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HERBICIDESynonyme(s)desherbant |
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Comparaison de la toxicité et de l'écotoxicité des pesticides utilisés en agriculture biologique et en agriculture conventionnelle
En mai 2023, en réponse à des polémiques autour des substances utilisables et utilisées en agriculture biologique, visant à minimiser les bienfaits de ce type d'agriculture pour l'environnement et la santé humaine, Générations Futures a publié un rapport comparant la dangerosité des pesticides autorisés et employés en agriculture conventionnelle et en agriculture biologique, dans le but d'objectiver la situation. Les résultats, obtenus à partir de des bases de données publiques officielles, montrent que sur 231 substances conventionnelles et 33 substances biologiques ayant une AMM : - 224 substances conventionnelles sont classées dangereuses, contre 17 substances biologiques ; - 31 % (71/231) des substances conventionnelles autorisées en France sont classées CMR (cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction), alors que 6 % (soit 2/33) des substances biologiques (spinosad et azadirachtine) sont classées, de manière non officielle jusqu'à validation par l'Europe, « toxiques pour la reproduction ». Le rapport conclut que les substances homologues et utilisées par agriculture biologique sont globalement bien moins toxiques pour les milieux aquatiques et pour la santé humaine que celles autorisées en agriculture conventionnelle.
Glyphosate is polluting our waters - all across Europe. PAN Europe’s water report, September 2023
Gergely SIMON, Auteur ; Angeliki LYSIMACHOU, Auteur ; Lysiane COPIN, Auteur | BRUXELLES (67 Rue de la Pacification, 1000, BELGIQUE) : PESTICIDE ACTION NETWORK EUROPE (PAN EUROPE) | 2023Des preuves scientifiques indiquent que les concentrations en pesticides, dont le glyphosate, trouvées dans l’environnement ont un impact négatif sur la qualité des ressources en eau et mettent en danger les écosystèmes aquatiques. Or, selon la législation européenne sur les pesticides, l’utilisation de ces derniers ne devrait avoir d’impact négatif, ni sur la santé humaine, ni sur la santé animale, ni sur l’environnement. Afin de sensibiliser sur l'ampleur de la pollution résultant de l'utilisation de glyphosate en Europe, Pesticide Action Network Europe et la Coalition Stop-Glyphosate ont mené un exercice d'échantillonnage d'eau, dans 12 pays de l'Union Européenne (UE), en octobre 2022. Dans 23 échantillons de rivières et 5 échantillons de lacs, ils ont quantifié le glyphosate et son métabolite AMPA, avec une limite de quantification fixée à 0,2 µg/L. Le glyphosate et/ou l'AMPA ont été détectés dans 17 échantillons de rivières sur 23 (74 %), dans 11 des 12 pays. Par ailleurs, dans une proposition récente, la Commission européenne a révisé la liste des substances prioritaires à surveiller vis-à-vis des eaux de surface et a inclus un seuil critique extrêmement élevé pour le glyphosate, ce qui permettrait un niveau de contamination par ce pesticide plus important que le niveau des normes de sécurité de l'eau potable. Ces résultats montrent que l'exposition au glyphosate est inévitable et soulignent le besoin urgent de mesures pour éliminer cette substance dangereuse au sein de l’UE.
Pesticide Residues in French Soils: Occurence, Risks and Persistence
Claire FROGER, Auteur ; Claudy JOLIVET, Auteur ; Hélène BUDZINSKI, Auteur ; ET AL., AuteurLa question de la contamination de l'environnement, dont les sols, par les pesticides est cruciale. Dans cette étude, les résidus de 111 pesticides (fongicides, herbicides, insecticides et/ou acaricides et phytoprotecteurs) ont été recherchés dans 47 échantillons de sols français. Ces sols étaient des sols cultivés en agriculture conventionnelle ou biologique, mais aussi des sols de forêts ou de friches industrielles. Pour la quasi-totalité d'entre eux (46 sur 47), des résidus ont été retrouvés, avec jusqu'à 33 produits différents dans un même échantillon. Le glyphosate et le produit issu de sa dégradation (l'AMPA, ou acide aminométhylphosphonique) étaient présents dans les concentrations les plus élevées. Les risques s'avèrent modérés à élevés pour les vers de terre. L'évolution des pratiques des agriculteurs sur certains des sols étudiés amènent à s'interroger fortement sur la persistance réelle de ces pesticides dans l'environnement.
Weed management: Alternatives to the use of glyphosate
La décision de renouveler ou non l'autorisation d’utiliser du glyphosate au sein de l’Union Européenne (UE) doit bientôt être prise. Lors de la précédente décision de renouvellement, en 2018, l'autorisation n'avait été renouvelée que pour 5 ans (au lieu de 10) en raison des inquiétudes sur les effets indésirables de cette molécule. L'autorisation aurait dû se terminer fin 2022, mais une prolongation a été accordée le temps de recueillir des preuves sur les impacts écotoxicologiques du glyphosate. Parallèlement, l’UE a annoncé, dans le cadre du Pacte Vert et de la stratégie « Farm to Fork », un objectif de réduction de 50 % de l'utilisation des pesticides de synthèse. Or, l’utilisation de pesticides de synthèse reste élevée. En France, les données du RICA - Réseau d'information comptable agricole - montrent que les dépenses des agriculteurs en matière de pesticides sont globalement en hausse. Il est donc nécessaire d’inverser cette tendance pour respecter les objectifs de l’UE. Dans ce contexte, ce rapport commence par décrire ce qu'est le glyphosate et comment il fonctionne. Il détaille ensuite les quantités utilisées en Europe, avant d’expliquer les conséquences de son utilisation massive sur les écosystèmes, que ce soit de manière directe (le glyphosate cible une voie métabolique qui est présente dans les plantes, mais aussi dans les bactéries et les champignons) ou indirecte (en raison de son application excessive liée à une approche basée sur une « tolérance zéro » vis-à-vis des adventices). Une grande partie de ce rapport est ensuite consacrée aux alternatives à l’utilisation de glyphosate. Ces dernières s’appuient sur de nombreuses méthodes qui ont fait leurs preuves en agriculture biologique (rotations des cultures, désherbage mécanique…). Une dernière partie présente un modèle économique permettant de soutenir la sortie du glyphosate (en s’appuyant sur la PAC), ainsi que des recommandations en matière de politique agricole.
Glyphosate : Un risque mal dosé
Elsa ABDOUN, AuteurUn rapport d'évaluation sur les effets du glyphosate a été publié par des agences réglementaires européennes, indiquant qu'« aucune classification de danger cancérogène n'est justifiée pour le glyphosate ». Cette assertion, mise en doute par l'association Générations Futures, présente un enjeu de taille, puisque si elle est validée par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), elle pourrait amener Bruxelles à renouveler, fin 2022, l'autorisation de cet herbicide en Europe. L'association française Générations Futures, qui lutte contre l'usage des pesticides, a identifié deux problèmes majeurs dans le document européen : 1) l'exclusion de 98 % des études académiques, en particulier celles qui s'intéressent, notamment, aux effets du glyphosate sur les animaux non-mammifères et à ses mécanismes d'action aux niveaux moléculaire et cellulaire ; 2) des données fournies par les industriels, qui ont tout intérêt à présenter des résultats rassurants, ont été jugées fiables, malgré de sérieuses faiblesses méthodologiques dans leurs expérimentations. Cet article fait le point sur les différentes études qui ont été menées sur les effets du glyphosate.
Prosulfocarbe : sa suspension refusée malgré ses dangers
BIOFIL, AuteurEn mai 2021, les cultures de sarrasin et de chia de quatorze producteurs bio ont été contaminées par un herbicide très utilisé en agriculture conventionnelle : le prosulfocarbe. Ce dernier est le second herbicide le plus utilisé en France, derrière le glyphosate. Cette substance très volatile peut parcourir « plusieurs kilomètres dans les airs », selon une note scientifique de l’Anses. Le prosulfocarbe est ainsi retrouvé régulièrement dans des analyses d’air et d’eau. Les analyses effectuées par la coopérative Biocer sur les cultures bio contaminées par cet herbicide, au printemps 2021, ont entraîné la destruction de l’ensemble des lots pour protéger le consommateur. Soit 100 000 € de pertes pour les agriculteurs bio qui ne recevront aucune indemnité. Générations Futures, la Fnab et la coopérative Biocer ont demandé la suspension, en urgence, de l’autorisation de mise sur le marché de l’un des 19 pesticides contenant du prosulfocarbe avant les traitements d’automne. L’affaire, qui a été portée en justice, s’est soldée, le 19 juillet 2022, par un rejet de la requête faute d’éléments « permettant d’apprécier l’ampleur réelle des conséquences pour les agriculteurs ».
Review: Mechanisms of Glyphosate and Glyphosate-Based Herbicides Action in Female and Male Fertility in Humans and Animal Models
Loïse SERRA, Auteur ; Anthony ESTIENNE, Auteur ; Joëlle DUPONT, Auteur ; ET AL., AuteurLe glyphosate est une molécule active utilisée dans un certain nombre d’herbicides, tels que le Roundup (herbicide largement utilisé en agriculture conventionnelle). Cette molécule est toujours utilisée en mélange avec des co-formulants. Au cours des dernières décennies, des chercheurs ont montré, en utilisant différents modèles animaux, que les herbicides à base de glyphosate sont des perturbateurs endocriniens susceptibles d'altérer les fonctions de reproduction. Cette étude décrit les effets de l'exposition au glyphosate et aux herbicides à base de glyphosate sur l'axe hypothalamo-hypophyso-gonadique (HPG) chez les hommes et les femmes (il faut savoir que l’axe HPG intervient principalement dans le développement et la régulation du système reproducteur et du système immunitaire, et qu’il est également impliqué dans le processus de vieillissement). Cette étude s’intéresse plus particulièrement aux effets en matière de perturbation endocrinienne, de viabilité cellulaire et de reproduction. Les résultats montrent que la plupart des principaux régulateurs de l'axe reproducteur (GPR54, GnRH, LH, FSH, estradiol, testostérone) sont altérés à tous les niveaux de l'axe HPG (hypothalamus, hypophyse, ovaires, testicules, placenta, utérus) par l'exposition aux herbicides à base de glyphosate. Ces derniers sont considérés comme plus toxiques que le glyphosate seul en raison de la présence de co-formulants qui accentuent les effets indésirables, tels que le POEA (polyoxyéthylène amine de suif). Cette étude rapporte également les effets intergénérationnels de l'exposition au glyphosate ou aux herbicides à base de glyphosate. Elle s'interroge sur différentes stratégies visant à réduire les effets négatifs des herbicides à base de glyphosate sur la fertilité.
Toxic compounds in herbicides without glyphosate
Gilles-Eric SÉRALINI, Auteur ; Gerald JUNGERS, AuteurLe glyphosate a été exclu de certaines formulations d’herbicides. Cette étude analyse, pour la première fois, quatorze produits commercialisés en Europe dans lesquels le glyphosate a été remplacé par de l’acide acétique, de l’acide pélargonique, de l’acide caprique, voire du chlorure de benzalkonium. Ces composés étant supposés moins toxiques. Les formulations dans lesquelles ces nouveaux composés ont été dissous ont été minutieusement analysées afin de vérifier la toxicité potentielle des résidus contenus dans l'eau et dans les aliments. Pour cela, la présence de 35 métaux lourds, de 16 hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et de plusieurs minéraux essentiels (calcium, magnésium, phosphore, potassium et sodium) a été quantifiée par spectrométrie de masse associée à la chromatographie en phase gazeuse ou à des méthodes de plasma à couplage inductif. Les résultats montrent que les minéraux essentiels n'atteignent pas de niveaux toxiques. En revanche, certains métaux lourds (silicium, arsenic, plomb, fer, nickel et titane) ont été retrouvés, selon les produits, à des concentrations élevées, allant jusqu’à 39 mg/L. Leurs résidus peuvent ainsi être plusieurs centaines de fois supérieurs aux niveaux admissibles dans l'eau. Ces fortes concentrations peuvent en partie être expliquées par la persistance de nanoparticules de pesticides dans l’eau. Par ailleurs, les HAP atteignent des concentrations allant de 32 à 2430 μg/L dans 12 produits (sur 14 produits testés). Par exemple, des résidus de benzo (A) pyrène, molécule cancérigène, ont été détectés à des concentrations pouvant être plusieurs milliers de fois au-dessus de la norme des résidus autorisés dans l'eau, tout comme le benzo (A) anthracène. Ces niveaux de produits chimiques toxiques ne respectent donc pas les règles établies par l'Union européenne et peuvent avoir d’importantes conséquences sur la santé et l'environnement, en particulier lors d’une exposition à long terme. De faibles niveaux de glyphosate ont également été détectés dans deux produits.
The Ramazzini Institute 13-week pilot study glyphosate-based herbicides administered at human-equivalent dose to Sprague Dawley rats: effects on development and endocrine system
Fabiana MANSERVISI, Auteur ; Corina LESSEUR, Auteur ; Fiorella BELPOGGI, Auteur ; ET AL., AuteurLes herbicides à base de glyphosate (HBG) sont des herbicides à large spectre qui agissent sur la voie de l'acide shikimique chez les bactéries, les champignons et les plantes. Les effets possibles des HBG sur la santé humaine (effet cancérigène, perturbateur endocrinien) font l'objet d'un débat public intense. Cette étude, menée par l’Institut Ramazzini (Bologne, Italie), vise à déterminer si l'exposition aux HBG dès le développement in utero, à une dose de glyphosate considérée comme " sûre " (dose quotidienne admissible aux États-Unis : 1,75 mg/kg pc/jour), affecte le système endocrinien et le développement de rats Sprague Dawley. Pour tester cela, du glyphosate seul et du Roundup Bioflow (marque commerciale) ont été administrés dans l'eau potable, à 1,75 mg/kg p.c./jour, à des rates à partir de leur sixième jour de gestation, jusqu'au 120ème jour postnatal (JPN) de leurs petits. Certains petits (mâles et femelles) ont été tués et examinés après la puberté (à 73 ± 2 JPN), et d’autres à l'âge adulte (à 125 ± 2 JPN), afin de regarder les possibles effets des HBG sur leurs caractéristiques sexuelles et sur leur développement. Les résultats montrent de nombreux déséquilibres hormonaux. L'exposition aux HBG génère particulièrement des effets de type androgène : augmentation de la distance anogénitale chez les mâles et les femelles, retard du premier œstrus et augmentation de la testostérone chez les femelles. Les déséquilibres les plus prononcés ont été constatés chez les rats exposés de manière prolongée au Roundup.
Dossier : OGM : Promesses environnementales non tenues
Eric MEUNIER, Auteur ; Christophe NOISETTE, AuteurC'est en 1996 que les plantes OGM ont fait leur apparition dans l'Union européenne. En 2005, l'Assemblée Nationale a organisé une "mission d'information sur les enjeux des essais et de l'utilisation des organismes génétiquement modifiés" afin de mieux comprendre, notamment, leurs impacts sur l'environnement. A l'époque, entreprises et défenseurs des OGM prônaient les bénéfices environnementaux de ces cultures : possibilité de réduire l'utilisation des herbicides et insecticides, simplification des pratiques culturales et donc diminution du recours aux tracteurs, etc. Quelques années plus tard, ce dossier revient sur certaines de ces promesses à travers quelques exemples. Du côté des herbicides, l'utilisation de glyphosate a été 15 fois plus importante entre 1995 et 2016 qu'auparavant. De plus, le nombre d'espèces résistantes au glyphosate a fortement augmenté (14 en 2009 contre une seule en 1998), entraînant une augmentation de l'utilisation d'autres molécules herbicides. Cette problématique de développement de résistances est aussi observée chez les insectes, qui s'adaptent aux plantes insecticides (16 cas de résistance recensés en 2016 contre un seul en 2002). Par ailleurs, des insectes non-ciblés par les protéines insecticides produites seraient tués et/ou développeraient des résistances. Dans ce dossier, certains aspects relatifs à la surveillance des impacts des OGM sont remis en cause : surveillance post-commercialisation en Europe, coexistence et risque de contamination, ou encore évaluation des émissions de gaz à effet de serre. En conclusion, les auteurs estiment que les impacts environnementaux des OGM abordés ici étaient inévitables.
Les insectes désertent les champs
Christian GLORIA, AuteurUne étude allemande a montré que plus de 75 % des insectes volants ont disparu en 27 ans. D’autres études et observations confirment cette mauvaise nouvelle en France. Ainsi, le CNRS de Chizé a enregistré un déclin de 80 % des carabes et des réductions de 20 à 25 % d’abeilles sauvages sur 9 ans. Or, les abeilles sauvages sont plus efficaces sur la pollinisation que les abeilles domestiques… Le changement climatique peut être une cause de ce déclin, mais aussi les pratiques agricoles intensives (disparition des éléments semi-naturels comme les chemins, bordures de parcelles, haies, utilisation d’insecticides et en particulier des néonicotinoïdes au spectre large et d'herbicides qui détruisent les plantes dont les insectes dépendent…). Cela a un effet négatif sur toute la chaîne alimentaire (chauves-souris, oiseaux insectivores…).
Toxicity of formulants and heavy metals in glyphosate-based herbicides and other pesticides
Nicolas DEFARGE, Auteur ; Joël SPIROUX DE VENDÔMOIS, Auteur ; Gilles-Eric SÉRALINI, AuteurAfin de mieux comprendre leur mode d'action, les effets herbicide et toxicologique du glyphosate (molécule seule) et de 14 pesticides à base de glyphosate ont été étudiés et comparés. Des plantes et des cellules humaines ont été exposées aux différents composants de ces produits, seuls ou mélangés deux à deux. La toxicité et la perturbation endocrinienne ont été mesurées pour des doses inférieures au seuil de toxicité directe mesuré expérimentalement. Les métaux lourds tels que l'arsenic, le chrome, le cobalt, le plomb et le nickel, qui sont d’éventuels contaminants présents dans les pesticides, ont par ailleurs été identifiés par spectrométrie de masse. Les principaux résultats obtenus sont présentés dans cet article.
Quelle exposition des Français au glyphosate (herbicide le plus vendu au monde) ? : résultats exclusifs de recherche de glyphosate dans les urines en France
Le glyphosate est la matière active herbicide déclarée la plus utilisée au monde. En mars 2015, quelques mois avant que l’autorisation européenne du glyphosate n’expire, des experts du Centre International de Recherche sur le Cancer ont classé le glyphosate comme « probablement cancérogène » pour les humains. Les réglementations de l’Union européenne interdisent l’utilisation de pesticides lorsqu’ils sont considérés comme cancérogènes certains ou probables. Alors que l’autorisation du glyphosate arrivait à expiration, la Commission européenne proposait d’autoriser sa vente pendant encore 14 ans. Mais cette proposition, qui a été très critiquée par les ONG et la société civile, n’a pas reçu le soutien des Etats membres. La Commission s’est finalement vue obligée d’étendre l’approbation actuelle pendant 18 mois, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) devant publier un avis sur la sécurité du glyphosate ce printemps. Un résumé de cet avis a été publié le 15 mars 2017 et exonère le glyphosate du moindre risque cancérogène pour l’homme. C’est désormais la Commission européenne qui doit faire prochainement une nouvelle proposition aux Etats membres. C’est dans ce contexte que Générations Futures a voulu en savoir plus sur l’exposition des Français à cet herbicide et a choisi de réaliser 30 analyses d’urines de personnes d’âge et sexe variés, entre 8 et 60 ans, habitant en ville ou à la campagne, à l’alimentation variable, biologique ou non, végétarienne ou non. Le protocole et les résultats de l’enquête sont présentés. 100 % des échantillons d'urine contiennent des résidus de cet herbicide.
Le roundup face à ses juges
Depuis plusieurs années, l’inquiétude ne cesse de croître quant aux dangers du pesticide le plus utilisé au monde dans les champs et les jardins : le glyphosate. D’autant qu’en 2015, le Centre international de recherche sur le cancer l’a déclaré « cancérigène probable » pour l’homme, contredisant ainsi les agences de santé américaines ou européennes qui avaient assuré l’innocuité du Roundup de Monsanto, puissant herbicide dont le principe actif est le glyphosate. Marie-Monique Robin a pour but de montrer, dans ce livre, que la dangerosité du glyphosate est plus grande encore qu’on le craignait. Dans le monde entier, il rend malades ou tue sols, plantes, animaux et humains, car l’herbicide est partout : eau, air, pluie, sols et aliments. Le produit serait aussi un perturbateur endocrinien, un puissant antibiotique et un chélateur de métaux. Ces effets sont documentés ici à l'aide d'entretiens très forts avec des victimes aux États-Unis, en Argentine, en France et au Sri Lanka, ainsi qu’avec de nombreux scientifiques. Ce livre montre que, face à cette situation, la société civile mondiale se mobilise : en octobre 2016, s’est tenu, à La Haye, le Tribunal international Monsanto, où juges et victimes ont instruit le procès du Roundup, en l’absence de Monsanto, qui a refusé d’y participer. Donnant son fil conducteur au livre, ce procès a conduit à un avis juridique très argumenté, qui pourrait faire reconnaître le crime d’« écocide », ce qui permettrait de poursuivre pénalement les dirigeants des firmes responsables.
L'avenir du glyphosate à l'étude
Mélissa DUMAS, AuteurA l’occasion du renouvellement de l’autorisation de la mise en marché du glyphosate (herbicide), les experts ne sont pas d’accord entre eux, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) ayant classé ce produit comme cancérogène probable pour l’homme tandis que l’Autorité européenne des aliments (Efsa) a jugé improbable qu’il soit cancérogène…