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2 installations, des vaches et des glaces à Lanvellec !
Morgane COULOMBEL, AuteurÀ la sortie de lécole, Adeline Auffret et Tudual Salliou savaient quils voulaient devenir agriculteurs, mais ils ne savaient pas encore dans quelle production. Après sêtre penchés sur lélevage de lapins en plein air, ils se sont tournés vers lélevage laitier et ont commencé par être salariés agricoles. Dans leur secteur (en Bretagne), beaucoup de fermes vendaient des produits laitiers, mais aucune ne vendait des glaces. Ces jeunes porteurs de projet voyaient également dautres avantages à ce produit : ils appréciaient notamment la souplesse de fabrication et de stockage permise par la congélation des glaces. Ils ont participé, en 2017, à une formation « De lidée au projet », puis, en 2018, à un stage avec la CIAP (Coopérative dInstallation en Agriculture Paysanne). Après de nombreuses visites de fermes, ils ont trouvé, en 2019, une ferme à labandon depuis 2 ans, à Lanvellec. Ils ont acheté le corps de ferme, les bâtiments, les deux maisons en ruines et 4 ha. Ils ont commencé par traire à la main en mars 2020, puis dans une salle de traite en septembre 2020 et ont vendu leurs premières glaces en mars 2021. Leur ferme repose sur un système herbager conduit en agriculture biologique. Leurs 20 vaches laitières pâturent sur 35 ha. Ces jeunes agriculteurs élèvent lensemble de leurs animaux : les veaux mâles sont engraissés et vendus en caissettes, tandis que les femelles sont gardées pour le renouvellement. Sur les 37 000 L de lait produits, 20 000 L sont vendus à Biolait, 6 000 L sont réservés aux veaux et 11 000 L sont transformés en glaces.
Compilation bibliographique sur les jeux sérieux intéressants pour lagriculture biologique - 2023
Les jeux sérieux (ou serious games) sont des jeux qui ont une utilité autre que le divertissement. Depuis une quinzaine d'années, ils se sont démocratisés et leur utilisation est en pleine expansion. Un certain nombre d'entre eux portent sur l'agriculture, l'alimentation, l'environnement ou le développement territorial, et ont pour vocation d'aider au déploiement de la transition agroécologique. Ils peuvent être utilisés dans un cadre pédagogique, d'accompagnement professionnel, de projets de recherche-développement ou de sensibilisation à un large public. Pour aider les personnes intervenant en agriculture biologique à repérer plus facilement les documents sur des jeux sérieux intéressants pour ce système de production, ABioDoc-VetAgro Sup, le Centre national de ressources documentaires en agriculture biologique, a réalisé une compilation bibliographique dédiée à ce sujet. Cette compilation fournit des références (publiées entre 2012 et 2023) sur une vingtaine de jeux sérieux. Ces derniers sont classés selon les thèmes suivants : 1 - Les systèmes alimentaires durables ; 2 - L'élevage (gestion et adaptation du système fourrager, compétition feed/food, pilotage d'une exploitation laitière, enjeux rencontrés par les territoires d'élevage, etc.) ; 3 - Les productions végétales et le sol (associations céréales-légumineuses, systèmes de culture économes en intrants, gestion des bioagresseurs telluriques en maraîchage, vie biologique du sol, etc.) ; 4 - La sensibilisation à l'agriculture biologique ; 5 - D'autres sujets connexes à la bio (achat-revente entre les éleveurs et les céréaliers, impacts de l'agriculture sur les paysages, adaptation au changement climatique...). La plateforme GAMAE, qui référence une centaine de jeux sérieux en lien avec lagriculture, lalimentation et lenvironnement, fait aussi partie des références citées. Cette compilation bibliographique a été réalisée dans le cadre du projet BioRéférences 2022-2024.
Dossier : 40 ans que lherbe nous pousse
Anaïs KERNALEGUEN, AuteurLors de son Assemblée générale de fin 2022, le CEDAPA (Centre d'Etude pour un Développement Agricole Plus Autonome) sest penché sur ses 40 ans dactions. Le CEDAPA a, en effet, été créé en 1982. Cet article commence par retracer les origines de ce groupe détudes, qui a été initié à la suite du rapport de Jacques Poly (INRA), intitulé « Pour une agriculture plus économe et plus autonome », sorti en 1978. Il revient ensuite sur le combat de longue haleine pour faire reconnaître les systèmes herbagers, plébiscités par le CEDAPA, au niveau de la PAC (Politique Agricole Commune), notamment à partir de la réforme de 1992 qui a mis fin aux prix garantis et a instauré des aides à lhectare qui ne prenaient pas en compte lherbe. Il explique aussi comment sest instaurée la reconnaissance du CEDAPA auprès de la recherche, suite à un programme de recherche-action sur 5 ans, lancé en 1993 (programme Système Terre et Eau STEREO). Il apporte également des informations sur le travail de terrain visant à encourager les éleveurs à réaliser une transition vers des systèmes herbagers, ainsi que sur les initiatives mises en uvre pour valoriser le lait des éleveurs respectant le cahier des charges de la structure. Aujourd'hui, le CEDAPA continue de promouvoir et de communiquer sur les systèmes herbagers pour attirer de nouveaux publics.
Prospective : Agriculture européenne sans pesticides chimiques en 2050 - Résumé
Olivier MORA, Auteur ; Jeanne-Alix BERNE, Auteur ; Jean-Louis DROUET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 07 (147 Rue de l'Université, 75 338, FRANCE) : INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement) | 2023A travers ses stratégies "De la ferme à la table" et "Biodiversité", l'Union Européenne s'est fixé l'objectif ambitieux de réduire de 50 % l'usage des pesticides chimiques d'ici 2030. Si les impacts de ces produits sur l'environnement et la santé sont en effet devenus une préoccupation majeure, s'en passer totalement reste malgré tout une problématique forte : dans quelles conditions et suivant quelles modalités une telle transition de nos modèles agricoles est-elle réalisable ? Avec quelles conséquences sur la production agricole, les régimes alimentaires et la souveraineté alimentaire de l'Europe ? Dans le cadre du programme prioritaire de recherche (PPR) "Cultiver et protéger autrement", et s'appuyant sur la littérature et sur huit groupes d'experts, une étude prospective a été réalisée. Elle propose trois scénarios pour une agriculture européenne sans pesticides chimiques à l'horizon 2050 : - Des chaînes alimentaires mondiales et européennes basées sur les technologies numériques et l'immunité des plantes pour un marché alimentaire sans pesticides chimiques ; - Des chaînes alimentaires européennes basées sur les holobiontes des plantes, les microbiomes du sol et des aliments, pour des aliments et des régimes sains ; - Des paysages complexes et diversifiés et des chaînes alimentaires régionales pour un système alimentaire européen une seule santé. Ce document en est le résumé.
Zoom bovins allaitants : Les systèmes allaitants biologiques du Massif central qui engraissent majoritairement à lherbe sont-ils performants sur le plan technique, économique et environnemental ?
Le projet BioViandes (tranche 2) a cherché à évaluer les performances des exploitations bovins viande bio du Massif central. Pour cela, 28 exploitations qui engraissent la majorité de leurs animaux en valorisant la ressource herbagère du territoire ont été étudiées. Afin de regarder leurs performances en fonction de leur degré de valorisation de lherbe (ces exploitations reposent toutes sur des systèmes herbagers, mais certaines ont une valorisation de l'herbe supérieure à celles des autres élevages), un indicateur a été créé pour discriminer les fermes selon la part dherbe dans la ration. Du point de vue de la performance économique, cet indicateur a permis de montrer que les fermes qui valorisent le plus lherbe ont une meilleure efficacité économique et semblent dégager un meilleur niveau de revenu. Concernant les performances techniques, ce projet a démontré quil est possible dengraisser la majorité des animaux avec une quantité limitée de concentrés et que les carcasses sont majoritairement conformes aux attentes de la filière longue. Pour le volet des performances environnementales, lensemble des systèmes étudiés a des émissions de gaz à effet de serre limitées et est peu consommateur dintrants. Une tendance semble également se détacher : une valorisation de lherbe plus importante améliore lempreinte carbone. Dun point de vue sociétal (emprise de lélevage en matière de surfaces et compétition feed-food), ces élevages valorisent des prairies non labourables pour produire des aliments (viande) pour lHomme. La plupart des élevages qui valorisent beaucoup lherbe sont même des producteurs nets de protéines disponibles pour lHomme. Une schématisation de ces différentes performances, sous forme de radar, a été développée afin didentifier rapidement les points forts et les points faibles des systèmes, et de faciliter les comparaisons entre les différents systèmes de production.
Zoom : Estimation des coûts de production 2022 des élevages suivis en référence sur le Massif central
Cette synthèse présente une première estimation des coûts de production 2022 des élevages bovins allaitants biologiques du Massif central suivis dans le cadre des projets BioViandes et BioRéférences. Lannée 2022 a été marquée, sur le plan climatique, par une sécheresse quasi généralisée sur lensemble du territoire français et, sur le plan économique, par une forte inflation des intrants (+ 20 % en un an). Cette inflation est, en partie, compensée par la hausse des prix des gros bovins et des animaux maigres (type broutard). Comment sen sortent les élevages allaitants bio (suivis depuis plusieurs années dans le cadre de ces projets) ? Quen est-il de lévolution de leurs coûts de production entre 2020 et 2022 ? Des graphiques détaillent les évolutions, pour les élevages étudiés, des coûts de production des systèmes naisseurs-engraisseurs de bufs bio et des systèmes naisseurs-engraisseurs de veaux bio. Globalement, même si les élevages étudiés sont de faibles consommateurs de concentrés, ils en achètent néanmoins une petite part et ils ont subi laugmentation des prix entre 2021 et 2022. Par ailleurs, limpact de la hausse du prix du carburant se traduit par une hausse importante des charges de mécanisation. Ainsi, comme lensemble des charges ont augmenté entre 2021 et 2022, les coûts de production des systèmes étudiés ont connu une hausse de 10 %.
Assurer la sécurité fourragère en climat sec
Orlane LEU, AuteurJean-Michel Favier, éleveur de bovins allaitants biologiques dans lHérault, dans une zone de moyenne montagne sèche (milieu volcanique), a mis en place un système délevage basé sur la valorisation de parcours naturels. Ce système lui permet de faire pâturer quasiment toute lannée, malgré des périodes de sécheresse. Il a repris l'exploitation, qui était déjà en bovins viande, en 2012. Il a changé de race pour opter pour une race plus rustique (lAubrac). Il a également été très vigilant vis-à-vis de léducation des jeunes animaux, afin quils shabituent à manger la végétation présente dans les parcours. Il engraisse 70 % de ses animaux et a changé son circuit de commercialisation, en passant de la vente en filière longue (via une coopérative) à la vente en circuits courts. Depuis 2021, il peut transformer ses produits grâce à un atelier de découpe bio collectif, monté avec lappui du Civam Empreinte. Pour sécuriser son autonomie fourragère, dans un contexte de changement climatique, il actionne principalement deux leviers : le report sur pied et des échanges foin-fumier avec des céréaliers bio basés en plaine.
Lien entre performance environnementale et performance économique des élevages bovins lait français à travers trois stratégies économiques
B. GODOC, Auteur ; E. CASTELLAN, Auteur ; A. VIGAN, Auteur ; ET AL., AuteurCet article étudie le lien entre les performances économiques et les performances environnementales des exploitations laitières au regard de trois classes dexploitations ayant mis en place des stratégies économiques contrastées : les « valorisateurs », les « économes » et les « productifs ». Les valorisateurs sont souvent sur des surfaces plus petites, en bio ou en AOP, avec un prix du lait élevé. Le traitement de la base de données du dispositif INOSYS - Réseaux dÉlevage, de 2009 à 2017, a permis la reconstitution de ces trois classes par analyse factorielle des données. Lanalyse du cycle de vie, selon la méthode CAP2ER®, a été utilisée pour estimer la contribution de chaque groupe à quatre enjeux environnementaux : les émissions de gaz à effet de serre, la consommation dénergie, les pertes dazote vers lair et vers leau. Les résultats diffèrent significativement entre chaque groupe. Pour un prix du lait équivalent, la voie « économe » est plus performante sur lensemble des critères environnementaux que la voie « productive ». Aussi, il apparaît quau sein de ces trois groupes, les exploitations les plus vertueuses dun point de vue environnemental sont également les plus performantes dun point de vue économique. Cette étude contribue à la compréhension du lien entre deux piliers de la durabilité des fermes laitières et démontre une synergie entre la réduction des impacts environnementaux et la viabilité économique.
Mémoire de Fin dEtudes : Evaluation des performances techniques, économiques et environnementales des systèmes allaitants biologiques du Massif central qui engraissent en majorité à lherbe
Ce mémoire de stage de fin d'études a été réalisé par Simon Brossillon, élève ingénieur à lESA (École supérieure d'agricultures), dans le cadre du projet BioViandes. Lobjectif de ce stage était de caractériser au mieux les systèmes allaitants biologiques du Massif central qui valorisent lherbe dans lalimentation de leurs animaux. Pour cela, les performances de 28 élevages bovins allaitants bio de ce territoire, qui engraissent la majorité de leurs animaux, ont été évaluées selon : 1) leur capacité à répondre aux attentes de la filière viande bio ; 2) leurs résultats économiques et les coûts de production de latelier viande ; 3) leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) ; 4) leurs impacts en matière de compétition feed-food et dutilisation des terres. Les résultats montrent que les qualités des carcasses obtenues sont majoritairement conformes aux attentes de la filière longue, la vente directe permettant de commercialiser les animaux les moins conformés. Concernant le volet économique, les systèmes qui valorisent le plus lherbe sont économes en intrants et maîtrisent leurs charges de mécanisation : ils semblent ainsi plus rémunérateurs que les autres systèmes. Les émissions de GES des exploitations bio étudiées, par unité de surface, ainsi que ramenées à l'unité produite, sont équivalentes, voire inférieures à celles des exploitations conventionnelles. Les systèmes qui maximisent lherbe concurrencent très peu lalimentation humaine et sont ainsi producteurs nets de protéines consommables par lHomme. Pour produire de la viande, les systèmes étudiés mobilisent une surface de terres équivalente aux références disponibles. La majorité de ces surfaces sont toutefois des terres non labourables, qui ne sont donc pas en concurrence directe avec la production pour lalimentation humaine.
L'agriculture durable : lenjeu
L'ATOUT TREFLE, AuteurA loccasion du centième numéro de la revue « Latout Trèfle », la rédaction a choisi de (re)publier un article sur lagriculture durable. Ce dernier avait été rédigé à loccasion de la sortie de Latout Trèfle n°1, en janvier 1999. Bien quécrit il y a une vingtaine dannées, cet article est toujours dactualité. Il tente déclaircir ce quest réellement lagriculture durable en apportant des éléments de réflexion aux questions suivantes : Quelles idées se cachent derrière cette notion ? Comment est-elle née ? A quels enjeux répond-elle à court et à long terme ? Pour cela, larticle retrace un historique du développement durable et de lagriculture durable, en partant de 1987 (année où le concept de « développement durable » a fait son apparition officielle dans un rapport établi par le Premier Ministre norvégien) et en allant jusquau contexte et aux enjeux de la fin des années 90.
Actualité technique : Sarthe : un essai système en grandes cultures bio
Florence LETAILLEUR, AuteurUn essai système en grandes cultures bio a été implanté, en avril 2020, dans une parcelle de Guy Blanche, un paysan-boulanger sarthois, en bio depuis plus de 25 ans. Cet essai a été mis en place suite à des réflexions menées par des agriculteurs du groupe 30 000 grandes cultures bio sarthois (dont fait partie Guy Blanche). Lobjectif de ce groupe est déchanger sur la gestion des adventices et le maintien de la fertilité des sols en AB. Ses membres souhaitent travailler sur des "essais systèmes" pour évaluer les effets de certaines pratiques à léchelle dune rotation. La conception de lessai installé chez Guy Blanche a débuté en 2018, avec lappui de Vincent Lefèvre (agri-chercheur). Deux ans de co-conception (incluant des chercheurs, des agriculteurs et des experts) ont été nécessaires pour mettre au point cette expérimentation. Quatre systèmes de cultures vont être testés : système céréalier pur (sans apport de matière organique animale), système effectuant des échanges avec des éleveurs et deux systèmes identiques aux précédents mais sans labour. Ils seront basés sur une même rotation de 9 ans (trois ans de luzerne, maïs, chanvre, blé, colza, triticale, orge brassicole) et vont devoir répondre à quatre principales attentes (gérer les adventices pour quelles nimpactent pas la culture, augmenter la fertilité du sol, obtenir des marges intéressantes et diminuer le temps de travail).
Changement climatique, eau, agriculture : Quelles trajectoires dici 2050 ? Rapport CGEDD n° 012819-01, CGAAER n° 19056
Les projections climatiques du GIEC vont très rapidement se traduire par de fortes tensions en matière daccès et de partage de leau. Une mission interministérielle, menée par le Conseil général de lenvironnement et du développement durable (CGEDD) et le Conseil général de lalimentation, de lagriculture et des espaces ruraux (CGAAER), avait pour objectif de s'inscrire dans une vision à 30 ans, afin danticiper les trajectoires dévolution de lagriculture, notamment dans son rapport à leau. Le but final étant daiguiller les politiques publiques conduites par les Ministères chargés de lagriculture et de la transition écologique. Cette mission sest déroulée de juin 2019 à juin 2020, et a permis de formuler sept principales recommandations, ainsi que 23 sous-recommandations. Les experts de cette mission considèrent notamment que la réponse au changement climatique nécessite un nouveau modèle agricole, plus économe en eau et plus protecteur des sols. Ils prônent aussi une transition vers une irrigation « de résilience », plus économe en eau et qui vise la stabilité des rendements et des revenus (plutôt que la recherche du rendement maximal). L'agriculture biologique et les infrastructures agroécologiques sont à développer pour les experts. Partout où cela est possible, il sera aussi nécessaire de renforcer la ressource en eau pour lirrigation, dans le respect de son renouvellement et du bon état des milieux. (retenues de substitution et les démarches de gestion collective de leau). Ils recommandent également de redynamiser la gestion territoriale de leau en renforçant lefficacité des projets de territoire et en élargissant les possibilités, pour les collectivités, dassurer le portage de démarches et de la maîtrise douvrage dinfrastructures liées à la gestion de leau.
La fertilité des sols en bio : partage dexpériences en Pays de la Loire et ailleurs
Emmanuelle CHOLLET, Auteur ; Florent MATOUK, AuteurLautonomie, en matière de fertilité des sols, est difficile à atteindre en grandes cultures biologiques. Il est, en revanche, plus aisé de mettre en place des démarches économes en engrais organiques. La diversité des rotations, la couverture maximale des sols et les associations céréales - légumineuses sont des piliers de cette fertilité. Dautres pratiques permettent également de diminuer les apports de matière organique non produite sur lexploitation comme, par exemple, le calcul des restitutions azotées apportées par un couvert végétal. Florent Matouk, stagiaire à la CAB Pays de la Loire, a identifié des bonnes pratiques, mises en uvre par des agriculteurs de ce réseau, pour avoir des systèmes plus économes en apports dengrais organiques. A laide dexemples, il illustre notamment les gains apportés par des couverts végétaux, par le pâturage des parcelles durant lhiver, par lapport dherbe comme amendement (herbe issue de prairies permanentes), ainsi que par lintégration de légumineuses dans la rotation des cultures. Il présente également le cas dune ferme en polyculture-élevage où certaines parcelles nont pas reçu dapports de matière organique depuis plus de vingt ans.
Interdiction des effluents délevages industriels : Des pistes pour sadapter
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn 2021, la gestion de la fertilisation dans les systèmes AB va être bousculée par la mise en application dune évolution réglementaire qui interdit lutilisation deffluents provenant délevages industriels. Fin janvier 2020, un colloque a été organisé par Bio Centre-Val de Loire sur lautonomie azotée en grandes cultures bio. Lobjectif était de faire le point sur les leviers mobilisables pour sadapter à cette nouvelle règle. À cette occasion, Vincent Moulin, conseiller agronomique à la FDgeda du Cher, a dressé le bilan de trois années dessais sur la fertilisation de blé bio : dans six essais sur onze, lécart de rendement entre les modalités fertilisées (60 unités dazote) et les témoins non fertilisés nétait pas significatif. Charlotte Glachant (de la Chambre dagriculture dIle-de-France) a effectué une synthèse de 121 essais portant sur lapport dengrais organiques sur blé : dans la moitié des situations, le gain de rendement engendré par les apports nétait pas significatif et les adventices nitrophiles étaient favorisées. Les résultats dun essai sur lapport de luzerne fraîche ensilée (comme fertilisant) ont aussi été détaillés : les rendements obtenus sont satisfaisants, mais la logistique nécessaire à la mise en place de cette méthode est assez contraignante. Enfin, les résultats dessais réalisés à la ferme expérimentale de Boigneville (Essone) et à La Saussaye (lycée agricole dEure-et-Loir) sur des systèmes de cultures bio et autonomes (sans apports extérieurs dengrais organiques) ont été présentés : ils ont montré que lautonomie en azote était possible, mais il nen est pas de même pour le phosphore et la potasse.
Laurent Mothe, dans le Gers : Un objectif : minimiser les charges
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLaurent Mothe est céréalier bio dans le Gers. Il sest installé, en 1996, sur des terres déjà en bio. Il cultive 103 ha et produit de manière à se dégager un revenu tout en limitant ses charges, notamment de fertilisation et de mécanisation (son objectif est de réaliser 180 000 de chiffre daffaires par an, hors aides PAC). La majorité de ses sols sont constitués de terres argilocalcaires assez profondes et à bon potentiel, le reste est plus superficiel. Trente-trois hectares sont irrigables, mais seulement 20 à 25 ha sont irrigués tous les ans. Laurent Mothe a deux rotations-types, une sur ses parcelles irriguées (deux années de soja, puis oignon ou blé-féverole) et une sur ses terres non irriguées (blé-féverole, lentille, pois chiche, tournesol). Même si ses rotations sont courtes, ce céréalier nobserve pas de problèmes particuliers liés aux maladies ou aux ravageurs. Depuis plusieurs années, il diminue le soja car ses rendements ont chuté (de 30-35 q/ha à 25 q/ha) avec le manque de pluie, même si le nombre de tours deau dirrigation a été augmenté. Concernant la fertilisation des cultures, Laurent Mothe emploie des engrais organiques du commerce, mais il en utilise très peu : seul loignon est fertilisé (soit un apport tous les six ans sur les parcelles irriguées). Néanmoins, lintégralité des résidus de récolte est retournée au sol.
Observatoire des fermes bovin lait de l'Ouest : Depuis 10 ans, les systèmes herbagers montrent leurs performances de durabilité
Romain DIEULOT, AuteurLObservatoire technico-économique du Réseau CIVAM a réalisé une étude sur la durabilité des fermes laitières de lOuest. Pour cela, il a comparé, sur dix ans (2008-2017), les performances des systèmes herbagers CIVAM bio (AD bio) et non bio (AD non bio), et des exploitations laitières conventionnelles du Réseau dInformation Agricole (RICA) du Grand Ouest. Les résultats montrent que les systèmes herbagers dégagent autant, voire plus, de revenu que la moyenne des fermes laitières, et ce, avec moins de terres, danimaux et dinvestissements, tout en faisant vivre plus de monde sur les fermes et en préservant plus lenvironnement. Alors que les fermes laitières conventionnelles subissent les crises du lait et poursuivent une stratégie de maximisation des volumes, les fermes herbagères cherchent plutôt à dégager un maximum de valeur ajoutée, cest-à-dire à produire à moindre coût. Une ferme herbagère non bio dégage en moyenne 24 920 de Revenu Disponible par actif, soit 39 % de plus que la moyenne fermes RICA, avec 85 000 L de lait vendus en moins. Ramenés à la surface de production, les systèmes AD non bio génèrent cinq actifs agricoles supplémentaires sur 10 km2 par rapport aux systèmes conventionnels. Ces résultats sont encore plus intéressants pour les fermes herbagères biologiques (AD bio).
EcoPêche : Conception et évaluation multisite de vergers de pêche nectarine économes en produits phytopharmaceutiques et en intrants
D. PLENET, Auteur ; Christian HILAIRE, Auteur ; Julien RUESCH, Auteur ; ET AL., AuteurLe projet EcoPêche vise à concevoir et à évaluer des vergers de pêches-nectarines qui arrivent à concilier une forte réduction de produits phytopharmaceutiques et la préservation des performances technico-économiques. Des expérimentations système faisant appel à de nombreux leviers daction ont été conduites entre 2013 et 2018. Les analyses de données concernent 29 systèmes de référence (REF), 36 systèmes économes en pesticides (ECO) et 12 systèmes en AB (BIO). La réduction des produits phytopharmaceutiques hors biocontrôle atteint 52 % pour ECO et 77 % pour BIO par rapport à REF. Le rendement commercialisable est plus faible pour ECO (- 20 %) et BIO (- 64 %) par rapport à REF (30,5 t/ha). Pour ECO, la réduction des coûts (- 20 %) ne permet pas de compenser la diminution du chiffre daffaires (- 19 %), ce qui conduit à une réduction des marges (- 21 %). En BIO, le prix de vente plus élevé permet dobtenir des marges identiques à REF. Ces résultats montrent bien la faisabilité technique dune réduction des pesticides en vergers de pêchers. Afin de favoriser la transition vers des systèmes ECO, une augmentation du prix payé aux producteurs (0,15 /kg de fruits) est nécessaire pour compenser la diminution moyenne des rendements.
Engraissement de jeunes bovins à lherbe : Lexemple du croisement Salers x Angus dans lexpérimentation système Salamix
Ce poster présente les performances zootechniques et la qualité des carcasses de jeunes bovins mâles bio engraissés à lherbe dans le cadre de lexpérimentation Salamix. Cette expérimentation sest déroulée dans le Massif central et avait pour objectifs dencourager lengraissement dans un système herbager biologique de montagne et de réduire lâge à labattage de bovins mâles à plus ou moins 15 mois (afin de limiter la capitalisation et les risques induits). Pour atteindre ces objectifs, le levier du type génétique a été actionné en faisant le choix délever des jeunes bovins issus dun croisement entre une race rustique et une race précoce herbagère (Salers x Angus). Ce poster présente le GMQ (gain moyen quotidien) de ces jeunes bovins mâles sur deux campagnes (2018 et 2019), ainsi que la qualité des carcasses obtenues. Les résultats montrent quil est possible de finir des animaux jeunes Salers x Angus avec des régimes à base dherbe et de fourrages, mais les carcasses sont plus légères. Ces jeunes bovins ont consommé peu de concentré : aucun concentré na été distribué jusquau sevrage ; puis un peu de concentré a été distribué en 2018 durant la phase dengraissement, mais comme il na pas été bien valorisé par les jeunes bovins, aucun concentré na été distribué en 2019. Par ailleurs, bien que la production de ce type de viande réponde à la demande sociétale, elle nest actuellement pas adaptée à une valorisation en filière longue (une valorisation en circuit court est, en revanche, possible).
Engraisser ses agneaux à lherbe : Lexemple de lexpérimentation système Salamix
Karine VAZEILLE, Auteur ; Sophie PRACHE, Auteur ; Joël BALLET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 07 (147 Rue de l'Université, 75 338, FRANCE) : INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement) | 2019Ce poster présente les performances zootechniques des agneaux biologiques engraissés à lherbe en zone de montagne dans le cadre de lexpérimentation Salamix. Cette expérimentation sest déroulée dans le Massif Central. Lun de ses objectifs était de comparer les performances dagneaux bio élevés dans un système spécialisé (élevage monospécifique) avec celles dagneaux bio élevés dans un système mixte (pâturage mixte ovins et bovins), tout en maximisant lherbe dans les rations. Les résultats montrent que 100 % des agneaux du système mixte ont pu être finis à lherbe, contre 90 à 100 % (selon les années) des agneaux en système spécialisé (de meilleures croissances ont été observées dans le système mixte). Globalement, aucun concentré na été distribué aux agneaux, et les brebis ont consommé de faibles doses de concentré (entre 30 et 80 kg/an) dans les deux systèmes. Il faut noter que, certaines années, la consommation de concentré a été moins importante pour les brebis élevées dans le système mixte. Malgré une longue période au pâturage, aucune re-contamination parasitaire na été détectée chez les agneaux après le sevrage, grâce à un engraissement sur des parcelles de fauche.
Fermoscopie : Le système herbager pour sortir la tête de leau
Morgane COULOMBEL, AuteurAprès sept ans de salariat agricole et deux ans en tant quassocié dans un GAEC, Guillaume Menguy sest installé en individuel, en 2013, dans les Côtes dArmor. Il possédait alors 36 VL, 50 ha de SAU (28 ha en herbe, 17 ha en maïs et 5 ha en céréales), des bâtiments et du matériel. Le coût de reprise a été assez élevé (330 000 ). Les quatre premières années sont difficiles et certains conseillers le poussent à produire davantage. Il agrandit alors son troupeau. Après avoir pensé arrêter son activité, il tente le tout pour le tout en mettant plus dherbe dans son système et se focalise sur la réduction de ses charges. Il passe ainsi de 17 ha de maïs en 2013 à 8,5 ha en 2017, puis tout à lherbe en 2018. Sa situation financière se stabilise. Guillaume passe en bio en 2018. Il fait pâturer ses vaches 1,5 à 2 jours sur ses paddocks de 0,80 à 1,20 ha. Bien quil se soit "fait lil", il fait un tour avec un herbomètre tous les 15 jours dans ses prairies pour connaître la pousse de lherbe. Autre particularité, il utilise du miscanthus pour la litière de ses veaux (22 /m3) : il met une couche de 10 cm au départ et en ajoute quand cela paraît nécessaire. Il souhaite étendre cette technique avec ses vaches cet hiver.
Impact climatique (et économique) dun changement de système
Domitille POULIQUEN, AuteurDe 2015 à 2018, une quinzaine dexploitations situées dans la région Pays de la Loire ont changé leur système de production pour sorienter vers des systèmes herbagers économes. Des bilans techniques et économiques ont été réalisés au début et à la fin de ces trois années de changement par la FRCivam Pays de la Loire. Ils ont permis de quantifier les réductions démissions de CO2 liées à la modification des systèmes : les émissions de CO2 des fermes ont diminué en moyenne de 58 t. Cette diminution sexplique par une baisse de la consommation de concentrés (- 38 t eq CO2/ferme), une moindre utilisation des engrais azotés (- 8 t eq CO2/ferme) et une diminution du cheptel (- 6 t eq CO2/ferme). Le stockage moyen de CO2 par les prairies est estimé à 2 t, sachant que la méthode de calcul utilisée prend uniquement en compte les prairies mises en place depuis plus de cinq ans (ce qui limite les surfaces concernées et ne prend pas en compte les prairies nouvellement implantées). Un encart est consacré au GAEC Les Aventuriers, converti à la bio pendant le suivi.
Optimising economic and environmental performances of sheep-meat farms does not fully fit with the meat industry demands
Marc BENOIT, Auteur ; Rodolphe SABATIER, Auteur ; Bertrand DUMONT, Auteur ; ET AL., AuteurCette étude analyse les performances économiques et environnementales de cinq systèmes de production européens en ovins viande. Ils sont situés dans des zones géographiques contrastées, allant de lIrlande aux parcours méditerranéens français. Lanalyse de ces systèmes de production a mis en évidence leurs différences en matière de performances économiques et environnementales, de consommation daliments concentrés. Selon les systèmes, la productivité varie de 0,82 à 1,66 agneau/brebis/an, et la consommation de concentrés de 0 à 148 kg/brebis/an. Parmi ces cinq systèmes, deux systèmes se basent plus sur le pâturage de prairies et de parcours naturels. Ils affichent les meilleures performances économiques et environnementales, ce qui sexplique par une bonne concordance entre les besoins alimentaires du troupeau et la disponibilité en fourrages. Cependant, ces systèmes génèrent une forte saisonnalité de la production, ce qui ne répond pas à la demande de lindustrie agroalimentaire qui souhaite avoir un approvisionnement régulier tout au long de lannée. Le système irlandais suit également une stratégie dautonomie en fourrages, mais ses performances environnementales et économiques sont plus faibles en raison de son intensification, des prix plus élevés des terres, et du prix plus faible de la viande. Le système reposant sur trois agnelages en deux ans et le système en agriculture biologique génèrent un approvisionnement plus régulier en agneaux, mais ils consomment plus de concentrés, ce qui affecte négativement leurs performances. Ces résultats montrent que loptimisation des performances économiques et environnementales ne correspond pas entièrement à la demande de lindustrie de la viande. Les systèmes délevage basés sur lherbe et à faible productivité, mais entièrement autosuffisants, peuvent atteindre dexcellents rendements économiques, mais nécessitent des compétences spécifiques et une adéquation sur le plan de la commercialisation.
Performances, impacts and bundle of services provided by five autonomous sheep meat farms in France and Ireland
Ce document a été écrit dans le cadre du « 6th International Symposium for Farming Systems Design », qui sest tenu à Montevideo (Uruguay) en 2019. Il analyse les performances multidimensionnelles de cinq systèmes délevage ovins viande. Actuellement, les systèmes délevage sont fortement remis en question par la société, notamment en ce qui concerne leurs impacts sur le changement climatique, la pollution, l'utilisation des terres et le bien-être des animaux. Cette étude analyse les performances, les impacts et lensemble des services fournis par cinq exploitations ayant des systèmes de production efficients en ovins allaitants, dont une en agriculture biologique. Ces fermes, basées en France et en Irlande, ont des systèmes très contrastés, notamment en ce qui concerne leurs stratégies d'alimentation et leurs contextes pédoclimatiques. Lhypothèse, sur laquelle se base cette étude, est que ces différentes stratégies mises en uvre se traduisent par des compromis différents vis-à-vis des services écosystémiques. Ainsi, après avoir présenté les performances techniques, économiques et environnementales de ces cinq systèmes, cette étude réalise des focus sur deux dentre eux. Ces focus détaillent les différents services quils fournissent et leurs impacts sur la production, lemploi (à la ferme et en dehors de la ferme), lutilisation dintrants, lenvironnement (biodiversité, pollution de l'eau, prédation ) et la dimension sociale (paysage, prévention des incendies, évènements culturels ). Ces analyses ont mis en évidence un lien positif entre la maximisation des ressources fourragères et la plupart des performances économiques et environnementales. Les systèmes d'élevage à faible productivité peuvent ainsi fournir simultanément des produits de haute qualité et une multitude de services. Une prochaine étape consistera à évaluer la sensibilité de ces exploitations à plusieurs types de risques.
Préparer ensemble un avenir vivable !
Céline MEFFE, AuteurFrédéric sest installé dans une ferme laitière en 1994, à lEst de Limoges. Il a été rejoint par sa femme, Véronique, dabord en tant que conjointe collaboratrice, puis, en 2003, en tant quassociée. Leur ferme était alors conduite de manière intensive, avec peu dautonomie et beaucoup dachats extérieurs. En 2009, elle est fragilisée par la crise laitière. En 2010, le couple rebondit grâce à la création dun atelier de transformation initié par Véronique. Lorsque cette dernière a suivi des formations au CFPPA dAurillac pour monter la fromagerie, elle a rencontré des éleveurs heureux sur des petites fermes et a ensuite convaincu Frédéric de changer de système. La vente de certaines de leurs vaches leur a permis de financer latelier de transformation. Pour travailler sur leur autonomie, ils ont été accompagnés par le CIVAM de la Corrèze. En 2013, ils ont entamé une conversion en AB, sans assurance dêtre collectés en bio. Biolait a ouvert finalement une collecte dans le Limousin et la ferme lui livre son lait depuis 2015. Pour préparer la transmission du GAEC à moyen terme, le couple va sassocier avec Thibault (leur fils), Pauline (leur fille) et Julien (le compagnon de leur fille).
Le réseau Dephy Expe Ecophyto en arboriculture : Bilan après six années d'expérimentation
Baptiste LABEYRIE, Auteur ; Jean-Louis SAGNES, Auteur ; Marie ROUGIERLe réseau Dephy Expe est un dispositif qui vise à produire des connaissances sur la réduction de lusage des produits phytosanitaires par lexpérimentation de systèmes de culture innovants. Parmi les 65 systèmes innovants de lexpérience, 17 sont en agriculture biologique. Les premiers résultats obtenus pour la filière arboriculture montrent des baisses dIndice de fréquence de traitements (IFT) conséquentes par rapport aux références, avec une réduction encore plus forte pour les systèmes bio. Par exemple, par rapport aux systèmes de référence, les systèmes bio ont des IFT réduits de 77 % pour la pêche contre 51 % pour les systèmes économes en intrants. Ainsi, lobjectif de moins 50 % est atteint, voire dépassé pour la majorité des espèces fruitières étudiées. Cependant, une baisse des performances économiques de ces systèmes a malheureusement souvent été constatée, mais certains systèmes de culture testés se révèlent être multiperformants. Les systèmes économes en intrants génèrent des chiffres daffaires moins élevés que les systèmes de référence, en raison de la perte de production. Quant aux systèmes bio, cette perte est compensée par une meilleure valorisation. Ces approches expérimentales ont permis didentifier à la fois des verrous et des voies de progression pour une arboriculture plus économe en produits phytosanitaires.
Réseau DEPHY EXPE Légumes-Fraise-Framboise : Une nouvelle vague de projets (2018-2024)
Cathy ECKERT, Auteur ; Marie ROUGIER, AuteurUne nouvelle vague de projets DEPHY EXPE légumes est lancée pour six ans (2018-2024). La première vague (2012-2018) avait permis de montrer quen agriculture conventionnelle, il était certaines fois possible de réduire les IFT hors biocontrôle au-delà de 50 %. Les onze nouveaux projets ont pour objectif daller plus loin en prenant en compte un plus grand nombre de leviers agronomiques et en augmentant les multiperformances agroécologiques. Face au nombre grandissant dinstallations en maraîchage biologique et de microfermes, certains nouveaux projets DEPHY EXPE légumes ont pour objectif de créer des références techniques et économiques pour ces systèmes innovants. Cest notamment le cas des projets SEFerSol, Persyst et EMPUSA. SEFerSol est porté par le lycée agricole de Pflixbourg (Haut-Rhin). Il vise à tester de nouveaux leviers pour produire des références sur pomme de terre, salade, chou-fleur, courge, poireau et carotte. Le projet Persyst est porté par la FRAB Bretagne et va tester dautres leviers sur ces mêmes cultures (excepté les salades). Enfin, EMPUSA est porté par le GRAB (Vaucluse). Il a pour objectif délaborer des références sur des systèmes de maraîchage diversifié conduits en agroforesterie.
Réseau DEPHY Ferme Légumes-Fraise-Framboise : Bilan de campagne 2018 : Approche nationale par espèce
Cathy ECKERT, Auteur ; Nicolas CHARTIER, Auteur ; Maxime LIÉNARD, AuteurLe réseau DEPHY Ferme utilise loutil bilan de campagne pour effectuer un suivi annuel des pratiques culturales utilisées. Ce temps déchange privilégié entre lingénieur réseau et le producteur est également loccasion de collecter des données relatives aux pratiques employées par les agriculteurs et à la pression des bioagresseurs (à léchelle régionale et individuelle). En 2018, une méthodologie danalyse de ces données a été établie à partir des données de quatre réseaux DEPHY Ferme situés dans le Sud de la France. En 2019, cette méthode a été déployée sur une quinzaine de réseaux et a permis de récolter et de traiter des informations par espèce cultivée. Ces informations concernent aussi bien la pression biotique que le degré de satisfaction des agriculteurs par rapport aux méthodes alternatives et aux rendements espérés. Cet article décrypte la démarche mise en place en s'appuyant sur lexemple dune espèce légumière : la salade. Il apporte notamment des informations sur les méthodes utilisées en agriculture biologique pour lutter contre les adventices, les ravageurs et les maladies de cette culture (les méthodes sont décrites séparément selon que les salades sont cultivées sous serre ou en plein champ). Des éléments chiffrés sur lefficacité de ces méthodes sont également apportés.
Travailler moins pour gagner plus ou se « la coulée douce »
Mickaël RIO, AuteurFlorence Bocande et Jean-François Guillemaud sont éleveurs laitiers biologiques dans le Morbihan, au GAEC de la Coulée Douce. Ils se sont installés en 1984 et ont converti leur ferme en bio en 1999. Le GAEC compte actuellement 70 ha, 50 vaches laitières (dont 40 traites) et vend 200 000 L de lait par an. Florence et Jean-François effectuent également de l'accueil de groupes à la ferme via le réseau « À travers champs ». La ferme est 100 % autonome, le système est basé sur la valorisation de lherbe (la ration annuelle ne contient aucun concentré). Le couple trait en permanence 40 vaches dans une étable de transfert (les vaches sont à lattache et rentrent par lot de 10). Si 41 vaches sont en lactation, ils en tarissent une pour ne pas dépasser lheure de traite, car le couple tient à se dégager du temps libre : ils travaillent 35 heures par semaine, prennent entre 5 et 7 semaines de vacances par an. Ils misent beaucoup sur la mutualisation : ils travaillent en CUMA, font leur comptabilité avec lAFOC, adhèrent à un groupement demployeurs, sont actifs à la Confédération paysanne, à la Chambre dAgriculture, au GAB et au CIVAM. Leur chiffre daffaires est de 130 000 /an, ils sont au micro-Bénéfice Agricole et ont très peu dannuités (5 000 /an). Florence et Jean-François commencent déjà à penser à la transmission de leur exploitation : ils accueillent un troisième associé qui prendra ensuite la relève.
Typologie et perspective d'évolution de l'agriculture biologique au Cameroun
Gérard DE LA PAIX BAYIHA, Auteur ; Ludovic TEMPLE, Auteur ; Thomas NESME, Auteur ; ET AL., AuteurAlors que la capacité des modèles agricoles africains à répondre aux enjeux alimentaires, environnementaux et de développement est controversée, cette étude analyse les conditions de viabilité dune agriculture à caractère biologique au Cameroun. Pour conduire cette analyse, une enquête par entretiens semi-directifs a été menée auprès de différents acteurs engagés dans des filières de production biologique. Une mise en débat des connaissances générées lors dateliers participatifs multi-acteurs a également été réalisée. Ces démarches permettent de mettre en interaction des connaissances scientifiques, entrepreneuriales et techniques. Les résultats montrent quil existe trois types dagriculture biologique au Cameroun : lun certifié suivant les cahiers des charges internationaux, un autre de nature entrepreneuriale sans certification, et un troisième « naturel et sans certification », qui renvoie aux pratiques traditionnelles avec un faible usage dintrants. La mise en évidence de ces trois types dagriculture biologique permet, en sappuyant sur le cadre danalyse de la théorie des transitions multi-niveaux, de définir des trajectoires possibles dévolution de la bio au Cameroun.
Agriculture biologique : Le contrôle des adventices vivaces
Laurence FONTAINE, Auteur ; Hélène SICARD, Auteur ; Alain RODRIGUEZ, Auteur ; ET AL., AuteurLes rumex et les chardons sont les adventices les plus préoccupantes pour les grandes cultures bio étant donné leur forte capacité de régénération par leur production de graines et leur multiplication végétative. En labsence de contrôle, leur développement est exponentiel et engendre des pertes de rendements et donc des pertes économiques souvent importantes. De plus, lobligation réglementaire détêtage des chardons à la floraison et décimage des rumex montés en graine entraîne aussi de forts coûts en main duvre. Un nouveau projet a ainsi été mis en place (projet CAPABLE piloté par lITAB) afin détudier les conditions de développement des chardons et des rumex, dévaluer les stratégies existantes, den concevoir de nouvelles et délaborer des outils daide à la décision. Il sagira de combiner plusieurs leviers : approche préventive, lutte par épuisement, lutte par compétition, et cela, à différentes échelles spatio-temporelles. Ce projet fera appel à différentes méthodes de production de connaissances (notamment en traquant les pratiques innovantes à la ferme et en co-concevant des stratégies de contrôle avec les agriculteurs) et sera enrichi de la transversalité des enseignements de différentes régions. Les résultats serviront aussi bien aux agriculteurs bio (nouveaux et anciens) quaux conventionnels cherchant à réduire lusage des pesticides.
BioREco, Méthodologie et expérimentation système pour la réduction de lutilisation des pesticides en vergers de pommier
S. SIMON, Auteur ; A. ALAPHILIPPE, Auteur ; S. BORNE, Auteur ; ET AL., AuteurLe dispositif BioREco a exploré le potentiel de réduction des pesticides en vergers de pommiers sur une longue durée. Pour cela, une évaluation multicritère a été conduite sur trois systèmes : un système raisonné (sans prise de risque et en se basant sur des références conventionnelles), un système économe en intrants (utilisation de méthodes non chimiques sauf si des risques de perte de récolte ou darbres sont identifiés) et un système en agriculture biologique (respect du cahier des charges européen et limitation de lutilisation de cuivre). Durant les sept années dexpérimentation (2009-2015), lutilisation de pesticides a en moyenne été réduite de 38 à 45 % grâce à la combinaison de variétés peu sensibles, d'un ensemble de pratiques alternatives et d'une évaluation fine des risques de dégâts. Par rapport au système raisonné, les rendements ont été similaires pour le système bas-intrants et moindres dans le cas de lagriculture biologique. Lévaluation multicritère a permis didentifier les points forts et les points damélioration de ces différents systèmes.
Expérimentation de systèmes viticoles à faible usage d'intrants phytosanitaires en Val de Loire
David LAFOND, Auteur ; G. DELANOUE, Auteur ; L. DUTRUEL, Auteur ; ET AL., AuteurDans le cadre du projet EcoViti Val-de-Loire, trois systèmes de culture viticoles ont pu être évalués durant six ans. Le premier portait sur lassociation vigne-rosiers afin de favoriser linstallation du parasitoïde Anagrus (auxiliaire de culture contre la cicadelle verte de la vigne). Le second système était basé sur une combinaison de pratiques alternatives aux produits phytosanitaires permettant de gérer les maladies cryptogamiques. Pour cela, il sappuyait sur le Processus Opérationnel de Décision Mildium (développé par lINRA et lIRSTEA), la mise en place de lenherbement et le changement du type de taille (de la taille Guyot simple à une taille en cordon de Royat). Le dernier système a permis dévaluer limpact de différents modes de taille (taille double cordon de Royat, taille en « gobelet », taille en arcure et taille semi-minimale) sur la sensibilité de la vigne aux maladies. Ces essais systèmes ont permis une réduction des IFT mais, selon les conditions, ils présentent également, certaines fois, des baisses de rendement. Dun point de vue méthodologique, ces essais ont permis de mettre en évidence limportance de prendre en considération la phase de transition des essais systèmes. Toutefois, il faudrait mener ce type dexpérimentation dès la plantation car la vigne met plusieurs années à sadapter.
Les exploitations d'élevage économes et autonomes en intrants, créatrices de valeur ajoutée
Sophie DEVIENNE, Auteur ; Nadège GARAMBOIS, Auteur ; Christophe PERROT, Auteur ; ET AL., AuteurA la demande du ministère de lAgriculture et de lAlimentation, une étude a été consacrée au fonctionnement et aux résultats économiques des exploitations délevage économes et autonomes en intrants. Elle sappuie pour cela sur les élevages laitiers. Ce document commence par définir clairement ce quest un système « économe et autonome ». L'étude a permis d'identifier les exploitations laitières françaises qui se rapprochent le plus avant de cette définition, puis de décrire leur fonctionnement technique à laide denquêtes poussées. Ces dernières ont également conduit à une analyse des performances économiques, sociales et environnementales des exploitations observées. Létude fait ressortir que les systèmes économes et autonomes requièrent une grande technicité et de bonnes connaissances de leur agro-écosystème. Ils créent plus de valeur ajoutée que les autres et conjuguent à la fois résilience économique et performances sociales et écologiques élevées. Des recommandations sont formulées afin daccompagner et de favoriser le développement de ces exploitations.
Fertilisation des cultures légumières : Tester la luzerne fraîche
Frédérique ROSE, AuteurLa station expérimentale en maraîchage de Bretagne Sud (SEHBS) expérimente, depuis 2015, lapport de luzerne fraîche pour fertiliser des cultures légumières. Lobjectif est de limiter les intrants puisque les maraîchers bretons ont de plus en plus de difficultés à se procurer de la matière organique. Les expérimentateurs ont tout dabord voulu quantifier la biomasse produite par la luzerne et regarder la coïncidence entre les moments de fauche de la luzerne et la mise en place de la culture légumière. Les résultats révèlent que la luzerne peut se faucher en mai, juillet et septembre, ce qui est assez cohérent avec les périodes de plantation. Un mètre carré de luzerne produirait en moyenne 70 à 80 unités dazote, soit 210 unités par an avec les trois coupes, ce qui est suffisant pour fertiliser la même surface de légumes. Une fois fauchée à laide dun tracteur tondeuse muni dun bac récupérateur, la luzerne a été immédiatement épandue car elle monte très vite en température. La fauche doit donc être réalisée une semaine avant les plantations. Les trois années de test ont montré que les cultures à cycle long (poireau, céleri) offrent les mêmes rendements quelles soient fertilisées par cette technique ou par un engrais du commerce. En revanche, les cultures à cycle court (blette, épinard) présentent une baisse de 30 % de rendement. Leur cycle est sûrement trop court pour que la luzerne ait le temps de se minéraliser, dautant plus quen étant implantées en automne, ces cultures sont fertilisées par la troisième coupe de la luzerne qui est plus lignifiée et se minéralise plus lentement. Le compostage de la luzerne est une solution envisagée pour gagner en souplesse dutilisation, mais beaucoup de questions restent à résoudre.
Performances de systèmes viticoles à faible niveau d'intrants phytopharmaceutiques dans le vignoble bordelais
L. DELIÈRE, Auteur ; S. GUIMIER, Auteur ; Morgane PETITGENET, Auteur ; ET AL., AuteurAfin de réduire lusage de produits phytosanitaires, des systèmes viticoles économes ont été conçus, puis testés et évalués dans le Bordelais. Deux systèmes expérimentaux ont ainsi été mis en place : ResIntBio (un dispositif dexpérimentation randomisé en station expérimentale permettant de comparer trois systèmes de culture dont deux en conventionnel et un en agriculture biologique) et un réseau DEPHY (un dispositif permettant de comparer différents systèmes bas-intrants dans différents contextes). Dans tous les cas, les systèmes reposent sur différents leviers : la génétique (résistance au mildiou et à loïdium), lefficience des traitements phytosanitaires (règles de décision de traitement) et les différentes techniques de gestion des adventices (travail du sol, couvert végétaux). Les systèmes ont été conduits durant cinq ans et une analyse multicritères a permis de les évaluer. Les résultats montrent que les systèmes basés sur lefficience des traitements permettent de réduire lIFT tout en maintenant des performances agronomiques et économiques satisfaisantes. En AB, il est plus difficile de réduire les doses de cuivre et de soufre si lon souhaite garder des performances agronomiques stables. Par contre, les variétés résistantes permettent de réduire de 90 % lIFT par rapport aux références régionales.
ADMM - 4 avril 2017 - journée d'échange sur agriculture économe et autonome sur le Massif Central
CIVAM, Auteur ; ADMM, Auteur | PARIS (18-20 Rue Claude Tillier, 75 012, FRANCE) : RÉSEAU CIVAM | 2017Une journée déchange sur lagriculture économe et autonome sur le Massif Central a été organisée par le réseau Agriculture Durable de Moyenne Montagne (ADMM). Les interventions sont visualisables au travers de 18 vidéos indépendantes. Elles démarrent par lintroduction de Cédric Deguillaume, agriculteur référent du projet ADMM, et de Xavier Coquil (INRA), enrichies par une intervention du CGET du Massif Central. Lore Blondel présente ensuite le projet ADMM « Identifier, accompagner et encourager ladoption des pratiques économes et autonomes pour des fermes productrices de valeur ajoutée sur le Massif Central » dont elle est la coordinatrice. Didier Gomes, animateur Civam, explique ce quest un système de production économe et autonome, avant que deux producteurs ne témoignent : Jean-Michel Favier, éleveur de bovins allaitants à Carlencas (34), et Christian Galtier, éleveur ovin en sud Aveyron. Pauline Garcia, installée dans le Cantal et spécialiste du comportement pour chevaux et vaches partage la table ronde « santé animale » avec Gilles Grosmond, vétérinaire. Dans la 9e vidéo, Maxime Vial, animateur Civam, reprend une étude sur le changement climatique sur le Massif Central, puis deux agriculteurs exposent ladaptation de leurs fermes au changement climatique. Le sujet de l'engraissement à l'herbe et de la qualité de la viande est illustré par un témoignage (Felix Dessu, éleveur de bovins Limousin) et une intervention de chercheuse (Brigitte Picard, INRA). Pour terminer, le lien entre l'ADMM et l'enseignement agricole est illustré par 2 témoignages denseignants de lycées et celui dune agricultrice. Au final, Cédric Deguillaume et Xavier Coquil apportent chacun leur conclusion sur cette journée.