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COTES D'ARMOR |
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2 installations, des vaches et des glaces à Lanvellec !
Morgane COULOMBEL, AuteurÀ la sortie de lécole, Adeline Auffret et Tudual Salliou savaient quils voulaient devenir agriculteurs, mais ils ne savaient pas encore dans quelle production. Après sêtre penchés sur lélevage de lapins en plein air, ils se sont tournés vers lélevage laitier et ont commencé par être salariés agricoles. Dans leur secteur (en Bretagne), beaucoup de fermes vendaient des produits laitiers, mais aucune ne vendait des glaces. Ces jeunes porteurs de projet voyaient également dautres avantages à ce produit : ils appréciaient notamment la souplesse de fabrication et de stockage permise par la congélation des glaces. Ils ont participé, en 2017, à une formation « De lidée au projet », puis, en 2018, à un stage avec la CIAP (Coopérative dInstallation en Agriculture Paysanne). Après de nombreuses visites de fermes, ils ont trouvé, en 2019, une ferme à labandon depuis 2 ans, à Lanvellec. Ils ont acheté le corps de ferme, les bâtiments, les deux maisons en ruines et 4 ha. Ils ont commencé par traire à la main en mars 2020, puis dans une salle de traite en septembre 2020 et ont vendu leurs premières glaces en mars 2021. Leur ferme repose sur un système herbager conduit en agriculture biologique. Leurs 20 vaches laitières pâturent sur 35 ha. Ces jeunes agriculteurs élèvent lensemble de leurs animaux : les veaux mâles sont engraissés et vendus en caissettes, tandis que les femelles sont gardées pour le renouvellement. Sur les 37 000 L de lait produits, 20 000 L sont vendus à Biolait, 6 000 L sont réservés aux veaux et 11 000 L sont transformés en glaces.
Une biodynamie insulaire
Soazig CORNU, AuteurDepuis 1982, au GAEC de Kervilon, François Le Tron gère, en bio, l'unique production maraîchère locale, avec cueillette d'algues et transformation, de l'île de Bréhat (dont il est originaire), située au large des Côtes-d'Armor. Les légumes et les produits transformés sont vendus, pour moitié, au petit marché en libre service à la ferme, toute l'année. L'autre moitié est vendue au marché du village, pendant les vacances scolaires. La population de l'île s'élève à 400 habitants en hiver et peut atteindre jusqu'à 6 000 habitants en pleine saison touristique. L'espace étant très limité et les terres étant sollicitées par une exploitation intensive depuis trente-cinq ans, des problèmes, comme la présence de nématodes, sont apparus. Des solutions ont été mises en uvre, afin de favoriser la vie des sols (implantation d'engrais verts) et de lutter contre les ravageurs (implantation de sorgho - une plante-piège contre les nématodes ; implantation d'un mélange moutarde/phacélie/lin pour limiter les dégâts des parasites ; protection au démarrage des cultures pour limiter la consommation des légumes par les lapins). Pour faire face à l'humidité ambiante, les maraîchers ont observé que les pratiques biodynamiques permettaient de limiter les maladies cryptogamiques et de se passer des produits cupriques, notamment sur les pommes de terre. Après le départ à la retraite (printemps 2023) de François Le Tron, trois associées (Vony, Marion et Émilie), dont deux non-natives de l'île, déjà en place sur l'exploitation et bien intégrées à la vie sociale sur l'île, assureront sa suite.
Dossier : Légumes pour l'industrie : Diversifier en maîtrisant les risques
Marion COISNE, AuteurCe dossier fait le point sur les légumes industrie biologiques (destinés à la surgélation ou à la mise en conserve) : état du marché, principales régions productrices, principaux légumes cultivés, problématiques techniques, témoignages de producteurs Le désherbage est la problématique principale, avec des risques liés à des plantes toxiques comme le datura ou la morelle, ce qui nécessite parfois des passages manuels, notamment en carottes, épinards et betteraves. Jean-Paul Hignet, ainsi que Stéphane et Nathalie Urvoy, producteurs de petits pois industrie en Bretagne, font un retour sur leurs itinéraires techniques et sur les problèmes rencontrés, notamment les aléas climatiques et sanitaires. De même, Thomas Raoul, dans la Somme, témoigne sur la production dépinards, culture intéressante, mais très technique et risquée, pour laquelle « on na pas le droit à lerreur ». Une nouvelle usine de surgélation, ayant démarré son activité au printemps 2022 dans les Hauts-de-France, traite des volumes bio et cherche de nouveaux producteurs. Si les haricots et les pois sont plutôt porteurs, lépinard reste compliqué à produire. Enfin, avec lévolution du climat, lirrigation est de plus en plus de mise pour ces cultures. Par ailleurs, il est important de noter que la production de légumes industrie est en recul dans le Sud-Ouest à cause de problèmes techniques, liés notamment au changement climatique (mildiou sur la tomate, plantes toxiques, températures trop fortes pour les petits pois ). Stéphane Besnier, installé dans le Lot-et-Garonne, apporte son témoignage sur les tomates industrie.
Dossier : Prêts à tout ! Ombrières, arrosage, stockage de l'eau...
Véronique BUTHOD, Auteur ; Joseph CHAUFFREY, Auteur ; Josselin RIVOIRE, Auteur ; ET AL., AuteurDans ce dossier, les lecteur·rices et les rédacteur·rices des Quatre Saisons du Jardin Bio partagent leurs conseils d'aménagements et de choix d'équipements pour aider le jardin à résister à la chaleur (ombrières, systèmes d'arrosage et de stockage de l'eau...), mais aussi parfois au vent et à la pluie, ainsi que les bons gestes à réaliser en cas de gelées tardives. Au sommaire : - Tous à l'abri ! ; - Microporeux vs goutte-à-goutte ; - Arroser sans pression ; - Comment stocker l'eau ? ; - Attention aux gelées ! ; - Quelle épaisseur de paillage ?
Événementiel et sensibilisation : Opération séduction : Les GAB à la rencontre du grand public
Julien BASTIDE, AuteurDepuis 2022, les évènements organisés par les quatre GAB bretons ayant pour objectif de convaincre le grand public de la plus-value de la consommation biologique et locale ont trouvé un nouveau souffle, avec des formats festifs et ludiques. Si la fidélisation des consommateurs bio est un enjeu important, c'est aux consommateurs non convaincus des bienfaits de la bio, ceux qui n'achètent pas ou peu de produits biologiques et locaux que sont destinées ces initiatives. Cet article présente différents types de manifestations organisées par le réseau GAB-FRAB breton et ses partenaires. Ces opérations (circuits de randonnées avec pauses gourmandes, stands pédagogiques, campagnes de communication, fermes ouvertes, défis foyers, concours de cuisine, ateliers jardinage...), qui mobilisent de nombreux acteurs locaux, permettent de rapprocher les consommateurs des producteurs et des points de vente ; certaines pourraient être mutualisées à l'échelle de la région.
Herbarius : D'hier et d'aujourd'hui
Aino ADRIAENS, AuteurDepuis vingt ans, à Planguenoual (22), Florence Goulley exploite un jardin "médiéval" de trois hectares. Le domaine d'Herbarius, ouvert au public, est un jardin où poussent près de 1 000 espèces de plantes médicinales et aromatiques, mais aussi de nombreux légumes et fruitiers originaux. Il se compose de 18 jardins à thèse, cultivés selon les principes de la permaculture. Anciennement enseignante en écologie, Florence Goulley propose aussi d'autres actions autour du partage et de la transmission (cours et ateliers pédagogiques).
Heureux qui communique
Amandine LEDREUX, AuteurDans les Côtes d'Armor, à Montstéru, Yann Chéritel a repris la ferme laitière familiale en 2016. Très vite, il prend conscience que le système en place ne lui convient pas et entame une conversion à l'agriculture biologique. La ferme est certifiée AB depuis 2019. Yann s'oriente également vers un système plus herbager, accompagné par le CEDAPA, et met en place la transformation à la ferme : la moitié des 220 000 litres de lait produits sont ainsi transformés en yaourts et commercialisés localement dans différents réseaux (GMS, épiceries locales, restauration collective, vente directe). Le reste du lait est vendu à Biolait. Autre fer de lance de Yann : la communication. Présent sur différents réseaux sociaux, sur lesquels il partage le quotidien de sa ferme, l'éleveur est convaincu que, pour vendre sa production, il faut savoir se faire connaître.
Loïc Guines, président de lAgence Bio : "Il faut se mobiliser tous azimuts" ; Les Culturales : Crise de la bio : quels atouts pour la surmonter ? ; Productions légumières : Une nécessité : optimiser les ventes ; Prince de Bretagne : "Soutenir les nouveaux bio"
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, AuteurFace au contexte de crise que traverse aujourdhui la bio, pour Loïc Guines, président de lAgence BIO, « il faut se mobiliser tous azimuts ». En effet, différents leviers sont mobilisables, mais il faut agir maintenant, face aux grandes difficultés des producteurs et des filières. Ainsi, il est nécessaire de dynamiser fortement la consommation, notamment par plus de communication, la campagne BioRéflexe en cours devant être renforcée et relayée au niveau régional. Il faut aussi un soutien plus affirmé de lÉtat, dautant plus si on veut atteindre lobjectif, à lhorizon 2030, de 21 % de SAU en bio. La loi Egalim est aussi un levier et tout doit être fait pour atteindre les objectifs fixés. Les exportations peuvent aussi offrir des débouchés et ainsi limiter les déclassements de produits bio en conventionnel. Le constat est partagé par nombre dacteurs interviewés ici : la bio présente des atouts à mettre en valeur pour surmonter cette crise, comme ses externalités positives. Sil faut renforcer la communication et, notamment, éduquer les enfants, le cahier des charges doit aussi évoluer pour prendre en compte de nouvelles attentes des consommateurs : bien-être animal, certes, mais aussi équité. Chacun a son rôle à jouer, comme, par exemple, pour les légumes en GMS, promouvoir lorigine France malgré le contexte inflationniste et la baisse de consommation. Il faut aussi optimiser loffre pour assurer une vraie reprise du marché et sappuyer sur certains constats : en grande distribution, les îlots bio bien identifiés sont un plus pour les ventes et le drive reste bien placé pour les produits issus de lAB. A noter que les hausses de prix observées sont plus marquées en conventionnel, ce qui peut être aussi un autre argument en faveur de la bio.
Retour du Sival : Douar Den a la patate !
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLa coopérative Douar Den était présente au Sival 2023 - salon du végétal spécialisé. Née en 2006 dans les Côtes dArmor, cette Scic (société coopérative dintérêt collectif) est spécialisée dans les pommes de terre bio. Elle associe des producteurs et deux expéditeurs (Poder et Pronatura), pour produire à la fois des plants et des pommes de terre (primeur, consommation et industrie). Depuis dix ans, elle sest lancée dans un programme de sélection, en partenariat avec Bretagne Plants, puisquà lépoque, il nexistait pas de variétés de pommes de terre adaptées à une conduite en agriculture biologique. Fabris Trehorel, gérant-associé de Douar Den, rappelle quil est rare que de petites entreprises accèdent à lobtention, car la démarche est longue et coûteuse. En bio, il faut des variétés adaptées à ce mode de production, avec par exemple un port étalé (afin de couvrir le sol et de limiter le désherbage mécanique), tolérantes aux maladies (mildiou, nématode, virus ) et qui se conservent malgré un stockage sans antigerminatif. La résistance au stress hydrique et aux coups de chaleur devient également un critère important. Ce travail de sélection « par les paysans et pour tous les paysans » dure, pour chaque nouvelle variété, environ sept à huit ans. Quatre variétés issues de ce processus de sélection sont déjà inscrites : Maïwen en 2015, suivie de Passion, puis de Naturea et de Byzance. Cette dernière a reçu un Sival dargent au concours Innovations 2023. Deux autres variétés sont en cours dinscription : Truffette et Wahou.
Sols : Déchets coquilliers, une valorisation possible ?
Sarah CHOUPAULT, AuteurEn agriculture, les amendements calcaires sont nécessaires pour corriger l'acidification naturelle des sols. Dans les Côtes d'Armor, le GAB22 s'est intéressé à une potentielle nouvelle ressource : les coquilles Saint-Jacques concassées. Celles-ci pourraient représenter une alternative intéressante au calcaire de carrière et au trez (issu de l'extraction de sables coquilliers au large des côtes), dont les processus d'extraction sont énergivores et écologiquement discutables. Un processus de concassage, visant à obtenir un produit d'une granulométrie de 0 à 6 mm, a été mis au point. Les expérimentations, réalisées sur cinq fermes-pilotes, ont permis de définir une dose d'épandage optimale de 8 tonnes de produit brut par hectare, pour une efficacité du produit de 5 à 7 ans. Ces essais sont, toutefois, à poursuivre pour mieux connaître l'évolution du produit et de son efficacité dans les sols, pour affiner la précision de l'épandage et évaluer son coût de production ainsi que son prix pour les producteurs. Par ailleurs, il faudra aussi étudier de façon plus approfondie la disponibilité de cette ressource.
L'agriculture biologique s'engage pour le climat : Tour de France des pratiques innovantes pour l'adaptation des paysan·nes bio : Tome 3
Christophe COTTEREAU, Auteur ; Sylvie CORPART, Auteur ; Johanna MANTEAU, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022Après deux recueils de témoignages d'agriculteurs et d'agricultrices biologiques orientés vers l'atténuation du changement climatique, la FNAB met à l'honneur, dans cette troisième édition, des hommes et des femmes qui s'adaptent aux conséquences du changement climatique. Ce recueil, réalisé dans le cadre du projet FNAB Climat&Eau, avec le soutien financier du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires, vise à fournir, aux agriculteurs bio, les clés pour adapter leur système au changement climatique. 10 pratiques pour s'adapter au climat sont présentées, à travers 10 témoignages d'hommes et de femmes installés en AB : les agriculteurs trouveront, pour chacune d'elles, des éléments cartographiques et climatique, des chiffres-clés, des explications précises du système et de la pratique évoquée, des jauges pour évaluer l'autonomie et la vulnérabilité, des éléments d'évaluation de chaque pratique. Les témoignages concernent des élevages (ovins, bovins, polyculture-élevage...), de la viticulture, d'autres productions végétales (céréales, maraîchage...).
Alimentation des porcs bio : Matières premières et protéines en questions ; Alimentation des porcs bio - Témoignages
Frédéric RIPOCHE, AuteurEntre flambée des prix et difficultés dapprovisionnement, notamment en apports protéïques, comment sadaptent les éleveurs de porcs bio, dans ce contexte, dautant plus sous pression que le marché du porc bio est en baisse (- 3 % entre 2020 et 2021, selon l'Agence BIO) ? A travers les témoignages de Pascal Petit, responsable technique du groupement Bio Direct, et déleveurs naisseurs plein-air ou naisseurs-engraisseurs en bâtiments, ces articles montrent un panel de solutions et dapproches mises en uvre. Point-clé : la maîtrise des coûts de production, avec la recherche dun niveau dautonomie dau moins 50 %, ou encore loptimisation de lalimentation via le rationnement et la chasse au gaspillage. Il est aussi important de travailler sur les performances délevage : réduire le nombre de porcelets à la naissance, mais avoir des nouveau-nés plus gros ; avoir des lots homogènes danimaux ; ne pas aller chercher les derniers kilos, trop coûteux à produire Autant déléments qui réduisent la consommation daliments. Sécuriser les approvisionnements, en privilégiant le local, est aussi un point important. Mais, le contexte amène à chercher des alternatives ou/et à retravailler les formulations des aliments pour sadapter. Ainsi, par exemple, Bio Direct travaille sur lutilisation de la levure de bière, incorporée jusquà 5 % dans ses formulations. Yannick Raud du GAEC Le Lambert, éleveur naisseur-engraisseur en Vendée, a recours à lachat de bouchons de luzerne, tout en optimisant son outil de fabrication daliments à la ferme pour des rations plus précises valorisant le maïs en grain humide. Gildas Alleno, éleveur naisseur-engraisseur dans les Côtes d'Armor, préfère avoir moins de porcelets, mais des sevrés plus homogènes et de qualité. Marie Scherrier, éleveuse en plein-air, travaille à réduire la part daliments achetés en intégrant le pâturage ou en développant un projet de fabrication daliments à la ferme avec l'achat de matériel doccasion.
Une année de pâturage dans le Trégor
Cindy SCHRADER, AuteurÉric Le Parc, éleveur laitier dans les Côtes d'Armor, a repris la ferme familiale en 1998 (système conventionnel). Il l'a convertie en agriculture biologique en 2019. La ferme se situe sur un secteur très propice à la pousse de lherbe, qui occupe la grande majorité de la SAU (54 ha sur les 56 ha que compte la ferme). Tout au long de lannée 2022, cet éleveur explique, dans « Lécho du Cédapa », comment il gère le pâturage et son troupeau. Dans ce dernier article de la série, Éric fait le bilan de la saison de pâturage 2022. À l'automne, l'objectif est de bien faire pâturer les parcelles afin d'assurer la repousse au printemps suivant, quitte à pénaliser légèrement la production laitière. Une gestion plus rigoureuse des récoltes a aussi permis à l'éleveur d'assurer suffisamment de stocks fourragers pour passer l'hiver sereinement, et ce, malgré une année 2022 relativement difficile sur le plan climatique.
Une année de pâturage dans le Trégor
Cindy SCHRADER, AuteurÉric Le Parc, éleveur laitier dans les Côtes d'Armor, a repris la ferme familiale en 1998, même si ce n'était pas sa vocation première. A l'époque, ses envies d'indépendance et d'autonomie pour la ferme sont vite réprimées par un contexte agricole qui s'y prêtait peu, jusqu'à la crise laitière de 2009. C'est alors que la rencontre avec des éleveurs conduisant des systèmes plus herbagers et plus autonomes lui a ouvert de nouveaux horizons. Depuis, Éric a arrêté les céréales au profit de l'herbe (53 de ses 56 ha sont en herbe), il s'est formé aux médecines vétérinaires alternatives, et a converti sa ferme à l'agriculture biologique en 2019. Malgré ses craintes initiales, ses résultats économiques se sont améliorés.
Une année de pâturage dans le Trégor
Cindy SCHRADER, AuteurÉric Le Parc, éleveur laitier dans les Côtes d'Armor, a repris la ferme familiale en 1998 (système conventionnel). Peu après la crise laitière de 2009, il rencontre des éleveurs dont les fermes reposent sur des systèmes plus herbagers et plus autonomes. Depuis, Éric a arrêté les céréales au profit de l'herbe (cette dernière occupe 53 ha sur sa SAU totale de 56 ha). Il a converti sa ferme à l'agriculture biologique en 2019. Tout au long de lannée 2022, il explique, dans « Lécho du Cédapa », comment il gère le pâturage et son troupeau. Dans cet article, écrit au début du printemps, l'éleveur détaille comment sest déroulé le déprimage de ses parcelles. Il revient aussi sur sa manière délever ses génisses pour le renouvellement de son cheptel : à la naissance, il administre aux veaux du kéfir ou du vinaigre de cidre jusquà ce quils soient bien vifs ; parallèlement, les veaux sont allaités par leur mère durant trois semaines ; puis, ils sont allaités par des vaches nourrices jusquà lâge de 7-8 mois (une vache nourrice pour deux ou trois veaux), tout dabord dans des cases séparées, puis dans des paddocks.
Une année de pâturage dans le Trégor
Cindy SCHRADER, AuteurÉric Le Parc, éleveur laitier dans les Côtes d'Armor, a repris la ferme familiale en 1998 (système conventionnel). Il a converti la ferme en agriculture biologique en 2019. La ferme se situe sur un secteur très propice à la pousse de lherbe. Cette dernière occupe la grande majorité de la SAU (53 ha sur les 56 ha que compte la ferme). Tout au long de lannée 2022, cet éleveur explique, dans « Lécho du Cédapa », comment il gère le pâturage et son troupeau. Dans cet article, écrit à la fin du mois de mai 2022, il détaille comment il a géré la pleine pousse de lherbe. Avec la faible pluviométrie et les températures clémentes, le pic de pousse de lherbe a été atteint avec 15 jours davance, à la fin du mois davril. Pour faire face au manque de pluie, Éric Le Parc, qui pratique le pâturage tournant, a préféré sécuriser son système fourrager en augmentant le temps de retour à la parcelle. Afin de gérer lépiaison et de limiter les refus, cet éleveur a également mis en place la fauche-broute (il fauche à une hauteur de 7 cm et laisse l'herbe sur place, avant de mettre ses vaches sur la parcelle). Il garde aussi de lherbe sur pied pour la faire manger plus tard (plutôt que de la faucher et de la récolter), même si lherbe perd en qualité. Une dizaine dhectares avaient néanmoins déjà été récoltés en foin et en enrubannage, début mai.
Une année de pâturage dans le Trégor
Cindy SCHRADER, AuteurÉric Le Parc, éleveur laitier dans les Côtes d'Armor, a repris la ferme familiale en 1998 (système conventionnel). Il a converti la ferme en agriculture biologique en 2019. Lexploitation se situe sur un secteur très propice à la pousse de lherbe. Cette dernière occupe la grande majorité de la SAU (53 ha sur les 56 que compte la ferme). Tout au long de lannée 2022, cet éleveur explique, dans « Lécho du Cédapa », comment il conduit son troupeau et le pâturage tournant. Dans cet article, il détaille comment il a géré la période estivale (juin à août). Les 135 mm de pluie au début de lété lui ont permis de faire du stock sur pied et dêtre à peu près serein pour alimenter son troupeau jusquen septembre. Il a profité de cette opportunité pour planifier 15 jours de vacances début août. Il a anticipé son départ dès le mois de juin, en construisant son planning de pâturage pour que les déplacements des vaches soient simples et proches des bâtiments lors de son absence. Grâce au bouche-à-oreille, il a trouvé un jeune remplaçant de 18 ans. Outre le fait de bien le rémunérer pour linciter à sinvestir dans son job dété, Éric Le Parc a également rédigé des fiches avec des consignes et il la accompagné durant deux demi-journées pour lui expliquer comment fonctionnait lexploitation. Au final, le remplacement sest tellement bien passé quÉric Le Parc a pris trois semaines de vacances. Par ailleurs, comme il na pas plu durant le reste de lété, les vaches ont eu accès à du foin à partir de début août pour ne pas accélérer le tour de pâturage.
L'autonomie règne en maître à Kerdanio
Guillaume ROBIN, Auteur ; Eurydice WICHELER, AuteurAprès une première installation qui ne lui correspondait pas, Guillaume Robin, aujourd'hui éleveur de 58 vaches laitières bio, s'est réinstallé à Mûr-de-Bretagne (22) en 2013. Il travaille seul, avec un objectif d'autonomie décisionnelle, financière, alimentaire/fourragère... tout en respectant l'environnement. Il a adopté un système de double période de vêlage, la première servant au renouvellement du cheptel, la seconde servant à la production de croisés valorisés en viande. Une fois la gestion du pâturage bien maîtrisée, Guillaume a enclenché la conversion de l'exploitation vers l'AB en 2018. L'évolution de ses résultats économiques et de sa charge de travail, suite à la conversion, est indiquée. Avec l'association « Terres et Bocages », il a planté plusieurs kilomètres de haies qui favorisent la biodiversité et servent également de brise-vents. Les échanges, notamment lors de chantiers collectifs ou avec son épouse, sont très importants pour Guillaume, puisqu'ils lui permettent, en tant que seul décisionnaire, de progresser à partir des conseils de son entourage professionnel, associatif et familial.
Brocoli industrie : Ne pas se laisser compter fleurette
Georges MAILLARD, AuteurCet article est consacré à la culture du brocoli bio en Bretagne. Il indique comment l'intégrer dans la rotation des cultures et le type de sol à privilégier pour son implantation, et explique comment lutter, de manière préventive et curative, contre les principaux ennemis du brocoli : la hernie du chou, la mouche du chou, les limaces et les chenilles défoliatrices. En Bretagne, les deux principaux débouchés, pour les brocolis, sont, dans la filière moyenne-courte, la vente en légumes frais et, dans les circuit longs, la vente en légumes industrie visant à être transformés en fleurettes congelées. Les caractéristiques pour ces deux débouchés sont indiquées dans un tableau. Benjamin Thouenon, polyculteur bio à Plouha (22) depuis 2019, cultive des brocolis sur 45 de ses 120 ha de SAU. Dans cet article, il partage ses techniques de culture (choix des parcelles, plantation, désherbage mécanique, récolte).
CIAP : Un bon cadre pour les personnes hors champs
Alexandra LANNUZEL, AuteurDans chaque département de Bretagne, des Coopératives d'Installation en Agriculture Paysanne (CIAP) accompagnent des candidats à l'installation agricole, plus particulièrement des personnes non issues du milieu agricole. Ces structures proposent trois dispositifs permettant de faciliter l'installation et la transmission d'exploitations : - la formation Paysan Créatif ; - les espaces-test agricoles ; - le portage salarial. Cet article fait le focus sur la formation Paysan Créatif, au travers du témoignage de Sébastien Gueguen, paysan référent dans les Côtes d'Armor, et de celui de Martin Sentenero, ancien stagiaire de la formation, qui s'est installé, en 2022, en pépinière bio d'arbres et d'arbustes fruitiers avec un atelier ovins viande à Guenguat (29).
Des débuts en bio en demi-teinte
Nicolas ROVERCH, Auteur ; Christine ROVERCH, Auteur ; Eurydice WICHELER, AuteurNicolas et Christine Roverch se sont installés, en 2008, dans les Côtes d'Armor, créant ainsi l'EARL de Gliz ar Hant. En 2022, ils y élèvent 65 vaches laitières croisées, dont les 300 000 litres de lait sont collectés par Biolait. Si, dès son installation, le couple s'est orienté vers un système herbager et autonome, accompagné par le CEDAPA, franchir le pas de l'agriculture biologique leur a demandé plus de temps et a nécessité de lever certains freins humains, notamment la crainte de ne pas réussir à désherber les quelques parcelles de maïs restantes. Ce fut chose faite en 2020 (début de conversion en 2018). Malheureusement, la conjoncture défavorable aux filières biologiques a quelque peu terni le tableau : malgré la satisfaction de ne plus utiliser de pesticides, l'amélioration des résultats économiques repose essentiellement sur la baisse des charges et le prix du lait n'est pas au rendez-vous.
Dossier : Les méteils
Anaïs KERNALEGUEN, AuteurLes méteils grains fournissent aux élevages un aliment concentré équilibré. Lassociation culturale de graminées et de légumineuses offre, par ailleurs, de belles complémentarités : les graminées jouent un rôle de tuteur pour limiter la verse (triticale, seigle), apportent un potentiel productif (avoine, seigle), ont un pouvoir couvrant qui limite le développement des adventices (avoine) et fournissent de lénergie (triticale, blé). Les légumineuses apportent des protéines et permettent aux graminées de bénéficier de lazote atmosphérique quelles fixent dans leurs nodosités. Pour récolter un méteil grain, il est nécessaire que les hauteurs de paille et les périodes de maturité des différentes espèces soient équivalentes. Cest pour cette raison que les mélanges binaires (deux espèces) sont privilégiés (ils sont plus faciles à gérer). Un tableau récapitule les intérêts et les limites des principales espèces utilisées dans ces associations : triticale, avoine, orge, blé, féverole, pois fourrager et pois protéagineux. Cet article comporte le retour dexpérience de Jean-Pierre Guernion, éleveur bio de vaches laitières dans les Côtes dArmor. Il détaille les trois méteils grains mis en place sur sa ferme (composition, place dans la rotation des cultures, valorisation et production des semences) : un méteil dhiver blé-féverole destiné à la vente, un méteil dhiver orge-blé-pois-féverole auto-consommé et un méteil de printemps orge-pois protéagineux auto-consommé.
Dossier : Les méteils 2 : "les méteils fourragers"
Anaïs KERNALEGUEN, AuteurLes méteils, mélanges de céréales et de légumineuses, peuvent être semés au printemps ou à l'automne et récoltés en grains ou en ensilage. Dans ce deuxième article (qui fait suite à un premier paru dans le n° 162 de lÉcho du Cedapa), l'option fourragère est présentée et illustrée par les témoignages de deux éleveurs de bovins lait biologiques installés dans les Côtes d'Armor : l'EARL Lissillour et Jean-Luc Onen. Ces cultures sont particulièrement intéressantes pour constituer des stocks fourragers et ainsi mieux faire face aux aléas climatiques. Selon la composition du mélange, les méteils peuvent apporter plus ou moins de protéines dans la ration. Aussi, une récolte précoce (stade feuillu à l'épiaison des céréales) favorisera la qualité du fourrage et une récolte plus tardive (stade laiteux-pâteux de la céréale) avantagera la quantité récoltée. Les deux éleveurs bretons implantent des prairies sous couvert de méteils, dont les rendements moyens atteignent 4 tMS/ha pour le premier et 4,5 tMS/ha pour le second.
Dossier : Trieurs de grains : Obtenir un grain propre et calibré
Pascal BORDEAU, Auteur ; Anaëlle MACQUET, AuteurTraditionnellement utilisés pour préparer les semences fermières, les trieurs de grains se font peu à peu une place de plus en plus importante dans le parc matériel des agriculteurs. Pour les agriculteurs bio, la qualité du tri des grains est d'autant plus cruciale car elle doit permettre d'obtenir une semence qui, bien que plus "sale" à la récolte, doit in fine être exempte de graines d'adventices. D'autres usages apparaissent. Le développement des cultures associées (céréales-protéagineux notamment) nécessite des trieurs pour séparer les différents grains après la récolte, si le débouché visé l'impose. Aussi, le matériel disponible se perfectionne selon différentes technologies, plus ou moins précises et, de fait, plus ou moins onéreuses. Les achats groupés en Cuma sont une solution pour mutualiser le matériel, mais celui-ci doit pouvoir répondre à la diversité des demandes des adhérents. Plusieurs témoignages sont proposés dans ce dossier.
Évoluer vers un système plus herbager, les bases
Cindy SCHRADER, AuteurL'herbe pâturée est le fourrage le moins coûteux à produire en élevage. Toutefois, valoriser au mieux cette ressource tout en assurant la pérennité des prairies ne s'improvise pas. Dans ce dossier, l'équipe du Cedapa apporte de nombreux conseils sur la gestion du pâturage pour aller vers des élevages laitiers plus herbagers. Il convient, dans un premier temps, de définir la surface accessible, pour les laitières, aux abords des bâtiments d'élevage puis, dans un second temps, de définir un calendrier de pâturage en fonction de la pousse de l'herbe. Dans les Côtes d'Armor, il est préconisé de prévoir une surface de base (accessible) de 30 ares par vache pour du 100 % pâturage au printemps, surface qui sera découpée en paddocks permettant aux vaches de ne pas rester plus de trois jours sur une même zone. Des indicateurs, visuels ou de type herbomètre, peuvent aider l'éleveur.
"Fils d'agriculteur dans les Landes, la Bretagne m'a tendu les bras"
Sylvain HAURAT, AuteurDans cet article, Sylvain Haurat, éleveur laitier en agriculture biologique dans les Côtes d'Armor, retrace son parcours, de la ferme familiale dans les Landes à la reprise d'une ferme bio en Bretagne, en passant par des études d'ingénieur qui lui ont permis de revoir sa vision de l'agriculture biologique et de s'orienter vers ce mode de production. L'EARL de Belle Herbe, ferme de 47 ha à 100 % en prairies permanentes, permet l'élevage de 25 vaches laitières montbéliardes et croisées, dont les veaux mâles sont vendus en direct. En 2021, un boulanger a installé son fournil sur la ferme et la compagne de Sylvain s'installera à court terme avec un atelier maraîchage.
La géobiologie appliquée en élevage
Estelle RENAULT, AuteurDans les Côtes-d'Armor, un groupe d'éleveurs porcins s'est formé aux concepts de la géobiologie, avec une application pratique chez l'un d'eux, Mickaël Aveline. Dans cet entretien, ce dernier explique en quoi cette formation a été bénéfique et quels sont les principaux concepts à appliquer sur une exploitation d'élevage, notamment en amont de la construction d'un bâtiment. L'objectif est notamment de bien positionner les prises de terre pour minimiser la présence de courants vagabonds dans l'élevage. La géobiologie vise à identifier les éléments de l'environnement qui peuvent avoir une influence sur la santé et le bien-être des animaux - mais aussi des humains -, comme des failles géologiques, des courants d'eau souterraine, des courants électriques, etc.
De l'herbe stockée sur pied pour prolonger le pâturage
Anaïs KERNALEGUEN, AuteurInstallé depuis 2004 en Bretagne, Michel Hamon conduit son troupeau laitier en agriculture biologique. Il a réfléchi son système herbager (SAU 100 % herbe) de manière à optimiser son temps de travail. La pluviométrie annuelle (760 mm), le climat (températures peu contrastées) et la profondeur de sol suffisante permettent à lherbe dêtre verte toute lannée. Cet éleveur profite de cet avantage pour stocker de lherbe sur pied, et ainsi alléger le travail de fauche. Courant mai, si les conditions le permettent (bonne pousse de lherbe), il met ainsi quelques paddocks de côté (ils ne seront ni pâturés, ni fauchés au printemps). Ces paddocks sont réintroduits dans le cycle de pâturage fin juin ou début juillet, en fauche-broute si lherbe est déjà épiée (fauchage de lherbe avant de mettre les vaches dans la parcelle). Parallèlement, cet éleveur cherche quand même à récolter du foin, et ne commence à faucher les parcelles dédiées à la fauche quà partir de fin mai début juin.
Les légumes primeurs, latout fraîcheur des maraîchers
Esther LECHEVALLIER, AuteurLes légumes primeurs représentent un atout non négligeable pour les maraîchers qui souhaitent développer la vente directe : ce sont de véritables produits dappel, dont la fraîcheur ne peut pas être égalée en circuit long, qui permettent de fidéliser le client en début de saison et pour tout le reste de lannée. Les légumes primeurs nont pas dappellation officielle ou protégée (sauf pour la pomme de terre). Ils se définissent par leur position dans la rotation : ils sont semés en hiver et sont vendus davril à juin. Leur culture nécessite une maîtrise technique importante, puisque les maraîchers doivent faire face à plusieurs défis : gérer la croissance des légumes dans des conditions climatiques difficiles, gérer lespace sous abri (les légumes primeurs occupent de la place à partir de lautomne et jusquau printemps), gérer le temps de travail au moment de leur entretien et de leur récolte (car il faut aussi planter les légumes dété), gérer les maladies et les ravageurs sous abri, gérer son offre lors de la commercialisation (avoir un étal suffisamment rempli pour être attractif). Cet article reprend les conseils de Charles Souillot, conseiller indépendant en maraîchage, ainsi que les conseils de plusieurs maraîchers biologiques basés dans les Côtes-dArmor pour gérer au mieux ces différents défis techniques.
Observatoire de la production biologique en Bretagne : Édition 2022 : Chiffres 2021
Ce document rassemble les chiffres 2021 de la bio en Bretagne : nombre de fermes bio, surfaces, productions, installations à l'échelle de la région, puis par département. Il détaille, ensuite, les chiffres-clés des productions végétales et animales, en montrant leur évolution depuis 2010 (nombre de fermes, cheptels, surfaces, localisation...).
Le portrait du mois : Des saisons sans pépin
Antoine BESNARD, AuteurPascale et Xavier Doussinault sont arboriculteurs bio à Plestan, dans les Côtes d'Armor. Ils cultivent, sur 3 de leurs 6 ha de SAU, des pommes à couteau (60 %) et des pommes à jus (40 %) dont ils assurent la transformation. Ils produisent également des poires, des coings, des kiwis, des framboises, des groseilles, de la rhubarbe et du sureau. Ils commercialisent leurs fruits à la ferme, en paniers, en Biocoop et en restauration collective. À l'année, ils font tourner la ferme à 3, avec un salarié permanent ; pour la récolte, ils embauchent 7 saisonniers. Chaque année, ils parviennent à embaucher une équipe complète, souvent recrutée par le bouche à oreille (réseau paysan, annonces dans les paniers...). La récolte commence fin septembre, pour environ un mois. Ensuite, deux semaines sont consacrées à la transformation en jus, durant lesquelles les arboriculteurs gardent un des saisonniers. Pascale et Xavier doivent composer avec la météo et la maturité des fruits, très importantes pour le goût et la conservation des fruits cueillis. L'équipe est briefée chaque matin, avec un point sur la récolte de la veille, et chacun est équipé d'une calibrette, un anneau qui indique la taille minimum des pommes à récolter, afin de respecter, notamment, les critères pour la vente en Biocoop. Gérer des saisonniers requiert beaucoup de pédagogie et quelques astuces de ressources humaines, surtout avec des équipes différentes chaque année : Xavier et Pascale partagent leur expérience d'employeurs.
Quatre installations diversifiées suite à la reprise d'une ferme laitière
Anaïs KERNALEGEN, AuteurEn 2018, dans les Côtes d'Armor, Rémi Goupil a repris la ferme familiale, la ferme de la Raudais, dont la conversion à l'agriculture biologique était toute récente (2017). Très vite, il a mis de côté l'élevage laitier pour se tourner vers des vaches allaitantes. Après plusieurs autres projets professionnels, Rémi ne souhaitait pas s'installer seul. Au lieu de s'associer au sein d'une même structure, l'arrivée de trois autres personnes sur la ferme s'est concrétisée avec la mise en commun de matériel, de foncier et de bâtiments, tout en permettant à chacun de monter et de gérer sa propre entreprise. Ce projet collectif a aussi permis d'apporter de la diversification sur la ferme avec Aymeric, paysan-boulanger ; Irène, maraîchère ; et Léo qui produit des boissons naturellement fermentées.
Se lancer dans une démarche de PSE avec des collectifs d'agriculteurs : Enseignements méthodologiques du projet LABPSE
Marie-Laure BAILLY, Auteur ; Sandra DELAUNAY, Auteur ; Alice ISSANCHOU, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (6 Rue de la Rochefoucauld, 75 009, FRANCE) : TRAME (Association nationale de développement agricole et rural) | 2022Initié fin 2018, le projet de recherche-action LabPSE, porté par TRAME, visait à expérimenter la mise en place de marchés de services environnementaux territoriaux, en installant une dynamique de coopération territoriale entre des agriculteurs qui sengagent à produire des services sur plusieurs années et des acteurs du territoire qui investissent pour pérenniser ces services. Déployée sur 4 territoires en Bretagne et en Mayenne, cette expérimentation a permis d'évaluer la faisabilité de contrats entre les agriculteurs et les bénéficiaires des services environnementaux. Ce guide méthodologique concerne les projets de dispositifs PSE (paiements pour services environnementaux) portés par des agriculteurs en collectif (CUMA, GEDA, CIVAM...). Il traite des questions suivantes : Comment construire une offre de service qui réponde à la fois aux enjeux du territoire et aux projets des agriculteurs ? Avec qui construire cette offre ? Comment intéresser des acheteurs ? Qui mobiliser ? Quelles formes doivent prendre les contrats ? Quelles sont les clauses à inclure ?
Séchage en grange : Pourquoi on en fait tout un foin ?
François-Xavier BABIN, AuteurLes avantages dun séchage en grange (bonne qualité de lalimentation, frais de santé et achats de concentrés moindres ), ainsi que le fonctionnement du séchoir (capteur solaire et système de chauffage dappoint, diffusion de lair, temps de séchage, case de multiproduits...) sont décrits dans cet article. Benoit et Frédéric Darley, éleveurs laitiers bio à Ruca (Côtes dArmor), témoignent de lintérêt du séchoir pour sécuriser leur activité de transformation : risques sanitaires limités, production régulière toute lannée avec une herbe de qualité, pas de risque déchauffement du silo Ils citent un point de vigilance, la surveillance à accorder au fourrage stocké, et une limite, la consommation d'énergie et le fonctionnement du séchage à expliquer aux non-initiés (service de remplacement...). Par ailleurs, le séchage en grange nécessite un investissement conséquent, qui doit être effectué lorsque le pâturage est déjà optimisé sur l'exploitation.
Signes de qualité : La Bio dans la jungle des labels
Maude CHABERT, AuteurLa consommation de produits alimentaires bio est en baisse. Ceci s'explique, notamment, par une perte de confiance des consommateurs en la valeur ajoutée de la bio. Le prix étant le premier frein à l'achat du bio, les consommateurs se replient sur des produits affichant certaines qualités (produits locaux, sans pesticides...). Dans le but de rappeler ce qui différencie la bio des autres signes de qualité, Greenpeace, le WWF France et le BASIC ont étudié les impacts socio-économiques et environnementaux de 11 démarches alimentaires, afin d'évaluer leur durabilité. Un schéma reprend les résultats obtenus par les différents labels, certifications et démarches alimentaires. Stéphanie Constant, maraîchère bio à Languédias (22), décrit la commercialisation de ses produits, intégralement en circuits courts.
Suivi herbe : Une année de pâturage dans le Trégor
Cindy SCHRADER, AuteurÉric Le Parc est éleveur laitier en agriculture biologique dans le Trégor, dans les Côtes d'Armor. Dans ce deuxième article qui lui est consacré (premier article dans le numéro 158 de l'Echo du Cedapa), il explique sa gestion du troupeau et des prairies en période hivernale, en s'appuyant sur le contexte de l'hiver 2021-2022. La monotraite à partir de début décembre, l'absence de vêlages à cette saison et l'arrêt du pâturage mi-décembre facilitent le travail. La gestion du pâturage sur la ferme vise à permettre une bonne pérennité des prairies avant d'assurer une certaine productivité laitière.
Un système herbager pour optimiser son système
Maxime LEQUEST, AuteurJean-Luc Onen sest installé en 1993, en continuant le système laitier conventionnel mis en place par ses parents. En 2019, son système reposait ainsi sur 70 vaches Prim' Holstein, qui produisaient environ 9 000 L/an, et sur une SAU de 97 ha, composée de 32 ha de maïs, de 32 ha de blé et de 33 ha dherbe (dont 10,5 ha accessibles au pâturage). Toutefois, plusieurs points le questionnaient ou lui posaient problème : cet agriculteur souhaitait arrêter dutiliser des pesticides et autres produits chimiques (pour préserver sa santé et ne plus avoir à supporter le regard des gens lorsquil traitait) et il voulait un système en phase avec les attentes des consommateurs. Il désirait aussi, globalement, limiter son utilisation dintrants, car il sest rendu compte quil faisait vivre beaucoup de personnes en achetant ces produits, mais quil ne lui restait pas grand-chose à la fin. En mai 2020, il sest tourné vers un système plus herbager et a entamé une conversion à lagriculture biologique. Pour cela, il a modifié son système pour passer en vêlages groupés dautomne. Il répond ainsi à la demande des laiteries qui souhaitent réduire le lait de printemps. Il produit donc plus de lait durant lhiver, cest-à-dire lorsque les prix de vente du lait sont attractifs. La pousse de lherbe au printemps lui permet aussi de maintenir un bon niveau de production durant cette période.
Veaux laitiers : L'empire du mâle
Clémence BOUGET, AuteurDans les élevages laitiers bio, le devenir des veaux mâles suscite de nombreuses questions, notamment sur leur départ rapide de la ferme, ainsi que sur l'absence de valorisation dans la filière biologique... En 2014, 83 % des veaux laitiers mâles bio ont terminé dans la filière conventionnelle. Malgré cela, l'élevage de veaux mâles bio peut générer une plus-value pour les éleveurs qui adaptent leurs pratiques d'élevage et développent la vente en circuit court, et parfois en restauration collective. Deux éleveurs de veaux mâles laitiers bio des Côtes d'Armor, Benoît Allain et Sylvain Haurat, partagent leurs témoignages.
Un air de famille
Antoine BESNARD, AuteurCet article décrit la transmission dune ferme familiale, la Ferme de la Raudais, initialement en élevage bovin lait conventionnel, dans les Côtes dArmor et sa conversion à l'AB sous la pression des enfants repreneurs. Choc des cultures, des générations, représentation de la femme dans le milieu agricole, tensions familiales ou freins psychologiques... sont ainsi mis en relief à ce moment-clé. Mais, cest aussi une histoire de grande confiance et de compréhension, et une ferme qui ne part finalement pas à lagrandissement, avec une belle évolution vers une ferme en bio, en bovins viande et vente directe, puis vers une dynamique collective (installation dun paysan boulanger et projet dinstallation en maraîchage en cours).
Une année de pâturage en secteur séchant
Cindy SCHRADER, AuteurThomas Leclerc, éleveur bio de 64 vaches laitières, est installé à Plédéliac, dans les Côtes dArmor, en secteur séchant (670 mm en moyenne par an). Il présente lélevage de ses quinze génisses avec des mères nourrices, ainsi que son essai dimplantation de prairie sous couvert de protéagineux (mélange fèverole, pois, triticale et vesce), fauchée mi-avril/début mai et pâturée dès le mois de mai.
Une année de pâturage en secteur séchant
Cindy SCHRADER, AuteurThomas Leclerc est éleveur laitier bio dans les Côtes dArmor, sur des terres séchantes. Il fait pâturer ses vaches sur 32,5 ha, qui sont divisés en 27 paddocks de 1 à 1,5 ha. Le pâturage est géré au fil, qui est avancé chaque jour, et chaque paddock est alimenté en eau par un réseau enterré. Pour pouvoir accéder aux paddocks le plus longtemps possible, Thomas Leclerc a également aménagé les chemins qui les entourent, ce qui a aussi diminué les blessures aux pieds des vaches. Cet éleveur explique également comment s'est déroulé le déprimage de ses parcelles durant le printemps 2021 et il effectue un bilan sur ses vêlages de printemps.
Une année de pâturage en secteur séchant
Cindy SCHRADER, AuteurThomas Leclerc est un éleveur laitier bio basé dans les Côtes dArmor. Il est installé sur des terres séchantes. A la fin du printemps 2021, il présente sa gestion printanière du pâturage (bilan des deuxième et troisième tours de pâturage), ainsi que sa future stratégie en cas dété sec. Son système herbager repose sur du pâturage tournant. Le deuxième tour de pâturage de ses prairies a été réalisé du 14 avril au 28 mai, sur 25 ha (56 vaches étaient au pâturage à ce moment-là), avec un temps de retour à la parcelle de 44 jours. Comme la pousse de lherbe a été timide durant le printemps 2021, cet éleveur a dû utiliser plus de surface que dhabitude pour nourrir ses vaches. Le troisième tour a démarré le 29 mai. Cet éleveur a prévu de faire pâturer seulement 16 à 18 ha à ses 64 vaches durant cette période, de faucher 14 ha de foin début juin, 8 ha denrubanné mi-juin et 17 ha de foin à la fin du mois. Cependant, la repousse est variable selon les parcelles : leau est présente, mais lherbe manque de chaleur pour pousser correctement. Durant lété, il souhaite mettre un maximum de surface à disposition de ses vaches : ¾ du parcellaire en juillet et la totalité en août.
Une année de pâturage en secteur séchant
Cindy SCHRADER, AuteurThomas Leclerc, éleveur bio avec un troupeau dune soixantaine de vaches laitières, est installé à Plédéliac, dans les Côtes dArmor, en secteur séchant (670 mm en moyenne par an). Durant une année, il a présenté, à travers plusieurs témoignages, la manière dont il gérait le pâturage et son système fourrager, tout en expliquant ses choix stratégiques en fonction des conditions climatiques. Dans cet article, il revient sur la gestion estivale du pâturage. En 2021, les mois de juin et juillet ont été pluvieux, ce qui a dénoté comparé aux sécheresses des années précédentes. Il a même fallu faire attention à ce que les vaches ne piétinent pas trop les parcelles humides. Lherbe a bien poussé et le foin a pu être récolté en quantité. Le passage en monotraite, en août, a permis à Thomas Leclerc et à son salarié de prendre, chacun, 15 jours de vacances. La monotraite leur a également permis de dégager du temps pour les moissons qui ont été tardives en raison des conditions climatiques pluvieuses. La bi-traite a été remise en place fin août.
Une année de pâturage en secteur séchant
Cindy SCHRADER, AuteurThomas Leclerc est éleveur laitier bio dans les Côtes dArmor. Il est installé sur des terres séchantes. Dans une série darticles, il explique sa gestion du pâturage et sa conduite du troupeau durant une année (2021). Ici, il décrit ses pratiques durant lautomne. En septembre 2021, le temps est plutôt propice à la pousse de lherbe. Les vaches effectuent du pâturage tournant sur des paddocks dimensionnés pour deux jours. Thomas Leclerc hésite entre deux stratégies : accélérer le rythme de pâturage pour être sûr de faire pâturer toutes ses parcelles (afin de les « nettoyer » avant lhiver) ; ou faire durer le pâturage dans le temps. La grande inconnue pour faire ce choix est la portance des parcelles une fois les jours pluvieux arrivés. Cet éleveur a également récolté son maïs ensilage et fait une coupe denrubannage. Après avoir calculé son bilan fourrager, il sait quil a stocké 3,1 TMS/UGB. Il est plutôt serein concernant ses stocks, comme il consommait 2,5 TMS/UGB ces dernières années. Thomas Leclerc a également reçu son bilan comptable 2020-2021 : avec la baisse du prix du lait, il a perdu 50 000 de marge brute. Il souhaite donc continuer à maîtriser ses charges et à optimiser le pâturage. Enfin, son salarié sest associé avec lui afin de pérenniser la ferme et, à terme, afin de se dégager plus de temps libre.
Le changement de système pour gagner en confort et en temps de travail
Cindy SCHRADER, AuteurThomas Leclerc sest installé, en 2008, sur la ferme familiale à Plédéliac, dans les Côtes d'Armor. La ferme est alors constituée de 37 ha et de 35 vaches laitières (VL), en conventionnel, avec un système basé sur le maïs. En sinstallant, il apporte 25 ha supplémentaires et passe à 60 VL. Il restera en GAEC avec son père jusquau départ en retraite de ce dernier, en 2013. Lorsquil se retrouve seul, il délègue lélevage de ses génisses pour diminuer sa charge de travail ; mais ceci le soulage à peine et la situation économique de la ferme ne lui permet pas dembaucher un salarié. Très vite, il se sent dépassé et souhaite trouver une solution ou tout arrêter. Il se tourne alors vers le Cedapa et le Gab qui lui proposent plusieurs possibilités dévolutions technico-économiques. Thomas Leclerc opte pour un passage en bio : cest quelque chose quil souhaitait faire un jour et il nen était pas très loin techniquement. En 2016, il entame une conversion non simultanée, récupère 5 ha pour augmenter sa surface en herbe, revoit sa gestion du pâturage, diminue ses surfaces en maïs et récupère ses génisses qui étaient en pension. Grâce à ce changement de système, il a pu embaucher un salarié à mi-temps, puis à plein temps.
Commission de marché : Quelle place pour les producteurs bio en circuits courts ?
Agathe PERRIN, AuteurLa commission de marché est une organisation locale qui a pour rôle d'établir des règles de bon fonctionnement des marchés de plein vent de la commune. Elle accueille des représentants de commerçants qui viennent échanger sur différentes thématiques en fonction du contexte (représentativité des producteurs, des productions, adaptation des conditions de vente (confinement, travaux...), tarifs et attribution des emplacements...) ; les décisions finales étant prises par la commune (le maire ou son représentant). Le règlement du marché, variable en fonction des communes, définit les droits et les obligations des vendeurs, mais aussi la part des emplacements minimum attribuée aux producteurs ou des productions saisonnières. Les producteurs bio qui siègent au sein de ces commissions peuvent assurer un relais sur des problématiques spécifiques au bio local, porter des propositions et soumettre de nouvelles règles. Jonathan Chabert (22) et Jean-Philippe Mahéo (56), maraîchers bio, ont chacun choisi d'intégrer la commission de marché de leur commune.
Conversion : Une opportunité pour les fermes en situation financière fragile ?
Guillaume MICHEL, AuteurIl est fréquent de penser qu'une conversion à l'agriculture biologique ne peut aboutir si la ferme en question ne se trouve pas, au préalable, dans une situation financière solide. Pourtant, plusieurs vagues de conversion à l'AB se sont déclenchées justement quand la conjoncture en agriculture conventionnelle était difficile, particulièrement en production laitière. Dans cet article, le Groupement des agriculteurs biologiques des Côtes-d'Armor partage son expérience et ses réflexions, et explique en quoi une conversion à l'AB peut être une opportunité pour les fermes en difficulté financière. La réussite de telles démarches est grandement conditionnée par l'accompagnement dont pourra bénéficier l'exploitation. Sur le terrain, le GAB 22 s'associe, pour cela, à l'association Solidarité Paysans 22, pour apporter, aux candidats à la conversion qui en ont besoin, un appui complet, aussi bien sur les aspects techniques que sur les aspects économiques et humains.
Le déroulage de foin mûr au sol, une méthode pour régénérer ses prairies ?
Cindy SCHRADER, AuteurPour régénérer des prairies peu poussantes ou des zones nanifiées, Ronan Guernion, éleveur laitier bio dans les Côtes dArmor, réalise du « bale grazing ». Cette pratique consiste à dérouler une botte de foin bien mûr dans une prairie, puis à la faire consommer par le troupeau avec un chargement instantané très fort. Cet éleveur avait, en effet, constaté qu'en déroulant du foin en bâtiment, une quantité de graines importante restait au sol. Il avait également observé que du trèfle violet apparaissait dans ses parcelles à l'emplacement des râteliers. Il en a donc conclu que le foin avait un potentiel semencier non négligeable. Il met en place le bale grazing durant son dernier tour de pâturage, en octobre, et, parfois, lors du premier tour de pâturage, lannée suivante. Il utilise du foin issu de la dernière coupe, récolté fin juillet-début août, dans des parcelles riches en trèfle. Il fait ensuite pâturer ses vaches taries au fil avant et arrière afin davoir un chargement très fort (près de 100 UGB/ha) sur une très courte période. Cette méthode nest applicable que sur les sols portants.
La Froment du Léon, une bretonne pur beurre !
Hélène COATMELEC, AuteurSophie Begat et Jocelyn Bougerol sont installés dans les Côtes dArmor, sur une ferme maraîchère conduite en bio depuis 1998. Depuis 2017, ils se sont également lancés dans la production laitière afin de se diversifier en produisant du beurre. Ces nouveaux éleveurs ont opté pour la Froment du Léon, une race à petit effectif (Sophie Begat est maintenant la présidente du Syndicat des éleveurs de cette race). Cette vache bretonne a une faculté à fixer le carotène de lherbe, son lait est donc très coloré. Le Syndicat des éleveurs de la race Froment du Léon souhaite que cette vache soit reconnue pour ses qualités de lait et de production. Son lait a notamment des globules gras de taille supérieure à la moyenne des autres races. Ces gros globules gras remontent plus vite à la surface et rendent la crème facile à baratter. En revanche, la transformation du lait de la Froment du Léon en fromage est assez technique, en raison du rapport TB/TP élevé. Sophie Begat et Jocelyn Bougerol transforment la totalité du lait produit sur la ferme, soit 14 400 L, en beurre, crème, fromage blanc... Les vêlages des huit vaches sont groupés en mars avril, afin de fabriquer du beurre de la mi-mars à la mi-décembre. Les vaches sont traites uniquement le matin. Le soir, ce sont les veaux qui tètent.
Le GAEC la ferme des hirondelles à Plédéliac
Anaïs KERNALEGUEN, AuteurDominique Le Calvez sest installé, en 2014, hors cadre familial, sur une exploitation située dans les Côtes dArmor. Il a été rejoint par Jeanne Brault en 2016. Ils devaient normalement sinstaller en bovins allaitants, production du cédant, mais cela ne passait pas économiquement. Suite à la fin des quotas laitiers (2013), ils ont calculé les volumes de lait quils pouvaient produire en fonction du potentiel foncier de la ferme. Lexploitation comptait 82 ha, dont 25 ha autour du siège de lexploitation et un autre bloc de 36 ha à trois kilomètres du siège de lexploitation, de lautre côté dune route départementale. Afin de pouvoir faire pâturer au maximum leurs vaches et produire du lait bio, ces deux jeunes éleveurs ont opté pour une salle de traite mobile. Après sêtre assurés que Biolait accepterait de collecter du lait trait au champ, ils ont pu lancer leur projet dinstallation.
Le GAEC de Kroaz Min, une installation en brebis lait à Lannion
Anaïs KERNALEGUEN, AuteurDans les Côtes d'Armor, Ana-Gaëlle Le Damany et son compagnon Paul Françoise se sont installés, en 2016, sur la ferme familiale qui était alors en vaches laitières conventionnelles. Toutefois, ce couple souhaitait transformer le système de production pour produire du lait de brebis en agriculture biologique, avec transformation à la ferme et vente directe. Ils sont restés deux ans et demi en GAEC avec le père dAna-Gaëlle, avant le départ en retraite de ce dernier. Durant cette période, les trois associés nont pas suffisamment pris le temps de préparer ensemble les changements de système de production en raison de divergences de valeurs et dun conflit de génération. Par la suite, l'ergonomie a été une préoccupation majeure lorsquil a fallu réadapter la ferme : hauteur des quais de traite, achat dune pailleuse, lactoduc Tout a été pensé pour éviter de porter des charges, deffectuer des gestes répétitifs et davoir à trop marcher. La bergerie et la fromagerie ont été auto-construites par Paul Françoise et son père, ce qui a permis de réaliser 50 à 60 % déconomies. En cinq ans, le couple na pris que trois semaines de congés. Comme la ferme est prévue pour 2,5 UTH, ils sont en cours de discussion avec un autre couple déleveurs de brebis pour partager lembauche dun salarié à mi-temps annualisé.
Houblon bio : Liane Folie
Sarah CHOUPAULT, Auteur ; Goulven MARÉCHAL, AuteurAntoine Floury et Anaïs Langlais ont mis en place, il y a trois ans, la Houblonnière de Lezerzot (22). Ils sont installés sur 24 ha, dont 4 ha de houblon, 4 ha de céréales, 1,5 ha de légumes et le reste en herbe. Ils font part, dans cet article, de leur expérience en culture de houblon : installation, formation, choix de la ferme en fonction de critères pédologiques, achat des plants, choix des variétés, investissements, protection des cultures, temps de travail, suivi cultural, commercialisation, difficultés rencontrées. La maîtrise de litinéraire technique est assez complexe et, pour eux, la diversification est nécessaire pour assurer la durabilité de leur projet en houblon.
Nathalie, fin prête pour les normes poulettes 2022
E. VIENOT, AuteurDans les Côtes d'Armor, Nathalie Mordelet, éleveuse de poules pondeuses bio, a mis en place un bâtiment dédié à l'élevage de poulettes en décembre 2020. Afin d'être en phase avec la nouvelle réglementation, dont l'application était prévue initialement au 1er janvier 2021 mais qui a finalement été repoussée au 1er janvier 2022, l'éleveuse a fait installer dans son bâtiment pouvant accueillir plus de 10 000 poulettes tout un système de perchage varié. L'agencement a été réfléchi sur-mesure avec la société La maison du perchoir et s'appuie, notamment, sur des systèmes de relevage par treuils électriques afin de faciliter le travail de l'éleveuse. Le dispositif, qui donne pleine satisfaction à cette dernière, est décrit en détails dans cet article.
"Nous sommes passés de 10 à 65 ha de pâturage"
Franck MECHEKOUR, AuteurDans les Côtes d'Armor, le GAEC Chevance, géré par les frères David et Mickaël Chevance, a opéré un virage stratégique important entre 2015 et 2018, dans l'objectif d'améliorer la qualité de vie des deux associés et de mieux répondre aux attentes sociétales. Ainsi, les cultures de vente ont été arrêtées au profit de l'atelier bovins lait ; l'exploitation a été convertie à l'agriculture biologique en 2018 ; la SAU a été réduite pour n'en conserver que les deux tiers, consacrés désormais en grande partie aux prairies, dont 65 hectares pâturables, et à la production de méteil. Le GAEC est, depuis, autonome et a amélioré ses résultats économiques.
Un parrain, une marraine, un filleul
Antoine BESNARD, AuteurJoseph Templier sest installé, en 1978, sur une ferme laitière bretonne avec deux associés. Déjà soucieux de la transmission de la ferme, ils ont fait le choix de sinstaller en SCOP, afin de ne pas reproduire le schéma où chaque génération doit racheter le capital de la précédente. Au bout de trois ans, ils sont tout de même passés en GAEC, avant que ce dernier néclate, dix ans plus tard. Joseph sinstalle alors seul et il est rejoint par sa femme, Maryse, en 1989. Cette dernière développe un atelier de légumes racines. La ferme passe, petit à petit, de 19 à 40 ha. Parallèlement, la question de la transmission reste toujours dans la tête de Joseph. En 2010, le couple commence à anticiper sa fin de carrière et met en place un groupement demployeurs afin de se décharger. En 2014, Joseph participe à une formation sur la transmission. Il en ressort avec une certitude : il veut transmettre sa ferme afin dinstaller un jeune en bio et éviter quelle ne parte à lagrandissement d'autres exploitations. Très vite, le couple prend conscience que, sils veulent transmettre pour installer, ils vont devoir accepter que le système de production change et faire des concessions financières. Ils passent alors des annonces sur les réseaux sociaux et sur le Répertoire Départ Installation. Cest ainsi que Sylvain Haurat prend connaissance de la disponibilité de la ferme. Après quelques rencontres, Joseph, Maryse et Sylvain se lancent dans un parrainage. Sylvain a ainsi pu réfléchir à son projet, tandis que Joseph et Maryse ont pu le soutenir en anticipant la mise en uvre de certains de ses choix techniques.
Le portrait du mois : Rigueur & souplesse
Antoine BESNARD, AuteurQuentin Guillou, musicien (intermittent du spectacle) et diplômé dun BTS GPN (Gestion et protection de la nature), a racheté la maison familiale, dans les Côtes dArmor, ainsi que huit hectares environnants. Il a alors décidé de sinstaller en maraîchage et a réalisé diverses formations avec le GAB. En 2018, il s'est lancé en tant que double-actif, avec le statut de cotisant solidaire. En 2019, il est devenu chef dexploitation. Au départ, Quentin Guillou voulait un système très diversifié : maraîchage, arboriculture, élevage Mais, il sest vite rendu compte quil séparpillait et quil perdait en rentabilité. Il a fait un autre constat : il nest pas fait pour travailler seul. Il a choisi alors de spécialiser ses cultures et dembaucher. Il s'est concentré sur des produits à forte demande : gamme « ratatouille » en été et gamme « pot au feu » en hiver, quil agrémente de produits dappel (asperges, fraises, pommes de terre nouvelles ). Il vend tout en circuits courts, via des Biocoop, son magasin à la ferme et des paniers. Deux salariés laident aux champs, sa femme soccupe du magasin, de la réception des commandes des clients, des factures et de la comptabilité. Quentin Guillou a conscience que « sans employés, la ferme ne tourne pas ». Il nhésite donc pas à les responsabiliser et cherche à augmenter leur salaire. A terme, son objectif est de monter à 5 UTH pour la production et de dégager 300 000 de chiffre daffaires.
Bovins lait : Les minéraux, de lor en bar
Elisa DUBOIS, AuteurLa complémentation minérale est un point important pour la santé d'un troupeau bovin laitier et pour maintenir de bonnes performances (production, vêlage, reproduction). Or, la teneur en minéraux dans les fourrages peut varier selon divers facteurs. Globalement, avec la recherche du rendement et la sélection variétale basée sur lénergie et lazote, les fourrages savèrent moins riches en minéraux. La nature du sol influence aussi la teneur en minéraux des fourrages (risques de carence), tout comme le mode de conservation des fourrages (cest le fourrage en vert qui est le plus riche), ou encore le stade et le type de récolte. Cet article présente, par ailleurs, les rôles des divers minéraux et les principaux signes liés à leur carence ou leur excès dans la ration. De plus, il propose des quantités à apporter en complémentation par type danimal. A noter que le bar à minéraux, permettant de mettre à disposition divers éléments comme du sel, de largile, du chlorure de magnésium, ou encore du vinaigre de cidre, est une solution intéressante pour aider les animaux à couvrir leurs besoins en limitant les risques dexcès, les bovins étant capables de sauto-réguler pour les macro éléments comme le calcium, le phosphore ou le sodium.
BRUT : la ferme Ty lipous membre du réseau Invitation à la ferme
Fanny LESBROS, Auteur ; Johanne AUFFRET, Auteur | PARIS (51 Rue Vivienne, 75 002, FRANCE) : BRUT | 2020Yann Cheritel, éleveur de vaches laitières dans les Côtes-d'Armor, témoigne sur sa conversion à l'agriculture biologique. Il a repris la ferme de sa mère et la convertie pour ne plus avoir à épandre de pesticides et d'engrais de synthèse. Pour cela, il s'est appuyé sur plusieurs associations et réseaux. Il a appris à cultiver des prairies et à gérer le pâturage grâce à un groupement d'éleveurs, et cultive maintenant des prairies en trèfle blanc et ray-grass. Il a ainsi des vaches en meilleure santé, une plus grande autonomie alimentaire et il utilise moins d'intrants. Le GAB l'accompagne sur la gestion du cahier des charges en AB, la santé animale et la viabilité économique de son système, particulièrement pendant la phase de conversion. Le lait est transformé en yaourts sur la ferme et valorisé grâce au réseau Invitation à la ferme, qui aide les éleveurs pour la transformation et la communication. Yann est aujourd'hui satisfait de sa décision car il est en capacité d'embaucher et de prendre des vacances.
Le coût alimentaire baisse durant 4 ans lors d'un changement de système
Amaël SAMSON, AuteurDans les Côtes dArmor, le Cedapa a mené une étude sur lévolution des coûts alimentaires de 16 exploitations en bovins lait ayant choisi de développer le pâturage entre 2012 et 2017. Les résultats montrent une diminution du coût alimentaire dès la première année (-9 sur le coût fourrager et -12 sur le coût de concentrés pour 1000 L de lait produits). En 5 ans, le coût de concentré aux 1000 L baisse fortement, alors que le coût fourrager oscille, montant et diminuant selon les années. Le Cedapa explique cette évolution par lapprentissage progressif des éleveurs dans la gestion de leurs pâturages. Les coûts alimentaires calculés sont présentés sur les cinq années de suivi.
Dossier - Désherbage mécanique en grandes cultures et maraîchage : Les outils au service d'une stratégie globale
Stéphanie CAMAZON, Auteur ; Marion COISNE, AuteurA travers des témoignages d'experts et d'agriculteurs, ce dossier propose des conseils, des analyses et des partage d'expériences autour de la gestion du salissement en cultures biologiques, et plus particulièrement du désherbage mécanique en grandes cultures et en maraîchage. Une bonne maîtrise des adventices est généralement le fruit d'une stratégie globale combinant diverses techniques choisies pour leur adaptation au contexte pédoclimatique et aux cultures mises en place (sur la parcelle à l'instant t, mais également dans la rotation), ainsi qu'en fonction des objectifs de l'agriculteur. Parmi ces techniques, le désherbage mécanique n'est pas souvent le levier principal mobilisé, mais il présente une solution complémentaire d'autant plus intéressante que les outils disponibles sont de plus en plus nombreux et adaptés à des solutions et pratiques diverses. Ces outils sont aussi de plus en plus prisés par les agriculteurs conventionnels.
Face aux adventices et bioagresseurs : L'itinéraire technique de la carotte se réinvente
Marion COISNE, AuteurCet article propose des solutions et des pistes dactions pour mener à bien une culture de carottes biologiques, culture pour laquelle le désherbage et la lutte contre les maladies et les ravageurs peuvent être complexes. Contre la mouche Psila rosae, par exemple, la seule solution utilisée à ce jour est la mise en place de filets. Sur la station Terre d'essais, dans les Côtes-d'Armor, différents filets sont comparés depuis plusieurs années, avec une efficacité moyenne satisfaisante mais des coûts variables. Des associations de cultures avec de la ciboule ou du haricot coco sont aussi à l'essai, depuis 2020. La question des variétés se pose également pour lutter contre les bioagresseurs, mais les agriculteurs sont alors confrontés à des problèmes de disponibilité des semences bio. Côté gestion des adventices, combiner faux-semis et désherbage thermique permet de réduire le temps de désherbage manuel.
Fermoscopie : En système herbager, on travaille avec la nature
Cindy SCHRADER, AuteurJean-Marc Pinochet est éleveur bio, à Lamballe, dans les Côtes dArmor, ainsi qu'administrateur au Cedapa. Il s'est installé en reprenant la ferme familiale en bovins lait et volailles. Très rapidement, il intègre des groupes déchanges autour des systèmes herbagers, au sein du Cedapa. En 2008, il transforme son troupeau laitier de vaches Normandes en troupeau allaitant, en y intégrant des vaches Limousines, puis Parthenaises. En 2012, latelier bovins viande et latelier volailles (poules pondeuses et volailles fermières) sont certifiés en bio. Aujourdhui, il élève 40 vaches allaitantes, sur 50 hectares, dont 10 sont en céréales. Les vaches passent 9 mois par an dehors, dans une logique de système herbager. Il commercialise en partie en vente directe (10 animaux par an). Pour Jean-Marc Pinochet, le bocage est essentiel, notamment en système herbager et pour la qualité de leau. Il continue dimplanter régulièrement des haies sur la ferme.
Fermoscopie : Les vêlages groupés dautomne au GAEC du Perray
Olivier JOSSET, AuteurDidier Motais sest installé dans les Côtes dArmor, en 1981, sur 17 ha, avec quelques vaches laitières, sur une ferme qu'il a ensuite développée. En 1994, il a été rejoint par son épouse, Sylvie, puis son fils en 2017, a repris une ferme de 42 ha. Dès le début des années 2000, ils ont fait le choix de passer en système pâturant avec 83 ha dherbe, dont 65 ha facilement accessibles. Ils ont également changé de race : ils ont remplacé les Primholsteins par des Montbéliardes. Ils ont profité de ce changement pour mettre en place des vêlages groupés dautomne. Pour cela, ils ont commencé à effectuer des inséminations artificielles. Ces dernières sont toutes réalisées entre fin novembre et mars pour avoir des vêlages de septembre et à novembre. Les vêlages groupés dautomne présentent, pour eux, plusieurs avantages : fermeture de la salle de traite en août (saison sèche où le pâturage est difficile), meilleure organisation du travail, volume de lait vendu en hiver plus important (prix élevé). En revanche, la charge de travail est intense pendant la période de vêlage et il faut prévoir un stock de fourrages plus conséquent. Ils réfléchissent à traire toute lannée, mais ne comptent pas arrêter les vêlages groupés. La ferme est également en conversion bio depuis un an.
Millet commun : Une céréale pas comme les autres
Sarah CHOUPAULT, AuteurCet article est consacré au millet commun (à ne pas confondre avec le millet perlé ou le panis). Cette céréale présente plusieurs avantages agronomiques : cest une plante en C4, résistante à la sécheresse, avec un cycle de végétation court (une centaine de jours). Elle peut être valorisée dans lalimentation humaine et animale. Elle présente dailleurs de bonnes qualités nutritionnelles : hautes teneurs en vitamines A, B1, B2, E et en silice. Le millet commun est semé mi-mai/début juin. Il ne présente pas dimportantes difficultés techniques : pas dirrigation, peu de passages de désherbage et peu sensible aux ravageurs et aux maladies. Il se récolte en général à la mi-septembre, pour un rendement moyen de 20 à 25 qtx/ha. Après la récolte, il est important de sécher les graines rapidement, puis de les décortiquer car lenveloppe du millet nest pas digeste pour lalimentation humaine (elle peut, en revanche, être valorisée par les animaux). Gérard Launay, éleveur bio de vaches allaitantes et paysan boulanger dans les Côtes-dArmor, cultive cette céréale depuis quatre campagnes. Il apporte son témoignage en fin darticle.
Observatoire de la production bio en Bretagne : Edition 2019 - Chiffres 2018
En 2018, la Bretagne a franchi le cap des 3000 fermes bio. 403 nouvelles fermes bio ont vu le jour au cours de l'année, 63 % sont issues de conversions et 37 % d'installations. Si la dynamique s'est confirmée du côté de la production, les données de consommation positionnent la Bretagne en tête des régions consommatrices de bio, ce qui tendrait à confirmer, pour Julien Sauvée, président de la FRAB Bretagne, que plus on accroît la disponibilité et l'accessibilité des produits bio, plus les consommateurs sont au rendez-vous. LObservatoire régional de la production biologique synthétise les chiffres de la production agricole bio des 4 départements bretons : nombre de fermes, productions, localisation des surfaces. Des graphiques et des cartes permettent de localiser les différents bassins de production.
Observatoire de la production biologique en Bretagne : Edition 2020 : Chiffres 2019
Ce document rassemble les chiffres 2019 de la bio en Bretagne : nombre de fermes bio, surfaces, productions, installations à l'échelle de la région, puis par département. Il détaille ensuite les chiffres-clés des productions végétales et animales, en montrant leur évolution sur 10 ans (nombre de fermes, cheptels, surfaces, localisation...).
Le portrait du mois : Intégrité en intégration
Antoine BESNARD, AuteurAprès ses études à Paris, Élisabeth Bouget, agricultrice bretonne, a repris la ferme familiale de 50 hectares avec son époux en 1988. Aujourdhui, lexploitation compte trois ateliers sur 130 hectares de SAU : 45 vaches allaitantes, 10 000 poules pondeuses et 50 truies. Cette ferme fait vivre trois temps pleins, avec larrivée du fils qui gère latelier porcs. Tous les produits sont commercialisés en circuit long. Dans son témoignage, cette éleveuse revient sur le plaisir quelle a à travailler, notamment en bio, et sur son rôle dans lexploitation, en lien avec ses aspirations et ses valeurs. Elle revient aussi sur la filière poules pondeuses qui se développe vite, peut-être trop vite, avec une tendance à chercher la facilité et la valeur économique, en reprenant le modèle conventionnel, doù un nombre croissant de gros élevages au détriment des petits ateliers comme celui que gère cette agricultrice. Élisabeth fait aussi une comparaison entre le fonctionnement de la coopérative à laquelle elle livre ses ufs et celui des deux organisations économiques de producteurs qui écoulent les productions des autres ateliers de la ferme : dans la coopérative, lavis des éleveurs est surtout consultatif.
Santé du troupeau bovin laitier : Vers une approche innovante
Mathilde BERNOU, Auteur ; Guillaume MICHEL, AuteurLa question de la gestion sanitaire du troupeau bovin laitier peut être un frein à la conversion en agriculture biologique. Face à ce constat, le GAB dArmor a testé une approche innovante avec un groupe déleveurs, sur la période 2016-2020. Il a alors été fait un double choix : i) travailler sur divers sujets pour une approche globale (alimentation, système fourrager, santé, environnement général de la ferme ) et ii) s'appuyer sur des formations, des suivis individuels et une dynamique de groupe. Les formations ont amené à la création dun socle commun de connaissances, facilitant les échanges et permettant aux éleveurs de mieux comprendre pour mieux décider. Les suivis individuels ont aidé à la mise en pratique des acquis des formations, tout en ayant un regard extérieur sur la ferme. Les échanges au sein du groupe ont permis, tout en bousculant les acquis, un engagement sur le long terme des éleveurs et un développement de la confiance. En fin de projet, chaque participant a même pu passer 24 h sur la ferme dun autre éleveur du groupe, expérience vécue comme très forte. Les résultats sont là, positifs et visibles via des indicateurs partagés (ex : mortalité des veaux ). Si les éleveurs ont vu ainsi la santé de leur troupeau saméliorer, ils sont aussi devenus plus attentifs à leurs animaux et aux actions de prévention et, aujourdhui, ils témoignent être mieux dans leur travail. Ainsi, la réussite de ce projet tient « aux allers et retours entre dynamique collective et individuelle, entre la théorie et la pratique abordées sur plusieurs années ».
Vivre avec 38 vaches sur 35 hectares, cest possible !
Morgane COULOMBEL, AuteurEmmanuel Nourry sest installé, en 1997, sur la ferme laitière familiale, dans les Côtes-dArmor. Il était alors seul avec un atelier de volailles hors-sol, 30 vaches laitières et une SAU de 35 ha (15 ha de prairies, 9 ha de maïs et 11 ha de blé). Son objectif était de produire un maximum, en se consacrant majoritairement à latelier de volailles et en essayant dobtenir une production de 10 000 kg de lait/VL. Suite à la crise de 2009 et à un refus de prêt de la banque pour l'achat d'un tracteur, cet éleveur a remis en cause son système de production et a instauré de nombreux changements. En 2010, suite à une étude du CER qui lui propose un système plus pâturant, il arrête le maïs. Il adhère également au Cedapa, en 2012, pour se faire accompagner et échanger avec dautres agriculteurs. Par ailleurs, il diminue largement les concentrés dans ses rations (il passe de 1150 kg/VL en 2012 à 100 kg/VL en 2015). Ces différents changements saccompagnent dune baisse de production (de 7700 à 7000 L de lait/VL) mais, en seulement deux ans, Emmanuel Nourry a vu ses charges se réduire et sa situation économique saméliorer. Il arrête alors latelier volailles en 2015, augmente légèrement le nombre de vaches et passe en bio en 2016. Il a ainsi retrouvé un sens à son métier.
Bovins lait bio : Qui aime bien tarit bien
Elisa DUBOIS, AuteurParticulièrement en AB où la prévention prime, gérer au mieux la phase de tarissement dune vache est essentiel pour la santé de cette dernière, celle du veau à venir ou encore pour la lactation suivante. Réussir le tarissement, cest : tenir compte de la physiologie de la mamelle et des besoins de lanimal ; respecter certains points-clés (présentés ici) et bien observer. Ainsi, par exemple, il faut une ration alimentaire adaptée, permettant de remettre daplomb un animal si besoin mais pas trop riche pour éviter que les vaches nengraissent trop pendant le tarissement (risques au vêlage). Il faut aussi assurer une bonne couverture en oligo-éléments. Il est, par ailleurs, important de bien calibrer la durée du tarissement et de tarir dans de bonnes conditions délevage : pas de litière sale, lidéal étant plutôt de mettre les animaux à la pâture si possible. Il est plutôt conseillé déviter les traitements systématiques au tarissement et, en cas de suspicion de problème de mamelle, il faut intervenir au cas par cas, voire quartier par quartier. Comme en témoigne Véronique Le Bars, éleveuse de vaches laitières dans les Côtes d'Armor, lhoméopathie peut être une aide précieuse.
Circuits courts : Quand la conversion redéfinit la commercialisation
Agathe PERRIN, AuteurDans cet article, les liens entre mode de commercialisation des produits d'une exploitation, plus particulièrement en circuits courts, et conversion en bio sont explorés, au travers des stratégies de commercialisation de 5 fermes : le GAEC Les Quatre Chemins, à Mellé (35), qui transforme et commercialise des fromages (depuis 20 ans) et des glaces ; la ferme Ty Lipous, à Moustéru (22), qui transforme et commercialise des produits laitiers depuis 2017 ; la ferme de Kermoel, à Plouguernevel (22), passée en bio il y a 10 ans après 13 ans de transformation et de commercialisation sur les marchés ; l'EARL Darley, à Ruca (22), qui a entamé sa conversion en 2016 après presque 30 ans de production et de commercialisation de ses fromages ; la Ferme du Champ des Vents, à Argentré du Plessis (35), en arboriculture et grandes cultures, qui s'est engagée en bio en 2016 au moment de sa transmission, du fait de la volonté des repreneurs... Chaque ferme a connu des situations différentes et les agriculteurs expliquent, parfois avec beaucoup de recul et d'expérience, comment le passage en bio, mais aussi la façon de communiquer auprès de la clientèle, ont impacté les ventes des produits en circuits courts et comment cette conversion a été accueillie par les clients.
Climat : Quels enseignements tirer dune année 2018 compliquée ?
Elisa DUBOIS, Auteur2018 a été une année difficile au niveau météorologique avec un printemps pluvieux, un été sec et un automne peu arrosé. Quelles leçons tirer pour réagir à temps face à de tels aléas ? Le premier point est détablir un bilan fourrager tenant compte du potentiel de production de son système, en intégrant une marge de sécurité, et dadapter son chargement en conséquence (par exemple : en Bretagne, en AB, il est préférable de ne pas dépasser 1 à 1.3 UGB/ha de SFP selon le potentiel de production). Il est aussi particulièrement important de suivre lévolution de ses stocks, à chaque période de constitution des fourrages (notamment au printemps). Le but est de pouvoir anticiper au plus tôt face à un aléa type baisse des foins au printemps ou consommation de stocks en été face à une sécheresse. A partir de ces éléments de pilotage (bilan fourrager et suivi des stocks), léleveur peut alors plus facilement décider de ses actions et mettre en place des leviers pour réagir : réformer, réserver des fourrages, ensiler un méteil, semer une dérobée estivale Agir sera dautant plus facile que léleveur anticipe tôt et même sur le long terme pour prévoir les années plus difficiles. Veiller à la bonne valorisation de la ration par lanimal est aussi un levier dautonomie important.
Des clôtures commandées à distance
Michel PORTIER, AuteurLe suivi à distance des clôtures électriques permet à la fois de simplifier lorganisation du travail et de faciliter (voire daméliorer) la surveillance des installations. Les premiers systèmes de pilotage, proposés depuis plusieurs années, reposent sur un système de télécommandes communiquant par contact avec le fil de clôture. Elles indiquent la tension, lampérage, le niveau de perte et permettent la mise en route ou larrêt de lélectrificateur. Patura propose maintenant un système identique mais avec une communication par ondes radio. Les prises de courant connectées (avec carte SIM et abonnement) permettent également larrêt et la mise en route à distance par SMS ou appel. Plus évolué, le capteur connecté VigiFence se branche sur un fil électrique et prévient léleveur directement par SMS ou mail en cas danomalie (il fonctionne par le réseau Sigfox qui permet de couvrir les zones blanches contrairement au module SMS de Gallagher qui propose une fonction similaire). Lacmé, Patura, Gallagher et Horizont ont également développé des systèmes de diagnostic plus complets, reposant sur des applications smartphone ou PC. Les spécificités de chaque système sont plus amplement détaillées dans larticle. Ces descriptions sont complétées par le témoignage de Yann Kastler (éleveur de Limousines en conversion bio dans les Côtes-dArmor) sur son utilisation du système de pilotage L.Box de Lacmé.
Côtes-dArmor : Trémargat passe à la Saga
MARILIA PETITE, AuteurTrémargat est un petit village de 170 habitants situé près de Saint-Brieuc. En 2012, une société civile immobilière (SCI) y a été créée pour acheter collectivement 21 ha de terres et ainsi pouvoir les louer au Gaec des Hirondelles géré par Bruno et Jennifer qui cherchaient à sinstaller en bovin viande et ovin lait. En 2016, la SCI s'est élargie avec l'installation de Baptiste et Anne-Marie en maraîchage. L'acquisition de 11 ha a permis également à la famille Luneau (paysans-boulangers) de conforter leur activité. En 2018, cest un projet de friche industrielle qui sollicite la SCI. Une société autogérée dactivités (Saga) est créée sous forme dassociation afin de pouvoir mettre en place des espaces dactivités : cuisine collective, atelier mécanique, lieu d'échanges, etc., avec une priorité sur la création d'une Maison de la semence paysanne et d'ateliers de transformation alimentaire. Ces derniers permettraient notamment de développer des filières locales.
Diversifier les variétés et les points de vente
Véronique BARGAIN, AuteurPascale et Xavier Doussinault se sont installés, en 2005, en production de pommes bio, dans les Côtes dArmor. Leur verger compte actuellement 3 ha de pommiers, 1 ha de poiriers, framboisiers, rhubarbes, kiwis, coings et groseilles, ainsi quun atelier de transformation en jus. L'exploitation emploie un salarié à plein temps, ainsi que des saisonniers, et produit entre 60 et 70 t de pommes par an, dont 40 t de pommes à couteau. Le reste des pommes est transformé. Pour commercialiser un maximum en circuits courts, Pascale et Xavier ont fait le choix de diversifier les variétés de pommes, même si cela peut représenter une contrainte dans la conduite des vergers. Les variétés vendues uniquement en pommes à couteau (Reine des Reinettes, Elstar, Jubilé, Melrose, Topaz, Goldrush) représentent 0,5 ha et sont greffées sur M9, un porte-greffe à faible vigueur. Le reste est implanté avec des variétés rustiques, résistantes à la tavelure et mixtes (pommes à jus et à couteau), comme Florina, Querina, Suntan, ou Reinette dArmorique. Elles sont greffées sur M106 (plus vigoureux). Pour gagner du temps, ces variétés sont récoltées différemment : la partie réservée aux pommes à couteau est cueillie en un passage, sans escabeau et selon les objectifs de stockage ; le tri des fruits se fait à la récolte, ce qui évite léclaircissage ; les arbres sont ensuite secoués et les pommes restantes sont ramassées pour la transformation.
Dossier : Le bilan fourrager, une nécessité pour les années à venir
Cindy SCHRADER, AuteurDans un contexte de changement climatique, les éleveurs sont amenés à gérer de plus en plus finement leurs stocks de fourrages. Le bilan fourrager prévisionnel est un outil utile pour bien maîtriser son système et anticiper un déficit en fourrage. Jean-Pierre Guernion, éleveur laitier bio au GAEC des mouettes rieuses (Côtes dArmor), explique pourquoi et comment établir ce bilan en se basant sur sa propre expérience. Chaque année, il réalise deux bilans fourragers sur sa ferme : un en septembre, au moment de la récolte du maïs, et un en sortie dhiver. Celui de septembre est, pour lui, le plus important car il va déterminer les fourrages à acheter et la gestion des animaux durant lhiver. Celui de mars permet de faire un point avant les ensilages dherbe et de mieux appréhender lété. La réalisation de ces bilans lui permet de mieux comprendre son système, de lanalyser, détablir des références (ex : il sait que ses prairies lui apportent entre 1,5 et 2,5 TMS/ha durant les sept mois dhiver), mais aussi surtout de prévoir ses achats et de se rassurer. La méthodologie à appliquer est détaillée et illustrée à laide de ses bilans fourragers de 2018. Des références sont également disponibles afin de réaliser soi-même son bilan (ex : poids moyen des balles rondes, densité de lensilage de maïs, etc.).
Dossier : Grouper ses vêlages au printemps : Une des réponses pour diminuer sa charge de travail en élevage laitier
Félix LEMARÉCHAL, AuteurEn 2014, un groupe de dix éleveurs laitiers du Cedapa sest formé afin de trouver des solutions pour diminuer le temps de travail sur leurs fermes. Après être partis en Irlande et avoir visité dautres élevages, ils ont retenu une solution : les vêlages groupés au printemps et la fermeture de la salle de traite durant deux à trois mois en hiver (décembre à mars). Lobjectif de ces systèmes est de pousser léconomie des charges au maximum, afin quils soient efficients et quils permettent de produire moins de lait. Pour cela, il faut caler la production sur la pousse de lherbe et faire vêler les vaches au printemps. Entre mars et août, la période de travail est chargée. En septembre, le travail diminue avec le passage en monotraite, jusquà la fermeture de la salle de traite fin décembre. Au GAEC Atout Trèfle (deux associés, 35 VL sur 35 ha), cette méthode est pratiquée depuis plus de quinze ans et permet à Pierre-Yves et Sylvie Plessix de travailler chacun 15,5 heures par semaine en moyenne sur l'année. En moyenne, le groupe déleveurs du Cedapa qui applique cette méthode a un EBE de 339 /1000 L de lait vendu grâce à une bonne gestion du pâturage et de la fertilité du troupeau.
Le dossier du mois : La preuve par l'exemple
Antoine BESNARD, AuteurGuillaume Robin raconte, dans cet interview, son parcours d'éleveur. Son expérience a commencé en 2006 lorsqu'il s'est installé, une première fois en bovins lait, seul, puis en GAEC. Après cette première expérience, il s'est mis en quête d'une ferme avec des critères bien précis : une soixantaine d'hectares, un parcellaire groupé, une maison sur place, une production de 300 000 litres de lait. Son objectif était de mettre en place un système tout herbe, avec une forte autonomie. Aujourd'hui, en conversion bio depuis 2018 et après 6 ans d'installation, il dresse un constat : ce n'est qu'au cours de l'année de la crise du lait qu'il lui a manqué 3000 pour arriver à l'équilibre, sans les aides de la PAC. Guillaume est passé maître dans l'art de calculer ; il a passé de nombreuses étapes pour aller vers plus de pâturage et diminuer le volume de lait produit en optimisant ses coûts alimentaires. Il s'est planifié, dès le départ, 3 semaines de congés et 5 à 6 week-ends de libre dans l'année... Il partage ses réflexions, exprime ses convictions et sa vision du travail en agriculture. Guillaume a bien des défis qui l'attendent, mais il vit sa conversion sereinement, avec des objectifs qu'il entend tenir et avec l'envie d'incarner cette idée que le conventionnel peut très bien ne plus constituer, à terme, le modèle agricole de référence.
Fermoscopie : Linstallation, pas toujours évidente
Cindy SCHRADER, AuteurChristine et Nicolas Roverch se sont installés en 2008 à Pluzunet, dans les Côtes d'Armor. Non issus du milieu agricole, ils ont investi 520 000 dans une ferme de 56 ha et comprenant 40 vaches laitières. Au printemps 2009, suite à la chute du prix du lait à 210 , le couple a tenté dintensifier ses pratiques pour produire plus et ainsi compenser la perte financière. Ils ont alors réalisé que, pour eux, ce nétait pas une solution. En 2010, ils adhèrent au CEDAPA et, petit à petit, revoient leur système : augmentation de lherbe, croisements, groupement des vêlages et, depuis 2018, ils ont entamé une conversion en bio. Christine et Nicolas Roverch sont satisfaits de leur nouveau système et du rythme de vie quil leur permet. Ils partagent beaucoup leur expérience afin de sensibiliser les futurs installés.
Fermoscopie : Le système herbager pour sortir la tête de leau
Morgane COULOMBEL, AuteurAprès sept ans de salariat agricole et deux ans en tant quassocié dans un GAEC, Guillaume Menguy sest installé en individuel, en 2013, dans les Côtes dArmor. Il possédait alors 36 VL, 50 ha de SAU (28 ha en herbe, 17 ha en maïs et 5 ha en céréales), des bâtiments et du matériel. Le coût de reprise a été assez élevé (330 000 ). Les quatre premières années sont difficiles et certains conseillers le poussent à produire davantage. Il agrandit alors son troupeau. Après avoir pensé arrêter son activité, il tente le tout pour le tout en mettant plus dherbe dans son système et se focalise sur la réduction de ses charges. Il passe ainsi de 17 ha de maïs en 2013 à 8,5 ha en 2017, puis tout à lherbe en 2018. Sa situation financière se stabilise. Guillaume passe en bio en 2018. Il fait pâturer ses vaches 1,5 à 2 jours sur ses paddocks de 0,80 à 1,20 ha. Bien quil se soit "fait lil", il fait un tour avec un herbomètre tous les 15 jours dans ses prairies pour connaître la pousse de lherbe. Autre particularité, il utilise du miscanthus pour la litière de ses veaux (22 /m3) : il met une couche de 10 cm au départ et en ajoute quand cela paraît nécessaire. Il souhaite étendre cette technique avec ses vaches cet hiver.
Fermoscopie : Un virage à 180 degrés pour la ferme de 130 vaches
Cindy SCHRADER, AuteurAlan Goaziou sest installé en GAEC, en 2014, sur la ferme familiale, en élevage laitier, dans les Côtes dArmor. Il suit dabord les objectifs de son père, allant vers un agrandissement. Ils atteignent ainsi 920 000 L de lait, mais avec des vaches malades et affaiblies. Alan avait auparavant effectué un stage dans une exploitation bio en système pâturant dont le système l'avait convaincu, mais le changement aurait été trop important pour son père. En 2015, son père est atteint dun cancer causé par tous les traitements chimiques : cest lélément déclencheur. Aidé par le Cedapa, Alan transforme le système en passant de 10 ha attribués au pâturage à 100 ha, ce qui entraîne une diminution des maladies chez les vaches. La quantité de travail semble équilibrée entre la mise en place des paddocks et les logettes qui ont moins besoin d'être nettoyées. Économiquement, malgré la baisse de production de lait, lEBE a augmenté de 80 000 , notamment grâce aux coûts alimentaires qui ont diminué de 25 / 1000 L. Une conversion en bio en 18 mois est entamée.
Du grain au pain : Des outils efficaces pour le tri
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurMorvan Le Coz et Pascal Faes sont tous deux paysans-boulangers bio dans les Côtes dArmor. Leurs pratiques respectives, du champ à la transformation des grains, sont comparées. Ces deux fermes sont constituées de 20 ha. Les agriculteurs y cultivent du blé, du petit et du grand épeautre, du seigle et du sarrasin. Au champ, Pascal Faes se différencie de Morvan Le Coz par larrangement quil a trouvé avec un éleveur voisin pour effectuer des échanges agricoles (fumier, foin...). Il fait également appel à un entrepreneur pour effectuer sa moisson. Ces deux agriculteurs passent la totalité de leurs céréales dans un prénettoyeur afin déliminer les déchets légers. Morvan Le Coz trie chaque semaine le grain dont il va avoir besoin grâce à un trieur-alvéolaire quil a construit lui-même avec lAtelier Paysan. Pascal Faes utilise le nettoyeur-séparateur de sa Cuma et a construit une brosse à blé avec lAtelier Paysan afin de favoriser le retrait des poussières et des mycotoxines. Ils se sont tous deux équipés dun moulin type Astrié en meule de pierre en granit, dun four en briques réfractaires et panifient à la main dans un pétrin en hêtre. Pascal Faes effectue quatre journées de panification par semaine avec, chaque jour, une fournée de 80 kg. Morvan Le Coz fait deux fournées de 95 kg par jour dans son four et ce, deux jours par semaine.
Linstallation en élevage de bufflonnes, pas simple !
Morgane COULOMBEL, AuteurFanny Bertrand, non issue du milieu agricole, sest passionnée pour lélevage de bufflonnes, notamment pour la production de mozzarella. Elle sinstalle en bio en 2017. Ayant juste un BPREA polyculture-élevage en poche, quelques expériences et sinstallant hors cadre familial, les premières démarches savérèrent difficiles, que cela soit dun point de vue administratif ou technique. Très peu de références existent en France sur la production de lait de bufflonnes, ce qui ne lui facilite pas la tâche. Sa première boule de mozzarella est finalement vendue en juin 2018. Lobjectif est désormais de fabriquer 2400 boules de mozzarella par semaine dici 2021.
Lentille bio : Une culture à ne pas perdre de vue
Georges MAILLARD, AuteurLa lentille possède un taux de protéines qui s'approche de celui du soja ou de la luzerne, et elle est une légumineuse très appréciée par certains consommateurs. Les productions nationales et régionales restent cependant insuffisantes pour satisfaire la demande, et la filière doit recourir à des importations. Alors que la culture de la lentille est assez simple en agriculture biologique, elle est pourtant encore peu présente dans les assolements des agriculteurs bio. La lentille s'avère être une bonne candidate pour diversifier ses cultures car des débouchés existent et elle peut apporter un plus à la rotation en termes agronomiques. Par leur témoignage, Hervé, François et Marie Talbourdet (GAEC de Quinrouet, 22), qui cultivent la lentille en bio depuis deux ans sur 3,5 ha, confirment tous les avantages liés à cette culture.
A plusieurs on va plus loin
Antoine BESNARD, AuteurDans les Côtes d'Armor, après de nombreuses réunions destinées à concevoir à plusieurs un projet de ferme en GAEC, Anaïs Le Troadec et sa cousine Nora se sont installées sur l'ancienne ferme des parents d'Anaïs pour y réaliser leur rêve. Avec Eflamm, Goulven et Julo, qui ont rejoint l'aventure, ils ont choisi de monter une SCI. Ils sont parvenus à rassembler 300 sociétaires, qui sont devenus les propriétaires de la ferme. Les bâtiments, la maison d'habitation, 50 ha de terres et un séchoir en grange ont été achetés pour un montant total de 430 000 . C'est en 2018 que les 5 associés, devenus locataires des lieux, se sont officiellement installés. Le collectif a été pensé pour que chacun des 5 membres soit remplaçable par les autres. La gestion du collectif est un travail au quotidien, mais c'est ainsi qu'Anaïs voulait faire les choses, en mettant l'humain et les relations au centre du projet. Le GAEC Ar Frostailh élève des vaches laitières et des chèvres, transforme le lait et vend ses fromages en direct.
Le portrait du mois : Dur à cuivre
Antoine BESNARD, AuteurKoulm Stéphan sest installé sur la ferme familiale située dans les Côtes dArmor en 2011. Il élève des vaches allaitantes, des volailles de chair et cultive des céréales et des pommes de terre, le tout en agriculture biologique. Il est également président dAval Douar Béo (groupement de producteurs de pommes de terre 100 % biologiques). Koulm ne connaissant rien à cette production, il a commencé par en cultiver 1,5 ha, puis la développée pour se stabiliser à 6 ha. Lun des problèmes rencontrés est le taupin. Pour tenter de le solutionner il a dabord commencé par changer sa rotation (mettre les pommes de terre après une prairie et non après une céréale depuis l'année dernière), puis il a revu son positionnement commercial en produisant des plants de pommes de terre. Il est également confronté à des problèmes de mildiou : avec laugmentation de cette culture dans la région, la pression est plus forte. Il défend lutilisation du cuivre en bio, surtout pour les producteurs qui commercialisent en circuit long. Il cherche toutefois à réduire son usage en testant, avec son groupement, des produits associés, comme les engrais foliaires, permettant de réduire dun tiers les doses de cuivre. Cependant, ces traitements triplent le prix de la bouillie. Il faut donc aussi tenir compte de la rentabilité économique. Il sest également penché sur la résistance variétale, mais les pommes de terre issues de ces variétés ne sont pas assez belles et ne peuvent pas être commercialisées en circuit long.
Portraits déleveurs en conversion à lAB : "Libres et sereins"
Cette vidéo fait partie de la série « Portraits déleveurs en conversion à lAB », qui questionne la vulnérabilité des fermes délevage bovins laitiers pendant la conversion à lagriculture biologique. Marie et Erwan Henry (EARL du Menez Bre), éleveurs de vaches laitières à Louargat, en Côtes dArmor, témoignent de leur conversion à lagriculture biologique, commencée en 2014. Pourquoi ont-ils fait ce choix ? Quels changements ont eu lieu sur la ferme ? Quel bilan peuvent-ils donner début 2019 ?
Portraits déleveurs en conversion à lAB : "Renaissance"
Ce témoignage fait partie de la série « Portraits déleveurs en conversion à lAB » qui questionne la vulnérabilité des fermes délevage bovins laitiers pendant la conversion à lagriculture biologique. Nadia et Patrice Hamoniaux (GAEC Hamoniaux), éleveurs de vaches laitières à Créhen, dans les Côtes dArmor, témoignent de leur conversion à lagriculture biologique commencée en 2016. Pourquoi ont-ils fait ce choix ? Quels changements ont eu lieu sur la ferme ? Quel bilan peuvent-ils déjà donner début 2019 ?
Réduire la voilure pour travailler moins ?
Morgane COULOMBEL, AuteurDans les Côtes-dArmor, Amaury Lechien sest installé en 2009, à la retraite de son père, sur lexploitation familiale avec pour objectif de réduire les charges de lexploitation. Auparavant, lexploitation était composée de 44 ha (20 ha de prairies, 12 ha de céréales et 12 ha de maïs) et 30 vaches laitières (200 000 L de lait). Amaury a investi pour racheter le cheptel et le matériel agricole. La ferme a depuis évolué, la surface en prairies a doublé, une conversion en bio a été entamée en mai 2018 et Amaury envisage de réduire le troupeau à 25 vaches. Il a aussi organisé les vêlages afin de ne pas avoir à élever de veaux en hiver, ce qui simplifie le travail. Pour réduire son temps de travail (40 à 45 heures / semaine actuellement), Amaury délègue beaucoup de travaux à une entreprise de travaux agricoles et effectue des monotraites à loccasion, notamment le dimanche. Amaury prend 10 à 15 jours de vacances par an, mais déplore tout de même la difficulté à se faire remplacer.
Réussir un projet collectif : Travailler par étapes en considérant le facteur humain
SYMBIOSE, AuteurLes projets collectifs séduisent de plus en plus d'acteurs qui s'impliquent, avec les producteurs, pour construire des systèmes alimentaires durables et en phase avec les enjeux de la filière bio. Les producteurs trouvent dans ces projets plusieurs avantages, comme mutualiser des ressources, favoriser l'échange de compétences, dégager un revenu supplémentaire, etc. Pour concevoir un projet collectif, 3 étapes importantes : l'émergence du projet, corrélée aux objectifs à atteindre ; l'étude de faisabilité, qui met en évidence le potentiel de réussite du projet ; et la mise en uvre (qui valide la poursuite du projet, en déterminant notamment le montage et le financement) ou la clôture, qui acte l'abandon du projet. L'ambition de développer une activité à plusieurs reste cependant très dépendante du facteur humain. "Il faut être prêt à donner de son temps", soulignent Ronan Le Gall et Mickaël Berthelot, maraîchers et porteurs d'un projet de conserverie bio en Ille-et-Vilaine. Katell Lorre (grandes cultures bio), membre du collectif de producteurs La Binée Paysanne (22), et Marie-Claire Louis, maraîchère et membre d'un projet collectif en émergence (point de vente) dans le Morbihan, apportent leurs témoignages sur cette dimension humaine.
Après la conversion : Produire et manger bio pour rester cohérent
Agathe PERRIN, AuteurLa démarche de conversion est un cheminement qui peut être long, et chacun a un parcours qui lui est propre. Les agriculteurs qui entament une conversion changent-ils aussi leur façon de consommer ? C'est ce thème qui est abordé, grâce à l'exemple de 2 jeunes éleveuses soucieuses de mettre en cohérence mode de production bio et mode de consommation. Marie Henry et Cécile Le Corfec se sont rencontrées au Défi Familles à Alimentation Positive dans le Trégor (29 et 22), en 2016. Elles ont ainsi entraîné conjoints et enfants dans une démarche de changement en modifiant petit à petit leurs habitudes pour aller vers des modes d'approvisionnement et de consommation cohérents avec la bio, tout en n'augmentant pas leur budget. La conversion a ainsi été, pour elles, une véritable remise en question de leur consommation personnelle et familiale.
Le carthame : Un oléagineux prometteur
Sarah CHOUPAULT, AuteurLe carthame (Carthamus tinctorius) est originaire du croissant fertile (ce territoire traverse les États actuels de l'Israël, la Palestine, la Jordanie, la Syrie, le Liban, le sud-est de la Turquie, le nord et l'est de l'Irak et le bord ouest de l'Iran). La culture a atteint son apogée en Europe au XVIIème siècle pour ses propriétés tinctoriales. Pendant les deux guerres mondiales, le carthame a connu un regain d'intérêt pour l'huile et les utilisations multiples qu'elle permettait. Aujourd'hui, l'huile de carthame est reconnue pour ses propriétés nutritionnelles, en particulier sa forte teneur en acides gras insaturés (au moins 75 % d'acide linoléique). D'un point de vue agronomique, le carthame est intéressant pour diversifier son assolement, mais les retours d'expériences sont rares sur son comportement dans le contexte pédoclimatique breton. De plus, les débouchés du carthame restent limités. La culture doit donc plutôt être vue comme un complément. C'est dans cet esprit que Marie, Hervé et François Talbourdet (GAEC de Quinrouët (22), en agriculture biologique) ont décidé de le tester, en 2016 et 2017. En parallèle de leur activité d'élevage et transformation du lait de brebis et atelier apicole, ils disposent de 25 ha à mettre en cultures. Ils témoignent sur la culture du carthame sur leur ferme et sur la valorisation qu'ils en ont tirée.
Diversifier les produits de la ferme pour être plus résilient
Cindy SCHRADER, AuteurDepuis leur reprise de la ferme familiale en 1985, dans les Côtes d'Armor, François et Hervé Talbourdet ont apporté de nombreux changements à un système qui leur convenait de moins en moins. Le système initial comportait un élevage laitier et un élevage de taurillons, avec des rations basées sur le maïs. En 2000, ce dernier atelier a été abandonné : le système est devenu tout herbe, les vêlages ont été groupés à l'automne et la mono-traite a été instaurée. L'élevage se rapprochant de plus en plus des exigences de l'agriculture biologique, la conversion a été décidée et effective en 2003. Sans collecte de lait bio sur la zone, il a alors fallu se lancer dans la transformation à la ferme. Autre gros tournant : des brebis laitières sont venues remplacer les bovins, finalement mal adaptés à la zone séchante dans laquelle se situe l'élevage. En 2015, Marie, la nièce de François et Hervé, est venue les rejoindre avec un atelier apicole. Des farines, huiles et lentilles sont aussi produites et vendues sur la ferme.
Dossier : Economies d'énergies en élevage laitier
Dominique MACÉ, Auteur ; Cindy SCHRADER, Auteur ; Franck LE BRETON, AuteurSelon l'Ademe, la consommation d'énergies directes (électricité, carburants...) et indirectes (aliments, engrais...) représenterait 10 à 12 % des coûts de production d'un élevage laitier, soit 34,50 /1000 L en 2008. Pour limiter ce poste de charges, développer un système pâturant économe en intrants est un levier considérable (baisse de 22 % des consommations énergétiques d'après l'Ademe). Des aménagements dans la salle de traite sont aussi possibles pour réduire la facture d'électricité : pré-refroidisseur de lait, récupérateur de chaleur du tank à lait, bon dimensionnement de la pompe à vide, etc. Du côté de la consommation de fioul, les améliorations peuvent concerner une meilleure adéquation entre tracteur, outils et chantiers, une meilleure organisation du travail, un meilleur entretien du tracteur, ou encore la mise en place d'un système de raclage automatisé. Franck et Maud Le Breton, éleveurs laitiers en conversion bio dans les Côtes-d'Armor, témoignent. Ils ont fait le choix d'un fournisseur d'énergie renouvelable. Les surcoûts liés sont compensés par certaines adaptations sur leur exploitation avec, au final, une réduction de leur facture annuelle de 2000 . Le passage à un système tout herbe en vêlages groupés de printemps a aussi permis de faire des économies de carburant.
Dossier : Le pâturage
Léo FUZEAU, Auteur ; Guillaume JOURDAIN, Auteur ; Léopoldine DESPREZ, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier consacré au pâturage, très présent dans l'image de la bio, propose d'aborder le sujet sous de nombreux angles, à partir de témoignages déleveurs bio, denseignants, de chercheurs ou encore de techniciens, issus de toute la France : - Le pâturage, clé de voûte d'un système herbager ; - Le pâturage mixte, une pratique ancestrale au GAEC de Bellefeuille (50) ; - La dynamique de groupe aide au changement de système ; - Passer de 100 ha de céréales à 140 ha d'herbe en quelques mois ; - Comment éviter le développement des joncs en zone humide ; - La biodiversité cultivée dans les prairies ; - Augmenter la hauteur de pâturage grâce aux arbres ; - Allier pâturage tournant dynamique et arbres fourragers ; - Un système économe avec du pâturage tournant ; - Robot et pâturage à la ferme expérimentale de Trévarez (29) ; - Une salle de traite mobile pour rendre l'herbe plus accessible... en Bretagne ; - Le pâturage réussi avec la salle de traite mobile ; - Avoir 2 sites pour optimiser le pâturage ; - Préparer pour mieux gérer ; - De l'herbe au pays du rugby ; - Adapter un pâturage tournant dynamique aux conditions de pousse du Sud Massif Central ; - Le pâturage, y compris des ligneux ! ; - Le pâturage en moyenne montagne ou assurer la sécurité ; - Pâturage : témoignage d'un centre de formation ; - Piloter l'alimentation des vaches laitières au pâturage.
Dossier : Quel accueil à la ferme ?
Morgane COULOMBEL, Auteur ; Alexis BILLIEN, AuteurDerrière le terme "Accueil à la ferme", existent de nombreuses modalités et motivations. Ce dossier illustre cette diversité à travers quatre témoignages d'agriculteurs bretons ayant fait le choix d'ouvrir leurs portes, voire plus, à leurs concitoyens. Installé en 1986 en élevage laitier, Didier Labouche accueille des adolescents en difficulté depuis 1989. Aujourd'hui, le troupeau laitier n'existe plus et les deux activités principales de l'exploitation sont un centre équestre et l'accueil social, ce dernier représentant environ 120 jours de travail par an. Sur la ferme de son conjoint maraîcher bio, Sterenn Laurent Kervella a développé une activité d'accueil pédagogique à destination de groupes d'enfants (écoles, centres de loisirs, maisons de jours...). Elle leur présente le jardin mais leur propose aussi des animations telles que des dégustations, du jardinage, ou encore du land art. Elle ressent une grande satisfaction dans le sentiment d'avoir transmis quelque chose. Samuel Dugas, éleveur laitier et maraîcher en AB, a quant à lui choisi l'accueil à travers le wwoofing, une forme de bénévolat en échange du gîte et du couvert sur la ferme. Enfin, Stéphanie et Cyrille Guilloteau, éleveurs bio, accueillent depuis trois mois une famille albanaise qui a dû fuir son pays. Totalement bénévole, cette forme d'accueil relève plus encore du partage à travers la mise à disposition d'un lieu de vie. Ces agriculteurs peuvent échanger sur leurs choix d'accueil et leurs expériences au sein de différents réseaux comme Accueil paysan ou Accueillir au pays.
Dossier : Quelle race pour quelle stratégie ?
Alexis BILLIEN, Auteur ; Cindy SCHRADER, AuteurBien choisir la race de son troupeau est un point essentiel en système économe. Mais cela se réfléchit au cas par cas, selon son système et ses objectifs, même si la recherche de rusticité reste une constance en système herbager économe. Que ce soit en bovin lait ou viande, en ovin, ou encore en race pure ou avec croisement, le point majeur est de bien définir ses objectifs et de sy tenir. Hésiter, changer dapproche amène à perdre du temps sans obtenir un troupeau répondant à ses attentes. Ce dossier illustre la diversité des approches chez les éleveurs à travers quatre témoignages déleveurs bretons : un système herbager bio en race Holstein pure avec une sélection axée sur la mamelle et les aplombs ; un système laitier bio avec croisement entre Holstein et Rouge scandinave, avec comme objectifs plus de rusticité, une bonne santé notamment au niveau de la mamelle, et une bonne qualité du lait ; une exploitation comptant un atelier secondaire de production de viande avec un troupeau bio composé des Limousines et de Hereford, avec une volonté de valoriser lherbe au mieux en une viande de qualité ; un élevage ovins viande, en race locale Lande de Bretagne, appréciée pour sa capacité à valoriser tous types de ressources herbacées en plein air intégral (en partie en écopâturage) tout en produisant, là aussi, une viande de qualité.
Fabrication d'aliments pour animaux : Sanders lance une production en Bretagne
Ermeline MOURAUD, AuteurSanders a inauguré une nouvelle unité de production daliments pour bétail bio, à Grâces, dans les Côtes d'Armor. Cette entreprise poursuit ainsi le développement de sa marque daliments bio Alinat en simplantant en Bretagne. La conversion de cette usine arrive en complément de louverture de différents sites dédiés à lalimentation animale bio : un partenariat de fabrication avec les Établissements Aurouze a été établi en 2013 et recouvre la moitié Sud de la France ; lusine Sanders Nord-Est, basée à Rethel, dans les Ardennes, a également été adaptée pour le bio en 2017 ; et une unité dédiée à la trituration de graines de soja bio a été installée dans le Sud-Ouest. L'objectif de Sanders est de maximiser lapprovisionnement de céréales et doléo-protéagineux bio, sans recourir aux importations, pour garantir une traçabilité sans failles. En tout, 3.65 millions deuros ont été investis dans cette filière. Concernant le site de Grâces, la fabrication daliments conventionnels a été arrêtée en juillet 2017. Les bâtiments ont ensuite été nettoyés, puis modernisés (150 000 dinvestissement), et la production daliments bio a pu commencer en septembre 2017. Le site fonctionne avec quatre personnes (contre douze auparavant) et a produit 13 000 tonnes daliments fin 2018. Il a cependant une capacité annuelle de 120 000 tonnes.
Film "Nos vaches et nous, se comprendre pour s'élever"
Il existe dans les élevages de véritables liens entre les humains et les animaux. Les éleveurs, femmes et hommes, ont à cur de travailler en harmonie avec leurs bêtes, dans une relation de respect, de bienveillance et de confiance. Et pourtant, lélevage est fortement contesté et souvent réduit à son seul impératif économique. Face à ce constat, les producteurs de Biolait ont décidé de prendre la parole et de se livrer avec sincérité sur leur quotidien avec les vaches. A travers ce film, ils partagent leurs pratiques, mais également les émotions quils éprouvent au fil du temps. Coup de projecteur sur cette dimension essentielle du métier.
L'homme atout serre
Aourel LE CORNEC, Auteur ; Marianne WROBLEWSKI, AuteurHervé Garel a conçu et fabriqué une serre amovible pour son jardin, dans les Côtes-d'Armor. Facile à installer et à déplacer, cette serre peut être ouverte, partiellement ou en entier, et fermée à la demande, en un seul geste. Solide et résistante au vent, elle ne nécessite pas d'être ancrée au sol comme un tunnel classique. Perfectionniste, Hervé Garel n'a pas son pareil pour trouver une solution à chaque problème et il ajuste ses créations jusque dans les moindres détails. Dans une démarche de partage, le jardinier s'est associé à l'Ecocentre-Trégor de Pleumeur-Bodou (présenté dans un encadré) pour organiser des stages de fabrication de sa serre. Il partage également son expérience et ses compétences en jardinage.