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DEVELOPPEMENT LOCALSynonyme(s)MISSION LOCALE |
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Une agriculture intégrant pleinement les fourrages pour reconnecter culture et élevage, améliorer la circularité et favoriser les services écosystémiques
A. FRANZLUEBBERS, Auteur ; G. MARTIN, AuteurL'agriculture a connu des changements technologiques et culturels majeurs au cours du siècle dernier. Pour certains, les derniers ont eu des effets bénéfiques avec des gains de productivité, une réduction des besoins en main-d'uvre et une diminution de l'insécurité alimentaire. Cependant, le développement d'exploitations agricoles de plus en plus spécialisées et la déconnexion induite entre culture et élevage a également eu des conséquences négatives qui se sont traduites par : 1 - le déclin de la biodiversité ; 2 - la dégradation des eaux souterraines et de surface par des polluants agrochimiques ; 3 - la dégradation de la qualité des sols ; 4 - des émissions élevées de gaz à effet de serre provenant à la fois de systèmes de culture spécialisés très dépendants d'intrants et de systèmes délevage intensifs qui concentrent les rejets deffluents ; 5 - un manque d'intégrité écologique entre les composantes de ces systèmes spécialisés. Les systèmes agricoles diversifiés utilisant des fourrages annuels et pérennes offrent la possibilité d'accroître les synergies écologiques entre les systèmes de culture et d'élevage. Les systèmes en polyculture-élevage peuvent boucler le cycle des nutriments, réguler naturellement les adventices, les insectes et les maladies, et partager les ressources selon une logique dagroécosystème circulaire. Dans les exploitations spécialisées en grandes cultures, les couverts végétaux pourraient être utilisés comme des fourrages annuels pâturés, en mettant en place des mécanismes incitatifs adaptés. Par ailleurs, les fourrages plus pérennes, en rotation avec les cultures, ont une pertinence historique et sont une pratique éprouvée pour conserver les nutriments, améliorer la santé des sols et conserver, voire renforcer, la biodiversité. La transformation de l'agriculture par lintégration culture-fourrage-élevage pourrait considérablement améliorer sa durabilité, ainsi que son intégrité écologique.
Agrofün, fer de lance de la chia bio française
BIO-LINEAIRES, AuteurCréée en 2005, avec l'objectif de réintroduire des plantes oubliées pouvant être cultivées localement, l'entreprise Agrofün est un membre fondateur de la filière chia bio en France. Depuis 2017, elle fédère l'ensemble des acteurs de filière chia (agriculteurs, coopératives...), du champ au triage, et assure la communication auprès des distributeurs et des consommateurs. Sa marque, Tchia!, propose des graines entières, de l'huile et de la farine de chia française. Ce publi-reportage présente les atouts de cette plante (bienfaits sur la santé, utilisations en cuisine, bénéfices agronomiques et environnementaux...), mais aussi l'éthique de l'entreprise, ainsi que ses actions pour le développement de la filière (sécurisation des volumes par le biais de partenariats avec les producteurs, communication auprès des distributeurs et des consommateurs pour coordonner l'offre et la demande...).
C'Durable ? : Transparence maximale dans les pratiques agricoles
Dominique PARIZEL, Auteur ; Julie VAN DAMME, AuteurC'Durable ? est un nouveau score, mis en place par la Région Wallonne (Belgique), permettant d'évaluer les performances agri-environnementales des fermes d'élevage. Il s'appuie sur quatre indicateurs : - l'impact climatique de la ferme (dégagement de gaz à effet de serre, consommation d'énergie...) ; - son rôle en termes de sauvegarde de la biodiversité ; - le bien-être animal ; - l'importance socio-économique de son action (bien-être au travail, équité dans les prix, rentabilité, pérennité du projet...). Cette initiative, présentée dans cet article, a pour objectifs, d'une part, d'informer le consommateur sur l'impact environnemental de ce qu'il achète et, d'autre part, de relocaliser l'alimentation en soutenant et en maintenant des fermes à taille humaine, engagées dans des pratiques durables.
Le chanvre en Nouvelle-Aquitaine
Avant d'intégrer la culture de chanvre dans une rotation bi, il est indispensable, pour en réussir la commercialisation, de régler la question des débouchés (contractualisation en amont). Le chanvre dispose de plusieurs marchés : l'oisellerie et l'alimentation humaine pour les graines ; la paille, qui donne notamment la fibre, et qui peut être intéressante si elle est valorisée localement. Dans l'Aube et dans l'Ouest, des entreprises confectionnent des produits pour le bâtiment. En Nouvelle-Aquitaine, des études, menées par l'association ChanvreNA et le Conseil régional, ont permis d'identifier les modèles d'unités de transformation adaptés au territoire. En 2023, six bassins de production sont en cours de structuration en Nouvelle-Aquitaine (création de groupes d'agriculteurs transformateurs...).
Collectivités locales : Le petit guide du foncier nourricier
Camille BRISSAUD, Auteur ; Julien CLAUDEL, Auteur ; Inès REVUELTA, Auteur ; ET AL., Auteur | NÎMES (68 bis Avenue Jean Jaurès, 30 900, FRANCE) : ASSOCIATION UN PLUS BIO | 2023Face à l'ampleur des enjeux liés à la protection des ressources, à la relocalisation de l'alimentation, à l'adaptation au changement climatique et aux problématiques d'accès à la terre, les collectivités locales ont un rôle central à jouer pour la transformation des paysages alimentaires français. Ce guide traite des possibilités qui soffrent aux collectivités locales pour reprendre en main le destin agricole du territoire, dans une optique de relocalisation alimentaire. Les pistes de réflexion et dactions proposées dans ce guide portent, notamment, sur de nouvelles alliances multi-acteurs autour du foncier (mise à disposition de terres, mise en place de régies agricoles, création de SCIC...). Le projet « Friches rebelles® », une démarche d'expérimentation portée par Un Plus Bio autour des outils juridiques, est également présenté.
Une légumerie bio alimente les cantines de Dijon Métropole
Christophe LESCHIERA, AuteurEn 2020, afin de répondre aux besoins de la restauration collective du territoire, Dijon Métropole a voté en faveur d'un projet de création de légumerie. Ce projet, appelé « ProDij, mieux manger, mieux produire », organise l'approvisionnement de la restauration collective en privilégiant les produits locaux de qualité, issus des circuits courts, qui garantissent des débouchés et une juste rémunération aux agriculteurs locaux. La légumerie est labellisée Agriculture biologique, tandis que la cuisine centrale de Dijon a reçu le label « En cuisine » (label dédié à la restauration collective bio)...
Lycée agricole de Borgo : « Da l'ortu à u piattu »
Irène ALLAIS, AuteurL'EPLEFPA de Borgo, à proximité de Bastia, est situé dans la plaine orientale de la Corse, où sont implantés des vignobles, des oliveraies, des agrumes, des plantations de kiwis et du maraîchage. Depuis 2020, l'établissement, qui dispose d'un verger de clémentiniers et de citrus, ainsi que de parcelles en maraîchage bio, porte un projet expérimental de système alimentaire local et durable, « Da l'ortu à u piattu » (Du jardin à l'assiette), qui a pour objectif de définir les conditions à remplir pour approvisionner la restauration collective locale en légumes et en fruits bio et locaux. Ce projet, qui regroupe 11 partenaires du territoire, a déjà permis d'identifier les besoins, les freins et les leviers à la mise en place de l'approvisionnement en fruits et légumes bio de 3 cantines, de la production à la restauration, en passant par la logistique. L'expérimentation se poursuit avec des essais de pré-transformation (épluchage, conditionnement sous vide), en conformité avec la réglementation en matière d'hygiène alimentaire (plan de maîtrise sanitaire). Un séminaire a été organisé pour permettre aux partenaires de faire le point, d'échanger avec les différents acteurs concernés et d'élargir la réflexion à l'échelle de la Corse. Plusieurs actions pédagogiques ont également été menées dans ce cadre.
PPAM bio : Vers des filières relocalisées, durables et créatrices d'emplois ?
LETTRE FILIÈRES FNAB - PPAM, AuteurLe 21 septembre 2022, lors du salon des professionnels de la bio La Terre est Notre Métier, à Retiers (35), une conférence sur les filières PPAM bio françaises, organisée par la FNAB, a permis d'exposer les enjeux de la structuration de filières relocalisées, durables et créatrices d'emploi. Les structures du réseau FNAB sont très sollicitées pour accompagner les porteurs de projets à l'installation en PPAM bio, ainsi que pour appuyer les acteurs de la filière dans leur approvisionnement en plantes bio, françaises et de qualité. La première intervention a porté sur les résultats d'une étude menée, dans le cadre du projet national I3D PPAM, auprès d'opérateurs des filières (courtes et longues) et qui a permis d'identifier, pour les entreprises en régions AuRA et PACA, les leviers et les freins à l'approvisionnement en PPAM bio origine France. La deuxième partie de la conférence a donné lieu à 2 témoignages : un producteur breton en circuits courts et le président de la coopérative Biolopam en Charente-Maritime.
Quelle agriculture demain ? : 17 propositions pour développer des modèles agricoles résilients et durables
En 2019, 75 villes signaient une déclaration en faveur dune alimentation durable. Depuis, les territoires urbains ont renforcé leur action de manière significative. En effet, la mutation des pratiques agricoles concerne les territoires urbains au premier plan : elle passe nécessairement par une mutation des pratiques alimentaires, par lamélioration de lautonomie alimentaire des territoires et par la relocalisation des approvisionnements. France urbaine regroupe 108 membres, grandes villes et intercommunalités, soit 40 % des consommateurs nationaux. Ces pôles de consommation et dhabitat sont particulièrement exposés, au vu de leur densité, aux risques en matière dapprovisionnement en eau et en denrées, au risque inondation, au risque sanitaire en cas dépidémie, mais, également, aux effets et aux coûts financiers et sanitaires de la pollution de leau et de lair. Ils réunissent également des leviers structurants pour remodeler les systèmes alimentaires territoriaux, au-delà de leur seul périmètre administratif, dans une dynamique dalliance des territoires urbains, péri-urbains et ruraux. Dans ce document, publié dans le cadre de la réflexion autour des enjeux du Pacte et de la Loi d'Orientation et d'Avenir Agricoles, France urbaine formule 17 propositions pour des modèles agricoles résilients et durables.
Rencontre avec Johanna Desmarest, maraîchère à Ormes (10)
Sophie BOMEL, AuteurJohanna Desmarest est maraîchère bio, à Ormes (Aube), depuis 2020. Elle cultive environ 25 légumes, de plusieurs variétés, sous abris et en plein champ, ainsi que des plants de fraises, qu'elle commercialise dans le magasin de la ferme et dans un distributeur situé dans un village voisin. Sa clientèle est majoritairement locale. Elle communique sur sa production via la page Facebook de la ferme et a gagné en visibilité, dès son installation, grâce à deux articles publiés à son sujet dans le journal local.
Restauration collective : Un débouché à ne pas négliger
Rozenn GUENNEUGUES, AuteurUn partenariat a été formalisé, en Ille-et-Vilaine, entre la structure Manger Bio 35, plateforme de producteurs bio locaux spécialement structurée pour la restauration collective, et le groupement de producteurs bio Agrobio 35, afin de favoriser l'introduction de produits bio en restauration collective dans le département.
Accord Bio : Les magasins indépendants unis pour être plus forts
BIO-LINEAIRES, AuteurLassociation Accord Bio est née, en 2000, de la volonté de quelques amis, tous propriétaires de magasins bio dans le Sud-Ouest, de faire partie dune même franchise bio. Réunissant, aujourdhui, plus de 200 magasins indépendants à travers toutes les régions de France, cette association permet aux épiciers bio qui sont adhérents de vendre des produits de qualité à des prix attractifs, grâce à la négociation de prix de groupe auprès des fournisseurs, et de faire face à la concurrence de la GMS. Accord Bio est aussi un groupement solidaire avec, pour fil rouge, l'entraide et l'échange. Eric Natali, trésorier d'Accord Bio, témoigne.
LAgriculture biologique, une innovation territoriale au service du développement rural : le cas du Gers
Charlène ARNAUD, Auteur ; Pierre TRIBOULET, AuteurLagriculture biologique est un système de production qui permet de répondre aux différents enjeux liés à la durabilité de lagriculture. Cette étude a pour objectif danalyser son développement dans les territoires ruraux en tant quinnovation territoriale qui sinscrit dans une diversification du système agricole existant. Lagriculture biologique est ainsi vue comme une innovation ayant les caractéristiques dune spécialisation intelligente (processus qui vise à favoriser lidentification des caractéristiques et des avantages dune région, à mettre en valeur les avantages concurrentiels de ce territoire et à regrouper des parties prenantes autour dune vision davenir pour ce territoire). Afin danalyser ces processus, cette étude sest focalisée sur le cas du Gers, le premier « département bio » de France. Des entretiens semi-directifs ont été réalisés avec un ensemble de parties prenantes présentes sur ce territoire. Les résultats mettent en avant des dynamiques fortes dancrage de lagriculture biologique dans le territoire, soutenues tant par les acteurs institutionnels quéconomiques. Pour autant, il existe une diversité de visions de lagriculture biologique qui peuvent se révéler être un frein à son développement en tant quinnovation territoriale.
Communication sur les produits et les producteurs au sein d'un magasin de producteurs
Ce mémoire a été réalisé suite à un stage au magasin de producteurs La Paysanne Rit, dans le cadre de la licence professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement" (ABCD). Situé à Issoire (63), le magasin de producteurs La Paysanne Rit a été créé par un ensemble de producteurs locaux qui en assure la gestion. Situé au sein d'un territoire auvergnat en plein développement, avec des projets alimentaires territoriaux, ce magasin est confronté à un nombre insuffisant de clients et doit améliorer sa communication. La problématique du stage était donc la suivante : Comment communiquer sur les produits et les producteurs au sein d'un magasin de producteurs ? Tout d'abord, une étude a été réalisée auprès de consommateurs, dont certains étaient clients de La Paysanne Rit, à l'aide d'un questionnaire, afin de comprendre leurs besoins et leurs ressentis. Par la suite, plusieurs outils de communication ont été créés pour favoriser la création d'un lien entre le consommateur et les producteurs et pour améliorer la transparence sur les produits.
DANIVAL : un Chef au coeur des filières françaises
BIO-LINEAIRES, AuteurDepuis plus de 30 ans, la conserverie Danival élabore, fabrique et commercialise des produits 100 % bio, exclusivement dans le réseau bio spécialisé. Elle continue de porter les valeurs de ses fondateurs, Daniel et Valérie Gevaert, agriculteurs bio dans le Lot-et-Garonne, qui souhaitaient valoriser leurs fruits et légumes et développer les filières locales. Aujourd'hui, le catalogue Danival propose 150 recettes de produits prêts à consommer, proches du fait-maison, cuisinés à la française, mais aussi dans la tradition japonaise, dont les fondateurs étaient de grands amateurs.
La face cachée de nos consommations : Quelles surfaces agricoles et forestières importées ?
Philippe POINTEREAU, Auteur ; Augustin BILLETDOUX, Auteur ; Isabelle CHAROTTE, Auteur ; ET AL., Auteur | TOULOUSE CEDEX 3 (75 Voie du TOEC, CS 27608, 31 076, FRANCE) : SOLAGRO | 2022Cette étude, menée par Solagro, apporte un éclairage sur la question des importations françaises. Elle sest intéressée aux surfaces agricoles et forestières qui produisent des produits importés par la France pour produire des biens de consommation courants, dordre alimentaire (viande, café, cacao, etc.) et non-alimentaire (coton, caoutchouc, bois duvre, etc.). Elle présente les différents impacts (environnementaux, sociaux, économiques) induits par lexploitation de ces surfaces à lautre bout de la planète. Loriginalité de cette étude repose sur le fait quelle ne quantifie pas seulement les importations en euros et en tonnes de marchandises, mais qu'elle mesure aussi ces importations en surfaces, ce qui permet de souligner les enjeux environnementaux. La France est exportatrice nette de 2,7 millions dhectares. Néanmoins, ce solde positif cache de nombreux flux dimports et dexports. La France reste, en effet, très dépendante de létranger. Les produits importés nécessitent une surface de 14 millions dhectares (soit un quart de la surface de la France), et la plupart de ces produits génèrent de fortes pressions environnementales dans les pays exportateurs : déforestation, assèchement des nappes phréatiques, usage massif de pesticides... Ce document effectue un focus sur huit principaux produits importés en France (le soja, le cacao, le café, lhuile de palme, le coton, les fruits et légumes, les produits issus du bois, ainsi que les produits issus de la pêche et de laquaculture) et détaille les conséquences. Il présente également des leviers pour réduire lempreinte carbone de ces produits importés : sobriété, efficience, relocalisation, substitution et équité.
Faire du fourrage avec eau et lisier
Beat GROSSRIEDER, AuteurTimo Stadtlander, co-responsable du groupe Alimentation animale du département des sciences animales du FiBL, en Suisse, s'intéresse depuis 2015 à la lentille d'eau pour l'alimentation animale. En effet, cette plante aquatique est particulièrement riche en protéines (jusqu'à 40 %) et présente une croissance - et donc une production de matière sèche - particulièrement élevée : jusqu'à 70 tonnes par hectare et par an. Cultivée en bassins enrichis par du lisier, la masse de lentilles double environ toutes les 36 heures. Déjà utilisée en élevage de truites, cette ressource fourragère représente un potentiel intéressant pour les ruminants, mais aussi les monogastriques. En Suisse, où la part de fourrages importés depuis l'étranger est élevée, même en bio, et ce malgré une part très importante des terres dédiée à la production d'aliments pour les animaux d'élevage (80 à 90 %), cette culture innovante pourrait participer à une nécessaire réaffectation des terres pour l'alimentation humaine.
Filières territoriales : Autonomie de la fourche à la fourchette
Pascal AUBREE, Auteur ; Stéphanie PRESTAVOINE, Auteur ; Aurore PUEL, AuteurFace à l'intensification des systèmes agricoles, certains agriculteurs, estimant avoir perdu la maîtrise de leur production, ont cherché des alternatives pour répondre aux attentes des consommateurs. Ils ont, depuis plusieurs années, développé les circuits courts (vente à la ferme, magasins de producteurs, AMAP), limitant ainsi le nombre d'intermédiaires et assurant une relation producteur consommateur renforcée, ainsi qu'une meilleure rémunération des producteurs. Cette démarche a conduit à l'émergence de filières territoriales, une nouvelle forme d'organisation collective qui permet de relocaliser l'alimentation à son territoire, par le biais d'intermédiaires opérant à l'échelle locale. Les réseaux CIVAM partagent, dans cet article, des points de repère et de vigilance pour structurer une filière de proximité.
Et les gagnants du Natexbio Challenge sont...
BIO-LINEAIRES, AuteurLe jury de la quatrième édition du Natexbio Challenge a récompensé, parmi 10 nominés, 3 entreprises aux projets novateurs : Yency (1er Prix), Crémeries-Unies (2ème Prix) et l'Etuverie (3ème Prix). Le grand gagnant, Yency, propose des petits déjeuners sans sucre, à base de yacon, un tubercule originaire du Pérou et aux vertus sucrantes, et a pour projet d'investir dans la construction de la filière yacon (ou poire de terre) française. Le projet du second lauréat, Crémeries-Unies, repose sur l'implantation de laiteries urbaines et sur une offre locale et bio de produits laitiers. L'Etuverie, 3ème lauréat, valorise l'ail noir bio produit dans une ferme familiale, puis cuit à l'étuvée, sous différentes formes (têtes, pâte, miel, bière...).
Guide des filières bio de territoire : Quels rôles et quels outils des collectivités pour développer les filières bio de territoires ?
Clément CHARBONNIER, Auteur ; Julian RENARD, Auteur ; Mathilde JOSEPH, Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022Depuis la seconde moitié du 20ème siècle, l'agriculture française s'est progressivement spécialisée, région par région, en fonction des productions pour lesquelles les régions disposaient de l'écart de productivité le plus fort en leur faveur. Les solutions techniques sur lesquelles s'appuie l'agriculture intensive (mécanisation, engrais, produits phytosanitaires...) ont peu à peu remplacé la main-duvre agricole dans les fermes, entraînant la baisse de la démographie agricole et l'agrandissement des fermes. La spécialisation des systèmes de production des territoires a eu pour conséquence la disparition de certains outils de transformation dans les régions non spécialisées. Comme levier de reconnexion des filières aux besoins des territoires, l'agriculture biologique constitue une solution sur plusieurs plans. Ce guide des filières bio territorialisées propose des pistes de réflexion, ainsi que des éléments méthodologiques pour accompagner les projets de développement des filières bio dans les territoires. Des retours d'expériences de territoires et de groupements d'agriculteurs illustrent des actions possibles.
Lin bio et chanvre textile : développer de nouvelles filières
Pauline LAURENT, AuteurLAssociation Lin et Chanvre bio a été créée, en 2013, par des agriculteurs dont la production biologique nétait pas valorisée correctement (les fibres biologiques rejoignaient la filière conventionnelle). Maintenant, les adhérents et les administrateurs de cette association représentent tous les maillons de la filière (agriculteurs, industriels, artisans, marques ) en France et au-delà (Belgique, Italie ). Tous les ans, des journées interprofessionnelles sont organisées afin que tous ces acteurs puissent se rencontrer et échanger. En 2021, plus de 350 personnes ont participé à ces journées, alors quelles ne regroupaient que 50 personnes cinq ans auparavant, preuve du regain dintérêt pour ces fibres textiles. Pour le lin, à ce jour, seules les étapes de production et de teillage sont réalisées en France. Lécrasante majorité des fibres partent ensuite à létranger pour le reste de la transformation. LAssociation Lin et Chanvre bio cherche à promouvoir une transformation locale des fibres de lin. Des projets de réindustrialisation voient le jour en France et devraient être effectifs rapidement. Pour le chanvre bio, il faut repartir de zéro car les anciennes techniques utilisées en France sont aujourdhui interdites, car polluantes pour leau. Des agriculteurs adhérents mettent en place des essais sur leurs parcelles pour tester des itinéraires techniques. Des prototypes de machines adaptées à cette culture sont également à lessai.
Le Manuel de l'Agriculture paysanne
Le Manuel de lAgriculture paysanne, édité par la FADEAR (Fédération des associations pour le développement de l'emploi agricole et rural), est un ouvrage qui permet de découvrir l'agriculture paysanne et de réaliser un diagnostic sur une ferme. Il présente d'abord l'historique et les grands fondements de l'agriculture paysanne (création, définition, principes ), puis détaille des critères et des indicateurs de lAgriculture paysanne, pouvant constituer une grille d'analyse et permettant d'appréhender le fonctionnement global des fermes. Le diagnostic s'appuie sur 6 thèmes, chacun accompagné de critères : - Le travail avec la nature (biodiversité, gestion de la fertilité des sols...) ; - La qualité des produits (mode de production...) ; - L'autonomie (décisionnelle, économique...) ; - La transmissibilité (vivabilité, viabilité...) ; - Le développement local et la dynamique territoriale (implication locale, activité d'accueil) ; - La répartition des volumes et des moyens de production.
Marché du commerce équitable : +11 % en 2021
BIO-LINEAIRES, AuteurEn France, malgré le contexte de crise, la vente de produits issus du commerce équitable a continué de croître (+11 %) en 2021. Cette croissance illustre l'attachement des consommateurs aux valeurs de juste rémunération des producteurs, tant localement (+9 % de ventes sur les filières françaises) que pour les pays du Sud (+12 % de ventes sur les filières internationales). Les entreprises, elles aussi, s'engagent dans des relations de commerce équitable avec les producteurs agricoles : en 2021, le nombre de références-produits équitables a augmenté de 36 %. Ces engagements économiques stimulent le développement d'un marché équitable et bio : en 2021, 88 % des produits du commerce équitable étaient labellisés bio.
Observatoire national de la restauration collective bio et durable : Rapport 2022
Dans ce rapport, Un Plus Bio publie les résultats de l'enquête 2022 de lObservatoire national de la restauration collective bio et durable, créé en 2017 par Un Plus Bio et le label Ecocert « En Cuisine ». En 2022, les enquêtes ont porté sur 9 536 cantines et 1 403 567 repas, ce qui a permis de collecter de nombreuses données sur les pratiques, les tendances et l'évolution de la restauration collective, ainsi que sur les politiques alimentaires territoriales. Les résultats sont rassurants : dans l'échantillon, deux cantines sur trois ont déjà dépassé les 20 % de bio imposés par la loi EGalim au 1er janvier 2022, tout en continuant à maîtriser leur budget. Les cantines bio (label « En Cuisine ») ont tendance à privilégier des achats locaux, en opérant des changements dans leurs fournisseurs. Néanmoins, les chiffres de l'approvisionnement local connaissent une faible évolution (moins d'un quart des collectivités ne dépassent pas les 50 % de local dans les composantes bio). Cependant, la progression des projets alimentaires territoriaux (PAT) va dans le bon sens. Concernant les menus végétariens et la suppression des plastiques, lObservatoire dresse un premier bilan, positif, des mesures rendues obligatoires par la loi Egalim ; néanmoins, rares sont les collectivités à avoir été au-delà des objectifs fixés.
Peut-on se passer des engrais azotés de synthèse ?
Gilles BILLEN, Auteur ; Josette GARNIER, Auteur ; Julia LE NOË, AuteurLa crise actuelle du coût énergétique et la guerre en Ukraine viennent plus que jamais souligner limportance de travaux récents qui montrent que la France, lEurope ou même le monde peuvent nourrir, dici 2050, une population grandissante (jusquà 11 milliards dhabitants au niveau mondial), sans recours aux engrais chimiques. Trois grands leviers sont mobilisables et à associer pour y arriver : i) Des systèmes de cultures basés sur des rotations longues intégrant des légumineuses, adaptées aux territoires et qui permettent un même niveau de production en protéines que les systèmes culturaux actuels basés sur les engrais de synthèse ; ii ) Le rétablissement de la complémentarité entre systèmes de cultures et élevage, avec le retour du bétail, surtout des ruminants, en zones céréalières, mais avec une densité de cheptel fortement réduite. Cette complémentarité cultures-élevage doit être associée à un renforcement de la concordance entre production et consommation locale et à un bouclage des cycles de nutriments intégrant une valorisation significative des excréments humains, notamment lurine, comme fertilisants ; iii) Une modification du régime alimentaire humain, avec des produits animaux ne représentant que 25-35 % de la ration protéique totale. La méthode de comptabilité biogéochimique GRAFS, développée par les auteurs, montre que lon peut ainsi nourrir le monde, tout en sauvegardant lenvironnement et en limitant les gaz à effet de serre, le tout sans utiliser dengrais chimiques. Les freins à la réalisation dun tel scénario sont plutôt de lordre des verrouillages sociotechniques et politiques, en cours aujourdhui pour maintenir une agriculture industrielle.
Porter à connaissance : proximité, local, approvisionnements directs, circuits-courts (filière fruits et légumes frais)
Dans un contexte de crises globales environnementale, économique, sanitaire et géopolitique , lintérêt des consommateurs pour les produits alimentaires de « proximité », « locaux » ou encore issus de « circuits courts » sest particulièrement renforcé. Cependant, la confusion reste forte dans lesprit des consommateurs et pour certains professionnels. Ce document propose de clarifier les notions souvent ambigües de « proximité », de « local », de « circuits courts » et dapprovisionnements « directs ». Il a pour ambition daider lensemble des acteurs de la filière fruits et légumes (producteurs, expéditeurs, coopératives, importateurs, grossistes, acteurs de la distribution, acheteurs de la restauration collective...) à mieux comprendre les limites et les opportunités de ces modèles et les conséquences de la recherche dun approvisionnement qui vise à les intégrer.
La relocalisation de lengraissement : Synthèse de létude menée de juin à décembre 2021
59 exploitations du réseau de la Confédération paysanne et de ses partenaires, dont une large part en agriculture biologique, ont été enquêtées en 2021, afin détudier les valorisations alternatives aux broutards pour les mâles allaitants et aux veaux de 8 jours pour les mâles laitiers. Les valorisations possibles pour les mâles, dans cet échantillon, sont : le buf, le taurillon et jeune bovin, le veau sous la mère (VSLM) et le veau de lait. Le document présente les caractéristiques des systèmes étudiés, les types de commercialisation utilisés, les caractéristiques de la production de VSLM et de bufs, ainsi que les trajectoires de systèmes naisseurs à naisseurs-engraisseurs. Enfin, des systèmes dengraissement sans naissage sont décrits. Pour conclure, le document dresse un rapide bilan et donne des perspectives quant à la relocalisation de lengraissement.
Restauration collective : Contractualiser pour pérenniser le débouché ?
Emmanuelle FOLLIN, AuteurAvec la loi EGAlim, les débouchés dans la restauration collective, pour les producteurs bio, se développent de plus en plus. Pour faire de cette opportunité des partenariats durables entre les gestionnaires de cuisines et les producteurs bio locaux, la planification et la contractualisation permettent d'assurer l'approvisionnement des restaurants collectifs, tout en sécurisant, pour les producteurs, la vente d'une partie de leurs volumes sur 6 mois ou 1 an. À travers deux interviews, l'une de deux représentantes de la ville d'Auray et l'autre de maraîchers de la ferme du Corbier à Brandivy, cet article fait le point sur différents partenariats mis en place dans le Morbihan.
Retour sur LTNM La Terre est Notre Métier : Multiples pistes pour relever les défis
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLédition 2022 du salon La Terre est Notre Métier (LTNM), le salon officiel de la FNAB, sest tenue les 21 et 22 septembre à Rétiers, près de Rennes. Près de 10 000 visiteurs sont venus rencontrer les 140 exposants, et assister aux 200 conférences, démonstrations et animations. Ce salon a été organisé par les réseaux dagriculture bio de Bretagne, des Pays de la Loire et de Normandie. Il a été loccasion déchanger sur les adaptations des fermes bio au changement climatique et au marché. Plus que jamais, la bio a été positionnée comme une agriculture de solutions, qui répond à divers enjeux (santé, biodiversité, eau, emploi, alimentation locale, économie de ressources ). Cet évènement a également été loccasion de questionner la robotique et le numérique au sein de lagriculture bio. Ces derniers peuvent en effet apporter de nombreux avantages (confort de travail, diminution de la charge mentale, solution pour pallier le manque de main duvre ), mais il ne faut pas quils conduisent à une simplification des itinéraires techniques bio, avec des pertes de savoirs et de savoir-faire. Autres points largement abordés lors de ce salon : les émissions de gaz à effet de serre et la relocalisation de la bio ; la complémentarité entre plusieurs ateliers (qui peut permettre de pérenniser une ferme, de faciliter des installations ou des transmissions) et les atouts du polyélevage (élevage de deux espèces animales ou plus) ; la transmission des exploitations. Un encart est réservé à une race bovine à petit effectif, mise en avant lors de ce salon : lArmoricaine (race mixte plutôt valorisée pour sa viande).
Une vie près de la terre : Une plongée dans le quotidien d'une agricultrice d'aujourd'hui
Marie Gazeau, arboricultrice bio dans les Deux-Sèvres, invite le lecteur à la suivre dans son quotidien à la ferme. Elle décrit, au fil des saisons, ce qui se passe dans son verger et sur l'élevage de son compagnon Bruno. Elle aborde aussi d'autres sphères qui composent son monde : le syndicat agricole, le conseil municipal, le bar associatif, l'organisation de la vie de famille. Dans cet ouvrage, l'auteure raconte également son combat pour défendre une agriculture paysanne, à taille humaine, respectueuse de l'environnement et de l'humain, face à l'empire agro-industriel.
Des circuits alimentaires courts & de proximité sur mon territoire, ça marche ? : Résultats du programme de recherche PERFECTO (2016-2021)
Cette bande dessinée présente, de manière vulgarisée, les résultats du programme de recherche PERFECTO (Performance des Circuits Courts et de Proximité), porté par Bordeaux Sciences Agro et INRAe, avec le soutien de la région Nouvelle-Aquitaine, dans le cadre du programme PSDR 4 (Pour et sur le développement régional). En reprenant les attentes des acteurs du territoire, les membres du programme ont défini des indicateurs qui permettent de qualifier la performance économique et sociale d'un circuit court et de proximité, ainsi que les conditions à activer pour optimiser ses chances de réussite.
Co-Hop : Une bière locale et amicale
Cécile PEGUIN, AuteurAmis depuis le lycée, c'est à l'approche de la quarantaine que Jean-Yves Brabant, Alain Gruslin, Julien Valteau et Bruno Watrin ont décidé de monter un projet ensemble. Issus de formations différentes et forts de leur première expérience professionnelle, les quatre amis ont réuni leurs compétences pour créer une brasserie dans l'Ariège. L'objectif : une brasserie artisanale, biologique, intégrée dans la vie locale, et proposant des évènements festifs et culturels. Après l'acquisition en commun d'un corps de ferme, ils se sont lancés dans d'importants travaux pour transformer la grange en une brasserie sur 2 niveaux, forçant l'admiration de leur entourage par leur énergie et leur enthousiasme, se formant petit à petit auprès d'amis artisans, aménageant un système d'assainissement phytosanitaire, installant un potager en permaculture, une serre en bambou... La brasserie Co-Hop produit une "bière ariégeoise naturellement brassée à Lèze" (affluent de l'Ariège), commercialisée sur les marchés et les petits festivals d'été. La gamme repose sur des bières à fermentation haute, non filtrées, non pasteurisées et refermentées en bouteille. Les projets ne manquent pas : élaboration d'une bière au miel, labellisation Parc Naturel Régional de l'Ariège, création d'une houblonnière sur place, d'une aire d'accueil en camping, d'un théâtre de verdure, ouverture d'un pub, etc.
Commission de marché : Quelle place pour les producteurs bio en circuits courts ?
Agathe PERRIN, AuteurLa commission de marché est une organisation locale qui a pour rôle d'établir des règles de bon fonctionnement des marchés de plein vent de la commune. Elle accueille des représentants de commerçants qui viennent échanger sur différentes thématiques en fonction du contexte (représentativité des producteurs, des productions, adaptation des conditions de vente (confinement, travaux...), tarifs et attribution des emplacements...) ; les décisions finales étant prises par la commune (le maire ou son représentant). Le règlement du marché, variable en fonction des communes, définit les droits et les obligations des vendeurs, mais aussi la part des emplacements minimum attribuée aux producteurs ou des productions saisonnières. Les producteurs bio qui siègent au sein de ces commissions peuvent assurer un relais sur des problématiques spécifiques au bio local, porter des propositions et soumettre de nouvelles règles. Jonathan Chabert (22) et Jean-Philippe Mahéo (56), maraîchers bio, ont chacun choisi d'intégrer la commission de marché de leur commune.
Dossier : Le Réseau RADiS : pour des filières bio et solidaires à l'échelle des territoires !
Sylvie LA SPINA, Auteur ; Dominique PARIZEL, AuteurEn Wallonie, Nature & Progrès s'est associé avec la Fondation Cyrys pour créer, dans la région de Dinant, le Réseau RADiS (Réseau Alimentaire Dinant Solidaire). Le projet a pour objectif de travailler sur 3 dimensions essentielles pour faire évoluer les systèmes alimentaires : la relocalisation de l'alimentation, le développement de l'agriculture biologique et l'accessibilité de l'alimentation bio et locale pour tous. Les 2 partenaires se sont d'abord concentrés sur un premier territoire, celui de Dinant, et espèrent que ce premier projet inspirera toute la Wallonie. Dans ce dossier, les auteurs présentent le Réseau RADiS, ses principes et ses valeurs, ainsi que son fonctionnement.
Florame : la promesse de l'excellence
BIO-LINEAIRES, AuteurDepuis 30 ans, la marque Florame, pionnière de la production dhuiles essentielles bio en Provence, s'est engagée dans la cosmétique bio. Ce publireportage présente les activités de lentreprise depuis ses débuts, en mettant en avant son expertise dans la fabrication de produits cosmétiques équitables et son inscription dans une démarche de développement durable (valorisation de la proximité grâce à des partenariats avec des producteurs bio locaux). Confiante dans lavenir, lentreprise familiale continue dinvestir dans son développement avec la construction dune nouvelle usine, plus grande, éco-construite, qui remplacera lusine existante d'ici début 2023, toujours à Saint-Rémy-de-Provence.
Impact économique des magasins de producteurs en Luberon
Julie LOMBION, Auteur ; Laurick COLLEWET, Auteur ; Yuna CHIFFOLEAU, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (6 Rue de la Rochefoucauld, 75 009, FRANCE) : TRAME (Association nationale de développement agricole et rural) | 2021En 2018, dans le cadre du projet multi-partenarial MAGPRO « clés de réussite et impacts territoriaux des magasins de producteurs », financé par le Casdar, Inrae de Montpellier - UMR Innovation a développé une méthodologie de mesure de limpact économique des magasins de producteurs. Elle consiste à mesurer l'« effet multiplicateur de lachat local », d'après l'observation de la redistribution locale de l'argent mis en circulation après une dépense dans un magasin de producteurs. Trame et Inrae - UMR Innovation, en collaboration avec le Réseau des magasins et le RMT Alimentation locale, ont mené cette étude sur 5 magasins de producteurs du Luberon : - Unis Verts Paysans, à Forcalquier (04) ; - Luberon Paysan, à La Tour dAigues (84) ; - Naturellement Paysan, à Coustellet-Maubec (84) ; - Côté Champs de Provence, à La Brillanne (04) ; - La Belle Ferme, à Manosque (04).
Perrine Samson : Quand une entreprise privée permet une installation en bio
Mathilde JOURDAIN, Auteur ; Lise SPENCER, AuteurLassociation active dans léconomie sociale et solidaire, Perrine Samson, gère deux établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), en Bretagne. Elle a entamé une transition écologique et rentre dans une démarche de développement durable. Lassociation travaille notamment avec ses salariés sur un plan alimentaire détablissement. Trois actions en lien avec les secteurs agricole et alimentaire ont ainsi été actées : 1 L'augmentation de lapprovisionnement en produits bio des EHPAD ; 2 l'installation d'un producteur bio sur 5 ha autour de lEHPAD de Plumelin (voire un second producteur sur le site dHennebont) ; 3 les participation des salariés au Défi Foyers à Alimentation Positive. Le GAB 56 a été contacté pour accompagner linstallation dun maraîcher bio sur le site de Plumelin. Cette installation vise à créer un cadre privilégié pour les résidents de lEHPAD et pour les salariés. Ce projet ne repose pas sur la mise en place dune régie maraîchère, mais bel et bien sur linstallation dun producteur indépendant. Le GAB 56 est présent pour accompagner lassociation Perrine Samson dans la validation du projet (faisabilité du maraîchage avec des visites de terrain et des analyses techniques), dans la réalisation dun appel à candidatures, dans laccompagnement technique du futur producteur, ainsi que dans lanimation et la coordination du projet (comité de pilotage).
Les produits locaux au menu des ambitions du Grand Clermont
Mélodie COMTE, AuteurLe Grand Clermont et le Parc Naturel Régional du Livradois-Forez portent, depuis 2017, un Projet Alimentaire Territorial (PAT) commun. L'objectif majeur est de reterritorialiser l'alimentation et de développer les conditions pour une offre alimentaire "saine, de qualité, accessible à tous et issue de circuits de proximité". Dans le cadre de ce PAT, Bio 63 et la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme ont étudié les pratiques et les flux de différentes filières du territoire : élevages allaitant et laitier, grandes cultures et légumes.
Projets collectifs : La Pampa, Plateforme d'Activités Mutualisées des Producteurs Auvergnats ; Une brasserie éco-responsable en Auvergne
Solenn BRIOUDE, Auteur ; Amélie HÉRICHER, AuteurDepuis juin 2021, la Pampa (Plateforme d'Activités Mutualisées des Producteurs Auvergnats), projet qui a émergé en 2017, développe des actions pour favoriser le recyclage et le réemploi de contenants en verre. Avec le soutien de l'État, de l'ADEME et de CITEO, la Pampa, désormais constituée en association, a mis en place des groupes de travail visant à identifier des solutions techniques pour la collecte, le lavage de contenants, la mise en place d'achats mutualisés et l'instauration de la consigne. Les citoyens auvergnats sont invités à rejoindre ces groupes de travail. Charlie Leroux a créé la Brasserie de l'Alagnon en 2009, en Haute-Loire. Certifiée Nature & Progrès en 2011, la brasserie bio, artisanale et locale a souhaité aller plus loin dans la réduction de son bilan carbone. Charlie Leroux a commencé par expérimenter la consigne, le lavage des bouteilles étant réalisé par un prestataire. En 2014, il a investi dans une laveuse d'occasion, qu'il a réparée et remise en route. Aujourd'hui, avec ses 2 associés, il gère le lavage d'environ 3000 bouteilles par jour, une vingtaine de jours par mois. Malgré les contraintes, ils en tirent une grande satisfaction et continuent de mettre en place des actions pour réduire encore leur empreinte carbone, notamment en relocalisant toujours plus leurs approvisionnements.
Quelles pistes pour mieux valoriser et différencier la viande bio de lEst-Pyrénéen ?
Amandine MAUGER, Auteur ; Andréa CASSAGNES, AuteurEn 2021, une étude a été réalisée sur les filières viandes biologiques bovines et ovines de lEst-Pyrénéen, à partir de la méthode Reloc' de lINRAE. Cette méthode de diagnostic territorial vise à encourager la transition des filières et repose sur « lhypothèse que des transitions peuvent sopérer en renforçant ou en créant des synergies entre acteurs qui partagent des visions similaires ou complémentaires ». La méthode Reloc' compte 4 grandes étapes : I) comprendre le contexte (territoire et filières) par exemple à l'aide d'enquêtes ; II) identifier les positions stratégiques (groupes dacteurs ayant des pratiques/visions similaires) ; III) identifier les relations entre acteurs ; IV) co-construire les pistes de développement avec les acteurs locaux. 83 entretiens ont été menés dans les départements de lAude, de lAriège, de la Haute-Garonne et des Hautes-Pyrénées. Cinq grandes conceptions ou positionnements stratégiques ont été mis en évidence pour produire de la viande bio dans lEst-Pyrénéen : I) défendre les valeurs de la bio locale ; II) proposer un produit viande bio dexcellence ; III) standardiser la viande bio pour répondre aux attentes du marché ; IV) soutenir le local en priorité et la bio si opportunité ; V) valoriser le territoire par ses produits locaux de qualité. De là, notamment en analysant les jeux dacteurs portant ces postures ou encore les dynamiques en cours sur les territoires, 3 pistes de développement ont été identifiées : I) développer loffre de viande bio en boucherie ; II) développer loffre de viande bio en restauration hors domicile ; III) communiquer, sensibiliser sur la viande bio des Pyrénées.
Terres agricoles et relocalisation alimentaire : des formes nouvelles de propriété et d'accès au foncier
Adrien BAYSSE-LAINE, AuteurLa relocalisation des approvisionnements, l'une des tendances actuelles du système alimentaire, conduit à des questionnements inédits sur les exploitations agricoles concernées. De nouvelles modalités de mobilisation du foncier visent à développer les circuits de proximité, en favorisant l'accès à la terre et l'installation d'agriculteurs hors cadre familial. Le mouvement Terre de Liens et des collectivités territoriales inventent ainsi des modes de gestion alternatifs mais qui sont parfois critiqués, les projets étant quelquefois associés à une "agriculture administrée" et ne concernant que des surfaces limitées. Cette note présente les principaux résultats d'une thèse de géographie consacrée à ces dynamiques.
L'Agroécologie : Levier de redressement des exploitations fragilisées ?
Marie-Josèphe BIGEON, Auteur ; Jean-François BOUCHEVREAU, Auteur ; Amélie DUMEZ, Auteur ; ET AL., Auteur | BAGNOLET (104 Rue Robespierre, 93 170, FRANCE) : SOLIDARITÉ PAYSANS | 2020Depuis 2015, Solidarité Paysans analyse les parcours dagriculteurs en difficulté ayant adopté des pratiques relevant dune agriculture plus cohérente, autonome et économe leur permettant de rebondir. De la Savoie au Morbihan, du Nord-Pas-de-Calais au Gard et aux Bouches-du-Rhône, en passant par la Creuse ou encore la Sarthe, ces témoignages couvrent une belle diversité de systèmes de production : viticulture, bovins, arboriculture, chèvres, maraîchage, volailles... Trois niveaux de changement ont été identifiés, depuis la parcelle, au système de production et jusquà la filière, sappuyant chacun sur des leviers divers. Ces changements de pratiques, et plus encore la démarche de questionnement qui les accompagne, ont participé au redressement des exploitations suivies. Ce document sadresse aux agriculteurs et aux agricultrices, quils rencontrent ou non des difficultés sur leur exploitation, et aux acteurs qui les accompagnent. Un outil permettant dinterroger son modèle de production et ses pratiques et témoignant de la « redressabilité » de la situation ouvre des horizons. Chacun pourra y trouver, non pas des modèles ou des solutions toutes faites, mais plutôt des idées, des questionnements et des témoignages pour sinspirer et alimenter sa réflexion.
Les AMAP pour un avenir plus solidaire
Elisabeth CARBONE, AuteurLe mouvement des AMAP, représenté à l'échelon national par le MIRAMAP (mouvement interrégional des AMAP), vise une transformation sociale et écologique de l'agriculture et du rapport à l'alimentation en générant de nouvelles solidarités. Aujourd'hui plus que jamais, avec les crises sanitaire, économique et sociale, le modèle des AMAP fait sens : garantir la pérennité des fermes de proximité dans une logique d'agriculture paysanne, garantir des produits de qualité et d'origine certifiée aux consommateurs, et ce, dans une logique d'engagement réciproque. En France, le mouvement des AMAP regroupe aujourd'hui 2000 AMAP, 4000 paysans et 100 000 familles. Le modèle a fait ses preuves au-delà d'un effet de mode et semble répondre à une attente en bousculant le rapport classique producteur/consommateur. Le fonctionnement en réseau du MIRAMAP apporte une vraie plus-value, révélée par exemple lors du chantier participatif lancé pour refondre la charte du Mouvement, ou encore avec le nouveau projet stratégique, qui prévoit un programme d'actions à la hauteur des enjeux sociétaux amplifiés par la crise de la Covid-19. Certaines AMAP ont vu doubler leur nombre d'adhérents depuis le début de cette crise sanitaire qui a montré la fragilité des chaînes d'approvisionnement longues et les risques en termes de sécurité et d'autonomie alimentaire dans les territoires. Les AMAP, structures à taille humaine, ont su s'adapter rapidement aux contraintes sanitaires, ont été solidaires des fermes, ont livré les personnes les plus fragiles, ont trouvé des moyens pour réduire de moitié leurs tarifs d'abonnement, etc. Cet esprit de solidarité, présent dès le début du mouvement, évolue aujourd'hui vers l'idée de créer une véritable sécurité sociale alimentaire. Ainsi, le système des AMAP, bien plus que des paniers, est une proposition concrète qui renoue le lien entre agriculture et alimentation, devient un bien commun essentiel et montre que l'agriculture paysanne est un facteur de résilience et de justice sociale.
Amiens : A la rencontre de « lîle aux Fruits »
Clément CARDON, AuteurLes résidences secondaires se sont petit à petit répandues dans les hortillonnages de la ville dAmiens (marécages historiquement aménagés en terres maraîchères). Or, le potentiel agronomique de ces terres est toujours présent, même sil ne reste quune dizaine de maraîchers. Les membres de lassociation « lÎle aux Fruits » ont fait le pari de faire revivre ces hortillonnages en favorisant la nature et en produisant des aliments locaux et biologiques (production de légumes en permaculture, marché local, ferme pédagogique, food-truck, cuisine, commande de paniers de légumes en ligne ). Lassociation emploie cinq salariés, dont deux maraîchers à temps plein, et possède une exploitation dun hectare sur lîle de Sainte-Aragone (comme laccès au foncier est toujours compliqué en milieu urbain, les membres de lassociation ont dû batailler pour pouvoir exploiter cet hectare). Si, au départ du projet, « lÎle aux Fruits » bénéficiait de fonds dinvestissement publics, sa viabilité économique repose maintenant à moitié sur ses ventes au marché et à moitié sur ses autres services. En septembre 2020, lassociation a même ouvert un incubateur de maraîchage pour accompagner quatre à six porteurs de projet par an.
La bio équitable au salon Natexpo : Biopartenaire prend ses marques
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLes labels équitables fleurissent et sont de plus en plus présents sur les produits bio. Parmi ces labels, Biopartenaire est lun des seuls à conjuguer commerce équitable et bio dans un seul et même concept. Il affiche un chiffre daffaires de plus de 75 millions deuros et a connu une croissance de 38 % ces cinq dernières années. Ce label intègre tous les maillons de la filière (producteurs, organismes stockeurs, grossistes, transformateurs ). Des contrôles sont ainsi réalisés par un organisme tiers à tous les niveaux. Sur les 60 filières certifiées (soit 700 références), 16 dentre elles sont des filières nord-nord (300 références), et le tiers des ventes est issu de filières françaises. La dynamique saccélère dailleurs pour les projets de filières françaises puisque de nouvelles structures sont intéressées, notamment pour relocaliser leurs productions sur leur territoire. Cest le cas de Biodéal, un transformateur laitier de lEst de la France, dont lexemple est plus amplement détaillé dans larticle. Afin dêtre plus visible sur le marché, Biopartenaire a signé, en 2019, une convention avec Synadis Bio (le syndicat des distributeurs spécialisés) : elle les engage à travailler ensemble et elle permet de développer des contrats tripartites entre producteurs, transformateurs et distributeurs spécialisés engagés.
Des cours au potager
Carine MAYO, AuteurEn 2014, l'association Veni Verdi a installé une ferme urbaine de 4 800 m2 dans l'enceinte du collège Pierre-Mendès-France du XXème arrondissement de Paris. A la place de la pelouse chétive, un potager produit des légumes pour les habitants du quartier, grâce à l'association qui entretient aujourd'hui le site en y proposant du maraîchage et différentes animations. A raison de 4 ou 5 séances de jardinage par an, les élèves de 5ème, encadrés par les animateurs de l'association, apprennent le marcottage et le bouturage. Ces séances sont aussi l'occasion d'aborder le sujet de l'alimentation et de l'origine des aliments. Avec ses élèves de 3ème de la section SEGPA (Section d'enseignement général et professionnel adapté), Elsa Durand dispose de 12 heures de cours au jardin. D'autres classes du collège, avec des modalités différentes, bénéficient elles aussi des animations au potager. La ferme urbaine est également un projet fédérateur, puisqu'elle rassemble les enfants, les parents, les habitants du quartier et des bénévoles. Les diverses animations ont fait de cet endroit un lieu attractif, grouillant d'activités, comme en témoignent les nombreux aménagements réalisés en 5 ans : une mare a été creusée, une forêt comestible a été plantée avec des arbres fruitiers, des framboisiers, des plantes aromatiques... Margot-Lys Duval, titulaire d'un master en agroécologie et salariée de Veni Verdi, coordinatrice du site, explique les changements qu'elle a observés, d'un point de vue social, au sein de l'école, ainsi que le fonctionnement et la vente des productions. La ferme urbaine du collège Pierre-Mendès-France a attiré l'attention d'une équipe de chercheurs d'AgroParisTech, qui mettent en avant les services écosystémiques rendus à la ville par ce type de projets. Ils soulignent la fragilité économique et les conditions de pérennité de ces projets, ainsi que l'importance de la coopération des pouvoirs publics, notamment pour faciliter laccès au foncier, et des équipes sur le terrain.
Dossier : Des communes pour l'agriculture paysanne
Louise CALAIS, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Denise RASSE, Auteur ; ET AL., AuteurLes communes et les collectivités territoriales peuvent jouer un rôle important dans le maintien dune agriculture locale et respectueuse de lenvironnement. Ce dossier décrit plusieurs initiatives mises en place. Certaines communes ont, par exemple, fait le choix dapprovisionner leurs cantines scolaires en produits locaux et bio, comme la commune de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) qui emploie un agriculteur bio, ou encore Lons-le-Saunier qui a mis en place des partenariats avec des agriculteurs bio locaux. Dautres communes aident de différentes manières des porteurs de projets agricoles : la commune de Quézac (Cantal) a installé trois fermes maraîchères sur ses terrains communaux, et une communauté de communes de lOrne a financé lachat dune serre nécessaire à linstallation dun maraîcher bio. Dans les Alpes-Maritimes, à 20 km de Nice, la commune de Saint-Jeannet a mené une politique de reconquête des terres agricoles avec laide de différents acteurs du territoire. Ceci lui a permis de reclasser 500 ha en zone agricole ou naturelle, et de créer une Zone agricole protégée. Dans le Pas-de-Calais, la commune de Loos-en-Gohelle a fait le choix de mettre des terres à disposition dagriculteurs à condition quils les cultivent en bio et quils convertissent en bio au moins la même surface sur leurs propres fermes. En Haute-Savoie, la commune de Massongy a créé une couveuse dactivités agricoles. Dans le Berry, des agriculteurs et des communes se sont organisés en coopérative pour valoriser les haies en plaquettes de chauffage. Dans les Hautes-Alpes, des éleveurs ont pu, avec le soutien des collectivités locales, ré-ouvrir et gérer eux-mêmes un abattoir de proximité qui était en faillite. Enfin, le kit de mobilisation « Décidons de notre alimentation ! » est présenté. Il a été créé par les Ami.e.s de la Confédération Paysanne pour interpeler les candidats aux élections municipales.
Dossier : L'entreprise agrirurale, une opportunité pour les territoires
Fabrice BUGNOT, Auteur ; Jade LEMAIRE, AuteurEn 2005, Cap rural (centre de ressources sur le développement local en Rhône-Alpes) avait publié un guide pour encourager les élus et les professionnels du développement à sintéresser aux entreprises agrirurales. Ces dernières sont définies comme des entreprises combinant plusieurs activités, dont au moins une agricole. Quinze ans plus tard, une partie des problématiques rencontrées par les porteurs de projet freinent toujours le développement de ces entreprises. Néanmoins, la relocalisation des activités agroalimentaires et le développement de politiques en faveur des produits bio et locaux semblent donner un nouvel élan à ces entreprises. Ce dossier, co-construit par Transrural initiatives et Cap rural, montre pourquoi et comment soutenir et accompagner les entreprises agrirurales au profit dun développement local et durable. Pour cela, il décrit plusieurs initiatives, la manière dont elles sinscrivent dans leur territoire, ainsi que les problématiques auxquelles elles sont confrontées.
Dossier : Et maintenant, laprès !
Véronique MARCHESSEAU, AuteurLa Confédération paysanne alerte, depuis plusieurs années, sur la nécessité de réorienter les modèles agricoles vers des systèmes plus viables. La pandémie de Covid-19 a mis en exergue des secteurs dactivités jusqualors relégués dans lombre (santé, agriculture, alimentation ) et a remis en avant quelques enjeux liés à notre système alimentaire. Ce dossier commence par dénoncer le manque de résilience de notre système alimentaire. Il dépeint ensuite les nuisances provoquées par lindustrialisation de lélevage sur notre environnement (perte de biodiversité, réchauffement climatique ) et celles provoquées par la malbouffe sur notre santé. A la suite, il propose plusieurs solutions pour tendre vers des systèmes agricoles et alimentaires plus durables (chacune dentre elles fait lobjet dun article) : arrêter les accords de libre-échange ; annuler les dettes des pays pauvres ; changer de politique agricole en mettant la priorité sur le commerce local et régional pour assurer la sécurité alimentaire ; relocaliser les productions ; développer les PAT (projets alimentaires territoriaux) ; remettre en place des outils de régulation pour les filières longues afin de mieux adapter loffre au marché ; favoriser les installations et les petites exploitations pour ne pas dépendre des travailleurs détachés
Dossier : Et si lalimentation de votre territoire devenait locale et durable ?
Hélène CLERC, AuteurLancé à lautomne 2019, loutil web PARCEL (Pour une Alimentation Résiliente Citoyenne Et Locale) permet de découvrir, de façon simple, ludique et gratuite, lempreinte spatiale, sociale et environnementale de lalimentation en fonction des modes de production et de consommation dans un territoire donné. Développé par Terre de Liens, la FNAB et le BASIC, PARCEL invite les citoyens et les élus à se saisir des enjeux actuels de lalimentation en leur proposant de jouer sur trois des principaux leviers de durabilité de lalimentation : la reterritorialisation des filières alimentaires, les modes de production agricole et la composition des régimes alimentaires. Larticle décrit les principes généraux de loutil PARCEL. Il explique que lutilisateur a la possibilité de choisir et de paramétrer 5 variables : un territoire, une population, un pourcentage de relocalisation dalimentation souhaité, un régime alimentaire plus ou moins riche en produits animaux et, enfin, la part de produits bio dans lalimentation. Ces 5 variables caractérisent la consommation alimentaire dont il souhaite connaître les impacts. PARCEL calcule alors 3 résultats : les surfaces agricoles nécessaires ; et, sur ces hectares relocalisés, les emplois agricoles que cela représenterait, ainsi que les impacts écologiques sur ces surfaces. Larticle présente un exemple territorialisé dutilisation de PARCEL : la commune de Crugny dans la Marne. PARCEL a aussi été conçu pour raisonner à des larges échelles. Il est aussi possible de faire tourner loutil sur le territoire de la France métropolitaine. Loutil est accessible à ladresse : https://parcel-app.org/.
L'épicerie, un lieu de vie pour deux vallées de la Drôme
CAMPAGNES SOLIDAIRES, AuteurDans la Drôme, lépicerie associative Gervanne-Sye est née en 2016, suite à la fermeture brutale de lune des dernières épiceries de ce territoire. Durant lhiver 2015-2016, les habitants se sont organisés pour imaginer son fonctionnement et son financement. Ils ont alors opté pour une structure associative. Ils ont également créé des évènements pour communiquer et fédérer des personnes autour de ce projet. Les évènements organisés, les dons, les adhésions à lassociation, les prêts des habitants et la campagne de financement participatif ont permis de récupérer 25 550 . Cette somme a servi à aménager un local, à acheter le stock de départ et à payer deux salariées. Lépicerie a ainsi pu ouvrir en août. Elle est ouverte six jours sur sept sur une grande amplitude horaire. Même si elle ne fait que 40 m2, elle propose plus de 70 produits frais locaux et bien dautres produits (60 % des marchandises sont locales). Une trentaine de bénévoles donnent de leur temps pour pallier les tâches que les épicières ne peuvent pas remplir (bricolage, approvisionnement ). La caisse enregistre en moyenne 63 tickets par jour et le chiffre daffaires a augmenté, ce qui a permis de faire évoluer le contrat de lune des deux salariées en CDI.
Faire mousser la bière en Occitanie
Alice LE BALLE, Auteur ; Raphaël LEBEAU, Auteur ; Camille GRENTZINGER, AuteurLa filière brassicole française est en pleine croissance. LOccitanie fait partie des régions les plus dynamiques avec plus de 200 microbrasseries et brasseurs artisanaux. Fin 2018, plusieurs acteurs de cette région ont créé un partenariat afin de structurer et daccompagner le développement de cette filière. Dans cette dynamique, les brasseurs ont exprimé de forts besoins en matières premières (malt et houblon) produites localement. La production régionale dorge de brasserie pourrait en théorie couvrir les besoins (la demande est évaluée à 3 500 tonnes alors que 12 000 tonnes sont produites sur ce territoire), mais cest létape de transformation en malt qui pose problème. Dans cette dynamique, une journée déchanges a été organisée le 22 novembre 2019, à Narbonne. Cette réunion a également été l'occasion d'identifier plusieurs objectifs de développement : relocaliser les productions de malt et de houblon, développer cette filière au travers de léconomie circulaire, différencier les bières artisanales régionales En complément de cet article, un encart est réservé à lentreprise Hopen-Terre de houblon qui a pour objectif de développer une production de houblon durable dans le Lot-et-Garonne, voire à léchelle nationale.
Houblon de terroir : Une filière qui monte en Lot-et-Garonne !
Elsa EBRARD, AuteurAu vu du développement des brasseries artisanales en France, Lucie Le Bouteiller et Fanny Madrid (ingénieures agronomes) ont eu lidée de développer une filière houblon biologique français. Leur projet, initié en 2017, a déjà remporté plusieurs concours. Il est soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine et par dautres partenaires, dont le lycée agricole de Sainte Livrade et la Chambre dagriculture du Lot-et-Garonne. Lucie et Fanny ont choisi, pour linstant, de commencer à développer cette filière dans le Lot-et-Garonne. Elles ont, pour cela, créé lentreprise HOPEN-Terre de Houblon, qui propose un accompagnement pour des agriculteurs en recherche de diversification (conseil agricole, vente de plants de houblon, service de transformation des récoltes, appui à la commercialisation auprès des artisans brasseurs). En 2019, une parcelle dexpérimentation dun hectare a été mise en place sur le lycée agricole de Sainte Livrade. Elle va permettre de tester 15 variétés de houblon, de mettre en place un suivi technique et dêtre un support de formation et de démonstration. Une quinzaine de professionnels se sont déjà déclarés intéressés par le projet. Lucie et Fanny espèrent que cinq agriculteurs se lanceront dans la production en 2020.
Le maraîchage reprend racine dans la métropole toulousaine
Elsa EBRARD, AuteurEn Haute-Garonne, la commune de Blagnac, qui fait partie de la métropole de Toulouse, et le Conseil départemental ont cherché à ré-installer des maraîchers, notamment en bio, sur les 135 hectares cultivables de la Plaine des Quinze Sols. Ces terrains, classés inondables et en périphérie urbaine, progressivement abandonnés, ont fait lobjet dun projet de recherche-action, mené de 2015 à 2019, en partenariat avec Solagro, Erables 31, lINRA et le CNRS. Parmi les préconisations, se trouvent : - le classement de la zone en ZAP (zone agricole à protéger) ; - la réorganisation foncière au niveau du PLU ; - une convention entre le Marché dIntérêt National de Toulouse et la régie alimentaire de Blagnac pour la valorisation de la production. Aujourdhui, trois candidats sont en cours dinstallation, dont Quentin Fauvre, qui témoigne de sa réorientation en maraîcher bio.
Paysans-traiteurs-crêpiers en Charente : Des galettes du champ à lassiette
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurEn Charente, Lucie Moy et Jonas Handtmann sont paysans, traiteurs et crêpiers : sur leur ferme de 24 ha conduite en bio, ils produisent des farines, des ufs et des légumes quils valorisent dans leur crêperie ambulante. Lucie Moy sest installée avec son compagnon en 2010 sur la ferme familiale. Le couple sest alors lancé dans la production de PPAM, mais na pas souhaité poursuivre son activité dans cette production. Lucie Moy a alors décidé de donner vie à son rêve en devenant paysanne-crêpière. Elle a suivi une formation de crêpière, puis le couple a commencé à cultiver du sarrasin, du blé, du petit épeautre, ainsi que des légumes de plein champ avec de la traction animale (qui servent à garnir les crêpes ou à être transformés en tartinades). Il a aussi commencé l'élevage de poules. Pour cultiver les céréales, ils ont fait appel à un entrepreneur voisin car ils ne souhaitaient pas investir dans du matériel, ni consacrer trop de temps aux cultures. Ils assurent en revanche le triage, le stockage et la transformation en farine. Le couple a également investi dans une roulotte pour pouvoir confectionner et vendre leurs crêpes garnies sur des évènements : Lucie Moy effectue une quarantaine de sorties davril à octobre. Cette activité fonctionne très bien, mais elle est épuisante. A terme, ils aimeraient développer des évènements à la ferme et lactivité traiteur car ces activités sont plus confortables.
Rhône Loire : Projet « CoopAgri »
Raphaël JACQUIN, AuteurLe projet CoopAgri vise à créer un groupement de fermes biologiques sous la forme dune coopérative dactivités agricoles. Il a été initié par le GRAP (Groupement Régional Alimentaire de Proximité) qui regroupe des épiceries, dautres distributeurs et des transformateurs engagés dans les circuits courts, locaux et bio, dans un rayon de 150 km autour de Lyon. Lobjectif est de créer une Coopérative dActivités et dEntrepreneurs (CAE) « cousine » du GRAP afin de mutualiser les savoirs des agriculteurs, les matériels et équipements agricoles, ainsi que la logistique. Les fermes pourront, soit devenir associées de la CAE (avec leur entité juridique propre), soit être hébergées par la CAE (leur activité est alors hébergée juridiquement, comptablement, économiquement et fiscalement par la CAE). Autre avantage, les agriculteurs en CAE peuvent opter pour le statut social de salarié : ceci leur permet de cotiser pour acquérir des droits (retraite, chômage). De plus, les fonctions supports sont assurées par des salariés spécialisés. Actuellement, une soixantaine dagriculteurs ont été contactés afin de déterminer le cahier des charges de cette coopérative et 32 ont manifesté leur intérêt.
Territoires en transition : Déconfiner les énergies
Stéphane THEPOT, AuteurLes initiatives pour un nouveau développement local sont nombreuses au sein des territoires ruraux. Cet article en présente plusieurs, du Berry au Quercy, en passant par le Gers. Quelles touchent au développement des circuits de proximité, notamment suite au confinement, à lapprovisionnement en produits locaux, bio ou non, à destination par exemple de magasins de proximité ou encore de la cantine, à linstallation de chaufferies au bois communales (dont une dans lIndre ne valorisant que du bois issu des haies du territoire), ou déoliennes « citoyennes », financées par des habitants, toutes ces initiatives, souvent basées sur des démarches collectives, montrent la vitalité de la « France profonde ». Elles montrent aussi limportance de penser autrement, de créer du lien, de mixer les avis et les horizons, de favoriser lécoute pour « jouer ensemble » et, ainsi, « déconfiner les énergies ».
Vigne de Cocagne invente une exploitation viticole solidaire
Catherine GERBOD, AuteurEn 2017, Pauline Chatin (ex-conseillère en développement durable à Paris) a eu lidée, après avoir réalisé un BTS Viti-no, de décliner le principe des Jardins de Cocagne à lactivité viticole. Son objectif est de créer une exploitation solidaire et dapporter une formation solide en viticulture et en vinification à des personnes en réinsertion professionnelle. Cette démarche répond également au manque de main duvre observé dans cette filière. Pauline Chatin a trouvé une exploitation qui convenait à son projet, à 15 km de Montpellier (domaine de 200 ha, dont 7 ha de vigne). Elle a ainsi donné vie à Vigne de Cocagne, avec laide de Jean-Charles Thibault, un vigneron bio qui cherchait une nouvelle façon de transmettre son savoir-faire. Des plantations sont en cours pour atteindre 12 ha de vigne. Lexploitation accueille actuellement trois salariés en insertion (contrat de 32 h/semaine au Smic) et pourra, à terme, en accompagner cinq. Vigne de Cocagne vise un équilibre financier, construit à 80 % sur la vente de vin, des prestations et lnotourisme, et à 20 % via laide aux postes dinsertion.
2èmes Rencontres de l'alimentation durable : Partager les expériences, inspirer la transition
Cette 2ème édition des Rencontres de lalimentation durable sest tenue à Paris le 29 janvier 2019, au Ground Control, un lieu atypique dédié à lalimentation et à lart. Des formats variés et originaux (théâtre forum, World Café, expériences artistiques et culinaires ) ont permis les échanges et la découverte dinitiatives concrètes, de démarches territoriales, détudes récentes, etc. Lévènement était organisé en collaboration avec lADEME, AgroParisTech, la Chaire Unesco Alimentations du Monde, Montpellier SupAgro, lINRA, lUniversitat Politècnica de València, la Banque des Territoires. Les Actes de ces Rencontres présentent les intervenants, les structures, et les initiatives qui étaient au programme, classées en 4 parties correspondant chacune à une démarche pour partager expériences et expertises : - Découvrir (sinspirer des innovations sur le terrain et découvrir des solutions concrètes) ; - Comprendre (Découvrir des études pluridisciplinaires récentes pour comprendre la complexité des systèmes alimentaires) ; - Échanger (Développer son réseau en partageant expertises, bonnes pratiques et envies de collaborations) ; - Expérimenter (Partager et créer des liens par lexpérience artistique, émotionnelle et alimentaire le jour des Rencontres).
Agriculture biologique et biodiversité : Comment les collectivités locales peuvent-elles favoriser une agriculture favorable à la biodiversité ?
Joël BOURDERIOUX, Auteur ; Christophe RINGEISEN, Auteur ; Ségolène NAVECTH-MARCHAL, Auteur ; ET AL., Auteur ; Christophe RINGEISEN | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2019Ce guide met en évidence les atouts de l'agriculture biologique pour restaurer et préserver la biodiversité et présente les différentes actions que les collectivités locales peuvent mettre en place pour favoriser l'AB dans leur territoire. Le document s'appuie sur des initiatives inspirantes portées par des collectivités locales, couplant développement de l'AB et actions spécifiques en faveur de la biodiversité. Elles visent notamment à : impliquer et soutenir les agriculteurs, installer ou mettre des terrains à disposition d'agriculteurs bio, sensibiliser et former les agriculteurs aux enjeux de la biodiversité, structurer et soutenir la création de filières vertueuses d'un point de vue écologique, soutenir la sélection de variétés adaptées, mobiliser l'ensemble des acteurs pour des projets pérennes. 10 fiches initiatives détaillent des projets issus de toutes les régions de France.
Ain : Les évolutions dune ferme de la Dombes
Claudine PITIOT-BECHE, AuteurJean-Philippe Clair est installé, dans lAin, en polyculture-élevage, avec une quarantaine de Montbéliardes et sur 88 ha. Il est en bio depuis 2009 et vend en moyenne 240 000 L de lait par an à Biolait. En 2017, la ferme a fait l'objet d'un diagnostic relatif à l'agriculture paysanne, selon les six thèmes permettant une analyse globale des dimensions sociales, économiques et environnementales : 1) Le travail avec la nature, illustré notamment par le passage en bio avec les pratiques qui sen sont suivies (arrêt des engrais minéraux, des pesticides et du soja, développement de soins alternatifs pour le troupeau, etc.) et les résultats obtenus (biodiversité très riche, etc.) ; 2) La qualité des produits ; 3) Le développement local et la dynamique territoriale, illustrés notamment par linvestissement de Jean-Philippe dans le GIEE Graines de l'Ain ; 4) Lautonomie économique en termes de temps de travail, dalimentation du troupeau et de semences ; 5) La répartition, avec une taille de ferme moyenne et des résultats économiques satisfaisants ; 6) La transmissibilité : la ferme a la capacité à rémunérer une à deux personnes et à rembourser un capital investi par un ou des repreneurs.
Auvergne-Rhône-Alpes : Changer pour des légumes bio
Claudine LAVOREL, AuteurEn Savoie, deux agriculteurs ont choisi de changer de production et de se convertir au bio pour répondre à la demande locale. Alexandre Merle était jusquà présent céréalier et éleveur de veaux en agriculture conventionnelle sur une exploitation de 65 ha. David Bernard était viticulteur et producteur de pommes de terre sur 7 ha, également en conventionnel. Depuis plusieurs années, Alexandre travaillait avec le Groupe Provencia (Carrefour market) pour commercialiser ses veaux. Face au manque de production de légumes bio en Savoie, le Groupe Provencia et les cuisines Leztroy (acteur de la restauration collective en Savoie) cherchaient des producteurs de légumes bio et locaux supplémentaires. Ceci a fortement incité Alexandre et David à changer leurs systèmes de production pour cultiver des légumes bio en plein champ. En 2018, ils lancent une phase test en produisant des légumes sans produits phytosanitaires. En 2019, ils convertissent 15 ha en bio, dont 5 ha en céréales pour conserver une rotation pertinente. Chaque exploitation conserve son entité, mais ils créent un GIE pour commercialiser leurs légumes auprès du Groupe Provencia et des cuisines Leztroy (courgettes, pommes de terre, poireaux, butternuts et potimarrons).
Bretagne : Fédérer les éleveurs bretons
Frédéric RIPOCHE, AuteurUn nouveau stand était présent au Space 2019, celui de lUnebb : Union des éleveurs bio de Bretagne. Cette association sest créée en janvier 2019. Elle compte une cinquantaine dadhérents (tous des éleveurs bio). Elle assure la commercialisation et les échanges entre les éleveurs, les GMS locales et les magasins de producteurs (son objectif, à terme, est de développer une filière régionale). Elle emploie, pour cela, deux salariés-acheteurs. Elle est également actionnaire de lUnebio, ce qui permet aux éleveurs de participer aux commissions filières. Un autre acteur de la filière élevage bio breton est en pleine évolution stratégique : la Sica Bretagne Viande Bio (BVB), née en 1991. Elle compte 500 adhérents, dont une trentaine de boucheries, 3 transformateurs, 40 points de vente et 12 salariés. Elle connaît une forte croissance depuis quelques années, et ses éleveurs comptent bien garder la main dessus : ils ont renforcé leur gouvernance en créant un directoire, ainsi quun conseil de surveillance, tout en réfléchissant à une structure juridique plus adaptée. BVB se bat pour une bio équitable et a mis en place des chartes de qualité portant aussi bien sur lautonomie alimentaire des élevages, que sur leur taille, et sur lapprovisionnement régional.
Centre-Val de Loire : Relocaliser lemploi saisonnier
Annie RIGAULT, AuteurDans le cadre du programme Territoires dinnovations sociales, le Réseau Cocagne a organisé, le 17 juillet 2019, une journée d'échanges sur le thème de lemploi saisonnier agricole. Deux projets ont été présentés à cette occasion : les unités mobiles dinsertion, avec une idée de plateforme demploi agricole qui permettrait ladéquation entre l'offre et la demande en termes demploi agricole ; et lécopôle alimentaire qui pourrait accueillir, sur un terrain de 8 ha, des personnes ne pouvant être autonomes.
Dossier : Bio et local, c'est l'idéal !
Gaëlle RUBEILLON, Auteur ; Yuna CHIFFOLEAU, Auteur ; Florent GUHL, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier, consacré à la consommation bio et locale, comporte les articles suivants : - Manger local, la nouvelle tendance ; - Amap, Ruche et Cie : les circuits courts sont de retour ! ; - Bio et local : quelles politiques agricoles ? ; - Du jardin à l'assiette : l'autonomie alimentaire ; - Consommer équitable, pour marier éthique et écologie ; - Produire local, un atout économique ; - Santé : redécouvrons les plantes de chez nous.
Dossier : Construire de nouvelles relations entre agriculture et intercommunalités
Fabrice BUGNOT, Auteur ; Jade LEMAIRE, AuteurLes compétences et limplication des intercommunalités dans les questions agricoles se sont développées, notamment en lien avec les réformes territoriales, la loi Egalim ou les attentes de la société civile. Ainsi, ces acteurs (communautés de communes, agglomérations ou métropoles) ont à semparer de ce « nouveau sujet » via divers angles : filière, type de production, foncier, transmission-installation, création dactivité, stratégies alimentaires territorialisées, eau, destination des sols, biodiversité, conflits dusage Travailler sur ces questions agricoles implique de nouvelles collaborations entre intercommunalités et acteurs du monde agricole. Ces collaborations, pour réussir, demandent du temps, un apprentissage des points de vue et des besoins de chacun, association entre politiques et professionnels, ou encore une animation importante, appuyée par des outils et des méthodes adaptés. Cest ce quillustrent les diverses expériences de projets de territoire autour de lagriculture présentées ici, issues de la région Auvergne-Rhône Alpes. Ce dossier fait aussi un focus sur des outils mobilisables pour élaborer de tels projets, comme des guides méthodologiques ou loutil gratuit en ligne Parcel, qui permet de « simuler la relocalisation de lalimentation dun territoire donné et destimer combien de personnes une parcelle peut nourrir ».
Dossier : Développons l'agriculture biologique dans les projets alimentaires territoriaux
Hélène CLERC, Auteur ; Joël BOURDERIOUX, Auteur ; Mathilde LE TRAOU, Auteur ; ET AL., AuteurLes projets alimentaires territoriaux (PAT), mis en place par la Loi d'Avenir pour l'Agriculture, l'Alimentation et la Forêt (2014), sont souvent portés par des communes, des agglomérations, des communautés de communes, des PETR (pôle d'équilibre territorial et rural). Les PAT visent à reterritorialiser l'agriculture et l'alimentation au service d'objectifs économiques, environnementaux et sociaux. Pour ce faire, l'ensemble des acteurs du territoire sont invités à réfléchir ensemble et à mettre en place des actions : État, collectivités territoriales, acteurs économiques et associations, pour une gouvernance partagée dans l'élaboration du projet, du diagnostic au plan d'action. Les PAT incluent un objectif de "valorisation de nouveaux modes de production agro-écologiques, dont l'AB". La construction de projets agricoles territoriaux avec les collectivités locales est déjà au cur des préoccupations des acteurs de la bio dans les territoires. Les démarches PAT sont une opportunité d'expliquer l'AB, et les producteurs, les transformateurs, les distributeurs, les consommateurs bio et leurs GAB sont invités à se mobiliser pour que l'AB trouve sa juste place dans les PAT. Le fonctionnement des PAT est décrit (définition, porteurs de projets, financements...), puis sont présentés les 8 PAT ou projets de PAT dénombrés en région Grand Est.
Dossier : Le Made in local
Laura DUPONCHEL, Auteur ; Sauveur FERNANDEZ, AuteurCe dossier analyse l'essor de la demande en produits locaux de la part des consommateurs et se penche sur la façon dont les professionnels s'organisent, dans les territoires, pour y répondre. De nombreux exemples d'initiatives illustrent le rôle des différents acteurs dans le développement du local. Leurs relations, leurs valeurs et leurs projets annoncent, peut-être, un système économique et sociétal d'avenir : - La relocalisation gagne du terrain ; - Logistique : le défi de la mutualisation ; - L'attrait du "fait près de chez moi" ; - Le rôle à jouer des magasins spécialisés ; - Les attentes des magasins bio de l'offre régionale ; - Des marques pour allier bio et local ; - Consommation locale et société ; - Enquête Biopanel : Le local a toujours le moral.
Les éleveurs des Hautes-Vallées ne se laissent pas abattre
Christophe LESCHIERA, AuteurEn 2016, labattoir de Guillestre, dans les Hautes-Alpes, dépose le bilan, laissant les éleveurs du nord du département sans abattoir de proximité. Les éleveurs décident alors de reprendre la gestion de labattoir sous forme de coopérative, avec la création dune SCIC (société coopérative dintérêt collectif) « Abattoir des Hautes-Vallées ». La main duvre nécessaire à son fonctionnement est ainsi assurée par 12 agriculteurs tâcherons, ayant reçu des formations spécifiques. Au bout de 18 mois de fonctionnement, la structure est à léquilibre financier. En 2018, une salle de découpe est aménagée. Aujourdhui, jouant un rôle économique et de tisseur de lien social, elle comporte 109 sociétaires, composés dagriculteurs, de bouchers, de consommateurs et de collectivités territoriales, et réalise 95 000 euros de chiffre d'affaires.
Faire le choix des circuits courts alimentaires
Pourquoi et comment s'approvisionner en circuits courts et soutenir une agriculture paysanne respectueuse de l'environnement et des hommes ? C'est la question à laquelle répond cette vidéo qui présente différents modèles de circuits courts. Les AMAP consistent en un contrat d'engagement réciproque entre un agriculteur et des consommateurs qui s'engagent à venir chercher, chaque semaine, un panier de légumes à un prix fixé à l'avance, par accord mutuel. D'autres modèles, comme les groupements d'achat et les boutiques de producteurs en ligne, sont présentés. Dans tous les cas, l'impact environnemental et la rémunération des agriculteurs sont les enjeux centraux qui guident le développement des circuits courts. Les avantages communs à ces différents exemples sont : un prix stable et juste pour les producteurs, des produits locaux, frais et de saison à un prix abordable pour les consommateurs. Un modèle gagnant-gagnant dans lequel, en plus de l'achat, existent du lien social et du partage de moments conviviaux.
Graines d'une Bretagne d'avenir
Emmanuel ANTOINE, Auteur ; Xavier HAMON, Auteur ; Olivier ROELLINGER, Auteur ; ET AL., Auteur | CHATEAULIN (ZAC de Run ar Puñs, 29 150, FRANCE) : ÉDITIONS LOCUS SOLUS | 2019Cet ouvrage collectif a été rédigé dans le cadre de la campagne "Graines d'une Bretagne d'avenir", à l'initiative de lassociation MINGA, de lAlliance Slow Food des cuisiniers, du Syndicat des Artisans Semenciers et du Groupement des agriculteurs bio du Finistère (GAB 29). Il présente des variétés produites et proposées dans le cadre de cette campagne. Il dessine les contours d'un nouveau métier, celui d'artisan semencier, et montre en quoi celui-ci aide à refonder le métier de maraîcher, à alimenter le métier de chercheur et à accompagner le métier de cuisinier... Les semences variétés populations contribuent à définir une nouvelle agriculture biologique de territoire, moins tributaire de l'industrie agroalimentaire. Dans cette nouvelle agriculture, tous les métiers de l'alimentation participent à créer une alimentation de proximité, propre, juste et accessible au plus grand nombre, comme l'illustrent les témoignages (artisans semenciers, maraîchers, cuisiniers, chercheurs ) présents dans cet ouvrage.
Nouvelle-Aquitaine : Des labels pour se démarquer
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurEn Nouvelle-Aquitaine, les labels Territoire bio engagé et Établissement bio engagé séduisent de plus en plus. Au 1er avril 2019, on dénombre 115 collectivités locales et 28 établissements labellisés (soit 60 300 repas quotidiens). L'exemple de Poitiers est notamment présenté : la ville a réussi à atteindre 26% de denrées bio dans ses repas ; 70% des achats bio sont issus de filières locales. Si le prix est plus élevé, il est atténué par le choix des menus (plus de légumineuses...) et les stratégies anti-gaspillage.
Pays du Mans : une charte du manger local
TRAVAUX ET INNOVATIONS, AuteurLe Syndicat Mixte du Pays du Mans, dans la Sarthe, en partenariat avec des acteurs locaux, a développé une charte « Qualité-Proximité », pour promouvoir les circuits de proximité et lapprovisionnement en produits agricoles de qualité au sein de la restauration hors-domicile (restaurants collectifs, restaurants commerciaux). Cette charte, commune aux producteurs et aux professionnels de la restauration, repose sur plusieurs principes : des circuits de proximité, des produits agricoles de saison et de qualité, une traçabilité, ainsi qu'une démarche pérenne dans sa structuration économique, son ancrage territorial et sa gestion logistique. Créée en 2013, la charte du Pays du Mans compte aujourdhui plus dune centaine dadhérents. Les territoires du Pays Vallée de la Sarthe et du Pays Vallée du Loir lont également mis en place depuis 2017.
Relancer la filière amande en Provence
Agnès CATHALA, AuteurEn 2014, en France, 35 000 t damandes ont été consommées alors que 300 t seulement ont été produites. Des acteurs de la région PACA (Chambre Régionale dAgriculture, Bio de Provence, les principaux transformateurs, etc.) se sont assemblés, en 2015, autour dun projet de relance de la filière amande. La première étape a été le diagnostic avec lidentification des atouts, des opportunités et des freins de cette filière. Après les résultats de ce diagnostic, les partenaires ont tenu à mettre en place un projet de relance visant à atteindre 1000 hectares de verger dici 2020, soit en 5 ans. La transition vers l'agroécologie et la production biologique sont deux enjeux forts pour la relance. En bio, le principal facteur limitant est le ravageur Eurytoma amygdali, une guêpe difficile à contrôler (pas de produit homologué). D'autres projets de recherche-développement existent, menés par divers acteurs, dont le GRAB.
Réussir la transition écologique : Outils pour agir ensemble
Ce livre intéressera tous ceux qui se posent la question « Que faire et comment faire pour engager la transition écologique près de chez moi ? », qui ont lenvie dagir, mais pas forcément les connaissances ou les compétences. Lauteur, lui-même fondateur d'un groupe de transition dans sa ville, fournit des pistes pour guider une démarche écologique et décrit des solutions concrètes pour mettre en uvre la transition écologique. Grâce à sa grande connaissance théorique et son expérience pratique du sujet, il donne les clés pour mettre en uvre plusieurs actions très concrètes pour la transition, au niveau local, en misant sur le collectif : AMAP et magasin de producteurs, jardin dinsertion, espace-test agricole, Repair Café, atelier vélo participatif, recyclerie, magasin coopératif, monnaie locale, habitat participatif. Louvrage met en évidence les facteurs de réussite liés à la gouvernance des projets de transition. En proposant une vision positive de la transition, qui stimule le « pouvoir d'agir » des habitants et rassemble largement (notion d'inclusivité), l'auteur invite à préparer l'avenir en suivant une démarche constructive et entraînante.
Sommet de l'Élevage, dans le Puy-de-Dôme : La protéine bio très recherchée
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurMême si lautonomie est souvent recherchée par les producteurs bio, les achats de concentrés restent la plupart du temps indispensables, aussi bien en monogastriques quen ruminants. Le 1er janvier 2021, lautorisation davoir 5 % dingrédients agricoles non bio dans les formulations daliments bio va être supprimée. Cette mesure a déjà été reportée plusieurs fois et, selon le projet Secalibio de lItab, passer au 100 % bio va entraîner une hausse dutilisation de 40 à 50 % du tourteau de soja. Ce dernier est souvent importé de loin (Chine et Inde). Certains fabricants, comme Cizeron Bio, cherchent à relocaliser leurs matières premières. Cette entreprise a dailleurs été nommée lauréat du prix spécial bio des Sommets dOr (concours organisé par le Sommet de lÉlevage), grâce à ses noyaux protéiques. Ce sont des concentrés déléments techniques (vitamines, oligo-éléments, enzymes) et protéiques, fabriqués à partir dune multitude de graines, dont 86 % sont cultivées en France. Selon Jean-Charles Cizeron, le dirigeant de lentreprise, pour sortir du diktat du soja (qui ne possède pas tous les nutriments et contient des phytostrogènes), il est nécessaire de varier au maximum lorigine des protéines. Son objectif est de fabriquer des aliments contenant moins de protéines mais de meilleure qualité. Cest un véritable projet de filière.
Sud de France, la marque de reconnaissance des produits dOccitanie
Nancy FAURÉ, Auteur ; Amélie BERGER, AuteurLa marque « Sud de France » a été créée en 2006 en Languedoc-Roussillon. Depuis la fusion des régions, elle est devenue un outil de reconnaissance et de promotion des produits agricoles dOccitanie. Une déclinaison dédiée à la filière bio, « Sud de France Bio dOccitanie », est disponible depuis décembre 2018. Cette marque a vocation à être utilisée par des agriculteurs et des entreprises pour valoriser des produits bio régionaux sur différents circuits de distribution. Elle référence ainsi un produit et non une entreprise. Ladhésion est gratuite et volontaire. Pour les produits biologiques, le principal critère à respecter est lorigine des matières premières : les produits bruts doivent être cultivés ou élevés en région Occitanie ; les produits transformés composés dun produit agricole majoritaire (80 % du poids sec) doivent garantir lorigine régionale du produit majoritaire ; les produits élaborés doivent garantir lorigine régionale dau moins 50 % du produit fini. Actuellement, près de 700 produits bio sont référencés. Interbio Occitanie souhaite développer ce catalogue et le diversifier pour en faire une opportunité didentification de lorigine des produits bio régionaux.
Territoires : Le Douaisis a mis les petits plans dans les grands
Julie BEAUCÉ, AuteurDans le Nord, l'agriculture est historiquement tournée vers l'industrie et centrée sur les céréales, les oléo-protéagineux, la betterave sucrière, etc. Avec une forte densité de population, très urbanisé, le territoire est marqué par des difficultés socio-économiques importantes. En 2006, alors qu'elle commençait à élaborer sa Trame Verte et Bleue, l'agglomération du Douais (triangle Lille-Arras-Valenciennes) a pris conscience de la diminution du nombre des exploitations et a décidé duvrer pour préserver ses espaces ruraux et son activité agricole. Après une série d'actions pilotes, dès 2011, Douaisis Agglo (nouveau nom de la Communauté d'Agglomération) est devenue, en 2013, l'une des trois agglomérations à signer avec la Région un Contrat d'Agriculture et d'Alimentation Périurbaine (CAAP'Agglo). Grâce à un nouveau financement, elle a pu renforcer son programme d'actions. Une des actions a été dédiée au développement de l'agriculture biologique. Ainsi, alors qu'en 2013, on comptait 6 agriculteurs bio ou en conversion, on en dénombrait 14 en 2017, et la SAU bio est passée de 54 ha à 203 ha au cours de ces 4 ans. En 2016, Douaisis Agglo s'est engagée dans un PAT (Projet alimentaire territorial) et a fait le pari de le décliner à l'échelle de 2 communes et de 2 établissements scolaires, afin de toucher plus de bénéficiaires. L'agglomération est allée encore plus loin sur les questions d'alimentation et de santé en devenant, en 2018, l'un des premiers territoires à signer la charte "Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens".
Tous acteurs de la révolution verte : Changer la ville, transformer le monde
La prise de conscience, par les populations urbaines, d'être déconnectées de la nature motive un retour vers les savoir-faire du jardinier et un besoin d'actions concrètes, liées à la nature, à mettre en place en ville. Dans les grandes villes de France, de nombreuses actions « vertes », socialement innovantes, tentent ainsi de contrer cette déconnexion. "Merci Raymond", collectif de jardiniers urbains qui militent pour des villes plus vertes, présente des initiatives positives : l'apiculture en milieu urbain, l'occupation des sous-sols de nos villes pour cultiver des endives, la culture des fraises dans des containers... La transition écologique implique de changer nos modes de vie et de repenser les villes. Cest pourquoi louvrage sadresse aussi aux responsables locaux, en listant des initiatives pragmatiques et réalisables à mettre en uvre. Pour aider les citoyens qui souhaitent sengager, 25 actions sont présentées, dont 10 à mettre en place sur son balcon, pour que chacun puisse prendre part à la révolution verte et devenir un jardinier urbain. Louvrage explique aussi comment devenir apiculteur en ville, comment obtenir un permis de végétaliser, comment bouturer pour mieux partager, semer des graines, mettre en place un jardin partagé, faire un compost, cultiver au pied d'un arbre, etc. Merci Raymond est allé à la rencontre de personnalités fortes, acteurs de la réintroduction du vert en ville qui portent ce mouvement avec enthousiasme et partagent une vision des villes de demain.
La transition agricole et alimentaire en France : 350 initiatives locales pour une alimentation responsable et durable
Violette DIVAY, Auteur ; Laetitia ROUSSEL, Auteur ; Philippe POINTEREAU, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (4 Rue de la Sorbonne, 75 005, FRANCE) : RESOLIS | 2019Le programme Alimentation Responsable et Durable répertorie, au sein de l'observatoire RESOLIS (Recherche et Evaluation de SOLutions Innovantes et Sociales), plus de 650 initiatives agricoles et alimentaires dans le monde, dont plus de la moitié sont françaises. Alimenté par cinq années d'observation de la transition agricole et alimentaire, le n°22 du Journal de RESOLIS donne la parole à des acteurs et des territoires engagés dans la voie de la transition, à travers quelque 350 initiatives d'alimentation responsable et durable. S'ils révèlent une forte capacité d'ingéniosité, d'adaptation et d'innovation face aux défis de la transition, ces acteurs particuliers, publics, et privés ne manquent pas de rappeler l'urgence à transformer notre système de production et de consommation agricole et alimentaire. La première partie "Ce que nous disent les acteurs de la transition agricole et alimentaire" fait une présentation globale des initiatives en les classant en 6 grandes catégories : Production agricole (63 initiatives) ; Production de services (58) ; Consommation alimentaire (76) ; Distribution/Commercialisation (53) ; Valorisation non alimentaire (71) ; Transformation produits (29). Deux zooms sont proposés : La transition alimentaire dans le secteur de la restauration privée commerciale en Ille-et-Vilaine ; Les microfermes au cur de systèmes alimentaires durables. La deuxième partie sintéresse au passage « des initiatives au système territorialisé », en donnant la parole à des collectivités et à des territoires (Parcs naturels régionaux). De nouveaux « chantiers » sont identifiés pour franchir de nouvelles étapes dans cette dynamique de transition alimentaire dans les territoires, en rappelant le caractère durgence de la situation.
uvrer au développement dune alimentation locale de qualité
Claire BOUC, AuteurEn 2017, lAdapei de la Gironde a créé une légumerie de 180 m2, afin de promouvoir lutilisation de produits frais, de qualité, issus de lagriculture biologique ou raisonnée, auprès de la restauration collective. Cette légumerie, nommée la légumerie Magellan, produit des légumes de 4ème gamme et emploie douze personnes, dont onze en situation de handicap. Un soin particulier a été apporté à lergonomie afin de concevoir des postes de travail adaptés. La légumerie Magellan est certifiée pour l'AB et sapprovisionne en circuits courts auprès de coopératives ou de producteurs locaux. Elle répond à trois objectifs : créer des emplois pour des personnes en situation de handicap, permettre laccessibilité à tous à des produits bio et locaux via la restauration collective, soutenir le développement du maraîchage sur son territoire. La légumerie Magellan transforme 600 kg de produits frais par jour, principalement des pommes de terre et des carottes, mais aussi des oignons, des courgettes, des concombres, des butternuts, des potimarrons, des navets, des poivrons Un des onze employés en situation de handicap est interviewé : il explique ses missions et ce qui lui plaît dans son métier.
Adopte un supermarché
Omar MAHDI, AuteurSuperQuinquin, tel est le nom du "supermarché" coopératif qui a ouvert ses portes à Lille (59), le 1er avril 2017. Nicolas Philippin, ancien consultant en accompagnement de projets en économie sociale et solidaire, a rencontré Tom Boothe, Américain fondateur de La Louve, à Paris, sur le modèle de Park Slope Food, et réalisateur du documentaire Food Coop. Grâce à ses conseils, Nicolas et la dizaine de personnes intéressées pour créer un lieu dachat dans cet esprit ont franchi le pas. En créant SuperQuinquin, ils ont pour ambition "d'offrir une solution pour faire toutes ses courses au même endroit et d'y trouver des produits de qualité, bio ou locaux, qui restent accessibles". Mais c'est la force du collectif et l'humain qui restent les principaux moteurs de l'aventure. Seuls les coopérateurs, qui donnent de leur temps pour faire fonctionner le magasin, peuvent s'y approvisionner. Ils décident ensemble de ce qui est mis en magasin, pourquoi et à quel prix. L'acte d'achat s'en trouve chamboulé, mais seul ce changement de point de vue, comme l'illustrent les témoignages des coopérateurs engagés dans SuperQuinquin, permettra aux supermarchés coopératifs de représenter, à terme, une véritable alternative au consumérisme.
"L'Auvergne a été une découverte étonnante"
Mélodie COMTE, AuteurMickaël Hyvert a grandi dans les montagnes de Tahiti, en Polynésie française, où il a découvert la viticulture. Il s'est envolé ensuite pour Bordeaux où il a suivi des études en viticulture et nologie et obtenu son BTS. Après plusieurs stages dans des exploitations viticoles de diverses régions françaises et un travail de six mois dans un domaine viticole au Chili, il est devenu le maître de chai au Château d'Yon. Ce sont les hasards de la vie qui l'ont amené dans le Puy-de-Dôme. Mickaël découvre alors tout le potentiel des vins d'Auvergne : "LAuvergne a été une découverte étonnante avec ses vins frais, fruités, épicés et tirant beaucoup sur le poivre. Je pense qu'il est possible de faire des choses incroyables dans ce terroir volcanique", déclare-t-il. La rencontre avec Jean-Pierre Pradier, vigneron bio installé aux Martres-de-Veyre, propriétaire du Domaine des Trouillères, en recherche d'un successeur, va décider de la suite. Après un an de parrainage, Mickaël devient officiellement le patron du domaine, en novembre 2017. Il poursuit la culture en bio et conserve les réalisations de son prédécesseur, attaché aux traditions, aux savoir-faire ancestraux et à la qualité. Aujourd'hui, il a plein de projets en tête et souhaiterait associer ses deux passions : la vigne et l'archéologie.
Le Bauckhof associe agriculture et sociothérapie : Donner du sens à la vie et au travail
Michael OLBRICHT-MAJER, AuteurEn Allemagne, l'aventure du Bauckhof Stütensen a commencé avec la famille Bauck qui, à la fin des années 1960, hérite d'une ferme et formule le projet de créer un espace de thérapie sociale sur cette ferme. Aujourd'hui, après une cinquantaine d'années, près d'une centaine de personnes vivent et travaillent au sein de cette communauté de vie et de travail basée sur lanthroposophie. A la ferme biodynamique, sadosse un atelier pour personnes handicapées. Il emploie 48 personnes, dont 30 dans le domaine de l'agriculture, de la forêt et du jardinage. Dans ce lieu de vie, les journées sont rythmées par des activités culturelles, pédagogiques et sportives, mais cest bien lagriculture qui reste centrale dans le projet. Elle crée du sens par laspiration à lautosuffisance et par la structuration en domaines de travail. Le projet a été réajusté, il y a quinze ans, à un moment où les encadrants avaient de plus en plus de mal à tenir des objectifs à la fois thérapeutiques et de production agricole, avec une demande croissante du marché. Aujourdhui, les ateliers sont gérés comme une entreprise à part entière. Des financements et un partenariat avec un organisme daide aux personnes handicapées ont renforcé la structure. Le Bauckhof peut ainsi rester fidèle à ses objectifs initiaux. De nouveaux projets voient le jour, comme la production de bois de chauffage et la vente de bois duvre.
Bees coop : Etre l'acteur de sa propre souveraineté alimentaire
Dominique PARIZEL, AuteurLe modèle de Park Slope Food Coop de New York a inspiré une cinquantaine de "supermarchés" participatifs en France. En Belgique, le magasin bio Bees coop, qui a ouvert dans un quartier de Bruxelles il y a 3 ans, est aussi inspiré de ce modèle. Son objectif : donner accès à une alimentation de qualité à prix abordables pour tout le monde en offrant une alternative globale - avec une gamme complète de produits - à la grande distribution classique. Quiconque peut venir y faire ses courses, à la condition de devenir coopérateur. Il suffit de prendre au moins une part, et de s'engager à venir travailler deux heures quarante-cinq minutes toutes les 4 semaines. Cette organisation implique le consommateur, qui devient partie prenante du magasin où il fait ses courses. Aujourdhui, Bees coop compte 1 600 membres. Quentin Crespel explique en détail comment fonctionne le magasin, quels sont ses partenaires (producteurs, transformateurs, Ville de Bruxelles, écoles, Université...), les difficultés rencontrées, mais aussi les projets. Si 90 % des produits proposés à Bees coop sont bio, le premier objectif reste la qualité au bon prix. Un des axes militants du projet consiste à faire de la pédagogie et à montrer que les prix pratiqués dans la grande distribution classique ne reflètent pas la réalité La finalité sociale du projet comprend une partie éducative et une partie partage des connaissances. Bees coop organise de nombreuses actions de sensibilisation afin de questionner lacte de manger aujourdhui. Ancrée dans son quartier, la coopérative souhaite conserver une taille humaine. Elle est prête à partager son expérience pour que dautres magasins participatifs puissent voir le jour à Bruxelles, afin de créer des endroits pour faire ses courses qui soient aussi des lieux de rencontres porteurs de vraies valeurs autour de lalimentation.
Une bière 100 % locale ?
Marion PAQUET, AuteurEn France, on compte actuellement environ 1 300 brasseries, dont une majorité de micro-brasseries. 90 % des brasseurs achètent leur malt à l'étranger, en Belgique et en Allemagne principalement, et 80 % de la production de houblon utilisée dans l'Hexagone provient des États-Unis, d'Angleterre et d'Allemagne. Si les brasseurs artisanaux visent d'abord la qualité, sans forcément considérer comme un problème de s'approvisionner à l'étranger, de plus en plus de consommateurs font valoir leurs attentes vis-à-vis de l'origine locale des produits entrant dans la composition de la bière. Pour Edouard Roussez, président de l'association Houblons de France, les houblonnières françaises, qui se sont adaptées aux industriels, proposent majoritairement des variétés peu chères, mais pauvres gustativement. En bio, c'est même la pénurie pour certains houblons... Edouard Roussez fait partie de ces acteurs du monde brassicole qui tentent aujourd'hui de relocaliser, en France, la filière houblon, notamment en créant du lien entre brasseurs et agriculteurs et en initiant la recherche-développement. Un travail de documentation sur les variétés de houblon a également commencé. Pour le malt, le problème se pose différemment. En effet, la France est un des premiers producteurs de malt brassicole au monde. Mais elle exporte 80 % de sa production, les grosses distilleries du secteur estimant que les quantités demandées par les brasseurs indépendants sont trop faibles. Ces derniers en importent 90 %. Face à ce constat, Guillaume Bourdon, suite à un séjour en Ardèche, sest lancé dans la création dune malterie en Rhône-Alpes. La coopérative Malteurs Echos est née il y a 7 ans et prévoit une production de 1 500 tonnes de céréales maltées dici 2020, dont 80 % sont récoltées à moins de 100 km de la malterie. Pour lagriculture, cette nouvelle demande est non seulement une opportunité de diversification des exploitations, mais également dinstallation.
Bio portrait : Ferme d'en Fremier : Marie et Jean-Paul Richeme, deux amoureux de leur métier
Sandrine DEBLOIS, AuteurMarie et Jean-Paul Richeme élèvent en biodynamie une vingtaine de Montbéliardes à Revigny, dans la vallée de la Vallière (39). Ils transforment le lait à la ferme et fabriquent exclusivement des fromages au lait cru. Jean-Paul s'est installé sur les terres familiales, là où son père élevait des taureaux de sélection. Lorsqu'il a repris la ferme, Jean-Paul a d'abord fait de l'élevage allaitant, avant de passer à l'élevage laitier et de débuter la fabrication de fromages dans la tradition locale (tommes, gruyères...). Aujourd'hui, grâce à la venue de Marie, institutrice à la retraite originaire de Normandie, la gamme s'est diversifiée : lactiques natures et agrémentés, tommes fleuries, tommes morgées, gruyères et chevret, un fromage traditionnel du Haut-Jura que Marie a souhaité réhabiliter. Ensemble, et comme Jean-Paul l'a toujours fait, ils continuent de chercher à améliorer leurs pratiques et à explorer le monde de la fromagerie, essayant de comprendre les multiples influences des pratiques d'élevage et des techniques de transformation sur la qualité du lait et du fromage.
Changer de système : Qu'auriez-vous fait ? Passer en bio : seul ou en groupe ?
Jean-Marie CONSTANS, AuteurL'article présente l'expérience de 4 agriculteurs du Gers, adhérents de la Cuma des Deux Vallées (70 adhérents au total), qui ont fait ensemble le pas de la conversion : Hervé Oulé, Philippe Arancini, Christian Dalliès et Jacques Candelon. Les investissements réalisés par la Cuma pour les 4 agriculteurs (tracteurs, bineuses, herses étrilles...) profitent à d'autres adhérents. Aucun des quatre agriculteurs bio ne regrette ce choix du collectif, soulignant que, si la question du matériel de travail est en effet importante, un passage en bio implique avant tout une réflexion globale. Tous les quatre espèrent que d'autres adhérents passeront, eux aussi, en bio. En attendant, une nouvelle dynamique, perceptible dans l'implication des membres et le partage des tâches au sein du groupe, semble porter la Cuma.
Le chant de la terre, à La Louvière : Coopérative de "consomm'acteurs" bio
Dominique PARIZEL, AuteurLe Chant de la Terre, tel est le nom de cette coopérative de consommateurs bio nouvellement installée à La Louvière (Wallonie). Michel Eggermont, président de la coopérative, raconte comment le projet est né, et comment il a pu se concrétiser, grâce aux efforts des premières chevilles ouvrières, il y a 8 ans... Avec une dimension sociale affirmée, la coopérative entend faire évoluer les façons de consommer. Marie-Anne Collet, une des coopératrices, explique que cet engagement social se traduit à différents niveaux. Le prix reste un défi, afin que la population locale puisse acheter bio. Cependant, la coopérative est aussi un espace de rencontres et d'échanges. Ses membres souhaitent qu'elle soit aussi être un vecteur de diffusion d'informations et d'idées, en organisant des conférences, en rapprochant les consommateurs et les producteurs, en accompagnant de petites initiatives locales...
Chez Jackie Guillemet, le jardin du milieu à Salvezou dans le Lot : Soigner la Terre pour atteindre le coeur de l'homme dans sa diversité
Laurent DREYFUS, AuteurParmi les jardins conduits en biodynamie, celui de Jackie Guillemet, dans le Lot, donne un bel aperçu de ce qu'il est possible de mettre en place, petit à petit, dans un esprit de partage et de recherche. Jackie, issu d'une famille d'éleveurs bretons, a d'abord travaillé dans l'informatique. Il a rencontré la biodynamie pour la première fois à 35 ans et s'est mis à cultiver son jardin selon les principes biodynamiques. Intrigué, mais sceptique, il a peu à peu élargi ses connaissances en anthroposophie, motivé par les résultats obtenus. Devenu enseignant en pédagogie Waldorf, il s'est ensuite tourné vers les structures d'insertion pour y occuper des postes de direction. Aujourd'hui, il se consacre à son jardin, tapi dans un petit vallon en contrebas de la maison. Pour lui, soigner la Terre est un des meilleurs moyens pour atteindre et soigner le cur de l'homme. Il s'est engagé dans l'animation de formations à la biodynamie et s'investit dans une association suisse qui réalise des recherches sur le compostage.
Communauté de communes du Pays Solesmois (CCPS) : du PLUI au projet bio territorial
EAU, BIO & TERRITOIRES, AuteurDans le département du Nord, à 70 km au sud-est de la métropole lilloise, limpulsion d'un élu et de son équipe a permis à une communauté de communes rurale de se mobiliser en faveur de lenvironnement en collaboration avec le monde agricole. En 2015, une démarche de concertation exemplaire a réuni de nombreux acteurs du territoire pour évaluer lintérêt de développer lagriculture biologique en Pays Solesmois. Cette démarche a abouti au programme Agribio, lancé en 2016. Ce programme, mené en parallèle dun projet intercommunal dentretien écologique des espaces verts, favorise une concertation multi-partenariale qui rassemble les autorités locales, les groupes dagriculteurs fédérés dans diverses associations, les organismes responsables de la gestion de leau, mais aussi les instituts de formation comme la Maison Familiale Rurale de Haussy. La dynamique fait naître des collaborations nouvelles avec Terre de Liens pour la veille sur le foncier agricole, par exemple - et des projets innovants une étude de faisabilité pour la construction dun moulin à céréales est en cours de réalisation. L'article développe l'historique et le développement de ce projet, présente les actions en cours et met en exergue les difficultés rencontrées, les facteurs de réussite et les perspectives du projet.
Les conséquences du "consommer local" sur la chaîne de production-transformation
Sauveur FERNANDEZ, AuteurL'alimentation locale et les circuits courts continuent de se développer et de rencontrer du succès auprès des consommateurs. Quelles sont les conséquences de ce développement et les défis pour les points de vente et les marques bio ? Quelle vision doivent-ils avoir pour mieux se distinguer, et comment adapter les filières bio ? Les magasins bio proposent environ en moyenne 14 % de produits locaux. L'enjeu est d'augmenter ce taux et d'élargir au frais, au sec et au non alimentaire sur le modèle des Épiceries Alternatives de Proximité (EAP). Les défis que les magasins bio doivent relever sont, entre autres : 1/ Avoir une vision audacieuse de l'avenir, notamment en mariant bio et terroir, en s'insérant dans un écosystème et une logistique locale adaptée, en participant à constituer une nouvelle chaîne agroalimentaire circulaire locale, frugale et agile, avec, au cur du système, les territoires et les clients acteurs de cette nouvelle super filière à haute naturalité... ; 2/ Améliorer les magasins existants ; 3/ Développer de nouveaux modèles de magasins ; 4/ Dépasser les centrales d'achat pour aller vers une logistique bio territorialisée (production et distribution), sappuyant sur la mutualisation des transports, entre autres...
Des coopératives alimentaires auto-gérées : Le modèle des Diony-Coop à Saint-Denis
Jean-Claude RICHARD, AuteurDepuis environ 5 ans, se sont développées des petites structures destinées à fournir à leurs membres les compléments nécessaires aux produits fournis par les AMAP. Ces structures sont totalement indépendantes et fonctionnent selon les principes de l'éducation populaire : l'Indépendante, Coopaparis (18ème arrondissement de Paris), Coopali (Champigny-sur-Marne), l'Epi Castelfortain dans les Yvelines, Solibio sur l'Île de Saint-Denis, ou encore les Diony-Coop, à Saint-Denis (93). Ces dernières se sont installées à Saint-Denis pour permettre aux 110 000 habitants d'acheter des produits bio ou de qualité à des prix "raisonnables", dans un contexte d'absence totale d'enseignes bio dans cette commune... Fin 2016, la première Diony-Coop offrait plus de 900 références de produits au prix d'achat et regroupait 300 coopérateurs. Un deuxième magasin a été ouvert en 2017. Aujourd'hui, les deux magasins regroupent plus de 550 familles. Ce modèle et cette nouvelle façon de consommer ont été présentés en septembre 2017 à Saint-Denis, lors d'une rencontre nationale des coopératives alimentaires autogérées, où environ 200 personnes sont venues découvrir et apprendre comment ouvrir une telle coopérative, basée sur des pratiques autogestionnaires. L'article aborde ainsi les principes de fonctionnement, au cur duquel se trouvent la participation et la responsabilité individuelle, les différentes modalités d'approvisionnement, l'organisation, etc.
Défi cantine : CAAP ou pas CAAP ?
SYMBIOSE, AuteurQuatre défis Familles À Alimentation Positive (FAAP) ont été organisés, dans le Morbihan, en 2016 et 2017, avec d'excellents résultats. Le conseil d'administration du GAB 56 a eu l'idée d'adapter la méthodologie du défi FAAP à la restauration collective. Ainsi, en avril 2017, le premier défi Cantine À Alimentation Positive (CAAP) a été lancé sur le pays de Vannes, avec le soutien du Conseil Départemental et de Manger Bio 56. Quatre collectivités du pays vannetais avec des contextes et des publics différents ont participé à ce nouveau défi. A l'issue de l'expérience, les résultats sont là : la consommation de produits bio a progressé de 8 points, avec une diminution du coût de 11 centimes par repas. 3 communes et un collège du pays lorientais se sont lancés à leur tour dans l'aventure en septembre 2018.
Dossier : Demain, quels leviers pour développer la bio dans nos territoires ?
Joël BOURDERIOUX, Auteur ; H. CLERC, Auteur ; F. DOR, Auteur ; ET AL., AuteurPour donner aux collectivités l'envie et les outils pour favoriser l'AB sur leur territoire, Bio en Grand Est et la FNAB ont organisé un colloque sur le sujet, en mars 2017, avec le soutien de la Ville de Strasbourg. Ce dossier résume le déroulement de cette journée en proposant une synthèse des leviers à disposition des collectivités et des compétences du réseau Bio en Grand Est pour les accompagner : - Mobiliser du foncier pour le maintien et l'installation d'agriculteurs bio ; - Sensibiliser les producteurs et accompagner le changement des pratiques agricoles ; - Développer des circuits courts et de proximité biologiques ; - Renforcer l'économie en soutenant le développement de filières agricoles biologiques rayonnant à grande échelle.
Etude de situation et des modes de production actuels en vue de la création d'une filière protéagineuse avec valorisation de la graine en élevage
Ce mémoire a été réalisé dans le cadre de la Licence Professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement". La Minoterie Burggraf-Becker, située à Dossenheim-sur-Zinsel (67), dans le Parc Naturel des Vosges, transforme 1 500 tonnes de céréales (bio et non bio) par an, en farine destinée aux professionnels de la boulangerie-pâtisserie ou aux particuliers. Cette entreprise a toujours misé sur les céréales locales. Depuis les années 2000, elle s'est investie dans la filière bio locale (transformation des céréales en bio en farine, gamme d'aliments bio pour l'élevage). Afin de développer la bio locale, la minoterie souhaite mettre en place une filière légumineuses à grosses graines (pois, féverole, soja et lupin) avec l'utilisation d'un procédé de toastage pour l'élevage. L'étude a porté sur la faisabilité de l'implantation de protéagineux dans les exploitations de la Moselle et du Bas-Rhin, notamment en Alsace Bossue.
Ferme Champignol : L'agriculture peut être aussi une source d'énergie
Francis GIOT, AuteurLa Ferme de Champignol (Wallonie), en polyculture élevage, est principalement orientée vers la production laitière, et plus particulièrement la fabrication du beurre, commercialisé en vente directe. Marie et Dimitri Burniaux ont repris la ferme des parents de Dimitri en 1996, avec une conversion bio en 2011. La ferme est constituée de 30 ha de prairies permanentes, 20 ha de prairies temporaires et 30 ha de céréales. 2/3 de la production de céréales alimentent la filière bio, 1/3 est destiné à l'alimentation des vaches. Pour compléter leur offre, ils se sont lancés dans le maraîchage, en particulier pour faire découvrir à leurs consommateurs des légumes oubliés. Ils revendent également des fromages produits par des collègues. Ils ont récemment accueilli un nouveau partenaire, qui transforme le lait de la ferme en une nouvelle gamme de fromages, sous le nom de Champignol. Pour chauffer leurs deux serres et leur table de semis, ils ont décidé de produire eux-mêmes l'énergie, grâce à deux dômes dédiés à la méthanisation. Le gaz est produit avec les déchets de la ferme, mais aussi avec des déchets de céréales, des sous-produits de betteraves et de pommes de terre et avec des tontes de pelouses, qui leur sont apportés par des céréaliers, des sucreries, des agriculteurs, des professionnels des parcs et jardins et par la commune. Le gaz est destiné à produire de l'eau chaude, qui est non seulement distribuée sur la ferme, mais qui permet également dalimenter en eau chaude 16 logements aux alentours...
Fermebioscopie : Un système simple, optimiste et créateur d'emploi
Adrien LECHARTIER, AuteurAdrien Lechartier a repris la ferme familiale, située à quelques kilomètres du Mont Saint-Michel (50), en 2003 : 32 ha d'un seul tenant et un quota de 287 000 l. La ferme était alors conduite en conventionnel en système maïs-soja et très intensive. Il est passé en bio en 2013. Aujourd'hui, sur ces terres fertiles et arrosées, le potentiel agronomique est optimisé par une conduite en bio réfléchie. Les vaches pâturent toute l'année. En 2016, il crée avec Olivier, éleveur installé à 2 km de sa ferme, la SAS Pivette et Pilorette qui transforme 20 000 litres de lait bio par ferme en yaourts, crèmes dessert, riz au lait, qui sont vendus en magasins et en restauration collective. L'objectif d'Adrien à court terme est d'embaucher un salarié sur sa ferme pour se libérer du temps.
Les fleurs du bien
Ingrid VAN HOUDENHOVE, AuteurBasée en région parisienne, l'Association Fleurs de Cocagne emploie des femmes en insertion. Celles-ci cultivent des fleurs qui sont ensuite vendues en circuits courts. Composer un bouquet, comme le recevoir, génère une émotion ; et l'horticulture biologique et la vente de fleurs constituent un travail valorisant et un bon vecteur d'insertion pour des femmes en situation précaire, en échec personnel ou professionnel. A Avrainville (91), l'Association emploie 16 personnes, encadrées par 5 salariés permanents pour cultiver, sur 1 ha de serres froides, 70 000 roses et 50 000 annuelles (40 variétés) presque toute l'année. Toute la production est certifiée Ecocert, et vendue en local, sur des marchés, ou bien à des fleuristes de l'Hexagone en quête de filières locales et/ou bio.
La Gartencoop, un exemple d'agriculture solidaire
Camille FONTENY, AuteurA Tunsel, à quelques kilomètres de la frontière franco-allemande, la Gartencoop existe depuis 2009. Cette coopérative cultive 9 ha de légumes bio diversifiés et distribue 70 espèces de légumes différents pour 80 foyers coopérateurs. Elle emploie aujourd'hui 4,5 ETP. Un lien fort s'est établi entre les coopérateurs et la ferme qui produit leurs légumes. Le modèle fonctionne aussi grâce à linvestissement des coopérateurs bénévoles dans les travaux de la ferme et dans la distribution, à hauteur de 5 demi-journées par an (désherbage, récolte, préparation des paniers, livraison...). L'originalité de cette ferme, comme ont pu le constater les maraîchers et porteurs de projets qui l'ont visitée à l'occasion du Mois de la Bio 2017, consiste dans une organisation du travail horizontale. Une réunion de coordination bimensuelle, ouverte à tous les membres, permet de prendre les décisions importantes. Depuis 2016, un groupe de bénévoles appuie les salariés dans la gestion des problématiques liées au monde du travail et à l'autogestion de la ferme. Dans toutes ses actions, La Gartencoop essaie de trouver un équilibre entre faisabilité technique et ambition environnementale. La démarche de la ferme s'inscrit dans l'écologie, mais aussi dans la recherche d'autonomie (en énergie, en intrants...).