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Un climat en plein bouleversement : Rapport d'activité 2021/2022 du FiBL
Jannick SCHERRER, Auteur ; Sofia BARTSCH, Auteur ; Deborah BIERI, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2023Dans son rapport dactivité 2021/2022, le FiBL offre un aperçu des travaux menés sur lensemble de ses 6 sites (Suisse, Allemagne, France, Autriche, Hongrie et Europe). Un large éventail de projets sont présentés, de la promotion de la biodiversité dans les grandes cultures au potentiel des lentilles deau et à la durée de vie productive des vaches laitières suisses, en passant par un projet éducatif sur lalimentation durable en coopération avec un établissement scolaire, ainsi que des mesures pour améliorer lagriculture et lélevage dans la région du Sahel. Les projets abordent aussi le changement climatique, le sol, le microbiome, les alternatives au cuivre, les bandes fleuries, les semences, le pâturage des vergers, la réduction des produits vétérinaires, la sélection dune nouvelle race de porc bio suisse
Elevage extensif à lherbe : des atouts sous-estimés
Claude AUBERT, AuteurDans cet article, lauteur indique que la neutralité carbone, pour lélevage extensif à lherbe, est possible dans certaines conditions (chargement, temps de séjour sur une parcelle, flore de la prairie, maximisation du pâturage ). Les émissions de méthane par les bovins sont en partie compensées par la séquestration de carbone dans les prairies, cette compensation étant généralement estimée à moins de 40 %. Lauteur montre quil peut être beaucoup plus élevé si lélevage est extensif et si la part dherbe dans la ration est très élevée. Par ailleurs, il estime que la méthode employée par l'Institut de l'Élevage surévalue les émissions de N2O pour les systèmes extensifs ayant des apports dazote organique. Les prairies arborées peuvent aussi augmenter la séquestration de carbone. Lauteur signale également les bénéfices apportés par une alimentation maximisant lherbe pour les consommateurs de produits laitiers ou carnés (plus grande richesse en nutriments). Pour lui, il serait intéressant de développer un label national garantissant une proportion dherbe (en majorité pâturée) importante dans lalimentation des ruminants. Pour l'auteur, lélevage extensif à lherbe est, en effet, une solution davenir, même si le cheptel bovin est encore trop élevé sur Terre.
Qui veut la peau des vaches ?
NATURE & PROGRES, AuteurLes vaches sont accusées d'être en partie responsables du réchauffement climatique parce qu'elles rejettent du méthane, un puissant gaz à effet de serre. Toutefois, le problème relève principalement de l'élevage intensif et pas de l'élevage à l'herbe bien mené. En effet, les émissions (naturelles) de méthane peuvent être totalement compensées par le pâturage, une prairie bien gérée pouvant séquestrer, dans le sol, jusqu'à 1 t/ha/an de CO2, autre gaz à effet de serre et principal responsable du réchauffement climatique. Dans cet entretien, Claude Aubert, agronome et auteur du livre "Qui veut la peau des vaches ?" (éditions Terre vivante), balaie les idées reçues autour des vaches et, plus largement, autour de notre rapport à la viande, à l'abattage et à l'élevage.
Vaches, amies ou ennemies ?
Claude AUBERT, AuteurLes vaches et autres ruminants délevage nont pas, aujourd'hui, « bonne presse » : on peut notamment lire que le méthane quelles éructent réchauffe la planète et qu'on peut se passer de leurs produits dans notre alimentation. Cet article pose alors la question de la place des vaches et autres ruminants. Il aborde et argumente sur divers aspects à prendre en compte dans ce débat : la question du méthane (dont la cause principale démission est lexploitation des énergies fossiles), limportance des ruminants dans la gestion des paysages, la réflexion à conduire sur le type d'élevage qui pourrait se développer (plus extensif, avec des animaux produisant moins mais vivant plus longtemps ), la souffrance animale, labattage, la qualité des viandes et celle des laits et des fromages produits à lherbe, particulièrement intéressante pour lalimentation humaine et peu remplaçable par des produits dorigine végétale sans ajouts et compléments. Pour lauteur, les « vaches sont nos amies, comme lont compris tous nos ancêtres [ ] »
Biodynamis Hors-série n° 25 : Le chaos climatique au regard de la biodynamie
Gérard AUGÉ, Auteur ; Jacques CAPLAT, Auteur ; Stéphane COZON, Auteur ; ET AL., AuteurAlors que les conséquences du changement climatique impactent fortement l'agriculture, les populations et les écosystèmes, il est urgent de s'adapter. L'activité agricole a un rôle central pour atténuer les effets du changement climatique et permettre une adaptation des pratiques. Ce hors-série regroupe les articles suivants : - Quelles sont les conséquences réelles du changement climatique ? ; - Une vulnérabilité coupable qui pourrait devenir salvatrice ; - Manger les animaux ; - Les arbres, des alliés puissants ; - La Terre-Mère est vivante ! ; - Le sol au cur de l'évolution du climat ; - Développer une conscience atmosphérique ; - Du gingembre, du vin et du coton ; - La vache, le sol et l'herbe : témoignages d'éleveurs ; - Les prairies en biodynamie sont des puits de carbone ; - La biodynamie, une voie vers l'autonomie ; - Semences : la force de la diversité ; - Cultiver sans arroser ; - La valériane, une plante anti-stress ; - Le climat est dans mon assiette.
Dossier : Bilan carbone
Aurélie RINGARD, Auteur ; Claude AUBERT, Auteur ; Caroline TOSTAIN, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier est dédié au bilan carbone : définition, témoignages, outils de diagnostic, place de la prairie... Si les systèmes herbagers et bio ont un meilleur bilan carbone que celui de la moyenne des élevages, l'élevage bovin, principal émetteur de GES, devra néanmoins activer plusieurs leviers pour atteindre l'objectif de neutralité carbone en 2050, objectif fixé par l'Union Européenne. Ce dossier se compose des articles et des témoignages d'éleveur·euse·s suivants : - De la prise de conscience environnementale à l'avènement du "Bilan carbone" et d'autres outils de comptabilisation des gaz à effet de serre : Bref historique autour de la comptabilité carbone ; - Faire son bilan carbone en élevage : Une panoplie d'outils existants ; - L'élevage à l'herbe : envisager un bilan carbone neutre à négatif, tout en ayant des atouts au-delà du carbone ; - Réduire son empreinte carbone en AB : L'exemple du GIEE lait bio bas carbone ; - Laitcoloscore : Calculer, agir pour améliorer l'empreinte carbone de nos produits laitiers ; - Le carbone est dans les prés ; - Amplifier l'autonomie de la ferme grâce au bilan carbone ; - Vers une ferme qui capte son carbone émis ; - Entrer dans un Plan de Gestion Durable des Haies en vue de l'obtention du Label Haie et de l'accès des paiements pour services environnementaux ; - Tout ce carbone pour faire dire quoi ? ; - Le bilan carbone à Biolait : où en est-on ? ; - La question du carbone vue par 2 services.
Dossier : Paysannes et paysans engagés pour le climat
Jean-Marc THOMAS, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Jean-François PÉRIGNÉ, Auteur ; ET AL., AuteurDans un contexte daléas météorologiques de plus en plus forts et impactants, lagriculture paysanne est porteuse de solutions, à la fois, pour sadapter, mais aussi pour lutter contre le changement climatique et contribue à lemploi, à une alimentation saine et à la protection de la biodiversité. Ce dossier, au travers de témoignages divers, allant de lélevage bovin lait à lostréiculture, en passant par le maraîchage ou larboriculture, montre que nombre de paysan.nes font évoluer leurs pratiques pour, à la fois, sadapter, mais aussi pour limiter leurs émissions de gaz à effet de serre ou leurs consommations de ressources, comme leau. Face aux retards pris dans la lutte contre le changement climatique, aux mesures insuffisantes ou aux solutions proposées souvent très technico ou/et ressources-dépendantes, les auteurs prônent plus de moyens et de visibilité donnés à une agriculture paysanne qui « propose un ensemble de pratiques culturales et délevage cohérentes, viables et propres, en constant dialogue avec les réalités biologiques, économiques et humaines ».
L'élevage pris en tenaille dans la lutte contre le changement climatique
Alizée JUANCHICH, AuteurLors du Space 2022, de nombreux débats ont tourné autour de la question suivante : Comment lélevage peut-il réduire son impact sur le climat ? Lélevage souffre, en effet, de sa dualité : il contribue aux émissions de gaz à effet de serre - GES - (il représente 21 % des GES émis en France et il est le deuxième secteur dactivité le plus émetteur), tout en offrant des services directs (production daliments avec de bonnes valeurs nutritionnelles, création demplois ), ainsi que des services écosystémiques (entretien du paysage ). Cet article analyse cette controverse qui traverse la société française et apporte des pistes pour réduire les émissions de GES au sein des élevages laitiers : limiter les animaux improductifs, implanter des légumineuses, jouer sur la génétique avec la sélection de vaches qui émettent moins de méthane par kilogramme de matière sèche ingérée, etc.
La méthanisation agricole à la croisée des chemins
Gabriel OMNÈS, AuteurDepuis 2010, et grâce à des incitations réglementaires et budgétaires, les unités de méthanisation agricole se sont fortement développées dans les fermes françaises. Toutefois, dix ans après, cette dynamique connaît un coup d'arrêt : tarifs d'achat du biogaz revus à la baisse, contraintes réglementaires plus fortes... Ces nouvelles orientations pourraient condamner la méthanisation agricole au profit d'unités industrielles.
Moins de gaz à effet de serre dans nos assiettes, comment faire ?
Claude AUBERT, AuteurLe contenu de nos assiettes est responsable d'environ un tiers de nos émissions de gaz à effet de serre. Afin d'arriver à la neutralité carbone en 2050 et de limiter ainsi le réchauffement climatique, deux leviers principaux sont mobilisables : revoir nos habitudes alimentaires et séquestrer du carbone dans les sols (planter des arbres et semer des prairies ou améliorer les prairies existantes, avec la difficulté qu'elles sont valorisées par les ruminants).
Qui veut la peau des vaches ?
Les vaches ont la réputation de contribuer à détruire la planète car leurs éructations produisent du méthane, un gaz à effet de serre aux impacts néfastes bien connus. Des voix sélèvent pour exiger la suppression des élevages de bovins, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Et si le problème venait uniquement des élevages intensifs ? Car, en y regardant de plus près, de façon neutre et dépassionnée, et à lappui de nombreuses études, on saperçoit que, élevées sur des pâturages ou dans les estives, les vaches émettent moins de méthane et favorisent largement la recapture du CO2, tout en enrichissant le sol. Un autre aspect souvent méconnu est que la présence de bétail dans les prairies est un atout essentiel pour la préservation de la biodiversité, avec de nombreux insectes et papillons, ainsi quune grande variété despèces végétales. De plus, ces vaches fournissent un lait riche en précieux nutriments, ainsi quune viande d'excellente qualité (à consommer avec modération). Pour finir, ce sont des animaux doux et apaisants, qui contribuent à lesthétique globale dun paysage.
Les soutiens publics aux éleveurs de bovins Période 2015 à 2022
Lélevage bovin est une composante significative de lagriculture française : en 2020, il représentait 91 123 exploitations et occupait 32,7 % de la surface agricole utile française. Il est de loin le secteur agricole le plus subventionné, à raison de 4,3 milliards deuros daides publiques par an. Cette enquête, menée par la Cour des comptes, vise à chiffrer les soutiens publics apportés à lélevage bovin et à en évaluer les résultats au regard des objectifs qui leur sont assignés. Grâce à ces aides massives, la France occupe en matière de production de viande la première place européenne en matière de production de viande et la deuxième en matière de lait. Toutefois, ce soutien ne garantit pas la pérennité des élevages, dont le modèle économique est fragile et dont la viabilité dépend fortement du niveau daides publiques. La situation est particulièrement préoccupante pour les élevages allaitants. En plus des faiblesses au niveau de leur modèle économique, ces élevages sadaptent difficilement aux évolutions de la consommation et pâtissent du manque de structuration de la filière (une partie des aides est captée par des acteurs en amont et en aval de la filière, et les éleveurs ne sont pas en bonne position pour négocier avec eux). Côté environnemental, lélevage bovin bénéficie datouts : valorisation de terres non arables, maintien des paysages ruraux, stockage de carbone Cependant, en particulier pour les systèmes de production peu herbagers, ces atouts ne suffisent pas à compenser les impacts des intrants, de l'importation de tourteaux de soja et des émissions de gaz à effet de serre (notamment de méthane). Ainsi, pour la Cour des comptes, le respect des engagements de la France en matière de réduction des émissions de méthane appelle à une diminution du cheptel, accompagnée dune baisse de la consommation de viande. La Cour des comptes préconise de clarifier la politique de soutien à l'élevage bovin, en visant de meilleures performances économiques et sociaux-environnementales, et en se tournant vers un système daides individualisées.
Synthèse technique : Bilan carbone des fermes laitières en agriculture biologique : Synthèse des diagnostics CAP'2ER réalisés sur 58 fermes des Pays de la Loire
Lagriculture a encore bien des leviers à actionner pour participer, de manière significative, à latteinte des objectifs nationaux visant à réduire les émissions de GES de 40 % en 2030 par rapport à 1990. Les éleveurs bio sont particulièrement intéressés pour comprendre où en sont leurs systèmes en matière de réduction démissions de GES, de contribution à la lutte contre le réchauffement climatique, et pour connaître les améliorations quils peuvent mettre en uvre. Les résultats obtenus par le diagnostic CAP2ER sur 58 fermes bio montrent que ces fermes sont plus avancées que lensemble des autres fermes diagnostiquées en Pays de la Loire. Ces résultats sont dautant plus remarquables quils sont supérieurs aussi bien quand ils sont exprimés par volume produit, que par hectare. Il est, en effet, régulièrement mis en avant que les fermes bio ont des résultats inférieurs par volume produit, du fait dune moindre productivité en bio. Les résultats de cette synthèse contredisent cette critique. En effet, en Pays de la Loire, les fermes bio obtiennent en moyenne une empreinte carbone de 0,61 kg éq CO2/L, contre 0,82 kg éq CO2/L pour l'ensemble des fermes. L'écart est encore plus important par hectare.
Contribuer à protéger le climat ; Ensemble contre le réchauffement ; Savoir pour pouvoir
Claudia FRICK, Auteur ; René SCHULTE, AuteurCe dossier regroupe trois articles qui traitent du lien entre agriculture et changement climatique en Suisse. Le premier article explique pourquoi il est nécessaire que lagriculture réduise ses émissions de gaz à effet de serre (GES) et quel rôle peut jouer lagriculture biologique dans cette réduction. Il décrit également comment la politique agricole peut aider à impulser des changements et comment les consommateurs peuvent eux aussi contribuer à cet effort. Le deuxième article dépeint plusieurs exemples de mesures mises en place par des membres de lassociation AgroCO2ncept pour réduire leurs émissions de GES (AgroCO2ncept est une association suisse qui regroupe 24 fermes qui ont pour objectif de diminuer de 20 % leurs émissions de dioxyde de carbone, de méthane et de protoxyde dazote) : favoriser lhumification en limitant le travail du sol (mulch, semis direct ), fertiliser les parcelles à laide dengrais verts, réduire les émissions de méthane des bovins en leur donnant du charbon végétal Enfin, le dernier article porte sur les formations professionnelles agricoles suisses. Actuellement, le changement climatique nest pas inscrit au programme, il est toutefois abordé par des enseignants volontaires qui intègrent cette thématique dans leurs cours (comprendre les impacts du changement climatique, étudier des leviers pour diminuer les émissions de GES au sein de sa ferme ). Cependant, ceci pourrait bientôt changer : le plan de formation va être révisé et va probablement inclure cette notion.
Une diversification assumée
Pierre-Joseph DELORME, AuteurEn Haute-Loire, quatre GAEC ont créé ensemble la SARL Agri Briva Métha pour construire une unité de méthanisation, à Saint-Laurent-de-Chabreuges (investissement de 3,5 millions deuros). Les onze associés ont fait le choix de linjection directe. Le méthaniseur alimente ainsi la ville de Brioude : il couvre 10 % de la consommation de gaz de cette ville. De la première évocation du projet à la production de méthane, dix années se sont écoulées. Entre les aspects législatifs, le dimensionnement du projet, la partie administrative, le choix de lassurance et les recherches pour trouver les bons interlocuteurs, le projet a été assez complexe à mettre en uvre. Lobjectif des associés est de fonctionner en autonomie, sans intrants extérieurs. Le méthaniseur est actuellement alimenté par 10 900 t/an de matières organiques produites uniquement sur les quatre fermes, avec 60 % deffluents délevage et 40 % de Cultures Intermédiaires à Valorisation Énergétique (CIVE). Quotidiennement, lunité de méthanisation produit 79 m3/h de gaz, qui sont ensuite filtrés pour obtenir du méthane pur à 97 % (production de 675 450 Nm3/an).
Dossier : Haies et arbres fourragers
Sylvie LA SPINA, AuteurEn Belgique, la Déclaration de politique régionale wallonne a fixé un objectif ambitieux : planter quatre mille kilomètres de haies dici cinq ans en Wallonie. Cet objectif intervient après plusieurs années de destruction des haies au profit du remembrement et de la mécanisation. En 2012, ce territoire ne comptait plus que 16 mètres de haies par hectare. Les intérêts des haies et des arbres fourragers sont pourtant nombreux. Ils favorisent tout d'abord la biodiversité en consolidant les réseaux écologiques et répondent aux enjeux climatiques en stockant du carbone. En élevage de ruminants, ils présentent dautres avantages : ce sont des appoints dalimentation en cas de sécheresse ; ils améliorent le bien-être animal (abri) ; ils augmentent la fertilité des sols ; leurs feuilles riches en tanins condensés améliorent la digestion et labsorption intestinale des protéines chez les ruminants (ce qui entraîne une diminution des émissions de méthane et de protoxyde dazote), ces mêmes tanins ont également des propriétés antibiotiques et antiseptiques pour les animaux Après avoir détaillé ces divers avantages pour lélevage, ce dossier apporte des conseils techniques et pratiques pour implanter des haies : réflexion autour de la maximisation de leurs bienfaits, méthodes et périodes de récolte, entretien, types darbres (arbres têtards, arbres émondés, cépées et taillis), structure dune haie type, choix des essences Ce dossier propose ensuite des pistes pour privilégier les haies dans les campagnes, en rappelant la place de larbre dans le monde paysan et les causes de son déclin : les leviers à mobiliser pour son retour, limportance de la sensibilisation des producteurs et le développement daides au débouché plutôt quà la plantation.
Une ferme délevage face au changement climatique
Camille CHAUVARD, AuteurAnne Martin et Gilles Guellier, éleveurs laitiers bio à la ferme de la Guilbardière (Loir-et-Cher), réfléchissent leur système de production afin de limiter leur empreinte énergétique. Leur SAU est de 72 ha et ils produisent 200 000 L de lait par an. Le lait est soit vendu en lait cru, soit transformé en fromages, soit livré à Biolait. La ferme est actuellement en cours de transmission à cinq jeunes repreneurs. Le terme « adaptation » au changement climatique ne plaît pas à Gilles, car il estime que cette notion est souvent associée à une intensification des pratiques afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre par litre de lait ou par kilo de viande produit. Pour lui, les ruminants ne font que transformer le carbone venant des végétaux, et ce carbone est à différencier du carbone qui provient des cycles longs (ex : combustion des énergies fossiles). Ainsi, ce nest pas lélevage en tant que tel qui participe au changement climatique, mais tout ce qui va avec (distribution daliments, gestion des effluents, etc.). En revanche, ces dépenses énergétiques sont nulles si les animaux sont dehors. Les prairies sont ainsi un véritable atout à développer. Dans ce témoignage, Gilles apporte également son point de vue sur les nombreux freins qui empêchent certains producteurs de mettre en place des pratiques plus respectueuses de lenvironnement.
Dossier : Produire une viande bas carbone durable
Cyrielle DELISLE, Auteur ; François D'ALTEROCHE, AuteurLe gouvernement français sest fixé un objectif ambitieux : atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour atteindre cet objectif, tous les secteurs dactivités, dont lagriculture, devront réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Pour cela, la filière viande bovine sest lancée, en 2015, dans le programme Life Beef Carbon, qui a pour objectif de réduire de 15 % lempreinte carbone de la viande bovine sans impacter la production et la capacité économique des exploitations. Ce programme a permis dévaluer lempreinte carbone de 1700 fermes grâce à loutil CAP2ER. Les premiers résultats sont disponibles. En moyenne, les élevages compensent un tiers de leurs émissions, et les fermes bas carbone ont souvent une meilleure performance économique. Autre initiative pour encourager les agriculteurs à réduire leur empreinte environnementale : Carbon Agri. Cette méthode permet de calculer les réductions dempreinte carbone. Elle devrait permettre aux éleveurs engagés dans un projet visant à réduire leur empreinte carbone de vendre des crédits carbone, et ainsi dêtre rémunérés par un partenaire volontaire (Jean-Baptiste Dollé, chef du service environnement à lIdele, détaille cette méthodologie et ce dispositif). Trois éleveurs, dont les systèmes de production dégagent peu de GES, apportent leurs témoignages : ils expliquent pourquoi leur niveau démissions est faible et les actions quils ont mises en place pour essayer de le diminuer encore plus. Lun dentre eux, Nicolas Onfroy, est en AB. Ses émissions sont de 2,5 kilos équivalent CO2 par kilo de viande produite (alors que la moyenne est à 27). Suite au diagnostic CAP2ER, il vise une viande neutre en carbone et a mis en place un plan dactions.
Pratiques d'élevage et environnement : Mesurer, évaluer, agir
Sandrine ESPAGNOL, Auteur ; Coline BRAME, Auteur ; Jean-Yves DOURMAD, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2019Cet ouvrage traite des défis et solutions pour concilier lélevage et la protection de lenvironnement. Avec une approche multicritère, il apporte des bases scientifiques, techniques et méthodologiques pour appréhender les systèmes délevage et leurs évolutions. Il est construit autour de trois étapes essentielles : - « mesurer » les flux environnementaux liés aux élevages ; - « évaluer » les dommages et les bénéfices environnementaux ; - « agir » pour améliorer le bilan environnemental des élevages. Les chapitres sorganisent de manière complémentaire. Certains à visée introductive soulignent les enjeux, dautres synthétisent les connaissances actuelles en présentant les outils opérationnels mobilisables, et enfin des focus sont réalisés sur des questions méthodologiques ou des sujets émergents. Lobjectif de louvrage est de mieux comprendre les enjeux environnementaux des élevages et de proposer des voies damélioration. Il sadresse aux enseignants, agents de développement, conseillers, instances publiques, décideurs et professionnels qui sintéressent aux systèmes de production animale et à leurs performances environnementales.
Le sainfoin (Onobrychis viciifoliae) et la chicorée (Cichorium intybus) : deux modèles de plantes bioactives pour répondre aux défis agroécologiques en élevage de ruminants
H. HOSTE, Auteur ; V. NIDERKORN, AuteurLélevage des ruminants doit maintenir des objectifs de production et de qualité tout en répondant à de nouveaux défis (préservation de lenvironnement, réduction des intrants chimiques, développement des résistances aux xénobiotiques). Dans ce contexte agroécologique, les plantes bioactives présentent des caractéristiques intéressantes. Le sainfoin et la chicorée ont été étudiés car ils contiennent des métabolites secondaires qui présentent des effets sur le métabolisme des animaux (notamment les tannins condensés chez le sainfoin et les sesquiterpènes lactones chez la chicorée). Cette revue des recherches récentes illustre les potentialités de ces plantes sur le parasitisme intestinal, les effets des métabolites secondaires sur la digestion et la valeur alimentaire des rations données aux ruminants ainsi que sur les émissions de méthane correspondantes. La variabilité des teneurs en métabolites est importante mais les effets sont également dépendants de la proportion de lespèce dans la ration.
The impact of long-term organic farming on soil-derived greenhouse gas emissions
Collin SKINNER, Auteur ; Andreas GATTINGER, Auteur ; Paul MÄDER, Auteur ; ET AL., AuteurLes pratiques agricoles impactent considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Jusqu'à présent, très peu de données étaient disponibles sur l'impact de lagriculture biologique sur les émissions des sols en protoxyde dazote (N2O) et en méthane (CH4). Cest pourquoi une équipe de chercheurs européens a mesuré ces émissions en plein champ durant 571 jours (essai longue durée "DOK" en Suisse). Durant cette période, la succession culturale était la suivante : prairie de trèfle - maïs ensilage - engrais vert. Quatre systèmes ont été comparés : deux systèmes biologiques, dont un en biodynamie (BIODYN) et lautre en agriculture biologique (BIOORG) ; et deux systèmes conventionnels : l'un basé sur une fertilisation minérale (CONMIN), et lautre basé sur un apport de fumier (CONFUM). Tous sont représentatifs des pratiques agricoles suisses. Une réduction de 40,2% des émissions de N2O par hectare a été observée dans les systèmes biologiques par rapport aux systèmes conventionnels. En revanche, pour le maïs ensilage, les émissions de N2O cumulées et rapportées au rendement étaient similaires entre les systèmes biologiques et non biologiques. Les émissions en CH4 du maïs ensilage ont été élevées pour le système CONFUM alors que les systèmes BIODYN et CONMIN en ont légèrement absorbé. Cette étude a également montré que dautres paramètres que la nature de l'apport azoté influencent les émissions de N2O, notamment certaines propriétés du sol, telles que le pH, le carbone organique ou encore la biomasse microbienne.
Alimentation des ruminants : Apports nutritionnels - Besoins et réponses des animaux - Rationnement - Tables des valeurs des aliments
P. NOZIERE, Auteur ; D. SAUVANT, Auteur ; L. DELABY, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2018Cet ouvrage permet de mieux répondre aux défis émergents en nutrition animale : qualité des produits, santé animale, émissions dans lenvironnement, tout en améliorant la prévision des réponses productives. Il décrit lensemble du système dalimentation pour les productions de lait et de viande, chez les bovins, ovins et caprins, en incluant les spécificités des zones tropicales et méditerranéennes. Au sommaire : - Les apports alimentaires et en nutriments : Ingestion des aliments ; Digestion et apports en nutriments énergétiques ; Digestion et apports en nutriments protéiques ; Apports en minéraux, en vitamines et en eau ; - Les besoins des animaux et leurs réponses aux rations : Dépenses, efficacité métabolique et besoins en énergie ; Dépenses, efficacité métabolique et besoins en protéines et en acides aminés ; Besoins en minéraux, en vitamines et en eau ; Réponses de lingestion et de la production de lait aux variations dapports alimentaires ; Réponse de la croissance aux variations dapports alimentaires en phase délevage ou en finition ; Taux butyreux et composition de la matière grasse laitière ; Composition en acides gras des muscles ; Excrétion azotée fécale et urinaire ; Emissions de méthane entérique ; Bien-être digestif et acidose ruminale ; - Le rationnement des animaux : Principes généraux de rationnement ; Vaches laitières ; Vaches allaitantes et leurs veaux ; Bovins en croissance et à lengrais ; Ovins en lactation, en croissance et à lengrais ; Caprins en lactation et en croissance ; Spécificités de l'alimentation des ruminants en régions chaudes ; - Les valeurs de référence des aliments : tables et prévision : Méthodes dévaluation de la valeur des aliments et bases de données ; Calcul de la valeur des aliments pour les ruminants : tables et équations de prévision ; Tables Inra de la valeur des aliments utilisés en France et dans les zones tempérées ; Tables Inra de la valeur des aliments utilisés dans les régions chaudes ; - Description des bases de données.
Les feuilles d'acacia pour lutter contre le réchauffement climatique
Bérenger MOREL, AuteurLe concours international francophone « Ma thèse en moins de 180 secondes » 2018 a été remporté par Geneviève Zabré, docteure spécialisée en physiologie et santé animale au Burkina Faso. Sa thèse a porté sur « Lutilisation des plantes médicinales dans la lutte contre le méthane émis par les ruminants ». Elle a pu notamment démontrer les vertus antiparasitaires des feuilles dacacia, ainsi que leurs effets sur la diminution du volume de méthane produit durant la rumination par les ovins. Acacia raddiana (la « gomme du Sahel ») est en effet grandement disponible pour les éleveurs subsahariens. Ses feuilles sont très riches en éléments actifs connus pour leur pouvoir antibactérien. Une fois les feuilles incorporées dans la ration des brebis, ces éléments peuvent éliminer jusquà 80 % des bactéries méthanogènes et ainsi diminuer de moitié le volume de méthane émis par lanimal.
Réduire de 15 % l'empreinte carbone est réalisable
Cyrielle DELISLE, AuteurLe projet « Life Beef Carbon » (2016-2020) cherche à réduire de 15 % lempreinte carbone de la filière viande bovine en dix ans. Ce projet est piloté par lInstitut de lélevage et regroupe 57 partenaires. Il doit évaluer lempreinte carbone de 2000 fermes de quatre pays européens (France, Irlande, Espagne et Italie) pour ensuite promouvoir les pratiques à faibles émissions de gaz à effet de serre (GES). En France, lagriculture contribue à 20 % de leur émission, dont 5 % sont liés à lélevage bovin (méthane entérique 50 %, gestion des effluents 23 %, achats de paille 6 %, fertilisation 6 %, énergies directes 5% et achats dengrais 4 %). Les premiers résultats obtenus sur 1050 fermes montrent de grandes disparités entre les exploitations faiblement émettrices et la moyenne : leur empreinte carbone est 35 % plus faible que la moyenne, ce qui laisse supposer quil existe bien des marges de manuvre pour réduire de 15 % les émissions de GES et quelles existent dans ces exploitations. Les principaux leviers identifiés sont la diminution des UGB improductifs et de la fertilisation minérale, une meilleure gestion des effluents et loptimisation des rations (en favorisant le pâturage).
Moins de gaz à effet de serre en agriculture biologique
Claude AUBERT, AuteurL'agriculture biologique constitue une réponse pertinente au problème du réchauffement climatique, et ce pour de multiples raisons, notamment en contribuant de façon importante à la limitation des gaz à effet de serre. En effet, d'une façon générale, l'agriculture et l'élevage émettent relativement peu de CO2 (4 %), mais beaucoup de méthane (8 %) et de protoxyde d'azote (12 %), soit au total 24 % de l'ensemble des émissions en France. L'article met en évidence les différents leviers dont dispose l'agriculture biologique en matière de réduction des GES, en particulier la séquestration du carbone dans les sols, une clé majeure dans cette lutte.
Et si on brûlait le méthane de nos élevages ?
Patrick SADONES, AuteurUn calcul a permis à Patrick Sadones, éleveur de chèvres laitières en Seine-Maritime, d'estimer la quantité de méthane rejetée dans son bâtiment par le troupeau, soit 1,25 t/an (37,5 t équivalent CO2/an). Lui est alors venue l'idée de valoriser ce méthane par le brûleur à bois déchiqueté. Pour ce faire, il a installé une bâche qui fait alors office de cloche à méthane sous la toiture de son bâtiment, ainsi que des gaines qui dirigent le gaz vers le brûleur. La température de l'eau produite s'en trouve plus élevée.
Agriculture et changement climatique
Les enjeux et solutions d'adaptation agricole face au réchauffement climatique font l'objet de quatre contributions scientifiques et de regards croisés d'experts indépendants. Sont évalués les coûts des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) liés à l'agriculture, ainsi que celui des instruments économiques incitatifs à la réduction des émissions, notamment le système européen d'échange des quotas carbone. Des mesures techniques sont proposées afin de réduire les émissions sans perturber les systèmes de production actuels, ni réduire leur productivité. Les coûts de ces mesures sont parfois négatifs car elles sont des économies de ressources : isolation des bâtiments, introduction de légumineuses prairiales, allongement de la durée des prairies temporaires, etc. La non-adoption spontanée de ces mesures par les agriculteurs semble être le résultat des importants coûts de transaction qui y sont associés : temps consacré par l'agriculteur à l'information, la formation et la négociation, consubstantiels à tout changement de pratique. Ensuite, l'impact des aléas climatiques sur les élevages bovins et ovins allaitants sont décrits dans la perspective du développement d'outils assurantiels privés. Enfin, une réflexion est menée sur les pratiques de gestion extensives des pâturages de longue durée et le coût de maintien pour l'agriculteur de ce service environnemental.
Dynamiques d'innovation dans l'alimentation des bovins-lait : une analyse du processus de diffusion de la démarche "Bleu-Blanc-Coeur" et de ses répercussions
Marie-Benoît MAGRINI, Auteur ; M. DURU, AuteurComment un mode d'alimentation innovant peut-il se développer dans divers systèmes d'élevage ? L'amélioration de la qualité nutritionnelle avec la démarche Bleu-Blanc-Cur (BBC) est un exemple d'innovation combinant les aspects santé et environnement par l'augmentation de la teneur en oméga-3 des aliments (incorporation de lin extrudé), la réduction des émissions de méthane et la création d'un label privé pour une meilleure valorisation de la viande. L'article émet l'hypothèse d'une diffusion de la démarche BBC aux systèmes herbagers de montagne.
Méthanisation : solution d'avenir
Julien THUAL, Auteur ; Olivier THEOBALD, Auteur ; Iman BAHMANI-PIASECZNY, Auteur ; ET AL., AuteurEn tant que valorisation énergétique d'un processus naturel, la méthanisation permet d'associer les avantages de production énergétique et de réduction des gaz à effet de serre. Elle offre aussi aux agriculteurs des revenus complémentaires. La méthanisation à la française vise à utiliser les effluents organiques plutôt que le maïs, mais aussi les effluents des industries agroalimentaires, de la grande distribution et les résidus de culture. Pour accompagner son développement, l'Ademe dispose de plusieurs leviers : L'évaluation et la mise en uvre des politiques publiques ; Le Fond Chaleur, doté de 33,6 M pour financer des projets ; Les conseils aux porteurs de projets ; La recherche ; La collaboration avec les Chambres d'agriculture et les lycées agricoles ; La co-animation d'un groupe de travail avec GrDF visant à l'incorporation du biométhane dans le réseau de gaz national. Ainsi, l'Ademe et l'association Négawatt prévoient que le biogaz représentera 50% du mix de gaz du réseau de GrDF en 2050. Le dossier comporte quatre témoignages, dont un qui émane de 17 éleveurs laitiers biologiques voulant faire évoluer leur système vers plus d'autonomie. Leur méthaniseur collectif est alimenté quotidiennement par 17 tonnes d'effluents et produit 1 500 MWh d'électricité. La chaleur est utilisée pour sécher du fourrage.
Agriculture et réchauffement climatique : Comment limiter les rejets ?
Franck DENET, AuteurFace au réchauffement climatique, l'agriculture doit contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Une étude, réalisée par l'INRA, donne dix actions, regroupées en quatre leviers, qui permettraient à l'agriculture de participer à la réduction des émissions. Le premier levier concerne la diminution des apports de fertilisants minéraux azotés : ajustement des apports, utilisation de légumineuses et d'engrais organiques. Second levier : le stockage du carbone, via la simplification du travail du sol, l'utilisation de couverts et d'arbres et la gestion des prairies. L'évolution de la ration des animaux est un troisième levier pour limiter les rejets par les animaux. Enfin, limiter l'utilisation d'énergie fossile et produire de l'énergie à partir des effluents d'élevage constitue le quatrième levier. Un tiers des actions proposées sont économiquement bénéfiques pour l'agriculteur, un tiers sont à coût modéré, et un tiers présentent un coût élevé sans qu'un retour sur investissement soit assuré. Cependant, le calcul ne prend pas en compte les effets agro-environnementaux autres que la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les herbivores et la planète
M. JOURNET, Auteur ; Jean-Pierre DULPHY, Auteur ; Y. GEAY, Auteur ; ET AL., AuteurFace aux changements que subit notre planète, l'élevage est souvent remis en cause, à l'aide d'arguments plus ou moins étayés. Les herbivores sont notamment accusés d'émettre du méthane et la consommation de viande et de produits laitiers serait mauvaise pour la santé. Certes, les herbivores contribuent aux émissions de méthane, à hauteur de 15% des émissions totales françaises. Ces émissions résultent du processus de transformation de la cellulose et des protéines végétales en produits animaux à haute valeur nutritionnelle. Cependant, le bilan de gaz à effet de serre des élevages dépend du système d'élevage et de son niveau d'intensification. L'intensification a conduit à une dégradation de l'environnement, mais les systèmes herbagers économes présentent des performances environnementales et économiques intéressantes. Le trio « sols-prairies-herbivores » fournit de nombreux services écosystémiques, tant agronomiques qu'écologiques. L'efficacité, mesurée avec le critère azote, des élevages herbivores, notamment en systèmes herbagers, est supérieure à celle des monogastriques, et la concurrence alimentaire pour l'homme est plus faible. Par ailleurs, la consommation, toutefois modérée, de viandes de ruminants et de leurs produits laitiers présente de nombreux intérêts nutritionnels et sanitaires.
Valeur agronomique et alimentaire du sainfoin
J. AUFRERE, Auteur ; Katerina THEODORIDOU, Auteur ; René BAUMONT, AuteurLes légumineuses fourragères représentent une voie intéressante pour améliorer l'autonomie protéique des élevages, de plus en plus recherchée face à l'augmentation des prix des matières premières. Parmi ces légumineuses, le sainfoin, bien que moins productif et pérenne que la luzerne, possède des qualités indéniables d'un point de vue nutritionnel, mais aussi environnemental. En effet, ses tanins condensés sont capables de se fixer aux protéines, de réduire ainsi leur dégradation dans le rumen et donc de limiter leur perte via les urines, source de pollution. A partir de la bibliographie et du programme de recherche européen HealthyHay, cet article présente d'abord les conditions de culture du sainfoin, les variétés existantes, les modes d'utilisation possibles, les niveaux de rendement espérés, ainsi que les maladies pouvant perturber sa production. Les tanins condensés et leurs effets sur la digestibilité du sainfoin sont ensuite décrits, avant d'aborder la valeur alimentaire du sainfoin et les rejets azotés et de méthane en lien avec sa digestion. Un programme de recherche européen, Légumeplus, sur l'utilisation du sainfoin en association avec d'autres légumineuses ou des graminées, permettra de compléter ces données.
Animal Husbandry and Climate Change in Organic Production Systems
Les émissions de méthane par l'agriculture, et principalement par l'élevage, sont souvent considérées comme une contribution majeure aux gaz à effet de serre et à l'accélération des changements climatiques. Cependant, les connaissances sur la fixation du méthane par les sols et par la matière organique sont encore limitées. Plusieurs recherches tentent actuellement d'évaluer si des systèmes extensifs d'élevage basés sur des pâturages biologiques peuvent agir comme séquestreurs de gaz à effet de serre plutôt que comme des émetteurs. Les modèles actuels présentent le cycle du méthane de façon linéaire en partant de la terre vers l'atmosphère. Cette vision peut être valable pour certaines activités comme des parcs industriels d'animaux ou encore des centres d'enfouissement des déchets. En réalité, il serait plus opportun de voir ce cycle comme une boucle. Dans les systèmes biologiques, le sol est vivant et participe à la séquestration du carbone, entre autres par la dégradation du méthane. Les sols sont considérés comme le deuxième plus important puits de carbone après les océans. Dans cette optique, les systèmes de production biologique qui favorisent la matière organique du sol deviennent une partie de la solution et non du problème. Davantage de recherches sont nécessaires pour la compréhension de la dynamique du méthane et du sol, mais de plus en plus d'éléments mènent vers le fait que les systèmes biologiques pourraient avoir une contribution majeure à la séquestration du carbone et des gaz à effet de serre.
Agneau, boeuf, poulet...quel impact sur l'effet de serre ?
ECOLOGISTE (L'), AuteurLa FAO a réalisé une étude sur le bilan des émissions produites par différents animaux d'élevage. L'étude prend en compte les émissions engendrées par la fabrication d'engrais utilisés pour cultiver les produits à destination de l'alimentation animale, mais aussi le méthane émis lors du processus de digestion des ruminants, lors de la transformation industrielle de la viande et de la cuisson du produit final. Dans un ordre d'émissions croissantes, l'étude montre que les poulets sont la viande associée aux émissions les plus faibles, suivis de la dinde, du saumon d'élevage, du porc, du buf et enfin de l'agneau. L'agneau est en effet la viande à l'empreinte écologique la plus importante, ce qui s'explique par une production de viande moindre par rapport à son poids total. Il faut mentionner que l'étude ne compare pas la production conventionnelle et la production biologique. Un graphique regroupe l'ensemble des données.
Le melon à plein gaz
Guy DUBON, AuteurL'entreprise Boyer SA traite 25 000 t de fruits par an, dont 20 000 t de melons. Installée à Moissac (82), l'entreprise déclasse 1 000 à 1 500 tonnes de fruits, suite au tri des melons. Le déclassement s'explique par les aspects visuels, fentes et tâches, mais aussi par des taux de sucre trop faibles. Dans les années 1990, Claude Boyer, directeur général de l'entreprise, avait créé une 4ème gamme afin de limiter les déchets, mais cette solution ne permet pas de valoriser les taux de sucre trop faibles. En 2009, il rencontre la société Greenwatt et décide de se lancer dans la méthanisation. Après l'installation d'un mini-pilote, il a installé une unité de biométhanisation de 150 m² pour traiter en moyenne 16 t/jour. L'installation permettra de fournir l'énergie équivalente à la consommation d'électricité de 150 foyers et de chauffage de 100 autres. L'électricité sera revendue à EDF et sera aussi valorisée sur le lieu de l'entreprise. La station accueillera aussi des pelures de pommes et des écarts de tri de pommes. Sylvain Planas, de Greenwatt Ingénierie, estime à 10 millions de tonnes le gisement des co-produits méthanisables générés par la filière fruits et légumes. La généralisation de 9 000 installations semblables à celle de M. Boyer pour la filière fruits et légumes pourrait permettre de produire jusqu'à 900 MW d'électricité, soit l'équivalent d'un réacteur nucléaire.
Projet à Chantilly : La valeur du fumier équin
Sabrina FUSELIEZ, AuteurAu centre d'entraînement de Chantilly (Oise), les 4 000 chevaux recensés sur le territoire produisent 44 000 tonnes de fumier sur pailles et copeaux. Pour évacuer ces déchets, le coût actuel est de 15 euros la tonne. Jusqu'à présent, le principal débouché du fumier de cheval était les champignonnières, mais la plateforme qui utilisait près de 10 000 tonnes de fumier par an a cessé son activité. De plus, la société France Champignon a fermé une des deux centrales de compostage. Il faut donc parcourir plus de kilomètres pour évacuer le fumier, ce qui entraîne un coût de 1 254 000 euros pour le transport. Un projet est donc en cours pour construire un méthaniseur afin de rendre le service d'évacuation gratuit pour le centre d'entraînement grâce aux recettes générées par la vente d'électricité. Ce projet a un coût évalué à 17 millions d'euros HT, financé en partie par des subventions publiques ou des fonds d'investissements. Les déjections à traiter sont à 70% les litières des chevaux sur paille de blé, à 30% les litières sur copeaux de bois dépoussiérés, mais il y aura aussi des déchets verts de tontes et de feuilles, des graisses et huiles des cantines et restaurants.
Strategies for reducing greenhouse gas emissions in dairy production. A european perspective
L'élevage produit des GES (gaz à effet de serre), les trois principaux étant : CH4, N2O et CO2. Les politiques publiques et des initiatives privées ont mis en place des actions afin de réduire ces émissions. Dans une première partie, l'article présente les différentes directives et politiques incitatives prises par l'Union Européenne et par différents pays. Les recherches actuelles portent notamment sur l'alimentation animale, afin de réduire le méthane entérique. Dans une deuxième partie, l'article aborde le processus d'émission de méthane en fonction de l'alimentation animale. Or, la réduction des émissions de méthane à l'échelle de l'animal est souvent compensée par l'accroissement des émissions de N2O et de CO2 à l'échelle du système de production. L'article aborde ainsi différentes voies d'étude pour diminuer l'émission de N2O et de CO2, notamment par le biais de la séquestration du carbone dans les sols. La dernière partie de l'article présente des résultats d'étude qui ont utilisé la méthode d'analyse du cycle de vie, outil permettant une évaluation environnementale intégrant l'ensemble des GES, exprimés notamment en équivalent carbone.
Tirer profit de la méthanisation
Dominique POILVET, Auteur ; Claudine GERARD, AuteurL'essor annoncé des unités de méthanisation en France se concrétise. Aujourd'hui, il y en aurait une quarantaine en fonctionnement dans des exploitations agricoles. Pourtant, jusqu'ici, les tarifs de rachat de l'électricité par EDF n'étaient pas du niveau de ceux pratiqués en Allemagne. Et, selon l'Ifip - Institut du porc, la nouvelle tarification parue au JO du 19 mai 2011 ne permettra pas de s'affranchir systématiquement des subventions. Mais contrairement à l'Allemagne, qui se base sur l'utilisation unique et intensive de maïs ensilage pour alimenter les digesteurs, on constate qu'il existe en France des voies différentes pour rentabiliser cette activité qui reposent sur la valorisation (matières premières produites par des activités extérieures à l'exploitation, déjections animales de l'exploitation, production de chaleur, image positive de l'activité). Le dossier revient sur les façons de tirer profit de la méthanisation : - De nouveaux tarifs favorisant les petites unités ; - La méthanisation pour se mettre aux normes d'épandage ; - La SARL Biowatt en images ; - En autonomie énergétique avec la méthanisation ; - Géotexia, une solution collective d'ampleur industrielle.
Agriculture : Vaches et méthane : du lait dans le gaz
ACTION 13, AuteurApproche grand public de la problématique du méthane, gaz à effet de serre rejeté par les ruminants, au travers de l'interview d'une chercheuse de l'Inra de Clermont-ferrand Theix qui travaille sur le sujet. Après la mise en place d'une technique de mesure non invasive, l'équipe étudie les moyens de réduire ces rejets, tout en estimant l'empreinte environnementale globale de la solution envisagée.
Dossier : Gaz à effet de serre : la pression monte
Franck MECHEKOUR, Auteur ; Amélie VILLETTE, AuteurCe dossier fait le point sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) par les élevages bovins. De l'accord international de Kyoto à la certification environnementale des exploitations, il présente tout d'abord les différentes politiques environnementales qui visent à limiter le réchauffement climatique et la dégradation de l'environnement. 11% des GES émis en France sont imputables aux élevages herbivores. Le méthane représente 50 % des émissions de GES des élevages. Le protoxyde d'azote (N2O) est le second GES émis par l'agriculture. Le CO2 vient en troisième position et a pour origine principale l'utilisation des engins agricoles. Des solutions existent pour réduire la production de gaz au niveau des exploitations : stockage du carbone sous les prairies, réduction de la consommation d'énergie directe, réduction de la production de méthane (alimentation, génétique ), adaptation de la fertilisation aux besoins des cultures et augmentation de la part des légumineuses. Ces efforts de réduction des émissions de GES sont indispensables pour toute la filière, avec le risque supplémentaire d'avoir à payer la taxe carbone ou avoir à acheter des quotas de CO2 au prix fort sur le marché du carbone. Le nouveau diagnostic énergétique Diaterre, qui remplacera à partir de 2011 tous les logiciels utilisés actuellement pour réaliser les diagnostics énergétiques, constitue un outil supplémentaire pour permettre aux éleveurs de gérer leurs émissions de GES
Agriculture biologique et changement climatique : principales conclusions du colloque de Clermont-Ferrand (2008)
Claude AUBERT, Auteur ; Stéphane BELLON, Auteur ; Marc BENOIT, Auteur ; ET AL.Le volume 4 de la Revue Innovations Agronomiques de l'INRA est spécialement dédié à l'agriculture biologique. Il présente des communications sélectionnées parmi les exposés et posters du colloque Dinabio organisé en mai 2008 à Montpellier. Ce document est une de ces communications. Notre assiette, c'est un tiers des émissions de gaz à effet de serre (GES), soit trois fois celles des voitures particulières. Cet impact de l'agriculture et de l'alimentation sur les facteurs qui jouent sur le changement climatique était le sujet du colloque « Agriculture biologique et changement climatique ». Ce colloque international, co-organisé par l'Enita Clermont, ABioDoc et l'AsAFI a eu lieu les 17 et 18 avril 2008 à l'Enita de Clermont-Ferrand. Il a rassemblé de nombreux spécialistes du sujet, venus de plus de 20 pays, avec 224 professionnels et scientifiques. Dans ce document, les auteurs rendent compte des principaux éléments du colloque, en présentant en premier lieu les contributions de l'agriculture biologique (AB) au changement climatique. Dans une deuxième partie, ils abordent les capacités d'adaptation de l'AB au changement climatique. Dans une troisième partie, ils récapitulent les enseignements généraux issus des communications et discussions. Ils y introduisent les principaux leviers susceptibles de permettre une amélioration du bilan des GES. Enfin, sont identifiées quelques pistes de recherche, s'agissant de questions technologiques et méthodologiques. Ce colloque a confirmé que l'agriculture biologique émet moins de gaz à effet de serre (GES) par unité de surface que l'agriculture conventionnelle, et que nos habitudes alimentaires ont un fort impact sur les facteurs intervenant sur le changement climatique. Il a par ailleurs apporté un éclairage nouveau et des informations originales dans de nombreux domaines. En matière de mitigation des émissions de GES par l'agriculture biologique, les deux atouts principaux de cette dernière, tels qu'ils sont ressortis de ce colloque, sont la séquestration de carbone dans le sol et la non utilisation d'azote de synthèse. Des pistes d'amélioration des pratiques et des orientations de recherche sont identifiées.
Dossier : Le défi climatique, maîtriser le réchauffement
Ce numéro se compose de plus de 17 articles relatifs au réchauffement climatique. Selon le président du GIEC, l'heure est aux évaluations économiques, au développement de nouvelles technologies et au changement de nos habitudes de consommation afin de relever le défi du réchauffement. Le point est fait, au fil des différents articles, sur : le fonctionnement de l'atmosphère ; l'évolution de l'observation scientifique de l'effet de serre ; l'évolution du climat en France vers des étés secs et des hivers pluvieux ; le rôle surestimé du Gulf Stream relativement à celui de l'atmosphère dans la douceur du climat en Europe occidentale ; le fonctionnement et le rôle complexe et ambigu des forêts et des nuages ; l'éventualité d'un arrêt de la circulation des masses d'eau océaniques qui régulent le climat ; l'ambivalence des aérosols sur le réchauffement climatique ; les effets secondaires de ce dernier sur le fonctionnement de différents systèmes naturels ; l'importance longtemps négligée du méthane ; la fréquence et l'intensité des phénomènes de cyclones et de moussons ; l'accumulation du mercure aux hautes latitudes ; la possibilité de stockage du dioxyde de carbone dans des couches profondes géologiques ; le rétablissement de la couche d'ozone et finalement une solution d'urgence audacieuse de refroidissement par largage de millions de tonnes de souffre dans l'atmosphère.