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Sinstaller en lait, mais pas à nimporte quel prix
Costie PRUILH, AuteurLionel Morel et Morgan Chambas se sont rencontrés en 2018, par lintermédiaire des deux cédants à qui ils ont racheté l'exploitation laitière. Cette ferme bio, située dans le Rhône, repose sur un système très pâturant, avec transformation à la ferme et participation à un magasin de producteurs. Depuis janvier 2022, Lionel et Morgan sont seuls à la tête de ce GAEC qui compte aussi 3 salariés. Cette reprise est en fait un projet à plusieurs têtes, les cédants sétant fortement impliqués pour que cela réussisse, malgré la crise Covid, par exemple en investissant dans une cave daffinage. Cette installation sest également doublée dun agrandissement, suite à lachat dune ferme voisine dont le propriétaire a, lui aussi, joué le jeu, notamment en engageant la conversion assez tôt pour que les terres soient en bio au moment de la cession. Ainsi, en 2022, la ferme compte 89 ha contre 53 ha en 2018, avec plus de parcelles directement accessibles pour le pâturage. La mise de départ, denviron 450 000 plus 180 000 pour lachat de la ferme voisine, est conséquente, mais elle est à relativiser, du fait des atouts de la ferme : peu de matériels en propre (appel à une CUMA), des investissements à venir contenus, la transformation et la vente directe sources de fortes plus-values. Le temps de retour sur investissement est estimé à 14 ans. Un projet bien réfléchi, avec lequel Lionel et Morgan cherchent à se rémunérer, mais aussi à se préserver du temps libre (5 semaines de vacances, 1 week-end sur 3 de libre et des journées finies à 18h30), pari tenu à ce jour.
Transmettre et installer : un vrai défi !
Guy BESSIN, AuteurCette année, Guy Bessin quitte le Conseil d'Administration de Biolait à l'occasion de son départ en retraite. Dans cet article, Guy raconte son parcours du combattant pour la transmission de sa ferme, située dans la Manche (50), à son fils, Erwan. Guy explique le processus de transmission de sa ferme, de la reconversion professionnelle de son fils aux aspects économiques et administratifs de la reprise d'exploitation.
Les vents sauvages
Jérôme GOUST, AuteurPhilippe Piard s'est installé, en 2006, en tant que paysan confiturier bio, à Alrance (12). 1,2 des 6 ha de son exploitation est consacré à la culture de petits fruits. Pour préparer le sol, Philippe réalise des andains de matières végétales (pailles, fougères, BRF) et de matières animales (fumier, crottin, laine). Après plusieurs mois, il les écarte pour installer les cultures. Pour la fertilisation, il utilise du fumier de vache bio. De mai à octobre, les cueillettes se succèdent : rhubarbe, fleurs de sureau, framboises, cassis, caseilles, groseilles, myrtilles, mûres sauvages, poires sauvages, pommes et châtaignes. Il transforme, de l'été jusqu'en janvier, les fruits issus de ses cultures, ainsi que des fruits sauvages, en confitures, sirops et jus de fruits, qu'il commercialise dans les magasins de l'Aveyron, au marché de Montredon et à Biocybèle. En parallèle, Philippe s'investit beaucoup au sein de Nature & Progrès, et plus particulièrement dans la campagne "Secrets toxiques".
Vit'All+ : la garantie du meilleur
BIO-LINEAIRES, AuteurEn 1978, au Mans (72), Colette Serrault ouvre un point de vente dédié à l'alimentation saine et à la santé naturelle. L'offre en compléments alimentaires était alors quasi inexistante, un regret qu'elle partageait avec son mari, Roger, préparateur en pharmacie, spécialisé en diététique et homéopathie. C'est en 1987, suite à l'offre d'un laboratoire belge souhaitant s'implanter en France, que Roger s'est lancé dans la distribution de compléments alimentaires. Bénéficiant d'un grand succès, l'entreprise familiale a ensuite racheté son fournisseur et a continué de se développer, toujours fidèle au réseau bio. Dans ce publi-reportage, Anne Serrault, la fille de Colette et de Roger, co-gérante de Vit'All+, présente l'entreprise, son expertise et ses innovations.
Yannick Hostie, maraîcher corps et âme
Mathilde RODA, AuteurMembre de Nature & Progrès, Yannick Hostie est un pionnier du maraîchage bio en Wallonie. Aujourd'hui, il cultive quinze ares en maraîchage diversifié, tout à la main. Pour lui, la qualité prévaut sur la quantité, et Yannick ne manque pas d'idées pour adapter ses pratiques culturales et répondre aux défis de son activité (fertilisation du sol et arrosage en conditions de sécheresse). En saison, ses produits sont vendus au marché local et distribués en magasins bio et vrac.
Un air de famille
Antoine BESNARD, AuteurCet article décrit la transmission dune ferme familiale, la Ferme de la Raudais, initialement en élevage bovin lait conventionnel, dans les Côtes dArmor et sa conversion à l'AB sous la pression des enfants repreneurs. Choc des cultures, des générations, représentation de la femme dans le milieu agricole, tensions familiales ou freins psychologiques... sont ainsi mis en relief à ce moment-clé. Mais, cest aussi une histoire de grande confiance et de compréhension, et une ferme qui ne part finalement pas à lagrandissement, avec une belle évolution vers une ferme en bio, en bovins viande et vente directe, puis vers une dynamique collective (installation dun paysan boulanger et projet dinstallation en maraîchage en cours).
Ancré au territoire, ouvert aux autres
Roxane HOUVENAEGHEL, AuteurAvant dêtre maraîcher, Benjamin Trouslard a été paysagiste et éducateur nature. Pour sinstaller, il a fait un BPREA spécialisation maraîchage, puis a répondu, en 2016, à un appel à projet de la commune de Chécy (commune appartenant à la métropole dOrléans). Le lot correspondait à une ancienne ferme arboricole en friche. Comme les terres étaient inexploitées depuis plus de dix ans, Benjamin Trouslard a directement pu sinstaller en bio. Il a alors dû tout mettre en place : les infrastructures, les bâtiments, lirrigation et la clientèle. Il a commencé à vendre ses premiers légumes, sept mois après son installation sur les lieux. Au départ, il voulait aussi créer un potager pédagogique, mais étant donné la charge de travail, il a décidé de se concentrer sur la production. Son installation a duré près de cinq années. Il embauche, actuellement, un plein temps annualisé en CDI et accueille des stagiaires pour transmettre son savoir-faire. Il vend principalement ses légumes dans son magasin à la ferme : 95 % de son chiffre daffaires est réalisé via cette boutique. Il sapprête maintenant à lancer une production de fleurs coupées pour retrouver ses racines de paysan-jardinier. Il souhaite également mieux valoriser la biodiversité, agrandir son point de vente, créer un tiers-lieu ouvert, ainsi quune guinguette (avec des amis).
Anticiper pour mieux préparer l'avenir
Clémentine ROBIN, AuteurLuc et Françoise Pavageau racontent leur parcours, de leur installation à la future transmission de leur ferme bio basée en Loire-Atlantique. Luc sest installé une première fois en GAEC, de 1989 à 1996, avant de décider de partir et de sinstaller de son côté. Il a alors cherché une autre ferme, en a visité sept avant de trouver celle sur laquelle il sest installé en 1997. Françoise a, quant à elle, démissionné de son travail et est devenue salariée de la ferme. Après deux congés parentaux, elle sest installée en 2006 en créant un atelier de veaux de boucherie. Cet atelier les a bien aidés pendant la crise laitière de 2009. Face à la quantité de travail et aux nombreux intrants utilisés, ils ont commencé à sintéresser à lagriculture biologique. Ils ont arrêté les veaux de boucherie en 2015 et ont converti leur ferme en 2016. Ils sont également passés, petit à petit, en monotraite davril à août, afin de se libérer du temps. En 2019-2020, cinq ans avant leur retraite, ils ont fait le choix de participer à une formation sur la transmission des fermes. Cette formation leur a permis davoir des repères (dans le temps et d'un point de vue économique), dentendre des témoignages (notamment sur le système de parrainage), de savoir comment conduire leur ferme jusquà la retraite (ex : maintenir une certaine rentabilité car les banques feront attention à ce point lors de la reprise).
Bio-portrait : Audrey et Lionel Labit
Jérôme GOUST, AuteurTous deux originaires de la vallée du Viaur, entre l'Aveyron et le Tarn, Audrey et Lionel Labit ont décidé, en 2018, de s'installer en élevage ovin lait bio, optant pour la race locale Lacaune. Cet article retrace leur parcours, de leurs études jusquà la conversion de la ferme des parents d'Audrey pour faciliter leur installation. Éleveur et transformateur, le couple est quasi-autonome. Les Labit ont la mention Nature & Progrès, plus exigeante que le label AB, et ont progressivement établi leur équilibre, en conjuguant leurs activités avec leur vie familiale, tout en restant impliqués dans les structures locales. Pour finir, un encart aborde le devenir des jeunes animaux.
La bio, pour lautonomie et lintégrité du métier de paysan
Fabien GARREAU, AuteurFabien Garreau est installé, en Vendée, sur une ferme laitière biologique avec sa compagne, depuis cinq ans. Si, au moment de la reprise, cette ferme navait pas déjà été en bio, ce couple laurait quand même reprise, puis convertie en bio. Cest la recherche dautonomie décisionnelle qui a les amenés à lagriculture biologique. Pour eux, la qualité de vie au travail passe avant tout par la souveraineté décisionnelle. Le fait de produire de manière plus autonome et économe, tout en respectant lenvironnement, est également une source dautosatisfaction. Le label bio leur permet davoir une reconnaissance de leurs pratiques et leur fournit un statut social, notamment auprès des consommateurs.
Biodis : Au service des magasins indépendants
BIO-LINEAIRES, AuteurL'entreprise Biodis, qui ne portait alors pas encore ce nom, a démarré en 1988 sur les marchés locaux. L'activité consistait à vendre des fruits, des légumes et des fromages bio. Elle s'est ensuite étendue rapidement à l'approvisionnement d'autres vendeurs, pour devenir petit à petit une entreprise de vente en gros, implantée en Bretagne. Myriam Jourdan, dans l'entreprise depuis 2006, l'a reprise en 2019. L'assortiment est principalement alimentaire : fruits et légumes, produits frais, mais s'étend aussi à une courte gamme de produits d'hygiène, grâce à des partenariats avec des marques qui n'ont pas forcément les moyens de se faire connaître auprès de l'ensemble du réseau bio ou qui n'ont pas la logistique nécessaire. Aujourd'hui, le rayon d'action de Biodis dépasse le cadre régional et l'entreprise livre 600 points de vente en France, essentiellement des magasins bio et des magasins spécialisés dans le vrac. Le dialogue permanent avec les magasins bio permet de faire évoluer l'assortiment en y incluant régulièrement les produits de jeunes marques. Biodis initie des actions pour soutenir les producteurs bio bretons. L'entreprise a, par exemple, lancé sa propre marque de fruits et légumes "Bio de la Baie du Mont-Saint-Michel", grâce à un partenariat avec 2 producteurs bio de la baie. Elle est aussi devenue le grossiste référent du label bio breton Be Reizh, créé par Initiative Bio Bretagne.
Céline, paysanne-sorbetière
CAMPAGNES SOLIDAIRES, AuteurC'est après des études de géographie que Céline Mermet a rencontré Fabrice, originaire des Hautes-Pyrénées, et qu'elle a découvert la vallée de Campan, berceau familial de son compagnon. Ensemble, ils ont décidé de reprendre les terres familiales. Céline s'est lancée dans la production de petits fruits bio qu'elle transforme en sorbets. Aux petits fruits classiques, mûres, framboises, fraises, groseilles, des parcelles de légumes et des fruitiers ont progressivement été ajoutés. Céline et Fabrice sont capables de travailler ensemble à toutes les tâches, mais chacun a son domaine de prédilection. Céline aime implanter des plantes décoratives et gustatives, des espèces inhabituelles dans la région (poivrier du Sichuan, bananier, ginkgo), et proposer des parfums originaux, comme la fleur de sureau ou la mélisse.
Celle qui nous colle aux bottes
En fin de cursus aux Arts Déco, la jeune narratrice de cette histoire noue avec son père, agriculteur, un dialogue inédit autour de la terre et de lenvironnement, au prétexte den faire son mémoire de fin détudes. Leur échange, souvent heurté, mais toujours affectueux, trahit vite tout ce qui sépare et peut-être oppose les générations. Lui, fort de son expérience personnelle, se sent tenu de défendre lagriculture conventionnelle, même sil en connaît les défauts : il faut bien faire manger la planète Elle, pétrie de culture alternative et nourrie des références de lécologie politique, saccroche à ses convictions. Et si leurs positions respectives provenaient en partie didées reçues ? Et si lurgence était surtout dapprendre lun de lautre ? Dans cette bande dessinée, Marine de Francqueville retrace ce choc des valeurs et des sensibilités, et brosse en filigrane le tableau de la relation père-fille. À travers leur touchante histoire commune, manifestement autobiographique, cest un débat dune brûlante actualité qui sincarne, autour des enjeux cruciaux de lagriculture de demain.
Ces femmes qui changent l'agriculture
Tiana SALLES, AuteurCet article présente les portraits de quatre agricultrices bio qui ont décidé de faire évoluer leur manière de travailler. Pour Chantal, maraîchère dans lAvesnois (Nord), le choix de lagriculture biologique est avant tout une question éthique, celle de travailler la terre avec respect et de ne pas la polluer. Investie politiquement dans toutes les luttes locales, Chantal est une exception dans un milieu où les femmes restent très peu représentées. Pour Elize, éleveuse de vaches dans le Valenciennois, cest la relation à lanimal qui est au cur de son engagement. Son choix sest porté sur une race locale plus adaptée au terroir, pour son caractère et sa robustesse (la Rouge Flamande). Pour Elize comme pour Nathalie, éleveuse de chèvres dans les Pyrénées-Atlantiques, adopter une agriculture respectueuse du vivant est une évidence. Avec une vision qui sentrechoque avec les enseignements quelle a reçus, Nathalie partage ses réflexions, son expérience dans la vente directe, et explique son projet futur dimpliquer le consommateur dans le fonctionnement de la ferme. Le dernier portrait est celui dIrène, viticultrice dans les Pyrénées-Atlantiques, certifiée bio depuis 2012. Appliquant les méthodes bio depuis 2003, ce qui compte avant tout pour elle, cest la préservation de lenvironnement dont elle a hérité.
Le changement de système pour gagner en confort et en temps de travail
Cindy SCHRADER, AuteurThomas Leclerc sest installé, en 2008, sur la ferme familiale à Plédéliac, dans les Côtes d'Armor. La ferme est alors constituée de 37 ha et de 35 vaches laitières (VL), en conventionnel, avec un système basé sur le maïs. En sinstallant, il apporte 25 ha supplémentaires et passe à 60 VL. Il restera en GAEC avec son père jusquau départ en retraite de ce dernier, en 2013. Lorsquil se retrouve seul, il délègue lélevage de ses génisses pour diminuer sa charge de travail ; mais ceci le soulage à peine et la situation économique de la ferme ne lui permet pas dembaucher un salarié. Très vite, il se sent dépassé et souhaite trouver une solution ou tout arrêter. Il se tourne alors vers le Cedapa et le Gab qui lui proposent plusieurs possibilités dévolutions technico-économiques. Thomas Leclerc opte pour un passage en bio : cest quelque chose quil souhaitait faire un jour et il nen était pas très loin techniquement. En 2016, il entame une conversion non simultanée, récupère 5 ha pour augmenter sa surface en herbe, revoit sa gestion du pâturage, diminue ses surfaces en maïs et récupère ses génisses qui étaient en pension. Grâce à ce changement de système, il a pu embaucher un salarié à mi-temps, puis à plein temps.