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LUTTE BIOLOGIQUE PAR CONSERVATIONVoir aussi |
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Dossier : Associations fertiles
Guylaine GOULFIER, AuteurDe plus en plus de recherches scientifiques décryptent les relations entre les végétaux et les insectes et confirment que les mélanges et les associations de plantes améliorent la résistance des végétaux. Ce dossier fait le point sur les "plantes de service", ces plantes qui aident à protéger d'autres plantes des ravageurs. Ces plantes, aussi appelées "plantes compagnes" peuvent dispenser différents types de services. On distingue : 1 - les "plantes-écrans" qui, semées à proximité de la plante cultivée, permettent de limiter la ponte d’œufs (confusion de la cible) ; 2 - les "plantes-auberges" qui fournissent nectar et pollen aux insectes auxiliaires adultes, abritent les pontes... (ex : bandes fleuries) ; 3 - les "plantes-banques" (aussi appelées "plantes-ressources" ou "plantes-relais") sont de véritables garde-mangers végétaux : elles supportent bien les ravageurs et attirent leurs prédateurs ; 4 - les "plantes-pièges" qui, plantées juste avant la culture à protéger, sont colonisées par les ravageurs et permettent de les isoler. L'agriculteur arrache et éloigne (ou détruit) les plants atteints avant d'installer sa culture. En parallèle, un paragraphe fait un focus sur les plantes utilisées en couvert végétal (engrais verts). L'auteure partage une méthode pas-à-pas pour aménager, au jardin, des massifs de légumes mélangés. Un calendrier de culture est proposé.
Dossier Biodiversité
Olivia TREMBLAY, Auteur ; Jérémy BELLANGER, Auteur ; Elodie JOUBREL, Auteur ; ET AL., AuteurL'intensification de l'agriculture, et les activités humaines de manière générale, ont mis à mal la biodiversité. Dans ce dossier, plusieurs initiatives agricoles favorables au maintien, voire au retour de la biodiversité sur les fermes sont présentées. L'objectif du label FNAB, par exemple, est de faire de la biodiversité un objectif direct et affirmé des pratiques agricoles. Dans un premier article, les principaux critères du volet Biodiversité de ce label sont explicités : infrastructures agroécologiques, mosaïque de parcelles, hétérogénéité culturale, préservation de la vie des sols... Un deuxième article explique comment, en maraîchage sous abri, l'implantation de plantes de services permet d'attirer, mais aussi de conserver les auxiliaires de cultures, qu'il s'agisse de plantes banques (ou "primeurs") ou de plantes ressources (ou de "soutien"). Un troisième article, dédié à la biodiversité en système d'élevage, partage les témoignages d'éleveurs bio qui ont fait de la biodiversité leur fer de lance, comme Jean-François Glinec, éleveur laitier dans le Finistère, et Frédéric Signoret, éleveur de bovins allaitants en Vendée et membre de l'association Paysans de nature. Un dernier article met en lumière les bénéfices de l'agroforesterie intra-parcellaire et apporte des conseils aux porteurs de projet.
Favoriser la biodiversité : De la nourriture et des abris d’abord !
Frédérique ROSE, AuteurLors d’une conférence organisée dans le cadre du Sival 2023, l’entomologiste Johanna Villenave-Chasset a fait le point sur les services rendus par la biodiversité en arboriculture : décomposition de la matière organique, santé du système racinaire, prédation et parasitisme de ravageurs, pollinisation… Des études internationales indiquent clairement que plus il y a de biodiversité, plus le rendement est important. La France compte plus de 1 000 espèces d’abeilles, Apis mellifera est donc loin d’être la seule à assurer la pollinisation. Les arboriculteurs connaissent aussi souvent le rôle déterminant de nombreux insectes auxiliaires (chrysopes, syrphes, coccinelles, carabes…) et d'autres animaux (chauves-souris, mésanges…). Une étude Inrae montre d’ailleurs qu’à l’automne, 30 % des pucerons cendrés ailés sont piégés grâce aux araignées, si ces dernières sont bien présentes dans la parcelle. Il est donc important de semer des bandes fleuries afin de favoriser le développement de ces insectes auxiliaires. Il est possible de débuter simplement avec un semis de féverole. Ensuite, il est recommandé de varier les dates de semis et les types de plantes pour avoir des fleurs plus tôt et plus longtemps dans l’année. Une bande fleurie tous les 3 ou 4 inter-rangs est déjà efficace. Il est préférable de semer des jachères mellifères (ex : sainfoin – fétuque - trèfle), plutôt que des mélanges horticoles. L’exemple de Pascal Pineau a ensuite été développé, durant cette conférence. Il cultive 240 ha de pommiers et de poiriers, dont 30 % sont en bio, et cherche à maximiser la biodiversité sur ses parcelles. Pour cela, il réalise notamment deux semis de bandes fleuries par an : un au printemps et un à l’automne.
Impact de la diversification végétale sur le microbiome de la plante et la septoriose du blé
Ce mémoire a été réalisé, suite à un stage à INRAE (site de Crouël, 63), dans le cadre de la Licence professionnelle Agriculture Biologique Conseil et Développement (ABCD). Ce travail avait pour objectif d'étudier, au sein d'une parcelle, l'impact de la diversification végétale sur le microbiome (feuilles et rhizosphère) et sur la régulation de la septoriose du blé. Les modalités étudiées correspondaient à 4 types de prairies, associées ou non à un blé de printemps. Les résultats d’essais menés in-vitro ont montré une meilleure régulation de la septoriose dans le cadre d'une association blé et prairie « fast plus » (vitesse de croissance rapide et forte proportion de légumineuses).
Intrus envahissants : Gestion des rongeurs : Que faire quand on en a rat-le-bol ?
Jérémy BELLANGER, AuteurLes campagnols terrestres et les campagnols des champs peuvent causer des dommages importants en production maraîchère. Le cycle et le mode de vie de ces deux espèces diffèrent un peu, mais ils ont des points communs, notamment une reproduction très efficace (un couple de campagnols donne naissance à 100 nouveaux individus) et quatre phases de développement de leurs populations (une phase de basse densité stable, une phase de moyenne densité avec une population croissante, une phase de forte densité – ou pic de population - et une phase de déclin). La dégradation continuelle de la biodiversité joue un rôle dans l’augmentation de ces populations, qui sont moins régulées par des prédateurs naturels (renards, belettes, fouines, serpents…). Les hivers doux permettent également à de nombreux individus de survivre et certaines pratiques favorisent le développement de ce ravageur, comme la réduction du travail du sol ou l’utilisation de paillage. Contrairement à ce que l’on entend dire, les tourteaux de ricin (ou de neem) et les appareils à ultrasons ne sont pas forcément très efficaces contre les campagnols. Il est, en revanche, conseillé de recourir à du piégeage (le piège à guillotine Topcat est le plus efficace) et de favoriser la biodiversité avec l’installation d’infrastructures agroécologiques (bosquets, haies, mares…). BioCentre a, par ailleurs, testé des purins à base d’ail pour limiter les attaques de rongeurs sur patates douces. Les résultats sont prometteurs, mais de nombreux points restent à approfondir (dose, pulvérisation, phytotoxicité, etc.).
Oiseaux et chauves-souris en vergers : Quels rôles et comment les favoriser ?
Antoine DRAGON, Auteur ; Séverine CHASTAING, Auteur ; Julie LETURMY, AuteurLes chauves-souris et certains oiseaux sont prédateurs des insectes ravageurs du verger. L’ensemble des chauves-souris françaises sont insectivores, une pipistrelle pouvant consommer plus de 3000 insectes par nuit. Une étude du CTIFL montre que les carpocapses et les tordeuses orientales font partie de leur régime alimentaire. Chez les oiseaux insectivores, la mésange est la plus étudiée, notamment pour son régime à base de lépidoptères. Une étude de la LPO montre qu’un couple de mésanges consomme, en moyenne, 7,6% des chenilles présentes dans le verger ; 6 couples en consomment 45,5%. Même s’ils ne font pas l’objet d’études spécifiques, on peut citer d’autres oiseaux insectivores : engoulevent, sitelle, pouillot, etc. Mettre en place des habitats favorables à ces animaux permettra de les installer durablement dans le verger. Les chauves-souris ont besoin d’un espace à température et humidité stables pour hiberner en hiver (cave, arbre creux, souterrain, etc.) et d’un gîte face au soleil en été pour les jeunes, qui peut prendre la forme de plusieurs nichoirs artificiels dans le verger. Pour les oiseaux, on s’attachera à créer des espaces naturels variés dans le verger, notamment des ronciers, des zones enherbées et/ou fleuries, des haies composites, des arbres creux, etc., complétés par des nichoirs (6 à 7/ha). Pour finir, la connexion du verger au milieu naturel avoisinant (corridor écologique) est aussi un facteur d’installation durable des chauves-souris et des oiseaux.
Organic farming sustains bats in Mediterranean farmland
Leonardo ANCILLOTTO, Auteur ; Chiara SCARAMELLA, Auteur ; Fabio DARTORA, Auteur ; ET AL., AuteurA travers cette étude, les auteurs se sont intéressés aux effets de l'agriculture biologique et des infrastructures constituant l'agroécosystème sur la présence et l'activité des chauves-souris en zone méditerranéenne. Globalement, les chauves-souris à la recherche de nourriture s'orientent préférentiellement vers des zones conduites en agriculture biologique. Les éléments du paysage (haies, arbres...) ont une influence particulièrement positive sur l'activité des chauves-souris, qui montrent donc un attrait plus marqué pour les zones agricoles qui privilégient ce type d'infrastructures. En contrepartie, les chauves-souris, en consommant divers ravageurs des cultures (arthropodes...), jouent un rôle non-négligeable dans la protection des cultures.
Trophées de l'Excellence Bio : Des projets innovants et prometteurs
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLes Trophées de l’Excellence Bio, organisés par l’Agence BIO et le Crédit Agricole, récompensent, depuis 2008, des projets innovants, prometteurs et exemplaires des filières biologiques. Pour sa 9ème édition, les prix ont été décernés lors du Sima (rendez-vous mondial du machinisme agricole), à Paris-Villepinte, le 7 novembre 2022. Le jury était présidé par Alexia Rey, la co-fondatrice de NeoFarm (entreprise qui vise à créer un maillage de microfermes maraîchères qui associent les bénéfices de l’agroécologie et ceux de la technologie). Sur les 90 dossiers reçus, le jury a retenu 16 finalistes. Deux lauréats se sont distingués et ont reçu un prix de 6 000 € : France-Konjac et La Truitelle. Deux coups de cœur ont également été récompensés à hauteur de 1 500 € : Les Herbes Folles et Amel’En Vrac. Cet article présente le projet de "Les Herbes Folle"s. Yoanna Marescot et Thomas Gouëllo se sont installés en Charente-Maritime, en 2017, avec un projet de pépinière biologique d’arbres durables, résilients au changement climatique et valorisant la biodiversité (projet en phase avec la nouvelle réglementation bio qui impose désormais, en cultures pérennes, des plants bio issus de plantes mères produites en bio durant au moins deux ans). Leur installation s’est faite sans aucune aide, ni emprunt financier, sur un terrain familial. Ils cultivent différents plants : de plantes vivaces comestibles, de plantes annuelles (aromatiques, potagères et médicinales), de petits fruits et d’arbres fruitiers ; imbriqués pour favoriser les interactions entre espèces. Des chevaux, canards, oies et poules fournissent la fertilisation.
Environmentally friendly landscape management improves oilseed rape yields by increasing pollinators and reducing pests
Thomas PERROT, Auteur ; Vincent BRETAGNOLLE, Auteur ; Sabrina GABA, AuteurLa pollinisation par les insectes et la régulation des ravageurs par les prédateurs naturels sont deux fonctions écologiques qui affectent les rendements des cultures. L’augmentation des ressources et des habitats dans les paysages agricoles permet d’accroître ces services écosystémiques. Néanmoins, il est actuellement difficile de proposer des stratégies de gestion, à l’échelle paysagère, favorisant ces services. Cette étude s’est plus particulièrement concentrée sur le cas du colza. Elle a quantifié, dans un premier temps, les effets du paysage et des pratiques agricoles sur l'abondance des abeilles et des ravageurs dans une vingtaine de parcelles de colza, durant six ans. Ensuite, les effets directs et indirects des abeilles, des ravageurs, des pratiques agricoles et du paysage sur le rendement ont été modélisés. Les résultats révèlent que le paysage a un effet plus important sur l'abondance des abeilles et des ravageurs que les pratiques agricoles (dont l’emploi de fertilisants et de pesticides). L'abondance des abeilles et des ravageurs diminue avec la quantité de colza dans le paysage autour des parcelles étudiées. Au contraire, la quantité de prairies et de parcelles en agriculture biologique a un effet positif sur l’abondance des abeilles et négatifs sur celle des ravageurs. L'abondance des abeilles augmente également avec la quantité de tournesol dans le paysage l'année précédente, et diminue avec l'augmentation de la taille des parcelles. Cette étude montre ainsi l'importance d'une gestion durable du paysage pour augmenter ou maintenir les rendements du colza. La réduction de la taille des parcelles ou l’augmentation des parcelles conduites en agriculture biologique semblent être des leviers efficaces pour promouvoir l'expression de services écosystémiques permettant de concilier production agricole et conservation de la biodiversité.
Inviter la nature en grandes cultures
Mélissa DUMAS, AuteurDepuis une vingtaine d’années, Stéphane Mainsant travaille, avec ses associés et avec le Civam Oasis, sur la réintroduction de la biodiversité « sauvage » dans son système en grandes cultures. Naturaliste de formation, il est revenu s’installer sur la ferme familiale, située dans les plaines céréalières de Champagne-Ardennes, avec son père, en conventionnel. Ils ont alors rapidement signé un CTE pour créer des corridors écologiques, en mettant en place des bandes enherbées. Avec d’autres agriculteurs de la région, en partenariat avec des associations naturalistes, ils ont aussi monté un projet (Arc-en-ciel) pour essayer de comprendre et d’évaluer les effets de ces bandes enherbées. Ce projet a permis de constater que certaines espèces de plantes sauvages revenaient au bout de 3-4 ans, ce qui ramenait aussi des insectes. Très vite, ils ont constaté que des interactions entre les zones cultivées et les zones non cultivées se créaient. Par exemple, les syrphes (auxiliaires) ont besoin de bandes enherbées pour se reproduire, mais ils vont pondre leurs œufs dans les grandes cultures, où se trouve le garde-manger (pucerons) de leurs larves. D’autres questions se sont ensuite posées : Quelles espèces sauvages sont intéressantes pour les cultures ? Comment les favoriser dans les bandes enherbées ? C’est à partir de ces réflexions que le Civam Oasis est né. Par souci de cohérence (arrêter d’utiliser des insecticides), Stéphane Mainsant et ses associés sont également passés en bio.
Organic agriculture and its benefits for climate and biodiversity
La manière dont sont produits les aliments joue sur le changement climatique (atténuation ou accélération) et la biodiversité (préservation ou diminution). Ce document explique pourquoi l'agriculture biologique, via son approche systémique, offre de nombreux bénéfices pour le climat et la biodiversité. Il apporte également des recommandations politiques pour mettre en place des systèmes de production plus durables. L’agriculture biologique consomme moins d'énergie et émet moins de gaz à effet de serre (GES) que les systèmes conventionnels. Elle repose sur des cycles de nutriments fermés et sur la minimisation des pertes d'azote (elle ne dépend donc pas d’engrais ou de pesticides de synthèse). Les techniques employées en agriculture biologique, comme le compostage du fumier, permettent aussi de réduire les émissions d'oxyde nitreux et de méthane. Concernant l’élevage bio, 60 % des aliments doivent provenir de la ferme ou de la région, ce qui limite le transport d’aliments. Les animaux ont accès à des parcours, et les ruminants doivent paître autant que possible, ce qui favorise les prairies, et donc, le stockage de carbone dans les sols. Les rotations des cultures longues (incluant des légumineuses) pratiquées en bio contribuent aussi à améliorer la qualité et la fertilité des sols. Ces différentes pratiques (interdiction d’utiliser des engrais et des pesticides de synthèse, rotations de cultures diversifiées avec des légumineuses…) favorisent également la biodiversité et soutiennent des fonctions écosystémiques essentielles. Par exemple, elles protègent l'eau (réduction du lessivage d’azote), favorisent la pollinisation et le contrôle naturel des ravageurs (lutte biologique). Enfin, l’agriculture biologique augmente la résilience des systèmes agricoles, notamment grâce à une meilleure qualité des sols et une moindre dépendance aux intrants externes.
Les pipistrelles
Isabelle MONTIGAUD, AuteurTrois espèces de pipistrelles sont fréquemment observées dans les vergers et leurs abords : commune, Kuhl et pygmée. Ces chauves-souris aident à réguler des ravageurs, comme le carpocapse et la tordeuse. Pour préserver ces précieuses alliées prédatrices d'insectes, il est essentiel de protéger leurs gîtes et les corridors (haies, points d'eau) qui facilitent leurs déplacements.
Projet Cosynus : Favoriser la biodiversité fonctionnelle contre les ravageurs
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLe projet Ecophyto Cosynus (Conception de système de cultures favorisant la régulation naturelle des organismes nuisibles), piloté par le Grab, a démarré en 2019, pour six ans. Il gère des expérimentations en cultures légumières, sur 3 sites, dont un en bio. L’objectif est de réduire les impacts des nuisibles, ainsi que le coût des intrants (achats d’auxiliaires en particulier), tout en assurant de bonnes performances aux systèmes. Le dispositif comprend notamment des bandes fleuries, le semis de céréales en bordure de serre, la plantation d’espèces annuelles dans la culture. Les résultats intermédiaires, divulgués lors d’une visite du site d’essais du Grab, le 14 juin, dans les Bouches-du-Rhône, montrent que le système fonctionne bien, mais avec une augmentation des coûts de main d’œuvre.
The effects of ants on pest control: a meta-analysis
Diego V. ANJOS, Auteur ; Alejandro TENA, Auteur ; Arleu Barbosa VIANA-JUNIOR, Auteur ; ET AL., AuteurLa lutte biologique est primordiale pour le développement d'une agriculture plus durable. Parmi les insectes auxiliaires, les fourmis peuvent fournir des services écologiques intéressants. Cet article rapporte les résultats d'une méta-analyse de 52 études (concernant 17 cultures différentes) sur le rôle des fourmis sur : l'abondance des ravageurs des cultures, les dégâts sur les plantes et les rendements des cultures. Les auteurs se sont aussi penchés sur la modulation de l'impact des fourmis en fonction de leurs caractéristiques, des ravageurs et des autres auxiliaires présents, ainsi que de la taille du champ, du système de culture et de la durée de l'expérience. Globalement, les fourmis permettent de diminuer l'abondance des ravageurs non producteurs de miellat, de réduire les dommages aux plantes, et ainsi d'augmenter le rendement des cultures. En revanche, elles impactent aussi la présence d'autres auxiliaires, induisant une augmentation des ravageurs producteurs de miellat. Pour favoriser la présence de fourmis sur une parcelle, cette dernière doit être ombragée de préférence.
Verger multi-espèces Alto : Régulation naturelle du puceron cendré du pommier
Jean-Michel RICARD, Auteur ; Marion MICHAUD, Auteur ; Corentin BOURDETTE, AuteurLe centre opérationnel CTIFL de Balandran accueille le verger Alto. Ce verger multi-espèces expérimente une production fortement diversifiée à très faible niveau d’intrants phytosanitaires. Pour cela, un ensemble de moyens agroécologiques est mobilisé afin de pallier la limitation drastique des traitements phytosanitaires et d’augmenter la résilience du verger vis-à-vis des bioagresseurs : couverts végétaux, aménagements agroécologiques en faveur de la biodiversité, etc. Cet article s’intéresse plus particulièrement aux mécanismes de régulation naturelle d’un ravageur : le puceron cendré du pommier (Dysaphis plantaginea). Sa régulation naturelle a été suivie en 2019 et 2020. Les résultats montrent que la présence de nombreuses fleurs à proximité des pommiers a un effet attractif sur les principaux auxiliaires qui aident à lutter contre le puceron cendré. Cependant, en l’état actuel, les résultats de cette étude ne permettent pas de conclure à une régulation satisfaisante de ce ravageur. Le verger peut d’ailleurs être divisé en deux zones dans lesquelles la régulation naturelle a été différente. Dans l’une de ces zones, les populations de pucerons et leurs dégâts étaient très importants. La principale hypothèse pour expliquer ce phénomène repose sur l’action des fourmis, qui étaient particulièrement présentes dans cette zone. Comme ces insectes entretiennent une relation mutualiste avec les pucerons, ils peuvent défendre ce ravageur contre leurs ennemis, ce qui diminuerait les effets des auxiliaires.