Thésaurus
Documents disponibles dans cette catégorie (61)
Ajouter à la sélection Affiner la recherche
Etendre la recherche sur niveau(x) vers le bas
Dossier : Conjoncture des filières animales bio : bilan et perspectives
Maëlle DROUAILLET, Auteur ; Amélie LENGRAND, Auteur ; Adèle TRENTESAUX, AuteurLes filières animales bio sont aussi concernées par la baisse de consommation de produits bio observée avec la crise inflationniste. Ainsi, le nombre de fermes d’élevage en AB a diminué pour toutes les productions animales (sauf l'apiculture), selon les chiffres connus fin octobre 2023 (par exemple, -9,4 % du nombre d’élevages porcins bio entre le 1er janvier et le 31 octobre 2023, -9,2 % en ovins lait, -4,8 % en bovins lait, -3,1 % et -1,6 % respectivement en ovins et bovins viande). Ce dossier fait ainsi un tour d’horizon des filières animales, montrant, par exemple, un recul des ventes de viandes bio fraîches et surgelées de 12,4 % en valeur au 3ème trimestre 2023, en comparaison au même trimestre 2022. De même, les mises en place d'élevages de poulets bio ont baissé de 14 % sur les 40 premières semaines 2023 par rapport à la même période en 2022, et la production d’œufs a diminué de 12,1% sur les deux premiers trimestres 2023 versus 2022. Pour passer cette crise, les pistes d’actions sont les mêmes que celles identifiées pour l’ensemble des productions bio : plus communiquer sur la bio et son label (1 Français sur 2 estimait ne pas avoir assez d’informations sur l’AB, selon une étude Agence BIO/Institut CSA de mars 2022), développer le marché de la restauration hors domicile, mettre en œuvre des aides d’urgence, accompagner les investissements et réguler les marchés bio.
Elevages allaitants bio de Nouvelle-Aquitaine : Explosion des charges, filière en crise… Comment a évolué le coût de production ?
Natacha LAGOUTTE, Auteur7 fermes de bovins allaitants bio, situées dans le bassin du Limousin, ont été étudiées, entre 2020 et 2022, par les réseaux Inosys et BioRéférences. Ces fermes possèdent, en moyenne, 153 ha, dont 22 ha cultivés, pour 73 vaches et 2,4 unités de main d’œuvre (UMO). L’étude se concentre sur l’évolution des coûts de production, dans un contexte économique spécifique : 2020, année de Covid ; 2021, reprise économique ; 2022, début du conflit ukrainien. La méthode de mesure du coût de production est celle développée par l’Institut de l’Elevage : elle intègre l’ensemble des charges courantes, les amortissements, ainsi que les charges dites supplétives (rémunération du travail, des capitaux, etc.). Le coût de production est ramené à la production de l’atelier, soit par 100 kg de viande vive. Globalement, les coûts de production ont augmenté entre 2020 et 2022, respectivement + 4% et + 8%. Le poste « mécanisation » a subi la plus forte hausse, notamment à cause de la hausse des prix du carburant (quasiment x2). Au niveau du poste « frais d’élevage », c’est la partie frais de transformation et de commercialisation qui a le plus augmenté (+ 5 €/kgvv). En revanche, le poste « alimentation » a diminué, ce qui est expliqué par une autonomisation des fermes en fourrages et concentrés. La production moyenne reste stable, autour de 20 760 kg viande vive par UMO, avec une légère valorisation du prix au kilo : le prix moyen est passé de 3,00 €/kg à 3,39 €/kg viande vive. En comparaison, l’élevage bovin allaitant conventionnel a subi plus fortement la hausse des charges (notamment à cause de la moindre autonomie des fermes), mais, en contrepartie, a augmenté plus fortement les prix des produits pour atteindre un équilibre. L’élevage bio n’a pas pu augmenter autant ses prix à cause d’un déclin des ventes de viandes bio, chères face au conventionnel dans un contexte inflationniste.
Rapport synthétique de mission d'ingénieur général territorial : Valorisation de l'élevage bovin allaitant du Massif central
Thierry Turlan a mené une mission d’ingénieur général territorial, entre 2021 et 2023, dans le Massif central. L’objectif de cette mission était de contribuer à améliorer les revenus des éleveurs, en bovins allaitants, tout en favorisant les pratiques vertueuses. Concrètement, différents projets économiquement intéressants ont été identifiés, de l’amont jusqu'à l’aval de la filière ; les différents opérateurs ont été incités à suivre des valeurs de développement durable (agroécologie, produits sains pour tous, bien-être animal, etc.) ; les systèmes à l’herbe et favorables à l’autonomie fourragère ont été encouragés. Plusieurs leviers d'action mobilisables à court terme ont été identifiés : la maîtrise des coûts de production, l’application de la loi Egalim 2, la dynamisation de la filière jeunes bovins, etc. Sur le long terme, d’autres évolutions de la filière sont proposées : développement de l’agroécologie, travail en sélection génétique, étoffement des liens avec la filière laitière, mise en place d’un marketing territorial, etc.
Adéquation entre l'offre et la demande en bovins viande bio sur le Massif central - Fiches rééditées en 2023 dans le cadre de la tranche 2 de BioViandes
Ces quatre fiches synthétisent les attentes exprimées par les opérateurs économiques des filières de viande bovine biologique basés sur le Massif central. Chacune de ces fiches porte sur une catégorie d'animaux : bœufs, génisses, vaches ou veaux (qu'ils soient de races allaitantes ou laitières). Sous forme de graphiques, elles indiquent les caractéristiques attendues en matière d’âge, de poids carcasse, de conformation et de note d’état d'engraissement, selon les principaux débouchés auxquels ces viandes peuvent être destinées : la boucherie artisanale, les rayons traditionnels de magasin (avec un boucher), les rayons libre-service de magasin, la restauration hors domicile, la transformation (ex : en steaks hachés ou en plats préparés). En complément, une analyse des données d’abattage 2021 des bovins bio allaitants nés sur le Massif central permet de visualiser la proportion d’animaux qui répondent à ces attentes. Ces fiches ont été réalisées dans le cadre du projet BioViandes tranche 2. Il s’agit d’une réactualisation des fiches éditées en 2020 dans le cadre de la tranche 1 de ce projet.
Le devenir des veaux laitiers : Etude des freins et des leviers sociotechniques à une meilleure valorisation des veaux laitiers
Le projet Synergies Bio & Non Bio vise à étudier les transpositions de connaissances et de pratiques entre systèmes agricoles biologiques et conventionnels. Un des volets de ce projet a consisté à étudier le devenir des veaux laitiers, bio et non bio. Les connaissances relatives à ce sujet, couvrant l'ensemble de la filière, de la fourche à la fourchette en passant par la réglementation, ont été explorées dans le cadre d'un stage. Ainsi, différentes stratégies et pratiques ont pu être identifiées dans le but de répondre à quatre grands enjeux : le bien-être des animaux, la rentabilité des systèmes, la cohérence des systèmes bio et l'empreinte carbone de la production de viande bovine. Une partie d'entre elles sont recensées dans ce document. Il s'agit d'expérimentations (projets VALOVEAU, RENOUVEAU, VALOMALEBIO et PREVEAU), de témoignages d'agriculteurs bio (Eric Guihery et Germain Gougeon, en Mayenne), de démarches de structuration de filières (filière EJENDU, démarche HERBOPACK, la Bille Bleue, Jersiais haut de gamme-JA Gastronomie), ou encore d'activation de leviers à l'échelle du consommateur (Étiquette BEA (Bien-être animal)). De nouvelles pratiques de production, en bio et/ou conventionnel, sont proposées comme, par exemple, la production de carcasses légères à partir de veaux laitiers, l'engraissement des veaux laitiers dans des élevages allaitants voisins, la mise en avant de la valorisation de surfaces herbagères, le développement d'élevages mixtes, etc.
Diagnostic sociotechnique de la valorisation des veaux laitiers
Cette présentation (diaporama) rapporte les travaux de Léa Vancoillie, menés lors d'un stage co-encadré par l'Itab et l'Institut de l’Élevage (Idele). Réalisé en 2023 dans le cadre du projet Synergies Bio & Non Bio, ce stage a notamment permis de réaliser un diagnostic sociotechnique de la valorisation des veaux laitiers (bio et non bio), veaux qui, avec la spécialisation de l'agriculture depuis l'après-guerre, sont encore aujourd'hui peu valorisés. Après une présentation de la méthodologie mise en œuvre, un état des lieux de la valorisation est présenté (voies, acteurs impliqués, flux), avec des focus sur la filière bio. Le diagnostic en tant que tel a permis d'identifier plusieurs freins économiques, techniques, ou encore sociétaux. Les principaux sont liés aux comportements des consommateurs (prix de la viande de veau, baisse de la consommation de cette viande) et à la spécialisation des productions (races et pratiques inadaptées). Des leviers sont proposés : mieux informer le consommateur (étiquette Bien-Être Animal BEA), créer de la référence (exemples des projets Tripl'Scotch et VALOMALEBIO), ou encore organiser les filières (exemples des démarches HERBOPACK, EJENDU, Jersiais haut de gamme de JA Gastronomie).
Élevage bovin : comment sortir de l'impasse ? : Préserver la planète et les éleveurs : L'urgence d'une feuille de route de la fourche à la fourchette
Elyne ETIENNE, Auteur ; Louise LE PROVOST, Auteur ; Thomas UTHAYAKUMAR, Auteur ; ET AL., Auteur | BOULOGNE-BILLANCOURT (6 Rue de l'Est, 92 100, FRANCE) : FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH) | 2023Dans ce document, la Fondation pour la Nature et l'Homme (FNH) apporte sa contribution au débat concernant l'avenir de l'élevage bovin. Elle dresse un état des lieux de la filière bovine et propose différents axes de travail pour accompagner la transition agroécologique de l'élevage bovin. Face à la double difficulté environnementale et socio-économique dans laquelle se trouve la filière, la FNH formule six recommandations pour améliorer les politiques publiques existantes : 1 - Adopter une gouvernance interministérielle de la transition agroécologique et alimentaire ; 2 - Faire évoluer l'environnement alimentaire afin d'inciter à consommer moins et mieux de produits animaux et plus de végétaux ; 3 - Mettre un terme aux tendances d'agrandissement-concentration, de spécialisation et d'intensification des pratiques ; 4 - Lancer une réflexion pour réguler les volumes, les prix, et le partage de la valeur au sein des filières ; 5 - Réguler les échanges commerciaux pour réduire la concurrence internationale déloyale que subissent les éleveurs bovins ; 6 - Refondre les enveloppes financières existantes en modulant les soutiens à l'élevage pour l'orienter vers une baisse des volumes de production et une amélioration des pratiques.
Rapport de stage : Diagnostic sociotechnique de la valorisation des veaux, non destinés au renouvellement, issus du cheptel laitier
La valorisation des veaux (mâles et femelles) issus des élevages laitiers pose question en AB : la majorité des veaux non destinés au renouvellement intègrent la filière conventionnelle et/ou sont exportés en maigre, parfois sur de longues distances. Dans le cadre du programme Synergies Bio & Non Bio, cette étude analyse les freins au changement pour une meilleure valorisation, suivant des critères de cohérence du système bio, de bien-être animal, d’empreinte carbone et de rentabilité économique. L’étude s’appuie sur un diagnostic sociotechnique, qui permet d’identifier des verrouillages, de proposer des options de déverrouillage, et d’identifier la position de différents acteurs de la filière. Dans le cadre de ce stage sur la valorisation des veaux laitiers non destinés au renouvellement, 27 personnes ont été enquêtées, issues de la production, de l'appui technique, de la mise en marché, etc. et, pour 1/3, issues de la filière biologique. Les principaux freins observés sont : le cloisonnement des filières qui sépare les veaux laitiers des veaux de boucherie, le comportement alimentaire des consommateurs et, spécifiquement pour la filière bio, le manque de connaissance (chez le consommateur et chez le producteur). Plusieurs pistes d’amélioration de la filière sont ensuite discutées.
Sommet de l’Élevage : Être résilient pour passer la crise
Tanguy DHELIN, AuteurÀ l’occasion du Sommet de l’Élevage 2023, les acteurs des filières biologiques d’Auvergne-Rhône-Alpes ont fait le constat suivant : quasiment aucune production n’est épargnée par la crise. Si la récolte 2023 en grandes cultures a été globalement bonne, les silos restent pleins et, face à une demande en berne, les prix payés aux producteurs ont fortement chuté. Les conversions sont à l’arrêt en élevage et, plus globalement pour toutes les productions (sauf en micro-maraîchage), et l’enjeu est même de limiter les déconversions. En monogastriques, à la crise conjoncturelle, s’ajoutent des crises sanitaires (grippe aviaire, peste porcine africaine) qui viennent compliquer la situation. Cependant, tous les acteurs se retrouvent derrière l’idée qu’il faut faire face, être résilient et tout faire pour maintenir des filières si « longues à construire ».
La valorisation des veaux laitiers bio : une expérimentation en cours en Pays de la Loire
Simon THOMAS, AuteurComment valoriser, en filière bio, les bovins mâles et femelles de cheptels laitiers en AB non destinés au renouvellement du troupeau ? Un projet de recherche expérimentale se déroule, depuis 2021, sur cette question, en Pays de la Loire. Cet article revient sur la genèse de ce projet, VALOMALE Bio, et sur ses premiers résultats. Huit élevages développant de nouvelles pratiques en la matière sont suivis dans ce projet, chacun ayant opté soit pour un élevage et un engraissement des animaux concernés chez un tiers, soit pour un élevage et un engraissement sur la ferme de naissance. Dans le 1er cas, la majorité des élevages vendent soit une vache nourrice accompagnée de trois veaux à une ferme d’allaitement et d’engraissement, soit des veaux qui sont alors adoptés par une nourrice (2 veaux par vache nourrice) en ferme d’allaitement. Pour les fermes qui gardent leurs animaux jusqu’à l’engraissement, dans les cas les plus fréquents, les veaux tètent leur mère ou une nourrice jusqu’à 3 à 6 mois. 124 animaux issus de ces huit élevages sont suivis : les résultats montrent que leur croissance, de la naissance au sevrage, est tout à fait satisfaisante. A ce jour, 51 de ces animaux ont été abattus, dont 21 bœufs de plus de 24 mois. Ces derniers ont été classés en état d’engraissement 3 avec une conformation majoritairement O= et O-. Ces premiers résultats sont encourageants et à consolider. Restent aussi d’autres sujets à étudier, concernant l’alimentation, le sanitaire, le travail ou encore sur le développement nécessaire de partenariats entre éleveurs laitiers et producteurs allaitants et engraisseurs.
Valoriser les veaux mâles laitiers : Des partenariats entre éleveurs allaitants et laitiers ; Eric et Patricia Guihery, en Mayenne : Préparer l'adoption des veaux laitiers sous nourrice ; Germain Gougeon, en Mayenne : Accueillir des veaux laitiers et réduire son cheptel allaitant
Frédéric RIPOCHE, AuteurFin 2019, une quinzaine d’éleveurs bovins bio de Mayenne, maintenant organisés au sein du GIEE Valorisation des veaux laitiers, se sont penchés sur la question du maintien de veaux sur la ferme et dans la filière, alors qu’un bovin sur deux né en bio finit en conventionnel (45 % en allaitant, surtout des mâles, et 55 % en laitier, presque 100 % des mâles et quelques femelles). Afin de trouver des solutions, ces éleveurs ont choisi de travailler sur la piste de partenariats entre éleveurs laitiers et éleveurs engraisseurs. L’idée est que des engraisseurs, réduisant par exemple leur cheptel allaitant, accueillent des vaches nourrices avec 2 à 3 veaux laitiers, nourrices en capacité de nourrir aussi des veaux allaitants. Les veaux sont élevés pour être valorisés en bœufs d’environ 30 mois. Cette démarche est maintenant à l’origine d’une étude régionale, Valomalebio, dont le but est de collecter des références, notamment sur la faisabilité et la rentabilité de ces pratiques. Deux éleveurs impliqués dans ce projet témoignent. Éric et Patricia Guihéry, producteurs laitiers, travaillent avec plusieurs éleveurs engraisseurs qui leur « commandent » des vaches nourrices, en fait de futures réformes, accompagnées chacune de 2 à 3 veaux laitiers croisés avec une race à viande type Angus. Germain Gougeon achète des nourrices accompagnées de veaux laitiers pour produire des bœufs. Cet éleveur possède un troupeau de vaches charolaises, en partie croisées, qu’il envisage de réduire pour accueillir plus d’animaux d’origine laitière. Même si ces pratiques demandent d’être vigilant sur la phase d’adoption des veaux par les nourrices ou sur les aspects sanitaires, elles peuvent apporter des réponses intéressantes à la valorisation des veaux laitiers mâles en cohérence avec les valeurs de l’AB, à tel point que des réflexions sont en cours, au niveau national, pour poursuivre et étendre à d’autres régions les travaux de Valomalebio qui doit s’achever en 2025.
Viande Bio : Quels sont les besoins en circuit long dans le Grand Ouest ?
SYMBIOSE, AuteurDans un contexte particulièrement difficile pour le marché des produits biologiques, la FRAB Bretagne a actualisé son travail de recensement des besoins des opérateurs en viande biologique présents sur le territoire breton. Pour chacun de ces opérateurs, les besoins (intérêts marqués à non intéressé) sont présentés pour les différentes filières de viande bio : bovins, porcins, volailles de chair, ovins et lapins. Les coordonnées des opérateurs sont également fournies.
Zoom attentes de la filière : Les systèmes bovins allaitants biologiques du Massif central qui engraissent majoritairement à l’herbe répondent-ils aux attentes de la filière ?
Suite aux suivis d’élevages bovins viande biologiques basés dans le Massif central, effectués dans le cadre des projets BioViandes et BioRéférences, un zoom a été réalisé sur la qualité des carcasses des animaux finis (conformation, état d’engraissement et poids carcasse) de onze de ces exploitations. Globalement, ces élevages bio, qui valorisent au maximum l’herbe dans l’alimentation de leurs animaux, obtiennent des poids carcasses équivalents à ceux obtenus dans d’autres exploitations. Au sein de l’échantillon étudié, les qualités de carcasse sont majoritairement conformes aux différentes attentes de la filière longue. La vente directe permet de commercialiser les animaux qui ne correspondent pas aux attentes des circuits longs. Après cette approche générale, des focus sont réalisés sur les différents types d’animaux commercialisés en filière longue : les femelles (vaches et génisses) et les mâles (bœufs et veaux). Pour chacune de ces catégories, les qualités des carcasses obtenues dans les élevages étudiés sont illustrées par des graphiques : poids carcasse, conformation, état d’engraissement et, pour les veaux, couleur de la viande.
Communiqué de presse : Observatoire des viandes bio 2021
En France, le marché des viandes bio 2021 (bovins, ovins et porcs) s’inscrit dans un contexte de défis à relever. Cette année a vu une augmentation de 10 % des volumes d’abattage en AB, plus marquée en porcs. Parallèlement, pour les trois filières, les cheptels se sont peu développés en 2021 et, pour les ruminants, la concurrence du conventionnel a été significative. Par ailleurs, la filière des viandes bio a continué sa croissance, mais à un rythme moindre que précédemment, avec un second semestre plus difficile. Les évolutions sont différentes selon les circuits de commercialisation : les ventes ont progressé en magasins spécialisés (+4 %), en boucherie (+7 %), en vente directe (+10 %) ou encore en restauration hors domicile (+21 %), alors que les GMS ont vu un recul de 9 % de leurs ventes de viandes bio. Ceci montre une évolution dans les habitudes d’achat des consommateurs qui privilégient de plus en plus le local. Si, en ovins, l’adéquation entre offre et demande s’est renforcée, on note, en 2021, des problèmes importants d’équilibre carcasse en bovins (difficulté à vendre les morceaux nobles) et en porcs (forte demande en certains produits comme les lardons). Face à cette situation, les opérateurs cherchent à s’adapter (export, déclassement, stockage...), mais le contexte reste incertain avec la flambée du prix des aliments et des autres charges, comme l’énergie, le transport, les emballages, avec la hausse exceptionnelle des prix d’achat en conventionnel (gros bovins et agneaux) et avec les changements d’habitudes des consommateurs.
Engraissement des bovins allaitants : Produire des boeufs en bio
Lisa AUBRY, Auteur ; Lola JEANNINGROS, AuteurEn élevage bio, produire des bœufs peut permettre de créer de la valeur économique sur l’exploitation, tout en répondant à un marché avec un produit plus en adéquation avec la demande sociétale. Or, cette production demande de revoir en profondeur son système. Il faut tenir compte, d’abord, de la demande du marché pour des bœufs assez jeunes, de moins de 42 mois, relativement légers (carcasses de moins de 450 kg) avec une conformation R/U et un état d’engraissement de 3. Le travail de sélection génétique et le choix des veaux dans le troupeau sont importants. Le choix de la période de castration et de la méthode employée est aussi un élément-clé, qui doit tenir compte du cahier des charges bio. Par ailleurs, développer le bœuf augmente le chargement global, si on n’opère pas une réduction des vêlages. Le type de bœuf produit (période de naissance et âge à l’abattage) a aussi des conséquences en termes de marge sur les coûts alimentaires et sur les places utilisées en bâtiment. Les itinéraires techniques de production doivent répondre aux besoins des animaux, mais être raisonnés pour limiter les coûts. C’est ce que soulignent les travaux menés sur la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou, qui montrent l’intérêt d’optimiser la phase lactée (ex. repousser le sevrage à 9 mois pour bénéficier d’une alimentation riche à moindre coût) ; l’importance d’un pâturage bien conduit ; le plus que peut apporter le croisement avec des races précoces type Angus ; ou encore la croissance compensatrice au pâturage qui peut permettre de distribuer des rations économes l’hiver en bâtiment. La nouvelle PAC peut être un plus pour cette production, l’aide couplée bovins étant plus favorable aux UGB et à l’engraissement. Au final, la production de bœufs bio peut être une opportunité, mais il faut bien tenir compte du nouveau cahier des charges bio qui, par exemple, rend maintenant impossible la finition en bâtiment.