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Cohérence et rentabilité en élevage laitier : "Le système naisseur-engraisseur est le plus abouti"
Frédéric RIPOCHE, AuteurEn bio depuis 1996, le GAEC Les Rocs, basé en Vendée et adhérent à Biolait, a fait le choix, 7 ans auparavant, de ne pas augmenter sa production laitière, mais plutôt de se lancer dans lengraissement. Aujourdhui, les 4 associés et un salarié pilotent une ferme de 205 hectares, dont 65 % de la surface est en herbe, avec un troupeau de 75 vaches laitières Monbéliardes (qui produisent 500 000 litres de lait/an) et valorisent tous les animaux nés sur lexploitation dans la filière viande bio. Comme lexplique Jean-Marie Roy, un des associés, vice-président dUnébio, ce choix a été notamment motivé par le souhait davoir une bonne qualité de vie et de ne pas sendetter avec de nouveaux bâtiments, ce qui aurait été nécessaire si la production laitière avait été augmentée jusquà 700 ou 800 000 litres, comme le permettait la surface en herbe disponible. Les bufs (castrés à 15 jours) peuvent être finis entre 26 et 32 mois, voire plus si besoin en fonction de la disponibilité en herbe. Pour le renouvellement du troupeau, une quarantaine de vaches sont inséminées en Montbéliard. Le reste des vaches sont inséminées en Charolais. Les veaux issus des génisses croisées en monte naturelle avec un taureau Bazadais sont valorisés en viande. Pour ces éleveurs (qui ont aussi fait le choix dintégrer des pommes de terre et des poireaux dans leur rotation), le système laitier naisseur-engraisseur est le plus résilient. Ils ont ainsi choisi un système qui se tient au niveau agro-écologique, mais aussi avec une capacité à ne pas trop subir les crises d'où qu'elles proviennent.
L'éco-attitude
Amandine LEDREUX, AuteurPatricia Pays et Thierry Boulic, de l'EARL du Guern, sont éleveurs de bovins lait, à Crozon (29), depuis 1996. La ferme s'étend sur 122 ha et a été convertie en bio en 2018. Thierry s'occupe du troupeau de 95 vaches, produisant 300 000 litres de lait (240 000 litres sont vendus à Agrial) et, depuis 2013, Patricia gère la transformation (60 000 litres de lait sont transformés en yaourts, fromages blancs, lait cru, lait pasteurisé et crème) et la commercialisation (GMS, restauration collective, gîtes, centres de vacances, magasin de vente à la ferme, marché hebdomadaire). Dans le but de réduire leur impact environnemental et de faire des économies, les éleveurs ont mis en place diverses solutions : rapprochement parcellaire, mise en place d'un réseau d'eau pour acheminer directement l'eau au champ, cultures permettant l'autonomie protéique et favorisant la fixation de l'azote au sol, croisement de races 3 voies, monotraite, installation d'un pré-refroidisseur de lait... Depuis 10 ans, ces ajustements et ces investissements ont porté leurs fruits : la ferme stocke aujourd'hui davantage de carbone qu'elle n'en déstocke, le temps de travail a été réduit, les vaches sont en meilleure santé et produisent un lait de meilleure qualité...
Poids et prix de vente des animaux Charolais en 2022
Francis BOUGAREL, Auteur ; Stéphane BRISSON, Auteur ; Jean-Baptiste AUGER, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2023Dans cette synthèse Inosys des poids et des prix de vente des animaux commercialisés, en 2022, dans le bassin charolais, la page 9 est consacrée aux poids et aux prix moyens observés en agriculture biologique, par catégorie : vaches, génisses et bufs. Pour chacune de ces catégories, les prix au kilo sont respectivement de 5.08, 5.25 et 5.17. En annexes, des tableaux présentent les variations, en poids et en prix (au kilo et par tête), mois par mois, et en particulier pour les génisses et les bufs biologiques.
Portrait d'éleveur : « Autonomie alimentaire et progrès génétique » : Les clefs de réussite de Pierre CHABRELY pour vivre de la production bovine bio en race Limousine, à Mauveix-Saint-Bonnet-Briance (Haute-Vienne)
Pierre Chabrely, converti à l'AB en 1996, élève une cinquantaine de vaches allaitantes bio, de race Limousine, à Mauveix-Saint-Bonnet-Briance (87). L'exploitation s'étend sur 77 ha de SAU, dont 1 ha est dédié à la culture de méteil (céréales-protéagineux), 2,2 ha de méteil immature pour l'enrubannage et 74 ha en herbe. L'exploitation est autonome en fourrages et en protéines ; seule la paille (litière) est achetée. Pierre Chabrely commercialise une partie de ses animaux en vente directe (des vaches de réforme, quelques veaux rosés, des bufs, ainsi que de jeunes mâles reproducteurs en vif), le reste (majoritairement des broutards et des broutardes) est vendu hors filière bio. Dans cette fermoscopie, les aspects suivants sont abordés : - Les données de l'exploitation et l'historique ; - Les données techniques pour le troupeau de bovins viande ; - La stratégie de conduite de l'élevage en AB ; - Les indicateurs économiques ; - Les facteurs de réussite.
Rencontre avec Tommy Lorphelin, éleveur laitier bio à Saint-Rémy-en-Bouzemont (51)
Amélie LENGRAND, AuteurEn 2007, Tommy Lorphelin a fait le choix, plutôt que de reprendre l'exploitation familiale, en système intensif, de s'installer sur une ferme herbagère, alors en ruines, à Saint-Rémy-en-Bouzemont (51). Après la conversion, en 2015, Tommy a réintroduit l'élevage laitier et il élève aujourd'hui, sur 238 ha (dont 224 ha en herbe et 14 ha en cultures), 45 vaches de race Simmental et leur suite, soit 230 bovins. En 2023, il est passé en monotraite pour la saison estivale, en raison des fortes chaleurs et de la moindre quantité de fourrage disponible, solution qu'il envisage de reconduire les étés prochains. En 2024, un atelier de transformation laitière verra le jour, avec l'arrivée de Marjorie, la femme de Tommy, sur la ferme. Yaourts, crème fraîche, beurre, fromage frais et frais affiné, camembert..., les produits de l'atelier permettront notamment de valoriser le lait de printemps, de très bonne qualité, qui n'est pas bien valorisé par la laiterie.
Valoriser les veaux mâles laitiers : Des partenariats entre éleveurs allaitants et laitiers ; Eric et Patricia Guihery, en Mayenne : Préparer l'adoption des veaux laitiers sous nourrice ; Germain Gougeon, en Mayenne : Accueillir des veaux laitiers et réduire son cheptel allaitant
Frédéric RIPOCHE, AuteurFin 2019, une quinzaine déleveurs bovins bio de Mayenne, maintenant organisés au sein du GIEE Valorisation des veaux laitiers, se sont penchés sur la question du maintien de veaux sur la ferme et dans la filière, alors quun bovin sur deux né en bio finit en conventionnel (45 % en allaitant, surtout des mâles, et 55 % en laitier, presque 100 % des mâles et quelques femelles). Afin de trouver des solutions, ces éleveurs ont choisi de travailler sur la piste de partenariats entre éleveurs laitiers et éleveurs engraisseurs. Lidée est que des engraisseurs, réduisant par exemple leur cheptel allaitant, accueillent des vaches nourrices avec 2 à 3 veaux laitiers, nourrices en capacité de nourrir aussi des veaux allaitants. Les veaux sont élevés pour être valorisés en bufs denviron 30 mois. Cette démarche est maintenant à lorigine dune étude régionale, Valomalebio, dont le but est de collecter des références, notamment sur la faisabilité et la rentabilité de ces pratiques. Deux éleveurs impliqués dans ce projet témoignent. Éric et Patricia Guihéry, producteurs laitiers, travaillent avec plusieurs éleveurs engraisseurs qui leur « commandent » des vaches nourrices, en fait de futures réformes, accompagnées chacune de 2 à 3 veaux laitiers croisés avec une race à viande type Angus. Germain Gougeon achète des nourrices accompagnées de veaux laitiers pour produire des bufs. Cet éleveur possède un troupeau de vaches charolaises, en partie croisées, quil envisage de réduire pour accueillir plus danimaux dorigine laitière. Même si ces pratiques demandent dêtre vigilant sur la phase dadoption des veaux par les nourrices ou sur les aspects sanitaires, elles peuvent apporter des réponses intéressantes à la valorisation des veaux laitiers mâles en cohérence avec les valeurs de lAB, à tel point que des réflexions sont en cours, au niveau national, pour poursuivre et étendre à dautres régions les travaux de Valomalebio qui doit sachever en 2025.
"210 000 euros de revenu avec 518 000 litres"
Annick CONTÉ, AuteurDans le Finistère, le GAEC de Kergoat, comptant une SAU de 107.8 ha, a mis en place une stratégie particulière, basée sur une autonome alimentaire complète et un système tout herbe, permettant de dégager 52 000 euros de revenu disponible pour chacun des 4 associés. En agriculture biologique depuis 2017, cette exploitation a connu de fortes mutations depuis le début des années 2000, passant dun système intensif avec maïs à un sytème tout herbe. Le troupeau de 89 vaches (90 % croisées, dont 70 % en trois voies pie-rouge holsteinisée x rouge scandinave x montbéliarde) pâture jour et nuit à partir du 15 mars (pâturage tournant). Le déplacement des animaux est facilité par des chemins bien aménagés et par un boviduc. Lhiver, la ration est basée sur de lenrubannage de haute qualité, autoproduit à partir de prairies temporaires (association ray-grass anglais, trèfle blanc ou violet), fauchées toutes les trois semaines à partir de mai. Le travail, le pâturage et le suivi du troupeau, des rations ou des performances de lexploitation font lobjet dune approche très rigoureuse. Néanmoins, avec des achats limités (paille, sel, plastique pour lenrubannage, carburant), du lait de qualité, un faible taux dendettement (lauto-construction et lautofinancement sont privilégiés), les résultats économiques sont là. A cela, sajoute le choix volontaire de maintenir le chiffre daffaires au seuil du micro-bénéfice agricole. Deux des quatre associés réfléchissent à leur retraite, même sils ne lenvisagent pas avant cinq ans. Quel choix alors pour lexploitation ? Un nouvel associé ? Ou, hypothèse peut-être plus probable, le passage à la monotraite avec mise en place de vaches nourrices ?
Adapter la génétique : Croisement 3 voies : les essais de Trévarez avancent
Frédéric RIPOCHE, AuteurSur la ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, la reproduction du troupeau laitier biologique, initialement composé à 100 % de vaches Prim'Holstein, est gérée en croisement trois voies depuis 2015. L'objectif était notamment d'améliorer les taux (TB et TP) et de renforcer la robustesse des laitières. Comme l'explique dans cet entretien Estelle Cloet, de la Chambre d'agriculture de Bretagne, ce sont les races Normande et Jersiaise qui ont été introduites dans le schéma de reproduction. Lors des inséminations artificielles, réalisées avec des semences sexées, cinq taureaux par race sont choisis, afin de s'adapter à chaque vache et de favoriser la diversité génétique. Après six ans d'expérimentation, 80 % des vaches sont croisées trois voies et il n'y a plus d'Holstein pures. Malgré une moindre production laitière (5500 kg/VL), les bons taux obtenus permettent une meilleure valorisation du lait. Cette expérimentation va permettre de fournir des références aux éleveurs qui s'interrogent sur cette pratique, sachant que le croisement trois voies est un processus de long terme, dont les premiers effets ne se font ressentir qu'au bout de cinq ans seulement.
Carcass Characteristics and Beef Quality of Young Grass-Fed Angus x Salers Bovines
Jingjing LIU, Auteur ; Marie-Pierre ELLIES-OURY, Auteur ; Jean-François HOCQUETTE, Auteur ; ET AL., AuteurCette étude, qui s'est déroulée à Laqueuille (63), sur le site expérimental Herbipôle d'INRAE, a cherché à caractériser les carcasses et la qualité de la viande de jeunes bovins croisés Angus x Salers nourris à l'herbe. Pour cela, elle a analysé les carcasses de 31 animaux, provenant de deux systèmes d'élevage différents, conduits en agriculture biologique : un système spécialisé en bovins et un système mixte bovins-ovins. Trois pièces (faux-filet, épaule et flanc interne) ont été utilisées pour tester la qualité organoleptique de la viande auprès de consommateurs (non entraînés à la dégustation de viande). La qualité du faux-filet a également été évaluée par un jury entraîné à la dégustation de viande. Parallèlement, des mesures objectives ont été réalisées pour quantifier la tendreté de la viande (par la mesure des forces de cisaillement avec un test Warner-Bratzler ou WBSF), la teneur en acides gras (AG) et la teneur en antioxydants. Les résultats montrent que le mode d'élevage n'a eu aucun impact sur les caractéristiques de la carcasse ou sur la qualité organoleptique de la viande. En revanche, le mode délevage a eu tendance à affecter la valeur nutritionnelle, avec des teneurs en AG plus élevées dans le système mixte. Les résultats des tests consommateurs (non entraînés) montrent que le sexe de lanimal a des effets significatifs sur certains critères de qualité : la viande des femelles a notamment obtenu des scores plus élevés en matière de goût et dappréciation globale. Les avis des consommateurs et du jury entraîné à la dégustation de viande montrent quil existe une corrélation entre les AG et les caractéristiques sensorielles : les viandes riches en oméga 3 et en oméga 6 ont plutôt été jugées tendres, savoureuses et goûteuses ; tandis que les saveurs anormales ont plutôt été associées à des viandes avec des teneurs en lipides totaux, en acides gras saturés et en acides gras monoinsaturés plus importantes. Dans l'ensemble, cette étude a montré que les jeunes bovins croisés Angus x Salers nourris à l'herbe peuvent produire une viande maigre riche en oméga 3, avec un rapport oméga 6/oméga 3 faible et une qualité gustative « supérieure à la moyenne ».
Les chiffres des premiers croisés de Thorigné
François D'ALTEROCHE, AuteurDans le Maine-et-Loire, la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou, conduite en agriculture biologique, travaille sur un nouvel itinéraire technique visant à produire des bouvillons et des génisses abattus plus jeunes et plus légers. Les animaux concernés sont issus de croisements entre des génisses limousines et un taureau Angus. Lancée en 2019, cette expérimentation a publié ses premiers résultats à l'automne 2022, présentés dans cet article.
Une conversion réussie malgré les années sèches
Emmanuel DESILLES, AuteurJoël Dufour élève un troupeau de bovins allaitants dans l'Allier, certifié en agriculture biologique depuis 2019. Ce naisseur-engraisseur finit des vaches, des génisses et des bufs de races Charolaise et Aubrac. Lors de sa conversion à l'AB, il a été confronté à plusieurs années de sécheresse. Toutefois, grâce à une possibilité d'agrandissement de sa SAU en 2019 (passant de 131 à 172 ha) et à une bonne diversité de cultures, notamment fourragères (méteil à double fin, maïs ensilage, prairies permanentes, temporaires et artificielles de luzerne et de trèfle), l'élevage est autonome en fourrages. Les animaux finis sont globalement plus lourds que ceux des élevages de référence du bassin charolais (497 kg contre 444 kg pour les bufs), et sont mieux valorisés grâce à la période de vente choisie par Joël qui permet de bénéficier de primes de saison (engraissement hivernal).
Dossier : Le croisement laitier est-il fait pour vous ?
Franck MECHEKOUR, Auteur ; Véronique BARGAIN, AuteurEn élevage bovin laitier, le croisement de races séduit certains éleveurs. Sur la période 2018-2020, 6 % des inséminations premières (IAP) étaient en croisement, et les veaux croisés sont de plus en plus souvent nés de mères croisées elles-mêmes. Dans ce dossier, éleveurs et experts apportent leur éclairage et leurs expériences sur les différentes pratiques, ainsi que sur leurs avantages et les limites de celles-ci. Parmi ces témoignages, deux sont issus de systèmes pâturants et économes conduits en agriculture biologique dans le Finistère : le Gaec des Camélias, à Plogastel-Saint-Germain, qui élève 93 vaches 100 % croisées avec du croisement trois voies jersiaise x rouge scandinave x Holstein néozélandaise ; et la ferme expérimentale de Trévarez, avec du croisement trois voies Holstein x jersiaise x normande.
Dossier : Le pâturage hivernal, une pratique davenir
Sophie BOURGEOIS, Auteur ; François D'ALTEROCHE, AuteurMême s'il n'est pas possible partout, le pâturage en période hivernale (décembre à février) est une pratique davenir dans un contexte de changement climatique. Les prairies, en cette saison, offrent une « petite » pousse (tant quil ne gèle pas) ou des stocks sur pied, autrement dit des ressources qui peuvent être valorisées par le pâturage avec des bovins viande, si on respecte certaines conditions. Lherbe dhiver est de bonne valeur alimentaire et on peut compter sur une à deux tonnes de matière sèche à lhectare. Un pâturage dhiver permet aussi une pousse de qualité au printemps, dès le premier cycle de pâturage. Cest donc une ressource à valoriser, qui plus est, avec un coût faible. Cependant, il faut veiller à ne pas surpâturer et à éviter le piétinement. Il faut choisir entre un chargement très faible ou un temps de présence très court. Il est nécessaire de tenir compte de la météo, de la portance du sol, mais aussi de la vitesse de repousse et de respecter un temps de repos suffisant (même si les parcelles peuvent supporter deux passages). Il est important de prévoir aussi des parcelles « parking » pour accueillir les animaux si les conditions se dégradent. Cette pratique implique dêtre organisé et de bien préparer les parcelles avec des points dabreuvage. Ces conditions respectées, le pâturage hivernal présente de nombreux avantages, sans impacts négatifs sur le bien-être animal. Cest ainsi que de plus en plus déleveurs y ont recours, comme le GAEC de Charmeil, dans la Loire, qui, malgré des sols souvent très humides et un climat froid, fait pâturer son troupeau bio de 36 mères Angus et leurs suites toute lannée dehors, hiver compris. Dans le GAEC Chavanon, également dans la Loire, ce sont les génisses (des Charolaises), destinées à lengraissement, qui pâturent lhiver, avec de bons résultats techniques. Le pâturage dhiver est aussi une option en zone méditerranéenne, comme pour Frédéric Floutard, éleveur naisseur, qui conduit son troupeau dAubrac bio tout le temps en extérieur, en valorisant en particulier les garrigues.
Engraissement des bovins allaitants : Produire des boeufs en bio
Lisa AUBRY, Auteur ; Lola JEANNINGROS, AuteurEn élevage bio, produire des bufs peut permettre de créer de la valeur économique sur lexploitation, tout en répondant à un marché avec un produit plus en adéquation avec la demande sociétale. Or, cette production demande de revoir en profondeur son système. Il faut tenir compte, dabord, de la demande du marché pour des bufs assez jeunes, de moins de 42 mois, relativement légers (carcasses de moins de 450 kg) avec une conformation R/U et un état dengraissement de 3. Le travail de sélection génétique et le choix des veaux dans le troupeau sont importants. Le choix de la période de castration et de la méthode employée est aussi un élément-clé, qui doit tenir compte du cahier des charges bio. Par ailleurs, développer le buf augmente le chargement global, si on nopère pas une réduction des vêlages. Le type de buf produit (période de naissance et âge à labattage) a aussi des conséquences en termes de marge sur les coûts alimentaires et sur les places utilisées en bâtiment. Les itinéraires techniques de production doivent répondre aux besoins des animaux, mais être raisonnés pour limiter les coûts. Cest ce que soulignent les travaux menés sur la ferme expérimentale de Thorigné dAnjou, qui montrent lintérêt doptimiser la phase lactée (ex. repousser le sevrage à 9 mois pour bénéficier dune alimentation riche à moindre coût) ; limportance dun pâturage bien conduit ; le plus que peut apporter le croisement avec des races précoces type Angus ; ou encore la croissance compensatrice au pâturage qui peut permettre de distribuer des rations économes lhiver en bâtiment. La nouvelle PAC peut être un plus pour cette production, laide couplée bovins étant plus favorable aux UGB et à lengraissement. Au final, la production de bufs bio peut être une opportunité, mais il faut bien tenir compte du nouveau cahier des charges bio qui, par exemple, rend maintenant impossible la finition en bâtiment.
Engraisser des animaux plus précoces
Cyrielle DELISLE, AuteurDans le cadre du projet Effiviande (2018-2022), une expérimentation a été mise en place par le pôle expérimental herbipôle d'Inrae (Auvergne) afin de comparer les aptitudes à l'engraissement précoce de plusieurs races pures ou en croisement : Angus x Salers, Salers, et Charolais x Salers. Après leur sevrage, les animaux ont été engraissés en priorité avec des fourrages herbagers (enrubannage, ensilage), ainsi qu'avec des concentrés issus de sous-produits de l'industrie agroalimentaire. Les animaux croisés Angus, race reconnue pour sa précocité, ont obtenu les meilleurs résultats vis-à-vis des objectifs de cette étude. Ce sont eux qui ont montré la meilleure valorisation de l'herbe (GMQ supérieur). Ils ont atteint la note d'état corporel (NEC) visée (3,5) plus rapidement que les autres et ont donc pu être abattus plus tôt, malgré des poids de carcasse à l'abattage inférieurs.
Guide élevage : Elever des vaches laitières bio
Ce guide, fruit d'un travail du réseau des paysans biologiques des Pays de la Loire (CAB, GAB et CIVAM bio), présente des données sur la production de lait de vaches biologiques. Après un rappel des chiffres et la présentation d'une partie des opérateurs de la filière lait biologique en Pays de la Loire, ce guide fournit des informations sur les différentes étapes pour réaliser son projet d'installation ou de conversion. Il aborde également la réglementation et fournit quelques références technico-économiques pour l'élevage bovin lait biologique. Les thèmes suivants sont aussi traités : - Autonomie et résilience ; - Races et caractéristiques ; - Diversification et cohérence du système ; - Santé du troupeau ; - Abattage à la ferme ; - Commercialisation. Pour finir, quinze fermoscopies, comprenant des témoignages d'éleveurs des cinq départements des Pays de la Loire, viennent enrichir ce document.
Des jeunes installés qui ont opté pour la monotraite
Emeline BIGNON, AuteurSylvia Marty et Jean-François Cornic, producteurs de lait biologique dans le Morbihan, aujourdhui quinquagénaires, présentent un parcours atypique. Installés hors cadre familial en 2015, ces éleveurs avaient déjà chacun une carrière longue, lui, comme data manager et elle, comme commerciale et autoentrepreneuse. Dès leur installation, ils ont fait des choix forts pour faire évoluer la ferme de 56 hectares, comptant alors un troupeau de 50 PrimHolstein. Ainsi, ils ont arrêté les cultures pour passer à un système tout herbe, implantant des prairies adaptées au contexte séchant local. Puis, ils ont acheté 10 Jersiaises, race qui prédomine aujourdhui dans le troupeau de 51 mères, comprenant aussi des vaches croisées. Enfin, en août 2020, ils sont passés en monotraite totale, passage favorisé par des vaches rustiques produisant 4000 litres de lait. Un de leurs objectifs-clés est de gagner en qualité de vie et, aujourdhui, ils estiment travailler chacun 28 heures par semaine et sont satisfaits de leurs revenus. Certes, le volume de lait produit a diminué de 25 %, mais cela a été compensé par des augmentations de 3 points du taux butyreux et de 2 points du taux protéique, le tout sans problème notable de cellules. Ce lait de très bonne qualité, produit avec des coûts maîtrisés, est bien valorisé par leur laiterie. De plus, le système a gagné en souplesse. Si la monotraite intéresse de plus en plus déleveurs, à chacun de faire son calcul économique, cette pratique restant plus adaptée pour des systèmes très économes ou/et pour des éleveurs plutôt en fin de carrière.
Maraîchine, une microfilière pour valoriser la biodiversité
Cyrielle DELISLE, AuteurEn 2019, était créée la microfilière Biodiversités maraîchines, à linitiative de deux magasins bio vendéens, des éleveurs de lassociation pour la valorisation de la race bovine maraîchine (particulièrement adaptée aux marais, aux bocages et aux prairies humides) et de la LPO Vendée. Lobjectif est la fourniture de viande bio issue délevages locaux « engagés dans les biodiversités sauvage et domestique ». Cette démarche sappuie sur un cahier des charges qui ne fixe pas dobligations de production, mais qui engage des éleveurs par le biais d'un « catalogue de pratiques favorables à la biodiversité ». Chaque éleveur s'engage aussi dans un programme de visites de fermes, ainsi que dans une logique damélioration de ses pratiques. La filière compte, aujourdhui, une vingtaine déleveurs de Vendée et de Charente-Maritime et sest ouverte à dautres acteurs, comme de nouveaux magasins, des restaurants, la restauration collective. Un groupe de pilotage, comptant des représentants de chaque partie, gère au quotidien la microfilière. Le prix de vente a été défini au départ pour valoriser les engagements des éleveurs en faveur de la biodiversité.
« Mon projet d'exploitation et d'installation est mûrement réfléchi » (in Dossier éleveuses)
Gilles GAPIHAN, AuteurEn 2019, Claire Dumas, jeune éleveuse de bovins viande biologiques, a rejoint son père, François, sur sa ferme, pour créer la SCEA de Las Faissas, à Voingt (63). La ferme comprend 80 ha de prairies naturelles, éclatées en 120 parcelles, qui sont pâturées par le troupeau de 50 Limousines, divisé en petits lots, en pâturage tournant. Les vaches vêlent toute l'année, ce qui permet d'approvisionner régulièrement la filière bio de l'entreprise Sicaba en veaux rosés sous la mère. Les vaches de réforme sont commercialisées en filière bio à Bovi Auvergne. Excellente animalière depuis son enfance, Claire a développé des compétences en bien-être animal, mais aussi en mécanique agricole. Elle a passé son permis poids lourds, Fimo et CAPtav pour transporter elle-même ses veaux et ses vaches finies à l'abattoir et pour participer aux concours limousins. Au quotidien, Claire s'occupe plutôt des travaux en intérieur (tétée des veaux sous la mère et suivi des génisses de renouvellement dans les bâtiments, pâturages proches des bâtiments, suivis administratifs) pendant que son père, lui, est plus souvent dans les champs. En 2022, un petit atelier ovin a été mis en place, pour permettre à Claire d'expérimenter la vente directe, en production d'agneaux.
Paysanne fromagère : Prendre le temps d'affiner son projet
Coralie BOUVET, AuteurAprès plusieurs années d'expérience en élevage, Stéphanie Catherine a fait une formation en commercialisation et transformation des produits fermiers, avant de s'associer, en 2019, à ses parents, éleveurs bovins lait bio en Ille-et-Vilaine. Avec l'aide du salarié qui travaille sur la partie fromagerie, Stéphanie transforme le lait, très riche en matière grasse, du troupeau de race Bretonne pie noir. Elle commercialise ses fromages en circuits courts. Dans cet article, Stéphanie décrit l'organisation de son travail, les étapes de fabrication des fromages, ainsi que les facteurs qui font le goût, la texture et la qualité visuelle de ses fromages : race des vaches, alimentation du troupeau, hygiène du laboratoire, ensemencement, affinage...
Positionnement de l'élevage bovin allaitant du Massif Central devant les enjeux de la décennie 2020 : quelles orientations possibles ?
Thierry Turlan est Ingénieur Général du ministère en charge de lAgriculture. Il assure actuellement une mission de trois ans, qui consiste à travailler, avec tous les acteurs de la filière viande bovine du Massif Central, sur des démarches de valorisation de la viande à court terme, et sur les perspectives dévolution de lélevage dici 2030. Ce diaporama a servi de support à sa conférence intitulée « Comment, face aux changements climatiques et aux modifications des habitudes des consommateurs, la filière bovine du Massif Central pourrait sadapter ? » (conférence organisée par la FR CIVAM Auvergne le 20 septembre 2022). Ce diaporama commence ainsi par faire un point sur la production et la consommation de viande bovine en France (cette dernière est en déclin depuis une dizaine dannées, avec des modifications des habitudes de consommation). Il aborde ensuite les différents sujets de débat, dans la société française, sur la viande (santé, concurrence feed/food, émissions de gaz à effet de serre, biodiversité, bien-être animal ) et décrit les attentes et la demande des citoyens qui en découlent. Après avoir dressé ce tableau général, un focus est réalisé sur les atouts de lélevage bovin allaitant dans le Massif Central (peu de dualité feed/food via la maximisation de lherbe, ancrage historique sur le territoire, entretien du paysage, élevage extensif reposant sur des prairies avec peu de pollution des eaux, avec du stockage de carbone, avec un habitat favorable pour la biodiversité et le bien-être animal ). Les limites et les interrogations liées aux systèmes délevage bovins du Massif Central dans les années à venir sont ensuite soulevées : quels sont les atouts et les contraintes des races à viande actuelles vis-à-vis des GES ? Quel sera le taux de renouvellement des exploitations bovines (actuellement en baisse) ? La présentation insiste également sur la nécessité, pour les éleveurs, de maîtriser leurs coûts de production, notamment en diminuant leurs charges. Cette conférence a été enregistrée et est visionnable sur le site de la FR CIVAM Auvergne.
De la prairie à la fourchette : rencontre entre éleveurs et apprentis-bouchers
Albane STOFFEL, AuteurDepuis 2018, lADAPA organise, en partenariat avec le CFA de Tulle, des journées de découpe avec des élèves en Brevet professionnel Boucher. En mars 2022, les étudiants ont travaillé sur une carcasse particulière, provenant dune vache de réforme Bretonne Pie Noir de 9 ans. Celle-ci était originaire du GAEC de la Tournerie, en agriculture biologique et situé en Haute-Vienne. Des échanges ont ensuite eu lieu avec les apprentis concernant cette carcasse et lélevage doù elle provenait, suivis dune dégustation et dune réflexion sur la place de ce type de viande dans les boucheries traditionnelles.
Qui veut la peau des vaches ?
Les vaches ont la réputation de contribuer à détruire la planète car leurs éructations produisent du méthane, un gaz à effet de serre aux impacts néfastes bien connus. Des voix sélèvent pour exiger la suppression des élevages de bovins, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Et si le problème venait uniquement des élevages intensifs ? Car, en y regardant de plus près, de façon neutre et dépassionnée, et à lappui de nombreuses études, on saperçoit que, élevées sur des pâturages ou dans les estives, les vaches émettent moins de méthane et favorisent largement la recapture du CO2, tout en enrichissant le sol. Un autre aspect souvent méconnu est que la présence de bétail dans les prairies est un atout essentiel pour la préservation de la biodiversité, avec de nombreux insectes et papillons, ainsi quune grande variété despèces végétales. De plus, ces vaches fournissent un lait riche en précieux nutriments, ainsi quune viande d'excellente qualité (à consommer avec modération). Pour finir, ce sont des animaux doux et apaisants, qui contribuent à lesthétique globale dun paysage.
Un restaurant à la ferme pour valoriser bovins et Normandie
Cyrielle DELISLE, AuteurEn 2014, Nicolas Onfroy a repris la ferme familiale, alors en bovins lait, pour s'installer en bovins viande biologiques et créer, avec sa femme Elsa, leurs premiers gîtes, à Sainte-Marie-du-Mont (50). En 2019, l'opportunité s'est présentée de reprendre le restaurant et l'hôtel de charme créés dans l'ancienne ferme voisine, à proximité des bâtiments d'élevage. La viande bovine bio, issue du cheptel de Limousines (avec quelques Angus) de Nicolas, est commercialisée sous la marque Utah Beach, en référence à la plage du Débarquement de 1944, située à quelques encablures du domaine. Nicolas a dû apprendre à valoriser une carcasse, à répartir les morceaux dans ses différents circuits de commercialisation et à diversifier l'offre (buf fumé, terrine, saucisse sèche...) La viande a une place de choix dans le restaurant ; pour le reste, pas de grossistes : Elsa et Nicolas ont fait le choix de travailler avec des produits locaux et de saison (viande, légumes, poisson, mais aussi boissons), afin de valoriser leur région. La structure emploie 16 salariés, dont 10 pour le restaurant. Le couple propose la visite de l'exploitation, ainsi que des activités pour découvrir les alentours. Dans un deuxième article, le système d'élevage de Nicolas, tout herbe, engagé vers la neutralité carbone, est présenté.
Retour sur LTNM La Terre est Notre Métier : Multiples pistes pour relever les défis
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLédition 2022 du salon La Terre est Notre Métier (LTNM), le salon officiel de la FNAB, sest tenue les 21 et 22 septembre à Rétiers, près de Rennes. Près de 10 000 visiteurs sont venus rencontrer les 140 exposants, et assister aux 200 conférences, démonstrations et animations. Ce salon a été organisé par les réseaux dagriculture bio de Bretagne, des Pays de la Loire et de Normandie. Il a été loccasion déchanger sur les adaptations des fermes bio au changement climatique et au marché. Plus que jamais, la bio a été positionnée comme une agriculture de solutions, qui répond à divers enjeux (santé, biodiversité, eau, emploi, alimentation locale, économie de ressources ). Cet évènement a également été loccasion de questionner la robotique et le numérique au sein de lagriculture bio. Ces derniers peuvent en effet apporter de nombreux avantages (confort de travail, diminution de la charge mentale, solution pour pallier le manque de main duvre ), mais il ne faut pas quils conduisent à une simplification des itinéraires techniques bio, avec des pertes de savoirs et de savoir-faire. Autres points largement abordés lors de ce salon : les émissions de gaz à effet de serre et la relocalisation de la bio ; la complémentarité entre plusieurs ateliers (qui peut permettre de pérenniser une ferme, de faciliter des installations ou des transmissions) et les atouts du polyélevage (élevage de deux espèces animales ou plus) ; la transmission des exploitations. Un encart est réservé à une race bovine à petit effectif, mise en avant lors de ce salon : lArmoricaine (race mixte plutôt valorisée pour sa viande).
Valorisation des bovins allaitants : « Maximiser le taux de finition » ; Valorisation des bovins allaitants - Témoignage : Mâles et femelles finis en bio
Frédéric RIPOCHE, AuteurRépondre aux demandes du marché, en produisant des animaux finis valorisant au mieux lherbe et en limitant la consommation de concentrés, est un point-clé en élevage bovin allaitant biologique. Les travaux conduits depuis de nombreuses années sur la ferme expérimentale de Thorigné-dAnjou ont permis, notamment, de définir 2 itinéraires techniques permettant de produire, avec de bons résultats, des bovins finis en race limousine. Deux limites ont cependant été identifiées : des animaux avec des poids carcasse trop lourds et une consommation de concentrés, certes autoproduits, encore à réduire. Pour ce faire, la ferme expérimentale sest engagée, depuis 2019, dans de nouveaux essais centrés sur le croisement avec de lAngus en voie terminale pour gagner en précocité. Les premiers résultats sont intéressants, mais restent à finaliser et à compléter. Deux éleveurs de 180 mères limousines en AB, à cheval sur la Haute-Vienne et la Vienne, témoignent de leurs pratiques et de leurs choix pour finir tous leurs animaux, mâles et femelles, en valorisant lherbe au mieux. Exploitant 100 ha de prairies permanentes, 250 ha de prairies temporaires et plus de 40 hectares de méteil, ces producteurs visent lautonomie complète. Pour faire face aux aléas climatiques, ils cultivent aussi, depuis 4 ans, du sorgho fourrager et ont réduit la taille de leur troupeau de 20 mères. Avec deux périodes de vêlages, ils visent à produire des animaux âgés de 28 à 36 mois, bien finis, mais pas trop lourds, car plus faciles à vendre. Aujourdhui, face à lapplication du nouveau cahier des charges bio, ils réfléchissent à de nouvelles conduites de finition. Parmi les pistes envisagées : optimisation du pâturage tournant et du parcours à lherbe, ou encore mise en place de plateformes de distribution au champ avec des protections contre la pluie.
L'adaptation des pratiques déleveurs laitiers impactés par le dérèglement climatique
Cindy SCHRADER, AuteurDes éleveurs du CEDAPA (Centre détude pour un développement agricole plus autonome) sont allés visiter deux fermes dans le sud de la Mayenne, afin de découvrir leurs adaptations pour faire face au changement climatique. Plusieurs leviers ont ainsi été mobilisés : choix des races laitières, organisation des vêlages, mise en place de lactations longues, choix des espèces et des variétés prairiales... Le choix des races est orienté vers des races plus adaptées aux conditions séchantes, comme la race brune Suisse. Les fermes étudiées ont également mis en place des vêlages groupés pour réduire la pression du pâturage durant les périodes de faible pousse dherbe : lune les groupe en août-septembre, et lautre les groupe sur deux périodes (au printemps et à lautomne). Ces fermes ont également opté pour des lactations longues afin de diminuer le chargement en limitant le nombre de génisses et de veaux. Comme lautomne est de plus en plus sec, elles essayent daugmenter leurs stocks fourragers au printemps. Elles cherchent aussi à toujours avoir de lherbe sur pied, donc à ne pas faire pâturer trop ras lété.
Ces femmes qui changent l'agriculture
Tiana SALLES, AuteurCet article présente les portraits de quatre agricultrices bio qui ont décidé de faire évoluer leur manière de travailler. Pour Chantal, maraîchère dans lAvesnois (Nord), le choix de lagriculture biologique est avant tout une question éthique, celle de travailler la terre avec respect et de ne pas la polluer. Investie politiquement dans toutes les luttes locales, Chantal est une exception dans un milieu où les femmes restent très peu représentées. Pour Elize, éleveuse de vaches dans le Valenciennois, cest la relation à lanimal qui est au cur de son engagement. Son choix sest porté sur une race locale plus adaptée au terroir, pour son caractère et sa robustesse (la Rouge Flamande). Pour Elize comme pour Nathalie, éleveuse de chèvres dans les Pyrénées-Atlantiques, adopter une agriculture respectueuse du vivant est une évidence. Avec une vision qui sentrechoque avec les enseignements quelle a reçus, Nathalie partage ses réflexions, son expérience dans la vente directe, et explique son projet futur dimpliquer le consommateur dans le fonctionnement de la ferme. Le dernier portrait est celui dIrène, viticultrice dans les Pyrénées-Atlantiques, certifiée bio depuis 2012. Appliquant les méthodes bio depuis 2003, ce qui compte avant tout pour elle, cest la préservation de lenvironnement dont elle a hérité.
En Creuse, des vaches rustiques pour un environnement naturel
Jérôme GOUST, AuteurDevenir éleveurs dans un environnement naturel et avec des bêtes rustiques, c'est le souhait que Jean Lafaille et sa femme ont réalisé, en s'installant sur une ferme dans le nord de la Creuse, il y a près de vingt ans. Sensibles à la préservation de la nature et des races rustiques, les Lafaille ont évolué progressivement vers l'agriculture biologique, avant de découvrir et d'introduire, dans leur troupeau de vaches Limousines, la vache Bretonne Pie Noir, une race très rustique et de petit gabarit. Cet article traite de l'intégration de ces nouvelles bêtes, de race à faible effectif, au troupeau. Il apporte aussi des précisions sur la commercialisation de la viande. À l'approche de la retraite, les Lafaille envisagent de transmettre leur ferme. En complément, un premier encart présente l'association FERME (Fédération pour promouvoir les races domestiques menacées) ; un second encart raconte l'histoire de la vache Bretonne Pie Noir, aujourd'hui défendue par l'ASVBA (Association de Sauvegarde de la Vache Bretonne Ancienne).
Croisement de races et monotraite en Bretagne : expériences déleveurs herbagers
Solène ROUSSELET, AuteurUn groupe déleveurs laitiers vendéens du GRAPEA et du GAB 85 a visité des fermes laitières bretonnes pour échanger sur le croisement de races et sur la monotraite. Le premier jour, ils sont allés au GAEC Atout trèfle qui est conduit en bio depuis 2009. La ferme reposait initialement sur un troupeau composé exclusivement de Primholsteins, mais ces vaches nétaient pas adaptées à une conduite 100 % herbe (vaches maigres et fertilité en baisse). Le croisement avec des Montbéliardes a permis de gagner en rusticité, en fertilité et de diminuer le nombre de mammites, tout en gardant une production satisfaisante. Dautres croisements ont également été testés, notamment avec la Rouge scandinave. Le groupe déleveurs a aussi rendu visite au GAEC des Trois Fontaines (ferme conventionnelle) qui a opté pour des croisements avec la Simmental (meilleure longévité, plus calme et moins de mammites). Le second jour, le groupe déleveurs a rencontré deux éleveurs qui sont en monotraite toute lannée : Michel Sauvée et Jean-Michel Thébault (en bio). Ce dernier explique la synergie quil a réussi à mettre en place en alliant monotraite, vêlages groupés et vaches nourrices.
La ferme du Pré Bosquay, à Vielsalm : La concrétisation du rêve d'Olivier
Mathilde RODA, AuteurTout en exerçant le métier de couvreur, Olivier Bailly rêvait depuis longtemps d'avoir une ferme. Originaire d'un petit village près de Vielsalm, en Wallonie, il a d'ailleurs toujours eu des moutons. Cependant, c'est en 2010 qu'un tournant s'est opéré, lorsqu'il a eu l'occasion d'acquérir 2 ha de prairies et d'acheter 2 taurillons de race Galloway. Petit à petit, il a agrandi son troupeau et sa surface et possède, aujourd'hui, un troupeau de 56 bovins Galloway bio. Olivier affectionne particulièrement cette race rustique, nourrie 100 % à l'herbe, très facile à élever et qui offre une belle viande. Olivier s'investit de plus en plus dans son activité d'élevage. Il habite sur la ferme avec sa famille, dans la maison qu'il a construite lui-même, dans une démarche écologique. Il commercialise sa viande en vente directe et participe à la création d'une coopérative de vente de produits locaux.
La Froment du Léon, une bretonne pur beurre !
Hélène COATMELEC, AuteurSophie Begat et Jocelyn Bougerol sont installés dans les Côtes dArmor, sur une ferme maraîchère conduite en bio depuis 1998. Depuis 2017, ils se sont également lancés dans la production laitière afin de se diversifier en produisant du beurre. Ces nouveaux éleveurs ont opté pour la Froment du Léon, une race à petit effectif (Sophie Begat est maintenant la présidente du Syndicat des éleveurs de cette race). Cette vache bretonne a une faculté à fixer le carotène de lherbe, son lait est donc très coloré. Le Syndicat des éleveurs de la race Froment du Léon souhaite que cette vache soit reconnue pour ses qualités de lait et de production. Son lait a notamment des globules gras de taille supérieure à la moyenne des autres races. Ces gros globules gras remontent plus vite à la surface et rendent la crème facile à baratter. En revanche, la transformation du lait de la Froment du Léon en fromage est assez technique, en raison du rapport TB/TP élevé. Sophie Begat et Jocelyn Bougerol transforment la totalité du lait produit sur la ferme, soit 14 400 L, en beurre, crème, fromage blanc... Les vêlages des huit vaches sont groupés en mars avril, afin de fabriquer du beurre de la mi-mars à la mi-décembre. Les vaches sont traites uniquement le matin. Le soir, ce sont les veaux qui tètent.
Les races d'animaux domestiques en France : étude générale et inventaire
Bernard DENIS, Auteur ; Jean-Pierre VAISSAIRE, Auteur | PARIS (57 Rue Gaston Tessier, 75 019, FRANCE) : ÉDITIONS DELACHAUX ET NIESTLÉ | 2021Ce livre englobe quasiment toutes les races d'animaux domestiques élevés en France, soit près de 660, appartenant à une quinzaine d'espèces : bovins, ovins, caprins, porcs, chevaux, ânes, poules et autres volailles, lapins, etc. Chaque espèce est traitée d'un point de vue général, puis une courte monographie décrit chacune des races de cette espèce présentes en France : les races françaises, quelle que soit leur importance numérique, et les races étrangères, reconnues officiellement ou non, à l'exception en principe de celles dont les effectifs sont confidentiels dans notre pays.
Des réformes bio souvent trop peu finies
REUSSIR BOVINS VIANDE, AuteurGlobalement, en élevage bovin allaitant biologique, les vaches de réforme sont moins bien finies qu'en agriculture conventionnelle. C'est l'une des conclusions issues des données d'abattage produites par Normabev et l'Institut de lÉlevage et présentées, dans cet article, pour les vaches de races Limousine, Charolaise, Blonde d'Aquitaine, Aubrac et Salers.
« Valoriser au mieux nos bêtes »
François D'ALTEROCHE, AuteurSébastien, Benoît et Nicolas Héry, les trois associés du Gaec du Bois Joli, élèvent 115 vaches Blondes dAquitaine bio sur 194 ha. Leur ferme est en Loire-Atlantique, à 40 km de Nantes. Ces associés ont fait le choix de ne pas augmenter leurs volumes, mais de porter une attention particulière à la valorisation de leur production. Chaque année, ils passent une vingtaine de bovins en vente directe, soit environ une vache par mois et un veau tous les deux mois. Ils proposent trois types de colis de viande (« tradition », « découverte » et « grillade »), à des tarifs oscillant entre 13 et 15,50 /kg, selon le type danimal et le type de colis. Les autres animaux sont vendus à Unébio, exceptés les broutards qui sont écoulés via Bovinéo dans des circuits conventionnels. Ces broutards restent cependant assez bien valorisés (1 076 /tête en moyenne durant lannée 2020). Comme Unébio sanctionne les carcasses de plus de 510 kg, les trois agriculteurs passent prioritairement en vente directe les vaches les plus lourdes et les moins bien conformées. Cette année, les associés ont également vendu à Unébio six jeunes femelles (non destinées à la reproduction) valorisées en veaux rosés.
Les Vêlages Groupés de Printemps : Travailler avec la nature pour améliorer sa qualité de vie et son revenu
Aurélie CHEVEAU, Auteur ; Maud CLOAREC, Auteur ; Gérard GRANDIN, Auteur ; ET AL., Auteur | PLÉRIN CEDEX (2 Av. du Chalutier Sans Pitié, BP 332, 22 190, FRANCE) : CEDAPA (Centre d'Etude pour un Développement Agricole Plus Autonome) | 2021Ce livre présente le système laitier herbager durable, basé sur les prairies permanentes et le regroupement des vêlages au printemps. Recueil d'expériences et de données chiffrées, il montre un modèle agricole peu exigeant en capitaux et en temps de travail, valorisant au mieux les ressources naturelles et dégageant un bon revenu pour les éleveurs. Les bases du système sont détaillées, à partir des pratiques réalisées sur les fermes d'éleveurs, de plusieurs régions et d'ailleurs dans le monde. La commercialisation des produits et les bilans environnementaux sont également traités. Des conseils sont apportés pour les futurs paysans non issus du milieu agricole.
Lagriculteur à rebours
Elise COMERFORD-POUDEVIGNE, AuteurFelix Noblia est un éleveur installé dans le Pays Basque. Initialement, il ne souhaitait pas reprendre la ferme familiale. Il a néanmoins envisagé cette possibilité à la fin de ses études afin de pouvoir rester auprès de ses proches et jouer de la musique. En 2008, il reprend lexploitation de son oncle. Il a alors 170 000 demprunts et doit payer 29 000 dannuités. Il comprend très vite que, sil ne change pas son système de production, il ne va pas pouvoir sen sortir dun point de vue financier. En quatre ans, il effectue de multiples changements : il implante des couverts végétaux, arrête de produire du maïs, ne travaille plus ses sols en passant en TCS, met en place un pâturage tournant, optimise certaines complémentarités cultures/élevage, change de race de vaches (pour des Angus) et commercialise en circuits courts. Les comptes de lexploitation repassent alors au vert. Tous ces changements ne sont pas pour autant faciles à accepter pour son oncle qui avait gagné sa vie et bâti lexploitation sur lancien système. En 2017, Félix Noblia présente son dossier aux Trophées de lAgroécologie 2016/2017 et en sort lauréat. Suite à ce succès, il décide de relever un autre défi : convertir son exploitation en bio. Parallèlement, il devient un YouTuber de lagroécologie pour communiquer sur ce quil fait. Actuellement, il consacre deux jours par semaine à la communication.
Allier bovins et ovins en système herbager : Quels bénéfices ?
Marion ANDREAU, AuteurLunité de recherche Herbipôle de lINRAE, via le projet Salamix (Puy-de-Dôme), travaille sur des problématiques-clés en systèmes allaitants herbagers, ovins et bovins : loptimisation de lherbe, la valorisation des bovins mâles, la finition à lherbe, la gestion du parasitisme, la réduction des concentrés Salamix compare 3 systèmes délevage autonomes, valorisant lherbe au maximum et intégrant la mixité, soit despèces (association bovins et ovins), soit de races (croisement avec une race plus précoce). Ainsi, sont suivis 2 systèmes spécialisés, un en ovins avec croisement de Limousines et de Suffolk, l'autre en bovins avec croisement de Salers et dAngus, et un système mixte, associant ovins (race Limousine) et bovins (race Salers). Les résultats de 2018 et 2019 montrent notamment que la mixité au pâturage entre bovins et ovins a des effets positifs sur lherbe (ex. moins de refus et meilleure qualité des prairies). Les vaches du système mixte sont globalement plus lourdes que celles du système spécialisé. Cependant, leffet de la mixité entre espèces est surtout marqué pour les ovins, avec la production dagneaux ayant des poids de carcasse plus élevés et à un âge plus précoce (en lien avec une meilleure herbe et une pression parasitaire moindre). Pour ce qui est des bovins issus du système avec croisement Angus, ils montrent une bonne note détat corporel, mais ils valorisent mal les concentrés et produisent des carcasses assez légères, mal valorisées en filière longue. Ces derniers résultats alimenteront les travaux dun nouveau projet qui a démarré début 2021 sur la question des alternatives possibles pour la voix mâle en bovins bio : le projet PROVerBIAL (Produire de la viande bio qui valorise les territoires avec le troupeau bovin allaitant).
Des Bazadaises bio bien valorisées
François D'ALTEROCHE, AuteurPaul Dussau, éleveur à Pimbo, dans les Pyrénées-Atlantiques, a remplacé, en 2013-2014, les palmipèdes gras de lexploitation de ses parents par des bovins de race bazadaise, en système naisseur-engraisseur, tout en restant en agriculture biologique. Aujourdhui, lexploitation compte 50 vaches bazadaises, 74,5 ha de SAU et trois ETP (les parents de Paul sont restés sur la ferme). Lensemble des animaux est vendu en direct, grâce à la présence dun abattoir proche et dun atelier de transformation utilisé en CUMA. En 2019, les éleveurs ont vendu 14 veaux entre 15,8 et 19/kg selon les morceaux ; et 6 vaches entre 11 et 18,50/kg. Le compte de résultat au 31 décembre 2019 est présenté, avec un EBE non modifié de 29 225.
Bovins allaitants : Produire du buf bio : une alternative à la production de broutards ?
Lise FABRIÈS, AuteurEn 2018, seuls 3 % des mâles bovins biologiques étaient valorisés en bufs (contre 43 % en broutards exportés, 44 % en jeunes bovins, 7 % en veaux de boucherie...). Quels avantages à mettre en place un atelier naisseur-engraisseur ? Pour Michel et Pierre Besson, éleveurs en AB depuis 2016 dans le Cantal, cest une solution pour engraisser tous les animaux, sans vendre de broutards hors des circuits bio. Pour sadapter au mieux aux demandes de la filière (besoin de bufs de 400 à 480 kg pour 30 à 38 mois dâge, avec une conformation R=/+ et une finition de 3), ces éleveurs ont aussi fait évoluer leur cheptel. Ils ont introduit de lAngus avec leurs Limousines pour obtenir des carcasses plus légères et des animaux plus précoces, tout en diminuant le nombre de vêlages, mais un nombre d'UGB constant. Des données économiques (INRAE et Institut de lElevage) de 2018 montrent quun système naisseur-engraisseur est un peu plus rentable quun système broutards classique. Cette production demande une autonomie alimentaire importante, de bien valoriser lherbe et le pâturage, davoir de la trésorerie en période de transition (compensable par la vente de vaches dont le nombre diminue pour rester à un niveau dUGB constant), ou encore d'avoir des bâtiments adaptés, avec assez de place pour loger tous les animaux en période dhivernage. Néanmoins, produire des bufs est peu exigeant en main duvre, avec un temps de travail moins important quen broutards (avec le même nombre d'UGB), hors phase de finition.
Dossier : Bovins Bio : Des pistes pour réussir lengraissement
Lucie POUCHARD, AuteurLa production de viande bovine biologique continue à se développer avec, par exemple, 5 % du troupeau allaitant français engagé en AB en 2019. Or, la finition rencontre certaines contraintes techniques en bio, notamment à cause du prix élevé des concentrés, ce qui incite à favoriser les ressources produites sur la ferme. Aussi, finir en bio sous-entend une gestion rigoureuse de lherbe, aussi bien pâturée que récoltée, comme le montre le témoignage de Jérôme Maugeais, naisseur-engraisseur dans le Maine-et-Loire, qui engraisse tous ses animaux pour la vente en filière longue, tout en étant autonome au niveau alimentaire. Cela demande aussi dadapter sa production au potentiel de son exploitation. La question de lâge à labattage est également à prendre en compte pour s'en sortir économiquement. La Ferme expérimentale de Thorigné-dAnjou a analysé les données recueillies sur 356 vaches limousines élevées en AB et suivies de 2000 à 2015. Les résultats obtenus montrent, en plus de fortes variations individuelles dans les performances des animaux, quengraisser des vaches de plus de six ans est moins rentable : « Les derniers kilos coûtent cher à produire ». Par ailleurs, produire des carcasses plus légères est une piste à étudier, même si les filières traditionnelles peinent à valoriser les plus légères. Avoir des animaux plus précoces serait une solution pour faciliter la finition en AB, soit grâce au croisement (par ex. avec de lAngus, piste étudiée sur la Ferme de Thorigné, mais aussi par lINRAE sur le site expérimental de Laqueuille, dans le Puy-de-Dôme), soit en faisant évoluer la génétique des races françaises, sélectionnées aujourdhui plutôt pour produire des broutards qui partent à l'engraissement à l'exploitation.
Dossier : Cultures et élevage peuvent être complémentaires
François D'ALTEROCHE, Auteur ; Sophie BOURGEOIS, Auteur ; Cyrielle DELISLE, AuteurLa coopération entre céréaliers et éleveurs permet de renforcer lautonomie alimentaire à léchelle dun territoire. Pour illustrer cette coopération, trois sujets sont abordés : le projet casdar Cerel qui propose des outils daccompagnement afin de pérenniser les partenariats entre céréaliers et éleveurs ; lintérêt de valoriser des couverts végétaux en les faisant pâturer ; le témoignage de Franck Baechler, installé en agriculture de conservation dans le Loir-et-Cher, à Dhuizon. Cet agriculteur a introduit dans son système céréalier une dizaine de vaches Angus et environ cinquante brebis solognotes. Il pratique une rotation dite « deux deux » (2 années successives avec 2 cultures/an), composée de blé, de méteil dautomne, de couvert de printemps à valeur fourragère (pâturé ou coupé), de maïs destiné à la production de grain.
Dossier : Veaux mâles
Jean-François DEGLORIE, Auteur ; Jean-Louis PEYRAUD, Auteur ; Paul-Marie AUBERT, Auteur ; ET AL., AuteurLe devenir des veaux mâles laitiers dans la filière biologique devient un sujet de préoccupation. L'absence de débouchés est un problème, peut-être plus éthique qu'économique. Dans la majorité des cas, ces veaux sont orientés vers des élevages conventionnels de type industriel. Pourtant, la viande issue du cheptel laitier offre des réponses très pertinentes aux défis écologiques actuels. Alors, pourquoi cette question a-t-elle du mal à progresser ? La réponse est complexe, tenant à la fois du politique et du culturel. Pour comprendre les enjeux et tenter de saisir toute la complexité du sujet des veaux mâles en élevage laitier bio, ce dossier alterne interviews de scientifiques et témoignages d'éleveurs qui ont mis en place des ateliers de valorisation de ces animaux.
Dossier Viande Bio : La viande bio ignore la crise
François D'ALTEROCHE, Auteur ; Nicole OUVRARD, Auteur ; Catherine GERBOD, Auteur ; ET AL., AuteurLa viande bovine biologique suit la tendance générale de lAB et continue donc son développement. La crise de la Covid 19 a plutôt conforté lengouement pour la bio, même si les données statistiques 2020 ne sont pas encore connues : il faudra notamment voir léventuel impact de la crise économique prévue pour lautomne. Ce dossier, après un retour sur les chiffres relatifs à la croissance de lAB, présente une interview croisée des responsables du Synabio, de la FNAB et de lAgence Bio, pour qui le développement de cette agriculture se poursuivra, avec parmi les points-clés, la question des aides publiques, la place de lAB dans la future PAC ou encore le risque de décroissance de la démographie agricole dans les prochaines années. Par ailleurs, des références technico-économiques issues du Massif Central montrent la diversité des systèmes allaitants biologiques, avec des stratégies de commercialisation elles aussi diverses, pouvant associer vente directe et circuit long, et plusieurs productions (veaux, génisses, bufs ). Cest ce quillustre notamment lexploitation bio corrézienne du GAEC des Gariolles, qui associe plusieurs ateliers (noix, volailles ) à la production de viande qui représente plus de 50% de son chiffre daffaires global. Elle produit notamment des veaux rosés, commercialisés en vente directe ou par le biais de la Société coopérative agricole Le Pré Vert. Cette dernière, en 100 % bio, sest largement développée ces 20 dernières années en diversifiant ses débouchés, notamment la restauration hors domicile. Enfin, ce dossier revient sur un des enjeux techniques clés en viande bovine biologique : la production danimaux finis plus jeunes (difficulté avec les races allaitantes françaises en limitant la consommation de concentrés ; croisement avec de lAngus testé sur la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou).
Glaces fermières : « Le goût de crème éclate en bouche ! »
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurYannick Brégère sest installé, en 1998, sur la ferme laitière familiale, en Ille-et-Vilaine. Il est rejoint par sa femme, Nathalie, en 2001. En 2010, le couple amorce une conversion en bio. Cette dernière nécessite un investissement de 100 000 . Leur système de production est principalement basé sur lherbe (elle représente 80 % de lalimentation des bovins). Leur troupeau est composé de 40 Primholstein, 10 Jersiaises et 10 Kiwis. Dici quatre ans, ils envisagent de rendre les Jersiaises et les Kiwis majoritaires : celles-ci sont moins productives que les Primholstein, mais elles offrent un lait plus riche avec un taux de matière grasse élevé. Jusquen 2018, le lait produit (320 000 L/an) était entièrement collecté par Biolait mais, désormais, 20 000 L sont transformés en glaces à la ferme. Pour mettre en place cet atelier de transformation, le couple a fait appel au Réseau de fermiers bio « Invitation à la ferme ». Au départ, le couple trouvait linvestissement financier pour adhérer au réseau un peu onéreux mais, au final, il a vite été rentabilisé par un accompagnement et des services de grande qualité : Nathalie Brégère a suivi une formation de glacière dune semaine et a bénéficié de lappui du meilleur ouvrier glacier de France pour élaborer ses recettes. Ce nouveau projet a nécessité un investissement de 200 000 . Le litre de lait est valorisé 0,56 centime en glace et 0,43 centime par Biolait.
Un peu de Cantal au coeur de la Lorraine belge à la Ferme du Muselbur
Mathilde RODA, AuteurSébastien Noël a toujours souhaité devenir fermier. Non issu du milieu agricole, ce n'est qu'après des études de chimie qu'il a franchi le pas. Il s'est installé dans son village natal de Sampont, en Belgique, où il a pu acquérir quelques hectares de terre. L'association Terres-en-Vue, homologue belge de Terre de Liens et dans laquelle de nombreux coopérateurs sont membres de Nature & Progrès Belgique, l'a aidé par la suite. La ferme comprend aujourd'hui 35 ha (12 ha de prairies permanentes, 6 ha de céréales et le reste en prairies de fauche). Sébastien a choisi la race Aubrac pour constituer son troupeau qui compte 59 bêtes (vaches, veaux...). Parti de rien, Sébastien s'est lancé directement dans un projet d'élevage bio tel qu'il en rêvait et a conçu sa ferme pour qu'elle soit la plus autonome possible, notamment en énergie et en eau. Dans sa 4ème année d'activité, le jeune éleveur vend ses premiers colis cette année, exclusivement en direct. Il compte agrandir ensuite son troupeau et, peut-être, installer un poulailler pour faire des poulets de chair.
Poids et prix de vente des animaux Charolais en 2019
Lucie ALLART, Auteur ; Stéphane BRISSON, Auteur ; Lucille BOUCHER, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2020Cette synthèse présente les poids et prix de vente des bovins commercialisés sur le bassin Charolais en 2019. Elle compile ainsi plus de 657 000 données commerciales fournies par des opérateurs, pour les broutards, les jeunes bovins, les vaches allaitantes et les génisses finies. Pour ce qui concerne les animaux élevés en agriculture biologique, leur nombre a augmenté entre 2018 et 2019 et les prix sont restés stables : 4,31 /kg pour les vaches finies, 4,56 /kg pour les génisses finies et 4,37 /kg pour les bufs, en moyenne, sur 2019.
Production danimaux issue des cheptels bio : Résumé de létude - Septembre 2020
A partir de lanalyse croisée de différentes bases de données, cette étude a analysé, pour 96 % des exploitations en AB ayant, de 2010 à 2018, des bovins (laitiers et allaitants), quels animaux étaient produits et leur devenir. Létude montre notamment que la production est dynamique et en progression, pour atteindre 37 000 tonnes équivalent carcasse danimaux finis en 2018 (contre 15 000 en 2010). Cependant, il existe une importante « fuite » danimaux issus de ces cheptels vers les filières conventionnelles : en 2018, 142 000 bovins produits en AB ont quitté la filière bio (ex. vente de broutards bio en conventionnel), chiffre à rapporter aux 129 000 bêtes issues de ces mêmes élevages et abattues la même année. Par ailleurs, en synthèse, on peut retenir que les bovins abattus en AB ont, globalement, des poids moyens inférieurs à ceux obtenus en conventionnel, avec aussi une proportion plus forte danimaux maigres et de conformation inférieure, en lien avec la difficulté rencontrée en bio pour la phase de finition. On peut aussi noter quil est produit plus de bufs en bio pour le cheptel allaitant (11 % des mâles vs 3 %) ; que lengraissement de jeunes bovins est largement minoritaire en bio (ex. 6 % des bovins bio allaitants vs 41 % en conventionnel) ; que la finition de génisses de boucherie est moins répandue en AB ou encore que les veaux finis en allaitant sont plus représentés en bio, avec un âge dabattage plus vieux. Autre résultat : le croisement est plus fréquent parmi les éleveurs laitiers bio, avec un tiers des naissances en 2018, vs 18.3% en conventionnel. Les résultats de cette étude sont autant déléments pouvant aider à identifier de possibles leviers daction pour augmenter la production de viande bio, au-delà de la simple augmentation des cheptels suite aux conversions, toujours en progression depuis 2018.
Production de boeufs bio dans le Massif Central en 2017
AGRICULTURES ET TERRITOIRES - CHAMBRE D'AGRICULTURE DE BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE, Auteur ; COOP DE FRANCE RHÔNE-ALPES AUVERGNE, Auteur ; INTERBIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - BP 35, 63 370, FRANCE) : PÔLE BIO MASSIF CENTRAL | 2020Réalisée dans le cadre du projet BioViandes Massif Central, cette fiche synthétise les résultats d'une étude menée, en 2018, sur l'offre en bufs bio sur le Massif Central. Les résultats proviennent denquêtes réalisées auprès dopérateurs économiques du Massif Central, sur leurs données de 2017. Léchantillon analysé, denviron 750 têtes, est composé en majorité de bufs de races Charolaise (39 %) et Limousine (33%), à 9 % de races mixtes et laitières, à 7 % de races viandes et rustiques, et à 12 % de croisés laitiers. Les conformations et les notes détat dengraissement des bufs à labattage sont présentées, ainsi que des observations des acteurs de la filière. Pour les bufs, il est recommandé de viser les notes U3 et R3, pour des animaux de 360 à 450 kg. Deux graphiques indiquent les prix constatés des bufs bio issus de léchantillon 2017, ainsi que leur évolution sur lannée. Ils montrent une variation selon létat dengraissement, la conformation, la saisonnalité et la planification. Le prix médian constaté, tous états corporels confondus, varie de 4,25 à 4,52 pour les bufs charolais, et de 4,41 à 5,01 pour les races rustiques.
Production de génisses bio dans le Massif Central en 2017
AGRICULTURES ET TERRITOIRES - CHAMBRE D'AGRICULTURE DE BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE, Auteur ; COOP DE FRANCE RHÔNE-ALPES AUVERGNE, Auteur ; INTERBIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - BP 35, 63 370, FRANCE) : PÔLE BIO MASSIF CENTRAL | 2020Réalisée dans le cadre du projet BioViandes Massif Central, cette fiche synthétise les résultats d'une étude, menée en 2018, sur l'offre en génisses bio sur le Massif Central. Les résultats proviennent denquêtes réalisées auprès dopérateurs économiques du Massif Central, sur leurs données de 2017. Léchantillon analysé, denviron 1 000 têtes, est composé à 50 % de génisses de race Charolaise, à 25 % de race Limousine, le reste provenant de races à viande rustiques et de croisements avec des races laitières. Les conformations et les notes détat dengraissement des génisses à labattage sont présentées, ainsi que des observations des acteurs de la filière. Pour les génisses, les débouchés existent pour toutes les classes de poids, tant que les animaux sont bien finis (état dengraissement 3). Des besoins et attentes spécifiques, comme la couleur des carcasses, peuvent exister selon les opérateurs ou les régions. Un graphique indique les prix constatés des génisses bio issues de léchantillon 2017, et un autre leur évolution sur lannée. Ils montrent une variation selon létat dengraissement, la conformation, la saisonnalité et la planification. Le prix médian constaté, tous états corporels confondus, varie de 4,15 à 4,56 pour les génisses charolaises, et de 4,13 à 4,75 pour les races rustiques.
Production de vaches bio dans le Massif Central en 2017
AGRICULTURES ET TERRITOIRES - CHAMBRE D'AGRICULTURE DE BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE, Auteur ; COOP DE FRANCE RHÔNE-ALPES AUVERGNE, Auteur ; INTERBIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - BP 35, 63 370, FRANCE) : PÔLE BIO MASSIF CENTRAL | 2020Réalisée dans le cadre du projet BioViandes Massif Central, cette fiche synthétise les résultats d'une étude menée en 2018 sur l'offre en vaches bio sur le Massif Central. Les résultats proviennent denquêtes réalisées auprès dopérateurs économiques du Massif Central, sur leurs données de 2017. Léchantillon analysé, denviron 4 400 têtes, est composé à plus de 50% de vaches charolaises ou limousines, et dun tiers de vaches de races mixtes et laitières. Les conformations et les notes détat dengraissement des vaches à labattage sont présentées, ainsi que des observations des acteurs de la filière. Pour les vaches de races allaitantes, les notes R3 et U3 correspondent à une forte demande. Un graphique indique les prix constatés des vaches bio issues de léchantillon 2017, ainsi que leur évolution sur lannée. Il montre une variation selon létat dengraissement, la conformation, la saisonnalité et la planification. Le prix médian constaté, tout état corporel confondu, varie de 4,00 à 4,30 pour les vaches charolaises, et de 3,80 à 4.50 pour les races rustiques.
Production de veaux bio dans le Massif Central en 2017
AGRICULTURES ET TERRITOIRES - CHAMBRE D'AGRICULTURE DE BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE, Auteur ; COOP DE FRANCE RHÔNE-ALPES AUVERGNE, Auteur ; INTERBIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - BP 35, 63 370, FRANCE) : PÔLE BIO MASSIF CENTRAL | 2020Réalisée dans le cadre du projet BioViandes Massif Central, cette fiche synthétise les résultats d'une étude menée en 2018 sur la production de veaux bio (en quantité et en qualité) sur le Massif Central. Les résultats proviennent denquêtes réalisées auprès dopérateurs économiques du Massif Central, sur leurs données 2017. Les conformations et les notes détat dengraissement à labattage des veaux de races dites à viande sont présentées, ainsi que des observations des acteurs de la filière. La majorité des veaux font entre 120 et 170 kg poids carcasse. Les besoins de la filière restent faibles et variables selon les territoires. Les prix constatés sur 2017 sont hétérogènes, allant de 6,30 à 7 en prix médian, selon le poids, la race, la couleur de la viande, létat dengraissement, la conformation, mais aussi selon la saisonnalité.
Le projet « Taureaux bio dIA » est en marche
Claudia FRICK, AuteurEn Suisse, dix veaux mâles ont été sélectionnés comme reproducteurs dans le cadre du projet « Taureaux bio dIA » (quatre veaux de la race Brune, quatre de la race Tachetée rouge suisse et deux de la race Simmental). Ces veaux ont été sélectionnés selon des caractéristiques importantes en AB : bonne santé, longévité, grandeur moyenne, bonne productivité laitière même avec des rations à base de fourrages grossiers Lannée dernière, 400 mères et leur progéniture avaient été identifiées. Plusieurs critères ont permis de réduire ce nombre à 25. Par exemple, les veaux des vaches qui recevaient plus de 300 kg/an de concentrés ont été écartés. La valeur génomique des 25 veaux restants a ensuite été testée (ex : pas de défauts héréditaires, absence de transmission de la caséine kappa AA pour la race Brune ). Les premières doses pour pouvoir procéder à des inséminations artificielles pourront être commandées dès lannée prochaine auprès de la société Swissgenetics.
Rencontre avec Vincent Lauler, jeune éleveur de montagne à la ferme des Hutten et repreneur de la ferme familiale Ferme Lindgrube
Christophe RINGEISEN, AuteurComme il le raconte dans cet entretien, Vincent Lauler s'inscrit dans une longue histoire familiale d'éleveurs laitiers depuis 1838. Son arrière-grand-père, son grand-père, puis son père ont successivement apporté des transformations et modernisé la ferme de Lindgrube, à Breitenbach (67) : achat de terres, construction de bâtiments agricoles, création d'une nouvelle laiterie, développement du tourisme à la ferme... Vincent y est associé avec son père et sa mère et a engagé les démarches pour une reprise. La ferme, en bio depuis 2000, élève 50 vaches laitières de race Vosgienne, alimentées 100 % à l'herbe. Le lait est transformé sur place en yaourts et en fromages vendus essentiellement en direct. Vincent partage son temps entre la ferme de Lindgrube et la ferme des Hutten, en vaches allaitantes, sur laquelle il s'est installé après ses études agricoles. Il a converti la ferme à l'AB en 2013. Il pense, à moyen terme, réduire le troupeau allaitant pour améliorer l'autonomie fourragère des deux fermes. Il passe 35h/semaine sur chacune des fermes. A la ferme des Hutten, les 40 vaches Salers sont alimentées, là aussi, 100 % à l'herbe. Toute la production y est également transformée sur place. Vincent s'occupe de l'élevage et a lancé la vente directe de viande hachée et de morceaux sous vide. Le jeune éleveur ne manque pas de motivation, mais il veut s'appuyer sur les salariés pour gérer l'évolution des activités de la ferme. Il a un projet de séchage en grange et souhaite développer l'autonomie énergétique sur les 2 fermes.
"Du tout herbe au bio, il ny a plus quun pas"
Emeline BIGNON, AuteurLe GAEC de la Grosse Haie, en conversion bio en Meurthe-et-Moselle, compte 2.3 UMO pour une surface de 172 ha de prairies permanentes et un troupeau de 120 vaches Pie rouge à 4800 L/VL. Très économe, avec un parcellaire groupé autour des bâtiments mais des parcelles de faible potentiel, cette exploitation se caractérise par une bonne résistance aux aléas, une importante efficacité économique et de bonnes conditions de travail. Les éleveurs nourrissent leurs animaux à base de pâturage, denrubannage et densilage de qualité. La reproduction fait l'objet dune attention particulière, notamment pour permettre des mises-bas groupées, à lautomne. Le choix a aussi été fait davoir peu de matériels et de recourir à des prestations extérieures pour la récolte des fourrages et lépandage du fumier. En revanche, ces éleveurs ont investi dans une bonne salle de traite. Avec la conversion, il est prévu de réduire la production laitière à 400 000 litres/an, avec le même troupeau, au lieu des 585 000 L actuels ; de consommer moins de concentré, qui sera acheté localement auprès dun producteur bio ; de développer le pâturage tournant dynamique pour augmenter encore la part dherbe dans la ration et de changer de laiterie pour passer à Biolait. Par ailleurs, il est aussi en projet de développer un atelier de transformation à la ferme. Ce GAEC s'est également investi dans un important projet de méthaniseur collectif avec quatre autres fermes : en plus de la vente du gaz, le digestat sera valorisé sur les parcelles à la place du fumier.
Vaches maraîchines et bouchers de Biocoop sapprivoisent
Isabelle BARNIER, AuteurGrâce à de jeunes éleveurs et éleveuses bio passionné.e.s qui optent pour des systèmes extensifs sur prairies naturelles, la race bovine Maraîchine commence à être appréciée par les bouchers. Depuis un an, une vingtaine déleveurs travaillent au développement dune filière locale de vente au détail qui sest concrétisée par la mise en place dun partenariat avec deux magasins Biocoop. Lobjectif est de mettre en valeur cette race peu connue, qui est pourtant capable dentretenir des espaces à haute valeur environnementale et paysagère, tout en générant un revenu aux éleveurs par la valorisation bouchère, en agriculture biologique, de ces bovins. La Maraîchine était en voie de disparition, mais son effectif est passé, en vingt ans, de 20 à 500 mères dans les marais situés au nord-ouest de la Vendée. Cette augmentation est due aux nombreuses installations soutenues par lassociation "Gens du Marais et dailleurs" et par le collectif Court circuit. La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) de Vendée est également engagée aux côtés des éleveurs de Maraîchines et a participé à lémergence de la filière locale.
L'angus, star en herbe
Dominique DIOGON, AuteurDepuis trois ans, langus a fait son apparition dans le bocage bourbonnais, fief de la race charolaise. Lidée délever cette race a été impulsée par lUnion des éleveurs bio (Unebio) Centre-Est. En 2014, elle a invité des chercheurs de lInra à présenter aux adhérents intéressés le suivi technico-économique quils assurent auprès délevages biologiques. Cest à ce moment que langus a été évoqué la première fois. Lidée est ensuite tombée dans loubli jusquau Sommet de lélevage 2015, où une nouvelle rencontre entre producteurs et chercheurs a servi de déclic. Louise Brulin (Unebio) sest alors emparée du dossier avec un groupe déleveurs. Ils ont fait le choix dacheter les premiers animaux (150 mères et 150 génisses) en Allemagne pour des raisons sanitaires (le berceau écossais étant touché par la tuberculose). Trois ans plus tard, une dizaine déleveurs se sont engagés dans cette démarche et ont attesté certaines qualités de la race : rusticité, valorisation de fourrages grossiers, besoins alimentaires moins importants pour la finition, facilité de vêlage. Comparées à des génisses charolaises engraissées, les génisses angus partent plus tôt (30 à 32 mois contre habituellement 34 à 36). Ces dernières sont moins lourdes (320 kg contre 400 kg) mais sont vendues à un prix plus élevé (6,80 /kg de carcasse contre 4,80 ).
Dossier : Bio : De la difficulté dengraisser tous les mâles bio
François D'ALTEROCHE, AuteurEn production bovin viande biologique, le constat est double : la demande et loffre sont en croissance (les tonnages danimaux allaitants abattus ont plus que doublé en 10 ans), mais le potentiel de production des cheptels bovins biologiques est loin dêtre valorisé dans sa totalité en AB. En majorité, les éleveurs valorisent en bio essentiellement les femelles, écoulant le plus souvent les mâles en broutards dans le circuit conventionnel, avec des prix de vente souvent pénalisés pour cause danimaux trop légers car non complémentés. Produire de jeunes taurillons en AB est difficile car la part de concentrés dans la ration journalière est limitée et que le coût des concentrés biologiques est élevé. Face à cela, nombre déleveurs sengagent dans la production de veaux (veau de lait sous la mère, veau rosé, veau dAveyron...). Lautre alternative est la production de bufs, avec le problème de leur longue immobilisation sur pied et leurs besoins en place ou en stock de fourrages. Néanmoins, cette production permet de fournir une viande finie avec un minimum de concentrés. Lenjeu est souvent de réduire lâge dabattage, en valorisant au mieux le pâturage et les fourrages ou en travaillant aussi sur la génétique (doù la question des atouts possibles de races plus précoces que les races françaises). Pour éclairer ces questions, ce dossier présente les conduites menées sur deux fermes expérimentales, toutes deux en race Limousine : celle de la Ferme des Bordes qui produit des bufs lourds, tardifs (autour de 38 mois) mais valorisant bien les fourrages grossiers, et celle de la Ferme de Thorigné dAnjou, qui commercialise des bufs gras, lourds mais abattus à un peu plus de trente mois. Ce dossier présente aussi un élevage en Haute-Vienne qui commercialise tous ses mâles, soit en veaux sous la mère, soit en bufs dun peu plus de 30 mois. Le dernier cas présenté est celui dun GAEC dans le Cher qui soriente vers le veau rosé mais teste aussi la production de JB finis après un second passage à lherbe.
Dossier : Bovins lait : Garder le cap de la cohérence
Frédéric RIPOCHE, AuteurMême si la conjoncture est favorable pour les producteurs de bovins lait biologiques, il est important de mettre en place un système viable, résilient, adapté à son contexte et à ses objectifs. Il ny a pas de système type mais, comme le montrent diverses études, comme dans le projet Casdar Résilait, la recherche dautonomie, la réduction des coûts et le pâturage restent des éléments clés du succès. Lanalyse menée dans Résilait de données issues de 173 exploitations laitières a montré que la résilience des systèmes ne dépend pas du niveau de production par vache, mais que la part dherbe est un facteur favorable et quau contraire, lachat de concentrés est plutôt pénalisant. Mais si lherbe et le pâturage sont essentiels pour la résilience et la performance économique des élevages laitiers, à chaque éleveur de construire son système pâturant, en tenant compte aussi de la nécessité de maintenir la bonne santé de son troupeau. Comme le montrent les témoignages repris ici, issus des expériences menées sur la ferme expérimentale de Mirecourt ou encore de trois producteurs, installés dans la Manche, lAveyron et la Haute-Marne, les leviers daction sont divers et chacun peut être mobilisé différemment : choix des périodes de vêlage, âge du premier vêlage, renouvellement, gestion des stocks, stratégies dachats daliments, croisement, diversification des ressources fourragères, implantation de cultures (pour lautoconsommation ou la vente), utilisation de robots de traite, gestion du travail Sil nexiste pas de solution type, ces témoignages expriment néanmoins, en plus de limportance du pâturage, la nécessité dévoluer et de sadapter en permanence.
Engraissement et finition en bovin viande : Ferme des Bordes : optimiser le pâturage ; Kevin Redondaud, éleveur de Charolaises : Finir à l'herbe malgré la sécheresse
Frédéric RIPOCHE, AuteurDans un contexte daléas climatiques de plus en plus marqués, notamment de sécheresses, produire de la viande bovine biologique en valorisant au maximum le pâturage est à la fois une nécessité et un défi. Cet article illustre ce point à travers la présentation de deux fermes qui finissent tous leurs animaux et vendent en filières longues biologiques. La première, la Ferme expérimentale des Bordes, dans lIndre, compte un troupeau de 25 Limousines et finit tous ses animaux entre 36 et 38 mois, à partir dun système fourrager de 51.5 ha de prairies et de 12 h de mélanges céréales-protéagineux. La seconde, dans lAllier, est celle de Kevin Redondaud, qui conduit un troupeau dune soixantaine de vaches Charolaises, sur 155 ha, dont 70 ha de prairies permanentes, 45 à 60 ha de prairies temporaires, une vingtaine dhectares de cultures (méteil). Kevin a semé, cette année, 18 ha de sorgho, distribué au champ avec un complément de paille. Pour léleveur, cest cette culture qui lui a permis de faire face à la sécheresse de cette année, tout en préservant lessentiel de son stock de fourrage pour lhiver. Pour chacun de ces deux élevages, les points clés des itinéraires dengraissement et de finition sont présentés. Néanmoins, si chacun a ses spécificités, on peut noter des points communs : une optimisation du pâturage, la recherche de lautonomie alimentaire et la volonté de jouer sur la génétique, notamment pour produire des animaux finis plus jeunes, à 30 mois, avec des carcasses de 320 kg pour la Ferme des Bordes.
« Fabriquer du fromage : Avoir une bonne valeur ajoutée, mais avant tout être riches de belles rencontres et dune réussite collective créant du lien Comme avec Biolait »
Marion GABORIT, AuteurEn Lozère, cinq fermes laitières (dix exploitants) se sont regroupées sous la forme dun GIE pour créer et fabriquer des fromages à partir de lait exclusivement lozérien issu de la race Brune (fromages « Saveurs Lozère »). Quatre de ces fermes sont en bio et 3 livrent à Biolait. Pour la transformation, ces éleveurs font appel à une fromagerie (fromagerie Baechler) sous forme de prestations de service. Le reste des tâches est intégralement géré par les membres du GIE. Lun deux soccupe du calendrier de collecte : comme chaque ferme ne transforme quune partie de son lait, il faut planifier les jours de collecte et les jours de transformation en fonction du calendrier de passage des laiteries. Après avoir livré le lait à la fromagerie, les éleveurs récupèrent les fromages et gèrent les stocks, les livraisons, les ventes (marchés, foires, magasins, restaurants, etc.), ainsi que la communication (page Facebook, démarchage, etc.). Ce système de transformation leur permet de mieux valoriser le lait (800 /1000 L), tout en mutualisant les moyens et en partageant les risques. Il est en partie possible grâce à la souplesse de Biolait qui accepte de collecter de plus petits volumes et de manière moins régulière.
Ferme expérimentale de Thorigné-dAnjou : 20 ans de recherches en bio ; C. Huet, président de la ferme expérimentale de Thorigné-d'Anjou : "Éviter l'improductivité"
Frédéric RIPOCHE, AuteurLa ferme expérimentale de Thorigné-dAnjou a fêté ses 20 ans. Depuis sa création, elle conduit des travaux de recherche en élevage naisseur-engraisseur de bovins de race limousine en AB. Les recherches menées s'inscrivent dans quelques grands principes : l'expérimentation doit être conduite dans un contexte viable, vivable, et transposable chez des éleveurs et saxer sur lautonomie, la sécurité et lefficiente alimentaire. Ainsi, de nombreux travaux ont été ou sont encore orientés sur les ressources fourragères (prairies à flore variée, associations céréales/protéagineux, par exemple), la conduite du troupeau, la finition des mâles et des femelles, les régimes alimentaires selon les périodes de vêlage , avec, à chaque fois, une part maximale donnée au pâturage. Aujourdhui, cette ferme expérimentale sengage dans de nouveaux axes de travail avec pour objectifs dabaisser les âges de vêlage de 30 à 24 mois, daccroître le taux de finition des animaux et de les valoriser tous en AB, daugmenter la part de lherbe dans les rations, de diminuer lâge à labattage tout en produisant des viandes de qualité. Dans ce cadre, le choix a été fait dintroduire un taureau Angus dans le troupeau, en lien avec le caractère de précocité de cette race. Christian Huet, président de la ferme expérimentale de Thorigné-dAnjou, et éleveur laitier en bio depuis 1995, souligne dans une interview que tout ce qui se fait dans cette ferme est reproductible chez les éleveurs. Lui-même sest notamment inspiré des résultats des études menées sur les prairies à flore variée semées sous couvert dassociations céréales-protéagineux.
Gaborit : Bien plus qu'une marque : un nom, une famille
BIO-LINEAIRES, AuteurLa famille Gaborit, de la ferme de La Grande Nillière en Anjou, pionnière dans la production de lait bio, écrit son histoire depuis 40 ans avec la fabrication de produits laitiers dont la qualité repose sur 3 principes : une race adaptée aux besoins de l'entreprise, une conduite en AB et des méthodes de transformation traditionnelles. Le troupeau est constitué à 100 % de vaches de race jersiaise, choisies pour leur rusticité et les remarquables composants de leur lait. L'alimentation des vaches est riche et variée, et elles passent 8 mois par an au pâturage. L'étape de transformation respecte toujours les mêmes principes : pas dhomogénéisation, une pasteurisation au bain-marie, pas d'enrichissement supplémentaire. La famille Gaborit s'est entourée, au fil des années, de collaborateurs, aujourd'hui une cinquantaine. 8 élevages de Jersiaises, une dizaine d'éleveurs de chèvres et un groupement d'éleveurs de l'Aveyron complètent l'approvisionnement en lait de la ferme, tous respectant le cahier des charges de Bio Cohérence. La distribution des yaourts, fromages blancs, kéfirs de lait de la marque Gaborit se fait exclusivement dans le réseau bio spécialisé.
Génétique bovine : En viande : un cycle plus court ; Bovins laitiers : La force du croisement 3 voies
Frédéric RIPOCHE, AuteurLa question du croisement et de la sélection génétique est récurrente en AB, les éleveurs cherchant des animaux en adéquation avec leur système et leurs pratiques. Cest ce quillustrent ces deux articles. Le premier présente le programme de recherche Salamix, piloté par lINRA, dans le Puy de Dôme, et qui expérimente, en AB, le croisement entre Salers et Angus dans le but doptimiser lengraissement à lherbe en zone de montagne et de produire des animaux mâles finis autres que des bufs. En effet, la race Angus se caractérise par sa précocité et sa capacité à engraisser à lherbe. Le second article porte sur le croisement 3 voies développé par des éleveurs bovins lait du Finistère, aujourdhui quasi tous en AB. Ces producteurs cherchent à valoriser au mieux le pâturage, à réduire au plus bas les concentrés, tout en produisant un lait de qualité. Après dix ans, deux schémas de croisement ressortent. Le premier, mère Holstein, père Jersiais et vache fille croisée avec un père Rouge scandinave, semble particulièrement adapté pour des vêlages très groupés et la recherche de taux de matières utiles très élevés. Le second (Holstein Rouge scandinave - Montbéliarde) semble plus adapté pour des élevages moins groupés et qui recherchent la possibilité de « faire un peu de viande ». En bénéficiant de leffet hétérosis des croisements et en augmentant le nombre de lactations par vache, avec un taux de renouvellement moindre pour réduire le nombre danimaux non productifs sur la ferme, ces éleveurs ont renforcé leurs résultats économiques et se sont appropriés la génétique pour répondre à leurs objectifs propres.
Lettre Filières FNAB - Viande n° 9
Sophie CHAUVAT, Auteur ; Pierre MISCHLER, Auteur ; Aurélie BILLON, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Viande n° 9 est composée des articles suivants : - Le travail dans les systèmes de polyculture élevage : au-delà des préjugés (Casdar RedSpyce); - Engraisser des bovins charolais à l'herbe, c'est possible ! ; - Favoriser l'usage des plantes en élevage ; - Diversification, travail du sol et couverts végétaux : retour sur un voyage d'étude dans le Gers ; - Des blogueurs culinaires à la rencontre de la filière viande bio ! ; - Bien-être animal en bio : faire toujours mieux ! ; - Devenir agricultrice bio, les clés pour s'installer.
« Nous ne voulons pas être absorbés par le travail » ; Les meilleures croisées blanc bleu belge sont traites
Franck MECHEKOUR, AuteurEn Loire-Atlantique, Yannick Allard, Emmanuel Erbette et Stéphane Lorand ont formé le GAEC Lusanbio, en 2014. Ils élèvent 120 vaches laitières en bio (à 7 600 kg de lait standard) sur une SAU de 190 ha. Ils ont organisé leur système de production de manière à pouvoir se dégager du temps libre tout en maintenant leurs performances économiques (le ratio EBE/produit moyen du GAEC est de 55 % depuis cinq ans). Chaque année, ils prennent léquivalent de 15 semaines de congés : de novembre à fin mars, ils travaillent deux semaines, puis prennent une semaine de congés (soit 7 semaines de vacances durant cette période) ; et le reste de lannée, ils prennent deux fois 15 jours de congés et sorganisent pour ne pas travailler les vendredis après-midi (excepté celui qui réalise la traite du soir). Toutes les traites sont assurées par un seul associé, du vendredi soir au vendredi matin de la semaine suivante. Pour arriver à se dégager du temps, plusieurs tâches ont été simplifiées (traite, renouvellement des prairies ). La gestion des prairies est amplement détaillée et des données technico-économiques sont apportées. Dans un second article, Yannick Allard aborde un autre sujet : la gestion de la reproduction du troupeau laitier. Il explique pourquoi il a choisi de croiser une partie de son troupeau avec du Blanc bleu belge et pourquoi il garde quelques femelles issues de ce croisement.
Optimiser la conduite de races locales
Morgane COULOMBEL, AuteurBien que lélevage de races locales présente de multiples avantages, les projets dinstallation restent complexes en raison du manque de références et du nombre limité de reproducteurs disponibles. Le projet Agriculture Écologiquement Performante (AEP) « Optimiser la conduite des races locales », porté par la Fédération des Races de Bretagne, a été conduit durant trois ans afin de générer des références sur des races bretonnes bovines, ovines et caprines, et sest achevé en 2019. À cette occasion, le GAEC de Brantadé (situé en Ille-et-Vilaine) a ouvert ses portes et a présenté son élevage bio de vaches de race Armoricaine. Sébastien Vétil sest installé en 2012 avec cette race quil apprécie pour sa docilité, sa rusticité et la qualité de sa viande (gras intramusculaire). À partir de quatre vaches achetées, il a généré un troupeau de 24 mères, quil élève en plein air avec un système 100 % herbe et des vêlages groupés au printemps. Il vend des veaux de 5-6 mois ou des bufs de 3 ans (la viande est maturée durant trois semaines et vendue en direct).
Portraits déleveurs en conversion à lAB : "On nest pas des numéros"
Cette vidéo fait partie de la série « Portraits déleveurs en conversion à lAB », qui questionne la vulnérabilité des fermes délevage bovins laitiers pendant la conversion à lagriculture biologique. Céline et Martial Béasse (EARL Béasse), éleveurs de vaches laitières à Le Pertre, en Ille-et-Vilaine, témoignent de leur conversion à lagriculture biologique commencée en 2016. Pourquoi ont-ils fait ce choix ? Quels changements ont eu lieu sur la ferme ? Quel bilan peuvent-ils déjà donner début 2019 ?
Recueil de pratiques : Témoignages, les paysans sadressent aux paysans Sadapter aux changements et aléas climatiques
Valérian LEBON, Auteur ; Niels BIZE, Auteur | CESSON-SEVIGNÉ (FRAB, 12 Avenue des Peupliers, 35 510, FRANCE) : RÉSEAU GAB-FRAB BRETAGNE | 2019Face aux aléas climatiques de plus en plus fréquents, les agriculteurs sont dans lobligation dadapter leur système et leurs pratiques. Ce recueil a été réalisé dans le cadre du projet Cap Climat (Comment sAdaptent les Producteurs au Climat), initié en 2018 sous limpulsion du réseau GAB-FRAB Bretagne, en partenariat avec le Groupe Rocher. Les producteurs enquêtés dans le cadre de ce projet, bio et non bio, sont des éleveurs de bovins, en système allaitant ou laitier, répartis sur la zone géographique de létude CAP Climat (cest-à-dire les territoires de Redon Agglomération ou de lOust à Brocéliande Communauté). Ce document commence par présenter les évolutions du climat et citer les différents risques que ces changements peuvent provoquer selon les éleveurs. Il synthétise également le travail réalisé par ces éleveurs lors de travaux de groupe : ils ont évalué la faisabilité dune dizaine de pratiques pour sadapter au changement climatique (haies fourragères, pâturage tournant, chargement adapté ) à laide de différents indicateurs. Ce document rappelle également les différents outils de diagnostic disponibles, ainsi que les différents programmes de recherche en lien avec cette problématique. Enfin, il rapporte les témoignages des huit éleveurs bio : Pascal Capihan et Nathalie Chamaillard ont implanté des haies pour limiter le ruissellement, faire de lombre pour les vaches et leur donner du fourrage ; Benoît Colleaux et Maxime Quesnel ont revu leur manière de gérer les stocks fourragers en fonction de la qualité de ces derniers ; Sébastien Baron a adapté ses cultures à son terroir en implantant du maïs population ; Jean-Marc Braud a installé un système dabreuvement en salle de traite ; Cyrille Tatard a opté pour des animaux rustiques (vaches Nantaises) ; Jean-Yves Davalo, qui est en système tout herbe, a, quant à lui, optimisé sa gestion du pâturage.
Des références à venir sur le croisement terminal avec un taureau Angus
Sophie BOURGEOIS, AuteurÀ la ferme expérimentale bio de Thorigné-dAnjou, une expérimentation de croisement dun taureau de race précoce (Angus) avec des génisses Limousines démarre. Lobjectif est de tester le croisement avec une race précoce et de baisser le gabarit du troupeau en produisant des animaux jeunes (24 mois) et finis de 350 kg à 400 kg de carcasse, contre actuellement 440 kg à 500 kg en race pure. Les résultats devraient être disponibles en 2022.
Rencontre avec Alain et Sébastien Vincent, éleveurs de Blondes d'Aquitaine à Mazières-lès-Vic (57)
Élise SCHEEPERS, AuteurEn Moselle, Alain Vincent s'est installé une première fois, en GAEC, en 2001. En 2009, le GAEC s'est séparé et Alain a converti son exploitation en bio. Puis, en 2015, il a créé une SCEA avec son frère, Sébastien. Aujourd'hui, ils possèdent 138 ha. Ils produisent et vendent des veaux sous la mère avec 42 vaches Blondes d'Aquitaine. Ils commercialisent leurs veaux en partie auprès de la grande distribution en circuit court. Dans cet interview, ils expliquent comment ils se sont organisés pour se répartir le travail, dans la journée et au cours de l'année. Pour eux, le fait de sortir de l'exploitation et d'avoir des interactions avec le monde non agricole est très important. Ils ont tous les deux des liens avec l'enseignement et portent un regard sur la façon dont les élèves aujourd'hui appréhendent l'agriculture biologique.
Valoriser une race locale
Cyrielle DELISLE, AuteurNicolas Verdier a repris la ferme familiale, à Bourg-Lastic, dans le Puy-de-Dôme, en 2000. Rejoint par son frère, ils élèvent un troupeau de 50 bovins allaitants, en agriculture biologique : 30 vaches limousines et 20 Ferrandaises, race originaire de la chaîne des Puys. Pour les éleveurs, ces dernières offrent un rendement similaire à celui des Limousines, et la mixité de la race ajoute un avantage pour la production de veaux de lait. Deux taureaux ferrandais sont utilisés pour le renouvellement. Les animaux sont valorisés en vente directe (boucherie bio et caissettes), entre 1000 et 1300 pour les veaux (abattus entre 4 et 4,5 mois) et entre 2 400 et 2 500 HT pour les génisses de 3 ans.
2 Org-Cows : De nouveaux outils de sélection adaptés aux troupeaux de races mixtes laitières conduits en système herbager et en agriculture biologique
Sophie MATTALIA, Auteur ; Antoine ROINSARD, Auteur ; Stéphanie COPPIN, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2018Le projet européen 2-Org-Cows, auquel participaient notamment l'Itab, l'Idele et l'INRA, visait à proposer de nouveaux caractères pour la mise en place de schémas de sélection adaptés à des races bovines mixtes laitières, en agriculture biologique (AB) et systèmes herbagers, avec un focus sur les caractères de santé et de qualité des produits. Dans le cadre de ce programme, en France : - De nouveaux phénotypes relatifs aux aptitudes bouchères et exploitables pour des évaluations génétiques ont été proposés à lensemble des partenaires européens. - De nouvelles évaluations génétiques ont été étudiées : une évaluation génétique officielle a été mise en uvre sur les aptitudes bouchères des jeunes bovins, et les premiers résultats sur la valeur bouchère des vaches de réforme sont extrêmement encourageants. - Dans deux troupeaux expérimentaux de lINRA, des phénotypes relatifs à différents caractères (notamment santé et fertilité) ont été collectés pour interpréter les informations issues dactivomètres et définir des indicateurs issus de ces capteurs potentiellement réutilisables à une plus large échelle. - Létude de ladaptation des races Normande et Montbéliarde, au vu de leurs aptitudes bouchères, a montré que les classements des reproducteurs selon leur niveau génétique ne dépendent pas du mode de production (conventionnel ou AB) dans lequel leurs descendants sont élevés. Les atouts des races mixtes laitières en termes daptitudes bouchères sexpriment de la même manière en élevages biologiques ou conventionnels. Les éleveurs en AB peuvent donc orienter le choix des races et des reproducteurs en fonction des résultats des évaluations génétiques actuellement disponibles. - Les études sur les objectifs de sélection en races mixtes laitières ont montré quil est important dintégrer les caractères bouchers dans lobjectif de sélection, et que les pondérations économiques dépendent plus du type de production (ex : présence ou non dun atelier veaux de boucherie sur lexploitation) que du fait que lélevage est en AB ou en conventionnel.
Le croisement entre races laitières : pour quelles raisons et comment ? Avec quels résultats ?
Julien QUÉNON, Auteur ; Marie-Angélina MAGNE, Auteur ; Stéphane INGRAND, Auteur | CASTANET TOLOSAN Cedex (24 Chemin de Borde-Rouge, CS 52627, 31 326, FRANCE) : INRAE - UMR AGIR | 2018Le croisement entre races laitières au sein des troupeaux bovins lait est répandu dans des pays tels que la Nouvelle-Zélande, lIrlande, les États-Unis ou les Pays-Bas. En France, cette pratique de croisement laitier est minoritaire (1,5% des inséminations), mais est en constante progression depuis 2010. Or, à ce jour, peu de références françaises existent sur les motivations des éleveurs à mettre en place le croisement, sur le fonctionnement des systèmes bovins lait conduits en croisement et sur les multi-performances associées notamment sur un pas de temps long. Ce mini-dossier présente les résultats du stage de fin détudes dingénieur de M. Basset réalisé en 2016. Ce stage visait à caractériser différentes stratégies déleveurs pour mettre en place du croisement laitier dans leur troupeau (Quelles motivations pour adopter le croisement ? Quels types de croisement sont adoptés et pourquoi ?) et les résultats obtenus (Quels avantages et inconvénients ?, Quelle évolution des performances zootechniques du troupeau durant la transition vers le croisement ?).
Dossier : Quelle race pour quelle stratégie ?
Alexis BILLIEN, Auteur ; Cindy SCHRADER, AuteurBien choisir la race de son troupeau est un point essentiel en système économe. Mais cela se réfléchit au cas par cas, selon son système et ses objectifs, même si la recherche de rusticité reste une constance en système herbager économe. Que ce soit en bovin lait ou viande, en ovin, ou encore en race pure ou avec croisement, le point majeur est de bien définir ses objectifs et de sy tenir. Hésiter, changer dapproche amène à perdre du temps sans obtenir un troupeau répondant à ses attentes. Ce dossier illustre la diversité des approches chez les éleveurs à travers quatre témoignages déleveurs bretons : un système herbager bio en race Holstein pure avec une sélection axée sur la mamelle et les aplombs ; un système laitier bio avec croisement entre Holstein et Rouge scandinave, avec comme objectifs plus de rusticité, une bonne santé notamment au niveau de la mamelle, et une bonne qualité du lait ; une exploitation comptant un atelier secondaire de production de viande avec un troupeau bio composé des Limousines et de Hereford, avec une volonté de valoriser lherbe au mieux en une viande de qualité ; un élevage ovins viande, en race locale Lande de Bretagne, appréciée pour sa capacité à valoriser tous types de ressources herbacées en plein air intégral (en partie en écopâturage) tout en produisant, là aussi, une viande de qualité.
Engraissement de jeunes bovins à l'herbe : l'exemple du croisement Salers-Angus dans l'expérimentation SALAMIX
Dans le cadre du projet Casdar Salamix, porté par l'Inra et qui s'est intéressé aux avantages agro-écologiques de la mixité d'espèces dans les élevages allaitants biologiques, une expérimentation réalisée dans le Puy-de-Dôme a notamment porté sur le croisement entre les races bovines Salers x Angus. L'objectif recherché : adapter le type génétique et mixer les espèces pour renforcer la durabilité des systèmes allaitants herbagers, et notamment apporter plus de précocité et de rusticité dans les troupeaux. Les résultats de performance animale obtenus (quantités ingérées, croissance, durée d'engraissement) par le troupeau croisé ne sont pas significativement différents de ceux du troupeau spécialisé. Ils pourraient malgré tout répondre à la demande sociétale et aux attentes des circuits courts. Ce diaporama a été réalisé dans le cadre des conférences BioThémas de 2018. Évènements ITAB Lab, les BioThémas sont coorganisées par le Pôle Agriculture Biologique Massif Central et l'ITAB lors du Sommet de lÉlevage.
Être paysan en 2018
Léquipe de YouCook, qui partage des recettes simples et originales sur internet, part à la découverte des métiers agricoles et de ceux de la bouche. Immersion dans une vie paysanne avec Christophe Guénon, un jeune paysan engagé de Gironde. Il est la 6ème génération à la ferme du domaine de Bagatelle. Christophe présente avec simplicité son système bio et circulaire entre maraîchage et élevage bovin. Il a choisi de travailler avec le Conservatoire des races dAquitaine pour préserver la vache Bordelaise. Il livre sa vision de lavenir, ses choix techniques et ses réflexions éthiques.
Faire du veau de qualité en AB
Rémi MASQUELIER, AuteurLe GAEC de Caqueyre est situé en Ardèche, à 1200 m daltitude. La ferme, dune SAU de 100 ha, est en conversion à l'AB. Elle produisait historiquement du lait, mais, face à la problématique de lisolement pour la collecte du lait, et suite à une demande dun magasin de producteurs, Sébastien Therme et sa mère se sont réorientés vers la production de veaux gras et de porcs (25 veaux et 50 porcs engraissés par an vendus en circuits courts). A laide de croisements par absorption et de lachat de quelques vaches, le troupeau de Montbéliardes (pas assez rustique et trop sensible aux boiteries) a été remplacé par des Brunes des Alpes. Les veaux sont abattus à cinq ou six mois à un poids de carcasse moyen de 150 kg. Les mères sont traites et le lait est donné au seau aux veaux. Sébastien ne compte pas vraiment les volumes de lait dont il a besoin car il possède plusieurs leviers daction pour adapter sa production de veaux gras à la quantité de lait : sil a trop de lait, il achète des veaux à dautres éleveurs bio ou en donne plus aux cochons et aux génisses délevage ; sil nen a pas assez, il en distribue moins aux génisses. Dans cet article, Sébastien Therme apporte également des éléments sur la conduite des mères au pâturage, sur les soins (autorisés en AB) quil pratique en prévention ou en curatif, ainsi que sur son organisation du travail.
Le GIE Saveur Lozère valorise le lait de Brune
Franck MECHEKOUR, AuteurEn Lozère, suite au congrès mondial de la race bovine Brune organisé en 2016, six élevages du département s'étaient lancés dans la fabrication de fromages mettant en avant la race Brune, deux de type raclette et deux à pâte pressée. Forts de leur succès, cinq des six éleveurs, dont quatre sont en agriculture biologique ou en cours de conversion, ont choisi de poursuivre ensemble cette production. Les fromages sont transformés à la fromagerie Baechler, puis stockés et découpés dans des locaux construits spécifiquement par les éleveurs. A terme, ces derniers ont pour objectif de valoriser leur lait entre 500 et 600 euros/1000 litres.
Gironde : Un métier engagé et noble
Coralie PASQUIER, AuteurChristophe Guénon est agriculteur bio près de Bordeaux. Son installation, initiée en 2010, s'est faite progressivement. Partant de 1300 m² de maraîchage (dont 300 m² sous serres), d'un taureau et de deux génisses, il cultive aujourd'hui 6300 m² (dont 1300 m² sous serres) et élève 40 bêtes. Éleveur dans l'âme, le maraîchage lui a permis d'être plus serein financièrement le temps que le troupeau trouve son équilibre. En partenariat avec le conservatoire des races d'Aquitaine, il élève des vaches de race bordelaise pour la reproduction et pour la viande. S'il a commencé selon les principes de la permaculture, il émet aujourd'hui quelques réserves concernant ce mode de production, difficilement viable selon lui.
"La Holstein convient très bien à mon système bio"
Franck MECHEKOUR, AuteurÉleveur de vaches laitières en agriculture biologique dans l'Orne, et ancien éleveur-sélectionneur, Gilles Souvré est un passionné de génétique et de la race Prim'Holstein. Les choix génétiques qu'il fait pour son cheptel, entre autres, lui permettent d'atteindre de bons résultats techniques : production moyenne de 7500 à 8000 litres de lait par vache et par an, ISU (index synthèse unique) moyen de 116 points, TP de 31,80 g/l en 2017, etc. L'éleveur recherche aussi des taureaux portant le variant A2 de la bêta-caséine. D'après Biolait, collecteur à qui Gilles Souvré livre son lait, les protéines issues de ce variant seraient plus digestibles que celles issues du variant A1.
L'INRA teste le croisement Angus-Salers
François D'ALTEROCHE, AuteurLInra de Laqueuille (Puy-de-Dôme) teste depuis deux ans le croisement Angus-Salers afin dengraisser des bouvillons et génisses bio avec une alimentation basée sur lherbe. Cette ferme expérimentale est 100 % en AB depuis mai 2018. LINRA a opté pour le croisement Angus-Salers afin de mettre à profit la précocité de lAngus et de produire des carcasses finies avec des animaux jeunes. Ainsi, en sinspirant de confrères suisses, le troupeau Salers déjà existant de Laqueuille a été croisé avec un taureau Angus. Les vêlages sont calés sur février à mars pour optimiser le pâturage. Les veaux ne sont pas complémentés et les mâles sont castrés trois semaines après leur naissance. En 2017, 36 animaux ont été engraissés dans lobjectif de les abattre entre 12 et 15 mois. Leur GMQ était de 1000 g (mâles et femelles confondus) et il devrait être de 1100 g en 2018. Toutefois, la finition a été plus longue que prévue et a duré six mois. Les bouvillons avaient un poids vif de 490 kg pour un poids de carcasse de 273 kg. Le rendement de 56 % est bien inférieur comparé à celui des témoins (des bouvillons Charolais). De plus, les bouvillons croisés nont pas obtenu un niveau de persillé supérieur à celui des Charolais. La conduite doit donc être améliorée et léquipe de chercheurs nexclut pas une finition, toujours en moins de deux ans, mais avec un second passage au pâturage.
Des références sur la production laitière des Limousines en vêlage dautomne
Sophie BOURGEOIS, AuteurLa Ferme expérimentale en AB de Thorigné dAnjou (Maine-et-Loire) a comparé, sur 3 ans, les performances, en termes de production de lait, de vaches Limousines en vêlage dautomne (en septembre et octobre). Ces vaches étaient réparties en 2 lots, avec chacun un régime alimentaire économe, lun à base de foin (foin de luzerne et foin de prairie à flore variée) et le second à base de foin de luzerne et d'ensilage dune association de céréales et protéagineux. Chaque régime apportait la même quantité dUF et de PDI. Étaient relevées la production laitière, la note détat corporel des vaches, la croissance des veaux. Ces derniers avaient du foin à disposition et une complémentation dau maximum 2 kilos par jour (2/3 de triticale-pois et 1/3 de féverole). Létude a permis détablir des références sur la production laitière de Limousines en vêlage dautomne (ex : 7.5 litres/jour en moyenne, 70 jours après vêlage). Elle a aussi mis en évidence l'absence de différence en termes de volumes de lait produits, détat corporel ou encore de croissance des veaux entre les 2 lots, suivant le régime alimentaire. Par contre, il existe de fortes variations de production de lait dune vache à lautre (de 3-4 litres par jour pour certaines à plus de 10 litres pour dautres), avec notamment une production plus faible pour les primipares. La Ferme Thorigné dAnjou travaille aujourdhui à évaluer leffet de la mise à lherbe de vaches en vêlage dautomne sur la production de lait.
La Salers : "La formule complète"
BULLETIN DE L'ALLIANCE PASTORALE, AuteurLa race bovine Salers, dont le berceau se situerait dans le département du Cantal, est la seule race française élevée à la fois pour sa viande (système allaitant) et pour son lait, valorisé principalement en fromage (système laitier). Aujourd'hui, on peut croiser des Salers dans 25 pays et sur les cinq continents. Cet article présente les différents systèmes d'élevage de la race Salers : - le système traditionnel, associant production laitière et production de broutards ou veaux maigres, pratiqué exclusivement en Auvergne ; - le système 100 % allaitant, dans lequel des croisements avec des Charolais peuvent être effectués ; - les systèmes intermédiaires semi-allaitants (les vaches sont traites seulement trois ou quatre mois avant de rejoindre le troupeau allaitant) ou de double troupeau (un troupeau laitier et un troupeau allaitant). Ces systèmes atypiques se sont développés autour des caractéristiques particulières de la race Salers : rusticité, qualités maternelles et qualités de production.
Sommet de l'élevage : Une croissance à plusieurs facettes
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurComme partout en France, l'agriculture biologique continue son développement en Auvergne-Rhône-Alpes. Elle est aussi de plus en plus visible au Sommet de lÉlevage, qui se tient tous les ans à Clermont-Ferrand. Toutefois, les organismes présents sur le stand bio collectif et les acteurs économiques de l'amont et de l'aval de la filière signalent quelques points de vigilance. D'une part, la suppression de l'aide au maintien dans la région et le retard dans le versement des compléments d'aides fragilisent la filière et mettent en difficulté nombre d'agriculteurs. D'autre part, le budget régional fléché vers la bio est principalement dédié à la technique et aux investissements, limitant ainsi l'aide nécessaire aussi pour le développement de filières cohérentes. La forte sécheresse de 2018 risque fort de ne pas arranger cette tendance. En encart, le dirigeant de Cizeron Bio, fabricant d'aliments, présente les résultats obtenus grâce à sa nouvelle technologie de valorisation de la protéine. En améliorant la qualité des protéines dans ses aliments, Cizeron Bio a pu réduire ses achats de soja de 800 à 67 tonnes par mois. Force Centre, organisation de production de volailles d'Axéréal Elevage, poursuit sa croissance en poules pondeuses et poulets de chair bio, en passant notamment par des contrats d'intégration avec les éleveurs. Enfin, Yves Chassany, président de la race Aubrac, témoigne de sa récente conversion à l'agriculture biologique et des atouts de la race Aubrac dans ce mode de production.
Bovins lait : Croisement de races. Bien définir sa stratégie
Valérian LEBON, AuteurDans le Morbihan, un groupe déleveurs laitiers du GAB 56 sest interrogé sur lintérêt ou non de faire des croisements de races dans leurs troupeaux. Pour acquérir des éléments de réflexion sur la question, ils ont visité l'exploitation bio de Jean-Yves et Élisabeth Penn. Pour ces derniers, la mise en place des croisements a démarré en même temps que le passage à un système herbager, dans le but dadapter les animaux au type de ressources produites sur la ferme, ainsi quaux vêlages de printemps (pousse de lherbe maximale) et à la monotraite (une partie de lannée). Pour mieux faire face aux aléas climatiques, les éleveurs ont aussi sélectionné sur la capacité des animaux à tolérer le manque dherbe. Ainsi, environ sept races différentes sont présentes dans la génétique du troupeau. Pour sy retrouver et poursuivre lamélioration continue du cheptel, un suivi génétique rigoureux et une bonne gestion des taureaux (saillie naturelle) sont indispensables.
Combiner les potentialités de chaque race
Annick CONTÉ, AuteurLe croisement en production laitière bovine se développe. Certains pays sont très avancés, comme la Nouvelle-Zélande, les USA ou les Pays-Bas. Ainsi, pour ce dernier pays, 12 % des vaches laitières sont croisées. Avec seulement 1.5 % des inséminations artificielles premières en croisées, la France est loin derrière, mais ce chiffre est en progression de 30 à 40 % par rapport à 2010. Les éleveurs cherchent à jouer sur leffet bonus sur la production et la fertilité de lhétérosis et sur la complémentarité entre races pour améliorer les aptitudes fonctionnelles. Cet effet est sensible dès la première génération mais, si cette dernière est homogène, les suivantes sont plus hétérogènes. Depuis 2009, un groupe déleveurs herbagers bretons sest investi dans cette voie du croisement, en adaptant leur stratégie de sélection selon les spécificités de leur système. Ils sont aujourd'hui 27, dont 14 en bio. Les résultats du groupe sont intéressants, jusquau volet économique, avec un revenu disponible de plus de 3 000 /UTH en moyenne. Par ailleurs, des simulations économiques sur quinze ans, faites dans le cadre dune thèse, montrent un gain de marge brute de + 20 à 100 euros par vache et par an avec le croisement, mais plutôt à partir de la cinquième année.
Croisements allaitants-laitiers : Une étude sur l'intérêt de jeunes boeufs et génisses croisés
Cyrielle DELISLE, AuteurDans les élevages laitiers, certains éleveurs croisent leurs vaches Prim'Holstein avec des mâles de races à viande précoces (Limousin, Angus, Hereford). L'objectif est ensuite d'engraisser les jeunes bufs et génisses issus de ces croisements pour les abattre vers 13-15 mois. Face à l'émergence de cette pratique, Interbev Bretagne a mis en place des expérimentations, notamment pour mieux cerner la place de tels produits sur le marché de la viande bovine. Les résultats obtenus pour des veaux Limousins, Angus et Hereford sont en cours de comparaison ; une analyse organoleptique auprès des consommateurs a été réalisée ; et deux modalités d'itinéraires techniques ont été appliquées, avec des différences en termes de régime alimentaire. L'analyse des premiers résultats, sur les animaux croisés Limousin x Holstein, sont concluants. Globalement, les génisses sont plus légères mais mieux conformées que les mâles. Cet essai, réalisé sur la station expérimentale de Mauron, dans le Morbihan, n'est pas conduit en agriculture biologique.
Dossier : Croisement de races laitières, effet de mode ou opportunité ?
Isabelle PAILLER, Auteur ; Anne BRIEND, Auteur ; Guylaine TROU, Auteur ; ET AL., AuteurLe paysage de lélevage bovin lait français est dominé par des troupeaux en race pure, au contraire dautres pays comme la Nouvelle-Zélande ou lIrlande. Mais, si le croisement reste minoritaire en France, il se développe aujourdhui, en AB et en conventionnel. Lobjectif des éleveurs qui croisent systématiquement nest pas de rechercher une production maximale mais de sélectionner une vache adaptée à leurs besoins, robuste, qui, par exemple, vêle bien, produit un lait avec de meilleurs taux et est apte au pâturage. Cest ce que montre ce dossier qui reprend divers cas déleveurs bretons qui se sont engagés dans cette voie du croisement, certains depuis plusieurs années, dautres plus récemment, souvent à 3 voies avec notamment de la Normande et de la Jersiaise sur des vaches Holstein. Ainsi, il sest constitué un GIEE en Bretagne, en 2015, ayant pour objectif dévaluer les conséquences de ces croisements, avec l'enregistrement de divers paramètres pour chaque femelle. La ferme expérimentale de Trévarez a aussi fait le choix du croisement sur son troupeau biologique. Dans tous les cas, cest bien la recherche dun troupeau adapté au système qui est le moteur de ces expériences, afin dasseoir ou de renforcer les performances techniques et économiques de lélevage.
Dossier : La génétique en lait bio : Y a-t-il une génétique adaptée à la Bio ?
Alain GUIFFÈS, Auteur ; Soizick ROUGER, Auteur ; Caroline DOS SANTOS, Auteur ; ET AL., AuteurLa plupart des éleveurs en bovins lait bio qui témoignent dans ce dossier souhaitent être le plus autonomes possible dans le pilotage de la génétique de leur troupeau. Ce dossier a pour objectif de : partager des informations, donner des éclairages, y compris scientifiques (INRA), sur les différentes façons d'envisager la génétique en bovins lait, selon les situations et les objectifs, et notamment dans le cadre d'une conversion. Au sommaire : - Le point de vue de Didier Boichard, chercheur INRA ; - Génétique et pâturage (FRCIVAM Limousin) ; - Brunes et fromage (GAEC de Chanac, 48) ; - Semences sexées : Le débat est ouvert ! (SCEA Grasteau, 72) ; - Utilisation de semences sexées en race jersiaise (GAEC des Jersiaises, 72) ; - Insémination par l'éleveur (IPE) (Norbert Peysi, 12) ; - Une reproduction 100 % naturelle (GAEC des Fontenilles, 21) ; - Allonger les périodes de lactation ? (GAEC Roz Voan, 29) ; - Comment adapter son troupeau à ses objectifs ? (EARL du Nid, 43) ; - Le croisement 3 voies pour s'adapter au changement de système (Stéphane Marloux, 15) ; - Les races à petits effectifs, quels enjeux ? (GAEC du Wern, 22) ; - Une agriculture capable de se perpétuer toute seule (EARL des Landelles, 27) ; - Acheter un troupeau adapté aux objectifs de système (Gauthier Fihue, 76) ; - Changement de système (SARL Côté Ferme, 16) ; - Toujours plus d'autonomie (GAEC des Pâquerettes, 42) ; - L'éleveur, gestionnaire de son élevage (échanges entre Olivier Mouton, du GAEC des Pâquerettes, et Olivier Vuillet, SARL VGRS (39)).
Elevage Bovins viande : Résultats du troupeau allaitant biologique à la ferme expérimentale des Bordes
Julie PEYRAT, Auteur ; Rémi BROCHIER, AuteurLa ferme expérimentale des Bordes, située à Jeu-Les-Bois dans lIndre, est engagée en AB depuis 1998 sur une partie de son exploitation. Le système bio est centré sur la production de bufs et de génisses lourdes. Ce document dresse un bilan pluriannuel (depuis 1999 dans certains cas) de divers éléments : autonomie fourragère massique, itinéraire moyen de production des bufs, performances du troupeau (reproduction, engraissement ), conduite des génisses. Ce système naisseurengraisseur avec un troupeau de 23 vaches Limousines et leur suite a besoin, par an, de 110 TMS de fourrages et 250 quintaux de concentrés. Lobjectif est dêtre autonome au maximum, mais les données présentées montrent la difficulté croissante à y parvenir. Ainsi, lautonomie en fourrage nest pas toujours atteinte, et les teneurs en matière azotée des fourrages sont parfois faibles. Si le rendement des prairies semble quelque peu diminuer entre 2001 et 2016, cest surtout limpact des aléas climatiques qui explique cette situation qui amène à lachat régulier de fourrages et/ou de luzerne déshydratée. Par ailleurs, la production de concentrés est basée depuis 2007 exclusivement sur la culture de mélanges céréales-protéagineux récoltés en grains, les cultures en pur présentant trop de variabilité, voire de mauvais résultats. Lenjeu aujourdhui est de maintenir lautonomie sur le long terme et, pour cela, certains objectifs du système, par exemple en termes de conduite du troupeau, seront à revoir pour renforcer sa durabilité et ses performances.
"Faire perdurer lélevage à lherbe"
François D'ALTEROCHE, AuteurPatrick Veysset, économiste à lINRA de Theix, est convaincu de lintérêt de militer pour faire perdurer lélevage à lherbe. Ce type d'élevage permet notamment dentretenir et de faire vivre les territoires de montagne. Patrick Veysset considère qu'actuellement, les races bovines françaises ne sont plus adaptées pour produire des animaux finis uniquement avec de lherbe. Ainsi, une expérimentation a été mise en place à lINRA pour produire des animaux finis uniquement avec de lherbe avec un croisement de taureaux Angus sur vaches Salers. Pour ce chercheur, si les évolutions génétiques permettent davoir des animaux plus lourds, les taux de mortalité des veaux se sont en revanche dégradés dans le temps, nentraînant pas une meilleure efficience économique. De même, le constat est que lagrandissement des exploitations ne va pas dans le sens dune bonne efficience technique et, souvent, ne permet pas de conforter le revenu.
Famille Le Berrigaud : Croiser pour mieux pâturer
Antoine BESNARD, AuteurJoseph et Anita Le Berrigaud élèvent des bovins en Bretagne, en bio depuis 2009. Leurs deux fils, Goulwen et Gweltaz, les ont récemment rejoints sur la ferme, pour une transmission progressive. Ils ont pour objectif de développer le potentiel herbager afin de valoriser l'herbe au maximum pour produire un lait de très bonne qualité avec le moins de charges possible. Ils bénéficient d'un système herbager déjà solidement installé par leurs parents, et envisagent de le poursuivre en mettant en place un système néozélandais. Cela nécessite de revoir la génétique de leur troupeau, actuellement composé à 50 % d'Holstein-Simmental, le reste en Holstein avec quelques Pie Rouge et quelques Montbéliardes. Les deux éleveurs expliquent pourquoi ils ont opté pour le croisement Frisonne-Jersiaise, et comment ils entendent changer le système en passant en vêlage groupé.
Fermebioscopie : Un système de travail réfléchi et autonome
Bernard GOURAUD, Auteur ; Romain CLAVEL, AuteurProducteur de lait biologique depuis 1998, Bernard Gouraud, éleveur installé dans lAin, a réfléchi son système pour en renforcer la cohérence. Résultat : un système centré sur le pâturage, autonome (0% dachat daliments), limitation de la charge de travail, bonne santé du troupeau et bons résultats économiques. Ainsi, les 90 hectares de la SAU (dont 10 en céréales) accueillent un troupeau de 50 vaches laitières (croisement 3 voies Montbéliarde, Normande, Simmental), pour une production de 180 000 litres de lait vendus. Avec larrivée dun associé, le but est daugmenter la production (250 000 l par an) et de diversifier la production avec lintégration dun atelier ovins et dun second en poules pondeuses. Un système de vaches nourrices a été mis en place pour les veaux et lélevage des génisses de remplacement (3 génisses par vache). Plus aucun veau nest élevé au biberon. Pour valoriser au mieux la ressource herbe, les vêlages se font en deux périodes : mars-avril-mai et septembre-octobre-novembre. Depuis 2 ans, cet éleveur pratique le pâturage tournant dynamique sur tout son cheptel, avec des résultats satisfaisants. Les stocks de fourrages sont limités (séchage en grange), vue limportance donnée à la pâture. Les céréales produites ne sont destinées quà la ration hivernale. Les rotations sur les parcelles sont de 6 à 10 ans, avec des prairies temporaires à flore variée de 4 à 8 ans, suivies de 2 ans de céréales. La conduite des cultures a été aussi réfléchie afin de la simplifier au mieux.
Fermoscopie : Chez Mathieu Careil : Des Salers en Vendée !
Domitille POULIQUEN, AuteurInstallé en bio en GAEC avec son père et son oncle à La Réorthe, en Vendée, Mathieu Careil concrétise ses projets de mise en place dun système herbager pour son troupeau de vaches Salers. La ferme comportait déjà un atelier porcin naisseur-engraisseur, ainsi quun atelier de volailles de chair. Aujourdhui, leurs 172 ha de SAU comprennent deux rotations : une pour les céréales (dont les associations blé-féverole et triticale-pois) et une seconde pour les prairies (multi-espèces : fétuque, trèfle, RGA). Le cheptel de 50 vaches Salers et 2 taureaux est divisé en deux lots pour faciliter la gestion du pâturage et de la reproduction (le lot dautomne passe toute lannée en extérieur). 10 tonnes du mélange triticale-pois et tous les fourrages produits sont consacrés au troupeau bovin. Un cube en bois percé est utilisé pour diffuser des huiles essentielles en préventif de problèmes respiratoires. Les carcasses des jeunes bovins sont valorisées en steaks hachés à 5 % de matière grasse par Unebio (environ 20 JB/an). Mathieu continue de se former, il souhaite gagner en autonomie et bien finir ses animaux à lengraissement.
Au fil du salon... une filière en effervescence
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurLe salon Tech&Bio de 2017 a accueilli une multitude daméliorations et dinnovations en matériels, en techniques, mais également en démarches dentreprises et de filières. Une vingtaine de produits, récemment mis au point ou en cours de développement, sont présentés. En élevage : - de nouveaux mélanges fourragers à base de lablab ; - des variétés de maïs conçues pour lagriculture biologique ; - des concentrés azotés sans gluten ; - des toasteurs mobiles ; - une filière bio et locale dAngus ; - des "massaïs" conservés par voie anaérobie, pour les monogastriques, qui associent des broyats de graines ou ensilages avec une légumineuse fourragère. Pour les cultures spécialisées : - divers matériels (tracteurs électriques, pulvérisateur enjambeur à traction animale) ; - des filets antidérive pour exploitation mixte ; - un jeu collectif édité par lINRA pour développer la mycorhization. En grandes cultures : - de nombreux outils et matériels (herse étrille, écimeuse à couteaux, bineuse, charrue, déchaumeur-scalpeur, semoir de semis direct, houe rotative) ; - de nouvelles semences et variétés sélectionnées en bio.
Des milieux diversifiés pour un pâturage toute l'année
Cindy SCHRADER, AuteurA Plougrescant, dans les Côtes dArmor, Samuel Gautier et Bastien Moreau élèvent une petite vingtaine de vaches bio Highland cattle et possèdent un atelier de fabrication de pain bio issu de blés fermiers, destiné à la vente directe. Installés sur dix hectares labourables pour les céréales et les prairies temporaires, ils disposent aussi de 30 hectares despaces naturels constitués de landes sèches et de zones humides, en bordure du littoral. Cette diversité du territoire leur permet de faire pâturer les Highland cattle, race rustique adaptée aux milieux humides, quasiment toute lannée. En période estivale, les lots de vaches suitées et de bufs et génisses pâturent les zones humides, qui atteignent alors leur pic de végétation. En automne, les sous-bois et landes humides offrent des zones dombre propices au pâturage tardif. La mise à lherbe se fait selon la portance des sols, rarement avant avril. Les landes sèches et prairies naturelles sont utilisées en hiver pour les bufs et génisses, avec un complément en foin. Installés depuis 2016, les deux éleveurs continuent de faire évoluer la gestion de leurs parcs.
Mois de la bio : Concilier robot de traite et pâturage au Gaec de Rosen
Dans le cadre du mois de la bio en Grand Est, le Gaec de Rosen de la famille Guth à Dettwiller, dans le Bas-Rhin, ouvrait ses portes le mardi 7 novembre 2017. Lexploitation compte aujourdhui 130 vaches laitières et une SAU de 120 hectares environ. La conversion en agriculture biologique sest engagée lors de linstallation du fils, Guillaume, en 2009. Ce dernier explique son choix du robot de traite DeLaval installé en 2011 et les actions mises en place pour pouvoir concilier pâturage et robot. Afin d'améliorer les taux du lait produit, l'éleveur a choisi des vaches jersiaises (50 actuellement, avec l'objectif de changer le troupeau).
"Le passage en bio permet de gagner en efficacité économique"
Karen MARUEL, Auteur ; BIO 63, AuteurDans le Puy-de-Dôme, l'association Bio 63 est allée à la rencontre de trois éleveurs qui ont accepté de présenter leur système de conduite : - Sortir du système broutard, une nécessité en bovin allaitant bio ; Angeline Masson, éleveuse de vaches de race Charolaise, est en bio depuis 2010. Pour valoriser au mieux sa viande dans la filière bio, elle a décidé, pour 2018, d'engraisser une dizaine de génisses grasses (contre 3 précédemment), et quelques veaux de boucherie. A l'occasion de cette visite, le projet de recherche SALAMIX sur les systèmes d'élevage herbagers a été présenté par Karine Vazeille de l'INRA de Laqueuille ; - Échanges autour d'une ferme bovin lait bio performante ; Roland Bel est éleveur laitier en Pie Noire et Jersiaise dans le Livradois-Forez, en bio depuis 2011. Il valorise au maximum la ressource en herbe, ce qui lui permet de limiter les charges et de gagner en autonomie alimentaire. Cette visite a aussi été l'occasion de présenter le collecteur de lait Biolait, auquel adhère l'éleveur ; - Le Saint-Nectaire bio, un marché porteur ; Bruno et Aline Brugières élèvent 22 montbéliardes, ferrandaises et abondances sur une cinquantaine d'hectares, sur la commune de Chastreix, en bio depuis 1998. Avec la moitié de leur production de lait, ils fabriquent du Saint-Nectaire AOP et bio, qu'ils affinent sur place et commercialisent en vente directe, à la ferme, dans les magasins bio et sur les marchés bio.
Race locale : La Bretonne Pie-Noir à l'honneur
Frédéric RIPOCHE, AuteurLors de l'édition 2017 du Salon de l'agriculture, c'est la race bovine Bretonne Pie-Noir qui est à l'honneur, représentée par Fine, l'une des vaches du GAEC des Sept Chemins, conduit en agriculture biologique, en Loire-Atlantique. Relancée grâce à un plan de sauvegarde qui a désormais 40 ans, le premier en France pour une race bovine, cette race locale mixte ne manque pas d'atouts. Les trois associés du GAEC en témoignent. Si la productivité de la Bretonne Pie-Noir est modeste (3000 à 4500 L de lait), elle est rustique et s'accommode de peu. Son lait est facile à produire et à valoriser en transformation fromagère.
Réseau charolais campagne 2016 : 41 exploitations conventionnelles : Principales évolutions par rapport à 2015 et 2014 ; 9 exploitations agriculture biologique : Principales évolutions par rapport à 2015 et 2014
Michel LHERM, Auteur ; Christophe TROQUIER, Auteur ; Marielle ROULENC, Auteur ; ET AL., Auteur | SAINT-GENES-CHAMPANELLE (63 122, FRANCE) : INRA CLERMONT - THEIX | 2017A travers cette fiche synthétique, les principaux résultats technico-économiques obtenus par le réseau charolais suivi par l'Unité Mixte de Recherche sur les Herbivores (UMRH) de l'Inra, pour la campagne 2016, sont présentés. La taille des exploitations et la productivité du travail, la marge brute bovine, la marge brute des cultures, les charges de structure et le revenu par travailleur pour 41 élevages conventionnels et 9 élevages biologiques sont analysés. Pour les exploitations bio, la taille des cheptels a globalement diminué pour des surfaces quasiment stables. Leur marge brute bovine moyenne a baissé (de 10 % entre 2015 et 2016), comme pour les élevages conventionnels (-8 %). Concernant le produit brut bovin, celui-ci est en baisse (-7,6 % pour les bio et -3,5 % pour les conventionnels). La marge brute des cultures est également en baisse (-20 % en bio), de même que les charges de structure (-5,1 % en bio). Le revenu moyen de ces éleveurs bio reste nettement supérieur à celui des éleveurs conventionnels de léchantillon (+75 %). Néanmoins, il a chuté de 21 % entre 2015 et 2016 (en euros/UTH). En 2016, les conditions climatiques et la conjoncture des prix ont été difficiles pour les élevages allaitants. Si les conventionnels ont tenté de maintenir leur niveau de performance, notamment en distribuant plus de concentrés, les bio ont limité le recours aux concentrés et accepté une baisse de productivité. Leur produit faible a ainsi été en partie compensé par de moindres charges liées aux intrants.
Le croisement de races ne s'improvise pas
Caroline MILLEVILLE, AuteurDans les systèmes herbagers, les éleveurs qui pratiquent le croisement de races recherchent principalement trois effets : 1) réintroduire dans le troupeau des gènes ou des caractéristiques manquantes (améliorer les taux cellulaires, avoir de meilleurs aplombs ), 2) recréer de la diversité génétique dans le troupeau, 3) bénéficier du phénomène dhétérosis (vigueur hybride). Néanmoins, le croisement de races ne simprovise pas et il est très dépendant des objectifs de léleveur (capacité de pâturage, critères fonctionnels ). Loptimum serait de croiser 3 races entre elles. Chaque race a ses avantages et inconvénients (la Jersiaise est une bonne laitière qui pâture bien mais ses veaux se valorisent mal, les races de montagne croisées à la Normande lui font plus ressortir le type viande ).
Dossier : Economie collaborative : Du collaboratif pour tous
INFORMATION AGRICOLE (L'), Auteur ; Eddy FOUGIER, Auteur ; Claire NIONCEL, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier consacré à l'économie collaborative, au niveau du secteur agricole, comporte les articles suivants : - Tendances : Plusieurs "nouvelles" pratiques ; - Florian Breton, Fondateur de MiiMOSA : Notre plateforme est en pleine explosion ; - Ulule : Derrière chaque projet, une histoire ; - Fondation Terre de Liens : Préserver le patrimoine foncier agricole ; - WeFarmUp : Le Blablacar du tracteur ? ; - Initiative : Une dynamique locale récompensée ; - Plateforme : Réconcilier économie et écologie (présentation de Lendosphère) ; - Vin et net-économie : La filière viticole entrée dans l'univers du financement participatif (présentation de Fundovino) ; - Paysans d'avenir : Un voyage photographique pour découvrir la diversité agricole.
Dossier : La filière bio accélère son développement
Sophie BOURGEOIS, Auteur ; Virginie QUARTIER, Auteur ; François D'ALTEROCHE, AuteurLélevage bovin a vu, et voit encore aujourdhui, une importante vague de conversions en AB, en bovin allaitant dès 2014 et en bovin lait surtout depuis fin 2015, en lien notamment avec la crise en conventionnel et des prix de vente en AB attractifs. Les filières sont donc en ordre de bataille pour accueillir et permettre une bonne valorisation des fruits de ces conversions, dautant plus que le marché est au vert avec une demande croissante en viande bio de la part du consommateur. Mais, pour poursuivre une bonne structuration des filières, permettant une bonne valorisation en AB de tous les bovins bio aujourdhui et à lavenir, il faut veiller à certains points. Ainsi, les agriculteurs ayant un projet de conversion doivent très vite réfléchir à la valorisation de leur viande bio et, de façon générale, les éleveurs doivent sinvestir dans le développement des filières. Ces dernières demandent un approvisionnement régulier en viande de qualité, doù limportance de la planification ou encore de la contractualisation. Autre enjeu majeur : la finition de la voie mâle. Il ny a pas de marché pour de la viande bio maigre. Les opérateurs travaillent donc à développer les marchés pour le veau rosé clair (par exemple, pour les GMS ou les boucheries), le veau rosé (en particulier pour la restauration collective) ou encore les bufs. Pour ces derniers, le défi est de gagner en précocité pour abaisser lâge dabattage à moins de 3 ans. De plus, le prix élevé des céréales en AB fait que la finition à lherbe est aussi un objectif important. Ceci amène à sinterroger sur les critères de sélection en race à viande ou encore sur lintérêt dintroduire des races précoces, valorisant mieux lherbe, comme lAngus.
Élevage bovin lait en agriculture biologique : Faire du lait bio avec la Simmental en profitant des atouts de la race
Michel WEBER, Auteur ; Dominique MAYANOBE, Auteur ; Marion LANSAMAN, Auteur ; ET AL., AuteurA Prades de Salars, dans l'Aveyron, le Gaec du Peyssi élève un troupeau de vaches de race Simmental, en agriculture conventionnelle. Cette race, rustique, à double finalité lait-viande, et permettant une bonne valorisation de l'herbe, pourrait s'avérer bien adaptée à une conversion à l'agriculture biologique. C'est ce qu'a voulu vérifier le syndicat Simmental de l'Aveyron, en commandant une étude à la mission Références de la Chambre d'agriculture du département. Le Gaec du Peyssi a ainsi servi de support pour une simulation technico-économique de conversion. Les principales conclusions, en termes de conduite et de résultats technico-économiques, sont présentées dans cet article. Concernant la conduite de l'élevage, les rotations seraient à revoir, pour permettre d'intégrer plus de prairies de longue durée, en diminuant les céréales et le maïs ; le nombre d'UGB, et donc le chargement, diminueraient en jouant sur le renouvellement. L'EBE pourrait se voir amélioré de 14 000 , hors aides bio.
Finition des vaches allaitantes Limousines conduites en agriculture biologique
JP. COUTARD, Auteur ; J. FORTIN, Auteur ; E. JOUANNIN, Auteur | PARIS CEDEX 12 (Secrétariat 3R - MNE, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : RENCONTRES RECHERCHES RUMINANTS | 2016Ce texte est issu des Journées 3R (Rencontres Recherches Ruminants) de 2016 (Thème : Alimentation). La finition des vaches Limousines en utilisant des ressources produites sur lexploitation a été étudiée sur la ferme expérimentale de Thorigné dAnjou conduite en agriculture biologique. Une base de données de 356 femelles et 14 essais alimentaires en lots ont été analysés séparément. Les caractéristiques des vaches et leurs performances sont très hétérogènes avec un gain de poids moyen journalier modéré (878 ± 354 g/jour). Létat corporel, lâge des vaches, leur potentiel génétique, la durée de finition et le régime utilisé expliquent une part de cette variabilité : la note détat corporel initiale a une incidence majeure sur les durées de finition ; les croissances chutent en fin de finition ; laptitude à la finition diminue sur les vaches âgées de plus de 6 ans. Sur la période détude, les poids de carcasse produits et les durées de finition ont fortement augmenté, et létat corporel initial a diminué (+ 60 jours et + 46 kg carcasse). Cela amène des interrogations sur lévolution génétique de la précocité des vaches Limousines et sur les niveaux de finition à préconiser. Cette synthèse a néanmoins permis didentifier des solutions satisfaisantes, permettant de diffuser des recommandations à la profession. La valorisation de lanimal, dans la filière viande biologique, permise par une finition maîtrisée, reste supérieure aux coûts engendrés.
Quels sont les liens entre les pratiques délevage et les bilans production environnement ? Lexemple de systèmes charolais
J. DEVUN, Auteur ; J. AGABRIEL, Auteur ; S. MOREAU, Auteur ; ET AL., AuteurSystèmes et pratiques en production de viande bovine ont beaucoup évolué ces dernières années. Quels sont les impacts des différents systèmes délevage et des pratiques fourragères sur les aspects environnementaux (consommation dénergie, émissions de GES, occupation des sols ) ? Des bilans production environnement ont été établis à partir des données (production de viande, période de vêlage, type d'alimentation, pratiques fourragères...) des exploitations du dispositif « Réseau d'élevage du Bassin charolais ». L'analyse croisée de ces données montre que la production de viande vive, les consommations d'énergie relatives aux intrants et les émissions de GES par UGB augmentent significativement en passant des stratégies les moins intensives (par ex. système fourrager Pâturage Foin avec vêlages de fin d'hiver) aux stratégies les plus intensives. Concernant les bilans production environnement (critères environnementaux rapportés au kg de viande vive), seules les émissions nettes de GES varient de manière significative selon les stratégies et la part de prairies permanentes.
Quels taureaux holstein choisir en système herbager ?
Aurélie CHEVEAU, AuteurMême après leur passage en système herbager, et parfois à l'agriculture biologique, certains éleveurs laitiers continuent à travailler avec la race Prim'Holstein. Toutefois, leurs critères de choix des taureaux peuvent changer, comme en témoignent Philippe et Martine Camus, et Gabriel Lissilour, tous les trois éleveurs dans le Finistère. Le couple Camus, en agriculture biologique, a des vaches Prim'Holstein relativement atypiques : petites et trapues. Ils ne sélectionnent pas leurs taureaux sur l'index lait, mais privilégient plutôt la fertilité, la morphologie ou encore l'état corporel. Si les taureaux génomiques, pour lesquels les performances sont prévues en fonction de leurs gènes par manque de descendance, sont les plus nombreux dans les centres de sélection, les taureaux confirmés sont conseillés, avec une plus forte fiabilité sur leurs performances grâce à l'existence de filles en lactation. L'article présente une liste des taureaux conseillés par Prim'Holstein France pour des systèmes herbagers.
Réseau charolais campagne 2015 : 50 exploitations conventionnelles : Principales évolutions par rapport à 2014 et 2012 ; 10 exploitations agri. biologique : Principales évolutions par rapport à 2014 et 2013
Michel LHERM, Auteur ; Christophe TROQUIER, Auteur ; Marielle ROULENC, Auteur ; ET AL., Auteur | SAINT-GENES-CHAMPANELLE (63 122, FRANCE) : INRA CLERMONT - THEIX | 2016Cette fiche synthétique rapporte les principaux résultats technico-économiques obtenus par le réseau charolais en 2015, réseau suivi par l'Unité Mixte de Recherche sur les Herbivores (UMRH) de l'Inra. La taille des exploitations et la productivité du travail, la marge brute bovine, la marge brute des cultures, les charges de structure et le revenu par travailleur pour 50 élevages conventionnels et 10 élevages biologiques sont analysés. Pour les exploitations biologiques, les cheptels se sont agrandis mais la taille des exploitations reste stable. La marge brute bovine de ces élevages a progressé de 16 % entre 2014 et 2015, grâce à une amélioration du produit brut bovin et à une baisse des charges du troupeau et des surfaces fourragères. En revanche, la marge brute des cultures est en baisse (-3 %) et les charges de structure sont en hausse (+2,6 %). Les revenus des éleveurs bio de ce réseau sont en hausse par rapport à leurs revenus de 2014, et restent supérieurs à ceux des éleveurs conventionnels (+35 %).
La vache rouge polonaise : La race typique des montagnes Beskid Wyspowy
Tomasz SAKOWSKI, Auteur ; Rainer SUPAN, AuteurLa vache rouge polonaise descend du type sauvage "Bos brachyceros", qui vivait dans la partie Est de l'Europe centrale et en Scandinavie. Elle représentait, entre les deux guerres, plus de 25 % du troupeau polonais. En 1969, les autorités chargées de la gestion du troupeau polonais ont décidé de remplacer la vache rouge par des races plus productives, et le nombre de vaches rouges polonaises a considérablement diminué. Pourtant, la vache rouge polonaise est une race autochtone particulièrement adaptée aux conditions de vie et de production de ce pays : grande résistance, très bonne santé, longévité, excellente fertilité, vêlages faciles et, de plus, lait d'une valeur biologique supérieure. Elle présente, en outre, une aptitude pour des conditions environnementales difficiles, une tolérance dans la sélection des fourrages et une habileté à réduire la production pour mieux passer le cap de la saison difficile. Aujourd'hui, des éleveurs souhaitent préserver l'élevage de cette race, alors que beaucoup d'autres éleveurs polonais ont pour objectif de créer une nouvelle race par croisement de vaches rouges polonaises, danoises, suédoises et norvégiennes. La production biologique pourrait être une nouvelle voie pour les éleveurs de vaches rouges polonaises, qui multiplient les actions (création d'une coopérative, participation à un important concours agricole...) pour essayer de valoriser les vaches rouges polonaises locales.
Adapter son troupeau à son système : le croisement 3 voies
Michel MAUGUIN, Auteur ; Marion MENEZ, AuteurLe croisement 3 voies des vaches laitières a été développé aux États-Unis dans l'objectif de profiter au maximum de l'effet d'hétérosis, selon lequel l'individu obtenu par croisement serait supérieur par rapport à ses deux parents de race pure. Concrètement, cela se traduit par des améliorations en termes de fertilité, de résistance aux maladies, de longévité..., comme en témoigne, dans cet article, Michel Mauguin, éleveur laitier en agriculture biologique dans le Morbihan.
À chaque ferme son propre système de pâture
Markus SPUHLER, AuteurAdapter son système de pâture à son exploitation est un élément essentiel, comme le montre le cas de la ferme laitière biologique objet de cet article. Cette exploitation, située en Suisse (commune de Madiswil), compte un troupeau de 24 vaches Jersey sur une SAU de 18 ha, dont 6.5 de prairies permanentes sur les zones les plus en pente. Le choix a été fait de privilégier au maximum le pâturage intégral l'été, le but étant de réduire les coûts de production. La race Jersey a été choisie pour son petit gabarit (plus compatible avec le type de sol et les pentes des parcelles) et pour ses capacités à valoriser les fourrages grossiers tout en produisant un lait très riche. Prairies permanentes et temporaires sont pâturées, mais seules les secondes sont aussi fauchées. Un système de pâturage tournant sur gazon court a été mis en place, avec trois enclos pâturés jusqu'à douze fois par an, avec une mise à l'herbe la plus précoce possible au printemps, mais un arrêt assez tôt l'automne. Pour maintenir le potentiel de production des prairies permanentes, des sursemis réguliers sont réalisés (tous les trois à quatre ans). La fertilisation est faite avec du purin et un important travail est conduit pour limiter les espèces indésirables.
Dossier : Élevage, précieuse biodiversité animale
Julia BESSIN, Auteur ; Nelly PEGEAULT, Auteur ; L. MARKEY, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier comprend plusieurs articles : - La biodiversité animale à la ferme. Avant de devenir éleveuse de brebis laitières dans l'Ain, Julia Bessin a réalisé, dans le cadre de ses études d'ingénieur en agronomie, un mémoire sur le maintien de la biodiversité animale domestique. Elle est allée à la rencontre de nombreux éleveurs afin de saisir toute la complexité des questions liées à la gestion des races animales, des mécanismes de sélection qui sont au point de départ de la perte de diversité génétique et des raisons qui poussent certain éleveurs à préférer des races rustiques ; - "C'est la race qui fait l'élevage". Jocelyne Porcher, ancienne éleveuse, est sociologue, directrice de recherche à l'INRA de Montpellier. Elle s'intéresse aux relations homme / animal dans le milieu de l'élevage. Elle explique dans quelles conditions, selon elle, l'élevage bio peut être l'élevage du futur ; - Races à faibles effectifs : de la conservation à la valorisation. Lucie Markey, de l'Institut de l'Élevage, montre comment le maintien d'un équilibre entre ces deux éléments essentiels et complémentaires de la sauvegarde d'une race est une recherche constante de la part des gestionnaires des races à petits ou très petits effectifs ; - Sauvegarder pour pérenniser : L'action du Conservatoire du Patrimoine Biologique en Midi-Pyrénées ; - Que seraient devenues les montagnes d'Auvergne sans la Ferrandaise ? Jean-François Ondet, Président de l'association "La Ferrandaise" et éleveur au Mont-Dore (63), apporte son témoignage ; - Plaidoyer pour la création d'un collectif autour de la biodiversité et de la sélection animales. Patricia Biau, en charge de la révision des cahiers des charges "élevages" pour Nature & Progrès, fait le point sur l'érosion de la diversité génétique des animaux et l'érosion de l'autonomie des éleveurs.
L'élevage de la ferme "Mille Fleurs"
Isabelle FAURE, AuteurJos de Wildt et Ernestine Morsink ont construit leur ferme dans le Puy-de-Dôme, sur la commune de Cros, en 1982. Après avoir élevé des vaches Jersiaises, ils démarrent, en 2002, une autre race, plus locale et plus rustique : l'Aubrac, une race allaitante. Le contact de l'homme avec cet animal qui, contrairement aux races laitières, plus domestiques, reste relativement sauvage, passe par un comportement soucieux de respecter son goût des gestes lents et doux, car il ne se laisse pas approcher facilement. La ferme de Jos et Ernestine, la ferme "Mille Fleurs", est située en zone de montagne. Le troupeau se nourrit de l'herbe de prairies naturelles, riches d'une grande diversité de plantes locales. Le foin est un élément essentiel de la ferme (six à sept mois d'hivernage), et requiert toute l'attention des propriétaires. Le bon âge pour le premier vêlage d'une vache de la race Aubrac se situe vers trois ans. Les petits sont rarement malades mais, si c'est le cas, ils reçoivent surtout des traitements homéopathiques. La ferme "Mille Fleurs" est en bio, réglementée par le cahier des charges européen, avec, de plus, la mention Nature & Progrès.
Manque pas d'air : Le Jura bio
Marie-Pierre CHAVEL, AuteurLe département du Jura présente une surface agricole bio (6,34% des terres agricoles en 2013) supérieure à la moyenne nationale (3,93%). L'impulsion du bio a été donnée, dans les années 1970, par des paysans bio qui ont créé un syndicat d'agrobiologistes, lequel donnera naissance, des années plus tard, au GAB 39. En 1990, un de ces paysans, devenu adjoint au maire, convainc ce dernier de soutenir la bio. Aujourd'hui, la commune de Lons-le-Saunier sert 5 000 repas par jour avec 25% de bio, et inaugure cette année une légumerie bio. Produit phare du territoire, le comté est essentiellement issu du lait des montbéliardes (95% du troupeau), l'une des deux races autorisées pour la fabrication de ce fromage. Il est produit par des coopératives d'éleveurs souhaitant maîtriser leur production du pré jusqu'à la commercialisation. L'Union des Fruitières biocomtoises est le principal fournisseur de comté de Biocoop et fait vivre 35 familles. Le vignoble présente une surface en bio ou en biodynamie équivalente à presque 17% de la surface totale, soit deux fois plus que la moyenne nationale. Selon la Chambre d'agriculture, actuellement, près de la moitié des installations en viticulture se font en bio.
Objectif fixé : zéro soja
François D'ALTEROCHE, AuteurLe GAEC Delmond, situé en Corrèze et spécialisé dans la production de veaux de lait, vise une ration sans soja pour les mères (race Limousine). Avec des parcelles propices au maïs, jusqu'en 2013, la ration était fortement basée sur cette plante, d'où un recours important au soja pour équilibrer la ration. Jugeant cette dépendance extérieure en protéines trop coûteuse, les associés ont fait le choix d'orienter leur stratégie alimentaire vers des rations englobant des fourrages issus d'associations graminées/légumineuses. L'assolement a été repensé et intègre, notamment, des prairies temporaires à flore variée, du sorgho (pour faire la transition) et du colza. Le maïs est conservé, mais l'objectif est de faire du grain.
La race corse est reconnue
Sophie BOURGEOIS, AuteurEn novembre 2013, la race bovine Corse est devenue la quatorzième race de l'Organisme de sélection des races locales à petits effectifs. C'est une étape importante pour sa sauvegarde, que l'on peut considérer comme encore non totalement acquise. Les bovins de Corse sont des marcheurs exceptionnels en montagne et trouvent seuls leurs ressources dans le maquis durant la moitié de l'année. L'association Corsica Vaccaghli réalise, chaque année depuis 2011, un inventaire des animaux chez des éleveurs volontaires. Des travaux de l'Inra ont permis de mettre en lumière la forte originalité génétique de cette population de bovins qui en fait une race à part entière.
Réseau charolais campagne 2014 : 54 exploitations conventionnelles, 10 exploitations agri. biologique : Principales évolutions par rapport à 2013 et 2012
Michel LHERM, Auteur ; Christophe TROQUIER, Auteur ; Didier BEBIN, Auteur ; ET AL., Auteur | SAINT-GENES-CHAMPANELLE (63 122, FRANCE) : INRA CLERMONT - THEIX | 2015Cette fiche synthétique rapporte les principaux résultats technico-économiques obtenus par le réseau charolais en 2014, réseau suivi par l'équipe « Economie et gestion de l'exploitation d'élevage », de l'Inra de Clermont-Theix. La taille des exploitations et la productivité du travail, la marge brute bovine, la marge brute des cultures, les charges de structure et le revenu par travailleur pour 54 élevages conventionnels et 10 élevages biologiques sont analysés. En conventionnel, la baisse des prix et des aides impacte le revenu des éleveurs (13 950 /UTH en 2014, soit -7 % par rapport à 2013), et ce malgré une année climatique et sanitaire normale et des charges mieux maîtrisées. Cette baisse de revenu est aussi observée pour les bio (19 384 /UTH en 2014, soit -30 % par rapport à 2013), mais leur revenu moyen reste supérieur à celui des élevages conventionnels de l'échantillon.
Sélection paysanne sur la Brune des Alpes
Les qualités laitières, la rusticité et les facultés d'adaptation de la race bovine Brune des Alpes ont facilité son développement dans le monde entier. Aux États-Unis, la sélection de la Brune s'est rapidement orientée vers la production tout en conservant le caractère rustique de la race d'origine. On parle là-bas de Brown-Swiss. Le développement de cette sélection américaine peut influer sur le développement européen de la Brune européenne. Face à cela, un groupe de 500 éleveurs suisses s'est mobilisé pour sauvegarder la Brune d'origine. Ils ont ainsi sélectionné, par leurs observations au champ et à la traite, 8500 vaches, effectif en hausse depuis une dizaine d'années. Si les possibilités offertes par le développement de l'indexation génomique, en évaluant de jeunes taureaux, peuvent sembler tentantes, les éleveurs s'interrogent sur les conséquences et conservent pour l'instant leurs pratiques. Jakob Zentner, éleveur de Brunes d'origine en agriculture biologique en Suisse, témoigne. Après que son père eut introduit des lignées Brown-Swiss dans le troupeau familial, Jakob, lorsqu'il a pris la suite, a totalement renouvelé le cheptel avec des Brunes d'origine.
Thorigné d'Anjou : ferme expérimentale AB spécialisée en ruminants
Jean-Paul COUTARD, Auteur ; Julien FORTIN, AuteurLa ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou, mise en place en 1998, à l'initiative de la Chambre d'agriculture du Maine-et-Loire, est conduite entièrement en agriculture biologique. Ses 137 hectares de SAU et les 115 UGB de son troupeau de bovins allaitants (race Limousine) participent activement à la recherche en AB, et au transfert des connaissances ainsi produites. Du côté des productions végétales, l'assolement compte surtout des surfaces fourragères, avec quatre axes de recherche : - les prairies à flore variée ; - les associations céréales-protéagineux récoltées en grain et en fourrages ; - l'implantation de prairies sous couverts d'associations céréales-protéagineux semées à l'automne ; - les légumineuses de fauche. Du côté du troupeau, les expérimentations portent sur : - l'alimentation hivernale du couple mère-veau conduit en vêlage d'automne ; - la conduite du couple mère-veau en pâturage tournant ; - la production de bufs de 30-32 mois ; - la maîtrise de la finition des femelles ; - le rythme de croissance des génisses destinées à un vêlage à 30 mois.
Vêlages précoces : Des croissances modérées l'hiver pour optimiser les performances au pâturage
Cyrielle DELISLE, AuteurDes essais ont été menés sur la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou, pendant les hivers 2011-2012, 2012-2013 et 2013-2014, sur des lots de génisses limousines (génisses nées au printemps âgées de 8 à 12 mois ou génisses nées à l'automne âgées de 14-18 mois) pour suivre l'impact d'une croissance classique (650-700 g/j) et d'une croissance modérée (450-550 g/j). Les résultats ont montré que les génisses alimentées pour obtenir une croissance hivernale modérée, quelle que soit leur période de naissance, compensaient leur poids plus faible en fin d'hiver par une meilleure croissance à la mise au pâturage. En effet, on observe une faible différence de poids entre les lots à la mise à la reproduction et les femelles sont assez lourdes pour un premier vêlage à 30 mois. Ainsi, en s'appuyant sur la croissance compensatrice des animaux, on peut réduire les coûts d'alimentation l'hiver, optimiser l'utilisation du pâturage au printemps, tout en obtenant des femelles pouvant se reproduire dès 30 mois. Cette pratique est aussi employée, depuis 2013, dans un GAEC comptant un troupeau de 110 mères charolaises, ce qui a permis de réduire, voire de supprimer les concentrés dans la ration d'hiver des génisses.
Adapted breeds for organic and low input dairy systems
Auvo SAIRANEN, Auteur ; Andreas STEINWIDDER, Auteur ; W. ZOLLITSCH, Auteur ; ET AL., Auteur | EUROPE : SOLID (Sustainable Organic and Low-Input Dairying) | 2014Les vaches laitières de type conventionnel sont sélectionnées principalement pour la production de lait dans un système d'utilisation intensive à base de concentrés alimentaires. Les fourrages, en particulier les pâturages, représentent généralement moins de 50 % de la ration totale dans ce système. Par conséquent, les vaches laitières élevées dans de tels systèmes ne sont pas adaptées aux systèmes de production biologique ou à faibles intrants. Parallèlement, les producteurs ont identifié certaines races et certaines souches potentiellement adaptées aux systèmes à faibles intrants. Pourtant, peu d'études scientifiques se sont penchées sur le sujet. SOLID-Task 2.2 est un projet qui vise à améliorer la compétitivité de la production laitière biologique et à faibles intrants. Il essaie de comprendre le rapport entre le matériel génétique des vaches laitières et son adaptation à une restriction systématique de l'apport de nutriments et de l'énergie. Ainsi, trois essais ont été menés en Europe sur ce sujet. Les niveaux de concentrés alimentaires du groupe témoin et du groupe à faible niveau d'intrants étaient de 656 contre 286 kg en Autriche, de 1657 vs 717 kg en Irlande du Nord et de 2880 contre 1359 kg en Finlande. Les premiers résultats semblent confirmer que la réduction de suppléments de concentrés réduit le rendement laitier, mais ne semblent pas avoir un effet néfaste sur la santé et la reproduction. La réponse des différents génotypes à la réduction des nutriments et à la réduction de l'apport énergétique n'était pas uniforme dans les différentes études. Cela est probablement dû aux différences génotypiques et aux régimes alimentaires.
L'Earl Le Métrot à Aigurande dans l'Indre : De meilleurs résultats après la conversion
Annie RIGAULT, AuteurL'exploitation faisant l'objet de cet article est certifiée bio depuis 2013. Elle compte un troupeau de 70 limousines et leur suite, inscrites au Herd-Book, sur 179 hectares. Le troupeau a été réduit d'une dizaine de mères à la conversion. Le choix a été fait d'engraisser surtout des femelles, le buf étant jugé trop long à produire et pas assez valorisé. Les broutards sont vendus en conventionnel. Le système fourrager, dominé par les prairies permanentes, dont certaines en zones humides, a été revu pour intégrer la culture de protéagineux, dont du soja. L'exploitation cultive également de la luzerne, du ray-grass/trèfle violet et d'autres prairies temporaires sur 20 hectares. Avec la conversion, les charges ont baissé et les produits ont augmenté, d'où l'amélioration des résultats économiques.
Exemple d'un élevage bio charolais
A l'occasion d'une journée technique organisée par l'OPABA (Organisation Professionnelle de l'Agriculture Biologique en Alsace), un élevage de bovins charolais biologiques du Haut-Rhin a été visité. Sébastien Better a présenté sa ferme de Gutenburg à Aspach-le-Haut : 200 ha, 80 vaches allaitantes, dont une partie en céréales conventionnelles (45 ha) et le reste en AB (principalement pour l'alimentation des animaux). La filière viande, notamment en Alsace, est abordée.
« Faire avec l'existant m'a contraint à réfléchir autrement »
Maud CLOAREC, AuteurCette fermoscopie présente un éleveur du Morbihan qui a choisi de miser sur le pâturage et de grouper les vêlages pour réduire le travail d'astreinte. Lors de son installation, il fut contraint de ne pas s'agrandir. Un mal pour un bien, dit-il, car cela lui a permis de repenser son système. Pour financer ses annuités de reprise, il doit augmenter son EBE. Deux solutions s'offrent à lui : produire plus de lait ou réduire ses charges. La seconde solution le conduit à abandonner le maïs ensilage, croiser ses Holstein avec des races plus rustiques, mieux valoriser les réformes par la génétique et enfin adopter les vêlages groupés pour réduire l'astreinte hivernale. Le temps libéré est consacré à de l'accueil social à la ferme. Les soins aux veaux ont donc été simplifiés et l'achat d'un taxi à lait lui permet de faire face sereinement à la période des vêlages. Il s'agit d'un chariot qui a une capacité de 150 litres de lait, avec une pompe et un compteur, et qui permet de distribuer très rapidement le lait aux veaux qui sont dans des cases individuelles.
Fermoscopie : Le système herbager sécurise une installation coûteuse
Nathalie GOUEREC, AuteurFranck Le Breton reprend la ferme familiale située dans les Côtes-d'Armor et qui compte 70 ha, dont 10 qui se trouvent dans un rayon de 3 km autour des bâtiments et qui servent principalement aux vaches laitières. Face à la nécessité de construire un nouveau bâtiment, il préfère financer cet investissement en économisant des intrants et en rationalisant la production plutôt qu'en intensifiant le système : grouper les vêlages pour gagner du temps, conserver des vaches mixtes pour avoir un revenu viande important tant que l'augmentation de la taille du troupeau n'est pas suffisante. L'éleveur choisit en effet de réduire progressivement l'effectif de Holstein au profit de croisements trois voies entre de la Simmental, de la Rouge scandinave et de la Pie Rouge. L'optimisation du pâturage permet de conserver un faible niveau de concentré : 350 kg par vache et un coût alimentaire total de 65 /1000 litres de lait. Avec un EBE/produit de 56 %, les performances économiques sont au rendez-vous.
Fermoscopie : Transformation totale vers l'autonomie
Aude COULOMBEL, AuteurJean-Baptiste Drouin a repris, en 2005, dans le Loiret, la ferme de son père, qu'il a convertie en bio. Avec sa compagne et deux salariés à temps plein, ils exploitent 180 ha, transforment et commercialisent les produits de leur troupeau de 80 vaches Aberdeen-Angus et de 180 chèvres. La réduction des charges de mécanisation et d'intrants, l'arrêt de la course aux rendements et la transformation à la ferme leur permettent de multiplier le résultat net par huit. Le pâturage est optimisé sur un modèle intensif : l'ensemble du troupeau pâture sur 1 hectare pendant 24 heures avant de changer de paddock. L'alimentation des vaches est simplifiée, la race Angus est légère et n'a pas besoin de concentrés pour la finition, ce qui permet à la ferme d'être autonome sur cet atelier. Jamais à court d'idées, l'éleveur souhaite implanter des arbres dans les pâtures et les champs afin de gagner du temps pour clôturer les parcelles et de profiter des atouts agronomiques de l'agroforesterie.
Intérêt technico-économique de l'engraissement des mâles à l'aide de simulations dans le contexte de la nouvelle PAC - Sommet de l'élevage Septembre 2014
Matthieu COUFFIGNAL, Auteur ; Christèle PINEAU, Auteur ; Jérôme PAVIE, Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2014Une simulation a permis d'étudier, en élevage bovin allaitant bio, différentes possibilités d'engraisser les animaux mâles, dans le contexte de la nouvelle PAC. Deux systèmes étaient visés : polyculture-élevage et tout herbe. Les simulations du système initial intègrent une modulation de la taille du troupeau, la réduction des ventes en maigre et l'engraissement des mâles dans des proportions variables (en veaux, barons, bufs). En système de polyculture-élevage, les hypothèses qui maximisent la surface en culture de vente sont souvent les plus intéressantes, mais celles qui valorisent le broutard en veau sous la mère sont économiquement plus favorables. En système tout herbe, l'engraissement est économiquement favorable (veaux sous la mère, bufs), mais principalement en conservant le même nombre de vaches.
Journée filière bovin viande en région Centre : Comment allier engraissement et autonomie alimentaire ?
Annie RIGAULT, AuteurEn avril 2014, une journée filière bovins viande biologiques a été organisée dans l'Indre sur le thème de l'autonomie et de l'engraissement. A cette occasion, les résultats de la ferme expérimentale des Bordes ont été présentés. Cette exploitation produit notamment des bufs limousins depuis de nombreuses années. L'autonomie alimentaire maximale est la clé des bons résultats obtenus (autonomie fourragère à 100 % et autonomie en concentrés à 85 %). Les bufs produits, de bonne qualité, valorisent au maximum l'herbe, les deux tiers de leur poids étant obtenus à partir de cette ressource alimentaire grâce à un itinéraire technique bien maîtrisé. En 2014, la ferme expérimentale des Bordes a lancé une nouvelle expérimentation : produire les bufs en AB de 30 mois et non de 36 mois, tout en diminuant le chargement. Cela demande un itinéraire technique exigeant et une croissance sous la mère élevée. Les premiers résultats sont conformes aux prévisions.
Luzerne enrubannée en complément du blé pour l'engraissement des jeunes bovins
Alain GUILLAUME, Auteur ; Daniel LE PICHON, Auteur ; Didier BASTIEN, Auteur | PARIS CEDEX 12 (Secrétariat 3R - MNE, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : RENCONTRES RECHERCHES RUMINANTS | 2014Ce texte est issu des Journées 3R (Rencontres Recherches Ruminants) de 2014 (Thème : Autonomie alimentaire). L'autonomie protéique est un enjeu de la pérennité des élevages bovins viande en production de jeunes bovins. Trois essais ont été réalisés en Bretagne, qui ont permis d'évaluer l'intérêt de l'apport de luzerne enrubannée comme seul complément azoté dans une ration à base de blé. Pour les races Limousine et Charolaise, les rations avec luzerne ou soja sont comparées grâce aux critères techniques classiques tels que le Gain moyen quotidien, le poids vif en fin d'engraissement, les critères de qualité de carcasse, la consommation journalière d'aliments, ainsi que leurs caractéristiques nutritionnelles. Les résultats montrent que les performances d'engraissement issues des rations à base de luzerne et de tourteau de soja sont comparables, avec des caractéristiques de carcasses identiques.
Des prairies, du lait, du temps
Jean-Marie LUSSON, AuteurOlivier Izard élève des brunes des Alpes, en Aveyron, sur 32 hectares et produit 100 000 litres de lait bio par an. La gestion du temps de travail est au cur de ses réflexions, et il montre qu'il est possible d'être éleveur laitier tout en consacrant une part importante de son temps à des activités extérieures à la ferme, par exemple l'engagement dans deux associations et vingt jours de congés annuels. L'éleveur y parvient en embauchant un vacher de remplacement et un étudiant pour les travaux d'été. L'équilibre économique est atteint grâce à une utilisation optimale des prairies en pâturage tournant, une faible intensité capitalistique (la quasi-totalité du matériel est en Cuma) et aussi grâce à l'ICHN (Indemnité compensatoire de handicap naturel).
Races locales : Eglantine préfère la robe pie noir
Antoine BESNARD, AuteurEglantine Touchais a repris la ferme familiale et conservé les Bretonnes Pie Noir. Elle élève désormais 12 vaches sur 15 ha, en Ille-et-Vilaine. La rusticité de cette race mixte lui permet de laisser les vaches dehors toute l'année : une économie de bâtiment qui a permis à l'éleveuse de se concentrer sur l'investissement dans une fromagerie. Tout le lait est désormais transformé à la ferme et vendu en direct, dans les magasins biologiques et à un restaurateur. L'éleveuse décrit son organisation et son expérience de la monotraite qui s'est avérée infructueuse. L'article revient ensuite sur l'histoire et les caractéristiques de cette race, protégée et promue par la Fédération des Races de Bretagne.
Recherches concernant la production de viande bovine biologique sur la Ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou ; Produire et utiliser de la luzerne en production de viande bovine biologique
Jean-Paul COUTARD, Auteur ; Julien FORTIN, AuteurCet article présente la ferme expérimentale et les principaux résultats des recherches récentes : - L'évaluation économique des barons (mâles non castrés abattus à 13 ou 15 mois) jusqu'au calcul du résultat courant ; - Des essais sur la croissance compensatrice ; - Les performances des rations contenant de l'ensilage d'associations céréales+protéagineux pour la finition des femelles ; - L'utilisation de la luzerne sur sols acides (pH 5,4) qui doit s'accompagner d'inoculation et de chaulage. Les programmes de recherche en cours sont également présentés.
Réseau Charolais campagne 2013 : 57 exploitations conventionnelles, 11 exploitations biologiques : Principales évolutions par rapport à 2012 et 2011
Patrick VEYSSET, Auteur ; Didier BEBIN, Auteur ; Michel LHERM, Auteur | SAINT-GENES-CHAMPANELLE (63 122, FRANCE) : INRA CLERMONT - THEIX | 2014Les résultats technico-économiques synthétiques 2013 des exploitations du Réseau Charolais sont décrits à l'aide des catégories suivantes : taille des exploitations et productivité du travail, marge brute sans aides, charges de structure, revenu moyen du travail et des capitaux. On observe une baisse de marge brute bovine dans les élevages biologiques et conventionnels. Son origine diffère selon le type d'exploitations : en agriculture biologique, elle est due à la baisse de la productivité numérique et à la baisse du nombre d'animaux valorisés en bio ; tandis que dans les élevages conventionnels, elle est causée par une hausse du coût des concentrés et des fourrages. Dans les deux cas, le revenu moyen des éleveurs chute, mais les systèmes biologiques restent plus rémunérateurs de 7 300 /UTH en 2013.
Rhône-Alpes : La Villarde, la race du Vercors bénie des bio
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLa Villard de Lans est une race bovine qui a bien failli disparaître. Après être descendu à un effectif de 70 têtes en 1976, des actions de sauvegarde ont permis d'atteindre aujourd'hui un cheptel de 400 animaux. Présente, mais discrète, au Salon de l'agriculture, cette race a été présentée par les éleveurs, de même que les appellations fromagères auxquelles elle est liée : l'AOP du Bleu du Vercors-Sassenage et l'IGP du Saint-Marcellin. Les éleveurs bio participent activement à la valorisation de ces deux appellations et à la revalorisation de la race Villard de Lans. A Vercors Lait, la coopérative locale, 1,5 million de litres sur les 5 millions collectés sont bio.
SICABA Bourbon l'Archambault (Allier) : Le premier Label Rouge buf en France a 40 ans
M. BALLAN, AuteurLa Sicaba est une SCIC depuis 1963. Créée à l'initiative d'éleveurs désireux d'assurer la survie de leur abattoir, elle a conservé ses valeurs de qualité et de terroir. En choisissant de travailler en Label Rouge, puis en bio depuis 1992, la Sicaba valorise les élevages traditionnels à dominante herbagère et a conquis des parts de marché. Le Label Rouge Charolais du Bourbonnais a été créé en 1974, il fête donc ses 40 ans et compte désormais 124 éleveurs. Spécialisée en buf et agneau, la capacité de production de l'entreprise va atteindre 10 000 tonnes/an. Les principaux débouchés sont les boucheries artisanales.
Un système fermé permettant un assortiment complet
Adrian KREBS, AuteurLa famille Schreiber de Wegenstetten (Suisse) présente un système d'engraissement pour leurs "Bufs de Pâturage Bio", Simmental croisés avec de l'Angus. Les animaux sont finis à l'herbe dans cette ferme en autonomie alimentaire qui produit 5 300 litres par vache sans concentrés dans la ration. Les frais d'élevage sont réduits, ce qui permet à cette ferme de 30 laitières et 20 allaitantes d'être rentable.
Les systèmes herbe sont plus productifs que les systèmes maïs
Jean-Louis PEYRAUD, Auteur ; A. LEMERCIER, Auteur ; L. DELABY, AuteurUn élevage de vaches Holstein nourries au maïs ensilage à 8 700 kg de lait/VL/an est-il plus productif qu'un élevage herbager de Normandes à 6 900 kg ? Une étude de l'Inra de Rennes prouve le contraire, si l'on intègre dans le calcul les surfaces nécessaires à la production du soja importé. Par ailleurs, les chercheurs de l'Inra du Pin-au-Haras ont suivi, pendant six ans, des vaches Normandes et Holstein conduites en vêlages groupés avec des stratégies différentes. La première vise l'autonomie alimentaire avec une ration à base d'herbe (ensilage et foin) et une maximisation du pâturage d'avril à novembre. La seconde vise à exprimer au mieux le potentiel génétique des laitières, avec une ration hivernale à base d'ensilage de maïs et un haut niveau de concentrés (30 % de la MS), qui sont aussi distribués lorsque les vaches sont à l'herbe (4 kg/UGB). Outre le fait que la Normande est mieux adaptée à un système bas-intrants (moins d'impact sur la fertilité...), l'étude montre que la prise en compte des surfaces nécessaires à la production de tourteau de soja importé ramène la productivité des Holstein à 4 600 kg/ha, tandis que celle des Normandes atteint 5 200 kg/ha.
1 métier, 1 000 pratiques : La Normande, l'herbe et le "Staph doré..." : Chronique d'une ferme angevine
Yann CLOAREC, AuteurYann Cloarec du Gaec Lortagne (éleveur en bio depuis 2001), est associé, depuis 2007, à Jean-Luc Denis, sur la commune de Plessis-Macé, dans le Maine-et-Loire. Ce partenariat en élevage laitier a débuté par l'évolution du troupeau Holstein vers la race Normande. Un bilan est présenté dans l'article : Un troupeau Holstein en absorption Normande ; Un système fourrager basé sur l'herbe et sécurisé par l'irrigation ; Un protocole draconien pour arriver à bout des dernières mammites subcliniques ; Cas particulier : présence d'un « Staphylocoque doré » dans les analyses individuelles de lait (réforme des animaux atteints, traitement antibiotique des quartiers atteints pour les autres).
Réseau Charolais Campagne 2012
Patrick VEYSSET, Auteur ; Didier BEBIN, Auteur ; Michel LHERM, Auteur ; ET AL., Auteur | SAINT-GENES-CHAMPANELLE (63 122, FRANCE) : INRA CLERMONT - THEIX | 2013L'équipe « Économie et Gestion de l'Exploitation d'Élevage » de l'Inra de Clermont-Theix suit un réseau de 56 élevages conventionnels et de 8 élevages biologiques en Charolais. Ce document présente les principaux résultats technico-économiques obtenus selon ces deux modes de production, sur la campagne 2012 : taille des exploitations et productivité du travail, marge brute bovine, marge brute des cultures, charges de structure et revenu par travailleur. Ils permettent une comparaison avec les résultats technico-économiques de la campagne 2011, également présentés, et une comparaison entre le groupe des élevages conventionnels et celui des élevages biologiques.
Le croisement : un outil pour adapter la vache à son système ; Les croisements de races laitières
ECHO DU CEDAPA (L'), AuteurCes deux textes présentent, à travers le témoignage d'un éleveur laitier bio et la description de la méthode de croisement ProCross, les apports du croisement de races en élevage bovin laitier afin de faire évoluer un troupeau selon les besoins de l'agriculteur et les spécificités du système. L'intérêt de croiser diverses races (par exemple : croiser trois races, Holstein, Montbéliarde, Rouge Suédoise par la voie mâle pour le système ProCross) s'appuie sur l'effet d'hétérosis relatif au phénomène par lequel un individu a des performances supérieures à la moyenne de celles des parents sur un caractère donné. L'article inclut aussi un tableau résumant les points forts ou les points plus faibles de certaines races laitières en termes, par exemple, de niveau de productivité, de qualité du lait ou encore de capacité de vêlage, autant de critères pouvant être pris en compte par l'éleveur pour définir son propre schéma de sélection.
Dossier : Gestion du pâturage : Le pâturage, une technique de précision
Sophie BOURGEOIS, Auteur ; François D'ALTEROCHE, Auteur ; Bernard GRIFFOUL, AuteurDans ce dossier, différents exemples mettent en évidence l'intérêt d'un pâturage bien pensé et bien mené : - Objectif autonomie alimentaire : À la ferme des Bordes dans l'Indre (une partie du domaine conduite en bio) ; - Le pâturage tournant est un jeu d'enfant : Chez Hugues Doumazane en Corrèze ; - La "méthode Pochon" adaptée aux Limousines et aux aléas climatiques : Chez Jean-Marie Morand en Charente ; - Le pâturage à la néo-zélandaise fonctionne très bien : Chez Sylvain Vilatte dans la Sarthe. Le dossier est parsemé d'avis d'experts, de points sur les caractéristiques des exploitations, des règles à respecter en pâturage tournant, de principes de gestion du pâturage..., ainsi que de témoignages complémentaires (Philippe Auvillain, éleveur à Méasnes dans la Creuse, Michel Vayssière, éleveur à Saint-Julien-aux-Bois en Corrèze).