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AGROBIO 35 : 30 ans, 31 portraits
Pour célébrer ses 30 années d'existence, le groupement des agriculteurs bio d'Ille-et-Vilaine présente les portraits de ses 31 adhérents et administrateurs. C'est l'occasion de retracer le chemin parcouru, autour des personnalités et des événements qui ont participé au développement de l'AB et de sa notoriété, par des innovations techniques, par la structuration et la maîtrise des filières par les producteurs, ou encore par l'accompagnement à l'installation...
Alimentation des porcs bio : Matières premières et protéines en questions ; Alimentation des porcs bio - Témoignages
Frédéric RIPOCHE, AuteurEntre flambée des prix et difficultés dapprovisionnement, notamment en apports protéïques, comment sadaptent les éleveurs de porcs bio, dans ce contexte, dautant plus sous pression que le marché du porc bio est en baisse (- 3 % entre 2020 et 2021, selon l'Agence BIO) ? A travers les témoignages de Pascal Petit, responsable technique du groupement Bio Direct, et déleveurs naisseurs plein-air ou naisseurs-engraisseurs en bâtiments, ces articles montrent un panel de solutions et dapproches mises en uvre. Point-clé : la maîtrise des coûts de production, avec la recherche dun niveau dautonomie dau moins 50 %, ou encore loptimisation de lalimentation via le rationnement et la chasse au gaspillage. Il est aussi important de travailler sur les performances délevage : réduire le nombre de porcelets à la naissance, mais avoir des nouveau-nés plus gros ; avoir des lots homogènes danimaux ; ne pas aller chercher les derniers kilos, trop coûteux à produire Autant déléments qui réduisent la consommation daliments. Sécuriser les approvisionnements, en privilégiant le local, est aussi un point important. Mais, le contexte amène à chercher des alternatives ou/et à retravailler les formulations des aliments pour sadapter. Ainsi, par exemple, Bio Direct travaille sur lutilisation de la levure de bière, incorporée jusquà 5 % dans ses formulations. Yannick Raud du GAEC Le Lambert, éleveur naisseur-engraisseur en Vendée, a recours à lachat de bouchons de luzerne, tout en optimisant son outil de fabrication daliments à la ferme pour des rations plus précises valorisant le maïs en grain humide. Gildas Alleno, éleveur naisseur-engraisseur dans les Côtes d'Armor, préfère avoir moins de porcelets, mais des sevrés plus homogènes et de qualité. Marie Scherrier, éleveuse en plein-air, travaille à réduire la part daliments achetés en intégrant le pâturage ou en développant un projet de fabrication daliments à la ferme avec l'achat de matériel doccasion.
Allergènes, vins vegan Les alternatives aux colles animales
Arnaud FURET, AuteurLes premiers travaux sur les colles végétales ont tout dabord concerné les vins blancs et rosés. Le collage est, en effet, plus utilisé sur ces types de vins que sur les vins rouges (du fait de lélevage plus long des vins rouges). Ces travaux ont débuté dès 2012, avec larrivée du cahier des charges bio pour la vinification. Il fallait alors trouver des alternatives à la PVPP (interdite en bio) et à la caséine (soumise à létiquetage allergène) utilisées sur les vins blancs et rosés. Les colles végétales à base de protéines de pois, de pomme de terre ou de chitine fongique se sont avérées efficaces. Sur les rouges, le collage se fait toujours classiquement avec de la gélatine (très largement utilisée) ou de lovalbumine (moins utilisée car soumise à létiquetage allergène). Toutefois, la demande sociétale, tendant vers des vins végan, incite à trouver des alternatives à la gélatine. Sudvinbio, lIFV et lIOC (Institut nologique de Champagne) ont mené un projet jusquen 2022 pour trouver des colles végétales ou des colles à base de substances minérales. Cet article est accompagné du témoignage de Benjamin et Sandrine Delobel, vignerons bio en Val de Loire, qui ont très peu recours au collage, mais qui gardent en tête que les aléas climatiques extrêmes pourraient les pousser à utiliser cette technique.
Assurer la sécurité fourragère en climat sec
Orlane LEU, AuteurJean-Michel Favier, éleveur de bovins allaitants biologiques dans lHérault, dans une zone de moyenne montagne sèche (milieu volcanique), a mis en place un système délevage basé sur la valorisation de parcours naturels. Ce système lui permet de faire pâturer quasiment toute lannée, malgré des périodes de sécheresse. Il a repris l'exploitation, qui était déjà en bovins viande, en 2012. Il a changé de race pour opter pour une race plus rustique (lAubrac). Il a également été très vigilant vis-à-vis de léducation des jeunes animaux, afin quils shabituent à manger la végétation présente dans les parcours. Il engraisse 70 % de ses animaux et a changé son circuit de commercialisation, en passant de la vente en filière longue (via une coopérative) à la vente en circuits courts. Depuis 2021, il peut transformer ses produits grâce à un atelier de découpe bio collectif, monté avec lappui du Civam Empreinte. Pour sécuriser son autonomie fourragère, dans un contexte de changement climatique, il actionne principalement deux leviers : le report sur pied et des échanges foin-fumier avec des céréaliers bio basés en plaine.
Les atouts du commerce équitable pour accompagner la transition agroécologique en France : 14 filières passées à la loupe
Le commerce équitable instaure des partenariats économiques entre entreprises et groupements de producteur.rice.s visant à rééquilibrer les rapports de force et à réunir les conditions pour développer des pratiques agricoles respectueuses de la planète et des personnes. Afin denrichir cette compréhension, Commerce Équitable France a étudié les outils de pilotage de la transition agroécologique dont se sont dotés 14 groupements de producteur.rice.s engagés dans ces partenariats de commerce équitable (Biolait, Cavac, Les Compagnons Du Miel ) et a questionné lefficacité de ces outils pour une forte écologisation des pratiques agricoles. Commerce Équitable France a, en particulier, exploré deux engagements complémentaires du commerce équitable : le renforcement de la gouvernance collective des groupements de producteur.rice.s ; le partenariat économique (les acheteurs doivent, en effet, sengager sur la durée, payer un prix équitable et financer un fonds de développement).
L'avenir des fermes bio en Bourgogne-Franche-Comté
FRAB - BFC, Auteur ; BIO BOURGOGNE, Auteur ; INTERBIO FRANCHE-COMTÉ, Auteur | AUXERRE CEDEX (19 Avenue Pierre Larousse, BP 382, 89 006, FRANCE) : BIO BOURGOGNE | 2022En France, 45 % des agriculteurs seront en âge de partir à la retraite en 2026. En Bourgogne-Franche-Comté, 36 % des agriculteurs bio souhaitent transmettre leur ferme d'ici 5 ans, la majeure partie d'entre eux restant, jusqu'ici, sans pistes de repreneurs. Devant l'urgence de maintenir les fermes et la résilience des territoires, le réseau bio Bourgogne-Franche-Comté a réalisé une enquête en 2021, auprès de 164 producteurs bio, afin de connaître la situation actuelle, mais aussi de faire un premier pas vers les futurs cédants, pour sécuriser les terres en agriculture biologique. Cette enquête sera mise à jour régulièrement, afin d'affiner la vision territoriale, mais aussi de sensibiliser les personnes concernées à anticiper leur démarche de transmission.
"Avoir des vaches dociles, ça change la vie" ; "Adopter un regard différent sur l'animal"
Emeline BIGNON, AuteurSe former au comportement animal et à léducation positive : un moyen détablir des relations de confiance avec son troupeau et ainsi de gagner en qualité de travail et en sécurité. Audrey Thonnet, éleveuse en Haute-Loire, met en uvre ces principes : « Au départ, cela demande un investissement en temps pour sapproprier la démarche et la mettre en uvre concrètement [ ] mais cest un tel gain par la suite ! ». Elle travaille à instaurer une relation homme-animal de confiance, en tenant compte du comportement des bovins (ex. : gratter ses vaches avec des brosses, des gants avec picots et, ainsi, répondre à un besoin naturel de lanimal, tout en le familiarisant avec le contact et la manipulation). Cette éleveuse pratique aussi lenrichissement sensoriel du milieu avec les veaux, après la séparation avec les mères. En mettant des objets divers (cônes de chantier, ballons, bouées ) dans leurs cases, les veaux apprennent à gérer leurs émotions face à linconnu, une manière de les rendre moins peureux, une fois adultes. Résultat : des animaux plus dociles, faciles à manipuler (ex. pour la pose dun licol), doù un travail plus aisé et avec une plus grande sécurité. Dans le Cantal, Pauline Garcia est éleveuse de bovins viande et comportementaliste animal. Elle propose des formations sur l'éthologie.
Du bien-être et des animaux en BIOnne santé sur nos territoires
Charlotte DOR, Auteur ; Cécile CARCELLE, Auteur ; Cloé MONTCHER, AuteurNombre déleveurs sinvestissent dans la gestion de la santé et du bien-être de leur troupeau par le biais du recours à des pratiques de soins dites alternatives, souvent avec la volonté dêtre autonomes en la matière. Lidée nest pas de réaliser des actes vétérinaires, mais dagir au quotidien pour une meilleure immunité de son cheptel via des soins et des actions diverses. Ainsi, en 2019, selon les résultats du projet Casdar Otoveil, 65 % des éleveurs de ruminants bio français utilisaient la phyto-aromathérapie. Pourtant, le cadre législatif nest pas favorable à ces démarches, comme le montrait récemment larrêt du financement des formations sur des « soins aux animaux » non délivrées par des vétérinaires. Malgré ce contexte, des groupes déleveurs sorganisent pour travailler collectivement sur ces pratiques. Ainsi, un GIEE est en cours démergence en Haute-Loire, regroupant des éleveurs, la plupart déjà formés à lhoméopathie ou à lacupuncture par exemple, et qui veulent aller plus loin dans leur capacité à gérer le bien-être de leur troupeau. En Isère, un collectif déleveurs caprins se réunit régulièrement pour parler santé du troupeau et pratiques de prévention. En Haute-Loire, une formation a été mise en place sur lusage de la biokinésiologie, dont les grands principes sont présentés dans cet article. Autre exemple : le développement, en Isère, dateliers déleveurs pour fabriquer des produits à base de plantes à des fins de complémentation de lanimal, ateliers permettant de gérer au mieux les approvisionnements en matières premières ou encore loptimisation des recettes. Ce collectif isérois utilise aussi loutil Panse-Bêtes, développé dans le projet Otoveil, pour une approche globale de la santé du troupeau.
Bien-être en question : Du matériel pour l'améliorer
Frédéric RIPOCHE, AuteurLe respect du bien-être animal est fondamental en agriculture biologique. A l'occasion du Space, plusieurs matériels susceptibles d'y contribuer ont été présentés aux visiteurs, parmi lesquels : la niche pour veaux modulable Hybrid, l'écorneur électrique Cosmos, le manteau pour veaux de la marque Tough Covers et le grattoir pour vaches Grat'O Gratte/Dairy Scratchy. Les éleveurs ne sont pas en reste : pour les aider à porter des charges lourdes ou soulager certains mouvements, le fabricant Comau a conçu un exosquelette.
« Un cadre danalyse des nouveaux collectifs dexploitation »
Elsa EBRARD, AuteurDepuis une dizaine dannées, de nouvelles formes collectives dexploitations agricoles émergent sur le territoire français. Ce sont des fermes pouvant impliquer jusqu'à une dizaine de personnes dans la production. Dans le cadre de son doctorat, Delphine Laurant travaille sur la conception dun cadre danalyse pour ces nouvelles formes dexploitations agricoles (thèse encadrée par le CIRAD et financée par une bourse CIFRE entre lANRT et lassociation Université Domaine du Possible). Ce cadre danalyse permettra de représenter, de manière similaire, différentes formes dorganisation, afin de pouvoir les comparer et relever leurs spécificités. Lobjectif nest pas de porter un regard normatif sur ces formes collectives, mais de mieux les comprendre pour, à terme, construire des outils daccompagnement adaptés à leurs spécificités.
Le Champ des possibles : Des légumes de qualité à la portée de tous : Réflexions, avec François Sonnet, au sujet de l'auto-cueillette
Dominique PARIZEL, AuteurDans la banlieue liégeoise, en Belgique, François Sonnet s'est installé, il y a sept ans, en maraîchage bio au Champ des possibles. Il s'est inspiré du modèle de la "Community-supported agriculture", un système de production agricole soutenu par la communauté. Il s'appuie sur l'auto-cueillette : chaque membre abonné vient cueillir lui-même ce qu'il consomme. À raison d'une centaines de personnes abonnées à l'année, ce système permet d'assurer un revenu fixe à François, qui peut démarrer les productions tranquillement. À la fin de chaque saison, François et les membres de la ferme font le point sur le fonctionnement de l'exploitation, ce qui permet au maraîcher d'ajuster les productions à la demande. Soulagé du poids de la main duvre pour la récolte, François fait confiance aux abonnés et ne déplore, d'ailleurs, quasiment aucun gaspillage : les cueilleurs sont prévenus lorsqu'une production est disponible ; ils ne causent aucun vrai dégât ; l'aspect de légumes qu'il serait impossible de vendre en grande surface n'effraie personne. Les auto-cueilleurs viennent parfois avec les enfants, ce qui est une forme intéressante de sensibilisation. Pour finir, s'il n'est pas certifié bio, Le Champ des possibles n'en est pas moins soucieux de permettre aux habitants du secteur de s'auto-alimenter avec des légumes sains, sans traitements phytosanitaires...
La Charte des Bonnes Pratiques d'Élevage : histoire d'une démarche de crédibilisation des pratiques des fermes
Gwénolé LE QUINTREC, AuteurC'est en réponse au recul de la confiance des consommateurs envers l'élevage, suite à la crise de la vache folle, que des éleveurs bovins ont créé la Charte des Bonnes Pratiques d'Élevage (CBPE), en 1999. Depuis, au fil des rééditions, cette Charte a évolué pour intégrer les nouvelles réglementations liées à la traçabilité des pratiques sanitaires, les conditions dobtention des aides de la PAC, mais aussi de nouveaux thèmes (bien-être animal, durabilité sociale ) afin de répondre aux attentes sociétales. Loutil de diagnostic BoviWell, intégré à la Charte, permet, par le biais de 16 indicateurs, d'évaluer le respect du bien-être du troupeau laitier. Chez Biolait, l'adhésion à cette charte est devenue un critère de la Démarche Qualité Biolait et un pré-requis pour la signature de contrats avec le Groupement.
Circuits courts : Sur la piste du produit local
Florence HUMBERT, Auteur ; Elsa CASALEGNO, Auteur ; Marine PERIER-DULHOSTE, AuteurComme outils de valorisation des productions locales, les circuits courts bénéficient d'une image favorable auprès des consommateurs. En effet, la dimension plus durable, plus responsable et plus en lien avec la terre de ces canaux de vente attire les consommateurs à la recherche dune offre différente de celle de la grande distribution (denrées non traitées, de saison ). Face à lampleur de ce phénomène, Que Choisir propose un décryptage de ce mode de commercialisation, autour des questions suivantes : - Quest-ce quun circuit court ? ; - Est-ce un gage de qualité ? ; - Pratique ancienne ou innovation ? ; - La rencontre avec la clientèle a-t-elle lieu ? ; - Ces canaux de vente sont-ils plus chers ? ; - Est-ce conciliable avec la grande distribution ? ; - Lenvironnement est-il mieux respecté ? Pour terminer, lUFC-Que Choisir présente sa carte interactive qui permet de trouver les points de vente en circuits courts.
Comment la mention Nature & Progrès est-elle attribuée ?
Zoé EBELLA, AuteurDans cette interview, Samuel Souchay, pépiniériste en Aveyron, raconte comment s'est déroulé le processus d'obtention de la mention Nature & Progrès pour son exploitation. Il explique qu'il est, tout d'abord, devenu adhérent à l'association locale Nature & Progrès, ce qui lui a permis d'adresser, à la COMAC (Commission Mixte d'Agrément et de Contrôle) locale, sa demande d'obtention de la mention en tant que producteur. Ensuite, le producteur a fixé un rendez-vous avec les enquêteurs pour la visite de son exploitation et a préparé les documents nécessaires (déclarations, parcellaire, factures, listes de fournisseurs). Samuel explique comment s'est déroulée la visite : le producteur est questionné sur ses pratiques, la gestion des cultures, son calendrier, la liste de ses fournisseurs, les solutions qu'il met en uvre pour répondre aux différents enjeux et aux exigences du cahier des charges (biodiversité, préservation des sols, saisonnalité, etc.)... Être producteur sous mention Nature & Progrès est un engagement qui demande un investissement, tant pour le temps de l'enquête que pour remplir des tâches à l'association. Samuel, pour sa part, a été secrétaire de la COMAC, mais aussi enquêteur. Fort de sa connaissance des deux versants de l'enquête de la COMAC, Samuel témoigne d'une expérience riche en partage entre enquêteurs et enquêtés ; il fournit également des informations sur les critères qui construisent la fiabilité de la mention.
Communication sur les produits et les producteurs au sein d'un magasin de producteurs
Ce mémoire a été réalisé suite à un stage au magasin de producteurs La Paysanne Rit, dans le cadre de la licence professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement" (ABCD). Situé à Issoire (63), le magasin de producteurs La Paysanne Rit a été créé par un ensemble de producteurs locaux qui en assure la gestion. Situé au sein d'un territoire auvergnat en plein développement, avec des projets alimentaires territoriaux, ce magasin est confronté à un nombre insuffisant de clients et doit améliorer sa communication. La problématique du stage était donc la suivante : Comment communiquer sur les produits et les producteurs au sein d'un magasin de producteurs ? Tout d'abord, une étude a été réalisée auprès de consommateurs, dont certains étaient clients de La Paysanne Rit, à l'aide d'un questionnaire, afin de comprendre leurs besoins et leurs ressentis. Par la suite, plusieurs outils de communication ont été créés pour favoriser la création d'un lien entre le consommateur et les producteurs et pour améliorer la transparence sur les produits.