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Vocation paysan : Une histoire de persévérance
Stéphane COZON, Auteur ; Marion HAAS, AuteurIl y a deux ans, Rémi et Mathilde Colin, frère et sur, non issus du milieu agricole, se sont installés, en biodynamie, à la ferme de Piedfroid, dans le Puy-de-Dôme (63). Ils élèvent, à l'herbe uniquement, une vingtaine de vaches allaitantes (race Aubrac) et vingt-cinq vaches laitières (races Abondance et Montbéliarde) dont ils transforment une partie du lait sur place (le surplus est collecté par une laiterie locale). Mathilde, qui s'est formée dans une école fromagère, s'occupe majoritairement de la transformation ; yaourts, faisselles et fromages blancs battus sont commercialisés en circuits courts (magasin à la ferme, AMAP, marché, point de vente de produits fermiers, tournées). Cet article retrace le parcours de ces deux éleveurs (formation, installation, aménagement du hameau, projets...).
1er Baromètre du moral des agricultrices et agriculteurs bio 2023 France métropolitaine et DOM/TOM
Lors du salon Tech&Bio 2023, l'Agence BIO a présenté les résultats du 1er Baromètre du moral des agricultrices et agriculteurs bio. Sur les 59 481 agriculteur·rices bio de France, 20 % ont répondu au questionnaire (première phase de l'enquête) et 28 entretiens téléphoniques (seconde phase) ont permis, à travers des verbatims, d'illustrer les résultats issus de ce questionnaire et de mieux comprendre l'engagement des exploitant·es biologiques. Ainsi, les agriculteur·rices engagé·es en bio ont pu s'exprimer sur : - la fierté, la contribution au bonheur et la satisfaction d'être en AB ; - la confiance en l'avenir de l'AB ; - les facteurs favorisant l'engagement en AB ; ; - les besoins des producteur·rices et les conditions d'épanouissement de la filière ; - les enjeux de la transmission des fermes bio.
2 installations, des vaches et des glaces à Lanvellec !
Morgane COULOMBEL, AuteurÀ la sortie de lécole, Adeline Auffret et Tudual Salliou savaient quils voulaient devenir agriculteurs, mais ils ne savaient pas encore dans quelle production. Après sêtre penchés sur lélevage de lapins en plein air, ils se sont tournés vers lélevage laitier et ont commencé par être salariés agricoles. Dans leur secteur (en Bretagne), beaucoup de fermes vendaient des produits laitiers, mais aucune ne vendait des glaces. Ces jeunes porteurs de projet voyaient également dautres avantages à ce produit : ils appréciaient notamment la souplesse de fabrication et de stockage permise par la congélation des glaces. Ils ont participé, en 2017, à une formation « De lidée au projet », puis, en 2018, à un stage avec la CIAP (Coopérative dInstallation en Agriculture Paysanne). Après de nombreuses visites de fermes, ils ont trouvé, en 2019, une ferme à labandon depuis 2 ans, à Lanvellec. Ils ont acheté le corps de ferme, les bâtiments, les deux maisons en ruines et 4 ha. Ils ont commencé par traire à la main en mars 2020, puis dans une salle de traite en septembre 2020 et ont vendu leurs premières glaces en mars 2021. Leur ferme repose sur un système herbager conduit en agriculture biologique. Leurs 20 vaches laitières pâturent sur 35 ha. Ces jeunes agriculteurs élèvent lensemble de leurs animaux : les veaux mâles sont engraissés et vendus en caissettes, tandis que les femelles sont gardées pour le renouvellement. Sur les 37 000 L de lait produits, 20 000 L sont vendus à Biolait, 6 000 L sont réservés aux veaux et 11 000 L sont transformés en glaces.
D'une agriculture l'autre : Conflictualités, expérimentations, transmissions
Nathalie JOLY, Auteur ; Lucie DUPRÉ, Auteur ; Sandrine PETIT, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2023Dans une conjoncture incertaine (crises économique, écologique et sociale, accentuation des effets du changement climatique et impacts de la guerre en Ukraine sur la production et la commercialisation des denrées agricoles), cet ouvrage offre un éclairage sur de possibles devenirs agricoles à l'échelle des territoires. Il documente et analyse des expérimentations (valorisation de productions sur les marchés locaux, allongement des rotations de cultures), des changements de pratiques (élevage des veaux avec des vaches nourrices, conception de nouveaux contenus de formation dans lenseignement agricole), ainsi que les conséquences humaines et au travail de cohabitations conflictuelles (entre le loup et les éleveurs, entre les apiculteurs et les agriculteurs). Les contributions réunies dans cet ouvrage prennent le temps de la présence sur le terrain et de lécoute des acteurs pour décrire des initiatives ou des situations ancrées géographiquement, souvent sensibles et résolument actuelles. Louvrage dresse le portrait dune « autre agriculture », soutenue par de nouvelles façons de travailler, ainsi que par des formes originales de transmission de savoirs professionnels entre pairs, de transmission des patrimoines et par une réflexion sur la relève en élevage. Cet ouvrage s'adresse aux enseignants du secondaire agricole et du supérieur, aux chercheurs, aux agents de développement et aux acteurs institutionnels et professionnels cherchant à comprendre les changements actuels en agriculture, au prisme des sciences humaines et sociales.
Agriculture : Les inégalités sont dans le pré
Ce rapport met en exergue les inégalités de genre dans le secteur agricole, en France métropolitaine, à laube de lannée 2023. Dans le monde agricole, les femmes doivent faire face à de multiples inégalités : de revenu, daccès au foncier, de possibilité dinvestissement, daccès aux aides et aux formations... Les politiques agricoles nenrayent pas, voire renforcent, ces inégalités de genre, que ce soit au niveau de la formation, de lattribution des aides publiques, lors du parcours à linstallation, ou encore dans les représentations des différentes instances agricoles. Par ailleurs, la très faible disponibilité de données genrées freine le traitement de ces inégalités. Ce rapport est constitué de trois parties. La première partie apporte des données (chiffrées) sur ces inégalités et explique en détail comment les politiques sectorielles participent à accentuer les inégalités femmes/hommes dans le secteur agricole. La deuxième partie analyse la place des femmes à travers le prisme du changement climatique : elle explique que les agricultrices souffrent dune plus grande vulnérabilité face au changement climatique (revenu plus faible, difficulté daccès aux aides et aux formations ), mais quelles sont également plus motrices dans la réponse au changement climatique (elles sont donc au cur des solutions). La troisième partie apporte des recommandations, établies par Oxfam France, pour lutter contre ces inégalités de genre au sein du secteur agricole français : orienter les statistiques pour pouvoir produire plus de données sur les femmes en agriculture, tendre vers la parité dans les instances des organisations agricoles, adapter la formation initiale pour lutter contre les stéréotypes de genre Une note méthodologique et des éléments de contexte viennent compléter ces trois parties. À noter : les femmes sont beaucoup plus présentes sur les exploitations biologiques (46 % de chefs dexploitations biologiques sont des femmes, contre 27 % toutes exploitations confondues).
Bourgogne Franche-Comté : Semeurs du possible essaime
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurCréée il y a dix ans, en Bourgogne, lassociation Semeurs du possible se développe sur les territoires bourguignons (Saône-et-Loire, Côte-dOr, Yonne et Nièvre). Elle accompagne des porteurs de projet dinstallation agricole. Une trentaine de personnes ont ainsi été accompagnées depuis son lancement. Actuellement, huit porteurs de projet, accompagnés par cette association, bénéficient dun espace-test. L'association Semeurs du possible est née en 2013, suite à une étude de faisabilité pilotée par la caisse régionale de la MSA. Cette association privilégie les porteurs qui ont un projet en agriculture biologique. Si les espaces-test sont des outils performants pour démarrer progressivement une activité en limitant la prise de risques, ce nest parfois pas suffisant. Les candidats non issus du milieu agricole, ni même de zones rurales, sont de plus en plus nombreux. Même sils passent un BPREA, ils ont besoin de découvrir la réalité agricole. Dautant que leurs projets sortent souvent du cadre classique du parcours à linstallation, ce qui amplifie les difficultés et augmente les risques déchec. Selon Maude Château, lune des quatre salariées de lassociation, les porteurs de projet pointent une lourde charge administrative et financière, avec des difficultés à identifier les bons acteurs. Cest pourquoi Semeurs du possible a coconstruit, grâce à des fonds européens, en 2022, le dispositif Immersion agricole, avec la Chambre régionale dagriculture, le CFPPA du Morvan, le CFPPA 89 et Aventure Cellula. Ce dispositif sappuie sur des stages de trois mois, sur au moins deux fermes, avec des sessions de regroupement entre stagiaires.
Bretagne et Normandie : Des vignerons bio à lassaut de nouvelles régions
Louise JEAN, AuteurAvec le réchauffement climatique et les évolutions réglementaires, des vignerons simplantent dans des régions où la viticulture nétait traditionnellement pas présente. Des projections montrent, en effet, quaux environs de 2100, le climat bordelais se retrouverait en Bretagne. Une étude Inrae montre aussi quen 2070-2100, le merlot, cépage du Sud-Ouest, pourrait être cultivé à peu près partout dans lHexagone. Parallèlement, dun point de vue réglementaire, il est désormais possible de sinstaller en dehors des zones traditionnelles. Cette conjonction pousse de nouveaux viticulteurs bio à se lancer, comme Édouard Capron, dont le vignoble est basé en Normandie, ou encore Laurent Houzé et Loïc Fourure, qui gèrent chacun un domaine localisé en Bretagne. Ces trois vignerons reviennent sur leur gestion des maladies cryptogamiques et sur les difficultés causées par leur isolement (pas ou peu de possibilités déchanger entre pairs, pas ou peu de prestataires, de fournisseurs ou dappui technique localement ). Deux associations ont dailleurs vu le jour en Bretagne afin de faciliter les échanges entre les nouveaux vignerons implantés dans ce territoire : lune pour les amateurs, lARVB (Association pour le renouveau des vins de Bretagne), et lautre pour les professionnels, lAVB (Association des vignerons bretons).
Cahier pratique 1 : Accueillir et conseiller les porteurs de projets de microfermes maraîchères en agriculture biologique
G. BERNADAS, Auteur ; M. CONSEIL, Auteur ; L. MIGNOT, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2023Ce guide est issu de la collection des cahiers pratiques du projet Casdar MMBio (Microfermes Maraîchères Biologiques : Acquisition de références techniques et économiques pour des systèmes de microfermes maraîchères diversifiées multiperformants en Agriculture Biologique). Il sadresse particulièrement aux futurs candidats à linstallation qui en sont au début de leur projet, et aux personnes susceptibles dêtre leur première prise de contact pour du conseil et pour un éventuel accompagnement (formateurs, conseillers ). Il fournit des éléments permettant de caractériser les microfermes maraîchères bio, et des repères pour questionner et évaluer le projet et son porteur, ses envies, ses besoins et ses compétences. Lobjectif est de faciliter lidentification des points de vigilance à avoir sur le projet au cours dun premier échange entre le porteur de projet et le conseiller. Une grille de questionnement « Questionner votre projet dinstallation », complémentaire de ce cahier pratique, est également disponible : https://wiki.itab-lab.fr/espacemaraichage/?MMbio-idee/download&file=01_Questionner_votre_projet_dinstallation__PAI_1.pdf.
Cahier pratique 2 : Accompagner un porteur de projet dans la conception et le démarrage de sa microferme maraîchère biologique
H. CALANDOT, Auteur ; M. CONSEIL, Auteur ; M. GARABÉ, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2023Ce guide est issu de la collection des cahiers pratiques du projet Casdar MMBio (Microfermes Maraîchères Biologiques : Acquisition de références techniques et économiques pour des systèmes de microfermes maraîchères diversifiées multiperformants en Agriculture Biologique). Il sadresse particulièrement aux candidats à linstallation qui ont déjà dressé les contours de leur projet et aux personnes accompagnant le porteur de projet. Il fournit des lignes directrices pour définir, de manière opérationnelle, son projet dinstallation en microferme. Lobjectif est de guider la réflexion des porteurs de projet et de leurs conseillers sur différents axes de conception du projet : identifier ses capacités et ses besoins, trouver son foncier, identifier le potentiel de son territoire, définir sa stratégie commerciale en fonction de son marché, définir son système de production, se financer. Une grille de questionnement « Réflexion sur les axes de conception nécessaires pour conforter son installation », complémentaire de ce cahier pratique, est également disponible : https://wiki.itab-lab.fr/espacemaraichage/?MMBio-Projet/download&file=02_Axes_de_conception_pour_conforter_linstallation__PP.pdf.
Cahier pratique 4 : Mettre à disposition du foncier pour l'installation d'une microferme maraîchère biologique
H. CALANDOT, Auteur ; M. CONSEIL, Auteur ; A.-C. DELESTRE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2023Ce guide est issu de la collection des cahiers pratiques du projet Casdar MMBio (Microfermes Maraîchères Biologiques : Acquisition de références techniques et économiques pour des systèmes de microfermes maraîchères diversifiées multiperformants en Agriculture Biologique). Il sadresse particulièrement aux bailleurs de foncier, cest-à-dire aux personnes physiques ou morales susceptibles de mettre à disposition du foncier. Il peut sagir de collectivités territoriales, dagriculteurs ou de tout autre acteur souhaitant valoriser tout ou partie dune terre par linstallation dune microferme maraîchère bio. Ce guide fournit des informations sur les freins et les leviers daction pour accompagner et faciliter linstallation de maraîchers bio sur du foncier mis à disposition par un tiers. Lobjectif est de donner des éléments permettant au bailleur dapprécier ladéquation entre le foncier quil souhaite proposer (qualité agronomique, microclimat, accès à leau, infrastructures, matériel ) et un projet de microferme maraîchère biologique. Pour faciliter linstallation dune microferme, il est opportun de sengager sur la durée par la proposition dun bail, de proposer un accès à leau et à lélectricité, mais aussi la disponibilité dun logement à proximité ou limplication dans les débouchés et la communication.
Changement climatique : Savoir-faire, autonomie, opportunités
Romain DIEULOT, Auteur ; Orlane LEU, Auteur ; Marine BENOISTE, Auteur ; ET AL., AuteurFace aux aléas climatiques, les agriculteurs et agricultrices du réseau CIVAM expérimentent. Le constat est que les meilleurs leviers de résilience et dadaptation des fermes résident dans les capacités de pilotage des agriculteurs-trices : observer et sinformer pour anticiper, analyser, décider, agir, négocier et évaluer. Pour les installations daujourdhui, il convient dintégrer, en plus des considérations technico-économiques, les projections climatiques et sociales des territoires visés. Le changement climatique peut aussi offrir des opportunités ou remettre au goût du jour des productions délaissées : abricots en Auvergne, pistaches et grenades en Provence, pois chiches en Pays de la Loire Diversifier, sensibiliser par laccueil sur les fermes, réintroduire des arbres font partie de la gamme des projets Civam.
Le « collectif des 8 » imagine un projet agricole ambitieux
COLLECTIF DES 8, AuteurDans le sillage de la ferme des Volonteux, de la ferme de Sainte Luce, ou encore de la ferme de la Tournerie, huit ami·es étudiant·es ingénieur·es agronomes de Bordeaux et de Paris ont un projet de ferme collective en agriculture paysanne et en agroécologie. Dans cet article, le « collectif des 8 » présente son projet agricole et son cheminement dans le processus d'installation collective, de la maturation du projet à la confrontation aux réalités du terrain. Ils espèrent trouver bientôt une ferme correspondant à leurs attentes.
Connaître les aides accessibles aux bio
La FNAB met à disposition des fiches pédagogiques, rendant accessibles, à toutes et à tous, les aides pouvant intéresser les producteurs bio. Ces fiches ont été révisées pour être adaptées à la nouvelle PAC (2023-2027). Elles sadressent, en premier lieu, aux conseillers et animateurs qui accompagnent les agriculteurs bio dans leurs demandes daides. Elles portent sur : - Les aides du 1er pilier (conditionnalité des aides ; droits à paiement de base ; éco-régime ; aide redistributive ; aide complémentaire au revenu pour les agriculteurs ; aides couplées animales et végétales) ; - Les aides du second pilier (aides à la conversion à l'AB) ; - Les dispositifs fiscaux (crédits d'impôts).
Un couple de jeunes paysans bio expérimente des pratiques alternatives
Didier HARPAGÈS, AuteurMarie Peltier et Thomas Peyre sont paysans bio à La Haute Planche, à Bourbourg (59), depuis 2020. Ils produisent, sur 8,5 ha, du blé ancien panifiable et des légumes de plein champ, avec des débouchés dans la restauration collective, des Biocoop et des épiceries locales. Ils élèvent trois jeunes bufs, neuf moutons et deux chevaux de travail. Marie et Thomas ont tous deux fait le choix de pratiquer la traction animale. Thomas, qui s'est familiarisé avec la conception d'outils adaptés aux pratiques en agroécologie paysanne par le biais de l'Atelier Paysan, construit, modifie et répare des outils récupérés auprès d'anciens agriculteurs, qui sont ensuite attelés aux deux chevaux de travail. Grâce à la mise à disposition des terrains par Gaëlle, la sur de Thomas, et les missions d'intérim qu'assure Marie, le jeune couple arrive à auto-financer ses investissements et espère, dans quelques années, pouvoir vivre de son activité.
Le développement de l'Agriculture biologique porté par les installations
Alice ODOUL, AuteurEn région Auvergne-Rhône-Alpes, l'agriculture biologique poursuit son développement, notamment grâce à de nouvelles installations : en 2021, 40 % d'entre elles (installations aidées) se sont faites en AB. Cette dynamique participe au renouvellement des générations, avec des porteurs de projet jeunes et, pour la plupart, non issus du milieu agricole. Après un développement important de filières variées : légumes, fruits, volailles, polyculture-polyélevage ou encore viticulture entre 2010 et 2020, ce sont les filières végétales (fruits, légumes, plantes aromatiques et médicinales, viticulture) qui ont été les plus porteuses en 2021 et 2022. Cependant, en 2022, la dynamique de conversions a ralenti en bovins, viticulture et grandes cultures. Dans ce contexte, l'accompagnement des nouveaux ou futurs installés, mais aussi des cédants est primordial.
Dossier : Comment Bio en Grand Est peut accompagner les territoires pour le développement de l'agriculture biologique ?
Pauline BOGE, Auteur ; Marie BRILLAND, Auteur ; Hélène CLERC, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier, composé de retours d'expériences, présente une palette de dispositifs, de méthodes et d'outils à disposition des collectivités territoriales, permettant d'accompagner les projets en lien avec l'agriculture biologique dans la région Grand Est : - Les diagnostics Sensibio (Bio en Grand Est) pour déterminer la propension des agriculteurs à s'engager en bio ; - Différentes opérations du Grand Reims, en collaboration avec Bio en Grand Est, visant à favoriser la conversion des agriculteurs des Aires d'Alimentation de Captages ; - L'espace-test agricole, mis à disposition des candidats à l'installation afin qu'ils puissent tester la viabilité de leur projet agricole ; - L'outil PARCEL, développé par BASIC, la FNAB et Terre de Liens, permettant d'évaluer les surfaces agricoles nécessaires et les impacts écologiques associés aux modes de production / aux régimes alimentaires sur un territoire donné ; - Des événements, à l'initiative de citoyens, pour soutenir le nouveau marché bio à Nancy ; - Les défis "Foyers à Alimentation Positive" (FAAP) qui accompagnent les consommateurs dans l'augmentation de la part de bio et de bio local dans leur alimentation...
Dossier : Main basse sur les terres
Michel MERLET, Auteur ; Pascaline PAVARD, Auteur ; AMIS DE LA TERRE (LES), Auteur ; ET AL., AuteurCrise climatique, défrichement massif des forêts, pollutions, chute de la biodiversité, accroissement des inégalités et de la faim, conflits Pour les auteurs de ce dossier, toutes ces dérives sont liées, de façon directe ou indirecte, à la mainmise sur les terres et les ressources. Pour comprendre laccaparement des terres, il faut faire le lien avec la concentration, la financiarisation et la numérisation à outrance des oligopoles agro-industriels mondiaux, qui contrôlent toujours plus les différents maillons agricoles et alimentaires. Ainsi, 4 multinationales détiennent, à ce jour, 50 % du marché des semences et 62 % de lagrochimie, à léchelle mondiale En pharmacie animale, ce sont 6 firmes qui contrôlent 72 % du marché mondial Et leurs lobbies sont très puissants. Aujourdhui, ces géants agricoles restructurent lensemble de leurs activités autour des Big Data Par ailleurs, lartificialisation des sols a concerné 7 % des terres agricoles, ces 30 dernières années, en France. Ses impacts à court et long terme sur les propriétés des sols (capacité à retenir leau, à stocker les matières organiques ou le carbone ) et sur la biodiversité sont importants. Pour faire face à tout cela, des leviers existent : la SAFER, outil de service public mais dont le financement public réduit limite ses possibilités daction ; lassociation Terre de Liens, qui favorise laccès à la terre à de nouveaux agriculteurs ; ou sont à mettre en place, comme la création de nouveaux communs, la reconnaissance de lexistence de droits de différentes natures sur la terre et dayants droit multiples, individuels et collectifs, etc. De plus, des citoyens se mobilisent pour laccès aux ressources naturelles (sol, eau ) : les soulèvements de la terre, les collectifs bassines non merci, le forum des luttes pour la terre et les ressources naturelles avec des alliances citoyennes campagne-ville pour stopper laccaparement des terres à léchelle mondiale
Dossier : Nouvelle PAC et aides à la bio en 2023
Hélène CLERC, Auteur ; Léo TYBURCE, AuteurLa nouvelle PAC, entrée en vigueur au 1er janvier 2023, intègre des mesures en faveur de la bio, dautres mobilisables par les agriculteurs en AB ou encore des mesures qui peuvent impacter ces derniers. Ce dossier reprend les points-clés à retenir avec, pour les aides du Second Pilier, leur déclinaison en région Grand-Est. Pour exemples, au titre de la conditionnalité des aides, sur le volet « Bonnes Conditions Agronomiques et Environnementales (BCAE) », on peut noter certaines nouveautés : la disparition de loctroi automatique du « Paiement vert » aux bio, sans vérification du maintien des prairies permanentes ; linterdiction à venir, dès 2024, de la destruction de zones humides et de tourbières ; ou encore lobligation, dorénavant valable aussi pour les bio, du maintien de surfaces agricoles non productives, et notamment la nécessité de consacrer une part des terres arables à des éléments favorables à la biodiversité. Léco-régime, nouvelle aide découplée du 1er pilier, facultative, prévoit une aide plus élevée de 30 /ha en AB par rapport au label HVE. Au titre du second pilier, il y a peu de changements pour laide à la conversion bio (CAB), mais avec des déclinaisons selon les régions, notamment en termes de plafonnement. Dautres aides pouvant impacter les bio, ou des éléments sur larticulation entre aides (cumul daides...) sont aussi présentés.
Dossier spécial : La transmission
Aurélie RINGARD, Auteur ; Jean-Claude HUCHON, Auteur ; Caroline MAZAUD, Auteur ; ET AL., AuteurEn France, le secteur de la polyculture-élevage est en recul, avec la disparition, depuis les années 80, de 4 millions d'hectares de prairies à destination de l'élevage, au bénéfice des productions végétales : les grandes cultures ont remplacé le secteur bovins lait à la tête du classement des spécialisations (+ 2,6 millions d'ha entre 1982 et 2018) et, en parallèle, le secteur maraîchage continue à attirer les repreneurs. Alors que près de la moitié des éleveurs de bovins lait partiront à la retraite dans les dix prochaines années, Biolait s'attelle à la question de la transmission de ces exploitations. Ce dossier spécial regroupe les articles suivants : 1) S'installer en élevage bovin laitier : Un parcours à contre-courant ? ; 2) Projet PERLAIB : Faire le point sur sa stratégie de transmission en élevage laitier bio ; 3) Les expériences professionnelles pré-installation et leurs effets sur le métier d'agriculteur ; 4) Un groupe pilote intercommunal dans l'Huisne Sarthoise aborde le sujet de la transmission ; 5) La transmission agricole mijote depuis plus de 15 ans à la Marmite ; 6) Se faire accompagner dans son projet de transmission : Panorama de quelques acteurs agricoles ; 7) Quand les conflits d'intérêt perturbent l'accès au foncier et la transmission ; 8) L'accompagnement des cédants·es par la force du collectif en formation ! ; 9) Transmission d'exploitation : Vers de nouveaux horizons ; 10) Les difficultés de la transmission : Comment y faire face, comment rebondir ? Quand le sujet est anticipé... ; 11) S'installer par un portage de projet différent ; 12) S'installer sans la présence du cédant ; 13) Reprendre la ferme familiale, une transmission en douceur ; 14) Un vent nouveau à Bel Air ; 15) Regards croisés sur un passage de relai réussi à la Ferme de la Guilbardière ; 16) Le collectif, une philosophie pour transmettre au GAEC de la Licorne.
Engagée pour une installation-transmission plus juste
Amandine LEDREUX, AuteurIl a fallu 5 ans à Virginie Roussel, maraîchère bio à Guipry-Messac (35), pour finaliser, en 2019, son installation dans l'ancienne ferme familiale. Après cette expérience laborieuse, cette productrice a souhaité partager son expérience pour faciliter l'installation, d'autres porteurs et porteuses de projet. Aujourd'hui référente régionale installation-transmission, Virginie Roussel décrit, dans cet interview, son intégration au sein du réseau GAB-FRAB Bretagne, son rôle de référente et les bénéfices qu'elle retire, sur le plan professionnel et humain, de son engagement pour l'avenir des fermes françaises.
Étude : Freins et leviers au développement de la bio
INTERBIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; INTERBIO OCCITANIE, Auteur ; BIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; ET AL., Auteur | BORDEAUX CEDEX (Cité Mondiale, 6 Parvis des Chartrons, 33 075, FRANCE) : INTERBIO NOUVELLE-AQUITAINE | 2023Une étude a été menée sur plusieurs territoires du bassin Adour-Garonne, avec pour objectif d'identifier et de comprendre les freins et les leviers aux dynamiques de l'agriculture biologique. Pour chaque zone d'étude (Territoire de Gardonne, Nord-Dordogne, Landes, Lot-et-Garonne et Poitou-Charentes) : - une fiche détaille les dynamiques de lAB au sein du territoire et définit les facteurs favorisant ou non le développement de lAB ; - une fiche de synthèse présente les principaux résultats de létude pour chaque territoire.
Fermebioscopie : Diversifier pour mieux régner
Simon POULET, AuteurAprès avoir pris le temps de se former (DUT, diplôme dingénieur agricole) et de découvrir des systèmes différents, en France et à létranger, Victor a rejoint son père sur la ferme familiale, située au sein du Parc naturel régional du Perche, dans l'Orne, en créant le GAEC de la Painerie. Victor a ajusté les ateliers préexistants (lait, blé et engraissement de bovins) et en a créé de nouveaux, afin de mieux valoriser les potentiels de la ferme : production de pommes de terre commercialisées auprès de maraîchers ; production de lentilles vertes, à l'essai pour la deuxième année consécutive ; production d'oléagineux pour la fabrication d'huile, vendue en circuit court... Cet article fait le bilan de la diversification du système en place : complémentarité des ateliers (co-produits...), investissements, premiers résultats.
Fermebioscopie : D'une installation hors-cadre à une future association familiale
Julia MAFFRE, AuteurEn 2017, Anthony Marsollier, non issu du milieu agricole, s'est installé, à 45 ans, en tant qu'éleveur de bovins lait bio, en Mayenne. Il a choisi un système herbager simplifié. En 2019, Enzo, son fils, a réalisé un apprentissage sur l'exploitation. Aujourd'hui, Enzo est salarié à la ferme et apporte ses compétences en gestion de cultures, ce qui permet à Anthony de se concentrer sur la gestion du troupeau (santé des animaux, qualité du lait...). Cet article explique les actions mises en uvre sur l'exploitation pour gagner en efficacité et dégager du revenu, dans le but de permettre l'installation d'Enzo.
Fermes en mode collectif
Aurélie SÉCHERET, AuteurDans un contexte où le renouvellement des générations agricoles est un enjeu critique pour l'avenir de l'agriculture en France, des modèles alternatifs viennent redessiner le rapport à la terre, au travail et au territoire : les fermes collectives, sous un statut de GAEC ou de Scop. Cet article présente deux fermes collectives : 1 - La Ferme des Volonteux, créée en 2011 sur 25 ha, près de Valence (26), compte 10 associés, aidés de 15 salariés. Ses activités (en bio) sont très diversifiées : maraîchage, arboriculture, élevage et boulangerie, avec un magasin-épicerie à la ferme, de la livraison en circuit court, de l'accueil (conférences, formations, jardin pédagogique) et deux boutiques (friperie et naturopathie). 2 - Le GAEC Radis et Compagnie, à Montflours (53), compte 5 associés et 3 salariés. On y produit : des céréales qui sont ensuite transformées en farines, en pains et en galettes de sarrasin ; une quarantaine de légumes ; du lait et une grande sélection de produits laitiers ; de la viande bovine. Les produits, commercialisés en Amap, nourrissent 200 familles. Les installations collectives présentent de nombreux avantages : elles favorisent l'emploi, les productions diversifiées et complémentaires, la biodiversité et l'autonomie alimentaire locale. Parmi les structures accompagnant les installations collectives, figure le réseau Fermes partagées, en Auvergne-Rhône-Alpes, qui milite pour diffuser et faire reconnaître le modèle coopératif (les Scop) par les instances agricoles, notamment pour permettre l'accès aux subventions et aux aides à l'agriculture. Céline Riolo, co-directrice du réseau Fermes Partagées, décrit les avantages et les inconvénients de ce statut. Un encart est consacré à la communauté Longo Maï, précurseuse des fermes collectives et présente, depuis les années 70, en France et en Europe.
Un horizon pour les fermes d'élevage : Restructurer et diversifier
Claire ESCANDE, Auteur ; Louise LE PROVOST, Auteur ; Elyne ETIENNE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2023Entre 2010 et 2020, le nombre d'exploitations en élevage a baissé de 30 %. Confrontée à des difficultés pour transmettre les exploitations (difficile accessibilité financière de certaines fermes, inadéquation entre l'offre de fermes à reprendre et la demande des porteurs de projet, faible attractivité du métier d'éleveur...), la population agricole ne dispose que d'un faible taux de renouvellement (2/3 des départs seulement sont compensés par des installations). Face à ces problématiques, certains cédants et/ou repreneurs se tournent vers une restructuration et une diversification des productions de fermes délevage, avec des pratiques agroécologiques, pour assurer la transmission de l'exploitation. Cette étude, réalisée conjointement par la FNAB (Fédération Nationale dAgriculture Biologique), la Fondation pour la Nature et lHomme et par Terre de Liens, explore les bienfaits socio-économiques et environnementaux de cette solution, son coût et, à l'occasion du projet de loi de finances pour le budget 2024 et du Pacte-Loi dOrientation et dAvenir Agricoles (PLOAA), elle s'intéresse aux moyens à mobiliser pour rendre possible sa généralisation. Cette étude, qui sappuie sur 12 cas typiques de structuration avec des fermes qui sont toutes maintenant en agriculture biologique, ainsi que sur des entretiens avec des professionnels de terrain, a permis d'identifier les conditions pour le développement de projets de restructuration et de formuler des recommandations de politiques publiques visant à accélérer le développement de cette solution qui vient répondre à la double urgence du renouvellement générationnel et des défis environnementaux.
Installations agricoles : Des solutions foncièrement inédites ?
Yann KERVENO, AuteurL'accès au foncier représente toujours un frein important pour les candidats à l'installation en agriculture, avec des prix souvent rédhibitoires et des banques qui ne suivent pas forcément. Dans ce contexte, de nouvelles solutions, portées par des investisseurs particuliers ou des fonds d'investissement, s'offrent aux porteurs de projet : montage en société, start-up, portage de foncier ou d'activité... Cécile Gazo s'y est intéressée, dans le cadre de sa thèse en sociologie à l'école d'agronomie de Toulouse (INP-Ensat). À travers les témoignages de jeunes agriculteurs, en agriculture biologique ou conventionnelle, plusieurs de ces dispositifs sont présentés dans cet article : - l'épargne citoyenne proposée par la start-up Fermes En ViE (FEVE) ; - les grappes de fermes proposées par l'entreprise à mission Eloi ("découpage" de fermes en petites unités plus abordables) ; - la création d'une Société Civile d'Exploitation Agricole (SCEA) ; - l'appui d'une Coopérative d'Installation en Agriculture Paysanne (CIAP) ; - la mise en commun de l'assolement de plusieurs exploitations à travers la création d'un Groupement d'Intérêt Économique (GIE).
Les jardins du Nooteboom cultivent la biodiversité
Lolita PÉRON, Auteur ; Aletheia PRESS, AuteurLouise et Bertrand Devienne se sont installés en bio, en 2014, sur 8 ha de friche, à Bailleul (Nord), où ils ont créé la ferme maraîchère Les jardins du Nooteboom. Ils ont aménagé le terrain pour quil se rapproche dun biotope naturel (plantation de haies, création dune mare), ce qui a permis daugmenter la biodiversité naturelle (insectes, oiseaux). Une trentaine de légumes sont cultivés sur des îlots de 1 ha et sous trois serres. 2000 m2 de vergers ont été plantés avec des essences locales, vergers dans lesquels un poulailler mobile a été installé. Le couple transforme une partie de sa production et favorise les circuits courts.
Livre blanc : Le renouvellement des actifs en élevage bovin, ovin et caprin
Delphine NEUMEISTER, Auteur ; Emmanuel BEGUIN, Auteur ; Christophe PERROT, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149, Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : CONFÉDÉRATION NATIONALE DE L'ÉLEVAGE | 2023Depuis de nombreuses années, la population déleveurs de ruminants est vieillissante. Dans les 10 prochaines années, la moitié dentre eux sera partie à la retraite. En parallèle, tous les ans, des milliers de jeunes et de moins jeunes, issus du monde agricole ou non, font le choix de lélevage, sinstallent ou deviennent salariés, mais de manière insuffisante par rapport aux besoins de la production de lait et de viande en France. Pour accompagner le renouvellement des générations déleveurs, et plus généralement des actifs dans les exploitations avec élevage, les professionnels du secteur appellent à la prise urgente de mesures par les décideurs politiques. Comme en 2019, ils publient un « livre blanc » où ils dressent un état des lieux de la situation. Ils identifient les différents freins à linstallation, à la transmission, ainsi qu'au développement du salariat. Pour finir, ils formulent 27 propositions concrètes pour mieux former, conseiller, suivre, inciter, encourager les futurs éleveurs et surtout maximiser leurs chances de réussir leur projet et de pérenniser leur activité.
Microfermes : Le maraîchage bio à échelle humaine
Jean-Martin FORTIER, Auteur ; Aurélie SÉCHERET, Auteur | PARIS (57 Rue Gaston Tessier, 75 019, FRANCE) : ÉDITIONS DELACHAUX ET NIESTLÉ | 2023La méthode de maraîchage bio-intensif sur petite surface, développée par Jean-Martin Fortier, permet de produire des légumes bio en quantité et en qualité, tout en respectant la biodiversité et le confort de vie de celles et ceux qui travaillent. Cependant, pour y parvenir, il ne s'agit pas seulement de faire pousser des légumes, il faut également savoir planifier, organiser ses cultures et être un bon gestionnaire au quotidien. Jean-Martin Fortier et huit maraîchers et maraîchères professionnels, qui appliquent sa méthode, donnent toutes les clés pour créer, gérer et rentabiliser sa microferme. Cet ouvrage décrit leur parcours, depuis l'acquisition d'un terrain jusqu'à la mise en vente des légumes récoltés, et fournit des détails sur le modèle économique, les investissements nécessaires, la planification culturale et la gestion d'équipe. Les maraîchers et les maraîchères partagent astuces et conseils de culture.
Nouvelle-Aquitaine : Une aide exceptionnelle de 16 M
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurEn novembre 2022, à loccasion du mois de la bio, le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine a voté une enveloppe exceptionnelle de 16 millions deuros pour continuer, durant une année supplémentaire, laide au maintien à lagriculture biologique. Cette aide est destinée aux fermes totalement en bio. Cofinancée par le fonds européen agricole (Feader) et le Conseil régional, elle est plafonnée à 6 000 et elle est cumulable, sous certaines conditions, avec léco-régime qui entre en vigueur en 2023. Tous les acteurs de la bio saluent cette initiative, qui tombe à pic du fait de la conjoncture économique difficile et du contexte climatique. Néanmoins, sa durée limitée (un an) ne résoudra pas les problèmes de pérennité des fermes (la suppression de laide au maintien met en difficulté certaines exploitations biologiques, notamment les élevages). Un soutien important à la bio est, par ailleurs, indispensable pour rémunérer les nombreux services environnementaux et sociaux qu'elle prodigue. La différence de 30 entre les éco-régimes bio et HVE nest pas suffisante. Le renouvellement des générations en agriculture est un autre enjeu très important. Pour encourager les reprises des fermes biologiques et les conversions lors des installations agricoles, le Conseil régional a débloqué 1,65 million deuros pour bonifier les DJA (dotations jeunes agriculteurs) des porteurs de projet sinstallant en bio.
La PAC favorise-t-elle la bio ? (in Dossier PAC 2023-2027)
Costie PRUILH, Auteur ; Cyrielle DELISLE, AuteurQuel est limpact de la nouvelle PAC pour les éleveurs bio ? Le montant consacré aux aides bio augmente de 36 % par rapport à la précédente enveloppe et atteint 340 millions deuros par an, de 2023 à 2027. Laide au maintien disparaît complètement, mais certaines régions pourraient mettre en place des dispositifs de substitution. Le montant de laide à la conversion (CAB) pour les cultures annuelles, les légumineuses fourragères et les mélanges avec légumineuses est réhaussé et fixé à 350 /ha/an pendant cinq ans. La nouvelle PAC apporte une reconnaissance à la bio avec un bonus spécifique sur lécorégime ; soit une aide de 30 /ha en plus de lécorégime. Le crédit dimpôt sera revalorisé à 4500 et certains éleveurs qui bénéficiaient de laide au maintien pourront y prétendre. Les éleveurs bio pourront aussi bénéficier de la revalorisation du soutien aux oléoprotéagineux et aux autres légumineuses fourragères (environ 150 /ha). La nouvelle PAC permettra daccéder à un bonus haies (7/ha) à condition de faire certifier la gestion durable de ces haies. Enfin, la réforme de la PAC devrait être plutôt favorable aux jeunes installés avec la mise en place dune aide au complément de revenu des jeunes agriculteurs dans le premier pilier, quelle que soit la taille de lexploitation. La Dotation Jeunes Agriculteurs sera maintenant gérée par les Régions, avec des différences régionales possibles.
Parcours de vignerons : Domaine la Fille des Vignes : Aurélie Tailleux
Arnaud FURET, AuteurAprès une expérience dans lagroalimentaire, Aurélie Tailleux est revenue dans sa Drôme natale, en 2018, pour reprendre, avec son père, le domaine familial, composé de vignes et doliviers et certifié bio depuis 2013. Le père et la fille vendent toujours leur récolte à des caves coopératives, mais ces dernières ne valorisent que le Côtes-du-Rhône en bio, mais pas le Côtes-du-Rhône Village. Cest pour cette raison quAurélie Tailleux a créé, en 2019, le domaine la Fille des Vignes. Elle vinifie plusieurs cuvées : une en blanc, une en rosé et deux cuvées en rouge. Le passage en bio du domaine a conduit à davantage dobservation et danticipation : être plus attentif à la météo, distinguer les îlots et les cépages pour identifier les stratégies à mettre en uvre La plus grosse difficulté a été la gestion du désherbage mécanique : le père dAurélie, qui est double-actif, travaillait avec du matériel peu performant. Depuis linstallation de sa fille, ils ont investi dans du matériel et ont gagné en efficacité. Ces viticulteurs essayent de tout mettre en uvre pour nourrir et protéger leur vigne de manière durable : apports de compost de lavande (qui permettent daugmenter considérablement la capacité de rétention en eau du sol), implantation dengrais verts, stratégie sanitaire reposant sur un minimum de traitements réalisés plutôt la nuit pour préserver les auxiliaires Les arbres sont aussi fortement présents sur leur domaine.
Une paysanne investie dans les structures collectives de son territoire
Samuel RICHARD, AuteurAmélie Bador s'est installée, en 2014, en petits fruits et en PPAM bio, à Chambost-Longessaigne (69), dans les Monts du Lyonnais. Ce portrait retrace son parcours (formations, expérimentation en espace-test, installation et aides) et son investissement dans des structures collectives. Au fil des années, Amélie a augmenté les surfaces cultivées, tant et si bien que la question de l'embauche de salariés s'est imposée. Avec quatre autres fermes, elle crée un groupement d'employeurs pour embaucher deux salariés, à l'année, en CDI, ainsi que deux saisonniers. L'investissement d'Amélie dans le collectif ne s'arrête pas à l'emploi : elle gère aussi sa comptabilité avec une structure associative, pratique le troc d'heures de travail avec d'autres fermes, et a rejoint plusieurs groupes d'échanges, d'entraide, de mutualisation d'atelier de transformation, ainsi qu'un collectif facilitant l'écoulement des surplus de production. Dans cet article, Amélie partage ses astuces pour protéger les cultures de la canicule (irrigation, blanchiment des serres, voiles d'ombrage...) et contre la drosophile suzukii, ravageur des cultures fruitières (traitements préventifs, organisation de la cueillette...).
Paysans et citoyens : Enquête sur les nouveaux liens à la terre
Depuis les années 2010, 200 fermes disparaissent chaque semaine en France, dans l'indifférence générale. Alors que la surface agricole totale décroît, la surface moyenne par ferme n'a cessé d'augmenter. Un nouveau cycle de concentration est à luvre, qui conduit inexorablement à faire grimper le prix de l'hectare, verrouillant de fait l'accès à la terre pour les jeunes. Tandis que la moitié des agriculteurs s'apprête à prendre leur retraite d'ici 2030, que vont devenir ces terres ? Vers quelle agriculture avançons-nous ? Ce livre est une enquête autant qu'une quête : une enquête sur l'accès à la terre et sur le renouvellement des générations agricoles ; et une quête de nouvelles solutions qui permettent de produire localement la nourriture dont nous avons besoin. Véronique Duval est partie à la rencontre de ceux qui font bon usage de la terre aujourd'hui : dans la Marne, sur le Larzac, au Pays basque ou au sein de l'association Terre de Liens, qui rachète des fermes pour y installer des jeunes paysans et paysannes en bio. Comment enfin peser sur l'action publique ? Comment faire de la terre un bien commun ? Telles sont les pistes qu'explore cet ouvrage, dans une période décisive.
PLOAA jamais sans la bio : la Fnab présente 5 propositions
BIOFIL, AuteurLa concertation sur le Pacte et la nouvelle loi dorientation et davenir agricole PLOAA -, lancée début 2023 par le ministère en charge de lAgriculture, sest achevée fin juin 2023. La Fnab, qui était intégrée aux groupes de réflexion, réclame une meilleure prise en compte de lagriculture bio, et ce, principalement sur trois axes : orientation et formation ; installation et transmission ; adaptation et transition face aux changements climatiques. La Fnab demande ainsi à : 1 - Rendre obligatoire, dans lenseignement agricole, un module équivalent à 3 h/semaine sur lagriculture bio ; 2 Instaurer, pour les futures installations bio, un accompagnement par une structure spécialisée dans lagriculture bio ; 3 Élargir laccès au foncier à 100 % des terres agricoles (y compris le fermage) en rendant les porteurs de projets en bio prioritaires ; 4 Inciter le secteur de la recherche agricole à mieux caractériser la résilience des techniques agricoles bio vis-à-vis de la gestion quantitative de leau et de ladaptation aux bouleversements climatiques ; 5 Faire réaliser les diagnostics climatiques, obligatoires au moment de linstallation ou de la transmission, par des techniciens dédiés à la bio et avec des outils adaptés à la bio.
La politique d'installation des nouveaux agriculteurs et de transmission des exploitations agricoles
La Cour des comptes a été saisie, le 18 janvier 2022, par le président de la Commission des finances du Sénat, pour réaliser une enquête portant sur les politiques dinstallation des agriculteurs et de transmission des exploitations agricoles. Alors que lorigine professionnelle et familiale des candidats à linstallation se diversifie, le programme daccompagnement à linstallation et à la transmission en agriculture souffre de plusieurs lacunes : absence de dispositif consacré à lémergence des projets, inégale représentation des différents types dagriculture parmi les opérateurs chargés daccompagner les agriculteurs, manque dindividualisation des plans de professionnalisation personnalisés, méconnaissance des flux de population et des causes sous-jacentes des parcours des candidats, notamment du non-recours à la dotation jeune agriculteur. Par ailleurs, l'enjeu du renouvellement des générations se couple à l'enjeu de la mutation des pratiques agricoles vers un modèle durable ; il apparaît donc nécessaire de tirer le meilleur parti des moments-clés que constituent la préparation de la transmission et les années dinstallation pour accompagner les agriculteurs et accélérer la mutation de lagriculture française vers un modèle durable. Dans ce rapport, la Cour des comptes formule quatre recommandations.
Projet I3D PPAM
HERBA BIO, AuteurLe projet I3D PPAM (Installation, Diversification et Développement de la Demande en PPAM bio), initié en 2020 et porté par BIO Nouvelle-Aquitaine, a permis, en 2021 et en 2022, de développer des outils à destination des porteurs de projets d'installation ou de diversification en PPAM bio. Après un travail préliminaire (enquête en ligne) qui a permis d'identifier les principales difficultés rencontrées par les porteurs de projets en PPAM, les partenaires du projet ont développé un arbre à la décision, afin de guider les candidats dans les différentes étapes de création d'un atelier de PPAM bio. Trois fiches techniques (verveine odorante ; bleuet ; menthe poivrée), accessibles en ligne, ont aussi été élaborées. Des fiches méthodologiques pour la réalisation d'une étude de marché (demande de l'aval) ont été réalisées, ainsi qu'une fiche de synthèse sur les leviers et les freins, pour les entreprises, à s'approvisionner en PPAM bio origine France.
La propriété des terres agricoles en France : À qui profite la terre ? : Létat des terres agricoles en France n°2 | 2023
Nathalie BLIN, Auteur ; Maurice DESRIERS, Auteur ; Coline SOVRAN, Auteur ; ET AL., Auteur | CREST (25 Quai André Reynier, 26 400, FRANCE) : TERRE DE LIENS | 2023La propriété privée est un droit sacré en France depuis la Révolution française. Malgré la mise en place du fermage en 1946 - une victoire du droit d'usage sur le droit de propriété -, les propriétaires de terres gardent un pouvoir de décision important quant à l'usage des terres agricoles. Persuadé que les propriétaires de terres agricoles ont un rôle à jouer dans lavenir de lagriculture, pour préserver lusage agricole et nourricier des terres, pour faciliter les nouvelles installations et pour favoriser des pratiques agricoles écologiques, le mouvement Terre de Liens lève le voile sur qui sont, aujourdhui, en France, les propriétaires des terres agricoles et analyse limpact de leurs stratégies sur le renouvellement des générations et sur lavenir de notre agriculture. Ce rapport est également une alerte sur les évolutions récentes de la propriété, et notamment l'arrivée des sociétés d'exploitation à capital ouvert comme propriétaires de terres, une tendance déjà bien inscrite dans le paysage des fermes françaises, qui semble désormais prendre pied dans la propriété, avec un risque accru de financiarisation de l'agriculture.
Quelle agriculture demain ? : 17 propositions pour développer des modèles agricoles résilients et durables
En 2019, 75 villes signaient une déclaration en faveur dune alimentation durable. Depuis, les territoires urbains ont renforcé leur action de manière significative. En effet, la mutation des pratiques agricoles concerne les territoires urbains au premier plan : elle passe nécessairement par une mutation des pratiques alimentaires, par lamélioration de lautonomie alimentaire des territoires et par la relocalisation des approvisionnements. France urbaine regroupe 108 membres, grandes villes et intercommunalités, soit 40 % des consommateurs nationaux. Ces pôles de consommation et dhabitat sont particulièrement exposés, au vu de leur densité, aux risques en matière dapprovisionnement en eau et en denrées, au risque inondation, au risque sanitaire en cas dépidémie, mais, également, aux effets et aux coûts financiers et sanitaires de la pollution de leau et de lair. Ils réunissent également des leviers structurants pour remodeler les systèmes alimentaires territoriaux, au-delà de leur seul périmètre administratif, dans une dynamique dalliance des territoires urbains, péri-urbains et ruraux. Dans ce document, publié dans le cadre de la réflexion autour des enjeux du Pacte et de la Loi d'Orientation et d'Avenir Agricoles, France urbaine formule 17 propositions pour des modèles agricoles résilients et durables.
Recommandations pour une Loi d'Orientation et d'Avenir Agricoles ambitieuse
Face à un changement climatique rapide et à un déclin de la biodiversité sans précédent, le modèle agricole productiviste, dont les conséquences sont désastreuses pour la nature, doit laisser place, pour Générations Futures, à une nouvelle organisation reposant sur lagronomie et la protection du vivant. La concertation sur la Loi dOrientation et dAvenir Agricoles a été lancée, en décembre 2022, autour de trois axes de travail : - lorientation et la formation ; - la transmission et linstallation des jeunes agriculteurs ; - la transition et ladaptation face au climat. Dans ce document, Générations Futures formule des recommandations et des alternatives afin de répondre aux enjeux alimentaires, sanitaires, climatiques, sociétaux et environnementaux actuels.
Rencontre avec Lucie Jehl, maraîchère et éleveuse de volailles à Elsenheim (67)
Chloé SCHNELLER, AuteurLucie Jehl est maraîchère et éleveuse de volailles bio, à Elsenheim (67). Elle s'est installée, en 2021, sur une partie des terres de son père, céréalier bio, ce qui lui a permis d'être directement certifiée bio. Lucie exploite 1,5 ha de maraîchage, dont 950 m² de serres, où elle produit une gamme d'environ 25 à 30 légumes, ainsi que 2,7 ha de prairies et 5 ha de grandes cultures (maïs, blé). Elle dispose d'un poulailler mobile de 20 m², avec 225 poules pondeuses. Elle commercialise toute sa production en direct, et sans achat-revente : au marché hebdomadaire de Colmar, à une cantine scolaire et à quelques magasins bio.
Rencontre avec Tommy Lorphelin, éleveur laitier bio à Saint-Rémy-en-Bouzemont (51)
Amélie LENGRAND, AuteurEn 2007, Tommy Lorphelin a fait le choix, plutôt que de reprendre l'exploitation familiale, en système intensif, de s'installer sur une ferme herbagère, alors en ruines, à Saint-Rémy-en-Bouzemont (51). Après la conversion, en 2015, Tommy a réintroduit l'élevage laitier et il élève aujourd'hui, sur 238 ha (dont 224 ha en herbe et 14 ha en cultures), 45 vaches de race Simmental et leur suite, soit 230 bovins. En 2023, il est passé en monotraite pour la saison estivale, en raison des fortes chaleurs et de la moindre quantité de fourrage disponible, solution qu'il envisage de reconduire les étés prochains. En 2024, un atelier de transformation laitière verra le jour, avec l'arrivée de Marjorie, la femme de Tommy, sur la ferme. Yaourts, crème fraîche, beurre, fromage frais et frais affiné, camembert..., les produits de l'atelier permettront notamment de valoriser le lait de printemps, de très bonne qualité, qui n'est pas bien valorisé par la laiterie.
À la rencontre des jardins de Cize
Marie MELEC, AuteurCet article fait le récit de l'installation de Maxime et Candice, maraîchers biologiques, à Cize, dans l'Ain. Installés, depuis janvier 2022, sur une surface de trois hectares (cédés par la ferme laitière bio voisine), Maxime et Candice ont été accueillis à bras ouverts : la municipalité souhaitait justement installer une activité de maraîchage biologique sur la commune et un réseau d'entraide (voisins et paysans) s'est rapidement activé autour des nouveaux arrivants (aide aux travaux, réparations, gestion des cultures, partage de matériel agricole...). Maxime et Candice ont aussi intégré le « Groupe maraich' », accompagné par l'Addear de l'Ain, où les maraîchers mutualisent semences, astuces et commandes. Après une première année d'activité, ces deux agriculteurs ont plusieurs projets pour développer leur activité de maraîchage sur sol vivant, notamment la création d'une parcelle en agroforesterie ou celle d'un atelier de transformation...
Rencontres du Reneta : « Les espaces-test sont des outils clés pour linstallation agricole »
Frédérique ROSE, AuteurA loccasion des 13èmes rencontres nationales du Reneta (Réseau national des espaces-test agricoles), qui se sont tenues en juin 2023, 170 membres et partenaires de ce réseau se sont réunis pour échanger sur les plus-values des dispositifs de portage dactivités agricoles. Ce réseau compte 81 membres, dont notamment 65 espaces-test en fonctionnement et 13 à létat de projet. Beaucoup dintercommunalités ont récemment rejoint Reneta, signe que le portage dactivités est un véritable levier pour déployer linstallation agricole. La très grande majorité des sites du réseau sont conduits en agriculture biologique. Être en bio est une réelle demande pour les porteurs de projets, qui ne sont souvent pas issus du milieu agricole. Certains espaces-test sont permanents, mais le portage dactivités directement sur le lieu de linstallation (portage juridique, social et administratif) se développe de plus en plus. La plupart des porteurs de projets sont en maraîchage (les investissements sont moindres et les terres assez accessibles). En grandes cultures, laccès au foncier reste un problème et, en élevage, la question des moyens de production (notamment du troupeau) reste complexe à gérer. Entre 75 et 80 % des porteurs de projets sinstallent à lissue des périodes de test, et ces installations sont plus consolidées et plus fiables comparées à celles qui nont pas bénéficié de portage. Par ailleurs, il sera désormais possible denvisager le métier dagriculteur sous une autre forme, puisque le décret n°2023-366 du 13 mai 2023 modifie la définition dun agriculteur actif : les Scop et les Scic sont maintenant reconnues comme statuts possibles pour être agriculteur (ces statuts juridiques peuvent maintenant permettre de bénéficier de la Pac).
Space, salon international de lélevage à Rennes : Une filière bio dynamique, contre vents et marées ; Démarche bas carbone : Quels intérêts pour les éleveurs bio ?
Frédéric RIPOCHE, AuteurLe Space, salon de lélevage à Rennes, fut loccasion, pour les acteurs des filières bio, de revenir sur la situation actuelle de crise avec, pour tous, lidée de faire face malgré tout. Si lélevage est fragilisé, que lon nobserve plus, ou presque, de conversions, mais plutôt des déconversions, et quà cela sajoute le problème de renouvellement des générations, il faut malgré tout préparer lavenir. Un des leviers peut être la restauration hors domicile, mais il faut alors un vrai élan de fond et pas seulement des démarches isolées de collectivités, afin notamment datteindre les objectifs dEgalim. Réfléchir à vendre autrement, plus en local est aussi une piste à creuser. Par ailleurs, quid des démarches bas carbone en développement ? Si des cadres sur lesquels sappuyer existent, comme celui sous légide du ministère de la Transition Energétique, à ce jour, les crédits carbone, valant entre 30 et 40 euros par tonne de CO2, ne sont pas assez élevés pour couvrir « le coût dune démarche bas carbone », surtout pour un projet individuel de producteur. De plus, les producteurs bio, avec des pratiques déjà plus vertueuses en matière démissions de CO2, ont moins de marge damélioration quen conventionnel. Malgré tout, il faut rester en veille sur ce marché en développement : les bio ont leur place et ont intérêt à sen emparer.
La terre aux paysan·nes, l'agro-industrie hors champ ! : Décryptage et solutions face à l'accaparement des terres en France
Avec une importante partie de la population agricole approchant de l'âge de la retraite, prévue dans les dix prochaines années, la moitié des terres agricoles va changer de main. La taille moyenne des fermes a doublé en 30 ans pour atteindre 69 ha. Cependant, il existe des entreprises ou des personnes qui contrôlent des dizaines d'exploitations et totalisent des milliers d'hectares, qui ne sont pas comptabilisés dans le recensement agricole comme une seule exploitation. Avec leur puissance d'achat, ces propriétaires prennent le contrôle de toujours plus de terres, sans que les SAFER ne puissent réagir. L'accaparement des terres va souvent de pair avec l'agrandissement des exploitations et avec un modèle agricole hyper industrialisé, bloquant le développement de l'agroécologie. Dans ce rapport, les Amis de la Terre formulent des recommandations.
Transmettre sa ferme... c'est toujours possible !
Marie JACQUELINE, Auteur ; Solène ROUSSELET, Auteur ; Tiphaine TERRES, AuteurDepuis plusieurs années, le nombre de fermes, en France, diminue (-100 000 entre 2010 et 2020). Alors qu'un tiers des agriculteurs ont aujourd'hui plus de 55 ans, la transmission est plus que jamais un enjeu majeur, mais aussi un processus complexe, avec des difficultés qui peuvent être de différentes natures : économiques, structurelles, générationnelles ou encore psychosociales. Celles-ci concernent aussi bien le cédant (ou transmetteur) que le repreneur. Dans cet article, deux exemples de transmissions réussies de fermes biologiques, en Vendée, sont présentés : - À la Génétouze, Jean-Marc a transmis son exploitation à Anaëlle qui maintiendra le modèle agroforestier qu'il a mis en place ; - À Thiré, Jean a progressivement intégré le GAEC du Grand Moulin (3 associés) à la place de Pascal qui s'était installé 40 ans plus tôt. Tous apportent leurs conseils et partagent les difficultés qu'ils ont rencontrées, ainsi que les opportunités qu'ils ont su saisir.
Transmission : À la ferme de Libat, « la preuve par l'exemple » comme moteur
Albane DEMOURES, AuteurDans cet article, Rémi Labescau, de la ferme de Libat, dans les Landes (40), raconte son parcours et son installation sur la ferme familiale, avec la création d'un troupeau bovin. L'objectif était d'entretenir et de valoriser les barthes (plaines alluviales inondables) qui composent les deux tiers de la surface de la ferme (60 ha de prairies et 1 ha pour le maraîchage). Rémi possède 35 vaches laitières bio, avec une majorité de Normandes et quelques Bordelaises, et, du fait de la conjoncture laitière, il a fait le choix de garder les mâles pour diversifier son activité avec un atelier viande. L'éleveur fait également part des difficultés qu'il a rencontrées dans son métier et des objectifs qu'il a fixés pour son système.
Transmission : Que deviennent les fermes Nature & Progrès ?
Anne ANDRAULT, AuteurCet article, élaboré à partir d'entretiens avec des cédants de fermes Nature & Progrès, propose un regard sur cinq histoires de transmission. Louise de Neef, maraîchère en Lozère (48), a transmis son activité de production de plants à José et Mirtille, de jeunes voisins producteurs, et le volet maraîchage et conserves à Victor et Luen, qui venaient de reprendre le restaurant du village. Pour François Calvet, éleveur et producteur de fromages, en Ariège, la question de la transmission du foncier, ses salariés ne souhaitant pas devenir propriétaires, a été réglée par l'intermédiaire de Terre de Liens, qui loue aujourd'hui les terres au GAEC duquel font partie deux de ses anciens salariés. Noëlle Reynaud, botaniste dans les Cévennes, fabrique des apéritifs à partir de cueillettes de plantes sauvages ; elle a trouvé une repreneuse, Sarah, qu'elle forme et accompagne dans sa démarche d'installation. L'histoire de la transmission de M., qui souhaite rester anonyme, est moins heureuse, avec une ferme qui a changé d'échelle et qui s'est déconnectée du réseau d'entraide local. Autre expérience décevante, le cas de Claude et Chantal Leduc, vignerons dans le Tarn, qui ont déchanté quand ils ont vu leur bel outil de travail presque laissé à l'abandon par le nouveau propriétaire ; cependant, ces vignerons ont connu d'autres opportunités de transmettre et de faire du lien localement (parrainage, mise à disposition de la cave...), ce qui a permis de compenser autrement cet échec...
Transmission : Transmettre dans une zone céréalière
Amaury GONTHIER, AuteurAmaury Gonthier, éleveur de bovins lait bio dans l'Aube, a été salarié agricole pendant 8 ans, avant que l'opportunité de s'installer ne se présente, grâce au bouche-à-oreille. Dans cet article, Amaury Gonthier raconte son parcours à l'installation (démarches, aides...) et la reprise de la ferme d'Éric et de Lionel Robert, anciennement le GAEC de Beaufort, pour créer l'EARL Gonthier.
Trophées de l'Excellence Bio : Des projets innovants et prometteurs
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLes Trophées de lExcellence Bio, organisés par lAgence BIO et le Crédit Agricole, récompensent, depuis 2008, des projets innovants, prometteurs et exemplaires des filières biologiques. Pour sa 9ème édition, les prix ont été décernés lors du Sima (rendez-vous mondial du machinisme agricole), à Paris-Villepinte, le 7 novembre 2022. Le jury était présidé par Alexia Rey, la co-fondatrice de NeoFarm (entreprise qui vise à créer un maillage de microfermes maraîchères qui associent les bénéfices de lagroécologie et ceux de la technologie). Sur les 90 dossiers reçus, le jury a retenu 16 finalistes. Deux lauréats se sont distingués et ont reçu un prix de 6 000 : France-Konjac et La Truitelle. Deux coups de cur ont également été récompensés à hauteur de 1 500 : Les Herbes Folles et AmelEn Vrac. Cet article présente le projet de "Les Herbes Folle"s. Yoanna Marescot et Thomas Gouëllo se sont installés en Charente-Maritime, en 2017, avec un projet de pépinière biologique darbres durables, résilients au changement climatique et valorisant la biodiversité (projet en phase avec la nouvelle réglementation bio qui impose désormais, en cultures pérennes, des plants bio issus de plantes mères produites en bio durant au moins deux ans). Leur installation sest faite sans aucune aide, ni emprunt financier, sur un terrain familial. Ils cultivent différents plants : de plantes vivaces comestibles, de plantes annuelles (aromatiques, potagères et médicinales), de petits fruits et darbres fruitiers ; imbriqués pour favoriser les interactions entre espèces. Des chevaux, canards, oies et poules fournissent la fertilisation.
Des vignerons (bio) dynamiques
Bastien DURAND, AuteurClaire Freist et Edoardo Veltroni se sont récemment installés en viticulture biodynamique, à Chalus (63). Ils possèdent 5 ha de vignes, dont une partie en AOP Côtes-d'Auvergne. En mai 2023, ils préparent la mise en bouteille de leur première cuvée, pour un total de 17 000 bouteilles destinées principalement à l'exportation, mais aussi aux clients auvergnats. Ils ne manquent pas d'ambition quant à l'évolution de leurs pratiques (agroforesterie, association avec des moutons...). Un encart présente leurs pratiques en biodynamie (préparations...).
3R : Rencontres Recherches Ruminants : Les 7 et 8 décembre 2022 26ème édition
La 26ème édition des 3R (Rencontres Recherches Ruminants) s'est tenue, à Paris, les 7 et 8 décembre 2022. Ce recueil compile tous les textes, issus de travaux de recherche sur les élevages de ruminants, présentés lors de cette édition. Ces textes sont organisés thématiquement : - Élevage et société ; - Renouvellement des actifs, attractivités des métiers, nouveaux modèles dinstallation ; - Alimentation ; - Autonomie protéique ; - Nouveaux aliments et nouveaux fourrages ; - Génétique ; - Lélevage et la valorisation des jeunes animaux ; - Élevage et changement climatique ; - Environnement ; - Bioéconomie et économie circulaire ; - Économie ; - Reproduction ; - Santé ; - Qualité des produits ; - Sécurité des aliments ; - Mixité dans les systèmes délevage, polyculture-élevage, exploitation et territoire ; - Système d'élevage ; - Bien-être animal ; - Équipement et logement.
Alterfixe : Le camp qui propose de s'installer autrement
Marianne DE WAVRECHIN, AuteurDu 30 juillet au 21 août 2022, 45 personnes se sont réunies pour la première édition du camp Alterfixe, installé au GAEC du Mont Hardy, dans l'Orne. Ce camp d'été, créé par la Coop des Territoires (un bureau d'étude local), avait pour objectif de faire découvrir des fermes laitières du bocage ornais et de faciliter les rencontres entre cédants et porteurs de projet qui souhaitaient s'installer en collectif. Une quinzaine d'agriculteurs bio ont accueilli visites, ateliers thématiques et chantiers collectifs, permettant aux candidats à l'installation hors cadre familial de se confronter à la réalité du terrain. La deuxième phase du camp Alterfixe, de décembre 2022 à avril 2023, avait pour but de permettre aux repreneurs de construire leur projet. Cet article, qui raconte la naissance du projet, est complété par des témoignages d'organisateurs et de participants.
Apiculture en Aveyron : Produire de la gelée royale sans épuiser les abeilles
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurCaroline Bessière-Ailloud a débuté lapiculture en rucher-école. En 2016, elle devient cotisante solidaire et agrandit peu à peu son cheptel, développe son laboratoire et diversifie ses produits. Elle devient cheffe dexploitation en 2020. Elle produit actuellement environ 800 kg de miel par an (du miel toutes fleurs au printemps, puis deux types de miels différents en été), de la propolis, des baumes, de lhydromel et de la gelée royale. Elle élève également des reines. Ses ruchers sont sédentaires et se situent dans des zones de butinage de plantes sauvages ou à proximité de fermes biologiques. Afin de concilier vie privée et vie professionnelle (Caroline Bessière-Ailloud souhaite prendre le temps de soccuper de ses deux enfants), elle a fait le choix de développer la production de gelée royale. Cette production est très technique (il faut récolter la gelée royale au jour près), mais elle prend moins de temps que la réalisation dun grand nombre de miellées. Caroline Bessière-Ailloud explique ainsi son itinéraire technique pour produire de la gelée royale et décrit la manière dont elle élève les reines.
L'autonomie règne en maître à Kerdanio
Guillaume ROBIN, Auteur ; Eurydice WICHELER, AuteurAprès une première installation qui ne lui correspondait pas, Guillaume Robin, aujourd'hui éleveur de 58 vaches laitières bio, s'est réinstallé à Mûr-de-Bretagne (22) en 2013. Il travaille seul, avec un objectif d'autonomie décisionnelle, financière, alimentaire/fourragère... tout en respectant l'environnement. Il a adopté un système de double période de vêlage, la première servant au renouvellement du cheptel, la seconde servant à la production de croisés valorisés en viande. Une fois la gestion du pâturage bien maîtrisée, Guillaume a enclenché la conversion de l'exploitation vers l'AB en 2018. L'évolution de ses résultats économiques et de sa charge de travail, suite à la conversion, est indiquée. Avec l'association « Terres et Bocages », il a planté plusieurs kilomètres de haies qui favorisent la biodiversité et servent également de brise-vents. Les échanges, notamment lors de chantiers collectifs ou avec son épouse, sont très importants pour Guillaume, puisqu'ils lui permettent, en tant que seul décisionnaire, de progresser à partir des conseils de son entourage professionnel, associatif et familial.
L'avenir des fermes bio en Bourgogne-Franche-Comté
FRAB - BFC, Auteur ; BIO BOURGOGNE, Auteur ; INTERBIO FRANCHE-COMTÉ, Auteur | AUXERRE CEDEX (19 Avenue Pierre Larousse, BP 382, 89 006, FRANCE) : BIO BOURGOGNE | 2022En France, 45 % des agriculteurs seront en âge de partir à la retraite en 2026. En Bourgogne-Franche-Comté, 36 % des agriculteurs bio souhaitent transmettre leur ferme d'ici 5 ans, la majeure partie d'entre eux restant, jusqu'ici, sans pistes de repreneurs. Devant l'urgence de maintenir les fermes et la résilience des territoires, le réseau bio Bourgogne-Franche-Comté a réalisé une enquête en 2021, auprès de 164 producteurs bio, afin de connaître la situation actuelle, mais aussi de faire un premier pas vers les futurs cédants, pour sécuriser les terres en agriculture biologique. Cette enquête sera mise à jour régulièrement, afin d'affiner la vision territoriale, mais aussi de sensibiliser les personnes concernées à anticiper leur démarche de transmission.
Biopresse Hors-série : Diversification et agriculture biologique - 2022
Esméralda RIBEIRO, Auteur ; Héloïse BUGAUT, Auteur ; Sophie VALLEIX, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - CS 82212, 63 370, FRANCE) : ABIODOC (Service de VetAgro-Sup) | 2022La diversification fait partie des leviers mobilisables par les agriculteurs pour augmenter la durabilité de leurs exploitations. Il peut sagir de diversification au sein de leurs productions (ex : plusieurs ateliers de productions animales et/ou végétales), ou dactivités qui ne relèvent pas de la production alimentaire, mais qui prennent appui sur lexploitation (ex : accueil pédagogique ou social, production dénergie, vente directe ). Pour identifier plus facilement des documents portant sur la diversification au sein des fermes biologiques (descriptions de systèmes diversifiés, témoignages dagriculteurs, fiches, études, guides ), ABioDoc, le Centre national de ressources en agriculture biologique, a publié un numéro Hors-série de sa revue Biopresse sur ce sujet. Ce Hors-série est composé de références bibliographiques extraites de la Biobase, la seule base de données documentaire francophone spécialisée en agriculture biologique. Il compile environ 380 références sur la diversification, publiées entre 2012 et 2022, classées par grands thèmes (élevage, grandes cultures, maraîchage, arboriculture, viticulture, agriculture et environnement ). Cette sélection de références est le fruit dune recherche large sur la diversification, mais non exhaustive sur certains thèmes (ex : agroforesterie, circuits courts, agritourisme ). Précision supplémentaire pour les références en lien avec lélevage : elles portent aussi bien sur les systèmes délevage diversifiés, que sur les élevages mixtes et le pâturage mixte. Ce Hors-série a été réalisé dans le cadre du projet BioRéférences 2017-2022. Lobjectif de ce projet est dacquérir des références (notamment technico-économiques) sur les systèmes de production biologiques dans le Massif Central. Un volet sest intéressé à la diversification des systèmes, afin de voir comment mieux les accompagner et d'acquérir des références spécifiques.
Les chiffres de la bio des Pays de la Loire en 2021
Patrick LEMARIE, AuteurEn 2021, la dynamique de développement de l'agriculture biologique en Pays de la Loire s'est poursuivie, avec 388 nouvelles notifications, permettant ainsi de dépasser les 250 000 ha certifiés ou en conversion, soit 12 % de la SAU régionale. Si les systèmes en polyculture-élevage sont toujours prédominants, les grandes cultures bio se développent depuis deux ans. Parmi les nouvelles fermes certifiées, plus de la moitié correspondent à des installations avec conversion, ce qui marque une évolution par rapport aux années précédentes où les conversions d'agriculteurs déjà installés prédominaient. Autre nouveauté : ces nouvelles fermes biologiques sont de plus en plus orientées vers les productions végétales (maraîchage, arboriculture et petits fruits, viticulture...). En productions animales, si les dynamiques se maintiennent malgré un contexte compliqué notamment en bovins lait, le besoin de renouvellement des générations pourrait, à terme, poser problème, de nombreux agriculteurs étant actuellement proches de la retraite.
CIAP : Un bon cadre pour les personnes hors champs
Alexandra LANNUZEL, AuteurDans chaque département de Bretagne, des Coopératives d'Installation en Agriculture Paysanne (CIAP) accompagnent des candidats à l'installation agricole, plus particulièrement des personnes non issues du milieu agricole. Ces structures proposent trois dispositifs permettant de faciliter l'installation et la transmission d'exploitations : - la formation Paysan Créatif ; - les espaces-test agricoles ; - le portage salarial. Cet article fait le focus sur la formation Paysan Créatif, au travers du témoignage de Sébastien Gueguen, paysan référent dans les Côtes d'Armor, et de celui de Martin Sentenero, ancien stagiaire de la formation, qui s'est installé, en 2022, en pépinière bio d'arbres et d'arbustes fruitiers avec un atelier ovins viande à Guenguat (29).
Claire Bernard et Gaël Le Coz : À taille humaine
Vincent DEMAZEL, AuteurEn 2020, Claire Bernard et Gaël Le Coz se sont installés en bio, respectivement en tant que maraîchère et paysan-boulanger, à la Ferme des Sailles, sur les hauteurs du Vigen, près de Limoges (87). Avec leur production, ils approvisionnent les marchés des villages à proximité, les épiceries et les bistrots, ainsi que les AMAP, en pain et en légumes. Installé « hors cadre familial », ce jeune couple s'est intégré à différents réseaux professionnels (CUMA, syndicat, associations...) et cultive son ouverture sur le monde à travers l'accueil de « wwoofers » sur l'exploitation.
Co-errance fertile
Antoine BESNARD, AuteurDepuis 2006, la Ferme de Brêmelin, à Guéhénno (56), expérimente le collectif agricole. Le projet, créé par trois couples, était de lancer l'activité de la ferme, en bio, jusqu'à ce qu'elle génère assez de revenus, avec, pour chaque couple, un conjoint travaillant d'abord à l'extérieur avant de rejoindre les trois autres conjoints sur la ferme. Trois ans plus tard, le projet tombe à l'eau, avec le départ d'un couple et la séparation d'un autre. Les trois agriculteurs restants continuent à faire tourner la ferme : l'atelier maraîchage fonctionne bien ; l'élevage de cervidés, leur marque de fabrique, continue, avec un atelier viande, celle-ci étant commercialisée en vente directe. C'est grâce au rachat des parts des partants, notamment par des collègues-agriculteurs du secteur, que la ferme a été sauvée, le GFA (groupement foncier agricole) comptant maintenant 61 associés. Aujourd'hui, la ferme reste ouverte à l'expérimentation, au partage du travail, autour des activités d'élevage, de maraîchage, de fabrication de pain et d'accueil à la ferme.
Comment appuyer l'émergence d'une dynamique collective au sein des Paysan·ne·s-/Meunier·e·s-/Boulanger·e·s bio accompagné·e·s par Bio 63, sur le territoire du Puy-de-Dôme ?
Ce mémoire a été réalisé suite à un stage à Bio 63, l'association de développement de l'agriculture biologique du Puy-de-Dôme, dans le cadre de la Licence professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement" (ABcd). Une dynamique collective au sein des paysan·ne·s-meunier·ère·s-boulanger·ère·s (PMB) bio du Puy-de-Dôme a vu le jour en 2018. Depuis septembre 2021, Bio 63 accompagne ce mouvement et a souhaité lui consacrer une animation spécifique. Cette dernière est l'objet de ce mémoire. Après un travail de recueil des attentes des PMB à laide dentretiens semi-directifs, des actions menées ont été menées qui ont permis de répondre à divers objectifs daccompagnement, notamment : - favoriser la mise en réseau des PMB ; - mettre en place une filière graines bio locales ; - animer des journées techniques
Comment attirer les porteurs de projet d'installation en agriculture sur nos territoires ? Retour sur le projet « Attractivité des fermes, des métiers et des territoires » sur la partie haut-marnaise du Parc National de Forêts
Marianne NAMUR, AuteurDans LES LETTRES AB - MAGAZINE DES PRODUCTEURS BIO DU GRAND EST (N° 56 Novembre 2022) / p. 12-13 (2)En 2021, Bio en Grand Est, l'ARDEAR Grand Est et Terre de Liens Champagne-Ardenne ont répondu à l'appel à projets ARPIDA du ministère en charge de l'Agriculture, afin de comprendre comment qualifier et améliorer l'attractivité des fermes, des métiers et des territoires, pour favoriser les transmissions hors cadre familial. Dans ce cadre, le projet "Attractivité des fermes, des métiers et des territoires" sur la partie haut-marnaise du Parc National de Forêts a été lauréat. Une première étape a consisté à enquêter des porteurs de projets hors cadre familial, ainsi que les structures accompagnatrices, pour mettre en évidence les facteurs d'attractivité qui se dégageaient (accessibilité du foncier, rentabilité du métier, potentiel de commercialisation, etc.). La deuxième étape a consisté à confronter ces facteurs au territoire pilote (la partie haut-marnaise du Parc National de Forêts) et a permis d'établir un plan d'actions (repérage et sensibilisation des cédants et des propriétaires fonciers, restructuration des fermes, appui aux installations collectives, coopération entre les structures d'accompagnement, etc.), applicable à d'autres territoires. Un dernier comité de pilotage s'est tenu, en octobre 2022, pour dresser le bilan de ces deux années d'étude.
"La cuma, je ne ferai plus sans"
Matthieu FREULON, AuteurAprès des expériences dans d'autres milieux professionnels, Julien Crinquand a repris l'exploitation viticole familiale en 2019, dans le vignoble de l'Arbois, dans le Jura. Son installation s'est faite de concert avec une conversion à l'agriculture biologique et avec la création d'une cuverie sur l'exploitation. Julien est accompagné, depuis ses débuts, par la Cuma des Baudines. Celle-ci lui permet de gagner en temps et en sérénité grâce à la mise à disposition de matériels récents et performants, à la non-facturation des parts sociales lors de la première année d'activité, mais aussi grâce aux échanges entre adhérents.
À la découverte de collectifs en Occitanie : Histoires d'installations en collectif
Mathilde BOURJAC, Auteur ; Émeline BURON, Auteur ; Louis CRETIN, Auteur ; ET AL., Auteur | CREST (25 Quai André Reynier, 26 400, FRANCE) : TERRE DE LIENS | 2022En Occitanie, en 2019, 41 % des chefs dexploitations avaient plus de 55 ans, et la majorité dentre eux na pas de repreneur connu à ce jour. Les installations ne suffisent pas à remplacer les départs. Or, nombreux sont les candidats à linstallation qui abandonnent leur projet faute de capital suffisant pour racheter les fermes existantes ou parce que les modèles de production, les contraintes dorganisation ou lisolement de ces fermes ne correspondent pas à leurs envies. Linstallation agricole en collectif constitue une solution à ces blocages. Partis sur les routes dOccitanie, des membres de Terre de Liens sont allés enquêter et proposent des récits dinstallations en collectif. Chaque parcours est unique, et tous, dans leur diversité, offrent des clés, des chemins, de lespoir pour le renouvellement des générations agricoles. Chèvres, vaches laitières, maraîchage, grandes cultures... les productions sont variées et la diversification est à l'honneur.
Dossier : Alternatives agricoles
Jérôme GOUST, Auteur ; Pierre PEGUIN, Auteur ; Annie KERGOURLAY, Auteur ; ET AL., AuteurEn France, les initiatives pour une agriculture bio et paysanne fourmillent, comme l'insertion, la formation, l'installation, les circuits courts et l'aide à l'accès à la terre. Ce dossier de Nature & Progrès présente plusieurs alternatives, dans les articles suivants : - L'espace-test agricole ; - Optim'ism : l'action bio, positive et solidaire ; - Dans l'Aude, la force de l'union agroécologique et paysanne ; - Les abattoirs à la ferme ; - Les voies (et les voix) du collectif : Voie.X.
Elle a du flair pour les spécialités
Beat GROSSRIEDER, AuteurElsbeth Mettler a travaillé sur la ferme de son mari avant de suivre sa propre voie. Cette mère de famille de cinq enfants a grandi sur une exploitation laitière traditionnelle suisse, avant de se marier à 19 ans et de rejoindre son mari, qui avait, lui aussi, des vaches laitières. Elle a alors développé la restauration à la ferme. Lors du départ à la retraite de son mari, un de leurs fils a repris la ferme, mais il ne souhaitait pas conserver lactivité de restauration. Par ailleurs, après plus de trente ans de vie commune, Elsbeth Mettler sest séparée de son mari. Suite à ces évènements, elle a décidé de sinstaller seule. En 2021, elle a repris deux hectares sur lesquels elle cultive de multiples plantes en agriculture biologique : plantes aromatiques et médicinales, petits fruits et légumes. Son leitmotiv est de favoriser la biodiversité. En complément de sa production, elle organise des cours et des évènements à la ferme, qui portent sur des thématiques diverses : préparation de pommades, de tisanes, de teintures mères, fonctionnement de lintestin et phytothérapie, fabrication de pain Elle sest, pour cela, formée et fait, parfois, appel à des spécialistes. La combinaison entre production et pédagogie plaît à cette quinquagénaire dynamique.
Enez Raden, quand une île se fait archipel
Marion HAAS, Auteur ; Stéphane COZON, AuteurCet article retrace l'histoire d'Enez Raden ("l'île aux fougères"), le domaine agricole de la famille Guillou, dans le Finistère (29), de 1898 à aujourd'hui. S'étendant, à l'origine, sur 20 ha avec de l'élevage laitier et des pommiers à cidre, la ferme familiale continue d'évoluer depuis cinq générations. Elle connaît d'abord une révolution majeure dans les années 60, avec le passage à un système plus moderne et productiviste, débouchant sur un élevage de poules hors-sol et l'agrandissement du troupeau de vaches. Dès lors, les vaches ont été écornées et le système a commencé à reposer sur les intrants. En 1980, Annie et Jean-Yves se sont installés avec les parents de celui-ci, pour être, quelques années plus tard, rejoints par le frère de Jean-Yves et sa belle-sur. La ferme s'est agrandie, comptant alors un parcellaire de 100 ha, pour un troupeau laitier de 70 mères, un troupeau allaitant de 60 vaches, ainsi que deux poulaillers. Les tensions montent au fur et à mesure que le système s'essouffle et, peu après le départ à la retraite du père de Jean-Yves, les frères décident de se séparer. Annie et Jean-Yves gardent le site (et ses dettes) et parviennent à sortir du système en place en se consacrant uniquement à l'activité laitière. Depuis le début des années 2010, une nouvelle génération arrive sur la ferme : Fañch et Julien rejoignent, l'un après l'autre, leurs parents sur la ferme, qu'ils passent en bio. L'approche biodynamique est adoptée, l'écornage est arrêté et le troupeau est rebrassé avec des races rustiques. Un atelier de maraîchage diversifié est lancé avec l'installation du deuxième fils ; puis, à l'arrivée de sa compagne, d'autres projets, comme l'ouverture d'un magasin à la ferme, voient le jour. Enez Raden reprend vie.
Espaces-test agricoles : Faciliter les installations
Eric CHARBONNIER, AuteurLes espaces-test agricoles sont des dispositifs qui permettent à des porteurs de projet d'expérimenter leur activité agricole, dans un contexte sécurisant, avant leur installation. Ils favorisent le renouvellement de la population agricole grâce à un accompagnement humain et technique, souvent nécessaire aux nouveaux agriculteurs non issus du milieu agricole pour réaliser leur projet. Aujourd'hui, il existe plus d'une soixantaine d'espaces-test en fonctionnement en France, sous des formes variées (associations, Coopératives d'Activités et d'Emploi, SCIC...). Ceux-ci suscitent la coopération de collectivités territoriales, de réseaux d'accompagnement et d'aide à la création d'entreprises, mais aussi d'entreprises locales, d'associations de consommateurs... au travers de partenariats. En cela, les espaces-test agricoles constituent, non seulement un outil d'appui à la professionnalisation, mais aussi l'opportunité de créer de nouvelles formes de coopération entre les acteurs d'un territoire.
État des terres agricoles en France : Rapport de Terre de Liens
Coline SOVRAN, Auteur ; Jean-Denis CROLA, Auteur ; Nathalie BLIN, Auteur ; ET AL., Auteur | CREST (25 Quai André Reynier, 26 400, FRANCE) : TERRE DE LIENS | 2022La terre est une ressource essentielle à notre vie, mais elle est aussi limitée, fragile, et non renouvelable à léchelle humaine. Or, elle subit des attaques de toute part. La terre agricole est la première victime, tout comme celles et ceux qui la travaillent. Ces 10 dernières années, 80 000 emplois agricoles ont été détruits et un cinquième des fermes a disparu. Celles qui restent continuent de sagrandir, de se spécialiser, de se mécaniser, pérennisant un modèle agricole insoutenable pour lenvironnement et peu souhaitable du point de vue économique et social. Dici à 2030, 100 000 agriculteurs supplémentaires partiront à la retraite, libérant plus dun cinquième de la surface agricole utile métropolitaine. Lavenir de ces terres va considérablement modifier le paysage agricole français. Ce rapport a lambition de faire un état des lieux des terres agricoles et dalerter sur lurgence dagir pour préserver et partager cette ressource essentielle.
Être maraîcher, une question à choix multiple
Fabien BOCQUET, AuteurQuel statut choisir pour être maraîcher ? Peut-on devenir autoentrepreneur en maraîchage ? Ces questions sont récurrentes chez les porteurs de projets. Il faut rappeler que le statut juridique définit la façon dont lactivité professionnelle maraîchère est liée ou non à celle de la situation privée (cela va de la confusion complète à la séparation totale), tandis que le statut fiscal correspond à la façon dont lEtat prélève les taxes et les impôts sur lactivité agricole. Cet article commence par apporter des informations sur les différents statuts juridiques possibles et sur leurs caractéristiques : les formes individuelles (les entreprises individuelles EI - et les entreprises individuelles à responsabilité limitée EIRL -) et les formes sociétaires (les groupements agricoles dexploitation en commun GAEC -, les entreprises agricoles à responsabilité limitée EARL -, et les sociétés civiles dexploitation agricole SCEA -). Il évoque ensuite le statut fiscal, en abordant le mode dassujettissement à la TVA, ainsi que les régimes dimposition des bénéfices agricoles : micro-bénéfice agricole Micro-BA -, réel simplifié, réel normal et, pour les formes sociétaires, le choix irrévocable de loption impôt sur les sociétés. Enfin, il aborde les droits dun exploitant assujetti à la MSA (couverture santé, prestations familiales, assurance vieillesse, assurance accident du travail et maladie professionnelle ).
Étude : Installation en bio : Qui sont les porteurs de projet innovants ?
Sébastien JULLIARD, AuteurLa diversité des projets et des personnes candidates à l'installation en bio est parfois déroutante pour les structures accompagnatrices. Partant de ce constat, la FRAB Bretagne et le GAB 56 ont décidé de mener une étude visant à mieux comprendre ce que sont ces projets atypiques, qui sont les personnes qui les portent et quels sont leurs besoins en matière d'accompagnement. Dans ce cadre, la FRAB et le GAB 56 ont rendu visite à 8 fermes bio bretonnes, installées de façon innovante entre 2012 et 2018. Ils ont dégagé 3 différents profils de porteurs de projet : les Autonomes (avec un projet de vie basé sur l'autosuffisance alimentaire, généralement des autodidactes), les Déterminés (des personnes en reconversion professionnelle vers un métier en phase avec leurs valeurs, prêtes à des sacrifices pour concrétiser leur projet), les Entrepreneurs (des personnes pro-actives, motivées par les nouvelles expériences, avec un projet pouvant évoluer rapidement). Chacun de ces trois profils est décrit en détail et des conseils, adaptés à chaque situation, sont fournis.
Étude et réalisation de la mise en place d'un suivi post-installation au service des paysans, répondant à leurs attentes en Aveyron
Ce mémoire a été réalisé suite à un stage à l'ADDEAR 12 (Association Départementale pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural de l'Aveyron), dans le cadre de la Licence Professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement" (ABcd). L'ADDEAR 12 est une structure qui accompagne les paysans dans leur projet d'installation ou dans leur projet de transmission d'exploitation, en agriculture paysanne (biologique et conventionnelle), sur l'ensemble du département aveyronnais. Les paysans sont accompagnés sur plusieurs étapes en amont de l'installation et après celle-ci. Cependant, pour le suivi post-installation déjà en place, les paysans se mobilisaient peu, ne se saisissant pas de l'accompagnement proposé. Ce mémoire avait donc pour objectif la mise en place d'un suivi post-installation qui réponde plus clairement aux attentes des paysans et qui soit viable pour la structure accompagnatrice. Pour cela, un questionnaire d'enquête a été créé, à destination des paysans, dans le but de connaître leurs attentes concernant le suivi post-installation. Ce mémoire présente les résultats de l'enquête, ainsi qu'une proposition de nouveau suivi post-installation pouvant être mis en place.
Une exploitation viticole créée hors cadre familial
Catherine GERBOD, AuteurMarine Houttemonne et Simon Pitoizet ont créé le domaine viticole Arica (conduit en agriculture biologique), en 2018, sur lîle de Ré. Ils étaient convaincus du potentiel agronomique et commercial de ce territoire. Leur modèle est en rupture avec le modèle viticole de lîle : ils souhaitent assurer la vinification et la vente de toutes leurs bouteilles (alors que la coopérative Uniré gère la quasi-totalité de la production de lîle) et ils se positionnent sur des bouteilles haut de gamme vendues entre 12 et 19 (alors que les vins de la coopérative sont vendus entre 2,50 et 13 ). Ingénieurs agronomes et nologues, ces deux porteurs de projet ont commencé à réfléchir à leur installation dès 2014. Ils ont réalisé une véritable étude de marché, puis ont cherché un accompagnement plus global, notamment pour trouver des solutions juridiques. Ils se sont alors tournés vers le cabinet Aucap, spécialiste du secteur viticole et basé en Bourgogne. Leur rêve a pu se concrétiser lorsquun viticulteur en recherche de transmission a été séduit par leur projet. Celui-ci possédait 9 ha dugni blanc dédiés au cognac. Il a alors facilité la reprise de son exploitation par ces deux jeunes gens. Aucap a ensuite beaucoup travaillé sur le plan prévisionnel. Il leur a également conseillé le statut dEARL pour les premières années et leur a déconseillé le statut de double actif. Le domaine a maintenant recruté deux salariés et participe à la vie économique de lîle.
Exploitations agricoles : Comment cesser de battre en retraite ?
Yann KERVENO, AuteurLa transmission des exploitations agricoles est un défi majeur à ce jour. Or, les exploitations nont cessé de grossir pour rester compétitives. Par conséquent, le prix de vente des exploitations est de plus en plus élevé, prix auquel il faut souvent rajouter des frais liés aux mises aux normes et autres investissements. Ainsi, le coût dune installation individuelle classique (par exemple, en 2021, en Bretagne) dépasse, en moyenne, 300 000 et devient hors de portée de jeunes candidats à linstallation. Et paradoxalement, alors que le coût dachat est important, les revenus restent faibles pour les agriculteurs Par ailleurs, les exploitations agricoles sont très endettées, en France, avec un taux de renouvellement de matériel très élevé, lié notamment au système damortissement et de défiscalisation. Aussi, la vente de la ferme au prix du capital est justement attendue par les cédants pour compléter leurs faibles retraites. La revalorisation de ces pensions est un levier qui pourrait être actionné par lÉtat pour aller vers des ventes reposant sur dautres critères que le capital, mais cela coûte cher La valeur patrimoniale dune exploitation est encore un peu un dogme en agriculture, même si, peu à peu, la valeur économique est intégrée dans les réflexions. Une nouvelle méthode dévaluation a été mise en place par le cabinet Optimes, avec une cinquantaine de critères pour définir la valeur la plus juste dune exploitation (valeur des actifs, valeur économique, risques ) et mettre en lumière ses forces et ses faiblesses. Alors que faire ? Faut-il changer de méthode et ne se reposer que sur la valeur économique comme dans dautres pays et secteurs ? Ou transformer des grandes fermes mises en vente en « grappes de fermes », comme le propose la start-up Eloi ? Ou encore accompagner les jeunes techniquement et financièrement comme la Ciap en Loire Atlantique ? Ou encore tout simplement relever le prix payé aux agriculteurs pour leurs productions pour éviter cette course en avant et faire des installations progressives ?
Une ferme collaborative et diversifiée
TRAVAUX ET INNOVATIONS, AuteurDans le Calvados, Gaëlle Bonnieux et Claire Wills Diquet se sont installées, en 2019, sur une micro-ferme bio de 14 hectares, la Ferme de GonneGirls. Elles y cultivent 2000 m² en maraîchage (dont une partie sous serre), élèvent 800 poules pondeuses dans un poulailler mobile et sur un parcours arboré, et gèrent une pension pour chevaux et un gîte à la ferme. Les sols sont cultivés selon les principes de l'agriculture régénérative. Dans cet entretien, réalisé à l'occasion d'un webinaire organisé par Fermes en Vie, elles présentent leur parcours, ainsi que des réflexions sur ce projet au deuxième anniversaire de sa concrétisation.
La ferme de Grand Lieu en Loire-Atlantique : Six fromages « Il lait là ! » pour donner un repère
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurEn 2016, Pascal et Gwenaëlle Falchi ont repris une ferme laitière bio en Loire-Atlantique, dans le cadre dune installation hors cadre familial. La transmission sest faite en douceur. Leurs 50 vaches laitières pâturent près de 300 jours par an, sur les 110 ha de la ferme (composés de 57 ha de prairies multi-espèces et de 53 ha de prairies naturelles dans les marais du lac de Grand Lieu). Les veaux sont élevés sous leur mère ou par des vaches nourrices. En 2019, le couple choisit de se lancer dans la transformation fromagère. Ils transforment 70 000 L de lait par an. Le reste (200 000 L) est collecté par Biolait. En deux ans, ces éleveurs-transformateurs ont confectionné une gamme de six fromages vendus en direct à la ferme, dans un marché de producteurs et dans des magasins bio. Ces fromages arborent tous le repère « Il lait là ! » qui a été créé, fin juin 2022, par Biolait. Ce repère peut être affiché par tous les transformateurs qui utilisent le lait issu de fermes collectées par Biolait. Lobjectif est de communiquer et de faire connaître les pratiques des éleveurs collectés par Biolait, car ces derniers suivent une démarche qualité encore plus exigeante que le cahier des charges bio européen : les fermes sont toutes 100 % certifiées AB, avec une alimentation des animaux composée à 90 % dherbe et de fourrages (autonomie alimentaire maximale avec 250 jours de pâturage en moyenne), et lalimentation achetée devant obligatoirement être dorigine France, etc.
La ferme des Millonets lance la Conf' dans le Val-d'Oise
Sophie WOËHLING, AuteurCe portrait présente Sophie Duplay, la première adhérente du Val-d'Oise à la Confédération Paysanne d'Île-de-France. En 2006, Sophie Duplay s'est installée en maraîchage à la ferme des Millonets, à Vienne-en-Arthies (95), avec Caroline, son associée jusqu'en 2012. Elles ont rapidement converti les terres en agriculture biologique. Aujourd'hui, Sophie cultive, avec Anne (la salariée) et une apprentie, 150 variétés de légumes, sur 2,5 ha, auxquels s'ajoutent des petits fruits et des vignes (100 m²). Sophie et Anne ont également commencé à produire leurs propres semences, en lien avec l'Association pour le développement de l'emploi agricole et rural (Adear) en Île-de-France (présentée dans un encadré). En parallèle, Rémi Duplay, le mari de Sophie, gère deux gîtes sur le corps de ferme. Il a rejoint l'EARL en 2012, pour reprendre la gestion administrative et, depuis 2014, il fabrique des pains. Les légumes et les pains sont commercialisés dans trois Amaps.
Fermes collectives : Le guide (très) pratique
Comment faire converger les projets des personnes en reconversion professionnelle qui se tournent vers l'agriculture avec les enjeux de transmission des fermes ? En effet, des centaines, voire des milliers, de fermes de plusieurs dizaines d'hectares vont chercher des repreneurs, dans les 5 à 10 ans qui viennent. Or, de moins en moins d'enfants d'agriculteurs envisagent de reprendre la ferme familiale, et les porteurs de projet non issus du milieu agricole ne se positionnent pas forcément sur des reprises de fermes. En effet, la plupart envisage de s'installer en maraîchage bio sur petite surface et de créer ex nihilo une microferme. Le monde agricole s'apprête donc à voir le nombre d'agriculteurs diminuer considérablement dans les années qui viennent, tandis que les exploitations agricoles vont s'agrandir encore et encore. Face à ce constat, les réseaux alternatifs agricoles étudient attentivement les types de transmission/restructuration de fermes, qui passent inévitablement par des installations de nouveaux collectifs d'agriculteurs. L'objectif de ce livre est de proposer un récit alternatif au discours manichéen présentant l'installation dans des microfermes maraîchères comme seule voie d'avenir face à une agriculture intensive décriée. Des initiatives, encore relativement rares, fleurissent aux quatre coins de la France : des personnes se tournent vers l'agriculture de groupe, reprennent des fermes de taille moyenne, font de la polyculture-élevage en agroécologie, transforment et valorisent leur production, innovent par l'organisation collective de leur travail et par le nouveau rapport à la paysannerie qu'ils inventent. Ce guide donne des indications pratiques pour aider à l'installation et au fonctionnement d'une projet de ferme collective.
Fermoscopie du GAEC Holistique : une association réussie pour ses deux associés !
Solène ROUSSELET, AuteurYoann et Vincent se sont associés, en janvier 2021, pour former le GAEC Holistique. Ils ont bien réfléchi leur projet pour maximiser les chances quil se déroule bien. Yoann sest installé sur la ferme des Fontenelles en 2011, avec son père, en bovins allaitants, en Vendée. Il a vite souhaité mettre en place un système plus simple, plus autonome et plus économe, basé sur lherbe. En 2019, il a engagé une conversion en agriculture biologique. Vincent n'est pas issu du milieu agricole. Après un BTS Gestion et Protection de la Nature, suivi dune licence professionnelle, il sest réorienté vers un BTS Productions Animales en apprentissage. Il a ensuite été embauché comme technicien, en 2011, chez Bovins Croissance. Parallèlement, depuis plusieurs années, Yoann avait mis en place un système dentraide avec un agriculteur voisin : Michel. Cest par le biais de Michel que Yoann et Vincent se sont rencontrés. Après avoir mûri le projet dinstallation (pour Vincent) et dassociation au sein du même GAEC, les deux futurs associés se sont mis a chercher une ferme pas trop loin du site des Fontenelles pour pouvoir sagrandir. Ils ont trouvé un site à 4 km, qui présentait lavantage davoir 100 ha groupés. Les deux associés se sont aussi faits accompagner par un cabinet dexperts, OpteamRH, durant cinq jours, pour optimiser leur association dun point de vue humain. Ils gèrent, maintenant, ensemble, les deux sites de production, avec un système toujours basé sur lherbe, et souhaitent mettre en place de lagroforesterie.
Fermoscopie : Le GAEC des Jonquilles à la recherche de lautonomie
Cindy SCHRADER, AuteurYannick Jestin sest installé, en 2011, sur la ferme de ses parents située dans le Finistère. Dès 2008, des changements ont été amorcés pour préparer son installation. La ferme comptait 35 vaches, 47 ha de SAU, dont 20 ha dherbe, 9 ha de maïs, 9 ha de céréales et 9 ha de choux-fleurs. Comme il voulait sinstaller en élevage laitier biologique (sans utiliser de maïs ni de concentrés), les légumes, les céréales et le maïs ont progressivement été arrêtés. Une conversion bio a aussi été entamée en 2010 et le cheptel a été augmenté à 49 vaches. Yannick Jestin sest installé ainsi à la suite de son père, et a travaillé avec sa mère jusquen 2016. En juin 2021, sa compagne sest installée avec lui. Le GAEC des Jonquilles a la chance de reposer sur un parcellaire groupé : 42 ha sont accessibles aux vaches. Ces dernières pâturent dailleurs toute lannée. Pour valoriser au maximum lherbe, Yannick Jestin a aménagé des chemins et a revu son parcellaire pour faire des paddocks de 70 ares sur lesquels les vaches restent 1,5 jour (avant, il pratiquait le pâturage au fil avant). Comparé au fil avant, le pâturage tournant permet déviter que les vaches ne consomment les jeunes pousses, tout en évitant les refus.
"Fils d'agriculteur dans les Landes, la Bretagne m'a tendu les bras"
Sylvain HAURAT, AuteurDans cet article, Sylvain Haurat, éleveur laitier en agriculture biologique dans les Côtes d'Armor, retrace son parcours, de la ferme familiale dans les Landes à la reprise d'une ferme bio en Bretagne, en passant par des études d'ingénieur qui lui ont permis de revoir sa vision de l'agriculture biologique et de s'orienter vers ce mode de production. L'EARL de Belle Herbe, ferme de 47 ha à 100 % en prairies permanentes, permet l'élevage de 25 vaches laitières montbéliardes et croisées, dont les veaux mâles sont vendus en direct. En 2021, un boulanger a installé son fournil sur la ferme et la compagne de Sylvain s'installera à court terme avec un atelier maraîchage.
Foncier : priorité aux jeunes !
Vincent DEMAZEL, AuteurAlors que plus de la moitié des agriculteurs français avaient, en 2019, plus de 50 ans, l'accès au foncier reste le principal frein à l'installation. Seuls 50 % des hectares libérés partent à l'installation. 40 % vont à l'agrandissement de structures agricoles existantes et 10 % sont mobilisés pour des usages non-agricoles (loisirs, urbanisation...). Les difficultés d'accès concernent aussi bien les ventes que les locations. Différents types d'initiatives sont toutefois mobilisables pour favoriser les installations : le recours à des investisseurs, le portage foncier... Marc Plouzeau, viticulteur bio de 56 ans sur l'AOC Chinon, a fait le choix de vendre, bien avant son départ en retraite, une partie de son domaine (4 ha) à la société Terra Hominis. Celle-ci s'est donné pour mission de racheter des vignes, via du financement participatif, afin de faciliter linstallation de jeunes vignerons, avec en arrière-plan des objectifs sociaux et/ou environnementaux.
Guide élevage : Elever des vaches laitières bio
Ce guide, fruit d'un travail du réseau des paysans biologiques des Pays de la Loire (CAB, GAB et CIVAM bio), présente des données sur la production de lait de vaches biologiques. Après un rappel des chiffres et la présentation d'une partie des opérateurs de la filière lait biologique en Pays de la Loire, ce guide fournit des informations sur les différentes étapes pour réaliser son projet d'installation ou de conversion. Il aborde également la réglementation et fournit quelques références technico-économiques pour l'élevage bovin lait biologique. Les thèmes suivants sont aussi traités : - Autonomie et résilience ; - Races et caractéristiques ; - Diversification et cohérence du système ; - Santé du troupeau ; - Abattage à la ferme ; - Commercialisation. Pour finir, quinze fermoscopies, comprenant des témoignages d'éleveurs des cinq départements des Pays de la Loire, viennent enrichir ce document.
Guide PPAM 6ème édition : Le guide de référence de la filière plantes à parfum, aromatiques & médicinales pour la production biologique et conventionnelle
La 6ème édition du Guide PPAM, fruit d'un travail collectif, a été coordonnée par la Chambre d'Agriculture de la Drôme et réalisée avec de nombreuses structures de la filière, notamment le CRIEPPAM (Centre Régionalisé Interprofessionnel dExpérimentation en Plantes à Parfum, Aromatiques & Médicinales), et grâce à un financement des Régions Auvergne-Rhône-Alpes et Sud-PACA. Ce guide contient une multitude d'informations pour toute personne souhaitant se lancer dans la production et la transformation des PPAM, ainsi que pour ceux qui en cultivent déjà : - Les structures de la filière ; - Les démarches pour sinstaller / se diversifier ; - La technique de production des cultures (préparation du sol, plantation, variétés, maladies et ravageurs, fertilisation, semis...) ; - La cueillette sauvage ; - La transformation ; - La qualité ; - Les résultats d'expérimentation ; - Les réglementations ; - Des témoignages dentreprises, de groupements de producteurs et de cueilleurs, de pépiniéristes et d'un laboratoire d'analyse ; - Des références bibliographiques et des fiches sur l'achillée millefeuille, le souci des jardins et la sauge sclarée ; - Un annuaire de contacts (acheteurs, fournisseurs de matériels, centres de formation...).
Hôtes et autosuffisants
Julien RAPEGNO, AuteurLudovic et Sophie Landais ont créé, dans un hameau de montagne, dans le Puy-de-Dôme, "La Grange à Ludo", un espace daccueil (tables et chambres d'hôtes) et une petite ferme bio (Les bonheurs de Sophie), composée dun troupeau de chèvres et de brebis (qui permet de produire des fromages de chèvres et de brebis, des yaourts et des glaces), de maraîchage, dune basse-cour et de quelques cochons, lensemble alimentant la table dhôte. Le couple, très engagé dans la vie associative, a décidé de transmettre la partie accueil à deux jeunes.
L'installation agricole en collectif ; Ariège : À la ferme du Carregaut, le collectif recherche l'autonomie
Cyrielle BIGNONNEAU, Auteur ; ARDEAR OCCITANIE, AuteurLes 7 et 8 juillet 2022, à l'occasion des rencontres occitanes de l'installation agricole en collectif, plus de 170 personnes se sont réunies sur une ferme collective, à Barjac, en Ariège. Des porteurs et des porteuses de projet ont pu échanger avec des installés en collectif sur leur parcours à l'installation (craintes, motivations, freins...). Une table ronde, réunissant des élus et des représentants de plusieurs structures accompagnatrices, a permis de soulever, parmi d'autres enjeux, celui du renouvellement des générations agricoles. En effet, les statistiques montrent qu'une installation en collectif permet de dégager un revenu plus rapidement et favorise davantage le maintien de l'activité agricole qu'en exploitation individuelle, ce qui rend aussi le métier de paysan·ne plus attractif. L'article qui suit présente le parcours d'installation, l'organisation et la gestion quotidienne du GAEC de la Ferme du Carregaut, en Ariège : portrait d'une ferme collective, comptant 3 associés, éleveurs bio de bovins lait en système herbager et de porcins, avec transformation et vente directe.
Installé, toujours en projet
Ronan LOMBARD, AuteurAprès avoir obtenu son diplôme dingénieur agronome en 2002, puis travaillé au Cirad en tant que chef de culture sur une exploitation en Guadeloupe, Benoît Gautier sest installé, en 2016, en Loire-Atlantique, en polyculture-élevage (bovins allaitants) avec un système conduit en agriculture biologique. Chaque année, il règle entre 35 000 et 38 000 euros de factures à sa CUMA (Coopérative d'utilisation de matériel agricole). En contrepartie, il dispose doutils, de services et même de collègues de travail. Avec son associé (maintenant décédé), ils ont réfléchi leur installation en sappuyant sur la CUMA : pour décrocher un prêt bancaire, ils devaient atteindre 30 % dapport personnel ; ils ont alors décidé dutiliser le matériel de la CUMA, afin de réduire leur parc de matériel (et donc leurs investissements), et d'avoir ainsi accès à leur prêt. Pour ces deux agriculteurs, non originaires de la commune, la CUMA a aussi été une voie pour sintégrer dans le tissu social du territoire. Cette CUMA propose du matériel, ainsi quun service de maintenance mécanique. Elle emploie un salarié et un saisonnier. Depuis 2017, la coopérative répond à des demandes en lien avec le développement des surfaces bio, avec des projets dachat de herse étrille et de bineuse. Benoît Gautier envisage de cultiver et de valoriser de nouvelles espèces en bio, comme le blé noir ou la lentille.
Des jeunes installés qui ont opté pour la monotraite
Emeline BIGNON, AuteurSylvia Marty et Jean-François Cornic, producteurs de lait biologique dans le Morbihan, aujourdhui quinquagénaires, présentent un parcours atypique. Installés hors cadre familial en 2015, ces éleveurs avaient déjà chacun une carrière longue, lui, comme data manager et elle, comme commerciale et autoentrepreneuse. Dès leur installation, ils ont fait des choix forts pour faire évoluer la ferme de 56 hectares, comptant alors un troupeau de 50 PrimHolstein. Ainsi, ils ont arrêté les cultures pour passer à un système tout herbe, implantant des prairies adaptées au contexte séchant local. Puis, ils ont acheté 10 Jersiaises, race qui prédomine aujourdhui dans le troupeau de 51 mères, comprenant aussi des vaches croisées. Enfin, en août 2020, ils sont passés en monotraite totale, passage favorisé par des vaches rustiques produisant 4000 litres de lait. Un de leurs objectifs-clés est de gagner en qualité de vie et, aujourdhui, ils estiment travailler chacun 28 heures par semaine et sont satisfaits de leurs revenus. Certes, le volume de lait produit a diminué de 25 %, mais cela a été compensé par des augmentations de 3 points du taux butyreux et de 2 points du taux protéique, le tout sans problème notable de cellules. Ce lait de très bonne qualité, produit avec des coûts maîtrisés, est bien valorisé par leur laiterie. De plus, le système a gagné en souplesse. Si la monotraite intéresse de plus en plus déleveurs, à chacun de faire son calcul économique, cette pratique restant plus adaptée pour des systèmes très économes ou/et pour des éleveurs plutôt en fin de carrière.
Jus, cidres, pétillants et vinaigres Transmettre son savoir-faire en pommiers haute-tige
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurAprès une première vie professionnelle dans lindustrie et la banque, Nadine et Gilles Fochesato ont décidé de sinstaller en agriculture et ont acheté 17 ha dans le Haut-Beaujolais. Chaque année, jusquen 2003, ils ont planté 150 pommiers cidricoles haute-tige. Ils transforment toute leur production en jus de pomme, cidres, pétillants et vinaigres. Ce couple darboriculteurs a planté près de 35 variétés anciennes et françaises de pommes cidricoles. Ces variétés sont rustiques, résistantes aux maladies, avec des floraisons étalées dans le temps (ce qui permet déviter de perdre une récolte entière lorsquil gèle au moment de la floraison), et appartiennent aux quatre familles nécessaires aux assemblages de cidre : pommes douces, amères, douce-amères et acidulées. Ils ont décidé de passer en bio au début des années 2000 et ont intégré des vaches Highlands dans leur système. Ces petites vaches présentent lavantage de ne pas atteindre le feuillage des arbres et de ne pas trop tasser le sol. Elles désherbent ainsi les vergers, amendent et participent à la gestion des ravageurs en mangeant les pommes véreuses tombées au sol. Nadine et Gilles Fochesato transmettent maintenant leur ferme et leur savoir-faire à leur fils et à sa compagne.
Lacaune et bière, deux ateliers complémentaires
Johanne CHABANET, AuteurJean-Charles et Noélie Vaysettes élèvent des brebis dans le centre de lAveyron. Ils ont diversifié leur activité avec un restaurant et un atelier de fabrication de bière. Leur ferme, le GAEC de La Calmettoise est spécialisé en brebis laitières depuis les années 80, et a été converti en bio en 2009. Après avoir obtenu un diplôme dingénieur agronome, Jean-Charles Vayssettes a rejoint la ferme familiale en 2015. Il a alors décidé de diversifier la ferme en créant lactivité de brasserie. Il a opté pour ce produit, qui nest pas frais, afin de limiter les astreintes liées à la conservation. Avec un hectare dorge brassicole, il fabrique environ 10 000 L de bière (vendus en circuit court). Noélie Vayssettes, issue de la même école dingénieurs, reprend le restaurant de lexploitation en 2017, à la suite de la grand-mère de Jean-Charles, et sinstalle dans le GAEC lors du départ à la retraite du père de ce dernier. Le cur de lexploitation repose sur le troupeau de 300 brebis laitières, qui produisent, en moyenne, 300 L/an. Entre 230 et 250 brebis mettent bas en novembre, et 60 à 80 agnelles mettent bas à partir de début janvier. La lutte commence début juin et les chaleurs sont groupées par effet bélier. Un flushing est également réalisé avec de lavoine. Les agneaux sont sevrés et vendus à un maquignon à lâge dun mois. Les brebis font du pâturage tournant sur 10 ha, séparés en dix paddocks. De lorge et du méteil sont cultivés pour lalimentation du troupeau. Le GAEC achète de la luzerne pour équilibrer la ration en protéines. Ces deux éleveurs cherchent maintenant un troisième associé : lobjectif est de travailler à trois sur latelier brebis laitières, et davoir chacun un atelier de diversification.
Des légumes bio tout autour de la ville
Julien BIGAY, AuteurDes ceintures vertes, avec installation et accompagnement de maraîchers bio, se mettent en place autour de villes (Pau, Valence, Limoges), afin de favoriser lapprovisionnement local en légumes, notamment en restauration collective. La structure juridique employée est une SCIC (Société coopérative dintérêt collectif), qui permet dassocier des investisseurs publics et privés. La SCIC offre, au maraîcher, le terrain aménagé (serre, bâtiment de stockage ). Le maraîcher reverse, ensuite, à la SCIC, une cotisation mensuelle.
Loir-et-Cher : Les bons fruits du Bel Air
Nicolas PÂTISSIER, AuteurEn 2009, Luc Saillard a commencé à travailler dans la ferme arboricole familiale, les Vergers du Bel Air, conduite en bio depuis 1997, à Couture-sur-Loir (41). Sur la ferme de 30 ha, les vergers occupent 12 ha avec trente variétés de pommes, six variétés de poires, mais aussi des cerises, des prunes, des coings, des pêches ; un hectare est dédié à la vigne. Les fruits sont commercialisés en vente directe, sur quatre marchés et au magasin à la ferme, sous forme de fruits entiers, de cidre, de jus et de purées de fruits. Le reste de la production est vendu à Val Bio Centre, qui distribue dans près de 300 points de dépôt, les fruits et les légumes d'une cinquantaine de producteurs bio du Val-de-Loire. Avec la vente directe et la conversion en bio, les besoins en main-duvre dans les vergers ont augmenté, particulièrement en saison, notamment pour l'éclaircissage et le désherbage mécanique. Aujourd'hui, Luc cherche à embaucher de nouvelles personnes à temps plein pour pallier les départs de ses parents à la retraite.
« Mon projet d'exploitation et d'installation est mûrement réfléchi » (in Dossier éleveuses)
Gilles GAPIHAN, AuteurEn 2019, Claire Dumas, jeune éleveuse de bovins viande biologiques, a rejoint son père, François, sur sa ferme, pour créer la SCEA de Las Faissas, à Voingt (63). La ferme comprend 80 ha de prairies naturelles, éclatées en 120 parcelles, qui sont pâturées par le troupeau de 50 Limousines, divisé en petits lots, en pâturage tournant. Les vaches vêlent toute l'année, ce qui permet d'approvisionner régulièrement la filière bio de l'entreprise Sicaba en veaux rosés sous la mère. Les vaches de réforme sont commercialisées en filière bio à Bovi Auvergne. Excellente animalière depuis son enfance, Claire a développé des compétences en bien-être animal, mais aussi en mécanique agricole. Elle a passé son permis poids lourds, Fimo et CAPtav pour transporter elle-même ses veaux et ses vaches finies à l'abattoir et pour participer aux concours limousins. Au quotidien, Claire s'occupe plutôt des travaux en intérieur (tétée des veaux sous la mère et suivi des génisses de renouvellement dans les bâtiments, pâturages proches des bâtiments, suivis administratifs) pendant que son père, lui, est plus souvent dans les champs. En 2022, un petit atelier ovin a été mis en place, pour permettre à Claire d'expérimenter la vente directe, en production d'agneaux.
Observatoire régional de l'agriculture biologique : Les chiffres clés 2020 en Centre-Val de Loire
Bio Centre, la Chambre régionale dagriculture Centre-Val de Loire et la DRAAF publient la première édition des chiffres-clés de l'Observatoire Régional de l'Agriculture Biologique (ORAB) en Centre-Val de Loire. Ce document dresse l'état des lieux de la bio en Centre-Val de Loire, en 2020, à l'échelle régionale et départementale : évolution du nombre d'exploitations et d'opérateurs de l'aval, évolution des surfaces, conversions, installations/transmissions. L'analyse détaille aussi les différentes filières : évolution des surfaces et du cheptel, opérateurs économiques, tendances du marché, restauration hors domicile...
Panorama des projets dinstallation en PPAM (bio) diversifiées
Dans le cadre du projet « Installation, Diversification et Développement de la Demande en PPAM (Plantes à parfum, aromatiques et médicinales) bio (I3D) », porté par Bio Nouvelle-Aquitaine et financé par FranceAgriMer, une enquête a été menée, en 2021, par des structures du réseau FNAB, auprès de candidats à linstallation en PPAM bio (porteurs de projets, personnes en cours dinstallation ou très récemment installées). L'objectif de ce travail était de mieux connaître la problématique des installations en PPAM bio afin de proposer aux porteurs de projets un outil regroupant toute l'information nécessaire au démarrage de leur activité (arbre à la décision). L'enquête portait sur les aspects suivants : - le projet agricole ; - le parcours à l'installation ; - la formation et l'expérience avant installation ; - le dimensionnement de l'atelier PPAM ; - la commercialisation et la réglementation ; - la production et la transformation. Ce document en présente les résultats.
Les petits champs, un GFA citoyen en Côte-d'Or
Adeline MORIN, Auteur ; Marc DHENIN, AuteurLe groupement foncier agricole (GFA) "Les petits Champs" s'est constitué sur le territoire rural de Montbard (21), en Côte-d'Or. Ce groupement, basé sur la propriété collective, vise à protéger les terres agricoles et à maintenir et installer des producteurs et productrices en agriculture paysanne. La première candidate, Evangeline Rizzon, souhaite s'installer en petits fruits bio (framboises, groseilles, myrtilles, fraises), production déficitaire sur le territoire, sur 1,6 ha avec un bâti agricole. D'autres terres seraient à acquérir, pour installer d'autres porteurs de projets. Le collectif a diffusé des appels à souscription, via différents canaux (marchés, AMAP, Terre de Liens, réunions publiques, site internet...), afin de continuer à augmenter le nombre de sociétaires.
Plantes à parfum aromatiques et médicinales : Etat des lieux de la filière et principaux points du cahier des charges de lagriculture biologique
Nastasia MERCERON, Auteur ; Gaëlle BERNADAS, Auteur ; Béatrice POULON, AuteurLa filière PPAM (plantes à parfum, aromatiques et médicinales) attire de plus en plus de producteurs. En France, plus de 120 espèces de PPAM sont cultivées, avec des possibilités dutilisations diverses (herboristerie, compléments alimentaires...). La filière bio représente 18 % de la surface totale cultivée en PPAM en France (soit 11 721 ha, dont 9 047 ha certifiés bio et 2 674 ha en conversion), pour un total de 3 604 fermes engagées en bio en 2020. Les plantes les plus cultivées en AB sont la lavande, le lavandin, la sauge sclarée, le thym, la coriandre et la mélisse. Après avoir effectué un état des lieux de la filière PPAM bio française (avec un focus sur la Nouvelle-Aquitaine), cet article répond aux questions suivantes : Quelles PPAM puis-je commercialiser et quelles allégations puis-je afficher ? Les plantes ornementales et aromatiques peuvent-elles bénéficier de la certification AB ? Quelles durées de conversion à lAB seront appliquées à mes PPAM ? Comment gérer lintroduction de légumineuses dans ma rotation des cultures pour respecter la réglementation AB ? Lutilisation de plantes sauvages issues de cueillette est-elle autorisée en AB ? Les paillages naturels non bio (ex : BRF et broyats de végétaux récupérés chez des particuliers) sont-ils autorisés en AB ? Pour finir, cet article présente les principaux enseignements dune enquête, réalisée en 2021, auprès de candidats à linstallation en PPAM bio. Cette enquête a été menée dans le cadre du projet « Installation, Diversification et Développement de la Demande en PPAM bio (I3D) », financé par FranceAgriMer et piloté par Bio Nouvelle-Aquitaine.
Le point avec Certipaq Bio : Les démarches dengagement en bio
Gwénaël LEREBOURS, AuteurSengager en bio et obtenir un certificat pour la commercialisation de produits bio nécessitent deffectuer plusieurs démarches. Dans un premier temps, lagriculteur doit compléter une demande de certification auprès dun ou de plusieurs organismes de contrôle (OC). Ceci permettra aux OC de sassurer de la recevabilité de la demande et de transmettre un devis adapté. Une fois que lagriculteur a choisi son organisme de contrôle, il doit lui transmettre les documents contractuels (devis et contrat), ainsi que la déclaration dengagement, après les avoir complétés, datés et signés (cet article apporte plus de détails sur ce que doit contenir la déclaration dengagement). Parallèlement, et sans attendre, lagriculteur doit se notifier auprès de lAgence BIO, via une démarche en ligne sur le site internet de cet organisme. Lorsque ces deux démarches (engagement avec un organisme certificateur et notification auprès de lAgence BIO) sont effectuées, lengagement officiel en agriculture biologique est effectif.
Portrait de ferme : EARL Ferme de Cévin
Sophie Hélin, de la Ferme de Cévin, sest installée en caprins lait, à Lherm (46), en 2000. Olivier, son mari, la rejointe sur lexploitation, en 2004. La ferme, en bio depuis 2010, repose sur lélevage caprin (80 chèvres Alpines, Poitevines et croisées ; 20 chevrettes de renouvellement ; 2 boucs vasectomisés et 3 boucs entiers) et sur la transformation laitière, avec un léger complément en bovins lait. Lensemble de la production laitière est transformé sur place, en fromages, caillés et yaourts, et est commercialisé en circuits courts (marchés, GMS, restauration). Les éleveurs portent une attention particulière au bon maintien de la santé du troupeau : rusticité des mères, limitation de la pression parasitaire par lalternance du pâturage avec les bovins Ce portrait de ferme fournit, notamment, des informations sur la conduite du troupeau : traite (en 2020, un lot de 30 chèvres était en lactation longue), alimentation, devenir des chevreaux, gestion du parasitisme, reproduction, élevage des chevrettes, équipements agricoles, et sur les résultats économiques de l'exploitation. Un tableau compare les productions laitières des chèvres en lactation longue ou non.
Portrait de ferme : GAEC de l'Autre Chèvre
Cyril Vorobioff et Anaïs Perez, éleveurs bio de caprins lait avec transformation fromagère à la ferme, se sont installés progressivement, entre 2011 et 2018, en reprenant le GAEC de l'Autre Chèvre, dans la vallée de la Dordogne (46). Ils possèdent, aujourd'hui, 75 chèvres, Alpines et croisées Alpine/Anglo-nubien, ainsi que 15 chevrettes de renouvellement et 3 boucs. Le troupeau est en extérieur, après la traite du matin et jusqu'à celle du soir, de mars à mi-novembre. Pour nourrir les animaux, les éleveurs disposent de 13 ha de prairies (dont 5 ha uniquement en fauche et 8 ha en pâture/fauche) et ils complètent la ration avec l'achat de concentrés et, au besoin, de fourrages. L'ensemble de la production laitière est transformé à la ferme, en une dizaine de fromages différents et en caillé. Les produits sont commercialisés à la ferme, sur les marchés, en GMS, en magasins de producteurs et auprès de restaurateurs. Ce portrait de ferme fournit, notamment, des informations sur la conduite du troupeau : traite, alimentation, devenir des chevreaux, gestion du parasitisme, reproduction, élevage des chevrettes, équipements agricoles, et sur les résultats économiques de l'exploitation.
Portrait : Rencontre avec Margot Valentin, jeune éleveuse nouvellement installée en chèvre laitière à Saint-Stail (88)
Julia SICARD, AuteurRencontre avec Margot Valentin, jeune éleveuse de chèvres bio en moyenne montagne, dans les Vosges (88), installée en 2021. Margot a choisi une race rustique et locale, la chèvre de Lorraine, pour son troupeau de 45 chèvres (en production laitière depuis 2022) qu'elle mène sur 15 ha de prairies permanentes de montagne et sur 7 ha de friches. Elle livre la totalité de la production de lait à une laiterie située à proximité. Après un an d'expérience, Margot fait évoluer l'alimentation de ses chèvres et a pour projet de faire des graines germées pour améliorer l'assimilation - et ainsi réduire la distribution - des concentrés. Dans cette interview, Margot raconte son parcours de formation et d'installation et partage ses conseils pour les porteurs de projets en caprins lait bio.
Portrait : Rencontre avec Renaud Pierson, arboriculteur-viticulteur dans les Côtes de Meuse, à Billy-sous-les-Côtes (55)
Yoan MICHAUD, AuteurEn 2010, Renaud Pierson a repris la ferme familiale en arboriculture-viticulture, à Billy-sous-les-Côtes, dans la Meuse. Il a démarré la conversion de la ferme en bio en 2012. Il a d'abord passé en bio les mirabelles, qu'il cultive sur 20 ha et dont les 3/4 sont vendues à des grossistes. Une petite partie est transformée à la ferme et est commercialisée sous forme d'eau de vie, de confitures et de nectars. La conversion des cerisiers (1 ha de cerises aigres) s'est faite en 2016 et celle des 9,5 ha de vignes s'est faite en 2017 : Renaud a préféré prendre le temps de commencer les pratiques bio avant la conversion, pour voir si cela fonctionnait. Toute la production de raisins est transformée en vin, commercialisé en bouteilles, principalement en vente directe à la ferme, mais aussi à des restaurants, à des cavistes et à des magasins de producteurs. Membre du GIEE BECO, Renaud participe à la recherche de solutions techniques avec d'autres producteurs.
Positionnement de l'élevage bovin allaitant du Massif Central devant les enjeux de la décennie 2020 : quelles orientations possibles ?
Thierry Turlan est Ingénieur Général du ministère en charge de lAgriculture. Il assure actuellement une mission de trois ans, qui consiste à travailler, avec tous les acteurs de la filière viande bovine du Massif Central, sur des démarches de valorisation de la viande à court terme, et sur les perspectives dévolution de lélevage dici 2030. Ce diaporama a servi de support à sa conférence intitulée « Comment, face aux changements climatiques et aux modifications des habitudes des consommateurs, la filière bovine du Massif Central pourrait sadapter ? » (conférence organisée par la FR CIVAM Auvergne le 20 septembre 2022). Ce diaporama commence ainsi par faire un point sur la production et la consommation de viande bovine en France (cette dernière est en déclin depuis une dizaine dannées, avec des modifications des habitudes de consommation). Il aborde ensuite les différents sujets de débat, dans la société française, sur la viande (santé, concurrence feed/food, émissions de gaz à effet de serre, biodiversité, bien-être animal ) et décrit les attentes et la demande des citoyens qui en découlent. Après avoir dressé ce tableau général, un focus est réalisé sur les atouts de lélevage bovin allaitant dans le Massif Central (peu de dualité feed/food via la maximisation de lherbe, ancrage historique sur le territoire, entretien du paysage, élevage extensif reposant sur des prairies avec peu de pollution des eaux, avec du stockage de carbone, avec un habitat favorable pour la biodiversité et le bien-être animal ). Les limites et les interrogations liées aux systèmes délevage bovins du Massif Central dans les années à venir sont ensuite soulevées : quels sont les atouts et les contraintes des races à viande actuelles vis-à-vis des GES ? Quel sera le taux de renouvellement des exploitations bovines (actuellement en baisse) ? La présentation insiste également sur la nécessité, pour les éleveurs, de maîtriser leurs coûts de production, notamment en diminuant leurs charges. Cette conférence a été enregistrée et est visionnable sur le site de la FR CIVAM Auvergne.
Projet I3D (Installation, Diversification et Développement de la Demande en PPAM Bio) : un projet d'envergure nationale
Béatrice POULON, AuteurEn 2021, Bio Nouvelle-Aquitaine a déployé le projet I3D (Installation, Diversification et Développement de la Demande en PPAM Bio). Ce projet, mené en partenariat avec de nombreux acteurs de la bio et soutenu par FranceAgriMer, a permis de réaliser différents outils, destinés à aider des porteurs de projets à s'installer ou à se diversifier en PPAM Bio. Fiches informatives liées à l'installation, outils d'aide à la décision, ressources sur certaines plantes, sur la réglementation, ou encore sur la commercialisation... De plus, une méthodologie pour caractériser la demande des transformateurs et autres acheteurs de PPAM bio a été mise en place.
Quatre installations diversifiées suite à la reprise d'une ferme laitière
Anaïs KERNALEGEN, AuteurEn 2018, dans les Côtes d'Armor, Rémi Goupil a repris la ferme familiale, la ferme de la Raudais, dont la conversion à l'agriculture biologique était toute récente (2017). Très vite, il a mis de côté l'élevage laitier pour se tourner vers des vaches allaitantes. Après plusieurs autres projets professionnels, Rémi ne souhaitait pas s'installer seul. Au lieu de s'associer au sein d'une même structure, l'arrivée de trois autres personnes sur la ferme s'est concrétisée avec la mise en commun de matériel, de foncier et de bâtiments, tout en permettant à chacun de monter et de gérer sa propre entreprise. Ce projet collectif a aussi permis d'apporter de la diversification sur la ferme avec Aymeric, paysan-boulanger ; Irène, maraîchère ; et Léo qui produit des boissons naturellement fermentées.
Quelle place pour la bio dans la dotation jeune agriculteur à partir de 2023 ?
Dans le cadre de la nouvelle Politique Agricole Commune (PAC), à partir du 1er janvier 2023, les Régions ont en charge de soutenir linstallation en agriculture en lieu et place de lÉtat. La Dotation Jeune Agriculteur (DJA) était jusqualors constituée dune dotation en capital encadrée par lEtat. Elle était réservée aux moins de 40 ans, détenteurs de la capacité professionnelle agricole (diplôme de niveau IV) et ayant mené une étude économique sur leur projet. Elle se composait : dun montant de base (variable selon la zone dinstallation : zone de plaine, zone défavorisée, zone de montagne) et de quatre types de bonus (appelés modulations), dont un bonus agroécologie qui incluait lagriculture biologique. Chaque Région pouvait prévoir des modulations particulières adaptées aux enjeux de son territoire. A partir du 1er janvier 2023, ce sont donc directement les Régions qui vont gérer les aides à linstallation. Ces aides peuvent désormais prendre la forme dune subvention (comme la DJA de la précédente programmation) et/ou dinstruments financiers. Certaines Régions ont choisi de maintenir une modulation (bonus) incluant lagriculture biologique, dautres non. Et de nombreuses différences existent (au niveau des modalités, du montant des aides...) parmi les Régions qui ont choisi de continuer à soutenir les installations en agriculture biologique. Cet article réalise un point, région par région.
La Rauze s'épanouit
Patrice VIDIEU, AuteurDans le Lot, en 2014, deux frères, Serge et Jacques, et Pascale, l'épouse de Serge, réfléchissent à la transmission de la ferme familiale, en polyculture-élevage, alors menée en biodynamie. C'est à ce moment que Basile, le fils, et sa compagne Béryl décident de revenir dans la région et commencent à travailler dans une ferme qui transforme céréales et viande porcine. Deux ans plus tard, le couple décide de s'installer à la ferme familiale, sous forme de collectif. Aujourd'hui, six paysan·ne·s travaillent à la ferme de la Rauze et gèrent avec six ateliers différents (les cultures ; la meunerie et l'huilerie ; le pain ; le maraîchage ; l'élevage et la transformation ; la transformation des produits du verger) et un magasin à la ferme. Cet article traite des différents dispositifs qui ont permis l'installation du collectif. Un encart fournit des informations sur la transmission des terres via l'outil « La Foncière Élémentaire ».
(Re)devenir paysan : Je passe à l'acte
Plus quune lubie ou quune mode, l'exode urbain qui s'affirme depuis quelques années indique un désir de retour à la terre de plus en plus pressant chez les Français. Pour accompagner celles et ceux qui désirent se (re)convertir vers une agriculture paysanne à taille humaine et soucieuse du vivant, Jacques Caplat propose ici un retour dexpérience sensible et pratique. Dans cet ouvrage, il montre que lagriculture peut être un terrain dépanouissement personnel tout en permettant la revitalisation des territoires et la préservation, voire la renaissance de la biodiversité.
Restauration collective : Contractualiser pour pérenniser le débouché ?
Emmanuelle FOLLIN, AuteurAvec la loi EGAlim, les débouchés dans la restauration collective, pour les producteurs bio, se développent de plus en plus. Pour faire de cette opportunité des partenariats durables entre les gestionnaires de cuisines et les producteurs bio locaux, la planification et la contractualisation permettent d'assurer l'approvisionnement des restaurants collectifs, tout en sécurisant, pour les producteurs, la vente d'une partie de leurs volumes sur 6 mois ou 1 an. À travers deux interviews, l'une de deux représentantes de la ville d'Auray et l'autre de maraîchers de la ferme du Corbier à Brandivy, cet article fait le point sur différents partenariats mis en place dans le Morbihan.
Retour sur LTNM La Terre est Notre Métier : Multiples pistes pour relever les défis
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLédition 2022 du salon La Terre est Notre Métier (LTNM), le salon officiel de la FNAB, sest tenue les 21 et 22 septembre à Rétiers, près de Rennes. Près de 10 000 visiteurs sont venus rencontrer les 140 exposants, et assister aux 200 conférences, démonstrations et animations. Ce salon a été organisé par les réseaux dagriculture bio de Bretagne, des Pays de la Loire et de Normandie. Il a été loccasion déchanger sur les adaptations des fermes bio au changement climatique et au marché. Plus que jamais, la bio a été positionnée comme une agriculture de solutions, qui répond à divers enjeux (santé, biodiversité, eau, emploi, alimentation locale, économie de ressources ). Cet évènement a également été loccasion de questionner la robotique et le numérique au sein de lagriculture bio. Ces derniers peuvent en effet apporter de nombreux avantages (confort de travail, diminution de la charge mentale, solution pour pallier le manque de main duvre ), mais il ne faut pas quils conduisent à une simplification des itinéraires techniques bio, avec des pertes de savoirs et de savoir-faire. Autres points largement abordés lors de ce salon : les émissions de gaz à effet de serre et la relocalisation de la bio ; la complémentarité entre plusieurs ateliers (qui peut permettre de pérenniser une ferme, de faciliter des installations ou des transmissions) et les atouts du polyélevage (élevage de deux espèces animales ou plus) ; la transmission des exploitations. Un encart est réservé à une race bovine à petit effectif, mise en avant lors de ce salon : lArmoricaine (race mixte plutôt valorisée pour sa viande).
Sinstaller en lait, mais pas à nimporte quel prix
Costie PRUILH, AuteurLionel Morel et Morgan Chambas se sont rencontrés en 2018, par lintermédiaire des deux cédants à qui ils ont racheté l'exploitation laitière. Cette ferme bio, située dans le Rhône, repose sur un système très pâturant, avec transformation à la ferme et participation à un magasin de producteurs. Depuis janvier 2022, Lionel et Morgan sont seuls à la tête de ce GAEC qui compte aussi 3 salariés. Cette reprise est en fait un projet à plusieurs têtes, les cédants sétant fortement impliqués pour que cela réussisse, malgré la crise Covid, par exemple en investissant dans une cave daffinage. Cette installation sest également doublée dun agrandissement, suite à lachat dune ferme voisine dont le propriétaire a, lui aussi, joué le jeu, notamment en engageant la conversion assez tôt pour que les terres soient en bio au moment de la cession. Ainsi, en 2022, la ferme compte 89 ha contre 53 ha en 2018, avec plus de parcelles directement accessibles pour le pâturage. La mise de départ, denviron 450 000 plus 180 000 pour lachat de la ferme voisine, est conséquente, mais elle est à relativiser, du fait des atouts de la ferme : peu de matériels en propre (appel à une CUMA), des investissements à venir contenus, la transformation et la vente directe sources de fortes plus-values. Le temps de retour sur investissement est estimé à 14 ans. Un projet bien réfléchi, avec lequel Lionel et Morgan cherchent à se rémunérer, mais aussi à se préserver du temps libre (5 semaines de vacances, 1 week-end sur 3 de libre et des journées finies à 18h30), pari tenu à ce jour.
S'installer en pondeuses : vers plus dautonomie et de résilience des exploitations dans un contexte changeant
Solenn BRIOUDE, Auteur ; Charlotte DOR, AuteurDepuis trois ans, la dynamique dinstallation délevages de poules pondeuses bio est forte dans lAin, en Isère, en Savoie et en Haute-Savoie. Ces ateliers répondent souvent à une stratégie de diversification visant à multiplier les sources de revenus et « sécuriser » le système de production (notamment dans un contexte de changement climatique). En plus de diversifier la production, ce choix répond aussi assez couramment à un enjeu de commercialisation : développement de la vente directe sur la ferme, valorisation d'un circuit court, etc. Pour accompagner cette dynamique, lADABio organise des formations dédiées à linstallation dateliers de pondeuses bio. Ces formations abordent les points-clefs de ce type datelier (avec un focus particulier sur la santé et l'alimentation des volailles) et sont complétées par des visites dexploitations diversifiées déleveurs de volailles bio récemment installés. Des journées déchanges, basées sur des retours dexpériences de jeunes installés, sont également organisées et permettent de favoriser des partenariats et lentraide à léchelle locale. Ces évènements étaient aussi ouverts aux porteurs de projets qui souhaitaient sinstaller en élevage de pondeuses comme production principale.
S'installer en races locales c'est possible
Afin de promouvoir les neuf races caprines locales et à petits effectifs de France, dont celle de Corse, et ainsi de les sauvegarder voire de les développer, leurs neuf associations de défense de ces races se sont tournées vers l'Institut de l'Élevage. L'objectif est de produire des références technico-économiques au moyen de méthodes standardisées, afin de montrer la faisabilité et la viabilité de ces élevages. Si leur productivité est moindre que celle des races les plus courantes, leur rusticité permet de réaliser des économies de charges non négligeables. Des conseils sont également apportés aux candidats à l'installation.
Des savoirs en mouvements : Paroles de maraîchers
Rémy BACHER, Auteur ; Jean-Luc CAMPAGNE, AuteurCes dernières années, le développement des installations en maraîchage bio sur des petites surfaces s'accompagne d'un besoin d'apprentissage du métier, mais aussi de construction de nouveaux savoirs en accord avec les nouvelles aspirations de celles et ceux qui s'installent (permaculture, agroforesterie, etc.). Pour répondre aux besoins de ces nouveaux paysans, le projet SEMBio a vu le jour en 2017. Il est constitué d'une vingtaine de maraîchers du Luberon, du Sud-Isère et de Lorraine, ainsi que d'une équipe composée d'ingénieurs agronomes, d'enseignants-chercheurs, d'animateurs, de conseillers en maraîchage et d'un vidéaste. La caméra est au cur de ce projet pédagogique qui permet l'auto-confrontation des maraîchers, filmés au champ. Les films réalisés traitent principalement des trois thèmes suivants : - "Composer avec les adventices" ; "Travailler avec son sol" et "Gérer la ressource en eau". Cet article fournit quelques témoignages issus de l'expérience des participants, des moyens qu'ils mettent en uvre pour résoudre des problèmes...
Transmettre et installer : un vrai défi !
Guy BESSIN, AuteurCette année, Guy Bessin quitte le Conseil d'Administration de Biolait à l'occasion de son départ en retraite. Dans cet article, Guy raconte son parcours du combattant pour la transmission de sa ferme, située dans la Manche (50), à son fils, Erwan. Guy explique le processus de transmission de sa ferme, de la reconversion professionnelle de son fils aux aspects économiques et administratifs de la reprise d'exploitation.
Une transmission « 3 voies »
Gérard RUPIN, AuteurGérard et Marie-Madeleine Rupin, éleveurs de bovins lait retraités et habitant en Ille-et-Vilaine, racontent le parcours de transmission de leur ferme à 4 jeunes agriculteurs bio. Accompagnés par le CIVAM 35 pour préparer leur transmission à partir de 2019, les cédants ont alors pour piste d'installer leur belle-fille, Louisanne, qui entamait une formation agricole en caprins lait. Le devenir du troupeau de vaches, l'arrivée des chèvres, mais aussi les contraintes de conversion sont autant de paramètres qui ont dû être réfléchis pour la nouvelle vie de l'EARL Montverland, devenue, en 2022, le GAEC du Héron.
Végét'Alpes
Coralie GABORIAU, AuteurLancé en janvier 2021, Végét'Alpes est un projet LEADER, issu d'une rencontre entre Agribio 05, l'ADDET 05, le laboratoire Acanthis et le Jardin du Lautaret. Il a pour objectifs d'accompagner techniquement les producteurs et les porteurs de projets en PPAM bio et de pérenniser la filière, pour répondre à la demande des entreprises et des distilleries, dans les départements des Hautes-Alpes (05) et des Alpes-de-Haute-Provence (04). Dans le cadre de ce projet, un cycle de formation de 5 jours a eu lieu en 2021, à l'issue duquel les producteurs ont eu l'opportunité de chiffrer leurs projets d'installation ou de diversification. Des visites de fermes et d'entreprises du secteur, ainsi que des journées techniques, ont permis aux producteurs de découvrir comment mener leurs itinéraires techniques, en alternant théorie et discussions sur le terrain. Le programme se poursuit jusqu'en décembre 2022.
Les vents sauvages
Jérôme GOUST, AuteurPhilippe Piard s'est installé, en 2006, en tant que paysan confiturier bio, à Alrance (12). 1,2 des 6 ha de son exploitation est consacré à la culture de petits fruits. Pour préparer le sol, Philippe réalise des andains de matières végétales (pailles, fougères, BRF) et de matières animales (fumier, crottin, laine). Après plusieurs mois, il les écarte pour installer les cultures. Pour la fertilisation, il utilise du fumier de vache bio. De mai à octobre, les cueillettes se succèdent : rhubarbe, fleurs de sureau, framboises, cassis, caseilles, groseilles, myrtilles, mûres sauvages, poires sauvages, pommes et châtaignes. Il transforme, de l'été jusqu'en janvier, les fruits issus de ses cultures, ainsi que des fruits sauvages, en confitures, sirops et jus de fruits, qu'il commercialise dans les magasins de l'Aveyron, au marché de Montredon et à Biocybèle. En parallèle, Philippe s'investit beaucoup au sein de Nature & Progrès, et plus particulièrement dans la campagne "Secrets toxiques".
Vignerons du monde : Equinox : Constantin Stratan : Le renouveau des cépages moldaves
Arnaud FURET, AuteurLa viticulture est présente en Moldavie depuis au moins 7000 ans. Elle sest fortement développée après la Seconde Guerre Mondiale, sous le régime soviétique. Elle était alors basée sur la production de gros volumes via limplantation de cépages internationaux. Aujourdhui, de petits domaines apparaissent et créent des vins de qualité en jouant le jeu du renouveau des cépages. Cest le cas du domaine de Constantin Stratan. Après avoir travaillé dans de grandes caves, Constantin Stratan a décidé de sinstaller en 2006. Il commence tout dabord son activité en conventionnel, et se tourne très vite vers lagriculture biologique, après sêtre documenté sur les effets des produits chimiques. Il entame sa conversion en 2010, et propose sa première cuvée bio en 2013. Que ce soit à la vigne ou au chai, Constantin Stratan essaye daller au plus simple, en intervenant juste quand il faut, mais en surveillant et en effectuant des ajustements. Ses vignes sont enherbées (flore spontanée) et le couvert est géré par de simples tontes. Le vigneron aimerait néanmoins approfondir la thématique des engrais verts et des couverts végétaux. Les problématiques sanitaires sont peu nombreuses sur son vignoble, notamment grâce à la présence de nombreux auxiliaires. La maladie qui pose le plus de problèmes reste le mildiou, et Constantin Stratan cherche à faire progresser sa stratégie pour réduire les doses de cuivre utilisées. Il développe les cépages autochtones, même si loffre reste peu développée. Le cépage Reara neagra est maintenant facilement accessible, mais le vigneron est quasiment le seul à utiliser le Zghihara, et va prélever lui-même des greffons sur de vieilles vignes.
Un air de famille
Antoine BESNARD, AuteurCet article décrit la transmission dune ferme familiale, la Ferme de la Raudais, initialement en élevage bovin lait conventionnel, dans les Côtes dArmor et sa conversion à l'AB sous la pression des enfants repreneurs. Choc des cultures, des générations, représentation de la femme dans le milieu agricole, tensions familiales ou freins psychologiques... sont ainsi mis en relief à ce moment-clé. Mais, cest aussi une histoire de grande confiance et de compréhension, et une ferme qui ne part finalement pas à lagrandissement, avec une belle évolution vers une ferme en bio, en bovins viande et vente directe, puis vers une dynamique collective (installation dun paysan boulanger et projet dinstallation en maraîchage en cours).
Amandine Mulin accueille des wwoofers depuis trois ans
Isabelle DOUCET, AuteurEn 2015, Amandine Mulin s'est installée, en Isère, en maraîchage. Après avoir découvert le wwoofing en tant qu'utilisatrice, elle a souhaité, à son tour, devenir hôte, étant très attachée aux valeurs et à l'état d'esprit du mouvement. En 2018, elle a commencé à accueillir des wwoofers chez elle, d'avril à octobre. Elle s'appuie sur le site internet du réseau Wwoof France, sur lequel les candidats s'inscrivent et envoient leur demande dans la ferme de leur choix. Selon Amandine, 2 types de profils viennent chez elle : de futurs candidats à l'installation et des vacanciers. Autre témoignage, celui d'Anne Liotard, du domaine viticole bio des 13 Lunes, en Isère. Les wwoofers qu'elle accueille sont très intéressés par la viticulture et viennent en grand nombre pour découvrir, échanger, se ressourcer... Si le mouvement existe depuis une cinquantaine d'années dans le monde, il s'est développé depuis environ 15 ans en France et connaît un succès croissant. Un encart rappelle les règles de fonctionnement et le cadre légal du wwoofing.
Ancré au territoire, ouvert aux autres
Roxane HOUVENAEGHEL, AuteurAvant dêtre maraîcher, Benjamin Trouslard a été paysagiste et éducateur nature. Pour sinstaller, il a fait un BPREA spécialisation maraîchage, puis a répondu, en 2016, à un appel à projet de la commune de Chécy (commune appartenant à la métropole dOrléans). Le lot correspondait à une ancienne ferme arboricole en friche. Comme les terres étaient inexploitées depuis plus de dix ans, Benjamin Trouslard a directement pu sinstaller en bio. Il a alors dû tout mettre en place : les infrastructures, les bâtiments, lirrigation et la clientèle. Il a commencé à vendre ses premiers légumes, sept mois après son installation sur les lieux. Au départ, il voulait aussi créer un potager pédagogique, mais étant donné la charge de travail, il a décidé de se concentrer sur la production. Son installation a duré près de cinq années. Il embauche, actuellement, un plein temps annualisé en CDI et accueille des stagiaires pour transmettre son savoir-faire. Il vend principalement ses légumes dans son magasin à la ferme : 95 % de son chiffre daffaires est réalisé via cette boutique. Il sapprête maintenant à lancer une production de fleurs coupées pour retrouver ses racines de paysan-jardinier. Il souhaite également mieux valoriser la biodiversité, agrandir son point de vente, créer un tiers-lieu ouvert, ainsi quune guinguette (avec des amis).
Anticiper pour mieux préparer l'avenir
Clémentine ROBIN, AuteurLuc et Françoise Pavageau racontent leur parcours, de leur installation à la future transmission de leur ferme bio basée en Loire-Atlantique. Luc sest installé une première fois en GAEC, de 1989 à 1996, avant de décider de partir et de sinstaller de son côté. Il a alors cherché une autre ferme, en a visité sept avant de trouver celle sur laquelle il sest installé en 1997. Françoise a, quant à elle, démissionné de son travail et est devenue salariée de la ferme. Après deux congés parentaux, elle sest installée en 2006 en créant un atelier de veaux de boucherie. Cet atelier les a bien aidés pendant la crise laitière de 2009. Face à la quantité de travail et aux nombreux intrants utilisés, ils ont commencé à sintéresser à lagriculture biologique. Ils ont arrêté les veaux de boucherie en 2015 et ont converti leur ferme en 2016. Ils sont également passés, petit à petit, en monotraite davril à août, afin de se libérer du temps. En 2019-2020, cinq ans avant leur retraite, ils ont fait le choix de participer à une formation sur la transmission des fermes. Cette formation leur a permis davoir des repères (dans le temps et d'un point de vue économique), dentendre des témoignages (notamment sur le système de parrainage), de savoir comment conduire leur ferme jusquà la retraite (ex : maintenir une certaine rentabilité car les banques feront attention à ce point lors de la reprise).
Apiculture bio en Alsace : Du collectif pour progresser !
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurDominique Ganter a créé le rucher de lAbeille bleue, dans le Haut-Rhin, en 1989 et la converti en bio en 2005. En 2018, il a été rejoint par Jean Bianchi, un apiculteur amateur diplômé dun BPREA, en vue dune transmission progressive. Ce dernier hésite à reprendre seul, avec un salarié et/ou en association. Il faut dire que le rucher sest fortement développé, ces dernières années. Il compte actuellement 400 colonies dabeilles Buckfast, dans des ruches de types Dadant et Langstroth. Ces ruches sont réparties en une dizaine de ruchers qui hivernent dans la plaine et elles sont ensuite transhumées en montagne (forêt du Piémont et massif des Vosges) en période de production afin de les tenir éloignées des cultures conventionnelles. LAbeille bleue produit ainsi sept types de miel : fleurs de printemps, acacia, châtaignier, tilleul, forêt de plaine, sapin et toutes fleurs de montagne. Ces apiculteurs produisent également du pollen, des pains dépices et réfléchissent à valoriser la propolis. Au fil des années, Dominique Ganter a constaté que les miellées surviennent de plus en plus tôt et quelles ont tendance à se chevaucher (elles se succèdent maintenant tous les quinze jours). Deux encarts complètent cet article : lun est consacré à la miellerie collective mise en place par Dominique Ganter en collaboration avec un autre apiculteur, et l'autre à la stratégie de lutte contre le varroa.
Bio-portrait : Audrey et Lionel Labit
Jérôme GOUST, AuteurTous deux originaires de la vallée du Viaur, entre l'Aveyron et le Tarn, Audrey et Lionel Labit ont décidé, en 2018, de s'installer en élevage ovin lait bio, optant pour la race locale Lacaune. Cet article retrace leur parcours, de leurs études jusquà la conversion de la ferme des parents d'Audrey pour faciliter leur installation. Éleveur et transformateur, le couple est quasi-autonome. Les Labit ont la mention Nature & Progrès, plus exigeante que le label AB, et ont progressivement établi leur équilibre, en conjuguant leurs activités avec leur vie familiale, tout en restant impliqués dans les structures locales. Pour finir, un encart aborde le devenir des jeunes animaux.
Céline, paysanne-sorbetière
CAMPAGNES SOLIDAIRES, AuteurC'est après des études de géographie que Céline Mermet a rencontré Fabrice, originaire des Hautes-Pyrénées, et qu'elle a découvert la vallée de Campan, berceau familial de son compagnon. Ensemble, ils ont décidé de reprendre les terres familiales. Céline s'est lancée dans la production de petits fruits bio qu'elle transforme en sorbets. Aux petits fruits classiques, mûres, framboises, fraises, groseilles, des parcelles de légumes et des fruitiers ont progressivement été ajoutés. Céline et Fabrice sont capables de travailler ensemble à toutes les tâches, mais chacun a son domaine de prédilection. Céline aime implanter des plantes décoratives et gustatives, des espèces inhabituelles dans la région (poivrier du Sichuan, bananier, ginkgo), et proposer des parfums originaux, comme la fleur de sureau ou la mélisse.
Celle qui nous colle aux bottes
En fin de cursus aux Arts Déco, la jeune narratrice de cette histoire noue avec son père, agriculteur, un dialogue inédit autour de la terre et de lenvironnement, au prétexte den faire son mémoire de fin détudes. Leur échange, souvent heurté, mais toujours affectueux, trahit vite tout ce qui sépare et peut-être oppose les générations. Lui, fort de son expérience personnelle, se sent tenu de défendre lagriculture conventionnelle, même sil en connaît les défauts : il faut bien faire manger la planète Elle, pétrie de culture alternative et nourrie des références de lécologie politique, saccroche à ses convictions. Et si leurs positions respectives provenaient en partie didées reçues ? Et si lurgence était surtout dapprendre lun de lautre ? Dans cette bande dessinée, Marine de Francqueville retrace ce choc des valeurs et des sensibilités, et brosse en filigrane le tableau de la relation père-fille. À travers leur touchante histoire commune, manifestement autobiographique, cest un débat dune brûlante actualité qui sincarne, autour des enjeux cruciaux de lagriculture de demain.
Le changement de système pour gagner en confort et en temps de travail
Cindy SCHRADER, AuteurThomas Leclerc sest installé, en 2008, sur la ferme familiale à Plédéliac, dans les Côtes d'Armor. La ferme est alors constituée de 37 ha et de 35 vaches laitières (VL), en conventionnel, avec un système basé sur le maïs. En sinstallant, il apporte 25 ha supplémentaires et passe à 60 VL. Il restera en GAEC avec son père jusquau départ en retraite de ce dernier, en 2013. Lorsquil se retrouve seul, il délègue lélevage de ses génisses pour diminuer sa charge de travail ; mais ceci le soulage à peine et la situation économique de la ferme ne lui permet pas dembaucher un salarié. Très vite, il se sent dépassé et souhaite trouver une solution ou tout arrêter. Il se tourne alors vers le Cedapa et le Gab qui lui proposent plusieurs possibilités dévolutions technico-économiques. Thomas Leclerc opte pour un passage en bio : cest quelque chose quil souhaitait faire un jour et il nen était pas très loin techniquement. En 2016, il entame une conversion non simultanée, récupère 5 ha pour augmenter sa surface en herbe, revoit sa gestion du pâturage, diminue ses surfaces en maïs et récupère ses génisses qui étaient en pension. Grâce à ce changement de système, il a pu embaucher un salarié à mi-temps, puis à plein temps.
La chèvrerie de Borlon
Mathilde RODA, AuteurLa Ferme de Borlon, en Belgique, en bio depuis 2019, a été créée par Géraldine Jourdan, passionnée depuis toujours par les chèvres. Après des études de chimie et un séjour de 4 ans en Amérique du Sud, Géraldine s'est formée à la transformation laitière ; puis, après un nouveau séjour à l'étranger (Burkina Faso) avec son compagnon, elle est revenue s'installer en Wallonie, il y a 13 ans, où elle a créé sa propre chèvrerie. Épaulée dans ses activités par ses 3 fils, soutenue par son compagnon dans l'évolution du projet, Géraldine élève aujourd'hui 50 chèvres, nourries à l'herbe et avec des céréales achetées à un fermier voisin. Tout le lait est transformé à la ferme, en une belle diversité de fromages, qui sont ensuite vendus en direct, à la ferme ou sur les marchés, ainsi qu'à des magasins locaux. Géraldine ne souhaite pas agrandir sa ferme, mais peut-être monter une coopérative pour diversifier les activités.
Devenir maraîcher bio en Hauts-de-France : les 7 clés de votre réussite
En 2019, les Hauts-de-France comptabilisaient 265 exploitations maraîchères en bio, soit 44 de plus qu'en 2018. Comme dans toute la France, la progression des surfaces maraîchères en région résulte principalement des installations. Face à cette demande grandissante d'installations en maraîchage bio, les Chambres d'Agriculture Hauts-de-France, Bio en Hauts-de-France et le CFPPA de Lomme - Dunkerque ont réuni leurs compétences pour mettre à jour le guide "Je crée mon activité en maraîchage bio en Nord-Pas-de-Calais" datant de 2015, dans le cadre des missions du Point Accueil Installation Transmission. L'objectif du guide « Devenir maraîcher bio » est de fournir toutes les clés de réussite pour sinstaller en Hauts-de-France, que ce soit par la création ou par la reprise d'une exploitation existante. De la confrontation aux réalités du métier, à la construction du projet commercial, en passant par l'organisation du travail, 7 clés de réussite sont développées, appuyées par des témoignages et des références en Hauts-de-France.
Dordogne : Lhomme qui voulait des voisin.es
Michèle ROUX, AuteurPatrick Busselet est paysan bio dans le Périgord Vert. Il sest installé en 1994, en bovins viande, et a été rejoint par sa femme, salariée de lexploitation, en 2003. Sensible à la désertification des milieux ruraux, il pense très vite à la transmission de sa ferme. Dès 2009, il cherche à accompagner linstallation de nouveaux paysans sur sa ferme. Il décide alors de mettre à disposition de porteurs de projets 2 ha de vallon, ainsi quun bâtiment de stockage et une maison dhabitation quil a rénovée. Julien et Elodie sinstallent ainsi en maraîchage diversifié en 2012. En 2019, ces deux maraîchers créent une SCI et commencent à cultiver un autre site. Ils libèrent ainsi un hectare sur la ferme de Patrick Busselet, ainsi que la maison dhabitation. Ceci permet linstallation de deux nouvelles porteuses de projet en maraîchage diversifié : Caroline et Valentine. Ces dernières sont accompagnées par Paysen graines (réseau périgourdin despaces-test agricoles). À 12 km de là, Patrick a aussi souhaité mettre en place un parc photovoltaïque de 8,8 ha et tient à ce que ce projet sintègre dans le territoire. Pour cela, il va expliquer le projet à son voisinage et fait des compromis pour que le projet convienne à tous. Ce parc va permettre linstallation de Josie, une éleveuse de moutons qui entretiendra le parc. Cette dernière a également signé des contrats de pâturage avec dautres paysans.
Dossier : La bataille du foncier
Christian GLORIA, Auteur ; Charles BAUDART, Auteur ; Gabriel OMNÈS, AuteurCe dossier aborde la question du foncier, question toujours sensible dans le monde agricole tant les parcelles qui se libèrent sont convoitées, que ce soit pour des usages agricoles ou non. Le point est fait sur le marché des terres françaises en 2019. Des conseils sont proposés pour accompagner les agriculteurs dans leur prise de décision vis-à-vis d'éventuels achats. Enfin, deux articles s'intéressent plus spécifiquement aux échanges ou aux cessions de parts sociales.
Dossier : Les espaces tests, encourager l'installation des nouveaux agriculteurs, accompagner la transmission des fermes
Hélène CLERC, Auteur ; Kim STOECKEL, AuteurCe dossier présente le dispositif des espaces-tests, lieux hybrides entre lexploitation et la formation agricole, qui permettent aux porteurs de projet de tester leur activité, avant de décider de leur installation. Intégrés à un réseau accompagnant des projets agricoles durables (réseau RENETA, présenté dans un encadré), les espaces-tests répondent notamment aux besoins des candidats à linstallation hors cadre familial, qui bénéficient alors, avec cet outil, dun statut légal, dun terrain et de matériel de production, ainsi que dun accompagnement adapté au projet et au profil du futur agriculteur. Trois espaces-tests du Grand Est sont présentés, ainsi que la procédure à suivre pour les testeurs et pour les paysans accueillants. Bertrand Tournaire, passé par ce dispositif, livre son témoignage.
Dossier : La Qualité de Vie au Travail
Joachim PERROCHEAU, Auteur ; Aurélie RINGARD, Auteur ; Anthony LEBOUTEILLER, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier met en lumière une question importante dans le secteur agricole : Comment concilier temps de travail et temps pour soi ? Plusieurs réponses sont possibles, comme l'illustrent les articles suivants : - Les mutations de l'emploi agricole et de sa main duvre en France concernent d'autant plus la filière bio : éléments à retenir de l'étude Actif'Agri (2019), du Centre dÉtudes et de Prospective (CEP) du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, sur les transformations des emplois et des activités en agriculture ; - Deux métiers différents au sein du projet TRANSAE, mais une même envie : celle de se sentir bien dans son travail ; - Civam 44 : Vers une émancipation des femmes en agriculture ; - La question du travail et de la main duvre dans les formations agricoles : retour d'expérience du Lycée agricole de Saint-Genest-Malifaux ; - S'installer en production laitière bovine quand on est non issu du milieu agricole : Former à l'installation en lait bio des personnes non issues du milieu agricole : L'exemple du CFPPA de Coutances (Manche) ; - L'accompagnement humain dans les exploitations, véritable outil de gestion d'entreprise ; - L'importance de la communication dans le travail agricole - Retour d'expérience du travail de l'ATAG (Association Tarnaise pour le Développement de l'Agriculture de Groupe) ; - Les travailleurs et leur rémunération, la richesse de la Ferme de Malabrit ; - Transformation fromagère et Triathlon ? ; - Être maire et paysan, deux fonctions passionnantes et enrichissantes ; - Une décroissance du volume pour une croissance du temps libre, du revenu et du bien-être ; - En salopette ou en costume, s'engager et travailler dans le bon sens. ; - Au GAEC des Acajous, le travail à la ferme laisse le temps aux engagements extérieurs.
Dossier : Repenser son système suite au départ d'un associé
Pauline BOGE, Auteur ; Élise SCHEEPERS, AuteurEn France, les fermes sont de plus en plus fréquemment confrontées au départ dun associé. Avec le vieillissement de la population agricole, les fermes continuent de disparaître, faute dun nombre suffisant de repreneurs dans le ratio départ-installation. Afin de favoriser la reprise de lexploitation, les agriculteurs doivent saisir loccasion de repenser leur système en se recentrant sur certaines priorités : gagner en autonomie, installer un jeune, recruter un salarié... Sappuyant sur les données statistiques publiées par Agreste, ce dossier fait, dans un premier temps, létat des lieux des tendances démographiques en agriculture bio en France et, plus particulièrement, pour la région du Grand Est. Il présente également lévolution des profils des candidats à linstallation : une part de plus en plus importante de porteurs de projets sont non issus du milieu agricole (NIMA) et ont, par conséquent, des envies différentes par rapport aux systèmes en place. Pour favoriser la transmission de la ferme, il est donc parfois nécessaire pour les cédants, denvisager différemment leurs productions et leurs modes de commercialisation, ou de mettre en place un projet de diversification avec le repreneur. Le porteur de projet peut exercer son futur métier dans le cadre dun espace-test, lui permettant dêtre accompagné avant de décider de poursuivre, dadapter ou darrêter son projet dinstallation. Pour accéder à cette opportunité, il faut une formation agricole préalable (BPREA conseillé) ou pouvoir justifier dune expérience professionnelle, et présenter son projet (en AB) à lassociation Espaces Tests de la région. Le portrait de Jean-Luc Rosselle, installé en bio sur la ferme familiale, est présenté comme exemple de parcours et décrit les aménagements mis en place, avant le départ à la retraite de son oncle, pour la conversion en bio de l'exploitation et sa transition vers un système plus résilient.
Dossier Végétal spécialisé - SIVAL
Christine GOSCIANSKI, Auteur ; Maët LE LAN, Auteur ; Rebecca MASON, Auteur ; ET AL., AuteurEn Pays de la Loire, la dynamique de développement de l'agriculture biologique concerne plus particulièrement les exploitations en végétal spécialisé, notamment en légumes et en fruits (21,6 % des surfaces régionales en légumes frais, 22,8 % en légumes secs et 18,8 % en fruits), ainsi qu'en viticulture (14 % des vignes), comme en témoignent les chiffres présentés dans ce dossier. Sont abordés différents sujets relatifs à ces exploitations spécialisées en productions végétales biologiques : l'association de cultures pour mieux lutter contre les ravageurs en maraîchage (association du haricot à rame et de la tomate dans la lutte contre le puceron et l'acarien tétranyque) ; la réussite de l'installation en maraîchage bio ; la production de références technico-économiques pour les fermes maraîchères diversifiées et de petites surfaces ; des essais sur des couverts et des paillages en viticulture.
L'entraide en partage
Antoine BESNARD, AuteurAlbert et Patricia Béchu (35) sont heureux d'avoir réussi à transmettre leur ferme dans de bonnes conditions. Noémie, ingénieure agronome, a été la première candidate à se présenter. Pour elle, c'était sa dixième visite de ferme. Avec un projet d'élevage de chèvres, la ferme d'Albert et Patricia aurait pu ne pas lui convenir. Mais, Noémie s'est décidée rapidement, prenant un peu de court les propriétaires. Albert et Patricia n'ont cependant pas hésité et ont eu très vite envie d'aider Noémie dans son projet. Ils ont su nouer une relation de confiance mutuelle et d'entraide avec la jeune éleveuse. Chacun apprend de l'autre, avec la volonté de trouver un équilibre dans l'échange. Albert prête souvent la main à Noémie, la rassure, lui fait part de son expérience, lui apporte des conseils, partage du matériel et s'assure que tout va bien. Il avoue aussi apprendre de Noémie, qui apporte un regard nouveau sur la ferme et propose de nouvelles façons de faire, notamment avec les cultures. Pour Albert et Patricia, la réussite de la transmission de leur ferme doit beaucoup au relationnel. Un encart présente l'historique de leur ferme.
Des espaces-test pour l'installation paysanne
Timothée VERNIER, AuteurLes espaces-test agricoles facilitent linstallation paysanne grâce à des tests dactivité en conditions réelles. Ces tests sont encadrés par une coopérative multi-acteurs assurant quatre fonctions essentielles : couveuse, pépinière, accompagnement et animation-coordination. Chacune de ces fonctions est détaillée dans larticle, ainsi que les obstacles que rencontrent ces espaces-test (DJA, absence de cotisations ). Lespace-test du Perche, dans lOrne, est pris en exemple.
Une ferme urbaine pour l'insertion et l'installation
Marc DHENIN, AuteurOptimism est une entreprise associative bretonne de léconomie solidaire qui développe plusieurs activités : maraîchage bio, écopâturage, entretien écologique despaces verts, animation de jardins partagés Elle expérimente la création de microfermes en milieu urbain. Une première microferme a été créée à Pont-Scorff (Morbihan), dans le cadre de chantiers dinsertion. La ferme de la Croizetière, à Riantec, près de Lorient, a été installée en 2009 sur le même modèle (insertion, vente en paniers ). Parallèlement, Optimism a accompagné linstallation de deux personnes en insertion sur un terrain de lagglomération de Lorient. Dautres expérimentations de ce type sont en cours.
Fermes En ViE facilite le renouvellement des générations agricoles et la transition agro-écologique
BULLETIN DE L'ALLIANCE PASTORALE, AuteurEn France, près de 200 fermes disparaissent chaque semaine. Lorsque les propriétaires dune exploitation agricole partent à la retraite, sils ne trouvent pas de repreneurs, ils vendent souvent leur ferme à des voisins (agrandissement) ou à des porteurs de projets non agricoles. Pour éviter la disparition de ces fermes, la plateforme de financement participatif Fermes En ViE (FEVE) propose aux citoyens daider des producteurs à sinstaller sur des fermes agroécologiques. Lacquisition des terres et des bâtiments est ainsi financée par une communauté dinvestisseurs (citoyens) engagés. La Ferme de Magnantru est la première à avoir été financée par ce mécanisme. Cette ferme de 47 ha, basée près de Niort, repose sur un système en polyculture-élevage diversifié conduit en agriculture biologique. La ferme va être reprise par un jeune couple qui sera bientôt rejoint par un(e) maraicher(ère). Fermes En ViE travaille sur une dizaine dautres projets de fermes agro-écologiques.
Fermes en Vie : des fermes agro-écologiques et collaboratives
Elsa EBRARD, AuteurAlors que la transmission des exploitations est de plus en plus compliquée, de nouvelles modalités daccompagnement voient le jour, telles que Fermes en Vie (FEVE). Cette "société à mission" de lÉconomie Sociale et Solidaire a été créée, en septembre 2020, par quatre entrepreneurs : Marc Batty (ingénieur agronome), Simon Bestel (ingénieur agronome), Astrid Tarteret (fille déleveur, diplômée dune école de commerce) et Vincent Kraus (ingénieur polytechnicien). Ces associés souhaitent participer au développement de la transition agro-écologique en aidant des collectifs dagriculteurs à sinstaller sur des fermes durables et vivables, soit des fermes très diversifiées et de taille moyenne (50 à 150 ha). Pour cela, Fermes en Vie propose des solutions en matière daccès au foncier (via une société foncière et une épargne solidaire) et daccompagnement. Une première expérimentation est en cours sur trois fermes pilotes. Ces dernières sont basées dans lAllier, en Dordogne et en Haute-Garonne.
Fourrages et pastoralisme
M-O. NOZIERES-PETIT, Auteur ; L. ETIENNE, Auteur ; F. LAUNAY, Auteur ; ET AL., AuteurCe numéro de la revue « Fourrages » est dédié au pastoralisme. Il commence par un éditorial intitulé « 5 ans de travaux au sein de lUMT Élevages Pastoraux en territoires méditerranéens ». Il apporte des informations sur : 1 - les grands traits de lélevage pastoral aujourdhui en France ; 2 - la reconnexion élevage pastoral agriculture dans les territoires méditerranéens ; 3 - les liens entre élevages pastoraux et territoires (enjeux et regards croisés) ; 4 les nouvelles pratiques agroforestières pour les élevages allaitants du piémont pyrénéen ; 5 - des outils numériques centrés sur le comportement des animaux pour assister la conduite du pâturage sur parcours ; 6 - des outils et des méthodes pour enseigner et accompagner lutilisation des parcours ; 7 la diversité des installations en élevage et des trajectoires dentrée dans le métier déleveur dans les territoires pastoraux.
Le GAEC la ferme des hirondelles à Plédéliac
Anaïs KERNALEGUEN, AuteurDominique Le Calvez sest installé, en 2014, hors cadre familial, sur une exploitation située dans les Côtes dArmor. Il a été rejoint par Jeanne Brault en 2016. Ils devaient normalement sinstaller en bovins allaitants, production du cédant, mais cela ne passait pas économiquement. Suite à la fin des quotas laitiers (2013), ils ont calculé les volumes de lait quils pouvaient produire en fonction du potentiel foncier de la ferme. Lexploitation comptait 82 ha, dont 25 ha autour du siège de lexploitation et un autre bloc de 36 ha à trois kilomètres du siège de lexploitation, de lautre côté dune route départementale. Afin de pouvoir faire pâturer au maximum leurs vaches et produire du lait bio, ces deux jeunes éleveurs ont opté pour une salle de traite mobile. Après sêtre assurés que Biolait accepterait de collecter du lait trait au champ, ils ont pu lancer leur projet dinstallation.
Le GAEC de Kroaz Min, une installation en brebis lait à Lannion
Anaïs KERNALEGUEN, AuteurDans les Côtes d'Armor, Ana-Gaëlle Le Damany et son compagnon Paul Françoise se sont installés, en 2016, sur la ferme familiale qui était alors en vaches laitières conventionnelles. Toutefois, ce couple souhaitait transformer le système de production pour produire du lait de brebis en agriculture biologique, avec transformation à la ferme et vente directe. Ils sont restés deux ans et demi en GAEC avec le père dAna-Gaëlle, avant le départ en retraite de ce dernier. Durant cette période, les trois associés nont pas suffisamment pris le temps de préparer ensemble les changements de système de production en raison de divergences de valeurs et dun conflit de génération. Par la suite, l'ergonomie a été une préoccupation majeure lorsquil a fallu réadapter la ferme : hauteur des quais de traite, achat dune pailleuse, lactoduc Tout a été pensé pour éviter de porter des charges, deffectuer des gestes répétitifs et davoir à trop marcher. La bergerie et la fromagerie ont été auto-construites par Paul Françoise et son père, ce qui a permis de réaliser 50 à 60 % déconomies. En cinq ans, le couple na pris que trois semaines de congés. Comme la ferme est prévue pour 2,5 UTH, ils sont en cours de discussion avec un autre couple déleveurs de brebis pour partager lembauche dun salarié à mi-temps annualisé.
Ghislain et Florian, des associés sous une bonne étoile !
Florian CAMPERGUE, Auteur ; Ghislain RIGAL, AuteurGhislain Rigal, 46 ans, s'est installé hors cadre familial en 1998, et Florian Campergue, 27 ans, l'a rejoint en mai 2020, au GAEC des Étoiles, en bio, dans l'Aveyron. Avant d'être associés, les 2 éleveurs ont appris à travailler ensemble et à mieux se connaître. Aujourd'hui, ils ont la même vision de la ferme et les mêmes objectifs : l'autonomie, un lait de qualité et des vaches en bonne santé. Ils envisagent d'agrandir le troupeau jusqu'à 50/55 vaches. Pour le moment, ils disposent de 67 ha, dont 50 ha d'herbe, et de 17 ha de maïs et de céréales, et ils vendent 320 000 litres de lait.
Grand-Est : Stimuler la dynamique de conversions
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurBien que la région Grand-Est pointait à la 7ème place nationale en surfaces bio en 2020, elle a cependant connu une importante dynamique de conversions, avec 623 nouvelles fermes engagées cette année-là (soit un total de 3587 unités de production et 6,5 % des surfaces). Laurent Cousin, président de Bio en Grand-Est, témoigne de cette tendance au développement de l'agriculture biologique sur la région, tout en alertant sur : le flou concernant les aides dans les années à venir (notamment avec l'entrée en vigueur de la nouvelle PAC en 2023), le maintien de l'équilibre offre-demande, ou encore la transmission des fermes bio après les départs à la retraite d'agriculteurs.
Guide de la propriété foncière agricole responsable
Fabrice RUFFIER, Auteur ; Thibaud ROCHETTE, Auteur ; Josepha ALLAIN, Auteur ; ET AL., Auteur | CREST (25 Quai André Reynier, 26 400, FRANCE) : TERRE DE LIENS | 2021L'association Terre de Liens développe des solutions visant à préserver le foncier agricole pour permettre l'installation d'activités agroécologiques. Dans ce guide, conçu comme un outil daide à la réflexion, les auteurs passent en revue les différentes possibilités qui soffrent aux propriétaires privés au moment de céder ou de louer leur bien agricole, selon leur situation personnelle et familiale. Les propriétaires de biens agricoles se questionnant sur lorientation et lusage de leur propriété y trouveront des renseignements et des ressources pour faire leur choix, et les accompagnatrices et accompagnateurs de projets fonciers pourront y puiser des solutions et des conseils. Le guide se découpe en six parties, assorties d'une dizaine d'annexes : - Faire bon usage des terres agricoles : un enjeu clé pour nos sociétés ; - Comprendre le potentiel agricole d'un bien ; - Orienter l'avenir d'un bien agricole ; - Louer un bien agricole : comprendre le bail rural et ses différentes possibilités ; - Vendre pour favoriser des installations et l'agriculture biologique ; - S'inscrire dans un projet collectif, solidaire et écologique pour préserver et partager les terres agricoles.
Guide technique : S'installer en viticulture bio
En viticulture, le nombre de domaines à transmettre augmente chaque année. La part de repreneurs non issus du milieu agricole est, elle aussi, de plus en plus importante. Ce guide a pour vocation de regrouper les informations-clés pour accompagner les porteurs de projet en viticulture bio dans leurs démarches d'installation, notamment en Pays de la Loire.
Haut-Rhin : Une ferme de montagne diversifiée
Anna SCHOT, AuteurA Linthal (68), la ferme biodynamique Les Pensées sauvages, située à 900 mètres d'altitude, a été créée, en 1987, par les parents de Mathis Baumann. Mathis, lui, a passé un BPREA ; puis il a voyagé, en France, à la découverte d'autres exploitations. Il est ensuite revenu s'installer sur la ferme parentale, en 2017, avec ses 50 chèvres laitières ; ces dernières ont rejoint les 25 vaches laitières de l'exploitation où 5 personnes travaillaient déjà. L'atelier chèvres s'est parfaitement intégré au système. Pour Frantz, son père, "c'est une fierté d'avoir une petite ferme à 900 mètres d'altitude qui emploie 6 personnes". L'organisation du travail, la polyvalence des éleveurs, la mutualisation des outils, les décisions prises collectivement, l'esprit d'entraide et la capacité d'adaptation de la ferme contribuent au bon déroulement de toutes les activités et permettent à Frantz d'envisager sereinement son départ à la retraite.
Haute-Loire : Léguer ou donner sa ferme
Constance GARD, AuteurDici dix ans, la moitié des agriculteurs français arriveront à la retraite. La transmission ou la cession de leur exploitation peut prendre diverses formes. Il est notamment possible de céder sa ferme par legs ou donation à la Fondation Terre de Liens (fondation reconnue dutilité publique). En Haute-Loire, Gilbert Conord a fait ce choix. Il arrivait à la retraite, sans succession familiale, et souhaitait éviter de participer à la spéculation foncière, tout en essayant d'aider des jeunes à sinstaller en agriculture. Il a alors fait une donation à Terre de Liens pour transmettre sa ferme (la ferme Flaceleyre) et la sortir de sa « valeur argent ». Sa ferme était conduite en bio depuis de nombreuses années (Gilbert Conord avait créé, en 1980, le groupement des agriculteurs bio de Haute-Loire). Elle était autonome et alliait maraîchage et animaux. Lorsque Gilbert Conord a arrêté son activité, la Fondation et lassociation Terre de Liens Auvergne ont organisé la reprise du bail de la ferme en partenariat avec dautres acteurs locaux. Les fermiers qui ont repris cette exploitation ont ainsi continué à développer le maraîchage en traction animale sur les terrasses en bord de la Loire, avec des cultures de petits fruits et de lélevage.
Haute-Marne : Une apiculture engagée dans son territoire
Anna SCHOT, AuteurCécile Chanal-Raffier s'est lancée dans un projet apicole en 2012, après une reconversion professionnelle. Avant de s'installer complètement, elle a pris le temps de se former sur le terrain, pour acquérir des bases solides dans la manière de penser et de pratiquer l'apiculture. Avec son compagnon, Fabien Peter, ils ont continué à travailler dans d'autres domaines avant de s'installer officiellement, sans emprunt, en 2017. Cécile et Fabien ont choisi de travailler avec l'abeille noire, rustique et adaptée au climat et à la flore de la Haute-Marne. Ils souhaitent créer un conservatoire de l'abeille noire locale et ont pour projet de développer un rucher école en partenariat avec une association à vocation pédagogique et de loisirs, et de passer en bio.
D'homme à homme
Arielle DOLPHIN, AuteurFrédéric Grand a repris le flambeau de la ferme familiale, derrière ses parents, tout en conservant son poste de responsable commercial, à plein temps. La ferme est basée dans le Vaucluse. Elle regroupe 40 ha de vergers (moitié en pommes et moitié en poires), 5 000 à 6 000 mètres de tunnels de melons et un hectare de plein champ. Frédéric aidait déjà ses parents depuis une douzaine dannées, mais il a décidé de reprendre lexploitation familiale il y a trois ans, suite à des problèmes de santé de son père. Ce dernier nétait jusqualors pas encore prêt à faire confiance à son fils, qui est moins bon que lui en technique, bien qu'il soit meilleur en gestion, humaine et globale. Lorsquil a décidé de reprendre la ferme, Frédéric a orienté lexploitation vers l'agriculture raisonnée et a passé une partie du verger en bio. Il a commencé par convertir 8 ha de poiriers et a racheté 10 ha de verger de pommiers et de poiriers bio. Sur les 13 000 m2 en friches restants, il prévoit de cultiver des courges bio.
I3D : un projet national pour accompagner le développement de la filière PPAM
Coralie PIREYRE, AuteurEn France, la dynamique d'installations en production de plantes à parfum, aromatiques et médicinales bio se porte bien. Des projets de diversification en PPAM voient également le jour chez de nombreux céréaliers. Dans le cadre d'un projet inter-régional, les réseaux bio de 5 régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, PACA, Nouvelle-Aquitaine et Hauts-de-France) se mobilisent pour accompagner les producteurs de PPAM bio dans les territoires et apporter des réponses techniques et économiques : itinéraires techniques, matériel, commercialisation, partenaires... Fin 2021, une méthodologie, élaborée par les réseaux bio de ces 5 régions, sera mise à disposition pour les projets d'installation ou de diversification en PPAM bio.
Une installation atypique à Saint-Aubin-de-Luigné
Axel DUSSER, AuteurJulian Berthelot et Marie Chazerault-Peaudeau sont deux jeunes paysans qui se sont installés, début 2021, sur un tiers-lieu, le Clos des Saulaies, dans le Maine-et-Loire. Ils y cultivent un hectare de maraîchage et élèvent des poules pondeuses. L'existence de ce tiers-lieu a été une réelle opportunité - mais aussi un coup de cur - pour les deux agriculteurs qui recherchaient, en vain, des terres agricoles. L'association "Les Saulaisiennes", qui gère le lieu, compte aujourd'hui vingt membres : paysans, mais aussi tatoueur, pâtissières, apiculteurs, musiciens... Julian et Marie font aussi partie du groupe d'échange des porteurs de projets en maraîchage animé par le GABB Anjou : les Jeunes pousses.
Interview de Sabine Tholoniat, élue Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme, en charge de l'agriculture biologique ; Dossier : Agriculture bio
C. ROLLE, Auteur ; Mélodie COMTE, Auteur ; Véronique GRUBER, AuteurCe dossier consacré à l'agriculture biologique dans le Puy-de-Dôme est précédé d'une interview de Sabine Tholoniat, de la Chambre d'agriculture 63. Elle dresse un rapide état des lieux de l'AB dans le Puy-de-Dôme et de son développement et explique l'action de la Chambre d'agriculture pour accompagner les porteurs de projets et les producteurs en AB et pour soutenir les conversions ; Ce dossier est composé des articles suivants : - Auvergne-Rhône-Alpes, troisième région française en agriculture biologique ; La région AuRA compte 6581 exploitations bio, en progression de 12,3 % en 1 an. Sa SAU bio représente 10 %. En termes de filières, si l'élevage prédomine, les filières végétales sont bien présentes (vignes, légumes, grandes cultures, semences, fruits, PPAM). 3108 opérateurs aval sont dénombrés. Le profil des fermes bio auvergnates et la dynamique d'installation sont présentés ; - "En céréales bio, la transformation est indispensable" ; Témoignage du GAEC Dou-Chonlai, à Moissat (63), qui valorise 47 ha de céréales bio en farines et pains ; - Du conseil et un soutien pendant la période de conversion ; Reportage au GAEC Chèvrerie de Vourzac (43), en conversion depuis 2 ans, et qui a décidé d'arrêter les chèvres pour se spécialiser en vaches allaitantes ; - A Gelles (63), les méteils au secours des prairies ; Plusieurs éleveurs ont semé des méteils pour faire face à leurs prairies dégradées par les sécheresses successives, dans l'espoir d'assurer une récolte fourragère ; - Sodiaal lance son cahier des charges lait bio "augmenté" ; La coopérative vise une production de lait bio français respectueuse de la biodiversité et plus rémunératrice pour les éleveurs.
« Je me suis installé seul à 19 ans »
Virginie HERVÉ-QUARTIER, AuteurNon issu du milieu agricole, Thomas Chaléac a créé son exploitation en janvier 2019, seul, à 19 ans. Il élève des chèvres en agriculture biologique et transforme leur lait en fromages AOP Picodon. Sa ferme se situe en Ardèche, près du mont Gerbier de Jonc. Thomas Chaléac a toujours été passionné par lagriculture. Il a passé un bac CGEA au Lycée agricole dAubenas et a eu, en même temps, lopportunité dacheter des terres dans son village d'origine. Son projet dinstallation sest alors accéléré. Ce jeune a monté son projet dinstallation avec le soutien de sa famille. Il a investi 400 000 pour acheter les terres, le bâtiment, les animaux, le matériel Pour lui, en créant sa ferme, lune des difficultés a été de démontrer qu'on a des débouchés à ses produits, sans rien avoir à déguster pour les clients, afin que des financeurs acceptent de suivre son projet. Actuellement, lexploitation fonctionne bien, même sil reste du chemin à parcourir. Il élève 80 chèvres en lactation et pourra monter jusquà 130 chèvres (capacité du bâtiment). Il trait une seule fois par jour car le volume de lait produit est déjà suffisant. Thomas Chaléac assure, à lui seul, la production, la transformation et la vente. Son grand frère devrait bientôt le rejoindre, afin de développer lexploitation et de partager certaines tâches. Ceci permettra aussi au jeune éleveur de prendre un peu de repos.
Jeune installé : « Jai monté un Gaec avec un copain de licence »
Justine BONNERY, AuteurUlysse Robin sest installé à lâge de trente ans, en brebis laitières bio, dans lAude, en Gaec avec un ami. Il a commencé par un Bac technologique agricole à Montpellier, avant de faire un BTS technologies végétales, puis une Licence professionnelle agroenvironnement à Florac. Cest durant la licence professionnelle quil a rencontré Melchior Laboissière, un ami qui deviendra son futur associé. Ce dernier lui a donné envie de sinstaller. Ulysse a alors passé un BPREA produits fermiers au CFPPA de Florac, en apprentissage sur deux ans. Il a ensuite travaillé quatre ans sur la ferme de Melchior, qui reprenait la ferme familiale. Parallèlement, Ulysse a cherché du foncier pour sinstaller et a fini par trouver une ferme proche de celle de Melchior. Les deux amis ont alors fondé le Gaec de LOdyssée des Bergers. En 2020, ils ont transformé 9 000 L de lait de brebis en yaourts, tommes et fromages lactiques.
Jeune installé : De paysagiste à Paysan écoresponsable
Karine BRILLIER LAVERDURE, Auteur ; CS OVIN DU CFA NATURE, AuteurAprès 20 ans passés en tant que paysagiste, David Bouancheau a décidé de changer de vie et de sinstaller comme quéleveur d'ovins. Il a ainsi embarqué son épouse et ses trois enfants dans cette aventure. Il a trouvé son exploitation par coïncidence, en parlant de son projet à un ami qui revenait justement dune exploitation ovine qui cherchait un repreneur. David Bouancheau aurait pu sinstaller directement avec son diplôme de paysagiste, mais il se posait diverses questions sur ses compétences et sur la réalité du métier déleveur (astreintes). Il a alors décidé de faire un CS ovin en tant que stagiaire sur sa future ferme. Il a pu constater que la conduite du troupeau du cédant ne lui convenait pas (utilisation dhormones pour désaisonner, agneaux en bergerie ) et a démarré des changements. Son exploitation, nommée « Brin de laine, brin de paille », est maintenant composée de 28,5 ha de prairies permanentes conduites en agriculture biologique, de 200 brebis Vendéennes, de 20 alpagas, de 30 chèvres Mohair et de chambres dhôte. A laide du photopériodisme, il sort des agneaux toute lannée. Il produit également de la laine et des vêtements grâce aux alpagas et aux chèvres angoras, et souhaite mettre en place un atelier PPAM.
Aux Jeunes Pousses, trois ans pour se faire la main
Catherine GERBOD, AuteurDésireux de contribuer au renouvellement des générations, Thibault Liger-Belair a choisi de confier les clés dun domaine biologique de 5 ha à deux jeunes vignerons qui avaient envie de sinstaller. Angela Quiblier et Hugo Foizel avaient trois ans pour tester la vie de vigneron sur le Domaine des Jeunes Pousses, situé dans le Beaujolais. Ils devaient tout assurer : de la gestion de la vigne à la commercialisation du vin. Pour mettre en uvre ce concept inédit de gestion à durée déterminée de vignoble, Thibault Liger-Belair sest fait aider du cabinet Aucap-Terravea. Il a fallu quatre ans pour que le projet se concrétise. Les bâtiments, les vignes et les moyens de production sont détenus par un GFV (Groupement foncier viticole) et la vendange appartient à la SCEA Domaine des Jeunes Pousses. Lexploitation a bénéficié d'un apport de 100 000 euros afin de faire face aux coûts de la première année. Angela Quiblier et Hugo Foizel préparent déjà la suite : ils ont déjà repris 2 ha sur Chénas et se sont créés un véritable réseau professionnel dans le Beaujolais.
Journal de vigneron bio : Début de saison pour Robin Euvrard : Un printemps de toutes les émotions
Robin EUVRARD, AuteurRobin Euvrard est un jeune ingénieur agronome, non issu du milieu agricole, qui sest installé, en 2020, sur une parcelle de vignes située dans le Muscadet. La revue Vitisbio suit son installation et apporte régulièrement de ses nouvelles, afin dillustrer le parcours à linstallation de jeunes sans foncier qui souhaitent devenir viticulteurs bio. Dans cet article, Robin Euvrard explique la gestion de sa vigne au printemps 2021 : après la fin de taille, le jeune vigneron a à peine pris le temps de souffler que le printemps est là, avec la mise en place des itinéraires techniques quil a imaginés lannée précédente. Mais, le démarrage de la saison a été perturbé par le gel. Cette lutte intense contre les gelées à répétition a renforcé sa réflexion et sa volonté de sengager dans des pratiques visant à renforcer la vigne et concernant la taille, la gestion de l'herbe, la nutritions des plantes... En renforçant la vitalité de la vigne, il nespère pas lempêcher de geler, mais plutôt laccompagner dans la reprise de végétation.
Loire : La ferme de la Loge de printemps
Lucie VERDIER, AuteurEn 2016, le Conservatoire despaces naturels (CEN) Rhône-Alpes avait lancé un appel à projet pour réhabiliter les terres des Hautes Chaumes. Ces estives, situées au cur des Monts du Forez, sur les hauteurs de Montbrison, ont été abandonnées, il y a une cinquantaine dannées, au profit de terres plus faciles à travailler. Guillaume Vialette et Stéphanie Moulin ont répondu à cet appel à projet en proposant de faire revivre les loges, de petits bâtiments en pierre où étaient traditionnellement effectuées la traite et la transformation laitière au milieu de ce plateau montagnard. Leur projet bio a été retenu : 100 ha leur ont été attribués pour faire pâturer des vaches et des chèvres durant lété. Le travail en estive est intense. Ils ont décidé d'embaucher un salarié, Tristan Dupuis, jeune fromager dans le Beaufortin. Ce dernier a rejoint la ferme en 2019. Tout le lait produit est alors transformé. Parallèlement, Annaëlle Barbe et Jérôme Prévieux se sont installés à proximité. Les deux fermes ont fusionné en 2021, pour créer un nouveau GAEC, ce qui a permis de réorganiser le travail : plus dhumain, plus de flexibilité et plus de repos. Actuellement, les associés se rémunèrent chacun 1 200 par mois après le paiement des cotisations MSA, avec un EBE de 55 000 . Leur objectif est de dégager 1 500 par mois, avec un EBE de 175 000 .
Marc Maréchal : Les pieds sur terre et le maraîchage dans la peau !
Mathilde RODA, AuteurEn Wallonie (Bastogne), Marc et Delphine Maréchal ont créé leur ferme, Les Pieds sur Terre, dans laquelle se côtoient maraîchage et élevage de poules pondeuses biologiques. Leur objectif est de produire des légumes et des ufs destinés à nourrir localement une quarantaine de familles. Ils souhaiteraient également, pour eux-mêmes, avoir chacun un temps plein sur l'exploitation, d'ici 2 à 3 ans. Pour atteindre leurs objectifs, Marc et Mathilde appliquent les principes du maraîchage bio-intensif pour optimiser leur petite surface : rotations, engrais verts, réduction du travail du sol, gestion de l'eau... Les 200 poules pondeuses bio présentes sur la ferme leur apportent une diversification intéressante et une source d'amendement pour les cultures. Marc et Mathilde ont de nombreux projets : construction de leur maison bioclimatique sur l'exploitation, implantation d'arbres fruitiers, forage d'un puits...
Du miel soucieux de lenvironnement
Cindel DUQUESNOIS, AuteurEmmanuel Coudert et Véronique Seguy ont repris le Gaec Les Abeilles de lAbbaye, fondé en 1962 par le père dEmmanuel. Cette ferme apicole, basée à Bonnefond (Haute-Loire), est en bio depuis 1982. Les deux apiculteurs nouvellement installés détiennent plus de 300 ruches, éparpillées sur 34 ha, souvent situées à plus de 1 000 mètres daltitude. Ils ne transhument pas leurs ruches et, pour réduire leur empreinte carbone, ils positionnent leurs ruchers à moins de 10 kilomètres du siège de lexploitation et vendent un maximum de leur production sur des marchés locaux. Comme de nombreux apiculteurs, leur récolte de miel na pas été bonne en 2021 : cinq à six fois moins que lannée précédente (sachant que 2020 avait été une année exceptionnelle).
Nantes, ville nourricière
Marie ARNOULD, AuteurHéritière d'un riche passé maraîcher, la ville de Nantes (44) se réinvente, notamment en attribuant de l'espace et des moyens à des projets d'agriculture urbaine. Loin des clichés, cette agriculture urbaine se veut avant tout productive et ancrée dans un projet de territoire. Olivier Durand, agronome de formation, gère un jardin potager en bacs, de 1 000 m2, créé en 2016, et dont les légumes alimentent une partie des besoins du restaurant/tiers-lieu la Cantine du Voyage, qui a financé le projet. Olivier Durand exploite aussi 3 000 m 2 à proximité de la ville. Pour lui, cette complémentarité ville/campagne assure à son activité la viabilité financière nécessaire. Le maraîcher s'occupe également du potager du restaurant étoilé l'Atlantide. Autre lieu dédié à l'agriculture, à deux pas de l'île de Nantes, l'Agronaute est une ferme urbaine transitoire qui préfigure la création de la Ferme des 5 Ponts, portée par 2 associations, lieu hybride qui accueillera des personnes en situation de précarité, un restaurant solidaire, une boutique Emmaüs et une ferme urbaine. Un peu plus loin, le Champignon urbain, créé en 2017, aujourd'hui GAEC de 3 personnes, produit 150 kg de champignons par semaine. Dans le quartier du Doulon, qui a donné son nom à la laitue originaire de ce quartier de Nantes, un programme d'urbanisme intègre le projet de création de 4 fermes urbaines sur 7 ha. Grâce au soutien de la Métropole envers les projets collectifs, d'autres maraîchers s'inscrivent dans cette dynamique qui cherche à allier urbanisation, restauration des écosystèmes et approvisionnement local. Citons aussi le projet de l'Etable nantaise, qui vise à faire pâturer des vaches dans l'agglomération. Aujourd'hui, avec une SAU de 13 500 ha et en inscrivant l'agriculture urbaine au cur de sa stratégie d'aménagement du territoire, Nantes est l'une des métropoles françaises les plus avancées en matière d'autonomie alimentaire.
Normandie : « Transmettre ma ferme bio »
Frédéric RIPOCHE, AuteurBio en Normandie a mené une enquête, avec le soutien de lAgence de lEau Seine Normandie, afin deffectuer un état des lieux des fermes bio qui seront à transmettre dans les années à venir. En 2020, ont été identifiées 730 fermes biologiques normandes avec un agriculteur de plus de 55 ans. La majorité de ces exploitations sont en bovins lait ou viande. Parmi les agriculteurs bio normands de plus de 55 ans, seuls 35 % ont entamé une démarche de transmission, alors que cette dernière prend entre trois et neuf ans. Il est donc préférable de commencer à réfléchir assez tôt à cette question (dix ans avant), notamment pour penser les investissements en fonction de la transmission. Par ailleurs, les candidats à la reprise se font de plus en plus rares. Cest pourquoi, depuis lannée dernière, Bio en Normandie propose un panel dinformations et de services (individuels ou collectifs) pour favoriser la transmission : rubrique dédiée sur son site internet, newsletter trimestrielle, témoignages, petites annonces, formations sur trois jours pour les cédants sans repreneurs familiaux, groupes déchanges, diagnostics, visites de fermes, sensibilisation dans des centres de formation
« Nous misons sur le lait et la vente directe »
Émilie SKOWRON, AuteurInstallés depuis cinq ans sur leur exploitation, Elodie et Zacharie Belle commencent à atteindre leur rythme de croisière. Ils ont ainsi pu embaucher deux salariés : Mathieu et Angèle. Les deux associés ont repris la ferme familiale, située dans le Vercors (Drôme), en 2016. Ils ont conservé latelier ovin viande déjà présent et ont créé un atelier ovin lait, ainsi quune fromagerie. Ils sont également passés en bio. En 2019, pour augmenter leur autonomie alimentaire, ils ont repris une exploitation voisine, composée de 120 ha de pâtures. Ils ont conservé le troupeau bovin allaitant de cette ferme (30 vaches). Lexploitation est maintenant composée de 185 ha, dont 100 ha destinés à la fauche. Les brebis laitières effectuent du pâturage tournant sur six paddocks proches de la ferme. Les brebis et vaches allaitantes pâturent au loin. A cause de la pression exercée par le loup, le couple souhaite arrêter latelier ovin viande et développer latelier ovin lait. Pour avoir du lait toute lannée, les brebis laitières sont divisées en deux lots : un saisonné et un désaisonné. La fin du pic de lactation du lot désaisonné correspond avec la mise à lherbe, ce qui favorise la persistance de la lactation. La fin de lactation est ainsi commune aux deux lots : ils passent en monotraite en juillet et août, avec un arrêt de lactation en septembre. Le lait des brebis est transformé en différents types de fromages et yaourts qui sont vendus en direct.
Nouveaux engagés en bio : L'installation comme moteur de la bio bretonne ; Lait bio Grand Ouest : Des nouvelles fermes aux profils divers
Hugo CHALEIL, Auteur ; Sébastien JULLIARD, Auteur ; SYMBIOSE, AuteurCe dossier présente, dune part, les résultats de lenquête menée auprès des nouveaux agriculteurs engagés en bio lors du premier semestre 2021, en Bretagne et, dautre part, les résultats dune étude menée auprès des nouveaux éleveurs engagés en filière lait dans lOuest. Quels sont les profils, motivations, difficultés de ces nouveaux engagés en bio ? Quelles sont les typologies des nouvelles fermes laitières et les stratégies alimentaires ?
A Ô Faya Farm, la valaisanne Ilona Thétaz met de la liberté en bouteilles
Claire MULLER, AuteurIlona Thétaz a grandi en Suisse, dans une ferme conduite en biodynamie. Elle ne se destinait pas à devenir agricultrice et a très vite intégré une école de cirque. Cependant, après un accident, elle a décidé de changer de voie et sest prise de passion pour le vin. Elle a obtenu un diplôme en viticulture, puis a travaillé dans plusieurs institutions avant dexercer le métier dnologue durant trois ans. Parallèlement, elle nourrissait lenvie de sinstaller et a acquis, petit à petit, du terrain et une maison dhabitation dans une vallée verdoyante. La crise sanitaire et le confinement lui ont permis de faire aboutir son projet. Elle est maintenant installée à son compte sur une ferme diversifiée qui regroupe une dizaine dhectares, dont 4 ha dabricotiers, 3,5 ha de vignes et le reste en pâturage pour ses moutons. Elle a obtenu la certification bio en 2021. Ses vins se rapprochent des vins natures : ils sont non filtrés et se caractérisent par une utilisation raisonnée du soufre. Comme de nombreux autres producteurs, Ilona Thétaz a dû faire face au gel durant le printemps 2021 : ses abricotiers ont subi de plein fouet ce gel et la jeune productrice na donc pas pu honorer toutes ses commandes.
Lobservatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers : Exercice comptable 2019
Romain DIEULOT, Auteur ; Mickaël LEPAGE, Auteur ; Guy CORMERAIS, Auteur ; ET AL., Auteur | CESSON-SEVIGNÉ CEDEX (17 Rue du Bas Village, CS 37725, 35 577, FRANCE) : RÉSEAU CIVAM - PÔLE AD GRAND OUEST | 2021Le Réseau CIVAM compare, chaque année, les performances des exploitations délevage bovins lait en Agriculture Durable (AD), biologiques ou non, avec celles du RICA dans le Grand Ouest. Les fermes en AD ont plutôt une stratégie « valeur ajoutée » (avec plus de résultat pour moins de produit), par rapport aux fermes du RICA qui ont plutôt une stratégie « volume de production ». Il y a notamment des charges inférieures sur la plupart des postes en AD (alimentation, cultures, amortissements matériel et bâtiments). Aujourdhui, la reprise des fermes laitières est cruciale pour lavenir de lagriculture du Grand Ouest. Le document présente également des portraits déleveurs et déleveuses qui se sont installé.e.s en systèmes pâturants et qui montrent que cest une voie davenir (accessibilité économique, temps libre, simplification du système ).
Paroles de jeune : Une exploitation clés en main pour Emeric
Véronique GRUBER, AuteurNon issu du milieu agricole, Emeric Duclaux est originaire de l'Ain où il a grandi à la campagne. Après une formation en agronomie et une implication dans le développement humanitaire qui l'a amené à voyager dans de nombreux pays, il a monté un projet d'agriculture urbaine à Lyon. Bien décidé à se rapprocher de la nature, il a ensuite cherché un endroit pour cultiver des arbres et des arbustes fruitiers. Il a finalement trouvé le lieu dont il rêvait, en Haute-Loire, en reprenant l'exploitation de Bernard Cottier, composée de 5 ha conduits en agriculture biologique. Après une intense période consacrée aux démarches administratives, il a réussi à s'installer début 2021. 8000 m2 sont plantés en framboises et 2000 m2 en groseilles, cassis et myrtilles. La présence, sur le territoire,du GIE Fruits rouges des Monts du Velay constitue une aide précieuse pour commercialiser sa production, qu'il entend maintenant développer.
Un parrain, une marraine, un filleul
Antoine BESNARD, AuteurJoseph Templier sest installé, en 1978, sur une ferme laitière bretonne avec deux associés. Déjà soucieux de la transmission de la ferme, ils ont fait le choix de sinstaller en SCOP, afin de ne pas reproduire le schéma où chaque génération doit racheter le capital de la précédente. Au bout de trois ans, ils sont tout de même passés en GAEC, avant que ce dernier néclate, dix ans plus tard. Joseph sinstalle alors seul et il est rejoint par sa femme, Maryse, en 1989. Cette dernière développe un atelier de légumes racines. La ferme passe, petit à petit, de 19 à 40 ha. Parallèlement, la question de la transmission reste toujours dans la tête de Joseph. En 2010, le couple commence à anticiper sa fin de carrière et met en place un groupement demployeurs afin de se décharger. En 2014, Joseph participe à une formation sur la transmission. Il en ressort avec une certitude : il veut transmettre sa ferme afin dinstaller un jeune en bio et éviter quelle ne parte à lagrandissement d'autres exploitations. Très vite, le couple prend conscience que, sils veulent transmettre pour installer, ils vont devoir accepter que le système de production change et faire des concessions financières. Ils passent alors des annonces sur les réseaux sociaux et sur le Répertoire Départ Installation. Cest ainsi que Sylvain Haurat prend connaissance de la disponibilité de la ferme. Après quelques rencontres, Joseph, Maryse et Sylvain se lancent dans un parrainage. Sylvain a ainsi pu réfléchir à son projet, tandis que Joseph et Maryse ont pu le soutenir en anticipant la mise en uvre de certains de ses choix techniques.
Passerelles entre agricultures : Des dynamiques avec lAgriculture Biologique
Quelles soient « bio » ou conventionnelles, les filières opèrent des transformations dans lensemble des productions, et dans tous les territoires. Les coopératives sont des relais intéressants pour favoriser les transferts de bonnes pratiques et en assurer lévolution, tout en valorisant au mieux les productions des agriculteurs. Ce document, réalisé par La Coopération agricole, compile une sélection d'initiatives concrètes, partout en France. 19 témoignages de coopératives illustrent la possibilité de faire naître des liens entre les différentes formes dagricultures. Ce document reflète les passerelles qui existent entre de multiples formes de productions et de certifications, tant dun point de vue technique que commercial. L'ancrage territorial et les valeurs de démocratie et de gouvernance sont soulignés comme des facteurs de réussite pour créer ces passerelles. Certaines pratiques agronomiques éprouvées grâce à la bio servent les autres modes de production qui permettent à leur tour une croissance accélérée du bio par leurs expériences des marchés traditionnels et leurs outils de transformation. Ces complémentarités dapproches constituent une véritable force pour créer différentes synergies afin de structurer des filières pérennes.
Pays Basque : Voir ses arbres grandir
Élise VILLAIN, AuteurFabien Labrune a été orthoptiste durant onze ans, puis a choisi de se réorienter dans larboriculture. En 2017, il a passé un bac professionnel horticole par correspondance (tout en continuant à travailler). Il sest ensuite installé, en 2018, en récupérant les terres de ses parents situées dans le Pays Basque : 2 ha sur lesquels il a planté 1,2 ha de verger conduit en agriculture biologique (300 arbres). Sur le reste, il élève des oies, qui lui permettent aussi de gérer lenherbement du verger au printemps et durant lété. Il a planté six espèces différentes de fruitiers (pêches, abricots, pommes, poires, prunes et cerises) et différentes variétés, ce qui lui permet détaler la production dans le temps. Il a majoritairement implanté des variétés locales ou régionales, achetées au Conservatoire végétal dAquitaine. En attendant que les arbres produisent, il cultive également des fraises et des framboises. Selon lui, larboriculture présente un problème majeur : il ny a pas daides, les premières années (il faut sêtre installé et avoir planté des arbres pour demander la DJA). Pour linstant, il vit grâce au salaire de sa femme et a pu emprunter de largent à ses parents pour pouvoir débuter son projet.
Perrine Samson : Quand une entreprise privée permet une installation en bio
Mathilde JOURDAIN, Auteur ; Lise SPENCER, AuteurLassociation active dans léconomie sociale et solidaire, Perrine Samson, gère deux établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), en Bretagne. Elle a entamé une transition écologique et rentre dans une démarche de développement durable. Lassociation travaille notamment avec ses salariés sur un plan alimentaire détablissement. Trois actions en lien avec les secteurs agricole et alimentaire ont ainsi été actées : 1 L'augmentation de lapprovisionnement en produits bio des EHPAD ; 2 l'installation d'un producteur bio sur 5 ha autour de lEHPAD de Plumelin (voire un second producteur sur le site dHennebont) ; 3 les participation des salariés au Défi Foyers à Alimentation Positive. Le GAB 56 a été contacté pour accompagner linstallation dun maraîcher bio sur le site de Plumelin. Cette installation vise à créer un cadre privilégié pour les résidents de lEHPAD et pour les salariés. Ce projet ne repose pas sur la mise en place dune régie maraîchère, mais bel et bien sur linstallation dun producteur indépendant. Le GAB 56 est présent pour accompagner lassociation Perrine Samson dans la validation du projet (faisabilité du maraîchage avec des visites de terrain et des analyses techniques), dans la réalisation dun appel à candidatures, dans laccompagnement technique du futur producteur, ainsi que dans lanimation et la coordination du projet (comité de pilotage).
De la plaine à lalpage, « La Festuca »
Elia STAMPANONI, AuteurVincenzo Bortolotti était électromécanicien en Suisse. Il a commencé à élever trois vaches en 1973, durant une période de chômage. Il a alors décidé de continuer dans le secteur agricole et a acquis de lexpérience en alpage, tout en suivant une formation de fromager. Il a augmenté son nombre danimaux en élevant ses propres veaux. Sa ferme a été certifiée bio dès 1986. Vincenzo Bortolotti a toujours transformé le lait à la ferme, à la fois par passion et par nécessité puisquil nexistait pas de filière lait bio (le lait serait sinon parti en conventionnel). Au départ, ses enfants avaient dautres intérêts que lagriculture mais, à partir de 2009, ils ont commencé à sinvestir dans la ferme et ils sont actuellement à la tête de lexploitation. Outre les alpages, la ferme dispose maintenant de 40 ha, dont 4,5 ha de châtaigneraies et une culture de kakis. La vente de fromages, de caissettes de viande et de fruits se fait en direct ou par le biais dune coopérative (ConProbio). En 2020, avec le confinement, la demande en produits locaux a explosé, à tel point que les stocks en fromages de la ferme étaient déjà épuisés au printemps.
Plantes aromatiques et médicinales : « Maîtriser la distillation, luvre de toute une vie »
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurAnne Fichet, ancienne animatrice à Nature Environnement 17, sest découvert une passion pour les plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM). En 2014, elle sest mise à en cultiver et à les transformer en tisanes, aromates, hydrolats et huiles essentielles. Son installation a été progressive : elle a commencé dans son jardin, puis a effectué deux formations (un certificat de spécialisation en agriculture bio et une formation sur la culture des PPAM). Elle a ensuite monté la ferme Aux graines buissonnières en Charente-Maritime. Elle cultivait alors 20 ares avec le statut de cotisante solidaire. En parallèle, elle a restauré un bâtiment en séchoir. Elle a également repéré des parcelles où faire de la cueillette, a recherché les propriétaires et fait valider ces lieux par son organisme de certification. En 2017, elle est devenue cheffe dexploitation et a aménagé une distillerie. Elle cultive maintenant 50 ares et une salariée sapprête à la rejoindre un à deux jours par semaine. Son objectif est de continuer à rechercher la qualité des produits, tout en optimisant son temps de travail.
Le portrait du mois : Deux fermes en une
Antoine BESNARD, AuteurCorinne Fesneau, avec son compagnon Jérémy Salmon, sest installée, en mai 2020, en Ille-et-Vilaine, sur la ferme familiale de 30 hectares de SAU : une transmission avec dimportants changements. En effet, la ferme de ses parents était dans un GAEC qui comptait plusieurs productions et accueillait des génisses et un atelier Poulets de Janzé. Avec lapproche de la retraite des parents et le souhait de rester vivre sur la ferme, ce jeune couple, après avoir cherché sa voie, a décidé de rependre la ferme, mais en changeant de production principale (même si latelier volailles est conservé), avec linstallation, en bio, dun atelier de production de lait de chèvre avec transformation et vente directe. Tout cela demandait donc de sortir du GAEC, de trouver des solutions pour le foncier, toutes les terres étant en location, de lancer la conversion, ainsi que les travaux pour accueillir le nouvel atelier et le troupeau caprin. Ce dernier provient dune autre exploitation du même département, dans laquelle Jérémy a travaillé pendant deux ans et dont le propriétaire, Patrick, partait aussi à la retraite mais voulait rester sur sa ferme. Cest ainsi que le troupeau de race alpine a changé dexploitation, alors que Patrick travaillait à transmettre aussi ses débouchés, à savoir trois marchés hebdomadaires et quelques magasins à la ferme. Linstallation de Corinne et de Jérémy est, au final, une double transmission, associée à une conversion. Un vrai challenge rendu plus facile par la volonté des futurs retraités de transmettre et de soutenir le projet de ce couple, qui déjà envisage daccueillir un salarié ou un associé pour faire face à la charge de travail.
Le portrait du mois : La règle de trois
Antoine BESNARD, AuteurTravaillant depuis 30 ans ensemble, les trois associés du GAEC Saint-Lazare, situé en Ille-et-Vilaine, en bovins lait bio, ont commencé, dès 2014, à préparer les départs à la retraite de 2 dentre eux, prévus en 2021. Ils se sont alors faits accompagner dun juriste pour voir comment faire pour que la reprise de parts du capital social du GAEC ne soit pas trop importante et qu'elle ne représente pas un frein limité à larrivée de nouveaux associés. Côté organisation, ils ont lancé, dès 2018, des annonces pour trouver un premier candidat qui est arrivé en 2019 sous contrat de parrainage afin de sintégrer progressivement ; les deux associés sur le départ passant alors tous deux à mi-temps. Ainsi, peu à peu, Damien, le nouveau venu, sest formé au fonctionnement du GAEC et a trouvé sa place. Transition et transmission se font donc progressivement avec, en 2021, une nouvelle étape. En effet, une fois les associés sur le départ à la retraite, un nouvel associé, lui aussi en contrat de parrainage, va arriver en septembre prochain, pour une installation définitive en avril 2022, si tout se passe bien. Lanticipation est ici le maître-mot, pour faire de ce changement de 2 associés un succès, sans mise en péril de la structure.
Le portrait du mois : Rigueur & souplesse
Antoine BESNARD, AuteurQuentin Guillou, musicien (intermittent du spectacle) et diplômé dun BTS GPN (Gestion et protection de la nature), a racheté la maison familiale, dans les Côtes dArmor, ainsi que huit hectares environnants. Il a alors décidé de sinstaller en maraîchage et a réalisé diverses formations avec le GAB. En 2018, il s'est lancé en tant que double-actif, avec le statut de cotisant solidaire. En 2019, il est devenu chef dexploitation. Au départ, Quentin Guillou voulait un système très diversifié : maraîchage, arboriculture, élevage Mais, il sest vite rendu compte quil séparpillait et quil perdait en rentabilité. Il a fait un autre constat : il nest pas fait pour travailler seul. Il a choisi alors de spécialiser ses cultures et dembaucher. Il s'est concentré sur des produits à forte demande : gamme « ratatouille » en été et gamme « pot au feu » en hiver, quil agrémente de produits dappel (asperges, fraises, pommes de terre nouvelles ). Il vend tout en circuits courts, via des Biocoop, son magasin à la ferme et des paniers. Deux salariés laident aux champs, sa femme soccupe du magasin, de la réception des commandes des clients, des factures et de la comptabilité. Quentin Guillou a conscience que « sans employés, la ferme ne tourne pas ». Il nhésite donc pas à les responsabiliser et cherche à augmenter leur salaire. A terme, son objectif est de monter à 5 UTH pour la production et de dégager 300 000 de chiffre daffaires.
Le portrait du mois : Tel père telle fille
Antoine BESNARD, AuteurDepuis janvier 2020, Estelle Le Bihan est à la tête de la ferme familiale, en bovins lait biologiques (livraison à Biolait), qui est composée de 85 ha et qui est située dans le Morbihan. Ce cas de reprise familiale est un bon exemple des difficultés que rencontre aujourdhui le monde agricole, bio compris, sur la question des transmissions dexploitations. A lorigine, Jean-Paul et Josiane, les parents dEstelle, installés en 1983 et en bio depuis 1995, ont vu lhistoire de leur ferme jalonnée de rebondissements, avec des associations diverses et notamment un GAEC à 4, sur une ferme de 100 hectares, associant bovins lait, atelier de brebis, transformation et vente directe. En 2015, à larrêt de cette association, le couple sest posé beaucoup de questions sur lavenir de sa ferme. Plusieurs contacts ont été pris, mais sans succès, malgré le fait que Jean-Paul conçoive que sa ferme puisse devenir « complètement autre chose ». Au final, contre toute attente, cest Estelle, formée au graphisme, qui décide, en 2017, de reprendre. Elle passe un BPREA et s'installe (officiellement au 1er janvier 2020), au début avec lidée de sassocier. Finalement, l'associé pressenti se retire et, aujourdhui, Estelle travaille avec un jeune salarié. Tous deux doivent encore beaucoup apprendre et Jean-Paul, qui ne vit plus sur place, les accompagne et transmet son savoir.
Portrait : Rencontre avec Sonia Meirhaeghe, céréalière, productrice de PPAM et de légumes de plein champ à Feuges (10)
Pauline BOGE, AuteurAprès un BTS obtenu en 2001 et une expérience professionnelle en tant que salariée, dans le Puy-de-Dôme, puis dans la Loire, Sonia Meirhaeghe s'est installée, avec son mari, en Saône-et-Loire, avant de reprendre finalement la ferme familiale à Feuges, dans l'Aube, en 2018. La conversion à l'agriculture biologique a été engagée dès le début. Les agriculteurs, qui produisent des céréales, ont multiplié les projets de diversification (PPAM, légumes de plein champ, semences fourragères...) et comptent maintenant accueillir un porteur de projet en élevage.
Préparer son installation avec loutil espace-test
Anne DAZET, AuteurLespace-test est un outil de pré-installation qui commence à apparaître en élevage. Il ne correspond pas à un lieu précis, mais plutôt à un cadre à géométrie variable au sein duquel de potentiels futurs agriculteurs testent leur projet, tout en étant accompagnés par des techniciens et des référents. Les porteurs de projet, aussi appelés « couvés », ont un statut dassimilé salarié à la MSA, avec un contrat Cape (contrat dappui au projet dentreprise). Cet article décrit le parcours de trois « couvés » ayant des projets dinstallation en élevage ovin. Elise Colas a été la première couvée ovine en France. Cette bergère a souhaité se sédentariser et lespace-test lui a permis dapprendre les techniques quelle ne pratiquait pas en alpage, dacquérir des connaissances sur la partie administrative et de créer son réseau de commercialisation en vente directe en Île-de-France. Denise Herriest, bergère sans terre, a vu en lespace-test une opportunité pour laider à passer dun statut déleveuse à titre secondaire à un statut d'éleveuse à part entière. Elle a ainsi changé son troupeau allaitant pour un troupeau laitier et transforme le lait en Ossau-Iraty. Elle espère maintenant trouver des terres pour sinstaller. Victor Eylenbosch a utilisé le dispositif de lespace-test comme un outil de transmission : lespace-test lui a permis de réaliser une période dessai dans la ferme qu'il souhaitait reprendre afin de voir si celle-ci lui convenait et si sa compagne arrivait à sadapter à la vie à la campagne.
Provence-Alpes-Côte d'Azur : L'aventure mycélienne
Manon LALLEMAND, AuteurDans le Lubéron, Victor Lallement et Quentin Blochard ont lancé la champignonnière Terra Mycota. Ils exploitent, en agriculture biologique, des pleurotes et des skiitakés dans d'anciennes galeries de mines d'ocre, anciennement utilisées pour la production de champignons de Paris.
Quel Plan Stratégique National pour la PAC 2023-2027 en France ?
La Politique Agricole Commune (PAC) est réformée environ tous les sept ans. A chaque réforme, les négociations sont longues et complexes. 2021 a marqué laboutissement de quatre années de négociations menées aux échelles européenne, nationale, mais également régionale dans le cas français. Depuis 2018, lassociation Pour une autre PAC, qui regroupe différentes organisations paysannes, de protection de lenvironnement, du bien-être animal, de solidarité internationale, de citoyens et de consommateurs, a participé à ces négociations en tant que partie prenante consultée par le ministère de lAgriculture et de lAlimentation pour lélaboration du Plan Stratégique National (PSN). Ce document présente les propositions portées par lassociation Pour une autre PAC auprès des décideurs politiques durant toute la séquence de consultation sur le PSN. Ces propositions portent à la fois sur la conditionnalité des aides (conditionnalité environnementale, sociale et de bien-être animal), sur les mesures du premier pilier (paiement de base, paiement redistributif, éco-régimes, aides couplées ) et sur celles du second pilier (transfert de crédit du premier vers le second pilier, ICHN, AB, MAEC, aide à linstallation ). Ces propositions sont mises en regard avec les arbitrages pris par le ministère de lAgriculture et de lAlimentation, ce qui permet de fournir un bilan assez complet de cette période de négociation.
Une question à un million
Tiphaine CHEVALLIER, Auteur ; Isabelle BERNOUX, Auteur ; Caroline GAUJOUR, Auteur | [S.l.] : GAUJOUR, Caroline | 2021Réalisée pour le compte de l'Institut de Recherche et de Développement, cette BD interactive a été conçue comme un outil pédagogique, pour illustrer la complexité des problèmes qui touchent les projets de recherche et de développement rural à Madagascar. L'histoire met en scène Thomas, jeune consultant international, qui reçoit une proposition d'un bailleur international souhaitant investir 1 million d'euros dans le développement rural. Il doit utiliser cet argent dans le cadre de laccord de Paris sur le climat, dans le secteur agricole et à Madagascar. La portée de ce projet et les conséquences sur les populations peuvent être importantes. Comment et avec qui définir de tels projets ? Quels sont les objectifs souhaitables ? Comment utiliser au mieux l'argent de la coopération ? Le lecteur est invité à aider Thomas à définir son projet de développement rural.
Réduction des pesticides en France : Pourquoi un tel échec ?
Caroline FARALDO, Auteur ; Héloïse BERNARD, Auteur ; Amandine LEBRETON, Auteur ; ET AL., Auteur | BOULOGNE-BILLANCOURT (6 Rue de l'Est, 92 100, FRANCE) : FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH) | 2021La France ambitionne de réduire ses usages de pesticides de 50 % à horizon 2025. Pourtant, le recours à ces produits a augmenté de 25 % en 10 ans. Afin de comprendre les raisons de cette situation, le Think Tank de la Fondation Nicolas Hulot sest intéressé aux financements publics et privés perçus par les acteurs du milieu agricole et alimentaire durant les dix dernières années (2008-2018). Lobjectif étant de répondre aux questions suivantes : quels sont-ils ? Où vont-ils ? Servent-ils vraiment à accompagner les agriculteurs vers la réduction des pesticides ? La Fondation Nicolas Hulot a ainsi travaillé, durant un an, avec le Bureau dAnalyse Sociétale pour une Information Citoyenne (BASIC), afin de dresser un panorama de ces financements, publics et privés. Il en ressort que les acteurs de lalimentation perçoivent, chaque année, 23,2 milliards deuros de fonds publics, dont des financements publics (ex : la PAC) et des dispositifs dallègements fiscaux. Si 11 % de ces financements ont pour intention de répondre à lobjectif de réduction des pesticides, seul 1 % contribue véritablement à cette réduction. Concernant les financements privés, principalement issus de banques et de coopératives agricoles, ils sont évalués à 19,5 milliards deuros par an. Ces derniers nont pas dimpact sur la réduction des pesticides et alimentent in fine le statu quo. Cette étude révèle également que laugmentation de lutilisation des pesticides est surtout liée à une frange minoritaire dagriculteurs, qui en utilise toujours plus. Parallèlement, les exploitations les moins utilisatrices réduisent encore leur utilisation. Une dualisation de lagriculture française est en cours. Ce rapport détaille plus amplement ces résultats et apporte des perspectives pour réduire de manière plus importante lutilisation des pesticides.
Rencontre avec Antoine Lachambre : Producteur de plantes à parfum, aromatiques et médicinales bio à Beausite (55)
Carole TONIN, AuteurAntoine Lachambre est installé, depuis quelques années, dans la Meuse, en plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) bio. Ce jeune producteur a commencé par suivre un BTS en production horticole, avec une première expérience chez Promoplantes qui cultive et transforme des plantes de santé, beauté et bien-être. Il est ensuite parti en Allemagne pour travailler à Biokraüterhof Walter Sturm GmBH (un producteur de PPAM bio), avant de poursuivre avec un service civique franco-allemand sur une ferme bio de 70 ha, où il a travaillé à tous les postes. En février 2016, il est devenu le chef dexploitation dune ferme espagnole de 120 ha pour un grossiste en huiles essentielles bio. De retour en France, il a suivi une Licence en Agronomie, avec un stage à Interbio Nouvelle-Aquitaine durant lequel il a mis en place des parcelles tests correspondant aux besoins en PPAM des industriels de cette région. En 2017, il a décidé de sinstaller, avec pour objectif de commercialiser sa production en demi-gros. Il sest appuyé alors sur lexploitation familiale. En plus de soccuper de son projet dinstallation, il a aussi participé à la création de lassociation PPAM Bio 55 et à la création dun GIEE qui a pour objectif de développer une filière PPAM bio dans la Meuse.
Rencontre avec Théo Hotte, cidriculteur bio à Eaux-Puiseaux (10)
Pauline BOGE, AuteurThéo Hotte s'est installé sur la ferme familiale en 2017, après avoir travaillé 2 ans aux côtés de son père. Les 20 ha de vergers (pommes, poires, coings, raisins) ont été convertis en AB en 2008, et les 130 ha de grandes cultures ont fait l'objet d'une conversion progressive, d'une trentaine d'ha chaque année. Les productions sont transformées à la ferme : jus de pommes, cidres, gelées de pommes, vinaigre de cidre, eau de vie ; huiles de tournesol, de cameline, de colza et de moutarde. Historiquement en vente directe, les produits sont aujourd'hui vendus aussi dans les restaurants, les magasins bio, les boulangeries, chez les cavistes et sur les salons.
Rencontre avec Thibault Legrand, viticulteur à Fleury-la-Rivière (51)
Justine CNUDDE, AuteurLe grand-père et le père de Thibault Legrand ont développé une activité de vigneron récoltant-coopérateur en agriculture conventionnelle (Champagne Legrand-Latour, à Fleury-la-Rivière, Marne). Alors que Thibault Legrand ne souhaitait pas forcément travailler dans le vignoble, il est revenu sur le domaine familial en 2007. Néanmoins, ce jeune vigneron, qui adore la nature, naimait pas désherber chimiquement. De ce fait, en 2012, il a ressorti de vieux outils de travail du sol que possédait sa famille. En 2013, le domaine a complètement arrêté les herbicides, s'est converti en bio en 2016 et a eu la certification Demeter en 2019. Un ami denfance du même village est également passé en bio la même année, ce qui leur a permis de se soutenir. Après la conversion du domaine, Thibault Legrand a souhaité commencer à vinifier ses propres vins (il ne voulait plus laisser cette partie à la coopérative). Pour linstant, il utilise le pressoir de son ami denfance, et le sien sera opérationnel en 2021. Sur le domaine, il a également développé une cave aux coquillages qui regroupe la collection de fossiles de son père et qui présente un plus pour les touristes. Il a également introduit trois moutons qui broutent sur une partie des vignes et il souhaite développer les productions animales. Il veut aussi ramener de la biodiversité sur son domaine, notamment en plantant 100 arbres par hectare, ainsi que des haies.
Rencontres interassociatives : Sinstaller paysanne
Sixtine PRIOUX, AuteurLe 8 juin 2021, une dizaine dassociations (représentant.e.s de Gab, dAmaps, de lAtelier Paysan, de Terre de Liens ) se sont réunies à Paris afin déchanger sur les difficultés liées à linstallation agricole pour les femmes et sur des actions mises en uvre pour pallier ces difficultés. Cette journée a été organisée par la Fadear et le Réseau Civam. Le fil rouge de la journée était les résultats dune enquête, réalisée par la Fadear, qui sintitulait « Femmes paysannes : sinstaller en agriculture. Freins et leviers ». Le Graap des Hautes-Alpes a également indiqué comment le prisme du genre a fait évoluer son guide de linstallation agricole (qui a été réalisé avec lappui dun sociologue). LAmap dIle-de-France a présenté divers outils mis en place sur son territoire, dont le groupe non mixte les Josianes (Joyeuses et SIngulières paysANNES). LAdage Civam 35 propose trois à cinq formations par an, en non mixité, sur des thématiques techniques (afin dêtre en confiance et de prendre confiance). Autre constat discuté lors de cette journée : les femmes sont fortement minoritaires dans les instances de gouvernance des associations agricoles. Des pistes ont été évoquées pour y remédier.
Reprendre la terre aux machines : Manifeste pour une autonomie paysanne et alimentaire
LAtelier Paysan accompagne la conception et la diffusion des technologies paysannes. Les auteurs de cet ouvrage, paysans, syndicalistes et militants, sociétaires de la coopérative, font le constat que les alternatives paysannes, aussi incroyablement riches soient-elles, ont un faible poids face au complexe agro-industriel. Ce manifeste remet en cause lappel à la responsabilité individuelle, au "chacun doit faire sa part", car c'est inefficace au modèle alimentaire industriel et marchand. Celui-ci est une machine à produire artificiellement à bas coûts, une machine à confisquer les savoirs et les savoir-faire, à enrichir les filières technologiques, à déshumaniser. Laugmentation du bio, le développement des circuits courts, la prise de conscience écologique nébranlent pas suffisamment le modèle. Les quantités de pesticides épandus nont pas diminué depuis 10 ans, les terres arables continuent de reculer, le nombre dactifs agricoles diminue, des dizaines de fermes disparaissent chaque semaine. Pour inverser la tendance, les auteurs soulignent la nécessité dun mouvement social collectif qui se donne une ambition politique, qui soit en capacité de rompre la logique de libre-échange et de sortir lagriculture paysanne "de sa niche". Lagriculture doit être remise au cur du fonctionnement social. La question agricole et la question alimentaire doivent être pensées ensemble. Il est indispensable de soutenir linstallation de nombreux paysans partout en France. Ce manifeste se veut une contribution à lémergence dun large mouvement populaire pour lautonomie paysanne et alimentaire. Les auteurs apportent des précisions sur cet objectif et proposent des pistes pour agir.
Rhône : Anne-Laure a rencontré ses futurs associés en luttant contre un projet dautoroute
Anne-Laure MARCADÉ, AuteurDans le Rhône, Anne-Laure Marcadé sest installée en maraîchage bio en 2020. Elle a rejoint le GAEC du Jardin des Balmes, au sein duquel étaient déjà associés Thomas Bouchet et Nicolas Jacouton (respectivement installés depuis quatre et dix ans). Anne-Laure Marcadé a commencé par valider un BPREA en maraîchage bio, en 2015. Elle a ensuite effectué une année de salariat, puis une année sur un espace test. En 2018, alors quelle luttait, au sein dun collectif, contre le projet dautoroute A45, elle a rencontré ses deux futurs associés qui cherchaient une personne avec qui partager leur travail. Elle a ensuite réalisé un stage test de pré-installation durant neuf mois, afin de voir si le projet dinstallation lui correspondait. Pour cela, elle a été accompagnée par une médiatrice de la Chambre dagriculture. Puis, elle sest installée. Le Jardin des Balmes travaille en collectif avec dautres fermes : il produit une partie de la gamme de légumes vendus par le magasin de producteurs Uniferme. Le GAEC produit ainsi une vingtaine despèces potagères sur cinq hectares. Quatre autres hectares accueillent du trèfle, de lherbe ou des céréales, en rotation avec les légumes.
Sinstaller éleveurs laitiers, un choix de vie paysanne
Anaïs KERNALEGUEN, AuteurLe CEDAPA (Cendre détude pour un développement agricole plus autonome) poursuit son tour des anciens animateurs du réseau, non issus du milieu agricole, qui ont décidé de sinstaller en élevage. Cet article rapporte le témoignage de Louis Motte et de Gwennenn Montagnon, qui ont repris une ferme en Ille-et-Vilaine, en 2018, en bovins lait bio sur 38 ha. Lorsquils cherchaient une ferme à reprendre, ces porteurs de projet avaient deux critères en tête : avoir suffisamment de terrains accessibles (système herbager) et pouvoir mettre en place un système qui leur permettrait de se dégager du temps. Ils ont visité une dizaine de fermes. Leur première piste na pas abouti : le cédant nétait pas prêt moralement à arrêter son activité et demandait un prix de reprise trop élevé. Louis Motte et Gwennenn Montagnon ont alors revu leurs critères pour privilégier une reprise qui puisse se faire dans de bonnes conditions sur le plan humain et financier. Ils ont ainsi trouvé cette ferme de 38 ha, en système conventionnel, dont il fallait optimiser le système herbager pour pouvoir sinstaller à deux. Le cédant a engagé une conversion bio avant leur installation et Serge Aubert, un voisin déjà en bio, a parrainé leur projet. Les deux jeunes repreneurs ont également été salariés six mois sur l'exploitation, en menant, en parallèle, les démarches administratives liées à l'installation.
« Du temps libre et pas trop de capital pour assurer la succession »
Bernard GRIFFOUL, AuteurLaurène Douix est éleveuse de vaches laitières biologiques en Haute-Loire. Elle gère le Gaec La Clef des Champs avec deux autres associés : Quentin Pagès (installation hors cadre familial) et Florian Douix (un cousin). Leur objectif est de vivre correctement et davoir une vie à côté de leur travail, soit gagner de 2 000 /mois et d'avoir au moins cinq semaines de congés par an. Cette vision était déjà partagée par la génération précédente, cest-à-dire les parents et la tante de Laurène. Ses parents, Mireille et Patrice, ont créé la ferme laitière, puis se sont associés en GAEC avec sa tante, Martine, qui a commencé une activité fromagère en transformant une partie du lait en fromages aux artisous (un acarien qui colonise la croûte pendant l'affinage). Lactivité de transformation sest très vite développée pour atteindre le niveau actuel : 110 000 L de lait transformés par an. Le GAEC est également passé en bio en 2016. Il livre entre 100 000 et 125 000 L de lait bio à Sodiaal. Le système de production repose donc sur une quarantaine de vaches et sur la transformation laitière. Il permet aux trois associés de se rémunérer correctement et de prendre des vacances. Sur cette ferme, lobjectif a toujours été de conserver un système simple pour pouvoir se remplacer facilement. Un autre objectif partagé est de ne pas trop augmenter le capital pour faciliter la reprise et linstallation, concept qui a déjà fonctionné puisque la nouvelle génération a pris la relève.
Terres agricoles et relocalisation alimentaire : des formes nouvelles de propriété et d'accès au foncier
Adrien BAYSSE-LAINE, AuteurLa relocalisation des approvisionnements, l'une des tendances actuelles du système alimentaire, conduit à des questionnements inédits sur les exploitations agricoles concernées. De nouvelles modalités de mobilisation du foncier visent à développer les circuits de proximité, en favorisant l'accès à la terre et l'installation d'agriculteurs hors cadre familial. Le mouvement Terre de Liens et des collectivités territoriales inventent ainsi des modes de gestion alternatifs mais qui sont parfois critiqués, les projets étant quelquefois associés à une "agriculture administrée" et ne concernant que des surfaces limitées. Cette note présente les principaux résultats d'une thèse de géographie consacrée à ces dynamiques.
Transmettre sa ferme et son expérience sans imposer une ligne de conduite, un vrai défi !
Charlotte JUDE, AuteurFrançois était installé sur la ferme de la Fontenelle (une ferme laitière biologique basée dans les Vosges) avec son frère et sa belle-sur. Suite au départ à la retraite de ces deux derniers en 2012, François a continué le travail sur la ferme tout en pensant à sa transmission. Pour cela, il a embauché et a mis en place des contrats dapprentissage. Lors dun salon, François a échangé avec Benjamin, un client qui venait acheter des fromages à la ferme, sur leur vision de lagriculture. Après cette discussion, François a proposé à Benjamin de soccuper de la transformation laitière de la ferme, soit en sassociant avec lui, soit en externalisant la transformation. Cest ainsi que Benjamin est entré dans le GAEC en 2018, en apportant quelques modifications au système de production. Au départ en retraite de François, Benjamin a repris la partie élevage et sa femme a pris le relai pour la transformation laitière. Selon François, pour transmettre une ferme, il faut savoir rester humble : il faut partager son expérience sans imposer ses idées, ce qui demande de « faire un gros travail sur soi ».
Varennes-sur-Seine investit dans une ferme pour sa cantine
Fabrice BUGNOT, AuteurA Varennes-sur-Seine, en Seine-et-Marne, la commune a repris la main sur lapprovisionnement et les menus de sa cuisine centrale (350 repas servis par jour), pour proposer plus de produits biologiques et locaux. Pour faciliter les approvisionnements, cinq hectares de terrains communaux ont été mis à disposition dune maraîchère et d'un maraîcher en conversion à lagriculture biologique. Ces derniers se sont installés en 2021. Lobjectif est quils fournissent 80 % des légumes nécessaires à la cuisine centrale. Cette cuisine était auparavant en gestion semi-concédée : les murs et le personnel étaient municipaux, mais les menus, lhygiène et les livraisons étaient gérés par un prestataire. Il a donc fallu reprendre la main sur la gestion de la cuisine et former le personnel à lélaboration des menus, au suivi des factures, etc. Un système de planification des approvisionnements et dadaptation des menus a notamment été mis en place : léquipe en cuisine élabore les menus un an à lavance, ce qui permet de transmettre les besoins en légumes aux maraîchers afin que ceux-ci puissent adapter leurs plans de culture. Deux semaines avant la confection des repas, un autre point est réalisé pour adapter les menus aux récoltes et, éventuellement, pour passer dautres commandes.
Les Vêlages Groupés de Printemps : Travailler avec la nature pour améliorer sa qualité de vie et son revenu
Aurélie CHEVEAU, Auteur ; Maud CLOAREC, Auteur ; Gérard GRANDIN, Auteur ; ET AL., Auteur | PLÉRIN CEDEX (2 Av. du Chalutier Sans Pitié, BP 332, 22 190, FRANCE) : CEDAPA (Centre d'Etude pour un Développement Agricole Plus Autonome) | 2021Ce livre présente le système laitier herbager durable, basé sur les prairies permanentes et le regroupement des vêlages au printemps. Recueil d'expériences et de données chiffrées, il montre un modèle agricole peu exigeant en capitaux et en temps de travail, valorisant au mieux les ressources naturelles et dégageant un bon revenu pour les éleveurs. Les bases du système sont détaillées, à partir des pratiques réalisées sur les fermes d'éleveurs, de plusieurs régions et d'ailleurs dans le monde. La commercialisation des produits et les bilans environnementaux sont également traités. Des conseils sont apportés pour les futurs paysans non issus du milieu agricole.