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Dossier du mois : Commerce alimentaire : Des chemins tortueux jusquà notre assiette
Elsa CASALEGNO, Auteur ; Elisa OUDIN, AuteurLa guerre en Ukraine a mis en évidence la forte prédominance de quelques grands groupes sur le commerce alimentaire mondial et les faiblesses de ce système. Limpact de cette guerre tient au fait que les belligérants sont des fournisseurs majeurs de blé, d'orge, de tournesol et de maïs. Sajoutent à cela les conséquences de ce conflit sur le coût des énergies. Ceci amène à une flambée des prix et à des risques de pénuries, dautant plus que le commerce alimentaire est devenu mondial. Dans ce système, les denrées, devenues sources de spéculation, font des kilomètres à travers la planète avant darriver par cargos géants dans nos ports, puis dans nos assiettes. Connaître lorigine des produits que lon consomme devient souvent quasi impossible, surtout avec un étiquetage aux mentions obligatoires très parcellaires. Le but ? Tirer les prix vers le bas et répondre aux demandes de lagroalimentaire et de la grande distribution qui veulent des produits standardisés et peu chers. Ce système, opaque, est aussi plus à risques en termes de fraudes. En plus de présenter les coulisses du marché mondial des denrées alimentaires, ce dossier fait des focus sur certains produits de base comme le blé ; les huiles de tournesol, de colza, de palme ; le poulet ; le sucre ; la viande de buf ; le lait ; les tomates fraîches ; le cacao et le café : origine, traçabilité, qualité selon lexistence de signes de qualité ou non, part de production et de consommation en France, risque de pénurie ou dinflation suite à la guerre ou au changement climatique . Pour faire face à ces risques de chocs, la souveraineté alimentaire devient un enjeu majeur. Certains présentent alors le productivisme agricole comme la solution, quitte à faire fi des questions environnementales ou de santé. Dautres dénoncent le lobbying de lagrochimie qui cherche à « instrumentaliser la guerre » à son bénéfice. Stocker, réguler pour sadapter aux crises, réduire les importations, favoriser les filières plus modestes, mieux tracées et rémunérant mieux les producteurs sont les moteurs dune autre approche, basée sur une résilience alimentaire réfléchie à léchelle des territoires, à partir daliments locaux diversifiés.
Marché de l'huile vu par Biolintec : « Une spéculation inédite en bio »
Frédéric RIPOCHE, AuteurBiolintec est une entreprise de trituration doléagineux bio basée dans le Lot-et-Garonne. Elle transforme 8 000 t de graines de tournesol, 3 000 t de soja et produit différentes huiles. Elle travaille plutôt en B to B (business to business). Cette année, l'entreprise na pas fabriqué dhuile de colza, car la demande importante en graines de colza locales et françaises a fait fortement monter les prix. Globalement, depuis le début du conflit en Ukraine, cest lintégralité du marché des corps gras qui est déstabilisé. Tous les oléagineux sont donc plus ou moins impactés. Biolintec se fournit habituellement en filières courtes, via des contractualisations. Ses graines de soja et de tournesol proviennent ainsi majoritairement de France (seuls 15 % du tournesol vient dEspagne). Mais, cette année, avec la spéculation, il est difficile de demander à une coopérative ou à un agriculteur de conserver le prix fixé lors de la contractualisation, il faut sadapter au marché. Par ailleurs, certains clients de Biolintec, convaincus de manquer dhuile de tournesol ou de la payer trop cher, la remplacent par dautres types dhuiles. Lhuile de soja, qui était plutôt destinée à lalimentation animale, voire aux peintures bio, trouve, dans ce contexte, une place dans lalimentation humaine.
Gestion des volumes et croissance de la bio aux Etats-Unis
Dan MOSGALLER, Auteur ; Soizick ROUGER, TraducteurUn des responsables de la coopérative américaine 100 % AB Organic Valley donne sa vision de la situation de la filière bio aux Etats-Unis. « La volatilité est la seule constante dans lindustrie laitière » : cette phrase illustre bien la situation outre-Atlantique. Les prix du lait bio alternent entre haut et bas, avec des variations très marquées, en lien notamment avec de fortes spéculations. Par exemple, fin des années 90, la demande en AB croissante a engendré une forte augmentation de la production, avec limplication dacteurs cherchant à faire du profit rapidement et ayant amené au développement de grosses unités de production, voire des fermes-usines, sans souci de pérennité. Conséquence aujourdhui : un état de surproduction provoquant une importante baisse des prix du lait bio, aggravée par un contexte global de forte crise de la filière lait, la demande en produits laitiers chutant aux USA. Organic Valley a joué et joue encore sur tous les leviers possibles pour limiter limpact de cette forte crise sur ses adhérents : limitation des quotas internes, paiement en AB des quotas mais au prix conventionnel pour les litres au-delà des quotas Plus que jamais, cette coopérative cherche à faire entendre ses valeurs et à promouvoir la coopération comme moyens dagir, avec la gestion des volumes, pour lavenir de la filière et le développement dun système alimentaire durable, respectueux du tissu rural et de lenvironnement.
La faim tue
La faim tue, chaque jour, 25 000 personnes, dont une majorité d'enfants. Un milliard d'êtres humains sur sept souffrent de la faim, deux milliards d'un manque de micronutriments, alors qu'1,4 milliards d'humains sont victimes de surpoids ou d'obésité. Pour l'auteur, il y a urgence à construire un nouveau système alimentaire mondial. Les principales victimes du système actuel sont les ruraux et les femmes. Analysant les causes de la faim, le livre montre notamment l'impact et la responsabilité des politiques néolibérales sur la paysannerie au niveau mondial, comme le montrent les exemples d'Haïti et du Ghana. L'auteur estime que l'agriculture conventionnelle et industrielle, liée à ce système, n'est pas durable. Les transnationales dominent toujours plus le système alimentaire mondial. Les marchés financiers ajoutent de nouvelles menaces par la spéculation sur les produits alimentaires, le développement des agrocarburants et l'accaparement des terres. Il y a urgence à construire un nouveau système alimentaire à même de garantir à tous les paysans l'accès à la terre, de promouvoir la souveraineté alimentaire et une agriculture vivrière et familiale. Cela implique une protection adéquate des marchés. L'agroécologie assure une alimentation saine, propose un modèle agricole durable et respectueux de l'environnement. Des alternatives émergent de la société civile, des ONG et des organisations paysannes comme les Amaps ou La Via Campesina.
Dossier : De la bio... à l'agroécologie ?
Pascaline PAVARD, Auteur ; Nelly PEGEAULT, Auteur ; Caroline LEFEBVRE, Auteur ; ET AL., AuteurDepuis quelques années, l'agriculture biologique est sortie du pré carré des pionniers. Elle a été reconnue officiellement et est devenue plus accessible, notamment pour les consommateurs. Dans ce dossier, les auteurs reviennent d'abord sur le développement de ce mode d'agriculture et sur les diverses agricultures biologiques qui existent aujourd'hui, notamment à travers les différents cahiers des charges publics et privés. Guy Kastler, quant à lui, fait le point sur la recherche agricole en France, son fonctionnement et la trop faible place qu'elle consacre à une agriculture paysanne et écologique. La suite de ce dossier aborde la question de l'agroécologie avec une interview d'Olivier de Schutter, rapporteur auprès du Conseil des Nations Unies sur le droit à l'alimentation. Il revient sur les questions liées à la faim et au développement de l'agroécologie dans le monde. Enfin, Jordy van den Akker, agriculteur, donne sa vision de la confrontation entre le modèle agroécologique et le modèle agro-industriel.