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Limiter et optimiser les traitements : Les clés de la prise de décision à lapplication
Alexandre BANNES, Auteur ; Adel BAKACHE, AuteurPlusieurs solutions soffrent aux viticulteurs pour diminuer les doses dintrants épandues dans leurs vignes. Lun des principaux leviers est de bien positionner les traitements. De mauvaises conditions météorologiques peuvent, en effet, compromettre leur efficacité. Pour repérer plus facilement les fenêtres optimales pour traiter, il est possible de recourir à des outils daide à la décision (OAD). AgroBio Périgord teste plus particulièrement deux OAD à grande échelle, dans le cadre du projet OptiVitis : AgroClim© (développé par Promété) et DéciTrait© (développé par lIFV). Ils fonctionnent à laide de données relevées par dix stations, dispersées sur lensemble du territoire de lappellation Bergerac. Ces OAD calculent les risques de contaminations primaires et secondaires des différentes maladies cryptogamiques et indiquent le moment propice à lapplication dun traitement. AgroClim© donne les prévisions heure par heure et calcule les fenêtres de traitement. DéciTrait© donne les prévisions à la journée et propose des doses dapplication. Leur utilisation a permis de réduire les IFT (indices de fréquence de traitement), tout en obtenant des résultats sanitaires satisfaisants. Un autre levier important est la qualité de la pulvérisation. Le réglage du pulvérisateur joue un rôle essentiel dans la stratégie de lutte contre les maladies cryptogamiques ou les ravageurs. Des techniciens se spécialisent dailleurs dans ces réglages. Une autre piste pour améliorer lapplication des traitements repose sur les adjuvants. Les adjuvants peuvent, en effet, augmenter létalement des gouttelettes. Des essais ont été menés avec des collectifs bio de la Chambre dagriculture de Gironde. Les premiers résultats, basés sur des observations visuelles, montrent que les différents adjuvants testés améliorent de 15 % la qualité de la pulvérisation. Ces résultats doivent toutefois être vérifiés à laide doutils danalyse dimages plus précis.
Litière forestière fermentée : Les bienfaits des microorganismes efficaces
Arnaud FURET, AuteurÀ l'occasion d'une réunion technique, organisée le 10 janvier 2023 par Agribio Rhône et Loire et certains de ses partenaires, la technique de la litière forestière fermentée, ou Lifofer, a été présentée aux participants. Cette préparation lactofermentée peut être un activateur de compost et, sur culture, elle peut être utilisée diluée au sol, en ferti-irrigation ou en application foliaire. Inspirée de pratiques empiriques mobilisant les microorganismes efficaces au bénéfice des cultures, cette pratique fait peu à peu des émules en France, et plusieurs essais sont rapportés dans cet article. Un réseau de recherche participative s'est notamment mis en place, avec les contributions de l'association Terre & Humanisme, du FiBL, du Cirad, de l'IRD, d'Agribio Ardèche, d'Agribio Drôme, d'Agribio Rhône et Loire, et d'une quinzaine d'agriculteurs. La litière forestière est un ensemble complexe et vivant, qui sappuie notamment sur les symbioses qui se mettent en place entre les arbres et des microorganismes, comme les mycorhizes. Apporter de la Lifofer dans les cultures, sous forme solide ou liquide, au niveau du sol ou par application foliaire, permet d'améliorer la santé des plantes, ainsi que leur résilience face aux aléas climatiques, notamment la sécheresse. Une recette "maison" pour fabriquer sa Lifofer est apportée dans cet article. Des essais ont eu lieu en arboriculture, notamment sur pommiers en France.
Lutter contre les punaises : Des solutions efficaces sur tomates, aubergines et choux
Tanguy DHELIN, AuteurDe 2017 à 2020, le projet Impulse, piloté par le CTIFL, a permis de tester différentes solutions biologiques de gestion des punaises en maraîchage, sur tomates, aubergines et choux. Ces insectes ravageurs se développent et créent de plus en plus de dégâts sur ces cultures, même si certaines espèces zoophages peuvent aussi avoir une action d'auxiliaire. Sous serre (tomates et aubergines), le premier levier à actionner est d'étanchéifier la structure avec des filets anti-insectes (insect-proof). Sur cinq essais menés, de tels filets ont permis de réduire considérablement les populations de punaises. Il est, toutefois, préconisé de les associer à d'autres leviers de lutte. Les maraîchers doivent également avoir en tête les inconvénients liés à cette pratique : temps de travail pour la pose, impacts sur le micro-climat de la serre, etc. D'autres essais visaient à évaluer lefficacité de pièges chromatiques. Ils sont pertinents mais essentiellement pour détecter précocement la présence des punaises. Enfin, plusieurs auxiliaires ont également été testés : le parasitoïde Trissolcus basalis et le nématode Steinernema carpocapsae, avec des résultats encourageants. Sur cultures de choux, en plein champ, plusieurs plantes pièges ont été implantées autour des parcelles ou en co-plantation, dont le colza, la moutarde et le chou chinois. Parmi ces trois plantes, c'est le colza qui s'est avéré le plus efficace.
Les meilleures tomates du monde
Josselin RIVOIRE, AuteurPascal Antigny, de l'association Cultive ta rue, a fourni, à Terre Vivante, 6 variétés remarquables de tomates, parmi les 1 967 variétés du catalogue de l'association. En 2022, Terre Vivante a donc conduit, en Isère, des essais sur les variétés suivantes : 'Rosa de Barbastro', 'Sunrise jazz', 'Rose d'Eauze', 'Del Nerpio verde', 'Sweet cream' et 'Green doctor's frosted'. Avec la sécheresse et les canicules qui ont marqué la saison 2022, les tomates n'ont pas souffert du mildiou ; cependant, elles ont souffert des températures excessives (avortements de fleurs, pollinisation compromise, mûrissement tardif...). Si le contexte n'a pas permis d'évaluer la résistance de ces variétés au mildiou, les essais ont permis de connaître leur comportement en situation caniculaire, situation qui risque de se répéter compte tenu du changement climatique.
Remèdes bio à l'essai
Marie ARNOULD, AuteurL'association Jardinot, fondée en 1942, compte aujourd'hui 80 centres de jardins familiaux, totalisant 3 000 parcelles prises en charge par des jardiniers amateurs. Depuis la promulgation de la loi Labbé (2019 pour les jardins particuliers), qui interdit l'usage de produits phytosanitaires de synthèse dans les jardins amateurs, l'association a organisé, en 2019 et en 2022, dans plusieurs de ses centres, des ateliers "Jardiner écoresponsable" qui visaient à initier les adhérents à des méthodes naturelles de jardinage : compost, rotations des cultures, usage de produits de biocontrôle... Ces ateliers ont permis de faire un focus sur les ravageurs et les maladies causant le plus de problèmes : mildiou sur les pommes de terre et les tomates ; pucerons sur les haricots, les navets et les poireaux ; taupin et autres larves terricoles sur les légumes-racines et les salades ; altises. Cet article présente les résultats des essais menés en 2022 : purin d'ortie et de prêle sur pommes de terre et sur tomates, combinaison avec un traitement préventif (Bioalgues), pièges à altises...
Résultats des essais fertilisation ; Désherbage précoce des céréales ; Focus PAC 2023
Ce bulletin technique, dédié aux grandes cultures biologiques, compte trois articles consacrés, respectivement, à des résultats d'essais sur la fertilisation azotée du blé tendre, au désherbage précoce des céréales, et à la PAC 2023. Depuis mars 2023, trois engrais azotés perlés, auparavant autorisés en agriculture biologique, sont interdits. Par ailleurs, la demande en fertilisants azotés augmente (développement de l'AB) et les sources d'engrais organiques diminuent (conséquence de la grippe aviaire, entre autres). Un bon raisonnement de la fertilisation est donc d'autant plus crucial, aussi bien d'un point de vue technique qu'économique (rentabilité). Pour ce faire, il est important de connaître les besoins des cultures - ici les blés -, la disponibilité en azote des engrais organiques et le contexte de la parcelle. Les résultats d'essais menés en 2021 et 2022 sur du blé tendre en Poitou-Charentes et en Vendée sont présentés. L'utilisation de bouchons de protéines animales (PAT), avec un gain moyen de 6 q/ha, s'avère intéressante. Concernant le désherbage précoce des céréales de printemps, quelques conseils et ressources (notamment vidéos) sont apportés afin d'en optimiser l'efficacité : bien fragmenter les débris du couvert, assurer une préparation du sol plane, raisonner en somme de températures plutôt qu'en nombre de jours pour intervenir, etc. Concernant la PAC, le dernier article propose un point sur les subventions dédiées aux systèmes en grandes cultures biologiques et sur les questions à se poser avant de faire sa déclaration PAC. Certains critères liés aux Bonnes Conditions Agricoles et Environnementales (BCAE), notamment, ont évolué, de même que les aides couplées végétales (1er pilier). Ils existent d'autres aides pour lesquelles les agriculteurs biologiques sont éligibles : les aides à la conversion et les aides au maintien (accessibles en Nouvelle-Aquitaine pour ces dernières) ; le crédit d'impôt bio ; l'éco-régime bio ; ou encore le crédit d'impôt zéro glyphosate.
Le semis de prairie sous couvert de méteil fourrager et méteil grain
Stéphanie LACHAVANNE, AuteurInspiré d'essais réalisés sur la Ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou depuis une dizaine d'années, un essai a été mis en place, par la Chambre d'agriculture Savoie Mont Blanc, sur le GAEC Les Fontaines à Lait, en agriculture biologique, près de Chambéry. Il s'agissait de semer des prairies sous couvert de méteils dans le but de sécuriser l'implantation de prairies sur prairies (renouvellement de prairies) dans un contexte d'aléas climatiques. Réalisé en 2022, année de sécheresse et de canicule qui a fait suite à une année 2021 humide, cet essai a concerné deux parcelles, selon deux modalités différentes : un semis de prairies sous couvert d'un méteil fourrager récolté au printemps sur une parcelle pâturée, et un semis de prairies sous couvert d'un méteil grain sur une parcelle de fauche. Une variante, avec un itinéraire d'implantation basé sur deux rotations courtes (semis d'un méteil fourrager - récolte - labour - semis de Teff grass - réimplantation d'une prairie sous méteil fourrager), a également été testée. Les itinéraires techniques, les avantages, les points de vigilance et les résultats obtenus sont présentés dans cet article. Vu le climat difficile de 2022, les résultats obtenus sont prometteurs, avec des rendements de 5 tMS/ha pour le méteil fourrager et de 35 qtx/ha pour le méteil grain, et une bonne implantation des prairies.
Sols : Déchets coquilliers, une valorisation possible ?
Sarah CHOUPAULT, AuteurEn agriculture, les amendements calcaires sont nécessaires pour corriger l'acidification naturelle des sols. Dans les Côtes d'Armor, le GAB22 s'est intéressé à une potentielle nouvelle ressource : les coquilles Saint-Jacques concassées. Celles-ci pourraient représenter une alternative intéressante au calcaire de carrière et au trez (issu de l'extraction de sables coquilliers au large des côtes), dont les processus d'extraction sont énergivores et écologiquement discutables. Un processus de concassage, visant à obtenir un produit d'une granulométrie de 0 à 6 mm, a été mis au point. Les expérimentations, réalisées sur cinq fermes-pilotes, ont permis de définir une dose d'épandage optimale de 8 tonnes de produit brut par hectare, pour une efficacité du produit de 5 à 7 ans. Ces essais sont, toutefois, à poursuivre pour mieux connaître l'évolution du produit et de son efficacité dans les sols, pour affiner la précision de l'épandage et évaluer son coût de production ainsi que son prix pour les producteurs. Par ailleurs, il faudra aussi étudier de façon plus approfondie la disponibilité de cette ressource.
Témoignage : « Accompagner pour préserver les ressources en eaux »
Yasmina LEMOINE, AuteurHéloïse Augros conduit des actions pour la protection des ressources en eau pour des eaux minérales, notamment dans le cadre de lassociation Bulle Verte, qui regroupe lentreprise Badoit et trois communes de la Loire. Cette association agit sur 40 km² de limpluvium « Badoit » (zone dinfiltration de leau minérale) en faveur dun aménagement raisonné des villes et des villages (ex. amélioration du traitement des eaux usées), de la préservation des milieux naturels et de la biodiversité et de laccompagnement de pratiques agricoles respectueuses de la qualité de leau. Ce dernier point vise à réduire lusage des pesticides, à soutenir la bio (appui aux conversions), à préserver les prairies, la biodiversité et les sols, ou encore à améliorer la valorisation des effluents délevages pour la fertilisation. 23 agriculteurs de cet impluvium sont accompagnés de diverses manières par cette association : formations, conseils techniques individualisés et collectifs, financement dessais (ex. prairies à flore variée, culture de méteil ) ou dachat de matériel pour la réduction du travail du sol, par exemple. Thomas Philis, éleveur de bovins lait en bio et faisant partie du programme de la Bulle Verte depuis 2018, a ainsi été accompagné pour sa conversion à lAB. Les formations et les échanges quil a pu avoir au sein du collectif lui ont permis daller plus loin pour améliorer ses pratiques. Tout cela lui a aussi montré limportance de sinvestir plus pour maintenir cette dynamique collective et développer de nouveaux projets.
Travail du sol simplifié : Des résultats prometteurs sur la vie biologique
Tanguy DHELIN, AuteurLe 29 novembre 2022, le CTIFL et l'ITAB ont co-organisé, sur le centre CTIFL de Balandran, dans le Gard, une journée technique "Légumes en agriculture biologique". Les participants ont pu y découvrir les résultats de trois projets de recherche sur les alternatives au labour en maraîchage biologique. Leur objectif commun : améliorer la qualité biologique des horizons cultivés des sols. En Loire-Atlantique, le projet Clef de sol compare, notamment, depuis 2017, la destruction d'un couvert végétal de trèfle blanc par occultation ou par la technique du strip-till, avant l'implantation d'une culture. En Alsace, le projet Sefersol s'intéresse à l'apport massif de matières organiques et au paillage (pratiques issues de l'agriculture de conservation) comparativement à une couverture maximale du sol par des engrais verts. Dans le Gard, ce sont deux alternatives au labour, le strip-till et le scalpeur, qui sont passées au crible des expérimentateurs avant l'implantation de parcelles de melons. Les principaux résultats relatifs à la vie biologique des sols, au tassement des sols, à leur fertilité biologique et, enfin, aux rendements obtenus - certains convergents, d'autres divergents - sont explicités dans cet article.
Variétés résistantes de raisin de table : La recherche avance pas à pas
Marion COISNE, AuteurLe 19 octobre 2022, à loccasion du salon Tech&Bio Cultures méditerranéennes à Avignon, Benjamin Pierron, ingénieur dexpérimentation CTIFL à la station La Tapy (Vaucluse), a fait un point sur les variétés de raisin de table résistantes au mildiou et à loïdium. Actuellement, des variétés résistantes sont disponibles sur le marché (Palatina et Katarina), mais elles ne présentent qu'un seul gène de résistance. Moins sensibles que les variétés classiques, elles peuvent toutefois exprimer quelques symptômes. Sur la station expérimentale CTIFL de La Tapy, des essais variétaux sont en cours afin de tester des variétés de raisin de table comportant deux gènes de résistance (aucune variété au monde nest inscrite avec deux gènes de résistance). Chaque année, depuis 2017, une vingtaine de nouvelles variétés de raisin de table sont testées. Ces dernières sont présélectionnées par Inrae, lIFV et lécole Montpellier SupAgro (ils sassurent notamment que les variétés sont bien porteuses de deux gènes de résistance). Les variétés testées sont nombreuses, mais peu sont réellement intéressantes, car elles présentent souvent des caractères rédhibitoires à une future commercialisation : trop de pépins, astringentes, grappes non homogènes Sur la centaine de variétés étudiées, une seule a passé avec succès la première série de tests. Un encart est réservé à la ferme expérimentale dÉtoile-sur-Rhône (Drôme), qui a planté des pieds de Palatina en 2021 (conduits en bio), avec deux objectifs : faire de lombre aux raisins de cuve bio et développer de nouveaux débouchés (à lavenir, la production de raisin de table pourrait se développer dans cette région).
Vergers de noisettes : Lever les freins grâce à une recherche plus poussée
Marion COISNE, AuteurLa noisette bio française bénéficie dun marché porteur, mais elle peine à se développer sur le plan cultural, avec dimportants dégâts causés par des ravageurs. La noisette bio représente seulement 5 % de la production nationale. Ses surfaces progressent doucement, et ont atteint 1 174 ha en 2021 (contre 788 ha en 2020), dont 364 ha certifiés bio et 810 ha en conversion. Les surfaces en conversion représentent ainsi plus du double de celles déjà certifiées. La gestion du balanin et de la punaise diabolique reste un frein majeur au développement de la noisette biologique. Le balanin perce la noisette, qui nest alors plus commercialisable. Cet insecte est assez difficile à gérer puisquil est polyphage (on le retrouve notamment sur les prunes et les kiwis) et sa diapause peut durer jusquà cinq ans. Pour linstant, les recherches pour lutter contre ce ravageur n'ont pas abouti. Lapplication dargile au moment des vols retour, en juin, est testée, afin de perturber le balanin par lodeur (puisque cet insecte ne voit pas). Dautres réflexions portent sur la reconception du verger, ainsi que sur lutilisation de terpènes dorange ou de pièges attractifs avec de lessence de noisette. Contre la punaise diabolique, des perspectives de biocontrôle se dessinent avec laide de parasitoïdes et dune bactérie symbiotique. Cet article est accompagné du témoignage de Martin Rey (Lot-et-Garonne), qui détient deux structures : une qui produit des noisettes en conventionnel, et une autre en bio. Il sest lancé dans la production biologique en 2015, sur 4,5 ha. Il explique comment il gère son verger, ainsi que les erreurs à ne pas reproduire, et insiste sur le besoin deffectuer plus de recherche sur les noisetiers conduits en bio.
Verminoses : bien gérer la pâture
Steffen WERNE, Auteur ; Franziska AKERT, Auteur ; Sonja WOPFNER, AuteurL'usage de vermifuges en élevage biologique est parfois controversé. Aussi, la mise en uvre de mesures préventives pour lutter contre les parasitoses en élevage de ruminants est à privilégier. Une bonne gestion de la pâture est l'une d'entre elles. Idéalement, les larves infectieuses ayant une durée de vie au champ limitée, un temps de non-retour du troupeau de 10 semaines, sur une même prairie, serait à respecter, mais cela ne serait pas sans conséquences sur le rendement et la qualité du fourrage. En Suisse, le FiBL et la HAFL se sont interrogés sur le positionnement des larves infectieuses dans les différentes strates d'herbe. Une expérimentation a permis de démontrer que ces larves étaient principalement présentes dans les huit centimètres inférieurs de l'herbe. Ne pas faire pâturer ces huit centimètres, et laisser ainsi une hauteur d'herbe résiduelle plus importante, pourrait être une solution mais, là encore, cela impacte le rendement de la prairie (-60 %). Cet essai, mené en 2022, doit être reconduit.
ABAPIC - Accélération du Biocontrôle et des Agroéquipements pour la Protection Intégrée des Cultures
Fanny BUARD, Auteur ; Patrice MARCHAND, Coordinateur ; Yann DAVILLERD, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : ITAB (Institut de l'agriculture et de l'alimentation biologiques) | 2022Dans le cadre de la transition écologique, la recherche appliquée doit renforcer ses capacités à combiner deux leviers majeurs : le biocontrôle et les agroéquipements innovants. Cest dans ce contexte que le projet ABAPIC sest édifié autour de lACTA, en partenariat avec des instituts techniques agricoles dont lITAB, avec pour objectif daccélérer lessor et la compétitivité des entreprises de biocontrôle et des agroéquipementiers. Le projet sorganise autour de 4 axes dans lesquels lITAB sest impliqué au travers de la station dexpérimentation Awen Bio à Morlaix Suscinio. Le document fournit les résultats de ces essais qui ont porté sur des laitues sous abri froid et sur des pommes de terre en plein champ.L'objectif était de tester la compatibilité entre différentes substances utilisables en AB (biocontrôle, substances de base, PNPP, etc.). Plusieurs essais ont été menés sur le pathosystème mildiou laitues et pommes de terre.
Adapter la génétique : Croisement 3 voies : les essais de Trévarez avancent
Frédéric RIPOCHE, AuteurSur la ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, la reproduction du troupeau laitier biologique, initialement composé à 100 % de vaches Prim'Holstein, est gérée en croisement trois voies depuis 2015. L'objectif était notamment d'améliorer les taux (TB et TP) et de renforcer la robustesse des laitières. Comme l'explique dans cet entretien Estelle Cloet, de la Chambre d'agriculture de Bretagne, ce sont les races Normande et Jersiaise qui ont été introduites dans le schéma de reproduction. Lors des inséminations artificielles, réalisées avec des semences sexées, cinq taureaux par race sont choisis, afin de s'adapter à chaque vache et de favoriser la diversité génétique. Après six ans d'expérimentation, 80 % des vaches sont croisées trois voies et il n'y a plus d'Holstein pures. Malgré une moindre production laitière (5500 kg/VL), les bons taux obtenus permettent une meilleure valorisation du lait. Cette expérimentation va permettre de fournir des références aux éleveurs qui s'interrogent sur cette pratique, sachant que le croisement trois voies est un processus de long terme, dont les premiers effets ne se font ressentir qu'au bout de cinq ans seulement.