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Dispositifs de valorisation des efforts d'atténuation du dérèglement climatique en agriculture : Génèse, enjeux et perspectives : Janvier 2022
Elise BOURMEAU, Auteur ; Antoine DOUSSAU, Auteur ; Liane GIRIER-DUFOURNIER, Auteur | PARIS (7-11 Boulevard Haussmann, 75 009, FRANCE) : GREENFLEX | 2022Cette étude, commandée par le ministère en charge de l'Agriculture à GreenFlex en 2021, fait un état des lieux des dispositifs de valorisation des réductions d'émissions de gaz à effet de serre et de stockage du carbone destinés aux exploitations agricoles. Cette étude traite également des conditions pour un développement massif de ces dispositifs, à court, moyen et long termes.
Dossier : Agriculture Bio : Thermomètre d'une crise de croissance
AUVERGNE AGRICOLE (L'), Auteur ; Mélodie COMTE, Auteur ; C. ROLLE, Auteur ; ET AL., AuteurD'après des estimations encore provisoires, environ 4 % des fermes bio françaises auraient entamé une déconversion en 2021. Si ce chiffre est relativement stable par rapport aux années précédentes, il pose tout de même question dans un contexte de crise de la filière bio. Dans ce dossier, plusieurs acteurs agricoles - agriculteurs, conseillers, acteurs de l'aval - apportent leurs éclairages sur ce constat : Quelles pourraient en être les raisons (départs à la retraite, retour au conventionnel suite à des problèmes de rentabilité ou de débouchés...) ? Quelles sont les filières les plus concernées ? Dans le Puy-de-Dôme, la déconversion reste encore marginale et correspond surtout à des départs à la retraite non renouvelés.
Dossier : Le marché du carbone met la main sur lagriculture
Jean-Marc THOMAS, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Véronique MARCHESSEAU, Auteur ; ET AL., AuteurFace au dérèglement climatique, certains dans le monde prônent le marché du carbone comme solution : les sols agricoles et forestiers peuvent stocker du carbone (potentiel de stockage additionnel estimé à 5.78 millions de tonnes de CO2 par an, sur les 30 premiers cm du sol), ce qui représente une base pour alimenter un marché du carbone, axé sur la vente de crédits carbone à des entreprises désireuses de compenser leurs émissions. Ce dossier met en avant les limites de cette approche. En premier lieu, la priorité nest pas à la compensation mais, avant tout, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), la compensation pouvant intervenir dans un second temps pour sapprocher de lobjectif de neutralité carbone. Par ailleurs, la capacité de stockage des sols est limitée dans le temps et peut être remise en question dans son efficacité par laugmentation des températures. De plus, stocker du CO2 dans les sols sous-entend de sanctuariser, sur du très long terme, ces derniers pour ne pas relarguer le gaz, ce qui pose la question de leurs usages à lavenir ou encore de lautonomie de décision des agriculteurs. De plus, cette approche est basée sur une vision à la parcelle ou à la pratique et non à léchelle du système : on peut imaginer vendre des crédits carbone à des tiers alors que sa ferme est fortement émettrice de CO2. Est-ce quà terme les producteurs devront acheter des crédits carbone pour continuer de produire ? À cela, sajoute la spéculation, des acteurs économiques sétant emparés du marché pour vendre des crédits carbone, quitte à saccaparer des terres. Non régulé, ce marché devient la jungle où le prix de la tonne de CO2 est faible, amenant peu de retombées aux producteurs. Se pose aussi la question de comment certifier les projets de réduction démissions de GES. Lactuel Label Bas Carbone, réfléchi pour encourager à réduire les émissions, mais non pour soutenir les systèmes vertueux, favorise plutôt les exploitations intensives, sans prise en compte des enjeux de leau ou encore de la biodiversité. Le marché du carbone ne serait ainsi qu'une démarche de financiarisation de la nature, sans pour autant permettre la mise en uvre de politiques réellement efficaces pour lavenir dune planète viable.
Dossier du mois : Parcs Naturels Régionaux : Derrière le label, quel engagement ?
Elisabeth CHESNAIS, AuteurSi, selon la revue « Que Choisir », les Parcs Naturels Régionaux (PNR) ne sont parfois pas assez engagés dans la préservation et la défense de lenvironnement, il est acquis quils engendrent des externalités positives. Un PNR na pas de pouvoir réglementaire (il sappuie sur lengagement des communes adhérentes). Il doit prendre en compte les activités humaines et y intégrer des enjeux écologiques, tout en ayant une mission dexpérimentation. Et ces expérimentations engendrent des réussites. Cest le cas, par exemple, pour lagriculture biologique : elle est globalement plus présente dans les PNR quailleurs. Les Parcs peuvent ainsi être des territoires moteurs pour développer la bio. Cest le cas du PNR de lAvesnois (Hauts-de-France) : comme 75 % des communes sont implantées sur des aires de captage deau, le PNR a souhaité développer lagriculture biologique pour préserver cette ressource. Au départ, la bio, qui était globalement peu présente dans cette région, ne représentait que 1,5 % de la surface agricole du PNR. En 2020, elle représentait 10 %. Le PNR de lAvesnois a incité les agriculteurs à passer en bio et a mobilisé des opérateurs économiques pour trouver des débouchés aux productions biologiques.
Dossier : La PAC pour les nuls
Hélène COATMELEC, AuteurEn vue de la programmation de la PAC 2023, cet article revient en détail sur les dispositifs qui constituent les deux piliers de la PAC. Le premier pilier, financé par des fonds européens et géré par lÉtat, concerne les aides directes aux agriculteurs, qu'elles soient couplées ou découplées de leurs productions : Droit au Paiement de Base (DPB), paiement redistributif, paiement Jeunes agriculteurs... Ce pilier compte aussi un éco-régime, qui remplace le paiement vert, et concerne notamment les agriculteurs convertis à l'agriculture biologique (voie de la certification environnementale). Le second pilier concerne des dispositifs gérés par lÉtat (ICHN, assurance récolte, MAEC et Aide à la Conversion à l'agriculture biologique) ou par les régions (MAEC forfaitaires, développement rural, aide à l'installation, et une partie de l'assurance récolte). Toutes ces aides sont soumises à une conditionnalité qui se voit renforcée.
Dossier : Paysannes et paysans engagés pour le climat
Jean-Marc THOMAS, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Jean-François PÉRIGNÉ, Auteur ; ET AL., AuteurDans un contexte daléas météorologiques de plus en plus forts et impactants, lagriculture paysanne est porteuse de solutions, à la fois, pour sadapter, mais aussi pour lutter contre le changement climatique et contribue à lemploi, à une alimentation saine et à la protection de la biodiversité. Ce dossier, au travers de témoignages divers, allant de lélevage bovin lait à lostréiculture, en passant par le maraîchage ou larboriculture, montre que nombre de paysan.nes font évoluer leurs pratiques pour, à la fois, sadapter, mais aussi pour limiter leurs émissions de gaz à effet de serre ou leurs consommations de ressources, comme leau. Face aux retards pris dans la lutte contre le changement climatique, aux mesures insuffisantes ou aux solutions proposées souvent très technico ou/et ressources-dépendantes, les auteurs prônent plus de moyens et de visibilité donnés à une agriculture paysanne qui « propose un ensemble de pratiques culturales et délevage cohérentes, viables et propres, en constant dialogue avec les réalités biologiques, économiques et humaines ».
Dossier : Se former à la bio
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurAvec le plan Enseigner à Produire Autrement 2 (2020-2024), tous les cursus agricoles devront proposer un peu denseignement bio dans leurs référentiels. Loccasion de faire le point sur les formations spécialisées bio existantes, avec lanimateur et le chargé de mission de Formabio (réseau de lenseignement agricole, public et privé, à orientation agricole biologique reconnu par l'Etat), la coordinatrice et des étudiants de la Licence Pro ABCD (formation en alternance sur lAgriculture Biologique, le Conseil et le Développement, licence organisée en réseau sur 10 sites et, ainsi, très ancrée dans les territoires). Loffre de formations est importante et sest bien développée depuis 10 ans. Il existe, aujourdhui, 130 formations fléchées bio dans lenseignement agricole public et privé et les deux tiers des exploitations des EPL ont tout ou partie de leurs activités en bio, ce qui permet de sensibiliser les élèves aux techniques alternatives sans engrais ni produits phytosanitaires de synthèse. Des liens sont établis avec la recherche pour apporter les ressources pertinentes aux enseignants. Ce dossier présente aussi : le parcours du Campus du végétal du pays de Brive qui vient de faire valider trois formations à orientation agriculture bio et qui vient davoir la labellisation Etablissement Bio Engagé ; le témoignage dun ingénieur électronique en reconversion qui a choisi de sécuriser son installation avec une formation BPREA et en entreprenariat agroécologique.
État des Populations dOiseaux dans le monde : Perspectives et solutions pour la crise de la biodiversité Édition 2022
Lucy HASKELL, Auteur ; Stuart BUTCHART, Auteur ; Caroline MOUSSY, Traducteur ; ET AL., Auteur | Cambridge (The David Attenborough Building, Pembroke Street, CB2 3QZ, ROYAUME-UNI) : BIRDLIFE INTERNATIONAL | 2022Cette cinquième édition du rapport de BirdLife International sur l'état des oiseaux dans le monde résume ce que les oiseaux, en tant que baromètres de la santé planétaire, peuvent indiquer sur l'état de la nature, les pressions qu'elle subit et les solutions en place et nécessaires. Les données dressent un tableau très inquiétant : près de la moitié des espèces d'oiseaux sont en déclin, et plus d'une sur huit est menacée d'extinction. Les pressions à l'origine de ces déclins sont bien connues, et la grande majorité d'entre elles sont dues aux activités humaines. Les défis en matière de conservation des espèces s'intensifient et le temps presse. Les années à venir ont été identifiées comme la "décennie déterminante" pour agir. Heureusement, les actions nécessaires pour aider la nature à se rétablir sont connues et les oiseaux montrent que les mesures de conservation sont efficaces. Ce rapport présente de nombreux exemples d'espèces sauvées de lextinction, de populations qui se rétablissent, de menaces gérées et d'écosystèmes restaurés.
État des terres agricoles en France : Rapport de Terre de Liens
Coline SOVRAN, Auteur ; Jean-Denis CROLA, Auteur ; Nathalie BLIN, Auteur ; ET AL., Auteur | CREST (25 Quai André Reynier, 26 400, FRANCE) : TERRE DE LIENS | 2022La terre est une ressource essentielle à notre vie, mais elle est aussi limitée, fragile, et non renouvelable à léchelle humaine. Or, elle subit des attaques de toute part. La terre agricole est la première victime, tout comme celles et ceux qui la travaillent. Ces 10 dernières années, 80 000 emplois agricoles ont été détruits et un cinquième des fermes a disparu. Celles qui restent continuent de sagrandir, de se spécialiser, de se mécaniser, pérennisant un modèle agricole insoutenable pour lenvironnement et peu souhaitable du point de vue économique et social. Dici à 2030, 100 000 agriculteurs supplémentaires partiront à la retraite, libérant plus dun cinquième de la surface agricole utile métropolitaine. Lavenir de ces terres va considérablement modifier le paysage agricole français. Ce rapport a lambition de faire un état des lieux des terres agricoles et dalerter sur lurgence dagir pour préserver et partager cette ressource essentielle.
Étude prospective sur l'estimation des besoins actuels et futurs de l'agriculture biologique en fertilisants organiques et recommandations en vue de son développement : Rapport final Août 2022
Dans le cadre d'une étude financée par le ministère en charge de l'Agriculture, le bureau d'études AND-International a analysé les équilibres actuels et futurs concernant l'offre et la demande en matières fertilisantes organiques utilisables en agriculture biologique (MAFOR UAB) en France, sur la base de scénarii contrastés. Cette étude prospective visait à mettre en évidence d'éventuelles pénuries qui pourraient freiner l'essor de l'AB en France. L'étude se déclinait en quatre phases, avec les objectifs suivants : 1 - Dresser un état des lieux des gisements de fertilisants organiques actuels utilisables en AB et les cartographier ; 2 - Analyser les besoins actuels en fertilisants organiques utilisables en AB et les cartographier ; 3 - Analyser l'équilibre entre l'offre et la demande en fertilisants organiques utilisables en AB d'ici 2030 ; 4 - Proposer des recommandations pour sécuriser l'approvisionnement en fertilisants organiques et, ainsi, sécuriser le développement de la production biologique.
Etude des secteurs alimentaires et cosmétiques "biologiques" français, et des perspectives 2027
Christian RENAULT, Auteur ; Patrick DUCHEN, Auteur | PUTEAUX (8 Terrasse Bellini, 92 807, FRANCE) : LA MAISON DE LA BIO | 2022Le marché de la bio, qui a été multiplié par 3,5 entre 2010 et 2020, connaît un ralentissement en 2021. Cette étude, initiée par Natexbio et La Maison de la Bio en 2021, présente une prospective à 5 ans pour le secteur bio. 4 scénarios ont été établis : S1, Ambition Bio 2027 ; S2, favorable ; S3, tendanciel et S4 défavorable. Selon les scénarios extrêmes, la création demplois varie de 300 000 ETP et les surfaces passent dun chiffre stable (S4) à près de 25% (S1). Les conditions pour atteindre chacun des scénarios sont listées, en termes de demande (pouvoir dachat, attentes des consommateurs ), doffre (entreprises et distributeurs bio, communication ) et de réglementation (labels, PAC, affichage environnemental, actions en faveur du bio ). Pour finir, des pistes dactions pour viser lobjectif Ambition Bio 2027 sont proposées. Elles concernent dabord les pouvoirs publics et leurs actions dans léconomie (sécurité sociale alimentaire en favorisant le bio, investissements dans le bio pour les entreprises ), la recherche-développement, léducation (charte dAB dans les lycées agricoles) et la politique (mise en place de relais à toutes les échelles, participation aux campagnes de communication). Ces pistes concernent aussi les entreprises (réduction de lécart de prix avec les produits non bio, produits locaux/ équitables, RSE, meilleure connaissance scientifique des bienfaits du bio, accroissement des exportations, communication).
La faim dans un monde qui se réchauffe : Comment la crise climatique aggrave la faim dans un monde qui en souffre déjà
Les changements climatiques aggravent la situation de millions de personnes dans le monde qui souffrent de la faim. Les phénomènes météorologiques extrêmes, de plus en plus nombreux et violents, réduisent la capacité des populations pauvres à contrer la faim et à faire face aux chocs à venir, en particulier dans les pays à faible revenu, détruisant au passage de multiples habitations et moyens de subsistance. Dans ce rapport, Oxfam se penche sur dix pays parmi les plus exposés aux risques climatiques dans le monde, à savoir : lAfghanistan, le Burkina Faso, Djibouti, le Guatemala, Haïti, le Kenya, Madagascar, le Niger, la Somalie et le Zimbabwe. Cette étude aboutit au constat que la population en situation dinsécurité alimentaire aiguë a plus que doublé dans ces pays au cours des six dernières années, passant de 21 à 48 millions de personnes. Dans ces dix pays, près de 18 millions de personnes sont aujourdhui en risque de mourir de faim. Ce rapport se penche sur la façon dont les changements climatiques agissent comme un multiplicateur de risque, aggravant les menaces existantes et la vulnérabilité à la faim des personnes déjà défavorisées, en particulier les femmes, les travailleur·euses agricoles et les petit·es exploitant·es. Il passe en revue les principaux phénomènes météorologiques extrêmes survenant dans les sept régions où les populations sont les plus touchées : les typhons en Asie, la sécheresse en Afrique de l'Est, les cyclones en Afrique du Sud, la sécheresse au Sahel, le « couloir de la sécheresse » en Amérique latine, l'élévation du niveau de la mer dans le Pacifique et le manque d'eau dans les bassins de l'Euphrate et du Tigre. Pour conclure ce rapport, Oxfam formule des recommandations, à l'intention des gouvernements, visant à aider les pays vulnérables à maîtriser les effets de la crise climatique actuelle et à se préparer aux prochains chocs climatiques.
Field Survey: Use and impacts of pesticides in four countries in Asia
Alia DIYANA, Auteur ; Dinesh RAJENDRAN, Auteur ; Meriel WATTS, Auteur ; ET AL., Auteur | SIMPANG AMPAT (48, Persiaran Mutiara 1, Pusat Komersial Bandar Mutiara, 14120, MALAYSIA) : PAN ASIA PACIFIC (PANAP) | 2022Une enquête sur l'utilisation des pesticides en Inde, au Bangladesh, au Vietnam et au Laos révèle que la majorité des pesticides utilisés sont considérés comme hautement dangereux (HHP) ou interdits dans un ou plusieurs pays. Cette enquête a été menée auprès de 367 répondants. Les HHP représentaient 100 % des pesticides utilisés au Laos, 92 % au Bangladesh et en Inde, et 60 % au Vietnam. En moyenne, les agriculteurs utilisent plusieurs pesticides interdits dans l'Union Européenne (UE), mais fabriqués et vendus par des sociétés basées dans l'UE (ex : Syngenta, Bayer et BASF), ce qui illustre les « doubles standards » au sein du commerce international des pesticides. Les conditions d'utilisation de ces pesticides sont également désastreuses et engendrent dimportants impacts sur la santé humaine et l'environnement. La majorité des agriculteurs utilisent des pulvérisateurs à dos (73 %) et sont fortement exposés aux pesticides. Les agricultrices sont aussi touchées puisquelles mélangent et transportent ces pesticides. La majorité des agriculteurs interrogés (74 %) n'ont pas été formés à l'utilisation des pesticides, et cette proportion est encore plus importante pour les agricultrices (84 %). Les agriculteurs ne portent pas d'EPI - équipement de protection individuelle - lors de l'application des pesticides (au Bangladesh, 99 % des agriculteurs interrogés nen utilisent pas). Les EPI sont souvent jugés inabordables, inconfortables ou indisponibles. Près de 21 % des agriculteurs stockent des pesticides chez eux, et certains (3 %) les stockent dans leur cuisine. Plus d'un tiers des agriculteurs (femmes et hommes) présentent des symptômes liés à une exposition aux pesticides : étourdissements, maux de tête, transpiration excessive, vomissements, vision floue, éruptions cutanées Ce rapport souligne la nécessité de mettre en place des actions urgentes pour éliminer lutilisation des HHP à léchelle mondiale et apporte des recommandations pour y parvenir.
Le financement de la stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) pour 2030 Novembre 2022
Jean-Philippe DE SAINT MARTIN, Auteur ; Philippe VINÇON, Auteur ; Sampieru REPETTI-DEIANA, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS CEDEX 12 (139 Rue de Bercy, Bâtiment Colbert - Pile 8, 75 572, FRANCE) : INSPECTION GÉNÉRALE DES FINANCES | 2022Le déclin de la biodiversité est avéré. Il est le résultat de nombreuses pressions anthropiques : changement dusage des mers et des terres (ex : pratiques agricoles néfastes, artificialisation des sols ), exploitation des organismes (ex : surpêche), pollutions, espèces exotiques envahissantes, changement climatique Or, la biodiversité est à lorigine de nombreux services écosystémiques : approvisionnement en ressources (ex : eau, énergie, nourriture), services socioculturels et touristiques, solutions de régulation (ex : atténuation et adaptation au changement climatique). Même si les dépenses de lÉtat en faveur de la biodiversité ont augmenté depuis 2018 (+ 57,7 % entre 2018 et 2021), le montant des financements en faveur de la biodiversité reste très inférieur au montant des financements qui engendrent des dommages : il sélève à 2,3 Md pour les dépenses « directement favorables à la biodiversité » et à 2,4 Md pour les dépenses « en lien avec la biodiversité » ; alors quil atteint 10,2 Md pour les dépenses « défavorables » (ces dernières financent principalement les aides agricoles, lartificialisation des sols et la surexploitation des ressources naturelles). En conclusion, il indique quil faudrait réorienter les financements vers des activités moins nocives pour la biodiversité et réduire le financement des activités dommageables afin de le réorienter vers des actions de préservation et de restauration des milieux.
Garder la tête froide face au réchauffement climatique
Raymond DIENER, AuteurLe contexte mondial de 2022, avec le conflit entre la Russie et l'Ukraine, et les aléas climatiques de plus en plus importants et récurrents, reflètent la fragilité de la sécurité alimentaire. Pour répondre à cette situation, les systèmes agri-alimentaires, tels qu'ils existent aujourd'hui, sont amenés à évoluer et, pour ce faire, les gouvernements doivent agir. En Europe, la PAC a été réformée pour la période 2023-2027, et vise notamment un "verdissement" de l'agriculture. Cependant, il revient à chaque État membre d'adapter ces exigences européennes à ses propres conditions de production via un plan stratégique national (PSN). Celui présenté par la France, par exemple, vise à atteindre 18 % de SAU en agriculture biologique d'ici 2027, ou encore à soutenir les circuits courts. Il a toutefois été jugé trop peu ambitieux sur les aspects environnementaux par la Commission Européenne. Les PSN de l'Espagne, de l'Italie et de l'Allemagne sont brièvement présentés dans cet article.