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CARPOCAPSE
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Les Carpocapses (du latin : ver du fruit) sont des chenilles de lépidoptère.
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Contre le carpocapse sur pommes : Associer des sucres
Marion COISNE, AuteurLe carpocapse arrive à contourner les moyens de lutte actuellement disponibles en bio : des résistances au virus de la granulose sont apparues et des carpocapses plus petits, capables de se reproduire sous les filets de protection, ont aussi été observés. Doù la nécessité de trouver de nouvelles solutions de lutte, comme lapplication de sucres (fructose et saccharose) à très faible dose sur le feuillage. Ces deux substances de base viennent perturber la ponte du ravageur : les sucres se fixent sur des récepteurs à la surface des feuilles, ce qui entraîne des réactions en chaîne, avec pour conséquence un changement de composition de la feuille qui devient moins attirante pour les femelles carpocapses. Le Grab a réalisé des essais en verger bio de 2013 à 2021, sur Gala, Golden et Akane. Globalement, le bilan pluriannuel est positif : lassociation fructose et saccharose se montre intéressante, et offre de meilleurs résultats que ces sucres appliqués seuls. La meilleure efficacité a été observée à un dosage de 1 g/10 L, avec une fréquence de traitement de 21 jours, à démarrer à partir de la chute des pétales des fleurs de pommier. Néanmoins, il faut que la pression en carpocapse ne soit pas trop forte pour observer une efficacité. Par ailleurs, ce traitement alternatif a mieux fonctionné certaines années que dautres, ce qui laisse quelques questions en suspens. Le mélange de sucres a aussi été testé en association avec un produit à base de virus de la granulose, mais les résultats ont été moins intéressants que ceux obtenus avec le virus seul ou le mélange de sucres seul.
Dossier : En arboriculture et maraîchage : Tout est sous biocontrôle !
Marion COISNE, Auteur ; Tanguy DHELIN, AuteurL'offre en solutions de biocontrôle continue à se développer. Ces produits entrent dans les fermes, qu'ils soient commercialisés par des entreprises ou faits maison, avec notamment les préparations à base de plantes. Les innovations se multiplient et, au niveau réglementaire - dont le cadre est rappelé par Denis Longevialle d'IBMA France et par Patrice Marchand de l'Itab -, la pharmacopée autorisée s'agrandit. De quoi aider au quotidien les arboriculteurs et les maraîchers bio. Ce dossier fait le point sur différents essais. Depuis 2018, sur la station expérimentale CTIFL de La Morinière, en Indre-et-Loire, des essais sont menés pour évaluer l'effet de substances naturelles contre la tavelure et les pucerons, et ce, dans l'objectif de diminuer les doses de cuivre utilisé dans les vergers. Dans le Rhône, le Gaec des Vieilles Branches fabrique ses propres préparations pour ses six hectares de fruitiers et de vignes. Sur la station expérimentale du Caté, dans le Finistère, c'est l'intérêt du vinaigre dans la lutte contre la fusariose sur échalote qui a été étudié, avec une autorisation dérogatoire obtenue fin 2022. En maraîchage sous abris, l'intérêt des macro-organismes auxiliaires est connu, mais des essais permettent d'affiner les pratiques avec, par exemple, la mise en place d'un paillage de cosses de sarrasin pour maintenir les populations. D'autres études sont en cours sur l'hyménoptère Mastrus ridens, auxiliaire contre le carpocapse sur pommes et noix. Enfin, d'autres résultats prometteurs ont été obtenus grâce à des micro-organismes (Trichoderma harzianum et Bacillus subtilis) contre le cavity spot de la carotte. En fin de dossier, un tour d'horizon des dernières innovations est réalisé.
Dossier : Innovations en arboriculture : Introduire des animaux dans les vergers
Marion COISNE, AuteurDe plus en plus darboriculteurs introduisent des animaux dans leurs vergers. Cela apporte différents bénéfices ; pour les vergers : gestion du couvert herbacé, gestion du lierre sur les arbres, lutte contre les ravageurs (carpocapse, anthonomes, campagnols ), fertilisation partielle ; et pour les animaux : ressources alimentaires (herbe, fruits de second choix), abris climatiques, voire refuges contre les prédateurs. Enfin, cela peut permettre aussi à lagriculteur de sécuriser son système en développant un atelier animal de taille suffisante en plus des vergers. Ce dossier présente aussi les freins liés à cette pratique (dégâts sur les arbres, compaction du sol ) et les points de vigilance (bonne communication avec les éleveurs, investissements pour les abris, abreuvoirs, clôtures, temps dastreinte, réglementation biosécurité ). Des essais montrent que les fils électriques sont le moyen le plus efficace pour éviter les dégâts dans les vergers. Dautres expérimentations ont été menées pour quantifier les bénéfices et les freins techniques sur la station de la Pugère (Bouches-du-Rhône). Le dossier fait également place aux témoignages darboriculteurs ayant introduit des animaux dans leurs vergers.
Les pipistrelles
Isabelle MONTIGAUD, AuteurTrois espèces de pipistrelles sont fréquemment observées dans les vergers et leurs abords : commune, Kuhl et pygmée. Ces chauves-souris aident à réguler des ravageurs, comme le carpocapse et la tordeuse. Pour préserver ces précieuses alliées prédatrices d'insectes, il est essentiel de protéger leurs gîtes et les corridors (haies, points d'eau) qui facilitent leurs déplacements.
Rencontre technique fruits en agriculture biologique : Journée déchanges autour des enjeux de la filière
Marie VINCENT, AuteurCoorganisées par le CTIFL et lITAB, les rencontres techniques Fruits en agriculture biologique sont un rendez-vous bisannuel pour les acteurs de la filière arboricole biologique. La dixième édition de ces rencontres sest déroulée le 3 mars 2022, sur le centre CTIFL de Balandran. Elle a réuni plus de 120 participants, autour dun programme qui couvrait toute la filière, de la production à la commercialisation. En 2020, 14,5 % du verger français était conduit en agriculture biologique (contre 10 % de bio dans la SAU française totale). Par rapport à la totalité des vergers français, certaines espèces sont sous représentées en bio, comme les abricots, les pêches, les nectarines et les cerises. Cela peut sexpliquer par des difficultés plus marquées en bio, lors de la plantation de ces espèces ou par rapport à la conservation des fruits. Côté réglementation, plusieurs évolutions ont impacté la filière en 2022. En plus dune brève présentation de la situation de la filière fruits biologiques, cet article revient sur : 1 - la gestion des bioagresseurs (en sappuyant sur plusieurs projets de recherche-développement : Biofruinet, API-Tree, CAP Zero Phyto, SysNOIX, LEVEAB ) ; 2 le choix du matériel végétal en agriculture biologique (présentation des modifications dans le nouveau cahier des charges européen et des dispositifs dévaluation des variétés en bio) ; 3 le volet post-récolte (point sur les traitements post-récolte pour améliorer la conservation des fruits et présentation des évolutions réglementaires sur les emballages).
Vu au Sival 2022 à Angers
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurCet article décrit plusieurs produits et innovations vus à lédition 2022 du Sival, le salon dédié aux matériels et aux services pour les productions végétales spécialisées : 1 Lentreprise Cichorium, basée en Espagne, propose un process clé en main pour cultiver des endives ; 2 Degravagri, distributeur de plants de fraisiers, de petits fruits rouges, dasperges et de rhubarbe, élargit sa gamme certifiée bio, notamment en fraisiers et framboisiers ; 3 - De Sangosse présente le Checkmate puffer, un diffuseur de phéromones contre le carpocapse et les tordeuses en arboriculture ; 4 Feldklasse propose deux nouvelles bineuses pour les cultures en planche (bineuse Rukaby) et les cultures sur butte (bineuse Pacorel) ; 5 Koppert, spécialiste dans la sélection de nématodes entomopathogènes contre les ravageurs, élargit sa gamme pour les cultures sous abris ; 6 Partner & Co présente sa gamme de semences Demeter de couverts végétaux ; 7 Sumi Agro propose un fongicide composé de terpènes pour lutter contre les maladies de conservation des fruits à pépins.
Dossier spécial Arboriculture : Carpocapse de la noix : La gestion par confusion sexuelle
Didier MERY, Auteur ; Margot ARCHAMBEAU, AuteurLe carpocapse est l'un des principaux ravageurs du noyer, pouvant provoquer jusqu'à 30 % de pertes de rendement. Depuis les années 80, la confusion sexuelle a fait son apparition dans les vergers, en particulier en agriculture biologique, pour mieux lutter contre ce petit papillon. Les méthodes ont évolué, permettant aux arboriculteurs de gagner du temps : si 1000 diffuseurs de phéromones devaient être posés par hectare et à la cime des arbres dans les années 80, aujourd'hui, des systèmes de diffusion programmables peuvent se limiter à 2 ou 3 par hectare. Du côté de l'innovation variétale, un important programme d'amélioration concernant le noyer a pris fin en 2007. Depuis 2017, un autre projet se penche sur le phénotypage de cet arbre.
Santé des arbres fruitiers : Opter pour des soins alternatifs
Arnaud FURET, AuteurDe nombreux arboriculteurs cherchent des solutions alternatives en matière de protection des végétaux (phytothérapie, aromathérapie, homéopathie, etc.). Alors que, dans les années 2000, ils cherchaient des insecticides, insectifuges et fongicides alternatifs, leurs attentes sont maintenant de plus en plus tournées vers une bonne santé globale de la plante. En Ardèche et en Haute-Loire, des producteurs ont suivi des formations dispensées par Eric Petiot (expert des plantes et préparations naturelles). Afin de pouvoir mettre en uvre ces préparations et les évaluer sur le terrain, un groupe Ecophyto Dephy-ferme a été formé en 2016. Grâce à ce dernier, les producteurs ont pu affiner leurs stratégies de lutte. Les effets de certaines pratiques alternatives ont pu être quantifiés à travers diverses analyses (ex : suivis de la conductivité, du pH et du redox des sols). Cet article présente également des résultats obtenus dans divers projets de recherche-développement : efficacité d'infradoses de sucre contre le carpocapse, des mélanges dhuiles essentielles contre Drosophila suzukii, d'infusions contre les pucerons non migrants Dans des encarts, Christophe Francès, producteur bio de petits fruits et Gilbert Leouffre, arboriculteur bio, expliquent comment ils arrivent à produire des fruits en altitude.
Agriculture biologique : Fiches thématiques : Protection phytosanitaire : Fruits à pépins 2020
Ce guide régional, réalisé par les Chambres dagriculture dAuvergne-Rhône-Alpes, a été conçu afin daider les producteurs à conduire leurs vergers de pommiers et de poiriers (et autres fruits à pépins) dans le respect du cahier des charges AB. Il sarticule en huit parties : 1 un calendrier des observations (il récapitule, sous la forme dun schéma, toutes les observations, les piégeages, les comptages, les protections phytosanitaires à réaliser sur les vergers) ; 2 des fiches sur les principaux bioagresseurs : tavelure des fruits à pépins, pucerons du pommier, carpocapse et anthonome du pommier ; 3 des fiches sur certains auxiliaires : coccinelles, syrphes, chrysopes, forficules, typhlodromes, anthocorides et aphelinus mali ; 4 une fiche sur les bandes fleuries (pour favoriser la présence des auxiliaires cités précédemment) ; 5 une fiche sur les différentes méthodes déclaircissage utilisables en bio ; 6 - un canevas de protection du pommier en bio (un tableau de synthèse récapitule tous les stades et seuils critiques, avec les stratégies de lutte associées, les seuils dintervention et les mesures prophylactiques possibles) ; 7 un canevas de protection du poirier en bio (également sous la forme dun tableau de synthèse) ; 8 - une fiche sur le cuivre (réglementation et caractéristiques des différentes formes de cuivre).
Les Côteaux Nantais engagés en biodynamie
Véronique BARGAIN, AuteurLes Côteaux Nantais ont été créés en 1943, par Jacques Moreau et René Delhommeau. Ils occupaient alors deux hectares. Maintenant, ils regroupent 103 ha de vergers, une station fruitière et une unité de transformation. Ils produisent, en moyenne, 1 500 à 2 000 tonnes de pommes par an, 400 t/an de poires, ainsi que des prunes, des pêches, des kiwis, des coings, des fraises, de la rhubarbe le tout en biodynamie. Lexploitation a connu une première évolution en 1970 en sengageant dans la bio, puis elle est passée en biodynamie en 1995. Cette méthode de production (méthode Rudolf Steiner) repose principalement sur lobservation : chaque arbre est observé au moins deux fois par semaine. Deux pleins-temps sont dailleurs dédiés aux observations. Un autre point essentiel est la pulvérisation de préparations pour stimuler la vie du sol et les plantes. Toutes ces préparations sont dynamisées et appliquées en fonction du calendrier lunaire.
Dossier : Les maladies se calment mais pas la météo
Adrien LASNIER, Auteur ; Jean-Charles CARDON, Auteur ; Bruno CORROYER, AuteurCe dossier effectue un point sur les maladies et les insectes ravageurs qui ont sévi dans les vergers biologiques et conventionnels durant lannée 2019. Globalement, plusieurs aléas climatiques sont survenus au cours de cette année (gelées printanières, canicule, grêle ), mais lannée 2019 a été plutôt calme dun point de vue sanitaire. Les différents articles qui composent ce dossier présentent, par région fruitière, les différentes attaques de maladies et de ravageurs qui ont tout de même été enregistrées : en Provence-Alpes-Côte dAzur, une forte pression des populations de pucerons et de carpocapses a été constatée, mais la tavelure du pommier a reculé ; en Nouvelle-Aquitaine, les pucerons cendrés (sur pomme), les cochenilles (sur prune dEnte) et les punaises étaient présents ; en Rhône-Alpes, la cloque du pêcher a été problématique en bio ; en Normandie, le puceron cendré a provoqué des dégâts significatifs sur certaines récoltes ; dans le Val de Loire, la pression en carpocapses a été parmi les plus élevées depuis 2014 ; en Occitanie, les récoltes ont été assez saines même si quelques insectes ravageurs étaient présents.
Introduire des poules dans les vergers : une pratique qui porte ses fruits
Céline VENOT, Auteur ; Morgan BOCH, Auteur ; Pauline BONHOMME, Auteur ; ET AL., AuteurDans la Loire, la Ferme aux Mille Fruits cultive en bio 14 ha de pêches, pommes, poires, abricots, cerises, raisins, châtaignes, pommes à cidre. Les 2 associés ont introduit, pour commencer, 70 poules dans leurs vergers et en ont aujourd'hui 200. Les avantages de la présence de ces 200 poules sous les arbres sont nombreux : elles régulent la pression des ravageurs et l'enherbement (un résultat positif a notamment été observé sur la mouche de la cerise et sur le carpocapse du pommier), elles fertilisent le sol et elles apportent, grâce à la vente de leurs ufs, un revenu supplémentaire conséquent (25 000 de CA). Des conseils issus de l'expérience de la Ferme aux Mille Fruits sont partagés pour mettre en uvre cette pratique : densité, bâtiments, circulation dans la parcelle, races adaptées, soins, articulation élevage/arboriculture (que faire des poules si un traitement est nécessaire sur les arbres, notamment au cuivre ?). Les mesures réglementaires concernant l'élevage de poules sont rappelées.
La lutte contre les chenilles foreuses sorganise
Adrien LASNIER, AuteurEn arboriculture, plusieurs espèces de chenilles foreuses causent dimportants dégâts sur les fruits : le carpocapse de la pomme, le carpocapse de la prune, le carpocapse et la tordeuse de la châtaigne Invenio teste plusieurs méthodes alternatives de protection pour lutter contre ces insectes, seules ou combinées. En général, il est possible dintervenir à tous les stades de développement : uf, larve, cocon, adulte De plus, comme ces chenilles foreuses ont des cycles de développement assez similaires, Invenio porte un regard croisé entre les différents moyens de protection et les différentes espèces de chenilles foreuses. Contre les adultes, la confusion sexuelle est souvent privilégiée. Au stade uf, il est possible de recourir à la lutte biologique, notamment à laide de guêpes parasitoïdes qui pondent leurs propres ufs dans les ufs de chenilles. Contre les larves « baladeuses », ce sont plutôt des produits de biocontrôle à base de virus ou de bactéries qui sont utilisés (larticle ne précise pas si ces produits sont utilisables en AB). Pour les chenilles au stade cocon, la lutte biologique avec lutilisation de champignons et de nématodes entomopathogènes est une piste prometteuse. Le travail du sol permet aussi de réduire le nombre dinsectes ravageurs. Des tests sont également en cours pour cumuler certaines stratégies de lutte (ex : combinaison confusion sexuelle + biocontrôle).
Un parasitoïde contre le carpocapse
A. AUGUSTE, Auteur ; B. ALISON, Auteur ; Myriam BERUD, Auteur ; ET AL., AuteurLINRA teste un parasitoïde spécifique du carpocapse des pommes dans les conditions françaises. Il sagit dun hyménoptère : Mastrus ridens. Son introduction pourrait réduire la population totale de ce ravageur dont les dégâts ont augmenté en 2018 : jusquà 50 % des pommes bio ont été piquées en Basse Vallée du Rhône et en Languedoc-Roussillon en l'absence de filets Altcarpo (malgré une protection combinant confusion sexuelle et virus de la granulose). La lutte biologique avec Mastrus ridens permettrait de diminuer les populations de carpocapse à léchelle dun territoire et de limiter les attaques. Cet hyménoptère a été trouvé en Asie dans les années 1990. Il est déjà utilisé en Californie dans les vergers de pommiers et de noyers où il parasite jusquà 70 % des cocons de carpocapse hivernants. Toutefois, les financements manquent en France pour aboutir à son utilisation. Comme il sagit dune espèce exotique, son introduction sur le territoire est soumise à lobtention dautorisations dimportation. Actuellement, lINRA est autorisé à effectuer des introductions au champ car les chercheurs ont vérifié, au préalable, la spécificité de son hôte via des tests réalisés en laboratoire confiné. LINRA doit maintenant obtenir des soutiens financiers suffisants afin de pouvoir évaluer lefficacité de cet auxiliaire en conditions réelles.
Produire des pommes à cidre : Miser sur les variétés anciennes
Frédérique ROSE, AuteurDans lOrne, Dominique et Nathalie Plessis cultivent 22 ha de vergers de pommes à cidre convertis en bio depuis 2008. Ils utilisent une grande diversité de variétés anciennes quils ont implantées par blocs variétaux (réfléchis afin de faciliter la pollinisation car certaines variétés sont diploïdes et dautres tétraploïdes). Parmi les variétés anciennes, certaines sont très tardives, ce qui présente de nombreux avantages : elles débourrent en mai après les gelées tardives et à la fin du cycle de projection de la tavelure, et elles atteignent le stade C a posteriori des vols danthonomes. Sur le reste du verger, Dominique et Nathalie utilisent entre 0,8 et 1 kg/ha/an de cuivre associé à du soufre en trois ou quatre passages (ils sautorisent quelques taches sur les fruits mais restent vigilants car un arbre affecté est moins résistant face aux autres ravageurs). Grâce à une forte biodiversité, la gestion des maladies et des ravageurs est bien maîtrisée. Ils ne tondent que deux fois par an pour favoriser les auxiliaires et ont installé des nichoirs à mésanges, des nichoirs à insectes, ainsi que des perchoirs à rapaces. Pour gérer le carpocapse, ils traitent une fois avec le virus de la granulose fin juin, les mésanges soccupent ensuite du reste. Grâce aux auxiliaires présents avec les nombreuses fleurs, la lutte contre le puceron est quasi nulle. Lanthonome reste le principal souci sur les variétés non tardives. Pour évaluer sa présence, ils réalisent des frappages quotidiens en saison et effectuent deux passages à demi-dose de spinosad. A terme, ils aimeraient trouver une alternative à ce produit.
Recueil de savoir-faire : Arboriculture biologique en région Centre-Val de Loire
Ce recueil, réalisé par Bio Centre, recense différentes pratiques collectées de février à mars 2019 auprès de 12 producteurs de pommes et de poires biologiques du Centre-Val de Loire. Il décrit les choix techniques et livrent leur savoir-faire. Le recueil vise à fournir des supports de réflexion aux agriculteurs ayant un projet d'arboriculture bio. Dix fermes produisant des pommes et des poires bio sont présentées. Au préalable, deux présentations plus succinctes sont proposées, celle d'un producteur en conversion et celle d'un arboriculteur spécialisé en pommes à cidre et à jus, également prestataire. A la fin du guide, des focus thématiques complètent la présentation : le carpocapse, le réchauffement climatique, les méthodes de lutte et la diversification.
Les sucres en renfort
Adrien LASNIER, AuteurLe fructose et le saccharose sont autorisés en protection des cultures comme substances de base. Le projet de recherche Sweet, qui étudie lintérêt des sucres dans les stratégies de protection de cultures sachève en 2019. Sur pommier, l'effet des sucres a été testé par le Grab contre le carpocapse, dans un verger bio en confusion sexuelle, dans les Bouches-du-Rhône. Quinze stratégies ont été évaluées, à base de fructose ou saccharose, seuls on en association, en complément ou non d'une protection à base du virus de la granulose. Une des modalités, comportant l'association des 2 sucres, s'est montré la plus adaptée. Contre Tuta absoluta, ravageur de la tomate, lajout de Bacillus thuringiensis au mélange de sucres a permis daméliorer lefficacité du traitement. Dautres essais ont apporté des résultats concluants mais, pour beaucoup, lefficacité est irrégulière.
Le virus de la granulose trouve sa place
Adrien LASNIER, AuteurLa protection contre le carpocapse des vergers de pommiers bio repose sur une combinaison de méthodes : confusion sexuelle, filets de protection, « bioinsecticides » à base de Bacillus thuringiensis (Bt) ou à base de virus de la granulose. Le groupe Dephy ferme arbo du Tarn-et-Garonne travaille sur cette thématique. Il est composé de douze arboriculteurs, dont onze dentre eux possèdent un atelier bio. Bien que la lutte en AB contre les lépidoptères (dont le carpocapse) repose principalement sur des préparations à base de Bacillus thuringiensis, tous les ateliers bio du groupe utilisent en plus le virus de la granulose, ainsi que la confusion sexuelle. Le nombre dapplications du virus de la granulose varie de 1 à 13 selon les exploitations (6 en moyenne). En conventionnel, la lutte seffectue majoritairement avec la confusion sexuelle et des insecticides de synthèse. Toutefois, six producteurs conventionnels du groupe utilisent le virus de la granulose (entre 1 et 3 applications, avec en moyenne 1 application). L'utilisation du virus de la granulose, combinée à dautres leviers, a contribué à faire baisser lIFT de ce groupe Dephy ferme de 33,5 en 2012 à 28 en 2017.
Vu par la spécialiste : Myriam Berud, chargée dexpérimentation à la station La Pugère : « Un espoir dans la lutte contre le carpocapse »
Myriam BERUD, AuteurLe parasitoïde Mastrus ridens est lune des solutions prometteuses pour lutter contre le carpocapse. Le projet détude de lInra sur lutilisation de cet insecte exotique a été autorisé cette année. Il est financé par FranceAgriMer. Les sites de lInra Sophia Antipolis, du GRCeta, de la Pugère et de lInra dAvignon sont dailleurs engagés dans des expérimentations de terrain. Les objectifs sont multiples : évaluer les capacités détablissement, lefficacité et la dispersion dans lenvironnement de Mastrus ridens. Des lâchers ont déjà été effectués en août 2019. Le travail de suivi et de recapture (lannée suivante) des parasitoïdes est donc lancé. Pour la réussite du projet, il est important que ces lâchers sétendent à lensemble du territoire français (ils sont prévus sur une soixantaine de sites).
Focus : Infra-doses de sucre pour limiter les dégâts de carpocapse sur pommier : Retour de 6 années dexpérimentations en vergers
Sophie-Joy ONDET, AuteurLes effets dapplications dinfra-doses de sucre sur pommiers contre les dégâts causés par le carpocapse (Cydia pomonella) ont été démontrés dans certains essais, mais de nombreuses zones dombre persistent. Dans une publication de 2016, les résultats de neuf essais conduits sur des vergers en AB ou en protection intégrée entre 2009 et 2014 ont prouvé lefficacité de ces infra-doses. Dans les essais suivis par le GRAB depuis 2013 dans le nord des Bouches-du-Rhône, quatre essais sur six ont également permis de les valider. Globalement, dans les situations de trop forte pression, lapplication de sucre est inefficace. Au contraire, dans les situations de pression faible à moyennement forte (40 % de fruits piqués sur les arbres témoins), le mélange fructose et saccharose (1 g/10L chacun) garde tout son intérêt. Il est encore difficile de savoir pourquoi, sur un même verger, cette technique peut être efficace sur une saison et ne pas lêtre lannée suivante. Cette technique nest donc pas parfaitement maîtrisée, mais les résultats restent encourageants.
Implanter des bandes fleuries : Le rendez-vous des auxiliaires
Frédérique ROSE, AuteurLe projet EcoOrchard (2015-2018) porte sur limplantation de bandes fleuries en vergers. Il se concentre plus particulièrement sur le rôle de ces dernières dans la régulation du puceron cendré et du carpocapse. Pour cela, six partenaires, de différents pays européens, ont installé des bandes fleuries dans des vergers. Ces vergers ont ensuite pu être comparés à dautres n'ayant pas de bandes fleuries. Un mélange de 38 espèces (dont 30 dicotylédones et 8 graminées) a été sélectionné selon de nombreux critères. Certaines de ces espèces, telles que l'achillée millefeuille ou le cumin des prés, sont prioritaires pour attirer les auxiliaires. Même si les résultats sont variables suivant les pays, neuf auxiliaires (coccinelles, chrysopes, syrphes, forficules ) sont significativement plus présents dans les arbres situés à proximité de bandes fleuries. Une réduction de 14.9 % de fruits abîmés par le puceron cendré a dailleurs été observée dans ces vergers. Limpact sur le carpocapse est plus limité et difficile à constater : cet insecte volant est très mobile et sa phase sous forme duf est courte. Des conseils sont également apportés en fin darticle pour réussir limplantation et lentretien de ces bandes.
Lutte contre les chenilles foreuses en prune d'Ente AB : Influence de l'environnement des parcelles
Sophie POUZENC, Auteur ; Sébastien CAVAIGNAC, AuteurEn agriculture biologique, la confusion sexuelle est le moyen de lutte contre les chenilles foreuses. Cependant, les producteurs peuvent observer certaines années une recrudescence des dégâts sur des parcelles protégées par la confusion sexuelle. Une étude regroupant 50 parcelles chez 21 pruniculteurs bio montre, outre lefficacité de la confusion sexuelle, que lenvironnement des parcelles et les pratiques culturales influencent également les attaques de ces chenilles foreuses (carpocapse des prunes et petite tordeuse des fruits). En effet, si les dégâts de la petite tordeuse sont plus importants que ceux du carpocapse, la confusion est plus efficace contre la petite tordeuse, et ce, pour des parcelles supérieures à 2 hectares. Autre résultat de létude : plus la surface de vignes environnantes est grande, plus la pression des ravageurs est importante. Le travail du sol est aussi un facteur de variabilité des dégâts (lentretien régulier du rang et de linter-rang limiterait les dégâts). Ce travail, déjà réalisé sur les saisons 2016 et 2017, se poursuivra en 2018.
La poire, plus quun pas vers le bio
Maude LE CORRE, AuteurLefficacité des produits de biocontrôle ou autorisés en AB sur la poire incite les producteurs à se convertir en AB. Ainsi, en PACA, un quart des surfaces de poiriers est aujourdhui en bio, avec un doublement des surfaces et du nombre dexploitations en six ans. Et cette évolution se poursuit Un groupe Dephy poire de Basse Durance reflète bien cela. Dans ce groupe, la réduction des produits phytosanitaires est avant tout liée à la stratégie de lutte contre le carpocapse (confusion et virus de la granulose, avec une alternance des souches de virus pour gérer la résistance). Elle repose aussi sur la généralisation de lutilisation de kaolin calciné en barrière physique pour gérer le psylle et casser sa dynamique. Enfin, la réduction dinsecticides contre le carpocapse a permis une augmentation des auxiliaires du psylle et un équilibre sinstalle dans certains vergers. Pour la protection fongique, la part de protection chimique est aussi en baisse en PFI. Elle est remplacée par des produits de biocontrôle et des produits homologués en bio (bouillie sulfocalcique ou microdoses de cuivre), ce qui est possible avec les variétés Guyot et William.
Récoltez au bon moment
Jérôme JULLIEN, AuteurRécolter au bon moment, mais aussi savoir trier la récolte et la conserver dans de bonnes conditions, autant d'étapes nécessaires et à réaliser correctement pour profiter pleinement des fruits de son jardin ou de son verger. Les fruits ne se récoltent pas tous au même stade de maturité et il faut distinguer maturité de récolte et maturité de consommation. Ainsi, les fruits hivernaux (nèfle, kaki) se récoltent après les premières gelées. Pommes, poires et abricots, par exemple, ont un goût désagréable lorsqu'ils n'ont pas encore atteint leur maturité physiologique. De la sorte, on évite qu'ils soient convoités par les rongeurs, oiseaux... Pour qu'ils soient mangeables, il faudra attendre que l'amidon se transforme en sucre, que les tanins disparaissent et que l'acidité diminue. Le tri des fruits leur garantira une conservation optimale. Une série d'indices (l'article présente quelques photos de fruits atteints) permet de reconnaître les altérations des fruits non conservables.
Techniques innovantes issues de l'agriculture biologique en verger de pomme à cidre : Rapport de réalisation 2017
Ce document présente les actions menées en 2017 dans le cadre du programme INNO Cidre AB, programme pluriannuel, mis en place en 2015, qui associe les partenaires techniques de la filière : la CRA Normandie, lIFPC (Institut français des productions cidricoles) et lAssociation Bio Normandie. Les objectifs de ce programme sont de proposer, pour lensemble des producteurs de la filière (conventionnels et AB), des alternatives plus respectueuses de lenvironnement, qui soient également performantes dun point de vue technico-économique. Des essais ont été mis en place pour tester lefficacité de solutions techniques innovantes alternatives aux produits phytosanitaires, applicables en agriculture biologique et transposables en verger "conventionnel". Les essais ont été réalisés à la fois dans les laboratoires et les vergers de lIFPC (particulièrement pour les essais en conditions contrôlées) et chez des producteurs. Ce projet sarticule ainsi autour de deux actions : la maîtrise des bio-agresseurs et les alternatives au désherbage chimique.
Tester les bienfaits de la biodiversité
Maude LE CORRE, AuteurMichel Reigne, arboriculteur biologique dans le Lot-et-Garonne, sest installé en 2000, en hors cadre familial, sur 40 ha de grandes cultures et 12 ha en vergers. Il explique sa manière de gérer les principaux ravageurs dans son atelier de pommes bio. Pour cela, il se base principalement sur quatre piliers : le choix variétal, la mise en place dun système goutte-à-goutte enterré, la conduite en système sandwich et laugmentation de la biodiversité. Pour attirer les auxiliaires, il sème des fleurs sauvages en bande sandwich (semis sur lalignement des troncs avec un travail du sol de chaque côté), ce qui lui a permis de régler ses problèmes de pucerons lanigères. Pour lutter contre le carpocapse, il a installé huit nichoirs à mésanges qui sont tous occupés (même si le verger est sous filets) et quatre gîtes à chauves-souris. Dans son assolement de grandes cultures, il essaye davoir des féveroles non loin de ses vergers car elles sont très attractives pour les prédateurs de pucerons. Enfin, pour allier conduite biologique et qualité gustative, il a fait le choix de cultiver la variété Goldrush. Il produit également de la Dalinette qui est rouge mais moins typée en goût, ainsi que de la Chantelou. Il explique aussi brièvement comment il commercialise sa production.
Actes Rencontres Techniques CTIFL-ITAB 2017
La production de fruits biologiques connaît un fort développement en France ces dernières années. Ainsi, en 2015, le verger bio a atteint 16 % de la surface totale du verger français. Les Rencontres Techniques AB Fruits, co-organisées par le CTIFL et lITAB le 9 mars 2017, ont permis de faire le point sur les dernières connaissances scientifiques et techniques qui permettront demain de lever certains verrous au développement de la production de fruits biologiques. Les différentes interventions portent sur : - Évolution du marché des fruits frais en AB : production et consommation en France (Dragana Miladinovic, Interfel) ; - Typologie des consommateurs de Bio dans la cohorte NutriNet-Santé (E. Kesse-Guyot, INRA, CRESS Sorbonne Paris Cité et Bruno Taupier-Letage (ITAB)) ; - Accompagner la création d'une filière pomme pour la transformation bio en Nouvelle-Aquitaine (Séverine Chastaing, CDA 47) ; - Stratégie de fertilisation à la plantation et sur jeune verger bio (B. Gandubert/C. Coureau, CTIFL/La Morinière et M. Millan, CTIFL) ; - Lenherbement du rang comme alternative au travail du sol (Claude-Éric Parveaud, GRAB/ITAB) ; - Gestion du rang de plantation dun jeune verger de pommier en agriculture biologique (Sébastien Ballion, Cefel) ; - Travail du sol : quels outils, pour quels besoins en verger bio ? (Sébastien Cavaignac, Invenio) ; - Situation des usages en arboriculture AB : État davancement des dossiers (Bertrand Bourgouin, DGAL/SDQSPV) ; - Bilan à mi-parcours du Projet Casdar PEPS - Évaluation et optimisation des SDP dans les stratégies de protection phytosanitaire en verger de pommier (Marie-Noëlle Brisset, INRA) ; - Carpocapse, mouche du brou en verger de noyer : quelles alternatives ? (Agnès Verhaeghe, Ctifl) ; - Le campagnol provençal dans les vergers du sud-est de la France (M. Jay et J.M. Ricard, Ctifl, M. Merabet (Stagiaire)) ; - Lintensification de lagriculture biologique, conséquences sur la régulation des phytophages en vergers de pommiers (Gaëlle Marliac, VetAgro-Sup/INRA) ; - Régulation des ravageurs par les araignées dans les vergers (Jean-Michel Ricard, Ctifl).
Les araignées dans les vergers de pommiers régulent les ravageurs
Les araignées peuvent être des auxiliaires secondaires dans les vergers, notamment sur les pucerons en vergers de pommiers. Cet article fait le point sur les travaux de la thèse de Manon Lefebvre, avec Claire Lavigne (INRA), Pierre Franck (INRA) et Jean François Mandrin (CTIFL) : - état des lieux sur les populations darachnides présents dans les vergers bio et type de prédation ; - évaluation du potentiel de régulation des pucerons par les araignées ; - mobilité des araignées entre les haies et les vergers ; - habitats favorisant les araignées. On retiendra notamment que Philodromus spp et Anyphaena accentuata sont deux araignées actives en hiver et actrices de la régulation précoce du puceron cendré et que les araignées de frondaison sont complémentaires des autres auxiliaires pour la régulation du puceron cendré au printemps.
Carpocapse de la châtaigne : La confusion sexuelle est possible en bio
Sébastien CAVAIGNAC, AuteurLa confusion sexuelle permet de faire diminuer les populations d'insectes ravageurs en interrompant leur cycle de reproduction. Le principe consiste à saturer l'air d'une phéromone de synthèse similaire à la phéromone utilisée par les insectes pour la fonction d'attirance sexuelle. Cela perturbe l'insecte mâle qui se trouve alors dans l'incapacité de s'orienter vers une femelle et, de fait, le nombre d'accouplements diminue. Encore faut-il d'abord trouver la phéromone ou le cocktail de phéromones de synthèse se rapprochant le plus des phéromones naturelles utilisées par les insectes femelles. Si l'utilisation de phéromones de synthèse existe depuis de nombreuses années pour la pomme, la prune ou la vigne, l'intégration des phéromones de synthèse dans des solutions de lutte contre le carpocapse de la châtaigne est actuellement freinée par le coût de développement et d'homologation, eu égard à la taille de la filière. Or, il semblerait que la confusion sexuelle contre le carpocapse du pommier peut avoir un effet également sur le carpocapse du châtaignier. Des résultats d'essais tendent à le prouver, puisquune expérimentation en ce sens a permis de constater 10 % de fruits plus sains. Restent des difficultés techniques à lever, notamment pour la pose des pièges.
Guide technique : Conduite du Pommier pommes à couteau et pommes transfo en agriculture biologique dans le sud-ouest
Sébastien CAVAIGNAC, Auteur ; Séverine CHASTAING, Auteur ; Magali COLOMBET, Auteur ; ET AL., Auteur | AGEN CEDEX (271 Rue de Péchabout, 47 008, FRANCE) : CHAMBRE D'AGRICULTURE DE LOT-ET-GARONNE | 2017Le développement des surfaces en agriculture biologique a relancé la sélection dun matériel végétal adapté aux conditions de production en agrobiologie. Le triptyque sol/porte-greffe/variété est déterminant en bio, et ce, notamment si lon soriente vers un verger dédié à la pomme bio pour la transformation. Le porte-greffe permet de gérer en particulier la vigueur de larbre, ce qui est essentiel en bio. Compte-tenu de la fertilisation organique, il ne faudra pas un porte-greffe trop faible sauf dans des cas très spécifiques de sol poussant ou de stratégies de fertilisation très soutenues. Le choix dune variété repose sur plusieurs critères : ladaptation au marché et au mode de commercialisation choisi, le système de verger envisagé, la régularité de production, la sensibilité aux ravageurs et aux maladies et, enfin, le potentiel de conservation. Deux éléments paraissent déterminants dans la réussite de la culture du pommier en agriculture biologique : le niveau de sensibilité de la variété vis-à-vis de la tavelure et du puceron cendré. Tout au long du guide, sont présentés des tableaux de synthèse reprenant les informations issues des observations réalisées sur lantenne d'Invenio à Prayssas (47), auprès de différents organismes régionaux français, ou européens, et complétées par les observations d'arboriculteurs en AB et de techniciens spécialisés. Au sommaire : - Le matériel végétal ; - Conversion, plantation, surgreffage ; - La nutrition organique ; - L'entretien de la ligne de plantation ; - Maîtrise de la charge ; - Gestion du carpocapse et autres tordeuses ; - Gestion des pucerons ; - Ravageurs secondaires : anthonome, hoplocampe, tigre du poirier ; - Gestion des maladies cryptogamiques ; - Les maladies de conservation ; - Modèle de verger pour de la pomme dédiée à la transformation ; - Marchés et filières en AB.
Infra-dose de sucre sur pommier pour réduire les dégâts de carpocapse : Retour sur 5 années d'expérimentation en verger
Sophie-Joy ONDET, AuteurDepuis quelques années, plusieurs expérimentations sont menées concernant l'utilisation d'infra-doses de sucre pour stimuler les plantes cultivées - en arboriculture, viticulture, maraîchage et aussi grandes cultures - et ainsi pour mieux lutter contre certains bioagresseurs. Le GRAB teste notamment cette technique sur pommiers biologiques, dans le cadre de la lutte contre le carpocapse, depuis 2013. Le protocole a peu à peu pu être affiné : type(s) de sucre, doses, modalités d'application, etc. Les principaux résultats sont présentés dans cet article. La meilleure protection a été obtenue avec un mélange de fructose et de saccharose à 100 ppm chacun. Malheureusement, en cas de forte pression, la protection à base de sucre n'a pas permis de limiter les dégâts, tout comme l'utilisation du virus de la granulose. Ces essais vont se poursuivre, notamment pour mieux comprendre les interactions avec les outils de protection plus classiquement utilisés contre le carpocapse, comme contre le virus de la granulose.
Puceron cendré et carpocapse du pommier : Araignées, insectes : leur rôle dans la régulation
Frédérique ROSE, AuteurLes vergers, en tant que cultures pérennes et donc relativement stables, sont des milieux cultivés intéressants pour l'étude des relations entre ravageurs et auxiliaires. Plusieurs thèses, dont les principaux résultats sont rapportés dans cet article, se sont notamment intéressées à la régulation des populations de pucerons cendrés et de carpocapse par les araignées et insectes en vergers de pommiers non-traités. La grande diversité des espèces d'araignées se traduit par des modes de chasse variés : diurnes ou nocturnes, à courre, en errance-affût, visuels, etc. Actives dès le mois de mars, leur nombre semble toutefois insuffisant pour réguler les populations de pucerons à partir d'avril-mai. D'autres auxiliaires viennent alors prendre le relai : larves de coccinelles et de syrphes, forficules, punaises prédatrices. Concernant la prédation du carpocapse, là encore, les interventions des auxiliaires semblent se relayer, avec une consommation des ufs et larves par les insectes, et des larves néonates et des différents stades larvaires par les araignées. Par ailleurs, l'influence de haies et bandes fleuries a été étudiée en Bretagne et Normandie. Étonnamment, dans cette étude (haies jeunes), plus les arbres fruitiers sont proches d'une haie, plus on trouve de pucerons et moins on trouve d'auxiliaires. Les résultats inverses sont observés pour les arbres proches de bandes fleuries.
Rencontre Technique CTIFL-ITAB Fruits biologiques : Améliorer la durabilité des exploitations
Muriel MILLAN, Auteur ; Marie-Lisa BRACHET, AuteurLes Rencontres Techniques AB Fruits, co-organisées par le CTIFL et lITAB le 9 mars 2017, ont permis de faire le point sur les dernières connaissances scientifiques et techniques qui permettront demain de lever certains verrous au développement de la production de fruits biologiques. Les différentes interventions ont porté sur : - Évolution du marché des fruits frais en AB : production et consommation en France (Dragana Miladinovic, Interfel) ; - Typologie des consommateurs de Bio dans la cohorte NutriNet-Santé (E. Kesse-Guyot, INRA, CRESS Sorbonne Paris Cité et Bruno Taupier-Letage (ITAB)) ; - Accompagner la création d'une filière pomme pour la transformation bio en Nouvelle-Aquitaine (Séverine Chastaing, CDA 47) ; - Stratégie de fertilisation à la plantation et sur jeune verger bio (B. Gandubert/C. Coureau, CTIFL/La Morinière et M. Millan, CTIFL) ; - Lenherbement du rang comme alternative au travail du sol (Claude-Éric Parveaud, GRAB/ITAB) ; - Gestion du rang de plantation dun jeune verger de pommier en agriculture biologique (Sébastien Ballion, Cefel) ; - Travail du sol : quels outils, pour quels besoins en verger bio ? (Sébastien Cavaignac, Invenio) ; - Situation des usages en arboriculture AB : État davancement des dossiers (Bertrand Bourgouin, DGAL/SDQSPV) ; - Bilan à mi-parcours du Projet Casdar PEPS - Évaluation et optimisation des SDP dans les stratégies de protection phytosanitaire en verger de pommier (Marie-Noëlle Brisset, INRA) ; - Carpocapse, mouche du brou en verger de noyer : quelles alternatives ? (Agnès Verhaeghe, Ctifl) ; - Le campagnol provençal dans les vergers du sud-est de la France (M. Jay et J.M. Ricard, Ctifl, M. Merabet (Stagiaire)) ; - Lintensification de lagriculture biologique, conséquences sur la régulation des phytophages en vergers de pommiers (Gaëlle Marliac, VetAgro-Sup/INRA) ; - Régulation des ravageurs par les araignées dans les vergers (Jean-Michel Ricard, Ctifl).
Sival, salon du végétal spécialisé à Angers : Biocontrôle, start-up, robots...
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLédition 2017 du Sival, salon du végétal à Angers, du 17 au 19 janvier, a mis laccent sur le végétal spécialisé, avec des start-up, robots, téléguidages, et avec la présence de produits de biocontrôle et de biostimulants. Les stands liés à la bio ont connu un vrai succès. Parmi les nouvelles technologies, figurent notamment la caméra hyperspectrale Carbon Bee pour détecter les maladies de la vigne, les capteurs connectés GreenCitizen pour effectuer des mesures dans les sols, les paillages Géochanvre Dautres nouveautés ont été repérées : leffaroucheur acoustique AviTrac dAgripro Tech, des préparations de protection des plantes (piégeage, répulsifs, isolats pour venir à bout des résistances détectées au virus de la granulose ) et, pour lutter contre le botrytis des fraises et framboises, un biofongicide à base de mycélium et de spores administré en cours de floraison par des bourdons pollinisateurs.
Du sucre contre le carpo
Maude LE CORRE, AuteurDepuis 2012, le Grab teste l'application d'infradoses de sucre fructose et saccharose, inscrits sur la liste des substances de base dans des vergers de pommiers pour lutter contre le carpocapse. Trois années sur cinq, cette technique a été plus efficace que les modalités sans ce traitement ou avec utilisation du virus de la granulose. Petit à petit, ces essais ont permis d'affiner le protocole pour une efficacité la plus optimale possible : dosage, période d'application, etc. La solution de fructose ou de saccharose utilisée agirait comme un stimulateur de défenses naturelles des plantes, et doit donc être appliquée préventivement, avant l'apparition du ravageur. La poursuite des essais du Grab va permettre d'étudier la possibilité de réduire la fréquence des traitements en bio. En verger conventionnel, la Coopérative Provence Languedoc a lancé des premiers essais en 2016, et le projet Usage étudie l'utilisation de sucres sur tomates et haricots contre le nématode à galles et contre Botrytis cinerea.
Chauffer pour réduire les pertes sur châtaignes
RÉUSSIR FRUITS ET LÉGUMES, AuteurDans le cadre du projet Casdar D2Biofruits (2014-2016), des méthodes non-chimiques de désinsectisation des lots de châtaignes en post-récolte pour éliminer les larves de carpocapses et de balanins sont testées. Dans une enceinte sans oxygène, la température est augmentée pour tuer les larves sur des durées courtes (quelques dizaines de minutes). Sébastien Lurol, responsable du pôle Itinéraires techniques en commercialisation au Ctifl, explique ce procédé et fait part des points qu'il reste encore à vérifier avant d'envisager un développement industriel.
La confusion tombe du ciel
Maude LE CORRE, AuteurLa lutte contre le carpocapse de la châtaigne passe, entre autres, par la confusion sexuelle, qui est une méthode naturelle efficace. Cependant, la pulvérisation dhormones ne permet pas aujourd'hui de couvrir lensemble de la canopée des arbres. Cest pourquoi des techniciens (chambre dagriculture, Invenio) cherchent à mettre en place un système de pose de diffuseurs au sommet des châtaigniers, à laide de drones, pour couvrir le haut des arbres. Cet article explique pourquoi et comment serait mis en place ce système, en culture bio ou non. Un système darbalète a été par ailleurs mis au point par le service machinisme dInvenio, mais il est demandeur en temps de pose et donc coûteux. Cette recherche est combinée avec une étude sur dautres techniques, toutes compatibles avec lAB (BT, trichogrammes, résistance des arbres, auxiliaires).
Désinsectisation des châtaignes après récolte : Traitement thermique et atmosphère contrôlée (Méthode CATTS)
Sébastien LUROL, Auteur ; Pierre LANDRY, Auteur ; Hélène DEGUETTE, Auteur ; ET AL., AuteurLe carpocapse est un insecte ravageur pour différentes cultures fruitières, notamment en production de châtaignes. Les larves s'installent en effet dans les fruits, causant des dégâts internes sévères. Dans le cadre du projet Casdar D²Biofruits (« Développement de méthodologies d'évaluation des pertes post-récolte et étude de l'efficacité de procédés compatibles avec l'agriculture biologique pour désinfecter et désinsectiser les fruits »), une méthode de traitement physique après récolte a été mise au point. Appelée CATTS, pour Controlled Atmosphere / Temperature Treatment System, elle combine chaleur et atmosphère contrôlée : chaleur humide et absence d'oxygène dans ce cas concernant la châtaigne. Les essais à petite échelle ont permis de démontrer une mortalité totale des larves de carpocapse. Des essais à grande échelle et une évaluation du coût de la méthode et de son impact sur la qualité des fruits doivent maintenant être réalisés.
Filets sur rang ou sur parcelle ?
Maude LE CORRE, AuteurPour lutter contre le carpocapse, il est possible d'utiliser les filets Alt'Carpo. Ceux-ci sont disponibles sous deux formes. Le filet monorang forme une sorte de tunnel autour de chaque rang, tandis que le filet monoparcelle s'apparente plutôt à une cage autour du verger. Les deux systèmes sont implantés en France. Deux producteurs témoignent des raisons de leur choix : - Les filets monoparcelle pour Olivier Dutertre (SARL Brun), installés sur 30 ha de ses vergers sur Granny Smith, Pink Lady, Rosy Glow c.o.v, Jazz et Juliet en bio ; - Les filets monorang pour Michel Dublé, pour protéger ses pommes bio.
Granulose sur pommiers : Freiner les résistances
Miguel LOPEZ-FERBER, Auteur ; Myriam SIEGWART, Auteur ; Gilles LIBOUREL, AuteurEn arboriculture, dans le cadre de la lutte contre le carpocapse, des souches de virus de la granulose sont utilisées. Or, depuis 2004, des populations de carpocapse résistantes à ce virus se développent. Pour contourner cette résistance, de nouvelles souches de virus ont été sélectionnées en France et en Allemagne. Ainsi, l'alternance des souches utilisées, combinée à d'autres méthodes de lutte, est préconisée pour faire face au carpocapse.
Les oiseaux insectivores en verger
Jean-Michel RICARD, Auteur ; Michel JAY, AuteurSur 566 espèces doiseaux observables en France, 287 sont nicheuses. Dans les vergers d'Europe continentale, on peut rencontrer communément une dizaine despèces d'oiseaux nicheurs, et jusqu'à 35 espèces dans les vergers extensifs de haute tige. Le type de verger (architecture, densité, mode de culture) et son environnement conditionnent donc le cortège des espèces quil est susceptible dhéberger. Ces oiseaux ont un rôle dauxiliaires en consommant des ravageurs des cultures et représentent à cet égard une biodiversité fonctionnelle quil est utile de favoriser dans les agrosystèmes. Ce document dresse un panorama des espèces communément présentes dans les vergers, avec un accent particulier sur les mésanges qui ont fait l'objet de nombreuses études, compte-tenu de leur rôle d'auxiliaires. Il indique comment observer ces espèces et les dénombrer, et donne des conseils pour les préserver et choisir, en fonction des espèces concernées, les types daménagements et de nichoirs qui favoriseront leur présence et la façon de les installer.
Phyto-agresseur : Le sucre comme inducteur de résistance des plantes
Jérôme LE PAPE, AuteurLes travaux de Sylvie Derridj, ingénieure INRA Versailles, avaient déjà mis en évidence la possibilité d'induire une résistance de la plante à un insecte par l'application foliaire d'infra-doses de sucres solubles. Des essais conduits en laboratoire, sur la pyrale du maïs, le carpocapse du pommier/poirier, le nématode à galles sur racine de tomate et sur Botrytis cinerea, avaient encore besoin d'être validés par des expériences in situ. Pour ce faire, le projet USAGE, conduit de 2012 à 2014, a eu pour objet de valider par des expérimentations in situ et de transférer la méthode d'application. Les 4 et 5 février 2016, lors des Journées Techniques de l'ITAB, les premiers résultats concernant les essais menés en verger sur le carpocapse des pommes ont été présentés. L'article en propose une synthèse.
Pommiculture : Le carpocapse n'aime pas le sucre
Alex SICILIANO, AuteurLa lutte contre le carpocapse est une des priorités des arboriculteurs, avec des solutions limitées pour les bio. Toutefois, des recherches ont pu mettre en évidence une certaine efficacité de l'application d'infra-doses de sucres (fructose et saccharose) sur les arbres. Ceci a pour effet de stimuler les défenses naturelles de la plante. Les essais réalisés, dont certains en conditions réelles, visaient notamment à affiner les conditions optimales d'application : période et fréquence de traitement, heure de l'application... Si le fructose et le saccharose sont désormais autorisés en agriculture, conventionnelle et biologique, il reste encore aux producteurs la charge de trouver ces matières dans le commerce.
Poules : sus aux insectes !
Jérôme JULLIEN, AuteurLa poule étant un prédateur généraliste, il ne faut pas attendre d'elle qu'elle agisse uniquement dans l'intérêt du jardinier en ne mangeant que les larves et nymphes d'insectes nuisibles au jardin. Il est en revanche possible, avec une organisation pratique et quelques repères biologiques, d'optimiser son utilisation pour en faire un allié dans la lutte préventive notamment contre les nuisibles aux fruitiers. Il s'agit globalement de les parquer et de cibler les périodes d'activité larvaire des ravageurs. Pour réduire, par exemple, la population larvaire du balanin, dont le cycle complet peut durer jusqu'à 5 ans, il est utile de savoir que le moment propice au lâcher des poules se situe dès les premières chutes de noisettes, car c'est dans ce fruit que cet insecte affectionne particulièrement de pondre ses ufs. La poule sera également utile pour limiter certaines espèces au stade adulte, par exemple l'otiorhynque, ennemi des fraisiers et des framboisiers... Des professionnels ont testé avec succès, sur la base de ces principes, des lâchers de volailles dans des pépinières et dans des vignes. Un tableau présente les périodes de lâcher des poules suivant les larves à réguler au niveau du sol (balanins, carpocapses, drosophile, mouche de la cerise, etc.) et les arbres concernés (châtaignier, noisetier, pommier, poirier, cerisier, etc.).
Des pratiques pour limiter lutilisation des pesticides : Apports du programme de recherche « Pesticides »
Serge BOSSINI, Auteur ; S. BROCHOT, Auteur ; S. BROSSET, Auteur ; ET AL., AuteurDans le cadre du plan Ecophyto II, le programme « Évaluation et réduction des risques liés à l'utilisation des pesticides » a permis de conduire des recherches pour limiter l'utilisation des pesticides. Trois de ces projets de recherche sont présentés dans cet article. Le premier concernait la mise en place de filets Alt'Carpo pour lutter contre le carpocapse en vergers de pommiers. En agriculture biologique, cela a permis une réduction de 50 % de l'IFT lié aux insecticides (autorisés par le cahier des charges). Si ce résultat est similaire en agriculture conventionnelle (-60 %), l'IFT total pour ce mode de production n'a pas été significativement réduit, impacté par une augmentation de l'IFT lié aux fongicides, et ce, sans explication à ce jour. Les deux autres projets décrits concernaient deux méthodes de contrôle cultural : - avec de l'irrigation restreinte et de la taille manuelle en vergers de pêchers pour lutter contre la moniliose ; - avec l'introduction de plantes de services pour lutter contre les bioagresseurs en bananeraie.
Les bandes florales pour lutter contre le carpocapse : une approche agroécologique
L'objectif était de comparer deux mélanges d'espèces florales, l'un dit sauvage, l'autre dit cultivé, quant à leur facilité de gestion en verger commercial et à leur efficacité à favoriser la biodiversité fonctionnelle. L'expérience s'est déroulée sur deux sites (Victoriaville et Frelighsburg), où un premier semis a été effectué au printemps 2012. L'établissement des mélanges étant très faible à Victoriaville, un deuxième semis a été réalisé au printemps 2013 sur la moitié des parcelles. La floraison et l'établissement des mélanges de plantes ont été suivis, ainsi que les dégâts de carpocapses de la pomme et dans des parcelles avec bandes florales et témoins. À Victoriaville en 2013, les insectes présents dans les bandes florales ont été également capturés et identifiés. L'établissement des plantes a été inégal pour les 12 espèces de chaque mélange et entre les parcelles. Les mélanges présentaient une floraison continue tout au long de la saison, mais d'abondance variable. Sans pouvoir recommander un mélange plus que l'autre, les résultats ont permis de cibler des espèces de plantes qui présentent le plus d'intérêt, basés sur leur capacité d'établissement et leur floraison. À Victoriaville en 2012, il est constaté que les fruits des pommiers entourant le mélange sauvage comptaient moins de dommages de carpocapses et de tordeuses que ceux des autres traitements. Ce résultat est attribué à l'entretien de parasitoïdes qu'aurait favorisé ce mélange. Les bordures florales permettent également d'augmenter l'abondance, la richesse et la diversité d'insectes présents près des pommiers, selon les captures de 2013 sur ce même site.
Bio-agresseurs du châtaignier : de qui faut-il se méfier ?
ARBO BIO INFOS, AuteurLa récolte de châtaignes 2014 a été l'occasion de faire le point, avec Didier Méry, conseiller à la Chambre d'agriculture de Dordogne, sur les ravageurs et maladies les plus présents en Aquitaine. En 2014, c'est le cynips qui a causé le plus de dégâts. La seule méthode suffisamment efficace semble être la lutte biologique par l'introduction de Torymus. Le carpocapse vient en seconde position, avec jusqu'à 50 à 60 % de dégâts. La confusion sexuelle est une piste prometteuse pour limiter son impact dans les années à venir. De son côté, le balanin du châtaignier s'installe de plus en plus. Par ailleurs, le climat de 2014, avec un automne chaud et humide, a été favorable au développement de pourritures.
Le changement climatique sera favorable aux ravageurs : exemple du carpocapse
ARBO BIO INFOS, AuteurPour anticiper les effets du changement climatique en matière de dégâts dus aux insectes ravageurs, les entomologistes d'Agroscope ont collaboré avec MétéoSuisse (Office fédéral suisse de météorologie et de climatologie) pour modéliser les risques engendrés par le carpocapse, principal ravageur en arboriculture, selon plusieurs scenarii climatiques. A partir du cas du carpocapse, ils ont pu étudier également les répercussions du changement climatique sur le comportement d'autres insectes nuisibles.
Chauve qui peut
Maude LE CORRE, AuteurLes progrès de la biologie moléculaire permettent désormais d'identifier l'ADN d'une proie dans les déjections du prédateur qui l'a consommée. Une équipe de recherche européenne a voulu appliquer cette technique pour vérifier la consommation de carpocapse du pommier et de tordeuse orientale par des chauves-souris. Des tests sur des animaux captifs ont montré que l'ADN des proies est détectable sur 100 % des déjections récupérées jusqu'à deux heures après l'ingestion. Cette forte détectabilité permet d'envisager une évaluation de la prédation des chauves-souris sur le carpocapse et la tordeuses en milieu naturel par collecte de fèces sous des gîtes artificiels. Une équipe du Ctifl de Balandran (30) a donc posé une trentaine de gîtes à chauves-souris sur un réseau de parcelles de pommiers et y a collecté des crottes pendant deux ans. Les résultats montrent que ces mammifères doivent être considérés comme des auxiliaires à part entière de l'arboriculture fruitière. D'autres essais ont lieu, notamment en Espagne, avec la pipistrelle pygmée.
Diversité des modes de protections : Des conséquences sur les auxiliaires ?
Frédérique ROSE, AuteurLors du symposium Innohort de l'ISHS, organisé en juin 2015, à Avignon, Gaëlle Marliac a présenté certains résultats de sa thèse, "Intensification de l'AB : conséquences sur la régulation des phytophages en vergers de pommiers", portant sur l'impact des différentes stratégies de protection de vergers sur la présence d'auxiliaires du carpocapse. Une vingtaine de stratégies différentes ont été identifiées et regroupées en quatre catégories : - écologiquement intensive ; - technologiquement intensive ; - substitution ; - et intégrée. Si aucune différence n'est apparue en ce qui concerne les populations d'araignées, les populations de perce-oreilles sont plus nombreuses en protections écologiquement intensive et intégrée. Les taux de prédation les plus élevés ont été mesurés dans la stratégie écologiquement intensive, en lien avec la présence d'ennemis naturels, mais ce lien est complexe et il est alors difficile de conclure sur ce phénomène.