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Lagriculture biologique malmenée : 10 mythes sur la bio à déconstruire
Claude AUBERT, Coordinateur ; Christine MAYER-MUSTIN, Auteur ; Michel MUSTIN, Auteur ; Denis LAIRON, Auteur | [S.l.] : A COMPTE D'AUTEURS - CLAUDE AUBERT | 2023Dans un contexte de crise de lagriculture biologique, avec notamment une baisse de la consommation de produits bio, ce document revient sur la situation actuelle de critiques répétées et de contrevérités émises sur ce mode d'agriculture, alors que des travaux de recherche de plus en plus nombreux en démontrent les avantages et les services rendus, aussi bien en termes de santé, de limitation des émissions de gaz à effet de serre ou de préservation de lenvironnement. Ainsi, en sappuyant sur les résultats de plus dune centaine darticles, détudes ou de synthèses scientifiques, les auteurs apportent des réponses étayées démontrant linexactitude de 10 affirmations largement relayées : les aliments bio ne sont pas meilleurs pour la santé que les autres ; les résidus de pesticides dans les aliments sont sans risques pour notre santé ; lagriculture bio nest pas meilleure pour lenvironnement que la conventionnelle ; lagriculture bio réchauffe autant la planète que la conventionnelle ; lagriculture bio ne peut pas nourrir la planète ; manger bio coûte cher ; on ne peut pas se passer des engrais chimiques ; on ne peut pas se passer des pesticides de synthèse ; lagriculture bio remplace les pesticides de synthèse par dautres pesticides ; le local cest mieux que le bio. Ainsi, pour les auteurs, lAB reste lalternative la plus cohérente face à une agriculture conventionnelle qui, loin de répondre à tous les besoins alimentaires de la population mondiale, est à lorigine dimportants impacts négatifs sur lenvironnement, la santé et contribue aussi fortement au changement climatique. A charge des pouvoirs publics, en sappuyant sur les apports de la recherche, de mieux promouvoir la bio, aussi bien auprès des consommateurs que du monde agricole. Le cahier des charges bio doit aussi évoluer pour une meilleure prise en compte de certains enjeux majeurs, dont le bien-être animal ou la justice sociale, et pour faire que lAB reste une « agriculture agroécologique au service des citoyens du monde et de notre unique planète. »
Atlas des pesticides : Faits et chiffres sur les substances chimiques toxiques dans l'agriculture
Johanna BÄR, Auteur ; Jules HEBERT, Auteur ; Jill MADELENAT, Auteur ; ET AL., Auteur | BERLIN (Schumannstr. 8, 10 117, GERMANY) : HEINRICH BÖLL STIFTUNG | 2023Cet Atlas, fruit dune coopération entre la Fondation Heinrich Böll, Friends of the Earth Europe, Bund für Umwelt und Naturschutz et le Pesticide Action Network Europe, est publié dans sa version française, enrichie de plusieurs chapitres, par le bureau de Paris de la Fondation Heinrich Böll et La Fabrique Écologique. Au travers d'une vingtaine de chapitres, cet Atlas, visant à alimenter le débat et à contribuer au développement de solutions alternatives aux pesticides, propose des réponses, appuyées par des faits et des chiffres, aux questions suivantes : Pourquoi utilisons-nous tant de pesticides et depuis quand ? Quels sont les impacts sur la santé et sont-ils différenciés selon le genre ? Quels impacts sur la biodiversité et notamment sur les insectes ? Qui détient les clés du marché mondial ? Que fait l'Europe, et que fait la France pour réduire leur utilisation de pesticides ? Quelles sont les alternatives aux pesticides qui existent et qui se développent dans le monde et à travers les territoires, en France hexagonale et dans les Outre-mer, particulièrement touchés par leur usage ?
Biocontrol Substances in Europe: A Slow Shift Towards Dominance
Patrice MARCHAND, AuteurUne enquête a montré que les produits de biocontrôle à disposition des agriculteurs étaient de plus en plus nombreux en Europe, alors que le nombre de matières actives chimiques est, quant à lui, en déclin. En 2011, 123 matières actives de biocontrôle étaient disponibles contre 216 en 2023, représentant ainsi 48 % des substances disponibles. Cette progression connaît toutefois un ralentissement, ces dernières années.
Comparaison de la toxicité et de l'écotoxicité des pesticides utilisés en agriculture biologique et en agriculture conventionnelle
En mai 2023, en réponse à des polémiques autour des substances utilisables et utilisées en agriculture biologique, visant à minimiser les bienfaits de ce type d'agriculture pour l'environnement et la santé humaine, Générations Futures a publié un rapport comparant la dangerosité des pesticides autorisés et employés en agriculture conventionnelle et en agriculture biologique, dans le but d'objectiver la situation. Les résultats, obtenus à partir de des bases de données publiques officielles, montrent que sur 231 substances conventionnelles et 33 substances biologiques ayant une AMM : - 224 substances conventionnelles sont classées dangereuses, contre 17 substances biologiques ; - 31 % (71/231) des substances conventionnelles autorisées en France sont classées CMR (cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction), alors que 6 % (soit 2/33) des substances biologiques (spinosad et azadirachtine) sont classées, de manière non officielle jusqu'à validation par l'Europe, « toxiques pour la reproduction ». Le rapport conclut que les substances homologues et utilisées par agriculture biologique sont globalement bien moins toxiques pour les milieux aquatiques et pour la santé humaine que celles autorisées en agriculture conventionnelle.
Dossier : Pourquoi produire et manger bio ?
Claude AUBERT, AuteurLauteur fait le point sur les atouts des produits bio, à partir de différentes études comparatives. Les produits bio sont plus riches en nutriments (avec notamment des teneurs en antioxydants beaucoup plus élevées quen conventionnel. Pour les produits animaux aussi (lait, viande, ufs, poulets), les différences sont très nettement en faveur du bio, en particulier pour les teneurs en acides gras oméga 3. Ceci sexplique par une alimentation plus riche en herbe. Par ailleurs, le bien-être animal est un objectif important en agriculture biologique. Toutes les études confirment que les aliments bio contiennent beaucoup moins de résidus de pesticides que les conventionnels (180 fois moins !), beaucoup moins de cadmium et de nitrates. Enfin, ils ont, en général, moins de mycotoxines et n'ont pas dOGM. Lauteur rappelle que les techniques de transformation en bio sont également plus respectueuses (additifs moins nombreux, ingrédients peu ou pas raffinés ). Différentes études montrent des liens entre les pesticides et le développement de maladies. Ainsi, des corrélations existent entre lexposition maternelle à divers pesticides et lincidence de la leucémie chez lenfant. Des liens sont suspectés pour lautisme aussi. Lagriculture biologique permet de préserver lenvironnement, notamment en réduisant lempreinte carbone et en augmentant la séquestration de carbone dans le sol, mais aussi en préservant la qualité de lair et de leau, en permettant une plus grande biodiversité Bien que des méta-analyses montrent que les rendements en bio sont inférieurs de 19 % à ceux en conventionnel, cette différence samoindrit lorsque les systèmes font de bonnes rotations.
Dossier de presse : Polluants éternels à l'Assemblée nationale : Le député Nicolas Thierry fait analyser les cheveux de ses collègues
Ce dossier de presse a été diffusé dans le cadre de la proposition de loi PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées, aussi connues sous le nom de « polluants éternels ») de Nicolas Thierry, député écologiste de Gironde, visant à lutter contre les risques liés à ces polluants (cancers, altération de la fertilité...). Les conclusions du rapport commandité, en 2022, par la Ministre de la transition écologique, ainsi que les résultats des tests réalisés sur les cheveux de 14 députés ont révélé, non seulement que ces polluants s'accumulaient dans les organismes vivants plusieurs années encore après leur interdiction, mais aussi que le PFNA se retrouvait chez 86 % des députés testés, ce qui indique une exposition quasi-systématique à ce PFAS. Ce dossier présente les différentes étapes du combat porté par Nicolas Thierry à l'Assemblée : courriers, discours, synthèse des résultats d'analyses, état des lieux de la connaissance des PFAS, texte de la proposition de loi, revue de presse...
Fiches Santé des abeilles
APISERVICE, Auteur | BERNE (Schwarzenburgstrasse 161, 3003, SUISSE) : APISERVICE (Service sanitaire apicole suisse) | 2023, 2022, 2021, 2020, 2019, 2018 et 2017Cette page internet regroupe des fiches techniques sur la gestion de la santé des abeilles. Ces fiches ont été réalisées par Apiservice, le service sanitaire apicole suisse, et sont régulièrement mises à jour (chaque fiche mentionne sa date de mise à jour, via un chiffre composé de l'année et du mois de la dernière actualisation). Elles ne sont pas spécifiquement dédiées à l'apiculture biologique, mais elles portent sur des pratiques durables. Il faut également noter qu'elles sont conformes à la législation suisse, mais ne sont pas forcément toujours conformes à la législation française. Un premier groupe de fiches est dédié à la gestion du varroa. Celles-ci abordent notamment des méthodes alternatives (arrêts de ponte, méthode du rayon-piège, hyperthermie...), différents moyens pour diagnostiquer la présence du varroa, ainsi que les traitements d'urgence. Un deuxième groupe de fiches est consacré à la gestion d'autres ravageurs et maladies auxquels peuvent être confrontés les ruchers : loque américaine, loque européenne, présence de petit coléoptère dans la ruche, couvain calcifié, maladies diarrhéiques, fausse teigne, frelon asiatique, virus de la paralysie chronique (CBPV), virus du couvain sacciforme... Le troisième groupe de fiches techniques porte sur l'environnement et sur ses impacts sur la santé des abeilles. Ces fiches apportent notamment des renseignements sur des cas dintoxication d'abeilles, sur les périodes de disette et sur les moyens de limiter les pertes dabeilles lors de la fauche des prairies et des cultures fourragères. Le dernier groupe de fiches est consacré aux bonnes pratiques apicoles : hygiène, nourrissement, hivernage, renouvellement et stockage des cadres, reproduction et sélection, trouver et introduire une reine, réunir des colonies, éliminer des colonies, reconnaître des colonies saines, transhumer des colonies dabeilles
Les Français et l'agriculture biologique
En avril 2023, une étude a été réalisée par Ifop, pour le compte de la Maison de la Bio, auprès de 1000 Français de plus de 18 ans. Ces personnes ont été questionnées sur leur connaissance des impacts des pesticides et de l'agriculture biologique, ainsi que sur leur volonté de voir se développer ce mode de production. Les principaux résultats montrent qu'environ deux tiers des Français s'estiment mal informés sur la question des pesticides et de leurs impacts. Les trois quarts sont d'ailleurs inquiets de ces éventuels impacts sur leur santé. Ce manque de connaissances concerne aussi l'agriculture biologique et ses pratiques. Malgré cela, deux tiers des personnes interrogées estiment que ce mode de production doit se développer et bénéficier, pour cela, du soutien des pouvoirs publics (pour 74 % des enquêtés).
Glyphosate is polluting our waters - all across Europe. PAN Europes water report, September 2023
Gergely SIMON, Auteur ; Angeliki LYSIMACHOU, Auteur ; Lysiane COPIN, Auteur | BRUXELLES (67 Rue de la Pacification, 1000, BELGIQUE) : PESTICIDE ACTION NETWORK EUROPE | 2023Des preuves scientifiques indiquent que les concentrations en pesticides, dont le glyphosate, trouvées dans lenvironnement ont un impact négatif sur la qualité des ressources en eau et mettent en danger les écosystèmes aquatiques. Or, selon la législation européenne sur les pesticides, lutilisation de ces derniers ne devrait avoir dimpact négatif, ni sur la santé humaine, ni sur la santé animale, ni sur lenvironnement. Afin de sensibiliser sur l'ampleur de la pollution résultant de l'utilisation de glyphosate en Europe, Pesticide Action Network Europe et la Coalition Stop-Glyphosate ont mené un exercice d'échantillonnage d'eau, dans 12 pays de l'Union Européenne (UE), en octobre 2022. Dans 23 échantillons de rivières et 5 échantillons de lacs, ils ont quantifié le glyphosate et son métabolite AMPA, avec une limite de quantification fixée à 0,2 µg/L. Le glyphosate et/ou l'AMPA ont été détectés dans 17 échantillons de rivières sur 23 (74 %), dans 11 des 12 pays. Par ailleurs, dans une proposition récente, la Commission européenne a révisé la liste des substances prioritaires à surveiller vis-à-vis des eaux de surface et a inclus un seuil critique extrêmement élevé pour le glyphosate, ce qui permettrait un niveau de contamination par ce pesticide plus important que le niveau des normes de sécurité de l'eau potable. Ces résultats montrent que l'exposition au glyphosate est inévitable et soulignent le besoin urgent de mesures pour éliminer cette substance dangereuse au sein de lUE.
How pesticides impact human health and ecosystems in Europe
Le système agricole européen dépend fortement des pesticides de synthèse. Ces derniers sont utilisés pour maintenir les rendements des cultures. Cependant, l'utilisation généralisée des pesticides entraîne une contamination et une pollution de l'eau, du sol et de l'air. Lexposition humaine à ces pesticides engendre des maladies chroniques, telles que des cancers, des problèmes cardiaques, respiratoires et neurologiques. Ce document apporte des informations sur les dernières connaissances relatives à l'impact des pesticides de synthèse sur la santé humaine et l'environnement, et présente des recommandations pour réduire leur usage. Il explique notamment que les ventes de pesticides ne décroissent pas au sein de l'Union européenne : elles ont été relativement stables entre 2011 et 2020, et sont estimées à 350 000 tonnes par an. En 2019, 83 % des sols agricoles analysés dans le cadre d'une étude européenne contenaient des résidus de pesticides. En 2020, un ou plusieurs pesticides étaient au-dessus des seuils de préoccupation dans 22 % des sites de surveillance européens de rivières et de lacs. Par ailleurs, la pollution liée aux pesticides entraîne une perte de biodiversité et participe au déclin important des populations d'insectes en Europe, ce qui menace le rôle essentiel joué par ces dernières dans la production alimentaire (auxiliaires de culture, pollinisation ). Une étude, menée dans cinq pays européens, sur la santé humaine, entre 2014 et 2021, a également révélé qu'au moins deux pesticides étaient présents dans le corps de 84 % des participants à létude. Les niveaux de pesticides étaient systématiquement plus élevés chez les enfants que chez les adultes. Pour atteindre les objectifs dutilisation de pesticides fixés dans le cadre de la « Stratégie de la ferme à la fourchette » (Farm to Fork Strategy), il est nécessaire de soutenir des modèles d'agriculture alternatifs, tels que l'agroécologie.
Innovations et nouvelles pratiques agroécologiques : Des solutions techniques testées par les éleveurs avec leurs techniciens
Le programme So_Perfects de la région Nouvelle-Aquitaine a permis à des éleveurs et à des techniciens de coopératives, à des organisations agricoles et à des organismes denseignement et de recherche de travailler sur les enjeux de durabilité en élevages ovins. Ce document regroupe les communications de la journée de restitution du programme du 10 février 2023, qui constituent de nouvelles références sur des sujets en lien avec l'agroécologie : - le pâturage des brebis derrière les vaches en hiver ; - le pâturage du sorgho et du millet en été ; - le pâturage de légumineuses moins communes (fenugrec et sainfoin) ; - la silphie, nouvelle plante plus résistante à la sécheresse ; - les pistolets drogueurs connectés, pour limiter les doses d'antiparasitaires ; - la qualité du colostrum ; - le tænia chez les agneaux ; - les luttes naturelles de printemps ; - la dolomie en litière ; - la tonte des brebis et des agneaux...
Liste des intrants 2023 pour l'agriculture biologique en Suisse
Bernhard SPEISER, Auteur ; Lucius TAMM, Auteur ; Virginie LESCHENNE, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2023En Suisse, la liste des intrants publiée par le FiBL contient des engrais et des substrats du commerce, des produits phytosanitaires, des produits de nettoyage, de désinfection et dhygiène, des produits antiparasitaires pour l'élevage, ainsi que des aliments (fourragers, minéraux, agents d'ensilage...) et des produits densilage autorisés sur les fermes Bio Suisse. Les exceptions sont décrites séparément dans les introductions aux différents chapitres.
Matériels et intrants Vu au Sival
VITISBIO, AuteurCet article présente des matériels et des intrants majoritairement destinés à la viticulture et utilisables en agriculture biologique (UAB). Ils ont été exposés lors de lédition 2023 du Sival (salon dédié aux matériels et aux services pour les productions végétales spécialisées) : 1 La société Action PIN a développé une gamme de produits contre les stress abiotiques, dont deux sont UAB, à savoir Amalgerol Essence (contre les stress pédologiques) et Syncro-Natural (contre les stress hydriques) ; 2 Andermatt rappelle les extensions dusage de son produit Vitisan, un fongicide à base dhydrogénocarbonate de potassium, qui bénéficie, depuis février 2022, de trente nouveaux usages sur de nombreuses espèces en arboriculture et maraîchage ; 3 Belhomme met en avant sa tondeuse gyrobroyeuse équipée de deux disques interceps Speedway, qui permet, en un passage, la tonte de linter-rang et le désherbage du rang ; 4 Hippomeca (qui a repris la société Vitimeca) présente sa charrue de buttage de la vigne en traction animale ; 5 Mycophyto est une start-up, encore au stade de recherche-développement, dont lobjectif est de caractériser et de produire des champignons mycorhiziens arbusculaires indigènes de chaque terroir ; 6 Naturagriff propose un porte-outil quatre tête pour le désherbage mécanique ; 7 Solemat présente deux nouveautés : Xosol, un déchaumeur à disques 100 % fabriqué en France, et un vibroculteur V.I.B.S.
Pesticide effects on soil fauna communities - A meta-analysis
Léa BEAUMELLE, Auteur ; Léa TISON, Auteur ; Nico EISENHAUER, Auteur ; ET AL., AuteurLes nombreuses espèces invertébrées de la faune du sol représentent une part importante de la biodiversité et jouent des rôles cruciaux dans les écosystèmes. Pourtant, leur survie est mise à mal par les pratiques agricoles (54 études et 294 observations), notamment celles de l'agriculture intensive comme l'utilisation de pesticides. À travers cette méta-analyse, les auteurs ont souhaité quantifier l'impact de l'usage de pesticides sur l'abondance, la biomasse, la richesse et la diversité des communautés naturelles du sol. Les résultats montrent que les pesticides ont globalement diminué l'abondance et la diversité des communautés du sol dans toutes les études, avec des effets plus marqués sur la diversité que sur l'abondance. Les scénarios les plus préjudiciables sont ceux qui impliquent plusieurs substances combinées, des substances à large spectre ou des insecticides, et ce même aux doses d'utilisation recommandées. Les auteurs n'ont trouvé aucune preuve que les effets des pesticides s'atténuent avec le temps, car les études à court terme et à long terme présentent des effets aux dimensions similaires. Ainsi, cette méta-analyse conforte la nécessité de réduire l'usage des pesticides pour maintenir la biodiversité.
Pesticide Residues in French Soils: Occurence, Risks and Persistence
Claire FROGER, Auteur ; Claudy JOLIVET, Auteur ; Hélène BUDZINSKI, Auteur ; ET AL., AuteurLa question de la contamination de l'environnement, dont les sols, par les pesticides est cruciale. Dans cette étude, les résidus de 111 pesticides (fongicides, herbicides, insecticides et/ou acaricides et phytoprotecteurs) ont été recherchés dans 47 échantillons de sols français. Ces sols étaient des sols cultivés en agriculture conventionnelle ou biologique, mais aussi des sols de forêts ou de friches industrielles. Pour la quasi-totalité d'entre eux (46 sur 47), des résidus ont été retrouvés, avec jusqu'à 33 produits différents dans un même échantillon. Le glyphosate et le produit issu de sa dégradation (l'AMPA, ou acide aminométhylphosphonique) étaient présents dans les concentrations les plus élevées. Les risques s'avèrent modérés à élevés pour les vers de terre. L'évolution des pratiques des agriculteurs sur certains des sols étudiés amènent à s'interroger fortement sur la persistance réelle de ces pesticides dans l'environnement.
Pesticides : Cest dans lair ! : Episode 2 : Focus sur deux zones viticoles
Après deux rapports sur les pesticides dans lair en zone agricole, publiés en novembre 2021 et en février 2022 (dans un contexte de grandes cultures pour ce dernier), Générations Futures a réalisé une nouvelle enquête sur les pesticides dans lair, cette fois dans des zones spécialisées en viticulture, dans les départements de la Gironde et du Rhône. Cette publication présente les résultats de ces analyses, conduites en 2021 et en 2022, et montre que les Zones non traitées (ZNT) actuelles ne protègent pas suffisamment les riverains. Suite à ces résultats, lassociation demande au gouvernement français linterdiction immédiate de deux substances pesticides dangereuses (folpel et spiroxamine), très présentes dans ces analyses dair. Générations Futures demande également lélargissement des ZNT en bordure des vignes et des autres cultures à hauteur de 100 mètres au minimum, afin de protéger les populations vivant à proximité des zones exposées aux pesticides.
Pesticides génétiques ARNi : Les pollinisateurs, victimes collatérales des nouveaux produits de lagrochimie
Cécile BARBIERE, Auteur ; Léo LAMOTTE, Auteur ; Vanessa MERMET, Auteur | PARIS (10 rue Saint-Marc, 75 002, FRANCE) : POLLINIS | 2023Grâce aux avancées récentes en matière de génie génétique, les firmes industrielles sont en train de développer des insecticides dun nouveau genre : les pesticides génétiques ou pesticides à ARN interférents (ARNi). À linstar des pesticides chimiques, ces pesticides génétiques ciblent les mécanismes vitaux des insectes ravageurs des cultures, mais ils pourraient avoir des effets dévastateurs pour les insectes non-ciblés. POLLINIS, une ONG qui uvre pour la protection des abeilles domestiques et sauvages et pour une agriculture plus respectueuse de tous les pollinisateurs, a cherché à évaluer ces effets non désirables. Pour cela, elle a mené une analyse bio-informatique qui visait à comparer les séquences génétiques, ciblées par 26 pesticides génétiques ARNi avec les séquences génétiques de centaines despèces dinsectes pollinisateurs référencées dans la base de données génétiques BLAST. Les résultats montrent que plus de la moitié de ces pesticides ARNi pourraient avoir des effets mortels sur 136 espèces de pollinisateurs, parmi lesquels labeille mellifère européenne (Apis mellifera), le bourdon des prés (Bombus pratorum) ou encore le papillon Belle-Dame (Vanessa cardui). Certains gènes de ces pollinisateurs présentent, en effet, de fortes similitudes avec les gènes des espèces ciblées par ces nouveaux pesticides. Face à ces risques, POLLINIS effectue plusieurs recommandations. Cette ONG plaide notamment pour : une évaluation des risques, drastique et rigoureuse, des pesticides ARNi, réalisée par une agence indépendante, pour la stricte application du principe de précaution, ainsi que pour la suspension immédiate de tous les essais en plein champ pratiqués en Europe.
Planet-score : lutter contre le greenwashing
BIOFIL, AuteurLaffichage environnemental sur les produits alimentaires est issu de la loi Climat et Résilience de 2021. Il vise à apporter, aux consommateurs, des informations sur limpact écologique des produits alimentaires. Le 22 juin 2023, les avancées liées à la mise en place de cet étiquetage ont été présentées à lAssemblée Nationale. Prévu pour être obligatoire en 2026, laffichage nest pas encore finalisé. Lambition des services de lÉtat était davoir défini, pour début 2024, la méthode à employer pour cet affichage environnemental, mais il s'avère que celle-ci fait lobjet de nombreux débats. Les visions divergent entre deux propositions existantes : le Planet-score et lEco-score. Le Planet-score valorise plus les démarches de progrès, notamment la conduite en agriculture biologique, en proposant une approche qui prend en compte les pesticides, le climat et le bien-être animal. L'Ecoscore, qui s'appuie sur l'analyse du cycle de vie et sur la base de données Ecobalyse (outil de calcul mis en ligne par lAdeme en avril 2023), est sujet à controverses puisquil discrimine peu les origines : un buf bio étranger est, par exemple, mieux noté quun buf bio français, et les impacts sur la déforestation sont peu visibles Ecobalyse a aussi tendance à valoriser lintensification (et donc à pénaliser les systèmes extensifs) et ne prend pas en compte les pollutions diffuses (ex : les impacts sur la qualité de leau).
PNPP : Actes du colloque « Cultivons avec le vivant des alternatives aux pesticides » 29-30 novembre 2022, Villeurbanne (Rhône)
Jean-François LYPHOUT, Auteur ; Bruno PRINTZ, Auteur ; Hélène TIBON, Auteur ; ET AL., Auteur | BAGNOLET (104 Rue Robespierre, 93 170, FRANCE) : CONFÉDÉRATION PAYSANNE | 2023Afin de favoriser l'autorisation et pour la reconnaissance des alternatives naturelles aux pesticides que sont les PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes), un colloque a été organisé, les 29 et 30 novembre 2022, à Villeurbanne (69), par la Confédération paysanne nationale, l'ASPRO-PNPP (ASsociation pour la PROmotion des Préparations Naturelles Peu Préoccupantes) et Trame, en partenariat avec la FNAB, le Grab Avignon et AVSF. Ce colloque avait pour objectif de faire le point sur la réglementation, les pratiques et les recherches associées aux PNPP. Les interventions ont porté sur les thèmes suivants : 1 - La France veut réduire les pesticides mais elle bloque toujours les alternatives ; 2 - Subtilités et contradictions de la réglementation ; 3 - "Nous nous sentons dans notre droit, sinon dans notre devoir" ; 4 - PNPP en arboriculture ; 5 - PNPP et jardin créole ; 6 - Plaidoyer pour les hydrolats ; 7 - PNPP et ravageurs du pommier. En plus de la synthèse des présentations et des témoignages, ce document restitue également les échanges entre les participants et les pistes de développement qui ont été proposées.
Le pouvoir de notre assiette : Transition agricole, alimentaire et d'usage des terres : Le Scénario Afterres
L'alimentation est un enjeu majeur car elle se trouve au carrefour des défis environnementaux et de santé publique que nous devons relever. Elle concerne tout le monde et la changer est à la portée de tous. Privilégier les produits biologiques qui garantissent le non-usage de biocides, manger des produits de saison, moins de viande mais de qualité, moins de poisson, préférer les produits bruts, non raffinés et non transformés, ainsi que le local quand cela est possible, la voie est tracée. Dans le prolongement de son scénario de transition agricole, alimentaire et d'usage des terres, Afterres 2050, Solagro propose, dans ce livre, une Assiette Afterres qui dessine un avenir soutenable et possible. Loin de vouloir imposer un régime universel, cet ouvrage ouvre des perspectives en mettant l'assiette au cur de la transition. Il analyse les impacts de différents régimes alimentaires, afin de voir vers lesquels il est indispensable d'évoluer pour préserver le climat, les ressources naturelles, la santé, les terroirs et les paysages, tout en garantissant la qualité et la saveur des produits.
Prospective : Agriculture européenne sans pesticides chimiques en 2050 - Résumé
Olivier MORA, Auteur ; Jeanne-Alix BERNE, Auteur ; Jean-Louis DROUET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 07 (147 Rue de l'Université, 75 338, FRANCE) : INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement) | 2023A travers ses stratégies "De la ferme à la table" et "Biodiversité", l'Union Européenne s'est fixé l'objectif ambitieux de réduire de 50 % l'usage des pesticides chimiques d'ici 2030. Si les impacts de ces produits sur l'environnement et la santé sont en effet devenus une préoccupation majeure, s'en passer totalement reste malgré tout une problématique forte : dans quelles conditions et suivant quelles modalités une telle transition de nos modèles agricoles est-elle réalisable ? Avec quelles conséquences sur la production agricole, les régimes alimentaires et la souveraineté alimentaire de l'Europe ? Dans le cadre du programme prioritaire de recherche (PPR) "Cultiver et protéger autrement", et s'appuyant sur la littérature et sur huit groupes d'experts, une étude prospective a été réalisée. Elle propose trois scénarios pour une agriculture européenne sans pesticides chimiques à l'horizon 2050 : - Des chaînes alimentaires mondiales et européennes basées sur les technologies numériques et l'immunité des plantes pour un marché alimentaire sans pesticides chimiques ; - Des chaînes alimentaires européennes basées sur les holobiontes des plantes, les microbiomes du sol et des aliments, pour des aliments et des régimes sains ; - Des paysages complexes et diversifiés et des chaînes alimentaires régionales pour un système alimentaire européen une seule santé. Ce document en est le résumé.
Rapport de Dominique Potier - Député de Meurthe-et-Moselle : 2013-2023 : Une décennie (presque) perdue, les conditions de la réussite pour 2030
Une commission denquête a été mise en place à lAssemblée nationale, pour « identifier les causes de lincapacité de la France à atteindre les objectifs des plans successifs de maîtrise des impacts des produits phytosanitaires sur la santé humaine et environnementale et notamment sur les conditions de lexercice des missions des autorités publiques en charge de la sécurité sanitaire ». Ce document, qui résume les conclusions de la commission denquête, dresse dabord un état des lieux des connaissances scientifiques sur les problèmes posés par les pesticides. Il aborde ensuite : le régime dautorisation (en demandant des moyens supplémentaires aux agences), le continuum recherche-développement (qui doit être renforcé), le Plan stratégique national (constat dun rendez-vous manqué avec le tournant agroécologique de lagriculture française), le fonctionnement du marché (concurrences déloyales avec des pays aux exigences phytopharmaceutiques moindres, insuffisance de la loi Egalim, poids de la publicité agroalimentaire) et la gouvernance des différents plans Ecophyto. La commission formule 26 recommandations, qui ont pour objectif de remédier aux disfonctionnements identifiés précédemment. Elle propose, en particulier, de conserver le potentiel de lagriculture biologique et la dynamique des MAEC, ainsi que de sanctuariser les captages pour lalimentation en eau potable. Le rapport complet est en ligne, à l'adresse https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/organes/autres-commissions/commissions-enquete/ce-maitrise-impacts-produits-phytosanitaires.
Recommandations pour une Loi d'Orientation et d'Avenir Agricoles ambitieuse
Face à un changement climatique rapide et à un déclin de la biodiversité sans précédent, le modèle agricole productiviste, dont les conséquences sont désastreuses pour la nature, doit laisser place, pour Générations Futures, à une nouvelle organisation reposant sur lagronomie et la protection du vivant. La concertation sur la Loi dOrientation et dAvenir Agricoles a été lancée, en décembre 2022, autour de trois axes de travail : - lorientation et la formation ; - la transmission et linstallation des jeunes agriculteurs ; - la transition et ladaptation face au climat. Dans ce document, Générations Futures formule des recommandations et des alternatives afin de répondre aux enjeux alimentaires, sanitaires, climatiques, sociétaux et environnementaux actuels.
Secrets toxiques : Faire face ensemble au scandale des pesticides
Andy BATTENTIER, Auteur ; Martin RIEUSSEC-FOURNIER, Auteur | SAINT JULIEN EN GENEVOIS CEDEX (BP 90107, 74 161, FRANCE) : ÉDITIONS JOUVENCE | 2023Cancers, maladies chroniques, infertilité.. Le rôle des pesticides dans l'émergence de problèmes de santé des humains et dans la disparition des insectes est démontré par de nombreux travaux scientifiques. Ce livre vise à donner, aux citoyennes et aux citoyens, les clés pour comprendre et agir sur ce sujet. L'origine pétrolière des produits est trop souvent oubliée. L'inadéquation des méthodes d'évaluation utilisées est mal connue. Mais, cet ouvrage ne se cantonne pas à dénoncer un problème, il constitue un véritable appel à l'action : il propose des solutions concrètes pour agir et faire entendre sa voix, pour défendre le droit à une alimentation sans résidus de pesticides, ainsi qu'à une meilleure protection de la population et de la nature.
Des sels calcaires pour les animaux
Stéphane COZON, Auteur ; Patrick LESPAGNOL, AuteurRarement accessible directement, le sel est, dans la plupart des élevages, mis à disposition des animaux par les éleveurs. Indispensable à l'équilibre alimentaire des animaux d'élevage, le sel est communément dispensé sous forme de blocs à lécher ; cependant, le type de sel (marin, gemme...), les modalités et les raisons de distribution sont variés, comme le montrent, dans cet article, les témoignages des éleveurs et des éleveuses interrogé·es. Attractif et appétent, le sel permet de réguler les processus digestifs, mais aussi daccompagner la croissance des jeunes animaux. De plus, le sel peut être enrichi avec des plantes condimentaires, aromatiques et médicinales (ail, ortie ) ou avec dautres composants minéraux (coquilles dhuîtres ) pour stimuler les processus vitaux des animaux dans les périodes difficiles (parasitisme, maladies, vêlages ) ou de transition (rentrée à létable, mise à lherbe). Plusieurs recettes sont proposées dans cet article.
Les strongles digestifs méritent votre attention
Sophie BOURGEOIS, AuteurLa période à risque en bovins allaitants, pour les strongles digestifs, commence en milieu ou en fin dété (larves infestantes de 3ème génération), selon la météo annuelle et le mode de pâturage. Au-delà de 30°C pendant plusieurs jours, les larves résistent très peu. Limmunité des bovins contre ces strongles est efficace à partir de huit mois de contact avec le parasite (hors traitement antiparasitaire), soit environ deux saisons de pâturage. Les traitements sont à raisonner au cas par cas, afin notamment de limiter les résistances aux anthelminthiques. Un dosage de pepsinogène (précurseur de la pepsine et libéré dans le sang en cas de perforation de la caillette par les strongles) à la rentrée en bâtiment, effectué par un vétérinaire, permet de réserver les traitements aux animaux qui en ont vraiment besoin.
Témoignage : « Accompagner pour préserver les ressources en eaux »
Yasmina LEMOINE, AuteurHéloïse Augros conduit des actions pour la protection des ressources en eau pour des eaux minérales, notamment dans le cadre de lassociation Bulle Verte, qui regroupe lentreprise Badoit et trois communes de la Loire. Cette association agit sur 40 km² de limpluvium « Badoit » (zone dinfiltration de leau minérale) en faveur dun aménagement raisonné des villes et des villages (ex. amélioration du traitement des eaux usées), de la préservation des milieux naturels et de la biodiversité et de laccompagnement de pratiques agricoles respectueuses de la qualité de leau. Ce dernier point vise à réduire lusage des pesticides, à soutenir la bio (appui aux conversions), à préserver les prairies, la biodiversité et les sols, ou encore à améliorer la valorisation des effluents délevages pour la fertilisation. 23 agriculteurs de cet impluvium sont accompagnés de diverses manières par cette association : formations, conseils techniques individualisés et collectifs, financement dessais (ex. prairies à flore variée, culture de méteil ) ou dachat de matériel pour la réduction du travail du sol, par exemple. Thomas Philis, éleveur de bovins lait en bio et faisant partie du programme de la Bulle Verte depuis 2018, a ainsi été accompagné pour sa conversion à lAB. Les formations et les échanges quil a pu avoir au sein du collectif lui ont permis daller plus loin pour améliorer ses pratiques. Tout cela lui a aussi montré limportance de sinvestir plus pour maintenir cette dynamique collective et développer de nouveaux projets.
Tester le pâturage du sainfoin, du plantain et de la chicorée chez les petits ruminants : Résultats en ovins viande et lait
Les éleveurs de petits ruminants rencontrent de plus en plus de difficultés pour gérer les strongles gastro-intestinaux, une pathologie majeure chez les ovins et les caprins au pâturage. Des résistances à plusieurs familles dantiparasitaires apparaissent, en effet, chez ces parasites. Plus globalement, les recours à des traitements anthelminthiques de synthèse présentent dautres limites, dun point de vue environnemental et sociétal. Le projet Casdar FASTOChe (espèces Fourragères Alicaments STrongles gastro-intestinaux Ovins Chèvres), financé sur la période 2019-2023, a étudié des solutions alternatives agroécologiques basées sur le pâturage de plantes riches en métabolites secondaires bioactifs, dont les plantes riches en tanins condensés. Trois plantes ont été testées : la chicorée, le plantain et le sainfoin. De nombreuses expérimentations, des enquêtes et des suivis en élevages ont montré que les composés bioactifs de ces plantes nont pas les effets escomptés sur les parasites digestifs (contrairement à ce qui était indiqué dans la bibliographie). Toutefois, elles ne manquent pas dintérêts zootechniques et agronomiques. Cette brochure synthétise les différents enseignements tirés de ce projet. Elle apporte ainsi des conseils, des références techniques et des témoignages sur lintégration de la chicorée, du plantain et du sainfoin dans les systèmes fourragers délevages ovins viande et lait.
Verminoses : bien gérer la pâture
Steffen WERNE, Auteur ; Franziska AKERT, Auteur ; Sonja WOPFNER, AuteurL'usage de vermifuges en élevage biologique est parfois controversé. Aussi, la mise en uvre de mesures préventives pour lutter contre les parasitoses en élevage de ruminants est à privilégier. Une bonne gestion de la pâture est l'une d'entre elles. Idéalement, les larves infectieuses ayant une durée de vie au champ limitée, un temps de non-retour du troupeau de 10 semaines, sur une même prairie, serait à respecter, mais cela ne serait pas sans conséquences sur le rendement et la qualité du fourrage. En Suisse, le FiBL et la HAFL se sont interrogés sur le positionnement des larves infectieuses dans les différentes strates d'herbe. Une expérimentation a permis de démontrer que ces larves étaient principalement présentes dans les huit centimètres inférieurs de l'herbe. Ne pas faire pâturer ces huit centimètres, et laisser ainsi une hauteur d'herbe résiduelle plus importante, pourrait être une solution mais, là encore, cela impacte le rendement de la prairie (-60 %). Cet essai, mené en 2022, doit être reconduit.
Weed management: Alternatives to the use of glyphosate
La décision de renouveler ou non l'autorisation dutiliser du glyphosate au sein de lUnion Européenne (UE) doit bientôt être prise. Lors de la précédente décision de renouvellement, en 2018, l'autorisation n'avait été renouvelée que pour 5 ans (au lieu de 10) en raison des inquiétudes sur les effets indésirables de cette molécule. L'autorisation aurait dû se terminer fin 2022, mais une prolongation a été accordée le temps de recueillir des preuves sur les impacts écotoxicologiques du glyphosate. Parallèlement, lUE a annoncé, dans le cadre du Pacte Vert et de la stratégie « Farm to Fork », un objectif de réduction de 50 % de l'utilisation des pesticides de synthèse. Or, lutilisation de pesticides de synthèse reste élevée. En France, les données du RICA - Réseau d'information comptable agricole - montrent que les dépenses des agriculteurs en matière de pesticides sont globalement en hausse. Il est donc nécessaire dinverser cette tendance pour respecter les objectifs de lUE. Dans ce contexte, ce rapport commence par décrire ce qu'est le glyphosate et comment il fonctionne. Il détaille ensuite les quantités utilisées en Europe, avant dexpliquer les conséquences de son utilisation massive sur les écosystèmes, que ce soit de manière directe (le glyphosate cible une voie métabolique qui est présente dans les plantes, mais aussi dans les bactéries et les champignons) ou indirecte (en raison de son application excessive liée à une approche basée sur une « tolérance zéro » vis-à-vis des adventices). Une grande partie de ce rapport est ensuite consacrée aux alternatives à lutilisation de glyphosate. Ces dernières sappuient sur de nombreuses méthodes qui ont fait leurs preuves en agriculture biologique (rotations des cultures, désherbage mécanique ). Une dernière partie présente un modèle économique permettant de soutenir la sortie du glyphosate (en sappuyant sur la PAC), ainsi que des recommandations en matière de politique agricole.
1967 : pourquoi sommes-nous empoisonnés ?
Jean-François LEMAIRE, AuteurBio Linéaires termine, dans cette troisième partie, la reprise de l'article paru dans le numéro 31 du journal Agriculture et Vie en 1967, qui informait déjà les lecteurs des dangers des pesticides sur la santé. Après avoir fait l'état des lieux des causes du désastre engendré par des pratiques agricoles intensives (parties 1 et 2), cet article propose des solutions pour ramener la santé globale sur les fermes.
Alternatives aux intrants controversés en productions végétales et en élevage biologique - Résultats des projets européens Organic-PLUS et RELACS : Alternatives à lutilisation de tourbe, de paillages plastiques, de fertilisants issus de matière organique non bio, dantibiotiques
Ce diaporama présente une partie des résultats obtenus dans le cadre des projets européens Organic-PLUS et RELACS. Ces deux projets (2018-2022) visaient à réduire lutilisation dintrants controversés en agriculture biologique (ex : antibiotiques, tourbe ), afin de tendre vers des systèmes de production plus fidèles aux principes de la bio. Cette présentation se concentre sur les résultats obtenus dans Organic-PLUS sur le volet « sol » (alternatives aux effluents d'élevage non bio comme fertilisants, à la tourbe comme support de culture, au paillage plastique pour contrôler les adventices) et sur le volet « élevage » (alternatives aux antibiotiques et antiparasitaires chimiques, à la paille conventionnelle comme litière et aux vitamines de synthèse dans les rations). Les résultats obtenus par le projet RELACS viennent compléter cette partie sur lélevage. Ainsi, ce diaporama détaille, dans une première partie, les essais réalisés avec : 1 - un extrudeur de bois (visant à créer des fibres végétales utilisables comme supports de culture alternatifs à la tourbe, mulch végétal alternatif au paillage plastique et litière alternative à la paille conventionnelle) ; 2 - différents composts (comme alternatives à la tourbe) ; 3 - différentes matières fertilisantes issues de sources non controversées (origine urbaine, végan ou issues de l'agro-alimentaire) ; 4 - un nouveau type de plastique biodégradable et différents mulchs (comme alternatives aux paillages plastiques). Dans une seconde partie, il présente : 1 - un état des lieux de lutilisation des intrants controversés par les éleveurs bio français ; 2 - les différents essais mis en place par Organic-PLUS pour trouver des alternatives (avec un focus sur deux essais : leffet antibactérien dhuiles essentielles et une alimentation riche en tanins pour limiter la coccidiose chez les agneaux) ; 3 les résultats obtenus par RELACS pour trouver des alternatives aux antibiotiques pour gérer les mammites chez les vaches laitières.
Les alternatives aux néonicotinoïdes en betterave sucrière
Camille LE POLAIN, AuteurEn agriculture conventionnelle, l'usage des néonicotinoïdes, auquel s'ajoute généralement celui d'autres substances toxiques, cause de nombreux effets négatifs : intoxication des pollinisateurs, contamination des sols, des cours d'eau et des cultures suivantes... En Belgique, la coopérative Organic Sower a trouvé des alternatives à ces substances pour lutter contre les pucerons et la maladie de la jaunisse des cultures de betteraves sucrières bio. Tout d'abord, deux espèces de pucerons ont été identifiées comme responsables de la contamination des betteraves sucrières par le virus de la jaunisse : le puceron vert du pêcher (Myzus persicae) et le puceron noir de la fève (Aphis fabae). Pour éviter la contamination par ces insectes vecteurs de la jaunisse, des mesures préventives, telles que des rotations longues, une fertilisation raisonnée, un choix de variétés résistantes ou tolérantes à la jaunisse, sont des solutions intéressantes. La création de milieux accueillants (bandes fleuries, haies, mares, cultures de bordure) pour les prédateurs des pucerons est aussi un moyen de maîtriser le ravageur. L'association des betteraves sucrières avec d'autres cultures, telles que la féverole, ou encore l'utilisation de plantes de service semblent particulièrement efficaces pour réduire la présence de populations de pucerons. Pour finir, deux producteurs de la coopérative belge Orso (Organic Sowers) partagent les ambitions, les techniques culturales et les astuces qu'ils utilisent sur les betteraves sucrières bio.
Chronic exposure to insecticides impairs honeybee optomotor behaviour
Rachel PARKINSON, Auteur ; Caroline FECHER, Auteur ; John GRAY, AuteurLes abeilles utilisent des informations liées aux mouvements (détectés dans un large champ visuel) pour calculer la distance qu'elles ont parcourue depuis la ruche, puis retransmettre cette information à leurs congénères via une danse (danse des abeilles). Les insecticides utilisés pour le traitement des semences, dont les néonicotinoïdes et le sulfoxaflor (nouvel insecticide), ont des effets néfastes sur les abeilles sauvages et d'élevage, même lorsqu'ils sont présents en quantités sublétales. Ils provoquent des déficits dans la navigation aérienne et sur la capacité de retour des abeilles, et engendrent également une diminution de la survie des abeilles ouvrières exposées à ces traitements. Il a déjà été démontré scientifiquement que les insecticides à base de néonicotinoïdes perturbent la détection visuelle des mouvements chez les criquets, ce qui entraîne des comportements d'évasion anormaux. Cette étude a, quant à elle, démontré pourquoi l'exposition sublétale à deux insecticides couramment utilisés (l'imidaclopride - un néonicotinoïde - et le sulfoxaflor) induit une altération du comportement optomoteur chez l'abeille. Cet effet comportemental est corrélé à une altération de l'expression des gènes de stress et de détoxification du cerveau. L'exposition au sulfoxaflor a également entraîné des augmentations éparses de l'apoptose (ou mort cellulaire programmée) neuronale, localisée principalement dans les lobes optiques. Cet effet na, en revanche, pas été détecté avec l'exposition à limidaclopride. Ces résultats apportent notamment de nouveaux éléments sur le sulfoxaflor pour lequel il existe encore un manque de connaissances scientifiques.
Concerted Evaluation of Pesticides in Soils of Extensive Grassland Sites and Organic and Conventional Vegetable Fields Facilitates the Identification of Major Input Processes
Judith RIEDO, Auteur ; Chantal HERZOG, Auteur ; Thomas BUCHELI, Auteur ; ET AL., AuteurL'utilisation intensive de pesticides et la diffusion subséquente de ces molécules actives dans l'environnement et dans des organismes non ciblés sont de plus en plus préoccupantes. Peu détudes ont analysé la présence de pesticides dans des sols de zones non traitées qui servent de refuges écologiques (ex : prairies). Un manque de connaissances est également observé au niveau des processus de contamination (non voulue) de ces surfaces non traitées. Cette étude, menée en Suisse, a analysé la présence et l'abondance de 46 pesticides dans des sols de prairies gérées de manière extensive, ainsi que dans des champs de légumes conduits en agriculture biologique et en agriculture conventionnelle (60 parcelles au total). Des pesticides ont été trouvés dans tous les sols, y compris dans les prairies extensives, démontrant une contamination de fond et généralisée des sols par les pesticides. Les résultats obtenus suggèrent aussi que des champs initialement conduits en agriculture conventionnelle, puis convertis en agriculture biologique, n'atteignent des niveaux de pesticides aussi faibles que ceux des prairies seulement vingt ans plus tard, ce qui illustre la persistance des pesticides dans les sols. Lanalyse des différents composés de pesticides trouvés dans les prairies et dans les champs biologiques ont permis de différencier les présences de résidus de pesticides dues à des molécules persistantes à long terme des présences dues à des processus de contamination diffuse (dérives de pulvérisation lors de traitements de champs conventionnels et dépôts atmosphériques).
Contaminations croisées en chai mixte : Vigilance sur les matériaux et les techniques
Frédérique ROSE, AuteurDans le cadre du projet Qualvinbio, lIFV et Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine travaillent sur les contaminations des vins bio par des pesticides de synthèse. Ils étudient notamment les risques de contaminations croisées lors de la mise en commun déquipements dans les caves mixtes (bio et conventionnelles). Dans un premier temps, des expériences en laboratoire ont été réalisées pour tester laptitude des résidus à adhérer à différents matériaux (poreux ou absorbants) utilisés au chai, à savoir : linox, le bois, lépoxy, le PVC, le polypropylène et le caoutchouc dont des coupons ont été mis dans des vins dopés avec des substances actives. En moyenne, après avoir retiré les coupons, une diminution de 52 % de la concentration en substances actives (résidus) a été enregistrée dans les vins, ce qui laisse présager une absorption des molécules par les matériaux. Des différences entre les matériaux ont été constatées : une plus forte diminution de la concentration a été enregistrée dans le vin en contact avec le caoutchouc et le PVC, puis avec le bois et lépoxy, puis avec le polypropylène. Le relargage de résidus dans des vins bio par ces matériaux « contaminés » a aussi été testé. Des différences entre les matériaux ont, là encore, été constatées : les vins bio qui ont vieilli dans des coupons en PVC et en caoutchouc présentent de plus fortes concentrations en molécules (résidus). Un effet des différentes molécules (utilisées pour mimer les résidus) a également été enregistré. Dautres essais ont été menés au moment de la filtration, du transfert et dans les barriques. Pour évaluer la contamination réelle par les matériaux en chai mixte, 216 molécules actives vont également être analysées sur une trentaine déchantillons de vins issus dune dizaine de domaines.
Dossier : Mildiou : Les alternatives de demain
Xavier DELBECQUE, AuteurEntre la découverte dune substance ayant des propriétés antimildiou et son application sur le terrain, le temps est long. Certaines substances, dailleurs, ne sont finalement pas développées. Ce dossier permet de faire le point sur lavancée de différents travaux expérimentaux concernant la lutte contre le mildiou et ayant donné de bons espoirs ces dernières années. Les lysats damibes devraient ainsi arriver dans les vignes en 2024 (mode daction : éliciteur et fongicide), des microalgues sont également en bonne voie (lancement prévu en 2025, mode daction : fongicide), ainsi que des extraits dinule visqueuse (lancement prévu en 2026/27, mode daction : fongicide). Dautres produits sont testés mais nont pas encore de date de lancement prévue : un biostimulant à base de stérols végétaux, leau ozonée qui pourrait agir comme fongicide de contact ou encore leau électrolysée qui pourrait agir également comme fongicide.
Dossier : Pesticides : L'alarme s'intensifie
Nelly PEGEAULT, Auteur ; Denis LAIRON, Auteur ; COLLECTIF FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT 82, Auteur ; ET AL., AuteurMalgré des mesures pour la réduction de l'usage de pesticides, ceux-ci étant impliqués dans l'effondrement de la biodiversité, les chiffres indiquent encore une augmentation de leur usage. La Commission européenne, de son côté, semble satisfaite des propositions pour la mise en uvre de l'objectif du « Pacte Vert européen » prévoyant la diminution de 50 % des pesticides d'ici à 2030. Inquiètes, certaines associations écologistes veillent à ce que les actions et les outils mis en uvre répondent réellement aux exigences du Pacte Vert européen. Au sommaire de ce dossier : - Les institutions confirment l'impact délétère des pesticides sur le vivant ; - Alimentations, pesticides et santé humaine : De nouvelles études remarquables ; - Pesticides : Des cancers plus fréquents chez des riverains de vergers ; - Le collectif de soutien aux victimes des pesticides de l'Ouest ; - « Oasis Réunion » : Faire de la Réunion « la première oasis 100 % agro-bio-écologique de la planète » ; - Secrets toxiques, une campagne qui avance bien.
Dossier : Tout pour rebooster le rayon fruits & légumes
Laura DUPONCHEL, Auteur ; Claude AUBERT, Auteur ; Antoine LEMAIRE, Auteur ; ET AL., AuteurÀ l'heure où des études témoignent de la présence de résidus de pesticides dans les produits non-bio, d'autres labels, tels que la Haute Valeur Environnementale (HVE) et le Zéro résidu de pesticides (ZRP), jouent, pour les auteurs, une concurrence déloyale à la bio. En effet, ces labels, s'ils présentent un progrès par rapport au conventionnel, sont loin des exigences de la bio et de garantir l'absence de pesticides dans les fruits et légumes. Face à la baisse des ventes de fruits et légumes en magasins bio, ce dossier rappelle les atouts des produits issus de l'agriculture biologique, ainsi que les impacts positifs de la bio sur l'environnement et la santé humaine. Un comparatif de prix relevés dans huit réseaux de distribution met en évidence que le prix de certains fruits et légumes, contrairement aux idées reçues, n'est pas toujours plus élevé en magasins bio, comparé, notamment, à la grande distribution. Un article fournit, à l'attention des détaillants bio, des conseils d'optimisation du rayon fruits et légumes. Il est suivi par une enquête, réalisée en partenariat avec Bio Panel, qui traite de l'évolution des perceptions et des attentes des consommateurs. Pour finir, un article aborde l'évolution de la consommation de fruits et légumes bio en Allemagne.
Environmentally friendly landscape management improves oilseed rape yields by increasing pollinators and reducing pests
Thomas PERROT, Auteur ; Vincent BRETAGNOLLE, Auteur ; Sabrina GABA, AuteurLa pollinisation par les insectes et la régulation des ravageurs par les prédateurs naturels sont deux fonctions écologiques qui affectent les rendements des cultures. Laugmentation des ressources et des habitats dans les paysages agricoles permet daccroître ces services écosystémiques. Néanmoins, il est actuellement difficile de proposer des stratégies de gestion, à léchelle paysagère, favorisant ces services. Cette étude sest plus particulièrement concentrée sur le cas du colza. Elle a quantifié, dans un premier temps, les effets du paysage et des pratiques agricoles sur l'abondance des abeilles et des ravageurs dans une vingtaine de parcelles de colza, durant six ans. Ensuite, les effets directs et indirects des abeilles, des ravageurs, des pratiques agricoles et du paysage sur le rendement ont été modélisés. Les résultats révèlent que le paysage a un effet plus important sur l'abondance des abeilles et des ravageurs que les pratiques agricoles (dont lemploi de fertilisants et de pesticides). L'abondance des abeilles et des ravageurs diminue avec la quantité de colza dans le paysage autour des parcelles étudiées. Au contraire, la quantité de prairies et de parcelles en agriculture biologique a un effet positif sur labondance des abeilles et négatifs sur celle des ravageurs. L'abondance des abeilles augmente également avec la quantité de tournesol dans le paysage l'année précédente, et diminue avec l'augmentation de la taille des parcelles. Cette étude montre ainsi l'importance d'une gestion durable du paysage pour augmenter ou maintenir les rendements du colza. La réduction de la taille des parcelles ou laugmentation des parcelles conduites en agriculture biologique semblent être des leviers efficaces pour promouvoir l'expression de services écosystémiques permettant de concilier production agricole et conservation de la biodiversité.
Field Survey: Use and impacts of pesticides in four countries in Asia
Alia DIYANA, Auteur ; Dinesh RAJENDRAN, Auteur ; Meriel WATTS, Auteur ; ET AL., Auteur | SIMPANG AMPAT (48, Persiaran Mutiara 1, Pusat Komersial Bandar Mutiara, 14120, MALAYSIA) : PAN ASIA PACIFIC (PANAP) | 2022Une enquête sur l'utilisation des pesticides en Inde, au Bangladesh, au Vietnam et au Laos révèle que la majorité des pesticides utilisés sont considérés comme hautement dangereux (HHP) ou interdits dans un ou plusieurs pays. Cette enquête a été menée auprès de 367 répondants. Les HHP représentaient 100 % des pesticides utilisés au Laos, 92 % au Bangladesh et en Inde, et 60 % au Vietnam. En moyenne, les agriculteurs utilisent plusieurs pesticides interdits dans l'Union Européenne (UE), mais fabriqués et vendus par des sociétés basées dans l'UE (ex : Syngenta, Bayer et BASF), ce qui illustre les « doubles standards » au sein du commerce international des pesticides. Les conditions d'utilisation de ces pesticides sont également désastreuses et engendrent dimportants impacts sur la santé humaine et l'environnement. La majorité des agriculteurs utilisent des pulvérisateurs à dos (73 %) et sont fortement exposés aux pesticides. Les agricultrices sont aussi touchées puisquelles mélangent et transportent ces pesticides. La majorité des agriculteurs interrogés (74 %) n'ont pas été formés à l'utilisation des pesticides, et cette proportion est encore plus importante pour les agricultrices (84 %). Les agriculteurs ne portent pas d'EPI - équipement de protection individuelle - lors de l'application des pesticides (au Bangladesh, 99 % des agriculteurs interrogés nen utilisent pas). Les EPI sont souvent jugés inabordables, inconfortables ou indisponibles. Près de 21 % des agriculteurs stockent des pesticides chez eux, et certains (3 %) les stockent dans leur cuisine. Plus d'un tiers des agriculteurs (femmes et hommes) présentent des symptômes liés à une exposition aux pesticides : étourdissements, maux de tête, transpiration excessive, vomissements, vision floue, éruptions cutanées Ce rapport souligne la nécessité de mettre en place des actions urgentes pour éliminer lutilisation des HHP à léchelle mondiale et apporte des recommandations pour y parvenir.
Fourrages : Numéro spécial travaux DOM-TOM
J.D. BARDE, Auteur ; N. MINATCHY, Auteur ; J-L. GOURDINE, Auteur ; ET AL., AuteurCe numéro spécial de la revue « Fourrages » traite de travaux menés dans les DOM-TOM en lien avec les fourrages et les prairies. Une première partie regroupe des travaux conduits aux Antilles et compte cinq articles : 1 - Les ressources fourragères des systèmes polyculture élevage intégrés de régions tropicales ; 2 - Quels enjeux pour les fourrages dans la gestion de la crise chlordécone aux Antilles françaises ? ; 3 - Elevages ovins et bovins viande en Martinique : suivis fourragers et zootechniques en fermes ; 4 - Effet de différentes formulations dengrais sur la production de fourrage ; 5 - La collection despèces fourragères au lycée agricole de Guadeloupe. Une deuxième partie est consacrée à des travaux menés sur lÎle de la Réunion : 1 - Le premier observatoire de la croissance de lherbe en Outre-Mer : présentation du dispositif de la Réunion et des premiers résultats ; 2 - Modélisation spatialisée des besoins, de la production, et des flux de fourrages en vue de la création dune filière « Fourrages » sur lîle de La Réunion ; 3 - La densité des couverts herbacés à lîle de La Réunion : Facteurs de variation et proposition dune grille saisonnière ; 4 - Adaptation de la méthode du bilan azoté au contexte des prairies réunionnaises, et contribution à lanalyse de la fourniture dazote des sols prairiaux à lîle de La Réunion. Une dernière partie est consacrée à la Guyane et à la Nouvelle-Calédonie à travers une appréciation des caractéristiques et de la qualité des prairies situées sur ces territoires.
Fruits, légumes, céréales Des pesticides à risque partout !
Elsa ABDOUN, Auteur ; Cécile LELASSEUX, Auteur« Les produits phytosanitaires les plus problématiques pour la santé sont censés être interdits dusage en Europe. Notre étude suggère pourtant quun aliment sur deux, en France, contient des résidus potentiellement dangereux ». Pour arriver à cette conclusion, les auteures ont repris des résultats danalyses faites, en 2019, par les autorités françaises sur plus de 14 000 aliments et qui avaient abouti à la détection de 238 résidus de pesticides. Cette liste de résidus présents dans les aliments a été comparée à deux listes établies en 2021, soit par lANSES, soit par lEurope, de substances à effet potentiel sur les voies hormonales ou cancérigènes, mutagènes ou encore reprotroxiques, montrant que plus de 50 % des denrées végétales non bio analysées contenaient au moins un de ces résidus de pesticides et même plusieurs pour un tiers dentre elles. Les produits bio, du fait du cahier des charges lié à cette production, sont beaucoup moins concernés : 1 aliment végétal bio sur 8 touché, mais dans ce cas pour cause de pollutions accidentelles. Par ailleurs, les substances analysées sont interdites dusage en Europe depuis 2009. Néanmoins, des subtilités dans la législation permettent encore leur présence dans les aliments : des différences danalyses des risques selon les organismes ; des délais importants pour la prise en compte des apports de la recherche ou pour faire de nouvelles évaluations des risques ; des dérogations possibles aux interdictions ou encore des interdictions qui ne sappliquent pas aux produits importés. Bruxelles promet de nets progrès comme la « non-utilisation de pesticides dans lUnion Européenne prévue à lhorizon 2050 ». Si cela savérait, ce serait un vrai bouleversement pour les acteurs agricoles, mais aussi pour les citoyens, sachant quaujourdhui personne néchappe totalement à la contamination par les pesticides, étant donné les niveaux de pollution dans nos environnements.
Glyphosate : Un risque mal dosé
Elsa ABDOUN, AuteurUn rapport d'évaluation sur les effets du glyphosate a été publié par des agences réglementaires européennes, indiquant qu'« aucune classification de danger cancérogène n'est justifiée pour le glyphosate ». Cette assertion, mise en doute par l'association Générations Futures, présente un enjeu de taille, puisque si elle est validée par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), elle pourrait amener Bruxelles à renouveler, fin 2022, l'autorisation de cet herbicide en Europe. L'association française Générations Futures, qui lutte contre l'usage des pesticides, a identifié deux problèmes majeurs dans le document européen : 1) l'exclusion de 98 % des études académiques, en particulier celles qui s'intéressent, notamment, aux effets du glyphosate sur les animaux non-mammifères et à ses mécanismes d'action aux niveaux moléculaire et cellulaire ; 2) des données fournies par les industriels, qui ont tout intérêt à présenter des résultats rassurants, ont été jugées fiables, malgré de sérieuses faiblesses méthodologiques dans leurs expérimentations. Cet article fait le point sur les différentes études qui ont été menées sur les effets du glyphosate.
Les haies bocagères : intérêts agronomiques et valeurs médicinales
Delphine DANIEL, AuteurLa protection apportée par les haies (contre la pluie, le vent et le soleil) aux animaux nest plus à démontrer. Dautres effets bénéfiques sont bien connus, comme la lutte contre le lessivage et lérosion, ou encore la création dhabitat pour la biodiversité (oiseaux, insectes ). Toutefois, les intérêts nutritionnels des haies sont encore peu connus, tout comme leurs intérêts médicinaux. Suivant les espèces darbres et darbustes, les valeurs alimentaires des feuilles sont comparables à celles dune bonne herbe, voire à celles de grains de céréales. Un tableau compare les valeurs alimentaires moyennes (UFL, UFV, PDIN, PDIE et DMO) de feuilles darbres et d'arbustes bocagers (sureau, églantier commun, frêne commun, prunelier, épine noire, aulne glutineux, peuplier noir, noyer, aubépine, noisetier, faux acacia) à celles de lorge, du ray-grass anglais et de la paille dorge. De plus, sur des troupeaux rustiques ou avec une longue expérience de pâturage, une « consommation médicinale » (consommation des animaux pour se soigner) est observée. Cette consommation permet de lutter contre les débuts de maladie et de limiter linstallation dépidémies. Les effets médicinaux (antiparasitaire, laxatif, immunostimulant, hepatoprotecteur ) des principaux arbres et arbustes qui composent les haies sont détaillés dans un second tableau. Par ailleurs, manger en hauteur limite lingestion de parasites (les larves de parasites narrivent souvent pas à monter au-delà de 12 cm).
Huiles essentielles en renfort
Aino ADRIAENS, AuteurSuite au lancement, en 2009, du programme zéro phyto pour tous les espaces verts de la Ville de Lausanne (Suisse), Paolo Fornara, chef d'équipe au Service des parcs et domaines de la Ville, a dû développer des alternatives aux produits de synthèse. Il a commencé par préparer des extraits fermentés, des tisanes et des décoctions de plantes, pour soigner les plantes. Les préparations à base de plantes fraîches ou sèches ne parvenaient pas, cependant, à repousser certains ravageurs et certaines maladies cryptogamiques et sont surtout utilisées à titre préventif. Pour les soins curatifs, Paolo utilise des huiles essentielles, en pulvérisation et avec sobriété, contre les maladies fongiques et comme insectifuge et insecticide. Pour le traitement des arbres, d'autres techniques d'application d'huiles essentielles existent ; la perfusion dans le tronc et le badigeonnage, techniques présentées par Jean-Yves Meignen, responsable des jardins à l'Abbaye de Valsaintes (04). Sous serre, l'usage de diffuseurs d'huiles essentielles est également efficace pour lutter contre les maladies et les ravageurs, comme en témoigne Michel Bovy, contre-maître au Service des parcs et domaines de Lausanne, en complément d'extraits de plantes et en combinaison avec d'autres techniques de lutte biologique (pièges à phéromones, prédateurs naturels/auxiliaires). Une recette de base de traitement antifongique ou insectifuge est fournie dans un encart.
Impacts des produits phytopharmaceutiques sur la biodiversité et les services écosystémiques : Résumé de l'Expertise scientifique collective - Mai 2022
Dans le cadre du programme Ecophyto II+, les ministères en charge de la Transition écologique, de l'Agriculture et de l'Alimentation, de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation ont sollicité INRAE et lIfremer, pour réaliser un état des lieux des connaissances scientifiques sur les impacts des produits phytopharmaceutiques sur la biodiversité et les services écosystémiques. Le devenir et les impacts de ces substances ont été mesurés depuis les zones dépandage jusquau milieu marin, en France métropolitaine et en Outre-Mer. Les conclusions de cette expertise, présentées en mai 2022 lors dun colloque public, ont confirmé que lensemble des milieux terrestres, aquatiques et marins notamment côtiers sont contaminés par les produits phytopharmaceutiques. Des impacts directs et indirects de ces substances sur les écosystèmes et les populations dorganismes terrestres, aquatiques et marins ont également été mis en évidence.
Index phytosanitaire ACTA 2023
Cet index répertorie des produits et des substances actives commercialisés en France, sur la base des informations obtenues auprès des firmes. Les produits phytopharmaceutiques de biocontrôle sont répartis dans les 4 rubriques (insecticides et acaricides, fongicides, herbicides, divers) et identifiables (nom en vert et souligné). Les produits utilisables en agriculture bio sont également identifiables (carré vert).
Intake of fruits and vegetables according to pesticide residue status in relation to all-cause and disease-specific mortality: Results from three prospective cohort studies
Helena SANDOVAL-INSAUSTI, Auteur ; Yu-Han CHIU, Auteur ; Yi-Xin WANG, Auteur ; ET AL., AuteurLa consommation de fruits et légumes issus de l'agriculture conventionnelle peut être une voie importante d'exposition aux résidus de pesticides. Les auteurs de cette étude américaine ont cherché à savoir si les bénéfices liés à la consommation de fruits et légumes compensaient les risques induits par les pesticides. Pour ce faire, trois cohortes, impliquant au total plus de 137 000 femmes et 23 000 hommes, sans maladie (cardiovasculaire, cancer ou diabète) diagnostiquée au démarrage de l'étude, ont été suivies pendant plusieurs années (entre 1998 et 2020). Si la consommation de fruits et légumes à forte teneur en résidus de pesticides ne s'avère pas statistiquement liée à la mortalité, la consommation de fruits et légumes à faible teneur en résidus est, quant à elle, inversement liée à la mortalité. Aussi, l'exposition aux résidus de pesticides par le biais de l'alimentation peut annuler les effets bénéfiques de celle-ci. Des études complémentaires, notamment sur les maladies respiratoires, seraient importantes à mener.
METABIO : un ambitieux programme de l'INRAE sur l'agriculture bio
Claude AUBERT, AuteurDans les années 1980, alors que l'agriculture biologique peinait à démarrer, un chercheur de l'INRAE (ex-INRA), Francis Chaboussou, s'est intéressé à l'impact des pesticides et de la fertilisation chimique sur la santé des plantes. Cas isolé à l'INRAE, à son départ à la retraite, ses recherches n'ont pas trouvé de suite. 20 ans plus tard, l'INRA a créé le CIAB (Comité Interne de l'Agriculture Biologique) qui a mis en place des sites d'expérimentations en bio. 2020 voit le lancement du programme METABIO, en adéquation avec l'objectif de passer à au moins 25 % des surfaces en agriculture biologique et avec le changement d'échelle de la bio.