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Agriculture bio et carbone : Le compte est bon ? : Synthèse du colloque de l'ABC 2023
Le 7 décembre 2023, le 13ème colloque de l'ABC (Agriculture Biologique de Conservation) s'est tenu à Auch, dans le Gers. L'objectif de la journée était de faire le point, face au changement climatique, sur le stockage de carbone en agriculture. Les intervenants (chercheurs, paysans, associations...) ont présenté les thèmes suivants : - Stockage de carbone dans les sols agricoles : potentiel, pratiques favorables et incertitudes ; - Témoignage : Benoît Serin, céréalier à Saint-Arailles, dans le Gers ; - Conférence : Rémunération carbone et AB ; - Témoignages : Jean-François Lagraula, céréalier dans les Landes ; Philippe Robert, céréalier dans les Bouches-du-Rhône ; Éric Figureau, ingénieur services aux producteurs chez Nataïs. Pour finir, une table ronde a permis aux intervenants de revenir sur la rémunération du carbone en AB et ses perspectives.
Associer élevage ovin et grandes cultures avec un troupeau peu consommateur d’intrants : Journée de restitution du 25 janvier 2024 : Recueil des communications
Le projet Sobriété, qui s’inscrit dans le programme Européen d’Innovations (PEI) et auquel participait Bio Centre, avait pour objectif d’étudier l’introduction d’ateliers ovins dans des fermes de grandes cultures. Quatre agriculteurs conventionnels ont participé à ce travail en imaginant, avec leur conseiller, les modifications de leur assolement, en améliorant la vie de leurs sols et en tendant vers plus d’autonomie. Parallèlement, à Inrae de Bourges, des suivis ont été réalisés, pendant deux campagnes, avec des brebis Berrichonnes de l’Indre et des brebis Romanes qui pâturaient toute l’année dans cette zone céréalière et qui ont valorisé des luzernes, des couverts végétaux et des prairies permanentes, tout en consommant peu d'aliment concentré. Les principaux enseignements de ce suivi concernent : la reproduction (des luttes courtes au printemps), l’alimentation (à partir de la mi-octobre, pâturage des couverts par les brebis et leurs agneaux), le côté sanitaire (surveillance du parasitisme), le bien-être animal et l’économie (des marges brutes élevées avec de bonnes productivités). En fin de document, des conseils sont apportés sur le pâturage des surfaces de grandes cultures, pour les céréales (stade tallage, 1 à 3 jours maximum…), pour les couverts végétaux (sans transition alimentaire et sans apport de concentré) et pour les colzas grains (pâturage d’automne, à proscrire en janvier ; surveillance quotidienne pour éviter le surpâturage…).
Cap Nature et Biodiversité : Une alimentation saine et une production durable ne se feront pas sans la biodiversité
Ce document, publié par un ensemble d’associations nationales de conservation de la nature, réunies au sein de Cap Nature et Biodiversité, met en avant que la préservation de la biodiversité constitue un atout essentiel, et non un handicap, pour élaborer des pratiques agricoles plus économes et plus résilientes tout en maintenant notre capacité de production. Les associations expriment, dans ce document, une vision positive de l'agriculture, en s'appuyant sur 8 aspects spécifiques.
Des couverts végétaux pâturés en maraîchage biologique
Amandine GATINEAU, Auteur ; Julien GRANDGUILLOT, AuteurVincent Favreau, maraîcher bio dans le Maine-et-Loire, explique sa stratégie de fertilisation des sols, basée principalement sur les engrais verts et le pâturage. La ferme comporte 2 ha de plein champ et 0,5 ha de serre, pour 2 UTH. La rotation de plein champ dure trois ans, répartie sur trois parcelles de 0,7 ha. L’année 1 est une culture d’été (oignon, cucurbitacée, salade, haricot, etc.), l’année 2 est une culture d’hiver (carotte, poireau, chou, etc.) et l’année 3 est un engrais vert d’été ou d’automne (sorgho). Après chaque récolte, une interculture est semée : trèfle incarnat ou méteil, qui sera pâturé par des brebis au printemps suivant, juste avant la mise en place de la culture suivante. Les engrais verts et les apports de fumier par les brebis sont complétés uniquement par deux apports par rotation de fumier équin local. Vincent conseille de bien anticiper la période et la méthode de destruction des couverts : il occulte son couvert sous bâche pour une culture implantée en mai, à cause du sol non ressuyé ; a contrario, il utilise un rotavator, après broyage, pour scalper le couvert si le sol est bien ressuyé. Globalement, Vincent veille à limiter le risque de tassement du sol. Le pâturage, sorgho et méteil, est effectué en partenariat avec des éleveurs voisins : une vingtaine de brebis pâturent sur des parcelles d’environ 400 m², pendant quelques jours, avant de changer de parcelle. Il faut cependant être vigilant avec le jeune sorgho, qui est toxique et qui doit être pâturé seulement après le stade 60 cm. Le risque de météorisation, chez les brebis, est limité par la diversité du méteil, qui permet un bon équilibre C/N de la ration.
Dossier : Résilience des systèmes grandes cultures bio : Résultats des essais visant à réduire la dépendance aux intrants
Pauline BOGE, Auteur ; Yoan MICHAUD, AuteurEn 2022, Bio en Grand Est a lancé une étude sur la résilience des systèmes de grandes cultures biologiques, notamment en visant une moindre dépendance aux intrants. Les résultats de plusieurs essais, réalisés en 2022 et/ou en 2023 par Probiolor et/ou par Bio en Champagne Crayeuse, sont présentés. Un premier essai a permis de comparer les bénéfices de plusieurs engrais sur du blé de printemps : fientes de volailles, vinasses, bouchons, guano d'insectes et digestats liquides. Pour chacun, différentes doses ont également été testées. L'un des principaux résultats de l'essai est qu'apporter des doses élevées n'est pas pertinent : ces doses n'apportent pas de plus-values significatives. Un second essai s'est intéressé aux bactéries fixatrices d'azote, avec des apports de Blue N, un biofertilisant contenant de telles bactéries, en complément de la vinasse sur blé tendre d'hiver. Par ailleurs, Bio en Grand Est a mis en place un observatoire des couverts végétaux, dans l'objectif de produire des références. La structure régionale est aussi à l'initiative d'une enquête, réalisée en partenariat avec l'ARDEAR Grand Est, sur la fertilité des sols et en lien avec les pratiques et les ressentis des agriculteurs. Des fiches "Retours d’expériences" en seront tirées. Enfin, dans le cadre de la démarche 4pour1000 lancée par des scientifiques, Charles-Henri Martin, agriculteur dans la Marne, va mettre en place différents leviers pour favoriser le stockage de carbone sur l'une de ses parcelles en rotation céréalière. Une première analyse de sols a été réalisée en mai 2022, une seconde le sera en mai 2025.
Implantation dans un couvert couché : Des résultats encourageants sur poireau et courge
Marion COISNE, AuteurLe projet Marco (Maraîchage sur couverts végétaux sans herbicides) étudie l’implantation de légumes sur couvert roulé. Il est porté par le Grab, l’ACPEL, la MAB16 et la Serail. Deux fermes, Légumes and Co (79) et Jardins de l’Osme (16), ont testé la méthode entre 2018 et 2022. Samuel Ménard (ACPEL) résume les résultats du projet. La technique est la suivante : un couvert issu d’un mélange de seigle, féverole et vesce (ou trèfle) est semé tôt, afin d’obtenir une biomasse suffisante pour couvrir efficacement la parcelle. Ensuite, le couvert est broyé et roulé, sans être coupé, afin de former un mulch. Enfin, la culture de rente est plantée, le semis n’étant pas possible actuellement avec cette technique. Les tests sur poireaux ont été positifs, mais variables sur les courges selon la variété choisie. Cette technique nécessite une adaptation du matériel agricole, que ce soit le rouleau, la planteuse, etc. Pour la gestion de l'enherbement, la désherbeuse Orbis, qui lacère les adventices sans toucher au paillage, a été testée. Au final, la méthode limite le travail du sol et le développement des adventices sans usage de plastique, mais demande encore à être optimisée.
Matériels et intrants
VITISBIO, AuteurVitisbio présente des matériels et intrants. Collard adapte sa gamme de matériel viticole (effeuilleuses, prétailleuses, etc.) pour l’utiliser directement avec le système Isobus des tracteurs, permettant d’éviter d’installer un intermédiaire en cabine. Eco-Dyn propose un service de maintenance préventive et d’extension de garantie de son matériel adapté à la biodynamie (dynamiseurs, pulvérisateurs). Koppert commercialise Cerasulfur, un fongicide à base de soufre, dont la spécificité est son origine organique : il est issu de la dégradation, par une bactérie, de gaz de digestats de méthaniseurs. Biofix est un lien pour attacheur, développé par LaCruz et certifié biodégradable. Partner & Co est spécialisé en mélanges multi-espèces, en bio. Depuis 2023, il propose un mélange adapté à des conditions de sècheresse, avec deux trèfles, deux avoines, de la gesse et un peu de vesce et de moutarde. L’entreprise peut aussi produire des mélanges à la carte. Bisodisac est un manchon pour la protection des jeunes plants viticoles et arboricoles, développé par Sodisac. Il est fabriqué en France à partir de papier kraft et est ainsi biodégradable. Vin et Terre propose une nouvelle gamme de jarres en céramique technique.
Note synthétique "Quantification des externalités de l’Agriculture Biologique"
Natacha SAUTEREAU, Auteur ; Bastien DALLAPORTA, Auteur ; Céline GENTIL-SERGENT, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2024En 2016, l’ITAB, en collaboration avec des chercheurs d’INRAE, a réalisé une analyse inédite, commanditée par le ministère de l’Agriculture, sur les externalités de l’agriculture biologique au regard de la littérature scientifique. Huit ans plus tard, face aux crises écologiques et à la montée des préoccupations environnementales et sanitaires, le MTECT (Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires) a confié à l’ITAB, avec l’appui de chercheurs (INRAE, INSERM...), l’actualisation de cet état de l’art par la prise en compte de nouvelles publications scientifiques portant sur plusieurs dimensions (santé humaine, climat, biodiversité, sol). Cette note synthétise, dans un format très court, les résultats de l’étude “Quantification des externalités de l’Agriculture Biologique”, confiée à Natacha Sautereau, agronome, coordinatrice du pôle Durabilité - Transition à l’ITAB. Sous sa direction, Fanny Cisowski, Bastien Dallaporta, Céline Gentil-Sergent, Eva Lacarce et Rodolphe Vidal ont analysé, pendant 2 ans, près de 800 articles scientifiques, concernant l'évaluation des externalités de l'AB et de l'AC (agriculture conventionnelle) sur : - le sol ; - la biodiversité ; - le climat ; - la santé humaine. Ils ont échangé avec des experts de la thématique (INRAE, INSERM, ISARA) pour produire cet état actualisé des connaissances scientifiques. Cette note synthétique s'accompagne de 4 résumés des thématiques (sol, biodiversité, climat, santé,), en ligne à l'adresse : https://itab.bio/thematique-en-details/quantification-des-externalites-de-lagriculture-biologique.
Optimisation des cultures : Pieds dans l’eau, gardez vos légumes à flot !
Maëla PEDEN, AuteurLes parcelles hydromorphes peuvent poser problème, en particulier au printemps pour la culture des légumes primeurs. A court terme, peu de solutions existent. Labourer un sol peu ressuyé pour la plantation d’oignons aura pour conséquence de former une semelle de labour qui empirera le problème l’année suivante. Un couvert végétal systématique du sol peut aider à infiltrer l’eau et limiter le cumul d’eau. A moyen terme, les solutions doivent être adaptées à l’origine de l’eau. Dans le cas d’une résurgence d’une nappe phréatique, l’eau s’accumule et s’échappe lentement ; l’aménagement et l’entretien de fossés, voire de drains, pourront désengorger la parcelle. Dans le cas d’un piège à eau, c’est-à-dire une parcelle avec un sol ou un sous-sol imperméable (filon de quartz en sous-sol, sol tassé, etc.), l’eau s’accumule et se vide en quelques jours ; un travail de décompaction en phase de ressuyage ou une conduite de culture sur buttes permanentes sont des solutions envisageables, en plus d’éventuels fossés et drains. A noter que les aménagements tels que les fossés et les drains sont soumis à réglementation : entre autres, ils sont interdits dans les zones classées humides et ne doivent ni assécher, ni inonder les parcelles voisines. En cas de questionnement, la DDTM est référente sur le sujet.
Pesticides : C'est dans l'air ! : Épisode 3 : Focus sur trois zones agricoles
Ce rapport de Générations Futures met en évidence l’insuffisance des zones de non traitement (ZNT) actuelles (de 5 à 10 mètres), censées protéger les riverains des expositions aériennes aux pesticides, en zones agricoles. De nouvelles analyses d'air ont été effectuées dans 3 régions : le Nord (contexte de grandes cultures), la Gironde et le Rhône (zones viticoles). Les résultats indiquent que, même à plusieurs dizaines de mètres des zones traitées, les concentrations de pesticides dans l’air demeurent élevées. Jusqu’à 35 substances pesticides différentes, dont le glyphosate (classé cancérogène probable), ont été détectées en 7 semaines. Face à ces constats, Générations Futures appelle à des mesures plus efficaces, pour protéger la santé publique, notamment : - l’extension des ZNT à au moins 150 mètres ; - le retrait du marché des pesticides contenant des substances les plus dangereuses ; - la tenue électronique des registres d’épandage accessibles au public ; - l’intégration de mesures, dans la stratégie Ecophyto 2030, pour réduire l’exposition aérienne aux pesticides.
Quand et comment … Détruire les couverts végétaux d’hiver ?
Céline ROLLAND, AuteurLa destruction d’un couvert végétal d’hiver demande de l’attention dans le choix de la période et de la méthode de destruction. Idéalement, il faut chercher à détruire le couvert le plus tard possible pour favoriser une biomasse importante et faciliter sa décomposition grâce aux températures plus élevées. Si l'objectif est de dynamiser la vie du sol, il sera possible de détruire deux couverts successifs jeunes plutôt qu’un seul vieux, qui devient trop ligneux. Le ratio C/N du couvert modifie aussi la période optimale de destruction du couvert, afin de faire coïncider la minéralisation de l’azote avec la date du semis de la culture : un ratio C/N faible (légumineuses) permet de détruire le couvert jusqu’à 3 semaines avant le semis, alors qu’un ratio C/N élevé (graminées, crucifères) nécessite de détruire le couvert 2 mois avant le semis. La méthode MERCI permet d’estimer la quantité d’azote disponible après destruction du couvert. La destruction en elle-même doit se faire sur sol ressuyé pour limiter le tassement. Sur un couvert jeune, on pourra appliquer un rouleau, qui écrasera simplement la végétation. En cas de forte biomasse, ou sur une prairie, le mulchage de surface, réalisé par exemple avec un rotovator réglé sur 2 à 4 cm de profondeur, est conseillé. Le broyage est efficace mais assez énergivore. Le fauchage, à vitesse élevée, est également possible ; cette technique est notamment pertinente pour les couverts à double végétation, lorsqu’il faut casser la floraison des espèces d’automne sans détruire le futur couvert de printemps. L’article est complété par un cas concret (Julien Le Priol, Morbihan) : la destruction d’un couvert de moutarde, phacélie, trèfle, radis, avant une culture d’orge de printemps.
Quantification des externalités de l’Agriculture Biologique : Sol : Résumé
En 2016, l’ITAB, en collaboration avec des chercheurs d’INRAE, a réalisé une analyse inédite, commanditée par le ministère de l’Agriculture, sur les externalités de l’agriculture biologique au regard de la littérature scientifique. Huit ans plus tard, face aux crises écologiques et à la montée des préoccupations environnementales et sanitaires, le MTECT (ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires) a confié à l’ITAB, avec l’appui de chercheurs (INRAE, INSERM...), l’actualisation de cet état de l’art par la prise en compte de nouvelles publications scientifiques portant sur plusieurs dimensions (santé humaine, climat, biodiversité, sol). Ce document est un résumé du chapitre “Quantification des externalités de l’Agriculture Biologique : Sol”, rédigé par Eva Lacarce, agronome et pédologue, sous la direction de Natacha Sautereau, agronome. La rédaction de ce chapitre a bénéficié, en particulier, des appuis extérieurs d’experts du sol : Joséphine Peigné (ISARA), Marie Benoit (ISARA), Christian Mougin (INRAE). 230 références bibliographiques ont été mobilisées et figurent dans le chapitre “Sol”. Ce résumé de chapitre aborde les principales externalités de l'AB concernant le sol en regard des pratiques principalement mises en œuvre en agriculture conventionnelle. Il aborde la qualité biologique, physique et chimique du sol avec une prise en compte de travaux qui s’attachent à rendre compte d’une santé globale du sol. Ce résumé du chapitre Sol s'accompagne d'une note synthétique de l'étude et des résumés des 3 autres thématiques (biodiversité, climat, santé), en ligne à l'adresse : https://itab.bio/thematique-en-details/quantification-des-externalites-de-lagriculture-biologique.
Semis sous couvert de céréales : retours d’expériences en Isère
Olwen THIBAUD, Auteur ; Luna TERRIER, AuteurMathieu Rouge, de l’Isara, présente les résultats d’essais de semis de couverts sous céréales bio. Le semis peut être effectué en sortie d’hiver, au dernier passage de la herse étrille ; la concurrence avec la céréale est limitée, mais la réussite du semis est comprise entre 50% pour le trèfle blanc et 80% pour le trèfle violet. Le semis à l’automne (avant le 1er novembre de préférence) garantit quasiment à 100% l’implantation du couvert, mais peut entraîner une concurrence avec la céréale, plus ou moins importante selon la vigueur de celle-ci (par exemple, blé sensible vs triticale résistant). La récolte de la céréale demande une coupe assez haute, même si le risque de montée des trèfles est assez faible. Le couvert est, ensuite, fauché en août, de préférence à un broyage qui limite la repousse du trèfle. La fauche peut aussi avoir lieu à l’automne. D’autres essais sont prévus.
La soif du profit : Quand le secteur privé s'accapare notre eau
Alix CHÉNEL, Auteur ; Quentin GHESQUIÈRE, Auteur | PARIS (62 bis Avenue Parmentier, 75 011, FRANCE) : OXFAM FRANCE | 2024Tandis que l’eau se raréfie en France et dans le monde en raison du réchauffement climatique, Oxfam France montre, dans ce rapport, les techniques d’accaparement de cette ressource par les multinationales dans les secteurs agroalimentaires et de l’industrie. Tirant avantage du manque de régulation et des inégalités économiques, les pays riches et les multinationales déplacent facilement la pression de l'eau vers les pays plus pauvres en effectuant : - des prélèvements et des pollutions d'eau pour les besoins industriels (17 % de l'eau prélevée), ces prélèvements ayant parfois lieu dans des régions arides ou en situation de stress hydrique : Texas, Niger, Pérou, Afrique du Sud, etc. ; - l’importation de produits à forte consommation d'eau : fruits, légumes, fleurs, viande, eau en bouteille. L'agriculture représente 70 % des prélèvements et consomme l'eau via les systèmes d'irrigation qui soutiennent, en grande partie, l'industrie de la viande (33 % des céréales) et des biocarburants (10 %). Oxfam France recommande : - d’engager une réflexion internationale pour mieux réguler l'utilisation de l'eau par le secteur privé ; - de prendre en compte la responsabilité historique des États : assurer un financement ambitieux de l'adaptation des pays en développement et de l'accès universel à l'eau ; - de transformer notre système agricole grâce à des pratiques agroécologiques.
TFA dans l’eau en Europe : Révélations exclusives sur une contamination aux PFAS ignorée : Rapport
En 2024, une étude du Réseau européen d'action sur les pesticides (PAN Europe) a révélé une forte augmentation de la contamination des fruits et légumes européens par des pesticides PFAS. Ce document se concentre,lui, sur le produit de dégradation final des PFAS : l’acide trifluoroacétique (TFA), une molécule très persistante. 23 échantillons d'eau de surface et 6 échantillons d'eau souterraine, provenant de dix pays de l'UE, ont été analysés. Tous les échantillons d'eau contiennent des PFAS, dont 98% sont des TFA. Les niveaux de TFA détectés vont de 370 ng/l à 3 300 ng/l et 79% des échantillons dépassent la limite de 500 ng/l proposée par la directive européenne sur l'eau potable, en particulier en France, dans la Seine, à Paris (2 900 ng/l) ou dans l’Aisne, à Choisy au Bac (2 400 ng/l). Les TFA semblent principalement provenir des pesticides PFAS, mais également des réfrigérants, du traitement des eaux usées et de la pollution industrielle. Le TFA est actuellement catégorisé comme métabolite "non pertinent" dans le règlement européen sur les pesticides. Or, d’après cette étude, des preuves scientifiques actuelles montrent la dangerosité du TFA, ce qui justifierait la proposition en cours, au Parlement européen, d'interdiction des PFAS. Les auteurs du rapport proposent, en conclusion, plusieurs actions, dont une interdiction rapide des pesticides PFAS et leur catégorisation comme « substance prioritaire » dans la directive-cadre sur l'eau ; la mise en œuvre des nouvelles classes de danger "persistant, mobile et toxique" et "très persistant et très mobile", dans le cadre du règlement européen sur les pesticides ; ainsi que des obligations de surveillance et des valeurs limites pour le TFA.