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Accompagner les viticulteurs à réduire l'utilisation du cuivre
Lola SERÉE, Auteur ; Solène WEBB, Auteur ; Bertille MATRAY, Auteur ; ET AL., AuteurLe projet AlteRCuivre est porté par la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire et associant les Chambres d'agriculture de Nouvelle-Aquitaine, Gironde, Dordogne, Occitanie, Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Alsace et du vignoble champenois. Il s'est intéressé aux techniques et aux solutions alternatives au cuivre pour lutter contre le mildiou en viticulture. Pour ce faire, les partenaires du projet ont recensé les pratiques et les essais menés en lien avec différents leviers, notamment en agriculture biologique : outils d'aide à la décision, biocontrôle, préparations naturelles, méthodes physiques et prophylaxie... Dans cet article, trois types d'alternatives sont passés en revue, du point de vue de leur application sur le terrain, de la réglementation qui les encadre et des résultats observés. Il s'agit de l'utilisation de variétés résistantes, de Préparations Naturelles Peu Préoccupantes (PNPP, comprenant les substances de base et les substances naturelles à usage biostimulant (SNUB)), et du biocontrôle (macro-organismes, micro-organismes, médiateurs chimiques...). S'il est encore difficile pour les viticulteurs de se passer complètement du cuivre, ces méthodes permettent d'en réduire les quantités employées.
Cheminer de vigne en vigne
Soazig CORNU, AuteurSuite à une semaine d'échanges avec des vignerons et des vigneronnes biodynamiques du pourtour méditerranéen, sur le terrain, à partager expériences, pratiques et questionnements, cet article restitue un florilège d'idées et de pratiques qui viennent répondre aux problématiques rencontrées. Il fournit des pistes de réflexion sur, notamment, les alternatives au soufre pour le traitement des maladies, la gestion de l'enherbement, le matériel, mais aussi sur des pratiques telles que les vendanges de nuit, la création de haies, les complantations, le pâturage des parcelles par les ovins...
Essais de pommes de terre en Hauts-de-France : Privilégier les variétés les plus résilientes
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurDes essais variétaux en pommes de terre ont été menés par les Chambres dagriculture des Hauts-de-France et la Fredon, en 2021 et 2022, afin didentifier les variétés les plus adaptées en bio, cest-à-dire ayant un rendement et une qualité suffisants en conditions peu favorables. Les critères quantitatifs et qualitatifs sont passés à la loupe : rendement, tolérance au mildiou, aspect, lavabilité, conservation, coloration à la friture, tolérance à la sécheresse La filière ne doit pas proposer une variété, mais un type culinaire déterminé par le taux de matière sèche et se délitant plus ou moins à la cuisson. Les essais portent sur des pommes de terre de consommation, en transformation en frites ou encore en orientation chips. Ils sont réalisés en culture irriguée ou non, sur cinq sites différents. 2021 et 2022 ayant été opposées au niveau climatique (respectivement une année très humide avec un printemps froid et une année sèche et chaude), les essais ont pu mettre en relief des variétés résilientes et productives selon ces deux types de conditions climatiques. Les principaux résultats de ces essais sont présentés.
Gestion du cuivre en viticulture : le projet AlteRCuivre
Bertille MATRAY, Auteur ; Lola SERÉE, AuteurLe projet AlteRCuivre, projet REFLEX bénéficiant d'un financement Casdar et porté par la Chambre régionale d'agriculture des Pays de la Loire, a pour objectif de mieux accompagner les viticulteurs et les conseillers viticoles dans leur gestion du mildiou, notamment en agriculture biologique, mais aussi conventionnelle, tout en visant une réduction de l'usage du cuivre. De nombreuses ressources sont mises à disposition en ligne : tableau regroupant les expérimentations menées et leurs résultats, recensement de témoignages, de fiches techniques, etc. Un état des lieux des pratiques actuelles des viticulteurs a également été réalisé.
Gestion du mildiou : Quelles avancées dans les stratégies de lutte ?
Robin EUVRARD, AuteurLe mildiou appartient à la famille des oomycètes, des sortes de « pseudochampignons », qui sont en réalité des algues brunes qui ont perdu leur capacité photosynthétique, les rendant, de ce fait, parasites obligatoirement. Ce pathogène est doté dun génome presque dix fois plus important que celui des autres pathogènes, ce qui le rend dautant plus difficile à contrôler. Si toutes les vignes sont capables de réagir à lentrée de ce pathogène dans leurs tissus, le délai de réaction peut prendre plus ou moins de temps. Ce laps de temps peut être fatal. La résistance de la vigne passe donc par sa vitesse de réponse, qui réside en une série de réactions métaboliques. Le principe de la lutte contre le mildiou est principalement basé sur lanticipation et la prophylaxie. Des modèles météorologiques permettent danticiper les sporulations contaminantes, afin que les viticulteurs puissent traiter dès quune période à risque est détectée. Le projet Visa (Sporée aérienne du vignoble, 2020-2023) a pour objectif de mettre en place des modèles de prédiction basés sur le couplage de données météo et de comptages de spores aériennes de mildiou. Les résultats montrent que la capture de spores démarre avant lapparition des symptômes, ce qui confirme lattrait pour cet outil de prédiction des risques. Par ailleurs, les moyens de lutte se concentrent sur la phase visible du cycle de ce pathogène, qui se déroule au printemps. Des recherches récentes portent aussi sur sa phase automnale, cest-à-dire au moment de sa reproduction sexuée (moment de recombinaison génétique qui lui confère sa forte capacité dadaptation). Lobjectif de ces recherches est de perturber la rencontre entre différentes souches, à laide de la confusion sexuelle, afin dempêcher la formation de nouvelles spores. La sélection de cépages résistants et le recours à des traitements alternatifs pour renforcer la vigne (ex : tisanes de plantes) sont dautres pistes intéressantes pour réduire limpact de ce pathogène.
Limiter et optimiser les traitements : Les clés de la prise de décision à lapplication
Alexandre BANNES, Auteur ; Adel BAKACHE, AuteurPlusieurs solutions soffrent aux viticulteurs pour diminuer les doses dintrants épandues dans leurs vignes. Lun des principaux leviers est de bien positionner les traitements. De mauvaises conditions météorologiques peuvent, en effet, compromettre leur efficacité. Pour repérer plus facilement les fenêtres optimales pour traiter, il est possible de recourir à des outils daide à la décision (OAD). AgroBio Périgord teste plus particulièrement deux OAD à grande échelle, dans le cadre du projet OptiVitis : AgroClim© (développé par Promété) et DéciTrait© (développé par lIFV). Ils fonctionnent à laide de données relevées par dix stations, dispersées sur lensemble du territoire de lappellation Bergerac. Ces OAD calculent les risques de contaminations primaires et secondaires des différentes maladies cryptogamiques et indiquent le moment propice à lapplication dun traitement. AgroClim© donne les prévisions heure par heure et calcule les fenêtres de traitement. DéciTrait© donne les prévisions à la journée et propose des doses dapplication. Leur utilisation a permis de réduire les IFT (indices de fréquence de traitement), tout en obtenant des résultats sanitaires satisfaisants. Un autre levier important est la qualité de la pulvérisation. Le réglage du pulvérisateur joue un rôle essentiel dans la stratégie de lutte contre les maladies cryptogamiques ou les ravageurs. Des techniciens se spécialisent dailleurs dans ces réglages. Une autre piste pour améliorer lapplication des traitements repose sur les adjuvants. Les adjuvants peuvent, en effet, augmenter létalement des gouttelettes. Des essais ont été menés avec des collectifs bio de la Chambre dagriculture de Gironde. Les premiers résultats, basés sur des observations visuelles, montrent que les différents adjuvants testés améliorent de 15 % la qualité de la pulvérisation. Ces résultats doivent toutefois être vérifiés à laide doutils danalyse dimages plus précis.
Les maladies de la tomate Nouvelle-Aquitaine
Alexis NAULLET, AuteurCe bulletin technique indique comment lutter contre les principales maladies de la tomate en agriculture biologique : le mildiou ; le botrytis ; la cladosporiose. Pour chaque maladie, sont précisés : les dégâts qu'elle cause ; les conditions qui favorisent son apparition et sa dissémination ; des méthodes de lutte préventives et curatives.
Matériels et intrants Vu au Vinitech-Sifel
VITISBIO, AuteurCet article présente huit matériels ou intrants destinés à la culture de la vigne et utilisables en agriculture biologique. Ils ont été présentés lors du salon Vinitech-Sifel : 1 Actisol a développé un châssis qui peut se fixer à un quad et sur lequel peuvent fonctionner des tondeuses, un rouleau... ; 2 BAAS (Biology as a solution) a élaboré un piège à spores pour détecter les spores de mildiou, doïdium, de black-rot et de botrytis de manière précoce ; 3 Bayer présente Movida GrapeVision, un outil daide à la décision (OAD) qui permet de piloter, à la fois, la gestion du mildiou, de loïdium, du black-rot et du botrytis ; 4 Bliss Ecospray a conçu une rampe de pulvérisation « face par face aéroconfinée » ; 5 EQO a développé Eqo-Modul, une station pour filtrer et améliorer la qualité de leau afin d'optimiser les traitements ; 6 Resoilutions présente son prototype Resoiler, dont lobjectif est de produire un compost de qualité, riche en champignons, servant dinoculum microbien ; 7 Sotextho propose un paillage en chanvre, nommé Thorenap, pour les parcelles difficiles à désherber, et a conçu des manchons en laine de mouton, nommés Thorelaine, pour protéger les jeunes plants ; 8 Vert protect a développé Fog Dragon, une chaudière à biomasse mobile pour lutter contre le gel.
Panique sur l'artichaut
Jérôme JULLIEN, AuteurCet article indique comment lutter, de manière préventive et curative, contre les principaux ennemis de l'artichaut : les pucerons (noirs, verts, bruns et blancs) et le mildiou. D'autres problèmes, moins fréquents, sont aussi présentés : les chenilles défoliatrices, l'oïdium, la sclérotiniose et la graisse bactérienne. Des conseils de culture (implantation, associations de cultures, irrigation, amendements organiques...) sont fournis.
Panique sur courge et courgette
Jérôme JULLIEN, AuteurCet article indique comment lutter, de manière préventive et curative, contre les principaux ennemis de la courge et de la courgette : l'oïdium et les pucerons. D'autres problèmes, moins fréquents, sont aussi abordés : le mildiou, les pourritures des fruits et les acariens. Un encart fournit des conseils (variétés, densité de culture, irrigation, traitements préventifs...) pour maîtriser l'oïdium.
Panique sur la fève
Jérôme JULLIEN, AuteurCet article indique comment lutter, de manière préventive et curative, contre les principaux ennemis de la fève : le puceron noir et ses maladies à virus, les maladies des taches brunes (anthracnose, cercosporiose, mildiou...). D'autres maladies, moins fréquentes, sont aussi présentées : la rouille et l'oïdium. Des conseils de culture (rotations, associations de cultures...) sont fournis.
Panique sur le persil
Jérôme JULLIEN, AuteurCultivé en pleine terre ou en jardinière, le persil craint les excès (chaleur, sécheresse, saturation en eau...), même si certaines variétés présentent une meilleure résistance au gel. Cet article indique comment lutter, de manière préventive et curative, contre les principaux ennemis du persil : la septoriose et les pucerons. D'autres problèmes moins fréquents sont également abordés : la fonte des semis, l'oïdium et le mildiou. Un encart fournit des astuces pour réussir le semis et la levée du persil, plat ou frisé.
Panique sur la pomme de terre
Jérôme JULLIEN, AuteurCet article, consacré à la pomme de terre, présente les pratiques préventives (associations, rotation, amendements organiques, densité de plantation, arrosage...) qui limitent l'apparition des maladies et des ravageurs. Pour éviter les attaques de mildiou, des variétés tolérantes sont proposées, dans un encart, selon la saisonnalité souhaitée. Des moyens curatifs (interventions humaines, insectes auxiliaires, produits répulsifs...) sont présentés pour lutter contre les principaux ennemis de la pomme de terre : le mildiou, les doryphores et les pucerons.
Parcours de vignerons : Domaine Cadeillac Bertrand Henry ; Domaine de lAnchois Stéphan Buffille
Frédérique ROSE, Auteur ; Willy KIEZER, AuteurCet article détaille les pratiques de deux domaines viticoles biologiques français. Le premier se situe en Haute-Garonne. Bertrand Henry a créé le domaine de Cadeillac dans un secteur où la culture de la vigne avait été abandonnée. Il sest installé en 2005, en achetant et en plantant progressivement ses parcelles. Il gère maintenant 15 ha. Seul vigneron installé dans la région, sans conseillers viticoles ni pairs avec qui échanger, il a vite cherché à être le plus autonome possible. Après de sérieux soucis de santé, il est passé en bio (son domaine est certifié bio depuis 2018). Il met également en uvre des pratiques biodynamiques. Il poursuit lobjectif daméliorer constamment la qualité de ses raisins et de ses vins. Pour cela, il est retourné aux vendanges manuelles, il a développé la traction animale, renforcé la biodiversité sur son domaine Il souhaite aussi vendre son vin le plus localement possible. Le second domaine, le Domaine de lAnchois (7,5 ha de vignes et 5 ha doliviers ; certifié bio depuis 2007 et Demeter depuis 2020), est basé dans les Bouches-du-Rhône, à quelques kilomètres de la Méditerranée, sur les rives de létang de Berre. Au départ, Stéphan Buffille cultivait des oliviers, des figuiers et faisait du maraîchage. En 2015, il change de production, en plantant, de manière échelonnée, plusieurs parcelles de vignes avec des cépages anciens, résistants à la sécheresse et à loïdium. Il a ainsi misé sur loriginalité et la distinction, avec des cépages aromatiques peu cultivés. Son premier millésime a été pressé en 2019. Ce vigneron a choisi de confectionner des vins naturels, en fermentation spontanée, sans aucun intrant, hormis quelques sulfites. Il poursuit aussi l'objectif de limiter le travail du sol et de bien nourrir la terre.
Parcours de vignerons : Domaine la Fille des Vignes : Aurélie Tailleux
Arnaud FURET, AuteurAprès une expérience dans lagroalimentaire, Aurélie Tailleux est revenue dans sa Drôme natale, en 2018, pour reprendre, avec son père, le domaine familial, composé de vignes et doliviers et certifié bio depuis 2013. Le père et la fille vendent toujours leur récolte à des caves coopératives, mais ces dernières ne valorisent que le Côtes-du-Rhône en bio, mais pas le Côtes-du-Rhône Village. Cest pour cette raison quAurélie Tailleux a créé, en 2019, le domaine la Fille des Vignes. Elle vinifie plusieurs cuvées : une en blanc, une en rosé et deux cuvées en rouge. Le passage en bio du domaine a conduit à davantage dobservation et danticipation : être plus attentif à la météo, distinguer les îlots et les cépages pour identifier les stratégies à mettre en uvre La plus grosse difficulté a été la gestion du désherbage mécanique : le père dAurélie, qui est double-actif, travaillait avec du matériel peu performant. Depuis linstallation de sa fille, ils ont investi dans du matériel et ont gagné en efficacité. Ces viticulteurs essayent de tout mettre en uvre pour nourrir et protéger leur vigne de manière durable : apports de compost de lavande (qui permettent daugmenter considérablement la capacité de rétention en eau du sol), implantation dengrais verts, stratégie sanitaire reposant sur un minimum de traitements réalisés plutôt la nuit pour préserver les auxiliaires Les arbres sont aussi fortement présents sur leur domaine.