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1er Baromètre du moral des agricultrices et agriculteurs bio 2023 France métropolitaine et DOM/TOM
Lors du salon Tech&Bio 2023, l'Agence BIO a présenté les résultats du 1er Baromètre du moral des agricultrices et agriculteurs bio. Sur les 59 481 agriculteur·rices bio de France, 20 % ont répondu au questionnaire (première phase de l'enquête) et 28 entretiens téléphoniques (seconde phase) ont permis, à travers des verbatims, d'illustrer les résultats issus de ce questionnaire et de mieux comprendre l'engagement des exploitant·es biologiques. Ainsi, les agriculteur·rices engagé·es en bio ont pu s'exprimer sur : - la fierté, la contribution au bonheur et la satisfaction d'être en AB ; - la confiance en l'avenir de l'AB ; - les facteurs favorisant l'engagement en AB ; ; - les besoins des producteur·rices et les conditions d'épanouissement de la filière ; - les enjeux de la transmission des fermes bio.
Un agriculteur, des co-agriculteurs
Stéphane COZON, Auteur ; Marion HAAS, AuteurLa micro-ferme de Bras Hill, en maraîchage, est située à Bras, dans le Var (83). Elle est gérée par Patrice Gaydou, qui est soutenu par une communauté de 16 familles, dans une démarche allant au-delà de l'AMAP et fonctionnant selon un modèle inspiré de la charte sociale de Steiner. Les 3 000 m² de restanques (terrasses) sont divisés en une quarantaine de jardins de 60 m², plantés d'arbres fruitiers et conduits en maraîchage bio intensif. 2 000 m² de terres alluvionnaires complètent la surface. En échange d'un soutien financier au projet, les membres de Bras Hill reçoivent, chaque semaine et pendant les neuf mois de distribution, un panier de légumes et de fruits bio. Une structure légère a été mise en place sur le site pour accueillir des activités sociales, culturelles, artistiques, des formations et des chantiers collectifs menés par et pour les 16 familles de la communauté. Certifié bio depuis 3 ans, Patrice Gaydou envisage la certification biodynamique pour l'exploitation et l'accueil d'animaux sur le lieu.
D'une agriculture l'autre : Conflictualités, expérimentations, transmissions
Nathalie JOLY, Auteur ; Lucie DUPRÉ, Auteur ; Sandrine PETIT, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2023Dans une conjoncture incertaine (crises économique, écologique et sociale, accentuation des effets du changement climatique et impacts de la guerre en Ukraine sur la production et la commercialisation des denrées agricoles), cet ouvrage offre un éclairage sur de possibles devenirs agricoles à l'échelle des territoires. Il documente et analyse des expérimentations (valorisation de productions sur les marchés locaux, allongement des rotations de cultures), des changements de pratiques (élevage des veaux avec des vaches nourrices, conception de nouveaux contenus de formation dans lenseignement agricole), ainsi que les conséquences humaines et au travail de cohabitations conflictuelles (entre le loup et les éleveurs, entre les apiculteurs et les agriculteurs). Les contributions réunies dans cet ouvrage prennent le temps de la présence sur le terrain et de lécoute des acteurs pour décrire des initiatives ou des situations ancrées géographiquement, souvent sensibles et résolument actuelles. Louvrage dresse le portrait dune « autre agriculture », soutenue par de nouvelles façons de travailler, ainsi que par des formes originales de transmission de savoirs professionnels entre pairs, de transmission des patrimoines et par une réflexion sur la relève en élevage. Cet ouvrage s'adresse aux enseignants du secondaire agricole et du supérieur, aux chercheurs, aux agents de développement et aux acteurs institutionnels et professionnels cherchant à comprendre les changements actuels en agriculture, au prisme des sciences humaines et sociales.
Agriculture : Les inégalités sont dans le pré
Ce rapport met en exergue les inégalités de genre dans le secteur agricole, en France métropolitaine, à laube de lannée 2023. Dans le monde agricole, les femmes doivent faire face à de multiples inégalités : de revenu, daccès au foncier, de possibilité dinvestissement, daccès aux aides et aux formations... Les politiques agricoles nenrayent pas, voire renforcent, ces inégalités de genre, que ce soit au niveau de la formation, de lattribution des aides publiques, lors du parcours à linstallation, ou encore dans les représentations des différentes instances agricoles. Par ailleurs, la très faible disponibilité de données genrées freine le traitement de ces inégalités. Ce rapport est constitué de trois parties. La première partie apporte des données (chiffrées) sur ces inégalités et explique en détail comment les politiques sectorielles participent à accentuer les inégalités femmes/hommes dans le secteur agricole. La deuxième partie analyse la place des femmes à travers le prisme du changement climatique : elle explique que les agricultrices souffrent dune plus grande vulnérabilité face au changement climatique (revenu plus faible, difficulté daccès aux aides et aux formations ), mais quelles sont également plus motrices dans la réponse au changement climatique (elles sont donc au cur des solutions). La troisième partie apporte des recommandations, établies par Oxfam France, pour lutter contre ces inégalités de genre au sein du secteur agricole français : orienter les statistiques pour pouvoir produire plus de données sur les femmes en agriculture, tendre vers la parité dans les instances des organisations agricoles, adapter la formation initiale pour lutter contre les stéréotypes de genre Une note méthodologique et des éléments de contexte viennent compléter ces trois parties. À noter : les femmes sont beaucoup plus présentes sur les exploitations biologiques (46 % de chefs dexploitations biologiques sont des femmes, contre 27 % toutes exploitations confondues).
Alsace : « La nature nous apporte ses trésors, à nous de l'aider au mieux à se régénérer »
Pierre-Michel VIGNEAU, AuteurEn 2021, Arnaud Schwartz, président du bureau de France Nature Environnement depuis 2020, a créé une pépinière, à Mussig (67), avec son frère. Il y produit, sur 10 hectares de terres familiales, des plants de ligneux, arbres, arbustes et lianes, pour la plantation de haies ou de jardin-forêts, en utilisant des techniques issues de l'agroécologie, de l'agroforesterie et de l'agriculture biologique de conservation des sols. Cet article présente son parcours (formation, engagement militant, histoire de la ferme) et ses projets.
Des animaux dans les vignes
Marion LEBRUN, AuteurDans cet article, élaboré suite à des rencontres avec des vignerons et des éleveurs en biodynamie, l'auteure rend compte des témoignages qui ont alimenté sa réflexion autour de l'intégration de l'animal dans un système viticole, dans l'idée de tendre vers le modèle de l'organisme agricole. Cet article permet d'aborder différents aspects de l'association animal/vigne : - la nécessité d'organiser et d'aménager le parcellaire de façon à assurer l'alimentation des animaux, avec une bonne gestion du pâturage, et à abriter la biodiversité locale ; - les multiples avantages de l'introduction d'animaux (gain de temps sur les travaux viticoles, apports de matière organique pour le compost et les préparations biodynamiques, lutte contre les ravageurs avec les animaux prédateurs (ex : les poules contre les noctuelles), autonomie alimentaire...) ; - les possibilités de partenariats (mutualisation des moyens et des compétences) et de diversification (proposer de nouveaux produits, ouvrir un nouveau canal de distribution)... Comme pour les cultures, une rotation des espèces animales peut être mise en place, de manière cohérente avec l'organisme agricole. Chaque espèce animale fournit des services spécifiques, qu'il est intéressant de combiner et qui permettent, notamment, de gérer le parasitisme, de limiter les dégâts sur les cultures, de protéger des espèces contre les prédateurs (ex : introduire un âne pour protéger les poules du renard)...
Une biodynamie insulaire
Soazig CORNU, AuteurDepuis 1982, au GAEC de Kervilon, François Le Tron gère, en bio, l'unique production maraîchère locale, avec cueillette d'algues et transformation, de l'île de Bréhat (dont il est originaire), située au large des Côtes-d'Armor. Les légumes et les produits transformés sont vendus, pour moitié, au petit marché en libre service à la ferme, toute l'année. L'autre moitié est vendue au marché du village, pendant les vacances scolaires. La population de l'île s'élève à 400 habitants en hiver et peut atteindre jusqu'à 6 000 habitants en pleine saison touristique. L'espace étant très limité et les terres étant sollicitées par une exploitation intensive depuis trente-cinq ans, des problèmes, comme la présence de nématodes, sont apparus. Des solutions ont été mises en uvre, afin de favoriser la vie des sols (implantation d'engrais verts) et de lutter contre les ravageurs (implantation de sorgho - une plante-piège contre les nématodes ; implantation d'un mélange moutarde/phacélie/lin pour limiter les dégâts des parasites ; protection au démarrage des cultures pour limiter la consommation des légumes par les lapins). Pour faire face à l'humidité ambiante, les maraîchers ont observé que les pratiques biodynamiques permettaient de limiter les maladies cryptogamiques et de se passer des produits cupriques, notamment sur les pommes de terre. Après le départ à la retraite (printemps 2023) de François Le Tron, trois associées (Vony, Marion et Émilie), dont deux non-natives de l'île, déjà en place sur l'exploitation et bien intégrées à la vie sociale sur l'île, assureront sa suite.
Bourgogne Franche-Comté : Semeurs du possible essaime
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurCréée il y a dix ans, en Bourgogne, lassociation Semeurs du possible se développe sur les territoires bourguignons (Saône-et-Loire, Côte-dOr, Yonne et Nièvre). Elle accompagne des porteurs de projet dinstallation agricole. Une trentaine de personnes ont ainsi été accompagnées depuis son lancement. Actuellement, huit porteurs de projet, accompagnés par cette association, bénéficient dun espace-test. L'association Semeurs du possible est née en 2013, suite à une étude de faisabilité pilotée par la caisse régionale de la MSA. Cette association privilégie les porteurs qui ont un projet en agriculture biologique. Si les espaces-test sont des outils performants pour démarrer progressivement une activité en limitant la prise de risques, ce nest parfois pas suffisant. Les candidats non issus du milieu agricole, ni même de zones rurales, sont de plus en plus nombreux. Même sils passent un BPREA, ils ont besoin de découvrir la réalité agricole. Dautant que leurs projets sortent souvent du cadre classique du parcours à linstallation, ce qui amplifie les difficultés et augmente les risques déchec. Selon Maude Château, lune des quatre salariées de lassociation, les porteurs de projet pointent une lourde charge administrative et financière, avec des difficultés à identifier les bons acteurs. Cest pourquoi Semeurs du possible a coconstruit, grâce à des fonds européens, en 2022, le dispositif Immersion agricole, avec la Chambre régionale dagriculture, le CFPPA du Morvan, le CFPPA 89 et Aventure Cellula. Ce dispositif sappuie sur des stages de trois mois, sur au moins deux fermes, avec des sessions de regroupement entre stagiaires.
Bretagne et Normandie : Des vignerons bio à lassaut de nouvelles régions
Louise JEAN, AuteurAvec le réchauffement climatique et les évolutions réglementaires, des vignerons simplantent dans des régions où la viticulture nétait traditionnellement pas présente. Des projections montrent, en effet, quaux environs de 2100, le climat bordelais se retrouverait en Bretagne. Une étude Inrae montre aussi quen 2070-2100, le merlot, cépage du Sud-Ouest, pourrait être cultivé à peu près partout dans lHexagone. Parallèlement, dun point de vue réglementaire, il est désormais possible de sinstaller en dehors des zones traditionnelles. Cette conjonction pousse de nouveaux viticulteurs bio à se lancer, comme Édouard Capron, dont le vignoble est basé en Normandie, ou encore Laurent Houzé et Loïc Fourure, qui gèrent chacun un domaine localisé en Bretagne. Ces trois vignerons reviennent sur leur gestion des maladies cryptogamiques et sur les difficultés causées par leur isolement (pas ou peu de possibilités déchanger entre pairs, pas ou peu de prestataires, de fournisseurs ou dappui technique localement ). Deux associations ont dailleurs vu le jour en Bretagne afin de faciliter les échanges entre les nouveaux vignerons implantés dans ce territoire : lune pour les amateurs, lARVB (Association pour le renouveau des vins de Bretagne), et lautre pour les professionnels, lAVB (Association des vignerons bretons).
Bretagne : Plan de soutien à la bio : des mesures durgence
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurEn Bretagne, face aux difficultés rencontrées par la filière bio, le Conseil régional multiplie, depuis quelques mois, des actions de soutien durgence. Début avril 2023, il avait annoncé la reconduction de laide au maintien pour 2024, avec une enveloppe identique à celle de 2023 (5,5 millions deuros). Par ailleurs, afin daccompagner les fermes bio mal en point en raison de la crise, la région Bretagne débloque une enveloppe de 880 000 , en complément du fonds national de soutien à la bio de 10 millions deuros, annoncé au printemps 2023, par le ministère en charge de lAgriculture. Côté communication, la région Bretagne va lancer une campagne déclinée sur les messages Bioréflexe de lAgence BIO, pour un montant de 150 000 . Cette campagne de promotion bretonne s'étale sur trois semaines, du 30 septembre au 22 octobre. Une autre action menée par la Région vise la commande publique : lobjectif est daugmenter les approvisionnements en produits bio et locaux des 115 cantines de lycées publics, grâce à un effort budgétaire du Conseil régional de 1,35 million deuros. La Région soutient également le label « Territoire Bio et Engagé » et va poursuivre le cofinancement des mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC), à hauteur de 3,5 millions deuros.
C'Durable ? : Transparence maximale dans les pratiques agricoles
Dominique PARIZEL, Auteur ; Julie VAN DAMME, AuteurC'Durable ? est un nouveau score, mis en place par la Région Wallonne (Belgique), permettant d'évaluer les performances agri-environnementales des fermes d'élevage. Il s'appuie sur quatre indicateurs : - l'impact climatique de la ferme (dégagement de gaz à effet de serre, consommation d'énergie...) ; - son rôle en termes de sauvegarde de la biodiversité ; - le bien-être animal ; - l'importance socio-économique de son action (bien-être au travail, équité dans les prix, rentabilité, pérennité du projet...). Cette initiative, présentée dans cet article, a pour objectifs, d'une part, d'informer le consommateur sur l'impact environnemental de ce qu'il achète et, d'autre part, de relocaliser l'alimentation en soutenant et en maintenant des fermes à taille humaine, engagées dans des pratiques durables.
CartoBio : première carte interactive des parcelles bio françaises
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurCartoBio est un outil de cartographie des parcelles agricoles biologiques françaises. Il a été développé par lAgence BIO, avec le soutien financier de lOffice français de la Biodiversité (OFB). Libre daccès, il permet à toute personne de visualiser les surfaces bio, les cultures conduites, ainsi que lhistorique de la parcelle. Les données sont anonymisées : elles ne mentionnent aucune personne physique ou morale. Cet outil est notamment utile pour réaliser des études sur limpact de lagriculture biologique sur la santé et sur lenvironnement. Il est également mobilisable lors de linstauration dun PAT (projet alimentaire territorial).
Collectivités locales : Le petit guide du foncier nourricier
Camille BRISSAUD, Auteur ; Julien CLAUDEL, Auteur ; Inès REVUELTA, Auteur ; ET AL., Auteur | NÎMES (68 bis Avenue Jean Jaurès, 30 900, FRANCE) : ASSOCIATION UN PLUS BIO | 2023Face à l'ampleur des enjeux liés à la protection des ressources, à la relocalisation de l'alimentation, à l'adaptation au changement climatique et aux problématiques d'accès à la terre, les collectivités locales ont un rôle central à jouer pour la transformation des paysages alimentaires français. Ce guide traite des possibilités qui soffrent aux collectivités locales pour reprendre en main le destin agricole du territoire, dans une optique de relocalisation alimentaire. Les pistes de réflexion et dactions proposées dans ce guide portent, notamment, sur de nouvelles alliances multi-acteurs autour du foncier (mise à disposition de terres, mise en place de régies agricoles, création de SCIC...). Le projet « Friches rebelles® », une démarche d'expérimentation portée par Un Plus Bio autour des outils juridiques, est également présenté.
Colloque ADMM 20 juin 2023 (Lempdes) Retour en vidéos !
Le 20 juin 2023, le réseau ADMM (Agriculture Durable de Moyenne Montagne) organisait un colloque intitulé « Le Massif central face aux défis agricoles de demain : les agriculteurs partagent leurs expériences ! ». Les changements climatiques, sociétaux, économiques et sanitaires créent un contexte dincertitude pour lagriculture du Massif central. Entre atténuation, adaptation et anticipation, il est nécessaire de développer des systèmes délevage plus résilients, autonomes et économes. Divers leviers sont déjà actionnés par des éleveurs du réseau ADMM : semer du méteil, faire du report sur pied, dimensionner son élevage, pâturer des végétations semi-naturelles, faire du sursemis, diversifier son système Ces éleveurs ont été invités à échanger sur leurs pratiques et leurs questionnements lors de ce colloque, qui a réuni plus de 70 participants. Plusieurs vidéos font un retour en images de cette journée. Les deux premières correspondent aux enregistrements des présentations de la matinée, qui portaient sur les thèmes suivants : 1 - À quels changements climatiques et économiques sont confrontés les agriculteur·ice·s du réseau ADMM et comment ils y font face ? ; 2 - Entre évolutions sociétales et transformation du travail, comment les agriculteur·ice·s du réseau ADMM traitent ces angles morts des changements climatiques ? Les deux vidéos suivantes synthétisent les réflexions des deux ateliers participatifs de laprès-midi : lun portait sur les compétences et les connaissances à acquérir et à transmettre en tant quagriculteur pour faire face aux changements climatiques et sociétaux ; et lautre portait sur la diversification et les productions végétales comme leviers dadaptation pour lagriculture du Massif central. Les trois dernières vidéos rapportent les témoignages de certains participants : Thierry Turlan de la DRAAF AURA, Elodie Perret du PNR Livradois-Forez et Chantal Chassaing de VetAgro Sup.
Combinaison d'innovations techniques et logistiques autour du séchage : Développement des filières PPAM et chanvre bio dans la région Grand-Est
LETTRE FILIÈRES FNAB - PPAM, AuteurCet article présente les résultats du Partenariat Européen pour l'Innovation (PEI) Séchage, piloté par Bio en Grand Est, et qui avait pour objectif d'améliorer le maillage des séchoirs dans la région. Ce partenariat, financé par le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER) et la Région Grand Est, avait donc pour objectifs de créer des séchoirs polyvalents, capables de sécher des productions spécifiques (PPAM, chanvre), en plus d'autres productions plus classiques, et d'améliorer la logistique autour des séchoirs (optimisation de l'utilisation sur l'année). Les travaux menés dans ce cadre ont porté sur : - l'adaptation d'un séchoir à foin, au GAEC Duthoit Philippoteaux, à Servon-Melzicourt (51) ; - la création d'une nouvelle unité de séchage pour l'entreprise Biotopes, à Auberive (52) ; - le pré-séchage au champ, en cours de développement à la CUMA des Sens, dans la Marne (51) ; - la mise en place d'une plateforme numérique collaborative entre producteurs et propriétaires de séchoirs.
Combining beef cattle and sheep in an organic system. I. Co-benefits for promoting the production of grass-fed meat and strengthening self-sufficiency
Sophie PRACHE, Auteur ; Karine VAZEILLE, Auteur ; Marc BENOIT, Auteur ; ET AL., AuteurDe nombreux avantages liés au pâturage mixte bovins-ovins ont déjà été démontrés. Toutefois, leffet de lassociation bovins-ovins sur l'autonomie et l'autosuffisance des systèmes na pas beaucoup été étudié. Dans cette expérimentation, conduite à Laqueuille, sur le site Herbipôle d'INRAE, localisé en zone de montagne (Puy-de-Dôme), trois systèmes biologiques basés sur lherbe ont été comparés : un système mixte combinant bovins et ovins allaitants (MIX), et deux systèmes spécialisés, un en bovins (CAT) et un autre en ovins (SH). Ces trois systèmes ont été gérés de manière distincte durant 4 ans. Pour le système MIX, le rapport entre les UGB bovins et ovins était de 60/40. La superficie pâturée et le chargement à lhectare étaient similaires pour tous les systèmes. Les périodes de vêlage et d'agnelage ont été ajustées à la croissance de l'herbe pour optimiser le pâturage. Les veaux (croisés Salers-Angus) ont pâturé jusquà leur sevrage en octobre, puis ont été engraissés en bâtiment avec de l'enrubannage, avant dêtre abattus à 1215 mois. Les agneaux ont été engraissés au pâturage. Dans le cas où ils n'étaient pas finis avant la mise en lutte de leurs mères, ils ont été engraissés en bâtiment à laide de concentrés. La décision de traiter les animaux avec des anthelminthiques était basée sur le comptage dufs dans les excrétions fécales. Globalement, une proportion plus élevée d'agneaux a été finie au pâturage dans MIX, par rapport à SH, en raison d'un taux de croissance plus élevé qui a conduit à un âge inférieur à l'abattage (166 vs 188 jours). La prolificité et la productivité des brebis étaient également plus élevées dans MIX que dans SH ; tandis que la consommation de concentrés et le nombre de traitements anthelminthiques chez les ovins étaient plus faibles dans MIX que dans SH. En revanche, la productivité des vaches, la performance des veaux, les caractéristiques des carcasses et le niveau d'intrants utilisés ne différaient pas entre MIX et CAT. Ces résultats ont validé lhypothèse selon laquelle l'association bovins-ovins favorise la production de viande à lherbe, notamment pour les ovins.
Combining beef cattle and sheep in an organic system. II. Benefits for economic and environmental performance
Marc BENOIT, Auteur ; Karine VAZEILLE, Auteur ; Sophie PRACHE, Auteur ; ET AL., AuteurAssocier plusieurs espèces animales optimise les performances dun système délevage. Dans cette étude, réalisée sur le site Herbipôle INRAE de Laqueuille (Puy-de-Dôme), les performances dun système mixte (MIX), associant des bovins et des ovins allaitants (avec un rapport UGB bovins/ovins de 60/40), ont été comparées à celles de systèmes spécialisés en bovins viande (CAT) et en ovins viande (SH). Ces trois modalités ont été suivies durant 4 ans (2017-2020). Elles reposaient sur des systèmes herbagers daltitude, basés sur des prairies permanentes, et conduits en agriculture biologique. Le taux de chargement annuel était identique pour tous les systèmes. Les jeunes animaux ont été engraissés majoritairement avec des fourrages : au pâturage pour les agneaux ; au pâturage et en bâtiment (avec de lenrubannage) pour les jeunes bovins. Des conditions météorologiques anormalement sèches ont conduit à des achats de fourrages. Les performances de ces systèmes ont été comparées via des indicateurs techniques, économiques (dépenses, marges, revenus ), environnementaux (émissions de gaz à effet de serre, consommation d'énergie), et en matière de concurrence feed-food. Les performances des ovins ont été meilleures dans MIX que dans SH : + 17,1 % de production de viande/UGB, - 17,8 % de concentré/UGB, + 10,0 % de marge brute, + 47,5 % de revenu, - 10,9 % démissions de GES, - 15,7 % de consommation d'énergie, et 47,2 % d'amélioration de la concurrence feed-food. Ces résultats sexpliquent à la fois par de meilleures performances animales et par une consommation de concentré plus faible dans MIX ; ce qui compense les surcoûts engendrés par lélevage mixte (notamment au niveau des clôtures). En revanche, aucune différence de performance na été enregistrée entre MIX et CAT. Malgré de bonnes performances zootechniques, les bovins ont eu des performances économiques médiocres en raison d'achats de fourrages et de difficultés à vendre les jeunes bovins (1215 mois) qui nétaient pas adaptés à la demande de la filière traditionnelle (croisés Salers-Angus).
Comment la diversification accroît la résilience des systèmes herbagers européens, sans constituer une stratégie universelle
B. DUMONT, Auteur ; A. FRANCA, Auteur ; C-M. PAULER, Auteur ; ET AL., AuteurLa diversification des systèmes herbagers constitue un des principes-clés de l'agroécologie, de l'agriculture biologique et des autres formes d'agriculture régénérative. À partir dexemples pris en zones de plaine, de montagne ou méditerranéennes, cet article montre que la diversification des exploitations herbagères offre des leviers pour faire face aux aléas du marché, climatiques ou liés au collectif de travail. Cependant, la diversification nest pas une stratégie « clé en main » et il est essentiel de tenir compte des conditions propres à chaque exploitation, afin que les processus écologiques recherchés fournissent les bénéfices escomptés. Faute de quoi, la diversification du système peut entraîner une perte defficience globale du fonctionnement de lexploitation. Cet article est illustré par des exemples de diversification à différents niveaux, allant des pâturages et des ressources fourragères jusqu'à l'ensemble de l'activité de l'exploitation. Certains antagonismes qui se manifestent entre ces niveaux peuvent nuire à la biodiversité et aux services écosystémiques fournis par les prairies. Par exemple, lorsque la diversification des activités de lexploitation dilue la main-d'uvre agricole, une simplification du mode de conduite des prairies peut faire régresser des communautés végétales à haute valeur écologique. En revanche, une diversification raisonnée au cas par cas permet de tirer parti des ressources fourragères disponibles, dopportunités locales pour commercialiser les produits, et de différentes aides publiques. La diversification préserve alors les services écosystémiques fournis par les prairies et améliore la résilience socio-économique des exploitations.
Complémentarités des calendriers de vente des systèmes ovins viande biologiques herbagers et rustiques
Vincent BELLET, Auteur ; Marc BENOIT, Auteur ; Marie MIQUEL, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2023La consommation de viande ovine présente un caractère très saisonné, avec un pic important à Pâques (en mars ou en avril), puis souvent un second pic estival, avant un creux à lautomne et un rebond pour les fêtes de fin dannée. En agriculture biologique, la production est assez saisonnée. Dans les bassins herbagers (partie Nord et Nord-Ouest de la France), les agneaux dherbe naissent majoritairement au printemps et sont vendus à lautomne (alors que la demande est faible). Dans les bassins rustiques (partie Sud et Sud-Est de la France), les agnelages dautomne sont plus répandus avec lélevage de races rustiques qui se désaisonnent plus facilement (ces agneaux nés à lautomne sont élevés en bergerie et vendus au printemps). Le projet Casdar RéVABio (2020-2023) vise à améliorer le taux de commercialisation sous le label AB des agneaux élevés en bio (donc à éviter les « fuites » vers les filières conventionnelles lors de leur commercialisation), en travaillant sur une meilleure correspondance entre les périodes de production et de consommation. Plusieurs itinéraires de production ont été identifiés en bassin herbager et en bassin rustique pour améliorer cette adéquation offre-demande. Cette plaquette présente les calendriers des ventes induits par ces différents systèmes de production. Elle propose également quelques possibilités de complémentarités entre systèmes au sein dun même bassin, ou entre différents bassins, pour étaler la production et être en mesure de fournir des agneaux bio lors des pics de demande. Elle termine en évoquant les impacts de cette régularité de mise en marché sur les performances environnementales.
Coûts complets et recettes financières de la restauration scolaire : Quelles marges de manuvre pour la transition écologique ?
Christophe ALLIOT, Auteur ; Camille BRILLION, Auteur ; Delphine MC ADAMS-MARIN, Auteur ; ET AL., Auteur | ANGERS CEDEX 01 (20 Avenue du Grésillé, BP 90406, 49 004, FRANCE) : ADEME - Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie | 2023Depuis 2022, la loi EGalim impose l'introduction de 50 % de produits durables ou de qualité, dont au moins 20 % issus de l'agriculture biologique, dans la restauration collective. Cette dernière représente, en effet, un levier important pour la transition vers une alimentation plus durable et, in fine, une transition écologique plus globale. Cette étude, réalisée par BASIC et Citexia pour le compte de l'ADEME, a pour objectif d'éclairer les collectivités territoriales sur les coûts complets d'un repas en restauration scolaire (denrées, fabrication, distribution et encadrement des élèves), sur le surcoût engendré par la mise en place de repas plus durables et avec plus ou moins de produits locaux, selon différents scénarios prenant en compte la typologie de la population. Les principaux résultats de cette étude indiquent que la mise en uvre de la loi EGalim induit moins de 5 % de surcoûts, le coût des denrées représentant moins de 25 % de l'ensemble des coûts comptables. Par ailleurs, la détermination d'externalités sociétales (socio-économiques et environnementales) montre que, plus une collectivité sera ambitieuse, plus les surcoûts seront compensés par des gains environnementaux. Plusieurs scénarios ont été étudiés : Durabilité +, Durabilité ++, et "Durabilité ++ et relocalisation". Toutefois, les moyens économiques des collectivités, mais aussi des familles, sont inégalitaires sur le territoire français et, pour certaines, le soutien de l'État est une question primordiale. Ainsi, la question de la politique tarifaire à mettre en uvre a aussi été posée. A noter qu'une synthèse (21 pages) de ce rapport a également été publiée.
Dossier : Les arbres et nous
Jacques TASSIN, Auteur ; Anthony CHEVAL, Auteur ; Christian SUNT, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier de Nature & Progrès, consacré aux arbres, est composé de 8 articles : 1 - "Quel rôle l'arbre joue-t-il dans la course du monde ?" replace l'arbre comme condition nécessaire à l'émergence du vivant ; 2 - "Les nouveaux grands-parents de la forêt" présente la démarche de lassociation Cur de Forêt, qui accompagne des propriétaires, techniquement et financièrement, pour protéger les milieux boisés de la déforestation ; 3 - "Arbres paysans : Histoire d'une relation et d'une résistance commune" décrit la relation interdépendante entre les arbres et les humains, tous deux victimes de lindustrialisation forcée des pratiques agricoles, aux conséquences désastreuses pour le vivant. Il met à lhonneur le châtaignier et le févier dAmérique ; 4 - "Des arbres en cercle pour se passer de pesticides" présente le programme de recherche dINRAE, dans la Drôme, où des chercheurs expérimentent les plantations circulaires pour lutter contre les bioagresseurs ; 5 - Dans "Créer un paysage fertile sur des terres difficiles : Une agriculture de régénération fondée sur larbre et léconomie deau", Guillaume Delaite, paysan boulanger bio et huilier en sud Aveyron, en zone de moyenne montagne, revient sur ses pratiques culturales pour lutter contre le ruissellement (qui détruit le sol et aggrave la sécheresse), par limplantation darbres sur des lignes-clés ; 6 - "Multiplier et planter des arbres : En prendre de la graine" introduit un ouvrage consacré à la multiplication des plantes sauvages ou cultivées ; 7 - "L'arbre hors forêt au cur de nos paysages" fait un focus sur le frêne, l'arbre fourrager le plus important des arbres paysans ; 8 - "Arbres : Un livre qui envoie du bois !" présente "Arbres", un livre sorti aux éditions Terre Vivante et Plume de Carotte.
Dossier : Comment Bio en Grand Est peut accompagner les territoires pour le développement de l'agriculture biologique ?
Pauline BOGE, Auteur ; Marie BRILLAND, Auteur ; Hélène CLERC, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier, composé de retours d'expériences, présente une palette de dispositifs, de méthodes et d'outils à disposition des collectivités territoriales, permettant d'accompagner les projets en lien avec l'agriculture biologique dans la région Grand Est : - Les diagnostics Sensibio (Bio en Grand Est) pour déterminer la propension des agriculteurs à s'engager en bio ; - Différentes opérations du Grand Reims, en collaboration avec Bio en Grand Est, visant à favoriser la conversion des agriculteurs des Aires d'Alimentation de Captages ; - L'espace-test agricole, mis à disposition des candidats à l'installation afin qu'ils puissent tester la viabilité de leur projet agricole ; - L'outil PARCEL, développé par BASIC, la FNAB et Terre de Liens, permettant d'évaluer les surfaces agricoles nécessaires et les impacts écologiques associés aux modes de production / aux régimes alimentaires sur un territoire donné ; - Des événements, à l'initiative de citoyens, pour soutenir le nouveau marché bio à Nancy ; - Les défis "Foyers à Alimentation Positive" (FAAP) qui accompagnent les consommateurs dans l'augmentation de la part de bio et de bio local dans leur alimentation...
Dossier : Le compost dans tous ses états
Denis PEPIN, Auteur ; Jean-Jacques FASQUEL, Auteur ; Marie ARNOULD, AuteurAlors que le tri des biodéchets devient obligatoire à compter du 1er janvier 2024, ce dossier regroupe plusieurs articles présentant les pratiques les plus intéressantes en matière de compostage chez les particuliers. 1 - Le premier article s'intéresse aux principes du compostage en tas (ou en composteur) et du compostage en surface. Il explique comment les préparer et les utiliser, en tenant compte de la saison, du type de déchets (restes de cuisine, déchets verts...) et de l'impact recherché sur les plantes ou sur le sol. 2 - Dans une interview, Marc-André Selosse, professeur du Muséum national d'Histoire naturelle et auteur d'ouvrages sur les tanins et sur le sol, décrit la lignine, présente dans le broyat de bois, et comment l'utiliser en compostage. 3 - L'article suivant traite des propriétés du compost à ses différents stades de maturité (apport de nutriments aux micro-organismes du sol pour un compost demi-mûr, avec un impact positif sur la structure du sol, compost mûr pour un effet à plus long terme, avec un rôle d'engrais pour une partie). 4 - "Les habitants du composteur" s'intéresse aux nombreuses espèces qui peuvent être présentes en surface du compost (moucherons, mouches, serpents) ou dans le compost (rongeurs, collemboles blancs, gros vers blancs, fourmis, cloportes, vers rouges...). 5 - Avec l'obligation, à partir du 1er janvier 2024, de trier les biodéchets, cet article fait l'état des lieux des solutions que les collectivités devront mettre à disposition des particuliers pour qu'ils puissent trier et valoriser ces biodéchets (composteurs individuels, points d'apport volontaires, collecte...). 6 - Le dernier article de ce dossier traite de l'humusation (le compostage du corps des défunts).
Dossier : Haies et biodiversité
Emilie POQUET, Auteur ; Mickael COUCHOT, AuteurDepuis 2018, en partenariat avec Bio en Grand Est et avec des associations environnementales locales, le dispositif « Réseau Fermes Biodiversité », complété, depuis 2021, par la mesure « Plantons des haies » du Plan de Relance, accompagne les agriculteurs dans leurs projets d'aménagements favorisant la biodiversité dans les fermes. En Grand Est, ce sont près de 300 fermes qui ont été accompagnées par le réseau. Ces infrastructures agroécologiques, favorables à la biodiversité (arbres et haies, mares, jachères ou bandes fleuries...) fournissent de nombreux services en agriculture. Les arbres et les haies permettent notamment la préservation de la ressource en eau, la limitation de l'érosion et des risques d'inondation, un effet brise-vent et de l'ombrage pour les animaux, des abris pour de nombreuses espèces animales, etc. À noter, également, que la dynamique de plantation a concerné une large proportion d'agriculteurs bio (44 % des bénéficiaires sont bio, alors qu'ils ne représentent qu'environ 10 % des exploitants de la région), particulièrement demandeurs de ces aménagements qui permettent, notamment, de séparer les parcelles biologiques des parcelles conduites en agriculture conventionnelle (limitation des risques de contamination...). Cet article présente le bilan du dispositif, ainsi que les perspectives d'accompagnement de projets en agroforesterie.
Dossier : Main basse sur les terres
Michel MERLET, Auteur ; Pascaline PAVARD, Auteur ; AMIS DE LA TERRE (LES), Auteur ; ET AL., AuteurCrise climatique, défrichement massif des forêts, pollutions, chute de la biodiversité, accroissement des inégalités et de la faim, conflits Pour les auteurs de ce dossier, toutes ces dérives sont liées, de façon directe ou indirecte, à la mainmise sur les terres et les ressources. Pour comprendre laccaparement des terres, il faut faire le lien avec la concentration, la financiarisation et la numérisation à outrance des oligopoles agro-industriels mondiaux, qui contrôlent toujours plus les différents maillons agricoles et alimentaires. Ainsi, 4 multinationales détiennent, à ce jour, 50 % du marché des semences et 62 % de lagrochimie, à léchelle mondiale En pharmacie animale, ce sont 6 firmes qui contrôlent 72 % du marché mondial Et leurs lobbies sont très puissants. Aujourdhui, ces géants agricoles restructurent lensemble de leurs activités autour des Big Data Par ailleurs, lartificialisation des sols a concerné 7 % des terres agricoles, ces 30 dernières années, en France. Ses impacts à court et long terme sur les propriétés des sols (capacité à retenir leau, à stocker les matières organiques ou le carbone ) et sur la biodiversité sont importants. Pour faire face à tout cela, des leviers existent : la SAFER, outil de service public mais dont le financement public réduit limite ses possibilités daction ; lassociation Terre de Liens, qui favorise laccès à la terre à de nouveaux agriculteurs ; ou sont à mettre en place, comme la création de nouveaux communs, la reconnaissance de lexistence de droits de différentes natures sur la terre et dayants droit multiples, individuels et collectifs, etc. De plus, des citoyens se mobilisent pour laccès aux ressources naturelles (sol, eau ) : les soulèvements de la terre, les collectifs bassines non merci, le forum des luttes pour la terre et les ressources naturelles avec des alliances citoyennes campagne-ville pour stopper laccaparement des terres à léchelle mondiale
Dossier : Les paysan.nes face au réensauvagement et à la financiarisation de la nature
Christophe MORANTIN, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Fanny MÉTRAT, Auteur ; ET AL., AuteurDans ce dossier, les auteurs apportent leurs éclairages et leurs points de vue sur deux phénomènes qui concernent les terres agricoles : le réensauvagement et la financiarisation de la nature. Dans un premier article, Nicolas Lescureux, ethno-écologue au CNRS de Montpellier, apporte quelques éléments sur la notion de réensauvagement, bien qu'elle soit difficile à définir. Il s'agit d'un retrait total de l'homme et de ses activités d'un territoire donné, comme c'est le cas dans les cinq Réserves de vie sauvage® qui existent à ce jour en France. Les conséquences, pointées du doigt dans ce dossier par le chercheur et par des paysannes et paysans, sont l'intensification des activités agricoles sur d'autres territoires, la perte de foncier pour des activités d'élevages extensifs comme le pastoralisme, la fermeture des paysages et la perte de biodiversité qui en découle (réenfermement du paysage). Selon eux, le respect de la biodiversité et de la nature doit plutôt passer par la notion de "composer avec". Autre tendance remise en cause : la financiarisation de la nature. Il s'agit de donner une valeur marchande aux services écosystémiques fournis par la nature (fourniture de bois, pollinisation...) afin, notamment, de pouvoir mettre en uvre des marchés de compensation lors de projets de construction. Là encore, le risque de concurrence pour l'usage des terres n'apparaît pas négligeable, pour les auteurs.
Dossier : Résilience des systèmes grandes cultures bio : Premiers résultats et perspectives de létude
Pauline BOGE, Auteur ; Aurélie PARANT-SONGY, Auteur ; Amélie LENGRAND, Auteur ; ET AL., AuteurLa fertilisation et la fertilité des sols sont des enjeux forts pour les producteurs en grandes cultures bio sans atelier délevage, notamment dans le Grand Est. Certains sinterrogent sur la réintroduction dun atelier délevage, dautres mettent en place des partenariats avec des éleveurs bio locaux, dautres se penchent sur les couverts végétaux, les légumineuses, le travail du sol Aussi, Bio en Grand Est a lancé un projet, de 2022 à 2024, sur la résilience des systèmes en grandes cultures bio. Il sarticule autour de 4 axes : 1 - état des lieux des pratiques autour de la fertilisation ; 2 - accompagnement des producteurs intéressés par la réintroduction dun atelier délevage ; 3 - développement de systèmes moins dépendants aux intrants extérieurs et plus résilients aux changements climatiques, avec des sols plus fertiles, grâce à la mise en place dun observatoire des couverts végétaux, dessais sur ces couverts, dun recueil de pratiques en systèmes grandes cultures autonomes en fertilisation, et danimations sur lagriculture bio de conservation ; 4 - développement des légumineuses (essais techniques, étude de marché, actions de sensibilisation pour relancer la consommation). Les premiers résultats de lenquête (Axe 1) sont détaillés dans cet article et permettront de réaliser des projections selon plusieurs scénarii. Dautres actions en cours sont également abordées.
Dossier spécial : La transmission
Aurélie RINGARD, Auteur ; Jean-Claude HUCHON, Auteur ; Caroline MAZAUD, Auteur ; ET AL., AuteurEn France, le secteur de la polyculture-élevage est en recul, avec la disparition, depuis les années 80, de 4 millions d'hectares de prairies à destination de l'élevage, au bénéfice des productions végétales : les grandes cultures ont remplacé le secteur bovins lait à la tête du classement des spécialisations (+ 2,6 millions d'ha entre 1982 et 2018) et, en parallèle, le secteur maraîchage continue à attirer les repreneurs. Alors que près de la moitié des éleveurs de bovins lait partiront à la retraite dans les dix prochaines années, Biolait s'attelle à la question de la transmission de ces exploitations. Ce dossier spécial regroupe les articles suivants : 1) S'installer en élevage bovin laitier : Un parcours à contre-courant ? ; 2) Projet PERLAIB : Faire le point sur sa stratégie de transmission en élevage laitier bio ; 3) Les expériences professionnelles pré-installation et leurs effets sur le métier d'agriculteur ; 4) Un groupe pilote intercommunal dans l'Huisne Sarthoise aborde le sujet de la transmission ; 5) La transmission agricole mijote depuis plus de 15 ans à la Marmite ; 6) Se faire accompagner dans son projet de transmission : Panorama de quelques acteurs agricoles ; 7) Quand les conflits d'intérêt perturbent l'accès au foncier et la transmission ; 8) L'accompagnement des cédants·es par la force du collectif en formation ! ; 9) Transmission d'exploitation : Vers de nouveaux horizons ; 10) Les difficultés de la transmission : Comment y faire face, comment rebondir ? Quand le sujet est anticipé... ; 11) S'installer par un portage de projet différent ; 12) S'installer sans la présence du cédant ; 13) Reprendre la ferme familiale, une transmission en douceur ; 14) Un vent nouveau à Bel Air ; 15) Regards croisés sur un passage de relai réussi à la Ferme de la Guilbardière ; 16) Le collectif, une philosophie pour transmettre au GAEC de la Licorne.
L'éco-attitude
Amandine LEDREUX, AuteurPatricia Pays et Thierry Boulic, de l'EARL du Guern, sont éleveurs de bovins lait, à Crozon (29), depuis 1996. La ferme s'étend sur 122 ha et a été convertie en bio en 2018. Thierry s'occupe du troupeau de 95 vaches, produisant 300 000 litres de lait (240 000 litres sont vendus à Agrial) et, depuis 2013, Patricia gère la transformation (60 000 litres de lait sont transformés en yaourts, fromages blancs, lait cru, lait pasteurisé et crème) et la commercialisation (GMS, restauration collective, gîtes, centres de vacances, magasin de vente à la ferme, marché hebdomadaire). Dans le but de réduire leur impact environnemental et de faire des économies, les éleveurs ont mis en place diverses solutions : rapprochement parcellaire, mise en place d'un réseau d'eau pour acheminer directement l'eau au champ, cultures permettant l'autonomie protéique et favorisant la fixation de l'azote au sol, croisement de races 3 voies, monotraite, installation d'un pré-refroidisseur de lait... Depuis 10 ans, ces ajustements et ces investissements ont porté leurs fruits : la ferme stocke aujourd'hui davantage de carbone qu'elle n'en déstocke, le temps de travail a été réduit, les vaches sont en meilleure santé et produisent un lait de meilleure qualité...
Énergie solaire : Le photovoltaïque au service de l'agriculture ?
Elisabeth CHESNAIS, AuteurL'agrivoltaïsme est défini comme la production conjointe, sur une même parcelle, d'électricité solaire et d'une activité agricole. Cette dernière, qui ne doit pas être pénalisée par la présence des panneaux photovoltaïques mais peut, au contraire, en tirer des avantages, peut être une production végétale ou animale. Dans cet article, plusieurs expériences sont rapportées. Dans les Pyrénées-Orientales, sur le domaine de Nidolères, quatre hectares de vignes sont cultivés sous des panneaux installés à 4 m de hauteur. Ceux-ci apportent une protection aux cultures face aux évolutions du climat, avec des températures plus chaudes sous les panneaux par temps de gel et, à l'inverse, des températures plus fraîches et moins d'évapotranspiration en été, avec des impacts positifs sur la qualité des raisins. Des observations similaires sont faites dans la Drôme, sur la ferme expérimentale d'Étoile-sur-Rhône qui cultive pêchers, cerisiers et abricotiers sous des panneaux. En Ariège, Sabine Leray, éleveuse de brebis allaitantes et de porcs en agriculture biologique, est, elle aussi, satisfaite de son expérience : ses 120 brebis pâturent un parc photovoltaïque au sol de 25 hectares. L'herbe y reste plus verte et les panneaux fournissent de l'ombre aux animaux. Cependant, les projets d'agrivoltaïsme divisent toujours, et les expériences ne sont pas toutes aussi positives. L'enjeu est notamment de permettre le maintien, voire l'installation, d'une activité agricole sur les parcelles concernées, en limitant la densité des panneaux - et donc le niveau d'ombrage - et la taille des projets pour une meilleure acceptation par tous, dont les citoyens attachés à leurs paysages.
Engagée pour une installation-transmission plus juste
Amandine LEDREUX, AuteurIl a fallu 5 ans à Virginie Roussel, maraîchère bio à Guipry-Messac (35), pour finaliser, en 2019, son installation dans l'ancienne ferme familiale. Après cette expérience laborieuse, cette productrice a souhaité partager son expérience pour faciliter l'installation, d'autres porteurs et porteuses de projet. Aujourd'hui référente régionale installation-transmission, Virginie Roussel décrit, dans cet interview, son intégration au sein du réseau GAB-FRAB Bretagne, son rôle de référente et les bénéfices qu'elle retire, sur le plan professionnel et humain, de son engagement pour l'avenir des fermes françaises.
Etalement de la production dagneaux bio à léchelle des élevages : parfois faisable, rarement acceptable
Le projet Casdar RéVABio (2020-2023) vise à améliorer le taux de commercialisation, sous le label AB, des agneaux élevés en bio (le but est ainsi déviter les « fuites » vers les filières conventionnelles lors de la commercialisation des agneaux bio). Pour cela, il a cherché à améliorer la correspondance entre les périodes de production et de consommation de viande dagneaux. Cette dernière est fortement saisonnée, avec un pic important de consommation autour de Pâques (en mars - avril). En agriculture biologique, les agneaux ne sont pas forcément disponibles aux moments de forte demande, en particulier dans les bassins herbagers (partie Nord et Nord-Ouest de la France) où les agneaux naissent majoritairement au printemps et sont vendus à lautomne (alors que la demande en viande dagneaux est faible à cette saison). Le projet RéVABio a ainsi étudié plusieurs itinéraires de production pour améliorer, au sein dun élevage biologique, ladéquation entre les ventes dagneaux bio et les périodes de demande : effectuer du report dagneaux élevés à lherbe, faire de lavance de saison, mettre en place deux périodes dagnelages, fractionner les agnelages, produire des agneaux tardons Des entretiens ont ensuite été menés auprès de 17 éleveurs ovins biologiques, répartis dans plusieurs bassins de production, afin de connaître leur avis sur ces techniques détalement de la production (faisabilité, points faciles à mettre en uvre, craintes ). Ce diaporama présente, pour chacune des techniques détalement, une synthèse des réponses obtenues. Les itinéraires avec report des agneaux semblent les plus acceptables par les éleveurs.
Etaler la production en agneaux bio : localement et/ou via la complémentarité entre bassins ? Support pédagogique à lattention des enseignants
Vincent BELLET, Auteur ; Héloïse BUGAUT, Auteur ; Séverine CASSEL, Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2023Ce kit pédagogique, réalisé à l'intention des enseignants pour un travail avec des apprenants, aborde la problématique de l'adéquation offre-demande en agneaux biologiques, au travers des leviers de l'étalement local de la production et de la complémentarité entre les différents bassins de production. Il est constitué d'un diaporama et d'un outil danimation (classeur Excel qui permet aux apprenants de visualiser limpact des différents itinéraires de production sur la répartition des ventes dagneaux dans le temps). Le diaporama comprend cinq parties :1 - une introduction permettant de vérifier les prérequis sur les spécificités de la reproduction ovine ; 2 des rappels sur le contexte : le cahier des charges bio, une production ovine très saisonnée en bio, le marché (pics de demande), la production dagneaux bio française ; 3 un focus sur la problématique rencontrée par la filière agneaux bio : l'adéquation offre-demande et les solutions pour y répondre ; 4 - les techniques mobilisables pour étaler la production localement (en bassin herbager cest-à-dire en zone de plaine - ou en bassin rustique cest-à-dire en zone de montagne) ou pour jouer sur les complémentarités entre bassins ; 5 - des exercices dapprofondissement à laide de loutil danimation. En plus de ces exercices dapprofondissement, ce diaporama comporte dautres exercices, proposés tout au long des différentes parties, ainsi que leurs corrections. Ce kit pédagogique a été réalisé dans le cadre du projet Casdar RéVABio (2020-2023), qui vise à améliorer le taux de commercialisation des agneaux élevés en bio sous le label AB.
Étude : Freins et leviers au développement de la bio
INTERBIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; INTERBIO OCCITANIE, Auteur ; BIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; ET AL., Auteur | BORDEAUX CEDEX (Cité Mondiale, 6 Parvis des Chartrons, 33 075, FRANCE) : INTERBIO NOUVELLE-AQUITAINE | 2023Une étude a été menée sur plusieurs territoires du bassin Adour-Garonne, avec pour objectif d'identifier et de comprendre les freins et les leviers aux dynamiques de l'agriculture biologique. Pour chaque zone d'étude (Territoire de Gardonne, Nord-Dordogne, Landes, Lot-et-Garonne et Poitou-Charentes) : - une fiche détaille les dynamiques de lAB au sein du territoire et définit les facteurs favorisant ou non le développement de lAB ; - une fiche de synthèse présente les principaux résultats de létude pour chaque territoire.
Une famille d'éleveurs à la recherche d'autonomie
Soazig CORNU, AuteurEn 2022, le voyage d'études « Polyculture-élevage », organisé par le Mouvement de l'Agriculture Bio-Dynamique, a fait étape à la ferme des Peltries, une ferme familiale en polyculture-élevage, située à Somloire (49). La ferme s'étend sur 150 ha (50 ha de prairies temporaires, 35 ha consacrés aux cultures, et le reste en prairies permanentes). Les Simmoneau y élèvent une quarantaine de porcs Bayeux-Longué, des volailles et 85 vaches Charolaises, en biodynamie. Ils commercialisent la viande porcine en direct, en caissettes, à la ferme ou en Amap, et valorisent la viande bovine en filière longue. Les Simmoneau cultivent des céréales et des légumineuses (orge, épeautre, triticale, avoine, pois, féverole et gesse), à partir desquelles ils élaborent de la farine destinée à l'alimentation des porcs. Des betteraves, ainsi que des navets fourragers, sont proposés en complément, l'hiver. Les bovins sont essentiellement nourris à l'herbe et au foin, avec un complément en betteraves en hiver. La ferme est quasiment autonome pour l'alimentation des animaux : seul le petit lait donné aux porcs provient d'un élevage voisin. Le fumier des vaches est utilisé pour réaliser le compost. Les Simmoneau cultivent également des blés anciens destinés à la vente. Dans cet article, un exemple de rotation, avec le travail du sol associé, après trois années de prairies est présenté.
La Ferme Lamberty : Un ancrage bio-familial à Vielsalm
Mathilde RODA, AuteurÀ Vielsalm, en Belgique, Marylène et Luc Lamberty ont repris la ferme familiale, en polyculture-élevage, en 1984, avec un passage en bio en 1999. Les éleveurs ont, petit à petit, fait évoluer l'exploitation de bovins lait vers un modèle diversifié et autonome, sous la mention Nature & Progrès depuis 2013. Aujourd'hui, le couple et leurs enfants élèvent, en plus des vaches (laitières et allaitantes), des moutons, des chèvres, quelques poules, des poulets, des lapins, un âne et ont une activité maraîchère. Chèvres et vaches co-pâturent et sont nourries avec des fourrages autoproduits et des céréales (dont la moitié est produite sur la ferme), et les chevrettes sont nourries au lait de vache de la ferme. Le lait est vendu en coopérative (Biomilk), ou directement aux artisans locaux, qu'ils transforment en fromages, qui sont commercialisés avec les produits de la ferme (légumes et viande), au magasin de la ferme. Cette offre est complétée par des produits bio issus de l'achat-revente.
La ferme Milarepa : La possibilité d'une île
Benjamin HOURTICQ, AuteurPionnière de l'agriculture biologique dans le Béarn, la ferme Milarepa est conduite en bio depuis 1988. Des cultures à valeur ajoutée (soja, maïs pop-corn, feijoas et physalis) sont les marques de fabrique de la ferme. L'ancien exploitant, Jean-Michel Duparcq, aujourd'hui à la retraite, a contribué, en grande partie, au développement de l'agriculture biologique dans Béarn, notamment par la création de la coopérative Bio Pays Landais et du Civam Bio Béarn. Aujourd'hui, sa fille Julia et son beau-fils (marié à Mathilde, son autre fille), toujours dans une logique de préservation de l'environnement, sont à la recherche de nouvelles productions, avec, en cours de réflexion, un projet en agroforesterie.
La Ferme de Roger : La recherche de l'autonomie au rythme des saisons
René (de) PAULIS, AuteurNathalie et Roger Abalain élèvent un petit troupeau de vaches de race Bretonne Pie Noir bio (10 mères), avec transformation fromagère (crème, beurre, yaourts, fromages, riz au lait et Gwell) et vente directe (magasin à la ferme et marché). Les vêlages sont groupés en février ou mars, ce qui permet une mise à l'herbe rapide des nouveaux-nés et une montée de lait plus rapide pour les mères (qui bénéficient de la pousse de l'herbe de printemps). Au terme du bail du premier site qu'ils occupaient, les éleveurs se sont installés, en 2009, à Plouharnel (56), sur un site de 8 ha, où tout était à construire : maison d'habitation, bâtiment d'élevage, locaux de transformation et de vente à la ferme. Quatre années ont été nécessaires pour réaliser les travaux, principalement en auto-construction. La ferme est plutôt isolée, ce qui aurait impliqué un coût considérable pour la raccorder au réseau EDF ; alors, les éleveurs ont mis en place une installation qui leur permet d'être autonomes en électricité (chauffe-eau solaire, panneaux photovoltaïques sur toiture, éolienne, batteries...). Dans cet article, Roger Abalain fait un retour sur ces travaux.
Fermebioscopie : Diversifier pour mieux régner
Simon POULET, AuteurAprès avoir pris le temps de se former (DUT, diplôme dingénieur agricole) et de découvrir des systèmes différents, en France et à létranger, Victor a rejoint son père sur la ferme familiale, située au sein du Parc naturel régional du Perche, dans l'Orne, en créant le GAEC de la Painerie. Victor a ajusté les ateliers préexistants (lait, blé et engraissement de bovins) et en a créé de nouveaux, afin de mieux valoriser les potentiels de la ferme : production de pommes de terre commercialisées auprès de maraîchers ; production de lentilles vertes, à l'essai pour la deuxième année consécutive ; production d'oléagineux pour la fabrication d'huile, vendue en circuit court... Cet article fait le bilan de la diversification du système en place : complémentarité des ateliers (co-produits...), investissements, premiers résultats.
Fermes en mode collectif
Aurélie SÉCHERET, AuteurDans un contexte où le renouvellement des générations agricoles est un enjeu critique pour l'avenir de l'agriculture en France, des modèles alternatifs viennent redessiner le rapport à la terre, au travail et au territoire : les fermes collectives, sous un statut de GAEC ou de Scop. Cet article présente deux fermes collectives : 1 - La Ferme des Volonteux, créée en 2011 sur 25 ha, près de Valence (26), compte 10 associés, aidés de 15 salariés. Ses activités (en bio) sont très diversifiées : maraîchage, arboriculture, élevage et boulangerie, avec un magasin-épicerie à la ferme, de la livraison en circuit court, de l'accueil (conférences, formations, jardin pédagogique) et deux boutiques (friperie et naturopathie). 2 - Le GAEC Radis et Compagnie, à Montflours (53), compte 5 associés et 3 salariés. On y produit : des céréales qui sont ensuite transformées en farines, en pains et en galettes de sarrasin ; une quarantaine de légumes ; du lait et une grande sélection de produits laitiers ; de la viande bovine. Les produits, commercialisés en Amap, nourrissent 200 familles. Les installations collectives présentent de nombreux avantages : elles favorisent l'emploi, les productions diversifiées et complémentaires, la biodiversité et l'autonomie alimentaire locale. Parmi les structures accompagnant les installations collectives, figure le réseau Fermes partagées, en Auvergne-Rhône-Alpes, qui milite pour diffuser et faire reconnaître le modèle coopératif (les Scop) par les instances agricoles, notamment pour permettre l'accès aux subventions et aux aides à l'agriculture. Céline Riolo, co-directrice du réseau Fermes Partagées, décrit les avantages et les inconvénients de ce statut. Un encart est consacré à la communauté Longo Maï, précurseuse des fermes collectives et présente, depuis les années 70, en France et en Europe.
Fiches références systèmes CAP'2ER - édition 2023
La démarche Ferme Laitière Bas Carbone a pour objectif de réduire de 20 % l'empreinte carbone des fermes laitières françaises entre 2015 et 2025. Pour ce faire, des diagnostics environnementux ont été réalisés, entre 2013 et 2021, grâce à l'outil CAP'2ER® (diagnostic de niveau 2). Au total, les émissions de gaz à effet de serre (GES) et les contributions positives (ex : stockage de carbone, maintien de la biodiversité ) de 8 324 élevages laitiers ont été quantifiées. Ces diagnostics ont permis de réaliser des états des lieux diffusés sous forme de fiches signalétiques. Ces fiches offrent ainsi un état des lieux global, à partir des données de toutes les fermes diagnostiquées (fiche « Résultat système national »), et six états des lieux par typologie dexploitations : 1 - les fermes en agriculture biologique ; 2 les systèmes herbagers situés en plaine ; 3 - les systèmes reposant sur du maïs en plaine ; 4 les systèmes combinant herbe et maïs en plaine ; 5 - les systèmes herbagers en zone de montagne ; 6 - les systèmes combinant herbe et maïs en zone de montagne. Ces différentes fiches sont toutes construites de la même manière : le recto présente les principales caractéristiques des exploitations diagnostiquées, leurs émissions brutes de GES, leur stockage de carbone, leur contribution au maintien de la biodiversité et leur performance nourricière ; le verso se focalise sur les ateliers laitiers de ces exploitations, en apportant des données chiffrées plus détaillées sur leurs résultats techniques et environnementaux.
Une fromagerie collective dans les Monts du Lyonnais
Yasmina LEMOINE, AuteurDepuis 2020, à Saint-Denis-sur-Coise (42), la fromagerie AlterMonts valorise, en fromages, le lait bio produit par un collectif de 9 paysan·nes des Monts du Lyonnais. Cette fromagerie est l'aboutissement d'une aventure, débutée en 2015, par des éleveur·euses qui souhaitaient valoriser leur lait et poursuivre leurs démarches de changement de pratiques vers l'agroécologie. Cet article revient sur l'émergence du projet, sur la mise en place d'un GIEE et sur les actions mises en uvre pour le développement de la fromagerie.
Le fumier équin, un amendement de choix pour les prairies et les cultures
Julie LAULHERE, AuteurLes effluents équins, produits à raison de plusieurs millions de tonnes chaque année en France, ont des propriétés proches des effluents bovins très pailleux plus couramment utilisés sur les exploitations agricoles. Ainsi, que ce soit sous forme de fumier ou de compost, ils représentent un intérêt non négligeable. Afin que les agriculteurs puissent en bénéficier, la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire et l'Institut Français du Cheval et de l'Équitation ont développé le centre de ressources national Val'fumier, qui permet de rapprocher agriculteurs et producteurs de fumier équin et qui apporte des informations techniques et réglementaires.
Le guide Terre vivante du jardin-forêt : Le jardin d'Émerveille
En plus de produire une abondance de fruits, de légumes, de fleurs, de graines, de plantes aromatiques ou médicinales, le jardin-forêt apporte une solution (parmi dautres) à de nombreuses problématiques actuelles, telles que la perte de biodiversité ou le dérèglement climatique. Rémi Kulik a planté ses premiers arbres il y a une quinzaine dannées, dans le Tarn, et ce que lui offre, aujourdhui, son jardin-forêt dépasse de loin ses espérances. Il donne, dans ce livre, les explications pour comprendre les fondements du sol à la plante, en passant par la biodiversité sauvage ou lélevage de cet écosystème complet, riche dune biodiversité incroyable, et tous les conseils pour concevoir et créer ce type de jardin : choix du terrain, design du projet, création des guildes (communautés d'espèces à planter), associations de cultures, placements et plantations, entretien
La haie, levier de la planification écologique : Rapport du CGAAER n° 22114
En France métropolitaine, la surface en haies et en alignements d'arbres est en constante diminution, en dépit des programmes de plantations (perte estimée à 23 500 km/an entre la période 2017 et 2021). Face à des aléas climatiques de plus en plus intenses et fréquents, les haies et les arbres représentent une vraie solution, grâce aux nombreux services quils rendent à lagriculture et au territoire : effet brise-vent, ombrage pour les animaux, rétention des sols, enrichissement des sols, préservation de la biodiversité, lutte biologique, pollinisation, stockage de carbone... Ce rapport du CGAAER formule des recommandations pour renforcer la gestion durable du linéaire de haies et mieux l'inscrire dans les stratégies de développement rural.
Hausse des indicateurs de coûts de production 2021
Costie PRUILH, AuteurComme chaque année, le Cniel a publié les coûts de production et les prix de revient des élevages laitiers français. Ceux-ci sont calculés à partir de la méthode Couprod, développée par lInstitut de lÉlevage. Pour conduire cette analyse, les exploitations laitières sont réparties en quatre grands groupes : les exploitations conventionnelles de plaine, les exploitations conventionnelles de montagne, les exploitations biologiques de plaine et les exploitations biologiques de montagne. Pour lannée 2021, les coûts de production et les prix de revient sont globalement en hausse (comparés à ceux de 2020) : ils ont augmenté pour trois des quatre groupes dexploitations (conventionnels de plaine, conventionnels de montagne et biologiques de montagne). Les exploitations laitières biologiques de plaine sont les seules dont les indicateurs sont en légère baisse (le prix de revient atteint 528 /1 000 L en 2021, contre 532 /1 000 L en 2020). Cet article est accompagné dun tableau, qui permet de comparer les coûts de production et les prix de revient des quatre types dexploitations laitières, en 2020 et 2021.
Un horizon pour les fermes d'élevage : Restructurer et diversifier
Claire ESCANDE, Auteur ; Louise LE PROVOST, Auteur ; Elyne ETIENNE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2023Entre 2010 et 2020, le nombre d'exploitations en élevage a baissé de 30 %. Confrontée à des difficultés pour transmettre les exploitations (difficile accessibilité financière de certaines fermes, inadéquation entre l'offre de fermes à reprendre et la demande des porteurs de projet, faible attractivité du métier d'éleveur...), la population agricole ne dispose que d'un faible taux de renouvellement (2/3 des départs seulement sont compensés par des installations). Face à ces problématiques, certains cédants et/ou repreneurs se tournent vers une restructuration et une diversification des productions de fermes délevage, avec des pratiques agroécologiques, pour assurer la transmission de l'exploitation. Cette étude, réalisée conjointement par la FNAB (Fédération Nationale dAgriculture Biologique), la Fondation pour la Nature et lHomme et par Terre de Liens, explore les bienfaits socio-économiques et environnementaux de cette solution, son coût et, à l'occasion du projet de loi de finances pour le budget 2024 et du Pacte-Loi dOrientation et dAvenir Agricoles (PLOAA), elle s'intéresse aux moyens à mobiliser pour rendre possible sa généralisation. Cette étude, qui sappuie sur 12 cas typiques de structuration avec des fermes qui sont toutes maintenant en agriculture biologique, ainsi que sur des entretiens avec des professionnels de terrain, a permis d'identifier les conditions pour le développement de projets de restructuration et de formuler des recommandations de politiques publiques visant à accélérer le développement de cette solution qui vient répondre à la double urgence du renouvellement générationnel et des défis environnementaux.
How much can changes in the agro-food system reduce agricultural nitrogen losses to the environment? Example of a temperate-Mediterranean gradient
Josette GARNIER, Auteur ; Gilles BILLEN, AuteurLa volatilisation de l'ammoniac (NH3), les émissions d'oxyde nitreux (N2O) et la lixiviation du nitrate (NO3) en agriculture sont à l'origine de graves risques environnementaux. Dans cette étude, les chercheurs ont analysé, à léchelle de régions administratives de même importance de l'Union Européenne (UE), les flux d'azote à travers les systèmes agroalimentaires, selon un gradient tempéré-méditerranéen (France, Espagne et Portugal) et avec des conditions climatiques et pédologiques contrastées. Ils ont évalué les émissions atmosphériques et hydrologiques d'azote provenant des sols et des systèmes d'élevage. La volatilisation de NH3 variait entre 6,2 et 44,4 kg N/ha/an, l'émission de N2O entre 3 et 4,9 kg N/ha/an et la lixiviation de NO3 entre 5,4 et 154 kg N/ha/an. Dans l'ensemble, les émissions de N2O étaient plus faibles dans les régions méditerranéennes, où le lessivage de NO3 était plus important. La volatilisation de NH3, dans toutes les régions, suit approximativement la distribution de la densité du bétail. Ces pertes sont également étroitement liées au niveau d'intensité de la fertilisation et à la spécialisation du système agricole (élevage intensif notamment). En outre, deux scénarios futurs possibles à l'horizon 2050 ont été explorés : (1) un scénario basé sur les prescriptions de la stratégie de l'UE "De la ferme à la fourchette" (F2F), avec notamment 25 % d'agriculture biologique et 20 % de réduction des engrais azotés ; (2) un scénario agro-écologique hypothétique (AE), avec une agriculture biologique généralisée, une reconnexion de la culture et de l'élevage, et un régime alimentaire plus sain avec une augmentation de la part des protéines végétales à 65 % (c'est-à-dire, le régime méditerranéen). Les résultats ont montré que le scénario AE a pour effet d'augmenter les coûts de production, mais aussi d'améliorer la qualité de l'alimentation, et quil permettrait des réductions beaucoup plus importantes des pertes dazote, à savoir une réduction de 60 à 81 %, tandis que le scénario F2F n'atteindrait qu'une réduction de 24 à 35 %.
Il fait bio vivre : Accueillir des touristes et leur susciter de l'intérêt pour notre marque de valeurs « IL LAIT LÀ »
Julia MAFFRE, AuteurEn 2013, Laurent Brunet a repris la ferme familiale, en élevage de bovins lait, en Mayenne (53), qu'il a convertie en bio en 2017. Jusqu'en 2019, il a géré, en plus de l'élevage, un gîte de groupe et une activité pédagogique, en place depuis 20 ans. En 2022, il a embauché 3 personnes (total 1,6 UHT sur la ferme) et a repris le gîte de groupe, situé à 150 m de la ferme, qui peut héberger 34 personnes. Généralement, les touristes viennent pour se détendre et sont, de fait, plus demandeurs d'informations. Dans les réfrigérateurs, Laurent Brunet place des bouteilles de lait IL LAIT LÀ, afin d'amorcer des échanges et de présenter aux touristes le logo et les valeurs des producteurs de Biolait. Il en profite pour parler de son métier et pour les inviter à la traite (en 2022, un quart des 700 locataires y ont assisté). Une occasion idéale pour sensibiliser, faire vivre des expériences mémorables et faire connaître Biolait, en créant des ambassadeurs qui sauront parler d'IL LAIT LÀ autour d'eux...
Île-de-France : Ville de Paris : « Une visibilité et un levier énormes »
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLancé en 2022, le nouveau plan Alimentation durable de la Ville de Paris a pour objectif dinstaurer, sur son territoire, une restauration collective 100 % bio et durable dici 2027. Les 1 300 restaurants collectifs municipaux (crèches, écoles primaires, collèges, Ehpad municipaux, cantines des agents, portages à domicile, cantines solidaires ) servent annuellement 30 millions de repas. Grâce à deux précédents plans, les objectifs de la loi Egalim ont déjà été dépassés : 53 % des repas servis en 2019 étaient durables, avec des produits certifiés bio, Label rouge, MSC Pêche durable Avec ce nouveau plan, la municipalité souhaite atteindre 75 % de denrées labellisées bio, 100 % de produits de saison et 50 % de produits venant de moins de 250 km autour de Paris. Pour Nicolas Hallier, directeur général de la Coopérative bio dÎle-de-France, ces objectifs apportent une visibilité sur plusieurs années et représentent un levier énorme pour développer la bio. La Scic (société coopérative dintérêt collectif) Coopérative bio dÎle-de-France, née en 2014 à linitiative de producteurs du Gab Île-de-France et qui regroupe actuellement 90 fermes sociétaires, est linterlocuteur privilégié de la Ville de Paris. Elle est en première ligne pour approvisionner la capitale. Les ventes en restauration collective représentent 60 % de son chiffre daffaires. Toutefois, lactivité de la coopérative a ralenti début 2023, puisque dautres collectivités de la métropole cherchent des produits bio avec des prix plus attractifs, quitte à opter pour des approvisionnements plus éloignés (voire hors frontière). La coopérative sefforce de soutenir ses producteurs en réorientant, si besoin, les cultures vers dautres débouchés.
Installations agricoles : Des solutions foncièrement inédites ?
Yann KERVENO, AuteurL'accès au foncier représente toujours un frein important pour les candidats à l'installation en agriculture, avec des prix souvent rédhibitoires et des banques qui ne suivent pas forcément. Dans ce contexte, de nouvelles solutions, portées par des investisseurs particuliers ou des fonds d'investissement, s'offrent aux porteurs de projet : montage en société, start-up, portage de foncier ou d'activité... Cécile Gazo s'y est intéressée, dans le cadre de sa thèse en sociologie à l'école d'agronomie de Toulouse (INP-Ensat). À travers les témoignages de jeunes agriculteurs, en agriculture biologique ou conventionnelle, plusieurs de ces dispositifs sont présentés dans cet article : - l'épargne citoyenne proposée par la start-up Fermes En ViE (FEVE) ; - les grappes de fermes proposées par l'entreprise à mission Eloi ("découpage" de fermes en petites unités plus abordables) ; - la création d'une Société Civile d'Exploitation Agricole (SCEA) ; - l'appui d'une Coopérative d'Installation en Agriculture Paysanne (CIAP) ; - la mise en commun de l'assolement de plusieurs exploitations à travers la création d'un Groupement d'Intérêt Économique (GIE).
« Je suis tombé dedans quand j'étais petit »
Amandine LEDREUX, AuteurEn 1987, Jean-Luc Gicquel, éleveur laitier à Guilliers (56), a repris la ferme parentale, qu'il a convertie en bio. Il élève aujourd'hui, sur 60 ha, une quarantaine de Montbéliardes et, en 2012, année de l'arrivée de Béatrice (sa femme) sur l'exploitation, un atelier de transformation a été créé. Chaque année, l'EARL La Crème Rit valorise 110 000 litres de lait en vente directe (magasin de la ferme, marchés, épiceries et restauration collective), transformés en beurres, crèmes, yaourts, skyrs et glaces biologiques ; 50 000 litres de lait sont vendus à Biolait et la viande est commercialisée soit en direct, soit par Bretagne Viande Bio. Ancien président du GAB56, Jean-Luc a toujours été très engagé. Dans ce portrait, il explique que, pour lui, les mandats (d'administration, de conseiller municipal...) font partie intégrante du métier de paysan et qu'il en va de la responsabilité des personnes vivant de l'agriculture biologique de s'engager pour décider de l'avenir de la filière...
Jean-Michel Cellier-Courtil : Plus de 30 ans d'engagement à Nature & Progrès
NATURE & PROGRES, AuteurEn 1978, Jean-Michel Cellier-Courtil a rejoint son père sur la ferme familiale, en GAEC, à Saint-Saturnin (63), alors en polyculture-élevage bovins lait conventionnels. Au fil du temps, il a fait évoluer la ferme vers la bio, sous mention Nature & Progrès, avec des grandes cultures et un troupeau de vaches allaitantes. La ferme, l'EARL de la Pereire (créée au départ à la retraite des parents de Jean-Michel, en 1997), s'étend, aujourd'hui, sur 290 ha, répartis sur 12 communes. Jean-Michel est appuyé par deux salariés et un apprenti pour les travaux de la ferme, et Chantal, son épouse, s'occupe de l'administratif. Dans ce bio-portrait, Jean-Michel évoque les rencontres qui l'ont marqué dans son cheminement vers l'agriculture biologique et les responsabilités qu'il a assumées au sein de différentes structures (Chambre d'agriculture, SICARAPPAM, Auvergne Biologique...). Il explique aussi, notamment, son attachement particulier à la mention Nature & Progrès.
Label Rouge, bio et IGP au Gaec du Caïre
Justine BONNERY, AuteurLe Gaec du Caïre est situé à 1 500 mètres daltitude, dans les Hautes-Alpes. Cet élevage est géré par Florence et Jean-Michel Martin. Ils produisent, depuis de nombreuses années, des agneaux Label Rouge et IGP de Sisteron. Ces derniers ont aussi souhaité passer en bio, en 2019. Les agneaux sont donc tous élevés dans le respect du cahier des charges bio, et lalimentation (bio) est également conforme aux exigences du Label Rouge. Concernant la commercialisation, les éleveurs jonglent, ainsi, entre la filière bio et la filière Label Rouge, favorisant celle de ces deux filières qui est la plus rémunératrice (lannée passée, ils ont exclusivement vendu en Label Rouge). Ils réalisent aussi un peu de vente directe, via un système de casiers. Florence et Jean-Michel Martin produisent entre 500 et 600 agneaux par an, issus du croisement brebis mérinos dArles et bélier Île-de-France. Ils achètent une centaine dagnelles de renouvellement, chaque année. Leur système de production repose sur quatre périodes dagnelages : mars-avril, juin, septembre et décembre.
Landscape-level heterogeneity of agri-environment measures improves habitat suitability for farmland birds
Stephanie ROILO, Auteur ; Jan O. ENGLER, Auteur ; Tomá VACLAVIK, Auteur ; ET AL., AuteurDifférents outils, notamment mis en place via la Politique agricole commune (PAC), visent à limiter le déclin de la biodiversité sur les exploitations agricoles : mesures agro-environnementales, surfaces d'intérêt écologique (SIE), mais aussi agriculture biologique. Cependant, les évaluations de leurs efficacités varient selon qu'on les mesure à l'échelle de la parcelle ou du paysage. Ces efficacités sont également très dépendantes du contexte local. Ainsi, l'objet de l'étude présentée dans cet article est de mieux comprendre l'hétérogénéité de l'efficacité de telles mesures, afin d'élaborer des recommandations de gestion qui maximisent leurs impacts. Pour ce faire, les contributions de cinq mesures au maintien d'un habitat adéquat, pour 15 espèces d'oiseaux du bassin de la rivière Mulde, en Allemagne, ont été étudiées : zones tampons, couverts végétaux, gestion extensive des prairies, jachères et agriculture biologique. Différentes simulations ont permis de scénariser les impacts de la suppression ou de l'augmentation de ces mesures. Si les zones tampons, les jachères et les prairies extensives ont été des mesures bénéfiques pour la plupart des espèces, les bénéfices des couverts végétaux et de l'agriculture biologique se sont avérés contrastés selon les espèces d'oiseaux. Globalement, les bénéfices de ces mesures seront d'autant plus forts qu'elles seront adoptées à l'échelle d'un territoire et de manière importante. Par ailleurs, la diversité des mesures mises en uvre en augmente les bénéfices.
A large share of climate impacts of beef and dairy can be attributed to ecosystem services other than food production
K. VON GREYERZ, Auteur ; P. TIDAKER, Auteur ; E. RÖÖS, Auteur ; ET AL., AuteurLélevage de ruminants fournit des aliments riches en protéines, mais avec un coût environnemental (notamment la production de gaz à effet de serre). Cependant, de nombreux systèmes délevage de ruminants sont multifonctionnels et fournissent des services écosystémiques (SE) autres que la fourniture directe d'aliments. Pour quantifier l'impact climatique de la viande bovine et du lait de vache, une analyse du cycle de vie (ACV) est souvent menée uniquement sur la production daliments. Les autres SE fournis (SE non productifs) sont ignorés, ce qui amoindrit les contributions positives associées à lélevage de ruminants. Il est néanmoins possible dinclure ces SE non productifs dans les ACV par le biais d'une allocation économique, en se basant sur des paiements compensatoires (indicateur de la valeur économique des SE non productifs). Toutefois, les liens entre les différents régimes de paiement, les SE et la production animale ne sont pas toujours évidents (il peut être difficile de déterminer les régimes de paiement à prendre en compte ou non). Cette étude a examiné comment la prise en compte des SE non productifs dans la quantification de l'impact climatique de la viande bovine et du lait de vache dans les exploitations agricoles suédoises était affectée par les différentes manières de coupler les SE à la production par le biais des régimes de paiement. L'impact climatique lié à la production de viande et de lait a ainsi été réparti sur les autres SE auxquels lélevage de ruminants contribue. Cela a abouti à ce que respectivement 1 à 48 % et 11 à 31 % des impacts climatiques de la viande et du lait soient attribués à dautres SE, plutôt quà la production daliments (part variable selon les systèmes de paiement pris en compte). Même si les émissions de gaz à effet de serre ne disparaissent pas, limpact climatique corrigé peut être utile dans le cadre de la communication auprès des consommateurs ou dans la prise de décision.
Une légumerie bio alimente les cantines de Dijon Métropole
Christophe LESCHIERA, AuteurEn 2020, afin de répondre aux besoins de la restauration collective du territoire, Dijon Métropole a voté en faveur d'un projet de création de légumerie. Ce projet, appelé « ProDij, mieux manger, mieux produire », organise l'approvisionnement de la restauration collective en privilégiant les produits locaux de qualité, issus des circuits courts, qui garantissent des débouchés et une juste rémunération aux agriculteurs locaux. La légumerie est labellisée Agriculture biologique, tandis que la cuisine centrale de Dijon a reçu le label « En cuisine » (label dédié à la restauration collective bio)...
Lieux de vente collectifs : à chacun son style !
Anne ANDRAULT, AuteurEn France, depuis plusieurs années, des paysans bio sous mention Nature & Progrès ont participé à la création de multiples lieux de vente collectifs. Que ce soit par le biais de regroupements informels ou de regroupements bien structurés, ces projets ont été initiés afin de répondre au besoin, pour les producteurs et pour les transformateurs, de commercialiser leurs produits en direct, avec une meilleure rentabilité économique. Ils permettent aux membres des groupes de partager leurs connaissances, de se relayer, et l'expérience du fonctionnement participatif de la mention Nature & Progrès (N&P) a largement facilité la mise en place de lieux de vente collectifs (sélection de produits lors de visites de fermes, rédaction d'une charte, d'un règlement intérieur...). Cet article présente sept de ces lieux : 1 - Un marché 100 % bio N&P, à Saint-Lizier, en Ariège (09) ; 2 - Un marché de producteurs bio aux activités diverses, autour d'un marais salant, en Vendée (85) ; 3 - L'Épicerie Paysanne Ambulante et Solidaire, un circuit court (avec livraison de paniers bio) en région de basse montagne, à Limoux, dans l'Aude (11) ; 4 - L'association de producteurs (exclusivement sous mention N&P) La Cagette champêtre, dans le Cantal (15), qui mutualise les listes de clients, afin de proposer une offre plus dynamique et élaborée de paniers sur son site de vente en ligne ; 5 - La Paysanne Rit, un magasin de producteurs locaux du Puy-de-Dôme (63), dont 4 des 7 membres sont sous mention N&P ; 6 - La Borieta, une boutique militante dans l'Aude (11), qui permet à plus de 75 fermes (toutes en bio et plusieurs sous mention N&P) de vendre leurs produits et organise, en parallèle, des activités culturelles ; 7 - Champs libres, un magasin de transformateurs (certifiés bio ou non, N&P) locaux, avec atelier de transformation sur place, en Ardèche (07).
Livre blanc : Le renouvellement des actifs en élevage bovin, ovin et caprin
Delphine NEUMEISTER, Auteur ; Emmanuel BEGUIN, Auteur ; Christophe PERROT, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149, Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : CONFÉDÉRATION NATIONALE DE L'ÉLEVAGE | 2023Depuis de nombreuses années, la population déleveurs de ruminants est vieillissante. Dans les 10 prochaines années, la moitié dentre eux sera partie à la retraite. En parallèle, tous les ans, des milliers de jeunes et de moins jeunes, issus du monde agricole ou non, font le choix de lélevage, sinstallent ou deviennent salariés, mais de manière insuffisante par rapport aux besoins de la production de lait et de viande en France. Pour accompagner le renouvellement des générations déleveurs, et plus généralement des actifs dans les exploitations avec élevage, les professionnels du secteur appellent à la prise urgente de mesures par les décideurs politiques. Comme en 2019, ils publient un « livre blanc » où ils dressent un état des lieux de la situation. Ils identifient les différents freins à linstallation, à la transmission, ainsi qu'au développement du salariat. Pour finir, ils formulent 27 propositions concrètes pour mieux former, conseiller, suivre, inciter, encourager les futurs éleveurs et surtout maximiser leurs chances de réussir leur projet et de pérenniser leur activité.
La magie du Blé en Herbe
Brigitte LAPOUGE-DEJEAN, AuteurAu Blé en Herbe, dans la Creuse, Maria Sperring pratique la permaculture, depuis plus de 30 ans. Elle cultive des légumes, des arbres fruitiers, des plantes aromatiques et médicinales, ainsi que beaucoup de petits fruits, qu'elle transforme en sirops, tisanes, jus, confitures... La conception et les aménagements du jardin permettent de répondre à des besoins particuliers (drainage, exposition, protection, accès). La permaculture, pour Maria Sperring, consiste à tendre vers l'autonomie alimentaire et énergétique, mais aussi vers l'attention et le soin de l'autre. Dans sa yourte-serre, Maria Sperring accueille du public (stages d'initiation à la permaculture, séjours...) à qui elle transmet sa philosophie, et elle s'implique également dans des associations locales.
Microfermes : Le maraîchage bio à échelle humaine
Jean-Martin FORTIER, Auteur ; Aurélie SÉCHERET, Auteur | PARIS (57 Rue Gaston Tessier, 75 019, FRANCE) : ÉDITIONS DELACHAUX ET NIESTLÉ | 2023La méthode de maraîchage bio-intensif sur petite surface, développée par Jean-Martin Fortier, permet de produire des légumes bio en quantité et en qualité, tout en respectant la biodiversité et le confort de vie de celles et ceux qui travaillent. Cependant, pour y parvenir, il ne s'agit pas seulement de faire pousser des légumes, il faut également savoir planifier, organiser ses cultures et être un bon gestionnaire au quotidien. Jean-Martin Fortier et huit maraîchers et maraîchères professionnels, qui appliquent sa méthode, donnent toutes les clés pour créer, gérer et rentabiliser sa microferme. Cet ouvrage décrit leur parcours, depuis l'acquisition d'un terrain jusqu'à la mise en vente des légumes récoltés, et fournit des détails sur le modèle économique, les investissements nécessaires, la planification culturale et la gestion d'équipe. Les maraîchers et les maraîchères partagent astuces et conseils de culture.
Montagne de cocagne, façon Holzer
Aino ADRIAENS, AuteurEn 2013, dans les Alpes autrichiennes, Josef Holzer a repris la ferme familiale (le Krameterhof), en permaculture, à la suite de Sepp Holzer, son père. Pendant soixante ans, ce dernier a créé, de toutes pièces, un écosystème auto-suffisant et très diversifié. Perché entre 1 100 et 1 500 mètres d'altitude et s'étendant sur 45 ha, le domaine a été conçu autour de la ressource en eau et comprend des étangs, des jardins aquatiques, des vergers, des champs de céréales et des cultures maraîchères et aromatiques. Il accueille une biodiversité remarquable ; on y trouve une grande variété de cultures et d'élevages (poissons, crustacés, porcs, volailles, ovins, bovins allaitants, équidés...). Dans cet article, Josef Holzer décrit les stratégies et les pratiques mises en place sur cette ferme de montagne.
Nouvelle-Aquitaine : Bordeaux : 1re métropole labellisée TBE
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurBordeaux Métropole, qui regroupe 28 communes et plus de 800 000 habitants, est la première métropole de France à être labellisée Territoire Bio Engagé. Cette distinction montre quil est possible de mener des projets de territoire ambitieux en zone urbaine. Au total, 20,5 % de la surface agricole de cette métropole est en bio et 22 % (en valeur dachat) des approvisionnements de sa restauration collective sont des produits bio. Bordeaux Métropole avait adopté un nouveau Projet Alimentaire Territorial (PAT) en 2022, qui visait à accompagner lagriculture biologique pour proposer une alimentation de qualité, mieux rémunérer les producteurs et préserver les ressources (eau, sol, biodiversité ). Par ailleurs, le Sivu Bordeaux-Mérignac (établissement public de coopération intercommunale), qui est la plus grande cuisine centrale de Nouvelle-Aquitaine, est labellisé Établissement Bio Engagé. En 2022, le Sivu a fabriqué et livré 3,8 millions de repas et a atteint 48,8 % de bio dans ses menus. 72 % de ses approvisionnements bio sont issus de productions loco-régionales, via Manger Bio Sud-Ouest. Un encart est aussi réservé à Cyril Fournier, maraîcher bio situé dans laire urbaine de Bordeaux, qui témoigne de la nécessité de diversifier ses débouchés, notamment vers la restauration hors-domicile, puisque le marché de la vente directe en frais sest effondré.
Nouvelle-Aquitaine : Travail avec des jardiniers sur les semences potagères
Manon MERCIER, AuteurAu Pays Basque, le CIVAM Bio BLE a créé une maison des semences paysannes, avec des groupes qui se sont structurés, depuis 2018, autour des blés population ou du maïs. Lambition de la maison des semences dIparralde (Pays Basque nord) est aussi de créer une dynamique autour des graines potagères, avec un réseau de jardiniers amateurs. La finalité est de favoriser la biodiversité cultivée et la résilience du territoire.
Observatoire des coûts de production du lait de vache biologique : Spécialisés de plaine - Montagnes et piémonts (hors Est AOP) : Conjoncture 2021
Cet observatoire présente les coûts de production et le prix de revient du lait, pour la campagne 2021, d'exploitations bovines laitières biologiques réparties sur le territoire français. Pour cela, les résultats technico-économiques de 103 fermes biologiques ont été analysés. Ces exploitations appartiennent à deux bassins de production distincts : les exploitations laitières spécialisées en zones de plaines (74 exploitations) et celles situées en zones de montagnes et de piémonts - hors zones AOP situées dans l'Est - (29 exploitations). Le coût de production 2021 de l'échantillon de plaine s'établit à 699 /1000 L, pour un prix de revient à 494 /1000 L. En zone montagne, ces indicateurs atteignent respectivement 827 /1000 L et 595 /1000 L. Il faut souligner que, si les écarts de résultats sont considérables entre les deux bassins de production, ils le sont également à l'intérieur d'une même zone. Les postes travail, mécanisation, bâtiments et achats d'alimentation peuvent être très impactants au niveau des charges. Cet observatoire annuel a été réalisé par l'Institut de l'Élevage à partir de plusieurs bases de données : AFOCG 49/85, Collectif BioRéférences, Institut de l'Élevage et dispositif Inosys Réseaux d'élevage. Comme la composition des échantillons varie d'une année sur l'autre, il convient d'être prudent sur l'analyse des évolutions interannuelles (prudence sur la comparaison de ces résultats avec ceux publiés par l'observatoire en 2020).
La Pastothèque. Référentiel des milieux pastoraux du Sud de la France dans un contexte de changement climatique. Tome 1 : Montagne : étages alpin, subalpin et montagnard
Hermann DODIER, Coordinateur ; Laurent GARDE, Coordinateur ; Emmanuelle GENEVET, Coordinateur ; ET AL., Coordinateur | AVIGNON (19 Rue Agricol Perdiguier, 84 000, FRANCE) : CARDÈRE ÉDITEUR | 2023De la mer aux sommets des montagnes, les troupeaux des éleveurs pastoraux se nourrissent en parcourant des pelouses sèches et humides, des landes, des garrigues et des maquis, des sous-bois feuillus et résineux. Sur ces milieux non cultivables, c'est par la seule pratique pastorale que les éleveurs auront à s'adapter aux accidents climatiques plus fréquents et plus intenses. C'est pourquoi il est nécessaire de reconnaître les milieux pastoraux les plus sensibles et d'identifier les plus résilients, susceptibles de fournir des solutions au pâturage. C'est, en effet, l'atout majeur des végétations pastorales que de proposer une diversité de structures et de compositions floristiques avec laquelle il faut savoir jongler, de saison en saison. Herbes grossières, buissons comestibles et abris des sous-bois fournissent une palette de possibilités en complément de l'herbe verte et tendre. La Pastothèque est éditée en deux tomes, Montagne et Méditerranée. Conçue par la plupart des services pastoraux avec l'appui de chercheurs, elle propose une typologie unifiée des milieux pastoraux. Elle permet de les caractériser, décrit les fonctions d'alimentation mobilisables sur chacun, quantifie les ressources et aborde leur fonctionnalité climatique pour fournir aux éleveurs, aux bergers et aux acteurs du monde pastoral, quelques clés d'adaptation aux effets du changement climatique. Le tome 1 est consacré à la montagne.
Pâturage tournant dynamique : "Adapter la part dherbe pâturée avec le besoin animal" ; Emmanuel Cagnin, en Haute-Garonne : "Mon passage en bio a été un déclencheur" ; Yannick Przeszlo, dans le Nord : Pâturer mieux et plus en prairies permanentes
Frédéric RIPOCHE, AuteurLe pâturage tournant dynamique permet d'améliorer la qualité et la quantité dherbe produite par la prairie. Carole Mérienne, technicienne à la Chambre dagriculture de Haute-Garonne, revient sur les points-clés de cette technique accessible à tous, à condition de bien observer la pousse de lherbe et le comportement animal. Taille des parcs ou des paddocks, longueur de la rotation, durée de repos des parcelles, stade de lherbe à lentrée ou à la sortie des paddocks, autant déléments à prendre en compte, mais la technique, une fois bien maîtrisée et adaptée au potentiel de la ferme, reste souple. Certes, il faut investir dans les chemins, les clôtures ou dans labreuvement. Cependant, les résultats sont là en termes de rendement fourrager, de qualité de lherbe produite, de niveau de production de lait ou de viande. Mettre en place cette technique amène aussi dautres réflexions et des évolutions dans le système. Cest ce quillustrent les témoignages de deux producteurs de lait en bio, lun en Haute-Garonne et le second dans le département du Nord. Tous deux gèrent 27 hectares de leur SAU en pâturage tournant dynamique. Chacun présente ses pratiques. Pour eux, cette technique est synonyme de nombreux avantages, avec des retombées positives en matière économique, en lien avec des charges plus faibles et un lait produit de meilleure qualité. Cette pratique demande une bonne organisation, mais permet, au final, plus de temps libre à consacrer à autre chose. Ces deux éleveurs travaillent à toujours mieux rentabiliser le pâturage et tous deux sont passés en monotraite, lun en 2021 et lautre en 2023.
Paysan au service du vivant
Hélène SALVADOR, AuteurEn 2014, Jean-François Gaumé a repris la ferme en polyculture-élevage de son grand-père, située à Saint-Quentin-les-Anges (53), à 15 km de la Bretagne. La ferme, qui compte une centaine d'hectares, est en bio depuis 1964 et Jean-François l'a convertie à la biodynamie lors de son installation. Il élève des vaches allaitantes dont il commercialise la viande en caissettes en vente directe. Il cultive une vingtaine d'espèces végétales et entre 60 et 70 variétés différentes (blé, sarrasin, lupin, lin, lentille, pomme de terre, maïs non irrigué...). Les grains (blé, sarrasin) sont vendus à des meuniers et les légumes secs sont distribués en vrac, en magasins bio ou en AMAP. Cet article présente les techniques culturales de Jean-François, pour les grandes cultures (rotation des cultures, préparation du sol, fertilisation avec compost et engrais verts, semis, contrôle des adventices et des ravageurs, matériel agricole, rendements), incluant ses pratiques en biodynamie.
Une paysanne investie dans les structures collectives de son territoire
Samuel RICHARD, AuteurAmélie Bador s'est installée, en 2014, en petits fruits et en PPAM bio, à Chambost-Longessaigne (69), dans les Monts du Lyonnais. Ce portrait retrace son parcours (formations, expérimentation en espace-test, installation et aides) et son investissement dans des structures collectives. Au fil des années, Amélie a augmenté les surfaces cultivées, tant et si bien que la question de l'embauche de salariés s'est imposée. Avec quatre autres fermes, elle crée un groupement d'employeurs pour embaucher deux salariés, à l'année, en CDI, ainsi que deux saisonniers. L'investissement d'Amélie dans le collectif ne s'arrête pas à l'emploi : elle gère aussi sa comptabilité avec une structure associative, pratique le troc d'heures de travail avec d'autres fermes, et a rejoint plusieurs groupes d'échanges, d'entraide, de mutualisation d'atelier de transformation, ainsi qu'un collectif facilitant l'écoulement des surplus de production. Dans cet article, Amélie partage ses astuces pour protéger les cultures de la canicule (irrigation, blanchiment des serres, voiles d'ombrage...) et contre la drosophile suzukii, ravageur des cultures fruitières (traitements préventifs, organisation de la cueillette...).
Paysans et citoyens : Enquête sur les nouveaux liens à la terre
Depuis les années 2010, 200 fermes disparaissent chaque semaine en France, dans l'indifférence générale. Alors que la surface agricole totale décroît, la surface moyenne par ferme n'a cessé d'augmenter. Un nouveau cycle de concentration est à luvre, qui conduit inexorablement à faire grimper le prix de l'hectare, verrouillant de fait l'accès à la terre pour les jeunes. Tandis que la moitié des agriculteurs s'apprête à prendre leur retraite d'ici 2030, que vont devenir ces terres ? Vers quelle agriculture avançons-nous ? Ce livre est une enquête autant qu'une quête : une enquête sur l'accès à la terre et sur le renouvellement des générations agricoles ; et une quête de nouvelles solutions qui permettent de produire localement la nourriture dont nous avons besoin. Véronique Duval est partie à la rencontre de ceux qui font bon usage de la terre aujourd'hui : dans la Marne, sur le Larzac, au Pays basque ou au sein de l'association Terre de Liens, qui rachète des fermes pour y installer des jeunes paysans et paysannes en bio. Comment enfin peser sur l'action publique ? Comment faire de la terre un bien commun ? Telles sont les pistes qu'explore cet ouvrage, dans une période décisive.
Plat de Résistance : Soigner les cantines pour réparer le monde
Germinal PEIRO, Auteur ; Serge ADDED, Auteur | RENNES (3 Rue Carle Bahon, 35 200, FRANCE) : ÉDITIONS APOGÉE | 2023Cet ouvrage rend compte d'une expérience de terrain : la transformation de cantines de Dordogne (cantine de Nontron, collèges de Belvès et de Montpon-Ménestrol...), avec pour objectif que les 38 collèges du département soient impliqués. La restauration collective fait une mue révolutionnaire dans ce département. Elle est en train de passer à une cuisine 100 % bio, locale, de saison et faite maison. Raconter les enjeux, les difficultés rencontrées et les succès obtenus est l'objet de cet ouvrage. Réponse locale à des problématiques globales, cette aventure pourrait inspirer d'autres démarches du même type.
PLOAA jamais sans la bio : la Fnab présente 5 propositions
BIOFIL, AuteurLa concertation sur le Pacte et la nouvelle loi dorientation et davenir agricole PLOAA -, lancée début 2023 par le ministère en charge de lAgriculture, sest achevée fin juin 2023. La Fnab, qui était intégrée aux groupes de réflexion, réclame une meilleure prise en compte de lagriculture bio, et ce, principalement sur trois axes : orientation et formation ; installation et transmission ; adaptation et transition face aux changements climatiques. La Fnab demande ainsi à : 1 - Rendre obligatoire, dans lenseignement agricole, un module équivalent à 3 h/semaine sur lagriculture bio ; 2 Instaurer, pour les futures installations bio, un accompagnement par une structure spécialisée dans lagriculture bio ; 3 Élargir laccès au foncier à 100 % des terres agricoles (y compris le fermage) en rendant les porteurs de projets en bio prioritaires ; 4 Inciter le secteur de la recherche agricole à mieux caractériser la résilience des techniques agricoles bio vis-à-vis de la gestion quantitative de leau et de ladaptation aux bouleversements climatiques ; 5 Faire réaliser les diagnostics climatiques, obligatoires au moment de linstallation ou de la transmission, par des techniciens dédiés à la bio et avec des outils adaptés à la bio.
La politique d'installation des nouveaux agriculteurs et de transmission des exploitations agricoles
La Cour des comptes a été saisie, le 18 janvier 2022, par le président de la Commission des finances du Sénat, pour réaliser une enquête portant sur les politiques dinstallation des agriculteurs et de transmission des exploitations agricoles. Alors que lorigine professionnelle et familiale des candidats à linstallation se diversifie, le programme daccompagnement à linstallation et à la transmission en agriculture souffre de plusieurs lacunes : absence de dispositif consacré à lémergence des projets, inégale représentation des différents types dagriculture parmi les opérateurs chargés daccompagner les agriculteurs, manque dindividualisation des plans de professionnalisation personnalisés, méconnaissance des flux de population et des causes sous-jacentes des parcours des candidats, notamment du non-recours à la dotation jeune agriculteur. Par ailleurs, l'enjeu du renouvellement des générations se couple à l'enjeu de la mutation des pratiques agricoles vers un modèle durable ; il apparaît donc nécessaire de tirer le meilleur parti des moments-clés que constituent la préparation de la transmission et les années dinstallation pour accompagner les agriculteurs et accélérer la mutation de lagriculture française vers un modèle durable. Dans ce rapport, la Cour des comptes formule quatre recommandations.
PPAM bio : Vers des filières relocalisées, durables et créatrices d'emplois ?
LETTRE FILIÈRES FNAB - PPAM, AuteurLe 21 septembre 2022, lors du salon des professionnels de la bio La Terre est Notre Métier, à Retiers (35), une conférence sur les filières PPAM bio françaises, organisée par la FNAB, a permis d'exposer les enjeux de la structuration de filières relocalisées, durables et créatrices d'emploi. Les structures du réseau FNAB sont très sollicitées pour accompagner les porteurs de projets à l'installation en PPAM bio, ainsi que pour appuyer les acteurs de la filière dans leur approvisionnement en plantes bio, françaises et de qualité. La première intervention a porté sur les résultats d'une étude menée, dans le cadre du projet national I3D PPAM, auprès d'opérateurs des filières (courtes et longues) et qui a permis d'identifier, pour les entreprises en régions AuRA et PACA, les leviers et les freins à l'approvisionnement en PPAM bio origine France. La deuxième partie de la conférence a donné lieu à 2 témoignages : un producteur breton en circuits courts et le président de la coopérative Biolopam en Charente-Maritime.
Les projets, consortia et thèses financés par le métaprogramme METABIO Période 2020-2023
Depuis 2019, INRAE a mis en place des programmes transversaux de recherche, appelés « métaprogrammes », afin de répondre aux enjeux scientifiques et sociétaux de demain de manière interdisciplinaire. Le métaprogramme « Changement d'échelle de l'agriculture biologique » explore l'hypothèse où l'offre nationale de produits bio deviendrait majoritaire, dans un contexte de transition agroécologique des systèmes agri-alimentaires, dans le but d'anticiper les conséquences et d'accompagner le déploiement de systèmes agri-alimentaires biologiques. Ce document présente les travaux réalisés ou en cours de réalisation (projets, consortia, thèses...), autour des axes de recherche suivants : - Axe 1 : Les conditions pour une transition à grande échelle de l'agriculture biologique et son accompagnement ; - Axe 2 : Les ressources à mobiliser pour produire suffisamment et durablement en AB ; - Axe 3 : Transformation, conservation et qualités des produits bio/issus de l'AB ; - Axe 4 : Coexistence des systèmes/modèles de production, au sein de l'AB et avec les autres agricultures. Les projets présentés sont : Clinorg, Typobio, Agribioleg, Multifunk, Origami, Biodet, Biosylf, Ecosyat, Entail, Lapoésie, Microvarior, Pacon, Selbiodom, Incubio, Breeding, Organic 4 organic, Plan Health 2.0, Bee for bio, Dis-bio, IndiaBio, Innov'Co, Intab, Isobio, Sourcen, Synbiose, Végétruies, Vinobio.
La propriété des terres agricoles en France : À qui profite la terre ? : Létat des terres agricoles en France n°2 | 2023
Nathalie BLIN, Auteur ; Maurice DESRIERS, Auteur ; Coline SOVRAN, Auteur ; ET AL., Auteur | CREST (25 Quai André Reynier, 26 400, FRANCE) : TERRE DE LIENS | 2023La propriété privée est un droit sacré en France depuis la Révolution française. Malgré la mise en place du fermage en 1946 - une victoire du droit d'usage sur le droit de propriété -, les propriétaires de terres gardent un pouvoir de décision important quant à l'usage des terres agricoles. Persuadé que les propriétaires de terres agricoles ont un rôle à jouer dans lavenir de lagriculture, pour préserver lusage agricole et nourricier des terres, pour faciliter les nouvelles installations et pour favoriser des pratiques agricoles écologiques, le mouvement Terre de Liens lève le voile sur qui sont, aujourdhui, en France, les propriétaires des terres agricoles et analyse limpact de leurs stratégies sur le renouvellement des générations et sur lavenir de notre agriculture. Ce rapport est également une alerte sur les évolutions récentes de la propriété, et notamment l'arrivée des sociétés d'exploitation à capital ouvert comme propriétaires de terres, une tendance déjà bien inscrite dans le paysage des fermes françaises, qui semble désormais prendre pied dans la propriété, avec un risque accru de financiarisation de l'agriculture.
Le protocole daccord pour une agriculture durable dans le territoire du bassin Sèvre niortaise Mignon : un levier pour accélérer la transition agroécologique et ladaptation au changement climatique
Frank MICHEL, Auteur ; Thierry BOUDAUD, AuteurLe bassin Sèvre-Mignon, qui alimente en eau le Marais Poitevin par lEst, est confronté à un déséquilibre quantitatif persistant entre les ressources disponibles et les prélèvements. Afin de réduire ce déséquilibre et de parvenir à un bon état des eaux, un protocole daccord a été signé, en décembre 2018, par la majorité des acteurs de leau du Marais Poitevin. Le projet prévoit la construction de 16 réserves de substitution (mégabassines), afin de conserver une capacité dirrigation, mais avec des prélèvements estivaux réduits (trois fois moins que les volumes actuellement autorisés). Les irrigants doivent sengager dans des changements de pratiques avec obligation de résultats. Ainsi, la conversion en agriculture biologique sest développée parmi les irrigants, aboutissant à une part dagriculteurs bio supérieure dans les systèmes irrigants (16 %) par rapport aux systèmes sans irrigation (10 %). La diversification des cultures irriguées (protéagineux, légumes secs et de plein champ, semences, PPAM, maraîchage ) est aussi plus importante dans les systèmes bio (31 %) que dans les systèmes conventionnels. En comparant le développement de lagriculture biologique dans les systèmes de production irrigués des deux bassins limitrophes et similaires Sèvre-Mignon et Autizes-Vendée (nord-est du Marais Poitevin), les auteurs montrent que leau sécurisée lété permet un développement beaucoup plus rapide de lagriculture biologique (choisie comme indicateur fiable des pratiques agroécologiques), en élargissant considérablement les choix possibles de cultures.
Quelle agriculture demain ? : 17 propositions pour développer des modèles agricoles résilients et durables
En 2019, 75 villes signaient une déclaration en faveur dune alimentation durable. Depuis, les territoires urbains ont renforcé leur action de manière significative. En effet, la mutation des pratiques agricoles concerne les territoires urbains au premier plan : elle passe nécessairement par une mutation des pratiques alimentaires, par lamélioration de lautonomie alimentaire des territoires et par la relocalisation des approvisionnements. France urbaine regroupe 108 membres, grandes villes et intercommunalités, soit 40 % des consommateurs nationaux. Ces pôles de consommation et dhabitat sont particulièrement exposés, au vu de leur densité, aux risques en matière dapprovisionnement en eau et en denrées, au risque inondation, au risque sanitaire en cas dépidémie, mais, également, aux effets et aux coûts financiers et sanitaires de la pollution de leau et de lair. Ils réunissent également des leviers structurants pour remodeler les systèmes alimentaires territoriaux, au-delà de leur seul périmètre administratif, dans une dynamique dalliance des territoires urbains, péri-urbains et ruraux. Dans ce document, publié dans le cadre de la réflexion autour des enjeux du Pacte et de la Loi d'Orientation et d'Avenir Agricoles, France urbaine formule 17 propositions pour des modèles agricoles résilients et durables.
Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2023 : Partenariats et coopération pour l'eau
Assurer notre sécurité alimentaire, hydrique et énergétique grâce à une gestion durable des ressources en eau, garantir un accès universel aux services de distribution deau et dassainissement, protéger la santé des populations et leurs moyens de subsistance, atténuer les effets du changement climatique et des phénomènes climatiques extrêmes, de même que préserver et restaurer les écosystèmes, comme les précieux services quils fournissent, forment un ensemble d'enjeux auxquels seul l'établissement de partenariats et de coopération pourra répondre. Le Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2023, intitulé « Partenariats et coopération pour l'eau », traite de la nature et du rôle des partenariats et de la coopération entre les parties prenantes dans la gestion et dans le développement des ressources en eau (gouvernements, entreprises, scientifiques, société civile, communautés...). Il aborde aussi le rôle de ces coopérations pour accélérer les progrès en vue d'atteindre les objectifs en matière d'eau (réalisation du 6ème Objectif de développement durable, respect des droits humains à l'eau et à l'assainissement...). Ce rapport explore comment les acteurs des secteurs de leau et de lassainissement peuvent collaborer entre eux plus efficacement, en optimisant leurs complémentarités, et comment ils peuvent se tourner vers d'autres secteurs et d'autres domaines de décision dans lesquels leau joue un rôle essentiel, dans le but datteindre leurs propres objectifs et daugmenter les bénéfices mutuels.
Réenchantons l'élevage : Une constellation unique
Elisabeth JACQUIN, Auteur ; Roland DUCROUX, AuteurDans les Monts du Lyonnais, trois fermes d'élevage bio voisines, avec transformation fromagère, forment un regroupement informel : - la Ferme de l'Eau Vive, à Larajasse (69), en bovins lait bio ; - la Ferme des Servannières, à Sainte-Catherine (69), en caprins bio ; - la Ferme du Soleil Levant, également à Sainte-Catherine, en biodynamie, en ovins lait. Les trois jeunes couples d'éleveurs se retrouvent, chaque semaine, sur le marché de Saint-Genis-Laval, où ils commercialisent leurs produits, et travaillent en étroite collaboration (partage de matériel, entraide sur certains travaux...). Dans ces trois fermes, de nombreux liens existent : - les trois épouses ont fait leur scolarité en écoles Steiner ; - Nicolas (de la Ferme du Soleil Levant) possède et met à disposition le matériel pour les préparations biodynamiques ; - les trois fermes ont participé à une formation à la biodynamie, organisée par la Ferme du Soleil Levant, en 2021, avec l'appui de l'association locale de biodynamie et du MABD...
Rencontre avec Johanna Desmarest, maraîchère à Ormes (10)
Sophie BOMEL, AuteurJohanna Desmarest est maraîchère bio, à Ormes (Aube), depuis 2020. Elle cultive environ 25 légumes, de plusieurs variétés, sous abris et en plein champ, ainsi que des plants de fraises, qu'elle commercialise dans le magasin de la ferme et dans un distributeur situé dans un village voisin. Sa clientèle est majoritairement locale. Elle communique sur sa production via la page Facebook de la ferme et a gagné en visibilité, dès son installation, grâce à deux articles publiés à son sujet dans le journal local.
Rencontre avec Julien Baccus, éleveur bio de caprins et fromager à Migneville (54)
Julia SICARD, AuteurNathalie et Julien Baccus sont éleveurs de chèvres bio, à Migneville (54). Nathalie s'est installée, en 2017, après une formation agricole, sur la ferme des grands-parents de Julien, son mari, qui l'a rejointe sur lexploitation en 2019. À l'époque, Nathalie ne disposait que du bâtiment d'élevage, les 80 ha de terres agricoles ayant été promis à une autre ferme locale. Alors sans pâturage pour les chèvres, elle s'était orientée vers l'élevage en bâtiment (et donc en conventionnel), avec transformation et vente directe. Après une année d'activité, les 80 ha ont finalement été cédés à l'éleveuse, ce qui lui a permis de passer en bio et de devenir autonome en fourrages. Dans un souci de bien-être animal, le couple déleveurs a récemment démarré la lactation longue sur une partie des chèvres : cette pratique permet de limiter la fatigue engendrée par les mises-bas et davoir moins de chevreaux à commercialiser. Ils ont également investi dans le séchage du foin en grange, ce qui leur permet d'avoir un fourrage de meilleure qualité et de diminuer la consommation de céréales par les chèvres. Un encart présente le marché bio, créé à linitiative de citoyens et porté par Bio en Grand Est et par des producteurs, et dans lequel Nathalie et Julien sont impliqués.
Rencontre avec Lucie Jehl, maraîchère et éleveuse de volailles à Elsenheim (67)
Chloé SCHNELLER, AuteurLucie Jehl est maraîchère et éleveuse de volailles bio, à Elsenheim (67). Elle s'est installée, en 2021, sur une partie des terres de son père, céréalier bio, ce qui lui a permis d'être directement certifiée bio. Lucie exploite 1,5 ha de maraîchage, dont 950 m² de serres, où elle produit une gamme d'environ 25 à 30 légumes, ainsi que 2,7 ha de prairies et 5 ha de grandes cultures (maïs, blé). Elle dispose d'un poulailler mobile de 20 m², avec 225 poules pondeuses. Elle commercialise toute sa production en direct, et sans achat-revente : au marché hebdomadaire de Colmar, à une cantine scolaire et à quelques magasins bio.
À la rencontre des jardins de Cize
Marie MELEC, AuteurCet article fait le récit de l'installation de Maxime et Candice, maraîchers biologiques, à Cize, dans l'Ain. Installés, depuis janvier 2022, sur une surface de trois hectares (cédés par la ferme laitière bio voisine), Maxime et Candice ont été accueillis à bras ouverts : la municipalité souhaitait justement installer une activité de maraîchage biologique sur la commune et un réseau d'entraide (voisins et paysans) s'est rapidement activé autour des nouveaux arrivants (aide aux travaux, réparations, gestion des cultures, partage de matériel agricole...). Maxime et Candice ont aussi intégré le « Groupe maraich' », accompagné par l'Addear de l'Ain, où les maraîchers mutualisent semences, astuces et commandes. Après une première année d'activité, ces deux agriculteurs ont plusieurs projets pour développer leur activité de maraîchage sur sol vivant, notamment la création d'une parcelle en agroforesterie ou celle d'un atelier de transformation...
Rencontres du Reneta : « Les espaces-test sont des outils clés pour linstallation agricole »
Frédérique ROSE, AuteurA loccasion des 13èmes rencontres nationales du Reneta (Réseau national des espaces-test agricoles), qui se sont tenues en juin 2023, 170 membres et partenaires de ce réseau se sont réunis pour échanger sur les plus-values des dispositifs de portage dactivités agricoles. Ce réseau compte 81 membres, dont notamment 65 espaces-test en fonctionnement et 13 à létat de projet. Beaucoup dintercommunalités ont récemment rejoint Reneta, signe que le portage dactivités est un véritable levier pour déployer linstallation agricole. La très grande majorité des sites du réseau sont conduits en agriculture biologique. Être en bio est une réelle demande pour les porteurs de projets, qui ne sont souvent pas issus du milieu agricole. Certains espaces-test sont permanents, mais le portage dactivités directement sur le lieu de linstallation (portage juridique, social et administratif) se développe de plus en plus. La plupart des porteurs de projets sont en maraîchage (les investissements sont moindres et les terres assez accessibles). En grandes cultures, laccès au foncier reste un problème et, en élevage, la question des moyens de production (notamment du troupeau) reste complexe à gérer. Entre 75 et 80 % des porteurs de projets sinstallent à lissue des périodes de test, et ces installations sont plus consolidées et plus fiables comparées à celles qui nont pas bénéficié de portage. Par ailleurs, il sera désormais possible denvisager le métier dagriculteur sous une autre forme, puisque le décret n°2023-366 du 13 mai 2023 modifie la définition dun agriculteur actif : les Scop et les Scic sont maintenant reconnues comme statuts possibles pour être agriculteur (ces statuts juridiques peuvent maintenant permettre de bénéficier de la Pac).
Résilience de l'agroécologie face aux crises économiques et climatiques
Les conséquences, sur le secteur agricole français, des crises économique, géopolitique et climatique sont lourdes : pertes de rendements, envolée du coût des intrants, chute du nombre de fermes, pénuries d'eau, surcoûts liés au changement climatique... Face à ces constats, le Réseau CIVAM et le Réseau Action Climat publient un document qui met en lumière les fortes capacités de résilience du modèle agroécologique. Ce modèle comprend : 1 - des systèmes autonomes et économes (calibrage des objectifs de production d'une exploitation à ses capacités de production) ; 2 - des systèmes diversifiés (ateliers de production plus variés, rotations plus longues avec des cultures plus diversifiées, association entre élevage et cultures...) ; 3 - le travail avec la nature (infrastructures agroécologiques, biodiversité cultivée, semences paysannes...) ; 4 - une approche collective et territoriale (partage de connaissances entre pairs, mutualisation des moyens, circuits courts et de proximité...).
Sensibilisation du grand public à l'agriculture et l'alimentation bio et locales
Ce mémoire a été réalisé, suite à un stage à Bio 63 (association de développement de l'agriculture biologique dans le Puy-de-Dôme), dans le cadre de la Licence professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement" (ABCD). Dans un contexte inflationniste, l'association Bio 63 cherche à soutenir ses adhérents en encourageant le développement des circuits courts et la consommation de produits bio et locaux auprès du grand public. L'équipe exprime la volonté de toucher de nouveaux consommateurs, tout en se questionnant sur la pertinence des actions engagées et sur les pistes d'amélioration possibles. Le travail présenté dans ce mémoire s'organise autour de trois objectifs : 1 - Faire un bilan des actions de promotion des produits bio locaux et des actions de sensibilisation à l'agriculture biologique, portées par Bio 63 ; 2 - Poursuivre le travail de construction, avec les adhérents et les administrateurs, d'une stratégie de promotion-sensibilisation ; - Mettre en place des actions en 2023 (accompagnement individuel et collectif des adhérents, appui à l'organisation d'événements « grand public » tels que la Fête du Lait Bio ou l'Étonnant Festin, élaboration d'outils, travail avec de nouveaux partenaires) et évaluer leur pertinence, afin de proposer des pistes pour la campagne 2024. Cette étude confirme l'intérêt de mobiliser un large panel d'acteurs (producteurs bio, médias, structures para-agricoles, éducatives, culturelles ou sociales) et de diversifier les modes de communication. Ces actions entrent dans le cadre du travail, plus global, de structuration de filières territorialisées.
Stockage des légumes : Lécoconstruction fait gagner des watts !
Frédérique ROSE, AuteurCertains maraîchers mettent en place des chambres froides ou des cellules de conditionnement écoconstruites. Deux producteurs bio, lun dans le Vaucluse et lautre en Alsace, témoignent : les résultats sont là, avec des légumes stockés dans de bonnes conditions et une baisse de la facture délectricité. La Durette est une ferme pilote de 4 ha, en agroforesterie, basée à Avignon. Elle est accompagnée par le Grab. Les trois associés ont ressenti le besoin dinvestir dans des outils de stockage performants et adaptés à leurs besoins. En 2020, le Geres (ONG internationale agissant pour la solidarité climatique) a conduit une étude technique et thermique. Afin de trouver un compromis pour stocker les 45 fruits et légumes différents de la ferme, selon leurs volumes, leurs besoins en température et en hygrométrie, léthylène et les odeurs quils produisent, le Geres a opté pour la construction de quatre chambres froides. LApte (Association pour la promotion des techniques écologiques) a choisi une ossature en bois, un parement OSB de 15 mm et des cloisons isolées en balles de riz. En 2022, un chantier dinsertion a permis de construire ces chambres froides, qui sont maintenant opérationnelles. Maurice Meyer, en Alsace, a autoconstruit son premier frigo en murs de paille en 2002, puis un stockage pour ses pommes de terre en 2010. Il explique les matériaux quil a utilisés et chiffre léconomie réalisée grâce à lautoconstruction. Marc Glass, chargé de projet en efficacité énergétique au Geres, apporte aussi plusieurs préconisations pour ne pas consommer trop délectricité : ne pas faire tourner les chambres froides quand elles sont quasiment vides ; laisser les portes fermées pour ne pas réchauffer les parois ; entreposer les fruits et légumes une nuit dehors avant de les stocker pour les refroidir naturellement
Synergie dans les collines : Témoignage de Sébastien Félix
Stéphane COZON, AuteurDepuis 2009, Gabrielle et Sébastien Félix élèvent, en biodynamie, des chèvres en pastoralisme avec transformation fromagère, sur leur ferme localisée à Lauris (84), dans le massif du Luberon. La ferme est autonome en aliments : elle produit des fourrages et des céréales pour compléter le pâturage. Sébastien pratique, depuis plusieurs années, un croisement d'absorption de ses chèvres Alpines avec des boucs de race Commune provençale : en effet, si ses Alpines étaient très rustiques, la Commune provençale, encore plus rustique et plus adaptée aux collines sèches, est préférée pour sa capacité à manger de tout, tout le long du parcours (à la montée et au retour inclus). En 2018, Gabrielle et Sébastien ont acheté des brebis laitières de race Brigasque, pour de la transformation en yaourts. Ces brebis, qui ont des comportements similaires à ceux des chèvres pour s'alimenter, sont également métissées, avec un bélier Lacaune. Sébastien souhaite garder un troupeau supportant bien les parcours, avec un effectif adapté à la place disponible en bergerie, y compris pour les chevreaux qui ne sont jamais séparés de leurs mères. Sébastien s'investit, avec un groupe d'une quinzaine d'éleveurs, dans un projet d'abattoir local et mobile.
Technical report: Exploring opportunities to increase the synergy between Participatory Guarantee Systems (PGS) and Third-Party Certification (TPC) in organic agriculture
IFOAM Organics International et Mountain Partnership ont collaboré pour promouvoir la mise en place de systèmes alimentaires durables dans des régions aux écosystèmes fragiles, comme les montagnes et les îles, en développant des pratiques agroécologiques. Pour certifier et garantir le respect de ces pratiques, il est nécessaire de mettre en place un système de contrôle. Cependant, tous les producteurs nont pas accès à une certification individuelle par tierce partie (cest-à-dire par un organisme certificateur agréé). Il existe néanmoins des systèmes alternatifs, tels que les systèmes participatifs de garantie (SPG) et les systèmes de certification de groupe, aussi appelés systèmes de contrôle interne (SCI). Ce rapport explore le potentiel et les opportunités de synergies entre ces différents systèmes, et apporte des recommandations. Il se base sur des entretiens réalisés avec des experts et avec diverses parties prenantes impliqués dans des systèmes alimentaires durables. Dans sa première partie, il commence par définir et contextualiser les SPG et les SCI, puis décrit leurs enjeux communs. La seconde partie de ce rapport montre les synergies possibles entre les différents types de certification en se basant sur des exemples concrets. Le premier se situe en Tanzanie, où les SPG et les SCI permettent de soutenir l'adoption de pratiques agricoles durables. Le deuxième est celui de la coopérative brésilienne COOPFAM, qui, grâce aux SCI et aux SPG, offre aux femmes les moyens de cultiver et de commercialiser leurs cafés biologiques.
Témoignage : « Accompagner pour préserver les ressources en eaux »
Yasmina LEMOINE, AuteurHéloïse Augros conduit des actions pour la protection des ressources en eau pour des eaux minérales, notamment dans le cadre de lassociation Bulle Verte, qui regroupe lentreprise Badoit et trois communes de la Loire. Cette association agit sur 40 km² de limpluvium « Badoit » (zone dinfiltration de leau minérale) en faveur dun aménagement raisonné des villes et des villages (ex. amélioration du traitement des eaux usées), de la préservation des milieux naturels et de la biodiversité et de laccompagnement de pratiques agricoles respectueuses de la qualité de leau. Ce dernier point vise à réduire lusage des pesticides, à soutenir la bio (appui aux conversions), à préserver les prairies, la biodiversité et les sols, ou encore à améliorer la valorisation des effluents délevages pour la fertilisation. 23 agriculteurs de cet impluvium sont accompagnés de diverses manières par cette association : formations, conseils techniques individualisés et collectifs, financement dessais (ex. prairies à flore variée, culture de méteil ) ou dachat de matériel pour la réduction du travail du sol, par exemple. Thomas Philis, éleveur de bovins lait en bio et faisant partie du programme de la Bulle Verte depuis 2018, a ainsi été accompagné pour sa conversion à lAB. Les formations et les échanges quil a pu avoir au sein du collectif lui ont permis daller plus loin pour améliorer ses pratiques. Tout cela lui a aussi montré limportance de sinvestir plus pour maintenir cette dynamique collective et développer de nouveaux projets.
La terre aux paysan·nes, l'agro-industrie hors champ ! : Décryptage et solutions face à l'accaparement des terres en France
Avec une importante partie de la population agricole approchant de l'âge de la retraite, prévue dans les dix prochaines années, la moitié des terres agricoles va changer de main. La taille moyenne des fermes a doublé en 30 ans pour atteindre 69 ha. Cependant, il existe des entreprises ou des personnes qui contrôlent des dizaines d'exploitations et totalisent des milliers d'hectares, qui ne sont pas comptabilisés dans le recensement agricole comme une seule exploitation. Avec leur puissance d'achat, ces propriétaires prennent le contrôle de toujours plus de terres, sans que les SAFER ne puissent réagir. L'accaparement des terres va souvent de pair avec l'agrandissement des exploitations et avec un modèle agricole hyper industrialisé, bloquant le développement de l'agroécologie. Dans ce rapport, les Amis de la Terre formulent des recommandations.
Transmettre sa ferme... c'est toujours possible !
Marie JACQUELINE, Auteur ; Solène ROUSSELET, Auteur ; Tiphaine TERRES, AuteurDepuis plusieurs années, le nombre de fermes, en France, diminue (-100 000 entre 2010 et 2020). Alors qu'un tiers des agriculteurs ont aujourd'hui plus de 55 ans, la transmission est plus que jamais un enjeu majeur, mais aussi un processus complexe, avec des difficultés qui peuvent être de différentes natures : économiques, structurelles, générationnelles ou encore psychosociales. Celles-ci concernent aussi bien le cédant (ou transmetteur) que le repreneur. Dans cet article, deux exemples de transmissions réussies de fermes biologiques, en Vendée, sont présentés : - À la Génétouze, Jean-Marc a transmis son exploitation à Anaëlle qui maintiendra le modèle agroforestier qu'il a mis en place ; - À Thiré, Jean a progressivement intégré le GAEC du Grand Moulin (3 associés) à la place de Pascal qui s'était installé 40 ans plus tôt. Tous apportent leurs conseils et partagent les difficultés qu'ils ont rencontrées, ainsi que les opportunités qu'ils ont su saisir.
Transmission : Que deviennent les fermes Nature & Progrès ?
Anne ANDRAULT, AuteurCet article, élaboré à partir d'entretiens avec des cédants de fermes Nature & Progrès, propose un regard sur cinq histoires de transmission. Louise de Neef, maraîchère en Lozère (48), a transmis son activité de production de plants à José et Mirtille, de jeunes voisins producteurs, et le volet maraîchage et conserves à Victor et Luen, qui venaient de reprendre le restaurant du village. Pour François Calvet, éleveur et producteur de fromages, en Ariège, la question de la transmission du foncier, ses salariés ne souhaitant pas devenir propriétaires, a été réglée par l'intermédiaire de Terre de Liens, qui loue aujourd'hui les terres au GAEC duquel font partie deux de ses anciens salariés. Noëlle Reynaud, botaniste dans les Cévennes, fabrique des apéritifs à partir de cueillettes de plantes sauvages ; elle a trouvé une repreneuse, Sarah, qu'elle forme et accompagne dans sa démarche d'installation. L'histoire de la transmission de M., qui souhaite rester anonyme, est moins heureuse, avec une ferme qui a changé d'échelle et qui s'est déconnectée du réseau d'entraide local. Autre expérience décevante, le cas de Claude et Chantal Leduc, vignerons dans le Tarn, qui ont déchanté quand ils ont vu leur bel outil de travail presque laissé à l'abandon par le nouveau propriétaire ; cependant, ces vignerons ont connu d'autres opportunités de transmettre et de faire du lien localement (parrainage, mise à disposition de la cave...), ce qui a permis de compenser autrement cet échec...
Transmission : Transmettre dans une zone céréalière
Amaury GONTHIER, AuteurAmaury Gonthier, éleveur de bovins lait bio dans l'Aube, a été salarié agricole pendant 8 ans, avant que l'opportunité de s'installer ne se présente, grâce au bouche-à-oreille. Dans cet article, Amaury Gonthier raconte son parcours à l'installation (démarches, aides...) et la reprise de la ferme d'Éric et de Lionel Robert, anciennement le GAEC de Beaufort, pour créer l'EARL Gonthier.
La volonté de bien nourrir Arlon
Mathilde RODA, AuteurEn Lorraine belge, Jean-François Depienne de la ferme Bio-Lorraine cultive en agriculture biologique, sur 50 hectares à Arlon, et sur 5 autres hectares en Ardenne, des grandes cultures (pommes de terre, colza, moutarde, tournesol, lentilles, céréales panifiables) et des légumes, principalement hivernaux, de plein champ et en serre (chicons, carottes, poireaux, oignons, céleris raves, échalotes, salades, choux, courges ), en agriculture biologique. La ferme a la mention Nature & Progrès depuis 2011. Jean-François a développé la transformation à la ferme et produit des huiles (tournesol et colza), de la sauce moutarde, des frites fraîches et différentes préparations à base de légumes. Les céréales panifiables sont moulues dans un moulin à une quinzaine de kilomètres de la ferme. La ferme emploie 6 ETP durant lannée, le double en pleine saison. La production est commercialisée localement, notamment au marché bio dArlon.
Zoom bovins allaitants : Les systèmes allaitants biologiques du Massif central qui engraissent majoritairement à lherbe sont-ils performants sur le plan technique, économique et environnemental ?
Le projet BioViandes (tranche 2) a cherché à évaluer les performances des exploitations bovins viande bio du Massif central. Pour cela, 28 exploitations qui engraissent la majorité de leurs animaux en valorisant la ressource herbagère du territoire ont été étudiées. Afin de regarder leurs performances en fonction de leur degré de valorisation de lherbe (ces exploitations reposent toutes sur des systèmes herbagers, mais certaines ont une valorisation de l'herbe supérieure à celles des autres élevages), un indicateur a été créé pour discriminer les fermes selon la part dherbe dans la ration. Du point de vue de la performance économique, cet indicateur a permis de montrer que les fermes qui valorisent le plus lherbe ont une meilleure efficacité économique et semblent dégager un meilleur niveau de revenu. Concernant les performances techniques, ce projet a démontré quil est possible dengraisser la majorité des animaux avec une quantité limitée de concentrés et que les carcasses sont majoritairement conformes aux attentes de la filière longue. Pour le volet des performances environnementales, lensemble des systèmes étudiés a des émissions de gaz à effet de serre limitées et est peu consommateur dintrants. Une tendance semble également se détacher : une valorisation de lherbe plus importante améliore lempreinte carbone. Dun point de vue sociétal (emprise de lélevage en matière de surfaces et compétition feed-food), ces élevages valorisent des prairies non labourables pour produire des aliments (viande) pour lHomme. La plupart des élevages qui valorisent beaucoup lherbe sont même des producteurs nets de protéines disponibles pour lHomme. Une schématisation de ces différentes performances, sous forme de radar, a été développée afin didentifier rapidement les points forts et les points faibles des systèmes, et de faciliter les comparaisons entre les différents systèmes de production.
Zoom : Estimation des coûts de production 2022 des élevages suivis en référence sur le Massif central
Cette synthèse présente une première estimation des coûts de production 2022 des élevages bovins allaitants biologiques du Massif central suivis dans le cadre des projets BioViandes et BioRéférences. Lannée 2022 a été marquée, sur le plan climatique, par une sécheresse quasi généralisée sur lensemble du territoire français et, sur le plan économique, par une forte inflation des intrants (+ 20 % en un an). Cette inflation est, en partie, compensée par la hausse des prix des gros bovins et des animaux maigres (type broutard). Comment sen sortent les élevages allaitants bio (suivis depuis plusieurs années dans le cadre de ces projets) ? Quen est-il de lévolution de leurs coûts de production entre 2020 et 2022 ? Des graphiques détaillent les évolutions, pour les élevages étudiés, des coûts de production des systèmes naisseurs-engraisseurs de bufs bio et des systèmes naisseurs-engraisseurs de veaux bio. Globalement, même si les élevages étudiés sont de faibles consommateurs de concentrés, ils en achètent néanmoins une petite part et ils ont subi laugmentation des prix entre 2021 et 2022. Par ailleurs, limpact de la hausse du prix du carburant se traduit par une hausse importante des charges de mécanisation. Ainsi, comme lensemble des charges ont augmenté entre 2021 et 2022, les coûts de production des systèmes étudiés ont connu une hausse de 10 %.
3R : Rencontres Recherches Ruminants : Les 7 et 8 décembre 2022 26ème édition
La 26ème édition des 3R (Rencontres Recherches Ruminants) s'est tenue, à Paris, les 7 et 8 décembre 2022. Ce recueil compile tous les textes, issus de travaux de recherche sur les élevages de ruminants, présentés lors de cette édition. Ces textes sont organisés thématiquement : - Élevage et société ; - Renouvellement des actifs, attractivités des métiers, nouveaux modèles dinstallation ; - Alimentation ; - Autonomie protéique ; - Nouveaux aliments et nouveaux fourrages ; - Génétique ; - Lélevage et la valorisation des jeunes animaux ; - Élevage et changement climatique ; - Environnement ; - Bioéconomie et économie circulaire ; - Économie ; - Reproduction ; - Santé ; - Qualité des produits ; - Sécurité des aliments ; - Mixité dans les systèmes délevage, polyculture-élevage, exploitation et territoire ; - Système d'élevage ; - Bien-être animal ; - Équipement et logement.
Abattage à la ferme : Où en est le projet dAALVie ?
Frédéric RIPOCHE, AuteurAALVie (association pour labattage des animaux sur leur lieu de vie) était présente au salon La Terre est Notre Métier. Cette association fédère 150 adhérents, dont 80 fermes actives, et vise à développer lutilisation de caissons dabattage. Actuellement, ses actions se concentrent en Loire-Atlantique et en Vendée. Lobjectif est de réduire le stress de lanimal au moment de labattage : lanimal est étourdi et saigné à la ferme par un professionnel, dans un caisson dédié, puis la carcasse est transportée jusquà un abattoir ou dans une unité fixe. Ce système est testé dans le cadre de lexpérimentation nationale sur labattage mobile. Un premier essai approuvé par les autorités a bien fonctionné, mais la DDPP (direction départementale de la protection des populations) souhaite que le procédé soit renforcé pour être utilisé en routine. Un caisson avec un nouveau système de contention a été réfléchi et a reçu un avis très favorable de la part des autorités, mais il na pas encore reçu lagrément. Il faut dabord construire le prototype, puis le tester. AALVie prévoit aussi de construire une unité fixe destinée à la mise en carcasse des animaux. Elle serait basée à Machecoul, au sud de la Loire-Atlantique.