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Alimentation des porcs bio : Matières premières et protéines en questions ; Alimentation des porcs bio - Témoignages
Frédéric RIPOCHE, AuteurEntre flambée des prix et difficultés dapprovisionnement, notamment en apports protéïques, comment sadaptent les éleveurs de porcs bio, dans ce contexte, dautant plus sous pression que le marché du porc bio est en baisse (- 3 % entre 2020 et 2021, selon l'Agence BIO) ? A travers les témoignages de Pascal Petit, responsable technique du groupement Bio Direct, et déleveurs naisseurs plein-air ou naisseurs-engraisseurs en bâtiments, ces articles montrent un panel de solutions et dapproches mises en uvre. Point-clé : la maîtrise des coûts de production, avec la recherche dun niveau dautonomie dau moins 50 %, ou encore loptimisation de lalimentation via le rationnement et la chasse au gaspillage. Il est aussi important de travailler sur les performances délevage : réduire le nombre de porcelets à la naissance, mais avoir des nouveau-nés plus gros ; avoir des lots homogènes danimaux ; ne pas aller chercher les derniers kilos, trop coûteux à produire Autant déléments qui réduisent la consommation daliments. Sécuriser les approvisionnements, en privilégiant le local, est aussi un point important. Mais, le contexte amène à chercher des alternatives ou/et à retravailler les formulations des aliments pour sadapter. Ainsi, par exemple, Bio Direct travaille sur lutilisation de la levure de bière, incorporée jusquà 5 % dans ses formulations. Yannick Raud du GAEC Le Lambert, éleveur naisseur-engraisseur en Vendée, a recours à lachat de bouchons de luzerne, tout en optimisant son outil de fabrication daliments à la ferme pour des rations plus précises valorisant le maïs en grain humide. Gildas Alleno, éleveur naisseur-engraisseur dans les Côtes d'Armor, préfère avoir moins de porcelets, mais des sevrés plus homogènes et de qualité. Marie Scherrier, éleveuse en plein-air, travaille à réduire la part daliments achetés en intégrant le pâturage ou en développant un projet de fabrication daliments à la ferme avec l'achat de matériel doccasion.
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L'autonomie règne en maître à Kerdanio
Guillaume ROBIN, Auteur ; Eurydice WICHELER, AuteurAprès une première installation qui ne lui correspondait pas, Guillaume Robin, aujourd'hui éleveur de 58 vaches laitières bio, s'est réinstallé à Mûr-de-Bretagne (22) en 2013. Il travaille seul, avec un objectif d'autonomie décisionnelle, financière, alimentaire/fourragère... tout en respectant l'environnement. Il a adopté un système de double période de vêlage, la première servant au renouvellement du cheptel, la seconde servant à la production de croisés valorisés en viande. Une fois la gestion du pâturage bien maîtrisée, Guillaume a enclenché la conversion de l'exploitation vers l'AB en 2018. L'évolution de ses résultats économiques et de sa charge de travail, suite à la conversion, est indiquée. Avec l'association « Terres et Bocages », il a planté plusieurs kilomètres de haies qui favorisent la biodiversité et servent également de brise-vents. Les échanges, notamment lors de chantiers collectifs ou avec son épouse, sont très importants pour Guillaume, puisqu'ils lui permettent, en tant que seul décisionnaire, de progresser à partir des conseils de son entourage professionnel, associatif et familial.
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Le portrait du mois : Des saisons sans pépin
Antoine BESNARD, AuteurPascale et Xavier Doussinault sont arboriculteurs bio à Plestan, dans les Côtes d'Armor. Ils cultivent, sur 3 de leurs 6 ha de SAU, des pommes à couteau (60 %) et des pommes à jus (40 %) dont ils assurent la transformation. Ils produisent également des poires, des coings, des kiwis, des framboises, des groseilles, de la rhubarbe et du sureau. Ils commercialisent leurs fruits à la ferme, en paniers, en Biocoop et en restauration collective. À l'année, ils font tourner la ferme à 3, avec un salarié permanent ; pour la récolte, ils embauchent 7 saisonniers. Chaque année, ils parviennent à embaucher une équipe complète, souvent recrutée par le bouche à oreille (réseau paysan, annonces dans les paniers...). La récolte commence fin septembre, pour environ un mois. Ensuite, deux semaines sont consacrées à la transformation en jus, durant lesquelles les arboriculteurs gardent un des saisonniers. Pascale et Xavier doivent composer avec la météo et la maturité des fruits, très importantes pour le goût et la conservation des fruits cueillis. L'équipe est briefée chaque matin, avec un point sur la récolte de la veille, et chacun est équipé d'une calibrette, un anneau qui indique la taille minimum des pommes à récolter, afin de respecter, notamment, les critères pour la vente en Biocoop. Gérer des saisonniers requiert beaucoup de pédagogie et quelques astuces de ressources humaines, surtout avec des équipes différentes chaque année : Xavier et Pascale partagent leur expérience d'employeurs.
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Signes de qualité : La Bio dans la jungle des labels
Maude CHABERT, AuteurLa consommation de produits alimentaires bio est en baisse. Ceci s'explique, notamment, par une perte de confiance des consommateurs en la valeur ajoutée de la bio. Le prix étant le premier frein à l'achat du bio, les consommateurs se replient sur des produits affichant certaines qualités (produits locaux, sans pesticides...). Dans le but de rappeler ce qui différencie la bio des autres signes de qualité, Greenpeace, le WWF France et le BASIC ont étudié les impacts socio-économiques et environnementaux de 11 démarches alimentaires, afin d'évaluer leur durabilité. Un schéma reprend les résultats obtenus par les différents labels, certifications et démarches alimentaires. Stéphanie Constant, maraîchère bio à Languédias (22), décrit la commercialisation de ses produits, intégralement en circuits courts.
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Veaux laitiers : L'empire du mâle
Clémence BOUGET, AuteurDans les élevages laitiers bio, le devenir des veaux mâles suscite de nombreuses questions, notamment sur leur départ rapide de la ferme, ainsi que sur l'absence de valorisation dans la filière biologique... En 2014, 83 % des veaux laitiers mâles bio ont terminé dans la filière conventionnelle. Malgré cela, l'élevage de veaux mâles bio peut générer une plus-value pour les éleveurs qui adaptent leurs pratiques d'élevage et développent la vente en circuit court, et parfois en restauration collective. Deux éleveurs de veaux mâles laitiers bio des Côtes d'Armor, Benoît Allain et Sylvain Haurat, partagent leurs témoignages.
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Un air de famille
Antoine BESNARD, AuteurCet article décrit la transmission dune ferme familiale, la Ferme de la Raudais, initialement en élevage bovin lait conventionnel, dans les Côtes dArmor et sa conversion à l'AB sous la pression des enfants repreneurs. Choc des cultures, des générations, représentation de la femme dans le milieu agricole, tensions familiales ou freins psychologiques... sont ainsi mis en relief à ce moment-clé. Mais, cest aussi une histoire de grande confiance et de compréhension, et une ferme qui ne part finalement pas à lagrandissement, avec une belle évolution vers une ferme en bio, en bovins viande et vente directe, puis vers une dynamique collective (installation dun paysan boulanger et projet dinstallation en maraîchage en cours).
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Une année de pâturage en secteur séchant
Cindy SCHRADER, AuteurThomas Leclerc est éleveur laitier bio dans les Côtes dArmor. Il est installé sur des terres séchantes. Dans une série darticles, il explique sa gestion du pâturage et sa conduite du troupeau durant une année (2021). Ici, il décrit ses pratiques durant lautomne. En septembre 2021, le temps est plutôt propice à la pousse de lherbe. Les vaches effectuent du pâturage tournant sur des paddocks dimensionnés pour deux jours. Thomas Leclerc hésite entre deux stratégies : accélérer le rythme de pâturage pour être sûr de faire pâturer toutes ses parcelles (afin de les « nettoyer » avant lhiver) ; ou faire durer le pâturage dans le temps. La grande inconnue pour faire ce choix est la portance des parcelles une fois les jours pluvieux arrivés. Cet éleveur a également récolté son maïs ensilage et fait une coupe denrubannage. Après avoir calculé son bilan fourrager, il sait quil a stocké 3,1 TMS/UGB. Il est plutôt serein concernant ses stocks, comme il consommait 2,5 TMS/UGB ces dernières années. Thomas Leclerc a également reçu son bilan comptable 2020-2021 : avec la baisse du prix du lait, il a perdu 50 000 de marge brute. Il souhaite donc continuer à maîtriser ses charges et à optimiser le pâturage. Enfin, son salarié sest associé avec lui afin de pérenniser la ferme et, à terme, afin de se dégager plus de temps libre.
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Une année de pâturage en secteur séchant
Cindy SCHRADER, AuteurThomas Leclerc, éleveur bio de 64 vaches laitières, est installé à Plédéliac, dans les Côtes dArmor, en secteur séchant (670 mm en moyenne par an). Il présente lélevage de ses quinze génisses avec des mères nourrices, ainsi que son essai dimplantation de prairie sous couvert de protéagineux (mélange fèverole, pois, triticale et vesce), fauchée mi-avril/début mai et pâturée dès le mois de mai.
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Une année de pâturage en secteur séchant
Cindy SCHRADER, AuteurThomas Leclerc est éleveur laitier bio dans les Côtes dArmor, sur des terres séchantes. Il fait pâturer ses vaches sur 32,5 ha, qui sont divisés en 27 paddocks de 1 à 1,5 ha. Le pâturage est géré au fil, qui est avancé chaque jour, et chaque paddock est alimenté en eau par un réseau enterré. Pour pouvoir accéder aux paddocks le plus longtemps possible, Thomas Leclerc a également aménagé les chemins qui les entourent, ce qui a aussi diminué les blessures aux pieds des vaches. Cet éleveur explique également comment s'est déroulé le déprimage de ses parcelles durant le printemps 2021 et il effectue un bilan sur ses vêlages de printemps.
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Une année de pâturage en secteur séchant
Cindy SCHRADER, AuteurThomas Leclerc est un éleveur laitier bio basé dans les Côtes dArmor. Il est installé sur des terres séchantes. A la fin du printemps 2021, il présente sa gestion printanière du pâturage (bilan des deuxième et troisième tours de pâturage), ainsi que sa future stratégie en cas dété sec. Son système herbager repose sur du pâturage tournant. Le deuxième tour de pâturage de ses prairies a été réalisé du 14 avril au 28 mai, sur 25 ha (56 vaches étaient au pâturage à ce moment-là), avec un temps de retour à la parcelle de 44 jours. Comme la pousse de lherbe a été timide durant le printemps 2021, cet éleveur a dû utiliser plus de surface que dhabitude pour nourrir ses vaches. Le troisième tour a démarré le 29 mai. Cet éleveur a prévu de faire pâturer seulement 16 à 18 ha à ses 64 vaches durant cette période, de faucher 14 ha de foin début juin, 8 ha denrubanné mi-juin et 17 ha de foin à la fin du mois. Cependant, la repousse est variable selon les parcelles : leau est présente, mais lherbe manque de chaleur pour pousser correctement. Durant lété, il souhaite mettre un maximum de surface à disposition de ses vaches : ¾ du parcellaire en juillet et la totalité en août.
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Une année de pâturage en secteur séchant
Cindy SCHRADER, AuteurThomas Leclerc, éleveur bio avec un troupeau dune soixantaine de vaches laitières, est installé à Plédéliac, dans les Côtes dArmor, en secteur séchant (670 mm en moyenne par an). Durant une année, il a présenté, à travers plusieurs témoignages, la manière dont il gérait le pâturage et son système fourrager, tout en expliquant ses choix stratégiques en fonction des conditions climatiques. Dans cet article, il revient sur la gestion estivale du pâturage. En 2021, les mois de juin et juillet ont été pluvieux, ce qui a dénoté comparé aux sécheresses des années précédentes. Il a même fallu faire attention à ce que les vaches ne piétinent pas trop les parcelles humides. Lherbe a bien poussé et le foin a pu être récolté en quantité. Le passage en monotraite, en août, a permis à Thomas Leclerc et à son salarié de prendre, chacun, 15 jours de vacances. La monotraite leur a également permis de dégager du temps pour les moissons qui ont été tardives en raison des conditions climatiques pluvieuses. La bi-traite a été remise en place fin août.
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Le changement de système pour gagner en confort et en temps de travail
Cindy SCHRADER, AuteurThomas Leclerc sest installé, en 2008, sur la ferme familiale à Plédéliac, dans les Côtes d'Armor. La ferme est alors constituée de 37 ha et de 35 vaches laitières (VL), en conventionnel, avec un système basé sur le maïs. En sinstallant, il apporte 25 ha supplémentaires et passe à 60 VL. Il restera en GAEC avec son père jusquau départ en retraite de ce dernier, en 2013. Lorsquil se retrouve seul, il délègue lélevage de ses génisses pour diminuer sa charge de travail ; mais ceci le soulage à peine et la situation économique de la ferme ne lui permet pas dembaucher un salarié. Très vite, il se sent dépassé et souhaite trouver une solution ou tout arrêter. Il se tourne alors vers le Cedapa et le Gab qui lui proposent plusieurs possibilités dévolutions technico-économiques. Thomas Leclerc opte pour un passage en bio : cest quelque chose quil souhaitait faire un jour et il nen était pas très loin techniquement. En 2016, il entame une conversion non simultanée, récupère 5 ha pour augmenter sa surface en herbe, revoit sa gestion du pâturage, diminue ses surfaces en maïs et récupère ses génisses qui étaient en pension. Grâce à ce changement de système, il a pu embaucher un salarié à mi-temps, puis à plein temps.
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Commission de marché : Quelle place pour les producteurs bio en circuits courts ?
Agathe PERRIN, AuteurLa commission de marché est une organisation locale qui a pour rôle d'établir des règles de bon fonctionnement des marchés de plein vent de la commune. Elle accueille des représentants de commerçants qui viennent échanger sur différentes thématiques en fonction du contexte (représentativité des producteurs, des productions, adaptation des conditions de vente (confinement, travaux...), tarifs et attribution des emplacements...) ; les décisions finales étant prises par la commune (le maire ou son représentant). Le règlement du marché, variable en fonction des communes, définit les droits et les obligations des vendeurs, mais aussi la part des emplacements minimum attribuée aux producteurs ou des productions saisonnières. Les producteurs bio qui siègent au sein de ces commissions peuvent assurer un relais sur des problématiques spécifiques au bio local, porter des propositions et soumettre de nouvelles règles. Jonathan Chabert (22) et Jean-Philippe Mahéo (56), maraîchers bio, ont chacun choisi d'intégrer la commission de marché de leur commune.
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Conversion : Une opportunité pour les fermes en situation financière fragile ?
Guillaume MICHEL, AuteurIl est fréquent de penser qu'une conversion à l'agriculture biologique ne peut aboutir si la ferme en question ne se trouve pas, au préalable, dans une situation financière solide. Pourtant, plusieurs vagues de conversion à l'AB se sont déclenchées justement quand la conjoncture en agriculture conventionnelle était difficile, particulièrement en production laitière. Dans cet article, le Groupement des agriculteurs biologiques des Côtes-d'Armor partage son expérience et ses réflexions, et explique en quoi une conversion à l'AB peut être une opportunité pour les fermes en difficulté financière. La réussite de telles démarches est grandement conditionnée par l'accompagnement dont pourra bénéficier l'exploitation. Sur le terrain, le GAB 22 s'associe, pour cela, à l'association Solidarité Paysans 22, pour apporter, aux candidats à la conversion qui en ont besoin, un appui complet, aussi bien sur les aspects techniques que sur les aspects économiques et humains.
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Le déroulage de foin mûr au sol, une méthode pour régénérer ses prairies ?
Cindy SCHRADER, AuteurPour régénérer des prairies peu poussantes ou des zones nanifiées, Ronan Guernion, éleveur laitier bio dans les Côtes dArmor, réalise du « bale grazing ». Cette pratique consiste à dérouler une botte de foin bien mûr dans une prairie, puis à la faire consommer par le troupeau avec un chargement instantané très fort. Cet éleveur avait, en effet, constaté qu'en déroulant du foin en bâtiment, une quantité de graines importante restait au sol. Il avait également observé que du trèfle violet apparaissait dans ses parcelles à l'emplacement des râteliers. Il en a donc conclu que le foin avait un potentiel semencier non négligeable. Il met en place le bale grazing durant son dernier tour de pâturage, en octobre, et, parfois, lors du premier tour de pâturage, lannée suivante. Il utilise du foin issu de la dernière coupe, récolté fin juillet-début août, dans des parcelles riches en trèfle. Il fait ensuite pâturer ses vaches taries au fil avant et arrière afin davoir un chargement très fort (près de 100 UGB/ha) sur une très courte période. Cette méthode nest applicable que sur les sols portants.
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La Froment du Léon, une bretonne pur beurre !
Hélène COATMELEC, AuteurSophie Begat et Jocelyn Bougerol sont installés dans les Côtes dArmor, sur une ferme maraîchère conduite en bio depuis 1998. Depuis 2017, ils se sont également lancés dans la production laitière afin de se diversifier en produisant du beurre. Ces nouveaux éleveurs ont opté pour la Froment du Léon, une race à petit effectif (Sophie Begat est maintenant la présidente du Syndicat des éleveurs de cette race). Cette vache bretonne a une faculté à fixer le carotène de lherbe, son lait est donc très coloré. Le Syndicat des éleveurs de la race Froment du Léon souhaite que cette vache soit reconnue pour ses qualités de lait et de production. Son lait a notamment des globules gras de taille supérieure à la moyenne des autres races. Ces gros globules gras remontent plus vite à la surface et rendent la crème facile à baratter. En revanche, la transformation du lait de la Froment du Léon en fromage est assez technique, en raison du rapport TB/TP élevé. Sophie Begat et Jocelyn Bougerol transforment la totalité du lait produit sur la ferme, soit 14 400 L, en beurre, crème, fromage blanc... Les vêlages des huit vaches sont groupés en mars avril, afin de fabriquer du beurre de la mi-mars à la mi-décembre. Les vaches sont traites uniquement le matin. Le soir, ce sont les veaux qui tètent.
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Le GAEC la ferme des hirondelles à Plédéliac
Anaïs KERNALEGUEN, AuteurDominique Le Calvez sest installé, en 2014, hors cadre familial, sur une exploitation située dans les Côtes dArmor. Il a été rejoint par Jeanne Brault en 2016. Ils devaient normalement sinstaller en bovins allaitants, production du cédant, mais cela ne passait pas économiquement. Suite à la fin des quotas laitiers (2013), ils ont calculé les volumes de lait quils pouvaient produire en fonction du potentiel foncier de la ferme. Lexploitation comptait 82 ha, dont 25 ha autour du siège de lexploitation et un autre bloc de 36 ha à trois kilomètres du siège de lexploitation, de lautre côté dune route départementale. Afin de pouvoir faire pâturer au maximum leurs vaches et produire du lait bio, ces deux jeunes éleveurs ont opté pour une salle de traite mobile. Après sêtre assurés que Biolait accepterait de collecter du lait trait au champ, ils ont pu lancer leur projet dinstallation.
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Le GAEC de Kroaz Min, une installation en brebis lait à Lannion
Anaïs KERNALEGUEN, AuteurDans les Côtes d'Armor, Ana-Gaëlle Le Damany et son compagnon Paul Françoise se sont installés, en 2016, sur la ferme familiale qui était alors en vaches laitières conventionnelles. Toutefois, ce couple souhaitait transformer le système de production pour produire du lait de brebis en agriculture biologique, avec transformation à la ferme et vente directe. Ils sont restés deux ans et demi en GAEC avec le père dAna-Gaëlle, avant le départ en retraite de ce dernier. Durant cette période, les trois associés nont pas suffisamment pris le temps de préparer ensemble les changements de système de production en raison de divergences de valeurs et dun conflit de génération. Par la suite, l'ergonomie a été une préoccupation majeure lorsquil a fallu réadapter la ferme : hauteur des quais de traite, achat dune pailleuse, lactoduc Tout a été pensé pour éviter de porter des charges, deffectuer des gestes répétitifs et davoir à trop marcher. La bergerie et la fromagerie ont été auto-construites par Paul Françoise et son père, ce qui a permis de réaliser 50 à 60 % déconomies. En cinq ans, le couple na pris que trois semaines de congés. Comme la ferme est prévue pour 2,5 UTH, ils sont en cours de discussion avec un autre couple déleveurs de brebis pour partager lembauche dun salarié à mi-temps annualisé.
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Houblon bio : Liane Folie
Sarah CHOUPAULT, Auteur ; Goulven MARÉCHAL, AuteurAntoine Floury et Anaïs Langlais ont mis en place, il y a trois ans, la Houblonnière de Lezerzot (22). Ils sont installés sur 24 ha, dont 4 ha de houblon, 4 ha de céréales, 1,5 ha de légumes et le reste en herbe. Ils font part, dans cet article, de leur expérience en culture de houblon : installation, formation, choix de la ferme en fonction de critères pédologiques, achat des plants, choix des variétés, investissements, protection des cultures, temps de travail, suivi cultural, commercialisation, difficultés rencontrées. La maîtrise de litinéraire technique est assez complexe et, pour eux, la diversification est nécessaire pour assurer la durabilité de leur projet en houblon.
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Nathalie, fin prête pour les normes poulettes 2022
E. VIENOT, AuteurDans les Côtes d'Armor, Nathalie Mordelet, éleveuse de poules pondeuses bio, a mis en place un bâtiment dédié à l'élevage de poulettes en décembre 2020. Afin d'être en phase avec la nouvelle réglementation, dont l'application était prévue initialement au 1er janvier 2021 mais qui a finalement été repoussée au 1er janvier 2022, l'éleveuse a fait installer dans son bâtiment pouvant accueillir plus de 10 000 poulettes tout un système de perchage varié. L'agencement a été réfléchi sur-mesure avec la société La maison du perchoir et s'appuie, notamment, sur des systèmes de relevage par treuils électriques afin de faciliter le travail de l'éleveuse. Le dispositif, qui donne pleine satisfaction à cette dernière, est décrit en détails dans cet article.
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"Nous sommes passés de 10 à 65 ha de pâturage"
Franck MECHEKOUR, AuteurDans les Côtes d'Armor, le GAEC Chevance, géré par les frères David et Mickaël Chevance, a opéré un virage stratégique important entre 2015 et 2018, dans l'objectif d'améliorer la qualité de vie des deux associés et de mieux répondre aux attentes sociétales. Ainsi, les cultures de vente ont été arrêtées au profit de l'atelier bovins lait ; l'exploitation a été convertie à l'agriculture biologique en 2018 ; la SAU a été réduite pour n'en conserver que les deux tiers, consacrés désormais en grande partie aux prairies, dont 65 hectares pâturables, et à la production de méteil. Le GAEC est, depuis, autonome et a amélioré ses résultats économiques.
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Un parrain, une marraine, un filleul
Antoine BESNARD, AuteurJoseph Templier sest installé, en 1978, sur une ferme laitière bretonne avec deux associés. Déjà soucieux de la transmission de la ferme, ils ont fait le choix de sinstaller en SCOP, afin de ne pas reproduire le schéma où chaque génération doit racheter le capital de la précédente. Au bout de trois ans, ils sont tout de même passés en GAEC, avant que ce dernier néclate, dix ans plus tard. Joseph sinstalle alors seul et il est rejoint par sa femme, Maryse, en 1989. Cette dernière développe un atelier de légumes racines. La ferme passe, petit à petit, de 19 à 40 ha. Parallèlement, la question de la transmission reste toujours dans la tête de Joseph. En 2010, le couple commence à anticiper sa fin de carrière et met en place un groupement demployeurs afin de se décharger. En 2014, Joseph participe à une formation sur la transmission. Il en ressort avec une certitude : il veut transmettre sa ferme afin dinstaller un jeune en bio et éviter quelle ne parte à lagrandissement d'autres exploitations. Très vite, le couple prend conscience que, sils veulent transmettre pour installer, ils vont devoir accepter que le système de production change et faire des concessions financières. Ils passent alors des annonces sur les réseaux sociaux et sur le Répertoire Départ Installation. Cest ainsi que Sylvain Haurat prend connaissance de la disponibilité de la ferme. Après quelques rencontres, Joseph, Maryse et Sylvain se lancent dans un parrainage. Sylvain a ainsi pu réfléchir à son projet, tandis que Joseph et Maryse ont pu le soutenir en anticipant la mise en uvre de certains de ses choix techniques.
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Le portrait du mois : Rigueur & souplesse
Antoine BESNARD, AuteurQuentin Guillou, musicien (intermittent du spectacle) et diplômé dun BTS GPN (Gestion et protection de la nature), a racheté la maison familiale, dans les Côtes dArmor, ainsi que huit hectares environnants. Il a alors décidé de sinstaller en maraîchage et a réalisé diverses formations avec le GAB. En 2018, il s'est lancé en tant que double-actif, avec le statut de cotisant solidaire. En 2019, il est devenu chef dexploitation. Au départ, Quentin Guillou voulait un système très diversifié : maraîchage, arboriculture, élevage Mais, il sest vite rendu compte quil séparpillait et quil perdait en rentabilité. Il a fait un autre constat : il nest pas fait pour travailler seul. Il a choisi alors de spécialiser ses cultures et dembaucher. Il s'est concentré sur des produits à forte demande : gamme « ratatouille » en été et gamme « pot au feu » en hiver, quil agrémente de produits dappel (asperges, fraises, pommes de terre nouvelles ). Il vend tout en circuits courts, via des Biocoop, son magasin à la ferme et des paniers. Deux salariés laident aux champs, sa femme soccupe du magasin, de la réception des commandes des clients, des factures et de la comptabilité. Quentin Guillou a conscience que « sans employés, la ferme ne tourne pas ». Il nhésite donc pas à les responsabiliser et cherche à augmenter leur salaire. A terme, son objectif est de monter à 5 UTH pour la production et de dégager 300 000 de chiffre daffaires.
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Bovins lait : Les minéraux, de lor en bar
Elisa DUBOIS, AuteurLa complémentation minérale est un point important pour la santé d'un troupeau bovin laitier et pour maintenir de bonnes performances (production, vêlage, reproduction). Or, la teneur en minéraux dans les fourrages peut varier selon divers facteurs. Globalement, avec la recherche du rendement et la sélection variétale basée sur lénergie et lazote, les fourrages savèrent moins riches en minéraux. La nature du sol influence aussi la teneur en minéraux des fourrages (risques de carence), tout comme le mode de conservation des fourrages (cest le fourrage en vert qui est le plus riche), ou encore le stade et le type de récolte. Cet article présente, par ailleurs, les rôles des divers minéraux et les principaux signes liés à leur carence ou leur excès dans la ration. De plus, il propose des quantités à apporter en complémentation par type danimal. A noter que le bar à minéraux, permettant de mettre à disposition divers éléments comme du sel, de largile, du chlorure de magnésium, ou encore du vinaigre de cidre, est une solution intéressante pour aider les animaux à couvrir leurs besoins en limitant les risques dexcès, les bovins étant capables de sauto-réguler pour les macro éléments comme le calcium, le phosphore ou le sodium.
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BRUT : la ferme Ty lipous membre du réseau Invitation à la ferme
Fanny LESBROS, Auteur ; Johanne AUFFRET, Auteur | PARIS (51 Rue Vivienne, 75 002, FRANCE) : BRUT | 2020Yann Cheritel, éleveur de vaches laitières dans les Côtes-d'Armor, témoigne sur sa conversion à l'agriculture biologique. Il a repris la ferme de sa mère et la convertie pour ne plus avoir à épandre de pesticides et d'engrais de synthèse. Pour cela, il s'est appuyé sur plusieurs associations et réseaux. Il a appris à cultiver des prairies et à gérer le pâturage grâce à un groupement d'éleveurs, et cultive maintenant des prairies en trèfle blanc et ray-grass. Il a ainsi des vaches en meilleure santé, une plus grande autonomie alimentaire et il utilise moins d'intrants. Le GAB l'accompagne sur la gestion du cahier des charges en AB, la santé animale et la viabilité économique de son système, particulièrement pendant la phase de conversion. Le lait est transformé en yaourts sur la ferme et valorisé grâce au réseau Invitation à la ferme, qui aide les éleveurs pour la transformation et la communication. Yann est aujourd'hui satisfait de sa décision car il est en capacité d'embaucher et de prendre des vacances.
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Le coût alimentaire baisse durant 4 ans lors d'un changement de système
Amaël SAMSON, AuteurDans les Côtes dArmor, le Cedapa a mené une étude sur lévolution des coûts alimentaires de 16 exploitations en bovins lait ayant choisi de développer le pâturage entre 2012 et 2017. Les résultats montrent une diminution du coût alimentaire dès la première année (-9 sur le coût fourrager et -12 sur le coût de concentrés pour 1000 L de lait produits). En 5 ans, le coût de concentré aux 1000 L baisse fortement, alors que le coût fourrager oscille, montant et diminuant selon les années. Le Cedapa explique cette évolution par lapprentissage progressif des éleveurs dans la gestion de leurs pâturages. Les coûts alimentaires calculés sont présentés sur les cinq années de suivi.
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Dossier - Désherbage mécanique en grandes cultures et maraîchage : Les outils au service d'une stratégie globale
Stéphanie CAMAZON, Auteur ; Marion COISNE, AuteurA travers des témoignages d'experts et d'agriculteurs, ce dossier propose des conseils, des analyses et des partage d'expériences autour de la gestion du salissement en cultures biologiques, et plus particulièrement du désherbage mécanique en grandes cultures et en maraîchage. Une bonne maîtrise des adventices est généralement le fruit d'une stratégie globale combinant diverses techniques choisies pour leur adaptation au contexte pédoclimatique et aux cultures mises en place (sur la parcelle à l'instant t, mais également dans la rotation), ainsi qu'en fonction des objectifs de l'agriculteur. Parmi ces techniques, le désherbage mécanique n'est pas souvent le levier principal mobilisé, mais il présente une solution complémentaire d'autant plus intéressante que les outils disponibles sont de plus en plus nombreux et adaptés à des solutions et pratiques diverses. Ces outils sont aussi de plus en plus prisés par les agriculteurs conventionnels.
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Face aux adventices et bioagresseurs : L'itinéraire technique de la carotte se réinvente
Marion COISNE, AuteurCet article propose des solutions et des pistes dactions pour mener à bien une culture de carottes biologiques, culture pour laquelle le désherbage et la lutte contre les maladies et les ravageurs peuvent être complexes. Contre la mouche Psila rosae, par exemple, la seule solution utilisée à ce jour est la mise en place de filets. Sur la station Terre d'essais, dans les Côtes-d'Armor, différents filets sont comparés depuis plusieurs années, avec une efficacité moyenne satisfaisante mais des coûts variables. Des associations de cultures avec de la ciboule ou du haricot coco sont aussi à l'essai, depuis 2020. La question des variétés se pose également pour lutter contre les bioagresseurs, mais les agriculteurs sont alors confrontés à des problèmes de disponibilité des semences bio. Côté gestion des adventices, combiner faux-semis et désherbage thermique permet de réduire le temps de désherbage manuel.
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Fermoscopie : En système herbager, on travaille avec la nature
Cindy SCHRADER, AuteurJean-Marc Pinochet est éleveur bio, à Lamballe, dans les Côtes dArmor, ainsi qu'administrateur au Cedapa. Il s'est installé en reprenant la ferme familiale en bovins lait et volailles. Très rapidement, il intègre des groupes déchanges autour des systèmes herbagers, au sein du Cedapa. En 2008, il transforme son troupeau laitier de vaches Normandes en troupeau allaitant, en y intégrant des vaches Limousines, puis Parthenaises. En 2012, latelier bovins viande et latelier volailles (poules pondeuses et volailles fermières) sont certifiés en bio. Aujourdhui, il élève 40 vaches allaitantes, sur 50 hectares, dont 10 sont en céréales. Les vaches passent 9 mois par an dehors, dans une logique de système herbager. Il commercialise en partie en vente directe (10 animaux par an). Pour Jean-Marc Pinochet, le bocage est essentiel, notamment en système herbager et pour la qualité de leau. Il continue dimplanter régulièrement des haies sur la ferme.
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Fermoscopie : Les vêlages groupés dautomne au GAEC du Perray
Olivier JOSSET, AuteurDidier Motais sest installé dans les Côtes dArmor, en 1981, sur 17 ha, avec quelques vaches laitières, sur une ferme qu'il a ensuite développée. En 1994, il a été rejoint par son épouse, Sylvie, puis son fils en 2017, a repris une ferme de 42 ha. Dès le début des années 2000, ils ont fait le choix de passer en système pâturant avec 83 ha dherbe, dont 65 ha facilement accessibles. Ils ont également changé de race : ils ont remplacé les Primholsteins par des Montbéliardes. Ils ont profité de ce changement pour mettre en place des vêlages groupés dautomne. Pour cela, ils ont commencé à effectuer des inséminations artificielles. Ces dernières sont toutes réalisées entre fin novembre et mars pour avoir des vêlages de septembre et à novembre. Les vêlages groupés dautomne présentent, pour eux, plusieurs avantages : fermeture de la salle de traite en août (saison sèche où le pâturage est difficile), meilleure organisation du travail, volume de lait vendu en hiver plus important (prix élevé). En revanche, la charge de travail est intense pendant la période de vêlage et il faut prévoir un stock de fourrages plus conséquent. Ils réfléchissent à traire toute lannée, mais ne comptent pas arrêter les vêlages groupés. La ferme est également en conversion bio depuis un an.
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Millet commun : Une céréale pas comme les autres
Sarah CHOUPAULT, AuteurCet article est consacré au millet commun (à ne pas confondre avec le millet perlé ou le panis). Cette céréale présente plusieurs avantages agronomiques : cest une plante en C4, résistante à la sécheresse, avec un cycle de végétation court (une centaine de jours). Elle peut être valorisée dans lalimentation humaine et animale. Elle présente dailleurs de bonnes qualités nutritionnelles : hautes teneurs en vitamines A, B1, B2, E et en silice. Le millet commun est semé mi-mai/début juin. Il ne présente pas dimportantes difficultés techniques : pas dirrigation, peu de passages de désherbage et peu sensible aux ravageurs et aux maladies. Il se récolte en général à la mi-septembre, pour un rendement moyen de 20 à 25 qtx/ha. Après la récolte, il est important de sécher les graines rapidement, puis de les décortiquer car lenveloppe du millet nest pas digeste pour lalimentation humaine (elle peut, en revanche, être valorisée par les animaux). Gérard Launay, éleveur bio de vaches allaitantes et paysan boulanger dans les Côtes-dArmor, cultive cette céréale depuis quatre campagnes. Il apporte son témoignage en fin darticle.
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Observatoire de la production bio en Bretagne : Edition 2019 - Chiffres 2018
En 2018, la Bretagne a franchi le cap des 3000 fermes bio. 403 nouvelles fermes bio ont vu le jour au cours de l'année, 63 % sont issues de conversions et 37 % d'installations. Si la dynamique s'est confirmée du côté de la production, les données de consommation positionnent la Bretagne en tête des régions consommatrices de bio, ce qui tendrait à confirmer, pour Julien Sauvée, président de la FRAB Bretagne, que plus on accroît la disponibilité et l'accessibilité des produits bio, plus les consommateurs sont au rendez-vous. LObservatoire régional de la production biologique synthétise les chiffres de la production agricole bio des 4 départements bretons : nombre de fermes, productions, localisation des surfaces. Des graphiques et des cartes permettent de localiser les différents bassins de production.
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Observatoire de la production biologique en Bretagne : Edition 2020 : Chiffres 2019
Ce document rassemble les chiffres 2019 de la bio en Bretagne : nombre de fermes bio, surfaces, productions, installations à l'échelle de la région, puis par département. Il détaille ensuite les chiffres-clés des productions végétales et animales, en montrant leur évolution sur 10 ans (nombre de fermes, cheptels, surfaces, localisation...).
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Le portrait du mois : Intégrité en intégration
Antoine BESNARD, AuteurAprès ses études à Paris, Élisabeth Bouget, agricultrice bretonne, a repris la ferme familiale de 50 hectares avec son époux en 1988. Aujourdhui, lexploitation compte trois ateliers sur 130 hectares de SAU : 45 vaches allaitantes, 10 000 poules pondeuses et 50 truies. Cette ferme fait vivre trois temps pleins, avec larrivée du fils qui gère latelier porcs. Tous les produits sont commercialisés en circuit long. Dans son témoignage, cette éleveuse revient sur le plaisir quelle a à travailler, notamment en bio, et sur son rôle dans lexploitation, en lien avec ses aspirations et ses valeurs. Elle revient aussi sur la filière poules pondeuses qui se développe vite, peut-être trop vite, avec une tendance à chercher la facilité et la valeur économique, en reprenant le modèle conventionnel, doù un nombre croissant de gros élevages au détriment des petits ateliers comme celui que gère cette agricultrice. Élisabeth fait aussi une comparaison entre le fonctionnement de la coopérative à laquelle elle livre ses ufs et celui des deux organisations économiques de producteurs qui écoulent les productions des autres ateliers de la ferme : dans la coopérative, lavis des éleveurs est surtout consultatif.
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Santé du troupeau bovin laitier : Vers une approche innovante
Mathilde BERNOU, Auteur ; Guillaume MICHEL, AuteurLa question de la gestion sanitaire du troupeau bovin laitier peut être un frein à la conversion en agriculture biologique. Face à ce constat, le GAB dArmor a testé une approche innovante avec un groupe déleveurs, sur la période 2016-2020. Il a alors été fait un double choix : i) travailler sur divers sujets pour une approche globale (alimentation, système fourrager, santé, environnement général de la ferme ) et ii) s'appuyer sur des formations, des suivis individuels et une dynamique de groupe. Les formations ont amené à la création dun socle commun de connaissances, facilitant les échanges et permettant aux éleveurs de mieux comprendre pour mieux décider. Les suivis individuels ont aidé à la mise en pratique des acquis des formations, tout en ayant un regard extérieur sur la ferme. Les échanges au sein du groupe ont permis, tout en bousculant les acquis, un engagement sur le long terme des éleveurs et un développement de la confiance. En fin de projet, chaque participant a même pu passer 24 h sur la ferme dun autre éleveur du groupe, expérience vécue comme très forte. Les résultats sont là, positifs et visibles via des indicateurs partagés (ex : mortalité des veaux ). Si les éleveurs ont vu ainsi la santé de leur troupeau saméliorer, ils sont aussi devenus plus attentifs à leurs animaux et aux actions de prévention et, aujourdhui, ils témoignent être mieux dans leur travail. Ainsi, la réussite de ce projet tient « aux allers et retours entre dynamique collective et individuelle, entre la théorie et la pratique abordées sur plusieurs années ».
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Vivre avec 38 vaches sur 35 hectares, cest possible !
Morgane COULOMBEL, AuteurEmmanuel Nourry sest installé, en 1997, sur la ferme laitière familiale, dans les Côtes-dArmor. Il était alors seul avec un atelier de volailles hors-sol, 30 vaches laitières et une SAU de 35 ha (15 ha de prairies, 9 ha de maïs et 11 ha de blé). Son objectif était de produire un maximum, en se consacrant majoritairement à latelier de volailles et en essayant dobtenir une production de 10 000 kg de lait/VL. Suite à la crise de 2009 et à un refus de prêt de la banque pour l'achat d'un tracteur, cet éleveur a remis en cause son système de production et a instauré de nombreux changements. En 2010, suite à une étude du CER qui lui propose un système plus pâturant, il arrête le maïs. Il adhère également au Cedapa, en 2012, pour se faire accompagner et échanger avec dautres agriculteurs. Par ailleurs, il diminue largement les concentrés dans ses rations (il passe de 1150 kg/VL en 2012 à 100 kg/VL en 2015). Ces différents changements saccompagnent dune baisse de production (de 7700 à 7000 L de lait/VL) mais, en seulement deux ans, Emmanuel Nourry a vu ses charges se réduire et sa situation économique saméliorer. Il arrête alors latelier volailles en 2015, augmente légèrement le nombre de vaches et passe en bio en 2016. Il a ainsi retrouvé un sens à son métier.
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Bovins lait bio : Qui aime bien tarit bien
Elisa DUBOIS, AuteurParticulièrement en AB où la prévention prime, gérer au mieux la phase de tarissement dune vache est essentiel pour la santé de cette dernière, celle du veau à venir ou encore pour la lactation suivante. Réussir le tarissement, cest : tenir compte de la physiologie de la mamelle et des besoins de lanimal ; respecter certains points-clés (présentés ici) et bien observer. Ainsi, par exemple, il faut une ration alimentaire adaptée, permettant de remettre daplomb un animal si besoin mais pas trop riche pour éviter que les vaches nengraissent trop pendant le tarissement (risques au vêlage). Il faut aussi assurer une bonne couverture en oligo-éléments. Il est, par ailleurs, important de bien calibrer la durée du tarissement et de tarir dans de bonnes conditions délevage : pas de litière sale, lidéal étant plutôt de mettre les animaux à la pâture si possible. Il est plutôt conseillé déviter les traitements systématiques au tarissement et, en cas de suspicion de problème de mamelle, il faut intervenir au cas par cas, voire quartier par quartier. Comme en témoigne Véronique Le Bars, éleveuse de vaches laitières dans les Côtes d'Armor, lhoméopathie peut être une aide précieuse.
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Circuits courts : Quand la conversion redéfinit la commercialisation
Agathe PERRIN, AuteurDans cet article, les liens entre mode de commercialisation des produits d'une exploitation, plus particulièrement en circuits courts, et conversion en bio sont explorés, au travers des stratégies de commercialisation de 5 fermes : le GAEC Les Quatre Chemins, à Mellé (35), qui transforme et commercialise des fromages (depuis 20 ans) et des glaces ; la ferme Ty Lipous, à Moustéru (22), qui transforme et commercialise des produits laitiers depuis 2017 ; la ferme de Kermoel, à Plouguernevel (22), passée en bio il y a 10 ans après 13 ans de transformation et de commercialisation sur les marchés ; l'EARL Darley, à Ruca (22), qui a entamé sa conversion en 2016 après presque 30 ans de production et de commercialisation de ses fromages ; la Ferme du Champ des Vents, à Argentré du Plessis (35), en arboriculture et grandes cultures, qui s'est engagée en bio en 2016 au moment de sa transmission, du fait de la volonté des repreneurs... Chaque ferme a connu des situations différentes et les agriculteurs expliquent, parfois avec beaucoup de recul et d'expérience, comment le passage en bio, mais aussi la façon de communiquer auprès de la clientèle, ont impacté les ventes des produits en circuits courts et comment cette conversion a été accueillie par les clients.
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Climat : Quels enseignements tirer dune année 2018 compliquée ?
Elisa DUBOIS, Auteur2018 a été une année difficile au niveau météorologique avec un printemps pluvieux, un été sec et un automne peu arrosé. Quelles leçons tirer pour réagir à temps face à de tels aléas ? Le premier point est détablir un bilan fourrager tenant compte du potentiel de production de son système, en intégrant une marge de sécurité, et dadapter son chargement en conséquence (par exemple : en Bretagne, en AB, il est préférable de ne pas dépasser 1 à 1.3 UGB/ha de SFP selon le potentiel de production). Il est aussi particulièrement important de suivre lévolution de ses stocks, à chaque période de constitution des fourrages (notamment au printemps). Le but est de pouvoir anticiper au plus tôt face à un aléa type baisse des foins au printemps ou consommation de stocks en été face à une sécheresse. A partir de ces éléments de pilotage (bilan fourrager et suivi des stocks), léleveur peut alors plus facilement décider de ses actions et mettre en place des leviers pour réagir : réformer, réserver des fourrages, ensiler un méteil, semer une dérobée estivale Agir sera dautant plus facile que léleveur anticipe tôt et même sur le long terme pour prévoir les années plus difficiles. Veiller à la bonne valorisation de la ration par lanimal est aussi un levier dautonomie important.
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Des clôtures commandées à distance
Michel PORTIER, AuteurLe suivi à distance des clôtures électriques permet à la fois de simplifier lorganisation du travail et de faciliter (voire daméliorer) la surveillance des installations. Les premiers systèmes de pilotage, proposés depuis plusieurs années, reposent sur un système de télécommandes communiquant par contact avec le fil de clôture. Elles indiquent la tension, lampérage, le niveau de perte et permettent la mise en route ou larrêt de lélectrificateur. Patura propose maintenant un système identique mais avec une communication par ondes radio. Les prises de courant connectées (avec carte SIM et abonnement) permettent également larrêt et la mise en route à distance par SMS ou appel. Plus évolué, le capteur connecté VigiFence se branche sur un fil électrique et prévient léleveur directement par SMS ou mail en cas danomalie (il fonctionne par le réseau Sigfox qui permet de couvrir les zones blanches contrairement au module SMS de Gallagher qui propose une fonction similaire). Lacmé, Patura, Gallagher et Horizont ont également développé des systèmes de diagnostic plus complets, reposant sur des applications smartphone ou PC. Les spécificités de chaque système sont plus amplement détaillées dans larticle. Ces descriptions sont complétées par le témoignage de Yann Kastler (éleveur de Limousines en conversion bio dans les Côtes-dArmor) sur son utilisation du système de pilotage L.Box de Lacmé.
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Côtes-dArmor : Trémargat passe à la Saga
MARILIA PETITE, AuteurTrémargat est un petit village de 170 habitants situé près de Saint-Brieuc. En 2012, une société civile immobilière (SCI) y a été créée pour acheter collectivement 21 ha de terres et ainsi pouvoir les louer au Gaec des Hirondelles géré par Bruno et Jennifer qui cherchaient à sinstaller en bovin viande et ovin lait. En 2016, la SCI s'est élargie avec l'installation de Baptiste et Anne-Marie en maraîchage. L'acquisition de 11 ha a permis également à la famille Luneau (paysans-boulangers) de conforter leur activité. En 2018, cest un projet de friche industrielle qui sollicite la SCI. Une société autogérée dactivités (Saga) est créée sous forme dassociation afin de pouvoir mettre en place des espaces dactivités : cuisine collective, atelier mécanique, lieu d'échanges, etc., avec une priorité sur la création d'une Maison de la semence paysanne et d'ateliers de transformation alimentaire. Ces derniers permettraient notamment de développer des filières locales.
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Diversifier les variétés et les points de vente
Véronique BARGAIN, AuteurPascale et Xavier Doussinault se sont installés, en 2005, en production de pommes bio, dans les Côtes dArmor. Leur verger compte actuellement 3 ha de pommiers, 1 ha de poiriers, framboisiers, rhubarbes, kiwis, coings et groseilles, ainsi quun atelier de transformation en jus. L'exploitation emploie un salarié à plein temps, ainsi que des saisonniers, et produit entre 60 et 70 t de pommes par an, dont 40 t de pommes à couteau. Le reste des pommes est transformé. Pour commercialiser un maximum en circuits courts, Pascale et Xavier ont fait le choix de diversifier les variétés de pommes, même si cela peut représenter une contrainte dans la conduite des vergers. Les variétés vendues uniquement en pommes à couteau (Reine des Reinettes, Elstar, Jubilé, Melrose, Topaz, Goldrush) représentent 0,5 ha et sont greffées sur M9, un porte-greffe à faible vigueur. Le reste est implanté avec des variétés rustiques, résistantes à la tavelure et mixtes (pommes à jus et à couteau), comme Florina, Querina, Suntan, ou Reinette dArmorique. Elles sont greffées sur M106 (plus vigoureux). Pour gagner du temps, ces variétés sont récoltées différemment : la partie réservée aux pommes à couteau est cueillie en un passage, sans escabeau et selon les objectifs de stockage ; le tri des fruits se fait à la récolte, ce qui évite léclaircissage ; les arbres sont ensuite secoués et les pommes restantes sont ramassées pour la transformation.
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Dossier : Le bilan fourrager, une nécessité pour les années à venir
Cindy SCHRADER, AuteurDans un contexte de changement climatique, les éleveurs sont amenés à gérer de plus en plus finement leurs stocks de fourrages. Le bilan fourrager prévisionnel est un outil utile pour bien maîtriser son système et anticiper un déficit en fourrage. Jean-Pierre Guernion, éleveur laitier bio au GAEC des mouettes rieuses (Côtes dArmor), explique pourquoi et comment établir ce bilan en se basant sur sa propre expérience. Chaque année, il réalise deux bilans fourragers sur sa ferme : un en septembre, au moment de la récolte du maïs, et un en sortie dhiver. Celui de septembre est, pour lui, le plus important car il va déterminer les fourrages à acheter et la gestion des animaux durant lhiver. Celui de mars permet de faire un point avant les ensilages dherbe et de mieux appréhender lété. La réalisation de ces bilans lui permet de mieux comprendre son système, de lanalyser, détablir des références (ex : il sait que ses prairies lui apportent entre 1,5 et 2,5 TMS/ha durant les sept mois dhiver), mais aussi surtout de prévoir ses achats et de se rassurer. La méthodologie à appliquer est détaillée et illustrée à laide de ses bilans fourragers de 2018. Des références sont également disponibles afin de réaliser soi-même son bilan (ex : poids moyen des balles rondes, densité de lensilage de maïs, etc.).
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Dossier : Grouper ses vêlages au printemps : Une des réponses pour diminuer sa charge de travail en élevage laitier
Félix LEMARÉCHAL, AuteurEn 2014, un groupe de dix éleveurs laitiers du Cedapa sest formé afin de trouver des solutions pour diminuer le temps de travail sur leurs fermes. Après être partis en Irlande et avoir visité dautres élevages, ils ont retenu une solution : les vêlages groupés au printemps et la fermeture de la salle de traite durant deux à trois mois en hiver (décembre à mars). Lobjectif de ces systèmes est de pousser léconomie des charges au maximum, afin quils soient efficients et quils permettent de produire moins de lait. Pour cela, il faut caler la production sur la pousse de lherbe et faire vêler les vaches au printemps. Entre mars et août, la période de travail est chargée. En septembre, le travail diminue avec le passage en monotraite, jusquà la fermeture de la salle de traite fin décembre. Au GAEC Atout Trèfle (deux associés, 35 VL sur 35 ha), cette méthode est pratiquée depuis plus de quinze ans et permet à Pierre-Yves et Sylvie Plessix de travailler chacun 15,5 heures par semaine en moyenne sur l'année. En moyenne, le groupe déleveurs du Cedapa qui applique cette méthode a un EBE de 339 /1000 L de lait vendu grâce à une bonne gestion du pâturage et de la fertilité du troupeau.
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Le dossier du mois : La preuve par l'exemple
Antoine BESNARD, AuteurGuillaume Robin raconte, dans cet interview, son parcours d'éleveur. Son expérience a commencé en 2006 lorsqu'il s'est installé, une première fois en bovins lait, seul, puis en GAEC. Après cette première expérience, il s'est mis en quête d'une ferme avec des critères bien précis : une soixantaine d'hectares, un parcellaire groupé, une maison sur place, une production de 300 000 litres de lait. Son objectif était de mettre en place un système tout herbe, avec une forte autonomie. Aujourd'hui, en conversion bio depuis 2018 et après 6 ans d'installation, il dresse un constat : ce n'est qu'au cours de l'année de la crise du lait qu'il lui a manqué 3000 pour arriver à l'équilibre, sans les aides de la PAC. Guillaume est passé maître dans l'art de calculer ; il a passé de nombreuses étapes pour aller vers plus de pâturage et diminuer le volume de lait produit en optimisant ses coûts alimentaires. Il s'est planifié, dès le départ, 3 semaines de congés et 5 à 6 week-ends de libre dans l'année... Il partage ses réflexions, exprime ses convictions et sa vision du travail en agriculture. Guillaume a bien des défis qui l'attendent, mais il vit sa conversion sereinement, avec des objectifs qu'il entend tenir et avec l'envie d'incarner cette idée que le conventionnel peut très bien ne plus constituer, à terme, le modèle agricole de référence.
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Fermoscopie : Linstallation, pas toujours évidente
Cindy SCHRADER, AuteurChristine et Nicolas Roverch se sont installés en 2008 à Pluzunet, dans les Côtes d'Armor. Non issus du milieu agricole, ils ont investi 520 000 dans une ferme de 56 ha et comprenant 40 vaches laitières. Au printemps 2009, suite à la chute du prix du lait à 210 , le couple a tenté dintensifier ses pratiques pour produire plus et ainsi compenser la perte financière. Ils ont alors réalisé que, pour eux, ce nétait pas une solution. En 2010, ils adhèrent au CEDAPA et, petit à petit, revoient leur système : augmentation de lherbe, croisements, groupement des vêlages et, depuis 2018, ils ont entamé une conversion en bio. Christine et Nicolas Roverch sont satisfaits de leur nouveau système et du rythme de vie quil leur permet. Ils partagent beaucoup leur expérience afin de sensibiliser les futurs installés.
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Fermoscopie : Le système herbager pour sortir la tête de leau
Morgane COULOMBEL, AuteurAprès sept ans de salariat agricole et deux ans en tant quassocié dans un GAEC, Guillaume Menguy sest installé en individuel, en 2013, dans les Côtes dArmor. Il possédait alors 36 VL, 50 ha de SAU (28 ha en herbe, 17 ha en maïs et 5 ha en céréales), des bâtiments et du matériel. Le coût de reprise a été assez élevé (330 000 ). Les quatre premières années sont difficiles et certains conseillers le poussent à produire davantage. Il agrandit alors son troupeau. Après avoir pensé arrêter son activité, il tente le tout pour le tout en mettant plus dherbe dans son système et se focalise sur la réduction de ses charges. Il passe ainsi de 17 ha de maïs en 2013 à 8,5 ha en 2017, puis tout à lherbe en 2018. Sa situation financière se stabilise. Guillaume passe en bio en 2018. Il fait pâturer ses vaches 1,5 à 2 jours sur ses paddocks de 0,80 à 1,20 ha. Bien quil se soit "fait lil", il fait un tour avec un herbomètre tous les 15 jours dans ses prairies pour connaître la pousse de lherbe. Autre particularité, il utilise du miscanthus pour la litière de ses veaux (22 /m3) : il met une couche de 10 cm au départ et en ajoute quand cela paraît nécessaire. Il souhaite étendre cette technique avec ses vaches cet hiver.
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Fermoscopie : Un virage à 180 degrés pour la ferme de 130 vaches
Cindy SCHRADER, AuteurAlan Goaziou sest installé en GAEC, en 2014, sur la ferme familiale, en élevage laitier, dans les Côtes dArmor. Il suit dabord les objectifs de son père, allant vers un agrandissement. Ils atteignent ainsi 920 000 L de lait, mais avec des vaches malades et affaiblies. Alan avait auparavant effectué un stage dans une exploitation bio en système pâturant dont le système l'avait convaincu, mais le changement aurait été trop important pour son père. En 2015, son père est atteint dun cancer causé par tous les traitements chimiques : cest lélément déclencheur. Aidé par le Cedapa, Alan transforme le système en passant de 10 ha attribués au pâturage à 100 ha, ce qui entraîne une diminution des maladies chez les vaches. La quantité de travail semble équilibrée entre la mise en place des paddocks et les logettes qui ont moins besoin d'être nettoyées. Économiquement, malgré la baisse de production de lait, lEBE a augmenté de 80 000 , notamment grâce aux coûts alimentaires qui ont diminué de 25 / 1000 L. Une conversion en bio en 18 mois est entamée.
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Du grain au pain : Des outils efficaces pour le tri
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurMorvan Le Coz et Pascal Faes sont tous deux paysans-boulangers bio dans les Côtes dArmor. Leurs pratiques respectives, du champ à la transformation des grains, sont comparées. Ces deux fermes sont constituées de 20 ha. Les agriculteurs y cultivent du blé, du petit et du grand épeautre, du seigle et du sarrasin. Au champ, Pascal Faes se différencie de Morvan Le Coz par larrangement quil a trouvé avec un éleveur voisin pour effectuer des échanges agricoles (fumier, foin...). Il fait également appel à un entrepreneur pour effectuer sa moisson. Ces deux agriculteurs passent la totalité de leurs céréales dans un prénettoyeur afin déliminer les déchets légers. Morvan Le Coz trie chaque semaine le grain dont il va avoir besoin grâce à un trieur-alvéolaire quil a construit lui-même avec lAtelier Paysan. Pascal Faes utilise le nettoyeur-séparateur de sa Cuma et a construit une brosse à blé avec lAtelier Paysan afin de favoriser le retrait des poussières et des mycotoxines. Ils se sont tous deux équipés dun moulin type Astrié en meule de pierre en granit, dun four en briques réfractaires et panifient à la main dans un pétrin en hêtre. Pascal Faes effectue quatre journées de panification par semaine avec, chaque jour, une fournée de 80 kg. Morvan Le Coz fait deux fournées de 95 kg par jour dans son four et ce, deux jours par semaine.
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Linstallation en élevage de bufflonnes, pas simple !
Morgane COULOMBEL, AuteurFanny Bertrand, non issue du milieu agricole, sest passionnée pour lélevage de bufflonnes, notamment pour la production de mozzarella. Elle sinstalle en bio en 2017. Ayant juste un BPREA polyculture-élevage en poche, quelques expériences et sinstallant hors cadre familial, les premières démarches savérèrent difficiles, que cela soit dun point de vue administratif ou technique. Très peu de références existent en France sur la production de lait de bufflonnes, ce qui ne lui facilite pas la tâche. Sa première boule de mozzarella est finalement vendue en juin 2018. Lobjectif est désormais de fabriquer 2400 boules de mozzarella par semaine dici 2021.