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LANGUEDOC ROUSSILLONSynonyme(s)LANGUEDOCVoir aussi |
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Des alternatives aux paillages en plastique à l'étude sur le melon : Paillages biodégradables en cultures maraîchères
Margaux KERDRAON, Auteur ; Christine FOURNIER, AuteurLes paillages biodégradables représentent une alternative intéressante aux paillages plastiques, dont l'utilisation augmente toujours, mais les références manquent pour fiabiliser leur utilisation. C'est d'autant plus le cas pour les paillages non plastiques biodégradables, pour lesquels la dégradation et l'impact sur la culture sont encore plus méconnus. En 2022, la station expérimentale CTIFL de Balandran a mené un essai sur melon, visant à évaluer la dégradation, l'impact économique et agronomique de plusieurs types de paillages. Le chanvre, le papier enduit et la fibre de pin enduit ont présenté les résultats les plus prometteurs, avec notamment de bons résultats de dégradation. À noter que 2022, année très sèche, a favorisé la tenue de ces paillages. Une partie des résultats de cet essai est présentée dans cet article. Des doutes subsistent concernant le chanvre, pour lequel la pose a été fastidieuse. En 2023 et 2024, d'autres stations expérimentales doivent ajouter l'évaluation de ces paillages non plastiques biodégradables à leur programme.
Aude : Les producteurs de plantes médicinales et aromatiques se structurent
Anne-Gaëlle CABELGUEN, AuteurDans l'Aude, en 2022, un collectif de producteur·rices de PPAM (plantes à parfum, aromatiques et médicinales) s'est constitué et a répondu à un appel à projets GIEE Émergence. À cette occasion, une charte permettant de définir les valeurs du collectif a été construite et a permis aux 6 producteur·rices impliqué·es de définir la principale mission du collectif : rendre visible et pérenniser la filière PPAM diversifiée comme source de valorisation du territoire audois. Les objectifs de travail du collectif pour 2023 sont présentés dans cet article.
L'aventure du Fédou, de la bergerie à la fromagerie
Bérenger MOREL, AuteurLa fromagerie Le Fédou a vu le jour sur le Causse Méjean, en Lozère, dans les années 80. Aujourd'hui, elle collecte les laits de huit éleveurs ovins, dont quatre en agriculture biologique, et transforme les 800 000 litres collectés tous les ans en différents fromages : la gamme compte plus de vingt références. La collecte bio a été lancée il y a peu. En parallèle, l'entreprise investit pour limiter son impact environnemental : récupération d'eau de pluie, installation de panneaux photovoltaïques... Présente sur le marché local, mais aussi national et international, la fromagerie tient à préserver son côté artisanal.
"Un diagnostic oiseau évite les actions contre-productives"
Xavier DELBECQUE, AuteurLa famille Fabre compte plusieurs domaines viticoles dans l'Aude, domaines convertis à l'agriculture biologique en 1991. Sensible à l'environnement, la famille a souhaité réaliser, en 2020, un diagnostic "oiseau" sur trois de ces domaines, afin d'avoir une meilleure connaissance de la biodiversité présente et d'identifier des actions à mettre en uvre pour favoriser encore davantage celle-ci. Avec l'appui de l'association Aude Nature, 71 espèces d'oiseaux ont été identifiées. Un nouveau diagnostic permettra de refaire le point, cinq ans après le premier.
Dossier : Prêts à tout ! Ombrières, arrosage, stockage de l'eau...
Véronique BUTHOD, Auteur ; Joseph CHAUFFREY, Auteur ; Josselin RIVOIRE, Auteur ; ET AL., AuteurDans ce dossier, les lecteur·rices et les rédacteur·rices des Quatre Saisons du Jardin Bio partagent leurs conseils d'aménagements et de choix d'équipements pour aider le jardin à résister à la chaleur (ombrières, systèmes d'arrosage et de stockage de l'eau...), mais aussi parfois au vent et à la pluie, ainsi que les bons gestes à réaliser en cas de gelées tardives. Au sommaire : - Tous à l'abri ! ; - Microporeux vs goutte-à-goutte ; - Arroser sans pression ; - Comment stocker l'eau ? ; - Attention aux gelées ! ; - Quelle épaisseur de paillage ?
Énergie solaire : Le photovoltaïque au service de l'agriculture ?
Elisabeth CHESNAIS, AuteurL'agrivoltaïsme est défini comme la production conjointe, sur une même parcelle, d'électricité solaire et d'une activité agricole. Cette dernière, qui ne doit pas être pénalisée par la présence des panneaux photovoltaïques mais peut, au contraire, en tirer des avantages, peut être une production végétale ou animale. Dans cet article, plusieurs expériences sont rapportées. Dans les Pyrénées-Orientales, sur le domaine de Nidolères, quatre hectares de vignes sont cultivés sous des panneaux installés à 4 m de hauteur. Ceux-ci apportent une protection aux cultures face aux évolutions du climat, avec des températures plus chaudes sous les panneaux par temps de gel et, à l'inverse, des températures plus fraîches et moins d'évapotranspiration en été, avec des impacts positifs sur la qualité des raisins. Des observations similaires sont faites dans la Drôme, sur la ferme expérimentale d'Étoile-sur-Rhône qui cultive pêchers, cerisiers et abricotiers sous des panneaux. En Ariège, Sabine Leray, éleveuse de brebis allaitantes et de porcs en agriculture biologique, est, elle aussi, satisfaite de son expérience : ses 120 brebis pâturent un parc photovoltaïque au sol de 25 hectares. L'herbe y reste plus verte et les panneaux fournissent de l'ombre aux animaux. Cependant, les projets d'agrivoltaïsme divisent toujours, et les expériences ne sont pas toutes aussi positives. L'enjeu est notamment de permettre le maintien, voire l'installation, d'une activité agricole sur les parcelles concernées, en limitant la densité des panneaux - et donc le niveau d'ombrage - et la taille des projets pour une meilleure acceptation par tous, dont les citoyens attachés à leurs paysages.
Fertilité des parcelles : Quel impact de la réduction du travail du sol ?
Frédérique ROSE, AuteurDepuis 2021, le CTIFL de Balandran étudie leffet, sur la fertilité des parcelles, de différentes techniques de réduction du travail du sol, associées ou non à des apports de matière organique. Trois techniques de travail du sol ont ainsi été comparées, en 2021 et 2022, sur une culture de melon conduite en agriculture biologique : le labour (réalisé à 25-30 cm de profondeur), le strip-till (passage dune dent sur le rang de plantation à une profondeur de 20-25 cm) et le passage dun Actisol en surface (à moins de 10 cm de profondeur). Pour chacune de ces techniques, un effet amendement a aussi été testé, en comparant un témoin (sans amendement organique) avec un apport de déchets verts (30 t/ha enfouis à lautomne). Des engrais verts ont aussi été implantés, de fin octobre à début mars. Plusieurs mesures ont été réalisées sur la culture (rendement, état sanitaire, présence dadventices ) et sur le sol (vers de terre, structure, décomposition de la matière organique...). Les premiers résultats montrent quen matière de rendement commercial, aucune différence na été observée lors de la récolte des melons précoces. Toutefois, des différences significatives sont apparues en fin de saison, avec un meilleur rendement sur les parcelles labourées, suivies par la modalité strip-till, puis par la modalité Actisol. Cet essai va se poursuivre les prochaines années, car les résultats obtenus les premières années peuvent évoluer (effets bénéfiques possibles, sur le long terme, de la réduction du travail du sol). En 2023, ces différentes modalités sont testées sur chou-fleur, une espèce plus vigoureuse et avec un enracinement plus important.
Filière caprine : Comment résister face à la crise ?
Frédéric RIPOCHE, AuteurEntre inflation, synonyme de coûts de production plus élevés, et perte de pouvoir dachat des consommateurs, la filière laitière caprine bio souffre. Les volumes produits sont excédentaires, la part de lait bio déclassé en conventionnel augmente et les opérateurs ne cherchent plus de nouveaux producteurs en AB. Éleveurs et opérateurs cherchent des solutions, à limage de ces 17 producteurs du groupement Lait Chèvre Bio Ouest (LCBO) qui réfléchissent à un projet pour la restauration hors domicile : LCBO serait metteur en marché, et leur laiterie/fromagerie habituelle transformerait leurs produits (en fromage blanc et yaourts). Plusieurs cantines de Vendée, des Deux-Sèvres et du Maine-et-Loire sont intéressées et ces producteurs veulent y croire. Développer de nouveaux débouchés et ne pas augmenter la production, telle est la tendance, et toutes les pistes sont à prendre en compte, comme lengraissement de chevreaux de lait, la monotraite ou lélevage des chevrettes de renouvellement sous la mère.
Lieux de vente collectifs : à chacun son style !
Anne ANDRAULT, AuteurEn France, depuis plusieurs années, des paysans bio sous mention Nature & Progrès ont participé à la création de multiples lieux de vente collectifs. Que ce soit par le biais de regroupements informels ou de regroupements bien structurés, ces projets ont été initiés afin de répondre au besoin, pour les producteurs et pour les transformateurs, de commercialiser leurs produits en direct, avec une meilleure rentabilité économique. Ils permettent aux membres des groupes de partager leurs connaissances, de se relayer, et l'expérience du fonctionnement participatif de la mention Nature & Progrès (N&P) a largement facilité la mise en place de lieux de vente collectifs (sélection de produits lors de visites de fermes, rédaction d'une charte, d'un règlement intérieur...). Cet article présente sept de ces lieux : 1 - Un marché 100 % bio N&P, à Saint-Lizier, en Ariège (09) ; 2 - Un marché de producteurs bio aux activités diverses, autour d'un marais salant, en Vendée (85) ; 3 - L'Épicerie Paysanne Ambulante et Solidaire, un circuit court (avec livraison de paniers bio) en région de basse montagne, à Limoux, dans l'Aude (11) ; 4 - L'association de producteurs (exclusivement sous mention N&P) La Cagette champêtre, dans le Cantal (15), qui mutualise les listes de clients, afin de proposer une offre plus dynamique et élaborée de paniers sur son site de vente en ligne ; 5 - La Paysanne Rit, un magasin de producteurs locaux du Puy-de-Dôme (63), dont 4 des 7 membres sont sous mention N&P ; 6 - La Borieta, une boutique militante dans l'Aude (11), qui permet à plus de 75 fermes (toutes en bio et plusieurs sous mention N&P) de vendre leurs produits et organise, en parallèle, des activités culturelles ; 7 - Champs libres, un magasin de transformateurs (certifiés bio ou non, N&P) locaux, avec atelier de transformation sur place, en Ardèche (07).
Millésime BIO : 30 ans, 30 prises de parole
Élodie LOUCHEZ, Auteur ; Sharon NAGEL, Traducteur | MONTPELLIER (Bât. A8, ZAC Tournezy, 2 Rue Simone Signoret, 34 070, France) : SUDVINBIO | 2023Il y a trente ans, une poignée de vignerons languedociens lançaient l'idée d'un salon professionnel dans lequel on ne retrouverait que des vins issus de l'agriculture biologique. Trois décennies plus tard, Millésime BIO est devenu une agora qui rassemble, chaque année, plusieurs milliers de producteurs et de visiteurs du monde entier. Entre temps, une conversion massive des vignes a été réalisée, mais aussi une conversion des esprits. Dans ce document, trente protagonistes de l'histoire du salon et de la filière des vins biologiques livrent leurs témoignages. À noter que tous les témoignages sont traduits en anglais.
Riches échanges sur le marché des légumes biologiques et les techniques culturales : Rencontres Techniques Légumes en agriculture biologique
Juliette PELLAT, Auteur ; Mathieu CONSEIL, AuteurAprès une session en format webinaire en 2020-2021, les Rencontres Techniques Légumes en agriculture biologique, coorganisées par le CTIFL et l'ITAB, ont eu lieu, le 29 novembre 2022, sur le centre CTIFL de Balandran. Cet évènement s'est ouvert avec des présentations sur le marché des légumes biologiques, qui connaît un ralentissement depuis 2020. Ensuite, un état des lieux des travaux menés sur la gestion des punaises en maraîchage biologique a été proposé, avec des résultats issus des projets IMPULSE et MELYS. Pour finir, l'après-midi était dédié à la thématique de la réduction du travail du sol, avec des résultats portant sur différentes régions de production (Bretagne, Grand Est, Occitanie et Pays de la Loire), mais aussi un retour d'expérience sur la création d'un GIEE Maraîchage sur Sol Vivant en Drôme et Ardèche.
Rôle des oiseaux et des chauves-souris dans la régulation naturelle des tordeuses, bilan de trois années d'expérimentation : Biodiversité fonctionnelle en arboriculture
Jean-Michel RICARD, Auteur ; Marion MICHAUD, Auteur ; Michel JAY, AuteurLes oiseaux et les chauves-souris sont des prédateurs de ravageurs des vergers tels que les lépidoptères, dont le carpocapse de la pomme et la tordeuse orientale. Toutefois, leurs impacts sont difficiles à mesurer et, donc, mal référencés. Pour remédier à ce manque, le centre CTIFL de Balandran a équipé, en 2019, 2020 et 2021, l'une de ses parcelles de pommiers d'un système d'exclusion des oiseaux et des chauves-souris par le biais de l'installation de filets à maille sélective. L'exclusion de ces prédateurs a induit une augmentation significative des dégâts provoqués par les ravageurs de l'ordre de 9 %, comparativement aux arbres restés accessibles. Toutefois, il n'a pas été possible de montrer de manière formelle que le bénéfice observé dans la modalité "sans filet" soit dû à l'activité de prédation des groupes visés.
Transmission : Que deviennent les fermes Nature & Progrès ?
Anne ANDRAULT, AuteurCet article, élaboré à partir d'entretiens avec des cédants de fermes Nature & Progrès, propose un regard sur cinq histoires de transmission. Louise de Neef, maraîchère en Lozère (48), a transmis son activité de production de plants à José et Mirtille, de jeunes voisins producteurs, et le volet maraîchage et conserves à Victor et Luen, qui venaient de reprendre le restaurant du village. Pour François Calvet, éleveur et producteur de fromages, en Ariège, la question de la transmission du foncier, ses salariés ne souhaitant pas devenir propriétaires, a été réglée par l'intermédiaire de Terre de Liens, qui loue aujourd'hui les terres au GAEC duquel font partie deux de ses anciens salariés. Noëlle Reynaud, botaniste dans les Cévennes, fabrique des apéritifs à partir de cueillettes de plantes sauvages ; elle a trouvé une repreneuse, Sarah, qu'elle forme et accompagne dans sa démarche d'installation. L'histoire de la transmission de M., qui souhaite rester anonyme, est moins heureuse, avec une ferme qui a changé d'échelle et qui s'est déconnectée du réseau d'entraide local. Autre expérience décevante, le cas de Claude et Chantal Leduc, vignerons dans le Tarn, qui ont déchanté quand ils ont vu leur bel outil de travail presque laissé à l'abandon par le nouveau propriétaire ; cependant, ces vignerons ont connu d'autres opportunités de transmettre et de faire du lien localement (parrainage, mise à disposition de la cave...), ce qui a permis de compenser autrement cet échec...
Travail du sol simplifié : Des résultats prometteurs sur la vie biologique
Tanguy DHELIN, AuteurLe 29 novembre 2022, le CTIFL et l'ITAB ont co-organisé, sur le centre CTIFL de Balandran, dans le Gard, une journée technique "Légumes en agriculture biologique". Les participants ont pu y découvrir les résultats de trois projets de recherche sur les alternatives au labour en maraîchage biologique. Leur objectif commun : améliorer la qualité biologique des horizons cultivés des sols. En Loire-Atlantique, le projet Clef de sol compare, notamment, depuis 2017, la destruction d'un couvert végétal de trèfle blanc par occultation ou par la technique du strip-till, avant l'implantation d'une culture. En Alsace, le projet Sefersol s'intéresse à l'apport massif de matières organiques et au paillage (pratiques issues de l'agriculture de conservation) comparativement à une couverture maximale du sol par des engrais verts. Dans le Gard, ce sont deux alternatives au labour, le strip-till et le scalpeur, qui sont passées au crible des expérimentateurs avant l'implantation de parcelles de melons. Les principaux résultats relatifs à la vie biologique des sols, au tassement des sols, à leur fertilité biologique et, enfin, aux rendements obtenus - certains convergents, d'autres divergents - sont explicités dans cet article.
Abricot : Des variétés pour la bio
Marie VINCENT, AuteurEn France, la consommation d'abricots biologiques augmente de plus de 10 % par an. La production, en revanche, stagne et reste bien inférieure à la demande, en raison des difficultés techniques rencontrées sur cette culture en agriculture biologique. Le projet Fan de Bio, au travers d'essais variétaux multi-sites, complétés par des enquêtes menées auprès de producteurs et de distributeurs, a permis d'évaluer une quarantaine de variétés d'abricots. Parmi celles-ci, 17 variétés ont été identifiées comme intéressantes pour la conduite en agriculture biologique, par rapport à leur productivité, à leur qualité gustative et à leur faible sensibilité aux bioagresseurs. Trois variétés sont particulièrement recommandées par les producteurs et les distributeurs : Bergeron, Royal Roussillon et Vertige. De plus, les essais ont permis de collecter des données pour établir un calendrier de maturité pour les différentes variétés d'abricots. Les fiches variétales sont disponibles sur le site du CTIFL.
Assurer la sécurité fourragère en climat sec
Orlane LEU, AuteurJean-Michel Favier, éleveur de bovins allaitants biologiques dans lHérault, dans une zone de moyenne montagne sèche (milieu volcanique), a mis en place un système délevage basé sur la valorisation de parcours naturels. Ce système lui permet de faire pâturer quasiment toute lannée, malgré des périodes de sécheresse. Il a repris l'exploitation, qui était déjà en bovins viande, en 2012. Il a changé de race pour opter pour une race plus rustique (lAubrac). Il a également été très vigilant vis-à-vis de léducation des jeunes animaux, afin quils shabituent à manger la végétation présente dans les parcours. Il engraisse 70 % de ses animaux et a changé son circuit de commercialisation, en passant de la vente en filière longue (via une coopérative) à la vente en circuits courts. Depuis 2021, il peut transformer ses produits grâce à un atelier de découpe bio collectif, monté avec lappui du Civam Empreinte. Pour sécuriser son autonomie fourragère, dans un contexte de changement climatique, il actionne principalement deux leviers : le report sur pied et des échanges foin-fumier avec des céréaliers bio basés en plaine.
Biodiversité fonctionnelle en arboriculture : Reconnaissance automatisée des oiseaux et des mammifères pour le suivi de la biodiversité des exploitations agricoles
Jean-Michel RICARD, Auteur ; Marion MICHAUD, Auteur ; Gwenaël DUCLOS, AuteurUn logiciel de classification automatique des espèces d'oiseaux et de mammifères, basé sur le Deep Learning, a été co-développé par WIPSEA et le CTIFL. Des essais ont été mis en place dans les vergers du site expérimental CTIFL de Balandran. Ce logiciel, nommé Harmony, est capable de reconnaître, avec une grande précision, 22 espèces doiseaux (pigeons, pies, buses, grands-ducs, choucas, rolliers ) et trois de mammifères (renards, écureuils et ragondins) à partir d'images enregistrées par des pièges photographiques installés dans les vergers ou près daménagements agroécologiques. Ce dispositif inventorie ainsi la faune présente sur une exploitation. Le déploiement de ce dispositif dans différentes régions permettrait daugmenter le nombre despèces identifiables par Harmony. À terme, il pourrait déboucher sur un observatoire de la biodiversité des oiseaux et des mammifères à une échelle plus large. Une version de ce logiciel est également en cours de développement pour la classification automatique de groupes dinsectes auxiliaires.
Conduite en AB dans les Pyrénées-Orientales
RÉUSSIR FRUITS ET LÉGUMES, AuteurDans les Pyrénées-Orientales, le dispositif expérimental Capred de la Sica Centrex travaille en étroite collaboration avec les arboriculteurs locaux engagés dans le réseau de fermes Déphy, notamment en mettant en place des essais à même de répondre à leurs besoins et à leurs interrogations. En production d'abricots, un dispositif compare un témoin conventionnel, un système Zéro résidu de pesticides, un système en agriculture biologique et un système dit Eco+ qui n'utilise que des produits de biocontrôle. Les principaux résultats obtenus entre 2014 et 2020, en matière de gestion des maladies et des ravageurs, de rendements et de marges brutes sont présentés dans cet article.
À la découverte de collectifs en Occitanie : Histoires d'installations en collectif
Mathilde BOURJAC, Auteur ; Émeline BURON, Auteur ; Louis CRETIN, Auteur ; ET AL., Auteur | CREST (25 Quai André Reynier, 26 400, FRANCE) : TERRE DE LIENS | 2022En Occitanie, en 2019, 41 % des chefs dexploitations avaient plus de 55 ans, et la majorité dentre eux na pas de repreneur connu à ce jour. Les installations ne suffisent pas à remplacer les départs. Or, nombreux sont les candidats à linstallation qui abandonnent leur projet faute de capital suffisant pour racheter les fermes existantes ou parce que les modèles de production, les contraintes dorganisation ou lisolement de ces fermes ne correspondent pas à leurs envies. Linstallation agricole en collectif constitue une solution à ces blocages. Partis sur les routes dOccitanie, des membres de Terre de Liens sont allés enquêter et proposent des récits dinstallations en collectif. Chaque parcours est unique, et tous, dans leur diversité, offrent des clés, des chemins, de lespoir pour le renouvellement des générations agricoles. Chèvres, vaches laitières, maraîchage, grandes cultures... les productions sont variées et la diversification est à l'honneur.
DIVEGFOOD : Conception, expérimentation et évaluation de systèmes maraîchers sous abris, agroécologiques, diversifiés et adaptés aux spécifications de leurs filières
C. LAUNAY, Auteur ; L. HUSSON, Auteur ; L. PARES, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 07 (147 Rue de l'Université, 75 338, FRANCE) : INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement) | 2022Divegfood est lune des dix plateformes dessais du projet européen DiverIMPACTS (projet dédié à la diversification des cultures). Cette plateforme se trouve sur le site de l« Unité Expérimentale sur les systèmes maraîchers agroécologiques », située dans la plaine horticole du Roussillon (Pyrénées-Orientales). Durant quatre ans, cest-à-dire des récoltes de 2019 à 2022, Divegfood a mené un essai système sur la diversification de cultures maraîchères sous abri (non chauffé) en pleine terre, conduit en AB. Cette expérimentation se base sur lhypothèse que la diversification est un levier stratégique pour faire face aux aléas économiques, climatiques, agronomiques et sanitaires que peuvent subir les systèmes peu diversifiés. Léquipe de recherche INRAE UE Maraîchage a ainsi conçu et testé quatre systèmes de production plus ou moins diversifiés. Ils ont tous été conduits en agriculture biologique et sinscrivent dans des circuits de commercialisation courts et longs présents sur le territoire. Le système « REF » (référence) correspond à un système représentatif de ceux en cultures maraîchères biologiques sous abri dans les Pyrénées-Orientales. Le système « MODIV » est modérément diversifié, avec une diversification des cultures dans le temps. Le système « DIVBANDE » repose sur une diversification des cultures dans le temps et lespace. Le système « DIVMIX » est aussi diversifié dans le temps et lespace, mais de manière encore plus importante. Ce document décrit plus précisément ces systèmes, notamment leurs rotations des cultures et leurs agencements dans lespace, et compare leurs performances : rendement total, rendement commercialisable, IFT, temps de travail, chiffre daffaires
Diversifier ses fruitiers : Les atouts de la grenade
Marion COISNE, AuteurPortée par son image santé, la grenade sest démocratisée. Elle est consommée en frais et en jus. Planter des grenadiers peut donc être une diversification intéressante pour les arboriculteurs et viticulteurs bio, à condition de trouver des débouchés. Les surfaces destinées à cette production en France (difficiles à estimer) seraient de 1 000 ha, quasiment toutes conduites en bio. Le grenadier est assez souple par rapport aux conditions pédoclimatiques. En revanche, il naime pas les sols très asphyxiants ou trop lourds, ainsi que les gels de printemps. Dans le Gard, Thomas et Christine Saleilles se sont lancés dans la culture de grenades bio en 2010. Ces viticulteurs bio cherchaient une culture de diversification. Ils ont commencé par planter un hectare, et en comptent maintenant quatorze (en plus de leurs 20 ha de vigne). Ils utilisent des variétés spécifiques pour les jus et pour les fruits de bouche : les parcelles à jus sont implantées avec Provence et Wonderfull, tandis quAcco, Fleishman, Seedless et Hermione sont des variétés destinées au marché du frais. La disponibilité en plants de grenadiers reste assez faible, ce qui a poussé Thomas Saleilles à produire ses propres plants. Il a ainsi continué à diversifier la production du domaine en devenant également pépiniériste.
Dossier : Alternatives agricoles
Jérôme GOUST, Auteur ; Pierre PEGUIN, Auteur ; Annie KERGOURLAY, Auteur ; ET AL., AuteurEn France, les initiatives pour une agriculture bio et paysanne fourmillent, comme l'insertion, la formation, l'installation, les circuits courts et l'aide à l'accès à la terre. Ce dossier de Nature & Progrès présente plusieurs alternatives, dans les articles suivants : - L'espace-test agricole ; - Optim'ism : l'action bio, positive et solidaire ; - Dans l'Aude, la force de l'union agroécologique et paysanne ; - Les abattoirs à la ferme ; - Les voies (et les voix) du collectif : Voie.X.
Dossier : Le pâturage hivernal, une pratique davenir
Sophie BOURGEOIS, Auteur ; François D'ALTEROCHE, AuteurMême s'il n'est pas possible partout, le pâturage en période hivernale (décembre à février) est une pratique davenir dans un contexte de changement climatique. Les prairies, en cette saison, offrent une « petite » pousse (tant quil ne gèle pas) ou des stocks sur pied, autrement dit des ressources qui peuvent être valorisées par le pâturage avec des bovins viande, si on respecte certaines conditions. Lherbe dhiver est de bonne valeur alimentaire et on peut compter sur une à deux tonnes de matière sèche à lhectare. Un pâturage dhiver permet aussi une pousse de qualité au printemps, dès le premier cycle de pâturage. Cest donc une ressource à valoriser, qui plus est, avec un coût faible. Cependant, il faut veiller à ne pas surpâturer et à éviter le piétinement. Il faut choisir entre un chargement très faible ou un temps de présence très court. Il est nécessaire de tenir compte de la météo, de la portance du sol, mais aussi de la vitesse de repousse et de respecter un temps de repos suffisant (même si les parcelles peuvent supporter deux passages). Il est important de prévoir aussi des parcelles « parking » pour accueillir les animaux si les conditions se dégradent. Cette pratique implique dêtre organisé et de bien préparer les parcelles avec des points dabreuvage. Ces conditions respectées, le pâturage hivernal présente de nombreux avantages, sans impacts négatifs sur le bien-être animal. Cest ainsi que de plus en plus déleveurs y ont recours, comme le GAEC de Charmeil, dans la Loire, qui, malgré des sols souvent très humides et un climat froid, fait pâturer son troupeau bio de 36 mères Angus et leurs suites toute lannée dehors, hiver compris. Dans le GAEC Chavanon, également dans la Loire, ce sont les génisses (des Charolaises), destinées à lengraissement, qui pâturent lhiver, avec de bons résultats techniques. Le pâturage dhiver est aussi une option en zone méditerranéenne, comme pour Frédéric Floutard, éleveur naisseur, qui conduit son troupeau dAubrac bio tout le temps en extérieur, en valorisant en particulier les garrigues.
LEmpreinte Bio : un atelier de découpe et une boucherie pour une filière viande locale
Fin 2020, cinq éleveur.euse.s issu.e.s de quatre fermes de lHérault ont décidé de monter un atelier de découpe et une boucherie attenante, pour la vente en circuits de proximité et en direct. Latelier, une société dont les parts appartiennent aux quatre fermes, achète les carcasses de bovins, de porcs ou dovins, qui sont alors prises en charge par deux bouchers salariés. En plus de la vente sur place, la société peut fournir des petites cantines scolaires, des restaurants ou des magasins alimentaires.
Face aux effets du changement climatique : L'agroforesterie au service des Ppam
Marion COISNE, AuteurLes plantes à parfum, aromatiques et médicinales sont déjà, et seront encore plus à lavenir, impactées par le changement climatique. Plusieurs projets de recherche explorent des pistes pour construire des systèmes plus résilients, notamment en agroforesterie. Parmi eux, le projet Ppam-Ppam (Projet de recherche participatif en agroforesterie méditerranéenne plantes à parfum, aromatiques et médicinales) va étudier trois parcelles agroforestières bio. Lune des parcelles, constituée damandiers (plantés en 2012) et de sarriette, est gérée par Catherine Legrand, productrice dans le Gard et qui témoigne dans un encart. LIteipmai a aussi travaillé sur limpact de couverts végétaux dans linter-rang de lavandes et de lavandins, mais sans résultats concluants.
Jean-Marc Touzard, directeur de recherche Inrae à Montpellier
Frédérique ROSE, AuteurJean-Marc Touzard est directeur de recherche à Inrae et directeur de lUnité mixte de recherche (UMR) Innovation à Montpellier. Dans cette interview, il répond à la question « Jusquoù reconcevoir la bio pour faire face au changement climatique ? ». Ce chercheur travaille, en effet, depuis plusieurs années, sur ladaptation de la viticulture au changement climatique, notamment via le projet Laccave qui a pris fin en 2021. Ce projet étudiait les adaptations possibles de la vigne et du vin face aux modifications climatiques, ainsi que des pistes pour atténuer le changement climatique. Au départ, la viticulture bio nétait pas prise en compte en tant que telle. Mais, très vite, les viticulteurs bio se sont démarqués de leurs homologues conventionnels : ils étaient plus concernés par les enjeux climatiques et mettaient en place plus de techniques dadaptation. Ils sintéressent aussi plus à la résilience de leurs exploitations (en sinterrogeant sur les interactions entre la vigne et son milieu), sont très présents dans leurs parcelles et savent être réactifs. En revanche, les viticulteurs bio, qui sont plus adeptes des vins natures, ne sont pas forcément prêts à mettre en uvre une nologie corrective pour gérer les degrés trop forts en alcool et les acidités trop faibles. Ils se questionnent aussi sur la place de lirrigation et des nouvelles technologies (robots) dans leur système. En parallèle de cet article, un encart est réservé aux Climathon qui ont regroupé des élus, des vignerons, des chercheurs et des citoyens pour construire un plan daction pour sadapter au changement climatique.
La Mer Blanche : Un jardin méditerranéen à Argelès
Emmanuel JACCAUD, AuteurFrédéric Bey, arboriculteur bio au domaine de la Mer Blanche à Argelès (66), cultive, sur 6,5 ha, des oliviers, des figuiers, des grenadiers, des figuiers de barbarie, ainsi que des agrumes (clémentines, oranges sanguines, oranges caviar, navelles, pomelos, citronniers, kumquat, yuzu ) en pleine terre. Les agrumes, très sensibles aux variations de température et au gel, sont absents du paysage agricole local ; néanmoins, le domaine étant situé dans une petite zone propice, ces arbres parviennent à pousser et à donner des fruits. Dès les premières années de plantation, des apports de compost de cheval et du mulch de bois ont permis daméliorer la fertilité du sol. Un couvert végétal, entre les rangs, permet de maintenir le carbone du sol. L'apport d'eau est limité afin de permettre aux arbres de développer une meilleure résistance au stress hydrique. Frédéric commercialise ses fruits en jus, en confitures et en liqueurs dagrumes, principalement en vente directe et en circuits courts.
Parcours de vignerons : Château La Mothe du Barry Joël Duffau ; Clos de lAmandaie Stéphanie et Philippe Peytavy
Arnaud FURET, Auteur ; Robin EUVRARD, AuteurCet article détaille les pratiques de deux domaines viticoles biologiques français. Le premier, le Château La Mothe du Barry, est situé dans le Bordelais. Ce domaine de 38 ha (dont 33 ha en production) est géré par Joël Duffau. Ce viticulteur est issu dune grande lignée de vignerons. Il a décidé de se convertir en bio en 2009 pour revenir à un vin de terroir. Malgré les doutes, il a continué à tester et à affiner ses pratiques, tout en restructurant son vignoble. Ses vins sont majoritairement destinés à lexport (80 %). Ils sont vinifiés sans sulfites ajoutés : le défi consiste à laisser évoluer son vin en cuve, tout en évitant les défauts et les instabilités. Le second domaine, le Clos de lAmandaie (30 ha), est situé au cur du vignoble languedocien, sur lappellation Grès de Montpellier. Stéphanie et Philippe Peytavy suivent, depuis vingt ans, un parcours et des pratiques atypiques afin dallier conviction, héritage familial et modernité. Ils ont notamment restructuré le parcellaire familial pour conduire le domaine en bio (certification bio obtenue en 2021). Ils ont aussi remis en production des friches et construit un nouveau chai. Leurs vins sont élevés en barriques ou dans une dolia (amphore de 800 L) et sont majoritairement vendus à des cavistes et à des grossistes.
Les pieds dans la terre : Cinq histoires de paysans
Depuis des millénaires, les paysans et les paysannes élèvent des animaux, cultivent la terre et récoltent fruits, légumes et céréales. Cependant, ces cent dernières années, leur métier a changé. Pour répondre à une demande alimentaire toujours plus importante, les champs se sont agrandis, les charrettes se sont transformées en tracteurs et l'usage d'engrais chimiques et de pesticides s'est généralisé. Les haies, séparant les champs, ont disparu, tout comme de nombreux oiseaux, insectes et mammifères. Aujourd'hui, de nombreux paysans et paysannes souhaitent vivre dignement de leur métier, travailler le sol sans l'abîmer, cultiver des produits de qualité et protéger l'environnement. Dans cet ouvrage, trois générations racontent leur métier, leur vie, leurs peurs et leurs espoirs. Histoire de cinq fermes familiales, aujourd'hui toutes en bio : - Les vaches de la ferme du Menhir-de-l'abbé, en Ille-et-Vilaine ; - Les légumes de la ferme du Petit-Louvre, en Seine-et-Marne ; - Les vignes du domaine des Schistes, dans les Pyrénées-Orientales ; - Les pruniers de la ferme de Grosse-Pièce, dans le Lot-et-Garonne ; - Les brebis de la ferme du Fardelier, en Savoie.
Projet Proverbial : Suivis en élevages ditinéraires techniques pour produire des jeunes bovins mâles bio Résultats intermédiaires
Aurélie BLACHON, Auteur ; Emmanuel DESILLES, Auteur ; Alexis GANGNERON, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2022Afin dacquérir des références sur des itinéraires de production permettant de valoriser des jeunes bovins de race allaitante conduits en agriculture biologique, des suivis de fermes ont été réalisés auprès de plusieurs élevages biologiques qui valorisent déjà leurs bovins mâles. Ces élevages sont situés dans différents contextes pédoclimatiques (Allier, Pyrénées-Orientales, Tarn et Haute-Vienne) et représentent une large gamme ditinéraires de production et de circuits de commercialisation : recours à des vaches nourrices, système transhumant, valorisation des bovins jeunes en vente directe Ces suivis ont été réalisés sur deux campagnes contrastées sur le plan climatique (2021 et 2022). Ces fiches présentent, pour chaque élevage étudié, les résultats intermédiaires (résultats de la campagne 2021). Elles apportent les informations suivantes : les chiffres-clés de lélevage étudié, les objectifs de léleveur, litinéraire de production, la croissance des jeunes bovins mâles, lalimentation du couple mère-veau, la qualité et la conformation des carcasses. Ces suivis ont été réalisés dans le cadre du projet Casdar Proverbial (2021-2024). Ce dernier cherche à valoriser localement les jeunes bovins mâles biologiques issus des élevages allaitants, en testant des itinéraires alternatifs (production de jeunes bovins mâles de 12 mois et de bufs rajeunis de 24 26 mois) pour produire de la viande bio à destination de la restauration collective.
PROPOLIA - APIMAB Laboratoires : la passion au service du savoir-faire
BIO-LINEAIRES, AuteurEntreprise spécialisée dans les produits de la ruche et connue via sa marque Propolia, Apimab Laboratoires conçoit et fabrique une large gamme de produits de bien-être et de beauté, de soins pour les animaux de compagnie, ainsi que des produits alimentaires et des produits de la ruche purs. De la fabrication des extraits apicoles à l'élaboration de recettes innovantes, ce publi-reportage indique que Apimab Laboratoires, par son savoir-faire et pour son utilisation de la propolis depuis plus de 40 ans, est reconnue comme une société pionnière sur le marché apicole.
Rencontre technique fruits en agriculture biologique : Journée déchanges autour des enjeux de la filière
Marie VINCENT, AuteurCoorganisées par le CTIFL et lITAB, les rencontres techniques Fruits en agriculture biologique sont un rendez-vous bisannuel pour les acteurs de la filière arboricole biologique. La dixième édition de ces rencontres sest déroulée le 3 mars 2022, sur le centre CTIFL de Balandran. Elle a réuni plus de 120 participants, autour dun programme qui couvrait toute la filière, de la production à la commercialisation. En 2020, 14,5 % du verger français était conduit en agriculture biologique (contre 10 % de bio dans la SAU française totale). Par rapport à la totalité des vergers français, certaines espèces sont sous représentées en bio, comme les abricots, les pêches, les nectarines et les cerises. Cela peut sexpliquer par des difficultés plus marquées en bio, lors de la plantation de ces espèces ou par rapport à la conservation des fruits. Côté réglementation, plusieurs évolutions ont impacté la filière en 2022. En plus dune brève présentation de la situation de la filière fruits biologiques, cet article revient sur : 1 - la gestion des bioagresseurs (en sappuyant sur plusieurs projets de recherche-développement : Biofruinet, API-Tree, CAP Zero Phyto, SysNOIX, LEVEAB ) ; 2 le choix du matériel végétal en agriculture biologique (présentation des modifications dans le nouveau cahier des charges européen et des dispositifs dévaluation des variétés en bio) ; 3 le volet post-récolte (point sur les traitements post-récolte pour améliorer la conservation des fruits et présentation des évolutions réglementaires sur les emballages).
Rencontre technique Légumes en agriculture biologique
Alice RICHARD, Auteur ; Hervé MAILLET, Auteur ; Laetitia LERAY, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (97 Boulevard Pereire, 75 017, FRANCE) : CTIFL (Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes) | 2022Une rencontre technique, co-organisée par le CTIFL et l'ITAB et consacrée aux légumes en agriculture biologique, s'est tenue, le 29 novembre 2022, à Balandran (30). L'objectif de cette rencontre était de présenter, aux producteurs, aux techniciens et aux chercheurs, les dernières connaissances scientifiques et techniques sur la production et la commercialisation des légumes biologiques. Les interventions ont porté sur des enjeux et des questionnements auxquels fait face la filière : marché des légumes biologiques, gestion des punaises et réduction du travail du sol. Les supports d'intervention portent sur les thématiques suivantes : - État des lieux du marché des légumes biologiques ; - Tendances et pratiques observées sur la production et le marché des légumes bio ; - Diversité des punaises en cultures légumières : Présentation des ravageurs et des auxiliaires les plus importants ; - Leviers biologiques pour le contrôle des punaises phytophages en cultures légumières ; - MELYS : Stratégies de luttes Mécaniques et alternatives contre LYguS spp. en cultures légumières ; - Favoriser la fertilité biologique du sol et la durabilité des systèmes de productions végétales face aux dérèglements climatiques ; - Améliorer la fertilité du sol en production de melons AB grâce à la réduction du travail du sol et à des apports d'amendements organiques ; - Projet SEFerSol : Améliorer la Fertilité du sol par des méthodes innovantes ; - Persyst : Un projet collaboratif sur la fertilité du sol en système maraîcher ; - Réduire et arrêter le travail du sol, un changement systémique : Retours d'expériences du GIEE MSV Drôme-Ardèche.
Sécheresse : Des pistes émergent
Clara DE NADAILLAC, AuteurEn viticulture, de nombreux essais sont menés afin de trouver des adaptations à la sécheresse. Des filets dombrage ont, par exemple, été testés par les Chambres dagriculture du Var et du Vaucluse. Des filets verticaux noirs, denviron 1 m de hauteur, ont ainsi été disposés dans des parcelles de grenache. Deux facteurs ont été testés : la date dinstallation des filets (entre la préfloraison et la véraison) et lintensité de lombrage (filets à 50 % et 70 % dombrage). Les résultats sont prometteurs (meilleure croissance végétative, moins daccumulation de sucre dans le raisin), mais leur utilisation ne semble pas compatible avec tous les types de cépages. Dans les Pyrénées-Orientales, des expérimentations sont en cours sur linstallation de panneaux photovoltaïques dans les vignes. Ces panneaux ont donné des résultats plutôt prometteurs en réduisant lamplitude thermique (il fait moins chaud en dessous des panneaux durant lété, et plus chaud durant lhiver) et en limitant lévapotranspiration. La Chambre dagriculture du Vaucluse a aussi testé la technique de la brumisation, qui est utilisée en Australie, mais les essais ont montré quelle était moins intéressante que lirrigation dans les systèmes français étudiés. Dautres leviers peuvent être actionnés contre la sécheresse, comme le choix des cépages, la densité de plantation, ou encore la période de taille.
Solan, la terre et la foi
Marie ARNOULD, AuteurAu monastère de Solan (30), un collectif de surs orthodoxes s'est lancé dans la transformation d'une ancienne exploitation viticole intensive qui a laissé les terres fatiguées. Après quelques essais en biodynamie, avec pour objectif de cultiver une vigne sur sol vivant, les surs se sont tournées vers Terre & Humanisme pour les accompagner dans leurs travaux. Aujourd'hui, les surs cultivent des fruits et légumes, qui assurent l'auto-suffisance du monastère et dont une partie est transformée pour la vente en boutique, et elles produisent du vin qu'elles commercialisent en vente directe. Elles accueillent également un grand nombre de visiteurs et de bénévoles, qui viennent leur prêter main forte et apprendre, à leur contact, la culture menée en agroécologie.
Territoires bio pilotes : Une action du réseau FNAB : Dossier de presse 03/11/2022
Créé et animé par la FNAB depuis 2020, le réseau des Territoires bio pilotes rassemble plus de trente collectivités locales françaises (communautés de communes ou d'agglomérations, métropoles, parcs naturels régionaux (PNR), ou encore aires d'alimentation de captages ou bassins versants) qui déploient des actions novatrices pour le développement de l'agriculture et de l'alimentation biologiques. Ce réseau a pour objectif de favoriser les échanges d'expériences (réunions, séminaires, voyages d'études...), de documenter et de capitaliser les connaissances, de mettre en uvre des expérimentations visant à lever les freins au changement et de faire connaître les projets exemplaires en faveur de l'agriculture et de l'alimentation biologiques, dans le but de démultiplier leur mise en uvre sur d'autres territoires. Ce dossier de presse présente des actions et des témoignages de collectivités du réseau des Territoires bio pilotes.
Tour d'Europe des amis de l'agrobiodiversité : Un voyage pour découvrir comment la sélection végétale et animale biologique contribue à l'avènement de systèmes alimentaires durables
La sélection biologique (sélection végétale et animale en agriculture biologique) est un pilier pour une alimentation saine, savoureuse et diversifiée, mais aussi pour la conservation et l'adaptation des variétés et des espèces, particulièrement dans un contexte de changement climatique. La sélection biologique implique une réflexion autour de la productivité et de la qualité des produits, mais aussi autour du bien-être animal. Ce document emmène les lecteurs et les lectrices à la découverte de 15 initiatives de sélection végétale et animale biologique en Europe. Pour chaque initiative, une personne impliquée en présente les objectifs et les défis. Les exemples sélectionnés donnent une idée de la grande diversité des initiatives visant à maintenir et à promouvoir la biodiversité dans les cultures et les espèces animales biologiques.
« Un tracteur à chenilles pour la stabilité et le respect des sols »
Ludovic VIMOND, AuteurJosé Tastavy est un vigneron languedocien qui cultive 40 ha de vignes. Il a converti son domaine en bio en 2009. La conduite en agriculture biologique de ses vignes a impliqué une augmentation significative du nombre de passages de tracteur, ce qui a posé pas mal de questions au vigneron en matière de tassement du sol. Pour limiter la compaction de son sol, il enherbe ses vignes à laide de couverts végétaux (mélange de légumineuses, moutarde et avoine) et il a mis en place un goutte-à-goutte en 2012 (lirrigation fait gonfler ses sols argileux qui restent plus meubles). Toutefois, José Tastavy a constaté quavec le changement climatique, la fréquence des épisodes extrêmes (périodes très sèches ou très pluvieuses) augmente, et quil est amené à traiter contre le mildiou alors que ses terres sont gorgées deau. Pour pouvoir plus facilement intervenir dans ces conditions sans abîmer ses sols (passages de roues des tracteurs), ce vigneron a décidé dinvestir, en 2021, dans un tracteur à chenilles (quatre chenilles). Il est satisfait de son investissement, qui lui permet dintervenir dans plus de conditions et qui apporte force et stabilité à la traction.
Verger multi-espèces Alto : Régulation naturelle du puceron cendré du pommier
Jean-Michel RICARD, Auteur ; Marion MICHAUD, Auteur ; Corentin BOURDETTE, AuteurLe centre opérationnel CTIFL de Balandran accueille le verger Alto. Ce verger multi-espèces expérimente une production fortement diversifiée à très faible niveau dintrants phytosanitaires. Pour cela, un ensemble de moyens agroécologiques est mobilisé afin de pallier la limitation drastique des traitements phytosanitaires et daugmenter la résilience du verger vis-à-vis des bioagresseurs : couverts végétaux, aménagements agroécologiques en faveur de la biodiversité, etc. Cet article sintéresse plus particulièrement aux mécanismes de régulation naturelle dun ravageur : le puceron cendré du pommier (Dysaphis plantaginea). Sa régulation naturelle a été suivie en 2019 et 2020. Les résultats montrent que la présence de nombreuses fleurs à proximité des pommiers a un effet attractif sur les principaux auxiliaires qui aident à lutter contre le puceron cendré. Cependant, en létat actuel, les résultats de cette étude ne permettent pas de conclure à une régulation satisfaisante de ce ravageur. Le verger peut dailleurs être divisé en deux zones dans lesquelles la régulation naturelle a été différente. Dans lune de ces zones, les populations de pucerons et leurs dégâts étaient très importants. La principale hypothèse pour expliquer ce phénomène repose sur laction des fourmis, qui étaient particulièrement présentes dans cette zone. Comme ces insectes entretiennent une relation mutualiste avec les pucerons, ils peuvent défendre ce ravageur contre leurs ennemis, ce qui diminuerait les effets des auxiliaires.
Voyage d'études des maraîcher·e·s BIO d'Auvergne
Chloé RANOUX, Auteur ; Alexandre BARRIER-GUILLOT, AuteurA l'occasion d'un voyage d'étude dans le Sud-Est (Gard, Bouches-du-Rhône, Vaucluse et Drôme), une quinzaine de maraîchers bio d'Auvergne sont allés à la rencontre de certains de leurs pairs ayant mis en place des arbres ou des panneaux photovoltaïques sur leurs fermes. L'objectif était d'en découvrir plus sur l'agroforesterie et l'ombrage en cultures maraîchères. Sur la ferme Les terres de Roumassouze, à Vézénobres, dans le Gard, 2 ha sont cultivés en maraîchage sous peupliers et noyers ou en verger maraîcher. Des expérimentations y sont conduites, en partenariat avec la SCOP Agroof, dans le cadre du projet Arbratatouille. Dans le Vaucluse, le GRAB expérimente, sur 4 ha, d'un verger maraîcher à la Ferme pilote de la Durette. Dans les Bouches-du-Rhône, à Aureille, Jean-Yves Francart s'est lancé dans le maraîchage sous serres équipées de panneaux photovoltaïques. L'ombrage de 40 % pénalise trop les cultures, mais l'agriculteur a pu rebondir en se lançant dans la culture de plantes aromatiques, qui supportent mieux l'ombre, pour les filières longues. A Bégude-de-Mazenc, dans la Drôme, Karine et Rémi ont su faire preuve d'adaptation pour cultiver avec des sols envahis de nématodes à galles, des remontées de nappe, ou encore des sols abîmés. Ils ont notamment implanté de nouvelles haies multi-spécifiques. Ce voyage a permis aux participants de découvrir différents modèles visant à optimiser l'énergie lumineuse. Des adaptations seront évidemment nécessaires pour le contexte pédoclimatique auvergnat.
Abricots dans le Roussillon : La qualité gustative avant tout
Tanguy DHELIN, AuteurLe Verger bio de Véronique est basé dans le Roussillon. Il regroupe 50 ha dabricotiers, 40 ha de vignes et 8 ha de grenadiers. La conversion en bio du verger a débuté en 2012, sur 20 % des surfaces, et a abouti en 2018. Même si les producteurs étudient la diversification en figues et en avocats, leur spécialité reste labricot : ils en cultivent pas moins de 25 variétés. Leur objectif est de proposer des abricots bio tout au long de la période de production, sans interruption, de mi-mai à mi-septembre (une variété produit durant dix à quinze jours, il faut donc au moins vingt variétés pour couvrir cette période). Si la continuité de production est un critère prépondérant pour choisir les variétés, la qualité gustative est également très importante pour ces producteurs, tout comme laspect visuel. Ainsi, bien qu'ils soient en bio, la résistance aux bioagresseurs ne fait pas partie des principaux critères de sélection (il faut tout de même savoir que la région est peu propice au développement du monilia). Les abricots sont vendus sur de nombreux canaux : Amap, magasins spécialisés locaux, grande distribution, grossistes, industriels Chaque qualité dabricot a son marché particulier.
An agroecological orchard experiment: The Alto project, towards pesticide-free tree fruit production
Jean-Michel RICARD, Auteur ; Muriel MILLAN, Auteur ; Michel JAY, Auteur ; ET AL., AuteurLe projet Alto a pour objectif de développer et de tester de nouveaux vergers pour tendre vers une production fruitière sans pesticides. Cest un projet Dephy Expe, réalisé dans le cadre du plan Ecophyto II. Le site expérimental du CTIFL de Balandran est impliqué dans ce projet. Un verger agroécologique, peu consommateur en intrants phytosanitaires, a notamment été conçu et implanté sur ce site expérimental. Ce verger innovant repose sur la diversification des cultures (différentes espèces et variétés) et sur la conservation de lieux dédiés à la biodiversité. Sa conception et sa gestion ont été optimisées pour favoriser les services écosystémiques, notamment la lutte biologique. Des évaluations environnementales, technico-économiques et sociales vont permettre de mieux caractériser ce verger exploratoire.
La betterave fourragère simplante dans lAveyron
Bernard GRIFFOUL, AuteurUne vingtaine déleveurs laitiers (vaches et brebis), basés en Aveyron, en Lozère, dans le Tarn et dans le Lot-et-Garonne, ont relancé la culture de la betterave fourragère pour alimenter leurs animaux. Ces éleveurs ont fait le choix de séquiper en conséquence via la Cuma DEI (Départementale énergies innovations), afin de faciliter la conduite de cette culture. Au fil des années, les matériels se sont spécialisés : semoir mécanique à 12 rangs spécifique pour les betteraves, GPS, bineuse 12 rangs autoguidée, récolteuse Ces éleveurs ont, néanmoins, rencontré plusieurs difficultés : il faut avoir suffisamment de terrains plats et denvergure (les matériels sont imposants) pour pouvoir assurer une rotation de quatre ans. Les nombreux cailloux qui jonchent le sol au moment de la récolte et les altises représentent les deux autres principales difficultés. Un quart des surfaces cultivées sont en bio. Pour lutter contre les ravageurs, certains éleveurs bio préfèrent acheter des plants démarrés. La culture est, en effet, surtout fragile de limplantation jusquau stade six feuilles (elle devient ensuite très résistante, notamment face à la sécheresse). Mais, le coût de ces plants est très élevé : de 1 500 à 2000 /ha, auquel il faut ajouter la main duvre (6 à 8 personnes).
Bilan d'une saison de désherbage électrique
Xavier DELBECQUE, AuteurVigneron cultivant 130 ha de vignes conventionnelles dans le Gard, Sylvain Philip a expérimenté, en 2021, le désherbage électrique intercep, avec un outil de la société Zasso. Si le premier passage, à la fin de l'hiver, a été très satisfaisant, l'utilisation de cet outil en conditions plus sèches est plus complexe, avec une efficacité moindre et des risques de départs de feu.
Biodiversité fonctionnelle en arboriculture : Les libellules, de nouveaux auxiliaires ?
Jean-Michel RICARD, Auteur ; Marion FRAYSSE, AuteurSuite à lobservation fréquente de libellules dans les vergers du CTIFL de Balandran, leur diversité et leurs rôles dans les vergers ont été étudiés. En 2019, un inventaire a permis didentifier 19 espèces dans trois habitats différents : verger, mare et ruisseau. Certaines dentre elles sont abondantes. Par ailleurs, elles ont fréquemment été observées en train de chasser dans les vergers, notamment de juin à septembre. Ces insectes carnivores généralistes pourraient consommer des ravageurs des cultures. Une étude est en cours pour le déterminer.
Bovins allaitants Bio : quels leviers technico-économiques pour gagner en performance ?
Ce diaporama a été présenté lors de lédition 2021 du salon Tech&Bio. Il apporte des références technico-économiques sur les fermes en bovins allaitants biologiques situées dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, avec des focus sur la Lozère. Les références présentées ont été acquises grâce à des suivis de fermes réalisés par le Collectif BioRéférences et par le Cerfrance Alliance Massif Central. Cette présentation répond ainsi aux questions suivantes : quelles différences entre les élevages naisseurs bio et conventionnels ? Est-ce quun éleveur gagne en moyenne mieux sa vie en bio qu'en conventionnel ? Pourquoi les élevages allaitants bio ont de meilleurs revenus ? Les systèmes bio atteignent-ils léquilibre économique ? Les systèmes bio ont-ils une meilleure santé financière ? Différents leviers pour améliorer le revenu sont ensuite présentés, notamment des leviers pour diminuer les coûts de production, optimiser la valorisation des animaux et améliorer la productivité de la main duvre.
Chemin faisant, rester producteur de lait dans lAude, lhistoire de la famille Maurette
Céline MEFFE, AuteurJean-Claude Maurette sest installé, en 1982, sur une ferme laitière, dans lAude. Il a été rejoint par sa femme, Dominique. Ces deux éleveurs ont augmenté la productivité de leurs vaches (lalimentation était basée sur du maïs, du ray-grass et du soja) jusquen 2009, année où ils se sont retrouvés en difficultés financières : le prix du lait était alors inférieur à leur coût de production. Comme ils ne se retrouvaient plus dans leur système de production assez intensif, ils ont fait le choix de le changer et de développer lautonomie de la ferme. Depuis, lalimentation repose sur de la luzerne, du foin et des céréales. Petit à petit, lidée de passer en bio sest imposée et ils ont commencé à convertir leur ferme en 2016. La Chambre dagriculture a réalisé une étude comparative de leurs coûts de production en 2014 (système conventionnel) et en 2019 (système bio). Le coût alimentaire est passé de 105 /1000 L à 48 /1000 L. Les frais délevage ont également été divisés par deux. La rémunération du travail est passée de 131 à 320 /1000 L. De plus, leur ferme est devenue transmissible : Jean-Raymond, leur fils, sest installé en 2020.
Comment s'adapter au changement climatique en climat méditerranéen : les viticulteurs audois en pleine réflexion
Anaïs BERNEAU, AuteurDans l'Aude, comme ailleurs, les effets du changement climatique sur l'agriculture se font d'ores et déjà sentir : pluviométrie en baisse et de plus en plus épisodique sur l'année (épisodes cévenols violents), températures moyennes en hausse... Les viticulteurs, très présents dans ce département, cherchent à s'adapter. Pour les aider, un cycle de formations Vivea autour du changement climatique a été créé. Sont notamment abordés dans ces formations : l'introduction d'arbres (agroforesterie), de couverts végétaux (enherbement) ou de troupeaux (pâturage) dans les vignes, cette nouvelle diversité étant vue comme l'un des piliers d'une viticulture plus durable et résiliente. Les préparations "alternatives" (à base de plantes, d'huiles essentielles, etc.) font également des émules. D'autres travaux, initiés notamment par des groupes de viticulteurs, portent également sur la vinification et le matériel végétal.
Comment valoriser et différencier la viande biologique du massif des Pyrénées ?
BIO OCCITANIE, Auteur ; BIOCIVAM DE L'AUDE (BIOCIVAM 11), Auteur ; BIO-ARIEGE-GARONNE, Auteur ; ET AL., Auteur | TOULOUSE (26-28 Rue Magné, 31 300, FRANCE) : BIO OCCITANIE | 2021Dans les Pyrénées, lagriculture repose principalement sur lélevage allaitant bovin et ovin. Lagriculture biologique est fortement représentée (26 % de la SAU). Ce territoire est donc un producteur important de viande bio. Toutefois, malgré une forte demande de la part des consommateurs pour de la viande bio et locale, les viandes bio pyrénéennes sont peu valorisées sur le territoire. En effet, les animaux bio sont régulièrement déclassés, les jeunes bovins sont souvent exportés, la viande bio est peu différenciée de la viande produite en montagne, la filière bio manque de structuration Afin de trouver des solutions pour mieux valoriser cette viande, Bio Occitanie, le Biocivam de lAude, Bio-Ariège-Garonne, le GAB 65, financés par le Commissariat de Massif des Pyrénées, ont réalisé un diagnostic territorial afin didentifier des actions à mettre en place. Pour cela, ils se sont appuyés sur la méthode RELOC, développée par INRAE. Au total, 83 entretiens ont été menés auprès des acteurs de la filière. Ils ont permis de mettre en valeur cinq manières de valoriser la viande bio dans les Pyrénées : 1 - Défendre les valeurs de la bio locale ; 2 - Proposer un produit viande bio d'excellence ; 3 - Standardiser la viande bio pour répondre aux attentes du marché ; 4 - Soutenir le local en priorité et la bio si opportunité ; 5 - Valoriser le territoire par ses produits locaux de qualité. Des rencontres ont ensuite été organisées afin de trouver des pistes de développement et des actions concrètes, comme, par exemple, développer la viande bio dans les boucheries et la restauration collective de la région.
Conduire son exploitation viticole selon les principes de l'agriculture biodynamique
Sandra BENNAMANE, Auteur ; Antoine CUEGNIET, Auteur ; Emma CARROT, AuteurBien qu'elle divise encore, la biodynamie recrute toujours plus d'adhérents, certifiés en France par deux organismes : Demeter (toutes filières) et Biodyvin (production viticole seulement). Dans cet article, les principes fondamentaux de l'agriculture biodynamique sont présentés : utilisation de préparations biodynamiques et d'extraits végétaux, travail en lien avec les rythmes cosmiques, sans oublier le respect des grands principes de l'agriculture biologique. Il est, en effet, nécessaire d'être certifié agriculture biologique pour obtenir une certification en agriculture biodynamique. Deux viticulteurs, installés dans le Languedoc-Roussillon, témoignent de leurs pratiques et de leurs observations, et prodiguent quelques conseils aux viticulteurs qui souhaiteraient se lancer.
Couvrir ses vignes peut aussi les protéger (in "Dossier Gel")
Véronique BARGAIN, AuteurEn viticulture, plusieurs dispositifs de couverture ont été testés, afin de protéger les vignes contre le gel : voiles dhivernage en Anjou, Viti-Tunnel dans le Bordelais (couverture automatique des vignes par un tunnel, en cas de pluie, de grêle ou de gel, grâce à des capteurs) et panneaux solaires dans les Pyrénées-Orientales. Globalement, la couverture des vignes est efficace sur de faibles gelées et permet de gagner 1 à 2 degrés, mais avec un impact environnemental à préciser (matériaux de couverture) et un investissement en temps (installation des voiles) et en argent (en particulier pour les installations fixes).
Création d'un herbier de la flore spontanée du vignoble audois
Anaïs BERNEAU, AuteurDans l'Aude, le GIEE "Vignes en association", accompagné par le BioCivam de l'Aude, travaille sur les couverts végétaux dans les vignobles. Après des travaux sur les couverts semés, les membres du collectif se sont penchés sur les couverts spontanés, présents chez une dizaine d'entre eux. Afin de mieux connaître cette flore spontanée et son évolution, un herbier a été réalisé à partir de prélèvements sur sept parcelles. Cela a permis de mettre en évidence la présence d'environ 130 plantes. Certaines, typiques du climat méditerranéen, sont présentes sur l'ensemble des domaines. D'autres sont plus spécifiques à certains milieux et types de sols. Un second échantillonnage sera réalisé au printemps 2022 sur de nouvelles parcelles.
Cultures fruitières et maraîchères bio associées en région méditerranéenne : Bilan du projet Marforest 2018-2020
Célia DAYRAUD, Auteur ; Aude LUSETTI, AuteurDe 2018 à 2020, le projet Marforest a permis d'évaluer la faisabilité de vergers-maraîchers associant abricotiers ou amandiers, implantés récemment ou il y a plus de trois ans, avec des cultures maraîchères sur linter-rang, notamment des courges et/ou des patates douces en été et une diversité de cultures en hiver. Des expérimentations ont été menées en agriculture biologique, dans les Pyrénées-Orientales. Les principaux résultats obtenus et les enseignements à en tirer sont présentés. Ils concernent la productivité (et notamment la vigueur des arbres), l'effet de l'ombrage sur les cultures maraîchères, la protection phytosanitaire (mesure de l'IFT), la gestion de l'herbe (avec des espèces maraîchères plus ou moins couvrantes), la biodiversité, les besoins en mécanisation et le temps de travail.
Dossier : Les chèvres suivies par GPS
Bérenger MOREL, Auteur ; Damien HARDY, AuteurDepuis quelques années, certains éleveurs équipent leurs chèvres de GPS afin de les géolocaliser au pâturage. Ce dossier fait le point sur cette pratique : - témoignages déleveurs qui gagnent du temps en pouvant sabsenter un peu et retrouver facilement leur troupeau ; - présentation des différentes balises GPS et les critères à favoriser ; - présentation de colliers GPS utilisés comme clôtures virtuelles (sur ovins et bovins) : lorsquun animal franchit la clôture virtuelle, il est prévenu par une mélodie, puis par un stimulus électrique. Léleveur est également averti au-delà de trois séquences dalerte ; - présentation du projet Clochète, porté par lInstitut de lElevage. Ce projet a permis de développer une balise combinant GPS et accéléromètre, afin de caractériser le comportement des chèvres au pâturage (immobile, pâture, rumine ou se déplace). Cet outil permet de signaler à léleveur un déséquilibre éventuel de pâturage (lié à une ressource herbagère non suffisante, par exemple, ou à un stress) ou encore de distinguer les zones de fort passage, les zones délaissées et ainsi daider à la prévision du calendrier pastoral.
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines biologiques français. Jean-Baptiste Pinard est basé à Foussignac, en Charente, sur un domaine de 37 ha composé de 26 ha de vignes, 9,3 ha de luzerne, 1 ha de verger et 0,70 ha de chênes truffiers. Il a repris le domaine familial, en bio depuis 1969, et a continué la production de cognac (6 000 bouteilles/an), de pineau (16 000 bouteilles/an), de vin (5 000 bouteilles/an) et de jus de raisin (10 000 bouteilles/an). Malgré les efforts de ce vigneron pour partager ses pratiques, le cognac bio a du mal à percer. Le deuxième vigneron, Clodéric Prade, est basé dans le Gard. Il a créé le Domaine dEriane en 2007. Ce domaine sétend sur 46 ha, dont 28 ha de cultures et 18 ha de vignes destinées à la vente de raisins frais et à lélaboration de vins. Il est en bio depuis 2012. Face au changement climatique (climat de plus en plus sec), ce producteur fait évoluer son domaine avec de lagroforesterie et une réflexion sur les plantes à parfum, aromatiques et médicinales.
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Arnaud FURET, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines viticoles biologiques français. Le premier est situé dans la Vallée de la Loire. Il sagit de celui de Sandrine Deschamps, qui a créé son propre domaine, distinct de celui de son mari, en 2003. Son domaine sétend sur 3,11 ha. Le couple sentraide et échange certaines tâches selon les compétences de l'un et de l'autre, mais chacun produit des vins AOC Bourgueil avec sa propre signature. Les vins de Sandrine Deschamps sont féminins, frais et à boire dans lannée. Le second domaine, le GAEC Pioch Farrus, est basé dans le Languedoc. Il est conduit en bio depuis 2018 et il est géré par Brice Salic, viticulteur depuis vingt ans. Brice cherche à adapter ses pratiques de travail du sol et de fertilisation pour arriver à composer avec ses terres peu fertiles. Il adapte aussi sa stratégie de gestion des maladies par îlots, pour éviter les traitements systématiques et, ainsi, limiter le nombre total de traitements. Il vinifie et commercialise son vin via la cave coopérative LEstabel, qui amorce sa transition vers la bio.
Le dossier : Retour dexpérience du réseau : de lémergence dun collectif à la pérennisation dune filière
Pierre CROUZOULON, Auteur ; Louis GARRIGUES, Auteur ; Betty DEBOURG, AuteurCe dossier propose dobserver la mise en place et la structuration de filières locales et durables à travers les exemples de trois collectifs faisant partie du réseau Agriculture Durable de Moyenne Montagne (ADMM). Retracer les trajectoires et les expériences des agriculteurs à la base de ces collectifs permet de comprendre leur processus de structuration. Le premier exemple se situe dans la Loire, où lADDEAR (Association Départementale pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural) accompagne, depuis 2014, un groupe de vingt fermes qui produisent des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM). Lobjectif de ce groupe est de structurer une filière de PPAM locale et paysanne, par le biais de la mutualisation des moyens de production, de lorganisation de circuits de commercialisation communs et d'une communication commune. Le deuxième exemple est celui de lassociation Paysans Bio dAveyron. Cette association fédère des éleveurs de bovins, dovins, de porcins et de volailles biologiques, qui se sont regroupés afin dassurer lapprovisionnement de cinq magasins spécialisés et de quinze restaurants collectifs. Ce collectif a démarré en 2013 et il est suivi par lAPABA (Association pour la Promotion de lAgriculture Biologique en Aveyron). Le dernier exemple est celui de la filière Méjeanette, qui a été fondée sur le Causse Méjean (Lozère). Des éleveurs produisent des céréales, qui sont ensuite transformées, par le moulin à vent de la Borie, en farine vendue sous la marque Méjeanette®. En 2021, la filière comptait 30 agriculteurs (bio et conventionnels), deux meuniers et une quinzaine de boulangers.
GIEE : Le jardin de Petitou
Camille VILLAJOS, AuteurDans le Gard, un collectif de producteurs bio nommé le « Jardin de Petitou » propose à ses membres de mutualiser la commercialisation de leur production grâce à un système de paniers commandés en ligne par les clients et livrés en points relais. Ce collectif a été créé, en 2014, par quatre jeunes maraîchers. En 2018, le « Jardin de Petitou » a été labellisé GIEE (Groupement dintérêt économique et environnemental) et a bénéficié, à ce titre, dun accompagnement de deux ans par la FDCivam 30. Ces deux années ont permis au collectif de grandir, de se structurer et de se professionnaliser sur les volets commercialisation et logistique. Le chiffre daffaires a ainsi augmenté de 104 % et deux emplois ont pu être créés, en plus de laccueil de volontaires en service civique. Pour les deux ans à venir, le collectif bénéficie de nouveau dun accompagnement par le Civam, dans le cadre de lanimation GIEE soutenue par la Draaf Occitanie.
Jeune installé : « Jai monté un Gaec avec un copain de licence »
Justine BONNERY, AuteurUlysse Robin sest installé à lâge de trente ans, en brebis laitières bio, dans lAude, en Gaec avec un ami. Il a commencé par un Bac technologique agricole à Montpellier, avant de faire un BTS technologies végétales, puis une Licence professionnelle agroenvironnement à Florac. Cest durant la licence professionnelle quil a rencontré Melchior Laboissière, un ami qui deviendra son futur associé. Ce dernier lui a donné envie de sinstaller. Ulysse a alors passé un BPREA produits fermiers au CFPPA de Florac, en apprentissage sur deux ans. Il a ensuite travaillé quatre ans sur la ferme de Melchior, qui reprenait la ferme familiale. Parallèlement, Ulysse a cherché du foncier pour sinstaller et a fini par trouver une ferme proche de celle de Melchior. Les deux amis ont alors fondé le Gaec de LOdyssée des Bergers. En 2020, ils ont transformé 9 000 L de lait de brebis en yaourts, tommes et fromages lactiques.
Une lecture indirecte grâce aux plantes
Xavier DELBECQUE, AuteurDepuis quelques années, les formations sur les plantes bio-indicatrices se multiplient. Lobjectif de ces formations est de regarder les adventices qui poussent spontanément sur une parcelle afin davoir une idée de létat du sol (ex : le grand plantain se plaît sur des sols compactés, la véronique à feuille de chêne simplante dans des sols engorgés de matière organique ). Pierre-Yves Petit, formateur et vigneron, aime expliquer quil existe plusieurs clés de lecture pour comprendre létat dun agrosystème, et que les plantes bio-indicatrices en sont une. Lobservation des plantes adventices lui permet aussi de savoir quand implanter son couvert hivernal : lorsque ces dernières commencent à pousser, cela signifie que les conditions pour une bonne germination sont réunies. Pour connaître létat dun sol, en plus de lobservation des plantes bio-indicatrices, ce formateur-vigneron regarde également les turricules de vers de terre (reflet de leur activité dans le sol), réalise de temps en temps des profils de sol pour vérifier son état de compaction, et effectue quelques analyses physico-chimiques pour vérifier si les éléments nutritifs sont bien présents dans le sol et accessibles pour les plantes.
Une micro-filière Jeunes Bovins Bios dans lAude
Harmonie LOZE-SALLES, AuteurFace à labsence de débouchés pour les jeunes bovins bio, six éleveurs de lAude se sont lancés, en 2017, dans la création dune micro-filière locale de valorisation. Ils ont, pour cela, été accompagnés par le BioCIVAM de lAude. Ils fournissent actuellement quatre magasins bio, un magasin de producteurs, quatre restaurants collectifs et un restaurant. Cette micro-filière permet de commercialiser un jeune bovin tous les quinze jours. Ces animaux, de race Aubrac ou Gasconne, sont abattus autour de dix mois, avec un objectif de 180 kg de carcasse et une conformation R2. Ils sont élevés dans les Hautes-Vallées de lAude (région montagneuse) et sont finis pendant deux mois avec des céréales. Trois éleveurs fournissent des animaux régulièrement, et trois autres de manière plus ponctuelle. Chaque éleveur est responsable de sa bête, de labattage jusquà la vente : chacun se charge de la gestion de labattage et de la découpe, traite en direct avec les clients pour la répartition des morceaux entre les différents débouchés, réalise la livraison et la facturation. La mutualisation se fait sur le planning dapprovisionnement, la coordination des commandes, la recherche de nouveaux débouchés et la promotion de la démarche (via la marque régionale Tendre dOc).
Des ovins pour le lait et la viande : « Du fromage de brebis au pays du Pélardon »
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurLaurie Petit, ancienne fleuriste, et son époux Jean-Marc, ancien comptable, sont éleveurs, depuis 1999, dans la commune de St-André-de-Valborgne (Gard) : ils élèvent 70 brebis Lacaune bio sur 57 hectares de prés et de châtaigniers. Grâce à une bonne organisation, ils valorisent une large gamme de produits, lait et viande, issus de leur troupeau. Ainsi, ils fabriquent à la ferme et vendent (sur deux marchés et dans une boutique paysanne) plusieurs types de fromages, yaourts, et autres produits laitiers, toujours avec loptique dinnover et de proposer des nouveautés. Les agneaux, sevrés à 16 kg, et les brebis de réforme sont valorisés en vente directe (viande en caissette ou produits élaborés type merguez, plats cuisinés en bocaux, terrines...). Pour ce faire, ils transforment leurs produits dans un atelier de transformation proche, géré en Cuma par des éleveurs de canards, de porcs et d'agneaux. Âgés tous deux de plus de 60 ans, les éleveurs préparent la transmission de leur exploitation, dont les terres et les bâtiments ont été achetés par Terre de Liens en 2016. Aujourdhui, un jeune couple sinvestit auprès d'eux pour apprendre et, si la « mayonnaise prend », la passation pourra se faire.
Produire un litre de lait de brebis coûte 1,80 euro en moyenne
Emmanuel MORIN, AuteurLe suivi de 127 élevages ovins laitiers de la zone de Roquefort, en Aveyron, Lozère et Tarn, a permis d'avoir une meilleure connaissance des performances économiques de ces élevages. Pour 97 élevages conventionnels, le coût de production s'élève à 1803 euros/1000 L. Pour les 30 élevages biologiques, ce coût de production atteint 2234 euros/1000 L, mais la meilleure valorisation du lait permet à ces éleveurs de se rémunérer à hauteur de deux Smic/UMO (contre 1,6 en conventionnel). Ces suivis d'élevages sont réalisés via les dispositifs Inosys-Réseaux d'élevage, BioRéférences et via l'assistance technique aux agriculteurs.
Quelles pistes pour mieux valoriser et différencier la viande bio de lEst-Pyrénéen ?
Amandine MAUGER, Auteur ; Andréa CASSAGNES, AuteurEn 2021, une étude a été réalisée sur les filières viandes biologiques bovines et ovines de lEst-Pyrénéen, à partir de la méthode Reloc' de lINRAE. Cette méthode de diagnostic territorial vise à encourager la transition des filières et repose sur « lhypothèse que des transitions peuvent sopérer en renforçant ou en créant des synergies entre acteurs qui partagent des visions similaires ou complémentaires ». La méthode Reloc' compte 4 grandes étapes : I) comprendre le contexte (territoire et filières) par exemple à l'aide d'enquêtes ; II) identifier les positions stratégiques (groupes dacteurs ayant des pratiques/visions similaires) ; III) identifier les relations entre acteurs ; IV) co-construire les pistes de développement avec les acteurs locaux. 83 entretiens ont été menés dans les départements de lAude, de lAriège, de la Haute-Garonne et des Hautes-Pyrénées. Cinq grandes conceptions ou positionnements stratégiques ont été mis en évidence pour produire de la viande bio dans lEst-Pyrénéen : I) défendre les valeurs de la bio locale ; II) proposer un produit viande bio dexcellence ; III) standardiser la viande bio pour répondre aux attentes du marché ; IV) soutenir le local en priorité et la bio si opportunité ; V) valoriser le territoire par ses produits locaux de qualité. De là, notamment en analysant les jeux dacteurs portant ces postures ou encore les dynamiques en cours sur les territoires, 3 pistes de développement ont été identifiées : I) développer loffre de viande bio en boucherie ; II) développer loffre de viande bio en restauration hors domicile ; III) communiquer, sensibiliser sur la viande bio des Pyrénées.
Verger protégé monoparcelle : Filets et bâches pour contrôler D. Suzukii et réduire léclatement des fruits et le monilia
Amandine BOUBENNEC, Auteur ; Alyson FAUST, AuteurLes attaques de ravageurs difficiles à maîtriser et les épisodes de pluie plus fréquents rendent la production de cerises incertaine. Depuis 2009, le centre CTIFL de Balandran étudie lefficacité dune protection monoparcelle « insect-proof », associée à des bâches anti-pluie, dans le but de protéger les fruits des mouches de la cerise (Drosophila suzukii), de réduire léclatement des cerises et de protéger les fruits du Monilia. Les filets « insect-proof » englobent totalement la parcelle (parois et toit) et restent en place tout au long de lannée. Les bâches anti-pluie sont déployées avant la floraison et sont repliées juste après la récolte. Cette combinaison de leviers a permis une bonne protection contre Drosophila suzukii et contre léclatement. En revanche, la protection contre le Monilia reste à préciser. Cette méthode de protection a également créé un microclimat (modification de la température et de lhumidité) et a augmenté, chaque année, le pourcentage de fruits doubles. Par ailleurs, ce système pourrait permettre dintroduire de la lutte biologique dans ces vergers pour contrôler dautres ravageurs tels que le puceron noir.
« La vigne a rapidement réagi à la méthode Géophile »
Xavier DELBECQUE, AuteurDans le Gard, les domaines Bernard Perret se sont lancés, depuis deux ans, dans la méthode Géophile. Cette dernière repose sur une approche globale de la vigne. Elle a été imaginée par Jacques Moreau une vingtaine dannées auparavant. Cet agronome a ensuite lancé une société de conseil qui porte son nom et applique cette méthode. Lentreprise accompagne principalement des viticulteurs bio, mais aussi des viticulteurs conventionnels. Le principe de la méthode Géophile est dobtenir un sol vivant, ainsi que des plantes fortes et équilibrées pour obtenir une récolte de qualité. Lentreprise Jacques Moreau accompagne les producteurs dans leurs pratiques et en leur proposant des produits formulés au sein de lentreprise. En 2019, suivant les premières préconisations, les 26 ha de lun des domaines Bernard Perret ont reçu un passage dacides fulviques à lautomne. Ces petites molécules mobiles aident à rendre les minéraux disponibles et à absorber les résidus de désherbants. Ces hectares ont ensuite reçu un apport dacides humiques afin doptimiser les ressources déjà présentes dans le sol. La méthode Géophile intègre aussi lapport de thés de compost afin daugmenter la quantité et la diversité des micro-organismes présents dans le sol.
Le Vin et la biodynamie : Manifeste
Les principes de la biodynamie, dont les bases ont été posées en 1924, sont souvent insuffisamment connues. Cet ouvrage fait la lumière sur ce courant fondateur de l'agriculture biologique moderne et traite du bon usage de la biodynamie en viticulture. Après avoir exposé un savoir-faire viticole qui s'est construit au fil du XXème siècle et abordé les conséquences de la viticulture conventionnelle sur notre environnement, il présente les enjeux contemporains de l'agriculture biodynamique et les nombreux bénéfices que l'on peut en tirer, plus particulièrement dans le monde du vin. En fin douvrage, un tour de France de 50 domaines incontournables convertis à la biodynamie donne la parole aux vigneronnes et vignerons qui la pratiquent et permet de découvrir 50 cuvées d'élection, réalisées dans les règles de l'art.
La VitiBio dÉmilie et Benjamin : Viticulteurs et Youtubeurs
Louise JEAN, AuteurDepuis 2018, Émilie et Benjamin Faucheron animent la chaîne Youtube « La VitiBio dÉmilie et Benjamin », à laide de vidéos hebdomadaires dans lesquelles ils expliquent leur conversion, puis leur quotidien de viticulteurs bio. Ils sont suivis par plus de 10 000 abonnés. Lidée de cette chaîne Youtube leur est venue lors de discussions avec des amis et de lenvie de leur expliquer (et dexpliquer au plus grand nombre) la réalité de leur métier. Ces deux viticulteurs sont installés dans lHérault et exploitent 60 ha de vignes certifiées bio depuis 2020. Les sujets traités par leurs vidéos sont variés : certaines sont très vulgarisées, dautres plus techniques (ex : présentation des résultats dessais sur lantimildiou et lantioïdium Fytosave, ou sur des couverts végétaux). Lanimation de cette chaîne Youtube offre également à Émilie et Benjamin de bons moments déchanges avec leurs abonnés : certains leur posent des questions, dautres apportent des compléments ou demandent des vidéos sur un sujet précis
Le boom de la collecte du lait de brebis bio
Damien HARDY, AuteurLa production de lait de brebis bio ne cesse de croître en France. La collecte a atteint 25 millions de litres en 2018, soit 9 % du volume total livré à léchelle nationale. Fin 2019, 620 élevages de brebis laitières étaient certifiés bio, ce qui représente 10 % du cheptel ovin lait (contre 3,5 % en 2010). Moins de 40 % de ces élevages livrent leur lait à un opérateur de laval. Les producteurs qui fournissent les filières longues sont principalement localisés en Aveyron et en Lozère. Si le fromage Roquefort a été le moteur historique du développement de la filière bio, cest maintenant lultrafrais qui tire la demande.
Le campagnol provençal : Prédation par les rapaces et dynamique des populations
Michel JAY, Auteur ; Jean-Michel RICARD, Auteur ; Christian RIOLS, AuteurLa part du campagnol provençal (Microtus duodecimcostatus) dans le régime alimentaire de cinq rapaces du sud de la France, ainsi quun suivi des populations de ce rongeur sur le centre CTIFL de Balandran (Gard) sont présentés. Les résultats sappuient sur lidentification de 70 432 proies retrouvées dans des pelotes de réjection, collectées entre 1978 et 2018, sur 95 communes dOccitanie et de PACA. Le faucon crécerelle et le hibou moyen duc consomment le plus de campagnols. Les populations du rongeur montrent une quasi disparition entre 2015 et 2019. Les hypothèses émises pour lexpliquer sont laridité croissante du climat, limpact du sanglier et une possible cyclicité méconnue des populations de ce campagnol provençal.
Castanéiculture dans les Cévennes : 45 ans au cur de sa châtaigneraie fruitière !
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurDans le Gard, Michel Levesque cultive une châtaigneraie bio depuis 45 ans (la ferme de Valbonne). Il sétait installé avec 750 m2 de châtaigniers et compte actuellement 8,5 ha de châtaigneraies fruitières et 17,5 ha de prairies. Quatre variétés de châtaignes ont principalement été greffées sur les vieilles souches existantes : Maine dAbric, Baumelle, Gêne et Marron dauphine. Michel Levesque produit en moyenne 4 à 5 tonnes de châtaignes par an et les transforme dans son laboratoire agréé bio : confiture de châtaignes, crème de marron, farine de châtaigne, gâteaux sablés La ferme de Valbonne compte une trentaine de références dans son catalogue et les châtaignes fraîches sont un produit dappel. Par ailleurs, depuis deux ans, ce castanéïculteur a le sentiment que ses arbres sont en train de sadapter au changement climatique : après des rendements en forte baisse depuis une dizaine dannées, ils commencent à remonter. Par sécurité, ce producteur sest également lancé dans la plantation de figuiers. A 65 ans, il pourrait prendre sa retraite, mais sa pension sélèverait à 550 /mois. Il continue donc son activité en attendant de trouver un éventuel repreneur.
Comment bien vivre « socialement » son métier déleveur ?
Claire BALAY, Auteur ; Sylvie COURNUT, Auteur ; Jean-Yves PAILLEUX, AuteurLa durabilité sociale des exploitations est un concept large, basé sur lhumain. La dimension sociale reste pourtant mal définie et peu prise en compte dans lenseignement agricole, le conseil ou la recherche. Le projet CasDAR SOCIEL (durabilité sociale des exploitations délevage dans leur territoire) sest attaché à enrichir ce volet via une approche globale et territoriale des exploitations. Pour cela, des entretiens ont été réalisés dans quatre territoires (Puy-de -Dôme, Sarthe, Gard et Ardèche) aux contextes et aux formes délevage contrastés. 32 éleveurs ont ainsi été enquêtés, ainsi que 28 acteurs territoriaux. Leurs réponses ont ensuite été analysées pour identifier les différents registres qui composent la durabilité sociale dune exploitation. Sept registres ont été identifiés : le sens du métier, la santé, lorganisation du travail, larticulation entre la vie professionnelle et la vie privée, les relations sociales, les conditions territoriales, et la participation des exploitations à la vitalité territoriale. Ces registres ont ensuite été caractérisés par des faits (ex : une semaine de vacances par an) et par la manière dont ces faits sont vécus (ex : « et encore il faut vraiment que ma femme insiste »). Cet article détaille et illustre chaque registre.
Contre les nématodes à galles en cultures maraîchères : Lemploi du sorgho à cycle court comme outil de protection
Benjamin GARD, Auteur ; Héléna MINET, AuteurLa protection contre les nématodes à galles (Meloidogyne spp.) est un point-clef dans la conduite de nombreuses cultures maraîchères. Ce ravageur, qui est extrêmement polyphage, provoque dimportants dégâts. Face au manque de moyens de lutte efficaces pour contrôler son développement en agriculture biologique et en agriculture conventionnelle, le développement de méthodes de lutte alternatives devient indispensable au maintien de la pérennité des exploitations maraîchères. Depuis plusieurs années, des travaux sont entrepris pour tester lutilisation dengrais verts biofumigants, notamment du sorgho. Cet article présente les résultats des travaux mis en place par le CTIFL (site de Balandran) en 2016 et 2017. Ces résultats montrent que limplantation dun sorgho à cycle court permet, à long terme, de réduire les populations de nématodes. La variété et le nombre de semis ne semblent pas influencer leffet nématicide de ce couvert. En revanche, il faut que cette pratique sinsère dans le système de culture aux côtés dautres leviers pour aboutir à des résultats satisfaisants.
Coût de production des raisins bio : Entre surcoût et rentabilité
Frédérique ROSE, AuteurLe 27 novembre 2019, au Sitevi à Montpellier, Anne Claire Durel a présenté les résultats dune étude menée par le centre de gestion Cerfrance Gard sur les coûts économiques de la production de raisins biologiques. Il faut noter que les coûts en bio et en conventionnel sont difficiles à comparer car il faudrait quils soient calculés sur une même exploitation avec un même millésime, ce qui nest pas possible. Néanmoins, cette étude des coûts, basée sur 624 exploitations viticoles, dont 31 en AB, met en avant un surcoût global en bio de 800 à 1000 /ha (main duvre beaucoup plus importante, engrais et amendements organiques onéreux, poste phytosanitaire proche des conventionnels en matière de coûts, amortissement lié aux outils de travail du sol ), sans compter les dépenses de certification. Par ailleurs, une baisse de rendement den moyenne 20 % a été observée durant la conversion. Pour être rentable, il est donc important que le prix du vin bio compense ces différents surcoûts de production et cette baisse de rendement. Anne Claire Durel encourage dailleurs les producteurs bio à ne pas avoir honte du prix de leurs vins.
Des couvre-sols pour les abricotiers
Muriel MILLAN, Auteur ; Timmy DEFERT, AuteurDans les vergers conduits en agriculture biologique, lentretien du rang se fait mécaniquement. Cette technique, coûteuse en temps et en énergie, peut blesser les troncs et détruire les racines superficielles de larbre. Pour éviter ces inconvénients dans les vergers adultes dabricotiers bio, le projet Placohb (conduit par le CTIFL) a tenté délaborer des mélanges de plantes couvre-sols appropriés. Ces derniers permettraient également de favoriser la biodiversité, ainsi que la régulation des ravageurs. Les tests ont été réalisés sur le site de Balandran (Gard) et ont permis de comparer cinq modalités : le travail mécanique, le couvert spontané, et trois couverts semés, dont un couvert avec des espèces plus couvrantes, un autre avec des légumineuses (apport dazote) et un autre avec des plantes répulsives pour les rongeurs. Aucune différence de vigueur et de rendement na été observée entre les différentes modalités. Les couverts contenant des légumineuses et des plantes répulsives sont plus intéressants en matière de recouvrement et de diversité spécifique.
Dossier : Bio : les acquis de lexpérience
Xavier DELBECQUE, Auteur ; Catherine GERBOD, Auteur ; Justine GRAVÉ, AuteurNathalie et David Drussé sont viticulteurs bio en Indre-et-Loire depuis 5 ans. Olivier Roches est viticulteur bio, en Dordogne, et converti à l'AB depuis 10 ans. Rémy Soulié est aussi producteur de vins, dans lHérault, sur une exploitation familiale qui na jamais connu de traitements chimiques et en AB depuis 20 ans. Chacun revient sur les points-clés de son métier. Malgré des anciennetés en AB différentes, chacun saccorde sur limportance de lobservation de la vigne, sur la nécessité danticiper pour agir au bon moment et ne pas se faire déborder, par lherbe éventuellement mais surtout par les maladies, comme le mildiou. Le travail du sol est aussi un élément important et chacun doit trouver litinéraire technique qui convient à sa situation. La qualité de la pulvérisation est aussi un point essentiel pour réussir ses interventions. Si Nathalie et David réfléchissent encore au meilleur itinéraire technique pour eux, notamment pour maîtriser lherbe, Olivier, en Dordogne, met en avant limportance davoir une vigne en bon état au moment de la conversion pour avoir un outil de production performant. Lui-même a dû accélérer la remise en état de sa vigne pour compenser la baisse des rendements une fois passé en AB. Pour Rémy, dans lHérault, un des éléments-clés est de mécaniser tout ce qui peut lêtre, notamment pour ne pas se laisser déborder et ne pas être tributaire dune main duvre parfois difficile à trouver, alors quil faut passer plus de temps dans la vigne en bio quen conventionnel. Ces deux derniers vignerons se diversifient aussi, le premier avec des gîtes sur la ferme et le second avec le photovoltaïque.
Dossier : Parcours de vignerons
Arnaud FURET, Auteur ; Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines biologiques français. Le Domaine Pignier, de 14,5 ha en AOP Côtes-du-Jura, situé à Montaigu, au sud du Jura, est géré par la fratrie Pignier (deux frères et une sur). Il a été créé en 1794 et appartient à la même famille depuis sept générations. Ces vignerons mettent en avant le terroir de leur domaine, en s'appuyant sur de nouvelles plantations, ainsi que sur des principes agronomiques poussés, renforcés par la biodynamie (le domaine est certifié bio et Demeter depuis 2003). Ils élaborent leurs vins dans les caves séculaires des Chartreux et, pour obtenir différentes expressions de leurs produits, ils nhésitent pas à expérimenter en diversifiant les contenants. Du côté des contreforts du Pic Saint-Loup, dans lHérault, Sylvie Guiraudon et son équipe, composée dOlivier Rabasa et de Lucie Hiolet, ont repris un domaine en plaine. Ils ont également planté de nouvelles vignes à 300 m daltitude avec des cépages locaux. Ce domaine, La Chouette du chai, composé de 16 ha de vignes, est en AOC Pic Saint-loup. Les viticulteurs ont également entrepris de gros travaux pour créer une cave, un espace de vente et un bureau dans de vielles pierres. Sur les parcelles, ils axent leurs recherches sur la fertilité des sols, la biodynamie et la lutte contre le mildiou.
Emile Noël : 1920-2020, 100 ans de passion
BIO-LINEAIRES, AuteurDavid Garnier représente la 4ème génération à la tête de la société Emile Noël. A l'origine, Emile Noël, maître moulinier, créa en 1920 l'huilerie de Pont Saint-Esprit (30), produisant de l'huile d'olive à partir de fruits de la région. Le fils d'Emile a continué l'activité à sa suite, l'étendant, à partir de 1956, à d'autres huiles, modernisant l'outillage et développant de nouveaux process. L'huilerie familiale a été la première en France, en 1972, à travailler à partir de graines bio. Puis, en 1994, Annick Garnier, petite-fille d'Emile Noël et mère de David, a pris la succession. La même passion du bio anime aujourd'hui David. Chaque génération, avec ses défis et ses combats propres, a apporté sa contribution et uvré pour pérenniser l'entreprise familiale, 100 ans encore après sa création. De solides partenariats ont été construits tout au long de ces années, qu'il s'agisse des fournisseurs ou du réseau bio. Le Groupe Emile Noël est aujourd'hui labellisé Biopartenaire®. Ses huiles sont conditionnées en bouteilles dès l'issue du pressage, ce qui garantit leur qualité. En projet, la construction d'un nouveau moulin à Pont Saint-Esprit, qui permettra de mieux maîtriser la trituration des graines. La gamme des huiles Emile Noël s'est enrichie grâce à de nouveaux produits, comme l'huile d'avocat (partenariat équitable avec la Guinée), mais aussi la mayonnaise, les chips... Le secteur cosmétique bénéficie, lui aussi, des huiles Emile Noël, avec les produits de la marque Emma Noël.
L'expérimentation d'un verger agroécologique : Le projet Alto, larboriculture en reconception
Jean-Michel RICARD, Auteur ; Muriel MILLAN, Auteur ; Michel JAY, Auteur ; ET AL., AuteurAlto est un projet de recherche Dephy Expé du plan Ecophyto II, dont le centre CTIFL de Balandran est un des trois lieux dexpérimentation. Il sagit de concevoir des vergers agroécologiques, très bas intrants phytosanitaires, voire sans pesticides, sappuyant sur une diversification culturale (différentes espèces et variétés) et un aménagement parcellaire et extraparcellaire despaces dédiés à la biodiversité. Leur conception et leur conduite sont optimisées pour la régulation des ravageurs, principal levier et objet détude du projet. Des évaluations agroécologiques, technico-économiques et sociales sont planifiées sur ces vergers.
Les fleurs comestibles dElodie
Olivier BAZALGE, Auteur ; Guy DUBON, AuteurElodie Teixeira était designer textile. A 26 ans, après sept années passées à Paris, elle a décidé deffectuer une reconversion professionnelle pour produire des fleurs comestibles en agriculture biologique. Début 2018, elle a commencé un BPREA. Elle a eu du mal à convaincre les responsables de la formation de lintégrer, car elle était uniquement intéressée par les fleurs comestibles, pas par le maraîchage, ni par lhorticulture. Elle a réalisé ses cinq stages en lien avec la production de fleurs. Parallèlement, elle a rédigé un dossier quelle voulait présenter aux banques, une fois son BPREA validé, et a réalisé des études de marché. Elle savait alors que son panel de clients pourrait être varié : pâtissiers, traiteurs, restaurateurs, bars, organisateurs dévènements Cependant, en plus de trouver des financements et des débouchés, il fallait trouver un terrain pas trop loin de Montpellier pour pouvoir livrer rapidement ses clients en fleurs fraîches. Elle a alors rencontré Claude Menoury, une maraîchère bio qui souhaitait mettre à disposition certains de ses terrains pour aider des jeunes à sinstaller. Celle-ci lui a alors proposé dexploiter 320 m² de plein champ et autant de surface sous serre. Elodie Teixeira sest installée en 2019 et a pu vendre directement sa production en bio.
La gemmothérapie, une médecine de vie
Célia DUPETIT, AuteurLa gemmothérapie correspond à une forme de phytothérapie, utilisant une soixantaine de bourgeons, de radicelles, de jeunes pousses ou d'écorces internes, pris par voie orale sous forme de macérat. Après un bref rappel historique de la gemmothérapie (de lEgypte Antique aux années 1960), une présentation de ses bienfaits est réalisée, dont la fonction de drainage des toxines. Delphine Maillard et Patrick Pasanau, installés près de Saint-Jean-du Gard (dans le Gard), cueillent des bourgeons et fabriquent les macérats-mères utilisés en gemmothérapie, à partir de miel, d'eau et d'alcool. Labellisés Nature & Progrès, ils vendent leurs produits sur les marchés et travaillent avec des naturopathes. Le couple retrace son parcours : de l'installation en apiculture et en maraîchage à la formation en gemmothérapie.
GRAB : Rapport d'activités 2019
Ce rapport dactivités du Groupe de Recherche en Agriculture Biologique (GRAB), validé lors de lAssemblée Générale davril 2020, présente les principaux résultats des expérimentations menées durant lannée 2019 en maraîchage, arboriculture et viticulture biologiques. Il fait également le point sur les différentes actions de valorisation et de diffusion effectuées par le GRAB, ainsi que sur les expertises quil a été amené à conduire en 2019.
GRAB : Rapport dorientation 2020
Ce rapport dorientation du Groupe de Recherche en Agriculture Biologique (GRAB) a été validé lors de lAssemblée Générale davril 2020. Il présente les expérimentations en maraîchage, arboriculture et viticulture biologiques planifiées pour lannée 2020. Il détaille également les actions de valorisation et dexpertise prévues, ainsi que le nouveau plan stratégique « Grab 2030 ».
Itinéraires en culture de melon : Innover pour réduire les pertes de nitrates
Marie TORRES, AuteurLe projet EauZone, débuté en 2018 et cofinancé par le fonds européen Feader et par lAgence de lEau Rhône-Méditerranée-Corse, vise à tester des itinéraires techniques innovants en cultures légumières afin de limiter les pertes dazote dans des zones vulnérables aux nitrates situées dans le Gard et lHérault. Dans le cadre de ce projet, le CTIFL a testé un grand nombre de pratiques culturales en culture du melon, afin de réduire le niveau de relargage dazote dans les sols : engrais verts, travail du sol, incorporation des engrais verts, associations de plantes. Les résultats montrent que certaines de ces pratiques ont de réels impacts. Il est ainsi préférable de couvrir au maximum les sols avec des engrais verts (multi-espèces si possible). Pour les détruire, il vaut mieux les coucher plutôt que les broyer afin de limiter les forts relargages dazote. Par ailleurs, la technique de destruction par occultation (suivie dune plantation directe de melon) est intéressante. Elle nécessite, cependant, un soin important à la plantation. Enfin, il semble possible de combiner simultanément engrais verts et cultures dintérêt : il est, par exemple, possible de semer des engrais verts dans les passe-pieds (cette piste est explorée au centre CTIFL de Balandran).
Une maladie de conservation dommageable : Ail : lutter contre la fusariose
Marion COISNE, AuteurLa fusariose de lail, qui est en partie provoquée par Fusarium proliferatum, est discrète dans les champs mais elle engendre dimportants dégâts au cours du stockage (jusquà 50 % de pertes). Actuellement, aucun produit nest homologué contre cette maladie, ni en bio, ni en conventionnel, et elle reste assez mal connue (les connaissances sur un type de fusariose ne sont pas forcément transposables à un autre). En 2019, le CTIFL de Balandran a mené des essais pour mieux connaître la fusariose de lail et pour limiter ses dégâts. Deux composts (Tradivert, à base de déchets verts et FertiRaisin, constitué de marc de raisin) et dun produit de biocontrôle (Asperello T34, utilisable en bio) ont été testés contre cette maladie. Côté résultats, FertiRaisin a entraîné une forte mortalité des plants (la quantité de compost utilisée était sûrement trop importante) ; Tradivert a plutôt favorisé le développement de la fusariose ; Asperello T34 a permis de ralentir le développement de cette maladie et dobtenir des bulbes plus gros (ce produit de biocontrôle induit, à la fois, un effet antagoniste contre la fusariose et un effet stimulateur de croissance racinaire).
Nouvelles productions : La grenade en culture
Fleur MOIROT, AuteurAfin de répondre à une demande des producteurs en matière de diversification et dadaptation au changement climatique, Agri Bio Ardèche a organisé une visite chez Thomas Saleilles, un producteur bio, dans le Gard, qui cultive, en autres, 11 ha de grenades. Ce dernier a repris lexploitation familiale en 2000 et a commencé à planter des grenades en 2010. Aujourdhui, il possède de nombreuses variétés quil a, pour la plupart, ramenées lui-même de Turquie (ACCO, Provence, Wonderfull, Hermione, Seed less ). Les grenadiers commencent à donner des fruits dès la deuxième année et atteignent leur rendement maximal vers la septième année (30 kg/arbre, soit 20 t/ha). Cette culture demande peu dinterventions. La taille reste lopération la plus importante, afin que les grenadiers continuent à produire des fruits. Lirrigation nest pas obligatoire, mais elle garantit la production et le calibre des fruits et diminue le risque déclatement des grenades. La récolte de Thomas Saleilles est destinée à la vente de fruits (un premier ramassage est effectué pour les grenades en bouche) et à la production de jus de fruits (ces grenades font lobjet dun deuxième ramassage). Cet arboriculteur produit également des plants de grenadiers certifiés en AB, avec un grand choix variétal.
La patate douce à l'essai
Véronique BARGAIN, AuteurDepuis quelques années, la demande en patate douce augmente en France, ce qui a poussé plusieurs stations expérimentales à créer des références techniques et économiques sur cette culture. Ainsi, la station expérimentale de Bretagne Sud (SEHBS), qui est gérée par la Chambre régionale dagriculture de Bretagne, a réalisé des essais sur la conduite de la patate douce en agriculture biologique. Ces essais ont porté sur plusieurs axes : 1 - les variétés : évaluation variétale de patates douces à chair orange ou blanche ; 2 - la densité de plantation : comparaison de différents écartements entre les plants, sur un ou deux rangs par planche ; 3 - le paillage : comparaison entre un paillage plastique, 2 bioplastiques et un paillage à base de chanvre ; 4 - la date de récolte : trouver la bonne date pour que les tubercules ne soient pas trop soumis au froid et à lhumidité durant lautomne. En plus de présenter les principaux résultats de ces essais, cet article apporte des références économiques. Il présente également un essai mené dans le Roussillon, par le Civam bio, sur la gestion du taupin pour cette culture : travail du sol, rotation, irrigation, évaluation de la pression avant plantation (par piégeage).
Réduction des intrants en arboriculture fruitière : Itinéraires innovants par lutilisation de plantes couvre-sol
Muriel MILLAN, Auteur ; Timmy DEFERT, AuteurLe projet multi-partenarial PlacoHB, qui sest déroulé de 2017 à 2019, avait pour objectif la réduction des intrants dans diverses filières agricoles, via notamment lutilisation de plantes couvre-sol. Le CTIFL, lun des partenaires du projet, a testé, sur son centre opérationnel de Balandran, divers couverts végétaux qui ont été semés sur le rang dun verger adulte dabricotiers en agriculture biologique : un couvert peu concurrent à fort potentiel couvrant, un couvert à base de légumineuses riches en azote et un couvert répulsif aux campagnols. Ces couverts ont été comparés à un travail du sol et à un couvert spontané. Après trois années dessais, aucune baisse de rendement, de calibre ou de qualité na été observée entre les diverses modalités.
La Réserve de Champlat : Les maîtres du goût
BIO-LINEAIRES, AuteurInstallée au cur du Gard provençal, la Réserve de Champlat produit des conserves de légumes bio depuis une quarantaine d'années. Elle a connu de nombreuses évolutions, depuis les premières conserves, dans les années 1970, jusqu'à aujourd'hui. Nicolas Hauvespre, le gérant actuel, a repris l'entreprise en 2004 avec toujours le même credo : fabriquer des conserves artisanales bio de qualité, avec des fruits et légumes locaux, transformés traditionnellement. Si les locaux et l'ergonomie des espaces de travail ont été améliorés, Nicolas n'a changé ni les recettes, ni les procédés de préparation des conserves. Tout est préparé "comme à la maison" par une douzaine d'hommes et de femmes passionnés de cuisine. Le catalogue offre une cinquantaine de recettes sans additifs, de produits quasiment mono-ingrédients aux plats traiteurs mijotés : coulis de tomates, ratatouille niçoise, caviar d'aubergines... Les ingrédients sont transformés au moment de la récolte, au cur de la saison de production. Linda Benhedfa, responsable commerciale de l'entreprise, souligne la présence de la marque dans le réseau bio depuis le début, ce qui fait aussi partie de l'identité de la Réserve de Champlat.
Témoignage : Une exploitation pionnière en agroforesterie dans le sud de la France
Dans l'Aube, la ferme de Lalosse, en ovins lait bio, intègre des arbres depuis 1996. Le projet initial destinait uniquement ces arbres à produire du bois duvre (noyers, érables, merisiers ). Toutefois, aujourdhui, ils ont de multiples utilités au sein de lexploitation : biodiversité, bien-être des animaux, alimentation complémentaire Et malgré une implantation dense, léleveur ne ressent pas dinfluence des arbres sur la production fourragère. Autre point positif : les arbres ont permis de faciliter la transmission de lexploitation.
Une treille au goût fraise
Josiane GOEPFERT, AuteurComment réaliser une treille au jardin, qui apportera ombre, fraîcheur et fruits à l'automne ? Différents cépages se prêtent plus particulièrement à cet objectif et présentent de nombreux avantages. Laurent Cabrol (34), pépiniériste spécialisé dans les variétés résistantes aux maladies fongiques, partage sa connaissance de Vitis labrusca, vigne d'origine américaine, introduite en Europe à la fin du XIXème siècle. Interdits pour la vinification mais pas comme raisins de table, 6 cépages de cette vigne offrent une bonne résistance, produisent d'excellents fruits et permettent d'obtenir une belle treille : "Herbemont", "Jacquez", "Noah", "Isabelle", "Otthelo" et "Clinton". Des conseils sont fournis pour réussir la taille de formation et la taille de production et pour installer sa treille à partir d'un support adapté aux conditions et aux objectifs visés : pergola, terrasse, abri de jardin, clôture, mur... Le choix des matériaux devra être réfléchi, car une vigne peut vivre au-delà de 100 ans...
Vergers et cultures associées en systèmes agroforestiers : Ensemble de cinq fiches « Agroforesterie fruitière »
ITAB, Auteur ; GRAB, Auteur ; CHAMBRE D'AGRICULTURE DE LA DRÔME, Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2020Les systèmes agricoles sont amenés à réduire drastiquement leur dépendance aux produits phytosanitaires, tout en restant performants. Les connaissances scientifiques tendent à montrer quun mélange imbriqué de différentes espèces cultivées, sur une même surface, conduirait à de meilleurs résultats en termes de stabilité, de résilience, de productivité et de gestion des bioagresseurs. Dans ce contexte, lagroforesterie fruitière apparaît comme un système prometteur. Pour confirmer cette hypothèse, deux expérimentations en agroforesterie fruitière biologique complémentaires ont été mises en place sur les sites de la Durette (Vaucluse) et de la plateforme TAB (Drôme). Si ces systèmes expérimentaux visent la réduction de la dépendance aux intrants, chacun dentre eux répond à des attentes et à un contexte spécifique. Celui de la Durette a pour production principale le maraîchage, tandis que celui de la plateforme TAB portée sur l'arboriculture et les grandes cultures. Ces cinq fiches présentent : 1 le projet ; 2 le dispositif TAB ; 3 le dispositif de La Durette ; 4 lévaluation effectuée avant la mise en place des systèmes agroforestiers (pour éviter les erreurs de conception) ; 5 lévaluation des performances de ces systèmes agroforestiers. Elles ont été réalisées dans le cadre du projet DEPHY EXPE VERtiCAL. Ce dernier a permis la conception de systèmes diversifiés associant des arbres fruitiers, des cultures (grandes cultures, semences, légumes, PPAM) et des infrastructures écologiques, en vue dune réduction de 50 à 80% de lutilisation des phytosanitaires. Ces dispositifs sont maintenant évalués par le projet EMPUSA.
Vigne de Cocagne invente une exploitation viticole solidaire
Catherine GERBOD, AuteurEn 2017, Pauline Chatin (ex-conseillère en développement durable à Paris) a eu lidée, après avoir réalisé un BTS Viti-no, de décliner le principe des Jardins de Cocagne à lactivité viticole. Son objectif est de créer une exploitation solidaire et dapporter une formation solide en viticulture et en vinification à des personnes en réinsertion professionnelle. Cette démarche répond également au manque de main duvre observé dans cette filière. Pauline Chatin a trouvé une exploitation qui convenait à son projet, à 15 km de Montpellier (domaine de 200 ha, dont 7 ha de vigne). Elle a ainsi donné vie à Vigne de Cocagne, avec laide de Jean-Charles Thibault, un vigneron bio qui cherchait une nouvelle façon de transmettre son savoir-faire. Des plantations sont en cours pour atteindre 12 ha de vigne. Lexploitation accueille actuellement trois salariés en insertion (contrat de 32 h/semaine au Smic) et pourra, à terme, en accompagner cinq. Vigne de Cocagne vise un équilibre financier, construit à 80 % sur la vente de vin, des prestations et lnotourisme, et à 20 % via laide aux postes dinsertion.
Vu par la spécialiste : Prisca Pierre, ingénieure au centre CTIFL de Balandran : « Évaluer des pratiques des micro fermes bio »
Prisca PIERRE, AuteurLe projet Casdar MMBio (2019-2022) a pour objectif dacquérir, de consolider et de diffuser des références techniques et économiques sur les micro-fermes maraîchères diversifiées en bio. Il est piloté par lItab et mobilise une vingtaine de partenaires. Il repose sur un volet socio-économique, via des enquêtes, et sur un volet expérimental. Ce dernier vise à comparer certaines pratiques, en lien avec les associations de cultures, la densification des cultures et les apports de matière organique, mises en uvre par des micro-fermes bio et par des fermes maraîchères bio classiques. Cest dans ce cadre quun essai a été mis en place au centre CTIFL de Balandran. Il va permettre dévaluer deux facteurs croisés sur une culture de courges : lassociation de cultures (courge maïs doux) et lapport massif de différents composts. Un suivi est réalisé sur les courges (développement de la culture, vigueur, suivi sanitaire, rendement ) et sur lévolution de lazote dans le sol. Les résultats seront bientôt disponibles.
Autoconstruire un semoir et des étoiles de boudibinage
Agnès CATHALA, AuteurEn janvier dernier, le BioCivam de lAude et lAtelier Paysan ont organisé une formation de 5 jours sur le travail du métal, avec auto-construction de deux outils mobilisables en viticulture : un semoir qui permet de semer un couvert végétal en inter-rang de vigne, et des étoiles de boudibinage, pour lentretien de lespace entre les pieds de vigne (le cavaillon), compatibles avec un enherbement de linter-rang. Cette formation, qui a regroupé 11 stagiaires, avait trois grands objectifs : apprendre à construire, entretenir et adapter son matériel, se réapproprier les bases des outils et des techniques de la mécanique agricole et devenir acteur dans la construction collective doutils. Cette formation était ouverte sans pré-requis, du débutant au constructeur confirmé. Elle a permis de nombreux échanges et de « sessayer à tout », du travail de soudure au montage, en passant par lorganisation dun chantier dauto-construction. A la fin, les participants avaient la possibilité dacheter le matériel qu'ils avaient construit.
La biodiversité du centre CTIFL de Balandran : Linventaire des vertébrés (1re partie)
Michel JAY, Auteur ; Jean-Michel RICARD, AuteurLes espèces de vertébrés (oiseaux, mammifères et reptiles) présentes sur le centre opérationnel du CTIFL de Balandran (Gard) ont été recensées. Linventaire a été réalisé selon plusieurs protocoles adaptés aux taxons étudiés. Pour les oiseaux, 91 espèces sont répertoriées, dont 36 sont nicheuses sur le domaine. Sur les 14 espèces de rapaces observés, plus de la moitié consomme des campagnols. Les mammifères comptent 35 espèces, dont 16 (45 %) sont des chauves-souris. 6 espèces de reptiles résident également sur la liste. Certaines espèces présentes sur le domaine sont menacées. Les aménagements agroécologiques effectués ces dernières années ont été favorables à la faune et doivent se poursuivre. Ces résultats soulignent limportance des milieux agricoles dans le maintien de la biodiversité.
Bioprotection et gestion des fermentations alcooliques en bio : Résultats dexpérimentations en Languedoc-Roussillon (région Occitanie)
Valérie PLADEAU, Auteur ; Lucile PIC, Auteur ; Philippe COTTEREAU, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTPELLIER (Bât. A8, ZAC Tournezy, 2 Rue Simone Signoret, 34 070, France) : SUDVINBIO | 2019La tendance visant à diminuer les apports de sulfites lors de la vinification se renforce, notamment en bio. Ce document présente une synthèse dessais visant à proposer des solutions efficaces et alternatives au sulfitage pré-fermentaire. Ces solutions reposent sur la mise en uvre de pratiques de bioprotection à laide de levures non Saccharomyces et de levures Saccharomyces. Ces essais ont été réalisés dans le cadre du projet de recherche « Maîtrise et gestion innovantes des populations microbiennes en bio », financé pour une durée de trois ans par la région Languedoc-Roussillon, puis par la région Occitanie. Le projet a été coordonné par Sudvinbio et a rassemblé la Chambre dAgriculture des Pyrénées Orientales, le groupe ICV, lIFV et Inter Rhône. Ce projet a permis de tester plus de 70 modalités de bioprotection, de 2015 à 2017, sur des cépages régionaux et de réaliser ces essais en conditions réelles de vinification. Ces tests ont permis dévaluer les paramètres suivants : 1 limplantation et le niveau de colonisation des souches testées ; 2 limpact sur la réduction du niveau de la flore indigène en phase pré-fermentaire ; 3 limpact sur les cinétiques fermentaires, les paramètres analytiques et la qualité organoleptique des vins. Ce document présente ainsi les résultats obtenus et les recommandations de vinification en conditions de non sulfitage des moûts en phase pré-fermentaire, sur des vins types du Languedoc-Roussillon.
Des brebis qui pâturent en hiver chez un céréalier
Agnès CATHALA, AuteurComme ailleurs en France, des agriculteurs de Haute-Garonne, du Gers et de l'Aude ont constitué un GIEE afin de réfléchir ensemble à l'adaptation de leurs systèmes au changement climatique. Ce GIEE, nommé Agrivaleur, rassemble des éleveurs ovins et des céréaliers qui s'intéressent plus particulièrement aux complémentarités possibles entre leurs systèmes de production. Parmi eux, Tristan Delporte, éleveur en ovins viande, et Pierre Pujos, céréalier bio, ont mis en place un système de transhumance hivernale. Ainsi, de novembre à avril, le troupeau descend en plaine sur les parcelles de blé et de couverts végétaux pour les pâturer. Cela permet, à l'éleveur, ayant peu de surface, d'optimiser l'autonomie de son troupeau, et au céréalier qui cultive sans aucun intrant, d'améliorer la fertilité des sols et de valoriser les zones difficilement mécanisables. Côté cultures, les pertes en blé liées au déprimage n'ont été que de 8 %, et les couverts estivaux ont été très satisfaisants. Côté troupeau, une étude sur la qualité nutritionnelle de la viande a montré des résultats très satisfaisants (bon rapport Oméga 6/Oméga 3, bonne conformation bouchère, bonnes qualités organoleptiques). Les deux agriculteurs vont poursuivre leur collaboration avec un troupeau plus important, le pâturage d'autres ressources dans le voisinage, et l'appui d'un 2ème berger.
C'est mon rayon : Bio clinique
Jean HARZIG, AuteurLes magasins bio des années 1990-2000 défiaient bien souvent les lois du merchandising. En 2019, ils sappuient habilement sur des codes afin de cultiver une image nature et propre. Deux magasins (Les Comptoirs de la Bio et Satoriz) de la banlieue montpelliéraine en témoignent : mobilier en bois, armoires réfrigérées, aspect des fruits et légumes conforme au conventionnel. Un encart présente les relevés de prix effectués en janvier 2019, dans les 2 magasins, pour des fruits et légumes.
Cave coopérative des Vignerons de la voie dHéraclès : Préserver les sols et la biodiversité
Frédérique ROSE, AuteurLa cave coopérative dHéraclès, située dans le Gard, regroupe 68 viticulteurs coopérateurs, dont 90 % sont en bio. La cave est engagée dans un GIEE visant à protéger leau, la biodiversité et lenvironnement. Silvan Coste et son père, avec 80 ha de vignes bio, en font partie et expliquent comment ils maintiennent leurs rendements tout en préservant les sols. Pour atteindre leurs objectifs, les viticulteurs travaillent linterrang afin de maîtriser la pousse de lherbe. La fertilisation est très réfléchie et adaptée aux cépages. Lirrigation est un plus, notamment pour les jeunes plantations. En parallèle, Silvan Coste sest lancé dans le compostage à la ferme. Il reçoit 900 t de déchets verts locaux, provenant de la déchetterie. Une société spécialisée assure un suivi, retourne et crible le compost pour 4 000 . Au bout du compte, le viticulteur obtient 400 t déléments fins qui lui permettent de couvrir 30 ha et ainsi d'améliorer la structure du sol, bien que cet amendement ne remplace pas la fertilisation. Philippe Delmas, autre coopérateur bio de la cave, expérimente les engrais verts. Depuis trois ans, muni dun semoir adapté, il sème, vers novembre, dans les interrangs de ses vignes, un mélange de légumineuses, céréales et brassicacées, en favorisant ce qui est produit sur lexploitation (féverole et orge). En mai, lengrais vert est roulé et les plantes restent au sol, en paillage. Pour Philippe Delmas, cette couverture du sol favorise la vie microbienne.
Cuivre : comment le limiter ?
Catherine GERBOD, Auteur ; Xavier DELBECQUE, AuteurLe nouveau seuil dutilisation du cuivre (4 kg/ha/an avec possibilité de lissage sur sept ans) va sûrement faire évoluer les itinéraires techniques des viticulteurs bio. Plusieurs solutions sont possibles et peuvent être combinées pour limiter son emploi. La qualité de la pulvérisation, lassociation avec des produits de biocontrôle ou encore l'emploi de variétés résistantes sont des pistes damélioration. Pour lInra, le premier pas est de réduire les doses tout en conservant une cadence dapplication identique. Cest la stratégie quemploie Jean-Luc Isnard, vigneron bio dans le Ventoux, qui témoigne de son efficacité (il ne dépasse jamais les 2 kg/ha/an). Lobservation et la prophylaxie sont également très importantes. Il est primordial de maîtriser la vigueur de la vigne via la taille, mais aussi débourgeonner et dépamprer. Par ailleurs, Marc Chovelon, chargé détude à lItab, évoque une nouvelle piste à explorer : lélimination des feuilles lorsquelles tombent, comme pour la tavelure du pommier. Les décoctions, infusions et huiles essentielles appliquées seules ou avec du cuivre font également partie de larsenal. Parallèlement à cet article, trois professionnels bio ou en biodynamie témoignent : Éric Maille, conseiller en viticulture bio, préconise de diminuer le nombre de passages en utilisant un OAD, Philippe Chaume, viticulteur biodynamiste, a effectué un effeuillage sur les deux faces pour sauver sa récolte 2018 et Emmanuelle Schoch (viticultrice bio) utilise de la tisane décorce de chêne pour durcir les feuilles de sa vigne.
Dans lHérault : La Chèvre baillarguoise fait tout pour se faire connaître
Damien HARDY, AuteurAprès 25 ans dans limmobilier, Nathalie et Cédric Carpentier sont revenus à leurs premiers amours. En effet, ils se sont rencontrés au cours de leur BTS en transformation fromagère. Cependant, cest sur le tard que ce couple a monté un élevage caprin avec fromagerie. Ils ont choisi Baillargues pour installer une ferme aux portes de la ville : un choix pour être près de leurs clients. Après deux ans dinstallation et un passage en bio, ce couple espère trouver maintenant le bon rythme et se verser un salaire. Aujourd'hui, avec deux salariés, ils élèvent 84 chèvres et transforment 50 000 litres par an. Ils souhaitent augmenter la part de leur vente en direct et, pour cela, ils multiplient les actions pour se faire connaître : Apérobiques lété (dégustation sur place de fromages et de produits bio locaux), accueil dun petit bal champêtre, travail avec des écoles pour lécriture dun livre de recettes à base de lait et de fromage de chèvre imaginées par les enfants, communication active sur les réseaux sociaux La ferme accueille aussi un magasin de producteurs, avec lidée de le développer. Avec une exploitation située entre la ville, lautoroute et la garrigue, les chèvres au pâturage doivent être surveillées : mais, cest aussi loccasion de se faire connaître, en discutant avec les promeneurs, chasseurs et autre vététistes.
Le désherbage alternatif en action
Adrien LASNIER, AuteurLors de la journée DésherbCarot, organisée par lAOP nationale Carottes de France, près dAvignon, des matériels de désherbage mécanique ou thermique, et de désinfection du sol ont été présentés en alternative à la chimie. Bien que cette journée sinscrive dans un contexte conventionnel, les alternatives testées sont aussi intéressantes pour la bio. Ainsi, six matériels sont détaillés et illustrés dans cet article. La bineuse GH Öko de Grimme permet un désherbage mécaniquet tout en formant des buttes. La machine à poussée manuelle Maraîflam 148, proposée par la société 2EBalm (société spécialisée dans le désherbage thermique fonctionnant au propane), est compatible avec des planches maraîchères standards. Naïo était également présent avec son robot de désherbage mécanique Dino. Le porte-outil Culti Track (de Terrateck) a pu être testé avec loutil de binage Duo parallélogramme (de Kult Kress). Lensemble permet un désherbage précis pour les cultures sur buttes. Le robot de désinfection vapeur des sols SteamR (de Simon Group) agit contre les bioagresseurs du sol : virus, champignons, bactéries, taupins, adventices, nématodes. Enfin, Sabi Agri était aussi présent avec sa gamme de tracteurs électriques Alpo.
Dossier : Parcours techniques
Frédérique ROSE, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Cécile MARCUS, AuteurCe dossier présente 4 domaines viticoles bio et leurs pratiques visant à améliorer en permanence la qualité du raisin, mais aussi à régénérer le sol, à favoriser la biodiversité, à trouver des alternatives, etc. : - Les Crouzettes : Christian Vigne : Oser l'herbe ! ; Christian Vigne, dans le Gard, a commencé la conversion de ses vignes en 2009. Progressivement, il a appris à observer son domaine pour l'améliorer et a notamment complètement revu sa façon de concevoir la présence de l'herbe dans ses vignes ; - Château de Bois-Brinçon : Géraldine et Xavier Cailleau : "Nos vins reflètent nos terroirs variés" ; en bio depuis 2006, dans le Maine-et-Loire, Géraldine et Xavier Cailleau pratiquent la biodynamie depuis 10 ans sur 24 ha de vignes et cherchent à valoriser la biodiversité locale ; - Aquitaine : Franck et Véronique Terral : Raviver un vignoble prometteur ; Ce jeune couple a acquis, en 2006, en Gironde, le domaine du Château Moulin de Peyronin, un domaine converti à l'AB depuis 1975, puis 5 ha en conventionnel qu'ils ont convertis en 2011 ; - Quinta do Monte Xisto : João Nicolau de Almeida & fils ; Au nord-est du Portugal, la région du Douro présente un climat et un sol particulièrement rudes. C'est là que João Nicolau de Almeida, dans les années 1990, a acquis petit à petit des terres et a créé son domaine viticole.
Dossier : Parcours techniques
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurLes vignerons doivent sans cesse ajuster leurs pratiques pour obtenir un raisin de qualité. Ce dossier détaille les stratégies et choix mis en uvre par deux domaines viticoles bio et une par cave coopérative pour y parvenir. Dans le Gaillacois (Tarn), Alain Rotier et Francis Marre cultivent 35 ha de vignes sur un plateau à 200 m daltitude, avec un climat à tendance océanique et une influence méditerranéenne. Ils sont passés en bio en 2009 et sont bien installés dans leurs pratiques, ce qui ne les empêche pas de relever de nouveaux défis pour augmenter la cohérence de leur système. La gestion de lenherbement, du mildiou et des bioagresseurs sont au cur de leurs préoccupations. Dans le Gard, la cave coopérative Héraclès parie sur le bio depuis plus de 20 ans. Elle est devenue le leader du vin bio en vrac, avec une large part sans sulfites. Lors des vendanges 2018, elle a inauguré un nouveau chai ultra-moderne baptisé « Temple de la bio ». Jean-Fred Coste, le président de cette cave coopérative, revendique à la fois qualité, hygiène, innovation et anticipation. En Espagne, Josep Maria Albet i Noya est investi dans la bio depuis 1978. Avec son fils, il dirige un domaine de 72 ha de vignes tout en gérant à côté 8 ha de cultures et 127 ha de bois. Le domaine viticole emploie 26 personnes réparties entre la vigne, le chai et la commercialisation. Josep Maria Albet i Noya nhésite pas à sengager dans de nombreux projets de recherche. Il participe notamment à la création de cépages résistants à la sécheresse et aux maladies.
Dossier : Parcours techniques
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille plus amplement les pratiques de deux domaines biologiques. Dans les Pyrénées Orientales, Séverine et Philippe Bourrier sont à la tête du domaine Château LOu depuis 1998 (domaine de 71 ha, dont 65 ha en production et 6 ha de jeunes plantations). Ce sont deux précurseurs de la bio qui ont expérimenté de nombreuses pratiques, aussi bien dans leurs vignes quau chai. Leur domaine bénéficie dun climat chaud et sec, ce qui réduit les risques de maladies cryptogamiques. En revanche, ces vignerons sont très vigilants vis-à-vis de la concurrence hydrique. Concernant la vinification, plusieurs reconnaissances et médailles récompensent leurs nombreux essais destinés à affiner la qualité de leurs vins (ex. : vinification intégrale en fûts de chêne et en amphores). En Gironde, Jean-Luc Piva et ses enfants gèrent deux domaines familiaux (Château des Seigneurs de Pommyers et Château Pouchaud-Larquey). Les 46 ha des deux domaines sont regroupés en un seul îlot et conduits en agriculture biologique depuis 1984. Leurs vignes présentent une forte biodiversité et la vie du sol est, pour eux, une priorité. Ils effectuent leurs vinifications au rythme des cycles lunaires et produisent des vins rouges, blancs secs, moelleux et des crémants.
Elever des arbres
Laurent DREYFUS, AuteurSophie et Denis Rauzier ont une pépinière dans les Cévennes, en biodynamie depuis leurs débuts, il y a 26 ans. La pépinière La Feuillade est installée à 410 mètres d'altitude, sur un hectare et demi exposé au nord, longé par un torrent. Deux climats bien tranchés, jusqu'à - 15° C en hiver et très chaud l'été, ont endurci les quelque 500 variétés d'arbres de la pépinière : environ 325 variétés d'arbres fruitiers et d'ornement, 250 d'arbustes, 40 de grimpants et autant de rosiers. A La Feuillade, la biodynamie est pratiquée dans l'élaboration des composts, des terreaux de rempotage, et par les pulvérisations de bouse et de silice de corne. Elle contribue à renforcer la résistance et l'adaptation des arbres. En majorité, les arbres fruitiers sont sélectionnés et greffés chez des confrères pépiniéristes en bio et en conventionnel, reconnus pour la qualité des soins qu'ils portent à leurs arbres. Les arbres sont ensuite mis en jauge sur une parcelle qui leur est dédiée et qui a reçu de la bouse de corne et du compost de bouse. Denis teste régulièrement de nouvelles essences et variétés pour se préparer aux modifications climatiques.
Etat des lieux de la filière bio Elevage des Pyrénées-Orientales dans l'objectif de la mise en place d'un conseil technique en agriculture biologique
Ce mémoire a été réalisé, suite à un stage à la Chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales, dans le cadre de la licence professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement". Le stage avait pour objectif d'évaluer la faisabilité de la mise en place d'un conseil technique spécifique à la filière élevage de ruminants bio des Pyrénées-Orientales, à partir d'une enquête réalisée auprès de 49 exploitations en AB ou en conversion ou ayant un projet de conversion en bio. Les besoins en conseil technique et formation ont été recueillis. Ils portent principalement sur la conduite des troupeaux, dont l'aspect sanitaire et l'alimentation, sur l'autonomie alimentaire, sur la communication sur l'AB dans le département et/ou en général et sur la commercialisation. Afin d'évaluer la mise en place d'un conseil technique élevage ruminants bio, le contenu et le coût de 2 prestations ont été définis et les agriculteurs ont été invités à donner leur avis. Au final, plus de la moitié des exploitations enquêtées ont manifesté leur intérêt quant à la mise en place d'un accompagnement technique dédié à l'élevage de ruminants bio au sein de la Chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales.
« Fabriquer du fromage : Avoir une bonne valeur ajoutée, mais avant tout être riches de belles rencontres et dune réussite collective créant du lien Comme avec Biolait »
Marion GABORIT, AuteurEn Lozère, cinq fermes laitières (dix exploitants) se sont regroupées sous la forme dun GIE pour créer et fabriquer des fromages à partir de lait exclusivement lozérien issu de la race Brune (fromages « Saveurs Lozère »). Quatre de ces fermes sont en bio et 3 livrent à Biolait. Pour la transformation, ces éleveurs font appel à une fromagerie (fromagerie Baechler) sous forme de prestations de service. Le reste des tâches est intégralement géré par les membres du GIE. Lun deux soccupe du calendrier de collecte : comme chaque ferme ne transforme quune partie de son lait, il faut planifier les jours de collecte et les jours de transformation en fonction du calendrier de passage des laiteries. Après avoir livré le lait à la fromagerie, les éleveurs récupèrent les fromages et gèrent les stocks, les livraisons, les ventes (marchés, foires, magasins, restaurants, etc.), ainsi que la communication (page Facebook, démarchage, etc.). Ce système de transformation leur permet de mieux valoriser le lait (800 /1000 L), tout en mutualisant les moyens et en partageant les risques. Il est en partie possible grâce à la souplesse de Biolait qui accepte de collecter de plus petits volumes et de manière moins régulière.
Faire le choix des circuits courts alimentaires
Pourquoi et comment s'approvisionner en circuits courts et soutenir une agriculture paysanne respectueuse de l'environnement et des hommes ? C'est la question à laquelle répond cette vidéo qui présente différents modèles de circuits courts. Les AMAP consistent en un contrat d'engagement réciproque entre un agriculteur et des consommateurs qui s'engagent à venir chercher, chaque semaine, un panier de légumes à un prix fixé à l'avance, par accord mutuel. D'autres modèles, comme les groupements d'achat et les boutiques de producteurs en ligne, sont présentés. Dans tous les cas, l'impact environnemental et la rémunération des agriculteurs sont les enjeux centraux qui guident le développement des circuits courts. Les avantages communs à ces différents exemples sont : un prix stable et juste pour les producteurs, des produits locaux, frais et de saison à un prix abordable pour les consommateurs. Un modèle gagnant-gagnant dans lequel, en plus de l'achat, existent du lien social et du partage de moments conviviaux.
Hérault : Près de Montpellier, une commune installe deux chevriers
Lorène LAVOCAT, AuteurBruno et David Girard cherchaient, depuis quelques temps, un endroit où sinstaller dans le Sud de la France mais, face au prix des terres (en moyenne 9 000 /ha), cela devenait impossible pour eux. De son côté, Isabelle Touzard, maire du village de Murviel-lès-Montpellier, avait préféré développer lagroécologie sur les terrains communaux et soutenir lagriculture plutôt que de développer un parc dattraction. Cest comme ça que Bruno et David ont pu sinstaller à Murviel-lès-Montpellier. Selon Isabelle Touzard, lagriculture périurbaine agroécologique a toute sa place sur la commune afin de participer à l'alimentation locale de la population, de par le besoin exprimé par la densité urbaine de Montpellier, mais aussi pour limiter les incendies ou encore dans le cadre de la compensation écologique liée à la construction d'une route. Mise à part lattention accrue quil faut apporter au troupeau pour ne pas quil se retrouve sur une route, linstallation à Murviel-lès-Montpellier a été une occasion formidable pour Bruno et David. La mairie leur loue le hangar où ils accueillent 68 chèvres et ils sont en train de construire la fromagerie. Au total linstallation leur aura coûté 20 000 .
Des moutons et des chauves-souris dans la vigne
BIODYNAMIS, AuteurA Rivesaltes (66), la famille Cazes cultive 200 ha de vignes, en biodynamie depuis plus de 20 ans. Emmanuel Cazes met tout en uvre pour anticiper l'avenir et assurer la durabilité du domaine, dans un contexte de changement climatique. Il doit faire face à la fois aux inondations et à la sécheresse. Le stress hydrique n'est pas seulement lié au soleil, mais aussi au vent, d'où l'importance d'une réflexion sur les haies brise-vent. Chaque plantation de vigne est suivie d'une plantation d'arbres d'essences locales. La taille joue aussi un rôle important. Sans dogmatisme, Emmanuel observe et corrige les erreurs. Il s'interroge sur l'introduction de cultures nouvelles et complémentaires, comme l'olivier. La présence animale est aussi quelque chose qu'il a souhaité expérimenter. Grâce à un partenariat avec une éleveuse de moutons, ses vignes sont pâturées dès la fin de l'hiver par 200 moutons, avec des effets très positifs sur le sol. Le vignoble est aussi parsemé de 250 nichoirs qui abritent notamment des rapaces et des pipistrelles qui se nourrissent d'insectes.
Mulcher avec du bois vert criblé : Économiser leau au verger
Frédérique ROSE, AuteurLe Civam bio 66 a testé le mulch de bois vert criblé (BVC) sur plusieurs parcelles de vergers en 2017 et 2018. Les BVC sont des déchets verts, broyés et criblés en déchetterie. Lobjectif était de comparer des rangs recouverts de mulch de BVC avec des rangs en sol nu, afin dévaluer les potentielles économies deau. Létat hydrique du sol a été mesuré de mai à septembre, avec deux paires de sondes tensiométriques, lune à 25 cm de profondeur et lautre à 50 cm. En 2017, les tests ont été conduits sur six parcelles (abricotiers, kakis, pêchers, oliviers et grenadiers). Les résultats montrent que les rangs mulchés ont une meilleure capacité à retenir leau : le mulch réduit lévaporation et limite les écarts dhumidité. Le mulch a ainsi permis aux arbres dêtre dans leur zone de confort hydrique, ce qui nétait pas le cas en sol nu. Le mulch présente néanmoins quelques inconvénients : son installation peut être compliquée si larboriculteur ne possède pas dépandeur à fumier ; il peut savérer inefficace contre les adventices si celles-ci sont déjà bien installées ; il peut rendre difficile lapport dengrais et apporter certaines fois des bouts de plastique. En 2018, lessai sest poursuivi sur deux parcelles dabricotiers irriguées. Le mulch a alors permis déconomiser 315 m3 deau entre le 5 juillet et le 30 août, sur une parcelle dun hectare contenant 416 arbres.
Nous voulons proposer des arbres pour l'avenir
Pascaline PAVARD, AuteurDepuis 2008, Juliette et David Watson ont mis en place une pépinière d'arbres fruitiers et un verger sur le plateau de Sault, dans l'Aude. Ils racontent ce qui les a amenés à réaliser ce projet, désireux de mettre en accord leurs valeurs et leur mode de vie. Juliette a d'abord découvert les plantes médicinales, puis elle a passé un BPREA en arboriculture à Rivesaltes et a découvert le métier de pépiniériste pendant son stage. Elle a construit et organisé son projet de vie autour de cette activité qui lui a apporté ce qu'elle cherchait depuis longtemps : "J'avais enfin trouvé une activité avec du sens... je n'étais pas en train de polluer la planète, d'exploiter mon prochain." Elle collaborera avec les Burri, agriculteurs qui l'ont accueillie en stage, jusqu'à leur retraite, tout en s'installant en arboriculture bio sur 5 ha à Caillens (11), avec son conjoint, à 900 mètres d'altitude. Juliette produit aujourd'hui 2 000 arbres par an de fruitiers classiques (pommiers, poiriers, abricotiers, cerisiers...). Avec les petits fruits et les jus de pommes, ce volume couvre les besoins du couple en matière de revenus. Elle travaille en majorité avec des variétés anciennes, dont Jean-François Burri lui a montré les nombreux avantages. Juliette raconte son métier de pépiniériste productrice, explique la problématique de l'absence de porte-greffes bio français, le travail de bouturage qu'ils effectuent eux-mêmes, les expériences qu'ils conduisent en associant verger et pépinière, etc.
Occitanie : Sous les noyers, le thym
Laurence DURAND, AuteurDans lHérault, Jérôme Feracci et ses deux filles ont choisi de continuer à diversifier les productions de leur domaine en se tournant vers lagroforesterie. Le Domaine de Perdiguier produisait initialement du vin, des semences pour les grandes cultures... Sur une de ses parcelles (25 ha), il accueille maintenant des plantes aromatiques bio cultivées sous des noyers. Ce projet, en partie financé par lUnion Européenne, lÉtat et la Région, sest traduit par une plantation monospécifique de 1800 noyers hybrides en lignes espacées de 16 mètres. Entre ces lignes, 6 ha de thym bio et 6 ha dorigan bio sont cultivés. Une partie de ces plantes aromatiques est vendue en vert et lautre est distillée à la distillerie coopérative intercommunale de Murvielles-Béziers. Les impacts positifs sont nombreux sur le domaine : une plus-value paysagère (notamment profitable pour son activité oenotouristique), une amélioration de la biodiversité et de la qualité du sol avec une augmentation de la matière organique et une diminution de lérosion.
La permaculture peut-elle sadapter à la vigne ?
Isabelle MONTIGAUD, AuteurAlain Malard, vigneron bio consultant en permaculture dans lHérault, met en application les principes de la permaculture sur ses 4,5 ha. Le design de la parcelle est organisé en respectant le milieu (topographie, hydrologie, nature du sol, faune et flore). Les rangs de vigne suivent les courbes de niveau, des mares et des fossés sont présents, des haies ont été implantées, et on retrouve aussi des arbres et des petits fruits au milieu des rangs. Chaque élément du paysage permacole a plusieurs fonctions. Par exemple, les rangs de vigne suivent les courbes de niveau afin de canaliser la faune ou de mieux retenir leau de pluie. La diversité de la vigne permet de diminuer la pression des ravageurs dautant plus que la parcelle est éloignée de tout autre vignoble. Des traitements au cuivre et au soufre pourront tout de même être nécessaires. La permaculture, au-delà dêtre un investissement humain, est aussi un investissement financier. Alain Malard estime sa dépense à 200 000 . Aujourdhui à 10 hl/ha, il espère atteindre son objectif de 50 hl/ha. Delphine et Benoît Vinet, vignerons bio, ont aussi fait le choix de planter dautres espèces sur leur vignoble et conseillent de « ne plus penser concurrence mais complémentarité ».
Produire de la viande en système pastoral
Bernard GRIFFOUL, AuteurJean-Michel Favier est éleveur de bovins allaitants biologiques à Carlencas-et-Levas, dans lHérault. Lors de son installation, en 2012, sur 250 hectares de prairies, de parcours et de surfaces plus ou moins boisées, il cherche à adapter son système pour ne nourrir les animaux quà partir des ressources de la ferme. Il travaille sur trois directions : - la génétique, en achetant des génisses de race Aubrac ; - la valorisation maximale de toutes les surfaces, en étalant leur utilisation dans lannée et en y introduisant une flore diversifiée et riche en légumineuses ; - et la vente directe, dans deux magasins de producteurs. Aujourdhui, Jean-Michel Favier a un cheptel de 55 vaches, dont 35 vaches Aubrac, avec un chargement de 0,26 UGB/ha de SFP, sur 300 ha, dont 120 ha de prairies naturelles. Ses génisses sont saillies par un taureau Angus. L'engraissement se fait sans complémentation, notamment en hiver, où les animaux sont nourris au foin. Ses résultats économiques pour lannée 2017 sont présentés, ainsi que ses ventes danimaux : son EBE atteint 60 211 , soit 44% de son produit brut. Didier Gomès, animateur au Civam empreinte, précise que Jean-Michel Favier a nettement augmenté la rentabilité de sa ferme en diminuant la dépendance extérieure et le temps passé sur le tracteur.
Solevial et Unicor dans le Sud-Ouest : Lusine daliments bio sagrandit
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurSolevial, fabricant daliments pour bétail, renforce sa capacité à produire des aliments bio en modernisant et en agrandissant lusine de La Canourgue en Lozère. Solevial regroupe, depuis 2013, les outils industriels et commerciaux de trois coopératives : Unicor, Qualisol et Invivo. Le site industriel de La Canourgue est exploité en bio depuis 2009 par Unicor. Lusine rénovée produit aujourd'hui plus de 10 000 tonnes daliments contre 3 500 tonnes il y a trois ans. Ce site produit une gamme de 300 aliments destinés principalement aux bovins et aux ovins (en production laitière et allaitante), ainsi quaux caprins. Unicor privilégie lapprovisionnement local, dautant plus que certains opérateurs de la filière lait, comme Biolait, imposent un aliment 100 % dorigine française. Parmi ses 5 000 adhérents, Unicor compte 450 producteurs bio, majoritairement situés dans lAveyron et la Lozère. Face à une demande en lait bio en hausse de la part des transformateurs, cette coopérative a lancé le programme daccompagnement Laits 3 Bio. Ce dernier est soutenu par lAgence Bio et vise à développer et à structurer la production laitière bio en élevages bovin, ovin et caprin.
Tuta Absoluta : Rappel des principales méthodes de lutte actuelles
Amélie VIAN, AuteurTuta absoluta est un ravageur de la tomate difficile à gérer : si aucune méthode de lutte nest mise en place, ses larves peuvent détruire jusquà 80 % de la production. Cet article commence par récapituler les différentes méthodes de lutte actuelles. Il présente ensuite deux essais visant à tester lefficacité de la confusion sexuelle contre ce ravageur. Le premier a été réalisé par le CIVAM BIO 66. Les résultats montrent que lutilisation de la confusion sexuelle, combinée à dautres méthodes de lutte, présente un réel intérêt : 10 % des plants du tunnel avec la confusion sexuelle (en plus des autres méthodes de lutte) ont été touchés par Tuta absoluta, contre 60 % des plants du tunnel témoin (où seules les autres méthodes de lutte ont été appliquées). Le deuxième essai a été mené par lAPREL. Il confirme lefficacité de la confusion sexuelle après avoir testé les diffuseurs Isonet T en combinaison avec dautres méthodes de lutte : les dégâts sur les fruits ont été retardés dun mois avec la pose de ces diffuseurs.
Viticulture biologique : L'entretien du sol : Réduire les coûts de production et la consommation en énergies fossiles
Nicolas CONSTANT, Auteur ; Christophe AUVERGNE, Auteur ; Nathalie FORTIN, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTPELLIER (Bât. A8, ZAC Tournezy, 2 Rue Simone Signoret, 34 070, France) : SUDVINBIO | 2019Dans un contexte où les agriculteurs sont de plus en plus incités à réduire leur consommation, en produits phytosanitaires mais aussi en énergie, SudVinBio, la Chambre d'agriculture de l'Hérault, la FR CUMA et l'IFV se sont intéressés aux consommations en énergies fossiles des viticulteurs de l'ex-région Languedoc-Roussillon. Les résultats de leurs travaux au sein du projet "Optimisation des itinéraires techniques dentretien du sol en viticulture biologique en vue de réduire les coûts de production et la consommation en énergies fossiles" sont présentés dans ce guide. Ce dernier aborde tout d'abord les stratégies d'entretien du sol mises en place par des viticulteurs, dont une partie sont en agriculture biologique (129 des 334 viticulteurs et vignerons enquêtés). Les questions propres à la consommation de carburant sont ensuite abordées : comment évaluer la consommation en gazole non routier, quels sont les facteurs qui l'influencent dans le cadre des opérations d'entretien du sol. Enfin, des pistes pour réduire les consommations en gazole non routier utilisées au cours des interventions sur le travail du sol et les itinéraires techniques sont proposées.
Agrumes du Roussillon : la belle collection
Emmanuel JACCAUD, AuteurA Eus, dans les Pyrénées Orientales, Bénédicte et Michel Bachès ont réussi à acclimater avec passion les plus beaux spécimens d'agrumes. Des centaines de variétés se côtoient : main de Bouddha, Yuzu, citron caviar, Beldi... Le citron y est présent en de multiples déclinaisons, fruits de croisements aux quatre coins du monde. La pépinière familiale, loin des lieux de prédilection de l'agrume, comme l'Italie, la Corse ou même la Côte-d'Azur, est reconnue par ses pairs pour ses différentes variétés, et a pris un essor important grâce à la gastronomie. De grands chefs cuisiniers ont mis à l'honneur ces fruits en les sublimant dans des assemblages culinaires aux saveurs nouvelles. La mode de la cuisine japonaise en France a aussi renforcé l'intérêt pour les variétés cultivées par Michel et Bénédicte. Aujourd'hui, ceux-ci voyagent à travers le monde à l'affût de variétés traditionnelles, comme la japonaise Sudachi. Leur production, toute en bio, est bien valorisée. Leur travail de patience et d'expérimentateur artisanal fait aujourd'hui l'admiration des producteurs d'agrumes.
Une bière 100 % locale ?
Marion PAQUET, AuteurEn France, on compte actuellement environ 1 300 brasseries, dont une majorité de micro-brasseries. 90 % des brasseurs achètent leur malt à l'étranger, en Belgique et en Allemagne principalement, et 80 % de la production de houblon utilisée dans l'Hexagone provient des États-Unis, d'Angleterre et d'Allemagne. Si les brasseurs artisanaux visent d'abord la qualité, sans forcément considérer comme un problème de s'approvisionner à l'étranger, de plus en plus de consommateurs font valoir leurs attentes vis-à-vis de l'origine locale des produits entrant dans la composition de la bière. Pour Edouard Roussez, président de l'association Houblons de France, les houblonnières françaises, qui se sont adaptées aux industriels, proposent majoritairement des variétés peu chères, mais pauvres gustativement. En bio, c'est même la pénurie pour certains houblons... Edouard Roussez fait partie de ces acteurs du monde brassicole qui tentent aujourd'hui de relocaliser, en France, la filière houblon, notamment en créant du lien entre brasseurs et agriculteurs et en initiant la recherche-développement. Un travail de documentation sur les variétés de houblon a également commencé. Pour le malt, le problème se pose différemment. En effet, la France est un des premiers producteurs de malt brassicole au monde. Mais elle exporte 80 % de sa production, les grosses distilleries du secteur estimant que les quantités demandées par les brasseurs indépendants sont trop faibles. Ces derniers en importent 90 %. Face à ce constat, Guillaume Bourdon, suite à un séjour en Ardèche, sest lancé dans la création dune malterie en Rhône-Alpes. La coopérative Malteurs Echos est née il y a 7 ans et prévoit une production de 1 500 tonnes de céréales maltées dici 2020, dont 80 % sont récoltées à moins de 100 km de la malterie. Pour lagriculture, cette nouvelle demande est non seulement une opportunité de diversification des exploitations, mais également dinstallation.
Du bio à l'abri du photovoltaïque
Béatrice BONNET, AuteurDans le Gard, un verger d'abricotiers, conduit en agriculture biologique sous ombrières photovoltaïques, a été implanté en 2012, sur 1,5 ha. A l'abandon depuis, il a été racheté par l'entreprise Akuo Energy qui travaille en collaboration avec un arboriculteur local et un expert arboricole pour sa remise en production. Ainsi, trois rangées d'arbres sont installées sous chacune des serres. Celles-ci sont d'une largeur de 13 mètres dont deux bandes d'un mètre sont vitrées et le reste est couvert de panneaux photovoltaïques. Les abricotiers étant ainsi protégés des pluies, aucun traitement phytosanitaire n'a été nécessaire. Un système d'irrigation goutte-à-goutte a été installé. Concernant l'enherbement, un paillage les trois premières années, puis l'ombre, le développement des arbres et les faibles apports d'eau ont permis de le contenir. En 2017, le rendement a atteint 8,5 t/ha. Un deuxième verger de ce type a été implanté en 2016, avec une rangée d'arbres seulement sous la partie vitrée des ombrières.
C. Sabatier, vigneron-paysan dans lHérault : Se diversifier et viser lautonomie
Frédérique ROSE, AuteurChristophe Sabatier, vigneron paysan bio dans lHérault, joue la carte de la diversification sur son domaine. Il cultive 16 ha de grandes cultures valorisées en huiles ou en alimentation pour son élevage de porcs ; ainsi que 12 ha de vignes quil vinifie et dont il commercialise le vin en vente directe (vin sans sulfite ajouté). Depuis 2015, il loue un hectare à un maraîcher bio qui souhaitait sinstaller et 10 ha, depuis 2017, à deux paysans boulangers, ce qui permet de vendre des produits encore plus diversifiés. Depuis plus de trois ans, C. Sabatier sème dans ses vignes, dans un inter-rang sur deux, un engrais vert (mélange complexe de plusieurs familles botaniques) qui est ensuite détruit en avril. Sur les autres rangs, il sème des céréales (dont des blés de variétés anciennes) qui seront moissonnées et vendues aux paysans boulangers. Ses parcelles en vigne servent également de test pour les tuiles Symbio, qui sont utilisées en tant que paillage permanent sous les ceps de vigne (un focus est effectué dans larticle pour expliquer leur fonctionnement). Enfin, lun des objectifs de C. Sabatier est de ne plus utiliser dénergie fossile pour travailler ses vignes en passant en traction animale.
Une cantine scolaire exemplaire
Marie DEPAUW, AuteurEn 1982, une toute nouvelle école a vu le jour à Saint-Frézal-de-Ventalon (48), petite commune cévenole dont le maire uvre, depuis plus de trente ans, à l'intégration de nouveaux arrivants. A l'occasion de l'ouverture de l'école, les parents se sont organisés bénévolement pour approvisionner la cantine en produits locaux. Au bout d'un certain temps, la mairie a repris la restauration à sa charge afin de permettre d'asseoir l'activité dans la durée et d'assurer une plus grande stabilité de salaires aux cuisiniers. C'est alors qu'une réflexion concertée s'est engagée entre élus, parents, enseignants, cuisiniers et écoliers... et qu'un certain nombre d'actions se sont succédées. Jusqu'en 2017, où la cantine est devenue la première cantine de France sous mention Nature & Progrès. La visite de la cantine de l'école des Abrits montre comment les acteurs ont engagé énergie et volonté dans le projet, collectivement et individuellement, chacun à son niveau et dans son rôle. L'instituteur, qui est aussi directeur, soutient l'action des cantinières. Dans la classe, il sensibilise ses élèves à l'environnement et aux enjeux de protection de la biodiversité, ainsi qu'à l'importance de l'alimentation. Mireille, cantinière, et un des piliers de la mutation, est un modèle de motivation. Elle accompagne les enfants, tout au long de l'année et de façon pédagogique, dans leur découverte d'une nourriture goûteuse, de qualité et de saison. Créée à l'initiative des parents, l'association Ecorelais favorise l'approvisionnement en produits bio, grâce à son service d'achats groupés.
Les chauves-souris en vergers de pommier : Synthèse des travaux d'écologie acoustique (2014-2017)
Michel JAY, Auteur ; Jean-Michel RICARD, AuteurLes résultats dun travail conduit de 2014 à 2017, et destiné à connaître la dispersion des chauves-souris dans les vergers de pommiers du sud de la France, sont présentés. Lobjectif était didentifier les espèces présentes, de rechercher la présence de ravageurs dans leurs crottes (carpocapse de la pomme, tordeuse orientale du pêcher) et d'analyser leur activité en fonction des différents éléments paysagers qui composent les vergers. La finalité est de pouvoir apporter des recommandations pour favoriser linstallation de ces chiroptères, qui ont un rôle fonctionnel établi dans le contrôle de plusieurs ravageurs. Létude sappuie sur lenregistrement des ultrasons (145 nuits, 1 300 heures denregistrement). Dix-neuf espèces sont présentes dans les huit vergers suivis, mais trois d'entre elles représentent 60 % des contacts acoustiques. Ces contacts sont, en moyenne, quatre fois plus élevés le long des haies qu'au centre des vergers et ils sont encore plus nombreux dans les zones proches des points deau ou de la forêt. Tous les vergers ont des indices dactivité plutôt pauvres par rapport aux milieux naturels.
Chèvres et moutons sous la canicule en Roussillon
Laurent DREYFUS, AuteurDans l'Hérault, non loin de Sète, Nelly et Christophe Brodu ont choisi l'élevage, véritable défi dans cette région dominée par la viticulture. Ni l'un ni l'autre n'était d'origine agricole. C'est après une expérience professionnelle dans d'autres secteurs d'activité qu'ils ont forgé, ensemble, ce projet d'installation agricole. Après de nombreuses étapes (BPA, recherche d'un terrain, restauration d'une ruine), les animaux sont arrivés en décembre 1998. Aujourd'hui, ils élèvent leurs chèvres et leurs brebis sur des terres de garrigue. Pour assurer le besoin fourrager en période de grande chaleur et de sécheresse, ils cultivent un mélange de céréales et de légumineuses. Ils transforment le lait des chèvres et des brebis en fromage au lait cru, en tomes, en yaourts... qu'ils vendent à la ferme, en magasins bio et sur les marchés. Le maraîchage complète leur activité d'élevage, ainsi qu'1,5 ha de vigne. En bio depuis 2009, c'est à la suite de leur rencontre avec un viticulteur sur le marché qu'ils ont fait le choix de la biodynamie, en 2013.
Des chèvres ont remplacé les vaches laitières
Frédérique EHRHARD, AuteurFace à la crise laitière, Roland Forestier, éleveur en Lozère, a opté pour un changement radical : en 2017, il a arrêté la production de lait de vache en conventionnel pour passer à la production de lait caprin en bio. La période de changement na pas été simple, les banques restant frileuses pour financer le projet. Mais, après 3 ans de galère, où il faisait des petits boulots, il a pu lancer son projet. Le bâtiment, notamment, a dû être réaménagé pour des chèvres, plus frileuses que les vaches. Dun troupeau de 40 brunes, il est passé à 215 chèvres, de races alpine et saanen. Aujourdhui, cet éleveur est content de son choix, avec des perspectives économiques bien plus intéressantes, même si les chèvres demandent plus de travail.
Conférence au Sitevi : L'appel de la biodynamie
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLa biodynamie attire de plus en plus de vignerons : fin 2017, plus de 5 500 hectares et 430 viticulteurs étaient certifiés Demeter (soit 8 % des fermes viticoles bio). Lors de la conférence organisée par Biofil, durant le Sitevi, en novembre, à Montpellier, de nombreux questionnements et débats ont eu lieu. Pour Jacques Fourès, conseiller-formateur en biodynamie et nologue, c'est la qualité et le goût des vins qui l'ont d'abord convaincu. Aujourd'hui, président de l'association Aquitaine Biodynamie, il rappelle les fondamentaux de la pensée biodynamique, ainsi que quelques particularités (préparations à partir de corne, qualité du compost, emplois de tisanes et de cendres). Malgré un cahier des charges plus contraignant que la bio, ce système de production séduit des structures aux profils très variés. Quatre vignerons rapportent leur expérience : Christophe Piat, du Château Couronneau, à Ligueux, en Gironde (40 ha) ; Gilles de Baudus, à Narbonne (responsable culture de 550 ha pour les domaines Gérard Bertrand) ; Hélène Thibon, du Mas de Libian, à Saint-Marcel-d'Ardèche (24 ha), et Sylvère Coquereau, du Domaine du Chastelet, à Quinsac, en Gironde (7 ha). Pour eux, la biodynamie, c'est, avant tout, l'expression du terroir et le retour de l'agronomie.
Confusion sexuelle contre Tuta absoluta : Un nouveau moyen de lutte à combiner
Frédérique ROSE, AuteurIl existe plusieurs leviers pour lutter contre Tuta absoluta (papillon ravageur de la tomate). Depuis juillet 2018, un nouveau produit basé sur la confusion sexuelle, Isonet T, a été homologué en France pour les tomates sous abris. Le Civam 66 la testé en le combinant à dautres moyens de lutte. Deux tunnels ont servi à lexpérimentation : un témoin et un avec de la confusion sexuelle, qui ont tous les deux reçu dautres moyens de lutte (plants traités au spinosad, feuilles minées enlevées à la plantation, lutte biologique, filets anti-insectes installés sur lextérieur des ouvrants, traitements au Bt). Lapplication des phéromones sest effectuée à laide de 1 000 diffuseurs par hectare (600 HT). Il est important de saturer lair le plus tôt possible (au plus tard le même jour que la plantation) pour éviter que le ravageur ne se développe, sinon la confusion sexuelle peut être inefficace. Une différence a bien été constatée entre les deux serres au niveau des feuilles affectées : mi-juillet, 60 % de plants ont été attaqués dans la serre témoin contre 5 % dans la serre avec confusion sexuelle. Cependant, même si seulement 5 % des fruits sont infestés, lattaque des feuilles diminue la photosynthèse et peut altérer la vigueur et la santé des plants. Les résultats dun test complémentaire effectué en PACA sont également disponibles dans un encart.
Le dossier : Ensemble, cultivons nos semences paysannes
Elodie BUTIN, Auteur ; Maxime VIAL, Auteur ; Alice MULLE, Auteur ; ET AL., AuteurLa question des semences paysannes intéresse de plus en plus de producteurs sur le Massif Central et plusieurs dynamiques collectives, parfois ouvertes à dautres acteurs comme des jardiniers, se développent autour de la production, de la multiplication et de la sélection de variétés dites anciennes (non inscrites au Catalogue Officiel). Produire et cultiver ses propres semences (céréales, maïs, prairies ) offre plusieurs avantages : ces semences sont moins coûteuses, les variétés produites sont souvent plus aptes à résister aux aléas climatiques ou aux maladies, les blés anciens ont des qualités organoleptiques souvent très intéressantes et le travail de sélection génère une dynamique sociale riche. Certes, produire ses semences et les sélectionner demande une véritable organisation logistique pour la multiplication, la récolte, le tri, le stockage Mais ce travail de sélection, pratiqué depuis des générations par les producteurs est toujours dactualité pour relever les défis de lagriculture daujourdhui.
Dossier : De nouveaux fruits pour se diversifier
Maude LE CORRE, Auteur ; Béatrice BONNET, Auteur ; Manon LAURENS, AuteurAvec le changement dalimentation et le réchauffement climatique, en France, des producteurs, dont certains en bio, se lancent dans la diversification en produisant des fruits rares ou exotiques (grenade, noix de pécan, baie de goji, agrumes ). Il sagit souvent dun pari agronomique car les espèces sont cultivées en limite de leur zone de répartition. Ces arboriculteurs témoignent de leur choix, leurs conduites techniques et leurs perspectives de débouchés, mais aussi des difficultés qui peuvent être rencontrées pour certains dentre eux.
Dossier : Optimiser ses engrais verts
Justine GRAVÉ, AuteurCe dossier, composé de cinq articles, fournit les conseils de différents experts pour optimiser lutilisation dengrais verts en interrangs dans les vignes. Le premier article partage lexpérience de Samuel Cuisset (viticulteur bio) qui implante des engrais verts depuis 2012 et qui a constaté de nombreux effets positifs par rapport à lérosion et à la compaction de ses sols, une amélioration de la qualité de ses vins blancs ainsi quune stabilisation de ses rendements. Il lui a fallu trois années pour trouver le bon mélange despèces à implanter. Pour réduire les coûts, il s'intègre à des commandes groupées et a autoconstruit un semoir grâce aux tutoriels de lAtelier Paysan qui lui permet aussi dassurer une meilleure répartition des semences. Le second article porte sur le choix du semoir à utiliser (à disques ou à dents). Quatre experts apportent leur point de vue quils expriment en fonction des antécédents de la parcelle. Le choix des espèces à implanter est abordé dans le troisième article. Contrairement à ce que pensent un bon nombre de vignerons, le type de sol nest pas le plus déterminant dans ce choix qui doit avant tout être raisonné par rapport aux objectifs techniques. Il est ainsi préférable de miser sur la qualité du semis plutôt que sur la nature de la graine. Le quatrième article évoque la possibilité de produire ses propres semences pour baisser leur coût. Cette solution reste toutefois assez difficile pour un vigneron et des alternatives sont proposées : créer un GIEE à plusieurs viticulteurs pour se répartir les tâches et les espèces, instaurer une relation gagnant-gagnant avec un céréalier, ou encore grouper les achats. Le dernier article porte sur la possibilité denrober les semences avec du compost et de l'argile pour faciliter les semis directs. Trois viticulteurs partagent les techniques quils ont mises au point pour pratiquer lenrobage. Lavis dun expert, pour qui cette pratique nest pas nécessaire, est également présenté.
Dossier : Parcours techniques
Cécile MARCUS, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurComme l'illustrent ces 4 témoignages, les viticulteurs bio ajustent en permanence leurs pratiques pour obtenir un raisin de qualité, que ce soit dans l'attention portée à la vie du sol, dans la lutte contre les maladies et les ravageurs ou dans la maîtrise de l'herbe : - Château-Ferrière : Gérard Fenouillet, directeur de production : l'excellence affirme sa différence ; Le domaine, situé en Gironde, est devenu l'un des leaders du mouvement de la bio et de la biodynamie et produit des grands crus classés ; Gérard Fenouillet en est l'actuel directeur de production, mais il est aussi la mémoire vivante de l'histoire du domaine et raconte son évolution ; - Château Beauregard Mirouze : Karine et Nicolas Mirouze : priorité au sol ! ; Au cur des Corbières, dans l'Aude, Karine et Nicolas Mirouze ont entrepris un travail de restructuration du vignoble du domaine familial avec pour premier objectif de redonner vie au sol ; - Domaine Réaut : Alain Réaut et son fils Alexandre : 30 ans de biodynamie ! ; Alain Réaut, dans l'Aube, a converti son vignoble de 9 ha en biodynamie, en pionnier, en 1992, dans une démarche partagée avec ses deux voisins ; - Domeniul Bogdan, Bogdan Mihalcea : "La biodynamie, c'est l'avenir !" ; En 2011, Bogdan Mihalcea, issu du monde des énergies renouvelables, a décidé de créer, au sud-est de la Roumanie, un vignoble en biodynamie, composé principalement de cépages français.
Le dossier : Des ressources diversifiées pour pâturer plus !
Didier GOMES, Auteur ; Jeanne GUIHEUNEUX, Auteur ; Maxime VIAL, AuteurCertaines fermes sappuient majoritairement sur le pâturage de la végétation spontanée. Cest le cas de Jean-Michel, éleveur en moyenne montagne dans lHérault, dont lalimentation de son troupeau provient de prairies naturelles, de sous-bois et de landes. Pour pratiquer ce type de pâturage, proche du pastoralisme, il met en place le report sur pied. Il nest en effet pas forcément nécessaire de valoriser toute lherbe au moment où elle pousse. Certaines espèces conservent leur valeur nutritive même après épiaison (telles que les arbustes, la Molinie, etc.). On parle de capacité de report. Il faut aussi distinguer la valeur nutritive dune plante et la valeur alimentaire quoffre une parcelle. Cette dernière prend en compte à la fois la qualité et la quantité de la végétation. Il faut également noter que les animaux conduits en pâturage diversifié ingèrent des quantités plus importantes que ceux se nourrissant dune végétation homogène. Il est très important déduquer les jeunes à manger une végétation diversifiée dès le sevrage, en les sortant avec leur mère ou avec d'autres brebis expérimentées, et de travailler sur la taille de leur panse en leur faisant consommer des aliments fibreux. Les brebis de Benjamin, éleveur dans les Cévennes, ont passé la sécheresse de 2017 en mangeant de la baouque (Brachypode penné). René, éleveur aveyronnais, conduit ses vaches laitières en pâturage tournant davril à fin octobre alors que ses sols sont soumis à la sécheresse estivale. Pour favoriser le développement dun gazon dense et de bonne valeur alimentaire, ses parcelles reçoivent des apports de matière organique tous les ans, un passage de herse étrille au troisième tour de pâturage et une fauche de nettoyage à lautomne. Il limite aussi les refus avec un chargement instantané fort. Lise et Fabrice élèvent 320 brebis sur 90 ha composés de jonçaies, de landes et de prairies naturelles. Ils expliquent comment ils gèrent leurs parcelles pour répondre aux besoins de leur troupeau.
Dossier spécial : Des systèmes de culture pour maîtriser les populations de nématodes à galles : résultats de lessai du GRAB dans le projet GEDUBAT
Hélène VEDIE, AuteurLe projet GEDUBAT (Gestion Durable des Bio-Agresseurs Telluriques), coordonné par le Ctifl et financé par Ecophyto, visait à tester sur 6 ans des techniques alternatives pour réduire la pression des pathogènes telluriques (en particulier les nématodes) sur les cultures sous abri. Dans le cadre de ce projet, le GRAB Avignon a mis en place un essai "système" pour comparer différentes stratégies de combinaisons de leviers pour limiter les populations de nématodes à galles (diversification des cultures, engrais verts, limitation des plantes hôtes, solarisation, apport de MO ). Deux systèmes ont été étudiés : le système 1 qui vise une rentabilité maximale et le système 2 qui vise à diminuer la prise de risque nématodes. Différentes mesures ont été réalisées : niveau des dégâts sur les cultures, suivi des populations, suivi dindicateurs biologiques de fertilité des sols, bilan technico-économique des deux systèmes. Les résultats obtenus ont permis de conforter les règles de décision prises sur les deux systèmes et de contenir la pression des nématodes à un niveau modéré. Pour réussir, il faut mettre en place un maximum de mesures de régulation : mesures prophylactiques, rotations et solarisation.
Des éleveurs s'impliquent pour maintenir des abattoirs de proximité
Didier GOMES, AuteurLe plus petit abattoir de France métropolitaine, celui de Vigan dans le Gard, devait fermer ses portes en raison de mises aux normes coûteuses et de difficultés à maintenir des salariés dans des conditions de travail satisfaisantes. Toutefois, cette entreprise était indispensable aux éleveurs locaux puisque ces derniers sont trop éloignés des autres abattoirs. Cest pour cette raison quune quarantaine déleveurs ont décidé de créer une Scic (Société coopérative dintérêt collectif), en 2016, mais ils nont pas réussi à racheter les murs de labattoir. Lactivité a tout de même pu être relancée. Les salariés, soumis à de fortes pressions, ont alors très vite décidé de partir. Cest finalement avec le soutien financier de la Région, les encouragements du préfet du Gard et des services vétérinaires que la Coopérative Bouchère Paysanne voit le jour en 2017. Labattoir ouvre en mai 2018 après un travail de formation et de remise aux normes. la Coopérative compte une soixantaine dadhérents et ce sont les éleveurs eux-mêmes qui abattent les animaux. Il existe dautres abattoirs gérés par des éleveurs, comme celui de Quillan, situé dans lAude, dont les usagers ont réinvesti la gouvernance suite à des difficultés de compréhension et de confiance avec les services vétérinaires.
Emissions de gaz à effet de serre et fertilisation azotée : Initiatives collectives et territoriales
Cyrielle DENHARTIGH, Auteur ; Mélissa DUMAS, Auteur ; Goulven LEBAHERS, Auteur | MONTREUIL (Mundo M, 47 Avenue Pasteur, 93 100, FRANCE) : RÉSEAU ACTION CLIMAT-FRANCE | 2018Le secteur agricole émet 20 % de gaz à effet de serre sur le territoire français (environ 100 millions de tonnes éqCO2). Près de la moitié de ces émissions sont dues à la fertilisation azotée. Celle-ci peut être issue d'engrais minéraux de synthèse (obtenus par un processus industriel entre lazote et lhydrogène) ou d'apports organiques (fumier ou lisier). Cette pratique entraîne en particulier des émissions de protoxyde dazote, lun des trois principaux gaz à effet de serre, directement au champ après lépandage au sol, ou indirectement, après transfert de lazote vers les eaux sous forme de nitrate ou via latmosphère sous forme dammoniac. À cela, il faut ajouter les émissions de gaz à effet de serre liées à la fabrication et au transport des engrais azotés sur le sol français ou liées aux engrais importés. Cette publication a pour objectif de faire la lumière sur létat des connaissances relatives aux émissions de gaz à effet de serre liées à la fertilisation azotée et aux politiques et mesures liées. Elle décrit de façon complète sept initiatives collectives locales, identifie les freins rencontrés et dégage des recommandations en matière de politiques publiques. Son but est, en particulier, dinspirer dautres porteurs de projet pour quils se saisissent de ce champ daction en identifiant les possibilités dactions collectives.
Le GIE Saveur Lozère valorise le lait de Brune
Franck MECHEKOUR, AuteurEn Lozère, suite au congrès mondial de la race bovine Brune organisé en 2016, six élevages du département s'étaient lancés dans la fabrication de fromages mettant en avant la race Brune, deux de type raclette et deux à pâte pressée. Forts de leur succès, cinq des six éleveurs, dont quatre sont en agriculture biologique ou en cours de conversion, ont choisi de poursuivre ensemble cette production. Les fromages sont transformés à la fromagerie Baechler, puis stockés et découpés dans des locaux construits spécifiquement par les éleveurs. A terme, ces derniers ont pour objectif de valoriser leur lait entre 500 et 600 euros/1000 litres.
En Haute-Garonne et dans l'Aude : Le défi dune production en sec
Jean-Martial POUPEAU, AuteurPierre Gomis, céréalier bio depuis 1989, conduit 125 ha sans arrosage, dans une zone (Aude et Haute-Garonne) souvent marquée par la sécheresse estivale, mais avec 90 % de terres en plaine, souvent en bas-fonds. Il a une double activité, ce qui explique aussi labsence dirrigation. Il a beaucoup investi dans le drainage (sur 45 ha), notamment sur les parcelles de bas-fonds. Sa conduite est présentée (travail du sol, rotation, fertilisation, lutte contre les adventices, assolement ), ainsi que les rendements obtenus.
Les Jardins de la Haute-Vallée : Un outil précieux pour les paysans
Pascaline PAVARD, AuteurDans les années 1980, six paysans audois motivés ont eu l'idée de monter une CUMA itinérante pour assurer la transformation de leurs fruits. De cette initiative, sont nés plusieurs projets, dont celui de la coopérative des Jardins de la Haute-Vallée. En 1992, sa création était officiellement annoncée. Vingt-trois paysans locaux étaient alors adhérents. Le projet disposait d'un budget de 350 000 euros, et la commune de Couiza (11) avait accepté de mettre un terrain à disposition pour la construction d'un bâtiment de 250 m2 en location-vente sur 15 ans pour créer l'atelier. Lobjet de la coopérative : la transformation de fruits, légumes, plantes et champignons, mais aussi certains services, comme la fourniture d'emballages (bouteilles, bocaux, capsules, cartons...) à prix coûtants pour les utilisateurs. Actuellement, l'atelier permet de transformer, en une journée, entre 3 et 4 t de pommes, de produire 3000 l de jus de raisins et jusqu'à 200 kg de confitures... La coopérative est devenue propriétaire des lieux en 2008 et accueille aujourd'hui jusqu'à 300 adhérents venant de l'Aude et des départements proches. Agréé par Ecocert, l'atelier est ouvert à tous les producteurs, bio et non bio, dans une logique de territoire. Grâce à cet outil et à l'accompagnement proposé, de nouvelles recettes naissent chaque année comme, récemment, une confiture de pommes de terre à la vanille imaginée par un producteur. Pensé, créé et développé par des paysans pour des paysans, cet atelier permet de maintenir et de développer une économie agricole et de favoriser les échanges de pratiques entre producteurs. Les Jardins de la Haute-Vallée sont ainsi devenus un outil indispensable pour la vie agricole audoise.
Machinisme et auto-construction : nouvelles avancées pour la récolte et le battage des PPAM
LETTRE FILIÈRES FNAB - PPAM, AuteurDifférents producteurs témoignent sur lauto-construction de matériels adaptés aux PPAM en lien avec lAtelier Paysan (bineuse, récolteuse, idées pour le battage ). Le matériel auto-construit est intéressant à plusieurs titres : il a un coût très abordable, il est très facile à faire évoluer et facile à moduler.
Moissonner le blé de l'interrang
Xavier DELBECQUE, AuteurChristophe Sabatier, viticulteur bio dans lHérault, cultive depuis deux ans, dans ses inter-rangs, du blé destiné à être récolté. Cette production lui permet de se diversifier puisque le blé est vendu à un paysan boulanger. Il implante son blé comme sil devait réaliser un couvert hivernal, en semis direct au mois doctobre, un rang sur deux. Lautre rang est semé dun couvert riche en légumineuses pour assurer une bonne fertilité du sol. Il alterne tous les deux ans. Il utilise une variété ancienne très rustique (Tousselle) et neffectue aucun entretien particulier après le semis. Ainsi, la culture ne lui demande quasiment pas de travail supplémentaire. Il a également choisi cette variété puisquelle ne craint pas le piétinement (notamment lors de la taille de la vigne). Il nobserve pas de concurrence exacerbée puisque les besoins en eau et en azote du blé et de la vigne diffèrent dans le temps. Son rendement est de 6q/ha et il espère monter à 10 q/ha après quelques améliorations.
Mouche du figuier : Sortez les pièges !
Frédérique ROSE, AuteurLa mouche du figuier (Silba adipata) fait des dégâts préoccupants dans les vergers depuis 5 ans (jusquà 80 % de la récolte). Elle pond dans les jeunes figues qui virent ensuite au violet et tombent au sol. Pour le moment, aucun produit homologué en bio nexiste pour lutter contre ce ravageur. Les agriculteurs luttent en éliminant manuellement les figues atteintes (en ébouillantant ou en plaçant les figues contaminées dans des sacs hermétiques en plein soleil). Le Civam bio 66 travaille depuis 2015 pour développer des réponses adaptées : des dispositifs de piégeage sont testés afin de suivre au mieux la pression du ravageur en instantané et/ou afin de piéger massivement les insectes pour réduire la pression (méthode a priori insuffisante seule). Les pièges (de formes et de couleurs différentes) contiennent une solution à base de phosphate de di-ammonium et dattractifs alimentaires. Sur les 14 pièges testés en 2017, les plus performants sont les blancs et transparents. Le Civam bio 66 va poursuivre les tests en 2018.
Le moulin à vent de la Borie : restaurer le patrimoine et développer une filière meunerie locale sur le Causse Méjean
Alice MULLE, AuteurEn Lozère, sur le Causse Méjean, un projet de restauration du moulin à vent de la Borie sest transformé en un projet économique, social et patrimonial, avec la création dune filière meunerie locale. Cette dynamique insufflée par les habitants a été accompagnée par la FRCIVAM Occitanie et construite en concertation avec les acteurs locaux, renforçant les liens sociaux entre agriculteurs et avec les consommateurs. Aujourdhui, les 16 exploitations engagées, dont 6 en bio, cultivent une petite surface de leur SAU en céréales rustiques panifiables. La farine Méjeanette® ainsi produite présente une gamme bio et une gamme conventionnelle.
Le mulch de BVC économise l'eau
Béatrice BONNET, AuteurDans les Pyrénées-Orientales, le Civam Bio 66 a mis en place un essai visant à mesurer les économies d'eau d'irrigation permises par la mise en place d'un mulch de Bois vert criblé (BVC) en verger biologique. Six parcelles aux caractéristiques différentes ont servi de supports à cet essai : - cultures d'abricotiers, de pêchers, d'oliviers, de kakis et de grenadiers ; - irrigation en micro-aspersion ou en goutte-à-goutte ; - natures de sol différentes. En moyenne, le mulch de BVC a permis de réduire d'un tiers les apports en eau, et de limiter les variations d'humidité dans le sol lors de pluies importantes. Deux inconvénients sont toutefois à noter : la technique d'épandage est à repenser et la gestion des adventices ligneuses n'a pas été satisfaisante. Cet essai, réalisé en 2017 en lien avec l'Agence de l'eau et le Sydetom 66, devrait être reconduit en 2018.
nologue-conseil, un métier en mutation
Justine GRAVÉ, AuteurAvec le développement de la vinification biologique, la recherche du zéro résidu ou encore les adaptations au marché, le métier dnologue-conseil a fortement changé. Trois dentre eux donnent leur point de vue sur les principales évolutions de leur profession. Stéphane Toutoundji est nologue depuis quinze ans en Gironde. Son conseil est basé sur une approche marché. Son rôle est pour lui très transversal, il va de la réalisation danalyses pour optimiser la conduite de la vigne à une aide pour la gestion des ressources humaines dans certains domaines. Il observe une demande pour des analyses et une gestion de plus en plus pointue de la vigne. Stéphane Gresser a, lui, commencé à exercer en 1999 en Alsace. A ses débuts, le rôle de lnologue se limitait exclusivement à régler des défauts après fermentation alcoolique. Maintenant, il conseille, de la parcelle à la mise en bouteille, et doit connaître les marchés auxquels les vins sont destinés. Avec la percée du bio, les pratiques ont également évolué avec, par exemple, lutilisation des levures indigènes. Il observe aussi lémergence dune nouvelle catégorie de viticulteurs qui souhaitent lautonomie à tous niveaux, y compris en conseil. Jean-Michel Barcelo est basé dans les Pyrénées-Orientales et exerce le métier depuis 30 ans, dont vingt en libéral. Lui aussi constate que les nologues étaient auparavant vus comme des chimistes, alors quils sont maintenant de plus en plus sur le terrain et sont consultés pour leur connaissance du marché. Dans sa région, la tendance est à la conversion au bio et au zéro résidu. Il sefforce donc de trouver des solutions pour satisfaire ses clients.
De l'oignon de Tarassac, semence paysanne
Cet ouvrage raconte la renaissance d'une variété paysanne, l'oignon de Tarassac. L'auteur, Yves Giraud, maraîcher en agriculture biologique, vit dans la Haute Vallée de l'Orb. Avec Marie, sa femme, ils sont membres du Collectif des Semeurs du Lodévois-Larzac. Tarassac est le nom du hameau qui abritait, il y a encore 50 ans, ce petit oignon doux méditerranéen. Entretenu depuis des générations par une communauté de paysans languedociens pour ses qualités gustatives et de conservation, il faisait vivre économiquement tout un territoire... En voie de disparition, cette variété a attiré l'attention d'Yves Giraud. Il s'est rendu à Tarassac, où il ne reste plus grand monde, mais où il a rencontré les trois derniers jardiniers à avoir conservé la mémoire de la graine. Yves a alors entrepris, avec Marie, duvrer pour la renaissance de l'oignon de Tarassac. C'est une véritable aventure qui a alors commencé, et qu'il raconte dans ce livre. Tout d'abord, le travail sur la plante elle-même. Yves et Marie ont écouté, exploré, expérimenté... Ils ont du même coup accumulé une somme de connaissances non seulement sur le Tarassac, mais aussi sur un ensemble de cèbes occitanes (cèbe de Lézignan, oignon du Citou, de Cassagnoles, de Trébons...). Ce livre témoigne aussi de la force de conviction qu'il a fallu pour que d'autres paysans se lancent dans l'aventure collective, du travail sur la confiance à retrouver dans la capacité à redevenir autonome dans la production des semences. Cet ouvrage est donc aussi le témoignage d'une prise de conscience et du cheminement d'un agriculteur bio vers l'auto-production des semences et un plaidoyer sur l'importance cruciale des semences paysannes pour l'agroécologie et pour notre alimentation.
Oiseaux, rongeurs... : Lutter contre les nuisibles
Cécile MARCUS, AuteurPigeons, choucas des tours, corbeaux, corneilles, mouettes, campagnols, taupes : des agriculteurs témoignent de nouvelles techniques mises en place pour limiter les dégâts des animaux sur les cultures. Au GAEC laitier Ollivier-Sparfel, un effaroucheur sonore éloigne les corbeaux et choucas des tours, avec 50 signaux différents possibles ; en alternance avec un canon à gaz. En lutte high-tech, Pilgrim Technology propose un drone imitant le faucon. Cet oiseau mécanique est déjà utilisé dans certains pays européens, et fait ses preuves autour des déchetteries, des pistes d'aéroports... Contre les taupes et les campagnols, un travail du sol superficiel à l'aide d'un déchaumeur à disque vertical semble suffisant pour faire baisser les populations, rapporte Renaud Blanchet, chargé d'études en Haute-Marne. Une autre solution, présentée par Florent Tixier, associé du GAEC du Bourgnon, dans le Puy-de-Dôme, consiste à réaliser un décompactage tous les trois ans dans les zones d'infestation raisonnable. Au delà de 200 individus par hectare, il y associe une stratégie de piégeage. Cette méthode de lutte fait aujourd'hui l'objet d'expérimentations menées par la FDGDon Puy-de-Dôme. Pour favoriser la prédation, le Ctifl de Balandran, dans le Gard, s'est penché sur l'efficacité des aménagements agroécologiques pour attirer des espèces auxiliaires (perchoirs à rapaces, nichoirs, mares...). Michel Jay, chargé du programme biodiversité à la station expérimentale, confirme leur importante fréquentation par la faune mammifère et avicole.
Un outil daide au gardiennage associant un GPS et un accéléromètre, quen disent les éleveurs ?
Pierre-Guillaume GRISOT, AuteurDans le cadre du projet CLOChèTE, 24 éleveurs pastoraux de petits ruminants, situés dans les Alpes de Haute-Provence, le Var, lAude et les Pyrénées Atlantiques, ont été enquêtés sur les utilisations possibles de capteurs embarqués (GPS et accéléromètre) sur des troupeaux pâturant dans des systèmes pastoraux. Les usages envisagés sont détaillés par ordre dimportance : localiser rapidement les animaux pour éviter la perte de temps et du stress (notamment par mauvais temps) ; repérer les animaux qui franchissent certaines limites telles que des zones cultivées, habitées ou considérées comme dangereuses ; mieux gérer le pâturage en repérant le parcours emprunté par les animaux et en déterminant leurs zones de repos et de pâturage (utile principalement pour les éleveurs qui ne gardent pas leur troupeau) ; alerter en cas de mouvements anormaux des troupeaux, notamment dans les zones de forte pression des prédateurs. Il est également rappelé que ces outils sont en cours de développement et quil reste beaucoup de questions techniques à résoudre avant denvisager une diffusion large de ces outils (interface, couverture du réseau, durée des batteries, paramétrage des alertes).
Pyrèthre naturel : Quel impact sur la faune auxiliaire ?
Frédérique ROSE, AuteurDes essais réalisés par SudVinBio, en collaboration avec le Centre de biologie pour la gestion des populations (CBGP) de l'Inra de Montpellier, visent à évaluer l'impact d'une application de pyrèthre naturel sur les arthropodes auxiliaires présents dans les vignes. Cette étude a pour objectif de répondre aux questionnements des viticulteurs et acteurs de la filière concernant cet insecticide, utilisé notamment dans les périmètres de lutte obligatoire. Deux parcelles, chez des viticulteurs bio de l'Aude et de l'Hérault, ont servi de support pour le comptage des insectes auxiliaires sur la vigne mais aussi sur les interrangs enherbés. Les prélèvements effectués dans des zones "essais" et dans des zones "témoins" non-traitées, avant le traitement et 24h après, ont été comparés. 24h après le traitement au pyrèthre, les populations d'acariens sont nettement plus faibles. Toutefois, d'après la bibliographie, celles-ci retrouveraient leur niveau d'origine en quelques jours (environ une semaine) grâce à une faible rémanence du pyrèthre. Aucun impact significatif n'a été observé sur les populations des autres arthropodes.
Réglementation des plants fruitiers : Quels changements à venir ?
Frédérique ROSE, AuteurDes modifications de la réglementation sur la commercialisation et la production des plants fruitiers sont en cours. François Warlop, du groupe de recherche en agriculture biologique (Grab d'Avignon), fait le point sur les principaux changements et sur l'avenir de l'arboriculture bio française. Désormais, les variétés vendues doivent être inscrites à un catalogue européen unique (Frumatis) avec déclaration d'un mainteneur officiel (inscription gratuite jusqu'à fin 2018). Cette dernière n'est pas obligatoire en deçà de 2 000 plants par variété, par pépiniériste et par an. Les nouvelles exigences sanitaires de la certification des plants destinés à l'export ne sont pas encore très claires. A propos de la production bio, François Warlop estime qu'à l'horizon 2035, les arboriculteurs bio devront acheter leurs plants certifiés et ne pourront plus bénéficier de la dérogation actuelle. Il préconise une organisation de la filière pour élargir le marché, aujourd'hui principalement destiné aux petits pépiniéristes. Deux pépiniéristes, Benoît Escande à Saint-Vite, dans le Lot-et-Garonne, et Sébastien Grange à Saint-Benoît, dans l'Aude, apportent leur témoignage sur la production en agriculture biologique. Alors que Benoît a cessé la certification sur son activité de pépiniériste (problèmes de gestion de l'herbe, accès au foncier, lutte contre les pucerons et maladies fongiques, et faible rentabilité), Sébastien, sur 0,6 hectare, fournit environ 4 000 scions par an. Ce dernier ne cherche pas à s'agrandir et incite même les arboriculteurs à produire leurs propres plants fruitiers bio.
Rouleau FACA "Béton" (Viticulture)
Ce rouleau FACA, adapté aux terrains faiblement pentus des vignes mécanisables, a été développé par Christophe Sabatier, viticulteur bio de lHérault. Cest son système de lest qui est à lorigine de son nom : du béton, coulé directement dans les éléments du rouleau, pour augmenter le poids de loutil. Face à la demande de reproduction, lAtelier Paysan travaille avec des viticulteurs impliqués afin de proposer une version reproductible de cet outil. Concept particulier de ce dernier : le rouleau est en réalité composé de plusieurs petits rouleaux indépendants (mais solidaires autour du même axe), ce qui permet à lensemble du rouleau de sadapter aux aspérités et au relief du terrain. Chaque petit rouleau est lesté par du béton, grâce à un coffrage intégré durant sa fabrication, permettant daugmenter dun tiers le poids de la roue, car elle ne peut compter que sur sa masse propre pour agir sur la végétation à maîtriser. Depuis sa mise en plans, cette première version de loutil a été répliquée à deux occasions lors de formations de lAtelier Paysan, en février et mars 2018, respectivement avec le Civam Bio de lHérault et Interbio Franche-Comté. Les documents suivants sont disponibles sur la page du tutoriel : les plans de l'outil et de ses réglages, des schémas annotés, des photos des prototypes en cours de construction, ainsi quun modèle 3D de loutil consultable au format PDF. Tous ces documents sont placés sous licence libre (CC by NC SA) et accessibles gratuitement.
Sensibilité variétale du pêcher à Xanthomonas arboricola pv. Pruni : Une enquête Ctifl auprès des producteurs
Blandine POLTURAT, Auteur ; Christian HILAIRE, Auteur ; Véronique BAFFERT, AuteurLa maladie des tâches bactériennes sur pêcher (Xanthomonas arboricola pv. Pruni, également appelée Xanthomonas campestris pv. dans la littérature), a causé dimportants dégâts dans les vergers de pêchers en 2017. Cela a conduit le CTIFL à mener une enquête auprès des producteurs sur la sensibilité des variétés. Cet article sarticule en deux grandes parties. La première réalise un focus sur cette maladie en traitant de la réglementation qui lentoure (introduction et dissémination interdites, plants certifiés indemnes), de son aire de répartition (apparition en France dans le Gard en 1995, puis expansion rapide aux différentes zones de production de fruits à noyau), des symptômes quelle engendre sur les feuilles (tâches chlorotiques anguleuses sur la face inférieure, nécroses, défoliation), sur les fruits (tâches, nécroses, crevasses), et sur les rameaux (apparition de chancres). Les facteurs pédoclimatiques et les pratiques culturales qui favorisent son développement sont également indiqués (feuillage humide, température entre 20 et 28 °C, sols légers à éléments grossiers, excès dazote, déficit en potassium). La seconde partie présente lenquête menée par le CTIFL. Elle présente le matériel et la méthode employée qui repose sur un questionnaire en ligne à remplir par parcelle (infectée ou non) et qui a permis dacquérir des informations sur 500 parcelles, principalement localisées dans le Gard, la Drôme, les Bouches-du-Rhône et présentant une très grande diversité de variétés. Les résultats quils ont obtenus sont ensuite exposés : les dégâts et pertes causés par cette maladie sont compris entre 0 et 60 %, les départements les plus infectés sont le Gard et les Bouches-du-Rhône, et un tableau permet de récapituler les tendances de sensibilité de 22 variétés de pêchers face à ce pathogène (le nombre de parcelles renseignées par variété est trop faible pour établir clairement la sensibilité ou non des variétés ; les résultats sont donc à relativiser et seules des tendances sont dégagées).
Travail du sol en arboriculture
Regroupement de 19 vidéos très courtes et démonstratives de plusieurs matériels de désherbage mécanique en travail interceps ou en travail sur le rang en arboriculture. Les techniques vont de l'outil à disques, lames ou dents, jusqu'à des outils animés à brosses ou encore un outil de désherbage à l'eau sous haute pression, sans oublier la tonte du couvert.
Un trio pour l'été
Benjamin PERRIN, Auteur ; L. PARES, Auteur ; Amélie LEFÈVRE, AuteurEn 2015 et 2017, dans le cadre du projet Dephy Ecophyto 4SYSLEG, la station expérimentale de l'Inra d'Alénya, dans les Pyrénées-Orientales, a mis en place un mélange d'engrais verts en rotation dans des cultures maraîchères sous abris. Le mélange testé devait, notamment, être composé de plantes : - de familles différentes des cultures de rente ; - pouvant s'implanter en été en zone méditerranéenne ; - capables de produire suffisamment de biomasse en peu de temps. Ainsi, le sorgho fourrager, le sarrasin et le pois fourrager ont été choisis, trois espèces aux propriétés complémentaires et pouvant ainsi fournir une gamme de services intéressante (inhibition de la levée des adventices, extraction du phosphore du sol, fixation de l'azote atmosphérique, production rapide de biomasse...). Les résultats de ces essais sont encourageants, avec une attention particulière à porter toutefois lors du semis, pour la gestion de l'irrigation, et au moment de la destruction. En effet, sur ce dernier point, il est important de détruire le couvert dès l'apparition des premières graines matures de sarrasin afin de limiter les repousses dans la culture suivante.
Des variétés évaluées pour la bio ; 81 variétés de pêchers testées au Grab
Maude LE CORRE, AuteurQuatre sites expérimentaux évaluent la compatibilité des nouvelles variétés de pêches et nectarines avec un mode de conduite en agriculture biologique : dans la Drôme (Sefra et Grab), et dans le Gard (Ctifl de Balandran et Sud-Expé Saint-Gilles). Les principales qualités recherchées pour ce mode de culture concernent, en premier lieu, la résistance aux principaux ravageurs (cloque, monilia), mais aussi une production régulière, une conduite facile, et de beaux fruits de bonne qualité. Les premiers résultats observés sont rapportés dans cet article. En pêche jaune, c'est Coraline® qui sort du lot, avec des rendements avoisinant les 20 t/ha et un coût de production faible (0,56 /kg commercialisé). Du côté des pêches blanches, ce sont les variétés Onyx, Surprise ou encore Bellerime qui semblent se démarquer, de même que Garcica, Magique® ou Cristal® en nectarines blanches. Enfin, parmi les nectarines jaunes, aucune des variétés évaluées n'a vraiment convaincu les expérimentateurs. Une étude menée depuis 2002 par le Grab sur le site expérimental de l'Inra de Gotheron et chez des producteurs concerne plus particulièrement la sensibilité variétale des pêchers aux bio-agresseurs.
Vignes en association
Agnès CATHALA, AuteurDans lAude, un GIEE « Vignes en association », porté par le Biocivam de lAude, sest mis en place en 2017 afin de travailler sur lenherbement des vignes et sur lassociation des vignes avec dautres plantes cultivées. Il compte aujourdhui 23 membres, quasi tous en bio, et permet un partage dexpériences riche entre ces passionnés. Le GIEE a trois axes de travail : améliorer les pratiques denherbement semé ou naturel ; tester lassociation de la vigne avec des cultures pérennes (agroforesterie) et améliorer la continuité des corridors écologiques des exploitations. Le groupe vise à améliorer lactivité biologique du sol, à augmenter la biodiversité des exploitations, à réduire lusage des produits de traitement et les phénomènes dérosion. Il cherche aussi à réduire les coûts dexploitation. Pour ces viticulteurs, lamélioration du sol ne doit cependant pas passer par une augmentation de la contrainte hydrique. Des journées de formation et déchanges sont organisées régulièrement, des commandes groupées de semences sont réalisées et un suivi de parcelles a été mis en place pour tester lenherbement. Si le principal objectif recherché est lapport de matière organique au sol, il semble que ce nest pas le bénéfice principal des couverts sur le pas de temps observé. En effet, ces derniers permettent de garder un sol humide, de décompacter le sol et de limiter lérosion. Dici 2022, le groupe souhaite mettre en place un partenariat avec la recherche pour un suivi scientifique des exploitations.
La Viti-Farm, c'est pas bête !
Xavier DELBECQUE, AuteurSur le domaine viticole Lanye-Barrac, dans l'Hérault, vaches et ânes entretiennent le vignoble. Le couple de vignerons Bernard et Mélanie Backhaus a développé ce concept de Viti-Farm lors de leur installation, souhaitant travailler en agriculture biologique et avec un terrain difficile qui se prête peu à la mécanisation. Deux vaches et un taureau Galloway, une race rustique de petite taille et sans cornes, entretiennent les inter-rangs, enherbés sur les 18 hectares du domaine. Ils sont accompagnés par deux ânes, qui prétaillent la vigne en consommant l'extrémité des sarments à la fin de l'automne, et par une jument de Camargue. Actuellement présents dans les vignes de la fin des vendanges au débourrement, les bovins pourraient peut-être y être présents même en période végétative, étant a priori peu attirés par les feuilles de vignes. A l'avenir, ce cheptel devrait se diversifier davantage avec des moutons, des poules, des canards et des cochons. Ces derniers pourraient être intéressants notamment pour travailler le sol. En plus de l'entretien des vignes, tous ces animaux fournissent une matière organique riche, le tout à moindre coût et avec un temps de travail réduit. La mixité des espèces permet de diversifier les services rendus, aussi bien en matière d'entretien qu'en matière d'apport de fumiers.
Des animaux et des vignes
Arnaud FURET, AuteurDans le Gard, lassociation de vignerons bio Grappe3 a souhaité diminuer la pression environnementale due aux passages de tracteurs dans les vignes. Le pastoralisme en plaine et en vignoble, qui se pratiquait par le passé, pourrait être une solution. Les vignerons ont lancé le projet "La vigne Bêêêle" pour permettre l'installation d'un berger, dont le troupeau de brebis Raïoles viendrait paître dans les vignes de chacun selon un planning prédéfini. Pour d'autres vignerons, la solution animale a été mise en place à l'échelle de la ferme. C'est le cas de Fabrice Pariat (74), par exemple, avec des brebis Thônes-et-Marthod, ou de Jacques Carroget, en Pays de la Loire, avec 20 moutons d'Ouessant et 20 brebis Bleu du Maine. Dans le Bugey (01), Guillaume Lavie et Aline Ziemniack ont repris 1,5 ha de vignes, tout en travaillant aussi en dehors de la viticulture. Ils ont installé des moutons, uniquement après la vendange, mais ont cherché aussi un auxiliaire de maîtrise de l'herbe à l'année... Ils ont ainsi introduit, dans une parcelle de 25 ares, dix oies et quelques poules, avec un résultat encourageant.
Les atouts de l'enherbement
Maude LE CORRE, AuteurEn arboriculture, lenherbement sur le rang présente de nombreux atouts : maîtrise des adventices, amélioration de la structure, de la fertilité du sol et de la disponibilité en eau, protection des cultures. Xavier Creté, de Sud Expé Marsillargues dans lHérault et le Gard, aborde les points clés pour un enherbement adapté : déterminer lobjectif, quelles espèces et quelle gestion. Claude-Eric Parveaud, du Grab, souligne limportante variation selon les systèmes et les pratiques. Différents essais en cours sintéressent aux potentiels des trèfles violet et blanc, de la fétuque ovine, de lachillée millefeuille, de la petite pimprenelle). Le projet Placohb a pour objectif, dici 2020, de caractériser les effets dun enherbement du rang sur la culture et son potentiel pour favoriser la biodiversité fonctionnelle. Au cours dun essai Grab-Inra de Gotheron (Drôme) conduit sur pêches, limplantation de trèfle blanc nain a permis de : - diviser par deux la quantité dazote apportée, sans perte de rendement ni de qualité ; - augmenter la porosité du sol ; - diminuer les monilioses grâce à un effet tampon du couvert sur la disponibilité en eau. Cependant, pour éviter les pertes de rendement, il convient de rester vigilant vis-à-vis des campagnols et de limpact sur les jeunes vergers.
L'avenir du kaki français passera par le bio
Béatrice BONNET, AuteurLe kaki connaît un succès croissant auprès des consommateurs français. A ce jour, ce sont essentiellement les importations d'Espagne qui permettent de répondre à cette demande, mais certains producteurs du Roussillon plantent des plaqueminiers du Japon, arbres dont sont issus ces fruits. Afin de se démarquer des fruits espagnols, et aussi de répondre à la demande de certaines sociétés et/ou coopératives locales, ils misent sur le bio. Ce fruit de diversification offre aussi une réelle opportunité aux arboriculteurs victimes de la sharka sur pêchers. Les conditions optimales de culture du kaki sont découvertes petit à petit, comme en témoignent deux producteurs bio des Pyrénées-Orientales : peu sensible aux maladies et ravageurs, la taille et l'irrigation sont les deux points clés de la culture. Par ailleurs, les rameaux très fragiles du kaki demandent une attention toute particulière face au vent.
Christian Soler : Biodynamie arboricole !
VEGETABLE, AuteurArboriculteur dans le Roussillon, Christian Soler concilie un engagement très fort dans l'organisation collective de sa profession et un engagement technique toujours plus exigeant. Sa conversion à la bio, en 1999, fait à l'époque figure d'exception. Dans la coopérative qu'il préside (Teranéo), il a su ne pas être clivant entre bio et conventionnel, et c'est en partie grâce à cette position qu'il va sans doute contribuer aux conversions de plusieurs agriculteurs adhérents. Il décide de s'intéresser à la biodynamie lorsqu'il pense toucher les limites de certaines pratiques comme le recours important au cuivre et ses conséquences sur le sol. Ses rendements sont deux à trois fois moins élevés qu'en conventionnel, mais la bonne valorisation des produits en bio compense de façon tout à fait satisfaisante. Aujourd'hui, Christian Soler est président de Fruits et légumes d'Occitanie.
Civam Empreinte : Pastoralisme et collectif en Languedoc
Agnès CATHALA, AuteurDans l'Aude et dans l'Hérault, 11 éleveurs (bovins, ovins, caprins) se retrouvent régulièrement au sein du Civam Empreinte. Leur point commun : la pratique du pastoralisme. Ainsi, 85 à 100 % de la ration de leurs troupeaux sont issus de la ressource pastorale locale (zones sèches de garrigue ou moyenne montagne plus froide et humide). Pour ces éleveurs, ce mode d'élevage particulier possède des atouts économiques, par exemple par l'utilisation de milieux semi-naturels, qui ne sont ni labourés ni semés, ou encore le faible recours aux intrants extérieurs. Ces élevages atteignent ainsi un bon niveau d'autonomie. Le pastoralisme est aussi une pratique bénéfique pour le territoire : les animaux entretiennent des paysages qui avaient tendance à se refermer suite à un relatif abandon de l'activité agricole, et y favorisent la biodiversité. En contrepartie, les 11 éleveurs sont confrontés à une conduite d'élevage complexe, pour laquelle il est difficile de trouver des références. Ils doivent aussi faire face à certains préjugés de la part d'autres agriculteurs et de la société civile. Dans ce contexte particulier, le groupe représente un véritable atout et un outil d'accompagnement majeur. Dans le cadre du projet Casdar Cap Vert (2014-2017), le Civam Empreinte a été étudié afin de mieux comprendre les nouvelles formes de coopération qui se tissent entre agriculteurs.
Comment pâturer des milieux naturels toute l'année ?
Le CIVAM Empreinte, association créée il y a plus de 10 ans et reconnue depuis 2015 comme GIEE, a publié cette vidéo, compilation de témoignages d'agriculteurs. Ces derniers font partie du CIVAM Empreinte et témoignent sur leurs systèmes d'élevage bovins ou ovins. Tous sont en système extensif et se retrouvent autour de la question : Comment pâturer des milieux naturels toute l'année ? Les rencontres organisées par le CIVAM permettent un partage du savoir de chacun, des démonstrations, et surtout beaucoup d'échanges. D'après les témoignages, le pâturage toute l'année permet l'autonomie alimentaire et une réduction des intrants et, plus globalement, des charges. La valorisation des produits est également améliorée et beaucoup de ces éleveurs commercialisent en vente directe.
Couvrez ces vignes
Clara DE NADAILLAC, AuteurDeux fournisseurs expérimentent des équipements très différents de couverture des vignes. Patrick Delmarre, de Mo.Del, présente une bâche en plastique transparent imperméable isolant la vigne de leau, afin de lutter contre le mildiou. Des prototypes sont en cours dessais, avec le CTIFL et lIFV, sous forme de « viti-tunnels » escamotables et motorisés. Pierre Guerrier, chez SunR, sintéresse à un autre concept, « lagrivoltaïsme dynamique » : des panneaux photovoltaïques sont installés au-dessus des vignes, prodiguant de lombre, dans le but de limiter lévapotranspiration et daméliorer lhomogénéité des grappes. Avec laide de différents instituts de recherche, ils développent un algorithme de pilotage pour optimiser le rendement des cultures sous ombrage intermittent et la production dénergie. Pour le moment, de telles installations ne sont pas autorisées en zone dappellation, en coteaux, etc, mais les deux firmes comptent présenter un dossier à lINAO.
Dossier : Transformer à la ferme : Les recettes de la valeur ajoutée
Cécile MARCUS, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, AuteurLa transformation à la ferme permet aux producteurs bio de valoriser leur production tout en répondant aux attentes des consommateurs. Ce dossier présente, tout dabord, les évolutions de la transformation à la ferme, avec lintervention de Françoise Morizot-Braud, du Centre détude et de ressources sur la diversification, et une interview de Béatrice Guiho, conseillère à la Frab Nouvelle-Aquitaine. Ensuite, il propose la découverte de deux projets de transformation réussis, adhérents du réseau Invitation à la ferme. Celui dAdrien Lechartier, Olivier et Alexis Trublet, deux fermes installées à Saint-Senier-sous-Avranches, dans la Manche, qui transforment dans un atelier commun leur lait en yaourts bio, et celui de Luc Geffrault et Didier Hervé, installés à Guipry-Messac, en Ille-et-Vilaine, qui transforment leur lait en fromages bio. Les témoignages de deux autres agriculteurs transformateurs en bio permettent de comprendre leur démarche : Sylvie Teyssier, dans le Haut-Languedoc, réalise des confitures avec les fruits de son verger ; Denis Lhuillery, céréalier en Eure-et-Loir, a commencé à convertir son exploitation pour écouler sa production dhuile de chanvre. Enfin, sont présentés les projets de Benoît Cassan, paysan boulanger bio en Occitanie, et de lEarl Atuour des plantes, producteurs et transformateurs de PAM en bio sous mention Nature et Progrès, en Nouvelle-Aquitaine. Un encart présente latelier collectif de Brioude (Haute-Loire) "Paysans bio dAuvergne".
Energies renouvelables : Associer les productions d'agneaux et d'électricité
Damien HARDY, AuteurL'utilisation d'énergies renouvelables, et notamment de l'énergie solaire, est amenée à se développer en France. Dans ce contexte, les agriculteurs peuvent être porteurs de projet. La société Helioprod, par exemple, souhaite développer des projets de parcs solaires sur des parcelles où des moutons pourraient également être élevés. Placés à un mètre du sol, des panneaux photovoltaïques produiraient de l'électricité, et donc un complément de revenu pour l'éleveur, tout en permettant la pousse de l'herbe et son pâturage par des ovins. Jean-Pierre Château, éleveur bio dans les Pyrénées-Orientales, fait pâturer ses brebis de mai à octobre sous des panneaux. Il témoigne dans cet article. Un accompagnement technique peut être nécessaire pour mener ces parcelles en 100 % pâturage.
L'Esperluette : des vins naturels en toute liberté
Pascaline PAVARD, AuteurJean-Claude Beirieu cultive la vigne au Domaine de l'Esperluette, à Limoux, dans l'Aude, depuis une quarantaine d'années. Il a découvert l'agriculture biologique alors qu'il avait déjà commencé un cursus de formation en génie civil et construction mécanique. Parti poursuivre ses études supérieures sur Toulouse, il a rejoint un noyau de consommateurs, puis participé à la création de l'Association toulousaine de l'écologie, qui fera naître le premier groupement d'achat de la ville. Il a alors décidé de se réorienter pour entreprendre un travail en lien avec la terre. Après un temps passé à cultiver du blé, il a eu envie de se lancer dans la production de "Blanquette", un vin local pétillant, totalement naturel, selon une méthode ancestrale. C'est en 1979 qu'il commence à planter de la vigne, avec l'aide de quelques viticulteurs partageant sa vision de l'agriculture. Il s'installe progressivement, sans emprunter, et avance à tâtons grâce aux conseils de sa famille et aux coups de main de ses compagnons. Il rencontre Anne, ingénieure industrielle en chimie de formation, qui travaille à l'époque dans un bureau d'études lié à l'environnement, et qui le rejoindra plus tard sur le Domaine. Jean-Claude explique sa passion et son goût pour créer un produit de A à Z. Préférant rester libre de faire un vin naturel, il n'a pas l'appellation d'origine "Blanquette de Limoux". Président de Nature & Progrès de 1997 à 2000, il poursuit son investissement dans la COMAC (Commission Mixte dAgrément et de Contrôle) de l'Aude, car il considère que cela contribue au maintien des liens d'entraide entre producteurs.
L'éveil de la permaculture : Et si la révolution s'inspirait de la nature ?
La permaculture propose des solutions écologiquement soutenables, économiquement viables et socialement équitables. Pour l'auteur, elle peut être mise en uvre partout. Aujourdhui, des hommes et des femmes se rencontrent et expérimentent cette alternative qui fait ses preuves. La ferme en permaculture de Jessie et Andy Darlington (11) est présentée. Andy Darlington raconte les débuts de l'installation du couple dans l'Aude et la transformation progressive de la ferme. Aujourd'hui, ils s'investissent pour diffuser la permaculture, entre autres en proposant des formations. Au-delà d'un mode de culture, la permaculture dessine aussi un autre rapport à la nature, d'autres façons de concevoir les lieux de vie et la vie en société.
Figue : La mouche devient la bête noire
Béatrice BONNET, AuteurEn Roussillon, la mouche noire du figuier (Silba adipata) fait peu à peu son apparition dans les vergers, notamment ceux conduits en agriculture biologique. En pondant dans les figues encore vertes, cette mouche entraîne des pertes de production allant de 20 à 80 %. La structure Teraneo, le Civam Bio 66 et les sociétés AB7 Innovation et Open Nature ont lancé un travail collaboratif visant à mieux connaître ce ravageur et à développer un réseau de piégeage. Ainsi, deux types de pièges et treize attractifs alimentaires ont été testés. Ces derniers sont dissous dans deux types de solutions : à base de levure de bière ou de phosphate diammonique. Cette dernière, qui semble plus efficace, n'est pas autorisée en agriculture biologique, mais elle fait l'objet d'une demande de dérogation pour l'année 2018. En parallèle, des mesures prophylactiques, telles que la suppression des fruits touchés, sont recommandées.
La fréquentation d'aménagements agroécologiques révélée par piègeage photographique
Michel JAY, Auteur ; Jean-Michel RICARD, AuteurAfin dévaluer le bien-fondé de certains aménagements agroécologiques conseillés en vergers, des pièges photographiques sont déployés depuis 2014 sur le centre Ctifl de Balandran, dans le Gard. Ils surveillent nuit et jour certaines infrastructures par sessions successives de plusieurs mois : perchoirs à rapaces, mare, barrière anti-campagnols, nichoirs Sur les perchoirs, 23 espèces doiseaux ont été photographiées, dont 9 de rapaces. La mare a attiré 26 espèces doiseaux (dont 7 de rapaces) et 6 de mammifères. La surveillance dune barrière anti-campagnols a révélé la présence régulière du Renard roux (V. vulpes). Les résultats obtenus montrent lintérêt daménagements simples et peu coûteux sur une exploitation. Les pièges photographiques utilisés sont efficaces. Ils ont permis de recenser 45 espèces doiseaux sur les 63 présentes sur le centre Ctifl de Balandran.
Fruits et légumes : Uni-Vert, première coopérative certifiée bio et équitable
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurPrésente au salon Medfel, la coopérative Uni-Vert, spécialisée en fruits et légumes, est certifiée bio et équitable selon le référentiel ESR (Équitable, solidaire et responsable). Cette coopérative, créée en 1991 à St-Gilles, dans le Gard, est une pionnière de la bio. Pour cette structure, lobjectif est de privilégier lhumain, avec un développement raisonné et des contrats commerciaux stables sur le long terme, permettant de garantir une répartition des ressources à tous les niveaux. La coopérative privilégie les circuits courts et diversifiés, pour la sécurité et la réduction des intermédiaires. Même si elle est aussi présente sur Rungis, elle livre parallèlement directement des plateformes ou des magasins en direct, partout en France et notamment en région parisienne. Uni-Vert cherche à avoir un impact positif sur lemploi (emploi de salariés locaux et sur lannée chez les producteurs et au sein de la coopérative) et sur lenvironnement (filière locale, panneaux photovoltaïques, etc.). La coopérative est aussi impliquée dans la coopération agricole, au Sénégal, où elle mène un projet agroécologique.
GRAB : Bilan des principaux essais en maraîchage en 2016
Chloé GASPARI, Auteur ; Jérôme LAMBION, Auteur ; Catherine MAZOLLIER, Auteur ; ET AL., AuteurEn 2016, comme depuis plusieurs années, le GRAB (Groupe de Recherche en AB) a conduit différents essais en maraîchage, en partenariat avec dautres structures de recherche-expérimentation, des chambres dagriculture et des groupements dagriculteurs bio. Les principaux résultats de la campagne sont présentés dans cet article. Ces essais ont été mis en place sur la station expérimentale du GRAB mais aussi chez des maraîchers des régions Provence-Alpes-Côte dAzur et Languedoc-Roussillon. Ils sont répartis selon cinq grandes thématiques : I) la fertilité et lentretien des sols, avec des essais sur les couverts végétaux utilisés en paillage de surface avec travail du sol réduit et sur les engrais verts dété à base de légumineuses sous abri ; II) la gestion des bioagresseurs, avec des travaux sur les nématodes à galles ou encore les ravageurs aériens ; III) l'environnement et la biodiversité fonctionnelle, thématique qui concernait, entre autres, les punaises prédatrices contre les acariens et les bandes fleuries de vivaces ou dannuelles pour favoriser les ennemis naturels des pucerons, y compris en contexte agro-forestier ; IV) le matériel végétal adapté à lAB, avec des essais variétaux en espèces de diversification (fenouil, chou rave, mini blette, clayton de Cuba), et en espèces de poivron, patate douce, chou pointu, radis, salades, poireau, fenouil dautomne ; V) la valorisation de la biodiversité de pays et des semences paysannes, avec une participation à lanimation du réseau EDULIS (Ensemble Diversifions et Utilisons Librement les Semences) et une évaluation participative de variétés reproductibles. Les comptes rendus complets de ces essais sont accessibles sur le site du GRAB. Un zoom présente brièvement différents projets consacrés à la problématique des nématodes dans lesquels le GRAB est ou a été impliqué.
Journée nationale biodiversité et aménagements agroécologiques en arboriculture : Favoriser l'intégration de la biodiversité dans les exploitations
Jean-Michel RICARD, AuteurLa journée "Biodiversité et aménagements agroécologiques en arboriculture", organisée par le CTIFL et l'IFPC (Institut Français des Producteurs Cidricoles), s'est déroulée le 18 mai 2017, à Balandran, dans le Gard. L'évènement s'articulait autour de la présentation de résultats de recherche, la diffusion d'informations, des échanges entre participants. Les différentes interventions ont porté sur les services écosystémiques et la régulation naturelle des bioagresseurs, en insistant sur l'intérêt d'une approche globale multi-services des effets de la biodiversité. Différents travaux de recherche ont été présentés, comme l'utilisation d'auxiliaires contre le puceron cendré et le carpocapse sur pommier. Quatre ateliers techniques étaient organisés et des stands commerciaux présents.
Nouvelles filières : Valoriser pour diversifier
Mélissa DUMAS, Auteur ; Maud ROBLIN, AuteurLes agriculteurs souhaitant développer des systèmes économes et autonomes se tournent souvent vers la diversification de leurs cultures. Dans cet article, trois exemples de diversification, accompagnés de développement de filières locales spécifiques, sont présentés. Tous les trois ont bénéficié de l'appui de Civam (Centres dInitiatives pour Valoriser lAgriculture et le Milieu rural). Dans le Gard, un groupe d'agriculteurs (dont certains en AB) a construit une filière chanvre pour l'éco-construction. Il a la maîtrise de la production, de la matière première à la commercialisation, en passant par la transformation. En Champagne, c'est le développement d'une filière Plantes aromatiques et médicinales biologiques qui est actuellement à l'étude. Enfin, dans les Landes, les marges négatives obtenues avec le maïs hybride d'une part, et la demande d'un restaurateur pour du maïs estampillé Landes d'autre part, ont décidé un groupe d'agriculteurs à remettre en culture des variétés locales de maïs population. Ils sont accompagnés dans leur démarche par le Civam Alpad, AgroBio Périgord, l'Inra de Montpellier et l'association les Ailes Bénessoises.
Numéro spécial fermes : 139 fermes Terre de liens : Quel bilan après 10 ans dacquisition ?
Sophie BALTUS, Auteur ; Philippe CACCIABUE, Auteur ; Sylvain COSSON, Auteur ; ET AL., AuteurTerre de liens a commencé les acquisitions de fermes en 2007. Ce numéro spécial est consacré à cet anniversaire. Dans un premier temps, lhistorique de lassociation est retracé, de lacquisition de fermes « bio » et « paysannes » à la mise en place de critères de durabilité supplémentaire. Ensuite, des témoignages de fermes Terre de liens sont présentés : préserver une ferme du démantèlement et accompagner une transition (témoignages dH. Coutard, éleveur, et de M. Lepage, paysan à la retraite, tous deux en Mayenne) ; pérenniser une ferme en difficulté (F. Bono, arboriculteur dans les Bouches-du-Rhône) ; Accéder à une proposition de donation/legs (M-N. Gémonet, donatrice, dans la Drôme) ; Lutter contre lartificialisation (E. Geoffray, conseiller Safer, et M. Thérond, directrice du service Agriculture périurbaine, dans les Bouches-du-Rhône) ; Favoriser linstallation (M. Besnier, éleveur en Mayenne) ; Conforter lexistant (F. Surnon, éleveur en Isère) ; Préserver la ressource en eau (Anne-Marie Piolet, bénévole-administratrice à TDL Normandie) ; Maintenir une activité agricole face à la pression immobilière (Gilles Cicero, paysan-boulanger en Savoie) ; Pérenniser la propriété collective (W. Wijnen, gérant du GFA de Portecluse, Ariège) ; Préserver la biodiversité (Frédéric Signoret, président de la LPO de Vendée) ; Reconquérir des terres agricoles en friches (I. Schot, bénévole à TDL Normandie) ; Dynamiser lapprovisionnement local (J. Pochoy, maraîcher dans le Lot) ; Lutter contre la déprise rurale (A-P. Thuillier, fermière et adjointe à lurbanisme et à lhabitat en Lozère).
L'oïdium ne soufre pas la poudre
Isabelle MONTIGAUD, AuteurEn viticulture, le soufre poudre est utilisé pour lutter contre loïdium, notamment au moment de la floraison. En bio, il peut venir en complément ou en remplacement de traitements au soufre mouillable. Cet article indique les intérêts de ce traitement et les objectifs attendus, en comparaison avec le soufre mouillable dont lintérêt reste important. Un encart présente la pratique de Patrick et Julien Leclerq, viticulteurs en conventionnel dans lAude, qui utilisent le soufre poudre pour réduire leur utilisation dautres fongicides (non utilisables en bio). Un second encart apporte des précisions sur lutilisation de soufre poudre sublimé ou trituré.
Les plants maraîchers bio de Nimaplants : Un process exigeant
Anna DUPLEX, Auteur ; Anne-Marie DUCASSE-COURNAC, AuteurLa production de plants maraîchers bio pour les professionnels demande une grande technicité. Près de Nîmes, Nimaplants sest lancée dans le plant maraîcher bio depuis 2004 (production mixte : bio et conventionnelle). La demande en bio augmente sans cesse et, aujourdhui, la moitié des débouchés est en bio et cela tend à prendre le dessus. En bio, lentreprise vend à trois catégories de clients : les producteurs tournés vers les circuits longs dont lexportation, les producteurs travaillant pour des distributeurs comme Biocoop, Biocash et, enfin, ceux ayant des cultures très diversifiées pour la vente directe. Lachat de plants apporte à ces agriculteurs précocité, qualité et homogénéité des productions, ainsi que des volumes adaptés à leurs besoins. La demande en plants greffés bio augmente fortement car cela permet des gains de productivité, de vigueur et de résistance aux maladies. Lan dernier, Nimaplants a investi dans une ligne de semis complète entièrement automatisée, passant du terreau en vrac aux mottes semées. La traçabilité est assurée et des contrôles effectués. Les semis passent en salle de germination, puis en serres et, enfin, sous tunnel froid ou à lextérieur pour une acclimatation. Au niveau sanitaire, les phytophages sont le principal problème. Lentreprise utilise la lutte biologique, réalise des lâchers dauxiliaires et garde un écosystème favorable aux auxiliaires. Elle a même développé un « programme délevage de pucerons » et propose à ses clients des plants de graminées avec pucerons et auxiliaires.
Précision, conservation et bio : Trois stratégies qui se rencontrent
Valérie NOËL, AuteurLa revue Réussir Grandes Cultures a réuni, pour cet article, trois agriculteurs afin de les amener à expliquer leurs stratégies. David Vincent cultive 220 ha en agriculture de précision dans l'Aude, Philippe Houdan 375 ha en agriculture de conservation en Côte-d'Or, et François Mellon 125 ha en agriculture biologique dans l'Oise. Ensemble, ils ont abordé six thématiques sur lesquelles, globalement, leurs avis convergent : - tous ont conscience de l'importance d'expérimenter sur la ferme pour pouvoir innover et avancer ; - l'échange entre pairs est aussi pour eux une source importante d'apprentissages ; - ils recherchent tous les trois autonomie et pouvoir de décision à l'échelle de leur exploitation ; - si seul l'un d'entre eux a franchi le pas de l'agriculture biologique, les deux autres s'interrogent sur une éventuelle conversion, inquiets cependant de devoir revenir au labour ou d'être soumis à trop de contraintes réglementaires ; - la maîtrise de leurs coûts de production passe, notamment, par une réduction a minima des interventions sur les cultures ; - côté commercialisation, le développement de circuits courts ou de la vente directe, pour aller davantage vers le consommateur, fait aussi consensus.
Sanders, aliments pour animaux : "Avoir une couverture bio nationale"
Gilles HARDY, AuteurLe 4 avril 2017, Sanders inaugurait une nouvelle usine dédiée à lalimentation biologique des animaux délevage, dans les Ardennes, à Rethel. A cette occasion, Sophie Thouenon, directrice des marchés biologiques, explique la stratégie du groupe : caractéristiques de la filière, apport du bio au groupe, débouchés, place de la poule pondeuse, enjeux de la filière, origine des matières premières, difficultés rencontrées, etc. Lobjectif majeur du groupe est datteindre une couverture nationale en approvisionnement bio pour lalimentation animale.
Les systèmes alimentaires durables territorialisés : Cinq retours d'expérience
Alice RICHARD, Auteur ; Florence SCARSI, Auteur ; Julien FOSSE, Auteur | LA DÉFENSE CEDEX (SERVICE DE L'ÉCONOMIE, DE L'ÉVALUATION ET DE L'INTÉGRATION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, Bureau des Territoires - Tour Séquoïa, 92 055, FRANCE) : MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT, DE L'ÉNERGIE ET DE LA MER - COMMISSARIAT GÉNÉRAL AU DÉVELOPPEMENT DURABLE | 2017Lalimentation et lagriculture sont créatrices de paysages, de services, de richesses et demplois. Elles peuvent représenter un levier parmi dautres pour valoriser un territoire. Du côté du consommateur, la tendance est à lalimentation durable et aux produits locaux, issus dune agriculture respectueuse de lenvironnement. Ce document, rapport du ministère de lEnvironnement, identifie et décrit des systèmes alimentaires durables et territorialisés qui ont participé au développement de pratiques agricoles durables. Les cinq initiatives étudiées ont contribué à la transition agro-écologique des systèmes de production ou au maintien de systèmes de production extensifs, à une alimentation plus saine et à la vente en circuits courts. Ce sont : À Rennes, le programme Eau en saveurs ; Dans le Gard, la filière pain bio local Raspaillou ; À Lyon, le grand parc Miribel Jonage et le développement de micro-filières agricoles durables ; Dans le Nord, la valorisation de prés-vergers dans le parc naturel régional de lAvesnois ; En Loire-Atlantique, la viande de Brière et la valorisation des zones de marais. L'étude de ces initiatives a permis délaborer des recommandations à destination des collectivités, à la fois sur la gouvernance, les actions mises en uvre et les bénéfices environnementaux, mais aussi sur les freins rencontrés et les leviers. La multiplication de ces initiatives dites « de niche » répondant à des enjeux locaux peut participer à lévolution du système agricole actuel. Elles entraînent des coûts de transaction, encore difficiles à évaluer, qui pourraient cependant faire obstacle à leur généralisation.
Vers un non travail du sol
Guy DUBON, AuteurLa journée portes ouvertes du centre Ctifl de Balandran, dans le Gard, fut l'occasion de montrer le développement de moyens de lutte bio et la prise en compte de l'agronomie en cultures légumières. Marie Torres, ingénieure en charge du programme melon, y a présenté un essai d'implantation de culture de melon avec un travail du sol simplifié au maximum. L'essai consiste en l'installation d'un engrais vert (ici vesce velue et blé), en automne, sur une butte, qui est détruit au printemps par couchage au rouleau Faca ou par broyage, puis qui est suivi d'une occultation par film plastique. Ainsi, le sol n'est pas travaillé durant cinq à six mois avant la plantation. Cette démarche est motivée, d'une part, par l'obligation de couverture maximale du sol en hiver dans les zones vulnérables Nitrates et, d'autre part, par la lutte contre la fusariose. Un essai identique sur courgette a été mené, avec un mélange de vesce d'hiver et d'orge en engrais vert. Les conclusions partielles de l'essai sur melon sont présentées et pointent les problèmes de faisabilité rencontrés (blé difficile à coucher par roulage), ainsi que les phases-clés à maîtriser (mise en place du paillage, installation de l'irrigation).
Viticulture bio Aude : "Parfois, ce sont les fous qui ont raison"
Béatrice BONNET, AuteurLouis Fabre, vigneron bio à Luc-sur-Orbieu (11), produit aujourd'hui environ 16 000 hl de vin bio. Il a commencé il y a 30 ans, en reprenant le domaine familial du Château de Luc, dont il a converti en bio, dès la première année, 10 ha sur les 300 ha que comptait le domaine. Son objectif : rompre avec les pratiques d'une production de vins de masse et un modèle dirigé par la chimie. Pragmatisme et persévérance ont guidé ses actions et sa recherche, année après année, de solutions adaptées pour développer un vin du Languedoc de qualité. Les critiques de certains professionnels autour de lui l'ont atteint, mais ne l'ont pas découragé. Aujourd'hui, ses 40 salariés sont fiers de leur mission et de l'action bénéfique de leur travail sur l'environnement. Grâce à sa ténacité et à la confiance de ses clients, Louis Fabre a réussi à mettre en valeur les atouts du terroir languedocien et à remettre sur la table un grand vin identitaire, et bio...
Vivre et accompagner la transition agroécologique en collectif : Eléments danalyse, expériences et outils issus du projet CAP VERT
De 2014 à début 2017, le projet CAP VERT sest fixé deux objectifs : comprendre les nouvelles formes de coopération entre agriculteurs au service de la transition agroécologique et produire des ressources pour accompagner leur émergence et leur développement. Le travail a reposé sur une démarche partenariale de recherche-action, pilotée par la FNCuma, en partenariat avec le Réseau Civam, Trame, Gaec & Sociétés, le Gabnor, lInra (UMR Innovation), lESA d'Angers et lInstitut de Florac (Montpellier Supagro). Cinq collectifs dagriculteurs et leurs accompagnateurs, issus des différents réseaux partenaires, ont été étroitement associés à cette collaboration. Ce document reprend les principaux enseignements du projet, autour de trois entrées caractéristiques des groupes en transition : - Lhétérogénéité des exploitations, stratégies, visions et cheminements des membres dun groupe ; - La multi-appartenance des agriculteurs membres dun collectif, qui sappuient sur une multitude de groupes et de réseaux pour avancer dans la transition agroécologique ; - Le temps long nécessaire à une transition, qui peut entrer en tension avec les progrès attendus par les agriculteurs, les accompagnants et la société, ainsi qu'avec les résultats attendus par les financeurs. Ces trois entrées sont en interaction constante et génèrent des tensions. Lobjectif de cette publication est de permettre de mieux les repérer, de comprendre comment elles interagissent au sein des groupes, comment elles les impactent et comment elles peuvent devenir des ressources pour laction, plutôt que dêtre vécues comme des freins.
Ateliers de transformation : Economiser l'énergie
TRAVAUX ET INNOVATIONS, AuteurL'agriculture est un secteur fortement consommateur d'énergie, que ce soit pour les cultures, mais aussi pour les ateliers annexes, comme les ateliers de transformation à la ferme par exemple. En 2013, la Fédération régionale des Civam du Languedoc-Roussillon, en partenariat avec l'Ademe, a réalisé une étude sur les consommations énergétiques d'ateliers de transformation d'exploitations de moyenne montagne méditerranéenne. L'objectif était notamment de proposer des pistes d'économies d'énergie. Le cas de la ferme des Gascous, dans l'Aude, illustre cet article. La production laitière des chèvres permet la transformation à la ferme de 1,9 tonnes de fromages (tommes, pélardons, fromages lactiques). Cet atelier de transformation est le principal consommateur d'électricité sur la ferme, qui présente des consommations représentant environ six fois celles d'une exploitation caprine livrant son lait en laiterie. Toutefois, grâce à l'installation de panneaux photovoltaïques pour l'atelier et pour la production d'eau chaude sanitaire, l'exploitation est autonome en électricité. Par ailleurs, la fromagerie a été éco-construite.
Autonomie alimentaire : Des friches viticoles à l'atelier de découpe
Elise COMERFORD-POUDEVIGNE, AuteurCinq éleveurs de bovins des montagnes sèches des Corbières minervoises (Aude), 4 en bio et un en projet de conversion, se sont lancés dans un projet commun, démarré il y a trois ans : trouver des parcelles ou des friches viticoles pour faire paître leurs troupeaux. Grâce à l'accompagnement du BioCivam de l'Aude et la FDCuma de l'Aude, ils ont pu entrer en relation avec les mairies et les propriétaires de terres et obtenir des propositions intéressantes. Pour Jackye Sicart, coordinatrice de la FDCuma, "c'est vraiment le territoire qui se met au service de ce projet". Le groupe d'éleveurs réfléchit maintenant à la possiblité de créer une CUMA.
Biocoop : plus de 400 magasins... et 30 bougies !
Nelly PEGEAULT, AuteurC'est en 1986, à l'issue d'un rassemblement de coopératives bio initié par la Coop Aquarius d'Annecy, qu'est née la Fédération Biocoop. Son but : "promouvoir l'agriculture biologique et l'idéal coopératif". Trente ans plus tard, le réseau compte 400 magasins autour d'une charte commune. A Anduze (30), trois jeunes ont monté une Biocoop. Leur projet dépasse en exigences l'esprit coopérateur des fondateurs. La SCOP des "Biocoopains" expérimente l'absence de hiérarchie dans l'entreprise, et s'enthousiasme pour les constructions sociales collectives et participatives. Ils soutiennent des projets aux répercussions très concrètes, comme le projet "la vigne bêêêle", qui favorise l'installation de bergers transhumants dans les vignes bio, ou encore un projet de camion bio itinérant...
Désherbage thermique : Efficace sur des productions spécifiques
Frédérique ROSE, AuteurEn maraîchage, le désherbage thermique peut être utilisé, mais est surtout adapté à certains types de cultures (carotte, fenouil...). Dans cet article, certains maraîchers ayant choisi d'appliquer cette méthode pour ses atouts gain de temps de travail par rapport au désherbage manuel, moindre compaction du sol par rapport au désherbage mécanique, etc. témoignent. C'est le cas d'Alain Régnault, dans l'Allier, qui a autoconstruit son outil de désherbage thermique, ou encore de Philippe Bihan, dans le Finistère, qui l'utilise pour la réalisation de faux-semis. Agriculteurs et conseillers insistent sur la bonne maîtrise technique nécessaire pour une efficacité optimale du désherbage thermique.
Développer le bio et préserver l'eau : un collectif de viticulteurs du Gard se mobilise
Dans le Gard, autour de Vergèze, les vignes cultivées par la SCA de la voie dHéraclès longent la voie antique « via Domitia ». Elles côtoient les forages de la société source Perrier, propriétaire de 980 hectares. Préserver leau des nitrates et herbicides, activer les plans dactions de préservation des zones de captage deau potable, résister à la pression foncière et développer la viticulture biologique, les enjeux sont multiples sur ce territoire. Pourquoi créer un groupement dintérêt économique et environnemental (GIEE) ? Pour répondre à toutes ces problématiques et dégager des compromis.
Développer un réseau d'estives sentinelles dans les Pyrénées méditerranéennes : Méthodologie du volet pastoral
Maëva ANTHEME, AuteurAu cur des Pyrénées méditerranéennes, sur les départements des Pyrénées-Orientales et de l'Aude, le projet Estives sentinelles vise à « mener une réflexion sur les pistes et les marges d'adaptation des exploitations et des estives face aux changements qui les impactent (climatiques, politiques publiques, concurrence avec la faune sauvage...) ». Pour ce faire, différents protocoles de suivi ont été construits. Ils concernent les pratiques pastorales, les performances zootechniques, les ressources, et une tournée de fin d'estive. Explications dans cet article.
Dossier : Les champignons sortent du bois
Véronique BARGAIN, Auteur ; Guy DUBON, Auteur ; Alain KERBIRIOU, Auteur ; ET AL., AuteurCertains champignons sont cultivés depuis des millénaires. Leur valeur gustative et leur intérêt culinaire attirent de plus en plus de consommateurs. Dans ce dossier, 5 champignons sont présentés sous langle des contraintes de production, des acteurs de la filière, du marché et de ses perspectives de développement : - Une production rationalisée : Champignon de Paris (la société bretonne Légulice veut développer la production et la consommation de champignons. Elle a rationalisé la production pour offrir un champignon de qualité, produit sans pesticides, et pour le valoriser au mieux) ; - En voie de développement : Shii-také (la culture du Shii-také ou Lentin est maîtrisée en France depuis de nombreuses années, notamment en Bretagne. Elle attend lintérêt des consommateurs qui semble progressivement émerger) ; - Une diversification de niche : Pleurote (en complément du Lentin, le Caté (station expérimentale bretonne) expérimente la production dautres espèces de champignons, comme les pleurotes, aussi réalisée sur les substrats pasteurisés pour développer une gamme despèces fongiques et étoffer loffre existante) ; - La morille pousse sous tunnel ; - La clé est dans le sol : Truffe (à linitiative de lassociation des trufficulteurs de lAude (ATA), une démonstration de matériels de travail du sol a réuni pas moins dune cinquantaine de trufficulteurs languedociens à Les Cassès dans lAude.)
Le dossier : Sécuriser lalimentation du troupeau face aux aléas du climat
Maxime VIAL, Auteur ; Xavier CHAREYRE, Auteur ; Stéphane MALROUX, Auteur ; ET AL., AuteurDes aléas climatiques de plus en plus marqués et fréquents sont une réalité pour les éleveurs, notamment dans le Massif Central. En effet, sur la période 1959-2009, la température moyenne annuelle sur le Massif Central a augmenté de 1.3 °C, avec une hausse plus marquée au printemps et en été. Si les précipitations ne montrent pas de grands changements, il existe de plus fortes variabilités climatiques inter et intra-annuelles. Globalement, il est constatée une augmentation de lévaporation et un assèchement marqué des sols, impactants pour lagriculteur. Face à cela, les éleveurs peuvent sadapter, soit à court terme (ex : achat de fourrages), soit en faisant évoluer leurs systèmes de façon plus durable (ex : mise en place dun système fourrager intégrant des surfaces pastorales ou de milieux semi-naturels). Ils peuvent mobiliser des leviers de compensation (ex : approvisionnement contractualisé de fourrages), ou danticipation (mise en place de cultures fourragères, pérennes et résistantes). Cet article illustre, à travers divers témoignages, les leviers dadaptation possibles.
Enherbement peu concurrentiel : La piloselle rentre dans le rang
Alex SICILIANO, AuteurUne dizaine de parcelles d'essais ont été suivies dans le Sud-Est de la France pour étudier l'enherbement peu concurrentiel des vignes. Au terme de ce programme, il apparaît qu'il vaut mieux miser sur le travail du sol pour entretenir le rang en région méditerranéenne quand c'est possible. Mais, pour des parcelles en pente et bien valorisées, l'enherbement localisé sur le rang avec une espèce comme la piloselle peut être une alternative intéressante. En effet, cette plante concilie implantation rapide et faible concurrence avec la vigne. Elle a également une bonne pérennité et protège de l'érosion. Néanmoins, son installation est délicate et, sur les sols ayant de faibles réserves hydriques, il faut rester prudent car il peut y avoir un peu de concurrence hydrique.
Fertilisation organique liquide : Quel intérêt pour les cultures longues ?
Frédérique ROSE, AuteurEn maraîchage biologique, la fertilisation consiste essentiellement en un apport total avant la plantation. Pour les cultures longues, comme les tomates ou les aubergines, cet apport unique peut entraîner des teneurs en azote dans le sol relativement faibles en fin de culture. Plusieurs stations expérimentales se sont alors interrogées sur l'intérêt d'apports de fertilisants organiques liquides en cours de culture, et ont mis en place des essais. Si l'utilisation de tels engrais est techniquement possible, des gains sur la culture n'ont pas pu être montrés, ni en termes de rendement, ni en termes de nitrates présents dans le sol. Du côté de la réglementation, si l'utilisation de fertilisation organique liquide en cours de culture n'est pas interdite, les principes de la bio préconisent plutôt des pratiques en faveur de la fertilité et de l'activité biologique du sol.
Fertilisation organique : Quelle influence sur le rendement et l'azote assimilable ?
Frédérique ROSE, AuteurEn viticulture, ce qui peut rendre difficile la conversion en bio, ce sont les faibles vigueurs de la vigne, les baisses de rendement et les carences azotées des moûts. S'il faut tout d'abord s'assurer du bon fonctionnement du sol, des apports de fertilisants organiques sont aussi envisageables. Les Chambres d'agriculture des Pyrénées-Orientales et des Pays-de-la-Loire ont mené, ou mènent encore, des essais comparatifs sur plusieurs produits : marc composté enrichi en lies, assemblage de fumiers, farine de plumes, tourteau de ricin, guano de poisson, compost de fumier de bovins, engrais du commerce, et engrais verts. Dans les deux régions, les résultats, à ce jour, n'ont montré que très peu de différences entre les modalités testées.
Focus expérimentations salades dans le réseau FNAB : Les essais variétaux salades du réseau Grand Ouest
LETTRE FILIÈRES FNAB - LÉGUMES, AuteurLégume-feuille des 4 saisons, la salade reste un produit incontournable pour les maraîchers. La commission Légumes Grand-Ouest FNAB accompagne les maraîchers bio dans leur choix de variétés, en testant les nouvelles variétés de salades mises sur le marché, et en valorisant les résultats d'essais par la publication d'un guide annuel. Cet article présente un exemple de conduite d'un essai "variétés sous abri à l'automne", en Bretagne, avec son protocole et quelques résultats obtenus en 2015. D'autres essais variétaux salades sont réalisés par le Civam Bio 66 depuis 20 ans sur la station expérimentale Biophyto.
Guide pastoral caprin : Valoriser des prés embroussaillés, des landes et des bois avec des chèvres laitières
Nourrir des chèvres en production laitière sur des parcours largement embroussaillés et boisés est une pratique largement répandue en région méditerranéenne. Les éleveurs tirent profit, tout au long de l'année, des prés embroussaillés, des friches, des landes et des sous-bois en leur associant prairies et distribution à l'auge afin de satisfaire tous les besoins des chèvres. Ce guide s'appuie sur des références techniques patiemment récoltées dans des élevages très divers. Il s'adresse aux éleveurs caprins de toutes les régions de France désireux d'élargir leur domaine de pâturage, aux techniciens d'élevage, mais aussi aux animateurs des territoires et à tous les publics curieux de pratiques d'élevage de qualité.
Hors-série n° 18 : Renouer avec la Terre
Laurent DREYFUS, Auteur ; Ehrenfried PFEIFFER, Auteur ; Jean-Michel FLORIN, Auteur ; ET AL., AuteurCe hors-série de Biodynamis porte sur le thème "Renouer avec la Terre" : - Parcs et jardins, beauté et utilité ; - Que pouvons-nous apprendre du jardin ? ; - Maraîchage, traction âne-imale et accueil nature ; - L'entraide Berruyère : la biodynamie en insertion ; - Atelier paysage, maraîchage au foyer de vie de Ruzière dans l'Allier ; - Une retraite biodynamique dans les Deux-Sèvres ; - Gérard Augé, la biodiversité au quotidien ; - Sélectionner les plantes médicinales : Le réseau Hortus Officinarum ; - Des fermes en ville aux Pays-Bas ; - Vert urbain-jardins d'amour ; - Le domaine agricole comme jardin ; - Le jardin des abeilles ; - Le jardin du savoir être ; - Jardiner l'âme ; - Jardins ou parking ? ; - Jardiner pour transformer la vie à Bâle ; - Le jardin lieu de résistance à l'étalement urbain.
Jardin aux 1001 fleurs : l'été en pente raide
Brigitte LAPOUGE-DEJEAN, AuteurMaria-Grazia et Bruno Cancelli ont eu un coup de cur en 2005 pour une ruine romantique, dans un vallon sauvage du Gard. Ce qui deviendra plus tard un vrai jardin n'est, pour l'heure, que pentes argileuses sur 5 000 m2. Un énorme travail les attend. Ils débroussaillent, examinent les sols, recréent des mini terrasses à partir des anciens murets... Novice en matière de jardinage, Maria-Grazia procède empiriquement, se documente, échange avec des pépiniéristes... Petit à petit, les talus prennent forme. Les systèmes racinaires profonds ancrent buddleias, forsythias, rosiers... Le récit de cette expérience permet de rappeler les principes et les étapes pour créer un jardin en pente.