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Actualité technique : Sarthe : un essai système en grandes cultures bio
Florence LETAILLEUR, AuteurUn essai système en grandes cultures bio a été implanté, en avril 2020, dans une parcelle de Guy Blanche, un paysan-boulanger sarthois, en bio depuis plus de 25 ans. Cet essai a été mis en place suite à des réflexions menées par des agriculteurs du groupe 30 000 grandes cultures bio sarthois (dont fait partie Guy Blanche). Lobjectif de ce groupe est déchanger sur la gestion des adventices et le maintien de la fertilité des sols en AB. Ses membres souhaitent travailler sur des "essais systèmes" pour évaluer les effets de certaines pratiques à léchelle dune rotation. La conception de lessai installé chez Guy Blanche a débuté en 2018, avec lappui de Vincent Lefèvre (agri-chercheur). Deux ans de co-conception (incluant des chercheurs, des agriculteurs et des experts) ont été nécessaires pour mettre au point cette expérimentation. Quatre systèmes de cultures vont être testés : système céréalier pur (sans apport de matière organique animale), système effectuant des échanges avec des éleveurs et deux systèmes identiques aux précédents mais sans labour. Ils seront basés sur une même rotation de 9 ans (trois ans de luzerne, maïs, chanvre, blé, colza, triticale, orge brassicole) et vont devoir répondre à quatre principales attentes (gérer les adventices pour quelles nimpactent pas la culture, augmenter la fertilité du sol, obtenir des marges intéressantes et diminuer le temps de travail).
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L'agriculture de conservation
Noémie SCHALLER, AuteurL'agriculture de conservation repose sur trois principes qui doivent être associés de façon conjointe : réduction, voire arrêt du travail du sol, une couverture permanente du sol (par des plantes de couverture ou des résidus de cultures) et enfin, la diversification et l'allongement des rotations (nécessaire notamment pour gérer les adventices). Les surfaces agricoles gérées ainsi sont en croissance à l'échelle de la planète. C'est le cas aussi en France, mais de nombreux freins persistent, ainsi que de nombreux besoins de recherche ou de prises de recul sur les apports et limites de ces pratiques. A ce jour, il existe un certain consensus pour dire que l'agriculture de conservation amène à réduire le temps de travail, la consommation de carburants, à une meilleure vie biologique des sols, à limiter l'érosion et l'évaporation de l'eau ou encore permet un accroissement du taux de matière organique. Cependant, des interrogations demeurent sur les impacts en termes de gaz à effet de serre, de charges de mécanisation (besoin de matériels spécifiques), de rendements, sur la gestion durable des adventices ou encore sur la consommation de pesticides. En effet, appliquer les principes de l'agriculture de conservation sous-entend, pour être performant et ne pas avoir un recours accru aux pesticides, de bien faire évoluer son système dans sa globalité et d'avoir d'importantes connaissances techniques et agronomiques. En France, ces points sont des freins majeurs et vouloir favoriser le développement de ce type d'agriculture sous-entend la mise en place de moyens adaptés (notamment au niveau du conseil) pour accompagner les agriculteurs, notamment dans la phase de transition de leur système.
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Agriculture de conservation en agriculture biologique : Les motivations des agriculteurs et la diversité de leurs pratiques
L'agriculture de conservation s'appuie sur trois principes : perturber le moins possible le sol, favoriser des rotations de cultures diversifiées et maintenir une couverture du sol afin de réduire les risques de ruissellement, d'érosion, le temps de travail et la consommation d'énergies et favoriser la rétention de l'eau dans le sol. Il n'est pas toujours évident d'appliquer ces principes en AB du fait, par exemple, du problème de contrôle des adventices sans le labour. Le projet européen TilMAN-Org vise à concevoir des systèmes de cultures biologiques assurant à la fois performances économique et écologique. Pour atteindre ces objectifs, mobiliser les principes de l'agriculture de conservation est une solution. Une enquête a été menée auprès de 159 agriculteurs en AB, sur dix pays européens, pratiquant au moins deux des trois éléments suivants : utilisation de couverts végétaux, semis direct et travail du sol sans labour. L'enquête portait sur leurs motivations, leurs difficultés et leurs pratiques pour les cultures de printemps ou d'hiver. Divers résultats sont présentés dans ce document. Ainsi, parmi les problèmes identifiés, l'augmentation du temps de travail ou le contrôle des adventices restent des points majeurs. Des profils d'agriculteurs partageant les mêmes motivations et problèmes ont été identifiés, notamment celui d'agriculteurs fortement motivés par la préservation de leur sol. Au niveau des pratiques culturales, des profils ont aussi été mis en évidence. Ainsi, une faible couverture du sol s'observe plutôt en Espagne et Europe du sud, sur des zones d'altitude élevée avec de faibles précipitations, à cause de la compétition entre cultures pour la disponibilité en eau et en nutriments. Une forte couverture du sol s'observe plus en France, Autriche ou Suisse, avec souvent un travail sans labour.
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Agriculture paysanne : Alsace : Sans labours ni pesticides, une ferme céréalière qui préserve le sol et l'eau
Elisabeth SCHULTNESS, Auteur« Depuis 33 ans, les Wenz n'ont plus labouré [leurs] sols faits, comme en plaine d'Alsace, de graviers, de sables et d'argiles charriés par le Rhin. Depuis 43 ans, ils se passent de désherbants, fongicides, insecticides et engrais chimiques. Depuis 20 ans, leurs cultures ne reçoivent plus de fertilisation significative en dehors des préparations biodynamiques ». C'est pour étudier la gestion de cette ferme que des agriculteurs de toute l'Europe se rendent à Ottenheim, pour la visite guidée par les propriétaires Manfred et Friedrich Wenz. « Ici, le sol n'est pas considéré comme un support de cultures, mais comme un organisme vivant. C'est le sol qui nourrit la plante. Nous ne le laissons jamais à découvert. Une culture chasse l'autre, les engrais verts sont broyés sur place ». La mise en pratique de cette philosophie et des techniques qui en découlent est aussi facilitée par une machine polyvalente mise au point par la société Eco-Dyn : en un seul passage, elle peut broyer les engrais verts, travailler le sol superficiellement et semer en même temps trois espèces de graines à des profondeurs différentes ! Même si les rendements sont modestes (50 q/ha en blé tout de même), la rentabilité économique est au rendez-vous, avec de surcroît l'amélioration permanente et inestimable du « capital terre ».
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Agriculture : Un système de cultures sans labour et sans pesticides
Mathieu MALLET, Auteur ; Jean-Marie LUSSON, AuteurIls ont déjà fait l'objet de nombreux articles, et pour cause : les Wenz, père et fils, cultivent depuis quatre décennies leurs sols sans labour et sans retournement. Résultats : des terres riches en humus, et surtout en vers de terre, une simplification à l'extrême du travail du sol, des apports extérieurs quasi nuls (zéro fertilisation, quelques apports de préparats biodynamiques), et donc des économies en temps de travail et en intrants (carburant notamment).
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Agronomie - Fiche n° 3 : Cultiver sans labour en agriculture biologique
Le Réseau Mixte Technologique pour le Développement de l'Agriculture Biologique (RMT DévAB) est composé d'instituts techniques agricoles (dont l'ACTA, tête de réseau), de chambres d'agriculture (dont l'APCA, tête de réseau), d'organismes de recherche, de structures spécifiques de l'AB (dont l'ITAB), de lycées agricoles (du réseau Formabio) et d'écoles d'ingénieurs en Agriculture. Il a pour ambition d'identifier des stratégies de développement de ce mode de production agricole et de consolider un réseau de compétences, en recherche, développement et formation, spécifiques à l'AB, permettant de construire des projets intégrateurs pour l'AB et développer la visibilité européenne de la France. L'axe 1 du programme du RMT vise à accompagner l'AB comme mode de production innovant et performant pour l'ensemble de l'agriculture. L'objet du chapitre introductif et des fiches qui l'accompagnent (organisées en 4 chapitres : Systèmes de production ; Agronomie ; Santé des plantes et des animaux ; Partenariats) est de caractériser des systèmes de production innovants et performants et d'identifier leurs clés de réussite. Ainsi, cette fiche (Agronomie - Fiche n° 3 : Cultiver sans labour en agriculture biologique) a été réalisée dans le cadre du RMT DEVAB. Labourer ou ne pas labourer le sol, telle est la question qui se pose aujourd'hui aux agriculteurs qui doivent à la fois préserver les sols de leur exploitation et maîtriser leurs charges.
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Allemagne : Les TCS font des émules
Outre Rhin, le non-labour fait, chaque année, de plus en plus d'adeptes. Les surfaces non labourées représentent aujourd'hui un tiers des surfaces agricoles arables. Les grandes exploitations de l'ex-Allemagne de l'Est ne sont pas étrangères à ce développement.
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Année internationale des sols : le semis direct sous couvert végétal pour la vie des sols
Christophe LESCHIERA, AuteurL'APAD, l'Association pour la promotion d'une agriculture durable, promeut une agriculture de conservation des sols basée sur le semis direct sous couvert végétal. Pour les agriculteurs adhérents à cette association, la principale difficulté est de changer ses pratiques, ce qui relève d'une évolution technique mais aussi sociologique, comme en témoignent certains d'entre eux dans cet article. Dans ce contexte, la constitution de collectifs d'agriculteurs visant à échanger sur leurs pratiques est essentielle.
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APAD Centre Atlantique : Des agriculteurs se regroupent autour du semis direct sous couvert
François FUCHS, AuteurUn groupe d'agriculteurs du Centre Ouest a créé une association interrégionale pour développer et promouvoir l'agriculture de conservation des sols, l'APAD (association pour la promotion d'une agriculture durable) Centre Atlantique. Les principes pour préserver le sol sont simples : aucun travail de la terre, maintenir une couverture permanente du sol, pratiquer le semis direct avec des semoirs à disques, et développer la rotation des cultures. Il faut donc s'adapter, notamment en semant en principe juste après la récolte : la terre, couverte, garde son humidité, le ruissellement est réduit car elle absorbe mieux l'eau, le CO2 émis est moindre du fait de l'absence de labour... Par ailleurs, le sol peut jouer son rôle de filtre biologique pour épurer les eaux et, avec une activité biologique à son maximum du fait de l'absence de perturbation, il recycle bien les matières organiques. Convaincus du bienfondé de ces arguments, 80 exploitations du Centre Ouest ont donc fondé l'APAD Centre Atlantique, afin d'échanger sur ces pratiques et de constituer des référentiels « vers l'agroécologie ». Les exploitants ont répondu à l'appel à projets du ministère de l'Agriculture « Mobilisation collective pour l'agroécologie ». Leur souhait est de fédérer l'ensemble des agriculteurs de la région travaillant en semis direct, afin de continuer à échanger et pouvoir proposer par eux-mêmes des solutions techniques en matière de semis direct.
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Après quatre années de semis direct, le plaidoyer convaincu de Patrick Astruc
Moins de matériel, de charges, de temps de travail, de traitements phytosanitaires, de fertilisation et autant de rendement : Patrick Astruc, agriculteur près de Villefranche d'Allier, a mis en place le semis direct sur son exploitation, il y a quatre ans. Un premier bilan est dressé dans cet article, complété par une présentation des techniques culturales simplifiées (TCS).
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Atteintes physiques à la structure du sol lors de la récolte de betteraves sucrières
En Suisse, les betteraves sucrières sont récoltées essentiellement à l'aide de récolteuses tractées à deux rangs ou automotrices à six rangs. Les conditions pédologiques souvent défavorables en automne (terrains trop humides), les passages répétés des engins tractés et les pressions à la roue de plus de 10 tonnes des récolteuses automatiques font régulièrement craindre des atteintes à la structure des sols à la suite de compactions. Deux parcelles de betteraves sucrières situées sur un site aux conditions pédologiques homogènes (limon sableux profond) ont été comparées, l'une étant cultivée depuis des années en semis direct et l'autre régulièrement labourée. Le système cultural du semis direct, pratiqué depuis des années, a permis d'augmenter la stabilité de la structure et de contribuer de manière importante à l'amélioration de la portance du sol.
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Bilan écologique comparatif du semis direct et du labour
Les systèmes de culture avec labour (LA) et en semis direct (SD) sont comparés depuis 1994 sur un sol mi-lourd d'un canton Suisse, dans le cadre d'une rotation de grandes cultures sans période de jachère. Les impacts des deux systèmes sur l'environnement ont été calculés sous la forme d'un bilan écologique pour la période de culture 1999 à 2005. Les calculs ont pris en compte la gestion des ressources, des fertilisants et des polluants. Le système SD, qui évite tout travail du sol, peut être considéré comme plus favorable écologiquement parlant, que la comparaison porte sur la surface agricole ou le rendement en matière sèche. Le système SD a également un effet positif sur la qualité du sol. Cependant, l'impact un peu plus marqué des herbicides dans le système SD est à surveiller ; la charge pour l'environnement des deux modes de culture reste toutefois très dépendante du choix des matières actives. Les risques d'érosion et les pertes de phosphore par ruissellement ont été estimés à l'aide d'un modèle de calcul prenant en compte l'inclinaison du terrain. Les risques sont faibles avec le SD jusqu'à une pente de 18%, tandis que le ruissellement augmente fortement avec la pente dans le système LA.
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Biologie du sol après 10 ans de semis direct ou de labour
Les systèmes de culture avec labour et en semis direct sont comparés depuis 10 ans sur la parcelle d'observation en Suisse. Les populations de lombrics, la biomasse microbienne et la respiration du sol y sont relevées depuis 1998/1999. Dans le système avec labour, 94 g/m2 de lombrics ont été relevés contre 190g/m2 en semis direct. La proportion de fouisseurs, importants pour le drainage, atteint 25 % dans le système avec labour et dépasse 50 % dans le système en semis direct pratiqué durant de longues années ; le lombric commun est particulièrement répandu. Un travail du sol intense réduit la quantité d'espèces de grande taille et de galeries stables qu'elles creusent. Dans les parcelles de semis direct où la pomme de terre n'est plus cultivée au cours de la rotation, la biomasse totale et la part de fouisseurs sont pratiquement identiques à celles d'une prairie naturelle. Quant à l'évolution de la biomasse microbienne et de la respiration du sol en fonction de la profondeur, les systèmes n'ont que peu différé. Le renoncement à la culture avec labour entraîne une modification des conditions de décomposition de la matière organique. Celle-ci est incorporée dans le sol par les grandes populations de lombrics et, avec l'aide des micro-organismes, se décompose plus rapidement, ce qui peut empêcher la propagation de maladies des plantes.
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Carte du risque d'érosion du sol en Suisse
V. PRASUHN ; H. LINIGER ; H. HURNI ; ET AL.La carte du risque d'érosion du sol présente une vue d'ensemble de ce danger en Suisse, notamment dans les terres assolées. A l'aide de l'équation universelle de la perte de sol (Universal Soil Loss Equation USLE) révisée selon Wischmeier, le risque à long terme d'érosion du sol a été calculé à grande échelle sur une grille hectométrique, après avoir adapté ce modèle aux conditions suisses. En admettant que toutes les terres assolées soient labourées, qu'aucune culture dérobée ne soit pratiquée et que le schéma des rotations reste le même qu'aujourd'hui, les résultats suivants sont obtenus : 61% de la surface des terres assolées sont susceptibles de perdre à long terme en moyenne moins de 2 t de sol/ha et par an, ce qui les classe parmi les surfaces peu menacées d'érosion. 22% se situent dans la marge critique entre 2 et 4 t/ha et par an ; 17% dépassent le seuil des 4 t/ha et par an et se classent donc comme étant gravement menacées d'érosion. Selon un calcul modélisé dans lequel le labour du sol est entièrement remplacé par le semis direct et les jachères hivernantes par des cultures dérobées, le risque d'érosion du sol se réduit de deux tiers en moyenne.
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Ces intermédiaires indispensables entre le sol et les plantes.
Imaginez une prairie d'un hectare sur laquelle broutent paisiblement six vaches. Si l'on additionne le poids de l'ensemble des populations d'insectes, de lombrics et de microbes qui grouillent dans les trente premiers centimètres du sol de cette prairie, on obtient un poids total équivalent à celui des ruminants ! C'est dire la quantité de ces populations souterraines, sachant le faible poids que chaque individu représente.