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Nouvelle réglementation pour les plants bio : De nombreux problèmes à résoudre ; Production de plants bio : « Une traçabilité lourde à gérer »
Arnaud FURET, AuteurCes deux articles portent sur la production de plants bio en arboriculture fruitière. Le premier effectue un point sur les problèmes rencontrés dans cette filière suite à lapplication de la nouvelle réglementation : les producteurs bio sont obligés de se fournir uniquement en plants bio depuis le 1er janvier 2022, même pour les cultures pérennes. Or, la production de plants en agriculture biologique demande des adaptations techniques (ex : il nest pas possible de recourir à des hormones de synthèse pour favoriser la rhizogenèse) et plus de foncier (les plants ne peuvent être cultivés que tous les 8 à 10 ans sur une même parcelle, car leur production épuise le sol, et les porte-greffes doivent également être produits en pleine terre, et non en culture in vitro). Si les petits pépiniéristes, souvent en pluriactifs, arrivent à faire face à ces changements, ladaptation est plus difficile pour les pépiniéristes spécialisés. Un encart est dailleurs consacré au témoignage de Benoît Escande, un pépiniériste en filière longue basé dans le Lot-et-Garonne. Le second article décrit lorganisation de travail de Samuel Souchay, un pépiniériste bio, pluriactivité, basé en Aveyron depuis 2012 (Pépinière lArpenteur avec une production de 1 500 plants/an). Il vend sa production localement et majoritairement à des particuliers. En complément de cet article, un encart rapporte le témoignage de Frédéric Lantin, des pépinières Ribanjou. Ce dernier met en avant des incohérences liées au cahier des charges bio pour la production de plants de framboisiers.
L'observatoire des exploitations fruitières en 2020 : Des résultats positifs mais globalement en baisse par rapport à 2019
Nasser SEYNI, AuteurAfin de mieux connaître les résultats économiques et financiers des exploitations fruitières, le CTIFL, FranceAgriMer et la FNPF (Fédération Nationale des Producteurs de Fruits) ont mis en place un Observatoire de la production fruitière. Ce dernier rassemble les résultats comptables dexploitations représentatives de la diversité des systèmes de production et des différents bassins de production. Cet article sattarde sur les résultats économiques et financiers de lannée 2020. Parmi les exploitations suivies, un sous-groupe comprend 45 exploitations en agriculture biologique. Elles sont majoritairement basées en Ardèche, dans le Maine-et-Loire, les Pyrénées Orientales, le Tarn-et-Garonne, le Lot, le Lot-et-Garonne et le Gard. Onze dentre elles sont spécialisées en pommes et six en pêches, pour une SAU moyenne de 31 ha. En 2020, ce groupe dexploitations bio a enregistré un résultat économique positif, toutefois en baisse par rapport à 2019 (les volumes récoltés en 2020, année du Covid, étaient globalement en baisse). Le résultat est toutefois plus élevé que la moyenne des fermes de lObservatoire qui sont très majoritairement en agriculture conventionnelle.
Lobservatoire des exploitations légumières en 2020 : Un résultat global en progression et une situation financière renforcée
Nasser SEYNI, AuteurAfin de mieux connaître les résultats économiques et financiers des exploitations légumières, le CTIFL, FranceAgriMer, Légumes de France et le CNIPT ont mis en place un observatoire de la production légumière. Cet outil analyse les données comptables de 453 exploitations représentatives de la diversité des systèmes de culture et des bassins de production (20 % de ces exploitations sont en bio). En plus danalyser la santé financière des exploitations légumières, cet observatoire fournit aussi des éléments dinterprétation. Globalement, pour tous les types dexploitations confondus, le résultat courant est positif en 2020, et a largement progressé par rapport à 2019. Les situations économiques sont donc saines, ce qui permet de rémunérer les exploitants, de renforcer la trésorerie, voire dinvestir. La main duvre salariée est le premier poste de dépenses, devant les charges dintrants et de mécanisation. Le sous-échantillon bio a lui aussi enregistré un résultat positif, mais en baisse (- 40 %) comparé à 2019. Ceci sexplique en partie par des charges plus importantes quen conventionnel (elles ont notamment augmenté trois fois plus que les produits). La situation financière des exploitations bio est donc assez fragile.
L'Observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers Édition 2022 : Exercice comptable 2020
Alexine WOILTOCK, Auteur ; Romain DIEULOT, Auteur ; Alain DAVY, Auteur ; ET AL., Auteur | CESSON-SEVIGNÉ CEDEX (17 Rue du Bas Village, CS 37725, 35 577, FRANCE) : RÉSEAU CIVAM - PÔLE AD GRAND OUEST | 2022Chaque année, l'Observatoire technico-économique du Réseau CIVAM compare les performances des fermes d'élevage en bovins lait engagées en agriculture durable (en différenciant les résultats bio et non bio), avec celles des exploitations laitières moyennes du Grand Ouest (RICA). Dans cette édition 2022, s'appuyant sur les données 2020, l'Observatoire démontre, à nouveau, que les fermes en agriculture durable permettent aux éleveurs de dégager plus de résultats, pour mieux rémunérer le travail. Elles sont également plus autonomes énergétiquement, et donc, plus résilientes en cas de crise. Un dossier complémentaire, intitulé « Les bonnes énergies des systèmes pâturants », met notamment en perspective les conséquences de la crise énergétique sur les résultats économiques des exploitations en 2022.
Organisation du travail : Gagner du temps, ça ne se fait pas au champ
Maëla PEDEN, AuteurEn maraîchage bio diversifié avec vente en circuits courts, les différents postes (production, récolte, logistique et vente) impliquent un temps de travail important. Cet article fait suite à une formation, organisée au GAB 56, en fin d'année 2021, qui avait pour objectif de donner aux maraîchers des pistes pour optimiser leur temps de travail. Tout d'abord, ce sont les périodes de vente qui régissent la semaine de travail d'un maraîcher en vente directe. En découlent la logistique (tri, lavage, conditionnement), puis la plantation et les semis, ainsi que le travail du sol qui les précède. Le temps dédié à l'entretien des cultures (désherbage), plus chronophage sur les fermes bio, est parfois pénalisé par le temps passé à la vente. Ce dernier étant difficilement compressible si on veut s'assurer une rémunération correcte, ce sont donc l'adaptation de la gamme à la clientèle, l'aménagement de l'étal et l'adaptation de la communication qui sont les leviers principaux pour améliorer son chiffre d'affaires. Il est, par ailleurs, possible de gagner du temps sur le poste "logistique", avec des bâtiments bien aménagés et des modules qui s'enchaînent bien, de l'arrivée des légumes à la première zone de stockage jusqu'au quai de chargement, pour limiter ainsi le temps et la pénibilité des déplacements et des ports de charges. Il est essentiel d'avoir un temps dédié au désherbage dans la semaine : celui-ci peut être significativement réduit s'il est réalisé tôt, lorsque les adventices ne sont pas trop développées. Pour finir, afin d'éviter l'effet entonnoir entraîné par un poste moins productif, il est conseillé de noter le temps de travail consacré à chaque poste, afin d'identifier les points de blocage sur la ferme.
Patate douce : Le pari de la différence gustative et du volume
Pierre-Louis BERGER, AuteurBruno Jurrus, de l'EARL Mont-Bio, à Montmeyran (26), est un des pionniers de la culture de la patate douce bio en Auvergne-Rhônes-Alpes. Aujourd'hui, il produit de gros volumes (600 t en 2021), principalement destinés aux grossistes et aux centrales de magasins bio (La Vie Claire, Biocoop), mais écoulés aussi sur des gros marchés d'intérêt nationaux. Sans formation spécifique et sans expérience, Bruno Jurrus s'est lancé, sur les conseils d'un grossiste, dans cette culture très peu documentée, en 2014. Il a d'abord multiplié les essais en plein champ, sur 1 ha en 2014, puis sur 3 ha en 2015, jusqu'à atteindre 20 ha de culture de patate douce bio, tout en poursuivant les essais. Il cultive également 20 ha d'autres légumes bio (butternut, asperge blanche, pastèque en plein champ...) et de la fraise bio sous serres. Afin d'éviter tout dommage sur les cultures avec des machines inadaptées, Bruno s'appuie sur une équipe de 20 à 30 saisonniers pour le travail manuel. Il réalise un rendement de 25 t/ha de patates douces bio. Il écoule les patates douces de manière étalée dans le temps, grâce à un stockage dans des réfrigérateurs. Pour finir, Bruno fait part de sa principale difficulté en patate douce bio : lutter contre les ravageurs (taupins et sangliers).
Pâturer avec un robot à l'EARL Beaufour Holstein
Thierry SINGEOT, Auteur ; Tanguy RELAVE, AuteurThierry Singeot s'est installé en 2005, à Eancé, en Ille-et-Vilaine, avec un troupeau composé d'une soixantaine de bovins lait, conduits en pâturage tournant. Son exploitation, en bio depuis 2018, s'étend sur 95 ha de SAU, dont 34 ha sont divisés en 20 paddocks pour les différents lots (les vaches laitières, les nourrices et les veaux, les génisses pleines et les taries, les génisses en IA). Dans cet article, Thierry, équipé d'un robot trayeur depuis 2006, explique le fonctionnement de son système de traite, respectueux des rythmes physiologiques des vaches, et sa gestion du pâturage. Ce système, complété par l'alimentation des veaux par les nourrices, supprime des contraintes de travail importantes. Néanmoins, des progrès sont possibles : les 4 km de haies, replantées depuis 2016, ne sont pas encore assez développées ; la clôture de nouveaux champs, prévue par l'éleveur, pourra permettre aux génisses d'accéder à davantage de surfaces de pâture.
Paysanne fromagère : Prendre le temps d'affiner son projet
Coralie BOUVET, AuteurAprès plusieurs années d'expérience en élevage, Stéphanie Catherine a fait une formation en commercialisation et transformation des produits fermiers, avant de s'associer, en 2019, à ses parents, éleveurs bovins lait bio en Ille-et-Vilaine. Avec l'aide du salarié qui travaille sur la partie fromagerie, Stéphanie transforme le lait, très riche en matière grasse, du troupeau de race Bretonne pie noir. Elle commercialise ses fromages en circuits courts. Dans cet article, Stéphanie décrit l'organisation de son travail, les étapes de fabrication des fromages, ainsi que les facteurs qui font le goût, la texture et la qualité visuelle de ses fromages : race des vaches, alimentation du troupeau, hygiène du laboratoire, ensemencement, affinage...
Plants de vigne bio : Expérimenter pour lever les blocages
Frédérique ROSE, AuteurEn 2036, les vignerons bio seront obligés de planter des plants de vigne biologiques, et ce, sans dérogation possible. La filière se mobilise pour lever les principaux freins à la production de plants bio, à savoir la lutte contre le mildiou sur les jeunes plants et la lutte contre la flavescence dorée sur les vignes mères de porte-greffes. Cet article évoque plusieurs pistes de recherche pour lever ces deux freins. Il questionne également dautres points, dont la localisation et le besoin de terres bio des pépinières biologiques. Il faudra, en effet, que les parcelles soient certifiées bio et respectent un certain délai de retour (rotation des cultures). La mixité bio/non bio est envisageable, mais lInao préfère éviter lalternance de systèmes biologique et conventionnel sur une même parcelle. Pour répondre à cette problématique de localisation et de mixité, il est aussi envisageable de faire évoluer le métier de « pépiniériste » en « spécialiste du surgreffage ». Les pépiniéristes pourraient, par exemple, livrer des plants de porte-greffes aux vignerons qui les installeraient dans leurs parcelles. Les pépiniéristes enverraient ensuite leurs équipes pour greffer ces plants directement sur place. Cet article est aussi accompagné dun encart sur le projet Casdar Pepvitibio (2022-2025), qui est dédié à la production de plants de vigne bio. Les membres du projet travaillent sur : la lutte contre la cicadelle de la flavescence dorée sur les vignes mères de porte-greffes ; les différentes possibilités de gestion du mildiou ; lamélioration de la pulvérisation en pépinière ; lutilisation de paraffine (pour le greffage) ; la prévention des problèmes racinaires des porte-greffes ; le désherbage mécanique des plants.
Portrait d'éleveur : « L'herbe, une culture » au GAEC de Villechaise, à Saint-Maurice-des-Lions (Charente)
Sylviane et Stéphane Rainaud, récemment rejoints par leur fille Florine, sont éleveurs de bovins lait et viande bio, à Saint-Maurice-des-Lions (16). Le GAEC de Villechaise compte un troupeau de 60 vaches laitières (de races Prim'Holstein, Normande, Abondance, Jersiaise) et un troupeau de 48 vaches allaitantes (Salers), sur une SAU de 169 ha, dont 64 ha de prairies permanentes, 58 ha de prairies temporaires, 27 ha de mélanges prairiaux à base de légumineuses et 20 ha de méteil. Ce portrait d'éleveur, réalisé par la Chambre d'agriculture de la Charente, aborde les points suivants : - Données de l'exploitation ; - L'atelier bovins lait ; - L'atelier bovins allaitants ; - La stratégie du passage en AB ; - Les spécificités de l'élevage ; - Les indicateurs économiques ; - Les facteurs de réussite.
Le portrait du mois : Du fromage au dessert
Antoine BESNARD, AuteurAprès une rupture de GAEC, Nicolas Fauvel, éleveur ovin lait bio à Marpiré, en Ille-et-Vilaine (35), a complètement repensé son système qui fonctionnait déjà avec une salariée. De la production de lait réalisée en monotraite et dont la moitié était transformée en fromages par son ex-associée, Nicolas a adapté son laboratoire de transformation à la production de yaourts, qu'il commercialise, en partie, en GMS. Il a également embauché deux nouveaux salariés. Afin d'éviter les ruptures d'approvisionnement, l'éleveur organise son troupeau en deux lots de brebis, avec des mises bas décalées de 6 mois, ce qui lui permet de traire toute l'année, à raison de deux traites par jour. Les ajustements étant bien établis sur la ferme, Nicolas et ses trois salariés peuvent se permettre quelques libertés, comme celle de repasser périodiquement en monotraite afin de se ménager. Somme toute, malgré l'augmentation de la charge de travail, cette transition a permis au système de Nicolas de gagner en efficacité, en productivité et de créer de l'emploi.
Quatre stratégies testées pour une ration à base de méteil ensilé tôt
Franck MECHEKOUR, AuteurSemer un mélange céréales-protéagineux sous couvert dune prairie, à condition de réaliser un ensilage précoce et de limiter la part des céréales, peut permettre un gain en matière sèche par hectare (en moyenne, 2 à 3 tonnes). Ce gain peut répondre à diverses demandes dun éleveur producteur de lait (plus de fourrages, de lait ou encore de protéines), selon sa stratégie. Pour objectiver les impacts de cette pratique, la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire a simulé quatre stratégies à partir dune ferme-type en bovins lait bio des Pays de la Loire, sur laquelle on implanterait, à lautomne et sous couvert dune prairie, 12.5 ha dun méteil « avoine dhiver/vesce commune/trèfle incarnat/trèfle squarrosum » ensilé fin avril ou début mai. Les stratégies relèvent de plusieurs objectifs : 1) Booster lautonomie du système, avec le maintien du nombre de vaches et de leur niveau de production ; 2) Avoir plus dautonomie protéique, avec autant de lait produit mais plus de vaches ; 3) Produire plus de fourrages par hectare pour dégager des surfaces pour la production de céréales vendues par la suite ; 4) Donner la priorité à la production laitière, avec augmentation du nombre de vaches. Pour ces quatre stratégies, sont présentés les changements-clés du système et les impacts à attendre en matière de production, de consommation de concentrés, de résultats économiques ou encore de travail.
Quelles espèces, variétés, astuces en production de bottes dAllium primeur ?
Caroline LE BRIS, AuteurLes légumes primeurs font partie des incontournables dans la gamme des produits proposés par des fermes maraîchères en circuits courts. La vente de bottes dAllium primeur est intéressante, puisquelle permet de diversifier les familles dans les rotations des cultures sous abri. Pour avoir des Allium le plus tôt possible sur les étals ou dans les paniers de légumes, les maraîchers font souvent le choix de la production hivernée. Quelles sont les espèces et les variétés les plus adaptées à ce créneau ? Quelles sont les astuces pour rentabiliser la phase dégoussage pour les aillets (ail) ? Ces questions ont été étudiées par deux fermes maraîchères biologiques de la région Centre-Val de Loire, en partenariat avec Bio Centre, durant les hivers 2020-2021 et 2021-2022. Les tests se sont concentrés sur trois Alliacées : loignon blanc (pour lequel il existe une large gamme de variétés, mais avec des références qui restent à acquérir, notamment sur le créneau hiverné) ; laillet (en travaillant sur sa précocité et en testant différentes techniques dépluchage et de densité) ; léchalote, pour pouvoir diversifier la période de récolte et pouvoir, éventuellement, réutiliser les bulbilles sur la ferme. Globalement, les résultats montrent que les échalotes ne sont pas adaptées à ce créneau. En revanche, ces tests ont permis dacquérir des résultats intéressants (détaillés dans cet article) vis-à-vis des oignons blancs et des aillets.
Rapport de Stage de fin détudes : Pour une juste valorisation du cheptel bovin viande - Analyse des choix techniques et commerciaux des éleveurs allaitants bio du Massif central
Ce rapport de stage de fin d'études a été réalisé par Marie Bernard, élève ingénieure à lENSAIA, dans le cadre du projet BioViandes. Ce projet a été impulsé par les acteurs des filières viandes bio du Massif central, soucieux de développer des débouchés locaux pour commercialiser la viande biologique produite à lherbe sur ce territoire (afin déviter que les animaux issus de ces élevages n'alimentent des filières conventionnelles). Lobjectif du stage de Marie Bernard était danalyser comment certains éleveurs bovins bio, qui engraissent majoritairement à lherbe et valorisent lintégralité de leur production dans des circuits de distribution bio, réfléchissent et effectuent leur commercialisation. Pour cela, trois aspects ont été étudiés : 1 - Quelles sont les stratégies de commercialisation de ces éleveurs ? ; 2 - En quoi les formes de commercialisation modifient le fonctionnement technique et organisationnel dune exploitation (et réciproquement) ? ; 3 - Quelles sont les caractéristiques des carcasses vendues en circuits courts et sont-elles compatibles avec les critères dachat des consommateurs ? Pour cela, huit élevages ont été enquêtés. Ces derniers présentent la particularité de commercialiser leur production en combinant des circuits courts et des circuits longs, ou 100 % en circuits courts. Ils produisent différents types danimaux : des veaux sous la mère/veaux lourds, des broutards ou des bufs. Les résultats montrent que les éleveurs enquêtés ont su faire preuve dadaptation et dingéniosité pour re-internaliser lactivité de vente. Ils montrent aussi que le développement de nouveaux débouchés (autres que celui de la filière longue) crée de nouvelles tâches souvent chronophages. Ces éleveurs activent également plusieurs leviers pour pallier léquilibre matière et la fluctuation de la demande. En complément de ce mémoire, des monographies détaillent les stratégies de commercialisation de cinq exploitations.
Réduire le désherbage : Semer des carottes sur un paillage en chanvre
Marion COISNE, AuteurPour réduire le temps de désherbage de la carotte bio, les maraîchers utilisent parfois un paillage de chanvre (Herbi'Chanvre) recouvert dun substrat de compost ou dun BRF très fin. Son coût (environ 1 /m²) nest cependant pas négligeable. Les agriculteurs utilisent parfois aussi lIsitop, nappe de papier dans laquelle des graines ont été incorporées. Des essais sur ces différentes solutions ont été menés à Bio Centre et à la Serail (Rhône-Alpes). À Bio Centre, les essais nont pas été concluants à cause dun manque daspersion sur Herbi'Chanvre et compost ou dun sol insuffisamment plat (Isitop). La combinaison Isitop et Herbi'Chanvre a également été testée et a donné de bons résultats en termes de diminution de main duvre pour le désherbage, mais avec des soucis de levée et un impact sur la rentabilité. À la Serail, les essais se sont montrés concluants pour Herbi'Chanvre et pour la combinaison Isitop / Herbi'Chanvre. Des producteurs dAdabio ont adopté le semis sur Herbi'Chanvre, mais lun deux a arrêté à cause de lirrigation nécessaire. Dans l'Indre, M. Leblanc et Mme Gaffet, maraîchers à Arpheuilles, en cultures plein champ et sous tunnels, utilisent Herbi'Chanvre depuis trois ans pour les séries sous tunnels semées en octobre et janvier. Ils sont satisfaits de ce dispositif qui leur permet un important gain de temps en désherbage et un gain de densité.