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Dossier de presse : Passage en gestion directe de la restauration collective : L'expertise du réseau FNAB au service des collectivités locales
Ce dossier de presse présente les témoignages de trois cuisines collectives, en Loire-Atlantique, dans l'Hérault et dans le Morbihan, qui sont passées en gestion directe. Accompagnées par le réseau FNAB, les collectivités en charge de ces cuisines ont mis en place des plans d'action, en coopération avec des producteurs, qui leur ont permis de reprendre la maîtrise des approvisionnements, sans pour autant augmenter les tarifs, et d'offrir aux convives une alimentation de qualité, bio et locale, en privilégiant les fournisseurs du territoire.
Vocation paysan : Une histoire de persévérance
Stéphane COZON, Auteur ; Marion HAAS, AuteurIl y a deux ans, Rémi et Mathilde Colin, frère et sur, non issus du milieu agricole, se sont installés, en biodynamie, à la ferme de Piedfroid, dans le Puy-de-Dôme (63). Ils élèvent, à l'herbe uniquement, une vingtaine de vaches allaitantes (race Aubrac) et vingt-cinq vaches laitières (races Abondance et Montbéliarde) dont ils transforment une partie du lait sur place (le surplus est collecté par une laiterie locale). Mathilde, qui s'est formée dans une école fromagère, s'occupe majoritairement de la transformation ; yaourts, faisselles et fromages blancs battus sont commercialisés en circuits courts (magasin à la ferme, AMAP, marché, point de vente de produits fermiers, tournées). Cet article retrace le parcours de ces deux éleveurs (formation, installation, aménagement du hameau, projets...).
1er Baromètre du moral des agricultrices et agriculteurs bio 2023 France métropolitaine et DOM/TOM
Lors du salon Tech&Bio 2023, l'Agence BIO a présenté les résultats du 1er Baromètre du moral des agricultrices et agriculteurs bio. Sur les 59 481 agriculteur·rices bio de France, 20 % ont répondu au questionnaire (première phase de l'enquête) et 28 entretiens téléphoniques (seconde phase) ont permis, à travers des verbatims, d'illustrer les résultats issus de ce questionnaire et de mieux comprendre l'engagement des exploitant·es biologiques. Ainsi, les agriculteur·rices engagé·es en bio ont pu s'exprimer sur : - la fierté, la contribution au bonheur et la satisfaction d'être en AB ; - la confiance en l'avenir de l'AB ; - les facteurs favorisant l'engagement en AB ; ; - les besoins des producteur·rices et les conditions d'épanouissement de la filière ; - les enjeux de la transmission des fermes bio.
Accueillir des mineurs et jeunes majeurs à la ferme
Anaïs CHAPOT, AuteurLes réseaux Civam et Accueil Paysan ont édité six livrets sur laccueil social (construire son projet, les agréments ). Le dernier volume en date est consacré à laccueil de mineurs ou de jeunes adultes, souvent suivis par les services de lAide Sociale à lEnfance ou par la Protection Judiciaire de la Jeunesse. Cet accueil pose des questions spécifiques, abordées dans le livret.
Agir collectivement pour la capitalisation, lappropriation et la diffusion des connaissances et des savoirs autour de la production de viande biologique produite à base dherbe
Produire de la viande de ruminants, en particulier biologique, à base dherbe sous-entend de nombreuses compétences et savoirs ou savoir-faire. Aussi, lenjeu de la capitalisation, de lappropriation et de la diffusion des connaissances et des savoirs en la matière, ainsi que le rôle-clé du conseiller agricole ou encore du collectif, ont été identifiés comme importants à consolider par les acteurs du projet BioViandes. Léquipe-projet BioViandes (ou collectif BioViandes) a ainsi été mobilisée en tant que « support détude », pour la mise en uvre de la méthodologie Agri-Savoir, qui sappuie sur les grands principes de gestion des connaissances. Celle-ci a permis : dans un premier temps, didentifier des thématiques "critiques" pour le groupe (connaissances peu ou pas maîtrisées du collectif qui cherche à monter en compétences sur lélevage biologique de ruminants engraissés majoritairement à lherbe) ; puis, dans un deuxième temps, de définir et de mettre en uvre un plan dactions pour combler ces lacunes. Pour cela, deux volets ont été explorés : 1 - la montée en compétences par la capitalisation et la diffusion de documents au sein du collectif ; 2 la construction et la réalisation dun programme dapprofondissement des connaissances basé sur des échanges entre pairs. Le présent document revient sur lapproche méthodologique mise en uvre, sur les résultats obtenus et sur les recommandations issues de ce travail.
Un agriculteur, des co-agriculteurs
Stéphane COZON, Auteur ; Marion HAAS, AuteurLa micro-ferme de Bras Hill, en maraîchage, est située à Bras, dans le Var (83). Elle est gérée par Patrice Gaydou, qui est soutenu par une communauté de 16 familles, dans une démarche allant au-delà de l'AMAP et fonctionnant selon un modèle inspiré de la charte sociale de Steiner. Les 3 000 m² de restanques (terrasses) sont divisés en une quarantaine de jardins de 60 m², plantés d'arbres fruitiers et conduits en maraîchage bio intensif. 2 000 m² de terres alluvionnaires complètent la surface. En échange d'un soutien financier au projet, les membres de Bras Hill reçoivent, chaque semaine et pendant les neuf mois de distribution, un panier de légumes et de fruits bio. Une structure légère a été mise en place sur le site pour accueillir des activités sociales, culturelles, artistiques, des formations et des chantiers collectifs menés par et pour les 16 familles de la communauté. Certifié bio depuis 3 ans, Patrice Gaydou envisage la certification biodynamique pour l'exploitation et l'accueil d'animaux sur le lieu.
D'une agriculture l'autre : Conflictualités, expérimentations, transmissions
Nathalie JOLY, Auteur ; Lucie DUPRÉ, Auteur ; Sandrine PETIT, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2023Dans une conjoncture incertaine (crises économique, écologique et sociale, accentuation des effets du changement climatique et impacts de la guerre en Ukraine sur la production et la commercialisation des denrées agricoles), cet ouvrage offre un éclairage sur de possibles devenirs agricoles à l'échelle des territoires. Il documente et analyse des expérimentations (valorisation de productions sur les marchés locaux, allongement des rotations de cultures), des changements de pratiques (élevage des veaux avec des vaches nourrices, conception de nouveaux contenus de formation dans lenseignement agricole), ainsi que les conséquences humaines et au travail de cohabitations conflictuelles (entre le loup et les éleveurs, entre les apiculteurs et les agriculteurs). Les contributions réunies dans cet ouvrage prennent le temps de la présence sur le terrain et de lécoute des acteurs pour décrire des initiatives ou des situations ancrées géographiquement, souvent sensibles et résolument actuelles. Louvrage dresse le portrait dune « autre agriculture », soutenue par de nouvelles façons de travailler, ainsi que par des formes originales de transmission de savoirs professionnels entre pairs, de transmission des patrimoines et par une réflexion sur la relève en élevage. Cet ouvrage s'adresse aux enseignants du secondaire agricole et du supérieur, aux chercheurs, aux agents de développement et aux acteurs institutionnels et professionnels cherchant à comprendre les changements actuels en agriculture, au prisme des sciences humaines et sociales.
Lagriculture biologique malmenée : 10 mythes sur la bio à déconstruire
Claude AUBERT, Coordinateur ; Christine MAYER-MUSTIN, Auteur ; Michel MUSTIN, Auteur ; Denis LAIRON, Auteur | [S.l.] : A COMPTE D'AUTEURS - CLAUDE AUBERT | 2023Dans un contexte de crise de lagriculture biologique, avec notamment une baisse de la consommation de produits bio, ce document revient sur la situation actuelle de critiques répétées et de contrevérités émises sur ce mode d'agriculture, alors que des travaux de recherche de plus en plus nombreux en démontrent les avantages et les services rendus, aussi bien en termes de santé, de limitation des émissions de gaz à effet de serre ou de préservation de lenvironnement. Ainsi, en sappuyant sur les résultats de plus dune centaine darticles, détudes ou de synthèses scientifiques, les auteurs apportent des réponses étayées démontrant linexactitude de 10 affirmations largement relayées : les aliments bio ne sont pas meilleurs pour la santé que les autres ; les résidus de pesticides dans les aliments sont sans risques pour notre santé ; lagriculture bio nest pas meilleure pour lenvironnement que la conventionnelle ; lagriculture bio réchauffe autant la planète que la conventionnelle ; lagriculture bio ne peut pas nourrir la planète ; manger bio coûte cher ; on ne peut pas se passer des engrais chimiques ; on ne peut pas se passer des pesticides de synthèse ; lagriculture bio remplace les pesticides de synthèse par dautres pesticides ; le local cest mieux que le bio. Ainsi, pour les auteurs, lAB reste lalternative la plus cohérente face à une agriculture conventionnelle qui, loin de répondre à tous les besoins alimentaires de la population mondiale, est à lorigine dimportants impacts négatifs sur lenvironnement, la santé et contribue aussi fortement au changement climatique. A charge des pouvoirs publics, en sappuyant sur les apports de la recherche, de mieux promouvoir la bio, aussi bien auprès des consommateurs que du monde agricole. Le cahier des charges bio doit aussi évoluer pour une meilleure prise en compte de certains enjeux majeurs, dont le bien-être animal ou la justice sociale, et pour faire que lAB reste une « agriculture agroécologique au service des citoyens du monde et de notre unique planète. »
Agriculture : Les inégalités sont dans le pré
Ce rapport met en exergue les inégalités de genre dans le secteur agricole, en France métropolitaine, à laube de lannée 2023. Dans le monde agricole, les femmes doivent faire face à de multiples inégalités : de revenu, daccès au foncier, de possibilité dinvestissement, daccès aux aides et aux formations... Les politiques agricoles nenrayent pas, voire renforcent, ces inégalités de genre, que ce soit au niveau de la formation, de lattribution des aides publiques, lors du parcours à linstallation, ou encore dans les représentations des différentes instances agricoles. Par ailleurs, la très faible disponibilité de données genrées freine le traitement de ces inégalités. Ce rapport est constitué de trois parties. La première partie apporte des données (chiffrées) sur ces inégalités et explique en détail comment les politiques sectorielles participent à accentuer les inégalités femmes/hommes dans le secteur agricole. La deuxième partie analyse la place des femmes à travers le prisme du changement climatique : elle explique que les agricultrices souffrent dune plus grande vulnérabilité face au changement climatique (revenu plus faible, difficulté daccès aux aides et aux formations ), mais quelles sont également plus motrices dans la réponse au changement climatique (elles sont donc au cur des solutions). La troisième partie apporte des recommandations, établies par Oxfam France, pour lutter contre ces inégalités de genre au sein du secteur agricole français : orienter les statistiques pour pouvoir produire plus de données sur les femmes en agriculture, tendre vers la parité dans les instances des organisations agricoles, adapter la formation initiale pour lutter contre les stéréotypes de genre Une note méthodologique et des éléments de contexte viennent compléter ces trois parties. À noter : les femmes sont beaucoup plus présentes sur les exploitations biologiques (46 % de chefs dexploitations biologiques sont des femmes, contre 27 % toutes exploitations confondues).
Alsace : « La nature nous apporte ses trésors, à nous de l'aider au mieux à se régénérer »
Pierre-Michel VIGNEAU, AuteurEn 2021, Arnaud Schwartz, président du bureau de France Nature Environnement depuis 2020, a créé une pépinière, à Mussig (67), avec son frère. Il y produit, sur 10 hectares de terres familiales, des plants de ligneux, arbres, arbustes et lianes, pour la plantation de haies ou de jardin-forêts, en utilisant des techniques issues de l'agroécologie, de l'agroforesterie et de l'agriculture biologique de conservation des sols. Cet article présente son parcours (formation, engagement militant, histoire de la ferme) et ses projets.
Des animaux dans les vignes
Marion LEBRUN, AuteurDans cet article, élaboré suite à des rencontres avec des vignerons et des éleveurs en biodynamie, l'auteure rend compte des témoignages qui ont alimenté sa réflexion autour de l'intégration de l'animal dans un système viticole, dans l'idée de tendre vers le modèle de l'organisme agricole. Cet article permet d'aborder différents aspects de l'association animal/vigne : - la nécessité d'organiser et d'aménager le parcellaire de façon à assurer l'alimentation des animaux, avec une bonne gestion du pâturage, et à abriter la biodiversité locale ; - les multiples avantages de l'introduction d'animaux (gain de temps sur les travaux viticoles, apports de matière organique pour le compost et les préparations biodynamiques, lutte contre les ravageurs avec les animaux prédateurs (ex : les poules contre les noctuelles), autonomie alimentaire...) ; - les possibilités de partenariats (mutualisation des moyens et des compétences) et de diversification (proposer de nouveaux produits, ouvrir un nouveau canal de distribution)... Comme pour les cultures, une rotation des espèces animales peut être mise en place, de manière cohérente avec l'organisme agricole. Chaque espèce animale fournit des services spécifiques, qu'il est intéressant de combiner et qui permettent, notamment, de gérer le parasitisme, de limiter les dégâts sur les cultures, de protéger des espèces contre les prédateurs (ex : introduire un âne pour protéger les poules du renard)...
Associations between measures of socio-economic position and sustainable dietary patterns in the NutriNet-Santé study
Julia BAUDRY, Auteur ; Benjamin ALLES, Auteur ; Brigitte LANGEVIN, Auteur ; ET AL., AuteurÀ partir de données issues de la cohorte NutriNet-Santé, les liens entre le niveau de durabilité des régimes alimentaires et les positions socio-économiques des consommateurs ont été étudiés. L'échantillon comptait plus de 29 000 personnes, en France. Le niveau de durabilité de l'alimentation a été évalué à partir de composantes nutritionnelles, environnementales et culturelles ; celui de la position socio-économique à partir de l'éducation, du revenu du ménage et du statut professionnel. Globalement, les ménages ayant les régimes les plus durables ont un niveau de vie légèrement plus élevé, et des apports alimentaires moins riches en énergie et en produits d'origine animale. Leur niveau d'éducation est aussi supérieur. De fait, les ouvriers et les employés ont alors un indice d'alimentation durable inférieur à celui des professions intermédiaires. Les participants ayant les revenus les plus faibles par rapport aux plus élevés avaient un sous-score environnemental plus élevé mais un sous-score socioculturel plus faible, tandis que les résultats étaient moins marqués pour le statut professionnel. Les auteurs de cette étude concluent sur la nécessité de promouvoir des régimes alimentaires durables à moindre coût pour en permettre l'accès au plus grand nombre.
Une aubaine aromatique
Jeremias LÜTOLD, Auteur ; Caroline MARÉCHAL GUELLEC, AuteurAu Kosovo, l'agriculture biologique est encore peu répandue. Toutefois, avec l'appui du FiBL et de ses actions sur le transfert de connaissances, de la production à la commercialisation (publication de fiches techniques en albanais, serbe et anglais, organisation d'ateliers et formations...), les filières bio se développent, en particulier pour les plantes aromatiques et médicinales. Cette filière concerne tout particulièrement les femmes, à l'image de la société 99 Lule (99 Fleurs), qui fait travailler, sous une certification commune, une cinquantaine de femmes sur 3200 hectares, répartis dans 12 villages, et dont les produits (tisanes, cosmétiques...) sont vendus au Kosovo. C'est aussi le cas de l'entreprise suisse Erboristi Lendi, qui achète des plantes aromatiques séchées et des fleurs auprès d'une exploitation du Kosovo. Ces partenariats permettent aux productrices kosovares de générer leurs propres revenus et ouvrent de nouvelles perspectives.
Aude : Les producteurs de plantes médicinales et aromatiques se structurent
Anne-Gaëlle CABELGUEN, AuteurDans l'Aude, en 2022, un collectif de producteur·rices de PPAM (plantes à parfum, aromatiques et médicinales) s'est constitué et a répondu à un appel à projets GIEE Émergence. À cette occasion, une charte permettant de définir les valeurs du collectif a été construite et a permis aux 6 producteur·rices impliqué·es de définir la principale mission du collectif : rendre visible et pérenniser la filière PPAM diversifiée comme source de valorisation du territoire audois. Les objectifs de travail du collectif pour 2023 sont présentés dans cet article.
La banane dominicaine se démarque
Youssef NARBESLA, AuteurLa République dominicaine, qui compte 14 000 agriculteurs bio, est un des principaux exportateurs mondiaux de produits tropicaux biologiques et équitables de qualité, en particulier de bananes bio. Un groupement de 250 producteurs de bananes bio, Banelino, a été créé en 2020. Les techniques culturales de la banane sont présentées : associations culturales, plantes de couverture, insecticides bio, lutte biologique, présence danimaux dans les parcelles, etc. La situation économique pourrait toutefois se dégrader avec le contexte mondial (déstabilisation du marché liée aux conflits, augmentation de lénergie et du coût du fret ).
Baromètre des produits biologiques en France 2023 : Consommation et Perception : Rapport détaillé
L'Agence BIO s'est associée à L'ObSoCo (L'Observatoire Société & Consommation) pour établir le baromètre 2023 de la consommation de produits biologiques en France métropolitaine. Au sommaire de ce baromètre : 1 - Les habitudes alimentaires des Français (fréquence de consommation, part de bio dans l'alimentation, freins à la consommation, évolution des habitudes alimentaires...) ; 2 - Le rapport à l'alimentation (perception de l'alimentation, du « bien manger », rapport à la cuisine, place de la santé, perception de la qualité, considérations sociales et environnementales, arbitrages prix...) ; 3 - Représentations des produits bio (perception prix, perception des qualités environnementales des produits bio, valeur santé, valeurs gustatives, impact économique et social du bio, connaissances et confiance envers les labels...) ; 4 - Les circuits de distribution (perception de l'offre, attentes du consommateur...) ; 5 - Les consommateurs réguliers de produits biologiques (raisons de la consommation, ancienneté, familles de produits consommés, fréquence et lieux d'achat, évolution de la consommation bio depuis 1 an...) ; 6 - La consommation des produits biologiques demain (projection de l'évolution de la consommation alimentaire et non alimentaire bio dans les 6 prochains mois...) ; 7 - Le vin bio (consommation, critères d'achat, raisons de la consommation...) ; 8 - Portraits de Français selon leur rapport au bio (profils de consommateurs, typologie de la consommation bio...).
Baromètre des produits biologiques en France 2023 : Consommation et Perception : Zoom Antilles
Ce document vient compléter les résultats de l'enquête réalisée par l'Agence BIO, en collaboration avec L'ObSoCo (L'Observatoire Société & Consommation), qui établit le baromètre 2023 de la consommation de produits biologiques en France, en fournissant un focus sur les Antilles (Guadeloupe et Martinique). Les données collectées sont mises en perspective entre les deux territoires antillais, ainsi qu'avec les données relatives à la consommation de produits biologiques en métropole. Au sommaire de ce baromètre : 1 - Les habitudes alimentaires des Antillais (fréquence de consommation, freins à la consommation, évolution des comportements alimentaires et des habitudes d'achat, lieux d'achat) ; 2 - Le rapport à l'alimentation (perception de l'alimentation, du « bien manger », arbitrages prix...) ; 3 - Représentations des produits bio (perception des qualités environnementales des produits bio, valeur santé, valeurs gustatives, impact économique et social du bio, perception relative au prix, niveau d'information sur le bio...) ; 4 - Les consommateurs réguliers de produits biologiques (raisons de la consommation, familles de produits, critères de choix...) ; 5 - La consommation de produits biologiques non alimentaires (consommation par famille de produits).
Bien manger pour vivre mieux : Manifeste pour un monde plus bio et plus juste
Alors que la désinformation autour de la bio, linflation et le greenwashing brouillent les pistes et menacent le développement d'un système agro-alimentaire durable, Pierrick de Ronne, à Biocoop depuis 2009, montre, dans cet ouvrage, que les enseignes ont un rôle à jouer dans la transition alimentaire. D'après lui, de la même manière que, après la Seconde Guerre mondiale, des moyens gigantesques et des législations hors norme ont été mobilisés pour développer lagriculture intensive et garantir la souveraineté alimentaire, il est temps, à lheure de la crise écologique, de mettre les sociétés et les institutions en action pour réussir une nouvelle transition alimentaire.
Bienvenue à la SAUGE, Société d'Agriculture Urbaine Généreuse et Engagée
Catherine CHALOM, AuteurEn 2015, Swen Déral et Antoine Devins ont créé l'association la SAUGE, un projet de fermes urbaines culturelles, en agriculture biologique, sous mention Nature & Progrès. En répondant à divers appels à projets, la SAUGE s'est développée dans plusieurs villes de Seine-Saint-Denis (Bobigny, Aubervilliers et Saint-Denis), ainsi qu'à Nantes (44). À ce jour, l'association emploie près de trente personnes et, depuis 2019, elle est agréée par lÉducation Nationale, ce qui lui permet de travailler en partenariat avec des établissements scolaires. Les activités de l'association s'articulent autour de trois axes : - la production d'une cinquantaine de variétés de plants bio (potagers, aromatiques, fleurs et fruitiers) ; - des actions pédagogiques pour les enfants, s'insérant dans le programme national « De la Graine à l'Assiette » (cycle 3), mais aussi des actions de jardinage pour les adultes ; - des actions culturelles (fêtes, salons, dégustations...). Sur son site internet, la SAUGE a mis à disposition des kits pédagogiques pour permettre aux enseignants d'animer des ateliers dans les villes où l'association n'est pas implantée.
Bio augmentée, six voies anti-crise : Où en est-on à mi-2023 ?
Laura DUPONCHEL, AuteurDans cette interview, Sauveur Fernandez, co-auteur du dossier « Bio augmentée » (Bio Linéaires n° 107), fait le point sur le marché en magasins bio et sur les défis à relever pour le secteur. Il décrit trois des six enjeux dont la bio doit se saisir pour sortir de la crise et pour préparer son évolution vers une « bio augmentée », ou « bio 3.0 » : locavorisme, biodiversité de l'offre produit, relationnel.
Le bio peut-il nourrir le monde ? Position de la recherche et de la pratique
Beat GROSSRIEDER, AuteurLes aléas climatiques récurrents et le conflit russo-ukrainien ont fait remonter les questions de sécurité alimentaire dans l'ordre des priorités des agendas politiques. Dans ce contexte, la place de l'agriculture biologique et le rôle qu'elle peut jouer font débat. Si certains estiment que ce mode de production n'est pas en capacité de nourrir le monde, plusieurs chercheurs et experts expliquent, dans cet article, comment l'agriculture biologique peut, au contraire, contribuer à la sécurité alimentaire, voire en quoi elle peut être essentielle. Adrian Müller, du FiBL, reprécise notamment que faire de l'agriculture bio ne consiste pas "juste" à se passer d'engrais chimiques et de pesticides. C'est une agriculture qui s'appuie sur des connaissances et des pratiques indispensables pour optimiser la fertilité des sols ou encore la présence d'auxiliaires, limitant ainsi les baisses de rendements par rapport au conventionnel. Autre point-clé souligné par Hans Herren, fondateur de Biovision : la nécessité de revoir notre système alimentaire dans son ensemble, pour limiter le gaspillage, ou encore produire des protéines végétales directement destinées à l'alimentation humaine et non pas à celle du bétail.
La biodiversité domestique : Vers de nouveaux liens entre élevage, territoires et société
Anne LAUVIE, Coordinateur ; Annick AUDIOT, Coordinateur ; Etienne VERRIER, Coordinateur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2023À lheure où la diversité des populations animales est présentée comme un élément-clé du développement de lagroécologie, la notion de « biodiversité domestique » devient capitale. Elle se distingue de celle de « ressources génétiques » en mettant davantage en avant la diversité du vivant, sa dynamique et ses interrelations. Cet ouvrage réinterroge la diversité des populations animales utilisées en élevage, ainsi que la place des races locales. La question de la diversité des animaux délevage est abordée en tenant compte de la pluralité des pratiques humaines pour la gérer, lutiliser et la valoriser. Elle est aussi appréhendée au travers de ses relations avec le reste du vivant, la biodiversité sauvage notamment, que ce soit la diversité de la faune et de la flore dans les territoires délevage ou les pathogènes présents dans les milieux délevage. Ce livre établit aussi un panorama des nouvelles connaissances produites et des méthodologies de gestion (avancées récentes en génétique, nouveaux questionnements autour des services écosystémiques, résilience des systèmes délevage). Il propose, pour finir, une vision prospective qui interroge la place de cette biodiversité au regard des grands enjeux actuels (enjeux environnementaux et érosion de la biodiversité, alimentation (souveraineté et qualité), santé globale, développement des territoires, bien-être animal, relations entre humains et animaux, etc.). Des fiches "espèces" présentent des races, pour différentes espèces (ânes, chevaux, bovins, ovins, caprins, porcins, poules, palmipèdes).
La biodiversité française en déclin : 10 ans de chiffres-clés par l'Observatoire national de la biodiversité
Depuis 2013, lObservatoire national de la biodiversité (ONB) met à disposition de tous des informations actualisées sur : létat et lévolution de la biodiversité en France ; les pressions auxquelles elle est confrontée (destruction et fragmentation des habitats naturels provoquées par des opérations d'aménagement du territoire ; prélèvement direct des espèces sauvages ; pollution de l'eau ; changement climatique ; augmentation du nombre d'espèces exotiques envahissantes). Cette publication présente également les réponses que la société apporte au déclin de la biodiversité (intérêt du citoyen, financements publics, dispositifs mis en place).
BioRéférences : Stratégies gagnantes mises en uvre pour faire face aux aléas climatiques et économiques
Clémence CANILLOS, Auteur ; Paul DELAGE, Auteur ; Manon GAUTHIER, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (VetAgro Sup - Campus agronomique de Clermont, 89 Avenue de l'Europe - CS 82212, 63 370, FRANCE) : ABIODOC (Service de VetAgro-Sup) | 2023Le projet BioRéférences 2022-2024 a pour objectif dacquérir des références sur les élevages biologiques de ruminants du Massif central et sur leurs filières. Au printemps 2023, les membres de ce projet ont proposé à quatre étudiants de la Licence Professionnelle ABCD Agriculture Biologique, Conseil et Développement (site d'Auvergne) denquêter sur des stratégies « gagnantes » mises en uvre par des éleveurs biologiques pour faire face à un ou plusieurs aléas (économiques, climatiques, environnementaux et sociaux). Ces étudiants ont ainsi rencontré trois élevages biologiques et un GIEE (groupement d'intérêt économique et environnemental). Ils ont ensuite formalisé les stratégies « gagnantes » sous forme de fiches portraits. David Cohade (EARL du Claveix, dans le Puy-de-Dôme) gère une ferme laitière. Il valorise des zones humides pour renforcer son autonomie fourragère (réponse à des aléas climatiques et économiques) et a installé des panneaux photovoltaïques pour diversifier ses sources de revenus (aléas économiques). Thierry Flandin gère également une exploitation laitière, qui est située à plus de 900 m daltitude (Gelles, Puy-de-Dôme). Cet éleveur a fait le choix dimplanter des méteils fourragers en altitude pour sécuriser son autonomie fourragère (aléas climatiques et économiques) et a mis en place du piégeage pour limiter le développement des campagnols terrestres (aléa environnemental). Jean-Louis Solinhac (EARL Ginals, en Aveyron) gère une ferme ovine laitière. Il a participé au développement de linsémination artificielle sur chaleurs naturelles en contre-saison pour répondre à la demande de sa laiterie (contrainte économique). Le GIEE des Jonquilles regroupe, quant à lui, huit élevages bio du Cantal et la ferme du Lycée agricole dAurillac. L'objectif de ce GIEE est daméliorer la résilience des fermes face aux aléas. Pour cela, ce groupe a notamment cherché à récupérer des semences de prairies naturelles pour redensifier les prairies fragilisées (aléas climatiques et économiques), ainsi quà améliorer la vision du grand public sur lélevage paysan (aléa social).
Bretagne et Normandie : Des vignerons bio à lassaut de nouvelles régions
Louise JEAN, AuteurAvec le réchauffement climatique et les évolutions réglementaires, des vignerons simplantent dans des régions où la viticulture nétait traditionnellement pas présente. Des projections montrent, en effet, quaux environs de 2100, le climat bordelais se retrouverait en Bretagne. Une étude Inrae montre aussi quen 2070-2100, le merlot, cépage du Sud-Ouest, pourrait être cultivé à peu près partout dans lHexagone. Parallèlement, dun point de vue réglementaire, il est désormais possible de sinstaller en dehors des zones traditionnelles. Cette conjonction pousse de nouveaux viticulteurs bio à se lancer, comme Édouard Capron, dont le vignoble est basé en Normandie, ou encore Laurent Houzé et Loïc Fourure, qui gèrent chacun un domaine localisé en Bretagne. Ces trois vignerons reviennent sur leur gestion des maladies cryptogamiques et sur les difficultés causées par leur isolement (pas ou peu de possibilités déchanger entre pairs, pas ou peu de prestataires, de fournisseurs ou dappui technique localement ). Deux associations ont dailleurs vu le jour en Bretagne afin de faciliter les échanges entre les nouveaux vignerons implantés dans ce territoire : lune pour les amateurs, lARVB (Association pour le renouveau des vins de Bretagne), et lautre pour les professionnels, lAVB (Association des vignerons bretons).
Carabes et Canopée, un futur PSE Haie en Ille-et-Vilaine
Sandra DELAUNAY, AuteurEn Ille-et-Vilaine, sur le territoire de la Vallée de la Seiche, un collectif d'agriculteurs a travaillé, dans le cadre du projet LabPSE, sur la constitution d'un Paiement pour Services Environnementaux (PSE) autour de la haie. En effet, les haies présentent de nombreux bénéfices environnementaux, notamment sur un territoire où la qualité de l'eau est dégradée comme c'est le cas ici. Accompagnés par Trame, les six agriculteurs impliqués(bio, conventionnels, herbagers, agriculture de conservation) ont élaboré ensemble leur offre de services, mobilisé d'autres acteurs du territoire (collectivités, associations) et créé l'association qui gérera le dispositif et la collecte de fonds. Ces fonds serviront à financer les contrats de prestation pour services environnementaux avec les agriculteurs qui s'engageront à restaurer le bocage.
Chaire agriculture bio : 1er séminaire scientifique sur la biodiversité
BIOFIL, AuteurCréée en 2022, la Chaire agriculture bio a pour vocation de rapprocher les entreprises avec les acteurs de la formation et de la recherche pour accompagner le développement des filières biologiques. Elle est financée par une dizaine dentreprises et d'organismes mécènes, en partenariat avec Inrae, lUniversité de Bordeaux et Interbio Nouvelle-Aquitaine. Des ateliers thématiques sont organisés dans ce cadre, sur des axes de travail considérés comme prioritaires à questionner et à explorer : la fertilité des sols, le changement climatique, la biodiversité, la résilience des fermes, la consommation et la formation. Cette Chaire travaille également sur la structuration dune offre de formation (initiale et continue) sur lagriculture biologique. Des webinaires sont également proposés pour diffuser des résultats de recherche. Le premier séminaire de vulgarisation scientifique a été organisé le 28 juin 2023, à Bordeaux Sciences Agro. Il a questionné les liens entre agriculture biologique et biodiversité. La bio favorise labondance des espèces et, parallèlement, ce mode de production dépend étroitement des services rendus par la biodiversité. AB et biodiversité se rendent donc des services mutuels, mais comment valoriser ces interactions ? Lors de la certification bio, la biodiversité nest pas contrôlée. Le cas des labels bio mieux-disants, axés sur la biodiversité, a été abordé, ainsi que loutil Biodiv-score dInrae.
La chimie verte arrive en Auvergne...
Séverine MALHIÈRE, AuteurEn 2018, Séverine Malhière a créé la ferme CANAUOS, dans le Puy-de-Dôme, en agriculture biologique (récolte de sève de bouleau et de bourgeons, culture de chanvre et de plantes aromatiques et médicinales). Pionnière, en Auvergne et en France, dans la culture du chanvre à des fins thérapeutiques, la ferme est devenue un acteur majeur du CBD (cannabidiol) en région AuRA. Baumes, hydrolats, huiles essentielles, macérats, arômes naturels, huile de CBD au spectre complet..., les produits sont élaborés avec une machine à extraction au CO2 supercritique, une technologie innovante et sur-mesure, issue de la chimie verte, qui permet de tirer le maximum d'arômes et de principes actifs que peuvent donner les plantes, par distillation, par macération ou par pression.
Le « collectif des 8 » imagine un projet agricole ambitieux
COLLECTIF DES 8, AuteurDans le sillage de la ferme des Volonteux, de la ferme de Sainte Luce, ou encore de la ferme de la Tournerie, huit ami·es étudiant·es ingénieur·es agronomes de Bordeaux et de Paris ont un projet de ferme collective en agriculture paysanne et en agroécologie. Dans cet article, le « collectif des 8 » présente son projet agricole et son cheminement dans le processus d'installation collective, de la maturation du projet à la confrontation aux réalités du terrain. Ils espèrent trouver bientôt une ferme correspondant à leurs attentes.
Colloque ADMM 20 juin 2023 (Lempdes) Retour en vidéos !
Le 20 juin 2023, le réseau ADMM (Agriculture Durable de Moyenne Montagne) organisait un colloque intitulé « Le Massif central face aux défis agricoles de demain : les agriculteurs partagent leurs expériences ! ». Les changements climatiques, sociétaux, économiques et sanitaires créent un contexte dincertitude pour lagriculture du Massif central. Entre atténuation, adaptation et anticipation, il est nécessaire de développer des systèmes délevage plus résilients, autonomes et économes. Divers leviers sont déjà actionnés par des éleveurs du réseau ADMM : semer du méteil, faire du report sur pied, dimensionner son élevage, pâturer des végétations semi-naturelles, faire du sursemis, diversifier son système Ces éleveurs ont été invités à échanger sur leurs pratiques et leurs questionnements lors de ce colloque, qui a réuni plus de 70 participants. Plusieurs vidéos font un retour en images de cette journée. Les deux premières correspondent aux enregistrements des présentations de la matinée, qui portaient sur les thèmes suivants : 1 - À quels changements climatiques et économiques sont confrontés les agriculteur·ice·s du réseau ADMM et comment ils y font face ? ; 2 - Entre évolutions sociétales et transformation du travail, comment les agriculteur·ice·s du réseau ADMM traitent ces angles morts des changements climatiques ? Les deux vidéos suivantes synthétisent les réflexions des deux ateliers participatifs de laprès-midi : lun portait sur les compétences et les connaissances à acquérir et à transmettre en tant quagriculteur pour faire face aux changements climatiques et sociétaux ; et lautre portait sur la diversification et les productions végétales comme leviers dadaptation pour lagriculture du Massif central. Les trois dernières vidéos rapportent les témoignages de certains participants : Thierry Turlan de la DRAAF AURA, Elodie Perret du PNR Livradois-Forez et Chantal Chassaing de VetAgro Sup.
Compilation bibliographique sur les jeux sérieux intéressants pour lagriculture biologique - 2023
Les jeux sérieux (ou serious games) sont des jeux qui ont une utilité autre que le divertissement. Depuis une quinzaine d'années, ils se sont démocratisés et leur utilisation est en pleine expansion. Un certain nombre d'entre eux portent sur l'agriculture, l'alimentation, l'environnement ou le développement territorial, et ont pour vocation d'aider au déploiement de la transition agroécologique. Ils peuvent être utilisés dans un cadre pédagogique, d'accompagnement professionnel, de projets de recherche-développement ou de sensibilisation à un large public. Pour aider les personnes intervenant en agriculture biologique à repérer plus facilement les documents sur des jeux sérieux intéressants pour ce système de production, ABioDoc-VetAgro Sup, le Centre national de ressources documentaires en agriculture biologique, a réalisé une compilation bibliographique dédiée à ce sujet. Cette compilation fournit des références (publiées entre 2012 et 2023) sur une vingtaine de jeux sérieux. Ces derniers sont classés selon les thèmes suivants : 1 - Les systèmes alimentaires durables ; 2 - L'élevage (gestion et adaptation du système fourrager, compétition feed/food, pilotage d'une exploitation laitière, enjeux rencontrés par les territoires d'élevage, etc.) ; 3 - Les productions végétales et le sol (associations céréales-légumineuses, systèmes de culture économes en intrants, gestion des bioagresseurs telluriques en maraîchage, vie biologique du sol, etc.) ; 4 - La sensibilisation à l'agriculture biologique ; 5 - D'autres sujets connexes à la bio (achat-revente entre les éleveurs et les céréaliers, impacts de l'agriculture sur les paysages, adaptation au changement climatique...). La plateforme GAMAE, qui référence une centaine de jeux sérieux en lien avec lagriculture, lalimentation et lenvironnement, fait aussi partie des références citées. Cette compilation bibliographique a été réalisée dans le cadre du projet BioRéférences 2022-2024.
Le concept dautonomie : origine, déclinaisons, questionnements
Xavier COQUIL, AuteurPour un nombre croissant d'agriculteurs, lautonomie est souvent une condition pour le maintien de lactivité agricole. Cest aussi un passage obligé pour une activité agricole plus durable. Xavier Coquil, chercheur à INRAe, questionne cette notion dautonomie. Cet article s'appuie sur une intervention quil a réalisée auprès du réseau Civam, dans le cadre du projet Accordae. Il détaille trois aspects de lautonomie : la confiance, le sens critique et la prise de pouvoir politique. Cet article est accompagné dun encart sur un organisme pionnier de lagriculture économe et autonome : le Cedapa (Centre détude pour un développement agricole plus autonome). Ce dernier a fêté ses 40 ans, le 1er décembre 2022.
Un couple de jeunes paysans bio expérimente des pratiques alternatives
Didier HARPAGÈS, AuteurMarie Peltier et Thomas Peyre sont paysans bio à La Haute Planche, à Bourbourg (59), depuis 2020. Ils produisent, sur 8,5 ha, du blé ancien panifiable et des légumes de plein champ, avec des débouchés dans la restauration collective, des Biocoop et des épiceries locales. Ils élèvent trois jeunes bufs, neuf moutons et deux chevaux de travail. Marie et Thomas ont tous deux fait le choix de pratiquer la traction animale. Thomas, qui s'est familiarisé avec la conception d'outils adaptés aux pratiques en agroécologie paysanne par le biais de l'Atelier Paysan, construit, modifie et répare des outils récupérés auprès d'anciens agriculteurs, qui sont ensuite attelés aux deux chevaux de travail. Grâce à la mise à disposition des terrains par Gaëlle, la sur de Thomas, et les missions d'intérim qu'assure Marie, le jeune couple arrive à auto-financer ses investissements et espère, dans quelques années, pouvoir vivre de son activité.
Dans le Muscadet : Des vignes et un lieu de vie chez Eco-Dyn
Louise JEAN, AuteurEco-Dyn développe, fabrique et vend du matériel et des équipements agricoles, qui sont destinés, à 80 %, au monde de la biodynamie (ex : des dynamiseurs) et, à 20 %, à lagriculture régénérative (ex : du matériel pour faire des thés de compost, des rouleaux faca ). La majorité des clients de cette entreprise sont des viticulteurs (80 %) et les autres travaillent sur des productions variées (maraîchage, arboriculture ). Ce constructeur propose aussi, depuis 2021, des formations. Léquipe dEco-Dyn est composée de six salariés. En 2020, lentreprise a déménagé sur un domaine dans le Muscadet, à Sainte-Radegonde, avec pour objectif de faire de ce domaine un lieu de vie avec des projets agricoles. Le site est composé de 12 ha de céréales, de 3 ha de prairies et des vignes en friches (abandonnées depuis 2012). Il abrite aussi un peu délevage (poules, lapins, cochons, oies) et un potager dans lequel les employés peuvent sinvestir. Un autre site, à quelques kilomètres de là, comporte 5 ha de vignes en production. Ce domaine est piloté par Robin Euvrard (agronome, vigneron et formateur chez Eco-Dyn). Il permet notamment de tester différents itinéraires techniques sur la vigne. Des brasseurs seront accueillis sur le site de Sainte-Radegonde, en 2023. Lobjectif de cette installation est daider à valoriser les cultures bio locales et de réfléchir à limplantation dune houblonnière.
Le dossier : La Bio augmentée : Les 6 réponses majeures à la crise
Sauveur FERNANDEZ, Auteur ; Laura DUPONCHEL, AuteurFace à la baisse de la consommation bio, la distribution spécialisée bio doit se réinventer, et mettre en avant une « bio augmentée ». Au sommaire de ce dossier : - Le défi de la désirabilité ; - Le défi du nouveau locavorisme ; - Le défi de l'aliment nu ; - Le défi de la biodiversité produit ; - Le défi des nouveaux formats, circuits, univers ; - Le défi du magasin relationnel et vie légère.
Dossier : Blés paysans : Quelles filières en Grand Est ?
Aurélie PARANT-SONGY, Auteur ; Emilie POQUET, Auteur ; Yoan MICHAUD, AuteurDans ce dossier, Bio en Grand Est fait un focus sur les variétés paysannes (ou variétés anciennes). Il présente des initiatives, portées par des structures du Grand Est, visant à créer, dans la région, des filières pour les variétés paysannes. 1 - Une enquête, pilotée par Bio en Grand Est, portant sur les perceptions des consommateurs à l'égard des variétés paysannes (freins à la consommation, critères de choix, produits consommés...), a révélé que la première étape de la création de filières implique de faire connaître ces produits et leur disponibilité (sensibilisation, communication lors dévènements...) ; 2 - Un panorama présente les initiatives portées par plusieurs collectifs en Grand Est uvrant pour la conservation des variétés de céréales anciennes et pour la création de filières à différentes échelles (organisation de la filière et des circuits de vente, mise en place de plateformes collectives de variétés paysannes...) ; 3 - Un focus s'intéresse au GIEE « Blés dAvenir », un groupe de 4 agriculteurs qui cultivent danciennes variétés de céréales, et à son programme dactions sur 3 ans : valorisation des productions, sécurisation des productions, conservation des sols, capitalisation des connaissances et diffusion ; 4 - Un encart présente les témoignages de personnes qui ont été formées à la panification des variétés paysannes.
Dossier : Luzerne : La reine des légumineuses cumule les atouts
Jean-Martial POUPEAU, AuteurGrâce à ses atouts agronomiques, économiques et écologiques, et à sa capacité à faire face au réchauffement climatique, la luzerne est peu à peu devenue incontournable sur les exploitations biologiques. Comme en témoignent les différents articles de ce dossier, elle peut être valorisée de multiples façons : en ensilage, en enrubannage, en foin ou en déshydratée pour l'alimentation animale, mais aussi en multiplication de semences ou encore comme fertilisant. Dans une interview, Éric Masset et Yann Martinet, respectivement président et directeur de la Coopération Agricole - Luzerne de France, font le point sur les spécificités de cette culture et sur sa filière. En 2022, en France, elle était cultivée sur 70 000 ha, dont 15 % en bio (contre 10 % de bio en 2019). Aujourd'hui, l'un des principaux défis des producteurs est de faire face aux baisses de rendement imputables aux sécheresses récurrentes. Côté déshydratation, les acteurs de la filière se réjouissent de la diminution drastique du recours aux énergies fossiles (réduction de 90 % des émissions de gaz à effet de serre par tonne de luzerne déshydratée entre 2005 et 2022). Dans un deuxième article, plusieurs semenciers (Cerience, Lidea, Bosc Izarn et Barenbrug) font le point sur leurs offres variétales et leurs stratégies pour répondre au mieux aux besoins des agriculteurs. Les trois derniers articles donnent la parole aux producteurs : - Dans la Sarthe, 10 éleveurs de ruminants et 6 céréaliers forment le GIEE "Promouvoir des échanges commerciaux bio locaux de protéines en Sarthe" ; - En Loire-Atlantique, depuis 2022, Didier Barbarit, de la ferme de Népri, fertilise ses terres avec de la luzerne ensilée ; - En Seine-et-Marne, David Roger, céréalier, a fait le choix de la jachère azotée à base de luzerne.
Dossier : Main basse sur les terres
Michel MERLET, Auteur ; Pascaline PAVARD, Auteur ; AMIS DE LA TERRE (LES), Auteur ; ET AL., AuteurCrise climatique, défrichement massif des forêts, pollutions, chute de la biodiversité, accroissement des inégalités et de la faim, conflits Pour les auteurs de ce dossier, toutes ces dérives sont liées, de façon directe ou indirecte, à la mainmise sur les terres et les ressources. Pour comprendre laccaparement des terres, il faut faire le lien avec la concentration, la financiarisation et la numérisation à outrance des oligopoles agro-industriels mondiaux, qui contrôlent toujours plus les différents maillons agricoles et alimentaires. Ainsi, 4 multinationales détiennent, à ce jour, 50 % du marché des semences et 62 % de lagrochimie, à léchelle mondiale En pharmacie animale, ce sont 6 firmes qui contrôlent 72 % du marché mondial Et leurs lobbies sont très puissants. Aujourdhui, ces géants agricoles restructurent lensemble de leurs activités autour des Big Data Par ailleurs, lartificialisation des sols a concerné 7 % des terres agricoles, ces 30 dernières années, en France. Ses impacts à court et long terme sur les propriétés des sols (capacité à retenir leau, à stocker les matières organiques ou le carbone ) et sur la biodiversité sont importants. Pour faire face à tout cela, des leviers existent : la SAFER, outil de service public mais dont le financement public réduit limite ses possibilités daction ; lassociation Terre de Liens, qui favorise laccès à la terre à de nouveaux agriculteurs ; ou sont à mettre en place, comme la création de nouveaux communs, la reconnaissance de lexistence de droits de différentes natures sur la terre et dayants droit multiples, individuels et collectifs, etc. De plus, des citoyens se mobilisent pour laccès aux ressources naturelles (sol, eau ) : les soulèvements de la terre, les collectifs bassines non merci, le forum des luttes pour la terre et les ressources naturelles avec des alliances citoyennes campagne-ville pour stopper laccaparement des terres à léchelle mondiale
Dossier : La ruée vers l'or bleu
Dominique DIOGON, Auteur ; Anne BOURGES, Auteur ; Thierry SENZIER, Auteur ; ET AL., AuteurÀ travers ce dossier, les auteurs abordent l'épineuse question de l'eau, ressource indispensable mais qui se raréfie. Leurs enquêtes les ont conduits dans plusieurs départements de France, mais aussi à l'étranger. Dans le Var, département qui a connu une forte augmentation de sa population ces dernières années, la Communauté de communes du Pays de Fayence a décidé de geler la délivrance de permis de construire sur son territoire pour quatre années. L'objectif est de limiter l'explosion des besoins dans un contexte de sécheresses fortes et récurrentes. En Auvergne, les projets de bassines ou de réserves se multiplient, créant des tensions, notamment entre les agriculteurs à l'origine de ces projets, qui expriment un réel besoin professionnel, et les autres usagers, des associations dénonçant une "aberration écologique". Deux de ces projets de bassines sont particulièrement conséquents, de respectivement 15 et 18 hectares. Aux alentours d'Ambert, dans le Puy-de-Dôme, ce sont les entreprises et les mairies qui s'adaptent à des situations de sécheresse inédites, avec des mesures de limitation des usages mises en uvre dès le mois de mars en 2023. Globalement, partout dans le monde, ce sont nos habitudes de consommation qui vont devoir évoluer, l'économie étant la première des solutions. À celle-ci, s'en ajoutent d'autres : réduire les fuites sur les réseaux d'eau potable, dessaler l'eau de mer, mieux valoriser les eaux usées... À l'échelle mondiale, le problème de l'eau pourrait être, et est déjà par endroits, à l'origine de conflits armés, en particulier le long d'une diagonale de la soif, du Maroc au Nord de la Chine, en passant par la Crimée.
Dossier spécial : La transmission
Aurélie RINGARD, Auteur ; Jean-Claude HUCHON, Auteur ; Caroline MAZAUD, Auteur ; ET AL., AuteurEn France, le secteur de la polyculture-élevage est en recul, avec la disparition, depuis les années 80, de 4 millions d'hectares de prairies à destination de l'élevage, au bénéfice des productions végétales : les grandes cultures ont remplacé le secteur bovins lait à la tête du classement des spécialisations (+ 2,6 millions d'ha entre 1982 et 2018) et, en parallèle, le secteur maraîchage continue à attirer les repreneurs. Alors que près de la moitié des éleveurs de bovins lait partiront à la retraite dans les dix prochaines années, Biolait s'attelle à la question de la transmission de ces exploitations. Ce dossier spécial regroupe les articles suivants : 1) S'installer en élevage bovin laitier : Un parcours à contre-courant ? ; 2) Projet PERLAIB : Faire le point sur sa stratégie de transmission en élevage laitier bio ; 3) Les expériences professionnelles pré-installation et leurs effets sur le métier d'agriculteur ; 4) Un groupe pilote intercommunal dans l'Huisne Sarthoise aborde le sujet de la transmission ; 5) La transmission agricole mijote depuis plus de 15 ans à la Marmite ; 6) Se faire accompagner dans son projet de transmission : Panorama de quelques acteurs agricoles ; 7) Quand les conflits d'intérêt perturbent l'accès au foncier et la transmission ; 8) L'accompagnement des cédants·es par la force du collectif en formation ! ; 9) Transmission d'exploitation : Vers de nouveaux horizons ; 10) Les difficultés de la transmission : Comment y faire face, comment rebondir ? Quand le sujet est anticipé... ; 11) S'installer par un portage de projet différent ; 12) S'installer sans la présence du cédant ; 13) Reprendre la ferme familiale, une transmission en douceur ; 14) Un vent nouveau à Bel Air ; 15) Regards croisés sur un passage de relai réussi à la Ferme de la Guilbardière ; 16) Le collectif, une philosophie pour transmettre au GAEC de la Licorne.
Dossier : Le végétal, un potentiel à développer
Laura DUPONCHEL, Auteur ; Claude AUBERT, Auteur ; Sauveur FERNANDEZ, Auteur ; ET AL., AuteurEn France, pays qui consomme le plus de viande bovine en Europe, le jeune marché des alternatives végétales à l'offre carnée est prometteur : en 2022, il s'élève à 465 millions d'euros en GMS et à 116,2 millions d'euros en magasins bio. Cet essor, soutenu par une demande caractérisée par l'émergence de nouvelles valeurs et motivations (souci de l'empreinte carbone générée par les élevages, attentes vis-à-vis du bien-être animal) et par une part croissante de consommateurs végétariens et flexitariens, est une opportunité pour le réseau bio. Ce dossier revient sur la révolution végétale, l'évolution de son offre et de sa perception auprès du public, ainsi que sur les atouts du réseau bio par rapport à la GMS. Il fournit des conseils, destinés aux gérants du réseau bio, pour optimiser les ventes.
Dossiers de la biodynamie : Élevage 1 : La place de l'animal dans l'organisme agricole
Marion LEBRUN, Auteur ; Martin QUANTIN, Auteur | COLMAR (5 Place de la Gare, 68 000, FRANCE) : MOUVEMENT DE L'AGRICULTURE BIODYNAMIQUE | 2023Dans ce premier dossier consacré à l'élevage en biodynamie, Biodynamie Recherche et le Mouvement de l'agriculture biodynamique (MABD) définissent les différentes formes dautonomie que lorganisme agricole à la fois suscite et implique. La notion de présence animale dans les fermes est explorée, en s'intéressant au rôle agricole de chaque animal et à lintérêt de travailler en collaboration avec différentes espèces. Ensuite, la problématique du devenir des mâles dans la ferme est abordée. Pour terminer, ce dossier interroge lévolution du rapport de l'humain au vivant, en lien avec la pratique de la biodynamie.
Dossiers de la biodynamie : Élevage 2 : Accompagner l'animal tout au long de sa vie
Marion LEBRUN, Auteur ; Martin QUANTIN, Auteur | COLMAR (5 Place de la Gare, 68 000, FRANCE) : MOUVEMENT DE L'AGRICULTURE BIODYNAMIQUE | 2023Dans ce second dossier consacré à l'élevage en biodynamie, Biodynamie Recherche et le Mouvement de l'agriculture biodynamique explorent les liens imbriqués entre les animaux délevage, les éleveurs et la société. La première partie de ce dossier s'intéresse à la conduite du troupeau et à la conciliation des besoins de léleveur avec ceux des animaux, en respectant leur intégrité, ainsi que leurs besoins comportementaux. Dans une seconde partie, cest la question de la santé et du bien-être qui est traitée, à travers les pratiques de soins et dalimentation. La troisième partie est consacrée à la question de la sélection de races adaptées à lagriculture biodynamique : Comment concilier les impératifs de production avec les spécificités des systèmes de production et du territoire, tout en préservant la biodiversité des races ?
Dossiers de la biodynamie : Élevage 3 : Animal, éleveur et société
Marion LEBRUN, Auteur ; Martin QUANTIN, Auteur | COLMAR (5 Place de la Gare, 68 000, FRANCE) : MOUVEMENT DE L'AGRICULTURE BIODYNAMIQUE | 2023Dans ce troisième dossier consacré à l'élevage en biodynamie, Biodynamie Recherche et le Mouvement de l'agriculture biodynamique explorent les questions liées à la mort des animaux délevage. La première partie de ce dossier traite de l'insatisfaction des éleveurs concernant les conditions de mise à mort des animaux (interdiction d'abattage des animaux à la ferme...), au travers des questions du respect de l'animal et de son bien-être (stress lors du transport...), et de la responsabilité de l'éleveur. Avec la remise en cause de l'existence de l'élevage par, notamment, le mouvement végane, les éleveurs et les éleveuses en biodynamie se sont interrogés sur la place que l'élevage paysan pouvait occuper, entre les deux extrêmes que sont l'élevage industriel et l'abolition de l'élevage, et ont formulé, dans une deuxième partie, 6 propositions, en réponse à ces préoccupations (relation réciproquement bénéfique entre l'animal et l'homme ; être reconnaissant de ce que l'animal nous donne ; ne pas (se) cacher la mort ; etc.). La troisième partie s'intéresse à différents aspects du bien-être de l'éleveur, en lien étroit avec la présence animale, mais également en lien avec ses pairs et avec le monde extérieur.
Élevage des veaux sous la mère ou avec une nourrice en production laitière : Systèmes de garde permettant un élevage respectueux des animaux
Gilles WEIDMANN, Auteur ; Sophie THANNER, Auteur ; Anet SPENGLER NEFF, Auteur ; ET AL., Auteur | FRICK (Ackerstrasse 113, Case Postale 219, CH-5070, SUISSE) : FIBL (Institut de recherche de l'agriculture biologique) | 2023De plus en plus de productrices et de producteurs laitiers font le choix de garder les veaux sous la mère au-delà des premières heures de vie, tout en maintenant la traite. Lobjectif est de renforcer la relation naturelle entre la vache et son veau. Cette fiche technique, qui s'appuie sur l'expérience de plusieurs éleveuses et éleveurs de bovins bio en matière délevage des veaux sous la mère ou avec une nourrice, propose des méthodes d'élevage des veaux conformes aux besoins de lespèce. Elle explique comment organiser lélevage des veaux sous la mère ou avec une nourrice et comment adapter laménagement de létable. Les fermes décrites sont localisées en Suisse, en Allemagne et au Royaume-Uni.
Énergies fossiles dans nos assiettes : La face cachée des engrais
Sarah CHAMPAGNE, Auteur ; Manon CASTAGNÉ, Auteur ; Catherine MOLLIERE, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTREUIL (MUNDO M, 47 Avenue Pasteur, 93 100, FRANCE) : AMIS DE LA TERRE (LES) | 2023Dans ce rapport, l'association Les Amis de la Terre France met en lumière les liens étroits entre lindustrie des engrais azotés et celle des énergies fossiles. Elle indique que la fabrication des engrais renforce notre dépendance aux énergies fossiles, avec un coût environnemental exorbitant et des risques géopolitiques. De plus, indexé sur les fluctuations du prix du gaz, le prix des engrais azotés, en hausse, est un facteur-clé dans linflation des produits alimentaires. Face aux critiques sur limpact climatique et énergétique des engrais, lindustrie promeut notamment le remplacement des énergies fossiles nécessaires à la fabrication dengrais par des énergies soi-disant renouvelables, et la limitation des émissions de CO2 par des dispositifs de captation et de stockage de carbone (CCS, « carbon capture and storage »), voire même par des mécanismes de « compensation carbone ». En réalité, ces fausses solutions sont soit immatures, soit inefficaces ou nécessitent elles-mêmes beaucoup dénergies fossiles pour fonctionner. Les Amis de la Terre prônent une sortie de lagriculture intensive et de lélevage industriel pour retrouver le cycle naturel de lazote, la réforme de la PAC et le remplacement des engrais chimiques par des légumineuses.
Energy scarcity and rising cost: Towards a paradigm shift for livestock
Marc BENOIT, Auteur ; Anne MOTTET, AuteurFace à la pénurie mondiale d'énergie et aux prix croissants de celle-ci, les filières d'élevage, en France, s'avèrent particulièrement vulnérables du fait de leurs dépendances aux cultures dédiées à l'alimentation des animaux (céréales, légumineuses...). En effet, l'augmentation du coût de l'énergie induit une augmentation des coûts de production des élevages, une nécessaire augmentation du prix de vente des animaux, pouvant entraîner une baisse de consommation des produits de l'élevage et, in fine, une baisse de revenu pour les éleveurs. Face à ce constat, les auteurs de cet article tirent deux conséquences qui leur paraissent inévitables et à partir desquelles il sera possible pour l'élevage de s'orienter vers un changement de paradigme : - réduire la part des terres arables dédiées à la production d'aliments du bétail afin d'y cultiver des productions plus rentables ; - s'appuyer davantage sur les terres à faible potentiel ou difficilement mécanisables pour l'alimentation animale. Cela devrait impliquer une baisse du cheptel national et une redistribution des élevages sur le territoire, une modification des types d'animaux élevés et de leurs caractéristiques, et une adaptation des filières et du régime alimentaire des consommateurs. Cependant, un tel changement de paradigme pourrait s'avérer bénéfique face au changement climatique et aux problématiques liées à l'alimentation humaine.
Epiciers, boulangers : ensemble, plus forts
Cécile BERGOUGNOUX, AuteurLe Grap, Groupement régional alimentaire de proximité, à Lyon, est une coopérative qui réunit des activités de transformation et de distribution dans lalimentation bio-locale. Intéressé par le travail de ce Grap, Vincent Blot, épicier dans le Puy-de-Dôme, a initié une structure proche, la Coopérative auvergnate dalimentation de proximité (Caap), qui a reçu des fonds de France active Auvergne pour son lancement. Cinq entreprises, impliquées dans la transformation et la distribution en circuit court et bio, sont actuellement hébergées juridiquement par la coopérative.
Etalement de la production dagneaux bio à léchelle des élevages : parfois faisable, rarement acceptable
Le projet Casdar RéVABio (2020-2023) vise à améliorer le taux de commercialisation, sous le label AB, des agneaux élevés en bio (le but est ainsi déviter les « fuites » vers les filières conventionnelles lors de la commercialisation des agneaux bio). Pour cela, il a cherché à améliorer la correspondance entre les périodes de production et de consommation de viande dagneaux. Cette dernière est fortement saisonnée, avec un pic important de consommation autour de Pâques (en mars - avril). En agriculture biologique, les agneaux ne sont pas forcément disponibles aux moments de forte demande, en particulier dans les bassins herbagers (partie Nord et Nord-Ouest de la France) où les agneaux naissent majoritairement au printemps et sont vendus à lautomne (alors que la demande en viande dagneaux est faible à cette saison). Le projet RéVABio a ainsi étudié plusieurs itinéraires de production pour améliorer, au sein dun élevage biologique, ladéquation entre les ventes dagneaux bio et les périodes de demande : effectuer du report dagneaux élevés à lherbe, faire de lavance de saison, mettre en place deux périodes dagnelages, fractionner les agnelages, produire des agneaux tardons Des entretiens ont ensuite été menés auprès de 17 éleveurs ovins biologiques, répartis dans plusieurs bassins de production, afin de connaître leur avis sur ces techniques détalement de la production (faisabilité, points faciles à mettre en uvre, craintes ). Ce diaporama présente, pour chacune des techniques détalement, une synthèse des réponses obtenues. Les itinéraires avec report des agneaux semblent les plus acceptables par les éleveurs.
Étude de la vente directe en agriculture biologique : Avril-octobre 2023
Depuis 2014, lObservatoire national de lagriculture biologique réalise une enquête en ligne auprès des agricultrices et des agriculteurs sur la vente directe de leurs produits bio. En 2023, lenquête a fait lobjet dune étude approfondie, enrichie par des entretiens auprès dune dizaine de productrices et de producteurs, qui a permis la mise en place de la première typologie nationale des exploitations bio en vente directe. Afin de restituer les résultats et les conclusions de cette étude sur la vente directe en AB, lAgence BIO a organisé un webinaire, le 15 novembre 2023. Ce document en est le support de présentation. Il traite, notamment, des points suivants : - Chiffres-clés des circuits courts et de la vente directe en France ; - Diversité des structures d'exploitations bio en vente directe (taille, produits commercialisés, transformation, lieux de vente...) ; - Identification de 5 profils d'exploitations ; - Motivations, obstacles et enjeux autour de la vente directe.
Événementiel et sensibilisation : Opération séduction : Les GAB à la rencontre du grand public
Julien BASTIDE, AuteurDepuis 2022, les évènements organisés par les quatre GAB bretons ayant pour objectif de convaincre le grand public de la plus-value de la consommation biologique et locale ont trouvé un nouveau souffle, avec des formats festifs et ludiques. Si la fidélisation des consommateurs bio est un enjeu important, c'est aux consommateurs non convaincus des bienfaits de la bio, ceux qui n'achètent pas ou peu de produits biologiques et locaux que sont destinées ces initiatives. Cet article présente différents types de manifestations organisées par le réseau GAB-FRAB breton et ses partenaires. Ces opérations (circuits de randonnées avec pauses gourmandes, stands pédagogiques, campagnes de communication, fermes ouvertes, défis foyers, concours de cuisine, ateliers jardinage...), qui mobilisent de nombreux acteurs locaux, permettent de rapprocher les consommateurs des producteurs et des points de vente ; certaines pourraient être mutualisées à l'échelle de la région.
L'expérience du Système Participatif de Garantie chez BioEspuña
Julie HUGUES DIT CILES, Auteur ; Stéphane MAILLARD, AuteurEn février 2023, un groupe de consommateurs dagrumes bio est parti rencontrer des paysans en Murcie (dans le sud-est de lEspagne), en vue de créer un Système Participatif de Garantie (SPG). Lobjectif de cette initiative était de rapprocher, au maximum, les producteurs de la coopérative BioEspuña (agrumes, fruits méditerranéens et tropicaux et huile d'olive) des consommateurs finaux, en Occitanie, à travers un réseau de circuits courts (AMAP, groupement d'achats...), afin de limiter la dépendance de ces agriculteurs biologiques paysans aux intermédiaires et aux spéculateurs. Au-delà de l'objectif de certification citoyenne, les visites de fermes effectuées lors de ce voyage ont permis, au groupe, de découvrir le contexte local (zone semi-aride) et ses enjeux, d'échanger et de créer du lien avec les producteurs.
Farmers concerns in relation to organic livestock production
Carmen MANUELIAN, Auteur ; Sophie VALLEIX, Auteur ; Massimo DE MARCHI, Auteur ; ET AL., AuteurCette étude décrit les perceptions déleveurs biologiques européens vis-à-vis de leur production animale, de la commercialisation de leurs produits et de lutilisation dintrants autorisés et encadrés par la réglementation bio, mais pouvant être controversés (ex : les antibiotiques, les antiparasitaires, les vitamines de synthèse, la paille conventionnelle pour la litière des animaux). Pour cela, une enquête a été menée dans 13 pays européens. Les réponses de 426 éleveurs bio ont été analysées, dont 46,2 % se situent dans le bassin méditerranéen (MED) et 53,8 % dans le Nord-Ouest de lEurope (NOE). Au travers de ce questionnaire, il a été demandé aux éleveurs dindiquer limportance de plusieurs thématiques pour leur élevage. Ces éleveurs ont identifié « lalimentation / la nutrition », la « santé animale » et le « bien-être » comme les thématiques les plus importantes. Les éleveurs du NOE ont également indiqué que la « réglementation biologique » était importante, tandis que les éleveurs de ruminants du MED ont souligné limportance de la « rentabilité » et de la « commercialisation ». Du point de vue de la santé animale, 61 % des participants n'ont pas traité leurs animaux au cours de l'année écoulée. Ceux qui ont traité ont majoritairement utilisé des traitements conventionnels (dans le respect de la réglementation bio), suivis par de la phytothérapie. Ils utilisent peu dantibiotiques. Dans le MED, les principales sources d'informations sur les traitements alternatifs sont les vétérinaires (> 60 %) et Internet (> 32 %). Dans le NOE, ces informations proviennent majoritairement d'autres agriculteurs pour les éleveurs de ruminants (> 63 %) et de vétérinaires pour les éleveurs de monogastriques (> 77 %). Les éleveurs du NOE commercialisent au travers de plusieurs canaux : vente directe, vente à des coopératives / industries alimentaires, et vente sur les marchés locaux ; tandis que, dans le MED, ils commercialisent plutôt via un seul canal, les industries alimentaires arrivant en premier, principalement pour les éleveurs de ruminants.
Les femmes aussi aiment la bière !
Elodie DE MONDENARD, AuteurEn Auvergne, la filière brassicole bio se développe, avec l'essor de brasseries artisanales : en 2023, il existait 24 microbrasseries bio et/ou Nature & Progrès sur ce territoire. Ces brasseuses et brasseurs sont à la recherche d'approvisionnements bio ET locaux et c'est grâce aux initiatives de deux femmes, toutes les deux installées dans le Puy-de-Dôme, qu'ils peuvent en partie y parvenir. Leurs témoignages (émergence des projets, formation, installation, premières récoltes et transformations...) sont rapportés dans cet article. Lucile Comptour a créé, en 2017, la Malterie des Volcans, l'une des 10 malteries françaises. Chaque année, elle y produit 400 tonnes de céréales maltées, approvisionnée par 10 à 15 céréaliers locaux et à destination de 50 brasseries clientes. Nellia Pelardy, de la ferme "Cours Cocotte", s'est lancée dans la production de houblon. Sa première récolte certifiée bio a été réalisée en 2023. Toutes les deux s'évertuent à s'adapter, d'une part, aux exigences et aux besoins de leurs clients brasseurs et, d'autre part, à la variabilité inter-annuelle de leurs productions en lien avec les conditions pédoclimatiques changeantes.
Femmes en groupes non-mixtes et transitions agroécologiques
Iris AMIDEY, Auteur ; Sixtine PRIOUX, Auteur ; Anaïs FOUREST, AuteurLe Réseau Civam, lAdage 35 et la fondation GoodPlanet ont souhaité mesurer la contribution des agricultrices à la transition agroécologique : durabilité économique, sociale et environnementale, ainsi quune dimension liée à la personne. Létude se déroule sur 3 ans et six paysannes ont participé à un premier état des lieux.
La Ferme de Roger : La recherche de l'autonomie au rythme des saisons
René (de) PAULIS, AuteurNathalie et Roger Abalain élèvent un petit troupeau de vaches de race Bretonne Pie Noir bio (10 mères), avec transformation fromagère (crème, beurre, yaourts, fromages, riz au lait et Gwell) et vente directe (magasin à la ferme et marché). Les vêlages sont groupés en février ou mars, ce qui permet une mise à l'herbe rapide des nouveaux-nés et une montée de lait plus rapide pour les mères (qui bénéficient de la pousse de l'herbe de printemps). Au terme du bail du premier site qu'ils occupaient, les éleveurs se sont installés, en 2009, à Plouharnel (56), sur un site de 8 ha, où tout était à construire : maison d'habitation, bâtiment d'élevage, locaux de transformation et de vente à la ferme. Quatre années ont été nécessaires pour réaliser les travaux, principalement en auto-construction. La ferme est plutôt isolée, ce qui aurait impliqué un coût considérable pour la raccorder au réseau EDF ; alors, les éleveurs ont mis en place une installation qui leur permet d'être autonomes en électricité (chauffe-eau solaire, panneaux photovoltaïques sur toiture, éolienne, batteries...). Dans cet article, Roger Abalain fait un retour sur ces travaux.
Fermebioscopie : D'une installation hors-cadre à une future association familiale
Julia MAFFRE, AuteurEn 2017, Anthony Marsollier, non issu du milieu agricole, s'est installé, à 45 ans, en tant qu'éleveur de bovins lait bio, en Mayenne. Il a choisi un système herbager simplifié. En 2019, Enzo, son fils, a réalisé un apprentissage sur l'exploitation. Aujourd'hui, Enzo est salarié à la ferme et apporte ses compétences en gestion de cultures, ce qui permet à Anthony de se concentrer sur la gestion du troupeau (santé des animaux, qualité du lait...). Cet article explique les actions mises en uvre sur l'exploitation pour gagner en efficacité et dégager du revenu, dans le but de permettre l'installation d'Enzo.
Fermes en mode collectif
Aurélie SÉCHERET, AuteurDans un contexte où le renouvellement des générations agricoles est un enjeu critique pour l'avenir de l'agriculture en France, des modèles alternatifs viennent redessiner le rapport à la terre, au travail et au territoire : les fermes collectives, sous un statut de GAEC ou de Scop. Cet article présente deux fermes collectives : 1 - La Ferme des Volonteux, créée en 2011 sur 25 ha, près de Valence (26), compte 10 associés, aidés de 15 salariés. Ses activités (en bio) sont très diversifiées : maraîchage, arboriculture, élevage et boulangerie, avec un magasin-épicerie à la ferme, de la livraison en circuit court, de l'accueil (conférences, formations, jardin pédagogique) et deux boutiques (friperie et naturopathie). 2 - Le GAEC Radis et Compagnie, à Montflours (53), compte 5 associés et 3 salariés. On y produit : des céréales qui sont ensuite transformées en farines, en pains et en galettes de sarrasin ; une quarantaine de légumes ; du lait et une grande sélection de produits laitiers ; de la viande bovine. Les produits, commercialisés en Amap, nourrissent 200 familles. Les installations collectives présentent de nombreux avantages : elles favorisent l'emploi, les productions diversifiées et complémentaires, la biodiversité et l'autonomie alimentaire locale. Parmi les structures accompagnant les installations collectives, figure le réseau Fermes partagées, en Auvergne-Rhône-Alpes, qui milite pour diffuser et faire reconnaître le modèle coopératif (les Scop) par les instances agricoles, notamment pour permettre l'accès aux subventions et aux aides à l'agriculture. Céline Riolo, co-directrice du réseau Fermes Partagées, décrit les avantages et les inconvénients de ce statut. Un encart est consacré à la communauté Longo Maï, précurseuse des fermes collectives et présente, depuis les années 70, en France et en Europe.
Filière caprine : Comment résister face à la crise ?
Frédéric RIPOCHE, AuteurEntre inflation, synonyme de coûts de production plus élevés, et perte de pouvoir dachat des consommateurs, la filière laitière caprine bio souffre. Les volumes produits sont excédentaires, la part de lait bio déclassé en conventionnel augmente et les opérateurs ne cherchent plus de nouveaux producteurs en AB. Éleveurs et opérateurs cherchent des solutions, à limage de ces 17 producteurs du groupement Lait Chèvre Bio Ouest (LCBO) qui réfléchissent à un projet pour la restauration hors domicile : LCBO serait metteur en marché, et leur laiterie/fromagerie habituelle transformerait leurs produits (en fromage blanc et yaourts). Plusieurs cantines de Vendée, des Deux-Sèvres et du Maine-et-Loire sont intéressées et ces producteurs veulent y croire. Développer de nouveaux débouchés et ne pas augmenter la production, telle est la tendance, et toutes les pistes sont à prendre en compte, comme lengraissement de chevreaux de lait, la monotraite ou lélevage des chevrettes de renouvellement sous la mère.
Filière laitière : Mieux partager la valeur pour assurer un élevage durable en France
Elyne ETIENNE, Auteur ; Thomas UTHAYAKUMAR, Auteur ; Christophe ALLIOT, Auteur ; ET AL., Auteur | BOULOGNE-BILLANCOURT (6 Rue de l'Est, 92 100, FRANCE) : FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH) | 2023Dans ce document, la Fondation pour la Nature et l'Homme (FNH) s'attelle à l'étude des aspects socio-économiques, ainsi qu'à la compréhension de la structuration de la filière laitière, pour caractériser les causes de l'impasse économique dans laquelle la filière se trouve. Cette publication présente d'abord la filière laitière, florissante mais de plus en plus inégalitaire, et s'intéresse notamment : aux résultats de la loi Egalim 1, à l'explication des inégalités croissantes dans la filière laitière (oligopoles de l'industrie laitière et de la grande distribution). L'évolution du partage de la valeur et des bénéfices générés par les ventes de produits laitiers (entreprises de l'aval...) est abordée, avec un focus sur la brique de lait et sur la plaquette de beurre pour illustrer les inégalités entre différents maillons de la filière. Suite aux résultats de cette étude, la FNH formule des propositions en faveur d'un plan ambitieux de transformation de la filière laitière.
Une fromagerie collective dans les Monts du Lyonnais
Yasmina LEMOINE, AuteurDepuis 2020, à Saint-Denis-sur-Coise (42), la fromagerie AlterMonts valorise, en fromages, le lait bio produit par un collectif de 9 paysan·nes des Monts du Lyonnais. Cette fromagerie est l'aboutissement d'une aventure, débutée en 2015, par des éleveur·euses qui souhaitaient valoriser leur lait et poursuivre leurs démarches de changement de pratiques vers l'agroécologie. Cet article revient sur l'émergence du projet, sur la mise en place d'un GIEE et sur les actions mises en uvre pour le développement de la fromagerie.
Galerie des acteurs de la bio 2023
BIO-LINEAIRES, AuteurLes 24 acteurs bio présentés dans ce dossier (grossistes, fournisseurs, entreprises, importateurs, gestionnaires de marques, distributeurs, transformateurs), qu'ils soient historiques ou start-ups innovantes, sont tous animés par une volonté de résilience, de rigueur et de performance sur leurs marchés. Ces entreprises sont de tailles différentes : certaines sont des PME, d'autres des réseaux de magasins indépendants. Dans ce dossier, chacun de ces 24 acteurs présente ses produits et ses engagements (santé humaine, biodiversité, conditions de vie des producteurs), ainsi que ses innovations.
Gender-Sensitive Assessment on Participatory Guarantee Systems (PGS) in the Pacific Small Island Developing States (SIDS)
IFOAM Organics International et Mountain Partnership ont collaboré pour promouvoir la mise en place de systèmes alimentaires durables dans des régions aux écosystèmes fragiles, en développant des pratiques agroécologiques. Ils se sont notamment intéressés à la place des femmes et aux opportunités quoffrent les systèmes conduits en agriculture biologique pour les aider à sémanciper. Pour certifier et garantir le respect des pratiques bio, il est possible de mettre en place des systèmes participatifs de garantie (SPG). Ces systèmes sont principalement mis en uvre dans des pays en voie de développement, en alternative à la certification par tierce partie. Cette étude porte ainsi sur le rôle des femmes et sur leurs initiatives au sein des SPG, en prenant les îles du Pacifique comme cas détude (Fidji, Palau, Papouasie de Nouvelle Guinée, Samoa, Îles Salomon, Tonga et Vanuatu). Ce rapport commence par apporter des éléments de contexte, en décrivant le type dagriculture pratiqué dans ces îles, en apportant des informations sur le niveau de sécurité alimentaire et en détaillant le rôle des femmes dans le système alimentaire. Il effectue, ensuite, un état des lieux des SPG déjà existants, des besoins pour mieux encadrer/certifier les pratiques biologiques et de la place des femmes dans les systèmes bio. Il effectue notamment un focus sur le Système de garantie biologique du Pacifique (POGS) et sur le rôle de POETCom (Pacific Organic and Ethical Trade Community) qui sefforce de développer des SPG, notamment dans les îles Tonga. Globalement, lintégration du genre dans les systèmes en AB en est encore à ses débuts et POETCom est lune des rares organisations à prendre clairement des mesures pour combler cette lacune. Par ailleurs, la crise Covid-19 a de forts impacts sur le financement des SPG : les aides extérieures qui permettent de les financer sont plus précaires depuis cette crise sanitaire.
Heureux qui communique
Amandine LEDREUX, AuteurDans les Côtes d'Armor, à Montstéru, Yann Chéritel a repris la ferme laitière familiale en 2016. Très vite, il prend conscience que le système en place ne lui convient pas et entame une conversion à l'agriculture biologique. La ferme est certifiée AB depuis 2019. Yann s'oriente également vers un système plus herbager, accompagné par le CEDAPA, et met en place la transformation à la ferme : la moitié des 220 000 litres de lait produits sont ainsi transformés en yaourts et commercialisés localement dans différents réseaux (GMS, épiceries locales, restauration collective, vente directe). Le reste du lait est vendu à Biolait. Autre fer de lance de Yann : la communication. Présent sur différents réseaux sociaux, sur lesquels il partage le quotidien de sa ferme, l'éleveur est convaincu que, pour vendre sa production, il faut savoir se faire connaître.
Un horizon pour les fermes d'élevage : Restructurer et diversifier
Claire ESCANDE, Auteur ; Louise LE PROVOST, Auteur ; Elyne ETIENNE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2023Entre 2010 et 2020, le nombre d'exploitations en élevage a baissé de 30 %. Confrontée à des difficultés pour transmettre les exploitations (difficile accessibilité financière de certaines fermes, inadéquation entre l'offre de fermes à reprendre et la demande des porteurs de projet, faible attractivité du métier d'éleveur...), la population agricole ne dispose que d'un faible taux de renouvellement (2/3 des départs seulement sont compensés par des installations). Face à ces problématiques, certains cédants et/ou repreneurs se tournent vers une restructuration et une diversification des productions de fermes délevage, avec des pratiques agroécologiques, pour assurer la transmission de l'exploitation. Cette étude, réalisée conjointement par la FNAB (Fédération Nationale dAgriculture Biologique), la Fondation pour la Nature et lHomme et par Terre de Liens, explore les bienfaits socio-économiques et environnementaux de cette solution, son coût et, à l'occasion du projet de loi de finances pour le budget 2024 et du Pacte-Loi dOrientation et dAvenir Agricoles (PLOAA), elle s'intéresse aux moyens à mobiliser pour rendre possible sa généralisation. Cette étude, qui sappuie sur 12 cas typiques de structuration avec des fermes qui sont toutes maintenant en agriculture biologique, ainsi que sur des entretiens avec des professionnels de terrain, a permis d'identifier les conditions pour le développement de projets de restructuration et de formuler des recommandations de politiques publiques visant à accélérer le développement de cette solution qui vient répondre à la double urgence du renouvellement générationnel et des défis environnementaux.
Limportance des enjeux de la coexistence et de la confrontation entre bio et non-bio
Pierre GASSELIN, Auteur ; Geneviève N'GUYEN, Auteur ; Thomas POMÉON, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 07 (147 Rue de l'Université, 75 338, FRANCE) : INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement) | 2023Cette communication montre en quoi la coexistence et la confrontation de lagriculture biologique (AB) avec les agricultures non-bio sont un enjeu de connaissance et daccompagnement, notamment dans la période actuelle dinterrogations sur le développement de lAB. Dans le projet DEFIBIO, les chercheurs ont porté une attention particulière aux situations de coexistence, dans et entre les exploitations agricoles, resituées dans des territoires, des organisations professionnelles, des filières, des marchés et des politiques publiques. La coexistence peut impliquer des situations de concurrence, de confrontation, mais aussi de collaboration (apprentissage de pratiques écologiques ) et de réflexion (sur les pratiques telles que la confusion sexuelle ou le chauffage des serres). La coexistence conduit à des enjeux de coordination (par exemple dans les arbitrages dune CUMA, entre les agriculteurs bio et les non bio), de visions dans linnovation (les innovations de lagriculture biologique reposent sur des représentations de la nature différentes de celles de lagriculture conventionnelle) et peut conférer des capacités dadaptation (certaines coopératives mixtes peuvent jouer avec des opportunités présentes sur les marchés bio ou sur les marchés non bio).
Les incidences économiques de laction pour le climat
Jean PISANI-FERRY, Auteur ; Selma MAHFOUZ, Auteur | PARIS Cedex 07 (20 Avenue de Ségur, TSA 90725, 75 334, FRANCE) : FRANCE STRATÉGIE | 2023Préparé à la demande de la Première ministre par France Stratégie, ce rapport vise à améliorer la compréhension des impacts macroéconomiques de la transition climatique, en vue de décisions politiques. Il prend appui sur onze rapports thématiques, auxquels ont participé une centaine d'experts, et couvrant différents thèmes (Bien-être, Compétitivité, Dommages et adaptation, Indicateurs et données, Enjeux distributifs, Inflation, Marché du capital, Marché du travail, Modélisation, Productivité et Sobriété). Une synthèse présente, en 18 points, des analyses et des recommandations issues de ces travaux. À la différence de précédents travaux en macroéconomie qui ont traité de l'enjeu climatique dans une perspective de long terme, ce rapport aborde le sujet dans une perspective à court terme. Ce document s'organise en deux parties : la première traite de la transition plutôt dans une perspective internationale ; la deuxième, moins conceptuelle et plus concrète, porte sur lhorizon 2030 et elle est centrée sur la France, dans le contexte aujourdhui déterminé par lenvironnement européen.
Installations agricoles : Des solutions foncièrement inédites ?
Yann KERVENO, AuteurL'accès au foncier représente toujours un frein important pour les candidats à l'installation en agriculture, avec des prix souvent rédhibitoires et des banques qui ne suivent pas forcément. Dans ce contexte, de nouvelles solutions, portées par des investisseurs particuliers ou des fonds d'investissement, s'offrent aux porteurs de projet : montage en société, start-up, portage de foncier ou d'activité... Cécile Gazo s'y est intéressée, dans le cadre de sa thèse en sociologie à l'école d'agronomie de Toulouse (INP-Ensat). À travers les témoignages de jeunes agriculteurs, en agriculture biologique ou conventionnelle, plusieurs de ces dispositifs sont présentés dans cet article : - l'épargne citoyenne proposée par la start-up Fermes En ViE (FEVE) ; - les grappes de fermes proposées par l'entreprise à mission Eloi ("découpage" de fermes en petites unités plus abordables) ; - la création d'une Société Civile d'Exploitation Agricole (SCEA) ; - l'appui d'une Coopérative d'Installation en Agriculture Paysanne (CIAP) ; - la mise en commun de l'assolement de plusieurs exploitations à travers la création d'un Groupement d'Intérêt Économique (GIE).
Jean-Michel Cellier-Courtil : Plus de 30 ans d'engagement à Nature & Progrès
NATURE & PROGRES, AuteurEn 1978, Jean-Michel Cellier-Courtil a rejoint son père sur la ferme familiale, en GAEC, à Saint-Saturnin (63), alors en polyculture-élevage bovins lait conventionnels. Au fil du temps, il a fait évoluer la ferme vers la bio, sous mention Nature & Progrès, avec des grandes cultures et un troupeau de vaches allaitantes. La ferme, l'EARL de la Pereire (créée au départ à la retraite des parents de Jean-Michel, en 1997), s'étend, aujourd'hui, sur 290 ha, répartis sur 12 communes. Jean-Michel est appuyé par deux salariés et un apprenti pour les travaux de la ferme, et Chantal, son épouse, s'occupe de l'administratif. Dans ce bio-portrait, Jean-Michel évoque les rencontres qui l'ont marqué dans son cheminement vers l'agriculture biologique et les responsabilités qu'il a assumées au sein de différentes structures (Chambre d'agriculture, SICARAPPAM, Auvergne Biologique...). Il explique aussi, notamment, son attachement particulier à la mention Nature & Progrès.
Jérôme Martinez, un brasseur de convictions
Catherine CHALOM, AuteurCe portrait retrace le parcours atypique de Jérôme Martinez, un montreuillois qui est devenu, en 2023, sommelier en bière (ou « biérologue »). Après une carrière consacrée à l'aide aux sans-papiers, Jérôme Martinez a quitté la CIMADE en 2012. C'est ensuite, par le biais de l'association « Le sens de l'Humus » qu'il a rencontré Florent, qui souhaitait céder sa micro-brasserie. Après un an de formation auprès de Florent, Jérôme a repris l'entreprise en 2013. Il a commercialisé ses bières localement, sous la mention Nature & Progrès, de 2014 jusqu'à fin 2022, lorsqu'il a pris, après deux années difficiles, la décision douloureuse de placer la micro-brasserie en liquidation. Auteur de deux livres (Faire sa bière à la maison ; La Bière pour les nuls), Jérôme a acquis une notoriété en tant qu'expert. Il se reconvertit, aujourd'hui, dans le métier de sommelier en bière pour apporter ses conseils aux brasseurs, mais aussi aux acheteurs (restaurants, bars...).
Livre blanc : Le renouvellement des actifs en élevage bovin, ovin et caprin
Delphine NEUMEISTER, Auteur ; Emmanuel BEGUIN, Auteur ; Christophe PERROT, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149, Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : CONFÉDÉRATION NATIONALE DE L'ÉLEVAGE | 2023Depuis de nombreuses années, la population déleveurs de ruminants est vieillissante. Dans les 10 prochaines années, la moitié dentre eux sera partie à la retraite. En parallèle, tous les ans, des milliers de jeunes et de moins jeunes, issus du monde agricole ou non, font le choix de lélevage, sinstallent ou deviennent salariés, mais de manière insuffisante par rapport aux besoins de la production de lait et de viande en France. Pour accompagner le renouvellement des générations déleveurs, et plus généralement des actifs dans les exploitations avec élevage, les professionnels du secteur appellent à la prise urgente de mesures par les décideurs politiques. Comme en 2019, ils publient un « livre blanc » où ils dressent un état des lieux de la situation. Ils identifient les différents freins à linstallation, à la transmission, ainsi qu'au développement du salariat. Pour finir, ils formulent 27 propositions concrètes pour mieux former, conseiller, suivre, inciter, encourager les futurs éleveurs et surtout maximiser leurs chances de réussir leur projet et de pérenniser leur activité.
Loïc Guines, président de lAgence Bio : "Il faut se mobiliser tous azimuts" ; Les Culturales : Crise de la bio : quels atouts pour la surmonter ? ; Productions légumières : Une nécessité : optimiser les ventes ; Prince de Bretagne : "Soutenir les nouveaux bio"
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, AuteurFace au contexte de crise que traverse aujourdhui la bio, pour Loïc Guines, président de lAgence BIO, « il faut se mobiliser tous azimuts ». En effet, différents leviers sont mobilisables, mais il faut agir maintenant, face aux grandes difficultés des producteurs et des filières. Ainsi, il est nécessaire de dynamiser fortement la consommation, notamment par plus de communication, la campagne BioRéflexe en cours devant être renforcée et relayée au niveau régional. Il faut aussi un soutien plus affirmé de lÉtat, dautant plus si on veut atteindre lobjectif, à lhorizon 2030, de 21 % de SAU en bio. La loi Egalim est aussi un levier et tout doit être fait pour atteindre les objectifs fixés. Les exportations peuvent aussi offrir des débouchés et ainsi limiter les déclassements de produits bio en conventionnel. Le constat est partagé par nombre dacteurs interviewés ici : la bio présente des atouts à mettre en valeur pour surmonter cette crise, comme ses externalités positives. Sil faut renforcer la communication et, notamment, éduquer les enfants, le cahier des charges doit aussi évoluer pour prendre en compte de nouvelles attentes des consommateurs : bien-être animal, certes, mais aussi équité. Chacun a son rôle à jouer, comme, par exemple, pour les légumes en GMS, promouvoir lorigine France malgré le contexte inflationniste et la baisse de consommation. Il faut aussi optimiser loffre pour assurer une vraie reprise du marché et sappuyer sur certains constats : en grande distribution, les îlots bio bien identifiés sont un plus pour les ventes et le drive reste bien placé pour les produits issus de lAB. A noter que les hausses de prix observées sont plus marquées en conventionnel, ce qui peut être aussi un autre argument en faveur de la bio.
Mémoires terrestres
Depuis les forêts himalayennes de son enfance jusquaux tribunes de lONU, Vandana Shiva offre, pour la première fois, le récit de son combat pour la vie et pour la Terre. Dans une écriture à la fois sensible et rebelle, elle revient sur près de cinquante années de lutte contre la déforestation et contre laccaparement de leau et des semences. Défenseuse infatigable de lautonomie alimentaire, des connaissances autochtones et de la démocratie directe, elle établit, par ses actes et par sa pensée, les liens entre crise écologique, patriarcat et capitalisme. Lutte contre les OGM, catastrophe de Bhopal, mouvement Chipko : ces Mémoires terrestres font retraverser un demi-siècle de résistances planétaires en faveur de lécologie et de la Terre-Mère. Par son destin hors du commun, la militante indienne incarne lidée, aux côtés de tant dautres, que les femmes sont « les véritables gardiennes des connaissances liées à la biodiversité ».
En milieu agricole, la biodiversité rend service à tous
Roméo SALINS, AuteurDans le cadre d'une étude réalisée en Allemagne, la question de la biodiversité en milieu agricole a été abordée sous de nouveaux angles et à travers de nouveaux regards, autres que ceux des acteurs agricoles. Comme l'explique Gaëtane Le Provost, qui a travaillé lors de son post-doctorat sur cette étude, cette dernière a été réalisée à une échelle plus large que celle de la parcelle, et de nombreux acteurs du territoire ont été impliqués. Ainsi, des résidents locaux, des associations de conservation de la nature, des acteurs du secteur agricole et du tourisme ont été invités à noter, par ordre de priorité, différents services écosystémiques rendus par les prairies et leurs alentours : services culturels, d'approvisionnement (productions agricoles, de bois, cueillette...) et services de régulation (du climat notamment). Tous les acteurs considèrent comme bénéfique la diversité végétale, et ce pour les différents services qu'elle fournit. Ces travaux pourraient enrichir la réflexion sur les paiements pour services environnementaux (PSE). Une étude similaire devrait prochainement être menée en France autour de parcelles viticoles.
Minoterie Suire : Experte en farine bio de qualité
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurPionnière depuis 1979 dans la production de farine de qualité supérieure, bio et sur meule de pierre de silex, la Minoterie Suire milite plus que jamais pour des produits céréaliers plus sains, plus nutritionnels et gustatifs. Le 28 juin 2023, 200 invités sont venus pousser les portes de cette entreprise familiale implantée en Loire-Atlantique. L'entreprise est devenue, en plus de quarante ans, lun des leaders du marché de la farine bio. Elle compte 33 salariés, a produit 44 000 tonnes de farine bio en 2022, fournit près de 800 professionnels, et a réalisé un chiffre daffaires de 32 millions deuros en 2022. Elle espère faire un résultat stable en 2023, même si le marché du bio est bousculé. La minoterie mise sur la qualité (notamment nutritionnelle) et sur son large réseau (lentreprise est bien implantée dans lOuest de la France) pour maintenir ce cap. Du point de vue des approvisionnements, la minoterie a très vite mis en place des contrats avec des agriculteurs locaux et sest impliquée dans la construction de la filière bio régionale, notamment avec la Cavac (coopérative vendéenne, qui est aussi lun de ses fournisseurs historiques les plus importants). La Minoterie Suire sest également engagée dans le commerce équitable, avec le label Agri-Ethique. Par ailleurs, via son organisme de formation « lAtelier mAlice », elle s'appuie sur laccompagnement et le conseil prodigués aux professionnels pour promouvoir le bon pain, tout en respectant lenvironnement et la santé des consommateurs.
Mission Perpet : analyser entre éleveurs ses prairies
TRAVAUX ET INNOVATIONS, AuteurL'outil "Mission Perpet" a été développé par l'Institut de l'Élevage, Inrae et des animateurs et des agriculteurs du réseau Civam. Son objectif est d'accompagner des groupes d'éleveurs autour de la question des prairies et de leur vieillissement. En s'appuyant sur les nombreuses ressources de l'outil (jeux de cartes, fiches...), mais aussi sur les connaissances propres des participants, il est possible de réaliser une animation, en trois temps, sur une ferme qui servira de support : 1 - réalisation d'un diagnostic prairial ; 2 - définition, avec l'agriculteur-hôte, de la ou des fonction(s) souhaitée(s) pour la prairie étudiée (fauche, pâture...) et mise en relation avec la prairie idéale ; 3 - mise en discussion des pratiques existantes et de celles à mettre en uvre pour atteindre les objectifs définis.
Mutation anthropologique : Au cur de l'inévitable métamorphose de notre civilisation
Ni crise, ni évolution, ni changement, mais une véritable mutation. Inévitable. Sans pause, ni marche arrière possible. L'espèce humaine en a vécu d'autres qui ont ponctué sa longue histoire et son adaptation globale au fil des millénaires. La fin d'un monde, et déjà le début d'un autre. L'occasion de mettre à jour sa vision du monde, son mode de vie et ce qui se joue au-delà de sa situation sociétale : choisir de raviver, ou pas, son humanité. Cet ouvrage, singulier par sa forme, regroupe et synthétise plusieurs prises de paroles et conférences de l'auteure. Il est engagé sur le fond, questionnant ce que nous sommes en tant qu'espèce et les choix délétères de notre civilisation occidentalisée, et appréciant nos marges de manuvre effectives pour nous (ré)humaniser. Au-delà d'un recueil, cet ouvrage se veut être un manifeste politique et spirituel.
Nouveaux rapports à la nature
Bruno HÉRAULT, Auteur ; Julia GASSIE, Auteur ; Arnaud LAMY, AuteurAprès quelques remarques sur les usages contemporains de concepts dérivés du mot « nature », cette fiche Faits&Tendances souligne les grandes évolutions qui touchent les rapports Humain-Animal et Humain-Végétal, dans les sociétés européennes. Elle envisage, ensuite, comment ces nouvelles aspirations à la naturalité se traduisent et agissent, sur les modes de vie comme sur les manières de consommer. L'encadré final de cette fiche présente quelques-unes des implications de ces nouveaux rapports à la nature pour l'alimentation.
Nutritional Modulation of Associations between Prenatal Exposure to Persistent Organic Pollutants and Childhood Obesity: A Prospective Cohort Study
German CANO-SANCHO, Auteur ; Charline WAREMBOURG, Auteur ; Nuria GÜIL, Auteur ; ET AL., AuteurAlors qu'il a déjà été observé que l'exposition prénatale aux polluants organiques persistants (POP) peut contribuer au développement de l'obésité et de troubles métaboliques chez l'enfant, l'étude rapportée dans cet article visait à déterminer les impacts des interactions entre l'exposition aux POP et l'état nutritionnel des futures mères pendant leur grossesse. Pour ce faire, les données d'une cohorte espagnole, INfancia y Medio Ambiente-Environment and Childhood (INMA), ont été utilisées. Elles portent sur les résidus de POP et les biomarqueurs nutritionnels (vitamines, acides gras...) mesurés dans le sang maternel prélevé au premier trimestre de la grossesse et sur les mensurations des enfants à l'âge de 7 ans. Les résultats obtenus confirment l'influence de l'état nutritionnel de la mère et l'effet de l'exposition aux POP sur le risque d'obésité pour les enfants.
Le pâturage de couverts : Un partenariat aux multiples atouts
Guillaume SAUMON, Auteur ; Coline DIEVAL, Auteur | MONTIGNAC-CHARENTE (2 Avenue des Aveneaux, 16 330, FRANCE) : CIVAM DU PAYS RUFFÉCOIS | 2023Le pâturage de couverts végétaux présente des intérêts, tant pour les céréaliers ou les viticulteurs qui le proposent (apport en matières fertilisantes, destruction des couverts, déprimage des céréales...) que pour les éleveurs qui en bénéficient. Cependant, la mise en place de tels pâturages ne simprovise pas et implique dorganiser la parcelle (clôtures, eau, ombrage) et le pâturage (chargement, déplacements, pâturage tournant ). Plusieurs acteurs, issus du Pays Ruffécois, en Nord Charente, ou plus éloignés, apportent leurs témoignages sur le pâturage de couverts par différents animaux (ovins, bovins, caprins, et même cochons, canards et poules), sur le partage du travail entre léleveur et le cultivateur, les craintes au départ et les bénéfices recueillis. Dautres surfaces peuvent aussi être pâturées (surfaces de Conservatoires dEspaces Naturels, parcours, zones humides ).
Paysan au service du vivant
Hélène SALVADOR, AuteurEn 2014, Jean-François Gaumé a repris la ferme en polyculture-élevage de son grand-père, située à Saint-Quentin-les-Anges (53), à 15 km de la Bretagne. La ferme, qui compte une centaine d'hectares, est en bio depuis 1964 et Jean-François l'a convertie à la biodynamie lors de son installation. Il élève des vaches allaitantes dont il commercialise la viande en caissettes en vente directe. Il cultive une vingtaine d'espèces végétales et entre 60 et 70 variétés différentes (blé, sarrasin, lupin, lin, lentille, pomme de terre, maïs non irrigué...). Les grains (blé, sarrasin) sont vendus à des meuniers et les légumes secs sont distribués en vrac, en magasins bio ou en AMAP. Cet article présente les techniques culturales de Jean-François, pour les grandes cultures (rotation des cultures, préparation du sol, fertilisation avec compost et engrais verts, semis, contrôle des adventices et des ravageurs, matériel agricole, rendements), incluant ses pratiques en biodynamie.
Une paysanne investie dans les structures collectives de son territoire
Samuel RICHARD, AuteurAmélie Bador s'est installée, en 2014, en petits fruits et en PPAM bio, à Chambost-Longessaigne (69), dans les Monts du Lyonnais. Ce portrait retrace son parcours (formations, expérimentation en espace-test, installation et aides) et son investissement dans des structures collectives. Au fil des années, Amélie a augmenté les surfaces cultivées, tant et si bien que la question de l'embauche de salariés s'est imposée. Avec quatre autres fermes, elle crée un groupement d'employeurs pour embaucher deux salariés, à l'année, en CDI, ainsi que deux saisonniers. L'investissement d'Amélie dans le collectif ne s'arrête pas à l'emploi : elle gère aussi sa comptabilité avec une structure associative, pratique le troc d'heures de travail avec d'autres fermes, et a rejoint plusieurs groupes d'échanges, d'entraide, de mutualisation d'atelier de transformation, ainsi qu'un collectif facilitant l'écoulement des surplus de production. Dans cet article, Amélie partage ses astuces pour protéger les cultures de la canicule (irrigation, blanchiment des serres, voiles d'ombrage...) et contre la drosophile suzukii, ravageur des cultures fruitières (traitements préventifs, organisation de la cueillette...).
Paysans et citoyens : Enquête sur les nouveaux liens à la terre
Depuis les années 2010, 200 fermes disparaissent chaque semaine en France, dans l'indifférence générale. Alors que la surface agricole totale décroît, la surface moyenne par ferme n'a cessé d'augmenter. Un nouveau cycle de concentration est à luvre, qui conduit inexorablement à faire grimper le prix de l'hectare, verrouillant de fait l'accès à la terre pour les jeunes. Tandis que la moitié des agriculteurs s'apprête à prendre leur retraite d'ici 2030, que vont devenir ces terres ? Vers quelle agriculture avançons-nous ? Ce livre est une enquête autant qu'une quête : une enquête sur l'accès à la terre et sur le renouvellement des générations agricoles ; et une quête de nouvelles solutions qui permettent de produire localement la nourriture dont nous avons besoin. Véronique Duval est partie à la rencontre de ceux qui font bon usage de la terre aujourd'hui : dans la Marne, sur le Larzac, au Pays basque ou au sein de l'association Terre de Liens, qui rachète des fermes pour y installer des jeunes paysans et paysannes en bio. Comment enfin peser sur l'action publique ? Comment faire de la terre un bien commun ? Telles sont les pistes qu'explore cet ouvrage, dans une période décisive.
Les pionnier·ères de la biodynamie 1 : Maria Thun, la jardinière aux étoiles
Éva BOLTEN, AuteurMaria Thun était la jardinière-chercheuse allemande à l'origine de l'ouvrage de référence "Calendrier des semis", aujourd'hui publié en France sous le nom "Calendrier biodynamique". Dans cette interview, célébrant cette pionnière de la biodynamie, les petits-enfants de Maria Thun répondent aux questions de Biodynamis concernant le parcours de leur grand-mère, son travail et ses réalisations, et concernant la poursuite et la transmission de ses travaux de recherche par ses descendants.
Les pionnier·ères de la biodynamie 2 : Lili Kolisko, chercheuse de l'essence de la matière
Christiane HAID, Auteur ; Patrick LESPAGNOL, AuteurLili Kolisko était une chercheuse autrichienne en sciences naturelles, pendant la période pionnière du mouvement anthroposophique. Elle est à l'origine de la morphochromatographie, une méthode qu'elle a élaborée pour prouver l'influence des forces cosmiques sur les substances terrestres. Ses résultats sur la germination et la croissance du blé et d'autres plantes ont servi de base de travail dans la recherche en agriculture biodynamique. Co-auteure, avec son mari, de l'ouvrage L'Agriculture du futur, ses recherches ont aussi porté sur de nombreux autres thèmes liés à la santé humaine. Aujourd'hui, son travail fait partie des fondements de la médecine, de la pharmacie et de la chimie d'orientation anthroposophique, de l'agriculture et de la science de l'alimentation.
Les pionnier·ères de la biodynamie 3 : Comment Ehrenfried Pfeiffer a fait rayonner la biodynamie
Jean-Michel FLORIN, AuteurC'est après la première guerre mondiale qu'Ehrenfried Pfeiffer, alors âgé de 21 ans, a rencontré Steiner. E. Pfeiffer travaillait alors à la construction du Goetheanum, siège de l'Université libre de science spirituelle fondée par Steiner. Très intéressé par les questions de recherche scientifique, Pfeiffer a participé, aux côtés de Steiner, au tout début de l'agriculture biodynamique, aux premiers essais d'élaboration de la préparation « bouse de corne ». Auteur de deux publications majeures (Fécondité de la terre (1938) et Le visage de la terre (1942)), Pfeiffer a contribué à la promotion de la biodynamie et au développement de la cristallisation sensible, une méthode qui permet de visualiser les forces éthériques (les forces de vie) d'une substance et qui sert à évaluer la qualité d'une préparation. Une autre des contributions de Pfeiffer à la recherche, qui s'acheva prématurément avec son décès en 1961, a été la mise au point de procédés biologiques permettant de composter les ordures ménagères et les déchets verts d'une grande ville, ainsi que les substances organiques d'origine industrielle (abattoirs, production de café, etc.).
Plantes : Cause végétale, léclosion dun sujet sensible
Laura MARTIN-MEYER, AuteurLes ouvrages ou les émissions traitant des relations entre les arbres, ou des mauvaises herbes, font désormais recette. Par ailleurs, une poignée de scientifiques changent dattitude vis-à-vis des végétaux, déterminés à en dévoiler la sensibilité ou une forme dintelligence. Cependant, cette nouvelle cause du végétal suscite de vives controverses. Pour en parler, deux directeurs de recherche à Inrae sont interviewés : Florence Burgat, philosophe, et Olivier Hamant, biologiste.
Plantes cultivées : "Il faut penser les nouvelles technologies génomiques avec une approche politique globale"
Valérie PÉAN, AuteurDepuis les années 2000, se sont développées les NTG (Nouvelles Techniques Génomiques), et notamment le CRISPR-Cas9, encore appelées « OGM cachés ». Dans le même temps, les critiques fusent, identiques à celles qui existaient 20 ou 30 ans auparavant à propos des OGM, sur le modèle économique et ses effets de concentration ou ses conséquences sur la biodiversité, sur la traçabilité de ces nouvelles variétés et sur linformation du consommateur. La question porte surtout sur la réglementation à laquelle doivent être soumises les plantes issues de ces technologies. Bernard Chevassus-au-Louis, qui a piloté lavis de lacadémie des technologies sur le sujet, avis rendu public le 15 février 2023, est interrogé sur cette thématique.
Plat de Résistance : Soigner les cantines pour réparer le monde
Germinal PEIRO, Auteur ; Serge ADDED, Auteur | RENNES (3 Rue Carle Bahon, 35 200, FRANCE) : ÉDITIONS APOGÉE | 2023Cet ouvrage rend compte d'une expérience de terrain : la transformation de cantines de Dordogne (cantine de Nontron, collèges de Belvès et de Montpon-Ménestrol...), avec pour objectif que les 38 collèges du département soient impliqués. La restauration collective fait une mue révolutionnaire dans ce département. Elle est en train de passer à une cuisine 100 % bio, locale, de saison et faite maison. Raconter les enjeux, les difficultés rencontrées et les succès obtenus est l'objet de cet ouvrage. Réponse locale à des problématiques globales, cette aventure pourrait inspirer d'autres démarches du même type.
Potentiel de développement de l'utilisation de produits biologiques en restauration commerciale
Cette étude, réalisée par AND International et Ecozept pour l'Agence BIO, vise à dresser un état des lieux de l'utilisation de denrées alimentaires biologiques, en 2022, en restauration commerciale et à identifier les freins, les motivations et les leviers des principaux acteurs (fournisseurs, restaurateurs, réseaux de restaurants) pour élargir la gamme bio en restauration commerciale. L'analyse, issue d'une première enquête menée auprès de 650 restaurateurs, a révélé que, dans la moitié des cas, le taux d'utilisation de denrées biologiques était inférieur à 10 % et, notamment, qu'il comprend une large part de vins bio ; elle révèle également les attentes des restaurateurs, notamment en matière d'information et de communication sur les produits biologiques. Les réponses des fournisseurs (2ème enquête) ont permis de faire émerger des pistes d'actions pour atténuer les freins liés au prix et à la logistique, mais aussi celui de la concurrence bio/local. Une enquête a également été conduite auprès de chaînes de restauration. En conclusion à cette étude, des recommandations ont été formulées pour les acteurs de la restauration commerciale.
Les projets, consortia et thèses financés par le métaprogramme METABIO Période 2020-2023
Depuis 2019, INRAE a mis en place des programmes transversaux de recherche, appelés « métaprogrammes », afin de répondre aux enjeux scientifiques et sociétaux de demain de manière interdisciplinaire. Le métaprogramme « Changement d'échelle de l'agriculture biologique » explore l'hypothèse où l'offre nationale de produits bio deviendrait majoritaire, dans un contexte de transition agroécologique des systèmes agri-alimentaires, dans le but d'anticiper les conséquences et d'accompagner le déploiement de systèmes agri-alimentaires biologiques. Ce document présente les travaux réalisés ou en cours de réalisation (projets, consortia, thèses...), autour des axes de recherche suivants : - Axe 1 : Les conditions pour une transition à grande échelle de l'agriculture biologique et son accompagnement ; - Axe 2 : Les ressources à mobiliser pour produire suffisamment et durablement en AB ; - Axe 3 : Transformation, conservation et qualités des produits bio/issus de l'AB ; - Axe 4 : Coexistence des systèmes/modèles de production, au sein de l'AB et avec les autres agricultures. Les projets présentés sont : Clinorg, Typobio, Agribioleg, Multifunk, Origami, Biodet, Biosylf, Ecosyat, Entail, Lapoésie, Microvarior, Pacon, Selbiodom, Incubio, Breeding, Organic 4 organic, Plan Health 2.0, Bee for bio, Dis-bio, IndiaBio, Innov'Co, Intab, Isobio, Sourcen, Synbiose, Végétruies, Vinobio.
La propriété des terres agricoles en France : À qui profite la terre ? : Létat des terres agricoles en France n°2 | 2023
Nathalie BLIN, Auteur ; Maurice DESRIERS, Auteur ; Coline SOVRAN, Auteur ; ET AL., Auteur | CREST (25 Quai André Reynier, 26 400, FRANCE) : TERRE DE LIENS | 2023La propriété privée est un droit sacré en France depuis la Révolution française. Malgré la mise en place du fermage en 1946 - une victoire du droit d'usage sur le droit de propriété -, les propriétaires de terres gardent un pouvoir de décision important quant à l'usage des terres agricoles. Persuadé que les propriétaires de terres agricoles ont un rôle à jouer dans lavenir de lagriculture, pour préserver lusage agricole et nourricier des terres, pour faciliter les nouvelles installations et pour favoriser des pratiques agricoles écologiques, le mouvement Terre de Liens lève le voile sur qui sont, aujourdhui, en France, les propriétaires des terres agricoles et analyse limpact de leurs stratégies sur le renouvellement des générations et sur lavenir de notre agriculture. Ce rapport est également une alerte sur les évolutions récentes de la propriété, et notamment l'arrivée des sociétés d'exploitation à capital ouvert comme propriétaires de terres, une tendance déjà bien inscrite dans le paysage des fermes françaises, qui semble désormais prendre pied dans la propriété, avec un risque accru de financiarisation de l'agriculture.
Prospective : Agriculture européenne sans pesticides chimiques en 2050 - Résumé
Olivier MORA, Auteur ; Jeanne-Alix BERNE, Auteur ; Jean-Louis DROUET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 07 (147 Rue de l'Université, 75 338, FRANCE) : INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement) | 2023A travers ses stratégies "De la ferme à la table" et "Biodiversité", l'Union Européenne s'est fixé l'objectif ambitieux de réduire de 50 % l'usage des pesticides chimiques d'ici 2030. Si les impacts de ces produits sur l'environnement et la santé sont en effet devenus une préoccupation majeure, s'en passer totalement reste malgré tout une problématique forte : dans quelles conditions et suivant quelles modalités une telle transition de nos modèles agricoles est-elle réalisable ? Avec quelles conséquences sur la production agricole, les régimes alimentaires et la souveraineté alimentaire de l'Europe ? Dans le cadre du programme prioritaire de recherche (PPR) "Cultiver et protéger autrement", et s'appuyant sur la littérature et sur huit groupes d'experts, une étude prospective a été réalisée. Elle propose trois scénarios pour une agriculture européenne sans pesticides chimiques à l'horizon 2050 : - Des chaînes alimentaires mondiales et européennes basées sur les technologies numériques et l'immunité des plantes pour un marché alimentaire sans pesticides chimiques ; - Des chaînes alimentaires européennes basées sur les holobiontes des plantes, les microbiomes du sol et des aliments, pour des aliments et des régimes sains ; - Des paysages complexes et diversifiés et des chaînes alimentaires régionales pour un système alimentaire européen une seule santé. Ce document en est le résumé.
Quelle agriculture demain ? : 17 propositions pour développer des modèles agricoles résilients et durables
En 2019, 75 villes signaient une déclaration en faveur dune alimentation durable. Depuis, les territoires urbains ont renforcé leur action de manière significative. En effet, la mutation des pratiques agricoles concerne les territoires urbains au premier plan : elle passe nécessairement par une mutation des pratiques alimentaires, par lamélioration de lautonomie alimentaire des territoires et par la relocalisation des approvisionnements. France urbaine regroupe 108 membres, grandes villes et intercommunalités, soit 40 % des consommateurs nationaux. Ces pôles de consommation et dhabitat sont particulièrement exposés, au vu de leur densité, aux risques en matière dapprovisionnement en eau et en denrées, au risque inondation, au risque sanitaire en cas dépidémie, mais, également, aux effets et aux coûts financiers et sanitaires de la pollution de leau et de lair. Ils réunissent également des leviers structurants pour remodeler les systèmes alimentaires territoriaux, au-delà de leur seul périmètre administratif, dans une dynamique dalliance des territoires urbains, péri-urbains et ruraux. Dans ce document, publié dans le cadre de la réflexion autour des enjeux du Pacte et de la Loi d'Orientation et d'Avenir Agricoles, France urbaine formule 17 propositions pour des modèles agricoles résilients et durables.
Qui veut la peau des vaches ?
NATURE & PROGRES, AuteurLes vaches sont accusées d'être en partie responsables du réchauffement climatique parce qu'elles rejettent du méthane, un puissant gaz à effet de serre. Toutefois, le problème relève principalement de l'élevage intensif et pas de l'élevage à l'herbe bien mené. En effet, les émissions (naturelles) de méthane peuvent être totalement compensées par le pâturage, une prairie bien gérée pouvant séquestrer, dans le sol, jusqu'à 1 t/ha/an de CO2, autre gaz à effet de serre et principal responsable du réchauffement climatique. Dans cet entretien, Claude Aubert, agronome et auteur du livre "Qui veut la peau des vaches ?" (éditions Terre vivante), balaie les idées reçues autour des vaches et, plus largement, autour de notre rapport à la viande, à l'abattage et à l'élevage.
Réenchantons l'élevage : Une constellation unique
Elisabeth JACQUIN, Auteur ; Roland DUCROUX, AuteurDans les Monts du Lyonnais, trois fermes d'élevage bio voisines, avec transformation fromagère, forment un regroupement informel : - la Ferme de l'Eau Vive, à Larajasse (69), en bovins lait bio ; - la Ferme des Servannières, à Sainte-Catherine (69), en caprins bio ; - la Ferme du Soleil Levant, également à Sainte-Catherine, en biodynamie, en ovins lait. Les trois jeunes couples d'éleveurs se retrouvent, chaque semaine, sur le marché de Saint-Genis-Laval, où ils commercialisent leurs produits, et travaillent en étroite collaboration (partage de matériel, entraide sur certains travaux...). Dans ces trois fermes, de nombreux liens existent : - les trois épouses ont fait leur scolarité en écoles Steiner ; - Nicolas (de la Ferme du Soleil Levant) possède et met à disposition le matériel pour les préparations biodynamiques ; - les trois fermes ont participé à une formation à la biodynamie, organisée par la Ferme du Soleil Levant, en 2021, avec l'appui de l'association locale de biodynamie et du MABD...
Remèdes bio à l'essai
Marie ARNOULD, AuteurL'association Jardinot, fondée en 1942, compte aujourd'hui 80 centres de jardins familiaux, totalisant 3 000 parcelles prises en charge par des jardiniers amateurs. Depuis la promulgation de la loi Labbé (2019 pour les jardins particuliers), qui interdit l'usage de produits phytosanitaires de synthèse dans les jardins amateurs, l'association a organisé, en 2019 et en 2022, dans plusieurs de ses centres, des ateliers "Jardiner écoresponsable" qui visaient à initier les adhérents à des méthodes naturelles de jardinage : compost, rotations des cultures, usage de produits de biocontrôle... Ces ateliers ont permis de faire un focus sur les ravageurs et les maladies causant le plus de problèmes : mildiou sur les pommes de terre et les tomates ; pucerons sur les haricots, les navets et les poireaux ; taupin et autres larves terricoles sur les légumes-racines et les salades ; altises. Cet article présente les résultats des essais menés en 2022 : purin d'ortie et de prêle sur pommes de terre et sur tomates, combinaison avec un traitement préventif (Bioalgues), pièges à altises...
Rencontre avec Julien Baccus, éleveur bio de caprins et fromager à Migneville (54)
Julia SICARD, AuteurNathalie et Julien Baccus sont éleveurs de chèvres bio, à Migneville (54). Nathalie s'est installée, en 2017, après une formation agricole, sur la ferme des grands-parents de Julien, son mari, qui l'a rejointe sur lexploitation en 2019. À l'époque, Nathalie ne disposait que du bâtiment d'élevage, les 80 ha de terres agricoles ayant été promis à une autre ferme locale. Alors sans pâturage pour les chèvres, elle s'était orientée vers l'élevage en bâtiment (et donc en conventionnel), avec transformation et vente directe. Après une année d'activité, les 80 ha ont finalement été cédés à l'éleveuse, ce qui lui a permis de passer en bio et de devenir autonome en fourrages. Dans un souci de bien-être animal, le couple déleveurs a récemment démarré la lactation longue sur une partie des chèvres : cette pratique permet de limiter la fatigue engendrée par les mises-bas et davoir moins de chevreaux à commercialiser. Ils ont également investi dans le séchage du foin en grange, ce qui leur permet d'avoir un fourrage de meilleure qualité et de diminuer la consommation de céréales par les chèvres. Un encart présente le marché bio, créé à linitiative de citoyens et porté par Bio en Grand Est et par des producteurs, et dans lequel Nathalie et Julien sont impliqués.
Rencontre avec Xavier Stentz, vigneron au domaine André Stentz à Wettolsheim (68)
Clément LAMY, Auteur ; Lucie PIERRE, AuteurEn 1984, André Stentz a repris l'exploitation viticole de son père, à Wettolsheim (68). Il l'a convertie en bio et a adhéré à la charte Nature & Progrès. Aujourd'hui, son fils, Xavier, a pris la suite. Depuis 2016, ils sèment des engrais verts dans toutes les vignes et adaptent le mélange en fonction des besoins des parcelles (de la féverole pour plus de vigueur de la parcelle, du radis pour décompacter le sol), ce qui leur permet de se passer de toute autre opération de fertilisation. Afin de limiter les maladies, la vigne est taillée en Poussard et reçoit très peu de cuivre (1 kg/ha/an). La biodiversité est favorisée par la plantation de haies et d'arbres, et le broyat issu des tailles est utilisé pour pailler les cavaillons. Vainqueurs du Vititrophée, les Stentz ont plus de vingt cuvées avec les sept cépages alsaciens ; les raisins sont vinifiés sans intrants et sont soumis à une fermentation malolactique.
À la rencontre des jardins de Cize
Marie MELEC, AuteurCet article fait le récit de l'installation de Maxime et Candice, maraîchers biologiques, à Cize, dans l'Ain. Installés, depuis janvier 2022, sur une surface de trois hectares (cédés par la ferme laitière bio voisine), Maxime et Candice ont été accueillis à bras ouverts : la municipalité souhaitait justement installer une activité de maraîchage biologique sur la commune et un réseau d'entraide (voisins et paysans) s'est rapidement activé autour des nouveaux arrivants (aide aux travaux, réparations, gestion des cultures, partage de matériel agricole...). Maxime et Candice ont aussi intégré le « Groupe maraich' », accompagné par l'Addear de l'Ain, où les maraîchers mutualisent semences, astuces et commandes. Après une première année d'activité, ces deux agriculteurs ont plusieurs projets pour développer leur activité de maraîchage sur sol vivant, notamment la création d'une parcelle en agroforesterie ou celle d'un atelier de transformation...