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Alternatives au désherbage chimique et au travail du sol en fortes pentes
Amandine FAURIAT, AuteurPour certains vignobles situés dans des zones en fortes pentes, la mécanisation, notamment pour le désherbage, est très difficile, voire impossible. Les vignerons du groupe DEPHY Côtes du Rhône Septentrionales ont testé plusieurs alternatives au désherbage chimique ou au treuil : paillage de chanvre, paillage au miscanthus, paillage de laine, enherbement au sédum (petite plante grasse locale). Les avantages et les inconvénients de chacune sont présentés. Aucune alternative ne s'est avérée réellement satisfaisante et le groupe poursuit ses investigations.
Cheminer de vigne en vigne
Soazig CORNU, AuteurSuite à une semaine d'échanges avec des vignerons et des vigneronnes biodynamiques du pourtour méditerranéen, sur le terrain, à partager expériences, pratiques et questionnements, cet article restitue un florilège d'idées et de pratiques qui viennent répondre aux problématiques rencontrées. Il fournit des pistes de réflexion sur, notamment, les alternatives au soufre pour le traitement des maladies, la gestion de l'enherbement, le matériel, mais aussi sur des pratiques telles que les vendanges de nuit, la création de haies, les complantations, le pâturage des parcelles par les ovins...
Désherber enherber ? Toujours une histoire de compromis !
Arnaud FURET, AuteurQue ce soit pour augmenter la biodiversité fonctionnelle ou pour améliorer la résilience face au changement climatique, lenherbement a plus que jamais sa place dans les vignes. Certains viticulteurs biologiques préfèrent, néanmoins, désherber mécaniquement. Il faut alors intervenir assez tôt, cest-à-dire avant que la végétation ne soit bien fixée par son système racinaire, sinon, il faudra travailler plus en profondeur, ce qui est chronophage, énergivore et perturbe plus lactivité biologique des sols. Les matériels de désherbage mécanique ont une sélectivité faible des adventices, mais elle nest pas nulle. Certains outils peuvent, en effet, favoriser limplantation de certaines plantes, et notamment entraîner une gestion différenciée des adventices annuelles et vivaces. Lidéal est davoir recours à une multiplicité doutils pour éviter de sélectionner certaines adventices. Il ne faut, toutefois, pas aboutir à un surinvestissement. Le recours à une Cuma est une solution pour utiliser un grand panel doutils. Concernant les vignerons qui pratiquent lenherbement, ils souhaitent que lherbe nimpacte pas la vigne. Il est alors possible de semer un couvert et de le gérer avec la tonte. Les couverts spontanés présentent aussi des atouts, notamment du point de vue de la biodiversité, mais nécessitent un temps dobservation et dadaptation des pratiques. Par exemple, une fauche trop fréquente peut favoriser les graminées qui deviennent alors très concurrentielles. Par ailleurs, lécopâturage est intéressant dans la gestion globale de lenherbement.
Frédéric Chaudière, président de lAOC Ventoux
Frédérique ROSE, AuteurFrédéric Chaudière gère, avec son frère, le Château Pesquié, un domaine viticole familial 100 % bio de 95 ha, situé dans lAOC Ventoux. En juillet 2020, il a été élu président de cette appellation. Cette aire dappellation regroupe 56 000 ha de vignes, répartis sur 50 communes du département du Vaucluse. 15 % des surfaces sont actuellement cultivées en bio. Dans cet interview, Frédéric Chaudière explique que léquipe AOC Ventoux sest lancée dans des démarches dengagement environnemental à l'horizon 2030. Cette aventure a débuté en 2020, avecune grande consultation auprès des acteurs de lappellation, durant laquelle il leur a été demandé comment ils envisageaient lévolution du vignoble de lappellation dici 2030. Après plusieurs réunions de concertation, lAOC Ventoux incite tous les vignerons à rentrer dans une démarche de progrès, ainsi quà sinscrire dans la démarche 4 pour 1000, tout en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre de 30 %. Lappellation souhaite aussi protéger le vivant (faune et flore) et veut, pour cela, tripler les surfaces enherbées. Un forum sur cette thématique, organisé en février 2022, a regroupé une centaine de participants. Un stagiaire doit aussi faire un inventaire des pratiques liées aux couverts végétaux, puis essayer de développer un réseau local de production de semences destinées aux couverts végétaux. Par ailleurs, une chargée de mission climat a été embauchée, afin de réaliser des inventaires de biodiversité et de sensibiliser les vignerons à ce sujet.
Guide technique : Produire des petits fruits biologiques
Jean-Luc PETIT, Auteur ; Philippe PIARD, Auteur ; Marc MIETTE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2023Le guide technique "Produire des petits fruits biologiques", édité par l'ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques), a pour objectif dêtre l'ouvrage de référence sur la production de petits fruits et leur transformation en agriculture biologique. Il s'adresse aux producteurs, qu'ils soient déjà en agriculture biologique ou quils envisagent de s'y convertir, aux candidats à l'installation, mais également aux conseillers agricoles, aux techniciens, aux enseignants et aux étudiants. Il prend en compte la richesse et la diversité du métier et intéresse tant le producteur spécialisé en petits fruits que celui qui souhaiterait se diversifier avec un atelier de production, voire de transformation. Il est basé sur l'expertise d'ingénieurs et de producteurs et sur la synthèse de la plupart des fiches techniques, des articles scientifiques et des ouvrages existant à ce jour, en France et en Europe, sur la production de petits fruits biologiques. Ce guide de production détaille 6 espèces principales (framboise, fraise, cassis, groseille à grappes et à maquereau, mûre, myrtille) et 4 espèces de diversification (grenadier, aronia, goji, sureau noir).
Matériels et intrants Vu au Sival
VITISBIO, AuteurCet article présente des matériels et des intrants majoritairement destinés à la viticulture et utilisables en agriculture biologique (UAB). Ils ont été exposés lors de lédition 2023 du Sival (salon dédié aux matériels et aux services pour les productions végétales spécialisées) : 1 La société Action PIN a développé une gamme de produits contre les stress abiotiques, dont deux sont UAB, à savoir Amalgerol Essence (contre les stress pédologiques) et Syncro-Natural (contre les stress hydriques) ; 2 Andermatt rappelle les extensions dusage de son produit Vitisan, un fongicide à base dhydrogénocarbonate de potassium, qui bénéficie, depuis février 2022, de trente nouveaux usages sur de nombreuses espèces en arboriculture et maraîchage ; 3 Belhomme met en avant sa tondeuse gyrobroyeuse équipée de deux disques interceps Speedway, qui permet, en un passage, la tonte de linter-rang et le désherbage du rang ; 4 Hippomeca (qui a repris la société Vitimeca) présente sa charrue de buttage de la vigne en traction animale ; 5 Mycophyto est une start-up, encore au stade de recherche-développement, dont lobjectif est de caractériser et de produire des champignons mycorhiziens arbusculaires indigènes de chaque terroir ; 6 Naturagriff propose un porte-outil quatre tête pour le désherbage mécanique ; 7 Solemat présente deux nouveautés : Xosol, un déchaumeur à disques 100 % fabriqué en France, et un vibroculteur V.I.B.S.
Matériels et intrants Vu au Vinitech-Sifel
VITISBIO, AuteurCet article présente huit matériels ou intrants destinés à la culture de la vigne et utilisables en agriculture biologique. Ils ont été présentés lors du salon Vinitech-Sifel : 1 Actisol a développé un châssis qui peut se fixer à un quad et sur lequel peuvent fonctionner des tondeuses, un rouleau... ; 2 BAAS (Biology as a solution) a élaboré un piège à spores pour détecter les spores de mildiou, doïdium, de black-rot et de botrytis de manière précoce ; 3 Bayer présente Movida GrapeVision, un outil daide à la décision (OAD) qui permet de piloter, à la fois, la gestion du mildiou, de loïdium, du black-rot et du botrytis ; 4 Bliss Ecospray a conçu une rampe de pulvérisation « face par face aéroconfinée » ; 5 EQO a développé Eqo-Modul, une station pour filtrer et améliorer la qualité de leau afin d'optimiser les traitements ; 6 Resoilutions présente son prototype Resoiler, dont lobjectif est de produire un compost de qualité, riche en champignons, servant dinoculum microbien ; 7 Sotextho propose un paillage en chanvre, nommé Thorenap, pour les parcelles difficiles à désherber, et a conçu des manchons en laine de mouton, nommés Thorelaine, pour protéger les jeunes plants ; 8 Vert protect a développé Fog Dragon, une chaudière à biomasse mobile pour lutter contre le gel.
Pratiques agroécologiques : Enquête nationale sur lutilisation des plantes de services par les arboriculteurs
Florence FÉVRIER, Auteur ; Inès PINGLIER, AuteurLes plantes de services sont un levier agroécologique intéressant pour faire face à de nombreuses problématiques arboricoles. Une enquête a été réalisée, en 2022, par le CTIFL, auprès des professionnels de la filière, afin de connaître leur utilisation des plantes de services, ainsi que les freins et les attentes autour de cette pratique. Sur les 73 répondants, 42 utilisent des plantes de services. Ces dernières sont employées par un panel très diversifié darboriculteurs : elles sont présentes dans tous les bassins de production et sont utilisées dans tous les systèmes de production, notamment en agriculture biologique (33 répondants sont en bio et 61 % dentre eux déclarent utiliser des plantes de services). Aujourdhui, les principaux services recherchés sont liés à la biodiversité (moyen de favoriser les auxiliaires et les pollinisateurs) et à la santé des sols (améliorer la structure et augmenter la matière organique du sol). Certaines espèces sont plébiscitées, comme la phacélie et les légumineuses, car elles sont capables de remplir plusieurs services. Les plantes de services sont majoritairement semées dans linter-rang, au début de lautomne, en mélange multi-espèces. Les principaux freins à leur utilisation sont le manque de matériel et l'insuffisance dinformations technico-économiques. Les producteurs ont également besoin davoir plus dinformations sur lefficacité des services rendus par ces plantes et sur les manières de minimiser la compétition avec la culture de rente.
Qualité microbiologique des sols : La biodynamie sort du lot
Frédérique ROSE, AuteurDans le cadre du projet Ecovitisol, un suivi de la qualité microbiologique de 150 parcelles viticoles, conduites à proportion égale en conventionnel, en bio et en biodynamie, a été réalisé entre 2019 et 2020. La biomasse et la diversité microbienne de chaque parcelle ont ainsi pu être évaluées. Lionel Ranjard, directeur de recherche à lUMR Agroécologie d'Inrae Dijon et membre du projet Ecovitisol, est interviewé sur les principaux résultats de ce projet. La majorité des sols viticoles sont vivants, mais 20 à 25 % sont dans un état critique. Chaque mode de production a des marges de progrès : des sols avec une qualité microbiologique non satisfaisante ont été trouvés pour chaque mode de production. Ecovitisol a aussi confirmé que lenherbement (temporaire ou permanent), les apports en matière organique et les restitutions de sarments sont bénéfiques pour la qualité microbiologique des sols ; et quau contraire, le travail du sol a des effets délétères. Autre fait marquant : 54 % des parcelles en biodynamie ont un bon état biologique, contre 44 % des parcelles bio et 35 % des parcelles conventionnelles. Cette différence pourrait être expliquée par les pratiques spécifiques à la biodynamie (préparations biodynamiques) et par le fait que les vignerons en biodynamie gagnent en compétences (plus dobservations, de techniques, déléments de réflexion ). Lionel Ranjard déplore dailleurs le manque détudes scientifiques robustes sur les effets des pratiques biodynamiques.
Rencontre avec Xavier Stentz, vigneron au domaine André Stentz à Wettolsheim (68)
Clément LAMY, Auteur ; Lucie PIERRE, AuteurEn 1984, André Stentz a repris l'exploitation viticole de son père, à Wettolsheim (68). Il l'a convertie en bio et a adhéré à la charte Nature & Progrès. Aujourd'hui, son fils, Xavier, a pris la suite. Depuis 2016, ils sèment des engrais verts dans toutes les vignes et adaptent le mélange en fonction des besoins des parcelles (de la féverole pour plus de vigueur de la parcelle, du radis pour décompacter le sol), ce qui leur permet de se passer de toute autre opération de fertilisation. Afin de limiter les maladies, la vigne est taillée en Poussard et reçoit très peu de cuivre (1 kg/ha/an). La biodiversité est favorisée par la plantation de haies et d'arbres, et le broyat issu des tailles est utilisé pour pailler les cavaillons. Vainqueurs du Vititrophée, les Stentz ont plus de vingt cuvées avec les sept cépages alsaciens ; les raisins sont vinifiés sans intrants et sont soumis à une fermentation malolactique.
Les zones humides : quelles réglementations et pratiques ?
Cindy SCHRADER, AuteurLes zones humides se caractérisent par une végétation caractéristique et un sol particulier. Elles offrent de multiples services : soutien à létiage (régulation de leau en période de sécheresse ou dinondation), stockage du carbone, amélioration de la qualité de leau (épuration), réservoirs de biodiversité Quelle soit inventoriée ou non, toute zone humide est soumise à une réglementation spécifique. Des travaux et des aménagements portant atteinte à ces milieux peuvent être autorisés sous certaines conditions. Les travaux dassèchement, de curage de fossé, de mise en eau, dimperméabilisation, de busage et de remblai sont soumis à : déclaration si le projet est de 0,1 à moins d'1 ha ; autorisation si le projet est supérieur ou égal à 1 ha. Le drainage est, quant à lui, soumis à déclaration entre 20 et 100 ha, et soumis à autorisation pour des surfaces supérieures ou égales à 100 ha. La Directive nitrates ajoute des mesures restrictives concernant laménagement des zones humides : interdiction de tout drainage, remblai, creusement ou de retourner une prairie permanente en zone inondable ; protection des bandes enherbées ; interdiction de labreuvement direct dans le cours deau En élevage, ces zones humides présentent de véritables atouts, notamment en fournissant du fourrage, lété. Pour éviter que certaines espèces végétales moins appétentes ne prennent le dessus (ex : jonc), il est préférable : déduquer les jeunes animaux, de pâturer avec un chargement fort sur une courte durée, de combiner pâturage et fauche, de pâturer sur des sols portants et déviter laffouragement pour ne pas créer de refus ou de piétinement.
BasIC Bas Intrant Cuivre : Réussir sa lutte contre le mildiou avec peu de cuivre
Eric NARRO, Auteur ; Anaïs BERNEAU, Auteur ; Martin ROCOUR, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022En agriculture biologique, le cuivre est la seule substance homologuée et efficace pour lutter contre le mildiou. Cependant, le cuivre peut saccumuler dans le sol et avoir des effets indésirables. Ainsi, cette brochure a été conçue pour aider les vignerons à faire face au mildiou de façon efficace, tout en minimisant les quantités de cuivre utilisées. Ce document commence par rappeler les périodes durant lesquelles il est recommandé de traiter (la date et le nombre de traitements sont à ajuster en fonction de la météo pluviométrie -, du stade physiologique de la vigne et de la pression en mildiou). Il indique ensuite les doses préconisées de cuivre métal en fonction du stade physiologique de la vigne et de la pression en mildiou, avant de schématiser une proposition de planning de traitement. Des informations sur les préparations à base de plantes (ortie, prêle, saule, ail, pissenlit, reine des prés) aidant à lutter contre cette maladie sont aussi apportées. Un focus est ensuite réalisé sur la prophylaxie car, au-delà du traitement en lui-même, la gestion du mildiou sopère par des actions préventives tout au long du cycle de la vigne (ébourgeonnage, rognage, palissage, effeuillage, taille, travail du sol, etc). Ce document explique également quoi faire si un producteur bio sest fait dépasser par le mildiou (utilisation de produits phytosanitaires et recours à des actions physiques sur la vigne) et donne des repères pour bien régler son pulvérisateur. Cette brochure a été réalisée dans le cadre du projet BasIC (Bas Intrant Cuivre), piloté par la FNAB et financé par le plan Ecophyto II.
BasIC Bas Intrant Cuivre : Viticulture bio : comment réduire lusage du cuivre et maîtriser le mildiou ; BasIC Bas Intrant Cuivre : Raisin de table biologique : comment réduire lusage du cuivre et maîtriser le mildiou
FNAB, Auteur ; Lucie PIERRE, Auteur ; Elise RIVIÈRE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022Ces quatre fiches présentent les témoignages de viticulteurs bio et d'un producteur de raisins de table bio qui ont mis en uvre des pratiques afin de réduire leur utilisation de cuivre, tout en maîtrisant le mildiou. Ces fiches détaillent plus particulièrement leurs pratiques en 2020 et 2021 : IFT total, dose de cuivre utilisée, rendements, niveau de maîtrise du mildiou, stratégie de réduction des intrants, avantages, limites Un membre du projet BasIC propose également un regard extérieur sur leurs pratiques, et chaque producteur exprime trois conseils-clés pour diminuer les traitements. David Giachino, viticulteur bio en Isère, préconise un éclaircissage de la vigne, lutilisation de PNPP et une bonne qualité de pulvérisation. Frédéric Schmitt, en Alsace, conseille de tester progressivement de nouvelles pratiques, de ne pas se laisser déborder et de bien maîtriser la prophylaxie. Gabin et Félix Richoux, dans lYonne, recommandent avant tout dobserver, danticiper et dêtre rigoureux. Thierry Serre, producteur de raisins de table bio dans le Tarn-et-Garonne, préconise également de tester de nouvelles pratiques de manière progressive, de faire attention à la tolérance des dégâts causés par le mildiou sur les feuilles (pour que les grappes ne soient pas attaquées par la suite), et dêtre vigilant vis-à-vis du black rot. Ces fiches ont été réalisées dans le cadre du projet BasIC (Bas Intrant Cuivre), qui est piloté par la FNAB et financé par le plan Ecophyto II.
Couverts végétaux semés en viticulture bio drômoise
Julia WRIGHT, Auteur ; Mathilde GIBAUD, AuteurEn 2021, puis en 2022, Agribiodrôme a suivi les pratiques de gestion de couverts végétaux, ainsi que les effets et les performances de ces couverts sur 19 parcelles viticoles biologiques. Les couverts suivis pour la campagne 2022, composés de une à sept espèces, ont été semés à l'automne 2021 et ont subi un premier entretien (broyage ou roulage) au printemps, printemps qui a été très sec. Les semis précoces n'ont pas été avantagés du fait d'un mois de septembre 2021 également sec. La biomasse fraîche aérienne produite, de 6,7 t/ha en moyenne, a été plus importante pour les mélanges riches en légumineuses, mélanges également plus riches en azote potentiellement restitué au sol 180 jours après destruction. Les taux de nitrates et d'humidité des sols ont également été évalués.
Dossier : Innovations en arboriculture : Introduire des animaux dans les vergers
Marion COISNE, AuteurDe plus en plus darboriculteurs introduisent des animaux dans leurs vergers. Cela apporte différents bénéfices ; pour les vergers : gestion du couvert herbacé, gestion du lierre sur les arbres, lutte contre les ravageurs (carpocapse, anthonomes, campagnols ), fertilisation partielle ; et pour les animaux : ressources alimentaires (herbe, fruits de second choix), abris climatiques, voire refuges contre les prédateurs. Enfin, cela peut permettre aussi à lagriculteur de sécuriser son système en développant un atelier animal de taille suffisante en plus des vergers. Ce dossier présente aussi les freins liés à cette pratique (dégâts sur les arbres, compaction du sol ) et les points de vigilance (bonne communication avec les éleveurs, investissements pour les abris, abreuvoirs, clôtures, temps dastreinte, réglementation biosécurité ). Des essais montrent que les fils électriques sont le moyen le plus efficace pour éviter les dégâts dans les vergers. Dautres expérimentations ont été menées pour quantifier les bénéfices et les freins techniques sur la station de la Pugère (Bouches-du-Rhône). Le dossier fait également place aux témoignages darboriculteurs ayant introduit des animaux dans leurs vergers.
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines viticoles biologiques français. Le premier, celui du Château de Passavant, est géré par Claire et Olivier Lecomte. Il est composé de 70 ha (55 ha de vigne et 15 ha de prairie) et se situe en Anjou, sur des sols de schiste qui mettent à dure épreuve les outils de travail du sol. Le domaine est certifié bio depuis 2001, et Demeter depuis 2011. De nombreuses préparations biodynamiques sont utilisées pour stimuler le sol et la vigne. Les deux vignerons ont également à cur de mettre en place des pratiques qui favorisent la biodiversité. Au chai, le recours aux sulfites est de plus en plus réduit, et lélevage des vins seffectue majoritairement dans des ufs en béton. Le second domaine est celui de Léon Boesch. Il est composé de 14,8 ha, se situe en Alsace et est géré par Marie et Matthieu Boesch. Ces derniers ont converti le domaine familial en bio en 2000, puis ont élargi leurs pratiques à la biodynamie et ont obtenu la certification Demeter en 2003. Ils favorisent la biodiversité, notamment en plantant des arbres pour recréer des corridors écologiques, et en ne fauchant pas les tournières. Ils ont également autoconstruit une cave en bois et paille, au lieu du béton quils trouvent trop sec. Cette cave est enterrée, écologique et bioclimatique.
Dossier spécial Maraîchage : Gestion de la fertilité des sols en maraîchage bio : Un incontournable !
Stéphanie GAZEAU, AuteurEn maraîchage biologique, une bonne fertilité des sols est essentielle pour assurer des récoltes qualitatives et quantitatives. Le mouvement Maraîchage sur Sol Vivant (MSV) met en avant le non-travail du sol dans cette gestion de la fertilité. Le maraîchage sur sol vivant est défini comme l'application de principes et de pratiques agro-écologiques qui replacent la macro et la micro-faune du sol au cur du système de production, au travers de la diminution du travail du sol, de la couverture permanente du sol et de l'apport massif de matière organique. En pratique, alors que les références sont encore peu nombreuses sur ce mode de conduite en maraîchage, cela demande aux agriculteurs d'avancer à tâtons, d'observer et d'échanger sur l'évolution de la fertilité de leurs sols, mais aussi sur la gestion des ravageurs et de l'enherbement, et sur leurs pratiques culturales. Des essais, conduits par la MAB 16, sur la station expérimentale légumière ACPEL, en Charente-Maritime, ou par le GRAB sur la plateforme de Suscinio, dans le Finistère, sont menés pour enrichir les références.
Écopâturage : Différents modèles possibles et différents animaux
MILDIOU NI MAÎTRE, AuteurLe pâturage de l'enherbement d'un vignoble par un troupeau, via de l'écopâturage ou du vitipastoralisme, présente plusieurs avantages pour les vignes : gestion de l'enherbement avec une moindre compaction des sols qu'avec des engins agricoles, apport direct de matière organique, apport d'un complément de revenu grâce à l'élevage... à condition de bien maîtriser ces pratiques. Les moutons sont les animaux les plus souvent mobilisés pour ce type de pâturage, mais d'autres espèces peuvent aussi avoir accès aux vignobles, comme le montrent plusieurs témoignages. Xavière Hardy, en Loire-Atlantique, et Bérenger Arnould, berger itinérant, travaillent avec des moutons, tandis qu'Émilie Tourette Brunet, dans le Maine-et-Loire, et Marie Carroget, en Loire-Atlantique, ont fait les choix originaux de canards et de poules pour l'une et de cochons pour l'autre.
Engrais verts et couverts végétaux : Retours périgourdins
MILDIOU NI MAÎTRE, AuteurÀ l'occasion d'une formation, Éric Maille, d'Agrobio Périgord, a apporté des informations et des éléments de réflexion sur la mise en place d'engrais verts ou de couverts végétaux dans des vignes biologiques. Les principaux éléments sont repris dans cet article. Tout d'abord, il convient de bien différencier engrais vert (un mélange semé pour une durée de moins d'un an) et couvert végétal (qui, semé ou issu de la végétation spontanée, sera laissé en place plus d'un an). Pour ces deux cas, les objectifs recherchés sont différents : par exemple, piège à nitrates ou restructuration du sol pour le premier, gestion de l'érosion ou amélioration de la portance des sols (en enherbant les bandes de passage) pour le deuxième. En matière de gestion, des similitudes sont toutefois à souligner. Pour l'engrais vert et pour le couvert, il est préconisé de privilégier le semis à la volée, ou encore de semer un mélange "sur-mesure" adapté au contexte de la parcelle et aux objectifs du viticulteur. D'autres conseils sont apportés pour une gestion optimale du semis à la destruction du couvert, et un exemple concret sur une parcelle périgourdine est présenté.
Gestion du cavaillon : Adapter ses stratégies, tester les innovations
Robin EUVRARD, AuteurLa gestion de lherbe sur le cavaillon est une problématique importante en bio. Les viticulteurs ont longtemps utilisé une combinaison doutils de type décavaillonneuse et de lames interceps qui laissent le cavaillon très propre. Mais, aujourdhui, ils se tournent davantage vers des équipements plus rapides permettant de travailler lensemble du parcellaire du fait de fenêtres météo restreintes. Dautres viticulteurs ne font plus de travail du sol sur le cavaillon et gèrent lenherbement par des tondeuses à fil rotatif, voire à lames. Des essais sont également menés pour étudier lintérêt de déplacer la couverture herbacée vers le cavaillon, en conservant la possibilité de travailler linter-rang. Le cavaillon nest plus travaillé dans ce cas et il reste couvert, soit avec un enherbement spontané (conseillé au départ), soit avec un semis. Cependant, cette approche reste aussi à adapter en fonction des conditions pédoclimatiques Dautres essais sont également menés à lIFV et au FiBL sur de nouvelles alternatives (désherbage électrique ). Enfin, Romain Malidain, viticulteur produisant du Muscadet, témoigne sur ses pratiques et sur leurs évolutions.
Gestion du mildiou : Bilan de la campagne 2021
Martin ROCOUR, AuteurCet article propose un retour sur la campagne viticole 2021 en matière de pression du mildiou et de moyens mis en uvre pour lutter contre cette maladie cryptogamique. L'été 2021 a été pluvieux, en particulier de juin à fin juillet, entraînant le maintien d'une pression du mildiou importante et la nécessité, pour les viticulteurs, de poursuivre les traitements. En effet, il est primordial de protéger les feuilles - et pas seulement les grappes - afin d'assurer la mise en réserve pour les années suivantes, et donc la pérennité de la plante. Plusieurs conseils sont donnés en ce sens. En 2021, les conditions météo estivales propices au mildiou ont fait suite à des épisodes de gel qui avaient déjà fragilisé les ceps, avec des retards de développement végétatif parfois conséquents, mais aussi un buissonnement important de certains ceps qui ont alors nécessité plusieurs passages d'ébourgeonnage.
Le Grass Killer de Caffini limite l'érosion
Ludovic VIMOND, AuteurSuite à la conversion à l'agriculture biologique de son domaine viticole à Andlau, dans le Bas-Rhin, Pierre Wach a investi dans un Grass Killer de Caffini pour la gestion de l'enherbement sur le rang de ses vignes. Il s'agit d'un outil qui envoie de l'eau sous haute pression (950 à 1050 bars) grâce à des buses, découpant ainsi les adventices et leurs racines, jusqu'à 4 à 5 cm dans les sols sableux. Le viticulteur utilise de l'eau de pluie, stockée dans de gros réservoirs.
Inviter la nature en grandes cultures
Mélissa DUMAS, AuteurDepuis une vingtaine dannées, Stéphane Mainsant travaille, avec ses associés et avec le Civam Oasis, sur la réintroduction de la biodiversité « sauvage » dans son système en grandes cultures. Naturaliste de formation, il est revenu sinstaller sur la ferme familiale, située dans les plaines céréalières de Champagne-Ardennes, avec son père, en conventionnel. Ils ont alors rapidement signé un CTE pour créer des corridors écologiques, en mettant en place des bandes enherbées. Avec dautres agriculteurs de la région, en partenariat avec des associations naturalistes, ils ont aussi monté un projet (Arc-en-ciel) pour essayer de comprendre et dévaluer les effets de ces bandes enherbées. Ce projet a permis de constater que certaines espèces de plantes sauvages revenaient au bout de 3-4 ans, ce qui ramenait aussi des insectes. Très vite, ils ont constaté que des interactions entre les zones cultivées et les zones non cultivées se créaient. Par exemple, les syrphes (auxiliaires) ont besoin de bandes enherbées pour se reproduire, mais ils vont pondre leurs ufs dans les grandes cultures, où se trouve le garde-manger (pucerons) de leurs larves. Dautres questions se sont ensuite posées : Quelles espèces sauvages sont intéressantes pour les cultures ? Comment les favoriser dans les bandes enherbées ? Cest à partir de ces réflexions que le Civam Oasis est né. Par souci de cohérence (arrêter dutiliser des insecticides), Stéphane Mainsant et ses associés sont également passés en bio.
Pommes à cidre : Fertilisation, enherbement et bioagresseurs à létude ; Pommes à cidre : traiter en curatif : "Je compte les degrés heures pour la tavelure" ; UV-C, SDP, plantes de service... : Stimuler l'immunité pour ne pas traiter
Marion COISNE, AuteurLe premier de ces trois articles dresse un état des lieux des essais menés en pommes à cidre par la Chambre dagriculture de Normandie (pilotage de la fertilisation, enherbement en jeunes vergers et gestion des ravageurs et de la tavelure ). Dans un autre article, sont présentés des éléments sur le projet CAP Zéro phyto. Ce projet, lancé en 2021, étudie laction de différents leviers (seuls ou en combinaison) pour stimuler limmunité des plantes, et notamment des pommiers : flashes UV-C, nutrition azotée, SDP (Stimulateurs de Défense des Plantes), plantes de service, biocontrôle, résistance génétique Par ailleurs, Thomas Courtoux et Marie Bourut, qui conduisent, dans l'Eure, un verger cidricole bio depuis 2009, partagent leur expérience sur la gestion de la tavelure, de lenherbement et des insectes (hoplocampes et anthonomes ).
Prophylaxie au vignoble : Comment optimiser la protection du vignoble ? ; Vignoble de Corrèze : De limportance de la prophylaxie
Etienne LAVEAU, Auteur ; Marion POMPIER, AuteurEn années pluvieuses, la protection cuprique ne suffit pas généralement pour maîtriser le mildiou. C'est pourquoi il est important de mettre en place des mesures prophylactiques. La prophylaxie regroupe lensemble des moyens mis en uvre pour empêcher lapparition, laggravation ou lextension des maladies. En viticulture, certaines mesures vont avoir des effets à long et moyen termes, comme la configuration des parcelles, le choix du cépage et du porte-greffe, la fertilisation, la taille de la vigne et lentretien des sols Dautres mesures ont des effets à court terme, voire immédiats, comme le levage, le rognage, leffeuillage ou encore la tonte des inter-rangs. Ces différentes mesures nont toutefois pas toutes le même impact et il est donc important de savoir les prioriser. Les levages ne peuvent souffrir daucun retard, car les rameaux qui traînent au sol peuvent être plus facilement contaminés, puis transmettre la maladie aux autres ceps. Les épamprages peuvent, en revanche, prendre un peu de retard, du moment que les pampres ne sont pas contaminés. La gestion des adventices est importante, mais elle ne doit pas prendre le pas sur les traitements ou les levages. En Corrèze, région où la viticulture se professionnalise, les viticulteurs bio portent une attention particulière à la prophylaxie. Cette dernière est illustrée à travers plusieurs exemples, allant des choix réalisés lors de limplantation des parcelles aux travaux mis en uvre pour maîtriser le développement des maladies et des ravageurs.
Tech&Bio viticulture en Ardèche : Le changement climatique au cur des débats ; Entretien de lenherbement : Témoignages sur les alternatives
Frédérique ROSE, AuteurUne journée Tech&Bio viticulture, organisée le 7 juillet 2022, dans le vignoble de Cornas (Ardèche), a rassemblé 180 personnes. Plusieurs thématiques ont été abordées lors de cet évènement, dont le changement climatique et lentretien de lenherbement. Les conséquences et les solutions pour faire face au changement climatique ont été évoquées dès la première intervention. Des projections climatiques, basées sur le scénario SSP5 8.5 du GIEC (scénario le plus pessimiste, que nous sommes malheureusement en train de suivre), ont permis de quantifier les évolutions climatiques dans la vallée du Rhône en matière de température, de jours de forte chaleur, de jours de gel et de précipitations. Globalement, il faudra faire face à des précocités croissantes, des risques de gel accru, des vendanges avancées et des besoins en eau plus importants. Il faudra aussi protéger la vigne lors des fortes chaleurs. Plusieurs leviers, pour aider la vigne et anticiper ces changements, sont détaillés (couverts végétaux, localisation et aménagement des parcelles, filets dombrage ). Lors de cette journée technique, le sujet de la gestion de lenherbement a plutôt été évoqué au cours dateliers. Lécopâturage, le désherbage électrique et lenherbement permanent ont été au cur des discussions.
« Un tracteur à chenilles pour la stabilité et le respect des sols »
Ludovic VIMOND, AuteurJosé Tastavy est un vigneron languedocien qui cultive 40 ha de vignes. Il a converti son domaine en bio en 2009. La conduite en agriculture biologique de ses vignes a impliqué une augmentation significative du nombre de passages de tracteur, ce qui a posé pas mal de questions au vigneron en matière de tassement du sol. Pour limiter la compaction de son sol, il enherbe ses vignes à laide de couverts végétaux (mélange de légumineuses, moutarde et avoine) et il a mis en place un goutte-à-goutte en 2012 (lirrigation fait gonfler ses sols argileux qui restent plus meubles). Toutefois, José Tastavy a constaté quavec le changement climatique, la fréquence des épisodes extrêmes (périodes très sèches ou très pluvieuses) augmente, et quil est amené à traiter contre le mildiou alors que ses terres sont gorgées deau. Pour pouvoir plus facilement intervenir dans ces conditions sans abîmer ses sols (passages de roues des tracteurs), ce vigneron a décidé dinvestir, en 2021, dans un tracteur à chenilles (quatre chenilles). Il est satisfait de son investissement, qui lui permet dintervenir dans plus de conditions et qui apporte force et stabilité à la traction.
Vignerons du monde : Cave du Rhodan : Olivier et Sandra Mounir : 3e génération : retour au sol
Arnaud FURET, AuteurDans les Alpes suisses, Olivier et Sandra Mounir gèrent le domaine de la Cave du Rhodan. Ce domaine viticole de 12 ha, situé en zone de montagne, est cultivé en terrasses, avec de fortes variabilités de sol, de topographie et daltitude. Il bénéficie également dune importante richesse ampélographique (25 cépages). Olivier et Sandra Mounir sont la troisième génération à gérer ce domaine, et chacune dentre elles a donné une orientation particulière à la Cave du Rhodan : la première génération, dans les années 1960, avait opté pour la quantité ; la seconde, pour la qualité ; la troisième est passée en bio en 2012 et cherche à préserver au maximum ses sols. Olivier et Sandra Mounir souhaitent, en effet, transmettre un sol vivant, gage de pérennité et de qualité pour les vins. Pour cela, ils ont opté pour des stratégies dentretien adaptées, des doses minimales de cuivre et la préservation de la biodiversité. Avec 70 à 80 cm de sol avant la roche mère, ces vignerons doivent toujours adapter leurs outils à la configuration de leurs parcelles. Ils cherchent également à valoriser au maximum les microclimats. Leur objectif est dobtenir des raisins de qualité, afin deffectuer le maximum du travail à la vigne, et le moins possible au chai. Ils font aussi des expérimentations sur 80 ares, situés en plaine, plantés en cépage résistant (divico), où des moutons dOuessant gèrent lenherbement à lannée. Depuis 2022, ils sont allés plus loin en couvrant cette parcelle de panneaux solaires.
Vignerons du monde : Equinox : Constantin Stratan : Le renouveau des cépages moldaves
Arnaud FURET, AuteurLa viticulture est présente en Moldavie depuis au moins 7000 ans. Elle sest fortement développée après la Seconde Guerre Mondiale, sous le régime soviétique. Elle était alors basée sur la production de gros volumes via limplantation de cépages internationaux. Aujourdhui, de petits domaines apparaissent et créent des vins de qualité en jouant le jeu du renouveau des cépages. Cest le cas du domaine de Constantin Stratan. Après avoir travaillé dans de grandes caves, Constantin Stratan a décidé de sinstaller en 2006. Il commence tout dabord son activité en conventionnel, et se tourne très vite vers lagriculture biologique, après sêtre documenté sur les effets des produits chimiques. Il entame sa conversion en 2010, et propose sa première cuvée bio en 2013. Que ce soit à la vigne ou au chai, Constantin Stratan essaye daller au plus simple, en intervenant juste quand il faut, mais en surveillant et en effectuant des ajustements. Ses vignes sont enherbées (flore spontanée) et le couvert est géré par de simples tontes. Le vigneron aimerait néanmoins approfondir la thématique des engrais verts et des couverts végétaux. Les problématiques sanitaires sont peu nombreuses sur son vignoble, notamment grâce à la présence de nombreux auxiliaires. La maladie qui pose le plus de problèmes reste le mildiou, et Constantin Stratan cherche à faire progresser sa stratégie pour réduire les doses de cuivre utilisées. Il développe les cépages autochtones, même si loffre reste peu développée. Le cépage Reara neagra est maintenant facilement accessible, mais le vigneron est quasiment le seul à utiliser le Zghihara, et va prélever lui-même des greffons sur de vieilles vignes.
Des volailles dans les tunnels de framboisiers
Lucie AUBAILLY, Auteur ; Fleur MOIROT, AuteurEntre le nord de l'Ardèche et le sud de la Haute-Loire, un groupe de producteur.rice.s de petits fruits s'est constitué, afin de tester des solutions pour réguler les ravageurs et l'enherbement de leurs cultures. C'est ainsi que des poules ont été introduites sur les parcelles, après la récolte, pour éliminer les ravageurs réfugiés dans le sol. Les poules sont également revenues à la fin de l'hiver, jusqu'au stade de la floraison, ce qui a simplifié le désherbage manuel sur le rang, sans qu'elles ne s'attaquent aux pousses de l'année. Valérie Courbon, productrice de petits fruits bio à Mazet-Saint-Voy (43), fournit des conseils pour la conduite d'élevage de volailles sur les parcelles (périodes d'action, déplacements) et pour faire face aux prédateurs des poules.
Biodiversité fonctionnelle
Pierre LEPELLETIER, AuteurLa notion de « biodiversité fonctionnelle » renvoie aux services rendus par les écosystèmes. Pour favoriser cette biodiversité, il est possible dimplanter des bandes enherbées. Pour que ces dernières soient fonctionnelles et durables, quelques connaissances de base sont nécessaires. Un protocole a notamment été développé par des paysagistes naturalistes et a déjà fait ses preuves. Il repose sur plusieurs étapes : 1 - Lister les espèces en adéquation avec le milieu et avec les espèces cultivées (il existe plusieurs référentiels pour connaître les communautés de plantes adaptées à une zone géographique) ; 2 Exclure les plantes à caractère dominant ; 3 Constituer une première ébauche de mélange en fonction de la taille et de la période de floraison des plantes ; 4 Réaliser un dessin du mélange (coupe transversale) avec les différents ports des espèces afin de vérifier la cohérence structurelle ; 5 Déterminer la proportion de graines pour chaque espèce ; 6 Réaliser limplantation.
Des brebis dans les vignes en hiver
Laurence SAGOT, AuteurParmi les pratiques de gestion de l'enherbement dans les vignes, l'introduction de brebis en pâturage hivernal est de plus en plus plébiscitée. Elle présente différents avantages, notamment en ce qui concerne la charge de travail, mais aussi le maintien d'une flore diversifiée.
Comment s'adapter au changement climatique en climat méditerranéen : les viticulteurs audois en pleine réflexion
Anaïs BERNEAU, AuteurDans l'Aude, comme ailleurs, les effets du changement climatique sur l'agriculture se font d'ores et déjà sentir : pluviométrie en baisse et de plus en plus épisodique sur l'année (épisodes cévenols violents), températures moyennes en hausse... Les viticulteurs, très présents dans ce département, cherchent à s'adapter. Pour les aider, un cycle de formations Vivea autour du changement climatique a été créé. Sont notamment abordés dans ces formations : l'introduction d'arbres (agroforesterie), de couverts végétaux (enherbement) ou de troupeaux (pâturage) dans les vignes, cette nouvelle diversité étant vue comme l'un des piliers d'une viticulture plus durable et résiliente. Les préparations "alternatives" (à base de plantes, d'huiles essentielles, etc.) font également des émules. D'autres travaux, initiés notamment par des groupes de viticulteurs, portent également sur la vinification et le matériel végétal.
Création d'un herbier de la flore spontanée du vignoble audois
Anaïs BERNEAU, AuteurDans l'Aude, le GIEE "Vignes en association", accompagné par le BioCivam de l'Aude, travaille sur les couverts végétaux dans les vignobles. Après des travaux sur les couverts semés, les membres du collectif se sont penchés sur les couverts spontanés, présents chez une dizaine d'entre eux. Afin de mieux connaître cette flore spontanée et son évolution, un herbier a été réalisé à partir de prélèvements sur sept parcelles. Cela a permis de mettre en évidence la présence d'environ 130 plantes. Certaines, typiques du climat méditerranéen, sont présentes sur l'ensemble des domaines. D'autres sont plus spécifiques à certains milieux et types de sols. Un second échantillonnage sera réalisé au printemps 2022 sur de nouvelles parcelles.
L'éco-pâturage dans les vergers
Adrien LASNIER, AuteurDans cet article, Guillaume Brisard, arboriculteur bio en Indre-et-Loire, témoigne de sa gestion de l'enherbement avec des moutons. C'est en 2019 que Guillaume a, pour la première fois, fait entrer une douzaine de moutons dans ses vergers. Depuis, il est satisfait, avec des atouts non seulement en matière de gestion de l'enherbement, mais aussi de fertilisation. A terme, il espère agrandir son cheptel jusqu'à 30 à 40 têtes.
Guide : Conversion & Conduite du KIWI en agriculture biologique dans le Sud-Ouest
En France, en 2019, plus de 400 vergers produisaient des kiwis bio sur une superficie totale de 1 038 ha, dont 438 ha basés en Nouvelle-Aquitaine. Dans cette région, les vergers de kiwis bio sont principalement localisés dans les vallées fluviales situées au sud de ce territoire. Les producteurs de cette région ont entamé une vague de conversions en 2018 et le développement du kiwi bio devrait encore saccentuer compte tenu de la demande des opérateurs économiques régionaux. Néanmoins, la conversion dun verger doit être mûrement réfléchie et les actions à mettre en place durant cette période doivent être anticipées. Ce guide technique est à la fois destiné aux futurs producteurs (éléments pour réussir sa conversion ou son installation) et aux producteurs biologiques déjà en activité (informations techniques). Il sappuie sur lexpérience de producteurs et dorganisations de producteurs, et apporte des informations sur : 1 Le matériel végétal à utiliser ; 2 La conversion ou la plantation dun verger de kiwis ; 3 La conduite du verger après plantation ; 4 La gestion de lenherbement ; 5 - Le recours aux engrais verts ou aux couverts végétaux ; 6 La gestion sanitaire du verger ; 7 Le canevas de traitement du kiwi en agriculture biologique ; 8 Les acteurs du kiwi en Nouvelle-Aquitaine.
Guide technique : Les grandes cultures biologiques en Pays de la Loire
En région Pays de la Loire, le réseau CAB-GAB-Civam Bio 53 accompagne les producteurs de céréales, oléagineux et protéagineux bio dans leur recherche d'autonomie, notamment en favorisant les échanges de savoir-faire. Ce guide présente des références techniques en grandes cultures bio pour les Pays de la Loire, conçues à partir de témoignages d'agriculteurs.trices et de références bibliographiques existantes. Il comporte des fiches spécifiques dédiées à une espèce (plus d'une vingtaine : betterave fourragère, chanvre, colza, haricot sec, lentille, lupin, millet, orge, quinoa, sarrasin, sorgho...) et des fiches transversales autour des enjeux climatiques, de la fertilité des sols, des rotations, des semences, etc.
Légumes industrie : Désherbage mécanique, plutôt en levée ou en prélevée ?
Robin GUILHOU, AuteurEn Bretagne, dans le cadre du projet ILLICO, des essais de culture de petits pois et de haricots destinés à lindustrie agroalimentaire (surgelés, conserves bio) ont été conduits, en 2020, sur plusieurs parcelles de producteurs bio. L'objectif était d'évaluer les impacts de l'introduction de ces cultures à forte valeur ajoutée dans les systèmes céréaliers bio bretons, d'un point de vue agronomique, mais aussi économique et social. Dans cet article, les résultats présentés concernent la conduite du désherbage mécanique (comparaison entre des parcelles en prélevée et des parcelles en levée) et ses effets sur les rendements des petits pois et des haricots verts.
Myrtille : La nouvelle star des petits fruits bio
Maëla PEDEN, AuteurLa myrtille est peu présente en bio et reste un produit haut de gamme. Néanmoins, la consommation de ce fruit a été multipliée par trois en dix ans. Cet article apporte des conseils pour produire des myrtilles en agriculture biologique. Il a été rédigé suite à une formation donnée le 19 novembre 2020, en Bretagne, par Charles Souillot. Après avoir évoqué les variétés les plus couramment cultivées en Bretagne, Charles Souillot insiste sur limportance de choisir un plant de qualité professionnelle. Il explique ensuite comment préparer et procéder à la plantation : types de sols propices à cette culture, précédents culturaux à éviter ou à favoriser, travail du sol, amendements, écartement des plants Il décrit également la conduite de la culture : contrôle des adventices, fertilisation, irrigation, taille de formation, mesures prophylactiques Il faut savoir que cette plante vivace offrira sa première récolte au bout de trois ans et une première bonne récolte au bout de cinq ans.
Organic management and landscape heterogeneity combine to sustain multifunctional bird communities in European vineyards
Luc BARBARO, Auteur ; Giacomo ASSANDRI, Auteur ; Adrien RUSCH, Auteur ; ET AL., AuteurLa protection des communautés d'oiseaux dans les terres agricoles européennes devient critique, notamment dans les territoires viticoles. L'intensification des pratiques, combinée à la perte d'habitats semi-naturels, a entraîné, sur le long terme, le déclin des oiseaux dont le niveau de préservation était déjà préoccupant, mais aussi le déclin doiseaux insectivores et granivores autrefois communs. Outre limportance culturelle de ces oiseaux, leur déclin menace également les services écosystémiques quils fournissent, tels que la lutte contre les ravageurs. Face à ce constat, cette étude a analysé la manière dont la conduite en agriculture biologique et l'hétérogénéité du paysage affectent la diversité taxonomique et fonctionnelle de 334 communautés d'oiseaux. Elle a analysé la spécialisation moyenne des habitats, ainsi que labondance des oiseaux insectivores, granivores ou fructivores, pour tenir compte des fonctions individuelles des oiseaux. Le terrain détude était composé de douze régions viticoles situées dans les trois principaux pays européens producteurs de vin (France, Italie et Espagne). Les résultats montrent que lagriculture biologique améliore la diversité fonctionnelle des oiseaux, ainsi que leurs fonctions individuelles. Néanmoins, ces effets positifs dépendent en partie de la gestion de l'enherbement des inter-rangs et de l'hétérogénéité du paysage. En effet, la couverture forestière et l'hétérogénéité paysagère augmentent la diversité taxonomique et fonctionnelle des communautés d'oiseaux. Cette étude met ainsi en évidence les avantages, pour soutenir des communautés d'oiseaux dans les paysages viticoles, dallier conduite biologique, enherbement partiel des vignes et gestion favorisant les interfaces entre les vignobles et les habitats semi-naturels.
Pays Basque : Voir ses arbres grandir
Élise VILLAIN, AuteurFabien Labrune a été orthoptiste durant onze ans, puis a choisi de se réorienter dans larboriculture. En 2017, il a passé un bac professionnel horticole par correspondance (tout en continuant à travailler). Il sest ensuite installé, en 2018, en récupérant les terres de ses parents situées dans le Pays Basque : 2 ha sur lesquels il a planté 1,2 ha de verger conduit en agriculture biologique (300 arbres). Sur le reste, il élève des oies, qui lui permettent aussi de gérer lenherbement du verger au printemps et durant lété. Il a planté six espèces différentes de fruitiers (pêches, abricots, pommes, poires, prunes et cerises) et différentes variétés, ce qui lui permet détaler la production dans le temps. Il a majoritairement implanté des variétés locales ou régionales, achetées au Conservatoire végétal dAquitaine. En attendant que les arbres produisent, il cultive également des fraises et des framboises. Selon lui, larboriculture présente un problème majeur : il ny a pas daides, les premières années (il faut sêtre installé et avoir planté des arbres pour demander la DJA). Pour linstant, il vit grâce au salaire de sa femme et a pu emprunter de largent à ses parents pour pouvoir débuter son projet.
Des pratiques agroécologiques innovantes en Occitanie
Myriam CODINI, Auteur ; Hélène SUZOR, AuteurDans le cadre du projet Casdar AGLAE, piloté par la Chambre régionale d'agriculture d'Occitanie, des pratiques innovantes en gestion de l'enherbement en arboriculture ont été identifiées. Si les stratégies sont variées, trois grands types se dégagent toutefois : celles qui visent essentiellement à lutter contre les adventices (travail mécanique, paillage des vergers...), celles qui visent à lutter contre les adventices, tout en favorisant la régulation des bio-agresseurs (semis de bandes fleuries favorables à la présence d'auxiliaires...), et celles qui visent à lutter contre les adventices tout en préservant ou améliorant la qualité agronomique des sols (méthode sandwich). Cette étude a conduit à la réalisation de fiches témoignages disponibles en ligne sur le site de la Chambre régionale d'agriculture d'Occitanie.
Stocker du carbone dans les sols français : Quel potentiel par rapport à l'objectif "4 pour 1000" ?
Charles RAZONGLES, AuteurEn 2019, dans le cadre défini par le GIEC pour atteindre la neutralité carbone mondiale à l'horizon 2050, INRAE a réalisé une étude sur le stockage de carbone dans les sols, visant notamment à identifier les pratiques agricoles les plus "stockantes". Après un point sur les connaissances scientifiques récentes sur le carbone et la matière organique du sol (connaissances qui ont grandement évolué et qui prennent désormais mieux en compte l'importance de la vie microbienne, les apports de matière organique souterraine ou encore la complémentarité entre macrofaune du sol et microorganismes), des pratiques permettant un supplément de stockage de carbone dans les sols sont présentées. Il s'agit du passage au semis direct, de la mise en place de cultures intermédiaires, de l'installation de prairies temporaires ou de l'allongement de leur durée dans les rotations, de l'agroforesterie intra-parcellaire, de la plantation de haies, de l'intensification modérée des prairies permanentes, de l'exploitation des prairies permanentes par pâturage plutôt que par fauche, de l'enherbement des vignobles et de l'utilisation de nouvelles sources organiques telles que les déchets alimentaires ou les déchets verts, compostés ou méthanisés.
Amendements : Pratiques dengrais verts en 2019 dans la Drôme
Julia WRIGHT, AuteurDans la Drôme, de plus en plus de viticulteurs bio mettent en place des engrais verts pour améliorer la structure de leurs sols et éviter le développement des adventices (ex : chiendent). Cet article offre une synthèse des techniques mises en place par 19 viticulteurs bio de ce département, en expliquant les différences de pratiques entre les divers territoires qui le composent : le Nord, le Sud et le Diois. A laide dun schéma, il commence par détailler les deux itinéraires techniques majoritairement employés : à lautomne, un tiers de ces viticulteurs pratiquent le semis direct, tandis que les autres effectuent un semis après enfouissement. Les engrais verts sont ensuite détruits entre mi-mars et début juillet par roulage, broyage, ou les deux. Les engrais verts sont souvent semés un rang sur deux, mais cette règle est adaptée selon les besoins de la parcelle. Les mélanges sont toujours constitués de légumineuses et de graminées (excepté dans le Diois où les viticulteurs privilégient lenherbement naturel pour mieux lutter contre lérosion). Les espèces majoritairement employées sont la vesce, le seigle, la féverole et la moutarde (leurs caractéristiques sont récapitulées dans un tableau). Pour faciliter lapprovisionnement des viticulteurs en semences, Agribiodrôme organise, depuis 2018, une commande groupée auprès de céréaliers bio drômois.
Arboriculture : la fin du glyphosate aura un coût
Adrien LASNIER, AuteurEn France, le glyphosate fait lobjet dun plan de sortie pour ses principaux usages dès 2021. Cest dans ce contexte que lInrae a évalué les différences de coûts entre un désherbage chimique et des pratiques de désherbage alternatives. Après la parution dun premier rapport en juillet 2019 sur la viticulture, celui sur larboriculture est paru en janvier 2020. Les techniques alternatives (désherbage mécanique sur le rang, enherbement total et couverture du sol sur le rang) entraînent des temps de travaux supplémentaires : elles prennent 2 à 4 fois plus de temps, le désherbage mécanique présente les temps les plus élevés. Ces techniques entraînent également un surcoût : il est estimé entre 9 et 42 % du résultat courant (RCAI), soit 6 à 20 % de lexcédent brute dexploitation (EBE) selon les années et les différentes hypothèses testées. Cependant, le surcoût induit par ces techniques alternatives peut être réduit (les agriculteurs qui construisent ou adaptent eux-mêmes leurs matériels, temps de travail réduit avec l'expérience).
Des couvre-sols pour les abricotiers
Muriel MILLAN, Auteur ; Timmy DEFERT, AuteurDans les vergers conduits en agriculture biologique, lentretien du rang se fait mécaniquement. Cette technique, coûteuse en temps et en énergie, peut blesser les troncs et détruire les racines superficielles de larbre. Pour éviter ces inconvénients dans les vergers adultes dabricotiers bio, le projet Placohb (conduit par le CTIFL) a tenté délaborer des mélanges de plantes couvre-sols appropriés. Ces derniers permettraient également de favoriser la biodiversité, ainsi que la régulation des ravageurs. Les tests ont été réalisés sur le site de Balandran (Gard) et ont permis de comparer cinq modalités : le travail mécanique, le couvert spontané, et trois couverts semés, dont un couvert avec des espèces plus couvrantes, un autre avec des légumineuses (apport dazote) et un autre avec des plantes répulsives pour les rongeurs. Aucune différence de vigueur et de rendement na été observée entre les différentes modalités. Les couverts contenant des légumineuses et des plantes répulsives sont plus intéressants en matière de recouvrement et de diversité spécifique.
Désherbage : les voies du futur
Catherine GERBOD, AuteurLors de lédition 2019 du salon Sitevi, une table ronde a été organisée par Réussir Vigne et Réussir Fruits & Légumes sur le désherbage du futur. Elle a réuni des spécialistes des solutions alternatives aux herbicides chimiques. Cet article effectue un tour dhorizon des principales pistes étudiées : contrôler les plantes nuisibles via des insectes phytophages spécifiques à cette plante (ex : en Italie, une chrysomèle est utilisée pour réduire la présence dambroisie) ; utiliser des micro-organismes extrêmement spécifiques à une mauvaise herbe pour la contrôler ; recourir à de nouveaux produits de biocontrôle en sadaptant à leurs contraintes et en combinant plusieurs solutions ; implanter un couvert végétal sur le rang. Christophe Gaviglio, ingénieur mécanisation du vignoble à lIFV Sud-Ouest, réalise ensuite un bilan sur les différentes méthodes de désherbage alternatives en viticulture (désherbage mécanique, électrique, thermique, et à leau froide à haute pression).
Deux stratégies dentretien du sol mécanique à la loupe
Justine GRAVÉ, AuteurLes interventions dentretien du sol sont le premier poste de dépenses en viticulture biologique. Nicolas Constant, ingénieur chez Sudvinbio, a mené un suivi de consommation de GNR (Gazole non routier) sur deux domaines bio situés en Occitanie (en IGP oc) de 2016 à 2018. Ces deux domaines cultivent de la vigne sur des sols productifs mais ont des stratégies dentretien du sol complètement différentes : le domaine A (70 ha) cherche à maximiser ses rendements en limitant lenherbement toute lannée, tandis que le domaine B (30 ha) maximise les couverts végétaux en hiver et les réduit à linterrang en été. Ainsi, le domaine A réalise 8 à 9 interventions par an et utilise des outils assez puissants qui consomment beaucoup de GNR (ex : houe rotative à axe horizontal). Il a consommé 160 L/ha de GNR sur trois ans, ce qui correspond à une émission de 0,43 t/ha de CO2 durant cette période. Le domaine B cumule 6 à 7 interventions et combine des interventions dentretien du rang et de linterrang. Au total, il na consommé que 67 L/ha de GNR sur trois ans (soit 0,18 t/ha de CO2). Il faut également noter que la différence de rendement nest pas élevée entre ces deux domaines (80 hL/ha pour le domaine A contre 70 hL/ha pour le domaine B).
Dossier : Parcours de vignerons
Arnaud FURET, Auteur ; Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines biologiques français. Le Domaine Pignier, de 14,5 ha en AOP Côtes-du-Jura, situé à Montaigu, au sud du Jura, est géré par la fratrie Pignier (deux frères et une sur). Il a été créé en 1794 et appartient à la même famille depuis sept générations. Ces vignerons mettent en avant le terroir de leur domaine, en s'appuyant sur de nouvelles plantations, ainsi que sur des principes agronomiques poussés, renforcés par la biodynamie (le domaine est certifié bio et Demeter depuis 2003). Ils élaborent leurs vins dans les caves séculaires des Chartreux et, pour obtenir différentes expressions de leurs produits, ils nhésitent pas à expérimenter en diversifiant les contenants. Du côté des contreforts du Pic Saint-Loup, dans lHérault, Sylvie Guiraudon et son équipe, composée dOlivier Rabasa et de Lucie Hiolet, ont repris un domaine en plaine. Ils ont également planté de nouvelles vignes à 300 m daltitude avec des cépages locaux. Ce domaine, La Chouette du chai, composé de 16 ha de vignes, est en AOC Pic Saint-loup. Les viticulteurs ont également entrepris de gros travaux pour créer une cave, un espace de vente et un bureau dans de vielles pierres. Sur les parcelles, ils axent leurs recherches sur la fertilité des sols, la biodynamie et la lutte contre le mildiou.
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines biologiques français. Dans les Bouches-du-Rhône, le Domaine Grand Boise est situé au cur dun massif forestier méditerranéen riche en biodiversité. Il est composé de 40 ha (dont 33 plantés en vigne), est géré en biodynamie et associe viticulture, sylviculture, élevage et restauration-hébergement. Jean Simonet est à sa tête depuis 2012. Ses principaux objectifs sont de restructurer le vignoble et de faire face au manque deau. Au chai, il essaye doptimiser la fabrication du rosé et de mettre en avant le rouge de Provence. Il valorise ses vins en AOC côtes-de-provence Sainte-Victoire (80 %) et côtes-de-provence (20 %). Noëlla Morantin est, quant à elle, localisée à Pouillé, dans le Loir-et-Cher. Elle sest installée en 2009 et a acquis des vignes conduites en bio depuis 1991. Son domaine comprend 6 ha et elle achète les raisins produits par deux voisins bio sur 3 ha. Son domaine est tourné essentiellement vers le blanc : 75 % de sauvignon (du romorantin est en cours de plantation). Elle produit aussi un peu de rouge : gamay et cabernet sauvignon (en cours darrachage). Ses crédos sont lautonomie de son domaine, des vins de qualité et les plus naturels possible. Son système repose sur une bonne gestion de lherbe, une fertilisation minimale et une taille Guyot Poussard.
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines biologiques français. En Corse, le domaine Clos Culombu, de la famille Suzzoni, sétend sur 64 ha. Il est conduit en biodynamie et bénéficie du micro-climat de la baie de Calvi. Ces dernières années, il doit faire face à deux défis : le manque deau et la minéralisation de ses sols. Pour contrer cela, la famille Suzzoni multiplie les essais : fertilisation, traction animale, porte-greffes et tisanes. Pour la vinification, elle a investi dans un nouveau système gravitaire et a créé un chai enterré à six mètres de profondeur qui offre une bonne inertie thermique. Ses vins sont valorisés en AOC Corse Calvi (production de 500 000 bouteilles par an). A Mérignat, dans lAin, Elie Renardat-Fache cultive un vignoble bio de 12 ha. Ses vignes sont situées sur des terrains escarpés et ce viticulteur s'est adapté pour travailler plus en sécurité. Il cultive du gamay et du poulsard pour produire du cerdon, un vin rosé pétillant produit selon des méthodes ancestrales. Son vin est vendu en AOP Bugey Cerdon et en AOP Bugey (production de 85 000 bouteilles par an).
Dossier spécial : Gestion de l'enherbement et biodiversité fonctionnelle contre pucerons en maraîchage biologique sous abris (Projet Ecophyto Placohb)
Catherine MAZOLLIER, Auteur ; Jérôme LAMBION, Auteur ; Lucie KOCH, Auteur ; ET AL., AuteurLe GRAB a mis en place une expérimentation afin dessayer de concilier deux objectifs en maraîchage biologique sous abris : la gestion de lenherbement le long des parois des serres (parois intérieures) et la mise en place de bandes fleuries pour attirer des auxiliaires indigènes contre les pucerons. Lobjectif était donc de trouver des espèces vivaces à fort pouvoir couvrant (pour limiter le développement de la flore adventice spontanée) dont les fleurs attirent les auxiliaires spécifiques aux pucerons. Dix espèces ont ainsi été testées en 2017 (absinthe, achillée, alysse, centaurée, lotier, marguerite, pâquerette, sainfoin, souci, tanaisie) et comparées à un témoin (flore adventice spontanée). Les résultats obtenus montrent que certaines espèces répondent à ce double objectif : la centaurée, lachillée et le lotier. Dautres espèces (la pâquerette et le souci) sont intéressantes comme couvre-sols mais attirent peu dauxiliaires. Des études complémentaires sont nécessaires pour vérifier si les économies en main duvre couvrent le coût dimplantation de ces plantes.
Dossier spécial : Viticulture
Etienne LAVEAU, Auteur ; Sylvain FRIES, Auteur ; Adrien RUSCH, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier spécial est dédié à la protection de la vigne en agriculture biologique, et plus particulièrement à la lutte biologique par conservation. Il commence par présenter comment la faune auxiliaire, naturellement présente dans les parcelles participe à la lutte contre les ravageurs (ex : les typhlodromes contre les acariens rouges sur les feuilles, les larves de chrysope et les perce-oreilles contre les acariens, les tordeuses, les cicadelles). Il explique ensuite comment renforcer la biodiversité dans une parcelle (infrastructures agroécologiques, enherbement ) afin de favoriser léquilibre ravageurs/auxiliaires. Un focus est également réalisé sur le dispositif de recherche-action BACCHUS qui a pour objectifs de : 1 - produire des connaissances sur les effets des pratiques viticoles et des changements environnementaux sur la dynamique de la biodiversité dans la vigne ; 2 accompagner les viticulteurs vers des pratiques plus agroécologiques. Le rôle des chauves-souris dans la régulation des ravageurs est ensuite plus amplement détaillé, via les résultats de deux études : le programme BatViti étudie le rôle de ces mammifères contre la tordeuse de la grappe ; la seconde étude porte sur la régulation du ver de la grappe. Enfin, ce dossier est clôturé par un article sur la gestion du mildiou : il présente comment la Cave dIrouléguy gère ce ravageur omniprésent via une approche globale et préventive.
Entretien du sol : Comment limiter la consommation de gazole non routier ? Être efficace pour être économe !
Nicolas CONSTANT, AuteurLors dune conversion à lAB, lentretien du sol est souvent un changement majeur dans les systèmes de production viticoles. La maîtrise des adventices en AB augmente alors parfois le nombre dinterventions et la consommation de Gazole Non Routier (GNR). Loptimisation des stratégies dentretien du sol est primordiale pour concilier performance agronomique et économie de carburant. Globalement, les interventions dentretien du couvert herbacé consomment moins de GNR que les opérations de travail du sol. Toutefois, lenherbement total ne convient pas à toutes les situations et de nombreuses stratégies intermédiaires sont possibles. Pour le travail du sol, il est important de bien choisir son outil en fonction de son objectif. Laugmentation de la vitesse de travail, qui est possible pour certaines catégories doutils (ex : outils passifs), permet de réduire la consommation de GNR par hectare. Il est également possible de combiner des outils (interrangs et interceps) pour limiter les passages. Enfin, les interventions qui consomment le plus sont les interventions réalisées dans de mauvaises conditions (mauvais réglages, mauvaises conditions climatiques) et qui nobtiennent pas le résultat souhaité.
Gestion de lherbe : Anticiper et trouver le compromis
Frédérique ROSE, AuteurLa gestion de lenherbement en viticulture biologique est complexe et chronophage. Selon Christophe Gaviglio, ingénieur dexpérimentation à lIFV en charge de la mécanisation du vignoble, la grande problématique reste le ratio temps passé - efficacité. Certains viticulteurs font le choix de limiter leurs surfaces pour quelles restent compatibles avec un tracteur, un outil et un chauffeur ; tandis que dautres sagrandissent en se posant la question daugmenter les équipements et les salariés. Une des pistes pour concilier ce ratio est de mettre en place des systèmes plus simples (voire non spécifiques) et de combiner des opérations pour optimiser le temps de travail. Bernard Bagy, vigneron bio qui cultive 11 ha dans le Haut-Rhin, témoigne sur sa gestion de lenherbement : construction dun outil de travail du sol pour ses vignes en terrasses, choix des outils, nombre de passages, installation dengrais verts en hiver En parallèle de cet article, un encart décrit un outil de désherbage interceps électrique développé par la société suisse Zasso et New Holland.
Haies, arbres, enherbement, gîtes : Faire le plein de biodiversité
Frédérique ROSE, AuteurLe projet Viti-Biodiv, porté par la LPO et la CAB des Pays de la Loire, entre 2017 et 2019, sest intéressé à la biodiversité dans les vignes conduites en agriculture bio. Nathalie Dallemagne de la CAB et Benoit Marchadour de la LPO reviennent sur les enseignements des diagnostics agro-écologiques menés. La présence darbres au sein dune vigne permet daugmenter le volume racinaire dans le sol. Les échanges gazeux sen trouvent favorisés, améliorant la fertilité du sol. Lenherbement spontané ou les broussailles constituent des espaces riches en espèces et des corridors pour la biodiversité. Pour en savoir plus, un guide technique est téléchargeable sur www.biopaysdelaloire.fr. Jérémy Ménard, vigneron bio à Rablay-sur-Layon, dans le Maine-et-Loire, explique ses propres pratiques et sa gestion de lenherbement (roulage de lherbe, broyage, gestion du cavaillon, etc). Il opère une alternance de gestion de linter-rang dans une même parcelle.
Du houblon suisse et bio pour un marché en devenir
Claire MULLER, AuteurA Grandcour-VD, en Suisse, Gérard Pillionnel en est à sa quatrième récolte de houblon bio. Depuis 2016, cet agriculteur et sa femme consacrent 1,7 ha au houblon, sur leur domaine de 12 ha. Ils ont opté pour cette culture lorsquils cherchaient un atelier de diversification compatible avec leur conversion bio. Ils ont implanté 1 200 pieds/ha (densité plus faible quen conventionnel) et ont orienté les rangs dans le sens du vent dominant, lobjectif étant doptimiser la ventilation pour limiter le développement du mildiou et de loïdium. Les lianes de houblon sont accrochées à 6 m de hauteur grâce à un maillage de poteaux et de câbles métalliques. Concernant la gestion des adventices, les rangs sont buttés et recouverts de paillage, tandis que linterrang est enherbé avec du trèfle et fauché. A la fin de lété, pour la récolte, les lianes sont décrochées manuellement et sont amenées à une batteuse. Le houblon est commercialisé sous forme de cônes entiers (frais ou secs) ou sous forme de pellets. Après quatre ans, la houblonnière de Gérard Pillionnel ne lui procure pas encore un revenu correct. Linvestissement dans les infrastructures est en effet conséquent (50 000 francs suisses par hectare) et la main duvre constitue un autre grand poste de dépenses. Gérard Pillionnel souhaite se diversifier en créant et en multipliant des variétés de houblon.
Jouer la biodiversité contre les ravageurs
Christian GLORIA, AuteurDepuis trois ans, Inrae teste différentes infrastructures agroécologiques (bandes enherbées, bandes fleuries, haies ) sur 125 ha de grandes cultures, menées en agroécologie sur la plateforme CA-SyS (Co-designed Agroecological System Experiment) à Dijon. Lobjectif est dévaluer limpact de ces infrastructures sur les ravageurs, ainsi que le temps nécessaire pour que les équilibres écologiques deviennent favorables aux auxiliaires. Les bandes végétalisées, placées en bordure de parcelles, sont composées dune bande fleurie de 3 mètres (avec une grande diversité despèces), entourée de chaque côté par 3 mètres de bande enherbée. Les haies sont constituées dune quinzaine dessences et sont bordées dune bande enherbée de 3 mètres. Des engrais de synthèse peuvent être apportés sur les parcelles ; en revanche, les produits phytosanitaires ou de biocontrôle sont totalement proscrits, afin quils ninterfèrent pas avec le développement des ravageurs ; lobjectif étant de mesurer véritablement leffet des auxiliaires. Cet article est accompagné des témoignages de deux agriculteurs jurassiens qui ont implanté des bandes fleuries.
Lutter contre les insectes et l'enherbement : Des volailles pour protéger les vergers
Marion COISNE, AuteurLintroduction de volailles dans les vergers est une pratique apportant de nombreux avantages par rapport à la pression des ravageurs et lenherbement, mais qui nest pas sans inconvénients (charges supplémentaires, possibilité de dégâts sur la récolte). La station dexpérimentation de la Morinière, à Saint-Epain, en Indre-et-Loire, sest intéressée à cette pratique. Dans le cadre dun projet FranceAgriMer, 100 volailles (20 oies et 80 poules) ont été introduites dans un verger de pommiers sur 1,16 hectare. Fanny Le Berre, ingénieure dexpérimentation, présente les résultats obtenus après deux ans : côté ravageurs, une baisse importante est observée (notamment pour les piqûres de punaises phytophages), tout comme du côté de lenherbement. Cependant, la présence de volailles a généré, en moyenne, jusquà 2 T/ha de pertes en volume. Linvestissement de départ était de 4 600 , avec un entretien estimé à 120 HT par mois. Jean-Yves Fillatre, arboriculteur bio dans la Manche, témoigne de son utilisation peu concluante de canards de Barbarie. Quant à Mickaël Pont et à son associé Mathieu Guyomard, installés dans le Finistère en polyculture-élevage bio, ils sont satisfaits de leur système où les poules pondeuses ont accès aux vergers.
Parcours techniques
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille plus amplement les pratiques de deux domaines en AB. Pablo et Vincent Chevrot sont frères et sont tous deux nologues. En 2004, ils ont repris le domaine familial de 18 ha (domaine Chevrot, créé en 1930, situé au Sud de la Côte de Beaune) et l'ont converti en bio. Ils ont également réintroduit la traction animale pour gérer lenherbement dans les vignes basses de leur domaine. Dans les autres parcelles, des engrais verts sont implantés afin de maintenir la fertilité des sols. Au chai, les cuvées se font à la parcelle, avec une recherche de vins précis et aromatiques. Laurent Habrard est basé dans les Côtes-du-Rhône (domaine Laurent Habrard, 15 ha, dans sa famille depuis cinq générations). Il est en bio depuis plus de dix ans et cherche constamment à améliorer ses pratiques. Sur ses parcelles en fortes pentes non mécanisables, il teste un paillage à base de miscanthus afin de contrôler le développement des adventices et de maintenir une humidité adéquate. Avec dautres vignerons, il se penche également sur la mise en place de pratiques biodynamiques. Il fait aussi évoluer ses pratiques au chai en travaillant sur ses assemblages. Autre point important dans son travail : le lien social.
"Pas d'interceps en contact avec nos vieux ceps" ; Un troupeau de robots surveillé par des "bergers"
Ludovic VIMOND, AuteurCes deux articles sont dédiés à lutilisation du Vitirover (un robot de tonte créé spécifiquement pour les parcelles viticoles). Le premier article décrit un retour dexpérience : le château Canon La Gaffelière (domaine de 20 hectares en AB, basé à Saint-Émilion) a testé ce robot sur un hectare en 2018, puis sur deux hectares en 2019. Habituellement, les vignerons du domaine réalisent, chaque année, deux chaussages-déchaussages sur le rang, ainsi que deux à trois tontes à laide dun tracteur interligne. Grâce au Vitirover, plus aucun travail na été effectué sur le rang (ce dernier est continuellement enherbé), ce qui a réduit de manière significative le nombre de casses sur les vieux pieds. Cette technique présente ainsi à la fois des avantages agronomiques (moins de tassement et de casses) et économiques (moins de main-duvre et de passages doutils). La prestation de service des robots coûte 3 000 /ha/an. Le second article présente la société Vitirover. Actuellement, elle a une centaine de robots sur le terrain et 200 sont en construction. Ces robots évoluent en groupe dans les vignes et lentreprise forme des "berger" (acteurs locaux) pour les surveiller.
Pâturage de brebis dans les vignes : Faisabilité et retour dexpérience
Camille DUCOURTIEUX, AuteurLe projet Brebis_Link, coordonné par la Chambre dagriculture de la Dordogne, a pour objectif dacquérir des connaissances et de promouvoir le pâturage ovin sur des surfaces dites additionnelles (vergers, vignes, céréales), en Nouvelle-Aquitaine et nord Occitanie. Deux actions ont été menées simultanément : 1 - La réalisation denquêtes auprès déleveurs et de cultivateurs afin de recenser les pratiques actuelles ; 2 - La mise en place dexpérimentations pour étudier la faisabilité de ce type de pâturage. Cet article sintéresse plus particulièrement au cas de la vigne. Il présente, tout dabord, les résultats dun essai mis en place sur une parcelle (en conversion AB) du Lycée viticole de la Brie, à Monbazillac. Un lot de 40 brebis, provenant de la ferme expérimentale de Glane (SICA CREO), a pâturé les inter-rangs des 1,56 ha de vigne, durant dix jours en novembre 2018 et durant sept jours en mars 2019. Un retour est effectué sur le déroulement de lessai, la valeur alimentaire du couvert et limpact sur la santé des brebis (gestion de la problématique du cuivre). Dans un second temps, les résultats des enquêtes réalisées auprès des éleveurs et des viticulteurs sont présentés : les avantages et les inconvénients sont détaillés pour les deux parties, puis quelques conseils techniques sont apportés, ainsi que quelques références (chargement, hauteur de pâturage).
Quels sont les leviers d'action pour gérer l'enherbement en grandes cultures bio ?
Ce rapport a été réalisé suite à un stage à la Chambre d'agriculture des Deux-Sèvres (79), dans le cadre de la Licence Professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement" (ABcd). Le stage avait pour objectif la mise en place d'actions en matière de désherbage mécanique et de gestion des adventices, avec un groupe de 10 agriculteurs en grandes cultures, "30 000 DIAMAN", dont la moitié en bio. Des pistes ont été évoquées, liées au travail du sol et à l'intégration de couverts végétaux en interculture pour gérer les adventices.
Les surfaces se développent : Le kiwi, rustique mais technique ; Produire des kiwis : En Dordogne, des outils « faits maison »
Marion COISNE, AuteurCes deux articles sont consacrés à la culture du kiwi en AB. Cette culture rustique, qui nest pas compliquée à convertir en bio et dont la plus-value est non négligeable, gagne du terrain en France. Cette liane demande en effet peu de traitements et ces derniers sont réalisés avec du cuivre (même en conventionnel). Les conduites bio et conventionnelles diffèrent principalement au niveau du désherbage et de la fumure. En matière de fertilisation, léquilibre est compliqué à trouver en bio car il faut que la minéralisation seffectue au bon moment : des libérations dazote incontrôlées peuvent engendrer des problèmes de conservation des fruits (ils sont alors riches en eau et mûrissent trop vite dans les chambres froides), alors quun manque dazote va causer des retards de végétation. La gestion de lenherbement est également un point crucial en bio. Les inter-rangs et les rangs sont le plus souvent enherbés et fauchés, ce qui est très chronophage : il faut compter quatre fois plus de temps quen conventionnel. Dun point de vue maladies, lennemi principal du kiwi est la bactériose PSA (Pseudomonas syringae pv. Actinidiae), dont le seul moyen de contrôle est prophylactique (traitements à base de cuivre). Des informations complémentaires sur litinéraire technique du kiwi bio sont également apportées via deux témoignages de producteurs.
Vignerons du monde : Domaine Avondale : Johnathan Grieve : Avondale : Terra est vita
Arnaud FURET, AuteurLe vignoble bio dAvondale est situé dans le sud de lAfrique du Sud, près du Cap-Occidental, au pied de la montagne Klein Drakenstein. Johnathan Grieve et son équipe (50 personnes pour la vigne et 90 personnes à léchelle de lexploitation agricole) vivent en communauté et essaient de tirer tout le potentiel de ce terroir austral. La ferme compte 160 ha, dont 80 dédiés à lélevage (bufs Black Angus et poulets de chair) et 70 consacrés à la vigne. Des canards sont entraînés pour traquer les escargots. Pas moins de douze cépages y sont cultivés sur treize types de sols. Avec un climat proche de celui de la vallée du Rhône, Johnathan Grieve valorise ces multiples terroirs selon les principes de la biodynamie, avec une irrigation optimisée et une biodiversité originelle et fonctionnelle. Il produit léquivalent de 300 000 bouteilles par an, quil commercialise principalement à lexport (Scandinavie, France, Canada, USA, Japon, Singapour, Brésil ) et un peu en Afrique du Sud (20 %).
Vignerons du monde : Domaine Château lEvêque : Alexandre Mévaux et Martine Saucy Mévaux : Des sols et des vins vivants
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurAlexandre Mévaux et son épouse cultivent sept hectares de vignes sur les coteaux de Genève (Suisse). Ce vigneron a repris le domaine familial en 2007 et la aussitôt converti en bio. Il conduit maintenant ses vignes en biodynamie. Pour lui, la gestion de lenherbement est la clé de voûte de la viticulture biologique et il faut tâtonner pour le gérer correctement. Sa gestion repose sur un travail du sol sur le rang et sur la mise en place dun couvert sur linterrang en été. En hiver, des moutons viennent désherber les parcelles. Pour limiter le rendement de ses vignes et obtenir un raisin de qualité, Alexandre Mévaux pratique lébourgeonnage (taille en vert). Son crédo est de produire des vins vivants, sans intrants, à partir de raisins issus de vignes en pleine santé. En plus des vignes, le domaine comporte 35 ha de grandes cultures (maïs, soja, tournesol, blé, prairies ). Pour Alexandre Mévaux, ces différentes productions se complètent et lui permettent de diversifier ses sources de revenus en cas daléa climatique. Il veille à avoir une vision globale de son exploitation et, grâce aux pratiques biodynamiques, il arrive pour linstant à contenir limpact du changement climatique sur ses productions.
Vignerons du monde : Römerkelter : Timo Dienhart : Pour des vignes harmonieuses
Cécile MARCUS, AuteurTimo Dienhart a repris le domaine familial en 2007. Ce domaine est situé dans lun des cinq principaux vignobles dAllemagne, en vallée de Moselle (région Mosel-Saar-Ruwer). Le domaine Römerkelter compte 12,5 ha, dont les deux-tiers sont implantés en riesling. Il est typique des vignobles allemands : à labri du vent, logé dans une vallée, protégé par les collines alentours et installé sur un terrain pentu. Les vignes et les sols sont soignés en bio (1995) et biodynamie (2003). Concernant la conduite technique, ce viticulteur sème des couverts végétaux, plante des cépages résistants (sur lesquels il réalise deux-tiers de traitements en moins) et travaille sur la réduction de ses traitements à base de cuivre dans le but d'atteindre la dose de 1 kg/an/ha. Au chai, il vinifie 25 vins différents, de manière traditionnelle, avec des levures indigènes. Le marché allemand est très différent du marché français, avec une déclinaison des vins selon leur quantité de sucre, allant de trocken (sec) à lieblich (moelleux), en passant par feinherb (entre sec et demi-sec) et halbtrocken (demi-sec).
1er colloque national Dephy Arboriculture : Des résultats, des témoignages, des perspectives
Baptiste LABEYRIE, AuteurLancé en 2010 et action majeure du Plan Ecophyto, le réseau Dephy déploie, éprouve et valorise des techniques et systèmes de culture réduisant l'usage des produits phytosanitaires tout en étant performants sur les plans économique, social et environnemental. Pour la filière arboriculture, un premier colloque, organisé le 29 janvier 2019, a permis de faire un point détape sur les avancées du réseau. Les résultats de baisse dIFT (Indice de fréquence de traitement) sont là, variables selon les espèces et les contextes. Les résultats économiques aussi, illustrés notamment par le témoignage dagriculteurs du réseau Dephy Ferme. Ces agriculteurs, les ingénieurs réseau qui les accompagnent et les expérimentateurs du réseau Dephy Expe échangent au quotidien sur de nouvelles solutions, de nouvelles pratiques et de nouvelles stratégies. Dans ce colloque, certains thèmes ont été particulièrement abordés : - Les techniques alternatives pour la gestion de lenherbement sans herbicide : désherbage mécanique, pâturage, application de bâches, etc. ; - Limportance de la sélection dun matériel végétal moins sensible aux bioagresseurs ; - Lintégration de la biodiversité dans les stratégies de réduction des intrants phytosanitaires.
L'agriculture biologique s'engage pour changer le climat : Tour de France des innovations systémiques des paysans et paysannes bio : Enquêtes 2017
Didier JAMMES, Auteur ; Alice FERMENT, Auteur ; William BEDUCHAUD, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2019Ce recueil sinscrit dans la continuité du "Recueil de pratiques favorables au climat, tour de France de paysans bio engagés", édité suite aux enquêtes de 2016. Sur la base de nouvelles enquêtes, réalisées en 2017, ce nouveau recueil met en lumière 14 pratiques favorables au climat, mises en uvre et testées par des agriculteurs bio, en élevage bovin lait, en grandes cultures céréalières, en viticulture, en arboriculture/volailles, en maraîchage, en élevage ovin viande. Les pratiques sont évaluées sur leur plus-value climatique afin didentifier celles qui sont réellement bénéfiques et afin de favoriser leur diffusion.
Auxiliaires : Les chrysopes
Maude LE CORRE, AuteurLes chrysopes sont des prédateurs polyphages, utilisées en maraîchage et en arboriculture pour réguler les populations de pucerons (une larve de chrysope peut manger entre 500 et 1 200 pucerons au cours de son développement). Elles peuvent également sattaquer à des acariens, des psylles, des cochenilles, des thrips, des aleurodes Le genre Chrysopa est un prédateur généraliste à tous les stades de son développement, alors que le genre Chrysoperla nest prédateur qu'au stade larvaire (au stade adulte, il se nourrit de nectar et de pollen). Il existe une quarantaine despèces de chrysopes en France, la plus commune est la chrysope verte (Chrysoperla carnea). Certaines espèces sont commercialisées comme auxiliaires de culture en lutte biologique intégrée. Il est cependant possible de les favoriser à létat naturel. Pour cela, il est recommandé daménager des zones enherbées ou fleuries afin que les adultes du genre Chrysoperla puissent trouver de la nourriture (lobjectif est davoir la plus grande période de floraison à partir de février-mars). Les haies fournies leur permettent de passer lhiver à labri du vent. Des boîtes remplies de paille aérée peuvent aussi être installées pour permettre à certaines espèces (C. affinis et C. lucasina) de passer lhiver.
CA-SYS : Expérimenter lagro-écologie de manière innovante
Stéphane CORDEAU, Auteur ; Violaine BEYTIEUX, AuteurA Bretenière (Côte dOr), la plateforme CA-SYS, ferme expérimentale de lInra, permet de tester des systèmes agro-écologiques dans un petit territoire (125 ha contigus) riche en haies, bandes enherbées et bandes fleuries. Le concept fondateur ? Co-concevoir, avec des agriculteurs et des conseillers agricoles, des systèmes agricoles sans pesticides, en se servant de la biodiversité cultivée et sauvage, puis tester leur faisabilité et évaluer leurs performances. La plateforme teste aussi différents systèmes (semis sous couvert ou travail du sol).
Cave coopérative des Vignerons de la voie dHéraclès : Préserver les sols et la biodiversité
Frédérique ROSE, AuteurLa cave coopérative dHéraclès, située dans le Gard, regroupe 68 viticulteurs coopérateurs, dont 90 % sont en bio. La cave est engagée dans un GIEE visant à protéger leau, la biodiversité et lenvironnement. Silvan Coste et son père, avec 80 ha de vignes bio, en font partie et expliquent comment ils maintiennent leurs rendements tout en préservant les sols. Pour atteindre leurs objectifs, les viticulteurs travaillent linterrang afin de maîtriser la pousse de lherbe. La fertilisation est très réfléchie et adaptée aux cépages. Lirrigation est un plus, notamment pour les jeunes plantations. En parallèle, Silvan Coste sest lancé dans le compostage à la ferme. Il reçoit 900 t de déchets verts locaux, provenant de la déchetterie. Une société spécialisée assure un suivi, retourne et crible le compost pour 4 000 . Au bout du compte, le viticulteur obtient 400 t déléments fins qui lui permettent de couvrir 30 ha et ainsi d'améliorer la structure du sol, bien que cet amendement ne remplace pas la fertilisation. Philippe Delmas, autre coopérateur bio de la cave, expérimente les engrais verts. Depuis trois ans, muni dun semoir adapté, il sème, vers novembre, dans les interrangs de ses vignes, un mélange de légumineuses, céréales et brassicacées, en favorisant ce qui est produit sur lexploitation (féverole et orge). En mai, lengrais vert est roulé et les plantes restent au sol, en paillage. Pour Philippe Delmas, cette couverture du sol favorise la vie microbienne.
Dossier : L'enherbement au vignoble : Jusqu'où l'envisager ?
Frédérique ROSE, AuteurLa gestion de l'enherbement dans les vignobles est l'objet d'une multitude de pratiques, dépendantes notamment des objectifs propres du vigneron. Les enjeux à avoir en tête sont présentés dans ce dossier par Christophe Gaviglio, de l'IFV Sud-Ouest. Il s'agit notamment, pour les viticulteurs, de trouver le meilleur compromis entre temps de travail et efficacité. Cela peut passer, par exemple, par une simplification des outils utilisés (outils polyvalents, guidage des tracteurs ). De nombreux essais portent par ailleurs sur le choix de couverts végétaux pour l'enherbement les plus adaptés possible, avec des espèces concurrentielles pour les adventices mais pas pour la vigne. Les essais menés avec différents types de couverts et un enherbement total montrent une baisse de vigueur de la vigne, avec cependant un objectif de rendement atteint dans 70 % des cas, en lien probablement avec une concurrence azotée trop forte. A l'ATV 49, des espèces couvrantes ont également été mises à l'essai : plantain corne de cerf, piloselle, saponaire des rochers, thym longicaulis... Si certaines sont intéressantes, les essais nécessitent d'être poursuivis, et le paillage du rang, par exemple avec de la paille de blé et de miscanthus, représente aussi une alternative à creuser. Trois vignerons, en Alsace, Gironde et Maine-et-Loire, présentent leurs différentes stratégies et pratiques.
Dossier : Parcours techniques
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurLes vignerons doivent sans cesse ajuster leurs pratiques pour obtenir un raisin de qualité. Ce dossier détaille les stratégies et choix mis en uvre par deux domaines viticoles bio et une par cave coopérative pour y parvenir. Dans le Gaillacois (Tarn), Alain Rotier et Francis Marre cultivent 35 ha de vignes sur un plateau à 200 m daltitude, avec un climat à tendance océanique et une influence méditerranéenne. Ils sont passés en bio en 2009 et sont bien installés dans leurs pratiques, ce qui ne les empêche pas de relever de nouveaux défis pour augmenter la cohérence de leur système. La gestion de lenherbement, du mildiou et des bioagresseurs sont au cur de leurs préoccupations. Dans le Gard, la cave coopérative Héraclès parie sur le bio depuis plus de 20 ans. Elle est devenue le leader du vin bio en vrac, avec une large part sans sulfites. Lors des vendanges 2018, elle a inauguré un nouveau chai ultra-moderne baptisé « Temple de la bio ». Jean-Fred Coste, le président de cette cave coopérative, revendique à la fois qualité, hygiène, innovation et anticipation. En Espagne, Josep Maria Albet i Noya est investi dans la bio depuis 1978. Avec son fils, il dirige un domaine de 72 ha de vignes tout en gérant à côté 8 ha de cultures et 127 ha de bois. Le domaine viticole emploie 26 personnes réparties entre la vigne, le chai et la commercialisation. Josep Maria Albet i Noya nhésite pas à sengager dans de nombreux projets de recherche. Il participe notamment à la création de cépages résistants à la sécheresse et aux maladies.
Éco-pâturage : Les brebis, l'éco solution à la gestion de lenherbement des cultures
Arnaud FURET, AuteurJulia Chardon est installée en Isère. Elle cultive 13 ha en agriculture biologique : 1,75 ha de PPAM, 6,75 ha de prairies et 1,5 ha de noyers. Peu après son installation, un berger (double actif) est arrivé sur sa commune. Julia lui propose de faire pâturer ses parcelles de noyers par les brebis. Ils mettent alors en place un écopâturage en morcelant les parcelles de noyers en petites sections, à laide de filets mobiles. Plus tard, lors dune journée technique, Julia rencontre un producteur drômois de PPAM qui fait pâturer des brebis sur sa production. Elle en discute avec le berger de son village et ils commencent à expérimenter cette méthode en 2018. Il faut alors trouver une organisation de travail compatible avec leurs contraintes respectives. Après plusieurs expérimentations, ils optent pour le partage des parcelles de PPAM en parcs de 5 000 m2 sur lesquels les brebis restent une semaine. Ainsi, en mars-avril, les brebis pâturent les parcelles de thym, puis les parcelles de lavandin et de romarin. Durant lété, elles sont sous les noyers. Elles retournent ensuite dans les PPAM à lautomne. Ceci permet à Julia de ne quasiment plus utiliser le gyrobroyeur et la débroussailleuse.
Etat des lieux des essais d'enherbement en lavanderaie
Pauline GARIN, AuteurDans le cadre du projet RECITAL (Réponses aux évolutions climatiques par linnovation et les techniques alternatives dans les lavanderaies), lenherbement a été testé dans les cultures de lavande et de lavandin. Ces essais ont montré que lenherbement permet de réduire de moitié le dépérissement des plants en diminuant le nombre de cicadelles (insecte vecteur du phytoplasme responsable de la maladie). Pour cinq des sept parcelles enherbées, le nombre de cicadelles piégées a été réduit de - 37 à - 83 %. En parallèle, la coopérative SCA3P a mené des essais en implantant de la coriandre en inter-rang. Daprès les résultats, cette plante na pas deffet répulsif sur la cicadelle (les effets sur le dépérissement seront constatés lannée prochaine). A noter que le développement de la coriandre a été si important que le lavandin a souffert de la concurrence hydrique, mais, en contrepartie, elle a pu être récoltée et valorisée. Les résultats dautres essais sont également sommairement présentés : effet des couverts sur le maintien de lhumidité des sols, quantification de la concurrence, impact sur le stress hydrique.
Les inter-rangs des parcelles viticoles comme levier pour protéger la biodiversité floristique sur le réseau PEPSVI
Chantal RABOLIN, AuteurLenherbement est de plus en plus pratiqué dans les vignobles. Lun des objectifs du réseau DEPHY-EXPE PEPSVI (dispositif visant à co-concevoir et à évaluer des systèmes viticoles à faibles intrants phytosanitaires en Alsace) était de suivre lévolution de la flore dans ces vignobles enherbés et de mettre en évidence les facteurs favorisant ou non sa richesse spécifique. Ainsi, plusieurs relevés floristiques ont été effectués sur onze parcelles. Le protocole employé est plus largement détaillé dans larticle. Un nombre très important despèces (256) a été recensé sur lensemble des parcelles. Ainsi, malgré les interventions humaines, les vignobles sont capables de maintenir une importante richesse floristique, cette dernière jouant un rôle écologique important puisquelle sert de corridor écologique entre les différents milieux. Un effet significatif de lenvironnement bordant le site a aussi été mis en évidence : les parcelles bordées par des végétations denses (forêts, haies) ont une richesse spécifique plus importante que celles à proximité de lieux de passage ou de zones industrielles. Dans tous les cas, il est également recommandé de suivre lévolution de la flore afin de limiter le développement des graminées.
Organic farming favours bird communities and their resilience to climate change in Mediterranean vineyards
Àlex ROLLAN, Auteur ; Antonio HERNÀNDEZ-MATÍAS, Auteur ; Joan REAL, AuteurCette étude analyse l'impact de la conduite des vignobles sur les populations doiseaux. Avec lintensification de lagriculture au siècle dernier, ces populations ont fortement décliné en Europe. Cependant, des pratiques favorisant la biodiversité sont de nouveau en train de se développer en viticulture, telles que lenherbement ou la conduite en agriculture biologique. Lobjectif de cette étude est de savoir si ces pratiques ont des effets positifs pour les communautés doiseaux, et plus particulièrement sur les espèces insectivores qui peuvent aider au contrôle des ravageurs. Pour cela, une étude comparative a été menée en Catalogne (Espagne) durant la période de reproduction et la saison hivernale. Elle a comparé, dune part, des vignes en agriculture biologique à des vignes conventionnelles, et, dautre part, des vignes enherbées à des vignes dont les interrangs sont en sol nu. Des comptages ont été effectués dans 33 parcelles différentes. Les résultats montrent que la conduite en bio favorise la présence doiseaux en augmentant leur richesse spécifique et leur abondance. Ces vignes abritent notamment plus despèces insectivores, ainsi que des espèces en déclin du fait du changement climatique. Lenherbement a également un impact positif sur la présence de ces volatiles, plus particulièrement au printemps et dans les vignes biologiques, quand les herbes sont hautes et abritent une grande diversité dinsectes. Il serait intéressant de mener des études supplémentaires pour mieux comprendre les effets des différents types de végétation.
P. Loridat producteur de myrtille en Haute-Saône : « Je recherche la qualité »
Frédérique ROSE, AuteurPhilippe et Annemieke Loridat sont producteurs de myrtilles bio, aux pieds des Vosges, depuis 1991. Ils cultivent treize variétés anciennes et gustatives afin notamment dassurer une meilleure résistance aux aléas climatiques et aux ravageurs. Ils misent tout sur la qualité de leurs fruits : ils commercialisent les meilleurs en vente directe et transforment les fruits qui ne répondent pas à leurs critères de qualité. Ils fertilisent leurs parcelles avec un amendement organique type 3.3.3 + 4 et irriguent au goutte-à-goutte. Leur gestion des ravageurs et des maladies repose principalement sur la biodiversité (ils pratiquent lenherbement pour favoriser les auxiliaires). Pour savoir sils doivent traiter au Bt les variétés les plus sensibles aux chenilles verte, ils effectuent des préfloraisons forcées : ils coupent des rameaux et les font fleurir précocement en intérieur afin de vérifier si le ravageur est présent ou non. Ils arrivent plutôt bien à gérer la Drosophila suzukii, même si elle reste présente dans leur parcelle, et ils refusent de traiter au spinosad. En cas de trop forte pression, la petite taille de leur exploitation leur permet de ramasser tous les fruits rapidement et de les transformer. Leur système de production est gourmand en main duvre : ils emploient l'équivalent de dix salariés locaux à plein temps sur leur 4,5 ha pour une production de 40 tonnes.
Produire des framboises par des techniques alternatives : Maîtrise des adventices et des agresseurs - L'expérience des agriculteurs biologiques d'Agribio Ardèche
La framboise est une production pérenne qui peut rester en place une dizaine dannées en agriculture biologique. Un des enjeux principaux est la maîtrise de lenherbement et des ravageurs. Cette synthèse fait un tour dhorizon des différentes stratégies adoptées par des producteurs ardéchois en agriculture biologique et donne des références technico-économiques liées aux systèmes décrits. Elle sappuie sur des résultats de fermes accompagnées par Agri Bio Ardèche dans le cadre du dispositif Ecophyto DEPHY Ferme débuté en 2016.
Produire des pommes à cidre : Miser sur les variétés anciennes
Frédérique ROSE, AuteurDans lOrne, Dominique et Nathalie Plessis cultivent 22 ha de vergers de pommes à cidre convertis en bio depuis 2008. Ils utilisent une grande diversité de variétés anciennes quils ont implantées par blocs variétaux (réfléchis afin de faciliter la pollinisation car certaines variétés sont diploïdes et dautres tétraploïdes). Parmi les variétés anciennes, certaines sont très tardives, ce qui présente de nombreux avantages : elles débourrent en mai après les gelées tardives et à la fin du cycle de projection de la tavelure, et elles atteignent le stade C a posteriori des vols danthonomes. Sur le reste du verger, Dominique et Nathalie utilisent entre 0,8 et 1 kg/ha/an de cuivre associé à du soufre en trois ou quatre passages (ils sautorisent quelques taches sur les fruits mais restent vigilants car un arbre affecté est moins résistant face aux autres ravageurs). Grâce à une forte biodiversité, la gestion des maladies et des ravageurs est bien maîtrisée. Ils ne tondent que deux fois par an pour favoriser les auxiliaires et ont installé des nichoirs à mésanges, des nichoirs à insectes, ainsi que des perchoirs à rapaces. Pour gérer le carpocapse, ils traitent une fois avec le virus de la granulose fin juin, les mésanges soccupent ensuite du reste. Grâce aux auxiliaires présents avec les nombreuses fleurs, la lutte contre le puceron est quasi nulle. Lanthonome reste le principal souci sur les variétés non tardives. Pour évaluer sa présence, ils réalisent des frappages quotidiens en saison et effectuent deux passages à demi-dose de spinosad. A terme, ils aimeraient trouver une alternative à ce produit.
Répondre aux bioagresseurs émergents
Maude LE CORRE, AuteurLucie de Guitaut reprend lexploitation céréalière et de noyers de ses parents en Dordogne. Les 25 hectares de noyers sont en bio depuis 2010, et même si lIFT appliqué est assez bas (autour de trois), cette jeune agricultrice a tout de même intégré le réseau Dephy pour chercher des solutions innovantes et échanger sur de nouvelles pratiques. Depuis quelques années, la mouche du brou devient une problématique croissante sur son domaine et elle cherche, avec son père, des alternatives au spinosad. Ils ne sont pas convaincus par largile (barrière physique) du fait de son seul effet répulsif et de sa difficulté de mise en uvre avec la hauteur des arbres. Ils souhaiteraient, par contre, tester des pièges. Les cinq autres nuciculteurs bio du réseau Dephy font face à la même problématique et le partage dexpériences pourrait leur permettre de trouver des solutions plus rapidement. La seconde problématique du domaine est lenherbement. Lucie est, pour linstant, équipée dun broyeur sans palpeur, ce qui loblige à passer le rotofil autour des arbres tous les deux à trois ans. Elle réfléchit à deux options : celle dacheter un broyeur avec palpeur (linvestissement est important par rapport au nombre dheures dutilisation), et celle du pâturage ovin (la main duvre et la création de sentes par le déplacement des animaux restent les freins à cette alternative). Elle souhaite aussi creuser ce sujet avec les autres membres du groupe.
ServicesAuxil2 et ARENA : Des projets de suivi de la régulation naturelle par des auxiliaires en grandes cultures
Alexia BARRIER, AuteurLes auxiliaires de culture représentent un potentiel important en matière de protection des cultures via la lutte biologique. Le projet ServicesAuxil2, financé par le Conseil Régional des Pays de la Loire (2014-2016), avait pour objectif détudier la régulation naturelle des ravageurs en grandes cultures, ainsi que les éléments paysagers favorables aux auxiliaires. Pour cela, deux couples de ravageurs-auxiliaires ont été étudiés sur 60 parcelles situées soit en milieu ouvert (plaine), soit en milieu fermé (bocage). Cet article se concentre uniquement sur les résultats obtenus pour le couple pucerons aphidiphages (coccinelles, syrphes, chrysopes, parasitoïdes). Létude des populations de pucerons et des populations de larves de syrphes montre que ces dernières semblent bien réguler ce ravageur. Par ailleurs, le suivi des pucerons momifiés par des hyménoptères parasitoïdes montre une forte influence du milieu : le nombre de pucerons parasités est plus important en milieu fermé quen milieu ouvert, et il est également plus important en bordure de parcelle quà 50 m à lintérieur. Afin de confirmer ces tendances sur un plus grand réseau de parcelles, plusieurs régions travaillent ensemble sur cette thématique via le projet ARENA (Anticiper les REgulations NAturelles, 2017-2020).
ServicesAuxil2 et ARENA : des projets de suivi de la régulation naturelle par les auxiliaires en grandes cultures
Alexia BARRIER, AuteurLes auxiliaires, en sattaquant aux ravageurs des cultures, sont un moyen de lutte biologique. En Pays de la Loire, dans le cadre du projet ServicesAuxil2, une étude a été menée sur 60 parcelles entre 2014 et 2016. Cette étude a pour but détudier les régulations naturelles en grandes cultures et les éléments favorables aux auxiliaires. Des couples ravageurs-auxiliaires (pucerons-aphidiphages et limaces-carabes) ont été suivis par comptage. Les résultats obtenus pour le couple limaces-carabes montrent une meilleure répartition des différentes espèces de carabes en milieu fermé (bocage) quen milieu ouvert (plaine, openfield). Un deuxième résultat fait ressortir la forte influence de la bande enherbée, à la fois refuge et ressource alimentaire, car certaines espèces de carabes se trouvent presque exclusivement au bord de la bande enherbée. Enfin, la régulation naturelle des limaces ne présente aucune corrélation, dans cette étude, avec la présence de carabes mais semble plutôt liée à la météo. Globalement, un paysage diversifié et des infrastructures agro-écologiques semblent favorables aux auxiliaires des cultures et à la biodiversité plus généralement. Le projet ARENA (Anticiper les REgulations Naturelles, 2017-2020) approfondit et complète cette étude.
Le thym, un bon couvre-sol en terrain séchant
Véronique BARGAIN, AuteurDans le cadre du Casdar inter-filières PlacoHB (2017-2020), des essais ont montré lintérêt du thym comme couvre-sol permanent sur le rang sur les parcelles viticoles séchantes. Lobjectif de ce projet, piloté par lAstredhor (institut technique de lhorticulture), est détudier lintérêt de différentes plantes pour enherber de manière permanente les endroits difficiles daccès et compliqués à travailler mécaniquement. Pour les rangs de vigne, il fallait trouver des espèces basses qui ne favorisent pas le gel au printemps, qui soient pérennes et résistantes au gel et à la sécheresse, qui couvrent rapidement le sol sans être concurrentielles pour la vigne, et qui ne relarguent pas dazote en été. Deux variétés de thym et de la turquette ont été implantées dans deux parcelles du lycée agricole de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire). En parcelle séchante, Thymus longicaulis sest très bien développé : en deux ans, il a recouvert près de 80 % du rang alors que Thymus polytrichus nen a recouvert que 70 %. Ils ont tous les deux permis de diminuer lentretien, tout en augmentant le nombre despèces d'insectes (sans augmenter les nuisibles), et nont pas favorisé le gel au printemps. En ce qui concerne la croissance de la vigne, le rendement et la maturité, aucune différence na été observée avec les témoins dont le rang était désherbé mécaniquement.
Vergers de pommiers en agriculture biologique : La maîtrise de lenherbement
Magalie LEON-CAHPOUX, Auteur ; Séverine CHASTAING, AuteurLa gestion de lenherbement est cruciale en arboriculture biologique. Il est important de trouver un compromis entre le coût, le temps consacré à cette tâche et les objectifs de production. Plusieurs éléments sont à prendre en compte avant dopter pour une méthode de gestion des adventices (âge du verger, système dirrigation, densité du verger, types dapports en matière organique, conditions pédoclimatiques, maladies et ravageurs). Les avantages et les inconvénients de quatre méthodes sont détaillés (paillage et mulching, travail du sol, méthode sandwich, enherbement total semé ou spontané). Un focus est ensuite réalisé sur les outils de désherbage mécanique sur le rang. Une démonstration s'est déroulée le 11 juin 2019, sur lexploitation de Fabien Rousseau (Corrèze). Elle a été organisée par la Chambre dagriculture et la Fédération des CUMA de Corrèze, en partenariat avec le Groupe 30 000 « Réussir la conversion en agriculture biologique de son verger de pommes Golden » co-animé par Cooplim (Coopérative fruitière du Limousin). À la suite de ce focus, un tableau récapitule les différentes caractéristiques des outils fréquemment utilisés pour le désherbage mécanique des vergers en Nouvelle-Aquitaine. Des photos des outils et/ou du travail du sol obtenu avec ces outils sont également disponibles en fin darticle.
Vignerons du monde : Emiliana : Andrés Aparicio Kocher, gérant agricole : Valoriser une diversité de terroirs
Frédérique ROSE, AuteurAvec ses 780 ha de vignes, la société Emiliana détient le plus important vignoble biologique du Chili. Elle a été fondée par la famille Guilisasti dans les années 80 et a été pionnière en matière dagriculture biologique et biodynamique (la totalité de la superficie est en bio depuis 20 ans et en biodynamie depuis 15 ans). Emiliana est maintenant gérée par Andrés Aparicio Kocher. Les vignes sont majoritairement localisées dans le centre du pays, mais elles sont réparties sur une grande diversité de terroirs. Comme les précipitations sont quasiment nulles entre le printemps et lété, toutes les vignes sont irriguées en goutte-à-goutte. Les attaques de maladies fongiques sont minimes : loïdium est la maladie le plus importante tandis que le botrytis et le mildiou sont quasiment inexistants. Concernant les ravageurs, un coléoptère (Athlia rustica) pose problème en sattaquant aux jeunes pousses. Quant à la gestion de lenherbement, elle diffère selon les vignes (travail du sol ou engrais verts sur linterrang). Pour Andrés Aparicio Kocher, le principal défi réside dans la recherche dune fertilité optimale. Pour cela, il utilise plusieurs leviers (compost, thé de compost, préparations biodynamiques ).
Un Bisynchrospire pour fatiguer l'enherbement
Ludovic VIMOND, AuteurVigneron dans le Cher, Pascal Balland était à la recherche d'un outil lui permettant de mieux gérer l'enherbement dans l'inter-rang de ses vignobles aux sols irréguliers (coteaux). En effet, il n'était pas satisfait de la fauche, qui a tendance à stimuler la repousse de l'herbe et ainsi la concurrence avec la vigne, ni des rolofacas du commerce, inadaptés aux reliefs inégaux en bout de rang. A partir d'un rouleau spire, utilisé sur du matériel de préparation du sol pour les grandes cultures, il a imaginé et construit un prototype d'outil plus adapté à son contexte.
C. Sabatier, vigneron-paysan dans lHérault : Se diversifier et viser lautonomie
Frédérique ROSE, AuteurChristophe Sabatier, vigneron paysan bio dans lHérault, joue la carte de la diversification sur son domaine. Il cultive 16 ha de grandes cultures valorisées en huiles ou en alimentation pour son élevage de porcs ; ainsi que 12 ha de vignes quil vinifie et dont il commercialise le vin en vente directe (vin sans sulfite ajouté). Depuis 2015, il loue un hectare à un maraîcher bio qui souhaitait sinstaller et 10 ha, depuis 2017, à deux paysans boulangers, ce qui permet de vendre des produits encore plus diversifiés. Depuis plus de trois ans, C. Sabatier sème dans ses vignes, dans un inter-rang sur deux, un engrais vert (mélange complexe de plusieurs familles botaniques) qui est ensuite détruit en avril. Sur les autres rangs, il sème des céréales (dont des blés de variétés anciennes) qui seront moissonnées et vendues aux paysans boulangers. Ses parcelles en vigne servent également de test pour les tuiles Symbio, qui sont utilisées en tant que paillage permanent sous les ceps de vigne (un focus est effectué dans larticle pour expliquer leur fonctionnement). Enfin, lun des objectifs de C. Sabatier est de ne plus utiliser dénergie fossile pour travailler ses vignes en passant en traction animale.
Dossier Arbo : Comment améliorer la gestion des risques en verger bio
Jean-Michel THÉVIER, Auteur ; Jean-François LARRIEU, Auteur ; Sébastien BALLION, Auteur ; ET AL., AuteurDans les vergers bio, il est nécessaire de trouver un équilibre entre la pression exercée par les nuisibles (maladies et ravageurs) et la qualité des fruits. Dans ce domaine, lentretien des rangs de plantation et la gestion des traitements à base de cuivre sont deux thèmes à forts enjeux. Ce dossier effectue un état des lieux des solutions techniques actuellement disponibles. Le premier article apporte des informations sur lutilisation générale du cuivre en arboriculture bio : après avoir décrit ses différentes formes chimiques et les produits homologués qui en contiennent, un point est effectué sur lévolution réglementaire de son utilisation et sur les alternatives quil est possible demployer (alternatives dorigine végétale, dorigine animale, issues de micro-organismes et autres traitements autorisés en AB). Larticle suivant concerne les techniques dentretien du rang. Il énumère les points positifs et négatifs de quatre dentre elles : lenherbement total, lutilisation de bâches agro-textiles, la méthode sandwich et le travail du sol. Les deux derniers articles décrivent des résultats dexpérimentations. Lun deux concerne les méthodes de lutte alternatives contre la tavelure et d'autres maladies dété dans les vergers de pommiers (réduction des doses de cuivre, résistance génétique, pratiques visant à réduire linoculum et autres méthodes de lutte directe). Lautre expérimentation, menée par un groupe DEPHY, concerne la diminution des doses de cuivre en raisin de table sur trois années dessais.
Dossier : Pastoralismes varois : Sylvopastoralisme et enjeux territoriaux
Sylvain BLANCHON, Auteur ; Laurent GARDE, Auteur ; Pascal THAVAUD, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier fait un état des lieux des pratiques sylvopastorales du Var et de leurs liens avec les enjeux territoriaux. Il contient des informations concernant le programme et le déroulement de la 23ème Rencontre nationale des acteurs du pastoralisme. Des données chiffrées sont apportées sur limportance du pastoralisme en région Provence-Alpes-Côte-dAzur, suivies dun focus sur le département du Var, en présentant les tendances dévolution du sylvopastoralisme dans ce département et limpact de la réforme de la PAC depuis 2015. Trois systèmes délevage ovins sont ensuite décrits, ainsi que quatre systèmes caprins. Des informations sur la pratique de la transhumance hivernale, dite « transhumance inverse », sont apportées, ainsi que sur limpact du loup sur le pastoralisme et sur la DFCI (Défense des Forêts Contre les Incendies) qui sont étroitement liés (certaines zones pâturées et nettoyées dans le cadre de la lutte contre les incendies sont abandonnées par les éleveurs car la prédation liée aux loups est supérieure dans ces zones boisées). Comme le Var est également un département viticole et que lenherbement dans les vignes est de plus en plus pratiqué, les avantages et inconvénients du pastoralisme dans les vignes sont ensuite détaillés, tout en apportant quelques éléments sur la corrélation entre litinéraire technique de la vigne (traitement, fertilisation) et la conduite des ovins. Lentretien par le pastoralisme du plus grand camp militaire dEurope, de 35 000 ha, situé sur le plateau du Canjuers (Var), est ensuite présenté, en sattardant sur la gestion particulière des troupeaux dans cette zone et sur des données chiffrées de limpact de la déprise agricole sur la prédation et la menace quelle représente sur ce plateau. Enfin, lhistoire des POPI (Plan dOrientation Pastoral Intercommunal), mis en place dans le Var et dans la plupart des départements méditerranéens, est retracée, puis illustrée via lexemple du POPI du pays de Fayence.
Expérimentation de systèmes viticoles à faible usage d'intrants phytosanitaires en Val de Loire
David LAFOND, Auteur ; G. DELANOUE, Auteur ; L. DUTRUEL, Auteur ; ET AL., AuteurDans le cadre du projet EcoViti Val-de-Loire, trois systèmes de culture viticoles ont pu être évalués durant six ans. Le premier portait sur lassociation vigne-rosiers afin de favoriser linstallation du parasitoïde Anagrus (auxiliaire de culture contre la cicadelle verte de la vigne). Le second système était basé sur une combinaison de pratiques alternatives aux produits phytosanitaires permettant de gérer les maladies cryptogamiques. Pour cela, il sappuyait sur le Processus Opérationnel de Décision Mildium (développé par lINRA et lIRSTEA), la mise en place de lenherbement et le changement du type de taille (de la taille Guyot simple à une taille en cordon de Royat). Le dernier système a permis dévaluer limpact de différents modes de taille (taille double cordon de Royat, taille en « gobelet », taille en arcure et taille semi-minimale) sur la sensibilité de la vigne aux maladies. Ces essais systèmes ont permis une réduction des IFT mais, selon les conditions, ils présentent également, certaines fois, des baisses de rendement. Dun point de vue méthodologique, ces essais ont permis de mettre en évidence limportance de prendre en considération la phase de transition des essais systèmes. Toutefois, il faudrait mener ce type dexpérimentation dès la plantation car la vigne met plusieurs années à sadapter.
Focus : Protection agroécologique du manguier à La Réunion : synthèse des résultats d'essais
Maxime JACQUOT, AuteurA La Réunion, le projet Biophyto (2012-2014, CASDAR) avait pour objectif de produire des mangues sans avoir recours aux insecticides. Pour cela, un enherbement total a été mis en place dans les vergers afin dattirer les auxiliaires naturels et de servir de barrière physique naturelle contre les insectes qui effectuent une partie de leur cycle de vie dans le sol. Pour étudier leffet de cette pratique agroécologique, des vergers ont été comparés chez dix agriculteurs : chacun dentre eux conduisait un verger de manière « classique » et un autre avec enherbement et sans insecticides ni herbicides. Les résultats montrent que la conduite sans insecticides augmente de manière générale la biodiversité ainsi que la régulation des insectes nuisibles. Une baisse de production a cependant été observée pour quatre cas sur les dix mais les résultats sont prometteurs. Plus largement, les réflexions autour de ces essais ainsi que les formations sur lagroécologie auprès des arboriculteurs ont permis de baisser de 40 % les fréquences de traitements insecticides dans les vergers de manguiers entre 2012 et 2015. Cela a aussi permis la conversion à lAB dune agricultrice membre du réseau (en plus de deux arboriculteurs déjà en bio).
Gérer l'enherbement en agriculture de conservation des sols
TRAVAUX ET INNOVATIONS, AuteurEn mai 2018, dans le Loir-et-Cher, l'APAD (Association pour la Promotion d'une Agriculture Durable) a organisé une journée technique consacrée à la gestion de l'enherbement en agriculture de conservation des sols. En réunissant chercheurs, techniciens et agriculteurs, l'objectif était de favoriser les échanges et, ainsi, de mutualiser les bonnes pratiques. Quatre des sujets abordés sont repris dans cet article. Tout d'abord, Bruno Chauvel, chercheur en Bourgogne, estime que la gestion des adventices devrait s'établir en fonction des services positifs et négatifs fournis. La seconde intervention a apporté un regard critique sur les connaissances actuelles et les perspectives de recherche concernant la nuisibilité des adventices dans un contexte d'agriculture de conservation. La troisième intervention a présenté le concept de cultures allélopathiques comme alternative au désherbage chimique. Il s'agit de cultures qui produisent des composés phytotoxiques qui limitent notamment la poussée des adventices. Enfin, la dernière intervention concernait le semis direct de cultures de printemps sous couvert végétal roulé, et la complexité de son application en AB.
Gérer les espèces adventices et la flore des linéaires non cultivés : une approche fonctionnelle
Sabrina GABA, Auteur ; Cyrille VIOLLE, Auteur ; Bérenger BOURGEOIS, Auteur ; ET AL., Auteur | [S.l.] : RMT FLORAD - Réseau Mixte Technologique Gestion de la Flore Adventice en Grandes Cultures et en Vigne | 2018Le 11 décembre 2017, les RMT FlorAd et AgroforesterieS, avec le soutien de la FRB (Fondation pour la recherche sur la biodiversité), ont organisé une journée d'animation conjointe sur l'utilisation de l'approche fonctionnelle pour la gestion de la flore adventice en grandes cultures et en vigne et de la flore des linéaires non cultivés. Ce livret rapporte les principaux résultats de travaux de recherche présentés à cette occasion. Après une introduction à l'approche fonctionnelle, une première partie s'intéresse à la définition des plantes adventices à travers leur caractère fonctionnel en comparaison avec les plantes prairiales, ainsi qu'à travers les traits pouvant renseigner sur l'effet des pratiques agricoles sur la flore des agrosystèmes. Une seconde partie est consacrée aux adventices au service de l'agriculture (exemples en vigne et cultures bananières, question des plantes de service). Une troisième porte sur la réduction des produits phytosanitaires via la régulation des adventices par des cultures compétitives, en s'appuyant sur le cas du blé tendre. Enfin, une quatrième partie se penche plus particulièrement sur l'approche fonctionnelle pour les systèmes agroforestiers (espèces adventices dans les bandes enherbées, conception de linéaires sous-arborés).
Introduire de lélevage dans les vergers
Jean-Luc PETIT, AuteurLassociation darbres (ou vignes) et d'élevage est devenue rare. Cependant, elle offre de nombreux avantages (tonte de lenherbement, destruction des formes hivernantes de ravageurs ou de maladies, lutte contre le campagnol, fertilisation ) et revient aujourdhui au goût du jour. Cet article fait le point sur les motivations (aspects sanitaires, gestion de lherbe, amendement du sol, motivation philosophique, plaisir de travailler avec des animaux ) et les freins rencontrés (attaque des écorces, surcharge de travail, aménagement de clôtures, abris...) et apporte des témoignages de producteurs et de techniciens. Larboriculteur qui veut introduire des animaux dans son verger doit avoir conscience des enjeux techniques et de la surcharge de travail à supporter. Avoir une certaine sensibilité déleveur semble être aussi la clé de la réussite.
Jean-Paul Delille - Polyculture - Pas-de-Calais : La gestion de lenherbement sur une exploitation mixte en polyculture en Hauts de France
Déborah VAN DAËLE, AuteurJean-Paul Delille sest installé en 1986 sur lexploitation familiale, dans le Pas-de-Calais. Il produit des céréales et des légumes sur 90 ha, dont 25 ha en bio depuis 2013, son objectif étant de convertir progressivement sa ferme en bio. Il souligne à quel point le changement de pratiques lors du passage en bio modifie profondément le métier d'agriculteur, notamment dans la gestion de l'enherbement. Les parcelles qui ne sont pas encore en bio ont bénéficié, elles aussi, de ces changements de pratiques. Elles ont reçu, par exemple, 2 à 3 fois moins d'intrants chimiques grâce au désherbage mécanique. Un retour à l'équilibre dans la vie du sol de ses parcelles s'est ainsi opéré, comme l'a constaté Jean-Paul. Pour lui, c'est aussi une manière de redécouvrir l'agronomie...
Les lombrics, des alliés à choyer
Xavier DELBECQUE, AuteurLes lombrics représentent la majorité de la biomasse des sols et sont des alliés pour garantir la fertilité de ces derniers. Lenherbement des vignes reste la pratique la plus favorable à leur développement. Daniel Cluzeau, enseignant-chercheur spécialisé sur ces ingénieurs du sol, est interviewé sur leur utilité dans la vigne : quel est lintérêt de se pencher sur la présence de vers de terre dans ses vignes ? Comment faire pour optimiser leur installation dans ses parcelles ? Le lâcher de lombrics est-il intéressant en viticulture ? Quel est limpact du cuivre sur ces populations et comment les préserver ? Est-ce que le ver plat exotique (prédateur des lombrics), récemment introduit en France, représente un danger pour nos écosystèmes ?
Méca Fruits & Légumes : Robotique à l'honneur
Frédérique ROSE, AuteurLe domaine de la robotique développe de plus en plus d'outils destinés à l'agriculture. A l'occasion de la quatrième édition du rendez-vous annuel du Ctifl de Lanxade, organisée le 31 mai 2018, plusieurs outils ont été présentés. La société Vitirover, par exemple, a développé des robots tondeurs pour vignes. Chacun de ses robots peut entretenir environ deux hectares en 13 jours et effectuer ainsi une douzaine de cycles de tonte par an. La prestation, vendue entre 1500 et 2000 /ha, comprend la mise à disposition de robots (flotte d'une cinquantaine en général) et d'un technicien "berger". L'entreprise Harvery a développé une plateforme arboricole, nommée AM-8, qui permet de collecter en temps réel des données sur l'équipe de salariés, les rendements, ou encore la qualité. L'outil Mecavision permet lui aussi de quantifier les rendements en pommes, pêches ou abricots, ainsi que les besoins en éclaircissage, à partir de photos prises automatiquement dans les rangs par un boîtier placé à l'avant du tracteur. LIrstea de Clermont-Ferrand a présenté une nouvelle adaptation dun module qui permet à un robot de suivre automatiquement une personne grâce à la technologie radio. Enfin, Groupama a développé un logiciel de vol automatique pour drones, permettant destimer des dégâts divers dans les parcelles.
Une muselière pour moutons dans les vignes
Damien HARDY, AuteurLes viticulteurs qui utilisent des troupeaux ovins pour entretenir leurs vignobles par le pâturage sont contraints de faire sortir les animaux des parcelles pour la période allant du printemps aux vendanges, afin de ne pas prendre le risque d'abîmer feuilles et grappes. Un entrepreneur australien a eu l'idée d'une muselière qui permet de poursuivre le pâturage toute l'année. Un système de contrepoids permet l'ouverture de la muselière quand le mouton veut brouter au sol, et referme la muselière quand la tête des animaux se trouve à plus de 50 cm du sol.
Techniques innovantes issues de l'agriculture biologique en verger de pomme à cidre : Rapport de réalisation 2017
Ce document présente les actions menées en 2017 dans le cadre du programme INNO Cidre AB, programme pluriannuel, mis en place en 2015, qui associe les partenaires techniques de la filière : la CRA Normandie, lIFPC (Institut français des productions cidricoles) et lAssociation Bio Normandie. Les objectifs de ce programme sont de proposer, pour lensemble des producteurs de la filière (conventionnels et AB), des alternatives plus respectueuses de lenvironnement, qui soient également performantes dun point de vue technico-économique. Des essais ont été mis en place pour tester lefficacité de solutions techniques innovantes alternatives aux produits phytosanitaires, applicables en agriculture biologique et transposables en verger "conventionnel". Les essais ont été réalisés à la fois dans les laboratoires et les vergers de lIFPC (particulièrement pour les essais en conditions contrôlées) et chez des producteurs. Ce projet sarticule ainsi autour de deux actions : la maîtrise des bio-agresseurs et les alternatives au désherbage chimique.
Vignes en association
Agnès CATHALA, AuteurDans lAude, un GIEE « Vignes en association », porté par le Biocivam de lAude, sest mis en place en 2017 afin de travailler sur lenherbement des vignes et sur lassociation des vignes avec dautres plantes cultivées. Il compte aujourdhui 23 membres, quasi tous en bio, et permet un partage dexpériences riche entre ces passionnés. Le GIEE a trois axes de travail : améliorer les pratiques denherbement semé ou naturel ; tester lassociation de la vigne avec des cultures pérennes (agroforesterie) et améliorer la continuité des corridors écologiques des exploitations. Le groupe vise à améliorer lactivité biologique du sol, à augmenter la biodiversité des exploitations, à réduire lusage des produits de traitement et les phénomènes dérosion. Il cherche aussi à réduire les coûts dexploitation. Pour ces viticulteurs, lamélioration du sol ne doit cependant pas passer par une augmentation de la contrainte hydrique. Des journées de formation et déchanges sont organisées régulièrement, des commandes groupées de semences sont réalisées et un suivi de parcelles a été mis en place pour tester lenherbement. Si le principal objectif recherché est lapport de matière organique au sol, il semble que ce nest pas le bénéfice principal des couverts sur le pas de temps observé. En effet, ces derniers permettent de garder un sol humide, de décompacter le sol et de limiter lérosion. Dici 2022, le groupe souhaite mettre en place un partenariat avec la recherche pour un suivi scientifique des exploitations.
La Viti-Farm, c'est pas bête !
Xavier DELBECQUE, AuteurSur le domaine viticole Lanye-Barrac, dans l'Hérault, vaches et ânes entretiennent le vignoble. Le couple de vignerons Bernard et Mélanie Backhaus a développé ce concept de Viti-Farm lors de leur installation, souhaitant travailler en agriculture biologique et avec un terrain difficile qui se prête peu à la mécanisation. Deux vaches et un taureau Galloway, une race rustique de petite taille et sans cornes, entretiennent les inter-rangs, enherbés sur les 18 hectares du domaine. Ils sont accompagnés par deux ânes, qui prétaillent la vigne en consommant l'extrémité des sarments à la fin de l'automne, et par une jument de Camargue. Actuellement présents dans les vignes de la fin des vendanges au débourrement, les bovins pourraient peut-être y être présents même en période végétative, étant a priori peu attirés par les feuilles de vignes. A l'avenir, ce cheptel devrait se diversifier davantage avec des moutons, des poules, des canards et des cochons. Ces derniers pourraient être intéressants notamment pour travailler le sol. En plus de l'entretien des vignes, tous ces animaux fournissent une matière organique riche, le tout à moindre coût et avec un temps de travail réduit. La mixité des espèces permet de diversifier les services rendus, aussi bien en matière d'entretien qu'en matière d'apport de fumiers.
Une viticulture zéro herbicide
Pauline BOURDOIS, Auteur18 viticulteurs du Haut-Rhin sont à la recherche de solutions pour limiter leur recours aux herbicides. Avec des vignes implantées sur des coteaux, et donc sensibles à l'érosion, le travail du sol n'est pas une solution optimale pour eux. Ainsi, accompagnés par la Cuma Westhalten, et en partenariat avec le syndicat viticole local et l'Inra de Colmar, ils expérimentent l'implantation de piloselle sur les rangs de vignes. Cette petite plante couvrante se développe rapidement sans entrer en compétition avec la vigne. Les résultats obtenus sur les premières années sont assez hétérogènes, mais les viticulteurs-expérimentateurs restent confiants et attendent avec impatience la suite des évènements. En 2015, ils ont monté ensemble un GIEE, qui conduira en tout trois essais sur six ans : la mise en place de la piloselle sur le rang, le test d'une charrue spécialement conçue pour le travail du cavaillon, et l'implantation d'espèces sauvages locales de landes sèches sur l'inter-rang. Les résultats qui seront obtenus pourront intéresser l'agriculture biologique même si les 18 viticulteurs du GIEE n'envisagent pas de conversion.
Vitinnov livre ses premiers enseignements
Marie-Noëlle CHARLES, AuteurEn viticulture, plusieurs recherches sont actuellement en cours autour de pratiques agroécologiques. Certaines d'entre elles ont été présentées lors de deux journées organisées par Vitinnov. Depuis 2013, l'Association technique viticole de Maine-et-Loire (ATV 49) travaille sur la mise en place d'un couvert végétal permanent sous le cavaillon et dans l'inter-rang. Un premier mélange de quatre espèces n'a pas été concluant, certaines espèces ayant une vitesse de recouvrement trop lente et une autre était, à l'inverse, trop concurrentielle pour la vigne. Un nouveau mélange est testé depuis 2016. Concernant la mise en place d'engrais verts, qui améliorent la porosité des sols et l'homogénéité de la parcelle, un semis avant le 15 octobre est grandement recommandé. Pour leur destruction, le mulchage est une méthode efficace pour lutter contre les adventices. Par ailleurs, VitiAgroEco, un réseau créé en 2015 en Nouvelle-Aquitaine, a pour mission d'évaluer l'impact économique de l'adoption de pratiques en faveur de la biodiversité et de la réduction des pesticides en viticulture conventionnelle.
Actes Rencontres Techniques CTIFL-ITAB 2017
La production de fruits biologiques connaît un fort développement en France ces dernières années. Ainsi, en 2015, le verger bio a atteint 16 % de la surface totale du verger français. Les Rencontres Techniques AB Fruits, co-organisées par le CTIFL et lITAB le 9 mars 2017, ont permis de faire le point sur les dernières connaissances scientifiques et techniques qui permettront demain de lever certains verrous au développement de la production de fruits biologiques. Les différentes interventions portent sur : - Évolution du marché des fruits frais en AB : production et consommation en France (Dragana Miladinovic, Interfel) ; - Typologie des consommateurs de Bio dans la cohorte NutriNet-Santé (E. Kesse-Guyot, INRA, CRESS Sorbonne Paris Cité et Bruno Taupier-Letage (ITAB)) ; - Accompagner la création d'une filière pomme pour la transformation bio en Nouvelle-Aquitaine (Séverine Chastaing, CDA 47) ; - Stratégie de fertilisation à la plantation et sur jeune verger bio (B. Gandubert/C. Coureau, CTIFL/La Morinière et M. Millan, CTIFL) ; - Lenherbement du rang comme alternative au travail du sol (Claude-Éric Parveaud, GRAB/ITAB) ; - Gestion du rang de plantation dun jeune verger de pommier en agriculture biologique (Sébastien Ballion, Cefel) ; - Travail du sol : quels outils, pour quels besoins en verger bio ? (Sébastien Cavaignac, Invenio) ; - Situation des usages en arboriculture AB : État davancement des dossiers (Bertrand Bourgouin, DGAL/SDQSPV) ; - Bilan à mi-parcours du Projet Casdar PEPS - Évaluation et optimisation des SDP dans les stratégies de protection phytosanitaire en verger de pommier (Marie-Noëlle Brisset, INRA) ; - Carpocapse, mouche du brou en verger de noyer : quelles alternatives ? (Agnès Verhaeghe, Ctifl) ; - Le campagnol provençal dans les vergers du sud-est de la France (M. Jay et J.M. Ricard, Ctifl, M. Merabet (Stagiaire)) ; - Lintensification de lagriculture biologique, conséquences sur la régulation des phytophages en vergers de pommiers (Gaëlle Marliac, VetAgro-Sup/INRA) ; - Régulation des ravageurs par les araignées dans les vergers (Jean-Michel Ricard, Ctifl).
Les atouts de l'enherbement
Maude LE CORRE, AuteurEn arboriculture, lenherbement sur le rang présente de nombreux atouts : maîtrise des adventices, amélioration de la structure, de la fertilité du sol et de la disponibilité en eau, protection des cultures. Xavier Creté, de Sud Expé Marsillargues dans lHérault et le Gard, aborde les points clés pour un enherbement adapté : déterminer lobjectif, quelles espèces et quelle gestion. Claude-Eric Parveaud, du Grab, souligne limportante variation selon les systèmes et les pratiques. Différents essais en cours sintéressent aux potentiels des trèfles violet et blanc, de la fétuque ovine, de lachillée millefeuille, de la petite pimprenelle). Le projet Placohb a pour objectif, dici 2020, de caractériser les effets dun enherbement du rang sur la culture et son potentiel pour favoriser la biodiversité fonctionnelle. Au cours dun essai Grab-Inra de Gotheron (Drôme) conduit sur pêches, limplantation de trèfle blanc nain a permis de : - diviser par deux la quantité dazote apportée, sans perte de rendement ni de qualité ; - augmenter la porosité du sol ; - diminuer les monilioses grâce à un effet tampon du couvert sur la disponibilité en eau. Cependant, pour éviter les pertes de rendement, il convient de rester vigilant vis-à-vis des campagnols et de limpact sur les jeunes vergers.
Les auxiliaires sensibles à la diversité du paysage
Christian GLORIA, AuteurLexploitation de Franck Blanchet, en Vendée, dispose d'un important linéaire de haies et de bordures enherbées. Une étude (ServicesAuxil2) a été menée en Pays de la Loire pour mesurer lefficacité du service rendu par les auxiliaires de cultures en fonction du paysage. Certaines mesures ont été réalisées chez Franck Blanchet. Cette étude montre que la pression des auxiliaires est en tendance supérieure en milieu fermé de type bocager : les pucerons restent ainsi sous leur seuil de nuisibilité. Limpact positif des bandes enherbées sur la population des carabes est indéniable, permettant ainsi de réguler les limaces sauf en conditions pluvieuses. Les haies sont favorables aux micro-hyménoptères et aux syrphes. Un autre projet de recherche, piloté par ARVALIS, est mis en place pour évaluer le rôle des insectes auxiliaires dans la régulation des ravageurs (limaces, pucerons et charençons du colza). Dans ce projet, il est prévu délaborer des outils prédictifs de la régulation naturelle.
"Le couvert végétal limite le dépérissement de la lavande"
Kévin DEBREGEAS, AuteurKévin Debregeas, conseiller grandes cultures et PPAM à la Chambre dagriculture de la Drôme, aborde lintérêt dun couvert végétal contre le dépérissement de la lavande. Depuis 1987, lavandes et lavandins subissent des attaques du phytoplasme du Stolbur, transmis par une cicadelle, sèchent et finissent par mourir. Associer limplantation de plants sains et lapplication dargile kaolinite, avec la mise en place dun couvert végétal semé en inter-rang, semble une bonne piste. Depuis 2015, cette modalité est testée, mais la largeur trop importante du couvert a conduit à une baisse du rendement en huile essentielle. Un agriculteur a testé avec succès une réduction de 90cm à 50cm de la largeur de son couvert végétal (60% de fétuque rouge gazonnante et 40% de RGA gazonnant) : le rendement a plus que doublé dans la modalité enherbée, principalement dû à un dépérissement moindre. La Chambre préconise un couvert végétal de graminées permanentes à condition que la largeur du couvert soit au maximum de 30% de la largeur de linter-rang. Le machinisme constitue le principal frein à cette méthode. Un groupe dagriculteurs sest constitué autour de cette problématique dans le cadre du programme de recherche CASDAR Recital.
Dossier : Une vie active en sous-sol
Maude LE CORRE, Auteur ; Adrien LASNIER, Auteur ; Guy DUBON, AuteurSans les millions d'animaux et milliards de bactéries et champignons présents dans nos sols, la production végétale agricole serait impossible. Malgré son importance, ce monde sous-terrain est encore mal connu. Toutefois, les méthodes d'observation se développent, de même que l'évaluation de l'impact des pratiques agricoles. Le projet Casdar AgrInnov, par exemple, a identifié des indicateurs de la vie biologique des sols, permettant ainsi d'aller au-delà de l'analyse physico-chimique classiquement utilisée par les conseillers et agriculteurs. Dans ce dossier, les différents organismes du sol sont décrits, notamment selon leur fonction : fragmenteurs de la matière organique, décomposeurs de la matière organique, ingénieurs chimiques, microrégulateurs biologiques, et ingénieurs physiques ou bioturbateurs. Des méthodes d'évaluation et d'observation de la macrofaune sont présentées : extraction de vers de terre à la moutarde pour pouvoir les compter sans les tuer, piégeage des carabes avec des planches à invertébrés ou des pièges barber, comptage des micro-arthropodes (collemboles, acariens) en chauffant un échantillon de terre. Du côté des pratiques agricoles, l'utilisation de bois raméal fragmenté (BRF), évaluée depuis 2007 sur cultures légumières biologiques à la Station expérimentale de Bretagne Sud (SEHBS), semblerait avoir des arrière-effets intéressants malgré des résultats décevants lors des premières années d'utilisation. D'autres essais, sur la station du Ctifl de Balandran, se sont intéressés à la gestion de l'enherbement sur le rang en verger : désherbage mécanique, paillage... ; en agricultures biologique et conventionnelle. En AB, le désherbage mécanique a montré des impacts néfastes sur les populations de vers de terre, collemboles et mycorhizes, contrairement au paillage organique qui a eu des effets positifs.
Etre arboriculteur et éleveur
Véronique BARGAIN, AuteurL'unité Ecodéveloppement de l'Inra, impliquée dans le groupe d'échange et de réflexion "Vergers + durables", s'est intéressée aux systèmes agricoles associant arboriculture et élevage ovin, avec pâturage dans les vergers, y compris dans les vergers basse tige. Des enquêtes ont ainsi été réalisées dans le Sud-Est, le Sud-Ouest et l'Ouest de la France. Cette pratique peut concerner deux exploitations agricoles spécifiques ou une seule exploitation diversifiée. Dans ces deux cas, elle peut nécessiter des adaptations plus ou moins importantes selon qu'il s'agisse d'un pâturage permanent ou d'un pâturage sur une partie de l'année seulement : organisation du pâturage, gestion des traitements (le cuivre étant toxique à haute dose pour les ovins), démarches administratives et réglementaires, etc. Toutefois, les avantages en termes de gestion de l'enherbement et des maladies et ravageurs restent intéressants. En effet, les ovins, en piétinant les feuilles tombées au sol, limitent les risques de propagation de la tavelure. Ils limitent aussi la présence de campagnols.
Fertilité et entretien du rang : Sécuriser la plantation
Stéphanie CAMAZON, AuteurLa fertilisation avant plantation et en jeunes vergers bio, ainsi que la gestion du rang sont deux points importants en arboriculture. Lors des rencontres techniques Fruits bio de lItab et du Ctifl, le Cefel du Tarn-et-Garonne, le Ctifl (site de Balandran dans le Gard) et la station dexpérimentation de la Morinière (Indre-et-Loire) ont présenté leurs derniers résultats. Cet article expose les principaux résultats obtenus et les perspectives de recherche. Différentes modalités ont été testées, comme limplantation dun couvert de légumineuses, la conduite ou lenherbement du rang.
Guide technique : Favoriser la biodiversité dans ses vignes
La préservation de la biodiversité, quelle soit patrimoniale ou ordinaire, est devenue un enjeu important dans nos campagnes. Cest pourquoi la LPO et la CAB Pays de la Loire ont coopéré pour rédiger ce guide technique destiné aux vignerons désireux de favoriser la biodiversité au sein de leur domaine. Comme tout gestionnaire de lespace agricole, le vigneron peut jouer un rôle dans la restauration et la préservation des espèces et des paysages. Après avoir décrit la biodiversité présente dans les vignes des Pays de la Loire (oiseaux, mammifères, invertébrés, flore ) et détaillé quelques indicateurs permettant de lévaluer, ce guide technique explique pourquoi et comment favoriser les espaces enherbés, les haies, les zones arborées et dautres habitats bénéfiques pour le développement de la faune (aménagement du bâti, mares et étangs, nichoirs pour les oiseaux, gîtes pour les chauves-souris et hôtels à insectes).
Maîtrise des adventices : Les plantes couvre-sols à l'essai
Perrine DUBOIS, AuteurEn viticulture, si lenherbement des inter-rangs est souvent bénéfique, en revanche, lorsquil est non maîtrisé sous le cavaillon, c'est-à-dire sous la ligne des ceps, il engendre de nombreux problèmes (augmentation des risques de gelées printanières, microclimat humide et chaud avec les hautes herbes ). Pour éviter le désherbage mécanique qui présente aussi des inconvénients, lassociation technique viticole du Maine-et-Loire (ATV 49) mène, depuis 2011, des essais denherbement du cavaillon. Les premiers résultats montrent que les espèces les moins agressives nont pas réussi à simplanter assez vite (sédum, saponaire). A linverse, les espèces qui simplantent vite comme le plantain corne-de-cerf deviennent envahissantes et concurrencent la vigne. La solution conseillée, pour le moment, avec les premières espèces testées, est dutiliser le désherbage mécanique en inter-rang en cas denherbement des cavaillons pour réduire la concurrence. Un encart présente lexpérience de Bertrand Marchesseau, vigneron bio à Bourgueil en Indre-et-Loire, qui a testé deux mélanges despèces en enherbement du cavaillon et lutilisation de tondeuses inter-ceps à fil.
Des outils pour broyer l'enherbement
Ludovic VIMOND, AuteurCet article présente différents outils de broyage de lenherbement des vignes, leurs avantages et inconvénients. On trouve sur le marché deux types de machines : les gyrobroyeurs et les broyeurs à axe horizontal, les premiers étant moins coûteux. Les gyrobroyeurs permettent une vitesse de travail plus importante, mais sont plus encombrants et ont un porte-à-faux plus important. Le système SDS ajouté par Kuhn sur un de ses broyeurs permet de transférer et de déposer les résidus de broyage au pied des ceps. Certains constructeurs proposent des gyrobroyeurs à écartement central hydraulique afin de sadapter à la largeur des vignes. Enfin, pour travailler au plus près du rang et broyer sous celui-ci, il existe des satellites seffaçant au contact du cep. En Gironde, lenherbement permet de lutter contre lérosion liée aux fortes pentes. Dans ce département, le conseiller machinisme de la Chambre dagriculture incite à faucher plutôt que broyer lenherbement.
Rencontre Technique CTIFL-ITAB Fruits biologiques : Améliorer la durabilité des exploitations
Muriel MILLAN, Auteur ; Marie-Lisa BRACHET, AuteurLes Rencontres Techniques AB Fruits, co-organisées par le CTIFL et lITAB le 9 mars 2017, ont permis de faire le point sur les dernières connaissances scientifiques et techniques qui permettront demain de lever certains verrous au développement de la production de fruits biologiques. Les différentes interventions ont porté sur : - Évolution du marché des fruits frais en AB : production et consommation en France (Dragana Miladinovic, Interfel) ; - Typologie des consommateurs de Bio dans la cohorte NutriNet-Santé (E. Kesse-Guyot, INRA, CRESS Sorbonne Paris Cité et Bruno Taupier-Letage (ITAB)) ; - Accompagner la création d'une filière pomme pour la transformation bio en Nouvelle-Aquitaine (Séverine Chastaing, CDA 47) ; - Stratégie de fertilisation à la plantation et sur jeune verger bio (B. Gandubert/C. Coureau, CTIFL/La Morinière et M. Millan, CTIFL) ; - Lenherbement du rang comme alternative au travail du sol (Claude-Éric Parveaud, GRAB/ITAB) ; - Gestion du rang de plantation dun jeune verger de pommier en agriculture biologique (Sébastien Ballion, Cefel) ; - Travail du sol : quels outils, pour quels besoins en verger bio ? (Sébastien Cavaignac, Invenio) ; - Situation des usages en arboriculture AB : État davancement des dossiers (Bertrand Bourgouin, DGAL/SDQSPV) ; - Bilan à mi-parcours du Projet Casdar PEPS - Évaluation et optimisation des SDP dans les stratégies de protection phytosanitaire en verger de pommier (Marie-Noëlle Brisset, INRA) ; - Carpocapse, mouche du brou en verger de noyer : quelles alternatives ? (Agnès Verhaeghe, Ctifl) ; - Le campagnol provençal dans les vergers du sud-est de la France (M. Jay et J.M. Ricard, Ctifl, M. Merabet (Stagiaire)) ; - Lintensification de lagriculture biologique, conséquences sur la régulation des phytophages en vergers de pommiers (Gaëlle Marliac, VetAgro-Sup/INRA) ; - Régulation des ravageurs par les araignées dans les vergers (Jean-Michel Ricard, Ctifl).
L'AerWay favorise la vie du sol
Clara DE NADAILLAC, AuteurLes outils AerWay et Aairsol sont équipés d'un ou deux rotors horizontaux animés, sur lesquels sont placées des séries de quatre couteaux. Utilisés dans les inter-rangs enherbés des vignes, ils permettent d'aérer le sol et de faciliter la pénétration de l'eau sans détruire la végétation en place. Plusieurs viticulteurs, qui utilisent l'un ou l'autre de ces outils depuis plusieurs années, témoignent dans cet article.
Biodiversité : Aménagez, diversifiez, croissez !
Catherine MILOU, AuteurSi l'intérêt le plus visible de la biodiversité est d'abord esthétique (éléments paysagers), la diversité faunistique et floristique qui y est liée présente également des intérêts fonctionnels pour les agrosystèmes. Ce dossier présente diverses initiatives d'aménagements parcellaires. L'association Hommes et territoires et ses partenaires Agrifaune d'Eure-et-Loir et du Loiret, par exemple, ont travaillé sur la valorisation des zones situées sous les pylônes. Ils y ont mis en place des espaces herbacés favorables aux pollinisateurs et aux auxiliaires (insectes et oiseaux). Dans l'Aube, la fédération des chasseurs a testé, pendant quatre ans, le rôle des bandes enherbées ou de couverts sur la faune cynégétique et les insectes auxiliaires. De son côté, le Civam de l'Oasis, dans la Marne, a abordé les questions relatives à la biodiversité à travers la constitution d'un collectif d'agriculteurs et de ruraux non-exploitants.
Engrais verts : A adapter selon ses objectifs
Frédérique ROSE, AuteurLa mise en place d'engrais verts présente des intérêts reconnus. Les viticulteurs peuvent aussi utiliser cette pratique sur leurs inter-rangs. Il conviendra alors de trouver le mélange le plus adapté aux conditions pédoclimatiques locales et aux objectifs recherchés (lutte contre l'érosion, limitation de l'évapotranspiration...). Dans cet article, Perrine Dubois, de l'Association technique viticole du Maine-et-Loire, et Eric Maille, d'Agrobio Périgord, apportent leurs conseils, complétés par le témoignage dAntoine Pignier, viticulteur biodynamique dans le Jura, qui a auto-construit un semoir pour les engrais verts.
Enherbement peu concurrentiel : La piloselle rentre dans le rang
Alex SICILIANO, AuteurUne dizaine de parcelles d'essais ont été suivies dans le Sud-Est de la France pour étudier l'enherbement peu concurrentiel des vignes. Au terme de ce programme, il apparaît qu'il vaut mieux miser sur le travail du sol pour entretenir le rang en région méditerranéenne quand c'est possible. Mais, pour des parcelles en pente et bien valorisées, l'enherbement localisé sur le rang avec une espèce comme la piloselle peut être une alternative intéressante. En effet, cette plante concilie implantation rapide et faible concurrence avec la vigne. Elle a également une bonne pérennité et protège de l'érosion. Néanmoins, son installation est délicate et, sur les sols ayant de faibles réserves hydriques, il faut rester prudent car il peut y avoir un peu de concurrence hydrique.
Languedoc-Roussillon : Réguler les pucerons par la biodiversité
Frédérique ROSE, AuteurDans le cadre du projet de recherche Casdar Agath et d'Ecophyto, le Grab d'Avignon a mené des essais sur l'implantation de bandes fleuries aux abords de parcelles de melons dans le but de favoriser la présence d'auxiliaires prédateurs du puceron. Didier Muffat, maraîcher et arboriculteur bio dans le Gard, a participé à ces projets en mettant en place des bandes fleuries sur son exploitation. Il a également installé des bandes enherbées et des engrais verts. Dans cet article, il commente les résultats obtenus.
Martinique : Les 1res bananes bio françaises à Rungis
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurMi-septembre 2015, Rungis a vu arriver les premières bananes bio d'origine française, cultivées en Martinique. Elles sont commercialisées par les établissements Jules Brochenin, qui ont appuyé Michel La Rougery, producteur, lors de sa conversion. Ce dernier cultive 60 ha de bananeraies, dont 18 ont été convertis à l'AB en 2015, le reste étant en conversion. A la recherche d'autonomie, Michel La Rougery a développé diverses solutions techniques : - mise au point d'un fertilisant, appelé bokashi, à base de microorganismes et de bactéries endogènes, de mélasse de canne à sucre et de purin de porcs ; - fabrication à la ferme d'un produit à base d'une bactérie permettant de lutter contre la cercosporiose et de dépolluer les sols ; - désherbage des plantations par le pâturage d'un troupeau ovin ; - production des plants Après la conversion, les rendements moyens ont augmenté. Ils sont de 40 à 45 tonnes par hectare contre 35 et 45 tonnes en conventionnel.
Tech&Bio Viti à Montagne Saint-Emilion : Faire évoluer les pratiques
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLes 6 et 7 juillet 2016, près de 3000 visiteurs se sont retrouvés au rendez-vous Tech&Bio viticole de Montagne, dans la zone d'appellation Saint-Emilion. Pour réduire l'utilisation de pesticides dans ses vignobles, la région Nouvelle Aquitaine mise plutôt sur le changement de pratiques chez les agriculteurs conventionnels que sur les conversions à l'agriculture biologique, choix qui ne satisfait pas les organismes bio présents au salon. Ces derniers souhaiteraient, de leur côté, plus de considération pour leur travail. Dans ce contexte, l'un des défis de la filière sera de convaincre les bio-sceptiques. Certains matériels présentés lors de ce rendez-vous Tech&Bio tentaient de leur apporter des réponses, par exemple sur la gestion des engrais verts. Parmi les innovations en démonstration, deux robots : Vitirover, un robot tondeur conçu par Xavier-David Beaulieu, et Ted, de Naïo Technologie, un robot enjambeur polyvalent.
Assises de l'oléiculture bio : De l'herbe dans les oliviers
Alex SICILIANO, AuteurLes Assisses de l'oléiculture bio, organisées le 14 octobre 2014 dans le cadre de Tech & Bio à La Pugère (Bouches-du-Rhône), ont été l'occasion de discuter de l'enherbement des oliveraies. La fertilité des sols, très liée à l'activité microbienne, est particulièrement fragile. Celle-ci est généralement favorisée par l'irrigation, mais seulement 30 % des oliviers sont équipés. Une autre possibilité, pour maintenir cette activité microbienne, consiste à apporter des matières fertilisantes, en plus de celles produites sur l'exploitation, mais une faim d'azote peut alors être induite par la concurrence entre les microorganismes et la culture. Des essais mis en place par l'Afidol ont montré que la présence d'un engrais vert, malgré la concurrence pour l'eau entre ce couvert et la culture, a permis de développer l'activité microbienne et la minéralisation dans les sols des oliveraies concernées. Un encart présente le témoignage de Geneviève Auric et Laurent Bouvin, ostréiculteurs bio dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Les auxiliaires en maraîchage biologique de plein champ : Étude sur l'attractivité des aménagements autour des cultures
De 2010 à 2013, une étude sur l'interaction de divers aménagements (haies, bandes fleuries ou enherbées, engrais verts) sur les populations d'auxiliaires en maraîchage bio a été menée en Pays de la Loire sur deux sites : un traditionnellement en maraîchage et une prairie récemment mise en culture maraîchère. Les buts étaient d'évaluer l'attractivité des aménagements autour des cultures (ici des courges) pour les auxiliaires, de connaître les espèces florales attractives pour ces mêmes auxiliaires et de voir le rôle de ces derniers sur les cultures. Les résultats montrent, notamment, l'importance de la diversité des aménagements pour les auxiliaires. Le site le plus anciennement en maraîchage présente les populations d'auxiliaires potentiellement intéressants pour le maraîchage les plus riches. Les aménagements naturels (ex : bandes enherbées naturelles) sont particulièrement intéressants, grâce à leur floraison étalée. Les haies ont aussi un rôle fort, surtout à la fin de la floraison des strates basses. Favoriser les mélanges « protection biologique intégrée » dans les bandes fleuries est un plus, de par leur richesse. Il est important de favoriser une floraison étalée (intérêt des bisannuelles) afin de permettre aux auxiliaires de disposer de nourriture sur une longue période de l'année.
Les auxiliaires en maraîchage biologique de plein champ : étude sur l'attractivité des aménagements autour des cultures
Laurent GIARDINO, AuteurDe 2010 à 2013, les populations d'auxiliaires des cultures ont été suivies sur deux exploitations vendéennes en maraîchage biologique. La première exploitation est assez ancienne alors que la seconde est plus récente. Les objectifs de cette étude étaient d'évaluer l'attractivité des aménagements au pourtour des parcelles de courges (haie, bande fleurie, bande enherbée, friche ou engrais vert), d'étudier le rôle des auxiliaires dans la protection de ces cultures, mais aussi d'identifier les espèces végétales les plus attractives lors de la création d'un site maraîcher. Si, sur l'exploitation cultivée depuis longtemps en maraîchage, les auxiliaires utiles étaient présents de façon équilibrée, il a fallu deux ans à ces espèces spécifiques pour s'installer sur le site récemment créé.
Bilan des essais couverts végétaux 2014
HERBA BIO, AuteurAu printemps dernier, les symptômes de dépérissement en culture de lavande ont été évalués par le CRIEPPARM (Centre Régional Interprofessionnel d'Expérimentation en Plantes à Parfum Aromatiques et Médicinales), l'ITEIPMAI (Institut Technique Interprofessionnel des Plantes à Parfum, Médicinales et Aromatiques) et la Chambre d'agriculture de la Drôme, dans des parcelles qui avaient été enherbées entre les rangs l'été 2013 (parcelles de producteurs et un essai à la station expérimentale de Manosque). Les résultats sont très encourageants et incitent à creuser davantage la voie des couverts végétaux, pour leurs bienfaits, tant sur le dépérissement que sur les autres aspects agronomiques. Les essais et leurs résultats détaillés sont présentés : piégeage, mesure de la concurrence, mesure de la température.
Dynamiques territoriales
Deux parties composent cet article. Dans la première, "Soutien aux démarches collectives : lancement des GIEE en 2015", le dispositif des groupements d'intérêt économique et environnemental (GIEE) est présenté. Ce dispositif vise à soutenir des collectifs de producteurs qui s'engagent à modifier ou à consolider leurs pratiques dans un objectif à la fois environnemental, économique et social. Tous les thèmes sont a priori éligibles, mais les projets doivent répondre au cahier des charges de l'appel à projets régional. La deuxième partie, "Un GIEE sur l'enherbement durable dans les vignes en 2015 ?", décrit le projet porté par quatre domaines viticoles bio de l'Hérault, qui consiste à mettre en place une couverture végétale annuelle du sol pour ne plus porter atteinte à l'intégrité de sa structure.
Essai vignes fleuries : 6 ans d'essai : Vive la biodiversité !
L'AUXILIAIRE BIO, AuteurA l'Earl des Coteaux de Peyrodeau (17), des essais ont consisté à introduire dans les vignes des espèces inhabituelles, en particulier des mélanges de graines de fleurs, et à observer si leur présence modifiait les écosystèmes. Cet article décrit les essais conduits en partenariat avec VITIBIO, NOVAFLOR, CIC et la Chambre d'agriculture de la Charente-Maritime, ainsi que les résultats sur 6 années de suivi. D'une manière générale, dans les parcelles tests, des niveaux intéressants de population de typhlodromes (marqueurs des écosystèmes) ont été trouvés. Semer des bandes enherbées dans les vignes permet de renforcer la biodiversité fonctionnelle.
Impact de la gestion des vignes sur les acariens Phytoseiidae
Marie-Stéphane TIXIER, Auteur ; Martial DOUIN, Auteur ; Ghais ZRIKI, Auteur ; ET AL., AuteurLes Phytoseiidae (ou Phytoséiides) sont des acariens auxiliaires présents dans les vignes. Depuis une vingtaine d'années, des études sont menées, notamment par Montpellier SupAgro, afin d'évaluer les rapports entre la biodiversité dans et autour des vignobles et la régulation des ravageurs par cet auxiliaire. Trois essais sont plus précisément présentés dans cet article : - un essai d'une durée de dix ans, dans l'Hérault, visant à évaluer l'impact d'aménagements agroforestiers dans des vignobles sur la présence de Phytoseiidae ; - une étude, dans l'Aude, sur l'impact de l'enherbement des interrangs, là encore sur la présence des Phytoseiidae ; - plusieurs études sur la diversité des Phytoseiidae dans les bordures de parcelles viticoles ayant permis d'identifier les plantes-hôtes les plus favorables à leur présence, et sur l'effet des différentes composantes du paysage, à plus ou moins longues distances.
Impact des techniques d'entretien du sol Les techniques d'entretien du sol : outils de gestion du régime hydrique de la vigne ?
J.P. ROBY, Auteur ; C. VAN LEEUWEN, Auteur ; Etienne GOULET, Auteur ; ET AL., AuteurDans un contexte climatique changeant, entraînant, certaines années, des contraintes hydriques fortes pour les cultures, des questions se posent quant à l'impact des techniques d'entretien du sol dans les vignobles : - connaît-on précisément l'influence des techniques d'entretien du sol sur le régime hydrique de la vigne ? ; - peut-on influencer le régime hydrique de la vigne par le choix des techniques d'entretien du sol ? ; - l'usage de toiles végétales permet-il d'influencer le régime hydrique de la vigne ? Pour y répondre, des essais (Pieri et al., en 1995 et 1996) ont comparé un travail mécanique avec un enherbement de l'interrang, dans le bordelais. Si, l'hiver, le couvert optimise la reconstitution des réserves en eau du sol, sa présence en été est à raisonner en fonction des conditions climatiques de l'année.
Produire des légumes biologiques : Généralités et principes techniques : Tome 1
Frédéric REY, Auteur ; Aude COULOMBEL, Auteur ; Marie-Laëtitia MELLIAND, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2015Ce guide est le premier tome d'une série de 3 entièrement dédiée à la production de légumes biologiques, et qui rassemble une abondante matière jusque-là disséminée dans divers organismes agricoles. Ce premier tome traite des principes techniques et réglementaires de l'agriculture biologique. Il s'adresse aux producteurs de légumes, qu'ils soient déjà en agriculture biologique ou qu'ils envisagent de s'y convertir, aux candidats à l'installation, mais également aux conseillers agricoles, techniciens, enseignants et étudiants. Au sommaire : - Principes de base ; - Santé des plantes ; - Semences et plants ; - Récolte et conservation ; - Gestion globale et organisation ; - Résultats technico-économiques.
Travail du sol en viticulture
Arnaud FURET, Auteur ; Luc BAUER, AuteurJean-François Promonet, prestataire de service sur le travail du sol basé en Bourgogne, accompagne, entre autres, les viticulteurs biologiques. L'aide qu'il leur apporte a pour objectif de les rendre autonomes sur la gestion de leurs sols. L'ADABio et l'ARDAB, groupements d'agriculteurs bio en région Rhône-Alpes, ont fait intervenir Jean-François pour des formations sur le travail du sol en viticulture. Selon lui, il n'y a pas de solution clé en main, les interventions sur le sol doivent s'adapter au contexte de l'exploitation. L'une de ses règles : « anticiper à chaque travail le travail suivant, pour valider si le moment est bon ». Régis Descotes, viticulteur dans le Rhône, et Dominique Belluard, viticulteur en Haute-Savoie, apportent leurs témoignages.
Alternatives au désherbage chimique en jeune verger de pommes à cidre
Nathalie CORROYER, Auteur ; Jean-Charles CARDON, Auteur ; Bruno CORROYER, Auteur ; ET AL., AuteurComment gérer la question de l'enherbement sur de jeunes vergers de pommiers à cidre, en bio, mais pas seulement ? Si des études ont montré que l'enherbement total (inter rang et rang) dans les vergers à cidre adultes, notamment bio, était une pratique très positive, l'enherbement sur le rang pose des problèmes de concurrence forts entre herbe et arbres dans les jeunes vergers (moins de 3/4 ans). Une étude comparative a été menée en Normandie entre diverses méthodes : enherbement avec du pâturin, traitement chimique (2 passages), bâche plastique tissée (perméable à l'eau de pluie et fertilisants), des mulchs (broyat d'écorces et anas de lin). La croissance des arbres et le rendement (récolte cumulée 2011 et 2012) ont été mesurés. Les résultats montrent nettement un effet de concurrence du pâturin. Les meilleurs résultats, sur tous les critères, sont obtenus avec la bâche et les mulchs (avec des résultats assez nettement supérieurs à ceux obtenus par désherbage chimique). La bâche pose malgré tout un problème quand on veut la retirer après quatre ans. Les mulchs peuvent favoriser la présence de campagnols et restent coûteux à l'installation, mais sont une alternative très satisfaisante.
En Anjou, Cailleau Herbio : La préférence aux itinéraires annuels
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurEn 2001, Yannick Cailleau a repris l'exploitation de polyculture-élevage de ses parents (Chemillé, Maine-et-Loire), conduite en bio depuis 1967 et, depuis, convertie à l'agriculture biodynamique. 15 des 75 ha de la ferme sont dédiés aux plantes aromatiques et médicinales (PPAM), cultures phares de la région. La principale difficulté réside dans la gestion de l'enherbement. Les rotations mises en place, outre leurs avantages agronomiques, sont un moyen important de réduire la présence d'adventices. Les dates d'implantation des PPAM (au printemps), le désherbage mécanique et manuel, la préférence pour des cultures annuelles sont d'autres choix de l'entreprise Cailleau Herbio pour garantir la propreté des cultures, nécessaire à leur valorisation en herboristerie. La camomille, cultivée sur 6 ha, est la plante la plus proposée par l'entreprise.
Les auxiliaires s'attaquent aux pucerons
Guy DUBON, AuteurL'utilité des auxiliaires sur artichaut a longtemps été ignorée, notamment contre les pucerons. Les chrysopes, les syrphes et les coccinelles sont pourtant bénéfiques. Il s'agit donc de favoriser la présence des colonies naturelles de ces prédateurs de pucerons noirs. L'utilité des bandes enherbées et de la végétation spontanée comme refuges à auxiliaires est attestée. L'article présente un tableau indiquant les périodes de présence des différents auxiliaires et celles des pucerons sur artichaut.
Biodiversité fonctionnelle en cultures légumières : Vers une gestion agroécologique des pucerons et des thrips
Sébastien PICAULT, AuteurAGATH est un projet collaboratif porté par le Ctifl (2013 2015), qui a pour objectif de mettre au point et d'évaluer un ensemble de pratiques agro-écologiques susceptibles de limiter la pression exercée par les pucerons dans les cultures de melon et par les thrips dans les cultures de poireau. Un des buts est d'observer les effets de la mise en place d'infrastructures agroécologiques (jachères fleuries, bandes enherbées ) sur les auxiliaires des parasites. Des rotations seront aussi testées, ainsi que l'utilisation de plantes « de service » (plantes-écran, plates-piège ou plantes répulsives) ou de kaolin. Le projet AGATH comporte ainsi quatre axes : 1- Perturber l'installation d'Aphis Gossypii dans les melons et de Thrips Tabaci dans les cultures de poireau, 2- Favoriser les processus de régulation naturelle dans les cultures, 3- recherche et intégration de l'innovation en milieu producteur, 4- Diffusion et valorisation des résultats.
Conservation Buffers in Organic Systems
Rex DUFOUR, Auteur ; Sarah BROWN, Auteur ; Ben BOWELL, Auteur ; ET AL., Auteur | BUTTE (P.O. Box 3838, MT 59702, USA) : ATTRA (The National Sustainable Agriculture Information Service) | 2014Ce document fournit des conseils pratiques à la mise en place et la gestion des bandes tampons dans les fermes biologiques afin de satisfaire les exigences règlementaires. Les tampons de conservation sont généralement des bandes de végétation implantées dans le paysage afin d'influencer les processus écologiques et de fournir une variété de services. Beaucoup de noms sont utilisés pour les désigner, notamment : corridors écologiques, haie brise-vent, bandes filtrantes, etc.
Désherber maïs et soja avec une bineuse à étoiles : Quels avantages et inconvénients ?
Martin PERROT, AuteurCet outil a fait l'objet d'une démonstration à Lens-Lestang, dans la Drôme. Une bineuse Hatzenbichler 6 rangs (17 000 ) permet de biner et de butter. Le binage s'effectue avec 4 étoiles par rang et les déflecteurs. Le buttage, dès 6-8 feuilles, nécessite de retirer les déflecteurs et de retirer une à deux étoiles par rang, d'augmenter leur inclinaison et de rouler légèrement plus vite (plus de 6 km/h). Cet outil convient sur sols secs et battants, mais supporte mal les cailloux. Cette polyvalence a un prix : un temps d'entretien élevé pour le graissage (64 graisseurs) et une efficacité discutable sur le rang. La bineuse convient bien au soja car elle permet de recouvrir le rang à un stade précoce sans enfouir la culture, ce qui n'est pas le cas du maïs car il supporte moins bien le recouvrement. Le travail dans l'inter-rang est exemplaire et les étoiles ont l'avantage de projeter de la terre fine sur les cultures, ce qui évite de les coucher, comme c'est parfois le cas avec une bineuse classique. Le point noir de ce modèle est la longueur trop élevée des déflecteurs, occasionnant des pertes de culture dans les virages.
Evaluer les systèmes de grandes cultures biologiques : RotaLeg Thorigné
Cette brochure présente un essai du Projet RotAB mené sur la plateforme expérimentale de Thorigné d'Anjou dans le Maine-et-Loire. L'objectif est d'analyser les performances des systèmes de cultures biologiques sans élevage selon les types de successions de cultures et les types de légumineuses introduites. Cinq rotations sont mises en place, elles diffèrent selon le nombre de cultures qui se succèdent et la quantité de légumineuses. Certaines incluent de la luzerne, de la féverole, du pois et/ou des couverts végétaux. Aucun apport de fumier ou de compost n'est réalisé sur les parcelles. L'essai a été mis en place en 2011 et les résultats sont valorisés par des partenariats avec les écoles d'agriculture, la production de références technico-économiques et l'organisation de journées d'échange.
La fertilité vue par 9 agriculteurs
Un éleveur de porcs en plein air, deux viticulteurs, des éleveurs de chèvres, quatre cultivateurs, un arboriculteur et un maraîcher constructeur de matériel sont interrogés sur leurs pratiques, mais surtout sur leur conception de la fertilité et du travail du sol en agriculture biologique. Un éleveur pratique l'agroforesterie et un viticulteur pratique « l'agriculture du non-agir ». Les agriculteurs témoignent de la prépondérance de la rotation dans la mise en place du système de culture et de la couverture végétale du sol.
Fiches techniques sur l'autonomie alimentaire en Bio
Ces 7 fiches techniques sur l'autonomie alimentaire en bio sont proposées par les Chambres d'Agriculture du Limousin. Elles ont été élaborées dans le cadre du Programme Limousin des Acteurs de l'Agriculture Biologique (PLAAB), avec la contribution de Michel Desmidt, expert du PLAAB en autonomie des élevages bio. Chacune comporte 4 pages (sauf la fiche féverole d'automne qui en comporte 2). Elles concernent : la gestion de l'enherbement, la culture des associations céréales et protéagineux en bio, les rotations, le soja, les céréales d'hiver, la connaissance du sol, la féverole d'automne. Elles abordent des questions diverses, par exemple le seuil de nuisibilité des adventices, de leur maîtrise, le choix des espèces et des variétés pour les associations, les semis, la valeur alimentaire, la fertilisation
GRAB : Bilan des principaux essais en maraîchage en 2013
Chloé GASPARI, Auteur ; Jérôme LAMBION, Auteur ; Catherine MAZOLLIER, Auteur ; ET AL., AuteurCet article présente les principaux essais en maraîchage réalisés en 2013 par le GRAB. Ils répondent à plusieurs thématiques. Concernant la biodiversité fonctionnelle, les essais ont étudié les possibilités de favoriser : - les punaises auxiliaires de la famille des mirides ; - les auxiliaires contre les pucerons du melon par la mise en place de bandes fleuries ou de plantes répulsives. Concernant le matériel végétal, de nombreuses variétés ont fait l'objet d'essais sous abris ou en plein champ : salades, cultures de diversification, tomates anciennes, pastèques, patates douces, courges, choux. Des essais visaient à valoriser la biodiversité de pays, en partenariat avec la structure italienne AIAB in Piemonte. La question de la fertilité des sols a été étudiée sous trois angles : - la réduction du travail du sol ; - la mise en place d'engrais verts à base de légumineuses ; - et la fertilisation azotée. Du côté des maladies et ravageurs, les vols de Drosophila suzukii ont été suivis et différents moyens de lutte ont été testés contre le mildiou de la laitue, la mouche de la carotte, Tuta absoluta sur tomate, et les nématodes à galles. Enfin, le programme « économie d'eau », initié en 2008, s'est poursuivi avec l'étude de la réduction des irrigations.
Plantes aromatiques : Des systèmes ingénieux
Myriam GOULETTE, AuteurJean-Marie Goret cultive sarriette, thym et romarin biologiques depuis 2011, dans les Bouches-du-Rhône. Son système, construit sur mesure, a été présenté à l'occasion d'une journée technique organisée le 1er juillet 2014, par le comité bio du Cpparm. L'agriculteur a autoconstruit un certain nombre d'équipements de son parc matériel : vendangeuse équipée d'une tête de récolte Clier pour la récolte, anciens containers à tabac et ventilateur pour le séchage, moissonneuse-batteuse pour le battage. Le désherbage reste l'opération la plus délicate. Il nécessite parfois le recours à des saisonniers.
Pollinisateurs : Aider les agriculteurs à nourrir les abeilles
Stéphanie BOT, AuteurDans le Pas-de-Calais, le groupe Carré s'appuie sur sa ferme pilote pour faire prendre conscience aux agriculteurs de l'importance des bandes enherbées et fleuries, des jachères favorables à la présence des abeilles. L'article présente quelques plantes avec des potentiels d'attraction des abeilles différents. Un tableau présente 10 formulations commerciales de mélanges pour semer des jachères apicoles selon leur pérennité et les types de sols. Les mélanges de semences contiennent entre 5 et 29 espèces différentes.
Pucerons contre melons : L'intérêt des bandes fleuries
Gaëlle POYADE, AuteurLes produits homologués et efficaces pour lutter contre les pucerons en cultures de melons biologiques sont inexistants. Ainsi, l'Inra et le Grab d'Avignon se sont intéressés à l'intérêt de bandes enherbées et/ou fleuries en bordure de parcelles. Ces aménagements agro-écologiques pourraient, en effet, jouer le rôle de réservoirs à auxiliaires. Deux essais, en conventionnel et en bio, et réalisés dans le cadre des programmes CTPS Parcel-R et Casdar Agath, ont été présentés à l'occasion des journées Légumes bio, organisées en mars 2014, par le Ctifl et l'Itab. Malgré une certaine hétérogénéité, les résultats des deux essais montrent que les bandes fleuries attirent un nombre important d'auxiliaires généralistes mais aussi spécifiques aux pucerons. Au sein des cultures de melons, la population d'auxiliaires côté bandes fleuries était 50 % plus importante que dans la culture côté sol nu (essai Parcel-R). Malgré des attaques de pucerons trop faibles cette année pour évaluer réellement l'efficacité de telles pratiques, les résultats sont prometteurs.
"Une alternance de techniques adaptées selon l'âge des arbres, pour assurer la durabilité du système de culture"
Nathalie CORROYER, AuteurDans le cadre du projet SolAB, sur les différents modes innovants de gestion du sol en agriculture biologique, deux essais ont été conduits dans des vergers adultes de pommes à cidre. Un enherbement du verger est favorable à la fertilité du sol, alors que la mise en place d'une bâche tressée favorise la disponibilité en eau en début de saison, au moins les premières années, et d'azote assimilable. Le désherbage mécanique, troisième modalité testée, entraîne une compaction du sol défavorable à sa fertilité. Ces essais amènent à conclure qu'aucun mode de gestion du sol n'est parfait et que la durabilité du système de culture doit être assurée par la combinaison de plusieurs pratiques, à alterner en fonction de l'âge des arbres.
Des alternatives au désherbage chimique
Gilles LIBOUREL, AuteurLe système alternatif au désherbage chimique le plus pratiqué est la combinaison du travail du sol sur le rang et l'enherbement permanent entre les rangs. Le plus efficace reste la combinaison de plusieurs méthodes et outils, dans une optique à la fois de lutte contre les adventices et d'entretien du sol. L'entretien de la ligne de plantation du verger peut passer par l'utilisation de bâches tissées, le brossage du sol ou le maintien d'un enherbement permanent. Le travail du sol est la méthode la plus classique, à combiner avec l'utilisation d'engrais verts en réfléchissant les périodes de présence de l'engrais vert en fonction du risque de campagnol. Il est nécessaire de combiner différents outils de travail du sol. Les outils à disques peuvent travailler des couverts bien développés et brassent bien le sol. Les outils à lames sont les plus économes par passage et peuvent travailler rapidement. Le système de débuttage-buttage par versoir décavaillonneur et disques est un système plutôt économe en énergie et maintenance. Les outils rotatifs hydrauliques sont très performants, mais les plus gourmands en énergie par passage et les plus lents. Des critères de choix des outils sont donnés.
Bilan des essais d'enherbement sur le rang en verger
Christelle GOMEZ, Auteur ; Claude-Eric PARVEAUD, Auteur ; Sophie-Joy ONDET, AuteurDes essais d'enherbement semés sur le rang d'abricotiers et de pêchers ont été testés dans le but de gérer l'enherbement naturel sans avoir recours au travail du sol. Présentation des conclusions pour les deux essais : Semis de différentes espèces en mélange : essai dans les costières de Nîmes (vallée du Rhône) en verger d'abricotiers (installation de la fétuque ovine sur plus de 90 % de la surface) ; Semis de trèfle blanc sous pêchers adultes : essai à Saint-Marcel-les-Valences, dans la Drôme.
Cahier DVD n°1 : Plantation et taille d'un arbre de plein champ
Ce cahier décrit les techniques de plantation et de taille des arbres de plein champ, différentes de celles des arbres qui poussent en forêt. Au sommaire du cahier : - Plantation : Le bon arbre au bon endroit (choisir l'essence, le plant, le conditionnement) ; Disposer les arbres (la bonne densité, la bonne orientation, l'aspect paysager) ; Préparation du sol ; Piquetage ; Planter les arbres (la mise en terre, la protection, l'entretien de la ligne) ; - Taille : L'arbre : un être vivant ; Les mécanismes en jeu (la construction d'un arbre, les conséquences de la taille) ; Taille : les grands principes (obtenir une bille de pied, quand tailler ?, le soin de la coupe, quel matériel ?) ; La taille de formation ; L'élagage ; L'émondage. Des appendices (annexes) complètent le cahier (liste des essences feuillues soumises à la réglementation forestière, règlementation des plants forestiers, signification des étiquettes des plants forestiers...). Le DVD vidéo, qui accompagne le cahier, met l'accent sur : le matériel, choisir ses plants, préparer le chantier, planter, protéger, le peuplier.
À chacun sa bande, Guide des bandes riveraines en milieu agricole
Isabelle MARTINEAU, Auteur ; Frédéric BOIVIN, Auteur ; Éric LEGER, Auteur | Granby (739 Dufferin, Canton-de-Granby, J2H 2H5, CANADA) : CLUB-CONSEIL GESTRIE SOL | 2013Les entreprises agricoles québécoise ont l'obligation de maintenir une bande de végétation d'une largeur minimale aux abords des cours d'eau dans le but de diminuer l'érosion des sols tout en contribuant à la biodiversité du milieu. Un modèle adapté de bande riveraine doit être choisi en fonction de la situation de l'entreprise. Le Guide des bandes riveraines en milieu agricole est destiné à appuyer l'agriculteur et son conseiller dans le choix d'un modèle de bande riveraine et de les guider dans sa mise en application. C'est un outil de vulgarisation haut en images. Le guide présente 3 sections. Les techniques d'implantation sont d'abord expliquées et mises en images. On y présente ensuite 7 modèles visant à inspirer les agriculteurs qui souhaitent aménager leur bande riveraine. Les combinaisons d'aménagements possibles sont presque infinies. Les modèles présentent donc les principales tendances. Des témoignages d'agriculteurs y sont insérés. À titre d'exemple, un agriculteur de grandes cultures biologiques y explique que sa bande riveraine de saules à croissance rapide l'a vite protégé contre les dérives de pesticides possibles des voisins. Enfin, on y retrouve une liste des principaux végétaux suggérés en bandes riveraines et leurs différentes caractéristiques, qui pourra être utile dans l'élaboration de projets. Des sites de démonstrations des modèles décrits ont été implantés sur le territoire de la Ville de Granby. En accompagnement du guide, le Club-conseil Gestrie-sol offre la visite de ces sites (Tournée des bandes), une conférence en salle ou un atelier à vos terrains (panneaux portatifs).
Conduite des vergers : Ils pratiquent le bio
Maria DELGADO, AuteurTrois arboriculteurs témoignent à propos de la conversion de leurs vergers d'oliviers à l'agriculture biologique. Jean-Benoît Hugues, aux Baux de Provence (13), a commencé la conversion de ses oliviers sept ans auparavant pour une vente en haut de gamme. Joseph Planes, à Millas (66), a décidé de cultiver ses oliviers en bio pour transmettre une terre propre à son fils. Raymond Garcia, installé dans l'Hérault, cultive 23 ha d'oliviers bio, en complément de céréales et vignes conventionnelles. Jean-Benoît Hugues et Joseph Planes ont recours à la bouillie bordelaise contre l'il-de-paon, et à l'enherbement et la fauche pour maîtriser les adventices. Ils apportent une fertilisation organique, ce que ne peut pas faire Raymond Garcia sur ses vergers situés dans l'aire de protection de la source Perrier. Ce dernier peine ainsi à obtenir des rendements corrects. Contre la mouche de l'olive, Raymond Garcia s'est équipé pour utiliser l'argile, une solution déjà adoptée par Jean-Benoît Hugues qui obtient des résultats satisfaisants. De son côté, Joseph Planes n'a pas de problème de mouche grâce au choix de la variété Arbequina, peu charnue, à peau assez dure, et donc moins attractive pour la mouche, et avec une récolte précoce dès octobre. Côté rendements, ils ont peu diminué suite à la conversion chez Jean-Benoît Hugues, plus chez Joseph Planes qui avait arrêté de fertiliser. Raymond Garcia espère les améliorer en acquérant plus de technicité.
Créer un verger de pomme bio
Jean-François LARRIEU, AuteurLes grands principes à prendre en compte pour créer un verger de pommes bio sont présentés dans cet article. Premier facteur clé : la distance de plantation. En AB, il est conseillé de planter à distances équivalentes, voire plus dense qu'en conventionnel pour compenser le manque de vigueur. C'est la maîtrise de la vigueur qui sera déterminante pour permettre l'aération. Le choix des variétés est primordial. Avec l'observation de contournement des résistances pour la tavelure, il semble important de choisir des variétés peu sensibles, d'autant plus que des techniques comme les bâches ou les filets anti-pluie permettent un bon contrôle de la tavelure et des principales maladies fongiques. Il est aussi important de choisir des variétés peu sensibles aux pucerons. La gestion de l'enherbement est aussi un point majeur et la méthode sandwich (semis sur une bande étroite d'une espèce peu concurrente, comme une légumineuse, avec un travail du sol de part et d'autre de cette bande) semble intéressante, car elle permet un effet de concurrence moindre entre herbe et arbres tout en limitant le coût du désherbage mécanique. Autre facteur de réussite : limiter l'alternance, notamment par le choix du porte-greffe ou par une bonne gestion de l'enherbement. La conduite du verger doit intégrer des méthodes alternatives, comme l'aménagement d'un environnement favorable aux auxiliaires, la prévention, la gestion raisonnée de l'alimentation des arbres. Tout doit être fait pour limiter le recours à la protection phytosanitaire qui, pour rester efficace, ne doit être utilisée qu'à bon escient.
DinABio 2013 : Session Innovations en production végétale
Camille AMOSSÉ, Auteur ; Christophe DAVID, Auteur ; Florian CELETTE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 07 (147 Rue de l'Université, 75 338, FRANCE) : INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) | 2013La rubrique Session « Innovations en production végétale » des actes du colloque DinABio 2013 rassemble 24 résumés sur des thématiques très variées. Les principaux problèmes techniques auxquels s'intéressent les projets présentés sont la gestion de la fertilité des sols (fertilité physique, dynamique de l'azote, phosphore), la maîtrise des adventices et la gestion des bioagresseurs. La diversification semble jouer un rôle central pour répondre à ces difficultés techniques : diversification des cultures, mais aussi combinaison de diverses pratiques et méthodes complémentaires. Plusieurs projets s'intéressent à la conception de systèmes de culture ou d'itinéraires techniques, en intégrant des plantes de service (cultures associées, cultures intermédiaires, couverture du rang, etc.). Le désherbage mécanique et les produits alternatifs font l'objet de plusieurs résumés, tout comme la diminution des façons culturales. Enfin, les outils d'évaluation occupent une place importante, que ce soit pour évaluer les solutions mises en uvre ou faciliter la prise de décision.
Domaine Les Grands Vignes : Une voie bien tracée
Myriam GOULETTE, AuteurLa visite organisée, dans le cadre du salon Tech&Bio, le mercredi 18 septembre, a réuni une quinzaine de personnes chez Nicolas Badel, viticulteur bio sur les coteaux de l'Ardèche, qui s'est lancé dans la vinification depuis 3 ans. Installé sur 6,5 ha en 1999 avec son cousin, ils sont passés en bio en 2007. Ils ont livré en coopérative pendant dix ans, puis, arrivés au bout de l'engagement, ils ont décidé de vinifier eux-mêmes. Il n'y a pas de salarié permanent sur l'exploitation, mais 4 à 5 saisonniers sont présents de fin mars à début septembre, ainsi qu'une dizaine de personnes pour les vendanges manuelles. Les rendements sont de l'ordre de 35 hl/ha avec une bonne valeur ajoutée et une commercialisation réussie. Le sol est travaillé, mais un enherbement du rang avec de la fétuque rampante est mis en place cette année sur la partie IGP. Depuis trois ans, Nicolas Badel utilise des purins, ce qui demande beaucoup de technicité et de rigueur, tout en restant attentif aux conditions de l'année. Il envisage d'utiliser aussi les décoctions. Au chai, il travaille avec un nologue qui a adapté un protocole de vinification en fonction des vins souhaités par Nicolas Badel.
Lutte contre l'érosion : Agriculteurs et collectivités main dans la main
Hélène GRARE, AuteurDans le Bas-Rhin, certaines zones sont particulièrement sensibles aux épisodes orageux dont les fortes pluies provoquent des coulées d'eau boueuse. C'est notamment le cas sur la commune de Soultz-sous-Forêts, touchée quatre fois entre 2000 et 2012. Pour limiter la forte érosion qui découle de ces phénomènes météorologiques, apparaissant au printemps alors que le maïs est trop petit pour limiter les écoulements, la commune a pris des dispositions en concertation avec les agriculteurs et la Chambre d'Agriculture. Ainsi, 4 kms de bandes enherbées et 26 fascines (écran de branchage en travers du ruissellement) ont été implantés avec le soutien financier de l'Agence de l'Eau, du Conseil Général et de la commune. Côté agriculteurs, la mise en place concertée d'un assolement est réalisée et certains sont passés en non-labour. Les parcelles de Christophe Haas, conduites en techniques culturales simplifiées, ont en effet été beaucoup moins impactées par les pluies torrentielles du printemps 2012 que les parcelles voisines.
Nouveautés Matériels : Un kit de ventilation pour céréales ; Plus de productivité grâce à P-film® en couleurs ; Vu au Sival ; Un drone écologique terrestre ; De Bolster, des semences maraîchères 100 % bio
Frédéric RIPOCHE, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurCet article présente plusieurs innovations en termes de matériel conçu pour l'agriculture biologique ou utilisable en bio. Le système de ventilation mis au point par Erwann Touffet, par exemple, peut être disposé au fond des bennes de récolte lors des battages de céréales et ainsi sécuriser les récoltes de petits lots de grains en attente de collecte et de stockage. Les caillebotis perforés de trous de 2 mm et un ventilateur extérieur permettent une circulation de l'air homogène dans la benne. Un brûleur gaz peut être ajouté si un séchage est nécessaire. Les autres matériels présentés sont : - un film de couverture plastique coloré qui améliore le processus de photosynthèse par la modification du spectre de couleurs entrant dans les serres ; - des bineuses à doigts ; - Omnisol, un matériel destiné à l'entretien superficiel des sols viticoles ; - une bineuse intégrale InRow, à destination des maraîchers, qui passe entre rangs et entre plants ; - un drone terrestre qui fonctionne à l'énergie solaire pour tondre les interrangs dans les parcelles de vigne ; - des semences maraîchères bio (courge-potimarron, fève, roquette, tomate cerise) produites par un semencier bio néerlandais.
Des performances agronomiques au service des agriculteurs
Le projet PerfCom avait pour objectif l'étude des performances agronomiques, économiques et environnementales des associations blé/légumineuse en agricultures biologique et conventionnelle. Les essais en bio, réalisés chez des agriculteurs du Sud-Ouest, ont notamment porté sur les composantes du rendement, la qualité du produit récolté, les populations de pucerons verts et de sitones et l'enherbement. Ainsi, il a été montré que les associations peuvent représenter un moyen efficace de réduire l'impact des ravageurs des cultures. Toutefois, si un tel effet a pu être observé avec le puceron vert, cela n'a pas été le cas avec le sitone. L'intérêt des associations de cultures s'avère donc variable en fonction des mécanismes propres à chaque ravageur. Concernant l'enherbement, il est réduit dans les associations par rapport aux cultures pures de protéagineux, mais est proche de celui observé dans les cultures pures de céréales. Ce meilleur contrôle des adventices serait lié à la moindre disponibilité en ressources (lumière, eau, nutriments). Dans le cas où une intervention de désherbage mécanique serait nécessaire, des précautions particulières sont à prendre. Dans une dernière partie de l'article, l'opinion des agriculteurs face aux associations, leurs avantages et leurs inconvénients est rapportée.
Pratiques culturales en viticulture en 2010 : Les viticulteurs bio adaptent leurs pratiques culturales
G. BUISSON, AuteurSur le bassin viticole Val de Loire, un peu moins de 7% des surfaces sont conduites en AB, mais leur nombre progresse. Les viticulteurs biologiques diffèrent des conventionnels dans leurs pratiques, en général plus diversifiées. L'enherbement total des parcelles est deux fois plus présent chez les viticulteurs bio de ce bassin. Ils recourent fortement au désherbage mécanique ou thermique pour plus de 97 % des surfaces (contre 15 % des surfaces en conventionnel). Au moins deux désherbages ont lieu en bio par campagne sur les parcelles. Les traitements fongicides bio sont plus fréquents (en 2010, en moyenne 14 traitements bio contre 11 en conventionnel), de même que les travaux en vert (épamprage, effeuillage ou encore éclaircissage). Les rendements bio sont inférieurs (de 25% en 2010) par rapport au conventionnel, mais les prix du vin bio sont plus élevés. A noter que les vignes bio sont essentiellement valorisées en AOP.
Réduction des intrants : Moins traiter ses oliviers
Fleur MASSON, AuteurUn projet CASDAR sur la réduction des intrants en oléiculture a été mené par le GRAB (groupe de recherche en agriculture biologique) et différents partenaires, de 2010 à 2012. Il a porté sur la gestion de l'enherbement, la lutte contre la mouche et l'il-de-paon ainsi que sur l'optimisation des itinéraires techniques. Contre la mouche de l'olive, principal ravageur, il existe deux méthodes utilisables en agriculture biologique : le spinosad, un mélange qui attire et tue les adultes, mais présente un mauvais profil environnemental, et le kaolin qui constitue une barrière physique empêchant la ponte, mais à laquelle la mouche pourrait s'habituer. Il est donc important de multiplier les méthodes de lutte. Contre l'il-de-paon, une maladie cryptogamique, le cuivre est majoritairement utilisé, mais c'est un élément qui pourrait bien aussi avoir un effet néfaste sur les parasites de la mouche. Les essais au laboratoire montrent des résultats intéressants du bicarbonate de potassium, de deux huiles essentielles et d'un extrait de pépins d'agrumes. La gestion de l'enherbement pourrait s'appuyer sur l'utilisation de plantes de couverture, par exemple en mélangeant deux espèces dont les installations sont complémentaires.
Verger en agriculture biologique : Modes de gestion du sol sur le rang
Alain GARCIN, Auteur ; Claude BUSSI, Auteur ; Nathalie CORROYER, Auteur ; ET AL., AuteurDans le cadre du projet Casdar SolAB, la gestion des sols et de leur fertilité en agriculture biologique ont été étudiées dans différentes productions végétales, dont l'arboriculture. Sur les six sites consacrés aux vergers biologiques, les expérimentations ont notamment permis de comparer trois modes de gestion du sol sur les rangs : une couverture végétale spontanée ou semée, un mulch naturel ou artificiel, un travail mécanique (modalité témoin). L'objectif était d'évaluer la faisabilité et la durabilité de tels modes de gestion pour limiter la concurrence des adventices pour l'eau et les éléments minéraux. Les résultats ont permis de conclure que le choix de la technique la plus appropriée relève des contraintes propres à chaque contexte de production. Par ailleurs, l'alternance de ces techniques dans l'espace et dans le temps semble être une bonne garantie de la durabilité des vergers. Cette étude a aussi permis d'utiliser différents outils d'évaluation de la fertilité des sols et d'en évaluer l'intérêt et la faisabilité.
Agroforesterie en développement : parcours comparés du Québec et de la France
Cécile TARTERA, Auteur ; David RIVEST, Auteur ; Alain OLIVIER, Auteur ; ET AL., AuteurLa présente analyse établit un parallèle entre l'agroforesterie française et québécoise en fonction de cinq enjeux fondamentaux : reconnaissance, interdisciplinarité et approche collective; acquisition et transfert de connaissances; statut, réglementations et financement; sensibilisation et mobilisation; support technique et mise en uvre sur le terrain. L'information de base provient notamment d'un forum sur l'agroforesterie réalisé par le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec en mars 2010. Principalement pour des raisons environnementales, les haies et les bandes riveraines arborées tendent à se généraliser; pour leur part, les systèmes agrosylvicoles demeurent moins répandus. Alors qu'en France, la reconnaissance politique est acquise et que de nombreux freins réglementaires ont été levés, au Québec, le statut de l'arbre hors forêt est encore flou, la réglementation restrictive et les programmes non adaptés. Les systèmes agroforestiers fournissent de multiples services écosystémiques, mais un travail reste à accomplir pour les quantifier et pour établir leur potentiel de production agricole et ligneuse.
L'aménagement de parcelles pour limiter la pression des ravageurs
Sébastien PICAULT, Auteur ; Véronique BARGAIN, AuteurDans l'objectif d'attirer et/ou de maintenir les auxiliaires aux abords des parcelles cultivées, des infrastructures agro-écologiques peuvent être mises en place (haies, bandes enherbées, mélanges fleuris). Ainsi, les populations de ravageurs peuvent être maîtrisées par la présence de leurs prédateurs et parasitoïdes. On parle alors de biodiversité fonctionnelle. Dans ce contexte, le projet Biodivleg étudie l'effet de la présence de haies sur la régulation naturelle de mouches dans différentes cultures de Brassicacées. L'effet potentiel des haies n'a pas pu être clairement identifié et les méthodes de l'étude doivent être affinées pour les prochains essais. En ce qui concerne les populations de pucerons sur culture de laitues, le Ctifl teste depuis trois ans l'effet de différents aménagements agro-écologiques. Dans les parcelles concernées, l'accroissement des populations d'auxiliaires est plus rapide et la durée d'infestation par les pucerons est plus courte.
Arbo et viti : Pas de solution unique
TERROIRS BIO RHONE-ALPES, AuteurEn viticulture et arboriculture biologiques, la gestion de l'enherbement passe par l'itinéraire technique, lui-même fortement dépendant de la configuration du vignoble ou du verger. Parmi les éléments qui conditionneront l'enherbement : - la largeur de l'interrang : plus il sera large, plus il sera facile de mettre en place une bande enherbée non-concurrentielle ; - l'irrigation ou non de la parcelle, sachant qu'en système non-irrigué, la concurrence entre adventices et jeunes arbres est trop forte pour pouvoir laisser une bande enherbée. Sur le rang, les essais d'enherbement intégral ne sont pas satisfaisants et il est donc conseillé de réaliser un travail du sol pour la gestion des adventices.
Arboriculture : L'entretien du rang de plantation dans une noyeraie conduite en culture biologique
Stéphanie GAZEAU, AuteurLe noyer est un arbre d'été : ses besoins en eau et minéraux sont élevés de mai à début juillet. De ce fait, l'entretien du rang en nuciculture biologique requiert une grande attention. Pour limiter la concurrence entre l'arbre et l'herbe, deux types de conduite sont privilégiés. L'enherbement total (spontané ou semé) en est un, mais n'est applicable qu'en situation où le stress hydrique est peu marqué. Pour l'entretien du rang et des inter-rangs, il est, dans ce cas, possible de faucher (par satellite escamotable au passage du tronc), de tondre, d'utiliser un rouleau (qui couche l'herbe) ou de faire pâturer les noyeraies. La seconde conduite, plus exigeante en temps, consiste à enherber les entre-rangs et à désherber mécaniquement le rang (sur 1 mètre de chaque côté de la ligne de plantation), et cela, de préférence en alternant les différents outils (dents, brosses, disques, rotatifs animés). L'article explicite les avantages et limites de chacun de ces outils, tout en signalant que l'outil idéal reste à inventer.
Les auxiliaires en maraîchage biologique de plein champ : Etude sur l'attractivité des aménagements autour des cultures
Laurent GIARDINO, AuteurDepuis 2010, l'ARELPAL/GDM de Vendée mène une expérimentation sur les auxiliaires de cultures en maraîchage biologique. Au sein des deux exploitations étudiées, l'une conduite depuis plusieurs années en culture maraîchère bio et l'autre récemment mise en culture (ancienne prairie), différents aménagements ont été réalisés : haies, bandes enherbées, bandes fleuries, engrais verts. Les résultats obtenus en 2011 sont présentés dans cet article. Les bandes enherbées ont démontré leur rôle de réservoir et de corridor pour les insectes alors que les haies constituent plutôt des zones refuges. Les bandes fleuries et engrais verts quant à eux, avec une flore moins variée que les bandes enherbées, permettent un maintien plutôt quantitatif des auxiliaires, avec moins de diversité. Les auxiliaires spécifiques aux cultures maraîchères (courges ici) sont plus présents sur l'exploitation traditionnellement en maraîchage que sur l'exploitation récemment mise en culture.
Biodiversité et régulation des ravageurs en arboriculture fruitière
Jean-Michel RICARD, Auteur ; Alain GARCIN, Auteur ; Michel JAY, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (97 Boulevard Pereire, 75 017, FRANCE) : CTIFL (Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes) | 2012La prise de conscience de l'importance de la biodiversité gagne chaque jour davantage les esprits. Les agriculteurs en particulier, tout en veillant à la rentabilité de leur activité, sont mis au défi de maintenir la durabilité de leur exploitation en respectant le plus possible l'environnement. Au-delà de son intérêt patrimonial, la biodiversité rend des services fondamentaux à l'homme et à l'agriculture dont on commence juste à percevoir les multiples impacts : lutte contre les ravageurs, fertilité des sols, pollinisation... Tous les acteurs de la production fruitière se doivent donc de prendre en compte la valeur de la biodiversité au quotidien. Cet ouvrage présente d'abord des notions d'agro-écologie pour se focaliser ensuite sur la régulation des ravageurs des vergers par leurs ennemis naturels. Il propose également des méthodes de suivi et de diagnostic de la biodiversité dans les exploitations, associé à un fascicule d'aide à l'identification des principaux ordres et familles d'arthropodes des vergers. Le rôle des infrastructures agro-écologiques et les principes de la lutte biologique par conservation sont abordés avec des conseils de mise en uvre et de gestion.
Carabidés et Syrphidés en grandes cultures : Diversité, service rendu et potentialités des habitats
Laure SYNDIQUE, Auteur ; Aude COULOMBEL, AuteurDans le cadre du projet CASDAR « Entomophages en grandes cultures : diversité, service rendu et potentialités des habitats », qui a duré trois ans et a pris fin en décembre 2011, divers travaux de recherche ont été menés. L'activité-densité et la diversité des carabes et des syrphes, ainsi que les services qu'ils sont susceptibles de rendre en agriculture, ont notamment été étudiés grâce à différents dispositifs (pots Barber, pièges à émergence, pièges cornet, tente malaise, carré d'observation), et ce, dans trois régions : Picardie, Rhône-Alpes et Centre/Île-de-France. La diversité de ces insectes dans les milieux agricoles est positivement corrélée à la complexité du milieu en question. Ainsi, pour favoriser la présence de ces auxiliaires, les aménagements agro-écologiques en bordure de parcelles, leur composition, mais aussi la mosaïque des cultures et les pratiques culturales, ont un impact particulièrement fort. Ce projet a donné lieu à différentes publications qui permettent de diffuser les connaissances acquises (documents techniques, photothèque, matériel de formation ). Un autre projet, AuxiMORE, a pour objectif de capitaliser les connaissances sur le contrôle biologique des bioagresseurs et de développer des outils destinés au développement agricole et aux agriculteurs.
Les conférences Ctifl/Sitevi 2011 : La production intégrée et biologique en fruits et légumes
Claude TRONEL, Auteur ; Yannie TROTTIN, Auteur ; Alain GARCIN, AuteurLors de la 25ème édition du Sitevi, salon professionnel pour les filières vigne-vin et fruits et légumes, la production intégrée et biologique a été le sujet de conférences. Deux grandes thématiques sont présentées dans cet article. La première concerne la gestion du couvert végétal sur le rang en verger, l'objectif étant de limiter la concurrence des adventices envers les arbres. De nombreux essais sont en cours sur divers couverts végétaux, notamment le trèfle blanc, et sur divers systèmes de couverture du sol (Bois Raméal Fragmenté, toile, cartons). Aucune piste n'est aujourd'hui complètement satisfaisante mais ces solutions peuvent être améliorées. Seconde thématique abordée : la production intégrée par le biais de macro-organismes, utilisés pour « prévenir ou réduire les dégâts causés par d'autres organismes vivants ». Après un rappel des risques éventuels de telles pratiques sur la biodiversité (importation d'espèces non-indigènes), un bilan des ravageurs et maladies a été fait. Les conférenciers ont rappelé que la surveillance des cultures était primordiale dans la mise en place de protection intégrée, et que la recherche et les expérimentations doivent se poursuivre pour améliorer les stratégies. La production intégrée et biologique a un intérêt majeur dans un contexte où l'on cherche à combiner les moyens de lutte.
Dossier - Gestion du sol en AB
Laetitia FOURRIÉ, Auteur ; Joséphine PEIGNÉ, Auteur ; Aurélien DUPONT, Auteur ; ET AL., AuteurLe projet SolAB a permis d'étudier de nouvelles techniques de gestion des sols (alternatives au travail du sol profond) et de développer des outils simples à mettre en place pour faciliter l'observation et la connaissance du sol. Ce dossier présente une synthèse des résultats. Tout d'abord, le projet SolAB est présenté, ainsi que les outils qu'il a permis d'élaborer, en particulier les 4 tests simplifiés d'évaluation de la fertilité des sols. Les articles suivants présentent les résultats obtenus sur les 18 sites d'expérimentations du réseau SolAB. Ainsi, - En grandes cultures, le projet a cherché à comparer le labour au travail du sol superficiel, travail très superficiel et semis direct sous couvert. Les résultats obtenus au bout de 4 à 7 ans montrent que les techniques de travail superficiel peuvent être utilisées en AB, mais avec un risque accru de problèmes d'adventices. La fertilité du sol est améliorée d'un point de vue chimique et biologique. Par contre, le tassement est augmenté dans les horizons non travaillés. - En maraîchage, l'étude a porté sur l'impact d'une technique sans labour : les planches permanentes. Elles ressortent comme une technique intéressante sur plusieurs critères, mais avec des différences plus ou moins nettes selon les sites. - En arboriculture, le projet a permis d'évaluer l'influence de l'enherbement semé ou naturel, du mulch (paille, compost, BRF), de la méthode sandwich, de la bâche au sol et du travail mécanique. Parmi les différentes techniques étudiées, aucune n'apporte de solution universelle. Le choix de la technique la plus appropriée dépend largement des contraintes propres à chaque arboriculteur. Il semble également que l'alternance des techniques dans l'espace et le temps soit la meilleure garantie pour assurer la durabilité d'un système de culture. - En viticulture, les couvertures du rang par enherbement et paillage ont été testées. Les difficultés d'implantation ne permettent pas de donner de conseils clairs. Une fois implantés, paillages ou enherbements influent sur le sol et la plante. Ces conséquences sont bien à prendre en compte avant de décider une utilisation à l'échelle de la parcelle.
Entretien du sol sous le rang : Des techniques alternatives à l'étude
Myriam GOULETTE, AuteurEn viticulture, le désherbage mécanique du rang est une opération coûteuse en temps, matériel et carburant. Le rendez-vous Tech&Bio du 7 juin 2012 a été l'occasion, pour les acteurs de la filière, d'échanger sur des techniques alternatives. Parmi celles-ci, la mise en place d'une flore sous le rang a été étudiée, mais les résultats ne sont pas encore complètement satisfaisants. En effet, la nécessité de trouver une plante suffisamment couvrante mais peu compétitive avec la vigne est un véritable casse-tête. Autre possibilité : la mise en place d'un feutre tissé, dont l'installation prend du temps mais qui demande peu d'entretien par la suite et qui peut se dégrader directement dans le sol. Enfin, l'auteur aborde la question des désherbants naturels, encore à l'étude et dont l'homologation ne concernerait pas la bio dans un premier temps. Un encart présente l'utilisation de la traction animale pour le travail dans les inter-rangs.
Espaces non cultivés et biodiversité en vergers : Vers une meilleure prise en compte
Claude TRONEL, Auteur ; Jean-Michel RICARD, AuteurLes espaces non-cultivés sont des puits de biodiversité qui interagissent avec les espaces cultivés. Ainsi, ils doivent être considérés à part entière comme des éléments de l'exploitation agricole et de son territoire et donc être pris en compte dans la gestion globale du système. En arboriculture par exemple, les interactions entre le verger et son environnement contribuent au bon fonctionnement du système de production, les espaces non-cultivés (haies, bandes enherbées, fossés ) constituant des habitats semi-naturels qui favorisent la présence d'auxiliaires. De ce fait, il est important d'y limiter et d'y raisonner les interventions humaines.
Organic Farming Benefits Local Plant Diversity in Vineyard Farms Located in Intensive Agricultural Landscapes
Juri NASCIMBENE, Auteur ; Lorenzo MARINI, Auteur ; Maurizio G. PAOLETTI, AuteurIl existe peu d'études sur l'agriculture biologique en régions méditerranéennes, et en particulier dans les vignobles malgré leur importance économique. Cette étude avait pour objet l'étude de la biodiversité en plantes locales dans ces vignobles. 18 fermes du Nord de l'Italie ont été étudiées, 9 en agriculture biologique et 9 en conventionnel, et pour chacune, des relevés botaniques ont été réalisés dans une parcelle, sur une bande enherbée, et dans une haie. Sur les fermes biologiques, la richesse en espèces végétales locales semble accrue dans les vignobles et les bandes enherbées par rapport aux fermes conventionnelles. Il n'y a pas de différence significative en ce qui concerne les haies. Dans les deux types de systèmes, on retrouve les mêmes espèces, mais elles sont plus présentes dans les systèmes bio. Cela s'explique notamment par l'utilisation d'herbicides dans les systèmes conventionnels.
Régulation naturelle du carpocapse, l'espoir est permis
Gilles LIBOUREL, AuteurDans le Sud-Est de la France, le développement de méthodes de lutte biologique contre le carpocapse (virus de la granulose, confusion sexuelle) a permis la mise en place de cultures de pommiers en bio. Depuis quelques années, et notamment avec le changement climatique, le cycle biologique de ce prédateur a changé, et il a, de plus, développé une résistance au virus de la granulose, auxiliaire des cultures. Les chercheurs du GRAB (Groupe de recherche en agriculture biologique) ont donc mis des essais en place pour identifier de nouveaux moyens pour la régulation naturelle du carpocapse. Un essai mené en 2010 visait à tester l'incidence de la proximité d'une parcelle de choux, un autre mené en 2011 s'intéressait plus particulièrement à la gestion de l'enherbement dans les vergers. Aucune différence significative n'est apparue entre les modalités testées pour ces deux paramètres. Toutefois, dans les deux cas, des phénomènes de prédation et de parasitisme vis-à-vis du carpocapse ont été observés avec des taux de destruction des ufs de plus de 50 %.
Savoir-Faire : Un enjambeur maraîcher pour l'entretien des passe-pieds
SYMBIOSE, AuteurL'entretien régulier des passe-pieds, en maraîchage, permet d'éviter l'enherbement des cultures, ainsi que la création d'un microclimat humide favorable au développement des maladies A l'EARL Ferme des Grands Chênes, en Vendée, un outil a été spécialement dédié à cette activité. Un enjambeur maraîcher, modifié pour les besoins d'entretien de passe-pieds, est utilisé sur l'exploitation depuis six ans. Cet outil adapté a un coût de 10 000 avec environ 200 heures de main d'uvre pour la fabrication. Il passe au-dessus des petits tunnels (ou tunnels nantais) et enjambe des cultures développées. Le passage est également possible à un stade avancé des adventices, la limite étant le développement de leur système racinaire sous le paillage. La description de l'outil et son utilisation sont présentées dans l'article.
Technique : La sarcleuse à vivaces : un outil de gestion de l'enherbement avant l'implantation des cultures
Emilie JANOYER, AuteurLa sarcleuse à vivaces a été conçue par Joseph Pousset, agriculteur biologique sur une vingtaine d'hectares, dans l'Orne, depuis plus de trente ans. L'objectif de cet outil est d'exposer au climat (surtout au soleil et au gel) les racines et rhizomes de plantes vivaces pour qu'elles soient détruites. L'outil, en constante évolution, a pour base un cultivateur, sur lequel ont été adaptées des ailettes et derrière lequel est montée une herse peigne Il s'utilise indifféremment après une prairie, une céréale ou un légume. Il faut juste que la terre ait déjà été travaillée au préalable pour qu'elle soit meuble. L'article détaille l'outil, précise la période de passage idéale, les réglages et la puissance de traction nécessaire
Bilan de campagne 2010
François WARLOP, AuteurLors des Journées Techniques Fruits et Légumes Biologiques de décembre 2010 organisées par l'ITAB (Institut technique de l'agriculture biologique), le GRAB (Groupe de recherche en agriculture biologique) et la CAB (Coordination agro-biologique) Pays de la Loire, le tour de table a permis de recenser les principaux problèmes en arboriculture biologique rencontrés au cours de la campagne 2010 (un tableau détaille les résultats par région). Si la tavelure a été faible cette année, l'Agrile du poirier montre une tendance à se développer. Globalement, on note toujours une grande variabilité des problèmes rencontrés. Concernant l'enherbement, un représentant de la société PROVALIS a présenté un désherbant foliaire naturel, d'origine végétale. Les producteurs présents se sont montrés réticents face à l'utilisation de ce biocide. En effet, l'enherbement en arboriculture est un problème mineur, qui peut être maîtrisé assez facilement par une combinaison d'autres pratiques.
Bilan de journée : les conduites bio à la loupe
Thierry SEGUIN, AuteurAu mois de mars 2011, a eu lieu une journée de présentation des résultats du projet Solab. Ce projet, réunissant 22 partenaires (dont le Ctifl, le Grab, et l'INRA) et 18 dispositifs expérimentaux, a porté sur la gestion des sols, l'enherbement permanent, l'introduction d'auxiliaires et la biodiversité. En arboriculture, Claude Tronel, ingénieur de recherche au CEHM - structure professionnelle d'expérimentation et d'information -, détaché du Ctifl, explique que la présence de biodiversité dans le verger permet une bonne réussite technique et économique et nul besoin d'introduire des organismes auxiliaires. En l'absence de réglementation nationale adaptée, cette question est d'ailleurs actuellement à l'étude et une mission parlementaire a été créée fin 2010. Des essais portant sur l'enherbement montrent, notamment en verger de pommiers à cidre, un effet positif sur la disponibilité en eau. En verger de mirabelliers, des essais de pâturage ovin ont montré un gain moyen de calibre (1 mm) par rapport à la fauche mécanique. En verger de quetsches, Jacques Philippe, responsable de la station Erexal, explique que la conduite en mur fruitier biologique est très favorable au calibre et, trois ans après le changement de conduite, le rendement atteint 75% de ceux conduit en axe et le calibre est augmenté de 6 mm.
Biodiversité fonctionnelle : régulation naturelle des populations de pucerons en cultures de laitue
Sébastien PICAULT, AuteurLes populations de pucerons et de leurs principaux prédateurs ont été observées sur deux parcelles en cultures de laitue. La première parcelle n'avait aucun aménagement particulier sur ses abords alors que la seconde parcelle était entourée d'aménagements agroécologiques (une haie, une bande de légumineuses et une bande fleurie). Les résultats ont montré que, sur la parcelle bénéficiant d'aménagements propices aux auxiliaires des cultures, la population de ces derniers se développait plus rapidement. Cette colonisation plus rapide des auxiliaires a entraîné une réduction de la durée de pullulation des pucerons (ils ont disparu plus rapidement que sur la parcelle sans aménagement). Aucune différence significative n'a été observée sur l'intensité des infestations (nombre de pucerons et d'auxiliaires) entre les deux modalités.
Dossier - Engrais verts
Laetitia FOURRIÉ, Auteur ; Aude COULOMBEL, Auteur ; Joséphine GHESQUIÈRE, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier propose une vision globale de l'emploi des engrais verts en grandes cultures, maraîchage, viticulture et arboriculture biologiques. Il commence par rappeler la définition d'un engrais vert, ses intérêts et les précautions nécessaires à prendre en compte lors de son implantation. Des ingénieurs de Chambres d'agriculture présentent les expérimentations qu'ils ont mises en place et donnent des conseils concernant les engrais verts en grandes cultures. Une thèse a permis de faire le point sur les freins identifiés par les agriculteurs pour l'implantation d'engrais verts et sur les solutions employées pour y remédier. Joseph Pousset, agriculteur passionné d'agronomie, donne ses clés pour installer des engrais verts en viticulture et en arboriculture. Enfin, le dossier se clôture en présentant les principales notions concernant l'utilisation des engrais verts en maraîchage.
Engrais vert et enherbement permanent en arboriculture : Quelques conseils (Dossier - Engrais verts)
Mal conduit, l'enherbement en arboriculture peut porter préjudice aux arbres fruitiers. Néanmoins, la présence de végétation est préférable à un sol nu qui se dégrade et perd des éléments nutritifs. C'est pourquoi l'engrais vert, espèce unique ou mélange, doit être installé en fin d'été dans les vergers et composté en surface au printemps. Il ne provoque alors pas de concurrence pendant la période de végétation active de l'arbre et apporte plusieurs avantages : protection du sol, enrichissement en matière organique, moins de pertes en éléments nutritifs Certaines plantes non habituellement cultivées comme engrais vert ont un potentiel de protection contre les ravageurs ou les maladies (capucine, mélilot, ail ). L'enherbement permanent est intéressant mais il peut exister une concurrence pour l'eau dans les régions à faible pluviométrie et un effet dépressif peut apparaître les premières années. Joseph Pousset conseille alors de laisser croître la végétation spontanée un an avant la plantation et de couper et mulcher à chaque risque de montée à graines. La première fructification des arbres est ensuite le bon moment pour installer l'enherbement permanent définitif du verger.
Gestion de l'enherbement sur le rang
Sophie-Joy ONDET, Auteur ; Claude-Eric PARVEAUD, Auteur ; Lionel ROMET, Auteur ; ET AL., AuteurDes essais du GRAB (Groupe de recherche en agriculture biologique) d'Avignon concernent l'entretien du sol sur la ligne de plantation sur abricotier et pêcher. L'essai sur abricotier a débuté en 2004, sur un verger adulte d'abricotiers de la variété Orangered, dans le Gard. Les modalités comparées sont : témoin enherbé naturellement "T" (GRAB d'Avignon) ; mélange "EL" : Epervière piloselle ; mélange "LTF" : Lotier corniculé, Trèfle blanc nain, Fétuque ovine ; Sandwich "S" (présenté par le FiBL, qui consiste en un travail du sol de part et d'autre de la ligne de plantation...). Un second semis a été nécessaire pour le lotier corniculé et la fétuque ovine (aux mêmes doses) en octobre 2007 (premier semis en mars 2004). C'est à partir de juin 2008, qu'un des mélanges composés est arrivé à couvrir plus de 55 % de la surface et plus de 75 % dès l'automne 2008 : le mélange "LTF" avec une forte dominante de fétuque ovine Entre les modalités, il n'est pas apparu de compétition défavorable au développement de l'arbre. Depuis 2009, le GRAB d'Avignon porte son attention sur l'effet de l'enherbement de la ligne (à base de trèfle) sur la fertilité du sol, en verger de pêcher. Un essai a été réalisé sur une parcelle de variété Bénédicte, plantée en 1999 et localisée sur le domaine expérimental de l'Inra de Gotheron (Drôme) à une densité de plantation de 4x5 m. Depuis 2004, deux modalités ont été mises en place : modalité travail du sol (T) ; modalité enherbement (E). Les résultats portent sur plusieurs aspects : densité racinaire du pêcher et humidité du sol ; structure du sol, infiltration de l'eau et vers de terre ; azote minéral, rendement et calibre.
Gestion de l'enherbement sur le rang (Dossier - Engrais verts)
Sophie-Joy ONDET, Auteur ; Claude-Eric PARVEAUD, Auteur ; Lionel ROMET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2011Le GRAB (Groupe de recherche en AB) d'Avignon a mis en place deux essais d'enherbement semé permanent au verger. Le premier essai teste, depuis 2004, dans le Gard, l'enherbement permanent et ras à base de fétuque ovine sous abricotiers. Les résultats donnent pleinement satisfaction, avec un fort taux de recouvrement du sol, une vitesse d'implantation intéressante, une aération du sol et une absence de concurrence observée envers les arbres. Le deuxième essai a été mis en place sur pêchers, en 2004, dans la Drôme, avec du trèfle nain. L'enherbement avec une légumineuse permet de réduire de moitié la fertilisation azotée sans affecter le rendement et la qualité de la production. L'entretien de la ligne avec du trèfle permet également d'augmenter la vitesse d'infiltration de l'eau dans le sol et la densité de vers de terre. La pérennité de l'enherbement avec du trèfle pose néanmoins problème dans le sud de la France, du fait des épisodes climatiques chauds et secs.
Guide de l'autoconstruction : Outils pour le maraîchage biologique
Fabrice CLERC, Auteur ; Vincent BRATZLAWSKI, Auteur ; Joseph TEMPLIER, Auteur ; ET AL., Auteur | GRENOBLE CEDEX 02 (Maison des agriculteurs, 40 Avenue M. Berthelot - BP 2608, 38 036, FRANCE) : ADABIO AUTOCONSTRUCTION | 2011Il aura fallu pratiquement deux ans pour livrer ce guide, l'un des principaux résultats des travaux des auteurs sur l'auto-construction d'outils pour le maraîchage biologique. Ce fut la lente mais nécessaire maturation de l'engagement de productrices et producteurs pour la diffusion de savoirs, de techniques et de pratiques, de réalisations empiriques éprouvées depuis de longues années, parfois même des décennies. Ce sont quinze outils et un système d'attelage qui sont ici livrés en plans, prêts à reproduire, seul ou en groupe, encadré ou non. Il est possible de partir sur des copies fidèles ou des versions enrichies de ses apports personnalisés. Il est en effet possible d'adapter ou d'ajuster les tutoriels à ses propres besoins. La pratique est accessible. Elle n'a besoin que de bon sens, de temps. Elle s'affinera et se consolidera au fur et à mesure des réalisations, par l'apprentissage des techniques et les échanges entre autoconstructeurs. Cette initiative replace l'outil au service de l'homme. En l'aidant à s'affranchir des standards imposés, elle lui permet de redevenir acteur de son développement. Elle encourage l'autonomie et la réappropriation des savoirs, non pour isoler plus encore le paysan sur son îlot de culture(s), mais au contraire pour multiplier les occasions d'échanger, d'innover, de partager. En effet, la démarche des auteurs de ce guide a consisté à participer à accélérer le développement du maraîchage biologique en le rendant plus attractif, plus accessible ; abonder à la somme des connaissances et compétences nécessaires à une Agriculture Biologique en perpétuel mouvement ; favoriser une agriculture riche des découvertes et des innovations de chacun.
Louis Julian, viticulteur : Quand l'écosystème travaille pour nous !
Anne KERDRANVAT, Auteur ; Robin VERGONJEANNE, AuteurDans les parcelles de vigne, l'enherbement permet d'améliorer la portance du sol et d'éviter l'érosion par le ruissellement, comme en témoigne Louis Julian, viticulteur bio dans le Gard (30), qui utilise cette pratique depuis 1979. Au début, il décida de n'enherber qu'un rang sur quatre, par peur de la concurrence avec la vigne pour la ressource en eau et en éléments. À présent, ses vignes de plus de dix ans sont enherbées un rang sur deux et si, au début, les rendements ont baissé, un équilibre s'est petit à petit installé et la production a retrouvé son niveau initial, soit entre 40 et 45 hectolitres/ha, la moyenne de la région étant de 47 hl/ha. L'herbe fauchée manuellement est laissée sur place, améliorant ainsi les teneurs en matières organiques et en éléments minéraux du sol. De même, toutes les sources de matière organique sont restituées au sol, des sarments aux marcs et lies. En plus d'une observation attentive de ses sols, M. Julian utilise la méthode Hérody pour évaluer l'effet de ses pratiques sur ses sols. Après 30 ans, ses sols présentent une bonne structure et une capacité de rétention bien supérieure aux parcelles menées en agriculture conventionnelle. Pour la protection sanitaire de ses vignes, il utilise de la bouillie bordelaise à demie dose (3 kg/ha), enrichie en purins de plantes, dès que des symptômes de maladies apparaissent sur son marronnier, utilisé comme alerte.
Manuel d'accompagnement pour la mise en valeur de la biodiversité des cours d'eau en milieu agricole
Alexandre BELANGER, Auteur ; Caroline CHARRON, Auteur ; Maxime BRIEN, Auteur ; ET AL., Auteur | LONGUEUIL (555 Boulevard Roland-Therrien, Bureau 100, J4H 3Y9, CANADA) : UNION DES PRODUCTEURS AGRICOLES (UPA) | 2011Le programme de mise en valeur de la biodiversité des cours d'eau en milieu agricole a été lancé au Québec, en 2005, dans le but d'améliorer la qualité de l'eau et des habitats fauniques en milieu agricole. Ce programme a permis d'expérimenter différents modèles d'aménagements agricoles fauniques et d'impliquer les agriculteurs dans cette acquisition de connaissances. Les informations qui en découlent pourront être utiles dans le cadre de projets de gestion intégrée de l'eau en milieu agricole. Le manuel reprend de façon détaillée les grandes étapes du projet dont la caractérisation du milieu, la mobilisation des acteurs, la planification des interventions et la mise en place des actions. Celles-ci sont bien décrites et touchent plusieurs aspects différents, dont les pratiques culturales, la faune, l'eau, les milieux sensibles et le suivi des projets.
Le noyer en agriculture biologique
Le réseau des référents techniques régionaux agriculture biologique des Chambres d'Agriculture de Rhône-Alpes a réalisé un ensemble de fiches technico-économiques. Ces fiches sont des outils d'accompagnement des projets d'installation et de conversion. Cette fiche porte sur "Le noyer en agriculture biologique" et traite des points suivants : - Plantation (Choix des variétés et des densités ; Coût de plantation ; Temps passé en h/ha et coût d'utilisation du matériel ; Guide des interventions en verger) ; - La taille ; - Fertilisation (Fertilisation azotée ; Fertilisation de fond et amendements calciques ; Les amendements organiques) ; - Irrigation (Besoins du noyer ; Gestion de l'irrigation ; Coût du matériel) ; - Entretien de l'enherbement ; - Ravageurs et maladies (Cochenilles ; Anthracnose ; Bactériose ; Carpocapse ; Mouche du brou ; Coût indicatif d'un programme de protection sanitaire) ; Chantier de récolte.
Protection des vergers : Le vert est dans le fruit
Fleur CATTIN-MASSON, AuteurEn arboriculture, les pratiques favorisant la biodiversité, et plus particulièrement les auxiliaires, permettent de réguler les populations de ravageurs. Toutefois, afin de déterminer les modes de gestion favorisant la biodiversité, le Ctifl a initié un travail de recherche pour une meilleure connaissance des auxiliaires généralistes. Grâce à la recherche de marqueurs ADN spécifiques des ravageurs, il est possible d'analyser les éléments digestifs des auxiliaires. L'objectif étant de déterminer l'impact des aménagements ou des pratiques sur les différents organismes. Le Ctifl travaille aussi à la mise au point d'un indicateur agro-écologique afin d'évaluer les potentialités écologiques des aménagements en arboriculture. Dans le cadre d'études sur des vergers en agriculture biologique, différents paillages biodégradables ont été testés, se substituant au travail du sol. Une modalité teste ainsi le BRF associé à une légumineuse avant l'implantation du verger, afin de limiter le phénomène de faim en azote. Des essais sont également menés sur l'enherbement permanent, en luzerne notamment, en trèfle souterrain ou en graminées annuelles.
Quand l'écosystème travaille pour nous ! (Les Enjeux - Mai 2011)
Anne KERDRANVAT, Auteur ; Robin VERGONJEANNE, AuteurCet article présente le témoignage d'un viticulteur biologique du Gard qui pratique l'enherbement sur ses vignes et ce, depuis 1979. Son objectif premier était d'améliorer la portance de ses sols. Il a commencé progressivement, avec un rang enherbé sur 4. Il a ensuite progressé, adaptant ses pratiques selon ses observations. Il a atteint son objectif de portance, mais ce viticulteur note aussi que ses vignes retiennent mieux l'eau et sont moins sensibles à l'érosion et le tout avec un impact limité sur le rendement.
En régions céréalières de champs ouverts : gérer le risque de contamination par le conventionnel
Jean-Martial POUPEAU, AuteurD'après le règlement européen 834/2007, les agriculteurs doivent prendre toutes les précautions pour éviter les contaminations provenant de l'extérieur, notamment par la mise en place de haies, bordures ou engagement écrit du voisin. Les organismes certificateurs veillent à l'application du cahier des charges par la mise en place d'analyses de risques. La séparation des parcelles peut se faire par la mise en place d'une haie, d'une clôture ou par un fossé ; ce sera à l'organisme certificateur de faire apparaître l'existence de « zones à risque » selon les cas. Dans la pratique, les risques de contamination varient fortement d'un agriculteur à un autre et le risque est plus important dans les régions céréalières dépourvues de haies. Dans les secteurs où le parcellaire est morcelé, comme chez Joël Auger, céréalier à Marsauceux en Eure-et-Loire, la mise en place de haies est très difficile en termes de temps et économiquement. Dans ce cas notamment, les bonnes relations avec le voisinage sont indispensables pour éviter les risques de contamination par des débordements d'engrais chimiques ou la volatilisation de produits phytosanitaires. Pour contourner la lourdeur d'une plantation de haies, Eric Gobard, céréalier à Aulnoy en Seine-et-Marne, s'est inspiré des pratiques en Angleterre en mettant en place des haies mobiles, formées par la végétation d'un semis de chicorée et d'un peu de trèfle, luzerne ou graminées. Broyées en sortie hiver, elles peuvent être déplacées d'une année sur l'autre. Elles ont aussi l'avantage d'abriter la faune auxiliaire. L'utilisation de bandes enherbées est aussi largement répandue, comme en témoigne François Soulard, auditeur et chargé d'affaires chez Aclave-Certipaq.
Bocage et biodiversité, propositions de gestion
Arnaud BOSSIS, AuteurCet article propose des alternatives techniques issues de résultats d'études et de solutions appliquées afin de faire évoluer les pratiques de gestion de haies et plus largement du bocage. La haie doit faire l'objet de travaux d'entretien, voire même de restauration. Cette démarche peut contribuer, si elle respecte certaines modalités, à conserver la fonctionnalité du bocage. Afin de respecter les espèces qui s'y développent, il faut faire attention aux dates de travaux (broyage, tronçonnage, ébranchage ) et respecter certaines règles (conserver des arbres morts, favoriser la présence de lierre ). La bande enherbée doit également être bien gérée : conserver une emprise de haie d'au moins 3 m, un broyage/an... L'article donne des explications sur la taille sommitale de haies basses, l'ébranchage, le regarnissage des trouées, la gestion du talus de haie et propose également une carte des altérations probables pour le paysage bocager dans les années à venir dans le Limousin.
La conduite du prunier d'Ente en bio : Le pruneau se fait désirer
Marie-Laëtitia MELLIAND, AuteurCet article aborde deux grands aspects relatifs au pruneau d'Agen bio. Le premier porte sur la présentation de points essentiels pour la conduite en bio du prunier d'Ente : la fertilisation, la gestion de l'enherbement (avec présentation de diverses approches), la lutte contre les ravageurs et les principales maladies. Le second volet abordé porte sur le développement de la filière et les principaux freins rencontrés. Deux éléments ressortent ici : i) le nombre de conversions augmente au sein de cette filière très structurée, notamment suite à l'accroissement de la demande ; et ii) le problème des spécialités utilisables en AB pour lutter contre les ravageurs et les maladies qui sont sans AMM pour le prunier. L'ensemble de la filière s'engage de plus en plus pour faire évoluer les choses.
Document de travail Interreg : Système sandwich - Arboriculture
ARBO BIO INFOS, AuteurLa concurrence de l'enherbement au pied des porte-greffes est un problème récurrent en arboriculture biologique, ce qui conduit le plus souvent au travail intensif du sol sur la ligne des arbres. Le « Système sandwich » est une méthode pour améliorer cette situation. Il s'agit d'une bande enherbée, non travaillée de 25 à 40 cm de largeur sur la ligne des arbres, entourée de chaque côté d'une bande travaillée de 40 à 50 cm de largeur. La bande non travaillée peut être plantée avec de l'épervière piloselle. Ceci permet une bonne structure et activité du sol et une augmentation de la biodiversité floristique sans abîmer les troncs d'arbres. Toutefois, cette technique est difficile en cas de concurrence importante d'adventices. L'absence de travail du sol peut favoriser les dégâts de ravageurs. L'itinéraire technique de l'installation de ce système est décrit. Un travail d'entretien est nécessaire en présence de graminées, ainsi qu'un binage (avec la bineuse « Sandi » par exemple) des contours de la ligne d'arbres.
Dossier : Biodiversité : La nature est votre alliée
Christian GLORIA, Auteur ; Nicole OUVRARD, AuteurCe dossier montre les services rendus par la biodiversité aux agriculteurs, et l'intérêt de sa protection dans les zones cultivées. Dans la Champagne crayeuse, Antoine Ferté exploite 380 hectares. 6 % de son parcellaire sont consacrés aux haies, îlots boisés, jachères et bandes enherbées. En Picardie, Fabien Cockenpot a réaménagé son bloc parcellaire de 42 ha pour limiter l'érosion et favoriser le petit gibier, en installant 2,5 km de haies, bordées par des bandes de maïs, et en limitant la taille des parcelles à 8 ha. Ces aménagements ont permis, dans les deux cas, de limiter les infestations (limitation des limaces en favorisant les carabes, effet antiparasitaire des haies) et d'augmenter sensiblement la biodiversité. L'exploitation d'Antoine Ferté héberge notamment cinq espèces de chauve-souris, indicatrices d'un bon état écologique du milieu. Des essais réalisés par la filière luzerne déshydratée montrent que le maintien de bandes de luzerne non cultivées en bordure de champ augmente la biodiversité hébergée et favorise les abeilles domestiques. Véronique Sarthou, spécialiste des insectes, préconise de mettre en place des aménagements pour favoriser la présence des auxiliaires qui aident à contrôler les ravageurs. Enfin, l'association Pie Verte Bio 77, en Seine-et-Marne, repère les nichées de busards, alerte les agriculteurs, et aide à protéger les nids lors de la moisson. La protection de ces oiseaux permet, par ailleurs, de contrôler la population de campagnols, qui constituent 75 % de leur alimentation.
DVD 1 : Une saison de jardinage : Un autre jardinage sans bêchage ni fraisage, sans sarclage ni binage
Stéphane AISSAOUI, Auteur ; Dominique SOLTNER, Auteur | TREFFLEAN (Lieu-Dit "Kerno", 56 250, FRANCE) : Stéphane AISSAOUI | 2010Avec ce DVD vidéo, des entretiens filmés, alternés avec Dominique Soltner, ingénieur ESA (Ecole supérieure d'agriculture) et une agricultrice de Bretagne (inspirée des conseils de D. Soltner), permettent de comprendre les étapes de constitution d'un jardin sans travail du sol. Dominique Soltner explique le principe de base qui consiste en la couverture du sol à l'automne (mulch d'autonome : mélange de foin, feuilles, paille, fanes de culture). La terre est rendue meuble (sa structure est en grumeaux, aérée par les vers de terre). Au printemps, il est alors possible de planter, après écartement des résidus de mulch ; de la même façon, une plate bande abandonnée, implantée de mauvaises herbes, sera recouverte d'un mulch (l'herbe détruite naturellement constituant un engrais vert). Les indications de Dominique Soltner portent, par ailleurs, sur les modalités de plantation de pommes de terre, de choux, de salades (qui, au cours de leur croissance, ne sont jamais sarclés, ni binés) et sur les modalités de semis de grosses graines (haricots, pois, fèves...), ainsi que de petites graines (poireaux, carottes, salades, thym...). Après les plantations, le paillage réduit peut être complété par des tontes de gazon. Les grosses graines germées ne seront pas gênées par les mauvaises herbes (à condition de ramener le paillage à leur pied). Les semis de petites graines se font sur un sol nu recouvert de compost (déchets végétaux). Pour l'emploi de BRF (Bois raméal fragmenté), celui-ci doit être suffisamment évolué.
Enherbement du vignoble genevois : bilan et perspectives
Elisabeth FORTIER, Auteur ; Tal SHANI, Auteur ; Stéphane BURGOS, AuteurL'enherbement des vignobles améliore la biodiversité et permet de lutter contre l'érosion. En Suisse, cette pratique de plus en plus courante peut permettre de bénéficier de paiements directs. Les vignerons sont donc amenés à gérer efficacement cette flore spontanée. Après avoir dressé l'état des lieux de l'enherbement sur le canton genevois, cet article propose des améliorations. La flore du vignoble est diversifiée, mais dominée par quelques espèces typiques des prairies grasses. Le nombre de fauches n'influence pas la composition de l'enherbement. Un tiers de la surface enherbée pourrait être considérée comme des surfaces de compensation écologique (SCE) sous réserve de modifier certaines pratiques de gestion. L'enherbement pourrait être développé davantage, puisque 50 % des parcelles desherbées pourraient être enherbées sans risque accru.
Entretien du rang en pommiers : Le système sandwich, le bon compromis
Cécile BELLEVAUX, AuteurLe système sandwich semble être un compromis intéressant parmi les trois solutions existantes pour l'entretien des pommiers, qui sont l'enherbement intégral contrôlé, le désherbage chimique (interdit en bio) sur le rang et le désherbage mécanique sur le rang. Chaque système a des avantages et inconvénients. L'enherbement contrôlé favorise l'activité biologique du sol, mais limite l'absorption de l'eau et de l'azote des arbres (concurrence). Le désherbage chimique n'est pas sans risques (pollution...), et le désherbage mécanique, bien que présentant des avantages comme l'apport de matières organiques et le réchauffement du sol, demande beaucoup de temps de travail et une dépense énergétique élevée. Le système sandwich consiste à laisser une bande enherbée de 30 à 40 cm sur la ligne de plantation avec des plantes non concurrentielles, et de travailler le sol de part et d'autre de cette bande centrale sur une largeur de 40 à 50 cm. Cette technique permet de cumuler les avantages d'un désherbage mécanique sur le rang, tout en abaissant son coût et sans risque de blesser les arbres. Des essais ont été mis en place pour comparer le rendement et le calibre des fruits.
Essais technico-économiques : Haricot vert et pois gourmand au menu
Gaëlle POYADE, AuteurLe Groupe de Recherche en Agriculture Biologique (Grab) d'Avignon a réalisé une étude technico-économique sur haricots et pois mange-tout. L'intégration de ces légumineuses dans les rotations de solanacées et cucurbitacées sous abri permettrait en effet d'assainir les sols, ainsi que d'en améliorer la fertilité. Par ailleurs, elle permettrait de diversifier l'offre maraîchère bio. Les essais portent sur différentes variétés. Les résultats sur haricots sont encourageants : bon rendement grâce à une bonne gestion de l'enherbement, pas de maladie, mais des besoins en main d'uvre élevés, et des possibilités de vente mitigées. Par contre, les résultats sur pois mange-tout sont décevants : rendement très bas, fort besoins en main d'uvre, et période de production trop courte. Le Grab explique également les différents types de paillage biodégradable. Les prochains essais concerneront le pois en culture de plein champ.
Fiches du Réseau Biodiversité pour les Abeilles
Le Réseau Biodiversité pour les Abeilles a édité différentes fiches relatives à l'agriculture et à la préservation de la biodiversité : - Les bandes tampons, un linéaire à valoriser ; - Des cultures favorables aux pollinisateurs ; - Une gestion raisonnée des fourrages favorable aux abeilles ; - Les intercultures, des floraisons possibles en arrière-saison ; - Les jachères apicoles, des sources de pollen au cur de la saison apicole ; - Des haies de biodiversité ; - Faire fleurir la biodiversité dans les jardins et les espaces verts ; - Les espèces à intérêt apicole.
Gérer l'enherbement au rouleau
Jean-Luc PETIT, AuteurCet extrait d'un article de Viti-net explique pourquoi la gestion de l'enherbement sera facilitée grâce au Rolofaca, rouleau écraseur de végétaux imaginé au Brésil. L'herbe pliée n'a plus la propriété de concurrente hydrique et minérale, et le couvert devient un allié dans la lutte contre les adventices, avec l'effet mulch. Utilisé en France par quelques céréaliers et viticulteurs, le Rolofaca doit être passé pendant le mois de juillet pour que le couvert sèche et crée une sorte de paillis. Ce paillis empêche la pousse des adventices, limite l'érosion et le ravinement des pluies, permet de limiter l'utilisation de pesticides, ce qui augmente la biodiversité. Certains « précurseurs » ont dû fabriquer ou adapter leur matériel pour ressembler à ce rouleau. Il doit être suffisamment lourd pour être efficace et peut être passé à une vitesse de 7 km/h.