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Fraise : Le désherbage des fraises se verdit
Guy DUBON, AuteurLes fraisiculteurs conventionnels cherchent des alternatives pour contrôler les adventices dans leurs cultures de fraises. Deux agriculteurs bio du Lot-et-Garonne témoignent sur leur désherbage mécanique des fraises et sur loutil utilisé : motoculteur équipé de dents et de disques latéraux pour lun ; lame ajustable par hydraulique et fabriquée par un artisan pour lautre. Les coûts, avantages et inconvénients de ces deux outils sont comparés dans un tableau, ainsi que lutilisation dun rotofil et de paille de céréales. Un deuxième tableau compare le coût à lhectare dun film de paillage PE spécial fraise avec celui dun paillage biodégradable à base damidon de maïs.
Gestion du cuivre : les retours dun groupe Dephy
Marie-Noëlle CHARLES, AuteurDe 2014 à 2019, les pratiques de dix vignerons appartenant au groupe Dephy dAgrobio Gironde ont été analysées. En moyenne, la quantité de cuivre utilisée a été de 3,65 kg par hectare et par an, en 11 passages. Le rendement moyen des vignes était de 40,5 hl/ha. Les premiers traitements sont généralement réalisés avec de faibles quantités de cuivre (moins de 150 g/ha), puis la dose augmente au fur et à mesure de la saison. La plupart des vignerons de ce groupe complètent les traitements à base de cuivre et de soufre par des préparations à base de plantes ou par des terpènes dorange. Par ailleurs, selon Etienne Laveau, de la Chambre dagriculture de Gironde, ce qui est important, pour que les traitements soient efficients, cest leur bon positionnement, et non leur nombre. Les vignerons soulignent également limportance des mesures prophylactiques : épamprage précoce des pieds et des têtes, levage le plus tôt possible, contrôle de la hauteur de lenherbement en inter-rang, limitation de la vigueur de la vigne Ils ont aussi insisté sur le fait de bien connaître les stades phénologiques-clés et de savoir observer la vigne.
Un levier partiel pour le rendement
Xavier DELBECQUE, AuteurEn viticulture, le rendement dépend en partie, et en partie seulement, du type de taille choisi, mais aussi de l'ensemble de la conduite de la parcelle et des aléas qu'elle aura à subir. Ainsi, le principal critère à considérer est la vigueur de la vigne. Un encart est consacré au témoignage de Julien Cuisset, vigneron bio en Dordogne, qui a choisi la non-taille palissée pour la conduite de son vignoble.
Mener à bien ses mélanges légumineuses-céréales
Christian GLORIA, AuteurLes associations légumineuses-céréales sont reconnues pour leurs avantages agronomiques (complémentarité des espèces vis-à-vis des ressources en azote, moindre sensibilité aux bioagresseurs, meilleure gestion des adventices...) et elles sont largement utilisées en agriculture biologique et en systèmes bas intrants. Leur conduite au semis et à la récolte reste toutefois technique. Deux agriculteurs bio témoignent. Dans le Lot-et-Garonne, Hugo De Lamarlière associe féverole et blé tendre, dont une partie de la récolte est ressemée. Dans la Vienne, Damien Savoyant cultive un mélange de triticale-pois fourrager.
Noix du Périgord : « Des recettes variées, gage de notre spécificité »
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurLucette et Michel Dubreuil-Lachaud cultivent 27 ha de noyers dans le Périgord en agriculture biologique. Ils vendent leurs fruits à une coopérative ou les transforment en une large gamme de produits. Leur ferme, nommée "À la noix patiente", emploie cinq personnes à temps partiel et produit 40 tonnes de noix par an. En octobre, léquipe récolte les noix grâce à du matériel mutualisé en Cuma. Les noix sont ensuite lavées et triées à la ferme à laide dune calibreuse. Celles qui ont un diamètre supérieur à 30 mm sont destinées à la coopérative : elles sont livrées le plus tôt possible pour arriver sur le marché avant les noix importées et sont vendues entre 3 et 3,30 /kg. Les petites noix sont valorisées en huile et en une gamme de 26 gourmandises sucrées et salées. Ces produits transformés représentent une part plus importante dans le chiffre d'affaires que les 85 % de noix vendues à la coopérative. Une année moyenne, les producteurs transforment trois tonnes de petites noix mais, en 2020, avec la sécheresse, ils ont récolté huit tonnes de petites noix. Ces producteurs envisagent maintenant la transmission de leur ferme, un outil de travail maintenu efficace par les différents investissements réalisés au fil de leur carrière.
La non-mixité à Biolait : Un seul et même objectif pour tous, une variété de chemins pour l'atteindre
Benjamin AUGRAIN, Auteur ; Céline MEFFE, AuteurEn 2017, Biolait entérinait l'objectif de 100 % des fermes du réseau en 100 % bio au 1er avril 2022 (soit 5 ans pour que les fermes mettent leurs pratiques en conformité). A quelques mois de cette première échéance, Biolait dresse un premier état des lieux et présente des témoignages d'éleveurs qui ont passé le cap du 100 % bio pour rentrer dans le cadre de la règle de non-mixité : Mélanie Renard et Thomas Guerard, du GAEC du Coudray (Eure), ont arrêté l'atelier ovins viande en conventionnel pour se tourner vers la transformation du lait de brebis bio, qui vient compléter l'atelier vaches laitières, en bio depuis plus de 10 ans ; - Jean-André et Maryse Biscar, dans les Pyrénées-Atlantiques, ont arrêté d'exploiter leur 2,7 ha de vignes en conventionnel et, plutôt que de convertir le vignoble, ont agrandi leur troupeau de quelques Jersiaises.
Pays Basque : Voir ses arbres grandir
Élise VILLAIN, AuteurFabien Labrune a été orthoptiste durant onze ans, puis a choisi de se réorienter dans larboriculture. En 2017, il a passé un bac professionnel horticole par correspondance (tout en continuant à travailler). Il sest ensuite installé, en 2018, en récupérant les terres de ses parents situées dans le Pays Basque : 2 ha sur lesquels il a planté 1,2 ha de verger conduit en agriculture biologique (300 arbres). Sur le reste, il élève des oies, qui lui permettent aussi de gérer lenherbement du verger au printemps et durant lété. Il a planté six espèces différentes de fruitiers (pêches, abricots, pommes, poires, prunes et cerises) et différentes variétés, ce qui lui permet détaler la production dans le temps. Il a majoritairement implanté des variétés locales ou régionales, achetées au Conservatoire végétal dAquitaine. En attendant que les arbres produisent, il cultive également des fraises et des framboises. Selon lui, larboriculture présente un problème majeur : il ny a pas daides, les premières années (il faut sêtre installé et avoir planté des arbres pour demander la DJA). Pour linstant, il vit grâce au salaire de sa femme et a pu emprunter de largent à ses parents pour pouvoir débuter son projet.
Une préparation clé : Fabriquer sa bouse de corne en collectif
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurLa bouse de corne, dite préparation 500, est fondamentale en biodynamie. Elle a pour rôle de stimuler la vie du sol et lenracinement des plantes. Depuis une quinzaine dannées, des biodynamistes de Dordogne et du Limousin se retrouvent deux fois par an, pour réaliser cette préparation ensemble. La bouse de corne est enterrée à lautomne, après la Saint-Michel (première quinzaine doctobre). Chaque participant apporte un ingrédient, dont une centaine de litres de bouse. Cette dernière doit être fraîche et provenir danimaux en bonne santé et essentiellement nourris à lherbe. Lobtention de corne est plus délicate : à labattoir, il est plus difficile de savoir de quel animal provient la corne. Le groupe de producteurs achète donc 700 cornes de vache à une société de coutellerie, avec la garantie dune certaine qualité (non fêlées, ni ébouillantées ou lavées au karcher ). Ces cornes sont remplies de bouse à laide de cuillères et de bâtonnets (il faut laisser le moins dair possible), puis elles sont enterrées. Elles sont ensuite déterrées au printemps (avril), avant de mettre le contenu dans des pots en grès pour quil puisse finir sa maturation.
Rentabilité des vins bio en Gironde : « Repenser sa stratégie commerciale est primordial »
Frédérique ROSE, AuteurDepuis 2014, le Cerfrance Gironde mène un observatoire auprès de vignerons bio. Léchantillon est composé dune quarantaine de producteurs qui cultivent, en moyenne, une vingtaine dhectares. Ces vignerons peuvent être répartis en trois groupes selon les circuits de commercialisation quils utilisent : les vignerons qui livrent à une coopérative (une petite dizaine) ; ceux qui vendent en vrac-négoce (une douzaine) ; ceux qui commercialisent en bouteilles (une bonne vingtaine). Globalement, le cabinet de conseil et dexpertise comptable met en évidence que, même si la bio est bien valorisée (selon les marchés, le cours des vins bio peut atteindre le double de celui du vin conventionnel), elle nest pas toujours garante de meilleurs revenus. Les vignerons bio tournent, en général, autour dun SMIC. Par rapport au conventionnel, les charges en bio sont lourdes (particulièrement en main duvre) et les rendements souvent inférieurs. Les vignerons coopérateurs sen sortent globalement bien, au vu des prix payés par les caves coopératives qui couvrent bien leur coût de production. Cependant, avoir des rendements élevés reste déterminant. Les vignerons vendant en bouteilles sen sortent mieux si le prix de leurs bouteilles est dau moins 6,80 TTC. Pour les vendeurs en vrac, les marges de manuvre ne sont pas très importantes et le cours du vin bio en vrac couvre tout juste les coûts de revient.
Story® Inored (cov) : Adaptée aux vergers en deux et trois dimensions, en production PFI et en AB
Laurent ROCHE, Auteur ; Maria-Martha FERNANDEZ, Auteur ; Sandrine CODARIN, AuteurAvec un fruit rouge vif attrayant, caractérisée par ses arômes fruités, une saveur sucrée, une fermeté élevée et un bon calibre, la pomme Story® Inored (cov) présente une excellente conservation et une longue période de commercialisation. Larbre, moyennement vigoureux, est résistant aux souches communes de tavelure et est peu sensible à lalternance de production. Les études menées au centre opérationnel CTIFL de Lanxade montrent lintérêt daccroître sa densité de plantation. Par ailleurs, les arbres se conduisent parfaitement en haies fruitières en trois dimensions ou en deux dimensions (mieux adaptées à la mécanisation). Enfin, Story® Inored (cov) bénéficie de bonnes aptitudes pour la culture en agriculture biologique. Cette variété obtient une meilleure production avec des porte-greffes de vigueur moyenne, plutôt quavec des porte-greffes vigoureux. Le porte-greffe Geneva® G11 (cov) se démarque par sa bonne production et par de meilleurs calibres de fruits.
Le tournesol pop' dans nos assiettes
Chaque année, de nouveaux paysans sollicitent, pour la saison des semis, des lots de semences de tournesol population (aussi nommées semences paysannes) auprès de la Maison de la Semence Paysanne de Dordogne. Laurence Dessimoulie et Delphine Trentacosata font découvrir quatre dentre eux. Côté culinaire, cet ouvrage propose également une vingtaine de recettes permettant de valoriser la graine de tournesol, qui reste assez méconnue.
Trophées des Cuma 2021 : Les 4 Cuma lauréates
Pierre CRIADO, Auteur ; Elise COMERFORD-POUDEVIGNE, Auteur ; Pascal BORDEAU, Auteur ; ET AL., AuteurLe réseau national FNCUMA a lancé, en 2021, sa première édition des Trophées des CUMA. L'objectif est de valoriser les innovations issues de ces collectifs, selon quatre catégories : Terres, Territoires, Organisation et Métiers. Les quatre lauréats, choisis parmi 70 CUMA candidates, sont présentés dans cet article. Dans la catégorie Métiers, c'est la CUMA Haria Blanca, dans les Landes, qui s'est démarquée. Ce groupe d'une quinzaine d'agriculteurs, dont la majorité en agriculture biologique, s'est formé en 2019, avec comme objectif la transformation en farine de sa production de blé tendre d'hiver. A terme, les agriculteurs prévoient de transformer d'autres cultures. Dans la catégorie Territoires, c'est la CUMA de Castandet, elle aussi landaise, qui est lauréate. Sur son territoire, le syndicat des eaux a demandé aux agriculteurs de réduire l'usage de S-métolachlore, qui contamine fortement les eaux. La Cuma a permis aux fermes concernées de travailler sur de nouveaux itinéraires techniques et d'acheter en commun du matériel de désherbage mécanique. L'objectif d'une réduction de 50 % des herbicides a été atteint, et deux des agriculteurs réfléchissent à une conversion à l'agriculture biologique. Dans la catégorie Organisation, la Cuma de la Trézée est sortie du lot grâce à son activité "groupement d'employeurs" qui vise à répondre au manque de main d'oeuvre sur ce territoire du Loiret. Dans la catégorie Terres, le trophée a été attribué à la Cuma des Grands Trèfles, dans le Rhône. Initiée par deux agriculteurs conventionnels désireux de passer à l'agriculture biologique, la raison d'être de cette Cuma est justement de faciliter le passage à l'AB. En 2022, trois des six exploitations adhérentes sont converties. Leur projet passe par la diversification des assolements, afin de répondre à la demande (lentille, pois chiche, sarrasin...) ; la mise en commun d'une partie des assolements ; ou encore l'investissement dans des formations agronomiques.
Vegetal Signals : la vigne sous écoute
Xavier DELBECQUE, AuteurInstallée en région bordelaise, la société Vegetal Signals propose aux viticulteurs un système innovant de capteurs qui, installés sur la plante et via les ondes électriques émises par celle-ci, permettent d'obtenir des informations sur son état hydrique, et donc sur un potentiel stress, ou encore sur ses réactions immunitaires face au mildiou. L'objectif : permettre aux viticulteurs d'être plus réactifs et d'optimiser leurs interventions dans les vignes.
Les 4 saisons du Jardin bio - Hors-série n°21 : Objectif autonomie : Des récoltes toute l'année
Marie ARNOULD, Auteur ; Ingrid VAN HOUDENHOVE, Auteur ; Véronique BUTHOD, Auteur ; ET AL., Auteur | MENS (Domaine de Raud, 38 710, FRANCE) : ÉDITIONS TERRE VIVANTE | 2020Dans ce Hors-série des 4 Saisons du Jardin bio, de nombreux jardiniers expliquent comment ils arrivent à être presque autonomes en fruits et légumes et partagent leurs conseils et recettes. Ils illustrent une tendance qui s'affirme, d'un retour vers le jardin nourricier, vecteur de "mieux manger". Parmi les nombreux articles, des portraits de jardiniers : - Cultiver et récolter toute l'année (Yolande Letur, dans le Jura, cultive 300 m2 à 700 mètres d'altitude, dans un esprit d'ouverture, de partage et d'astuces pour une autonomie maximale) ; - Le jardin nourricier d'Annette et André (anciens éleveurs et maraîchers en bio depuis les années 1980, Annette et André, aujourd'hui à la retraite, mettent à profit leur expérience dans leur potager (59), sans se lasser d'apprendre et de partager avec les autres) ; - La fierté de Michèle (au sud des Landes, sur un terrain de 1800 m2, Michèle Guingant s'est d'abord intéressée aux fleurs, mais aujourd'hui, à 72 ans, elle est en train de relever son défi, en étant autonome à 99 % pour les légumes...) ; - Les buttes d'Olivier (en Normandie, Olivier Diot, ancien cadre, passionné de nature, s'est lancé pleinement dans le jardinage et a créé un parc botanique de 7 ha). Des articles sont consacrés à des conseils pratiques pour : planifier ses cultures, choisir des variétés précoces et hâtives, échelonner ses récoltes avec un calendrier des semis, des récoltes et des plantations ; cultiver sous serre (serre en verre, serre Walipini, tunnel mobile) ; produire ses semences et cultiver ses ressources au jardin (fiches pratiques pour faire ses graines et fabriquer soi-même terreau, paillis, tuteurs ) ; conserver ses légumes et ses fruits : des recettes et des astuces pour faire durer et transformer ses récoltes (lactofermentation, stérilisation, déshydratation ).
Lagriculteur à rebours
Elise COMERFORD-POUDEVIGNE, AuteurFelix Noblia est un éleveur installé dans le Pays Basque. Initialement, il ne souhaitait pas reprendre la ferme familiale. Il a néanmoins envisagé cette possibilité à la fin de ses études afin de pouvoir rester auprès de ses proches et jouer de la musique. En 2008, il reprend lexploitation de son oncle. Il a alors 170 000 demprunts et doit payer 29 000 dannuités. Il comprend très vite que, sil ne change pas son système de production, il ne va pas pouvoir sen sortir dun point de vue financier. En quatre ans, il effectue de multiples changements : il implante des couverts végétaux, arrête de produire du maïs, ne travaille plus ses sols en passant en TCS, met en place un pâturage tournant, optimise certaines complémentarités cultures/élevage, change de race de vaches (pour des Angus) et commercialise en circuits courts. Les comptes de lexploitation repassent alors au vert. Tous ces changements ne sont pas pour autant faciles à accepter pour son oncle qui avait gagné sa vie et bâti lexploitation sur lancien système. En 2017, Félix Noblia présente son dossier aux Trophées de lAgroécologie 2016/2017 et en sort lauréat. Suite à ce succès, il décide de relever un autre défi : convertir son exploitation en bio. Parallèlement, il devient un YouTuber de lagroécologie pour communiquer sur ce quil fait. Actuellement, il consacre deux jours par semaine à la communication.