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Documents disponibles dans cette catégorie (42)


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Le choix d'un groupe jeune et dynamique
Maude LE CORRE, AuteurDamien Garrigues est lun des huit producteurs indépendants de lorganisation de producteurs Novapom, située dans le Tarn-et-Garonne. Ce producteur de pommes sest installé sur le GAEC familial en 2018 et a, depuis, beaucoup investi. Il a ainsi rénové les infrastructures de la ferme : la station de conditionnement a été refaite, de nouvelles chambres froides et cinq plateformes de récolte Harvery ont été achetées. Damien Garrigues a également converti une partie des 65 ha de vergers en bio. Trois variétés de pommes sont maintenant produites en AB : Opal, Dalinette et Red Love. Damien Garrigues est dailleurs lun des premiers arboriculteurs à produire des Red Love bio. Il en a planté 4 ha en 2020. Cette pomme, qui présente la particularité davoir une chair rouge, est résistante à la tavelure et est globalement peu sensible aux ravageurs. Elle se prête donc bien au mode de conduite biologique. Son potentiel de conservation est, en revanche, assez court (jusquà décembre) et ce potentiel doit encore être évalué en bio. Cette pomme est plutôt réservée à un marché de niche.
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Intérêt du triage à la ferme en AB
Ingrid BARRIER, AuteurQue ce soit pour préparer des semences fermières, nettoyer des lots de grains ou séparer les différents grains d'une culture associée après récolte, le triage à la ferme présente des intérêts économiques et sanitaires. A l'occasion d'une rencontre technique "le mardi pour produire", organisée par la Chambre d'agriculture du Tarn-et-Garonne, M. Gastou et M. Laplace, tous deux agriculteurs biologiques, ont présenté plusieurs trieurs : trieur rotatif alvéolaire, trieur séparateur à grilles ou pré-nettoyeur, et trieur séparateur aérodynamique. Les caractéristiques, les avantages et les inconvénients de chacun sont présentés dans cet article.
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Peut-on se passer du cuivre en production de raisin de table biologique ?
Marc MIETTE, AuteurLes groupes DEPHY Ferme (financés par le plan ECOPHYTO) ont pour objectif de diminuer lusage des produits phytopharmaceutiques. Dans le Tarn-et-Garonne, un groupe DEPHY Ferme constitué de onze arboriculteurs dAgribio82, a débuté, en 2016, des travaux pour diminuer les doses de cuivre du groupe en production de raisins de table biologiques. Trois stratégies différentes ont notamment été testées chez trois producteurs situés près de Moissac : 1 - le programme « usuel », qui est basé uniquement sur des apports optimisés de cuivre ; 2 - le programme « biostimulant », qui associe un engrais foliaire à de faibles doses de cuivre (deux types dengrais foliaires ont été testés) ; 3 - le programme « de substitution », qui associe de faibles doses de cuivre à du talc et du vinaigre. En 2021, une année de forte pression en mildiou, ces producteurs ont réduit lutilisation de cuivre métal à : 3,78 kg/ha dans le cadre du programme usuel (le mildiou a été maîtrisé) ; 2,87 kg/ha dans le cadre du programme biostimulant (le mildiou a été maîtrisé) ; 0,91 kg/ha dans le cadre du programme de substitution (les feuilles ont été fortement impactées et une perte de 8 % sur les grappes a été enregistrée). Ces essais montrent néanmoins que certaines stratégies de réduction du cuivre fonctionnent, que la pression en mildiou soit faible ou forte.
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Alain Fraysse, dans le Tarn-et-Garonne : Quel bilan à lheure de la retraite ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAlain Fraysse sest installé en 1978, dans le Tarn-et-Garonne, sur 60 ha de terres argilo-calcaires et de boulbènes. Riche dune longue carrière agricole, ce céréalier réalise, dans cet article, un inventaire des principales évolutions qui ont transformé son système de production. Il a converti son exploitation en bio en 2000, à la faveur dun CTE (Contrat territorial dexploitation). Au départ, il a cultivé beaucoup de féverole, notamment pour ses importantes restitutions azotées. Mais, après quelques années, suite à de très faibles rendements et au salissement grandissant de ses parcelles, il a abandonné cette culture pour du trèfle violet (semence fermière). Il a alors mis en place la rotation-type : soja - soja-trèfle violet (un ou deux ans) blé tendre dhiver. Les marges dégagées par le soja et le blé lui permettent dimplanter du trèfle sur une longue durée (ce dernier étant entièrement restitué au sol). Le labour nest pratiqué qu'une seule fois dans la rotation, avant le blé, ce qui permet de faciliter la destruction du trèfle. Jusquen 2019, les intercultures nétaient jamais occupées par des couverts végétaux : Alain Fraysse en profitait pour travailler le sol. En 2019, il a implanté, pour la première fois, un mélange phacélie-trèfle de Perce entre deux blés et il compte bien multiplier les essais de couverts végétaux avant sa retraite, prévue en 2022.
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« En collectif, lincertitude devient une ressource pour laction » ; « Les groupes de discussion ont donné du sens au projet territorial »
Elsa EBRARD, AuteurCes deux articles expliquent en quoi les collectifs peuvent être une aide dans les changements de pratiques et dans linnovation. Le premier retranscrit une interview de Jean-Pierre Del Corso, un ancien animateur Jeunes Agriculteurs et professeur de lenseignement agricole qui est actuellement chercheur et dirigeant du LEREPS (Laboratoire dÉtude et de Recherche sur lÉconomie, les Politiques et les Systèmes Sociaux). En 2013, avec dautres chercheurs, il a publié une étude intitulée « Pratiques agricoles pour la réduction des produits phytosanitaires, le rôle de lapprentissage collectif ». Cette étude sappuyait sur le cas de la coopérative Qualisol, basée dans le Tarn-et-Garonne, qui a travaillé sur les possibilités daccompagnement de ses adhérents vers des pratiques plus économes en intrants. Jean-Pierre Del Corso revient ainsi sur les principaux enseignements de cette étude, tout en expliquant le rôle du collectif et des leaders dans les changements de pratiques. Le second article retranscrit une interview de Catherine Milou. Cette dernière effectue une thèse CIFRE auprès de la coopérative Qualisol. Dans ce cadre, elle a animé et étudié trois GIEE portés par Qualisol (dont un en bio) et qui ont tous les trois un objectif de création de filières territorialisées « légumes secs ». Catherine Milou explique en quoi ces collectifs ont permis de penser des actions communes au profit des agriculteurs et des consommateurs.
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D'une génération à l'autre, ensemble vers un système autonome
Céline MEFFE, AuteurJérôme Poux sest installé comme éleveur laitier conventionnel en 1991, dans le Tarn-et-Garonne. Il est rejoint par sa femme, Sophie, en 1999. Lannée suivante, ils investissent pour mettre aux normes leur élevage (nouvelle stabulation, salle de traite ). En 2009, ils sont touchés de plein fouet par la crise laitière. Leur situation économique est aggravée par le fait que leur laiterie, Leche Pascual (Espagne), arrête de collecter en France. Le couple doit alors décaler ses prêts de deux ans, devient bénéficiaire du RSA et de la CMU. Cette situation met en colère Sophie, qui rejoint lAPLI et sengage pour dénoncer la situation de nombreux éleveurs laitiers. En parallèle, sur la ferme, le couple se pose beaucoup de questions : arrêter ? Rester comme cela ? Changer de système ? Ils font le choix de transformer une partie de leur lait (ils investissent 150 000 dans une fromagerie en 2011) et de passer en bio (conversion en 2012). La situation économique sest redressée et les résultats économiques de 2018 sont bons (ils sont présentés à travers le travail dun élève en BTS ACSE qui a été en stage sur la ferme). Jérôme et Sophie emploient même leur fils Mathieu (45h/semaine) et leur second fils, Théo, va sinstaller avec eux. Ce dernier offre, en fin darticle, sa vision sur lavenir de la ferme.
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Lutter contre le mildiou en raisin de table : Des essais pour réduire les doses de cuivre
Marion COISNE, AuteurDans le Tarn-et-Garonne, un groupe d'agriculteurs Dephy et l'animateur technique de Bio Occitanie qui les accompagne réfléchissent ensemble aux manières de diminuer les doses de cuivre qu'ils utilisent sur raisin de table. Pour cette production, les grains doivent en effet être totalement exempts de mildiou. Depuis 2016, chez trois de ces agriculteurs, des stratégies de lutte différentes sont testées. Un premier programme, dit "usuel", vise à réduire la dose de cuivre en réalisant des passages plus fréquents. Un deuxième programme avait pour objectif de remplacer totalement le cuivre par des extraits végétaux (biostimulants) du commerce. Le troisième programme est dit "de substitution" : il associe de faibles doses de cuivre à du talc, du vinaigre, et/ou de l'extrait de pépins de raisins. Pour chacun de ces trois programmes, les agriculteurs ont pu réduire leurs doses de cuivre, avec 12 à 20 traitements par an et de petites doses. Ces essais doivent être reconduits en 2021.
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Occitanie : Le chant des vignes
Maude LE CORRE, AuteurPour éviter la mortalité de leurs pieds de vigne, six producteurs de Chasselas de Moissac (AOP) testent la génodique. Julien Custody est lun deux. Il perd 2 à 3 % de pieds par an à cause de différentes maladies (Esca, Eutypiose et Black-dead-arm), et estime sa perte de production directe à 3000 /an. Pour lutter contre ces maladies fongiques, ce groupe de producteurs sest équipé de boîtiers pour diffuser huit minutes de musique matin et soir (cest-à-dire les moments où le vent est le plus faible), de mai à septembre. La musique est en effet un moyen de transport pour les ondes vibratoires, qui peuvent stimuler ou inhiber la synthèse de protéines en lien avec le stress de la plante. Ici, lobjectif est de stimuler la synthèse de la protéine qui intervient dans la composition de la lignine afin de renforcer les pieds de vigne. Les taux de mortalité des pieds seront comptabilisés durant trois ans et comparés à ceux des années précédentes. Cette démarche est soutenue par lAOP qui a aidé les producteurs volontaires à hauteur de 30 %. Au total, pour la pose des boîtiers et la formation nécessaire à leur utilisation, ces producteurs ont payé, à six, 18 000 .
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Olivier Sabathié, arboriculteur : « Ne pas stresser les jeunes vergers ! »
Frédérique ROSE, AuteurOlivier Sabathié, arboriculteur biologique installé depuis 2002 dans le Tarn-et-Garonne, a accueilli les participants de la journée Innovagri, organisée par les Chambres dagriculture dOccitanie. Il a axé sa visite sur la gestion de lherbe, plus particulièrement dans les jeunes vergers. À ses débuts, il avait fait lerreur deffectuer des passages trop fréquents et trop profonds de disques ouvrants ou de fraises, ce qui a stressé ses jeunes vergers et a retardé leur croissance. Maintenant, il travaille beaucoup avec des brosses, en commençant les passages très tôt dans la saison (février-mars) afin de sattaquer à des plantules et déviter un enherbement important. Pour pouvoir passer la brosse, il faut que le sol soit ressuyé et légèrement frais, mais pas trop sec. Si les conditions ne permettent pas son utilisation, Olivier Sabathié recourt à des lames ou à la fraise, mais pas trop profondément. Il utilise aussi des bineuses à doigts Kress, quil combine ou non à des houes rotatives, afin de travailler au plus près des troncs. Le principal inconvénient de ces différents outils est leur lenteur dexécution : 1,5 à 2,5 km/h. Cet arboriculteur est par contre plus souple avec ses vergers adultes : il travaille des bandes de 50 cm de part et dautre du rang, sans chercher à aller entre les arbres. Si des vivaces prennent le dessus, il passe lépampreuse une fois par an.
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Le virus de la granulose trouve sa place
Adrien LASNIER, AuteurLa protection contre le carpocapse des vergers de pommiers bio repose sur une combinaison de méthodes : confusion sexuelle, filets de protection, « bioinsecticides » à base de Bacillus thuringiensis (Bt) ou à base de virus de la granulose. Le groupe Dephy ferme arbo du Tarn-et-Garonne travaille sur cette thématique. Il est composé de douze arboriculteurs, dont onze dentre eux possèdent un atelier bio. Bien que la lutte en AB contre les lépidoptères (dont le carpocapse) repose principalement sur des préparations à base de Bacillus thuringiensis, tous les ateliers bio du groupe utilisent en plus le virus de la granulose, ainsi que la confusion sexuelle. Le nombre dapplications du virus de la granulose varie de 1 à 13 selon les exploitations (6 en moyenne). En conventionnel, la lutte seffectue majoritairement avec la confusion sexuelle et des insecticides de synthèse. Toutefois, six producteurs conventionnels du groupe utilisent le virus de la granulose (entre 1 et 3 applications, avec en moyenne 1 application). L'utilisation du virus de la granulose, combinée à dautres leviers, a contribué à faire baisser lIFT de ce groupe Dephy ferme de 33,5 en 2012 à 28 en 2017.
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Dossier : Le pâturage
Léo FUZEAU, Auteur ; Guillaume JOURDAIN, Auteur ; Léopoldine DESPREZ, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier consacré au pâturage, très présent dans l'image de la bio, propose d'aborder le sujet sous de nombreux angles, à partir de témoignages déleveurs bio, denseignants, de chercheurs ou encore de techniciens, issus de toute la France : - Le pâturage, clé de voûte d'un système herbager ; - Le pâturage mixte, une pratique ancestrale au GAEC de Bellefeuille (50) ; - La dynamique de groupe aide au changement de système ; - Passer de 100 ha de céréales à 140 ha d'herbe en quelques mois ; - Comment éviter le développement des joncs en zone humide ; - La biodiversité cultivée dans les prairies ; - Augmenter la hauteur de pâturage grâce aux arbres ; - Allier pâturage tournant dynamique et arbres fourragers ; - Un système économe avec du pâturage tournant ; - Robot et pâturage à la ferme expérimentale de Trévarez (29) ; - Une salle de traite mobile pour rendre l'herbe plus accessible... en Bretagne ; - Le pâturage réussi avec la salle de traite mobile ; - Avoir 2 sites pour optimiser le pâturage ; - Préparer pour mieux gérer ; - De l'herbe au pays du rugby ; - Adapter un pâturage tournant dynamique aux conditions de pousse du Sud Massif Central ; - Le pâturage, y compris des ligneux ! ; - Le pâturage en moyenne montagne ou assurer la sécurité ; - Pâturage : témoignage d'un centre de formation ; - Piloter l'alimentation des vaches laitières au pâturage.
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Produire de lail : Une culture délicate, de la plantation à la vente
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDavid Aoueillé est céréalier bio depuis 2001 dans le Tarn-et-Garonne. Il produit 1,5 à 2 ha dail sur sa SAU de 86 ha (ail blanc, ail précoce à bâton et ail violet). Dans ce témoignage, de nombreuses informations sont apportées sur litinéraire technique de lail qui est une culture assez sensible aux maladies et à lenherbement inter-rang. D. Aoueillé explique quels sont les précédents et les terrains (type de sol et orientation) à privilégier, comment réussir sa plantation, comment gérer les adventices, quelles maladies peuvent affecter l'ail (avec un focus sur le waxy, défaut physiologique qui intervient durant le stockage après récolte), ainsi que la prophylaxie à suivre. Il aborde également les modes de récolte possibles, ainsi que les cultures quil recommande dimplanter derrière l'ail. Des données économiques permettant de calculer la marge semi-nette prévisionnelle pour un objectif de quatre tonnes dail par hectare sont également apportées.
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Le projet TATA-BOX
Elise AUDOUIN, Auteur ; Elsa EBRARD, AuteurLe projet TATA-BOX, porté par l'Inra de Toulouse de 2014 à 2018, avait pour objectif le développement de méthodes et d'outils participatifs d'accompagnement pour la transition agro-écologique d'un territoire, destinés à l'ensemble des acteurs locaux concernés. Ce projet s'est déroulé autour d'une démarche participative impliquant agriculteurs (biologiques et conventionnels), groupements de producteurs, structures de conseil, société civile, institutions de gestion des territoires, coopératives et fournisseurs, etc. Pendant les quatre années du projet, la quarantaine de chercheurs impliqués s'est appuyée sur deux territoires d'expérimentation situés dans le bassin du Tarn-Aveyron. Plusieurs outils ont été construits, ainsi que des plans d'actions sur 10 ans pour les deux territoires concernés. Élise Audouin, ingénieure de recherche en charge de la coordination de ce projet, apporte son témoignage.
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"La vente directe nous permet de vivre"
Bernard GRIFFOUL, AuteurLaurent Ardourel élève 450 brebis allaitantes de races bleue du Maine et berrichonne de l'Indre dans le Tarn-et-Garonne. Attaché à la "nature" et au "bon goût" des choses, il a converti son exploitation à l'agriculture biologique en 2014, après une période sous Label Rouge. Le troupeau est nourri intégralement avec les 200 ha de la SAU : 21 ha de céréales, 78 ha de prairies temporaires, 23 ha de prairies permanentes et 78 ha de parcours et landes. Avec trois périodes de mises bas, l'éleveur peut vendre des agneaux dix mois de l'année, abattus à 20-21 kg de carcasse. La viande est vendue en direct à 800 clients - des particuliers, mais aussi de grosses entreprises - installés localement ou à Toulouse et Bordeaux. La vente directe, ainsi que l'atelier de découpe de l'exploitation permettent à l'éleveur d'avoir un outil viable, qu'il cherche désormais à transmettre.
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Expérimenter dans le Tarn-et-Garonne : Bioagresseurs et charge des pommiers
Frédérique ROSE, AuteurCet article rapporte les principaux résultats des essais conduits en vergers de pommiers bio au Centre d'expérimentation fruits et légumes (Cefel) du Tarn-et-Garonne. Concernant la lutte contre le carpocapse, deux systèmes de cage, avec des filets au-dessus et autour des vergers, ont été comparés : l'un avec filets paragrêle (maille 7×3) au-dessus et filets Alt'carpo (maille 4×4) autour, et l'autre avec des filets Alt'carpo partout. Aucune différence significative n'a pu être démontrée au cours des trois années de l'essai. Une autre expérimentation a comparé différents produits phytosanitaires utilisables en bio dans la lutte contre la maladie de la suie et les crottes de mouche. En ce qui concerne le puceron lanigère, c'est la lutte préventive qui a été mise à l'épreuve, avec des essais sur un verger de Dalinette pas encore infesté. Trois techniques d'entretien du rang ont par ailleurs été testées : - la méthode sandwich, avec 40 cm de trèfle blanc nain sur le rang et un travail du sol de part et d'autre ; - un géotextile placé sur le rang ; - un désherbage mécanique avec un porte-outil Naturagriff. Enfin, des essais de produits dessicants pour l'éclaircissage sur fleurs visent à définir les modalités idéales pour une telle pratique. L'éclaircissage sur jeunes fruits est également testé.
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Gaec de la Commanderie dans le Tarn-et-Garonne : Des céréaliers « jardiniers »
Jean-Martial POUPEAU, AuteurBruno Papa et Lis Gurtner témoignent sur les itinéraires techniques choisis pour bien maîtriser lenherbement en grandes cultures bio, dans le cadre dune rotation courte sans luzerne ni prairie temporaire. Labsence de labour et de travail profond permet de limiter la pression de la folle-avoine. Le blé bénéficie dun faux semis à lautomne et, la veille du semis, les levées dadventices sont détruites par un passage de herse plate. Larrachage manuel complète efficacement le désherbage mécanique et nest pas gourmand en temps aujourdhui. Ce sont des mélanges de variétés de blé qui sont semés afin davoir des rendements bons et plus réguliers. Le soja nest jamais semé avant le 1er mai pour favoriser une levée rapide et pour avoir le temps de réaliser un faux semis. L'agriculteur effectue un passage de double écrouteuse, puis utilise ensuite une bineuse combinée à une herse étrille, ce qui permet de gagner du temps et doptimiser lefficacité du désherbage. Les couverts sont absents de lexploitation et la fertilisation repose sur lachat dengrais organiques du commerce.
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Herbe et climat : Des clés pour sécuriser lélevage ; Herbe et climat : Deux éleveurs témoignent
Frédéric RIPOCHE, AuteurSécuriser son système fourrager en élevage, biologique ou non, est crucial, dautant plus dans un contexte daléas climatiques croissants. Le chercheur Vladimir Goutiers (INRA de Toulouse), à lorigine du logiciel Capflor daide à la conception des mélanges prairiaux, insiste sur limportance du foin. La diversité des foins (de très riches en azote à grossiers, selon notamment les stades de récolte) permet de mieux répondre à la diversité des besoins physiologiques des animaux. Le séchage en grange est une solution intéressante, apportant plus de souplesse et de sécurité, surtout dans une stratégie de diversification des fourrages. La voie humide, si elle a des atouts, pose notamment le problème de la complémentation. Le déprimage est aussi à valoriser au mieux, et dans certains cas, lirrigation peut être une solution pertinente si elle est bien réfléchie. Linclusion de prairies temporaires à flore variée dans le système fourrager peut aussi être une réponse, notamment avec un choix d'espèces semées permettant dapporter une réponse face à certaines contraintes. Le logiciel Capflor est un outil web inter-actif et co-construit avec des collectifs dagriculteurs, dans le cadre du projet Mélibio piloté par le Pôle AB Massif Central. Il peut être un atout pour concevoir la prairie répondant au mieux aux potentiels de sa parcelle et à ses objectifs de production. Deux éleveurs bio en vaches laitières témoignent de leurs pratiques, Nicolas Teyssedou dans le Tarn et Garonne, cultivant des prairies à flore variée, semées selon des préconisations de loutil Capflor, et Vincent Mellet en Bretagne, disposant dun séchage en grange.
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Le raisin se couvre
Maude LE CORRE, AuteurLes aléas climatiques poussent certains producteurs à couvrir leurs vignes : filets paragrêle, bâches antipluie ou tunnels. Ces couvertures permettent de protéger les raisins de la pluie, grêle mais aussi de réduire les traitements phytosanitaires et de gagner en précocité. Linconvénient majeur des bâches antipluie reste leur coût dinstallation et le système dancrage reste problématique. Certains observent aussi une augmentation des températures sous filets et bâches qui sont favorables à loïdium et aux cicadelles vertes, mais si le temps douverture des bâches est restreint, on limite ces derniers problèmes. Un agriculteur témoigne sur les avantages des tunnels.
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Céréaliers et éleveurs : Réinventer la mixité sur les territoires
Stéphanie SEYSEN-FOUAN, AuteurL'agriculture française est de plus en plus spécialisée. Pourtant, la complémentarité des systèmes d'élevage et de grandes cultures est reconnue. Au-delà de la mixité sur une même exploitation, des initiatives pour développer la mixité à l'échelle d'un territoire voient le jour. L'expérience initiée par Bio 82, groupement d'agriculteurs bio du Tarn-et-Garonne, est décrite dans cet article. Les céréaliers améliorent leurs rotations et leurs performances agronomiques en mettant en place des couverts ou mélanges qui répondent ensuite aux besoins en fourrages des éleveurs. Deux autres initiatives, en agriculture conventionnelle, sont également présentées, et des agriculteurs apportent leur témoignage.
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Dossier : Société : Comme ils changent
Pascale SOLANA, AuteurDe plus en plus d'agriculteurs s'engagent dans la bio. Si le verdissement de la PAC, son adaptation nationale et la revalorisation des aides à la conversion ne sont pas étrangers à cet élan, notamment en grandes cultures, il serait cependant réducteur de n'attribuer ce mouvement qu'à la conjoncture économique. C'est souvent la combinaison de divers facteurs qui provoque la décision. Chaque parcours d'agriculteur est singulier dans son histoire, et les témoignages présents dans cet article l'illustrent bien. Fruit d'une lente et silencieuse maturation, la conversion de leur terre peut être vécue comme un bouleversement qui va jusqu'à modifier leur perception de la vie et leur rapport au monde : - Laurent Delpech, arboriculteur (82), est passé en bio en 2011. Il parle d'une "ouverture au monde" et d'une « prise de conscience de travailler "avec" et plus "contre" » ; - Ludivine Leprêtre, 34 ans, éleveuse laitière (59), a d'abord réalisé que son métier n'avait plus de sens au moment de la crise du lait ; "on était des esclaves et j'étais en colère contre ce système". Le déclic, pour elle, s'est produit en une semaine. Elle dit combien, depuis son passage en bio, elle a retrouvé sa passion d'ado... ; - Yoann Marc, maraîcher (29), se lance progressivement, par crainte de voir son rêve s'envoler, et afin d'assurer la trésorerie nécessaire ; - Denis Chaume, éleveur de vaches limousines (24), a visité des fermes bio et rencontré des éleveurs bio avant de se convertir. Pour les agriculteurs qui font le pas, c'est tout un mode de fonctionnement qui est remis en question, entraînant avec lui un véritable changement intérieur.
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Entre technique et artisanat
Sylvie MONTAHUT, AuteurFrancis Larroque est arboriculteur bio depuis plus de 25 ans. Installé en périphérie de Montauban (82), il a toujours milité pour une agriculture biologique progressiste et de dimension artisanale. Son expérience s'est forgée au fil du temps. Lorsqu'il a acquis son exploitation (conduite alors en polyculture-élevage), des vergers de prunes étaient déjà en place, mais les données techniques en arboriculture bio étaient rares. C'est en 1989 qu'il a planté ses premiers pommiers. Tout en suivant le cahier des charges de l'AB, les variétés qu'il avait choisies au départ étaient celles de l'agriculture conventionnelle. Aujourd'hui, son verger est composé pour les trois quarts de variétés résistantes ou tolérantes, et il a à cur de les faire connaître à ses clients. Il a choisi la vente directe, aidé par son épouse. La diversité de leur verger leur permet d'offrir aux consommateurs une gamme large de produits : pommes, poires, cerises, pêches et kiwis pour les fruits, mais aussi quelques légumes pour compléter les paniers, au fil des saisons. Pour Francis, il y a plusieurs façons d'aborder l'agriculture biologique. Il livre sa réflexion sur le sujet, en mettant en évidence le difficile équilibre à trouver entre performances agronomique et économique.
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Nutrient recycling in organic farming is related to diversity in farm types at the local level
Benjamin NOWAK, Auteur ; Thomas NESME, Auteur ; Christophe DAVID, Auteur ; ET AL., AuteurDe nombreuses études ont analysé les cycles des nutriments à l'échelle d'une ferme, mais peu d'entre elles se sont intéressées à la contribution des échanges entre fermes. À travers une approche réseau, les auteurs de cet article ont évalué la structure des flux et les conséquences de ces derniers sur le recyclage de l'azote (N), du phosphore (P) et du potassium (K) en agriculture biologique et à l'échelle d'un territoire. Pour ce faire, trois territoires français ont été choisis : - la Lomagne (Gascogne), spécialisée en grandes cultures ; - le Pilat (Loire), spécialisé en élevage ; - et le Ribéracois (Dordogne), zone d'agriculture mixte. L'agriculture biologique est considérée comme un système agricole permettant une meilleure fermeture des cycles de nutriments. Les flux entrants et sortants ont été enregistrés pendant deux ans, sur 63 fermes biologiques de ces trois régions. Les principaux résultats ont montré que les échanges de nutriments N, P et K se faisaient principalement à une petite échelle géographique, dans un rayon inférieur à 50 km. Par ailleurs, ils participent à hauteur de 70 % aux flux entrants de nutriments d'une exploitation. Toutefois, malgré ces flux entrants venant de fermes voisines importants, les échanges entre deux fermes restent relativement limités (flux à sens unique majoritaires). Enfin, les flux sont plus importants dans la zone agricole mixte, où cohabitent élevages et grandes cultures.
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Pesticides : Témoigner pour que d'autres ne se fassent pas avoir
Benoît DUCASSE, AuteurDepuis dix ans, Alain Moles, paysan dans le Tarn-et-Garonne, souffre de la maladie de Parkinson, contractée après plus de vingt ans d'utilisation de pesticides dans ses vergers et ses vignes. Âgé aujourd'hui de 63 ans, il a décidé depuis un an de témoigner sur sa maladie, reconnue depuis peu (au bout de sept ans) comme maladie professionnelle (décret ministériel du 7 mai 2012), le lien entre pesticides et cette pathologie étant avéré. Alain récoltait, chaque année, 50 tonnes de raisins de table chasselas de Moissac, traités pendant vingt ans, à l'instar des autres fruitiers, avec des pesticides (Roundup, fongicides, insecticides...). Après la déclaration de sa maladie, Alain a passé toute la ferme en bio et il aide aujourd'hui sa fille qui a repris la suite. Mais, les symptômes sont là (raideurs, lenteurs, difficultés de locomotion...), ce qui motive encore plus Alain à apporter son témoignage pour « que d'autres ne se fassent pas avoir ».
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La vertu des plantes
Isabelle MONTIGAUD, AuteurUtilisées en infusions, décoctions, purins, ou huiles essentielles, certaines plantes peuvent avoir des propriétés phytopharmaceutiques contre des ravageurs et maladies des vergers. Si tous les essais entrepris (producteurs, essais CasDar de 2010 à 2012), essentiellement en agriculture biologique, ne sont pas concluants, certains ont présenté des résultats intéressants. C'est le cas d'un complexe d'huiles essentielles de sauge officinale et d'origan appliqué contre le puceron lanigère. Le Grab d'Avignon, qui a conduit cet essai, a observé une baisse de 10 à 20 % du développement des populations de pucerons, résultat partiel qui peut être complémentaire d'autres méthodes de protection des végétaux.
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Dossier fruits à noyau : L'avenir est aux variétés
Myriam GOULETTE, AuteurD'importants verrous techniques empêchent le développement des surfaces de pêches, nectarines, abricots et cerises en agriculture biologique. D'après une enquête du Ctifl, les progrès variétaux sont les plus prometteurs. Cependant, les sélectionneurs sont rares et le marché de l'agriculture biologique est trop restreint pour justifier d'importants efforts vers des variétés tolérantes à la cloque ou au monilia. Bien que le Ctifl procède à des essais variétaux sur la résistance aux bioagresseurs, peu de vergers sont néanmoins conduits en agriculture biologique. Le dossier présente plusieurs témoignages de producteurs bio. Lors de la conversion, ils privilégièrent le calibre sur abricotiers et pêchers, mais durent parfois en arracher (abricotiers Silvercot, Pinkcot, Early Blush ; pêchers Nectared et Nectarose) à cause du monilia. Certaines variétés sont tolérantes et adaptées à l'agriculture biologique, par exemple l'abricotier Hargrand ou les pêchers Fantasia, Redwing ou Reine des Vergers. Un biodynamiste du Roussillon témoigne de ses expériences qui aboutirent à la plantation d'une trentaine de variétés, dont l'abricot de pays Royal du Roussillon ou une variété moderne comme Orange Rubis qui toutes deux concilient tolérance aux maladies et qualité gustative. La thermothérapie est évoquée contre la moniliose, dont l'efficacité sur nectarine atteint 50 à 90 %. Avec cette méthode, les fruits sont plongés dans des bains d'eau, par exemple 15 secondes à 60°C ou deux minutes à 52°C.