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Colloque Changements climatiques à Blois : Comment s'adapter aux aléas du climat ? ; Évolution du climat : Ajuster les conseils sur le terrain
Jean-Martial POUPEAU, AuteurUne centaine de personnes étaient présentes au colloque organisé par Bio Centre, en février 2023, sur les changements climatiques en grandes cultures bio, sur leurs impacts et sur les adaptations et atténuations possibles. Le premier levier agricole est d'avoir un sol qui fonctionne bien, notamment au niveau de sa capacité de rétention deau. Outre la limitation des labours, la généralisation des couverts est un autre levier important. Lagroforesterie est également un moyen de sadapter. François Marchand, céréalier bio en Meuse depuis 2013 sur 172 ha, pratique lintensification végétale avec le trèfle violet et recourt le moins possible à la charrue pour augmenter la teneur en matière organique de ses sols. Cette technique lui permet de capitaliser non seulement lazote et la potasse, mais aussi la biomasse microbienne du sol et de gagner ainsi en porosité pour une meilleure infiltration de leau. Il apporte également du bois broyé. Depuis quelques années, il est amené à semer son trèfle beaucoup plus tôt. Victor Fouchault, en système céréalier-ovin plein air intégral dans le Loir-et-Cher, mise son système sur limplantation dune prairie de 2 ans après 3 années de céréales. Il pratique également le non labour et il note que la structure et la portance de son sol se sont améliorées. Francis Gitton, céréalier bio dans le Cher, pratique également le non labour et implante le blé dans un couvert permanent de luzerne ou de lotier pour garder le sol couvert le plus longtemps possible. Par ailleurs, selon Olivier Chaloche, céréalier bio dans le Loiret, pour réussir un couvert, il faut vraiment le considérer comme une culture à part entière. Eudes Aarnink, d'Isara Conseil, préconise de mélanger les espèces pour les couverts et de ne pas trop les idéaliser non plus. Avec le réchauffement climatique et les bouleversements qui vont de pair, les conseillers sont, eux aussi, amenés à revoir leurs préconisations : test de nouvelles cultures, avancée des dates de semis et de récolte, mise en place de nouvelles variétés, proposition de plusieurs itinéraires techniques avec plusieurs options selon les scénarii météorologiques, panachage des dates de semis pour limiter les risques, anticipation des façons culturales
Dossier : Lagriculture biologique de conservation des sols : Allons vers des systèmes grandes cultures autonomes !
Julie GALL, Auteur ; Yoan MICHAUD, Auteur ; Aurélie PARANT-SONGY, AuteurLAgriculture Biologique de Conservation (ABC) met la fertilité du sol au centre du système et vise une réduction des travaux entre le semis et la récolte (réduction du travail du sol, du désherbage ). Ceci peut se faire grâce à lintensification végétale et à la redéfinition des successions de cultures. Le groupe technique ABC du Grand Est se penche également sur des itinéraires particuliers : couverts permanents, destruction sans labour, utilisation dhoméopathie ou de biodynamie pour stimuler les cultures ou, au contraire, ralentir les couverts Les 25 et 26 janvier 2023, ont eu lieu les 4èmes rencontres nationales de lABC, dans la Meuse. Ce dossier permet de revenir sur certaines thématiques abordées. Ainsi, pour réussir en ABC, il est nécessaire de mieux connaître les plantes afin de choisir les bonnes associations. Les travaux de Vladimir Goutiers (INRAE de Toulouse) sur la construction de loutil daide à la décision CAPFLOR ont été exposés, ainsi que les travaux des Décompactés de lABC (réseau dobservations de couverts). Deux agriculteurs ont également témoigné. François Marchand, qui a vu la matière organique de ses parcelles se réduire de moitié en 30 ans, pratique maintenant lABC sur une partie de sa ferme pour maximiser lautofertilité des sols. Pour cela, il a implanté un maximum de trèfle blanc sous couvert de céréales au printemps (avec restitution au sol à 18 mois par un mulchage de surface). La dernière coupe de fourrages est assurée par des moutons en transhumance : « le broute-crotte ». Stéphane Brodeur, agriculteur bio en grandes cultures (08), prône aussi lautofertilité. Pour y arriver, il réduit le travail du sol, en pratiquant des semis sous couvert ou des associations de cultures avec des légumineuses. Il met aussi en place lagroforesterie et utilise la biodynamie. Ses couverts sont très diversifiés. Son principal levier est lintensification végétale.
Grand-Est : Succès des 5es Rencontres nationales de lABC
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLes 5èmes Rencontres nationales de lABC (agriculture biologique de conservation des sols) se sont tenues, les 25 et 26 janvier 2023, dans la Meuse. Elles ont réuni plus de 200 personnes (agriculteurs, conseillers et techniciens). Elles étaient organisées de la manière suivante : la première journée était consacrée à des exposés dexperts et à des témoignages, puis la seconde journée a été dédiée à des échanges, par petits groupes, sur des pratiques innovantes. Lobjectif étant dapporter des éléments pour mieux comprendre les itinéraires techniques pratiqués en ABC. Cette pratique repose sur une intensification végétale visant à réduire au maximum le travail du sol et à gagner en fertilité du sol. Si larrêt total du travail du sol reste une utopie en bio, des expérimentations sont menées pour réduire la fréquence et la profondeur (10-15 cm) du travail du sol. LABC répond à différents enjeux : augmenter linfiltration de leau dans les sols, favoriser la biodiversité, accroître le stockage de carbone Lexemple de François Marchand, producteur en bio depuis 2013 sur 172 ha de grandes cultures, est présenté. Il cherche à réduire, voire à arrêter les apports dengrais organiques en implantant du trèfle sous couvert. Ce dernier reste 18 mois en tête de rotation, durant lesquels il est fauché pour recharger le sol en matière organique.
Rencontre avec Julien Baccus, éleveur bio de caprins et fromager à Migneville (54)
Julia SICARD, AuteurNathalie et Julien Baccus sont éleveurs de chèvres bio, à Migneville (54). Nathalie s'est installée, en 2017, après une formation agricole, sur la ferme des grands-parents de Julien, son mari, qui l'a rejointe sur lexploitation en 2019. À l'époque, Nathalie ne disposait que du bâtiment d'élevage, les 80 ha de terres agricoles ayant été promis à une autre ferme locale. Alors sans pâturage pour les chèvres, elle s'était orientée vers l'élevage en bâtiment (et donc en conventionnel), avec transformation et vente directe. Après une année d'activité, les 80 ha ont finalement été cédés à l'éleveuse, ce qui lui a permis de passer en bio et de devenir autonome en fourrages. Dans un souci de bien-être animal, le couple déleveurs a récemment démarré la lactation longue sur une partie des chèvres : cette pratique permet de limiter la fatigue engendrée par les mises-bas et davoir moins de chevreaux à commercialiser. Ils ont également investi dans le séchage du foin en grange, ce qui leur permet d'avoir un fourrage de meilleure qualité et de diminuer la consommation de céréales par les chèvres. Un encart présente le marché bio, créé à linitiative de citoyens et porté par Bio en Grand Est et par des producteurs, et dans lequel Nathalie et Julien sont impliqués.
Valoriser des produits de qualité : au cur des priorités de la ferme de Romé
Maxime LEQUEST, AuteurStéphane, Clémentine et Charly Naude sont associés sur la ferme de Romé, une exploitation laitière située en Lorraine et créée en 1977. Ils produisent 450 000 L de lait certifié « Agriculture Biologique » et « Lait de foin » (cest-à-dire sans aliment fermenté dans lalimentation des vaches laitières). Leur ferme repose sur une SAU de 190 ha, dont 170 ha pour le pâturage et la fauche, 10 ha de maraîchage et 10 ha de céréales. Pour produire du foin de qualité, les associés ont investi dans un séchoir en grange. Le « Lait de foin » est approprié à la transformation en fromages de garde, et donc bien valorisé (contrat à 550 /1000 L), ce qui permet à la ferme de moins subir la volatilité du prix du lait bio de ces dernières années. Par ailleurs, Stéphane, Clémentine et Charly Naude ne veulent pas être dépendants dun seul collecteur. Ils ont déjà mis en place un contrat avec une petite laiterie qui transforme leur lait et réfléchissent à de nouveaux contrats avec d'autres laiteries. Ils ont investi dans un camion doccasion, disposant dun tank à lait à lintérieur, afin de pouvoir livrer eux-mêmes leur lait. Ils vendent également en direct (notamment les produits de latelier maraîchage), au travers de plusieurs circuits de commercialisation : un magasin de vente des produits de la ferme dans le bourg de leur village, le réseau « Les fermes vertes » (reposant sur 8 fermes de Meurthe-et-Moselle), des AMAP et des magasins de producteurs à Nancy, le collectif « Paysans bio lorrains », ainsi que par le biais d'un projet collectif de transformation et de cave daffinage (avec cinq autres fermes).
Agriculture bio de conservation : « Nous sommes aux balbutiements de lABC »
Gilles HARDY, AuteurLagriculture biologique (AB) et lagriculture de conservation des sols (ACS) ont pour point commun de vouloir favoriser la fertilité des sols, notamment en développant lactivité biologique des sols. Néanmoins, les moyens utilisés pour contrôler les adventices sont radicalement différents : lun a recours à des herbicides pour réduire le travail du sol (ACS), tandis que lautre repose sur le travail du sol (AB). Lagriculture biologique de conservation (ABC) tente dallier ces deux concepts bien distincts : réduction du temps du travail du sol et cahier des charges de l'AB. En France, lABC est pratiquée par une centaine de pionniers. Matthieu Archambeaud, président dIcosystème, une société de conseil spécialisée dans les agricultures alternatives, est interviewé sur lABC : Peut-on la pratiquer sur tout type de sol ? Quel type de matériel faut-il ? Quel est lavenir de lABC ? etc. Un encart rapporte également le témoignage de François Marchand, un producteur bio basé dans la Meuse qui pratique lABC et pour qui « La clé réside dans lagronomie et les plantes ».
Agriculture Biologique de Conservation : Débuter & progresser en ABC en Pays de la Loire
Julien BOURIGA, Auteur ; Adrien LISEE, Auteur ; Thomas QUEUNIET, Auteur ; ET AL., Auteur | ANGERS CEDEX 02 (Pôle Régional Bio, 9 Rue André Brouard - CS 70510, 49 105, FRANCE) : CAB PAYS DE LA LOIRE | 2022Ce document, édité par la CAB Pays de la Loire, a pour objectif de regrouper les informations partagées par les participant·es aux Rencontres nationales de l'agriculture biologique de conservation (ABC), qui se sont tenues les 14 et 15 février 2022, à Laval (53). Il constitue une première base pour débuter et progresser en ABC. La première partie du document propose une définition de l'ABC et présente le déroulé des Rencontres nationales de l'ABC 2022. La deuxième partie fait la synthèse des échanges, entre conférenciers, agriculteurs et groupes d'échanges, autour de leurs pratiques en ABC et des perspectives de développement. La troisième partie de ce document retranscrit les conseils techniques proposés en ateliers, par les agriculteurs, suite à l'exposition d'un cas particulier.
L'agriculture biologique s'engage pour le climat : Tour de France des pratiques innovantes pour l'adaptation des paysan·nes bio : Tome 3
Christophe COTTEREAU, Auteur ; Sylvie CORPART, Auteur ; Johanna MANTEAU, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022Après deux recueils de témoignages d'agriculteurs et d'agricultrices biologiques orientés vers l'atténuation du changement climatique, la FNAB met à l'honneur, dans cette troisième édition, des hommes et des femmes qui s'adaptent aux conséquences du changement climatique. Ce recueil, réalisé dans le cadre du projet FNAB Climat&Eau, avec le soutien financier du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires, vise à fournir, aux agriculteurs bio, les clés pour adapter leur système au changement climatique. 10 pratiques pour s'adapter au climat sont présentées, à travers 10 témoignages d'hommes et de femmes installés en AB : les agriculteurs trouveront, pour chacune d'elles, des éléments cartographiques et climatique, des chiffres-clés, des explications précises du système et de la pratique évoquée, des jauges pour évaluer l'autonomie et la vulnérabilité, des éléments d'évaluation de chaque pratique. Les témoignages concernent des élevages (ovins, bovins, polyculture-élevage...), de la viticulture, d'autres productions végétales (céréales, maraîchage...).
Bio-portrait : En Kanette, chez les pionniers de la bière fermière bio et paysanne ; Pourquoi produire du houblon Nature & Progrès ? ; Pourquoi et comment faire sa bière ?
Jérôme GOUST, Auteur ; Annie KERGOURLAY, Auteur ; Julien GUNTHER, AuteurDans cette série d'articles dédiés à la production de bière, le premier met à l'honneur Annick et Christian Garland, paysans-brasseurs dans le Sud du Tarn. Éleveurs caprins et producteurs de fromages de chèvre bio depuis 1979, le couple a ensuite complété sa production avec des céréales (orge, blé) qu'ils transformaient en farine. C'est au début des années 1990, après l'abandon de la fromagerie, qu'Annie et Christian ont créé leur première production de bière, d'abord avec du houblon sauvage. D'essai en essai, la production s'est développée et la ferme s'est agrandie pour faire place à de nouveaux bâtiments. Des outils ont été conçus maison pour répondre aux besoins de la chaîne de fabrication. Aujourd'hui co-gérée par leurs filles Julia et Flora, la ferme est autonome en houblon. La bière est commercialisée en bouteilles et en fûts sur les circuits courts de la région (vente directe, épiceries, cafés et restaurants, événements, etc.). L'article suivant traite de l'évolution de la culture de houblon et fournit des informations sur les propriétés médicinales de cette plante, ainsi que des éléments techniques pour la cultiver, de l'implantation à la récolte. Trois houblonniers bio avec la mention Nature & Progrès partagent leurs expériences : Johann Laskowski dans les Yvelines (78), Riquier Thévenin dans le Nord (59) et Antoine Floury en Bretagne. Pour finir, le troisième article présente le guide du brassage amateur, publié par Julien Gunther de la Brasserie Grenaille, en Meurthe-et-Moselle.
Dossier : Maraîchage écologique : Réduire au maximum son impact environnemental
Marion COISNE, AuteurLa filière maraîchage bio se mobilise pour réduire son empreinte écologique, au-delà de la certification. Réduction des plastiques et du bilan carbone, biodiversité favorisée, moindre consommation d'eau, construction de serres bioclimatiques... Tour d'horizon des leviers travaillés dans des essais et chez les maraîchers. Ce dossier inclut les articles suivants : - C. Mazollier du Grab et G. Maréchal de la Frab Bretagne : "Les tensions croissantes engendrent une envie d'aller plus vite" ; - Microferme, tunnels ou plein champ : Les fermes bio ont des impacts différents ; - Limiter les plastiques jetables : Quels paillages alternatifs choisir ? ; - De l'eau au compte-goutte : Optimiser son irrigation ; - En travaillant sur le pilotage de l'irrigation et le sol : "Je vise 30 % d'eau économisée" ; - Chauffer sans énergie : Les serres bioclimatiques pour gagner en précocité ; - Une serre bioclimatique autoconstruite : Gagner en autonomie pour les plants.
Dossier : Salon à la ferme 2022 : Transmettons l'agriculture paysanne
Isabelle DOUILLON, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Jean-Luc HERVE, Auteur ; ET AL., AuteurAprès le succès de la première édition en 2021, le Salon à la ferme a été renouvelé par la Confédération Paysanne pour une deuxième édition, du 22 février au 8 mars, un peu partout en France. Les portes ouvertes des fermes sont loccasion de montrer la réalité du travail de paysan et dengager le débat avec des citoyens et des élus. Ce dossier présente huit fermes paysannes, dont 6 en bio, participant à cet évènement : 1 - Dans le Vaucluse, un éleveur de poules pondeuses en plein air a transmis sa ferme à un trentenaire en pleine reconversion professionnelle qui projette de mettre en place un verger maraîcher ; 2 - Dans le Tarn, Jérémy Vialelle élève des volailles de chair, à proximité de l'élevage-usine de Lescout que combat la Confédération Paysanne ; 3 - Dans le Finistère, à Guerlesquin, la ferme laitière de Kerdennet a fédéré toute la famille Queniat : frères, sur et belle-sur ont créé leurs ateliers de production autour de cette ferme ; 4 - Dans les Vosges, à la Bergerie de Straiture, Véronique Fulchin et Olivier Cassagnau élèvent des moutons dont ils transforment la laine depuis presque 30 ans ; 5 - En Vendée, dans le Marais Breton, les paysans d'une ferme en bovins allaitants affirment une forte volonté de préserver la biodiversité tout en vivant décemment de leur travail ; 6 - En Alsace, la Miellerie du Pays Welche est l'outil commun de deux fermes apicoles bio qui élèvent, en tout, près de 1 000 ruches, chacune ayant intégré récemment un nouvel associé ; 7 - Isabelle et Sylvain Giacotti se sont installés à Leynhac, dans le Cantal. Depuis 2009, la famille s'est agrandie et leur petite ferme diversifiée a prospéré, répondant pleinement à leurs aspirations ; 8 - Dans l'Aube, Pauline Berton, 30 ans, a rejoint, depuis bientôt cinq ans, la ferme familiale en production céréalière et légumière. Elle projette de créer un atelier en porcs bio.
Fourrages : Valoriser, entretenir et assurer la pérennité des prairies
F. VERTÈS, Auteur ; A. CHOUTEAU, Auteur ; P. CARRERE, Auteur ; ET AL., AuteurCe numéro de la revue « Fourrages » est consacré à la valorisation, à lentretien et à la pérennisation des prairies. Les différents articles regroupés dans cette revue présentent : 1 un point sur la longévité, la pérennité et la durabilité des prairies dans un contexte de changement climatique, en partant des concepts et en allant jusquà leur opérabilité pour les éleveurs ; 2 une analyse des prairies et des systèmes fourragers des exploitations du Pays de la Déodatie, région naturelle située dans les Vosges (types de prairies, impacts du changement climatique et pérennité de la production fourragère) ; 3 une étude sur les trajectoires et les déterminants de la pérennité de prairies semées dans le Grand-Ouest de la France ; 4 un diagnostic et une analyse des liens entre le bon fonctionnement dun sol et la pérennité des prairies (cercle vertueux) ; 5 une synthèse des enseignements de quinze années de suivi du dispositif « observatoire » de Lusignan, situé dans la Vienne, sur la dynamique de nutrition NPK des prairies temporaires en rotation avec des cultures annuelles ; 6 un examen de la conservation des « vieilles prairies » et des services rendus par ces dernières aux éleveurs,à lenvironnement et à la société ; 7 un point sur linfluence des aléas climatiques ponctuels (notamment des aléas hydriques) sur la pérennité et la productivité des prairies ; 8 une étude sur le sursemis des prairies permanentes et temporaires de longue durée pour améliorer la productivité quantitative et/ou qualitative ; 9 un focus sur les moyens de se passer du glyphosate et du labour pour la rénovation des prairies.
INRAE de Mirecourt, un système agri-alimentaire diversifié autonome et économe ; INRAE de Mirecourt, un système herbager pâturant mixte bovins-ovins
Maxime LEQUEST, AuteurL'unité expérimentale INRAE de Mirecourt, dans les Vosges, et en agriculture biologique depuis 2004, est un système de polyculture-polyélevage très axé sur la diversification : élevages de bovins laitiers (en monotraite), de brebis allaitantes et de porcs charcutiers, prairies permanentes et temporaires, cultures destinées à l'alimentation humaine, agroforesterie, etc. Neuf éleveurs et porteurs de projet du Cedapa s'y sont rendus à l'automne 2022. Ils ont découvert, notamment, comment le système utilise une salle de traite mobile pour valoriser plus de surfaces accessibles sans spécialiser ces dernières. La valorisation maximale du pâturage permet d'être autonome en fourrage (pâturage et foin). Dans un deuxième article, la conduite de ce système herbager, qui associe bovins et ovins en pâturage simultané en mai et juin, est décrite. Ce pâturage mixte simultané permet de limiter les refus en bénéficiant de la complémentarité entre espèces.
"Je suis un inconditionnel du presse-mottes"
Josiane GOEPFERT, AuteurDans cette interview, Freddy Hirlemann, jardinier dans les Vosges, présente son utilisation des presse-mottes, qui lui permettent d'optimiser ses semis, d'éviter l'achat de godets et de réduire celui de terreau. Il élabore son substrat en mélangeant du terreau bio du commerce (1/3), du sable pour la porosité et du compost maison à 50 %. Avec ses trois modèles de presse-mottes, Freddy réalise des mottes de tailles différentes, qu'il adapte à la grosseur des graines. Pour certaines espèces, lorsque les plants grandissent, il les repique dans des mottes plus grandes. Un encart fournit des informations sur son activité et ses débouchés.
Laine lorraine : la renaissance ?
Camille JOURDAN, AuteurDans un contexte où les prix des matières premières flambent et avec un intérêt grandissant des consommateurs pour les produits biosourcés, des sociétés se sont emparées de la question des débouchés de la laine de mouton. Aujourd'hui, la majeure partie de la laine produite en France est exportée en Asie et le reste est détruit ou stocké. Pourtant, la laine de mouton présente des propriétés thermiques intéressantes et constitue, dans le cadre de la transition énergétique, une solution pour isoler les bâtiments. En Grand Est, la société MOS-Laine et le Cetelor (Centre d'essais textile lorrain) ont commencé la transformation de la laine de mouton en produits isolants.
Les médecines alternatives en élevages ruminants
En 2022, Bio en Grand Est a conduit une étude sur l'usage réel des médecines alternatives au sein des élevages biologiques ruminants de la région. Le travail a consisté en deux étapes : - l'envoi d'un sondage à destination de la totalité des éleveurs bio possédant des ateliers ruminants en région Grand Est ; - des enquêtes semi-directives, sur une trentaine de fermes du territoire, pour un premier diagnostic. Ce document concentre des données issues de ces travaux, en réponse aux questionnements suivants : Quelles sont les médecines complémentaires les plus utilisées par les éleveurs ? ; Pourquoi y font-ils appel ? ; Quutilisent-ils (en préventif et en curatif) ? ; Comment sapprovisionnent-ils ? ; Font-ils appel à des professionnels de santé ou interviennent-ils eux-mêmes sur le troupeau ? ; Quels types de prévention autres que par ces médecines ? ; Quelles limites à leur recours ? ; Quel accompagnement des éleveurs dans lapprentissage et lappréhension de ces médecines ? Le document est constitué de deux parties : - la première propose une description rapide des médecines alternatives utilisées dans léchantillon déleveurs étudiés ; - la seconde présente les témoignages de 9 éleveur·euse·s bio sur leur utilisation des médecines alternatives.
Mobilisation d'un réseau d'acteurs pour accompagner la transition climatique
Didier JAMMES, Auteur ; Johanna MANTEAU, Auteur ; Patricia HEUZE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022Lancé en 2019, le projet national Réseau Bio Climat, porté par la FNAB et soutenu par le dispositif Mobilisation Collective pour le Développement Rural (MCDR) du Réseau Rural National, avait pour objectif de favoriser la diminution des émissions de gaz à effet de serre et ladaptation au changement climatique des exploitations agricoles et des territoires. Avec l'aide de 11 partenaires et de 2 experts, le projet Réseau Bio Climat a accompagné des agriculteurs et des collectivités vers la résilience climatique durant trois ans, sur 6 territoires. Les actions s'articulaient autour de trois axes de travail, pour concrétiser la transition agricole et climatique à différentes échelles, via la formalisation et le suivi de trois réseaux : un réseau de parcelles pour stocker du carbone dans les sols et pour améliorer leur fertilité ; un réseau de fermes pour renforcer la capacité dadaptation du système de production ; un réseau de collectivités locales engagées en faveur de la transition agricole et climatique. Cette publication fournit le bilan de ces travaux.
Occulter pour moins désherber : Les atouts des bâches ; Un essai triennal en Pays de la Loire : Semis de carottes après occultation
Marion COISNE, AuteurL'occultation est une technique qui permet de gérer les adventices et ainsi de limiter le temps de désherbage et de travail du sol. Dans cet article, trois maraîchers en agriculture biologique, installés respectivement dans les Bouches-du-Rhône, dans les Vosges et dans le Finistère, témoignent de leurs pratiques. Tous les trois utilisent des bâches d'ensilage et/ou des bâches tissées, souvent entre deux cultures, mais aussi sur des cultures en place, par exemple sur courges ou patates douces. Si le poids des bâches d'ensilage rend leur installation laborieuse, elles ne posent pas de problème de tassement, et tiennent mieux au vent que les bâches tissées. En Mayenne, dans le cadre du projet Ombre, des essais de semis de carottes après occultation sont menés depuis trois ans. Les modalités testées portent sur les écarts de temps entre le dernier travail du sol et l'installation des bâches, ainsi que sur la durée de l'occultation, et l'intérêt de la réoccultation après semis (avant la levée des carottes). Les premiers résultats sont encourageants, aussi bien en ce qui concerne la maîtrise des adventices que la levée des carottes.
Portrait : Rencontre avec Margot Valentin, jeune éleveuse nouvellement installée en chèvre laitière à Saint-Stail (88)
Julia SICARD, AuteurRencontre avec Margot Valentin, jeune éleveuse de chèvres bio en moyenne montagne, dans les Vosges (88), installée en 2021. Margot a choisi une race rustique et locale, la chèvre de Lorraine, pour son troupeau de 45 chèvres (en production laitière depuis 2022) qu'elle mène sur 15 ha de prairies permanentes de montagne et sur 7 ha de friches. Elle livre la totalité de la production de lait à une laiterie située à proximité. Après un an d'expérience, Margot fait évoluer l'alimentation de ses chèvres et a pour projet de faire des graines germées pour améliorer l'assimilation - et ainsi réduire la distribution - des concentrés. Dans cette interview, Margot raconte son parcours de formation et d'installation et partage ses conseils pour les porteurs de projets en caprins lait bio.
Portrait : Rencontre avec Renaud Pierson, arboriculteur-viticulteur dans les Côtes de Meuse, à Billy-sous-les-Côtes (55)
Yoan MICHAUD, AuteurEn 2010, Renaud Pierson a repris la ferme familiale en arboriculture-viticulture, à Billy-sous-les-Côtes, dans la Meuse. Il a démarré la conversion de la ferme en bio en 2012. Il a d'abord passé en bio les mirabelles, qu'il cultive sur 20 ha et dont les 3/4 sont vendues à des grossistes. Une petite partie est transformée à la ferme et est commercialisée sous forme d'eau de vie, de confitures et de nectars. La conversion des cerisiers (1 ha de cerises aigres) s'est faite en 2016 et celle des 9,5 ha de vignes s'est faite en 2017 : Renaud a préféré prendre le temps de commencer les pratiques bio avant la conversion, pour voir si cela fonctionnait. Toute la production de raisins est transformée en vin, commercialisé en bouteilles, principalement en vente directe à la ferme, mais aussi à des restaurants, à des cavistes et à des magasins de producteurs. Membre du GIEE BECO, Renaud participe à la recherche de solutions techniques avec d'autres producteurs.
Rencontre avec Bénédicte Autret, ingénieure de recherche et directrice de l'unité INRAe ASTER de Mirecourt (88)
Yoan MICHAUD, AuteurDans LES LETTRES AB - MAGAZINE DES PRODUCTEURS BIO DU GRAND EST (N° 56 Novembre 2022) / p. 10-11 (2)Bénédicte Autret a rejoint l'unité de recherche INRAe ASTER (Agro Systèmes Territoires Ressources) de Mirecourt (88) en tant que directrice et ingénieure de recherche, en novembre 2021. Elle travaille sur les innovations dans les systèmes de polyculture-élevage, notamment bio, et plus particulièrement sur le stockage de carbone. Son objectif à terme est de faire le bilan Gaz à Effet de Serre (GES) de la ferme expérimentale de l'unité ASTER. Dans cette interview, Bénédicte Autret présente son travail sur les cycles du carbone et de l'azote et sur leur impact sur le réchauffement climatique, ainsi que sur les pratiques qui permettent d'améliorer le stockage de carbone.
Des savoirs en mouvements : Paroles de maraîchers
Rémy BACHER, Auteur ; Jean-Luc CAMPAGNE, AuteurCes dernières années, le développement des installations en maraîchage bio sur des petites surfaces s'accompagne d'un besoin d'apprentissage du métier, mais aussi de construction de nouveaux savoirs en accord avec les nouvelles aspirations de celles et ceux qui s'installent (permaculture, agroforesterie, etc.). Pour répondre aux besoins de ces nouveaux paysans, le projet SEMBio a vu le jour en 2017. Il est constitué d'une vingtaine de maraîchers du Luberon, du Sud-Isère et de Lorraine, ainsi que d'une équipe composée d'ingénieurs agronomes, d'enseignants-chercheurs, d'animateurs, de conseillers en maraîchage et d'un vidéaste. La caméra est au cur de ce projet pédagogique qui permet l'auto-confrontation des maraîchers, filmés au champ. Les films réalisés traitent principalement des trois thèmes suivants : - "Composer avec les adventices" ; "Travailler avec son sol" et "Gérer la ressource en eau". Cet article fournit quelques témoignages issus de l'expérience des participants, des moyens qu'ils mettent en uvre pour résoudre des problèmes...
Analyse des logiques de conduite d'élevages bovins laitiers biologiques en zone de plaine (Sud Lorraine)
Corentin CHAPEL, Auteur ; Kristen HOURMANT, Auteur ; Inès NÉRI, Auteur ; ET AL., Auteur | LEMPDES (89 Avenue de l'Europe, CS 82212, 63 370, FRANCE) : VETAGRO SUP - Campus Agronomique de Clermont | 2021Le projet de recherche BIOSYLF, mené par plusieurs équipes de recherche d'Inrae dans le cadre du métaprogramme Métabio, s'intéresse aux systèmes délevage biologiques et à leur aptitude à la transformation fromagère. En 2020-2021, la mission a été confiée, à un groupe d'étudiants ingénieurs de VetAgro Sup, d'analyser un échantillon d'élevages bovins laitiers biologiques de plaine, dans le sud de la Lorraine, et dans une démarche de transformation fromagère. L'objectif était de mieux connaître la diversité de ces élevages, ainsi que leurs logiques de fonctionnement face aux aléas, en particulier climatiques, mais aussi économiques, sanitaires, organisationnels et techniques. Dans ce rapport, les étudiants présentent leur problématique, la méthodologie qu'ils ont mise en place pour y répondre, ainsi que les résultats obtenus (description de l'échantillon, conduites d'élevage, aléas rencontrés et leviers mobilisés). 17 exploitations, dont la station expérimentale Inrae de Mirecourt, ont été enquêtées. La diversité des prairies et la diversification des espèces cultivées, par exemple via l'agroforesterie, sont les principaux leviers identifiés.
L'autonomie et le bon sens
Cyrielle BIGNONNEAU, AuteurRémi Robinet est maintenant paysan bio dans la Meuse, en Gaec avec ses parents. Après avoir démarré un atelier mobile de poules pondeuses mobile, il s'est lancé, en 2015, dans la conversion de 35 ha des terres de la ferme familiale. Ses parents ont suivi le mouvement et ont converti le reste de la ferme dans les années qui ont suivi. Ils cultivent aujourd'hui une dizaine de variétés de céréales et de légumineuses bio. Rémi commercialise ses ufs, ainsi que la farine qu'il produit, en vente directe, et travaille avec quatre boulangeries. Pas à pas, Rémi continue de faire évoluer la ferme vers la durabilité avec, pour projet, de s'associer et de créer de nouveaux emplois sur la ferme.
Conduite de porcs plein air en agriculture biologique : retour dexpérience du système diversifié INRAE de Mirecourt
Ce poster s'appuie sur un retour dexpérience de la ferme expérimentale de lINRAE de Mirecourt (Vosges) sur la conduite de porcs plein air en agriculture biologique. Il a été présenté à loccasion des 53èmes Journées de la Recherche Porcine, qui se sont tenues du 1er au 4 février 2021, à Paris. A laide dun premier schéma, il décrit le système de production de la ferme. Ce dernier est très diversifié (bovins lait, ovins viande, porcins, grandes cultures), comporte quelques spécificités (ex : monotraite) et valorise au maximum les complémentarités entre les différents ateliers (ex : les déchets issus du tri des cultures sont donnés aux porcs). Une frise chronologique décrit ensuite la conduite délevage des porcs en plein air (système engraisseur), sachant que lun des principaux objectifs visés est lautonomie alimentaire. Pour valoriser au mieux les ressources disponibles, quatre périodes-clés sont identifiées : 1 la transition « en bâtiment » (mars) ; 2 le pâturage tournant sur une parcelle de luzerne-graminées (avril-novembre) ; 3 le pâturage dun couvert en interculture (hiver) ; 4 le pâturage dune parcelle proche du bâtiment en prairie permanente (février). Pour terminer, des données technico-économiques (performances délevage et rémunération du travail) sont apportées : les charges sont faibles, notamment grâce à lautonomie alimentaire, ce qui permet une rémunération du travail moyenne de 34,5 /h.
Dossier : Poulettes et pondeuses : Avancer sans se faire plumer
Frédéric RIPOCHE, AuteurLe 1er janvier 2022 verra lentrée en vigueur de lalimentation 100 % bio des poules pondeuses et de lélevage plein air des poulettes (au moins un tiers de leur vie), le tout en lien avec le nouveau règlement bio européen. Dimportants changements qui, même « si on en parle depuis longtemps », posent des questions liées aux défis techniques et aux surcoûts que cela engendre (+12% a minima pour une poulette et +14 % pour les ufs, soit + 2.30/100 ufs boîtables, selon une étude de septembre 2020 de lItavi). Or, ces changements interviennent dans un contexte difficile de hausse des coûts et de baisse nette des ventes. Comment répercuter ces surcoûts, alors que le prix de luf bio est plutôt à la baisse et que lon voit augmenter les cas de déclassements ? A partir de témoignages dexperts, de responsables de filières, dagriculteurs, de coopératives ou encore de fabricants daliments, ce dossier dresse un état des lieux des enjeux en cours pour ces filières et pour leur avenir. Il revient aussi sur les points-clés du nouveau règlement bio européen. Ce dossier illustre la diversité des actions ou des solutions mises en uvre, avec des exemples en filières longues ou plus locales, ou encore en matière de fabrication daliments. Cette situation questionne la filière et ses stratégies, dans un contexte de forte concurrence. Un des experts interviewés conclut : « Lensemble des opérateurs, éleveurs, couvoirs, fabricants, centres de conditionnement et distribution doivent accepter les investissements nécessaires à la bonne stabilité de la filière ».
Elever des porcs pour valoriser des fourrages et des productions non commercialisables en alimentation humaine dans un système agricole diversifié et autonome : performances zootechniques et points critiques
T. PUECH, Auteur ; V. PY, Auteur ; A. DURPOIX, Auteur ; A. DURPOIX, AuteurLa diversification et lautonomie sont des pistes à explorer pour engager les systèmes agricoles vers la transition agro-écologique. Lexpérimentation système INRAE ASTER Mirecourt met en uvre, depuis 2016, un système de production en polyculture-élevage autonome et diversifié, conduit en agriculture biologique. Dans ce cadre, entre 15 et 30 porcs à lengraissement sont élevés en plein air intégral, chaque année depuis 2017, avec lobjectif de valoriser les productions issues des autres ateliers du système et non commercialisables en alimentation humaine. Après quatre années dexpérimentation (2017-2020), les résultats montrent que les choix de conception du système de production entraînent une hétérogénéité des performances zootechniques, qui sont décrites à travers différents indicateurs (notamment la croissance des animaux, leur poids carcasse et leur rendement boucher). Les résultats montrent aussi que cette hétérogénéité est présente aussi bien à l'intérieur quentre les différentes bandes de porcs. Linscription de ce système dans une commercialisation en circuits courts permet néanmoins de valoriser cet atelier de diversification, par ailleurs peu adapté aux filières spécialisées.
Des génisses sous la mère : Ce nest pas la mer à boire !
Fabrice ROCHE, AuteurEn bovins lait, lélevage des veaux sous leur mère ou avec nourrices se développe en AB. En lien avec le cahier des charges bio, la demande sociétale et la recherche de performances zootechniques, la conduite des futures laitières au pis est une piste dintérêt. Cest ce quont pu découvrir, à loccasion dun voyage détude, des éleveurs venus visiter le GAEC des fleurs bio, dans le Cantal, ainsi que le site INRAE de Marcenat. Dans le GAEC visité, le choix est dobliger toutes les mères à nourrir les génisses. Pour cela, à chaque traite, 4 vaches, pas toujours les mêmes, sont mises avec les génisses pour nourrir chacune 3 à 4 veaux et sont alors non traites. Entre chaque traite, les velles restent avec leur mère. Sur le site expérimental de Marcenat, diverses modalités sont testées, afin de mettre au point des méthodes délevage de veaux laitiers, mâles et femelles, sous leur mère. Autre approche, développée par des éleveurs bretons : le recours à des vaches nourrices. Dans ce cas, les génisses sont laissées en permanence avec des nourrices qui sortent du troupeau. Cette approche fait lobjet, depuis 2016, dune étude sur le site INRAE de Mirecourt. Même si les résultats des expérimentations INRAE ne sont pas encore tous connus, on peut noter plusieurs avantages, plutôt appréciés : une très bonne santé des veaux, un meilleur apprentissage du pâturage, voire de la traite, une très bonne croissance des animaux qui peuvent être mis plus tôt à la reproduction, ou encore une meilleure qualité du travail et un bien-être animal supérieur.
Du geste au savoir... Paroles de maraîchers
Rémy BACHER, AuteurLes maraîchers bio, comme tous les agriculteurs, possèdent de nombreux savoirs, qui s'enrichissent par leurs expériences, leurs rencontres, ou encore leurs formations. Le collectif SEMBio - pour Savoirs Écologiques Maraîchers Bio - a souhaité mettre en évidence ces savoirs. Pour ce faire, il s'est appuyé sur l'outil vidéo à travers une approche innovante "d'auto-confrontation". Ainsi, plusieurs vidéos mettant en images les gestes et les paroles de maraîchers de Lorraine, du Sud de l'Isère et du Lubéron ont été réalisées. Elles sont disponibles sur une plateforme web animée par l'Itab (https://wiki.itab-lab.fr/espacemaraichage/?presentation).
Lumière(s) sur la silice de corne
Stéphane COZON, Auteur ; Maëva BOURGEOIS, AuteurConsacré à la silice de corne (501), une des préparations fondamentales de la biodynamie, cet article compile les témoignages dune quinzaine dacteurs français et suisses du mouvement de l'agriculture biodynamique, afin de défendre les avantages de l'utilisation de cette préparation pour la floraison et la fructification des plantes. Ce tour dhorizon apporte des détails pratiques sur la dynamisation et la pulvérisation de la silice de corne, ainsi que des conseils pour ne pas risquer de brûler les plantes.
« Plus de produits meurthe-et-mosellans dans les cantines »
Elsa EBRARD, AuteurNicole Le Brun est responsable de la mission Restauration Hors Domicile à la Chambre dagriculture de Meurthe-et-Moselle. Elle est également référente Grand Est sur ce sujet, pour le réseau des Chambres dagriculture, et intervenante RESOLIA (service commun de formation et daccompagnement du réseau des Chambres d'agriculture), . Son rôle est de conseiller les collectivités qui souhaitent augmenter la part de produits alimentaires locaux, dont des produits bio, dans les menus des restaurants collectifs. Dans cet interview, Nicole Le Brun commence par raconter son parcours professionnel et par détailler son poste actuel. Elle explique ensuite les deux types daccompagnement quelle propose aux collectivités, puis donne un exemple, celui de la communauté de communes du Bassin de Pompey qui a souhaité proposer des produits locaux dans les menus de ses écoles. Elle présente également deux plateformes (une bio et une mixte) qui regroupent loffre des producteurs, des entreprises de transformation et des coopératives du territoire. Ces plateformes fédèrent 63 adhérents et proposent plus de 700 références de produits.
Portrait : Rencontre avec Antonin Baret, éleveur laitier dans le GAEC de La Pouillotte à Bonzée (55)
Élise SCHEEPERS, AuteurEn 2012, Antonin Baret a rejoint le GAEC de La Pouillotte, dans la Meuse, en bio depuis 1995. Éleveur laitier bio, Antonin s'est intéressé à ce que devenaient ses vaches de réforme et c'est ainsi qu'il a rejoint le Conseil administration d'Unebio Centre Est. Il a découvert la filière viande et a réalisé la place de la vache laitière dans cette filière. Il partage son parcours et souligne l'importance de finir les vaches de réforme, avec un produit viande qui pourra intégrer le marché de la restauration hors domicile, notamment grâce à des outils de transformation et de commercialisation comme le Comptoir des Viandes Bio, dans la Meuse.
Rencontre avec Antoine Lachambre : Producteur de plantes à parfum, aromatiques et médicinales bio à Beausite (55)
Carole TONIN, AuteurAntoine Lachambre est installé, depuis quelques années, dans la Meuse, en plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) bio. Ce jeune producteur a commencé par suivre un BTS en production horticole, avec une première expérience chez Promoplantes qui cultive et transforme des plantes de santé, beauté et bien-être. Il est ensuite parti en Allemagne pour travailler à Biokraüterhof Walter Sturm GmBH (un producteur de PPAM bio), avant de poursuivre avec un service civique franco-allemand sur une ferme bio de 70 ha, où il a travaillé à tous les postes. En février 2016, il est devenu le chef dexploitation dune ferme espagnole de 120 ha pour un grossiste en huiles essentielles bio. De retour en France, il a suivi une Licence en Agronomie, avec un stage à Interbio Nouvelle-Aquitaine durant lequel il a mis en place des parcelles tests correspondant aux besoins en PPAM des industriels de cette région. En 2017, il a décidé de sinstaller, avec pour objectif de commercialiser sa production en demi-gros. Il sest appuyé alors sur lexploitation familiale. En plus de soccuper de son projet dinstallation, il a aussi participé à la création de lassociation PPAM Bio 55 et à la création dun GIEE qui a pour objectif de développer une filière PPAM bio dans la Meuse.
Ressource en eau : Des tensions en cascade
Elisabeth CHESNAIS, AuteurAvec des sécheresses de plus en plus intenses, les conflits sur lusage de la ressource en eau se multiplient. Entre les prélèvements deau pour les productions agricoles et les pompages industriels, cette ressource est fortement sollicitée, certaines fois au détriment des citoyens et de lenvironnement. Cet article fait le point sur trois cas : 1 - celui du bassin de lAdour-Garonne, où la culture du maïs (culture gourmande en eau durant la période estivale) est fortement présente et où la Chambre dagriculture du Lot-et-Garonne a construit illégalement un barrage destiné à retenir leau pour pouvoir irriguer cette culture ; 2 - celui, dans les Vosges, de lindustriel Nestlé (eaux minérales Contrex, Hépar et Vittel) et de lentreprise lErmitage (industrie agroalimentaire qui fabrique du fromage), qui effectuent une forte pression sur leau et qui, pour faire face à la raréfaction de cette ressource, ont tenté de saccaparer ce bien commun ; 3 - le cas de Danone (eau minérale Volvic), en Auvergne, qui est soupçonné de provoquer lassèchement de trois sources qui alimentent une pisciculture historique située en contrebas.
Transmettre sa ferme et son expérience sans imposer une ligne de conduite, un vrai défi !
Charlotte JUDE, AuteurFrançois était installé sur la ferme de la Fontenelle (une ferme laitière biologique basée dans les Vosges) avec son frère et sa belle-sur. Suite au départ à la retraite de ces deux derniers en 2012, François a continué le travail sur la ferme tout en pensant à sa transmission. Pour cela, il a embauché et a mis en place des contrats dapprentissage. Lors dun salon, François a échangé avec Benjamin, un client qui venait acheter des fromages à la ferme, sur leur vision de lagriculture. Après cette discussion, François a proposé à Benjamin de soccuper de la transformation laitière de la ferme, soit en sassociant avec lui, soit en externalisant la transformation. Cest ainsi que Benjamin est entré dans le GAEC en 2018, en apportant quelques modifications au système de production. Au départ en retraite de François, Benjamin a repris la partie élevage et sa femme a pris le relai pour la transformation laitière. Selon François, pour transmettre une ferme, il faut savoir rester humble : il faut partager son expérience sans imposer ses idées, ce qui demande de « faire un gros travail sur soi ».
Betteraves fourragères : La mini-motte, ça les botte !
Marion COISNE, AuteurLa betterave fourragère est intéressante à intégrer dans la ration des vaches laitières car elle est très énergétique. Toutefois, cette culture est difficile à conduire en bio : la fenêtre pour effectuer le semis au bon moment est assez restreinte et sa lenteur de croissance au démarrage la rend vulnérable face aux adventices. Pour réduire ces inconvénients, il est possible de planter des plants en mini-mottes plutôt que deffectuer un semis. Il faut toutefois avoir le matériel et la main duvre nécessaires. Thomas Plants, producteur de plants de betterave, ne cesse de voir la demande augmenter. La coopérative bretonne Triskalia a dailleurs organisé une matinée dinformation chez Pascal Lamoureux (éleveur bio breton). Cette matinée a été loccasion dévoquer litinéraire technique de la betterave fourragère en mini-mottes, son coût de production, son rendement, son intégration dans les rations des vaches laitières, ainsi que son incidence sur la production de lait (pour chacun de ces sujets, des données techniques et chiffrées sont apportées). Cet article est accompagné de deux témoignages déleveurs laitiers bio : Pascal Lamoureux (Morbihan) explique comment il fait pâturer ses betteraves au fil, et Étienne Baland (Meurthe-et-Moselle) détaille comment il sest organisé pour pouvoir mettre en place cette culture.
Le cours élevé de lagneau défavorise les producteurs bio
Alice PEUCELLE, AuteurStéphane Ermann, producteur ovin en Moselle, a converti sa ferme en AB en 2015 et, aujourdhui, il est à la tête dun troupeau de 900 brebis sur 180 ha de pâtures. A sa conversion, il avait adapté son système et avait recours aux concentrés pour engraisser 20 % de ses agneaux. Or, avec les sécheresses à répétition, ce sont 70 % des agneaux qui sont aujourdhui complémentés et cela impacte le coût de production. De plus, la crise Covid-19, du fait de la diminution des importations, a boosté le prix de lagneau conventionnel, ce qui fait que cet éleveur a vendu, cet été, ses agneaux moins chers quen conventionnel : « cela ne valorise même pas la qualité de nos agneaux ». Cest un phénomène conjoncturel, précise Unébio, qui commercialise 18 000 agneaux par an et dont la politique est de pratiquer des prix stables, rémunérateurs et déconnectés des cours en conventionnel. De plus, ces prix sont fixés par semestre pour sécuriser les éleveurs, mais aussi pour inciter à produire des agneaux en début dannée, ce qui est plus difficile en AB. Parallèlement, Unébio essaie de sensibiliser les consommateurs à la saisonnalité de lagneau bio et cherche à promouvoir lachat dagneaux dautomne. Malgré la conjoncture actuelle, Unébio nenvisage pas de modifier ses prix et espère que les producteurs vont continuer à jouer le jeu et à planifier leur production pour permettre de consolider la filière bio, sans entrer dans un jeu doffre et de demande. Stéphane Ermann souhaite, lui, que son travail soit rémunérateur.
Domaine de Lindre : de la tanche à la carte !
Christophe RINGEISEN, AuteurL'étang de Lindre, en Moselle, est le plus grand étang piscicole de France et il fait partie du domaine de Lindre, pisciculture qui gère 12 étangs intégralement certifiés bio. Propriété et sous la gestion publique du Département de la Moselle, sa vocation est la gestion de la biodiversité par la production extensive de poissons. La qualité de l'eau des étangs et de l'écosystème mis en place font du domaine de Lindre un site de référence dans le bassin Rhin-Meuse. La certification en bio (2016) n'a pas nécessité de changements dans les pratiques de pisciculture, mais elle concourt à montrer aux habitants que le poisson détang se mange et que cest un produit avec des qualités environnementales. Une grande variété de poissons s'y reproduisent (brochet, sandre, carpe, perche, tanche, gardon, rotengle, écrevisse). Une écloserie permet l'alevinage. Les alevins sont ensuite vendus ou relâchés dans les étangs du Domaine. La commercialisation des poissons est réalisée en grande majorité auprès de professionnels, notamment des pisciculteurs qui revendent à des associations de pêche pour le repeuplement des étangs et des rivières. Le site pêche produit entre 30 et 170 t de poissons par an. Le domaine cherche à développer la consommation locale, notamment via la restauration hors domicile et la restauration commerciale. Site dune grande valeur biologique et patrimoniale, le Domaine de Lindre accueille aussi le grand public qui peut, entre autres, y observer près de 250 espèces d'oiseaux.
Dossier : Et si lalimentation de votre territoire devenait locale et durable ?
Hélène CLERC, AuteurLancé à lautomne 2019, loutil web PARCEL (Pour une Alimentation Résiliente Citoyenne Et Locale) permet de découvrir, de façon simple, ludique et gratuite, lempreinte spatiale, sociale et environnementale de lalimentation en fonction des modes de production et de consommation dans un territoire donné. Développé par Terre de Liens, la FNAB et le BASIC, PARCEL invite les citoyens et les élus à se saisir des enjeux actuels de lalimentation en leur proposant de jouer sur trois des principaux leviers de durabilité de lalimentation : la reterritorialisation des filières alimentaires, les modes de production agricole et la composition des régimes alimentaires. Larticle décrit les principes généraux de loutil PARCEL. Il explique que lutilisateur a la possibilité de choisir et de paramétrer 5 variables : un territoire, une population, un pourcentage de relocalisation dalimentation souhaité, un régime alimentaire plus ou moins riche en produits animaux et, enfin, la part de produits bio dans lalimentation. Ces 5 variables caractérisent la consommation alimentaire dont il souhaite connaître les impacts. PARCEL calcule alors 3 résultats : les surfaces agricoles nécessaires ; et, sur ces hectares relocalisés, les emplois agricoles que cela représenterait, ainsi que les impacts écologiques sur ces surfaces. Larticle présente un exemple territorialisé dutilisation de PARCEL : la commune de Crugny dans la Marne. PARCEL a aussi été conçu pour raisonner à des larges échelles. Il est aussi possible de faire tourner loutil sur le territoire de la France métropolitaine. Loutil est accessible à ladresse : https://parcel-app.org/.
Dossier : La transmission : une étape essentielle qui santicipe et se prépare
Élise SCHEEPERS, Auteur ; Julie GALL, Auteur ; Joël BOURDERIOUX, Auteur ; ET AL., AuteurLa moyenne dâge des chefs dexploitation agricole, des coexploitants et des associés était de 49,3 ans en 2017, signe du vieillissement des producteurs. Or, en 2016, seulement 2 départs sur 5 ont donné lieu à une reprise. Ce phénomène touche aussi les producteurs bio et il est donc important de semparer de cette question pour maintenir les fermes en AB et pour ne pas déstabiliser les filières. Cest ce que confirme létude, menée par Bio en Grand Est en Alsace, Champagne Ardenne et Lorraine, basée sur le repérage des cédants en 2014, 2017 et 2019. Cette étude montre notamment que, chez les producteurs lorrains ayant plus de 50 ans et nayant pas encore engagé de réflexion sur la transmission de leur exploitation, 70 % pensent que cette question doit être prise en compte 3 ans avant lâge de la retraite. Or, lexpérience montre quil vaut mieux commencer à réfléchir 10 ans avant la date prévue du départ et travailler sur divers points-clés pour augmenter les chances de succès : les motivations, le foncier, la rentabilité de la ferme, la recherche dun repreneur et le lien avec lui (ex. via des stages de pré-installation). Les acteurs du Grand Est, en particulier Bio en Grand Est, se sont organisés pour offrir un accompagnement adapté visant à faciliter les transmissions en bio sur ce territoire.
Elevage - Des veaux sous nourrices
Frédéric RIPOCHE, AuteurLélevage de génisses de renouvellement sous nourrices fait lobjet dune recherche, depuis 2016, à la Ferme expérimentale de lINRAE de Mirecourt, dans le cadre dune expérimentation système en bio, conduite en herbivorie stricte. Les mises-bas sont regroupées au printemps, ce qui permet davoir assez danimaux de même gabarit pour les adoptions. Après 24 h sous leur mère (pour le colostrum), 4 à 5 jours en nurserie en case collective, les veaux sont réunis à 3 avec une nourrice, une vache choisie pour des problèmes de cellules, de boiteries ou de reproduction, mais surtout avec un bon caractère maternel. Une fois adoptés, les veaux vont au pâturage avec leur nourrice et ne sont alors nourris quà lherbe. Rentrées en bâtiment en novembre, les génisses sont sevrées à 7 ou 8 mois. Létude montre que la période critique est la phase dadoption. Cependant, les résultats sont là : bonne croissance des génisses, bonne acquisition du comportement alimentaire, meilleure immunité naturelle contre les strongles, pas de problème de santé particulier, bien-être animal respecté, travail simplifié, suppression de lastreinte de distribution de lait. Prochaine étape : étudier cette pratique dans le cas de vêlages dautomne. Deux éleveurs bio, lun en Meurthe-et-Moselle et lautre en Bretagne, qui pratiquent lélevage de génisses sous nourrices depuis respectivement 3 et 11 ans, font les mêmes retours sur les avantages de cette pratique et soulignent aussi limportance de bien veiller à la phase dadoption.
Les grands domaines en biodynamie : Sept dynamiseurs
Hélène DARRAS, AuteurAujourd'hui céréalier en biodynamie dans la Meuse, Philippe Fourmet est passé directement de l'agriculture conventionnelle à la biodynamie, à partir de 1994, dix ans après son installation. Ce sont d'abord ses 360 ha de céréales qui ont été convertis progressivement, puis, dans un deuxième temps, toute sa ferme. Appliquer les préparations biodynamiques sur 360 ha nécessite un matériel adapté et une organisation rigoureuse. Pour la dynamisation de ses préparations, Philippe Fourmet travaillait, au début, avec 7 dynamiseurs en bois de 260 l. Depuis, il a réduit leur nombre et a fait fabriquer des récipients en terre cuite, qui lui conviennent mieux que ceux en bois ou en cuivre. Il fabrique lui-même ses préparations, en collaboration avec une ferme en polyculture-élevage située à proximité. Philippe Fourmet décrit les difficultés rencontrées pour commercialiser ses céréales jusqu'à ce qu'il participe, en 2006, à la création de Demeter France Coop, première coopérative française de céréales Demeter. Depuis, il a acheté un moulin et repris en gérance une boulangerie en région parisienne... 25 ans après ses débuts, il souligne l'importance des échanges et de l'organisation de réseaux pour le développement de la biodynamie.
Légumineuses sous couvert de tournesol : Deux techniques, plus ou moins abouties
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans le Sud-Ouest, en AB, le tournesol est souvent suivi dun blé tendre. Avec cette succession culturale, très peu dazote est disponible pour le blé, ce qui limite son rendement et sa teneur en protéines. Pour pallier ce manque, il est possible de recourir à des légumineuses. Ces dernières doivent être implantées sous couvert de tournesol afin quelles aient le temps de se développer et de fixer de lazote. De 2015 à 2017, Terres Inovia a effectué des essais en Haute-Garonne, en implantant du trèfle, de la vesce et de la luzerne (seuls ou en mélange), semés à la volée en même temps que le tournesol. Aucun effet bénéfique na été observé : contre les adventices, le pouvoir concurrentiel des légumineuses est moins efficace quun binage, et lassociation de cultures entraîne une diminution de 7 à 15 q/ha de tournesol. Néanmoins, il existe dautres méthodes. Notamment celle dAntoine Henrion, céréalier bio en Moselle : il sème la légumineuse (du fenugrec) sur le rang, en même temps que le tournesol. Le fenugrec limite ainsi le salissement sur le rang et facilite le guidage du premier passage de bineuse puisquil lève plus rapidement que le tournesol. Pour la récolte, Antoine Henrion commence par le tournesol (18 à 20 q/ha), puis le fenugrec (2 à 4 q/ha) quil utilise ensuite comme plante compagne pour le colza ou comme couvert hivernal.
Passer de la brebis viande à la brebis laitière
Alice PEUCELLE, AuteurValentine Martin a créé, en 2018, un atelier de production de lait de brebis bio sur la ferme familiale spécialisée en ovins viande. Aujourdhui, sur cette ferme vosgienne, en bio depuis 2005, tout est réfléchi pour articuler les deux ateliers. Le troupeau viande compte maintenant 200 brebis Texel, au lieu de 300 initialement, qui mettent bas début mars. Le troupeau laitier, qui compte 97 brebis Lacaunes et Manech à tête rousse, agnelle fin mars. La traite se fait le matin, permettant aux agneaux de téter après et de dégager le temps nécessaire pour la transformation fromagère. En effet, si une partie du lait est vendue en filière longue, la majorité est transformée sur la ferme en fromages et en yaourts, qui sont vendus en magasins, AMAP et sur des marchés. Les investissements (fromagerie, camion frigorifique ) ont été fait progressivement, avec l'achat de matériel doccasion. Aujourdhui, l'atelier laitier nest pas encore totalement calé et de nouvelles recettes sont en test ou en réflexion pour la transformation. De plus, Valentine sinterroge sur lavenir : avec le départ à la retraite de son père dans quelques années, est-ce que les deux ateliers pourront être maintenus ? Avant de répondre, cette éleveuse espère atteindre son rythme de croisière avec un troupeau laitier dune centaine de brebis.
Références technico-économiques: Agriculture Biologique : Région Lorraine : Bovin lait Bio Année de suivi 2018
Ce document présente des références technico-économiques de fermes laitières biologiques basées en Lorraine. Ces références ont été élaborées grâce à un suivi réalisé, en 2018, par le réseau ECOBIO Lait (réseau dacquisition de références technico-économiques bio des Chambres dagriculture de Lorraine) et par les réseaux dElevage INOSYS. Au total, 21 fermes ont été enquêtées. Ces dernières ont, en moyenne, une SAU de 180 ha, dont les 3/4 sont occupés par des fourrages, et possèdent 81 vaches (de 41 à 171) pour une production moyenne de 5 534 L/VL (de 2 570 à 6 750 L/VL). Le lait est vendu en moyenne 475 /1 000 L (de 453 à 509 /1 000 L). LEBE moyen de ces fermes (hors salaires et produits divers) est de 1 016 /ha (de 643 à 1 528 /ha). Globalement, le suivi de ces fermes montre que la maîtrise des charges reste une sécurité face à la variabilité des prix. Par ailleurs, les exploitations essayent dêtre un maximum autonomes en matière dalimentation. Ce document effectue également des focus sur les quatre fermes laitières bio robotisées, ainsi que sur les deux fermes en monotraite.
Rencontre avec Damien Froment et Maxime Clasquin, apiculteurs et brasseurs, LOpercule à Senones (88)
Christophe RINGEISEN, AuteurDamien Froment et Maxime Clasquin sont les fondateurs de LOpercule, une SAS basée dans les Vosges qui produit du miel (environ 25 ruches pour une production de 300 kg/an), fabrique de la bière à partir de ce miel (420 hl/an) et commercialise cette bière en circuits courts (magasins spécialisés, épiceries fines, magasins de producteurs, restaurants, bars ). Le tout certifié en AB. Après des études en environnement et des premières expériences professionnelles, ces deux amis denfance ont eu envie de se lancer dans lagriculture. Damien Froment avait alors quelques ruches et commençait à fabriquer sa propre bière à base de miel (au lieu du sucre). Il a proposé à Maxime Clasquin de développer ce concept avec lui. Cest ainsi que LOpercule est née en mars 2017. Actuellement, lactivité de transformation a pris le dessus sur la production de miel. Maxime Clasquin passe tout son temps sur la brasserie, Damien Froment soccupe des aspects administratifs et commerciaux et ils nont plus le temps de soccuper de leurs ruches. Pour y remédier, ils vont recruter une personne qui sera en charge du volet apiculture.
Rencontre avec Justin Cocqueron, jeune éleveur installé sur la ferme familiale en porc bio
Julia SICARD, AuteurAprès une licence en conception mécanique assistée par ordinateur, Justin Cocqueron a fait le choix de revenir sur la ferme familiale en vaches laitières bio (54) et de s'y installer. Il y a créé un atelier de porcs bio en dimensionnant la taille de lélevage en fonction des céréales produites sur la ferme. Lobjectif est de tendre, pour les truies, vers le 100 % dautonomie avec les céréales de la ferme, pour l'aliment et pour la paille. 30 ha lui suffisent pour 48 truies si les récoltes sont correctes. Il a choisi d'être naisseur. La vente de ses porcelets se fait quasi exclusivement aujourdhui à un engraisseur bio en Haute-Marne. Justin regrette le manque d'élevages naisseurs en porcs bio, ce qui conduit les engraisseurs à acheter des cochettes conventionnelles quil faut convertir en bio. Ce sont souvent, explique-t-il, des races et des animaux peu adaptés au bio, "trop poussés", avec de nombreux porcelets nés par portée et des animaux issus de bâtiments chauffés. Il souhaite, à lavenir, renouveler son troupeau avec des animaux adaptés à ses conditions délevage et à ses objectifs de production. Il partage quelques conseils pour s'installer en porcs bio.
Rencontre avec Thierry Heins, arboriculteur, « Les vergers de Saint-Laurent », à Saint-Laurent-sur-Othain (55)
Carole TONIN, AuteurDans LES LETTRES AB - MAGAZINE DES PRODUCTEURS BIO DU GRAND EST (N° 35 Décembre 2020) / p. 10-11 (2)Thierry Heins est un passionné darbres fruitiers. Il est notamment le Président dune association locale, nommée les Croqueurs de Pommes du Nord Meusien. En 2016, il rencontre Vincent Servais, un éleveur de bovins lait bio, basé aussi dans la Meuse, et qui fait pâturer ses vaches sous des pommiers. Ces deux producteurs décident alors de monter un projet commun : ils proposent de mettre en place des pré-vergers haute-tige comme voie de diversification et de revenu complémentaire pour les éleveurs. Un pré-verger est une prairie permanente, fauchée ou pâturée, plantée darbres fruitiers de haute-tige à une densité inférieure à 100 arbres par hectare. La productivité agronomique des pré-vergers est 6 à 20 % supérieure à celles de ces deux productions séparées (fourrages et fruits). Historiquement, cette forme dagroforesterie ceinturait les villages meusiens pour les fournir en fruits. Elle favorise la biodiversité, le bien-être des animaux et elle est un véritable puits de carbone. En 2018, Thierry Heins et Vincent Servais ont planté 5 ha de pré-vergers, puis 8,5 ha en 2019. Les arbres sont plantés en ligne, tous les 8 m, et les lignes sont espacées de 12 m. Chaque plant est positionné sous une poche grillagée afin de le protéger des campagnols terrestres et il est adossé à un tuteur et protégé du bétail.
"Du tout herbe au bio, il ny a plus quun pas"
Emeline BIGNON, AuteurLe GAEC de la Grosse Haie, en conversion bio en Meurthe-et-Moselle, compte 2.3 UMO pour une surface de 172 ha de prairies permanentes et un troupeau de 120 vaches Pie rouge à 4800 L/VL. Très économe, avec un parcellaire groupé autour des bâtiments mais des parcelles de faible potentiel, cette exploitation se caractérise par une bonne résistance aux aléas, une importante efficacité économique et de bonnes conditions de travail. Les éleveurs nourrissent leurs animaux à base de pâturage, denrubannage et densilage de qualité. La reproduction fait l'objet dune attention particulière, notamment pour permettre des mises-bas groupées, à lautomne. Le choix a aussi été fait davoir peu de matériels et de recourir à des prestations extérieures pour la récolte des fourrages et lépandage du fumier. En revanche, ces éleveurs ont investi dans une bonne salle de traite. Avec la conversion, il est prévu de réduire la production laitière à 400 000 litres/an, avec le même troupeau, au lieu des 585 000 L actuels ; de consommer moins de concentré, qui sera acheté localement auprès dun producteur bio ; de développer le pâturage tournant dynamique pour augmenter encore la part dherbe dans la ration et de changer de laiterie pour passer à Biolait. Par ailleurs, il est aussi en projet de développer un atelier de transformation à la ferme. Ce GAEC s'est également investi dans un important projet de méthaniseur collectif avec quatre autres fermes : en plus de la vente du gaz, le digestat sera valorisé sur les parcelles à la place du fumier.
Vosges : La toute nouvelle ferme « Au bon vieux temps »
Nadia JACQUOT, AuteurSarah Chahid, 31 ans, a abandonné le milieu de la restauration pour devenir paysanne dans les Vosges. Elle a fait ce choix en 2015 avec, pour projet, de se lancer en permaculture. Elle sinscrit alors au BPREA du CFPPA de Mirecourt et prend les options maraîchage et volaille bio. Entre temps, elle achète, avec son compagnon, une maison avec un terrain de 1,8 ha (dont 9 000 m2 en forêt et verger). Elle obtient son diplôme en 2016 et démarre son parcours à linstallation avec la Chambre dagriculture départementale. En attendant de recevoir les aides à linstallation, elle met en place plusieurs dispositifs pour soutenir financièrement le début de son activité (prêts familiaux et financement participatif). En 2017, son projet est ficelé, mais son installation est repoussée, faute de terrain suffisant : la surface minimale dassujettissement est passée de 0,9 ha à 1,5 ha pour le maraîchage de plein champ. En 2018, la commune de Vioménil lui vient en aide, en lui mettant à disposition un terrain dun hectare. Sarah Chahid sinstalle donc officiellement le 1er mars 2019 en maraîchage bio diversifié (sur 1,5 ha, dont 800 m2 de serres) et avec 110 poules pondeuses.
INRA de Mirecourt : la ferme expérimentale se réinvente
Elodie MATTER, AuteurSur la Ferme expérimentale de lINRA de Mirecourt, des expérimentations dites « systèmes », cest-à-dire des expériences à l'échelle dune exploitation, sont conduites. Cette ferme, qui compte 240 ha, a connu de fortes évolutions depuis 2004. Ainsi, de cette date jusqu'en 2015, elle a accueilli deux systèmes bovins lait conduits en parallèle, en AB, afin de les comparer : un système herbager (80 ha de prairies permanentes pour 40 vaches, sans concentré) et un système en polyculture-élevage (55 ha de prairies permanentes et 105 ha en rotation culturale ; consommation de concentrés auto-produits et vente du surplus de céréales). Cette étude a montré que le système herbager, même sil est moins productif, est plus intéressant au niveau économique et plus stable face aux aléas climatiques. Depuis 2016, une nouvelle expérimentation a été lancée, toujours en AB, avec la mise en place, sur les 240 ha, dun système unique mais diversifié, dans le but dapporter des réponses en termes de transmissibilité, de systèmes à forte valeur ajoutée ou encore de production daliments pour les hommes en lien avec les besoins du territoire. Ainsi, la ferme accueille un atelier vaches laitières, herbager et en monotraite, un atelier ovins viande, des cultures pour lalimentation humaine (céréales, orge de brasserie, protéagineux, oléagineux, légumes de conservation) conduites en association (donc avec tri après récolte), et un atelier porcs engraisseurs pour valoriser les déchets (des cultures ou le petit lait). Encore aujourdhui, cette ferme expérimentale évolue avec le choix de réintroduire larbre dans lexploitation. Cette démarche montre lintérêt des systèmes avec peu dintrants, préservant la biodiversité, et leurs capacités à avoir une rentabilité économique très élevée, porteuse demplois. Un point majeur : la méthode de réflexion mobilisée dans cette étude, au-delà des résultats obtenus, est mobilisable partout.
Lettre Filières FNAB - Lait n° 12
Lucille LUTUN, Auteur ; BIOLAIT, Auteur ; Philippe DESMAISON, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Lait n° 12 est composée des articles suivants : - Médecines alternatives : Des vaches laitières au naturel ; - Nos vaches et nous - 2 films de Biolait ; - Pâturages caprins : Bien appréhender les surfaces à prévoir ; - Autonomie en élevage bovin bio : Quels leviers ? ; - Séverine et Michel Gabriac - Polyculture-élevage laitier - Moselle ; - Marie Laflotte - Cheffe d'exploitation de la Ferme de la Marchande - Lycée agricole - Moselle.
Mobilisation collective pour le lait de montagne
Annick CONTÉ, AuteurAlors que les différents atouts du lait de montagne sont en phase avec les attentes des consommateurs, les deux tiers des 3,4 milliards de litres de lait de montagne produits chaque année sont souvent insuffisamment valorisés. Une réflexion collective a démarré au sein de la filière lait de montagne pour y remédier. Depuis cinq ans, le marché du lait est dans une situation difficile liée à la fin de l'organisation commune du marché du lait. Comparés aux élevages laitiers situés en plaine, les élevages de montagne ont plus de mal à surmonter cette situation en raison de leurs coûts de production supérieurs (de 30 à 40 % supérieurs daprès le CNIEL). Les zones les plus touchées sont les Pyrénées et le Massif Central : - 22 % et 14 % de collecte en une décennie. Bien que les appellations laitières soient plus présentes dans les massifs montagnards, elles ne valorisent quun tiers du lait de montagne. Le poids des AOP est dailleurs très variable dun massif à lautre : les AOP valorisent plus de 80 % du lait en Savoie et dans le Jura, mais moins de 25 % dans le Massif Central. Il faut également noter que le maintien de ces élevages impacte aussi la dynamique de ces territoires ruraux : le lait de montagne représente 40 000 emplois directs. Les acteurs de la filière espèrent que les pouvoirs publics vont les accompagner en compensant le surcoût de production et de collecte.
Observatoire de la Bio en Région Grand Est : Chiffres 2018
En 2018, 2 534 fermes étaient engagées en bio en Grand Est, soit 5,6 % du total des exploitations agricoles de la région. Ces fermes conduisaient 148 528 ha en bio ou en conversion, soit 4,9 % de la SAU totale en Grand Est, plaçant la région au 9ème rang des régions de France pour leur SAU en bio. Les chiffres 2018 présentés concernent les 10 départements : Ardennes, Aube, Marne, Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Vosges, Bas-Rhin, Haut-Rhin. Une entrée par filière permet ensuite de connaître la répartition des différentes productions sur l'ensemble du territoire Grand Est.
Références technico-économiques : Agriculture Biologique : Région Lorraine : Bovin viande Bio Campagne 2018
Ce document présente des références technico-économiques de fermes bovines allaitantes biologiques basées en Lorraine. Ces références ont été élaborées grâce à un suivi réalisé, en 2018, par le réseau ECOBIO Viande (réseau dacquisition de références technico-économiques bio des Chambres dagriculture de Lorraine) et par les réseaux dÉlevage INOSYS. Au total, 13 fermes ont été enquêtées. Ces dernières ont, en moyenne, une SAU de 150 ha, dont les 2/3 sont occupés par des fourrages, et possèdent 54 mères pour un total de 92 UGB. Elles produisent des bufs, des génisses, des réformes, des broutards ou des veaux. Les moyennes des poids de carcasses et les prix nets sont donnés pour chacune de ces catégories danimaux, ainsi que les GMQ et les âges d'abattage moyens pour les bufs, les broutards et les veaux. Ces fermes dégagent, en moyenne, 1 250 euros de produit brut par hectare (de 634 à 1 694 /ha), avec un revenu disponible moyen de 21 289 /UTH (de 11 254 à 46 644 /UTH). En plus des données technico-économiques, ce document fournit les données dabattage sur les vaches de réforme : prix, conformation, note dengraissement Un exemple de conversion en bio d'une ferme naisseur est proposé. Il détaille également les caractéristiques de trois systèmes de production différents : Limousines en vêlages dautomne, Charolaises en vêlages dautomne et Charolaises en vêlages de printemps.
Rencontre avec Alain et Sébastien Vincent, éleveurs de Blondes d'Aquitaine à Mazières-lès-Vic (57)
Élise SCHEEPERS, AuteurEn Moselle, Alain Vincent s'est installé une première fois, en GAEC, en 2001. En 2009, le GAEC s'est séparé et Alain a converti son exploitation en bio. Puis, en 2015, il a créé une SCEA avec son frère, Sébastien. Aujourd'hui, ils possèdent 138 ha. Ils produisent et vendent des veaux sous la mère avec 42 vaches Blondes d'Aquitaine. Ils commercialisent leurs veaux en partie auprès de la grande distribution en circuit court. Dans cet interview, ils expliquent comment ils se sont organisés pour se répartir le travail, dans la journée et au cours de l'année. Pour eux, le fait de sortir de l'exploitation et d'avoir des interactions avec le monde non agricole est très important. Ils ont tous les deux des liens avec l'enseignement et portent un regard sur la façon dont les élèves aujourd'hui appréhendent l'agriculture biologique.
Rencontre avec François Chevallier et Emilien Kron, à la Ferme de Bagneux à Verneville (57)
Nicolas HERBETH, AuteurDans LES LETTRES AB - MAGAZINE DES PRODUCTEURS BIO DU GRAND EST (N° 23 Novembre 2019) / p. 10-11 (2)La Ferme de Bagneux, à Verneville (57), produit en bio des légumes (2 ha), des céréales (9,5 ha) et des ufs. Les légumes produits sont vendus via une Amap (60 % ), directement à la ferme (20 %), en magasins bio (10 %) et aux maraîchers voisins (10 %), et les ufs essentiellement en grande surface et en magasins bio (80 %), 20 % étant vendus via une Amap et directement à la ferme. François Chevallier et Emilien Kron se sont associés en 2017. Dans cet entretien croisé, chacun explique son parcours et ses motivations et décrit ses activités sur la ferme. Ils expliquent leurs projets pour se développer, notamment en se diversifiant.
Rencontre avec Philippe Henry, polyculteur, éleveur à Vallois (54)
Matthieu BURGAUD, AuteurPhilippe Henry est agriculteur bio depuis 20 ans, installé en Meurthe-et-Moselle. Il s'est associé en 2010 avec Isabelle Aussoleil et ses 60 ha de terre. C'est ainsi qu'est né le GAEC Le Vieux Moulin. L'AB a été depuis le début un choix logique, issu d'un raisonnement axé sur l'écosystème. Ce choix correspond aussi à "une façon de faire un métier en cohérence avec mes convictions personnelles, environnementales et humaines", précise-t-il. Avec son associée, il exploite aujourd'hui 110 ha en SCOP (céréales grandes cultures), 25 ha en prairie temporaire et 50 ha en prairie permanente. Ils font également de l'élevage (bovin viande) et des légumes de plein champ, notamment des pommes de terre. Philippe Henry est également administrateur de Probiolor et du CGA de Lorraine. Son expérience lui permet, avec le recul, de conseiller aux personnes qui s'installent en bio de ne pas négliger d'aller rencontrer les autres agriculteurs pour recueillir des informations et nouer des liens, car, pour lui, ces échanges font la force de la bio. En 2019, il envisage de lancer un élevage de volailles en collaboration avec Probiolor et Biocoop.
Rencontre avec Valentine Martin, jeune éleveuse nouvellement installée en brebis laitière dans les Vosges
Julia SICARD, AuteurAprès son Baccalauréat, Valentine Martin a voyagé, en France et dans le monde, où elle a effectué de nombreux "petits boulots" dans le domaine agricole : foins manuels en Norvège, récolte de châtaignes en Corse, service de remplacement en élevage caprin dans le Gard... Puis elle a passé un BPREA, suivi d'une spécialisation en ovin - production d'agneaux d'herbe, puis d'une autre en transformation fromagère, dans le Jura. Petit à petit, l'idée de s'installer a germé. Elle s'est finalement installée en 2018 (SCEA Merveille du Mouzon, 88), en bio, sur la ferme de son père (en bio depuis 2005). Elle élève 230 brebis viande (Texel) et 70 brebis laitières (Lacaune, quelques Manech à tête rousse), et transforme le lait de ses brebis en fromages et yaourts qu'elle vend en circuits courts.
Biodynamis Hors série n°21 : Vivre les préparations biodynamiques
Laurent DREYFUS, Auteur ; Hans-Christophe VAHLE, Auteur ; Gauthier BAUDOIN, Auteur ; ET AL., AuteurCe hors-série de la revue est entièrement consacré aux préparations biodynamiques et à la diversité des pratiques des agricultures qui les ont adoptées. Les préparations biodynamiques sont le cur de la pratique biodynamique et elles sont ce qui différencie la biodynamie de toute autre méthode. De la bouse de corne à la silice de corne, dynamisées une heure, en passant par les fleurs de pissenlit, de camomille, ces substances créées par lhomme régénèrent les corps physique, éthérique, astral et le moi du lieu et créent un lien particulier avec la terre, la nature, les oiseaux, les insectes, et avec tout lécosystème. Au sommaire : Les plantes des préparations biodynamiques dans lorganisme agricole tripartite ; - Considérations sur la préparation 506, pissenlit/mésentère ; - La préparation 505 écorce de chêne/crâne ; - Réflexions sur la préparation 501 silice de corne ; - Les recherches de Jürgen Fritz ; - Leffet des préparations biodynamiques ; - Quelques résultats de recherches récentes ; - Vivre les préparations biodynamiques en Amérique du Sud ; - Christoph Willer, expert en préparations biodynamiques en Allemagne ; - Les préparations dans le désert, à Sekem en Egypte ; - En pépinières dans les Cévennes ; - En élevage bovin dans les Vosges ; - Dynamiser les préparations dans des vasques vives ; - Les préparations biodynamiques et les plantes médicinales ; - Le domaine viticole Cazes en biodynamie depuis 20 ans ; - Devon Strong, les préparations en Amérique du Nord ; - Liberté et diversité ; - Le MABD pour le développement local de lélaboration des préparations biodynamiques ; - En maraîchage, gérer les préparations sur lensemble des cultures et sur lannée.
Dossier : Les fermes bio plus résistantes à la crise ?
Marie DEVILLE, AuteurCERFRANCE ADHEO (Meurthe et Moselle ; Meuse) a réalisé une étude sur une cinquantaine de fermes bio sur 8 ans (2009-2016), en comparaison avec un échantillon de fermes conventionnelles. On observe que, malgré une production légèrement inférieure, les fermes bio ont un EBE largement supérieur en moyenne aux fermes conventionnelles. Le revenu disponible par UTAF est plus confortable en bio et plus stable. Ceci sexplique notamment par des prix de vente supérieurs et plus stables en bio et des charges opérationnelles plus faibles. Les primes PAC par actif sont en effet équivalentes entre les bio et les conventionnels et nexpliquent pas ces écarts. Les charges de structure (main duvre et mécanisation surtout) sont plus élevées en bio et lendettement supérieur. Toutefois, la structure dendettement est plus saine chez les bio et ils ont plus de moyens pour assumer cet endettement. Enfin, il ressort que les fermes bio ont un résultat agricole (en /UTAF) plus stable grâce à une meilleure stabilité des rendements dune part et des prix de vente moins fluctuants dautre part et grâce à leur indépendance par rapport aux achats dintrants. Lagriculture bio semble ainsi plus résistantes aux crises agricoles.
Dossier : Maraîchage bio : Travailler entre collègues et non entre concurrents
N. HERBETH, Auteur ; Y. MICHAUD, Auteur ; Camille FONTENY, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier présente plusieurs expériences de mutualisation, échanges, solidarité entre maraîchers. Ainsi, lassociation Terrains visibles, qui concerne essentiellement des hors cadres familiaux, permet de faire réseau et de sentraider pour sinsérer dans le monde agricole et notamment pour laccès au foncier. Les CUMA permettent lutilisation commune de machines et sont de plus en plus utilisées pour mutualiser les moyens entre fermes maraîchères ; elles permettent aussi de créer un groupement demployeurs. Un groupe lorrain GEM bio sest développé pour gérer lenherbement en maraîchage (création dindicateurs, de références sur les temps de travaux ). Des expériences de concertations pour la commercialisation sont relatées (code de bonne conduite, répartition des circuits de commercialisation, échange de légumes, approvisionnement collectif dune Biocoop ). Enfin, en Lorraine, la solidarité et lentraide entre paysans-maraîchers se sont mises en place pour le remontage de tunnels suite aux tempêtes. Ces témoignages mettent en évidence lintérêt de mutualiser entre collègues.
Etude de situation et des modes de production actuels en vue de la création d'une filière protéagineuse avec valorisation de la graine en élevage
Ce mémoire a été réalisé dans le cadre de la Licence Professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement". La Minoterie Burggraf-Becker, située à Dossenheim-sur-Zinsel (67), dans le Parc Naturel des Vosges, transforme 1 500 tonnes de céréales (bio et non bio) par an, en farine destinée aux professionnels de la boulangerie-pâtisserie ou aux particuliers. Cette entreprise a toujours misé sur les céréales locales. Depuis les années 2000, elle s'est investie dans la filière bio locale (transformation des céréales en bio en farine, gamme d'aliments bio pour l'élevage). Afin de développer la bio locale, la minoterie souhaite mettre en place une filière légumineuses à grosses graines (pois, féverole, soja et lupin) avec l'utilisation d'un procédé de toastage pour l'élevage. L'étude a porté sur la faisabilité de l'implantation de protéagineux dans les exploitations de la Moselle et du Bas-Rhin, notamment en Alsace Bossue.
Les fermes bio plus résistantes à la crise ? : Note de conjoncture agricole : Numéro Spécial Agriculture Biologique
Ce document présente une analyse des principaux indicateurs économiques issus de deux échantillons de fermes suivies par CerFrance Adheo, sur la Meurthe-et-Moselle et sur la Meuse, sur la période 2009 à 2016, lun en conventionnel et lautre regroupant une cinquantaine de fermes en AB, dont la majorité compte un atelier en élevage bovin. La ferme moyenne conventionnelle a une SAU de 174 hectares et une main duvre de 1.83 Unité de travail annuel familiale (UTAF), et la ferme bio a une surface de 134 hectares pour 2.38 UTAF. Parmi les indicateurs analysés, se trouvent la production agricole en /ha (en moyenne plus faible en AB), la valeur ajoutée (plus élevée et plus stable dune année à lautre en AB), lexcédent brut dexploitation (plus stable et globalement plus élevé en AB), lendettement (plus élevé en AB mais portant plus sur des dettes à long terme), le revenu disponible par UTAF (plus stable et plus confortable en AB), les prix de vente (plus réguliers et plus élevés en AB), les primes (quasi identiques entre les deux systèmes si ramenées à lunité de main duvre) et les charges opérationnelles (plus basses en AB) et de structure (plus élevées en AB). Au final, cette analyse conclut sur la bonne santé économique des fermes en AB et sur la résistance de ces dernières face aux crises agricoles, tout en assurant une juste rémunération, grâce à trois points forts : des charges opérationnelles réduites, une meilleure valorisation des produits et la stabilité des prix de vente.
Film "Nos vaches et nous, se comprendre pour s'élever"
Il existe dans les élevages de véritables liens entre les humains et les animaux. Les éleveurs, femmes et hommes, ont à cur de travailler en harmonie avec leurs bêtes, dans une relation de respect, de bienveillance et de confiance. Et pourtant, lélevage est fortement contesté et souvent réduit à son seul impératif économique. Face à ce constat, les producteurs de Biolait ont décidé de prendre la parole et de se livrer avec sincérité sur leur quotidien avec les vaches. A travers ce film, ils partagent leurs pratiques, mais également les émotions quils éprouvent au fil du temps. Coup de projecteur sur cette dimension essentielle du métier.
Les galères d'une ligne haute tension
Bernard GRIFFOUL, AuteurJean-Michel Meyer, éleveur de vaches laitières en agriculture conventionnelle en Moselle, connaissait d'importants problèmes de production et de santé du troupeau depuis la mise en place d'une ligne haute tension à proximité de son élevage, il y a dix ans : baisse de production au pâturage, nombre de mammites et taux cellulaires élevés, mortalités inexpliquées chez les veaux, vaches et génisses Ne trouvant pas de solutions du côté de la zootechnie, il s'est tourné vers un géobiologue. Depuis que ce dernier a préconisé la pose de quatre grosses pierres en grès des Vosges le long d'une faille géologique qui traverse l'exploitation, les difficultés de l'élevage se sont nettement amoindries. Ce type de faille, lorsqu'elle est surmontée d'une ligne haute tension, pourrait capter et propager les champs électromagnétiques émis, diffusant ainsi leur nuisance.
Interactions cultures-élevage et autonomie alimentaire dun troupeau laitier en agriculture biologique
Jean-Louis FIORELLI, Auteur ; Jean-Marie TROMMENSCHLAGER, Auteur ; Rémi LAVÉ, Auteur ; ET AL., AuteurL'unité ASTER de Mirecourt, dans les Vosges, a mis en place un système laitier biologique. Celui-ci présente une autonomie totale de l'élevage, assurée par des rotations culturales de 6 et 8 ans qui complètent l'utilisation des prairies permanentes. Les vêlages sont groupés en fin d'été et l'alimentation du troupeau est basée prioritairement sur le pâturage. La gestion combinée du pâturage et des stocks, sur dix campagnes successives (2006 à 2015), a été passée au crible. La période d'étude commence aux premiers vêlages, en août, et se termine à la rentrée en stabulation. Malgré une stratégie d'alimentation visant à maximiser la part d'herbe pâturée, la variabilité interannuelle du régime des vaches est forte. Le pâturage des prairies a assuré 60% de l'alimentation au cours de la période, 6 années sur 10. Les prairies semées à base de luzerne sont réservées aux récoltes de foin, sauf en cas de sécheresses estivales sévères au cours desquelles elles sont pâturées, les couverts intermédiaires et les fourrages conservés complétant la ration. La production laitière a ainsi pu être maintenue. L'alimentation du troupeau en maximisant la part pâturée implique une adaptation permanente au fil de la saison.
Lettre Filières FNAB - Lait n° 10
Sandrine MALZIEU, Auteur ; Amandine CLEMENT, Auteur ; Charlotte DUMAS, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Lait n° 10 est composée des articles suivants : - Autonomie protéique : Des mélanges hautement protéagineux au toastage, état des lieux des avancées sur les fermes ; - Évolution des systèmes d'élevages laitiers suite à une conversion à la bio ; - Une filière pour valoriser ses réformes laitières ; - L'élevage des génisses laitières sous la mère pendant 9 mois ; - Recueil "Pratiques favorables au climat - Tour de France des paysans bio engagés".
Mélanges céréales-protéagineux immatures : des références sur leurs intérêts alimentaires et économiques
Amélie BOULANGER, Auteur ; Philippe COCHET, Auteur ; Stéphane DAVID, Auteur ; ET AL., AuteurDe nombreux travaux de terrain ont concerné la valeur alimentaire de divers mélanges cultivés en dérobées et, bien sûr, leur place possible dans les rations Les travaux conduits dans trois situations des régions Lorraine ou Centre-Val de Loire montrent que l'intégration des cultures dérobées dans la rotation varie suivant les contextes ; ils apportent des références locales en réponse aux questions des éleveurs. La réflexion a été alimentée par les travaux de groupes d'agriculteurs et les expérimentations conduites par les organismes de développement. Ces mélanges riches en légumineuses permettent de limiter les apports de concentrés protéiques dans la ration s'ils sont récoltés à un stade précoce. Souvent récoltés et ensilés immatures, ils sont appréciés pour leur robustesse face aux aléas climatiques et leur arrière-effet positif pour la culture de printemps suivante si sa date de semis n'est pas retardée. Enfin, l'intérêt économique de la dérobée dépend du rendement obtenu et de la valeur azotée du fourrage. A noter que la sécurité fourragère apportée à la constitution des stocks, ainsi que les atouts économiques de ces mélanges innovants ont déjà assuré leur adoption rapide par de nombreux éleveurs.
Prairies à flore variée : Synthèse des essais réalisés dans les stations et fermes expérimentales partenaires du programme Optialibio
Loïc MADELINE, Auteur ; Stanislas LUBAC, Auteur ; Benoît POSSÉMÉ, Auteur ; ET AL., Auteur | VILLERS BOCAGE (Service Fourrages et Pastoralisme - Réseaux dElevage - Agriculture Biologique, Route d'Epinay, 14 310, France) : INSTITUT DE L'ELEVAGE | 2018Coordonné par l'Institut de lÉlevage (2014-2018), le projet Casdar Optialibio avait pour objectif l'élaboration de références et d'outils de conseil visant à améliorer l'autonomie alimentaire des systèmes bovins biologiques laitiers et allaitants, ainsi que leur résistance aux aléas climatiques. La piste des prairies à flore variée et des prairies multi-espèces a notamment été explorée. Pour ce faire, des essais et démonstrations ont été suivis sur plusieurs années et sur plusieurs sites expérimentaux partenaires d'Optialibio : - des essais de prairies multi-espèces destinées au pâturage et à la fauche sur la station expérimentale de Trévarez (29) ; - des essais analytiques sur des prairies à flore variée à dominante fauche ou à dominante pâture sur la ferme expérimentale de Thorigné-d'Anjou (49) ; - un essai "Composition spécifique de prairies multi-espèces de fauche" sur la ferme expérimentale des Bordes (36) ; - un essai "Espèces fourragères à récolter" et un essai "Prairies de fauche" sur la plateforme de démonstration du programme Reine Mathilde (14) ; - un essai Prairies à flore variée sur la plateforme de démonstration de l'EPLEFPA de Tulle-Naves (19) ; - des prairies semées du système de polyculture-élevage de l'Unité INRA SAD ASTER de Mirecourt (88). Les principaux résultats issus de ces essais et démonstrations sont présentés dans cette synthèse.
Produire du lait de vache en hiver : Trouver les bonnes stratégies
Frédéric RIPOCHE, AuteurSi le lait produit en hiver peut être intéressant car vendu plus cher, il est aussi plus coûteux à produire. Il faut donc bien raisonner sa stratégie, tout en tenant compte de limpact des aléas climatiques (retard de pousse au printemps, sécheresse, pousse d'automne aléatoire ). Ces aléas peuvent impacter la quantité et la qualité des fourrages et des aliments produits ou encore imposer, en cours de saison, une consommation des stocks prévus pour lhiver. Chaque système est unique et la stratégie à développer dépend de ses objectifs, des ressources disponibles sur la ferme ou encore de la main duvre et du matériel présents. Pour l'été 2018, très sec, diverses solutions ont été mises en place par les producteurs : ensilages de mélanges céréaliers prévus initialement pour faire du grain, implantation de couverts, type RGI, colza, chou pour prolonger le pâturage ou encore ensilages de maïs plante entière. Dans tous les cas, la base est une herbe de qualité. Cependant, face à la variabilité de cette herbe en volume et en qualité, on peut diversifier les fourrages ou jouer sur la flore des prairies. Le maïs peut être un plus pour la ration hivernale, mais sans excès pour ne pas utiliser trop de correcteur azoté. Le report de stock est un atout important et il faut aussi veiller au nombre (ex. : un renouvellement de 25 % semble un bon objectif). Deux éleveurs bio, l'un dans la Manche et lautre dans les Vosges, témoignent de leurs choix. Gildas Gédouin utilise du maïs, de lenrubanné et de la betterave dans la ration hivernale, avec des graines de soja toastées et il garde le foin pour les génisses et les vaches taries. Alain Gérard privilégie des rations dhiver à base de fourrages secs et de céréales. Des approches différentes liées aux potentiels de leur exploitation mais aussi à leurs objectifs : le premier sinvestit dans lOP Seine et Loire qui axe sa démarche qualité sur une alimentation 100 % origine France ; le second sintéresse au cahier des charges « Lait de foin », qui exclut tous aliments fermentés.
Rencontre avec Anne Ney, éleveuse de volailles bio à Manonvillers (54)
Julia SICARD, AuteurAnne Ney s'est installée en 2014, en reprenant 14 ha de foncier au moment de la retraite de son oncle, en polyculture-élevage. Elle s'est lancée dans l'élevage extensif de volailles (chair et pondeuses) avec vente directe et quelques cultures de céréales et de pommes de terre. Aujourd'hui, sa SAU est de 26 ha. Le financement du projet a abouti grâce à la contractualisation avec 3 AMAPs, ce qui a convaincu le banquier, frileux au départ. Grâce aux échanges avec un couple d'agriculteurs bio voisins qui l'ont soutenue et encouragée, et aussi parce que ses terres étaient exemptes de tous produits chimiques, elle s'est décidée pour une production bio et, aujourd'hui, elle se rapproche de Nature & Progrès pour aller encore plus loin dans les valeurs sociales qu'elle défend.
Rencontre avec Marie Laflotte, cheffe d'exploitation de la Marchande à Château-Salins (57)
Élise SCHEEPERS, AuteurMarie Laflotte a fait partie de la première promotion de la Licence pro ABCD (Agriculture Biologique Conseil et Développement). Après plusieurs postes, elle est arrivée comme directrice de la ferme pédagogique du Lycée agricole de Château-Salins (57), la ferme de la Marchande. Elle explique son parcours, les spécificités d'une exploitation agricole de lycée et la conversion de la ferme à l'AB (débutée en mai 2017). Cette dernière a été motivée non seulement par l'évolution des référentiels vers l'agroécologie, mais aussi par les besoins des collecteurs de lait bio, en recherche de nouveaux producteurs. Les élèves approuvent cette orientation qui, selon eux, leur permet d'apprendre d'autres manières de travailler, transposables non seulement sur un autre système en AB, mais aussi en agriculture conventionnelle. Marie Laflotte explique le déroulement de la conversion, non simultanée (d'abord les terres, puis les animaux au bout d'un an), avec les différentes étapes en matière d'aménagement et de mise en place de cultures. L'autonomie alimentaire et la création d'une zone de pâturage pour les vaches laitières constituent la priorité des efforts actuels. L'agroforesterie fait partie des projets à l'étude, ainsi que le développement de nouveaux partenariats en local : BSV, CGA, intégration dans un groupe de réflexion de producteurs de lait bio...
Richesse créée, rémunération et transformations du travail en systèmes laitiers économes et autonomes en agriculture biologique
Xavier COQUIL, Auteur ; C. FRANCK, Auteur ; Patrick VEYSSET, Auteur ; ET AL., AuteurDeux systèmes de production économes, autonomes et certifiés en agriculture biologique ont été conçus pas-à-pas sur linstallation expérimentale INRA ASTER-Mirecourt, dans les Vosges, de 2004 à 2015 : un système laitier herbager et un système de polyculture élevage laitier. Ils sont comparés via deux indicateurs économiques : la valeur ajoutée et le résultat social (rémunération du travail). En moyenne, le système herbager et le système de polyculture-élevage (sur respectivement 80 et 104 ha) ont permis de rémunérer 1,9 et 3,0 travailleurs (à 1,5 SMIC). L'analyse des résultats montre, pour les deux systèmes : i) une forte réduction des charges opérationnelles et de structure par rapport au système non économe qui leur précédait, ii) une très forte spécialisation économique sur le lait, iii) une transformation du travail des expérimentateurs et une réorganisation du partage des tâches au sein de l'équipe.
Serre mobile : Le maraîchage comme sur des roulettes
Jonas MIARRA, AuteurL'exemple des serres mobiles est une bonne illustration de la façon dont les agriculteurs innovent et partagent leurs découvertes pour faciliter la transition des pratiques agricoles. A la ferme maraîchère "Le Potager de Marie-Line" (88), Marie-Line a mis au point une serre équipée de roulettes et montée sur des rails. Elle en tire de nombreux avantages : hâter et prolonger les cultures, mais aussi ne pas surexploiter les parties couvertes (ce qui est le cas avec des tunnels fixes), amplifier la diversité des cultures, etc. Après la lecture d'un article de l'Atelier Paysan sur l'autoconstruction des serres mobiles du Potager de Marie-Line, un groupe de maraîchers lorrains a commencé à réfléchir aux possibilités d'autoconstruire à moindre coût cet outil. Avec l'aide de l'Atelier Paysan, un premier prototypage a été réalisé et le chantier de construction a pris place. Objectif : transformer un tunnel existant en serre mobile. Depuis cette expérience réussie, les serres mobiles font désormais partie des "communs" à partager, comme de nombreux outils autoconstruits grâce à cette dynamique collective. L'Atelier Paysan continue d'améliorer le modèle, en travaillant sur la transformation d'autres types de serres, avec d'autres agriculteurs.
"Tirer le meilleur parti possible des ressources du milieu"
Emeline BIGNON, AuteurDepuis les années 2000, la ferme expérimentale de l'Inra de Mirecourt, dans les Vosges, s'attelle à s'adapter aux conséquences du changement climatique en valorisant au mieux les ressources du milieu. Ainsi, sur l'exploitation convertie à l'agriculture biologique en 2004, deux systèmes économes ont été testés entre 2004 et 2015 : un système 100 % herbager comptant 40 vaches laitières et 78 ha de prairies permanentes, et un système polyculture-élevage comptant 60 vaches laitières, 55 ha de prairies permanentes et 105 ha en rotations culturales. Les principaux résultats technico-économiques obtenus par ces deux troupeaux autonomes sont présentés dans cet article, de même que les adaptations qui ont été nécessaires. Par exemple, lors de l'hiver 2012-2013, alors que les fourrages manquaient suite à deux années de sécheresse, un tiers des cheptels a été vendu. Si les résultats ont été impactés, la ferme s'en est globalement mieux sortie que les autres fermes du réseau EcoBio. Des adaptations visant à améliorer les résultats de reproduction ont aussi été réalisées. Dernière innovation en date (depuis août 2017) : des brebis et des agnelles ont rejoint les vaches laitières avec l'objectif d'optimiser encore l'utilisation de l'herbe via la complémentarité des troupeaux.
L'APLB Grand Est : L'union des éleveurs non coopérateurs
Céline BARRERE, Auteur ; Danaé GIRARD, AuteurL'APLB Grand Est est une organisation de producteurs créée en avril 2014, dans le but de fédérer les producteurs laitiers bio non coopérateurs d'Alsace, de Lorraine, de Franche-Comté et de Champagne-Ardenne. Elle regroupe 85 producteurs de deux laiteries (Mulin et Lactalis) et représente 17 millions de litres de lait annuels. Aujourd'hui, elle apparaît comme une véritable opportunité de rassembler le plus grand nombre de producteurs, afin de rééquilibrer les forces dans les discussions de l'après quotas.
Conception dune conduite de génisses laitières sous vaches nourrices : pour une intensification écologique des systèmes délevage herbager ?
Xavier COQUIL, Auteur ; L. BRUNET, Auteur ; Florence HELLEC, Auteur ; ET AL., AuteurCertains éleveurs, cherchant à réduire le travail d'astreinte et les effectifs d'animaux improductifs sur leur exploitation herbagère, ont adapté leur système en optant pour un élevage des génisses par des vaches nourrices. Une expérimentation, conçue pas à pas, confirme l'intérêt de cette technique. Ainsi, la conduite de l'élevage des génisses par allaitement multiple et libre a été étudiée dans le cadre du projet TEMPo sur le dispositif expérimental INRA ASTER-Mirecourt. En s'appuyant sur l'expérience d'agriculteurs pionniers innovants, une formalisation de cette conduite d'élevage en 6 phases est proposée. Au cours de la première année d'expérimentation, avec élevage de 9 veaux par 3 vaches nourrices, les croissances des génisses (GMQ de 817 g/j sur les 9 premiers mois) sont nettement plus élevées que celles des génisses nourries au Distributeur d'Aliments Lactés avec une complémentation en céréales ; le travail est aussi modifié. Cette conduite des génisses permet denvisager un âge au premier vêlage de 24 mois et des gains de productivité dans des systèmes uniquement herbagers, très économes et très autonomes.
Développer l'agriculture biologique par des démarches territoriales
Yoan MICHAUD, AuteurDans ce dossier, sont examinées les conditions de réussite et les limites des dynamiques territoriales de protection de l'eau par le développement de l'agriculture biologique en Lorraine. Point en trois parties : - Concilier production agricole et protection de l'eau ; l'agriculture biologique est une des solutions les plus efficaces pour reconquérir et préserver la qualité de l'eau, notamment concernant les nitrates ; - Analyse comparative des dynamiques locales dans les sites Eau et Bio ; - Les actions "Eau et Bio" du CGA de Lorraine.
Dossier : Le bio se prépare à changer d'échelle
Valérie NOËL, Auteur ; Christian GLORIA, AuteurConséquence notamment de l'augmentation de la consommation de produits biologiques, qui touche aussi les rayons de la boulangerie et de l'épicerie, les surfaces de grandes cultures bio progressent. De nombreux producteurs de céréales franchissent le pas de la conversion, comme Fabrice Furlan, dans le Gers, céréalier sur 140 ha (conversion en 2015), ou encore Tristan Choné, en Meurthe-et-Moselle, en polyculture-élevage (conversion en 2013) : - Le pari de la diversité et de la valeur ajoutée ; - Complémentarité entre élevage et céréales ; chacun des deux exploitants raconte sa propre trajectoire, ses motivations, explique comment il gère son exploitation, les investissements qui ont été réalisés, les problématiques de tri et de stockage, les débouchés visés..., et les difficultés rencontrées ; - Une offre à consolider face à l'essor de la demande ; les débouchés, que ce soit en alimentation humaine ou en alimentation animale, sont nombreux et la demande est bien présente, mais les filières se structurent petit à petit ; - Les aides qui déroutent ; la revalorisation des soutiens à la bio avec la nouvelle PAC de 2015 a participé à susciter un fort intérêt d'agriculteurs pour l'AB, mais aujourd'hui les budgets régionaux ne suivent pas.
Dossier : La chèvre : un herbivore pas comme les autres, et qui a le vent en poupe en bio !
Julia SICARD, AuteurLélevage caprin bio en France est en progression : le nombre de fermes avec des chèvres bio a augmenté de 6 % entre 2015 et 2016. Avec une moyenne de 57 chèvres par élevage, le troupeau caprin bio représente 7 % du cheptel national (contre 57 % en Allemagne). 73 % des fermes transforment leur production, chiffre qui illustre bien le fait que cette filière est très orientée sur la vente directe et la transformation à la ferme. En filière longue, la collecte de lait caprin bio ne représente encore quun pourcent de la collecte nationale. Ces grandes tendances se retrouvent aussi notamment en Lorraine. Deux freins peuvent être mis en avant au développement de cette production : le pâturage et le parasitisme. Les avantages du pâturage sont pourtant nombreux et, bien géré (notamment en évitant le surpâturage), limpact sur le parasitisme peut être bien contrôlé. Certes, la chèvre a un système immunitaire moins performant que celui du mouton ou de la vache. Quelques conseils liés au pâturage des chèvres sont dispensés dans cet article.
Dossier : Encore une croissance record de la Bio !
Nadine PIBOULE, AuteurL'Observatoire régional de la bio en Lorraine présente la dynamique de développement de la bio dans cette région. Pour la région Grand Est, on a compté, en 2016, 309 nouvelles fermes, ce qui a permis de dépasser la barre des 10 000 ha de surfaces conduites en bio. En Lorraine, à l'image de 2015, la dynamique de conversions a été très forte en 2016 (138 fermes bio en plus), avec un doublement de la surface cultivée en bio par rapport à 2014, représentant 5,4 % de la SAU. L'élevage bovin reste l'activité dominante des fermes bio. En 2016, 92 nouveaux ateliers bovin viande ou lait se sont engagés en bio. Autre élément marquant, plus de la moitié des fermes maraîchères de la région sont conduites en AB.
Dossier : Des semences bio... paysannes
Christophe RINGEISEN, Auteur ; Claire VIDIE, Auteur ; Yoan MICHAUD, AuteurL'association lorraine "L'Or des Graines" et l'association alsacienne "Kerna Un Sohma" effectuent actuellement un travail sur les semences paysannes en blé, potagères et maïs, notamment en conservant les variétés anciennes et en les rendant accessibles aux paysans. Au sommaire de ce dossier : - Les semences, on n'y comprend rien ; - Conservation et évaluation des blés caucasiens, un nouveau défi pour la Ferme Moyses ; - Produire ses semences de légumes, c'est possible ? ; - Maïs populations : Essais encourageants en Lorraine.
Dossier : Tout est bon dans le cochon et pour son alimentation (enfin presque)
Julia SICARD, Auteur23 ateliers porcins bio se répartissent sur le territoire lorrain. Ce panorama de la production et des outils régionaux (abattoirs...) pour l'élevage porcin bio en Lorraine précise qu'actuellement, 6 ateliers naisseurs vendent des porcelets bio, 3 abattoirs et 3 opérateurs découpe / transformation sont certifiés bio (+ 4 abattoirs ou ateliers transformation en zone limitrophe de la Lorraine). Pour alimenter les porcs, les élevages de porcs lorrains sur fermes diversifiées utilisent, jusqu'à hauteur de 25 % de la ration totale, du petit lait de fromagerie, des issues de tri de céréales, du glanage des fins de planches de maraîchage, des glands et des pommes, du pâturage de prairies temporaires... L'utilisation de ces matières traditionnelles dépend des objectifs choisis sur la ferme (autonomie et valorisation des co-produits, commercialisation en vente directe et recherche d'hétérogénéité chez les porcs, TMP (taux de muscle des pièces) et performances souhaitées pour une valorisation en filière longue, etc.) Un tableau présente l'équivalent quantité en céréales + matière sèche de certaines matières premières traditionnelles et aliments grossiers, ainsi que des conseils pour les intégrer dans la ration. Un focus permet ensuite de connaître l'expérience en cours à la ferme expérimentale bio de l'INRA de Mirecourt, qui porte sur l'utilisation du pâturage tournant en élevage porcin.
Lélevage bio progresse en France. Quels enjeux pour les systèmes fourragers ?
N. BIZE, Auteur ; M. BOUTTES, Auteur ; S. CHAUVIN, Auteur ; ET AL., AuteurLes techniciens de Normandie, de Bretagne, du Massif central (Cantal et Aveyron) ou des Vosges confirment le développement de l'élevage biologique. La création de nouveaux débouchés dans les filières lait et viande et le maintien des résultats économiques sont déterminants dans la décision de conversion mais, le plus souvent, les agriculteurs cherchent à redonner du sens à leur travail (respect de l'environnement, qualité des produits...) et ne regrettent pas leur choix. Une réflexion globale sur le système fourrager, la diversification des ressources fourragères et l'autonomie de l'élevage sont indispensables pour la viabilité de ces exploitations. Cet article donne la parole à des techniciens et des chercheurs de différentes régions françaises.
Ferme de Pixerécourt : passer à un système de pâturage avec 80 vaches laitières
Bertrand CAILLY, AuteurLa ferme du Lycée agricole de Nancy-Pixerécourt est passée d'un système traditionnel "maïs-herbe-soja" à un système centré sur le pâturage. Cette évolution, motivée à la fois par des nécessités financières et par le désir de mettre en place un système cohérent qui place "l'humain au centre", a été une réussite. Les éléments clés et résultats économiques sont ici présentés. Minimiser les coûts de production a imposé la solution du pâturage et a conduit à investir dans certaines adaptations : la réorganisation du parcellaire, l'aménagement de chemins, de points d'eau, de clôtures..., mais aussi l'adaptation des prairies (prairies temporaires multi-espèces pour la fauche ou la pâture, en rotation avec les cultures) et du troupeau (croisement rotatif à cinq voies pour obtenir des animaux plus adaptés aux variations interannuelles). Les résultats économiques du système sont tout à fait satisfaisants par rapport à un groupe d'exploitations laitières de la même laiterie (marge brute par ha SFP identique mais supérieure par UTH, avec des animaux produisant 5 000 l/an au lieu de 7 700 l/an). Cette exploitation, conduite en agriculture conventionnelle, est orientée, depuis 2005, vers un système autonome et économe sur les bases de l'agroécologie et d'une cohérence globale "homme-sol-plante-animal".
Grand Est : La bio gagne la Lorraine
Cécile MARCUS, AuteurLa Lorraine a connu une vague de conversions sans précédent avec, mi-2016, 60 000 hectares en bio, dont le tiers en conversion. Pour accompagner les agriculteurs dans cette démarche et les aider à préparer au mieux cette étape clé dans la vie d'une exploitation, le Pôle conversion bio de Lorraine propose des audits de conversion. Le Gaec laitier Sainte Marguerite, en Moselle, en a bénéficié, ce qui a permis à ses associés de s'assurer de la faisabilité technique, économique et financière du passage à l'AB. Face à des dispositifs d'aides de plus en plus incertains, un tel diagnostic est d'autant plus important.
Ils ont choisi les dérobées
François D'ALTEROCHE, AuteurVincent Caillez, climatologue à la Chambre dAgriculture de la Creuse, précise les incidences agronomiques des évolutions du climat (+0,4°C tous les dix ans). Pour sy adapter, les éleveurs ont de plus en plus recours aux cultures fourragères dérobées. Compte-tenu du coût de leur mise en place, un rendement de 2t MS/ha est un seuil minimal si elles doivent être ensilées ou enrubannées ; en-deçà, leur intérêt est limité. Un tableau des valeurs alimentaires de 6 modalités de dérobées mises en place en Meurthe-et-Moselle et dans la Meuse est présenté (en moyenne UFL de 0,77 ; PDIN de 130 et PDIE de 85), avec lanalyse du prix de revient (entre 105 et 125/t MS) et le calcul du coût par tonne de MS récoltée (entre 175 et 85/t MS selon le rendement) en système conventionnel. Sur les neuf dernières pages du dossier, cinq agriculteurs, naisseurs-engraisseurs ou polyculteurs-éleveurs non bio témoignent de leurs pratiques en termes de cultures fourragères dérobées (en Meurthe-et-Moselle, dans lAisne, la Drôme et le Cher).
Mesures de biosécurité et pratiques des éleveurs de volailles en circuits courts
Le CGA de Lorraine a réalisé une enquête auprès des éleveurs de volailles de plein air et bio, pour mieux comprendre les difficultés, sur le terrain, de la mise en place des mesures de biosécurité dans les élevages de volailles bio en circuits courts. Ces mesures concernent : la mise en place d'un sas par unité de production, le contrat déquarrissage, les procédures de dératisation et de désinfection, le protocole de nettoyage et de désinfection des bâtiments, la gestion des effluents et eaux de lavage, l'aire stabilisée ou bétonnée pour lenlèvement du bac déquarrissage et, aux abords des poulaillers, l'absence de mélange entre palmipèdes et gallinacés, la gestion des flux et la délimitation des zones publiques et professionnelles. Pour chaque mesure, sont précisés les avis des éleveurs sur la réalisation concrète de la mesure : acceptable, difficilement acceptable, inacceptable. Les difficultés diffèrent selon le système et son niveau de complexité, et sont plus ou moins applicables en fonction de la configuration des lieux. Elles pourraient menacer la pérennité et léquilibre financier des petits élevages diversifiés et en vente directe, particulièrement importants dans la filière biologique, car certaines mesures savèrent inadaptées à leur fonctionnement. De plus, au-delà des contraintes quimplique la mise en place de ces mesures dans les élevages en circuits courts, la FNAB estime que leur efficacité dans ces systèmes étroitement liés à leur environnement, en particulier dans les élevages en autarcie, nest pas prouvée. La biosécurité doit donc être raisonnée différemment selon le type délevage. Il sagit de trouver des solutions, avec bon sens et pragmatisme, qui permettront de renforcer la sécurité sanitaire des filières avicoles et déviter de nouvelles crises, telles que celle de lInfluenza aviaire, sans remettre en cause lexistence des petits élevages de volailles bio.
Les microfermes à la loupe
Yann KERVENO, AuteurLes microfermes attirent lattention, renvoyant limage dune alternative heureuse à lagriculture industrialisée, et répondant aux demandes des consommateurs et au respect de lenvironnement. Mais elles suscitent également de vifs débats, notamment sur leur viabilité économique. Guillaume Boitel a créé, il y a plus de sept ans, une petite ferme en maraîchage bio intensif sur trois hectares, dans la Meuse. Il cultive une cinquantaine despèces et de variétés vendues en paniers via son AMAP. Il revient sur les réflexions économiques quil a menées pour son installation. Les microfermes sont nombreuses en Lorraine, où se trouvent une centaine de systèmes en maraîchage bio intensif avec de la vente directe. Nicolas Herbeth, du Groupement des agrobiologistes de Lorraine, est interviewé sur la dynamique de cette région. Enfin, Philippe Baret, professeur à lAgro de Louvain-la-Neuve en Belgique et François Léger, enseignant-chercheur à AgroParisTech, livrent leur vision respective sur les microfermes.
Salveco : Nettoyer sa maison sans compromettre sa santé
BIO-LINEAIRES, AuteurSalveco a été créé en 1994 par Stéphan Auberger, Vosgien de 45 ans, docteur en chimie organique de l'Université de Nancy et spécialiste des molécules végétales. Son credo : concevoir une technologie inspirée de la science du végétal pour mettre au point des produits entièrement naturels et biodégradables, sans solvants pétrochimiques et sans conservateurs, non toxiques pour la santé. Son entreprise compte une quarantaine de collaborateurs. Pendant des années, celle-ci a mis au point des solutions détergentes alternatives à la chimie du pétrole, vendues en direct aux entreprises de nettoyage. Depuis, elle a développé une gamme de produits destinés à la vente aux particuliers en magasins bio, avec pour objectif de faire passer le rayon détergence de 2 ou 3 % du CA des magasins bio à 7 %. Trois gammes ont ainsi vu le jour : Osanis (nettoyants ménagers pour la cuisine, etc.), Hygios (désinfectants sans javel) et Calinou (univers du bébé).
La valeur alimentaire des fourrages à base dherbe en Lorraine. Zoom sur la campagne 2016 chez les adhérents de la coopérative Optival
Les résultats économiques des exploitations délevage sont fortement dépendants de la gestion et de la qualité des rations des animaux. Il est donc nécessaire de bien évaluer la valeur alimentaire des fourrages récoltés. La coopérative Optival propose à ses éleveurs adhérents deffectuer des analyses de fourrages ; elles sont rassemblées dans une base de données et analysées dans cet article. La coopérative Optival est localisée en Lorraine ; 800 de ses exploitations laitières (dont certaines sont en bio) bénéficient dun accompagnement technique. Les analyses de fourrages effectuées dans ce cadre depuis 2012 montrent limportance des variations interannuelles. Les résultats de 2016, année défavorable, sont analysés de façon plus approfondie : les prairies temporaires et avec trèfle blanc ont de meilleures valeurs MAT que les prairies naturelles ; la date dexploitation a eu un effet prépondérant en 1ère coupe (récoltes souvent plus tardives en raison de la météo, conduisant à des MAT variant de 90 à 140 g MAT/kg MS). Cette hétérogénéité de qualité (MAT et UFL) des ensilages et enrubannages, marquée en 2016, représente une incertitude pour les éleveurs laitiers.
Dossier : La filière viande bovine bio en Lorraine
Élise SCHEEPERS, AuteurLa Lorraine compte désormais 195 éleveurs allaitants bio, pour la première fois en nombre supérieur par rapport aux producteurs laitiers bio. Ce dossier pose les enjeux d'une filière viande bovine bio construite et stable, nécessaire pour garantir un prix juste et rémunérateur. 2 éléments principaux sont pointés comme facteurs de cette stabilité : la planification et l'estimation. Le dossier se compose de : - La Commission Viande : un endroit pour réfléchir aux orientations de la filière ; - La planification : pilier de la stabilité de la filière ; - La confrontation et l'état d'engraissement : le classement des carcasses bovines ; - Conjoncture des filières viande bio : Des cours stables et une bonne gestion des sorties anticipées des animaux cet été (à partir des données d'Interbev).
Dossier : Le maraîchage bio fourmille de projets
Nicolas HERBETH, AuteurCe dossier donne un aperçu du maraîchage bio en Lorraine, à travers 4 articles apportant chacun un éclairage particulier : - "La Réunion annuelle : un temps de partage" ; le compte-rendu de la réunion de février 2016 permet de connaître les interrogations qui ont pu être formulées à cette occasion par les maraîchers bio de la région, par exemple sur les stratégies de commercialisation, et les sujets qui ont fait l'objet d'une présentation ; - "Projet SEMBIO : Savoir Écologique Maraîcher en Agriculture Biologique" ; cet article propose un focus sur ce projet, qui vise à mettre en partage des pratiques entre paysans et à favoriser les échanges grâce à divers outils et avec l'appui de plusieurs structures, comme par exemple l'association Geyser. Cette dernière, spécialisée dans la médiation territoriale liée à l'environnement et aux questions des savoirs écologiques paysans, accompagnera les partenaires du projet ; - "La restauration hors domicile : Témoignages" ; 28 tonnes de légumes bio lorrains sont consommées aujourd'hui par la RHD en Lorraine. 2 maraîchers bio apportent leurs témoignages sur ce débouché qui est amené à se développer ; - "Des légumes à fortes valeurs ajoutées" ; Dans le cadre des formations sur le maraîchage bio, Charles Souillot, technicien maraîcher du Finistère, est venu partager des itinéraires techniques de légumes qui permettent de diversifier les productions.
Dossier : Protection de l'eau : le réseau bio s'engage
Patricia HEUZE, AuteurDepuis plusieurs années, le réseau FNAB est engagé pour promouvoir l'AB comme solution pour protéger la ressource en eau. Le groupe de travail "Eau et Bio" qu'il a piloté, puis le programme du même nom, entre 2008 et 2010, ont permis de développer des outils et des connaissances pour faire connaître et reconnaître les atouts de l'AB dans la lutte contre la pollution de l'eau. En 2010, le dispositif des sites pilotes initie une dynamique et un cercle vertueux. En 2014, les 12 sites pilotes en place ont augmenté leur SAU en bio, puis dix nouveaux sites sont engagés dans le dispositif à la demande de collectivités locales. La FNAB siège désormais au Comité National de l'Eau, qui est consulté notamment sur les grandes orientations de la politique de l'eau. Le CGA de Lorraine, missionné par l'Agence de l'Eau Rhin-Meuse, travaille actuellement sur l'amont du bassin versant de la Seille et sur plusieurs zones de protection de captages lorrains. Sur 2330 captages en Lorraine, 192 sont prioritaires au regard de leur pollution par les phytosanitaires et les nitrates. Les producteurs bio jouent un rôle dans l'identification d'autres territoires à enjeu eau où l'AB pourrait se développer. L'article propose un focus sur la DUP (déclaration d'utilité publique), outil de protection de captages contre les pollutions ponctuelles, ainsi que sur la stratégie des SDAGE, dans laquelle s'inscrit la mission des Agences de l'Eau.
Dossier : La qualité du lait
Élise SCHEEPERS, AuteurCe dossier consacré à la qualité du lait fait un focus sur la formation de la glande mammaire (du ftus à la vache adulte) et son fonctionnement, sur le processus de défense immunitaire au niveau de cet organe, avec le rôle majeur des globules blancs, et donne des précisions sur la sécrétion et la composition du lait. Les éléments de physiologie fournis sont complétés par des données sur limpact de lalimentation, comme limportance des oligoéléments pour un bon fonctionnement du système immunitaire et pour limiter ainsi les mammites. Limportance de la qualité du lait est ensuite illustrée à travers deux témoignages : lun issu dun responsable de fromageries (Frédéric Brugger, directeur des fromageries de Selles et Lavigney, entreprise Biodéal ), et lautre (Étienne Baland, de la ferme de la Petite Seille), dun éleveur qui fait de la transformation à la ferme de produits laitiers biologiques.
Dossier : Valoriser la viande bovine en circuits courts
FEUILLE DE CHOU BIO (LA), AuteurEn Lorraine, il existe peu de références concernant la valorisation de la viande bovine dans les circuits courts, alors que de nombreux éleveurs en bovins pratiquent la vente directe. L'EPL (Établissement Public Local) agricole de la Meuse a réalisé une étude sur le sujet. Après un diagnostic des exploitations (enquête réalisée auprès de 26 éleveurs de la région, dont 11 en bio), le travail a donné lieu à la rédaction de 3 fiches synthétiques portant sur : - la composition de la carcasse et des produits réalisables ; - la localisation des prestataires avec leurs spécialisations ; - les canaux de commercialisation envisageables. Le dossier propose tout particulièrement un focus sur la valorisation de la carcasse, puis sur les différents produits, autres que les pièces bouchères classiques, pouvant intéresser les clients en circuits courts. Il renseigne également sur les ateliers de découpe et de transformation présents sur le territoire lorrain (y compris bio) et sur les formations "agroalimentaire fermier".
Ferme des Mesnils : 50 légumes bio pour la vente directe !
En 2009, le lycée agricole de Courcelles-Chaussy, en Moselle, a converti une partie de son exploitation, la ferme des Mesnils, à l'agriculture biologique, notamment pour mettre en place un atelier maraîchage. Dans la région, ce mode de production et cette filière sont encore peu présents. Cet atelier couvre l'ensemble des étapes de la filière, de la production de plants à la vente des légumes, en passant par le stockage à la ferme. Une centaine de paniers sont vendus chaque semaine, représentant la moitié du chiffre d'affaires global pour l'atelier légumes. Concernant la pédagogie, ce sont surtout les apprenants en BPREA qui utilisent l'atelier maraîchage bio, mais la quasi-totalité des élèves et stagiaires de l'établissement le visitent au moins une fois par an.
Fermebioscopie : GAEC des Champs Cerisiers (Dép. 88)
Etienne THIEBAUT, Auteur ; Nicolas THIEBAUT, Auteur ; Marie-Anne THIEBAUT, Auteur ; ET AL., AuteurLe GAEC des Champs Cerisiers, situé dans les Vosges, en bio depuis 2002, compte trois associés pour 2.5 UTH, 131 ha, 70 vaches laitières (Montbéliardes, quelques Simmental et croisées Holstein), et 350 000 litres de lait par an, produits en valorisant au maximum les ressources présentes sur la ferme (présence dun séchage en grange et production autosuffisante en céréales pour le troupeau). La trajectoire de ce GAEC illustre les difficultés rencontrées à la conversion et dans la stabilisation du système. A ce jour, les trois associés sont contents des résultats atteints, malgré encore certains « points noirs » comme la gestion de la douve. Pour eux, leur système semble maintenant plus résilient, moins sensible aux périodes difficiles. Et ces agriculteurs se retrouvent mieux dans leur métier. Ils ont même une activité daccueil à la ferme et tout cela leur donne envie daller plus loin, peut-être vers de la transformation et de la vente en direct. Reste la question du travail : mais, si loccasion se présente (de la main duvre supplémentaire ?), ils sauteront peut-être le pas
Insectes butineurs et transport de pollen : 1er maillon de létude du service de pollinisation rendu par lécosystème prairial
A. FARRUGGIA, Auteur ; E. DELACROIX, Auteur ; A. MICHELOT-ANTALIK, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Secrétariat 3R - MNE, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : RENCONTRES RECHERCHES RUMINANTS | 2016Ce texte est issu des Journées 3R (Rencontres Recherches Ruminants) de 2016 (Thème : Environnement). Le service de pollinisation rendu par lécosystème prairial est très souvent mis en avant mais il est peu explicité et peu quantifié. Lobjectif de cette étude est de quantifier les interactions plante-insecte à lorigine de ce service dans des prairies appartenant à 3 agrosystèmes contrastés. Pour cela, les insectes butinant les fleurs sur des transects ont été capturés, à 3 périodes de lannée, dans 18 prairies présentant un gradient de richesse floristique et appartenant aux 3 fermes expérimentales INRA situées à Marcenat (Cantal), Mirecourt (Vosges) et Lusignan (Vienne). En parallèle, une méthode danalyse a été testée, basée sur le méta-barcoding et permettant la détermination simultanée de linsecte et des pollens quil transporte. 979 couples fleur-insecte butineur ont été analysés. Les résultats mettent en évidence le rôle important des diptères dans les prairies permanentes tempérées multi-espèces en tant que butineurs et pollinisateurs potentiels, notamment en début de saison de végétation. Elle montre également que les interactions entre familles dinsectes et familles de plantes observées à Marcenat sont plus nombreuses et réparties plus équitablement qu'à Mirecourt et Lusignan. Une forte proportion des insectes capturés (82 %) transportaient du pollen et lanalyse des barcodes ADN révèle que 44 % transportaient en même temps de 2 à 6 genres botaniques différents. Ces premiers résultats permettent didentifier les acteurs potentiels du service de pollinisation dans les prairies.