, petit élevage et art de vivre
Auteure, créatrice et photographe culinaire bien connue des lecteurs de Terre Vivante et de son blog www.saines-gourmandises.fr, Marie Chioca est aussi une jardinière autodidacte accomplie, qui applique depuis de nombreuses années, en les adaptant au gré de son intuition et de ses expériences, les principes de la permaculture. Dans ce livre, elle ouvre les portes de son « jardin secret » : potager et verger très productifs, jardin dornement fleuri et odorant, petit élevage de poules, lapins, pigeons, canards L'auteure détaille, saison par saison, tout ce quelle fait pour obtenir dépatantes récoltes de légumes et de fruits. Elle propose aussi 90 recettes permettant de passer du potager à lassiette.
Un nouvel arrêté pour la lutte contre la flavescence dorée
Véronique BARGAIN, AuteurLe 27 avril 2021, un arrêté définissant les méthodes de lutte contre la flavescence dorée en viticulture a été publié au Journal officiel. Les principales obligations et mesures à mettre en uvre, notamment par les viticulteurs et les pépiniéristes, sont présentées dans cet article. Ce nouvel arrêté rend possible la production de plants bio à la condition que, si les traitements utilisés ne permettent pas de lutter contre les stades larvaires et adultes du vecteur de la maladie, le matériel végétal doit subir un traitement à l'eau chaude.
Optimiser la fertilité des sols : Rencontres de lagronomie et de la biodynamie
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurEn viticulture, la fertilité des sols permet dassurer une bonne vigueur de la vigne, des rendements satisfaisants et des vins de qualité. Dominique Massenot, conseiller indépendant en agriculture respectueuse de lenvironnement, suggère des pistes pour obtenir et maintenir cette fertilité des sols, en sappuyant sur lagronomie et la biodynamie. Il suggère, pour faciliter l'alimentation minérale des vignes, d'agir sur plusieurs paramètres afin d'intensifier la vie microbienne. Pour apporter de lazote, il propose de cultiver des engrais verts, en veillant à associer au moins une céréale et une légumineuse, et en détruisant ce couvert à un stade jeune en lincorporant au sol. Par ailleurs, pour vivifier la terre et intensifier la vie microbienne, rien de mieux quun fumier peu composté. La silice joue également un rôle important : elle détermine la valeur alimentaire, les arômes et les couleurs de la plante. Il est possible dapporter du quartz (qui nest pas directement assimilable par la plante) ou de la silice de corne dynamisée (effet homéopathique). Le calcium, apporté par chaulage, est indispensable dans certains sols : sans lui, les plantes deviennent rachitiques et stériles.
La phytothérapie appliquée aux vignes, expliquée par les plantes
Améliorer la santé des plantes avec d'autres plantes, c'est possible ! Dans cet ouvrage, Justine Vichard propose des clés pour comprendre comment, face aux impasses de l'agriculture dite "moderne", une voie est possible en utilisant les ressources des plantes. Elle présente, ensuite, les propriétés de plusieurs plantes, ainsi que les principales préparations utilisées en phytothérapie, appliquées à la viticulture, pour soigner le sol, accompagner la croissance des vignes et renforcer leurs mécanismes de défense, notamment face aux aléas climatiques. Cependant, la phytothérapie doit être utilisée dans une approche holistique de la santé de la vigne.
Portrait : Rencontre avec Vincent et Dominique Zerr, cultivateurs de vignes, facilitateurs des raisins de table et embroussailleurs, à Dangolsheim (67)
Emilie POQUET, AuteurDans LES LETTRES AB - MAGAZINE DES PRODUCTEURS BIO DU GRAND EST (N° 45 Novembre 2021) / p. 10-11 (2)Dans cette interview, Vincent et Dominique Zerr, agriculteurs bio dans le Bas-Rhin, présentent leurs activités : producteurs dabricots, ils cultivent aussi des blés de variétés anciennes pour vendre des pains et des viennoiseries grâce à lactivité de boulangerie assurée par un de leurs fils. En parallèle, ils ont développé un conservatoire de collection de raisins de table, comprenant 600 variétés, qu'ils commercialisent en plants de vigne, avec un site internet qui présente la pépinière, ainsi que les activités de formation grand public.
Santé de la vigne : la piste redox
Xavier DELBECQUE, AuteurLes réactions doxydoréduction sont partout autour de nous. Ce transfert délectrons est dailleurs à la base de la photosynthèse. Cependant, loxydoréduction, souvent considérée comme une notion complexe et ambiguë, est peu abordée en agriculture. Pourtant, lapparition de certaines maladies sur les végétaux pourrait être liée à des conditions de pH et doxydoréduction particulières du sol et de la plante. Olivier Husson, chercheur au Cirad, mène des travaux sur cette thématique. Selon lui, si la plante na plus assez dénergie pour réguler ses échanges délectrons, elle sera davantage malade. Plutôt que de lutter contre les pathogènes, il serait préférable de mettre la plante dans des conditions où elle sera moins vulnérable, notamment en évitant les stress car ces derniers engendrent des oxydations. Pour cela, une bonne structure du sol est fondamentale : un sol bien structuré présente des niches de couples pH/redox diverses, ce qui facilite les cycles biogéochimiques et donc la nutrition des plantes. Le chercheur estime qu'il faut sortir du schéma conventionnel, car certains produits phytosanitaires entraînent une suroxydation de la plante ; la plante doit alors puiser dans son stock dantioxydants, ce qui peut nuire, à terme, à la photosynthèse.
Vegetal Signals : la vigne sous écoute
Xavier DELBECQUE, AuteurInstallée en région bordelaise, la société Vegetal Signals propose aux viticulteurs un système innovant de capteurs qui, installés sur la plante et via les ondes électriques émises par celle-ci, permettent d'obtenir des informations sur son état hydrique, et donc sur un potentiel stress, ou encore sur ses réactions immunitaires face au mildiou. L'objectif : permettre aux viticulteurs d'être plus réactifs et d'optimiser leurs interventions dans les vignes.
La vigne, le vin et le bio : L'avenir de la viticulture s'écrit en bio- logique et dynamique
Ce livre, consacré à la viticulture biologique et à la viticulture biodynamique, s'organise en 7 chapitres : - Grande et petite histoire de la viticulture bio- logique et dynamique ; - Le vin biologique ; - Le vin en biodynamie ; - Prévenir les déséquilibres pour préserver la santé de la vigne ; - Signé terroir : le goût des vins bio- logiques et dynamiques ; - La preuve par... B : B comme Biologie et Biodynamie ; - L'avenir de la viticulture s'écrit en bio.
Vignerons du monde : Losonci Pince : Bálint Losonci : Pas à pas, vivre son rêve et révéler le terroir
Arnaud FURET, AuteurBálint Losonci est à la tête dun domaine viticole biologique de 6 ha situé au nord de la Hongrie. Rien ne prédestinait cet étudiant en commerce international à devenir viticulteur. Il découvre le monde du vin à travers une interview de István Szepsy (vigneron célèbre). Il effectue ensuite un stage pour un magazine viticole, où il reste au final cinq ans, avant de sinstaller sur son propre domaine, en 2004, sur 30 ares. Sa surface grandit petit à petit pour atteindre 6 ha. Bálint Losonci commence à passer une partie de son domaine en bio en 2014, et étiquette son premier millésime bio en 2019. Lobjectif de ce jeune vigneron est de gérer le plus durablement possible son vignoble : peu de travail du sol, couverture du sol par la flore spontanée, fertilisation par une litière forestière fermentée, utilisation de peu dintrants au chai Même si la région présente des conditions météorologiques idéales pour la vigne, le changement climatique se fait ressentir. Néanmoins, les inquiétudes de Bálint Losonci sur lavenir portent plus sur la difficulté à trouver suffisamment de main duvre pour maintenir ses objectifs en matière de qualité et de quantité, que sur les impacts du changement climatique.
Le Vin et la biodynamie : Manifeste
Les principes de la biodynamie, dont les bases ont été posées en 1924, sont souvent insuffisamment connues. Cet ouvrage fait la lumière sur ce courant fondateur de l'agriculture biologique moderne et traite du bon usage de la biodynamie en viticulture. Après avoir exposé un savoir-faire viticole qui s'est construit au fil du XXème siècle et abordé les conséquences de la viticulture conventionnelle sur notre environnement, il présente les enjeux contemporains de l'agriculture biodynamique et les nombreux bénéfices que l'on peut en tirer, plus particulièrement dans le monde du vin. En fin douvrage, un tour de France de 50 domaines incontournables convertis à la biodynamie donne la parole aux vigneronnes et vignerons qui la pratiquent et permet de découvrir 50 cuvées d'élection, réalisées dans les règles de l'art.
Le vin, la vigne et la biodynamie
Le domaine de la Coulée de Serrant (49), en biodynamie depuis 1981, est réputé pour produire des vins blancs exceptionnels. Nicolas Joly a repris le domaine acquis par ses parents dans les années 1960. Fer de lance de la biodynamie, il partage, dans cet ouvrage, son expérience et ses connaissances à qui veut découvrir et s'initier à la biodynamie en viticulture. Pour mieux saisir l'enjeu et les principes de cette méthode de culture à l'écoute de la nature, Nicolas Joly commence par retracer l'histoire des dégâts de l'agriculture moderne sur les vignes. Dans ce contexte d'industrialisation des procédés et des techniques agricoles, la biodynamie est, avant tout, un retour à une vinification naturelle, à un respect de la vigne et de l'environnement pour atteindre la meilleure expression possible du terroir. Cet ouvrage aborde tous les aspects de la biodynamie : comprendre les formes et leurs correspondances, utiliser les forces du vivant, se servir des cycles astrologiques, etc.
Conférence de Presse en direct de l'Agence BIO du 9 juillet 2020 à 9H30
Cette vidéo permet de visionner la conférence de presse donnée par lAgence BIO, le 9 juillet 2020. Cette conférence de presse avait pour objectif de présenter les chiffres-clés de la bio pour lannée 2019. Elle est intitulée « La consommation bio en hausse en 2019 stimule la production et la structuration des filières françaises ». Elle alterne chiffres-clés et témoignages dacteurs de la bio : Philippe Henry, le président de lAgence BIO, commence par exposer les chiffres liés au marché et à la consommation de produits biologiques ; Christian Weinsberg, administrateur de Biocoop, illustre ensuite le modèle coopératif, ainsi que les postures prises par les magasins Biocoop ; Gérard Michaut, le Président de la Commission de lObservatoire National de lAgriculture Bio, détaille les chiffres liés à la production biologique ; Francisco Moya (négociant, conditionneur et exportateur de pommes de terre, dans les Hauts-de-France, et membre du Conseil dAdministration du CNIPT) et Claire Génova (productrice de pommes de terre en Eure-et-Loir et membre de la Commission Bio du CNIPT) présentent le développement de la filière pommes de terre bio en France.
Dossier : Parcours de vignerons
Arnaud FURET, Auteur ; Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines biologiques français. Le Domaine Pignier, de 14,5 ha en AOP Côtes-du-Jura, situé à Montaigu, au sud du Jura, est géré par la fratrie Pignier (deux frères et une sur). Il a été créé en 1794 et appartient à la même famille depuis sept générations. Ces vignerons mettent en avant le terroir de leur domaine, en s'appuyant sur de nouvelles plantations, ainsi que sur des principes agronomiques poussés, renforcés par la biodynamie (le domaine est certifié bio et Demeter depuis 2003). Ils élaborent leurs vins dans les caves séculaires des Chartreux et, pour obtenir différentes expressions de leurs produits, ils nhésitent pas à expérimenter en diversifiant les contenants. Du côté des contreforts du Pic Saint-Loup, dans lHérault, Sylvie Guiraudon et son équipe, composée dOlivier Rabasa et de Lucie Hiolet, ont repris un domaine en plaine. Ils ont également planté de nouvelles vignes à 300 m daltitude avec des cépages locaux. Ce domaine, La Chouette du chai, composé de 16 ha de vignes, est en AOC Pic Saint-loup. Les viticulteurs ont également entrepris de gros travaux pour créer une cave, un espace de vente et un bureau dans de vielles pierres. Sur les parcelles, ils axent leurs recherches sur la fertilité des sols, la biodynamie et la lutte contre le mildiou.
Dossier : Solaires et vignes, de nouvelles surfaces à valoriser
Damien HARDY, Auteur ; Bérenger MOREL, AuteurCe dossier, composé de deux articles, est consacré à lécopâturage, et plus particulièrement au pâturage des centrales photovoltaïques (agrivoltaïsme) et des vignes par les ovins. Le premier article apporte des informations sur lagrivoltaïsme. La Fédération Nationale Ovine (FNO) insiste sur le fait que la production agricole doit rester au cur des projets de centrales photovoltaïques. Il est donc important dintégrer le monde agricole dès le début des réflexions. Actuellement, lAdeme est en train de définir la notion dagrivoltaïsme, afin daboutir à des recommandations sur lesquelles pourront se baser les pouvoirs publics pour faciliter et encourager de tels projets. Il faut en effet que la parcelle réponde à plusieurs exigences : points deau, câbles électriques enterrés, etc. De plus, pour que tout le monde soit gagnant, un contrat tripartite entre lénergéticien, le propriétaire du terrain et léleveur doit être mis en place. Il faut savoir que lagrivoltaïsme nest actuellement pas considéré comme une activité agricole, mais la FNO souhaite demander des dérogations. Le second article est dédié au pâturage des vignes durant lautomne et lhiver. Il sappuie sur les résultats du projet Brebis-Link. Ce dernier est conduit par lInstitut de lélevage et par plusieurs Chambres dagriculture du Sud-Ouest. Son objectif est délaborer un mode demploi sur le pâturage des vignes afin de consolider les collaborations entre viticulteurs et éleveurs. Quatre principaux paramètres sont étudiés : le rôle agronomique des brebis, les dégâts éventuels que ce type de pâturage peut causer, le bien-être animal et le temps de travail que cela représente pour léleveur.
Dossier : Surgreffer : Témoignages et conseils
Catherine GERBOD, Auteur ; Justine GRAVÉ, Auteur ; Xavier DELBECQUE, AuteurAlors que le changement climatique semble saccélérer et que les attentes des consommateurs sont en train dévoluer rapidement vers des vins plus frais et moins alcoolisés, l'évolution de la vigne reste naturellement plus lent. Néanmoins, pour faciliter ladaptation des cépages à ces nouvelles attentes, il est possible dutiliser le surgreffage. Cette technique permet de gagner du temps en profitant de lenracinement du cep, mais elle reste peu pratiquée en France. Cependant, le surgreffage ne doit en aucun cas se substituer au renouvellement classique de la vigne et plusieurs conditions limitent son utilisation. Ce dossier commence par restituer les témoignages de deux viticulteurs (en agriculture biologique et biodynamique) qui pratiquent le surgreffage depuis plusieurs années. Vincent Fleith est installé en Alsace, sur un domaine de 10 ha. Dans les années 2000, il a fait le choix de surgreffer pour faire évoluer ses cépages et résoudre ainsi des problèmes agronomiques et commerciaux. Jean-Baptiste Duquesne est installé dans le Bordelais. Il a construit sa stratégie de marque sur des cépages oubliés et a pu, grâce au surgreffage, produire ses premières cuvées seulement trois ans après lacquisition de son domaine. Une interview dOlivier Yobregat, ingénieur à lIFV Sud-Ouest, permet dapporter des informations complémentaires sur cette technique. Pour lui, le surgreffage est un investissement en temps et en argent, mais il devrait être davantage employé pour répondre au marché. Ce dossier est clôturé par des informations liées aux prestations de services : le surgreffage demande en effet souvent lintervention dune entreprise extérieure et cet article apporte des conseils sur la démarche à suivre. Ce dossier est également enrichi de nombreux encarts. Lun dentre eux décrit les deux types de greffes utilisées pour le surgreffage (T-bud ou Chip-bud).
Flexible, fiable, ergonomique, le drone est le nouvel ami du vigneron
Claire MULLER, AuteurMélanie Besse est une jeune viticultrice, installée en Suisse, qui cultive 4,5 ha de vignes en terrasses. Elle va entamer une conversion bio en 2021 et a déjà recours à des traitements utilisables en AB. Jusquà lannée dernière, Mélanie Besse et son père traitaient les vignes en terrasses avec un pulvérisateur manuel, mais le chantier était long et lourd à gérer. Par ailleurs, le traitement par hélicoptère ne leur convenait pas pour différentes raisons. Dans ces circonstances, les traitements par drone se sont imposés et ils leur ont permis de gagner en confort de travail, en souplesse dintervention et en qualité de pulvérisation. Mélanie Besse et son père ont suivi deux semaines de formation relatives aux conditions dutilisation du drone en Suisse et à des questions de sécurité. Une fois leur licence de pilotage en poche, ils ont généré des lignes de traitement sur leurs parcelles, défini langle dorientation du drone, sa hauteur de vol Il a aussi fallu adapter leur véhicule au transport du drone et dune cuve de traitement, trouver un système pour pouvoir recharger les batteries du drone Lors du traitement, les arrêts au « stand » sont fréquents pour remettre de la bouillie et recharger les batteries : lorganisation doit être rodée pour ne pas perdre trop de temps. En complément de ce témoignage, Axel Jaquerod, conseiller viticole, explique en quoi les drones ont tout à fait leur place en viticulture bio.
Paillage en viticulture
Arnaud FURET, AuteurPlusieurs viticulteurs bio apportent leur témoignage sur des tests de paillage dans leurs vignes. Francis Rousset (74) a testé le paillage biodégradable chanvre/jute de Sotextho, en choisissant le plus épais, donné pour durer 3 ans. Il a ensuite mis en place un essai comparatif avec un paillage à base de laine de mouton, 2 fois moins épais. Dans la Drôme, sur le secteur des Crozes où la problématique des fortes pentes non mécanisables est prégnante, Laurent Habrard a testé un paillage de broyat de miscanthus en couche de 10 à 15 cm. En Pays de la Loire, la station expérimentale Arexhor et l'IFV Anjou ont travaillé sur des paillages à base de paille sur des vignes mères de porte-greffe et sur des vignes en place, puis ont comparé 2 paillages, miscanthus et paille, sur une parcelle en conventionnel.
Pascal Doquet, président de lAssociation des champagnes biologiques
Louise JEAN, AuteurPascal Doquet est le président de lAssociation des champagnes biologiques, qui regroupe plus de 100 vignerons et Maisons de champagne. Dans cette interview, il explique lévolution du nombre de conversions chez les producteurs de champagne : après des débuts hésitants, les conversions saccélèrent et les coopératives commencent à rejoindre le mouvement. Pascal Doquet détaille les actions mises en place par lAssociation des champagnes biologiques (en lien avec Bio en Grand Est et avec les Chambres dagriculture), afin daider les vignerons lors de leur passage en bio : rendez-vous conversion, portes-ouvertes chez des producteurs bio, réunions danimation Il décrit également lorganisation de la filière et limpact que celle-ci a sur les conversions. En effet, les vignerons champenois commercialisent principalement leur production via des Maisons de champagne ou des coopératives. Or, ces dernières ont investi dans des pressoirs de plus en plus gros, ce qui signifie quil faut une quantité suffisante de raisins bio pour que ces Maisons et coopératives acceptent de les presser (ce qui bloque certains viticulteurs). Enfin, Pascal Doquet explique dans quelle direction il faudrait faire évoluer la conduite de la vigne champenoise pour faire face au changement climatique et pour faciliter sa conduite en bio.
Une treille au goût fraise
Josiane GOEPFERT, AuteurComment réaliser une treille au jardin, qui apportera ombre, fraîcheur et fruits à l'automne ? Différents cépages se prêtent plus particulièrement à cet objectif et présentent de nombreux avantages. Laurent Cabrol (34), pépiniériste spécialisé dans les variétés résistantes aux maladies fongiques, partage sa connaissance de Vitis labrusca, vigne d'origine américaine, introduite en Europe à la fin du XIXème siècle. Interdits pour la vinification mais pas comme raisins de table, 6 cépages de cette vigne offrent une bonne résistance, produisent d'excellents fruits et permettent d'obtenir une belle treille : "Herbemont", "Jacquez", "Noah", "Isabelle", "Otthelo" et "Clinton". Des conseils sont fournis pour réussir la taille de formation et la taille de production et pour installer sa treille à partir d'un support adapté aux conditions et aux objectifs visés : pergola, terrasse, abri de jardin, clôture, mur... Le choix des matériaux devra être réfléchi, car une vigne peut vivre au-delà de 100 ans...
Vigne et vin : Adaptations possibles face au changement climatique
Agnès CATHALA, AuteurLe projet Laccave a débuté en 2012 et a pour objectif de fédérer toutes les activités de recherche, conduites par lINRAE et par dautres instituts et portant sur ladaptation de la culture de la vigne et de la production du vin au changement climatique. Cest un projet de recherche pluridisciplinaire (climatologie, génétique, écophysiologie, agronomie, nologie, sociologie, mathématique, pathologie) qui sinscrit dans le méta-programme de lINRAE, Accaf (Adaptation au Changement Climatique de lAgriculture et de la Forêt). Son but est de caractériser les impacts du changement climatique et de construire des connaissances sur les stratégies dadaptation possibles pour la filière viticole, et ce, de manière concertée. Nathalie Ollat, ingénieure de recherche à lINRAE, coanime ce projet. Dans cette interview, elle décrit les impacts du changement climatique déjà visibles sur la vigne. Elle apporte également des informations sur les prévisions dévolution du climat dici 2050, détaille les conséquences à venir pour la filière viticole, ainsi que des pistes dadaptation. Elle présente aussi les principaux travaux menés dans le cadre des différentes phases du projet Laccave.
Vignerons du monde : Römerkelter : Timo Dienhart : Pour des vignes harmonieuses
Cécile MARCUS, AuteurTimo Dienhart a repris le domaine familial en 2007. Ce domaine est situé dans lun des cinq principaux vignobles dAllemagne, en vallée de Moselle (région Mosel-Saar-Ruwer). Le domaine Römerkelter compte 12,5 ha, dont les deux-tiers sont implantés en riesling. Il est typique des vignobles allemands : à labri du vent, logé dans une vallée, protégé par les collines alentours et installé sur un terrain pentu. Les vignes et les sols sont soignés en bio (1995) et biodynamie (2003). Concernant la conduite technique, ce viticulteur sème des couverts végétaux, plante des cépages résistants (sur lesquels il réalise deux-tiers de traitements en moins) et travaille sur la réduction de ses traitements à base de cuivre dans le but d'atteindre la dose de 1 kg/an/ha. Au chai, il vinifie 25 vins différents, de manière traditionnelle, avec des levures indigènes. Le marché allemand est très différent du marché français, avec une déclinaison des vins selon leur quantité de sucre, allant de trocken (sec) à lieblich (moelleux), en passant par feinherb (entre sec et demi-sec) et halbtrocken (demi-sec).
Adapter ses pratiques au changement climatique dans le Massif Central
Elsa EBRARD, Auteur ; Marie TISSOT, AuteurPour répondre à un besoin doutils et de références pour accompagner les agriculteurs au changement climatique, le projet AP3C, porté par le SIDAM (Service InterDépartemental pour lAnimation du Massif Central) et regroupant 11 Chambres dagriculture et lIDELE, est né en 2015. Il combine une triple expertise climatique, agronomique et systémique, à léchelle du Massif Central. Dans ce cadre, un ensemble de projections à léchelon local et à l'horizon 2050 est réalisé. Les premiers résultats montrent une forte dégradation du bilan hydrique potentiel sur lensemble du Massif Central, une hausse de la température moyenne annuelle (de 0,35 à 0,40°C tous les 10 ans), un maintien du cumul de pluviométrie annuel mais une modification de la distribution des pluies (cumul en baisse au printemps, en hausse à lautomne) et une augmentation de lévapotranspiration potentielle. Afin dadapter les pratiques à ces évolutions climatiques, 30 indicateurs agroclimatiques sont mobilisés pour traduire linformation climatique en information agronomique, répartis en indicateurs généralistes, relatifs à la pousse de lherbe, aux céréales, au maïs, aux dérobées, et à la vigne. Les conclusions dune première phase de projections sont présentées : le cycle de végétation de l'herbe sera plus précoce (et plus court en plaine), avec de fortes chaleurs stoppant la pousse de l'herbe l'été et des températures d'automne favorables ; pour les céréales, la reprise de végétation sera plus précoce avec un risque de gel au printemps et d'échaudage l'été ; et, pour le maïs, son démarrage de végétation sera plus précoce avec un échaudage important en été et un maintien plus tardif à l'automne.
Agroforesterie dans nos vignobles : Des résultats agronomiques encourageants
TRAVAUX ET INNOVATIONS, AuteurLe projet Vitiforest (2015-2018) est un programme détude collaboratif portant sur lagroforesterie en viticulture. Il avait pour objectif, entre autres, détudier limpact des arbres sur le comportement agronomique de la vigne et sur la biodiversité. Pour cela, des suivis ont été réalisés dans deux vignobles agroforestiers : une parcelle en AB de 3,5 ha en Gironde (où les arbres ont été plantés sur deux rangs à la place de pieds de vigne manquants), et une parcelle de 2,2 ha dans le Gers (où les arbres ont été plantés sur trois lignes enherbées qui leur étaient réservées, à 3,50 m de la vigne). Pour maîtriser la compétition entre les arbres et la vigne, plusieurs leviers ont été mobilisés : la gestion des arbres (taille et cernage du système racinaire), la fertilisation et lentretien du sol (couverts riches en légumineuses), ou encore la gestion de lirrigation. Au bout de 8 à 9 ans, les résultats montrent que la présence des arbres na pas eu deffet direct sur la vigueur de la vigne ou sur la composition des raisins. Concernant la biodiversité, les résultats variés en la matière nont pas permis de conclure à un effet positif des arbres intra-parcellaires. Toutefois, ces derniers apportent une strate de végétation supplémentaire, ce qui peut créer de nouvelles niches écologiques.
Climat et agriculture : Il faudra toute une chaîne de transformations
Yann KERVENO, AuteurSi les constats en matière de changement climatique sont détaillés, qu'en est-il des solutions pour que lagriculture se prépare aux grandes évolutions annoncées ? Au travers dexemples et davis dexperts, larticle montre que lenjeu principal est la nécessité dengager de profondes évolutions, du producteur au consommateur, en passant par les filières. Les adaptations ne pourront plus se faire au niveau de la production par des approches tactiques, comme un changement de variétés à semer. Le système agricole actuel arrive à ses limites. Il faudra donc de profondes modifications à l'échelle des fermes, basées sur des approches agroécologiques et sur la diversification des productions visant à établir des capacités dadaptation permanente. Les solutions devront être diverses et localement adaptées, très éloignées de lactuel « paquet technologique uniforme pratiquement à léchelle dun sous-continent ». Cet effort de transformation ne pourra pas être porté que par les producteurs : prise de risques face au changement, baisse des rendements et des revenus, diversification et variabilité des productions, autant déléments qui doivent être aussi pris en compte par les filières, les consommateurs et les décideurs. Dans un tel contexte, reste alors la question brûlante de « la course de vitesse entre lagenda des solutions quon commence à connaître et leur adoption qui reste un facteur limitant ».
Conférence de Presse de l'Agence BIO du 04 juin 2019
Cette vidéo permet de visionner la conférence de presse donnée par lAgence BIO le 4 juin 2019. Cette conférence de presse avait pour objectif de présenter les chiffres clés de la bio pour lannée 2018. Elle est intitulée « Un ancrage dans les territoires et une croissance soutenue ». Philippe Henry, le président de lAgence BIO, commence par se présenter et par détailler les enjeux auxquels lagriculture biologique peut permettre de répondre. Accompagné de Florent Guhl, le directeur de lAgence BIO, il expose également les tendances observées en 2018. Lannée 2018 se caractérise par un fort développement de lagriculture biologique, avec notamment des acteurs de la bio de plus en plus ancrés dans les territoires, ainsi quun important développement de la demande en produits bio. Cette présentation seffectue en trois temps : 1 les chiffrés liés à la production (dont lévolution importante des conversions) ; 2 les chiffres liés au marché (qui montrent une démocratisation du marché de la bio) ; 3 - la dynamique de la France au sein de lUnion Européenne.
Conversion to organic and biodynamic viticultural pratices: impact on soil, grapevine development and grape quality
Georg MEISSNER, Auteur ; Miriam ATHMANN, Auteur ; Hans R. SCHULTZ, Auteur ; ET AL., AuteurL'objectif de cette étude était de comparer des systèmes viticoles conduits en agriculture biologique, en biodynamique ou en agriculture intégrée, afin de comprendre limpact de ces différentes pratiques sur la fertilité des sols, le développement de la vigne et la qualité du raisin. Pour cela, un suivi de longue durée a été réalisé sur plusieurs parcelles de Riesling, situées à Geisenheim, en Allemagne. Plusieurs indicateurs ont été mesurés pour évaluer la qualité du sol, notamment labondance en vers de terre et les activités denzymes spécifiques. Dautres indicateurs ont été mesurés pour évaluer la santé de la vigne : le développement végétatif et reproductif de la vigne, sa sensibilité aux maladies fongiques, la composition de ses bois et de ses raisins, ainsi que son rendement. Ce document présente les résultats obtenus durant les quatre premières années du suivi. Comparées aux parcelles en agriculture intégrée, les parcelles en agriculture biologique et biodynamique présentent des sols de meilleure qualité. La croissance végétative et les rendements sont en revanche plus faibles en bio et en biodynamie. Le botrytis sest moins développé sur ces deux modalités, ce qui peut en partie sexpliquer par le fait que les raisins sont plus exposés à lair et que les grappes sont moins compactées. Les analyses statistiques ont aussi clairement révélé que les pratiques biodynamiques avaient des effets plus prononcés que les pratiques biologiques en matière d'amélioration de la fertilité des sols et de réduction de la croissance végétative. Cette étude a ainsi permis de démontrer que la conduite biologique et surtout biodynamique modifient la morphologie de la vigne et favorisent la production de raisins de haute qualité.
Le domaine de Beaurenard, entre tradition et avant-gardisme
Soazig CORNU, AuteurDaniel Coulon est installé en viticulture biodynamique (certification en 2007) sur un vignoble de 60 ha, dans le Vaucluse. Une histoire de famille depuis 7 générations et qui se prolonge aujourd'hui avec l'implication sur le domaine de ses deux fils. Daniel fait visiter ses vignes avec passion, expliquant les différents sols, les techniques de taille, le travail sur les ceps, la qualité des différents cépages, l'importance de la présence du mistral... Il cultive 13 variétés de raisins (Grenache, Syrah majoritairement), avec l'intention de cultiver de plus en plus les cépages minoritaires. En introduisant des cépages présentant une plus grande acidité et venant à maturité plus tardivement, Daniel entend s'adapter le mieux possible au changement climatique. La diversité, Daniel la cultive aussi à l'extérieur de ses parcelles, en plantant des haies et des arbres. Le viticulteur expérimenté partage ses idées pour lutter contre la sécheresse des sols, et décrit une année d'itinéraire biodynamique au domaine. Le travail en cave est également réalisé dans le respect des principes de la biodynamie. Le domaine de Beaurenard, c'est aujourd'hui une équipe permanente de 12 personnes et une production moyenne de 300 000 bouteilles par millésime. Entouré de son frère, Frédéric, et de ses deux fils, Antonin et Victor, Daniel poursuit l'aventure familiale en portant haut les couleurs de la viticulture biodynamique, avec de nouveaux projets et de nouvelles envies, toujours avec respect et reconnaissance du travail déjà accompli.
Dordogne : Des brebis de retour dans les vignes avec une étude et une appli
Catherine GERBOD, AuteurLun des objectifs du projet Brebis_Link (projet piloté par la Chambre dAgriculture de Dordogne) est de refaire pâturer des brebis sur des surfaces cultivées. Concernant les vignes, une expérimentation a débuté en novembre 2018, dans une parcelle conventionnelle du Lycée viticole de Monbazillac. Le pâturage doit permettre de limiter lutilisation dherbicides et de réduire les passages de broyeurs. Des démarches individuelles de ce genre ont déjà pu être observées mais aucune référence nest actuellement disponible sur ce sujet. Cette expérimentation a donc pour but de créer des outils techniques, pédagogiques et juridiques afin de développer cette pratique. Des mesures sont également réalisées pour quantifier leffet du pâturage sur la qualité des sols et sur la vigueur des bois de la vigne. Selon certains viticulteurs (interrogés lors dune enquête préparatoire), le pâturage aurait même un effet bénéfique sur le mildiou, point que lexpérimentation cherchera à étayer. Une application (Herbi_Link) a aussi été créée afin de mettre en relation les éleveurs ovins et les viticulteurs intéressés par cet échange.
Dossier : Parcours techniques
Frédérique ROSE, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Cécile MARCUS, AuteurCe dossier présente 4 domaines viticoles bio et leurs pratiques visant à améliorer en permanence la qualité du raisin, mais aussi à régénérer le sol, à favoriser la biodiversité, à trouver des alternatives, etc. : - Les Crouzettes : Christian Vigne : Oser l'herbe ! ; Christian Vigne, dans le Gard, a commencé la conversion de ses vignes en 2009. Progressivement, il a appris à observer son domaine pour l'améliorer et a notamment complètement revu sa façon de concevoir la présence de l'herbe dans ses vignes ; - Château de Bois-Brinçon : Géraldine et Xavier Cailleau : "Nos vins reflètent nos terroirs variés" ; en bio depuis 2006, dans le Maine-et-Loire, Géraldine et Xavier Cailleau pratiquent la biodynamie depuis 10 ans sur 24 ha de vignes et cherchent à valoriser la biodiversité locale ; - Aquitaine : Franck et Véronique Terral : Raviver un vignoble prometteur ; Ce jeune couple a acquis, en 2006, en Gironde, le domaine du Château Moulin de Peyronin, un domaine converti à l'AB depuis 1975, puis 5 ha en conventionnel qu'ils ont convertis en 2011 ; - Quinta do Monte Xisto : João Nicolau de Almeida & fils ; Au nord-est du Portugal, la région du Douro présente un climat et un sol particulièrement rudes. C'est là que João Nicolau de Almeida, dans les années 1990, a acquis petit à petit des terres et a créé son domaine viticole.
Dossier : Parcours techniques
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurLes vignerons doivent sans cesse ajuster leurs pratiques pour obtenir un raisin de qualité. Ce dossier détaille les stratégies et choix mis en uvre par deux domaines viticoles bio et une par cave coopérative pour y parvenir. Dans le Gaillacois (Tarn), Alain Rotier et Francis Marre cultivent 35 ha de vignes sur un plateau à 200 m daltitude, avec un climat à tendance océanique et une influence méditerranéenne. Ils sont passés en bio en 2009 et sont bien installés dans leurs pratiques, ce qui ne les empêche pas de relever de nouveaux défis pour augmenter la cohérence de leur système. La gestion de lenherbement, du mildiou et des bioagresseurs sont au cur de leurs préoccupations. Dans le Gard, la cave coopérative Héraclès parie sur le bio depuis plus de 20 ans. Elle est devenue le leader du vin bio en vrac, avec une large part sans sulfites. Lors des vendanges 2018, elle a inauguré un nouveau chai ultra-moderne baptisé « Temple de la bio ». Jean-Fred Coste, le président de cette cave coopérative, revendique à la fois qualité, hygiène, innovation et anticipation. En Espagne, Josep Maria Albet i Noya est investi dans la bio depuis 1978. Avec son fils, il dirige un domaine de 72 ha de vignes tout en gérant à côté 8 ha de cultures et 127 ha de bois. Le domaine viticole emploie 26 personnes réparties entre la vigne, le chai et la commercialisation. Josep Maria Albet i Noya nhésite pas à sengager dans de nombreux projets de recherche. Il participe notamment à la création de cépages résistants à la sécheresse et aux maladies.
Faire son vin bio dans son jardin : Planter, cultiver, vendanger, vinifier...
De la plantation à la dégustation, cet ouvrage permet dapprendre à produire du vin bio pour la consommation familiale, en privilégiant des techniques douces et éprouvées pour produire un vin naturel.. Il fournit des informations pour réaliser avec succès toutes les étapes de la culture de la vigne, puis celles de la fabrication du vin : choisir où planter sa vigne, préparer le terrain, choisir les cépages, se procurer les plants, planter, tailler, protéger naturellement des maladies et des ravageurs ; Récolter et trier le raisin, le fouler, le presser, le vinifier en rouge, blanc sec ou crémant, mettre le vin en bouteilles, etc.
Observatoire de la Bio en Région Grand Est : Chiffres 2018
En 2018, 2 534 fermes étaient engagées en bio en Grand Est, soit 5,6 % du total des exploitations agricoles de la région. Ces fermes conduisaient 148 528 ha en bio ou en conversion, soit 4,9 % de la SAU totale en Grand Est, plaçant la région au 9ème rang des régions de France pour leur SAU en bio. Les chiffres 2018 présentés concernent les 10 départements : Ardennes, Aube, Marne, Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Vosges, Bas-Rhin, Haut-Rhin. Une entrée par filière permet ensuite de connaître la répartition des différentes productions sur l'ensemble du territoire Grand Est.
Premier congrès mondial du chenin blanc : Les atouts dun cépage versatile
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurDu 1er au 3 juillet 2019 sest tenu, à Angers, le 1er congrès mondial du chenin blanc, dans le but de promouvoir ce cépage ancestral et revalorisé par la bio. Organisé par Patrick Baudouin, co-président du comité scientifique de lAcadémie du chenin et vigneron bio, ce congrès a notamment reçu des participants dAfrique du Sud, ce pays étant le leader mondial du chenin blanc. En France, ce cépage, emblématique du Val de Loire, fait partie de 35 AOP. Bien quil semble très résilient, des inquiétudes subsistent quant à lévolution du chenin et de ses qualités aromatiques en raison de lélévation des températures, mais aussi quant à sa capacité dadaptation (gels successifs, sècheresse). Dautres questions relatives aux maladies du bois et à la sélection des porte-greffes restent en suspend. Des pistes sont actuellement à létude, notamment sur des hybridations pour rendre la vigne plus résistante aux maladies.
Protection des plantes et des cultures : Les éliciteurs : des vaccins pour les plantes ?
Anna DUPLEIX, Auteur ; Laura BEDOURET, AuteurDe nombreuses recherches sont effectuées sur les éliciteurs ou SDP (Stimulateurs de Défense des Plantes), cest-à-dire sur les substances impliquées dans le déclenchement des mécanismes de défense des plantes. Le congrès Natural Products and Biocontrol a permis de faire le point des connaissances et de leur utilisation pour la protection des végétaux. Ces produits devraient permettre de réduire lutilisation de pesticides, même bio. Larticle commence par proposer une définition des SDP, expliquer leur fonctionnement général et mettre en évidence leurs différences avec la catégorie des produits biostimulants. Un point est ensuite fait sur lutilisation des SDP en France, sur leur efficacité et sur les produits autorisés dans le marché français (ils sont au nombre de 27, mais tous ne sont pas autorisés en bio ; un tableau récapitulatif permet de synthétiser leurs caractéristiques dutilisation). Enfin, deux focus sont réalisés : un sur lutilisation des sucres en maraîchage contre divers ravageurs (Sweet Immunity) et lautre sur lemploi de cerevisane contre le mildiou dans la vigne.
Soigner les plantes par les huiles essentielles et les huiles végétales
Lauteur, paysagiste, ethnopharmacologiste et arboriste, partage le fruit de nombreuses années dexpérimentations et détudes scientifiques dans un domaine encore très peu exploré : utiliser les huiles essentielles et les huiles végétales pour soigner les plantes. Son expertise permettra aux jardiniers amateurs comme aux professionnels de sapproprier lusage des huiles essentielles et de se constituer une « trousse de secours » pour soigner leurs plantes en toute autonomie au fil de lannée. Des explications sont données sur le fonctionnement des huiles essentielles, leurs principes actifs et leurs actions. Des recettes sont indiquées pour traiter les maladies les plus courantes au jardin (mildiou, oïdium, fusariose) et pour lutter contre les insectes indésirables (pucerons, cicadelle de la vigne, pyrale du buis) suivant différents modes dapplication (pulvérisation, perfusion ou injection). De nombreuses illustrations, complétées de schémas et doutils pratiques (mode demploi, planning de traitement), contribueront à un diagnostic facile et à des soins efficaces. Des professionnels qui ont décidé dutiliser les huiles essentielles apportent leur témoignage.
La vigne et ses plantes compagnes : Histoire et avenir d'un compagnonnage végétal
Léa DARRICAU, Auteur ; Yves DARRICAU, Auteur | ARLES CEDEX (47 Rue du Docteur Fanton, BP 90038, 13 633, FRANCE) : ÉDITIONS DU ROUERGUE | 2019La vigne n'a pas toujours été la monoculture que nous connaissons aujourd'hui, ce végétal mené "à la baguette", attaché, taillé, épampré, effeuillé... Au contraire, de par sa nature même de liane, dès sa naissance elle s'est mariée à l'arbre pour s'élever vers la lumière. Les premiers cultivateurs, et ce, jusqu'au milieu du vingtième siècle, la conduisaient le plus souvent en compagnie d'autres végétaux, arbres fruitiers, mais aussi arbres utiles pour fournir piquets, échalas, liens, bouchons, pressoirs ou barriques... Ces compagnons historiques de la vigne, chassés brutalement de l'horizon par les pratiques modernes, y sont aujourd'hui rappelés par le changement climatique et la nécessité désormais mieux comprise d'une viticulture riche en biodiversité. D'autres compagnons, fixateurs d'azote, réservoirs d'auxiliaires, contributeurs aromatiques, s'ajoutent aujourd'hui à cette palette agronomique : sophora du Japon, févier, arbre à miel, viorne tin, chalefs... Les auteurs, père et fille, plaident en faveur de ce compagnonnage végétal et en racontent l'histoire. Ils brossent ce que pourraient être les pratiques viticoles de demain, devenues écologiquement intensives.
Les cépages résistants
Arnaud FURET, AuteurSi la crise phylloxérique a fait émerger de nouveaux cépages résistants aux maladies (mildiou et oïdium en plus du phylloxéra), la règlementation française est encore très restrictive quant à leur utilisation, bien que la recherche devienne de plus en plus pointue sur le sujet et que nos voisins allemands et suisses les intègrent avec beaucoup de souplesse. La Suisse autorise, en effet, depuis 2015, la multiplication du cépage Divico et lAllemagne va jusquà autoriser certains de ces cépages en AOP. Francis Rousset, vigneron en Suisse, raconte comment les cépages résistants interspécifiques du Domaine des 3 Lacs en conversion vers la bio - dans lequel il travaille nont reçu, depuis plusieurs années, aucun traitement fongique et insecticide aérien, lobjectif à terme étant daboutir à des vins « zéro phyto ».
Des débuts prometteurs pour UV Boosting
Xavier DELBECQUE, AuteurLe prototype UV Boosting a été testé pour la première année en conditions réelles. La stimulation des défenses des plantes par la lumière a montré des effets positifs dans la lutte contre le mildiou en limitant de 40 à 50 % les effets du pathogène. La vigne témoin, sans aucun traitement, présentait, en effet, une fréquence dattaque de 96 % avec une intensité de 75 % alors que, sur la modalité ayant reçu uniquement le traitement lumineux, la fréquence dattaque a été abaissée à 70 %, avec une intensité de 45 %. Un deuxième test a été conduit en parallèle en couplant ce traitement à des doses de produits phytosanitaires réduites. Résultat, la fréquence dattaque a été réduite à 5 % avec une intensité de 2 % et les doses de produits phytosanitaires ont été divisées par deux sans perdre defficacité. Leffet na pas pu être testé sur loïdium car le pathogène ne sest pas installé dans les vignes cette année. Les essais ont également permis de valider la rusticité et la longévité de lappareil. Lentreprise souhaite commercialiser son matériel dès 2020. Le principe de la stimulation par UV est brièvement expliqué dans un encart.
Dossier : Parcours techniques
Cécile MARCUS, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurComme l'illustrent ces 4 témoignages, les viticulteurs bio ajustent en permanence leurs pratiques pour obtenir un raisin de qualité, que ce soit dans l'attention portée à la vie du sol, dans la lutte contre les maladies et les ravageurs ou dans la maîtrise de l'herbe : - Château-Ferrière : Gérard Fenouillet, directeur de production : l'excellence affirme sa différence ; Le domaine, situé en Gironde, est devenu l'un des leaders du mouvement de la bio et de la biodynamie et produit des grands crus classés ; Gérard Fenouillet en est l'actuel directeur de production, mais il est aussi la mémoire vivante de l'histoire du domaine et raconte son évolution ; - Château Beauregard Mirouze : Karine et Nicolas Mirouze : priorité au sol ! ; Au cur des Corbières, dans l'Aude, Karine et Nicolas Mirouze ont entrepris un travail de restructuration du vignoble du domaine familial avec pour premier objectif de redonner vie au sol ; - Domaine Réaut : Alain Réaut et son fils Alexandre : 30 ans de biodynamie ! ; Alain Réaut, dans l'Aube, a converti son vignoble de 9 ha en biodynamie, en pionnier, en 1992, dans une démarche partagée avec ses deux voisins ; - Domeniul Bogdan, Bogdan Mihalcea : "La biodynamie, c'est l'avenir !" ; En 2011, Bogdan Mihalcea, issu du monde des énergies renouvelables, a décidé de créer, au sud-est de la Roumanie, un vignoble en biodynamie, composé principalement de cépages français.
Dossier : Pastoralismes varois : Sylvopastoralisme et enjeux territoriaux
Sylvain BLANCHON, Auteur ; Laurent GARDE, Auteur ; Pascal THAVAUD, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier fait un état des lieux des pratiques sylvopastorales du Var et de leurs liens avec les enjeux territoriaux. Il contient des informations concernant le programme et le déroulement de la 23ème Rencontre nationale des acteurs du pastoralisme. Des données chiffrées sont apportées sur limportance du pastoralisme en région Provence-Alpes-Côte-dAzur, suivies dun focus sur le département du Var, en présentant les tendances dévolution du sylvopastoralisme dans ce département et limpact de la réforme de la PAC depuis 2015. Trois systèmes délevage ovins sont ensuite décrits, ainsi que quatre systèmes caprins. Des informations sur la pratique de la transhumance hivernale, dite « transhumance inverse », sont apportées, ainsi que sur limpact du loup sur le pastoralisme et sur la DFCI (Défense des Forêts Contre les Incendies) qui sont étroitement liés (certaines zones pâturées et nettoyées dans le cadre de la lutte contre les incendies sont abandonnées par les éleveurs car la prédation liée aux loups est supérieure dans ces zones boisées). Comme le Var est également un département viticole et que lenherbement dans les vignes est de plus en plus pratiqué, les avantages et inconvénients du pastoralisme dans les vignes sont ensuite détaillés, tout en apportant quelques éléments sur la corrélation entre litinéraire technique de la vigne (traitement, fertilisation) et la conduite des ovins. Lentretien par le pastoralisme du plus grand camp militaire dEurope, de 35 000 ha, situé sur le plateau du Canjuers (Var), est ensuite présenté, en sattardant sur la gestion particulière des troupeaux dans cette zone et sur des données chiffrées de limpact de la déprise agricole sur la prédation et la menace quelle représente sur ce plateau. Enfin, lhistoire des POPI (Plan dOrientation Pastoral Intercommunal), mis en place dans le Var et dans la plupart des départements méditerranéens, est retracée, puis illustrée via lexemple du POPI du pays de Fayence.
Evaluation de l'intérêt de l'utilisation d'huiles essentielles dans des stratégies de protection des cultures
R. VIDAL, Auteur ; J. MUCHEMBLED, Auteur ; C. DEWEER, Auteur ; ET AL., AuteurLobjectif du projet Casdar HE était dévaluer lintérêt des huiles essentielles dans des stratégies de protection durable sur quatre principales maladies (mildiou de la pomme de terre, de la vigne, de la salade et tavelure du pommier). Pour cela, les chercheurs se sont appuyés sur des connaissances empiriques, sur des essais menés en laboratoire, ainsi que sur des tests au champ. Les résultats in vitro montrent sans ambiguïté que les huiles essentielles testées possèdent un effet fongique. Cependant, cet effet (concentration de 0,2 %) na pas pu être mis en évidence de manière significative sur le terrain, que ce soit sous abri ou au champ. De plus, les chercheurs ont rapidement été confrontés à des difficultés techniques et réglementaires sur la formulation de ces substances. Il semble nécessaire de renforcer les efforts de recherche sur cette problématique afin de pouvoir proposer des huiles essentielles qui conserveraient toute leur efficacité au champ. Une autre voie de recherche, plus fondamentale, consisterait à étudier linfluence de ces huiles sur les équilibres écosystémiques et non à miser sur leur effet biocide, ce qui reviendrait à repenser complètement les systèmes de protection des plantes. Vis-à-vis des insectes auxiliaires, cette étude a permis de montrer que les huiles essentielles nont aucun effet toxique sur les abeilles (testées à 0,2 % dans leur sirop de nourrissage), mais quelles augmentent la mortalité des typhlodromes (acariens prédateurs).
Gérer des couverts végétaux et/ou engrais verts en viticulture
Arnaud FURET, AuteurEn viticulture, couverts végétaux et engrais verts ont des objectifs distincts. Les premiers contribuent à la maîtrise des adventices, à la prévention des maladies et des ravageurs, à une gestion optimisée de la fertilisation et à la lutte contre l'érosion. De plus, ils favorisent la biodiversité, permettent un contrôle de la quantité et de la qualité des moûts et assurent une bonne portance des sols tout en limitant le tassement. Les engrais verts, généralement semés à l'automne, seront détruits avant l'arrivée des graines, au printemps. Ils ont, entre autres effets, de provoquer une stimulation importante de la vie microbienne du sol, de structurer le sol et de le stabiliser. Deux viticulteurs bio (l'un en Savoie, l'autre en Ardèche) apportent leur témoignage sur l'utilisation des couverts végétaux et des engrais verts dans leurs vignes, ainsi que sur la mise en application des conseils d'Eric Maille (AgroBio Périgord), spécialiste de ces techniques.
L'innovation biocontrôle bat son plein
Clara DE NADAILLAC, AuteurÀ l'occasion de la 11ème conférence sur les ravageurs et auxiliaires, organisée en octobre 2017, à Montpellier, plusieurs avancées techniques à destination de la viticulture ont été présentées. Trois d'entre elles sont décrites dans cet article : - l'utilisation de nématodes prédateurs des vers de la grappe ; - l'utilisation d'extraits de plantes (figuier, moutarde des champs, radis sauvage) contre le nématode vecteur du court-noué (Xiphinema index) ; - le développement de pièges olfactifs, mettant en jeu l'attractivité de certaines odeurs pour les insectes.
Introduire de lélevage dans les vergers
Jean-Luc PETIT, AuteurLassociation darbres (ou vignes) et d'élevage est devenue rare. Cependant, elle offre de nombreux avantages (tonte de lenherbement, destruction des formes hivernantes de ravageurs ou de maladies, lutte contre le campagnol, fertilisation ) et revient aujourdhui au goût du jour. Cet article fait le point sur les motivations (aspects sanitaires, gestion de lherbe, amendement du sol, motivation philosophique, plaisir de travailler avec des animaux ) et les freins rencontrés (attaque des écorces, surcharge de travail, aménagement de clôtures, abris...) et apporte des témoignages de producteurs et de techniciens. Larboriculteur qui veut introduire des animaux dans son verger doit avoir conscience des enjeux techniques et de la surcharge de travail à supporter. Avoir une certaine sensibilité déleveur semble être aussi la clé de la réussite.
Le kaolin contre la drosophile du cerisier en viticulture
L'application de kaolin, en combinaison avec des mesures supplémentaires, peut protéger les raisins contre la drosophile du cerisier (drosophila suzukii). Cette fiche technique du FiBL (Suisse) explique comment procéder pour préparer et appliquer une bouillie de kaolin sur les vignes. Des taux d'application, même élevés, ne modifient pas le PH des raisins et n'ont pas d'impact négatif sur la qualité du vin.
Réussir demain : Une amibe biocide en préventif contre le mildiou
Xavier DELBECQUE, AuteurLamibe Willaertia magna C2c Maky est un microorganisme actuellement utilisé et commercialisé pour ses propriétés biocides sur des pathogènes de leau douce (tels que les légionelles). Elle a été sélectionnée par la société française Amoeba. Lan dernier, la firme a testé en laboratoire leffet de cette amibe sur les organismes responsables du mildiou de la vigne et de la pomme de terre. Les tests in vitro ont été prometteurs : en pulvérisant lamibe sur des feuilles de vigne 24 h avant linoculation de Plasmopara viticola, lefficacité du traitement a été de 100 %. Cette année, lamibe a été testée sous serre : elle a été pulvérisée sur la vigne en prévention et a été comparée à leffet de la bouillie bordelaise et à un témoin. Pour une inoculation 24 h après application, les résultats ont montré une action de ce microorganisme similaire au cuivre. Son efficacité est par contre de 50 % pour une inoculation à cinq jours. Un test au champ est prévu dès 2019.
Taille de la vigne : Améliorer la pérennité et la qualité des productions viticoles
Marceau BOURDARIAS, AuteurLa taille, si elle est bien pratiquée, permet de diminuer les symptômes de dépérissement, ce qui montre à quel point elle a une action majeure pour réaliser une viticulture durable et qualitative. La taille la plus utilisée est la taille Guyot Poussard, mais elle nest quune des possibilités : toutes les tailles peuvent être adaptées au concept de flux de sève et chacun peut pratiquer une taille douce. Marceau Bourdarias, formateur en taille et soins aux plantes, commence tout dabord par apporter des éléments sur la physiologie de la vigne (croissance, circulation de la sève). Il aborde ensuite les conséquences dune mauvaise taille sur cette physiologie. Pour cela, il sappuie sur deux exemples : celui dune plaie de réduction dun bras trop long (sur un guyot ou un gobelet) et celui dune taille classique oubliant limpact de la coupe des bois de deux ans (taille de baguettes ou réduction de coursons). Dans un encadré, sont énumérés quelques principes de base assez simples à respecter pour effectuer une taille respectueuse de la vigne.
Thermaculture, chaud devant
Clara DE NADAILLAC, AuteurDéveloppée aux États-Unis, la thermaculture consiste à provoquer un choc thermique sur la vigne, par le biais d'une machine tractée, expulsant de l'air chaud. Utilisée à des stades clés, elle permet de lutter contre les maladies cryptogamiques en détruisant les spores et les petits ravageurs, en asséchant les feuilles, et en provoquant la chute des capuchons. Cette technique semble aussi être favorable au rendement grâce à une meilleure nouaison, et à la qualité du vin en activant le système immunitaire de la vigne, conduisant à une plus forte concentration en polyphénols. En France, les essais sont encore insuffisants pour se prononcer sur cette pratique.
La traction animale complémentaire de la mécanisation
Clara DE NADAILLAC, AuteurHuit mois par an, environ 25 hectares du domaine vigneron du château Pape Clément, en Gironde, sont entretenus en traction animale. Frédéric Fardoux, compagnon du Pôle d'excellence de la traction animale du groupe Bernard Magrez et gérant de l'entreprise de travaux agricoles Ecosylva, est en charge de ces travaux. Cela fait six ans qu'il a commencé à travailler sur le domaine avec ses chevaux, affinant ainsi peu à peu les techniques utilisées et perfectionnant certains outils. Un outil a d'ailleurs été conçu spécifiquement pour les travaux en traction animale du château : la Pirogue, un châssis enjambeur équipé d'un porte-outils qui permet de travailler simultanément deux demi-rangs. Selon Frédéric Fardoux, la traction animale entraîne moins de dégâts sur les vignes et reste tout aussi intéressante économiquement que l'utilisation du tracteur. Le vignoble du château Pape Clément n'est pas certifié en agriculture biologique mais une partie est conduite selon les principes de la biodynamie.
Variétés résistantes : L'Occitanie déploie ses plants
Frédérique ROSE, AuteurLe Conseil interprofessionnel des vins du Languedoc (CIVL) est, depuis longtemps, engagé dans le développement de variétés résistantes au mildiou et à l'oïdium (11 variétés françaises). Aujourd'hui, face à la dynamique de partenariats professionnels, scientifiques et techniques, en Occitanie, la Région annonce son soutien financier pour un plan de déploiement de ces cépages résistants. Eric Serrano, directeur de l'IFV Sud-Ouest, précise que le premier enjeu est de fournir aux professionnels les variétés résistantes déjà disponibles, le plus rapidement possible. Dix années étant nécessaires entre l'arrivée des sarments à l'IFV et leur mise en vente chez les pépiniéristes, le plan est également un moyen d'anticiper de nouveaux cépages (multiplication des premiers bois et tests). Une première phase de plantation est prévue en 2018, avec des variétés de l'INRA (Inra Resdur1 et Bouquet). Elles s'intègreront dans les réseaux de suivis et d'expérimentations tels qu'Oscar, annonce Loïc Le Cunff, du pôle national matériel végétal de l'IFV. L'analyse des marchés et une réflexion avec les ODG (organisme de défense et de gestion) et l'INAO seront essentielles car, pour le moment, ces vins ne peuvent pas être commercialisés sous label AOP. Des estimations prévisionnelles de la disponibilité en plants français des variétés résistantes sont fournies par le pôle national matériel végétal de l'IFV.
Des animaux et des vignes
Arnaud FURET, AuteurDans le Gard, lassociation de vignerons bio Grappe3 a souhaité diminuer la pression environnementale due aux passages de tracteurs dans les vignes. Le pastoralisme en plaine et en vignoble, qui se pratiquait par le passé, pourrait être une solution. Les vignerons ont lancé le projet "La vigne Bêêêle" pour permettre l'installation d'un berger, dont le troupeau de brebis Raïoles viendrait paître dans les vignes de chacun selon un planning prédéfini. Pour d'autres vignerons, la solution animale a été mise en place à l'échelle de la ferme. C'est le cas de Fabrice Pariat (74), par exemple, avec des brebis Thônes-et-Marthod, ou de Jacques Carroget, en Pays de la Loire, avec 20 moutons d'Ouessant et 20 brebis Bleu du Maine. Dans le Bugey (01), Guillaume Lavie et Aline Ziemniack ont repris 1,5 ha de vignes, tout en travaillant aussi en dehors de la viticulture. Ils ont installé des moutons, uniquement après la vendange, mais ont cherché aussi un auxiliaire de maîtrise de l'herbe à l'année... Ils ont ainsi introduit, dans une parcelle de 25 ares, dix oies et quelques poules, avec un résultat encourageant.
AP3C - Adaptation des pratiques culturales au changement climatique - Compte-rendu d'étape - juillet 2017
Olivier TOURAND, Auteur ; Marie TISSOT, Auteur ; Vincent CAILLIEZ, Auteur ; ET AL., Auteur | AUBIÈRE (Chambre Régionale dagriculture dAuvergne, 9 Allée Pierre de Fermat, 63 170, FRANCE) : SIDAM | 2017Né en 2015 de la volonté des acteurs du monde agricole de pouvoir mieux anticiper les évolutions du climat, le projet AP3C, porté par le SIDAM, a vocation à acquérir des informations localisées pour permettre une analyse plus fine des impacts du changement climatique sur les systèmes agricoles du Massif Central. Ainsi, les objectifs du projet sont : - de caractériser les scénarios d'évolution des systèmes d'exploitation ; - d'adapter les outils de conseil au changement climatique ; - de sensibiliser les acteurs du monde agricole. Dans ce compte-rendu d'étape, les premiers résultats du projet sont présentés. L'étude de paramètres météorologiques collectés sur des dizaines de stations météo sur l'ensemble du Massif, croisés avec des facteurs agronomiques, a notamment permis la construction d'indicateurs agro-climatiques et leur projection à l'horizon 2050. Ces indicateurs concernent la pousse de l'herbe, les céréales, le maïs, la vigne, ainsi que les dates de dernière gelée de printemps et de première gelée d'automne (utilisables pour tous types de cultures).
Apprendre la dégustation du vin bio pour mieux l'apprécier en toute simplicité
Spécialiste du vin bio, lauteure est aujourdhui responsable du Guide Carité des Bonnes adresses du vin bio et biodynamique. Dans ce livre, lauteure aborde le vin avec simplicité, humilité et la volonté de partager son approche toute en curiosité pour le travail bien fait dartisans fiers de leurs produits. Elle explique comment apprendre à déguster et à comprendre ce que lon boit... Comprendre pourquoi ce vin agace les dents, tire sur les muqueuses de la bouche, est gouleyant à souhait, souple comme du velours, fruité, aromatique, sec, minéral, doux, promet de beaux rendez-vous futurs, est déjà prêt à boire, en laérant ou non... Apprendre à déguster, cest un éloge à la lenteur et à la patience, pour en découvrir toutes les richesses, cest aussi respecter le travail de la nature et du vigneron qui peut durer, parfois, sur plusieurs années. Cest encore saisir les subtiles notions de terroirs et de cépages. Cest rechercher les plus agréables associations mets et vin. Pour mieux le savourer.
Arbres fourragers : De l'élevage paysan au respect de l'environnement
Pendant des millénaires, les feuilles d'arbres ont constitué la base de l'alimentation du bétail. La mécanisation de la récolte d'herbe a peu à peu fait disparaître cette pratique, qui a résisté jusqu'au milieu du XXème siècle pour le fourrage d'appoint. L'augmentation des périodes de sécheresse menace aujourd'hui les éleveurs qui, en fin d'été, se trouvent en rupture de pâtures et soit laissent surpâturer certaines prairies, soit doivent entamer prématurément leurs stocks fourragers... Les arbres fourragers représentent une solution à ce problème tout en contribuant à la biodiversité et en fournissant des produits pour d'autres usages : bois de chauffage, BRF, fagots, manches... Jérôme Goust nous explique les arbres, leur fonctionnement et leur valeur fourragère, et raconte l'histoire des arbres fourragers depuis le Néolithique. En s'appuyant sur l'exemple d'agriculteurs qui pratiquent encore cette technique, il présente ce qui peut être fait dès aujourd'hui, les recherches menées par l'INRA, les améliorations techniques qui pourraient redonner toute leur place aux fourrages arborés. Enfin, des fiches présentent plusieurs dizaines d'arbres dont les feuilles peuvent nourrir le bétail. C'est sur le terrain que ce livre s'est construit, au contact d'agriculteurs continuant à utiliser les arbres fourragers et de chercheurs s'attachant à actualiser ces pratiques. Écologiste depuis quarante-cinq ans, agriculteur biologique de 1977 à 1995, responsable de Nature et Progrès pendant des années, Jérôme Goust a toujours agi pour une agriculture biologique, paysanne, permettant une meilleure autonomie des producteurs.
"Attention à ne pas encrasser les sols"
Xavier DELBECQUE, AuteurLydia et Claude Bourguignon, agronomes et gérants du laboratoire LAMS, livrent, au cours d'une interview, leur point de vue sur l'utilisation du Bois Raméal Fragmenté (BRF) comme paillage en viticulture. Sans être spécifique à l'agriculture biologique, cette technique permet de restaurer les sols compactés. En se basant sur leur expérience des quinze dernières années, le couple d'agronomes préconise un apport de BRF sur 1 à 4 cm d'épaisseur, sans enfouissement, de préférence en automne. Ils abordent également les avantages et limites du BRF, en émettant quelques mises en garde : ce n'est pas un apport "normal". Si ces derniers sont trop rapprochés, les champignons n'ont pas le temps de dégrader tout le stock de lignine et peuvent "encrasser" les sols. De plus, l'utilisation de bois âgés, plus ligneux, peut entraîner une faim d'azote et augmenter les risques sanitaires.
Les auxiliaires des cultures - Biologie, écologie, méthodes d'observation et intérêt agronomique
Frédéric BOYER, Auteur ; Raphaëlle ULRYCH, Auteur ; Marianne SELLAM, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ACTA - LES INSTITUTS TECHNIQUES AGRICOLES | 2017Cet ouvrage sadresse à tous les acteurs de la protection des cultures : producteurs, conseillers agricoles, étudiants souhaitant approfondir leurs connaissances théoriques et pratiques sur les auxiliaires de régulation. Il propose une synthèse des connaissances et des méthodes pour identifier, préserver et favoriser les auxiliaires des cultures, levier majeur pour maintenir les populations de ravageurs en dessous de leur seuil de nuisibilité. Permettant de concevoir des systèmes de production intégrée des cultures, qui optimisent la régulation des ravageurs par les auxiliaires et respectent la biodiversité au quotidien, il couvre les principales cultures françaises : céréales, oléagineux, betteraves, légumes, arboriculture fruitière, vignes et cultures ornementales. Trois grandes parties le composent : - La description des grandes familles dauxiliaires des cultures (biologie, écologie et potentiels de régulation des ravageurs des cultures illustrés par des schémas et photographies) ; - Les méthodes dobservation et de recensement des auxiliaires sur le terrain (des tableaux récapitulatifs permettent de faciliter les choix techniques) ; - Lintérêt agronomique de ces auxiliaires pour les principales cultures françaises. Cette partie comporte des illustrations concrètes de lévolution comparée ravageurs/auxiliaires sur différentes cultures : pucerons des épis sur blé, cortèges de ravageurs/auxiliaires sur colza, sur vigne, sur pommier et sur cultures ornementales sous abri.
Biocontrôle en protection des cultures : Périmètre, succès, freins, espoirs
Jean-Louis BERNARD, Auteur ; Claude ALABOUVETTE, Auteur ; Bernard AMBOLET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (5-7 Rue de l'Ecole-Polytechnique, 75 005, FRANCE) : ÉDITIONS L'HARMATTAN | 2017Les concepts dagriculture écologiquement intensive, puis dagroécologie, ont été récemment proposés à la société française et au monde agricole comme des orientations autour desquelles devait sorganiser le système de production alimentaire. En matière de protection des cultures, ces concepts font largement appel à des moyens inspirés de la nature, dont lutilisation est présentée comme moins perturbante pour le milieu et la santé des personnes que les moyens de protection les plus couramment utilisés. Pour qualifier ce choix, on utilise très souvent des termes génériques tels que biocontrôle ou protection bio-intensive. Or, la compréhension de ces termes est loin dêtre partagée au sein de nos sociétés. Les moyens de protection concrets que lon range sous létiquette de biocontrôle varient selon les interlocuteurs. Leur évaluation comparative est très rarement publiée et leur niveau de performance reste peu accessible pour les agriculteurs que lon pousse à les utiliser. Ce qui génère de vrais débats dans les filières agricoles et même parmi les spécialistes de la protection des cultures. Des membres de lAcadémie dagriculture de France se sont réunis pour réaliser cet ouvrage qui sefforce de préciser : - ce quest le biocontrôle, - quels sont les différents moyens de biocontrôle dont disposent nos agriculteurs, - quel est létat présent de mise en uvre de ces moyens. Lobjectif étant de proposer une évaluation des avantages et des limites du biocontrôle et de ses perspectives dadoption concrètes dans un délai de 5 à 10 ans en fonction des moyens existants et de ceux à venir. A noter que leurs conclusions ne sont pas toujours en accord avec les choix de l'agriculture biologique (notamment par rapport à la transgénèse).
Cahier Technique : Mildiou sur vigne : 14 règles d'or : Une approche globale pour une gestion efficace en viticulture biologique
Le mildiou est la problématique principale des vignerons des Pays de la Loire. Ce cahier technique est le résultat de plusieurs années dobservations, dessais et dapprofondissement des connaissances des vignerons bio et biodynamistes des Pays de la Loire accompagnés par la CAB Pays de la Loire. Grâce à de bonnes pratiques, le risque peut être écarté. Ainsi, sont formulées et expliquées 14 règles à respecter : avoir un matériel de pulvérisation en bon état de fonctionnement ; savoir effectuer une pulvérisation de qualité ; avoir des produits en stock (cuivre, soufre, plantes, argile, huiles essentielles ) ; connaître les qualités et les caractéristiques des produits utilisés ; maîtriser la fabrication des préparations à base de plantes ; connaître la qualité de sa bouillie de traitement, donc de son eau ; créer une ambiance saine (badigeons, enduits ) ; pulvériser une décoction de prêle ; faire son premier traitement avec cuivre + soufre ; tenir compte de lenvironnement pour analyser la pression mildiou ; traiter avant la pluie, et non après ; pendant la période de sensibilité, encadrer la fleur ; être toujours prêt à aller traiter (planning sans cesse remis en question) ; échanger avec les collègues.
Cépages résistants : L'avenir pour lutter contre mildiou et oïdium ?
Frédérique ROSE, AuteurLe mildiou et l'oïdium sont deux maladies majeures en viticulture. 80 % de la protection phytosanitaire vise d'ailleurs à les traiter. Dans ce contexte, la sélection variétale semble pouvoir apporter des solutions, via l'identification de variétés résistantes. Toutefois, si de nouvelles variétés permettent des résultats encourageants dans la lutte contre ces deux maladies (réduction de 96 % de l'indice de fréquence de traitement dans le cadre du projet Resvinbio de l'Inra de Bordeaux), d'autres questions se posent : quelle qualité de vin ces vignes permettront-elles d'obtenir ? Ces cépages seront-ils adaptés à tous les terroirs ? Comment éviter le contournement des gènes de résistance ? Des variétés résistantes ont été développées, mais leurs inscriptions au catalogue officiel ne seront effectives qu'à partir de 2018 pour les premières d'entre elles.
Comment lutter contre les maladies et les ravageurs en Bourgogne selon les principes de la viticulture biologique : Guide technique février 2017
Ce guide technique s'adresse à tout viticulteur bio, nouveau converti ou en démarche de conversion, et plus largement à toute personne intéressée par la pratique de la viticulture biologique. Il se compose de 6 fiches pratiques recensant les maladies et ravageurs principaux rencontrés dans le vignoble bourguignon : mildiou, oïdium, black rot, pourriture grise, vers de la grappe, flavescence dorée. Chaque fiche présente des informations pour reconnaître ces maladies et ravageurs, les principaux moyens pour lutter contre eux et des témoignages de viticulteurs y ayant été confrontés.
Dossier : Bien choisir ses interceps
Clara DE NADAILLAC, AuteurCe dossier, consacré au choix des matériels interceps, aborde, dans un premier temps, les facteurs de choix, notamment le type de sol, les conditions climatiques, etc. Dans les sols caillouteux, il est préconisé dutiliser le carbone de tungstène pour ralentir lusure des pièces. Ensuite, Loïc Pasdois, conseiller agroéquipement à la Chambre dagriculture de Gironde, et Christophe Gaviglio, de lIFV Sud-Ouest, apportent leurs connaissances pratiques en abordant : les préalables au désherbage mécanique du cavaillon, la gestion du cycle de production et les périodes de travail, le choix des outils (animés ou non, hydrauliques ou mécaniques, polyvalents ?), le débit hydraulique nécessaire, le travail en pente et dévers, lévitement de la création de mottes dans linterrang et le buttage. De plus, les cinq grands types dinterceps sont présentés : les décavaillonneuses, les outils rotatifs, les lames (et l'Ecocep), les disques de type émotteurs ou crénelés et les outils à action superficielle. Les préconisations selon le type de sol, la pression des adventices et la situation météorologique sont indiquées dans un encart. Enfin, un tableau de 2 pages synthétise loffre en interceps de toutes sortes, proposée par 20 constructeurs.
Le Grass Killer peut mieux faire
Xavier DELBECQUE, AuteurEn Gironde, une démonstration de désherbage intercep avec le Grass Killer a été réalisée. Cet outil désherbe à laide deau sous pression. Lors de lessai, le désherbage était efficace, mais la reprise des adventices est rapide, à cause dun travail en profondeur insuffisant qui ne vient pas à bout des racines adultes et dune pression d'adventices forte lors de lessai. De plus, les allers-retours pour les remplissages peuvent être un frein pour les parcelles éloignées. Niveau sécurité, l'outil est bien équipé. L'entretien nécessaire est limité. Le coût du modèle testé (1000 litres) est de 41 500 euros, des aides devraient être disponibles pour lachat de cet outil.
Guide technique : Favoriser la biodiversité dans ses vignes
La préservation de la biodiversité, quelle soit patrimoniale ou ordinaire, est devenue un enjeu important dans nos campagnes. Cest pourquoi la LPO et la CAB Pays de la Loire ont coopéré pour rédiger ce guide technique destiné aux vignerons désireux de favoriser la biodiversité au sein de leur domaine. Comme tout gestionnaire de lespace agricole, le vigneron peut jouer un rôle dans la restauration et la préservation des espèces et des paysages. Après avoir décrit la biodiversité présente dans les vignes des Pays de la Loire (oiseaux, mammifères, invertébrés, flore ) et détaillé quelques indicateurs permettant de lévaluer, ce guide technique explique pourquoi et comment favoriser les espaces enherbés, les haies, les zones arborées et dautres habitats bénéfiques pour le développement de la faune (aménagement du bâti, mares et étangs, nichoirs pour les oiseaux, gîtes pour les chauves-souris et hôtels à insectes).
De nouvelles alternatives aux pesticides
Xavier DELBECQUE, AuteurA l'occasion du sixième Symposium Oenoviti à Changins, en Suisse, des équipes de chercheurs du monde entier ont pu présenter les résultats de leurs travaux. Concernant la protection des vignes, trois études sont rapportées dans cet article. Au Japon, des chercheurs ont testé l'électrostimulation, en plaçant des électrodes reliées à un panneau photovoltaïque sur des pieds de vigne. Cela a eu pour effet de stimuler les défenses naturelles de ces derniers : taux de resvératrol multiplié par deux, diminution des maladies fongiques sur grappes Des chercheurs japonais ont également mis en avant la possibilité de stimuler les défenses naturelles des vignes par l'application d'hordénine, un alcaloïde produit par l'orge. En Allemagne, dans le cadre de recherches pour lutter contre le charançon noir et la cochenille, il a été montré qu'un champignon parasitant les insectes, Beauveria bassiana, avait aussi des effets contre les maladies cryptogamiques, notamment le mildiou.
De nouvelles pistes de biocontrôle
Clara DE NADAILLAC, AuteurLors de la 6ème conférence sur les moyens alternatifs de protection pour une production intégrée (Comappi), plusieurs innovations dédiées à la viticulture ont été dévoilées. Cet article présente 4 dentre elles. Tout dabord, les lâchers de trichogrammes, en association avec la confusion sexuelle, sont efficaces contre les eudémis et cochylis, mais les lâchers doivent être éloignés des traitements au soufre. Ensuite, la Cerevisiane, dérivé de levure, semble intéressante en stimulation de défenses des plantes contre le mildiou, loïdium et le botrytis. De plus, lutilisation de bactéries pour réduire lincidence de Neofusicoccum semble intéressante, deux souches de bactéries ayant été testées, à ce jour, sur deux cépages, avec de bons résultats, mais à confirmer au champ. Enfin, des lipopeptides, produits par Bacillus subtilis, semblent efficaces pour lutter contre le Botrytis, mais des recherches restent à mener.
Les outils d'aide à la décision : Un plus pour diminuer les traitements ?
Frédérique ROSE, AuteurLa société Promété a développé la plateforme Agroclim®, un outil d'aide à la décision en ligne destiné aux vignerons. A partir de données météorologiques actualisées et précises (maillage d'un kilomètre carré avec la possibilité d'installer une station météo dans les parcelles), d'informations sur le cépage, le stade phénologique de la vigne, et d'autres paramètres agronomiques, cet outil définit un cumul de risque infectieux, ainsi qu'un seuil de risque. Si le premier dépasse le second, un traitement est préconisé. Les modèles actuellement disponibles concernent le mildiou, l'oïdium, le botrytis, le black rot, l'eudémis et la cochylis. Depuis 2016, en partenariat avec Agrobio Périgord, l'association de développement de l'agriculture biologique en Dordogne, cinq domaines viticoles du bergeracois testent cet outil. Dans chacun d'eux, une parcelle traitée selon les préconisations d'Agroclim® est comparée à une parcelle non-traitée et à une parcelle traitée selon les décisions du viticulteur. Samuel Cuisset, l'un des vignerons expérimentateurs, a apprécié la fiabilité des données météo et reconnaît l'intérêt technique de cet outil. Toutefois, il s'interroge sur son intérêt financier. Il estime par ailleurs que l'observation et l'expertise du vigneron restent indispensables. En encarts, d'autres outils d'aide à la décision destinés à la viticulture sont présentés : Potentiel Système et Podmildium, dont une version "bio" a été testée entre 2014 et 2016.
Des outils pour broyer l'enherbement
Ludovic VIMOND, AuteurCet article présente différents outils de broyage de lenherbement des vignes, leurs avantages et inconvénients. On trouve sur le marché deux types de machines : les gyrobroyeurs et les broyeurs à axe horizontal, les premiers étant moins coûteux. Les gyrobroyeurs permettent une vitesse de travail plus importante, mais sont plus encombrants et ont un porte-à-faux plus important. Le système SDS ajouté par Kuhn sur un de ses broyeurs permet de transférer et de déposer les résidus de broyage au pied des ceps. Certains constructeurs proposent des gyrobroyeurs à écartement central hydraulique afin de sadapter à la largeur des vignes. Enfin, pour travailler au plus près du rang et broyer sous celui-ci, il existe des satellites seffaçant au contact du cep. En Gironde, lenherbement permet de lutter contre lérosion liée aux fortes pentes. Dans ce département, le conseiller machinisme de la Chambre dagriculture incite à faucher plutôt que broyer lenherbement.
Recherche collaborative et innovante : Vigne durable et vin de qualité
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurEn Alsace, quatre projets de recherche collaboratifs en viticulture sont menés. Ils rassemblent des scientifiques, des viticulteurs, des instituts techniques et des établissements denseignement Les essais réalisés dans ces projets ont pour but dobtenir des données sur la durabilité des pratiques et la réduction des intrants phytosanitaires. Les objectifs et les premiers résultats de ces essais sont présentés. La bio est évaluée en comparaison aux autres systèmes. Et les résultats sont encourageants.
Un Tech&Bio toujours plus riche
Xavier DELBECQUE, AuteurLe salon Tech&Bio 2017 s'est tenu à Bourg-les-Valence, les 20 et 21 septembre. Quatre innovations pour la viticulture en agriculture biologique y ont notamment été présentées : - le Vitisan (homologation en cours), un fongicide à base de bicarbonate de potassium, utilisable en bio pour lutter contre l'oïdium ; - une solution de phéromones contre l'eudémis (en cours d'homologation par M2i) ; - Symbio, des tuiles imputrescibles, pré-trouées, en polypropylène recyclé utilisées comme paillage ; - N-pérennes, un outil d'aide à la décision pour la fertilisation minérale, mais que l'équipe de développement souhaite adapter à la fertilisation organique.
Tout savoir sur les engrais verts
Clara DE NADAILLAC, AuteurL'implantation d'engrais verts peut avoir des objectifs différents : augmenter la fertilité, améliorer la structure, etc. En vigne, le concept se développe. Quels sont les éléments à prendre en compte ? Avant de mettre en place ce couvert, il faut tout dabord définir ses objectifs techniques, ce qui conditionnera le choix de la/des espèce/s à implanter. Ensuite, il est nécessaire de sapprovisionner en semences : loffre spécifique à la viticulture est en cours de développement, et seuls quelques semenciers le proposent, mais il est toujours possible den trouver chez les semenciers de grandes cultures ou auprès de producteurs. Il est également important de réfléchir à lachat de semences pures ou en mélanges. Le mode de semis doit aussi être raisonné : date, technique (semis direct ou sur sol travaillé ?), choix des outils, etc. Enfin, le choix du mode de destruction est important pour atteindre les objectifs escomptés. Un encart détaille laspect financier de limplantation dun engrais vert : 66/ha/an hors semences et 40/ha/an de semences.
Les vieux cépages reviennent dans le rang
Yann KERVENO, AuteurEn viticulture, les vieux cépages bénéficient d'un regain d'intérêt, pour les chercheurs (en génétique notamment), mais aussi pour les vignerons. En effet, si ces cépages ont pu, par le passé, être abandonnés, ils sont de nouveau l'objet d'attention dans un contexte de réchauffement climatique et de nécessité de résistance aux maladies et ravageurs. A travers des témoignages d'acteurs investis dans des collections de vignes, l'auteur présente un tour d'horizon du potentiel de ces cépages retrouvés.
Viticulture biodynamique : Nouvelles voies pour la culture de la vigne
Jean-Michel FLORIN, Auteur ; Ambra SEDLMAYR, Auteur ; Hans-Christian ZEHNTER, Auteur ; ET AL., Auteur | COLMAR (5 Place de la Gare, 68 000, FRANCE) : MOUVEMENT DE L'AGRICULTURE BIODYNAMIQUE | 2017La viticulture biodynamique attire de plus en plus de viticulteurs qui cherchent à pratiquer une viticulture plus saine, respectueuse de la vigne, qui permette de renforcer la vigne face aux maladies et d'apporter de la biodiversité et de la résilience dans le vignoble. Cet ouvrage réunit des expériences pratiques de viticulteurs expérimentés, de chercheurs et de conseillers qui partagent leur savoir concernant un grand nombre de sujets et ouvrent des voies davenir pour la viticulture. Trois grandes thématiques structurent le livre. La première consiste à comprendre la nature de la vigne, son histoire et lévolution de sa culture au cours des 150 dernières années. La seconde explore différents aspects de la pratique biodynamique, illustrés dexemples concrets, pour une vigne en bonne santé basée sur le respect de la nature de la vigne. La troisième sintéresse aux perspectives possibles pour la viticulture et au potentiel de la vigne et du vin pour des usages thérapeutiques.
L'AerWay favorise la vie du sol
Clara DE NADAILLAC, AuteurLes outils AerWay et Aairsol sont équipés d'un ou deux rotors horizontaux animés, sur lesquels sont placées des séries de quatre couteaux. Utilisés dans les inter-rangs enherbés des vignes, ils permettent d'aérer le sol et de faciliter la pénétration de l'eau sans détruire la végétation en place. Plusieurs viticulteurs, qui utilisent l'un ou l'autre de ces outils depuis plusieurs années, témoignent dans cet article.
Le black rot de la vigne
Antoine BOSSE-PLATIERE, AuteurParfois confondu avec l'oïdium, le black rot (Guignardia bidwelli) ou pourriture noire est une maladie causée par un champignon, qui s'attaque d'abord aux feuilles, puis aux rameaux et aux grappes de la vigne, pouvant causer d'importantes pertes de récoltes. Les traitements étant rares, il est d'autant plus important d'identifier la maladie le plus tôt possible : des taches brunes géométriques au pourtour plus foncé, visibles sur les deux faces, et sur lesquelles apparaissent des pycnides, points noirs qui vont disséminer les spores et propager la maladie. Les mesures préventives seront à privilégier : une treille bien aérée, suppression des jeunes pousses inutiles, destruction des organes touchés... et la surveillance renforcée à partir de mi-avril. En bio, le seul traitement efficace est l'association soufre-cuivre, et certaines alternatives au cuivre.
La bourdaine
Gauthier BAUDOIN, AuteurLa bourdaine (Frangula alnus ou Rhamnus frangula) est un petit arbrisseau pouvant atteindre 5 m de haut. Son écorce présente des propriétés intéressantes dans la lutte contre certaines maladies cryptogamiques. Elle doit cependant être appliquée directement sur la plante car elle ne possède pas à proprement parler de propriétés antifongiques directes, mais cest en stimulant la résistance naturelle des plantes quelle agit. Une pulvérisation dextrait décorce de bourdaine dès les premiers signes dinfestation au mildiou diminue fortement le développement de la maladie. Elle est également efficace contre les fusarioses et les mycotoxines du blé. La bourdaine fait ainsi partie des plantes médicinales dont lusage permettrait de réduire significativement celui du cuivre. Pour un usage au jardin, la décoction décorce pourra être utilisée seule, ou mélangée à la prêle, à la reine-des-prés.
Engrais verts : A adapter selon ses objectifs
Frédérique ROSE, AuteurLa mise en place d'engrais verts présente des intérêts reconnus. Les viticulteurs peuvent aussi utiliser cette pratique sur leurs inter-rangs. Il conviendra alors de trouver le mélange le plus adapté aux conditions pédoclimatiques locales et aux objectifs recherchés (lutte contre l'érosion, limitation de l'évapotranspiration...). Dans cet article, Perrine Dubois, de l'Association technique viticole du Maine-et-Loire, et Eric Maille, d'Agrobio Périgord, apportent leurs conseils, complétés par le témoignage dAntoine Pignier, viticulteur biodynamique dans le Jura, qui a auto-construit un semoir pour les engrais verts.
Fertilisation organique : Quelle influence sur le rendement et l'azote assimilable ?
Frédérique ROSE, AuteurEn viticulture, ce qui peut rendre difficile la conversion en bio, ce sont les faibles vigueurs de la vigne, les baisses de rendement et les carences azotées des moûts. S'il faut tout d'abord s'assurer du bon fonctionnement du sol, des apports de fertilisants organiques sont aussi envisageables. Les Chambres d'agriculture des Pyrénées-Orientales et des Pays-de-la-Loire ont mené, ou mènent encore, des essais comparatifs sur plusieurs produits : marc composté enrichi en lies, assemblage de fumiers, farine de plumes, tourteau de ricin, guano de poisson, compost de fumier de bovins, engrais du commerce, et engrais verts. Dans les deux régions, les résultats, à ce jour, n'ont montré que très peu de différences entre les modalités testées.
La géobiologie au service des vignerons... et de tout agriculteur
Arnaud FURET, Auteur ; Tifenn PEDRON, AuteurLes notions de géobiologie et de radiesthésie se confondent parfois. Le géobiologue cherche à concilier démarche intuitive du radiesthésiste et démarche scientifique. La vigne et le vin comptent parmi les applications de la géobiologie, qui étudie l'ensemble des influences de l'environnement sur le vivant. Le premier article, "Témoignage : Application pratique chez Jean-Christophe Pellerin, vigneron dans le Bugey (01)", relate une expérience d'application de la géobiologie pour essayer de résoudre un problème de carences en potasse et en azote. A l'occasion d'une formation en géobiologie, une expertise est réalisée sur la parcelle de Jean-Christophe. Après un diagnostic et la mise en place de quelques dispositifs spécifiques, le vigneron constate une nette amélioration : la parcelle présente une meilleure vigueur dans son ensemble et la mercuriale qui envahissait la parcelle, indiquant un blocage de la vie microbienne du sol, a quasiment entièrement disparu. Le deuxième article, "Groupe de travail : La géobiologie à la cave et à la vigne en Savoie et Bugey", concerne deux journées d'échanges qui ont eu lieu en 2014 avec Jean-Guillaume Nardi, géobiologue. Les participants ont pu apprendre à repérer les réseaux énergétiques et réaliser quelques expériences.
Linnovation en agro-écologie dans les vignes dAlsace
GROUPE REPÈRE, Auteur ; VIGNERONS DU SYNDICAT DE WESTHALTEN, Auteur ; Anne MONEYRON, Auteur ; ET AL., AuteurPrécédemment publié en 2015 dans « La revue des vins dAlsace », cet article porte sur une démarche innovante de recherche-action et de co-construction de solutions techniques par un collectif de vignerons (35), en pratiques raisonnée, bio ou biodynamique, chercheurs, élus en Alsace autour du changement de pratiques pour réduire lusage des phytosanitaires sur la vigne. Ainsi, ce collectif dacteurs a développé, dans le cadre du projet « Repère », une méthode de travail et de recherche visant à développer des solutions partagées à partir des divers savoirs et points de vue des acteurs. La diversité de ces derniers, qui est en général souvent source de désaccords, est ici vue comme une richesse à mobiliser. Dans un premier temps, la méthode développée vise à comprendre la situation dans sa complexité : qui fait quoi sur le territoire de vigne concerné (200 hectares à Westhalten), pourquoi, avec quels historique et trajectoire. Dans un second temps, un travail en collectif permet didentifier les savoirs et les valeurs présents et de comprendre comment chacun fonctionne. A partir de cela, le troisième temps vise à co-construire des solutions pour faire évoluer les pratiques, mobilisant la diversité de ces savoirs et composant avec la nature. Cette démarche collective, en plus de permettre de construire une méthode, a eu comme résultat une baisse de lindice de fréquence de traitement de 1 à 1.5 point en un an sur les vignes, mais aussi de lancer une nouvelle dynamique sur la question des pratiques pour la gestion de lenherbement.
Lutte obligatoire contre Xylella fastidiosa : où en est-on ?
La bactérie Xylella fastidiosa, détectée en Europe en 2013 sur des oliviers du sud de l'Italie, sévit actuellement dans ce pays, avec plus de 200 000 ha déjà contaminés. L'article présente tout d'abord la bactérie : souches bactériennes et les cultures sur lesquelles elles se développent plus spécifiquement, les symptômes les plus représentatifs observés sur la plante, les modes de contamination... Le dispositif européen de lutte obligatoire est ensuite présenté, puis l'article propose un point sur la situation en France, où un plan d'action national a été mis en place, en septembre 2014, pour prévenir, détecter et gérer les contaminations, tout en mobilisant les acteurs et en communiquant régulièrement sur le sujet. Suite à la détection d'un foyer de contamination en Corse, en juillet 2015, le plan de lutte a été précisé et adapté (notamment, destruction de certains végétaux dans la zone infectée) et des mesures complémentaires ont été adoptées.
Maîtrise de la flavescence dorée : De nouvelles expérimentations
Frédérique ROSE, AuteurDans le cadre de la lutte contre la flavescence dorée sur vignes, la recherche d'alternatives au pyrèthre se poursuit au sein de Sudvinbio, association interprofessionnelle de la viticulture biologique. Des mélanges à base d'huile végétale et de talc ont notamment été testés. Les premiers résultats pour un traitement ovicide sont encourageants mais restent à confirmer en année de forte pression du ravageur, 2015 ayant été une année de faible pression. Par ailleurs, un aspirateur à cicadelles a été construit, sur la base d'un aspirateur à feuilles mortes. Malgré des améliorations à apporter, cet aspirateur pourrait être un outil de lutte complémentaire intéressant.
Maladie du bois : changer son approche pour pérenniser son vignoble
Les maladies du bois ne doivent pas être considérées comme des pathogènes stricts, mais bien comme une conséquence logique de mauvaises pratiques de taille. En effet, le complexe de champignons que sont l'Esca ou le Black Dead Arm ne s'attaque pas à des bois sains, mais à du bois mort pour le dégrader selon son cycle naturel. C'est à ce moment-là que sont produites des molécules, principalement des phyto-toxines et des allo-toxines, responsables par la suite des symptômes et du dépérissement des ceps. La qualité de la taille est donc une condition essentielle pour lutter préventivement contre ces maladies. Des pratiques moins mutilantes, respectueuses des flux de sève, faisaient partie des savoir-faire des vignerons, mais ont été mises à mal en partie avec l'apparition des outils de taille modernes. La taille Poussard, du nom de son inventeur, par exemple, est aujourd'hui redécouverte. Elle consiste en une taille de formation, qui s'appuie sur la taille Guyot. Sa technique et ses principes sont expliqués.
Observatoire régional de l'agriculture biologique d'Auvergne - Edition 2016
En 2015, en Auvergne, on comptait 1099 exploitations en agriculture biologique et en conversion, 64 644 hectares en bio (dont 12 688 en conversion), 282 transformateurs et distributeurs bio. Ce document présente les chiffres clés 2015 de l'agriculture biologique en Auvergne avec des focus sur : les grandes cultures ; les fruits, légumes, vigne, PPAM ; les bovins lait ; les bovins viande ; les ovins viande ; les porcs ; les volailles de chair et les poules pondeuses.
Piloter le rendement : Poser le bon diagnostic
Frédérique ROSE, AuteurAfin d'optimiser ses rendements, un viticulteur peut jouer sur divers leviers : apport d'azote, de potasse... Mais, sans un diagnostic précis des facteurs limitant le potentiel de ses vignes, ses interventions peuvent se révéler inutiles. Pascal Guilbault, du service Vigne et Vin de la Chambre d'agriculture de Gironde, a présenté, lors des journées techniques du Syndicat des Vignerons Bio d'Aquitaine, en février 2016, des méthodes et outils permettant de mieux prendre en compte les éléments en jeu (facteurs influençant le rendement, loi du minimum, outils de diagnostic) et ainsi prendre les bonnes décisions.
Poules : sus aux insectes !
Jérôme JULLIEN, AuteurLa poule étant un prédateur généraliste, il ne faut pas attendre d'elle qu'elle agisse uniquement dans l'intérêt du jardinier en ne mangeant que les larves et nymphes d'insectes nuisibles au jardin. Il est en revanche possible, avec une organisation pratique et quelques repères biologiques, d'optimiser son utilisation pour en faire un allié dans la lutte préventive notamment contre les nuisibles aux fruitiers. Il s'agit globalement de les parquer et de cibler les périodes d'activité larvaire des ravageurs. Pour réduire, par exemple, la population larvaire du balanin, dont le cycle complet peut durer jusqu'à 5 ans, il est utile de savoir que le moment propice au lâcher des poules se situe dès les premières chutes de noisettes, car c'est dans ce fruit que cet insecte affectionne particulièrement de pondre ses ufs. La poule sera également utile pour limiter certaines espèces au stade adulte, par exemple l'otiorhynque, ennemi des fraisiers et des framboisiers... Des professionnels ont testé avec succès, sur la base de ces principes, des lâchers de volailles dans des pépinières et dans des vignes. Un tableau présente les périodes de lâcher des poules suivant les larves à réguler au niveau du sol (balanins, carpocapses, drosophile, mouche de la cerise, etc.) et les arbres concernés (châtaignier, noisetier, pommier, poirier, cerisier, etc.).
Le raisin se couvre
Maude LE CORRE, AuteurLes aléas climatiques poussent certains producteurs à couvrir leurs vignes : filets paragrêle, bâches antipluie ou tunnels. Ces couvertures permettent de protéger les raisins de la pluie, grêle mais aussi de réduire les traitements phytosanitaires et de gagner en précocité. Linconvénient majeur des bâches antipluie reste leur coût dinstallation et le système dancrage reste problématique. Certains observent aussi une augmentation des températures sous filets et bâches qui sont favorables à loïdium et aux cicadelles vertes, mais si le temps douverture des bâches est restreint, on limite ces derniers problèmes. Un agriculteur témoigne sur les avantages des tunnels.
Recueil de pratiques observées en viticulture biologique : des pistes pour innover ?
Audrey PETIT, Auteur ; Raphaël CHATAIN, Auteur ; Céline CRESSON, Auteur | LE GRAU DU ROI (Domaine de l'Espiguette, 30 240, FRANCE) : IFV (Institut français de la vigne et du vin) | 2016Ce recueil a pour ambition de mettre en place une méthode pour détecter et évaluer les pratiques innovantes mises en uvre chez les viticulteurs biologiques avec, en point de mire, la diffusion de ces pratiques pour un développement de la viticulture biologique. Ce document, réalisé dans le cadre du projet CASDAR VITINNOBIO, est le fruit dune enquête réalisée à partir dentretiens au cours de lhiver 2014-2015. Étaient particulièrement ciblées les pratiques jugées innovantes concernant des points techniques identifiés comme potentiellement verrouillés ou difficiles à maîtriser en viticulture biologique (doses de cuivre, gestion des adventices, gestion du temps de travail ). A ce stade, aucun travail dévaluation, de validation, de contrôle de ces techniques nayant été effectué, lobjectif du document est avant tout de montrer la diversité, la créativité, lingéniosité de pratiques qui peuvent répondre à divers points de blocage de la viticulture biologique, et qui représentent un véritable terreau dinnovations pour les viticulteurs bio ou conventionnels.
Vignes résistantes à l'oïdium et au mildiou : promesses et controverses en Languedoc-Roussillon
Pauline BLONDE, Auteur ; François HOCHEREAU, Auteur ; Jean-Marc BARBIER, Auteur ; ET AL., AuteurLa vigne est la troisième culture la plus traitée en France (20 % des volumes de pesticides utilisés). 80 % des traitements de la filière sont des traitements fongicides, visant particulièrement le mildiou et l'oïdium, maladies pour lesquelles les variétés du vignoble français n'ont pas de résistances. Dans le cadre du plan Ecophyto, notamment, des programmes de recherche ont été mis en place pour créer des hybrides plus résistants. Toutefois, ces recherches sont à l'origine d'incertitudes, de débats et de controverses au sein de la filière. L'étude socio-économique présentée dans cet article, et réalisée en 2015, s'est penchée sur les conditions d'appropriation de ces cépages résistants en région Languedoc-Roussillon.
Vin et ail biodynamiques en Gascogne
Laurent DREYFUS, AuteurLaurent Massartic, viticulteur en biodynamie dans le Gers, a repris l'exploitation familiale en 2001, date à laquelle il envisageait déjà de convertir le domaine. Il produit aujourd'hui du raisin sur 20 ha, des céréales, mais aussi de l'ail, sur lequel il concentre désormais son activité de maraîchage. Passionné par la vie du sol et des cultures, la biodynamie lui a permis d'élargir sa pratique. Il procède lui-même à la vinification du raisin rouge, dans une cave gérée collectivement, et vend le raisin blanc à un grand négociant. L'ail est vendu en tresses à des grossistes, avec une production de 7 à 8 tonnes pour les bonnes années. Pour éviter les parasites et les maladies, il a mis en place une rotation dans laquelle on trouve successivement une ou deux années de céréales, du tournesol ou du maïs, une légumineuse, du chanvre ou du sarrasin. Outre sa constante recherche en matière de préparations biodynamiques pour améliorer le sol et les plantes, il est impliqué dans le groupe local des agriculteurs biodynamiques. Parmi ses nombreux projets, il envisage un élevage bovin et, peut-être, l'embauche d'un salarié.
Viticulture : Une filière en pleine mutation, des professionnels qui s'adaptent et innovent
Bernard ARTIGUE, Auteur ; Michel BADIER, Auteur ; Delphine LUCET, AuteurLa filière vitivinicole française est en pleine mutation, avec des évolutions réglementaires, mais aussi une demande des consommateurs pour des productions plus économes en produits phytosanitaires. Dans ce contexte, il apparaît nécessaire d'investir davantage dans le développement de la viticulture biologique. En juillet 2016, le Rendez-vous Viticulture de Tech&Bio a connu une forte mobilisation de l'ensemble des acteurs de la filière.
Des arbres dans les vignes : Le plein de biodiversité
Frédérique ROSE, AuteurComme quelques autres viticulteurs, Delphine et Benoît Vinet, en Gironde, ont planté des arbres dans leurs vignes. Leur motivation première était de casser le système monocultural de la viticulture, et ainsi d'atteindre un certain équilibre sur leur domaine. Cette pratique présente d'autres atouts : - elle améliore la fertilité du sol, à condition de ne pas travailler le sol sur les interrangs ; - elle favorise la présence des auxiliaires, notamment les oiseaux et les chauves-souris qui, étant insectivores avant d'être fructivores, participent à la régulation des insectes ravageurs ; - elle permet de diversifier les revenus si des arbres fruitiers sont choisis. En bordure de parcelles, des haies protègent aussi les vignes des vents forts et des gelées tardives. Les Vinet n'ont, pour le moment, pas observé de baisse de rendement ou de qualité de leur production depuis la mise en place des arbres, peut-être parce que ceux-ci ont été plantés après les vignes.
Changer de cépage sans replanter
Markus SPUHLER, AuteurLa viticulture bio a besoin de cépages résistants au mildiou. Le surgreffage permet de réencépager la vigne assez rapidement sur des petites parcelles, et à relativement peu de frais, ce qui est une bonne alternative lorsque les plantations ne sont pas encore amorties. La méthode la plus sûre, même dans les régions viticoles froides et humides, consiste à greffer une bouture herbacée sur une bouture lignifiée. Mise au point par un vigneron bio, cette technique du "greffage herbacé" est déjà un peu répandue dans la viticulture biologique suisse. L'article détaille les principales étapes de l'opération.
Le coin des ingénieux
Daniel PASQUET, AuteurCet article présente l'installation charentaise des palissages pour les vignobles, une technique qui permet de limiter la force de traction que doivent subir les amarres.
Cuivre : A quand des produits vraiment plus écologiques ?
Markus SPUHLER, AuteurL'utilisation du cuivre, notamment en viticulture, n'est pas sans conséquences sur la qualité des sols. Le cuivre est un métal lourd qui peut, en s'accumulant, affecter, par exemple, les populations de vers de terre. Les sols viticoles bio présentent parfois une très forte pollution au cuivre, dont la majeure partie est héritée de leur exploitation conventionnelle. Le Cahier des charges de Bio Suisse fixe des valeurs en-dessous de l'Ordonnance bio, quant aux quantités de cuivre autorisées pour les cultures. Cependant, des efforts sont encore à produire pour diminuer le plus possible le recours au cuivre : variétés résistantes, meilleure conduite des cultures axée sur la santé des plantes, utilisation de produits fongiques alternatifs ou de produits cupriques plus efficients.
Les dimensions sociales et culturelles du vin
Jean-Pierre Frick, vigneron bio en Alsace, est intervenu, fin 2012, lors du congrès international de viticulture, organisé à Colmar par la Section agricole du Goetheanum. Cet article propose de revenir sur son intervention. Jean-Pierre Frick offre un regard, loin des dimensions techniques ou économiques, sur la vigne et le métier de vigneron : l'aspect social des vendanges, par exemple, qui est l'occasion, pour les vendangeurs occasionnels, de s'ouvrir à de nouvelles expériences et rencontres, le lien qui peut se créer entre l'acheteur et le vigneron, mais aussi la dimension culturelle et émotionnelle liée au partage autour du vin.
Dossier : Climat, la nouvelle donne
Clara DE NADAILLAC, Auteur ; Xavier DELBECQUE, Auteur ; Valérie NOËL, AuteurPour Jean-Marc Touzard, chercheur à l'INRA de Montpellier, l'impact du changement climatique sur la viticulture sera très différent, selon l'ordre de grandeur du réchauffement (2° d'élévation moyenne ou plus). Dans le premier cas, explique-t-il, de nombreuses adaptations seront possibles pour tous les vignobles français, en combinant différentes techniques, raisonnées à l'échelle des régions et des exploitations : modification de la densité de plantation, choix de cépages moins sensibles à la sécheresse, moindre effeuillage, etc. En revanche, à plus de 2° d'élévation moyenne, les scénarii seront plus radicaux, du déplacement continu des terroirs vers le nord ou en altitude, à une forme d'industrialisation du vin... Après cette analyse, trois articles viennent illustrer le sujet de l'adaptation de la viticulture au changement climatique : - "Je limite mon empreinte carbone" (Jean-Pierre Vazart, vigneron dans la Marne) ; - "Nous testons de nouveaux cépages" (Alix Combes, Domaine du Château La Tour Carnet, en Gironde) ; - "Une accentuation de la fréquence des sécheresses" (Michel Déqué, chercheur à Météo France).
Dossier La PAC : Tout comprendre pour s'adapter : Volume 3 : Régulation des Marchés
Aurélie TROUILLIER, Auteur ; Claire-Isabelle ROUSSEAU, Auteur ; Thierry POUCH, Auteur ; ET AL., AuteurSuite à la réforme de la PAC, entrée en vigueur pour la campagne 2014/2015, le troisième volume de ce dossier consacré à la PAC se penche sur la question de la régulation des marchés : - La gestion des crises agricoles : des outils rénovés avec un budget spécifique ; - La réforme de l'OCM unique : ce qui perdure, ce qui change ; - Plantation de vigne : un dispositif plus souple, partiellement conçu par les Etats membres ; - L'OCM unique à l'épreuve de l'embargo russe ; - Quelle régulation pour les marchés après les quotas ?
Drosophile du cerisier : Elle progresse...
Markus SPUHLER, AuteurLa relation de cause à effet entre présence de la drosophile et augmentation de la pourriture acétique sur le raisin reste à prouver, selon Patrick Kehrli, entomologiste et chef de projet à Agroscope (Suisse). Il précise que la pourriture acétique peut aussi se développer après des dégâts de grêle, de guêpes ou d'oiseaux ou après d'autres types de blessures des fruits. P. Kehrli fait quelques recommandations pour éviter le développement des populations de drosophiles sur la vigne.
Dynamiques territoriales
Deux parties composent cet article. Dans la première, "Soutien aux démarches collectives : lancement des GIEE en 2015", le dispositif des groupements d'intérêt économique et environnemental (GIEE) est présenté. Ce dispositif vise à soutenir des collectifs de producteurs qui s'engagent à modifier ou à consolider leurs pratiques dans un objectif à la fois environnemental, économique et social. Tous les thèmes sont a priori éligibles, mais les projets doivent répondre au cahier des charges de l'appel à projets régional. La deuxième partie, "Un GIEE sur l'enherbement durable dans les vignes en 2015 ?", décrit le projet porté par quatre domaines viticoles bio de l'Hérault, qui consiste à mettre en place une couverture végétale annuelle du sol pour ne plus porter atteinte à l'intégrité de sa structure.
Essai vignes fleuries : 6 ans d'essai : Vive la biodiversité !
L'AUXILIAIRE BIO, AuteurA l'Earl des Coteaux de Peyrodeau (17), des essais ont consisté à introduire dans les vignes des espèces inhabituelles, en particulier des mélanges de graines de fleurs, et à observer si leur présence modifiait les écosystèmes. Cet article décrit les essais conduits en partenariat avec VITIBIO, NOVAFLOR, CIC et la Chambre d'agriculture de la Charente-Maritime, ainsi que les résultats sur 6 années de suivi. D'une manière générale, dans les parcelles tests, des niveaux intéressants de population de typhlodromes (marqueurs des écosystèmes) ont été trouvés. Semer des bandes enherbées dans les vignes permet de renforcer la biodiversité fonctionnelle.
Eudémis et cochylis : du neuf sur ces ravageurs ancestraux
Denis THIERY, Auteur ; Lionel DELBAC, Auteur ; Ludivine DAVIDOU, AuteurEudémis et cochylis sont des vers de la grappe, de la famille des lépidoptères, responsables de dégâts importants dans les vignobles. Après une présentation de la biologie de ces deux ravageurs, les méthodes de lutte actuelles, en agriculture conventionnelle, et les pistes de méthodes de lutte plus alternatives (biocontrôle par les auxiliaires, rôles du paysage et des pratiques...) sont discutées. Enfin, un point est fait sur les éventuels effets du changement climatique sur ces ravageurs.
Flavescence dorée : les bases à connaître
Elisabeth BOUDON-PADIEU, AuteurLa flavescence dorée est une jaunisse de la vigne due à un phytoplasme, lui-même transmis par un insecte, la cicadelle (Scaphoideus titanus). En l'absence de traitement curatif, il est primordial de comprendre les facteurs de risque de contamination afin de pouvoir limiter l'épidémie. Cet article revient sur l'histoire de la maladie, détectée en Europe dans les années cinquante, et sur les biologies de l'agent infectieux et de son insecte vecteur.
Le greffage de racinés pour des vignes durables : Des techniques anciennes pour une Viticulture dAvenir ?
Marc BIREBENT, AuteurLes vignes contemporaines semblent dépérir plus rapidement que celles plantées par nos grands-parents. Plusieurs explications sont plausibles : mécanisation des travaux, passage au « tout chimique », production intensive... Si le greffage n'est jamais cité parmi ces causes possibles, plusieurs auteurs ont pourtant alerté sur les dangers des greffes mal maîtrisées. Dans cet article, tiré d'une conférence-débat organisée sur le thème de la vigne au XXIe siècle, l'auteur tente de comprendre les liens entre les méthodes de greffage (manuelles, semi-mécaniques, mécaniques) et divers maladies ou phénomènes de dépérissement de la vigne (l'esca notamment). Il présente également la méthode de greffage en place, ou de raciné, qui lui semble être la moins traumatisante pour le matériel végétal, à condition de prendre certaines précautions.
Impact de la gestion des vignes sur les acariens Phytoseiidae
Marie-Stéphane TIXIER, Auteur ; Martial DOUIN, Auteur ; Ghais ZRIKI, Auteur ; ET AL., AuteurLes Phytoseiidae (ou Phytoséiides) sont des acariens auxiliaires présents dans les vignes. Depuis une vingtaine d'années, des études sont menées, notamment par Montpellier SupAgro, afin d'évaluer les rapports entre la biodiversité dans et autour des vignobles et la régulation des ravageurs par cet auxiliaire. Trois essais sont plus précisément présentés dans cet article : - un essai d'une durée de dix ans, dans l'Hérault, visant à évaluer l'impact d'aménagements agroforestiers dans des vignobles sur la présence de Phytoseiidae ; - une étude, dans l'Aude, sur l'impact de l'enherbement des interrangs, là encore sur la présence des Phytoseiidae ; - plusieurs études sur la diversité des Phytoseiidae dans les bordures de parcelles viticoles ayant permis d'identifier les plantes-hôtes les plus favorables à leur présence, et sur l'effet des différentes composantes du paysage, à plus ou moins longues distances.
Innovations sur les domaines viticoles : partage des connaissances, pratiques et recherches
En février 2015, la FNAB et le Mouvement de l'Agriculture Biodynamique (MABD) ont organisé un colloque national pour valoriser et partager les connaissances et savoir-faire relatifs à la culture de la vigne en agriculture biodynamique. De plus en plus de vignerons s'interrogent et s'intéressent, en effet, aux pratiques biodynamiques, dans un contexte où la profession viticole doit faire face à de nombreuses problématiques : affaiblissement de la vigne, problèmes de dégénérescence et de maladies du bois, parasitisme difficile à contrôler, perte de fertilité des sols... Suite au colloque, des fiches ont été réalisées afin de diffuser des innovations et bonnes pratiques pour agir dans ces domaines (biodiversité, baisse des doses de cuivre et de soufre, dépérissement...). Au-delà des aspects techniques et de mise en pratique, les participants ont aussi eu l'occasion d'exprimer et de partager leur expérience et leur vision de la viticulture et de la biodynamie.
Modes opératoires des extraits végétaux en viticulture biologique
Anne DUVAL-CHABOUSSOU, Auteur ; Alain CHABAUTY, AuteurDe plus en plus de viticulteurs bio utilisent des extraits végétaux pour limiter l'usage des produits phytosanitaires et renforcer les défenses de la vigne. Mais, pour obtenir des résultats, il faut être rigoureux dans la préparation de ces extraits. Cette fiche « Mode préparatoire » résume les grands principes à respecter pour préparer tisane, infusion, décoction, purin ou extrait fermenté, macération courte ou extrait à l'eau froide et jus de plante. Dans tous les cas, qualité de l'eau et PH sont des facteurs importants à prendre en compte. Cette fiche sera complétée par des fiches reprenant, par plantes, leurs caractéristiques, leurs propriétés et leurs diverses utilisations pour la vigne.
Observatoire Régional de l'Agriculture Biologique en Champagne-Ardenne : Edition 2015 - Chiffres 2014
En 2014, en Champagne-Ardenne, 478 fermes et domaines sont engagés en bio (138 pour les Ardennes, 72 pour l'Aube, 201 dans la Marne, 67 en Haute-Marne), soit 2 % des fermes et domaines champardennais ; la région étant en 17ème position en nombre d'exploitations engagées en bio. Au niveau des surfaces, 21 028 ha sont engagés en bio, soit 1,4 % des surfaces agricoles champardennaises (7 678 ha pour les Ardennes, 2 729 pour l'Aube, 4 672 dans la Marne, 5 948 en Haute-Marne), dont 19 % en conversion. On y dénombre 183 transformateurs et 56 distributeurs de produits bio. Cette édition 2015 de l'Observatoire Régional de l'Agriculture Biologique en Champagne-Ardenne présente les chiffres 2014 de l'AB de la région, par département et par production (Productions végétales : Grandes cultures, Surfaces fourragères, Luzerne, Vigne, Légumes frais et fruits, PPAM ; Productions animales : Vaches laitières, Vaches allaitantes, Brebis et chèvres, Volailles, Porcs, ruches).
La passion de l'expérimentation d'un vigneron alsacien
Soazig CORNU, AuteurPatrick Meyer a repris le domaine familial en 1981, à Nothalten, dans le Bas-Rhin. Il cultive les 7 cépages traditionnels locaux sur 8,5 ha, dont le Grand Cru Muenchberg. Passé en bio en 1991, il a tâtonné pendant une quinzaine d'années, jusqu'à ce qu'il rencontre Pierre Masson, conseiller en biodynamie. La biodynamie a été mise en place relativement facilement sur le domaine, car le matériel existait déjà. Le viticulteur a pu alors observer les effets, sur ses sols, de la bouse de corne préparée (500P), et ceux de la silice de corne (501), dont il se souvient encore des années plus tard, tellement les résultats ont été positifs. Depuis, il n'a cessé d'expérimenter et de mettre en pratique ses pistes de réflexion. Il a, par exemple, pulvérisé la 500P sur feuilles, en années sèches. Il a ensuite constaté que ses vignes étaient restées vertes et que la formation des grappes s'était poursuivie normalement. D'autres traitements ou préparations biodynamiques sont évoqués, comme le thé de compost, dont il donne sa recette, et qui a pour but de favoriser l'humidification. Il réussit à réduire considérablement les doses de cuivre et de soufre en appliquant tous ces traitements au bon moment, avant le périgée de la lune. Cette attention portée au "bon moment" et l'observation des résultats obtenus confirment les études de Hartmut Spiess, chercheur de l'institut de recherche en biodynamie de Darmstadt, sur les semis et les plantations en maraîchage. Patrick Meyer expérimente aussi le petit-lait, fongicide, probiotique, régularisateur de PH, dans la composition de ses traitements, notamment contre l'oïdium. Il évite de travailler ses sols entre avril-mai et septembre, réalisant toutefois, pour stimuler l'azote à la véraison, une scarification du sol.
Quelle relation entre les pratiques culturales et les maladies du bois ?
Le Service Interprofessionnel de Conseil Agronomie, de Vinification et d'Analyses du Centre (SICAVAC) présente les résultats de ses travaux visant à expliquer les hétérogénéités d'infestations par les maladies du bois dans des terroirs pourtant semblables. Les nécroses du bois peuvent être engendrées par la taille car elle perturbe les flux de sève. De plus, tous les facteurs qui affaiblissent la plante peuvent être aggravants, par exemple les blessures et les pathogènes. Un cep dont les sarments sont toujours taillés du même côté devient déséquilibré avec le temps et aura plus de difficultés à se défendre contre les bioagresseurs, le risque de nécrose du bois augmentant également. L'article décrit la façon de réaliser une taille respectueuse qui permet d'éviter les nécroses. La taille Guyot Poussard est testée depuis 2005 sur des parcelles de Sauvignon afin d'en déterminer l'influence sur la nécrose. Les résultats de ce test sont présentés et semblent encourageants comparés à ceux d'une taille classique.
Le Resaq Vitibio : un outil au service de la viticulture biologique en Aquitaine : Retour sur les expérimentations 2014
TECH INNOV, AuteurLe Réseau Aquitain d'Expérimentation et d'Observation de la Viticulture Biologique (Resaq Vitibio), créé en 2011, regroupe dix partenaires techniques, et a pour objectif, entre autres, l'acquisition de références et la diffusion des données en viticulture bio. Après avoir mené des essais, de 2011 à 2013, sur l'efficacité de la kaolinite calcinée contre la cicadelle des grillures, le Resaq Vitibio a mis en place, en 2014, des expérimentations sur l'efficacité de stratégies de "biocontrôle" dans la lutte contre la pourriture grise de la vigne. Le champignon responsable (Botrytis cinerea) cause d'importants dégâts, à la fois quantitatifs (perte de rendement) et qualitatifs (dégradation de la qualité des moûts). L'article présente les symptômes et les moyens de lutte, et l'expérimentation qui a permis d'évaluer l'efficacité de 2 produits de biocontrôle, l'Armicarb® et le Botector®, homologués en viticulture biologique.
Sival : Le biocontrôle en plein boom
Frédéric RIPOCHE, AuteurLe biocontrôle était le thème phare du Sival, et l'occasion pour le pôle de compétitivité Végépolys de présenter des programmes de recherche dans le cadre d'un symposium : Aseeds, en collaboration avec Limagrain et Terrena, qui vise à développer et tester au champ des enrobages de semences utilisant des microorganismes dont la plupart sont utilisables en agriculture biologique. Les Stimulateurs de Défense des Plantes (SDP) font l'objet d'un autre programme, appelé Defistim (porté par Syngenta) ; il cible notamment la vigne, le pommier, la pomme de terre. Parmi les produits retenus dans le programme Defistim, seule la laminarine est utilisable en bio.
Tout quitter pour le territoire d'Auvergne
Sonia REYNE, AuteurOriginaire de Normandie, Vincent Marie a découvert, lors d'une dégustation, les vins naturels de Pierre Beauger et de Patrick Bouju, viticulteurs bio auvergnats. A l'époque, il travaillait en Alsace dans le secteur du commerce et de l'informatique, mais il a tout lâché pour préparer un BTS en viticulture, puis a effectué un stage en biodynamie. Aujourd'hui, il reprend le Domaine sous Tournoël d'Alain Gaudet (63), avec pour objectif de passer les 5 ha de vigne en bio les trois prochaines années, puis en biodynamie les trois suivantes. Pour lui, c'est un rêve qui se réalise, en plus d'un projet familial. Il a bénéficié des conseils de Patrick Meyer, une des références en biodynamie, et de trois vignerons alsaciens, pour cultiver des cépages Chardonnay, Pinot et Gamay, "sur le seul terrain granitique primaire d'Auvergne", comme il aime le préciser.
Travail du sol : Itinéraires et innovation
Dans les vignes, le travail du sol apporte une plus-value agronomique mais apparaît aussi comme une technique phare pour gérer les adventices sans herbicides. Dans cet article, basé sur une journée technique organisée par l'ATV 49, l'Association technique viticole du Maine-et-Loire, quelques conseils pour le désherbage mécanique de l'inter-rang et du cavaillon, la zone située sous les vignes, sont donnés. Du matériel adapté est présenté, les conséquences économiques et organisationnelles du passage à l'entretien mécanique sont développées, et des itinéraires techniques sont proposés.
Verger : Cépages à retrouver
Alain PONTOPPIDAN, AuteurIl existe des cépages naturellement résistants aux deux maladies les plus dommageables en viticulture, le mildiou et l'oïdium. Certains spécialistes des cépages de vigne rappellent combien il serait donc judicieux de faire appel à eux pour produire des raisins biologiques. Mais, la législation française a interdit, en 1935, un certain nombre de ces cépages, accusés de produire un vin toxique. Elle a interdit également, ce qui reste aujourd'hui encore valable, toute plantation de vigne en dehors du strict cadre professionnel. Des demandes répétées, de la part d'associations et de vignerons, pour la levée de l'interdiction des cépages concernés n'ont cependant pas mis un terme à cette législation restrictive. Pourtant, les nologues sont séduits par des vins issus de cépages "Jacquez", "Clinton" et "Herbemont". Ces hybrides sont, de plus, une providence pour les jardiniers amateurs : faciles à multiplier, par simple bouturage, ils s'échangent de jardin à jardin, la plupart d'entre eux ne nécessitent quasiment pas de taille, un palissage simple sur support solide suffit pour conduire la treille.
Vins natures : De l'utopie à la réalité
L'Humanité produit du vin depuis près de 8 000 ans. Le vin nature n'est pas celui des origines et il n'est pas non plus comparable à ceux élaborés il y a 70 ans ou 100 ans. Les vins natures se définissent comme des vins exempts de tout intrant autre que le raisin. L'auteur propose, dans ce livre, un voyage dans l'univers des vins natures, en présentant leurs enjeux techniques, mais également commerciaux et sociaux. Il aborde les différentes phases-clefs de l'élaboration du vin avec les outils techniques de maîtrise des processus qui sont mis à disposition des vinificateurs, tout en essayant de voir dans quelles mesures et à quelles conditions ils pourraient s'en passer. Il définit, dans un premier temps, les différentes typologies de vinificateurs et identifie leur relation à la technique vinicole. Il aborde ensuite les enjeux techniques de la vinification afin d'identifier les points critiques de maîtrise des phénomènes naturels.
Viticulture biodynamique et biodiversité
Jean-Paul ZUSSLIN, AuteurJean-Paul Zusslin est vigneron depuis 15 ans sur le domaine familial, en Alsace. Il s'inscrit dans une lignée de vignerons depuis 13 générations. Sur son domaine, 16 ha sont cultivés, essentiellement en vignes, quelques ha étant répartis entres vergers, prairies et forêts. C'est le père de Jean-Paul qui a débuté la biodynamie en 1997 suite à une formation sur la viticulture biodynamique. A l'époque, malgré la réserve des vignerons du village à l'égard des pratiques biodynamiques, il s'est lancé dans l'aventure, confiant, et a obtenu de bons résultats. Dans cet article, Jean-Paul explique son lien avec les animaux et le milieu naturel, à partir de l'historique du domaine.
35 questions sur la biodynamie à l'usage des amateurs de vin : 2ème édition
Alors que le monde du vin entend de plus en plus parler de la biodynamie, la confusion continue de régner autour de cette pratique connue surtout pour suivre les influences de la lune et des planètes. Pourtant, cette agriculture au plus proche de la nature vise avant tout à intensifier les échanges entre la plante et son environnement pour améliorer la qualité du raisin, et donc du vin. L'auteur, lui-même viticulteur en biodynamie, fait la part des choses entre le vrai et le faux. À travers 35 questions, il propose un tour d'horizon à la fois scientifique et passionné de cette méthode de culture qui peut intéresser les amateurs de vin comme les néophytes curieux : Quelle est la différence entre biologique et biodynamique ? La biodynamie est-elle scientifique ? Les vins biodynamiques sont-ils meilleurs que les autres ?...
La biodynamie c'est quoi au juste ?
Jacques FOURES, AuteurJacques Foures, nologue et formateur en biodynamie pour Vini Vitis Bio Consultants, partage dans cet article son intérêt pour la biodynamie. Si, parmi ceux qui s'y convertissent, certains choisissent ce mode de production d'abord par effet de mode, la majorité est ensuite convaincue des bénéfices de cette pratique, sur la culture mais aussi sur le sol. Cela est particulièrement vrai en viticulture, la vigne étant une plante très stimulée par les préparations biodynamiques. L'auteur apporte quelques conseils et références en termes de conversion et certification pour ceux qui souhaiteraient tenter l'expérience.
Cultiver et soigner les fruitiers
Elisabeth JULLIEN, Auteur ; Jérôme JULLIEN, Auteur | PARIS CEDEX 05 (61 Boulevard Saint-Germain, 75 240, FRANCE) : ÉDITIONS EYROLLES | 2014Ce guide illustré de 700 photos présente les méthodes de culture et de soin des arbres et arbustes fruitiers, dont la vigne. Il est à la fois technique et accessible à tous : jardiniers amateurs et professionnels, arboriculteurs, viticulteurs, pépiniéristes, paysagistes, étudiants et apprentis. La première partie décrit les bonnes pratiques en matière d'arboriculture fruitière, de la plantation à la récolte, avec 200 photos à l'appui : diversité des espèces et des variétés, conduite culturale, taille de fructification, surgreffage, protection phytosanitaire intégrant les auxiliaires naturels des vignes et vergers. La seconde partie est un véritable outil de diagnostic et d'aide à la décision. Elle se compose de fiches culturales et phytosanitaires sur 34 espèces de fruitiers : les fruits à pépins (pommier, poirier, cognassier...) ; les fruits à noyau (abricotier, cerisier, pêcher, prunier...) ; les fruits à coque ligneuse (châtaignier, noisetier, noyer...) ; les espèces méditerranéennes (agrumes, bananier, figuier, olivier, pistachier...) ; les petits fruits (cassissier, framboisier, groseillier, kiwi, myrtillier, vigne...). On trouve : - des fiches détaillées illustrées de 500 photos sur toutes les espèces de France métropolitaine ; - Les exigences culturales (habitat, plantation, type de sol, exposition, arrosage, nutrition) de chaque espèce, ainsi que les sensibilités et résistances (gel, sécheresse, chlorose...) ; - Le diagnostic des maladies et ravageurs, dont les nouveaux parasites récemment arrivés en France (drosophile asiatique des fruits, mouche du brou de la noix, bactériose du kiwi...) ; - La fréquence et la gravité de chaque type d'attaque ; - Les auxiliaires et leur efficacité potentielle dans la lutte biologique contre les ravageurs ; - Des soins préventifs et curatifs sans chimie de synthèse contre les organismes nuisibles ; - 4 index pour faciliter la recherche d'informations (index général, des fruitiers, des bioagresseurs, des auxiliaires).
Dossier : Matériel Arbo et Viti
Myriam GOULETTE, AuteurEn viticulture comme en arboriculture, la gamme de matériels pour l'entretien du rang ou de l'interrang s'élargit. Le choix se fait selon les objectifs, l'efficacité, le coût, le temps de travail, la densité de plantations ou encore les parcelles. Il faut aussi prendre en compte la question des impacts agronomique ou sur la biodiversité. La pulvérisation est aussi une question essentielle en AB pour un bon résultat. Ce dossier porte donc sur les grands principes à prendre en compte pour raisonner sa stratégie d'entretien du sol en arboriculture et viticulture, d'une forte intervention à la maîtrise par le « rien faire ». Quinze outils issus de différents fabricants sont présentés, ainsi que des témoignages de producteurs qui ont construit leur propre outil. Sur la pulvérisation, les points forts de l'intervention d'un spécialiste allemand de la question, faite au cours d'une journée technique organisée en février dernier, sont aussi repris. Pour cet expert, l'important est notamment, de réduire la dérive, de travailler sur la vitesse et la maîtrise de l'air : moins d'air au moment de la pulvérisation permet une meilleure répartition des gouttelettes jusqu'au cur de la haie. Ainsi, les turbines doivent permettre une sortie d'air horizontale, avec une distribution rectangulaire et une vitesse identique à toutes les hauteurs. Au conducteur alors d'adapter sa vitesse d'avancement pour que l'air « courbe convenablement » selon la haie. Le succès de la pulvérisation, en particulier en AB, dépend aussi de l'utilisation de bouillies bien mélangées.
Dossier : Recherche
Laurent DREYFUS, AuteurLe dossier comporte trois articles consacrés à la viticulture biodynamique. Le premier, intitulé « Viticulture : George Meissner, chercheur en liberté », est le récit de la rencontre avec ce personnage, à la fois professeur d'université, gérant d'un domaine viticole en biodynamie et porteur de multiples projets dans le sud du Tyrol italien. Georg Meissner a découvert l'anthroposophie en côtoyant le Camphill (foyer d'accueil pour personnes handicapées). Le voisinage de l'autisme a suscité chez lui un regard différent sur la nature humaine et la nature en général. Son parcours l'a conduit vers la viticulture. Il est l'un des premiers à avoir choisi comme sujet de mémoire de BTS la viticulture en biodynamie. Il fait un séjour en Afrique du Sud où il rencontre une des pionnières de la biodynamie dans ce pays. Il réussit à faire entrer la biodynamie à l'Université de Geisenheim, phare de la recherche viticole en Allemagne. Dans son travail de suivi technique au domaine Lageder, sa posture de scientifique est imprégnée du respect des savoirs des producteurs locaux. Il a pris la direction du domaine en 2013, tout en gardant son poste d'enseignant. Le second article, « Le domaine Aloïs Lageder », décrit la situation géographique du domaine géré par Georg Meissner, au pied des Alpes italiennes. La maison Aloïs Lageder existe depuis 1823. La collaboration entre l'entreprise et Georg est née de la rencontre avec le fils d'Aloïs, un de ses élèves à l'université. Le troisième article, « Quelques résultats de recherche de Georg Meissner sur la vigne », décrit l'expérimentation dirigée par le viticulteur-chercheur. Elle consiste à comparer trois modalités de culture : culture intégrée, culture bio et culture biodynamique.
Dossier : De la terre à la bouteille
Lisa GIACHINO, AuteurDans ce dossier, l'auteur s'intéresse à des initiatives de viticulteurs qui ont une démarche de production différente par rapport à un système de production conventionnel. Si certains sujets font l'objet d'une approche parfois polémique, le dossier aborde un ensemble de questions importantes pour cerner les enjeux d'un vin respectueux des valeurs de la bio. Après un rapide tour d'horizon des étapes de la fabrication du vin, les différents articles sont : - "Sur les pesticides, la parole des salariés n'est pas libre" ; - Ce que cachent les étiquettes ; - "Je fais des vins qui parlent pour moi" ; - Sarriette, origan et sucre au secours des vignerons ? ; - Quand le vin est tiré, il faut le donner ; - L'étonnante histoire des cépages interdits.
Flavescence dorée : Une maladie sous haute surveillance
Myriam GOULETTE, AuteurLa flavescence dorée, maladie des vignes dont le principal vecteur de dissémination est la cicadelle, mobilise de nombreuses personnes depuis plusieurs années. La lutte est devenue obligatoire sur plus de la moitié du vignoble français. Dans les zones concernées, le traitement doit être effectué même sur les parcelles où la maladie n'est pas présente, ce qui peut être néfaste pour la biodiversité, selon François Fourques, vigneron et référent viticulture à la Fnab. Afin de réduire les traitements obligatoires, certaines mesures se mettent en place, comme dans le Libournais : suivi par un Groupe de défense contre les organismes nuisibles (GDON) afin de détecter les pieds suspects, arrachage de ces pieds, et surveillance de la présence de cicadelles par piégeage. En bio, le Pyrevert est efficace contre la cicadelle, mais son utilisation peut être contraignante. Sudvinbio a donc fait des essais pour faciliter celle-ci tout en conservant un niveau d'efficacité acceptable. Des essais avec d'autres produits n'ont pas permis, à ce jour, de trouver un traitement alternatif économiquement acceptable pour les viticulteurs bio.
La gestion de la Flavescence dorée en viticulture biologique
La flavescence dorée est une maladie à phytoplasme (bactérie sans paroi) qui touche les vignes et est transmise par un insecte : la cicadelle (Scaphoideus titanus). En 2013, la moitié du vignoble français était concernée par cette maladie incurable. La lutte s'organise autour de trois axes d'action : - l'implantation de ceps sains, par exemple après les avoir traités à l'eau chaude ; - l'assainissement du vignoble, par une surveillance de celui-ci et l'arrachage des souches contaminées ; - et la maîtrise des populations de cicadelles. Des mesures prophylactiques et une lutte biologique se sont avérées inefficaces pour la gestion de cet insecte ravageur. En agriculture biologique, un insecticide est homologué contre la cicadelle : le pyrèthre naturel. Il permet en moyenne une baisse de 75 % des populations de cicadelles, avec toutefois des résultats assez variables. Les résultats de plusieurs expérimentations visant à évaluer l'effet de différents facteurs sur l'efficacité de cet insecticide sont rapportés dans ce document : - sensibilité aux UV ; - positionnement des traitements ; - utilisation en mélange avec du cuivre et du soufre ; - volumes de bouillie appliqués ; - effet du pH ; - impact sur la faune auxiliaire. L'intérêt d'autres produits de traitement qui seraient utilisables en bio a également été étudié : - traitements larvicides, à base de kaolinite calcinée notamment ; - traitements ovicides à base d'huile minérale et de soufre mouillable. Ce document est complété par le témoignage d'un viticulteur biologique devant faire face à la flavescence dorée et par une foire aux questions.
Les maladies du bois, peste et choléra de la vigne, comment s'en sortir ?
Arnaud FURET, Auteur ; Julia WRIGHT, Auteur ; Luc BAUER, AuteurCet article propose deux retours d'expérience de viticulteurs biologiques dans la Drôme et la Loire. Les premiers sont passés de la taille Guyot à la taille Guyot-Poussard pour les vieilles vignes, et ont relevé les têtes de souche (80 cm au lieu de 50-60 cm) pour leurs plantations afin de permettre un développement végétatif important. Beaucoup de vieux ceps atteints de maladies du bois sont remplacés. Le Domaine des Pothiers, dans la Loire, pratique le surgreffage et le curetage sur des vignobles dont l'âge moyen est de 25 ans. Les pieds atteints d'Esca ont été sectionnés au niveau du porte-greffe, et les pieds sains ont été re-greffés et entourés avec un tube en PVC afin de protéger les greffes des outils interceps. Seuls 10 à 15 % des ceps ont repris, probablement en raison de la taille des greffons. L'autre technique, le curetage, consiste à couper à la tronçonneuse les parties atteintes d'Esca en coupant longitudinalement le bois mort, ce qui semble donner de bons résultats, avec une majorité de ceps qui repartent.
Petite histoire de la vigne en Lozère
Dominique GARREL, AuteurEn Lozère, la vigne est une ressource qui compte. L'auteur fait part d'un travail qu'il a réalisé sur l'origine des cépages lozériens, sous forme d'enquête historique. C'est tout d'abord la consultation, aux Archives de la Lozère, d'un fonds documentaire sur la viticulture en Cévenne lozérienne, qui lui apprend qu'une loi de 1935 a failli supprimer la vigne dans ce territoire. S'intéressant ensuite aux décrets promulgués par le gouvernement français, en 1953, visant l'amélioration de la qualité des vins et du vignoble, il réalise comment une sorte de résistance s'est organisée, à cette époque, parmi les paysans cévenols qui refusaient l'interdiction de certains cépages. Aujourd'hui, pourtant, la presque-totalité de ces cépages a complétement disparu. C'est pourquoi un certain nombre de vignerons se mobilisent autour d'actions destinées à renouveler leurs productions : lutte contre la friche, restauration de bancels en pierre sèche, plantations...
Le soufre : Star des fongicides sur l'oïdium
Frédéric RIPOCHE, AuteurLa société UPL, fabricant de produits soufrés, a organisé, en avril 2014, à Nice, un symposium international sur l'utilisation du soufre dans la lutte contre l'oïdium. Cet évènement a rassemblé une vingtaine d'intervenants et 250 participants de différents pays. En effet, le soufre semble incontournable dans la lutte contre l'oïdium, aussi bien en agriculture biologique que conventionnelle. Nicolas Constant, ingénieur-conseil à Sud Vin Bio, a présenté une enquête sur l'usage du soufre en Languedoc-Roussillon. Les stratégies de lutte ont peu évolué ces dernières années, 73 % des viticulteurs enquêtés alternant soufres poudrage et mouillable, notamment en fonction du stade phénologique de la vigne et des conditions climatiques. Caroline Leroux, conseillère en viticulture à la Chambre d'agriculture du Rhône, a rapporté les essais menés depuis 2011, essais qui ont notamment permis de comparer trois stratégies de traitements (référence, réduit et modulé, en encadrement de la floraison). Si le traitement de référence reste efficace, 80 % de l'efficacité passerait par l'encadrement de la floraison. D'autres travaux présentés concernaient différentes productions (pomme, melon ), en agricultures conventionnelle et biologique.
Utilisation du cuivre en viticulture biologique
LA LUCIOLE, AuteurLa réglementation actuelle limite l'utilisation du cuivre en viticulture à une dose maximale de 30 kg/ha au total de cuivre métal sur 5 ans. Cette dose est aujourd'hui remise en cause. L'article rappelle l'origine du cuivre, son mode d'action et les différentes formes et formulations de cuivre. Il revient sur le lessivage du cuivre, sur les écarts qui existent selon les produits commerciaux et l'insolubilité du cuivre résiduel. Conscients de l'impact néfaste de ce métal lourd s'accumulant dans les sols, les vignerons eux-mêmes travaillent à réduire les doses qu'ils utilisent. Des stratégies de réduction existent en effet, mais leur réussite est soumise à certaines conditions. Des solutions alternatives sont étudiées.
Vigne de cuve : Coûts de plantation en Agriculture Biologique
Les Chambres d'Agriculture de Provence-Alpes-Côte d'Azur ont édité, en décembre 2014, une fiche (références régionales) consacrée aux coûts de plantation en vigne de cuve en agriculture biologique.
Le vin, la vigne et la biodynamie : 2ème édition
L'auteur, viticulteur de la Coulée de Serrant (49) et fer de lance de la biodynamie, fait partager, dans ce livre, les enjeux et les principes de cette méthode de culture. Il retrace, tout d'abord, l'histoire des dégâts de l'agriculture moderne sur les vignes. Pour l'auteur, dans un contexte d'industrialisation des procédés et des techniques agricoles, la biodynamie est avant tout un retour à une vinification naturelle, à un respect de la vigne et de l'environnement pour atteindre la meilleure expression du terroir possible. Cet ouvrage aborde tous les aspects de la biodynamie : comprendre les formes et leurs correspondances, utiliser les forces du vivant, se servir des cycles astrologiques, etc. Au sommaire : - Passion des vins et AOC ; - Les erreurs agricoles ; - Les énergies particulières d'un lieu ; - Le travail à faire au cellier ; - Un retour aux sources indispensable : la science des formes ; - Pollutions hertziennes ; - La globalité ; - La biodynamie en viticulture ; - Le système solaire et stellaire, ses effets sur la Terre.
Vins nature
Stéphane PERRAUD, AuteurQue penser des vins naturels ? Pierre Frick, vigneron en Alsace, a choisi la biodynamie depuis 1981. Mais, pour lui, le label "vin biologique" autorise encore trop de produits au chai qui ne lui conviennent pas. Lui n'ajoute ni sucres ni levures, qui modifient la saveur du vin : « Le raisin produit ses propres levures. (...) Le vin, c'est du jus de raisin fermenté. Tout le reste, c'est du bricolage ». Il affirme que l'on peut faire du vin comme autrefois, mais avec des moyens modernes. Pour la famille Andrieu, qui fabrique depuis quinze ans du vin de Faugères dans l'Hérault, il est tout aussi important de laisser travailler les levures indigènes, pour obtenir un registre de fruits rouges plus large que celui attendu. Cela donne un vin « atypique, mais qui ressemble davantage au Faugères d'autrefois », selon Corine Andrieu. Pour Catherine et Gilles Vergé, vignerons dans le Mâconnais, l'allergie aux sulfites suffit à elle seule à se tourner vers les vins " naturels ". Sur leurs étiquettes, la mention bio n'apparaît pas. Catherine a créé l'association Vins S.A.I.N.S (sans aucun intrant ni sulfite), qui regroupe pour le moment 16 producteurs engagés dans le zéro sulfite, et monté un salon du même nom à Paris. D'autres producteurs, comme Olivier Cousin, vigneron en Anjou, sont prêts à sortir d'une AOC pour produire un vin naturel.
Viticulteurs passionnés par les arbres
Claudine GALBRUN, AuteurPatrick Dubos est viticulteur dans le Gers et a une seconde passion : les paysages. Ainsi, il a mis en place une forme encore rare d'agroforesterie en plantant, en 2007, des arbres (cormiers, poiriers et alisiers) dans un hectare de vignes. Un rang d'arbres, d'espèces mélangées mais locales, est planté tous les six rangs de vignes. A ce jour, les effets sont peu visibles sur les vignes. La principale contrainte est de devoir tailler les arbres, afin de permettre le passage du matériel, alors que Patrick Dubos aurait souhaité qu'ils gardent leur port naturel. Par ailleurs, le viticulteur a observé une légère baisse de rendement, mais celle-ci reste acceptable étant donné la petite surface concernée. L'agroforesterie dans les vignes étant encore peu développée, ce critère de production ne peut être mis en avant pour mieux valoriser le vin produit sur ces parcelles. Face à l'intérêt d'autres vignerons, les professionnels du Sud-ouest (IFV, Arbres et paysages 32, Cesbio et Vitinnov) pourraient développer prochainement un projet de recherche sur les arbres dans les vignes.
Viticulture : Lutte contre la flavescence dorée : mieux connaître le pathogène pour mieux lutter
Pascale MOLLIER, Auteur ; Julien CHUCHE, Auteur ; Denis THIERY, Auteur ; ET AL., AuteurLa flavescence dorée est une maladie à phytoplasmes de la vigne transmise par un insecte piqueur-suceur : la cicadelle Scaphoideus titanus. Le cycle de cet insecte est présenté dans cet article, de même que les conditions qui favorisent, ou au contraire défavorisent, son développement et donc la colonisation de nouvelles zones viticoles. Les phytoplasmes, transmis par la cicadelle, sont des bactéries n'ayant pas de paroi, présents dans le phloème des plantes contaminées. Celui-ci est prélevé par les insectes piqueurs-suceurs qui peuvent alors propager la bactérie selon un processus explicité dans l'article. Les recherches actuelles concernent principalement le comportement de la cicadelle (perturbation des phénomènes liés à l'accouplement, stratégies de type « push-pull ») et les vignes résistantes à la flavescence dorée.
Voyage en Biodynamie
Lisa GIACHINO, AuteurPatrick est vigneron, Raphaël fait du pain. Tous deux chérissent leurs vaches, qui fournissent cornes et bouses aux préparations appliquées sur les plantes. Entre Hérault et Drôme, le reportage, à l'origine de l'article, va à la rencontre de ces deux agriculteurs qui ont fait le choix de la biodynamie. Ils témoignent de leur parcours, de leurs réflexions, et décrivent les différentes préparations à la base de leurs pratiques. L'auteur revient sur les principes de la biodynamie énoncés par Rudolph Steiner, qui a décrit les relations biologiques, mais aussi psychiques et spirituelles, entre les règnes minéral, végétal et animal.
Une alternative au soufre et au cuivre
RÉUSSIR FRUITS ET LÉGUMES, AuteurLes sucres sont expérimentés comme alternative au soufre et au cuivre dans différentes situations : pyrale du maïs et du melon, carpocapse de la pomme, mildiou de la vigne, etc. En pommier, les essais menés pendant cinq ans dans différents pays montrent une efficacité du D-fructose ou du saccharose allant de 20 à 60% par rapport au témoin traité. Le sucre peut aussi être utilisé pour améliorer l'efficacité d'insecticides biologiques ou chimiques, avec un gain d'efficacité moyen de 30%. En laboratoire, de bons résultats ont été obtenus avec du glucose et du tréhalose contre les nématodes et l'oïdium. L'efficacité des sucres serait due à leur rôle d'éliciteur, induisant des mécanismes de protection des plantes avant, pendant et après l'attaque. Le transfert de cette technique aux agriculteurs est étudié par une équipe de sociologues dans le cadre du projet Usage.
Calcul de l'impact environnemental de trois modes de conduite
Marie-Noëlle CHARLES, AuteurL'INRA de Bordeaux compare trois systèmes de conduite de la vigne : bio, intégrée et avec hybrides résistants. L'étude s'intéresse notamment à l'analyse du cycle de vie durant l'implantation et la conduite les trois premières années, une période qui n'entre pas dans les calculs de l'ACV actuellement, et donc pour laquelle il existe peu de références. Les trois systèmes sont très performants et montrent peu de différences. Toutefois, le système en bio a un impact légèrement supérieur à cause notamment du passage fréquent d'outils : consommation de carburant, toxicité liée aux particules issues de la combustion du gazole et impact environnemental de la fabrication des machines. Le système intégré, quand à lui, est pénalisé par l'utilisation du glyphosate. Ce premier calcul d'ACV sur vigne jeune montre qu'il y a encore des éléments de méthode à améliorer, en particulier au niveau de la base de données utilisée : référencement des machines viticoles et des facteurs d'émission liés à l'utilisation, ainsi qu'à la fabrication des produits phytosanitaires.
La cristallisation sensible
Margarethe CHAPELLE, AuteurLa cristallisation au chlorure de cuivre a été mise au point au début du XXème siècle, pour mettre en évidence la qualité des énergies des substances vivantes. Depuis 1991, la méthode est adaptée aux vins par le laboratoire Thiollet. Margarethe Chapelle, du laboratoire Oenocristal, a élaboré un catalogue d'images de cristallisation en fonction de l'état des vins. La cristallisation sensible permet de détecter des déséquilibres ou des étapes d'évolution d'une substance vivante. Il s'agit d'une évaluation qualitative, à traiter de façon scientifique pour rester fiable et reproductive. Elle est utilisée pour établir le profil d'un vin, mais aussi pour diagnostiquer et corriger des problèmes sur la vigne et le sol.
Dossier Les quatre chemins du biocontrôle
Marianne DECOIN, Auteur ; Anne Isabellle LACORDAIRE, Auteur ; Louis DAMOISEAU, Auteur ; ET AL., AuteurL'ABIM, la rencontre annuelle de l'industrie du biocontrôle, a tenu sa septième édition, en octobre 2012, en Suisse. Après une courte partie consacrée à l'investissement des grandes industries phytopharmaceutiques dans ce domaine, ce dossier présente quelques exemples issus des quatre grandes voies de biocontrôle : les micro-organismes, les substances naturelles, les médiateurs chimiques et les macro-organismes auxiliaires. Les résultats d'expérimentation présentés concernent : - les Pseudomonas fluorescents, qui ont des rôles de bioprotectants, de biofertilisants et de biostimulants ; - la bactérie Burkholderia phytofirmans contre le botrytis de la vigne ; - l'inventaire des acariens prédateurs, ou phytoséiides, dans les vergers français ; - l'utilisation de laminarine, éliciteur naturel contre la tavelure secondaire ; - le programme de lutte biologique à base du parasitoïde Torymus sinensis contre le cynips du châtaignier ; - des méthodes alternatives de lutte contre la processionnaire du pin (piégeage des adultes ou des chenilles, mise en place de nichoirs à mésanges) ; - la lutte biologique contre la sclérotiniose de la salade par Coniothyrium minitans ; - l'utilisation d'un parasitoïde larvaire, Stenomesius japonicus, en association avec le prédateur Macrolophus pygmaeus, contre la mineuse de la tomate Tuta absoluta.
Dossier technique : Argumentaire pour le maintien d'une dose efficace de cuivre en viticulture
Ce dossier technique, réalisé par l'ITAB et l'IFV, propose d'étudier des possibilités de gestion cohérente des apports de cuivre, applicables sur le terrain et assurant une protection satisfaisante des cultures, dans la limite des connaissances techniques d'aujourd'hui. Il fait état des usages du cuivre en agriculture, à partir d'enquêtes couvrant les stratégies de protection cuprique mises en uvre sur plusieurs années dans les vignobles biologique français. La deuxième partie du dossier revient sur les conclusions de l'Anses, à l'aune des connaissances scientifiques actuelles sur le profil écotoxicologique du cuivre dans les agrosystèmes concernés. Si les recherches d'alternatives au cuivre se poursuivent, à la demande des professionnels de la filière viticole, il n'est pas encore possible de concevoir des stratégies intégrées de protection de la vigne dégagées de produits cupriques et respectant le cahier des charges de l'agriculture biologique tout en garantissant volume et qualité de production. De plus, au vu du défaut de méthode existante pour estimer la biodisponibilité du cuivre dans le sol et du manque d'études prenant en compte les différents facteurs du milieu à la parcelle, une synthèse bibliographique ne permet pas actuellement de conclure sur une valeur seuil d'apport de cuivre sur les cultures qui limiterait les impacts du cuivre sur la vie du sol. Pour estimer les effets écotoxicologiques du cuivre dans différentes conditions pédoclimatiques, il serait intéressant de coordonner une étude à l'échelle de l'agrosystème viticole, mettant en lien les différents composants du système.
La drosophile du cerisier, nouveau ravageur potentiel de nos vignobles
Christian LINDER, Auteur ; P. KEHRLI, Auteur ; Stefan KUSKE, Auteur ; ET AL., AuteurLa drosophile du cerisier, identifiée pour la première fois en Suisse en 2011, est un ravageur de nombreux petits fruits, et qui perce l'épiderme pour pouvoir y pondre ses ufs. Les vignes, sans être sa plante hôte de prédilection, n'échappe pas à cette drosophile. Celle-ci semble d'ailleurs préférer les cépages rouges et les raisins matures. Par ailleurs, le taux de sucre semble important pour le développement des larves. Les dégâts peuvent être directs (la larve se développe dans la baie) ou indirects (la drosophile blesse la baie qui peut ensuite être colonisée par d'autres organismes ravageurs). Des méthodes de lutte sont préconisées à la fin de cet article mais elles sont basées sur la lutte chimique curative et ne sont pas applicables à l'agriculture biologique.
La maîtrise de l'oïdium en viticulture biologique en Languedoc-Roussillon
En Languedoc-Roussillon, les viticulteurs doivent régulièrement faire face à des attaques d'oïdium. Pour ceux qui cultivent en bio, les moyens de lutte sont relativement limités. Pour accompagner les viticulteurs biologiques dans ce contexte, ce document, réalisé par Sudvinbio, présente le champignon responsable de l'oïdium et les conditions favorables à son développement. Puis, des moyens de lutte adaptés à l'agriculture biologique sont décrits. Enfin, une foire aux questions apporte les réponses aux interrogations les plus fréquentes des viticulteurs bio de la région.
Michel Arnaud, Châteauneuf-du-Pape : « Etre bien sur sa planète »
Myriam GOULETTE, AuteurMichel Arnaud, vigneron au Domaine La Millière en appellation Châteauneuf-du-Pape, appellation dont un quart des surfaces est en bio, présente ses pratiques, de la plantation à la vinification. Certifié depuis 2011 mais utilisant des pratiques proches de l'AB depuis de nombreuses années, le vigneron souhaiterait évoluer désormais vers la biodynamie, qui représente pour lui un aboutissement et un moyen « d'être vraiment bien sur sa planète ».
Le monastère de Solan
Dominique GARREL, AuteurEn 1992, une communauté de moniales (formées à la vie monastique athonite) s'est installée dans le mas et les terres de Solan (Gard). Le domaine agricole repose sur soixante hectares de bois, terres, landes, et une châtaigneraie. A l'origine, seuls étaient cultivés 8 ha de vignes et 3 ha d'abricotiers Par conviction, la communauté décide d'emblée de convertir tout le domaine à l'agriculture biologique. Pierre Rabhi leur dit, en juillet 1993 : « La Terre, c'est l'avenir ». C'est ainsi que les religieuses, avec l'aide de Pierre Rabhi et de personnes-ressources, apprennent le métier. Présentation : Les choix (préserver la biodiversité, privilégier les savoir-faire ) ; La vigne ; Les abricots ; Les figuiers ; Les pommiers ; Les cerisiers ; Les oliviers. Les pruniers, plaqueminiers complètent le verger. Les religieuses disent : « Nous restons des apprentis, à l'écoute de notre terre ».
Le pyrèthre : Plantation, installation et utilisation domestique
VIVRE LA VIGNE EN BIO, Auteur ; Abel, Auteur ; Jean DUVAL, Auteur ; ET AL., AuteurLe pyrèthre est un produit insecticide naturel, issu du pyrèthre (ou chrysanthème) de Dalmatie, une plante de la famille des Astéracées. Ses principes actifs, les pyréthrines, agissent sur le système nerveux d'un grand nombre d'espèces d'insectes. Autorisé en agriculture biologique, le pyrèthre permet de lutter contre Scaphoïdus titanus, une cicadelle vectrice de la flavescence dorée sur vigne. Cet article présente cet insecticide naturel sous différents aspects : histoire de sa culture et enjeux géopolitiques de celle-ci, botanique, choix des variétés, conditions propices à cette culture, transformation et utilisation. Le Kenya est le premier pays exportateur de pyrèthre. Dans d'autres pays voisins, notamment au Rwanda, la culture du pyrèthre est parfois au cur de conflits. En effet, sa culture intensive se développe aux abords du parc national des Virunga, réduisant les frontières de celui-ci, principal habitat naturel du gorille à dos argenté (ou gorille des montagnes). D'un point de vue agronomique, les zones montagneuses équatoriales sont les plus propices à la culture du pyrèthre, avec une augmentation de la teneur en pyréthrines dans les plantes avec l'altitude. Les conditions de sa transformation et de sa conservation, ainsi que les différentes modalités de l'utilisation de cet insecticide naturel sont également explicitées.
La tordeuse de la grappe
Antoine BOSSE-PLATIERE, AuteurLes larves de deux papillons nocturnes, eudémis et cochylis, en se réfugiant au cur des grappes de raisin, provoquent des blessures profondes, portes ouvertes à la pourriture. Description des attaques des larves (la deuxième génération s'attaque aux grains) et des moyens de lutte (installation de nichoirs à oiseaux insectivores et d'abris à chauve-souris ). Les jardiniers ne disposent que d'un seul produit de traitement à base de Bacillus thuringiensis.