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Journée inter-réseaux : Modèle de production et durabilité des systèmes
Marine BENOISTE, AuteurA Cavaillon, dans le Vaucluse, le Village est un lieu dinsertion et daccueil de personnes en situation précaire, créé en 1993 et qui propose des paniers de légumes bio, grâce à 8 000 m2 en maraîchage diversifié. La durabilité (environnementale, sociale et économique) est au coeur du projet.
Agriculture thérapeutique : Fermes accueillantes
Véronique BUTHOD, AuteurEn Auvergne-Rhône-Alpes, en parallèle de leur activité agricole, un certain nombre de fermes ouvrent leurs portes pour accueillir des personnes en situation de handicap, en difficulté sociale, professionnelle, personnelle Des éleveurs, comme Nicolas Charroin (éducateur sportif formé à la médiation animale) et sa compagne Laure, à Pont-de-Barret (26) ; Anne-Laure et Olivier Pitiot, à Saint-Paul-en-Jarez (42), et Joëlle et Jean-Yves Lyonnet, à Balbigny (42), se sont formés à laccueil thérapeutique au travers de divers réseaux (Accueil Paysan, Civam, lassociation Astra) et travaillent en collaboration avec des structures telles que lASE (Aide Sociale à lEnfance), la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) et les IME (instituts médico-éducatifs). Dans cet article, ils partagent leurs expériences au contact des publics quils accueillent et témoignent des bienfaits thérapeutiques de l'accueil à la ferme sur les accueillis et les animaux. Dans un encart, la ferme urbaine d'Eybens (42), créée par lassociation Arist, est présentée.
Dossier : Alternatives agricoles
Jérôme GOUST, Auteur ; Pierre PEGUIN, Auteur ; Annie KERGOURLAY, Auteur ; ET AL., AuteurEn France, les initiatives pour une agriculture bio et paysanne fourmillent, comme l'insertion, la formation, l'installation, les circuits courts et l'aide à l'accès à la terre. Ce dossier de Nature & Progrès présente plusieurs alternatives, dans les articles suivants : - L'espace-test agricole ; - Optim'ism : l'action bio, positive et solidaire ; - Dans l'Aude, la force de l'union agroécologique et paysanne ; - Les abattoirs à la ferme ; - Les voies (et les voix) du collectif : Voie.X.
Le portrait du mois : Graines de stars
Amandine LEDREUX, AuteurLe Pays fait son jardin est une exploitation maraîchère bio, localisée au Theil-de-Bretagne (35). Aujourd'hui, la ferme bio produit, sur 5 ha de SAU, des légumes qui sont commercialisés, chaque semaine, en paniers, auprès d'environ 170 adhérents. Créé en 2009 en collaboration avec le Relais pour l'Emploi, ce site a un projet social très fort d'accompagnement de personnes éloignées de l'emploi : paniers solidaires, insertion, formation... Des permanents (les maraîchers encadrants) gèrent une équipe d'une vingtaine de salarié·es en parcours d'inclusion, sur différents pôles, avec pour objectif de développer la polyvalence des salarié·es et, ainsi, de leur permettre d'évoluer professionnellement. Des ateliers, à destination des salarié·es ayant un projet agricole, sont organisés en fonction des envies et des compétences de chacun. Des formations (conduite de tracteur, agronomie, préparation physique au travail...) sont aussi proposées avec des structures partenaires.
Témoignage : « Relier écologie et agriculture dans les territoires »
Elsa EBRARD, AuteurEn 2017, dans le cadre de l'appel à projets « Sites pilotes pour la reconquête de la biodiversité » lancé par l'ADEME, le projet AgroEcoPôle du Domaine de Mirabeau, situé à Fabrègues (26), près de Montpellier, a reçu un investissement d'avenir pour la restauration écologique et la mise en place d'activités agricoles. Ce projet a permis de déployer plusieurs activités (viticulture, maraîchage, élevages ovins, caprins, porcins et apiculture), basées sur le modèle de la polyculture-élevage, dans le but de restaurer la biodiversité et les fonctionnalités écologiques du domaine. Si son objectif premier est de démontrer que des modèles agroécologiques qui préservent et s'appuient sur les processus naturels peuvent être productifs, rentables et créateurs d'emplois, le projet AgroEcoPôle a une portée plus large, à l'échelle du territoire : en effet, il est un support pour développer, entre autres, l'approvisionnement alimentaire bio et local, l'insertion professionnelle, ou encore l'éducation à l'environnement... Dans cet entretien, Aude Langlais, chargée de projets agroécologie territoriale au Conservatoire des Espaces Naturels (CEN) d'Occitanie, revient sur la conduite du projet du Domaine du Mirabeau.
Accompagner techniquement ses salariés : Exemple du groupe déchanges insertion
Maxime RENOU, AuteurLe groupe déchanges « Insertion », animé par le GAB 44, rassemble une dizaine de fermes biologiques maraîchères qui ont la particularité dêtre des structures dinsertion ou de travailler avec un public handicapé. Les encadrants se sont regroupés (organisation de quatre rencontres annuelles), afin de travailler sur leurs techniques et sur laccompagnement de leur public. Ces échanges ont mené à la construction doutils permettant daméliorer lautonomie et la technicité des personnes en voie dinsertion ou handicapées. Sept fiches, détaillant des techniques à mettre en uvre, ont ainsi été créées pour la plantation, le désherbage, lentretien de la tomate (version enroulement et version clips), la préparation de la récolte, la récolte de légumes bottes, la récolte de légumes fruits, ainsi que la récolte de légumes feuilles. Ces fiches ont été adaptées, tant dans leur rédaction que dans leur mise en page, au public visé. Ce dernier est parfois non lecteur, non francophone, ou a besoin dune simplification maximale des tâches. Pour cela, les fiches ont été réalisées via la méthode FALC facile à lire et à comprendre et sont un maximum illustrées. Ces différentes fiches sont disponibles sur le site internet du GAB 44.
Diversification agricole : Guide juridique pour les porteurs de projets
De plus en plus dagriculteurs développent des activités qui ne relèvent pas de la production alimentaire, mais qui prennent appui sur lexploitation (accueil pédagogique ou social, vente de proximité, événements culturels ). Or, ces projets diversifiés, parfois à la jonction entre plusieurs droits, peinent à trouver leurs cadres. Les porteurs de projets éprouvent des difficultés à accéder aux informations juridiques adaptées, notamment auprès des structures de conseil agricole et daccompagnement, qui ne sont pas toujours formées à ces combinaisons dactivités. Mal informés, les agriculteurs peuvent sexposer à des situations délicates vis-à-vis de ladministration fiscale, de lURSSAF, etc. Pour répondre à cette problématique, Réseau CIVAM a réalisé un guide daccompagnement aux porteurs de projets, conçu comme un moyen de vulgariser et de démystifier les questions juridiques et d'apporter une vision transversale à plusieurs domaines du droit. Ce guide présente les principaux points de vigilance dans les sphères juridique, sociale, fiscale, mais aussi au regard du droit de lurbanisme. Il a pour vocation daider lagriculteur à sapproprier les éléments juridiques de son projet de diversification agricole.
Une ferme urbaine pour l'insertion et l'installation
Marc DHENIN, AuteurOptimism est une entreprise associative bretonne de léconomie solidaire qui développe plusieurs activités : maraîchage bio, écopâturage, entretien écologique despaces verts, animation de jardins partagés Elle expérimente la création de microfermes en milieu urbain. Une première microferme a été créée à Pont-Scorff (Morbihan), dans le cadre de chantiers dinsertion. La ferme de la Croizetière, à Riantec, près de Lorient, a été installée en 2009 sur le même modèle (insertion, vente en paniers ). Parallèlement, Optimism a accompagné linstallation de deux personnes en insertion sur un terrain de lagglomération de Lorient. Dautres expérimentations de ce type sont en cours.
Le Natexbio Challenge consacre BioDemain, Neo Farm et Handi Gaspi
Laura DUPONCHEL, AuteurLa troisième édition du Natexbio Challenge, qui s'est déroulée en juin, a distingué les projets BioDemain (1er Prix), Néo Farm (2ème Prix) et Handi Gaspi (3ème Prix). Le grand gagnant, BioDemain, s'inscrit dans la démarche de favoriser la conversion bio des producteurs, avec une rémunération juste et une valorisation de leurs produits sous la marque BioDemain. Le projet du second lauréat, Néo Farm, repose sur le maillage de micro-fermes en maraîchage afin de produire des fruits et légumes bio et locaux destinés aux circuits courts. Handi Gaspi décroche le 3ème prix : cette biscuiterie, employant des personnes en situation de handicap, confectionne ses biscuits bio à partir de pains invendus.
Natexbio Challenge : Les talents de lavenir de la bio
VEGETABLE, AuteurMalgré la crise covid, la créativité des participants au Natexbio Challenge 2021 est restée intacte. Cette année, les projets ont beaucoup porté sur les matières premières (présentes dans six projets sur dix), sans pour autant contrecarrer les tendances de fond qui poussent vers le gourmand, le zéro déchet, le recyclé, lantigaspillage, le social et lenvironnement. Le premier prix a été remporté par Biodemain. Cette marque, basée sur le commerce équitable Nord-Nord, soutient les agriculteurs qui se convertissent en bio. Elle cherche notamment à donner toute sa valeur à la démarche bio en valorisant les produits issus dexploitations en conversion bio. A terme, cette marque a aussi vocation à accompagner les transitions vers la permaculture et lagroécologie. Le deuxième prix a été attribué à Neo-farm dont le principe repose sur la production et la distribution à grande échelle de légumes, produits en partie sur des micro-fermes. Le troisième prix est revenu à Handi-Gaspi, une entreprise qui produit des biscuits bio et emploie une vingtaine de personnes en situation de handicap mental ou psychique.
Les personnes non issues du milieu agricole : Le futur du renouvellement des générations en élevage ?
Alizée CHOUTEAU, Auteur ; Maeva BOUSSES, Auteur ; Philippe LESCOAT, Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2020De plus en plus de personnes dites « non issues du milieu agricole » (appelées « NIMA ») souhaitent sinstaller en agriculture. Ces porteurs de projet nont pas de parents agriculteurs et donc, a priori, pas de liens directs avec le milieu agricole. Alors que les inquiétudes sur le renouvellement des générations en agriculture, et notamment en élevage, ne cessent de croître, larrivée de ces nouveaux profils pourrait permettre de dynamiser et de renforcer le secteur agricole, en apportant notamment un nouveau regard sur les métiers dagriculteur et déleveur. La réussite de lintégration des personnes NIMA au monde agricole et leur accès au métier dagriculteur nécessitent dêtre considérés comme des enjeux majeurs permettant de répondre au défi du renouvellement des générations en agriculture. Cest pourquoi, lInstitut de lélevage (Idele) et AgroParisTech ont mené une étude exploratoire sur le profil des personnes NIMA qui souhaitent sinstaller en élevage. Ce rapport en décrit les principaux résultats : Qui sont les personnes NIMA qui portent un projet dinstallation en élevage ? Quelles sont leurs motivations à linstallation ? Leurs freins ? Quels sont les projets portés par les NIMA ? Quels sont les parcours dinstallation suivis par les NIMA ? Il apporte également des informations sur les salariés agricoles NIMA, avant doffrir des pistes dactions à développer pour favoriser lintégration des NIMA dans le secteur agricole.
Quand la production facilite linsertion ; Linsertion : une autre voie de diversification
Claudine GALBRUN, AuteurCes articles portent tous les deux sur linsertion professionnelle par le biais d'activités agricoles. Le premier explique en quoi la production de fruits et légumes se prête particulièrement bien à léconomie sociale et solidaire, ainsi quà linsertion professionnelle. Pour l'illustrer, larticle sappuie sur l'exemple du Réseau Cocagne. Cette association est reconnue dutilité publique et rassemble 102 ACI (Ateliers et chantiers dinsertion). Ces derniers sont souvent connus sous le nom de Jardins de Cocagne. Ils emploient des personnes éloignées du monde du travail pour une durée maximale de deux ans, tout en leur proposant un accompagnement socioprofessionnel. Le maraîchage biologique est ainsi utilisé comme support pédagogique et de remobilisation. Les légumes sont vendus sous forme de paniers à plus de 100 000 « consomacteurs » au prix du marché, afin de ne pas créer de concurrence déloyale. Le but de ces ACI nest pas de transformer leurs salariés en futurs maraîchers bio (même sils peuvent révéler des vocations), mais de les rendre plus polyvalents, de les responsabiliser et de les faire renouer avec la notion dexigence. Le second article présente le réseau Astra (Agriculture sociale et thérapeutique en région Auvergne-Rhône-Alpes). Cette association a été créée en 2011, pour promouvoir et professionnaliser laccueil de personnes en difficultés chez des agriculteurs.
Vigne de Cocagne invente une exploitation viticole solidaire
Catherine GERBOD, AuteurEn 2017, Pauline Chatin (ex-conseillère en développement durable à Paris) a eu lidée, après avoir réalisé un BTS Viti-no, de décliner le principe des Jardins de Cocagne à lactivité viticole. Son objectif est de créer une exploitation solidaire et dapporter une formation solide en viticulture et en vinification à des personnes en réinsertion professionnelle. Cette démarche répond également au manque de main duvre observé dans cette filière. Pauline Chatin a trouvé une exploitation qui convenait à son projet, à 15 km de Montpellier (domaine de 200 ha, dont 7 ha de vigne). Elle a ainsi donné vie à Vigne de Cocagne, avec laide de Jean-Charles Thibault, un vigneron bio qui cherchait une nouvelle façon de transmettre son savoir-faire. Des plantations sont en cours pour atteindre 12 ha de vigne. Lexploitation accueille actuellement trois salariés en insertion (contrat de 32 h/semaine au Smic) et pourra, à terme, en accompagner cinq. Vigne de Cocagne vise un équilibre financier, construit à 80 % sur la vente de vin, des prestations et lnotourisme, et à 20 % via laide aux postes dinsertion.
Centre-Val de Loire : Relocaliser lemploi saisonnier
Annie RIGAULT, AuteurDans le cadre du programme Territoires dinnovations sociales, le Réseau Cocagne a organisé, le 17 juillet 2019, une journée d'échanges sur le thème de lemploi saisonnier agricole. Deux projets ont été présentés à cette occasion : les unités mobiles dinsertion, avec une idée de plateforme demploi agricole qui permettrait ladéquation entre l'offre et la demande en termes demploi agricole ; et lécopôle alimentaire qui pourrait accueillir, sur un terrain de 8 ha, des personnes ne pouvant être autonomes.
Espaces-test agricoles : Reneta, acteur de la transition
Frédéric RIPOCHE, AuteurAu cours des rencontres nationales du Reneta, les participants ont eu loccasion de visiter lespace-test bio havrais. Concrétisé par la métropole du Havre en 2015, cet espace-test a déjà permis linstallation de trois porteurs de projets dans la région, comme Gladys Heuse, installée en maraîchage bio. Jean-Baptiste Cavalier, coordinateur du réseau Reneta, explique les enjeux de territoire que cela représente : redynamisation par l'installation de nouvelles personnes, création demplois, alimentation des villes. Afin daccompagner correctement les porteurs de projets, la métropole du Havre gère Rhizome, la couveuse de lespace-test. La Métropole sinvestit au-delà, avec la création de NidAgri, en collaboration avec Terre de Liens, le réseau bio et celui des Civam, qui a pour but daccompagner des porteurs de projets dans le démarrage dune activité hors de lespace-test. À léchelle nationale, près de 400 porteurs de projets sont recensés, dont près de 90 % veulent travailler en bio, majoritairement en maraîchage. Reneta compte à ce jour 80 adhérents, dont 50 espaces-test, bien que certains soient touchés par la baisse, voire larrêt, des subventions.
Pays de la Loire : La Vergne mise sur le collectif
Frédéric RIPOCHE, AuteurLancienne ferme thérapeutique de la Vergne, située en périphérie de la Roche-sur-Yon, est devenue un tiers-lieu coopératif qui a permis linstallation de plusieurs producteurs bio. Suite à larrêt dactivité de lancienne ferme, un collectif dhabitants et dassociations a acheté cette dernière (avec laccord de la Safer) afin de mettre en place des activités en lien avec une économie sociale et solidaire. Deux ans après cet achat, la ferme de la Vergne compte 250 sociétaires et a pris la forme dune Scic. Lagriculture biologique est lun des projets phares de ce lieu coopératif. Sur les 23 ha, 16 ha ont permis daccueillir une association dinsertion nommée « le potager extraordinaire » qui compte 2,5 encadrants et une dizaine de salariés en insertion. Cinq producteurs bio (maraîchage, PPAM, fruits rouges) ont également pu sinstaller. Une soixantaine de bénévoles sont également investis dans lentretien du lieu et du magasin. Ils apportent également leur aide pour des travaux conséquents (montage dune serre, remise en état du système dirrigation ). Dautres projets sont en réflexion, toujours en lien avec la production ou lalimentation : une plateforme de compostage partagée avec une légumerie bio voisine et la reconversion dun ancien bâtiment en halle artisanale incluant une conserverie.
Réseau de boulangeries solidaires soutenu par le fonds Avenir BIO, Métropole de Montpellier
Bou'Sol est une société coopérative dintérêt collectif qui soutient et essaime des boulangeries solidaires, nommées Pain et partage, sur le territoire national. Leur logique : produire du pain bio, local, solidaire à destination de la restauration collective. A Fabrègues, dans lagglomération de Montpellier, des salariés en reconversion professionnelle travaillent une farine de proximité : le blé vient du Gard et de lAude. Ainsi, 4000 pains bio sont produits chaque jour et fournis aux restaurants collectifs. Cest le Fonds Avenir Bio, géré par lAgence BIO, qui a été l'un des catalyseurs du projet. Celui-ci intervient en complément dautres dispositifs financiers et sadresse aux projets innovants, aux filières émergentes ou aux projets nationaux avec des bassins de production sur plusieurs régions. Lobjectif étant de développer un secteur bio pérenne, exigent, et qui réponde aux attentes des consommateurs.
uvrer au développement dune alimentation locale de qualité
Claire BOUC, AuteurEn 2017, lAdapei de la Gironde a créé une légumerie de 180 m2, afin de promouvoir lutilisation de produits frais, de qualité, issus de lagriculture biologique ou raisonnée, auprès de la restauration collective. Cette légumerie, nommée la légumerie Magellan, produit des légumes de 4ème gamme et emploie douze personnes, dont onze en situation de handicap. Un soin particulier a été apporté à lergonomie afin de concevoir des postes de travail adaptés. La légumerie Magellan est certifiée pour l'AB et sapprovisionne en circuits courts auprès de coopératives ou de producteurs locaux. Elle répond à trois objectifs : créer des emplois pour des personnes en situation de handicap, permettre laccessibilité à tous à des produits bio et locaux via la restauration collective, soutenir le développement du maraîchage sur son territoire. La légumerie Magellan transforme 600 kg de produits frais par jour, principalement des pommes de terre et des carottes, mais aussi des oignons, des courgettes, des concombres, des butternuts, des potimarrons, des navets, des poivrons Un des onze employés en situation de handicap est interviewé : il explique ses missions et ce qui lui plaît dans son métier.
Le Bauckhof associe agriculture et sociothérapie : Donner du sens à la vie et au travail
Michael OLBRICHT-MAJER, AuteurEn Allemagne, l'aventure du Bauckhof Stütensen a commencé avec la famille Bauck qui, à la fin des années 1960, hérite d'une ferme et formule le projet de créer un espace de thérapie sociale sur cette ferme. Aujourd'hui, après une cinquantaine d'années, près d'une centaine de personnes vivent et travaillent au sein de cette communauté de vie et de travail basée sur lanthroposophie. A la ferme biodynamique, sadosse un atelier pour personnes handicapées. Il emploie 48 personnes, dont 30 dans le domaine de l'agriculture, de la forêt et du jardinage. Dans ce lieu de vie, les journées sont rythmées par des activités culturelles, pédagogiques et sportives, mais cest bien lagriculture qui reste centrale dans le projet. Elle crée du sens par laspiration à lautosuffisance et par la structuration en domaines de travail. Le projet a été réajusté, il y a quinze ans, à un moment où les encadrants avaient de plus en plus de mal à tenir des objectifs à la fois thérapeutiques et de production agricole, avec une demande croissante du marché. Aujourdhui, les ateliers sont gérés comme une entreprise à part entière. Des financements et un partenariat avec un organisme daide aux personnes handicapées ont renforcé la structure. Le Bauckhof peut ainsi rester fidèle à ses objectifs initiaux. De nouveaux projets voient le jour, comme la production de bois de chauffage et la vente de bois duvre.
Eure-et-Loir : Damien Leroy et sa "Ferme dans le Vent"
Alexandra CEALIS, AuteurDamien Leroy a repris la ferme familiale en grandes cultures depuis une trentaine dannées. Une partie de ses terres est labellisée en bio depuis 2015 et la totalité de la ferme devrait lêtre dici 2020. Avant de devenir agriculteur, Damien travaillait en tant quéducateur dans une maison familiale. Une fois installé, il se lance dans laccueil scolaire et de familles en créant « la Ferme dans le Vent » où il propose des séances de char à voile, des ateliers de fabrication de cerfs-volants ou de boomerangs, ainsi que des ateliers de découverte de la ferme. Mais ce type daccueil est peu rentable : il faut embaucher de nombreux animateurs et faire appel à des entreprises de travaux agricoles pour réaliser les travaux au champ. Damien Leroy cesse alors cette activité et sinvestit dans des associations de producteurs (Val Bio Centre et Bio Centre Loire). En 2008, il est contacté par les Jardins de Cocagne, un réseau dexploitations maraîchères biologiques à vocation dinsertion sociale et professionnelle, à qui il cède 4 ha. Parallèlement, comme ses quatre enfants ne souhaitent pas reprendre la ferme, il simplique dans lAdear 28 (Association départementale pour le développement de lemploi agricole et rural), dont il est actuellement le président. Il tient ainsi à favoriser la transmission de fermes à taille humaine, avec des modèles diversifiés et respectueux de lenvironnement. En 2015, il cède une partie de ses terres à deux de ses salariés pour quils puissent s'installer en maraîchage. En 2016, il trouve un associé qui souhaite reprendre la ferme quand il prendra sa retraite. Partage, implication et transmission sont les trois mots-clés de Damien Leroy.
Les fleurs du bien
Ingrid VAN HOUDENHOVE, AuteurBasée en région parisienne, l'Association Fleurs de Cocagne emploie des femmes en insertion. Celles-ci cultivent des fleurs qui sont ensuite vendues en circuits courts. Composer un bouquet, comme le recevoir, génère une émotion ; et l'horticulture biologique et la vente de fleurs constituent un travail valorisant et un bon vecteur d'insertion pour des femmes en situation précaire, en échec personnel ou professionnel. A Avrainville (91), l'Association emploie 16 personnes, encadrées par 5 salariés permanents pour cultiver, sur 1 ha de serres froides, 70 000 roses et 50 000 annuelles (40 variétés) presque toute l'année. Toute la production est certifiée Ecocert, et vendue en local, sur des marchés, ou bien à des fleuristes de l'Hexagone en quête de filières locales et/ou bio.
La grande force artisanale des plantes aromatiques dAppenzell
Ursina STEINER, AuteurPetra et Maurus Dörig-Eyacher produisent, depuis trois ans, des plantes aromatiques bio en Suisse. Ils cultivent 40 plantes sur 70 ares. Leur production est achetée en vrac par sept transformateurs et ils commercialisent également en vente directe un assortiment de tisanes quils confectionnent eux-mêmes. Tout se fait à la main, avec une infrastructure très simple : ils ne possèdent quun motoculteur et une cisaille pour les travaux des champs. Comme les travaux manuels sont assez stimulants, Petra et Maurus Dörig-Eyacher nhésitent pas à accueillir des personnes assistées (personnes ayant des troubles du développement). Mais le travail seffectue avant tout manuellement pour des raisons de qualité : il permet une meilleure conservation des arômes et l'obtention de feuilles entières et donc des tisanes belles à voir. Après avoir été cueillies, les plantes sont mises en bouquets, puis séchées en bâtiment à 20-25 °C et 30-40 % dhumidité, avec pour seuls équipements un ventilateur et un humidificateur de ménage. Seules les plantes à tiges courtes (ex : thym) sont séchées dans les tiroirs dun séchoir maison. Une fois sèches, les plantes partent dans une entreprise spécialisée pour être gazées au CO2 (gaz naturel) pour être déparasitées. Le prix de vente est assez élevé (25 francs suisses pour 20 sachets), mais la vente directe progresse et ils comptent de plus en plus dhôtels et de restaurants parmi leurs clients.
Un incubateur de microfermes en Pays de Lorient
SYMBIOSE, AuteurL'association Optim-ism, membre du réseau Cocagne, développe des projets liés à l'agriculture et à l'emploi en Pays de Lorient. Elle a récemment eu l'idée de créer, sur un terrain d'un hectare, une exploitation qui va fonctionner pendant deux ans sous forme de chantier d'insertion. 4 maraîchers vont y être formés par un encadrant pendant deux ans, à l'issue desquels l'exploitation sera transmise à 2 d'entre eux, et le capital réinvesti dans la création de nouvelles microfermes, sur d'autres terres. Car le projet consiste bien à faire de cet incubateur de microfermes un outil au service de l'installation, du développement des filières bio et locales et de la lutte contre le chômage. La première ferme verra le jour en zone urbaine, à Lorient (56).
Nature & Partage : l'efficacité au service du réseau bio
BIO-LINEAIRES, AuteurLa société Nature & Partage est née en 2007. Elle a commencé par importer et distribuer une plante alors peu connue en France : le psyllium blond, ou plantain des Indes, dont le principal bienfait est de faciliter la digestion et de réguler le transit. Puis, elle a augmenté le nombre de références de son catalogue avec pour objectif de promouvoir les produits naturels et les compléments alimentaires les plus efficaces. Aujourd'hui, plus de 70 références sont proposées par l'entreprise, dont l'ashwagandha bio en poudre ou encore une association de maca et d'acérola. Le psyllium reste un produit emblématique de la marque, qui n'a pas hésité, pour mieux le faire connaître, à publier un livre de recettes. Les magasins bio partenaires sont aussi acteurs dans le développement de la gamme, en faisant remonter à l'entreprise les demandes du terrain. Pour les opérations d'ensachage des plantes et d'étiquetage, un partenariat a été créé avec l'ESAT de Mongauzy (33), où 8 personnes travaillent à temps plein.
Réinsérer avec des légumes et des pommes de terre
Valérie NOËL, AuteurEn Eure-et-Loir, Claire Genova jongle entre plusieurs activités professionnelles : une exploitation en grandes cultures conventionnelles, un groupement d'employeurs destiné aux producteurs de pommes de terre avec une forte dimension sociale, et un jardin d'insertion en maraîchage biologique, le jardin Soli-Bio. Association née en 2010, ce jardin maraîcher a une vocation de réinsertion et est labellisé Jardin de Cocagne. 200 paniers de légumes biologiques sont vendus chaque semaine grâce aux cinq équivalents temps plein permanents et aux maraîchers en insertion (environ 12 ETP chaque mois pour ces derniers). 150 personnes sont déjà passées par le jardin Soli-Bio, dont 62 % avec une formation ou un emploi à la clé. Malgré les aléas techniques et financiers, Claire Genova reste optimiste quant à l'avenir de ce projet.
Un verger maraîcher sur l'île de Porquerolles
PARC NATIONAL DE PORT-CROS, AuteurSur l'île de Porquerolles, dans le Var, un verger conservatoire a été implanté au début des années 80. Sur 17 ha, ce sont ainsi 250 types d'oliviers et d'oléastres, 250 variétés de figuiers et 50 variétés d'autres espèces qui sont mis en collection. Depuis 2018, s'ajoute à cette zone de biodiversité un verger maraîcher d'un hectare, associant une quarantaine de variétés d'arbres fruitiers à des cultures légumières. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet COPAINS, porté par le Parc national de Port-Cros, le Conservatoire Botanique National Méditerranéen et l'Association de Sauvegarde des Forêts Varoises. Le contexte géographique particulier - île, climat méditerranéen - implique la mise en oeuvre de pratiques agricoles spécifiques, axées ici sur l'agroécologie. Un objectif social s'ajoute à ce projet, l'entretien et la gestion de ce site étant assurés par des salariés en insertion. Un protocole de suivi scientifique, commun à d'autres sites similaires en France, permettra de suivre l'évolution de la biodiversité et les bénéfices de l'association arbres-légumes sur celle-ci. Enfin, les fruits et légumes récoltés seront vendus localement, à Porquerolles, et le verger maraîcher devrait être utilisé aussi comme support pédagogique pour le grand public.
Les engrais verts : un des piliers du système maraîcher bio : Témoignage : Gilles Lèbre, maraîcher au Biau Jardin (63)
Mehdi AÏT-ABBAS, AuteurLe Biau Jardin est une entreprise maraîchère dinsertion, dans le Puy-de-Dôme. Sur la ferme, 10 ha de légumes bio sont cultivés en plein champ en rotation avec 5 ha de luzerne-dactyle, et 60 ares sont conduits sous serres. Les engrais verts font partie intégrante de lassolement. La rotation en plein champ débute par un mélange luzerne-dactyle en place pour 3 ans, suivi de 6 ans de cultures de légumes entrecoupées par un engrais vert en culture dérobée tous les 2 ans. Gilles Lèbre explique comment sont utilisés les engrais verts en plein champ, ainsi que litinéraire technique et le matériel utilisé. Un encadré décrit lessai réalisé en 2015 et 2016 par le GRAB Auvergne pour comparer plusieurs engrais verts sous abri semés début juillet et incorporés au sol début septembre. Lévaluation portait sur leur comportement et leur effet sur la culture suivante, une batavia dhiver plantée. Parmi les modalités testées, le sarrasin et l'association sorgho Sudal-pois fourrager ont donné les meilleurs résultats.
Légumerie bio : Un débouché pour les maraîchers rennais
Coralie BOUVET, AuteurA Rennes (35), la municipalité travaille pour la mise en place d'un Plan Alimentaire Durable (PAD) qui aspire à introduire, dans la restauration collective de la ville, 20 % de produits biologiques parmi 40 % de denrées issues d'une agriculture durable d'ici 2020. C'est dans cet objectif qu'elle a donné la première impulsion au projet de légumerie. Une étude de faisabilité a été menée au sein d'Agrobio 35 sur l'implantation de cette légumerie. L'ESAT (Établissement et Service d'Aide par le Travail) d'Apigné, aux portes de Rennes, s'est positionné pour accueillir la nouvelle structure, dans les locaux d'une ancienne cuisine. Un travail d'accompagnement est en cours avec Agrobio 35. Des visites de terrain ont permis de mieux appréhender le projet. L'ensemble des partenaires se rencontrent régulièrement, et les engagements mutuels entre l'ESAT et les maraîchers bio locaux vont faire l'objet d'une formalisation dans le cadre d'une association. Le lancement de l'activité est prévu pour le début de 2018 pour ce projet qui participe à la construction d'une filière bio locale équitable.
Des fermes remparts contre l'exclusion
Philippe LAMOTTE, AuteurEn Wallonie, certaines fermes familiales proposent d'accueillir des personnes en décrochage ou malmenées par la vie. Il ne s'agit pas de séjours touristiques ou scolaires, mais d'un véritable accueil humain et social destiné à aider des individus suivis par des institutions sociales ou médico-sociales. Samuel Hubaux, fondateur de lassociation "Nos oignons", établit des passerelles entre les exploitations maraîchères et les institutions sociales depuis 4 ans, grâce à l'impulsion d'un maraîcher bio expérimenté dans l'animation. Aujourd'hui, ce sont 5 maraîchers en circuits courts qui accueillent, pour des ateliers individuels ou collectifs de jardinage, des stagiaires issus de différents centres. "C'est fou, les balises et les valeurs qu'une famille d'agriculteurs peut transmettre à un jeune sans repères, parfois sans en être consciente", exprime Laeticia Stilmant, animatrice du GAL (Groupe d'Action Locale), à l'initiative d'une opération similaire dans les Ardennes. Parmi les activités : ériger des clôtures, fabriquer du beurre ou de la confiture, traire les vaches, rentrer ou sortir le troupeau... Valérie Mayérus, chargée de mission chez Accueil Champêtre en Wallonie, rappelle qu'historiquement, la ferme a toujours joué un rôle d'accueil pour tous. A l'initiative de plusieurs associations, un groupe de travail "circuits courts et agriculture sociale" s'est créé, au printemps 2014. Il vise à faire connaître le rôle social de ces initiatives, notamment auprès du milieu agricole. Une piste de soutien financier à ces actions se trouve notamment dans le récent Plan Wallon de Développement Rural.
Hors-série n° 18 : Renouer avec la Terre
Laurent DREYFUS, Auteur ; Ehrenfried PFEIFFER, Auteur ; Jean-Michel FLORIN, Auteur ; ET AL., AuteurCe hors-série de Biodynamis porte sur le thème "Renouer avec la Terre" : - Parcs et jardins, beauté et utilité ; - Que pouvons-nous apprendre du jardin ? ; - Maraîchage, traction âne-imale et accueil nature ; - L'entraide Berruyère : la biodynamie en insertion ; - Atelier paysage, maraîchage au foyer de vie de Ruzière dans l'Allier ; - Une retraite biodynamique dans les Deux-Sèvres ; - Gérard Augé, la biodiversité au quotidien ; - Sélectionner les plantes médicinales : Le réseau Hortus Officinarum ; - Des fermes en ville aux Pays-Bas ; - Vert urbain-jardins d'amour ; - Le domaine agricole comme jardin ; - Le jardin des abeilles ; - Le jardin du savoir être ; - Jardiner l'âme ; - Jardins ou parking ? ; - Jardiner pour transformer la vie à Bâle ; - Le jardin lieu de résistance à l'étalement urbain.
Installation : La Ciap, ça marche !
Paul BONHOMMEAU, AuteurLa Coopérative pour l'installation en agriculture paysanne a tenu, en avril, sa 4ème assemblée générale, occasion de fêter la 60ème installation de porteurs de projets ayant bénéficié de ses outils d'accompagnement. Ce dispositif, initié par des responsables de la Confédération paysanne de Loire-Atlantique, propose un stage de paysan-créatif d'un an dédié à la mise en place du projet, offrant des journées de formation et d'échanges entre porteurs de projets, une rémunération minimale financée par le conseil régional, ainsi qu'une couverture sociale. La Ciap peut aussi assurer le portage temporaire de l'activité avant l'installation officielle et gère plusieurs espaces-tests en maraîchage bio et en élevage. L'article présente le fonctionnement du dispositif, mais aussi ses nombreux atouts pour faire face aux défis de l'installation en agriculture aujourd'hui, particulièrement en AB : sécurisation des parcours d'installation hors cadre familial, projets incluant la commercialisation en circuits courts, insertion professionnelle et sociétale, solidarité entre agriculteurs, transmission de ferme, réflexion sur le statut de paysan-salarié...
Malteurs Echos : Les chevaliers du malt
TERROIRS BIO RHONE-ALPES, AuteurLa production française de malt, concentrée dans le Nord-Est du pays, répond essentiellement aux besoins des brasseurs industriels. C'est pour pallier ce manque que trois amis ont décidé de fonder la première malterie bio rhônalpine, Malteurs Echos (en Ardèche), destinée à approvisionner les brasseurs artisanaux locaux. Ils s'approvisionnent en orge et blé bio auprès des agriculteurs de l'Isère, de la Drôme et de la Bourgogne. En novembre 2014, Malteurs Echos est devenue une SCIC, composée de cinq collèges, celui des fondateurs et celui de la filière brassicole, majoritaires, mais aussi ceux des salariés, du territoire et des sympathisants. L'entreprise a aussi ajouté une dimension sociale au projet. Sur les sept salariés, trois sont en contrat d'insertion. La coopérative, qui obtiendra cette année le statut d'entreprise d'insertion, souhaite ainsi remobiliser ces jeunes et leur offrir un tremplin vers un emploi durable.
La vie en herbes : des tisanes bio et solidaires
Présentation d'un ESAT (Établissement et Services d'Aide par le Travail) qui emploie des personnes handicapées pour produire des tisanes bio. Le reportage présente l'organisation du travail au sein de l'établissement. La production et la demande sont en pleine progression depuis quelques années.
La bio et l'insertion sociale
Isabel SOUBELET, AuteurJean-Guy Henckel, directeur national du Réseau Cocagne, rappelle en préambule que, déjà au XIXème siècle, des psychiatres soulignaient l'intérêt du travail de la terre, de la confrontation à la nature et aux cycles des saisons, pour accompagner des personnes en souffrance psychologique. Les Jardins de Cocagne s'inscrivent dans cette philosophie : 124 structures de maraîchage biologique accueillent, en France, des femmes et des hommes éloignés de l'emploi de longue date, et connaissant parfois des vies difficiles. Le maraîchage leur permet de retrouver un travail, mais aussi de reprendre confiance et de se sentir utiles. La démarche est donc globale, écologique, économique et humaine. L'article donne la parole à des directeurs de structures, à Communay (69), à Cambrai (59), dans le Morbihan, l'Hérault. En Ille-et-Vilaine, un centre d'aide par le travail a noué un partenariat avec Lobodis, torréfacteur et importateur de café bio équitable. Thierry Hanon, administrateur de Val Bio Centre (41), est aussi le directeur du Jardin de Cocagne de Blois et de l'entreprise d'insertion Bio solidaire. Pour lui, les notions de respect de la nature et de respect des personnes sont à l'origine de la véritable adéquation entre maraîchage bio et reconstruction personnelle.
Les Compagnons du Samson, des signataires de la charte de Nature & Progrès au service de la réinsertion socio-professionnelle
Emilie GUILLAUME, AuteurPortrait des Compagnons du Samson en Belgique, spécialisés dans le maraîchage et qui accueillent des personnes en réinsertion socioprofessionnelle. A l'initiative du Centre Public de l'Action Sociale de Gesves, en 1989, le projet, initialement centré sur l'élagage, s'est très vite orienté vers le maraîchage, grâce à la mise à disposition de terres cultivables. C'est une histoire humaine qui s'est écrite, comme le raconte Bruno Lambotte, coordinateur de l'association, qui considère la bio comme un précieux outil de réinsertion. Encadrées par une équipe de trois responsables, ce sont environ soixante personnes qui ont été accueillies en treize ans, avec un taux d'insertion de 40% dans des projets d'emploi, de reprise d'études ou de formation à l'issue de leur stage. Côté maraîchage, les Compagnons produisent des légumes, des plants et des fleurs. La production est écoulée via un système de paniers pour environ deux cents abonnés. Ils ont tissé également des partenariats locaux originaux. Signataires de la Charte Nature & Progrès, les Compagnons ont acquis des compétences et développé des idées innovantes au fil des années.
Dossier : Territoire
Laurent DREYFUS, AuteurLe dossier se compose de deux articles : - "Le Béal, la terre en compagnon" présente un foyer de vie pour adultes porteurs de handicap, le seul en France à proposer un accueil issu du Mouvement Camphill fondé par le docteur Karl König. Installé dans une ancienne usine de moulinage de la soie, ce lieu de vie est le fruit d'une histoire qui a démarré en 1972, à l'initiative de deux agriculteurs en biodynamie. Avec l'aide des éducateurs et des familles, ils ont créé le foyer, avec pour valeurs principales d'apprendre à « vivre et travailler ensemble » et « donner et recevoir », et la volonté de le mettre en pratique avec les personnes porteuses de handicap, nommées « compagnons ». Parmi les ateliers de travail, on trouve une ferme et un jardin. L'article relate la vie au Béal, décrit les différentes activités, mais aussi l'aventure humaine et l'esprit de l'accompagnement proposé, inspiré des grands principes de Rudolf Steiner ; - "Un Camphill, c'est quoi ?" ; dans ce second article, l'auteur replace l'expérience du Béal dans le contexte social actuel. C'est la recherche de nouveaux rapports sociaux qui caractérise ces communautés socio-thérapeutiques, où le vivre ensemble n'est jamais acquis. Les personnes porteuses d'un handicap, dans cette démarche de pensée, montrent le chemin du futur en appelant des formes de coopération plus fraternelles dans la vie économique, des rapports plus égalitaires, la possibilité de faire des choix, une interdépendance humaine positive, etc.
Accueil social à la ferme : Les agriculteurs se positionnent
Gaëlle POYADE, AuteurMalgré son existence dans la pratique, l'accueil à la ferme de personnes en difficultés n'est pas rattaché au métier d'agriculteur (code rural). Afin d'officialiser davantage ce rôle de service social de l'agriculture, la FNCivam et le réseau Accueil Paysan ont signé une convention de partenariat. Cet accueil peut concerner différents publics, des jeunes en difficultés aux personnes âgées en passant par des mères célibataires ou encore des personnes handicapées. Il confère à l'agriculteur un rôle important dans la cohésion sociale et représente, pour les bénéficiaires, un moyen d'insertion dans la société, notamment par une rupture avec l'entourage habituel, et qui a fait ses preuves (alternative à l'incarcération, scolarisation d'enfants en difficultés ).
Bio, local et convivial
Stéphane PERRAUD, AuteurLa Scic Le pain sur la table, à Cluny, en Saône-et-Loire, est une boulangerie, un restaurant bio, un traiteur, un salon de thé, un lieu d'exposition et une librairie... C'est aussi une entreprise sociale et solidaire qui crée du lien entre les habitants. Comme la plupart des salariés, le cuisinier, Jean-Paul Charvet, détient des parts de la Scic. Côté cuisine, pratiquement tous les ingrédients sont bio et locaux, même si ce n'est pas marqué sur l'ardoise. "C'est notre façon de démocratiser le bio...", explique Jean-Paul Charvet. En outre, l'équipe accueille volontiers des stagiaires ou des apprentis en reconversion, en situation de handicap ou d'origine étrangère. L'aventure du Pain sur la table a démarré en 2005, à l'initiative de la mutualité sociale agricole de Saône-et-Loire... Le bâtiment voisin à celui qui abrite la Scic Le Pain sur la table accueille une épicerie bio. Des précisions sont apportées sur le fonctionnement de la Scic, le montage financier et l'épicerie Bionali.
Circuits de proximité à dimension sociale en Agriculture Biologique : des initiatives innovantes pour les territoires : Boîte à outils pour les collectivités territoriales
Mélanie THÉODORE, Auteur ; Mélise WILLOT, Auteur ; Julien LABRIET, Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2013Dans différentes régions, producteurs, consommateurs, acteurs sociaux, élus locaux, citoyens participent à de nouvelles initiatives associant activités économiques et action sociale. Il s'agit de projets de circuits de proximité, également vecteurs de solidarité, qui cherchent d'une part à donner accès au plus grand nombre à une alimentation de qualité au travers de l'accessibilité sociale ou géographique ; et/ou d'autre part à accompagner l'insertion économique et sociale des personnes les plus éloignées du monde du travail. En 2012, la FNAB a édité un recueil d'expériences innovantes pour valoriser ces circuits de proximité à dimension sociale en agriculture biologique. Pour accompagner leur essaimage sur de nouveaux territoires, elle vient de réaliser deux boîtes à outils, l'une à destination des collectivités territoriales et l'autre à destination des producteurs. Toutes deux ont été réalisées avec le soutien de la Direction générale de l'alimentation (DGAL) du MAAP et dans le cadre du Programme national de l'alimentation (PNA). Leur objectif : accompagner les acteurs souhaitant initier ou soutenir un projet de circuit de proximité alimentaire intégrant une dimension sociale. Au sommaire de la boîte à outils à destination des collectivités territoriales : 1 - De la production au projet de territoire : les circuits de proximité à dimension sociale comme laboratoire d'expériences ; 2 - Se mobiliser en faveur des circuits de proximité à dimension sociale ; 3 - Politiques territoriales : mobiliser les bons cadres et moyens d'action ; Conclusion : des projets collectifs et partenariaux.
Circuits de proximité à dimension sociale en Agriculture Biologique : intégrer une dimension sociale à un projet collectif de commercialisation en circuits courts : Boîte à outils à destination des producteurs
Mélanie THÉODORE, Auteur ; Mélise WILLOT, Auteur ; Julien LABRIET, Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2013Dans différentes régions, producteurs, consommateurs, acteurs sociaux, élus locaux, citoyens participent à de nouvelles initiatives associant activités économiques et action sociale. Il s'agit de projets de circuits de proximité, également vecteurs de solidarité, qui cherchent d'une part à donner accès au plus grand nombre à une alimentation de qualité au travers de l'accessibilité sociale ou géographique ; et/ou d'autre part à accompagner l'insertion économique et sociale des personnes les plus éloignées du monde du travail. En 2012, la FNAB a édité un recueil d'expériences innovantes pour valoriser ces circuits de proximité à dimension sociale en agriculture biologique. Pour accompagner leur essaimage sur de nouveaux territoires, elle vient de réaliser deux boîtes à outils, l'une à destination des collectivités territoriales et l'autre à destination des producteurs. Toutes deux ont été réalisées avec le soutien de la Direction générale de l'alimentation (DGAL) du MAAP et dans le cadre du Programme national de l'alimentation (PNA). Leur objectif : accompagner les acteurs souhaitant initier ou soutenir un projet de circuit de proximité alimentaire intégrant une dimension sociale. Au sommaire de la boîte à outils à destination des producteurs : 1 - Qu'est-ce qu'un circuit de proximité à dimension sociale ? ; 2 - Pourquoi uvrer au développement de circuits de proximité à dimension sociale en agriculture biologique ? ; 3 - Construire collectivement un circuit de proximité à dimension sociale en agriculture biologique : éléments de méthode ; 4 - Région, département, commune et groupement de communes : comment les collectivités territoriales peuvent vous soutenir ? ; Annexes : Glossaire ; Fiches pratiques ; Fiches d'expérience.
Dossier : Economie solidaire
Claire NIONCEL, Auteur ; Alexie VALOIS, Auteur ; Sophie CHATENET, Auteur ; ET AL., AuteurL'adoption, en France, en novembre 2013, du projet de loi relatif à l'économie sociale et solidaire permet une reconnaissance légale de cette voie économique et des 200 000 entreprises qui la pratiquent (associations, coopératives ). L'économie sociale et solidaire se caractérise par la « poursuite d'un but d'utilité sociale », une « gouvernance démocratique ou participative définie par des statuts », et « une gestion dont l'objectif lucratif est limité et encadré ». Plusieurs initiatives, d'ores et déjà mises en place, sont présentées dans ce dossier. Parmi elles, un certain nombre concernent le secteur agricole : - la Banaste de Marianne et ses salariés en réinsertion trient les fruits et légumes invendus du marché de Marseille pour les redistribuer aux plus démunis ; - Vitamine T crée des entreprises d'insertion, par exemple, en maraîchage biologique ; - les Banques alimentaires collectent chaque matin les produits frais des GMS, retirés avant péremption ; - « la Ruche qui dit Oui ! » est une plateforme web qui facilite le lien entre producteurs et consommateurs ; - le pôle territorial de coopération économique « Mundo Les Ateliers » réunit des agriculteurs du Tarn pour une meilleure valorisation de leurs produits ; - l'Isomir, Industrialisation solidaire en milieu rural, propose des solutions techniques, réglementaires, ou encore commerciales, aux petits producteurs agricoles.
Les jardins de Cocagne donnent du bio au coeur
Frédéric RIPOCHE, AuteurLe réseau Cocagne, créé en France, en 1999, a été fondé sur une expérience maraîchère qui avait eu lieu en Suisse. Le premier jardin collectif à vocation d'insertion a été créé à Chalezeule, près de Besançon (25). Outre l'aspect écologique, économique et social, le bio était pertinent. Le jardin est un lieu, pour ceux qui l'investissent, où retrouver confiance et, pour les adhérents, consommateurs de légumes, l'occasion de redécouvrir la saisonnalité des légumes. Si le réseau Cocagne a été le premier à développer le principe des paniers, il doit maintenant, comme le précise Jean-Guy Henckel, « se rapprocher d'entreprises engagées vers la responsabilité sociétale ». Le jardin du Limon, à Vauhallan, en région parisienne, est le futur siège du réseau Cocagne.
Parier sur l'agriculture comme moteur d'insertion
Mathilde LERICHE, Auteur ; Luminita BACIU, AuteurDans le village de Ponorata, au nord-est de la Roumanie, une association franco-roumaine (Roma) tente d'intégrer les populations roms dans le territoire par la mise en place d'une activité de maraîchage biologique. L'article parle d'insertion, de l'histoire des roms, des difficultés matérielles de toutes sortes... L'animatrice du projet se demande comment résoudre les besoins de base, et que signifie une insertion « quand une grande partie de la population rurale vit également dans une grande pauvreté »... et que l'agriculture y est vue comme peu valorisante ? Au final, le projet espère renforcer une économie locale centrée sur l'agriculture et l'alimentation, et les savoirs-faire ancestraux. En juin 2013, des organisations françaises et roumaines ont réfléchi à Lille, siège de l'association Roma, sur la façon « d'encourager la floraison d'une économie sociale et solidaire en Roumanie ».
Repères Ma vie : Claire Genova, le goût des autres
Vincent DEMAZEL, AuteurClaire Genova, agricultrice en Beauce, est l'une des chevilles ouvrières du groupement d'employeurs Sans Pierre, pour l'embauche de saisonniers à la récolte de pommes de terre. Depuis 3 ans, elle prolonge cette expérience avec la fondation du jardin Soli-Bio, un chantier d'insertion affilié au réseau des Jardins de Cocagne qui fournit des légumes bio cultivés sur 4 ha et 3 600 m² de serres.
Village à vivre : Ungersheim (Alsace) : Effervescence au pays de la potasse
Virginie VANDAMME, AuteurLe maire d'Ungersheim, Jean-Claude Mensch, dans le bassin potassique alsacien, a inscrit, en 2011, sa commune dans le réseau des « Territoires en transition ». La commune s'est engagée dans vingt-et-une actions, destinées à relever le défi de sortir du tout-pétrole au XXIème siècle. Après des actions comme la réduction des coûts d'éclairage public, aujourd'hui, toute l'attention est portée sur l'utilisation du foncier. La municipalité a notamment racheté, pour 44 000 , un bail à un agriculteur qui gardait 8 hectares en jachère, et les a confiés aux Jardins du Trèfle Rouge, association du réseau Cocagne. Une cuisine collective est en construction. L'action sera portée par une SCIC (Société coopérative d'intérêt collectif), installée sur la zone de maraîchage, où sera également construite une micro-malterie. Les vingt-et-une actions se déclinent aussi sous diverses formes : un cheval de trait achemine l'eau nécessaire à l'arrosage dans la commune La commune a élaboré un atlas communal de la biodiversité, a monté un salon du commerce équitable, et s'équipe en vêtements de travail en coton bio.
Apprendre à innover dans un monde incertain : Concevoir les futurs de l'agriculture et de l'alimentation
Emilie COUDEL, Auteur ; Hubert DEVAUTOUR, Auteur ; Christophe-Toussaint SOULARD, Auteur ; ET AL., Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2012L'agriculture est aujourd'hui interpellée par la société, qui exige bien plus qu'une simple production alimentaire : aliments de qualité, services environnementaux, insertion de populations marginalisées, revitalisation des territoires ruraux, développement de productions énergétiques... Cette ouverture des futurs agricoles incite les acteurs ruraux à expérimenter de nouveaux systèmes de production et valorisation, faisant ainsi preuve de créativité et d'obstination pour exister face aux modèles de développement dominants. Parallèlement, ces modèles dominants fondés sur la production de masse à moindre coût continuent à s'étendre, avec les promesses d'un futur basé sur les technologies vertes. Ces évolutions posent des questions. Quel type de développement durable les sociétés veulent-elles ? Comment choisir les innovations qui leur permettront d'y parvenir ? Quels rôles peuvent jouer la recherche et les politiques publiques pour favoriser l'émergence de ces innovations ? Au-delà de l'analyse des options techniques, cet ouvrage s'intéresse aux innovations sociales et institutionnelles. Il démontre que l'innovation est le résultat d'une confrontation entre des visions portées par des acteurs aux intérêts parfois divergents. Il n'y a pas de chemin unique vers un développement durable, il faut à la fois encourager l'émergence et la coexistence de différents modes d'agriculture et de systèmes alimentaires. Le succès ne dépendra pas uniquement de notre capacité à repenser les modèles existants mais également de notre volonté à nous engager dans un processus d'apprentissage dont nous sortirons forcément transformés.
Circuits de proximité à dimension sociale en Agriculture Biologique : Recueil d'expériences innovantes
Claire TOURET, Auteur ; Quentin FOURNIER, Auteur ; Julien LABRIET, Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2012Ce recueil d'expériences est un travail qui s'inscrit dans le cadre d'une convention de partenariat entre la Direction Générale de l'Alimentation (DGAL), le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l'Aménagement du Territoire (MAAPRAT) et la Fédération nationale d'agriculture biologique des régions de France (Fnab). Le recueil d'expériences a comme objectifs de recenser des projets innovants qui développent des circuits de proximité, afin de les valoriser (travail qui s'intéresse particulièrement à des projets de circuits courts à caractère social et à des projets qui développent des partenariats avec des collectivités territoriales) ; de donner des pistes d'actions aux porteurs de projet (qualité des productions, organisation territoriale et relocalisation des échanges, organisation collective, maîtrise des choix socio-économiques et environnementaux par l'ensemble des acteurs). Le recueil présente 13 projets de circuits de proximité et circuits courts, implantés dans différentes régions françaises, avec leurs caractéristiques, ainsi qu'à travers 11 fiches de capitalisation d'expériences. Celles-ci présentent : L'expérience des "Biocabas", région Nord-Pas-de-Calais ; "Le Terreau", Jardin de Cocagne à Cruas, en Ardèche (07) ; "Patates Douz'", à Paris (75 012) ; "Les paniers du Val de loire", association Val Bio Centre, Blois (41) ; "Les Jardins de la Paix", Châtellerault, Vienne (86) ; "La Tournée", à Paris et région Ile-de-France ; Les structures du collectif Raccourci à Lyon : "Alter-Conso", "Croc'Ethic" et "Arbralégumes", Rhône (69) ; "ESNOV", Emploi-Solidarité Nord-Ouest vendéen, à Challans (85) ; "Planète Lilas", à Vitry-sur-Seine, Val de Marne (94) ; "De l'Autre Côté de la Rue", épicerie de proximité à Lyon (69) ; "De l'Autre Côté du Pont", Restaurant coopératif à Lyon (69).
Dossier Solidarité : « L'engagement, une ambition solidaire »
Marie-Christine PEROT-COLLAS, Auteur ; Maguelone PONTIER, Auteur ; Sabrina FUSELIEZ, Auteur ; ET AL., AuteurSuite à la présence des Banques alimentaires sur le stand de la FNSEA au Salon de l'Agriculture de 2012, ce dossier fait un tour d'horizon d'initiatives citoyennes solidaires relatives au monde agricole. L'association Terre de Liens notamment, qui se mobilise depuis 2003 pour sortir les terres agricoles de la spéculation foncière et faciliter l'accès à la terre, est présentée. Présente sur tout le territoire français, Terre de Liens est dotée de deux outils : le Fonds de dotation destiné à recevoir des dons, et la Foncière qui est un outil d'investissement solidaire. L'épargne citoyenne ainsi récoltée est utilisée pour acheter des terres et des exploitations dont l'usage agricole sera alors garanti. Sont également décrites dans ce dossier des expériences de Banques alimentaires ; de l'ANDES (Association Nationale de Développement des Épiceries Solidaires) ; de l'association les Bancs Publics, qui apporte soutien moral et échanges culturels aux sans-abris ; de Système d'Échange Local, tourné vers l'économie sociale et solidaire ; de l'ADMR (Aide à Domicile en Milieu Rural) ; d'entrepreneuriat social ; de zoothérapie et de réinsertion via des travaux à la ferme.
Faire rimer local et social avec un moulin à la ferme
Gabriel OMNÈS, AuteurLa ferme de Laurent Chaupitre, installé en bio sur 64 ha (production de lait et céréales), à une trentaine de kilomètres au sud de Rennes, comporte un atelier de meunerie et de vente directe de farine, le tout installé en 2002. Le pilotage de la ferme vise l'équilibre entre les dimensions économique, environnementale et sociale. Outre l'attrait pour le développement local, et des difficultés pour la commercialisation du lait en bio, l'achat du moulin a fait suite à une rencontre avec Nicolas Supiot, figure de proue des paysans boulangers. L'atelier est aussi devenu un « incubateur à installations » avec l'implication de Laurent Chaupitre dans un groupement d'employeurs pour l'insertion et la qualification (Geiq). En dix ans, une demi-douzaine de personnes sont venues faire leurs armes d'apprenti paysan-meunier chez lui. Laurent Chaupitre, dans son activité, n'hésite pas à mettre l'accent sur la technicité
L'insertion professionnelle des jeunes issus des formations environnementales en 2007 (Etudes & documents n° 69 - Août 2012)
En 2007, 739 000 jeunes sont sortis pour la première fois du système éducatif en France métropolitaine. Parmi eux, environ 20 000 jeunes ont suivi une formation initiale en environnement, majoritairement dans les domaines de l'aménagement du territoire, du cadre de vie et de la protection de la nature. Interrogés en 2010 par le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq), ils ont pu décrire leur trajectoire professionnelle sur les trois premières années de vie active et leur situation à la date d'enquête. Même s'ils sont plus concernés par le chômage sur ces trois années, leur insertion professionnelle se rapproche de celle des jeunes issus des autres formations. Depuis l'enquête « Génération 2004 », les indicateurs d'insertion se sont améliorés. La dégradation du marché du travail observée sur 2007-2010 les a moins impactés, par rapport aux autres sortants. Le domaine environnemental étudié est le principal déterminant de l'insertion professionnelle des jeunes issus de l'environnement. Parmi les six domaines définissant les formations environnementales, celui de la maîtrise de l'énergie et des énergies renouvelables se révèle être le plus favorable à l'insertion. Moins d'un jeune de l'environnement sur dix exerce une profession spécifiquement environnementale (profession « verte ») en 2010. Les professions « vertes » sont plus répandues parmi les jeunes ayant étudié dans des domaines au coeur de l'environnement (protection de la nature, prévention des pollutions). Ils sont plus nombreux à occuper une profession nécessitant l'adaptation des compétences pour intégrer la dimension environnementale (profession « verdissante »), notamment s'ils ont étudié dans l'aménagement du territoire ou dans le domaine de l'énergie. Les professions liées à l'environnement les plus représentées en 2010 sont les jardiniers, les techniciens de l'environnement et du traitement des pollutions et les plombiers, chauffagistes qualifiés.
Savoir-faire : La billonneuse-bineuse évolutive
Changachanga BAMUSUNDI, AuteurL'Arbre aux légumes est une association d'insertion par le maraîchage biologique, basée à Saint-Marcel (Eure) depuis 2001, qui cultive 3,5 ha de pleine terre et 3 500 m² sous abris. Elle compte 20 à 25 personnes en insertion et 4 permanents pour 300 paniers distribués chaque semaine. Pierre-Marie Lafitte, encadrant technique du jardin, est un passionné de mécanique. Il applique la culture en billons (technique qui consiste à cultiver en rangées sur de petites buttes d'environ 20 cm de hauteur préparées à l'avance), depuis 7 ans, sur des sols alluvionnaires, un peu hydromorphes. Les étapes de mise en place et d'entretien des billons font appel à plusieurs types d'outils (outils à dents type canadien, billonneuse, buttoir, bineuse à doigts, etc.). Dans la nécessité de trouver le moyen de faire en un seul passage l'essentiel des activités, PM. Lafitte a adapté la « billonneuse-bineuse » qui compte aujourd'hui 8 lignes d'outils avec des roues de guidage, une dernière barre oscillante, le tout porté par un attelage trois points. Certaines adaptations peuvent être effectuées sans descendre du tracteur. L'outil permet de créer des billons et de travailler les creux entre les billons. Utiliser la « billonneuse-bineuse évolutive » nécessite un apprentissage.
Apiculture : quand Paris fait bzzzz... ; Ecologique ou biologique ? ; Des abeilles et des hommes ; Un toit pour les butineuses
Perrine ROUX, Auteur ; Flore VIENOT, AuteurAujourd'hui, la ville de Paris compte entre 200 et 300 ruches, dont une grande partie appartient à des particuliers. Jean-Jacques Schakmundes, qui tient la boutique Les abeilles dans le quartier de la Butte aux Cailles, va former, à la Cité internationale, "des salariés volontaires à l'apiculture". Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les abeilles se portent mieux à la ville qu'à la campagne. Pour éviter la disparition des abeilles, l'Unaf (Union nationale de l'apiculture française) a créé l'opération Abeille sentinelle de l'environnement. En France, l'apiculture certifiée "biologique" doit répondre aux critères définis par une directive européenne de 2009. Mais des consommateurs et des professionnels s'interrogent sur la viabilité de ces critères et certains donnent alors leur préférence à l'apiculture "écologique". Pour Guillaume Fontaine, apiculteur à Viuz-en-Sallaz (Haute-Savoie), l'important est de se libérer des carcans de la mono-pratique... Dans un quartier industriel grenoblois, une association Hommes et abeilles a installé des ruches. L'association propose des formations (nécessité de main d'uvre pour rendre possible l'existence de colonies en ville) et a un objectif essentiel, l'insertion sociale (« les gens recrutés ont en majorité peu d'argent, habitent en ville et sont mal dans leur peau... », indique Christophe, responsable de l'association). Les insectes influencent jusqu'à l'organisation de l'association. Face à la disparition des abeilles et des apiculteurs, l'association Un toit pour les abeilles a trouvé une solution : proposer aux entreprises et aux particuliers de parrainer des ruches. Cette structure pionnière et engagée s'est lancée, en septembre 2009, dans cette activité en pleine expansion.
Chênelet : basse conso pour tous
Antoine BOSSE-PLATIERE, AuteurLes six logements sociaux éco-construits, réalisés par Chênelet Construction, à Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais), montrent qu'il est possible de réaliser du logement social basse consommation (BBC), de qualité et à charges maîtrisées, pour des locataires à faibles revenus. Gérant de la SCIC Chênelet Habitat, Pierre Gaudin détaille les aspects techniques de cette réalisation et les conditions de création de l'association Chênelet. Aujourd'hui, Chênelet est un groupe qui rassemble l'entreprise d'insertion Scieries et Palettes du Littoral (SPL) ; les activités liées à l'habitat ; un jardin d'insertion ; une épicerie en ligne ; une cuisine professionnelle Cela permet de proposer, aux personnes accueillies, des parcours de qualification diversifiés, avec un effectif important consacré à la formation. SPL compte 180 salariés. Les constructions que propose Chênelet ont toutes en commun l'utilisation du bois et des briques de terre crue produits sur place, mais sont en évolution constante. Dans sa recherche de solutions écologiques et économiques, l'équipe de Chênelet Construction est souvent amenée à expérimenter, innover Seul « industriel » admis dans le réseau Ecobâtir dès sa fondation, Chênelet partage également ses ressources documentaires
Initiative : La Ferme Saint André ou les circuits courts moteurs d'insertion
Maud CESBRON, AuteurLa Ferme St André, également appelée Les Jardins de Kochersberg, se trouve dans le Bas-Rhin. Elle accueille 18 personnes en contrat d'insertion, et livre 1 000 paniers hebdomadaires sur le principe des Jardins de Cocagne. Elle comporte aussi, depuis 2007, un atelier de transformation, sous le statut d'entreprise adaptée. Douze des 24 hectares de la propriété sont en maraîchage biologique (cahier des charges Nature et progrès), le reste est en céréales et prairies. Les jeunes sont payés au SMIC, pour deux ans au maximum.
Jardiniers du bitume : Des liens fleurissent dans les jardins partagés
Pascale DESMAZIÈRES, Auteur ; Jean-Pierre GRAS, Auteur ; Anne KRAFT, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (19 Rue Cavé, 75 018, FRANCE) : XÉROGRAPHES ÉDITIONS | 2011Parfois issus du mouvement de la Guerilla Gardening de New-York, parfois des jardins ouvriers, les jardins collectifs constituent des microcosmes du monde où se côtoient et s'affrontent les caractères, les méthodes de cultures, les utopies en autant de projets... Jardiniers, artistes, écologistes, amateurs, ou professionnels, enfants, retraités, travailleurs sociaux, amoureux des plantes, tisseurs de lien social, expérimentateurs d'humus ou squatteurs de friches, tous/toutes avec passion créent des jardins singuliers où poussent les carottes et les idées... Explorations en Île-de-France subjective, non exhaustive mais récits, portraits, images, impressions, et graines de passion, afin de croiser les regards sur cette réalité sociale touffue et sur la place du végétal dans les politiques de la ville et nos vies de citadins... Autant de trésors à partager à l'ombre des arbres, et des adventices enfin réhabilitées !
Marie-Noëlle ROUSSEZ, éleveuse de chèvres dans les Alpes-Maritimes
Marie-Noëlle Roussez présente son élevage de chèvres laitières en bio situé à Ascros, dans les Alpes-Maritimes, à 900 mètres d'altitude dans l'arrière-pays niçois. Son exploitation est liée à un complexe médico-social qui accueille 24 personnes souffrant de troubles psychiques et à un ESAT, un établissement cherchant à insérer des personnes dans le monde du travail. La ferme est donc un moyen pour ces personnes d'avoir une expérience professionnelle aussi bien dans la fromagerie, que dans l'élevage, la traite des chèvres et la vente. Marie-Noëlle Roussez, issue elle-même de parents éleveurs dans le Nord, a été éleveuse à son compte en ovins viande pendant 10 ans, avant de tenir cette exploitation. Pour superviser les personnes en difficulté, elle est devenue éducatrice technique également.
Mise en place d'un laboratoire de transformation
Ce mémoire a été réalisé dans le cadre de la licence professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement" dans le cadre d'un stage effectué auprès d'une entreprise d'insertion de statut associatif "Les PtitsCageots" (créée en 2008, en Gironde). L'activité principale de l'association est la commercialisation (par internet et téléphone) et la livraison de paniers de produits issus de l'agriculture biologique et raisonnée et, dans la mesure du possible, de produits locaux sur l'agglomération bordelaise. Cette association, en partenariat avec le Centre de Ressources Technologies AGIR (Agro-Alimentaire Innovation Recherche), a entrepris de mettre en place un laboratoire de transformation pour lequel le produit le plus pertinent s'est avéré être un jus de fruit "frais", à base de fruits issus de l'agriculture biologique, de saison et locaux... Dans ce cadre, le projet visait trois objectifs : renforcer et améliorer l'objectif de soutien à l'agriculture durable ; diversifier l'offre de produits de l'entreprise ; répondre à un besoin interne à l'entreprise concernant la diversification des formations des salariés en insertion. Le mémoire présente, notamment, la méthodologie engagée : la demande de la clientèle ; l'approvisionnement ; les implications de la mise en place d'un laboratoire de transformation (rétroplanning). Le mémoire revient, en outre, sur la collecte, le traitement des informations et les résultats : contexte de la demande, résultats des enquêtes clients en amont du projet, prévision d'enquêtes de satisfaction (après échantillonnage du nouveau produit), focus sur la restauration collective ; mise en place de l'unité de transformation de jus de fruits ; approvisionnement en fruits, particulièrement dans le Lot-et-Garonne ; calcul des prix de vente des jus de fruits ; communication autour du nouveau produit. La dernière partie du mémoire est consacrée à l'analyse du projet.
La princesse et le paysan : Un conte écologiste
Laurent CARPENTIER, AuteurLe château de Kerbastic, à 20 kilomètres de Lorient (Morbihan), dispose de 150 hectares de bonne terre, gérés de génération en génération par la dynastie des Polignac. Pierre Rabhi, qui a rencontré Constance de Polignac (à un repas organisé par l'association de Pierre Rabhi, Colibris, il y a trois ans), est le parrain de ce domaine entièrement tourné désormais vers l'agroécologie. Constance de Polignac a donné neuf mois à un entrepreneur pour refaire le château du fond jusqu'aux combles selon des critères écoresponsables et, pour son domaine, a suivi les préceptes de Pierre Rabhi : écoute des saisons et du milieu, culture en biodynamie, humanisme (en l'occurrence : réinsertion sociale de travailleurs handicapés) et "sobriété heureuse". Pierre Rabhi est né il y a soixante-treize ans à Kenadsa, près de Béchar, dans le Sahara : installation sur une ferme à Lablachère, en Ardèche, dans les années 1960 ; voyages ; théorisation de son savoir-faire et de sa cosmogonie dans des livres... Constance de Polignac a fait surgir plusieurs projets sur son territoire : reconstruction d'un éco-hameau pour y installer six familles ; installation de dix-neuf ruches à miel ; potager bio ; remise en état d'une pêcherie sur la Laïta ; jachère fleurie dans les jardins...
Bio-dynamie en territoire confiné
Laurent DREYFUS, AuteurLe centre de détention de Mauzac (Dordogne) s'inscrit dans une démarche constructive de réinsertion par le travail ou la formation pour les détenus en fin de peine. Il dispose d'une plateforme de remise à niveau et de préparation à la qualification, et a l'originalité de proposer un choix entre travail et formation. La formation est diplômante, validée par deux CAPA : un CAPA horticole (maraîchers et production de plantes médicinales) et un CAPA Agent d'entretien d'espaces ruraux. L'administration pénitentiaire s'adjoint un partenariat avec deux associations. Sur les 380 détenus de Mauzac, 90 sont en fin de peine, et seuls 65 bénéficient de la formation professionnelle (la formation touche surtout les détenus de 1 à 3 ans avant la sortie). L'objectif est triple : occuper les détenus, leur permettre d'avoir un pécule qui favorisera leur sortie, indemniser les victimes et soutenir leur famille. Le domaine agricole sur lequel repose l'activité de formation, géré par une association, est engagé dans une démarche économique où formation et production vont de paire. La vente des légumes sert à financer le fonctionnement de l'atelier. Les légumes sont commercialisés en demi-gros, en Biocoop, dans un restaurant d'insertion, dans des cantines scolaires, etc. Les plantes médicinales, cultivées en bio-dynamie (label Demeter), sont entièrement livrées à Altaïr, entreprise de la famille Drai. Celle-ci est partenaire fondateur et initiateur du travail avec le centre de détention de Mauzac. Le maraîchage répond au cahier des charges de l'agriculture biologique.
Choix de vie : Cantines bio et locales
Stéphane PERRAUD, Auteur ; Patricia HANSSENS, AuteurA la cantine, on mange de plus en plus de produits bio et locaux. Différents témoignages réunis dans ce dossier apportent un éclairage sur ce thème : communes qui ont fait passer leurs cantines au bio, communes qui installent des agriculteurs bio sur leur territoire pour approvisionner leurs cantines, communes qui passent d'une restauration industrielle concédée à une restauration en régie directe avec préparation des repas sur place par des cuisiniers, exemple d'une association d'insertion qui élabore des repas de qualité avec un approvisionnement en circuit court pour des cantines scolaires et des maisons de retraite Enfin, des compléments d'information sont donnés sur la mise en place d'une telle dynamique, le surcoût, les aspects réglementaires à respecter, les guides disponibles.
La diversité au sommet
Muriel BEAUDOING, AuteurLe jardin des Cimes, à Passy, en Haute-Savoie (face au Mont Blanc), est ouvert depuis deux ans. Il se découvre au travers d'un parcours aux allures de course de montagne : ascension consacrée aux écosystèmes d'altitude, sons de glace et d'oiseaux..., descente vers une zone de terrasses en pierres sèches (avec des plantes mellifères) et des jardins à thèmes. L'article aborde la façon dont sont exploités les jardins (selon les principes de l'agriculture biologique), décrit la parcelle des sauvages, le potager asiatique, la parcelle des nouveaux mondes, du "savoir clos"... Le jardin a remporté le prix spécial du jury des trophées "Innovation et écotourisme" de la région Rhône-Alpes. Un espace a été récemment dédié à l'observation de la faune et de la flore... L'équipe travaille également avec le centre de recherche des écosystèmes d'altitude. Un encart est consacré à l'insertion (puisque le jardin accueille des jeunes sans qualification ou des chômeurs longue durée).
"Ensemble, partageons la même humanité"
Isabelle CLEP, Auteur ; ANDES, AuteurL'épicerie Ti Dégra de Cayennes, en Guyane, a ouvert ses portes en octobre 2008, sous la houlette de sa présidente Heinricka Innocent. Une trentaine de bénéficiaires viennent y faire leurs courses de première nécessité. Au sein même de la structure, sept adultes tentent de se réinsérer dans le monde du travail. En Outremer, les denrées alimentaires sont en moyenne 30 % plus chères qu'en métropole (coût élevé des produits importés, liés au fait que les Guyanais exportent peu ; peu d'entreprises de transformation ou de conservation de denrées alimentaires ; l'économie agricole repose essentiellement sur des exploitations de type familial...). Pour ce qui est des programmes d'aide alimentaire, il n'y a actuellement pas d'approvisionnement du PNAA (Programme national d'aide alimentaire) ou du PEAD (Programme européen d'aide aux plus démunis). Le projet d'une plateforme logistique est en cours de réflexion, rencontrant des difficultés dans l'application du cahier des charges demandé. Pour l'approvisionnement de Ti Dégra, il a fallu créer un réseau local avec les grossistes de la ville en signant des conventions permettant d'obtenir des dons... Le programme d'approvisionnement 2008, ainsi que le nouveau programme 2009 "circuits courts" de l'Andes (l'association nationale des épiceries solidaires, présentée ensuite dans un encart) permettent de développer cet approvisionnement local, tout en adaptant les recommandations nutritionnelles aux habitudes alimentaires et au marché guyanais. Un encart est réservé au rôle des pirogues de l'association Mama Bobi qui remontent le fleuve Maroni (distribuant une tonne et demi de vivres par trimestre).
Des jardins pour cultiver le goût de vivre
Marie-Pierre GRASSI, AuteurPrésentation de "Jardins dans la ville", lieu d'expérimentation sociale et culturelle, à Argentan (Orne). L'histoire débute en 1985 avec, dès le départ, le choix du bio pour répondre aux penchants naturels des fondateurs. En 2004, sous la direction de Jean-Luc Tabesse, le jardin est ouvert au public. La production est livrée à l'épicerie sociale, puis aux habitants d'Argentan... Mais, les clients de l'épicerie sociale n'avaient jamais vu préparer de légumes. Michel Onfray, natif d'Argentan (qui créa, en 2002, une Université populaire à Caen), ami de longue date de Jean-Luc Tabesse, diagnostiqua une fracture alimentaire. Avec l'Université populaire du goût, instaurée dans les Jardins dans la ville, la réhabilitation des légumes est permise ... Les productions au jardin vont se diversifier, nécessitant l'appui technique de Jean-Marie Leveau, un ingénieur agronome en retraite. Un restaurant, sous la forme d'une entreprise d'insertion, est à l'étude...
Les paniers bio du Val de Loire
Didier BIEUVELET, AuteurL'association Val Bio Centre a été créée en 2000 sous l'initiative de plusieurs producteurs de la région du Val de Loire qui cherchaient une façon de se regrouper. Ces producteurs maraîchers certifiés en agriculture biologique distribuaient, pour la plupart, sur des marchés ou en vente directe. Certaines exploitations, qui avaient du mal à s'en sortir, ont souhaité diversifier leurs débouchés. Ainsi, les producteurs tentent différentes expériences : approvisionnement en fruits et légumes des Biocoop de Paris (mais nécessité d'un investissement en logistique), contact avec le Jardin de Cocagne (structure qui accueille des personnes en insertion pour les former au maraîchage biologique). En s'inspirant des pratiques de cette structure, les producteurs optent pour un système basé sur la vente de paniers de fruits et légumes, aux consommateurs parisiens et orléanais. Le système de vente fonctionne sur le principe de l'abonnement. La vente de paniers est officiellement lancée en 2004 sous l'appellation commerciale Paniers du Val de Loire. Thierry Hanon, administrateur de l'association Val Bio Centre et directeur de l'entreprise d'insertion Bio Solidaire de Blois précise que "Val Bio Centre est avant tout une démarche collective et volontaire". L'article aborde le succès de l'association, la solidarité créée entre producteurs (aide à l'installation, appui technique), ses actions pour favoriser une croissance responsable.
Petits jardins parisiens ; Un potager pour la cantine de Giez
Estelle MILLOU, AuteurL'association Culture(s) en herbe(s) a vu le jour en 2009 avec un projet baptisé "Parcelles de terre, passerelles sociales". Deux jardins écologiques et solidaires ont alors vu le jour dans le 11ème arrondissement de Paris. Chacun peut venir participer, à sa guise, à la vie du jardin et à des ateliers de jardinage collectif. Dans un entretien, Kafui Kpodéhoun, directrice de Culture(s) en herbe(s), revient sur l'idée d'un jardin écologique et solidaire ; les réactions, retours, participations des riverains à cette initiative ; l'avenir, la création d'autres jardins ou la diversification des activités (un travail de micro-jardins est initié visant un Centre d'hébergement et de réinsertion sociale de l'arrondissement...). En Haute-Savoie, sur la commune de Giez, une autre initiative de jardin potager a vu le jour, portée par une association de parents d'élèves et la boutique bio "La ronde du bio" du village voisin, Faverges. Le potager est installé sur un terrain de 1 500 m² (friche pour laquelle la labellisation Bio Ecocert a tout de suite été acquise). Il est cultivé par des adultes de l'Esat (Etablissement ou service d'aide par le travail). La production (en complément avec la production d'un maraîcher) est vendue dans la boutique "La ronde du bio" dont la directrice est agronome, spécialiste de l'agriculture biologique. Le but du projet, à terme, est d'approvisionner la cantine de Giez en produits bio et de développer le maraîchage bio.
Portrait de l'épicerie solidaire de Bourg-en-Bresse
Isabelle CLEP, Auteur ; ANDES, AuteurL'épicerie solidaire de Bourg-en-Bresse, Au Marché Conté (association loi 1901), a ouvert ses portes en février 2001 et accueille près de 70 familles par mois. L'idée d'une telle épicerie est née en 1997, lors de la réunion annuelle des associations caritatives de Bourg-en-Bresse, où le problème de l'aide ponctuelle à certaines familles en difficulté a été soulevé. Sabine Clapisson, conseillère en économie sociale et familiale, anime l'accueil et l'atelier cuisine du Marché Conté avec le soutien de bénévoles. Elle accueille les personnes, leur explique le fonctionnement de l'épicerie et établit la carte d'accès. Elle mène également des discussions avec ces personnes car l'objectif est de repérer les personnes en grande difficulté au niveau de l'alimentation, de la santé ou de l'emploi. Un encart donne la définition d'une épicerie sociale ou solidaire.
Le potager de Marianne ; La réinsertion par le potiron
Diana SEMASKA, AuteurAu coeur du marché de Rungis, depuis avril 2008, le Potager de Marianne approvisionne en fruits et légumes frais 60 épiceries solidaires et les nombreux réseaux d'aide alimentaire (Restos du coeur, Secours catholique, Croix-Rouge...) d'Ile-de-France. Le but : leur distribuer 5 tonnes de fruits et légumes par jour. Dans ce Potager, on récolte les invendus de Rungis. Trop mûrs, tachés, au calibre inadéquat, "130 tonnes de fruits et légumes sont parties dans les réseaux d'aide au lieu d'aller à la benne, en 2009", confirme Arnaud Langlais, responsable du Potager. Tous les fruits et légumes triés sont aux normes de la restauration collective. En complément, le Potager achète des fruits et légumes "nickel" aux grossistes et producteurs du marché d'intérêt national de Rungis (MIN)... Le Potager de Marianne est la première structure en France, implantée dans un marché, qui fournit fruits et légumes frais aux épiceries solidaires et aux organismes caritatifs. Il est porté et financé par l'association nationale de développement des épiceries solidaires (ANDES). À Perpignan (66), la Cistella de Marianne, sur le marché Saint-Charles, créée fin 2009 par l'ANDES, est un atelier chantier d'insertion comme le Potager de Marianne. Au potager, 16 personnes, payées au Smic, uvrent au tri, au transport et aux préparations de commandes durant 26 heures par semaine. Pour postuler au Potager, on doit être accompagné par un prescripteur, qui travaille dans une association locale d'aide à l'emploi, dans le cadre d'un plan local pour l'insertion et l'emploi... Un encart est consacré au but des épiceries sociales et solidaires, un autre rapporte comment Isabelle, coiffeuse, est devenue chauffeuse-livreuse dans une entreprise de restauration collective.
Reportage : Boutique solidaire virtuelle pour échanges réels : Le cas de 4 Vaulx Jardins
Virginie JOURDAN, Auteur ; SYMBIOSE, AuteurEn 2007, en Ille-et-Vilaine, plusieurs associations ont voulu lancer un site Internet (Boutique solidaire) qui recense les entreprises uvrant dans une logique de développement durable. L'objectif étant de donner une visibilité à ces acteurs incontournables et de faciliter les achats responsables des collectivités, des entreprises mais aussi des consommateurs. La Région Bretagne soutient le projet en 2009. Un comité composé d'associations telles que Accueil paysan, Agrobio35, la Maison de la consommation et de l'environnement... reçoit les candidatures d'entreprises et les étudient en fonction de critères écologique, social, économique (équitable et éthique). 4 Vaulx Jardin a notamment été retenu. Son volet insertion des personnes handicapées couplé à l'offre de produits issus de l'agriculture biologique correspond aux valeurs de ce site. L'établissement et service d'aide par le travail (ESAT) de 4 Vaulx Jardins produit, chaque année, 13 à 15 000 tonnes d'amendements pour les sols. 3,5 ha de légumes de plein champ et 9 000 m² de légumes sous tunnels sont cultivés. Quatre chantiers d'espaces verts lui sont confiés et une boutique ouvre tous les jours, du lundi au vendredi, pour vendre le fruit du travail de ses ouvriers. L'établissement participe à l'insertion sociale et professionnelle d'une centaine de personnes atteintes d'une déficience intellectuelle... Acteur pour l'insertion des personnes handicapées, c'est dans le domaine du jardinage écologique que 4 Vaulx Jardin a affirmé sa différence (notamment avec un compost à base d'algues, de déchets forestiers, pour lequel le choix a été fait de ne plus utiliser de déjections... Depuis fin 2009, l'ensemble des produits fertilisants de 4 Vaulx Jardins est utilisable en agriculture biologique). L'établissement a aussi fait le choix de l'agriculture biologique (15 variétés de légumes sont cultivées en plein champ et dans les tunnels). L'ambition de 4 Vaulx jardins est la création d'emplois. L'établissement favorise les cultures maraîchères qui, comme les endives par exemple, sont gourmandes en main d'uvre.
Ruskin Mill, une éducation basée sur la confiance
Sandrine BOULLEE, AuteurAu Royaume-Uni, depuis 1984, date de la création du premier centre Ruskin Mill, une équipe de formateurs et d'éducateurs encadre des adolescents âgés de 14 à 24 ans pour leur procurer de solides bases, tant dans les métiers de l'agriculture, de l'artisanat que des arts. En 25 ans, des centaines de jeunes issus de tous les milieux, autistes, en échecs scolaires, souffrant de solitude et d'incompréhension, ont repris confiance et ont été amenés à trouver leur voie. Sont faites une présentation de la pédagogie délivrée dans les centres de Ruskin Mill (qui inclut le travail du corps tout entier comme l'entendaient Rabelais ou Jean-Jacques Rousseau : la tête, le cur et la main...), et une description des écoles existantes en Grande-Bretagne (Ruskin Mill College ; Glasshouse College ; Freeman College ; The Clervaux Trust). Lorsqu'on se promène dans une école Ruskin Mill, on croise à la fois des petites boutiques, des ateliers... Le choix de la bio-dynamie s'est imposé de lui-même étant une agriculture respectueuse de la nature et des rythmes...
Aux sources de l'alimentation durable : Nourrir la planète sans la détruire
Grâce à une enquête de terrain inédite, en France et dans le monde entier, Lionel Astruc décrypte les enjeux de sept aliments exemplaires, souvent même avant-gardistes, garants de critères écologiques et sociaux très élevés. Il remonte les filières de chacun de ces produits (tous vendus en France) pour vérifier ce qui se cache derrière les engagements affichés. Les surprises - bonnes, parfois mauvaises - émaillent ce long périple qui nous emmène au Cambodge chez les grimpeurs de palmiers à sucre, en Bolivie sur les hauts plateaux où pousse le quinoa, sur un bateau de pêche suédois en mer du Nord, à Madagascar dans les bassins aquacoles les plus écologiques du monde, chez un éleveur de truites bio dans un lac au pied des Pyrénées, sur les pâturages cantalous et dans les jardins solidaires français de fruits et de légumes. Agriculture biologique, production locale en circuit court, protection des terroirs, commerce équitable : chacun des produits cumule plusieurs de ces atouts dans le cadre de filières cohérentes du champ jusqu'à l'assiette. Parallèlement, l'auteur donne de nombreux conseils pour que chacun puisse adopter les bons réflexes dans sa vie de tous les jours, facilement et à un coût raisonnable. Les parties pratiques qui jalonnent le livre s'adressent aussi à tous les budgets, afin qu'une alimentation saine et écologique soit rendue accessible à tous.
Ces transformateurs bio engagés qui emploient des handicapés
Stéphanie STRAUCH, AuteurSuivant la longue tradition des paysans biologiques suisses, les transformateurs sont de plus en plus nombreux à employer des personnes handicapées mental, psychique ou corporel. C'est le cas de la boulangerie biologique au feu de bois Lehmann Holzofenbeck qui leur propose des places de travail depuis sa création en 1976 et compte aujourd'hui quatre personnes handicapées parmi ses 50 employés. Andreas Lehmann, fondateur de la boulangerie, évoque comment elles sont intégrées à la vie de l'entreprise et la considération qui leur est accordée, en acceptant leurs points faibles et en profitant de leurs points forts. Il évoque aussi l'importance du suivi et du soutien de personnes externes pour la réussite de cette démarche. En 2009, la boulangerie a reçu le prix "This-Priis" qui récompense les entreprises qui s'engagent à long terme et de manière exemplaire pour l'intégration professionnelle des personnes handicapées. L'argent servira en partie à renforcer leur encadrement par des spécialistes de l'Ekkharthof, centre de soin et de formation qui pratique la pédagogie curative et thérapie sociale anthroposophe, et avec qui l'entreprise a déjà collaboré sur divers projets. Ce centre, qui accueille 150 personnes, est subventionné par l'état, mais génère aussi des fonds propres grâce aux produits biologiques qu'il confectionne et vend par l'intermédiaire d'un magasin. Si les occupations étaient autrefois essentiellement thérapeutiques, l'accent est actuellement mis sur des occupations productives qui valorisent ces personnes, favorisent leur intégration et leur indépendance financière. Les transformateurs biologiques employant des personnes avec un handicap restent encore une minorité, mais leur nombre devrait progresser du fait de l'importance qu'accordent les consommateurs à cet engagement social de la part des entreprises et du développement des entreprises agricoles qui transforment elles-mêmes leurs produits.
Dans un pays de Cocagne : Entretien avec Jean-Guy Henckel
Tout commence au milieu des usines Peugeot, au début des années cinquante. Né en Franche-Comté, petit-fils de patron de bistrot, fils d'employé dans l'automobile, Jean-Guy Henckel n'était pas programmé pour consacrer son existence aux plus démunis. Mais le hasard des rencontres en décide autrement. D'abord éducateur dans un centre d'hébergement à Besançon, il fonde le premier Jardin de Cocagne. L'idée est simple : donner du travail à des personnes en difficulté, en développant une agriculture de proximité et en distribuant des légumes bio à des adhérents consommateurs. Le premier Jardin fait des petits et, en 1999, naît officiellement le Réseau Cocagne. Ce livre est le portrait de Jean-Guy Henckel par lui-même : un adolescent marqué par le vent de liberté qui souffle sur la classe ouvrière en Mai 1968, un professionnel du social prêt à tout pour remettre en selle les personnes dont il s'occupe, un communicant hors pair qui transforme une utopie en réalité. Mais aussi un fils, un père, un "chef". Qui mène sa vie sur un fil tendu, celui de l'action, en recherche permanente d'équilibre.
Le Gabion, une aire de formation
Sylvain MORETEAU, AuteurLe Gabion, installé à Embrun (05), est un acteur pionnier du paysage écoconstructif français. L'association propose, depuis plus de 15 ans, diverses formations sur la restauration du patrimoine et la construction écologique. Avec la volonté affichée de redonner aux métiers du Bâtiment leurs lettres de noblesse. Présentation des activités de l'association (chantier d'insertion, développement de formations sur la restauration du patrimoine et l'écoconstruction, lancement d'un programme de recherche sur les murs en paille avec le concours de l'Ecole nationale des ponts et chaussées...).
Insertion par l'activité économique
Didier BIEUVELET, Auteur ; Béatrice GIUDICELLI, Auteur ; Nathalie BOUGEARD, Auteur ; ET AL.Dans le cadre de l'insertion par l'activité économique, l'association France Active, créée en 1988, facilite l'accès au crédit bancaire pour les chômeurs qui voudraient créer eux-mêmes leur emploi et donc leur entreprise. En 2007, elle a contribué à la création de 3 761 entreprises (5 073 emplois). Pour les chômeurs ayant un projet d'activité, sa mission consiste à se porter garante auprès des banques. Elle peut également attribuer des fonds spéciaux dont le "Nouvel accompagnement à la création et reprise d'entreprise", mis en place en janvier 2009. Elle procède par un examen du projet, par un suivi de l'activité et, pour rester près du terrain, elle bénéficie d'un maillage sur tout le territoire, avec 39 associations locales appelées des "fonds territoriaux". Autre volet de l'aide à la création d'emploi, France Active finance les entreprises solidaires, c'est-à-dire des structures qui développent des activités économiques d'utilité sociale et créatrices d'emplois. Grâce à la participation de France Active, Marianne Loustalot se trouve à la tête d'un Jardin de Cocagne, à Nantes ; Hélène Vivion est à la tête d'une petite entreprise apicole, à Diges (Vendée) ; Jean-Baptiste Frémont a ouvert une superette de produits biologiques, à Caen. Par ailleurs, les goupements d'employeurs, d'insertion et de qualification (GEIQ) regroupent des entreprises qui, pour résoudre leurs problèmes structurels de recrutement, parient sur le potentiel des personnes en difficultés d'accès à l'emploi. En 2008, le réseau national des GEIQ regroupe 107 GEIQ répartis dans vingt régions et présents sur 20 secteurs d'activité. 3 600 entreprises sont adhérentes. En 2003, le GEIQ bâtiment du Pays de Rennes s'est ouvert au second oeuvre ; partant du lien entre l'offre et la demande d'emploi des personnes handicapées, François Delannoy a décidé de monter un GEIQ pour impliquer les entreprises.
Solidarité en bouquets
Marie ARNOULD, AuteurLe réseau de jardins d'insertion Cocagne a décidé de produire des "fleurs de Cocagne" bio, solidaires et locales. L'idée s'est concrétisée avec l'un des seuls jardins Fleurs de Cocagne en France, Mosaïque, à Saint-Pierre-de-Boeuf, dans la Loire. L'autre jardin est le jardin Semailles, à Avignon (84). Des bouquets sont confectionnés par des personnes en insertion. A Avignon, le pari de la commercialisation est presque réussi. Les débouchés reposent sur deux jardineries Botanic, deux magasins Auchan, le circuit des magasins bio, quelques marchés pour se faire connaître et une quarantaine d'adhérents du jardin Semailles qui ont accepté de compléter leur panier de légumes avec des bouquets. Au jardin Mosaïque, le bilan est plus mitigé, avec une moyenne de 20 à 25 bouquets vendus par semaine. Seuls trois adhérents des paniers de légumes ont opté pour les fleurs, et ils n'ont été que trois magasins et quelques entreprises à se montrer intéressés. Au delà de la commercialisation, l'objectif premier est la réinsertion. A Avignon, quatre des personnes de l'équipe veulent se réorienter vers une formation de fleuriste, quatre vers la production horticole... Le parcours de chacun est différent, mais aucun ne restera plus d'un an dans ces jardins.
Agriculture sociale
Christel JACSON, Auteur ; Raphaëlle GUEYDON, AuteurL'agriculture sociale concerne les exploitations agricoles qui accueillent les personnes en besoin de thérapie, de formation, d'activité, de socialisation. Depuis deux ans, un mouvement européen, So-Far (Social Farming), tente de structurer les initiatives des fermes. Christelle et Jean-Guy Massardier témoignent de l'accueil, sur leur ferme, de jeunes ou de familles en difficultés économiques et sociales.
Agriculture sociale : Tennental, l'agriculture fondement de l'insertion par le travail
Au départ ce sont deux familles et deux autres collaborateurs qui décident de s'installer pour créer une ferme associative, avec une idée de créer un lien entre le travail sur la ferme et le soin de personnes en difficultés. C'est en 1990, que les porteurs de ce projet trouvent le site de Tennental. Depuis la ferme compte 70 ha, avec des bovins, la culture de céréales, du maraîchage. La ferme fait partie intégrante d'un village constitué de maisons d'habitation, d'un bar, d'une salle des fêtes. D'autre part, des ateliers de menuiserie, de boulangerie,... ont été créés au fil des années. Chaque éducateur accueille plusieurs compagnons. Ils travaillent tous dans le village. Chacun trouve sa place et est fier de pouvoir fournir le village en alimentation ou objets fabriqués sur place.
Le Chênelet : Apprendre à (se) construire
Vincent BOULANGER, AuteurLe Chênelet, qui a pris l'habitat social à bras le corps, n'est que la partie émergée d'un ensemble plus vaste, regroupant quatre structures : l'entreprise d'insertion Scierie et palettes du littoral (SPL), l'association Le Chênelet, Chênelet développement et la société civile immobilière (SCI) Chênelet Habitat. L'aventure a commencé il y a plus de vingt ans grâce à une quinzaine de personnes appartenant à la communauté catholique de l'Annonciation. Il s'agit de donner du travail aux "cabossés de la vie". L'importance du logement dans les situations rencontrées s'est posée comme une évidence et l'activité "construction" démarre en 1999. Dernièrement, Le Chênelet a obtenu l'agrément de bailleur social et pour donner de l'ampleur à son action et partager les connaissances acquises, Le Chênelet met en place depuis peu un réseau de constructeurs de logements sociaux écologiques.
Choc Ethic, la route responsable du chocolat
La boutique Puerto Cacao est située dans le côté chic du 17ème arrondissement de Paris. Elle est gérée par la SARL Choc Ethic, fondée par Guillaume Hermitte, en octobre 2006. Elle est aux normes de Haute Qualité Environnementale et le chocolat vendu est transformé par la Table de Cana, association d'insertion, ou la Chocolaterie du Pecq. Le chocolat destiné à la France provient de la société Aromas de Barvolento S.A. où trois producteurs cultivent la fève de cacao, la transforment et exportent la masse de cacao créée. Le principe est de maintenir le maximum d'activités de transformation du cacao sur place. Les relations commerciales se font selon les principes du commerce équitable. La boutique propose aussi des soirées thématiques. A l'avenir, Guillaume Hermitte aimerait développer son activité vers les comités d'entreprise et partager les responsabilités avec un bras droit.
La ferme des Charmilles, lieu d'accueil thérapeutique
La ferme des Charmilles accueille des jeunes en difficultés qui sont hospitalisés et qui cherchent à se reconstruire avant de repartir dans une vie extérieure. Elisabeth est la personne référente de la ferme, c'est elle qui s'occupe de l'accueil et qui travaille désormais en partenariat avec l'hôpital proche. Le travail à la ferme permet aux jeunes de réapprendre des gestes simples, le fait de toucher et travailler la terre permet de reconstruire l'Homme et le mental. La ferme constitue une phase intermédiaire pour se réadapter à la vie, pour se réinsérer ou aller dans un autre lieu. L'objectif est la sortie de l'hôpital. Un autre avantage est le fait de travailler à plusieurs, cela permet un relais, mais aussi d'apprendre des autres et de leur relation. Pour Elisabeth, c'est une expérience sociale positive pour l'ensemble des personnes qui travaillent sur la ferme.
Le ferme Delsamme, à Strépy : Un projet social pour répondre à la demande croissante en produits de base
La ferme Delsamme est un Etablissement de Formation par le Travail (EFT). Dans ce cadre, des personnes au chômage depuis plus de deux ans viennent pour travailler, se former et vivrent en groupe. Les légumes qui sont produits sont vendus sous forme de paniers. Il y a également un restaurant " de la graine à l'assiette " sur la ferme. Il y a de nombreux bénéfices à ce projet social et environnemental pour le développement local. C'est aussi permettre à la population d'avoir des produits de qualité à un juste prix.
La ferme de Moyembrie : bio et insertion
La ferme de Moyembrie est située dans le village de Coucy-le-Château, à 17 kms de Soissons (Aisne). Elle est fondée sur deux activités principales : accueil de personnes en réinsertion et maraîchage bio. Le chantier d'insertion existe depuis 1990 et, depuis trois ans, l'association qui le gère reçoit des aides de la Direction des Affaires Sociales et Sanitaires, du Conseil Général de Seine-et-Marne et du ministère de la Justice. La ferme accueille actuellement 18 personnes. D'autres actions sont en cours : restauration d'un bâtiment destiné à abriter des studios, élevage de poules, de volailles et de chèvres. La construction d'une fromagerie est en projet.
Le jardin comme outil thérapeutique
Vincent HEBAN, Auteur"L'hortithérapie" est une intégration d'activités de création ou d'entretien du jardin dans un processus de soins. Elle trouve sa place au cur des centres hospitaliers, des centres sociaux, des maisons spécialisées pour personnes âgées, handicapées, malvoyantes ou malentendantes, pour déficients mentaux (utilité du potager pédagogique). La pratique courante du jardinage permet d'améliorer la mémorisation par la répétition de tâches d'entretien, de créer du lien social, d'aider à la prise en compte de l'échelle temporelle, de faire un travail sur l'estime de soi, de sortir du cadre hospitalier, d'acquérir des notions de patience et d'organisation Le jardin doit être spécialement aménagé lorsqu'il est destiné à favoriser l'autonomie des malvoyants et aveugles (stimulation accrue de l'odorat, du toucher et de l'ouïe). Il doit offrir une accessibilité totale aux handicapés moteurs (pas de dénivelés de terrain, dimensions et revêtements des allées appropriés). Plusieurs jardins thérapeutiques existent en France : celui de la maison de retraite de Pollionnay (69) pour aider les personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer, celui de l'unité de soins de longue durée d'Aussillon (81), celui de La Maison de campagne de Riom (63) pour enfants handicapés.
Les Jardins Cocagne : Cultiver la solidarité
La recette du succès des Jardins Cocagne est simple : grâce à la production et la vente de paniers de légumes bio, ces jardins offrent un emploi et la perspective d'un projet personnel à des adultes en difficulté. Sur la petite commune de Saint-Marcel, attenante à Vernon, dans l'Eure, il existe l'"Arbre aux légumes" (fondé en 2001) qui a rejoint les Jardins Cocagne il y a un an. Vingt-quatre jeunes - ou moins jeunes - adultes travaillent, en maraîchage bio, les 3,5 hectares dont dispose l'association en bord de Seine. A raison de 21 heures hebdomadaires, incluant des heures de formation, de suivi de personnes, ce qui représente quatre à cinq temps plein, les personnes embauchées font face à l'ensemble des tâches. Quatre encadrants salariés et une quinzaine de bénévoles complètent la "famille". L'association qui constitue, à l'échelle locale, le seul chantier d'insertion, est considérée comme un producteur à part entière. Les personnes embauchées se remobilisent pour la concrétisation de projets et, en même temps, déploient les compétences nécessaires au travail en maraîchage bio et à la maintenance des matériels, véhicules, outils. Sont fournis chaque semaine 300 paniers et les adhérents sont en constante augmentation. L'association fonctionne avec un chiffre d'affaires annuel de 20 000 euros, tandis que l'ensemble des coûts est estimé à environ 50 000 euros.
Les soupes déshydratées : 15 recettes de Bio Cambresis
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurDésormais, les soupes se dégustent toute l'année. Une association de réinsertion, créée en 1987 à Cambrai, propose, grâce à des mélanges originaux, des soupes bio et déshydratées. Le maximum de nutriments est ainsi conservé. Elles sont composées de légumes bio et d'un peu de farine de riz, sont sans apport de gluten, ni oeuf, ni matières grasses, ni poudre de lait, sans aucun additif, ni colorant, ni conservateur. La fabrication des soupes concentre environ 70% de l'activité de l'association. Concernant l'achat des légumes, l'approvisionnement se fait sur la France entière et s'élargit même aux pays de l'Union européenne, l'Italie notamment.
Vos fruits et légumes dans le même panier
Depuis quelque temps, la vente de paniers de fruits et légumes ne cesse de prendre de l'ampleur. Plusieurs initiatives de paniers sont présentées dans cet article : Les AMAP, Les Jardins de Cocagne, Le Campanier (Région concernée : Paris, Île-de-France, département d'Eure-et-Loir), Les Voisins de panier (Saint-Brieuc et ses environs), Les paniers de Martin (Lyon), Ma terre (Aix-en-Provence, Marseille, Marignane, Puyricard,...), Le Bio cabas (Lille et sa grande périphérie), Le panier de Prune (Ouest de Toulouse et environs), Biolinet (Tours et environs).
Les 20 piges de l'Apij-Bat
Créée il y a 20 ans, l'association Apij-Bat, implantée en Île-de-France, conjugue insertion, écoconstruction et habitat social. Rémy Beauvisage, qui en a eu l'initiative, témoigne.
Un jardin pour se reconstruire
Depuis janvier 2001, l'association " Les Jardins de Lucie " uvre pour la réinsertion de personnes en difficulté, via une activité de production de légumes, ainsi que diverses activités culturelles (théâtre, écriture, photo ). 60% des stagiaires passés par l'association ont par la suite trouvé un contrat en CDI, CDD ou en formation qualifiante. Les légumes sont vendus sous forme de paniers hebdomadaires. Le terrain a été d'abord loué puis vendu à l'association (7000 m2). Des bâtiments ont été construits, chauffés au solaire. Mais tout ceci coûte cher, et l'association ne s'autofinance qu'à 20% avec la vente des légumes. Le reste, des subventions d'Etat ou de collectivités territoriales, doit être obtenu chaque année des politiques, ce qui rend fragile la pérennité de cette expérience.
Les jardins de Cocagne
Les Jardins de Cocagne s'inscrivent dans un processus de réinsertion : - Jardins de Cocagne : cultivons la solidarité. Les Jardins de Cocagne fonctionnent comme de véritables petites exploitations qui vendent leur production à leurs adhérents et permettent de satisfaire le besoin d'activités de femmes et d'hommes en situation précaire : allocataires du RMI, sans revenus, sans domicile, chômeurs de longue durée... Au delà des vertus de remise au travail, les Jardins misent sur l'intégration dans le tissu social local ; - Vers le bout du tunnel : depuis le mois d'août 2006, le Jardin d'avenir de Saint-Martin-en-Haut (Rhône) accueille des hommes et des femmes volontaires en contrat d'insertion ; - Jardin d'insertion : une idée fertile. Entretien avec Jean-Guy Henckel qui a lancé le premier Jardin de Cocagne en 1991 à Chalezeule, près de Besançon, et qui, dans une de ses approches, a fait le choix du bio ; - Prenez-en de la graine ! : quelques conseils sont donnés avant de concevoir un Jardin de Cocagne.
Les Paniers du Val de Loire en plein essor
Avec 34 000 paniers de fruits et légumes bio livrés en 2006, les Paniers du Val de Loire (association de la région Centre), qui associent producteurs et structures d'insertion (dont les Jardins de Cocagne) prouvent la solidité de leur modèle économique. Le chiffre d'affaires des Paniers du Val de Loire, 374 000 euros en 2006, double quasiment tous les ans. Aussi, l'association a différents projets : groupement d'achat d'intrants, investissement dans des serres, structure d'insertion sur Paris pour les livraisons, installation de jeunes, création d'une unité de transformation.
Soleil Vert : L'habitat écologique à la portée de tous...
Emanation de l'asbl Cynorhodon, Soleil Vert - qui déploie ses activités dans le domaine de l'éco-bioconstruction et qui va s'installer dans une ancienne ferme d'Haccourt (Wallonie) - se définit comme une structure commerciale alternative capable de concilier les deux enjeux majeurs de la société de demain : l'emploi pour tous et la gestion durable des ressources naturelles. Pour en savoir plus, rencontre avec John Vilour, un des principaux responsables du projet.
Actes du 7ème Forum du Réseau Cocagne : "Cultivons la solidarité en Europe" : Eymoutiers, 24 et 25 novembre 2005
Ce document relate les Actes du 7ème Forum National du Réseau Cocagne, qui s'est tenu les 24 et 25 novembre 2005, à Eymoutiers en Haute-Vienne dans le Limousin. Organisé par le Réseau Cocagne et le Jardin de Cocagne de Couzeix, ce Forum a rassemblé l'ensemble des acteurs des Jardins de Cocagne sur le thème "Cultivons la solidarité en Europe". La première journée était centrée sur l'action des Jardins, la deuxième était consacrée à l'Europe, avec la participation de plusieurs intervenants européens.
La bio solidaire
Quatre articles au sommaire de ce dossier sur la bio solidaire :1- La force du groupe : retrace l'élan de solidarité qui s'est créé dans le Var autour de la naissance d'un Groupement Foncier Agricole (GFA ) spécialisé dans la production aviaire ; 2- School : présente un projet d'économie solidaire à Madagascar où l'accès à l'instruction est une priorité ; 3- Les jardins de Cocagne : du lien à la terre à la réinsertion sociale : décrit une association incontournable dans le domaine du maraîchage bio puisqu'elle s'organise autour d'un réseau d'une cinquantaine de jardins sur l'ensemble du territoire français. Elle permet à des adultes de retrouver un emploi et de construire un projet personnel ; 4- De l'exclusion au besoin d'insertion pour public en difficulté : interview de J-G Henckel, Président du réseau Cocagne.
Actes du 5ème Forum national du Réseau Cocagne
Ce document est le compte-rendu du Forum National du Réseau Cocagne, qui s'est déroulé à Vogüé. Le thème était "Gardons le cap sur la solidarité et la qualité". Ces journées ont réunis la plupart des Jardins de Cocagne de France, en activité ou en cours de montage, ainsi que les nombreux partenaires associés à leur développement. A travers le thème de la qualité, il a été choisi de travailler sur l'insertion des publics en difficulté, la pratique de l'agriculture bio et la préservation de l'environnement.
Cynorrhodon : une ferme sociale sur les Hauts de Froidmont
En Belgique, l'association Cynorrhodon est une EFT (Entreprise de formation par le travail) qui forme, en élevage et maraîchage, des gens qui "ont trébuché quelque part au milieu de leur parcours" tout en restaurant une vieille ferme à Harcourt, en Wallonie. La principale activité est l'élevage de moutons -des roux ardennais pour la viande et la sauvegarde d'une race ancienne et le mouton laitier belge pour le fromage- avec un peu d'apiculture, de production légumière bio et d'aménagement de jardins. Cela étant, l'activité formation reste fondamentale dans une EFT : avec chaque stagiaire, un projet individuel est défini, avec des objectifs et un programme. Déterminante pour l'équilibre financier de l'EFT, la commercialisation des produits de la ferme offre de bonnes perspectives grâce à une demande pour une bio de proximité. En outre, Cynorrhodon anime un jardin collectif pour l'insertion sociale de personnes en difficultés.
Démarche qualité : "S'évaluer pour évoluer"
Engagés, chacun selon son histoire et ses particularités, dans la démarche qualité du Réseau Cocagne, 47 jardins conduisent leur action avec détermination et avec, en toile de fond, une volonté de se développer durablement. Quatre structures nous font partager ici leurs expériences. Malgré parfois des difficultés, tous relèvent la dynamique ainsi enclenchée, la richesse des échanges.
Un jardin thérapeutique : Les Allagouttes à Orbey (68)
L'intérêt d'un jardin est multiple : lieu de méditation, de retour au calme, lieu de production de légumes et de fruits de qualité, lieu de retour à la nature et de lien à la terre, lieu de réinsertion sociale,... Mais le jardin est aussi un lieu éducatif et thérapeutique. On y réapprend des gestes simples, des rythmes saisonniers, le respect de la plante et de la nourriture. C'est le sens de la présence d'un magnifique jardin en terrasses à l'Institut de pédagogie curative des Allagouttes à Orbey, à 25 km à l'ouest de Colmar, sur les premiers contreforts du massif vosgien. Présentation.
Mon jardin se crée
Présentation d'une méthode pour construire des jardins "partagés". Collectifs, pédagogiques, d'insertion ou présents dans les quartiers sensibles, ils possèdent désormais une meilleure protection juridique. Fédérateurs de multiples projets, ils nécessitent une réflexion méthodologique, écologique et pédagogique bien expliquée dans l'ouvrage intitulé "Les jardins des possibles".
Le Pont : priorité au travail social
Le Pont est une Entreprise de Formation par le Travail agréée et subventionnée par la Région Wallonne et le Fonds Social Européen. Elle organise des formations en boulangerie-pâtisserie et en vente en alimentation pour des adultes peu qualifiés et précarisés. Elle les accompagne jusqu'à leur insertion professionnelle avec alternance de modules théoriques et pratiques, stages en entreprises et suivi psychosocial. En plus d'une fabrication tout à fait artisanale, l'équipe du Pont a obtenu le label BIO garanti sous le contrôle Ecocert.