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Les acheteurs de vin bio en France : Quelles dynamiques ? Quelles perceptions ?
Dans un contexte délicat, à la fois pour le vin en général et pour les produits biologiques, les ventes de vins bio se maintiennent, et elles étaient même en hausse de 6.3% en 2022. Selon les circuits de distribution, la situation nest, cependant, pas identique : en baisse dans les grandes surfaces et les magasins bio, les ventes sont en augmentation chez les cavistes, en vente directe ou à lexportation. Dans cette étude Millésime Bio Circana, les acheteurs de vin bio ont été interrogés. Cinq tendances favorables ont été identifiées : 1 - 39% de nouveaux acheteurs, avec des profils plus jeunes et plus diversifiés socialement ; 2 - 37% des acheteurs ont augmenté leurs achats en 2022 ; 3 - Les acheteurs bio consommant aussi des vins conventionnels, il apparaît que la majorité dentre eux souhaitent augmenter leurs achats de vins bio ; 4 - 71 % des acheteurs de vin bio se disent motivés par des préoccupations environnementales ; 5 - Plus les acheteurs cherchent des vins de qualité, plus ils considèrent que le vin doit être bio. Les acheteurs de vin bio préfèrent lachat en vente directe ou chez les cavistes. Ils estiment aussi que la restauration pourrait mieux valoriser les vins bio (23% des achats de vins bio se font en restauration, prioritairement dans les restaurants).
Agriculture bio : quels débouchés pour sauver la filière ?
Louise LE PROVOST, Auteur ; Thomas UTHAYAKUMAR, Auteur ; Christian COUTURIER, Auteur ; ET AL., Auteur | BOULOGNE-BILLANCOURT (6 Rue de l'Est, 92 100, FRANCE) : FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH) | 2024En France, en 2024, lÉtat prévoit de lancer un nouveau Programme Ambition Bio, qui servira de feuille de route pour atteindre les objectifs fixés dans plusieurs stratégies et plans nationaux : atteindre 18% de la Surface Agricole Utile (SAU) en agriculture biologique en 2027 et 21% en 2030. Or, cette filière aux multiples bienfaits traverse une crise sans précédent, dont les composantes sont détaillées dans le document. Pour sortir de cette situation, il est nécessaire de créer de nouveaux débouchés pour les produits bio. La Fondation pour la Nature et lHomme (FNH) a réalisé, avec le soutien technique de Solagro, un travail de modélisation visant à estimer dans quelle mesure lévolution de la consommation de produits bio dans les différents secteurs de la consommation alimentaire (consommation à domicile, restauration collective et restauration commerciale) impacterait lévolution des surfaces cultivées en agriculture biologique. La feuille de route qui découle de ce travail projette : 12% de la SAU en bio grâce à lapplication de la loi Egalim (20% de produits bio en restauration collective), 14% en mobilisant lensemble de la restauration hors domicile (avec 20% de bio) ; 18% avec une consommation à domicile de 6.5% de bio dans les achats (chiffre de 2020) et, si cette dernière consommation passait à 7.8%, cela permettrait davoir des débouchés pour 21% de la SAU en bio. FNH formule ensuite des recommandations de politiques publiques : 1 - poursuivre le développement de débouchés en mobilisant lensemble de la restauration hors domicile (fonds Egalim pour les secteurs de la santé, affichage du % de bio dans chaque restaurant commercial, enseignement sur la bio dans les formations hôtelières ) et 2 - renforcer la consommation de produits bio à domicile (aides aux plus précaires, affichage environnemental non pénalisant pour les produits bio, transparence sur les prix et les marges des acteurs de la transformation et de la distribution ).
1er Baromètre du moral des agricultrices et agriculteurs bio 2023 France métropolitaine et DOM/TOM
Lors du salon Tech&Bio 2023, l'Agence BIO a présenté les résultats du 1er Baromètre du moral des agricultrices et agriculteurs bio. Sur les 59 481 agriculteur·rices bio de France, 20 % ont répondu au questionnaire (première phase de l'enquête) et 28 entretiens téléphoniques (seconde phase) ont permis, à travers des verbatims, d'illustrer les résultats issus de ce questionnaire et de mieux comprendre l'engagement des exploitant·es biologiques. Ainsi, les agriculteur·rices engagé·es en bio ont pu s'exprimer sur : - la fierté, la contribution au bonheur et la satisfaction d'être en AB ; - la confiance en l'avenir de l'AB ; - les facteurs favorisant l'engagement en AB ; ; - les besoins des producteur·rices et les conditions d'épanouissement de la filière ; - les enjeux de la transmission des fermes bio.
Adaptation au changement climatique des élevages ovins agropastoraux : Leviers mobilisables pour 4 systèmes méditerranéens
Marine CURTIL DIT GALIN, Auteur ; Aurélie MADRID, Auteur ; Fabien STARK, Auteur | PARIS CEDEX 12 (Maison Nationale des Éleveurs, 149 Rue de Bercy, 75 595, FRANCE) : INSTITUT DE L'ÉLEVAGE | 2023Dans le cadre de lUMT Pasto, en sappuyant sur une méthode de travail qui associe modélisation et expertise de terrain, une étude a été conduite sur 4 systèmes ovins agropastoraux contrastés de type méditerranéen (2 en ovins lait et 2 en ovins viande), pour identifier et évaluer des leviers dadaptation au changement climatique. En ovins lait, les deux cas étudiés sont : un système dOccitanie avec des surfaces pastorales importantes (490 brebis Lacaune, 267 l/ brebis, SAU de 103 ha et 297 ha de surfaces pastorales) ; et un système dOccitanie avec de moindres surfaces pastorales (780 brebis Lacaune, 280 l/ brebis, SAU de 175 ha et 105 ha de parcours). En ovins viande, sont analysés : un système transhumant de PACA (770 brebis, 3 périodes dagnelages, SAU de 60 ha, 460 ha de parcours et 160 ha destives) et un système sur parcours dOccitanie (360 brebis, agnelage de début de printemps, SAU de 55 ha et 545 ha de parcours). Les 4 cas détude ont été confrontés à un scénario climatique avec modification des périodes de pousse de lherbe et de la biomasse disponible (printemps plus précoce, baisse de la disponibilité en herbe de 15 % dès le milieu du printemps, par exemple). Les leviers dadaptation présentés peuvent varier dun système à lautre. Parmi ces leviers, peuvent être particulièrement cités : réduire leffectif (pour les laitiers), modifier le calendrier de production, ajouter une surface additionnelle, jouer sur la production de fourrages (en produire plus, installer un séchage en grange...), sur la transhumance (faire une transhumance en plaine en hiver, par ex.) ou sur les espèces fourragères implantées. La suite des études à mener devra porter sur la construction et lévaluation de stratégies dadaptation associant plusieurs leviers face à des successions dannées climatiques comptant différents aléas.
Adaptation of organic vegetable farmers to climate change: An exploratory study in the Paris region
Kevin MOREL, Auteur ; Karine CARTAU, AuteurAfin de connaître la perception et les adaptations des producteurs de légumes biologiques du Nord face au changement climatique, des chercheurs ont interviewé 17 producteurs bio de la région parisienne (surface en légumes de 0,5 ha à 12 ha). Ces producteurs de légumes perçoivent déjà le changement climatique, au fil des saisons (température, gel, vent ) et lors dévènements extrêmes (sécheresses, vagues de chaleur ). Ils l'ont associé à des impacts négatifs sur les légumes (par exemple, pression accrue des arthropodes, troubles métaboliques, diminution du rendement et de la qualité des cultures), sur la gestion de l'exploitation (travail accru et plus difficile, planification des cultures plus complexe ) et sur la rentabilité (pertes de production, augmentation des coûts de main-d'uvre et d'équipement ), en dépit de certains impacts positifs (par exemple, possibilité de prolonger la période de végétation ou celle de cultures sous tunnels à l'extérieur). Les agriculteurs ont aussi mentionné un large éventail de réponses et de plans d'adaptation au changement climatique (cultures de couverture, paillage, agroforesterie, diversification, changements dans la planification des cultures, équipements pour contrôler ou atténuer les conditions climatiques dans les tunnels, systèmes d'irrigation efficaces ). Par rapport à d'autres types de systèmes agricoles dans le Nord, les exploitations maraîchères peuvent être plus exposées et plus sensibles aux effets du changement climatique, mais elles ont aussi une plus grande capacité d'adaptation. L'étude actuelle corrobore et enrichit les études portant sur le Sud. Cette première compréhension des perceptions, des réponses et des plans des agriculteurs fournit une base solide pour soutenir l'action collective et développer des plans d'adaptation à l'échelle régionale.
Lagriculture biologique malmenée : 10 mythes sur la bio à déconstruire
Claude AUBERT, Coordinateur ; Christine MAYER-MUSTIN, Auteur ; Michel MUSTIN, Auteur ; Denis LAIRON, Auteur | [S.l.] : A COMPTE D'AUTEURS - CLAUDE AUBERT | 2023Dans un contexte de crise de lagriculture biologique, avec notamment une baisse de la consommation de produits bio, ce document revient sur la situation actuelle de critiques répétées et de contrevérités émises sur ce mode d'agriculture, alors que des travaux de recherche de plus en plus nombreux en démontrent les avantages et les services rendus, aussi bien en termes de santé, de limitation des émissions de gaz à effet de serre ou de préservation de lenvironnement. Ainsi, en sappuyant sur les résultats de plus dune centaine darticles, détudes ou de synthèses scientifiques, les auteurs apportent des réponses étayées démontrant linexactitude de 10 affirmations largement relayées : les aliments bio ne sont pas meilleurs pour la santé que les autres ; les résidus de pesticides dans les aliments sont sans risques pour notre santé ; lagriculture bio nest pas meilleure pour lenvironnement que la conventionnelle ; lagriculture bio réchauffe autant la planète que la conventionnelle ; lagriculture bio ne peut pas nourrir la planète ; manger bio coûte cher ; on ne peut pas se passer des engrais chimiques ; on ne peut pas se passer des pesticides de synthèse ; lagriculture bio remplace les pesticides de synthèse par dautres pesticides ; le local cest mieux que le bio. Ainsi, pour les auteurs, lAB reste lalternative la plus cohérente face à une agriculture conventionnelle qui, loin de répondre à tous les besoins alimentaires de la population mondiale, est à lorigine dimportants impacts négatifs sur lenvironnement, la santé et contribue aussi fortement au changement climatique. A charge des pouvoirs publics, en sappuyant sur les apports de la recherche, de mieux promouvoir la bio, aussi bien auprès des consommateurs que du monde agricole. Le cahier des charges bio doit aussi évoluer pour une meilleure prise en compte de certains enjeux majeurs, dont le bien-être animal ou la justice sociale, et pour faire que lAB reste une « agriculture agroécologique au service des citoyens du monde et de notre unique planète. »
Amélioration de la qualité des repas en restauration collective : mobilisation des acteurs et premiers résultats
Julia GASSIE, Auteur ; Jérôme LERBOURG, Auteur ; Mathilde LEYGNAC, Auteur ; ET AL., AuteurDepuis le 1er janvier 2022, la loi EGAlim fixe à 50 % la part de « produits durables et de qualité », dont au moins 20 % de produits biologiques, dans la composition des repas servis en restauration collective. Cette mesure, qui concernait jusqu'alors la restauration collective du secteur public et des établissements ayant une mission de service public, a été complétée par la loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 ; cette loi, dite loi Climat et résilience, élargit le champ des produits concernés, fixe un sous-objectif plus ambitieux de 60 % de produits durables et de qualité pour les viandes, ainsi que pour les produits de la pêche et de l'aquaculture et, pour finir, étend ces objectifs à la restauration collective privée à partir du 1er janvier 2024. Le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a commandé deux études pour mesurer l'atteinte des objectifs fixés à la restauration collective. Cette note de synthèse dresse le bilan des connaissances actuelles sur le secteur, en abordant notamment les taux d'approvisionnement en produits de qualité.
Lanalyse de trajectoires dexploitations pour anticiper les productions des élevages bovins allaitants biologiques à base dherbe du Massif Central : Étude de 14 trajectoires délevages bovins viande biologiques Résultats clés
Ce document offre une synthèse des résultats obtenus par Capucine Simon, élève ingénieure à AgroParisTech, qui a analysé, dans le cadre du projet BioViandes, les trajectoires dévolution prises par des élevages bovins allaitants bio du Massif central depuis leur conversion à lagriculture biologique. Pour cela, 14 élevages, qui finissent la majorité de leurs animaux à lherbe et qui ont débuté au plus tard leur conversion en 2014, ont été étudiés : analyse de leur diagnostic de conversion (pour connaître leur système de production avant leur conversion à la bio), analyse de leurs données technico-économiques et réalisation denquêtes qualitatives pour comprendre les motivations et les déterminants des changements opérés sur les systèmes entre la conversion et la situation actuelle, ainsi que les difficultés rencontrées suite à la conversion. Cinq variables dévolution ont été identifiées : le taux de finition des bovins, la consommation daliments concentrés, le choix de la race (race lourde vs race rustique), les débouchés (circuits longs vs circuits courts) et les investissements couplés à la charge de travail. Quatre trajectoires types ont aussi été mises en évidence, caractérisées chacune par des évolutions du taux de finition des animaux, en fonction des choix de race et de la prévalence (ou non), avant la conversion, de la vente directe. Ces quatre trajectoires peuvent être résumées de la manière suivante : A dans la continuité du système, avec une commercialisation en filières longues ; B un travail sur les débouchés pour valoriser les mâles de races rustiques, tout en développant lautonomie ; C - la vente directe au cur des choix dévolution ; D - le changement de race au cur des choix dévolution.
Associations between measures of socio-economic position and sustainable dietary patterns in the NutriNet-Santé study
Julia BAUDRY, Auteur ; Benjamin ALLES, Auteur ; Brigitte LANGEVIN, Auteur ; ET AL., AuteurÀ partir de données issues de la cohorte NutriNet-Santé, les liens entre le niveau de durabilité des régimes alimentaires et les positions socio-économiques des consommateurs ont été étudiés. L'échantillon comptait plus de 29 000 personnes, en France. Le niveau de durabilité de l'alimentation a été évalué à partir de composantes nutritionnelles, environnementales et culturelles ; celui de la position socio-économique à partir de l'éducation, du revenu du ménage et du statut professionnel. Globalement, les ménages ayant les régimes les plus durables ont un niveau de vie légèrement plus élevé, et des apports alimentaires moins riches en énergie et en produits d'origine animale. Leur niveau d'éducation est aussi supérieur. De fait, les ouvriers et les employés ont alors un indice d'alimentation durable inférieur à celui des professions intermédiaires. Les participants ayant les revenus les plus faibles par rapport aux plus élevés avaient un sous-score environnemental plus élevé mais un sous-score socioculturel plus faible, tandis que les résultats étaient moins marqués pour le statut professionnel. Les auteurs de cette étude concluent sur la nécessité de promouvoir des régimes alimentaires durables à moindre coût pour en permettre l'accès au plus grand nombre.
Le bio accessible en prix sur un grand nombre de produits du quotidien
LA MAISON DE LA BIO, AuteurÀ la demande de La Maison de la Bio, le cabinet de conseil Retail&Detail a réalisé une étude comparative sur les prix du bio et du conventionnel sur des produits du quotidien. Cette étude a permis d'identifier : - 13 produits de grande consommation (sur les 21 étudiés) ayant une solution bio accessible en prix (écart de prix modéré, voire favorable au bio) en optant pour une MDD bio en GMS ou en magasin bio ; - 7 fruits et légumes à prix attractifs, à condition d'effectuer ces achats en magasins bio (le bio est 12 % moins cher en magasins bio qu'en GMS).
Biological nitrogen fixation of legumes crops under organic farming as driven by cropping management: A review
Pietro BARBIERI, Auteur ; Thomas STARCK, Auteur ; Thomas NESME, Auteur ; ET AL., AuteurLagriculture biologique est largement reconnue comme une stratégie visant à réduire les impacts environnementaux de la production alimentaire, tout en contribuant à atteindre les objectifs mondiaux en matière de climat et de biodiversité. Pourtant, de récentes études et méta-analyses ont mis en évidence la limite que représente lazote (N) dans les systèmes en grandes cultures biologiques. De lazote peut néanmoins être fourni grâce à la fixation biologique de lazote atmosphérique (BNF), notamment avec limplantation de légumineuses. Or, peu de données sont disponibles sur les quantités dazote offertes par la BNF réalisée par les légumineuses des systèmes conduits en bio, et sur la façon dont ces quantités peuvent varier en fonction des espèces de légumineuses et des pratiques culturales. L'objectif de cette étude, réalisée par des chercheurs français, est donc de fournir une estimation de la BNF opérée par diverses légumineuses et selon différentes pratiques culturales en bio. Pour cela, la littérature scientifique a été analysée afin de collecter des informations sur la fixation de N2 en agriculture biologique, principalement en valeur absolue de fixation de N2 (Ndfa, en kgN/ha/an), mais aussi en pourcentage, dans la biomasse aérienne, de N dérivée de latmosphère (% Ndfa). Les résultats montrent qu'il existe des différences significatives de BNF selon les types de cultures et les pratiques agricoles. Les meilleures performances ont été observées pour les légumineuses fourragères (par rapport aux cultures de légumineuses), et pour les cultures de légumineuses caractérisées par de longues périodes de croissance. Une relation positive a également été trouvée entre le Ndfa et la production de biomasse aérienne. Toutefois, une forte variabilité a été observée au niveau des performances dune espèce et dune pratique agricole entre différents sites géographiques.
Combining beef cattle and sheep in an organic system. I. Co-benefits for promoting the production of grass-fed meat and strengthening self-sufficiency
Sophie PRACHE, Auteur ; Karine VAZEILLE, Auteur ; Marc BENOIT, Auteur ; ET AL., AuteurDe nombreux avantages liés au pâturage mixte bovins-ovins ont déjà été démontrés. Toutefois, leffet de lassociation bovins-ovins sur l'autonomie et l'autosuffisance des systèmes na pas beaucoup été étudié. Dans cette expérimentation, conduite à Laqueuille, sur le site Herbipôle d'INRAE, localisé en zone de montagne (Puy-de-Dôme), trois systèmes biologiques basés sur lherbe ont été comparés : un système mixte combinant bovins et ovins allaitants (MIX), et deux systèmes spécialisés, un en bovins (CAT) et un autre en ovins (SH). Ces trois systèmes ont été gérés de manière distincte durant 4 ans. Pour le système MIX, le rapport entre les UGB bovins et ovins était de 60/40. La superficie pâturée et le chargement à lhectare étaient similaires pour tous les systèmes. Les périodes de vêlage et d'agnelage ont été ajustées à la croissance de l'herbe pour optimiser le pâturage. Les veaux (croisés Salers-Angus) ont pâturé jusquà leur sevrage en octobre, puis ont été engraissés en bâtiment avec de l'enrubannage, avant dêtre abattus à 1215 mois. Les agneaux ont été engraissés au pâturage. Dans le cas où ils n'étaient pas finis avant la mise en lutte de leurs mères, ils ont été engraissés en bâtiment à laide de concentrés. La décision de traiter les animaux avec des anthelminthiques était basée sur le comptage dufs dans les excrétions fécales. Globalement, une proportion plus élevée d'agneaux a été finie au pâturage dans MIX, par rapport à SH, en raison d'un taux de croissance plus élevé qui a conduit à un âge inférieur à l'abattage (166 vs 188 jours). La prolificité et la productivité des brebis étaient également plus élevées dans MIX que dans SH ; tandis que la consommation de concentrés et le nombre de traitements anthelminthiques chez les ovins étaient plus faibles dans MIX que dans SH. En revanche, la productivité des vaches, la performance des veaux, les caractéristiques des carcasses et le niveau d'intrants utilisés ne différaient pas entre MIX et CAT. Ces résultats ont validé lhypothèse selon laquelle l'association bovins-ovins favorise la production de viande à lherbe, notamment pour les ovins.
Combining beef cattle and sheep in an organic system. II. Benefits for economic and environmental performance
Marc BENOIT, Auteur ; Karine VAZEILLE, Auteur ; Sophie PRACHE, Auteur ; ET AL., AuteurAssocier plusieurs espèces animales optimise les performances dun système délevage. Dans cette étude, réalisée sur le site Herbipôle INRAE de Laqueuille (Puy-de-Dôme), les performances dun système mixte (MIX), associant des bovins et des ovins allaitants (avec un rapport UGB bovins/ovins de 60/40), ont été comparées à celles de systèmes spécialisés en bovins viande (CAT) et en ovins viande (SH). Ces trois modalités ont été suivies durant 4 ans (2017-2020). Elles reposaient sur des systèmes herbagers daltitude, basés sur des prairies permanentes, et conduits en agriculture biologique. Le taux de chargement annuel était identique pour tous les systèmes. Les jeunes animaux ont été engraissés majoritairement avec des fourrages : au pâturage pour les agneaux ; au pâturage et en bâtiment (avec de lenrubannage) pour les jeunes bovins. Des conditions météorologiques anormalement sèches ont conduit à des achats de fourrages. Les performances de ces systèmes ont été comparées via des indicateurs techniques, économiques (dépenses, marges, revenus ), environnementaux (émissions de gaz à effet de serre, consommation d'énergie), et en matière de concurrence feed-food. Les performances des ovins ont été meilleures dans MIX que dans SH : + 17,1 % de production de viande/UGB, - 17,8 % de concentré/UGB, + 10,0 % de marge brute, + 47,5 % de revenu, - 10,9 % démissions de GES, - 15,7 % de consommation d'énergie, et 47,2 % d'amélioration de la concurrence feed-food. Ces résultats sexpliquent à la fois par de meilleures performances animales et par une consommation de concentré plus faible dans MIX ; ce qui compense les surcoûts engendrés par lélevage mixte (notamment au niveau des clôtures). En revanche, aucune différence de performance na été enregistrée entre MIX et CAT. Malgré de bonnes performances zootechniques, les bovins ont eu des performances économiques médiocres en raison d'achats de fourrages et de difficultés à vendre les jeunes bovins (1215 mois) qui nétaient pas adaptés à la demande de la filière traditionnelle (croisés Salers-Angus).
Communiqué de presse : Observatoire des viandes bio 2022
Selon les chiffres de lAgence BIO, le marché bio a été marqué, en 2022, par une baisse de la consommation de produits biologiques (environ - 9 % en volume). Le secteur de la viande bio s'inscrit dans cette tendance. Il se caractérise par une baisse de 6 % des volumes d'abattage (cest la première diminution observée depuis la mise en place de l'Observatoire des viandes bio) et par une augmentation des produits ne trouvant pas de valorisation sur le marché bio. Du côté des circuits de distribution, la vente de viande bio (toutes espèces confondues) est en diminution : lAgence BIO a observé une baisse générale de 21 % des volumes. De fortes baisses ont, en effet, été observées en magasins spécialisés (- 27 %), en boucheries artisanales (- 29 %) et en GMS (- 21 %). En revanche, la vente directe se maintient (+ 1 %), et la RHD connaît une croissance importante (+ 24 %). Globalement, les filières ont dû redoubler d'efforts pour valoriser la production, en trouvant de nouveaux débouchés et en amplifiant les leviers de régulation, mis en place dès 2021, pour gérer l'équilibre entre production et débouchés (export, déclassement, stockage, mise en place de quotas de production ). Ce communiqué de presse propose ainsi une analyse globale de la filière viande bio en 2022 et effectue des zooms sur différentes productions (viande bovine, viande ovine et viande porcine). Il apporte également des repères sur la production et la consommation de viande bio en France, ainsi que les chiffres-clés de létude Opinionway, menée au printemps 2023, qui portait sur la perception des viandes bio par les consommateurs. Il rappelle aussi que des actions de communication, à destination du grand public, ont été menées pour rappeler les raisons de consommer de la viande bio (dans le cadre de la campagne Bioréflexe).
Comparaison de la toxicité et de l'écotoxicité des pesticides utilisés en agriculture biologique et en agriculture conventionnelle
En mai 2023, en réponse à des polémiques autour des substances utilisables et utilisées en agriculture biologique, visant à minimiser les bienfaits de ce type d'agriculture pour l'environnement et la santé humaine, Générations Futures a publié un rapport comparant la dangerosité des pesticides autorisés et employés en agriculture conventionnelle et en agriculture biologique, dans le but d'objectiver la situation. Les résultats, obtenus à partir de des bases de données publiques officielles, montrent que sur 231 substances conventionnelles et 33 substances biologiques ayant une AMM : - 224 substances conventionnelles sont classées dangereuses, contre 17 substances biologiques ; - 31 % (71/231) des substances conventionnelles autorisées en France sont classées CMR (cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction), alors que 6 % (soit 2/33) des substances biologiques (spinosad et azadirachtine) sont classées, de manière non officielle jusqu'à validation par l'Europe, « toxiques pour la reproduction ». Le rapport conclut que les substances homologues et utilisées par agriculture biologique sont globalement bien moins toxiques pour les milieux aquatiques et pour la santé humaine que celles autorisées en agriculture conventionnelle.
Coût de l'inaction face au changement climatique en France : Que sait-on ?
Adrien DELAHAIS, Auteur ; Alice ROBINET, Auteur | PARIS Cedex 07 (20 Avenue de Ségur, TSA 90725, 75 334, FRANCE) : FRANCE STRATÉGIE | 2023Ce document de travail présente un état des lieux des différentes évaluations d'impact du changement climatique en France et estime les coûts économiques et socioéconomiques associés aux risques climatiques (coûts de mise en uvre de stratégies d'adaptation, coûts liés à l'inaction...), dans les principaux secteurs affectés, sous la forme de dix fiches thématiques : ressource en eau, agriculture, forêt, risques littoraux, biodiversité, énergie (offre et demande d'électricité), infrastructures et réseaux, bâtiments, tourisme et santé. Il revient également sur les enjeux méthodologiques autour de ces études et en dégage les principaux enseignements, dans le but de faciliter de futurs exercices d'évaluation d'impact du changement climatique.
Coûts complets et recettes financières de la restauration scolaire : Quelles marges de manuvre pour la transition écologique ?
Christophe ALLIOT, Auteur ; Camille BRILLION, Auteur ; Delphine MC ADAMS-MARIN, Auteur ; ET AL., Auteur | ANGERS CEDEX 01 (20 Avenue du Grésillé, BP 90406, 49 004, FRANCE) : ADEME - Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie | 2023Depuis 2022, la loi EGalim impose l'introduction de 50 % de produits durables ou de qualité, dont au moins 20 % issus de l'agriculture biologique, dans la restauration collective. Cette dernière représente, en effet, un levier important pour la transition vers une alimentation plus durable et, in fine, une transition écologique plus globale. Cette étude, réalisée par BASIC et Citexia pour le compte de l'ADEME, a pour objectif d'éclairer les collectivités territoriales sur les coûts complets d'un repas en restauration scolaire (denrées, fabrication, distribution et encadrement des élèves), sur le surcoût engendré par la mise en place de repas plus durables et avec plus ou moins de produits locaux, selon différents scénarios prenant en compte la typologie de la population. Les principaux résultats de cette étude indiquent que la mise en uvre de la loi EGalim induit moins de 5 % de surcoûts, le coût des denrées représentant moins de 25 % de l'ensemble des coûts comptables. Par ailleurs, la détermination d'externalités sociétales (socio-économiques et environnementales) montre que, plus une collectivité sera ambitieuse, plus les surcoûts seront compensés par des gains environnementaux. Plusieurs scénarios ont été étudiés : Durabilité +, Durabilité ++, et "Durabilité ++ et relocalisation". Toutefois, les moyens économiques des collectivités, mais aussi des familles, sont inégalitaires sur le territoire français et, pour certaines, le soutien de l'État est une question primordiale. Ainsi, la question de la politique tarifaire à mettre en uvre a aussi été posée. A noter qu'une synthèse (21 pages) de ce rapport a également été publiée.
Démarches et signes de qualité Partie 2 : Perception par les consommateurs
Catherine BAROS, Auteur ; Catherine GLEMOT, Auteur ; Cathy ECKERT, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (97 Boulevard Pereire, 75 017, FRANCE) : CTIFL (Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes) | 2023En 2021/2022, une étude du CTIFL a été consacrée à la perception, par les consommateurs français, de nouvelles démarches qualité et certification de loffre en fruits et légumes frais (HVE, nutri-score, mentions, labels...). Cette étude avait pour objectif dévaluer le degré de compréhension et l'intérêt des consommateurs pour de nouvelles démarches, en comparaison avec les références connues (AB, Label Rouge...), alors que ces nouvelles démarches sont encore peu, voire pas, valorisées auprès du public. Ce document, qui fait la synthèse de la seconde phase de cette étude, met en évidence l'intérêt limité des consommateurs pour de nouveaux signes ou labels et apporte notamment des éclairages sur les attentes des consommateurs français en matière de traçabilité et sur leur confiance dans les fruits et légumes français.
Diversification of an integrated crop-livestock system: Agroecological and food production assessment at farm scale
Thomas PUECH, Auteur ; Fabien STARK, AuteurLes systèmes agricoles en polyculture-élevage présentent un intérêt en matière de durabilité, en raison de la diversité de leurs espèces et du potentiel de synergie entre les cultures et les animaux. Cependant, leur capacité à maximiser la production alimentaire a été peu abordée et mérite dêtre davantage explorée. La question du recyclage des éléments fertilisants soulève des questions sur la répartition des ressources entre les cultures de vente, les aliments pour animaux et les produits dorigine animale. Cette étude, basée sur une expérimentation systémique menée sur la ferme expérimentale de Mirecourt durant une quinzaine d'années dans le nord-est de la France, évalue les processus biotechniques (dont des bilans pour les éléments fertilisants) et les performances de production alimentaire de deux systèmes en polyculture-élevage. Ces systèmes diffèrent à la fois par leurs productions (diversité du bétail et des cultures) et par leurs stratégies globales (recherche dautosuffisance vs maximisation des cultures de vente). Les résultats montrent que la configuration visant à maximiser les cultures de vente est la plus efficace, mais nest pas la plus productive. Dans les deux cas, lefficacité à léchelle du système est meilleure que celle de chaque production. Cela confirme limportance de combiner les approches systémiques et analytiques pour mieux comprendre et agir sur le développement des systèmes agricoles agroécologiques. Cette étude montre également l'importance, pour un système autosuffisant, de disposer de stocks pour faire face aux années défavorables. Elle confirme aussi lintérêt des systèmes en polyculture-élevage en matière dagroécologie, mais souligne la nécessité dune réflexion plus approfondie (i) sur les aspects liés à la production alimentaire et (ii) sur la dynamique temporelle des agrosystèmes et des arbitrages entre production alimentaire et cycle des éléments fertilisants.
Dossier : Pourquoi produire et manger bio ?
Claude AUBERT, AuteurLauteur fait le point sur les atouts des produits bio, à partir de différentes études comparatives. Les produits bio sont plus riches en nutriments (avec notamment des teneurs en antioxydants beaucoup plus élevées quen conventionnel. Pour les produits animaux aussi (lait, viande, ufs, poulets), les différences sont très nettement en faveur du bio, en particulier pour les teneurs en acides gras oméga 3. Ceci sexplique par une alimentation plus riche en herbe. Par ailleurs, le bien-être animal est un objectif important en agriculture biologique. Toutes les études confirment que les aliments bio contiennent beaucoup moins de résidus de pesticides que les conventionnels (180 fois moins !), beaucoup moins de cadmium et de nitrates. Enfin, ils ont, en général, moins de mycotoxines et n'ont pas dOGM. Lauteur rappelle que les techniques de transformation en bio sont également plus respectueuses (additifs moins nombreux, ingrédients peu ou pas raffinés ). Différentes études montrent des liens entre les pesticides et le développement de maladies. Ainsi, des corrélations existent entre lexposition maternelle à divers pesticides et lincidence de la leucémie chez lenfant. Des liens sont suspectés pour lautisme aussi. Lagriculture biologique permet de préserver lenvironnement, notamment en réduisant lempreinte carbone et en augmentant la séquestration de carbone dans le sol, mais aussi en préservant la qualité de lair et de leau, en permettant une plus grande biodiversité Bien que des méta-analyses montrent que les rendements en bio sont inférieurs de 19 % à ceux en conventionnel, cette différence samoindrit lorsque les systèmes font de bonnes rotations.
Dossier : Résilience des systèmes grandes cultures bio : Premiers résultats et perspectives de létude
Pauline BOGE, Auteur ; Aurélie PARANT-SONGY, Auteur ; Amélie LENGRAND, Auteur ; ET AL., AuteurLa fertilisation et la fertilité des sols sont des enjeux forts pour les producteurs en grandes cultures bio sans atelier délevage, notamment dans le Grand Est. Certains sinterrogent sur la réintroduction dun atelier délevage, dautres mettent en place des partenariats avec des éleveurs bio locaux, dautres se penchent sur les couverts végétaux, les légumineuses, le travail du sol Aussi, Bio en Grand Est a lancé un projet, de 2022 à 2024, sur la résilience des systèmes en grandes cultures bio. Il sarticule autour de 4 axes : 1 - état des lieux des pratiques autour de la fertilisation ; 2 - accompagnement des producteurs intéressés par la réintroduction dun atelier délevage ; 3 - développement de systèmes moins dépendants aux intrants extérieurs et plus résilients aux changements climatiques, avec des sols plus fertiles, grâce à la mise en place dun observatoire des couverts végétaux, dessais sur ces couverts, dun recueil de pratiques en systèmes grandes cultures autonomes en fertilisation, et danimations sur lagriculture bio de conservation ; 4 - développement des légumineuses (essais techniques, étude de marché, actions de sensibilisation pour relancer la consommation). Les premiers résultats de lenquête (Axe 1) sont détaillés dans cet article et permettront de réaliser des projections selon plusieurs scénarii. Dautres actions en cours sont également abordées.
Elevage extensif à lherbe : des atouts sous-estimés
Claude AUBERT, AuteurDans cet article, lauteur indique que la neutralité carbone, pour lélevage extensif à lherbe, est possible dans certaines conditions (chargement, temps de séjour sur une parcelle, flore de la prairie, maximisation du pâturage ). Les émissions de méthane par les bovins sont en partie compensées par la séquestration de carbone dans les prairies, cette compensation étant généralement estimée à moins de 40 %. Lauteur montre quil peut être beaucoup plus élevé si lélevage est extensif et si la part dherbe dans la ration est très élevée. Par ailleurs, il estime que la méthode employée par l'Institut de l'Élevage surévalue les émissions de N2O pour les systèmes extensifs ayant des apports dazote organique. Les prairies arborées peuvent aussi augmenter la séquestration de carbone. Lauteur signale également les bénéfices apportés par une alimentation maximisant lherbe pour les consommateurs de produits laitiers ou carnés (plus grande richesse en nutriments). Pour lui, il serait intéressant de développer un label national garantissant une proportion dherbe (en majorité pâturée) importante dans lalimentation des ruminants. Pour l'auteur, lélevage extensif à lherbe est, en effet, une solution davenir, même si le cheptel bovin est encore trop élevé sur Terre.
Étude : Freins et leviers au développement de la bio
INTERBIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; INTERBIO OCCITANIE, Auteur ; BIO NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; ET AL., Auteur | BORDEAUX CEDEX (Cité Mondiale, 6 Parvis des Chartrons, 33 075, FRANCE) : INTERBIO NOUVELLE-AQUITAINE | 2023Une étude a été menée sur plusieurs territoires du bassin Adour-Garonne, avec pour objectif d'identifier et de comprendre les freins et les leviers aux dynamiques de l'agriculture biologique. Pour chaque zone d'étude (Territoire de Gardonne, Nord-Dordogne, Landes, Lot-et-Garonne et Poitou-Charentes) : - une fiche détaille les dynamiques de lAB au sein du territoire et définit les facteurs favorisant ou non le développement de lAB ; - une fiche de synthèse présente les principaux résultats de létude pour chaque territoire.
Étude nationale de la filière houblon biologique : Rapport final Édition mise à jour en septembre 2023
La filière biologique du houblon français est émergente et encore peu structurée ; c'est pourquoi l'Agence BIO a commandité une étude sur le sujet, réalisée par les cabinets AND International, Ecozept et At Will Partners. Ce travail a dressé, pour la première fois en 2022, un état des lieux de la filière houblon biologique en France (structures houblonnières, caractéristiques des exploitations, pratiques culturales, données économiques, brasseries...) et a réalisé un diagnostic de ses forces et de ses faiblesses, à travers des enquêtes auprès dorganismes dappui au développement, de structures professionnelles, de houblonniers et de brasseurs engagés en agriculture bio. Ce document est une mise à jour de la version 2022 de cette étude. Pour compléter le volet français, la situation en Allemagne, 1er producteur de houblon en Europe, est décrite : chiffres-clés, pratiques culturales, aspects économiques... L'étude aborde également les perspectives d'avenir à 5 ans de la filière française, les conséquences de la fin programmée des dérogations et des moyens pour aller vers l'auto-suffisance (augmentation des rendements et des surfaces cultivées).
Étude de la vente directe en agriculture biologique : Avril-octobre 2023
Depuis 2014, lObservatoire national de lagriculture biologique réalise une enquête en ligne auprès des agricultrices et des agriculteurs sur la vente directe de leurs produits bio. En 2023, lenquête a fait lobjet dune étude approfondie, enrichie par des entretiens auprès dune dizaine de productrices et de producteurs, qui a permis la mise en place de la première typologie nationale des exploitations bio en vente directe. Afin de restituer les résultats et les conclusions de cette étude sur la vente directe en AB, lAgence BIO a organisé un webinaire, le 15 novembre 2023. Ce document en est le support de présentation. Il traite, notamment, des points suivants : - Chiffres-clés des circuits courts et de la vente directe en France ; - Diversité des structures d'exploitations bio en vente directe (taille, produits commercialisés, transformation, lieux de vente...) ; - Identification de 5 profils d'exploitations ; - Motivations, obstacles et enjeux autour de la vente directe.
L'évolution des achats de produits issus de l'agriculture biologique par les ménages français depuis 2015
Après une période de forte croissance jusqu'en 2019, les achats de produits biologiques par les ménages français ont montré, en 2020, des premiers signes de ralentissement (augmentation des produits bio, mais dans une moindre mesure comparativement à la forte progression des achats de produits conventionnels), ralentissement qui s'est confirmé en 2021 et en 2022. Cette étude fait état de l'évolution des achats de produits issus de l'agriculture biologique, en France, depuis 2015, en examinant des données relatives aux dépenses des ménages, au profil des ménages acheteurs, mais aussi aux ventes par grandes familles de produits... Pour terminer, des pistes de réflexion sont proposées pour comprendre l'origine du recul des achats de produits biologiques. À long terme, les enjeux écologiques devraient continuer de porter la filière bio, à condition de relever les défis auxquels elle est confrontée.
Évolution des ventes alimentaires biologiques au 1er semestre 2023
C. RENAULT, Auteur ; T. CHEVER, Auteur ; C. LEPEULE, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTREUIL-SOUS-BOIS (12 Rue Henri Rol-Tanguy, 93 100, FRANCE) : AGENCE BIO (Agence Française pour le Développement et la Promotion de l'Agriculture Biologique) | 2023Cette étude, réalisée pour l'Agence BIO, par AND International et l'Agence Good, propose une vision panoramique sur l'évolution du marché alimentaire biologique français au 1er semestre 2023. L'analyse prend en compte les ventes de produits alimentaires (dont les vins), dans les GMS généralistes et les magasins spécialisés bio, chez les artisans-commerçants et les producteurs agricoles (vente directe) et exclut la restauration hors domicile (collective et commerciale). Dans un contexte inflationniste et défavorable à la consommation des ménages, le recentrage de l'offre et de la demande alimentaire sur des produits bon marché, entamé à l'été 2022, s'est poursuivi au premier semestre 2023. En bio, la baisse des ventes en valeur a ralenti (-2,7 % au S1 2023, contre -4,6 % au S1 2022). En parallèle, les ventes en volume ont baissé de 10 %, ce qui entraîne des déclassements (en particulier dans la filière laitière) ou des dégagements, des réductions d'activité (fermetures d'exploitations...), ou encore des déconversions.
Farmers concerns in relation to organic livestock production
Carmen MANUELIAN, Auteur ; Sophie VALLEIX, Auteur ; Massimo DE MARCHI, Auteur ; ET AL., AuteurCette étude décrit les perceptions déleveurs biologiques européens vis-à-vis de leur production animale, de la commercialisation de leurs produits et de lutilisation dintrants autorisés et encadrés par la réglementation bio, mais pouvant être controversés (ex : les antibiotiques, les antiparasitaires, les vitamines de synthèse, la paille conventionnelle pour la litière des animaux). Pour cela, une enquête a été menée dans 13 pays européens. Les réponses de 426 éleveurs bio ont été analysées, dont 46,2 % se situent dans le bassin méditerranéen (MED) et 53,8 % dans le Nord-Ouest de lEurope (NOE). Au travers de ce questionnaire, il a été demandé aux éleveurs dindiquer limportance de plusieurs thématiques pour leur élevage. Ces éleveurs ont identifié « lalimentation / la nutrition », la « santé animale » et le « bien-être » comme les thématiques les plus importantes. Les éleveurs du NOE ont également indiqué que la « réglementation biologique » était importante, tandis que les éleveurs de ruminants du MED ont souligné limportance de la « rentabilité » et de la « commercialisation ». Du point de vue de la santé animale, 61 % des participants n'ont pas traité leurs animaux au cours de l'année écoulée. Ceux qui ont traité ont majoritairement utilisé des traitements conventionnels (dans le respect de la réglementation bio), suivis par de la phytothérapie. Ils utilisent peu dantibiotiques. Dans le MED, les principales sources d'informations sur les traitements alternatifs sont les vétérinaires (> 60 %) et Internet (> 32 %). Dans le NOE, ces informations proviennent majoritairement d'autres agriculteurs pour les éleveurs de ruminants (> 63 %) et de vétérinaires pour les éleveurs de monogastriques (> 77 %). Les éleveurs du NOE commercialisent au travers de plusieurs canaux : vente directe, vente à des coopératives / industries alimentaires, et vente sur les marchés locaux ; tandis que, dans le MED, ils commercialisent plutôt via un seul canal, les industries alimentaires arrivant en premier, principalement pour les éleveurs de ruminants.
Farmland practices are driving bird population decline across Europe
Stanislas RIGAL, Auteur ; Vasilis DAKOS, Auteur ; Hany ALONSO, Auteur ; ET AL., AuteurEn Europe, le déclin des populations d'oiseaux est observé depuis plusieurs décennies, sans que les causes en soient clairement identifiées et quantifiées. Dans cette étude, les auteurs se sont penchés sur les impacts de quatre types de pressions anthropiques répandues : l'intensification de l'agriculture, le changement de la couverture forestière, l'urbanisation et le changement de température au cours des dernières décennies. Ils ont pu faire le lien avec l'évolution de populations de 170 espèces d'oiseaux communs, suivies sur plus de 20 000 sites, dans 28 pays européens, et ce, pendant 37 ans. Ainsi, il apparaît que l'intensification de l'agriculture et l'usage accru de pesticides et d'engrais est la première cause du déclin des oiseaux, notamment via la disparition des invertébrés qui composent leur régime alimentaire. Les trois autres types de pression sont plus spécifiques à certaines espèces d'oiseaux. Les auteurs concluent sur la nécessité de changer les pratiques pour préserver les populations d'oiseaux communs européens.
Fiches références systèmes CAP'2ER - édition 2023
La démarche Ferme Laitière Bas Carbone a pour objectif de réduire de 20 % l'empreinte carbone des fermes laitières françaises entre 2015 et 2025. Pour ce faire, des diagnostics environnementux ont été réalisés, entre 2013 et 2021, grâce à l'outil CAP'2ER® (diagnostic de niveau 2). Au total, les émissions de gaz à effet de serre (GES) et les contributions positives (ex : stockage de carbone, maintien de la biodiversité ) de 8 324 élevages laitiers ont été quantifiées. Ces diagnostics ont permis de réaliser des états des lieux diffusés sous forme de fiches signalétiques. Ces fiches offrent ainsi un état des lieux global, à partir des données de toutes les fermes diagnostiquées (fiche « Résultat système national »), et six états des lieux par typologie dexploitations : 1 - les fermes en agriculture biologique ; 2 les systèmes herbagers situés en plaine ; 3 - les systèmes reposant sur du maïs en plaine ; 4 les systèmes combinant herbe et maïs en plaine ; 5 - les systèmes herbagers en zone de montagne ; 6 - les systèmes combinant herbe et maïs en zone de montagne. Ces différentes fiches sont toutes construites de la même manière : le recto présente les principales caractéristiques des exploitations diagnostiquées, leurs émissions brutes de GES, leur stockage de carbone, leur contribution au maintien de la biodiversité et leur performance nourricière ; le verso se focalise sur les ateliers laitiers de ces exploitations, en apportant des données chiffrées plus détaillées sur leurs résultats techniques et environnementaux.
Les Français et l'agriculture biologique
En avril 2023, une étude a été réalisée par Ifop, pour le compte de la Maison de la Bio, auprès de 1000 Français de plus de 18 ans. Ces personnes ont été questionnées sur leur connaissance des impacts des pesticides et de l'agriculture biologique, ainsi que sur leur volonté de voir se développer ce mode de production. Les principaux résultats montrent qu'environ deux tiers des Français s'estiment mal informés sur la question des pesticides et de leurs impacts. Les trois quarts sont d'ailleurs inquiets de ces éventuels impacts sur leur santé. Ce manque de connaissances concerne aussi l'agriculture biologique et ses pratiques. Malgré cela, deux tiers des personnes interrogées estiment que ce mode de production doit se développer et bénéficier, pour cela, du soutien des pouvoirs publics (pour 74 % des enquêtés).
Les Français et les viandes bio Avril 2023
Alors qu'ils sont 92 % à affirmer consommer de la viande, les Français sont 66 % à penser que le bio est la solution pour continuer à manger de la viande dans le respect de lenvironnement. Cette enquête, commandée à Opinion Way par la Commission bio d'Interbev, met en lumière les perceptions et les motivations à la consommation de viande biologique chez les Français. À partir d'un échantillon de 1 007 personnes représentatif de la population française, les réponses à l'enquête ont permis d'évaluer : - l'engagement des Français dans des causes sociétales (qualité de l'alimentation, préservation de l'environnement et de la biodiversité, juste rémunération des producteurs...) ; - la consommation de viande et de viande bio (fréquence, lieux d'achat, occasions) ; - les perceptions sur les viandes biologiques et les raisons de consommation de ces viandes.
Gender-Sensitive Assessment on Participatory Guarantee Systems (PGS) in the Pacific Small Island Developing States (SIDS)
IFOAM Organics International et Mountain Partnership ont collaboré pour promouvoir la mise en place de systèmes alimentaires durables dans des régions aux écosystèmes fragiles, en développant des pratiques agroécologiques. Ils se sont notamment intéressés à la place des femmes et aux opportunités quoffrent les systèmes conduits en agriculture biologique pour les aider à sémanciper. Pour certifier et garantir le respect des pratiques bio, il est possible de mettre en place des systèmes participatifs de garantie (SPG). Ces systèmes sont principalement mis en uvre dans des pays en voie de développement, en alternative à la certification par tierce partie. Cette étude porte ainsi sur le rôle des femmes et sur leurs initiatives au sein des SPG, en prenant les îles du Pacifique comme cas détude (Fidji, Palau, Papouasie de Nouvelle Guinée, Samoa, Îles Salomon, Tonga et Vanuatu). Ce rapport commence par apporter des éléments de contexte, en décrivant le type dagriculture pratiqué dans ces îles, en apportant des informations sur le niveau de sécurité alimentaire et en détaillant le rôle des femmes dans le système alimentaire. Il effectue, ensuite, un état des lieux des SPG déjà existants, des besoins pour mieux encadrer/certifier les pratiques biologiques et de la place des femmes dans les systèmes bio. Il effectue notamment un focus sur le Système de garantie biologique du Pacifique (POGS) et sur le rôle de POETCom (Pacific Organic and Ethical Trade Community) qui sefforce de développer des SPG, notamment dans les îles Tonga. Globalement, lintégration du genre dans les systèmes en AB en est encore à ses débuts et POETCom est lune des rares organisations à prendre clairement des mesures pour combler cette lacune. Par ailleurs, la crise Covid-19 a de forts impacts sur le financement des SPG : les aides extérieures qui permettent de les financer sont plus précaires depuis cette crise sanitaire.
Grassland biodiversity and ecosystem functions benefit more from cattle than sheep in mixed grazing: A meta-analysis
Jishuai SU, Auteur ; Fengwei XU, Auteur ; Yi ZHANG, AuteurLa plupart des études se concentrent principalement sur les impacts du pâturage monospécifique (bovins ou ovins) sur la biodiversité et sur les services écosystémiques des prairies. Les effets du pâturage mixte bovins-ovins sont moins étudiés. Cette méta-analyse, qui examine les impacts du pâturage mixte, c'est basée sur des études provenant principalement dEurope, des États-Unis et de Chine. En général, les impacts des bovins et des ovins sur la biodiversité et sur les fonctions écosystémiques des prairies sont différents. Le pâturage de bovins seuls (monospécifique) augmente la diversité végétale et la teneur en carbone organique du sol, tandis que le pâturage d'ovins seuls (monospécifique) a moins d'impacts sur la prairie. Comparé au pâturage monospécifique, le pâturage mixte bovins-ovins (à une intensité de pâturage modérée) favorise une biodiversité multiple et améliore les fonctions des écosystèmes. Plus précisément, le pâturage mixte augmente la biodiversité, laccumulation de carbone dans le sol et améliore la structure des communautés végétales. À noter que les bovins ont plus d'influence que les ovins sur les avantages du pâturage mixte pour la gestion durable des prairies. Autre bénéfice, le pâturage mixte peut accroître la production animale : la présence de bovins stimule considérablement le gain de poids vif total. Ainsi, cette étude suggère que le pâturage mixte présente des bénéfices pour maintenir simultanément la biodiversité et les fonctions écosystémiques, tout en favorisant la production de viande.
Un horizon pour les fermes d'élevage : Restructurer et diversifier
Claire ESCANDE, Auteur ; Louise LE PROVOST, Auteur ; Elyne ETIENNE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2023Entre 2010 et 2020, le nombre d'exploitations en élevage a baissé de 30 %. Confrontée à des difficultés pour transmettre les exploitations (difficile accessibilité financière de certaines fermes, inadéquation entre l'offre de fermes à reprendre et la demande des porteurs de projet, faible attractivité du métier d'éleveur...), la population agricole ne dispose que d'un faible taux de renouvellement (2/3 des départs seulement sont compensés par des installations). Face à ces problématiques, certains cédants et/ou repreneurs se tournent vers une restructuration et une diversification des productions de fermes délevage, avec des pratiques agroécologiques, pour assurer la transmission de l'exploitation. Cette étude, réalisée conjointement par la FNAB (Fédération Nationale dAgriculture Biologique), la Fondation pour la Nature et lHomme et par Terre de Liens, explore les bienfaits socio-économiques et environnementaux de cette solution, son coût et, à l'occasion du projet de loi de finances pour le budget 2024 et du Pacte-Loi dOrientation et dAvenir Agricoles (PLOAA), elle s'intéresse aux moyens à mobiliser pour rendre possible sa généralisation. Cette étude, qui sappuie sur 12 cas typiques de structuration avec des fermes qui sont toutes maintenant en agriculture biologique, ainsi que sur des entretiens avec des professionnels de terrain, a permis d'identifier les conditions pour le développement de projets de restructuration et de formuler des recommandations de politiques publiques visant à accélérer le développement de cette solution qui vient répondre à la double urgence du renouvellement générationnel et des défis environnementaux.
How much can changes in the agro-food system reduce agricultural nitrogen losses to the environment? Example of a temperate-Mediterranean gradient
Josette GARNIER, Auteur ; Gilles BILLEN, AuteurLa volatilisation de l'ammoniac (NH3), les émissions d'oxyde nitreux (N2O) et la lixiviation du nitrate (NO3) en agriculture sont à l'origine de graves risques environnementaux. Dans cette étude, les chercheurs ont analysé, à léchelle de régions administratives de même importance de l'Union Européenne (UE), les flux d'azote à travers les systèmes agroalimentaires, selon un gradient tempéré-méditerranéen (France, Espagne et Portugal) et avec des conditions climatiques et pédologiques contrastées. Ils ont évalué les émissions atmosphériques et hydrologiques d'azote provenant des sols et des systèmes d'élevage. La volatilisation de NH3 variait entre 6,2 et 44,4 kg N/ha/an, l'émission de N2O entre 3 et 4,9 kg N/ha/an et la lixiviation de NO3 entre 5,4 et 154 kg N/ha/an. Dans l'ensemble, les émissions de N2O étaient plus faibles dans les régions méditerranéennes, où le lessivage de NO3 était plus important. La volatilisation de NH3, dans toutes les régions, suit approximativement la distribution de la densité du bétail. Ces pertes sont également étroitement liées au niveau d'intensité de la fertilisation et à la spécialisation du système agricole (élevage intensif notamment). En outre, deux scénarios futurs possibles à l'horizon 2050 ont été explorés : (1) un scénario basé sur les prescriptions de la stratégie de l'UE "De la ferme à la fourchette" (F2F), avec notamment 25 % d'agriculture biologique et 20 % de réduction des engrais azotés ; (2) un scénario agro-écologique hypothétique (AE), avec une agriculture biologique généralisée, une reconnexion de la culture et de l'élevage, et un régime alimentaire plus sain avec une augmentation de la part des protéines végétales à 65 % (c'est-à-dire, le régime méditerranéen). Les résultats ont montré que le scénario AE a pour effet d'augmenter les coûts de production, mais aussi d'améliorer la qualité de l'alimentation, et quil permettrait des réductions beaucoup plus importantes des pertes dazote, à savoir une réduction de 60 à 81 %, tandis que le scénario F2F n'atteindrait qu'une réduction de 24 à 35 %.
How pesticides impact human health and ecosystems in Europe
Le système agricole européen dépend fortement des pesticides de synthèse. Ces derniers sont utilisés pour maintenir les rendements des cultures. Cependant, l'utilisation généralisée des pesticides entraîne une contamination et une pollution de l'eau, du sol et de l'air. Lexposition humaine à ces pesticides engendre des maladies chroniques, telles que des cancers, des problèmes cardiaques, respiratoires et neurologiques. Ce document apporte des informations sur les dernières connaissances relatives à l'impact des pesticides de synthèse sur la santé humaine et l'environnement, et présente des recommandations pour réduire leur usage. Il explique notamment que les ventes de pesticides ne décroissent pas au sein de l'Union européenne : elles ont été relativement stables entre 2011 et 2020, et sont estimées à 350 000 tonnes par an. En 2019, 83 % des sols agricoles analysés dans le cadre d'une étude européenne contenaient des résidus de pesticides. En 2020, un ou plusieurs pesticides étaient au-dessus des seuils de préoccupation dans 22 % des sites de surveillance européens de rivières et de lacs. Par ailleurs, la pollution liée aux pesticides entraîne une perte de biodiversité et participe au déclin important des populations d'insectes en Europe, ce qui menace le rôle essentiel joué par ces dernières dans la production alimentaire (auxiliaires de culture, pollinisation ). Une étude, menée dans cinq pays européens, sur la santé humaine, entre 2014 et 2021, a également révélé qu'au moins deux pesticides étaient présents dans le corps de 84 % des participants à létude. Les niveaux de pesticides étaient systématiquement plus élevés chez les enfants que chez les adultes. Pour atteindre les objectifs dutilisation de pesticides fixés dans le cadre de la « Stratégie de la ferme à la fourchette » (Farm to Fork Strategy), il est nécessaire de soutenir des modèles d'agriculture alternatifs, tels que l'agroécologie.
Impacts of production conditions on goat milk vitamin, carotenoid contents and colour indices
C. LAURENT, Auteur ; H. CAILLAT, Auteur ; B. GRAULET, Auteur ; ET AL., AuteurLa composition et la variation des composés vitaminiques du lait de chèvre ont été peu étudiées. Or, les vitamines sont des nutriments essentiels pour l'alimentation humaine et ont des rôles fondamentaux pour la santé. 28 exploitations caprines françaises ont été sélectionnées pour étudier ces paramètres. Elles reposent toutes sur : un système d'alimentation basé sur des fourrages (dont le pâturage), des chèvres de race Alpine ou Saanen, et une reproduction saisonnière. Chaque ferme a reçu deux visites (printemps et automne), comprenant une enquête sur les conditions délevage (dont lalimentation) et un échantillonnage du lait. Les vitamines (A, E, B2, B6, B9, B12), les caroténoïdes, ainsi que les indices de couleur ont été quantifiés pour chaque échantillon. Une analyse a ensuite déterminé les pratiques délevage qui modifient ces différents indicateurs dans le lait de chèvre. Le fourrage présent dans la ration est le principal facteur qui impacte ces indicateurs. Le lait des chèvres mangeant de l'herbe fraîche est notamment plus riche en alpha-tocophérol, la principale vitamine E présente dans le lait (+ 64 %), en vitamine B6 (+ 31 %) et a un indice b* (caractérisant la couleur jaune du lait) plus important (+ 12 %) comparé au lait des chèvres consommant des fourrages conservés (ensilage de maïs, enrubannage, foin ou paille). Cependant, ce lait est plus pauvre en vitamine B12, comparé à celui des chèvres nourries à l'ensilage de maïs (- 46 %), et plus pauvre en gamma-tocophérol que celui des chèvres nourries avec des fourrages conservés (- 31 %). Les chèvres Alpines ont produit du lait avec des concentrations en vitamine B2 (+ 18 %) et en folate (+ 14 %) plus élevées que les chèvres Saanen. Le lait des chèvres Saanen est, toutefois, plus riche en lutéine, un caroténoïde (+ 46 %). Les laits de chèvre étaient plus riches en vitamines B2 et B12 et en folates à lautomne qu'au printemps, mais plus pauvres en vitamine B6 (respectivement + 12, + 133, + 15 et - 13 %). Ainsi, les concentrations en vitamines et en caroténoïdes du lait de chèvre, ainsi que les indices de couleur, varient principalement en fonction du fourrage, mais aussi en fonction de la race et de la saison.
Innovations et nouvelles pratiques agroécologiques : Des solutions techniques testées par les éleveurs avec leurs techniciens
Le programme So_Perfects de la région Nouvelle-Aquitaine a permis à des éleveurs et à des techniciens de coopératives, à des organisations agricoles et à des organismes denseignement et de recherche de travailler sur les enjeux de durabilité en élevages ovins. Ce document regroupe les communications de la journée de restitution du programme du 10 février 2023, qui constituent de nouvelles références sur des sujets en lien avec l'agroécologie : - le pâturage des brebis derrière les vaches en hiver ; - le pâturage du sorgho et du millet en été ; - le pâturage de légumineuses moins communes (fenugrec et sainfoin) ; - la silphie, nouvelle plante plus résistante à la sécheresse ; - les pistolets drogueurs connectés, pour limiter les doses d'antiparasitaires ; - la qualité du colostrum ; - le tænia chez les agneaux ; - les luttes naturelles de printemps ; - la dolomie en litière ; - la tonte des brebis et des agneaux...
Landscape-level heterogeneity of agri-environment measures improves habitat suitability for farmland birds
Stephanie ROILO, Auteur ; Jan O. ENGLER, Auteur ; Tomá VACLAVIK, Auteur ; ET AL., AuteurDifférents outils, notamment mis en place via la Politique agricole commune (PAC), visent à limiter le déclin de la biodiversité sur les exploitations agricoles : mesures agro-environnementales, surfaces d'intérêt écologique (SIE), mais aussi agriculture biologique. Cependant, les évaluations de leurs efficacités varient selon qu'on les mesure à l'échelle de la parcelle ou du paysage. Ces efficacités sont également très dépendantes du contexte local. Ainsi, l'objet de l'étude présentée dans cet article est de mieux comprendre l'hétérogénéité de l'efficacité de telles mesures, afin d'élaborer des recommandations de gestion qui maximisent leurs impacts. Pour ce faire, les contributions de cinq mesures au maintien d'un habitat adéquat, pour 15 espèces d'oiseaux du bassin de la rivière Mulde, en Allemagne, ont été étudiées : zones tampons, couverts végétaux, gestion extensive des prairies, jachères et agriculture biologique. Différentes simulations ont permis de scénariser les impacts de la suppression ou de l'augmentation de ces mesures. Si les zones tampons, les jachères et les prairies extensives ont été des mesures bénéfiques pour la plupart des espèces, les bénéfices des couverts végétaux et de l'agriculture biologique se sont avérés contrastés selon les espèces d'oiseaux. Globalement, les bénéfices de ces mesures seront d'autant plus forts qu'elles seront adoptées à l'échelle d'un territoire et de manière importante. Par ailleurs, la diversité des mesures mises en uvre en augmente les bénéfices.
A large share of climate impacts of beef and dairy can be attributed to ecosystem services other than food production
K. VON GREYERZ, Auteur ; P. TIDAKER, Auteur ; E. RÖÖS, Auteur ; ET AL., AuteurLélevage de ruminants fournit des aliments riches en protéines, mais avec un coût environnemental (notamment la production de gaz à effet de serre). Cependant, de nombreux systèmes délevage de ruminants sont multifonctionnels et fournissent des services écosystémiques (SE) autres que la fourniture directe d'aliments. Pour quantifier l'impact climatique de la viande bovine et du lait de vache, une analyse du cycle de vie (ACV) est souvent menée uniquement sur la production daliments. Les autres SE fournis (SE non productifs) sont ignorés, ce qui amoindrit les contributions positives associées à lélevage de ruminants. Il est néanmoins possible dinclure ces SE non productifs dans les ACV par le biais d'une allocation économique, en se basant sur des paiements compensatoires (indicateur de la valeur économique des SE non productifs). Toutefois, les liens entre les différents régimes de paiement, les SE et la production animale ne sont pas toujours évidents (il peut être difficile de déterminer les régimes de paiement à prendre en compte ou non). Cette étude a examiné comment la prise en compte des SE non productifs dans la quantification de l'impact climatique de la viande bovine et du lait de vache dans les exploitations agricoles suédoises était affectée par les différentes manières de coupler les SE à la production par le biais des régimes de paiement. L'impact climatique lié à la production de viande et de lait a ainsi été réparti sur les autres SE auxquels lélevage de ruminants contribue. Cela a abouti à ce que respectivement 1 à 48 % et 11 à 31 % des impacts climatiques de la viande et du lait soient attribués à dautres SE, plutôt quà la production daliments (part variable selon les systèmes de paiement pris en compte). Même si les émissions de gaz à effet de serre ne disparaissent pas, limpact climatique corrigé peut être utile dans le cadre de la communication auprès des consommateurs ou dans la prise de décision.
Le marché alimentaire bio en 2022
C. RENAULT, Auteur ; C. LEPEULE, Auteur ; T. CHEVER, Auteur ; ET AL., Auteur | MONTREUIL-SOUS-BOIS (12 Rue Henri Rol-Tanguy, 93 100, FRANCE) : AGENCE BIO (Agence Française pour le Développement et la Promotion de l'Agriculture Biologique) | 2023Ce rapport d'évaluation du marché alimentaire bio français 2022, réalisé par AND International pour l'Agence BIO, visait à estimer l'évolution du marché en 2022 et les perspectives pour 2023. D'après les réponses des opérateurs économiques des filières biologiques aux enquêtes d'AND International, les ventes de produits alimentaires bio sont en recul de près de 5 % en valeur et de 9 % en volume. Ce sont les ventes de viandes biologiques qui sont les plus impactées par la baisse de consommation des ménages. À ceci, s'ajoute un taux de déclassement atteignant les 40 % à certaines périodes de l'année pour le lait, les ufs et la viande de porc, ce qui pousse certaines exploitations à abandonner la certification bio. Quant à l'aval, le nombre d'emplois est en diminution pour la première fois depuis 15 ans, particulièrement dans le commerce de détail spécialisé. Des analyses transversales sont réalisées sur plusieurs autres thématiques : le commerce équitable bio, la situation dans les différentes régions, le marché de la restauration, les fruits et légumes frais, le vin bio, les céréales, les oléoprotéagineux, le secteur laitier, les viandes de boucherie, les productions avicoles, les produits alimentaires intermédiaires (farine, sucre, huile...).
Microferme, maraîchage sous abri, maraîchage de plein champ : Performance environnementale de fermes maraîchères en agriculture biologique
Antonin PEPIN, Auteur ; Philippe JEANNERET, Auteur ; Kevin MOREL, Auteur ; ET AL., AuteurMicrofermes très diversifiées, production maraîchère spécialisée sous abri, maraîchage de plein champ , la production de légumes biologiques présente une grande diversité de systèmes de production et de pratiques. Quelles sont les performances environnementales de ces différents systèmes ? Celles de trois exploitations bio (une microferme en Bretagne, une ferme maraîchère spécialisée en cultures sous abri en PACA et une ferme en maraîchage de plein champ en Bretagne) ont été analysées avec la méthode de lanalyse du cycle de vie. Les impacts de ces fermes sur le changement climatique, la biodiversité et la consommation de terres, ainsi que leur utilisation de plastique ont aussi été calculés. Les résultats montrent que les principales sources dimpacts diffèrent selon les fermes, ce qui plaide pour une approche personnalisée dans lamélioration des pratiques. Aucune ferme ne ressort particulièrement meilleure pour lenvironnement vis-à-vis de tous les aspects étudiés. Par exemple, la ferme en maraîchage de plein champ a moins dimpact sur le climat, mais consomme plus despace par kilogramme de légumes produits. Plutôt que dopposer les modèles dexploitation, cette étude apporte des informations pour trouver le meilleur équilibre, sur un territoire, en fonction des priorités environnementales.
En milieu agricole, la biodiversité rend service à tous
Roméo SALINS, AuteurDans le cadre d'une étude réalisée en Allemagne, la question de la biodiversité en milieu agricole a été abordée sous de nouveaux angles et à travers de nouveaux regards, autres que ceux des acteurs agricoles. Comme l'explique Gaëtane Le Provost, qui a travaillé lors de son post-doctorat sur cette étude, cette dernière a été réalisée à une échelle plus large que celle de la parcelle, et de nombreux acteurs du territoire ont été impliqués. Ainsi, des résidents locaux, des associations de conservation de la nature, des acteurs du secteur agricole et du tourisme ont été invités à noter, par ordre de priorité, différents services écosystémiques rendus par les prairies et leurs alentours : services culturels, d'approvisionnement (productions agricoles, de bois, cueillette...) et services de régulation (du climat notamment). Tous les acteurs considèrent comme bénéfique la diversité végétale, et ce pour les différents services qu'elle fournit. Ces travaux pourraient enrichir la réflexion sur les paiements pour services environnementaux (PSE). Une étude similaire devrait prochainement être menée en France autour de parcelles viticoles.
Nutritional Modulation of Associations between Prenatal Exposure to Persistent Organic Pollutants and Childhood Obesity: A Prospective Cohort Study
German CANO-SANCHO, Auteur ; Charline WAREMBOURG, Auteur ; Nuria GÜIL, Auteur ; ET AL., AuteurAlors qu'il a déjà été observé que l'exposition prénatale aux polluants organiques persistants (POP) peut contribuer au développement de l'obésité et de troubles métaboliques chez l'enfant, l'étude rapportée dans cet article visait à déterminer les impacts des interactions entre l'exposition aux POP et l'état nutritionnel des futures mères pendant leur grossesse. Pour ce faire, les données d'une cohorte espagnole, INfancia y Medio Ambiente-Environment and Childhood (INMA), ont été utilisées. Elles portent sur les résidus de POP et les biomarqueurs nutritionnels (vitamines, acides gras...) mesurés dans le sang maternel prélevé au premier trimestre de la grossesse et sur les mensurations des enfants à l'âge de 7 ans. Les résultats obtenus confirment l'influence de l'état nutritionnel de la mère et l'effet de l'exposition aux POP sur le risque d'obésité pour les enfants.
L'Observatoire technico-économique des systèmes bovins laitiers Édition 2023 : Exercice comptable 2021
Alexine WOILTOCK, Auteur ; Romain DIEULOT, Auteur ; Laurent BAILLET, Auteur ; ET AL., Auteur | CESSON-SEVIGNÉ CEDEX (17 Rue du Bas Village, CS 37725, 35 577, FRANCE) : RÉSEAU CIVAM - PÔLE AD GRAND OUEST | 2023Chaque année, l'Observatoire technico-économique du Réseau CIVAM compare les performances des fermes d'élevage en bovins lait engagées en agriculture durable (en différenciant les résultats bio et non bio), avec celles des exploitations laitières du Réseau d'Information Comptable Agricole (RICA). L'ensemble de ces fermes est situé dans le Grand Ouest (Bretagne, Normandie et Pays de la Loire). Dans cette édition 2023, s'appuyant sur les données 2021, l'Observatoire démontre qu'avec un système de production plus petit, les systèmes en agriculture durable obtiennent un résultat proche de celui des fermes RICA grâce à leur conduite économe et autonomie. Un dossier complémentaire, intitulé « L'attractivité des systèmes pâturants », présente les systèmes pâturants comme une voie d'avenir, de par leur durabilité économique, sociale et environnementale, et particulièrement dans un contexte où la transmission des fermes est un enjeu majeur. Des éleveuses et des éleveurs installés en systèmes pâturants témoignent de leur plaisir au travail et racontent comment ils réussissent à concilier projet professionnel, projet de vie et projet citoyen.
Organic and agroecological farming: Safeguarding long-term food security
Maria GERNERT, Auteur ; Mar SEGARRA VALENZUELA, Auteur ; Bram MOESKOPS, Auteur | BRUXELLES (Rue du Commerce 124, 1000, BELGIQUE) : TP ORGANICS | 2023La sécurité alimentaire a différentes dimensions : disponibilité, accès, stabilité dans le temps et utilisation de la nourriture (alimentation qui couvre lensemble des besoins nutritionnels). Dans le contexte européen actuel, laccessibilité et la stabilité sont préoccupantes. La flambée des prix alimentaires se traduit, pour les ménages à faible revenu, par des difficultés à sapprovisionner. La stabilité est également menacée par certaines pratiques agricoles intensives, qui peuvent produire des rendements plus élevés à court terme, mais qui entraînent d'énormes coûts environnementaux et sociétaux à long terme. Pour assurer la sécurité alimentaire sous toutes ses dimensions, il est possible dorienter les systèmes agricoles vers des pratiques agroécologiques et vers lagriculture biologique. Cette dernière est reconnue pour proposer un équilibre entre production, protection du climat et préservation de la biodiversité, points essentiels pour envisager une sécurité alimentaire à long terme. Ainsi, ce rapport commence par détailler pourquoi certains systèmes de production ne sont pas durables et en quoi ils représentent une menace pour la sécurité alimentaire (ex. des rendements élevés de lagriculture industrielle basée sur lutilisation de pesticides). Il explique ensuite pourquoi lagriculture biologique et les pratiques agroécologiques sont pérennes et résilientes, et comment elles peuvent nourrir la population. La dernière partie apporte des recommandations politiques : 1 - Mettre en place des lois sur la restauration de la nature et sur la santé des sols ; 2 - Augmenter le soutien à la bio pour atteindre 25 % de terres agricoles bio en Europe ; 3 - Réduire le gaspillage et les pertes alimentaires ; 4 - Réduire la consommation de produits d'origine animale ; 5 - Mettre en uvre une comptabilité analytique qui prenne en compte les coûts environnementaux.
Pesticide effects on soil fauna communities - A meta-analysis
Léa BEAUMELLE, Auteur ; Léa TISON, Auteur ; Nico EISENHAUER, Auteur ; ET AL., AuteurLes nombreuses espèces invertébrées de la faune du sol représentent une part importante de la biodiversité et jouent des rôles cruciaux dans les écosystèmes. Pourtant, leur survie est mise à mal par les pratiques agricoles (54 études et 294 observations), notamment celles de l'agriculture intensive comme l'utilisation de pesticides. À travers cette méta-analyse, les auteurs ont souhaité quantifier l'impact de l'usage de pesticides sur l'abondance, la biomasse, la richesse et la diversité des communautés naturelles du sol. Les résultats montrent que les pesticides ont globalement diminué l'abondance et la diversité des communautés du sol dans toutes les études, avec des effets plus marqués sur la diversité que sur l'abondance. Les scénarios les plus préjudiciables sont ceux qui impliquent plusieurs substances combinées, des substances à large spectre ou des insecticides, et ce même aux doses d'utilisation recommandées. Les auteurs n'ont trouvé aucune preuve que les effets des pesticides s'atténuent avec le temps, car les études à court terme et à long terme présentent des effets aux dimensions similaires. Ainsi, cette méta-analyse conforte la nécessité de réduire l'usage des pesticides pour maintenir la biodiversité.
Pesticides : Cest dans lair ! : Episode 2 : Focus sur deux zones viticoles
Après deux rapports sur les pesticides dans lair en zone agricole, publiés en novembre 2021 et en février 2022 (dans un contexte de grandes cultures pour ce dernier), Générations Futures a réalisé une nouvelle enquête sur les pesticides dans lair, cette fois dans des zones spécialisées en viticulture, dans les départements de la Gironde et du Rhône. Cette publication présente les résultats de ces analyses, conduites en 2021 et en 2022, et montre que les Zones non traitées (ZNT) actuelles ne protègent pas suffisamment les riverains. Suite à ces résultats, lassociation demande au gouvernement français linterdiction immédiate de deux substances pesticides dangereuses (folpel et spiroxamine), très présentes dans ces analyses dair. Générations Futures demande également lélargissement des ZNT en bordure des vignes et des autres cultures à hauteur de 100 mètres au minimum, afin de protéger les populations vivant à proximité des zones exposées aux pesticides.
Pesticides génétiques ARNi : Les pollinisateurs, victimes collatérales des nouveaux produits de lagrochimie
Cécile BARBIERE, Auteur ; Léo LAMOTTE, Auteur ; Vanessa MERMET, Auteur | PARIS (10 rue Saint-Marc, 75 002, FRANCE) : POLLINIS | 2023Grâce aux avancées récentes en matière de génie génétique, les firmes industrielles sont en train de développer des insecticides dun nouveau genre : les pesticides génétiques ou pesticides à ARN interférents (ARNi). À linstar des pesticides chimiques, ces pesticides génétiques ciblent les mécanismes vitaux des insectes ravageurs des cultures, mais ils pourraient avoir des effets dévastateurs pour les insectes non-ciblés. POLLINIS, une ONG qui uvre pour la protection des abeilles domestiques et sauvages et pour une agriculture plus respectueuse de tous les pollinisateurs, a cherché à évaluer ces effets non désirables. Pour cela, elle a mené une analyse bio-informatique qui visait à comparer les séquences génétiques, ciblées par 26 pesticides génétiques ARNi avec les séquences génétiques de centaines despèces dinsectes pollinisateurs référencées dans la base de données génétiques BLAST. Les résultats montrent que plus de la moitié de ces pesticides ARNi pourraient avoir des effets mortels sur 136 espèces de pollinisateurs, parmi lesquels labeille mellifère européenne (Apis mellifera), le bourdon des prés (Bombus pratorum) ou encore le papillon Belle-Dame (Vanessa cardui). Certains gènes de ces pollinisateurs présentent, en effet, de fortes similitudes avec les gènes des espèces ciblées par ces nouveaux pesticides. Face à ces risques, POLLINIS effectue plusieurs recommandations. Cette ONG plaide notamment pour : une évaluation des risques, drastique et rigoureuse, des pesticides ARNi, réalisée par une agence indépendante, pour la stricte application du principe de précaution, ainsi que pour la suspension immédiate de tous les essais en plein champ pratiqués en Europe.