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U.S. Organic Production, Markets, Consumers, and Policy, 200021
Andrea CARLSON, Auteur ; Catherine GREENE, Auteur ; Sharon RASZAP SKORBIANSKY, Auteur ; ET AL., Auteur | WASHINGTON (355 E Street SW, 2002434221, UNITED-STATES) : ECONOMIC RESEARCH SERVICE - USDA | 2023Pour les auteurs, l'agriculture biologique présente plusieurs avantages : elle élargit les choix pour les consommateurs, améliore la rentabilité des exploitations et accroît la durabilité de l'agriculture. Aux États-Unis, la demande des consommateurs pour des produits issus de l'agriculture biologique a entraîné une expansion de ce mode de production à partir des années 2000. Les politiques publiques ont également joué un rôle déterminant dans le développement de lagriculture biologique. Ce rapport fournit des éléments chiffrés sur lévolution de lagriculture biologique aux États-Unis entre 2000 et 2021. Après avoir détaillé les politiques mises en uvre pour développer ce mode de production, il apporte des éléments chiffrés sur le marché (ventes, prix, caractéristiques des consommateurs de produits biologiques ), ainsi que sur les différents composants des filières bio : les exploitations biologiques et leurs productions, les acteurs de laval (structuration de lindustrie agroalimentaire et circuits de distribution) et le système de certification.
Vergers de noisettes : Lever les freins grâce à une recherche plus poussée
Marion COISNE, AuteurLa noisette bio française bénéficie dun marché porteur, mais elle peine à se développer sur le plan cultural, avec dimportants dégâts causés par des ravageurs. La noisette bio représente seulement 5 % de la production nationale. Ses surfaces progressent doucement, et ont atteint 1 174 ha en 2021 (contre 788 ha en 2020), dont 364 ha certifiés bio et 810 ha en conversion. Les surfaces en conversion représentent ainsi plus du double de celles déjà certifiées. La gestion du balanin et de la punaise diabolique reste un frein majeur au développement de la noisette biologique. Le balanin perce la noisette, qui nest alors plus commercialisable. Cet insecte est assez difficile à gérer puisquil est polyphage (on le retrouve notamment sur les prunes et les kiwis) et sa diapause peut durer jusquà cinq ans. Pour linstant, les recherches pour lutter contre ce ravageur n'ont pas abouti. Lapplication dargile au moment des vols retour, en juin, est testée, afin de perturber le balanin par lodeur (puisque cet insecte ne voit pas). Dautres réflexions portent sur la reconception du verger, ainsi que sur lutilisation de terpènes dorange ou de pièges attractifs avec de lessence de noisette. Contre la punaise diabolique, des perspectives de biocontrôle se dessinent avec laide de parasitoïdes et dune bactérie symbiotique. Cet article est accompagné du témoignage de Martin Rey (Lot-et-Garonne), qui détient deux structures : une qui produit des noisettes en conventionnel, et une autre en bio. Il sest lancé dans la production biologique en 2015, sur 4,5 ha. Il explique comment il gère son verger, ainsi que les erreurs à ne pas reproduire, et insiste sur le besoin deffectuer plus de recherche sur les noisetiers conduits en bio.
Vinitech-Sifel : Faire le point sur les enjeux de la bio
Frédérique ROSE, AuteurLa 23ème édition du Vinitech-Sifel, qui s'est tenue à Bordeaux en 2022, a rassemblé plus de 850 exposants et 42 000 visiteurs. Les 70 conférences organisées durant cet évènement ont permis aux vignerons bio de trouver de nombreuses informations, que ce soit sur les alternatives au cuivre, les vins sans sulfites ajoutés, lempreinte carbone du désherbage mécanique Le marché du vin bio a également été lun des sujets phares de ce salon. Anne Hubert, de Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine, a rappelé que la région connaît un pic de conversions (comme celui déjà rencontré en 2009-2012). En 2021, les surfaces en conversion représentaient 56 % des 32 528 ha conduits en bio dans cette région. Sur les 1 947 vignerons engagés en bio, 78 % sont indépendants et 22 % sont coopérateurs. En lien avec les interprofessions, Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine a tenté de se projeter sur le dernier des nouveaux volumes de vins bio rentrant sur le marché. Globalement, comme les volumes de vins bio augmentent fortement, la concurrence pour trouver des débouchés samplifie. Toutefois, comme les nouveaux arrivants ont plutôt des vignobles compris entre 5 et 20 ha, il est probable que ces viticulteurs aient déjà trouvé des circuits de distribution et quils ne vendent pas trop de vin en vrac (marché peu porteur). Il est donc possible de supposer que ces nouveaux volumes ne seront pas sans destination, ni sans acheteurs potentiels. Certains intervenants aux conférences soulignent aussi le fait que les viticulteurs doivent travailler avec soin leurs ventes et professionnaliser leur commercialisation. Un encart est également réservé à la gestion de la flavescence dorée en Nouvelle-Aquitaine : cette région a retenu la stratégie denrayement (et non déradication), suite à la parution du nouveau règlement européen dexécution 2022/1 630.
CAP'2ER® : Guide simplifié de la méthodologie d'évaluation environnementale d'une exploitation agricole
CAP'2ER® est un outil développé par l'Institut de l'Élevage-Idele qui permet d'évaluer les impacts environnementaux d'un atelier agricole (Niveau 1 de l'outil) ou d'une exploitation dans sa globalité (Niveau 2), et ce, pour toutes les filières d'élevage et les grandes cultures. Il peut être utilisé à des fins de conseil et pour la mise en uvre d'un plan d'actions. Ce guide simplifié, disponible également en anglais, présente les principes généraux, ainsi que les référentiels sur lesquels s'appuie cette méthodologie. Cet outil permet d'évaluer, entre autres, les émissions de gaz à effet de serre, les consommations d'énergies fossiles et la production d'énergies renouvelables, ou encore les impacts de l'activité agricole sur la qualité de l'air et de l'eau (pertes d'ammoniac...). Outre des indicateurs environnementaux, une évaluation de la performance nourricière de l'exploitation est proposée.
La face cachée de nos consommations : Quelles surfaces agricoles et forestières importées ?
Philippe POINTEREAU, Auteur ; Augustin BILLETDOUX, Auteur ; Isabelle CHAROTTE, Auteur ; ET AL., Auteur | TOULOUSE CEDEX 3 (75 Voie du TOEC, CS 27608, 31 076, FRANCE) : SOLAGRO | 2022Cette étude, menée par Solagro, apporte un éclairage sur la question des importations françaises. Elle sest intéressée aux surfaces agricoles et forestières qui produisent des produits importés par la France pour produire des biens de consommation courants, dordre alimentaire (viande, café, cacao, etc.) et non-alimentaire (coton, caoutchouc, bois duvre, etc.). Elle présente les différents impacts (environnementaux, sociaux, économiques) induits par lexploitation de ces surfaces à lautre bout de la planète. Loriginalité de cette étude repose sur le fait quelle ne quantifie pas seulement les importations en euros et en tonnes de marchandises, mais qu'elle mesure aussi ces importations en surfaces, ce qui permet de souligner les enjeux environnementaux. La France est exportatrice nette de 2,7 millions dhectares. Néanmoins, ce solde positif cache de nombreux flux dimports et dexports. La France reste, en effet, très dépendante de létranger. Les produits importés nécessitent une surface de 14 millions dhectares (soit un quart de la surface de la France), et la plupart de ces produits génèrent de fortes pressions environnementales dans les pays exportateurs : déforestation, assèchement des nappes phréatiques, usage massif de pesticides... Ce document effectue un focus sur huit principaux produits importés en France (le soja, le cacao, le café, lhuile de palme, le coton, les fruits et légumes, les produits issus du bois, ainsi que les produits issus de la pêche et de laquaculture) et détaille les conséquences. Il présente également des leviers pour réduire lempreinte carbone de ces produits importés : sobriété, efficience, relocalisation, substitution et équité.
Filière lait bio : Remobiliser et communiquer !
Frédéric RIPOCHE, AuteurLors des éditions 2022 du Space et du Sommet de lÉlevage, le Cniel a dressé un état des lieux de la filière laitière biologique via sa conférence « Enjeux et dynamique de la filière laitière bio ». Plus de la moitié du lait bio est produit dans le bassin du Grand Ouest. Le lait liquide est surreprésenté en bio : seulement 10 % de la collecte est transformé en fromages à affiner. La difficulté à valoriser la matière protéique est donc très marquée en bio. Il faut également rappeler que la filière bio est plus météo-sensible, puisque lherbe occupe 80 % des rations, contre 40 % en conventionnel. Les fermes bio ont ainsi souffert de la sécheresse et de la canicule, ce qui a fait décrocher les prévisions de collecte. Toutefois, le nombre de livreurs bio continue de croître (+ 2,7 % en juin 2022, comparé à 2021), mais cest la croissance la plus faible depuis 2016. Dans un contexte de flambée des charges, le prix du lait bio est estimé en baisse de 1 % comparé à lannée dernière, alors que le prix du lait a augmenté de 25 % en conventionnel (au printemps, le prix du lait bio était même plus bas que celui du conventionnel en raison de la forte saisonnalité de ce mode de production). De plus, la consommation de produits laitiers biologiques est en baisse, notamment sur lultra frais et les crèmes. En revanche, la part de produits laitiers bio progresse en restauration hors domicile (RHD), même si on est loin des objectifs fixés par la loi Égalité et Climat. Dans tous les cas, le respect de cette loi ne permettrait pas dabsorber les millions de litres de lait bio excédentaires. Pour passer ce cap difficile, il est essentiel de remobiliser la filière et de communiquer sur les valeurs de la bio auprès des consommateurs.
Guide Arbo 2023 PFI-BIO
Karine GHION, Auteur ; Jean-Louis SAGNES, Auteur ; Marie DORDOLO, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTAUBAN CEDEX (130 Avenue Marcel Unal, 82 017, FRANCE) : CHAMBRE D'AGRICULTURE DE TARN-ET-GARONNE | 2022Ce guide Arbo 2023 propose des stratégies de protection pour les vergers du Sud-Ouest de la France. Il décrit des méthodes de protection fruitière intégrée (PFI) et des méthodes de protection applicables en agriculture biologique. Ces stratégies sont détaillées pour les espèces fruitières suivantes : abricotier, cerisier, kiwi, noyer, pêcher, poirier, pommier, prunier et raisin de table. Ce guide présente également les canevas de traitement pour chacune de ces espèces (stade végétatif ou époque à laquelle il faut réaliser le traitement, maladie ou ravageur ciblé, traitement administré, dose, autres observations), tout en distinguant, à chaque fois, la conduite à suivre en agriculture biologique et en PFI. Des tableaux récapitulent également les différents produits phytosanitaires (insecticides, fongicides...) qui peuvent être utilisés, en précisant s'ils sont utilisables ou non en agriculture biologique.
Linking the diversity of ecologisation models to farmers' digital use profiles
Eléonore SCHNEBELIN, AuteurLa digitalisation est promue par les acteurs privés et publics comme un moyen de contribuer à lécologisation de lagriculture. Cette idée reste cependant controversée. Le débat est dautant plus crucial quil existe différents modèles décologisation et que lagriculture connaît de nouveaux niveaux dindustrialisation. Dans la littérature, lusage du numérique en agriculture a principalement été abordé dans une perspective dadoption, mais il a rarement été relié à lécologisation des pratiques. Cette étude a cherché à définir les profils dusage numérique des agriculteurs et à expliquer comment ils sarticulent avec les modèles décologisation. Dans le cadre de ces travaux, une distinction a été réalisée entre les technologies liées à la production et celles liées à l'information. Des entretiens ont été réalisés auprès de 98 agriculteurs basés en Occitanie. Les résultats montrent quil existe une diversité de profils numériques. Grâce à une méthodologie mixte, ces profils ont été reliés à un ensemble de variables représentant la transformation écologique et économique de l'agriculture. Globalement, certains profils numériques ont été reliés à la poursuite de lindustrialisation de lagriculture, avec une écologisation faible ou symbolique. Certains usages numériques ont, néanmoins, été reliés à de nouvelles formes décologisation fondées sur la substitution des intrants. Les résultats de cette étude montrent ainsi que lutilisation du numérique ne semble pas systématiquement soutenir une écologisation de lagriculture. Ils mettent aussi en évidence le risque dun modèle unique de digitalisation qui ne favoriserait quun seul type de parcours décologisation.
Mandy® Inolov(cov) : Une pomme qui sadapte aux vergers 2D et 3D, en production fruitière intégrée et en agriculture biologique
Laurent ROCHE, Auteur ; Sandrine CODARIN, Auteur ; Elise VAUD, Auteur ; ET AL., AuteurMandy® Inolov(cov) fait partie dune nouvelle génération de variétés de pommes bicolores : savoureuse, résistante aux souches communes de tavelure (Vf/Rvi6 + Qtl de résistances), simple à conduire et mécanisable. Sa production est réservée à des sites propices à la coloration des fruits et elle est destinée à être cultivée en production fruitière intégrée ou en agriculture biologique. Mandy® Inolov(cov) est prédisposée à diverses conduites : axe vertical, Aximum© ou mur fruitier. Le rendement de cette variété a dailleurs été estimé pour différentes conduites. Les résultats d'un essai, réalisé au centre CTIFL de Lanxade (24), indiquent que la production moyenne de Mandy® Inolov(cov) en axe vertical greffée sur Cepiland(cov) sélève à 49 t/ha/an. La conduite Aximum© avec des plants biaxes augmente la production : elle monte à 55 t/ha/an avec le porte-greffe Cepiland(cov) et à 65t/ha/an avec le porte-greffe G11(cov). La combinaison Aximum©, plants biaxes et porte-greffe G11(cov) permet dobtenir des fruits de bon calibre et améliore la qualité des fruits (fermeté, taux de sucres), par rapport aux autres références. Elle offre aussi une meilleure efficience économique, en nombre d'heures pour produire une tonne de fruits.
Là où même les chiffres sont bio
Stéphanie FUCHS, AuteurDébut avril 2022, Bio Suisse a présenté les chiffres de la filière biologique suisse pour lannée 2021. Au total, 7 500 exploitations agricoles travaillent selon le cahier des charges Bourgeon (Le Bourgeon est la marque pour les denrées produites selon le cahier des charges de Bio Suisse). Quelques arrêts ont été enregistrés : 87 fermes ont cessé une activité agricole et 35 ont opté pour un autre cahier des charges biologique (lOrdonnance Bio OBio -). Près de 16,8 % des fermes helvétiques sont conduites en agriculture biologique (que ce soit avec le label Bourgeon ou OBio). Ces dernières sont majoritairement présentes dans les montagnes : 24,7 % des exploitations situées en zone de montagne sont en bio, contre 12 % des exploitations en zone de plaine. Pour répondre à la demande suisse, il faudrait dailleurs plus de conversions en zone de plaine, car la demande dépasse loffre pour le blé, le tournesol, les protéagineux et la betterave sucrière bio. Les ventes de produits biologiques ont dépassé les quatre milliards de francs suisses en 2021 (ce qui représente une croissance de 3,9 %). Les produits les plus achetés en bio sont les ufs, le pain frais, les légumes, les salades, les pommes de terre et les fruits. 56 % des consommateurs sondés ont dit manger bio plusieurs fois par semaine, voire tous les jours (mais ce quils entendent par « produit biologique » nest pas toujours clair).
Des pistes pour lutter contre les pucerons
Maude LE CORRE, AuteurDans le cadre du projet Casdar Simpa, des essais sont réalisés sur plusieurs sites expérimentaux dans le but d'identifier des alternatives aux pesticides dans la lutte contre les pucerons cendrés en verger de pommiers et contre les pucerons verts en verger de pêchers. Trois grandes stratégies sont testées : l'utilisation de produits de biocontrôle, l'utilisation d'extraits de plantes (huiles essentielles) et l'implantation de plantes de services. Chacune de ces stratégies est comparée à des références en production fruitière intégrée, en agriculture biologique et à une modalité non traitée. Les premiers résultats, obtenus en 2021, sont présentés dans cet article.
Un plan d'action de l'UE pour l'agriculture biologique : Résolution du Parlement européen du 3 mai 2022 sur un plan d'action de l'UE pour l'agriculture biologique (2021/2239(INI))
Le Parlement européen, considérant que l'agriculture biologique joue un rôle essentiel dans la réalisation de la transition vers un système alimentaire vers un système plus durable, a adopté, le 3 mai 2022, une résolution sur un plan d'action de l'UE en faveur du développement de l'agriculture biologique. Il charge sa Présidente de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission, ainsi qu'aux gouvernements et aux parlements des États membres.
Pollinator Deficits, Food Consumption, and Consequences for Human Health: A Modeling Study
Matthew SMITH, Auteur ; Nathaniel MUELLER, Auteur ; Samuel MYERS, Auteur ; ET AL., AuteurLa pollinisation par les insectes soutient la production de nombreux aliments, tels que les fruits, les légumes, les fruits à coque et les légumineuses, qui fournissent des nutriments essentiels et contribuent à une bonne santé. Aujourdhui, la plupart des cultures rencontrent des problèmes de pollinisation en raison dune abondance et dune diversité limitées dinsectes pollinisateurs. Ces derniers subissent de multiples pressions anthropiques directes et indirectes : changement daffectation des terres, techniques agricoles intensives, pesticides nocifs, stress nutritionnel, changement climatique Lobjectif de cette étude est de modéliser les impacts dune pollinisation insuffisante sur la santé humaine mondiale, par le prisme de lalimentation. Pour cela, elle a estimé les écarts de rendement attribuables à un nombre insuffisant de pollinisateurs. Des modèles ont ensuite quantifié les impacts en matière de commerce, de consommation, de risques alimentaires et de mortalité par pays et à léchelle mondiale. Des études de cas plus poussées ont été menées sur trois pays : le Honduras, le Népal et le Nigeria. Les résultats montrent quà l'échelle mondiale, la production de fruits, de légumes et de fruits à coque diminue de 3 à 5 % en raison d'une pollinisation inadéquate, ce qui entraîne environ 427 000 décès annuels supplémentaires dus à la perte de consommation d'aliments sains. Les impacts sont répartis de manière inégale : la perte de production alimentaire concerne les pays à faibles revenus, tandis que les impacts sur la modification de lalimentation et sur la mortalité sont plus importants dans les pays à revenus intermédiaires et élevés. Dans les trois études de cas, la valeur économique de la production agricole était inférieure de 12 à 31 %, comparée à celle obtenue avec des pollinisateurs abondants. Ces résultats soulignent le besoin urgent de promouvoir des pratiques respectueuses des pollinisateurs.
Près dun tiers des surfaces bio de lUkraine sont inutilisables ; « Mes collaborateurs ont dormi avec la valise à côté du lit »
René SCHULTE, Auteur ; Beat GROSSRIEDER, AuteurCes deux articles portent sur les conséquences de la guerre en Ukraine sur le secteur biologique. Les origines de lagriculture biologique en Ukraine remontent à lépoque soviétique, dans les années 70, où des pionniers ont commencé à utiliser le semis direct. Le mouvement bio a toutefois réellement décollé ces 15-20 dernières années. LUkraine dispose de 42 millions dhectares de terres agricoles, dont des terres « noires » très productives. 462 225 ha étaient cultivés en bio en 2020. Cependant, depuis que la guerre a éclaté, le 24 février 2022, une bonne partie des surfaces agricoles biologiques sont devenues des champs de bataille ou ne sont plus accessibles. Le district administratif qui compte le plus de terres bio (81 500 ha) est presque entièrement occupé par les troupes russes. Outre laccès aux terres, les hommes peuvent également être réquisitionnés pour protéger le pays. Sur cinquante entreprises agroalimentaires biologiques enquêtées en 2022, 30 % avaient arrêté leur activité, 15 % disaient devoir bientôt le faire, 15 % allaient fournir lensemble de leurs produits bio à larmée et à la population, 32 % ne pouvaient plus travailler sans interruption et 7 % navaient pas constaté de grands changements au niveau de leur activité. Ces deux articles expliquent également les conséquences de ces arrêts sur la filière biologique suisse : déficit au niveau des importations, cas des entreprises helvétiques implantées en Ukraine, devenir des expérimentations biologiques menées avec des partenaires ukrainiens
Production d'aliments composés bio : La nutrition animale en repli
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurAprès une croissance continue depuis 2015, la production daliments composés biologiques destinés à lalimentation animale a enregistré une baisse de 12 % au premier semestre 2022. La production avait atteint un pic en 2021. Laliment volaille représentait alors 74 % des volumes, porté pour trois quarts par les poules pondeuses. Pour répondre à cette forte demande, les fabricants daliments du bétail avaient innové et investi, notamment dans des unités de trituration. En 2022, la tendance sest renversée, en raison des multiples difficultés rencontrées par les élevages. Ces derniers doivent en effet faire face à la baisse de consommation des ménages, à la grippe aviaire (pour la filière volaille), ainsi quà la hausse du prix de lénergie et des aliments. En effet, les fabricants daliments du bétail ont dû répercuter lenvol du prix des matières premières agricoles (notamment du soja) et le surcoût lié aux formulations 100 % bio. Le prix de laliment bio a ainsi augmenté de 25 à 30 % depuis début 2021. Les éleveurs bio achètent donc moins daliments. Certains revoient même leur stratégie alimentaire. En complément de cet article, un tableau détaille lévolution de la production daliments composés bio en France, pour les différentes productions animales, entre 2019 et 2022 (données détaillées par semestre).