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ILLE ET VILAINE |
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Carabes et Canopée, un futur PSE Haie en Ille-et-Vilaine
Sandra DELAUNAY, AuteurEn Ille-et-Vilaine, sur le territoire de la Vallée de la Seiche, un collectif d'agriculteurs a travaillé, dans le cadre du projet LabPSE, sur la constitution d'un Paiement pour Services Environnementaux (PSE) autour de la haie. En effet, les haies présentent de nombreux bénéfices environnementaux, notamment sur un territoire où la qualité de l'eau est dégradée comme c'est le cas ici. Accompagnés par Trame, les six agriculteurs impliqués(bio, conventionnels, herbagers, agriculture de conservation) ont élaboré ensemble leur offre de services, mobilisé d'autres acteurs du territoire (collectivités, associations) et créé l'association qui gérera le dispositif et la collecte de fonds. Ces fonds serviront à financer les contrats de prestation pour services environnementaux avec les agriculteurs qui s'engageront à restaurer le bocage.
Dossier : Changement climatique : Faut-il revoir ses méthodes ?
Didier HELMSTETTER, AuteurLe changement climatique, qui s'accentue particulièrement ces dernières années, oblige à modifier les pratiques au jardin. Dans ce dossier, des experts font le point et proposent des techniques et des aménagements pour adapter les cultures à la sécheresse et au manque d'eau, à l'intensité des radiations solaires et des pluies, aux gelées tardives... Didier Helmstetter, du Potager paresseux, dans le Bas-Rhin, a arrêté le travail du sol, pour le remplacer par un couvert permanent de foin, depuis une douzaine d'années. Agronome de formation, Didier s'est attelé à analyser les données météo (1946-2021) de la station locale, afin de mieux comprendre le changement climatique. Blaise Leclerc, dans le Vaucluse, explique son expérience avec des oyas (poteries enterrées) sur les pieds de tomates. Denis Pépin, en Ille-et-Vilaine, présente son alternative aux oyas, pour l'arrosage de ses légumes, et sa gestion du paillage. Jean-Paul Thorez, en Seine-Maritime, propose des astuces basées sur le décalage du calendrier de culture. Brigitte Lapouge-Déjean, en Dordogne, diversifie les espèces et les variétés et laisse vivre les plantes sauvages, les semis spontanés, et les plantes offrant de l'ombre aux légumes plus fragiles.
Dossier : Légumes pour l'industrie : Diversifier en maîtrisant les risques
Marion COISNE, AuteurCe dossier fait le point sur les légumes industrie biologiques (destinés à la surgélation ou à la mise en conserve) : état du marché, principales régions productrices, principaux légumes cultivés, problématiques techniques, témoignages de producteurs Le désherbage est la problématique principale, avec des risques liés à des plantes toxiques comme le datura ou la morelle, ce qui nécessite parfois des passages manuels, notamment en carottes, épinards et betteraves. Jean-Paul Hignet, ainsi que Stéphane et Nathalie Urvoy, producteurs de petits pois industrie en Bretagne, font un retour sur leurs itinéraires techniques et sur les problèmes rencontrés, notamment les aléas climatiques et sanitaires. De même, Thomas Raoul, dans la Somme, témoigne sur la production dépinards, culture intéressante, mais très technique et risquée, pour laquelle « on na pas le droit à lerreur ». Une nouvelle usine de surgélation, ayant démarré son activité au printemps 2022 dans les Hauts-de-France, traite des volumes bio et cherche de nouveaux producteurs. Si les haricots et les pois sont plutôt porteurs, lépinard reste compliqué à produire. Enfin, avec lévolution du climat, lirrigation est de plus en plus de mise pour ces cultures. Par ailleurs, il est important de noter que la production de légumes industrie est en recul dans le Sud-Ouest à cause de problèmes techniques, liés notamment au changement climatique (mildiou sur la tomate, plantes toxiques, températures trop fortes pour les petits pois ). Stéphane Besnier, installé dans le Lot-et-Garonne, apporte son témoignage sur les tomates industrie.
Dossier spécial : L'énergie sur nos fermes
Jean-Claude HUCHON, Auteur ; Sophie TIRARD, Auteur ; Anne-Laure DUTERTRE, Auteur ; ET AL., AuteurAu carrefour entre crise énergétique et réchauffement climatique, la clé de ladaptation des fermes laitières bio repose, en particulier, sur la recherche de la sobriété et de l'autonomie énergétique. Ce dossier spécial regroupe 11 articles qui permettent daborder différents aspects de la question de lénergie sur les exploitations laitières : 1 Dans l'article "Sobriété des consommations d'énergie dans les fermes laitières bio", le Réseau Inosys Bovins Lait Ouest fournit son analyse, par systèmes laitiers (bio et non bio), des données relatives à la consommation de carburant et d'électricité ; 2 "Les consommations d'électricité en élevage laitier" fait le point sur les principaux postes de consommation électrique (bloc traite, refroidissement du lait, chauffe-eau) ; 3 L'article suivant fournit des pistes pour diminuer la consommation électrique de son tank à lait ; 4 L'article intitulé "La ferme de Tayer : La maîtrise des charges avant tout" propose le témoignage d'Emmanuel Tuaux, éleveur bio en Ille-et-Vilaine (35), qui a arrêté le maïs pour passer à un système tout herbe, afin de diminuer ses charges ; 5 Dans "Monotraite : De la décision au bilan, jusque sur la question de l'énergie", Anne-Marie Lelièvre, éleveuse bio dans le Calvados (14), apporte son témoignage sur la mise en place de la monotraite sur son exploitation ; 6 "Limiter l'impact environnemental de notre ferme, notamment dans le bloc traite" présente les adaptations réalisées au GAEC du Bois du Cep, en Loire-Atlantique (44) ; 7 Dans l'article "Quand économie rime avec efficience", Michel Nedellec, du GAEC de Loran, dans le Gers (32), explique comment l'irrigation sur la ferme a évolué ; 8 "Combiner photovoltaïque et bâtiment d'élevage, un bon compromis avec le recul" présente le témoignage de Loïc Toullier, éleveur bio dans la Manche (50), qui explique tout le processus de mise en place de panneaux photovoltaïques sur la ferme ; 9 "De l'énergie solaire jusque dans le Nord !" : témoignage d'Isabelle et de Jean-Michel Lepage, éleveurs bio dans le Nord (59), qui ont sauté le pas du photovoltaïque, ce qui leur permet d'être à 96 % autonomes en énergie ; 10 Dans larticle suivant, le GAEC de Ker Marie, dans le Morbihan, fait le bilan après un an dutilisation, dun ballon deau chaude thermosiphon pour le bloc traite ; 11 Le dernier article est une interview, réalisée par Johann Raymond, éleveur bio dans la Sarthe (72), auprès dun promoteur en agrivoltaïsme.
Engagée pour une installation-transmission plus juste
Amandine LEDREUX, AuteurIl a fallu 5 ans à Virginie Roussel, maraîchère bio à Guipry-Messac (35), pour finaliser, en 2019, son installation dans l'ancienne ferme familiale. Après cette expérience laborieuse, cette productrice a souhaité partager son expérience pour faciliter l'installation, d'autres porteurs et porteuses de projet. Aujourd'hui référente régionale installation-transmission, Virginie Roussel décrit, dans cet interview, son intégration au sein du réseau GAB-FRAB Bretagne, son rôle de référente et les bénéfices qu'elle retire, sur le plan professionnel et humain, de son engagement pour l'avenir des fermes françaises.
Événementiel et sensibilisation : Opération séduction : Les GAB à la rencontre du grand public
Julien BASTIDE, AuteurDepuis 2022, les évènements organisés par les quatre GAB bretons ayant pour objectif de convaincre le grand public de la plus-value de la consommation biologique et locale ont trouvé un nouveau souffle, avec des formats festifs et ludiques. Si la fidélisation des consommateurs bio est un enjeu important, c'est aux consommateurs non convaincus des bienfaits de la bio, ceux qui n'achètent pas ou peu de produits biologiques et locaux que sont destinées ces initiatives. Cet article présente différents types de manifestations organisées par le réseau GAB-FRAB breton et ses partenaires. Ces opérations (circuits de randonnées avec pauses gourmandes, stands pédagogiques, campagnes de communication, fermes ouvertes, défis foyers, concours de cuisine, ateliers jardinage...), qui mobilisent de nombreux acteurs locaux, permettent de rapprocher les consommateurs des producteurs et des points de vente ; certaines pourraient être mutualisées à l'échelle de la région.
Filières : Volveau et chevreaulait : En route vers des filières cohérentes !
Léonie CHABAUD, AuteurEn élevage laitier, les jeunes animaux non utilisés pour le renouvellement du troupeau sont devenus des coproduits. En agriculture biologique, la majorité dentre eux rejoignent des ateliers dengraissement conventionnels, ce qui pose problème à de nombreux éleveurs bio : prix dachat dérisoire des animaux, conditions délevage loin des valeurs de la bio, dépendance à une filière non bio Cest pourquoi Agrobio35 a travaillé sur la structuration de filières de valorisation des veaux laitiers et des chevreaux bio en Ille-et-Vilaine. Techniquement, lengraissement à la ferme de ces jeunes animaux est possible. Plusieurs élevages bio le font déjà. Il faut commencer par définir le type danimal que léleveur souhaite produire (Veau de lait ou buf ? Chevreaux de 2, 5 ou 7 mois ?), ainsi que la conduite délevage (sous les mères, avec des nourrices, au seau ?). La mise en place dun partenariat avec un autre agriculteur (ex : éleveur allaitant) est également une solution pour valoriser les veaux laitiers. Du point de vue économique, le prix de revient de ces jeunes animaux engraissés a été calculé. Les deux postes de dépenses les plus élevés sont le lait consommé et la main duvre. Il est difficile de diminuer la consommation de lait ; en revanche, il est possible de gagner en efficacité sur la main duvre, en optimisant son organisation du travail, en augmentant le nombre danimaux engraissés (pour diluer les charges fixes) ou en sappuyant sur des circuits de distribution déjà existants. Côté consommateurs, plusieurs actions ont été menées afin de les sensibiliser à la problématique des jeunes animaux non gardés pour le renouvellement en élevage laitier et à la consommation de viande de veau et de chevreau.
Grandes cultures : Lutte contre les dégâts d'oiseaux
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn grandes cultures, les producteurs bio sont souvent démunis face aux dégâts doiseaux (corvidés, pigeons ). Témoignages dagriculteurs, résultats du colloque organisé par Terres Inovia et ses partenaires, le 24 novembre 2022, sur ce sujet et présentation de moyens de lutte se succèdent dans ce dossier. La stratégie gagnante consiste souvent à combiner plusieurs moyens de lutte (canons effaroucheurs, cerfs-volants, épaves avec radio, renards empaillés, épouvantails, canons effaroucheurs pyrooptiques qui combinent sonore et visuel, modification de lassolement, plantes de services, agrainage dissuasif, présence humaine), et ce, de façon aléatoire. En effet, ces espèces sont très intelligentes et shabituent très vite. Selon plusieurs agriculteurs, la présence humaine (en bougeant dans la parcelle de façon à être vu) reste le moyen le plus efficace, en particulier pour les corvidés dont la principale menace reste lhomme, mais cest un moyen chronophage. Les pigeons ont tendance à se sédentariser et sont beaucoup moins craintifs, ce qui accentue le problème. Olivier Chaloche, agriculteur bio dans le Loiret, note toutefois que les corbeaux, en dehors des stades jeunes du maïs où ils sont indésirables, sont utiles à lécosystème car ils consomment des insectes et des taupins.
Un horizon pour les fermes d'élevage : Restructurer et diversifier
Claire ESCANDE, Auteur ; Louise LE PROVOST, Auteur ; Elyne ETIENNE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2023Entre 2010 et 2020, le nombre d'exploitations en élevage a baissé de 30 %. Confrontée à des difficultés pour transmettre les exploitations (difficile accessibilité financière de certaines fermes, inadéquation entre l'offre de fermes à reprendre et la demande des porteurs de projet, faible attractivité du métier d'éleveur...), la population agricole ne dispose que d'un faible taux de renouvellement (2/3 des départs seulement sont compensés par des installations). Face à ces problématiques, certains cédants et/ou repreneurs se tournent vers une restructuration et une diversification des productions de fermes délevage, avec des pratiques agroécologiques, pour assurer la transmission de l'exploitation. Cette étude, réalisée conjointement par la FNAB (Fédération Nationale dAgriculture Biologique), la Fondation pour la Nature et lHomme et par Terre de Liens, explore les bienfaits socio-économiques et environnementaux de cette solution, son coût et, à l'occasion du projet de loi de finances pour le budget 2024 et du Pacte-Loi dOrientation et dAvenir Agricoles (PLOAA), elle s'intéresse aux moyens à mobiliser pour rendre possible sa généralisation. Cette étude, qui sappuie sur 12 cas typiques de structuration avec des fermes qui sont toutes maintenant en agriculture biologique, ainsi que sur des entretiens avec des professionnels de terrain, a permis d'identifier les conditions pour le développement de projets de restructuration et de formuler des recommandations de politiques publiques visant à accélérer le développement de cette solution qui vient répondre à la double urgence du renouvellement générationnel et des défis environnementaux.
Mélanges prairiaux : Mélanges de prairie suisses : Du rêve à la réalité !
Lauriane PLÉNIÈRE, AuteurChaque fin dannée, le groupe Lait Bio du secteur Bédée/Montfort, animé par Agrobio35, réalise un voyage détude. Après la Franche-Comté, lIrlande et les Pays-Bas, les éleveurs de ce groupe sont partis en Suisse, en 2022, afin de mieux connaître les mélanges prairiaux suisses. Ces derniers sont réputés comme productifs et plus stables dans le temps que les autres mélanges. Toutefois, beaucoup déleveurs du groupe ont testé au moins un mélange suisse dans leur carrière sans constater de grandes différences par rapport aux autres mélanges. Une spécialisation des espèces a même été observée pour plusieurs dentre eux, au bout de deux à trois ans (ex : il ne reste plus que du RGA et du trèfle blanc dans la prairie). Pour discuter de ces mélanges, le groupe Lait Bio dAgrobio35 a rencontré Pierre Aeby, ingénieur agronome de lInstitut agricole de Grangeneuve et ancien président de lADCF (Association suisse pour le Développement de la Culture Fourragère). Il a rappelé que les « pseudos » mélanges suisses commercialisés en France ne correspondent pas à ceux vendus en Suisse avec le label ADCF. Les contrôles sur la qualité des semences ne sont pas équivalents en France. Pierre Aeby a aussi précisé que ces mélanges ont été testés uniquement en Suisse ; donc, rien ne prouve que les variétés des mélanges suisses se comporteront de la même manière dans dautres contextes pédoclimatiques. Par ailleurs, les recherches sur de nouvelles espèces et variétés fourragères ne sont pas conduites de la même manière en France et en Suisse, et elles ne répondent pas exactement à la même finalité.
Le portrait du mois : Un pour tous, tous pour un !
Amandine LEDREUX, AuteurYves Simon a repris la ferme laitière biologique de ses parents en 2004. Il sagit de la ferme du Ptit Gallo, en Ille-et-Vilaine. Yves sest lancé, petit à petit, dans la transformation laitière et dans la vente directe. Quinze ans plus tard, lexploitation a bien évolué : avec sa centaine dhectares et ses 75 vaches, elle produit 450 000 L de lait, dont 400 000 sont transformés en yaourts, riz au lait et desserts, et elle emploie 11 salariés. La ferme du Ptit Gallo fait partie du réseau « Invitation à la ferme », qui mutualise des compétences et des fonctionnements en lien avec la transformation laitière : achat, emballage, communication, etc. (Yves Simon est à linitiative de ce réseau, avec un autre agriculteur, Jean-Michel Péard). Tous les produits transformés sur la ferme sont commercialisés en vente directe : GMS, magasins spécialisés, magasins de producteurs, grossistes, restauration collective. Léquipe de 11 salariés sest constituée au fur et à mesure des rencontres et des besoins. Néanmoins, Yves Simon ne sest pas improvisé patron du jour au lendemain. Il a suivi des formations en management et continue de se former de manière autodidacte. Lors de ses recrutements, il privilégie le « savoir-être » au « savoir-faire ». La cohésion déquipe est au cur de ses préoccupations et il a choisi de se faire accompagner par un organisme en matière de QVT (qualité de vie au travail). Ce témoignage dagriculteur fait partie dune série de portraits, dédiée à lemploi et au travail dans les fermes biologiques.
PPAM bio : Vers des filières relocalisées, durables et créatrices d'emplois ?
LETTRE FILIÈRES FNAB - PPAM, AuteurLe 21 septembre 2022, lors du salon des professionnels de la bio La Terre est Notre Métier, à Retiers (35), une conférence sur les filières PPAM bio françaises, organisée par la FNAB, a permis d'exposer les enjeux de la structuration de filières relocalisées, durables et créatrices d'emploi. Les structures du réseau FNAB sont très sollicitées pour accompagner les porteurs de projets à l'installation en PPAM bio, ainsi que pour appuyer les acteurs de la filière dans leur approvisionnement en plantes bio, françaises et de qualité. La première intervention a porté sur les résultats d'une étude menée, dans le cadre du projet national I3D PPAM, auprès d'opérateurs des filières (courtes et longues) et qui a permis d'identifier, pour les entreprises en régions AuRA et PACA, les leviers et les freins à l'approvisionnement en PPAM bio origine France. La deuxième partie de la conférence a donné lieu à 2 témoignages : un producteur breton en circuits courts et le président de la coopérative Biolopam en Charente-Maritime.
Restauration collective : Un débouché à ne pas négliger
Rozenn GUENNEUGUES, AuteurUn partenariat a été formalisé, en Ille-et-Vilaine, entre la structure Manger Bio 35, plateforme de producteurs bio locaux spécialement structurée pour la restauration collective, et le groupement de producteurs bio Agrobio 35, afin de favoriser l'introduction de produits bio en restauration collective dans le département.
Actes des conférences : La Terre est Notre Métier : Le Salon agricole de la bio : 21 & 22 septembre 2022
Ce document restitue 35 des conférences qui se sont déroulées lors du salon "La Terre est Notre Métier", en septembre 2022, en Bretagne. Les interventions ont porté sur les thématiques suivantes : - Transition écologique et agricole (biodiversité, robotique, arbres fourragers, sécurité alimentaire, changement climatique) ; - Développement (intrants controversés, fertilité des sols, séchage en PPAM et chanvre ) ; - Production animale (croisement en élevage laitier, polyélevage, alimentation 100% bio en monogastriques, castration chez le porc, parasitisme en caprins, fin de lépointage en poules bio ) ; - Production végétale « grandes cultures » (diversification, légumineuses à graines en alimentation humaine, couverts végétaux, stockage de carbone); - Production végétale « maraîchage » (fertilité des sols, microfermes, gestion de leau, PPAM bio, semences potagères) ; - Autres productions (viticulture, nouvelle réglementation, abeilles) ; - Filières de commercialisation (label + Fnab, affichage environnemental, filière lait bio).
AGROBIO 35 : 30 ans, 31 portraits
Pour célébrer ses 30 années d'existence, le groupement des agriculteurs bio d'Ille-et-Vilaine présente les portraits de ses 31 adhérents et administrateurs. C'est l'occasion de retracer le chemin parcouru, autour des personnalités et des événements qui ont participé au développement de l'AB et de sa notoriété, par des innovations techniques, par la structuration et la maîtrise des filières par les producteurs, ou encore par l'accompagnement à l'installation...
Au Chant du blé, du pain pour tous les jours
Marion HAAS, Auteur ; Stéphane COZON, AuteurOlivier Clisson est paysan-boulanger biodynamique en Ille-et-Vilaine (35), depuis 2007. Il propose un pain de campagne, qu'il fabrique à partir de sa production de blé et de seigle. Il élève également des animaux de races locales (des vaches Nantaises, des porcs Blancs de l'Ouest et des brebis Landes de Bretagne) qui contribuent à la fertilisation des sols. Il produit, par ailleurs, un compost à base de fumier de vaches bio pour fertiliser le jardin et les arbres fruitiers du domaine. Cet article aborde les expériences d'Olivier avec les préparations biodynamiques et fournit des informations sur son travail en boulangerie. Le pain fabriqué est commercialisé au travers de deux AMAP rennaises, un drive fermier et un marché hebdomadaire local.
Climato-antisceptique
Antoine BESNARD, AuteurClaudine et Jacques Serrand sont polyculteurs-éleveurs de bovins lait bio (Froment du Léon), à Laignelet (35). Ils disposent de 85 ha de SAU, dont environ 40 ha sont dédiés à des grandes cultures destinées à l'alimentation humaine (blé ancien, blé noir, colza, avoine). Les céréales sont transformées à la ferme, d'abord en farine, puis en galettes et en pains, ainsi qu'en huile, qui sont ensuite commercialisés au marché, en paniers et en magasins spécialisés. Lors du passage en bio, en 2001, Jacques a fait évoluer son système d'élevage vers l'herbe et l'autonomie fourragère. Les trois quarts des vaches sont taries l'hiver. Le foin destiné au troupeau est stocké en vrac, ce qui permet aux éleveurs d'éviter le passage d'un roundballer avec le plastique utilisé pour botteler l'enrubannage. Dans ce portrait, Claudine et Jacques racontent comment, face aux enjeux environnementaux (accès aux matériaux et à l'énergie...), ils ont adapté leurs pratiques.
Dossier : Des chemins qui tiennent la route
Costie PRUILH, Auteur ; Véronique BARGAIN, AuteurPour valoriser au mieux l'ensemble des pâtures d'une exploitation laitière, les vaches doivent pouvoir y avoir accès dans de bonnes conditions. Ainsi, les chemins ont une importance particulière et il ne faut pas les négliger. Dans ce dossier, sont présentés les grands principes à respecter pour la conception de chemins de qualité, mais aussi de boviducs. Quelques témoignages, en France, en Angleterre et en Irlande, viennent illustrer cela : mélange terre-chaux recouvert de mâchefer, mélange chaux-ciment, dalles alvéolées, béton, ou encore pierres de carrière et finition en sable gris chez Nicolas Rubin, éleveur bio en Ille-et-Vilaine.
Dossier : Maraîchage écologique : Réduire au maximum son impact environnemental
Marion COISNE, AuteurLa filière maraîchage bio se mobilise pour réduire son empreinte écologique, au-delà de la certification. Réduction des plastiques et du bilan carbone, biodiversité favorisée, moindre consommation d'eau, construction de serres bioclimatiques... Tour d'horizon des leviers travaillés dans des essais et chez les maraîchers. Ce dossier inclut les articles suivants : - C. Mazollier du Grab et G. Maréchal de la Frab Bretagne : "Les tensions croissantes engendrent une envie d'aller plus vite" ; - Microferme, tunnels ou plein champ : Les fermes bio ont des impacts différents ; - Limiter les plastiques jetables : Quels paillages alternatifs choisir ? ; - De l'eau au compte-goutte : Optimiser son irrigation ; - En travaillant sur le pilotage de l'irrigation et le sol : "Je vise 30 % d'eau économisée" ; - Chauffer sans énergie : Les serres bioclimatiques pour gagner en précocité ; - Une serre bioclimatique autoconstruite : Gagner en autonomie pour les plants.
Dossier Poulettes bio. Une filière qui cocotte ?
Cécile RICHARD, Auteur ; Guillaume RAIMBAULT, Auteur ; Niels BIZE, AuteurLintégration permet à léleveur de poules pondeuses bio de sapprovisionner massivement et à moindre coût en poulettes. Cependant, la production de poulettes en AB est bousculée par lévolution du cahier des charges, avec ses nouvelles règles en matière de bâtiments, daccès aux parcours ou encore dalimentation 100% bio. Or, pour assurer une bonne ponte, les poulettes doivent atteindre un poids suffisant à la fin du cycle de leur élevage, ce qui implique une bonne ambiance en bâtiment, un aliment fractionné en plusieurs phases, le suivi dun programme lumineux spécifique et une gestion sanitaire rigoureuse, paramètres plus difficiles à piloter avec, par exemple, les nouvelles obligations daccès à des parcours. Il faut aussi des poulettes en capacité de sadapter à ces derniers. Dans ce contexte, lautoproduction de poulettes bio se développe, les éleveurs achetant non pas des poulettes prêtes à pondre, mais des poussins qu'ils élèvent pour devenir leurs futures pondeuses. Ce dossier présente les pratiques déleveuses qui ont fait ce choix, leurs motivations et comment elles se sont adaptées. La question de lavenir des poulettes en filière longue est aussi abordée, à travers le retour dexpérience des deux plus importants opérateurs français du secteur (Selco et Eureden). Pour eux, le nouveau cahier des charges conduit à moins de poulettes produites par élevage, avec des coûts plus élevés et plus dhétérogénéité dans les lots. Pour répondre à la demande, dans cette situation, ces opérateurs recherchent de nouveaux producteurs de poulettes biologiques.
Dossier : Redonner vie aux prairies fatiguées
Alizée JUANCHICH, Auteur ; Cécile JULIEN, Auteur ; Annick CONTÉ, Auteur ; ET AL., AuteurA travers ce dossier, les conditions et les pratiques qui permettent une bonne pérennité des prairies sont passées au crible. Prolonger la productivité d'une prairie passe, en premier lieu, par de bonnes pratiques d'entretien et d'exploitation. Des outils de diagnostic existent pour guider les éleveurs dans leurs choix, à l'image de Mission Perpet, outil collectif développé par le Réseau CIVAM, par Idele et par Inrae. Si la situation le nécessite, il est possible d'améliorer la prairie par un sursemis - d'espèces prairiales, voire de méteil -, ou de la renouveler complètement. Plusieurs professionnels (chercheurs, agriculteurs, conseillers) apportent leurs témoignages, en agriculture biologique ou conventionnelle : diagnostic collectif en Ille-et-Vilaine, semis combiné d'espèces prairiales et de méteil fourrager dans des prairies vivantes dans le Cantal (AB), semis sous couvert dans le Maine-et-Loire et dans le Calvados (AB), ou encore mise en place de dérobées entre deux prairies dans le Finistère et dans la Manche.
Elevage des génisses : La délégation, une bonne solution ?
Elodie BOUDEELE, AuteurManque de place, de main duvre ou de fourrages La délégation de lélevage de ses génisses à un autre agriculteur, alors prestataire, peut être une solution. Au travers de deux témoignages, lun de Romain Chevrel, éleveur bio en Ille-et-Vilaine qui délègue lélevage de ses génisses, lautre dEmmanuel Gardan (35), éleveur de génisses pour dautres producteurs, cet article présente les plus et les moins de cette pratique. Il faut notamment bien réfléchir pour identifier si cette option est adaptée à son système ; bien calculer les coûts, et ce, pour chacun des éleveurs concernés ; et établir un climat de confiance, basé sur un contrat. Il faut aussi veiller au volet sanitaire et encore à limiter le stress des génisses. Pour Romain Chevrel, le fait de déléguer lélevage de ses génisses lui a permis de faire évoluer son système, de produire plus par laugmentation des vaches en production sur lexploitation, tout en réduisant la charge de travail.
Evolution des ventes de produits biologiques : le point sur la situation
Goulven MARÉCHAL, AuteurLes chiffres sont parfois difficiles à analyser selon les modes de commercialisation, mais un tassement des ventes de produits biologiques a été observé en 2021 (par rapport à 2020). Il faut prendre des précautions en comparant ces deux années, puisque 2020 a été une année exceptionnelle à tous les égards. Il est donc important de comparer aussi ces chiffres à 2019. Les ventes de produits bio en GMS ont augmenté de 9,4 % entre 2019 et 2021, mais elles ont reculé de 2,8 % entre 2020 et 2021. Cette baisse concerne principalement les produits frais bio en libre-service. Elle intervient dans tous les types de GMS, sauf les drives, seul secteur pour lequel les ventes de produits bio ont augmenté. En magasins spécialisés, le chiffre daffaires des ventes a également baissé, par rapport à 2020 (- 2,4 %), mais il est en hausse par rapport à 2019 (+ 10,1 %). La tendance est plus difficile à analyser du côté des circuits courts. La CAB des Pays de la Loire et Agrobio 35 ont lancé une enquête auprès de leurs adhérents qui pratiquent la vente directe. La majorité des répondants indique une baisse des ventes via ce mode de commercialisation. Cette baisse de la consommation est multifactorielle. La concurrence des autres labels engendre notamment de la confusion chez les consommateurs. Les GMS ont également sécurisé leurs gammes de produits bio, en proposant moins de nouveaux produits bio en 2021 (vs 2020), créant moins dopportunités dachat et moins de visibilité pour les consommateurs. De plus, un manque de communication sur les produits bio se fait ressentir.
Expérimentation participative : Semis d'une plante appât dans le maïs
Niels TRUBERT, Auteur ; Jean-François GARNIER, Auteur ; Anaëlle MACQUET, AuteurEn Ille-et-Vilaine, le CETA 35 (Centre d'études techniques agricoles) regroupe 50 CETA de 10 à 15 agriculteurs. En 2020 et 2021, une partie d'entre eux ont contribué à une expérimentation participative encadrée par le CETA 35. Le principe : confirmer des résultats obtenus en stations expérimentales à travers la mise en place d'essais aux protocoles simplifiés in situ, directement chez des agriculteurs. Outre le suivi et l'évaluation du protocole en question, les agriculteurs impliqués ont aussi été invités à évaluer la facilité de la mise en place, le coût et l'efficacité de la technique étudiée. Dans cet article, sont présentés les retours sur la mise en place d'une plante appât (le blé) dans du maïs, afin de limiter les dégâts de taupins et de corvidés (corbeaux, corneilles et choucas). Cet essai a concerné 28 parcelles en 2020 et 52 parcelles en 2021. Des médias sociaux - WhatsApp et l'application Amiculteurs - ont été utilisés pour faciliter les échanges et la remontée des données. Globalement, la mise en place d'une plante appât a permis de réduire les dégâts, à condition que la pression des ravageurs ne soit pas trop forte.
Fauchage-andainage : Séparer le bon grain de l'ivraie
Cécile RICHARD, AuteurLe fauchage-andainage se développe de plus en plus en bio en Ille-et-Vilaine (35), notamment chez les producteurs de colza. Si cette technique présente de nombreux atouts (limitation des maladies en fin de cycle, abaissement du taux dimpuretés et dhumidité, meilleure conservation du PMG ), elle ne se fait pas sans risques : égrenage si la fauche est trop tardive, baisse de rendement et de qualité si elle est trop précoce, risque de moisissures si la fauche est trop basse Les conditions météorologiques et de chantier sont un facteur-clé de réussite, tout comme la fauche au bon stade dhumidité de la graine de colza. Cet article précise à quel stade faucher, comment prendre en compte la météo, le matériel à utiliser, la hauteur de coupe à faire pour assurer une bonne circulation de lair dans les andains, les bonnes conditions de chantier, et à quel moment reprendre landain. Différents producteurs bio témoignent sur cette pratique.
Ils fabriquent des glaces La Mémère 100 % bio
Emeline BIGNON, AuteurEn Ille-et-Vilaine, les associés de l'EARL Beaufour Holstein, qui élèvent des vaches laitières en agriculture biologique, se sont associés à la Compagnie laitière des glaces paysannes. Ensemble, via une SAS dans laquelle les éleveurs sont les actionnaires majoritaires, ils produisent des glaces artisanales 100 % bio. Les éleveurs s'occupent de la transformation grâce à du matériel et 0des locaux fournis par la Compagnie. Cette dernière gère aussi la logistique et la commercialisation des glaces en supermarchés, sous la marque La Mémère.
Irrigation : Des solutions pour éviter les coups de pompe
William PARMÉ, Auteur ; Olivier LE FERREC, AuteurEn Ille-et-Vilaine, un groupe de maraîchers s'est réuni pour analyser la situation climatique, s'intéressant plus particulièrement à l'évolution de la répartition des pluies au cours de l'année. En effet, malgré son image de région humide, la Bretagne est de plus en plus marquée par le manque d'eau, avec une forte pluviométrie en période de repos de la végétation et une faible pluviométrie quand les besoins en eau sont maximums. Face à ce défi, Agrobio35 a lancé le projet ECOEAULEG (ECOnomie d'EAU en LEGumes), avec pour objectif de réaliser un diagnostic des pratiques d'irrigation de 16 maraîchers bio et de réaliser des essais sur trois fermes maraîchères, pendant la saison 2021. Cet article traite des résultats des enquêtes réalisées sur les pratiques d'irrigation, ainsi que les premiers retours sur l'un des essais.
Livre blanc : Quelle méthanisation soutenable pour le réseau des agriculteur.rice.s bio dIlle-et-Vilaine ?
Sonia FRETAY, Auteur ; Laura TOULET, Auteur ; AGROBIO 35, Auteur | CESSON-SÉVIGNÉ CEDEX (17 Rue du Bas Village, CS 37725, 35 577, FRANCE) : AGROBIO 35 | 2022La Commission Énergie et Climat dAgrobio 35 sest entourée de plusieurs experts afin de se positionner et détablir des propositions pour que les projets de méthanisation agricole soient soutenables et quils nentrainent pas de dérives. Après plus dun an de travail, une vidéo, une note de positionnement et un livre blanc présentent les réflexions et les conclusions de cette Commission. Le livre blanc commence par apporter des éléments permettant de mieux comprendre les enjeux liés à la méthanisation : historique, grands principes de fonctionnement, bilan environnemental et social (impacts climatiques, sur la qualité de lair, agronomiques ). Il effectue également un point sur le contexte en Ille-et-Vilaine en apportant des chiffres sur le développement de la filière méthanisation sur ce territoire, ainsi que des observations et des ressentis partagés par des acteurs de terrain. Ce livre blanc réalise ensuite un bilan sur les intérêts et les limites de la méthanisation, avant de présenter un « Cahier des charges de la méthanisation vertueuse pour le groupement des agriculteurs bio dIlle-et-Vilaine ».
Menthe poivrée : Une culture qui ne manque pas de piquant
Caroline CHAVRIER, AuteurPlante vivace ayant de nombreuses vertus, la menthe poivrée est très utilisée dans les plats, les boissons, en herboristerie, ainsi que dans les produits d'hygiène sous forme d'huile essentielle. Pour cultiver la menthe poivrée, plusieurs points de vigilance sont à prendre en compte : choix de la variété, implantation, irrigation et surtout enherbement. La première année, pour favoriser le développement de la culture, la difficulté principale réside dans la gestion des adventices (désherbage, sarclage). Il faudra également être attentif au risque d'infestation par la rouille ; pour lutter contre cette maladie, l'article présente plusieurs mesures préventives et curatives. Une frise chronologique décrit un exemple d'itinéraire technique, pour réaliser la culture sur 1 à 3 ans. Pour finir, Isabelle Chaillou, de la Ferme de Kerlaoudet, à Guiclan (29), Claire Moly, de la Ferme de Cardénoual, à Buléon (56), et Sarah Mell, de Graine de mélisse, à Hédé-Bazouge (35), partagent leurs expériences en culture de menthe.
Un méthaniseur en cohérence avec son territoire
Nathalie TIERS, AuteurEn Ille-et-Vilaine, une unité de méthanisation a vu le jour à l'initiative de la coopérative des Fermiers de Janzé, qui produit, avec ses 170 éleveurs adhérents, des volailles Label Rouge et bio. Le projet, porté par la SAS Enerfées, a pu avancer grâce à la concertation avec la communauté de communes Roche aux fées Communauté qui portait déjà une stratégie de transition énergétique. L'objectif est de construire ensemble un véritable projet de territoire qui permettra de fournir du biométhane au réseau domestique local. Pour contrecarrer les a priori parfois négatifs sur la méthanisation, le projet a pris plusieurs orientations phares : - le maïs (culture fourragère) est interdit dans le méthaniseur ; - les cultures intermédiaires à vocation énergétique dédiées doivent être cultivées sans engrais chimiques ni produits phytosanitaires ; - le biogaz produit permettra également de faire rouler les véhicules de la coopérative Fermiers de Janzé. À noter que la société Triballat qui devait initialement apporter au méthaniseur ses boues de station d'épuration s'est finalement retirée, le digestat produit avec ces boues ne pouvant pas être épandu chez les éleveurs bio.
Observatoire de la production biologique en Bretagne : Édition 2022 : Chiffres 2021
Ce document rassemble les chiffres 2021 de la bio en Bretagne : nombre de fermes bio, surfaces, productions, installations à l'échelle de la région, puis par département. Il détaille, ensuite, les chiffres-clés des productions végétales et animales, en montrant leur évolution depuis 2010 (nombre de fermes, cheptels, surfaces, localisation...).
L'Observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers Édition 2022 : Exercice comptable 2020
Alexine WOILTOCK, Auteur ; Romain DIEULOT, Auteur ; Alain DAVY, Auteur ; ET AL., Auteur | CESSON-SEVIGNÉ CEDEX (17 Rue du Bas Village, CS 37725, 35 577, FRANCE) : RÉSEAU CIVAM - PÔLE AD GRAND OUEST | 2022Chaque année, l'Observatoire technico-économique du Réseau CIVAM compare les performances des fermes d'élevage en bovins lait engagées en agriculture durable (en différenciant les résultats bio et non bio), avec celles des exploitations laitières moyennes du Grand Ouest (RICA). Dans cette édition 2022, s'appuyant sur les données 2020, l'Observatoire démontre, à nouveau, que les fermes en agriculture durable permettent aux éleveurs de dégager plus de résultats, pour mieux rémunérer le travail. Elles sont également plus autonomes énergétiquement, et donc, plus résilientes en cas de crise. Un dossier complémentaire, intitulé « Les bonnes énergies des systèmes pâturants », met notamment en perspective les conséquences de la crise énergétique sur les résultats économiques des exploitations en 2022.
Pâturer avec un robot à l'EARL Beaufour Holstein
Thierry SINGEOT, Auteur ; Tanguy RELAVE, AuteurThierry Singeot s'est installé en 2005, à Eancé, en Ille-et-Vilaine, avec un troupeau composé d'une soixantaine de bovins lait, conduits en pâturage tournant. Son exploitation, en bio depuis 2018, s'étend sur 95 ha de SAU, dont 34 ha sont divisés en 20 paddocks pour les différents lots (les vaches laitières, les nourrices et les veaux, les génisses pleines et les taries, les génisses en IA). Dans cet article, Thierry, équipé d'un robot trayeur depuis 2006, explique le fonctionnement de son système de traite, respectueux des rythmes physiologiques des vaches, et sa gestion du pâturage. Ce système, complété par l'alimentation des veaux par les nourrices, supprime des contraintes de travail importantes. Néanmoins, des progrès sont possibles : les 4 km de haies, replantées depuis 2016, ne sont pas encore assez développées ; la clôture de nouveaux champs, prévue par l'éleveur, pourra permettre aux génisses d'accéder à davantage de surfaces de pâture.
Paysanne fromagère : Prendre le temps d'affiner son projet
Coralie BOUVET, AuteurAprès plusieurs années d'expérience en élevage, Stéphanie Catherine a fait une formation en commercialisation et transformation des produits fermiers, avant de s'associer, en 2019, à ses parents, éleveurs bovins lait bio en Ille-et-Vilaine. Avec l'aide du salarié qui travaille sur la partie fromagerie, Stéphanie transforme le lait, très riche en matière grasse, du troupeau de race Bretonne pie noir. Elle commercialise ses fromages en circuits courts. Dans cet article, Stéphanie décrit l'organisation de son travail, les étapes de fabrication des fromages, ainsi que les facteurs qui font le goût, la texture et la qualité visuelle de ses fromages : race des vaches, alimentation du troupeau, hygiène du laboratoire, ensemencement, affinage...
Les pieds dans la terre : Cinq histoires de paysans
Depuis des millénaires, les paysans et les paysannes élèvent des animaux, cultivent la terre et récoltent fruits, légumes et céréales. Cependant, ces cent dernières années, leur métier a changé. Pour répondre à une demande alimentaire toujours plus importante, les champs se sont agrandis, les charrettes se sont transformées en tracteurs et l'usage d'engrais chimiques et de pesticides s'est généralisé. Les haies, séparant les champs, ont disparu, tout comme de nombreux oiseaux, insectes et mammifères. Aujourd'hui, de nombreux paysans et paysannes souhaitent vivre dignement de leur métier, travailler le sol sans l'abîmer, cultiver des produits de qualité et protéger l'environnement. Dans cet ouvrage, trois générations racontent leur métier, leur vie, leurs peurs et leurs espoirs. Histoire de cinq fermes familiales, aujourd'hui toutes en bio : - Les vaches de la ferme du Menhir-de-l'abbé, en Ille-et-Vilaine ; - Les légumes de la ferme du Petit-Louvre, en Seine-et-Marne ; - Les vignes du domaine des Schistes, dans les Pyrénées-Orientales ; - Les pruniers de la ferme de Grosse-Pièce, dans le Lot-et-Garonne ; - Les brebis de la ferme du Fardelier, en Savoie.
Le portrait du mois : Du fromage au dessert
Antoine BESNARD, AuteurAprès une rupture de GAEC, Nicolas Fauvel, éleveur ovin lait bio à Marpiré, en Ille-et-Vilaine (35), a complètement repensé son système qui fonctionnait déjà avec une salariée. De la production de lait réalisée en monotraite et dont la moitié était transformée en fromages par son ex-associée, Nicolas a adapté son laboratoire de transformation à la production de yaourts, qu'il commercialise, en partie, en GMS. Il a également embauché deux nouveaux salariés. Afin d'éviter les ruptures d'approvisionnement, l'éleveur organise son troupeau en deux lots de brebis, avec des mises bas décalées de 6 mois, ce qui lui permet de traire toute l'année, à raison de deux traites par jour. Les ajustements étant bien établis sur la ferme, Nicolas et ses trois salariés peuvent se permettre quelques libertés, comme celle de repasser périodiquement en monotraite afin de se ménager. Somme toute, malgré l'augmentation de la charge de travail, cette transition a permis au système de Nicolas de gagner en efficacité, en productivité et de créer de l'emploi.
Se lancer dans une démarche de PSE avec des collectifs d'agriculteurs : Enseignements méthodologiques du projet LABPSE
Marie-Laure BAILLY, Auteur ; Sandra DELAUNAY, Auteur ; Alice ISSANCHOU, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (6 Rue de la Rochefoucauld, 75 009, FRANCE) : TRAME (Association nationale de développement agricole et rural) | 2022Initié fin 2018, le projet de recherche-action LabPSE, porté par TRAME, visait à expérimenter la mise en place de marchés de services environnementaux territoriaux, en installant une dynamique de coopération territoriale entre des agriculteurs qui sengagent à produire des services sur plusieurs années et des acteurs du territoire qui investissent pour pérenniser ces services. Déployée sur 4 territoires en Bretagne et en Mayenne, cette expérimentation a permis d'évaluer la faisabilité de contrats entre les agriculteurs et les bénéficiaires des services environnementaux. Ce guide méthodologique concerne les projets de dispositifs PSE (paiements pour services environnementaux) portés par des agriculteurs en collectif (CUMA, GEDA, CIVAM...). Il traite des questions suivantes : Comment construire une offre de service qui réponde à la fois aux enjeux du territoire et aux projets des agriculteurs ? Avec qui construire cette offre ? Comment intéresser des acheteurs ? Qui mobiliser ? Quelles formes doivent prendre les contrats ? Quelles sont les clauses à inclure ?
Une transmission « 3 voies »
Gérard RUPIN, AuteurGérard et Marie-Madeleine Rupin, éleveurs de bovins lait retraités et habitant en Ille-et-Vilaine, racontent le parcours de transmission de leur ferme à 4 jeunes agriculteurs bio. Accompagnés par le CIVAM 35 pour préparer leur transmission à partir de 2019, les cédants ont alors pour piste d'installer leur belle-fille, Louisanne, qui entamait une formation agricole en caprins lait. Le devenir du troupeau de vaches, l'arrivée des chèvres, mais aussi les contraintes de conversion sont autant de paramètres qui ont dû être réfléchis pour la nouvelle vie de l'EARL Montverland, devenue, en 2022, le GAEC du Héron.
En zone séchante : Le pâturage broute un peu
Lauriane PLÉNIÈRE, AuteurEn Bretagne aussi, il existe des territoires où « faire de lherbe » nest pas chose facile pour cause de pluviométrie relativement faible, associée à des sols très séchants. Cest le cas notamment dans le sud de lIlle-et-Vilaine, territoire où le pâturage en été reste très aléatoire, même hors période de sécheresse. Sinspirant de démarches comparables menées dans le Tarn, lAveyron ou le Gers, un groupe déleveurs d'Ille-et-Vilaine sest engagé, depuis 3 ans, dans des essais sur des prairies temporaires multiespèces en sappuyant sur loutil et la méthode Capflor®, qui permet de concevoir des mélanges adaptés localement, à partir des retours de terrain, le tout avec laccompagnement dINRAe. Les mélanges testés ont amené ces producteurs dIlle-et-Vilaine à se questionner : des mélanges sans RGA ? Pourquoi des doses en trèfle blanc si basses ? Comment gérer le pâturage sur ces prairies ? Cependant, les premiers résultats rassurent, avec des valeurs alimentaires intéressantes, même si lexpérimentation doit se poursuivre pour connaître le comportement, sur le long terme, de ces mélanges Capflor®.
« L'affouragement en vert est délégué à la Cuma »
Cécile JULIEN, AuteurEn Ille-et-Vilaine, un groupe déleveurs a investi en commun et a embauché un chauffeur pour assurer laffouragement en vert dune quinzaine de fermes. Ces dernières, en conventionnel et en bio, sont majoritairement adhérentes à la Cuma La Gourmande. Quelques fermes non adhérentes, situées à proximité, ont également pris part à ce projet. Laffouragement en vert permet de distribuer lherbe de parcelles non accessibles par les vaches (ex : parcelles séparées par une route fortement fréquentée) et de valoriser plus facilement des cultures dérobées. Cette technique est également plus souple quun chantier densilage et moins coûteuse que lenrubannage (même en intégrant le coût du chauffeur). Cet article détaille plus particulièrement le cas de Jérémy Hurel, éleveur laitier (conventionnel) et Président de la Cuma. Entre la valorisation de ses prairies et de ses cultures dérobées, laffouragement en vert ne sarrête quen janvier et en février sur son exploitation.
L'entraide en partage
Antoine BESNARD, AuteurAlbert et Patricia Béchu (35) sont heureux d'avoir réussi à transmettre leur ferme dans de bonnes conditions. Noémie, ingénieure agronome, a été la première candidate à se présenter. Pour elle, c'était sa dixième visite de ferme. Avec un projet d'élevage de chèvres, la ferme d'Albert et Patricia aurait pu ne pas lui convenir. Mais, Noémie s'est décidée rapidement, prenant un peu de court les propriétaires. Albert et Patricia n'ont cependant pas hésité et ont eu très vite envie d'aider Noémie dans son projet. Ils ont su nouer une relation de confiance mutuelle et d'entraide avec la jeune éleveuse. Chacun apprend de l'autre, avec la volonté de trouver un équilibre dans l'échange. Albert prête souvent la main à Noémie, la rassure, lui fait part de son expérience, lui apporte des conseils, partage du matériel et s'assure que tout va bien. Il avoue aussi apprendre de Noémie, qui apporte un regard nouveau sur la ferme et propose de nouvelles façons de faire, notamment avec les cultures. Pour Albert et Patricia, la réussite de la transmission de leur ferme doit beaucoup au relationnel. Un encart présente l'historique de leur ferme.
Estimer le coût de linsuffisance de laction sur leau et les milieux : synthèse de létude de cas sur le bassin du Couesnon
AGENCE DE L'EAU LOIRE-BRETAGNE, Auteur ; ECODECISION, Auteur ; ACTEON, Auteur ; ET AL., Auteur | ORLÉANS CEDEX 2 (9 Avenue Buffon - CS 36339, 45 063, FRANCE) : AGENCE DE L'EAU LOIRE-BRETAGNE | 2021Le bassin versant du Couesnon qui s'écoule dans la Manche et en Ille-et-Vilaine compte un patrimoine naturel et aquatique riche. Or, malgré les mesures de protection et de gestion mises en uvre, il persiste dimportants enjeux en matière de préservation et de restauration des milieux aquatiques de ce bassin (pollutions diffuses, dégradation du paysage bocager, érosion, ruissellement, contaminations bactériologiques et virales des eaux, artificialisation des cours deau ). Dans lobjectif dinciter aux « changements de pratiques », une étude sur le coût de linsuffisance de laction sur le bassin du Couesnon a été menée. En termes de méthode, létude a porté, dans un premier temps, sur lidentification des actions à mener, avec 2 scénarios : le premier, dit « Continuité », basé sur la poursuite des actions de protection/restauration en cours et de celles déjà prévues sur la période 2018-2050 ; le second, dit « Bon état », qui inclut les actions qui seraient à faire en plus de celles du scénario précédent pour atteindre des objectifs plus ambitieux en matière de bon état des milieux aquatiques. Les coûts des actions pour chacun de ces scénarios ont été calculés. Ensuite, une évaluation des bénéfices supplémentaires du scénario « Bon état » a été réalisée, sur divers enjeux : stockage du carbone, réduction de la fréquence des inondations, amélioration de la biodiversité et du paysage, de la qualité de leau, diminution de la pollution bactériologique et virale. La différence entre ces bénéfices et le surcoût du scénario « Bon état » par rapport au scénario « continuité » permet de calculer le coût de linsuffisance de laction. Dans le cas du bassin du Couesnon, le coût de cette insuffisance de laction a été évalué à 27 millions deuros. Même si ces résultats sont à prendre avec prudence, cette étude a permis « de chiffrer de manière concrète, dune part, les actions supplémentaires pour latteinte du « Bon état » et, dautre part, les bénéfices que les usagers et plus globalement les habitants vont en retirer ».
Une ferme vivante sur un sol vivant
Frédéric VANPOULLE, AuteurC'est en 2013 que Xavier et Adeline, ingénieurs agricoles, ont créé leur ferme, le GAEC Bio Taupes, en Ille-et-Vilaine, d'abord en bio « classique », avec des ateliers maraîchage et pain, avant dévoluer vers le maraîchage sur sol vivant. Cette pratique repose sur trois principes : le sol est presque toujours couvert, il ny a que très peu de travail du sol et on apporte beaucoup de matière organique. Ainsi, dès la première année, de nombreux apports en matière organique ont permis de faire travailler la vie du sol et de doubler, en quelques années, le taux de matière organique de leur sol. Le couple réalise une rotation des cultures sur 9 ans et utilise des moyens de lutte biologique contre les maladies et les ravageurs. Ils obtiennent de bons rendements en légumes et cultivent 6 ha de blés anciens qui servent à la fabrication de pain. La commercialisation se fait à la ferme, au marché et en Biocoop, ce qui leur permet de dégager un bon chiffre daffaires, ainsi que les salaires de leurs employés.
Herse étrille : Elle a plus d'une dent contre les adventices
Cécile RICHARD, AuteurCet article, premier d'une série de 4 consacrés au désherbage mécanique, explore la herse étrille. Cet outil, traditionnel en bio, a connu des innovations qui font aujourd'hui de lui un incontournable pour contrôler les adventices sans abîmer les cultures. Certains prérequis sont cependant nécessaires à son utilisation pour que l'opération de désherbage se passe bien lors du passage de l'outil sur le sol. Le choix de la taille des dents entre aussi en ligne de compte, en fonction du type de sol et des cultures, pour assurer l'efficacité de l'effet vibration. 4 points de réglage devant faire l'objet d'une attention particulière sont détaillés. Jean-Paul Hignet, producteur de fruits, de légumes et de grandes cultures bio (35), et Albert Béchu, éleveur laitier bio (35), apportent leurs témoignages sur leur utilisation de la herse étrille, notamment sur le meilleur moment pour en faire usage. Depuis quelques années, un modèle de herse étrille sur lequel les dents sont montées de façon individuelle, sur ressort, permet d'optimiser l'efficacité de la herse, mais avec un coût plus élevé à l'achat et des contraintes de réglage. Sur céréales d'hiver, diverses stratégies sont possibles pour intervenir avec la herse étrille, comme en témoignent plusieurs agriculteurs.
Lumière(s) sur la silice de corne
Stéphane COZON, Auteur ; Maëva BOURGEOIS, AuteurConsacré à la silice de corne (501), une des préparations fondamentales de la biodynamie, cet article compile les témoignages dune quinzaine dacteurs français et suisses du mouvement de l'agriculture biodynamique, afin de défendre les avantages de l'utilisation de cette préparation pour la floraison et la fructification des plantes. Ce tour dhorizon apporte des détails pratiques sur la dynamisation et la pulvérisation de la silice de corne, ainsi que des conseils pour ne pas risquer de brûler les plantes.
Magasin à la ferme : Ils ont fait le choix dune structure commerciale dédiée
Pauline CROS, AuteurLorsquune exploitation agricole fait le choix douvrir un magasin à la ferme pour commercialiser ses produits, elle peut conserver le statut juridique de lexploitation ou créer une structure commerciale dédiée à lactivité de magasin (EURL, SARL, micro-entrepreneur). Gilles Simmoneaux, agriculteur, et Odile Gaume Ligot sont co-gérants du magasin à la ferme « Le radis rouge », situé en périphérie de Rennes, sur la ferme bio des Petits Chapelais et ils ont opté pour une structure commerciale indépendante. Comme la ferme des Petits Chapelais sest beaucoup diversifiée (production de pain, de fruits et légumes, de produits laitiers ), les différents ateliers et le magasin ont chacun pris leur indépendance juridique, tout en gardant lesprit du collectif. Pour le magasin, cette nouvelle organisation a permis de lever certaines contraintes que pouvait avoir une structure agricole (achat, revente, dépôt vente) et de vérifier sa rentabilité (avant, les associés ny prêtaient pas forcément attention). Le magasin a ainsi bénéficié dun nouveau nom, logo, site internet, dun numéro de téléphone , ce qui apporte plus de clarté, notamment pour les clients et les fournisseurs. Des réunions régulières sont toutefois organisées avec les membres du collectif des Petits Chapelais afin de discuter du fonctionnement général du magasin.
Monotraite en vaches laitières : "A tester sur de courtes périodes, et faire ses calculs" ; Marc Dumas, dans la Loire : Monotraite sur la fin de lactation ; Frédéric Chopin, en Ille-et-Vilaine : Réduire au maximum le temps de traite
Frédéric RIPOCHE, AuteurLa monotraite peut offrir des avantages : réduction de lastreinte, plus de temps libre, gestion des volumes produits. Cest une pratique encore rare, même si elle se développe. Diverses situations sont envisagables : la monotraite sur un jour (ex. le dimanche), sur une courte période (mais sur au moins sur 3 semaines), ou encore toute lannée, ce dernier cas concernant essentiellement des éleveurs bio, plutôt en système économe. La vache sadapte et, avec une bonne surveillance des taux cellulaires, qui augmentent systématiquement sur les 2 à 3 semaines qui suivent le début de la monotraite, cette pratique peut facilement être mise en place. Le choix est avant tout dordre organisationnel et économique : il existe toujours une baisse de la production (ex. entre 5 et 15% pour une monotraite ponctuelle de 3 à 10 semaines), qui n'est que partiellement compensée par laugmentation des taux du lait. Deux agriculteurs témoignent sur leurs pratiques. Marc Dumas, dans la Loire, avec des vêlages groupés dautomne, a mis en place la monotraite au printemps, à partir davril, en laissant alors les vaches au pré la nuit. Ainsi, le pic de lactation, avec traite biquotidienne, se fait en hiver, période où les prix du lait sont les plus élevés. En été, la baisse de production se fait à une période où, à la fois, les prix sont plus bas, la charge de travail à lextérieur plus élevée et la pousse de lherbe moins importante, avec les sécheresses de plus en plus fréquentes. Frédéric Chopin, en monotraite toute lannée, en Ille-et-Vilaine, a adopté cette pratique en 2016 à cause du poids de lastreinte. Ce changement a été rapide et sans incidence, notamment au niveau du revenu, grâce à un système très optimisé. Aujourdhui, il veut investir dans une nouvelle salle de traite pour réduire encore le temps de traite et, peut-être mettra-t-il un jour en uvre son projet de ne plus traire lhiver, grâce à des vêlages groupés de printemps.
"On ne naît pas employeur"
Antoine BESNARD, AuteurAvec la création dune yaourterie sur leur exploitation, en Ille-et-Vilaine, et le boom de lactivité de transformation, Yoann et Anne-Soizic Liger, éleveurs de bovins lait bio, ont embauché huit salariés en sept ans. Cela a profondément changé la nature de leur métier. Ils se sont beaucoup formés (droit, ressources humaines, management ) pour prendre du recul, savoir se contrôler et être à lécoute. Ils ont dû apprendre à déléguer, hiérarchiser leur organisation Pour eux, lambiance et lécoute sont primordiales. Il faut également savoir dire quand les choses sont bien faites mais aussi quand ça ne va pas. Ils font les recrutements à deux et prennent le temps de bien analyser le CV, voire de contacter les anciens employeurs.
Paillage : Le chanvre peut-il fumer le plastique ?
Alexander KRÖNER, AuteurEn maraîchage bio, les pratiques de paillage reposent beaucoup plus sur l'utilisation du plastique (toile tissée, film PE ou film plastique biodégradable) que sur les paillages organiques en vrac (foin, paille, BRF). Partant de ce constat, une enquête, menée en 2020 par Agrobio 35, en Ille-et-Vilaine, a permis d'identifier les 2 principales raisons, à savoir la durée et la pénibilité d'installation des paillages en vrac. A la suite de cette enquête, 9 fermes en maraîchage bio diversifié ont participé à un essai visant à tester un paillage organique facile à installer, le feutre de chanvre en rouleau "Herbi'Chanvre 400 g/m2". Les performances techniques de différents paillages ont été mesurées à l'aide de plusieurs indicateurs (effets sur le sol, le développement des cultures et le rendement). Au terme de cet essai, les résultats obtenus avec le feutre de chanvre sont plutôt positifs en ce qui concerne les cultures de tomates sous abri froid, mais plus mitigés pour les cultures de courgettes.
Permaculture et biodynamie en dialogue
Frédéric VANPOULLE, AuteurA côté de Rennes (35), la ferme en permaculture de Mikael Hardy s'étend sur moins de 5 000 m2, avec pour objectif d'y vivre à 3. Le chiffre d'affaires de 60 000 euros est généré, pour les 2/3, par les ventes de sa production et, pour 1/3, par des formations à la permaculture qu'il organise. Mikael explique le concept-clé de design permaculturel défini par David Holmgren et Bill Mollison, les fondateurs de la permaculture, et la façon dont cela se traduit sur sa ferme. Si la notion de design est spécifique à la permaculture, les principes, basés sur le respect du vivant et de l'humain, l'équité et le partage des richesses, font écho aux valeurs et à l'éthique de l'agriculture biodynamique avec laquelle elle présente des convergences.
Le portrait du mois : Deux fermes en une
Antoine BESNARD, AuteurCorinne Fesneau, avec son compagnon Jérémy Salmon, sest installée, en mai 2020, en Ille-et-Vilaine, sur la ferme familiale de 30 hectares de SAU : une transmission avec dimportants changements. En effet, la ferme de ses parents était dans un GAEC qui comptait plusieurs productions et accueillait des génisses et un atelier Poulets de Janzé. Avec lapproche de la retraite des parents et le souhait de rester vivre sur la ferme, ce jeune couple, après avoir cherché sa voie, a décidé de rependre la ferme, mais en changeant de production principale (même si latelier volailles est conservé), avec linstallation, en bio, dun atelier de production de lait de chèvre avec transformation et vente directe. Tout cela demandait donc de sortir du GAEC, de trouver des solutions pour le foncier, toutes les terres étant en location, de lancer la conversion, ainsi que les travaux pour accueillir le nouvel atelier et le troupeau caprin. Ce dernier provient dune autre exploitation du même département, dans laquelle Jérémy a travaillé pendant deux ans et dont le propriétaire, Patrick, partait aussi à la retraite mais voulait rester sur sa ferme. Cest ainsi que le troupeau de race alpine a changé dexploitation, alors que Patrick travaillait à transmettre aussi ses débouchés, à savoir trois marchés hebdomadaires et quelques magasins à la ferme. Linstallation de Corinne et de Jérémy est, au final, une double transmission, associée à une conversion. Un vrai challenge rendu plus facile par la volonté des futurs retraités de transmettre et de soutenir le projet de ce couple, qui déjà envisage daccueillir un salarié ou un associé pour faire face à la charge de travail.
Le portrait du mois : La règle de trois
Antoine BESNARD, AuteurTravaillant depuis 30 ans ensemble, les trois associés du GAEC Saint-Lazare, situé en Ille-et-Vilaine, en bovins lait bio, ont commencé, dès 2014, à préparer les départs à la retraite de 2 dentre eux, prévus en 2021. Ils se sont alors faits accompagner dun juriste pour voir comment faire pour que la reprise de parts du capital social du GAEC ne soit pas trop importante et qu'elle ne représente pas un frein limité à larrivée de nouveaux associés. Côté organisation, ils ont lancé, dès 2018, des annonces pour trouver un premier candidat qui est arrivé en 2019 sous contrat de parrainage afin de sintégrer progressivement ; les deux associés sur le départ passant alors tous deux à mi-temps. Ainsi, peu à peu, Damien, le nouveau venu, sest formé au fonctionnement du GAEC et a trouvé sa place. Transition et transmission se font donc progressivement avec, en 2021, une nouvelle étape. En effet, une fois les associés sur le départ à la retraite, un nouvel associé, lui aussi en contrat de parrainage, va arriver en septembre prochain, pour une installation définitive en avril 2022, si tout se passe bien. Lanticipation est ici le maître-mot, pour faire de ce changement de 2 associés un succès, sans mise en péril de la structure.
Réduction du travail du sol : 15 producteurs bio se tirent labour
Robin GUILHOU, AuteurDepuis début 2020, Agrobio 35 anime un groupe départemental de 15 fermes bio, qui souhaitent réduire le travail du sol. Lobjectif de ces agriculteurs est de mettre en place du non labour sans impacter négativement le fonctionnement du sol, lenherbement des cultures ou le rendement. Ce travail est financé, pour une durée de trois ans, par la région Bretagne, dans le cadre dun projet Agriculture Écologiquement Performante (AEP). Cet article présente les résultats des premiers essais réalisés sur maïs et sarrasin. Trois modalités ont été comparées : un labour classique, un labour agronomique (charrue déchaumeuse), un non labour (cultivateur, rotavator et Dynadrive). Des profils de sols ont été réalisés en amont des semis, afin de caractériser létat des parcelles et un suivi a été effectué sur la culture (levée, vigueur, enherbement, taux de sucre, dynamique azotée sur lhorizon 0-30 cm, température du sol, rendement). Sur maïs, la réduction du travail du sol a engendré une petite diminution au niveau des levées, mais une vigueur légèrement plus importante. Lenherbement est plus marqué en non labour et les rendements en non labour sont très variables dune parcelle à lautre. En sarrasin, le non labour a également conduit à un enherbement plus important et à un rendement moindre. Le groupe va explorer plusieurs pistes pour améliorer les itinéraires techniques sans labour.
Sinstaller éleveurs laitiers, un choix de vie paysanne
Anaïs KERNALEGUEN, AuteurLe CEDAPA (Cendre détude pour un développement agricole plus autonome) poursuit son tour des anciens animateurs du réseau, non issus du milieu agricole, qui ont décidé de sinstaller en élevage. Cet article rapporte le témoignage de Louis Motte et de Gwennenn Montagnon, qui ont repris une ferme en Ille-et-Vilaine, en 2018, en bovins lait bio sur 38 ha. Lorsquils cherchaient une ferme à reprendre, ces porteurs de projet avaient deux critères en tête : avoir suffisamment de terrains accessibles (système herbager) et pouvoir mettre en place un système qui leur permettrait de se dégager du temps. Ils ont visité une dizaine de fermes. Leur première piste na pas abouti : le cédant nétait pas prêt moralement à arrêter son activité et demandait un prix de reprise trop élevé. Louis Motte et Gwennenn Montagnon ont alors revu leurs critères pour privilégier une reprise qui puisse se faire dans de bonnes conditions sur le plan humain et financier. Ils ont ainsi trouvé cette ferme de 38 ha, en système conventionnel, dont il fallait optimiser le système herbager pour pouvoir sinstaller à deux. Le cédant a engagé une conversion bio avant leur installation et Serge Aubert, un voisin déjà en bio, a parrainé leur projet. Les deux jeunes repreneurs ont également été salariés six mois sur l'exploitation, en menant, en parallèle, les démarches administratives liées à l'installation.
Santé des volailles : Bien observer pour ne pas se laisser voler dans les plumes
Cécile RICHARD, AuteurA partir de conseils formulés par un vétérinaire avicole et de retours dexpériences déleveurs, cet article revient sur les points-clés, entre observation et bonnes pratiques délevage, qui permettent, notamment en bio, d'avoir des poules en bonne santé. Ainsi, des conditions délevage correctes sont essentielles : veiller à labreuvement qui doit être en quantité suffisante et de qualité, à lalimentation (de qualité, équilibrée, adaptée aux besoins, dune granulométrie adaptée) ou encore à lhabitat, avec une température, une ventilation ou encore une humidité des bâtiments à surveiller et à réguler. Autre élément-clé : lobservation régulière des animaux. Quantifier les consommations (deau et daliments) ou encore la mortalité est important. Peser les poules une fois par semaine ou suivre les courbes de ponte peut être aussi un moyen pour détecter plus tôt un problème de santé et pour réagir. Lobservation des déjections, de létat du plumage ou encore du comportement des volailles est tout aussi important. Bref, observer, prévenir plutôt que guérir.
Trans Farm Earth, un collectif d'agités du bocal
Coralie BOUVET, AuteurEn Ille-et-Vilaine, le projet Trans Farm Earth est issu dune collaboration entre 7 producteurs et transformateurs bio qui ont unis leurs forces pour proposer un service de transformation de fruits et légumes bio. Cette initiative apportera une solution de valorisation des surplus de production, des invendus et des invendables. Après des années de travail collectif, lactivité de la conserverie démarrera au printemps 2022. Cette interview revient sur ce projet innovant, de lidée au lancement de lactivité, avec le témoignage de 5 de ses fondateurs et fondatrices.
AB favorable à la biodiversité ? Premiers résultats dune étude sur blé tendre dhiver
SYMBIOSE, AuteurLUMR Ecobio de Rennes 1 et lINRAE ont récemment publié les premiers résultats dune étude initiée en 2019 et comparant la biodiversité présente sur des parcelles de blé tendre dhiver conduites en agriculture biologique (21 parcelles) et en agriculture conventionnelle (21 parcelles). Ces parcelles sont situées au sud de lIlle-et-Vilaine. Les premiers résultats, encore partiels, sont favorables à lagriculture biologique sur plusieurs indicateurs : 1 - une diversité plus importante de la flore adventice en bio ; 2 une plus grande diversité des microorganismes du sol en bio ; 3 une abondance légèrement plus faible en maladies et pucerons dans les parcelles bio (résultats à pondérer par la faible pression en pucerons en 2019) ; 4 un nombre de champignons jouant un rôle important dans la nutrition et la défense du blé un peu plus important dans les parcelles bio. Le projet se poursuit encore sur deux années et va chercher à mieux comprendre le fonctionnement écologique des parcelles et à faire le lien avec la performance des cultures.
Cap Climat : Une bonne boussole pour adapter sa ferme
SYMBIOSE, AuteurPour s'adapter à l'évolution du climat, les agriculteurs sont invités à mettre en place un panel d'actions sur leurs exploitations. Depuis 2018, le projet de recherche-action Cap Climat, financé par l'entreprise Yves Rocher et l'ADEME, vise à fournir aux agriculteurs des repères sur des solutions adaptées et réalisables à l'échelle de leur système. Le programme a notamment associé des producteurs et des EPCI (Redon Agglomération et l'Oust à Brocéliande Communauté). Un travail d'enquête auprès de 15 fermes a permis de faire émerger une multitude de pratiques d'adaptation aux changements et aléas climatiques. 10 pratiques ont été sélectionnées pour leur efficacité : haies fourragères, pâturage tournant, accès à l'eau, diminution des parasites, valorisation des prairies humides, etc. Elles ont été caractérisées à l'aide de 5 indicateurs et sont présentées sous forme de boussoles pour guider les agriculteurs dans le choix d'actions à tester sur leur ferme Dans cet article, d'autres pratiques sont présentées, avec leurs intérêts pour des démarches d'adaptation et leurs conditions de réussite.
Comparaison de quatre types de paillage sur culture de courge
Alexander KRÖNER, Auteur ; William PARMÉ, AuteurAfin de réduire leurs déchets plastiques, les maraîchers bio dIlle-et-Vilaine du groupe DEPHY (animé par Agrobio35) ont souhaité mettre en place un essai portant sur lutilisation de paillages organiques. Ils ont choisi dexpérimenter deux alternatives : un feutre végétal à base de chanvre (HerbiChanvre, 400 g/m2) et de la paille dorge en vrac. Ces paillages ont été testés sur une culture de potimarrons (Orange Summer F1) et comparés à deux paillages plastiques (film PE et toile tissée). Le dispositif expérimental a été installé sur lespace maraîchage du salon La Terre est Notre Métier. Un suivi bimensuel a été effectué tout au long de lessai sur différents indicateurs : température du sol à 15 cm de profondeur, teneur en nitrates du sol, développement de la culture et rendement à la récolte. Les résultats montrent que les deux paillages organiques semblent être de bonnes alternatives : bien quils entraînent un retard durant la phase végétative (le sol se réchauffe moins vite), les rendements obtenus sont équivalents à ceux des paillages plastiques. La modalité « paille » obtient un plus petit nombre de fruits mais qui est compensé par des courges plus grosses. Un encart présente également les résultats obtenus par Arnaud Guérillon, maraîcher bio en Ille-et-Vilaine. Il a obtenu un rendement réduit sur HerbiChanvre, mais des rendements satisfaisants sur paille et BRF.
Dossier : Accueillir la faune
Sylvain LEFEBVRE, Auteur ; Marie ARNOULD, Auteur ; Danièle BOONE, AuteurCe dossier illustre, par des témoignages, les avantages de la présence d'une biodiversité riche au jardin pour lutter contre certains ravageurs. Des exemples de réalisations, destinées à accueillir certaines espèces utiles, sont présentés : - Mon jardin sauvage ; A quelques kilomètres de Rennes (35), un couple a diversifié son jardin, au départ terrain engazonné, avec un potager, des arbres, des arbustes et des plantes aromatiques. Il a également réalisé des aménagements (mangeoires, nichoirs, hôtels à insectes ) et a vu les effets sur la biodiversité, végétale et animale. ; - Bienvenue, M. Hérisson ; Dans le Jura, Yolande Letur a construit un abri à hérissons ; - Le campagnol et le renard ; Le renard, qui peut manger jusqu'à 3000 campagnols par an, serait donc bénéfique aux agriculteurs. Cependant, il est toujours considéré comme nuisible et régulièrement la proie des chasseurs.
Dossier : Quels systèmes pour le lait bio ?
Costie PRUILH, Auteur ; Annick CONTÉ, Auteur ; Cécile JULIEN, Auteur ; ET AL., AuteurDe plus en plus de laiteries en AB et leurs producteurs sengagent dans des démarches allant au-delà du cahier des charges bio européen, pour rester en phase avec les attentes du consommateur, et ainsi faire face à la concurrence des laits différenciés. Ces démarches se retrouvent autour dexigences communes : des systèmes pâturants, des aliments achetés locaux, la fin des fermes mixtes bio et non-bio, des systèmes à faible empreinte carbone et avec une forte biodiversité, le bien-être animal, une baisse des traitements allopathiques des animaux ou encore une rémunération équitable entre tous les maillons des filières. Le dossier présente la filière laitière bio française, deux démarches d'entreprises (Bio engagé de Lactalis et plan protéine origine France de Agrial), ainsi que trois témoignages d'éleveurs. La première ferme, dans la Sarthe, est en passe datteindre 1 million de litres par an avec un troupeau de 200 vaches pour 3.9 UTH. L'objectif des éleveurs est de trouver le meilleur équilibre entre main-duvre et revenu, en sécurisant le système fourrager face aux sécheresses, notamment en diversifiant les plantes pâturées (ex. avec lintroduction de sorgho sursemé et pâturé sur prairies). La deuxième exploitation, un GAEC avec 5 associés situé en Ille-et-Vilaine, produit 1,360 million de litres de lait bio par an pour 180 vaches, avec une attention forte apportée à la gestion des ressources alimentaires, en particulier lherbe. La dernière exploitation est un GAEC de 4 associés et 6 salariés, qui a axé son système sur la recherche de lautonomie à tous les niveaux, jusquà lénergie, qui a opté pour la monotraite et qui transforme la moitié des 350 000 litres produits annuellement.
L'exode urbain : Manifeste pour une ruralité positive
Claire Desmares-Poirrier partage son expérience et les réflexions qui lont conduite à rompre avec un mode de vie urbain qui ne lui convenait plus, en quête d'un projet de vie qui fait sens et dun désir de nature. Au-delà de son histoire personnelle, de la création, avec son mari, dune ferme en plantes aromatiques et médicinales bio et dun café-librairie dans une petite commune, cest de la ruralité dont il est question, avec ses problématiques daujourdhui et ses atouts pour mener à bien des projets de vie alternatifs. Car l'idée nest pas celle d'un retour en arrière. Ici, la ruralité est moderne, connectée à la ville, dans une dynamique coopérative et intégrative des espaces de vie. C'est lexode 2.0. Celui qui a pour but de générer un regain dintérêt envers les campagnes. En partageant lengagement à l'origine de son choix de vie, lauteure invite à une prise de recul et à une analyse des quotidiens urbains, pour un passage à l'action vers un mode de vie plus durable, plus humain, plus rural... Dans le contexte de la pandémie de Covid-19 qui a éveillé un sentiment de vulnérabilité chez les citadins, cet ouvrage encourage à faire le point sur les aspects dysfonctionnels et assujettissants de la vie urbaine. Il invite le lecteur à porter un regard nouveau sur les campagnes et donne des clefs pour réfléchir à un projet de vie plus en accord avec ses principes et à lécoute de ses réels besoins.
Fermebioscopie : Faire moins mais faire mieux
Christelle BOBON, Auteur ; Fabrice BOBON, AuteurJusqu'en 2014, la ferme de Christelle et de Fabrice Bobon, en Ille-et-Vilaine, était en système conventionnel intensif. Cette année-là, le couple a projeté de passer en bio. Avec l'aide de plusieurs structures, les éleveurs se sont fait, petit à petit, une idée des conditions pour que le passage s'opère de la meilleure façon possible. Ils ont alors pris la décision de laisser les 12 ha de terres éloignés de la ferme, difficiles à gérer en bio. Ecoutant les conseils du technicien, ils ont décidé aussi d'arrêter les porcs (conventionnels) et de vendre la porcherie. Désormais, ils se concentrent sur les vaches laitières. Aujourd'hui, avec leurs 60 vaches laitières bio sur 80 ha, ils tirent un bilan très positif du changement opéré, avec un travail plus rémunérateur et avec la satisfaction de répondre aux attentes de la société en matière d'environnement, de qualité et de bien-être animal. Lorsque des éleveurs conventionnels l'interrogent sur le prix du lait bio, Fabrice leur répond que "c'est d'abord la compression des charges qui fait la différence, mais pour ça, il ne faut pas faire de bio industriel !".
Génodique : En avant la musique !
William PARMÉ, AuteurLa génodique consiste à mettre de la musique au service de la santé des plantes. La méthode repose sur les travaux de Joël Sternheimer, docteur en physique théorique et musicien, dans les années 1980. Selon la théorie du chercheur, chaque acide aminé composant une protéine émet une onde lors de sa formation. La méthode consiste à reconstituer une mélodie spécifique qui va moduler la production de protéines ciblées, régulant ainsi certains processus biologiques. Cette méthode permettrait de prévenir l'apparition de maladies, de favoriser la croissance des plantes, de stimuler leurs défenses naturelles... L'utilisation de ce procédé commence à émerger sur des fermes bio. L'efficacité de la méthode fait débat. Certains producteurs, comme Gwenaël Floc'h, maraîcher bio en Ille-et-Vilaine, font un retour d'expérience plutôt positif, quand d'autres restent perplexes.
Glaces fermières : « Le goût de crème éclate en bouche ! »
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurYannick Brégère sest installé, en 1998, sur la ferme laitière familiale, en Ille-et-Vilaine. Il est rejoint par sa femme, Nathalie, en 2001. En 2010, le couple amorce une conversion en bio. Cette dernière nécessite un investissement de 100 000 . Leur système de production est principalement basé sur lherbe (elle représente 80 % de lalimentation des bovins). Leur troupeau est composé de 40 Primholstein, 10 Jersiaises et 10 Kiwis. Dici quatre ans, ils envisagent de rendre les Jersiaises et les Kiwis majoritaires : celles-ci sont moins productives que les Primholstein, mais elles offrent un lait plus riche avec un taux de matière grasse élevé. Jusquen 2018, le lait produit (320 000 L/an) était entièrement collecté par Biolait mais, désormais, 20 000 L sont transformés en glaces à la ferme. Pour mettre en place cet atelier de transformation, le couple a fait appel au Réseau de fermiers bio « Invitation à la ferme ». Au départ, le couple trouvait linvestissement financier pour adhérer au réseau un peu onéreux mais, au final, il a vite été rentabilisé par un accompagnement et des services de grande qualité : Nathalie Brégère a suivi une formation de glacière dune semaine et a bénéficié de lappui du meilleur ouvrier glacier de France pour élaborer ses recettes. Ce nouveau projet a nécessité un investissement de 200 000 . Le litre de lait est valorisé 0,56 centime en glace et 0,43 centime par Biolait.
Groupe Michel et Biomat : Renforcer le segment bio
Ermeline MOURAUD, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLe Groupe Michel, en Ille-et-Vilaine, est un acteur familial et indépendant qui intervient dans plusieurs filières animales. Il déploie, depuis les années 2000, une stratégie de segmentation qualitative et confirme de plus en plus son engagement dans la bio. Lentreprise a commencé à développer un segment bio en 2010 avec la production de poulettes et la création, en 2016, de la filière MBio qui regroupe 32 producteurs dufs bio (filière longue). En 2018, lentreprise a commencé une activité de porcs bio qui regroupe six éleveurs. Comme le Groupe souhaite atteindre 5 % de son CA en bio, il lance, en 2019, une nouvelle offre de produits et de services (LVDirect) destinée aux producteurs en vente directe dufs bio. Début 2020, le Groupe Michel acquiert Biomat. Cette société, basée en Loire-Atlantique, est lune des sociétés pionnières en France de fournitures spécialisées en agriculture biologique. Cette acquisition permet au Groupe Michel dapporter, aux éleveurs, des solutions durables sur les parties végétales. Cet achat sécurise également lapprovisionnement de sa future usine de fabrication daliments bio, prévue pour 2021 en Ille-et-Vilaine. Infeed, une autre société du Groupe Michel, spécialisée dans le développement de solutions nutritionnelles pour les animaux délevage, cible aussi la bio, comme le montre son nouveau produit (Solubird) qui optimise le démarrage des volailles en AB.
Luzco : Les légumineuses fourragères en collectif ; « Mieux intégrer les légumineuses dans les élevages »
TRAVAUX ET INNOVATIONS, AuteurLintérêt agronomique des légumineuses fourragères nest plus à démontrer : amélioration de lautonomie protéique et azotée, diversification des rotations, structuration du sol Néanmoins, certains freins restent difficiles à lever pour les mettre en place dans une exploitation individuelle. Quelques démarches collectives voient le jour pour tenter de lever ces freins : organisation collective de la conduite de la culture (conduite des chantiers, assolement commun, mise en place dessais), organisation collective du séchage, mise en place dune filière luzerne à léchelle dun territoire Le projet Casdar Luzco (2016-2019) visait à développer ces démarches. Il était porté par la FRCuma Ouest et impliquait 12 partenaires à léchelle nationale. Son objectif était danalyser ces différentes formes dorganisation, détudier leur triple performance (économique, environnementale et sociale), de favoriser des conditions permettant à de tels projets démerger, et de proposer des outils daccompagnement. En parallèle de cet article, le Groupe AEP/GIEE de la Cuma la Fourragère (Ille-et-Vilaine) explique les initiatives mises en place par cette quinzaine déleveurs pour intégrer des légumineuses dans leurs exploitations en polyculture-élevage.
La marque Vrai interroge les consommateurs et les producteurs
Véronique BARGAIN, AuteurPour repositionner et rajeunir sa marque bio « Vrai », Triballat Noyal (lune des entreprises agroalimentaires pionnières dans les produits laitiers biologiques) a organisé, du 1er juin au 31 juillet 2020, une consultation grand public sur les produits laitiers bio Vrai. Les contributions portaient principalement sur les emballages (formats, plastique ), le bien-être animal (modes délevage, devenir des mâles ), les garanties de la bio (origine du lait, ingrédients ), limpact environnemental de la marque et la rémunération des producteurs. Triballat Noyal a répondu aux principales questions et va se servir de cette concertation pour co-construire un nouveau plan dactions et de nouveaux engagements. Dun point de vue élevage, la marque Vrai travaille notamment, avec les producteurs, sur un cahier des charges privilégiant une alimentation française, le pâturage et le bien-être animal.
Observatoire de la production bio en Bretagne : Edition 2019 - Chiffres 2018
En 2018, la Bretagne a franchi le cap des 3000 fermes bio. 403 nouvelles fermes bio ont vu le jour au cours de l'année, 63 % sont issues de conversions et 37 % d'installations. Si la dynamique s'est confirmée du côté de la production, les données de consommation positionnent la Bretagne en tête des régions consommatrices de bio, ce qui tendrait à confirmer, pour Julien Sauvée, président de la FRAB Bretagne, que plus on accroît la disponibilité et l'accessibilité des produits bio, plus les consommateurs sont au rendez-vous. LObservatoire régional de la production biologique synthétise les chiffres de la production agricole bio des 4 départements bretons : nombre de fermes, productions, localisation des surfaces. Des graphiques et des cartes permettent de localiser les différents bassins de production.
Observatoire de la production biologique en Bretagne : Edition 2020 : Chiffres 2019
Ce document rassemble les chiffres 2019 de la bio en Bretagne : nombre de fermes bio, surfaces, productions, installations à l'échelle de la région, puis par département. Il détaille ensuite les chiffres-clés des productions végétales et animales, en montrant leur évolution sur 10 ans (nombre de fermes, cheptels, surfaces, localisation...).
Paysan glacier : On ne le devient pas en deux coups de cuillère à pot
Coralie BOUVET, AuteurZoom sur les glaces, glaces à l'eau, glaces au lait, sorbets... grâce aux témoignages de 2 paysans glaciers bio bretons : - Glace au lait de chèvre : Un moment de fraîcheur ; Philippe Hamelin (35), éleveur bio depuis 2012, a créé, en 2017, son atelier et sa marque de glaces au lait de chèvre bio, après s'être formé auprès d'un maître glacier. Il est aujourd'hui le seul producteur de glaces au lait de chèvre bio en Bretagne. Il explique quelles sont les étapes de fabrication, comment il a adapté ses recettes petit à petit et quel matériel il utilise ; - Le Verger perdu, l'art du goût retrouvé ; Après une expérience professionnelle dans un tout autre domaine, Ritchie Huxley a décidé de se lancer dans la fabrication de sorbets et de crèmes glacées. Après une formation, il a trouvé un verger et acheté une ancienne ferme dans le Morbihan. Pionnier en tant que paysan glacier dans sa région, il a investi petit à petit dans du matériel et fait évoluer son laboratoire de transformation, avec aujourd'hui une capacité de production de glaces de 6000 l/an. Il explique qu'il produit ses propres fruits (pêches, cassis, fraises...) et qu'il sapprovisionne, comment il planifie son travail et il donne quelques conseils pour se lancer.
Des plantes sauvages pour enrichir son alimentation ou diversifier sa ferme
Amandine GATIEN-TOURNAT, Auteur ; Frédéric JOUIN, AuteurTous les ans, au mois de mai, le GAB 72 organise une formation intitulée « Reconnaître, cueillir et commercialiser des plantes sauvages ». Marie Rué, ethnobotaniste, fait alors découvrir une quarantaine de plantes aux participants. Ces plantes sauvages peuvent être récoltées à des fins personnelles (pour enrichir et varier son alimentation) ou pour diversifier les productions de sa ferme. Il est en effet possible de faire certifier en AB une zone de cueillette sauvage, avec une liste des plantes inscrites à son certificat. Cest notamment ce qua fait la ferme des Millefeuilles, dont 25 % du chiffre daffaires provient de la cueillette de plantes sauvages. Cette ferme est basée à 20 km au sud du Mont-Saint-Michel. Elle allie production maraîchère (Carol Johnson y cultive des légumes sur 1000 m2 de plein champ et 200 m2 de serres), agrotourisme et cueillette de plantes sauvages halophytes sur des prés salés (gérée par Christophe Legal). Ces plantes sont commercialisées sous différentes formes (mescluns, tisanes, chutneys, sirops, confitures, pestos ) et sont vendues à la ferme ou à des restaurants gastronomiques.
Le portrait du mois : Les grandes petites choses
Antoine BESNARD, AuteurElodie Dragon est une jeune agricultrice à la tête dune ferme bio basée en Ille-et-Vilaine. Sa ferme comprend un atelier de poules pondeuses, un de poulettes démarrées et un autre de vaches allaitantes. Après avoir travaillé dans une banque, puis avoir été salariée durant six ans dans une ferme voisine (dont lun des associés était son père), elle sest installée avec son père, en 2017, lorsque ce dernier a quitté l'association précédente. Comme il arrivait à lâge de la retraite, ils ont cherché ensemble un successeur. Cest la petite sur dElodie, Aline, qui a pris la relève. Cette dernière était coiffeuse et a dû dabord se former au métier dagricultrice. Pour se faire reconnaître comme cheffes dexploitation (et non plus comme employées de leur père ou filles de leur père), les deux surs ont dû faire preuve de pédagogie et parfois simposer. Elles savent tout faire sur la ferme et elles ont réalisé des aménagements pour se préserver physiquement. Leur organisation de travail leur permet dêtre remplaçables, notamment si lune delles part en congé maternité. Elodie Dragon a également récemment pris la tête de la commission « Place des femmes dans le développement de la bio 35 » et compte bien faire émerger des pistes dactions et des idées neuves grâce au collectif.
Récolte des fourrages : Que penser de la diversité ?
Ronan LOMBARD, AuteurRégis Desaize est éleveur en Ille-et-Vilaine. Initialement, il élevait des vaches laitières en agriculture conventionnelle. En mai 2017, il a fait le choix de changer de production et délever des chèvres laitières. Après avoir mis en place et validé son nouveau système de production, il a décidé de passer en bio. Sa conversion à lagriculture biologique lui a demandé de revoir son système fourrager et dadapter, en conséquence, son organisation du travail. Il sest alors tourné vers la Cuma la Romantique pour récolter ses fourrages (foin et enrubannage). Régis Desaize était déjà adhérent à cette Cuma, mais il ne lavait jamais sollicitée pour réaliser ce genre de travaux. Inclure un adhérent au système de production différent (la production caprine est marginale sur ce territoire) a demandé des adaptations à la section fourrage de la Cuma et a apporté une certaine complémentarité (les chèvres ont besoin de fourrages de qualité mais plus fibreux, souvent récoltés plus tard). Dans ce dossier, Régis Desaize et Cyrille Redouté, chef déquipe à la Cuma la Romantique, expliquent comment l'éleveur sest intégré à la section fourrage, ainsi que lorganisation du travail mise en place pour sadapter aux spécificités de lélevage caprin.
Rythmes cosmiques : Comment ça marche, et avec quel impact sur les cultures ? ; Biodynamie. « Remettre lhumain au cur de léconomique »
Sarah CHOUPAULT, Auteur ; Bernard SCHMITT, AuteurLes rythmes cosmiques sont la clé de voûte de lagriculture biodynamique. Au total, il existe près de 150 rythmes cosmiques. Pour pouvoir utiliser un calendrier lunaire des semis, il est essentiel de comprendre linfluence de quatre cycles lunaires : le rythme tropique, le rythme sidéral, le rythme anomalistique et le rythme draconitique. Cet article commence par expliquer à quoi correspondent ces différents cycles effectués par la lune et leurs influences sur les végétaux : périodes de semis / périodes de plantation ; périodes favorisant les organes racines / feuilles / fruits / fleurs ; périodes favorisant les maladies cryptogamiques / les mauvaises croissances ; périodes ralentissant les processus de vie Il donne ensuite des exemples appliqués, notamment les principaux jours favorables pour effectuer des travaux sur les prairies, les céréales et les protéagineux, les légumes, les PPAM, les fruits, les petits fruits et pour faire du bois. Il donne également des recommandations pour réaliser des faux semis, épandre de la matière organique et incorporer des engrais verts. Ces données sont complétées par le témoignage dOdette et Dominique Fourmont, couple déleveurs laitiers et maraîchers en biodynamie, basé en Ille-et-Vilaine. Dans un second article, Olivier Clisson, paysan boulanger et éleveur, explique sa vision de la biodynamie.
Témoignage : Brice Tandille : « Je ne remets pas mon système en cause pour le plaisir »
Antoine BESNARD, AuteurEn Ille-et-Vilaine, Brice Tandille, maraîcher bio, n'hésite pas à tester différentes techniques pour améliorer son système, gagner en confort, en temps de travail et en rentabilité. Pour cet ancien dessinateur médical, qui avait déjà lu Steiner, Fukuoka et Rosch-Müller avant de sinstaller en 2009 sur 1,7 ha, la curiosité scientifique est toujours vivace. Particulièrement intéressé par le travail du sol, il a mis en place un système de planches permanentes. Pour arriver à ne plus travailler son sol, tout en le gardant vivant et fertile, Brice a mis en place un procédé basé sur un apport important de carbone (BRF), puis sur un paillage qui va entretenir la fertilité du sol. Il détaille ce procédé et en explique les avantages.
L'Ufab inaugure un nouveau silo : Sécuriser et développer la collecte
Frédéric RIPOCHE, AuteurLUfab est un fabricant daliments bio pour animaux. Il est basé en Ille-et-Vilaine et produit près de 95 000 tonnes daliments par an, principalement pour poules pondeuses, porcs et ruminants. Depuis trois ans, sa croissance annuelle est de 15 %. Comme son silo de 6 000 tonnes arrivait à saturation, lUfab a investi 7 millions deuros dans un nouveau silo (dont 1,5 million subventionné par la Région et lEurope, dans le cadre des fonds Feader). Ce dernier a une capacité de 12 000 tonnes, ce qui correspond à un potentiel de 4 000 hectares. Ce silo est automatisé et est géré par deux salariés. Il a été conçu pour stocker une multitude de matières premières biologiques et en C2. Il possède vingt cellules à fond plat et cinq boisseaux de travail ventilés qui servent de stockage temporaire. La détection dinsectes (type charançon) est un motif de refus. Toutefois, ce site a été conçu pour gérer de manière indépendante déventuels lots infectés grâce à sa tour de séchage. Ces lots peuvent ainsi être nettoyés, puis stockés (sils deviennent conformes) sans contaminer le reste du site. Pour autant, le nettoyage par les agriculteurs reste indispensable.
Adopter les stratégies techniques des éleveurs laitiers bio : Un choix gagnant pour lenvironnement et la durabilité économique et sociale de sa ferme L'expérience de la FRAB Bretagne
Ce document a été réalisé dans le cadre du dispositif Transferabio, soutenu par Ecophyto et géré par le réseau FNAB, qui vise à fournir les transferts de savoir-faire entre producteurs. Il s'intéresse au passage en bio de systèmes laitiers de lOuest. En Ille-et-Vilaine, Bernard Delaunay est en phase de conversion de sa ferme laitière et il apporte son témoignage sur les changements techniques. Plus généralement, le passage en bio saccompagne dune évolution vers plus dherbages et donc moins de cultures. Les principaux impacts techniques et environnementaux des conversions en bio des systèmes laitiers du Grand Ouest sont présentés. Économiquement, le développement de lautonomie alimentaire et la réduction des coûts vétérinaires (parce que les animaux sont moins sollicités en termes de performances) permettent des résultats économiques des systèmes en bio meilleurs qu'en conventionnel. En effet, les prix supérieurs du lait bio servent à compenser les baisses de volume de production laitière et de cultures de vente.
Analyse des freins à linstallation en élevage bovin lait des personnes non issues du milieu agricole
Le constat est là : peu de porteurs de projet dinstallation sont à la recherche de fermes laitières, alors que cette production est prédominante en Ille-et-Vilaine. Ce désintérêt pour lélevage laitier est encore plus marqué parmi les porteurs de projets non issus du milieu agricole (NIMA), souvent plus attirés par les productions végétales. Pourquoi ? Dans le cadre du projet « Encourager linstallation/transmission en production laitière en agriculture durable en Bretagne », une étude a été menée, en 2018, sur les freins à linstallation en bovins lait des NIMA. Cette étude, basée sur des entretiens menés auprès de 12 NIMA à divers niveaux davancement de leurs projets, projets en bovins lait ou non, a permis de montrer que la construction du choix de production pour ces personnes dépendait de 4 grands types déléments : la dimension éthique et politique du choix de production (amélioration de la société, proposition dalternative au modèle dominant ), la dimension du mode de vie impliqué par le choix de production (image dun volume horaire important en élevage laitier, par ex.), laccessibilité technico-économique du choix de production (les élevages laitiers sont vus comme trop grands et demandant un investissement trop important), et lacceptabilité sociale de la production choisie (lélevage nest pas toujours bien perçu). Les NIMA ont aussi des difficultés à se projeter dans lélevage bovin lait, pour diverses raisons : absence déleveurs sur des systèmes bio-herbagers dans leur « champ de vision », méconnaissance des bovins ou absence dexemples de reprises en bovins lait portées par des NIMA. Plusieurs préconisations peuvent être faites à lissue de cette étude, autour de 4 grands axes : faire évoluer les perceptions sur lélevage bovin lait, rendre plus accessible la découverte du métier, permettre le changement de choix de production pour le NIMA et transformer limage médiatique des éleveurs laitiers.
Changement climatique : La résilience, cest le système, pas le label
Laura TOULET, Auteur ; Viviane PASTEAU, Auteur27 producteurs en AB dIlle-et-Vilaine, représentant la diversité des productions bio de ce département, ont été interrogés pendant lété 2019 sur leur niveau de préoccupation face au changement climatique, et sur leurs pratiques ou souhaits de pratiques en matière dadaptation ou datténuation face à ce dernier. Plus des 2/3 des enquêtés disent être "beaucoup" à "énormément" préoccupés par le changement climatique et 85 % dentre eux déclarent des impacts de ce dernier sur leur système, tout particulièrement la sécheresse, les coups de chaud ou encore la variabilité intra et inter annuelle. 54 % pensent que lAB a un moindre impact sur le climat que lagriculture conventionnelle et 56 % estiment quelle est mieux adaptée au changement climatique, en lien notamment avec la capacité dadaptation et létat desprit des producteurs bio. Néanmoins, quelle que soit leur vision de lAB face à lenjeu climatique, les éleveurs enquêtés souhaitent plus dinformations à ce sujet. Par ailleurs, létude montre que les pratiques de ces producteurs, en termes dadaptation et datténuation face au changement climatique, sont diverses. Mais, là aussi, il ressort un besoin dinformation sur certaines pratiques plus controversées (ex. travail du sol et stockage de carbone), ou encore sur les impacts réels des actions quils mettent ou pourraient mettre en place (en particulier en matière datténuation).
Circuits courts : Quand la conversion redéfinit la commercialisation
Agathe PERRIN, AuteurDans cet article, les liens entre mode de commercialisation des produits d'une exploitation, plus particulièrement en circuits courts, et conversion en bio sont explorés, au travers des stratégies de commercialisation de 5 fermes : le GAEC Les Quatre Chemins, à Mellé (35), qui transforme et commercialise des fromages (depuis 20 ans) et des glaces ; la ferme Ty Lipous, à Moustéru (22), qui transforme et commercialise des produits laitiers depuis 2017 ; la ferme de Kermoel, à Plouguernevel (22), passée en bio il y a 10 ans après 13 ans de transformation et de commercialisation sur les marchés ; l'EARL Darley, à Ruca (22), qui a entamé sa conversion en 2016 après presque 30 ans de production et de commercialisation de ses fromages ; la Ferme du Champ des Vents, à Argentré du Plessis (35), en arboriculture et grandes cultures, qui s'est engagée en bio en 2016 au moment de sa transmission, du fait de la volonté des repreneurs... Chaque ferme a connu des situations différentes et les agriculteurs expliquent, parfois avec beaucoup de recul et d'expérience, comment le passage en bio, mais aussi la façon de communiquer auprès de la clientèle, ont impacté les ventes des produits en circuits courts et comment cette conversion a été accueillie par les clients.
Dossier : Transmettre sa ferme : Les conditions de la réussite
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Cécile MARCUS, AuteurLa question de la transmission des exploitations est un enjeu majeur pour lAB. Ainsi, en Bretagne, 24 % des fermes laitières bio seront à transmettre dici 5 ans et, en Ile de France, 27 % des producteurs bio ont aujourdhui plus de 55 ans. Malgré labsence de données nationales précises, ces chiffres illustrent bien lenjeu auquel il faut faire face, en tenant compte aussi du nombre croissant de candidats à la reprise qui sont hors cadre familial (2016 : à l'échelle nationale, 47 % des personnes passées au Point accueil installation étaient dans ce cas). Or, transmettre son exploitation nécessite du temps, den demander un prix juste, à la fois pour le cédant et le repreneur, ou encore de favoriser le transfert de savoirs et dexpérience entre ces derniers. Ce dossier dresse un état des lieux de la situation, des moyens actuels et en cours de développement pour favoriser les transmissions et présente trois exemples de transmissions réussies illustrant la diversité des situations rencontrées sur le terrain. Pour faire face à cet enjeu, en particulier en bio, il faudrait plus de moyens, favoriser le conseil individuel ou encore innover. Ce point est dautant plus important quil faut communiquer de façon plus élargie que par le passé, vu le nombre croissant de porteurs de projets non issus du monde agricole. Ainsi, selon les territoires, diverses initiatives voient le jour : journées portes-ouvertes sur des fermes en recherche de repreneur, vidéos pour renforcer la communication via les réseaux sociaux, démarches filières ou territoriales avec limplication de collectivités territoriales. Pour Nadou Masson, secrétaire nationale « Installation-Transmission » pour le réseau FNAB, « il faut créer une vraie dynamique innovante autour de cet enjeu vital pour lavenir de la bio ».
Les éléments influençant les futurs cédants dans la perception de la transmissibilité de leur ferme laitière
Aujourdhui, la moitié des chefs dexploitation agricole ont plus de 50 ans et près de 60 % dentre eux ne savent pas encore qui leur succèdera. Lhypothèse peut être faite que nombre de futurs retraités pensent leur ferme non transmissible. Pour mieux comprendre pourquoi et comment agir, une étude a été menée, en 2018, sur la question des éléments influençant les futurs cédants dans leur perception de la transmissibilité de leur ferme, dans le cadre du projet « Encourager linstallation/transmission en production laitière en agriculture durable en Bretagne ». Basée sur des entretiens auprès de 12 éleveurs en bovins lait (dont 4 en AB), installés en Ille-et-Vilaine, futurs retraités et à la tête dune petite ou moyenne ferme (surface inférieure à 58 ha), cette étude a permis dapporter des éléments sur la vision du cédant sur la transmissibilité de sa ferme. Quatre grands facteurs interviennent dans la construction de cette vision : la perception qua le cédant de sa ferme, sa perception de son territoire et de ses dynamiques dinstallation-transmission, sa vision du métier et sa représentation des repreneurs et du lien de responsabilité qu'il peut avoir envers eux. Des acteurs extérieurs influencent aussi le cédant : la famille, les professionnels para-agricoles, les groupes de pairs et les réseaux, les repreneurs, les propriétaires terriens, les voisins ou encore le contexte macro véhiculé par les médias. Mieux connaître linfluence de ces éléments peut permettre dagir, par exemple en aidant le cédant à changer de vision pour sa ferme, ou en jouant sur lenvironnement, pour faire évoluer les représentations de tous, en valorisant notamment les transmissions réussies pour « inverser le discours sur les petites fermes ».
Fertilisation : Un pilotage précis pour ne pas finir dans les choux
William PARMÉ, Auteur ; Alexander KRÖNER, AuteurEn 2018, à loccasion du salon La Terre est Notre Métier, un essai a été mis en place sur la ferme de Philippe Hamelin (Ille-et-Vilaine) afin détudier les impacts de la fertilisation azotée sur le chou de Milan et le chou rouge, en culture de plein champ. Deux amendements ont été testés (du fumier de bovin, frais ou composté) à deux doses différentes pour chaque produit (15 et 30 t/ha). La parcelle qui a accueilli lessai était couverte par une prairie de trèfle les deux années précédentes. Limpact de la fertilisation a été analysé suivant trois critères : la dynamique des nitrates dans le sol, le développement de maladies et de ravageurs, et les rendements obtenus. Aucune différence significative na été observée entre les différentes modalités fertilisées et le témoin. Limportante teneur en paille du fumier a pu conduire à une réorganisation de lazote dans le sol, ce qui peut expliquer que la teneur en nitrates ne soit pas plus élevée dans les modalités fertilisées. De plus, le précédent cultural (une prairie riche en trèfle blanc) a suffi à assurer les besoins en azote des choux. Le fumier permettra par contre dassurer la fertilité globale du sol sur le long terme.
Installation/transmission en lait, un monde de représentations !!
Juliette BLANCHOT, AuteurQue ce soit en France ou en Bretagne, près de 60 % des fermes sont sans repreneur. En Ille-et-Vilaine, peu de repreneurs, dautant plus sils sont Non Issus du Monde Agricole (Nima), cherchent une ferme en bovins lait, alors que ces dernières représentent 50 % des exploitations. Ceci sexplique notamment par la perception quont de ces fermes aussi bien les cédants que les repreneurs Nima ou même lentourage familial ou professionnel (banque, laiteries ). Ainsi, une étude menée par le CIVAM 35 Installation Transmission a montré que la majorité des cédants considèrent leur ferme comme non transmissible (parcellaire non adapté, trop de capital, avenir pessimiste du métier ). De même, les porteurs de projet Nima ont souvent une vision très négative de lélevage bovin lait : pas éthique, peu rentable, surcharge de travail, méconnaissance des bovins Aussi, il est essentiel de changer les représentations de chacun pour faciliter les transmissions et les installations en lait, en agissant sur le cédant (ex. : inciter à avoir un discours positif), sur lenvironnement du cédant (ex. : montrer des transmissions réussies pour changer le regard des laiteries ou des banques ) et sur les repreneurs potentiels (ex. : montrer les modèles en élevage bovin lait bio-herbagers, durables et intéressants au niveau économique).
Jai testé : Distribuer la luzerne en vert
Franck MECHEKOUR, AuteurJean-Philippe Guines, en Gaec en Ille-et-Vilaine et en conversion bio, possède un troupeau de 110 vaches laitières à 6 500 kg et 130 ha de SAU, dont 10 ha de maïs ensilé, 15 ha de luzerne, 10 ha de trèfle violet et le reste en prairies. Les vaches sont sorties sur les 42 ha de prairies dès mi-février, période de début des vêlages. À partir de fin juin, le pâturage nest plus suffisant et Jean-Philippe et ses associés sont obligés daffourrager avec deux tiers de luzerne, ce qui représente 800 kg par vache. La part de luzerne qui est fauchée pour de laffouragement en vert revient à 25 /t, en incluant lamortissement du matériel. Sous cette forme, il y a moins de perte, les vaches adorent, la valeur alimentaire et lapport en fibres sont bons. Depuis quatre ans, elle est semée (25 kg/ha) associée avec du trèfle blanc (2 kg/ha) afin déviter le salissement. Le rendement est de 12 à 13 tMs/ha. La luzerne est en place quatre ans, puis une pause de six ans est effectuée avant son retour.
Légumes industrie : Pas de place à l'approximation
Céline ROLLAND, AuteurLe marché des légumes bio pour l'industrie est en plein essor et représente une opportunité pour diversifier ses productions en grande culture. L'intégration d'un légume dans son assolement ne simprovise cependant pas. Cet article fait le tour des points de vigilance et des questions à se poser avant de se lancer : identifier clairement son débouché, bien définir les termes du contrat, choisir ses légumes, déterminer la surface à implanter, etc. La culture elle-même demandera une technicité spécifique importante : maîtrise des adventices, irrigation, fertilisation... Des investissements seront peut-être à réaliser. Pour illustrer ces différents points de vigilance, 3 témoignages sont proposés : Hugo Bogrand, cultivateur bio à Ploerdut (56), qui a introduit la culture de petits pois depuis 4 ans ; Yann Le Jeloux, cultivateur bio à Neuillac (56), qui a introduit le haricot vert depuis 5 ans ; Joël et Chantal Sourdrille, éleveurs bio à Montreuil-sur-Ille (35), sur 85 ha, dont 50 ha en culture de haricots verts.
Lettre Filières FNAB - Fruits n° 13
Antoine BESNARD, Auteur ; Nathalie FERNANDES, Auteur ; François WARLOP, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Fruits n° 13 est composée des articles suivants : - Elsa Cotton et Claude Daniel - Céréales et arboriculture - Ille-et-Vilaine ; - Recueil des savoir-faire en arboriculture biologique en région Centre-Val-de-Loire ; - Campagne de commercialisation des pommes et poires bio (2019-2020) ; - Des plants fruitiers certifiés AB d'ici 2035 ? Facile à dire... ; - FRUINOV, un projet participatif sur les variétés fruitières de la région PACA ; - Comment savoir si une variété est dans le domaine public ? ; - Comment transformer les produits bio de ma ferme ? ; - La Terre est Notre Métier 2020 : proposez votre conférence !
Lettre Filières FNAB - Légumes n° 15
Antoine BESNARD, Auteur ; Edouard MEIGNEN, Auteur ; Amandine GATINEAU, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Légumes n° 15 est composée des articles suivants : - Grégory Fachon - Maraîchage - Ille-et-Vilaine ; - Conservation en maraîchage diversifié : entre compromis et optimisations ; - Comment transformer les produits bio de ma ferme ? ; - Tester des couverts végétaux en maraîchage bio : de l'engrais vert à la plantation dans un couvert ; - Serres chauffées : les évolutions règlementaires ; - L'agriculture biologique s'engage pour le climat - Tome 2.
Maïs : Il a testé un semis à écartement réduit
Jeanne ANGOT, AuteurInstallé en zone séchante à Eancé (35), en polyculture-élevage bio, Raymond Soulas cultive, notamment, du maïs ensilage et des betteraves fourragères sur 7 ha. En 2014, il a eu l'occasion d'utiliser un semoir à betteraves adaptable au semis de maïs avec un inter-rang de 50 cm, et non les 75 cm de l'inter-rang classiques en maïs. La densité du semis a été maintenue, avec des rangs plus serrés mais une plus grande distance entre les plants au sein du rang. Raymond a observé un meilleur maintien de la fraîcheur et de l'humidité sous le peuplement. Après 5 ans de cette technique, Raymond partage le bilan positif qu'il en tire.
Optimiser la conduite de races locales
Morgane COULOMBEL, AuteurBien que lélevage de races locales présente de multiples avantages, les projets dinstallation restent complexes en raison du manque de références et du nombre limité de reproducteurs disponibles. Le projet Agriculture Écologiquement Performante (AEP) « Optimiser la conduite des races locales », porté par la Fédération des Races de Bretagne, a été conduit durant trois ans afin de générer des références sur des races bretonnes bovines, ovines et caprines, et sest achevé en 2019. À cette occasion, le GAEC de Brantadé (situé en Ille-et-Vilaine) a ouvert ses portes et a présenté son élevage bio de vaches de race Armoricaine. Sébastien Vétil sest installé en 2012 avec cette race quil apprécie pour sa docilité, sa rusticité et la qualité de sa viande (gras intramusculaire). À partir de quatre vaches achetées, il a généré un troupeau de 24 mères, quil élève en plein air avec un système 100 % herbe et des vêlages groupés au printemps. Il vend des veaux de 5-6 mois ou des bufs de 3 ans (la viande est maturée durant trois semaines et vendue en direct).
Le portrait du mois : L'agriculture inclusive
Antoine BESNARD, AuteurSonia Fretay est installée, depuis 2001, en bovins lait bio, à Saint-Georges de Reintembault (35). En 2018, très interpellée par les questions d'égalité hommes/femmes en agriculture, elle rentre au CA d'Agrobio 35 et prend la tête de la commission dédiée à cette thématique. "C'est aussi notre rôle d'investir ces sujets sociaux et sociétaux", explique Sonia. Elle a suivi une formation qui lui a également ouvert les yeux sur les discriminations et les violences sexistes ou sexuelles, au-delà du monde agricole. Elle estime que, si elle ne peut pas lutter contre toutes les formes d'inégalités, il lui incombe de prendre sa part dans ce combat. "Faire bouger les lignes à notre niveau", formule-t-elle. Et elle s'y emploie à Agrobio 35, par exemple en visant la parité au Conseil d'Administration, en valorisant mieux le travail des femmes dans les publications du réseau, en agissant sur les représentations... A titre individuel, Sonia prévoit d'apprendre à mieux se débrouiller avec le tracteur (attelage, dételage, déplacement des engins...). Elle estime nécessaire que l'on adapte les outils aux femmes, comme aux hommes, et que, plus généralement, on se dirige vers un plus grand bien-être pour tous sur la ferme. Cela pourrait également contribuer à rendre la transmission de certaines exploitations plus facile à l'avenir, ce qui est toujours un enjeu majeur.
Le portrait du mois : Les fruits du travail
Antoine BESNARD, AuteurAprès une première vie professionnelle dans l'industrie, Elsa Cotton et Claude Daniel ont réalisé qu'ils n'étaient pas en accord avec leurs valeurs environnementales, sociales et humaines, et ont décidé de changer de profession pour se consacrer à une activité en lien avec l'alimentation et l'agriculture. Non issus du milieu agricole, ils sont d'abord passés par la case formation, stages et projet d'installation, avant de chercher une ferme. Originaires de Rhône-Alpes, c'est finalement en Ille-et-Vilaine qu'ils ont trouvé une exploitation à reprendre : 5 ha de vergers et 30 ha de terres cultivées, dont 20 ha de céréales, déjà en bio. Une fois installés, en 2016, ils ont entamé la conversion du verger et des terres qui étaient encore en conventionnel. Ils sont parvenus à se constituer une clientèle et des débouchés pour leurs fruits. Pour la commercialisation, ils ont perdu 90 % de la clientèle en passant en bio, du fait de l'augmentation des prix. Petit à petit, ils se sont installés dans le paysage bio rennais. Leurs fruits bio ont trouvé leur place sur le marché de Vitré, mais aussi sur Rennes, Laval, Janzé, Fougères..., dans des collectifs de producteurs et des magasins bio. Ils ont trouvé un équilibre entre variétés anciennes, qui leur amènent de l'originalité (pommes "Patte de Loup", "Sainte-Germaine de l'Estre"...), et variétés plus classiques, qui leur assure une meilleure assise économique. Pour les grandes cultures, Claude a sélectionné des variétés qui lui permettent de produire une farine goûteuse, qu'il vend sur les marchés. Les deux agriculteurs ont appris leur nouveau métier petit à petit, rectifiant au fur et à mesure leurs choix et leur organisation, apprenant de leurs erreurs.
Le portrait du mois : Maraîchers bouillonnants
Antoine BESNARD, AuteurA Bruz, en Ille-et-Vilaine, Grégory et Emilie Fachon sont installés en maraîchage bio. Lorsqu'en 2011, Grégory s'est mis en tête de cultiver 8 000 m2 entièrement à la main, et seul, il n'imaginait pas à quel point il en ressortirait épuisé... D'année en année, il a fait évoluer son système et revu son fonctionnement. Intéressé par la permaculture et le maraîchage sur sol vivant, ce sont des pratiques biodynamiques qu'il va finalement mettre en application, avec de bons résultats sur ses sols. Aujourd'hui, il possède 20 ha, ce qui lui permet de faire des rotations (céréales, engrais verts) et d'accroître sa production. Il cultive ses légumes sur 9 ha, pour une production de 300 tonnes par an, labellisée Demeter : poireaux, courgettes, pommes de terre, carottes..., en tout une quinzaine de légumes, qu'il vend en demi-gros, aux magasins spécialisés de la région rennaise et à la restauration scolaire via Manger Bio 35. L'organisation du travail a évolué et repose aujourd'hui sur une mécanisation plus importante, afin de réduire la pénibilité du travail. Soucieux de son impact sur l'environnement, Grégory n'a pas hésité à faire un bilan carbone de ses activités, avec l'aide d'ingénieurs agronomes. Il estime aujourd'hui qu'il faudrait, dans lidéal, qu'ils soient 3 permanents. Des projets, il n'en manque pas... Émilie l'a rejoint sur la ferme en 2019, ainsi que Clémence. Ensemble, c'est un véritable lieu de vie qu'ils souhaitent créer. Un nouveau bâtiment est en train de voir le jour pour faire de l'accueil pédagogique, ainsi qu'un laboratoire de transformation et un lieu de stockage.
Portraits déleveurs en conversion à lAB : "Cultiver loptimisme"
Ce témoignage fait partie de la série « Portraits déleveurs en conversion à lAB » sur les motivations et les stratégies de conversion à l'AB d'éleveurs en bovins lait. Éleveurs de vaches laitières en Ille-et-Vilaine au GAEC La Ferme de la Craupinière, Edith et Pascal Capèle témoignent de leur conversion à lagriculture biologique commencée en 2016. Pourquoi ont-ils fait ce choix ? Quels changements ont eu lieu sur la ferme ? Quel bilan peuvent-ils déjà donner début 2019 ?
Portraits déleveurs en conversion à lAB : "On nest pas des numéros"
Cette vidéo fait partie de la série « Portraits déleveurs en conversion à lAB », qui questionne la vulnérabilité des fermes délevage bovins laitiers pendant la conversion à lagriculture biologique. Céline et Martial Béasse (EARL Béasse), éleveurs de vaches laitières à Le Pertre, en Ille-et-Vilaine, témoignent de leur conversion à lagriculture biologique commencée en 2016. Pourquoi ont-ils fait ce choix ? Quels changements ont eu lieu sur la ferme ? Quel bilan peuvent-ils déjà donner début 2019 ?
Réussir un projet collectif : Travailler par étapes en considérant le facteur humain
SYMBIOSE, AuteurLes projets collectifs séduisent de plus en plus d'acteurs qui s'impliquent, avec les producteurs, pour construire des systèmes alimentaires durables et en phase avec les enjeux de la filière bio. Les producteurs trouvent dans ces projets plusieurs avantages, comme mutualiser des ressources, favoriser l'échange de compétences, dégager un revenu supplémentaire, etc. Pour concevoir un projet collectif, 3 étapes importantes : l'émergence du projet, corrélée aux objectifs à atteindre ; l'étude de faisabilité, qui met en évidence le potentiel de réussite du projet ; et la mise en uvre (qui valide la poursuite du projet, en déterminant notamment le montage et le financement) ou la clôture, qui acte l'abandon du projet. L'ambition de développer une activité à plusieurs reste cependant très dépendante du facteur humain. "Il faut être prêt à donner de son temps", soulignent Ronan Le Gall et Mickaël Berthelot, maraîchers et porteurs d'un projet de conserverie bio en Ille-et-Vilaine. Katell Lorre (grandes cultures bio), membre du collectif de producteurs La Binée Paysanne (22), et Marie-Claire Louis, maraîchère et membre d'un projet collectif en émergence (point de vente) dans le Morbihan, apportent leurs témoignages sur cette dimension humaine.
Sinstaller encore en bovins lait ?
Mathilde LEFEVRE, AuteurLinstallation en élevage laitier na pas la cote auprès des porteurs de projets non issus du milieu agricole. Pourtant, Gwennenn et Louis, non issus du milieu agricole, se sont installés en 2018 avec des vaches laitières bio en Ille-et-Vilaine. Ce type délevage est souvent catégorisé : trop dastreinte, filière industrielle, lourds investissements, etc. Ces deux jeunes éleveurs prouvent le contraire. Dans le but de limiter leur temps de travail tout en restant éthiques, ils ont choisi la commercialisation en filière longue avec Biolait. Ils ont aussi fait le choix de regrouper les vêlages afin darrêter la traite en hiver, ce qui permet de limiter le travail et de se faire remplacer facilement. Toujours dans cette optique, ce couple a opté pour le passage en monotraite sur une partie de lannée. Grâce à toutes ces adaptations, Gwennenn et Louis visent, à lannée, un temps de travail de 30h/semaine/personne. Bien que les investissements restent conséquents et la technique longue et difficile à acquérir, ce jeune couple montre quune installation avec vaches laitières peut correspondre à des exigences éthiques ainsi qu'en termes de temps de travail.
Sarrasin : Une culture aux multiples facettes
SYMBIOSE, AuteurPlante rustique, le sarrasin, de la famille des Polygonacées, valorise les sols pauvres et acides et ne demande pas de fertilisation pour son développement. Le sarrasin présente de nombreux avantages : cycle de végétation court, effet nettoyant sur les vivaces, rupture des cycles de parasites et d'adventices par un travail du sol tardif au printemps, peu gourmand en main duvre... Son introduction dans la rotation comme culture de vente ou couvert végétal permet de diversifier les cultures. Le sarrasin peut également être utile comme plante compagne. Des conseils sont fournis pour préparer le sol avant l'implantation, choisir ses variétés, faire les semis, etc. Des essais de l'INRA de Rennes en partenariat avec la FRAB Bretagne ont porté sur des variétés de sarrasin de Pays, faisant ressortir certaines caractéristiques décrites dans un tableau. Deux témoignages illustrent l'intérêt de l'introduction du sarrasin : Mickaël Renoult, polyculteur-éleveur bio à Saulnières (35), qui utilise le sarrasin comme plante compagne, et Stéphane Postic, polyculteur bio à Elliant (29), qui l'a intégré dans sa rotation.
Aléas climatiques et lait bio : Lautonomie alimentaire comme principale réponse
Guillaume MICHEL, Auteur ; Niels BIZE, AuteurLe changement climatique, avec une prévision dun réchauffement moyen de 1 à 3 °C en Bretagne à lhorizon 2070-2100, a et aura des incidences sur les principales cultures. Ainsi, sur cette région, daprès le projet Climalait, la courbe de croissance des prairies sera modifiée, avec une pousse de printemps plus précoce et des creux plus marqués en été. Les rendements moyens seront en hausse mais avec une forte variabilité (majorité de la matière sèche produite au printemps et une pousse automnale incertaine). Le maïs verra son cycle raccourci, un atout possible face à la sécheresse estivale, mais la pluviométrie très variable deviendra un facteur de production prépondérant. Quelles réponses techniques apporter ? Le projet Casdar Optialibio a montré lintérêt dun bon niveau dautonomie alimentaire face aux aléas climatiques. Ainsi, si les fermes les plus autonomes présentent globalement un revenu supérieur, cela se vérifie aussi en années de sécheresse comme 2003, 2010 et 2011. Ce projet a aussi permis didentifier certains déterminants importants du niveau dautonomie, comme la diversité de lassolement ou la précocité de la mise à lherbe, exemples déléments favorables. Les éleveurs mobilisent divers leviers pour plus dautonomie, certains mis en place de façon anticipée (ex. diminuer le taux de renouvellement), dautres en réaction à un aléa, comme lanticipation des réformes. Ces leviers peuvent être classés en trois grandes catégories : augmenter les ressources, diminuer les besoins ou encore adapter son troupeau aux ressources. Ces résultats montrent limportance du travail sur la cohérence de son système (adéquation sol-troupeau).
Blé meunier : Le pois et la féverole sont ses bons amis
Antonin LE CAMPION, AuteurEn Ille-et-Vilaine, un essai bio comparant les associations de différentes variétés de pois et de féverole d'hiver avec du blé tendre a été conduit. L'association céréale / pois permet de réduire la présence des adventices par rapport à la conduite en culture pure. Le blé associé semble présenter une hausse d'un à deux points de teneur en protéines, ce qui permet une meilleure aptitude à la panification, ce qui n'est pas négligeable pour la valorisation et les débouchés potentiels. Un travail se poursuit pour identifier les caractères des variétés de pois et de féverole les plus propices à l'association avec un blé meunier et, à terme, pour déterminer et tester les variétés adaptées parmi l'offre existant en AB.
Blés bio : 15 variétés passées au crible
Françoise ROGER, Auteur ; Robin GUILHOU, AuteurLe groupe Ecophyto de la Roche aux Fées (35) a mis en place, en 2018, sur une des fermes, une vitrine de 15 variétés de blé sélectionnées en bio ou en biodynamie. Première en France, cette volonté de regrouper des variétés issues uniquement de sélection bio a permis de comparer ces variétés peu connues des agriculteurs. Un tableau récapitulatif présente, pour les 15 variétés, les résultats obtenus en matière de levée de la semence, de pouvoir couvrant, de sensibilité aux maladies, de hauteur, d'humidité, de rendement, etc.
Colloque Arom'Adage : un chantier qui réunit !
Edith CHEMIN, Auteur ; Marie-Edith MACÉ, AuteurPour conclure le projet de recherche-action Arom'Adage, un colloque a été organisé par l'Adage, une association d'éleveurs herbagers d'Ille-et-Vilaine, le 9 novembre 2017, autour de l'utilisation des huiles essentielles en élevage. A cette occasion, les éleveurs ont affirmé leur désir d'autonomie pour soigner leurs animaux. Or, la réglementation exige l'encadrement d'un vétérinaire pour l'utilisation d'huiles essentielles. Le projet Arom'Adage s'est fortement appuyé sur des groupes d'échanges associant éleveurs et vétérinaires dans le but, entre autres, de construire des arbres de décision permettant de soigner certaines pathologies animales.
Commercialiser sa viande bovine
Clémentine LEBON, AuteurLa journée Filière viande bovine de l'ADAGE a été l'occasion de présenter l'essor de la filière bio et de donner quelques conseils sur la vente directe (proposer, au possible, le même type d'animaux, de façon régulière, en veillant à la saisonnalité et à adapter le contenu des colis). Elle s'est terminée par la visite de l'atelier de découpe certifié bio de lentreprise TVR, situé à Domagné, en Ille-et-Vilaine. Paul Legrand, éleveur en conversion bio, à Tinténiac en Ille-et-Vilaine, qui commercialise quelques animaux en vente directe (4 VA et 5 veaux par an); il décrit son système (coût d'abattage et prix de vente).
Communication visuelle : Une image juste, et pas juste une image
SYMBIOSE, AuteurDeux témoignages abordent l'importance de la communication pour se démarquer dans l'univers concurrentiel des produits bio. Matthieu Chanel est graphiste et travaille au sein d'Agrobio 35. Il explique en quoi l'image, le visuel, la communication concourent à une stratégie de différenciation et quelles sont les compétences du graphiste pour traduire cette stratégie. Elsa Cotton et Daniel Claude, polyculteurs à Argentré-du-Plessis (35), ont repris Les Vergers de Launay, en bio. Ils transforment leurs fruits (pommes et poires) en jus, et une partie de leurs céréales en farines, le tout commercialisé en majeure partie en circuits courts. Ils se sont rapidement dotés d'une identité visuelle, avec l'appui d'Agrobio 35. Cette identité (code couleur, logo, coordonnées...) leur sert de carte de visite et les aide à se faire connaître. "Ça nous permet de gagner du temps", déclarent-ils. Ils ne regrettent donc pas d'avoir consacré du temps et de l'attention à ce travail.
Défi Familles : Retour sur 4 ans de sensibilisation au bio local
Anaïs GUYOT-MONTET, AuteurLe Défi Familles à Alimentation Positive vise, partout en France, à encourager la consommation de produits bio à travers un programme d'accompagnement de familles volontaires vers une alimentation davantage bio et locale, de manière ludique et conviviale, à budget constant. Depuis 2014, 5 défis FAAP ont été mis en place en Ille-et-Vilaine, soit 19 équipes de familles au total. En mars 2017 , les partenaires du projet ont souhaité connaître l'impact de ces actions à plus long terme, en particulier sur les comportements alimentaires et les changements de pratiques. A travers un questionnaire envoyé à environ 600 personnes, des informations ont pu être recueillies, analysées, puis complétées par une étude d'Agrocampus Ouest qui a permis de dresser des profils de participants aux défis FAAP. Les structures relais accompagnatrices du projet ont été également interrogées. Ces défis ont eu un réel impact, dans la mesure où les foyers participants continuent de faire évoluer leur alimentation vers plus de bio et local. A ce stade, Agrobio 35 souhaite rendre les structures relais encore plus autonomes dans l'accompagnement des familles.
Dossier : Changement de système, développer lHerbe
Paul ROUAUD, Auteur ; Pauline USSON, Auteur ; Juliette CHOLAY, Auteur ; ET AL., AuteurPasser à un système herbager nest pas évident, même si cette transition peut être positive : meilleurs résultats économiques, moins dimpacts environnementaux par exemple. Ce changement nétant pas si évident, léchange avec des agriculteurs ayant « sauté le pas » est souvent un plus, comme le montre le témoignage dun éleveur du Sud de l'Ille-et-Vilaine. Concernant les résultats économiques, une étude, menée par lAdage auprès de 77 fermes d'Ille-et-Vilaine en bovins lait (bio ou non), montre que produire plus ne permet pas forcément de mieux rémunérer le travail. Par contre, la capacité à mieux rémunérer le travail augmente avec lefficacité économique. Or, cette dernière est améliorée si on diminue le coût alimentaire en augmentant la part pâturée. Il est donc important, pour conduire au mieux un système herbager, de maîtriser les bases du pâturage. Ces dernières ont fait lobjet dun guide produit par le Réseau CIVAM « Construire et conduire son système herbager économe ». Cinq règles dor sont à retenir : i) une mise à lherbe le plus tôt possible (déprimage), ii) respecter la hauteur dentrée dans un nouveau paddock, iii) débrayer si la hauteur dherbe est supérieure à 25 cm pour ne pas se faire déborder, quitte à sauter le paddock suivant qui sera réservé pour le stock, iv) tout paddock entamé doit être fini pour limiter les refus, v) ne pas sortir les vaches au pâturage le ventre plein si on ne veut pas pénaliser leur capacité dingestion.
Dossier : Cultures maraîchères : Optimiser les fermes
Frédérique ROSE, AuteurLa demande en légumes bio continue daugmenter, ce qui est une bonne nouvelle pour les maraîchers en agriculture biologique. Cependant, il nest pas évident de disposer de semences de qualité en quantités suffisantes, de gérer la fertilisation et les nombreuses espèces différentes, de maîtriser les itinéraires techniques et de sorganiser pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs. Ce dossier aborde : - la filière vue par Charles Souillot, consultant en maraîchage biologique ; - la production de semences de carotte nantaise par Lucien Laizé, producteur-multiplicateur bio dans le Maine-et-Loire (tests de production en plein champ) ; - limportance de lergonomie et de lorganisation du travail en récolte et post-récolte pour se dégager du temps et moins se fatiguer, avec le témoignage de Christophe Jouault, maraîcher bio en Mayenne ; - le suivi de lévolution des fermes maraîchères bio normandes (association Bio Normandie) ; - la gestion de la fertilisation pour prévenir les maladies et les ravageurs (outil de suivi de la minéralisation Nitrachek et logiciel de calcul du bilan azoté Orgaleg) dans le cadre des groupes Dephy du Gab 44 et dAgrobio 35.
Dossier : Diversité des pratiques pour des fermes plus durables, viables et vivables ?
Juliette CHOLAY, AuteurL'Adage, l'association d'éleveurs en système économe en intrants et à base d'herbe, répartis en six groupes locaux sur l'Ille-et-Vilaine, a réalisé plus de 70 diagnostics de durabilité dans ses fermes adhérentes. Trois de ces diagnostics en élevage laitier sont présentés dans cet article : - un élevage conventionnel, le GAEC Ar'Veureury, avec un grand troupeau et beaucoup de prairies (150 vaches laitières sur 217 ha dont 170 en prairies) ; - un petit élevage bio avec de l'herbe et du maïs (39 vaches laitières sur 44 ha dont 36 en prairies) chez Vincent Couvert ; - un système bio herbager sans maïs (41 vaches laitières sur 49 ha dont 43 de prairies) chez Samuel Dugas. Malgré des pratiques et des stratégies différentes, la durabilité économique de ces trois élevages laitiers semble corrélée à la création de valeur ajoutée et à la maîtrise de l'investissement : la production de lait par actif (110 000 à 150 000 L) est inférieure à la moyenne départementale (250 000 L), mais les charges bien maîtrisées permettent de dégager des revenus satisfaisants (entre 24 000 et 30 000 /actif familial en 2016). La part importante de la pâture, notamment, induit un coût alimentaire relativement faible (60 /1000 L). Les prairies constituent également un facteur clé de la durabilité environnementale de ces trois fermes. La présence de haies s'avère également bénéfique.
Dossier : Lait : Réussir le passage en bio
Vincent GUYOT, AuteurDans un contexte de production de lait de vache bio croissante, ce dossier revient sur les grands points à avoir en tête pour réussir sa conversion en AB. Il est notamment essentiel de réfléchir à son autonomie, le but étant dadapter sa production au potentiel de son système. Cest ce que montre le témoignage de Jacky Savin (Ille-et-Vilaine), qui nest passé en bio quaprès avoir mis en place un système basé sur le pâturage. Aujourdhui, il n'achète aucun concentré. Autre point important : anticiper le cahier des charges bio, aussi bien au niveau logement, alimentation que traitements vétérinaires. Il est important de démarrer avec un troupeau sain. La modalité de conversion est aussi à réfléchir au cas par cas : convertir simultanément les terres et le troupeau sur deux ans est la première option ; la seconde étant de convertir en premier les terres sur deux ans et, après un an de conversion, il est possible dengager le troupeau sur six mois. Enfin, il est important de reprendre la main sur la valorisation de son lait à loccasion de la conversion. Il faut sinformer, avant cette dernière, sur la filière et les possibilités quelle permet sur son secteur. Si léleveur peut ainsi sinformer auprès des laiteries, il peut aussi sadresser à des organisations de producteurs (OP). Ainsi, en France, en production de lait bio, il existe deux OP commerciales (le producteur transfère la propriété de son lait à lOP qui commercialise) et deux OP de mandat (pas de transfert de propriété, mais lorganisation a mandat pour négocier auprès des laiteries).
Dossier : Quel accueil à la ferme ?
Morgane COULOMBEL, Auteur ; Alexis BILLIEN, AuteurDerrière le terme "Accueil à la ferme", existent de nombreuses modalités et motivations. Ce dossier illustre cette diversité à travers quatre témoignages d'agriculteurs bretons ayant fait le choix d'ouvrir leurs portes, voire plus, à leurs concitoyens. Installé en 1986 en élevage laitier, Didier Labouche accueille des adolescents en difficulté depuis 1989. Aujourd'hui, le troupeau laitier n'existe plus et les deux activités principales de l'exploitation sont un centre équestre et l'accueil social, ce dernier représentant environ 120 jours de travail par an. Sur la ferme de son conjoint maraîcher bio, Sterenn Laurent Kervella a développé une activité d'accueil pédagogique à destination de groupes d'enfants (écoles, centres de loisirs, maisons de jours...). Elle leur présente le jardin mais leur propose aussi des animations telles que des dégustations, du jardinage, ou encore du land art. Elle ressent une grande satisfaction dans le sentiment d'avoir transmis quelque chose. Samuel Dugas, éleveur laitier et maraîcher en AB, a quant à lui choisi l'accueil à travers le wwoofing, une forme de bénévolat en échange du gîte et du couvert sur la ferme. Enfin, Stéphanie et Cyrille Guilloteau, éleveurs bio, accueillent depuis trois mois une famille albanaise qui a dû fuir son pays. Totalement bénévole, cette forme d'accueil relève plus encore du partage à travers la mise à disposition d'un lieu de vie. Ces agriculteurs peuvent échanger sur leurs choix d'accueil et leurs expériences au sein de différents réseaux comme Accueil paysan ou Accueillir au pays.
Dossier : Quelle race pour quelle stratégie ?
Alexis BILLIEN, Auteur ; Cindy SCHRADER, AuteurBien choisir la race de son troupeau est un point essentiel en système économe. Mais cela se réfléchit au cas par cas, selon son système et ses objectifs, même si la recherche de rusticité reste une constance en système herbager économe. Que ce soit en bovin lait ou viande, en ovin, ou encore en race pure ou avec croisement, le point majeur est de bien définir ses objectifs et de sy tenir. Hésiter, changer dapproche amène à perdre du temps sans obtenir un troupeau répondant à ses attentes. Ce dossier illustre la diversité des approches chez les éleveurs à travers quatre témoignages déleveurs bretons : un système herbager bio en race Holstein pure avec une sélection axée sur la mamelle et les aplombs ; un système laitier bio avec croisement entre Holstein et Rouge scandinave, avec comme objectifs plus de rusticité, une bonne santé notamment au niveau de la mamelle, et une bonne qualité du lait ; une exploitation comptant un atelier secondaire de production de viande avec un troupeau bio composé des Limousines et de Hereford, avec une volonté de valoriser lherbe au mieux en une viande de qualité ; un élevage ovins viande, en race locale Lande de Bretagne, appréciée pour sa capacité à valoriser tous types de ressources herbacées en plein air intégral (en partie en écopâturage) tout en produisant, là aussi, une viande de qualité.
Fermebioscopie : La ferme des Petitpas, un système économe, simplifié au fil des années
Isabelle PETITPAS, Auteur ; Didier PETITPAS, AuteurIsabelle et Didier Petitpas sont éleveurs laitiers, en bio depuis 2012. Avant cette date, depuis leur installation en 1995 sur leur ferme de Marcillé-Raoul (35), ils étaient en système conventionnel intensif, avec un élevage de 210 porcs et un quota de 313 000 l de lait. Dès leur installation, ils ont ressemé des prairies en RGA TB et se sont rapprochés du CIVAM 35 pour améliorer leurs pratiques liées à l'herbe. En 2001, ils ont arrêté les porcs, planté des haies et arrêté les traitements sur les cultures. Ils souhaitaient alors pouvoir continuer à faire du lait à l'herbe en conventionnel. Finalement, c'est en 2008-2009 qu'ils ont franchi le pas du bio, avec Jean-Yves Guemin, un éleveur voisin adhérent de l'ADAGE (Agriculture Durable par l'Autonomie, la Gestion et l'Environnement). L'adhésion à l'ADAGE s'est révélée d'un précieux soutien dans la décision, et une source de reconnaissance. En bio depuis 2012, le cheminement d'Isabelle et Didier continue aujourdhui, avec une réflexion qui les a conduits depuis à arrêter le maïs et à simplifier leur système, étape par étape. Ils décrivent leur système, actuellement tout herbe, l'organisation du travail sur la ferme, qui leur permet de dégager du temps libre, et les actions qu'ils mènent avec l'ADAGE dont, par exemple, la mise en place d'un diagnostic de durabilité économique, sociale et environnementale.
Fermoscopie : Laccessibilité, clé du succès des systèmes herbagers
Alexis BILLIEN, AuteurChristophe Gendron, à Lalleu (Ille-et-Vilaine), s'est installé en vaches laitières en 2011 sur la ferme de ses parents. Il s'est tourné, en 2013, vers un système pâturant et bio, grâce à des opportunités foncières (reprise d'une partie des terres dun agriculteur voisin qui était en AB et dont la condition de reprise était de rester en bio) et grâce à des dispositifs financiers territoriaux qui lui ont permis de construire un boviduc sans lequel un système pâturant aurait été plus difficile à mettre en place (investissement de 32 000 HT, dont 10 500 pris en charge par le Plan de Compétitivité et dAdaptation des Exploitations Agricoles). Ces opportunités lui ont permis de mettre en place ce ce boviduc conduisant à un meilleur confort de travail.
Finies les IA, place aux taureaux !
Juliette CHOLAY, AuteurÉleveur de vaches laitières en Ille-et-Vilaine, Michel Primault était fréquemment confronté à des problèmes liés à la reproduction. Il a donc fait le choix, en 2013, d'intégrer deux taureaux à son cheptel et ainsi de ne plus recourir à l'insémination artificielle. Le pari s'est révélé gagnant puisque le nombre de veaux par vache et par an est passé de 0,8 (en 2012) à 1,1. Par ailleurs, le temps de travail a été diminué (moins de surveillance des chaleurs) et les résultats économiques se sont améliorés, avec des frais de reproduction par vache de 72 en 2012 contre seulement 9 en 2016. Deux taureaux sont présents sur l'exploitation : un de race laitière dans le lot des génisses et un de race limousine dans le troupeau des vaches. Celui-ci permet aussi d'améliorer la valorisation des veaux. S'il faut rester vigilant dans la proximité avec les taureaux, le contact quotidien de ces derniers avec l'homme limite leur agressivité. L'exploitation est en cours de conversion à l'agriculture biologique.
Implanter des prairies sous couvert : Pourquoi et Comment
Alexis BILLIEN, AuteurLa phase d'implantation d'une prairie est essentielle pour la pérennité de celle-ci. Cependant, les conditions de plus en plus sèches en fin d'été demandent une technicité accrue de la part des agriculteurs. Le semis sous couvert apparaît comme l'une des solutions pour assurer la bonne installation de la prairie : le salissement et l'érosion sont limités, la production d'herbe est plus précoce, et la récolte du couvert fournit un fourrage supplémentaire. Deux éleveurs bretons ont testé, à l'automne 2017, l'implantation de prairies à flore variée sous couvert de méteils à ensiler. Jean-Marie Gaigeot, éleveur bio en Ille-et-Vilaine, a récolté entre 6 et 7 t/ha d'ensilage de méteil mi-mai 2018, et a pu commencer l'exploitation de sa prairie par une fauche en juin et un pâturage léger en juillet. Christophe et Charlotte Mellier, en Ille-et-Vilaine également, ont récolté 7 t/ha de méteil en ensilage juste après le 15 mai. Après cela, la prairie est très bien partie et a été fauchée début juillet. Pour eux, la priorité est donnée au bon développement de la prairie. La récolte du couvert reste un bonus.
Installation solaire thermique pour un élevage laitier à Saint-Ganton
Éleveur de vaches laitières en agriculture biologique, en Ille-et-Vilaine, Olivier Laurent a fait installer 7,5 m² de panneaux solaires thermiques sur la toiture de sa salle de traite. Pour ce faire, il a bénéficié d'une aide financière de la direction régionale Bretagne de l'ADEME, dans le cadre du Fonds Chaleur. Cette installation lui permet de couvrir 64 % de ses besoins annuels en eau chaude sanitaire (nettoyage de la salle de traite, nettoyage du tank à lait, hygiène lors de la traite, allaitement des veaux...), soit une économie de 2500 kWh/an, mais aussi de gagner en autonomie. Installée en 2016, l'installation devrait être rentabilisée en une dizaine d'années. Olivier Laurent a, par ailleurs, investi dans un pré-refroidisseur de lait et réfléchit à l'installation de panneaux photovoltaïques pour la production d'électricité.
Lait bio : Elever des veaux avec des vaches nourrices
Anne-Laure SIMON, AuteurLa technique qui consiste à confier les veaux à une vache nourrice comporte de nombreux avantages. Des éleveurs l'ont testée et en retirent de la satisfaction : gain de temps, amélioration de la santé et de la croissance des veaux. Deux à trois veaux sont nourris par une vache nourrice qu'ils vont téter pendant 6 ou 7 mois. Bien souvent, les vaches choisies sont celles à problèmes, type boiteuse, leucocytaire, longue à traire ou qui n'a pas retenu. Elles devront avoir beaucoup de nourriture et d'eau à disposition, point d'attention particulièrement important. Dans cette technique, l'éleveur n'a pas besoin d'intervenir pendant toute la phase lactée, excepté les 10 premiers jours pour faire adopter les veaux par la vache. Yves Simon (éleveur laitier à Montreuil le Gast) témoigne.
Mécanique sur mesure
Alexis BILLIEN, AuteurEn Ille-et-Vilaine, sur l'élevage laitier bio de Gaétan et Gisèle Veillard, le parc de matériel agricole a évolué suite aux différents bricolages de Gaétan. Il répond ainsi au mieux aux besoins techniques et aux pratiques des deux éleveurs, avec du matériel adapté sur mesure et/ou à moindre coût que ce qui existe en neuf. Quelques exemples sont présentés dans cet article : - un cultivateur arrière passé en frontal ; - un semoir placé en frontal qui, passé en même temps qu'un autre semis placé à l'arrière, permet le semis simultané d'une prairie et d'une orge ; - un râteau faneur d'occasion transformé en herse étrille ; - un godet-distributeur pour la betterave ; - etc.
« Notre site a été construit au centre du parcellaire »
Franck MECHEKOUR, AuteurLe GAEC des Collines et Prairies en Ille-et-Vilaine repose sur le pâturage. Avec son troupeau de 90 vaches laitières conduit en AB et ses 110 ha de SAU, il est quasiment autonome (92 % dautonomie fourragère). Jean-Yves Lerétif a fait le choix, dès les années 2000, dun système très pâturant. En intégrant un groupe herbe animé par la Chambre dAgriculture, il s'est rend compte que sa production par vache était supérieure à la moyenne, mais quil nétait pas efficace économiquement. Depuis, il cherche à produire un maximum de lait avec de lherbe pâturée. En 2016, son fils Étienne sinstalle et lexploitation se convertit au bio. La recherche dautonomie monte alors dun cran. En même temps, une opportunité de reprendre 30 ha accolés à 10 ha de lexploitation se présente. Elle permettrait dobtenir 40 ha accessibles aux vaches (50 ares/vache) mais il faudrait reconstruire un nouveau site à deux kilomètres de lancien. Les deux associés optent pour cette solution et investissent 522 000 pour construire le nouveau site, dont 50 000 de subvention PCAE. En 2017, le troupeau est 100 % au pâturage davril à mi-juillet, avec un complément quotidiennement de 1 à 2 kg densilage de maïs épis ou de céréales. Lorsque les vaches ne pâturent pas, lensilage de maïs ou dherbe ainsi que lenrubannage complètent la ration. La première année de conversion sest soldée par une baisse du niveau de production denviron 600 L/vache. En 2018, les conditions difficiles du printemps ont bouleversé leur plan : ils nont pas pu débrayer certaines parcelles pour la fauche. Toutefois, ces deux associés restent confiants sur la viabilité de leur système pâturant une fois ces années de transition effectuées.
Observatoire de la production bio en Bretagne : Edition 2018 - Chiffres 2017
La Bretagne est la 6ème région française en nombre de fermes bio (2 736 en 2017, dont 386 nouvelles) et en pourcentage de bio dans la SAU régionale (6,6 % au 1er janvier 2018). LObservatoire régional de la production biologique synthétise les chiffres de la production agricole bio bretonne : nombre de fermes, productions, localisation des surfaces. Une analyse du réseau GAB-FRAB sur le développement de la production bio en Bretagne en 2017 est présentée, illustrée par des graphiques et des cartes permettant de localiser les différents bassins de production.
Un parcours à l'installation à ouvrir et améliorer
Lucie RIGAL, AuteurCet article rapporte le témoignage de Lucie, 29 ans, qui s'est installée dans la région rennaise en 2016 avec son frère Pierrick. Sur leur ferme certifiée bio, ils élèvent des poules pondeuses et font de l'accueil à visée pédagogique à la ferme. Lucie raconte son expérience en ce qui concerne le PPP : Plan de professionnalisation personnalisé, un dispositif nécessaire pour l'obtention de la dotation jeune agriculteur (DJA) et qui préconise diverses formations pour les candidats à l'installation selon leur projet.
Portrait du mois : Lart du cochon
Antoine BESNARD, AuteurPierre-Yves Govin, éleveur naisseur-engraisseur en AB, installé en 1999 en Ille-et-Vilaine, pilote une exploitation de 40 truies sur 28 ha de SAU. Ce système compte 2.5 UTH et combine divers circuits de commercialisation : vente directe en magasin de producteurs, circuit long (Bio Direct) et vente de porcelets pour lengraissement. Pour cet éleveur, deux points sont importants : sorganiser, et savoir évoluer. Sorganiser par exemple, pour optimiser sa production sans pour autant crouler sous le travail, doù le choix de mises bas en plein air, système moins gourmand en temps. Savoir évoluer : il fait évoluer ses circuits de commercialisation selon les opportunités et les aléas. Pour lui, dans le contexte changeant actuel, avec larrivée de nouveaux acteurs en AB, léleveur doit rester maître de ses marchés, en combinant par exemple divers circuits de commercialisation, mais aussi en sinvestissant pour rester au plus près du consommateur et développer les partenariats construits selon ses conditions. Aujourdhui, avec un système alimentaire autonome à 50 %, ce producteur reste conscient quune autonomie plus élevée serait un atout. Mais son système actuel ne lui permet pas de produire plus daliments. Le coût dachat daliment restant stable et le prix de vente de ses animaux adapté, le système actuel offre un bon équilibre entre charges de travail et coûts de production. Mais les choses peuvent changer et cette autonomie limitée peut devenir, à terme, un handicap : cet éleveur sait quil devra alors se réorganiser pour évoluer et sadapter.
Le portrait du mois : Réseau pensant
Antoine BESNARD, AuteurStéphane Rozé est éleveur de bovins lait à Mondevert (35), en bio depuis 1997. Depuis près de 20 ans, il est engagé dans le réseau GAB-FRAB Bretagne. Pour pouvoir s'investir au mieux auprès dAgrobio 35, il a dû organiser son temps. Tout en reconnaissant l'importance et la somme du travail à accomplir, tant au niveau local que national, il estime que c'est une façon de poursuivre son métier de paysan. En faisant en sorte que les idées élaborées à l'échelle des fermes puissent être collectivement relayées, il participe ainsi au développement de la bio. Parcours et témoignage de ce pionnier, à l'heure du changement d'échelle de la bio. Stéphane Rozé revient notamment sur l'importance des filières locales. L'engagement et la mobilisation des paysans sont essentiels, non seulement pour porter la dynamique bio en local, mais aussi, lors dévènements tels que le Salon La Terre est Notre Métier, pour montrer le travail réalisé par le réseau et affirmer cette cohésion et cette articulation entre les départements, la région et le national.
Le poulet de Janzé se met au bio
Frédéric CARLUER-LOSSOUARN, AuteurCoopérative bretonne de volailles Label Rouge, le groupement d'éleveurs Les Fermiers de Janzé a lancé, en 2018, une gamme bio. Pour un démarrage prudent, seuls 7 des 170 aviculteurs qui travaillent avec la coopérative participent, dans un premier temps, à ce nouveau projet. L'objectif est de produire 4000 poulets/semaine, un chiffre qui devrait doubler en 2019. Ces poulets bio seront distribués en RHD et en grande distribution (au rayon trad).
Un printemps particulier ?!
Pauline USSON, Auteur ; François LERAY, Auteur ; Camille FAVIER, AuteurEn Bretagne, le mois de mars 2018 a été particulièrement pluvieux par rapport à mars 2017, avec des niveaux de précipitations qui ont plus que doublé entre les deux années. Côté températures, un épisode estival a rapidement fait suite aux températures froides. Dans un tel contexte climatique, quelles ont été les pratiques des éleveurs laitiers bretons ? Quatre d'entre eux, en Ille-et-Vilaine et dans les Côtes d'Armor, témoignent. Un seul a pu sortir ses animaux pour le déprimage avant la fin du mois de mars. Pour les autres, des problèmes de portance ont retardé la mise à l'herbe et ils ont ainsi dû adapter l'exploitation de leurs prairies (ensilage, enrubannage...), voire même acheter du foin (pour un éleveur). Ces quatre élevages sont conduits en agriculture biologique.
Quelles cultures alternatives pour les années de sécheresse ?
Morgane COULOMBEL, AuteurAu GAEC Le Feuil, en Ille-et-Vilaine, la priorité est de maximiser le pâturage dans la ration des 85 vaches laitières biologiques. Toutefois, face à des conditions climatiques de plus en plus sèches et qui limitent la pousse de l'herbe, les associés testent des cultures et des mélanges fourragers alternatifs depuis deux ans. Des éléments d'itinéraires techniques et de valorisation pour trois de ces cultures sont présentés dans cet article : - un mélange colza fourrager-RGI ; - un mélange avoine-féverole-pois fourrager-pois protéagineux-vesce ; - un mélange sorgho fourrager Jalisco-avoine-trèfle d'Alexandrie-trèfle squarrosum. Les intérêts et inconvénients de ces mélanges, aux dires des éleveurs, sont rapportés.
Rien à bétonner, circulez !
Pauline USSON, AuteurA Noyal-sur-Vilaine, près de Rennes, 14 des 110 ha de la Ferme de la Touche du Val sont menacés par un projet d'urbanisation (d'abord un centre commercial, puis des logements). Face à cette situation qui remettrait en question leur système d'élevage laitier biologique et autonome, Simon Lehuger et Cyril Bigot, son futur associé, se mobilisent pour sensibiliser la population autour de la question des terres agricoles. Les actions mises en place, ainsi que les petites victoires du collectif "Au pré d'chez vous", créé en 2015, sont décrites dans cet article.
Space à Rennes : Toujours plus dynamique !
Frédéric RIPOCHE, AuteurAu sein du Space, le grand salon des productions animales, dont l'édition 2018 s'est tenue du 11 au 14 septembre à Rennes, le stand bio prend de plus en plus de place. Il réunit une dizaine de structures présentes pour renseigner les visiteurs - éleveurs, entreprises, techniciens, étudiants, etc. Quatre conférences ont également été organisées à cette occasion. Deux d'entre elles concernaient plus particulièrement la filière Bovin lait. Des notions relatives à l'autonomie alimentaire et à la résilience de ces élevages ont été présentées, certaines étant issues des projets Casdar Optialibio et Résilait et du programme Reine Mathilde. La Frab Bretagne a aussi mené une étude ciblée sur la période de conversion des élevages laitiers et visant à identifier leurs stratégies d'évolution en lien avec leur vulnérabilité. En monogastriques, l'enjeu actuel de la filière, notamment en ufs et volailles de chair, est de faire face à l'explosion des conversions. L'autonomie alimentaire est là encore au cur des débats et plusieurs initiatives visent à développer l'approvisionnement français en aliments. Enfin, du côté des petits ruminants (brebis et chèvres), et en particulier pour les caprins, une augmentation des volumes laitiers est toujours nécessaire pour répondre à la demande.
Un système simplifié, tout herbe, bio
ECHO DU CEDAPA (L'), AuteurSébastien et Élodie Coquelin sont éleveurs de vaches laitières au Gaec de la Roussière, en Ille-et-Vilaine. Leur système, tout herbe et en agriculture biologique, est orienté vers un maximum de simplicité. Le parcellaire compte quatre parcelles pour le pâturage, réalisé de mi-mars à mi-novembre : trois parcelles de jour et une de nuit lorsque les vaches dorment dehors. Le troupeau change de parcelle chaque jour (retour de 3 jours en pleine saison), avec des hauteurs d'herbe très faibles. La ration hivernale est composée essentiellement d'ensilage d'herbe, sans complémentation. La baisse de production hivernale est alors compensée par un coût alimentaire faible (24 /1000 L). Côté reproduction et santé animale, là encore, les coûts sont minimisés : respectivement 3 /1000 L, grâce à la saillie naturelle, et 7 /1000L (pas d'écornage, etc.). L'entretien des prairies, qui n'ont pas été renouvelées depuis 1997, consiste en un apport de fumier, un amendement calcaire et un passage d'aairsol, tous les ans. La gestion du pâturage fait le reste ! Le rendement en 2017 a été de 7,5 tMS/ha.
La Terre est notre métier à Retiers en Ille-et-Vilaine : Dialoguer et inventer
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLes 26 et 27 septembre 2018, près de 8000 visiteurs se sont rendus au salon La Terre est notre métier, en Ille-et-Vilaine. Organisé à l'initiative de la Frab Bretagne et de ses Gab, ce salon est destiné à l'ensemble des acteurs de la filière biologique, de l'amont à l'aval. Ainsi, des innovations sont présentées et des partenariats se nouent. Pour Guillaume Riou, président de la Fnab, l'enjeu est d'accompagner le développement d'une bio de qualité, respectueuse de l'environnement, et destinée à tous. Un encart présente des témoignages sur le toastage.
Transformer son fumier en électricité
Cécile JULIEN, AuteurAu GAEC des Hautes Marettes, une unité de méthanisation en voie sèche discontinue a été mise en fonctionnement en 2017, après deux années de construction. Cette ferme, basée en Ille-et-Vilaine, est composée de deux sites : lun pour un troupeau caprin laitier de 900 chèvres et lautre pour un troupeau bovin allaitant de 200 mères et d'une centaine de taurillons. Pour Franck Mérel et Antoine Chopin, deux des six associés du GAEC, la voie sèche est le type de méthanisation le plus approprié à leur situation. Il n'en existe quune quinzaine en France et le manque de références technico-économiques na pas facilité le traitement administratif de leur dossier. Les associés ont pris la précaution dinstaller l'unité à lécart des habitations afin qu'elle soit bien acceptée localement. Sa taille a été dimensionnée en fonction des ressources de lexploitation : 2300 tonnes de fumier de caprin, 2000 tonnes de fumier de bovin, 1000 tonnes dengrais verts et d'ensilage de seigle (fortement méthanogène), ainsi que 600 bottes de menue-paille. Lunité est composée de quatre garages et dun moteur de 150 kW pour un investissement de 1,25 million deuros. La chaleur est valorisée en prestations de services pour sécher des bûches de bois. Dans un encart, ces deux associés expliquent le fonctionnement de la méthanisation par voie sèche ainsi que leur organisation de travail.
Vieillissement des prairies : En quête de nouvelles connaissances
François PINOT, AuteurDepuis 2016, un travail multipartenaires sur la pérennité des prairies temporaires est mené dans le Grand Ouest de la France par le réseau bio breton, ainsi que d'autres structures (INRA, Idele, réseau CIVAM, PAO). La première phase de ce travail a consisté à recenser et à observer, au niveau du sol et de la botanique, des prairies considérées comme ayant bien vieilli et âgées de 7 ans et plus. Les résultats collectés sont encore en phase danalyse, mais certains éléments sont déjà connus. Lâge moyen des prairies observées était de 12 ans. Au niveau pédologique, ces prairies sont sur des sols bien structurés (grumeleux), drainants et présentent un réseau racinaire dense sur les 20 premiers cm. Leur diversité floristique est plus forte que celle existante au moment du semis. Pour les éleveurs enquêtés, une prairie qui vieillit bien maintient une bonne production (entre 6 et 8 t de MS/ha et par an), a un bon équilibre graminées / légumineuses (entre 30 et 50 % pour la part de ces dernières), peut compter plusieurs espèces de légumineuses et doit être pâturable sur une longue période. Beaucoup de travail reste à faire dans ce projet, notamment sur lanalyse de limpact des pratiques. Cependant, pour Pascal Capele, éleveur bio d'Ille-et-Vilaine qui témoigne dans cet article, « le vieillissement dune prairie doit santiciper » dès le semis, par exemple, par le choix des variétés ou encore par des pratiques favorisant le tallage, notamment du RGA (par exemple, par le pâturage précoce dès lhiver après un semis dautomne, ou/et le déprimage au printemps).
L'aide au report : un beau projet est né grâce à cette aide bien spécifique du programme Biolait
Cédric LEBLANC, AuteurCédric Leblanc est éleveur en bovins lait bio en Ille-et-Vilaine. Si, aujourd'hui, il peut élever une trentaine de vaches normandes et quelques races locales sur 28 ha avec un système 100 % herbe, livrer 170 000 litres de lait bio à Biolait et faire fonctionner un atelier poulets de chair bio, c'est en grande partie grâce à l'aide au report mise en place par Biolait. En effet, il avait trouvé une ferme en conventionnel, qu'il pensait acheter pour entamer l'étape de conversion dès l'installation, mais il s'est rapidement heurté à des contraintes qui auraient pu mettre son activité en difficulté. L'aide au report (500 par mois jusqu'à la livraison du lait) lui a permis d'assurer une rentrée d'argent pendant presque un an, de préparer son outil de production, de soigner ses génisses et de les préparer au vêlage. Il a maintenant pour projet de travailler sur l'autonomie en céréales, selon le cahier des charges de Biolait, et il envisage de créer un emploi sur sa ferme.
Amendements calcaires et AB : Des producteurs bio réagissent
Goulven MARÉCHAL, AuteurSuite à l'enquête de la FRAB Bretagne sur l'utilisation d'amendements calcaires en bio et les alternatives aux calcaires d'origine marine, des agriculteurs adhérents ont réagi. L'article propose de lire 2 de ces témoignages : celui de Pierre Chesnot (22), éleveur laitier, qui souhaite continuer d'utiliser la ressource locale en calcium marin (traëz, maërl), mais avec une réflexion sur son usage (1t/an/ha en moyenne), considérant qu'il n'y a pas une entrée unique dans la recherche de cohérence, et jugeant aberrant de faire venir du calcaire par camions depuis le centre de la France ; celui de Pierre Tranchant (56), paysan-boulanger, qui met en avant les dégâts environnementaux dus à l'extraction du lithothamne (effondrement de l'archipel des Glénans, affaiblissement de la biodiversité marine...), et pour qui le problème d'acidité des parcelles doit trouver d'autres solutions, comme l'agroforesterie, l'utilisation de plantes acidophiles ou encore l'arrêt du labour.
Approvisionnements bio : Avec Picard, la FRAB teste un nouveau type de partenariat
Goulven MARÉCHAL, Auteur ; Anne RANDALL, AuteurEn 2016, la FNAB a été sollicitée par l'entreprise de surgelés Picard pour l'accompagner dans son projet de relocalisation de ses approvisionnements bio dans le but de développer une gamme de produits bio locaux. Pour la FNAB, ce projet est l'occasion de démontrer que des acteurs de la distribution peuvent s'engager aux côtés des producteurs dans des démarches de co-construction de filières biologiques, rémunératrices et pérennes pour les producteurs bio, et sur le long terme. L'article présente les étapes du projet à partir de 2016. La filière surgelés pourrait, par ailleurs, ouvrir des perspectives dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, tout en générant une meilleure valorisation pour les producteurs. Pour Jean-Paul Gabillard, maraîcher bio en Ille-et-Vilaine et administrateur de la FRAB, cette initiative est un véritable test grandeur nature d'une relation de type commerce équitable nord-nord. Les partenariats privés, en outre, ont été identifiés par le réseau GAB-FRAB comme un levier potentiel important de son autonomie financière.
L'autre pâturage tournant
JM. LUSSON, Auteur ; R. DIEULOT, AuteurLe pâturage tournant dynamique a fait lobjet dune comparaison avec le pâturage tournant, en élevage bovin, lors dune journée dinformation organisée par le Rad (Réseau Agriculture Durable), à Noyal sur Vilaine (35). Cet article indique les repères techniques comparables mis en évidence lors de cette journée et les points de ressemblance et de divergence entre les deux techniques. Les différences résident dans le temps de séjour sur un paddock, la hauteur de sortie, limportance du trèfle et la stratégie de pâturage à lautomne.
Bernard Delaunay : "Passer en bio, ça ne s'improvise pas"
Antoine BESNARD, AuteurÉleveur laitier à Javené (35), commune dont il est le maire, Bernard Delaunay revient sur son parcours et partage sa réflexion sur la bio. Eleveur en conventionnel sur la ferme familiale lors de son installation en 1988, il a toujours évolué dans le principe d'utiliser le moins possible de pesticides et d'engrais chimiques, avec un souci pour la santé, la sienne, celle des animaux et celle des consommateurs. Un des facteurs déclenchant son passage en bio, en 2017, est la crise de 2015, qui survient alors qu'il est en désaccord avec sa coopérative laitière, en particulier sur une vision productiviste qu'il ne partage pas. La philosophie et les valeurs de la bio, mais aussi la possibilité d'un revenu digne tout en faisant de la qualité plutôt que du volume, l'ont décidé à convertir son exploitation. Il décrit, dans cet interview, comment il s'est approprié la conduite bio, le rôle qu'y ont joué les agriculteurs bio avec lesquels il a pu échanger et sa vision du monde agricole.
Betterave fourragère : Les mini-mottes, une solution ?
LES PRODUCTEURS DU GROUPE BETTERAVES MINI-MOTTES D'AGROBIO 35, Auteur ; David ROY, Auteur ; Marine LEMASSON, AuteurAvec des rendements importants et une valeur énergétique élevée, la betterave fourragère peut se révéler très intéressante pour les éleveurs bio. Toutefois, la maîtrise de son désherbage est difficile et a découragé plus dun éleveur. Aussi, pour pallier cela, une douzaine de producteurs dAgroBio 35 se sont lancés dans la production de 20 ha de betteraves en mini-mottes en 2017 et en tirent les premiers enseignements. La mise en place de la culture a un coût important mais rend possibles des interventions précoces en désherbage mécanique (J+7 et J+15). Trois points sont essentiels pour réussir : la qualité des plants et de la motte, la préparation du sol et la qualité et la régularité de la plantation. Linstallation des mini-mottes nécessite également de prévoir des marges de sécurité car le planning de livraison de plants ne peut pas être modifié en cours de saison. Cette technique permet de maîtriser plus facilement les adventices sur betterave et rend possible cette production. Les avantages et les inconvénients de la betterave fourragère sont détaillés en fin darticle.
Bovins lait : Robot de traite + bio + pâturage, est-ce compatible ?
David ROY, Auteur ; François PINOT, Auteur"Concilier robot de traite et pâturage en bio, est-ce possible ?", tel était le thème de la formation organisée par Agrobio 35, en juin 2016, avec l'intervention de Valérie Brocard, de l'Institut de l'Élevage. En dehors du constat que l'installation d'un robot de traite sur un système pâturant, déjà complexe, rajoute de la complexité, la technicienne a passé en revue les questions à se poser lors d'un tel projet (montant de l'investissement, coût de fonctionnement, maîtrise du coût de production...). Dans cet article, les conditions de compatibilité entre robot de traite et pâturage en bio sont analysées, puis Joël Rabot (35), producteur laitier en bio depuis 2012, apporte son témoignage sur la mise en place d'un robot de traite. Un encart présente quelques-uns des résultats d'une enquête conduite sur 20 élevages français conciliant traite robotisée et système pâturant.
Carotte & Feijoa : Maraîchers exotiques
Antoine BESNARD, AuteurEn Ille-et-Vilaine, Thomas Jagu et Léna Marti Perales ont une activité de maraîchage bio. Thomas s'est installé en 2011 et, passionné de plantes exotiques, il a fait le pari d'en cultiver pour compléter sa gamme de légumes "classiques" : christophine, citronnier, clémentinier, goyavier-fraise, capucine tubéreuse, jicama, asiminier, etc. Une serre sur les cinq dont il dispose est entièrement consacrée à ces plantes exotiques. Il recherche en permanence des références techniques pour progresser. Léna, elle, conjugue ses deux anciens métiers (restauration et documentaliste) pour élaborer des recettes originales et conseiller leurs clients. Leur production est vendue en direct (Amap, marchés, vente à la ferme), à des restaurants locaux et par internet.
Comment se portent mes chemins en sortie d'hiver
ECHO DU CEDAPA (L'), AuteurLe bon état des chemins en sortie dhiver est primordial pour la mise à lherbe le plus tôt possible dans la saison. Quatre éleveurs ayant opté pour des matériaux différents témoignent. Ronan Guernion est éleveur de vaches laitières en bio et a réalisé des chemins en sable et graviers sur 1 km. Ces matériaux lui conviennent, sauf pour la sortie du bâtiment où le chemin sabîme et où il conseille de mettre du bitume ou du béton. Christelle et Fabrice Charles élèvent des vaches laitières en bio et ont opté pour le goudron (sur 1,8 km), ce qui leur a permis de gagner près de 3 semaines de pâturage et davoir des chemins praticables toute la saison de pâturage. Jean-Charles Huon, éleveur de vaches laitières en conventionnel, a réalisé des chemins en caillebotis, construits avec des caillebotis de porcherie usagers disposés sur la partie de chemin la plus souvent bourbeuse. Au GAEC Arc en Ciel, en bio, la partie du chemin la plus utilisée (400m) est en béton, et les associés en sont très contents.
Conserver sa surface accessible, une lutte sans merci
Pauline USSON, AuteurMichel Priour est éleveur de vaches laitières en bio à Cesson-Sévigné (35) et pratique un système pâturant, ce qui nécessite que les parcelles pâturables soient accessibles par les animaux. En 2002, son système a été compromis par lannonce de la mise en place dune ligne grande vitesse Le Mans-Rennes car la redistribution ne prend pas en compte laccessibilité des parcelles par les animaux. Après une longue bataille et une période difficile dans la gestion de lalimentation, Michel obtient gain de cause en 2014 lors de la redistribution du parcellaire quil devra ensuite réaménager à sa convenance.
Dossier : Laffouragement en vert, 4 témoignages
Eve GENTIL, Auteur ; Pauline USSON, AuteurLaffouragement en vert est une pratique de plus en plus fréquente. Cest notamment le cas chez les éleveurs laitiers bretons du réseau Civam. Dans cet article, quatre dentre eux, dont trois en agriculture biologique, installés en Ille-et-Vilaine et dans les Côtes-dArmor, témoignent. Cette pratique leur permet de valoriser les prairies non accessibles aux troupeaux, tout en intégrant à la ration de lherbe fraîche qui présente des qualités nutritionnelles plus importantes que des stocks de conserve (foin, enrubannage ). Côté organisation, les quatre éleveurs gèrent laffouragement en vert comme le pâturage : délais similaires entre deux passages, adaptation à la pousse, etc. Si les résultats techniques sont satisfaisants, il faut aussi penser au temps à consacrer à cette pratique environ une heure par jour ainsi quà linvestissement en matériel, à adapter notamment à la taille du troupeau. Ainsi, laffouragement en vert peut être de trois à cinq fois plus coûteux que le pâturage.
Dossier : Croisement de races laitières, effet de mode ou opportunité ?
Isabelle PAILLER, Auteur ; Anne BRIEND, Auteur ; Guylaine TROU, Auteur ; ET AL., AuteurLe paysage de lélevage bovin lait français est dominé par des troupeaux en race pure, au contraire dautres pays comme la Nouvelle-Zélande ou lIrlande. Mais, si le croisement reste minoritaire en France, il se développe aujourdhui, en AB et en conventionnel. Lobjectif des éleveurs qui croisent systématiquement nest pas de rechercher une production maximale mais de sélectionner une vache adaptée à leurs besoins, robuste, qui, par exemple, vêle bien, produit un lait avec de meilleurs taux et est apte au pâturage. Cest ce que montre ce dossier qui reprend divers cas déleveurs bretons qui se sont engagés dans cette voie du croisement, certains depuis plusieurs années, dautres plus récemment, souvent à 3 voies avec notamment de la Normande et de la Jersiaise sur des vaches Holstein. Ainsi, il sest constitué un GIEE en Bretagne, en 2015, ayant pour objectif dévaluer les conséquences de ces croisements, avec l'enregistrement de divers paramètres pour chaque femelle. La ferme expérimentale de Trévarez a aussi fait le choix du croisement sur son troupeau biologique. Dans tous les cas, cest bien la recherche dun troupeau adapté au système qui est le moteur de ces expériences, afin dasseoir ou de renforcer les performances techniques et économiques de lélevage.
Dossier : Porc bio, nouvelle vague
Claudine GERARD, Auteur ; Dominique POILVET, Auteur ; Emmanuelle BORDON, AuteurComme pour de nombreux produits issus de lagriculture biologique, la demande en porcs bio est croissante. Avec seulement 9000 truies certifiées bio en 2015 (0,9 % du cheptel national), la production française reste insuffisante, mais des éleveurs sintéressent à ce marché. Parmi eux, un certain nombre se positionnent en tant quentrepreneurs, avec des investissements importants, notamment dans les bâtiments. Par ailleurs, les débouchés sont de plus en plus sécurisés via des partenariats et/ou des contrats. Dans ce dossier, les témoignages de quatre exploitations du Grand Ouest de la France illustrent cette nouvelle tendance. La SCEA de Kerlu, dans les Côtes-dArmor, vient dinvestir dans un bâtiment post-sevrage-engraissement et une fabrique daliments à la ferme. Au GAEC les Villers, dans les Deux-Sèvres, latelier vaches laitières a été remplacé par un atelier post-sevrage-engraissement sur paille lors de la conversion, avec des travaux dadaptation de la stabulation pour les porcs. Gaël et Violaine Ouvrard, en Vendée, ont marqué leur passage à lAB avec la construction dun bâtiment naissage pour 77 truies. Florent Isambard, en Ille-et-Vilaine, a repris lélevage naisseur-engraisseur familial. Son installation saccompagne dune conversion à lAB, dune complète transformation des bâtiments, et de la signature dun contrat avec prix garanti sur dix ans.
Dossier : Les rations hivernales
Sophie ESVAN, Auteur ; François LERAY, Auteur ; Edith CHEMIN, Auteur ; ET AL., AuteurDans les systèmes herbagers, l'absence de pâturage en hiver requiert un ajustement de la ration pour maintenir la production laitière. Trois éleveurs des Côtes d'Armor et d'Ille-et-Vilaine témoignent des compromis mis en place pour assurer leur production laitière au sein d'un système économe. Sur leur exploitation à Bourbriac (Côtes d'Armor), Benoît, Edith et Jean Sidaner utilisent un ensilage de maïs épi. Moins encombrant que la plante entière, il permet d'augmenter le taux d'herbe conservée dans la ration. Au GAEC des Froments, à Lantic (Côtes d'Armor), le parcellaire peu accessible a incité les associés à combiner pâturage, affouragement en vert de colza fourrager et maïs ensilage. Leur système, en agriculture biologique, demande plus de temps mais fournit un fourrage plus riche à l'auge et se montre efficace sur le plan économique. Laurent Lamy et Aurélien Leray, éleveurs bio, installés au GAEC le clos du Chêne, à Corps-Nuds (Ille-et-Vilaine) ont opté pour un système de séchage du foin en grange. A la suite de ces témoignages, le vétérinaire Florian Granchi conseille de surveiller lindice détat corporel pour prévenir tout risque de carences dans la ration.
Dossier : Transformer à la ferme : Les recettes de la valeur ajoutée
Cécile MARCUS, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, AuteurLa transformation à la ferme permet aux producteurs bio de valoriser leur production tout en répondant aux attentes des consommateurs. Ce dossier présente, tout dabord, les évolutions de la transformation à la ferme, avec lintervention de Françoise Morizot-Braud, du Centre détude et de ressources sur la diversification, et une interview de Béatrice Guiho, conseillère à la Frab Nouvelle-Aquitaine. Ensuite, il propose la découverte de deux projets de transformation réussis, adhérents du réseau Invitation à la ferme. Celui dAdrien Lechartier, Olivier et Alexis Trublet, deux fermes installées à Saint-Senier-sous-Avranches, dans la Manche, qui transforment dans un atelier commun leur lait en yaourts bio, et celui de Luc Geffrault et Didier Hervé, installés à Guipry-Messac, en Ille-et-Vilaine, qui transforment leur lait en fromages bio. Les témoignages de deux autres agriculteurs transformateurs en bio permettent de comprendre leur démarche : Sylvie Teyssier, dans le Haut-Languedoc, réalise des confitures avec les fruits de son verger ; Denis Lhuillery, céréalier en Eure-et-Loir, a commencé à convertir son exploitation pour écouler sa production dhuile de chanvre. Enfin, sont présentés les projets de Benoît Cassan, paysan boulanger bio en Occitanie, et de lEarl Atuour des plantes, producteurs et transformateurs de PAM en bio sous mention Nature et Progrès, en Nouvelle-Aquitaine. Un encart présente latelier collectif de Brioude (Haute-Loire) "Paysans bio dAuvergne".
Dossier : Travailler en GAEC
Paul ROUAUD, Auteur ; Samuel DUGAS, Auteur ; Aurélie CHEVEAU, AuteurLe GAEC est un outil très répandu mais dont la gestion et la mise en place entraînent de nombreuses questions. Ce dossier répond à un certain nombre dentre elles par le biais des témoignages de 2 GAEC et de lentretien avec une animatrice spécialisée dans le domaine. Le GAEC Arlequin, à Iffendic (35), a été créé en 1992 de la réunion de 3 fermes et fait vivre 5 associés. Le GAEC élève des vaches laitières sur 125 ha en agriculture biologique. Pour ce GAEC, lassociation fut la clé pour faire évoluer leur système maïs ensilage/vaches hautes productrices vers un système herbager/vaches moyennes productrices en bio. Le GAEC Radis & Co. a été créé afin de reprendre une ferme après un départ à la retraite et de créer un collectif. Le GAEC fait vivre 4 associés et 3 salariés sur 40 ha conduits en bio, à Montflours (53), grâce à une pluriactivité (maraîchage, élevage et boulange) et à la vente en circuits courts. Virginie Rousselin, animatrice à lATAG (Association Tarnaise pour l'Agriculture de Groupe), livre par ailleurs quelques-unes de ses réflexions quant au montage dun GAEC réussi.
Les engrais verts : Des atouts précieux pour la fertilité
Danielle BRETON, AuteurTechnicienne maraîchage bio à Agrobio 35, l'auteure aborde la question du rôle des engrais verts, outil précieux de la gestion de la fertilité des sols en production biologique. Choisir son engrais vert nécessite, en amont, de définir tout d'abord quelles sont les contraintes imposées par la parcelle, de prioriser les objectifs (amélioration de la structure du sol, piégeage de l'azote, réduction des bioagresseurs, lutte contre les adventices...) et de tenir compte du calendrier (dates de semis, destruction, broyage, enfouissement...) et du matériel disponible sur la ferme. Les principales familles et espèces d'engrais verts conseillées en maraîchage biologique et entre lesquelles il faut choisir sont : les légumineuses, les graminées, les crucifères, le sarrasin et la phacélie. Michael, chef de culture au Jardin de Cocagne du Theil-de-Bretagne (35), témoigne sur l'utilisation des engrais verts.
Des essais encourageants pour la betterave bio en mini-mottes
Franck MECHEKOUR, AuteurFace à la difficulté de contrôler les adventices après un semis de betteraves fourragères en agriculture biologique, un groupe d'éleveurs d'Ille-et-Vilaine a testé la plantation de betteraves en mini-mottes au stade 3 à 4 feuilles. Si le résultat obtenu est jugé globalement satisfaisant, avec un rendement moyen de 17 tonnes de MS/ha, des pistes d'amélioration sont envisagées. Parmi les facteurs de réussite identifiés, figurent une implantation la plus rapide possible, dans un sol frais, fin et rappuyé et donc récemment travaillé, ou encore l'utilisation d'un système d'autoguidage. Un compromis est également à trouver concernant le désherbage mécanique : celui-ci doit intervenir assez tôt sans pour autant risquer d'arracher les jeunes plants.
Fermoscopie
Marie AUBREE, AuteurChristophe Gendron est éleveur laitier en Ille-et-Vilaine. Aujourdhui en système herbager, il met en place des chemins et des haies et a débuté la conversion bio. En 2011, cest en système maïs ensilage quil sétait installé. Pour lui, la transition a été possible grâce à un accompagnement individuel dans le cadre du projet « Fermes en transition ». Cet article présente le parcours de ce changement, depuis la découverte de lAdage 35 à la prise de décisions. Les résultats quil obtient sont également présentés.
Fiche Trajectoire : Vincent et Patrick Geffroy : Secteur Maure de Bretagne
ADAGE 35, Auteur ; CEDAPA, Auteur | CESSON-SÉVIGNÉ (Pôle InPACT, 17 Rue du Bas Village, 35 577, FRANCE) : ADAGE 35 | 2017Vincent et Patrick Geffroy sont éleveurs de vaches laitières, en conversion bio depuis 2016, en Bretagne. Ils ont fait le choix en 2012 dévoluer vers un système herbager bio. Cette fiche a été réalisée dans le cadre de létude des fermes en transition de Bretagne. Elle reprend de 2013 à 2016 les étapes majeures de la transition, avec les évolutions au niveau de lassolement, de lalimentation et de la production, ainsi qu'au niveau financier. Les éleveurs sont passés dun système intensif avec maïs ensilage et atelier de veaux de boucherie à un système herbager autonome en fourrage et avec peu dachats de concentrés. Le but était notamment de diminuer les charges et davoir une meilleure rémunération.
Groupe « AEP Sol Semnon » : Le sol dicte les pratiques
Louis RAVIART, AuteurEn Ille-et-Vilaine, le collectif dagriculteurs « AEP Sol Semnon » sest constitué en 2014. Les dix agriculteurs concernés par ce collectif, cinq en agriculture biologique et cinq en agriculture conventionnelle, se sont regroupés afin de travailler ensemble sur deux problématiques fortes du bassin versant du Semnon : lenjeu « nitrates » et lérosion (mesurée par le taux des matières en suspension). Accompagnés par Agrobio 35, le Bassin versant du Semnon et Yves Hardy (conseiller indépendant), ils conduisent des essais sur leurs parcelles afin de mieux comprendre le fonctionnement du sol et limpact de leurs pratiques sur celui-ci. Les essais autour de deux thématiques sont présentés : - la couverture des tas de fumier, qui permettrait de limiter les pertes en éléments minéraux (N, P, K) par les précipitations ; - la cinétique de lazote et les rendements en maïs ensilage, en fonction de lincorporation ou non du précédent, ou de la date de destruction de la prairie avant maïs. Si certaines tendances apparaissent, les résultats, obtenus sur un petit nombre de fermes et parfois contradictoires, doivent être confirmés.
L'herbe pousse timidement dans nos prairies
ECHO DU CEDAPA (L'), AuteurAprès un mois de mars 2016 exceptionnel pour les systèmes herbagers, le mois davril a été moins favorable. Les températures fraîches et le manque deau ont pénalisé la pousse de lherbe : retour dexpérience au travers de quatre témoignages déleveurs laitiers en bio. Dominique Morvan élève 42 vaches laitières dans les Côtes dArmor sur 43,5 ha dont 39 dherbe ; Alexandra Pottier et Xavier Taupin élèvent des vaches laitières en Ille-et-Vilaine sur 42 ha dont 37,5 dherbe ; Marcel, Sylvie et Thomas Tuaux ont, quant à eux, 45 VL en Ille-et-Vilaine pour 48 ha, dont 45 en herbe ; enfin, Xavier et Sylvie Le Moal ont 75 VL en Côtes dArmor pour 91 ha, dont 77 en herbe. Pour chacun, la crainte est la même : devoir augmenter la surface de pâture et pénaliser la récolte en foin et enrubannage pour les stocks, voire devoir compléter le pâturage en entamant les stocks. Malgré tout, le bon début de saison a permis de relativiser.
Il y a herse et herse, houe et houe
Pascal BORDEAU, AuteurAgrobio 35 et la Fdcuma ont organisé une démonstration de matériels de désherbage mécanique en Ille-et-Vilaine. Elle a permis de mettre en évidence des différences entre des outils de même famille : deux houes rotatives (la Pietro Moro et la Ferju), deux herses étrilles (une Hatzenbichler et une Grégoire Agri) et deux roto-étrilles, famille lancée par Annaberger et reprise par Einböck.
Ils ont choisi de semer des mini-mottes
Cécile JULIEN, AuteurPourtant persuadés de l'intérêt de la betterave fourragère dans la ration des vaches laitières bio, certains éleveurs ne la cultivent pas, ou plus, parce qu'elle nécessite un désherbage à la fois contraignant et aléatoire. La plantation en mini-mottes pourrait lever ce frein. C'est ce que teste un groupe de 10 éleveurs bio d'Ille-et-Vilaine, séduits par la perspective d'un désherbage facilité. L'article décrit comment ces éleveurs ont mis en place la culture de la betterave sur une vingtaine d'hectares : approvisionnement en plants, passage en serre, mise en terre grâce à une planteuse à godets, binages après la plantation... Au terme de cette première campagne jugée réussie dans son ensemble, en termes économiques et techniques, le groupe a identifié des améliorations à apporter, notamment une vigilance sur le travail du sol avant plantation et une augmentation de la densité à plus de 40 000 plantes/ha pour gagner en rendement et diminuer la pression des adventices.
Installation-transmission, une mission phare pour notre réseau !
Mathilde LEFEVRE, AuteurPour la FD Civam 35, linstallation et la transmission sont des points clés pour lavenir paysan. En effet, un agriculteur breton sur deux a plus de 50 ans. Lassociation accompagne ainsi cette transition depuis quelques années. Mathilde Lefevre, animatrice FD Civam 35, présente cet accompagnement (formations collectives, cafés-échanges, accompagnement individuel ) et le public accompagné (projet en hors cadre familial, de circuits courts et daccueil).
Lait biologique et pâturage : Une évidence pas toujours si accessible
Guillaume MICHEL, AuteurLatout économique de lherbe pâturée peut être important, en particulier pour les éleveurs biologiques de bovins laitiers. Aussi, la question de laccessibilité au pâturage et des moyens de l'améliorer est essentielle, en particulier au moment de la conception de son projet de conversion en AB. Cet article, après avoir fait un rappel sur le cahier des charges biologique, donne des repères et certains grands principes à respecter pour optimiser son pâturage. Des agriculteurs témoignent aussi des améliorations quils ont mises en place, en termes daménagements (ex : construction dun boviduc, réalisation de chemins ) ou de conduite du pâturage. Léchange parcellaire peut aussi être une piste à réfléchir.
Légumerie bio : Un débouché pour les maraîchers rennais
Coralie BOUVET, AuteurA Rennes (35), la municipalité travaille pour la mise en place d'un Plan Alimentaire Durable (PAD) qui aspire à introduire, dans la restauration collective de la ville, 20 % de produits biologiques parmi 40 % de denrées issues d'une agriculture durable d'ici 2020. C'est dans cet objectif qu'elle a donné la première impulsion au projet de légumerie. Une étude de faisabilité a été menée au sein d'Agrobio 35 sur l'implantation de cette légumerie. L'ESAT (Établissement et Service d'Aide par le Travail) d'Apigné, aux portes de Rennes, s'est positionné pour accueillir la nouvelle structure, dans les locaux d'une ancienne cuisine. Un travail d'accompagnement est en cours avec Agrobio 35. Des visites de terrain ont permis de mieux appréhender le projet. L'ensemble des partenaires se rencontrent régulièrement, et les engagements mutuels entre l'ESAT et les maraîchers bio locaux vont faire l'objet d'une formalisation dans le cadre d'une association. Le lancement de l'activité est prévu pour le début de 2018 pour ce projet qui participe à la construction d'une filière bio locale équitable.
Manger Bio Local en Entreprise : Agrobio 35 lance la démarche !
SYMBIOSE, AuteurEn 2011, Corabio (devenu FRAB AuRA (Fédération Régionale de l'Agriculture Biologique d'Auvergne-Rhône-Alpes)) initiait le projet "Manger Bio Local en Entreprise" visant à aider la restauration d'entreprise dans l'introduction régulière et progressive de produits biologiques locaux, projet qui a pris par la suite une dimension nationale. Suite à une étude prospective conduite par Agrobio 35 en 2016, la Bretagne a intégré le dispositif sur son territoire. 4 entreprises ont répondu présentes pour soutenir le déploiement de ce projet en Ille-et-Vilaine : Triballat Noyal, Manger Bio 35, Bretagne Viande Bio et Biocoop Restauration.
Méthaniser pour une production complémentaire
Emmanuelle BORDON, AuteurJean-Luc et Tanguy Levesque sont éleveurs de porcs en conventionnel et regroupés au sein de la SCEA Ar Kouerien, à Pipriac, en Ille-et-Vilaine. Ils décrivent l'installation de leur méthaniseur, approvisionné à 40 % par les lisiers et fumiers de l'exploitation, le reste par des déchets végétaux, des couverts et de l'ensilage de maïs. Avec une puissance installée de 250 kW/h, le gaz généré est valorisé en électricité par co-génération et la chaleur dégagée maintient en hors-gel les serres de Damie Hervé, maraîcher bio voisin. Ce dernier a tout de suite été intéressé par le projet. Le chauffage des serres n'est pas autorisé en bio, mais il est permis de les maintenir hors gel. Cette coopération permet à Damie d'avoir une récolte plus précoce et de sécher l'atmosphère, réduisant l'humidité et les risques de mildiou. Avec ses 5 000 mètres carrés de serres, il cultive des concombres, aubergines, courgettes et tomates, commercialisés en vente directe ou en gros. Par ailleurs, il produit des légumes de plein champ sur 20 hectares. Damie Hervé a conclu un contrat d'approvisionnement en chaleur avec ses voisins éleveurs, il y voit un signe d'entente possible entre bio et conventionnels.
Paroles déleveurs : Etre en groupe pour progresser et porter des projets
Costie PRUILH, AuteurL'édition 2017 du Festival des groupes, organisé à léchelle nationale tous les 4 ans, a eu lieu en Bretagne, au mois de janvier. Le principe : des agriculteurs organisent des ateliers sur leurs exploitations et accueillent dautres agriculteurs, ces derniers ayant établi un programme de visites selon des circuits thématiques : travail sur les rotations, bien être-humain et bien-être animal En amont de cet évènement, lauteur de larticle, à partir de témoignages, revient sur cette dynamique de groupes dans le monde agricole. Pour les agriculteurs qui sy impliquent, le groupe, quelle que soit sa forme (CETA, GEDA, GIEE ), cest échanger, se former, mutualiser pour aller plus loin, porter des projets, oser, se rassurer, mais aussi retrouver un espace de convivialité ou encore communiquer sur son métier. Cette dynamique est telle que les groupes se sont organisés en réseau. La FNGeda (Fédération nationale des groupes détudes et de développement agricole) rassemble 450 groupes, 35 fédérations départementales, 7 régionales et un groupe thématique national (Forme en ferme). Trame, tête de réseaux associatifs de développement agricole et rural, apporte un appui à ses réseaux adhérents, dont la FNGeda fait partie. Se fédérer permet notamment daugmenter ses moyens pour, par exemple, recruter un animateur ou faire intervenir des experts. Mais aujourdhui, lenjeu pour ces groupes est de renouveler les générations, avec des jeunes exploitants moins impliqués. Lagroécologie, lAB, les nouvelles technologies ou encore les GIEE devraient contribuer à maintenir la dynamique.
Portrait du mois : « Mon produit cest la viande »
Antoine BESNARD, AuteurInstallé depuis 2009 en Ille-et-Vilaine, Yann Pitois, éleveur en bovins viande biologiques fait continuellement évoluer son système. Il cherche à produire au maximum à lherbe et, pour cela, il adapte constamment son troupeau au potentiel de ses parcelles et non linverse. Ainsi, il a travaillé en parallèle à améliorer ses prairies et à changer de race, passant de blondes dAquitaine à des limousines (il teste maintenant lAngus). Avec lamélioration de ses prairies, il peut augmenter progressivement son troupeau, passant de 30-35 mères à 50 aujourdhui sur 56 ha, avec un chargement de 80 UGB pour 1.3 UTH. Cependant, si lherbe est essentielle dans ce système, valorisée via du pâturage dynamique, finir uniquement à lherbe semble néanmoins difficile pour cet éleveur. Aussi, il complémente, en produisant l'aliment au maximum sur son exploitation, en particulier du méteil céréales/féverole. Il valorise ses animaux en vente directe à la ferme, mais aussi via un magasin de producteurs ou encore en circuit long. Ses objectifs : trouver un associé et augmenter son troupeau, en cherchant toujours un équilibre entre potentiel du système et qualité de vie, notamment au niveau travail.
Pourquoi Comment utiliser les huiles essentielles en élevage bovin
Edith CHEMIN, Auteur ; Mathilde AOUTIN, Auteur | CESSON-SÉVIGNÉ (Pôle InPACT, 17 Rue du Bas Village, 35 577, FRANCE) : ADAGE 35 | 2017Ce document dinformation sur les huiles essentielles présente tout dabord les bases de lutilisation des huiles essentielles : ce quelles sont, pourquoi les utiliser en élevage, pour quels avantages, quels modes dadministration, quelles précautions demploi, que dit la règlementation Il propose ensuite 6 témoignages déleveurs. Chacun fait lobjet dune fiche : - Diarrhées des veaux : Isabelle Gardan et Mickaël Melot, éleveurs laitiers à Saint MHervé (35) ; - Mammites cliniques (2 témoignages) : Adrien Roulleaux, éleveur laitier bio à Bain-de-Bretagne (35) ; Olivier Edy, éleveur laitier bio à Lignol (56) ; - Problèmes respiratoires des veaux : Mathilde Furtwaengler et Samuel Duguépéroux, éleveurs bio de bovins viande à Gahard (35) ; - Boiteries : Claude Jacquel, éleveur laitier à Livré sur Changeon (35) ; - Focus petits ruminants : Marie-Christine Lesage et Jean-Claude Juhel, éleveurs bio de brebis laitières à Saint-Broladre (35).
Une production petite mais dynamique en Bretagne
Véronique BARGAIN, AuteurAvec moins dune trentaine déleveurs et 4 000 à 5 000 brebis, la Bretagne est une petite région pour la production de lait de brebis. La filière de Triballat-Noyal sest tournée vers le bio en 2000. Elle rassemble sept éleveurs dIlle-et-Vilaine avec chacun 300 brebis en moyenne de race Lacaune. Environ 600 000 litres y sont collectés et transformés en fromages frais et fromages affinés toute lannée, vendus sous la marque Vrai. En plus de cette filière organisée, une vingtaine déleveurs transformateurs conduisent des troupeaux de 60 à 120 brebis, principalement en bio. Avec des pratiques délevage extensives, le plus souvent à lherbe, sans désaisonnement, le lait est transformé en yaourts, fromages blancs et tommes vendus en direct sur les marchés, en Amap, en Biocoop et en magasins de producteurs. Les agneaux sont engraissés sur place ou vendus à 10kg à la coopérative Ovi-Ouest. Alain Gouedard, de la Chambre dAgriculture de Bretagne, témoigne que la plupart des éleveurs sen sortent bien et sont plutôt en manque de lait.
Quand les canards deviennent des porcs
Tanguy PARANTHOEN, AuteurTanguy Paranthoen, originaire de Saint-Brieuc (22), s'est installé comme éleveur de vaches laitières et de canards en 2009, en Ille-et-Vilaine. Il raconte comment la prise de conscience d'un mode de production intensif, sans aucune pitié pour l'animal, l'a poussé à arrêter l'élevage de canards pour repartir de zéro. Aujourd'hui, avec le soutien de Bio Direct, il s'est réorienté vers un atelier de post-sevreur engraisseur en porcs bio et a converti son élevage laitier en bio. Il est fier de ses choix et souligne qu'avec la volonté d'apprendre et de réussir, changer de production est tout à fait possible et ne doit pas faire peur.
Quelles avancées en phytothérapie ? : Favoriser les échanges de savoirs ; Phytothérapie : Fortes attentes sur la formation
Frédéric RIPOCHE, AuteurEn agriculture biologique, la phytothérapie reste une pratique centrale dans la gestion de la santé du troupeau. A travers deux articles regroupant plusieurs témoignages, sont abordées diverses questions liées à ce sujet : dans quel domaine est-elle efficace ? Quelles sont les dernières évolutions, dans les pratiques ou encore dans la législation ? Eric Darley, éleveur ovin bio aveyronnais témoigne de sa pratique et surtout de son travail de producteur de mélanges dhuiles essentielles. Il a développé son savoir en autodidacte et, pour lui, cest un outil plein de potentiel pour agir à léchelle du troupeau, notamment via laromathérapie, à utiliser pour favoriser lstrus, induire le tarissement, calmer le troupeau ou encore faire face aux infections virales. Ses mélanges sont « open source » : il demande juste à avoir un retour dexpérience. En effet, pour cet éleveur, il faut échanger les savoirs, même en inter-filières. Autre témoignage, celui de Michel Bouy, vétérinaire drômois qui fait jusquà 50 formations par an en phytothérapie pour des éleveurs, bio ou non. Il note une évolution : les éleveurs veulent aujourdhui des formations extrêmement pratiques au cours desquelles ils apprennent à faire des sirops, des oblets Car, malgré une législation contraignante (lutilisation de phytothérapie doit être pratiquée uniquement sur prescription médicale), cette pratique se développe, malgré le risque pour les éleveurs et les praticiens d'être dans lillégalité. Des démarches, notamment portées par lITAB, sont en cours pour faire évoluer les choses. Parmi les propositions : faire que certaines plantes puissent être légalement utilisées par les éleveurs sous couvert dune formation.
Les systèmes alimentaires durables territorialisés : Cinq retours d'expérience
Alice RICHARD, Auteur ; Florence SCARSI, Auteur ; Julien FOSSE, Auteur | LA DÉFENSE CEDEX (SERVICE DE L'ÉCONOMIE, DE L'ÉVALUATION ET DE L'INTÉGRATION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, Bureau des Territoires - Tour Séquoïa, 92 055, FRANCE) : MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT, DE L'ÉNERGIE ET DE LA MER - COMMISSARIAT GÉNÉRAL AU DÉVELOPPEMENT DURABLE | 2017Lalimentation et lagriculture sont créatrices de paysages, de services, de richesses et demplois. Elles peuvent représenter un levier parmi dautres pour valoriser un territoire. Du côté du consommateur, la tendance est à lalimentation durable et aux produits locaux, issus dune agriculture respectueuse de lenvironnement. Ce document, rapport du ministère de lEnvironnement, identifie et décrit des systèmes alimentaires durables et territorialisés qui ont participé au développement de pratiques agricoles durables. Les cinq initiatives étudiées ont contribué à la transition agro-écologique des systèmes de production ou au maintien de systèmes de production extensifs, à une alimentation plus saine et à la vente en circuits courts. Ce sont : À Rennes, le programme Eau en saveurs ; Dans le Gard, la filière pain bio local Raspaillou ; À Lyon, le grand parc Miribel Jonage et le développement de micro-filières agricoles durables ; Dans le Nord, la valorisation de prés-vergers dans le parc naturel régional de lAvesnois ; En Loire-Atlantique, la viande de Brière et la valorisation des zones de marais. L'étude de ces initiatives a permis délaborer des recommandations à destination des collectivités, à la fois sur la gouvernance, les actions mises en uvre et les bénéfices environnementaux, mais aussi sur les freins rencontrés et les leviers. La multiplication de ces initiatives dites « de niche » répondant à des enjeux locaux peut participer à lévolution du système agricole actuel. Elles entraînent des coûts de transaction, encore difficiles à évaluer, qui pourraient cependant faire obstacle à leur généralisation.
Triballat Noyal : Une entreprise familiale dans la bio depuis plus de 40 ans !
BIO-LINEAIRES, AuteurDepuis plus de 40 ans, l'entreprise familiale Triballat-Noyal, basée à Noyal-sur-Vilaine (35), se développe avec une même ambition : marier tradition et innovation. Elle a été un acteur majeur de la bio et a participé à la rédaction du premier cahier des charges bio. Elle propose des produits à base de lait de vache, de chèvre ou encore de brebis, mais aussi de jus de soja. Ses marques, Tante Hélène, La Chèvrerie, La Bergerie, Sojade, sont vendues exclusivement dans le réseau bio. Au plus près des terroirs dans lesquels elle a contribué à construire des filières laitières, végétales ou de fruits, et soucieuse de qualité, elle a choisi de conserver ses outils de production à proximité des zones de collecte et de transformation des matières premières. Elle a aussi récemment travaillé avec des producteurs de chanvre pour redynamiser cette production dans une logique de construction de filière. Aujourd'hui, Olivier Clanchin est l'actuel président de Triballat-Noyal. Il réaffirme sa volonté de continuer à développer l'esprit du bio, "dont l'intérêt va bien au-delà des seuls produits".
Vivre et accompagner la transition agroécologique en collectif : Eléments danalyse, expériences et outils issus du projet CAP VERT
De 2014 à début 2017, le projet CAP VERT sest fixé deux objectifs : comprendre les nouvelles formes de coopération entre agriculteurs au service de la transition agroécologique et produire des ressources pour accompagner leur émergence et leur développement. Le travail a reposé sur une démarche partenariale de recherche-action, pilotée par la FNCuma, en partenariat avec le Réseau Civam, Trame, Gaec & Sociétés, le Gabnor, lInra (UMR Innovation), lESA d'Angers et lInstitut de Florac (Montpellier Supagro). Cinq collectifs dagriculteurs et leurs accompagnateurs, issus des différents réseaux partenaires, ont été étroitement associés à cette collaboration. Ce document reprend les principaux enseignements du projet, autour de trois entrées caractéristiques des groupes en transition : - Lhétérogénéité des exploitations, stratégies, visions et cheminements des membres dun groupe ; - La multi-appartenance des agriculteurs membres dun collectif, qui sappuient sur une multitude de groupes et de réseaux pour avancer dans la transition agroécologique ; - Le temps long nécessaire à une transition, qui peut entrer en tension avec les progrès attendus par les agriculteurs, les accompagnants et la société, ainsi qu'avec les résultats attendus par les financeurs. Ces trois entrées sont en interaction constante et génèrent des tensions. Lobjectif de cette publication est de permettre de mieux les repérer, de comprendre comment elles interagissent au sein des groupes, comment elles les impactent et comment elles peuvent devenir des ressources pour laction, plutôt que dêtre vécues comme des freins.
De l'articulture à la biodynamie près de Redon
Laurent DREYFUS, AuteurLe parcours atypique de Marco Felez, aujourd'hui agriculteur biodynamique en Ille-et-Vilaine, montre la régularité de son engagement depuis sa jeunesse et sa découverte de la biodynamie. Militant de la première heure de l'économie sociale et solidaire, il a initié de nombreux projets jusqu'en 2013, où il décide de reprendre un rêve : cultiver la terre et valoriser ses productions, dans un projet qui puisse allier art et culture. Il crée ainsi, à presque 60 ans, un lieu où il cultive en biodynamie des légumes et des plantes aromatiques et où il propose des stages de cuisine. Des repas participatifs sont également organisés plusieurs fois par an, l'occasion de faire se rencontrer maraîchers, cuisiniers et artistes. Il commercialise également ses légumes grâce à un système de paniers. Marco Félez a ainsi réussi sa reconversion et son installation, mais a aussi trouvé cet équilibre entre nature, culture et social.
Bien exploiter les vertus de la chicorée
Bernard GRIFFOUL, AuteurLa chicorée est une plante prairiale qui présente des atouts non négligeables : son système racinaire pivotant structure le sol et permet à la plante d'être productive même en temps de sécheresse, et ses valeurs alimentaires sont intéressantes. Des variétés sélectionnées en Nouvelle-Zélande sont testées en France par plusieurs agriculteurs, comme ce groupe d'une quinzaine d'éleveurs du Finistère, en agricultures biologique et conventionnelle. Souvent associée à des graminées et à des légumineuses, l'enjeu fort de la conduite de la chicorée réside dans le pâturage. Avec 15 % de matière sèche seulement, cette espèce ne peut pas être fauchée pour une valorisation en foin. Il convient alors de trouver les bonnes clés au pâturage pour habituer les vaches à cette nouvelle venue dans les prairies.
Bretagne : Innova'Bio prime la valorisation
Frédéric RIPOCHE, AuteurA l'occasion de l'édition 2016 du salon La terre est notre métier, en Ille-et-Vilaine, Agrobio 35 a décerné trois prix à des projets innovants du Grand Ouest. Tous les trois récompensent des démarches de valorisation de produits. Le 1er prix a été décerné à la société Mussella, qui valorise les coquilles de moules issues de la mytiliculture en amendement calcique utilisable en AB. Le 2nd prix a été remis à l'Agence unique, qui transforme les surplus maraîchers bio, ces produits transformés étant ensuite vendus par les producteurs ou des commerçants dans des circuits courts. Le 3ème prix a récompensé le camion "Vrac volant" qui, à l'initiative de la coopérative rennaise Scarabée-Biocoop, va proposer des produits bio en vrac sur cinq marchés de quartiers "populaires" de l'agglomération.
Circuits courts et circuits longs font bon ménage en bio
Dominique POILVET, AuteurEn France, la filière porc bio se différencie de la filière conventionnelle, non seulement par ses structures et modes d'élevage, mais aussi par ses circuits de distribution. "La vente directe donne du sens à notre activité", déclare Pierre-Yves Govin, éleveur bio à Romillé (35). Cependant, pour cet éleveur, les volumes commercialisés en direct ne permettent pas d'écouler toute sa production. C'est pourquoi il adhère à la filière longue Biodirect-Ercabio, qui regroupe 90 producteurs de porcs bio. En France, sont organisées 5 filières longues bio, qui commercialisent 86 % des porcs bio produits en France.
Circuits courts : L'épicier du village a choisi la bio locale
Elodie MERABTINE, AuteurA Ercé-près-Liffré (24 km de Rennes (35), 1750 habitants), l'épicier du village a fait le pari de valoriser les produits bio des agriculteurs locaux. Après 6 ans de fonctionnement, ce petit commerce rural est devenu une référence en matière de circuits courts. Olivier, l'épicier, est un passionné. Grâce aux partenariats qu'il a su créer avec les producteurs, il propose des fruits et légumes bio toute l'année, une crèmerie à 50 % bio locale, la boucherie à 25 %. Mais, surtout, il y a une "ambiance" dans son épicerie : ici, les clients croisent les producteurs les jours de livraison, les enfants ont leur coin lecture, parfois on écoute la BBC... Olivier utilise les réseaux sociaux pour communiquer sur la bio, sur l'actualité du magasin, pour proposer des recettes... Il a également développé un service de commandes de paniers en ligne qui lui permet de compléter son activité (environ 40 paniers/semaine). L'article aborde les questions d'approvisionnement, de logistique, de contraintes qui peuvent le guider dans son choix des produits, de gestion administrative... Au-delà de l'épicerie d'Olivier, la situation reste difficile pour les épiceries de village, même si les commerces de proximité se portent globalement plutôt bien en Bretagne. Certains ont fait le choix d'un commerce mixte ou multi-activités, comme le Champ Commun, à Augan (56). Pour faciliter la logistique et les commandes groupées, développer des partenariats reste une piste privilégiée. Il serait également souhaitable que ces petites structures, pour lesquelles les aides existantes sont peu adaptées, alors qu'elles participent au développement des circuits courts, puissent bénéficier d'un soutien en termes de communication, de formation et d'information.
Comment gérer les zones humides ?
ECHO DU CEDAPA (L'), AuteurSur les exploitations d'élevage, les zones humides peuvent être difficiles à gérer et à valoriser. Dans cet article, trois éleveurs de vaches laitières et un éleveur de vaches allaitantes témoignent de leurs pratiques. Deux d'entre eux sont en agriculture biologique, les deux autres entament leur conversion en 2016. Tous font pâturer une partie de l'année leurs animaux sur ces parcelles particulières, généralement des animaux à faibles besoins (vaches taries, jeunes génisses). Certains font des fauches en complément.
Concilier robot de traite et pâturage dans un système bio en 100 % pâturage... c'est possible ! : Retour sur la conférence tenue au TECH&BIO le 2 juin 2016
Elisabeth COCAUD, AuteurEn France, on estime qu'il y a environ 4800 robots de traite dans les élevages laitiers. Les observations faites montrent que cela s'accompagne souvent d'une baisse des surfaces pâturées. Face à ce constat, la ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, s'est interrogée sur l'utilisation d'un robot de traite dans un système en maxi-pâturage. Ainsi, la ferme expérimentale, certifiée bio en 2015, a mis en place un robot de traite mobile depuis 2012. Après une description de l'organisation mise en place, les premières observations sur son fonctionnement et celui du système de pâturage sont rapportées dans cet article. L'un des enjeux est d'offrir suffisamment d'herbe aux vaches laitières tout en leur donnant envie de revenir au robot. Bertrand Ronceray, éleveur laitier bio en Ille-et-Vilaine, a lui aussi intégré un robot de traite dans son système pâturant.
Conversion : Quelle dynamique pour les fermes laitières bretonnes ?
Laura TOULET, AuteurPlus d'un an après la levée des quotas laitiers, l'augmentation attendue de la production entraîne de lourdes conséquences sur la filière laitière, dont une des plus visibles est la baisse des prix payés aux éleveurs. Cette conjoncture économique défavorable à la production laitière conventionnelle a entraîné une vague d'intérêt pour l'agriculture biologique, et 2016 marque un tournant important en termes de démarches de conversion à l'AB. En Bretagne, en mai 2016, une augmentation moyenne du nombre de fermes bio et en conversion de près de 18 % a été enregistrée. Parallèlement à cette augmentation, on observe également une évolution de la typologie des exploitations portant un projet de conversion. Des structures présentant d'importants volumes (+ de 800 000 l) ont fait leur apparition dans les candidats à la conversion, et l'accompagnement va, de fait, devoir s'adapter et les références pour de telles fermes être construites. Un zoom sur l'Ille-et-Vilaine, qui regroupe près de 50 % des conversions estimées au niveau régional, est présenté. Afin d'assurer la pérennité de la filière, notamment en agissant sur la régulation de la production, l'investissement des producteurs bio dans leur filière, que ce soit via des OP commerciales, des OP de mandats ou des systèmes coopératifs, reste indispensable.
Cultiver 50 plantes : Une reconversion réussie
Frédéric RIPOCHE, AuteurInstallés en Ille-et-Vilaine en 2009, Sophie Persehaie et Benoit Lenoir produisent, au Champ de l'Air, une cinquantaine de plantes aromatiques et médicinales biologiques. Dans ce témoignage, ils expliquent leurs pratiques, notamment en termes de désherbage, l'une de leurs priorités. En Bretagne, la filière PPAM est relativement dynamique, et le Gab 29 a mis en place un groupe d'échanges régional pour les producteurs-transformateurs concernés.
Dossier : filière laitière et conversions bio
Aurélie CHEVEAU, Auteur ; Dominique MACÉ, Auteur ; Edith CHEMIN, AuteurCe dossier consacré à la filière laitière commence par exposer quelques éléments de l'enquête menée dans un contexte d'agriculture en général, par deux journalistes, Elsa Casalegno et Karl Laske, sur les deux plus gros collecteurs de lait français que sont Lactalis et Sodiaal. Publiée dans un ouvrage intitulé « Les cartels du lait », cette enquête met en exergue le faible poids des producteurs dans les négociations. Les trois autres articles du dossier abordent la question de la conversion des éleveurs laitiers à l'agriculture biologique. En effet, la filière fait face à une vague importante de nouveaux arrivants : en 2018-2019, la collecte devrait augmenter de 35 % par rapport à 2016 (+ 200 millions de litres). Ivan Sachet, animateur de l'Organisation de Producteurs Laitiers Bio Seine et Loire, présente sa vision de cette évolution de la filière et les stratégies imaginées par son organisation de producteurs dans ce contexte. Enfin, Vincent et Patrick Geffroy, et les associés du GAEC des Landes, deux exploitations d'Ille-et-Vilaine en conversion, témoignent. Pour la première, un vrai changement de système est envisagé ; pour la seconde, le système herbager déjà en place permet de garder les mêmes objectifs en faisant quelques ajustements à la marge.
Dossier : Le salariat agricole
Edith CHEMIN, Auteur ; Aurélie CHEVEAU, Auteur ; Aurélien LERAY, AuteurCe dossier sur le salariat agricole présente plusieurs témoignages. Jean-Marc Restif, éleveur de vaches laitières biologiques en Ille-et-Vilaine, travaille avec un salarié depuis de nombreuses années. Si cela a d'abord permis de faire face à une charge de travail importante ponctuellement, c'est maintenant un réel choix de vie. Jean-Marc apprécie de ne pas travailler seul et d'avoir plus de disponibilités. Le deuxième témoignage est celui de Georges Etesse, éleveur laitier dans les Côtes-d'Armor. Avec six autres agriculteurs, aux productions diverses, en systèmes bio ou herbagers, il a créé le groupement d'employeurs Ecolien. Laura Pichard, la salariée du groupement, apprécie ce travail qui lui permet d'avoir des tâches variées et de ne pas toujours travailler avec la même personne. Jérôme Deregnancourt, quant à lui, est salarié. Passé par plusieurs systèmes, en bio, herbager, ou encore basé sur le maïs, il retire de ses expériences l'importance des temps d'échanges entre salarié et employeur, et la reconnaissance par ce dernier du travail et de l'implication de l'employé. Enfin, Yann Allanic, éleveur laitier en bio, décrit son organisation avec Youenn Philippe, en apprentissage pour deux ans sur la ferme. Des tableaux présentent les aides à l'emploi qui existent pour les agriculteurs.
Dossier : Le travail
Mathilde FURTWANGLER, Auteur ; Isabelle PETITPAS, Auteur ; Mathilde LEFEVRE, Auteur ; ET AL., AuteurChaque personne peut avoir un rapport différent au travail. Dans ce dossier, quatre stratégies de gestion du temps de travail sont présentées, à travers les témoignages d'éleveurs laitiers installés en Bretagne : - Éric Duverger possède l'une des plus petites fermes d'Ille-et-Vilaine, avec 20 vaches laitières sur 21 ha, et il travaille "peu", 1600 h/an. Pourtant, le revenu disponible dégagé sur l'exploitation est comparable à celui des fermes voisines ; - au GAEC des Ruisseaux, les trois associés ont mis en place une organisation bien rodée pour que chacun puisse se dégager du temps libre sans que cela ne pénalise les autres ; - trois élevages, dont 2 en bio, ont fait le choix de grouper les vêlages au printemps dans le but de réduire et réorganiser le temps de travail sur l'année (fermeture de la salle de traite plusieurs semaines en hiver) ; - Françoise et Joël Guittier, quant à eux, travaillent beaucoup, avec seulement une semaine de vacances tous les deux ans, mais l'équilibre entre travail et activités extra-professionnelles au quotidien leur permet d'apprécier ce rythme.
Entre espoir et inquiétude : Les demandes de conversion en bio se bousculent
Costie PRUILH, AuteurLe nombre de demandes dinformation sur lAB et les conversions augmente, notamment depuis 2015, en lien avec la crise du lait conventionnel. Le prix du lait bio motive certains agriculteurs, peut-être plus que lAB elle-même. Certes, la demande en produits laitiers bio augmente, aussi bien sur le marché national (+12.2% de ventes dultrafrais bio en grandes surfaces en 2015) quà lexport. Mais le rythme des conversions actuel (145 engagées en 2015) devrait permettre de répondre à la croissance actuelle des débouchés. Face à lafflux des demandes et des projets de conversion, certains professionnels sinquiètent. Une arrivée massive de lait bio pourrait déstabiliser la filière. De plus, une conversion doit être réfléchie et ne doit pas se faire uniquement en réponse à une crise : cela nécessite du temps, il faut se former, avoir une situation saine et une bonne technicité si on veut mettre en place un système biologique durable. A cela, sajoute la période de conversion difficile à passer : baisse de la production, pas de plus value bio, doù un besoin de trésorerie important pour passer le cap. Et avec laugmentation actuelle des conversions, les enveloppes daides se réduisent très vite. Alors, les acteurs de la filière bovin lait bio alertent et cherchent avant tout à accompagner les projets de conversion semblant les plus durables dun point de vue technique et économique. A cela sajoute la problématique des reprises dexploitations déjà en AB suite aux nombreux départs à la retraite attendus dici 2017-2018.
De l'exotisme pour diversifier : La patate douce cherche ses marques
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLégume exotique, la patate douce peut toutefois être cultivée en France, et répondre ainsi à la demande des consommateurs, de plus en plus à la recherche de produits bio et locaux. Comme l'ont montré des essais réalisés par le Grab d'Avignon depuis 2012, certains freins restent à lever pour les producteurs : coût des plants, gestion des ravageurs du sol, hétérogénéité des calibres, travail important à la récolte, durée de la culture (5 à 6 mois). Deux agriculteurs, Philippe Démot, en Haute-Garonne, et Grégory Fachon, en Ille-et-Vilaine, apportent leurs témoignages dans cet article.
Fermoscopie : Paysan chevrier, efficace et militant
Aurélien LERAY, AuteurAvec très peu dinvestissements, Pierre Estrade sest installé en 2013 à Saint-Thurial, en Ille-et-Vilaine, en chèvres biologiques, avec transformation en fromage et vente directe. En misant sur lautoconstruction, la récupération et les investissements minimums (achat dun petit tracteur et location de matériels à des voisins ou CUMA pour les gros travaux), Pierre a créé un élevage autonome, économe, performant dun point de vue financier et créateur demploi (1,5 UTH sur 26 Ha). Les 38 chèvres sont au pâturage toute lannée et sur des landes en hiver. En monotraite, la production est denviron 500 litres/chèvre. Le petit lait est valorisé par des cochons. Après une forte charge de travail les premières années, Pierre aspire à revenir à des horaires raisonnables dici deux ou trois ans.
Françoise Louapre : La volaille de chair dans la peau
Antoine BESNARD, AuteurCette éleveuse de volailles bio (poulets, canards, pintades, dindes et ufs) sest installée en 2010, à Laillé, en Ille-et-Vilaine, après une carrière de direction administrative et financière et un an de formation BPREA. Elle a dû tout apprendre et a eu besoin de cinq ans pour trouver la bonne organisation de la ferme. Aujourdhui, elle se retrouve dans ce métier qui répond à ses valeurs. Cependant, elle pointe un problème quelle dit majeur : faire du poulet bio en plein air a un coût que les éleveurs hésitent souvent à répercuter à la vente. A son installation, elle vendait le kilo 8 euros, six ans après, cest 11.2 euros. Mais cela ne fait que couvrir ses charges. Comment cela peut-il inciter des jeunes à sinstaller ? Elle espère montrer malgré tout que cest possible mais en démarrant avec le bon prix de vente.
Herbe et climat : Des clés pour sécuriser lélevage ; Herbe et climat : Deux éleveurs témoignent
Frédéric RIPOCHE, AuteurSécuriser son système fourrager en élevage, biologique ou non, est crucial, dautant plus dans un contexte daléas climatiques croissants. Le chercheur Vladimir Goutiers (INRA de Toulouse), à lorigine du logiciel Capflor daide à la conception des mélanges prairiaux, insiste sur limportance du foin. La diversité des foins (de très riches en azote à grossiers, selon notamment les stades de récolte) permet de mieux répondre à la diversité des besoins physiologiques des animaux. Le séchage en grange est une solution intéressante, apportant plus de souplesse et de sécurité, surtout dans une stratégie de diversification des fourrages. La voie humide, si elle a des atouts, pose notamment le problème de la complémentation. Le déprimage est aussi à valoriser au mieux, et dans certains cas, lirrigation peut être une solution pertinente si elle est bien réfléchie. Linclusion de prairies temporaires à flore variée dans le système fourrager peut aussi être une réponse, notamment avec un choix d'espèces semées permettant dapporter une réponse face à certaines contraintes. Le logiciel Capflor est un outil web inter-actif et co-construit avec des collectifs dagriculteurs, dans le cadre du projet Mélibio piloté par le Pôle AB Massif Central. Il peut être un atout pour concevoir la prairie répondant au mieux aux potentiels de sa parcelle et à ses objectifs de production. Deux éleveurs bio en vaches laitières témoignent de leurs pratiques, Nicolas Teyssedou dans le Tarn et Garonne, cultivant des prairies à flore variée, semées selon des préconisations de loutil Capflor, et Vincent Mellet en Bretagne, disposant dun séchage en grange.
Internet : Un outil qui permet de lier technologies et authenticité
Lise ALLAIN, AuteurPour Léna et Thomas, maraîchers bio à Vendel (35), l'utilisation d'internet et des réseaux sociaux a été un moyen efficace de se faire connaître et de garder un lien avec leurs clients. Ils commercialisent toute leur production en circuits courts, notamment dans une Amap. Sans remplacer ce contact direct, les outils du numérique sont un plus : site collectif de vente en ligne de paniers, blog d'information, page facebook pour communiquer sur les nouveautés, proposer des recettes, faire connaître certains légumes oubliés, et montrer, par des photos ou des vidéos, le travail qui existe derrière les légumes... Grâce à leur aisance dans l'utilisation des outils numériques, ils parviennent à ne pas y passer trop de temps. Pour eux, c'est une façon de lier technologies et authenticité.
Lait bio et conditions de travail optimales au Gaec Gaorig
Leïla LE CARO, AuteurSerge Letendre et Christine Masson ont un élevage de chèvres bio à Mellé (35), en Gaec. Une journée Porte Ouverte y a été organisée par la Chambre d'agriculture de Bretagne, la société Eilyps (partenaire technique) et la laiterie Triballat Noyal. Les deux associés ont montré la cohérence de leur système d'élevage, qui permet la maîtrise du temps de travail et des charges alimentaires.
Du lait de brebis bio pour la gamme Vrai
REUSSIR PATRE, AuteurEmilie et Nicolas Michaud (EARL Monthierry) se sont installés à Saint-Germain-en-Coglès (35) comme éleveurs de brebis bio en 2004, et sont aujourd'hui à la tête d'un troupeau de 300 brebis. Le lait produit est collecté par la laiterie Triballat, à Noyal (35). L'article présente leur ferme : alimentation de leurs animaux (herbe, fourrage, un peu de concentré), gestion des agnelets, liens avec les vétérinaires...
Livrer la restauration collective : quelles structurations pour les producteurs ?
Patrick CREAC'H, Auteur ; Julie PORTIER, Auteur ; Alain ROUAULT, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2016Cette vidéo d'environ 1 heure présente la conférence "Livrer la restauration collective : quelles structurations pour les producteurs ?", qui sest tenue le 28 septembre 2016, dans le cadre du salon La Terre est notre métier. Les différents intervenants de la conférence présentent l'état actuel de l'alimentation biologique dans la restauration collective en France et témoignent sur leur expérience. Intervenants : Patrick Creach (cogérant et responsable détudes Scic Kejal), Julie Portier (FNAB), Delphine Mesgouez-Le Gouard (Plérin, adjointe à lenfance-jeunesse et à la restauration municipale), Alain Rouault (coordinateur technique du groupement des achats bio de lagglomération de Saint-Brieuc), Pascale Doussinault (productrice de pommes bio, 22) et Sophie Jeannin (Manger Bio 35).
Michaël Renoult : La culture de l'agronomie
Antoine BESNARD, AuteurInstallé en 2010 en Bretagne sur un système polyculture élevage, Michaël Renoult a converti, à partir de 2012, ses terres et son atelier bovin viande en AB. Il cherche maintenant une solution pour son atelier de canards prêts à gaver conventionnel. Il souhaite avoir une exploitation totalement en AB, d'autant que ce passionné d'agronomie raisonne son système de façon globale. Il cherche, en tenant compte de la fertilité de ses sols, à augmenter les potentiels de ses cultures tout en ne polluant pas. Il veut ainsi limiter le travail du sol. S'il ne peut pas se passer du labour pour cause de contrôle des adventices, il pratique un labour peu profond. Il va aussi tester, sur deux parcelles, l'implantation d'un trèfle blanc sous féverole et sous blé. Il souhaiterait obtenir un couvert permanent de trèfle et implanter 2 à 3 céréales sur 2-3 ans, puis un maïs-féverole et à nouveau 2-3 années de céréales, ceci afin de limiter le labour à 2 fois sur 5 ans. Cette technique permettrait aussi d'augmenter les rendements, et si ce n'est pas le cas, de limiter la main d'uvre, le temps de travail et la consommation de fuel pour un rendement équivalent à celui d'aujourd'hui.
Nettoyer et trier ses céréales : C'est bon aussi pour les élevages laitiers
Gaëtan JOHAN, AuteurLa question du nettoyage et du tri des céréales se pose tout particulièrement pour les producteurs ayant une activité de transformation à la ferme et ceux spécialisés en culture de céréales et d'oléo-protéagineux. Gisèle et Gaëtan Veillard (EARL des Hautes Feugettes) sont éleveurs laitiers bio à Châteaubourg (35). Pour eux aussi, cette question est pertinente. Pour l'alimentation de leurs vaches, ils produisent en effet, sur 20 ha, des céréales et des protéagineux qu'ils trient et stockent à la ferme. Ils ont investi dans un outil de nettoyage (pré-nettoyeur cyclone Agram) et un trieur alvéolaire (Marot) pour les semences. Ils donnent des explications et leur avis sur ces outils et l'utilisation qu'ils en font.
Nous avons investi dans un nettoyeur-séparateur en collectif
Gaëtan JOHAN, AuteurEn août 2012, trois agriculteurs bio d'Ille-et-Vilaine ont décidé d'investir, à trois, dans un nettoyeur-séparateur afin d'augmenter la qualité de leur récolte de céréales. Josic Prioul, Jean-Paul Hignet de la Chapelle et Laurent Chaupitre ont eu, chacun, de bonnes raisons de se lancer dans ce projet et, aujourd'hui, ils utilisent l'outil chacun à sa façon, comme ils en témoignent dans cet article.
Observation des prairies : passion botanique et intérêts techniques
Aurélien LERAY, AuteurJean-Marie Gaigeot est éleveur laitier bio en Ille-et-Vilaine. L'un de ses objectifs est de faire du lait avec un bon fourrage à base d'herbe. Ainsi, il apporte une attention particulière à l'évolution de ses prairies en vérifiant, par exemple, que les espèces semées sont toujours présentes.
Optialibio, la Gazette : n°3
Antoine ROINSARD, AuteurDans le cadre du projet Casdar Optialibio, des essais agronomiques sur les prairies à flore variée et les associations céréales/protéagineux ont été mis en place sur la ferme expérimentale de Thorigné-d'Anjou (49), la plateforme Reine Mathilde (14) et la station expérimentale de Trévarez (29). Les lycées agricoles du Rheu (35) et de Tulles-Naves (19) conduisent, quant à eux, des essais complémentaires. L'objectif est de produire et de diffuser des références relatives à la sécurité alimentaire des systèmes bovins laitiers biologiques. Les personnes impliquées dans des essais sur les productions fourragères bio, au-delà des partenaires d'Optialibio, seront conviées au printemps 2016 pour échanger sur les protocoles mis en place. L'enjeu est d'élaborer une boîte à outils méthodologique « Mener des essais fourrages en AB ».
Projet Life Beef Carbon : « Jai calculé mon empreinte carbone pour me positionner »
Cyrielle DELISLE, AuteurLancé en 2015, le programme européen Life Beef Carbon associe 4 pays (France, Italie, Irlande, Espagne), 57 partenaires, 2000 fermes de démonstration et 170 fermes innovantes. Lobjectif pour la filière viande bovine est de réduire de 15 % son empreinte carbone en dix ans. Lélevage de Julien Boulet, en Ille-et-Vilaine, fait partie des exploitations auditées via loutil CAP2ER. Léleveur témoigne dans cet article.
Quand sortir les vaches ?
ECHO DU CEDAPA (L'), AuteurDans cet article, quatre éleveurs laitiers bretons, en Ille-et-Vilaine et Côtes-d'Armor, témoignent de leurs pratiques en ce qui concerne la sortie des vaches à la fin de l'hiver ou au début du printemps. L'enjeu est de profiter au maximum de la période de pâturage sans compromettre l'état des prairies.
Sinstaller en bio avec 50 truies NE ; Le bio peut s'affranchir du plein air ; Le marché européen manque de porcs bio
Dominique POILVET, AuteurDeux éleveurs témoignent sur leur élevage de porcs biologiques à taille humaine. Le premier, Sylvain Bedfert, jeune producteur installé en 2015 en Ille-et-Vilaine, hors cadre familial, a repris une ferme conventionnelle en Label rouge porcs sur paille. Il dispose dun troupeau de 50 truies naisseur-engraisseur et il a limité les investissements à linstallation : les bâtiments rachetés ont juste été rénovés pour être mis aux normes bio. Seules les maternités sont en plein air. Ce jeune éleveur a fait le choix du bio afin de vivre décemment dun élevage porcin à taille humaine. Le second témoignage concerne Fabrice Raymond, éleveur naisseur de la Sarthe qui a investi dans un nouveau bâtiment aux normes bio pour ses 70 truies. Son but est daméliorer le confort de travail et il a fait le choix de saffranchir du plein air. Ces deux exemples illustrent le dynamisme de la filière porcine bio, en pleine expansion, comme en témoignent des responsables du groupement Bio Direct, qui regroupe actuellement 75 producteurs issus de 22 départements, représentant 45 % de la production de porcs bio française. Face à une consommation de viande porcine biologique en forte hausse et une offre chroniquement inférieure à la demande, ce groupement vise maintenant à installer de nouveaux producteurs en AB ou à favoriser les conversions.