Thésaurus
Documents disponibles dans cette catégorie (119)
Ajouter à la sélection Affiner la recherche
Etendre la recherche sur niveau(x) vers le bas
D'une agriculture l'autre : Conflictualités, expérimentations, transmissions
Nathalie JOLY, Auteur ; Lucie DUPRÉ, Auteur ; Sandrine PETIT, Auteur | VERSAILLES CEDEX (RD 10, 78 026, FRANCE) : ÉDITIONS QUAE | 2023Dans une conjoncture incertaine (crises économique, écologique et sociale, accentuation des effets du changement climatique et impacts de la guerre en Ukraine sur la production et la commercialisation des denrées agricoles), cet ouvrage offre un éclairage sur de possibles devenirs agricoles à l'échelle des territoires. Il documente et analyse des expérimentations (valorisation de productions sur les marchés locaux, allongement des rotations de cultures), des changements de pratiques (élevage des veaux avec des vaches nourrices, conception de nouveaux contenus de formation dans lenseignement agricole), ainsi que les conséquences humaines et au travail de cohabitations conflictuelles (entre le loup et les éleveurs, entre les apiculteurs et les agriculteurs). Les contributions réunies dans cet ouvrage prennent le temps de la présence sur le terrain et de lécoute des acteurs pour décrire des initiatives ou des situations ancrées géographiquement, souvent sensibles et résolument actuelles. Louvrage dresse le portrait dune « autre agriculture », soutenue par de nouvelles façons de travailler, ainsi que par des formes originales de transmission de savoirs professionnels entre pairs, de transmission des patrimoines et par une réflexion sur la relève en élevage. Cet ouvrage s'adresse aux enseignants du secondaire agricole et du supérieur, aux chercheurs, aux agents de développement et aux acteurs institutionnels et professionnels cherchant à comprendre les changements actuels en agriculture, au prisme des sciences humaines et sociales.
Lagriculture biologique malmenée : 10 mythes sur la bio à déconstruire
Claude AUBERT, Coordinateur ; Christine MAYER-MUSTIN, Auteur ; Michel MUSTIN, Auteur ; Denis LAIRON, Auteur | [S.l.] : A COMPTE D'AUTEURS - CLAUDE AUBERT | 2023Dans un contexte de crise de lagriculture biologique, avec notamment une baisse de la consommation de produits bio, ce document revient sur la situation actuelle de critiques répétées et de contrevérités émises sur ce mode d'agriculture, alors que des travaux de recherche de plus en plus nombreux en démontrent les avantages et les services rendus, aussi bien en termes de santé, de limitation des émissions de gaz à effet de serre ou de préservation de lenvironnement. Ainsi, en sappuyant sur les résultats de plus dune centaine darticles, détudes ou de synthèses scientifiques, les auteurs apportent des réponses étayées démontrant linexactitude de 10 affirmations largement relayées : les aliments bio ne sont pas meilleurs pour la santé que les autres ; les résidus de pesticides dans les aliments sont sans risques pour notre santé ; lagriculture bio nest pas meilleure pour lenvironnement que la conventionnelle ; lagriculture bio réchauffe autant la planète que la conventionnelle ; lagriculture bio ne peut pas nourrir la planète ; manger bio coûte cher ; on ne peut pas se passer des engrais chimiques ; on ne peut pas se passer des pesticides de synthèse ; lagriculture bio remplace les pesticides de synthèse par dautres pesticides ; le local cest mieux que le bio. Ainsi, pour les auteurs, lAB reste lalternative la plus cohérente face à une agriculture conventionnelle qui, loin de répondre à tous les besoins alimentaires de la population mondiale, est à lorigine dimportants impacts négatifs sur lenvironnement, la santé et contribue aussi fortement au changement climatique. A charge des pouvoirs publics, en sappuyant sur les apports de la recherche, de mieux promouvoir la bio, aussi bien auprès des consommateurs que du monde agricole. Le cahier des charges bio doit aussi évoluer pour une meilleure prise en compte de certains enjeux majeurs, dont le bien-être animal ou la justice sociale, et pour faire que lAB reste une « agriculture agroécologique au service des citoyens du monde et de notre unique planète. »
Artificialisation : Un débat trop "superficiel" ?
Stéphane THEPOT, AuteurLe 21 juillet 2023, a été votée la loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette) dont l'objectif est de limiter l'artificialisation des terres - agricoles et naturelles - et d'atteindre un niveau nul en 2050. Cette loi fait l'objet de nombreux débats et de batailles de chiffres. Les principaux avis et arguments des défenseurs et détracteurs de la loi ZAN sont rapportés dans cet article. Là où certains y voient un indispensable outil de protection des sols, d'autres condamnent une loi "ruralicide", qui pénalisera le développement des communes rurales. Dans une interview, Philippe Pointereau, agronome et co-fondateur de l'entreprise associative Solagro, développe son opinion sur la question.
Le bio peut-il nourrir le monde ? Position de la recherche et de la pratique
Beat GROSSRIEDER, AuteurLes aléas climatiques récurrents et le conflit russo-ukrainien ont fait remonter les questions de sécurité alimentaire dans l'ordre des priorités des agendas politiques. Dans ce contexte, la place de l'agriculture biologique et le rôle qu'elle peut jouer font débat. Si certains estiment que ce mode de production n'est pas en capacité de nourrir le monde, plusieurs chercheurs et experts expliquent, dans cet article, comment l'agriculture biologique peut, au contraire, contribuer à la sécurité alimentaire, voire en quoi elle peut être essentielle. Adrian Müller, du FiBL, reprécise notamment que faire de l'agriculture bio ne consiste pas "juste" à se passer d'engrais chimiques et de pesticides. C'est une agriculture qui s'appuie sur des connaissances et des pratiques indispensables pour optimiser la fertilité des sols ou encore la présence d'auxiliaires, limitant ainsi les baisses de rendements par rapport au conventionnel. Autre point-clé souligné par Hans Herren, fondateur de Biovision : la nécessité de revoir notre système alimentaire dans son ensemble, pour limiter le gaspillage, ou encore produire des protéines végétales directement destinées à l'alimentation humaine et non pas à celle du bétail.
Pesticides : Au péril de l'expertise
Valérie PÉAN, AuteurCertains pesticides et leurs usages sont sources de vifs débats : avis d'experts contradictoires, interventions de lanceurs d'alerte, lobbying, ou encore décisions politiques contestées sèment le trouble auprès des consommateurs. À l'échelle française, l'Anses est l'agence de sécurité sanitaire en charge d'évaluer les risques - depuis sa création en 1998 - mais aussi de gérer en partie ces risques grâce à l'instruction des AMM (Autorisations de Mise sur le Marché), créées dans la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt de 2014. Ainsi, ces deux rôles, qui avaient été volontairement séparés, sont à nouveau gérés en partie par une seule et même structure. À travers ce dossier, l'auteure décrypte ce fonctionnement et ses écueils, éclairée par les regards de Catherine Dargemont, directrice de recherche au CNRS et ancienne membre du conseil scientifique de l'Anses, de Charlotte Grastilleur, directrice du pôle "produits réglementés", et de Mathieu Schuler, responsable du pôle "sciences pour l'expertise" de l'agence.
Vaches, amies ou ennemies ?
Claude AUBERT, AuteurLes vaches et autres ruminants délevage nont pas, aujourd'hui, « bonne presse » : on peut notamment lire que le méthane quelles éructent réchauffe la planète et qu'on peut se passer de leurs produits dans notre alimentation. Cet article pose alors la question de la place des vaches et autres ruminants. Il aborde et argumente sur divers aspects à prendre en compte dans ce débat : la question du méthane (dont la cause principale démission est lexploitation des énergies fossiles), limportance des ruminants dans la gestion des paysages, la réflexion à conduire sur le type d'élevage qui pourrait se développer (plus extensif, avec des animaux produisant moins mais vivant plus longtemps ), la souffrance animale, labattage, la qualité des viandes et celle des laits et des fromages produits à lherbe, particulièrement intéressante pour lalimentation humaine et peu remplaçable par des produits dorigine végétale sans ajouts et compléments. Pour lauteur, les « vaches sont nos amies, comme lont compris tous nos ancêtres [ ] »
Dossier : Comment améliorer l'autonomie des fermes en effluents et en paille ?
Régis HELIAS, Auteur ; Thomas PUECH, Auteur ; Amandine DURPOIX, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier se penche sur différents aspects liés à lautonomie des fermes en effluents et en paille. Lemploi deffluents issus de lagriculture conventionnelle fait débat au sein des producteurs de Biolait. Cependant, au-delà des aspects éthiques et réglementaires, la question des effluents délevage en bio doit aussi être abordée par rapport au recyclage des éléments nutritifs dans les sols bio, notamment au phosphore. A lInrae de Mirecourt, la diversification des systèmes de production et lautonomie en paille et en fourrages sont au menu. Dans les fermes Biolait non autonomes en paille, pour éviter den acheter à lextérieur, différentes solutions sont mises en place : sciure, bois déchiqueté, copeaux de bois, broyage de haies (déchets verts), partie solide issue dun séparateur de phase du lisier ou hivernage en plein-air (témoignage de fermes du 44 sur ce thème précis). Une autre solution est la mise en place déchanges agricoles (paille contre fumier) entre éleveurs et céréaliers (témoignage dans la Loire).
Nouveaux OGM : Les NBT alimentent la polémique
Elsa CASALEGNO, Auteur ; Florence HUMBERT, AuteurLa sélection des cultures se voit révolutionnée par de nouvelles techniques de modification génétique, les New Breeding Technologies (NBT), qui permettent une modification ciblée du génome, sans transgénèse, cest-à-dire sans introduction dun gène étranger, technique à la base des OGM. Les promoteurs des NBT y voient de nombreuses vertus : technique plus rapide, moins coûteuse que la sélection traditionnelle ou les OGM, plus précise aussi, ou encore la possibilité de jouer sur le goût ou la qualité nutritionnelle des produits, de renforcer la tolérance des plantes au changement climatique ou aux ravageurs A contrario, pour dautres, les NBT sont loin davoir montré leur absence de danger pour la santé ou la biodiversité, ou encore leur intérêt pour une agriculture plus durable ou pour faciliter un vrai développement de lagroécologie. Cependant, certains promoteurs des NBT voudraient que la législation européenne ne donne plus à ces produits le même statut quaux OGM, afin de nêtre plus dans lobligation dévaluation des risques, détiquetage et de traçabilité. Or, sans étiquetage, quid de la liberté pour le consommateur de choisir son alimentation ? De même, quen est-il de la privatisation du vivant quinduirait le développement de ces techniques, basées sur des brevets qui sont la propriété de grandes industries ? Les pro NBT ont obtenu que la législation européenne en la matière soit revue en 2023. Or, la question divise le Parlement européen et certains états membres, comme la France sont pour un assouplissement. Face à ce manque de volonté politique à réglementer les NBT, le débat sur ces techniques risque de ne pas avoir lieu et une dérégulation pourrait être décidée sans concertation.
Agriculture : Deux chemins vers lagroécologie
Elsa CASALEGNO, AuteurDans une optique de développement de lagroécologie, les pouvoirs publics français portent, à ce jour, deux labels : celui de lagriculture biologique (AB) et celui de la Haute valeur environnementale (HVE). Cet article présente, de façon synthétique, les intérêts et les limites de ces deux labels sur des points-clés comme la biodiversité, lusage des pesticides, les OGM, la gestion de leau ou encore la fertilisation. Ces labels sont basés sur des approches différentes : lAB qui promeut une vision écologique globale et qui vise notamment un haut degré de biodiversité, impose un cahier des charges centré sur linterdiction des molécules de synthèse et sur lautonomie alimentaire. Le label HVE a pour objectif de développer les habitats accueillant la biodiversité (ex. haies) et demande de répondre à certains critères quantifiés. Il ninterdit pas les produits chimiques, même s'il oriente vers une limitation de leur usage et le label peut être obtenu sans atteindre le plus haut niveau dexigence. Le débat entre les tenants de ces 2 labels peut être vif (ex. de réactions de viticulteurs). Néanmoins, l'auteure conclut que, « face aux enjeux, lagriculture devra aller plus loin, en empruntant lun ou lautre de ces chemins [AB ou HVE], voire les deux ».
Lessentiel sur : Le rapport dinformation : « Méthanisations : Au-delà des controverses, quelles perspectives ? »
Pierre CUYPERS, Auteur ; Daniel SALMON, Auteur | PARIS CEDEX 06 (15 Rue de Vaugirard, 75 291, FRANCE) : SÉNAT | 2021La mission dinformation sur « La méthanisation dans le mix énergétique : enjeux et impacts » a été créée en mars 2021. Depuis, les rapporteurs de cette mission ont entendu 106 acteurs lors de cinq réunions plénières, vingt-huit auditions et trois déplacements sur le terrain. Lobjectif était de recueillir le point de vue de lensemble des parties prenantes. Au terme de ces travaux, la mission a formulé 61 propositions pour favoriser lémergence dun « modèle français » de la méthanisation. Ces propositions sont détaillées dans un rapport dinformation public de 225 pages (https://www.senat.fr/rap/r20-872/r20-8721.pdf). Ce document présente une synthèse de ce rapport. Il explique que, même si la méthanisation est utile à nos transitions et à notre souveraineté énergétique, son cadre de soutien reste ambigu. De plus, le « modèle français » peine à saffirmer. La méthanisation fait également lobjet de nombreux débats car elle génère aussi bien des externalités positives (décarbonisation de lénergie, renfort pour la souveraineté et lindépendance énergétique, levier de la transition agroécologique ), que des externalités négatives (risques environnementaux, risques daccaparement de la SAU, possibles impacts négatifs des digestats sur les sols ). Enfin, ce document liste, dans un tableau, les principales pistes pour favoriser lémergence dun « modèle français » de la méthanisation, autour de cinq axes : 1 - Clarifier les politiques publiques ; 2 - Structurer la filière pour améliorer les pratiques ; 3 - Territorialiser les projets ; 4 - Améliorer les pratiques pour renforcer leurs externalités positives ; 5 - Prévenir les risques.
Les Assises de la bio : La bio entre valeur et prix juste
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLors de l'édition 2019 des Assises de la Bio, la question du prix et de la valeur du bio était au cur des échanges et débats auxquels étaient conviés divers acteurs de la filière : représentants des producteurs, d'enseignes de grande distribution, de magasins spécialisés, etc. Aujourd'hui, même si la bio semble sortir de son marché de niche, sa démocratisation auprès du grand public rencontre encore des freins, le prix étant le premier d'entre eux. Tout l'enjeu est de permettre la croissance de ce marché tout en assurant une juste rémunération des producteurs bio et en facilitant l'accès aux produits bio pour le plus grand nombre. Parmi les pistes et propositions évoquées lors des Assises, apparaît notamment le principe d'économie de la fonctionnalité et de la coopération, ou comment rémunérer les externalités positives de la bio. Les distributeurs, de leur côté, veulent être co-acteurs de la transition à travers différentes démarches, comme la contractualisation pluri-annuelle, ou la signature de contrats tripartites, etc. Avec la loi Egalim, la construction des prix devra davantage être basée sur les coûts de production.
Assises du commerce équitable : Et si le commerce équitable était la solution ?
Cécile PRALY, AuteurLes Assises du commerce équitable origine France se sont tenues à Paris, en décembre 2019. Les avantages des filières équitables, ainsi que certains points déterminants dans leur construction, ont été mis en avant. Cest un marché qui continue daugmenter : il a triplé entre 2015 et 2018, en France. Une question reste très débattue : la création, ou non, dun label public, comme référentiel commun du commerce équitable. En effet, face à la pluralité des marques et labels privés existant aujourdhui, certains acteurs ont peur de perdre la confiance du consommateur. Au contraire, dautres acteurs défendent cette diversité de labels, qui laissent un plus large choix au consommateur.
Bienvenue les vers de terre, un film positif dagriculture
Anne-Gaëlle CABELGUEN, AuteurLe film « Bienvenue les vers de terre » a été projeté dans de nombreuses salles de cinéma françaises. Ce film, destiné au grand public, a été réfléchi afin de sensibiliser les spectateurs et de vulgariser lAgriculture de Conservation des Sols. Les projections sont souvent accompagnées dun débat, auquel participent le réalisateur et des agriculteurs de la région qui mettent en pratique lagriculture de conservation. Ce film a été réalisé par François Stuck (IDÉtorial) avec lappui de Clé de Sol (association déchange et dinformation sur les techniques favorisant la restauration et la régénération des sols). Sarah Singla, agricultrice en Aveyron et présidente de Clé de Sol, est à lorigine de ce film et elle est interviewée à ce sujet : comment lui est venue lidée ? Est-ce que les agriculteurs ont facilement accepté dy participer ? Est-ce que ce film participe à donner une nouvelle vision de lagriculture ?... Cette interview est complétée par celle du réalisateur qui explique comment il sy est pris pour réaliser ce film alors quil nest pas familier avec le milieu agricole. Enfin, Patrice Mahieu, chargé de mission Agronomie et Animateur Agro-Réseau 64 à la Chambre dagriculture des Pyrénées-Atlantiques, explique comment le GIEE Agro-Réseau 64 sest servi de « Bienvenue les vers de terre » pour organiser des débats et parler de sa vision de lagriculture.
Dossier : L'autonomie technologique pour l'agriculture paysanne
Michèle ROUX, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Patrick BOUGEARD, AuteurDans le contexte de crise sanitaire et de constat de notre dépendance technologique, ce dossier traite du rapport des paysan.ne.s à la technologie et à la mécanisation de lagriculture, avec lendettement et la perte dautonomie décisionnelle qui en ont découlé. LAtelier Paysan, coopérative dautoconstruction doutils agricoles, est notamment présenté, ainsi que le témoignage de Gérard Grandin, éleveur laitier bio dans lOrne. Ce dernier a fait le choix de produire à lherbe en dépensant le moins dargent et de temps possible. Côté matériel, il prône le lowtech, cest-à-dire « les bases technologiques ».
Génodique : En avant la musique !
William PARMÉ, AuteurLa génodique consiste à mettre de la musique au service de la santé des plantes. La méthode repose sur les travaux de Joël Sternheimer, docteur en physique théorique et musicien, dans les années 1980. Selon la théorie du chercheur, chaque acide aminé composant une protéine émet une onde lors de sa formation. La méthode consiste à reconstituer une mélodie spécifique qui va moduler la production de protéines ciblées, régulant ainsi certains processus biologiques. Cette méthode permettrait de prévenir l'apparition de maladies, de favoriser la croissance des plantes, de stimuler leurs défenses naturelles... L'utilisation de ce procédé commence à émerger sur des fermes bio. L'efficacité de la méthode fait débat. Certains producteurs, comme Gwenaël Floc'h, maraîcher bio en Ille-et-Vilaine, font un retour d'expérience plutôt positif, quand d'autres restent perplexes.
Nouvelle réglementation européenne : « Les enjeux suscitent des débats »
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurDans un contexte de report dun an de lapplication du nouveau règlement européen de l'agriculture biologique, il reste encore à finaliser les actes secondaires qui préciseront les modalités de contrôle, détiquetage et d'échanges avec les pays tiers. Des propositions de texte circulent entre la Commission Européenne et les États membres sur ces sujets et alimentent les débats. Les organismes certificateurs travaillent à faire entendre leur voix, comme lexplique, dans cette interview, Antoine Faure, le vice-président de lEOCC, association européenne des organismes certificateurs. Parmi les sujets à enjeux, se trouve notamment la question des contrôles : si le contrôle annuel est maintenu, quid des pourcentages de contrôles additionnels et inopinés, des procédures à appliquer en situation de blocage de produits en cas de résidus de substances interdites, ou encore quid des modalités des contrôles, internes et externes, pour les certifications de groupes, dispositif jusquà présent existant pour les pays tiers mais qui sera possible à lavenir dans lUnion Européenne, avec un nombre maximum de 1000 producteurs dans un groupe. Enfin, les enjeux sont tout aussi importants en ce qui concerne la conformité dans les échanges commerciaux avec les pays tiers, dispositif qui doit remplacer lactuel système déquivalence. Un encart revient sur lobjectif de lUE de 25 % de terres en bio en 2030 et sur les leviers, à définir, pour y arriver, via par exemple la prochaine PAC.
Abattage : Mourir dans la dignité
Stéphane THEPOT, AuteurFace aux critiques des organisations animalistes, les éleveurs multiplient les pistes pour abattre leurs animaux de boucherie dans les meilleures conditions. Certains paysans choisissent même de tuer leurs animaux chez eux, en dehors du cadre légal. Cest le cas de Stéphane Dinard, éleveur en Dordogne, qui tue ses animaux à la ferme avec un calibre 22. Il souhaite obtenir une autorisation légale, comme il est actuellement possible en Suisse ou en Allemagne. La loi française pourrait évoluer dans ce sens. Emilie Jeannin, quant à elle, souhaite importer de Suède un camion-abattoir itinérant. Ces deux projets remettent tous deux en cause les abattoirs « industriels ». En effet, le nombre dabattoirs a fortement baissé en France (110 abattoirs fermés entre 2002 et 2010), entraînant la création dabattoirs de grande capacité fonctionnant « à la chaîne » et engendrant un éloignement pour de nombreux éleveurs. Des solutions annexes à ces grands abattoirs éloignés sont mises en place : travail des éleveurs dans les abattoirs, recours aux bouchers-abatteurs, abattoirs mobiles, et de nouveaux projets voient le jour, comme labattoir robotisé. Des questions de financement et de faisabilité sont toujours à létude.
Bio : le vertige de la croissance
Bérengère LAFEUILLE, Auteur ; Justine PAPIN, AuteurDepuis quelques années, l'agriculture biologique connaît un changement d'échelle important, aussi bien à l'échelle mondiale qu'à l'échelle française : le nombre de producteurs certifiés dans le monde a doublé entre 2007 et 2017, et le marché mondial a atteint plus de 92 milliards d'euros en 2017. Cette forte croissance a fait sortir l'agriculture biologique de son marché de niche, et elle doit désormais se positionner entre les principes historiques des pionniers de la bio et les nouvelles attentes du marché et des consommateurs. Certaines des difficultés rencontrées sont discutées dans cet article. Les débats portent notamment sur la question des serres chauffées, ou encore sur l'agrandissement des élevages, par exemple en volailles.
Chauffage des serres : Un compromis loin de faire consensus
Frédérique ROSE, AuteurLa délibération du Cnab (Comité national de lagriculture biologique de lInao) du 11 juillet 2019 sur l'encadrement du chauffage des serres suscite de nombreux commentaires. Le compromis stipule que la commercialisation, au stade de la production, des légumes d'été bio est interdite entre le 21 décembre et le 30 avril. Ce compromis limite aussi fortement le recours au chauffage, avec notamment lobligation dutiliser uniquement des énergies renouvelables. Cette décision ne fait pas lunanimité. Pour la Fnab, la Confédération paysanne ou lAgence Bio, ce choix illustre la volonté de respecter une bio éthique, durable, qui responsabilise aussi distributeurs et consommateurs. En revanche, pour la FNSEA, l'APCA, Légumes de France, Felcoop et Coop de France, la décision du Cnab est décevante, notamment concernant les dates de non-production quils souhaitaient limiter au 1er avril et non au 30 avril, afin de ne pas pénaliser les exploitants. Selon eux, cette date a été choisie arbitrairement et pénalisera les productions de début de saison, qui seront probablement remplacées par des produits importés. Ce collectif pense aussi que ces mesures vont freiner la conversion.
Dossier : 2018 : Offensives multiples sur les OGM
Christophe NOISETTE, Auteur ; Eric MEUNIER, Auteur ; Joël SPIROUX DE VENDÔMOIS, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier effectue une rétrospective des éléments marquants de lannée 2018 à propos des OGM. Arrivés il y a plus de 20 ans dans les champs américains, les OGM ont tout dabord connu une progression rapide, avant que leur diffusion stagne depuis quelques années. 2018 marquera les esprits avec larrêt de la Cour de Justice de lUnion Européenne sur le statut des OGM résultant dune mutagénèse. Dun autre côté, la Commission Européenne a autorisé limportation de 32 nouveaux OGM. Au-delà du chiffre en lui-même, ce sont les conditions de délivrance des autorisations qui marquent un tournant en 2018 (les produits des nouvelles techniques de mutagénèse sont reconnus comme des OGM). Quant aux industriels, pour Inf'OGM, ils ont plutôt envie de changer le cadre réglementaire européen et de réduire lévaluation des nouveaux OGM afin dencourager « linnovation ». Par ailleurs, six ans après « laffaire Séralini », deux projets de recherche (un européen et un français) ont conclu à labsence dimpact sanitaire de deux maïs OGM. Cependant, pour Inf'OGM, ces recherches ne sont pas une répétition de l'étude du chercheur français et leur objectif était de donner aux autorités politiques un argument scientifique pour lever lobligation de fournir des analyses toxicologiques dans les procédures dautorisation des OGM. Lannée 2018 na pas non plus fait exception en matière de contamination : depuis que des OGM sont cultivés, la présence fortuite de variétés non autorisées dans les champs ou les aliments na pas diminué.
Hors série : "Le meilleur du bio"
Sylvie METZELARD, Auteur ; Adeline TREGOUET, Auteur ; Christelle PANGRAZZI, Auteur ; ET AL., Auteur60 millions de consommateurs a testé de nombreux produits bio. Pour chaque type de produit, sont pointés les atouts (présence supérieure de nutriments intéressants, absence ou quantité très faible de pesticides, etc.), mais aussi les points de vigilance (emballages, quantité de sucre dans certains desserts, présence dadditifs, contaminations environnementales de certains produits bio, etc.). Des comparaisons avec des produits conventionnels sont parfois établies. Le sujet des dérives alimentaires (en bio comme en conventionnel) qui conduisent à la déforestation, à lexploitation de salariés, à des problèmes de santé publique, etc. est également abordé. Des explications pour mieux comprendre les labels bio sont apportées. Les moyens de consommer bio et éthique sont abordés en fin de document (circuits courts, vrac, magasins spécialisés, etc.).
Interdiction des effluents issus d'élevages industriels : Les enjeux de la définition
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLes agriculteurs biologiques doivent faire face à un réel déficit de fertilisants organiques biologiques et ont donc parfois recours à des effluents issus d'élevages conventionnels, avec parfois peu d'informations sur leurs conditions de production. Ce déficit est d'autant plus fort que de nombreuses exploitations en grandes cultures se sont converties à l'AB ces dernières années. Le cahier des charges européen n°889/2008 autorise l'utilisation de tels intrants en précisant toutefois que les effluents issus d'élevages industriels sont interdits en bio. Or, si la définition d'"élevage industriel" est ici essentielle, notamment pour rendre la bio plus cohérente, le guide de lecture français ne l'avait jusqu'alors pas établie. C'est désormais chose faite. La définition adoptée par le Cnab (Comité national de l'agriculture biologique de l'Inao) le 13 décembre 2018 est la suivante : "Sont considérés comme des élevages industriels, au sens de l'annexe I du RCE 889/2008, les élevages de porcs sur caillebotis ou grilles intégrales et les élevages de volailles en cages". Le débat reste malgré tout houleux sur cette question : - d'une part, parce que cette définition suscite encore de nombreuses critiques (à noter qu'elle varie d'un pays européen à l'autre) et qu'elle prive les agriculteurs biologiques d'un grand nombre de sources actuelles de fertilisants ; - d'autre part, parce que sa date d'application, au 1er janvier 2020, est jugée trop rapide. Ainsi, de nouvelles réunions professionnelles étaient prévues pour permettre un nouveau vote au Cnab sur cette question le 11 juillet 2019.
Millésime bio : Le cuivre au cur des débats
Frédérique ROSE, AuteurLors du salon Millésime bio, la problématique du cuivre a alimenté les échanges durant plusieurs conférences et différents points de vue sont ressortis. Jacques Carroget, viticulteur dans le Muscadet et secrétaire général viticulture FNAB, insiste sur les conclusions de lEsco (Expertise scientifique collective) menée par lINRA : pour linstant, il nest pas possible de se passer du cuivre même si les doses ont cependant été largement réduites. Il ressort également de cette étude que des alternatives sont déjà bien utilisées par les viticulteurs, et ce depuis plusieurs années. Michel Gendrier, viticulteur dans le Loir-et-Cher, aborde la piste des cépages résistants, ainsi que le risque de contournement des résistances et de leur spécificité parfois sur une seule maladie. Patrick Guiraud, président de Sudvinbio, confirme que les vignerons utilisent tous les moyens mis à leur disposition pour lutter contre le mildiou. Il sinterroge également sur les taux de cuivre dans le sol : sont-ils si élevés ? Lun des objectifs du plan cuivre de la FNAB est dailleurs de réaliser des analyses de sol à grande échelle pour évaluer la teneur en cuivre réelle des sols viticoles. Eric Chantelot, directeur de lIFV Rhône-Méditerranée et expert national Ecophyto, rappelle que lEfsa a identifié des risques pour la santé des travailleurs dans l'utilisation du cuivre et que cela peut induire le port obligatoire dEPI (équipement de protection individuel phytosanitaire) en post-délai de rentrée.
Nouveaux OGM : Les éléments du débat public
Zoé JAQUINOT, Auteur ; Frédéric PRAT, Auteur ; Christophe NOISETTE, Auteur ; ET AL., AuteurLes nouvelles techniques de mutagénèse sont en plein essor et les laboratoires se retrouvent dans une course incessante pour développer toujours plus de nouvelles ressources génétiques, représentant des enjeux économiques énormes. Ce dossier, de dix articles, donne les éléments clés du débat sur ces nouveaux OGM qui représentent aussi un enjeu démocratique. Les nouvelles techniques de modification génétique sont traitées comme un ensemble ; ce dossier aborde ainsi la définition réglementaire, les différentes techniques de modifications génétiques (production de protéines, mutagénèse, transgénèse, insertion dADN, etc.), les risques, les différences entre anciens et nouveaux OGM ou encore la lutte des citoyens et des agriculteurs.
Les serres chauffées divisent la bio
Adrien LASNIER, AuteurLa question du chauffage des serres a divisé les acteurs français de la bio, entre le respect des fondamentaux et les risques d'augmentation des importations. La décision du CNAB est finalement arrivée le 11 juillet 2019 : « le chauffage des serres est possible uniquement dans le respect des cycles naturels ».
Sortie des veaux : quelles obligations pour les producteurs bio ?
Niels BIZE, AuteurDepuis 2016, le guide de lecture du règlement bio précise que les jeunes animaux (sous alimentation lactée) doivent pouvoir accéder aux surfaces intérieures et aux aires dexercice extérieures, même si leur sortie au pâturage nest pas obligatoire. Pour Éleveurs Bio de France (EBF), la sortie des veaux biologiques comporte des effets défavorables, notamment en phase dengraissement, avec des répercussions techniques, sanitaires et économiques. Pour la FNAB, cette obligation est en cohérence avec les principes de lagriculture biologique. Elle défend une sortie a minima dans un espace de plein-air et, si possible, au pâturage. Des discussions sont en cours, auprès de lINAO (Institut national de l'origine et de la qualité) et en lien avec les filières, notamment sur lâge à partir duquel la pratique du pâturage serait obligatoire.
Biofil fête ses 20 ans ! : La bio dans 20 ans
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, AuteurLagriculture biologique est à un tournant de son histoire et, tout en devant progresser sur des questions quelle sest depuis longtemps appropriées (sélection variétale, génétique animale, évaluation des externalités), elle doit semparer de sujets émergents, comme celui des nouvelles technologies - robotique, intelligence artificielle, monitoring. Le dossier souvre sur limplication de lINRA durant ces vingt dernières années, à travers une interview de Marc Benoit, co-directeur du Comité interne de lagriculture biologique dont la création en 2000 a réellement lancé les travaux sur la bio au sein de linstitut de recherche (avec des recherches pluridisciplinaires sur le long terme, classant lINRA premier publieur international sur la bio depuis 3 ans). Un tour dhorizon des filières, des enjeux actuels et perspectives est ensuite proposé. Si la filière vin bio sappuie sur une série de scénarios pour élaborer son plan daction, la filière semences bio est, quant à elle, impulsée par la réglementation (de plus en plus de variétés hors dérogations, obligation dutiliser en 2035 des semences et plants entièrement bio). Après un article sur la génétique bovine (présentation de résultats des programmes détudes GenAB et 2-Org-Cows), place aux nouvelles technologies (questionnement sur leurs plus-values et dangers potentiels). Le thème de la protection des cultures clôt ce dossier. Quel avenir du biocontrôle chez les bio et quel devenir des substances actives composées de cuivre et des recherches alternatives à leurs utilisations (suite à la parution, en janvier 2018, du rapport final dévaluation de lEfsa) ?
Comment lindustrie veut privatiser toutes les semences
Eric MEUNIER, AuteurLes industries du végétal utilisant des ressources génétiques doivent déclarer les bénéfices quelles en retirent pour respecter des traités internationaux (Convention sur la biodiversité biologique CDB - Protocole de Nagoya). Ces traités assurent le consentement préalable entre lentreprise et le pays fournisseur de la ressource, ainsi que le partage des avantages liés à sa commercialisation. Toutefois, la dématérialisation grandissante des ressources génétiques fait lobjet de nombreuses discussions sur lapplication de ces traités. Certains industriels espèrent en effet que les « séquences et informations génétiques numérisées » ne soient pas soumises à ces obligations pour obtenir plus facilement une propriété industrielle (brevet). En 2016, un groupe dexperts techniques « ad hoc » a été créé par les États faisant partie de la CDB pour travailler sur le statut de ces données. Il sest réuni une première fois en février 2018, à Montréal, afin de définir plus précisément certains termes tels que « matériel génétique » ou « ressource génétique » et aborder le sujet de la dématérialisation des données. Lapplication de la CDB sur ce type de données diverge selon les pays : un premier groupe (Inde, Mexique, continent africain ) considère que ces bases de données d'informations génétiques sont des « ressources génétiques » et quelles sont soumises à la CDB, alors quun autre groupe (États-Unis, Australie, association européenne des semenciers ) partage la vision inverse en réservant la CDB aux éléments physiques. De plus, lun des nouveaux enjeux serait de tracer ces ressources génétiques, notamment si la CDB est appliquée, afin didentifier doù vient le matériel végétal et le pays concerné par ces droits. Cette traçabilité serait possible techniquement, mais certains la considèrent comme gênante dun point de vue commercial. Le sujet devait être de nouveau abordé en juillet 2018 et en automne 2018.
CRISPR-Cas9 : Surtout, ne pas couper court au débat
Sylvie BERTHIER, AuteurEn 2012, les chercheuses Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna ont découvert le CRISPR-Cas9. Derrière ce nom, se cache une construction moléculaire capable de modifier plus facilement et à moindre coût le génome de toutes les espèces vivantes, végétales et animales, y compris l'homme. Composée d'un ARN, cette construction s'avère suffisamment petite pour pouvoir entrer dans une cellule, et serait capable de couper un brin d'ADN avec une précision chirurgicale. Par ailleurs, son coût de production est très inférieur à celui des techniques utilisées précédemment. Ainsi, depuis 2013, de nombreux laboratoires réfléchissent et travaillent sur les applications possibles de cette découverte, jusqu'à la thérapie génique et au fantasme de l'homme augmenté. Cela conduit bien évidemment à de nombreuses levées de boucliers, notamment de la part des organisations paysannes et de la société civile françaises. Pour celles-ci, le premier enjeu est de faire reconnaître les produits obtenus via CRISPR-Cas9 comme des OGM. En effet, la biotechnologie CRISPR-Cas9 coupe l'ADN mais ne vise pas à intégrer de nouveaux gènes dans un organisme, elle pourrait donc échapper à la réglementation relative aux OGM. Axel Kahn, généticien et président du comité commun d'éthique Inra-Cirad-Ifremer, et Hervé Chneiweiss, neurologue et président du comité d'éthique de l'Inserm, commentent cette découverte et ses possibles applications dans nos sociétés. La possibilité de faire du forçage génétique, entre autres, pose question, notamment en ce qui concerne les possibles contaminations de l'environnement. Le forçage génétique viserait à éradiquer des espèces nuisibles, comme le moustique, vecteur de nombreuses maladies de l'homme, en agissant sur leur génome.
Débats à l'APCA : Les défis de la bio de demain
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLe bio, mode de vie ou réflexe sanitaire ? Quels sont les nouveaux enjeux économiques ? Face au changement d'échelle de la bio, l'APCA a organisé des tables rondes, le 30 novembre à Paris, en invitant des ONG, des associations de consommateurs, des agences de l'eau. Les différents acteurs ont apporté leur point de vue sur le rôle de l'agriculture biologique, notamment à l'échelle de la France. Pour Audrey Pulvar, présidente de la Fondation pour la Nature et l'Homme, la bio est une alternative au système conventionnel, qui doit restée ouverte au plus grand nombre. La bio est un modèle porteur de valeurs, qui doit mener les autres secteurs à se poser les bonnes questions, exprime Étienne Gangneron, élu référent bio à l'APCA et président de la Chambre d'Agriculture du Cher. Florent Gulh, directeur de l'Agence BIO, replace la bio au cur de différents débats actuels de la société. Quant à Patricia Blanc, directrice générale de l'Agence de l'eau Seine-Normandie, elle rappelle les intérêts de l'agriculture biologique sur les aires d'alimentation de captages d'eau. Côté consommateurs, l'écart des motivations se resserre entre santé, environnement et recherche du goût. Selon Karen Montagne, socio-anthropologue et spécialiste des comportements alimentaires, il n'y a plus de profil type du consommateur bio. Étienne Gangneron conclut sur l'enjeu majeur que constitue le paiement aux agriculteurs des services environnementaux. Un encart est consacré à l'impact de la bio sur la santé, présenté par Emmanuelle Kesse-Guyot, épidémiologiste de la nutrition et co-investigatrice de l'étude Nutrinet-Santé.
Dossier : L'atout des super labels face à la tendance greenwashing
Laura DUPONCHEL, AuteurEn 2016, une enquête de l'UFC-Que Choisir révélait que, en matière de connaissance des labels de qualité, les consommateurs identifiaient principalement les signes AB et Label Rouge. La signification des autres appellations restait très en retrait. Qu'en est-il des certifications liées à la bio, la biodynamie ou le commerce équitable ? Comment se distinguent-elles de certaines démarches se présentant comme "environnementales", mais dont on ne voit pas très bien ce qui les distingue du greenwashing ? Face à la multiplication des étiquetages "verts", les magasins bio misent sur des "super labels" : Nature & Progrès, Bio Cohérence, Biopartenaire et Demeter vont souvent plus loin que le règlement européen. Pour bien connaître leur démarche, ce dossier leur consacre plusieurs articles qui mettent en valeur leur engagement, leurs points communs et leurs différences. Un tableau renseigne sur les spécificités de 3 de ces super labels (Nature & Progrès, Bio Cohérence et Demeter) et du label AB européen, au regard d'une vingtaine d'items (entre autres : mixité, lieux de distribution, semences végétales, vaccination et alimentation des animaux d'élevage, additifs alimentaires, etc.). La vision qu'ont les consommateurs des labels est aussi abordée.
Dossier : La compétitivité à contre-sens
Christian BOISGONTIER, Auteur ; Jean-Christophe KROLL, Auteur ; Jean-Claude MOREAU, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier portant sur la compétitivité en agriculture aborde la définition de la compétitivité, avec en particulier les notions de compétitivité prix et de compétitivité hors-prix. Dans certains cas, la notion de compétitivité a conduit à des non-sens en agriculture. Le rapport du CESE (Conseil économique social et environnemental) sur la compétitivité agricole, paru récemment, est largement présenté. Ce dernier va à contre-sens de plusieurs idées reçues : les prix concurrentiels ny sont pas perçus comme une fin puisquil en ressort que la compétitivité doit au contraire répondre aux enjeux liés à la qualité de lalimentation, à la santé et à la protection des ressources naturelles, en privilégiant les productions à forte valeur ajoutée. Trois idées reçues concernant le coût du travail, la concurrence et les contraintes liées à la préservation de lenvironnement sont déconstruites. Ce document est susceptible dinfluencer la PAC et les lois. Il oriente en effet les productions vers des systèmes plus qualitatifs et plus respectueux de lenvironnement, ce qui sous-entend par exemple un possible financement par la PAC des externalités positives liées à lagriculture.
Dossier : Réflexion sur l'évolution de la Bio
Nelly PEGEAULT, Auteur ; Jérôme DEHONDT, Auteur ; Geoffroy RAOUT, Auteur ; ET AL., AuteurA partir du 1er janvier 2021, une nouvelle version du règlement européen de l'agriculture biologique sera applicable. Les pourparlers autour de ce futur règlement ont donné quelques sueurs froides aux pionniers de la bio, qui craignaient un allègement important des règles de production et donc une certaine industrialisation de ce mode de production. Or, le compromis final semble éviter le pire, aux dires des auteurs et témoins qui s'expriment dans ce dossier. Dans un premier article, Jérôme Dehondt expose les principales avancées du règlement tel qu'il devrait être applicable en 2021. Parmi celles-ci, notons par exemple le maintien du principe de lien au sol avec l'interdiction des cultures hors-sol, et même la fin, d'ici 10 ans, des dérogations existantes sur ce sujet pour les pays nordiques. Les principaux changements concernent également l'ouverture du label à d'autres productions (lapins, cervidés, huiles essentielles...), les contrôles, la contamination par des pesticides, l'accès aux semences, etc. Guillaume Riou, président de la FNAB et polyculteur-éleveur, présente sa perception de ce règlement. Dans la suite du dossier, des zooms apportent des éclaircissements sur des aspects sociaux et éthiques : Systèmes Participatifs de Garantie (SPG), utilisation de substances naturelles en élevage et en productions végétales, place des OGM, projet de société, etc.
Mobilisation : - Un outil unique pour la démocratie : la convention de citoyens ; - Technosciences : faire débattre les citoyens ne suffit pas
Cyril FIORINI, Auteur ; Elena PASCA, Auteur ; Jacques TESTART, Auteur ; ET AL., AuteurL'association Sciences citoyennes propose un outil pour la démocratie qui permettrait aux citoyens d'émettre leur avis concernant des sujets de recherche scientifique : la convention de citoyens, inspirée des conférences de citoyens inventées au Danemark il y a une trentaine d'années. Il s'agirait d'établir un protocole visant à réunir des personnes sans liens d'intérêt, non influencées par des lobbies, informées du sujet à discuter, bénévoles, sans statut durable et représentatives de la diversité socio-économique de la société. Par ailleurs, Sciences citoyennes prône l'obligation pour les pouvoirs publics de répondre et de tenir compte de l'avis citoyen issu de telles conventions. Cet article a fait réagir Hervé Le Meur, militant à OGM Dangers, qui a donc rédigé une réponse. Il émet notamment quelques doutes sur la neutralité des citoyens et sur celle des informations qu'ils reçoivent en provenance des experts. Il s'interroge sur ce qu'est une bonne démocratie.
Monde numérique : Et si on reprenait nos esprits ?
Sylvie BERTHIER, Auteur ; Claire GAILLARD, Auteur ; Catherine MOUGENOT, Auteur ; ET AL., AuteurLe monde numérique offre de véritables outils pour répondre aux différents enjeux mondiaux, mais le lot dinformations concernant ces derniers oscille entre le meilleur des mondes et le pire des cauchemars. Pour tenter de démêler le vrai du faux, cet article recueille lanalyse dHugues Bersini, directeur du laboratoire dintelligence artificielle de lUniversité Libre de Bruxelles. Il prend pour exemple de nombreuses situations de notre quotidien pour décoder le monde numérique, monde qui est dailleurs encore en phase de construction. Pour lui, ces technologies sont une occasion de répondre aux défis de notre monde à condition den reprendre la main. Le témoignage de Gaëtan Séverac, ingénieur en robotique et co-fondateur de Naïo Technologies, permet dillustrer les enjeux appliqués au milieu agricole. Pour lui, aucun doute, les robots seront des atouts précieux pour faciliter le travail des hommes et pour uvrer à des modes de production plus durables. Sensuit un second exemple dans le domaine agricole dans lequel lutilisation dune de ces nouvelles technologies a été interdite : lexemple du collectif des producteurs de Comté qui ont dit « non » au robot de traite. Depuis le 1er juillet 2018, cette interdiction a été approuvée par la Commission européenne et est inscrite dans le cahier des charges de lAOP.
La bio débat de Pac et de réglementation
Christine RIBA-VERNIER, AuteurLors de son assemblée générale des 4 et 5 avril 2017, la Fnab a organisé des tables rondes autour de la réglementation et de la politique agricole : Quelle bio pour quelle réglementation en Europe ? Quelle place pour la bio française dans la Pac jusqu'à et après 2020 ? Les principaux points de discussion sont rapportés dans cet article. Ils ont concerné notamment : - le processus de négociation pour l'évolution de la réglementation européenne, avec comme points essentiels pour la Fnab : le principe de pollueur/payeur, le contrôle annuel certificateur, le lien au sol, la possibilité d'avoir jusquà 50 UGB à lattache ; - les importations et le fait d'imposer des équivalences avec la réglementation européenne ; - le plafonnement des aides bio ; - les disparités d'objectifs et de gestion entre régions, autorités de gestion pour les enveloppes des aides bio.
Élevage : Des débats de société dans l'Union européenne
Christine ROGUET, AuteurDans le cadre du projet Casdar ACCEPT (Acceptabilité des élevages par la société en France), les controverses sur l'élevage, aux échelles française et européenne, ont été analysées. Celles-ci sont en effet grandissantes avec, comme sujets majeurs de débat, les impacts environnementaux, le bien-être animal, les risques sanitaires et le modèle d'élevage. Si, dans les pays qui ont fait l'objet de cette étude, les débats sont vifs dans les pays du Nord (Allemagne, Danemark et Pays-Bas), ils sont plus discrets au Sud (Espagne, Italie). Ces pays sont tous soumis à la réglementation européenne, mais ceux du Nord ont aussi mis en place leur propre cadre réglementaire, généralement plus strict que celui de l'UE. C'est aussi dans ces trois pays « nordiques » étudiés que des labels « bien-être » ont été mis en place par des associations, en parallèle des labels bio. Dautres initiatives viennent des distributeurs, créant leur propre marque pour mettre en avant le bien-être animal. Ces initiatives volontaires préparent les acteurs concernés et les consommateurs à une éventuelle obligation européenne détiquetage pour les produits carnés selon leur mode de production.
L'engouement pour l'élevage de porcs bio peut-il perdurer ?
REUSSIR PORC, AuteurCet article présente les réponses divergentes de Gérard Dutois (directeur Cirhyo), François Pot (Président de Porélia) et Corentin Hamard (directeur dErca Bio) à la question « Lengouement pour lélevage de porcs bio peut-il perdurer ? ». Là où M. Dubois voit un avenir prometteur pour la filière, portée par la communication des médias, de léducation nationale, etc., M. Pot pense au contraire que le prix plus élevé du porc bio est un frein suffisamment important pour bloquer son développement. Enfin, M. Hamard pense que la filière va continuer à se développer, mais qu'avec le changement d'échelle, de nouvelles filières vont venir compléter l'offre existante. De plus, il convient de sécuriser la filière et les revenus des éleveurs, par la contractualisation.
Nouvelle réglementation bio européenne : Partie remise à l'automne
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurAprès de nombreux passages entre les mains de la Commission, du Parlement et du Conseil européens, le projet de nouvelle réglementation bio européenne devait être voté en juillet. Pourtant, ce vote a été reporté au mois d'octobre 2017, certains États membres, comme l'Allemagne, demandant la réécriture de certains points. Du côté des organismes français, la Fnab notamment, la dernière version du 28 juin donnait satisfaction, même si elle n'était pas parfaite. Cet article revient sur certains points jugés particulièrement importants par la France : lien au sol et refus des cultures en bac, maintien du principe du contrôle annuel, possibilité de commercialiser des semences populations, régime d'importation basé sur la conformité, etc. L'application de cette nouvelle réglementation européenne est prévue pour le 1er juillet 2020.
Quelle bio pour quelle réglementation en Europe ?
Débat public filmé de l'AG de la FNAB du 4 avril 2017 : 1er débat sur lagriculture biologique et la réglementation européenne, avec Stéphanie Pageot (Présidente de la FNAB), Eric Gall (IFOAM EU) et José Bové (COMAGRI). Interventions et débat avec la salle. Sont abordés : les lignes rouges dans les négociations sur la bio, la vision de la bio par la Commission et le processus de révision de la réglementation bio, les fonds dindemnisations, les différences entre les standards dans le monde et avec le règlement européen, les valeurs communes de la bio, etc.
Quelle place pour la bio française dans la PAC jusquà 2020 ?
Débat public filmé de l'AG de la FNAB du 4 avril 2017 : 2ème débat introduit par Laurent Moinet (secrétaire national de la FNAB, Farmers Group Ifoam Eu), avec Faustine Bas-Defossez (BEE- Bureau européen de lenvironnement) ; puis Henri Brichart, vice-président de la FNSEA ; Henri Sergent, élu de la section bio (Coordination rurale) ; Christine Riba, secrétaire nationale sur la bio de la Confédération paysanne. Sont abordés : la place de lAB dans la PAC ; le bilan de la PAC après un an de mise en uvre (notamment sur lambition environnementale de la PAC) ; le transfert des aides entre les deux piliers ; limportation ; les attentes des différents syndicats, etc.
AFTERRES2050, un scénario pour le débat public
Christian COUTURIER, Auteur ; Sylvain DOUBLET, Auteur ; Philippe POINTEREAU, Auteur ; ET AL., AuteurPublié une première fois en 2011 et réactualisé en 2015, le scénario AFTERRES2050, de l'association Solagro, présente une prospective des systèmes agricoles et alimentaires français à l'horizon 2050. Il vise notamment un maintien de la production végétale primaire actuelle tout en divisant par trois le recours aux intrants et les impacts environnementaux liés à l'agriculture. Cet article présente et analyse les caractéristiques de ce scénario et de ses variantes.
Agriculture biologique : Filière fruits et légumes : Regard sur 20 ans de mutation
Jean HARZIG, AuteurPatrick Marcotte, directeur du CIVAM bio des Pyrénées Orientales, analyse l'évolution de la bio pour la filière fruits et légumes sur les 20 dernières années. Ce secteur a connu une véritable révolution culturale et culturelle : le nombre d'exploitations en filière longue en bio a explosé alors qu'avant, les exploitations bio étaient plutôt tournées vers les circuits courts. Les prix des produits en circuits longs sont devenus plus raisonnables, les produits sont mieux travaillés en magasin, les rayons plus soignés. Ces progrès ont permis le maintien d'exploitations moyennes qui n'auraient pas su résister en conventionnel. De plus, du fait de la consommation citoyenne, le sourcing s'est relocalisé en France. On assiste à l'intensification des pratiques culturales, notamment dans les pays de Sud, cependant, le bio dit « industriel » reste encore loin du conventionnel hors-sol. Aujourd'hui, le développement de la bio est accompagné par la recherche-développement, par des organismes de recherche spécialisés en bio ou par des stations expérimentales régionales autrefois dédiées au conventionnel.
Le dossier : De nouveaux OGM bientôt au menu ?
Eric MEUNIER, Auteur ; Christophe NOISETTE, Auteur ; Frédéric PRAT, Auteur ; ET AL., AuteurDe nouvelles techniques de sélection, pour les espèces animales et végétales, sont en train de voir le jour : « édition de gène », Crispr/Cas9, mutagenèse dirigée... Si les industries qui mettent en uvre ces techniques ne parlent pas d'OGM, pour les auteurs de ce dossier, ce sont bien des interventions non naturelles sur l'ADN d'organismes vivants visant à leur conférer de nouvelles propriétés, répondant ainsi à la définition européenne d'un OGM. A travers ce dossier, les auteurs reviennent sur les débats qui entourent depuis 20 ans la question des OGM, et notamment de leur évaluation et de leur étiquetage. Daniel Evain, agriculteur bio et représentant de la FNAB au Comité Économique, Éthique et Social (CEES) du Haut Conseil des Biotechnologies (HCB), apporte aussi son point de vue. La question de l'encadrement juridique dans l'Union européenne est ensuite posée, en particulier pour savoir si les nouvelles techniques de sélection seront ou pas définies comme des OGM. Sont également abordées l'évaluation des plantes issues de ces nouvelles technologies et l'extension des brevets sur le vivant. Enfin, face à des aspects scientifiques prépondérants, Inf'OGM, à travers ce dossier, met aussi en avant la problématique éthique. A ce jour, il semble que la décision politique face aux OGM s'appuie essentiellement sur des faits scientifiques, mettant de côté la réflexion éthique, et ne prenant pas en compte le contexte dans lequel ces technologies apparaissent. Le principe de précaution et le droit à l'information semblent, pour les auteurs, fondamentaux.
Débat GNIS/RSP : dialogue de sourds sur la sélection variétale
INF'OGM, AuteurA travers cette interview croisée, Catherine Dagorn, du GNIS (Groupement national interprofessionnel des semences et plants), et Guy Kastler, du Réseau Semences Paysannes, débattent sur la question de la sélection végétale. Parmi les thématiques abordées : - les avantages et les inconvénients des variétés-populations, utilisées en agriculture paysanne, et des variétés améliorées utilisées en agriculture industrielle ; - l'environnement économique et juridique nécessaire pour un accès pour tous aux semences ; - les lois encadrant les droits de propriété intellectuelle ; - la recherche en France et en Europe autour des semences.
Dossier Mixité : La mixité en jeu : Vers plus de cohérence ?
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe cahier des charges européen permet, sous conditions, la mixité bio-conventionnel sur une même ferme. En France, environ 6000 fermes ont une double activité, bio / non bio. Cela s'observe surtout dans certaines productions, comme celles de plants, de semences, ou encore les céréales et oléagineux. En revanche, cette mixité touche peu les élevages bovins. Par ailleurs, elle s'observe également plus dans certaines régions, notamment celles dominées par les grandes cultures. Cette mixité peut être transitoire, avant le 100 % bio, ou alors durable, selon des choix commerciaux de l'exploitant, par exemple. Ainsi, 15 % des exploitations en AB depuis plus de 5 ans sont mixtes. Or, dans le cadre de l'évolution du cahier des charges européen, cette mixité fait l'objet de débats. Remise en cause dans la proposition de refonte réglementaire de mars 2014 élaborée sous l'égide du commissaire Dacian Ciolos, elle pourrait néanmoins être conservée suite aux négociations actuelles, notamment au niveau du Conseil européen. Mais certains veulent la limiter à 10 ans. Ce dossier présente donc un état des lieux de la mixité en France, ainsi qu'un point sur les contrôles appliqués sur les exploitations mixtes. Il présente aussi le témoignage de producteurs, deux en arboriculture, et un en grandes cultures et PPAM, sur leurs motivations et leurs pratiques en lien avec la mixité présente sur leur système.
La méthanisation : Une technique qui fait débat
Suzie GUICHARD, Auteur ; Georges BARONI, Auteur ; Jacques PASQUIER, AuteurLa méthanisation, qui consiste à faire se dégrader les matières organiques par des bactéries dans un milieu sans oxygène (anaérobie), avec la production, d'un côté, de méthane (CH4) ; et, de l'autre, du digestat, dans lequel on retrouve tout l'azote de la matière organique. Le gaz produit est transformé en électricité et chaleur ou injecté dans le réseau. Une tonne de lisier produit entre 7 et 16 m3 de méthane, alors que le maïs en produit entre 95 et 330 m3. Résultat : en Allemagne, où existent plus de 7000 unités de méthanisation (contre 200 aujourd'hui en France), 800 000 hectares sont cultivés (essentiellement en monoculture de maïs) uniquement pour produire du biogaz... au détriment donc de surfaces agricoles alimentaires... Et la ferme des 1000 vaches, en France, envisage de vendre le lait comme étant un sous-produit du biogaz, donc à des prix défiant toute concurrence. Par ailleurs, les trois articles de ces deux pages décrivent un rendement énergétique faible, une fois que toutes les dépenses énergétiques sont comptabilisées : depuis la production de la culture (si elle est spécifiquement réalisée pour le digesteur), le transport de la matière organique au digesteur, les pertes dans le méthaniseur (en moyenne de 2 à 4% de la production), le groupe électrogène qui fait tourner le méthaniseur, l'énergie dépensée pour aller ensuite épandre le digestat... Cela explique qu'il faille des subventions pour qu'un tel système se développe et que sur 45 sociétés dont les comptes ont été examinés, seulement deux soient rentables...
PLVH : Une discussion approfondie est nécessaire
Adrian KREBS, AuteurLa question de rendre obligatoire dans le cahier des charges de Bio Suisse la PLVH pour « production de lait et de viande basée sur les herbages » suscite d'importants débats. Les discussions bloquent essentiellement sur le problème du maïs. Il est, en effet, envisagé, à ce jour, une PLVH avec au moins 75% d'herbe en zone de plaine et 85 % en zone de montagne. Avec un maximum possible de 10 % de concentrés, le maïs plante entière ne pourrait représenter en plaine que 15 % de la ration, ce qui est beaucoup moins que ce qui se fait souvent. Diverses options sur les modalités d'application de cette PLVH sont envisagées. Les acteurs bio devraient voter en 2016 pour une mise en place en 2018, mais les débats restent vifs et ce calendrier ne sera peut-être pas respecté.
Spermasexing Les paysans bio doivent-ils pouvoir choisir le sexe ?
Adrian KREBS, AuteurEn 2016, les délégués de Bio Suisse devraient débattre d'une éventuelle autorisation du spermasexing (utilisation de doses de sperme sexé) en élevage bovin biologique. Certains éleveurs laitiers souhaiteraient pouvoir avoir recours à cette pratique pour, notamment, limiter le nombre de veaux mâles, mal revalorisés dans la filière laitière. D'ailleurs, la protection suisse des animaux (PSA) déplore le sort fait à de nombreux veaux mâles en race laitière, parfois tués à la naissance ou mal nourris. Mais cette idée du spermasexing est controversée, comme le montre l'échange entre deux agriculteurs biologiques repris dans cet article. Le FiBL considère que cette pratique ne pose pas plus de problèmes éthiques que l'insémination artificielle normale et qu'elle ne peut donc pas être rejetée tant que la seconde est autorisée. Mais le FiBL recommande d'autres stratégies face au problème des veaux mâles en filière laitière : I) au lieu de rester en race pure, favoriser les races mixtes permettant la production de veaux plus facilement valorisables ; II) favoriser la valorisation des mâles en filière biologique ; III) inséminer plutôt en début de chaleurs, les spermatozoïdes femelles survivant plus longtemps que les autres, d'où une augmentation des chances d'avoir des veaux femelles.
Lanimal, lame de fond sociétale : Un animal bien traité peut-il être mangé ?
Partout dans le monde s'élèvent des voix pour demander la reconnaissance de la sensibilité de l'animal et la modification de son traitement juridique. Lanimal ne serait plus une chose et pas encore une personne. En France, le Parlement est saisi d'un projet de loi pour modifier le code civil afin de reconnaître la sensibilité de l'animal. Derrière ce travail juridique, apparaît un droit certes éclaté, mais qui permet néanmoins la protection des animaux. Cependant, la question juridique cache un débat plus profond en lien avec la lame de fond sociétale en faveur des animaux et en lien avec la question du droit de tuer des animaux et de consommer de la viande. Cette note a pour objet de faire un état des lieux du débat qui agite aujourdhui la société au sujet de lanimal, dans un contexte juridique éclaté.
Conflits d'intérêts, confidentialité et censure dans l'évaluation des risques pour la santé L'exemple d'un herbicide et d'un OGM
Le 19 septembre 2012, Gilles-Eric Séralini et d'autres chercheurs publiaient, dans la revue Food and Chemical Toxicology (FCT), les résultats de leur étude sur la toxicité à long terme (deux ans) d'un maïs OGM (NK603) et de l'herbicide Round-Up, tous deux commercialisés par la société Monsanto. Cette publication a soulevé une vague de critiques, dans un premier temps de la part de biologistes des plantes, dans un second temps de la part d'auteurs ayant des conflits d'intérêts. L'article dont il est question a été retiré de la revue FCT plus d'un an après sa publication, avec l'argument principal selon lequel les données étaient non-conclusives. Dans ce nouvel article de juin 2014, l'équipe de G.-E. Séralini revient sur ce fait exceptionnel qu'est le retrait d'un article d'une revue scientifique, et sur les débats qui ont entouré leur publication de 2012. A travers cette analyse, ils souhaitent fournir un « exemple historique de l'influence des conflits d'intérêts sur l'évaluation scientifique de produits commercialisés dans le monde entier ».
Dossier : Le statut des animaux en question
Rita LEMOINE, Auteur ; Jean-Marc BECHE, Auteur ; Véronique BARGAIN, Auteur ; ET AL., AuteurLa réflexion sur le statut de l'animal remet-elle en cause l'élevage ? Pour nourrir le débat, le Cniel a réuni éleveurs, philosophes et anthropologues autour de l'évolution de la perception des animaux dans la société. L'urbanisation éloigne les consommateurs des élevages, menant à une ignorance des relations éleveur-animal : L'anthropomorphisme glisse facilement des animaux de compagnie aux animaux d'élevage. L'actualité du passage de « bien meuble » à « être sensible » dans le Code civil reflète cette mutation, bien que les animaux restent soumis au régime juridique des biens corporels. Le dossier retrace l'évolution du cadre légal et l'accroissement des règlementations sur le bien-être animal, puis fait place à des témoignages. Une éleveuse souligne l'importance de faire connaître le quotidien agricole aux citadins. Par contraste, la situation du statut animal en Inde est décrite, où les vaches sont certes vénérées, mais l'Inde est aussi le premier exportateur mondial de viande bovine. Selon le professeur de philosophie Francis Wolff, l'animalisme découle de la culpabilité urbaine quant à l'industrialisation des élevages, qui pousse à une revendication libératrice : « A défaut de pouvoir libérer le prolétariat [ ] les nouveaux courants anti-humanistes veulent « libérer les animaux ». Pourtant, a-t-on trouvé une définition consensuelle de l'animal ? Une bactérie est-elle un animal ? La motricité est-elle un facteur déterminant ? L'animalisme postule que « l'homme est un animal comme les autres ». Cette revendication d'indistinction traduit la crise d'une communauté qui ne sait plus ce qui doit être l'objet d'une attention morale. L'anthropologue Jean-Pierre Digard rapporte trois types de relations aux animaux : l'élevage, les relations affectives aux animaux de compagnie, et les relations fictives conçues comme un idéal à atteindre par la mouvance animalitaire. Pour lui, la question de nos rapports aux animaux doit être celle de notre intérêt à leur égard, par exemple la préservation des espèces sauvages pour le maintien de la biodiversité ou les productions de qualité.
Mobilisation : Pour une transition agricole et alimentaire
NATURE & PROGRES, AuteurUne vingtaine d'organisations de paysans, d'associations de protection de l'environnement et de défense des animaux, de solidarité internationale, de consommateurs... ont décidé d'unir leurs énergies pour engager un débat citoyen autour de l'agriculture et de l'alimentation, avec, pour mot d'ordre principal : "Parce qu'une autre agriculture est possible, inventons-la ensemble !". L'article expose les principaux arguments de cet appel à la mobilisation.
Agriculture biologique : espoir ou chimère ?
Marc DUFUMIER, Auteur ; Gil RIVIÈRE-WEKSTEIN, Auteur ; Thierry DORÉ, Auteur | PARIS CEDEX 14 (48 Rue Sarrette, 75 685, France) : EDITIONS LE MUSCADIER | LE CHOC DES IDÉES | 2013Longtemps considérée comme l'apanage d'une minorité d'originaux, l'agriculture biologique apparaît aujourd'hui comme une alternative de plus en plus crédible face à des modes de production intensifs et polluants. Ses défenseurs la décrivent comme une réponse efficace aux déséquilibres écologiques, économiques et sociaux induits par le système productiviste actuel. Ses opposants ne voient en elle qu'un refus systématique du progrès scientifique, et rappellent que des rendements élevés seront nécessaires pour nourrir une population mondiale en constante croissance. Quelle place pour l'agriculture biologique au XXIème siècle ? C'est à cette question cruciale que répond ce livre, en confrontant deux positions antagonistes, sous le regard impartial d'un spécialiste.
Biologie de synthèse : voulez-vous d'une vie synthétique ?
Jean-Marc BUREAU, Auteur ; Mickaël CORREIA, AuteurCatherine Bourgain, généticienne de l'Inserm et membre de la Fondation sciences citoyennes (FSC), explique les dangers d'une vie trop "synthétique" : « Je pars du principe qu'il n'est pas impossible que les techniques de la biologie de synthèse puissent un jour permettre de produire des choses intéressantes. Mais ( ) la plupart des innovations en cours dans les laboratoires ( ) sont au mieux inutiles, au pire très dangereuses ». Cette opinion ne rejoint pas celle de la ministre de la recherche, Geneviève Fioraso, pour qui la biologie de synthèse est « un élément de réponse aux enjeux énergétiques, environnementaux, médicaux, alimentaires auxquels le monde devra répondre dans ce siècle ». Catherine Bourgain considère qu'il faut au moins un moratoire sur les expérimentations en plein air de produits issus de la biologie de synthèse et un second sur la commercialisation de ces produits.
Can organic farmers be good farmers? Adding the taste of necessity to the conventionalization debate
Lee-Ann SUTHERLAND, AuteurAu cours des dernières décennies, l'agriculture biologique s'est rapidement développée. Bien que l'intégration de l'agro-business dans les filières biologiques ait fait l'objet de débats, la façon dont sont traités les facteurs économiques de la conventionnalisation à l'échelle de la ferme est moins bien connue. En s'appuyant sur la conceptualisation des capitaux économiques et culturels proposée par Bourdieu, le lien direct entre les symboles d'une « bonne agriculture » et les exigences économiques pour la viabilité d'une exploitation agricole (goût de la nécessité) est démontré. Les résultats indiquent que, sur les sites étudiés, les agriculteurs conventionnels et biologiques se réfèrent à des gammes similaires de symboles culturels, mais ces derniers sont plus diversifiés chez les bio. Cette diversité ou, à l'inverse, cette sélectivité, reflètent la fragmentation et la contestation d'idéaux résultant des défis économiques du moment. Le capital économique est un facteur important dans la décision de se convertir à l'AB, mais une conversion formelle reflète aussi une réévaluation des formes de capital culturel.
Débat : Revenu de l'exploitation, une notion obsolète ?
Gustave DELAIRE, AuteurLa lecture et l'interprétation des résultats économiques d'une exploitation agricole sont complexes. La notion de revenu, abordée dans cet article, est notamment de plus en plus brouillée. En effet, ce revenu ne correspond, ni à un montant disponible, ni aux prélèvements de l'exploitant. L'auteur débat ici sur les critères économiques divers utilisés pour caractériser une exploitation et il définit les objectifs et les utilisations de chacun. Globalement, il remet en cause les critères généralement utilisés pour juger de la bonne efficacité économique d'une exploitation et préconise une mesure de la création de richesse (valeur ajoutée). La répartition de cette richesse créée et des primes est également abordée.
Des débats sur les OGM trop ambitieux ?
Jean-Marc BUREAU, AuteurLa région angevine est le siège de nombreuses entités de production et de recherche sur les semences, dont certaines s'intéressent de près aux OGM (comme le GEVES). Des associations critiques sur les OGM, regroupées en collectif, ont cherché à organiser des débats entre la société civile et ces entités. Un cadre de débats a été fixé entre le Collectif et l'Inra pour « témoigner de l'intérêt des citoyens pour la recherche publique et de la volonté de l'Inra ( ) de répondre aux interrogations de la société et de favoriser le dialogue entre l'ensemble des acteurs concernés par la recherche ». L'article s'intéresse au deuxième débat qui a eu lieu le 24 janvier dernier, sur le thème « Grandes cultures et alimentations : pourquoi la recherche utilise-t-elle les biotechnologies ? ». De l'avis des participants, si le débat fut « loyal », il n'a toutefois pas été aisé de dialoguer sereinement. L'Inra a, quant à lui, regretté que les professionnels de la semence aient refusé de participer.
Intensive ou extensive : quelle agriculture pour favoriser la biodiversité ?
Céline CRESSON, Auteur ; Marion DESQUILBET, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2013Une grande question fait débat, aussi bien d'un point de vue scientifique, que politique, ou encore sociétal : vaut-il mieux une agriculture intensive, qui laisse plus d'espaces disponibles pour des milieux naturels et pour la biodiversité, ou une agriculture extensive, consommatrice d'espaces mais favorisant la biodiversité sur ceux qu'elle consomme ? Les résultats contradictoires de plusieurs études sont mis en débat dans cet article. Ils s'appuient notamment sur une approche bioéconomique qui prend en compte l'ajustement des marchés agricoles et les modes de consommation.
Regards croisés : Quel avenir pour la bio ?
Gaëlle GAUDIN, AuteurDans cet article, Henri Thépaut, président de Bio Cohérence, et Jacques Pior, responsable agriculture biologique de l'APCA, confrontent leur point de vue sur l'agriculture biologique : développement, réglementation, accompagnement par les Chambres d'Agriculture Pour le premier, le développement de la bio est indispensable, mais ne doit pas se faire sur le modèle intensif de l'agriculture conventionnelle. Ainsi, à travers la marque Bio Cohérence, il prône la prise en compte d'exigences environnementales, mais aussi économiques et sociales. Jacques Pior souligne que celle-ci s'appuie tout de même sur la base commune et obligatoire pour les 27 pays de l'UE qu'est le cahier des charges européen. Même si les deux protagonistes sont d'accord sur le fait que celui-ci a permis une harmonisation des pratiques, il fait débat, avec pour l'un l'ouverture à de possibles dérives, et pour l'autre, un niveau d'exigences rehaussé pour certains pays de l'UE.
Deuxième journée de rencontre des Groupements d'Achats Alimentaires (GAA)
Dominique PARIZEL, AuteurEn mars 2012, à Namur, les divers Groupements d'Achats Alimentaires se sont réunis lors d'un rendez-vous annuel organisé par Nature&Progrès. Ce fut l'occasion pour ces consommateurs d'échanger sur les réalités du monde agricole afin de mieux comprendre les conditions de production de leur alimentation, avec comme objectif final le développement d'un mode de consommation responsable. La matinée était consacrée à la question de la détermination des prix et de la recherche d'un prix juste. Quatre approches pour fixer le prix d'un panier de légumes ont été identifiées. L'après-midi, les participants se sont intéressés à la problématique foncière avec l'intervention de Terre de vue, l'équivalent belge de Terre de Liens. Quelques éléments de discussion sont apportés dans cet article.
Dossier : L'agriculture biologique demain : Invitez-vous au débat !
Claire TESSIER, AuteurAujourd'hui, si le visage de l'agriculture française a changé et que plusieurs modèles de développement coexistent, les décisions prises en matières d'aides, d'utilisation de l'espace, d'impact environnemental ou d'emploi sont encore souvent prises en regard de l'agriculture productiviste. Or, les exploitations biologiques se développent d'autant mieux si elles sont basées sur un système de production mixte (culture et élevage, culture et sylviculture par exemple) et si ce système de production est promu par la société civile. L'article revient sur les leviers à activer pour développer l'agriculture biologique, l'utilité publique de cette forme d'agriculture (qualité des aliments et impacts sur la santé, préservation de l'eau et impacts économiques de sa dépollution) et présente, en exemple, le projet Biovallée mis en uvre dans la Drôme.
Dossier : Controverse science/société
Claire SABBAGH, Auteur ; Jean-Luc PUJOL, Auteur ; Marc BARBIER, Auteur ; ET AL., AuteurLa controverse scientifique est un moteur pour l'avancée scientifique, mais elle peut aussi être une source de problèmes aigus de communication lorsqu'elle concerne la société. Dans ce dossier, les mécanismes de la controverse scientifique sont étudiés, notamment à travers l'expérience de cinq acteurs de l'Inra qui y sont parfois confrontés. Claire Sabbagh, codirectrice de la Délégation à l'expertise, à la prospective et aux études de l'Inra, est organisatrice d'expertises collectives qui, en s'appuyant sur des connaissances scientifiques pluridisciplinaires, peuvent mettre à jour certaines controverses. Jean-Luc Pujol, de la Mission d'anticipation Recherche/Société de l'Inra, apporte son expérience sur le débat public des nanotechnologies en 2009 et 2010 et s'exprime sur la difficulté de débattre avec un public non informé ou mal informé. Marc Barbier, directeur de l'unité Inra Sciences en Société, a co-organisé une « formation à la controverse » destinée aux ingénieurs. Pierre-Benoît Joly, sociologue, clarifie les débats sur la sociologie des controverses autour de trois thèses. Jean-François Launay, directeur de la communication de l'Inra, s'appuie sur l'exemple des OGM pour illustrer la fragile frontière entre controverse scientifique et polémique.
Dossier de presse : L'agriculture biologique dans les programmes des candidats à l'élection présidentielle : L'enjeu de la reconnaissance d'une véritable alternative à un système agro-alimentaire à bout de souffle
Après avoir proposé, en novembre 2011, un cahier propositionnel de 20 mesures aux candidats à l'élection présidentielle, dans le cadre de la campagne « Osons la bio », la Fnab (Fédération Nationale de l'Agriculture Biologique des régions de France) présente, dans ce dossier de presse, une première analyse politique de cette campagne et des débats qui ont eu lieu avec les candidats ou leurs représentants. Certains d'entre eux considèrent l'agriculture biologique comme une réelle alternative pour une réforme de notre système agro-alimentaire alors que d'autres sont plus prudents et s'engagent peu sur cette thématique. La Fnab interpelle donc à nouveau ces candidats dans le but de les voir s'engager sur trois mesures d'urgence avant le second tour des présidentielles : - déclarer les zones de captages prioritaires de l'eau « zones zéro pesticides » ; - interdire totalement la culture d'OGM en France ; - qualifier officiellement l'Itab, l'Institut technique de l'agriculture biologique, en « institut technique de filière agricole » membre du réseau Acta, bénéficiant, au même titre que les 21 instituts existants, de crédits publics pérennes.
PAC 2014/2020 : Renforcer l'agriculture française
Thierry FELLMANN, Auteur ; Aurélie TROUILLIER, Auteur ; Maud ANJUERE, Auteur ; ET AL., AuteurEn octobre 2011, la Commission européenne a présenté le projet de réforme de la PAC ainsi que son cadre financier pour la période 2014/2020. Dans ce dossier, plusieurs points clés sont abordés. Tout d'abord, un état des lieux est fait concernant les négociations et débats en cours à Bruxelles, dans un contexte de tensions institutionnelles (régionalisation des aides, ciblage des aides, verdissement de la PAC, régulation des marchés, développement rural). Ensuite, la question sensible du financement est abordée. Avec un budget qui serait a priori stable par rapport à la période précédente, quelques incertitudes subsistent quant aux enveloppes allouées au développement durable et sur les conséquences éventuelles de la crise financière. Concernant la gestion du marché agricole, la Commission met l'accent sur les « mesures exceptionnelles » qui pourraient être activées et sur la gestion des risques. Pour la gestion des aides directes, outil majeur de la PAC, les propositions conduisent vers une plus grande complémentarité entre les deux piliers et la fin du « tout découplage ». Dans la suite de ce dossier, sont présentés un décryptage des strates du 1er pilier, une description du nouveau cadre stratégique et des mesures en lien avec le développement rural, un point sur l'évolution de la conditionnalité et un point sur les marges de manuvre qui pourraient être laissées aux États membres.
Le projet nano
Lise DOMINGUEZ, AuteurLe décret sur l'obligation de déclaration des nanosubstances, paru le 19 février 2012, impose aux professionnels (entreprises, laboratoires de recherche), à partir de 2013, de déclarer tous les ans, auprès du ministère de l'écologie afin qu'ils y soient étudiés, l'identité, les quantités et les usages des nanosubstances produites, distribuées ou importées en France. L'article revient sur plusieurs points : définition des nanoparticules, présentation rapide de leurs applications, engouement des gouvernements (à l'échelle mondiale, au moins 35 pays ont un programme national de recherche dans le domaine), dangers (sur le millier de produits d'usage courant mis sur le marché, seuls 2 % ont fait l'objet d'études d'impact ; en raison de leur très petite taille qui se mesure en milliardième de mètre, elles traversent les membranes cellulaires, pulmonaires, rénales, placentaires ; risque d'ajout à la liste déjà longue des polluants chimiques et/ou interférence avec ces derniers). Par ailleurs, l'article revient sur les réactions et les critiques d'associations telles que les Amis de la Terre, France nature environnement (FNE), Vivagora : demande d'un moratoire partiel sur la commercialisation de nanoproduits en contact avec le corps non prise en compte (José Cambon de France nature environnement) ; inventaire des produits contenant des nanoparticules non exhaustif car le texte de décret prévoit des exceptions de déclaration en cas de secret industriel (Dorothée Benoît-Browaeys de Vivagora) ; urgence à rouvrir le débat citoyen (difficulté à articuler les questionnements des sciences humaines et sociales avec le domaine d'investigation sur les nanoparticules, perspective post ou transhumaniste au travers du programme pluriannuel, le NBIC Technologies investi par les scientifiques et gouvernements d'Europe et des Etats-Unis).
Agriculture écologiquement intensive?
Goulven LE BAHERS, AuteurLa FNCivam a organisé une journée de réflexion sur les thématiques de l'agriculture HVN (Haute Valeur Naturelle) / HVE (Haute Valeur Environnementale) / Ecophyto / AEI (Agriculture Ecologiquement Intensive) en février 2011. La Lettre de l'Agriculture Durable s'attache ce mois-ci à décrire l'agriculture écologiquement intensive ou AEI. Ce concept a été initié par Michel Griffon (chercheur au CIRAD et président de l'ANR). L'objectif était de proposer une nouvelle forme d'agriculture qui permette de produire plus, tout en préservant les ressources de la planète et l'environnement en valorisant mieux les écosystèmes et en tirant parti des processus naturels. Pour y parvenir, les techniques proposées tournent autour de la fertilité des sols, des cultures en mélange de variétés ou du développement des infrastructures agro-écologiques pour promouvoir la biodiversité. L'auteur s'interroge sur ce concept qui se positionne peu sur la souveraineté alimentaire et sur les OGM ; mais aussi sur la position de l'INRA qui s'est peu exprimé sur ce sujet.
Un avis du Comité commun d'éthique pour la recherche agronomique (extraits). Biocarburants liquides et finalités de la recherche
Le 19 mars 2010, a été publié un avis du comité consultatif commun d'éthique pour la recherche agronomique qui porte sur le défi alimentaire et celui de la valorisation non alimentaire des productions agricoles, et plus particulièrement sur le cas des biocarburants liquides. L'INRA et le CIRAD ont, en effet, saisi le Comité sur la question de l'assurance que leurs recherches sur les bioénergies et la production agricole qui peut en résulter ne se font pas au détriment des recherches sur la sécurité alimentaire et la production agricole nécessaire à l'alimentation. La réponse du Comité a, selon le Courrier de l'environnement de l'INRA, largement dépassé le seul cadre des biocarburants. La recherche publique est lancée dans une course à l'innovation qui se doit d'être rentable. Il faut alors revisiter l'éthos de la recherche agronomique et de la recherche pour le développement. Les recommandations du Comité ne portent pas tant sur une recherche éthiquement correcte, mais sur une vigilance éthique à tenir dans la démarche scientifique. Le Comité recommande notamment de se réapproprier le sens de la recherche finalisée, de développer, dans les institutions et chez les chercheurs, le sens de la responsabilité de la recherche ou de clarifier les aspects éthiques au moment de la formulation de la question de recherche et du projet.
Consensus français des bio sur une vision durable de la culture sous serre : Des légumes bio sous serres chauffées ?
SYMBIOSE, AuteurLors de l'Assemblée générale de la fédération internationale d'IFOAM qui a eu lieu du 3 au 5 octobre 2011, en Corée du Sud, la FNAB, soutenue par l'association française liée à IFOAM, l'AsAFI, a proposé un texte concernant la production sous serre. Ce texte, qui a rassemblé une large majorité, précise que les règlementations sur la culture sous serre doivent s'inscrire en accord avec les préceptes de l'agriculture biologique ; ainsi, la culture hors-sol et la fertirrigation y sont très clairement proscrites. Parallèlement, des discussions s'ouvrent pour cadrer réglementairement cette production, car certains pays membres, dans les pays du Nord par exemple, acceptent notamment la certification de culture hors-sol. La FNAB a assuré qu'elle continuera à suivre ces questions afin de défendre les pratiques de production sous serre mises en uvre et défendues par les maraîchers bio français et par les organisations économiques de producteurs bio de fruits et légumes. Dacian Ciolos, Commissaire européen à l'agriculture, a, par ailleurs, conseillé de ne pas céder à la pression de la demande du marché.
Mettre en débat la co-évolution de l'agriculture et de la biodiversité dans le paysage. Les apports d'une lecture saltus ager dans le Parc de Lorraine
Xavier POUX, Auteur ; Jean-Baptiste NARCY, Auteur ; Blandine RAMAIN, AuteurLa préservation de la biodiversité est une problématique universelle et fait aujourd'hui l'objet de politiques d'ensemble. Toutefois, sa gestion doit se décliner à une échelle territoriale cohérente pour être pertinente. Un processus de « territorialisation » de ces politiques est alors nécessaire. Cet article fait la synthèse d'un travail sur la dynamique des paysages à l'échelle du Parc naturel régional de Lorraine via la grille saltus-ager (saltus : espace ni cultivé, ni forestier, ager : espace cultivé). L'analyse de l'équilibre entre ces deux espaces montre qu'il est corrélé à l'évolution de la biodiversité associée à l'activité agricole, permettant ainsi une vision prospective. Cette illustration de la co-évolution de l'agriculture et de la biodiversité a ensuite fait l'objet d'un débat entre les différents acteurs concernés sur l'avenir de ce territoire et de sa gestion.
Nouvelles techniques de manipulation du vivant : Pour qui ? Pour quoi ?
Robert Ali BRAC DE LA PERRIÈRE, Auteur ; Eric MEUNIER, Auteur ; Bernard EDDÉ, Auteur ; ET AL., Auteur | DONZY LE NATIONAL (Le Poirier, 71 250, FRANCE) : PEUV (Pour l'Emergence d'une Université du Vivant) | 2011Les OGM aujourd'hui commercialisés sont issus de techniques d'ores et déjà anciennes. La transgenèse n'est plus la seule technique utilisée par les entreprises pour générer des Plantes Génétiquement Modifiées (PGM). Les techniciens ont aujourd'hui à leur disposition plusieurs autres méthodes aux noms évocateurs comme la technologie de nucléase à doigt de zinc ou la cisgenèse... Comment ces plantes issues de ces nouvelles techniques se situent-elles par rapport aux directives et règlements européens ? C'est la question qui se pose actuellement, et la Commission Européenne a constitué fin 2008 un comité d'experts (deux par Etat-membre) pour l'aider à y répondre. En juin 2011, la réflexion des experts n'a pas encore abouti et aucun calendrier n'est connu à ce jour. Ces nouvelles techniques sont une étape supplémentaire vers la privatisation du vivant agricole. Mais surtout, pour les auteurs, elles masquent le fond d'un problème qui n'est autre que celui de la modernité, celui d'un monde-bolide sans pilote, d'une culture dominante destructrice de ses propres conditions de vie. Le présent ouvrage, fruit d'un travail collectif mené par Inf'OGM, en lien avec BEDE (Biodiversité : échanges et diffusion d'expériences), le GIET (Groupe International d'Etudes Transdisciplinaires), le RSP (Réseau Semences Paysannes) et PEUV (Pour l'Emergence d'une Université du Vivant), propose des descriptions de ces techniques, un rappel de l'évolution des droits industriels sur les plantes qui explique pour qui sont faites ces manipulations et une réflexion plus générale sur le pourquoi des OGM et de l'artificialisation du vivant. Cette contribution au débat rappelle le rôle central que les veilles citoyennes d'informations et les acteurs syndicaux, associatifs et scientifiques ont à jouer.
Les OGM peuvent-ils nourrir le monde ?
Debbie BARKER, AuteurCet article dresse un bilan, à l'échelle mondiale, sur le développement des OGM et sur leurs impacts en termes environnementaux, sociaux et politiques. Par rapport à l'impact sur l'alimentation mondiale, après 20 ans de développement des OGM, la faim dans le monde n'a jamais été aussi importante. Cette dernière est due en grande part à une destructuration d'une agriculture domestique visant à nourrir les populations locales. L'auteur estime que les OGM sont au profit d'une agriculture productiviste et destinés à la nourriture des animaux et à la production de biocarburants. Cette agriculture se développe au détriment de l'approvisionnement des populations humaines ou de la biodiversité. A contrario, de plus en plus de travaux montrent que des systèmes biologiques, donc sans OGM, peuvent atteindre des rendements supérieurs aux cultures conventionnelles. Par rapport à l'environnement, de plus en plus de rapports montrent l'impact négatif des OGM. Les promesses de ces derniers consistant à résister à des maladies ou à des parasites s'avèrent majoritairement vaines ou non durables dans le temps, les ravageurs s'adaptant et devenant résistants, de même que les adventices. Par conséquent, les cultures d'OGM s'avèrent très gourmandes en pesticides. Par ailleurs, l'auteur accuse les entreprises développant ces OGM de mener d'importantes actions pour la défense de leurs intérêts, du lobbying massif à la pression, la rétorsion, le chantage ou encore la violation des lois.
Un nouveau défi pour l'humanité : L'irruption des nanotechnologies - Première partie
Paul LANNOYE, AuteurEn ce début du XXIème siècle, une nouvelle vague technologique déferle sur le monde : celle des nanotechnologies. Les nanotechnologies exploitent les propriétés intimes de la matière à l'échelle du nanomètre - 1 nanomètre = 1 milliardième de mètre - pour réaliser de nouveaux dispositifs, objets et systèmes qui utilisent ces propriétés. On a constaté, en effet, qu'à cette échelle, qui va de la dimension atomique (0,1 nm) à 100 nm environ, les propriétés de la matière peuvent différer fondamentalement de celles constatées à plus grande échelle pour la même substance. L'article revient sur ces disparités de comportement (or, cuivre nanostructuré, nanotubes de carbone...). Il traite, par ailleurs, de l'incidence des propriétés extraordinaires des nanomatériaux : - La fascination du progrès scientifique et technologique (depuis les années 80, développement de l'intérêt pour les nanosciences et les nanotechnologies à un rythme sans précédent...) ; - D'innombrables avertissements jamais démentis (il ressort clairement des études effectuées à ce jour que les nanoparticules peuvent affecter les comportements biologiques aux niveaux cellulaire, subcellulaire et protéinique...) ; - Les nanoparticules sont parmi nous ! (un institut américain, le Woodrow Wilson International Center for Scolars, publie depuis 2007, sur son site Internet, une liste exhaustive de tous les produits commercialisés dans le monde : l'inventaire comprenait en août 2008, huit cent trois produits ou lignes de produits...) ; - Quelques applications et les risques potentiels qu'elles impliquent (nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) ou d'oxyde de zinc (Zn0) dans les crèmes solaires... ; incertitude sur la toxicité potentielle des fullerènes, molécules de carbone composées d'hexagones et de pentagones utilisées dans certaines crèmes anti-rides...) ; - Le marché fait loi ! (abscence totale de législation spécifique encadrant la mise sur le marché de nanomatériaux et de produits en contenant, aucune information sur la présence de nanoparticules dans les produits de consommation...).
AG Auvergne biologique : Vers une bio d'Auvergne ?
C. JAHNICH, AuteurEn réponse au règlement européen sur l'agriculture biologique, la Fnab (Fédération nationale des agriculteurs biologiques) a décidé de créer un identifiant bio français, distinct du cahier des charges européen. La mise en oeuvre de cette démarche a été confiée à l'association Alternative Bio, créée en mars 2009. Au niveau du contenu du nouvel identifiant, le socle de base serait constitué du règlement européen, suivi de règles certifiables - zéro OGM notamment -, et d'une charte d'engagement avec des exigences environnementales, sociales... Le débat, organisé par l'interprofession Auvergne Biologique, à l'occasion de son assemblée générale, le 9 avril 2009, a permis de mettre à jour quelques questions pratiques (problème, pour les consommateurs, de la lisibilité de la démarche de la Fnab ; interrogation des transformateurs quant aux moyens de communication débloqués, notamment en filières longues...) et d'ouvrir la discussion sur une autre piste : celle de créer un identifiant bio "Auvergne".
Le commerce équitable en question
Jean-Paul DAUBARD, AuteurLe troisième colloque international sur le commerce équitable s'est tenu, en mai 2008, à Montpellier. Cet article revient sur la crise de croissance que ce type de commerce est en train de connaître, en soulignant les débats internes qui traversent ce mouvement : faut-il ouvrir ce commerce, au-delà des groupements de producteurs, aux entreprises du Sud ? Pourquoi Nestlé peut-il s'investir dans ce commerce ? Et pour les salariés du Nord de la grande distribution (de plus en plus présente dans cette filière), quelles retombées doit-on exiger ? L'article se veut rassurant, soulignant que la guerre entre Max Havelaar et Artisans du Monde n'a pas eu lieu, et que ces débats reflètent précisément la maturité du réseau. Mais l'article pointe aussi un manque : pourquoi ne pas avoir abordé, lors de ce colloque, les réseaux de commerce équitable Nord-Nord ?
Consommer moins, consommer mieux
Serge PAPIN, Auteur ; Jean-Marie PELT, Auteur ; Céline ROUDEN, Auteur | PARIS (77 Rue du Faubourg Saint Antoine, 75 011, FRANCE) : EDITIONS AUTREMENT | 2009Serge Papin, patron de la grande distribution, et Jean-Marie Pelt, écologiste, débattent ensemble de l'avenir de la consommation. Le débat est mené par Céline Rouden, responsable du service politique du journal La Croix, depuis décembre 2005. En effet, la hausse des prix, la baisse du pouvoir d'achat, avec en toile de fond la crise économique internationale, ont poussé les Français à redéfinir leurs priorités d'achats. S'éloignant du superflu et du futile pour privilégier l'utile. Comparant les prix, optant plus massivement pour le hard-discount et les marques des grands distributeurs pour dépenser moins. Mais aussi privilégiant des produits respectueux de l'environnement (commerce équitable, produits bios)... Plus que des changements ponctuels, conjoncturels, répondant aux difficultés économiques actuelles, c'est une tendance durable qui s'esquisse depuis peu. Une évolution profonde des valeurs. La consommation ne ferait plus le bonheur. Victime de ses excès, la société de consommation de masse serait vouée à disparaître pour laisser place à des consommateurs devenus "responsables". Qualité des produits, qualité du service, prix réduits et proximité vont-ils devenir les maîtres mots d'une nouvelle consommation à échelle humaine ? Ce dialogue, né d'une confrontation entre deux personnalités qu'à priori tout oppose, dépasse le choc des conceptions et prouve que les points de vue de représentants d'univers différents peuvent se conjuguer de manière constructive pour comprendre et préparer ce qui, demain, sera sans doute une société de l'après-consommation.
Débats : Ils sont producteurs bio et élus régionaux
Virginie JOURDAN, AuteurLe salon professionnel et interrégional La terre est notre métier (qui s'est tenu à Guichen (35), les 9 et 10 octobre 2009) a été l'occasion d'entendre l'expérience de Pascal Dacheux et Jacques Cochy qui sont à la fois agriculteurs bio et élus du Conseil régional de leur région. Pascal Dacheux est vice-président du Conseil régional de Picardie chez les Verts et agriculteur bio, dans la Somme, depuis 1998 ; Jacques Cochy est, quant à lui, conseiller régional des Pays de Loire, où il oeuvre dans la commission "action économique" pour le groupe des Verts. Il est installé en Loire-Atlantique. Ils ont témoigné des contraintes et des opportunités à être à la fois élu politique et agriculteur bio engagé. Face à eux, Paul Hascoët, président de la FRAB, et Dominique Marion, président de la FNAB, eux aussi producteurs bio, ont voulu connaître les marges de manoeuvre des élus régionaux pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre du Grenelle. Les propos de Jacques Cochy et de Pascal Dacheux, accompagnés de Marie-Pierre Rouger, conseillère régionale de Bretagne (commission Formation), ont permis de souligner plusieurs contraintes : poids moindre de la politique régionale face au poids des aides européennes issues de la PAC, craintes quant à la norme HVE (Haute Valeur Environementale), difficile accès à la terre pour mettre en place une agriculture durable, axes de travail à développer, agriculture souhaitée sur son territoire... La conclusion a été le lieu de revendications : Dominique Marion veut pouvoir demander aux élus des Conseils régionaux un programme harmonisé ; Paul Hascoët souhaite la reconquête d'un paysage agricole avec des paysans qui reprennent leur autonomie...
Signes de qualité et d'origine : Regard sur l'AB
Gaëlle POYADE, AuteurLe colloque, qui s'est tenu le 4 décembre 2008, dans le Finistère, sur la réforme des Signes d'Identification de Qualité et d'Origine (Siqo), a réuni près d'une quarantaine de professionnels de l'agroalimentaire. A l'exception des produits biologiques, on trouve autant de cahiers des charges que de produits, un ensemble peu homogène dont se plaignent de nombreux professionnels. La réforme doit, pour le 30 juin 2009, simplifier les Siqo et harmoniser les modalités de contrôle afin d'accroître leur visibilité et d'augmenter leur efficacité. Lors de l'après-midi consacrée à la bio, les questions soulevées et les thèmes abordés ont été variés : - la question des équivalences avec les cahiers des charges hors Europe ; - l'intérêt réel de l'AB à procurer des produits de bonne qualité organoleptique et sains ; - le manque d'obligation de résultats sur la qualité des produits bio comme c'est le cas pour le Label Rouge ; - la nécessité d'intégrer une démarche sociétale et énergétique au référentiel bio pour assurer l'avenir de la bio, selon un certificateur. Un tableau compare les cahiers des charges Label Rouge et Bio pour les volailles de chair en ce qui concerne : - la sélection des animaux ; - l'espace de vie ; - les parcours ; - le transport ; - l'abattage ; - l'alimentation ; - les traitements vétérinaires ; - le produit final ; - le vide sanitaire ; - les produits d'entretien.
2èmes Assises de la bio : Enfin du bio dans toutes les cantines ?
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurCes Assises avaient pour thème "Les perspectives de la bio en restauration collective", secteur stimulé par les mesures du Grenelle de l'environnement et l'engagement de l'Etat. Les 10 millions de repas, incluant au moins un ingrédient bio, servis en 2007, ne représentent actuellement que 0,2% du marché total des repas hors domicile, estimé à 3,5 milliards de repas par an. Ils font d'ailleurs pâle figure face aux 924 000 repas bio quotidiens servis en restaurants scolaires en 2007 en Italie. Si la volonté est là, les problèmes récurrents restent l'approvisionnement et la gestion du surcoût. Pour favoriser le développement d'initiatives, l'Agence Bio répertorie les actions existantes et met en avant des dispositifs exemplaires. Le Synabio estime, pour sa part, que les objectifs fixés au sein de l'administration publique sont un geste fort mais qu'il faut se donner les moyens de les atteindre en structurant les filières, en planifiant les approvisionnements et en faisant évoluer le cahier des charges de la restauration collective. La Fnab, pionnière dans ce secteur, a mis au point une charte. Elle évoque la régularité et la pérennité des actions comme clés de la réussite à long terme, ainsi que la planification et le partenariat comme facteurs de diminution des surcoûts. Elle considère par ailleurs que ces surcoûts sont surestimés du fait des externalités négatives non prises en compte de l'agriculture conventionnelle.
Chronique d'une conférence de citoyens : L'avenir des espaces ruraux européens en question
En 2006 et 2007, plus de trois cents citoyens originaires de neuf pays d'Europe se sont réunis pour réfléchir sur le rôle et l'avenir des espaces ruraux dans leur région et mettre au point des propositions susceptibles d'inspirer l'action publique. Pour la première fois, une conférence de citoyens de portée régionale, mais aussi européenne, voit le jour. C'est cette aventure, avec ses difficultés méthodologiques et ses complexités interculturelles, qui est relatée dans cet ouvrage, sous la forme d'une chronique. Mêlant des moments de récit et des éléments d'analyse, le livre retrace les principales étapes d'une expérience novatrice, en dégage des enseignements et ouvre de nouvelles perspectives. Ces débats conduisent à s'interroger plus largement sur la question de la participation de chacun dans la prise de décision publique et sur le renouvellement nécessaire de la démocratie qui doit aujourd'hui faire du citoyen l'élément central de sa légitimité.
Dossier : Semences Bio et Biotechnologies
En vue de l'Assemblée Générale de l'IFOAM en juin 2008, ce dossier se propose de faire le point, pour discussion, sur les techniques de sélection dites à " fusion de protoplastes ". Elles sont actuellement utilisées pour transférer une stérilité mâle cytoplasmique (CMS), existante naturellement chez le radis, vers le choux et le colza essentiellement, et du tournesol vers la chicorée et l'endive. Tout d'abord, la technique de fusion de protoplastes est présentée ainsi que les caractéristiques de la CMS, avec différents cas et modes de transfert associés en fonction des espèces. Les arguments d'ordres réglementaires, agronomiques, économiques et éthiques, en faveur et contre l'utilisation des CMS à fusion de protoplastes sont donnés. Contrairement au règlement européen de l'agriculture biologique, qui autorise ces techniques, l'IFOAM considère les organismes ainsi obtenus comme des OGM. Différents organismes en Europe qui prennent positions en suivant les préconisation de l'IFOAM et en s'engageant vers d'autres pistes de sélection sont cités. L'article conclue sur la multiplicité et la complexité des techniques modernes de sélection végétale et sur la nécessité de définir un ou plusieurs critères permettant de déterminer celles qui sont compatibles ou non avec l'agriculture biologique. L'IFOAM propose ainsi une liste des méthodes et du matériel compatibles et autorisés ou non pour la création variétale. Enfin, une liste des variétés de choux à CMS sur le marché en mai 2007 est donnée.
Les procédures d'autorisation sur la sellette, des seuils d'OGM non autorisés en préparation
Avant l'été, les experts de la Commission européenne devront mettre au point des "solutions techniques" pour régler la question de la contamination des produits agricoles importés par des transgéniques non autorisés. Bruxelles n'est désormais plus hostile à l'instauration d'un seuil de tolérance pour la contamination des produits agricoles par des OGM non autorisés. Cela constitue un changement de cap étant donné que depuis plusieurs années, la Commission refuse de présenter une telle proposition, au nom du principe de précaution et de la "tolérance zéro". Par ailleurs, les ministres européens de l'Environnement auront un débat, le 5 juin, à la demande de la France. Paris devrait présenter une contribution qui aborde les problèmes suivants : l'évaluation des risques, les seuils d'étiquetage, la prise en compte de l'expertise scientifique et la marge de manoeuvre des Etats membres pour la culture des OGM.
La bataille des OGM : Combat vital ou d'arrière-garde ?
La bataille des OGM fait rage dans le monde entier. Pour l'auteur, deux conceptions de la nature et deux démarches scientifiques opposées dans leur approche du vivant s'affrontent dans un contexte global marqué par la faim et les problèmes environnementaux. D'un côté, l'idée du progrès, du contrôle de l'homme sur la nature et de sa mainmise économique est institutionnalisée jusque dans les traités internationaux, et de l'autre côté, des gens de tout bord doutent, questionnent ou combattent ce paradigme. Ses enjeux touchent au rapport de l'homme à la nature, à la propriété intellectuelle et à la démocratie. Aussi, les organismes génétiquement modifiés cristallisent les peurs et les espoirs des sociétés. Ce livre examine la nature de cette bataille qui implique les pouvoirs publics, le domaine juridique, les pouvoirs économiques et les organisations citoyennes. Plutôt que de porter un jugement sur l'innocuité ou le danger des OGM, il analyse, à travers ce conflit, le fonctionnement des structures démocratiques et le caractère éminemment social et politique des plantes cultivées et consommées.
Contrôle des adventices : Débat sur les matières actives naturelles
L'Institut suisse de recherche de l'agriculture biologique (FiBL) a entamé une réflexion sur la possibilité d'utiliser des herbicides à base de matières actives naturelles dans la stratégie de contrôle des adventices en bio. Cette question sensible fait l'objet de débats au sein de l'Union européenne. Le FiBL estime que l'utilisation de matières actives naturelles (non synthétiques) pour la régulation des adventices est compatible avec l'agriculture bio à condition de lui attribuer le statut de "dernier secours". Il faudra ensuite déterminer quand la nécessité agronomique sera prouvée. Restent les questions concernant la perception de la bio auprès des consommateurs, des cercles agricoles et le risque de scission entre les paysans bio, à propos de ces "désherbants bio".
Une figure mythique : Rachel Carson (1907-1964)
Il y a cent ans, le 27 mai 1907, naissait Rachel Carson : l'illustre scientifique américaine fût à l'origine de l'interdiction de l'insecticide DDT en 1972 aux Etats-Unis, puis dans les autres pays industrialisés. Son ouvrage "Printemps silencieux", paru en 1962, véritable cri d'alarme, fût dès sa publication un best-seller.
OGM : Le choc des cultures !
Plus de 20 000 hectares de maïs MON810 cultivés en France, c'est ce que révèle le registre des cultures diffusé par l'Etat pour l'année 2007. Au cours de l'été, les anti-OGM détectent de nouvelles parcelles. En septembre, le Grenelle de l'environnement s'échauffe. Retour sur un été d'actions, de drames et de rebondissements médiatiques et interview de Vincent Perrot, délégué de la Fnab.
Confiance, justification et controverse sur les OGM en Europe
Deux principales oppositions aux OGM sont identifiées : l'une autour de la liberté et de la sécurité du consommateur, l'autre autour de la réflexion sur le système économique. Il existe également une proximité forte entre confiance dans l'information et jugement positif sur l'action des associations de défense de l'environnement.
Des énergies collectives pour le territoire
Lors de la journée du 29 juin à Saint-Affrique, trois cents personnes ont suivi un débat sur l'énergie : enjeux pour l'agriculture et le territoire. Plusieurs experts ont évoqué la tendance pour le développement et l'emploi de ressources renouvelables : biomasse, solaire, éolien, méthanisation, plaquettes forestières (bois énergie), biocarburants. Aux témoignages de terrain a succédé le soutien des élus.
OGM : Une leçon de démocratie
"Oui à la semence traditionnelle graine, non aux OGM". Tel est le verdict prononcé par l'espace citoyen d'interpellation démocratique (ECID) sur les OGM, au Mali en janvier dernier. Organisée officiellement par l'assemblée régionale de Sikasso, une réunion d'une semaine a permis à une cinquantaine de représentants des paysans du sud du Mali de se prononcer sur les OGM, après avoir auditionné des experts de tout bord et nationalités. Même les gros producteurs, organisés en atelier à part, ont adopté cette position anti-OGM.
Le plan " biocombustibles " attise les différends
Le plan "biocombustibles" du gouvernement fait la part belle aux grandes cultures, sans égard pour les tenants d'une agriculture économe en énergie et pour le secteur de l'élevage. Claude Roy, délégué interministériel pour la valorisation de la biomasse, prévoit une augmentation de 50% de la production de chaleur et d'électricité renouvelables à l'horizon 2050. Sa solution ? Consacrer un tiers des espaces de cultures et de forêts à la production de biomasse pour produire de l'énergie. Toutes les associations environnementalistes sont montées au créneau, argumentant que " le premier gisement d'énergie à mobiliser est celui des économies et de la sobriété énergétique ", et que " la valorisation de la biomasse n'a de sens que dans le cadre de filières courtes décentralisées ", à l'opposé des " champs de biomasse intensifs ". Finalement, on retrouve dans ce débat énergétique la même opposition que pour l'agriculture (intensif centralisé contre extensif décentralisé) : deux visions du monde qui semblent parfois irréconciliables.
Pour un pacte écologique
Nous le savons : l'activité humaine est en train de bouleverser les équilibres naturels qui ont rendu notre planète habitable - des équilibres qui ont mis des millions d'années à s'instaurer. Le compte à rebours a commencé. Pour d'innombrables espèces animales et végétales, il est déjà trop tard. Quant aux hommes, ils sont des centaines de millions à souffrir de l'affaiblissement de leurs ressources et de la pollution, et seront demain encore plus nombreux à être victimes des dérèglements climatiques qui les chasseront de leurs terres et les pousseront à émigrer vers le nord, où les attend une autre forme de misère. Oui, nous le savons, mais nous ne faisons rien, ou si peu. Les hommes politiques des pays dits riches s'affrontent sur des questions qui paraîtront bientôt dérisoires devant la montée des périls écologiques. Pourtant, il n'est peut-être pas trop tard. L'élection présidentielle de 2007 en France est l'occasion de placer l'écologie au cur du débat politique et d'élire un candidat capable d'infléchir la trajectoire qui nous mène vers l'abîme. Au printemps 2006, le Comité de veille écologique de la fondation Nicolas Hulot a travaillé sur les bases d'un pacte écologique entre les Français et leur nouveau président. Ce programme d'action, à la fois ambitieux et réaliste, vise à définir clairement des objectifs politiques et à proposer des mesures concrètes, techniquement et juridiquement applicables dès le début de son mandat, ainsi que des initiatives diplomatiques prioritaires. Le résultat de ce travail est retranscrit dans un livre.
Sanry ne rit plus
Il n'y a pas que les fauchages pour résister aux OGM, il y a aussi le dialogue ; c'est ce qu'ont tenté de faire une trentaine de militants du collectif anti-OGM en Moselle, lorsqu'ils ont rencontré les deux agriculteurs qui allaient semer un essai de maïs transgénique pour Monsanto, à Sanry-sur-Nied, en Lorraine. Les nombreux arguments échangés n'ont cependant pas réussi à ébranler la conviction des " transgéniculteurs ", pour qui il est important de " prendre deux ou trois ans d'avance " face à la concurrence mondiale. Et le paysan bio de s'interroger : " Avance sur quoi ? Avance sur qui ? ".
Semences potagères biologiques : freins, atouts, enjeux, alternatives
Cet article résume le débat ayant eu lieu sur les semences potagères biologiques lors des journées techniques de l'ITAB sur les fruits/légumes et viticulture biologiques. Le débat s'est organisé en 2 temps : état des lieux (réglementation, sélection) et les alternatives (concertations producteurs/semenciers et sélection participative).
Valorisation de la biomasse : technofou !
Qui a dit : " [Les forêts centenaires à gros fûts] sont néfastes pour l'environnement, inefficaces pour les nouvelles utilisations du bois, et un luxe inouï pour s'y promener et pour la protection des espèces rares " ? Qui a dit : " [l'huile végétale brute] n'est même pas un carburant face aux performances possibles des nouveaux moteurs diesel " ? Qui considère l'agrobiologie comme une bêtise, car pas assez productive ? Et fait de même pour la protection de la biodiversité, qui ne devrait être définie que par rapport à l'utilité directe pour les besoins essentiels de l'humanité ? C'est Claude Roy, délégué interministériel pour la valorisation de la biomasse. Sa vision de l'avenir ? Quelques dizaines de milliers de moléculteurs dont les produits seront transformés par les mêmes firmes qui transforment aujourd'hui le pétrole et les autres ressources minières. Inquiétant.
Usage des hybrides à CMS en agriculture biologique, Loudéac, le 19 mai 2005
Un débat a été organisé sur le sujet de la CMS à fusion de protoplastes entre professionnels, sélectionneurs et scientifiques à Loudéac, le 19 mai 2005. Les objectifs étaient d'informer les professionnels, en s'appuyant sur les exemples du chou et du colza, de poursuivre la réflexion sur les aspects techniques, éthiques et économiques et d'éventuellement se positionner sur la question et au besoin de faire remonter cette position au niveau national et européen. Différents acteurs sont intervenus afin de présenter leur position, puis le débat avec la salle a été lancé. Cet article fait le point sur cette rencontre.
Créer ou investir l'existant
Les 9 et 10 décembre 2003, 250 congressistes se sont réunis à Perpignan pour les journées techniques fruits et légumes bio. Le but était de faire l'état des lieux du fonctionnement de la filière, en particulier en circuits longs, et de débattre d'orientations pour renforcer sa structuration et préparer l'avenir. La véritable question posée était de savoir s'il fallait aller vers la création d'une interprofession bio nationale, ou s'il fallait commencer à "investir" les structures déjà en place, pour éviter que les décisions concernant les bios ne soient prises par des filières conventionnelles.
Recherche publique : droit d'ingérence de la société civile : Définir ensemble les conditions du dialogue
Comment mettre la recherche publique agricole réellement au service des intérêts de la société civile ? Qui doit en débattre ? Dans quelles conditions ? Pour la première fois, recherche publique et société civile ont tenté de "définir ensemble les conditions du dialogue" afin de co-construire des projets de recherche au service de tous. A l'invitation de la Fondation Sciences Citoyennes, une centaine de personnes, tant issues de la recherche publique que de la société civile, se sont retrouvées le 9 octobre 2004 à Montpellier pour échanger sur ces thèmes et dresser des pistes concrètes de collaboration.
Société civile contre OGM : Arguments pour ouvrir un débat public
Un collectif d'une dizaine d'associations rend public un « dossier à charges » contre les OGM et réclame l'ouverture d'un débat public. Ce livre appréhende la problématique des OGM sous ses multiples dimensions - scientifiques, juridiques, économiques, agronomiques et éthiques. Le "dossier à charges" est articulé, références scientifiques à l'appui, autour d'un état des lieux du débat, d'une analyse des enjeux et des propositions. Il fournit les données de base non seulement pour comprendre la polémique suscitée par les OGM, mais aussi pour en envisager les alternatives. Il constitue ainsi la pièce principale, élaborée par la société civile, à verser au dossier dans le "procès des OGM".
OGM : La société civile argumente son refus : Dossier pour un débat public - Synthèse
Le dossier appréhende la problématique des OGM sous ses multiples dimensions - scientifiques, juridiques, économiques et éthiques. Une introduction revient sur les raisons d'un "dossier à charges" sur les OGM et sur son objectif (demande d'un débat public au gouvernement français), puis le dossier aborde différents sujets : - Paradigmes scientifiques ; - Impacts des OGM sur l'environnement et la santé ; - Du brevet sur les OGM à la privatisation du vivant ; - Économie et Commerce en agriculture : OGM, l'aboutissement d'une logique libérale ; - Stratégies de communication des entreprises de biotechnologies ; - Responsabilité et réparation des dommages liés aux OGM ; - OGM : la fin de la faim ? ; - Impacts des OGM sur les agrosystèmes. D'autres système agraires sont possibles ; - La gouvernance de la recherche et de l'innovation technique ; - Pour un grand débat public ; - Associations membres du collectif.
La bio : plus qu'un mode de production, un mode de développement
Ce dossier s'attache à présenter les" fondamentaux" de la bio, pour ensuite développer les questionnements et les pistes envisagées, mises en avant pendant le colloque de l'AG annuelle de la FNAB à poitiers, le 20 mars 2002.