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EURE |
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« Lasperge ? Un légume vivace idéal ! »
Ingrid VAN HOUDENHOVE, AuteurOlivier Diot, jardinier à Plasnes (27), cultive des asperges vertes et blanches depuis 10 ans. Il les cultive dans des bacs, en contact avec le sol, dans lesquels il crée une terre drainante (sable, terreau bio...). La culture d'asperges, productive, ne présente pas de difficultés particulières dans l'Eure (les asperges n'ont pas de ravageurs), mais il faut compter quelques années pour obtenir une vraie production. Dans cet article, Olivier Diot partage ses techniques de culture.
Dossier : Le pâturage
Nathalie DELAGNES, Auteur ; ÉQUIPE DE CONSEILLERS TECHNIQUES BIOLAIT, Auteur ; Erwan LE ROUX, Auteur ; ET AL., AuteurL'herbe, et notamment le pâturage, est une des clés de voûte de l'élevage de bovins biologiques. Dans ce dossier, réalisé après un été 2022 sec et chaud partout en France, des conseillers, des experts techniques et des agriculteurs partagent leurs expériences autour de la gestion du pâturage en bio, et ce, à différents stades de vie des bovins. Bien qu'étant une pratique ancestrale, le pâturage n'en requiert pas moins une certaine technicité, et il ne cesse d'être testé et évalué. Sont ainsi abordées différentes thématiques et techniques : les principes de base à respecter, les différentes techniques (libre, au fil, topping...), l'aménagement du parcellaire (sur le GAEC du Coteau de l'Aber, dans le Finistère), le pâturage tournant et ses variantes (dynamique ou simplifié), les points de vigilance quant à la couverture des besoins alimentaires et à la gestion des risques sanitaires, la gestion du parasitisme lors de la mise à l'herbe des génisses (chez Jean Raynal, éleveur dans le Doubs), le pâturage des veaux dès le plus jeune âge (sur la station expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, et chez Mathias Ploteau et Noémie Richard, en Loire-Atlantique), la complémentation de la ration avec des feuillages d'arbres (chez Joël Clavel, éleveur en Haute-Loire), le technopâturage (sur la SCEA de la Ferme du Parc dans l'Aube, chez Emmanuel Desbois en Loire-Atlantique et sur le GAEC de la Renardière dans la Manche), l'élevage de bufs croisés à l'herbe en complément d'un système laitier (chez Stéphane Mancel dans la Manche), le pâturage des vaches taries (au GAEC les Prés de Trégréhen dans le Morbihan), le pâturage régénératif pour les taries et les génisses (chez Jean-Marc Huet, en Sarthe), le pâturage toute l'année (sur l'EARL du Grand Molard, dans le Rhône), et le co-pâturage, pâturage de plusieurs espèces d'herbivores (au GAEC du Coudray, dans l'Eure).
Pommes à cidre : Fertilisation, enherbement et bioagresseurs à létude ; Pommes à cidre : traiter en curatif : "Je compte les degrés heures pour la tavelure" ; UV-C, SDP, plantes de service... : Stimuler l'immunité pour ne pas traiter
Marion COISNE, AuteurLe premier de ces trois articles dresse un état des lieux des essais menés en pommes à cidre par la Chambre dagriculture de Normandie (pilotage de la fertilisation, enherbement en jeunes vergers et gestion des ravageurs et de la tavelure ). Dans un autre article, sont présentés des éléments sur le projet CAP Zéro phyto. Ce projet, lancé en 2021, étudie laction de différents leviers (seuls ou en combinaison) pour stimuler limmunité des plantes, et notamment des pommiers : flashes UV-C, nutrition azotée, SDP (Stimulateurs de Défense des Plantes), plantes de service, biocontrôle, résistance génétique Par ailleurs, Thomas Courtoux et Marie Bourut, qui conduisent, dans l'Eure, un verger cidricole bio depuis 2009, partagent leur expérience sur la gestion de la tavelure, de lenherbement et des insectes (hoplocampes et anthonomes ).
Vers l'autonomie protéique en élevages de ruminants
Jérôme PAVIE, Auteur ; Benoît ROUILLE, Auteur ; Marie-Catherine LECLERC, Auteur ; ET AL., AuteurDans un contexte de crise, les enjeux de souveraineté alimentaire se sont amplifiés, notamment pour de nombreux élevages français, très dépendants des concentrés protéiques importés (soja américain). Ce dossier technique, réalisé dans le cadre du projet Cap Protéines, propose une synthèse des connaissances permettant d'accompagner la réflexion autour de l'autonomie protéique en élevages de ruminants. La première partie traite de l'état du marché des ressources protéiques, en France, en Europe et dans le monde, et de la consommation des différentes ressources pour chaque type d'élevage français. La seconde partie présente des leviers techniques pour gagner en autonomie protéique, comme la valorisation de la ressource fourragère par le pâturage, l'optimisation des rations, ou encore l'introduction de mélanges céréales-protéagineux pour les concentrés... Des présentations de fermes, dont certaines en bio, décrivent des solutions techniques mises en uvre (partie 3). Des outils de conseil sont également présentés. La dernière partie met en avant le cercle vertueux de l'autonomie protéique, qui va de pair avec de meilleures performances environnementales et des résultats économiques plus stables.
Aides à la bio de Eau de Paris : Un dispositif pionnier de PSE
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurUne première en France : Eau de Paris, avec le soutien de lAgence de lEau Seine-Normandie, lance un dispositif de paiement pour services environnementaux (PSE) en lien avec les agriculteurs. Lobjectif est double : améliorer la qualité des eaux souterraines et limiter, à terme, les traitements de potabilisation. Ce nouveau dispositif fait suite à différentes actions menées, depuis 2007, par Eau de Paris, notamment via des mesures daides agro-environnementales (accompagnements techniques, appuis financiers, développement de filières durables ). Mais, après une forte mobilisation, certains agriculteurs se sont désengagés à partir de 2015 (lourdeurs administratives, retards de paiements ). Eau de Paris a alors décidé de développer son propre dispositif de paiement. Après un travail avec le ministère de lAgriculture pour développer un régime daide et une soumission à la Commission européenne, celle-ci a accordé le droit à Eau de Paris de verser ses propres aides. Le dispositif, basé sur des PSE, bénéficie ainsi de 47 millions deuros sur 12 ans. En un an, 49 fermes se sont déjà engagées (soit 8 200 ha), dont 28 fermes bio. Le montant des aides, pour les fermes bio, varie selon la production, la dynamique du territoire et le nombre dannées de conversion.
Cultiver l'or végétal
Sandra LEFRANÇOIS, AuteurÉpice la plus chère au monde, le safran (Crocus sativa) a été cultivé en France pendant des siècles, jusqu'à ce que sa culture disparaisse vers la fin du 19ème siècle. Elle a, depuis, été relancée, et il est aussi possible de cultiver le safran dans son jardin, un peu partout en France, jusqu'à 1200 m d'altitude. Planté en été, le safran fleurit en septembre-octobre dès la chute des températures nocturnes. Autre singularité, le safran est stérile et ne se reproduit que par multiplication. Pour bien le cultiver, il est nécessaire de lui épargner les sols à l'humidité stagnante, soit en ajoutant du sable lors de la plantation, soit en le cultivant sur des planches surélevées. La récolte de la fleur de safran doit se faire le jour-même de son épanouissement. L'émondage des pistils se pratique ensuite manuellement avec de petits ciseaux. Cette opération délicate et non mécanisable contribue au prix de vente du safran. Myriam Duteil, safranière bio dans l'Eure, produit 1 kg de safran bio (200 000 fleurs) par an, sur 1,5 ha. Elle partage ses conseils de culture et ses préconisations pour vivre de cette production.
Framboise : Ils misent sur la transformation
Laetitia BREMONT, AuteurJean-Baptiste Prévost et Véronique Thibout gèrent la SCEA du Framboisier, située au centre du département de lEure. Ils cultivent 18 ha de framboisiers de plein champ. Les fruits sont récoltés mécaniquement, surgelés, puis transformés sur place. Ces deux agriculteurs sont en pleine conversion vers lagriculture biologique.
La non-mixité à Biolait : Un seul et même objectif pour tous, une variété de chemins pour l'atteindre
Benjamin AUGRAIN, Auteur ; Céline MEFFE, AuteurEn 2017, Biolait entérinait l'objectif de 100 % des fermes du réseau en 100 % bio au 1er avril 2022 (soit 5 ans pour que les fermes mettent leurs pratiques en conformité). A quelques mois de cette première échéance, Biolait dresse un premier état des lieux et présente des témoignages d'éleveurs qui ont passé le cap du 100 % bio pour rentrer dans le cadre de la règle de non-mixité : Mélanie Renard et Thomas Guerard, du GAEC du Coudray (Eure), ont arrêté l'atelier ovins viande en conventionnel pour se tourner vers la transformation du lait de brebis bio, qui vient compléter l'atelier vaches laitières, en bio depuis plus de 10 ans ; - Jean-André et Maryse Biscar, dans les Pyrénées-Atlantiques, ont arrêté d'exploiter leur 2,7 ha de vignes en conventionnel et, plutôt que de convertir le vignoble, ont agrandi leur troupeau de quelques Jersiaises.
Ecimeuse : L'outil de la dernière chance ?
Sarah CHOUPAULT, AuteurLe principe des écimeuses est de sectionner la partie supérieure des adventices pour empêcher la production des graines et leur propagation dans les cultures. Peu répandues jusque récemment, elles commencent à se multiplier, et de nouveaux modèles font leur apparition avec autant de particularités techniques. Les mécanismes sont variés et de plus en plus aboutis. Considérée comme le dernier recours lorsque les mesures de désherbage ont été inefficaces, l'utilisation d'une écimeuse semble remplir l'objectif, mais à quelles conditions et avec quelles conséquences ? Cet article passe en revue les intérêts et les limites de l'utilisation de ce matériel, notamment avec le témoignage d'Anne-Marie Guinamant, polycultrice sur 103 ha à Carnoët (29), et avec celui de Claude Vassart et de Pascal Zoutard, polyculteurs en bio depuis plus de 20 ans, dans l'Eure. Ils expliquent comment ils ont choisi leur écimeuse et comment ils s'en servent.
Serein grâce à Terre de Liens
Sikko CAZEMIER, AuteurDe sa première installation à la transmission de sa ferme, le foncier aura été un élément central dans la carrière déleveur laitier biologique de Sikko Cazemier. Il sétait tout dabord installé, aux Pays-Bas, en 1980. En 1987, sa ferme allait être avalée par la ville voisine et il na pas eu dautre choix que de partir. Comme les fermes aux Pays-Bas étaient hors de prix, il est venu sinstaller en 1988 en France, dans lEure, sur 47 ha, dont deux hectares en propriété (le corps de ferme). Petit à petit, il a augmenté sa SAU pour atteindre 83 ha et il est passé en bio en 1994. En 2019, deux propriétaires lont informé quils souhaitaient vendre (lun 26 ha et lautre 7,2 ha). Sikko Cazemier nétait alors pas en mesure de financer cet achat et il était très inquiet quant à lavenir de sa ferme. Il sest alors tourné vers Terre de Liens qui a acheté les terres en question, ainsi que 18 ha de prairies qui jouxtent la ferme (terres exploitées par un agriculteur bio en pré-retraite). Son rapprochement avec Terre de Liens lui a permis dapporter une stabilité et une certaine sécurité foncière. Ceci rend également Sikko Cazemier plus serein pour la transmission de sa ferme.
Amap, du lien dans les paniers
Elsa JIROU, Auteur ; Thibault DUPONT, AuteurElsa Jirou et Thibault Dupont ont quitté Paris et le journalisme pour créer une microferme en maraîchage biologique dans l'Eure. Dans cet article, ils racontent comment ils ont aussi créé l'Amap Les Gobettes, grâce à laquelle ils commercialisent leurs productions. Expliquer les principes clés du fonctionnement d'une Amap, sensibiliser, rassurer... la confiance et le soutien des adhérents ont beaucoup compté dans l'aventure. Après une première année d'existence, les retours des adhérents sont positifs. Elsa et Thibault sont également fiers d'avoir créé, grâce à cette Amap, une émulation dans le village autour de leurs légumes.
Un an, l'heure du bilan
Elsa JIROU, Auteur ; Thibault DUPONT, AuteurC'est l'heure du bilan pour Elsa Jirou et Thibault Dupont, ces deux jeunes anciens journalistes parisiens qui ont posé leurs valises dans l'Eure pour développer une microferme en maraîchage bio. Partis de zéro et sans connaître grand chose au maraîchage, ils partagent, dans cet article, leur analyse de cette première année, leurs réussites et leurs échecs. Globalement, Elsa et Thibault tirent un bilan positif de leur expérience. Véritable projet de vie pour tous les deux, ils n'en oublient pas l'aspect économique et continuent à chercher l'équilibre financier. En matière de cultures, ils peuvent s'enorgueillir de belles réussites, comme les carottes sans aucun travail du sol, les céleris-raves sur paille ou les courges repiquées sur bâches. Moins gagnants avec les aubergines et les melons, ils souhaitent cependant continuer leurs expérimentations, sans se décourager, et en affinant petit à petit la planification et l'organisation de leur travail.
Brocoli et Cie
Xavier MATHIAS, AuteurDes formes hybrides de brocolis sont apparues depuis une vingtaine d'années. Ce sont en fait des choux-fleurs dont l'inflorescence est verte. Les "vrais" brocolis sont des variétés populations anciennes, reconnaissables à leur tête principale nettement moins hypertrophiée et à l'abondance de leurs jets latéraux. Le brocoli (Brassica oleracea var. italica), chou venu d'Italie au XVIème siècle, se caractérise par le grossissement et l'épaississement anormal des axes, des bouquets floraux et des branches. Ces formes originales, à multiples jets latéraux, souvent plus faciles à cultiver et moins exigeantes en arrosage, ont quasiment disparu. La plupart des brocolis cultivés aujourd'hui sont de type calabrais. Les variétés "A jets verts calabrais" et "Nine stars" sont présentées. Semés en pépinière courant mai, les brocolis sont mis en terre au jardin en été. Ses principaux ennemis sont les cécidomyies, petits moucherons qui s'en prennent au cur des choux au stade de plants, les altises, les chenilles et les pucerons... Des conseils sont fournis par Edouard Stalin, maraîcher bio dans l'Eure, qui a choisi de cultiver 2 sélections traditionnelles à jets, le "Calinaro" et le "Violet du Cap", également présentées dans l'article.
Coopérative Biocer : Un nouvel outil pour valoriser les grains
Annie RIGAULT, AuteurBiocer, coopérative de céréales biologiques, comptait 230 adhérents en 2018. En cinq ans, les volumes collectés par Biocer ont augmenté de 50 %. Afin de répondre à lessor de la bio, Biocer a créé une nouvelle filiale, Normandie Grains Bio, avec lobjectif daugmenter les capacités de stockage et de structurer la filière. Cette filiale est une création partenariale, elle rassemble trois autres coopératives bio (Cocebi, Corab et Probiolor) et une coopérative conventionnelle (Natup). Les financeurs sont privés (Esfin Gestion, Défi Bio) et publics (Fonds Avenir bio de lAgence BIO et Agence de leau Seine-Normandie). Biocer a porté ses valeurs au travers dune stratégie dinvestissement attentive aux enjeux économiques, à lindépendance financière, au caractère humain, équitable et durable des projets, tout en maintenant les valeurs coopératives et participatives. Si ce projet de nouvel outil de stockage et de triage a pu voir le jour, cest dabord grâce aux adhérents, qui ont réuni en quelques jours plus de 25 % du capital social, indispensable au lancement. Cet équipement, prévu pour être opérationnel à la fin de lété 2019, possède la particularité de regrouper une structure de stockage évolutive, un trieur optique, et une ligne de conditionnement et densachage. En phase de concrétisation, la structure pourrait bientôt accueillir un atelier de meunerie.
Eure : Des préparations naturelles appliquées en grandes cultures
Paul BERTIAUX, AuteurInstallé depuis 1988 dans le sud de lEure, Thierry Lainé est céréalier sur 320 ha avec son fils. Il sest petit à petit tourné vers le sans-labour, le semis direct et les couverts végétaux. Actuellement, son objectif est le « zéro intrant chimique ». Il souhaite notamment ne pas être dépendant du glyphosate tout en travaillant en agriculture de conservation. Pour limiter les adventices, il utilise un système de récupération des menues pailles et des couverts végétaux spécifiques. Une réflexion autour de lenrichissement et de la préservation de ses sols la également poussé à sintéresser aux PNPP (Préparations Naturelles Peu Préoccupantes). Il y a six ans, suite à une formation sur lutilisation de ces préparations, Thierry a décidé dutiliser un mélange à base de prêle, de mélasse et de ferments de céréales pour enrober ses semences plutôt que davoir recours à des traitements classiques. A lautomne et au printemps, il utilise un mélange dortie, de prêle, décorce de saule, de lait et de mélasse sur ses céréales afin de les renforcer et de limiter le développement de maladies cryptogamiques telles que loïdium et la septoriose. Il emploie aussi une préparation à base dail qui semble montrer de bons résultats contre les méligèthes sur les colzas.