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Dossiers de la biodynamie Viticulture 5 : Dépérissement et pistes de régénération de la vigne
Biodynamie Recherche et le Mouvement de l’agriculture bio-dynamique (MABD) publient ce document sur le dépérissement des vignes et sur les solutions de régénération en biodynamie. En viticulture, en général, il existe une faible diversité génétique de pieds de vigne, à cause de leur multiplication par clonage. La réappropriation de la sélection par la sélection massale permet d’obtenir des vignes mieux adaptées à son propre contexte pédoclimatique, en autonomie ou par l'intermédiaire d'une pépinière. Plusieurs techniques de greffage existent (greffe omega, greffe en place, etc.). La taille de la vigne participe à sa santé. En cas de maladie du bois, il est conseillé de pratiquer un curetage sur la vigne ou directement un recépage, un regreffage ou encore un marcottage pour reproduire le pied.
Choix variétal : à base de popopopop ?
Maxime RENOU, Auteur ; Manu BUÉ, AuteurLe choix variétal des légumes est un enjeu majeur en maraîchage bio. Deux grandes catégories de variétés existent : populations et hybrides F1. Une variété population est issue d’une sélection massale, c’est-à-dire par reproduction des individus aux caractéristiques recherchées, sur plusieurs générations. Elle est reproductible, stable et reste évolutive. Une variété F1 est issue de l’hybridation de deux variétés pures (autofécondées sur plusieurs générations). Elle est très homogène, mais sa descendance n’aura pas du tout les mêmes caractéristiques, elle n'est donc pas reproductible. Les variétés populations sont choisies pour garantir une autonomie en semences et un patrimoine génétique fort ; les variétés F1 sont choisies pour leurs caractéristiques normalisées, notamment en termes de calibrage ou de résistance à certains pathogènes précis. Trois fermes témoignent de leur stratégie. Le GAEC de la Terre Ferme (44) utilise principalement des variétés population. Des rendements parfois moindres (taux de germination plus faible, étalement de la récolte, etc.) sont observés, mais avec l'avantage d’une autonomie semencière et de la possibilité de créer des variétés plus adaptées au système pédoclimatique et à l’identité culturelle de la ferme. Le GAEC Le Jardin de mon père (44) a mis en place sa propre pépinière de plants, mais continue d’utiliser des F1. A la Ferme du Soleil (44), la gamme variétale est composée à la fois d'hybrides et de populations. Les agriculteurs travaillent aussi l’usage de greffes pour les tomates, par exemple.
Produire et sélectionner ses semences de maïs : Retours d’expériences et étude de quelques modalités pour le paysan-sélectionneur
Geoffroy ESTINGOY, Auteur ; Alexandre TRICHEUR, Auteur ; Laura DUPUY, AuteurLe maïs population fait partie des semences paysannes conservées par la Maison de la Semence Paysanne d’Agrobio Périgord. Un maïs population est reproductible, contrairement, par exemple, aux maïs hybrides F1. Si l’agriculteur exerce un choix sur les individus de maïs qu’il souhaite ressemer l’année suivante, alors il effectue une forme de sélection paysanne. Les critères de choix sont multiples et, en général, visent à améliorer les caractéristiques agronomiques de la semence (rendement, résistance, qualité du grain, etc.). En Dordogne, des essais en champs, en 2021 et 2022, visaient à améliorer la résistance du maïs population à la sècheresse. Pour cela, on cherche à diminuer la protandrie, c’est-à-dire l’intervalle de temps entre la floraison mâle et la floraison femelle du maïs, qui est un facteur limitant de rendement en cas de stress hydrique. Plusieurs méthodes de sélection sont testées, dont la castration des fleurs mâles précoces et des fleurs femelles tardives. Les grains produits ont été ressemés en 2022 et les maïs obtenus ont été comparés à des cas témoins. Les résultats ne sont, pour l’instant, pas très probants et nécessitent plusieurs saisons pour être solidifiés. A noter que l'objectif n'est pas à créer une variété de maïs unique, mais de développer un protocole de sélection pour que chaque agriculteur puisse ensuite sélectionner lui-même un maïs population adapté à son système.
Plants de vigne bio : Le dossier avance
Frédérique ROSE, AuteurComment avoir des plants de vigne bio disponibles en 2035 ? La Fnab avait lancé la réflexion, en organisant un colloque sur ce sujet en janvier 2019. Depuis, les professionnels du secteur se sont emparés de la problématique. La Fédération française de la pépinière viticole a notamment créé une commission technique nationale chargée d’aborder les problèmes rencontrés par les pépiniéristes, avec un sous-groupe plants de vigne bio. Ce dernier a commencé par réaliser un état des lieux des pratiques françaises et européennes. La prochaine étape est de déposer un dossier Casdar avec la Chambre d’agriculture du Var, afin d’expérimenter de nouvelles pratiques pour trouver des alternatives aux impasses techniques actuelles (ex : gestion du mildiou et de la flavescence dorée, alternatives aux paraffines hormonées pour le greffage). Du côté des vignerons, un comité de pilotage a été créé sur le bassin du Val de Loire et de la région Centre-Val de Loire. Il est animé par Bio Centre, la Cab des Pays de la Loire et un conseiller du Gabbto (groupement des agriculteurs bio de Touraine). Ce groupe réalise des actions de sensibilisation sur l’importance de la qualité du matériel végétal auprès des vignerons. Il organise également des visites chez des pépiniéristes pour mieux appréhender leurs problématiques et mène des réflexions autour des porte-greffes.
Antoine Gueidan, apiculteur et référent Fnab : Où en est l’apiculture bio ? ; Pratiques de l’apiculteur : Miser sur la force des abeilles ; Cire : Limiter les risques toxicologiques
Frédéric RIPOCHE, AuteurCe dossier sur l’apiculture bio comprend trois articles. Antoine Gueidan est apiculteur bio en centre-Alsace. Il est également référent professionnel pour la FNAB et a participé à la rédaction d’un guide (publié par la FNAB et l’Ada Aura) sur la toxicologie de la cire. Il dresse un état des lieux sur l’apiculture bio en France : bilan de la récolte 2018, sensibilité de cette production aux aléas climatiques, causes de mortalité des abeilles, gestion du varroa, technicité de l’apiculture bio et prérequis avant de s’y lancer. Antoine présente ensuite la conduite de son rucher. Après une brève description de son parcours (il a démarré en 2002 avec quelques ruches, certifié bio depuis 2008 et il compte maintenant entre 120 et 150 ruches) et de la conduite globale de son rucher, il détaille certaines de ses pratiques : division de ses essaims, élevage de reines, sélection massale, stratégie de lutte contre le varroa. Le dernier article porte sur le guide concernant la qualité toxicologique de la cire. L’importance et l’impact de la qualité de la cire sont tout d’abord décrits. L’article s’attarde ensuite sur les initiatives de quatre apiculteurs. Elles visent soit à effectuer eux-mêmes le gaufrage de leur cire et ainsi sécuriser sa qualité, soit à miser sur des abeilles plus bâtisseuses.
Projet ingénieur : Identification de traits phénotypiques de tolérance à la sécheresse pour la sélection de maïs population
Péroline BOUCHET, Auteur ; Audrey CAUTY, Auteur ; Alexandre HEREIL, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (89 Avenue de l'Europe, CS 82212, 63 370, FRANCE) : VETAGRO SUP - Campus Agronomique de Clermont | 2019Le maïs est l’une des céréales les plus cultivées à travers le monde. Destiné, à l'origine, à l’alimentation humaine, il est maintenant très majoritairement cultivé, en France, pour l’alimentation animale. Avant 1947, seules des variétés populations étaient cultivées sur le territoire français. Des variétés hybrides nord-américaines furent ensuite introduites et inscrites au Catalogue Officiel français des espèces et variétés de plantes cultivées. Les variétés hybrides, dont les performances agronomiques étaient supérieures, ont alors vite remplacé les populations locales. Conscient de la perte de biodiversité que pouvaient induire les variétés hybrides, l’Inra a mené des actions, dès les années 47-48, pour préserver des variétés locales. Ces opérations ont ensuite été poursuivies par d’autres organismes, comme AgroBio Périgord. Ces variétés populations font, de nouveau, l’objet de recherches, dans un contexte de changement climatique, afin de développer des variétés plus résistantes à la sécheresse. C’est pourquoi, AgroBio Périgord a demandé, à un groupe d’étudiants de VetAgro Sup en Master « Plant Integrative Biology and Breeding », de travailler sur les caractères phénologiques du maïs en lien avec la tolérance à la sécheresse, et d'inclure ces caractères dans une stratégie de sélection réalisable en conditions paysannes. Ce rapport présente les principaux traits retenus (ancrage racinaire, précocité, Anthesis-Silking Interval, Recovery-overnight, sénescence foliaire, stérilité de la panicule et Leaf firing, rendement), ainsi que les bonnes pratiques de sélection.
La viticulture bio planche sur ses futurs plants
Catherine GERBOD, AuteurLa production de plants de vigne bio a fait l’objet d’un colloque national, le 9 janvier 2019, à Paris. L’objectif était de préparer la filière à l’obligation d’utiliser des plants bio à partir de 2035. Un plant bio est issu d’un porte-greffe bio, d’un greffon bio et d’un sol bio. Selon plusieurs acteurs de la filière, il devient indispensable que la recherche débloque des fonds afin de résoudre quelques impasses techniques avant de développer cette production. Le principal obstacle reste la cicadelle, le vecteur de la flavescence dorée (il n’existe pas de produit compatible avec le cahier des charges AB pour lutter contre ce ravageur). Un autre obstacle est celui de la disponibilité des terres bio : une rotation sur cinq ans reste indispensable et il est difficile de trouver suffisamment de surface en bio pour pouvoir l’assurer. Christophe Hebinger, pépiniériste en Alsace (l’une des rares régions qui n’est pas touchée par les problèmes de cicadelle), produit des plants de vigne bio depuis une quinzaine d’années. Il a opté pour une sélection massale. La densité de ses plantations est faible afin que les plants aient plus de nutriments. Les plants croissent plus lentement mais sont plus résistants. Leurs racines sont plus grosses, moins nombreuses, et avec une capacité de reprise tout aussi bonne. D’un point de vue technique, les porte-greffes sont palissés afin de pouvoir assurer un désherbage mécanique.
Qualité des plants de vignes
Arnaud FURET, Auteur ; Céline VENOT, Auteur ; Julia WRIGHT, AuteurLa problématique du dépérissement des pieds de vigne est de plus en plus prégnante depuis une vingtaine d’années. La DGAL (Direction Générale de l’Alimentation) a mis en place des observatoires des maladies du bois (ESCA, BDA, jaunisses). Deux causes ont pu être mises en évidence : les cépages sont de plus en plus sensibles et des modes de conduites sont plus impactants. Pour pallier le dépérissement, la SICAVAC s’est penchée sur des modes de taille plus respectueux de la vigne, ainsi que sur la qualité des plants. Lilian Bérillon (pépiniériste dans le Vaucluse) a également constaté une recrudescence de ces maladies sur de jeunes plants. Afin de fournir des plants de qualité, il a travaillé sur sa technique de greffage : une greffe oméga est plus rentable mais n’est pas d’aussi bonne qualité qu’une greffe anglaise (plus coûteuse) qui maximise les flux de sève. Il a également fait évoluer sa technique de production des porte-greffes : il a opté pour une production en palissade pour obtenir des bois plus forts et pour pouvoir désherber mécaniquement toute la saison. Ses méthodes de sélection ont également été revues : sélection massale et non par clone. Enfin, il utilise le traitement à l’eau chaude (TEC) pour limiter l’expansion de la Flavescence Dorée.
Sélection massale : mode opératoire
Alexandra LUSSON, AuteurEn viticulture, la sélection massale, en sélectionnant et multipliant des souches sur des parcelles anciennes, permet de préserver la diversité variétale existante et le patrimoine des exploitations viticoles. Si les viticulteurs peuvent réaliser cette sélection eux-mêmes, certains principes sont à respecter : - sélectionner les souches sur des parcelles d'au moins 40 ans pour éviter celles issues de la sélection clonale ; - définir ses critères de sélection en fonction de ses objectifs et prospecter la parcelle sur deux voire trois millésimes ; - effectuer des tests sanitaires pour s'affranchir de certains virus, comme ceux responsables du court-noué ou de l'enroulement viral ; - prélever les sarments et les multiplier ; - faire les démarches réglementaires nécessaires.
La biodiversité animale à la ferme
Deux visions de la biodiversité animale s'affrontent : l'une en ramène l'expression à la cryo-conservation des génomes, l'autre considère que la biodiversité co-évolue avec le milieu et les pratiques d'élevage. La Confédération paysanne s'inscrit dans la seconde démarche et considère que l'érosion de la biodiversité animale résulte de l'industrialisation de l'élevage. Ce livret issu du travail de Julia Bessin contient de nombreux témoignages, établit un historique de la sélection animale et en décrit le fonctionnement. Il illustre les limites de la sélection classique, par exemple la résistance à la tremblante, l'homogénéisation des troupeaux laitiers et allaitants en France, intra- et inter-race, ou encore la difficulté pour les éleveurs ovins biologiques d'être sélectionneurs car la synchronisation des chaleurs est interdite, ce qui réduit les possibilités d'insémination artificielle. Or le schéma de sélection actuel teste les progrès génétiques par insémination. Pour les auteurs, les principes de la sélection animale moderne ne favorisent pas la biodiversité car ils se basent sur : 1) une organisation pyramidale par la voie mâle ; 2) l'accroissement continu des performances sur des critères restreints (GMQ, productivité laitière, etc.) ; 3) l'éloignement de l'éleveur des centres de décision, donc l'ignorance de ses critères d'observation. Un parallèle est établi avec la Roumanie et la Bulgarie, qui ont importé des races d'Europe occidentale plus productives dans les années 1960, entraînant la raréfaction des races régionales. Le syndicat propose que des éleveurs s'organisent hors des schémas de sélection conventionnels, par exemple grâce à la voie femelle qui permet d'impliquer tout le troupeau d'une ferme dans une sélection paysanne et d'utiliser des critères de rusticité ou de longévité. Les organisations de conservation et de sélection des races à faibles effectifs sont localisées sur une carte de France. Différents acteurs et initiatives européens et internationaux sont cités.
Organic Crop Breeding
Edith LAMMERTS VAN BUEREN, Auteur ; James R. MYERS, Auteur ; Silvio AGUIRRE, Auteur ; ET AL., Auteur | CHICHESTER (THE ATRIUM, SOUTHERN GATE, WEST SUSSEX PO 19 8SQ, ROYAUME-UNI) : JOHN WILEY & SONS LIMITED | 2012Cet ouvrage rassemble les contributions de spécialistes de la sélection génétique appliquée aux cultures biologiques. A l'intersection des approches traditionnelles et modernes, la sélection végétale est d'abord présentée sur un mode historique en Europe et aux Etats-Unis d'Amérique. Les thèmes suivants sont ensuite détaillés : Quels impacts des valeurs de l'agriculture biologique sur les programmes de sélection ? ; Les conséquences de la gestion de la fertilité en agriculture biologique sur les critères de sélection, puisque la biodisponibilité limitée des éléments nutritifs amène différents thèmes de recherche, tels que la sélection sur la morphologie radiculaire, la capacité à prélever le phosphate, l'optimisation du rôle nutritif du complexe rhizosphère-mycorhizes, ou encore la recherche des génotypes qui augmentent l'efficacité de la fixation symbiotique de l'azote atmosphérique ; La résistance variétale aux maladies et ravageurs ; L'importance de la diversité génétique dans les peuplements cultivés en agriculture biologique ; Les méthodes participatives ou centralisées pour la sélection ; La législation des semences en agriculture biologique. Ces catégories sont ensuite appliquées à des cultures d'importance économique : blé, maïs, riz, soja, féverole, pomme de terre, tomate, brassicacées, oignons.
À la découverte des semences paysannes
Nathalie GOUEREC, AuteurAgribio Périgord est une association départementale en lien avec un réseau d'agriculteurs réalisant des expérimentations sur des semences paysannes. En 2000, c'est Bertrand Lassaigne, agriculteur biologique, qui initie la production de ses propres semences. Pour s'approvisionner, il se rend au Guatemala d'où il ramène 11 variétés. D'autres variétés ont été retrouvées dans le Périgord, conservées sur de petites parcelles, en Italie ou au Portugal et à l'INRA qui a constitué une banque de semences dans les années 60. Ces expérimentations ont montré qu'en conditions classiques, les rendements sont inférieurs aux variétés hybrides mais, en conditions limitantes, les variétés population sont plus performantes. Elles sont intéressantes quand les conditions de production changent, par exemple, en cas de réduction d'intrants. Les producteurs retrouvent, de plus, le sens de leur métier, comme l'atteste Bruno Joly, éleveur laitier dans la Vienne. Il produit ainsi ses propres semences de maïs et de tournesol. Les agriculteurs ont dû retrouver le savoir-faire en matière de semences, en sélectionnant les pieds les plus résistants dans leur contexte pédo-climatique. Ils sont gagnants au niveau économique, mais ils y trouvent surtout une grande satisfaction personnelle. L'article apporte également des éléments techniques pour produire ses semences.
Diversité génétique de la vigne : Promouvoir plusieurs voies de sélection
C. VAN LEEUWEN, Auteur ; J.P. ROBY, AuteurDans le cas de la vigne, la sélection clonale a permis d'assainir et d'améliorer la qualité du matériel végétal vendu en France. Si les qualités des clones varient toutefois en fonction des cépages, ce type de sélection atteint des limites qualitatives sur certains cépages. De plus, la sélection clonale diminue la diversité génétique, ce qui limite les possibilités pour sélectionner de nouveaux clones. Les clones adaptés à la problématique des années 70, c'est-à-dire, augmenter la production, ne répondent plus forcément aux objectifs du contexte actuel ou futur, comme l'hypothèse d'un réchauffement climatique. Les conservatoires offrent un réservoir de diversité génétique, mais il ne faut pas compter sur leur seule implication pour conserver et multiplier cette ressource génétique. Les viticulteurs pourraient ainsi s'impliquer dans la sélection massale ou la sélection clonale privée sur des surfaces significatives comme 5% du vignoble. La sélection doit, dans ces conditions, être encadrée pour garantir la qualité et la traçabilité, mais cela demande des moyens qui pourraient être pris en charge par des aides publiques. Ces méthodes de sélection demandent toutefois du temps et nécessitent de bien maîtriser les techniques de sélection. Cet article apporte en outre de nombreux éléments techniques et règlementaires pour la sélection.
Maïs population : Produire et sélectionner des semences adaptées à son système
Mélissa DUMAS, AuteurLes semences proposées aujourd'hui par les semenciers sont généralement sélectionnées selon des conditions de culture conventionnelles, avec apports d'engrais et de pesticides, y compris pour les variétés commercialisées ensuite en agriculture biologique. Certains remettent en cause ce mode de sélection, notamment car il ferait perdre l'expression de nombreux caractères (résistances aux maladies, à la sécheresse…). Les variétés populations représentent une alternative. Elles sont composées d'individus aux caractéristiques communes mais avec une grande diversité génétique, et ont ainsi de bonnes capacités d'adaptation aux différentes conditions pédoclimatiques auxquelles elles sont soumises. De plus, ces variétés populations offrent à l'agriculteur la possibilité de ressemer sa propre récolte, et éventuellement d'effectuer sa propre sélection par sélection massale. Malgré des rendements inférieurs à ceux des variétés hybrides, les grains de maïs issus de variétés populations ont généralement un niveau de qualité supérieur (plus riches en protéines et en acides aminés). En encart, un agriculteur fait part de son expérience sur l'utilisation de variétés de maïs population.
La biodiversité agricole sacrifiée sur l'autel du "progrès" (Dossier : Réhabiliter la biodiversité agricole et ses usages)
Hélène BUSTOS, AuteurEn une page et demie, cet article résume l'histoire de la sélection variétale animale et végétale au cours de l'histoire : d'une sélection massale par les paysans (sélection des meilleurs individus d'une population), on est passé à une sélection « scientifique » par les semenciers et éleveurs spécialisés dans la reproduction. C'est désormais l'écosystème qui doit s'adapter aux variétés mises sur le marché, grâce aux intrants qui artificialisent le milieu. Résultat : une perte de la biodiversité cultivée et élevée, qui diminue forcément la résilience du système. Note d'espoir : le travail des paysans et des éleveurs passionnés de variétés et races anciennes, qu'ils ont su maintenir et développer, en interaction avec leur milieu naturel.