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CONJONCTURE ÉCONOMIQUE |
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Dossier : Conjoncture des grandes cultures bio : Bilan à date et perspectives de gestion de crise
L’état de la filière grandes cultures bio en France est présenté, ainsi que des perspectives de développement, avec un petit focus sur le Grand Est. Entre 2021 et 2022, la hausse de l’inflation a entraîné une diminution du budget alimentaire global (-9 %) des Français, avec une baisse spécifique de la consommation bio de 4.6 %. Le local semble moins touché que le bio. Par ailleurs, la France est le premier producteur de grandes cultures bio en Europe, mais on observe une stagnation des surfaces bio entre 2021 et 2022. En grandes cultures bio, il est même observé une diminution des surfaces entre 2022 et 2023, après 10 ans de forte croissance. Néanmoins, grâce à l'accélération précédente de la production, la filière grandes cultures bio est autonome depuis 2021. En 2022, les exports ont augmenté, à destination des pays voisins (Allemagne, Belgique, etc.). Néanmoins, les stocks sont ensuite devenus importants (+20 % entre 2021/22 et 2023/24), entraînant une dévalorisation des prix des grandes cultures bio et une augmentation des déclassements (estimation de 123 000 t de céréales déclassées pour 2023). Des propositions de solutions pour la filière sont discutées au sein du réseau FNAB et dans la commission Grandes cultures. La communication sur la bio doit être renforcée, en particulier auprès des écoles ; il faut aussi développer la consommation bio dans les cantines (loi Egalim), mais aussi dans les restaurants (seulement 1 % de denrées bio dans les restaurants, aujourd’hui) ; les aides d’urgence à l’AB sont à verser rapidement ; il faut continuer à accompagner les investissements (Fonds Avenir Bio) ; le projet Resibio (piloté par la FNAB) vise à améliorer le suivi et la régulation des marchés.
Lait de vache : Collecte laitière : Peu de signaux positifs pour le marché du lait bio début 2024 après une année 2023 difficile
INSTITUT DE L'ELEVAGE, AuteurAu sein de son dossier économique sur le marché des produits issus de l’élevage des ruminants, l’Idele propose une analyse du marché du lait de vache bio en 2023 et des perspectives pour 2024. La collecte de lait bio français, en 2023, représentait 1,23 milliard de litres de lait, soit une diminution de 4,5% par rapport à 2022. En revanche, le prix moyen du lait bio s’est établi à 491 €/1000 l, soit +24 € par rapport à 2022. La consommation des ménages a continué de diminuer, avec une baisse de -10 à -18% pour les produits laitiers bio par rapport à 2022 en magasins généralistes, malgré un écart de prix avec le conventionnel qui se réduit. La consommation a moins baissé en magasins spécialisés (-7% en volume) et a même augmenté en vente directe : +8%, par rapport à 2022.
Lettres info marchés – Mars 2024
La FNAB propose une analyse du marché bio français, actualisée en mars 2024. L’inflation générale était de +4,9% en 2023, les prix des produits de grande consommation ont augmenté de 11,9%. On observe, cependant, un ralentissement de la hausse des prix de l’alimentaire, atteignant +3,4% en un an à la date de février 2024. Un état des lieux des magasins spécialisés bio est établi : hausse des prix bio de +4,7%, chiffres d’affaires globaux en légère hausse par rapport à 2022, équivalents à 2019, avec notamment une augmentation des ventes en volume depuis le deuxième semestre 2023 ; en revanche, 298 magasins ont fermé, contre 32 ouvertures. Biocoop représente 40,3% du chiffre d’affaires des magasins spécialisés en France, devant Naturalia et La Vie Claire ; ces trois enseignes observent un fort dynamisme du rayon fruit et légumes et du vrac. En grande distribution, les ventes de produits bio ont baissé de -12,6% en volume en 2023, pour une baisse en valeur de -3,1%, avec une hausse des prix du bio de +12,1%. Le document analyse, ensuite, plusieurs filières bio (lait de vache, de chèvre et de brebis, grandes cultures, fruits et légumes, viande, volaille de chair, oeufs). Certains résultats du Baromètre consommateur de l’Agence BIO sont présentés, sur la base d’une enquête auprès de 4000 consommateur.ices. Globalement, il y a une baisse d’intérêt pour les valeurs environnementales et sanitaires, en faveur de plus de praticité et de plaisir. La bonne compréhension des labels, dont le bio, est en baisse.
Agriculture : Les inégalités sont dans le pré
Ce rapport met en exergue les inégalités de genre dans le secteur agricole, en France métropolitaine, à l’aube de l’année 2023. Dans le monde agricole, les femmes doivent faire face à de multiples inégalités : de revenu, d’accès au foncier, de possibilité d’investissement, d’accès aux aides et aux formations... Les politiques agricoles n’enrayent pas, voire renforcent, ces inégalités de genre, que ce soit au niveau de la formation, de l’attribution des aides publiques, lors du parcours à l’installation, ou encore dans les représentations des différentes instances agricoles. Par ailleurs, la très faible disponibilité de données genrées freine le traitement de ces inégalités. Ce rapport est constitué de trois parties. La première partie apporte des données (chiffrées) sur ces inégalités et explique en détail comment les politiques sectorielles participent à accentuer les inégalités femmes/hommes dans le secteur agricole. La deuxième partie analyse la place des femmes à travers le prisme du changement climatique : elle explique que les agricultrices souffrent d’une plus grande vulnérabilité face au changement climatique (revenu plus faible, difficulté d’accès aux aides et aux formations…), mais qu’elles sont également plus motrices dans la réponse au changement climatique (elles sont donc au cœur des solutions). La troisième partie apporte des recommandations, établies par Oxfam France, pour lutter contre ces inégalités de genre au sein du secteur agricole français : orienter les statistiques pour pouvoir produire plus de données sur les femmes en agriculture, tendre vers la parité dans les instances des organisations agricoles, adapter la formation initiale pour lutter contre les stéréotypes de genre… Une note méthodologique et des éléments de contexte viennent compléter ces trois parties. À noter : les femmes sont beaucoup plus présentes sur les exploitations biologiques (46 % de chefs d’exploitations biologiques sont des femmes, contre 27 % toutes exploitations confondues).
Bergerac Duras : Une meilleure rentabilité en bio
VITISBIO, AuteurL’Interprofession des Vins de Bergerac Duras et ses partenaires ont réalisé une étude sur les résultats économiques des vignobles bio de la zone, sur la base des données comptables de 150-160 exploitations, de 2015 à 2021. En 2021, 31% des surfaces de vignobles de Bergerac et Duras sont en bio ou en conversion. Le produit viticole moyen/ha est plus élevé en bio qu'en hors label bio, en particulier sur les petites exploitations qui vendent en direct ; pour les vignobles inférieurs à 15 ha, il atteint la moyenne de 13 645 €/ha en AB, contre 7 308 €/ha en conventionnel. Les charges sont aussi plus élevées en bio : 11 755 €/ha contre 7 787 €/ha, soit + 3 968 €/ha ; en particulier du fait des frais d’emballage conséquents en vente directe, et de l'augmentation des charges de main d'oeuvre, de mécanisation et de travaux par tiers, qui sont notamment en lien avec l'arrêt des désherbants. Au final, l’EBE/ha bio reste, en moyenne, supérieur au conventionnel, chaque année, de 2015 à 2021. Le revenu disponible/UTHF (unité de travail humain familial) est également supérieur en bio, +40% en vente directe, +64% en vente en vrac, sauf dans le cas des coopérateurs où le revenu est inférieur au conventionnel de 28%, rappelant le manque de structuration du marché bio. Pour finir, l’article effectue une mise en lumière des stocks assez faibles en bio avec, en moyenne, moins d’un an de chiffre d’affaires équivalent en stock (0,92).
La bio en Allemagne : Sortie de la crise, mais pas de l'auberge ?
ECOZEPT, AuteurEn Allemagne, la hausse des prix liée à l'inflation pousse les consommateurs à se tourner de plus en plus vers les marques de distributeurs et les entrées de gamme. Cette tendance concerne également les produits biologiques, dont les achats sont désormais effectués plus fréquemment en magasins conventionnels et discounts. En réponse à cette tendance, les grandes enseignes de la distribution bio, les grossistes et les magasins indépendants choisissent, afin de maintenir les prix à un niveau abordable, de proposer davantage de marques de distributeurs bio et d'entrées de gamme. Si cette solution peut avoir un effet favorable sur les volumes achetés, elle pourrait s'accompagner d'un recul pour le chiffre d'affaires et pour la rémunération des acteurs de la filière...
Bretagne-Pays de la Loire : Salon Probio Ouest : au plus près des territoires
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLa seconde édition de Probio Ouest s’est tenue, le 3 avril 2023, à La Gacilly (Morbihan). Ce salon a été initié par Interbio Pays de la Loire et IBB-Initiative Bio Bretagne. Il a été organisé en partenariat avec Biolinéaires et Entrepreneurs Bio des Pays de la Loire. Cet évènement a regroupé une centaine d’exposants bio régionaux et a répondu aux attentes des acteurs de proximité (distributeurs, grossistes, magasins spécialisés, GMS, restauration collective, collectivités locales, transformateurs…) qui ont pu rencontrer des fournisseurs en produits bio et locaux. Ce salon professionnel a été étayé par des tables rondes, dont certaines portaient sur les leviers à mobiliser pour redynamiser le marché bio. Tous les réseaux sont affectés par les difficultés actuelles, ce qui engendre notamment des inquiétudes et des fermetures de magasins bio, même si le premier trimestre 2023 a été un peu meilleur du point de vue de la consommation. Le levier de la restauration collective est plus que jamais urgent à mobiliser. Probio Ouest a promu le label Territoire Bio Engagé, afin de valoriser les actions des collectivités locales en faveur des producteurs bio ou des produits bio en restauration collective. Par ailleurs, Province Bio, distributeur bio depuis 26 ans basé du côté de Nantes, est en train de développer le marché de la restauration collective, scolaire et commerciale. Cette entreprise s’approvisionne auprès de producteurs locaux, massifie les appels d’offre et sensibilise les élus. Elle fait également beaucoup de pédagogie en accueillant les responsables de cantines et en se déplaçant dans les écoles pour expliquer les spécificités de la bio, la saisonnalité des fruits et légumes, etc.
Bretagne : Plan de soutien à la bio : des mesures d’urgence
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurEn Bretagne, face aux difficultés rencontrées par la filière bio, le Conseil régional multiplie, depuis quelques mois, des actions de soutien d’urgence. Début avril 2023, il avait annoncé la reconduction de l’aide au maintien pour 2024, avec une enveloppe identique à celle de 2023 (5,5 millions d’euros). Par ailleurs, afin d’accompagner les fermes bio mal en point en raison de la crise, la région Bretagne débloque une enveloppe de 880 000 €, en complément du fonds national de soutien à la bio de 10 millions d’euros, annoncé au printemps 2023, par le ministère en charge de l’Agriculture. Côté communication, la région Bretagne va lancer une campagne déclinée sur les messages Bioréflexe de l’Agence BIO, pour un montant de 150 000 €. Cette campagne de promotion bretonne s'étale sur trois semaines, du 30 septembre au 22 octobre. Une autre action menée par la Région vise la commande publique : l’objectif est d’augmenter les approvisionnements en produits bio et locaux des 115 cantines de lycées publics, grâce à un effort budgétaire du Conseil régional de 1,35 million d’euros. La Région soutient également le label « Territoire Bio et Engagé » et va poursuivre le cofinancement des mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC), à hauteur de 3,5 millions d’euros.
Cahiers techniques 2023
Nicole BOSSIS, Auteur ; Alexandra COURTY, Auteur ; Laurent FICHET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (Assemblée permanente des Chambres d'agriculture, 9 Avenue Georges V, 75 008, FRANCE) : AGRICULTURES ET TERRITOIRES - CHAMBRES D'AGRICULTURE FRANCE | 2023Ce document compile plusieurs cahiers techniques rédigés par les Chambres d’agriculture à l’occasion du salon Tech&Bio 2023. Quatre articles composent le cahier Élevage : 1 - Caprins bio : Le coût de production des élevages passé à la loupe ; 2 - Ovins viande : L'intérêt économique d'une conversion bio questionné ; 3 - Bovins lait : Un pari gagnant du croisement en système herbager breton ; 4 - Sobriété énergétique : La production bovine laitière comme voie d'adaptation ?. Le cahier Grandes cultures comporte les articles suivants : 1 - Houblon : Bilan de 3 années de travail sur la culture du houblon et sa filière ; 2 - Désherbage du lin : Possible dès le stade « cotylédons + 1 cm » ! ; 3 - Betteraves sucrières : Du nouveau dans les itinéraires techniques ; 4 : Dégâts d'oiseaux : Les cultures d'été ont-elles du plomb dans l'aile ?. Le cahier Maraîchage inclut les articles suivants : 1 - Irrigation : Le goutte-à-goutte en cultures maraîchères de plein champ ; 2 - Maraîchage bio sur petites surfaces : Projets d'acquisition de références technico-économiques ; 3 - Films de paillage à base de cellulose : Quel bilan en faire en maraîchage sous abri ? ; 4 - Gestion de l'enherbement : Utilisation de paillage papier en culture de salade. Le cahier Viticulture comporte 5 articles : 1 - Biodiversité au vignoble : Toutes les clés pour la connaître, la conserver, l'enrichir ; 2 - Biodiversité cultivée : Association de cultures et diversité viticole en zone méridionale ; 3 - Couverts végétaux en vigne : Quelle stratégie adopter pour préserver ses rendements ? ; 4 - Projet Alter Cuivre : Accompagner pour réduire le cuivre en viticulture ; 5 - Le centre de ressource Cuivre : Réduire l'usage de cuivre grâce à la diffusion des connaissances. Le dernier cahier technique est consacré à la Biodiversité et Agroforesterie : 1 - Observatoire agricole de la biodiversité : Observez l'évolution de la biodiversité de vos parcelles agricoles ; 2 - Auxiliaires et pollinisateurs : Comment les intégrer dans les pratiques agricoles ? ; 3 - Biodiversité fonctionnelle : Un site web dédié aux auxiliaires et pollinisateurs ; 4 - Partenariat entre agriculteurs et apiculteurs : Pour un environnement favorable aux abeilles ; 5 - Agro-écologie : Deux concours pour valoriser les pratiques des agriculteurs ; 6 - Réaliser vos projets en faveur de la biodiversité et de l'agroforesterie : Le réseau des Chambres d'agriculture vous accompagne.
Combining beef cattle and sheep in an organic system. II. Benefits for economic and environmental performance
Marc BENOIT, Auteur ; Karine VAZEILLE, Auteur ; Sophie PRACHE, Auteur ; ET AL., AuteurAssocier plusieurs espèces animales optimise les performances d’un système d’élevage. Dans cette étude, réalisée sur le site Herbipôle INRAE de Laqueuille (Puy-de-Dôme), les performances d’un système mixte (MIX), associant des bovins et des ovins allaitants (avec un rapport UGB bovins/ovins de 60/40), ont été comparées à celles de systèmes spécialisés en bovins viande (CAT) et en ovins viande (SH). Ces trois modalités ont été suivies durant 4 ans (2017-2020). Elles reposaient sur des systèmes herbagers d’altitude, basés sur des prairies permanentes, et conduits en agriculture biologique. Le taux de chargement annuel était identique pour tous les systèmes. Les jeunes animaux ont été engraissés majoritairement avec des fourrages : au pâturage pour les agneaux ; au pâturage et en bâtiment (avec de l’enrubannage) pour les jeunes bovins. Des conditions météorologiques anormalement sèches ont conduit à des achats de fourrages. Les performances de ces systèmes ont été comparées via des indicateurs techniques, économiques (dépenses, marges, revenus…), environnementaux (émissions de gaz à effet de serre, consommation d'énergie), et en matière de concurrence feed-food. Les performances des ovins ont été meilleures dans MIX que dans SH : + 17,1 % de production de viande/UGB, - 17,8 % de concentré/UGB, + 10,0 % de marge brute, + 47,5 % de revenu, - 10,9 % d’émissions de GES, - 15,7 % de consommation d'énergie, et 47,2 % d'amélioration de la concurrence feed-food. Ces résultats s’expliquent à la fois par de meilleures performances animales et par une consommation de concentré plus faible dans MIX ; ce qui compense les surcoûts engendrés par l’élevage mixte (notamment au niveau des clôtures). En revanche, aucune différence de performance n’a été enregistrée entre MIX et CAT. Malgré de bonnes performances zootechniques, les bovins ont eu des performances économiques médiocres en raison d'achats de fourrages et de difficultés à vendre les jeunes bovins (12–15 mois) qui n’étaient pas adaptés à la demande de la filière traditionnelle (croisés Salers-Angus).
La hausse des charges en élevage laitier bio, quelles conséquences sur les revenus ?
Jean-Pierre MONIER, AuteurDepuis 2020, les élevages, entre autres, sont fortement impactés par les augmentations de prix des matières premières nécessaires à leur activité : aliments du bétail, gazole non-routier, bâtiments... La guerre en Ukraine, à partir de février 2022, a accru d'autant plus ces augmentations. Pour évaluer l'impact économique sur les élevages laitiers biologiques, une simulation a été réalisée sur une ferme de référence du Réseau bovin lait, qui compte 2 UTH, 55 vaches laitières, 380 360 litres de lait et 96 ha. Entre 2021 et 2022, l'augmentation des charges opérationnelles a été évaluée à 22,30 €/1000 L, dont 70 % dus à l'alimentation. Les charges de structure ont augmenté de 25,70 €/1000 L, en grande partie à cause du carburant (55 % de la hausse). Sans évolution du prix du lait (voire même une baisse) sur cette période, le revenu a été fortement impacté : sa baisse est évaluée à 14 000 € pour cette exploitation, soit -7 000 € par associé.
Île-de-France : Ville de Paris : « Une visibilité et un levier énormes »
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLancé en 2022, le nouveau plan Alimentation durable de la Ville de Paris a pour objectif d’instaurer, sur son territoire, une restauration collective 100 % bio et durable d’ici 2027. Les 1 300 restaurants collectifs municipaux (crèches, écoles primaires, collèges, Ehpad municipaux, cantines des agents, portages à domicile, cantines solidaires…) servent annuellement 30 millions de repas. Grâce à deux précédents plans, les objectifs de la loi Egalim ont déjà été dépassés : 53 % des repas servis en 2019 étaient durables, avec des produits certifiés bio, Label rouge, MSC Pêche durable… Avec ce nouveau plan, la municipalité souhaite atteindre 75 % de denrées labellisées bio, 100 % de produits de saison et 50 % de produits venant de moins de 250 km autour de Paris. Pour Nicolas Hallier, directeur général de la Coopérative bio d’Île-de-France, ces objectifs apportent une visibilité sur plusieurs années et représentent un levier énorme pour développer la bio. La Scic (société coopérative d’intérêt collectif) Coopérative bio d’Île-de-France, née en 2014 à l’initiative de producteurs du Gab Île-de-France et qui regroupe actuellement 90 fermes sociétaires, est l’interlocuteur privilégié de la Ville de Paris. Elle est en première ligne pour approvisionner la capitale. Les ventes en restauration collective représentent 60 % de son chiffre d’affaires. Toutefois, l’activité de la coopérative a ralenti début 2023, puisque d’autres collectivités de la métropole cherchent des produits bio avec des prix plus attractifs, quitte à opter pour des approvisionnements plus éloignés (voire hors frontière). La coopérative s’efforce de soutenir ses producteurs en réorientant, si besoin, les cultures vers d’autres débouchés.
Légumes frais : Les surfaces en stagnation
Tanguy DHELIN, AuteurLes rencontres techniques légumes en agriculture biologique se sont déroulées, le 29 novembre 2022, au centre CTIFL de Balandran. Elles ont été l’occasion de faire un point sur la filière des légumes biologiques destinés au marché du frais. Face à une baisse inquiétante de la consommation des fruits et légumes biologiques, la filière stoppe sa dynamique de croissance pour essayer de maintenir l’existant. Les surfaces cultivées en légumes biologiques destinés au marché du frais étaient de 29 404 ha en 2021, soit un chiffre équivalent à 2020. Selon Forébio, fédération des organisations de producteurs (OP) 100 % bio, la stratégie des OP est de soutenir les producteurs historiques et ceux qui ont réalisé récemment des investissements. Elles ne recrutent plus de nouveaux producteurs. Plusieurs questions ont également été soulevées lors de ces rencontres : au vu de la conjoncture économique, comment répercuter la hausse des coûts de production sur les prix de vente alors que le consommateur n’est pas prêt à payer plus cher ? Il faut aussi prendre en compte le fait que les GMS ont tendance à déréférencer des produits bio. L’espoir de la filière repose sur une augmentation de la consommation de légumes frais biologiques en restauration hors domicile, notamment dans les cantines dans le cadre de la loi Egalim.
Natexpo, une édition pour se reconstruire
Laura DUPONCHEL, AuteurLe salon Natexpo 2023, qui s'est tenu du 22 au 24 octobre à Paris, a réuni 11 056 professionnels du secteur bio. Cette édition, marquée par le contexte économique compliqué et par la perte de vitesse du marché bio, a malgré tout permis aux professionnels de se remotiver, de témoigner de la résilience de la filière et de partager leur optimisme quant à l'avenir de la bio.
Pour une véritable Stratégie Nationale pour l'Alimentation, la Nutrition et le Climat : Note collective de 54 organisations de la société civile
La loi Climat et Résilience de 2021 charge le gouvernement de publier, au 1er juillet 2023, une Stratégie Nationale pour l'Alimentation, la Nutrition et le Climat (SNANC), visant à intégrer les objectifs climatiques dans la politique de l'alimentation, en accord avec la Stratégie Nationale Bas carbone. Le système alimentaire français doit, en effet, évoluer en profondeur pour faire face au changement climatique, mais aussi pour répondre à l'absence de réduction de l'usage des pesticides et des engrais de synthèse, à la hausse continue des recours à l'aide alimentaire, ainsi qu'à la progression de maladies liées à une alimentation déséquilibrée et de mauvaise qualité. Cette Stratégie devra également répondre aux enjeux sociaux touchant les agriculteurs et les agricultrices : rémunération insuffisante, manque de reconnaissance... Cette note, élaborée collectivement par des associations de consommateurs, de familles, de lutte contre la précarité alimentaire, de patients, de paysans, de professionnels de santé, de protection de l’environnement et du bien-être animal, fait la demande d'une SNANC ambitieuse, établissant le cadre et fixant les objectifs d'une politique de l’alimentation à la hauteur des enjeux climatiques, de préservation de la biodiversité, de justice sociale, de bien-être animal et de santé publique. 13 recommandations sont formulées dans ce document.