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FINISTERE |
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Des brebis et des fromages au GAEC TY MOUT
Inès JOFFET, AuteurNoëlle et Millian se sont installés sur une partie de la ferme familiale (40 ha), à Scrignac, dans le Finistère, en brebis laitières bio avec transformation à la ferme, et ils ont créé le GAEC Ty Mout. Les parents ont quelques bufs et des cultures de vente, tandis que la sur, Kristel, sest installée en céréales et meunerie. Les systèmes du GAEC et de la famille sont liés. Les agnelages ont lieu à la mi-janvier et la fromagerie ouvre en février. La production de lait se poursuit jusquen septembre. La moitié du lait est transformée en frais (yaourts, fromage blanc ) et le reste en tommes. La vente seffectue sur les marchés. Les brebis pâturent 10 mois par an et sont rentrées pendant les mises-bas et le tarissement.
Circuits courts : Du paysan à l'artisan : Du lait de la ferme transformé et valorisé en circuit court
Alexandra LANNUZEL, AuteurDans le Finistère, deux élevages laitiers biologiques ont développé des partenariats avec des artisans locaux pour transformer et valoriser leur lait localement. En effet, la transformation est un métier à part entière, dans lequel tous les éleveurs ne sont pas prêts à s'investir. A Saint-Urbain, les associés du GAEC de Trévarn, certifié biologique depuis 2019, ont participé à la création d'emplois locaux via l'installation, sur leur ferme, d'une maraîchère, d'un brasseur, mais aussi d'un fromager qui transforme une partie de leur lait. Les fromages sont vendus en circuits courts (magasin à la ferme, magasins spécialisés, AMAP, restaurants...). A Guerlesquin, Céline Quéniat gère la SARL Du foin dans les sabots. Elle y transforme une partie du lait produit sur la ferme familiale de son conjoint. La création de cette SARL, indépendante du GAEC, a permis de ne pas déstabiliser l'équilibre logistique et économique de la ferme. La SARL embauche, aujourd'hui, 4 salariés et transforme le lait en yaourts, fromages blancs, crème fraîche, desserts... Dans ces deux exemples, le partenariat entre paysans et artisans vise, en particulier, le bon équilibre économique des structures (accord sur le prix du lait) et sanitaire (bonne hygiène de la traite, produit adapté aux exigences de la transformation...).
Dossier Biodiversité
Olivia TREMBLAY, Auteur ; Jérémy BELLANGER, Auteur ; Elodie JOUBREL, Auteur ; ET AL., AuteurL'intensification de l'agriculture, et les activités humaines de manière générale, ont mis à mal la biodiversité. Dans ce dossier, plusieurs initiatives agricoles favorables au maintien, voire au retour de la biodiversité sur les fermes sont présentées. L'objectif du label FNAB, par exemple, est de faire de la biodiversité un objectif direct et affirmé des pratiques agricoles. Dans un premier article, les principaux critères du volet Biodiversité de ce label sont explicités : infrastructures agroécologiques, mosaïque de parcelles, hétérogénéité culturale, préservation de la vie des sols... Un deuxième article explique comment, en maraîchage sous abri, l'implantation de plantes de services permet d'attirer, mais aussi de conserver les auxiliaires de cultures, qu'il s'agisse de plantes banques (ou "primeurs") ou de plantes ressources (ou de "soutien"). Un troisième article, dédié à la biodiversité en système d'élevage, partage les témoignages d'éleveurs bio qui ont fait de la biodiversité leur fer de lance, comme Jean-François Glinec, éleveur laitier dans le Finistère, et Frédéric Signoret, éleveur de bovins allaitants en Vendée et membre de l'association Paysans de nature. Un dernier article met en lumière les bénéfices de l'agroforesterie intra-parcellaire et apporte des conseils aux porteurs de projet.
Dossier : Économies dénergies à la ferme
Cathy PICHON, Auteur ; Caroline CHAVRIER, Auteur ; Elodie JOUBREL, AuteurCe dossier regroupe différents retours dexpériences menées dans le Finistère autour de lempreinte bas-carbone et des économies dénergie en agriculture. Ainsi, la MAB 29 a participé au projet européen Cool Food Pro et a accompagné des sites de restauration collective vers un changement de pratiques pour lutter contre le gaspillage alimentaire et introduire davantage de produits bio, locaux et de saison. Un calculateur en ligne permet de mesurer, tous les mois, les gains positifs sur lenvironnement, suite à ces nouvelles pratiques. Le CHU de Brest et Jonas Le Gall (29), paysan meunier bio, témoignent. Un zoom est, ensuite, fait sur la réduction du paillage plastique en maraîchage, suite à des diagnostics Dialecte réalisés sur 9 fermes en bio, par le Gab 29. Plusieurs pratiques alternatives sont mises en avant (couverture à base de paillage végétal, binage ). Valériane et Niels, de la ferme des BAPA (29), font part de leur expérience. Pour faire face à lenvolée des prix du carburant, la FR CUMA de lOuest et Cléo (réseau dentreprises de Travaux Agricoles) proposent différents services pour accompagner les agriculteurs dans leurs économies de carburant. Plusieurs leviers existent (éco-conduite, adaptation de ses pratiques, adéquation entre la puissance du tracteur et les outils utilisés ). Pour finir, la question de la réduction des consommations délectricité en élevage laitier bio se pose. Différents leviers existent, en agissant notamment sur le refroidissement du lait (emplacement du tank, tank à eau glacée, pré-refroidissement ), le chauffage de leau sanitaire (dimensionnement adapté des ballons, isolation ) et le talon de consommation (repérage des appareils défectueux, vérification de la qualité du réseau électrique ).
L'éco-attitude
Amandine LEDREUX, AuteurPatricia Pays et Thierry Boulic, de l'EARL du Guern, sont éleveurs de bovins lait, à Crozon (29), depuis 1996. La ferme s'étend sur 122 ha et a été convertie en bio en 2018. Thierry s'occupe du troupeau de 95 vaches, produisant 300 000 litres de lait (240 000 litres sont vendus à Agrial) et, depuis 2013, Patricia gère la transformation (60 000 litres de lait sont transformés en yaourts, fromages blancs, lait cru, lait pasteurisé et crème) et la commercialisation (GMS, restauration collective, gîtes, centres de vacances, magasin de vente à la ferme, marché hebdomadaire). Dans le but de réduire leur impact environnemental et de faire des économies, les éleveurs ont mis en place diverses solutions : rapprochement parcellaire, mise en place d'un réseau d'eau pour acheminer directement l'eau au champ, cultures permettant l'autonomie protéique et favorisant la fixation de l'azote au sol, croisement de races 3 voies, monotraite, installation d'un pré-refroidisseur de lait... Depuis 10 ans, ces ajustements et ces investissements ont porté leurs fruits : la ferme stocke aujourd'hui davantage de carbone qu'elle n'en déstocke, le temps de travail a été réduit, les vaches sont en meilleure santé et produisent un lait de meilleure qualité...
Événementiel et sensibilisation : Opération séduction : Les GAB à la rencontre du grand public
Julien BASTIDE, AuteurDepuis 2022, les évènements organisés par les quatre GAB bretons ayant pour objectif de convaincre le grand public de la plus-value de la consommation biologique et locale ont trouvé un nouveau souffle, avec des formats festifs et ludiques. Si la fidélisation des consommateurs bio est un enjeu important, c'est aux consommateurs non convaincus des bienfaits de la bio, ceux qui n'achètent pas ou peu de produits biologiques et locaux que sont destinées ces initiatives. Cet article présente différents types de manifestations organisées par le réseau GAB-FRAB breton et ses partenaires. Ces opérations (circuits de randonnées avec pauses gourmandes, stands pédagogiques, campagnes de communication, fermes ouvertes, défis foyers, concours de cuisine, ateliers jardinage...), qui mobilisent de nombreux acteurs locaux, permettent de rapprocher les consommateurs des producteurs et des points de vente ; certaines pourraient être mutualisées à l'échelle de la région.
Faites la fête !
Amandine LEDREUX, AuteurDans ce portrait de la série Bio & Engagé, la ferme de Traon Bihan est mise à l'honneur. En périphérie proche de la ville de Brest, Valérie Lazennec et Philippe Nicol élèvent un troupeau d'une cinquantaine de vaches laitières, ainsi que des poules, oies, dindons, moutons et chèvres. Une partie de la production laitière est transformée sur la ferme en yaourts. La diversification se traduit aussi par la mise en place d'un jardin partagé et d'un magasin de vente directe. Ancienne animatrice dans un centre social, Valérie met à profit son expérience sur la ferme, réputée dans l'agglomération pour son accueil du public et pour les évènements qu'elle organise (marché de Noël, projections de films...), notamment en lien avec la Fête du lait bio. Outre l'intérêt qu'y trouvent le couple d'agriculteurs et les visiteurs qui répondent chaque fois présents, cette ouverture au public a permis à la ferme de défendre sa place face à l'urbanisation croissante de la ville de Brest.
Maraîchage sur sol vivant : Réussir ses engrais verts c'est possible !
Maëla PEDEN, AuteurEn maraîchage sur sol vivant, les apports en matière organique sont réalisés, si nécessaire, à la mise en production (1ère année) pour développer la vie du sol. Par la suite, d'autres apports ont pour but de maintenir léquilibre du sol (compensation de la matière consommée par les cultures). Les apports en matière organique peuvent provenir de différentes sources (fumier, compost, paille, luzerne fauchée ). Cet article, rédigé à la suite d'une journée de formation organisée chez Aurélien Fercot, maraîcher bio dans le Finistère, traite dune de ces sources : les engrais verts. Il indique comment choisir un engrais vert et propose un itinéraire technique, du semis à la destruction du couvert.
"210 000 euros de revenu avec 518 000 litres"
Annick CONTÉ, AuteurDans le Finistère, le GAEC de Kergoat, comptant une SAU de 107.8 ha, a mis en place une stratégie particulière, basée sur une autonome alimentaire complète et un système tout herbe, permettant de dégager 52 000 euros de revenu disponible pour chacun des 4 associés. En agriculture biologique depuis 2017, cette exploitation a connu de fortes mutations depuis le début des années 2000, passant dun système intensif avec maïs à un sytème tout herbe. Le troupeau de 89 vaches (90 % croisées, dont 70 % en trois voies pie-rouge holsteinisée x rouge scandinave x montbéliarde) pâture jour et nuit à partir du 15 mars (pâturage tournant). Le déplacement des animaux est facilité par des chemins bien aménagés et par un boviduc. Lhiver, la ration est basée sur de lenrubannage de haute qualité, autoproduit à partir de prairies temporaires (association ray-grass anglais, trèfle blanc ou violet), fauchées toutes les trois semaines à partir de mai. Le travail, le pâturage et le suivi du troupeau, des rations ou des performances de lexploitation font lobjet dune approche très rigoureuse. Néanmoins, avec des achats limités (paille, sel, plastique pour lenrubannage, carburant), du lait de qualité, un faible taux dendettement (lauto-construction et lautofinancement sont privilégiés), les résultats économiques sont là. A cela, sajoute le choix volontaire de maintenir le chiffre daffaires au seuil du micro-bénéfice agricole. Deux des quatre associés réfléchissent à leur retraite, même sils ne lenvisagent pas avant cinq ans. Quel choix alors pour lexploitation ? Un nouvel associé ? Ou, hypothèse peut-être plus probable, le passage à la monotraite avec mise en place de vaches nourrices ?
L'accueil à la ferme : Une affaire de passionnés
Alexandra LANNUZEL, AuteurL'accueil à la ferme, au-delà d'une activité annexe à la production agricole, est une affaire de passionnés. Les agriculteurs et les agricultrices qui ouvrent les portes de leurs fermes partagent l'envie de transmettre, de faire découvrir l'agriculture et de tisser des liens avec des personnes de tous horizons. Dans cet article, trois fermes du Finistère - dont deux en bio - et avec trois déclinaisons différentes de l'accueil à la ferme sont présentées : - Nicolas Mazeau et Jennifer Scouarnec, de la Cidrerie de Rozavern, à Telgruc-sur-Mer ; - Amélie Goossens et Etienne Menguy, de la Ferme de Quéménès, située dans les îles de la mer d'Iroise ; - Sandra et Raphaël Cotty, de la Ferme de Croas Men, à Plouigneau.
Adapter la génétique : Croisement 3 voies : les essais de Trévarez avancent
Frédéric RIPOCHE, AuteurSur la ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, la reproduction du troupeau laitier biologique, initialement composé à 100 % de vaches Prim'Holstein, est gérée en croisement trois voies depuis 2015. L'objectif était notamment d'améliorer les taux (TB et TP) et de renforcer la robustesse des laitières. Comme l'explique dans cet entretien Estelle Cloet, de la Chambre d'agriculture de Bretagne, ce sont les races Normande et Jersiaise qui ont été introduites dans le schéma de reproduction. Lors des inséminations artificielles, réalisées avec des semences sexées, cinq taureaux par race sont choisis, afin de s'adapter à chaque vache et de favoriser la diversité génétique. Après six ans d'expérimentation, 80 % des vaches sont croisées trois voies et il n'y a plus d'Holstein pures. Malgré une moindre production laitière (5500 kg/VL), les bons taux obtenus permettent une meilleure valorisation du lait. Cette expérimentation va permettre de fournir des références aux éleveurs qui s'interrogent sur cette pratique, sachant que le croisement trois voies est un processus de long terme, dont les premiers effets ne se font ressentir qu'au bout de cinq ans seulement.
L'agriculture biologique s'engage pour le climat : Tour de France des pratiques innovantes pour l'adaptation des paysan·nes bio : Tome 3
Christophe COTTEREAU, Auteur ; Sylvie CORPART, Auteur ; Johanna MANTEAU, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022Après deux recueils de témoignages d'agriculteurs et d'agricultrices biologiques orientés vers l'atténuation du changement climatique, la FNAB met à l'honneur, dans cette troisième édition, des hommes et des femmes qui s'adaptent aux conséquences du changement climatique. Ce recueil, réalisé dans le cadre du projet FNAB Climat&Eau, avec le soutien financier du Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires, vise à fournir, aux agriculteurs bio, les clés pour adapter leur système au changement climatique. 10 pratiques pour s'adapter au climat sont présentées, à travers 10 témoignages d'hommes et de femmes installés en AB : les agriculteurs trouveront, pour chacune d'elles, des éléments cartographiques et climatique, des chiffres-clés, des explications précises du système et de la pratique évoquée, des jauges pour évaluer l'autonomie et la vulnérabilité, des éléments d'évaluation de chaque pratique. Les témoignages concernent des élevages (ovins, bovins, polyculture-élevage...), de la viticulture, d'autres productions végétales (céréales, maraîchage...).
Boiteries : Il faut savoir lever le pied
Elodie BOUDEELE, Auteur ; Alexandra LANNUZEL, AuteurTroisième cause de problèmes de santé en élevage bovins lait, les boiteries sont localisées à 80 % sur les postérieurs. La détection, basée sur lobservation des animaux, notamment au moment de la traite, est essentielle pour éviter des pathologies graves et favoriser la guérison. Lhabitat est un élément-clé : éviter les temps de piétinement, les pentes glissantes et/ou trop importantes (> à 10 degrés) ou les marches trop élevées dans les bâtiments par exemple, ainsi que les zones trop boueuses ou les chemins avec des pierres tranchantes. Lalimentation joue aussi : le coussinet plantaire, qui amortit les chocs, « fond » rapidement en cas damaigrissement de la vache et la corne doit être de bonne qualité, ce qui sous-entend que les nutriments nécessaires à sa fabrication soient apportés en quantité suffisante dans lalimentation. Un parage préventif annuel des pieds est conseillé et il est important de séquiper correctement pour pouvoir lever les pieds dans de bonnes conditions pour les animaux et pour léleveur. Enfin, le parage curatif, sil est bien fait, peut fortement aider à la guérison.
Bretagne : La plateforme Awen Bio : une source dinspiration
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLa plateforme Awen Bio (ex-plateforme PAIS) est la seule station dexpérimentation, en Bretagne, totalement dédiée aux fruits et légumes bio. Lors de sa journée portes ouvertes, les visiteurs (des professionnels agricoles et des élus) ont souligné limportance de maintenir ce site de recherche, dessais et dinnovations. Cette plateforme, créée en 2000, a été gérée par Initiative Bio Bretagne (IBB) durant une vingtaine dannées. En 2021, suite à des difficultés et sous limpulsion du Groupe de recherche en agriculture biologique (Grab), un collectif de quatre partenaires (Grab, ITAB, Frab et Agrosemens) a décidé de prendre la relève dIBB pour ne pas perdre le travail entrepris. Le site est situé sur lexploitation bio du Lycée agricole de Suscinio. Il est composé de 3 ha de plein champ et de 800 m2 sous abri. Cette surface inclut aussi un verger de pommiers et de lagroforesterie. Les travaux sont menés en lien avec les élèves du lycée, dans une démarche pédagogique. Les objectifs sont de tester et daméliorer des variétés adaptées à lagriculture bio en Bretagne, des associations de cultures, des couverts végétaux, des plantes de services, des matériels et techniques de désherbage, ainsi que de travailler sur la fertilisation, la réduction du travail du sol et la protection des cultures. Depuis sa création, des essais sont notamment menés sur des variétés populations de légumes (principalement sur choux et tomates).
CIAP : Un bon cadre pour les personnes hors champs
Alexandra LANNUZEL, AuteurDans chaque département de Bretagne, des Coopératives d'Installation en Agriculture Paysanne (CIAP) accompagnent des candidats à l'installation agricole, plus particulièrement des personnes non issues du milieu agricole. Ces structures proposent trois dispositifs permettant de faciliter l'installation et la transmission d'exploitations : - la formation Paysan Créatif ; - les espaces-test agricoles ; - le portage salarial. Cet article fait le focus sur la formation Paysan Créatif, au travers du témoignage de Sébastien Gueguen, paysan référent dans les Côtes d'Armor, et de celui de Martin Sentenero, ancien stagiaire de la formation, qui s'est installé, en 2022, en pépinière bio d'arbres et d'arbustes fruitiers avec un atelier ovins viande à Guenguat (29).
Dossier : Le croisement laitier est-il fait pour vous ?
Franck MECHEKOUR, Auteur ; Véronique BARGAIN, AuteurEn élevage bovin laitier, le croisement de races séduit certains éleveurs. Sur la période 2018-2020, 6 % des inséminations premières (IAP) étaient en croisement, et les veaux croisés sont de plus en plus souvent nés de mères croisées elles-mêmes. Dans ce dossier, éleveurs et experts apportent leur éclairage et leurs expériences sur les différentes pratiques, ainsi que sur leurs avantages et les limites de celles-ci. Parmi ces témoignages, deux sont issus de systèmes pâturants et économes conduits en agriculture biologique dans le Finistère : le Gaec des Camélias, à Plogastel-Saint-Germain, qui élève 93 vaches 100 % croisées avec du croisement trois voies jersiaise x rouge scandinave x Holstein néozélandaise ; et la ferme expérimentale de Trévarez, avec du croisement trois voies Holstein x jersiaise x normande.
Dossier : Le pâturage
Nathalie DELAGNES, Auteur ; ÉQUIPE DE CONSEILLERS TECHNIQUES BIOLAIT, Auteur ; Erwan LE ROUX, Auteur ; ET AL., AuteurL'herbe, et notamment le pâturage, est une des clés de voûte de l'élevage de bovins biologiques. Dans ce dossier, réalisé après un été 2022 sec et chaud partout en France, des conseillers, des experts techniques et des agriculteurs partagent leurs expériences autour de la gestion du pâturage en bio, et ce, à différents stades de vie des bovins. Bien qu'étant une pratique ancestrale, le pâturage n'en requiert pas moins une certaine technicité, et il ne cesse d'être testé et évalué. Sont ainsi abordées différentes thématiques et techniques : les principes de base à respecter, les différentes techniques (libre, au fil, topping...), l'aménagement du parcellaire (sur le GAEC du Coteau de l'Aber, dans le Finistère), le pâturage tournant et ses variantes (dynamique ou simplifié), les points de vigilance quant à la couverture des besoins alimentaires et à la gestion des risques sanitaires, la gestion du parasitisme lors de la mise à l'herbe des génisses (chez Jean Raynal, éleveur dans le Doubs), le pâturage des veaux dès le plus jeune âge (sur la station expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, et chez Mathias Ploteau et Noémie Richard, en Loire-Atlantique), la complémentation de la ration avec des feuillages d'arbres (chez Joël Clavel, éleveur en Haute-Loire), le technopâturage (sur la SCEA de la Ferme du Parc dans l'Aube, chez Emmanuel Desbois en Loire-Atlantique et sur le GAEC de la Renardière dans la Manche), l'élevage de bufs croisés à l'herbe en complément d'un système laitier (chez Stéphane Mancel dans la Manche), le pâturage des vaches taries (au GAEC les Prés de Trégréhen dans le Morbihan), le pâturage régénératif pour les taries et les génisses (chez Jean-Marc Huet, en Sarthe), le pâturage toute l'année (sur l'EARL du Grand Molard, dans le Rhône), et le co-pâturage, pâturage de plusieurs espèces d'herbivores (au GAEC du Coudray, dans l'Eure).
Dossier : Redonner vie aux prairies fatiguées
Alizée JUANCHICH, Auteur ; Cécile JULIEN, Auteur ; Annick CONTÉ, Auteur ; ET AL., AuteurA travers ce dossier, les conditions et les pratiques qui permettent une bonne pérennité des prairies sont passées au crible. Prolonger la productivité d'une prairie passe, en premier lieu, par de bonnes pratiques d'entretien et d'exploitation. Des outils de diagnostic existent pour guider les éleveurs dans leurs choix, à l'image de Mission Perpet, outil collectif développé par le Réseau CIVAM, par Idele et par Inrae. Si la situation le nécessite, il est possible d'améliorer la prairie par un sursemis - d'espèces prairiales, voire de méteil -, ou de la renouveler complètement. Plusieurs professionnels (chercheurs, agriculteurs, conseillers) apportent leurs témoignages, en agriculture biologique ou conventionnelle : diagnostic collectif en Ille-et-Vilaine, semis combiné d'espèces prairiales et de méteil fourrager dans des prairies vivantes dans le Cantal (AB), semis sous couvert dans le Maine-et-Loire et dans le Calvados (AB), ou encore mise en place de dérobées entre deux prairies dans le Finistère et dans la Manche.
Dossier : Salades : Désherber sans désherbant
Véronique BARGAIN, Auteur ; Margaux MASSON, AuteurCe dossier présente un tour d'horizon des essais en cours pour gérer les adventices sans désherbants sur les cultures de salades en conventionnel, ces solutions alternatives étant utilisables en agriculture biologique : - sur le paillage papier au centre Ctifl de Carquefou, en Loire-Atlantique ; - sur le paillage biodégradable, associé à un faux-semis et au guidage GPS pour l'implantation et le binage, dans le Finistère (groupe Dephy) ; - sur les paillages plastiques biodégradables et les paillages organiques de type chanvre lin tissé, y compris sur les zones de passage de roues (passe-pieds), dans le cadre du projet Gepaito du Sileban, dans la Manche. Un dernier article concerne la gestion de la fusariose, toujours sur salades.
Dossier : Salon à la ferme 2022 : Transmettons l'agriculture paysanne
Isabelle DOUILLON, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Jean-Luc HERVE, Auteur ; ET AL., AuteurAprès le succès de la première édition en 2021, le Salon à la ferme a été renouvelé par la Confédération Paysanne pour une deuxième édition, du 22 février au 8 mars, un peu partout en France. Les portes ouvertes des fermes sont loccasion de montrer la réalité du travail de paysan et dengager le débat avec des citoyens et des élus. Ce dossier présente huit fermes paysannes, dont 6 en bio, participant à cet évènement : 1 - Dans le Vaucluse, un éleveur de poules pondeuses en plein air a transmis sa ferme à un trentenaire en pleine reconversion professionnelle qui projette de mettre en place un verger maraîcher ; 2 - Dans le Tarn, Jérémy Vialelle élève des volailles de chair, à proximité de l'élevage-usine de Lescout que combat la Confédération Paysanne ; 3 - Dans le Finistère, à Guerlesquin, la ferme laitière de Kerdennet a fédéré toute la famille Queniat : frères, sur et belle-sur ont créé leurs ateliers de production autour de cette ferme ; 4 - Dans les Vosges, à la Bergerie de Straiture, Véronique Fulchin et Olivier Cassagnau élèvent des moutons dont ils transforment la laine depuis presque 30 ans ; 5 - En Vendée, dans le Marais Breton, les paysans d'une ferme en bovins allaitants affirment une forte volonté de préserver la biodiversité tout en vivant décemment de leur travail ; 6 - En Alsace, la Miellerie du Pays Welche est l'outil commun de deux fermes apicoles bio qui élèvent, en tout, près de 1 000 ruches, chacune ayant intégré récemment un nouvel associé ; 7 - Isabelle et Sylvain Giacotti se sont installés à Leynhac, dans le Cantal. Depuis 2009, la famille s'est agrandie et leur petite ferme diversifiée a prospéré, répondant pleinement à leurs aspirations ; 8 - Dans l'Aube, Pauline Berton, 30 ans, a rejoint, depuis bientôt cinq ans, la ferme familiale en production céréalière et légumière. Elle projette de créer un atelier en porcs bio.
Enez Raden, quand une île se fait archipel
Marion HAAS, Auteur ; Stéphane COZON, AuteurCet article retrace l'histoire d'Enez Raden ("l'île aux fougères"), le domaine agricole de la famille Guillou, dans le Finistère (29), de 1898 à aujourd'hui. S'étendant, à l'origine, sur 20 ha avec de l'élevage laitier et des pommiers à cidre, la ferme familiale continue d'évoluer depuis cinq générations. Elle connaît d'abord une révolution majeure dans les années 60, avec le passage à un système plus moderne et productiviste, débouchant sur un élevage de poules hors-sol et l'agrandissement du troupeau de vaches. Dès lors, les vaches ont été écornées et le système a commencé à reposer sur les intrants. En 1980, Annie et Jean-Yves se sont installés avec les parents de celui-ci, pour être, quelques années plus tard, rejoints par le frère de Jean-Yves et sa belle-sur. La ferme s'est agrandie, comptant alors un parcellaire de 100 ha, pour un troupeau laitier de 70 mères, un troupeau allaitant de 60 vaches, ainsi que deux poulaillers. Les tensions montent au fur et à mesure que le système s'essouffle et, peu après le départ à la retraite du père de Jean-Yves, les frères décident de se séparer. Annie et Jean-Yves gardent le site (et ses dettes) et parviennent à sortir du système en place en se consacrant uniquement à l'activité laitière. Depuis le début des années 2010, une nouvelle génération arrive sur la ferme : Fañch et Julien rejoignent, l'un après l'autre, leurs parents sur la ferme, qu'ils passent en bio. L'approche biodynamique est adoptée, l'écornage est arrêté et le troupeau est rebrassé avec des races rustiques. Un atelier de maraîchage diversifié est lancé avec l'installation du deuxième fils ; puis, à l'arrivée de sa compagne, d'autres projets, comme l'ouverture d'un magasin à la ferme, voient le jour. Enez Raden reprend vie.
Fermoscopie : Le GAEC des Jonquilles à la recherche de lautonomie
Cindy SCHRADER, AuteurYannick Jestin sest installé, en 2011, sur la ferme de ses parents située dans le Finistère. Dès 2008, des changements ont été amorcés pour préparer son installation. La ferme comptait 35 vaches, 47 ha de SAU, dont 20 ha dherbe, 9 ha de maïs, 9 ha de céréales et 9 ha de choux-fleurs. Comme il voulait sinstaller en élevage laitier biologique (sans utiliser de maïs ni de concentrés), les légumes, les céréales et le maïs ont progressivement été arrêtés. Une conversion bio a aussi été entamée en 2010 et le cheptel a été augmenté à 49 vaches. Yannick Jestin sest installé ainsi à la suite de son père, et a travaillé avec sa mère jusquen 2016. En juin 2021, sa compagne sest installée avec lui. Le GAEC des Jonquilles a la chance de reposer sur un parcellaire groupé : 42 ha sont accessibles aux vaches. Ces dernières pâturent dailleurs toute lannée. Pour valoriser au maximum lherbe, Yannick Jestin a aménagé des chemins et a revu son parcellaire pour faire des paddocks de 70 ares sur lesquels les vaches restent 1,5 jour (avant, il pratiquait le pâturage au fil avant). Comparé au fil avant, le pâturage tournant permet déviter que les vaches ne consomment les jeunes pousses, tout en évitant les refus.
Fraise : Se diversifier pour être plus résilient
Véronique BARGAIN, AuteurDans le Finistère, la SCEA Le pépin et la plume est une ferme biologique très diversifiée : fraises, pommes, 40 à 50 espèces de légumes, prairies et grandes cultures y côtoient les élevages de poules pondeuses et de vaches laitières. L'objectif pour les deux associés, Mickaël Pont et Mathieu Guyomard, est d'assurer l'autonomie et la résilience de l'exploitation de 96 hectares face aux risques techniques, mais aussi économiques. Les débouchés sont tout autant diversifiés, avec de la vente en circuits courts et longs, et la mise en place d'une activité de restauration (foodbus) depuis 2022.
Hervé Tanguy : L'homme et la machine
Antoine BESNARD, AuteurAprès un grave accident de la route, Hervé Tanguy, maraîcher bio à Saint-Thurien (29), doit réfléchir à alléger le travail physique sur la ferme. En 2021, il investit dans un Toutil, cobot (robot collaboratif) enjambeur polyvaleur qui lui est très utile, notamment pour les plantations en mottes et le désherbage, et qui lui apporte confort et vitesse de travail. Dans son témoignage, Hervé partage ses réflexions quant aux fonctionnalités de l'outil, ainsi quà ses limites, selon les tâches à réaliser. Un encart présente un autre outil ergonomique : la remorque de marché.
Lin bio : La Bretagne enfin raccordée à la fibre
Yann EVENAT, AuteurCulture historique en Bretagne, le lin textile est actuellement réintroduit dans le Finistère, par le GAB 29, sur quatre hectares en bio. Cet article apporte des données techniques, quelques prix, ainsi que les débouchés possibles pour le lin textile. Un encart reprend l'historique de cette culture en Bretagne. Pour finir, les témoignages d'Andrée Le Gall-Sanquer, présidente de l'association Lin et chanvre de Bretagne, et de Guillaume Le Tur, paysan et entrepreneur à l'origine de la première récolte de lin fibre en Bretagne, sont présentés.
Le maïs grain humide pour complémenter lherbe
Cindy SCHRADER, AuteurChristian Salaun, éleveur laitier (conventionnel) dans le Finistère, a utilisé du maïs grain humide, pendant plusieurs années, pour compléter sa ration à base dherbe (avant de passer en vêlages groupés au printemps et à une ration 100 % herbe). Plusieurs avantages lont amené à utiliser du maïs grain humide : son appétence, sa bonne complémentarité avec lherbe ou les fourrages, sa bonne conservation (1,5 an, voire plus) et sa facilité de distribution. Litinéraire technique du maïs grain humide est le même que celui du maïs ensilage (dailleurs, si Christian Salaun ne récoltait pas assez de fourrage, il changeait de destination son maïs grain humide en le récoltant en ensilage). La récolte du maïs grain est plus souple que celle du maïs ensilage. Elle seffectue en novembre. Le grain est apporté à la ferme pour être broyé, puis stocké en silos. Ces derniers sont plus petits et donc plus faciles à mettre en place que ceux des ensilages.
Maternité : Un congé pas de tout repos
Antoine BESNARD, AuteurMarie Le Roy est installée en PPAM bio avec transformation, à Bannalec (29), depuis 2016. Son compagnon, Vincent Bratzlawsky, l'a rejointe sur l'exploitation en 2018. Dans cet article, Marie raconte la période de son congé maternité et son expérience de la machine administrative en lien avec le service de remplacement, son indemnisation et l'organisation du travail sur la ferme. Marie et Vincent ont pris goût au salariat : ils emploient aujourd'hui deux personnes en saison sur la ferme.
Menthe poivrée : Une culture qui ne manque pas de piquant
Caroline CHAVRIER, AuteurPlante vivace ayant de nombreuses vertus, la menthe poivrée est très utilisée dans les plats, les boissons, en herboristerie, ainsi que dans les produits d'hygiène sous forme d'huile essentielle. Pour cultiver la menthe poivrée, plusieurs points de vigilance sont à prendre en compte : choix de la variété, implantation, irrigation et surtout enherbement. La première année, pour favoriser le développement de la culture, la difficulté principale réside dans la gestion des adventices (désherbage, sarclage). Il faudra également être attentif au risque d'infestation par la rouille ; pour lutter contre cette maladie, l'article présente plusieurs mesures préventives et curatives. Une frise chronologique décrit un exemple d'itinéraire technique, pour réaliser la culture sur 1 à 3 ans. Pour finir, Isabelle Chaillou, de la Ferme de Kerlaoudet, à Guiclan (29), Claire Moly, de la Ferme de Cardénoual, à Buléon (56), et Sarah Mell, de Graine de mélisse, à Hédé-Bazouge (35), partagent leurs expériences en culture de menthe.
Observatoire de la production biologique en Bretagne : Édition 2022 : Chiffres 2021
Ce document rassemble les chiffres 2021 de la bio en Bretagne : nombre de fermes bio, surfaces, productions, installations à l'échelle de la région, puis par département. Il détaille, ensuite, les chiffres-clés des productions végétales et animales, en montrant leur évolution depuis 2010 (nombre de fermes, cheptels, surfaces, localisation...).
Occulter pour moins désherber : Les atouts des bâches ; Un essai triennal en Pays de la Loire : Semis de carottes après occultation
Marion COISNE, AuteurL'occultation est une technique qui permet de gérer les adventices et ainsi de limiter le temps de désherbage et de travail du sol. Dans cet article, trois maraîchers en agriculture biologique, installés respectivement dans les Bouches-du-Rhône, dans les Vosges et dans le Finistère, témoignent de leurs pratiques. Tous les trois utilisent des bâches d'ensilage et/ou des bâches tissées, souvent entre deux cultures, mais aussi sur des cultures en place, par exemple sur courges ou patates douces. Si le poids des bâches d'ensilage rend leur installation laborieuse, elles ne posent pas de problème de tassement, et tiennent mieux au vent que les bâches tissées. En Mayenne, dans le cadre du projet Ombre, des essais de semis de carottes après occultation sont menés depuis trois ans. Les modalités testées portent sur les écarts de temps entre le dernier travail du sol et l'installation des bâches, ainsi que sur la durée de l'occultation, et l'intérêt de la réoccultation après semis (avant la levée des carottes). Les premiers résultats sont encourageants, aussi bien en ce qui concerne la maîtrise des adventices que la levée des carottes.
Patate douce : De nouvelles variétés à essayer
Véronique BARGAIN, AuteurEn France, la forte demande en patate douce stimule sa production. Si les variétés à chair orange sont les plus présentes dans nos étals, d'autres variétés, à chair blanche ou violette, peuvent être intéressantes. Afin d'identifier les plus adaptées à nos terroirs, plusieurs essais variétaux sont menés en France, en agriculture biologique et/ou conventionnelle, sur des stations expérimentales (comme celle de Bretagne Sud dans le Morbihan, ou Terre d'essais dans le Finistère), ou chez des maraîchers (comme en Côte-d'Or). Les principaux résultats obtenus ces dernières années sont présentés dans cet article.
Le pâturage hivernal fait des adeptes
Emeline BIGNON, AuteurLe changement climatique modifie la répartition de la pousse de lherbe au fil des saisons. Avec des hivers plus doux, la pousse de lherbe ralentit moins fortement durant la période hivernale. Le pâturage hivernal pourrait, ainsi, devenir une pratique courante, même sil faut aussi prendre en compte les risques liés aux excès deau (la portance des sols peut être un facteur limitant à la mise en uvre du pâturage hivernal). La ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, a fait pâturer des génisses laitières durant lhiver 2022-2023. Lessai a été conduit avec un troupeau de génisses conventionnelles et avec un troupeau bio. Cet article décrit principalement les résultats obtenus pour le troupeau conventionnel. Concernant la portance, les conditions météorologiques ont été particulièrement favorables à la mise en place de cette pratique (il est tombé 30 % de précipitations de moins que la moyenne des trente dernières années). Les croissances des génisses ont été conformes aux objectifs et équivalentes à celles de génisses élevées en bâtiment. La repousse printanière des prairies na pas été impactée par le pâturage hivernal et la composition botanique na pas été affectée. Les résultats ont donc été prometteurs, mais sont à relativiser compte tenu de ces conditions météorologiques particulières.
"Produire des jeunes pousses toute l'année"
Véronique BARGAIN, AuteurDans le Finistère, Frédéric et Jean-Pierre Boutouiller ont deux exploitations agricoles, l'une en agriculture biologique et l'autre en agriculture conventionnelle. Ils cultivent des jeunes pousses de salades (roquette, laitue, épinard...), des pommes de terre primeur et des légumes. En 2014, ils ont fait le choix d'installer des serres froides. Elles leur permettent depuis de produire des jeunes pousses toute l'année. C'est également grâce à ces abris qu'ils ont pu se lancer dans la production de pommes de terre primeur.
Se lancer dans une démarche de PSE avec des collectifs d'agriculteurs : Enseignements méthodologiques du projet LABPSE
Marie-Laure BAILLY, Auteur ; Sandra DELAUNAY, Auteur ; Alice ISSANCHOU, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (6 Rue de la Rochefoucauld, 75 009, FRANCE) : TRAME (Association nationale de développement agricole et rural) | 2022Initié fin 2018, le projet de recherche-action LabPSE, porté par TRAME, visait à expérimenter la mise en place de marchés de services environnementaux territoriaux, en installant une dynamique de coopération territoriale entre des agriculteurs qui sengagent à produire des services sur plusieurs années et des acteurs du territoire qui investissent pour pérenniser ces services. Déployée sur 4 territoires en Bretagne et en Mayenne, cette expérimentation a permis d'évaluer la faisabilité de contrats entre les agriculteurs et les bénéficiaires des services environnementaux. Ce guide méthodologique concerne les projets de dispositifs PSE (paiements pour services environnementaux) portés par des agriculteurs en collectif (CUMA, GEDA, CIVAM...). Il traite des questions suivantes : Comment construire une offre de service qui réponde à la fois aux enjeux du territoire et aux projets des agriculteurs ? Avec qui construire cette offre ? Comment intéresser des acheteurs ? Qui mobiliser ? Quelles formes doivent prendre les contrats ? Quelles sont les clauses à inclure ?
Viande bovine bio : On se met une caisse ?
SYMBIOSE, AuteurLa vente de viande bovine bio en direct, en caissettes, reste une pratique importante, avec nombre davantages, mais ceux-ci devant être « entretenus » dans un contexte de concurrence accrue. Cet article présente divers conseils pratiques, issus notamment du retour dexpérience de cinq producteurs bio du Finistère, pour qui la vente directe représente en moyenne les 3/4 des volumes vendus, dont les 2/3 en caissettes. En plus des caissettes, ces éleveurs font aussi de la vente directe au détail, plus contraignante et plus coûteuse, mais qui apporte de la souplesse ou qui peut offrir une vitrine pour mieux toucher le consommateur. En effet, pour maintenir son volume de vente en caissettes, il est important de communiquer, pour fidéliser, mais aussi pour toucher de nouveaux clients. Il faut aussi développer ses techniques de vente avec, par exemple, une diversité de tailles de colis, un étiquetage avec quelques précisions sur la cuisson, une bonne propreté et une apparence correcte du colis, du vendeur ou de la ferme. Par ailleurs, il est important de bien veiller à la rentabilité de la vente en caissettes, en tenant compte de linvestissement, du rendement de découpe ou encore du temps de travail. Sont présentés, dans cet article, des éléments chiffrés pour aider à la réflexion. De même, la composition du colis est aussi à soigner et un tableau pour aider à répartir au mieux les morceaux à bouillir et à griller conclut cet article.
Comment fixer le prix de ses légumes ? Lexemple de la tomate
Manu BUÉ, AuteurLes maraîchers sinterrogent souvent sur la question du prix de vente de leurs légumes. Il existe plusieurs référentiels, fiables, dorigines diverses : les mercuriales des GAB et GRAB ; les suivis du RNM sur les marchés de gros, les GMS et les magasins spécialisés ; les mercuriales des magasins spécialisés Toutefois, les chiffres avancés ne correspondent pas forcément aux producteurs car ils ne sont pas obtenus à partir de fermes et/ou de circuits de distribution comparables. Il est possible de calculer soi-même le juste prix de ses produits. Pour cela, il faut partir de litinéraire technique afin de compiler toutes les charges en intrants, bâtiment et mécanisation. Il faut également prendre en compte le coût de la main duvre, ainsi que les charges indirectes (foncier, amortissements, coût de la certification, coût du comptable ). Lensemble de ces charges est ensuite ramené au rendement espéré. Attention, ce calcul nenglobe néanmoins pas tout : coût des bâtiments occupés par le stockage du matériel, casses techniques, mauvais rendements Pour illustrer cette méthode, les calculs sont détaillés pour deux types de tomates, une variété hybride et une variété population, produites sur un atelier de 300 m2 dune ferme maraîchère située dans le Finistère.
Éviter la présence d'eau accidentelle dans le lait
Cécile JULIEN, AuteurLa présence d'eau dans le lait, mesurée par cryoscopie, est l'un des critères de qualité du lait scrutés par les laiteries. Cet article présente les différents points de vigilance auxquels les éleveurs doivent prêter attention pour éviter la présence d'eau accidentelle. Ils concernent le matériel de traite et la vidange du tank, mais aussi l'apport de sel (50g/jour/vache) et l'abreuvement des vaches, notamment au pâturage. En effet, si les vaches n'ont pas suffisamment accès à de l'eau toute la journée, elles risquent de boire beaucoup juste avant la traite. En encart, Guillaume Bigot, éleveur bio dans le Finistère, témoigne.
Grain de sail, une entreprise qui a le vent en poupe
Cindy SCHRADER, AuteurJacques et Olivier Barreau ont créé lentreprise Grain de Sail pour transporter du café et du chocolat, de lAmérique latine jusquau Finistère, avec un bilan carbone très faible, grâce à un voilier cargo. Stefan Gallard, directeur marketing à Grain de Sail, présente les valeurs sociétales et environnementales de lentreprise, comme le choix de produits biologiques.
Implanter, gérer et valoriser ses haies
Maxime LEQUEST, AuteurDans le Finistère, Michel et Loïc Gourvil, les deux associés du GAEC des Chênes, valorisent leurs haies sous forme de litière pour leurs génisses et sous forme de bois énergie (vente de bois de chauffage). Les haies font partie intégrante de leur système : elles offrent des abris pour les vaches et améliorent leur bien-être, maintiennent la biodiversité sur lexploitation, contribuent à améliorer la qualité de leau et de lair, stockent du carbone, et apportent une plus-value économique avec leur valorisation. La ferme comptait déjà plus de 20 km de haies, et les deux associés viennent den implanter 1,2 km de plus. Ces haies sont constituées dune succession dessences darbres et darbustes que lon appelle des séquences. Ces séquences sont choisies en fonction des objectifs des agriculteurs (ici valorisation en litière et en bois énergie) et des contraintes pédoclimatiques de la ferme. Une fois implantées, Michel et Loïc Gourvil exploitent les haies tous les huit à dix ans.
« Je sèche 64 bottes par jour avec la méthanisation »
Michel PORTIER, AuteurLe Gaec des Deux Vallées est une exploitation laitière biologique basée dans le Finistère. Depuis 2018, les associés du Gaec valorisent la chaleur issue de leur unité de méthanisation grâce à un séchoir capable daccueillir 32 balles de foin carrées (dimension 120 x 90 x 220 cm). Les bottes sont ainsi ventilées pendant huit à dix heures et passent de 60 à 85 % de matière sèche. Comme il faut environ une heure pour vider et remplir le séchoir, les éleveurs sarrangent pour réaliser deux cycles par jour. Entre 800 et 900 balles de foin sont séchées de la sorte, chaque année. Le séchoir est mis en route fin-mai ou début juin. Il sèche trois coupes sur cinq (les première et dernière coupes sont conservées en enrubannage ou en ensilage). Le reste du temps, un séchoir à plat prend le relai pour sécher du grain ou des plaquettes de bois. Les éleveurs insistent sur le fait que la réussite du séchage passe avant tout par un chantier de récolte adapté. Par ailleurs, il leur a fallu quasiment une saison pour prendre leurs marques et bien maîtriser l'outil.
Moulin du Poher, dans le Finistère : « La nouvelle réglementation aura des impacts très significatifs »
Frédéric RIPOCHE, AuteurLe fabricant daliments pour animaux Moulin du Poher (Provimi France), basé dans le Finistère, est engagé dans la bio depuis 1996. Actuellement, il produit 50 000 tonnes daliments bio par an. Il est engagé sur toutes les filières animales, bien que les trois quarts des aliments bio soient destinés aux poules pondeuses. Dans cet article, François Boucher, responsable aliments biologiques dans cette entreprise, et Sarah Poirot, chef de produit volaille chez Provimi France, évoquent les impacts de la suppression de la dérogation autorisant jusquà 5 % de protéines non bio dans les formules pour monogastriques. Ils expliquent plus particulièrement les incidences sur les aliments pour poulettes et pondeuses bio (déséquilibre dans les apports dacides aminés soufrés, augmentation des protéines, baisse des performances zootechniques ), ainsi que sur les évolutions dutilisation des matières premières (le maïs sera moins recherché que les céréales à paille). Ils évoquent également limpact dun autre changement dans la réglementation : la baisse de la part de cultures en C2 (cultures en deuxième année de conversion) de 30 à 25 % dans les aliments bio. Afin de se préparer à ces divers changements, Moulin du Poher réalise des essais longue durée avec des rations 100 % bio.
Pommes de terre : "J'ai testé près de 500 variétés"
Guylaine GOULFIER, AuteurDans le Finistère, Raymond Caroff cultive son jardin en bio depuis 1969. Au fil des années, il a cultivé près de 500 variétés de pommes de terre, par passion pour ce tubercule et par curiosité. Il a ainsi cultivé une variété chinoise réputée pour son rendement, une variété vietnamienne résistante au mildiou... Sur ses 2 parcelles (1000 m2 et 2 500 m2), il organise ses plantations avec l'aide d'Yvonne, son épouse. Aujourd'hui, à 73 ans, il poursuit son conservatoire, contribue à la promotion du tubercule aux multiples variétés, aide les associations locales et participe à des animations autour de la pomme de terre.
Le portrait du mois : S'associer plutôt que salarier
Antoine BESNARD, AuteurMaraîchers bio dans le Finistère depuis 2014, Anaïs Fromentoux et François Donnay ont vu leur quotidien à la ferme chamboulé après les naissances de leurs deux enfants. Ils ont dabord pris des salariés, ce qui leur a apporté du confort, puis ont finalement choisi de chercher des associés. Ce portrait raconte larrivée de leur associée Anne-Laure Chauvel, avec qui ils ont créé une nouvelle organisation de la ferme à 4 (les 3 associés et leur salariée), leur permettant dallier la vie de famille avec le travail à la ferme, grâce à une répartition des différentes responsabilités autour de huit pôles dactivités. Aujourdhui, les 3 maraîchers ont lancé le processus de recrutement dun 4ème associé
Renouveler ses prairies sans glyphosate avec du colza-RGI
Emeline BIGNON, AuteurLa succession de plusieurs prairies temporaires ne permet pas de conserver un bon taux de légumineuses : lazote libéré par le retournement de lancienne prairie favorise de développement des graminées (au détriment des légumineuses). Pour renouveler des prairies sans les sortir trop longtemps du circuit de pâturage (notamment les prairies situées à côté des bâtiments), la ferme expérimentale de Trévarez, située dans le Finistère, teste, depuis dix ans, lintroduction dune interculture fourragère entre deux prairies, en bio et en conventionnel. Cette interculture, un mélange de colza fourrager et de RGI, valorise lazote libéré par la vieille prairie, tout en offrant un fourrage de qualité. La prairie vieillissante est pâturée en début de saison, puis détruite avant dimplanter le mélange colza-RGI qui sera pâturé durant lautomne. En bio, la destruction de la prairie peut prendre du temps, avec deux ou trois passages doutils à dents ou à disques. Il est conseillé de profiter des effets dune période sèche pour éviter que lancienne prairie ne reparte et ne prenne le dessus sur linterculture. Le semis du mélange colza-RGI se fait ensuite à la volée, la première quinzaine de juillet, et il est suivi dun passage de rouleau. Le couvert est pâturé au fil durant lautomne. Il couvre le sol pendant lhiver et assure un pâturage précoce au printemps suivant. Linterculture est ensuite détruite pour implanter une nouvelle prairie.
Les surcoûts du robot mobile sont amortis par le 100 % pâturage
Cécile JULIEN, AuteurLa ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, compte deux principaux sites d'exploitation situés à 4,5 km l'un de l'autre. Afin de valoriser, par le pâturage, le site le plus éloigné, et ainsi réduire les coûts alimentaires du troupeau laitier conduit en agriculture biologique, le choix a été fait d'investir dans un robot de traite mobile. Après plusieurs années de transhumance estivale du troupeau et du matériel de traite (robot et tank), le bilan technique est bon, mais le bilan économique est plus mitigé. En effet, les surcoûts induits par cette organisation originale ne sont amortis que grâce à la réduction des coûts alimentaires.
Transformer ses légumes à la ferme : Solène et Pierre sont devenus paysans cuisiniers
Alexandra LANNUZEL, AuteurSolène Grenet et Pierre Balland sont maraîchers bio depuis 16 ans, dans le Finistère. Ils cultivent des légumes de plein champ sur 1,5 ha, des arbres fruitiers sur 4 000 m2 et 2000 m2 de surface couverte. Il y a 3 ans, ils ont décidé de se lancer dans la transformation de leurs productions. La formation "Transformer ses légumes", proposée par le GAB 29, a permis d'obtenir les connaissances réglementaires et sanitaires nécessaires, de connaître les tenants et les aboutissants de ce type d'activité et d'affiner le projet. Après un stage complémentaire en conserverie artisanale, Solène et Pierre ont peu à peu adapté leurs productions pour arrêter la vente de légumes frais et se consacrer entièrement à l'activité de transformation, essentiellement à partir de légumes d'été : bocaux d'aubergines, de ratatouille, mijotés et confits de légumes, légumes sous-vide ou lacto-fermentés... qu'ils livrent à 2 Biocoop et à 6 épiceries locales. Ils ont pour projet de diversifier leur offre, notamment grâce aux fruits de leur verger. Solène et Pierre apportent leur témoignage sur cette activité de transformation des légumes à la ferme et donnent quelques clés de réflexion pour se lancer.
L'autoguidage RTK pour gagner en précision
Véronique BARGAIN, AuteurLe GAEC Le Saint cultive en agriculture biologique 100 ha de légumes de plein champ destinés au marché du frais. Cette ferme, située dans le Finistère, est en bio depuis 1997 et compte trois associés : Bernard Le Saint, sa femme et, depuis 2016, leur fils. Lorsque le GAEC sest converti en bio, seuls des légumes faciles à conduire en AB étaient cultivés (choux-fleurs, brocolis, échalotes ). Les cultures se sont ensuite diversifiées (pommes de terre, plants de pommes de terre, carottes, petits pois, haricots verts, épinards ) pour allonger les rotations et diminuer les risques économiques. Cinq hectares sont également destinés aux céréales pour produire des semences fermières de couverts végétaux. Chaque année, 30 à 40 ha de couverts sont implantés (le sol nest jamais nu). Pour gérer les adventices, en plus des leviers offerts par les rotations culturales diversifiées et par les couverts végétaux, le GAEC sest équipé : bineuse, herse-étrille, désherbeur thermique Quatre tracteurs sont munis dun système dautoguidage électrique au volant (les associés de ce GAEC détaillent comment ce système leur permet de gagner en performance, en temps de travail et en confort). Un encart est réservé au désherbeur thermique Hoaf qui est utilisé pour désherber les carottes.
Bretagne : Lélevage local des auxiliaires
Chantal PAPE, AuteurThomas Kerrien produit des légumes bio (sous serre et en plein champ), dans le Finistère, depuis dix ans. Comme les insectes auxiliaires disponibles sur le marché ne répondaient pas à ses attentes, il sest associé à une entomologiste, Fanny Carrette, pour créer Entomovisions. Cette entreprise multiplie des auxiliaires de souches locales, que Thomas Kerrien et Fanny Carrette considèrent plus efficaces contre les ravageurs rencontrés en Bretagne. Entomovisions se cantonne ainsi à une clientèle locale et est basée à moins d1h30 de route de la plupart des serres maraîchères bretonnes. Cette entreprise mise ainsi sur la proximité et la réactivité. Elle a débuté la commercialisation de chrysopes, macrolophus et coccinelles en janvier 2020, et propose des formations à destination des agriculteurs.
Deux trèfles au lieu dun à la station de Trévarez
Costie PRUILH, AuteurDans le Finistère, la ferme expérimentale de Trévarez a mené un essai sur cinq ans visant à améliorer les performances de ses prairies multiespèces conduites en AB. Lobjectif de cet essai était didentifier des mélanges prairiaux permettant daugmenter lautonomie alimentaire des élevages laitiers bio, en identifiant notamment un mélange qui offre une proportion suffisante de légumineuses dès la première année dimplantation et sur le long terme (les cinq années de lessai). Six mélanges ont ainsi été testés. Ces derniers comportaient tous du ray-grass anglais (RGA) et du trèfle blanc (TB), deux espèces fourragères qui se développent très bien dans les conditions pédoclimatiques de la ferme, et ils étaient enrichis par diverses autres espèces prairiales (fétuque élevée, fétuque des prés, plantain, trèfle violet, trèfle hybride, chicorée ). Ces six modalités ont été comparées à deux témoins (RGA-TB et RGH-TV-TB). Les différents mélanges ont produit en moyenne 20 % de rendement supplémentaire par rapport au témoin RGA-TB (le meilleur rendement a été obtenu avec le mélange RGA-fétuque élevée-TV-TB). En revanche, le RGA-TB garderait la meilleure valeur alimentaire. Cet essai a également mis en évidence lintérêt de diversifier les trèfles : le trèfle violet et le trèfle hybride simplantent plus rapidement que le trèfle blanc, toutefois ils sont peu pérennes. Cest pourquoi il est conseillé de les coupler avec du TB afin que ce dernier prenne la relève.
Dossier : L'accaparement des terres
Nelly PEGEAULT, Auteur ; Michel MERLET, Auteur ; Quentin MATHIEU, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier apporte des éclairages sur le phénomène d'accaparement de terres agricoles à travers le monde, qui représente, selon lONG GRAIN, environ 30 millions d'ha sur les 10 dernières années. Il aborde notamment les points suivants : achat de terres, en France, par des investisseurs étrangers ; introduction de fonds d'investissement ou de sociétés de gestion d'actifs dans la propriété des entreprises et des exploitations agricoles ; appropriation de terres pour des activités d'extraction de ressources ou de plantations intensives en chassant les populations locales qui y pratiquaient lagriculture vivrière. Certaines expériences positives, à léchelle française, sont ensuite présentées : achat de terres par Terre de Liens pour linstallation paysanne en AB ; commune de Moëlan-sur-Mer (29) qui a réussi à remettre en culture 120 ha de terres inoccupées.
Ecimeuse : L'outil de la dernière chance ?
Sarah CHOUPAULT, AuteurLe principe des écimeuses est de sectionner la partie supérieure des adventices pour empêcher la production des graines et leur propagation dans les cultures. Peu répandues jusque récemment, elles commencent à se multiplier, et de nouveaux modèles font leur apparition avec autant de particularités techniques. Les mécanismes sont variés et de plus en plus aboutis. Considérée comme le dernier recours lorsque les mesures de désherbage ont été inefficaces, l'utilisation d'une écimeuse semble remplir l'objectif, mais à quelles conditions et avec quelles conséquences ? Cet article passe en revue les intérêts et les limites de l'utilisation de ce matériel, notamment avec le témoignage d'Anne-Marie Guinamant, polycultrice sur 103 ha à Carnoët (29), et avec celui de Claude Vassart et de Pascal Zoutard, polyculteurs en bio depuis plus de 20 ans, dans l'Eure. Ils expliquent comment ils ont choisi leur écimeuse et comment ils s'en servent.
Elevage - Des veaux sous nourrices
Frédéric RIPOCHE, AuteurLélevage de génisses de renouvellement sous nourrices fait lobjet dune recherche, depuis 2016, à la Ferme expérimentale de lINRAE de Mirecourt, dans le cadre dune expérimentation système en bio, conduite en herbivorie stricte. Les mises-bas sont regroupées au printemps, ce qui permet davoir assez danimaux de même gabarit pour les adoptions. Après 24 h sous leur mère (pour le colostrum), 4 à 5 jours en nurserie en case collective, les veaux sont réunis à 3 avec une nourrice, une vache choisie pour des problèmes de cellules, de boiteries ou de reproduction, mais surtout avec un bon caractère maternel. Une fois adoptés, les veaux vont au pâturage avec leur nourrice et ne sont alors nourris quà lherbe. Rentrées en bâtiment en novembre, les génisses sont sevrées à 7 ou 8 mois. Létude montre que la période critique est la phase dadoption. Cependant, les résultats sont là : bonne croissance des génisses, bonne acquisition du comportement alimentaire, meilleure immunité naturelle contre les strongles, pas de problème de santé particulier, bien-être animal respecté, travail simplifié, suppression de lastreinte de distribution de lait. Prochaine étape : étudier cette pratique dans le cas de vêlages dautomne. Deux éleveurs bio, lun en Meurthe-et-Moselle et lautre en Bretagne, qui pratiquent lélevage de génisses sous nourrices depuis respectivement 3 et 11 ans, font les mêmes retours sur les avantages de cette pratique et soulignent aussi limportance de bien veiller à la phase dadoption.
Friches littorales de Moëlan-sur-Mer : Un projet unique en France
SYMBIOSE, AuteurÀ Moëlan-sur-Mer (Finistère), un projet de reconquête des friches littorales est en train de se concrétiser. Issu de réflexions menées depuis 2013, ce projet porte sur 120 ha de terrains agricoles non exploités depuis les années 60-70. Il aura fallu cinq ans de cheminement administratif pour que des activités agricoles soient de nouveau permises. Dici deux ans, une petite dizaine de producteurs devraient travailler ces terres. Ce projet a été porté par la municipalité, qui a choisi de sappuyer sur Terre de Liens et sur le GAB 29 pour animer sa mise en uvre (les projets agricoles sont tous en agriculture biologique). Les 120 ha sont composés de trois îlots (23, 27 et 64 ha). Pour chacun de ces îlots, des ateliers dinformation et de co-construction avec les propriétaires ont été réalisés, puis des projets agricoles ont été étudiés et retenus (ou sont encore à létude). Létape de défrichement et de mise en culture va pouvoir bientôt commencer. Par exemple, lîlot de 23 ha va permettre linstallation dun maraîcher diversifié (5 ha) et dOptim-ism, une association dinsertion sociale et professionnelle (18 ha).
Le GAEC de Kerdennet, une ferme laitière, mais pas que
Cindy SCHRADER, AuteurDans le Finistère, la ferme laitière de Kerdennet a inspiré toute la famille Queniat, puisque frères, surs et conjoints ont tous créé leur atelier de production autour de cette ferme. En 2007, Pierre Queniat sassocie avec son père, Michel, sur la ferme familiale, qui compte 100 ha et 60 vaches laitières. Cette dernière repose déjà sur un système herbager et Pierre souhaite passer en bio. Avant de convertir lexploitation en 2013, il auto-construit un séchoir en grange afin que la ration dhiver repose principalement sur du foin et non sur du maïs ou de la betterave. Actuellement, il vend les deux tiers du lait quil produit à une laiterie et le reste à deux ateliers de transformation. Lun de ces ateliers est tenu par Céline, la belle-sur de Pierre, qui transforme le lait (beurre, yaourts, fromage blanc ) avec laide de deux salariés et effectue de la vente directe dans son magasin ; lautre atelier est tenu par Gwenaëlle, la sur de Pierre, qui transforme le lait en fromage affiné. Le frère de Pierre, Vincent, sest installé en individuel, mais sur le même site, en porcs sur paille et volailles de plein air bio (vendus en direct dans le magasin de Céline). A terme, ces deux éleveurs pensent sassocier en GAEC. Enfin, Dominique, le conjoint de Gwenaëlle, est apiculteur et il bénéficie de la flore variée de lexploitation.
Initiatives solidaires : La bio pour tous n'est pas une utopie
Alexandra LANNUZEL, AuteurComment favoriser l'accès des moins aisés à une alimentation bio ? Des initiatives locales voient le jour, comme en Bretagne, où des producteurs, des magasins ou des artisans bio ont choisi de faire preuve d'inventivité. L'épicerie solidaire mobile Saint-Vincent de Paul, à Brest, par exemple, vend les marchandises à environ 10 % de leur prix et va directement au contact des personnes démunies. Grâce au Potager de Saint-Mathieu (29), qui lui permet de récupérer des retours de marché, des produits en excédent, etc., l'épicerie propose à ses bénéficiaires des légumes bio à moindre coût. Le programme UniTerre de la MSA a donné lieu à un partenariat du même type entre une autre épicerie solidaire et le GAEC Roc'h Glas (29). Des moments conviviaux sont organisés, notamment autour de la cuisine des légumes bio, pour apprendre à valoriser les produits. D'autres initiatives finistériennes illustrent ce qu'il est possible de mettre en place, sans qu'il y ait besoin de déployer trop de moyens logistiques, ni financiers : dons de pains bio aux Restos du Cur à Morlaix et au Secours Populaire à Sizun grâce aux boulangeries Canevet et Ty Forn Nevez ; instauration de cartes de fidélité dans des magasins Biocoop offrant jusqu'à 8 % de remise aux bénéficiaires du RSA, dons en nature à des associations d'aide locales...
Lutter contre les insectes et l'enherbement : Des volailles pour protéger les vergers
Marion COISNE, AuteurLintroduction de volailles dans les vergers est une pratique apportant de nombreux avantages par rapport à la pression des ravageurs et lenherbement, mais qui nest pas sans inconvénients (charges supplémentaires, possibilité de dégâts sur la récolte). La station dexpérimentation de la Morinière, à Saint-Epain, en Indre-et-Loire, sest intéressée à cette pratique. Dans le cadre dun projet FranceAgriMer, 100 volailles (20 oies et 80 poules) ont été introduites dans un verger de pommiers sur 1,16 hectare. Fanny Le Berre, ingénieure dexpérimentation, présente les résultats obtenus après deux ans : côté ravageurs, une baisse importante est observée (notamment pour les piqûres de punaises phytophages), tout comme du côté de lenherbement. Cependant, la présence de volailles a généré, en moyenne, jusquà 2 T/ha de pertes en volume. Linvestissement de départ était de 4 600 , avec un entretien estimé à 120 HT par mois. Jean-Yves Fillatre, arboriculteur bio dans la Manche, témoigne de son utilisation peu concluante de canards de Barbarie. Quant à Mickaël Pont et à son associé Mathieu Guyomard, installés dans le Finistère en polyculture-élevage bio, ils sont satisfaits de leur système où les poules pondeuses ont accès aux vergers.
Observatoire de la production bio en Bretagne : Edition 2019 - Chiffres 2018
En 2018, la Bretagne a franchi le cap des 3000 fermes bio. 403 nouvelles fermes bio ont vu le jour au cours de l'année, 63 % sont issues de conversions et 37 % d'installations. Si la dynamique s'est confirmée du côté de la production, les données de consommation positionnent la Bretagne en tête des régions consommatrices de bio, ce qui tendrait à confirmer, pour Julien Sauvée, président de la FRAB Bretagne, que plus on accroît la disponibilité et l'accessibilité des produits bio, plus les consommateurs sont au rendez-vous. LObservatoire régional de la production biologique synthétise les chiffres de la production agricole bio des 4 départements bretons : nombre de fermes, productions, localisation des surfaces. Des graphiques et des cartes permettent de localiser les différents bassins de production.
Observatoire de la production biologique en Bretagne : Edition 2020 : Chiffres 2019
Ce document rassemble les chiffres 2019 de la bio en Bretagne : nombre de fermes bio, surfaces, productions, installations à l'échelle de la région, puis par département. Il détaille ensuite les chiffres-clés des productions végétales et animales, en montrant leur évolution sur 10 ans (nombre de fermes, cheptels, surfaces, localisation...).
Le poids de lhéritage
Antoine BESNARD, AuteurDans le Finistère, Nicolas Magueur a repris la ferme de ses parents en 2012. Il qualifie cette installation-transmission de « facile », même si le poids de lhéritage et les conflits de génération ne sont pas toujours évidents à gérer. Il a fait plusieurs métiers avant de sinstaller : ouvrier côtier, animateur nature, travail à lusine Il a découvert l'agriculture bio en effectuant un remplacement dans une ferme, puis a suivi des formations. Il a alors décidé de reprendre la ferme de ses parents. Ces derniers produisaient des légumes pour lindustrie et élevaient des vaches allaitantes (en conventionnel). Comme Nicolas Magueur souhaitait sinstaller en maraîchage bio diversifié, il a modifié le système de production de la ferme familiale : elle comporte maintenant une SAU de 38 ha, avec un atelier de maraîchage diversifié (1500 m2 sous serre), 3 ha de légumes de plein champ et des vaches allaitantes. Chaque année, de nouvelles terres sont converties en bio mais toute la ferme nest pas encore en AB (les vaches allaitantes sont toujours en conventionnel). En sinstallant sur la ferme familiale, Nicolas Magueur a pu bénéficier des terres de ses parents, du matériel, de leur aide et il a pu acheter ses parts petit à petit. Toutefois, il a également dû gérer des conflits avec son père qui nest pas convaincu par la bio. Lhéritage familial est à la fois une contrainte et une souplesse avec lesquelles Nicolas Magueur a choisi de composer.
Le portrait du mois : Confort de rigueur
Antoine BESNARD, AuteurDans le Finistère, Kristel Fèvre s'est installée, en 2016, sur la ferme de ses parents bientôt à la retraite, pour y cultiver des céréales et développer une activité de meunerie. Pour des raisons de santé, Kristel a réfléchi à l'ergonomie sur la ferme, afin d'avoir à porter le moins possible de charges lourdes. Potence, table à rouleau, petites planches à roulettes..., toutes ces astuces facilitent son travail et optimisent son organisation. Les espaces ont aussi été aménagés, avec des portes larges, une lumière naturelle, des couloirs de circulation adaptés... Pour la transformation, Kristel a mécanisé tout le processus, depuis le tri des céréales jusqu'au conditionnement et au transport des sacs. Toute la farine est vendue à la ferme, à des particuliers, mais aussi à des crêpiers, des boulangers... Sur la ferme, elle partage du matériel avec ses parents, mais aussi avec sa sur et son mari, installés à 2 km, en brebis laitières avec transformation. Son esprit d'organisation et son sens de la rigueur l'ont poussée à construire un nouveau bâtiment et à reprendre tout le rangement du matériel et des outils, afin que personne ne perde de temps à trouver ce dont il a besoin. Plus que tout, ce que recherche Kristel, c'est un confort maximum au travail et une bonne gestion du temps.
Le portrait du mois : Un métier, des métiers
Antoine BESNARD, AuteurMarie Rolland était enseignante dans un lycée professionnel dans le Finistère. En 2013, elle décide de se lancer dans le maraîchage bio. Elle commence par produire sur un demi-hectare (prêté par des amis) où elle installe deux tunnels. Cette première expérience lui permet de tester ses techniques, dapprendre de ses erreurs et de développer la vente directe. En 2017, suite au départ en retraite de son père, elle reprend la ferme familiale basée non loin de son premier terrain. Une partie des terres est en prairie permanente et est certifiée bio dès son installation. Le reste est converti à lAB. Sur ses 20 ha, Marie consacre deux hectares au maraîchage (elle cultive une quarantaine despèces de légumes) et 18 ha à lélevage de moutons (75 mères de race vendéenne, nourries principalement à lherbe et complémentées grâce à 4 hectares cultivés en céréales). Pour jongler entre ses deux ateliers de production, le maître-mot de Marie est « organisation ». Épaulée par son père, elle a vite été en avance sur son prévisionnel et a pu embaucher. Elle emploie un salarié à lannée à 75 % et deux saisonniers pour le maraîchage. Maintenant que son système est rodé, elle essaye de laméliorer en limitant lutilisation de paillage plastique, en testant de nouvelles cultures (patate douce) et en travaillant sur lergonomie.
Des rations pour produire du lait bio en hiver
Véronique BARGAIN, AuteurLa station expérimentale de Trévarez (Finistère) a testé trois rations hivernales enrichies en protéines sur son troupeau de 75 vaches laitières conduit en AB. Une ration de base (composée de 5 kg de MS densilage de maïs, densilage dherbe à volonté et dun kilo de céréales) a successivement été enrichie par du tourteau de soja, de l'ensilage dherbe précoce (mélange RGH-TV), puis par de la luzerne. Limpact sur la production laitière a été mesuré pour chacune de ces rations corrigées, et la marge sur coût alimentaire a été calculée. La ration corrigée par le soja est la plus rentable. Toutefois, cet aliment est importé de loin (certaines laiteries interdisent dailleurs lutilisation daliments importés) et son emploi va à lencontre dun développement de lautonomie alimentaire de lexploitation. La ration corrigée avec de lensilage de RGH-TV récolté précocement améliore également la marge sur coût alimentaire (mais moins que le soja) tout en préservant lautonomie alimentaire de la ferme. Toutefois, il faut pouvoir récolter suffisamment de stock. Enfin, lintérêt économique de la ration corrigée par de la luzerne déshydratée dépend du prix du lait bio et de la luzerne bio (dans le cas où les bouchons de luzerne sont achetés). En revanche, faire déshydrater de la luzerne bio produite sur son exploitation savère intéressante dans tous les cas.
Trévarez, quasi-autonome en éléments fertilisants
Bernard GRIFFOUL, Auteur ; Paul LANDRIN, AuteurLa ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, conduit deux systèmes laitiers distincts : l'un en conventionnel avec un cheptel de 130 vaches, en démarche bas carbone depuis 2018 ; et l'autre en bio avec 65 laitières. La quasi-totalité des besoins de la station expérimentale en azote, phosphore et potasse est assurée par ses fumiers et ses lisiers. Sur le système en agriculture biologique, 200t de fumier et 1100m3 de lisier sont épandus sur les 85 ha de cultures et de prairies. Pour limiter les pertes en azote, les épandages sont réalisés avec une tonne à pendillards.
Lacupuncture pour soigner les chèvres en curatif et en préventif
Inès HEEREN, AuteurDaprès Nayla Cherino Parra, vétérinaire qui réalise des formations à lacupuncture pour des éleveurs, depuis 2012, cette médecine est intéressante pour les chèvres, aussi bien en préventif quen curatif. Dans ses formations, elle enseigne aux éleveurs à utiliser quelque 20 points, comme le point « aspirine » situé au niveau du jarret pour soigner une douleur ou une inflammation. Cependant, avant de montrer où et pourquoi piquer avec des aiguilles, cette vétérinaire présente les principes de lacupuncture, rappelle quil faut avant tout fournir aux animaux de bonnes conditions délevage (eau, air, nourriture ) et montre aussi limportance dêtre calme et attentif pour effectuer un bon soin.
Une année de pâturage à lEARL de Kerbabu
Cindy SCHRADER, AuteurÀ lEARL de Kerbabu, ferme située dans le Finistère, Élisabeth et Pascal Beuzit élèvent 62 vaches laitières. Ils apportent leur témoignage sur la gestion du pâturage durant lannée 2019. Comme ils ont vu que leurs vaches adoraient manger des plantes sur les talus, voire des orties, ils ont décidé dimplanter une « prairie pharmacie ». Ils lont semée par bandes de six mètres dans six paddocks différents (lobjectif est de laisser aux vaches le choix de manger ou non les espèces de cette prairie multiflore). Ces bandes ont été implantées en avril sous couvert davoine. En plus du RGA diploïde, elles contiennent du lotier corniculé, de la centaurée noire, du plantain, de la chicorée, de la pimprenelle, de lachillée millefeuille, du trèfle hybride et de la luzelle. Ce mélange de prairie multiflore est vendu à 20 /kg. Il a été semé à 6,5 kg/ha et mélangé à 20 kg/ha de RGA diploïde.
Biosécurité en volailles bio : Des normes inadaptées aux petites structures
Marin GRATIGNY, AuteurCet article s'appuie sur une formation qui s'est déroulée, les 21 et 22 mai 2019, à Plourin-les-Morlaix (29), sur le thème "Gérer la biosécurité sur mon élevage de volailles", et à laquelle une quinzaine d'éleveurs bio ont participé. Oriane Malburet, vétérinaire, animait cette formation dont l'objectif consistait à apprendre à appliquer, sur les fermes des éleveurs présents, les règles de biosécurité la plupart du temps inadaptées à leurs élevages. En effet, le renforcement de certaines normes, par l'arrêté du 8 février 2016, est très pénalisant pour les petits élevages. Par exemple, le plan de biosécurité comporte un schéma qui présente les différentes zones de l'exploitation (zone publique, zone professionnelle, zone d'élevage) mais, sur des petites fermes, avec des élevages en plein air, ce schéma peut devenir un vrai casse-tête du fait des différentes unités de production, parfois imbriquées les unes dans les autres. L'article présente d'autres aspects de cette problématique de la biosécurité dans les petits élevages bio. Jean-Charles Métayer, éleveur bio à Colpo (56), et Tony Dague, éleveur de poules pondeuses bio à Saint-Sauveur (29), apportent leurs témoignages.
De la botanique à la multifonctionnalité : témoignage sur lévolution dune ferme qui a intégré les aspects sociaux et écologiques
J.-F. GLINEC, AuteurJ-F Glinec, éleveur du Finistère présente son cheminement en tant que producteur laitier et botaniste bénévole au sein du Conservatoire National Botanique de Brest. Au fur et à mesure de lapprentissage de la botanique, de lappropriation de lécologie au sens large et de la construction dun nouveau réseau de personnes-ressources, la ferme est passée de la production simple et classique dun quota laitier à un système à bas intrants entièrement au pâturage et en conversion bio depuis 2018. Les 72 ha de SAU, les 15 ha de surfaces annexes (jardins, prairies humides, etc.) et les 5 ha de boisement accueillent une forte diversité biologique. La ferme est aussi ouverte au public, notamment grâce à la création dun lieu de promenade. De nouvelles activités ont vu le jour avec linstallation de deux porteurs de projets ayant créé une micro-ferme en maraîchage bio diversifié et une micro-brasserie. La ferme est devenue un collectif gagnant-gagnant où les témoignages, la formation et la transmission dinformations ont une place à part entière. Cette évolution basée sur une démarche holistique a ainsi permis de prendre en compte beaucoup de services écosystémiques et les a intégrés dans le fonctionnement de la ferme.
Bovins lait bio : La monotraite nest pas monotone
Elodie BOUDEELE, AuteurPasser en monotraite en bovin lait peut apporter des réponses en matière de main duvre et de charge ou de souplesse de travail (libération dune à deux heures par jour). Cette pratique peut se décliner de différentes manières, selon les objectifs attendus, comme par exemple : 2 mois de monotraite en été face au manque de fourrages, 7 mois au printemps et en été pour dégager du temps à une période très chargée en élevage ou encore l'adoption de la monotraite toute lannée. Cependant, il faut tenir compte des divers effets de cette monotraite, tels que la baisse de production de 20 à 30 %, variable selon les animaux ; un lait plus riche (+2.5 à 5 points de TB) ; des risques plus marqués de mammites et une augmentation des comptages cellulaires, au moins le premier mois ; une amélioration de la fertilité et de la fécondité ; des pertes de poids plus faibles en début de lactation ; un rendement fromager plus élevé Choisir la monotraite est à réfléchir au cas par cas, mais doit concerner des exploitations avec des situations cellulaires saines et il est nécessaire de maîtriser les coûts (coût de la ration, baisse de la production, risque daugmentation des frais vétérinaires ).
Dossier : Des Non Issus du Milieu Agricole pour la reprise des fermes
Cindy SCHRADER, AuteurEn 2016, en Bretagne, on dénombre une installation pour trois départs, avec 31 % des installés qui sont des NIMA (Non Issus du Milieu Agricole). À Plouézoch, dans le Finistère, Patrice Clech cherchait un repreneur pour sa ferme en vaches Limousines de 50 ha. Après avoir retenu le projet de Barbara Giorgis et Léo Parrel, tous les deux NIMA, la transmission a commencé. Patrice a vite compris quil fallait accompagner le jeune couple pour l'aider à sinstaller. Il a alors entamé une conversion en bio, en adéquation avec le projet de Barbara et Léo, et implanté du méteil pour leur faire gagner du temps. Barbara et Léo ont, quant à eux, enchaîné les formations, BPREA puis formation paysan créatif à la CIAP 22 (Coopérative dInstallation en Agriculture Paysanne) pour Léo. Ces étapes, au-delà de lacquisition de compétences techniques, leur ont permis de se créer un réseau local très diversifié, indispensable selon eux. Le couple a prévu une installation avec 200 brebis viande bio en octobre 2019. Laccompagnement à l'installation lors d'une transmission semble une étape nécessaire à une installation sereine.
Endive bio : De la graine au chicon !
Maëla PEDEN, AuteurDans le Finistère, Yann Salou possède un élevage de bovins allaitants et produit des légumes (endives, choux), des céréales et des plantes aromatiques, le tout en AB. Un groupe de maraîchers du Morbihan lui a rendu visite, en janvier 2019, pour échanger avec lui sur la production d'endives bio. L'itinéraire complet de la culture a été étudié : la place dans la rotation, le semis, la gestion de l'enherbement, les méthodes de lutte contre les maladies et les ravageurs, l'arrachage des racines, le forçage et la récolte.
Focus : Les pommiers de Raphaëlle (2)
Juliette DÉMARET, AuteurRaphaëlle, arboricultrice à Riec-sur-Bélon (29), partage les pratiques alternatives qu'elle a développées. Dans son verger de 3 ha en bio, Raphaëlle applique la gemmothérapie (utilisation des bourgeons, des petites pousses) afin dapporter des bienfaits aux arbres et plantes qui poussent naturellement ensemble. Elle produit 25 à 30 t/ha/an de différentes variétés de pommes. En plus de la protection sanitaire classique en bio (BB RSR, soufre, Neem azal et confusion sexuelle), Raphaëlle applique des préparations phytothérapiques, dans le but de trouver un bon équilibre à son verger. Quatre macérats glycérinés à base de bourgeons, de cassis, de fleurs, etc. sont alors appliqués pour la vitalité, limmuno-stimulation, le drainage et la purification. Ces macérats sont appliqués en mélange avec des tisanes « maison » composées d'ortie, de fougère, de consoude et de saule à raison de 200 g de plantes sèches pour chacune par hectare, et principalement lors des périodes sensibles comme la floraison, le mois précédant la récolte, etc. Toutes les plantes utilisées pour ses préparations sont cueillies à proximité du verger. Globalement, elle constate une meilleure résistance aux ravageurs, aux maladies et aux aléas climatiques. Avec sa méthode bien rodée, Raphaëlle travaille maintenant à trouver des complémentarités entre plantes et teste des applications dhydrolats.
Génétique bovine : En viande : un cycle plus court ; Bovins laitiers : La force du croisement 3 voies
Frédéric RIPOCHE, AuteurLa question du croisement et de la sélection génétique est récurrente en AB, les éleveurs cherchant des animaux en adéquation avec leur système et leurs pratiques. Cest ce quillustrent ces deux articles. Le premier présente le programme de recherche Salamix, piloté par lINRA, dans le Puy de Dôme, et qui expérimente, en AB, le croisement entre Salers et Angus dans le but doptimiser lengraissement à lherbe en zone de montagne et de produire des animaux mâles finis autres que des bufs. En effet, la race Angus se caractérise par sa précocité et sa capacité à engraisser à lherbe. Le second article porte sur le croisement 3 voies développé par des éleveurs bovins lait du Finistère, aujourdhui quasi tous en AB. Ces producteurs cherchent à valoriser au mieux le pâturage, à réduire au plus bas les concentrés, tout en produisant un lait de qualité. Après dix ans, deux schémas de croisement ressortent. Le premier, mère Holstein, père Jersiais et vache fille croisée avec un père Rouge scandinave, semble particulièrement adapté pour des vêlages très groupés et la recherche de taux de matières utiles très élevés. Le second (Holstein Rouge scandinave - Montbéliarde) semble plus adapté pour des élevages moins groupés et qui recherchent la possibilité de « faire un peu de viande ». En bénéficiant de leffet hétérosis des croisements et en augmentant le nombre de lactations par vache, avec un taux de renouvellement moindre pour réduire le nombre danimaux non productifs sur la ferme, ces éleveurs ont renforcé leurs résultats économiques et se sont appropriés la génétique pour répondre à leurs objectifs propres.
Ils font élever leurs veaux par des nourrices
Costie PRUILH, AuteurTrois éleveurs laitiers sont interviewés sur leur manière de gérer lallaitement des veaux avec des vaches nourrices. Deux de ces éleveurs sont en bio : Thierry Couétil, éleveur dans la Manche, et Jean-François Conan, basé dans le Finistère. Le troisième, Marc Ben (installé dans le Loiret), est en conventionnel. Tous trois répondent aux questions suivantes : Est-ce que certains veaux sont élevés par leur mère ? Quelles vaches sont choisies pour faire des nourrices ? Combien de veaux par vache ? Est-ce que les nourrices sont traites ? Comment faire adopter les veaux aux nourrices ? Comment gérer le pâturage ? Comment se passe le sevrage ? Leurs réponses permettent de se rendre compte de la diversité des pratiques qui se cachent derrière lexpression « vache nourrice ». Dans tous les cas, le bilan économique est difficile à évaluer. Dune part, la quantité de lait vendu est moindre, mais dautre part, la quantité de travail est plus faible, les problèmes de santé diminuent, la croissance des veaux est meilleure, et des investissements peuvent être évités (ex : pas de nouveau bâtiment pour les veaux). Les vaches nourrices sont par contre à éviter si des cas de para-tuberculose ont été détectés dans le troupeau.
Jean-Yves et Ewen Sévère : Le choix de la terre
Antoine BESNARD, AuteurJean-Yves Sévère s'est installé en 1985 en maraîchage, dans le bassin légumier de Saint-Pol de Léon (29), et il est en bio depuis 1999. Quand les serres hors sol ont commencé à se développer, il a fait le choix de la terre, en ne suivant pas la voie de l'industrialisation, dont il a vu ensuite le scenario se dérouler : limites techniques, fatigue des sols, maladies telluriques... Les tomates toute l'année, sans saveur, dit-il, sont aujourd'hui boudées par les consommateurs. Aujourd'hui, dans un contexte de changement d'échelle de la bio, Jean-Yves craint de voir la bio s'industrialiser. Après 2 ans de salariat sur la ferme, son fils, Ewen, veut continuer dans la même voie que son père. Après des études en agroéquipement et un séjour d'un an en Australie, il formule ce souhait de pérenniser le patrimoine et de bien produire. Pour tous les deux, produire en bio enrichit la démarche individuelle de chacun et permet de produire durablement.
Lettre Filières FNAB - Légumes n° 14
Antoine BESNARD, Auteur ; Caroline BOUVIER D'YVOIRE, Auteur ; LETTRE FILIÈRES FNAB - LÉGUMES, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Légumes n° 14 est composée des articles suivants : - Témoignage : Aude Ouvrard. L'envie du sol ; - Le désherbage thermique en maraîchage ; - Zoom sur la filière légumes de plein champ bio en Hauts de France ; - Pomme de terre bio : bilan de campagne 2018/2019 ; - Devenir agricultrice bio, les clés pour s'installer ; - Produire des légumes bio : s'installer, s'organiser et préserver son bien-être - Un guide de la CAB Pays de la Loire.
Des prairies multiflores à valeur santé
Cécile JULIEN, AuteurLes prairies multiflores, encore appelées prairies pharmacies (marque Eilyps) ou parcelles alicaments, ont pour objectif de donner aux animaux un accès à une diversité de plantes riches en métabolites secondaires (flavonoïdes, polyphénols, tanins) qui présentent des intérêts bénéfiques pour leur santé. Les mélanges proposés par Eilyps sont composés, de 15 à 17 espèces, dont certaines sont connues pour leurs bienfaits digestifs (pimprenelle, achillée millefeuille), dautres pour diminuer la pression parasitaire (centaurée noire, sainfoin) ou pour améliorer le statut oxydatif. Denis Planchais, éleveur bio de 50 VL dans le Finistère, a implanté un hectare de prairie pharmacie. Cette parcelle est intégrée dans la rotation de ses paddocks et les vaches y passent une journée toutes les deux ou trois semaines. Il na pas observé de refus, les vaches produisent autant de lait que sur les autres parcelles, et il a constaté une amélioration des taux cellulaires, notamment due à une meilleure immunité. Dautres éleveurs préfèrent que les vaches aient accès à une petite surface tous les jours et implantent ces prairies de manière transversale, en bas des paddocks.
La production d'endives : de la graine au chicon
Maëla PEDEN, AuteurInstallé à Guissény, dans le Finistère, Yann Salou est maraîcher bio sur 50 ha. Son itinéraire complet de culture dendives est présenté. Pour le semis, il prépare le sol début avril, avec un labour, deux passages de rotalabour croisés et trois faux semis à la rotoherse. Lenherbement est géré à travers 3 binages, réalisés avec différents outils, au cours de la culture, ainsi quun brûlage au stade 1,5/2 feuilles des endives. La principale maladie rencontrée est le champignon sclérotinia. Lutilisation de Contans, un champignon antagoniste, permet de limiter la contamination par le sclérotinia. Les racines sont arrachées à maturité, lorsque le feuillage devient brun, puis stockées à 1°C ou à -2°C selon la date de forçage prévue. Elles sont ensuite placées en bac de forçage, dans une salle à 16°C et 85% dhumidité. La dernière mise au forçage est réalisée fin mars pour une dernière récolte fin avril.
Sarrasin : Une culture aux multiples facettes
SYMBIOSE, AuteurPlante rustique, le sarrasin, de la famille des Polygonacées, valorise les sols pauvres et acides et ne demande pas de fertilisation pour son développement. Le sarrasin présente de nombreux avantages : cycle de végétation court, effet nettoyant sur les vivaces, rupture des cycles de parasites et d'adventices par un travail du sol tardif au printemps, peu gourmand en main duvre... Son introduction dans la rotation comme culture de vente ou couvert végétal permet de diversifier les cultures. Le sarrasin peut également être utile comme plante compagne. Des conseils sont fournis pour préparer le sol avant l'implantation, choisir ses variétés, faire les semis, etc. Des essais de l'INRA de Rennes en partenariat avec la FRAB Bretagne ont porté sur des variétés de sarrasin de Pays, faisant ressortir certaines caractéristiques décrites dans un tableau. Deux témoignages illustrent l'intérêt de l'introduction du sarrasin : Mickaël Renoult, polyculteur-éleveur bio à Saulnières (35), qui utilise le sarrasin comme plante compagne, et Stéphane Postic, polyculteur bio à Elliant (29), qui l'a intégré dans sa rotation.
Serres chauffées ou abris froids : Choisir son système
Manuel DELAFOULHOUZE, AuteurThomas Quillévéré et Luc Calvez sont deux maraîchers bio installés dans le Finistère, le premier avec des serres chauffées, le second sous abris froids. Cet article présente et compare leurs différents itinéraires techniques. Thomas Quillévéré cultive un seul et même lot de tomates grappes, après un engrais vert davoine et de féverole. Les tomates sont implantées fin janvier, une année sous un ha de serres chauffées et une année sous ½ ha de tunnels multichapelles chauffés, en alternance avec des concombres. Elles sont ensuite récoltées de début avril à début novembre, avec un rendement aux alentours de 30 kg/m². Luc Calvez produit une quinzaine despèces, sous moins dun ha dabris froids. Un tiers de la surface est occupé par de nombreuses variétés de tomates implantées de mi-mars à fin avril pour une récolte commençant fin mai et se terminant fin octobre-début novembre. Les rendements varient entre 5 et 15 kg/m², selon les variétés. Les successions de cultures sont, elles aussi, très variées, avec un retour dengrais vert davoine environ tous les 3 ans. Pour se protéger des maladies, les deux maraîchers introduisent des auxiliaires, à la seule différence que, sous serres chauffées, ils sont introduits plus tôt. Les maraîchers pratiquent également leffeuillage quotidien pour prévenir des maladies. Concernant le contrôle du mildiou, les serres chauffées sont un avantage pour le maraîcher, puisque le chauffage permet déviter la condensation et ainsi de sécher les plantes. Cependant, suite aux dispositions établies par le Cnab sur le chauffage des serres, Thomas Quillévéré doit repenser une grande partie de son système.
Vous avez dit vêlages 24 mois en Normande ?
Cindy SCHRADER, AuteurIl y a cinq ans, Stéphane Hirrien a repris la ferme familiale laitière dans le Finistère et, depuis septembre 2018, il a entamé une conversion bio. A son installation, il a augmenté laccessibilité au pâturage grâce à des échanges de parcelles et des achats de terres. Il a également effectué de nombreux investissements pour diminuer lastreinte et améliorer les conditions de travail. Son troupeau est passé de 60 à 100 vaches laitières. Pour augmenter ce nombre, il a inséminé plus tôt ses génisses Normandes : en les soignant particulièrement les huit premiers mois, Stéphane Hirrien arrive à les faire vêler à 24 mois (larticle détaille plus amplement la conduite de ses génisses durant leurs 14 premiers mois). Avec le passage au bio, il va diminuer son troupeau à 95 VL avec un objectif de renouvellement de 25 %.
Après la conversion : Produire et manger bio pour rester cohérent
Agathe PERRIN, AuteurLa démarche de conversion est un cheminement qui peut être long, et chacun a un parcours qui lui est propre. Les agriculteurs qui entament une conversion changent-ils aussi leur façon de consommer ? C'est ce thème qui est abordé, grâce à l'exemple de 2 jeunes éleveuses soucieuses de mettre en cohérence mode de production bio et mode de consommation. Marie Henry et Cécile Le Corfec se sont rencontrées au Défi Familles à Alimentation Positive dans le Trégor (29 et 22), en 2016. Elles ont ainsi entraîné conjoints et enfants dans une démarche de changement en modifiant petit à petit leurs habitudes pour aller vers des modes d'approvisionnement et de consommation cohérents avec la bio, tout en n'augmentant pas leur budget. La conversion a ainsi été, pour elles, une véritable remise en question de leur consommation personnelle et familiale.
Le croisement entre races laitières : pour quelles raisons et comment ? Avec quels résultats ?
Julien QUÉNON, Auteur ; Marie-Angélina MAGNE, Auteur ; Stéphane INGRAND, Auteur | CASTANET TOLOSAN Cedex (24 Chemin de Borde-Rouge, CS 52627, 31 326, FRANCE) : INRAE - UMR AGIR | 2018Le croisement entre races laitières au sein des troupeaux bovins lait est répandu dans des pays tels que la Nouvelle-Zélande, lIrlande, les États-Unis ou les Pays-Bas. En France, cette pratique de croisement laitier est minoritaire (1,5% des inséminations), mais est en constante progression depuis 2010. Or, à ce jour, peu de références françaises existent sur les motivations des éleveurs à mettre en place le croisement, sur le fonctionnement des systèmes bovins lait conduits en croisement et sur les multi-performances associées notamment sur un pas de temps long. Ce mini-dossier présente les résultats du stage de fin détudes dingénieur de M. Basset réalisé en 2016. Ce stage visait à caractériser différentes stratégies déleveurs pour mettre en place du croisement laitier dans leur troupeau (Quelles motivations pour adopter le croisement ? Quels types de croisement sont adoptés et pourquoi ?) et les résultats obtenus (Quels avantages et inconvénients ?, Quelle évolution des performances zootechniques du troupeau durant la transition vers le croisement ?).
Le désherbage mécanique du maïs, une alternative au chimique ?
Cindy SCHRADER, AuteurDorian Bourel, éleveur dans le Finistère, a entamé sa conversion à l'AB début 2018. L'une de ses plus grandes craintes concernait l'arrêt de l'usage des produits chimiques, notamment pour la gestion des adventices. Accompagné par le GAB 29, à l'initiative du Syndicat Mixte du Trégor, il a levé ce frein. Pour ce faire, dès 2017, il s'est essayé au désherbage mécanique sur ses maïs. Il a aussi revu ses rotations, qui jouent un rôle important sur le salissement des parcelles. Dorian Bourel a obtenu des résultats satisfaisants avec 3 à 5 passages, ce qui nécessite une certaine organisation pour combiner fenêtre météo favorable et disponibilité de l'entreprise de travaux agricoles qu'il sollicite. Un tableau présente les principales caractéristiques (principe, limite de passage, puissance, temps/ha, vitesse de passage, coût, investissements) de plusieurs matériels de désherbage mécanique (herse étrille, roto-étrille, houe rotative, bineuse).
Dossier : Apiculture
Niels BIZE, Auteur ; Damien DEÏSS, Auteur ; Antoine BESNARD, AuteurCe dossier comporte 3 articles. Le premier, "Les abeilles se font péter la ruche", revient sur le combat contre les substances chimiques, en particulier les néonicotinoïdes, jugées responsables de surmortalité des abeilles. Une manifestation a été organisée en avril-mai par les apiculteurs bretons pour alerter les pouvoirs publics sur la situation. Le réseau des agriculteurs biologiques de Bretagne soutient les apiculteurs dans leurs difficultés et leur démarche et réaffirme sa position pour l'interdiction des insecticides néonicotinoïdes. Les 2 autres articles s'intitulent : - Élevage des abeilles en bio ; Comment ça marche ? : rappel de la réglementation concernant l'apiculture bio, des principales maladies des abeilles et des moyens de lutte existant en bio ; - Portrait : Sylvain Koeller, le miel et les abeilles : avec une installation prévue en apiculture biodynamique en juin 2019, ce jeune porteur de projet raconte comment est née son envie d'élever des abeilles et comment il envisage sa future activité.
L'installation agricole "atypique", avec ou sans aides ?
Fabrice BUGNOT, AuteurEn Bretagne, Solenn Gallo s'est installée en bio en plantes aromatiques et médicinales et en maraîchage, en 2016-2017 (délai de plusieurs mois entre l'acquisition du terrain et la première mise en culture). Pour concrétiser son projet, elle a suivi le dispositif d'accompagnement à l'installation et a ainsi pu bénéficier de formations et faire des rencontres intéressantes pour se constituer un réseau. Toutefois, avec un projet atypique (productions de niche sans références commerciales, logiciels non-adaptés pour ses petites productions), elle a parfois eu du mal à entrer dans les cases de ce dispositif.
Observatoire de la production bio en Bretagne : Edition 2018 - Chiffres 2017
La Bretagne est la 6ème région française en nombre de fermes bio (2 736 en 2017, dont 386 nouvelles) et en pourcentage de bio dans la SAU régionale (6,6 % au 1er janvier 2018). LObservatoire régional de la production biologique synthétise les chiffres de la production agricole bio bretonne : nombre de fermes, productions, localisation des surfaces. Une analyse du réseau GAB-FRAB sur le développement de la production bio en Bretagne en 2017 est présentée, illustrée par des graphiques et des cartes permettant de localiser les différents bassins de production.
Portrait du mois : L'envie du sol
Antoine BESNARD, AuteurAprès avoir été gestionnaire de projets associatifs dans l'économie sociale et solidaire, Aude Ouvrard s'est installée en maraîchage bio, en 2015. Les terres qu'elle a trouvées à Loperhet (29), à côté de Brest, étaient compactées sur 30 cm par 15 années de production de fraises hors sol, et elle a immédiatement décidé de les convertir. En alternant à plusieurs reprises un travail de décompactage avec de l'arrosage, Aude est parvenue à réactiver son sol. Dès le début, elle a mis en place un système de planches permanentes, qui lui convient bien. Elle avait déjà eu l'occasion, pendant ses stages de BPREA, de s'intéresser au travail de l'Atelier Paysan. Afin de retravailler son sol une fois décompacté, elle s'est lancée dans la construction de ses propres outils à dents. Avec l'aide de l'Atelier Paysan, elle a réussi à maîtriser ses outils, au bout d'une année. A terme, elle aimerait ne plus travailler le sol. C'est pourquoi elle a rejoint un groupe de maraîchers finistériens dont le projet consiste à adapter des outils aux techniques du maraîchage sur sol vivant. Engagé sur 3 ans, le projet Buzuk est financé par la Région Bretagne. Cette année, le groupe de maraîchers travaille à la conception et à la fabrication d'un semoir à engrais verts. Pour Aude, la force du collectif permet d'avancer et de garder cette envie de faire, de découvrir et d'explorer...
Le portrait du mois : Sélever au bien-être
Antoine BESNARD, AuteurCet éleveur, producteur de lait dans le Finistère, fait du bien-être (le sien et celui de ses animaux) un fil conducteur au quotidien. Seul sur son exploitation de 50 ha pour un troupeau de 40 vaches laitières, il a fait le choix des vêlages groupés et de la monotraite. Installé depuis 2013 et en AB depuis fin 2016, il continue à faire évoluer son système vers plus de bien-être : sécurisation des parcours pour déplacer le troupeau, conception des aménagements selon ses besoins mais aussi selon les comportements des animaux, utilisation de médecines alternatives, notamment acupuncture et digipuncture. Sa réflexion va encore plus loin, jusquà labattage. Il a réfléchi à limiter le stress au moment du départ des animaux de la ferme. Il sinvestit dans un projet d'abattoir intercommunal afin que le bien-être de lanimal soit là aussi pris en compte au mieux. Il souhaiterait voir se développer labattage à la ferme, car, pour lui, léleveur doit aussi gérer la mort de ses animaux, toujours dans une logique de recherche de leur bien-être.
Prairies à flore variée : Synthèse des essais réalisés dans les stations et fermes expérimentales partenaires du programme Optialibio
Loïc MADELINE, Auteur ; Stanislas LUBAC, Auteur ; Benoît POSSÉMÉ, Auteur ; ET AL., Auteur | VILLERS BOCAGE (Service Fourrages et Pastoralisme - Réseaux dElevage - Agriculture Biologique, Route d'Epinay, 14 310, France) : INSTITUT DE L'ELEVAGE | 2018Coordonné par l'Institut de lÉlevage (2014-2018), le projet Casdar Optialibio avait pour objectif l'élaboration de références et d'outils de conseil visant à améliorer l'autonomie alimentaire des systèmes bovins biologiques laitiers et allaitants, ainsi que leur résistance aux aléas climatiques. La piste des prairies à flore variée et des prairies multi-espèces a notamment été explorée. Pour ce faire, des essais et démonstrations ont été suivis sur plusieurs années et sur plusieurs sites expérimentaux partenaires d'Optialibio : - des essais de prairies multi-espèces destinées au pâturage et à la fauche sur la station expérimentale de Trévarez (29) ; - des essais analytiques sur des prairies à flore variée à dominante fauche ou à dominante pâture sur la ferme expérimentale de Thorigné-d'Anjou (49) ; - un essai "Composition spécifique de prairies multi-espèces de fauche" sur la ferme expérimentale des Bordes (36) ; - un essai "Espèces fourragères à récolter" et un essai "Prairies de fauche" sur la plateforme de démonstration du programme Reine Mathilde (14) ; - un essai Prairies à flore variée sur la plateforme de démonstration de l'EPLEFPA de Tulle-Naves (19) ; - des prairies semées du système de polyculture-élevage de l'Unité INRA SAD ASTER de Mirecourt (88). Les principaux résultats issus de ces essais et démonstrations sont présentés dans cette synthèse.
La qualité de l'eau Brest : Point de départ du bio dans les assiettes des écoliers
Cathy PICHON, Auteur ; Alexandra LANNUZEL, AuteurA Brest, c'est la problématique de la qualité de l'eau de consommation qui a été à l'origine de la réflexion des élus, il y a maintenant 20 ans, pour l'introduction de produits bio en restauration collective. Aujourd'hui, les écoliers brestois ont 45 % de produits bio dans leurs assiettes. Karine Coz-Elleouet et Marc Sawicki ont contribué à ce projet en tant qu'élus pendant leur mandat. Ils racontent comment les choses se sont passées. Ils soulignent, entre autres, une des clés de réussite d'un tel projet : associer une structure indépendante associative qui représente la filière. Dans l'expérience brestoise, en l'occurrence, la Maison de la Bio et une société privée de la restauration collective ont su travailler ensemble, avec un esprit d'ouverture. C'est le facteur humain et l'intelligence collective qui ont été déterminants. Le choix de la bio, pour ces deux élus, donne un vrai sens au projet de territoire, car c'est une approche transversale qui impacte l'économie, la santé, l'environnement, le social...
Réflexions pour un élevage de Porc Blanc de l'Ouest autonome et économe
Ce document a été élaboré par un groupe déleveurs de porcs Blanc de lOuest, accompagné par le CIVAM du Finistère. Il compile 3 ans dun travail conduit par le groupe déleveurs sur 3 volets : production, transformation et vente en collectif. Les données, idées et pistes de réflexions partagées au cours de ces 3 ans sont rassemblées dans ce document destiné à éclairer les personnes qui, souhaitant se lancer dans un élevage de porcs Blanc de lOuest, sinterrogent sur cette production.
"Le sol et l'herbe sont les moteurs de notre système"
Emeline BIGNON, AuteurDans le Finistère, les deux associés du Gaec de Roz-Avel, Jean-Hervé Caugant et son fils Matthieu, élèvent 116 vaches laitières à 6500 L lait/an. Initialement basée sur un système intensif, l'exploitation s'est tournée vers l'agroécologie en 1992 et s'est ensuite convertie à l'agriculture biologique en 1998, avec comme priorités le sol et l'herbe. 130 des 184 ha sont cultivés en prairies à flore variée, composées d'une dizaine d'espèces différentes adaptées à l'utilisation prévue des prairies (pâture, fauche, mixte). Implantées pour une durée de sept à huit ans en moyenne, ces prairies sont semées au printemps sous couvert d'avoine, bénéficiant ainsi de l'effet nettoyant de cette céréale, de sa racine pivotante qui structure le sol, et de l'ombre qu'elle procure. Trois années de cultures entrent généralement en rotation avec les prairies, dont du sarrasin ou une crucifère pour leurs propriétés antinématodes et antirumex, mais aussi du méteil, des mélanges céréaliers ou encore du maïs grain humide. Autres petites particularités techniques du Gaec présentées en encart : la pratique du topping, qui consiste à faucher un paddock quelques heures avant d'y faire entrer le troupeau, et le séchage du foin en bottes.
La transformation en glace pour augmenter la valeur ajoutée du lait
Cindy SCHRADER, AuteurDans le Finistère, Sophie Bellec transforme le lait de l'exploitation laitière familiale en glaces. Elle a lancé cette nouvelle activité en 2013, lors de son installation sur la ferme gérée jusqu'alors par son mari. Environ 15 000 L par an sont transformés et valorisés sous la marque "Glace de la ferme", pour environ 260 000 L vendus en laiterie. Les glaces sont vendues à la ferme, en Amap, en grande distribution, dans des magasins de produits locaux et, en été, sur des marchés. La vente directe permet au couple d'agriculteurs d'avoir une meilleure maîtrise de leurs produits. Sur la ferme, le système est organisé de façon à pouvoir concilier au mieux production laitière, transformation et vie familiale. En 2018, la ferme est en cours de conversion à l'agriculture biologique.
Acupuncture en élevage : Trouver laiguille dans la botte de foin
Damien DEÏSS, AuteurDe plus en plus déleveurs sintéressent à lacupuncture comme alternative aux traitements allopathiques. Cest le cas dagriculteurs bretons qui témoignent ici de leur expérience et qui développent leur pratique de cette médecine via notamment des formations. Ces dernières permettent dapprendre les bases théoriques de lacupuncture, présentées de façon synthétique dans cet article. Elles permettent dapprendre aussi des points dacupuncture importants, comme le « triangle de limmunité » ou le « point aspirine ». Si lacupuncture ne règle pas tout, cest un outil de plus pour léleveur et un moyen pour sinvestir différemment dans la santé de son troupeau.
Autoconstruction, mode d'emploi
Adrien LASNIER, Auteur ; Guy DUBON, AuteurLautoconstruction permet aux agriculteurs dadapter leur matériel à leurs itinéraires techniques, déconomiser du temps, dêtre autonomes en termes dentretien et de réparation des machines, dinventer des outils. LAtelier Paysan, basé dans lIsère, a pour but daider les producteurs à être plus autonomes dans la fabrication et lentretien du matériel. Si l'autoconstruction présente de nombreux intérêts, la sécurité ne doit pas pour autant être négligée. Ainsi, les trois étapes de l'autocertification sont expliquées. Faire construire un matériel agricole sur mesure permet aussi de répondre à des besoins spécifiques, comme l'illustrent les témoignages de deux agriculteurs conventionnels, l'un producteur de choux et l'autre d'asperges.
Combiner les potentialités de chaque race
Annick CONTÉ, AuteurLe croisement en production laitière bovine se développe. Certains pays sont très avancés, comme la Nouvelle-Zélande, les USA ou les Pays-Bas. Ainsi, pour ce dernier pays, 12 % des vaches laitières sont croisées. Avec seulement 1.5 % des inséminations artificielles premières en croisées, la France est loin derrière, mais ce chiffre est en progression de 30 à 40 % par rapport à 2010. Les éleveurs cherchent à jouer sur leffet bonus sur la production et la fertilité de lhétérosis et sur la complémentarité entre races pour améliorer les aptitudes fonctionnelles. Cet effet est sensible dès la première génération mais, si cette dernière est homogène, les suivantes sont plus hétérogènes. Depuis 2009, un groupe déleveurs herbagers bretons sest investi dans cette voie du croisement, en adaptant leur stratégie de sélection selon les spécificités de leur système. Ils sont aujourd'hui 27, dont 14 en bio. Les résultats du groupe sont intéressants, jusquau volet économique, avec un revenu disponible de plus de 3 000 /UTH en moyenne. Par ailleurs, des simulations économiques sur quinze ans, faites dans le cadre dune thèse, montrent un gain de marge brute de + 20 à 100 euros par vache et par an avec le croisement, mais plutôt à partir de la cinquième année.
Comment se portent mes chemins en sortie d'hiver
ECHO DU CEDAPA (L'), AuteurLe bon état des chemins en sortie dhiver est primordial pour la mise à lherbe le plus tôt possible dans la saison. Quatre éleveurs ayant opté pour des matériaux différents témoignent. Ronan Guernion est éleveur de vaches laitières en bio et a réalisé des chemins en sable et graviers sur 1 km. Ces matériaux lui conviennent, sauf pour la sortie du bâtiment où le chemin sabîme et où il conseille de mettre du bitume ou du béton. Christelle et Fabrice Charles élèvent des vaches laitières en bio et ont opté pour le goudron (sur 1,8 km), ce qui leur a permis de gagner près de 3 semaines de pâturage et davoir des chemins praticables toute la saison de pâturage. Jean-Charles Huon, éleveur de vaches laitières en conventionnel, a réalisé des chemins en caillebotis, construits avec des caillebotis de porcherie usagers disposés sur la partie de chemin la plus souvent bourbeuse. Au GAEC Arc en Ciel, en bio, la partie du chemin la plus utilisée (400m) est en béton, et les associés en sont très contents.
Conception dune conduite de génisses laitières sous vaches nourrices : pour une intensification écologique des systèmes délevage herbager ?
Xavier COQUIL, Auteur ; L. BRUNET, Auteur ; Florence HELLEC, Auteur ; ET AL., AuteurCertains éleveurs, cherchant à réduire le travail d'astreinte et les effectifs d'animaux improductifs sur leur exploitation herbagère, ont adapté leur système en optant pour un élevage des génisses par des vaches nourrices. Une expérimentation, conçue pas à pas, confirme l'intérêt de cette technique. Ainsi, la conduite de l'élevage des génisses par allaitement multiple et libre a été étudiée dans le cadre du projet TEMPo sur le dispositif expérimental INRA ASTER-Mirecourt. En s'appuyant sur l'expérience d'agriculteurs pionniers innovants, une formalisation de cette conduite d'élevage en 6 phases est proposée. Au cours de la première année d'expérimentation, avec élevage de 9 veaux par 3 vaches nourrices, les croissances des génisses (GMQ de 817 g/j sur les 9 premiers mois) sont nettement plus élevées que celles des génisses nourries au Distributeur d'Aliments Lactés avec une complémentation en céréales ; le travail est aussi modifié. Cette conduite des génisses permet denvisager un âge au premier vêlage de 24 mois et des gains de productivité dans des systèmes uniquement herbagers, très économes et très autonomes.
Démarche qualité Biolait : Du lait plus digeste par sélection génétique ?
Erwan LE ROUX, Auteur ; Soizick ROUGER, Auteur ; Yves LEVESQUE, AuteurSuite à une mutation génétique il y a quelques 5000 ans, les vaches peuvent produire du lait contenant des béta-caséines (des protéines) de type A1 et de type A2 (type A2 existant avant la mutation). Suivant les vaches, le lait produit peut contenir les deux types (lait A1A2) ou un seul (lait A1A1 ou lait A2A2). Or, au cours de la digestion, le type A1 produit un peptide que diverses études souligne comme étant difficile à digérer. Dans divers pays, dont la Nouvelle-Zélande, l'élevage s'oriente vers la production de lait A2A2, en faisant de sa meilleure digestibilité un argument de vente. Sélectionner un troupeau A2A2 est possible depuis quil existe des tests simples à partir de poils. Dans ce contexte et dans le cadre de sa démarche qualité, Biolait réfléchit à la question de produire du lait A2A2, sachant que constituer des troupeaux uniquement constitué de A2A2 prend du temps, au moins 5 à 6 ans. Cependant, ne vaut-il pas mieux anticiper et profiter dune nouvelle opportunité si la demande en lait A2A2 venait à se développer comme le supposent certains acteurs ? Certains adhérents de Biolait ont déjà passé le cap et se sont engagés dès à présent dans la sélection de troupeaux A2A2, comme Erwan Le Roux, éleveur bio dans le Finistère.
Dossier : Changer de système : retour d'expériences
Véronique RYCHEMBUSCH, Auteur ; Annick CONTÉ, Auteur ; Emeline BIGNON, Auteur ; ET AL., AuteurUn changement dorientation ou de pratique peut impliquer l'ensemble dun système agricole. Ainsi, il convient de bien anticiper et de réfléchir à l'ensemble des impacts potentiels. Dans ce dossier, plusieurs agriculteurs témoignent des changements clés qu'ils ont opérés. Dans le Finistère, Fabrice Marchadour a orienté vers un système herbager économe l'exploitation laitière qu'il a reprise, initialement basée sur un modèle intensif. L'assolement a été revu et des races plus rustiques (Montbéliarde, Pie rouge des plaines, Jersiaise) ont rejoint le troupeau Holstein. Une conversion à la bio est envisagée, sujet pour lequel léleveur a d'ores et déjà rejoint un groupe de réflexion. Au Gaec des Vents, en Ardèche, en bio depuis 2009, un robot de traite a fait son arrivée en 2016. Pour faciliter ce changement avant l'installation du robot, les vaches ont été nourries à l'auge avec les mêmes aliments que ceux distribués ensuite au robot. En Vendée, les associés du Gaec le Moulin ont cherché à réduire leurs coûts de production en développant les prairies (plus grande surface, flore plus variée) et le travail du sol a été simplifié. Un nouvel équilibre a été peu à peu trouvé, notamment grâce à l'échange d'expériences. Ce système laitier devrait encore évoluer, vers le zéro concentré et l'agriculture bio. A lEARL de la Voix lactée, dans lEure, linstallation dun second associé a augmenté le quota. Pour le produire totalement sur la même surface, la production a été intensifiée, notamment en améliorant les bâtiments délevage (logettes, salle de traite) et en revoyant la ration. Dans le Cantal, deux ans après sa création, le Gaec Navarro sest lancé dans la transformation fromagère sous lAOP Salers. Cela a nécessité dimportants changements pour cet élevage qui sorientait dabord vers un système plus intensif.
Dossier : Croisement de races laitières, effet de mode ou opportunité ?
Isabelle PAILLER, Auteur ; Anne BRIEND, Auteur ; Guylaine TROU, Auteur ; ET AL., AuteurLe paysage de lélevage bovin lait français est dominé par des troupeaux en race pure, au contraire dautres pays comme la Nouvelle-Zélande ou lIrlande. Mais, si le croisement reste minoritaire en France, il se développe aujourdhui, en AB et en conventionnel. Lobjectif des éleveurs qui croisent systématiquement nest pas de rechercher une production maximale mais de sélectionner une vache adaptée à leurs besoins, robuste, qui, par exemple, vêle bien, produit un lait avec de meilleurs taux et est apte au pâturage. Cest ce que montre ce dossier qui reprend divers cas déleveurs bretons qui se sont engagés dans cette voie du croisement, certains depuis plusieurs années, dautres plus récemment, souvent à 3 voies avec notamment de la Normande et de la Jersiaise sur des vaches Holstein. Ainsi, il sest constitué un GIEE en Bretagne, en 2015, ayant pour objectif dévaluer les conséquences de ces croisements, avec l'enregistrement de divers paramètres pour chaque femelle. La ferme expérimentale de Trévarez a aussi fait le choix du croisement sur son troupeau biologique. Dans tous les cas, cest bien la recherche dun troupeau adapté au système qui est le moteur de ces expériences, afin dasseoir ou de renforcer les performances techniques et économiques de lélevage.
Gaec Postic, dans le Finistère : La simplicité au service de l'efficacité
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans le Finistère, le Gaec Postic, en bio depuis 2000, cultive de l'orge de brasserie, des mélanges blé-pois protéagineux et du blé noir, culture pour laquelle l'itinéraire technique est détaillé. Dans cet article, Stéphane Postic, l'un des associés, décrit son système, basé sur une rotation courte de trois ans, et explique les choix qui ont été faits pour le mettre au point : - adaptations aux conditions pédoclimatiques locales, les conditions océaniques limitant la possibilité de mettre en place certaines cultures ; - suppression des cultures d'hiver à cause d'une pression trop importante des adventices comme la vesce ; - labour systématique, là encore pour maîtriser le salissement ; - omniprésence des couverts hivernaux, un mélange moutarde brune-radis chinois-phacélie. Côté fertilisation, sans élevage sur le Gaec, les associés se fournissent chez des éleveurs, en achat ou en échange paille-fumier. Un encart présente la cellule sécheuse Sukup, utilisée pour sécher l'ensemble des grains récoltés.
Lait biologique et pâturage : Une évidence pas toujours si accessible
Guillaume MICHEL, AuteurLatout économique de lherbe pâturée peut être important, en particulier pour les éleveurs biologiques de bovins laitiers. Aussi, la question de laccessibilité au pâturage et des moyens de l'améliorer est essentielle, en particulier au moment de la conception de son projet de conversion en AB. Cet article, après avoir fait un rappel sur le cahier des charges biologique, donne des repères et certains grands principes à respecter pour optimiser son pâturage. Des agriculteurs témoignent aussi des améliorations quils ont mises en place, en termes daménagements (ex : construction dun boviduc, réalisation de chemins ) ou de conduite du pâturage. Léchange parcellaire peut aussi être une piste à réfléchir.
Opérateurs Bio de l'Aval dans le Finistère : Des liens à renforcer entre producteurs, transformateurs et distributeurs
Christian CARAYOL, Auteur ; Cathy PICHON, AuteurLa MAB du Finistère a lancé une étude visant à mieux connaître les entreprises bio de son territoire. 235 entreprises ont fait l'objet d'une enquête sur une période de plus de 4 mois. Outre des questions touchant, par exemple, aux caractéristiques de l'entreprise, son activité, ses produits, ses sources d'approvisionnement, ses circuits de commercialisation, ses projets de développement, etc., il était également demandé aux entrepreneurs quels étaient leurs besoins d'accompagnement, d'expertise, de formation et de mise en relation. Les détails des résultats de l'enquête sont présentés. Les opérateurs sont, pour beaucoup, en attente d'accompagnement et de conseils, et souhaitent que la MAB les informe sur le réseau bio du Finistère.
Panier local : Un outil de gestion pour les producteurs en circuits courts
Cathy PICHON, AuteurLe site internet "Panier local", créé en 2007 par Ludovic de Beaurepaire (44), permet à des agriculteurs de toute la France, qui souhaitent développer la vente de leurs produits en circuits courts, d'avoir une gestion facilitée. Sur "Panier local", peuvent commander des particuliers, des professionnels, des magasins spécialisés, des restaurants collectifs ou commerciaux... 96 % des produits distribués sont bio. Chaque ferme ou collectif dispose de ses pages propres, avec une partie de présentation de la structure, puis d'autres dédiées aux produits et aux possibilités de livraison. L'utilisation de cet outil est particulièrement développée en Bretagne. Dans cet article, trois témoignages finistériens illustrent les possibilités offertes par cet outil : - Les Paniers du Cap (Isabelle et Christophe, maraîchers à Pont-Croix) ; - Ferme du Vern, à Saint-Yvi : un outil de commande pour la restauration collective (ferme laitière bio avec atelier de transformation) ; - Un outil aussi pour les cuisiniers (Jean-Luc Larour, cuisinier à Saint-Yvi, utilisateur du site "Panier local" de la Ferme du Vern).
Portrait du mois : Pierre Le Bris : Homo Miscanthus
Antoine BESNARD, AuteurPierre Le Bris est installé en polyculture bio à Pont-Croix (29) depuis 2015. Il consacre 3 ha à la culture du miscanthus, sur les 65 que compte sa ferme (céréales, protéagineux, blé noir, cameline, chanvre...). Le miscanthus est une plante pérenne, qui, explique Pierre Le Bris, présente de nombreux intérêts. Cette plante procure en effet un paillage horticole de qualité, avec une bonne tenue dans le temps, intéressant d'un point de vue esthétique, neutre en termes d'acidité, sans tanins ni toxines et qui permet de diminuer la pression des limaces et des escargots. L'agriculteur valorise le miscanthus auprès des particuliers, des collectivités et des professionnels. Il est également sollicité par des éleveurs qui souhaiteraient l'utiliser en complément alimentaire pour favoriser la rumination. Le miscanthus peut aussi produire une litière animale saine et très absorbante. Il est également possible, à partir de la plante, de réaliser des haies brise-vent. Pierre Le Bris partage son expérience de la culture du miscanthus : choix de la variété, choix du plant, itinéraire de culture...
Pur ou en association : Le trèfle violet est plus facile à réussir que la luzerne
Emeline BIGNON, AuteurLe trèfle violet, associé à une graminée (généralement le ray-grass), peut être plus intéressant en ensilage ou enrubannage que la luzerne. Les avantages de cette culture sont présentés : rendement élevé et stable (9 à 12 tMS), valeur alimentaire (plus équilibrée que la luzerne, avec plus dénergie), facilité à être ensilé (pas dinhibiteur du pH), bonne repousse avec des pluies régulières ; et les inconvénients : pérennité moyenne, sensibilité à la sècheresse, difficulté de fanage. Pour le pâturage, le trèfle violet peut être associé à une graminée pour limiter le piétinement et la météorisation. Litinéraire technique réalisé au Gaec des Genetets (vaches laitières en conventionnel), dans le Calvados, est abordé. Par ailleurs, un essai est mené dans le Finistère sur lintérêt de réaliser des fauches précoces et rapprochées sur une prairie de ray-grass hybride et trèfle violet, afin de savoir si cela impacte la productivité annuelle, améliore la valeur alimentaire du fourrage et lévolution du trèfle dans le temps. Les premiers résultats, de 2014 et 2015, sont présentés. Les rendements ne sont pas impactés par des fauches précoces et rapprochées, mais cela améliore la qualité du fourrage, en UF (+15%) et MAT (+40%).
Relancer les mécanismes d'autofertilité du sol
Christelle PICAUD, AuteurAurélien Fercot est maraîcher bio dans le Finistère et réalise des essais de cultures maraîchères sous couvert. Ces essais ont été présentés lors dune journée technique organisée dans les Deux-Sèvres par la station d'expérimentation régionale de lAcpel. Pour Aurélien et ses associés, cette technique de cultures sous couvert a pour but de maîtriser le temps de travail en limitant les interventions, mais permet également de relancer les mécanismes dautofertilité des sols. De plus, le semis sous couvert permet de prévenir les risques de faim d'azote, et de limiter lenherbement. Pour les producteurs, les travaux de recherche devraient saxer sur le choix du couvert en fonction du type de sol et de la culture, tout en cherchant des variétés adaptées à ce mode de culture plutôt quà un mode de culture avec travail du sol.
Témoignage : Les pommiers de Raphaëlle
ARBO BIO INFOS, AuteurLe verger de pommiers de Raphaëlle Gourlaouen, dans le Finistère, compte environ 25 variétés sur 3 ha certifiés agriculture biologique. Plantées en 1991 et 1995, les surfaces ont peu à peu évolué en même temps que les pratiques de l'arboricultrice : l'enherbement est désormais total et diversifié, la faune présente s'est développée, les traitements phytosanitaires sont de plus en plus basés sur des pratiques phytothérapiques. C'est Raphaëlle elle-même qui produit les plantes et bourgeons nécessaires pour fabriquer les macérats et teintures-mères. Ainsi, comme en témoigne l'arboricultrice, le verger est géré comme un écosystème complexe, et non plus comme une simple culture de pommiers.
Tomate bio : Une lutte intelligente contre la Tuta absoluta
Manu BUÉ, AuteurApparue dans le Finistère sur des exploitations bio depuis 2015, c'est sur les tomates que Tuta absoluta cause les plus gros dégâts. La larve du micro lépidoptère crée des mines dans les feuilles des tomates, puis creuse dans les fruits. Sa capacité de multiplication la rend très dangereuse pour les cultures. En bio, le producteur cherche à limiter les dégâts, en mettant en place différentes actions. Tout d'abord, la prévention : Tuta absoluta étant inféodée aux abris, il s'agira de procéder à une rotation des abris, d'éliminer les plantes hôtes et d'exporter les déchets de cultures. Toujours en prévention, la mise en place de pièges à hormones qui empêchera ou ralentira la reproduction du ravageur ; ainsi que l'exportation des fleurs et des fruits atteints. En matière de lutte biologique, plusieurs possibilités existent pour atténuer les attaques : introduire la punaise Macrolophus, insecte polyphage, pulvériser Bacillus thuringiensis. Il est aussi possible de traiter avec du savon noir (sur le bas des plantes) ou du Spinosad.
A Trévarez, 150 jours de pâturage seul en robot de traite
Véronique RYCHEMBUSCH, AuteurCet article fait le point sur les trois premières années d'expérimentation, sur la ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, autour de la mise en place d'un robot de traite mobile au pâturage. Chaque été, les 50 vaches bio ont pu s'alimenter en 100 % pâturage pendant environ cinq mois, pour une production moyenne de 18 kg de lait par jour. Du côté de l'organisation du pâturage et des paddocks, des ajustements ont été faits afin de réduire le temps d'attente pour l'accès au robot.
Bien exploiter les vertus de la chicorée
Bernard GRIFFOUL, AuteurLa chicorée est une plante prairiale qui présente des atouts non négligeables : son système racinaire pivotant structure le sol et permet à la plante d'être productive même en temps de sécheresse, et ses valeurs alimentaires sont intéressantes. Des variétés sélectionnées en Nouvelle-Zélande sont testées en France par plusieurs agriculteurs, comme ce groupe d'une quinzaine d'éleveurs du Finistère, en agricultures biologique et conventionnelle. Souvent associée à des graminées et à des légumineuses, l'enjeu fort de la conduite de la chicorée réside dans le pâturage. Avec 15 % de matière sèche seulement, cette espèce ne peut pas être fauchée pour une valorisation en foin. Il convient alors de trouver les bonnes clés au pâturage pour habituer les vaches à cette nouvelle venue dans les prairies.
Biobleud : Une entreprise en pleine expansion
Alexandra LANNUZEL, AuteurCréée en 1991, Biobleud est une entreprise artisanale bretonne (Finistère) spécialisée dans la fabrication de pâtes à tarte, de crêpes et de galettes bio. L'entreprise travaille sur le développement de filières d'approvisionnement, pour répondre à ses besoins en variétés de blé et de moutures appropriées. Pour la filière blé, elle travaille en partenariat, depuis des années, avec la coopérative Biocer et la minoterie Trottin (Sarthe). Elle commercialise ses produits quasiment exclusivement dans le réseau spécialisé bio français, et exporte également vers les Pays-Bas, l'Espagne et la Belgique. Afin de répondre à une demande croissante, l'entreprise s'est récemment dotée d'un nouveau bâtiment et de nouveaux équipements qui vont permettre un doublement de sa production. 100 % bio, Biobleud est engagée dans une démarche globale de respect de l'environnement, avec l'utilisation de matériaux écologiques pour la construction du nouveau bâtiment, le développement d'un process moins énergivore, et, prochainement, l'installation de panneaux solaires ou encore le compostage des déchets.
Concilier robot de traite et pâturage dans un système bio en 100 % pâturage... c'est possible ! : Retour sur la conférence tenue au TECH&BIO le 2 juin 2016
Elisabeth COCAUD, AuteurEn France, on estime qu'il y a environ 4800 robots de traite dans les élevages laitiers. Les observations faites montrent que cela s'accompagne souvent d'une baisse des surfaces pâturées. Face à ce constat, la ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, s'est interrogée sur l'utilisation d'un robot de traite dans un système en maxi-pâturage. Ainsi, la ferme expérimentale, certifiée bio en 2015, a mis en place un robot de traite mobile depuis 2012. Après une description de l'organisation mise en place, les premières observations sur son fonctionnement et celui du système de pâturage sont rapportées dans cet article. L'un des enjeux est d'offrir suffisamment d'herbe aux vaches laitières tout en leur donnant envie de revenir au robot. Bertrand Ronceray, éleveur laitier bio en Ille-et-Vilaine, a lui aussi intégré un robot de traite dans son système pâturant.
Dans le Sud Cornouaille, les collectivités accompagnent localement les agriculteurs
Morgane LEFEBVRE, Auteur ; Loïc VARET, AuteurL'activité économique du Sud du Finistère est fortement marquée par l'agriculture, l'agroalimentaire, et le tourisme. Face à l'impact de telles activités sur la qualité de l'eau de ce territoire maritime, les élus locaux se sont lancés dans différentes actions visant à préserver cette ressource. Ainsi, des moyens humains (conseillers), techniques (formations, démonstrations...) et financiers ont peu à peu été mis à disposition des agriculteurs depuis 2009. Les professionnels agricoles ont été associés à ces démarches, comme le GAB 29, afin d'accompagner les agriculteurs dans leur changement de pratiques, notamment vers l'agriculture biologique pour certains d'entre eux. Par ailleurs, des actions de promotion des produits locaux dans la restauration collective locale ont aussi été engagées.
Désherbage thermique : Efficace sur des productions spécifiques
Frédérique ROSE, AuteurEn maraîchage, le désherbage thermique peut être utilisé, mais est surtout adapté à certains types de cultures (carotte, fenouil...). Dans cet article, certains maraîchers ayant choisi d'appliquer cette méthode pour ses atouts gain de temps de travail par rapport au désherbage manuel, moindre compaction du sol par rapport au désherbage mécanique, etc. témoignent. C'est le cas d'Alain Régnault, dans l'Allier, qui a autoconstruit son outil de désherbage thermique, ou encore de Philippe Bihan, dans le Finistère, qui l'utilise pour la réalisation de faux-semis. Agriculteurs et conseillers insistent sur la bonne maîtrise technique nécessaire pour une efficacité optimale du désherbage thermique.
Évaluer la performance environnementale des exploitations laitières en polyculture-élevage
Claver KANYARUSHOKI, AuteurLe projet CASDAR Qualenvic (qualité conjointe des produits alimentaires et de l'environnement) a pour objectif de fournir aux éleveurs laitiers et aux viticulteurs des méthodes et des références pour évaluer la qualité et la performance environnementale de leur exploitation. Lors des Rencontres 3R de 2015, des chercheurs, des enseignants et des conseillers agricoles ont présenté les travaux menés dans le cadre de ce projet. Des élevages du Cantal et du Finistère ont été observés. Cette étude a permis notamment d'améliorer un outil d'analyse du cycle de vie adapté aux exploitations laitières, et de l'appliquer sur de nouveaux systèmes en zone de plaine et de montagne.
Financement participatif : Faire financer son projet par la foule
Alexandra LANNUZEL, AuteurLe financement participatif, qui consiste à rassembler des fonds auprès du grand public pour financer un projet via un site internet dédié, n'a cessé de se développer depuis 2010. En 2015, environ 20 000 projets ont pu être financés de cette façon par des contributeurs. Il existerait aujourd'hui en France autour de 180 plateformes de financement participatif. Le financement par le don, le plus courant dans les réseaux bio, permet de financer les dépenses nécessaires à la réalisation du projet. Le fonctionnement des plateformes dédiées au financement participatif et le déroulement d'une campagne de don sont expliqués. Des conseils sont donnés pour bien choisir sa plateforme en fonction du projet et pour mettre de son côté toutes les chances de voir sa campagne aboutir. Deux témoignages de porteurs de projets finistérois complètent la présentation : - Keribio, à Plabennec : Un magasin bio à la ferme financé grâce au don : - A Brest, des "Consommateurs Lambda" ont fait mousser la "bière du Baril".
Monogastriques : Comment réussir une alimentation 100 % bio ?
Frédéric RIPOCHE, AuteurDes éleveurs de volailles ou de porcs témoignent ici des solutions qu'ils ont mises en place pour diminuer, voire ne plus utiliser, les 5 % de matières premières agricoles conventionnelles encore autorisées pour l'alimentation de leurs animaux. Ainsi, Bernard Naulet, éleveur vendéen, utilise une alimentation 100% bio depuis 2010 pour ses volailles. Cet éleveur cultive ses matières premières qu'il vend à son fabricant d'aliments qui, en retour, lui fournit un aliment bio avec trois formulations (démarrage, croissance et finition). S'il a rencontré des difficultés au début, les formules ont été améliorées et, malgré un surcoût de 20 euros/tonne, il produit des poulets dans la « norme ». Diverses matières premières sont utilisées : blé, maïs, triticale, orge, pois protéagineux, féveroles, tourteaux de soja et de tournesol. Autre témoignage, celui de Paul-Emmanuel Boulai, éleveur de porcs bio à Azé (Centre). Fafeur, il est autonome en céréales (il ne fait plus que de l'engraissement). Il produit trois types de rations : post-sevrage (début et fin) et charcutier. Il distribue aux porcelets, pendant les 10 premiers jours suivant leur arrivée, de l'orge et du petit lait issu d'un élevage de chèvres voisin. Deux autres témoignages complètent le dossier : Simon Graf dans le Gers, en volailles de chair, et Jérôme Jacob, dans le Finistère, en porcs.
Monotraite : Regards et pratiques déleveurs
Yann EVENAT, AuteurChoisir la monotraite, partielle ou totale, demande une réflexion à léchelle du système et une bonne approche technique. Des choix seront à faire en termes de sélection de races, de croisements, de pâturage, de réforme ou de gestion de vaches nourrices. Quatre éleveurs bio du Finistère présentent leurs pratiques autour de la monotraite, que certains dentre eux pratiquent depuis, parfois, une quinzaine dannées. Si la Holstein semble bien adaptée à cette pratique, ces éleveurs travaillent avec des croisements (ex : Jersiaise, Rouge Norvégien) ou avec dautres races (ex : Jersiaire danoise). La période de monotraite est réfléchie selon les choix du système : plutôt en été pour, selon les cas, faciliter la détection des chaleurs, dégager du temps pour la famille ou encore pouvoir accéder plus facilement à des parcelles de pâturage éloignées. La gestion des nourrices est aussi un enjeu important et les témoignages montrent diverses pratiques. Au final, ces éleveurs sont satisfaits de leur choix de faire de la monotraite et de ses résultats. Mais ces témoignages montrent aussi que ce choix sintègre dans une réflexion globale, à léchelle du système, englobant les objectifs de production et de vie de lagriculteur.
Optialibio, la Gazette : n°3
Antoine ROINSARD, AuteurDans le cadre du projet Casdar Optialibio, des essais agronomiques sur les prairies à flore variée et les associations céréales/protéagineux ont été mis en place sur la ferme expérimentale de Thorigné-d'Anjou (49), la plateforme Reine Mathilde (14) et la station expérimentale de Trévarez (29). Les lycées agricoles du Rheu (35) et de Tulles-Naves (19) conduisent, quant à eux, des essais complémentaires. L'objectif est de produire et de diffuser des références relatives à la sécurité alimentaire des systèmes bovins laitiers biologiques. Les personnes impliquées dans des essais sur les productions fourragères bio, au-delà des partenaires d'Optialibio, seront conviées au printemps 2016 pour échanger sur les protocoles mis en place. L'enjeu est d'élaborer une boîte à outils méthodologique « Mener des essais fourrages en AB ».
Pomme d'Api'zz : Des pommes à la récré
Gaëlle POYADE, AuteurLe verger Pomme d'Api'zz, dans le Finistère, écoule sa production en vente directe sur les marchés et à la ferme, dans les magasins bio, mais aussi auprès des établissements scolaires de la région. Ce débouché a été rendu possible en partie par le programme européen Un fruit pour la récré, qui prend en charge 76 % du prix des fruits et légumes offerts aux élèves du primaire et du secondaire (contre 50 % auparavant).
Quelles stratégies viser pour améliorer la conservation du potimarron ? 1ers résultats dessai
La conservation des potimarrons est délicate. Pour tenter de trouver des leviers permettant de l'optimiser, un essai sur plusieurs variétés et différents modes de stockage a été réalisé par les Chambres d'agriculture du Morbihan et du Finistère, sur la station expérimentale de Bretagne Sud d'Auray (Morbihan). L'essai a été conduit en agriculture biologique. Les principaux résultats pour l'année 2015 sont publiés dans ce document. Les variétés produisant les fruits les plus petits sont globalement celles qui se conservent le mieux. Pour une même variété, le stockage en conditions contrôlées donne les meilleurs résultats, alors qu'un séchage à forte température pendant 10 jours avant un stockage en hangar diminue fortement l'aptitude à la conservation des potimarrons. Cet essai doit être reconduit en 2016, avec de nouvelles modalités de stockage.
Quels taureaux holstein choisir en système herbager ?
Aurélie CHEVEAU, AuteurMême après leur passage en système herbager, et parfois à l'agriculture biologique, certains éleveurs laitiers continuent à travailler avec la race Prim'Holstein. Toutefois, leurs critères de choix des taureaux peuvent changer, comme en témoignent Philippe et Martine Camus, et Gabriel Lissilour, tous les trois éleveurs dans le Finistère. Le couple Camus, en agriculture biologique, a des vaches Prim'Holstein relativement atypiques : petites et trapues. Ils ne sélectionnent pas leurs taureaux sur l'index lait, mais privilégient plutôt la fertilité, la morphologie ou encore l'état corporel. Si les taureaux génomiques, pour lesquels les performances sont prévues en fonction de leurs gènes par manque de descendance, sont les plus nombreux dans les centres de sélection, les taureaux confirmés sont conseillés, avec une plus forte fiabilité sur leurs performances grâce à l'existence de filles en lactation. L'article présente une liste des taureaux conseillés par Prim'Holstein France pour des systèmes herbagers.
Rolo FACA (Buzuk)
Ce rouleau FACA est lun des deux outils prototypés au sein du partenariat entre lAtelier Paysan et le projet Buzuk, entre 2014 et 2017. Le projet Buzuk (« verre de terre » en breton) a réuni un groupe de maraîchers du Finistère, de membres de lenseignement agricole, de techniciens du réseau de développement et dexpérimentation en agriculture biologique, autour de la thématique de la culture de légumes sous couvert végétal et des pratiques innovantes en maraîchage. Les outils développés au sein de ce groupe sont destinés aux exploitations maraîchères en planches permanentes sur buttes, qui impliquent une conception différente des cas sur terrain plat. Le rouleau FACA présenté ici est donc conçu pour sadapter à ce contexte maraîchage sur butte : toute la difficulté réside dans le fait de réussir à détruire lengrais vert aussi bien sur le haut que sur les flancs de la planche. Cette contrainte est traitée ici en scindant l'outil en plusieurs rouleaux d'orientations différentes, afin de suivre la forme de la butte. Cette machine intervient en amont du strip-till issu lui aussi du projet Buzuk, afin de coucher le couvert végétal en vue dy implanter une culture. Les documents suivants sont disponibles sur la page du tutoriel : les plans de l'outil et de ses réglages, un schéma annoté, ainsi que les comptes-rendus des trois années de travail du groupe. Tous ces documents sont placés sous licence libre (CC by NC SA) et accessibles gratuitement.
Strip-till (Buzuk)
Ce strip-till est lun des deux outils prototypés au sein du partenariat entre lAtelier Paysan et le projet Buzuk, entre 2014 et 2017. Le projet Buzuk (« verre de terre » en breton) a réuni un groupe de maraîchers du Finistère, de membres de lenseignement agricole, de techniciens du réseau de développement et dexpérimentation en agriculture biologique, autour de la thématique de la culture de légumes sous couvert végétal et des pratiques innovantes en maraîchage. Les outils développés au sein de ce groupe sont destinés aux exploitations maraîchères diversifiées en planches permanentes sur buttes, qui impliquent une conception différente des cas sur terrain plat. Le strip-till présenté ici est conçu pour être utilisé à la suite du rouleau FACA issu du même projet, une fois le couvert couché sur la planche, en vue dimplanter une culture sur une bande travaillée de 5 à 10 cm de largeur. Les documents suivants sont disponibles sur la page du tutoriel : les plans de l'outil et de ses réglages, un schéma annoté, ainsi que les comptes-rendus des trois années de travail du groupe. Tous ces documents sont placés sous licence libre (CC by NC SA) et accessibles gratuitement.
Tri et stockage des céréales : Deux fermes, deux approches
Céline ROLLAND, AuteurSuite à deux visites de fermes bio du Finistère réalisées par le GAB 56, cet article décrit comment chacune de ces deux exploitations procède pour stocker ses céréales. La première exploitation, l'EARL Volailles de Kerguilavant, a démarré sa conversion en 2010. Elle possède une surface de 80 ha et produit 50 000 volailles de chair par an. Elle a une capacité de stockage de 1 000 tonnes et utilise un séchoir à gaz. Le GAEC Postic, quant à lui, a démarré sa conversion en 2000. Il possède une surface de 200 ha de grandes cultures et 50 ha de prairies. Les céréales produites sont vendues en direct, après séchage, à des éleveurs ou autant que possible pour l'alimentation humaine. Après avoir utilisé, pendant 7 ans, un séchoir à gaz, le GAEC s'est équipé d'un séchoir à basse température alimenté par des plaquettes de bois (produites sur l'exploitation).
Voyage en Bretagne : Visite de l'exploitation d'Erwan et Laurence Le Roux ; Stratégie d'entreprise et investissement économes, porter un autre regard...
Mélissa DUMAS, Auteur ; Thibaut SCHELSTRAETE, AuteurInstallés depuis 12 ans sur la presqu'île de Crozon, dans le Finistère, Erwan et Laurence Le Roux ont fait évoluer l'élevage laitier vers un système plus durable. Concrètement, cela s'est traduit, entre autres, par la conversion à l'agriculture biologique, la mise en place du pâturage tournant, l'élevage des génisses à l'herbe mais aussi au lait avec des vaches nourrices, l'implantation de prairies multi-espèces destinées à devenir des prairies permanentes, etc. Le couple d'éleveurs détaille les quatre critères qu'il s'est défini pour le bon fonctionnement de l'exploitation : - le revenu horaire du travail ; - l'efficacité économique du système de production ; - la rentabilité du capital investi ; - l'empreinte écologique.
André Le Du, éleveur bovin lait : « La bio est à la portée de tous »
Frédéric RIPOCHE, AuteurEleveur depuis 30 ans, en AB depuis 1991, André Le Du a fait évoluer en permanence son système bovins lait. Installé dans le Finistère, il retrace ici son parcours avec, comme fil rouge, la recherche d'un équilibre basé sur l'autonomie, le respect du sol et celui des animaux. Pour lui, cette orientation fait que sa conversion à l'AB s'est faite au mieux. Au moment de celle-ci, le troupeau comptait des vaches Holstein produisant 8 500 l / an avec moins d'une tonne de concentré par an et par animal. Aujourd'hui, ce sont des Normandes qui constituent le gros de son troupeau et elles produisent 5 000 litres par an. L'exploitation est autonome en protéines, litière et céréales. L'ensemble des ressources fourragères sont revalorisées. La priorité est donnée à l'herbe et le système s'appuie sur des rotations longues, de 9 à 10 ans (7 à 8 ans de prairies à flore variée, suivies d'une orge de printemps et de colza fourrager, puis à nouveau une prairie semée sous couvert d'une avoine récoltée en grains). Pour cet agriculteur, qui prépare la transmission de son exploitation à son fils, l'AB est possible pour tous, si l'agriculteur évalue bien le potentiel de son système et internalise ce quil peut l'être.
Annie et Jean-Yves Guillou : "Quand un jeune arrive sur une ferme, c'est un cerveau qui arrive"
Antoine BESNARD, AuteurEn 30 ans, Annie et Jean-Yves Guillou, éleveurs laitiers dans le Finistère, sont passés d'un système intensif avec un atelier hors-sol à une ferme bio. La conversion en bio a surtout été conduite par François, un de leur fils, installé en 2010, qui a toujours voulu faire ce métier et n'a jamais douté de ce mode de production. Julien, le frère de François, a créé un atelier maraîchage bio sur la ferme en 2014. A l'heure de la transmission, l'exploitation va poursuivre son chemin avec un maître-mot, l'autonomie. L'article présente la ferme, son évolution, ainsi que l'itinéraire de transmission, grâce aux témoignages d'Annie et de Jean-Yves.
Comment valoriser les zones humides ?
Benoît POSSÉMÉ, AuteurLes zones humides sont porteuses d'enjeux forts, comme le maintien de la biodiversité ou de la qualité de l'eau, ou encore la régulation des inondations. Les agriculteurs sont souvent des acteurs majeurs de leur gestion. En Bretagne, 60 % des zones humides sont agricoles. Aussi, un réseau breton comptant 20 fermes de référence-zone humide a été mis en place pour quatre ans. Le but est multiple : produire des références, identifier des pratiques et, de là, favoriser l'émergence de solutions pour une valorisation, en particulier économique, de ces parcelles. Les premiers résultats issus de ce réseau montrent que la grande majorité des parcelles en zones humides sont valorisées à la fois par le pâturage et par la fauche, qu'elles contribuent à l'autonomie fourragère et qu'elles peuvent être un lieu de dépannage. Mais, la gestion de ces parcelles est complexe (ex : petite surface). Cela contribue à leur abandon progressif. Par ailleurs, une étude faite sur les données économiques de 115 fermes laitières du Finistère montre que la productivité moindre de ces parcelles peut impacter les marges brutes des exploitations.
Découvrez les Talents bio 2015
Le Salon Tech & Bio met à l'honneur des agriculteurs bio qui se distinguent par leurs résultats remarquables. Lors du Salon des 23 et 24 septembre 2015, à Valence (26), une table ronde autour des témoignages des 15 lauréats a été organisée, en parallèle à l'exposition de leurs portraits. Dans cette brochure, les 15 "Talents Bio" sont présentés, avec une description de leur exploitation ou de leur entreprise : - Le GAEC des Cordiers (Savoie) ; - Denis Valentin (Drôme) ; - Le Clos des Monts (Puy-de-Dôme) ; - Le GAEC Le Bouquet Savoyard (Haute-Savoie) ; - Le GAEC des Pieds de moutons (Lozère) ; - La Ferme du Forest (Hautes-Alpes) ; - L'EARL Gobard (Île-de-France) : - Damien Olivier (Calvados) ; - L'EARL Saint-Germain (Charente-Maritime) ; - Philippe Nouvellon et Luc Devienne (Tarn) ; - L'EARL Guézenoc (Finistère) ; - Le GAEC des Marzelles (Loire-Atlantique) ; - Julien Taton (Saône-et-Loire) ; - Arlette Martin (Alpes-de-Haute-Provence) ; - Yves Dietrich (Bas-Rhin).
Dossier : Culture bière : Le retour mousse costaud
Pascale SOLANA, AuteurDivers exemples témoignent du renouveau de la brasserie artisanale en France. Cette évolution part d'une longue tradition brassicole française depuis le XIXème siècle, où l'on trouvait de très nombreuses brasseries partout dans l'hexagone, avant qu'elles ne se concentrent dans le Nord et l'Est. La boisson populaire s'internationalise alors, s'industrialise et se standardise. Le coup d'envoi de la renaissance des brasseries part de Bretagne avec deux créations au milieu des années 1980. Aujourd'hui, on compte environ 700 brasseries, dont près de 220 artisanales. Les bières bio, tout en restant un marché de niche, ont leur place dans ce mouvement, parce qu'elles correspondent aux exigences de qualité, de vente en circuits courts, de terroir... Matthieu Breton, patron de la brasserie finistérienne Coreff, apporte son témoignage, ainsi que Jérôme Martinez, microbrasseur bio sous la mention Nature & Progrès.
Le dossier du mois : Pâturage hivernal : Pérenniser sa prairie, diminuer ses stocks ; Philippe Nicol : Aller voir si l'herbe est plus belle en hiver
Christophe LEFÈVRE, Auteur ; Antoine BESNARD, AuteurLe recours au pâturage hivernal se développe, surtout ces dernières années avec l'augmentation des aléas climatiques. Si on sait que cela s'avère bénéfique pour les animaux et que cela diminue le recours aux stocks, reste à savoir l'impact de cette pratique sur les prairies et quelles conduites techniques respecter. Une expérimentation incluant le suivi chez douze éleveurs bretons de deux parcelles comparables, l'une avec pâturage d'hiver, l'autre non, a été lancée en 2013 (expérience qui devrait être élargie aux Pays de Loire). Un protocole de suivi a été mis en place, mobilisant les agriculteurs concernés, les réseaux GAB et CIVAM, en lien avec l'INRA et l'Institut de l'Élevage. Divers éléments sont notés : conditions de pâturage, relevé de flore, pousse de l'herbe, biomasse, analyse de sol Les premiers résultats commencent à être connus. Parmi eux (mais tout est à confirmer) : une meilleure homogénéité du tapis herbeux sur les parcelles avec pâturage d'hiver, et une productivité des prairies pâturées en hiver supérieure à celles qui ne le sont pas sur 50 % des cas étudiés. Philippe Nicol (Brest), un des agriculteurs impliqués dans cette expérimentation, témoigne. Il pratique le pâturage d'hiver depuis plusieurs années. S'impliquer dans cette étude, malgré l'investissement que cela demande, est pour lui le moyen de confronter ses pratiques afin de les améliorer.
Dossier : Société : Comme ils changent
Pascale SOLANA, AuteurDe plus en plus d'agriculteurs s'engagent dans la bio. Si le verdissement de la PAC, son adaptation nationale et la revalorisation des aides à la conversion ne sont pas étrangers à cet élan, notamment en grandes cultures, il serait cependant réducteur de n'attribuer ce mouvement qu'à la conjoncture économique. C'est souvent la combinaison de divers facteurs qui provoque la décision. Chaque parcours d'agriculteur est singulier dans son histoire, et les témoignages présents dans cet article l'illustrent bien. Fruit d'une lente et silencieuse maturation, la conversion de leur terre peut être vécue comme un bouleversement qui va jusqu'à modifier leur perception de la vie et leur rapport au monde : - Laurent Delpech, arboriculteur (82), est passé en bio en 2011. Il parle d'une "ouverture au monde" et d'une « prise de conscience de travailler "avec" et plus "contre" » ; - Ludivine Leprêtre, 34 ans, éleveuse laitière (59), a d'abord réalisé que son métier n'avait plus de sens au moment de la crise du lait ; "on était des esclaves et j'étais en colère contre ce système". Le déclic, pour elle, s'est produit en une semaine. Elle dit combien, depuis son passage en bio, elle a retrouvé sa passion d'ado... ; - Yoann Marc, maraîcher (29), se lance progressivement, par crainte de voir son rêve s'envoler, et afin d'assurer la trésorerie nécessaire ; - Denis Chaume, éleveur de vaches limousines (24), a visité des fermes bio et rencontré des éleveurs bio avant de se convertir. Pour les agriculteurs qui font le pas, c'est tout un mode de fonctionnement qui est remis en question, entraînant avec lui un véritable changement intérieur.
Dossier : Transmettre hors cadre familial
Véronique RYCHEMBUSCH, Auteur ; Costie PRUILH, AuteurL'installation hors cadre familial représente environ 30% des installations aidées au niveau national, toutes productions confondues. Ce type d'installation est plus compliqué, notamment sur le plan financier, et peut se heurter à un plus grand nombre de difficultés que pour les autres installations. Des freins à la transmission peuvent se manifester, du côté du cédant comme du côté du successeur. Ce dossier rassemble des exemples où la transmission a été facilitée par l'envie des cédants de transmettre, et par la conduite de leur exploitation en vue d'en tirer avant tout un revenu. Au sommaire du dossier : - Une transmission se prépare et s'organise ; - Évaluer l'exploitation et sa reprenabilité au "juste prix" ; - "Mon prix a été celui indiqué par le diagnostic de reprenabilité" ; - Plus-values de cession : objectif exonération ; - Des solutions pour faciliter la reprise du capital ; - "La transmission est un objectif depuis les débuts du GAEC" ; - "Une transmission progressive gagnant-gagnant".
Journal d'un jeune installé : « Je me suis demandé : Pourquoi pas moi ? »
SYMBIOSE, AuteurHugo, jeune maraîcher récemment installé dans le Finistère, va témoigner, tout au long de l'année, de son parcours, dans la revue Symbiose. Dans ce premier « épisode », il présente comment il en est arrivé à l'agriculture biologique et aux circuits courts. C'est d'abord la solidarité internationale qui l'a attiré. Après plusieurs missions humanitaires, il est revenu s'installer en Bretagne, avec un emploi dans le domaine de l'Économie Sociale et Solidaire, et plus précisément l'Insertion par l'Activité Économique. Jusqu'au jour où il s'est dit : « Pourquoi pas moi ? », avec l'envie de porter un projet plus concret pour lui : l'installation agricole.
Mutualiser les moyens des éleveurs transformateurs bio
Véronique BARGAIN, AuteurAfin d'étendre leur réseau sur toute la France, les éleveurs du réseau "Invitation à la Ferme", qui rassemble pour le moment cinq exploitations bio de Loire-Atlantique, Vendée, Ille-et-Vilaine et Finistère, ont créé la société du même nom, avec un objectif de 100 fermes en 2017-2018. Le but est de mutualiser des moyens d'action pour permettre aux éleveurs adhérents de développer la vente de leurs produits laitiers bio fermiers en direction de la grande distribution.
Planches permanentes : 3 outils pour mieux respecter son sol
Manu BUÉ, AuteurLe travail en planches permanentes, dont un des objectifs est de pallier la dégradation de la structure des sols dont le labour est considéré comme en partie responsable, se base sur 4 principes : des passages de roues toujours au même endroit, des passages de roues non travaillés, l'utilisation exclusive d'outils à dents, la formation et le maintien de la butte avec des disques. La technique des planches permanentes n'est cependant pas applicable sur certaines parcelles dont la topographie ne s'y prête pas. Trois outils autoconstruits complémentaires et innovants pour le travail en planches permanentes ont été testés : la butteuse à disque, le cultibutte à dents Bourgeault, le vibroplanche.
Un quad "customisé" pour gagner du temps
Vincent BRATZLAWSKY, AuteurAu printemps 2015, le GAB 29 a organisé un temps d'échange sur la ferme d'Alain Guillou, éleveur à Guimiliau (29). Celui-ci a présenté les aménagements qu'il a effectués sur son quad afin de gagner du temps lors d'opérations courantes. Il a, par exemple, conçu et installé un dispositif qui lui permet, sans avoir à descendre de son quad, d'enrouler facilement le fil de clôture et de ramasser les piquets. Dans ce même objectif de gain de temps, il peut désormais, grâce à un simple tuyau en polyéthylène installé sur l'avant du véhicule, traverser ses clôtures en roulant dessus. De quoi inspirer l'Atelier Paysan, présent lors de cette rencontre, pour ses ateliers d'auto-construction et la diffusion des inventions reproductibles pouvant être utiles à un grand nombre d'agriculteurs.
Restauration collective : Approvisionner la resto-co, comment faire ?
Cathy PICHON, AuteurL'auteure, chargée de mission restauration collective et filières locales à la Maison de l'Agriculture Bio du Finistère (MAB 29), décrit les actions mises en place pour accompagner les collectivités et les producteurs de ce département dans une démarche de relocalisation de l'agriculture et de l'alimentation. Aujourd'hui, plus de 200 établissements introduisant des produits bio dans leurs repas sont suivis par la MAB 29. Celle-ci a déjà réalisé un annuaire de l'offre locale bio à destination de la restauration collective et organisé des sessions de formation, dispensées par le GAB 29, visant à découvrir les spécificités de ce marché : fonctionnement d'une cuisine centrale, exigences sanitaires et organisation logistique, code des marchés publics, appels d'offres, etc. Deux producteurs du Finistère, l'un de pommes et légumes bio, l'autre de porcs, volailles et produits laitiers bio, témoignent sur le débouché restauration collective.
Robot et pâturage : des complications
Maud CLOAREC, AuteurDepuis 2012, la station expérimentale de Trévarez (Finistère) teste un système pâturant bio avec un robot de traite mobile déplacé deux fois par an, entre les sites de pâturage des laitières dété et dautomne/hiver. En Bretagne, la moitié des nouvelles installations de traite neuves en 2014 en étaient des robots et on observe une baisse du pâturage dans les systèmes robotisés. Cette expérimentation vise à voir la compatibilité entre pâture et robot. Les résultats obtenus montrent que les vaches ont pâturé autant que dans les élevages bio sans robot, mais avec des charges de structures très élevées, en lien avec linvestissement dans lachat du robot et dans la mobilité de ce dernier (ex : coût de la plateforme construite sur le site estival, des remorques de transport et de la maintenance). Rentabiliser demanderait daugmenter la taille du troupeau (de 57 à 85 têtes), mais au détriment de lautonomie. De plus, les vaches au pâturage ne viennent au robot quattirées par la distribution concomitante du concentré (doù une plus forte consommation de ce dernier). Par ailleurs, les points deau sont positionnés de façon stratégique sur les passages vers le robot ou, parfois, les animaux ont accès à un nouveau paddock après chaque traite. A cela sajoutent des temps dattente à la traite longs (2h30, parfois 9 heures). Ainsi, associer robot, pâturage, autonomie et économie ne semble pas simple.
Robot et Pâturage : Du projet aux résultats
Pascal LE COEUR, Auteur ; Sébastien GUIOCHEAU, Auteur ; Valérie BROCARD, Auteur ; ET AL., Auteur | RENNES CEDEX (Chambre Régionale d'Agriculture de Bretagne - Rond-point Maurice Le Lannou - ZAC Atalante-Champeaux, CS 74223, 35 042, FRANCE) : AGRICULTURES & TERRITOIRES - CHAMBRES D'AGRICULTURE DE BRETAGNE | 2015En Bretagne, une nouvelle exploitation laitière sur deux choisit de mettre en place un robot de traite. Cela induit généralement un recul du pâturage. Afin d'évaluer s'il est possible d'associer traite robotisée et système pâturant, la station expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, teste depuis 2012 l'utilisation d'un robot de traite mobile pour son troupeau de vaches laitières biologiques. Le système mis en place et les ajustements qui ont été faits, de même que les premiers résultats de cette étude, sont présentés dans cette brochure. Des expériences similaires, en France mais aussi en Belgique, sont également décrites.
Roger Le Goff : "La promotion de l'agriculture biologique a été un tabou"
SYMBIOSE, AuteurRoger Le Goff, président de la communauté de communes du Pays Fouesnantais (29) et administrateur de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne, a accueilli, le 16 juin 2015, le séminaire national de la FNAB sur la place de la bio dans les projets de territoire. Il revient, dans cet article, sur le rôle de la bio dans la protection de l'eau. Il décrit les caractéristiques de son territoire, sa motivation en tant qu'élu pour la reconquête de la qualité de l'eau, l'intérêt du classement "bassins algues vertes", en 2010, des bassins versants présents dans la communauté de communes pour lutter contre les pollutions agricoles. Il apporte son point de vue sur l'engagement des collectivités dans la promotion de l'agriculture biologique et explique en quoi le fait d'intégrer le dispositif national sites pilotes Eau & Bio de la FNAB constitue une opportunité pour évaluer les actions mises en place sur le territoire.
Stéphane Poupon et Claude Lefebvre : Les défricheurs
A. BESNARD, AuteurStéphane Poupon et Claude Lefebvre sont installés à Bannalec (29) depuis 2005, en maraîchage. Après avoir eu, chacun, des expériences professionnelles dans d'autres domaines que le domaine agricole, ils ont choisi ce lieu pour bâtir ensemble leur projet de vie, autour d'un objectif : produire leur propre nourriture, en bio, avec le plus d'autonomie possible. Ils se définissent eux-mêmes comme des "self-made maraîchers". Ils ont testé des variétés, notamment en tomate, pour choisir les plus résistantes et les plus adaptées à leur environnement, ils ont participé à la création d'une association de partage et d'échanges (de savoirs, de semences...), ils ont pris conseil auprès des anciens, longuement observé les résultats de leur essais, etc. Claude, elle, mène le travail sur les tomates (environ 12 % de leur chiffre d'affaires), Stéphane a, quant à lui, mené un travail important sur la salade. Au total, ils produisent dix variétés de graines (salade, tomate, mais aussi courge, courgette, tétragone, aubergine, poivron et piment). Ils vendent leur production de légumes bio sur les marchés et en paniers. Ils voient la proximité avec leurs clients comme une source intarissable de progrès et, après dix ans de travail, se jugent seulement au début de l'aventure et à la recherche... de l'équilibre.
La thermothérapie sur oignon
RÉUSSIR FRUITS ET LÉGUMES, AuteurD'après Claire Gouez, de la Chambre d'agriculture du Finistère, la thermothérapie permet de lutter efficacement contre le Botrytis allii, champignon qui altère la conservation des oignons et des échalotes. Cette méthode, utilisée le plus tôt possible après la récolte, consiste à chauffer les oignons à plus de 30° pendant sept jours. Les lésions de Botrytis allii au niveau du plateau racinaire ou au niveau de la queue sont stoppées, et le bulbe peut se conserver. Une des réticences des producteurs d'oignons repose sur leur crainte de voir les queues d'oignons fragilisées par ce traitement, alors que celles-ci doivent permettre une préparation manuelle pour la commercialisation, notamment le tressage dans le cadre de l'appellation d'origine Oignon de Roscoff. Une expérience en 2014 a permis de vérifier la bonne tenue des queues d'oignon soumises à la thermothérapie à condition de respecter quelques principes.
Vendre en GMS : Un mode de vente comme les autres ?
Cathy PICHON, AuteurL'article présente les témoignages de deux producteurs bio concernant la vente de leurs produits en grandes surfaces. Pour Kevin Pochard, éleveur bovin laitier bio à Tréouergat (29), la vente en GMS est un circuit comme un autre (livraison une fois par semaine à chaque grande surface). Pour Nicolas Magueur, maraîcher bio à Plougonvelin (29), la vente en GMS reste, en revanche, davantage une vitrine qu'un réel débouché. Ils expliquent chacun leur démarche et les raisons qui les incitent, ou non, à travailler avec les grandes surfaces. Joël Agard apporte ensuite son témoignage, en tant que responsable d'une grande surface dans le Finistère.
Arboriculture bio : Des bons rendements mais une commercialisation plus difficile
Goulven MARÉCHAL, AuteurLa production de pommes bio a été relativement importante en 2013, mais les ventes ont mis du temps à décoller. Jérôme Le Pape, technicien arboriculture au GAB29, relève des difficultés de certains producteurs pour écouler leur production. Même si la vague d'installations et de conversions se tasse, elle contribue encore néanmoins à la saturation des circuits de commercialisation locaux. Quelques éléments de prix sont donnés pour le début 2014, concernant les pommes à couteaux en vente directe, le jus de pomme couteaux et le cidre brut. Fait marquant de cette année, la présence de pommes françaises bio sur le marché de Rungis à des prix faibles et relativement tôt. Le réseau des producteurs bio souhaite rester vigilant sur une filière qui a pris de l'ampleur récemment et qui offre peu de visibilité aux producteurs. Deux témoignages, celui de Serge Le Heurte, responsable productions végétales chez Biocoop, d'une part, et celui de Mickaël Pont, de l'EARL Le Pépin et la Plume dans le Finistère, d'autre part, illustrent ces difficultés.
Cinquante ans ! Un anniversaire qui se fête au salon Valériane
Dominique PARIZEL, Auteur ; Claire JULIEN, AuteurC'est en 1964 qu'est né Nature & Progrès. Lors du salon Valériane des 5, 6 et 7 septembre 2014 à Namur, une dizaine d'exposants représentant la marque animeront un espace spécialement dédié. Les producteurs en question reflètent la qualité et la diversité des cahiers des charges de Nature & Progrès, qui s'inscrit dans la bio mondiale, comme le rappelle Claire Julien, coordinatrice à Nature & Progrès. Six d'entre eux sont présentés : - Thierry Floriano, boulanger dans l'Ardèche ; - Corinne Jaffeux, du domaine de Balan, dans l'Ardèche ; - Didier Dujardin, du Verger bio d'Ohain, dans le Nord ; - Brigitte et Guy Laurent, du domaine de Cantalauze, dans le Tarn ; - Anne Raffin, de Parfums d'encens, dans le Finistère ; - Cathy Mendez, de la savonnerie Argasol, en Alsace.
Dossier : Elevage bovins lait
Frédéric RIPOCHE, AuteurL'optimisation de l'élevage bovin lait biologique est le sujet de ce dossier qui regroupe des témoignages d'éleveurs et de spécialistes. L'autonomie de l'exploitation, avant tout fourragère avec un accès optimal au pâturage, est une règle d'or pour un système efficace, notamment au niveau économique. Mais, de là, diverses stratégies sont possibles, à partir du moment où il y a cohérence entre les potentiels, les atouts du système et les choix de l'éleveur. Ainsi, certains choisissent la monotraite, d'autres, face à un parcellaire éclaté par exemple, développent l'affouragement en vert. L'aménagement permettant un meilleur accès aux parcelles est aussi important. Autre exemple présenté, celui de la ferme expérimentale de Trévarez qui développe le « maxi pâturage » (50 % de la ration alimentaire annuelle au moins basée sur du pâturage) associé au robot de traite mobile pour valoriser au mieux des parcelles éloignées. Mais, les divers cas présentés montrent aussi que, si la solution pour un bon résultat économique peut passer par une meilleure production à l'animal (adaptée au potentiel de son système), elle doit aussi prendre en compte la question des coûts de production ou encore de l'endettement.
Dossier : Serres et abris au jardin
Antoine BOSSE-PLATIERE, AuteurAu sommaire de ce dossier consacré aux serres et abris de jardin : - Abris à tomates (un classique des jardins bio, abri "léger" ou "petite serre en dur") ; - Un tunnel en bambou (à construire soi-même, déplaçable selon les besoins) ; - Serres autoconstruites : de la serre adossée ultra légère jusqu'à la serre-dôme, trois exemples d'équipements pleinement satisfaisants) ; - Chauffée au compost (exemple de la serre partagée de Blanquefort en Gironde, ingénieuse, pédagogique et solidaire). Complet, le dossier présente des conseils pratiques en fonction de chaque modèle, concernant les matériaux et leurs coûts, ainsi que les règles de construction, mais encore des exemples concrets et des témoignages, un carnet d'adresses.
Essai salades. Privilégier des variétés résistantes
Manu BUÉ, AuteurSur cette espèce hors dérogation (salade), le choix de variétés disponibles en semences bio est indispensable. Pour cette raison, le réseau GAB effectue des tests pour en apprécier les qualités. Pour le printemps 2014, les essais ont été mis en place sur des exploitations à Plouescat (29), La Hellaye à Sulniac (56), Sainte Gemmes sur Loire (49) et Saint-Pever (22). Les résultats ont permis d'identifier les variétés les plus satisfaisantes en matière de couleur, port de plante, pommaison, poids, largeur du trognon, port de jupe...
Fête du lait bio : Dix ans de souvenirs et des désirs d'avenir
Antoine BESNARD, Auteur ; Lise ALLAIN, Auteur ; Alexandra LANNUZEL, Auteur ; ET AL., AuteurLa Fête du lait bio, qui a lieu tous les ans, le premier dimanche de juin, en Bretagne, présente cette année sa dixième édition. À cette occasion, Symbiose propose le portrait d'un couple de producteurs ayant participé à l'organisation de la toute première édition de la manifestation, en 2005. En 1983, Gérard Rupin s'était installé comme éleveur laitier, à Piré-sur-Seiche (35). Rejoint au sein de l'exploitation par Marie-Madeleine, son épouse, en 1994, il s'est converti au bio 3 ans plus tard. En 2005, alors qu'il faisait partie du Conseil d'administration d'Agrobio 35, il a été sollicité pour organiser la première Fête du lait bio. Le couple a ensuite organisé les éditions 2006, 2009 et 2010, expérience qui lui a permis de suivre l'évolution de la fréquentation et du public. L'article propose ensuite un focus sur des actions innovantes conduites dans les départements à l'occasion de la 10ème édition. Par exemple, en Côtes d'Armor, l'association Fourmi-e propose une résidence d'artistes chez des agriculteurs ; dans le Morbihan, ce sont des chefs cuisiniers qui s'associent à l'événement pour proposer des ateliers culinaires suivis de dégustations...
Gildas Guiavarch : Je n'aurais pas pu céder ma ferme à une autre personne
Antoine BESNARD, AuteurGildas Guiavarch s'est installé, en 2000, à Concarneau (Bretagne), où il a fait du maraîchage jusqu'en 2012. Il a cédé sa ferme le 1er janvier 2013 à une de ses salariées, Gwénaëlle, dans un esprit de continuité et de totale confiance, tout en commençant un nouveau travail comme encadrant dans un jardin de Cocagne à Quimper. Il raconte les circonstances de la transmission, sa nouvelle vie, la nature des liens qu'il a conservés avec la ferme, son rapport au temps et au travail. Gwénaëlle apporte aussi son témoignage.
Josée Le Bars : " Michel refusait que son installation passe par un agrandissement "
Antoine BESNARD, AuteurLe guide Itinéraires de transmission, que le réseau GAB-FRAB a conçu pour apporter des éléments de réflexion aux cédants et futurs cédants d'exploitations, rassemble dix témoignages. L'article présente celui de Josée Le Bars, qui a proposé à son fils, Michel, de reprendre sa ferme en 2005, sous la forme d'une donation. Installé en 2007, celui-ci a pris seul les commandes le 1er janvier 2013. C'est le récit de cette transmission qui est proposé ici.
Observatoire de la production biologique en Bretagne - Édition 2014 : Chiffres 2013 : Les chiffres de la production biologique en Bretagne en 2013
Cette brochure sur le développement de la production biologique en Bretagne en 2013 a été éditée par la FRAB Bretagne : chiffres synthétiques de la bio dans les 4 départements bretons et par filières de production. L'enquête a été réalisée directement auprès des producteurs bio bretons, en complément d'autres sources : Statistique agricole annuelle 2013 et Recensement agricole 2010 (Agreste Bretagne), L'agriculture biologique française (Chiffres 2013, Agence Bio). Les éléments clés de cette édition 2014 sont, entre autres : 1 837 fermes bio en 2013, dont 142 nouvelles (+75% en 5 ans) ; 5,3% des fermes bretonnes en bio ; 4,1% de la surface agricole utile bretonne en bio au 1er janvier 2014 ; La Bretagne est la 7ème région française en nombre de fermes bio et la 10ème région française en pourcentage de bio dans la SAU régionale.
La patate douce pour rationaliser les rotations sous abri
Véronique BARGAIN, AuteurSous abri, les principales productions possibles, en été, sont les solanacées et les cucurbitacées. Or, il y a une pression sanitaire importante sur ces familles, liée aux pucerons, aleurodes, mildiou, oïdium, et qui est difficile à combattre en bio. Philippe Mahé, directeur de l'exploitation bio du lycée agricole de Suscinio, à Morlaix (Finistère), explique le choix qu'il a fait de la patate douce, plante de la famille des convolvulacées très peu sensible sur le plan sanitaire, pour établir une rotation sur trois ans. Il en décrit la mise en place et la récolte. La patate douce, en plus de rationaliser la rotation, fera aussi l'objet d'une production de plants.
La transition énergétique en agriculture, c'est l'autonomie énergétique des fermes
Philippe LE BRAS, AuteurPour l'auteur, il ne faut pas confondre autonomie et autarcie. Dans le cas de l'autonomie, on peut avoir recours aux échanges ou à une production collective d'énergie. Mais, l'objectif est bien de faire produire à sa ferme autant d'énergie qu'elle en consomme, y compris pour la famille qui vit sur la ferme : premier pas, en diminuant au maximum sa consommation d'énergie, en ayant des cultures adaptées (par exemple, prairie permanente), en recyclant les fumiers et lisiers, en isolant ses bâtiments... Et second pas, en produisant son énergie alternative : chauffe-eau solaire pour le lavage des machines à traire, panneaux photovoltaïques, huile de colza comme carburant, bois de chauffage, petit éolien... Et attention à la sous-traitance : elle doit entrer en ligne de compte dans le bilan énergétique ! Si on loue les services d'une entreprise (tracteur par exemple), la ferme doit compenser aussi cette dépense énergétique. Pour élargir la problématique de l'autonomie à la famille, il faut aussi se préoccuper du transport (souvent la moitié de la dépense énergétique d'une famille), il faudra privilégier des véhicules électriques pour les petites distances, du collectif à la demande sur des moyennes distances, et du transport en commun sur les longues distances.
Transmission : EARL du Méné, Jean-Luc Messager (29)
Jean-Luc MESSAGER, AuteurCe témoignage d'un éleveur bio du Finistère montre que la transmission de sa ferme de 130 ha s'est déroulée progressivement. Elle débuta avec l'embauche d'un apprenti en Bac Pro qui aboutit à une association avec reprise partielle du capital au cédant. L'exploitant revient sur l'historique de la ferme et sur l'intérêt de la conversion à la bio pour favoriser l'installation.
Viande bio : Une gamme diversifiée pour fidéliser sa clientèle
Agathe PERRIN, AuteurNoël Duault s'est installé en bio, en 1997, sur la Ferme des Horizons, à Mûr-De-Bretagne, dans les Côtes-d'Armor. Il élève 53 vaches allaitantes de race charolaise, sur 55 ha. Il commercialise sa viande à la ferme en caissettes, au détail dans un magasin de producteurs à Pontivy, en restauration collective, dans une épicerie, un restaurant gastronomique et par l'intermédiaire de Bretagne Viande Bio. Pour pouvoir offrir un service supplémentaire à ses clients, il s'est rapproché, dès 2001, des producteurs de porcs, d'agneaux, de volailles et de lapins pour proposer une gamme de viande variée. Il évoque en particulier les difficultés pour conserver une offre large. Pour cet autre éleveur, Philippe Le Meur, installé en vaches allaitantes de race limousine, en volailles et en lapins, à Tourch, dans le Finistère, c'est dès le lancement de son activité, en 2003, qu'il a mutualisé sa gamme avec des producteurs de porcs et d'agneaux bio. Pour lui "l'avenir, c'est la complémentarité". Les avantages et inconvénients de la démarche, ainsi que les points de vigilance sont récapitulés.
Azote or not azote ?
Vianney ESTORGUES, Auteur ; Solenn PERENNEC, AuteurLes producteurs bretons d'artichauts et choux-fleurs biologiques s'interrogent sur la nécessité de réaliser un apport de fertilisant en fin d'hiver. Des essais ont été réalisés sur ce thème chez cinq agriculteurs bio du Finistère. Sur artichaut de troisième année, l'apport de fertilisation en janvier a permis un gain de rendement significatif, se traduisant par un gain économique dans la plupart des cas. L'an dernier, le même essai sur artichaut de deuxième année avait montré une tendance favorable à la fertilisation, mais pas de différences significatives. Les apports d'azote en fin d'hiver sur artichaut sont bien valorisés car les courbes de minéralisation de l'azote et de mobilisation sont similaires. Concernant les choux-fleurs tardifs, l'apport de fertilisants organiques en fin d'hiver entraîne un surcroît de minéralisation en mars et avril, mais pas en mai et juin. De ce fait, cet apport n'est pas valorisé et n'a pas d'intérêt sur cette culture. Il est plutôt conseillé d'implanter les choux-fleurs après un précédent libérant beaucoup d'azote, par exemple une interculture de légumineuses, ou d'apporter des effluents de ferme en été. Ceci est suffisant pour obtenir les calibres moyens recherchés en agriculture biologique.
Bovins lait : Plus autonome, plus rentable, plus durable
Frédéric RIPOCHE, AuteurLa filière bovin lait biologique a connu une vague de conversions importante avec, par exemple, en 2011 et 2012, une augmentation d'un quart des volumes produits. Si 2013 a connu un ralentissement et si les transformateurs restent prudents face à la gestion de l'adéquation entre ces nouveaux volumes et le marché, les besoins de la filière persistent. Cependant, développer la production de lait biologique sous-entend devoir tenir compte de nouveaux profils de producteurs, plus intensifs. C'est ainsi qu'en Pays de Loire, ce profil d'éleveurs s'est développé récemment, représentant aujourd'hui 20 % des producteurs. Ils conduisent des systèmes avec une part importante de maïs (au-delà de 15 % de la SFP). Or, la question de la durabilité de ces systèmes se pose, aussi bien en termes économiques (ce ne sont pas les plus performants à ce niveau) qu'agronomiques. Les acteurs du conseil manquent de recul et de références. De façon plus générale, le conseil doit s'adapter à cette diversité de pratiques et de profils, tout en veillant à maintenir l'autonomie comme valeur centrale. Par ailleurs, comment vont s'adapter les élevages laitiers biologiques face à l'arrêt des quotas ? La question reste entière, même si les bio ont un avantage, à savoir la tendance, pour la majorité d'entre eux, à chercher avant tout à produire selon le potentiel de l'exploitation et non à réaliser leur référence à tout prix.
Brin d'Herbe s'interroge sur l'avenir des abattoirs locaux
Olivier CLISSON, Auteur ; Paul MAUGUIN, Auteur ; Jean-Louis LE NORMAND, AuteurPrès de Rennes, des producteurs ont créé deux magasins sous le nom de Brin d'Herbe, où ils commercialisent, outre les fruits, légumes, pains, produits laitiers..., de la viande. Mais, la question des lieux d'abattage se pose, certains abattoirs de proximité étant sur le point de fermer (Malestroit, Pontivy, Vannes...) devant la difficulté de se mettre aux normes d'hygiène et de rentabiliser leur outil. L'idée creusée, dans le Morbihan, a été de regrouper des producteurs (300 à ce jour), des collectivités territoriales (communes, Conseil général), la Chambre d'agriculture... pour faire aboutir un projet (en gestation depuis six ans) d'abattoir multi-espèces, associé à un atelier de découpe. Mais, malgré ce montage, les banques ne suivent pas... Autre solution potentielle : trouver un bon boucher charcutier, qui accepte d'investir en commun avec des éleveurs de Brin d'Herbe. Mais la perle rare se fait attendre...
La cantine inscrit au menu l'offre bio locale
Stéphanie STOLL, AuteurSuite à une réflexion sur la qualité des repas servis dans ses cantines, ainsi que sur la qualité de l'eau du réseau et les fortes teneurs en nitrates, la ville de Brest a entrepris une démarche plus large : l'introduction de produits bio et locaux. Ainsi, un premier contrat de délégation intégrant la fourniture d'aliments bio a vu le jour en 2007. Le système mis en place, associant Sodexo, l'Association des producteurs de fruits et légumes biologiques bretons, une société de collecte et de transport et un atelier de transformation des légumes, est décrit. Il permet de répondre à un triple objectif : engager les collectivités sur le développement de l'AB, s'engager sur un marché émergent et réhabiliter l'image de la restauration scolaire locale. Les agents de cantine sont également impliqués dans la démarche et bénéficient de formations. 5500 enfants et 450 agents consomment ces repas dans lesquels la part de produits bio devait passer de 20 à 30% dans le cadre de la nouvelle délégation, renouvelée pour cinq ans en 2012.
Finistère : « Décloisonnement, convivialité, enthousiasme rythment nos réflexions et actions »
Cécile KOEHLER, AuteurCet article relate la formation du groupe « jeunes » de la Confédération paysanne du département du Finistère. Créé en 2009 à l'initiative de trois jeunes en période d'installation, le groupe comprend aujourd'hui une quarantaine de membres (hommes et femmes, la plupart en agriculture biologique) et a obtenu de siéger au jury d'évaluation des projets en fin de parcours à l'installation. Belle reconnaissance officielle, après des critiques sur les systèmes bio qui ne pourraient être que des marchés de niche... Eux continuent leur chemin, organisent chaque année une soirée publique sur des thèmes comme l'installation, les cotisants solidaires, etc. et créent des liens avec les autres groupes jeunes de la région et la Confédération nationale.
Groupe bio et herbager (Finistère) : Faire évoluer les systèmes herbagers des exploitations laitières
Christophe LESCHIERA, Auteur25 éleveurs en systèmes herbagers, dans le Finistère, se sont fédérés en un groupe d'échanges dans le but de « révolutionner leurs systèmes de production ». Après quelques voyages d'études et réception de groupes d'éleveurs « venus d'ailleurs » (Angleterre, Irlande, Normandie...), le challenge semble réussi : d'une organisation du travail subie avec beaucoup d'astreintes en production laitière, ils ont montré qu'il était possible, en réalisant des choix techniques pertinents, de rationaliser le travail, d'en limiter les pointes sur l'année, tout en conservant une rentabilité intéressante. Si l'article présente peu d'indications concrètes sur les points techniques ou économiques, c'est en partie lié au principe du groupe : tout est transparent à l'intérieur du groupe, mais les données restent confidentielles pour l'extérieur. D'où une liberté de parole totale, et des échanges sur les succès, comme sur les échecs. De plus, le groupe étant constitué d'éleveurs en bio, en conversion et en conventionnel, chacun peut comparer les différents systèmes. La clé technique repose sur un élevage en phase avec la pousse de l'herbe, où les vêlages sont regroupés sur la même période pour une meilleure surveillance, et l'étable fermée trois mois. Il n'est pas rare que les systèmes passent à la mono traite une partie de l'année, voire toute l'année. Malgré la baisse de la production, en général, la marge sur l'atelier lait reste identique, voire meilleure, grâce à une meilleure qualité du lait (valorisation supérieure au prix moyen du lait constaté dans le département).
Henri Thépaut : Paysan bio cohérent
Antoine BESNARD, AuteurInstallé à Plabennec, dans le Finistère, Henri Thépaut est maraîcher en agriculture biologique depuis 1988. Son engagement syndical a été continu : d'abord président du GAB, il a ensuite été président de la FRAB puis de la FNAB, de 2005 à 2009. Lorsque la réglementation bio s'est vue harmonisée à l'échelle européenne, avec un cahier des charges commun, Henri Thépaut a tout de suite pointé du doigt un certain assouplissement des règles par rapport à la réglementation AB française précédemment en vigueur. Pour lui, certains agriculteurs bio se sont sentis dépossédés du logo AB et voient le risque du développement d'une agriculture biologique industrielle, tournée vers la grande distribution. L'idée de créer une marque privée, Bio Cohérence, voit alors le jour. Henri Thépaut en est le président depuis 2011. Avec un nombre d'adhésions plutôt mitigé (350 adhérents en 2013 pour 1 000 espérés), la marque va s'ouvrir aux transformateurs et distributeurs.
Itinéraires de transmission en Agriculture biologique
20 % des fermes bio bretonnes seront à transmettre dans les 5 ans, dont près de la moitié n'a pour l'instant pas de repreneur. Afin que les fermes bio restent en bio, il est important de sensibiliser les cédants et futurs cédants aux enjeux de la transmission. Ce guide a pour vocation de présenter 10 témoignages de cédants, accompagnés de leur(s) repreneur(s), afin de montrer différents cas de transmissions réussies et l'ensemble des solutions possibles : transmettre à ses enfants, à son salarié, s'associer pour transmettre, permettre plusieurs installations en bio sur une ferme conventionnelle S'il s'adresse surtout aux cédants et futurs cédants, Itinéraires de transmission peut également intéresser les futurs installés, qui pourraient être amenés à reprendre une ferme, ainsi que les étudiants. Et au-delà des cédants en agriculture biologique, ce guide s'adresse également aux agriculteurs conventionnels qui s'intéressent à la bio mais qui pensent, par exemple, qu'il est trop tard pour convertir leur ferme avant la retraite ou qu'elle est vouée à partir à l'agrandissement des fermes voisines.
Maîtriser la technique du FAUX-SEMIS en Grandes Cultures
F. BOISSINOT, AuteurLe faux-semis est régulièrement utilisé par les agriculteurs biologiques. Toutefois, des questions demeurent encore sur cette technique, dont le but est de réduire le stock semencier d'adventices dans la partie superficielle du sol, et ce afin de limiter la levée de ces adventices et donc le salissement des cultures. Des études, réalisées par le CREAB (Centre Régional de Recherche et d'Expérimentation en Agriculture Biologique de Midi-Pyrénées) et la Chambre d'agriculture du Finistère, avaient pour objectif d'évaluer l'efficacité des faux-semis. Globalement, leur efficacité est réelle sur les cultures de printemps, mais limitée avant les cultures d'automne. Par ailleurs, l'utilisation d'outils qui travaillent à une profondeur inférieure à 8 cm, ou à des profondeurs décroissantes pour plusieurs passages successifs, est préconisée. Il semblerait que 2 à 3 faux-semis successifs soient nécessaires pour une bonne efficacité de la technique.
Le portrait du mois : Ils ont opté pour le GIE : "Avec les produits transformés nous gagnons en valeur ajoutée"
Virginie JOURDAN, AuteurFrédérique Trochereau avait 29 ans, en 2011. Après avoir travaillé cinq ans dans des jardineries, elle a choisi de s'installer en plantes à parfums, aromatiques et médicinales bio dans le Finistère (PPAM). Pour développer cette activité marginale en Bretagne, s'assurer de meilleures conditions de travail et mutualiser le matériel nécessaire à cette production, Frédérique a opté, avec 3 autres producteurs, pour le groupement d'intérêt économique. Dans un entretien, elle revient sur son parcours : choix du métier d'agricultrice, déroulement de son installation, évidence de l'agriculture biologique, système du GIE, accompagnement pendant son installation, conseils pour les porteurs de projets en plantes médicinales, principaux écueils rencontrés et surmontés, intégration sur le territoire local.
René Léa et Malou Ollivier : Libérez les semences paysannes, qu'il disait
Virginie JOURDAN, AuteurProducteur de légumes bio en Bretagne, René Léa estime nécessaire de s'impliquer dans l'avenir de la bio. Parmi d'autres combats, il s'implique dans les semences paysannes. Tout d'abord, il milite pour que soient interdites en AB les semences CMS (semences à stérilité cytoplasmique male), optimisées par la technologie et non par des pratiques naturelles. Par ailleurs, il prône le droit du producteur de produire ses semences. Ainsi, il a participé à la création, en 2008, d'une association qui, pour se libérer du catalogue des variétés et semences, a commencé à multiplier et améliorer des variétés libres, issues, soit du domaine public, soit de collections personnelles paysannes. Les semences ainsi produites ne sont pas vendues et restent la propriété des adhérents. Cependant, l'agriculteur estime que le cadre législatif en France sur les semences doit évoluer, d'autant plus que l'arrivée des certificats d'obtention végétale, en 2011, a accru le problème. Ceux-ci imposent notamment aux agriculteurs qui ressèmeront une partie de leur récolte de verser des « privilèges » aux semenciers. René Léa considère que ces certificats peuvent concerner une large panoplie de semences, et empêcher les producteurs de multiplier des espèces issues du domaine public et/ou améliorées par des générations de paysans.
Les variétés modernes de poireau sortent du lot
Guy DUBON, AuteurA l'occasion de la visite de l'exploitation de Patrick Cabioch, producteur de légumes bio dans le Finistère, la PAIS a présenté les essais menés en bio sur des variétés de poireaux : douze variétés du commerce et cinq variétés populations. Toutes permettent des productions satisfaisantes mais les premières se sont avérées plus adaptées à une commercialisation en circuit long. D'autres aspects ont été présentés aux visiteurs, notamment en ce qui concerne la conduite de la culture, et en particulier la gestion de l'enherbement.
Des veaux laitiers élevés sous la mère ou par des nourrices
Katell GUEGUEN, AuteurLa santé des veaux dépend de la qualité et la quantité de lait ingéré. Conjointement, l'allaitement du veau, même de courte durée, améliore la santé de la vache. Trois exemples d'élevages laitiers bio, dans le Finistère, qui pratiquent l'allaitement des veaux sont présentés. Didier et Isabelle Kersulec laissent les veaux avec leur mère pendant 2 à 3 semaines : les veaux sont beaux et ont moins de diarrhées, mais la séparation est stressante pour les animaux. L'élevage par des vaches nourrices est une alternative qui présente de nombreux avantages : santé des veaux, apprentissage précoce de la rumination, etc. Dominique Thomas utilise cette technique depuis 3 ans pour ses génisses de renouvellement. Pour l'adoption, il place les 2 à 3 jeunes veaux dans une case avec la nourrice, qu'il bloque au cornadis si elle ne se laisse pas faire. Il complète avec un seau à tétine. Les groupes de veaux sont mis à l'herbe après 10 à 15 jours et sevrés entre 4 et 7 mois. Laurence et Erwan Le Roux pratiquent aussi l'élevage par les nourrices, mais ont retardé le sevrage à 10 à 12 mois pour limiter les risques parasitaires.
Visite aux systèmes herbagers innovants bretons
Dans le cadre de CIVAM bretons, des agriculteurs ont visité deux élevages bovins lait très herbagers. Ils ont retenu plusieurs grands principes/idées : l'intérêt de concevoir une stratégie globale à l'échelle du système, prenant en compte des objectifs en termes de revenus ou d'environnement, l'importance de maximiser la production laitière à l'herbe (avec possibilité de grouper les vêlages pour se synchroniser avec la pousse maximale de l'herbe), l'intérêt d'optimiser le pâturage, par exemple avec le système des paddocks journaliers, la possibilité de concevoir son système pour aussi dégager du temps (ex : par la mono-traite) ou encore les atouts du croisement pour sélectionner des vaches adaptées à son système et productives malgré tout.
Zoom sur des essais fourragers : La chicorée ne fait pas l'unanimité ; Des essais à suivre
Aurélie CHEVEAU, Auteur ; CEDAPA, AuteurUne question revient régulièrement : quelle espèce prairiale pousse encore en cas d'été sec ? L'article reprend les témoignages d'agriculteurs qui ont essayé et essaient, avec des résultats variables, diverses pistes : sursemis de prairies avec des espèces susceptibles de prendre le relais quand l'herbe ne pousse plus mais aussi de jouer sur la qualité des sols (la vesce peut ici être intéressante, associée à de la féverole, du pois, de l'avoine, du moha ), des dérobées fourragères (toujours avec un plus lié à la présence de vesce) ou encore la chicorée. Cette espèce biannuelle, très utilisée en Nouvelle-Zélande, est de bonne qualité nutritive (notamment en minéraux), a un effet antiparasitaire avec la présence de tanins et ses racines pivotantes lui permettent de mieux résister à la sécheresse tout en ayant un effet « labour » sur le sol. Divers agriculteurs bretons l'ont essayée, mais avec des résultats variables. Le problème principal de la chicorée est son appétence moindre et sa tendance à pousser trop vite en cas de sècheresse par rapport aux autres espèces. Pour éviter qu'elle ne monte en graines (en 2ème année), il faut la faire pâturer toutes les trois semaines, ce qui peut impacter négativement les autres espèces. Cependant, malgré des résultats mitigés pour certains agriculteurs, d'autres éleveurs développent la culture de la chicorée en l'incluant dans toutes les parcelles (par exemple, au moment de l'épandage de lisier en mélange avec du plantain). A chacun de tester la solution qui lui est le plus adaptée.
« Avant de se lancer, il faut faire des formations »
Virginie JOURDAN, AuteurAprès son diplôme de responsable qualité en productions animales, Solène Larzul a fait le choix de s'installer sur une exploitation caprine dans le Finistère. N'étant pas éligible à la dotation jeunes agriculteurs, elle a touché l'INA, une aide à l'installation des non aidés et pas encore installés. Son choix d'une installation en AB vient de son intérêt pour la biologie des populations et des écosystèmes, dans laquelle la notion d'équilibre est importante, comme en bio, et notamment en ce qui concerne le bien-être animal. Par ailleurs, le GAB29 lui a apporté une expertise encourageante et le fait que les terres acquises étaient en friche a permis une certification directe. Solène a cherché à optimiser organisation et temps de travail : bâtiment opérationnel, matériel neuf, monotraite pour un seul cycle de transformation... A l'avenir, elle aimerait investir dans un tank, pour ne pas transformer tous les jours, et embaucher un salarié une partie de l'année. La production caprine était encore marginale en Bretagne, les formations proposées n'étaient pas toujours adaptées au projet de l'agricultrice, mais le GAB lui a permis de rencontrer d'autres éleveurs et de profiter de leurs expériences. La solidarité entre agriculteurs et la participation à des formations sur l'élevage ont été d'une grande aide pour son installation. Aujourd'hui, le manque d'accompagnement en post-installation peut être un problème.
Conversion d'un légumier : Le bon sens près de chez soi
Gaëlle POYADE, AuteurDans le Finistère, Jean-Paul Kerrien, son fils et 9 salariés font tourner une exploitation légumière de 32 hectares, aujourd'hui entièrement conduite en agriculture biologique. L'engagement de cet exploitant vers des pratiques plus respectueuses de l'environnement s'est fait progressivement. Tout d'abord, en 2002, il s'engage dans un CTE « Amélioration des pratiques », ce qui l'amène pendant plusieurs années à tester diverses pratiques de désherbage mécanique, de méthodes culturales comme le couvert végétal, etc. A la même période, il adhère aux référentiels Eurep GAP et Global GAP qui visent à sécuriser et tracer les produits alimentaires. Le choix de cette évolution progressive vers des pratiques plus respectueuses de l'environnement était d'abord économique. En effet, la période de conversion en agriculture biologique représente une période charnière pendant laquelle les produits ne sont pas encore valorisés sous le label AB. Jean-Paul, engagé aussi au Crédit Agricole, dont il est le vice-président de la caisse régionale, accompagne les maraîchers en conversion et partage avec eux son expérience afin de les aider à construire des systèmes économiquement viables (disposer de 20% de fonds propres qui peuvent être contractualisés avec un expéditeur ou avec une Amap, ne pas sous-estimer le temps de main d'uvre ). Un encart présente la culture de champignon Shii také sur la ferme, culture non conduite en bio du fait de problèmes de substrat.
Dossier : La traite
Loïc TOULLIER, Auteur ; LA VOIX BIOLACTEE, Auteur ; Francine MERCIER, Auteur ; ET AL., AuteurParmi les témoignages sur la traite, sont abordés les points suivants : choix d'une installation de traite d'occasion ; ergonomie de traite pour faciliter les conditions de travail ; la double certification AOC et bio ; l'amélioration du rythme de travail par l'adoption d'un cycle de traite de 16 h, alternant les jours de mono-traite et de double traite ; le nettoyage des trayons à la laine de bois ; les robots de traite (témoignage de l'emploi de l'un deux, déplaçable, dans un programme impliquant l'élevage biologique ; étude comparative réalisée par le CER dans la zone Normandie Mayenne Sarthe sur la campagne 2010/11).
Dossier : Transmission. Julien voit ses cédants comme des passeurs
Antoine BESNARD, Auteur15 % des fermes bio seront à transmettre dans les 5 prochaines années. Le grand défi, c'est donc de faire en sorte qu'elles restent en bio. Portrait de Julien Bode, jeune maraîcher, installé depuis le 1er janvier 2012, et de son cédant : les difficultés, les problèmes administratifs rencontrés, les atouts de la transmission Les clés de la réussite d'une transmission de ferme sont ensuite présentées. Une interview de la FD CIVAM 35 permet d'indiquer des actions mises en place pour favoriser la transmission : cafés transmissions, diagnostic transmission qui évalue toutes les possibilités de la ferme, mise en relation, suivi individuel ponctuel, rencontre des agriculteurs de plus de 55 ans La transmission n'est pas aisée, notamment en élevage où il faut reprendre un cheptel, des bâtiments, des droits, des surfaces Un cédant peut avoir une appréhension vis-à-vis d'un jeune qui souhaite s'installer en bio... La transmission est aussi un sujet tabou : les gens repoussent l'échéance et se retrouvent à gérer la situation dans l'urgence alors qu'il faut s'y prendre 5 à 10 ans à l'avance Enfin, un dernier témoignage porte sur le rachat d'une ferme par la foncière Terres de liens. Ceci assure le maintien de la terre dans une vocation agricole et facilite beaucoup les choses en matière de transmission : chaque exploitant locataire d'une partie des terres qui s'en va s'engage à trouver un successeur qui s'intègre bien au projet. Ensuite, pour le repreneur, il n'y a que le matériel à racheter (terres en location).
Les enjeux sur l'eau : la réponse de l'agriculture biologique
Emmanuelle GAUTHIER, Auteur ; SYMBIOSE, Auteur ; Jacques JAOUEN, Auteur ; ET AL., AuteurLe dossier, consacré aux enjeux sur l'eau, réaffirme, en fonction de sources définies (Girardin et Sardet, Inra, 2003 ; SWM, 2006 ; Colloque PIREN Seine, juin 2009), comment l'agriculture biologique est une réponse à la préservation des ressources en eau. Selon la loi Grenelle 2 : chapitre II, art. 24, la France a pris l'engagement de respecter l'échéance de 2015 pour atteindre ou conserver le bon état écologique des ressources en eau. Le dossier fait état, par ailleurs, en référence à un document de la Préfecture de région de Bretagne (diffusé à tous les membres du Comité régional de suivi du Plan algues vertes), de la réponse de scientifiques concernant l'origine et la prolifération des algues vertes : connaissance du mécanisme des algues vertes ; eaux bretonnes parmi les eaux de France et d'Europe les plus riches en azote ; estimation de la part de l'azote d'origine agricole sur les territoires de la Lieue de Grève et de la baie de Saint-Brieuc (Côtes d'Armor) ; constitution de la biomasse d'une marée verte : phosphore toujours en excès, l'azote restant l'élément que les ulves (laitues de mer) ont le plus de mal à se procurer En outre, suite à une réunion du Conseil de l'Agriculture finistérienne relative au Plan de lutte contre les algues vertes applicable sur 5 baies du Finistère, le dossier présente les extraits d'une lettre ouverte aux paysans du Finistère. Plusieurs personnes issues de différentes organisations (Chambre d'agriculture de Bretagne, FD Coop 29...) y font un constat sur l'atteinte des objectifs de réduction des flux d'azote et les projets de territoire.
Feu vert pour le robot de traite mobile de Trévarez
Annick CONTÉ, AuteurLa ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, a choisi de mettre en place un robot de traite mobile dans un système en conversion bio. L'objectif est de concilier traite robotisée et pâturage. En effet, dans le système concerné, le principal îlot de parcelles n'est pas accessible du bâtiment. Le robot de traite, installé dans un caisson tracté, pourra donc être placé sur une plateforme bétonnée au milieu de ces parcelles pendant la période de pâturage. La conversion en bio engagée pour cette partie de la ferme expérimentale est cohérente avec la recherche d'un système très herbager et économe, et d'une meilleure valorisation du lait. Cette installation sera l'objet d'une expérimentation dans les années à venir.
Légumes industrie : Focus sur la production de haricot
SYMBIOSE, AuteurEn 2012, une vingtaine de parcelles bio bretonnes étaient consacrées à la culture de haricots et petits pois, à destination de la transformation en surgelé et appertisé. Ainsi chez Marie-Pierre et Gilles Bourglan, éleveurs de porcs dans le Finistère, la culture de haricots est un moyen de diversifier l'assolement. L'itinéraire technique et les précautions à prendre sur cette culture sont présentés dans l'article, de même que pour la culture de petits pois.
Des légumes pour sauver l'Ile (ou île)
Guy LALUC, AuteurBernard Chauvet, un cadre de l'industrie venu habiter l'île d'Ouessant (29), décide de démarrer une activité complémentaire de maraîchage. Il va apprendre les rudiments du métier auprès des producteurs de l'île de Batz. Malgré des difficultés liées à l'accès au foncier, en 2009, il démarre une activité sur ses fonds propres et sans la moindre subvention. Salades, courgettes et pommes de terre certifiées bio sont proposées localement, mais 90 à 95 % sont exportés vers le continent. Aussi, le producteur, grâce à l'emploi de saisonniers locaux, s'oriente surtout sur la culture de pommes de terre (10 à 15 tonnes par an) après avoir repéré cinq variétés tolérantes aux embruns salés. L'échalote grise vient en complément. Il expérimente aussi le blé noir et l'avoine et imagine un retour à l'orge. Cependant, les résultats sont aléatoires car la terre n'a pas été travaillée depuis 60 ans. Sur l'île, le bio est octroyé sans période de conversion. Selon l'auteur, il faudrait 60 à 80 hectares de cultures pour entrer efficacement dans la filière Cependant, la grande distribution du Finistère s'arrache les sacs de 2,5 kg de pommes de terre et les consommateurs apprécient la pomme de terre d'Ouessant vendue 6 le sac...
Observatoire régional de la production bio : Edition 2012 - Chiffres 2011
L'Observatoire régional de la production biologique en Bretagne - Edition 2012 présente, pour l'année 2011 : - Les données générales (les fermes, les surfaces, la transformation à la ferme, les circuits de commercialisation, rémunération et conditions de travail) ; - Les données départementales (Côtes d'Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Morbihan) ; - Les productions végétales (herbages et fourrages, céréales et blé noir, oléoprotéagineux, légumes, fruits) ; - Les productions animales (bovins lait, bovins viande, porcs, poulets de chair, poules pondeuses, caprins lait, ovins viande) ; - Les autres productions ; - La méthodologie.
Reportage : Fête du Lait bio : Toujours plus de déj' servis
SYMBIOSE, Auteur7 000 petits déjeuners ont été servis dans des fermes, en 2012, lors de la 8ème édition de la Fête du Lait bio. Cette manifestation est solidement ancrée en Ille-et-Vilaine (Bretagne) : 2 000 petits déjeuners y ont été servis. La Fête du Lait bio gagne d'autres régions et s'installe progressivement dans le paysage agricole bio en Pays de la Loire, en Alsace et en Rhône-Alpes. L'Auvergne et la Champagne-Ardenne sont les deux nouvelles régions arrivées dans l'organisation, en 2012... Les personnes qui viennent d'années en années sont déjà consommatrices de produits biologiques. Un des objectifs de cette Fête du Lait bio est de toucher un nouveau public, pas ou peu consommateur de produits biologiques, pour lui faire découvrir les enjeux d'une agriculture locale, respectueuse de l'environnement et du territoire. L'intérêt est de pérenniser la Fête du Lait dans certaines exploitations afin d'ancrer le rendez-vous dans les têtes et les calendriers, de renforcer la pédagogie lorsque la fête est organisée sur des exploitations non laitières En 2013, il est prévu de maintenir la Fête dans les régions qui ont reçu peu de visiteurs et un groupe de réflexion va être mis en place pour améliorer la communication Des producteurs témoignent sur cet accueil à la ferme : Nicolas Dekeyser et Anne-Sophie Bouriser, maraîchers à Theix (56), Alain, Bernadette et Suzy David, apiculteurs à Argol (29), Gaëtan Marquet et Stéphane Lécrivain, éleveurs laitiers, à Sens de Bretagne (35). Un tableau présente les chiffres de fréquentation de la Fête du Lait bio par région.
Zones humides : Trouver l'équilibre entre déprise et intensification
ECHO DU CEDAPA (L'), AuteurCet article, rédigé d'après le guide technique d'aménagement et de gestion des zones humides du Finistère, donne des éléments très synthétiques sur les zones humides et leur gestion. Une zone humide est définie législativement comme étant « des terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire [ ] ». Beaucoup de zones humides sont des prairies humides parmi lesquelles on peut distinguer les prairies « pauvres » ou oligotrophes, ayant un intérêt surtout pour leur biodiversité, en particulier floristique, et les prairies dites « riches », avec une flore plus banale mais intéressantes pour la gestion des risques d'inondation, la dénitrification des eaux ou encore pour la fourniture d'un fourrage « frais » en saison sèche. Ces deux types de prairies ne se gèrent pas de la même manière et, selon les pratiques menées, peuvent être maintenus, rendre d'importants services ou disparaître, soit par déprise, soit par intensification (drainage, fertilisation ). L'article présente ainsi quelques éléments sur les pratiques pour conserver ces prairies et sur divers aspects législatifs (comme l'interdiction de détruire une zone humide ou les conséquences d'un classement en zone humide).
L'agriculture garde l'île de Batz à flot
Chantal PAPE, AuteurAvec une surface de 357 ha dont 160 ha de SAU, l'île de Batz, située au large de Roscoff, dans le Finistère, compte une vingtaine de producteurs dont la moitié en agriculture biologique. La production est tournée vers le maraîchage avec notamment des cultures d'échalotes, d'oignons, de choux friséx et de pommes de terre. L'agriculture reste un pilier de l'économie car, si l'urbanisme grignote peu à peu les terres agricoles, les revenus du tourisme ne suffisent pas à eux seuls pour faire vivre l'île. Cette agriculture insulaire souffre de plusieurs contraintes comme un foncier onéreux, des exploitations de petites tailles et bien sûr des coûts engendrés par les transports en bateaux. Toutefois, le climat permet une production plus précoce que le continent, ce qui permet notamment de limiter les problèmes de mildiou sur pomme de terre. Les producteurs se sont organisés en Cuma pour regrouper les légumes et les expédier sur le continent. Leurs pommes de terre, qui affichent leur provenance, ont su se démarquer d'un point de vue gustatif auprès des consommateurs.
Finistère : quand l'herbe pousse
Patrick SADONES, AuteurCet article décrit l'installation d'un couple hors cadre familial, qui s'est révélée particulièrement efficace. Car avant de s'installer, ce couple (lui était ingénieur « lait » pour une chambre d'agriculture) a défini son projet au millimètre : projet familial (revenu, qualité de vie, environnement), projet professionnel : atouts et contraintes, contexte économique, évolution possible des prix et des marchés. Jusque-là, rien de bien original. Mais les objectifs opérationnels ont été aussi définis de manière précise, et le plus incroyable, c'est que 10 ans après, ces objectifs sont tenus avec un système herbager très développé pour une production de vaches laitières (quota 400 000 litres). Parmi ces objectifs, une rémunération du travail au moins égale à 15 euros de l'heure, un ratio EBE/chiffres d'affaires d'au moins 60%, une rentabilité économique d'au moins 20% (alors que la moyenne nationale est de 2 à 3%) Le système 100 % herbe mis en place n'assure que 80 à 85% du quota laitier, mais c'est suffisant pour respecter, et même, aller au-delà des indicateurs fixés lors de l'installation (notamment quand la conversion en bio sera terminée). On retrouve tous les chiffres dans cet article.
La gestion des zones humides banales du Finistère : la valorisation des savoir-faire agricoles comme enjeu
Maëva COÏC, Auteur ; Marie-Hélène PHILIPPE, Auteur ; François SARRAZIN, AuteurLes zones humides font généralement l'objet de mesures de protection spécifiques afin de préserver leurs qualités écologiques, floristiques et faunistiques remarquables. Qu'en est-il des zones humides banales du Finistère qui sont utilisées aujourd'hui par les agriculteurs du département ? Cet article présente dans un premier temps les enjeux scientifiques et techniques de ces zones et les spécificités du territoire. Dans un second temps, l'auteur aborde les modes de gestion par les agriculteurs et leurs différents savoir-faire, données acquises à travers une série d'enquêtes. Les résultats montrent que la gestion de ces zones par les agriculteurs est très variable selon le type de production concerné et les objectifs de l'exploitant. Toutefois, il s'est avéré qu'une bonne partie des agriculteurs avait une réelle connaissance et une réelle maîtrise des zones humides banales exploitées et l'organisation d'échanges d'expériences peut être envisagée.
Itinéraires de conversion : "Chez nous, la conversion a été très progressive"
Virginie JOURDAN, AuteurYves Coadou s'est installé, en 1997, en bovins lait, à Plonévez du Faou, dans le Finistère, sur une exploitation à 90 % d'herbe. Installé dans le cadre d'une ferme relais, il a commencé sa conversion bio en 2004 et il a été certifié en 2007. Il a toujours adhéré aux principes de l'agriculture biologique bien avant son installation, sa conversion était donc évidente même si cela a pris un peu de temps à cause de problèmes sanitaires (mammites) du troupeau. Avant sa conversion, la baisse des charges était déjà amorcée et il avait également adopté le désherbage mécanique avec la herse étrille et avec la bineuse sur maïs. Sa femme Véronique l'a rejoint en 2006 et a mis en place un atelier de transformation laitière à la suite d'une formation. Actuellement, leur lait est valorisé en bio par leur laiterie et ils font de la vente directe. Cet atelier est un gros investissement mais qui leur permet de bien valoriser le lait. Les résultats économiques leur permettent de prendre jusqu'à cinq semaines de vacances par an. Pour Yves Coadou, la conversion à l'agriculture biologique en vache laitière doit se faire par la maîtrise de la production d'herbe, choix également économique.
Itinéraires de conversion : "Nous voulions proposer un produit sain"
Virginie JOURDAN, AuteurLe recueil "Itinéraires de conversion", réalisé par la Frab (Fédération régionale des agriculteurs biologiques) Bretagne, rapporte les expériences de dix producteurs bretons ayant converti leur système à la bio entre 2003 et 2009. La rencontre de la Frab avec ces "nouveaux bio" a été l'occasion de constater que le choix de la bio est basé le plus souvent sur une envie de renouer avec les bases agronomiques du métier d'agriculteur. Marie-Laure et Christian Daniélou sont propriétaires de la cidrerie artisanale Séhédic, à La Forêt Fouesnant, dans le Finistère, depuis 1997. Les vergers ayant toujours été exploités de manière responsable, une démarche de certification a été entamée en 2005. En trois ans, les vergers ont été convertis en bio et la production a également été certifiée (sauf le pommeau AOC (Appellation d'origine contrôlée)). Le cidre est vendu entre 2 et 3 la bouteille. La conversion en bio a été un bon moyen de sortir du débat sur les prix afin de se recentrer sur la qualité du produit... Christian Daniélou n'a pas eu de baisse de rendement liée au passage à la bio. Selon lui, pour le passage en bio, il est nécessaire d'être sensible à la question du naturel dès le départ. Le temps de travail n'a pas véritablement augmenté et, pour la maîtrise des maladies ou des ravageurs, Marie-Laure et Christian Daniélou fonctionnent notamment avec un technicien privé qui vient, deux fois par an, faire un contrôle et préconiser des solutions. Cependant, le souci récurrent vient de l'anthonome (contre lequel il n'existe à ce jour quasiment aucune solution de traitement autorisée en bio).
"Je n'aurais pas à travailler avec des phytos"
Virginie JOURDAN, AuteurJérôme Jacob s'est installé, le 1er juillet 2009 (à Quimper, dans le Finistère), à la suite de ses parents, et a décidé de convertir l'élevage de porcs sur paille à la bio. Les terres sont en conversion depuis 2009 et l'élevage proprement dit entrera en conversion d'ici peu, une fois que les bâtiments seront compatibles avec la nouvelle règlementation européenne. Dans un entretien, il expose plusieurs points relatifs à son activité : raisons du choix de la conversion (ne pas avoir à utiliser de produits phytosanitaires, avancer sur l'autonomie) ; évolution de ses résultats techniques et économiques (prévision de réduire le nombre d'animaux pour accroître la valeur ajoutée et pérenniser l'embauche d'un salarié) ; conseils pour les candidats à la conversion (technique de culture plus complexe avec des rotations sur trois ans, apport de protéines dans l'alimentation des animaux) ; rendements sur son exploitation (assez bons en deuxième année de conversion, achat d'une bineuse pour les céréales) ; temps de travail impacté par la conversion (plus de temps de travail sur les cultures, augmentation du temps d'observation avec les rotations rapides, travail en litière acccumulée sur l'élevage) ; maîtrise des adventices (formation sur le terrain et grâce à des techniques enseignées par son père). Un zoom technique est porté sur son investissement financier (transformation de tous ses bâtiments).
Maraîchage bio : quelle durabilité ? (Dossier - Références technico-économiques)
Manu BUÉ, Auteur ; Moana FREEMAN, Auteur 2011Depuis plusieurs années, le maraîchage biologique attire beaucoup de porteurs de projet, notamment issus de milieux sans attache agricole, avec donc des difficultés d'accès au foncier et parfois un manque de réalisme sur le métier. Dans le Finistère, afin de mieux conseiller les candidats à l'installation et de leur donner des repères sur le plan économique, il était nécessaire de compléter une première étude réalisée en 2006. Ainsi en 2009-2010, les données de 25 structures maraîchères, plus ou moins âgées, permettent d'en dessiner un portrait incluant les performances économiques qui se révèlent globalement satisfaisantes. Les résultats montrent que les exploitations maraîchères du Finistère en agriculture biologique possèdent plus d'1 UTH avec souvent de la main d'uvre familiale et leur chiffre d'affaires n'est pas relié au temps de travail. Concernant la pénibilité, la moitié des maraîchers ressentent leur métier comme étant moyennement pénible. Pour la commercialisation, si les marchés sont le premier mode de vente, les maraîchers utilisent aussi la vente de paniers et enfin la vente en magasins, à la ferme, aux restaurants, en cantines ou sur internet. Enfin, l'étude présente aussi une synthèse sur les résultats économiques des exploitations (EBE, endettement, prélèvements privés, investissement ). Un encart présente le programme de recherche « Elaboration d'un référentiel pour évaluer la performance technique, économique, sociale et environnementale et favoriser le développement des circuits courts de commercialisation » actuellement en cours et mis en place pour acquérir des références en circuits courts, et pas uniquement en agriculture biologique.
Observatoire régional de la production bio - Edition 2011 - Chiffres 2010
L'Observatoire régional de la production biologique en Bretagne - Edition 2011 présente, pour l'année 2010 : - Les données générales (les fermes, les surfaces, la transformation à la ferme, projet de transmission et expérience de conversion) ; - Les données départementales (Côtes d'Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Morbihan) ; - Les productions végétales (herbages et fourrages, céréales et blé noir, oléoprotéagineux, légumes, fruits) ; - Les productions animales (bovins lait, bovins viande, porcs, poulets de chair, poules pondeuses, caprins lait, ovins viande) ; - Les autres productions ; - Méthodologie.
Pour des poissons économes en eau
Brigitte CAUVIN, AuteurL'INRA a construit un prototype de bassins d'élevage de truites très économe en eau, à la pisciculture expérimentale de Sizun, dans le Finistère. Ce pilote est constitué de dix bassins d'élevage autonomes, alimentés avec une eau recirculée à 90 %. Un décanteur est placé à l'aval de chaque bassin, l'eau passe ensuite dans deux cuves d'épuration biologique, puis par un dispositif d'oxygénation, avant d'être redirigée vers les bassins. Les effluents, concentrés, sont dirigés vers la station d'épuration du domaine. En phase de mise au point, il est nécessaire d'ajuster chaque jour le système « eau-animal-aliment-déchets » afin de l'équilibrer. Différentes expérimentations sont menées au sein de cette pisciculture. Des analyses sont notamment réalisées pour étudier la croissance des poissons en fonction de différentes modalités d'alimentation. Une étude est prévue pour mesurer l'impact de ce système d'élevage sur le bien-être et la santé des poissons, la qualité de leur chair... Son incidence sur l'environnement sera également évaluée.
Cabri Ô Laine
Gaëlle POYADE, AuteurSeule éleveuse de chèvres angora dans le Finistère, Vanessa André mène, à Saint-Rivoal, un troupeau d'une soixantaine d'animaux bio. Sa ferme, baptisée Cabri Ô Laine, est le point de départ d'une confection textile très prisée car le mohair continue à séduire. Vanessa André débute le métier de paysan en 2002. 7 ans plus tard, la ferme Cabri Ô Laine, qui accueille également un troupeau de vaches armoricaines, s'étend sur une trentaine d'hectares, composés, pour l'essentiel, de prairies et de friches, bois, landes. L'article donne des indications sur le troupeau de chèvres angora dont est extraite la laine : 150 kg de laine prélevés chaque année, réforme des chèvres, nourriture, tonte, parasitisme, santé... Par ailleurs, un encart est réservé à la transformation de la laine.
Dossier : Bio, labels, terroirs
Laurence MADOUI, AuteurLe dossier consacré au bio, aux labels et aux terroirs aborde, à travers les expériences de collectivités en restauration bio, plusieurs sujets : - La restauration scolaire monte en gamme : bases ; accélération ; conversion ; - Approvisionnement : tisser des réseaux, bâtir un calendrier ; une qualité globale tirée vers le haut ; Brest : les commandes dopent la production locale ; - Réglementation : les achats écoresponsables à l'épreuve du CMP (Code des marchés publics) ; avis d'expert : Yves-René Guillou, avocat, spécialiste des achats publics ; Saint-Etienne : localisme : un risque "calculé" ; - Budgets : un surcoût certain, maîtrisable et assumé ; bio, local et moins cher ; Lons-le-Saunier : "A peine plus cher que le conventionnel".
Dossier : Terres agricoles : Endiguer le grignotage
Marie-Gabrielle MIOSSEC, Auteur ; Myriam GUILLEMOT-SILENKO, Auteur ; Isabelle LEJAS, AuteurPour faire face à l'artificialisation des terres agricoles, des outils existent. Dans le Finistère, des agriculteurs, également élus municipaux, se forment auprès de la Chambre d'Agriculture afin de mieux prendre en compte le foncier agricole dans la réalisation de documents d'urbanisme sur leur territoire. L'élaboration du Schéma de Cohérence Territoriale sur l'agglomération de la Rochelle, un travail de concertation avec les agriculteurs, a permis de préserver des espaces agricoles, même si les souhaits des élus locaux diffèrent parfois des contraintes agricoles locales. En Ille-et-Vilaine, le Conseil général a conventionné avec la SAFER afin de mettre en réserve 23 hectares de terres agricoles sur la commune de Bruz, et ce afin d'installer des maraîchers en agriculture biologique pour faire face à la hausse de la demande de produits issus de l'agriculture périurbaine. Malgré l'existence de documents d'urbanisme censés modérer la consommation d'espace agricole, l'équivalent de un département français tous les 10 ans est artificialisé. C'est pourquoi la nouvelle loi de modernisation agricole prévoit de créer un observatoire de la consommation de l'espace agricole et la mise en place d'une taxe sur les plus-values des terres devenues constructibles.
Les enjeux de la production d'énergie renouvelable à la ferme
Mathieu LECOURTIER, Auteur ; Stéphanie SEYSEN-FOUAN, Auteur ; Irène AUBERT, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier décrit quatre filières de production d'énergie renouvelable à la ferme : la méthanisation, le photovoltaïque, l'éolien et la biomasse. Les témoignages de professionnels et d'agriculteurs qui ont mis en place un projet sur leur ferme permettent de dégager, à la lumière du contexte réglementaire et économique, quels en sont les avantages et les freins. Pour la méthanisation, la réglementation s'est précisée, mais demeure contraignante. La disponibilité de la matière première est un enjeu fort. En effet, elle devient payante dans certaines régions, en raison du développement de la demande. Les installations photovoltaïques ont été source de spéculation ces dernières années. Le durcissement de la réglementation et la baisse des tarifs de rachat de l'électricité limitent cette tendance aujourd'hui. Très peu d'autorisations de projets de panneaux au sol sont accordées. S'il est essentiel de bien étudier le projet d'un point de vue comptable, juridique et fiscal avant de se lancer, la maintenance doit aussi faire l'objet d'une contractualisation précise. Concernant l'éolien, les montants d'investissements très importants, ainsi que l'opinion publique défavorable limitent le développement de cette filière en France. Le petit éolien permet néanmoins de produire l'électricité suffisante à de petites consommations quotidiennes. Enfin, contrairement aux autres filières, plutôt en stagnation, le secteur de la biomasse est en plein essor. Le choix du combustible varie en fonction du prix des matières premières et dépend des disponibilités territoriales. L'organisation de la logistique est essentielle pour la mise en place des filières locales d'approvisionnement des chaudières.
Essais : Les engrais verts à base de légumineuses
Cécile ROLLAND, AuteurL'intégration d'engrais verts dans la rotation permet notamment de répondre au manque d'azote dans les systèmes céréaliers bio. Afin de répondre aux questions à la fois sur l'itinéraire technique (identification des légumineuses qui produisent une biomasse suffisante, période de semis, méthode d'estimation de la biomasse produite), ainsi que sur la gestion de l'azote (mesure de l'effet du couvert sur le reliquat d'azote, effet de fertilisation sur la culture suivante), un groupe de travail s'est constitué à l'échelle nationale. Différentes stations expérimentales conduisent des essais sur la vesce commune de printemps, la féverole de printemps et le trèfle d'Alexandrie. L'article présente les premiers résultats issus de la Picardie, de la Drôme, du Finistère et du Morbihan.