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DEVELOPPEMENT LOCALSynonyme(s)MISSION LOCALE |
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Une agriculture intégrant pleinement les fourrages pour reconnecter culture et élevage, améliorer la circularité et favoriser les services écosystémiques
A. FRANZLUEBBERS, Auteur ; G. MARTIN, AuteurL'agriculture a connu des changements technologiques et culturels majeurs au cours du siècle dernier. Pour certains, les derniers ont eu des effets bénéfiques avec des gains de productivité, une réduction des besoins en main-d'uvre et une diminution de l'insécurité alimentaire. Cependant, le développement d'exploitations agricoles de plus en plus spécialisées et la déconnexion induite entre culture et élevage a également eu des conséquences négatives qui se sont traduites par : 1 - le déclin de la biodiversité ; 2 - la dégradation des eaux souterraines et de surface par des polluants agrochimiques ; 3 - la dégradation de la qualité des sols ; 4 - des émissions élevées de gaz à effet de serre provenant à la fois de systèmes de culture spécialisés très dépendants d'intrants et de systèmes délevage intensifs qui concentrent les rejets deffluents ; 5 - un manque d'intégrité écologique entre les composantes de ces systèmes spécialisés. Les systèmes agricoles diversifiés utilisant des fourrages annuels et pérennes offrent la possibilité d'accroître les synergies écologiques entre les systèmes de culture et d'élevage. Les systèmes en polyculture-élevage peuvent boucler le cycle des nutriments, réguler naturellement les adventices, les insectes et les maladies, et partager les ressources selon une logique dagroécosystème circulaire. Dans les exploitations spécialisées en grandes cultures, les couverts végétaux pourraient être utilisés comme des fourrages annuels pâturés, en mettant en place des mécanismes incitatifs adaptés. Par ailleurs, les fourrages plus pérennes, en rotation avec les cultures, ont une pertinence historique et sont une pratique éprouvée pour conserver les nutriments, améliorer la santé des sols et conserver, voire renforcer, la biodiversité. La transformation de l'agriculture par lintégration culture-fourrage-élevage pourrait considérablement améliorer sa durabilité, ainsi que son intégrité écologique.
Agrofün, fer de lance de la chia bio française
BIO-LINEAIRES, AuteurCréée en 2005, avec l'objectif de réintroduire des plantes oubliées pouvant être cultivées localement, l'entreprise Agrofün est un membre fondateur de la filière chia bio en France. Depuis 2017, elle fédère l'ensemble des acteurs de filière chia (agriculteurs, coopératives...), du champ au triage, et assure la communication auprès des distributeurs et des consommateurs. Sa marque, Tchia!, propose des graines entières, de l'huile et de la farine de chia française. Ce publi-reportage présente les atouts de cette plante (bienfaits sur la santé, utilisations en cuisine, bénéfices agronomiques et environnementaux...), mais aussi l'éthique de l'entreprise, ainsi que ses actions pour le développement de la filière (sécurisation des volumes par le biais de partenariats avec les producteurs, communication auprès des distributeurs et des consommateurs pour coordonner l'offre et la demande...).
C'Durable ? : Transparence maximale dans les pratiques agricoles
Dominique PARIZEL, Auteur ; Julie VAN DAMME, AuteurC'Durable ? est un nouveau score, mis en place par la Région Wallonne (Belgique), permettant d'évaluer les performances agri-environnementales des fermes d'élevage. Il s'appuie sur quatre indicateurs : - l'impact climatique de la ferme (dégagement de gaz à effet de serre, consommation d'énergie...) ; - son rôle en termes de sauvegarde de la biodiversité ; - le bien-être animal ; - l'importance socio-économique de son action (bien-être au travail, équité dans les prix, rentabilité, pérennité du projet...). Cette initiative, présentée dans cet article, a pour objectifs, d'une part, d'informer le consommateur sur l'impact environnemental de ce qu'il achète et, d'autre part, de relocaliser l'alimentation en soutenant et en maintenant des fermes à taille humaine, engagées dans des pratiques durables.
Le chanvre en Nouvelle-Aquitaine
Avant d'intégrer la culture de chanvre dans une rotation bi, il est indispensable, pour en réussir la commercialisation, de régler la question des débouchés (contractualisation en amont). Le chanvre dispose de plusieurs marchés : l'oisellerie et l'alimentation humaine pour les graines ; la paille, qui donne notamment la fibre, et qui peut être intéressante si elle est valorisée localement. Dans l'Aube et dans l'Ouest, des entreprises confectionnent des produits pour le bâtiment. En Nouvelle-Aquitaine, des études, menées par l'association ChanvreNA et le Conseil régional, ont permis d'identifier les modèles d'unités de transformation adaptés au territoire. En 2023, six bassins de production sont en cours de structuration en Nouvelle-Aquitaine (création de groupes d'agriculteurs transformateurs...).
Collectivités locales : Le petit guide du foncier nourricier
Camille BRISSAUD, Auteur ; Julien CLAUDEL, Auteur ; Inès REVUELTA, Auteur ; ET AL., Auteur | NÎMES (68 bis Avenue Jean Jaurès, 30 900, FRANCE) : ASSOCIATION UN PLUS BIO | 2023Face à l'ampleur des enjeux liés à la protection des ressources, à la relocalisation de l'alimentation, à l'adaptation au changement climatique et aux problématiques d'accès à la terre, les collectivités locales ont un rôle central à jouer pour la transformation des paysages alimentaires français. Ce guide traite des possibilités qui soffrent aux collectivités locales pour reprendre en main le destin agricole du territoire, dans une optique de relocalisation alimentaire. Les pistes de réflexion et dactions proposées dans ce guide portent, notamment, sur de nouvelles alliances multi-acteurs autour du foncier (mise à disposition de terres, mise en place de régies agricoles, création de SCIC...). Le projet « Friches rebelles® », une démarche d'expérimentation portée par Un Plus Bio autour des outils juridiques, est également présenté.
Une légumerie bio alimente les cantines de Dijon Métropole
Christophe LESCHIERA, AuteurEn 2020, afin de répondre aux besoins de la restauration collective du territoire, Dijon Métropole a voté en faveur d'un projet de création de légumerie. Ce projet, appelé « ProDij, mieux manger, mieux produire », organise l'approvisionnement de la restauration collective en privilégiant les produits locaux de qualité, issus des circuits courts, qui garantissent des débouchés et une juste rémunération aux agriculteurs locaux. La légumerie est labellisée Agriculture biologique, tandis que la cuisine centrale de Dijon a reçu le label « En cuisine » (label dédié à la restauration collective bio)...
Lycée agricole de Borgo : « Da l'ortu à u piattu »
Irène ALLAIS, AuteurL'EPLEFPA de Borgo, à proximité de Bastia, est situé dans la plaine orientale de la Corse, où sont implantés des vignobles, des oliveraies, des agrumes, des plantations de kiwis et du maraîchage. Depuis 2020, l'établissement, qui dispose d'un verger de clémentiniers et de citrus, ainsi que de parcelles en maraîchage bio, porte un projet expérimental de système alimentaire local et durable, « Da l'ortu à u piattu » (Du jardin à l'assiette), qui a pour objectif de définir les conditions à remplir pour approvisionner la restauration collective locale en légumes et en fruits bio et locaux. Ce projet, qui regroupe 11 partenaires du territoire, a déjà permis d'identifier les besoins, les freins et les leviers à la mise en place de l'approvisionnement en fruits et légumes bio de 3 cantines, de la production à la restauration, en passant par la logistique. L'expérimentation se poursuit avec des essais de pré-transformation (épluchage, conditionnement sous vide), en conformité avec la réglementation en matière d'hygiène alimentaire (plan de maîtrise sanitaire). Un séminaire a été organisé pour permettre aux partenaires de faire le point, d'échanger avec les différents acteurs concernés et d'élargir la réflexion à l'échelle de la Corse. Plusieurs actions pédagogiques ont également été menées dans ce cadre.
PPAM bio : Vers des filières relocalisées, durables et créatrices d'emplois ?
LETTRE FILIÈRES FNAB - PPAM, AuteurLe 21 septembre 2022, lors du salon des professionnels de la bio La Terre est Notre Métier, à Retiers (35), une conférence sur les filières PPAM bio françaises, organisée par la FNAB, a permis d'exposer les enjeux de la structuration de filières relocalisées, durables et créatrices d'emploi. Les structures du réseau FNAB sont très sollicitées pour accompagner les porteurs de projets à l'installation en PPAM bio, ainsi que pour appuyer les acteurs de la filière dans leur approvisionnement en plantes bio, françaises et de qualité. La première intervention a porté sur les résultats d'une étude menée, dans le cadre du projet national I3D PPAM, auprès d'opérateurs des filières (courtes et longues) et qui a permis d'identifier, pour les entreprises en régions AuRA et PACA, les leviers et les freins à l'approvisionnement en PPAM bio origine France. La deuxième partie de la conférence a donné lieu à 2 témoignages : un producteur breton en circuits courts et le président de la coopérative Biolopam en Charente-Maritime.
Quelle agriculture demain ? : 17 propositions pour développer des modèles agricoles résilients et durables
En 2019, 75 villes signaient une déclaration en faveur dune alimentation durable. Depuis, les territoires urbains ont renforcé leur action de manière significative. En effet, la mutation des pratiques agricoles concerne les territoires urbains au premier plan : elle passe nécessairement par une mutation des pratiques alimentaires, par lamélioration de lautonomie alimentaire des territoires et par la relocalisation des approvisionnements. France urbaine regroupe 108 membres, grandes villes et intercommunalités, soit 40 % des consommateurs nationaux. Ces pôles de consommation et dhabitat sont particulièrement exposés, au vu de leur densité, aux risques en matière dapprovisionnement en eau et en denrées, au risque inondation, au risque sanitaire en cas dépidémie, mais, également, aux effets et aux coûts financiers et sanitaires de la pollution de leau et de lair. Ils réunissent également des leviers structurants pour remodeler les systèmes alimentaires territoriaux, au-delà de leur seul périmètre administratif, dans une dynamique dalliance des territoires urbains, péri-urbains et ruraux. Dans ce document, publié dans le cadre de la réflexion autour des enjeux du Pacte et de la Loi d'Orientation et d'Avenir Agricoles, France urbaine formule 17 propositions pour des modèles agricoles résilients et durables.
Rencontre avec Johanna Desmarest, maraîchère à Ormes (10)
Sophie BOMEL, AuteurJohanna Desmarest est maraîchère bio, à Ormes (Aube), depuis 2020. Elle cultive environ 25 légumes, de plusieurs variétés, sous abris et en plein champ, ainsi que des plants de fraises, qu'elle commercialise dans le magasin de la ferme et dans un distributeur situé dans un village voisin. Sa clientèle est majoritairement locale. Elle communique sur sa production via la page Facebook de la ferme et a gagné en visibilité, dès son installation, grâce à deux articles publiés à son sujet dans le journal local.
Restauration collective : Un débouché à ne pas négliger
Rozenn GUENNEUGUES, AuteurUn partenariat a été formalisé, en Ille-et-Vilaine, entre la structure Manger Bio 35, plateforme de producteurs bio locaux spécialement structurée pour la restauration collective, et le groupement de producteurs bio Agrobio 35, afin de favoriser l'introduction de produits bio en restauration collective dans le département.
Accord Bio : Les magasins indépendants unis pour être plus forts
BIO-LINEAIRES, AuteurLassociation Accord Bio est née, en 2000, de la volonté de quelques amis, tous propriétaires de magasins bio dans le Sud-Ouest, de faire partie dune même franchise bio. Réunissant, aujourdhui, plus de 200 magasins indépendants à travers toutes les régions de France, cette association permet aux épiciers bio qui sont adhérents de vendre des produits de qualité à des prix attractifs, grâce à la négociation de prix de groupe auprès des fournisseurs, et de faire face à la concurrence de la GMS. Accord Bio est aussi un groupement solidaire avec, pour fil rouge, l'entraide et l'échange. Eric Natali, trésorier d'Accord Bio, témoigne.
LAgriculture biologique, une innovation territoriale au service du développement rural : le cas du Gers
Charlène ARNAUD, Auteur ; Pierre TRIBOULET, AuteurLagriculture biologique est un système de production qui permet de répondre aux différents enjeux liés à la durabilité de lagriculture. Cette étude a pour objectif danalyser son développement dans les territoires ruraux en tant quinnovation territoriale qui sinscrit dans une diversification du système agricole existant. Lagriculture biologique est ainsi vue comme une innovation ayant les caractéristiques dune spécialisation intelligente (processus qui vise à favoriser lidentification des caractéristiques et des avantages dune région, à mettre en valeur les avantages concurrentiels de ce territoire et à regrouper des parties prenantes autour dune vision davenir pour ce territoire). Afin danalyser ces processus, cette étude sest focalisée sur le cas du Gers, le premier « département bio » de France. Des entretiens semi-directifs ont été réalisés avec un ensemble de parties prenantes présentes sur ce territoire. Les résultats mettent en avant des dynamiques fortes dancrage de lagriculture biologique dans le territoire, soutenues tant par les acteurs institutionnels quéconomiques. Pour autant, il existe une diversité de visions de lagriculture biologique qui peuvent se révéler être un frein à son développement en tant quinnovation territoriale.
Communication sur les produits et les producteurs au sein d'un magasin de producteurs
Ce mémoire a été réalisé suite à un stage au magasin de producteurs La Paysanne Rit, dans le cadre de la licence professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement" (ABCD). Situé à Issoire (63), le magasin de producteurs La Paysanne Rit a été créé par un ensemble de producteurs locaux qui en assure la gestion. Situé au sein d'un territoire auvergnat en plein développement, avec des projets alimentaires territoriaux, ce magasin est confronté à un nombre insuffisant de clients et doit améliorer sa communication. La problématique du stage était donc la suivante : Comment communiquer sur les produits et les producteurs au sein d'un magasin de producteurs ? Tout d'abord, une étude a été réalisée auprès de consommateurs, dont certains étaient clients de La Paysanne Rit, à l'aide d'un questionnaire, afin de comprendre leurs besoins et leurs ressentis. Par la suite, plusieurs outils de communication ont été créés pour favoriser la création d'un lien entre le consommateur et les producteurs et pour améliorer la transparence sur les produits.
DANIVAL : un Chef au coeur des filières françaises
BIO-LINEAIRES, AuteurDepuis plus de 30 ans, la conserverie Danival élabore, fabrique et commercialise des produits 100 % bio, exclusivement dans le réseau bio spécialisé. Elle continue de porter les valeurs de ses fondateurs, Daniel et Valérie Gevaert, agriculteurs bio dans le Lot-et-Garonne, qui souhaitaient valoriser leurs fruits et légumes et développer les filières locales. Aujourd'hui, le catalogue Danival propose 150 recettes de produits prêts à consommer, proches du fait-maison, cuisinés à la française, mais aussi dans la tradition japonaise, dont les fondateurs étaient de grands amateurs.
La face cachée de nos consommations : Quelles surfaces agricoles et forestières importées ?
Philippe POINTEREAU, Auteur ; Augustin BILLETDOUX, Auteur ; Isabelle CHAROTTE, Auteur ; ET AL., Auteur | TOULOUSE CEDEX 3 (75 Voie du TOEC, CS 27608, 31 076, FRANCE) : SOLAGRO | 2022Cette étude, menée par Solagro, apporte un éclairage sur la question des importations françaises. Elle sest intéressée aux surfaces agricoles et forestières qui produisent des produits importés par la France pour produire des biens de consommation courants, dordre alimentaire (viande, café, cacao, etc.) et non-alimentaire (coton, caoutchouc, bois duvre, etc.). Elle présente les différents impacts (environnementaux, sociaux, économiques) induits par lexploitation de ces surfaces à lautre bout de la planète. Loriginalité de cette étude repose sur le fait quelle ne quantifie pas seulement les importations en euros et en tonnes de marchandises, mais qu'elle mesure aussi ces importations en surfaces, ce qui permet de souligner les enjeux environnementaux. La France est exportatrice nette de 2,7 millions dhectares. Néanmoins, ce solde positif cache de nombreux flux dimports et dexports. La France reste, en effet, très dépendante de létranger. Les produits importés nécessitent une surface de 14 millions dhectares (soit un quart de la surface de la France), et la plupart de ces produits génèrent de fortes pressions environnementales dans les pays exportateurs : déforestation, assèchement des nappes phréatiques, usage massif de pesticides... Ce document effectue un focus sur huit principaux produits importés en France (le soja, le cacao, le café, lhuile de palme, le coton, les fruits et légumes, les produits issus du bois, ainsi que les produits issus de la pêche et de laquaculture) et détaille les conséquences. Il présente également des leviers pour réduire lempreinte carbone de ces produits importés : sobriété, efficience, relocalisation, substitution et équité.
Faire du fourrage avec eau et lisier
Beat GROSSRIEDER, AuteurTimo Stadtlander, co-responsable du groupe Alimentation animale du département des sciences animales du FiBL, en Suisse, s'intéresse depuis 2015 à la lentille d'eau pour l'alimentation animale. En effet, cette plante aquatique est particulièrement riche en protéines (jusqu'à 40 %) et présente une croissance - et donc une production de matière sèche - particulièrement élevée : jusqu'à 70 tonnes par hectare et par an. Cultivée en bassins enrichis par du lisier, la masse de lentilles double environ toutes les 36 heures. Déjà utilisée en élevage de truites, cette ressource fourragère représente un potentiel intéressant pour les ruminants, mais aussi les monogastriques. En Suisse, où la part de fourrages importés depuis l'étranger est élevée, même en bio, et ce malgré une part très importante des terres dédiée à la production d'aliments pour les animaux d'élevage (80 à 90 %), cette culture innovante pourrait participer à une nécessaire réaffectation des terres pour l'alimentation humaine.
Filières territoriales : Autonomie de la fourche à la fourchette
Pascal AUBREE, Auteur ; Stéphanie PRESTAVOINE, Auteur ; Aurore PUEL, AuteurFace à l'intensification des systèmes agricoles, certains agriculteurs, estimant avoir perdu la maîtrise de leur production, ont cherché des alternatives pour répondre aux attentes des consommateurs. Ils ont, depuis plusieurs années, développé les circuits courts (vente à la ferme, magasins de producteurs, AMAP), limitant ainsi le nombre d'intermédiaires et assurant une relation producteur consommateur renforcée, ainsi qu'une meilleure rémunération des producteurs. Cette démarche a conduit à l'émergence de filières territoriales, une nouvelle forme d'organisation collective qui permet de relocaliser l'alimentation à son territoire, par le biais d'intermédiaires opérant à l'échelle locale. Les réseaux CIVAM partagent, dans cet article, des points de repère et de vigilance pour structurer une filière de proximité.
Et les gagnants du Natexbio Challenge sont...
BIO-LINEAIRES, AuteurLe jury de la quatrième édition du Natexbio Challenge a récompensé, parmi 10 nominés, 3 entreprises aux projets novateurs : Yency (1er Prix), Crémeries-Unies (2ème Prix) et l'Etuverie (3ème Prix). Le grand gagnant, Yency, propose des petits déjeuners sans sucre, à base de yacon, un tubercule originaire du Pérou et aux vertus sucrantes, et a pour projet d'investir dans la construction de la filière yacon (ou poire de terre) française. Le projet du second lauréat, Crémeries-Unies, repose sur l'implantation de laiteries urbaines et sur une offre locale et bio de produits laitiers. L'Etuverie, 3ème lauréat, valorise l'ail noir bio produit dans une ferme familiale, puis cuit à l'étuvée, sous différentes formes (têtes, pâte, miel, bière...).
Guide des filières bio de territoire : Quels rôles et quels outils des collectivités pour développer les filières bio de territoires ?
Clément CHARBONNIER, Auteur ; Julian RENARD, Auteur ; Mathilde JOSEPH, Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022Depuis la seconde moitié du 20ème siècle, l'agriculture française s'est progressivement spécialisée, région par région, en fonction des productions pour lesquelles les régions disposaient de l'écart de productivité le plus fort en leur faveur. Les solutions techniques sur lesquelles s'appuie l'agriculture intensive (mécanisation, engrais, produits phytosanitaires...) ont peu à peu remplacé la main-duvre agricole dans les fermes, entraînant la baisse de la démographie agricole et l'agrandissement des fermes. La spécialisation des systèmes de production des territoires a eu pour conséquence la disparition de certains outils de transformation dans les régions non spécialisées. Comme levier de reconnexion des filières aux besoins des territoires, l'agriculture biologique constitue une solution sur plusieurs plans. Ce guide des filières bio territorialisées propose des pistes de réflexion, ainsi que des éléments méthodologiques pour accompagner les projets de développement des filières bio dans les territoires. Des retours d'expériences de territoires et de groupements d'agriculteurs illustrent des actions possibles.
Lin bio et chanvre textile : développer de nouvelles filières
Pauline LAURENT, AuteurLAssociation Lin et Chanvre bio a été créée, en 2013, par des agriculteurs dont la production biologique nétait pas valorisée correctement (les fibres biologiques rejoignaient la filière conventionnelle). Maintenant, les adhérents et les administrateurs de cette association représentent tous les maillons de la filière (agriculteurs, industriels, artisans, marques ) en France et au-delà (Belgique, Italie ). Tous les ans, des journées interprofessionnelles sont organisées afin que tous ces acteurs puissent se rencontrer et échanger. En 2021, plus de 350 personnes ont participé à ces journées, alors quelles ne regroupaient que 50 personnes cinq ans auparavant, preuve du regain dintérêt pour ces fibres textiles. Pour le lin, à ce jour, seules les étapes de production et de teillage sont réalisées en France. Lécrasante majorité des fibres partent ensuite à létranger pour le reste de la transformation. LAssociation Lin et Chanvre bio cherche à promouvoir une transformation locale des fibres de lin. Des projets de réindustrialisation voient le jour en France et devraient être effectifs rapidement. Pour le chanvre bio, il faut repartir de zéro car les anciennes techniques utilisées en France sont aujourdhui interdites, car polluantes pour leau. Des agriculteurs adhérents mettent en place des essais sur leurs parcelles pour tester des itinéraires techniques. Des prototypes de machines adaptées à cette culture sont également à lessai.
Le Manuel de l'Agriculture paysanne
Le Manuel de lAgriculture paysanne, édité par la FADEAR (Fédération des associations pour le développement de l'emploi agricole et rural), est un ouvrage qui permet de découvrir l'agriculture paysanne et de réaliser un diagnostic sur une ferme. Il présente d'abord l'historique et les grands fondements de l'agriculture paysanne (création, définition, principes ), puis détaille des critères et des indicateurs de lAgriculture paysanne, pouvant constituer une grille d'analyse et permettant d'appréhender le fonctionnement global des fermes. Le diagnostic s'appuie sur 6 thèmes, chacun accompagné de critères : - Le travail avec la nature (biodiversité, gestion de la fertilité des sols...) ; - La qualité des produits (mode de production...) ; - L'autonomie (décisionnelle, économique...) ; - La transmissibilité (vivabilité, viabilité...) ; - Le développement local et la dynamique territoriale (implication locale, activité d'accueil) ; - La répartition des volumes et des moyens de production.
Marché du commerce équitable : +11 % en 2021
BIO-LINEAIRES, AuteurEn France, malgré le contexte de crise, la vente de produits issus du commerce équitable a continué de croître (+11 %) en 2021. Cette croissance illustre l'attachement des consommateurs aux valeurs de juste rémunération des producteurs, tant localement (+9 % de ventes sur les filières françaises) que pour les pays du Sud (+12 % de ventes sur les filières internationales). Les entreprises, elles aussi, s'engagent dans des relations de commerce équitable avec les producteurs agricoles : en 2021, le nombre de références-produits équitables a augmenté de 36 %. Ces engagements économiques stimulent le développement d'un marché équitable et bio : en 2021, 88 % des produits du commerce équitable étaient labellisés bio.
Observatoire national de la restauration collective bio et durable : Rapport 2022
Dans ce rapport, Un Plus Bio publie les résultats de l'enquête 2022 de lObservatoire national de la restauration collective bio et durable, créé en 2017 par Un Plus Bio et le label Ecocert « En Cuisine ». En 2022, les enquêtes ont porté sur 9 536 cantines et 1 403 567 repas, ce qui a permis de collecter de nombreuses données sur les pratiques, les tendances et l'évolution de la restauration collective, ainsi que sur les politiques alimentaires territoriales. Les résultats sont rassurants : dans l'échantillon, deux cantines sur trois ont déjà dépassé les 20 % de bio imposés par la loi EGalim au 1er janvier 2022, tout en continuant à maîtriser leur budget. Les cantines bio (label « En Cuisine ») ont tendance à privilégier des achats locaux, en opérant des changements dans leurs fournisseurs. Néanmoins, les chiffres de l'approvisionnement local connaissent une faible évolution (moins d'un quart des collectivités ne dépassent pas les 50 % de local dans les composantes bio). Cependant, la progression des projets alimentaires territoriaux (PAT) va dans le bon sens. Concernant les menus végétariens et la suppression des plastiques, lObservatoire dresse un premier bilan, positif, des mesures rendues obligatoires par la loi Egalim ; néanmoins, rares sont les collectivités à avoir été au-delà des objectifs fixés.
Peut-on se passer des engrais azotés de synthèse ?
Gilles BILLEN, Auteur ; Josette GARNIER, Auteur ; Julia LE NOË, AuteurLa crise actuelle du coût énergétique et la guerre en Ukraine viennent plus que jamais souligner limportance de travaux récents qui montrent que la France, lEurope ou même le monde peuvent nourrir, dici 2050, une population grandissante (jusquà 11 milliards dhabitants au niveau mondial), sans recours aux engrais chimiques. Trois grands leviers sont mobilisables et à associer pour y arriver : i) Des systèmes de cultures basés sur des rotations longues intégrant des légumineuses, adaptées aux territoires et qui permettent un même niveau de production en protéines que les systèmes culturaux actuels basés sur les engrais de synthèse ; ii ) Le rétablissement de la complémentarité entre systèmes de cultures et élevage, avec le retour du bétail, surtout des ruminants, en zones céréalières, mais avec une densité de cheptel fortement réduite. Cette complémentarité cultures-élevage doit être associée à un renforcement de la concordance entre production et consommation locale et à un bouclage des cycles de nutriments intégrant une valorisation significative des excréments humains, notamment lurine, comme fertilisants ; iii) Une modification du régime alimentaire humain, avec des produits animaux ne représentant que 25-35 % de la ration protéique totale. La méthode de comptabilité biogéochimique GRAFS, développée par les auteurs, montre que lon peut ainsi nourrir le monde, tout en sauvegardant lenvironnement et en limitant les gaz à effet de serre, le tout sans utiliser dengrais chimiques. Les freins à la réalisation dun tel scénario sont plutôt de lordre des verrouillages sociotechniques et politiques, en cours aujourdhui pour maintenir une agriculture industrielle.
Porter à connaissance : proximité, local, approvisionnements directs, circuits-courts (filière fruits et légumes frais)
Dans un contexte de crises globales environnementale, économique, sanitaire et géopolitique , lintérêt des consommateurs pour les produits alimentaires de « proximité », « locaux » ou encore issus de « circuits courts » sest particulièrement renforcé. Cependant, la confusion reste forte dans lesprit des consommateurs et pour certains professionnels. Ce document propose de clarifier les notions souvent ambigües de « proximité », de « local », de « circuits courts » et dapprovisionnements « directs ». Il a pour ambition daider lensemble des acteurs de la filière fruits et légumes (producteurs, expéditeurs, coopératives, importateurs, grossistes, acteurs de la distribution, acheteurs de la restauration collective...) à mieux comprendre les limites et les opportunités de ces modèles et les conséquences de la recherche dun approvisionnement qui vise à les intégrer.
La relocalisation de lengraissement : Synthèse de létude menée de juin à décembre 2021
59 exploitations du réseau de la Confédération paysanne et de ses partenaires, dont une large part en agriculture biologique, ont été enquêtées en 2021, afin détudier les valorisations alternatives aux broutards pour les mâles allaitants et aux veaux de 8 jours pour les mâles laitiers. Les valorisations possibles pour les mâles, dans cet échantillon, sont : le buf, le taurillon et jeune bovin, le veau sous la mère (VSLM) et le veau de lait. Le document présente les caractéristiques des systèmes étudiés, les types de commercialisation utilisés, les caractéristiques de la production de VSLM et de bufs, ainsi que les trajectoires de systèmes naisseurs à naisseurs-engraisseurs. Enfin, des systèmes dengraissement sans naissage sont décrits. Pour conclure, le document dresse un rapide bilan et donne des perspectives quant à la relocalisation de lengraissement.
Restauration collective : Contractualiser pour pérenniser le débouché ?
Emmanuelle FOLLIN, AuteurAvec la loi EGAlim, les débouchés dans la restauration collective, pour les producteurs bio, se développent de plus en plus. Pour faire de cette opportunité des partenariats durables entre les gestionnaires de cuisines et les producteurs bio locaux, la planification et la contractualisation permettent d'assurer l'approvisionnement des restaurants collectifs, tout en sécurisant, pour les producteurs, la vente d'une partie de leurs volumes sur 6 mois ou 1 an. À travers deux interviews, l'une de deux représentantes de la ville d'Auray et l'autre de maraîchers de la ferme du Corbier à Brandivy, cet article fait le point sur différents partenariats mis en place dans le Morbihan.
Retour sur LTNM La Terre est Notre Métier : Multiples pistes pour relever les défis
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLédition 2022 du salon La Terre est Notre Métier (LTNM), le salon officiel de la FNAB, sest tenue les 21 et 22 septembre à Rétiers, près de Rennes. Près de 10 000 visiteurs sont venus rencontrer les 140 exposants, et assister aux 200 conférences, démonstrations et animations. Ce salon a été organisé par les réseaux dagriculture bio de Bretagne, des Pays de la Loire et de Normandie. Il a été loccasion déchanger sur les adaptations des fermes bio au changement climatique et au marché. Plus que jamais, la bio a été positionnée comme une agriculture de solutions, qui répond à divers enjeux (santé, biodiversité, eau, emploi, alimentation locale, économie de ressources ). Cet évènement a également été loccasion de questionner la robotique et le numérique au sein de lagriculture bio. Ces derniers peuvent en effet apporter de nombreux avantages (confort de travail, diminution de la charge mentale, solution pour pallier le manque de main duvre ), mais il ne faut pas quils conduisent à une simplification des itinéraires techniques bio, avec des pertes de savoirs et de savoir-faire. Autres points largement abordés lors de ce salon : les émissions de gaz à effet de serre et la relocalisation de la bio ; la complémentarité entre plusieurs ateliers (qui peut permettre de pérenniser une ferme, de faciliter des installations ou des transmissions) et les atouts du polyélevage (élevage de deux espèces animales ou plus) ; la transmission des exploitations. Un encart est réservé à une race bovine à petit effectif, mise en avant lors de ce salon : lArmoricaine (race mixte plutôt valorisée pour sa viande).
Une vie près de la terre : Une plongée dans le quotidien d'une agricultrice d'aujourd'hui
Marie Gazeau, arboricultrice bio dans les Deux-Sèvres, invite le lecteur à la suivre dans son quotidien à la ferme. Elle décrit, au fil des saisons, ce qui se passe dans son verger et sur l'élevage de son compagnon Bruno. Elle aborde aussi d'autres sphères qui composent son monde : le syndicat agricole, le conseil municipal, le bar associatif, l'organisation de la vie de famille. Dans cet ouvrage, l'auteure raconte également son combat pour défendre une agriculture paysanne, à taille humaine, respectueuse de l'environnement et de l'humain, face à l'empire agro-industriel.
Des circuits alimentaires courts & de proximité sur mon territoire, ça marche ? : Résultats du programme de recherche PERFECTO (2016-2021)
Cette bande dessinée présente, de manière vulgarisée, les résultats du programme de recherche PERFECTO (Performance des Circuits Courts et de Proximité), porté par Bordeaux Sciences Agro et INRAe, avec le soutien de la région Nouvelle-Aquitaine, dans le cadre du programme PSDR 4 (Pour et sur le développement régional). En reprenant les attentes des acteurs du territoire, les membres du programme ont défini des indicateurs qui permettent de qualifier la performance économique et sociale d'un circuit court et de proximité, ainsi que les conditions à activer pour optimiser ses chances de réussite.
Co-Hop : Une bière locale et amicale
Cécile PEGUIN, AuteurAmis depuis le lycée, c'est à l'approche de la quarantaine que Jean-Yves Brabant, Alain Gruslin, Julien Valteau et Bruno Watrin ont décidé de monter un projet ensemble. Issus de formations différentes et forts de leur première expérience professionnelle, les quatre amis ont réuni leurs compétences pour créer une brasserie dans l'Ariège. L'objectif : une brasserie artisanale, biologique, intégrée dans la vie locale, et proposant des évènements festifs et culturels. Après l'acquisition en commun d'un corps de ferme, ils se sont lancés dans d'importants travaux pour transformer la grange en une brasserie sur 2 niveaux, forçant l'admiration de leur entourage par leur énergie et leur enthousiasme, se formant petit à petit auprès d'amis artisans, aménageant un système d'assainissement phytosanitaire, installant un potager en permaculture, une serre en bambou... La brasserie Co-Hop produit une "bière ariégeoise naturellement brassée à Lèze" (affluent de l'Ariège), commercialisée sur les marchés et les petits festivals d'été. La gamme repose sur des bières à fermentation haute, non filtrées, non pasteurisées et refermentées en bouteille. Les projets ne manquent pas : élaboration d'une bière au miel, labellisation Parc Naturel Régional de l'Ariège, création d'une houblonnière sur place, d'une aire d'accueil en camping, d'un théâtre de verdure, ouverture d'un pub, etc.
Commission de marché : Quelle place pour les producteurs bio en circuits courts ?
Agathe PERRIN, AuteurLa commission de marché est une organisation locale qui a pour rôle d'établir des règles de bon fonctionnement des marchés de plein vent de la commune. Elle accueille des représentants de commerçants qui viennent échanger sur différentes thématiques en fonction du contexte (représentativité des producteurs, des productions, adaptation des conditions de vente (confinement, travaux...), tarifs et attribution des emplacements...) ; les décisions finales étant prises par la commune (le maire ou son représentant). Le règlement du marché, variable en fonction des communes, définit les droits et les obligations des vendeurs, mais aussi la part des emplacements minimum attribuée aux producteurs ou des productions saisonnières. Les producteurs bio qui siègent au sein de ces commissions peuvent assurer un relais sur des problématiques spécifiques au bio local, porter des propositions et soumettre de nouvelles règles. Jonathan Chabert (22) et Jean-Philippe Mahéo (56), maraîchers bio, ont chacun choisi d'intégrer la commission de marché de leur commune.
Dossier : Le Réseau RADiS : pour des filières bio et solidaires à l'échelle des territoires !
Sylvie LA SPINA, Auteur ; Dominique PARIZEL, AuteurEn Wallonie, Nature & Progrès s'est associé avec la Fondation Cyrys pour créer, dans la région de Dinant, le Réseau RADiS (Réseau Alimentaire Dinant Solidaire). Le projet a pour objectif de travailler sur 3 dimensions essentielles pour faire évoluer les systèmes alimentaires : la relocalisation de l'alimentation, le développement de l'agriculture biologique et l'accessibilité de l'alimentation bio et locale pour tous. Les 2 partenaires se sont d'abord concentrés sur un premier territoire, celui de Dinant, et espèrent que ce premier projet inspirera toute la Wallonie. Dans ce dossier, les auteurs présentent le Réseau RADiS, ses principes et ses valeurs, ainsi que son fonctionnement.
Florame : la promesse de l'excellence
BIO-LINEAIRES, AuteurDepuis 30 ans, la marque Florame, pionnière de la production dhuiles essentielles bio en Provence, s'est engagée dans la cosmétique bio. Ce publireportage présente les activités de lentreprise depuis ses débuts, en mettant en avant son expertise dans la fabrication de produits cosmétiques équitables et son inscription dans une démarche de développement durable (valorisation de la proximité grâce à des partenariats avec des producteurs bio locaux). Confiante dans lavenir, lentreprise familiale continue dinvestir dans son développement avec la construction dune nouvelle usine, plus grande, éco-construite, qui remplacera lusine existante d'ici début 2023, toujours à Saint-Rémy-de-Provence.
Impact économique des magasins de producteurs en Luberon
Julie LOMBION, Auteur ; Laurick COLLEWET, Auteur ; Yuna CHIFFOLEAU, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (6 Rue de la Rochefoucauld, 75 009, FRANCE) : TRAME (Association nationale de développement agricole et rural) | 2021En 2018, dans le cadre du projet multi-partenarial MAGPRO « clés de réussite et impacts territoriaux des magasins de producteurs », financé par le Casdar, Inrae de Montpellier - UMR Innovation a développé une méthodologie de mesure de limpact économique des magasins de producteurs. Elle consiste à mesurer l'« effet multiplicateur de lachat local », d'après l'observation de la redistribution locale de l'argent mis en circulation après une dépense dans un magasin de producteurs. Trame et Inrae - UMR Innovation, en collaboration avec le Réseau des magasins et le RMT Alimentation locale, ont mené cette étude sur 5 magasins de producteurs du Luberon : - Unis Verts Paysans, à Forcalquier (04) ; - Luberon Paysan, à La Tour dAigues (84) ; - Naturellement Paysan, à Coustellet-Maubec (84) ; - Côté Champs de Provence, à La Brillanne (04) ; - La Belle Ferme, à Manosque (04).
Perrine Samson : Quand une entreprise privée permet une installation en bio
Mathilde JOURDAIN, Auteur ; Lise SPENCER, AuteurLassociation active dans léconomie sociale et solidaire, Perrine Samson, gère deux établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), en Bretagne. Elle a entamé une transition écologique et rentre dans une démarche de développement durable. Lassociation travaille notamment avec ses salariés sur un plan alimentaire détablissement. Trois actions en lien avec les secteurs agricole et alimentaire ont ainsi été actées : 1 L'augmentation de lapprovisionnement en produits bio des EHPAD ; 2 l'installation d'un producteur bio sur 5 ha autour de lEHPAD de Plumelin (voire un second producteur sur le site dHennebont) ; 3 les participation des salariés au Défi Foyers à Alimentation Positive. Le GAB 56 a été contacté pour accompagner linstallation dun maraîcher bio sur le site de Plumelin. Cette installation vise à créer un cadre privilégié pour les résidents de lEHPAD et pour les salariés. Ce projet ne repose pas sur la mise en place dune régie maraîchère, mais bel et bien sur linstallation dun producteur indépendant. Le GAB 56 est présent pour accompagner lassociation Perrine Samson dans la validation du projet (faisabilité du maraîchage avec des visites de terrain et des analyses techniques), dans la réalisation dun appel à candidatures, dans laccompagnement technique du futur producteur, ainsi que dans lanimation et la coordination du projet (comité de pilotage).
Les produits locaux au menu des ambitions du Grand Clermont
Mélodie COMTE, AuteurLe Grand Clermont et le Parc Naturel Régional du Livradois-Forez portent, depuis 2017, un Projet Alimentaire Territorial (PAT) commun. L'objectif majeur est de reterritorialiser l'alimentation et de développer les conditions pour une offre alimentaire "saine, de qualité, accessible à tous et issue de circuits de proximité". Dans le cadre de ce PAT, Bio 63 et la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme ont étudié les pratiques et les flux de différentes filières du territoire : élevages allaitant et laitier, grandes cultures et légumes.
Projets collectifs : La Pampa, Plateforme d'Activités Mutualisées des Producteurs Auvergnats ; Une brasserie éco-responsable en Auvergne
Solenn BRIOUDE, Auteur ; Amélie HÉRICHER, AuteurDepuis juin 2021, la Pampa (Plateforme d'Activités Mutualisées des Producteurs Auvergnats), projet qui a émergé en 2017, développe des actions pour favoriser le recyclage et le réemploi de contenants en verre. Avec le soutien de l'État, de l'ADEME et de CITEO, la Pampa, désormais constituée en association, a mis en place des groupes de travail visant à identifier des solutions techniques pour la collecte, le lavage de contenants, la mise en place d'achats mutualisés et l'instauration de la consigne. Les citoyens auvergnats sont invités à rejoindre ces groupes de travail. Charlie Leroux a créé la Brasserie de l'Alagnon en 2009, en Haute-Loire. Certifiée Nature & Progrès en 2011, la brasserie bio, artisanale et locale a souhaité aller plus loin dans la réduction de son bilan carbone. Charlie Leroux a commencé par expérimenter la consigne, le lavage des bouteilles étant réalisé par un prestataire. En 2014, il a investi dans une laveuse d'occasion, qu'il a réparée et remise en route. Aujourd'hui, avec ses 2 associés, il gère le lavage d'environ 3000 bouteilles par jour, une vingtaine de jours par mois. Malgré les contraintes, ils en tirent une grande satisfaction et continuent de mettre en place des actions pour réduire encore leur empreinte carbone, notamment en relocalisant toujours plus leurs approvisionnements.
Quelles pistes pour mieux valoriser et différencier la viande bio de lEst-Pyrénéen ?
Amandine MAUGER, Auteur ; Andréa CASSAGNES, AuteurEn 2021, une étude a été réalisée sur les filières viandes biologiques bovines et ovines de lEst-Pyrénéen, à partir de la méthode Reloc' de lINRAE. Cette méthode de diagnostic territorial vise à encourager la transition des filières et repose sur « lhypothèse que des transitions peuvent sopérer en renforçant ou en créant des synergies entre acteurs qui partagent des visions similaires ou complémentaires ». La méthode Reloc' compte 4 grandes étapes : I) comprendre le contexte (territoire et filières) par exemple à l'aide d'enquêtes ; II) identifier les positions stratégiques (groupes dacteurs ayant des pratiques/visions similaires) ; III) identifier les relations entre acteurs ; IV) co-construire les pistes de développement avec les acteurs locaux. 83 entretiens ont été menés dans les départements de lAude, de lAriège, de la Haute-Garonne et des Hautes-Pyrénées. Cinq grandes conceptions ou positionnements stratégiques ont été mis en évidence pour produire de la viande bio dans lEst-Pyrénéen : I) défendre les valeurs de la bio locale ; II) proposer un produit viande bio dexcellence ; III) standardiser la viande bio pour répondre aux attentes du marché ; IV) soutenir le local en priorité et la bio si opportunité ; V) valoriser le territoire par ses produits locaux de qualité. De là, notamment en analysant les jeux dacteurs portant ces postures ou encore les dynamiques en cours sur les territoires, 3 pistes de développement ont été identifiées : I) développer loffre de viande bio en boucherie ; II) développer loffre de viande bio en restauration hors domicile ; III) communiquer, sensibiliser sur la viande bio des Pyrénées.
Terres agricoles et relocalisation alimentaire : des formes nouvelles de propriété et d'accès au foncier
Adrien BAYSSE-LAINE, AuteurLa relocalisation des approvisionnements, l'une des tendances actuelles du système alimentaire, conduit à des questionnements inédits sur les exploitations agricoles concernées. De nouvelles modalités de mobilisation du foncier visent à développer les circuits de proximité, en favorisant l'accès à la terre et l'installation d'agriculteurs hors cadre familial. Le mouvement Terre de Liens et des collectivités territoriales inventent ainsi des modes de gestion alternatifs mais qui sont parfois critiqués, les projets étant quelquefois associés à une "agriculture administrée" et ne concernant que des surfaces limitées. Cette note présente les principaux résultats d'une thèse de géographie consacrée à ces dynamiques.
L'Agroécologie : Levier de redressement des exploitations fragilisées ?
Marie-Josèphe BIGEON, Auteur ; Jean-François BOUCHEVREAU, Auteur ; Amélie DUMEZ, Auteur ; ET AL., Auteur | BAGNOLET (104 Rue Robespierre, 93 170, FRANCE) : SOLIDARITÉ PAYSANS | 2020Depuis 2015, Solidarité Paysans analyse les parcours dagriculteurs en difficulté ayant adopté des pratiques relevant dune agriculture plus cohérente, autonome et économe leur permettant de rebondir. De la Savoie au Morbihan, du Nord-Pas-de-Calais au Gard et aux Bouches-du-Rhône, en passant par la Creuse ou encore la Sarthe, ces témoignages couvrent une belle diversité de systèmes de production : viticulture, bovins, arboriculture, chèvres, maraîchage, volailles... Trois niveaux de changement ont été identifiés, depuis la parcelle, au système de production et jusquà la filière, sappuyant chacun sur des leviers divers. Ces changements de pratiques, et plus encore la démarche de questionnement qui les accompagne, ont participé au redressement des exploitations suivies. Ce document sadresse aux agriculteurs et aux agricultrices, quils rencontrent ou non des difficultés sur leur exploitation, et aux acteurs qui les accompagnent. Un outil permettant dinterroger son modèle de production et ses pratiques et témoignant de la « redressabilité » de la situation ouvre des horizons. Chacun pourra y trouver, non pas des modèles ou des solutions toutes faites, mais plutôt des idées, des questionnements et des témoignages pour sinspirer et alimenter sa réflexion.
Les AMAP pour un avenir plus solidaire
Elisabeth CARBONE, AuteurLe mouvement des AMAP, représenté à l'échelon national par le MIRAMAP (mouvement interrégional des AMAP), vise une transformation sociale et écologique de l'agriculture et du rapport à l'alimentation en générant de nouvelles solidarités. Aujourd'hui plus que jamais, avec les crises sanitaire, économique et sociale, le modèle des AMAP fait sens : garantir la pérennité des fermes de proximité dans une logique d'agriculture paysanne, garantir des produits de qualité et d'origine certifiée aux consommateurs, et ce, dans une logique d'engagement réciproque. En France, le mouvement des AMAP regroupe aujourd'hui 2000 AMAP, 4000 paysans et 100 000 familles. Le modèle a fait ses preuves au-delà d'un effet de mode et semble répondre à une attente en bousculant le rapport classique producteur/consommateur. Le fonctionnement en réseau du MIRAMAP apporte une vraie plus-value, révélée par exemple lors du chantier participatif lancé pour refondre la charte du Mouvement, ou encore avec le nouveau projet stratégique, qui prévoit un programme d'actions à la hauteur des enjeux sociétaux amplifiés par la crise de la Covid-19. Certaines AMAP ont vu doubler leur nombre d'adhérents depuis le début de cette crise sanitaire qui a montré la fragilité des chaînes d'approvisionnement longues et les risques en termes de sécurité et d'autonomie alimentaire dans les territoires. Les AMAP, structures à taille humaine, ont su s'adapter rapidement aux contraintes sanitaires, ont été solidaires des fermes, ont livré les personnes les plus fragiles, ont trouvé des moyens pour réduire de moitié leurs tarifs d'abonnement, etc. Cet esprit de solidarité, présent dès le début du mouvement, évolue aujourd'hui vers l'idée de créer une véritable sécurité sociale alimentaire. Ainsi, le système des AMAP, bien plus que des paniers, est une proposition concrète qui renoue le lien entre agriculture et alimentation, devient un bien commun essentiel et montre que l'agriculture paysanne est un facteur de résilience et de justice sociale.
Amiens : A la rencontre de « lîle aux Fruits »
Clément CARDON, AuteurLes résidences secondaires se sont petit à petit répandues dans les hortillonnages de la ville dAmiens (marécages historiquement aménagés en terres maraîchères). Or, le potentiel agronomique de ces terres est toujours présent, même sil ne reste quune dizaine de maraîchers. Les membres de lassociation « lÎle aux Fruits » ont fait le pari de faire revivre ces hortillonnages en favorisant la nature et en produisant des aliments locaux et biologiques (production de légumes en permaculture, marché local, ferme pédagogique, food-truck, cuisine, commande de paniers de légumes en ligne ). Lassociation emploie cinq salariés, dont deux maraîchers à temps plein, et possède une exploitation dun hectare sur lîle de Sainte-Aragone (comme laccès au foncier est toujours compliqué en milieu urbain, les membres de lassociation ont dû batailler pour pouvoir exploiter cet hectare). Si, au départ du projet, « lÎle aux Fruits » bénéficiait de fonds dinvestissement publics, sa viabilité économique repose maintenant à moitié sur ses ventes au marché et à moitié sur ses autres services. En septembre 2020, lassociation a même ouvert un incubateur de maraîchage pour accompagner quatre à six porteurs de projet par an.
La bio équitable au salon Natexpo : Biopartenaire prend ses marques
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLes labels équitables fleurissent et sont de plus en plus présents sur les produits bio. Parmi ces labels, Biopartenaire est lun des seuls à conjuguer commerce équitable et bio dans un seul et même concept. Il affiche un chiffre daffaires de plus de 75 millions deuros et a connu une croissance de 38 % ces cinq dernières années. Ce label intègre tous les maillons de la filière (producteurs, organismes stockeurs, grossistes, transformateurs ). Des contrôles sont ainsi réalisés par un organisme tiers à tous les niveaux. Sur les 60 filières certifiées (soit 700 références), 16 dentre elles sont des filières nord-nord (300 références), et le tiers des ventes est issu de filières françaises. La dynamique saccélère dailleurs pour les projets de filières françaises puisque de nouvelles structures sont intéressées, notamment pour relocaliser leurs productions sur leur territoire. Cest le cas de Biodéal, un transformateur laitier de lEst de la France, dont lexemple est plus amplement détaillé dans larticle. Afin dêtre plus visible sur le marché, Biopartenaire a signé, en 2019, une convention avec Synadis Bio (le syndicat des distributeurs spécialisés) : elle les engage à travailler ensemble et elle permet de développer des contrats tripartites entre producteurs, transformateurs et distributeurs spécialisés engagés.
Des cours au potager
Carine MAYO, AuteurEn 2014, l'association Veni Verdi a installé une ferme urbaine de 4 800 m2 dans l'enceinte du collège Pierre-Mendès-France du XXème arrondissement de Paris. A la place de la pelouse chétive, un potager produit des légumes pour les habitants du quartier, grâce à l'association qui entretient aujourd'hui le site en y proposant du maraîchage et différentes animations. A raison de 4 ou 5 séances de jardinage par an, les élèves de 5ème, encadrés par les animateurs de l'association, apprennent le marcottage et le bouturage. Ces séances sont aussi l'occasion d'aborder le sujet de l'alimentation et de l'origine des aliments. Avec ses élèves de 3ème de la section SEGPA (Section d'enseignement général et professionnel adapté), Elsa Durand dispose de 12 heures de cours au jardin. D'autres classes du collège, avec des modalités différentes, bénéficient elles aussi des animations au potager. La ferme urbaine est également un projet fédérateur, puisqu'elle rassemble les enfants, les parents, les habitants du quartier et des bénévoles. Les diverses animations ont fait de cet endroit un lieu attractif, grouillant d'activités, comme en témoignent les nombreux aménagements réalisés en 5 ans : une mare a été creusée, une forêt comestible a été plantée avec des arbres fruitiers, des framboisiers, des plantes aromatiques... Margot-Lys Duval, titulaire d'un master en agroécologie et salariée de Veni Verdi, coordinatrice du site, explique les changements qu'elle a observés, d'un point de vue social, au sein de l'école, ainsi que le fonctionnement et la vente des productions. La ferme urbaine du collège Pierre-Mendès-France a attiré l'attention d'une équipe de chercheurs d'AgroParisTech, qui mettent en avant les services écosystémiques rendus à la ville par ce type de projets. Ils soulignent la fragilité économique et les conditions de pérennité de ces projets, ainsi que l'importance de la coopération des pouvoirs publics, notamment pour faciliter laccès au foncier, et des équipes sur le terrain.
Dossier : Des communes pour l'agriculture paysanne
Louise CALAIS, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Denise RASSE, Auteur ; ET AL., AuteurLes communes et les collectivités territoriales peuvent jouer un rôle important dans le maintien dune agriculture locale et respectueuse de lenvironnement. Ce dossier décrit plusieurs initiatives mises en place. Certaines communes ont, par exemple, fait le choix dapprovisionner leurs cantines scolaires en produits locaux et bio, comme la commune de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) qui emploie un agriculteur bio, ou encore Lons-le-Saunier qui a mis en place des partenariats avec des agriculteurs bio locaux. Dautres communes aident de différentes manières des porteurs de projets agricoles : la commune de Quézac (Cantal) a installé trois fermes maraîchères sur ses terrains communaux, et une communauté de communes de lOrne a financé lachat dune serre nécessaire à linstallation dun maraîcher bio. Dans les Alpes-Maritimes, à 20 km de Nice, la commune de Saint-Jeannet a mené une politique de reconquête des terres agricoles avec laide de différents acteurs du territoire. Ceci lui a permis de reclasser 500 ha en zone agricole ou naturelle, et de créer une Zone agricole protégée. Dans le Pas-de-Calais, la commune de Loos-en-Gohelle a fait le choix de mettre des terres à disposition dagriculteurs à condition quils les cultivent en bio et quils convertissent en bio au moins la même surface sur leurs propres fermes. En Haute-Savoie, la commune de Massongy a créé une couveuse dactivités agricoles. Dans le Berry, des agriculteurs et des communes se sont organisés en coopérative pour valoriser les haies en plaquettes de chauffage. Dans les Hautes-Alpes, des éleveurs ont pu, avec le soutien des collectivités locales, ré-ouvrir et gérer eux-mêmes un abattoir de proximité qui était en faillite. Enfin, le kit de mobilisation « Décidons de notre alimentation ! » est présenté. Il a été créé par les Ami.e.s de la Confédération Paysanne pour interpeler les candidats aux élections municipales.
Dossier : L'entreprise agrirurale, une opportunité pour les territoires
Fabrice BUGNOT, Auteur ; Jade LEMAIRE, AuteurEn 2005, Cap rural (centre de ressources sur le développement local en Rhône-Alpes) avait publié un guide pour encourager les élus et les professionnels du développement à sintéresser aux entreprises agrirurales. Ces dernières sont définies comme des entreprises combinant plusieurs activités, dont au moins une agricole. Quinze ans plus tard, une partie des problématiques rencontrées par les porteurs de projet freinent toujours le développement de ces entreprises. Néanmoins, la relocalisation des activités agroalimentaires et le développement de politiques en faveur des produits bio et locaux semblent donner un nouvel élan à ces entreprises. Ce dossier, co-construit par Transrural initiatives et Cap rural, montre pourquoi et comment soutenir et accompagner les entreprises agrirurales au profit dun développement local et durable. Pour cela, il décrit plusieurs initiatives, la manière dont elles sinscrivent dans leur territoire, ainsi que les problématiques auxquelles elles sont confrontées.
Dossier : Et maintenant, laprès !
Véronique MARCHESSEAU, AuteurLa Confédération paysanne alerte, depuis plusieurs années, sur la nécessité de réorienter les modèles agricoles vers des systèmes plus viables. La pandémie de Covid-19 a mis en exergue des secteurs dactivités jusqualors relégués dans lombre (santé, agriculture, alimentation ) et a remis en avant quelques enjeux liés à notre système alimentaire. Ce dossier commence par dénoncer le manque de résilience de notre système alimentaire. Il dépeint ensuite les nuisances provoquées par lindustrialisation de lélevage sur notre environnement (perte de biodiversité, réchauffement climatique ) et celles provoquées par la malbouffe sur notre santé. A la suite, il propose plusieurs solutions pour tendre vers des systèmes agricoles et alimentaires plus durables (chacune dentre elles fait lobjet dun article) : arrêter les accords de libre-échange ; annuler les dettes des pays pauvres ; changer de politique agricole en mettant la priorité sur le commerce local et régional pour assurer la sécurité alimentaire ; relocaliser les productions ; développer les PAT (projets alimentaires territoriaux) ; remettre en place des outils de régulation pour les filières longues afin de mieux adapter loffre au marché ; favoriser les installations et les petites exploitations pour ne pas dépendre des travailleurs détachés
Dossier : Et si lalimentation de votre territoire devenait locale et durable ?
Hélène CLERC, AuteurLancé à lautomne 2019, loutil web PARCEL (Pour une Alimentation Résiliente Citoyenne Et Locale) permet de découvrir, de façon simple, ludique et gratuite, lempreinte spatiale, sociale et environnementale de lalimentation en fonction des modes de production et de consommation dans un territoire donné. Développé par Terre de Liens, la FNAB et le BASIC, PARCEL invite les citoyens et les élus à se saisir des enjeux actuels de lalimentation en leur proposant de jouer sur trois des principaux leviers de durabilité de lalimentation : la reterritorialisation des filières alimentaires, les modes de production agricole et la composition des régimes alimentaires. Larticle décrit les principes généraux de loutil PARCEL. Il explique que lutilisateur a la possibilité de choisir et de paramétrer 5 variables : un territoire, une population, un pourcentage de relocalisation dalimentation souhaité, un régime alimentaire plus ou moins riche en produits animaux et, enfin, la part de produits bio dans lalimentation. Ces 5 variables caractérisent la consommation alimentaire dont il souhaite connaître les impacts. PARCEL calcule alors 3 résultats : les surfaces agricoles nécessaires ; et, sur ces hectares relocalisés, les emplois agricoles que cela représenterait, ainsi que les impacts écologiques sur ces surfaces. Larticle présente un exemple territorialisé dutilisation de PARCEL : la commune de Crugny dans la Marne. PARCEL a aussi été conçu pour raisonner à des larges échelles. Il est aussi possible de faire tourner loutil sur le territoire de la France métropolitaine. Loutil est accessible à ladresse : https://parcel-app.org/.
L'épicerie, un lieu de vie pour deux vallées de la Drôme
CAMPAGNES SOLIDAIRES, AuteurDans la Drôme, lépicerie associative Gervanne-Sye est née en 2016, suite à la fermeture brutale de lune des dernières épiceries de ce territoire. Durant lhiver 2015-2016, les habitants se sont organisés pour imaginer son fonctionnement et son financement. Ils ont alors opté pour une structure associative. Ils ont également créé des évènements pour communiquer et fédérer des personnes autour de ce projet. Les évènements organisés, les dons, les adhésions à lassociation, les prêts des habitants et la campagne de financement participatif ont permis de récupérer 25 550 . Cette somme a servi à aménager un local, à acheter le stock de départ et à payer deux salariées. Lépicerie a ainsi pu ouvrir en août. Elle est ouverte six jours sur sept sur une grande amplitude horaire. Même si elle ne fait que 40 m2, elle propose plus de 70 produits frais locaux et bien dautres produits (60 % des marchandises sont locales). Une trentaine de bénévoles donnent de leur temps pour pallier les tâches que les épicières ne peuvent pas remplir (bricolage, approvisionnement ). La caisse enregistre en moyenne 63 tickets par jour et le chiffre daffaires a augmenté, ce qui a permis de faire évoluer le contrat de lune des deux salariées en CDI.
Faire mousser la bière en Occitanie
Alice LE BALLE, Auteur ; Raphaël LEBEAU, Auteur ; Camille GRENTZINGER, AuteurLa filière brassicole française est en pleine croissance. LOccitanie fait partie des régions les plus dynamiques avec plus de 200 microbrasseries et brasseurs artisanaux. Fin 2018, plusieurs acteurs de cette région ont créé un partenariat afin de structurer et daccompagner le développement de cette filière. Dans cette dynamique, les brasseurs ont exprimé de forts besoins en matières premières (malt et houblon) produites localement. La production régionale dorge de brasserie pourrait en théorie couvrir les besoins (la demande est évaluée à 3 500 tonnes alors que 12 000 tonnes sont produites sur ce territoire), mais cest létape de transformation en malt qui pose problème. Dans cette dynamique, une journée déchanges a été organisée le 22 novembre 2019, à Narbonne. Cette réunion a également été l'occasion d'identifier plusieurs objectifs de développement : relocaliser les productions de malt et de houblon, développer cette filière au travers de léconomie circulaire, différencier les bières artisanales régionales En complément de cet article, un encart est réservé à lentreprise Hopen-Terre de houblon qui a pour objectif de développer une production de houblon durable dans le Lot-et-Garonne, voire à léchelle nationale.
Houblon de terroir : Une filière qui monte en Lot-et-Garonne !
Elsa EBRARD, AuteurAu vu du développement des brasseries artisanales en France, Lucie Le Bouteiller et Fanny Madrid (ingénieures agronomes) ont eu lidée de développer une filière houblon biologique français. Leur projet, initié en 2017, a déjà remporté plusieurs concours. Il est soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine et par dautres partenaires, dont le lycée agricole de Sainte Livrade et la Chambre dagriculture du Lot-et-Garonne. Lucie et Fanny ont choisi, pour linstant, de commencer à développer cette filière dans le Lot-et-Garonne. Elles ont, pour cela, créé lentreprise HOPEN-Terre de Houblon, qui propose un accompagnement pour des agriculteurs en recherche de diversification (conseil agricole, vente de plants de houblon, service de transformation des récoltes, appui à la commercialisation auprès des artisans brasseurs). En 2019, une parcelle dexpérimentation dun hectare a été mise en place sur le lycée agricole de Sainte Livrade. Elle va permettre de tester 15 variétés de houblon, de mettre en place un suivi technique et dêtre un support de formation et de démonstration. Une quinzaine de professionnels se sont déjà déclarés intéressés par le projet. Lucie et Fanny espèrent que cinq agriculteurs se lanceront dans la production en 2020.
Le maraîchage reprend racine dans la métropole toulousaine
Elsa EBRARD, AuteurEn Haute-Garonne, la commune de Blagnac, qui fait partie de la métropole de Toulouse, et le Conseil départemental ont cherché à ré-installer des maraîchers, notamment en bio, sur les 135 hectares cultivables de la Plaine des Quinze Sols. Ces terrains, classés inondables et en périphérie urbaine, progressivement abandonnés, ont fait lobjet dun projet de recherche-action, mené de 2015 à 2019, en partenariat avec Solagro, Erables 31, lINRA et le CNRS. Parmi les préconisations, se trouvent : - le classement de la zone en ZAP (zone agricole à protéger) ; - la réorganisation foncière au niveau du PLU ; - une convention entre le Marché dIntérêt National de Toulouse et la régie alimentaire de Blagnac pour la valorisation de la production. Aujourdhui, trois candidats sont en cours dinstallation, dont Quentin Fauvre, qui témoigne de sa réorientation en maraîcher bio.
Paysans-traiteurs-crêpiers en Charente : Des galettes du champ à lassiette
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurEn Charente, Lucie Moy et Jonas Handtmann sont paysans, traiteurs et crêpiers : sur leur ferme de 24 ha conduite en bio, ils produisent des farines, des ufs et des légumes quils valorisent dans leur crêperie ambulante. Lucie Moy sest installée avec son compagnon en 2010 sur la ferme familiale. Le couple sest alors lancé dans la production de PPAM, mais na pas souhaité poursuivre son activité dans cette production. Lucie Moy a alors décidé de donner vie à son rêve en devenant paysanne-crêpière. Elle a suivi une formation de crêpière, puis le couple a commencé à cultiver du sarrasin, du blé, du petit épeautre, ainsi que des légumes de plein champ avec de la traction animale (qui servent à garnir les crêpes ou à être transformés en tartinades). Il a aussi commencé l'élevage de poules. Pour cultiver les céréales, ils ont fait appel à un entrepreneur voisin car ils ne souhaitaient pas investir dans du matériel, ni consacrer trop de temps aux cultures. Ils assurent en revanche le triage, le stockage et la transformation en farine. Le couple a également investi dans une roulotte pour pouvoir confectionner et vendre leurs crêpes garnies sur des évènements : Lucie Moy effectue une quarantaine de sorties davril à octobre. Cette activité fonctionne très bien, mais elle est épuisante. A terme, ils aimeraient développer des évènements à la ferme et lactivité traiteur car ces activités sont plus confortables.
Rhône Loire : Projet « CoopAgri »
Raphaël JACQUIN, AuteurLe projet CoopAgri vise à créer un groupement de fermes biologiques sous la forme dune coopérative dactivités agricoles. Il a été initié par le GRAP (Groupement Régional Alimentaire de Proximité) qui regroupe des épiceries, dautres distributeurs et des transformateurs engagés dans les circuits courts, locaux et bio, dans un rayon de 150 km autour de Lyon. Lobjectif est de créer une Coopérative dActivités et dEntrepreneurs (CAE) « cousine » du GRAP afin de mutualiser les savoirs des agriculteurs, les matériels et équipements agricoles, ainsi que la logistique. Les fermes pourront, soit devenir associées de la CAE (avec leur entité juridique propre), soit être hébergées par la CAE (leur activité est alors hébergée juridiquement, comptablement, économiquement et fiscalement par la CAE). Autre avantage, les agriculteurs en CAE peuvent opter pour le statut social de salarié : ceci leur permet de cotiser pour acquérir des droits (retraite, chômage). De plus, les fonctions supports sont assurées par des salariés spécialisés. Actuellement, une soixantaine dagriculteurs ont été contactés afin de déterminer le cahier des charges de cette coopérative et 32 ont manifesté leur intérêt.
Territoires en transition : Déconfiner les énergies
Stéphane THEPOT, AuteurLes initiatives pour un nouveau développement local sont nombreuses au sein des territoires ruraux. Cet article en présente plusieurs, du Berry au Quercy, en passant par le Gers. Quelles touchent au développement des circuits de proximité, notamment suite au confinement, à lapprovisionnement en produits locaux, bio ou non, à destination par exemple de magasins de proximité ou encore de la cantine, à linstallation de chaufferies au bois communales (dont une dans lIndre ne valorisant que du bois issu des haies du territoire), ou déoliennes « citoyennes », financées par des habitants, toutes ces initiatives, souvent basées sur des démarches collectives, montrent la vitalité de la « France profonde ». Elles montrent aussi limportance de penser autrement, de créer du lien, de mixer les avis et les horizons, de favoriser lécoute pour « jouer ensemble » et, ainsi, « déconfiner les énergies ».
Vigne de Cocagne invente une exploitation viticole solidaire
Catherine GERBOD, AuteurEn 2017, Pauline Chatin (ex-conseillère en développement durable à Paris) a eu lidée, après avoir réalisé un BTS Viti-no, de décliner le principe des Jardins de Cocagne à lactivité viticole. Son objectif est de créer une exploitation solidaire et dapporter une formation solide en viticulture et en vinification à des personnes en réinsertion professionnelle. Cette démarche répond également au manque de main duvre observé dans cette filière. Pauline Chatin a trouvé une exploitation qui convenait à son projet, à 15 km de Montpellier (domaine de 200 ha, dont 7 ha de vigne). Elle a ainsi donné vie à Vigne de Cocagne, avec laide de Jean-Charles Thibault, un vigneron bio qui cherchait une nouvelle façon de transmettre son savoir-faire. Des plantations sont en cours pour atteindre 12 ha de vigne. Lexploitation accueille actuellement trois salariés en insertion (contrat de 32 h/semaine au Smic) et pourra, à terme, en accompagner cinq. Vigne de Cocagne vise un équilibre financier, construit à 80 % sur la vente de vin, des prestations et lnotourisme, et à 20 % via laide aux postes dinsertion.
2èmes Rencontres de l'alimentation durable : Partager les expériences, inspirer la transition
Cette 2ème édition des Rencontres de lalimentation durable sest tenue à Paris le 29 janvier 2019, au Ground Control, un lieu atypique dédié à lalimentation et à lart. Des formats variés et originaux (théâtre forum, World Café, expériences artistiques et culinaires ) ont permis les échanges et la découverte dinitiatives concrètes, de démarches territoriales, détudes récentes, etc. Lévènement était organisé en collaboration avec lADEME, AgroParisTech, la Chaire Unesco Alimentations du Monde, Montpellier SupAgro, lINRA, lUniversitat Politècnica de València, la Banque des Territoires. Les Actes de ces Rencontres présentent les intervenants, les structures, et les initiatives qui étaient au programme, classées en 4 parties correspondant chacune à une démarche pour partager expériences et expertises : - Découvrir (sinspirer des innovations sur le terrain et découvrir des solutions concrètes) ; - Comprendre (Découvrir des études pluridisciplinaires récentes pour comprendre la complexité des systèmes alimentaires) ; - Échanger (Développer son réseau en partageant expertises, bonnes pratiques et envies de collaborations) ; - Expérimenter (Partager et créer des liens par lexpérience artistique, émotionnelle et alimentaire le jour des Rencontres).
Agriculture biologique et biodiversité : Comment les collectivités locales peuvent-elles favoriser une agriculture favorable à la biodiversité ?
Joël BOURDERIOUX, Auteur ; Christophe RINGEISEN, Auteur ; Ségolène NAVECTH-MARCHAL, Auteur ; ET AL., Auteur ; Christophe RINGEISEN | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2019Ce guide met en évidence les atouts de l'agriculture biologique pour restaurer et préserver la biodiversité et présente les différentes actions que les collectivités locales peuvent mettre en place pour favoriser l'AB dans leur territoire. Le document s'appuie sur des initiatives inspirantes portées par des collectivités locales, couplant développement de l'AB et actions spécifiques en faveur de la biodiversité. Elles visent notamment à : impliquer et soutenir les agriculteurs, installer ou mettre des terrains à disposition d'agriculteurs bio, sensibiliser et former les agriculteurs aux enjeux de la biodiversité, structurer et soutenir la création de filières vertueuses d'un point de vue écologique, soutenir la sélection de variétés adaptées, mobiliser l'ensemble des acteurs pour des projets pérennes. 10 fiches initiatives détaillent des projets issus de toutes les régions de France.
Ain : Les évolutions dune ferme de la Dombes
Claudine PITIOT-BECHE, AuteurJean-Philippe Clair est installé, dans lAin, en polyculture-élevage, avec une quarantaine de Montbéliardes et sur 88 ha. Il est en bio depuis 2009 et vend en moyenne 240 000 L de lait par an à Biolait. En 2017, la ferme a fait l'objet d'un diagnostic relatif à l'agriculture paysanne, selon les six thèmes permettant une analyse globale des dimensions sociales, économiques et environnementales : 1) Le travail avec la nature, illustré notamment par le passage en bio avec les pratiques qui sen sont suivies (arrêt des engrais minéraux, des pesticides et du soja, développement de soins alternatifs pour le troupeau, etc.) et les résultats obtenus (biodiversité très riche, etc.) ; 2) La qualité des produits ; 3) Le développement local et la dynamique territoriale, illustrés notamment par linvestissement de Jean-Philippe dans le GIEE Graines de l'Ain ; 4) Lautonomie économique en termes de temps de travail, dalimentation du troupeau et de semences ; 5) La répartition, avec une taille de ferme moyenne et des résultats économiques satisfaisants ; 6) La transmissibilité : la ferme a la capacité à rémunérer une à deux personnes et à rembourser un capital investi par un ou des repreneurs.
Auvergne-Rhône-Alpes : Changer pour des légumes bio
Claudine LAVOREL, AuteurEn Savoie, deux agriculteurs ont choisi de changer de production et de se convertir au bio pour répondre à la demande locale. Alexandre Merle était jusquà présent céréalier et éleveur de veaux en agriculture conventionnelle sur une exploitation de 65 ha. David Bernard était viticulteur et producteur de pommes de terre sur 7 ha, également en conventionnel. Depuis plusieurs années, Alexandre travaillait avec le Groupe Provencia (Carrefour market) pour commercialiser ses veaux. Face au manque de production de légumes bio en Savoie, le Groupe Provencia et les cuisines Leztroy (acteur de la restauration collective en Savoie) cherchaient des producteurs de légumes bio et locaux supplémentaires. Ceci a fortement incité Alexandre et David à changer leurs systèmes de production pour cultiver des légumes bio en plein champ. En 2018, ils lancent une phase test en produisant des légumes sans produits phytosanitaires. En 2019, ils convertissent 15 ha en bio, dont 5 ha en céréales pour conserver une rotation pertinente. Chaque exploitation conserve son entité, mais ils créent un GIE pour commercialiser leurs légumes auprès du Groupe Provencia et des cuisines Leztroy (courgettes, pommes de terre, poireaux, butternuts et potimarrons).
Bretagne : Fédérer les éleveurs bretons
Frédéric RIPOCHE, AuteurUn nouveau stand était présent au Space 2019, celui de lUnebb : Union des éleveurs bio de Bretagne. Cette association sest créée en janvier 2019. Elle compte une cinquantaine dadhérents (tous des éleveurs bio). Elle assure la commercialisation et les échanges entre les éleveurs, les GMS locales et les magasins de producteurs (son objectif, à terme, est de développer une filière régionale). Elle emploie, pour cela, deux salariés-acheteurs. Elle est également actionnaire de lUnebio, ce qui permet aux éleveurs de participer aux commissions filières. Un autre acteur de la filière élevage bio breton est en pleine évolution stratégique : la Sica Bretagne Viande Bio (BVB), née en 1991. Elle compte 500 adhérents, dont une trentaine de boucheries, 3 transformateurs, 40 points de vente et 12 salariés. Elle connaît une forte croissance depuis quelques années, et ses éleveurs comptent bien garder la main dessus : ils ont renforcé leur gouvernance en créant un directoire, ainsi quun conseil de surveillance, tout en réfléchissant à une structure juridique plus adaptée. BVB se bat pour une bio équitable et a mis en place des chartes de qualité portant aussi bien sur lautonomie alimentaire des élevages, que sur leur taille, et sur lapprovisionnement régional.
Centre-Val de Loire : Relocaliser lemploi saisonnier
Annie RIGAULT, AuteurDans le cadre du programme Territoires dinnovations sociales, le Réseau Cocagne a organisé, le 17 juillet 2019, une journée d'échanges sur le thème de lemploi saisonnier agricole. Deux projets ont été présentés à cette occasion : les unités mobiles dinsertion, avec une idée de plateforme demploi agricole qui permettrait ladéquation entre l'offre et la demande en termes demploi agricole ; et lécopôle alimentaire qui pourrait accueillir, sur un terrain de 8 ha, des personnes ne pouvant être autonomes.
Dossier : Bio et local, c'est l'idéal !
Gaëlle RUBEILLON, Auteur ; Yuna CHIFFOLEAU, Auteur ; Florent GUHL, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier, consacré à la consommation bio et locale, comporte les articles suivants : - Manger local, la nouvelle tendance ; - Amap, Ruche et Cie : les circuits courts sont de retour ! ; - Bio et local : quelles politiques agricoles ? ; - Du jardin à l'assiette : l'autonomie alimentaire ; - Consommer équitable, pour marier éthique et écologie ; - Produire local, un atout économique ; - Santé : redécouvrons les plantes de chez nous.
Dossier : Construire de nouvelles relations entre agriculture et intercommunalités
Fabrice BUGNOT, Auteur ; Jade LEMAIRE, AuteurLes compétences et limplication des intercommunalités dans les questions agricoles se sont développées, notamment en lien avec les réformes territoriales, la loi Egalim ou les attentes de la société civile. Ainsi, ces acteurs (communautés de communes, agglomérations ou métropoles) ont à semparer de ce « nouveau sujet » via divers angles : filière, type de production, foncier, transmission-installation, création dactivité, stratégies alimentaires territorialisées, eau, destination des sols, biodiversité, conflits dusage Travailler sur ces questions agricoles implique de nouvelles collaborations entre intercommunalités et acteurs du monde agricole. Ces collaborations, pour réussir, demandent du temps, un apprentissage des points de vue et des besoins de chacun, association entre politiques et professionnels, ou encore une animation importante, appuyée par des outils et des méthodes adaptés. Cest ce quillustrent les diverses expériences de projets de territoire autour de lagriculture présentées ici, issues de la région Auvergne-Rhône Alpes. Ce dossier fait aussi un focus sur des outils mobilisables pour élaborer de tels projets, comme des guides méthodologiques ou loutil gratuit en ligne Parcel, qui permet de « simuler la relocalisation de lalimentation dun territoire donné et destimer combien de personnes une parcelle peut nourrir ».
Dossier : Développons l'agriculture biologique dans les projets alimentaires territoriaux
Hélène CLERC, Auteur ; Joël BOURDERIOUX, Auteur ; Mathilde LE TRAOU, Auteur ; ET AL., AuteurLes projets alimentaires territoriaux (PAT), mis en place par la Loi d'Avenir pour l'Agriculture, l'Alimentation et la Forêt (2014), sont souvent portés par des communes, des agglomérations, des communautés de communes, des PETR (pôle d'équilibre territorial et rural). Les PAT visent à reterritorialiser l'agriculture et l'alimentation au service d'objectifs économiques, environnementaux et sociaux. Pour ce faire, l'ensemble des acteurs du territoire sont invités à réfléchir ensemble et à mettre en place des actions : État, collectivités territoriales, acteurs économiques et associations, pour une gouvernance partagée dans l'élaboration du projet, du diagnostic au plan d'action. Les PAT incluent un objectif de "valorisation de nouveaux modes de production agro-écologiques, dont l'AB". La construction de projets agricoles territoriaux avec les collectivités locales est déjà au cur des préoccupations des acteurs de la bio dans les territoires. Les démarches PAT sont une opportunité d'expliquer l'AB, et les producteurs, les transformateurs, les distributeurs, les consommateurs bio et leurs GAB sont invités à se mobiliser pour que l'AB trouve sa juste place dans les PAT. Le fonctionnement des PAT est décrit (définition, porteurs de projets, financements...), puis sont présentés les 8 PAT ou projets de PAT dénombrés en région Grand Est.
Dossier : Le Made in local
Laura DUPONCHEL, Auteur ; Sauveur FERNANDEZ, AuteurCe dossier analyse l'essor de la demande en produits locaux de la part des consommateurs et se penche sur la façon dont les professionnels s'organisent, dans les territoires, pour y répondre. De nombreux exemples d'initiatives illustrent le rôle des différents acteurs dans le développement du local. Leurs relations, leurs valeurs et leurs projets annoncent, peut-être, un système économique et sociétal d'avenir : - La relocalisation gagne du terrain ; - Logistique : le défi de la mutualisation ; - L'attrait du "fait près de chez moi" ; - Le rôle à jouer des magasins spécialisés ; - Les attentes des magasins bio de l'offre régionale ; - Des marques pour allier bio et local ; - Consommation locale et société ; - Enquête Biopanel : Le local a toujours le moral.
Les éleveurs des Hautes-Vallées ne se laissent pas abattre
Christophe LESCHIERA, AuteurEn 2016, labattoir de Guillestre, dans les Hautes-Alpes, dépose le bilan, laissant les éleveurs du nord du département sans abattoir de proximité. Les éleveurs décident alors de reprendre la gestion de labattoir sous forme de coopérative, avec la création dune SCIC (société coopérative dintérêt collectif) « Abattoir des Hautes-Vallées ». La main duvre nécessaire à son fonctionnement est ainsi assurée par 12 agriculteurs tâcherons, ayant reçu des formations spécifiques. Au bout de 18 mois de fonctionnement, la structure est à léquilibre financier. En 2018, une salle de découpe est aménagée. Aujourdhui, jouant un rôle économique et de tisseur de lien social, elle comporte 109 sociétaires, composés dagriculteurs, de bouchers, de consommateurs et de collectivités territoriales, et réalise 95 000 euros de chiffre d'affaires.
Faire le choix des circuits courts alimentaires
Pourquoi et comment s'approvisionner en circuits courts et soutenir une agriculture paysanne respectueuse de l'environnement et des hommes ? C'est la question à laquelle répond cette vidéo qui présente différents modèles de circuits courts. Les AMAP consistent en un contrat d'engagement réciproque entre un agriculteur et des consommateurs qui s'engagent à venir chercher, chaque semaine, un panier de légumes à un prix fixé à l'avance, par accord mutuel. D'autres modèles, comme les groupements d'achat et les boutiques de producteurs en ligne, sont présentés. Dans tous les cas, l'impact environnemental et la rémunération des agriculteurs sont les enjeux centraux qui guident le développement des circuits courts. Les avantages communs à ces différents exemples sont : un prix stable et juste pour les producteurs, des produits locaux, frais et de saison à un prix abordable pour les consommateurs. Un modèle gagnant-gagnant dans lequel, en plus de l'achat, existent du lien social et du partage de moments conviviaux.
Graines d'une Bretagne d'avenir
Emmanuel ANTOINE, Auteur ; Xavier HAMON, Auteur ; Olivier ROELLINGER, Auteur ; ET AL., Auteur | CHATEAULIN (ZAC de Run ar Puñs, 29 150, FRANCE) : ÉDITIONS LOCUS SOLUS | 2019Cet ouvrage collectif a été rédigé dans le cadre de la campagne "Graines d'une Bretagne d'avenir", à l'initiative de lassociation MINGA, de lAlliance Slow Food des cuisiniers, du Syndicat des Artisans Semenciers et du Groupement des agriculteurs bio du Finistère (GAB 29). Il présente des variétés produites et proposées dans le cadre de cette campagne. Il dessine les contours d'un nouveau métier, celui d'artisan semencier, et montre en quoi celui-ci aide à refonder le métier de maraîcher, à alimenter le métier de chercheur et à accompagner le métier de cuisinier... Les semences variétés populations contribuent à définir une nouvelle agriculture biologique de territoire, moins tributaire de l'industrie agroalimentaire. Dans cette nouvelle agriculture, tous les métiers de l'alimentation participent à créer une alimentation de proximité, propre, juste et accessible au plus grand nombre, comme l'illustrent les témoignages (artisans semenciers, maraîchers, cuisiniers, chercheurs ) présents dans cet ouvrage.
Nouvelle-Aquitaine : Des labels pour se démarquer
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurEn Nouvelle-Aquitaine, les labels Territoire bio engagé et Établissement bio engagé séduisent de plus en plus. Au 1er avril 2019, on dénombre 115 collectivités locales et 28 établissements labellisés (soit 60 300 repas quotidiens). L'exemple de Poitiers est notamment présenté : la ville a réussi à atteindre 26% de denrées bio dans ses repas ; 70% des achats bio sont issus de filières locales. Si le prix est plus élevé, il est atténué par le choix des menus (plus de légumineuses...) et les stratégies anti-gaspillage.
Pays du Mans : une charte du manger local
TRAVAUX ET INNOVATIONS, AuteurLe Syndicat Mixte du Pays du Mans, dans la Sarthe, en partenariat avec des acteurs locaux, a développé une charte « Qualité-Proximité », pour promouvoir les circuits de proximité et lapprovisionnement en produits agricoles de qualité au sein de la restauration hors-domicile (restaurants collectifs, restaurants commerciaux). Cette charte, commune aux producteurs et aux professionnels de la restauration, repose sur plusieurs principes : des circuits de proximité, des produits agricoles de saison et de qualité, une traçabilité, ainsi qu'une démarche pérenne dans sa structuration économique, son ancrage territorial et sa gestion logistique. Créée en 2013, la charte du Pays du Mans compte aujourdhui plus dune centaine dadhérents. Les territoires du Pays Vallée de la Sarthe et du Pays Vallée du Loir lont également mis en place depuis 2017.
Relancer la filière amande en Provence
Agnès CATHALA, AuteurEn 2014, en France, 35 000 t damandes ont été consommées alors que 300 t seulement ont été produites. Des acteurs de la région PACA (Chambre Régionale dAgriculture, Bio de Provence, les principaux transformateurs, etc.) se sont assemblés, en 2015, autour dun projet de relance de la filière amande. La première étape a été le diagnostic avec lidentification des atouts, des opportunités et des freins de cette filière. Après les résultats de ce diagnostic, les partenaires ont tenu à mettre en place un projet de relance visant à atteindre 1000 hectares de verger dici 2020, soit en 5 ans. La transition vers l'agroécologie et la production biologique sont deux enjeux forts pour la relance. En bio, le principal facteur limitant est le ravageur Eurytoma amygdali, une guêpe difficile à contrôler (pas de produit homologué). D'autres projets de recherche-développement existent, menés par divers acteurs, dont le GRAB.
Réussir la transition écologique : Outils pour agir ensemble
Ce livre intéressera tous ceux qui se posent la question « Que faire et comment faire pour engager la transition écologique près de chez moi ? », qui ont lenvie dagir, mais pas forcément les connaissances ou les compétences. Lauteur, lui-même fondateur d'un groupe de transition dans sa ville, fournit des pistes pour guider une démarche écologique et décrit des solutions concrètes pour mettre en uvre la transition écologique. Grâce à sa grande connaissance théorique et son expérience pratique du sujet, il donne les clés pour mettre en uvre plusieurs actions très concrètes pour la transition, au niveau local, en misant sur le collectif : AMAP et magasin de producteurs, jardin dinsertion, espace-test agricole, Repair Café, atelier vélo participatif, recyclerie, magasin coopératif, monnaie locale, habitat participatif. Louvrage met en évidence les facteurs de réussite liés à la gouvernance des projets de transition. En proposant une vision positive de la transition, qui stimule le « pouvoir d'agir » des habitants et rassemble largement (notion d'inclusivité), l'auteur invite à préparer l'avenir en suivant une démarche constructive et entraînante.
Sommet de l'Élevage, dans le Puy-de-Dôme : La protéine bio très recherchée
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurMême si lautonomie est souvent recherchée par les producteurs bio, les achats de concentrés restent la plupart du temps indispensables, aussi bien en monogastriques quen ruminants. Le 1er janvier 2021, lautorisation davoir 5 % dingrédients agricoles non bio dans les formulations daliments bio va être supprimée. Cette mesure a déjà été reportée plusieurs fois et, selon le projet Secalibio de lItab, passer au 100 % bio va entraîner une hausse dutilisation de 40 à 50 % du tourteau de soja. Ce dernier est souvent importé de loin (Chine et Inde). Certains fabricants, comme Cizeron Bio, cherchent à relocaliser leurs matières premières. Cette entreprise a dailleurs été nommée lauréat du prix spécial bio des Sommets dOr (concours organisé par le Sommet de lÉlevage), grâce à ses noyaux protéiques. Ce sont des concentrés déléments techniques (vitamines, oligo-éléments, enzymes) et protéiques, fabriqués à partir dune multitude de graines, dont 86 % sont cultivées en France. Selon Jean-Charles Cizeron, le dirigeant de lentreprise, pour sortir du diktat du soja (qui ne possède pas tous les nutriments et contient des phytostrogènes), il est nécessaire de varier au maximum lorigine des protéines. Son objectif est de fabriquer des aliments contenant moins de protéines mais de meilleure qualité. Cest un véritable projet de filière.
Sud de France, la marque de reconnaissance des produits dOccitanie
Nancy FAURÉ, Auteur ; Amélie BERGER, AuteurLa marque « Sud de France » a été créée en 2006 en Languedoc-Roussillon. Depuis la fusion des régions, elle est devenue un outil de reconnaissance et de promotion des produits agricoles dOccitanie. Une déclinaison dédiée à la filière bio, « Sud de France Bio dOccitanie », est disponible depuis décembre 2018. Cette marque a vocation à être utilisée par des agriculteurs et des entreprises pour valoriser des produits bio régionaux sur différents circuits de distribution. Elle référence ainsi un produit et non une entreprise. Ladhésion est gratuite et volontaire. Pour les produits biologiques, le principal critère à respecter est lorigine des matières premières : les produits bruts doivent être cultivés ou élevés en région Occitanie ; les produits transformés composés dun produit agricole majoritaire (80 % du poids sec) doivent garantir lorigine régionale du produit majoritaire ; les produits élaborés doivent garantir lorigine régionale dau moins 50 % du produit fini. Actuellement, près de 700 produits bio sont référencés. Interbio Occitanie souhaite développer ce catalogue et le diversifier pour en faire une opportunité didentification de lorigine des produits bio régionaux.
Territoires : Le Douaisis a mis les petits plans dans les grands
Julie BEAUCÉ, AuteurDans le Nord, l'agriculture est historiquement tournée vers l'industrie et centrée sur les céréales, les oléo-protéagineux, la betterave sucrière, etc. Avec une forte densité de population, très urbanisé, le territoire est marqué par des difficultés socio-économiques importantes. En 2006, alors qu'elle commençait à élaborer sa Trame Verte et Bleue, l'agglomération du Douais (triangle Lille-Arras-Valenciennes) a pris conscience de la diminution du nombre des exploitations et a décidé duvrer pour préserver ses espaces ruraux et son activité agricole. Après une série d'actions pilotes, dès 2011, Douaisis Agglo (nouveau nom de la Communauté d'Agglomération) est devenue, en 2013, l'une des trois agglomérations à signer avec la Région un Contrat d'Agriculture et d'Alimentation Périurbaine (CAAP'Agglo). Grâce à un nouveau financement, elle a pu renforcer son programme d'actions. Une des actions a été dédiée au développement de l'agriculture biologique. Ainsi, alors qu'en 2013, on comptait 6 agriculteurs bio ou en conversion, on en dénombrait 14 en 2017, et la SAU bio est passée de 54 ha à 203 ha au cours de ces 4 ans. En 2016, Douaisis Agglo s'est engagée dans un PAT (Projet alimentaire territorial) et a fait le pari de le décliner à l'échelle de 2 communes et de 2 établissements scolaires, afin de toucher plus de bénéficiaires. L'agglomération est allée encore plus loin sur les questions d'alimentation et de santé en devenant, en 2018, l'un des premiers territoires à signer la charte "Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens".
Tous acteurs de la révolution verte : Changer la ville, transformer le monde
La prise de conscience, par les populations urbaines, d'être déconnectées de la nature motive un retour vers les savoir-faire du jardinier et un besoin d'actions concrètes, liées à la nature, à mettre en place en ville. Dans les grandes villes de France, de nombreuses actions « vertes », socialement innovantes, tentent ainsi de contrer cette déconnexion. "Merci Raymond", collectif de jardiniers urbains qui militent pour des villes plus vertes, présente des initiatives positives : l'apiculture en milieu urbain, l'occupation des sous-sols de nos villes pour cultiver des endives, la culture des fraises dans des containers... La transition écologique implique de changer nos modes de vie et de repenser les villes. Cest pourquoi louvrage sadresse aussi aux responsables locaux, en listant des initiatives pragmatiques et réalisables à mettre en uvre. Pour aider les citoyens qui souhaitent sengager, 25 actions sont présentées, dont 10 à mettre en place sur son balcon, pour que chacun puisse prendre part à la révolution verte et devenir un jardinier urbain. Louvrage explique aussi comment devenir apiculteur en ville, comment obtenir un permis de végétaliser, comment bouturer pour mieux partager, semer des graines, mettre en place un jardin partagé, faire un compost, cultiver au pied d'un arbre, etc. Merci Raymond est allé à la rencontre de personnalités fortes, acteurs de la réintroduction du vert en ville qui portent ce mouvement avec enthousiasme et partagent une vision des villes de demain.
La transition agricole et alimentaire en France : 350 initiatives locales pour une alimentation responsable et durable
Violette DIVAY, Auteur ; Laetitia ROUSSEL, Auteur ; Philippe POINTEREAU, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (4 Rue de la Sorbonne, 75 005, FRANCE) : RESOLIS | 2019Le programme Alimentation Responsable et Durable répertorie, au sein de l'observatoire RESOLIS (Recherche et Evaluation de SOLutions Innovantes et Sociales), plus de 650 initiatives agricoles et alimentaires dans le monde, dont plus de la moitié sont françaises. Alimenté par cinq années d'observation de la transition agricole et alimentaire, le n°22 du Journal de RESOLIS donne la parole à des acteurs et des territoires engagés dans la voie de la transition, à travers quelque 350 initiatives d'alimentation responsable et durable. S'ils révèlent une forte capacité d'ingéniosité, d'adaptation et d'innovation face aux défis de la transition, ces acteurs particuliers, publics, et privés ne manquent pas de rappeler l'urgence à transformer notre système de production et de consommation agricole et alimentaire. La première partie "Ce que nous disent les acteurs de la transition agricole et alimentaire" fait une présentation globale des initiatives en les classant en 6 grandes catégories : Production agricole (63 initiatives) ; Production de services (58) ; Consommation alimentaire (76) ; Distribution/Commercialisation (53) ; Valorisation non alimentaire (71) ; Transformation produits (29). Deux zooms sont proposés : La transition alimentaire dans le secteur de la restauration privée commerciale en Ille-et-Vilaine ; Les microfermes au cur de systèmes alimentaires durables. La deuxième partie sintéresse au passage « des initiatives au système territorialisé », en donnant la parole à des collectivités et à des territoires (Parcs naturels régionaux). De nouveaux « chantiers » sont identifiés pour franchir de nouvelles étapes dans cette dynamique de transition alimentaire dans les territoires, en rappelant le caractère durgence de la situation.
uvrer au développement dune alimentation locale de qualité
Claire BOUC, AuteurEn 2017, lAdapei de la Gironde a créé une légumerie de 180 m2, afin de promouvoir lutilisation de produits frais, de qualité, issus de lagriculture biologique ou raisonnée, auprès de la restauration collective. Cette légumerie, nommée la légumerie Magellan, produit des légumes de 4ème gamme et emploie douze personnes, dont onze en situation de handicap. Un soin particulier a été apporté à lergonomie afin de concevoir des postes de travail adaptés. La légumerie Magellan est certifiée pour l'AB et sapprovisionne en circuits courts auprès de coopératives ou de producteurs locaux. Elle répond à trois objectifs : créer des emplois pour des personnes en situation de handicap, permettre laccessibilité à tous à des produits bio et locaux via la restauration collective, soutenir le développement du maraîchage sur son territoire. La légumerie Magellan transforme 600 kg de produits frais par jour, principalement des pommes de terre et des carottes, mais aussi des oignons, des courgettes, des concombres, des butternuts, des potimarrons, des navets, des poivrons Un des onze employés en situation de handicap est interviewé : il explique ses missions et ce qui lui plaît dans son métier.
Adopte un supermarché
Omar MAHDI, AuteurSuperQuinquin, tel est le nom du "supermarché" coopératif qui a ouvert ses portes à Lille (59), le 1er avril 2017. Nicolas Philippin, ancien consultant en accompagnement de projets en économie sociale et solidaire, a rencontré Tom Boothe, Américain fondateur de La Louve, à Paris, sur le modèle de Park Slope Food, et réalisateur du documentaire Food Coop. Grâce à ses conseils, Nicolas et la dizaine de personnes intéressées pour créer un lieu dachat dans cet esprit ont franchi le pas. En créant SuperQuinquin, ils ont pour ambition "d'offrir une solution pour faire toutes ses courses au même endroit et d'y trouver des produits de qualité, bio ou locaux, qui restent accessibles". Mais c'est la force du collectif et l'humain qui restent les principaux moteurs de l'aventure. Seuls les coopérateurs, qui donnent de leur temps pour faire fonctionner le magasin, peuvent s'y approvisionner. Ils décident ensemble de ce qui est mis en magasin, pourquoi et à quel prix. L'acte d'achat s'en trouve chamboulé, mais seul ce changement de point de vue, comme l'illustrent les témoignages des coopérateurs engagés dans SuperQuinquin, permettra aux supermarchés coopératifs de représenter, à terme, une véritable alternative au consumérisme.
"L'Auvergne a été une découverte étonnante"
Mélodie COMTE, AuteurMickaël Hyvert a grandi dans les montagnes de Tahiti, en Polynésie française, où il a découvert la viticulture. Il s'est envolé ensuite pour Bordeaux où il a suivi des études en viticulture et nologie et obtenu son BTS. Après plusieurs stages dans des exploitations viticoles de diverses régions françaises et un travail de six mois dans un domaine viticole au Chili, il est devenu le maître de chai au Château d'Yon. Ce sont les hasards de la vie qui l'ont amené dans le Puy-de-Dôme. Mickaël découvre alors tout le potentiel des vins d'Auvergne : "LAuvergne a été une découverte étonnante avec ses vins frais, fruités, épicés et tirant beaucoup sur le poivre. Je pense qu'il est possible de faire des choses incroyables dans ce terroir volcanique", déclare-t-il. La rencontre avec Jean-Pierre Pradier, vigneron bio installé aux Martres-de-Veyre, propriétaire du Domaine des Trouillères, en recherche d'un successeur, va décider de la suite. Après un an de parrainage, Mickaël devient officiellement le patron du domaine, en novembre 2017. Il poursuit la culture en bio et conserve les réalisations de son prédécesseur, attaché aux traditions, aux savoir-faire ancestraux et à la qualité. Aujourd'hui, il a plein de projets en tête et souhaiterait associer ses deux passions : la vigne et l'archéologie.
Le Bauckhof associe agriculture et sociothérapie : Donner du sens à la vie et au travail
Michael OLBRICHT-MAJER, AuteurEn Allemagne, l'aventure du Bauckhof Stütensen a commencé avec la famille Bauck qui, à la fin des années 1960, hérite d'une ferme et formule le projet de créer un espace de thérapie sociale sur cette ferme. Aujourd'hui, après une cinquantaine d'années, près d'une centaine de personnes vivent et travaillent au sein de cette communauté de vie et de travail basée sur lanthroposophie. A la ferme biodynamique, sadosse un atelier pour personnes handicapées. Il emploie 48 personnes, dont 30 dans le domaine de l'agriculture, de la forêt et du jardinage. Dans ce lieu de vie, les journées sont rythmées par des activités culturelles, pédagogiques et sportives, mais cest bien lagriculture qui reste centrale dans le projet. Elle crée du sens par laspiration à lautosuffisance et par la structuration en domaines de travail. Le projet a été réajusté, il y a quinze ans, à un moment où les encadrants avaient de plus en plus de mal à tenir des objectifs à la fois thérapeutiques et de production agricole, avec une demande croissante du marché. Aujourdhui, les ateliers sont gérés comme une entreprise à part entière. Des financements et un partenariat avec un organisme daide aux personnes handicapées ont renforcé la structure. Le Bauckhof peut ainsi rester fidèle à ses objectifs initiaux. De nouveaux projets voient le jour, comme la production de bois de chauffage et la vente de bois duvre.
Bees coop : Etre l'acteur de sa propre souveraineté alimentaire
Dominique PARIZEL, AuteurLe modèle de Park Slope Food Coop de New York a inspiré une cinquantaine de "supermarchés" participatifs en France. En Belgique, le magasin bio Bees coop, qui a ouvert dans un quartier de Bruxelles il y a 3 ans, est aussi inspiré de ce modèle. Son objectif : donner accès à une alimentation de qualité à prix abordables pour tout le monde en offrant une alternative globale - avec une gamme complète de produits - à la grande distribution classique. Quiconque peut venir y faire ses courses, à la condition de devenir coopérateur. Il suffit de prendre au moins une part, et de s'engager à venir travailler deux heures quarante-cinq minutes toutes les 4 semaines. Cette organisation implique le consommateur, qui devient partie prenante du magasin où il fait ses courses. Aujourdhui, Bees coop compte 1 600 membres. Quentin Crespel explique en détail comment fonctionne le magasin, quels sont ses partenaires (producteurs, transformateurs, Ville de Bruxelles, écoles, Université...), les difficultés rencontrées, mais aussi les projets. Si 90 % des produits proposés à Bees coop sont bio, le premier objectif reste la qualité au bon prix. Un des axes militants du projet consiste à faire de la pédagogie et à montrer que les prix pratiqués dans la grande distribution classique ne reflètent pas la réalité La finalité sociale du projet comprend une partie éducative et une partie partage des connaissances. Bees coop organise de nombreuses actions de sensibilisation afin de questionner lacte de manger aujourdhui. Ancrée dans son quartier, la coopérative souhaite conserver une taille humaine. Elle est prête à partager son expérience pour que dautres magasins participatifs puissent voir le jour à Bruxelles, afin de créer des endroits pour faire ses courses qui soient aussi des lieux de rencontres porteurs de vraies valeurs autour de lalimentation.
Une bière 100 % locale ?
Marion PAQUET, AuteurEn France, on compte actuellement environ 1 300 brasseries, dont une majorité de micro-brasseries. 90 % des brasseurs achètent leur malt à l'étranger, en Belgique et en Allemagne principalement, et 80 % de la production de houblon utilisée dans l'Hexagone provient des États-Unis, d'Angleterre et d'Allemagne. Si les brasseurs artisanaux visent d'abord la qualité, sans forcément considérer comme un problème de s'approvisionner à l'étranger, de plus en plus de consommateurs font valoir leurs attentes vis-à-vis de l'origine locale des produits entrant dans la composition de la bière. Pour Edouard Roussez, président de l'association Houblons de France, les houblonnières françaises, qui se sont adaptées aux industriels, proposent majoritairement des variétés peu chères, mais pauvres gustativement. En bio, c'est même la pénurie pour certains houblons... Edouard Roussez fait partie de ces acteurs du monde brassicole qui tentent aujourd'hui de relocaliser, en France, la filière houblon, notamment en créant du lien entre brasseurs et agriculteurs et en initiant la recherche-développement. Un travail de documentation sur les variétés de houblon a également commencé. Pour le malt, le problème se pose différemment. En effet, la France est un des premiers producteurs de malt brassicole au monde. Mais elle exporte 80 % de sa production, les grosses distilleries du secteur estimant que les quantités demandées par les brasseurs indépendants sont trop faibles. Ces derniers en importent 90 %. Face à ce constat, Guillaume Bourdon, suite à un séjour en Ardèche, sest lancé dans la création dune malterie en Rhône-Alpes. La coopérative Malteurs Echos est née il y a 7 ans et prévoit une production de 1 500 tonnes de céréales maltées dici 2020, dont 80 % sont récoltées à moins de 100 km de la malterie. Pour lagriculture, cette nouvelle demande est non seulement une opportunité de diversification des exploitations, mais également dinstallation.
Bio portrait : Ferme d'en Fremier : Marie et Jean-Paul Richeme, deux amoureux de leur métier
Sandrine DEBLOIS, AuteurMarie et Jean-Paul Richeme élèvent en biodynamie une vingtaine de Montbéliardes à Revigny, dans la vallée de la Vallière (39). Ils transforment le lait à la ferme et fabriquent exclusivement des fromages au lait cru. Jean-Paul s'est installé sur les terres familiales, là où son père élevait des taureaux de sélection. Lorsqu'il a repris la ferme, Jean-Paul a d'abord fait de l'élevage allaitant, avant de passer à l'élevage laitier et de débuter la fabrication de fromages dans la tradition locale (tommes, gruyères...). Aujourd'hui, grâce à la venue de Marie, institutrice à la retraite originaire de Normandie, la gamme s'est diversifiée : lactiques natures et agrémentés, tommes fleuries, tommes morgées, gruyères et chevret, un fromage traditionnel du Haut-Jura que Marie a souhaité réhabiliter. Ensemble, et comme Jean-Paul l'a toujours fait, ils continuent de chercher à améliorer leurs pratiques et à explorer le monde de la fromagerie, essayant de comprendre les multiples influences des pratiques d'élevage et des techniques de transformation sur la qualité du lait et du fromage.
Changer de système : Qu'auriez-vous fait ? Passer en bio : seul ou en groupe ?
Jean-Marie CONSTANS, AuteurL'article présente l'expérience de 4 agriculteurs du Gers, adhérents de la Cuma des Deux Vallées (70 adhérents au total), qui ont fait ensemble le pas de la conversion : Hervé Oulé, Philippe Arancini, Christian Dalliès et Jacques Candelon. Les investissements réalisés par la Cuma pour les 4 agriculteurs (tracteurs, bineuses, herses étrilles...) profitent à d'autres adhérents. Aucun des quatre agriculteurs bio ne regrette ce choix du collectif, soulignant que, si la question du matériel de travail est en effet importante, un passage en bio implique avant tout une réflexion globale. Tous les quatre espèrent que d'autres adhérents passeront, eux aussi, en bio. En attendant, une nouvelle dynamique, perceptible dans l'implication des membres et le partage des tâches au sein du groupe, semble porter la Cuma.
Le chant de la terre, à La Louvière : Coopérative de "consomm'acteurs" bio
Dominique PARIZEL, AuteurLe Chant de la Terre, tel est le nom de cette coopérative de consommateurs bio nouvellement installée à La Louvière (Wallonie). Michel Eggermont, président de la coopérative, raconte comment le projet est né, et comment il a pu se concrétiser, grâce aux efforts des premières chevilles ouvrières, il y a 8 ans... Avec une dimension sociale affirmée, la coopérative entend faire évoluer les façons de consommer. Marie-Anne Collet, une des coopératrices, explique que cet engagement social se traduit à différents niveaux. Le prix reste un défi, afin que la population locale puisse acheter bio. Cependant, la coopérative est aussi un espace de rencontres et d'échanges. Ses membres souhaitent qu'elle soit aussi être un vecteur de diffusion d'informations et d'idées, en organisant des conférences, en rapprochant les consommateurs et les producteurs, en accompagnant de petites initiatives locales...
Chez Jackie Guillemet, le jardin du milieu à Salvezou dans le Lot : Soigner la Terre pour atteindre le coeur de l'homme dans sa diversité
Laurent DREYFUS, AuteurParmi les jardins conduits en biodynamie, celui de Jackie Guillemet, dans le Lot, donne un bel aperçu de ce qu'il est possible de mettre en place, petit à petit, dans un esprit de partage et de recherche. Jackie, issu d'une famille d'éleveurs bretons, a d'abord travaillé dans l'informatique. Il a rencontré la biodynamie pour la première fois à 35 ans et s'est mis à cultiver son jardin selon les principes biodynamiques. Intrigué, mais sceptique, il a peu à peu élargi ses connaissances en anthroposophie, motivé par les résultats obtenus. Devenu enseignant en pédagogie Waldorf, il s'est ensuite tourné vers les structures d'insertion pour y occuper des postes de direction. Aujourd'hui, il se consacre à son jardin, tapi dans un petit vallon en contrebas de la maison. Pour lui, soigner la Terre est un des meilleurs moyens pour atteindre et soigner le cur de l'homme. Il s'est engagé dans l'animation de formations à la biodynamie et s'investit dans une association suisse qui réalise des recherches sur le compostage.
Communauté de communes du Pays Solesmois (CCPS) : du PLUI au projet bio territorial
EAU, BIO & TERRITOIRES, AuteurDans le département du Nord, à 70 km au sud-est de la métropole lilloise, limpulsion d'un élu et de son équipe a permis à une communauté de communes rurale de se mobiliser en faveur de lenvironnement en collaboration avec le monde agricole. En 2015, une démarche de concertation exemplaire a réuni de nombreux acteurs du territoire pour évaluer lintérêt de développer lagriculture biologique en Pays Solesmois. Cette démarche a abouti au programme Agribio, lancé en 2016. Ce programme, mené en parallèle dun projet intercommunal dentretien écologique des espaces verts, favorise une concertation multi-partenariale qui rassemble les autorités locales, les groupes dagriculteurs fédérés dans diverses associations, les organismes responsables de la gestion de leau, mais aussi les instituts de formation comme la Maison Familiale Rurale de Haussy. La dynamique fait naître des collaborations nouvelles avec Terre de Liens pour la veille sur le foncier agricole, par exemple - et des projets innovants une étude de faisabilité pour la construction dun moulin à céréales est en cours de réalisation. L'article développe l'historique et le développement de ce projet, présente les actions en cours et met en exergue les difficultés rencontrées, les facteurs de réussite et les perspectives du projet.
Les conséquences du "consommer local" sur la chaîne de production-transformation
Sauveur FERNANDEZ, AuteurL'alimentation locale et les circuits courts continuent de se développer et de rencontrer du succès auprès des consommateurs. Quelles sont les conséquences de ce développement et les défis pour les points de vente et les marques bio ? Quelle vision doivent-ils avoir pour mieux se distinguer, et comment adapter les filières bio ? Les magasins bio proposent environ en moyenne 14 % de produits locaux. L'enjeu est d'augmenter ce taux et d'élargir au frais, au sec et au non alimentaire sur le modèle des Épiceries Alternatives de Proximité (EAP). Les défis que les magasins bio doivent relever sont, entre autres : 1/ Avoir une vision audacieuse de l'avenir, notamment en mariant bio et terroir, en s'insérant dans un écosystème et une logistique locale adaptée, en participant à constituer une nouvelle chaîne agroalimentaire circulaire locale, frugale et agile, avec, au cur du système, les territoires et les clients acteurs de cette nouvelle super filière à haute naturalité... ; 2/ Améliorer les magasins existants ; 3/ Développer de nouveaux modèles de magasins ; 4/ Dépasser les centrales d'achat pour aller vers une logistique bio territorialisée (production et distribution), sappuyant sur la mutualisation des transports, entre autres...
Des coopératives alimentaires auto-gérées : Le modèle des Diony-Coop à Saint-Denis
Jean-Claude RICHARD, AuteurDepuis environ 5 ans, se sont développées des petites structures destinées à fournir à leurs membres les compléments nécessaires aux produits fournis par les AMAP. Ces structures sont totalement indépendantes et fonctionnent selon les principes de l'éducation populaire : l'Indépendante, Coopaparis (18ème arrondissement de Paris), Coopali (Champigny-sur-Marne), l'Epi Castelfortain dans les Yvelines, Solibio sur l'Île de Saint-Denis, ou encore les Diony-Coop, à Saint-Denis (93). Ces dernières se sont installées à Saint-Denis pour permettre aux 110 000 habitants d'acheter des produits bio ou de qualité à des prix "raisonnables", dans un contexte d'absence totale d'enseignes bio dans cette commune... Fin 2016, la première Diony-Coop offrait plus de 900 références de produits au prix d'achat et regroupait 300 coopérateurs. Un deuxième magasin a été ouvert en 2017. Aujourd'hui, les deux magasins regroupent plus de 550 familles. Ce modèle et cette nouvelle façon de consommer ont été présentés en septembre 2017 à Saint-Denis, lors d'une rencontre nationale des coopératives alimentaires autogérées, où environ 200 personnes sont venues découvrir et apprendre comment ouvrir une telle coopérative, basée sur des pratiques autogestionnaires. L'article aborde ainsi les principes de fonctionnement, au cur duquel se trouvent la participation et la responsabilité individuelle, les différentes modalités d'approvisionnement, l'organisation, etc.
Défi cantine : CAAP ou pas CAAP ?
SYMBIOSE, AuteurQuatre défis Familles À Alimentation Positive (FAAP) ont été organisés, dans le Morbihan, en 2016 et 2017, avec d'excellents résultats. Le conseil d'administration du GAB 56 a eu l'idée d'adapter la méthodologie du défi FAAP à la restauration collective. Ainsi, en avril 2017, le premier défi Cantine À Alimentation Positive (CAAP) a été lancé sur le pays de Vannes, avec le soutien du Conseil Départemental et de Manger Bio 56. Quatre collectivités du pays vannetais avec des contextes et des publics différents ont participé à ce nouveau défi. A l'issue de l'expérience, les résultats sont là : la consommation de produits bio a progressé de 8 points, avec une diminution du coût de 11 centimes par repas. 3 communes et un collège du pays lorientais se sont lancés à leur tour dans l'aventure en septembre 2018.
Dossier : Demain, quels leviers pour développer la bio dans nos territoires ?
Joël BOURDERIOUX, Auteur ; H. CLERC, Auteur ; F. DOR, Auteur ; ET AL., AuteurPour donner aux collectivités l'envie et les outils pour favoriser l'AB sur leur territoire, Bio en Grand Est et la FNAB ont organisé un colloque sur le sujet, en mars 2017, avec le soutien de la Ville de Strasbourg. Ce dossier résume le déroulement de cette journée en proposant une synthèse des leviers à disposition des collectivités et des compétences du réseau Bio en Grand Est pour les accompagner : - Mobiliser du foncier pour le maintien et l'installation d'agriculteurs bio ; - Sensibiliser les producteurs et accompagner le changement des pratiques agricoles ; - Développer des circuits courts et de proximité biologiques ; - Renforcer l'économie en soutenant le développement de filières agricoles biologiques rayonnant à grande échelle.
Etude de situation et des modes de production actuels en vue de la création d'une filière protéagineuse avec valorisation de la graine en élevage
Ce mémoire a été réalisé dans le cadre de la Licence Professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement". La Minoterie Burggraf-Becker, située à Dossenheim-sur-Zinsel (67), dans le Parc Naturel des Vosges, transforme 1 500 tonnes de céréales (bio et non bio) par an, en farine destinée aux professionnels de la boulangerie-pâtisserie ou aux particuliers. Cette entreprise a toujours misé sur les céréales locales. Depuis les années 2000, elle s'est investie dans la filière bio locale (transformation des céréales en bio en farine, gamme d'aliments bio pour l'élevage). Afin de développer la bio locale, la minoterie souhaite mettre en place une filière légumineuses à grosses graines (pois, féverole, soja et lupin) avec l'utilisation d'un procédé de toastage pour l'élevage. L'étude a porté sur la faisabilité de l'implantation de protéagineux dans les exploitations de la Moselle et du Bas-Rhin, notamment en Alsace Bossue.
Ferme Champignol : L'agriculture peut être aussi une source d'énergie
Francis GIOT, AuteurLa Ferme de Champignol (Wallonie), en polyculture élevage, est principalement orientée vers la production laitière, et plus particulièrement la fabrication du beurre, commercialisé en vente directe. Marie et Dimitri Burniaux ont repris la ferme des parents de Dimitri en 1996, avec une conversion bio en 2011. La ferme est constituée de 30 ha de prairies permanentes, 20 ha de prairies temporaires et 30 ha de céréales. 2/3 de la production de céréales alimentent la filière bio, 1/3 est destiné à l'alimentation des vaches. Pour compléter leur offre, ils se sont lancés dans le maraîchage, en particulier pour faire découvrir à leurs consommateurs des légumes oubliés. Ils revendent également des fromages produits par des collègues. Ils ont récemment accueilli un nouveau partenaire, qui transforme le lait de la ferme en une nouvelle gamme de fromages, sous le nom de Champignol. Pour chauffer leurs deux serres et leur table de semis, ils ont décidé de produire eux-mêmes l'énergie, grâce à deux dômes dédiés à la méthanisation. Le gaz est produit avec les déchets de la ferme, mais aussi avec des déchets de céréales, des sous-produits de betteraves et de pommes de terre et avec des tontes de pelouses, qui leur sont apportés par des céréaliers, des sucreries, des agriculteurs, des professionnels des parcs et jardins et par la commune. Le gaz est destiné à produire de l'eau chaude, qui est non seulement distribuée sur la ferme, mais qui permet également dalimenter en eau chaude 16 logements aux alentours...
Fermebioscopie : Un système simple, optimiste et créateur d'emploi
Adrien LECHARTIER, AuteurAdrien Lechartier a repris la ferme familiale, située à quelques kilomètres du Mont Saint-Michel (50), en 2003 : 32 ha d'un seul tenant et un quota de 287 000 l. La ferme était alors conduite en conventionnel en système maïs-soja et très intensive. Il est passé en bio en 2013. Aujourd'hui, sur ces terres fertiles et arrosées, le potentiel agronomique est optimisé par une conduite en bio réfléchie. Les vaches pâturent toute l'année. En 2016, il crée avec Olivier, éleveur installé à 2 km de sa ferme, la SAS Pivette et Pilorette qui transforme 20 000 litres de lait bio par ferme en yaourts, crèmes dessert, riz au lait, qui sont vendus en magasins et en restauration collective. L'objectif d'Adrien à court terme est d'embaucher un salarié sur sa ferme pour se libérer du temps.
Les fleurs du bien
Ingrid VAN HOUDENHOVE, AuteurBasée en région parisienne, l'Association Fleurs de Cocagne emploie des femmes en insertion. Celles-ci cultivent des fleurs qui sont ensuite vendues en circuits courts. Composer un bouquet, comme le recevoir, génère une émotion ; et l'horticulture biologique et la vente de fleurs constituent un travail valorisant et un bon vecteur d'insertion pour des femmes en situation précaire, en échec personnel ou professionnel. A Avrainville (91), l'Association emploie 16 personnes, encadrées par 5 salariés permanents pour cultiver, sur 1 ha de serres froides, 70 000 roses et 50 000 annuelles (40 variétés) presque toute l'année. Toute la production est certifiée Ecocert, et vendue en local, sur des marchés, ou bien à des fleuristes de l'Hexagone en quête de filières locales et/ou bio.
La Gartencoop, un exemple d'agriculture solidaire
Camille FONTENY, AuteurA Tunsel, à quelques kilomètres de la frontière franco-allemande, la Gartencoop existe depuis 2009. Cette coopérative cultive 9 ha de légumes bio diversifiés et distribue 70 espèces de légumes différents pour 80 foyers coopérateurs. Elle emploie aujourd'hui 4,5 ETP. Un lien fort s'est établi entre les coopérateurs et la ferme qui produit leurs légumes. Le modèle fonctionne aussi grâce à linvestissement des coopérateurs bénévoles dans les travaux de la ferme et dans la distribution, à hauteur de 5 demi-journées par an (désherbage, récolte, préparation des paniers, livraison...). L'originalité de cette ferme, comme ont pu le constater les maraîchers et porteurs de projets qui l'ont visitée à l'occasion du Mois de la Bio 2017, consiste dans une organisation du travail horizontale. Une réunion de coordination bimensuelle, ouverte à tous les membres, permet de prendre les décisions importantes. Depuis 2016, un groupe de bénévoles appuie les salariés dans la gestion des problématiques liées au monde du travail et à l'autogestion de la ferme. Dans toutes ses actions, La Gartencoop essaie de trouver un équilibre entre faisabilité technique et ambition environnementale. La démarche de la ferme s'inscrit dans l'écologie, mais aussi dans la recherche d'autonomie (en énergie, en intrants...).
Grille d'analyse des territoires : Identifier les spécificités de son territoire pour agir efficacement en faveur du développement de l'agriculture biologique
La Grille danalyse des territoires est issue d'une réflexion collective lancée en 2008 portant sur l'élaboration de méthodes et d'outils pour favoriser le développement de l'agriculture biologique sur les aires d'alimentation de captages, dans un but de protection ou de reconquête de la qualité de l'eau potable. Elle a pour objectif d'aider les acteurs locaux à orienter leurs actions de développement en faveur de la production biologique en fonction des atouts et des contraintes des territoires concernés. Élaborée en 2010, la Grille d'analyse des territoires a été mise à jour en 2018. Elle se décline autour de trois axes : le potentiel de production biologique, létat des filières biologiques et des débouchés, le contexte politique et réglementaire influant sur la transition agricole du territoire. Elle permet didentifier les acteurs locaux concernés et de tirer des enseignements des expériences dautres collectivités ayant agi avec succès. Cet outil permettra ainsi aux collectivités de mieux se saisir des spécificités de leur territoire pour allier développement local et préservation des ressources naturelles et agir en faveur de la transition agricole et alimentaire.
Les Jardins de la Haute-Vallée : Un outil précieux pour les paysans
Pascaline PAVARD, AuteurDans les années 1980, six paysans audois motivés ont eu l'idée de monter une CUMA itinérante pour assurer la transformation de leurs fruits. De cette initiative, sont nés plusieurs projets, dont celui de la coopérative des Jardins de la Haute-Vallée. En 1992, sa création était officiellement annoncée. Vingt-trois paysans locaux étaient alors adhérents. Le projet disposait d'un budget de 350 000 euros, et la commune de Couiza (11) avait accepté de mettre un terrain à disposition pour la construction d'un bâtiment de 250 m2 en location-vente sur 15 ans pour créer l'atelier. Lobjet de la coopérative : la transformation de fruits, légumes, plantes et champignons, mais aussi certains services, comme la fourniture d'emballages (bouteilles, bocaux, capsules, cartons...) à prix coûtants pour les utilisateurs. Actuellement, l'atelier permet de transformer, en une journée, entre 3 et 4 t de pommes, de produire 3000 l de jus de raisins et jusqu'à 200 kg de confitures... La coopérative est devenue propriétaire des lieux en 2008 et accueille aujourd'hui jusqu'à 300 adhérents venant de l'Aude et des départements proches. Agréé par Ecocert, l'atelier est ouvert à tous les producteurs, bio et non bio, dans une logique de territoire. Grâce à cet outil et à l'accompagnement proposé, de nouvelles recettes naissent chaque année comme, récemment, une confiture de pommes de terre à la vanille imaginée par un producteur. Pensé, créé et développé par des paysans pour des paysans, cet atelier permet de maintenir et de développer une économie agricole et de favoriser les échanges de pratiques entre producteurs. Les Jardins de la Haute-Vallée sont ainsi devenus un outil indispensable pour la vie agricole audoise.
Les jardins d'Illas : Guillaume Kedryna, paysan passeur de savoirs
Pascaline PAVARD, AuteurGuillaume Kedryna est maraîcher bio depuis 2009, sur un espace de 5 ha, dont 1 ha de forêt, dans le sud de l'Ariège. Il cultive des légumes sur buttes et sur mini-planches afin d'obtenir une forte densité de cultures, une couverture optimale du sol et un bon rendement. Les cultures sont binées en traction animale et manuellement. Les produits sont tous vendus très localement, à moins de 12km de la ferme, au marché et à la Biocoop de Saint-Girons. Pour en arriver là, Guillaume a dû aménager entièrement le lieu à son arrivée : reconstruction des bâtiments, défrichement des champs, débroussaillage, construction de clôtures... Un des gros chantiers a consisté à capter l'eau du ruisseau en fond de vallée et l'amener aux parcelles par gravité. Aujourd'hui, parallèlement à la production maraîchère, Guillaume s'investit dans la formation, avec l'accueil de stagiaires et de WWOOFeurs. "Ce qui me motive, c'est de faire avancer à ma mesure l'agriculture écologique", déclare-t-il, "c'est une question de survie de l'humanité".
Des jus de fruits et légumes bio, extraits à froid, 100 % Aura
Karen MARUEL, AuteurAprès un premier emploi dans le marketing, Charline Speziale a séjourné au Canada où elle a, notamment, travaillé dans une entreprise de barres de céréales bio à Vancouver, avant de rentrer en France fin 2017. Elle vient de se lancer dans la fabrication de jus de fruits et légumes pressés bio. Elle a finalisé son projet en partie grâce à un financement participatif, notamment pour l'achat d'un extracteur de jus à froid. Avec son entreprise "KiluCru", elle souhaite faire découvrir des mélanges de légumes et fruits en Auvergne, en privilégiant les circuits courts. Dans des bouteilles de 250 ml en fibre de canne à sucre compostables, elle propose une gamme de jus élaborés avec une diététicienne. Les fruits et légumes utilisés sont 100 % locaux. La pression à froid permet de conserver toutes les vitamines. Non pasteurisés, sans conservateur ni additifs, ces jus frais comportent des associations de fruits et légumes crus, d'herbes fraîches, d'épices et de supergraines. Ses recettes ne manquent pas de saveurs : gingembre, céleri, concombre, carotte... et Charline a encore des idées plein la tête pour développer une gamme créative "100 % Auvergne-Rhone-Alpes".
Paysan cuisinier
Anne DENIS, AuteurChef de cuisine pendant plusieurs années dans de grands restaurants gastronomiques étoilés, Frédéric Ménager a quitté cette fonction pour exercer son métier à sa façon. Il est devenu "paysan-cuisinier". Installé en 2002 sur une ferme de 5 ha, la Ferme de la Ruchotte, près de Beaune, en Bourgogne, il maîtrise désormais la chaîne dapprovisionnement en produisant lui-même la viande (cochons, canards, oies, dindons, brebis, poulets...), les légumes, les fruits (150 arbres fruitiers) et les ufs pour confectionner ses mets. Tout est produit en bio, puis transformé et cuisiné sur place. Les week-ends, il ouvre la grande salle campagnarde de son domaine, dune capacité de 25 personnes, pour servir aux convives sa cuisine paysanne, subtil mélange de finesse et de rusticité, à partir de produits dexception.
Petit manuel de résistance contemporaine
Que faire face à leffondrement écologique qui se produit sous nos yeux ? Dans ce livre, lauteur de « Demain » sinterroge sur la nature et sur lampleur de la réponse à apporter à cette question. Ne sommes-nous pas face à un bouleversement aussi considérable quune guerre mondiale ? Dès lors, nest-il pas nécessaire dentrer en résistance contre la logique à lorigine de cette destruction massive et frénétique de nos écosystèmes ? Mais résister contre qui ? Cette logique nest-elle pas autant en nous quà lextérieur de nous ? Résister devient alors un acte de transformation intérieure autant que dengagement sociétal Avec cet ouvrage, Cyril Dion propose de nombreuses pistes dactions : individuelles, collectives, politiques, mais, plus encore, nous invite à considérer la place des récits comme moteur principal de lévolution des sociétés. Il nous enjoint de considérer chacune de nos initiatives comme le ferment dune nouvelle histoire et de renouer avec notre élan vital. De mener une existence où chaque chose que nous faisons, depuis notre métier jusquaux tâches les plus quotidiennes, participe à construire le monde dans lequel nous voulons vivre. Un monde où notre épanouissement personnel ne se fait pas aux dépens des autres et de la nature, mais contribue à leur équilibre.
Portrait du mois : Du pain et des jeux
Antoine BESNARD, AuteurLaura Baudet s'est installée en 2012 à Saint-Alban (22), comme paysanne-boulangère, sur 12 ha. Après de nombreuses étapes, elle a été rejointe par François Guitard. Ensemble, ils ont trouvé 30 ha supplémentaires et créé le GAEC Biotiful. Trieurs, silos, meunerie et fournil sont réunis sur le même site. C'est ensuite Benoît qui a rejoint la ferme, en contrat de parrainage pour un an. A terme, il aimerait introduire des animaux. Laura et François souhaitent aller vers un système diversifié, axé autour de la vente directe. Autre objectif : le tri et le stockage des céréales. Ils échangent leurs expériences sur les semences paysannes avec d'autres agriculteurs voisins, font des tests sur des variétés et des mélanges... De nombreux projets, comme l'orge brassicole, les font avancer sur ce qu'ils appellent leur "terrain de jeu" et motivent leur envie d'apprendre.
Les Pousses Vertes... Une large gamme de légumes bio et de saison
Francis GIOT, AuteurEn Wallonie, Grégoire Pochet cultive des légumes bio sur un peu plus d'1 ha. C'est au sein d'une ferme rénovée et transformée en habitat groupé de plusieurs logements avec jardins que ce jeune maraîcher bio a créé Les Pousses Vertes. Les terres cultivées appartiennent à la copropriété qui lui les loue pour son activité. Le projet inclut, depuis sa conception, une forte dimension sociale. Grégoire propose des stages en maraîchage à des personnes en réinsertion. Les Pousses Vertes privilégie une gamme "locale et de saison". La commercialisation (vente directe) reste pour le moment aléatoire. Grâce à son adhésion à la coopérative Agricovert, Grégoire peut écouler une petite partie de sa production et bénéficier de l'opportunité d'acheter à d'autres producteurs pour étoffer son offre en cas de besoin. L'ancrage local reste le but poursuivi. Grégoire fait partie d'un "Groupe d'Achat Solidaire de lAgriculture Paysanne" (GASAP) qui lui permet de vendre aussi sa production dans la région bruxelloise. Il a pour projet d'introduire des animaux sur sa ferme, et d'aller vers une plus grande autonomie.
Un projet de reprise mûrement réfléchi
Catherine POULNOT, Auteur ; William GARNERY, AuteurCatherine et Christian Poulnot (EARL En Grillot, en Haute-Saône) s'apprêtent à transmettre leur ferme. William Garnery, aujourd'hui 24 ans, s'était déjà montré intéressé pour reprendre la ferme en 2013. Cependant, son projet n'était pas encore assez mûr. D'autres candidats à la reprise se sont manifestés ces dernières années, mais aucun n'a été retenu par les Poulnot. Et c'est finalement William qui va reprendre... Entre-temps, 5 années se sont écoulées, au cours desquelles il a élevé des taurillons à l'engraissement, en conventionnel, sur 3 ha. Il a commencé à travailler avec Catherine (Christian est à la retraite) en 2018, et sera propriétaire à 100 % en juin 2019. Pour le moment, il se sensibilise à la bio, agriculture qu'il ne connaissait pas avant, et au métier de producteur de lait. Catherine est très satisfaite de la reprise de son exploitation par William, enfant du pays, qui a pris le temps de mûrir son projet et qui est aujourd'hui très entouré.
La qualité de l'eau Brest : Point de départ du bio dans les assiettes des écoliers
Cathy PICHON, Auteur ; Alexandra LANNUZEL, AuteurA Brest, c'est la problématique de la qualité de l'eau de consommation qui a été à l'origine de la réflexion des élus, il y a maintenant 20 ans, pour l'introduction de produits bio en restauration collective. Aujourd'hui, les écoliers brestois ont 45 % de produits bio dans leurs assiettes. Karine Coz-Elleouet et Marc Sawicki ont contribué à ce projet en tant qu'élus pendant leur mandat. Ils racontent comment les choses se sont passées. Ils soulignent, entre autres, une des clés de réussite d'un tel projet : associer une structure indépendante associative qui représente la filière. Dans l'expérience brestoise, en l'occurrence, la Maison de la Bio et une société privée de la restauration collective ont su travailler ensemble, avec un esprit d'ouverture. C'est le facteur humain et l'intelligence collective qui ont été déterminants. Le choix de la bio, pour ces deux élus, donne un vrai sens au projet de territoire, car c'est une approche transversale qui impacte l'économie, la santé, l'environnement, le social...
Du raisin, des noix, et des chauves-souris
Laurent DREYFUS, AuteurNathalie et Bernard Brun cultivent 12 ha de vignes (cépage muscat), 13 ha de noyers (essentiellement variété Franquette) et des céréales, le tout en biodynamie, dans leur domaine de Montlaur-en-Diois, entre Vercors et Baronnies. Quand Bernard a repris la ferme familiale, elle ne comptait que 2,5 ha. Nathalie a rejoint Bernard en 1993 et, ensemble, ils ont agrandi le domaine pour le rendre viable, passant ensuite en agriculture biologique, puis en biodynamie. Longtemps active au sein de la coopérative Jaillance, à Die, qui fut un exemple dans le développement de la bio, Sylvie a ressenti le besoin d'aller plus loin dans la cohérence et l'aventure collective. C'est pourquoi, il y a un an, elle s'est rapprochée de "Côté Cairn". Cette structure collective, qui mise sur le renouvellement et le renforcement de la cohérence éthique, souhaite favoriser l'émergence de valeurs communes aux producteurs, tout en y associant les consommateurs. La démarche de "Côté Cairn" est expliquée dans l'article. Les différentes pratiques biodynamiques utilisées par Nathalie et Bernard sont présentées. Dernièrement, sous l'impulsion d'Agribiodrôme, un groupe d'agriculteurs bio s'est lancé dans la fabrication de nichoirs à oiseaux (mésanges) et à chauves-souris pour favoriser leur implantation. Ces auxiliaires consomment en effet dans l'année une grande quantité de parasites, les chauves-souris pouvant capturer plus de 3 000 insectes par nuit... et par individu.
Rencontre avec Arnaud Pilet, polyculteur-éleveur bio à Rouvroy sur Andry (08)
A. LAURENT, AuteurArnaud Pilet s'est installé hors cadre familial en 1999 sur une ferme de 80 ha en polyculture-élevage, dans les Ardennes, qui compte aujourd'hui 195 ha (céréales, chanvre et bovins allaitants en biodynamie). Il l'a convertie à la bio en 2010, motivé au départ par l'attrait économique que représentait le marché porteur. Très vite, il s'est rendu compte que la bio "était beaucoup plus que ça". Une fois terminée la période de conversion, il s'est intéressé à d'autres cultures, et notamment au chanvre. Aujourd'hui, il cultive cette plante sur environ 80 ha, commercialise la plus grande partie de sa production en filière longue, en France, en Belgique et en Allemagne, et vend le reste en circuit court sur les marchés et salons. Il aimerait aller plus loin dans la transformation du produit et valoriser le fait que son chènevis est français et biodynamique. Il a de nombreux projets pour développer l'activité sur sa ferme : investir dans un séchoir, dans un labo de transformation, dans du matériel de triage, de décortiquage et d'ensachage, mais aussi ramener la biodiversité en recréant des zones humides, développer la permaculture et, avec l'aide de sa compagne qui va bientôt s'installer sur la ferme, faire de l'accueil pédagogique.
Restauration collective en régie : Retour gagnant à Meslan
SYMBIOSE, AuteurLa commune de Meslan (56), 1450 habitants, a décidé, depuis septembre 2017, de reprendre la gestion de son restaurant scolaire avec la relocalisation de ses achats de matières premières en visant l'intégration d'un maximum de produits bio. La gestion directe présente des atouts, en particulier une autonomie et un contrôle des approvisionnements, mais elle nécessite une étude préalable quant à la faisabilité, notamment un état des lieux des approvisionnements possibles, et la pertinence économique. A Meslan, du fait du petit nombre de repas (95) préparés quotidiennement, les commandes n'atteignent pas les seuils minimaux de livraison demandés par les producteurs. En attendant de pouvoir s'approvisionner localement, la commune a fait le choix d'intégrer le maximum de produits bio, pour une alimentation saine et de qualité, mais pas forcément issus du local ou de la vente directe. Roxanne Nedelec, responsable du restaurant scolaire prépare elle-même les repas chaque jour et en gère les coûts. Pour la directrice des services, Marine Ricaille, c'est une réelle satisfaction de proposer des menus qualitatifs et les retours des parents sont encourageants. Le GAB 56 intervient également sur des actions de sensibilisation à l'alimentation de qualité.
La sauce chili en mode bio en Zambie
Doreen CHILUMBU NAWA, AuteurUne décennie après sa création, en 2007, par Khama Mbewe, l'entreprise Lumuno Organic Farms produit plus de 20 000 bouteilles de sauce chili bio nature et à l'ail. Avec le ministère zambien de l'agriculture, cette entreprise a mis en place une formation sur la production biologique de piments et d'ail qui a bénéficié à plus de 500 agriculteurs. Cette diversification permet à plus de 800 petits producteurs, essentiellement de maïs, d'améliorer leurs revenus. L'entreprise, de plus, emploie 15 personnes à temps plein et plus d'une centaine de saisonniers. La production est distribuée dans tout le pays et en Afrique australe.
Tapis vert près du désert
Carine MAYO, AuteurPrès de Marrakech, Tori Suzuki, passionné par la permaculture, cultive depuis 4 ans le jardin de 7 000 m2 de son père. Après avoir voyagé en Amérique, en Europe, en Inde et au Pakistan, travaillant dans les rizières ou à la récolte des pommes, il est d'abord venu, à l'âge de 22 ans, pour aider son père à construire sa maison en terre. C'est en s'intéressant à l'agriculture naturelle qu'il a découvert la permaculture, en particulier les travaux de Geoff Lawton, connu pour avoir fait reverdir un terrain situé dans le désert de Jordanie. En s'inspirant de cette expérience, Tori Suzuki a commencé à expérimenter de nombreuses cultures, avec un objectif : transformer le désert en terre fertile... Un des premiers enseignements qu'il a pu tirer, après quelques essais/erreurs, c'est qu'il faut d'abord penser à préparer son sol et à faire pousser de la matière première pour pailler, le paillage constituant un des meilleurs remparts contre le dessèchement et les fortes pluies. Il a creusé des fossés d'irrigation, puis a installé des moutons, qui contribuent aussi à la fertilité du sol. Aujourd'hui, il poursuit sa recherche d'autonomie. Il a planté toutes sortes d'arbres fruitiers, des plantes aromatiques et des légumes vivaces. Il fait désormais aussi partager son expérience en contribuant à d'autres projets.
Terres pastorales : Diversité et valeurs des milieux ouverts méditerranéens
Les paysages du pourtour méditerranéen français reflètent une intense et très ancienne occupation humaine. Les milieux ouverts, qui correspondent à des formations végétales spontanées allant du presque minéral au boisé (pelouses écorchées, landes, maquis, garrigues, pré-bois...), sont en grande partie l'héritage de pratiques pastorales. Ils occupent des espaces présentant des contraintes pour certaines formes d'agriculture, mais où des activités d'élevage ont toujours trouvé leur place. Ils abritent de nombreuses espèces patrimoniales de la flore et de la faune. Aujourd'hui, le métier d'éleveur et l'activité pastorale sont au cur d'intenses débats. Des femmes et des hommes vivent de cette activité qui façonne les paysages et les milieux grâce à l'action de leurs troupeaux et à leurs savoir-faire. Alors même que l'importance du pastoralisme pour la conservation des paysages agropastoraux et le maintien de la biodiversité est reconnue depuis plusieurs décennies, cette activité se heurte à de nouveaux défis : prédation, concurrence avec les autres usages non agricoles (tourisme, loisirs résidentiels, grands aménagements, chasses privées, etc.), difficulté de reconnaissance et de soutien au sein des institutions et des territoires, changement climatique... Cet ouvrage collectif, piloté par le Conservatoire d'espaces naturels du Languedoc-Roussillon dans le cadre du projet européen Life+ Mil'Ouv et construit avec les éleveurs, les scientifiques et les gestionnaires d'espaces naturels et pastoraux, pose les enjeux du maintien de l'activité pastorale, forme d'élevage extensif à haute valeur naturelle, et du cadre dans lequel elle pourrait s'inscrire à l'avenir. Des témoignages d'éleveurs émaillent le propos de spécialistes autour d'une activité intemporelle qui coïncide avec certaines attentes de la société d'aujourd'hui, notamment vis-à-vis d'une agriculture plus respectueuse de l'environnement, préservant la biodiversité, proposant une alimentation de qualité, en lien avec son territoire.
Transmission : GAEC Agerrea : Un subtil mélange d'Époisses et d'Ossau Iraty
Olivier DOYHENARD, Auteur ; Olivier GERVAIS, AuteurDans le Pays Basque, le GAEC Agerrea (64) est composé de 2 associés. Olivier Doyhenard et Olivier Gervais travaillent ensemble depuis 2016, après avoir chacun de leur côté suivi des trajectoires familiales et professionnelles bien différentes. Le premier, de souche basque, s'est installé sur la ferme familiale en 1999, au départ en GAEC avec sa mère, en production laitière et transformation (yaourts). Mais ils seront assez vite obligés d'arrêter la transformation, pour des raisons économiques. Au départ à la retraite de sa mère, Olivier Doyhenard commence à chercher un associé. Après quelques essais non satisfaisants, c'est avec Olivier Gervais qu'il trouve celui avec qui il va pouvoir développer la ferme. Ce dernier relance l'activité fromages et yaourts (avec des parfums originaux à base de plantes infusées). L'aventure va donc se poursuivre à 2, avec la perspective de livrer le lait à Biolait dès novembre 2018.
AB et Développement local : conduire un projet de territoire : Un ensemble de fiches pour l'animateur et le formateur
Dans une perspective de développement local, lagriculture biologique (AB) est de plus en plus envisagée comme une réponse à des enjeux collectifs, environnementaux, économiques et sociaux. Cela a été lobjet du projet « Agriculture biologique et développement local » (ABILE), financé par lappel à projets « CASDAR Innovation et partenariat » (2013-2017) du Ministère de lagriculture, et du projet EMOTIONS « Agriculture biologique, alimentation et équité sociale », financé par la Fondation de France et la Fondation Daniel et Nina Carasso. Dans ces projets, une analyse approfondie de six initiatives territoriales a été réalisée, en appuyant le travail à la fois sur une activité de recherche, mais surtout beaucoup sur le savoir-faire danimatrices et danimateurs de développement local. Cette étude montre la diversité et la complexité de ces dynamiques locales, tant du point de vue des objectifs de ces projets que de celui des acteurs impliqués, du degré dinvestissement des agriculteurs, des innovations techniques et organisationnelles dont ils sont porteurs, des politiques agricoles mobilisées, de leurs formes de gouvernance et de leurs trajectoires. Ces projets ont été loccasion de formaliser les savoir-faire des animatrices et des animateurs de projets de développement locaux de lagriculture biologique sous différentes fiches. Celles-ci montrent limportance de bien connaître les différents sujets abordés, dans le cadre dun projet de développement local de lAB, et proposent des points de vigilance et des conseils pour y arriver. Chacune des fiches peut être lue individuellement, mais lensemble constitue un dossier utile pour un animateur de projet de développement territorial de lAB ou un formateur.
Accompagner la création d'un magasin de producteurs
Agnès CATHALA, AuteurBernold Poinas est conseiller-animateur du CETA (Centre dÉtudes Techniques Agricoles) du Pays d'Aubagne (13) depuis 2015. Il a accompagné un collectif d'agriculteurs dans la conduite d'un projet de création d'un magasin de producteurs. Le constat de départ a été la difficulté, exprimée par les consommateurs, à trouver les produits de la marque collective "Les Jardins du Pays d'Aubagne" qui vise à valoriser la production locale. Le projet résulte d'une réflexion initiée par le CETA pour pallier cette difficulté et dynamiser la distribution en circuits courts. Dans cet interview, Bernold Poinas raconte comment s'est déroulée la conduite du projet jusqu'à l'ouverture du magasin et le rôle d'accompagnement qu'a joué le CETA aux côtés des producteurs engagés : réunions publiques, constitution d'un groupe de producteurs, étude de marché, échanges avec d'autres magasins de producteurs, recherche d'un local, financement du projet... Il décrit également le mode de fonctionnement du magasin, ainsi que les premiers résultats et les perspectives de développement.
Activités pastorales et dynamiques territoriales : Quelles articulations ? Quelles synergies ?
Cet ouvrage rassemble les interventions du séminaire "Activités pastorales et dynamiques territoriales : Quelles articulations ? Quelles synergies ?", qui s'est tenu à Montpellier SupAgro en novembre 2016. Organisé par l'Association Française de Pastoralisme, ce séminaire scientifique et technique a été conçu comme un espace d'échanges sur les problématiques du pastoralisme. Le pastoralisme est, par essence, une pratique de lespace et du territoire. Depuis 40 ans, de multiples démarches et outils daction ont uvré à renforcer son ancrage territorial, en lien avec les collectivités locales, les propriétaires, les gestionnaires forestiers ou environnementaux, les autres usagers. Il se trouve aujourdhui interpellé par les questions liées à la montée en puissance des logiques de développement territorial et à laccentuation des croisements denjeux sur lespace. Dans ces évolutions, les activités pastorales peuvent être confrontées à de nouveaux défis, sources éventuelles de vitalité. Il devient alors nécessaire dopérer un changement de regard, de mobiliser de nouvelles compétences, de gérer de nouvelles situations de conflit/coopération. Dans le cycle déchanges et de diffusion qui, depuis 2015, explore le pastoralisme par le prisme de lagroécologie, lAssociation Française de Pastoralisme interroge les liens qui se sont tissés entre pastoralisme et territoire, au travers de diverses questions de recherches et dinitiatives locales.
Approvisionnements bio : Avec Picard, la FRAB teste un nouveau type de partenariat
Goulven MARÉCHAL, Auteur ; Anne RANDALL, AuteurEn 2016, la FNAB a été sollicitée par l'entreprise de surgelés Picard pour l'accompagner dans son projet de relocalisation de ses approvisionnements bio dans le but de développer une gamme de produits bio locaux. Pour la FNAB, ce projet est l'occasion de démontrer que des acteurs de la distribution peuvent s'engager aux côtés des producteurs dans des démarches de co-construction de filières biologiques, rémunératrices et pérennes pour les producteurs bio, et sur le long terme. L'article présente les étapes du projet à partir de 2016. La filière surgelés pourrait, par ailleurs, ouvrir des perspectives dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, tout en générant une meilleure valorisation pour les producteurs. Pour Jean-Paul Gabillard, maraîcher bio en Ille-et-Vilaine et administrateur de la FRAB, cette initiative est un véritable test grandeur nature d'une relation de type commerce équitable nord-nord. Les partenariats privés, en outre, ont été identifiés par le réseau GAB-FRAB comme un levier potentiel important de son autonomie financière.
Les avis de l'ADEME : Alimentation - Les circuits courts de proximité
Les circuits courts alimentaires de proximité répondent aujourd'hui à des attentes sur les plans économique et social que ce soit pour : le producteur (sécurisation de son modèle économique, reconnaissance du métier), le consommateur (« juste prix », qualité, quête de sens), le territoire (création d'emplois locaux, économie sociale et solidaire, lien social). En termes dimpact sur lenvironnement, la diversité de ces circuits ne permet pas daffirmer quils présentent systématiquement un meilleur bilan environnemental que les circuits « longs », notamment en matière de consommation dénergie et démissions de gaz à effet de serre. En effet, les modes et pratiques de production sont beaucoup plus déterminants en matière de bilan environnemental que le mode de distribution, notamment pour les fruits et légumes (culture de produits de saison...). Cependant, dès lors quils sont optimisés et sous certaines conditions, les circuits courts de proximité présentent un potentiel intéressant en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Dans ce document, l'ADEME fait le point sur limpact environnemental des circuits courts et met en évidence la façon dont ils contribuent à la cohérence, à la durabilité et à la vitalité des territoires lorsquils sont insérés dans des projets alimentaires territoriaux.
La belle histoire d'une coopérative fromagère paysanne en Mayenne
Pierre-Alain PRÉVOST, AuteurAu début des années 1990, en Mayenne, 8 fermes laitières bio s'organisent pour collecter elles-mêmes leur lait et négocier directement avec les industriels. Elles sont à l'origine de la création de la Fromagerie bio du Maine. Aujourd'hui, plus de 40 fermes adhèrent à cette démarche de la Fromagerie bio du Maine, pour environ 9 millions de litres de lait collectés. 10 % du lait est transformé en fromages. A terme, le projet est de transformer tout le lait collecté. La coopérative doit, pour ce faire, agrandir ses capacités de production, nouvelle étape dans cette aventure commune, dont les membres se reconnaissent dans un esprit coopérative plus puissant que la recherche de plus-value. A force de volonté et de tâtonnements, leur stratégie commerciale a fini par payer. Le cahier des charges, privé, complémentaire à celui de lAB et plus strict que celui-ci, est un des éléments de lengagement des membres de la fromagerie coopérative dans un système de valeurs global : recyclage des eaux usées grâce à une mini-station dépuration 100 % écologique, utilisation du bois dans le bâtiment de la fromagerie, recherche dauto-suffisance énergétique, non concurrence avec les producteurs fermiers locaux tout un écosystème circulaire et territorialisé pour le développement dun modèle économique respectueux de lhumain et de lenvironnement.
Biolo'Klock : Quand diversité rime avec durabilité
Alice DE MASCAREL, AuteurDavid Klockenbring est le gérant actuel de la ferme familiale, un verger agroécologique multi-espèces transmis depuis plusieurs générations, dans le Lot-et-Garonne. C'est l'arrière-grand-père de David, Franz Klockenbring, pharmacien strasbourgeois très attaché aux principes de l'homéopathie, qui a commencé l'aventure, que son fils Jean-Didier a poursuivie, avec Bernard, le père de David, tous deux des pionniers de la bio. Ils implantent des vergers de pruniers d'Ente, conduits dès l'origine sans produits de synthèse. Bernard commence à diversifier ses vergers : pommiers, poiriers, pêchers, figuiers, noyers, cerisiers, reine-claudes, mirabelliers, amandiers, noisetiers, plaqueminiers, néfliers, cassis, vignes..., et à cultiver des légumes diversifiés entre les arbres. David, qui a repris officiellement la tête de la ferme familiale en 2012, au départ à la retraite de Bernard, continue de mettre en place des évolutions agronomiques qui vont dans le sens de lagroécologie, en prenant un soin tout particulier au maintien de la fertilité des sols. Les vergers s'agrandissent régulièrement, offrant aujourd'hui, sur plus de 10 ha, une diversité d'espèces et de variétés peu communes pour des vergers professionnels. David a continué délargir la gamme : kiwis, figues, abricots, raisins, petits fruits, grenadiers, kiwaï, aronia, sorbier, jujubier, amélanchier, poivrier de Sichuan, cormier, arbousier, argousier, asiminier Ce qui guide le choix des variétés, pour David, comme pour son père auparavant, cest la résistance aux maladies. Parallèlement à la production, David a créé, dès 1995, une entreprise de transformation, Biolo'Klock, à proximité de la ferme, consacrée à la transformation et à la commercialisation des fruits du verger. La gamme de produits est immense : plus de 140 produits sont transformés sur place, préparés à lancienne, sans ajout de pectine ni de gélifiant : confitures, crème de marrons et de pruneaux, gelées, compotes, purée, fruits au sirop, fruits séchés, jus de fruits, fruits confits
Les dessous de lalimentation Bio
Cet ouvrage rassemble des entretiens menés avec Claude Gruffat, et complétés avec des questions-vérité de citoyens. Claude Gruffat, président de Biocoop depuis 2004, revient sur 50 ans dagriculture biologique, entre utopies et réalités, et expose sa vision dune bio saine, sociale et environnementale, en distinguant LA Bio et LE bio. A lheure où la bio est en plein essor, où les magasins se multiplient et où les citoyens sont de plus en plus demandeurs, cet ouvrage questionne les limites du bio, alarme sur létat actuel de notre modèle agricole qui sessouffle et sur les changements nécessaires quil faut opérer. Il démontre techniquement les non-sens du modèle actuel et interpelle sur notre vulnérabilité alimentaire. Lauteur aborde également ce qui menace la qualité nutritionnelle de notre alimentation, notre santé, notre autonomie. Il invite à penser la Bio comme un projet politique, résilient, ambitieux, humain ce projet de société étant la seule voie davenir, et non pas un marché ou un choix de quelques-uns.
Dossier : Comment sauver les amandes ?
Jean-Marie BERNARD, Auteur ; Martin LACROIX, AuteurL'amande était un pilier de la ruralité dans le Sud de la France jusqu'au début du 20ème siècle. Dans ses terroirs d'origine, en France, l'amandier est désormais le plus souvent abandonné. Ce dossier, consacré aux amandes, aborde différents aspects de cette production et de son fruit : techniques de culture ; caractéristiques botaniques et anatomie de l'amande ; ravageurs et maladies ; diversité des variétés et particularités (une trentaine sont présentées : Aï, Ardéchoise, Tardive de la Verdière, Flour en bas, Dorée...) ; travaux de recherche ; passé et avenir de l'amande en France ; initiatives et projets de sauvegarde et de valorisation du patrimoine amande, ainsi que de sélection variétale ; propriétés gustatives, nutritionnelles et médicinales ; transformation... Sommaire : - L'amandier, culture et variétés ; - Relance de la production française d'amandes, une utopie ? ; - Sauvegarde des amandiers du pays Loudunais ; - Et si on régénérait l'amandier ? ; - Amandier, entre douceur et amertume.
Dossier : Pour une transition agroécologique paysanne
Michel PIMBERT, Auteur ; Kevin MOREL, Auteur ; Julien VUILLEUMIER, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier est consacré à l'analyse des raisons pour lesquelles les systèmes alimentaires industriels continuent de se développer dans le monde. Il propose d'en expliquer les raisons, tout en mettant aussi en lumière les multiples initiatives qui vont à contre sens de cette logique, et qui s'organisent comme autant d'actes de résistance, en renforçant la souveraineté alimentaire et en mettant en uvre une authentique agroécologie paysanne sur les territoires. Parmi ces initiatives, figurent notamment : les microfermes, les villes qui s'engagent à mettre en place des systèmes alimentaires durables (en France et dans le monde), les paysans boulangers, les AMAP, le supermarché participatif de Genève (Suisse), etc.
Des essais pour mieux appréhender la culture du chanvre en région Méditerranéenne
Des producteurs du Lubéron, accompagnés par le Parc naturel régional, cultivent du chanvre depuis maintenant plusieurs années. Tout se valorise dans le chanvre : la tige (composée de fibres et de chènevotte) pour lisolation des bâtiments, la papèterie spécialisée, le textile, la litière pour animaux ou encore le paillage végétal ; la graine, qui sert à produire une huile riche en oméga 3. Cette plante a également lavantage, par son potentiel important de production de biomasse, davoir une bonne capacité à étouffer les adventices. Elle ne nécessite aucun traitement phytosanitaire pendant tout son cycle. Afin de participer au développement de la filière chanvre, Agribio 04, Terres Inovia et le Parc du Luberon ont mené des essais visant à déterminer les bonnes conditions de réussite du chanvre, en conditions méditerranéennes, pour produire une biomasse suffisante en paille et permettre aux agriculteurs dy trouver un intérêt économique. Les essais de culture ont eu lieu chez Eric Jean, agriculteur à Pierrerue (04).
Eure : La boulangerie de la ferme Saint-Mamert
Olivier LAINÉ, AuteurBlandine et Pascal Zoutard, paysans boulangers bio dans l'Eure, fabriquent entre 200 et 700 pains par jour et jusqu'à 16 sortes de pains... Ils consacrent 10 ha, sur les 150 ha que compte leur ferme, à la production de blé pour la transformation. Aujourd'hui, deux salariés travaillent avec le couple, mais cela n'a pas toujours été le cas. Leur parcours d'installation est relaté, ainsi que la mise en place des cultures diversifiées, l'organisation et le matériel choisis pour transformer, chaque année, environ 30 tonnes de blé à la ferme.
Fiche : Cantines bio : Une multitude de ressources pour répondre à vos questions et vous aider à convaincre
Si le bio à la cantine se développe, nous sommes encore loin des 20 % en 2020 prévus par le Grenelle de lenvironnement. Demander à sa commune, son département, sa région ou directement à son établissement dintroduire des produits bio à la cantine nest pas toujours facile. Cette fiche renvoie vers des éléments permettant de proposer un projet argumenté et d'exposer aux interlocuteurs la faisabilité dune cantine avec des produits locaux et bio. Elle rassemble les ressources nécessaires (adresses de sites Internet) pour approfondir, se renseigner, sappuyer sur des outils (exemple de lettre type à adresser au maire de la commune), connaître des expériences réussies
La filière des légumes secs bio, expérience équitable avec le GIE Chassagne
Cest suite à la baisse des cours subie au début des années 1990 que 7 producteurs bio de légumes secs de Charente ont décidé de sassocier au sein dune structure collective pour valoriser leur production. Le GIE Ferme de Chassagne (1995) sest ainsi spécialisé dans la culture, la transformation et la commercialisation de céréales et de légumes secs. La culture des légumes secs, qui sont économes en eau et autonomes en intrants, est particulièrement adaptée aux terroirs calcaires séchants de la Charente, mais reste très vulnérable aux aléas climatiques. Dès le départ, le GIE a souhaité commercialiser un produit prêt à être vendu au consommateur. Grâce à un partenariat commerce en équitable avec Biocoop (démarche « Ensemble »), le GIE a progressivement renouvelé et perfectionné ses outils : création dateliers de transformation et de vente, investissement de 200 000 euros sur une ligne de tri avec 1 nettoyeur-séparateur, 2 tables densimétriques, 2 alvéolaires. Le GIE a également noué un partenariat avec la SCOP Ethiquable qui souhaitait développer sa gamme « Paysans dIci ». Aujourdhui, après 22 ans dexistence, le GIE, qui comprend 13 membres, a pour projet daccueillir de nouveaux producteurs bio. Leur objectif, lui, ne change pas : maintenir des fermes à taille humaine, participer au développement local à travers la création demplois, et garder la valeur ajoutée sur les fermes et les territoires.
Hautes-Alpes : Soutenir et appuyer des dynamiques locales d'agroécologie paysanne
Julien KAQUET, Auteur ; Véronique DUBOURG, Auteur ; Vanessa PICARD, Auteur ; ET AL., AuteurDans les Hautes-Alpes, des paysans, un ethnopastoraliste et une chercheuse en écologie politique ont mis en place un projet de relocalisation de lagriculture dans un projet agroécologique. En effet, ce département connaît une forte diversité de production, avec une bonne capacité dadaptation aux aléas et semble être en mesure de nourrir la population locale. Cependant, les politiques du département sont souvent plus tournées vers les filières longues en lait et pomme. Ce projet de relocalisation a obtenu un financement pour 3 années de travail, de 2015 à 2017. Les démarches et étapes de mise en place du projet, ainsi que les premières actions sont présentées : production de semences de ferme, création dun groupe déchanges de 15 paysannes, réouverture et reprise de deux abattoirs de proximité...
L'interview du mois : Nicolas Sinoir, animateur national de l'Atelier Paysan : « Conjuguer innovation "low tech" et autonomie »
Jean HARZIG, AuteurL'Atelier Paysan est né de la volonté d'un groupe de maraîchers bio de Rhône-Alpes qui, au début des années 2000, se sont mis en quête d'outils adaptés à des sols lourds et difficiles et aux techniques de culture en planches permanentes. Ils ont fini par concevoir eux-mêmes, après voyages d'études et réflexions collectives, trois outils qu'ils vont fabriquer, et qu'ils feront évoluer par la suite : la butteuse à planche, le vibroplanche et le cultibutte. En 2011, portés par lidée fondatrice que beaucoup doutils pertinents sont élaborés par les paysans et que ces derniers sont un maillon essentiel dune révolution agronomique en cours, Joseph Templier, maraîcher en Isère, et Fabrice Clerc, alors technicien à lAdabio, élargissent la démarche de conception et déchange autour de la machine agricole autoconstruite. Pour lAtelier Paysan, la technique agricole sous-tend un choix de société et la machine est un vrai enjeu de politique agricole. Dans cette interview, Nicolas Sinoir, animateur national de la structure, explique en quoi le projet de lAtelier Paysan, à la fois technique et engagé, est au service dune agriculture autonome, paysanne et biologique. Il présente les actions mises en place pour accompagner, partout en France, la conception doutils adaptés, efficaces, ergonomiques, ainsi que leur fabrication en autoconstruction par des groupes dagriculteurs. L'Atelier Paysan s'engage aussi pour la relocalisation des filières alimentaires et le développement de la transformation à la ferme.
Jean-Noël Le Quintrec : Profession : Paysan-Mécano
Antoine BESNARD, AuteurJean-Noël Le Quintrec s'est installé en 1986 sur la ferme familiale, dans le Morbihan. Il abandonne l'activité d'élevage pour s'orienter vers la culture de céréales pour l'alimentation animale. Passé en bio en 1992, il se consacre ensuite à la production de plants de pommes de terre, aux céréales meunières et aux protéagineux. Très attaché au local, il vend ses plants de pommes de terre à une association de producteurs, Payzons Ferme, et ses céréales en direct à des paysans meuniers. Son témoignage illustre la recherche d'autonomie, tout d'abord en choisissant de se consacrer aux cultures qu'il maîtrise bien, peu gourmandes en azote, en assurant ses débouchés et sa commercialisation, mais aussi en adaptant et en renouvelant son matériel de travail grâce à de la récupération, des échanges avec d'autres producteurs, du bricolage... Il a ainsi récupéré et adapté un semoir de 6 m, un porte-outils avec bineuse ventrale, ainsi qu'une chaîne de tri et de calibrage des pommes de terre.
Légumerie bio : Un débouché pour les maraîchers rennais
Coralie BOUVET, AuteurA Rennes (35), la municipalité travaille pour la mise en place d'un Plan Alimentaire Durable (PAD) qui aspire à introduire, dans la restauration collective de la ville, 20 % de produits biologiques parmi 40 % de denrées issues d'une agriculture durable d'ici 2020. C'est dans cet objectif qu'elle a donné la première impulsion au projet de légumerie. Une étude de faisabilité a été menée au sein d'Agrobio 35 sur l'implantation de cette légumerie. L'ESAT (Établissement et Service d'Aide par le Travail) d'Apigné, aux portes de Rennes, s'est positionné pour accueillir la nouvelle structure, dans les locaux d'une ancienne cuisine. Un travail d'accompagnement est en cours avec Agrobio 35. Des visites de terrain ont permis de mieux appréhender le projet. L'ensemble des partenaires se rencontrent régulièrement, et les engagements mutuels entre l'ESAT et les maraîchers bio locaux vont faire l'objet d'une formalisation dans le cadre d'une association. Le lancement de l'activité est prévu pour le début de 2018 pour ce projet qui participe à la construction d'une filière bio locale équitable.
Memento Technique Tech&Bio 2017 : Maraîchage - Légumes
Elodie BETENCOURT, Auteur ; Quentin BAGES, Auteur ; Maxime METZGER, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (Assemblée permanente des Chambres d'agriculture, 9 avenue George V, 75 008, FRANCE) : AGRICULTURES & TERRITOIRES - CHAMBRES D'AGRICULTURE | 2017Dans cette publication, les membres du groupe technique légumes bio du réseau des Chambres d'Agriculture présentent une sélection de sujets abordés et d'animations proposées lors du Salon Tech&Bio 2017 : - Conférence Maraîchage sur petite surface : des projets à la réalité ; - Conférence Agroforesterie ; - Conférence Agriculture biologique et développement local ; - Rendez-vous techniques : Vers une réduction de la pénibilité du travail, BRF, protection contre la fusariose de la salade, protection contre les pucerons de la salade sous abri ; - Démonstration : Irrigation en production de légumes ; - Visite d'exploitation : La ferme des Volonteux (26) ; - Les Talents Tech&Bio ; - Focus thématiques : - L'endive présente à Tech&Bio : entre innovation et intégration ; - Semences, plants, variétés ; - Favoriser la prédation par les oiseaux pour lutter contre les campagnols ; - Couverts et fertilité des sols ; - Outils de désherbage ; - Des démos en culture de PPAM.
Miimosa : le financement participatif au service de l'agriculture et de l'alimentation
Florence LETAILLEUR, Auteur ; Marion LAUMONIER, AuteurMiimosa est une plate-forme de financement participatif qui accompagne les porteurs de projets dans le domaine agricole et agro-alimentaire, en France et en Belgique. A travers son site internet, la structure organise des collectes de dons avec contrepartie en nature, et prodigue des conseils pour la campagne (communication, aide à la rédaction des contreparties, estimation d'objectifs réalisables). Elle tisse également des liens avec les acteurs agricoles (APCA, JA...) et les banques. Créée en 2014 par Florian Breton, elle comporte aujourd'hui 16 personnes et comptabilise 800 projets suivis avec un taux de réussite de 79 %, soit une collecte de fonds atteignant 3 500 000 euros. 65 % des projets sont en lien avec l'agriculture biologique. Quelques chiffres propres aux Pays de la Loire sont précisés : 34 projets ont été accompagnés, dont plus de la moitié en bio. Parmi eux, deux exemples de projets financés avec succès sont cités : « les deux Eves », une bergerie fromagerie montée par Nicolas et Aurélie Fleurance, dans la Sarthe ; et la mise en place d'un système agroforestier à la ferme auberge de l'Herberie, par Bernadette Brunet, en Maine et Loire.
Nadège Noisette, adjointe à Rennes : "On essaie de travailler le plus possible avec des producteurs"
Anne RANDALL, AuteurCet article est consacré aux PAD (Plans Alimentaires Durables) et aux PAT (Plans Alimentaires Territoriaux), en particulier en Bretagne. Nadège Noisette, adjointe aux approvisionnements de la Ville de Rennes, explique comment les producteurs bio sont impliqués dans la démarche du PAD, notamment à travers le partenariat avec Agrobio 35. En parallèle, un Conseil de l'Alimentation a été constitué, regroupant de nombreux acteurs, dont des agents de la Ville, des parents et des producteurs. Il aura vocation à suivre les actions du PAD, mais aussi à proposer des initiatives et des actions à mettre en place, voire à faire naître des projets plus larges autour de l'alimentation. En termes dapprovisionnement, les ambitions du PAD de Rennes sont clairement de mettre en avant le bio, et, sur les 20 % de bio et les 20 % de durable, d'acheter un maximum de produits locaux. Le cahier des charges est travaillé en amont avec les producteurs afin de bien connaître leurs produits. Agrobio 35 sest impliqué dans la construction du PAD rennais et est aujourdhui membre de son Conseil de lAlimentation. Le PAD de Rennes fait partie des PAT, créés par la loi davenir pour lagriculture de 2014. Ils visent à rassembler tous les acteurs dun territoire afin de rapprocher production locale, transformation, distribution et consommation. En Bretagne, plusieurs PAT existent déjà, à léchelon départemental ou intercommunal. Les agriculteurs bio des territoires bretons peuvent se rapprocher dAgrobio 35 pour intégrer un PAT et porter les idées et les valeurs du réseau bio dans ces démarches territoriales autour de lalimentation.
Neuillac (56) : La resto co fait boom
Pierre BOUILLET, AuteurAprès avoir participé à une démarche collective initiée par le GAB 56, avec 14 autres communes du Pays de Pontivy, visant à introduire des repas bio dans les cantines scolaires, la petite commune morbihannaise de Neuillac a décidé, après l'arrêt du projet de départ, de poursuivre la dynamique de son côté. Aujourd'hui, c'est avec deux autres communes - Saint-Aignan et Kergrist - qu'elle uvre pour fournir à 4 écoles des repas constitués de 50 % à 60 % de produits bio, et en majorité locaux. Sébastien Jégourel, cuisinier de la cantine de Neuillac, a été un acteur décisif dans cette dynamique positive. Toujours en quête de nouveaux défis, il cultive, depuis 2017, un jardin à vocation pédagogique qui sert également d'approvisionnement pour la cantine. Un deuxième article, "Si l'union fait la force, les producteurs font l'union", présente notamment MangerBio 56, un groupement de producteurs spécialisés en restauration collective. Avantage pour les deux parties : les producteurs n'ont pas les difficultés pour démarcher la restauration collective, difficultés qu'ils pourraient avoir s'ils étaient restés seuls, et les cuisiniers n'ont plus qu'un interlocuteur.
Oise : "Etre paysan, c'est la liberté !"
Alexandre PLATERIER, AuteurEdwin Delasalle, bien que non issu du milieu agricole, a toujours été attiré par l'agriculture. Ses études dans ce secteur ne lui ont pourtant pas permis de s'épanouir, car il estimait alors se sentir à l'étroit dans le moule de l'agriculture conventionnelle. C'est à la suite d'un stage en AB dans le sud de la France que les choses vont se mettre en place pour lui. Il enchaîne un stage, des visites de fermes bio et suit des formations, notamment via le Réseau Semences Paysannes. Il découvre alors la panification, qui va déclencher chez lui une véritable passion. Grâce à Terre de Liens, il trouve, en 2013, une ferme en Picardie, dans laquelle il construit son four. Aujourd'hui, il fabrique 250 pains par semaine, vendus sur place, sur deux marchés fermiers et dans 7 Amap. Il consacre 1,8 ha à la multiplication de blés de pays. Il s'intéresse aussi au tournesol et aux légumineuses pour favoriser une bonne rotation des cultures, et vend en direct lentilles, haricots secs et pois cassés. Il collabore avec deux agriculteurs voisins pour produire les céréales qui lui manquent. Passionné par la découverte, l'apprentissage et l'expérimentation, il envisage, avec sa compagne qui l'a rejoint sur la ferme, des projets de diversification à petite échelle : production d'huile de tournesol, miel, accueil pédagogique... Pour lui, "être paysan, c'est la liberté !" Un bel exemple d'agriculture paysanne.
Portrait du mois : Communication aux petits oignons
Antoine BESNARD, AuteurGuillaume Troadec a repris la ferme légumière familiale en 2013, à Trévou-Tréguinec (22). Il a converti les 25 ha en AB et a mis en place, sur 20 ha, une activité de maraîchage diversifié, ainsi qu'un petit cheptel de vaches Salers. Dès le début, conscient qu'il allait être producteur, mais aussi commerçant, il s'est donné les moyens d'investir dans la communication. Il a conçu, avec sa femme, un visuel d'affiche "tendance" inspiré des publicités des années 1960, très coloré, une identité qu'ils déclinent sur tous leurs supports. Guillaume soigne tout autant sa communication sur les réseaux sociaux qui lui permettent de partager avec ses clients l'actualité de la ferme. Il s'occupe, avec le même souci du détail et le goût des choses bien faites, de l'agencement de son étal et de la composition des paniers. Toute la production est vendue à la ferme (magasin et marché à la ferme, paniers), avec l'aide de sa femme, qui devrait le rejoindre sur la ferme fin 2017. Grâce à une organisation rigoureuse, Guillaume parvient à planifier récoltes, plantations et semis. Pour lui, "même s'il y a du monde, il y a de la place pour d'autres maraîchers et il y en aura encore vu la tendance".
Réforme territoriale : Mieux connaître les territoires pour développer la bio
Inès REVUELTA, AuteurPartant de deux constats, premièrement la réforme territoriale mise en place par la loi NOTRe qui redéfinit le périmètre des intercommunalités, deuxièmement les enjeux de la bio sur les territoires (restauration collective, qualité de l'eau, relocalisation de l'économie, alimentation de qualité, maintien des surfaces agricoles...), l'Observatoire de la FRAB Bretagne a porté une étude sur les opportunités de développement de la bio à l'échelle des intercommunalités bretonnes. Cette étude vise à comprendre les dynamiques locales de la bio et les enjeux de chaque territoire étudié afin d'orienter les actions vers les besoins prioritaires et de construire des stratégies adaptées.
Rencontre avec des paysans remarquables - Cinq fermes biologiques et paysage
Ce livre raconte une histoire humaine qui se déroule dans un paysage de plaine où les arbres se font rares. En Charente-Maritime, entre La Rochelle et le Marais poitevin, cinq fermes en agriculture biologique ont choisi de nourrir les hommes en respectant la terre. Les hommes et les femmes qui y vivent ont entre 20 et 60 ans. Ils sont paysans-boulangers, maraîchers, éleveurs... Ils racontent leur chemin pour arriver à ce choix. Ils partagent leur savoir-faire. La génération des parents s'est engagée pour que la société reconnaisse l'agriculture biologique. Elle a développé une économie sociale et solidaire. A l'heure de la transmission, la nouvelle génération se heurte à la difficulté d'accès au foncier, redéfinit la relation au travail et ouvre des perspectives nouvelles. Ensemble et avec d'autres, ces paysans constituent un écosystème ; celui-ci fait partie d'un vaste ensemble qu'on appelle l'agriculture paysanne. Leur présence maintient vivant un lien avec la terre, avec le temps. Un lien très ancien, fondateur de notre humanité. Ils le rendent sensible à leurs contemporains, dans un paysage local et global traversé par le déclin de la biodiversité, mais aussi par une prise de conscience irrépressible de la nécessité d'autres modes de vie.
Replacer l'alimentation au coeur des territoires
Françoise SINOIR, Auteur ; Elisabeth HERVE, Auteur ; Stéphane FOURNIER, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (18-20 Rue Claude Tillier, 75 012, FRANCE) : RÉSEAU CIVAM | 2017Aborder la complexité des systèmes alimentaires, concevoir lalimentation comme moyen de repenser les politiques territoriales dans leur globalité, atteindre une réelle démocratie alimentaire permettant un accès de tous à une alimentation durable et de qualité..., telles sont les ambitions de la commission nationale Systèmes Agricoles et Alimentaires Territorialisés (SAAT) mise en place par le Réseau CIVAM. A travers la description de neuf contextes et expériences menées dans le réseau et grâce aux apports de chercheurs et dacteurs engagés sur les territoires, cet ouvrage propose de nourrir la réflexion autour de lalimentation en décrivant des expériences concrètes issues du terrain : - Favoriser linstallation agricole par lapprovisionnement local des cantines (Communauté de communes de Courpière, 63) ; - Renforcer la coopération entre acteurs grâce au réseau Saveurs du Livradois (Parc naturel régional du Livradois-Forez) ; - La concertation pour renforcer le lien ville-campagne et créer des activités agricoles (Communauté de communes du Grand Besançon, 25) ; - Créer une micro-filière territoriale autour du porc blanc de lOuest avec les restaurateurs (29) ; - Améliorer les pratiques sur des exploitations par la relocalisation des débouchés alimentaires (Collectivité Eau du Bassin Rennais, 35) ; - Développer lagriculture biologique sur les friches de lÎle et redynamiser le centre-bourg (Dolus dOléron, 17) ; - Construire des partenariats pour lapprovisionnement local de la restauration hors domicile (Montmorillonnais, 86) : - Redynamiser le territoire par le développement dune filière farine (Causse Méjean) ; - Créer un territoire panicole autour des semences adaptées aux besoins locaux (Parc naturel régional du Lubéron). Chaque expérience fait lobjet dune présentation avec lhistorique du projet, les acteurs impliqués, les résultats du projet, ses freins et ses limites.
Et si on mangeait local ? : Ce que les circuits courts vont changer dans mon quotidien
Patrick PHILIPON, Auteur ; Yuna CHIFFOLEAU, Auteur ; Frédéric WALLET, Auteur ; ET AL., Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2017Depuis une quinzaine d'années, les « circuits courts » de commercialisation de produits alimentaires font leur grand retour en France. Crises alimentaires aidant, les consommateurs veulent aujourd'hui savoir d'où viennent leurs aliments et comment ils ont été produits. Louvrage répond aux questions pratiques qu'ils se posent : où puis-je trouver des produits locaux ? Sont-ils plus chers, sont-ils meilleurs en goût ? Quelle différence entre une Amap et la vente à la ferme ? Quel est l'impact sur l'environnement ? Manger local : une « bonne idée » ou pas, finalement ? Repli sur soi ou acte citoyen ? Quels futurs pour les circuits courts ? 2 réflexions complémentaires concluent cet ouvrage : « Contribuer à un renouveau démocratique autour de lalimentation locale » et « Innover pour perpétuer la vie de nos territoires ».
Viticulture bio Aude : "Parfois, ce sont les fous qui ont raison"
Béatrice BONNET, AuteurLouis Fabre, vigneron bio à Luc-sur-Orbieu (11), produit aujourd'hui environ 16 000 hl de vin bio. Il a commencé il y a 30 ans, en reprenant le domaine familial du Château de Luc, dont il a converti en bio, dès la première année, 10 ha sur les 300 ha que comptait le domaine. Son objectif : rompre avec les pratiques d'une production de vins de masse et un modèle dirigé par la chimie. Pragmatisme et persévérance ont guidé ses actions et sa recherche, année après année, de solutions adaptées pour développer un vin du Languedoc de qualité. Les critiques de certains professionnels autour de lui l'ont atteint, mais ne l'ont pas découragé. Aujourd'hui, ses 40 salariés sont fiers de leur mission et de l'action bénéfique de leur travail sur l'environnement. Grâce à sa ténacité et à la confiance de ses clients, Louis Fabre a réussi à mettre en valeur les atouts du terroir languedocien et à remettre sur la table un grand vin identitaire, et bio...
L'agriculture biologique : Un levier de développement durable des territoires : Retours d'expériences, outils et méthodes pour les collectivités
GAB ILE-DE-FRANCE, Auteur ; FNAB, Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2016Une formation à destination des élus et des agents territoriaux franciliens a été organisée au mois davril dernier par le GAB Île-de-France avec la Fédération Nationale dAgriculture Biologique. Intitulée « Lagriculture biologique : un levier de développement durable des territoires », elle avait pour objectif denclencher une dynamique pour le développement de lAB dans les territoires. Fondée sur des retours dexpériences réussies et en cours, cette formation sest articulée autour de 4 axes : lintégration de lAB dans la planification territoriale, la mobilisation du foncier pour linstallation dagriculteurs, le développement des circuits courts et de proximité pour la restauration collective, la prévention des pollutions agricoles pour protéger la ressource en eau. Ce document propose une synthèse des échanges et un point sur les outils à disposition des collectivités. Les collectivités territoriales disposent en effet des compétences pour mettre en place des politiques transversales de développement durable dans lesquelles lAB a toute sa place : Agenda 21, Plan Climat Énergie Territorial, protection de la ressource en eau et des milieux naturels, documents durbanisme Parallèlement, lAB répond aux enjeux auxquels les collectivités sont confrontées en termes de développement économique, demploi, dattractivité et daménagement du territoire, de santé publique, denvironnement ou de qualité de leau.
Alimentation et proximités : Jeux d'acteurs et territoires
Patrick MUNDLER, Auteur ; Juliette ROUCHIER, Auteur ; Gilles ALLAIRE, Auteur ; ET AL., Auteur | DIJON CEDEX (26 Boulevard Docteur Petitjean, BP 87999, 21 079, FRANCE) : EDUCAGRI ÉDITIONS | 2016À travers diverses études de cas, cet ouvrage collectif prolonge et enrichit les travaux de recherche menés sur les circuits courts alimentaires. Plusieurs questions sont abordées : celle des indicateurs permettant de mieux rendre compte des différents bénéfices supposés dune relocalisation de lalimentation ; celle des innovations socio-économiques, quelles sappliquent à lorganisation, à la logistique ou à la distribution ; celle du rôle que jouent les intermédiaires, pourtant ignorés dans les circuits courts ; celle des politiques publiques également, que celles-ci soient nationales ou locales. En explorant la polysémie de la proximité, louvrage ajoute aux critères matériels habituellement convoqués distance et nombre dintermédiaires la qualification des relations entre acteurs de lalimentation, leur rapprochement cognitif, la diversité des projets et des intérêts, mais aussi le territoire, dans une évaluation plus générale des impacts sociaux et économiques de lémergence de ces circuits. Quatre axes principaux permettent de structurer ces recherches : les modes de gouvernance et leur dynamique, le rapport parfois ambigu au territoire, la valeur des liens de proximité, les jeux dacteurs et la place des intermédiaires ou des structures marchandes déjà présentes. Analysant diverses initiatives, elles apportent des éclairages concrets, qui offrent une perspective pluridisciplinaire (géographie, sociologie, économie) sur les relations entre alimentation et proximités, mais également une diversité géographique, croisant des études de cas en France, en Italie, au Québec et au Chili.
Les avis du CESE : Les circuits de distribution des produits alimentaires
Les circuits de distribution des produits alimentaires organisent laccès à lalimentation du producteur au consommateur. Suite à la publication d'un rapport, le CESE a émis un avis concernant ces circuits de distribution. Il estime que le modèle dominant, marqué par la prééminence de la grande distribution et des groupes industriels, est en crise. La « guerre des prix » déséquilibre la chaîne de valeurs, sape la cohésion sociale et fragilise lensemble des acteurs économiques. À travers ses préconisations, le CESE sattache à définir les conditions dune responsabilisation des différents intervenants afin de redonner sens, valeur et confiance en lalimentation. Il plaide pour un plus grand équilibre des négociations commerciales, davantage de territorialisation et de proximité, ainsi que pour un renforcement de linformation et de la sensibilisation du consommateur quant aux impacts de ses choix.
Biocoop : plus de 400 magasins... et 30 bougies !
Nelly PEGEAULT, AuteurC'est en 1986, à l'issue d'un rassemblement de coopératives bio initié par la Coop Aquarius d'Annecy, qu'est née la Fédération Biocoop. Son but : "promouvoir l'agriculture biologique et l'idéal coopératif". Trente ans plus tard, le réseau compte 400 magasins autour d'une charte commune. A Anduze (30), trois jeunes ont monté une Biocoop. Leur projet dépasse en exigences l'esprit coopérateur des fondateurs. La SCOP des "Biocoopains" expérimente l'absence de hiérarchie dans l'entreprise, et s'enthousiasme pour les constructions sociales collectives et participatives. Ils soutiennent des projets aux répercussions très concrètes, comme le projet "la vigne bêêêle", qui favorise l'installation de bergers transhumants dans les vignes bio, ou encore un projet de camion bio itinérant...
Charente Limousine : Les cendres d'une papeterie pour amender les sols
Elsa EBRARD, Auteur ; Sophie CHRISTOPHE, AuteurEn 1997, International Paper, papeterie située à Saillant-sur-Vienne (87), s'associe à des éleveurs de Charente et de Haute-Vienne à qui elle propose d'amender leurs sols en utilisant les cendres issues de la fabrication du papier. Après une étude montrant l'innocuité de l'épandage des cendres, et l'amélioration de la qualité des sols par apport des cendres dans un contexte pédologique local de PH bas, un projet multipartenarial (Chambres d'Agriculture, collectivités locales, agriculteurs, associations environnementales, constructeurs de matériel, CUMA...) voit le jour. En 2000, l'association Cendrecor, contraction de "cendres d'écorces", est créée. Elle suivra le dossier de A à Z, fédérant au niveau territorial une filière d'épandage qui réunit, autour d'un même enjeu, des acteurs d'horizons très différents. Aujourd'hui, elle rassemble 80 agriculteurs répartis sur 9 000 ha de SAU en Charente et en Haute-Vienne. Chaque année, plus de 13 000 tonnes de cendres sont épandues. Grâce à l'augmentation du PH dans le sol, les agriculteurs élargissent les cultures à développer, comme la luzerne. En 2015, au sein de Cendrecor, un collectif de 6 exploitants a souhaité aller plus loin et expérimenter collectivement de nouveaux itinéraires culturaux pour viser l'autonomie protéique complète. De cette volonté est née l'association "Cendrecor Agro-Ecologie" pour répondre à l'appel à projets GIEE lancé par le ministère de l'Agriculture. Parmi les actions de ce projet, la diminution d'intrants et le développement d'une unité de méthanisation collective pour sécher la luzerne dans un objectif global d'autonomie protéique.
Château Larchère : la passion du vin, au naturel !
NATURE & PROGRES, AuteurThierry et Muriel Baudry sont viticulteurs bio en Dordogne. Thierry a grandi au milieu des vignes de ses parents qui lui ont fait partager très tôt leur amour de la terre. C'est au cours de son BEP agricole option nologie à Sauternes qu'il a découvert que sa propre conception du travail de la vigne, héritée de l'observation et des heures passées auprès de son père, n'était pas en accord avec le dogme scolaire. Pour Thierry, "un paysan vigneron ne fait pas le vin, il l'accompagne, l'élève, le révèle". En 1989, il a décidé de reprendre le domaine en s'installant en GAEC avec ses parents qui ont de suite approuvé son projet de convertir l'activité en bio. Les trois premières années ont été difficiles, mais sa forte détermination et le soutien paternel ont eu raison des obstacles. Thierry et Muriel ont développé Château Larchère. Ils ont mené des essais pour limiter l'apport en cuivre dont les résultats sont largement diffusés dans la profession. En tout, 20 ha de raisin rouge et 6 ha de blanc sont cultivés sans amendements, pour un rendement de 30 hl à l'ha pour le vin rouge et 19 hl pour les blancs secs et les liquoreux. Pour Thierry, le meilleur signe de bonne santé de sa vigne, c'est la trentaine de plantes différentes présentes au m2. Développer l'autonomie sur la ferme fait partie de leurs projets (eau, électricité), tout comme favoriser encore plus la vente directe. Les Baudry sont par ailleurs impliqués dans la vie de leur territoire : conseil municipal, comité d'organisation d'une foire bio annuelle, ouverture de l'exploitation aux visites, organisation de dégustations...
Les circuits courts 2.0
Marie HERRAULT, AuteurLa vente de produits agricoles sur internet s'est développée. Elle représentait, en 2014, 24 % des produits achetés en ligne. Pour répondre à cette demande, certaines entreprises, comme "La Ruche qui dit oui!", servent d'intermédiaires entre producteurs et consommateurs. Ce sont aussi des collectifs de producteurs, souvent organisés en associations ou en coopératives, qui ont leur propre site internet. Parfois, des sites institutionnels permettent aux collectivités de s'approvisionner en produits locaux (par exemple Agrilocal).
Circuits courts : L'épicier du village a choisi la bio locale
Elodie MERABTINE, AuteurA Ercé-près-Liffré (24 km de Rennes (35), 1750 habitants), l'épicier du village a fait le pari de valoriser les produits bio des agriculteurs locaux. Après 6 ans de fonctionnement, ce petit commerce rural est devenu une référence en matière de circuits courts. Olivier, l'épicier, est un passionné. Grâce aux partenariats qu'il a su créer avec les producteurs, il propose des fruits et légumes bio toute l'année, une crèmerie à 50 % bio locale, la boucherie à 25 %. Mais, surtout, il y a une "ambiance" dans son épicerie : ici, les clients croisent les producteurs les jours de livraison, les enfants ont leur coin lecture, parfois on écoute la BBC... Olivier utilise les réseaux sociaux pour communiquer sur la bio, sur l'actualité du magasin, pour proposer des recettes... Il a également développé un service de commandes de paniers en ligne qui lui permet de compléter son activité (environ 40 paniers/semaine). L'article aborde les questions d'approvisionnement, de logistique, de contraintes qui peuvent le guider dans son choix des produits, de gestion administrative... Au-delà de l'épicerie d'Olivier, la situation reste difficile pour les épiceries de village, même si les commerces de proximité se portent globalement plutôt bien en Bretagne. Certains ont fait le choix d'un commerce mixte ou multi-activités, comme le Champ Commun, à Augan (56). Pour faciliter la logistique et les commandes groupées, développer des partenariats reste une piste privilégiée. Il serait également souhaitable que ces petites structures, pour lesquelles les aides existantes sont peu adaptées, alors qu'elles participent au développement des circuits courts, puissent bénéficier d'un soutien en termes de communication, de formation et d'information.
Dans le roulis des transmissions
Pauline BOURDOIS, AuteurLa Cuma du Chatillon (89) compte 18 adhérents. Parmi les nouveaux, Guillaume, 35 ans, est revenu sur la ferme familiale pour s'y installer et continuer le travail de son père, passé en bio en 2010. Dans la Cuma, 6 ont fait le choix de l'AB (2 conversions en cours). Le petit groupe montre un réel intérêt pour le travail en commun, se penchant parfois vers la copropriété, comme pour la station de triage, ou vers la simple entraide pour lorganisation des chantiers et le stockage. Mais les orientations des repreneurs, avec les départs en retraite successifs des fondateurs, pourraient venir bousculer la philosophie du collectif et du travail en commun.
Dans le Sud Cornouaille, les collectivités accompagnent localement les agriculteurs
Morgane LEFEBVRE, Auteur ; Loïc VARET, AuteurL'activité économique du Sud du Finistère est fortement marquée par l'agriculture, l'agroalimentaire, et le tourisme. Face à l'impact de telles activités sur la qualité de l'eau de ce territoire maritime, les élus locaux se sont lancés dans différentes actions visant à préserver cette ressource. Ainsi, des moyens humains (conseillers), techniques (formations, démonstrations...) et financiers ont peu à peu été mis à disposition des agriculteurs depuis 2009. Les professionnels agricoles ont été associés à ces démarches, comme le GAB 29, afin d'accompagner les agriculteurs dans leur changement de pratiques, notamment vers l'agriculture biologique pour certains d'entre eux. Par ailleurs, des actions de promotion des produits locaux dans la restauration collective locale ont aussi été engagées.
En Dordogne : Sans terre ni bergerie, elle mène son troupeau au gré des ressources
Damien HARDY, AuteurEn 2009, Thérèse Kohler a récupéré la centaine de brebis de son ancienne ferme et a signé une convention de pâturage avec le Conseil départemental de Dordogne, propriétaire de forêts autour des étangs de La Jemaye. Installée sans surface et avec peu de financement, elle fait paître aujourd'hui ses 300 brebis (Xaxi Ardia, une race rustique basque) sur les différentes parcelles du CD. L'accueil qui lui a été réservé dès le départ par les habitants l'a beaucoup soutenue dans le démarrage de son activité, et elle apprécie les relations de confiance qu'elle a pu tisser avec les différents propriétaires des terres qu'elle traverse avec son troupeau pour aller d'une parcelle à l'autre, à travers bois. Son statut vis-à-vis de la MSA n'a pas été facile à trouver, mais elle est aujourd'hui exploitante agricole de plein droit. Ses agneaux sont commercialisés en circuits courts dans 5 Amap de Bordeaux. Elle envisage aussi de collaborer avec une chapelière pour valoriser la tonne et demie de laine qu'elle tond chaque année chez elle et dans d'autres troupeaux. Aujourd'hui, même si son revenu reste modeste, elle est fière d'avoir montré qu'il est possible de s'installer avec peu d'argent et sans être fille ou fils d'agriculteur.
Dossier de presse : Pertes et invendus en agriculture : solutions et expériences réussies
En partenariat avec la Chambre régionale d'agriculture de Bretagne, relais de l'association SOLAAL (Solidarité des producteurs agricoles et des filières alimentaires), l'ADEME Bretagne oeuvre à la recherche et à la mise en place de solutions pour réduire les pertes et les invendus en agriculture. Selon l'ADEME (étude mai 2016), 10 millions de tonnes de produits sont perdus pour l'alimentation humaine par an en France, soit un impact carbone estimé à 15,3 millions de tonnes équivalent CO2. Ce dossier de presse présente les partenaires engagés, en Bretagne, dans des actions de démarche solidaire pour valoriser les produits non commercialisables et créer de l'emploi sur le territoire. SOLAAL, dans ces actions, a pour rôle de faciliter les relations entre les donateurs des filières agricole et agroalimentaire et les Associations d'Aide Alimentaire (AAA). Des actions territoriales sont exposées, puis deux interviews illustrent l'engagement des partenaires dans la lutte contre le gaspillage alimentaire : Sébastien Huet, chargé de mission agriculture, alimentation, biomasse et matière organique (ADEME Bretagne) ; Bernadette Loisel, coordinatrice régionale de l'association SOLAAL en Bretagne et chargée de mission à la Chambre régionale d'Agriculture de Bretagne.
François Le Tron et Marion Régler : La possibilité d'une île
Antoine BESNARD, AuteurFrançois Le Tron et Marion Régler sont maraîchers bio sur l'Île de Bréhat, au large de Paimpol (22). Ils vendent toute leur production en direct sur l'île, aux résidents et aux touristes. Ce choix commercial leur impose d'avoir une gamme large. Sur l'exploitation, dans un endroit réservé à cet effet, les clients se servent eux-mêmes et déposent leur dû dans la boîte aux lettres... Plus qu'ailleurs sur le continent, la saison touristique impose son rythme aux maraîchers. En pleine saison, ils sont 10 à travailler sur la ferme. Melons, tomates, pommes de terre sont parmi les produits phares et demandent donc aux producteurs d'être très au point techniquement sur ces cultures. Marion et François ont investi dans un atelier de transformation pour valoriser les surplus, et aussi parce qu'ils aiment développer d'autres activités autour de la ferme et créer du lien sur ce petit bout d'île. Ainsi proposent-ils également des balades botaniques et de découverte des algues, des ateliers "four à pain",
Innovation en bois-énergie : La dynamique des agriculteurs composteurs de France
Marion VANDENBULCKE, Auteur ; Sophie CHRISTOPHE, AuteurAgriculteurs Composteurs de France est une association nationale créée en 2003, qui regroupe des agriculteurs professionnels du traitement des déchets organiques par compostage. Elle rassemble ainsi 35 entreprises et 42 plate-formes de compostage correspondant à une soixantaine d'agriculteurs qui développent cette filière et des services aux collectivités. En 2007, face au double constat de baisse des prix de vente des produits et d'émergence de nouveaux besoins pour les territoires, les membres de l'association des Agriculteurs Composteurs de France se sont diversifiés vers la filière bois-énergie. Pendant plusieurs années, des stratégies individuelles ont vu le jour, sans réelle dynamique collective. En 2015, une mutualisation des problématiques des membres de l'association, au niveau national, a permis d'établir 2 nouveaux axes de travail devant aboutir à l'élaboration d'un nouveau produit bois-énergie issu de la biomasse agricole et à la reconnaissance de leur association comme acteur majeur de cette filière.
Innover en circuits courts : Mutualiser les outils de comm', ça a du bon
Lise ALLAIN, AuteurDominique Dubreuil, maraîcher et éleveur bio breton, a mené une réflexion pour une mutualisation des outils de communication à l'échelle locale. Il explique sa démarche et comment celle-ci s'inscrit dans son travail de maraîcher. Malgré la difficulté à dégager du temps pour la communication, il s'est toutefois orienté vers une multiplication des supports car c'est un moyen pour toucher un large public : article dans la presse lors de l'ouverture de son magasin, interview dans un documentaire, organisation d'un "buffet-ciné à la ferme" lors de la diffusion dudit documentaire, création d'un site internet "Clic ta berouette", promotion du site internet sur les foires, animations diverses... Toutes ces actions ont pu être menées grâce à l'implication d'un collectif d'agriculteurs et à la mutualisation des outils de communication. Pour Dominique Dubreuil, l'important est de conserver une dynamique collective autour des valeurs de la bio et que l'on parle des producteurs bio locaux de façon positive.
Les magasins de producteurs de Pays de la Loire et Poitou-Charentes : Des structures diverses
Bertrand DE TORCY, Auteur ; Sophie CHRISTOPHE, AuteurFin 2015, Trame, l'Afipar et Terroirs 44 ont réalisé un état des lieux de la dynamique des magasins de producteurs dans les régions Pays de la Loire et Poitou-Charentes, où l'on compte actuellement 31 magasins de ce type. Ce modèle de commercialisation continue de se développer et témoigne d'un intérêt grandissant chez les agriculteurs soucieux de se réapproprier l'acte de vente. L'état des lieux montre une grande diversité de magasins (taille, gamme de produits, services...).
Marie-Claire et David Dubois, une auberge à la ferme
PAYSAN D'AUVERGNE (LE), AuteurAprès des expériences de travail dans des domaines différents, Marie-Claire et David Dubois se sont lancés, en 2012, dans la création de leur ferme auberge, en Haute-Loire. Il leur a fallu deux ans de transition, le temps de monter leur projet, de rénover un ancien corps de ferme, d'implanter un potager et deux serres, d'installer trois parcours à volailles, d'agrandir le rucher... et de conforter certains de leurs choix grâce à un parcours à l'installation qui visait à les rendre les plus autonomes possible dans la gestion de leur entreprise. La Table de Vailhac, ouverte en 2014, propose des produits bio issus de la ferme : légumes, fruits, canards, poulets, oies, agneaux... Les vins, les produits laitiers et la farine sont achetés à des producteurs bio locaux. Parmi les projets : cultiver des légumineuses et des céréales pour l'alimentation de leurs animaux et proposer, à table, plus de protéines végétales.
Ni dieu, ni maître, ni supermarché !
Benoît DUCASSE, AuteurL'Université populaire de Saint-Denis (93), "Dionyversité", a été créée en 2008 par deux militants engagés. Elle a réuni, en 4 ans, plus de 8 000 auditeurs venus assister à 264 cours et conférences proposés gratuitement sur une grande diversité de sujets. De cette première dynamique, a émergé l'idée, portée par un groupe de jeunes, de créer une Amap, en partenariat avec un jeune maraîcher installé à quelques kilomètres de Saint-Denis. C'est l'Université populaire, constituée en association, qui porte administrativement le projet. Ce sont aujourd'hui 250 foyers qui s'approvisionnent en légumes (un deuxième maraîcher s'est joint au projet). Le fonctionnement de l'Amap est des plus informels : chacun prend des initiatives, des responsabilités et assure les relais. La dynamique s'entretenant d'elle-même, l'Amap génère d'autres initiatives : le local accueille un atelier de réparation de vélos, une bibliothèque en libre service, des projections de documentaires... Fort de cet élan, les amapiens ont souhaité aller plus loin et ont créé la "Diony Coop", à quelques centaines de mètres du local de l'Amap. On y trouve 700 références, essentiellement en alimentation. Ici aussi, c'est l'auto-gestion qui prime. Après 7 mois de fonctionnement, le bilan est très positif et encourage à faire émerger d'autres projets similaires dans la ville.
La patate douce bio : un nouveau légume à planter fin mai-début juin
LETTRE FILIÈRES FNAB - LÉGUMES, AuteurLa culture de la patate douce bio en France est en plein développement et le marché s'avère attractif pour une production relocalisée, au vu d'une consommation en hausse et des 15 000 tonnes importées par an (en grande partie en provenance d'Espagne). Les opérateurs de la filière bio ont, depuis 2 ans, initié des partenariats avec des producteurs pour des plantations en Roussillon et dans le Sud-Ouest. Une forte demande est également constatée en circuits courts bio dans certaines régions. Habituellement pratiquée en Espagne et au Portugal pour ce qui est des pays voisins, cette production a pu prendre place dans le Sud de la France après quelques années d'essais. Les stations bio du réseau ITAB se sont mobilisées pour acquérir des références. L'itinéraire technique optimal reste encore à préciser, mais un certain nombre d'indications se dégagent : préférence pour un sol léger, culture sur buttes hautes et étroites, irrigation en goutte à goutte sous paillage...
Projets économiques territorialisés : Élus et agriculteurs mobilisés autour du diagnostic rural de Séverac d'Aveyron
Philippe BARTHAS, AuteurLa commune de Séverac d'Aveyron (12) s'est nouvellement constituée. Depuis le 1er janvier 2016, elle regroupe l'ensemble des 6 communes constituant la Communauté de communes de Séverac le Château, s'étendant dorénavant sur 209 km2, avec une densité de population de 19,4 habitants/km2, au carrefour de l'Aveyron, de la Lozère et du Cantal. 13 % des exploitations de ce territoire sont certifiées en bio (ovins lait et viande, bovins lait et viande). Fin 2015, sur la base du programme "Un Territoire, un Projet, une Enveloppe" lancé à l'initiative du Conseil départemental, la (future) commune a engagé un diagnostic rural. Réalisé avec l'aide de la Chambre d'agriculture, il a fortement impliqué les agriculteurs et les élus. La première étape a consisté à établir un état des lieux des problématiques liées à l'agriculture du territoire. Les points saillants sont présentés (données chiffrées et analyse). Au printemps 2016, à partir de cet état des lieux, 4 axes de travail ont été définis pour consolider les exploitations et maintenir la dynamique économique via l'activité agricole, dans ce territoire où le nombre d'exploitations a chuté de 50 % en 35 ans. L'aménagement foncier est apparu comme un point essentiel (sur l'ensemble du département) pour pérenniser les exploitations en place et favoriser la reprise par de jeunes agriculteurs. Des groupes de travail, impliquant l'ensemble des parties prenantes, dont les agriculteurs qui se sont mobilisés à plus de 80 %, ont approfondi les 4 thématiques identifiées comme prioritaires : les échanges amiables, la transmission succession, les circuits courts et l'agrotourisme, la conduite des prairies.
Des radis plein les poches
Sandrine BOUCHER, AuteurDepuis la loi sur l'économie sociale et solidaire de 2014, les monnaies locales complémentaires ont désormais une existence légale. Une trentaine existent déjà en France (l'"Abeille", à Villeneuve-sur-Lot, l'"Eusko", dans le Pays Basque, le "Radis", à Urgensheim...), et au moins autant sont en projet. Malgré les difficultés pratiques, elles ouvrent de nombreuses perspectives. Dans le monde, ce sont plusieurs milliers d'expériences de monnaies locales qui cohabitent avec les monnaies nationales, selon les auteurs d'un rapport qui leur est consacré, rendu au gouvernement en 2015. Elles sont devenues un outil pour sortir de la crise globale, écologique et économique, en favorisant l'économie réelle d'un territoire, en d'autres termes en redonnant à l'argent sa vocation première : être un instrument d'échange au service d'une société. Bernard Lietaer, économiste, n'hésite pas à comparer nos monnaies centralisées à une monoculture, fragile et génératrice de crises, alors que la diversité monétaire, à l'image des écosystèmes naturels, est un facteur d'abondance. Cependant, les monnaies locales rencontrent des difficultés. Un grand nombre d'entre elles peinent à atteindre une masse critique d'utilisateurs et de partenaires pour pouvoir créer un écosystème autosuffisant et viable, capable d'initier une transformation sociale. Pour Jérôme Blanc, professeur de sciences économiques à l'IEP de Lyon, spécialiste des monnaies complémentaires, un vecteur de développement puissant, qui assurerait aussi leur pérennité, dépend de l'implication des pouvoirs locaux - les collectivités, en acceptant, par exemple, de passer leurs commandes ou de recevoir le paiement de leurs services dans ces monnaies locales. Quoi qu'il en soit, la dynamique enclenchée fait évoluer les mentalités sur les questions de richesse et de bien commun, et porte d'autres réflexions et évolutions à venir.
A la recherche d'autonomie, dans le Périgord
L'histoire personnelle et le parcours professionnel de Bertrand Lassaigne l'ont conduit à la bio. Il s'installe en agriculture en 1990 et passe en bio en 1993. Aujourd'hui, sur sa ferme de Ribeyrolles (24), il associe production de noix, grandes cultures, plantes médicinales, élevage de chevaux... et plateforme d'expérimentation en semences population. Toute son attention est tournée vers la quête d'autonomie, avec une orientation vers les cultures dédiées à l'alimentation humaine, la production de semences, le stockage et la transformation à la ferme, la vente en circuits courts..., et vers la biodiversité qu'il cherche à favoriser par ses pratiques. Il souhaite pérenniser sa ferme en privilégiant le tissu économique local (emploi de saisonniers) et continuer à développer l'agroforesterie.
Recherche : Des politiques locales plus ciblées pour développer les conversions
Marie BUARD, AuteurMarie Buard a réalisé un mémoire de fin d'étude sur les facteurs d'efficacité des politiques locales d'incitation et d'accompagnement à la conversion des exploitation à l'AB. Elle a notamment fait le lien entre l'efficacité de ces politiques et la typologie des producteurs. Tous, selon son postulat, sont potentiellement enclins à se convertir, mais à condition de leur proposer un accompagnement via des dispositifs qui tiennent compte de leur profil et de leur singularité. Dans cet article, l'auteure présente les principaux résultats de son travail d'enquête, à la base de cet essai de typologie. Une première distinction repose sur, d'une part, les tendances personnelles (prudent ou entreprenant), d'autre part, sur l'insertion territoriale (forte ou faible). A la croisée de ces deux axes se construisent 4 profils différents correspondant à des conditions d'application des politiques locales distinctes. L'article reprend les analyses conduites dans le cadre de ce travail pour montrer comment les politiques publiques peuvent adapter leur stratégie de développement de l'AB.
Réflexion sur l'ouverture d'un deuxième jour de marché pour la halle Saint-Joseph de Clermont-Ferrand
Nadhufa BOINA MZE, Auteur ; Laure GAILLARD, Auteur ; Sandrine MAZAUBERT, Auteur ; ET AL., Auteur | CLERMONT-FERRAND (34 Avenue Carnot, BP 185, 63 006, FRANCE) : UNIVERSITE BLAISE PASCAL | 2016Ce document, fruit d'un travail réalisé dans le cadre de la Licence Professionnelle ABCD, s'intéresse aux possibilités d'ouverture d'un nouveau créneau horaire du marché couvert Saint-Joseph de Clermont-Ferrand (63). Les quatre étudiants impliqués ont répondu à la sollicitation de l'association "La Jonquille", à l'origine de la remise en activité de l'ancienne halle de ce marché à l'abandon et menacée de destruction. Après une présentation de l'association, qui rassemble aujourd'hui 57 adhérents-producteurs, dont la moitié en AB, le document présente le travail d'enquête réalisé auprès de clients actuels et de clients potentiels, pour essayer de déterminer les conditions à réunir pour envisager un deuxième jour d'ouverture de ce marché.
Le retour aux valeurs essentielles
Manon DESSALCES, AuteurBruno Izoulet Meule a longtemps pratiqué l'apiculture en amateur avant de s'installer, en 2014, en Haute-Loire, en production de miel, gelée royale, propolis, pollen frais et produits transformés issus de la ruche. Titulaire à l'origine d'une maîtrise en biologie cellulaire végétale orientée botanique bio, sa reconversion est aussi liée à sa vie personnelle et familiale. Il possède environ 200 ruches, certaines en Ardèche, d'autres tout près de son habitation de Saint-Julien-Chapteuil (43). Adhérent de Nature & Progrès, il est aussi président du groupement de producteurs de Gelée Royale Française. Initialement installé avec une race importée, il est en phase de renouvellement de son cheptel avec une espèce bien adaptée localement : l'abeille noire Cévenole. L'article décrit le parcours de cet apiculteur bio passionné et son engagement dans l'AB qui, selon lui, doit s'inscrire dans un changement durable et responsable.
Les systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial
TRAVAUX ET INNOVATIONS, AuteurL'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a mis en place, en 2002, une initiative destinée à assurer la conservation et une gestion évolutive des systèmes agricoles locaux de toutes les régions du monde, au Moyen Orient, en Afrique, en Asie, en Amérique ou en Europe. Elle a ainsi défini les "Systèmes Ingénieux du Patrimoine Agricole Mondial", basés sur lexpérience et sur les savoirs locaux qui reflètent lévolution du genre humain, sa relation avec la nature et la diversité de ses savoirs. Ces systèmes ont façonné des paysages remarquables, ont contribué au développement dune biodiversité agricole importante à léchelle mondiale et, surtout, ils ont fourni de façon durable des services et des biens multiples à lensemble de la société. Ils ont également assuré aux populations locales la sécurité alimentaire et celle des moyens dexistence, ainsi que la qualité de vie. Ce programme international de sauvegarde cherche à promouvoir la compréhension et la prise de conscience de l'importance des sites du Patrimoine Agricole Mondial et à assurer leur reconnaissance aux niveaux national et international.
The New Nordic Diet as a prototype for regional sustainable diets : In : MEYBECK, A. et REDFERN, S.. Sustainable Value Chains for Sustainable Food Systems : a workshop of the FAO/UNEP Programme on Sustainable Food Systems. Rome : Food and Agriculture Organization of the United Nations, 2016. 353 p.
Susanne BÜGEL, Auteur ; Jostein HERTWIG, Auteur ; Johannes KAHL, Auteur ; ET AL., Auteur | ROME (Viale delle Terme di Caracalla, 00153, ITALIE) : FAO (Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture) | 2016Un des principaux challenges des systèmes alimentaires durables est de lier une production respectueuse de lenvironnement à un régime alimentaire sain. Le nouveau régime alimentaire nordique sappuie sur le régime méditerranéen, en utilisant des ingrédients et des saveurs des climats scandinaves. De la même manière, il contribue à préserver les espaces naturels locaux et la santé des consommateurs. Les principes et lignes directrices de ce régime peuvent être mis en uvre dans nimporte quelle région du monde.
La transition agroécologique : défis et enjeux
Dans un système mondialisé, lagriculture française doit faire face à des défis majeurs : défi de lalimentation, défi de la santé, défis économique, social, sociétal, environnemental, territorial et technique Lagroécologie correspond à une démarche systémique dont la mise en uvre requiert des changements collectifs. Cest la question de lagriculture de demain, de son maintien, du rôle et du nombre des agriculteurs qui est posée et à laquelle de nombreuses initiatives, déjà engagées, tentent de répondre. Laccompagnement des producteurs, la réorientation des politiques publiques et la cohérence des soutiens apparaissent décisifs. Dans cet avis du Conseil économique, social et environnemental, les 8 défis identifiés sont développés. Un chapitre fait état des préconisations au regard des enjeux : préciser la définition de lagroécologie et mesurer son développement ; sensibiliser la société pour aller vers une "alimentation agroécologique" ; réorienter les priorités de la recherche sur lagroécologie ; adapter tous les dispositifs de formation à lagroécologie ; accompagner les agriculteurs dans la transition agroécologique ; agir à tous les niveaux des filières ; réorienter les politiques publiques et les aides pour favoriser la transition vers l'agroécologie et assurer leur cohérence.
Un verger urbain : Essen'Ciel
Guylaine GOULFIER, AuteurCréé fin 2014 avec l'appui de la Ville de Grenoble, le jardin Essen'Ciel a pris place entre un parking relais et un groupe scolaire. La dizaine d'habitants du quartier qui s'est mobilisée autour du projet avait pour objectif de réintroduire la nature, mais aussi de créer du lien social. Avec les conseils des jardiniers de Terre Vivante, des arbres fruitiers sont plantés, ainsi que des plantes aromatiques et des petits fruits. Puis, un potager est créé dans l'ancien bassin. Le tout en suivant les principes de l'agriculture biologique. Le responsable des espaces verts à la ville vient aider le petit groupe à mettre en place une prairie fleurie... Le carnet de bord du projet décrit les différentes étapes de cette histoire collective. L'occasion de revenir sur les interrogations qui accompagnent souvent les projets d'agriculture urbaine : Comment agir ensemble lorsque l'on n'est pas des jardiniers ? Qu'en est-il de la comestibilité des récoltes qui pourraient être atteintes par les polluants des sols ou de l'air ?...
Accompagner la relocalisation des échanges en fruits et légumes biologiques : Méthodes et outils pour des relations durables et solidaires entre producteurs et magasins
Simon HALLEZ, Auteur ; Marianne ROISIN, Auteur ; Caroline ROZALEN, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2015Ce document est une boîte à outils destinée à faciliter le développement de l'approvisionnement local en fruits et légumes bio et s'adresse aux organisations de développement agricole, notamment les Groupements Régionaux d'Agriculture Biologique (GRAB) et Groupements d'Agriculture Biologique (GAB), aux organisations économiques de producteurs qui souhaitent initier et accompagner une dynamique de relocalisation des échanges en fruits et légumes bio, par le biais des relations producteurs magasin(s), et aux magasins bio. Il est le fruit d'un travail d'exploration basé sur différentes expériences existantes associant producteurs de fruits et légumes bio et magasins autour de la relocalisation des échanges commerciaux. 17 initiatives ont été enquêtées partout en France (Nord-Pas-de-Calais, Île-de-France, Bretagne, Pays de la Loire, Haute-Normandie, Alsace, Midi-Pyrénées, Aquitaine, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur). La boîte à outils se compose d'une fiche méthodologique globale, préalable à l'action, et de quatre fiches action pour un accompagnement adapté à chaque étape : - Fiche n°1 : Favoriser l'interconnaissance entre producteurs et magasins ; - Fiche n°2 : Co-construire et cogérer un cadre de partenariat ; - Fiche n°3 : S'engager : oui, mais comment ? ; - Fiche n°4 : Réfléchir et accompagner des projets logistiques.
Lagriculture biologique, de la plus-value économique à un projet de territoire dintérêt général : Actes des séminaires FNAB : Guichen (35), Bordeaux (33), Lille (59) : Automne 2014
Cette publication a été éditée à la suite des trois séminaires organisés, en 2014, à Guichen (35), Bordeaux (33) et Lille (59), autour de la thématique « Agriculture biologique et développement local ». Ces journées ont réuni plus dune centaine de participants autour des témoignages et retours dexpériences de nombreux acteurs impliqués : collectivités, chercheurs, acteurs économiques, institutions, etc. Sommaire : - Des déséquilibres du système actuel : Le modèle agricole questionné à laune du système alimentaire et de la qualité de leau : Peut-on avoir confiance en l'AB pour régler les problèmes des sols et de l'eau ? ; Une amélioration possible de la qualité de l'eau avec 20 % de vignes en bio ; - Rééquilibrages territoriaux autour du modèle préventif : La transversalité prend forme progressivement : Du rapport de force à une dynamique positive grâce au jeu collectif ; qui peut émerger d'un conflit interterritorial ; - La transversalité des politiques publiques, de la farine à l'aménagement du territoire ; - Lagriculture biologique porteuse des intérêts du territoire : Des projets agricoles qui s'ancrent localement : Accompagner le changement d'échelle du marché biologique ; - Filières longues : focus sur lindustrie agroalimentaire ; Des différentes vies dun produit dans un process industriel mondialisé.
Alimentation : Du producteur au consommateur
Fabienne MALEYSSON, AuteurDans un rapport récent, Brigitte Allain, députée de Dordogne, attirait l'attention sur la nécessité de développer les circuits courts, pratiqués par un cinquième des exploitations françaises. Les initiatives pour développer les circuits courts se sont multipliées et offrent aujourd'hui de nombreuses possibilités de se procurer des produits locaux : magasins de producteurs, AMAP, "Ruche qui dit oui"... Les circuits courts séduisent de plus en plus de consommateurs en recherche de qualité. Côté prix, des écarts très importants peuvent être relevés, certains producteurs pouvant avoir parfois des difficultés à fixer le prix "juste", pour eux-mêmes et pour les consommateurs. Du point de vue environnemental, la vente directe peut s'avérer performante, à condition d'optimiser les circuits (remplissage des camions, regroupement des points de vente, etc.). Les producteurs apprécient le lien direct au consommateur, la reconnaissance sociale qu'il induit, le retour direct sur leur travail et l'augmentation des revenus. Pour Stéphane Linou, conseiller municipal à Castelnaudary (11), le développement des circuits courts est un vecteur fort de relocalisation et d'indépendance alimentaire, pour lesquelles il milite. Il estime qu'il revient aux agriculteurs de nourrir les villes voisines, et non aux grands groupes et enseignes de grandes surfaces. Pour lui, les élus locaux se doivent d'encourager l'agriculture locale, notamment en soutenant l'accès au foncier périurbain.
Alternatives : Nouveaux circuits courts
Sandrine BOUCHER, AuteurSi le système des Amap a fait ses preuves (6000 agriculteurs liés à une Amap) et a ouvert la voie à une autre manière d'envisager le lien producteur-consommateur, il a aussi contribué à l'émergence de nouveaux modes de circuits courts. Ces derniers cherchent à se distinguer des Amap en rompant avec le panier hebdomadaire imposé afin d'offrir un choix, tant en termes de produits et de quantités que de rythmes d'approvisionnement. Vincent Leras, agriculteur bio et président du BiauPanier, association créée en 2007 en Isère, propose un système de produits bio et locaux à la carte, pour mieux correspondre à son territoire, dans lequel les habitants disposent souvent d'un potager ou d'un poulailler. D'autres initiatives sont présentées : La Ruche qui dit oui, ou encore Terroirs de Haute-Loire, Alterne à Thoard (04), Pomme de pain (25)... Dans de nombreux cas, l'utilisation des technologies de communication est primordiale, facilitant la gestion des commandes et des stocks, ainsi que la mise en relation. Les magasins de producteurs se développent également. D'autres types d'expériences voient le jour, comme la Ferme de Grignon, dans la plaine de Versailles, qui ouvre un "drive laitier", ou encore la Super Halle d'Oullins (13), qui associe un magasin de producteurs, une épicerie bio et solidaire et un restaurant-traiteur. Pour Stéphane Linou, qui a participé à la création de la première Amap de l'Aude, et qui est aujourd'hui conseiller général dans ce département, c'est le manque d'agriculteurs locaux susceptibles de répondre à la demande qui risque de créer un décalage. Mais, c'est aussi cette situation qui, pour lui, peut pousser la profession agricole et les pouvoirs publics à reconstruire un modèle d'agriculture et à remettre la question de l'alimentation dans le champ politique.
Assemblée Nationale : Rapport d'information sur les circuits courts et la relocalisation des filières agricoles et alimentaires : N° 2942
La mission d'information sur les circuits courts et la relocalisation des filières agricoles et alimentaires est une initiative de la Commission des affaires économiques de l'Assemblée Nationale. Son rapport a été rendu public et présenté, en juillet 2015, par Brigitte Allain, Députée Europe Écologie Les Verts de Dordogne. Cette mission s'est donné pour objectif de poser les conditions de la réussite de la relocalisation de l'alimentation, avec cette question en ligne de mire : Comment faire sortir les circuits courts, de proximité et de qualité de leur « niche » pour faire émerger un projet global de société ? En effet, selon le rapport, « pour atteindre un changement d'échelle, la relocalisation de l'alimentation doit être pensée au-delà des circuits courts et de proximité, comme un projet alimentaire de territoire. Cela implique une mise en réseau des acteurs - collectivités, consommateurs, entreprises, organisations -, la réalisation d'un diagnostic commun et la définition d'objectifs partagés. Cette vision globale, encouragée par les orientations nationales, devra se concrétiser dans des politiques volontaristes d'accompagnement local ». Ainsi, un travail de plusieurs mois d'auditions et de déplacements sur le terrain a été effectué afin de mettre en lumière les freins au développement de l'ancrage territorial de la production et chercher à dégager des pistes et propositions pour favoriser le développement de filières agricoles et alimentaires localisées sur les territoires.
La Bio accessible à tous : Relevons le défi !
Elodie MERABTINE, AuteurIl existe aujourd'hui, en France, de nombreuses expériences qui permettent à des publics dits "défavorisés" ou moins fortunés de consommer des produits bio et locaux. La FNAB (Fédération Nationale d' Agriculture Biologique) essaie d'identifier des actions possibles pour développer des circuits de proximité à dimension sociale. L'article se compose de plusieurs parties : - Pour une bio accessible à tous : les freins et les leviers ; - Quelles actions mettre en uvre ? ; - Le don et le glanage, des pratiques méconnues ; - Le Défi Familles à alimentation positive sur le Pays des Vallons de Vilaine en pratique.
Brasserie : Des bières dans l'air du temps
TERROIRS BIO RHONE-ALPES, AuteurNées en 2011, les Bières du temps sont fabriquées à Champier (38). Cécile Dalmasso, à l'origine du projet, a su utiliser ses connaissances en développement local pour mobiliser les réseaux et les financements propres à ce type de projet en milieu rural (Feader, Région, Conseil départemental...). Produire en bio était un aspect incontournable de son projet. L'article décrit le travail dans la brasserie, où rien n'est automatisé. Pour l'instant, la production se fait à partir d'orges brassicoles biologiques, essentiellement d'origine allemande. Mais, à terme, la brasserie souhaite recourir à des orges produits localement. Un malt ardéchois est d'ailleurs en test...
Consommation : Mieux valoriser la production agricole pour moins gaspiller l'alimentation
Franck DENET, AuteurSuite à un appel à projets destiné à lutter contre le gaspillage alimentaire et à réduire les déchets alimentaires en Auvergne, la FR Civam Auvergne a lancé un projet visant à développer des modes de commercialisation alternatifs, en réintégrant dans le marché des produits qui en étaient exclus pour cause de mauvais calibrage ou d'aspect non standard. Ces produits pourraient être donnés à des associations, mais aussi vendus à petits prix, permettant ainsi à des populations défavorisées d'accéder à des produits sains et locaux, tout en procurant aux paysans quelques revenus supplémentaires. Le projet, soutenu par la Draaf et l'Ademe, a démarré en novembre 2014 et se poursuit jusqu'en décembre 2015.
Coopérative Pays'en Bio : Un outil pour financer les projets collectifs des producteurs locaux
Pascaline PAVARD, AuteurLe magasin de producteurs de Castelnaudary (Aude), qui travaille aujourd'hui avec 90 producteurs locaux, est une SCIC. Cette société coopérative regroupe une dizaine de producteurs, les salariés du magasin, les consommateurs et deux associations. Tous les bénéfices sont mis en réserve, impartageable pour l'instant, afin de rémunérer au mieux le travail des salariés et des producteurs. Dans un avenir proche, ce fonds devrait servir à financer des projets collectifs pour les paysans bio et locaux, comme, par exemple, une conserverie pour les produits végétaux.
Cuma de Ladenne : Elle transforme vos fruits et légumes
TERROIRS BIO RHONE-ALPES, AuteurUne centaine de Cuma existent en Ardèche. L'article présente l'une d'entre elles, la Cuma de Ladenne, qui produit des fruits et légumes bio. Lancée à ses débuts par 7 exploitants agricoles, la Cuma en compte aujourd'hui une vingtaine. La dimension collective est au cur du projet, les producteurs partagent tant les outils que leur expérience et leurs savoir-faire. Les jeunes installés peuvent y utiliser du matériel de transformation (matériel de cuisson, de congélation, raffineuse...). La majorité des produits apportés sont certifiés en agriculture biologique. 10 à 15 tonnes, majoritairement de fruits, en particulier des châtaignes, y sont transformées chaque année. La Cuma projette de moderniser ses installations pour pouvoir travailler de plus grandes quantités.
Dossier : Circuits courts, consommation locale et agriculture bio : petit tour d'horizon pour se positionner
Nadine PIBOULE, AuteurLe terme "locavore" est né d'une première initiative, il y a dix ans, dans une ville de l'Ouest américain, où les habitants ont été mis au défi de se nourrir exclusivement d'aliments produits à moins de 160 km de chez eux. Ce dossier fait le point sur ce mode de consommation qui, depuis, s'est largement développé. Il apporte des définitions qui précisent ce que sont les circuits courts, les circuits de proximité, et propose plusieurs articles : - Le local, un nouvel argument de vente ? ; - Les circuits courts dans les fermes bio lorraines ; - L'innovation une des clés des circuits courts ! ; - Communiquer efficacement sur sa commercialisation en circuits courts.
Dossier : Un potager à l'école ?
Philippe DELWICHE, Auteur ; Désiré GREVISSE, Auteur ; Dominique PARIZEL, AuteurSans renier les acquis de la modernité, nombreux sont les parents et les enseignants à vouloir les concilier avec un retour à la nature. Loin d'être passéiste ou idéaliste, l'intention est plutôt de concevoir des projets pédagogiques capables de connecter les enfants à du concret, avec, pour support, la création et l'animation d'un jardin potager. Celui-ci devient une expérience où toutes les disciplines sont susceptibles de se rencontrer au sein d'une pédagogie active et qui inscrit son action, non seulement dans un projet d'école, mais aussi dans un projet de communauté et de village. Mais comment les enseignants peuvent-ils mettre en place un tel projet sans se laisser décourager par les nombreuses difficultés, qu'elles soient d'ordre technique, relationnel ou organisationnel ? Ce dossier part à la rencontre de deux expériences, conduites dans deux écoles belges qu'apparemment tout oppose, une école communale près de Libramont, en Wallonie, et une école privée à proximité de Bruxelles : - École communale de Freux : Renforcer les liens sociaux dans le village en associant les familles ; - École fondamentale des Servites de Marie, à Uccle : Améliorer l'image de marque de l'école avec un projet jardin / nature.
Dossier : Poulailler zéro centime
Jean-Jacques RAYNAL, AuteurCe dossier, en trois parties, présente, tout d'abord, "Le poulailler citoyen", à Villers-les-Pots (21), un projet citoyen et écologique global, géré par des enfants impliqués dans la vie de leur cité. Au départ, en 2009, un collectif de jeunes lance un potager collectif. Forts de leur succès, ils renouvellent leur programme et proposent un poulailler. Avec l'aide financière de la commune et de la communauté de communes, le poulailler est construit, une citerne de récupération de l'eau de pluie est installée, ainsi qu'un système de récupération dans lequel les habitants viennent apporter leurs déchets ménagers. Les jeunes élaborent eux-mêmes un planning pour nettoyer et ramasser les ufs. Outre l'intérêt de la démarche d'implication citoyenne des jeunes et de gestion collective d'un projet, celui-ci fédère élus et habitants autour de la réduction des déchets. D'autres initiatives de ce genre existent en France, comme à Champeix (63) où plus de 20 familles se sont regroupées autour d'un poulailler collectif communal avec, en plus, un volet "protection de la biodiversité". La deuxième partie du dossier, "Bricopoule", présente quatre réalisations à faire soi-même, en précisant les fournitures et l'outillage nécessaires : la mue (logement pour les poussins), le poulailler en bois de palettes, la couveuse et la mangeoire. La troisième partie, "Le poulailler de A à Z (ou presque...)", est un petit glossaire du poulailler.
Dossier : Des produits bio locaux en magasins spécialisés : C'est possible !
N. PIBOULE, AuteurPour un développement de la bio qui soit durable, cohérent et solidaire, comme le souhaitent les producteurs bio de son réseau, la FNAB s'implique pour inventer de nouveaux circuits de distribution et de nouvelles formes de coopération. Concernant plus particulièrement l'approvisionnement local des magasins, les groupements du réseau FNAB accompagnent, depuis quelques années, les producteurs d'une part, et les magasins d'autre part, vers de nouvelles relations. Trois témoignages d'expérience dans le Bas-Rhin composent ce dossier : - "Je travaille en direct avec un ou plusieurs magasins spécialisés" (Charles Durant, éleveur de porcs bio à Schopperten) ; - "Je gère l'un des 3 magasins bio indépendants d'un réseau local" (Gilles Arnold, co-gérant de La Maison Vitale à Dorlisheim) ; - "J'approvisionne la chaîne de magasins Naturalia" (Maurice Meyer, maraîcher bio à Valff).
Eco-pâturage : Des chèvres et des moutons pour entretenir l'espace
Amélie VILLETTE, AuteurLes secondes rencontres nationales de l'éco-pâturage, organisées par l'association Entretien Nature et Territoire, ont réuni, près de Nantes, en octobre 2014, plus de 250 participants. Défini comme "solution alternative de gestion écologique des milieux par des herbivores", l'éco-pâturage aurait été pratiqué, en 2013, par 150 collectivités. Certaines d'entre elles ont trouvé là, en effet, un moyen de réduire leur impact environnemental et de valoriser leur image. Dans 70% des cas, ce sont des ovins ou des caprins qui sont utilisés. Pour certains éleveurs, c'est une opportunité de s'installer sans foncier. C'est le cas de Mathieu Pires, jeune éleveur en Ille-et-Vilaine, qui raconte son expérience de ce type de partenariat. Laurent Bonnais, quant à lui, met à la disposition de collectivités du Nord-Ouest de la France ses 200 animaux (chèvres, moutons et vaches), et se définit comme "entrepreneur en paysage". Certaines collectivités, comme, par exemple, la communauté d'agglomération de Lorient, font le choix d'acheter des animaux pour gérer elles-mêmes leur éco-pâturage. Un certain nombre d'acteurs soulignent le rôle social et d'agrément de l'éco-pâturage.
Favoriser les rencontres entre producteurs et distributeurs : Bio de Provence-Alpes-Côte d'Azur et Biocoop, un binôme volontaire
Début 2013, Bio de Provence-Alpes-Côte d'Azur et Agribio 84 se sont rapprochés du réseau Biocoop pour co-construire et co-piloter un projet de relocalisation. Leur objectif était de concevoir un plan d'action pour structurer les filières locales, puis d'initier une série de rencontres entre producteurs et magasins pour mener à bien ce plan. Une première rencontre a permis de renforcer leur connaissance mutuelle et d'identifier des thématiques communes. Par la suite, des groupes d'échanges techniques ont été mis en place. Ils ont, entre autres, établi un calendrier prévisionnel d'achats destinés aux producteurs, organisé des ateliers pour aborder les problématiques de planification, de mutualisation des transports, de collaboration...
Une ferme bretonne expérimente le collectif
Marie ASTIER, Auteur ; Lucas MASCARELLO, AuteurÀ Chavagne, en Ille-et-Vilaine, Gilles Simonneaux a repris la ferme familiale, en 1998. À l'époque, c'était un élevage laitier semblable à beaucoup d'autres. Il a converti l'exploitation en bio, puis a décidé de la diversifier et de partager ses terres avec d'autres agriculteurs. Aujourd'hui, 10 personnes travaillent sur la centaine d'hectares. L'autonomie énergétique visée par l'installation de panneaux solaires est un exemple, parmi d'autres, de la recherche de résilience revendiquée par Gilles. Pour lui, le modèle des grands-parents, avec une grande diversité sur une même exploitation, en produisant le plus de choses possible, est inspirant pour l'avenir, et permet de résister à la crise. Le magasin de la ferme illustre la diversité des productions : farines, lait, légumes, ufs, porc et veau, pains...
La Filature du Hibou : un mini-mill à Boninne
Valentine DONCK, AuteurFrédérique Bagoly a monté une mini-filature, en Belgique. Son installation permet d'assurer toutes les étapes de transformation de la laine en petites quantités, du lavage au filage, pour aboutir à un produit fini unique. Les professionnels ou amateurs, amenant les toisons de toutes sortes d'animaux à laine et à poils, ont la garantie de repartir avec leur production. Alors qu'elle participait, en tant que bénévole, aux chantiers de gestion des Réserves naturelles de Natagora (association de protection de la nature, en Belgique), Frédérique s'était rendue compte qu'il n'existait pas, en Belgique, d'infrastructure pour traiter la tonte des moutons rustiques locaux. C'est à partir de là qu'elle s'est intéressée et passionnée pour la question et que, de fil en aiguille, elle a créé sa propre filature.
Formation, cahier des charges, soutiens publics : éléments déterminants pour structurer la filière
Sophie CHAPELLE, Auteur ; Mathieu DALMAIS, Auteur ; Florine HAMELIN, AuteurDans le dossier proposé par le mensuel Campagnes Solidaires de novembre 2015, qui aborde le thème de la restauration collective, sous le titre « L'agriculture paysanne à la cantine », les trois articles suivants sont présents : Trouver un prix rémunérateur pour le producteur (p.IV) ; Approvisionnement local : l'ambiguïté du gouvernement (p.V) ; Comment créer une cantine en milieu rural (p.VI). En Haute-Normandie, les Défis Ruraux, une association de développement local, accompagne les paysans pour répondre aux appels d'offre destinés à fournir la restauration collective, en favorisant d'un côté la rédaction d'appels d'offres tournés vers le local, et de l'autre le conseil aux paysans pour y répondre. L'introduction des produits paysans locaux commence souvent par les légumes, puis par les fruits. Pour les produits laitiers ou la viande, la partie est plus compliquée, car le différentiel de prix est souvent de un à quatre. Le deuxième article commente une récente brochure publiée par le ministère de l'Agriculture « Favoriser l'approvisionnement local et de qualité en restauration collective » (téléchargeable sur le site http://agriculture.gouv.fr/ministere/guide-favoriser-lapprovisionnement-local-et-de-qualite-en-restauration-collective). Si le ministère a bien fait un pas en avant pour l'approvisionnement local (autorisation de réduire la taille des lots, augmentation du plafond au-dessus duquel un appel d'offre est obligatoire...), l'article constate qu'un approvisionnement local n'est pas toujours le gage d'un approvisionnement de qualité, notamment suite au désengagement de l'État dans le financement des collectivités, ce qui les oblige à faire des économies. Une brochure sur les soutiens financiers publics a cependant récemment été éditée, ainsi qu'un guide sur les plateformes collectives au service de l'approvisionnement local. Enfin, le troisième article relate l'expérience d'une commune du Calvados qui, en trois ans, a remis en fonctionnement la cantine de l'école et a introduit 90 % d'aliments bio et locaux dans les repas. Élément déclencheur : la diffusion du film « Nos enfants nous accuseront ». La démarche commune entre la municipalité et les parents d'élèves est décrite, avec les différentes subventions perçues (commune, intercommunalité, Union européenne, Crédit agricole...).
Jonathan : berger bio, entrepreneur d'aujourd'hui
Amandine KECH, AuteurJonathan et Julien ont mis sept ans à stabiliser leur exploitation bio, La Bergerie du Daubrartier, en Wallonie. L'article retrace la passion qui les a conduits à faire ce métier, mais aussi leur parcours de création d'entreprise, ainsi que les points forts de leur projet : l'élevage de brebis laitières bio, peu présentes en Wallonie, et la transformation. Pour financer le démarrage de l'activité, ils ont fait appel à une banque alternative, les banques traditionnelles ayant refusé d'accompagner leur projet. Malgré une période de lancement relativement longue, aujourd'hui, ils peuvent compter sur une clientèle régulière et une demande en augmentation.
Malteurs Echos : Les chevaliers du malt
TERROIRS BIO RHONE-ALPES, AuteurLa production française de malt, concentrée dans le Nord-Est du pays, répond essentiellement aux besoins des brasseurs industriels. C'est pour pallier ce manque que trois amis ont décidé de fonder la première malterie bio rhônalpine, Malteurs Echos (en Ardèche), destinée à approvisionner les brasseurs artisanaux locaux. Ils s'approvisionnent en orge et blé bio auprès des agriculteurs de l'Isère, de la Drôme et de la Bourgogne. En novembre 2014, Malteurs Echos est devenue une SCIC, composée de cinq collèges, celui des fondateurs et celui de la filière brassicole, majoritaires, mais aussi ceux des salariés, du territoire et des sympathisants. L'entreprise a aussi ajouté une dimension sociale au projet. Sur les sept salariés, trois sont en contrat d'insertion. La coopérative, qui obtiendra cette année le statut d'entreprise d'insertion, souhaite ainsi remobiliser ces jeunes et leur offrir un tremplin vers un emploi durable.
Manuel d'apprentissage pas à pas de la permaculture : Acquérir son autonomie en s'appuyant sur les services de la nature
La permaculture ne doit pas être restreinte aux différentes techniques de culture qu'elle développe (par exemple, la culture sur buttes, les lasagnes, le jardin-forêt...). Sa démarche, plus large, repose sur le respect de certains principes éthiques lorsqu'il s'agit, aussi, de concevoir des solutions pour créer ou faire évoluer une situation (construire sa maison, choisir sa ferme ). Il s'agira, tout d'abord, de commencer par définir nos besoins et ceux des acteurs en présence (humains ou non, présents ou à venir), dans un certain contexte, pour la réalisation d'un certain projet. Pour ce faire, une des étapes incontournables de la démarche consiste en l'observation et l'apprentissage des fonctionnements de la nature. C'est un des objectifs de ce livre. Il conduit, étape par étape, vers la compréhension des fonctionnements naturels : - Étape I : Comprendre la démarche permaculturelle ; - Étape II : Démarrer l'inventaire de son site ; - Étape III : Approfondir la connaissance intime de son site ; - Étape IV : Aménager son site grâce aux outils et stratégies permaculturelles ; Étape V : Approfondir et élargir. En dehors des activités liées à l'agriculture ou au jardinage, les champs d'application de la démarche permaculturelle sont nombreux, touchant à différents aspects de la vie : monde du travail, organisation de la vie en collectivité, préservation de l'environnement sur un territoire, etc.
Le maraîchage biologique en Limousin : diagnostic, développement et actions d'accompagnement
Réalisé dans le cadre de la Licence Professionnelle Agriculture Biologique Conseil et Développement et d'un stage au sein de la Chambre d'Agriculture de la Haute-Vienne (87), ce mémoire sintéresse au développement de la filière maraîchage bio en Limousin. Dans cette région, plus de 15 % des surfaces en légumes frais sont certifiées AB. Depuis une dizaine d'années, de nombreuses nouvelles installations en maraîchage bio sur des petites surfaces diversifiées ont vu le jour. La plupart de ces maraîchers pratiquent la vente directe. Cependant, la demande locale n'est pas complètement satisfaite et la filière longue manque de légumes bio et locaux. Ce travail propose un état des lieux de la filière maraîchage bio en Limousin, notamment des freins à son développement, puis un diagnostic visant à cibler des actions d'accompagnement ciblées susceptibles d'installer durablement les maraîchers bio.
Maraîchers du dimanche
Sandrine BOUCHER, AuteurLes jardins collectifs allient convivialité et lien social à des objectifs de production et d'autonomie alimentaire. Parti de Suisse il y a près de 40 ans, le mouvement a essaimé, petit à petit, un peu partout en France. Les Jardins de Cocagne sont nés en 1978, à Genève (ne pas confondre avec les Jardins de Cocagne français, créés en 1991, qui sont des jardins d'insertion). Ils ont été les premiers à avoir mis en place en Europe un modèle original, hybride entre le jardin partagé urbain et l'Amap. Claude Mudry a rejoint le mouvement deux ans après sa création, c'est l'un des plus anciens. Il a accueilli de nombreux visiteurs en quête d'inspiration, dont les créateurs de Côté Jardins, une association créée en 1988, basée à Lyon, et qui a servi de modèle aux jardins collectifs qui se sont développés en France. Sur une surface d'un hectare, l'association emploie un salarié et produit 110 paniers hebdomadaires. Ses activités et principes de fonctionnement sont décrits. De l'autre côté de l'agglomération lyonnaise, les Pot'irons se sont inspirés directement de Côté Jardins. Les adhérents peuvent y jardiner, bricoler, participer aux travaux de construction, tout en côtoyant des personnes issues de tous horizons professionnels et sociaux... A Poitiers (86), Jardinature vient de fêter ses 18 années d'existence. Comme c'est souvent le cas, c'est une envie portée par un noyau d'amis qui se trouve à l'origine du jardin collectif Petit à Petit, à 25 km du Mans (72). Anne-Charlotte Thureau, co-fondatrice, explique son engagement dans ce projet. D'autres exemples illustrent la diversité de jardins partagés.
Nourrir ses abeilles avec du sucre européen, c'est possible
J. BOULON, Auteur ; Julia WRIGHT, AuteurDans le cadre du financement régional sur l'apiculture (CROF), Corabio organise des commandes groupées de sucre de canne bio, du Brésil et d'Inde, pour les apiculteurs de la région Rhône-Alpes, mais, à la demande des apiculteurs, le réseau travaille à relocaliser les approvisionnements. La culture bio de betterave sucrière est inexistante en France, pour différentes raisons. Marginale au niveau européen, elle est principalement localisée en Suisse, en Allemagne et en Autriche. C'est à partir de sucre de betterave bio européen que Michel Isnard, fournisseur apicole à Thonon-les-Bains (74), élabore des candis bio destinés à nourrir les abeilles. Pour lui, cela représente une avancée, par rapport à l'utilisation de sucre de canne en provenance du Brésil auquel il avait recours auparavant, car celui-ci était peu digeste pour les abeilles.