Thésaurus
Documents disponibles dans cette catégorie (572)
Ajouter à la sélection Affiner la recherche
Etendre la recherche sur niveau(x) vers le bas
Vienne : Paysanne semencière
CAMPAGNES SOLIDAIRES, AuteurDans la Vienne, Carine Lahm a rejoint Philippe et Béatrice Martin sur la ferme Dana, en bio, afin de reprendre latelier de semences paysannes. Comme Philippe produit des céréales, ainsi que de lhuile, et que Béatrice soccupe de latelier bovins viande, le couple navait plus de temps à consacrer à ses serres dans lesquelles ils produisaient des semences paysannes bio pour lentreprise Germinance. Il a alors proposé à Carine, une comptable qui souhaitait se reconvertir, de prendre le relai. En 2018, pour acquérir des compétences sur cette production, Carine a débuté en tant que stagiaire. En 2019, elle a été salariée à temps partiel. Elle est ainsi devenue de plus en plus autonome. Elle a ensuite réfléchi à son statut : salariée, associée du GAEC, individuelle ? Nétant pas dans le cadre dune installation classique, elle na pas réussi à avoir des réponses à ses questions. Elle a fini par opter pour la création dune entreprise individuelle agricole en micro-bénéfice agricole. La MSA la dabord inscrite en tant que cotisante solidaire (la surface cultivable étant insuffisante). En 2021, elle a obtenu le statut rétroactif dexploitante agricole, car elle a travaillé plus de 1200 heures en 2020, avec un revenu supérieur à 800 Smic horaires.
Vignerons du monde : Château de Bioul : Vanessa Wyckmans-Vaxelaire : Le Nord en bouteille
Arnaud FURET, AuteurVanessa Wyckmans-Vaxelaire et son mari, Andy, ont repris le domaine viticole familial, situé en Belgique, dans la Province de Namur. Au vu de leur position géographique, ils ne souhaitaient pas reproduire les vins qui se faisaient déjà ailleurs et ont décidé de mettre en avant leur spécificité. Leur objectif était donc de mettre le Nord en bouteille. Ils débutent alors les plantations en 2009 et atteignent 12 ha de vignes en 2021. Ils optent pour « un encépagement totalement interpécifique et résistant », loïdium et le mildiou sont ainsi inconnus sur le domaine. Dès le départ, le vignoble est conduit en bio, mais sans certification. Après une discussion avec un vigneron certifié, le couple entame la conversion de son domaine en 2017 et commercialise ses premiers vins bio en 2020. Depuis 2019, ils se tournent vers la biodynamie. Si ces vignerons nont pas eu de réels soucis à convertir leur vignoble en bio, du fait de leurs pratiques, ils ont vécu, auparavant, les déboires des novices qui se lancent dans un nouveau métier. Par ailleurs, en dix ans, leur vignoble a subi trois grosses gelées et trois gelées plus modérées. Pour limiter les risques, ils se sont dotés de tours anti-gel : une fixe et deux motrices. Quatre brebis Shropshire pâturent les vignes durant lhiver, ce qui leur permet de gagner du temps dans la gestion de lenherbement. Au chai, les expérimentations se multiplient, avec lidée dintervenir le moins possible sur les vins.
Amiens : A la rencontre de « lîle aux Fruits »
Clément CARDON, AuteurLes résidences secondaires se sont petit à petit répandues dans les hortillonnages de la ville dAmiens (marécages historiquement aménagés en terres maraîchères). Or, le potentiel agronomique de ces terres est toujours présent, même sil ne reste quune dizaine de maraîchers. Les membres de lassociation « lÎle aux Fruits » ont fait le pari de faire revivre ces hortillonnages en favorisant la nature et en produisant des aliments locaux et biologiques (production de légumes en permaculture, marché local, ferme pédagogique, food-truck, cuisine, commande de paniers de légumes en ligne ). Lassociation emploie cinq salariés, dont deux maraîchers à temps plein, et possède une exploitation dun hectare sur lîle de Sainte-Aragone (comme laccès au foncier est toujours compliqué en milieu urbain, les membres de lassociation ont dû batailler pour pouvoir exploiter cet hectare). Si, au départ du projet, « lÎle aux Fruits » bénéficiait de fonds dinvestissement publics, sa viabilité économique repose maintenant à moitié sur ses ventes au marché et à moitié sur ses autres services. En septembre 2020, lassociation a même ouvert un incubateur de maraîchage pour accompagner quatre à six porteurs de projet par an.
Autonomie technique : Reprendre notre métier aux machines ?
L'ATELIER PAYSAN, AuteurLAtelier Paysan accompagne, depuis une dizaine dannées, des producteurs dans la conception et la réalisation doutils et de bâtiments adaptés à une agroécologie paysanne. Cette coopérative permet ainsi aux paysans de réfléchir au choix de leurs outils et de sapproprier des savoirs et des savoir-faire pour être plus autonomes sur leur ferme. La transmission de ces savoirs et savoir-faire est basée sur une éducation populaire : la pédagogie seffectue à travers des chantiers permettant une transmission de pair à pair (co-apprentissage). LAtelier Paysan propose aussi de se saisir collectivement de la question des technologies agricoles afin dalerter sur les besoins dautonomie technique en agriculture. Comme les porteurs de projets dinstallation agricole ont fortement besoin dacquérir des compétences en machinisme (autoconstruction, capacité à maîtriser leurs outils, à les entretenir, à les adapter, à les réparer ), lAtelier Paysan a proposé, pour la première fois, deux sessions dune formation de 35 jours, en Bretagne, à lautomne 2020. Ces formations ont été organisées en partenariat avec la région Bretagne et Pôle Emploi. Lobjectif était dacquérir des compétences solides tout en construisant une gamme doutils nécessaires pour démarrer.
Les avis du CESE : Entre transmettre et s'installer, l'avenir de l'agriculture !
Assurer le renouvellement des générations d'agricultrices et d'agriculteurs est un défi essentiel à relever. En effet, le rythme actuel des installations en agriculture (13 000 en 2019) ne permettra même pas de compenser les cessations dactivités massives prévues dans les années à venir (un tiers des paysannes et des paysans ont plus de 55 ans) ; un quart des exploitations pourraient ainsi disparaître en 5 ans seulement. Or, pour garantir la sécurité alimentaire dans les prochaines décennies, assurer le dynamisme des zones rurales et réussir les transitions écologique, climatique, énergétique, économique et sociale qui simposent, la présence de très nombreux agriculteurs et salariés agricoles, répartis sur lensemble des territoires, est indispensable. Le renouvellement des générations, qui doit favoriser les évolutions indispensables de lagriculture, constitue le thème "pivot" de cet avis du CESE (Conseil économique, social et environnemental). Après avoir établi un état des lieux de la situation de lagriculture française, en particulier sous langle démographique, ce document analyse tant les dispositifs visant à favoriser linstallation et la transmission, que les freins constatés. Sur cette base, il formule des propositions concrètes pour faire en sorte que celles et ceux qui souhaitent exercer ces métiers y parviennent, afin dassurer lavenir de notre agriculture. Dans le cadre de la préparation du document, une journée déchanges entre des candidates et candidats à linstallation, des nouvelles et nouveaux installés, ainsi que des cédantes et cédants a été organisée. Elle a regroupé une vingtaine de participants dont les expériences ont permis denrichir cette étude. Plusieurs témoignages de participants incarnant les problématiques abordées figurent dans des encadrés.
Beaumont : objectif « jeunes »
Véronique LEON, AuteurBeaumont est une commune de 250 habitants, en Ardèche. Avec le tourisme, le village compte jusquà 1 200 personnes lété. Le maire, Pascal Waldschmit, mène, depuis plusieurs mandats, une politique favorisant les installations agricoles. Pour cela, les élus ont effectué un gros travail de recensement de biens vacants afin de récupérer les parcelles abandonnées. La commune a également acquis 45 ha supplémentaires avec laide de la communauté de communes. Une ferme communale a ainsi pu être créée. Un appel à porteurs de projet a permis de sélectionner le projet dun couple qui s'est installé sur une quarantaine d'hectares en porcs sur paille, PPAM et miel. La mairie a "avancé" les matériaux qui ont servi à la construction du bâtiment et le couple a pu tout racheter en 2018 pour 90 000 . En parallèle, de la pédagogie a été réalisée pour convaincre les gens de laisser les terres à des jeunes afin de maintenir lécole et des espaces de vie. Le PLU a aussi été revu pour mettre un maximum de terres en zone agricole. Pour attirer de nouveaux habitants (jeunes), des logements ont été construits sur danciennes ruines, et une voiture électrique est mise à disposition des habitants pour favoriser les liens sociaux entre les différents hameaux. Lancien presbytère a aussi été racheté par la mairie et va être réaménagé en bistrot-auberge de pays, gîte détape, médiathèque et salle pour les associations.
Bernard Schmitt, parcours d'un paysan engagé
BIODYNAMIS, AuteurBernard Schmitt fait partie des pionniers de l'AB et le récit de son parcours est riche d'enseignements. En 1980, il s'est installé en recomposant une ferme familiale sur un site sans reprise, avec pour projet de développer un lieu dédié à la découverte du vivant. Avec sa femme Thérèse, ils vont tout d'abord apprendre le métier de maraîcher bio, s'immerger dans le lieu, l'apprivoiser, faire face aux imprévus, expérimenter. La rencontre avec un viticulteur en biodynamie sera une révélation et fera prendre à Bernard un nouveau départ : "J'avais l'impression de découvrir quelque chose qui m'attendait et qui me prendrait beaucoup de temps avant d'en avoir fait le tour". La notion d'écosystème, en particulier, a permis d'impulser un nouveau souffle au domaine. Bernard et Thérèse ont introduit quelques vaches de race locale, se sont mis à cultiver du blé pour fabriquer leur pain, ont démarré la vente à la ferme... Une nouvelle étape a été franchie avec la création de l'association des Amis du Chêne pour le recours à la Terre qui a apporté un foisonnement d'activités agricoles et sociales sur le lieu. La dimension sociale s'est développée encore plus avec l'accueil de groupes sur la ferme, notamment d'enfants et de stagiaires. Au début des années 2000, le domaine est passé de 6 ha à 30 ha, puis un GIE (groupement d'intérêt économique) a été créé pour développer la vente, à laquelle Bernard s'est consacré avec passion. Cette passion de transmettre et de diffuser des connaissances sur la biodynamie l'a conduit à s'investir dans le MABD (Mouvement de lAgriculture Bio-Dynamique), dont il a longtemps été président, et à devenir formateur. La transmission de sa ferme a marqué un tournant. Aujourd'hui, Bernard continue de nourrir son lien au vivant en passant de longs moments d'immersion dans la nature.
Bio-portrait : La Savonnerie du Cèdre
Camille VERON, AuteurA Kilstett, en Alsace, Frédéric découvre la savonnerie en tant que hobby, avant de suivre des formations et de réaliser une reconversion professionnelle en montant la Savonnerie du Cèdre, en août 2019. Sa sur Sylvie, qui travaillait dans le bâtiment, le rejoint, et ils montent à deux un petit laboratoire. Convaincus par les valeurs de Nature & Progrès, ils y adhèrent dès le début et vendent leurs produits labellisés sur les marchés et dans les boutiques bio. Ils doivent encore développer leur activité pour en vivre, mais cela leur semble bien parti. Partant dexpériences et de sensibilités différentes, ils racontent, lun et lautre, comment ce nouveau projet de vie a changé leur perception de lagriculture biologique (ainsi que celle de leur famille) et comment il a apporté une cohérence entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle.
Du Champ à la Chope : Technologies appropriées pour la brasserie paysanne
Pour l'Atelier Paysan, la transformation de nos modèles de production agricole et alimentaire passe par la réappropriation de la question technologique par les communautés paysannes. Dans cet ouvrage, il part à la rencontre de la filière brassicole et publie un nouveau recueil thématique consacré à la brasserie paysanne. « Du Champ à la Chope » offre des ressources pour explorer les maillons de cette filière dynamique à travers des réalisations paysannes qui contribuent à son dynamisme et à donner une réelle perspective dautonomie et de coopération pour les acteur·rices qui souhaitent s'en saisir pour la diversification de leur activité ou pour linstallation. De la culture de lorge brassicole à celle du houblon, en passant par les étapes de maltage et de brasserie, ce guide recense des innovations techniques spécifiques et offre des pistes de réflexion concrètes pour favoriser la Recherche et le Développement appliquée à la filière.
Créer son atelier PPAM bio sur une ferme céréalière, portrait de Sylvia Hirschi, "Les Jardins de la Cure"
Emmanuelle CHOLLET, AuteurFille dagriculteurs, Sylvia Hirschi a grandi en Suisse. Passionnée par les plantes et diplômée en naturopathie, elle a décidé de produire elle-même ses plantes aromatiques et médicinales bio. Cest ainsi quelle a rejoint Lionel, son mari, sur sa ferme en grandes cultures, tout près de lîle de Noirmoutier (85), tout en continuant son activité dinfirmière en libéral dans un premier temps. Une trentaine de plantes ont pu être commercialisées dès la première année. Quand Sylvia a commencé à élaborer des mélanges de tisanes, daromates et des baumes de soin, plusieurs magasins locaux ont été intéressés. Puis, en 2016, Sylvia et Lionel ont auto-construit un alambic en inox de 60 litres et ont lancé une activité de distillation. Dans le même temps, Sylvia a augmenté la gamme des tisanes et propose actuellement 15 mélanges de plantes, 8 eaux florales, 6 mélanges dhydrolats, 3 baumes de soin, des aromates et des pestos dail des ours. Elle travaille maintenant à temps plein à cette activité.
Dossier : L'accaparement des terres
Nelly PEGEAULT, Auteur ; Michel MERLET, Auteur ; Quentin MATHIEU, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier apporte des éclairages sur le phénomène d'accaparement de terres agricoles à travers le monde, qui représente, selon lONG GRAIN, environ 30 millions d'ha sur les 10 dernières années. Il aborde notamment les points suivants : achat de terres, en France, par des investisseurs étrangers ; introduction de fonds d'investissement ou de sociétés de gestion d'actifs dans la propriété des entreprises et des exploitations agricoles ; appropriation de terres pour des activités d'extraction de ressources ou de plantations intensives en chassant les populations locales qui y pratiquaient lagriculture vivrière. Certaines expériences positives, à léchelle française, sont ensuite présentées : achat de terres par Terre de Liens pour linstallation paysanne en AB ; commune de Moëlan-sur-Mer (29) qui a réussi à remettre en culture 120 ha de terres inoccupées.
Dossier : Des communes pour l'agriculture paysanne
Louise CALAIS, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Denise RASSE, Auteur ; ET AL., AuteurLes communes et les collectivités territoriales peuvent jouer un rôle important dans le maintien dune agriculture locale et respectueuse de lenvironnement. Ce dossier décrit plusieurs initiatives mises en place. Certaines communes ont, par exemple, fait le choix dapprovisionner leurs cantines scolaires en produits locaux et bio, comme la commune de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) qui emploie un agriculteur bio, ou encore Lons-le-Saunier qui a mis en place des partenariats avec des agriculteurs bio locaux. Dautres communes aident de différentes manières des porteurs de projets agricoles : la commune de Quézac (Cantal) a installé trois fermes maraîchères sur ses terrains communaux, et une communauté de communes de lOrne a financé lachat dune serre nécessaire à linstallation dun maraîcher bio. Dans les Alpes-Maritimes, à 20 km de Nice, la commune de Saint-Jeannet a mené une politique de reconquête des terres agricoles avec laide de différents acteurs du territoire. Ceci lui a permis de reclasser 500 ha en zone agricole ou naturelle, et de créer une Zone agricole protégée. Dans le Pas-de-Calais, la commune de Loos-en-Gohelle a fait le choix de mettre des terres à disposition dagriculteurs à condition quils les cultivent en bio et quils convertissent en bio au moins la même surface sur leurs propres fermes. En Haute-Savoie, la commune de Massongy a créé une couveuse dactivités agricoles. Dans le Berry, des agriculteurs et des communes se sont organisés en coopérative pour valoriser les haies en plaquettes de chauffage. Dans les Hautes-Alpes, des éleveurs ont pu, avec le soutien des collectivités locales, ré-ouvrir et gérer eux-mêmes un abattoir de proximité qui était en faillite. Enfin, le kit de mobilisation « Décidons de notre alimentation ! » est présenté. Il a été créé par les Ami.e.s de la Confédération Paysanne pour interpeler les candidats aux élections municipales.
Dossier : L'entreprise agrirurale, une opportunité pour les territoires
Fabrice BUGNOT, Auteur ; Jade LEMAIRE, AuteurEn 2005, Cap rural (centre de ressources sur le développement local en Rhône-Alpes) avait publié un guide pour encourager les élus et les professionnels du développement à sintéresser aux entreprises agrirurales. Ces dernières sont définies comme des entreprises combinant plusieurs activités, dont au moins une agricole. Quinze ans plus tard, une partie des problématiques rencontrées par les porteurs de projet freinent toujours le développement de ces entreprises. Néanmoins, la relocalisation des activités agroalimentaires et le développement de politiques en faveur des produits bio et locaux semblent donner un nouvel élan à ces entreprises. Ce dossier, co-construit par Transrural initiatives et Cap rural, montre pourquoi et comment soutenir et accompagner les entreprises agrirurales au profit dun développement local et durable. Pour cela, il décrit plusieurs initiatives, la manière dont elles sinscrivent dans leur territoire, ainsi que les problématiques auxquelles elles sont confrontées.
Dossier : Et maintenant, laprès !
Véronique MARCHESSEAU, AuteurLa Confédération paysanne alerte, depuis plusieurs années, sur la nécessité de réorienter les modèles agricoles vers des systèmes plus viables. La pandémie de Covid-19 a mis en exergue des secteurs dactivités jusqualors relégués dans lombre (santé, agriculture, alimentation ) et a remis en avant quelques enjeux liés à notre système alimentaire. Ce dossier commence par dénoncer le manque de résilience de notre système alimentaire. Il dépeint ensuite les nuisances provoquées par lindustrialisation de lélevage sur notre environnement (perte de biodiversité, réchauffement climatique ) et celles provoquées par la malbouffe sur notre santé. A la suite, il propose plusieurs solutions pour tendre vers des systèmes agricoles et alimentaires plus durables (chacune dentre elles fait lobjet dun article) : arrêter les accords de libre-échange ; annuler les dettes des pays pauvres ; changer de politique agricole en mettant la priorité sur le commerce local et régional pour assurer la sécurité alimentaire ; relocaliser les productions ; développer les PAT (projets alimentaires territoriaux) ; remettre en place des outils de régulation pour les filières longues afin de mieux adapter loffre au marché ; favoriser les installations et les petites exploitations pour ne pas dépendre des travailleurs détachés
Dossier : La transmission : une étape essentielle qui santicipe et se prépare
Élise SCHEEPERS, Auteur ; Julie GALL, Auteur ; Joël BOURDERIOUX, Auteur ; ET AL., AuteurLa moyenne dâge des chefs dexploitation agricole, des coexploitants et des associés était de 49,3 ans en 2017, signe du vieillissement des producteurs. Or, en 2016, seulement 2 départs sur 5 ont donné lieu à une reprise. Ce phénomène touche aussi les producteurs bio et il est donc important de semparer de cette question pour maintenir les fermes en AB et pour ne pas déstabiliser les filières. Cest ce que confirme létude, menée par Bio en Grand Est en Alsace, Champagne Ardenne et Lorraine, basée sur le repérage des cédants en 2014, 2017 et 2019. Cette étude montre notamment que, chez les producteurs lorrains ayant plus de 50 ans et nayant pas encore engagé de réflexion sur la transmission de leur exploitation, 70 % pensent que cette question doit être prise en compte 3 ans avant lâge de la retraite. Or, lexpérience montre quil vaut mieux commencer à réfléchir 10 ans avant la date prévue du départ et travailler sur divers points-clés pour augmenter les chances de succès : les motivations, le foncier, la rentabilité de la ferme, la recherche dun repreneur et le lien avec lui (ex. via des stages de pré-installation). Les acteurs du Grand Est, en particulier Bio en Grand Est, se sont organisés pour offrir un accompagnement adapté visant à faciliter les transmissions en bio sur ce territoire.
Drôme : Agriculture et biodiversité, des services réciproques
Cécile KOEHLER, AuteurValéry Martineau est un ancien cadre du secteur industriel. A 35 ans, il ne souhaitait plus autant cautionner la société de consommation. Il a alors quitté son travail et a passé un brevet professionnel, option responsable dentreprise agricole en maraîchage biologique. Grâce à certaines rencontres (ses maîtres de stage et des paysans de la Confédération paysanne), il a assez facilement trouvé du foncier dans la Drôme (4 ha). Après trois années de statut cotisant solidaire, il est devenu agriculteur bio, à 40 ans. Au début, lorsquil menait plusieurs batailles de front (installation agricole, construction dune maison, enfants ), il utilisait du paillage plastique et des intrants phytosanitaires (utilisables en bio). Maintenant quil nest plus dans lurgence économique, il en utilise moins et a pour objectifs de rendre sa ferme plus résiliente au changement climatique et de favoriser la biodiversité. Pour cela, il sappuie sur deux associations : lHirondelle aux champs et lAdaf. Avec la première association, il a réalisé plusieurs aménagements en faveur de la biodiversité (haies, nichoirs, abris, mare). Avec lAdaf, il a travaillé sur la mycorhization, le maraîchage sur sol vivant et la création dun verger maraîcher. Grâce à lAdaf et à des financements de la Caisse des dépôts et consignations, une zone agroécologique de 60 ha, regroupant sa ferme et celles de deux amis, va aussi être créée. Un suivi global de la biodiversité y sera assuré jusquen 2050.
Une dynamique ovine se crée en Vendée ; Le parcours dinstallation de Mathilde Besson
Juliette MICHEL, AuteurA lautomne 2019, le GRAPEA et le CIVAM Haut Bocage ont organisé une journée technique à destination déleveurs ovins vendéens. Cette journée avait notamment pour objectif de lancer une dynamique déchanges, afin d'améliorer la gestion du pâturage et celle du parasitisme. Cet article décrit le parcours à linstallation de lune des éleveuses, Mathilde Besson, qui souhaite développer un système herbager autonome et économe. Elle est originaire du Nord de la France et fille dun éleveur ovins viande. Après plusieurs années en tant que salariée dans le para-agricole, elle s'est installée, en 2019, en Vendée, sur 42 ha qui jouxtent la ferme de son mari (éleveur laitier). Elle a repris une ancienne ferme bovine quil a fallu réaménager pour les ovins, a récupéré le cheptel de son père (160 brebis, dont 90 Boulonnaises et 70 Finnoises croisées Ile-de-France), ainsi quune partie du matériel. Après avoir débuté sa conversion à l'agriculture biologique, Mathilde Besson souhaite vendre en direct et étaler le travail sur toute lannée avec trois saisons de mises bas.
Enquête : Femmes paysannes : S'installer en agriculture : Freins et leviers
Ce document présente les résultats d'une étude basée sur une enquête réalisée auprès de 151 femmes paysannes, dont 107 en bio, issues de plusieurs réseaux (Réseau Civam, Confédération Paysanne, ADEAR, Terre de Liens). Il vise à comprendre quels sont les différents profils de femmes en agriculture : parcours, motivations, freins et soutiens rencontrés lors de l'installation, financement du projet, intégration sur un territoire Cette étude multi-facettes rend compte dautant de trajectoires différentes. Des extraits de réponses à des questions ouvertes sont reproduits, illustrant la variété et la richesse des parcours d'agricultrices de nos jours et de leur engagement.
L'exode urbain : Manifeste pour une ruralité positive
Claire Desmares-Poirrier partage son expérience et les réflexions qui lont conduite à rompre avec un mode de vie urbain qui ne lui convenait plus, en quête d'un projet de vie qui fait sens et dun désir de nature. Au-delà de son histoire personnelle, de la création, avec son mari, dune ferme en plantes aromatiques et médicinales bio et dun café-librairie dans une petite commune, cest de la ruralité dont il est question, avec ses problématiques daujourdhui et ses atouts pour mener à bien des projets de vie alternatifs. Car l'idée nest pas celle d'un retour en arrière. Ici, la ruralité est moderne, connectée à la ville, dans une dynamique coopérative et intégrative des espaces de vie. C'est lexode 2.0. Celui qui a pour but de générer un regain dintérêt envers les campagnes. En partageant lengagement à l'origine de son choix de vie, lauteure invite à une prise de recul et à une analyse des quotidiens urbains, pour un passage à l'action vers un mode de vie plus durable, plus humain, plus rural... Dans le contexte de la pandémie de Covid-19 qui a éveillé un sentiment de vulnérabilité chez les citadins, cet ouvrage encourage à faire le point sur les aspects dysfonctionnels et assujettissants de la vie urbaine. Il invite le lecteur à porter un regard nouveau sur les campagnes et donne des clefs pour réfléchir à un projet de vie plus en accord avec ses principes et à lécoute de ses réels besoins.
Une ferme très à cheval en agriculture paysanne
Patrice VIDIEU, AuteurAprès avoir vécu diverses expériences en lien avec lagriculture paysanne et le développement de la filière cheval dans plusieurs régions françaises et à létranger, Agathe Bodo et Jean-Baptiste Hannebicque ont décidé de voyager plus de six mois en autonomie avec trois chevaux, entre France et Slovaquie, pour aller à la rencontre des paysans européens. Au sud de lAllemagne, ils ont fait la connaissance déleveurs de chevaux Haflingers qui vendent le lait de leurs juments. Agathe et Jean-Baptiste retourneront les voir deux ans de suite en Woofing, le temps d'identifier des terres pour sinstaller en France. Avec laide de la Confédération paysanne, ils trouvent des terrains dans le Lot, en 2014. Jean-Baptiste sinstalle et Agathe continue de travailler à côté pour le développement de lagriculture paysanne. En 2019, Jean-Baptiste a une vingtaine de juments et sa ferme est certifiée bio (Nature et Progrès). Son chiffre daffaires sélève à 32 000 : 25 % liés à la vente de lait, 25 % liés à la vente de savons, 20 % aux prestations en traction animale, 15 % à la vente danimaux, 15 % à laccueil à la ferme (Accueil Paysan). Agathe devrait bientôt sinstaller en apportant quelques vaches Salers pour mieux valoriser lherbe.
Fermebioscopie : La bio partout et pour tous, histoire d'une reconversion professionnelle réussie en Normandie
Guillaume JOURDAIN, AuteurStéphane Lechartier, aujourd'hui éleveur bovins lait bio en Normandie, raconte son parcours depuis les débuts tumultueux de son installation. Il explique notamment comment Biolait a joué un rôle important dans la conversion de son exploitation, mais aussi le rôle de plusieurs autres acteurs qui l'ont accompagné, notamment sa conseillère à l'installation du CER France. Il décrit son système et la façon dont il s'y est pris pour constituer sa propre grille de valeurs. Soucieux de rationaliser son temps de travail et de maîtriser ses coûts de production, il cherche en permanence à concilier volume de lait, prix et charge de travail.
Les fleurs comestibles dElodie
Olivier BAZALGE, Auteur ; Guy DUBON, AuteurElodie Teixeira était designer textile. A 26 ans, après sept années passées à Paris, elle a décidé deffectuer une reconversion professionnelle pour produire des fleurs comestibles en agriculture biologique. Début 2018, elle a commencé un BPREA. Elle a eu du mal à convaincre les responsables de la formation de lintégrer, car elle était uniquement intéressée par les fleurs comestibles, pas par le maraîchage, ni par lhorticulture. Elle a réalisé ses cinq stages en lien avec la production de fleurs. Parallèlement, elle a rédigé un dossier quelle voulait présenter aux banques, une fois son BPREA validé, et a réalisé des études de marché. Elle savait alors que son panel de clients pourrait être varié : pâtissiers, traiteurs, restaurateurs, bars, organisateurs dévènements Cependant, en plus de trouver des financements et des débouchés, il fallait trouver un terrain pas trop loin de Montpellier pour pouvoir livrer rapidement ses clients en fleurs fraîches. Elle a alors rencontré Claude Menoury, une maraîchère bio qui souhaitait mettre à disposition certains de ses terrains pour aider des jeunes à sinstaller. Celle-ci lui a alors proposé dexploiter 320 m² de plein champ et autant de surface sous serre. Elodie Teixeira sest installée en 2019 et a pu vendre directement sa production en bio.
Former à la permaculture dans l'enseignement technique agricole : Témoignages
La permaculture se présente aujourdhui comme un système innovant et fait lobjet de divers travaux de recherche. Le premier objectif est de comprendre les implications sociétales de ce système et les motivations individuelles et collectives visant à créer une nouvelle manière de vivre et dêtre. Le deuxième objectif est d'étudier la viabilité technico-économique de ces projets. En France, les projets permacoles émergent depuis une quinzaine dannées et participent au développement territorial : par le maintien de lemploi, la préservation de lenvironnement et des ressources naturelles, le développement des circuits courts et la création de paysages agricoles diversifiés et favorables au maintien de la biodiversité. Qu'en est-il des formations à la permaculture dans l'enseignement technique agricole ? Quels formats prennent-elles ? Comment s'insèrent-elles dans le parcours des futurs agriculteurs.trices ? Quelles plus-values apportent-elles ? C'est à travers le témoignage du Lycée agricole La Cazotte, à Saint-Affrique, en Aveyron, quun aperçu est donné.
Friches littorales de Moëlan-sur-Mer : Un projet unique en France
SYMBIOSE, AuteurÀ Moëlan-sur-Mer (Finistère), un projet de reconquête des friches littorales est en train de se concrétiser. Issu de réflexions menées depuis 2013, ce projet porte sur 120 ha de terrains agricoles non exploités depuis les années 60-70. Il aura fallu cinq ans de cheminement administratif pour que des activités agricoles soient de nouveau permises. Dici deux ans, une petite dizaine de producteurs devraient travailler ces terres. Ce projet a été porté par la municipalité, qui a choisi de sappuyer sur Terre de Liens et sur le GAB 29 pour animer sa mise en uvre (les projets agricoles sont tous en agriculture biologique). Les 120 ha sont composés de trois îlots (23, 27 et 64 ha). Pour chacun de ces îlots, des ateliers dinformation et de co-construction avec les propriétaires ont été réalisés, puis des projets agricoles ont été étudiés et retenus (ou sont encore à létude). Létape de défrichement et de mise en culture va pouvoir bientôt commencer. Par exemple, lîlot de 23 ha va permettre linstallation dun maraîcher diversifié (5 ha) et dOptim-ism, une association dinsertion sociale et professionnelle (18 ha).
Du fromage et des yaourts bio
Damien HARDY, AuteurInstallés en AB, depuis 2009, dans les Alpes-de-Haute-Provence, Florentin Schaal et Céline Drouin, éleveurs d'ovins lait de race Lacaune, ont mis en place un système simple et performant. Avec un troupeau de 80 mères en monotraite, dont le renouvellement est assuré par achat extérieur, ils produisent 18 000 litres de lait par an quils transforment en fromages et yaourts, avec laide de deux salariés à temps partiel. Ils commercialisent en magasins de producteurs, sur des marchés, en AMAP ou encore auprès de restaurants. A leur installation sur une ferme en location comptant une bergerie, un tunnel, 30 hectares fauchables et 225 ha de parcours, ce couple a fait le choix dinvestir a minima. Leur logique est dassocier performance et simplicité. Les agneaux, nés vers la mi-février, restent avec leur mère jusquà labattage, mi-avril. Découpés dans latelier de la ferme, ils sont vendus en colis à 15 le kilo. Quelques cochons sont aussi engraissés avec le petit-lait. Les parcours sont réservés aux femelles après tarissement. En lactation, elles reçoivent du foin de luzerne, de lorge et du maïs achetés, mais aussi de la luzerne ou du sainfoin autoproduits, et sortent sur le parc de détente ou sur les prairies temporaires. Les fromages sont vendus, en moyenne, à 25 le kilo, soit une valorisation du lait à 6,10 le litre, contre une moyenne de 4,5 observée auprès d'autres éleveurs de la région. A ce jour, ce couple ne veut rien changer à leur système qui leur permet de bien vivre avec un petit troupeau.
D'une génération à l'autre, ensemble vers un système autonome
Céline MEFFE, AuteurJérôme Poux sest installé comme éleveur laitier conventionnel en 1991, dans le Tarn-et-Garonne. Il est rejoint par sa femme, Sophie, en 1999. Lannée suivante, ils investissent pour mettre aux normes leur élevage (nouvelle stabulation, salle de traite ). En 2009, ils sont touchés de plein fouet par la crise laitière. Leur situation économique est aggravée par le fait que leur laiterie, Leche Pascual (Espagne), arrête de collecter en France. Le couple doit alors décaler ses prêts de deux ans, devient bénéficiaire du RSA et de la CMU. Cette situation met en colère Sophie, qui rejoint lAPLI et sengage pour dénoncer la situation de nombreux éleveurs laitiers. En parallèle, sur la ferme, le couple se pose beaucoup de questions : arrêter ? Rester comme cela ? Changer de système ? Ils font le choix de transformer une partie de leur lait (ils investissent 150 000 dans une fromagerie en 2011) et de passer en bio (conversion en 2012). La situation économique sest redressée et les résultats économiques de 2018 sont bons (ils sont présentés à travers le travail dun élève en BTS ACSE qui a été en stage sur la ferme). Jérôme et Sophie emploient même leur fils Mathieu (45h/semaine) et leur second fils, Théo, va sinstaller avec eux. Ce dernier offre, en fin darticle, sa vision sur lavenir de la ferme.
Les grands domaines en biodynamie : Sept dynamiseurs
Hélène DARRAS, AuteurAujourd'hui céréalier en biodynamie dans la Meuse, Philippe Fourmet est passé directement de l'agriculture conventionnelle à la biodynamie, à partir de 1994, dix ans après son installation. Ce sont d'abord ses 360 ha de céréales qui ont été convertis progressivement, puis, dans un deuxième temps, toute sa ferme. Appliquer les préparations biodynamiques sur 360 ha nécessite un matériel adapté et une organisation rigoureuse. Pour la dynamisation de ses préparations, Philippe Fourmet travaillait, au début, avec 7 dynamiseurs en bois de 260 l. Depuis, il a réduit leur nombre et a fait fabriquer des récipients en terre cuite, qui lui conviennent mieux que ceux en bois ou en cuivre. Il fabrique lui-même ses préparations, en collaboration avec une ferme en polyculture-élevage située à proximité. Philippe Fourmet décrit les difficultés rencontrées pour commercialiser ses céréales jusqu'à ce qu'il participe, en 2006, à la création de Demeter France Coop, première coopérative française de céréales Demeter. Depuis, il a acheté un moulin et repris en gérance une boulangerie en région parisienne... 25 ans après ses débuts, il souligne l'importance des échanges et de l'organisation de réseaux pour le développement de la biodynamie.
Guide éleveur.se.s : Elever des bovins allaitants bio
Ce guide rassemble des données sur la production de viande bovine bio, issues d'un travail de recherche bibliographique, d'échanges avec des experts de la production de viande bovine bio et de relevés de pratiques d'éleveur-se-s de 9 fermes en Pays de la Loire en systèmes naisseur-engraisseur, engraisseur ou veaux de lait sous la mère. La coordination agrobiologique des Pays de la Loire souhaite ainsi accompagner les porteurs de projets d'installation ou de conversion en viande bovine bio. Ce document souligne, en particulier, l'intérêt de trouver le modèle qui correspond à chacun, mais avec une constante, celle d'arriver à une autonomie satisfaisante en matière d'alimentation des animaux, ainsi qu'à une bonne valorisation de ses produits. Les étapes de l'installation ou de la conversion en bovins bio allaitants sont décrites, la réglementation est rappelée ; puis, des références technico-économiques sont présentées, ainsi que des informations sur l'alimentation et l'autonomie alimentaire, le choix du type d'animaux, l'adaptation à la sécheresse, la production de veaux, la santé du troupeau, la commercialisation et l'abattage à la ferme.
Guide éleveur.se.s : Élever des chèvres bio : Réédition 2020
En Pays de la Loire, la filière caprine est toujours dynamique, avec une évolution des effectifs de chèvres en bio et en conversion : 14 129 chèvres en bio ou en conversion en 2019 (101 exploitations), contre 10 265 en 2018. Ce guide s'adresse aux porteurs de projets qui souhaitent s'installer en élevage caprin bio ou convertir leur élevage. Il fournit des éléments de réflexion pour pouvoir se lancer. Neuf élevages de chèvres bio, issus de 4 départements de la région Pays de la Loire, sont présentés sous forme de fiches enrichies par les paroles des éleveurs. Ces fiches abordent les aspects suivants : assolement et conduite des cultures, gestion du pâturage, alimentation, autonomie de l'exploitation, conduite sanitaire du troupeau, commercialisation.
Guide éleveur.se.s : Elever des lapins bio
Alexandre ROUMET, Auteur ; Anne UZUREAU, Auteur ; Marie-Christine FAVÉ, Auteur ; ET AL., Auteur | ANGERS CEDEX 02 (Pôle Régional Bio, 9 Rue André Brouard - CS 70510, 49 105, FRANCE) : CAB PAYS DE LA LOIRE | 2020Ce guide technique apporte des informations sur la filière cunicole biologique, ainsi que des conseils techniques sur la production de lapins bio. Il est le fruit dun travail initié en 2020 par lAELBF (Association des Eleveurs de Lapin Bio de France) et a été construit en lien avec les éleveurs du GIEE LAPINS. Ce guide commence par présenter cette filière émergente, ainsi que la diversité des acteurs qui la composent. Il apporte ensuite des éléments sur les grands principes de la production cunicole biologique, sur les textes réglementaires, sur les questions à se poser avant de monter un atelier cunicole bio ou de convertir un atelier déjà existant Il détaille également certains points, sur des aspects techniques et réglementaires (le logement, lalimentation et labreuvement, la reproduction, la santé des lapins, labattage et la transformation, la commercialisation), avant de fournir des références technico-économiques. Les témoignages de sept éleveurs de lapins bio sont ensuite rapportés : Romain Lombard sest fait accompagner par la CIAP (Coopérative dInstallation en Agriculture Paysanne) durant son installation ; Sylvie Girandier a un système de production composé uniquement de parcs fixes : Jean-Pierre Goby est enseignant et responsable de latelier lapin biologique de lIUT de Perpignan ; Jean-Mathieu Billoud abat ses lapins à la ferme ; Carine Poteaux produit des lapins bio pour une filière semi-longue ; Pascal Orain a adapté sa conduite délevage en fonction des saisons ; Laura Zuanella sest installée avec son compagnon, début 2020, et a lancé un atelier lapins bio pour diversifier le système de production.
Une installation atypique mais bien accompagnée
Clémence DAIRON, AuteurBérenger Arnould a grandi dans une ferme laitière conventionnelle, dans les Ardennes. Après un BTS agricole, il enchaîne plusieurs saisons de maraîchage, découvre lagriculture biologique et lagroforesterie, puis retourne travailler chez ses parents. Il décide alors de reprendre la ferme et de la convertir au bio, mais des tensions apparaissent et le poussent à abandonner son projet. Il déménage dans le Maine-et-Loire pour retrouver sa compagne. Il prépare un nouveau projet dinstallation : un élevage ovin itinérant pour produire des agneaux dherbe toute en participant à lentretien despaces naturels (pastoralisme). Pour monter son projet, il sinspire dun collectif de cinq bergers « sans terres » et sans bergerie en Centre-Val-de-Loire. Pour être accompagné dans la mise en place de son projet, Bérenger sollicite la Coopérative pour linstallation en agriculture paysanne (Ciap) et débute un Stage Paysan Créatif (durée dun an). La recherche de foncier est très vite identifiée comme lun des enjeux majeurs de son projet, mais il peine à fédérer des acteurs pour repérer des espaces quil pourrait occuper. En juin 2019, il entre en portage dactivité par la coopérative et bénéficie dun préfinancement de 40 000 (achat de 145 mères et dune bétaillère). Bérenger peaufine le dimensionnement de son activité et poursuit les démarches pour sécuriser son foncier.
Maël Alric à Saint-Izaire en Aveyron : « Jeune éleveur, je cours toujours après mes rêves »
Clément CROS, Auteur ; Nicolas DELPON, Auteur ; Chrislain MOYSSET, Auteur ; ET AL., AuteurMaël Alric est un sportif de haut niveau (duathlon). Petit-fils et fils dagriculteurs, il ne pensait pas sinstaller sur la ferme familiale et a tout dabord suivi un cursus pour devenir kinésithérapeute. Toutefois, après être venu prêter main forte sur la ferme de ses parents en 2011 (ferme en ovins lait biologique avec transformation laitière), il a décidé de sinstaller. Comme il navait pas de formation agricole, il a tout dabord passé un BPREA au CFPPA de La Cazotte (Aveyron), ce qui lui a permis de découvrir de nouvelles pratiques, comme laromathérapie pour soigner les brebis. Il sest ensuite installé en 2015. Cependant, en devenant agriculteur, il ne voulait pas renoncer à ses compétitions et à son objectif de qualification pour les championnats du monde de duathlon. Avec laide de ses parents, il sest organisé pour arriver à sentraîner quotidiennement et à assister aux stages de préparation pour les championnats. Par rapport aux autres sportifs de haut niveau, sa principale contrainte est le manque de récupération physique.
Maraîchage biologique : La méthode d'Eliot Coleman : Techniques et outils de culture
Eliot COLEMAN, Auteur ; Pierre BERTRAND, Auteur | ARLES CEDEX (Place Nina-Berberova, BP 90038, 13 633, FRANCE) : ÉDITIONS ACTES SUD | 2020Né en 1938, Eliot Coleman est considéré comme le pionnier américain du maraîchage biologique. Depuis plus de cinquante ans, il cultive une ferme dans le Nord-Est des États-Unis. Harmonieusement insérée dans l'écosystème naturel qui l'entoure, intensément cultivée sans recours aux énergies fossiles, elle atteint une productivité impressionnante. Dans ce manuel, qui s'adresse aussi bien au jardinier amateur qu'au maraîcher, Eliot Coleman transmet le fruit de son expérience et de ses recherches, de la préparation du sol et des semis jusqu'à la récolte. À chaque étape de la culture, il propose des méthodes innovantes et simples à mettre en uvre.
Le maraîchage reprend racine dans la métropole toulousaine
Elsa EBRARD, AuteurEn Haute-Garonne, la commune de Blagnac, qui fait partie de la métropole de Toulouse, et le Conseil départemental ont cherché à ré-installer des maraîchers, notamment en bio, sur les 135 hectares cultivables de la Plaine des Quinze Sols. Ces terrains, classés inondables et en périphérie urbaine, progressivement abandonnés, ont fait lobjet dun projet de recherche-action, mené de 2015 à 2019, en partenariat avec Solagro, Erables 31, lINRA et le CNRS. Parmi les préconisations, se trouvent : - le classement de la zone en ZAP (zone agricole à protéger) ; - la réorganisation foncière au niveau du PLU ; - une convention entre le Marché dIntérêt National de Toulouse et la régie alimentaire de Blagnac pour la valorisation de la production. Aujourdhui, trois candidats sont en cours dinstallation, dont Quentin Fauvre, qui témoigne de sa réorientation en maraîcher bio.
Le mouton ardennais tacheté
Camille VENAYRE, AuteurCamille Venayre et Théophile Stévenot, deux jeunes éleveurs de moutons installés dans les Ardennes, à la Ferme du Pan, ont souhaité ajouter à leur projet d'élevage une dimension de sauvegarde d'une race locale. Leurs recherches les ont conduits à identifier 3 races : le mouton ardennais roux, le mouton ardennais tacheté et l'Entre-Sambre-et-Meuse. Leur choix s'est finalement porté sur le mouton ardennais tacheté, dont il ne reste qu'une cinquantaine d'animaux en France. Aujourd'hui, avec 40 brebis de cette race, ils possèdent le plus gros troupeau français de moutons ardennais tachetés. Camille décrit les caractéristiques de cette race ovine et explique en quoi elle est adaptée à leur vision de l'élevage.
Néo-paysans : Le guide (très) pratique : Toutes les étapes de linstallation en agroécologie et permaculture : 3ème édition
Sidney FLAMENT-ORTUN, Auteur ; Bruno MACIAS, Auteur | PARIS CEDEX 10 (8 Cité Paradis, 75 493, FRANCE) : ÉDITIONS FRANCE AGRICOLE | 2020Ce livre, fruit dune enquête de terrain, décrit la réalité du métier dagriculteur en agroécologie et en permaculture et sadresse aux personnes en quête de sens, dorientation professionnelle, à celles et ceux qui ressentent lappel de la terre sans oser franchir le pas ou qui sont décidés à devenir paysan(ne)s dans le respect des hommes, des animaux, des plantes et de la planète. Une première partie accompagne le lecteur dans la prise de décision de changement de vie, présente lévolution du métier, le phénomène des néo-paysan(ne)s et les types dagricultures écologiques. La seconde partie vous donne les clés pour passer les différentes étapes de linstallation, construire le projet de ferme, de la définition des objectifs au choix de votre secteur dactivité en passant par la recherche du foncier, de financements, la commercialisation ou le choix du statut juridique. La troisième partie guide dans la conception de sa ferme, inspirée de la permaculture et du bon sens paysan pour la gestion de leau, la fertilité du sol, la planification du travail, les équipements, les semences, etc. Tout au long de louvrage sont disséminés des conseils, des encadrés techniques, des exercices pratiques, des ressources utiles et des témoignages dont lobjectif est de daider à construire un projet agricole à la fois viable et vivable.
Observatoire de la production bio en Bretagne : Edition 2019 - Chiffres 2018
En 2018, la Bretagne a franchi le cap des 3000 fermes bio. 403 nouvelles fermes bio ont vu le jour au cours de l'année, 63 % sont issues de conversions et 37 % d'installations. Si la dynamique s'est confirmée du côté de la production, les données de consommation positionnent la Bretagne en tête des régions consommatrices de bio, ce qui tendrait à confirmer, pour Julien Sauvée, président de la FRAB Bretagne, que plus on accroît la disponibilité et l'accessibilité des produits bio, plus les consommateurs sont au rendez-vous. LObservatoire régional de la production biologique synthétise les chiffres de la production agricole bio des 4 départements bretons : nombre de fermes, productions, localisation des surfaces. Des graphiques et des cartes permettent de localiser les différents bassins de production.
Observatoire Régional de l'Agriculture Biologique en Nouvelle-Aquitaine : Analyse des installations en agriculture biologique
Dans le cadre de lObservatoire Régional de l'Agriculture Biologique, la Chambre régionale dagriculture de Nouvelle-Aquitaine a caractérisé les installations en agriculture biologique, entre 2016 et 2019, dans cette région, qui ont bénéficié de la Dotation Jeune Agriculteur (DJA) ou du prêt d'honneur (fonds régional destiné aux porteurs de projets non éligibles à la DJA). Entre 2016 et 2019, le nombre moyen de DJA sur la Nouvelle-Aquitaine est de 622. Sur cette même période, en moyenne 22,4 % de ces installations se sont réalisées en AB. En 2019, la part des femmes qui se sont installées en AB avec la DJA était de 33 %, et 54 % des installations en AB avec la DJA concernaient un « hors cadre familial ». Près de 6 installations sur 10 en AB avec DJA ont concerné une production animale. 1 installation sur 5 en AB avec DJA a été réalisée en aviculture et 15 % en maraîchage. Concernant les installations avec le prêt d'honneur, 20 % d'entre elles sont en AB. 3 installations sur 10, avec ce type de prêt et en AB, sont réalisées par une femme. 1 installation sur 3 est réalisée hors cadre familial. Des enquêtes auprès des centres de formalités des entreprises (CFE) révèlent qu'en 2019, 20 % des nouvelles inscriptions au CFE, hors transfert entre époux, sont en production principale en AB.
Parcours d'installation
Laurent DREYFUS, AuteurLes parcours d'installation en agriculture, notamment en biodynamie, sont jalonnés de multiples étapes, de la recherche d'un lieu et d'une ferme qui correspondent au projet aux démarches juridiques, fiscales et techniques, en passant par la formation et la recherche de partenaires, conseillers, réseaux, etc. Pour comprendre les difficultés que représentent ces étapes, des rencontres avec des agriculteurs biodynamistes ont permis d'identifier les problématiques auxquelles ils ont été confrontés et de savoir à quelle étape de leur projet ils sont parvenus. En Charente-Maritime, Karl, matelot de formation, a suivi des formations courtes en biodynamie et va peut-être intégrer un BPREA. En attendant, il a opté pour un parrainage à la ferme. Cette solution permet au stagiaire parrainé de bénéficier d'une rémunération temporaire. Josef, Mélanie, Véronika sont, eux aussi, en train de construire leur parcours d'installation. L'article aborde en particulier les obstacles financiers et d'accès au foncier, mais aussi l'importance des relations humaines à chaque étape de l'installation et de la transmission d'une exploitation.
Passer à laction : Les Tiers-Lieux Nourriciers engagés pour la transition agroécologique et alimentaire
Yuna CHIFFOLEAU, Auteur ; Julie DECHANCE, Auteur ; Juliette PERES, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 07 (147 Rue de l'Université, 75 338, FRANCE) : INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement) | 2020Comment repenser nos systèmes alimentaires, mobiliser les citoyens dans les transitions agroécologiques, créer des ponts entre les consommateurs et les producteurs, initier des partenariats entre acteurs de la recherche, associations de territoire et institutions ? Les tiers-lieux nourriciers, jusqualors peu connus, peuvent apporter des solutions à ces différentes questions. Cest le sujet de cet ouvrage qui est le fruit dune exploration menée entre 2019 et 2020 par FABLIM, INRAE Montpellier UMR Innovation et InCitu, en partenariat avec la Chaire AgroSYS Institut Agro et la DRAAF Occitanie. L'ouvrage sappuie sur un recensement de 125 tiers-lieux nourriciers en France et une vingtaine dentretiens auprès de fondateurs, de gestionnaires et d'usagers de ces lieux. Il a été pensé comme un outil au service des porteurs de projets de tiers-lieux nourriciers. Il compile six fiches défis permettant de sinscrire, étape par étape, dans un processus de transition : 1 - Sensibiliser et autonomiser les usagers autour de la transition agroécologique du territoire ; 2 - Participer à linstallation dagriculteurs hors cadre familial ; 3 - Changer le système agricole local ; 4 - Changer les pratiques alimentaires ; 5 - Faire vivre une communauté apprenante ; 6 - Agir pour la résilience alimentaire de son territoire.
Pays Basque : Une immersion à la carte pour de futur.es paysan.nes
Maritxu LOPEPE, AuteurAu Pays Basque, l'association Trebatu a lancé, durant lété 2020, son premier Stage Paysan Créatif. Il est basé sur le même modèle que les Coopératives pour linstallation en agriculture paysanne, initiées en Loire-Atlantique. Le Stage Paysan Créatif est destiné aux personnes souhaitant sinstaller en agriculture au Pays Basque et qui ressentent le besoin dapprofondir certains aspects avant de débuter linstallation. Il a ainsi pour objectif de répondre aux besoins des porteurs de projets, que ce soit en matière dinclusion dans le territoire, de recherche de foncier, dappui technique, etc. Ce stage compte 600 h de formation sur six mois, dont 510 h dans une à trois fermes, chez des paysans qui veulent bien partager leur expérience. Les stagiaires suivent une journée de formation « de lidée au projet », une fois par mois, avec lAssociation de formation et daccompagnement à la gestion-comptabilité (Afog), ainsi que des journées techniques, réglementaires ou sur la commercialisation. Le stage est financé par le Fonds Social Européen et par Trebatu.
Les personnes non issues du milieu agricole : Le futur du renouvellement des générations en élevage ?
Alizée CHOUTEAU, Auteur ; Maeva BOUSSES, Auteur ; Philippe LESCOAT, Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2020De plus en plus de personnes dites « non issues du milieu agricole » (appelées « NIMA ») souhaitent sinstaller en agriculture. Ces porteurs de projet nont pas de parents agriculteurs et donc, a priori, pas de liens directs avec le milieu agricole. Alors que les inquiétudes sur le renouvellement des générations en agriculture, et notamment en élevage, ne cessent de croître, larrivée de ces nouveaux profils pourrait permettre de dynamiser et de renforcer le secteur agricole, en apportant notamment un nouveau regard sur les métiers dagriculteur et déleveur. La réussite de lintégration des personnes NIMA au monde agricole et leur accès au métier dagriculteur nécessitent dêtre considérés comme des enjeux majeurs permettant de répondre au défi du renouvellement des générations en agriculture. Cest pourquoi, lInstitut de lélevage (Idele) et AgroParisTech ont mené une étude exploratoire sur le profil des personnes NIMA qui souhaitent sinstaller en élevage. Ce rapport en décrit les principaux résultats : Qui sont les personnes NIMA qui portent un projet dinstallation en élevage ? Quelles sont leurs motivations à linstallation ? Leurs freins ? Quels sont les projets portés par les NIMA ? Quels sont les parcours dinstallation suivis par les NIMA ? Il apporte également des informations sur les salariés agricoles NIMA, avant doffrir des pistes dactions à développer pour favoriser lintégration des NIMA dans le secteur agricole.
Un peu de Cantal au coeur de la Lorraine belge à la Ferme du Muselbur
Mathilde RODA, AuteurSébastien Noël a toujours souhaité devenir fermier. Non issu du milieu agricole, ce n'est qu'après des études de chimie qu'il a franchi le pas. Il s'est installé dans son village natal de Sampont, en Belgique, où il a pu acquérir quelques hectares de terre. L'association Terres-en-Vue, homologue belge de Terre de Liens et dans laquelle de nombreux coopérateurs sont membres de Nature & Progrès Belgique, l'a aidé par la suite. La ferme comprend aujourd'hui 35 ha (12 ha de prairies permanentes, 6 ha de céréales et le reste en prairies de fauche). Sébastien a choisi la race Aubrac pour constituer son troupeau qui compte 59 bêtes (vaches, veaux...). Parti de rien, Sébastien s'est lancé directement dans un projet d'élevage bio tel qu'il en rêvait et a conçu sa ferme pour qu'elle soit la plus autonome possible, notamment en énergie et en eau. Dans sa 4ème année d'activité, le jeune éleveur vend ses premiers colis cette année, exclusivement en direct. Il compte agrandir ensuite son troupeau et, peut-être, installer un poulailler pour faire des poulets de chair.
Le poids de lhéritage
Antoine BESNARD, AuteurDans le Finistère, Nicolas Magueur a repris la ferme de ses parents en 2012. Il qualifie cette installation-transmission de « facile », même si le poids de lhéritage et les conflits de génération ne sont pas toujours évidents à gérer. Il a fait plusieurs métiers avant de sinstaller : ouvrier côtier, animateur nature, travail à lusine Il a découvert l'agriculture bio en effectuant un remplacement dans une ferme, puis a suivi des formations. Il a alors décidé de reprendre la ferme de ses parents. Ces derniers produisaient des légumes pour lindustrie et élevaient des vaches allaitantes (en conventionnel). Comme Nicolas Magueur souhaitait sinstaller en maraîchage bio diversifié, il a modifié le système de production de la ferme familiale : elle comporte maintenant une SAU de 38 ha, avec un atelier de maraîchage diversifié (1500 m2 sous serre), 3 ha de légumes de plein champ et des vaches allaitantes. Chaque année, de nouvelles terres sont converties en bio mais toute la ferme nest pas encore en AB (les vaches allaitantes sont toujours en conventionnel). En sinstallant sur la ferme familiale, Nicolas Magueur a pu bénéficier des terres de ses parents, du matériel, de leur aide et il a pu acheter ses parts petit à petit. Toutefois, il a également dû gérer des conflits avec son père qui nest pas convaincu par la bio. Lhéritage familial est à la fois une contrainte et une souplesse avec lesquelles Nicolas Magueur a choisi de composer.
Un pôle agricole de proximité près de Paris
Serge MULLER, AuteurUn « pôle agricole de proximité » se met petit à petit en place dans le Val dOise, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Paris. Dans les années 80, Bessancourt et ses communes limitrophes étaient en grandes parties cultivées. Cette zone agricole a ensuite été durement impactée par la pollution de ses sols, puisquelle a servi, durant plusieurs décennies, de champs dépandage des eaux usées non traitées dune partie de lagglomération parisienne. Une interdiction de réaliser du maraîchage sur ces terres a dailleurs été prise en 2000. Dans le même temps, le Conseil régional, son Agence des espaces verts et la Safer ont réfléchi à un projet agricole pour les terres de ce secteur : Sur les terres sinistrées, des cultures pour l'alimentation du bétail et de la forêt, sur les 80 ha de terres saines, une transition à l'agriculture biologique. Ce dernier projet devait répondre à plusieurs objectifs : nourrir la population locale (notamment la restauration scolaire), passer les grandes cultures en bio et servir doutil pédagogique. Ce pôle agricole de proximité sest consolidé au fil du temps, tout en faisant face à différents obstacles (ex : projet de création de route). Il reste maintenant à trouver des paysans prêts à sinvestir. Terre de Liens Île-de-France fait partie du comité de pilotage et assurera le bon déroulement de leur installation.
Le portrait du mois : Confort de rigueur
Antoine BESNARD, AuteurDans le Finistère, Kristel Fèvre s'est installée, en 2016, sur la ferme de ses parents bientôt à la retraite, pour y cultiver des céréales et développer une activité de meunerie. Pour des raisons de santé, Kristel a réfléchi à l'ergonomie sur la ferme, afin d'avoir à porter le moins possible de charges lourdes. Potence, table à rouleau, petites planches à roulettes..., toutes ces astuces facilitent son travail et optimisent son organisation. Les espaces ont aussi été aménagés, avec des portes larges, une lumière naturelle, des couloirs de circulation adaptés... Pour la transformation, Kristel a mécanisé tout le processus, depuis le tri des céréales jusqu'au conditionnement et au transport des sacs. Toute la farine est vendue à la ferme, à des particuliers, mais aussi à des crêpiers, des boulangers... Sur la ferme, elle partage du matériel avec ses parents, mais aussi avec sa sur et son mari, installés à 2 km, en brebis laitières avec transformation. Son esprit d'organisation et son sens de la rigueur l'ont poussée à construire un nouveau bâtiment et à reprendre tout le rangement du matériel et des outils, afin que personne ne perde de temps à trouver ce dont il a besoin. Plus que tout, ce que recherche Kristel, c'est un confort maximum au travail et une bonne gestion du temps.
Le portrait du mois : Les grandes petites choses
Antoine BESNARD, AuteurElodie Dragon est une jeune agricultrice à la tête dune ferme bio basée en Ille-et-Vilaine. Sa ferme comprend un atelier de poules pondeuses, un de poulettes démarrées et un autre de vaches allaitantes. Après avoir travaillé dans une banque, puis avoir été salariée durant six ans dans une ferme voisine (dont lun des associés était son père), elle sest installée avec son père, en 2017, lorsque ce dernier a quitté l'association précédente. Comme il arrivait à lâge de la retraite, ils ont cherché ensemble un successeur. Cest la petite sur dElodie, Aline, qui a pris la relève. Cette dernière était coiffeuse et a dû dabord se former au métier dagricultrice. Pour se faire reconnaître comme cheffes dexploitation (et non plus comme employées de leur père ou filles de leur père), les deux surs ont dû faire preuve de pédagogie et parfois simposer. Elles savent tout faire sur la ferme et elles ont réalisé des aménagements pour se préserver physiquement. Leur organisation de travail leur permet dêtre remplaçables, notamment si lune delles part en congé maternité. Elodie Dragon a également récemment pris la tête de la commission « Place des femmes dans le développement de la bio 35 » et compte bien faire émerger des pistes dactions et des idées neuves grâce au collectif.
Le portrait du mois : Le juste prix
Antoine BESNARD, AuteurCe témoignage sinscrit dans une série de portraits sur la transmission, enjeu clé pour lavenir. Cette ferme bio du Morbihan, qui compte 40 vaches laitières pour 44 hectares, a été reprise, en 2020, par Anthony Le Pamelec. Philippe Le Bot, le cédant, avait fait le choix de sy prendre tôt pour transmettre son exploitation quil occupait depuis 27 ans. Cest ainsi quen 2016, il sest mis en quête dun repreneur. Il a reçu plusieurs candidatures quil a examinées, les unes après les autres. Au final, il a choisi Anthony, un ami denfance de son fils. Anthony a été séduit par le côté autonome de la ferme, basée sur un système herbager. Et, la priorité pour Philippe était que son repreneur réussisse : la vente sest faite sur un prix juste, basé sur la valeur des biens et non sur la valeur économique de lexploitation (supérieure et basée sur l'offre et la demande). Philippe a aussi quitté la ferme et sest fait construire une nouvelle maison. Il a mis à disposition tous les chiffres concernant l'exploitation, ainsi que son réseau de contacts. Ces 2 producteurs nont pas souhaité mettre en place un système de parrainage : Anthony venait aider régulièrement et, maintenant quil a repris, Philippe se rend disponible selon les besoins. Avec une telle procédure, Philippe s'engage sereinement dans sa nouvelle vie.
Le Portrait du mois : Lady Lait
Antoine BESNARD, AuteurEn 2010, suite à un licenciement économique, Béatrice Gicquel a décidé de rejoindre, sur sa ferme, son mari Jean-Luc, installé depuis 1983 en vaches laitières bio, dans le Morbihan. L'idée de s'investir dans la ferme, pour Béatrice, s'est concrétisée en un projet : transformer le lait (une partie est livrée à Biolait) en crème fraîche et en beurre. C'est en mars 2013 que Béatrice est devenue officiellement associée. Depuis, elle n'a pas cessé d'apprendre, de gagner en confiance et d'imaginer de nouveaux projets, en particulier la fabrication de glaces et de yaourts qui a pris de l'importance. Une salariée a été embauchée, le travail de transformation s'est organisé et la vente s'est développée : marchés, magasins de producteurs, épiceries...
Le portrait du mois : Un métier, des métiers
Antoine BESNARD, AuteurMarie Rolland était enseignante dans un lycée professionnel dans le Finistère. En 2013, elle décide de se lancer dans le maraîchage bio. Elle commence par produire sur un demi-hectare (prêté par des amis) où elle installe deux tunnels. Cette première expérience lui permet de tester ses techniques, dapprendre de ses erreurs et de développer la vente directe. En 2017, suite au départ en retraite de son père, elle reprend la ferme familiale basée non loin de son premier terrain. Une partie des terres est en prairie permanente et est certifiée bio dès son installation. Le reste est converti à lAB. Sur ses 20 ha, Marie consacre deux hectares au maraîchage (elle cultive une quarantaine despèces de légumes) et 18 ha à lélevage de moutons (75 mères de race vendéenne, nourries principalement à lherbe et complémentées grâce à 4 hectares cultivés en céréales). Pour jongler entre ses deux ateliers de production, le maître-mot de Marie est « organisation ». Épaulée par son père, elle a vite été en avance sur son prévisionnel et a pu embaucher. Elle emploie un salarié à lannée à 75 % et deux saisonniers pour le maraîchage. Maintenant que son système est rodé, elle essaye de laméliorer en limitant lutilisation de paillage plastique, en testant de nouvelles cultures (patate douce) et en travaillant sur lergonomie.
Portrait : Rencontre avec Jérôme Hallet, éleveur de Limousines à Baâlons (08)
Amélie LENGRAND, AuteurJérôme Hallet s'est installé, en 2016, sur la ferme familiale, à Baâlons (08), après y avoir été d'abord aide familial. Sur cette ferme en polyculture-élevage avec maïs ensilage, la conversion bio a été amorcée en 2015 et, à son installation, Jérôme a arrêté le maïs. Il explique le choix de la bio qui lui a permis d'allier sa passion pour la protection de l'environnement et son métier d'éleveur de vaches Limousines. La place qu'il accorde aux problématiques environnementales lui a dicté de nombreuses actions en faveur de la biodiversité sur sa ferme, dont le non-labour pour améliorer la vie du sol. Grâce à l'élevage, la fertilisation des terres se fait naturellement. Il explique comment il utilise l'homéopathie et l'aromathérapie en prévention sur ses animaux. Jérôme est aussi président de l'association ReNArd (Regroupement des Naturalistes Ardennais) qui étudie, protège et fait connaître la nature et l'environnement. Des chantiers bénévoles sont régulièrement organisés pour planter des haies dans les fermes, fabriquer des hôtels à insectes, des nichoirs... Jérôme aimerait aussi installer des ruches, il s'intéresse à la biodynamie, à l'agroforesterie et ne manque pas de projets.
Première récolte de Robin Euvrard : Chai paré et vendanges lancées
Robin EUVRARD, AuteurTous les quinze jours, Vitisbio donne des nouvelles de Robin Euvrard, sur son site internet et à travers une newsletter. Ce jeune ingénieur agronome, non issu du milieu agricole, sest installé, en 2020, sur une parcelle de vigne située dans le Muscadet. Son témoignage permet dillustrer le parcours à linstallation de jeunes sans foncier qui arrivent à trouver des opportunités et à sorganiser pour réaliser leur projet : devenir viticulteur bio. Cet article retranscrit une interview de ce jeune producteur. Elle a été réalisée en septembre 2020, peu de temps après ses premières vendanges. Robin Euvrard explique comment il a réussi à trouver un chai, avec quel matériel il a choisi de léquiper, comment se sont passées ses premières vendanges, et il exprime son ressenti, ainsi que les multiples questions quil se pose pour la vinification.
Projet PERLAIB : Quelle attractivité pour une ferme laitière bio ?
Jean-Claude HUCHON, AuteurEn Pays de la Loire, ce sont plus de 700 élevages, soit environ 1500 éleveurs, qui livrent du lait bio. La moitié des éleveurs prendront leur retraite dans les 10 années à venir. C'est autant d'emplois à pourvoir, avec un large panel de projets personnels et professionnels possibles. Dans le cadre du projet PERLAIB, pour faciliter le maintien et le développement de la filière laitière bio, la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire a conduit différents travaux sur les questions de l'installation, et notamment sur les facteurs d'attractivité d'une ferme laitière bio. Parmi ces facteurs, les personnes interrogées, étudiants d'une part (Bac pro et BTS), et porteurs de projets d'autre part, ont cité le montant de la reprise et les investissements, les conditions de travail sur la ferme et l'autonomie du système. Les résultats économiques ont été mis en avant dans une moindre mesure. En revanche, les porteurs de projets soulignent l'importance qu'ils accordent à la structure de l'exploitation, le morcellement du parcellaire étant éliminatoire dans de nombreux cas. Le fait que la ferme soit en bio est plutôt un atout, mais sans être indispensable, pour 1/3 des porteurs de projets qui considèrent que s'installer sur une ferme conventionnelle pour la convertir ensuite est aussi envisageable. D'autres informations ont été collectées dans le cadre du projet PERLAIB pour aider les postulants à se projeter dans la reprise d'une ferme laitière bio, informations mises à leur disposition sur le site internet de la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire.
Quand les Ami.e.s soutiennent un projet dinstallation
CAMPAGNES SOLIDAIRES, AuteurLa France compte actuellement 450 000 paysans. Dici dix ans, 60 % dentre eux vont arrêter dexercer pour partir en retraite ou se réorienter. Linstallation (massive) est donc une priorité. Cest pourquoi les Ami.e.s de la Confédération paysanne du Morbihan soutiennent des projets dinstallation, tels que la création de Graines de Saint Germain, une micro-ferme aux multiples activités. Quatre quadragénaires sont à linitiative de ce projet. Ils souhaitent sinstaller sur 1,5 ha et proposer une gamme diversifiée de produits biologiques et de services : légumes, ufs, plantes aromatiques et médicinales, conserves, accueil pédagogique, magasin de producteurs Ce projet est coconstruit avec des paysans-boulangers du village. Le but étant de mutualiser lusage dun bâtiment (pour lespace de vente, le stockage, le labo de transformation ) et de vendre ensemble leurs productions, avec celles dautres producteurs locaux.
Récolte. Un site web collaboratif pour préserver les terres agricoles ; Exemple dinitiative de lApp Récolte : Le projet Terres FertÎle de lÎle dYeu
TRAVAUX ET INNOVATIONS, AuteurAfin daider les collectivités et les citoyens à agir en faveur de la préservation des terres agricoles, lassociation Terre de Liens et INRAE ont créé une plateforme collaborative nommée « Récolte Recueil dinitiatives foncières ». Cette plateforme vise à faire connaître des solutions pour préserver le foncier agricole, à valoriser des actions mises en place par des collectivités pour y parvenir, et à partager des expériences innovantes de gestion du foncier. Afin dillustrer le type dactions recensées sur cette plateforme, lexemple du projet Terres FertÎle sur lÎle dYeu (région Pays de la Loire) est développé. Ce projet a pour but de lutter contre lenfrichement de lîle et de maintenir une activité agricole. Il sétend sur 165 ha, dont 70 ha de friches, et vise à : 1 dresser un état des lieux des friches ; 2 sensibiliser les habitants à limportance de lactivité agricole ; 3 démarcher les propriétaires pour quils mettent à disposition leurs terrains ou les vendent à des agriculteurs ou à des porteurs de projets agricoles (1 078 parcelles sont concernées et elles appartiennent à plus de 560 propriétaires).
Les recycleurs
Antoine BESNARD, AuteurDans le Morbihan, Régis Durand et Benjamin Frézel ont repris une ferme laitière conventionnelle en 2019 et lont complètement réadaptée pour mettre en place un système en polyculture-élevage biologique. Leur projet dinstallation reposait sur la production de cultures pour lalimentation humaine. Ils cherchaient donc une ferme avec 80 ha groupés et labourables. Comme la région est principalement composée de fermes laitières, ces deux associés savaient quils avaient de fortes chances de reprendre un système quils allaient devoir réadapter à leurs besoins. Ils ont fini par trouver une ferme avec une SAU de 75 ha et 10 ha de bois. Depuis leur installation, ils cultivent 17 espèces différentes sur 50 ha (céréales, oléagineux, pommes de terre...). Trois productions animales viennent compléter les productions végétales en valorisant les prairies, les bois, ainsi que les coproduits des cultures : 20 bovins à lengraissement, cinq truies (atelier naisseur-engraisseur) et 990 poules pondeuses. Régis Durand et Benjamin Frézel reconnaissent avoir eu de la chance : le cédant de la ferme a très vite accepté lidée que le système de production allait être transformé. Il les a également autorisés à installer un bureau sur site, un an et demi avant leur installation, pour quils puissent préparer leur projet. Il a aussi converti ses terres en bio en 2018, ce qui a permis aux repreneurs de gagner un an sur la conversion et de produire des animaux directement en bio (cheptel acheté).
Rencontre avec Emmanuel et Bénédicte Leroy, viticulteurs à Essoyes (10)
Justine CNUDDE, AuteurBénédicte et Emmanuel Leroy étaient tous les deux professeurs dEPS. En 2009, lorsque le père de Bénédicte, viticulteur dans lAube, est parti à la retraite, Bénédicte a décidé de reprendre le domaine. Elle a suivi une formation BP REA (Brevet Professionnel Responsable dEntreprise Agricole) afin de se préparer à la gestion du domaine. Emmanuel, lui, a suivi une formation de charpentier qui lui permettra ensuite de construire lui-même tous les bâtiments dont ils auront besoin. Les parents de Bénédicte nétaient pas en bio, mais ils nutilisaient déjà plus dherbicides. Après la conversion en bio, Bénédicte et Emmanuel ont décidé de convertir le domaine en biodynamie, suite à une formation avec Pierre Masson. Le domaine a été certifié Demeter en 2014, date à partir de laquelle ils ont commencé à accueillir diverses formations pour les viticulteurs souhaitant faire de la biodynamie. Dans cette interview, ils racontent leur installation sur le domaine familial, comment ils conduisent leurs vignes, comment se passe la vinification et quels sont leurs projets, en particulier comment ils envisagent d'intégrer la traction animale à leurs activités et de se lancer dans une petite production de blé à panifier.
Rencontre avec Justin Cocqueron, jeune éleveur installé sur la ferme familiale en porc bio
Julia SICARD, AuteurAprès une licence en conception mécanique assistée par ordinateur, Justin Cocqueron a fait le choix de revenir sur la ferme familiale en vaches laitières bio (54) et de s'y installer. Il y a créé un atelier de porcs bio en dimensionnant la taille de lélevage en fonction des céréales produites sur la ferme. Lobjectif est de tendre, pour les truies, vers le 100 % dautonomie avec les céréales de la ferme, pour l'aliment et pour la paille. 30 ha lui suffisent pour 48 truies si les récoltes sont correctes. Il a choisi d'être naisseur. La vente de ses porcelets se fait quasi exclusivement aujourdhui à un engraisseur bio en Haute-Marne. Justin regrette le manque d'élevages naisseurs en porcs bio, ce qui conduit les engraisseurs à acheter des cochettes conventionnelles quil faut convertir en bio. Ce sont souvent, explique-t-il, des races et des animaux peu adaptés au bio, "trop poussés", avec de nombreux porcelets nés par portée et des animaux issus de bâtiments chauffés. Il souhaite, à lavenir, renouveler son troupeau avec des animaux adaptés à ses conditions délevage et à ses objectifs de production. Il partage quelques conseils pour s'installer en porcs bio.
Rencontre avec Mathilde Thomas et Nicolas Ferri, maraîchers bio à Pontfaverger-Moronvilliers (51)
Lise FOUCHER, AuteurMathilde et Nicolas sont installés, depuis une dizaine dannées, en maraîchage biologique, dans le nord de la Marne. C'est au printemps 2010 qu'ils se sont lancés dans la vente en paniers et ont commencé à commercialiser leurs produits au sein de lAMAP Champagne-Ardenne. Puis, ils ont commencé à approvisionner la restauration hors domicile avec Manger Bio Champagne-Ardenne (MBCA) et ils ont développé dautres points de distribution avec lAMAP... Leur ferme a beaucoup évolué depuis leurs débuts. Ils disposent, depuis quelques années, dun laboratoire de transformation qui leur permet de fabriquer des conserves et des légumes sous vide, prêts à être cuisinés. Ils décrivent leur parcours et leurs projets pour faire évoluer la ferme.
Rencontre avec Vincent Lauler, jeune éleveur de montagne à la ferme des Hutten et repreneur de la ferme familiale Ferme Lindgrube
Christophe RINGEISEN, AuteurComme il le raconte dans cet entretien, Vincent Lauler s'inscrit dans une longue histoire familiale d'éleveurs laitiers depuis 1838. Son arrière-grand-père, son grand-père, puis son père ont successivement apporté des transformations et modernisé la ferme de Lindgrube, à Breitenbach (67) : achat de terres, construction de bâtiments agricoles, création d'une nouvelle laiterie, développement du tourisme à la ferme... Vincent y est associé avec son père et sa mère et a engagé les démarches pour une reprise. La ferme, en bio depuis 2000, élève 50 vaches laitières de race Vosgienne, alimentées 100 % à l'herbe. Le lait est transformé sur place en yaourts et en fromages vendus essentiellement en direct. Vincent partage son temps entre la ferme de Lindgrube et la ferme des Hutten, en vaches allaitantes, sur laquelle il s'est installé après ses études agricoles. Il a converti la ferme à l'AB en 2013. Il pense, à moyen terme, réduire le troupeau allaitant pour améliorer l'autonomie fourragère des deux fermes. Il passe 35h/semaine sur chacune des fermes. A la ferme des Hutten, les 40 vaches Salers sont alimentées, là aussi, 100 % à l'herbe. Toute la production y est également transformée sur place. Vincent s'occupe de l'élevage et a lancé la vente directe de viande hachée et de morceaux sous vide. Le jeune éleveur ne manque pas de motivation, mais il veut s'appuyer sur les salariés pour gérer l'évolution des activités de la ferme. Il a un projet de séchage en grange et souhaite développer l'autonomie énergétique sur les 2 fermes.
Ressources supports des différentes interventions du colloque de restitution du projet CasDar Résilait
Jérôme PAVIE, Auteur ; Catherine EXPERTON, Auteur ; Augustine PERRIN, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2020Le projet CasDar Résilait s'est déroulé de 2016 à 2020. Il visait à étudier la résilience des systèmes laitiers biologiques bovins, ovins et caprins, en France. Ce projet a permis d'étudier ce sujet sous des angles variés. Les vidéos traitent des facteurs de résilience des élevages laitiers bio ; des risques et freins perçus par les éleveurs quant à l'installation ou la conversion en bio ; et de l'enseignement en lycée agricole. Des éleveurs témoignent, un état des lieux des filières bio est dressé, ainsi que des perspectives pour l'avenir, différentes pour les trois types délevages. Parmi les principaux résultats présentés, des tendances montrent que les systèmes les plus résilients comprennent en majorité une main duvre familiale, sont plus petits, avec des charges de structure (surtout de mécanisation) plus faibles. Ensuite, l'un des principaux freins à la conversion mis en évidence est le manque de connaissances techniques nécessaires à la gestion d'un élevage en bio.
Retour sur la rencontre débat du 13 octobre 2020 : Quel avenir pour la filière viande bovine biologique dans le Massif Central ?
Anne HAEGELIN, Auteur ; Cloé MONTCHER, Auteur ; Rémi MASQUELIER, AuteurUne rencontre débat sur la filière viande bovine bio dans le Massif Central, organisée par Haute-Loire biologique, Agri Bio Ardèche et la FRAB AuRA, s'est déroulée, le 13 octobre 2020, à Freycenet la Tour (43). L'avenir de la filière viande bovine bio a été abordé à travers 3 angles majeurs. Premièrement, la question du renouvellement des générations se pose de façon cruciale. La nécessité d'améliorer l'interconnaissance entre repreneurs et cédants, entre autres, a été identifiée comme une piste d'actions adaptée. Deuxièmement, face au changement climatique, les systèmes fourragers doivent évoluer, avec des conséquences sur la gestion des troupeaux, sur les bâtiments, etc. Par ailleurs, pour que la contribution des exploitations au réchauffement climatique diminue, il est nécessaire de désintensifier les élevages et de maintenir les prairies. Pour soutenir ces changements, il faut que les aides PAC évoluent elles aussi. Troisièmement, l'avenir de la filière passe par la promotion, auprès des consommateurs, d'un produit bio, local et éthique. Jacques Caplat, agronome-ethnologue, qui était le grand témoin de cette journée de débat, livre son regard sur ces 3 dimensions et apporte des éclairages complémentaires.
Réussir sa transmission en agriculture : Le guide
Ce document, rédigé par le Réseau des Civam Normands, vise à accompagner les agriculteurs dans cette phase de transition que représentent le départ à la retraite et la transmission d'une exploitation agricole. Les exploitations agricoles sont des systèmes complexes, parfois longs à faire évoluer, économiquement lourds à porter... Doù cette nécessité danticiper le plus possible ces changements importants. Un départ à la retraite est une révolution dans une vie et, une fois l'échéance arrivée, les questions se bousculent : Quand partir à la retraite ? Quel sera le montant de ma retraite ? Comment passer la main progressivement ? Où trouver un repreneur ? Louer ou vendre mon exploitation ? Ce document regroupe autant de témoignages, doutils techniques, dastuces qui peuvent être des éléments pour avancer dans son projet de transmission.
Rhône : Un arboriculteur bio dans les Coteaux du Lyonnais
Sandrine BOIREAUD, Auteur ; Samuel RICHARD, AuteurPierrick Jasserand a repris la ferme de ses parents avec sa conjointe. Lexploitation, située dans les Coteaux du Lyonnais, est une ferme pionnière dans la bio : elle est certifiée depuis 1990, mais les pratiques bio étaient déjà en place depuis longtemps. Avant de reprendre la ferme, Pierrick Jasserand a travaillé dans la mécanique et la maintenance industrielle. Il a ensuite voyagé pendant deux ans. A son retour, la question du départ en retraite de ses parents commençait à se poser. Il a alors fait le choix de prendre la relève et a passé un BPREA spécialisé en arboriculture et en agriculture biologique. La ferme de ses parents présentait de nombreux ateliers (arbres, légumes, vignes, animaux ) et Pierrick Jasserand a fait le choix de la spécialiser en arboriculture. Elle couvre maintenant 7 ha (dont un hectare non cultivé) où se côtoient de nombreuses espèces et variétés : pommiers, pêchers, abricotiers, pruniers, poiriers, cerisiers, kiwis, raisins de table, rhubarbe, fruits rouges. La grande majorité de la production est vendue en fruits frais et le reste est transformé sur la ferme en jus et confitures. Le jeune arboriculteur s'efforce également de favoriser la biodiversité et la lutte biologique ; il utilise des PNPP et aime participer aux formations organisées par lARDAB.
Rhône : Une ferme laitière « communale » en péri-urbain
Samuel RICHARD, AuteurFlorentin Dumas est éleveur laitier bio. Pour lui, sinstaller à proximité dune grande ville était une évidence puisque sa femme est cheffe de chur et ne peut pas exercer dans la campagne. En 2016, il ne sest donc pas installé sur la ferme familiale, mais sur une ferme située près de Lyon. Son exploitation est atypique. Tout dabord, cest une ferme « communale » : il loue une partie de ses terres, ses bâtiments dexploitation et son habitation à une collectivité territoriale (le Syndicat mixte des Plaines Monts dOr). Florentin tenait aussi à sinstaller en individuel. Même sil a plus dastreintes, ce système lui permet davoir plus de liberté : il a fait le choix de budgétiser 8 000 par an en salariat pour avoir plus de souplesse (il a pris 4 semaines de vacances en été), même sil le fait au détriment de son salaire. Lorsquil sest installé, il a commencé à produire du lait sans avoir de contrat avec une laiterie puisquil produisait une trop petite quantité pour être collecté et la ferme nétait pas encore en bio (il ne pouvait pas livrer à Biolait). Il sest alors arrangé avec des transformateurs voisins qui lui achetaient 700 L/semaine et a développé la vente de viande. Maintenant, il continue de livrer du lait à ses voisins, mais il livre le reste à Biolait. Il vend aussi des colis de viande et a développé un petit atelier porcin.
S'installer : Quel budget ?
Elsa JIROU, Auteur ; Thibault DUPONT, AuteurElsa Jirou et Thibault Dupont ont quitté Paris et le journalisme pour créer une microferme en maraîchage biologique, en Normandie, en 2018. Ils partagent, dans cet article, la façon dont ils se sont équipés, petit à petit, entre achats d'équipements neufs ou d'occasion et pas mal de "débrouille", avec toujours un objectif : dépenser le moins possible, ou plutôt le plus intelligemment possible. Ainsi ont-ils pu acquérir des serres d'occasion, un système d'irrigation et une pompe, une motteuse et, tout dernièrement, un tracteur. Au final, le couple estime avoir dépensé, pour leur installation, environ 55 000 , financés grâce à leurs économies et quelques coups de pouce, notamment un financement participatif.
Sinstaller en système herbager au GAEC la Niro
L'ATOUT TREFLE, AuteurNicolas Blanchard et Vincent Arnaud sont deux associés du GAEC la Niro, en Vendée. Cette ferme laitière, qui est en bio depuis 2018, repose sur un système polyculture-élevage autonome et économe. Le GAEC sest également diversifié en 2020 en cultivant des légumes de plein champ. Cette même année, Nicolas et Vincent ont accueilli un troisième associé : Olivier Arnaud. Toutes les conditions étaient réunies pour que son installation ait lieu : le système de production avait fait ses preuves, le nouvel associé était connu des deux premiers et tous les trois partageaient la même vision de lagriculture. Plusieurs éléments ont également permis de pérenniser linstallation dOlivier : 1 lautonomie du système na cessé de croître depuis la création de la ferme ; 2 le passage en bio a permis de mieux valoriser le lait ; 3 Vincent et Nicolas avaient acquis 15 ha supplémentaires en 2019 ; 4 en sinstallant, Olivier a apporté 100 000 , ce qui va permettre dautofinancer la construction dun étang dirrigation ; 5 les trois associés portent une attention particulière à la commercialisation de leurs produits afin dobtenir de bons prix de vente. Lors de leur première année à trois, ils se sont dégagés 1 200 /mois chacun, ont travaillé un week-end sur trois et ont pris quatre semaines de congés par an.
La Scop, pour un autre statut paysan ?
Manu MARIE, Auteur ; Paul BONHOMMEAU, Auteur ; Mathieu LERSTEAU, Auteur ; ET AL., AuteurLes exploitations agricoles, quelles soient individuelles ou en société, reposent sur une capitalisation des moyens de production : cheptel, matériel, équipement et, parfois, le foncier Lendettement est quasiment devenu une obligation pour exercer le métier dagriculteur. Ceci entraîne des risques : le retour sur investissement est long, alors que les aléas climatiques, économiques, sanitaires et de santé sont nombreux. Ce système présente également des impasses : avec un tel niveau de capitalisation, de prise de risques et dincertitudes, il est difficile dassurer la transmission des exploitations et le renouvellement des actifs. En sinspirant de lexpérience et des principes des sociétés coopératives de production (Scop commerciales), ce dossier propose de réfléchir à des « Scop agricoles » qui permettraient aux associés-salariés de se reposer sur une forme sociétaire aux principes égalitaires et à faible capitalisation des associés. Pour cela, il sappuie sur l'expérience de la ferme de Belêtre, basée en Touraine, qui a initié le mouvement Scop en agriculture, il y a quatre ans. Il fournit également le témoignage de la coopérative Cravirola, la première Scop au croisement de lagriculture paysanne et de la culture, et celui de Paul Bonhommeau, lancien juriste de la Confédération paysanne et administrateur de la Ciap des Pays de la Loire. Un autre article explique en quoi la Scop offre un rapport différent au travail, au capital et à la protection sociale.
Serein grâce à Terre de Liens
Sikko CAZEMIER, AuteurDe sa première installation à la transmission de sa ferme, le foncier aura été un élément central dans la carrière déleveur laitier biologique de Sikko Cazemier. Il sétait tout dabord installé, aux Pays-Bas, en 1980. En 1987, sa ferme allait être avalée par la ville voisine et il na pas eu dautre choix que de partir. Comme les fermes aux Pays-Bas étaient hors de prix, il est venu sinstaller en 1988 en France, dans lEure, sur 47 ha, dont deux hectares en propriété (le corps de ferme). Petit à petit, il a augmenté sa SAU pour atteindre 83 ha et il est passé en bio en 1994. En 2019, deux propriétaires lont informé quils souhaitaient vendre (lun 26 ha et lautre 7,2 ha). Sikko Cazemier nétait alors pas en mesure de financer cet achat et il était très inquiet quant à lavenir de sa ferme. Il sest alors tourné vers Terre de Liens qui a acheté les terres en question, ainsi que 18 ha de prairies qui jouxtent la ferme (terres exploitées par un agriculteur bio en pré-retraite). Son rapprochement avec Terre de Liens lui a permis dapporter une stabilité et une certaine sécurité foncière. Ceci rend également Sikko Cazemier plus serein pour la transmission de sa ferme.
Systèmes économes et autonomes en circuits courts : Portraits de 8 fermes du Pays Chatelleraudais
8 portraits de fermes en circuits courts, dont 6 en bio, du département de la Vienne, ont été réalisés dans le cadre dun GIEE (Groupement dIntérêt Economique et Environnemental) « En marche vers des systèmes de production économes et autonomes dans le Châtelleraudais ». Les agriculteurs mis en avant dans ce document ont choisi la transformation et la commercialisation en circuits courts comme sources de durabilité et de performances environnementales, économique et sociale. Ces portraits décrivent leurs choix techniques, stratégiques, économiques et commerciaux ; les investissements réalisés et/ou à venir, la performance économique et la rémunération ; lorganisation et le temps de travail en circuits courts. Ces témoignages contribuent à créer des références technico-économiques sur des fermes économes et autonomes en circuits courts. Ils peuvent aider des porteurs de projet à sinstaller en circuits courts et des agriculteurs à envisager une diversification en circuits courts.
Témoignage : Une exploitation pionnière en agroforesterie dans le sud de la France
Dans l'Aube, la ferme de Lalosse, en ovins lait bio, intègre des arbres depuis 1996. Le projet initial destinait uniquement ces arbres à produire du bois duvre (noyers, érables, merisiers ). Toutefois, aujourdhui, ils ont de multiples utilités au sein de lexploitation : biodiversité, bien-être des animaux, alimentation complémentaire Et malgré une implantation dense, léleveur ne ressent pas dinfluence des arbres sur la production fourragère. Autre point positif : les arbres ont permis de faciliter la transmission de lexploitation.
Transmission d'un domaine viticole pionnier de la biodynamie
Hélène DARRAS, AuteurLe domaine Montchovet est le plus ancien domaine viticole conduit en biodynamie en Bourgogne (certifié Demeter depuis 1984). En février 2020, Didier et Joëlle Montchovet ont transmis leur domaine à Boris Champy. Dans cette interview, Didier raconte comment il a créé le domaine, agrandissant petit à petit la surface en vignes, construisant une maison pour héberger les vendangeurs, puis une cuverie, un hangar pour le stockage du matériel, etc. Boris raconte son parcours, nologue en Californie pour un grand domaine pendant 10 ans, puis directeur technique dans un autre grand domaine viticole, à Beaune et, enfin, régisseur dans un troisième très grand domaine... Fort de ces importantes expériences professionnelles, Boris a décidé, à 45 ans, de se lancer dans son propre projet : faire du vin, à petite échelle, avec une vision à long terme qui corresponde à ses valeurs, notamment le respect de la nature. Sa rencontre avec Didier a été déterminante. Embauché dans un premier temps pour les vendanges, en 2019, Boris a pu voir comment Didier vinifiait, comment il utilisait les préparations à l'automne et a beaucoup échangé sur les pratiques biodynamiques. Il raconte comment la reprise s'est déroulée et parle de ses projets pour le domaine, notamment la plantation de chênes truffiers ou encore des expérimentations sur les tanins.
Transmission des fermes bovines bio en Pays de la Loire : État des lieux et perspectives daccompagnement
Lucille GUYARD, Auteur ; Anne UZUREAU, AuteurLa transmission des fermes est lun des enjeux majeurs du secteur agricole. Suite à un appel à projets « Filière Bio » du Conseil Régional des Pays de la Loire, la CAB a réalisé une étude sur la transmission des fermes bovines bio dans cette région. En 2019, une enquête a ainsi été menée par Lucille Guyard (stagiaire à la CAB) auprès des éleveurs bovins bio ayant plus de 55 ans. 102 éleveurs ont répondu (37 en bovins allaitants, 61 en bovins lait, 4 en système mixte). En moyenne, les éleveurs débutent leur parcours de transmission cinq ans avant leur cessation dactivité. Cette anticipation est dautant plus importante quand lintégralité de la ferme est transmise (cas de 84 % des fermes allaitantes et de 56 % des fermes laitières). La quasi-totalité des répondants souhaitent que leur ferme reste en bio (92 %). Plusieurs craintes ont également été exprimées : ne pas trouver de repreneur, le manque dattractivité de lélevage, le manque de rentabilité financière Suite à cette enquête, trois leviers ont pu être identifiés pour faciliter la transmission : faciliter la recherche de repreneurs, faciliter le chiffrage de lexploitation et mieux former les porteurs de projet.
Transmission, reconversion, facilitation, installation !
Louis BOUGAIN, AuteurEn 2020, en se portant acquéreur des terres et des bâtiments de l'EARL des Jacquelocs (03), Terre de Liens a permis l'installation d'un jeune agriculteur et la pérennisation d'une ferme laitière engagée en AB depuis 2012. Récit et témoignages de Loïc Gaudin, cédant, et de Colin Nectoux, repreneur, installé aujourd'hui avec 45 vaches laitières bio et 139 ha (100 ha d'herbe et 39 ha de céréales) et qui livre 150 000 litres de lait.
Les Volonteux, une ferme coopérative
Joël FEYDEL, AuteurLa ferme « Les Volonteux » tire son nom dun quartier de Beaume-lès-Valence, dans la Drôme. Ce nom reflète aussi le courage nécessaire pour pratiquer une agriculture respectueuse des humains, de lenvironnement, des animaux et de la santé. Cette ferme coopérative est gérée en agriculture biologique. Au début, ils étaient deux ; maintenant, ils sont 22 coopérateurs à sêtre installés sur 26 ha, avec divers ateliers : maraîchage, arboriculture, transformation, magasin, boulangerie, apiculture... La ferme compte aussi un temps plein pour ladministratif et la comptabilité. De nouvelles personnes peuvent intégrer la Scop-CAE en sinsérant dans un atelier existant ou en créant leur propre activité. Lobjectif est de permettre à des personnes de sinstaller sans avoir à fortement sendetter pour exercer le métier dagriculteur. Les nouveaux arrivants disposent de trois mois pour sintégrer dans le collectif, la confiance et lhumain étant au cur des préoccupations. Les nouveaux coopérateurs tournent sur toutes les activités de la ferme, puis continuent à travailler deux jours par semaine pour le collectif et disposent du reste du temps pour monter leur projet. Le fait dêtre associé coopérateur permet également davoir le statut de travailleur indépendant et davoir une meilleure couverture sociale.
Vosges : La toute nouvelle ferme « Au bon vieux temps »
Nadia JACQUOT, AuteurSarah Chahid, 31 ans, a abandonné le milieu de la restauration pour devenir paysanne dans les Vosges. Elle a fait ce choix en 2015 avec, pour projet, de se lancer en permaculture. Elle sinscrit alors au BPREA du CFPPA de Mirecourt et prend les options maraîchage et volaille bio. Entre temps, elle achète, avec son compagnon, une maison avec un terrain de 1,8 ha (dont 9 000 m2 en forêt et verger). Elle obtient son diplôme en 2016 et démarre son parcours à linstallation avec la Chambre dagriculture départementale. En attendant de recevoir les aides à linstallation, elle met en place plusieurs dispositifs pour soutenir financièrement le début de son activité (prêts familiaux et financement participatif). En 2017, son projet est ficelé, mais son installation est repoussée, faute de terrain suffisant : la surface minimale dassujettissement est passée de 0,9 ha à 1,5 ha pour le maraîchage de plein champ. En 2018, la commune de Vioménil lui vient en aide, en lui mettant à disposition un terrain dun hectare. Sarah Chahid sinstalle donc officiellement le 1er mars 2019 en maraîchage bio diversifié (sur 1,5 ha, dont 800 m2 de serres) et avec 110 poules pondeuses.
Webconférences La Terre est Notre Métier : Exposants
BCEL - BRETAGNE CONSEIL ÉLEVAGE OUEST, Auteur ; ESUS ELOI, Auteur ; BIO COHÉRENCE, Auteur ; ET AL., Auteur | CESSON-SEVIGNÉ (FRAB, 12 Avenue des Peupliers, 35 510, FRANCE) : RÉSEAU GAB-FRAB BRETAGNE | 2020A chacune de ses éditions, le salon La Terre est Notre Métier propose un cycle de conférences. Le contexte sanitaire particulier de lédition 2020 a amené les organisateurs du salon à proposer des conférences en ligne. La section « Exposants » regroupe trois webinaires qui abordent des thèmes suivants : 1 La maîtrise de la qualité du lait en élevage bio (présenté par deux conseillers de lentreprise BCEL Ouest - Bretagne Conseil Élevage Ouest) ; 2 - Une nouvelle solution dinstallation et de financement pour accéder au foncier (présenté par lESUS - Entreprise solidaire dutilité sociale - Eloi) ; 3 Les intérêts et les garanties du label Bio Cohérence qui valorise des produits biologiques (présenté par Bio Cohérence, Forébio et par deux producteurs bio).
Webconférences La Terre est Notre Métier : Recherche, Technique & Filières
CIVAM BIO MAYENNE, Auteur ; GAB 85, Auteur ; BIO EN NORMANDIE, Auteur ; ET AL., Auteur | CESSON-SEVIGNÉ (FRAB, 12 Avenue des Peupliers, 35 510, FRANCE) : RÉSEAU GAB-FRAB BRETAGNE | 2020A chacune de ses éditions, le salon La Terre est Notre Métier propose un cycle de conférences. En 2020, le contexte sanitaire particulier a amené les organisateurs du salon à proposer des conférences en ligne. La section « Recherche, Technique & Filières » regroupe huit webinaires qui abordent les thématiques suivantes : 1 Des retours dexpériences sur la réduction du travail du sol en agriculture biologique en Pays de la Loire (présenté par le Civam Bio Mayenne, le Gab 85 et trois producteurs bio) ; 2 - La transmission des fermes bio (présenté par Bio en Normandie, la Cab Pays de la Loire, lEnsat, ainsi que par un repreneur et un cédant) ; 3 - Lergonomie et lorganisation du travail en agriculture biologique (présenté par le GAB56, la Mutualité Sociale Agricole et lentreprise MB2 Conseil) ; 4 - La contamination en bio : comment se protéger (présenté par la FNAB et deux producteurs bio) ; 5 - Les alternatives aux intrants controversés en bio (présenté par ABioDoc-VetAgro Sup) ; 6 - La structuration des filières viande bio (présenté par la Commission bio dInterbev, Unebio, Feder, Bretagne Viande Bio et Bio Direct) ; 7 - La transition climatique de l'agriculture bio en Ille-et-Vilaine (présenté par lInrae, Solagro, la Collectivité du Bassin Rennais, Agrobio 35 et un producteur bio) ; 8 - Le soin aux plantes par les plantes via les Préparations Naturelles Peu Préoccupantes (présenté par la Confédération paysanne, lAspro PNPP et un producteur bio).
Accompagner le (re)dimensionnement des fermes et des activités ; Se nourrir dautres champs et problématiques du développement rural
Alexandra VILLARROEL, AuteurUsageR.E.s est un projet piloté par lAtelier Paysan (2018-2021). Il vise à favoriser linnovation par lusage en agriculture (ex : autoconstruction de matériels et de bâtiments). Lun de ses objectifs est dinnover pour renforcer laccompagnement des agriculteurs, et plus particulièrement laccompagnement des agriculteurs en situation difficile, ainsi que des porteurs de projet à linstallation et des cédants. L'accompagnement va ainsi nourrir des réflexions sur le (re)dimensionnement des fermes et des activités. Pour cela, il va travailler sur les outils, les bâtiments, lhumain, les aspects financiers, les statuts juridiques, le collectif Des enquêtes, réalisées en 2019, avaient pour but de mieux cerner les besoins et les problématiques des agriculteurs concernés par le projet, avant de créer et dexpérimenter des modules de formation adéquats. Pour mettre en place cet accompagnement, les partenaires dUsageR.E.s vont également sappuyer sur des expériences menées en dehors du domaine agricole, comme celle de lUsine Vivante (qui est plus amplement détaillée dans larticle). Ce tiers-lieu a été créé en 2015, dans la Drôme. Il rassemble 50 travailleurs (de différents secteurs dactivités) dans une ancienne fabrique de pièces automobiles et aéronautiques. LUsine Vivante montre quil est possible dutiliser autrement un patrimoine bâti (redimensionnement, fonctionnement collectif, échange de compétences), ce qui peut être intéressant au regard des difficultés actuelles liées à la transmission de certaines exploitations.
Agreste La Réunion : Filière bio - Octobre 2019
La Réunion est aujourd'hui le territoire ultramarin où l'agriculture biologique est la plus développée. Quasiment inexistante en 2005, on dénombrait, au 31 décembre 2018, 306 exploitations en AB ou en conversion, et 1 272 ha en AB, soit 2,5 % de la SAU réunionnaise. Comme en métropole, lagriculture biologique à La Réunion est en plein essor. Toutes les productions sont représentées, mais les secteurs des fruits et légumes et de lélevage de poules pondeuses constituent les plus importants volumes. Actuellement, près dun projet dinstallation en agriculture sur deux comporte un volet de production biologique. Outre les chiffres clés de la bio, cette brochure fournit des informations sur les acteurs de la filière et sa gouvernance à La Réunion, ainsi que sur les programmes de recherche-développement en cours. Elle propose également un focus sur les aides publiques en faveur de la bio et les perspectives de développement.
Les agriculteurs de demain face à l'enseignement de l'agroécologie
Isabelle BRUNNARIUS, Auteur ; Didier AUBRY, Auteur ; Pierre BOUVERET, Auteur ; ET AL., Auteur | DIJON CEDEX (26 Boulevard Docteur Petitjean, BP 87999, 21 079, FRANCE) : EDUCAGRI ÉDITIONS | 2019Comment les agriculteurs de demain vont-ils relever le défi de produire autrement ? Comment nourrir plus de 9 milliards d'êtres humains en 2050 tout en préservant les ressources de la planète ? De septembre 2016 à juillet 2018, une équipe de France 3 Franche-Comté et de Seppia a suivi 8 étudiants francs-comtois de la deuxième promotion du BTS ACSE rénové et un film a été produit (un lien pour visionner le film en ligne est indiqué dans l'ouvrage). Ce livre présente les portraits de ceux qui ont participé à laventure. Au cours de leur formation de BTS ACSE, les étudiants ont appris les principes de l'agroécologie. Comment réagissent-ils à cette remise en cause de l'agriculture conventionnelle ? L'agroécologie ne se résume pas à une simple définition. Héritage, observation, incertitude, métier, reconnaissance : les enseignants enseignent à produire autrement aux agriculteurs de demain. 4 dentre eux témoignent, ainsi que les 8 étudiants, issus de 2 établissements : le lycée LaSalle de Levier situé sur le plateau du Haut-Doubs et le lycée Granvelle de Dannemarie-sur-Crête (25). Ce livre est à la fois un outil de réflexion pour les établissements agricoles, les agriculteurs, mais aussi pour les consommateurs et les défenseurs de l'environnement. Soucieux de l'image qu'ils renvoient de leur profession, ces futurs agriculteurs ont besoin du soutien de toute la société pour parvenir à faire « leur part » de cette transition écologique.
Agriculture paysanne : Des brebis, du fromage et de la rigueur
Margot JOBBÉ-DUVAL, AuteurBenjamin, Julia et Léa sont les trois associés de la ferme biologique de Messagendre, dans la Drôme. Ils possèdent 100 brebis de race lacaune en production (leur lait est transformé à la ferme et les fromages sont commercialisés en vente directe) et 2,5 ha de vigne (les raisins sont vendus à une cave coopérative). Cette ferme a été fondée en 2005 par les parents de Benjamin. Ce dernier les a vite rejoints et sest associé avec eux en 2008. En 2015, la mère de Benjamin approchait de la retraite et souhaitait diminuer son temps de travail. Cest dans ce contexte que Léa a été embauchée à la ferme. Avec son expérience en élevage et en transformation fromagère, elle a renforcé le GAEC et sest associée en 2017. Toutefois, il manquait encore un associé pour remplacer le père de Benjamin. A cette période, Julia effectuait ses stages de BPREA à la ferme de Messagendre. Elle a alors réalisé que son projet dinstallation pouvait seffectuer dans cette ferme et a enchaîné avec un stage de reprise quelle a souhaité prolonger pour voir une plus grande partie du cycle de la ferme. Julia sest associée au GAEC en mai 2018 et la transition avant le départ en retraite des parents sest effectuée sans à-coup. Dun point de vue organisation du travail, chacun des trois associés a des compétences différentes mais ils se partagent les astreintes quotidiennes. Leurs valeurs reposent principalement sur la clarté et la rigueur dans le travail.
Allier : Une installation bien préparée
Camille CADET, AuteurVicky R., auparavant comédienne, et Maxime A., à l'origine infographiste, se sont installés, en 2018, sur la ferme de Priroda, dans l'Allier. Un financement participatif de 28 300 euros les a aidés à s'installer. Vicky a passé un Bac agricole par correspondance. Ils ont été accompagnés par l'Adear (Association pour le développement de l'emploi agricole et rural) de la Loire et ont suivi des formations grâce à des fonds Vivea. Ils n'ont pas bénéficié de la DJA car leur projet ne correspondait pas aux critères d'obtention. Au final, leur projet d'agriculture paysanne, bien préparé depuis 7 ans, s'est concrétisé en quelques mois. Ils élèvent des races anciennes de brebis, de chèvres et de poules et proposent un service de pensions pour chevaux. Cependant, c'est le maraîchage qui est leur activité principale. Ils cultivent des légumes en plein champ sur 1300 m2 et sous une serre de 200 m2. En parallèle, ils proposent des activités daccueil pédagogique sur un jardin, avec un potager spécialement destiné aux familles et aux scolaires.
Un an, l'heure du bilan
Elsa JIROU, Auteur ; Thibault DUPONT, AuteurC'est l'heure du bilan pour Elsa Jirou et Thibault Dupont, ces deux jeunes anciens journalistes parisiens qui ont posé leurs valises dans l'Eure pour développer une microferme en maraîchage bio. Partis de zéro et sans connaître grand chose au maraîchage, ils partagent, dans cet article, leur analyse de cette première année, leurs réussites et leurs échecs. Globalement, Elsa et Thibault tirent un bilan positif de leur expérience. Véritable projet de vie pour tous les deux, ils n'en oublient pas l'aspect économique et continuent à chercher l'équilibre financier. En matière de cultures, ils peuvent s'enorgueillir de belles réussites, comme les carottes sans aucun travail du sol, les céleris-raves sur paille ou les courges repiquées sur bâches. Moins gagnants avec les aubergines et les melons, ils souhaitent cependant continuer leurs expérimentations, sans se décourager, et en affinant petit à petit la planification et l'organisation de leur travail.
Analyse des freins à linstallation en élevage bovin lait des personnes non issues du milieu agricole
Le constat est là : peu de porteurs de projet dinstallation sont à la recherche de fermes laitières, alors que cette production est prédominante en Ille-et-Vilaine. Ce désintérêt pour lélevage laitier est encore plus marqué parmi les porteurs de projets non issus du milieu agricole (NIMA), souvent plus attirés par les productions végétales. Pourquoi ? Dans le cadre du projet « Encourager linstallation/transmission en production laitière en agriculture durable en Bretagne », une étude a été menée, en 2018, sur les freins à linstallation en bovins lait des NIMA. Cette étude, basée sur des entretiens menés auprès de 12 NIMA à divers niveaux davancement de leurs projets, projets en bovins lait ou non, a permis de montrer que la construction du choix de production pour ces personnes dépendait de 4 grands types déléments : la dimension éthique et politique du choix de production (amélioration de la société, proposition dalternative au modèle dominant ), la dimension du mode de vie impliqué par le choix de production (image dun volume horaire important en élevage laitier, par ex.), laccessibilité technico-économique du choix de production (les élevages laitiers sont vus comme trop grands et demandant un investissement trop important), et lacceptabilité sociale de la production choisie (lélevage nest pas toujours bien perçu). Les NIMA ont aussi des difficultés à se projeter dans lélevage bovin lait, pour diverses raisons : absence déleveurs sur des systèmes bio-herbagers dans leur « champ de vision », méconnaissance des bovins ou absence dexemples de reprises en bovins lait portées par des NIMA. Plusieurs préconisations peuvent être faites à lissue de cette étude, autour de 4 grands axes : faire évoluer les perceptions sur lélevage bovin lait, rendre plus accessible la découverte du métier, permettre le changement de choix de production pour le NIMA et transformer limage médiatique des éleveurs laitiers.
Aveyron : De larrivée à linstallation, lexemple de deux couples du Ségala
Johan Kévin GALTIER, AuteurOriane et Pierre-Yohan sont arrivés en 2015 en Aveyron avec, à la base, un projet de gîtes et de jardin pédagogique. Laccueil des habitants les a confortés dans le fait de sinstaller. Ils ont alors réfléchi à un projet dinstallation collective et ont passé un BPREA pour se former au maraîchage. En 2016, ils rencontrent un autre couple, Sascha et Tatiana, qui a lui aussi un projet dinstallation collective. Ils se mettent alors à rechercher une ferme ensemble, réfléchissent à la formalisation du collectif et à leur organisation du travail. Ils commencent par produire chacun de leur côté : Oriane et Pierre-Yohan sinstallent sur le jardin dun camping et vendent leurs légumes sur place ; Tatiana et Sascha deviennent paysans-boulangers bio. Ces expériences leur permettent de sintégrer localement et de tester leur organisation du travail. En 2017, ils apprennent quune ferme de 32 ha est à reprendre suite à un départ en retraite. Leur installation ne se fera pas sans heurts, et ils arrivent à signer lachat en avril 2019. Une fois installés, les deux couples ont continué à sinvestir localement et à défendre lagriculture en laquelle ils croient (implication syndicale, mise en place dun marché bio, animations à la ferme ).
Bio portrait de David Duhail (53)
Alain GRASTEAU, AuteurCet article est une interview de David Duhail, éleveur laitier bio, âgé de 37 ans et basé en Mayenne. Fils déleveur, il a toujours été attiré par le métier dagriculteur. Il a effectué des études agricoles en commençant par un BEP. A seize ans, suite à un accident avec un produit phytosanitaire (projections dherbicide qui lont laissé aveugle durant trois jours), il a commencé à sintéresser à des systèmes de production basés sur moins dintrants. En BTS ACSE, il découvre la production biologique grâce à un module spécifique (une heure par semaine). Il fait alors le choix de réaliser son stage dans une ferme laitière bio qui effectue également de la transformation. Il y sera employé durant sept ans, jusquà ce que les associés décident darrêter dexploiter. Avec le soutien de sa femme, il cherche alors une ferme pour sinstaller. Il en trouve une à 15 km de chez eux, dont la configuration lui permet de mettre en place un système herbager. Il la convertit à la bio et réimplante plusieurs kilomètres de haies. Suite aux différentes sécheresses, David traverse quelques difficultés économiques (achats de fourrages importants). Pour y remédier, il espère pouvoir agrandir sa SAU. Cependant, il est satisfait davoir réussi à mettre en place un système qui lui permet de se dégager du temps libre pour sa famille et pour des activités extérieures.
Détour par la ferme de Champeaux
Eliane ANGLARET, AuteurLorsqu'ils se sont rencontrés, pendant leurs études, Thomas Fhal, après une école forestière, était venu faire un stage en agriculture biologique au Lycée agricole de Brioude (43), et Amélie suivait des études agricoles. Thomas travaillait déjà en traction animale pour un propriétaire forestier qui détenait la Ferme de Champeaux, sur la commune de Saint-Amand-le-Petit (87). Ensemble, en 2003, ils se sont installés sur cette ferme pour laquelle ils ont eu un vrai coup de cur. Abandonnée depuis plusieurs années, la ferme nécessitait de gros travaux de restauration, auxquels ils se sont courageusement attaqués. Très vite, ils ont développé l'élevage (vaches, chevaux, brebis), la culture de fraises, le maraîchage... Au fil des années, et avec la naissance de 4 enfants, le travail n'a pas manqué. En 2008, ils ont commencé à fabriquer du fromage de brebis, ont cultivé des céréales pour nourrir quelques cochons et, en 2009, ils ont installé des hébergements de tourisme à la ferme. Ils ont adopté le concept "Un lit au pré" développé par une jeune entreprise de tourisme, et aménagé six grandes tentes confortables aux abords de la ferme, ainsi qu'une petite boutique de vente des produits de la ferme. Visite guidée de cette ferme, qui atteint aujourd'hui 60 ha, fourmille de créativité et de nouveaux projets, et incarne un modèle de ferme en polyculture-élevage illustrant parfaitement la vision de l'agroécologie paysanne défendue par Nature & Progrès.
Développement de la bio : La Bretagne passe le cap des 3000 fermes bio
SYMBIOSE, AuteurEn Bretagne, au 1er janvier 2019, 3 080 fermes bio étaient dénombrées, représentant 11,5 % des fermes bretonnes sur 6,6 % de la SAU totale, soit 107 000 ha bio ou en conversion. L'installation en maraîchage et la conversion en bovins lait marquent fortement cette progression : 28 % des fermes en bovins lait et 24 % des exploitations en légumes sont désormais en bio. La progression de toutes les productions est présentée.
Développer l'innovation par et avec les usagers et usagères
Fabrice BUGNOT, AuteurDepuis près de 10 ans, lAtelier Paysan recense des outils construits par des agriculteurs et adaptés à une agriculture paysanne ou agroécologique (plus de 800 outils, machines ou bâtiments ont été recensés). Pour cette coopérative, construire linnovation par lusage, c'est aussi garantir sa pertinence par l'implication directe et continue de ceux qui réalisent, utilisent et font évoluer ces outils. Le travail de lAtelier Paysan sest élargi, fin 2018, avec le projet MCDR Usager.e.s (Mobilisations Collectives pour le Développement Rural Usager.e.s) qui regroupe sept autres structures. Ce projet, dune durée de trois ans, a pour objectif de produire des guides méthodologiques, plans et tutoriels, modules de formation et recommandations à destination des pouvoirs publics. Il est principalement basé sur des échanges et de la capitalisation dexpériences. Outre lautoconstruction, le projet MCDR Usager.e.s va creuser dautres thématiques telles que linstallation et la transmission, les paysans en difficulté ou la place des femmes dans les processus de changements de pratiques. Il va aussi élargir son public, en sadressant aux créateurs dactivités en milieu rural, en plus des paysans.
Devenir agricultrice bio : Les clés pour s'installer
En France, les femmes représentent 1/3 du monde agricole bio, soit environ 10 000 agricultrices (sur 36 600 producteurs et productrices bio, selon lAgence BIO). En 2018, la FNAB a organisé une grande enquête nationale auprès de ces paysannes bio pour mieux les connaître ; 2 500 ont répondu. Les réponses ont permis détablir, entre autres, que ces femmes sont en majorité non issues du monde agricole, plutôt jeunes, diplômées, et souvent seules à la tête de leur exploitation Courageuses, déterminées, engagées dans leur quotidien de cheffes dentreprises bio, mais aussi dans leur quotidien de mères, de conjointes, dassociées Souvent, elles rencontrent des difficultés plus importantes que leurs collègues masculins dans leur parcours professionnel et familial. Leurs témoignages attestent quelles ne sont pas des cas isolés. Ce guide fournira à celles qui ont un projet dinstallation ou sont en cours dinstallation des clés pour faire des choix éclairés et pour résoudre certaines difficultés en matière de formation, foncier, financement, statut, congé maternité, répartition du travail à plusieurs, accompagnement.
Dossier : Construire de nouvelles relations entre agriculture et intercommunalités
Fabrice BUGNOT, Auteur ; Jade LEMAIRE, AuteurLes compétences et limplication des intercommunalités dans les questions agricoles se sont développées, notamment en lien avec les réformes territoriales, la loi Egalim ou les attentes de la société civile. Ainsi, ces acteurs (communautés de communes, agglomérations ou métropoles) ont à semparer de ce « nouveau sujet » via divers angles : filière, type de production, foncier, transmission-installation, création dactivité, stratégies alimentaires territorialisées, eau, destination des sols, biodiversité, conflits dusage Travailler sur ces questions agricoles implique de nouvelles collaborations entre intercommunalités et acteurs du monde agricole. Ces collaborations, pour réussir, demandent du temps, un apprentissage des points de vue et des besoins de chacun, association entre politiques et professionnels, ou encore une animation importante, appuyée par des outils et des méthodes adaptés. Cest ce quillustrent les diverses expériences de projets de territoire autour de lagriculture présentées ici, issues de la région Auvergne-Rhône Alpes. Ce dossier fait aussi un focus sur des outils mobilisables pour élaborer de tels projets, comme des guides méthodologiques ou loutil gratuit en ligne Parcel, qui permet de « simuler la relocalisation de lalimentation dun territoire donné et destimer combien de personnes une parcelle peut nourrir ».
Dossier : Des Non Issus du Milieu Agricole pour la reprise des fermes
Cindy SCHRADER, AuteurEn 2016, en Bretagne, on dénombre une installation pour trois départs, avec 31 % des installés qui sont des NIMA (Non Issus du Milieu Agricole). À Plouézoch, dans le Finistère, Patrice Clech cherchait un repreneur pour sa ferme en vaches Limousines de 50 ha. Après avoir retenu le projet de Barbara Giorgis et Léo Parrel, tous les deux NIMA, la transmission a commencé. Patrice a vite compris quil fallait accompagner le jeune couple pour l'aider à sinstaller. Il a alors entamé une conversion en bio, en adéquation avec le projet de Barbara et Léo, et implanté du méteil pour leur faire gagner du temps. Barbara et Léo ont, quant à eux, enchaîné les formations, BPREA puis formation paysan créatif à la CIAP 22 (Coopérative dInstallation en Agriculture Paysanne) pour Léo. Ces étapes, au-delà de lacquisition de compétences techniques, leur ont permis de se créer un réseau local très diversifié, indispensable selon eux. Le couple a prévu une installation avec 200 brebis viande bio en octobre 2019. Laccompagnement à l'installation lors d'une transmission semble une étape nécessaire à une installation sereine.
Dossier : Parcours techniques
Frédérique ROSE, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Cécile MARCUS, AuteurCe dossier présente 4 domaines viticoles bio et leurs pratiques visant à améliorer en permanence la qualité du raisin, mais aussi à régénérer le sol, à favoriser la biodiversité, à trouver des alternatives, etc. : - Les Crouzettes : Christian Vigne : Oser l'herbe ! ; Christian Vigne, dans le Gard, a commencé la conversion de ses vignes en 2009. Progressivement, il a appris à observer son domaine pour l'améliorer et a notamment complètement revu sa façon de concevoir la présence de l'herbe dans ses vignes ; - Château de Bois-Brinçon : Géraldine et Xavier Cailleau : "Nos vins reflètent nos terroirs variés" ; en bio depuis 2006, dans le Maine-et-Loire, Géraldine et Xavier Cailleau pratiquent la biodynamie depuis 10 ans sur 24 ha de vignes et cherchent à valoriser la biodiversité locale ; - Aquitaine : Franck et Véronique Terral : Raviver un vignoble prometteur ; Ce jeune couple a acquis, en 2006, en Gironde, le domaine du Château Moulin de Peyronin, un domaine converti à l'AB depuis 1975, puis 5 ha en conventionnel qu'ils ont convertis en 2011 ; - Quinta do Monte Xisto : João Nicolau de Almeida & fils ; Au nord-est du Portugal, la région du Douro présente un climat et un sol particulièrement rudes. C'est là que João Nicolau de Almeida, dans les années 1990, a acquis petit à petit des terres et a créé son domaine viticole.
Dossier : La place de la femme dans l'agriculture
Alain GRASTEAU, Auteur ; Isabelle PETITPAS, Auteur ; Stéphanie PAGEOT, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier est consacré à la place des femmes en agriculture. En sappuyant sur les propos de Nadine Vivier, historienne et membre de lAcadémie dAgriculture de France, ce dossier commence par retracer le rôle des femmes dans lagriculture à travers les siècles (du XVème au XXIème siècle). Il se focalise ensuite sur létude effectuée par la FNAB sur la place des femmes en Agriculture Biologique. Cette enquête a mis en lumière la « double journée » des agricultrices bio : elles assurent à la fois des tâches agricoles et les tâches domestiques. Cest donc plutôt par manque de temps quelles ne prennent pas de mandats professionnels, et non par manque de confiance ou par peur de prendre des responsabilités. Les initiatives mises en place par le groupe de travail « Place de la Femme » dAgroBio 35 sont également détaillées : des saynètes, des travaux de groupe, ainsi quun plan dactions (travail sur lergonomie, travail sur la communication et la représentation des femmes à AgroBio 35, mise en place de formations ) ont été présentés lors de lAG dAgroBio 35. Des informations sont également apportées sur le Groupe Femmes du CIVAM DEFIS, en Loire-Atlantique : création, fonctionnement, témoignages dagricultrices... Enfin, dix articles sont réservés aux témoignages dagricultrices bio. Elles sont toutes éleveuses de bovins lait, passionnées et épanouies dans leur métier. Leurs situations sont diverses : installation dans le cadre familial, installation seule, installation pour rejoindre leur conjoint, reconversion Elles expliquent leur parcours, les avantages et les difficultés quelles rencontrent en tant que femmes, ainsi que leur organisation pour allier travail et vie de famille.
Dossier : Pour une nouvelle approche de la transmission en agriculture
Fabrice BUGNOT, Auteur ; Hélène BUSTOS, Auteur ; Amélie PELLETIER, Auteur ; ET AL., AuteurLa transmission des fermes est un enjeu important. Malgré les dispositifs publics daide et daccompagnement à linstallation-transmission, les départs sont très peu compensés par des installations : près de la moitié des terres libérées partent à lagrandissement. Ce dossier analyse ce phénomène et apporte des propositions. Les différents freins à la transmission sont tout dabord évoqués. Ils sont complétés par linterview de Coline Fillon, doctorante et animatrice à la Fadear, qui a travaillé sur les principaux écueils du programme Aita (Accompagnement à linstallation transmission en agriculture). Par ailleurs, la présentation dune étude menée par le Celavar Auvergne-Rhône-Alpes (Comité détude et de liaison des associations à vocation agricole et rural) explique pourquoi les cédants distinguent une pluralité de transmissions (patrimoine, entreprise, savoir-faire, réseaux ). Deux cas concrets sont ensuite détaillés. Le premier est le témoignage dÉlie et dArthur, installés hors cadre familial en 2013. Ils ont transformé une ancienne ferme laitière conventionnelle en une association élevages-céréales-maraîchage en bio, et ont dû visiter une cinquantaine de fermes avant den trouver une qui leur convenait. Le second est lexemple des paludiers de Guérande. Comme plus personne ne voulait sinstaller dans les années 70, ils ont alors créé un brevet professionnel, une coopérative, des groupes dentraide, des fonds de trésorerie afin de favoriser les installations. Des propositions du collectif Inpact (Initiatives pour une agriculture citoyenne et territoriale) afin daider la transmission-installation sont ensuite décrites : outil de stockage du foncier, réseaux locaux, espaces de rencontres, accompagnements collectifs et individuels Enfin, ce dossier est clôturé par un plaidoyer écrit par ce collectif pour une transition des politiques publiques.
Dossier : Pour une vraie politique de transmission-installation
Raphaël BELLANGER, Auteur ; Véronique LEON, Auteur ; Isabelle HAGEL, Auteur ; ET AL., Auteur50 % des exploitations agricoles seront à transmettre dans les dix prochaines années puisquune grande partie des chefs dexploitation arrivera à la retraite. Afin de réfléchir à cette problématique, le Ministère de lAgriculture a lancé un appel à projets auquel le réseau InPACT (Initiatives pour une agriculture citoyenne et territoriale) a répondu. InPACT propose de repenser le système de transmission-installation en provoquant des rencontres entre les cédants et les repreneurs afin déviter les agrandissements dexploitation sans installation. Ce dossier, composé de 16 articles, explique ce projet et lillustre à partir dexemples concrets. Il commence, tout dabord, par présenter la complexité du processus de transmission et apporte des propositions pour favoriser la mise en relation des cédants et des repreneurs. Il insiste ensuite sur la nécessité, pour certains cédants, daccepter de transformer leur système dexploitation avant de le transmettre et, de même pour les repreneurs, d'adapter leur projet dinstallation. Il montre également limportance de restructurer les fermes dans une optique plus paysanne, durable, citoyenne et territoriale. Plusieurs articles exposent ensuite de nouvelles pistes daccompagnement (initiatives, outils, etc). Enfin, la Confédération Paysanne clôture ce dossier en proposant des pistes de réflexion pour une autre politique dinstallation et de transmission.
Dossier : Transmettre sa ferme : Les conditions de la réussite
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Cécile MARCUS, AuteurLa question de la transmission des exploitations est un enjeu majeur pour lAB. Ainsi, en Bretagne, 24 % des fermes laitières bio seront à transmettre dici 5 ans et, en Ile de France, 27 % des producteurs bio ont aujourdhui plus de 55 ans. Malgré labsence de données nationales précises, ces chiffres illustrent bien lenjeu auquel il faut faire face, en tenant compte aussi du nombre croissant de candidats à la reprise qui sont hors cadre familial (2016 : à l'échelle nationale, 47 % des personnes passées au Point accueil installation étaient dans ce cas). Or, transmettre son exploitation nécessite du temps, den demander un prix juste, à la fois pour le cédant et le repreneur, ou encore de favoriser le transfert de savoirs et dexpérience entre ces derniers. Ce dossier dresse un état des lieux de la situation, des moyens actuels et en cours de développement pour favoriser les transmissions et présente trois exemples de transmissions réussies illustrant la diversité des situations rencontrées sur le terrain. Pour faire face à cet enjeu, en particulier en bio, il faudrait plus de moyens, favoriser le conseil individuel ou encore innover. Ce point est dautant plus important quil faut communiquer de façon plus élargie que par le passé, vu le nombre croissant de porteurs de projets non issus du monde agricole. Ainsi, selon les territoires, diverses initiatives voient le jour : journées portes-ouvertes sur des fermes en recherche de repreneur, vidéos pour renforcer la communication via les réseaux sociaux, démarches filières ou territoriales avec limplication de collectivités territoriales. Pour Nadou Masson, secrétaire nationale « Installation-Transmission » pour le réseau FNAB, « il faut créer une vraie dynamique innovante autour de cet enjeu vital pour lavenir de la bio ».
Echanger et se former pour progresser sur sa ferme : la force du réseau bio
Maxime RENOU, AuteurAvec quelques années de recul sur leur installation, des maraîchers en agriculture biologique témoignent de limportance que les groupes déchanges ont eu pour eux. Sur les premières années, ils permettent aux agriculteurs de voir différents systèmes et outils et de s'en inspirer pour répondre à leurs propres problématiques. Les groupes déchanges sont aussi loccasion de « faire réseau », en diffusant des pratiques et en assurant un lien social entre les adhérents. Les bulletins réguliers des réseaux bio participent également à cette dynamique de mise en valeur des expériences des agriculteurs.
Les éléments influençant les futurs cédants dans la perception de la transmissibilité de leur ferme laitière
Aujourdhui, la moitié des chefs dexploitation agricole ont plus de 50 ans et près de 60 % dentre eux ne savent pas encore qui leur succèdera. Lhypothèse peut être faite que nombre de futurs retraités pensent leur ferme non transmissible. Pour mieux comprendre pourquoi et comment agir, une étude a été menée, en 2018, sur la question des éléments influençant les futurs cédants dans leur perception de la transmissibilité de leur ferme, dans le cadre du projet « Encourager linstallation/transmission en production laitière en agriculture durable en Bretagne ». Basée sur des entretiens auprès de 12 éleveurs en bovins lait (dont 4 en AB), installés en Ille-et-Vilaine, futurs retraités et à la tête dune petite ou moyenne ferme (surface inférieure à 58 ha), cette étude a permis dapporter des éléments sur la vision du cédant sur la transmissibilité de sa ferme. Quatre grands facteurs interviennent dans la construction de cette vision : la perception qua le cédant de sa ferme, sa perception de son territoire et de ses dynamiques dinstallation-transmission, sa vision du métier et sa représentation des repreneurs et du lien de responsabilité qu'il peut avoir envers eux. Des acteurs extérieurs influencent aussi le cédant : la famille, les professionnels para-agricoles, les groupes de pairs et les réseaux, les repreneurs, les propriétaires terriens, les voisins ou encore le contexte macro véhiculé par les médias. Mieux connaître linfluence de ces éléments peut permettre dagir, par exemple en aidant le cédant à changer de vision pour sa ferme, ou en jouant sur lenvironnement, pour faire évoluer les représentations de tous, en valorisant notamment les transmissions réussies pour « inverser le discours sur les petites fermes ».