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1er Baromètre du moral des agricultrices et agriculteurs bio 2023 France métropolitaine et DOM/TOM
Lors du salon Tech&Bio 2023, l'Agence BIO a présenté les résultats du 1er Baromètre du moral des agricultrices et agriculteurs bio. Sur les 59 481 agriculteur·rices bio de France, 20 % ont répondu au questionnaire (première phase de l'enquête) et 28 entretiens téléphoniques (seconde phase) ont permis, à travers des verbatims, d'illustrer les résultats issus de ce questionnaire et de mieux comprendre l'engagement des exploitant·es biologiques. Ainsi, les agriculteur·rices engagé·es en bio ont pu s'exprimer sur : - la fierté, la contribution au bonheur et la satisfaction d'être en AB ; - la confiance en l'avenir de l'AB ; - les facteurs favorisant l'engagement en AB ; ; - les besoins des producteur·rices et les conditions d'épanouissement de la filière ; - les enjeux de la transmission des fermes bio.
Un agriculteur, des co-agriculteurs
Stéphane COZON, Auteur ; Marion HAAS, AuteurLa micro-ferme de Bras Hill, en maraîchage, est située à Bras, dans le Var (83). Elle est gérée par Patrice Gaydou, qui est soutenu par une communauté de 16 familles, dans une démarche allant au-delà de l'AMAP et fonctionnant selon un modèle inspiré de la charte sociale de Steiner. Les 3 000 m² de restanques (terrasses) sont divisés en une quarantaine de jardins de 60 m², plantés d'arbres fruitiers et conduits en maraîchage bio intensif. 2 000 m² de terres alluvionnaires complètent la surface. En échange d'un soutien financier au projet, les membres de Bras Hill reçoivent, chaque semaine et pendant les neuf mois de distribution, un panier de légumes et de fruits bio. Une structure légère a été mise en place sur le site pour accueillir des activités sociales, culturelles, artistiques, des formations et des chantiers collectifs menés par et pour les 16 familles de la communauté. Certifié bio depuis 3 ans, Patrice Gaydou envisage la certification biodynamique pour l'exploitation et l'accueil d'animaux sur le lieu.
Agriculture : Les inégalités sont dans le pré
Ce rapport met en exergue les inégalités de genre dans le secteur agricole, en France métropolitaine, à laube de lannée 2023. Dans le monde agricole, les femmes doivent faire face à de multiples inégalités : de revenu, daccès au foncier, de possibilité dinvestissement, daccès aux aides et aux formations... Les politiques agricoles nenrayent pas, voire renforcent, ces inégalités de genre, que ce soit au niveau de la formation, de lattribution des aides publiques, lors du parcours à linstallation, ou encore dans les représentations des différentes instances agricoles. Par ailleurs, la très faible disponibilité de données genrées freine le traitement de ces inégalités. Ce rapport est constitué de trois parties. La première partie apporte des données (chiffrées) sur ces inégalités et explique en détail comment les politiques sectorielles participent à accentuer les inégalités femmes/hommes dans le secteur agricole. La deuxième partie analyse la place des femmes à travers le prisme du changement climatique : elle explique que les agricultrices souffrent dune plus grande vulnérabilité face au changement climatique (revenu plus faible, difficulté daccès aux aides et aux formations ), mais quelles sont également plus motrices dans la réponse au changement climatique (elles sont donc au cur des solutions). La troisième partie apporte des recommandations, établies par Oxfam France, pour lutter contre ces inégalités de genre au sein du secteur agricole français : orienter les statistiques pour pouvoir produire plus de données sur les femmes en agriculture, tendre vers la parité dans les instances des organisations agricoles, adapter la formation initiale pour lutter contre les stéréotypes de genre Une note méthodologique et des éléments de contexte viennent compléter ces trois parties. À noter : les femmes sont beaucoup plus présentes sur les exploitations biologiques (46 % de chefs dexploitations biologiques sont des femmes, contre 27 % toutes exploitations confondues).
Alsace : « La nature nous apporte ses trésors, à nous de l'aider au mieux à se régénérer »
Pierre-Michel VIGNEAU, AuteurEn 2021, Arnaud Schwartz, président du bureau de France Nature Environnement depuis 2020, a créé une pépinière, à Mussig (67), avec son frère. Il y produit, sur 10 hectares de terres familiales, des plants de ligneux, arbres, arbustes et lianes, pour la plantation de haies ou de jardin-forêts, en utilisant des techniques issues de l'agroécologie, de l'agroforesterie et de l'agriculture biologique de conservation des sols. Cet article présente son parcours (formation, engagement militant, histoire de la ferme) et ses projets.
Des animaux dans les vignes
Marion LEBRUN, AuteurDans cet article, élaboré suite à des rencontres avec des vignerons et des éleveurs en biodynamie, l'auteure rend compte des témoignages qui ont alimenté sa réflexion autour de l'intégration de l'animal dans un système viticole, dans l'idée de tendre vers le modèle de l'organisme agricole. Cet article permet d'aborder différents aspects de l'association animal/vigne : - la nécessité d'organiser et d'aménager le parcellaire de façon à assurer l'alimentation des animaux, avec une bonne gestion du pâturage, et à abriter la biodiversité locale ; - les multiples avantages de l'introduction d'animaux (gain de temps sur les travaux viticoles, apports de matière organique pour le compost et les préparations biodynamiques, lutte contre les ravageurs avec les animaux prédateurs (ex : les poules contre les noctuelles), autonomie alimentaire...) ; - les possibilités de partenariats (mutualisation des moyens et des compétences) et de diversification (proposer de nouveaux produits, ouvrir un nouveau canal de distribution)... Comme pour les cultures, une rotation des espèces animales peut être mise en place, de manière cohérente avec l'organisme agricole. Chaque espèce animale fournit des services spécifiques, qu'il est intéressant de combiner et qui permettent, notamment, de gérer le parasitisme, de limiter les dégâts sur les cultures, de protéger des espèces contre les prédateurs (ex : introduire un âne pour protéger les poules du renard)...
Une biodynamie insulaire
Soazig CORNU, AuteurDepuis 1982, au GAEC de Kervilon, François Le Tron gère, en bio, l'unique production maraîchère locale, avec cueillette d'algues et transformation, de l'île de Bréhat (dont il est originaire), située au large des Côtes-d'Armor. Les légumes et les produits transformés sont vendus, pour moitié, au petit marché en libre service à la ferme, toute l'année. L'autre moitié est vendue au marché du village, pendant les vacances scolaires. La population de l'île s'élève à 400 habitants en hiver et peut atteindre jusqu'à 6 000 habitants en pleine saison touristique. L'espace étant très limité et les terres étant sollicitées par une exploitation intensive depuis trente-cinq ans, des problèmes, comme la présence de nématodes, sont apparus. Des solutions ont été mises en uvre, afin de favoriser la vie des sols (implantation d'engrais verts) et de lutter contre les ravageurs (implantation de sorgho - une plante-piège contre les nématodes ; implantation d'un mélange moutarde/phacélie/lin pour limiter les dégâts des parasites ; protection au démarrage des cultures pour limiter la consommation des légumes par les lapins). Pour faire face à l'humidité ambiante, les maraîchers ont observé que les pratiques biodynamiques permettaient de limiter les maladies cryptogamiques et de se passer des produits cupriques, notamment sur les pommes de terre. Après le départ à la retraite (printemps 2023) de François Le Tron, trois associées (Vony, Marion et Émilie), dont deux non-natives de l'île, déjà en place sur l'exploitation et bien intégrées à la vie sociale sur l'île, assureront sa suite.
Bourgogne Franche-Comté : Semeurs du possible essaime
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurCréée il y a dix ans, en Bourgogne, lassociation Semeurs du possible se développe sur les territoires bourguignons (Saône-et-Loire, Côte-dOr, Yonne et Nièvre). Elle accompagne des porteurs de projet dinstallation agricole. Une trentaine de personnes ont ainsi été accompagnées depuis son lancement. Actuellement, huit porteurs de projet, accompagnés par cette association, bénéficient dun espace-test. L'association Semeurs du possible est née en 2013, suite à une étude de faisabilité pilotée par la caisse régionale de la MSA. Cette association privilégie les porteurs qui ont un projet en agriculture biologique. Si les espaces-test sont des outils performants pour démarrer progressivement une activité en limitant la prise de risques, ce nest parfois pas suffisant. Les candidats non issus du milieu agricole, ni même de zones rurales, sont de plus en plus nombreux. Même sils passent un BPREA, ils ont besoin de découvrir la réalité agricole. Dautant que leurs projets sortent souvent du cadre classique du parcours à linstallation, ce qui amplifie les difficultés et augmente les risques déchec. Selon Maude Château, lune des quatre salariées de lassociation, les porteurs de projet pointent une lourde charge administrative et financière, avec des difficultés à identifier les bons acteurs. Cest pourquoi Semeurs du possible a coconstruit, grâce à des fonds européens, en 2022, le dispositif Immersion agricole, avec la Chambre régionale dagriculture, le CFPPA du Morvan, le CFPPA 89 et Aventure Cellula. Ce dispositif sappuie sur des stages de trois mois, sur au moins deux fermes, avec des sessions de regroupement entre stagiaires.
Bretagne et Normandie : Des vignerons bio à lassaut de nouvelles régions
Louise JEAN, AuteurAvec le réchauffement climatique et les évolutions réglementaires, des vignerons simplantent dans des régions où la viticulture nétait traditionnellement pas présente. Des projections montrent, en effet, quaux environs de 2100, le climat bordelais se retrouverait en Bretagne. Une étude Inrae montre aussi quen 2070-2100, le merlot, cépage du Sud-Ouest, pourrait être cultivé à peu près partout dans lHexagone. Parallèlement, dun point de vue réglementaire, il est désormais possible de sinstaller en dehors des zones traditionnelles. Cette conjonction pousse de nouveaux viticulteurs bio à se lancer, comme Édouard Capron, dont le vignoble est basé en Normandie, ou encore Laurent Houzé et Loïc Fourure, qui gèrent chacun un domaine localisé en Bretagne. Ces trois vignerons reviennent sur leur gestion des maladies cryptogamiques et sur les difficultés causées par leur isolement (pas ou peu de possibilités déchanger entre pairs, pas ou peu de prestataires, de fournisseurs ou dappui technique localement ). Deux associations ont dailleurs vu le jour en Bretagne afin de faciliter les échanges entre les nouveaux vignerons implantés dans ce territoire : lune pour les amateurs, lARVB (Association pour le renouveau des vins de Bretagne), et lautre pour les professionnels, lAVB (Association des vignerons bretons).
Combinaison d'innovations techniques et logistiques autour du séchage : Développement des filières PPAM et chanvre bio dans la région Grand-Est
LETTRE FILIÈRES FNAB - PPAM, AuteurCet article présente les résultats du Partenariat Européen pour l'Innovation (PEI) Séchage, piloté par Bio en Grand Est, et qui avait pour objectif d'améliorer le maillage des séchoirs dans la région. Ce partenariat, financé par le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER) et la Région Grand Est, avait donc pour objectifs de créer des séchoirs polyvalents, capables de sécher des productions spécifiques (PPAM, chanvre), en plus d'autres productions plus classiques, et d'améliorer la logistique autour des séchoirs (optimisation de l'utilisation sur l'année). Les travaux menés dans ce cadre ont porté sur : - l'adaptation d'un séchoir à foin, au GAEC Duthoit Philippoteaux, à Servon-Melzicourt (51) ; - la création d'une nouvelle unité de séchage pour l'entreprise Biotopes, à Auberive (52) ; - le pré-séchage au champ, en cours de développement à la CUMA des Sens, dans la Marne (51) ; - la mise en place d'une plateforme numérique collaborative entre producteurs et propriétaires de séchoirs.
Dossier : Haies et biodiversité
Emilie POQUET, Auteur ; Mickael COUCHOT, AuteurDepuis 2018, en partenariat avec Bio en Grand Est et avec des associations environnementales locales, le dispositif « Réseau Fermes Biodiversité », complété, depuis 2021, par la mesure « Plantons des haies » du Plan de Relance, accompagne les agriculteurs dans leurs projets d'aménagements favorisant la biodiversité dans les fermes. En Grand Est, ce sont près de 300 fermes qui ont été accompagnées par le réseau. Ces infrastructures agroécologiques, favorables à la biodiversité (arbres et haies, mares, jachères ou bandes fleuries...) fournissent de nombreux services en agriculture. Les arbres et les haies permettent notamment la préservation de la ressource en eau, la limitation de l'érosion et des risques d'inondation, un effet brise-vent et de l'ombrage pour les animaux, des abris pour de nombreuses espèces animales, etc. À noter, également, que la dynamique de plantation a concerné une large proportion d'agriculteurs bio (44 % des bénéficiaires sont bio, alors qu'ils ne représentent qu'environ 10 % des exploitants de la région), particulièrement demandeurs de ces aménagements qui permettent, notamment, de séparer les parcelles biologiques des parcelles conduites en agriculture conventionnelle (limitation des risques de contamination...). Cet article présente le bilan du dispositif, ainsi que les perspectives d'accompagnement de projets en agroforesterie.
Dossier : Les paysan.nes face au réensauvagement et à la financiarisation de la nature
Christophe MORANTIN, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Fanny MÉTRAT, Auteur ; ET AL., AuteurDans ce dossier, les auteurs apportent leurs éclairages et leurs points de vue sur deux phénomènes qui concernent les terres agricoles : le réensauvagement et la financiarisation de la nature. Dans un premier article, Nicolas Lescureux, ethno-écologue au CNRS de Montpellier, apporte quelques éléments sur la notion de réensauvagement, bien qu'elle soit difficile à définir. Il s'agit d'un retrait total de l'homme et de ses activités d'un territoire donné, comme c'est le cas dans les cinq Réserves de vie sauvage® qui existent à ce jour en France. Les conséquences, pointées du doigt dans ce dossier par le chercheur et par des paysannes et paysans, sont l'intensification des activités agricoles sur d'autres territoires, la perte de foncier pour des activités d'élevages extensifs comme le pastoralisme, la fermeture des paysages et la perte de biodiversité qui en découle (réenfermement du paysage). Selon eux, le respect de la biodiversité et de la nature doit plutôt passer par la notion de "composer avec". Autre tendance remise en cause : la financiarisation de la nature. Il s'agit de donner une valeur marchande aux services écosystémiques fournis par la nature (fourniture de bois, pollinisation...) afin, notamment, de pouvoir mettre en uvre des marchés de compensation lors de projets de construction. Là encore, le risque de concurrence pour l'usage des terres n'apparaît pas négligeable, pour les auteurs.
Dossier spécial : La transmission
Aurélie RINGARD, Auteur ; Jean-Claude HUCHON, Auteur ; Caroline MAZAUD, Auteur ; ET AL., AuteurEn France, le secteur de la polyculture-élevage est en recul, avec la disparition, depuis les années 80, de 4 millions d'hectares de prairies à destination de l'élevage, au bénéfice des productions végétales : les grandes cultures ont remplacé le secteur bovins lait à la tête du classement des spécialisations (+ 2,6 millions d'ha entre 1982 et 2018) et, en parallèle, le secteur maraîchage continue à attirer les repreneurs. Alors que près de la moitié des éleveurs de bovins lait partiront à la retraite dans les dix prochaines années, Biolait s'attelle à la question de la transmission de ces exploitations. Ce dossier spécial regroupe les articles suivants : 1) S'installer en élevage bovin laitier : Un parcours à contre-courant ? ; 2) Projet PERLAIB : Faire le point sur sa stratégie de transmission en élevage laitier bio ; 3) Les expériences professionnelles pré-installation et leurs effets sur le métier d'agriculteur ; 4) Un groupe pilote intercommunal dans l'Huisne Sarthoise aborde le sujet de la transmission ; 5) La transmission agricole mijote depuis plus de 15 ans à la Marmite ; 6) Se faire accompagner dans son projet de transmission : Panorama de quelques acteurs agricoles ; 7) Quand les conflits d'intérêt perturbent l'accès au foncier et la transmission ; 8) L'accompagnement des cédants·es par la force du collectif en formation ! ; 9) Transmission d'exploitation : Vers de nouveaux horizons ; 10) Les difficultés de la transmission : Comment y faire face, comment rebondir ? Quand le sujet est anticipé... ; 11) S'installer par un portage de projet différent ; 12) S'installer sans la présence du cédant ; 13) Reprendre la ferme familiale, une transmission en douceur ; 14) Un vent nouveau à Bel Air ; 15) Regards croisés sur un passage de relai réussi à la Ferme de la Guilbardière ; 16) Le collectif, une philosophie pour transmettre au GAEC de la Licorne.
L'éco-attitude
Amandine LEDREUX, AuteurPatricia Pays et Thierry Boulic, de l'EARL du Guern, sont éleveurs de bovins lait, à Crozon (29), depuis 1996. La ferme s'étend sur 122 ha et a été convertie en bio en 2018. Thierry s'occupe du troupeau de 95 vaches, produisant 300 000 litres de lait (240 000 litres sont vendus à Agrial) et, depuis 2013, Patricia gère la transformation (60 000 litres de lait sont transformés en yaourts, fromages blancs, lait cru, lait pasteurisé et crème) et la commercialisation (GMS, restauration collective, gîtes, centres de vacances, magasin de vente à la ferme, marché hebdomadaire). Dans le but de réduire leur impact environnemental et de faire des économies, les éleveurs ont mis en place diverses solutions : rapprochement parcellaire, mise en place d'un réseau d'eau pour acheminer directement l'eau au champ, cultures permettant l'autonomie protéique et favorisant la fixation de l'azote au sol, croisement de races 3 voies, monotraite, installation d'un pré-refroidisseur de lait... Depuis 10 ans, ces ajustements et ces investissements ont porté leurs fruits : la ferme stocke aujourd'hui davantage de carbone qu'elle n'en déstocke, le temps de travail a été réduit, les vaches sont en meilleure santé et produisent un lait de meilleure qualité...
Engagée pour une installation-transmission plus juste
Amandine LEDREUX, AuteurIl a fallu 5 ans à Virginie Roussel, maraîchère bio à Guipry-Messac (35), pour finaliser, en 2019, son installation dans l'ancienne ferme familiale. Après cette expérience laborieuse, cette productrice a souhaité partager son expérience pour faciliter l'installation, d'autres porteurs et porteuses de projet. Aujourd'hui référente régionale installation-transmission, Virginie Roussel décrit, dans cet interview, son intégration au sein du réseau GAB-FRAB Bretagne, son rôle de référente et les bénéfices qu'elle retire, sur le plan professionnel et humain, de son engagement pour l'avenir des fermes françaises.
Une famille d'éleveurs à la recherche d'autonomie
Soazig CORNU, AuteurEn 2022, le voyage d'études « Polyculture-élevage », organisé par le Mouvement de l'Agriculture Bio-Dynamique, a fait étape à la ferme des Peltries, une ferme familiale en polyculture-élevage, située à Somloire (49). La ferme s'étend sur 150 ha (50 ha de prairies temporaires, 35 ha consacrés aux cultures, et le reste en prairies permanentes). Les Simmoneau y élèvent une quarantaine de porcs Bayeux-Longué, des volailles et 85 vaches Charolaises, en biodynamie. Ils commercialisent la viande porcine en direct, en caissettes, à la ferme ou en Amap, et valorisent la viande bovine en filière longue. Les Simmoneau cultivent des céréales et des légumineuses (orge, épeautre, triticale, avoine, pois, féverole et gesse), à partir desquelles ils élaborent de la farine destinée à l'alimentation des porcs. Des betteraves, ainsi que des navets fourragers, sont proposés en complément, l'hiver. Les bovins sont essentiellement nourris à l'herbe et au foin, avec un complément en betteraves en hiver. La ferme est quasiment autonome pour l'alimentation des animaux : seul le petit lait donné aux porcs provient d'un élevage voisin. Le fumier des vaches est utilisé pour réaliser le compost. Les Simmoneau cultivent également des blés anciens destinés à la vente. Dans cet article, un exemple de rotation, avec le travail du sol associé, après trois années de prairies est présenté.